Première Pluie magazine N°3

Numéro 3

Photographies 昀氀oues

Immersion à Liverdun Du pain sur la planche

Diagonale du style

On lutte encore

Despentes, Mathieu, Pourchet, Ploussard, Donnadieu

Jeux, Horoscope & danse anti-canicule

Première Pluie

Nancy, Rentrée 2022

maGazINe

Gratuit

SCHLEP ×

SOMMAIRE É DITO

OURS

ICVQ

BD

p4

p5

p7

p8

C’EST À STREAMER PRÈS DE CHEZ VOUS

LES CHIENS ÉCRASÉS

DU PAIN SUR LA PLANCHE

p 10

p 12-15

p9

24H À LIVERDUN

DIAGONALE DU STYLE

p 17-19

p 20-23

EN MARGE

FOU ARTISTIQUE p 27-29

p 26

BAD BUZZ p 31-34

INTERROMPUE PAR LA PLUIE p 35

ALLEZ OÙ Y’A

MIAMMIAMIA

JEUX

p 38

p 39

p 40

HOROSCOPE p 41

REMERCIEMENTS & CONTACT 3

p 42

édi to Distribuer les magazines dans les villes, c’est un peu comme poster des sentinelles. Ici, on lâche une garnison de 10 sur le comptoir du café. Là, on envoie 15 renforts à la boulangerie. Une fois qu’on part, les magazines font leur vie sans nous. Ils vont se faire adopter, portée de chatons, espions des décors, remueurs d’intérieurs sous vos yeux fixes, dévorés crus ou attendant d’être lus.

Quand on a lancé Première Pluie, on a eu peur que nos potes se moquent de nous ou soient indifférents au projet. Finalement, la force reçue de nos connaissances, mais aussi de cercles plus larges et surtout de gens qu’on ne connaissait pas a fait que le média existe depuis bientôt 5 ans. L’année dernière, au moment de lancer le premier numéro de ce magazine papier, les mêmes craintes nous animaient.

Travailler aussi longtemps, aussi dur, la nuit, pendant les grandes vacances, et tout le reste de l’année, ça peut paraî tre un peu abstrait.

Il y a toujours un type qui va vous dire de tout lâcher pour investir dans la crypto. Et globalement, il y aura toujours des gens qui vous prendront pour un rigolo.

Il y a des doutes. Des moments de vertiges. C’est ça de faire un truc important. Faire un truc qui compte. Pas parfait. Pas du premier coup.

Pas tout à fait. Mais le faire pour de bon. À l’arrache. À l’instinct. Faire ce qu’on avait dit, ce qu’on avait envie. Le grand bain. Personne pour nous adouber. Personne pour dire que c’est bien. Comme des ados livrés à eux-mêmes dans une grande maison avec des bonbons plein les placards. Si vous lisez ces lignes, on partage les bonbons.

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Première Pluie

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DÉPÔT LÉGAL EFFECTUÉ À LA SORTIE DU MAGAZINE TIRÉ À PLUSIEURS MILLIERS D’EXEMPLAIRES

FONTS : GOTHAM, MESSAPIA, OGG, GRAND ROYAL, VOLINA, ECKMANNPSYCH, ARK-ES

IMPRIMÉ PAR LA NANCÉIENNE D’IMPRESSION (54)

COUVERTURE : DIEGO ZÉBINA

GRAPHISME : DIEGO ZÉBINA, HUGO AOURAGH, MATHILDE PETIT, NOÉLIE DESSALLE / @ NONOTUTO, VALENTINE POULET

ILLUSTRATIONS : ANAÏS TAZIBT / @ANEPSY_ART, BLANCHE ALROY / @BIANCARTISTE, CAMILLE SCALI / @CAMILLE.SCALI, ELISE WEBER / @DORAVORAK, ENORA BOUCHEZ / @_ENORETTE, MATHILDE PETIT

PHOTOGRAPHIES : DIEGO ZÉBINA, PAULINE GAUER / @PAULINEGAUER

DIRECTION ARTISTIQUE : DIEGO ZÉBINA / @DIEGOZEBINA, MATHILDE PETIT / @TITEP.M, VALENTINE POULET / @CHOCDETOI

COMITÉ DE RÉDACTION : ARTHUR GUILLAUMOT, DIEGO ZÉBINA, EMMA BOJAN, JOSHUA THOMASSIN, PAULINE GAUER, ROMAIN BOUVIER

RÉDACTEURS EN CHEF : ARTHUR GUILLAUMOT, JOSHUA THOMASSIN, ROMAIN BOUVIER

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ARTHUR GUILLAUMOT

RÉSEAUX SOCIAUX : INSTA / @PREMIEREPLUIE TWITTER / @PREMIERE_PLUIE FACEBOOK / @PREMIEREPLUIE

CE MAGAZINE EST ÉDITÉ PAR PREMIÈRE PLUIE SIRET : 844 432 252 00014 - APE : 58.14Z PREMIEREPLUIE.COM 23 GRANDE RUE, 54 000 NANCY TÉLÉPHONE : 06.10.67.12.90 E-MAIL : PREMIEREPLUIECOLLECTIF@GMAIL.COM

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Photos par Diego Z. Colorimétrie par Valentine P.

ICVQ ICI VÉCU

P

arce que vous êtes en train de lire actuellement, pourquoi ne pas rendre hommage à une autrice nancéienne hyper productive, en avance sur son époque, et pourtant méconnue.

Élise Voïart est née trois ans avant la Révolution dans la famille Petitpain, en tirant la carte de l’aînée. Ce qui, après la mort du père, lui confère le rôle d’assistante en éducation de ses frères et sœurs. À ses 21 ans, en 1807, elle passe un entretien d’embauche pour entrer à la cour de l’impératrice des Français Joséphine. La mission d’intérim est 昀椀nalement annulée la veille du rendez-vous. ÉLISE VOÏART

C’est alors que le destin lui fait rencontrer un vieux fonctionnaire veuf de 50 ans : Jacques-Philippe Voïart, qui lui donne notamment son nom et une 昀椀lle. La famille est installée à Choisy-le-Roi, près de la capitale, et Élise y tient un salon d’esprit. Madame a du style.

Toutefois, son succès littéraire ne vient qu’après la défaite 昀椀nale de Napoléon et le retour de la monarchie dans notre beau pays. Elle commence par des traductions d’œuvres allemandes. Ça parait pas fou comme début mais son choix de briser les rimes pour respecter rigoureusement le texte contribue à la modernisation de la poésie qui se poursuit pendant son siècle.

Son premier roman est un roman historique, c’est un choix, puis elle écrit plusieurs œuvres sur les femmes et se spécialise dans la presse éducative et féminine en vogue, notamment le Journal des Demoiselles. Elle passe par l’exercice du conte de fées, traduction de chant populaire, recueil collectif et j’en passe. Bref, la meuf est partout et sa notoriété lui ouvre les portes de l’Académie de Stanislas, un regroupement de mecs compétents à Nancy, où elle est la première femme à y être élue.

Élise Voïart a été une marathonienne décathlète de l’écriture, changeant de discipline pendant sa course. De ses traductions inventives à ses œuvres subversives, elle participe à l’évolution littéraire de l’époque mais reste sous-estimée. Nancéienne, talentueuse et féministe dans une France où la condition des femmes a régressé avec le passage de Napoléon, elle mérite bien plus sa statue en ville que les militaires colonisateurs. Cela dépend de ce que l’on souhaite honorer de la France du XIXe siècle.

Texte par Josh Illustrations par Camille Scali Graphisme par Valentine Poulet

Elle rentre en昀椀n chez nous lorsque son mari meurt en 1842, elle y conçoit à la fois des romans historiques lorrains et de la littérature pour enfants. Cette dernière casse avec un modèle d’histoires aux morales chiantes, en mettant notamment en avant des personnages féminins autonomes.

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BD par Jeanne Idatte / @jeanneidatte

C’EST À STREAMER

Que des bonnes choses, importées d’ailleurs et à déguster à quelques miles de vos domiciles. Voilà les dates à ne louper sous aucun prétexte dans la région d’ici décembre.

Comme on est sympa, on en a fait une playlist.

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Texte par Arthur G. Graphisme par Valentine Poulet

C’EST A STREAMER PRÊT DE DE CHEZ PRES CHEZ VOUS VOUS

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Texte par Arthur G. Graphisme par Valentine Poulet

SAISON 2022/23

scène nationale de vandœuvre W W W.C EN T R EM A L R AUX .CO M

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LICENCES : L-R-20-9821/9819/9822 DESIGN GRAPHIQUE : STUDIO PUNKAT ILLUSTRATION : LOÏC LUSNIA

Texte par Romain Bouvier Illustrations et graphisme Mathilde Petit

Depuis les premiers conseils d’administration dans les cavernes de la Préhistoire il y a quelques millions d’années : on lutte. On s’entretue, on manifeste. Il y a des gentils et des méchants. 2022, toujours pareil, on doit se battre sans relâche pour tenter de réparer un monde décidément anémique.

stop green washing

Milieu du XIXe. Les rues ne sont plus forc ément noires quand le ciel s’assombrit.

L’éclairage public est né. Les choses changen t. 1954. La première greffe d’organes. Il en faut un peu plus qu’avant pour être condamné.

Les choses changent. 1989. Les débuts d’In ternet. La conception de l’espace-temps ne sera plus jamais la même. Les choses changen t.

Les choses changent. Aujourd’hui plus que jamais. De moins en moins lent ement, de plus en plus vite. Quelque chose sem ble avoir

En décembre 2010, la Tunisie fait face à une vague de contestations globalement non violentes et généralisées. Le début, par effet domino, du Printemps arabe : un soulèvement des peuples dans tout le grand Maghreb et le Moyen-Orient.

Plus d’une quinzaine de pays aux cultures pourtant bien différentes s’insurgent en même temps en réaction à des défaillances enracinées depuis longtemps : le manque de libertés individuelles et publiques, le coût de la vie, la kleptocratie... On parle d’une révolution Facebook, d’une révolution Twitter, d’une révolution 2.0. Et pour cause, le Printemps arabe a révolutionné la manière de

changé dans le changement. Dès l’ent ame de la décennie 2010, on ne revendiq ue plus de la même façon. On s’organise diffé remment, on réprime différemment, aussi.

Retour sur les grandes luttes de la décennie passée, de celles qui arrivent, de celles qui suiv ront. Que penser de ce monde en mutation, en prise de conscience, en cours d’appréhensi on d’une crise climatique qui nous dépasse un peu. Quel futur pour la lutte ? Qui domine les rapports ?

s’organiser en tant que force de contestation.

On se passe le mot plus facilement, on peut surprendre la répression par le nombre. On peut maintenant voir ce qu’il se passe ailleurs, des vidéos circulent. Elles montrent que dans nos pays voisins, ils peuvent combattre l‘injustice. Alors nous le pouvons sûrement aussi. En quelques mois, le Printemps arabe a permis une avancée signi昀椀cative des droits sociaux dans de nombreux pays : des changements de constitution, comme au Maroc, la chute de gouvernements abusifs...

L’ouverture d’une décennie tournée vers la soif de progrès sociaux.

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En résultent des mouvements à grande échelle qui entendent nettoyer un monde pourri en profondeur.

Me Too, qui suite à l’affaire Weinstein (producteur hollywoodien spécialiste en agressions sexuelles) a vu des dizaines de milliers de témoignages de femmes dénonçant des agressions ou harcèlements sexuels qu’elles ont subis. D’un coup, la parole se libère sur l’espace virtuel, et sur l’espace public. D’un coup, on se rend compte que l’on n’est pas seules, on mesure le systématisme de l’injustice. Les 昀椀lles prenant part à la lutte féministe sont maintenant de plus en plus jeunes.

Elles évoluent dans un environnement peut-être moins sexiste que par le passé, mais ont surtout la chance d’avoir accès à une documentation riche sur les réseaux sociaux. Elles ont la chance de pouvoir échapper plus facilement aux influences patriarcales qui restent latentes, car elles en prennent conscience. Les

mis une nouvelle Les réseaux sociaux ont per contournement Un . voir pou horizontalité du nels, contrôlés par possible des médias tradition e redistribution cett une élite qui ne veut pas de ux organiser la mie ant nten des cartes. On peut mai nt rien de l’héritage revendication tout en n’oublia iales. Et grâce aux traditionnel des mobilisations soc choses bougent les NG, d’O actions d’anonymes et limatique. Les io-c soc s grè pro le r sans cesse pou désabusés : les s, incompris, les piétinés, les insoumi jours eu tou ont Ils . ils ont toujours été énervés nde, ils mo le s dan t tou par t, la rage. Maintenan partie faire r , pou peuvent se lier et s’organiser ice. just de le brû qui du même magma en fusion

nouveaux espaces de communication permettent l’émancipation.

Même chose pour le climat : les deux millions de signatures pour appuyer l’Affaire du Siècle, destinée à traduire l’État français en justice pour son inaction climatique ; l’ampleur qu’a pu prendre Fridays for Future, le mouvement de grève étudiante lancé par Greta Thunberg, qui pointe du doigt l’absurdité d’un monde où l’on vous offre une éducation mais pas d’avenir.

Black Lives Matter, ou le nouveau volet de la sempiternelle revendication de la communauté noire pour la reconnaissance de ses droits dans une société foncièrement raciste qui s’entête à les piétiner.

Et les manifestations d’ampleur au Chili. Et celles à Hong Kong. Et les Gilets jaunes. Et j’en passe (tellement).

Un nouveau souf昀氀e semble porter la lutte.

« Les réseaux sociaux ont permis une nouvelle horizontalité du pouvoir. »

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Mais à l’heure où j’écris ces lignes, la Tunisie sous Kaïs Saïed fait face à un inquiétant recul de ses droits sociaux durement acquis. À l’heure où j’écris ces lignes, un jeune Afro-Américain non armé de 25 ans vient d’être abattu pour un délit de fuite dans l’Ohio, 90 balles ont été tirées pour une infraction routière. À l’heure où j’écris ces lignes, la police de Chicago vient d’appréhender paci昀椀quement un homme blanc responsable d’une tuerie de masse le jour de la fête nationale, et le port d’arme aux USA se portera toujours aussi bien à l’impression de ce magazine. À l’heure où j’écris ces lignes, la police turque a procédé il y a une semaine à

stop green washing

Nous avons la chance d’exister dans un monde en progrès, c’est indéniable. Mais il ne faut jamais oublier qu’il est encore dirigé par des conservateurs qui l’ont mauvaise.

Vous vous rappelez des élections présidentielles de cette année en France ?

Du débat public ? Du 14 février au 6 avril 2022, l’Europe, l’immigration et la sécurité occupaient le podium des thématiques les plus abordées par les candidats devant l’éducation, en quatrième position. Du 8 février au 4 avril, le climat a occupé en moyenne 3,7% du temps médiatique. 3,7 %.

Après la succession des rapports toujours plus alarmants du GIEC sur l’état critique de notre planète et l’insuf昀椀sance de notre action.

Après cette multiplication des catastrophes naturelles, ces sécheresses, ces dérèglements qui nous mettent déjà dans une position sensible face à nos capacités à nourrir la

l’arrestation de 150 personnes pour avoir protesté paci昀椀quement lors d’une Gay Pride. À l’heure où j’écris ces lignes, le patrimoine des milliardaires français a augmenté de 439% entre 2009 et 2020, sous la complicité de l’État, dans un pays où la précarité revient en force. À l’heure où j’écris ces lignes, la Cour suprême des États-Unis vient de mettre un terme à la protection du droit fédéral à l’avortement, 26 États sur 50 devraient l’interdire prochainement. Début juillet 2022 : il nous reste encore du travail. On souf昀氀e.

er dans un monde Nous avons la chance d’exist Mais il ne faut e. abl éni en progrès, c’est ind ore dirigé par des jamais oublier qu’il est enc ise. Qu’à la moindre conservateurs qui l’ont mauva er le fruit de votre ffac occasion, ils essaieront d’e e. Parce que cela just s plu lutte pour un monde que cela pourrait ne les arrange pas. Parce ty International le nes nuire à leurs privilèges. Am s un article du 18 dan ité plic signalait en toute sim bilan de la décennie : décembre 2019 qui faisait un véritables problèmes “Au lieu de s’attaquer aux tion, le chômage et rup comme l’inégalité, la cor es, les responsables les dif昀椀cultés économiqu tinents continuent de politiques de tous les con s les boucs-émissaires faire des groupes minoritaire iques, en diffusant nom éco et des maux sociaux r sujet et en incitant de fausses informations à leu et à la violence à ité à la discrimination, à l’hostil leur encontre.”

population. 3,7%. Les médias et candidats engagés dans leur presque majorité absolue ont préféré se concentrer sur l’immigration, sur l’armement de la police, et même sur le fantasme d’un “grand remplacement” qui planerait sur la France. La responsabilité du gouvernement en place est énorme. La précarité augmente, les riches sont toujours plus riches, mais pas question de remettre en cause certaines évidences, comme la suppression de l’impôt sur la fortune.

Remettons plutôt en cause les minorités.

Remettons plutôt en cause les “wokistes” qui veulent un peu trop faire valoir leurs droits sociaux. Tout pour se détourner de l’important.

Et le rôle des médias, dans cett e déviation du débat public ? Central. Les méd ias traditionnels sont pour une bonne partie d’en tre eux détenus par des milliardaires, souvent con servateurs, qui ne veulent pas du progrès social ou d’une réduction des inégalités. Vincent Bolloré peut mobiliser son empire médiatique pour répand re son idéologie xénophobe comme bon lui sem ble, personne ne peut vraiment l’en empêcher. L’in action climatique tue déjà, l’in昀氀ation tabasse les clas ses populaires, et pendant ce temps-là, on trouve ça plus important de parler du burkini. Les classes populaires sont bercées par ce qu’elles voient à la télé, ce qu’elles lisent dans la presse. Il est inco ncevable, dans ce monde, d’imaginer qu’elles sou haitent vraiment se retrouver avec un second tour des présidentielles opposant Macron à Le Pen. L’un tourné corps et âme vers une politique des inég alités, l’autre y ajoutant une vision xénophobe .

L’inaction climatique tue déjà, l’inflation tabasse les classes populaires, et pendant ce temps là, on trouve ça plus important de parler du Burkini.

Voilà pourquoi nous avons à lutter. Nous vivons dans un monde aux fondations malsaines, dé昀椀nies à des époques où l’on n’en avait clairement rien à faire de la condition des femmes ou des prolétaires. Nous faisons énormément de progrès, et nous continuerons d’en faire tant que nous ne lâcherons pas la pression. Pas après pas, répression après répression. Le monde est encore régi par des conglomérats voraces, des lobbies monstrueux, des conservateurs nostalgiques de l’époque des privilèges. Le monde est encore in昀氀uencé par toutes ces religions archaïques, sexistes, homophobes, réactionnaires, qui doivent se réformer : ou leurs messages de paix n’auront plus de sens.

luttez Le monde vous attend, mais si vous ne us. dess her pas, il vous laissera vous faire marc pas. rde rega vous ne qui Alors mêlez-vous de ce ilières Mettez des coups de pieds dans les fourm ez.

Exig x. (ne le faites pas). Soyez pointilleu très rdez Rega . able N’acceptez pas l’inaccept par terre mal les gens qui jettent leurs mégots si vous le gueu la leur ez oliss Dém . vous devant plus à ez rigol Ne . êtes musclé. Donnez l’exemple

ceux qui certaines blagues. Votez pour celles et s à tenir ez-le oblig et ions élect veulent le bien aux l’ennemi que is jama bliez N’ou s. esse prom leurs choses. donnera toujours tout pour faire reculer les is rien jama ez pren Ne es. nez-l Indignez-vous. Indig Ayez . vous mezInfor nt. vigila ez Rest is. pour acqu la vague de l’empathie. Laissez-vous porter par du changement. Au boulot.

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Texte par Josh Illustrations et graphisme Mathilde Petit Photos par Diego Zébina

24 heures... a L iv e r d u n Pour celles et ceux que la grande ville étouffe, nous partons prendre de l’air frais aux alentours de la métropole. Et ceci sur une journée complète, car il faut au moins 24H pour voir tous les détails d’un lieu.

Voyage à Liverdun, commune de 6000 âmes penchées entre la Moselle et le charme de sa ville haute.

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7 h - 10 h

Affronter les voitures de la colline

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Dès l’arrivée, vous vous devez de monter la ville, de la grimper avec vos pattes. Mais attention, des obstacles vous foncent droit dessus. Des centaines de véhicules dévalent la pente, alors évitez-les, c’est préférable. Vous devez devenir votre propre version de Sisyphe (mec qui fait que monter rocher sur montagne), celle qui gagne à la 昀椀n et qui détruit les voitures des villes.

10 h - 12 h

S’emparer du château La montée est une réussite, donc le château vous appartient. Vous dominez maintenant toute cette vue magni昀椀que, avec en bonus un pont, une forêt, une Moselle, des bateaux et quelques villas. Ne prenez pas trop la grosse tête, le mandat ne dure que jusqu’à la prochaine personne qui monte. Pro昀椀tez de la vue, de la médiathèque ou du bar associatif l’Esperluette pendant ce temps.

12 h - 16 h

Se fuir dans le jardin de Marie-Louise Voir arbres et murs côte à côte m’a ramené dans ma jeunesse au XVIIIe. Recréez la scène des deux âmes amoureuses se fuyant et s’enlaçant au derrière d’un buisson dans ce décor bucolique. Vous pouvez ensuite y pique-niquer en ne laissant aucun déchet derrière vous et observer l’impressionnante Porte Haute qui autrefois faisait démarrer Liverdun.

16 h - 18 h

Inventer son propre parcours de santé Des étangs 昀氀irtent avec la Moselle et entre les deux, des bouts de forêt sont plantés et n’attendent que votre venue. La meilleure invention humaine, les parcours de santé, n’est pas encore arrivée jusqu’ici. C’est l’occasion parfaite pour réaliser votre rêve : créer votre propre parcours.

Prenez tout ce qui traîne et surtout, allez-y à votre rythme.

18 h - 2 1h

Ne faire qu’un avec la Moselle Plonger ici n’est pas permis. Cela ne saurait empêcher le contact entre l’humain et le 昀氀euve, l’envie irrépressible de rejoindre les arbres de l’autre côté, avec leurs teintes d’Amazonie. Se perdre de vue dans leur parure est cathartique. Je vous conseille une planche, un canoë, un pédalo, un aviron, une péniche, ou tout truc qui 昀氀otte pour les approcher.

2 1h - 7 h

Choisir sa tombe Je suis tombé sur un truc hyper intéressant à Liverdun, c’est une mini-décharge à tombes. Je vous invite donc à y chausser la tombe qui vous sied le mieux, dans un style très marbre qui a bien vécu. C’est un investissement risqué (il faut redescendre la colline) mais rentable (tombe = cher pour vos proches).

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Liverdun se situe à une quinzaine de kilomètres de Nancy. Je vous conseille soit le train, il y a multiples trajets quotidiens et ça coûte relativement peu cher (8,40€ aller-retour sans carte, donc cher pour la distance). Ou sinon le vélo c’est sympa, vous pourrez sillonner la Moselle et aller plus vite dans la ville.

DIAGONALE DU STYLE Texte par Arthur Guillaumot Graphisme par Valentine Poulet Illustration par Blanche Alroy

IL Y A PEUT-ÊTRE QUELQUE CHOSE DANS L’EAU DU ROBINET. OU ALORS LE FEU DE LA LANGUE EST CONTAGIEUX. DEPUIS QUELQUES ANNÉES, LA LORRAINE EST UN PARC NATIONAL D’ÉCRIVAINS CASSEURS DE CODES ET D’AUTRICES DEALEUSES DE STYLE.

Est-ce le contre-pied du Nouveau Roman ? La réponse à des décennies de littérature plantée, cueillie, lue et vendue à Saint-Germain-des-Prés, en circuit court ? Bien sûr ces bouquins existent toujours, en souvenir du temps où les histoires parisiennes étaient imposées à tout le reste des lectrices et des lecteurs. Mais le prisme a changé.

Plus que jamais, les autrices et les auteurs viennent de partout et parlent de chez eux. Avec toute la violence, l’urgence, et la langue spontanée que ça implique. Ils et elles ne parlent pas forcément de leur région d’origine, mais en contiennent l’identité intime. Ils transmettent au reste du pays quelque chose de la langue de chez eux, des réalités immédiates, des problématiques locales, qui souvent trouvent des résonances dans des régions opposées géographiquement.

Paris ne fait plus rêver personne. La vraie vie est ailleurs. On dirait le slogan d’un département dépeuplé de l’Est non ? C’est parce que c’est de ça dont on parle. Et c’est parce que c’est vrai. La vraie vie est ailleurs. Une génération d’auteurs et d'auteures a poussé sur le territoire lorrain depuis 25 ans.

Monter à Paris est toujours un incontournable de l’itinéraire de l’apprenti écrivain, mais y rester n’est plus indispensable. Les obus plantés dans le coin ont accouché de bombes littéraires. Pas d’auteurs régionalistes, ni de grands niais, ni deposeurs, non, des écrivains, des écrivaines, donc des démineurs du réel, perceurs de montgolfières, éminences cruelles au tumulte football club.

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Nicolas Mathieu et Maria Pourchet sont passés sur les bancs du même lycée, à Epinal. Joffrine Donnadieu a usé ses baskets à Toul. Virginie Despentes a fini par se tirer de Jarville. Frédéric Ploussard a-t-il été flashé en mob’ autour de Briey ?

Ce qui est sûr, c’est que toutes et tous, leur littérature est infusée de la langue véner de la région, des orages cachés partout, de la guerre qui scrute, de la fatigue des corps qui squatte et du grand froid qui suinte.

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JOFFRINE DONNADIEU Qu’est-ce qu’elle a de Littéraire, selon-vous, cette région ?

Les terres de Lorraine sont des lieux qui me permettent de partir dans des rêveries, dans d’autres espaces de temps comme de création. L’étendue des paysages, sans compter les gens que l’on y rencontre, sont autant d’invitations au voyage intérieur et à l’écriture. J’ai marché des heures et j’ai erré sans but, et progressivement, mes personnages sont venus me peupler au détour d’une botte de foin, d’une baraque de chasse ou d’un ruisseau. Ces immensités de vide me faisaient tellement peur que j’étais obligée de me remplir et, comme je me retrouvais seule très vite, j’ai appris à écouter le silence, chose impossible à la ville.

Aujourd’hui, dans mes textes, il y a ces personnages qui sont nés en Lorraine et j’essaye, finalement, d’intégrer le silence assourdissant qui les englobait et qui les englobe toujours entre deux mots.

Comment elle a compté dans votre rapport à l’écriture ?

La Lorraine est un territoire marqué par la guerre et il me semble que tous ses habitants sont imprégnés par ce passé. Chacun de mes personnages fait la guerre dans son sens le plus large.

Contre lui-même, contre ses pulsions, contre la maladie, contre ses semblables ou contre sa condition, la chose importe peu.

La guerre est au centre de mon univers et c’est mon fil conducteur.

La Lorraine contient une foule d’individus qui sont rarement représentés dans la littérature et qui ont pourtant, tous, une histoire à raconter. C’est une source d’inspiration inépuisable et c’est une terre où l’on peut recueillir une parole vraie au détour de chaque rencontre. Ce n’est pas un hasard si j’y ai rencontré Romy, l’héroïne de mes deux romans.

Pensez-vous que la région d’origine d’un auteur peut avoir des influences directes sur son style ?

Oui sans aucun doute. En ce qui me concerne, il y a un déterminisme assez marqué entre un auteur, sa région ou sa condition d’origine et son écriture. Il me semble difficile pour l’un de s’extraire de l’autre. Annie Ernaux s’inscrit dans la Normandie, Marguerite Duras s’ancre en Indochine, Nicolas Mathieu en Lorraine, Tahar Ben Jelloun au Maroc. Sont-ils ou furentils capables de sortir de ces canevas ? Sans doute dans une certaine mesure, mais, en cherchant bien, ils en restent imprégnés et c’est précisément ce qui les rend uniques.

Dans votre premier roman, Une histoire de France, le décor compte de façon importante dans la dérive de Romy. Les reliefs et les vides d’un endroit, quand on raconte une histoire comme celle-là, ça compte aussi ?

Pour moi, le décor est, en soi, un personnage à part entière.

Les murs, les trottoirs, les objets ont une vie propre et une histoire qui accompagne celle des personnages. Une fissure, un verre ébréché, tout cela a une importance capitale pour moi. Il est impensable de faire l’économie du décor et encore moins d’extraire un personnage ou une action d’un environnement. Je suis une obsédée du détail et, parfois, je crois même que l’environnement peut raconter plus sur une situation qu’un dialogue ou une action. Chaque élément a sa signification et j’aime jouer avec les objets qui marquent, eux aussi, le temps qui passe et qui déterminent une région ou des souvenirs.

Dans mes romans je parle de la porcelaine de Lunéville et des verreries de Daum et Baccarat, des armoires lorraines. Tout cela a marqué mon enfance et nourrit mes textes.

CHIENNE ET LOUVE, LE DEUXIÈME ROMAN DE JOFFRINE DONNADIEU, PARAÎT CHEZ GALLIMARD LE 18 AOÛT 2022.

FREDERIC PLOUSSARD Qu’est-ce qu’elle a de littéraire selon vous cette région ?

Elle a un cadre et des caractères assez spécifiques qu’on peut raconter.

C’est un bon terreau pour la Littérature.

Vous allez même jusqu’à dire que pour Mobylette, la Lorraine était un personnage à part entière.

Oui, je le crois. Au début, c'était un décor. J’avais des trucs à dire avec Mobylette. J’avais pas mal de rancœur. Je voulais allumer la Lorraine.

Au fur et à mesure de l’écriture, il y a eu une évolution. Je voulais en faire un décor naze et ça a pris de l’épaisseur pour devenir un personnage. Troublant.

Chez tous les écrivains qui défoncent leur région, la tendresse pointe à un moment.

Oui. De toute façon, comme beaucoup, j’écris sur ce que je connais.

La région qu’on habite est une expérience de vie. La tendresse arrive forcément à un moment. Et la région n’a pas été rancunière avec moi.

Vous pensez qu’on peut écrire sur des décors sans aspérités ?

Je ne crois pas. En tout cas, moi je ne peux pas. Dans Mobylette, dans ce que j’écris en ce moment, le décor est toujours important.

Ce n’est pas simplement un relief, ça participe pleinement à l’histoire. J’ai toujours été sensible à des auteurs qui utilisent le décor pleinement, notamment les auteurs américains comme James Lee Burke avec la Louisiane. À l’époque, ça m’avait donné envie de manger Cajun.

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MOBYLETTE, LE PREMIER ROMAN DE FRÉDÉRIC PLOUSSARD, EST PARU AUX EDITIONS HÉLOÏSE D’ORMESSON EN 2021.

Vendredi

19H00 Ouverture du site 19H30 ALAMBIG / Chapiteau 21H00 LES OGRES DE BARBACK / Chapiteau

Samedi

Au Programme

13H30 Ouverture du site 14H00 FARINO - LES KOLOKS / Füt Füt collectif / Amphithéâtre naturel / Tout public 15H30 / 17H30 / 20H30 TIGER GANG / Fil rouge / Parc 15H30 / 17H00 ATELIER - SPECTACLE pour les tout petits / Attrape Nuages & Avec un peu d’imagination / Chapelle / 12-36 mois

16H00 C’EST PAS LA FÊTE DU SLIP / Cie Cirta / Parc / Tout public 18H00 PETRIFICUS, L’INCROYABLE MAGIC SHOW ! / The Gothic Clowns / Chapiteau / Tout public

18H30 LIBRETÉ / Muchmuche company / Amphithéâtre naturel / Dès 5 ans 19H00 APÉRO MUSICAL / Les oiseaux du ghetto / Coin repas 21H00 BOUCAN / Cirk biZ’arT / Chapiteau / Tout public dès 6 ans 22H30 DJ SET / Cirk biZ’arT / Chapiteau

Tout au long de la Journée...

Ateliers découvertes parents - enfants Buvette et restauration à petits prix

Infos / Réservation www.maisondecourcelles.fr 03.25.84.41.61

À la Maison de Courcelles 7 rue Pierre Devignon 52210 Courcelles / Aujon

Entrées Vendredi : Concerts payants Samedi : Entrée sur site gratuite et Spectacles à prix libre

Retrouvez - nous sur

Af昀椀che Pierre Mang - Audrey Valensi - Ne pas jeter sur la voie publique

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Un reportage de Pauline Gauer à retrouver sur paulinegauer.com

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Jolie façade rouge qui dénote de toutes les autres. À Calais, la Maison Sauvage est devenue, depuis février 2022, un squat et lieu d’accueil pour des dizaines de personnes exilées. Le propriétaire avait l’intention de vendre le terrain à la Mairie, alors les militants se sont appropriés les lieux, véritable trésor à l’époque pour abriter du monde en ces mois d’hiver. Aujourd’hui, les différentes pièces de la maison ont été aménagées en cuisine, chambres, salles de bain et salon. Un lieu où militants, bénévoles et exilés échangent ensemble et tentent d’apporter des solutions aux politiques migratoires.

LES RAISINS DE LA COLÈRE

La France est un pays alcoolique. Nous sommes le pays avec la plus haute fréquence annuelle de consommation d’alcool au monde*. 10% des Français.es consomment de l’alcool quotidiennement et ce chiffre grimpe à 32,5% chez les 18-30 ans*. Mais plus que notre dépendance nationale, c’est la pression sociale liée à l’alcool qui pose problème, surtout chez les jeunes. Son culte et son monopole du cool dans la manière de faire la fête doivent être remis en question. Désolé Dionysos.

Chez les lycéen.es, l’alcool est une pratique irrégulière, qui intervient essentiellement lors des soirées. Dans ces événements ponctuels, l’alcool devient un marqueur central d’intégration et de socialisation. On apprend à le consommer à forte dose, comme une ligne de conduite à tenir, une formule de politesse pour obtenir le respect des autres. Un concours, tacite (et parfois non), s’installe : la personne qui boit le plus l’emporte. Ne pas y participer, c’est s’exclure des interactions sociales, notamment celles liées aux réels jeux d’alcool.

Texte par Josh Graphisme par Noélie Dessalle

Ce qui est l’expérience commune de la découverte des interdits devient une pression sociale bien trop importante. On la subit toutes et tous, de façon voulue ou non. Dans le monde des soirées, cette pression est similaire à celles du monde des adultes, qu’on pousse à avoir un travail ou un enfant.

Réussir une soirée, c’est boire.

Après la découverte, la consommation d’alcool s’institutionnalise dans les études supérieures. Bars, boîtes, soirées étudiantes, événements : l’alcool est constamment mis en avant. On ne peut pas lui échapper. Il devient l’invité d’honneur de toutes les soirées, l’unique raison de les organiser. Si c’est le libre choix de chacun.e de se voir dans le but de se mettre une cuite, cela ne devrait pas être promu par des associations étudiantes, devenues complices de la consommation abusive.

Dans le monde des études, une soirée sans alcool ne s’imagine même plus. La transgression a changé de camp. Échapper à cette pression est une prouesse car plus qu’un marqueur social, l’alcool fait partie du statut. Être étudiant.e, c’est boire.

Dans le monde des études, une soirée sans alcool ne s’imagine même plus.

La transgression a changé de camp.

L’alcool et la désinhibition qu’il apporte seront toujours de bons partenaires pour décompresser ou créer du lien.

Cependant, un long chemin s’impose pour renouveler les mentalités a昀椀n d’empêcher sa pression sociale de ressortir.

L’État doit évidemment accompagner davantage les structures/événements vendant de l’alcool, pour penser une transition vertueuse.

La prévention, aussi pertinente soit-elle, n’empêchera jamais à la jeunesse de tester ses limites, et c’est normal. Il faut donc, chez nous les étudiant.es, évoluer et agir.

Prenons ensemble du recul. Buvons si l’on en a envie, mais n’incitons ou ne forçons personne à en faire de même ; usons de notre créativité pour se réapproprier les soirées ; inventons de nouvelles façons de faire la fête, où l’alcool ne serait plus ni imposé, ni indispensable ; trouvons l’abstinence alcoolémique normale et non marginale.

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*1 : Global Drog Survey 2021 *2 : Chiffres de Santé publique France en 2017

Série photo

Fou

ART IS TIQUE

J’ai pris des photos. J’ai fait bien attention à ce qu’elles soient nettes. De plus en plus, j’ai voulu qu’elles soient 昀氀oues.

Qu’elles glissent, tourbillonnent, dansent.

Comme moi.

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Chaque photo est unique, impossible à PARFAITEMENT reproduire

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Photos par Diego Zébina Graphisme par Mathilde Petit

bOUGEZ, dansez, courez surtout ne vous arrêtez pas

Direction Julia Vidit

ACTE 3 SEPT. → JANVIER 29 sept. → 2 octobre MICROPOLIS spectacles itinérants Temps fort

13 → 15 octobre HANSEL ET GRETEL en famille Frères Grimm / Collectif Ubique Coréalisation Nancy Jazz Pulsations

18 → 20 octobre

5 → 14 décembre

26 → 28 janvier

23 → 25 mars

KiLLT-LES RÈGLES DU JEU création en collège

HISTOIRE(S) DE FRANCE en famille

Yann Verburgh / Olivier Letellier

Amine Adjina

LE THÉORÈME DU PISSENLIT en famille

7 → 9 décembre

ACTE 4 FÉVRIER → JUIN

LEURS ENFANTS APRÈS EUX spectacle étranger Nicolas Mathieu / Carole Lorang, Bach-Lan Lê-Bà-Thi et Éric Petitjean

13 → 16 décembre QUARTIERS LIBRES #3

PRIVÉS DE FEUILLES LES Guillaume Cayet ARBRES NE BRUISSENT PAS Magne van den Berg / Pascale Henry

14 → 16 décembre RENCONTRE AVEC UNE ILLUMINÉE

31 octobre → 12 novembre François de Brauer CANINES DE LAIT création itinérante

Charlotte Lagrange

15 → 19 novembre ANDROMAQUE création Racine / Élodie Ségui

24 → 26 novembre

10 → 12 janvier SANS TAMBOUR Robert Schumann / Samuel Achache Coréalisation Opéra national de Lorraine

17 → 19 janvier

À CHEVAL SUR LE DOS DES LARMES D’EAU DOUCE DES OISEAUX en famille spectacle étranger Jaime Chabaud / Alain Batis

Céline Delbecq

31 janvier → 3 février TUDOR TOUTE SEULE Victor Hugo / Clémence Longy

6 → 10 février LE PROCESSUS itinérance Catherine Verlaguet / Johanny Bert

1 → 4 mars LES MOMENTS DOUX création Élise Chatauret / Thomas Pondevie

9 → 11 mars MISERICORDIA spectacle étranger Emma Dante

13 → 17 mars QUARTIERS LIBRES #4 Guillaume Cayet

Yann Verburgh / Olivier Letellier

3 → 8 avril LONGUEUR D’ONDES itinérance Bérangère Vantusso

5 → 7 avril PORTRAIT DÉSIR Dieudonné Niangouna

13 → 14 mai CLIMATO QUOI ? création partagée Guillaume Cayet / Julia Vidit

23 → 25 mai DERRIÈRE LE HUBLOT SE CACHE PARFOIS DU LINGE Les filles de Simone

31 mai → 1er juin ADIEU MES CHERS CONS Anette Gillard / Sacha Vilmar

BAD BUZZ Arthur Guillaumot

Dans le hall, le ronronnement rauque du climatiseur laisse penser qu’il digère péniblement. Quelques revues traînent sur une table basse en verre. Dans un aquarium légèrement sale, les poissons frôlent la vitre, libèrent quelques bulles avant de se réfugier en vitesse derrière les quelques cailloux de leur 昀氀aque rectangulaire. Le bruit de la pompe joue des coudes avec celui de la clim. Il est 14h et le centre va ouvrir ses portes pour une chaude après-midi d’été.

Sur le parking du centre, quelques voitures aux portes ouvertes attendent en souf昀氀ant, que leurs passagers en avance gagnent la température clémente du centre. Certains, venus à pied ou en bus, errent calmement près des arbustes.

Sur l’immense parking du centre-commercial voisin, les voitures alignées qui ondulent à perte de vue forment une tranquille armée en campement. À l’intérieur du centre, une mouche se pose d’éclairs en éclairs, tra昀椀quante de sucre venue souiller les glaçages industriels. Elle est chassée d’une main engourdie, qui accumule les contre-temps. Le poignet serti de gros bijoux dégoulinants, Sarah manque plusieurs fois sa cible avant d’abandonner les restes sucrés.

Une heure plus tôt, les desserts avaient 昀椀ère allure dans la vitrine de la boulangerie voisine. — Bonjour, je peux avoir une facture pour le tout ? Comme tous les vendredi midis elle en avait ramené pour tout le monde, c’est à dire Olivier le chef, Magalie de la comptabilité, Jérôme et Sonia, les coachs et elle, à l’accueil. Et aujourd’hui tout le monde est en retard. Alors les mouches font la fête.

Le centre a ouvert deux ans plus tôt, dans la zone commerciale de cette petite ville de l’Est. En deux ans, des rituels s’installent. Olivier a acheté une voiture de sport dont il vante la puissance à certains de ses clients — aux autres il con昀椀e son confort. Le frère de Sonia tient le magasin de piscine juste à côté, alors deux fois par semaine, elle embarque Jérome et ils font l’amour dans le modèle Océan II, qui offre le plus de d’espace.

2 lettres bleues trônent au-dessus de la porte d’entrée du centre. EM, à prononcer comme Aime. EM, pour Ensemble, Mûrir. C’est le nom de la boîte. Une belle aventure humaine et économique selon les magazines spécialisés. La 昀椀rme est vite entrée dans les esprits des Français, notamment grâce aux annonces diffusées pendant les coupures pubs du Tour de France et à son slogan martelé : Devenir vieux, c’est rester jeune.

Le grand patron s’appelle Marc I. Daison. Tout est parti de lui. Un sexagénaire en forme, enthousiaste, parti du constat que ses connaissances à la retraite avaient besoin d’être accompagnées dans l’apprentissage de cette nouvelle étape de la vie. Redécouvrir son corps, trouver des loisirs, se débarrasser des pollutions de la vie comme l’alcool ou la cigarette, voilà le parti pris. Son succès rapide et d’intérêt public, en font un modèle inspirant, qui a même été mentionné par le président en exercice.

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Marc I. Daison s’est toujours comporté plus comme une rockstar ou un gourou que comme un entrepreneur bienveillant et soucieux de l’intérêt collectif. En-

touré depuis le début d’une bande de jeunes loups qui semblent protéger leur chef. De lui, on sait peu de choses : une enfance calme, une vie de labeur avant de se lancer avec son concept. Une partie du succès des centres repose sur son énergie charismatique. Et si l’année précédente il a été condamné pour avoir fait construire son terrain de golf sur une zone naturelle protégée ? Peu importe. Il multiplie les tournées dans les centres du pays et les apparitions télévisées. Toujours un sourire impeccable. Des grandes dents qui s’alignent trop bien, comme les perles d’un collier volé.

Alors, comme plein d’autres qu’elles, dans d’autres villes, Sarah conseille les retraités ou pré-retraités qui passent médusés les portes automatiques du centre.

Ils semblent surpris d’avoir tenu aussi longtemps, d’avoir acquis leur affranchissement et tant pis si le corps ne répond plus aussi bien. Ils sont inquiets et brûlent de questions. — Cet argent, je l’ai gagné en travaillant, martèlent-t-ils à une dame qui travaillera plus longtemps qu’eux.

Le boulot de Sarah consiste à aiguiller les clients vers Jérome ou Sonia, les coachs, qui ont des spécialités différentes et les aideront à organiser leurs nouveaux emplois du temps. Avec Sarah, les clients doivent choisir un ou plusieurs plans.

- Le plan Pépouzes, pour ceux qui veulent le repos, est à 5 000 euros, avec des massages, des stages de relaxation, les abonnements aux chaînes de télé et un canapé offert...

- Le plan Loisirs est le moins cher : 4000 euros, pour trouver des loisirs et des activités, pour rythmer les semaines.

- Le plan Baroudeurs est à 5 000 euros et contient notamment des billets pour une première destination et des conseils pour l’achat d’un camping-car.

- Le plan Grands Travaux est à 10 000 euros, avec des matériaux fournis et un tas de devis de toutes sortes. Le plan le plus vendu. Faire sa vie sans bouger de chez vous Pendant ses interventions télévisées, Marc I. Daison a toujours décliné les grands axes de la philosophie de ses centres : Il faut toujours exiger le meilleur. Ne pas hésiter à râler, se plaindre, demander un responsable, payer en petite monnaie, faire grossir la 昀椀le derrière soi. — Nous sommes vieux et 昀椀ers, clame-t-il dans un profond regard à la caméra.

Depuis quelques mois, il se murmure que Marc I. Daison pourrait être candidat lors des élections présidentielles, adoubé par l’ancien président, lui-même trop vieux pour se représenter. Cet après-midi, la radio du centre murmure : Nouveau triomphe pour Marc I. Daison, le patron de Ensemble, mûrir a rassemblé hier soir 5000 personnes pour une conférence dans une salle parisienne avant de reprendre la tournée de ses centres ce matin.

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Sarah nettoie ses lunettes avec son tee-shirt. Elle souf昀氀e en écoutant la radio. — Toujours génial le patron, nianiania. En attendant, elle est payée le minimum alors qu’elle est là depuis le début. Il avait promis d’augmenter tout le monde pendant le dernier congrès d’EM. — Maintenant il veut faire de la politique. Pfff. Et Jérôme et Sonia, toujours pas là. Les mouches qui rôdent, plus nombreuses. Elle souf昀氀e.

Une guêpe a rejoint leur cause. Sarah goûte l’éclair qu’elle a pris pour Sonia.

— Vous avez vu l’article ? demande Olivier, qui vient d’arriver en trombe dans le hall.

— Quel article ? répond Sarah, par-dessus l’écran de son ordinateur en s’essuyant la bouche.

— T’as pas Twitter ? C’est déjà dans les Tops Tweets.

— J’ai un compte mais j’ai perdu les identi昀椀ants. Olivier, personne n’a mangé les desserts du vendredi.

— Appelle Jérôme, Magalie et Sonia, on doit fermer le centre pour le reste de l’après-midi. Consigne d’en haut.

— Je dis quoi aux gens ?

— Qu’on a une grosse fuite d’eau.

Olivier ne répond pas et retourne dans son bureau, les mains sur la tête, avec les auréoles qui grandissent aux aisselles. Sarah se lève péniblement de sa chaise.

Elle souf昀氀e. — Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire. Elle envoie des messages aux 3 autres. Sarah déverrouille les portes automatiques et sort du centre.

Sur le palier, elle s’adresse à ceux qui attendent déjà.

— Messieurs-dames, le centre doit fermer pour l’après-midi. On a une grosse fuite d’eau. C’est inondé.

— Tu parles c’est à cause de l’article ! lance un des clients.

Tout le monde a chaud. Une bouteille d’eau est lancée en direction de Sarah, qui l’esquive de très peu. Elle plie les talons et retourne dans le centre. Magalie verrouille les portes juste à temps. Les gens mettent leurs mains sur les vitres et continuent de crier. Olivier revient, les auréoles prennent presque toute sa chemise. Il est sorti fumer une cigarette sur le côté, le temps de bouger sa voiture.

Jérôme et Sonia arrivent comme lui par derrière.

— Mais qu’est-ce qu’il se passe ? relance Sarah, choquée.

— Ah tu sais pas encore ? demande Magalie.

— Mais nous non plus, clame Jérome en désignant Sonia.

— Bon on va mettre la télé sur mon ordi annonce Olivier.

Tout le monde est autour du bureau du chef du centre, centurion dans le désert, paniqué comme jamais. Il essuie son front avec un tissu qui ressemble à un vieux tee-shirt. La chaîne d’info raconte les violences autours des centres d’EM, un peu partout dans le pays. Il y a même des blessés chez ceux qui ont rouvert très tôt après la pause du midi.

Tout est parti d’une grande enquête publiée 2 heures plus tôt sur le site d’un des principaux quotidiens du pays. Titre de l’article : Vieillesse Business. Dans les colonnes, on apprend que la société Ensemble, mûrir n’a jamais été domiciliée en France, mais dans un pays d’Amérique centrale. On lit que les anciens de la start-up à la base du projet ont été limogés à grands renforts d’intimidations et de menaces physiques par les hommes de main de Marc I. Daison. Ensuite on découvre qu’Ensemble, mûrir est au bord du naufrage à cause de son implantation trop rapide et que les clients pourraient vite en faire les frais.

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On découvre en昀椀n, et c’est à cette information que Twitter réagit massivement, que Marc I. Daison n’est pas le sexagénaire qu’il prétend mais un trentenaire fringant. Maquillé et arrangé depuis le lancement. Dans un rôle en permanence, puisqu’il a même menti à la plupart de ses associés. Le choc. Marc I. Daison ne s’est pas encore exprimé, il est pour le moment introuvable, gronde la télé. Dans le bureau, tout le monde retient son souf昀氀e. Bad buzz.

Et puis, les matins en heure de pointe passent, mon seum et ma jalousie avec. Et c’est sans surprise, mais avec déception, qu’après quelques désillusions, mon scénariste choisit de rester 昀椀dèle à la gloire du succès. À ses premiers prix. Très peu pour lui le lycée.

Mais je comprends. Quel bonheur c’est, de commencer une œuvre. De s’y sentir perdu, alors d’en entamer une autre. Et puis dans la seconde, trouver en昀椀n l’âme de la première. Alors, retourner à la première, la terminer, lui donner un second sens. Donc un vrai sens.

Au risque de vous décevoir, ce jour-là, il faisait beau…

Bah, si. C’est ça tout le soucis. Je m’explique.

Mon cœur chavire ce matin. Bah, comme tous les matins déjà. Et surtout ce matin, parce qu’en heure de pointe, avec Dalida et Biolay dans mes oreilles, c’est le générique de mon 昀椀lm qui commence. Et en ce moment…

J’ai un nouveau scénariste.

Un scénariste qui m’aide à écrire mon 昀椀lm de chaque matin. Celui que je ressasse avant de m’endormir dans l’illusion de tes bras. Il est grand, calme, élancé, jeune et à la fois tellement vieux, précieux donc périssable. Et surtout, il a déjà aimé. Ça se voit chez quelqu’un quand la personne a déjà aimé. Dans ses yeux. Lui par exemple, quand il entend une chanson, et que ses yeux 昀椀nissent par écouter cette chanson, plutôt que de l’entendre, là, ça se voit qu’il a déjà aimé.

Alors, il a arrêté de rendre le ciel bleu dans mon 昀椀lm.

Je crois qu’avec moi comme productrice, un 昀椀lm ne peut contenir que quelques scènes de soleil. Seulement des lendemains de caresses, volées en heure de pointe, façon paresse. Et la pluie prend le dessus. Même si c’est juste une averse. On s’en souvient plus que le soleil. La pluie, ça tache, ça mouille, ça fait friser les cheveux.

En昀椀n, les miens en tout cas.

Et puis merde, moi, je l’aime, la pluie de ma solitude. Elle me rappelle qu’il faut pro昀椀ter plus quand c’est dégagé.

Je connais un peu ses œuvres précédentes. En昀椀n, surtout la dernière. En fait, j’ai carrément stalké son œuvre précédente. Putain… Qu’elle est belle. C’est le genre d’œuvre qui ne peut être qu’une œuvre d’art, tu vois ? Et niveau œuvre, à cet instant, je me compare plus à un morceau de turbine, qui sert dans le BTP. Et l’œuvre qui me précède, c’est le genre qui n’a pas peur de la vie. C’est le genre qui a une belle écriture, qui sait se faire des tresses toute seule depuis la maternelle, c’est le genre qui sent bon après un footing. Déjà c’est le genre qui fait des footings.

Et je me répète que ce qui compte, c’est pas son œuvre précédente, mais plutôt ce qu’il fait dans la vie.

Et alors là, franchement, rien à dire. Décor, musique, casting. 10/10. Bon, on aurait peut-être pu faire un effort sur les costumes, mais bon, n’est pas Coco Chanel qui veut. En昀椀n bref. Il rend le ciel bleu dans mon ciel en ce moment. Et c’est tout ce qui compte.

Dalida a 昀椀ni de s’excuser de vivre dans mes écouteurs.

C’est ce moment que choisit la dernière œuvre de mon scénariste pour franchir la porte de ce métro. Elle, et toute la lumière qu’elle porte. Elle, et ses cheveux parfaits.

Elle, et ce regard qui te dit “Eh, moi j’ai tout vécu.” À cet instant, je pense à Tchekhov, qui dit “Les vagues de la mer se brisent sur le rocher, mais ni les pierres, ni les banquises, ni les monts enneigés n’auraient résisté aux vagues de ses boucles.” L’audace de cette œuvre. C’est même plus une œuvre, elle, c’est l’œuvre et le prix. C’est la Palme d’or, c’est le Molière et l’Oscar. Moi niveau prix, je suis plutôt 3ème prix du court-métrage dans un lycée.

Oui, celui réalisé avec un Huawei et la pire prise de son du monde. Ça c’est moi.

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Texte par Emma Bojan Graphisme par Mathilde Petit Illustration par Elise Weber

Tauy, 73 ans, est réfugié au Royaume-Uni depuis 2002. Il naît en 1949 dans un goulag de l’Union soviétique, dans la région de Kolyma dans l’extrême-orient russe. “À même la terre, sans soleil”. Sur son bras, il a tatoué la signification de sa vie rythmée par l’exil et la traversée de l’Europe en quête de sens : cos I’m free [parce que je suis libre].

Un reportage de Pauline Gauer à retrouver sur paulinegauer.com

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Dessine moi un ...

Thème : « Une vague » Cette page, elle est à vous : Collez, dessinez, peignez, insérez une photo, écrivez quelques mots ... En bref, créez !

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Envoyez-nous vos créations, soit sur Instagram à @premierepluie ou partagez-les en story en nous identi昀椀ant, soit par mail à premierepluiecollectif@gmail.com

Ribeauvillé

ALLEZ OÙ Y ’A Nancy c’est cool. C’est même la meilleure ville pour y passer une canicule. Mais parfois, il faut partir pour mieux revenir.

Alors cap sur l’Alsace et la somptueuse commune de Ribeauvillé.

Ribeauvillé et ses 5000 habitant.es se trouvent au nord du Parc naturel régional des Ballons des Vosges, dans le Haut-Rhin, sur une terre d’histoire.

Frottez-vous aux 3 châteaux d’au moins 800 ans chacun qui protègent la cité : Saint-Ulrich, Haut-Ribeaupierre et Girsberg. Ils ont des noms flippants mais le temps a passé et ils sont devenus dociles. Leur maître se trouve à 15 km : le château du Haut-Koenigsbourg, dont la première pierre date du XIIe siècle.

Chaque année, la ville se transforme pour la fête des ménétriers ( joueur de musique avec instruments) ou Pfifferdaj. C’est la plus ancienne fête d’Alsace et elle a lieu cette année les 3 et 4 septembre.

Seconde mue de Ribeauvillé lors de son fascinant marché de Noël médiéval, à noter pour décembre.

Pour en rajouter : ici les locaux s’appellent les Ribeauvillois·es, la ville a eu un tramway de 1879 à 1934, il y a une place du Bouc, un skatepark, une piscine, un terrain de basket et même des jardins à papillons.

Pour y aller depuis NANCY Par la route : environ 1h45 pour 127 km Carburant : 16 € Péage : 6,30 €

Par les rails : environ 3h Via Strasbourg puis Sélestat 38 € (sans carte)

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Par bicycle : environ 9h pour 119 km.

Texte par Josh Graphisme par Valentine Poulet

En blablacar : environ 2h Entre 8 et 15 €

EAU DE PLUIE, NOTRE COCKTAIL

INGRÉDIENTS

2 min

4 cl de vodka 3 cl de jus de citron vert 2 cl de sirop d’agave Perrier Top Up 1 cl de liqueur de violette

Vodka

PRÉPARATION Jus de citron vert

Sirop d’agave

Perrier

Recette par Noé du Schmilblick Texte par Romain Bouvier Graphisme par Hugo Aouragh Illustrations par Mathilde Petit

Liqueur de violette

1 - Versez la vodka, le jus de citron vert et le sirop d’agave dans votre shaker (fabriqué au Guatemala entre 1988 et 1994 de préférence, même si n’importe quel objet pouvant contenir du liquide peut suf昀椀re).

2 - Faites rafraîchir le tout par des mouvements amples au possible. Vous venez d’obtenir un mélange d’une valeur de plusieurs millions d’euros, bravo.

Versez-le dans un grand verre.

3 - Ajoutez du Perrier jusqu’au dessus et versez avec la plus grande délicatesse possible la violette, qui va s’écouler lentement et créer un mélange de teintes parfait. Il est possible que vous ayez besoin d’engager un professionnel en freelance pour réussir cette étape.

4 - N’oubliez pas les glaçons et la petite rondelle de citron qui va bien avec : ne vous refusez rien.

ET SANS ALCOOL ?

Pour certaines raisons évidentes [rdv page 26, ndlr], il existe une version sans alcool et toute aussi électrisante de l’Eau de Pluie. Remplacez les 4 cl de vodka par 4 cl de Perrier, même chose pour la liqueur de violette qu’on viendra éclipser par du sirop de… violette.

OÙ TROUVER L’EAU DE PLUIE Le Schmilblick est un endroit éclectique et ouvert au possible avec une tendance assez prononcée à créer des cocktails inédits.

Beaucoup de petits événements viennent remplir une programmation aussi quali que diversi昀椀ée, dans un décor où on se sent super bien !

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JEUX Des nouveautés dans les jeux à faire pendant les céréales comme à l’époque Les croisés :

Fin de carrière

Horizontal :

4 - Jules César sans i et genre littéraire 5 - Sport admirable et moitié de parti politique 7 - Titre de Rihanna et némésis de notre média 8 - Licorne et commencer haut 10 - Dieu grec devenu groupe de rock

Sudoku :

Essayez le Rubik’s Cube aussi Vertical :

1 - Premier comestible de Première Pluie 2 - Rivière de 560 kilomètres 3 - 5 au Brésil, 1 en Angleterre 6 - Musique à Stras et entrepôt d’après traite 9 - Single d’Angèle et vue troublée

Solutions :

1 - COCKTAIL 2 - MOSELLE 3 - ÉTOILES 4 - ROMAN 5 - LUTTE 6 - LAITERIE 7 - PARAPLUIE 8 - STARTUP 9 - FLOU 10 - DIONYSOS

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On est devenus gentils

TAUREAU

SAGITTAIRE

GÉMEAUX

VIERGE

POISSON

SCORPION

Les gens commenceront à vous dire que vous sentez le fromage. Certains le diront comme un compliment, d’autres comme une critique. L’occasion de faire le tri dans vos amis !

BÉLIER

Vous devrez choisir qui, entre les coiffeurs et les toiletteurs canins, aura le droit à une prime de 15.000 euros versée par le gouvernement.

VERSEAU

Texte par Arthur Bouvier et Romain Guillaumot Illustrations par Anaïs Tazibt Graphisme par Hugo Aouragh

Vous devrez impérativement porter des tshirts taille XL, ou on vous le reprochera.

Quelqu’un vous enverra un mail où il écrira “voici mon mail :” suivi de son mail.

Vous ne saurez pas trop quoi en penser.

CAPRICORNE

Internet Explorer vous manquera beaucoup, vous aviez besoin de lui. Il fallait y penser avant.

Vous vous amuserez à entourer votre ceinture autour de votre bras pour “jouer au camé”. Évitez la police, qui n’appréciera pas.

Vous vous mettrez à citer des articles de lois 昀椀ctifs à ceux qui vous chopent en train de commettre toutes sortes de crimes et délits, vous vous en sortirez à chaque fois.

Vous tomberez pour tra昀椀c de fausses cartes de pêche. Si vous êtes né du 5 au 12, un garde de pêche horri昀椀é par vos actes vous fera la spéciale (vous enfermer dans un sac poubelle pour vous balancer au milieu d’un lac).

Si vous avez de la salade dans votre jardin, Christophe Willem viendra la manger à même le sol, à pleines dents. Si vous n’avez pas de jardin, vous verrez Christophe Willem à la télé, il chantera des chansons.

BALANCE

CANCER

Juste une fois, vous aurez le droit d’invoquer Lana Del Rey si vous n’arrivez pas à dormir. Elle vous susurrera des petites chansons à l’oreille. Elle se mettra à pleurer si vous ne dormez pas au bout de 20 minutes.

Vous devrez la consoler.

LION

On a piraté le site de Météo France pour vous prédire le futur : c’est sur cette page que vous saurez quelle gueule aura votre automne, que vous soyez Poisson ou pêcheur. Aucun animal n’a été blessé durant la confection de cet horoscope.

Vous vous demanderez ce qui fait battre le cœur des banquiers et des employés de banque (c’est le tartare de saumon).

Timothée Chalamet et Thierry Henry lanceront leur propre marque de slips blancs le même jour, vous ne pourrez en choisir qu’un seul.

Qu’allez-vous faire ?

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Merci à :

remer

Celles et ceux qui composent Première Pluie ou participent / ont participé à la vie du média :

Emma Bojan, Mélina Rard, Nicolas Petit, Anaïs Tazibt, Paul Dufour, Eric Gauthier Amoussou, Camille Scali, Camille Tinon, Loic Zimmermann, Marianne Thiry, Léo Verhaeghe, Valentin Regazzoni, Emma Tuellion, Nathan Roux, Sabrina Benmokhtar, Anthony Gaborit, Laure Gaurois, Marie Paquer, Jeanne Idatte, Florentine Colliat, Alice Tremeau, Juliette Jeannin, Eloïse Remy, Enora Bouchez, Blanche Alroy, Joane Guiheux, Pierre-Olivier Bobo, Bianca, Elise Limacher, Chloé Héreau, Sarah Junker Yasmin, Juliette Arrojo, Elise Weber, Guillaume Malvoisin, Valentine Poulet, Clément Regazzoni, Hugo Aouragh, Noélie Dessalle, Mathilde Petit, Ismael Azmi Dahmani, Marie Tissot, Eloise Dave, Marie-Fleur Lièvre, Claire Bouffaron, Alice Chatard, Marie Schaaff, Yves, Siméon Zébina, Antoine Dupont, la forêt de Charmoilles et nos familles.

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Nos partenaires, pour ce numéro :

Nancy Jazz Pulsations, L’Autre Canal, le CDN Théâtre de la Manufacture, le Centre Culturel André Malraux - Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, C’est le Cirque à Courcelles, le Schmilblick Nancy, Honey Coffee and Food, le Hat Shop et 10.200clothing. Première Pluie béné昀椀cie du soutien de la mairie de Nancy et la métropole nancéienne, dans le cadre du dispositif Ma Ville, mon Projet.

Merci à vous d’avoir lu ce numéro et/ou les deux premiers.

Faire un magazine gratuit c’est dur mais si vous le lisez ça vaut le coup. Merci à celles et ceux qui le complimentent quand on se croise au terrain de basket ou dans la rue.

Le prochain numéro sort en décembre.

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Pour devenir partenaire, ou pour communiquer dans Première Pluie Magazine, vous pouvez nous contacter à cette adresse : partenariatpremierepluie@gmail.com ou au 06.10.67.12.90 Une erreur s’est glissée dans un nom propre dans le magazine. Ecrivez-nous si vous trouvez la faute, on tirera au sort pour vous faire gagner une surprise.

Contactez-nous sur les réseaux sociaux ou à cette adresse : ecriturepremierepluie@gmail.com Première Pluie est un média collectif, ouvert à toutes les formes de collaboration. Vous avez envie d’écrire, de prendre des photos, de faire des dessins, de discuter, de poser des questions sur nos activités, de prendre part au prochain numéro ?

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1. - 15. OCTOBRE 2022

MENTIONS LÉGALES : LICENCE 2 - 112 0347 ET LICENCE 3 : 112 0348 - ILLUSTRATION & GRAPHISME : NEVIL BERNARD

NANCY JAZZ PULSATIONS

MELODY GARDOT • DINOS • SNARKY PUPPY HELENA HAUFF • JEANNE ADDED • OUMOU SANGARÉ MOUSE PARTY avec MEHDI MAÏZI • ANNE PACÉO CRÉATION EASTWOOD SYMPHONIC • TRIGGERFINFER SAMARA JOY 4TET • LEWIS OFMAN • ROLLER DISCO NJP STAND HIGH PATROL • GOGO PENGUIN • KOKOROKO NEW YORK SALSA ALL STARS • JUNGLE BY NIGHT ... ET + DE 150 CONCERTS NANCYJAZZPULSATIONS.COM

#NJP2022

Fondation Grand Est