Une vie d'avance - Les 80 premières pages

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Cher journal, je dois te laisser sur ces quelques lignes. Je sais que tu voudrais en savoir plus sur Katia. Ne t’inquiète pas, tu auras l’occasion de me lire sur ce sujet. Chaque jour, j’userai ma plume pour te la décrire. Surtout, je veux que le moindre détail soit écrit noir sur blanc. Je ne veux rien oublier. Garder la trace de ce trésor. Je te laisse, mon ami, mon confident pour la vie. À demain, James. *** Pour la troisième fois, Benjamin jeta un coup d’œil sur sa montre. Cette fois, c’était sûr, tout le monde était en retard. Le parc des Quatre Vents commençait peu à peu à se vider. Les cris des enfants qui jouent se faisaient plus rares, moins intenses. Le soleil lui aussi semblait pressé de s’éclipser, ses quelques rayons déclinants formant de magnifiques ombres à travers les arbres. Le parc qui constituait le poumon de Casteville n’était jamais aussi beau qu’en fin d’après-midi. Contrairement à ses habitudes, Benjamin n’observait pas la beauté du paysage. Il restait immobile, la tête baissée. Parfois, il se redressait pour vérifier si ses amis ne pointaient pas le bout de leur nez. C’est avec une dizaine de minutes de retard que Fred et Julia se présentèrent devant lui. De toute évidence, ils ne s’étaient pas pressés pour venir. Comment auraient-ils pu deviner l’importance de ce qu’il avait à leur dire ? — Eh, Ben, on est là ! Tu dors ou quoi ? Plongé dans ses pensées, Benjamin n’avait pas remarqué leur arrivée. — Tu nous donnes rendez-vous et tu nous snobes ? insista - 55 -


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