Notes sectorielles 17 11 2014

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POLYFINANCES FONDS D’INVESTISSEMENT ÉTUDIANT DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

NOTES SECTORIELLES 17 - 23 novembre 2014 1


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SOMMAIRE Innovation dans la mesure des impacts environnementaux liés au « fracking ».....6 Nouveau propriétaire pour Duracell. Energizer devient donc attirante.....................8 Visa et MasterCard réduiront leurs frais aux commerçants suite aux pressions du gouvernement..........................................................................................................10 Le prix de l’or encore en chute ................................................................................ 12 Yahoo consolide sa stratégie Vidéo avec l’acquisition de BrightRoll........................ 14 L’indienne HCL Technologies à la conquête de l’Europe......................................... 16 Digital India : Facebook, Google, Microsoft dans la course..................................... 18 Surveillance accrue de l’équivalence des médicaments génériques par la FDA..... 20 Pfizer et la Gates Foundation s’associe pour fournir des contraceptifs aux nations pauvres..................................................................................................................... 22


PolyFinances c’est,

Le fonds d’investissement étudiant de Polytechnique Montréal a été fondé en 2011 conjointement par le professeur Thierry Warin et par un groupe d’étudiants au baccalauréat provenant de l’orientation projets internationaux.

En se basant sur des concepts d’économie industrielle, ils étudient des méthodes d’évaluation des entreprises menant à la gestion d’un portefeuille d’actions boursières d’entreprises technologiques.

Source des images : Construction désigné par Laurent Patain, Bridge est du domaine public, Money désigné par Venkatesh Aiyulu, Graph désigné par Michael Zenaty Airplane est du domaine public et Award désigné par Scott Baker depuis le site : « www.thenounproject.com».

PolyFinances a été mis sur pied pour permettre de faire le pont entre les compétences de l’élèveingénieur et les secteurs industriels dans lesquels ses compétences s’exprimeront.

PolyFinances contribue à former une nouvelle génération d’ingénieurs : au sommet de leur art en ingénierie, ils seront aussi capables d’analyser les forces et faiblesses d’une entreprise dans son environnement économique et commercial.

Après deux campus à New York, PolyFinances souhaite désormais changer de destinations régulièrement. En 2014, la ville de Washington D.C. a été choisie par le conseil d’administration et la nouvelle équipe.

Les ingénieurs ou futurs ingénieurs souhaitent aussi mettre la technologie au service de la finance. Une équipe d’étudiants de PolyFinances a d’ailleurs remporté un prix lors du Forum Fintech 2013 organisé par Finance Montréal.


Pour sa quatrième édition, PolyFinances 2015 étudiera le thème : «capital de risque». En évolution permanente l’industrie du capital risque a pris son essor avec le développement du secteur des technologies de l’information et de la communication puis a rapidement intégré le secteur des sciences. L’expertise technique de l’ingénieur devient donc une compétence essentielle afin de participer au rigoureux processus de sélection de jeunes entreprises innovantes financées par le capital-risque. L’équipe PolyFinances 2015 aura donc l’opportunité d’acquérir de réels compétences en capital-risque en mettant en oeuvre la théorie enseignée au cours de l’année scolaire, en rencontrant des experts du milieu et en participant à un campus à l’étranger. .


Énergie Innovation dans la mesure des impacts environnementaux liés au « fracking » Lucas Iuliani Étudiant à la maitrise en génie industriel

(17/11/2014) Malgré l’ensemble de préoccupations auprès du public

College affirme avoir compris comment tracer les fuites et les déversements de

concernant les eaux usées de fracturation hydraulique, prouver les impacts

fluides de fracturation et même de détecter leur présence dans l’eau traitée. La méthode,

environnementaux qui y sont liés est un objectif difficile à atteindre pour les

détaillée dans une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology,

régulateurs chargés de veiller à l’ensemble de l’industrie.

repose sur l’identification d’une combinaison spécifique de caractéristiques géochimiques

La pratique du « fracking », comme son nom l’indique, consiste à fracturer les formations

uniques à la fracturation des eaux usées. Cette signature est indépendante des ingrédients

rocheuses profondes afin de stimuler un flux de pétrole et de gaz, permettant ainsi

qui composent les fluides de fracturation, qui varient et sont souvent propriétaires, et

de récupérer des volumes plus importants. D’énormes quantités de fluides fabriqués

repose plutôt sur les éléments souterrains qui se confondent avec les fluides de fracturation

à partir d’un mélange d’eau fraîche et de produits chimiques sont injectées dans le

pendant le processus. Pour tester les fluides de fracturation, les

sol sous haute pression afin d’acheminer les ressources désirées en surface par gradient

tests de l’équipe de chercheurs examinent les rapports spécifiques d’isotopes de bore et de

hydraulique.

lithium, ainsi que des rapports élémentaires de lithium, de chlorure de bore et de chlorure,

Sur le plan technique, il peut être difficile de préserver une trace de l’endroit où les fluides de forage finissent et par la suite de prouver le lien causal entre les contaminants présents et le mélange chimique employé, qui est souvent sujet de secret industriel. Toutefois, une équipe de chercheurs au Dartmouth

qui varient en raison de l’interaction avec les formations de schiste elles-mêmes et non par le mélange chimique. Selon la théorie du chercheur principal Nathaniel Warner, les exploitants ne pourront plus remettre en question les trouvailles en citant un manque d’associativité entre leurs pratiques et la


pollution de corps d’eau avoisinantes. Les répercutions sur le marché seraient à surveiller si jamais ce procédé voit le jour.

Bibliographie : Caroline Winter. (6 novembre, 2014). Where do fracking fluids go? Businessweek.com. Tiré de : http://www.businessweek.com/ articles/2014-11-06/where-do-fracking-fluidsgo-scientists-create-the-first-detector Issac Arnsdorf. (30 octobre, 2014). Will Wall Street love fracking as oil prices fall ? Businessweek.com. Tiré de : http://www. businessweek.com/articles/2014-10-30/willwall-street-love-fracking-as-oil-prices-fall

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Manufacturier et services Nouveau propriétaire pour Duracell. Energizer devient donc attirante. Mohamed-Amine El-Mohri Étudiant en génie industriel (14/11/2014) Tel que discuté la semaine dernière dans une note précédente, Procter

fiscaux qui s’y rattachent.

& Gamble voulait se débarrasser de Duracell. Ainsi, le lapin frappera de son tambour aux oreilles d’un nouveau propriétaire, Warren Buffet. Le 1er aout dernier, Procter & Gamble se spécialisant dans la fabrication et la commercialisation de plusieurs produits de grande consommation, avait annoncé qu’il comptait se départir d’une centaine de ses marques durant les deux prochaines années afin de concentrer ses efforts sur une palette de 70 à 80 marques qu’il possède. C’est donc au cours de ce grand ménage que P&G céda les 52 millions d’actions de Duracell pour une somme

un mauvais signal à Procter & Gamble, car Berkshire préfère être en possession de Duracell plutôt que du groupe entier. D’autant plus, cette transaction équivaut à 7 fois l’EBITDA de Duracell. Cet achat dans le secteur des batteries est probablement qu’un début pour Buffet. Des rumeurs soutiennent que ce dernier pourrait être intéressé par Energizer puisqu’elle détient plusieurs marques qui connaissent une croissance soutenable. Ainsi, la vente de Duracell est une bonne chose pour Energizer, car elle permet d’être comparatif et un multiple de base dans le portefeuille de Berkshire afin d’évaluer les piles d’Energizer.

de 4,7 milliards de dollars au conglomérat dirigé par Warren Buffet, Berkshire Hathaway.

Bibliographie :

Cela dit, P&G a cédé une entreprise recapitalisée puisqu’elle a injecté 1,8G de dollars avant de conclure la transaction avec Berkshire. Le conglomérat a payé 336 millions de dollars de cout d’acquisition. Berkshire aura donc payé un cout moyen par action de 6,40$US contrairement à une valeur de 90$US (datant d’aujourd’hui). Suite à cette transaction, plusieurs analystes pensent que Buffett a structuré cette transaction non seulement pour se départir de sa position dans P&G, mais aussi à cause des avantages

D’autres analystes pensent que Buffet lance

DUFOUR Richard (14/11/2014). «Buffett sort un autre lapin de son chapeau». Les Affaires. Tiré de: http://affaires.lapresse.ca/economie/ commerce-de-detail/201411/14/01-4818830buffett-sort-un-autre-lapin-de-son-chapeau.php SUTHERLAND Brooke (14/11/2014). «Buffett Duracell Deal Sets Energizer as Target: Real M&A». Bloomberg. Tiré de: http://www.bloomberg.com/news/2014-11-14/


buffett-duracell-deal-sets-energizer-as-targetreal-m-a.html

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Manufacturier et services Visa et MasterCard réduiront leurs frais aux commerçants suite aux pressions du gouvernement Josiane Rivest Finissante en génie mécanique (17/11/2014) Le gouvernement du Canada a annoncé le 4 novembre dernier un accord volontaire des deux plus grandes compagnies de carte de crédit au pays, Visa (V) et MasterCard (MA), pour réduire les frais de transaction qu’elles imposent aux commerçants. À partir d’avril prochain, les frais seront réduits d’environ 10% pour les cinq prochaines années. Les deux entreprises ont affirmé vouloir réduire leur taux de frais d’interchange moyen à 1.5% permettant ainsi aux commerçants d’offrir de meilleurs prix a u x consommateurs. Cette réduction voit le jour suite à l’invitation du gouvernement fédéral aux compagnies de cartes de crédit de réduire leurs frais à défaut de quoi il devrait lui-même imposer une réduction par voie réglementaire. Les frais de carte de crédit au Canada étant parmi les plus élevés dans le monde, le Tribunal de la concurrence avait convenu l’année dernière que les frais imposés par Visa et MasterCard étaient excessifs et avait suggéré au gouvernement Harper d’imposer une réduction par réglementation. Le ministre des Finances, Joe Olivier, a mentionné qu’il espérait que les commerçants remettent les sommes épargnées aux consommateurs en réduisant leurs prix de vente. La Fédération

canadienne de l’entreprise indépendante a déclaré que les hauts frais de traitement des cartes de crédit feraient augmenter de 5G à 7G $CAN le prix des produits et des services pour les consommateurs. Selon le président de la Fédération, Dan Kelly, bien que les réductions annoncées ne sont pas très grandes, la nouvelle de la toute première réduction des frais d’interchange au Canada sera très bien accueillie par les petites entreprises et permettra d’aider les PME en difficulté. Le ministre a également affirmé que les deux compagnies réduiront les frais de transaction pour tous les commerçants et qu’elles ont promis faire bénéficier d’une plus grande réduction les petites et moyennes entreprises ainsi que les organismes de bienfaisance. American Express n’a pour sa part toujours pas annoncé de réduction comme l’ont fait ses concurrents. La société a un modèle d’affaires différent de Visa et MasterCard négociant ses frais directement avec les commerçants. American Express ne faisait d’ailleurs pas partie de l’enquête menée par le Tribunal de la concurrence l’an dernier.

Bibliographie : Bellavance J. (04/11/2014). « Visa et MasterCard


cont réduire les frais aux commerçants». La Presse. Tiré de: http://affaires.lapresse.ca/ economie/services-financiers/201411/04/014815661-visa-et-mastercard-vont-reduire-lesfrais-aux-commercants.php Pedwell T. (04/11/2014). « Visa, Mastercard agree to cut fees they charge merchants who accept credit cards». Financial Post. Tiré de: http://business.financialpost.com/2014/11/04/ visa-mastercard-agree-to-cut-fees-theycharge-merchants-who-accept-creditcards/?__lsa=1f24-d22b

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Mines et Construction Le prix de l’or encore en chute Pascal Laprise-Demers Finissant en génie industriel

(11/11/2014) Alors que le prix de l’or ne cesse de chuter depuis plusieurs mois, les

production plus bas, ainsi ils pourraient continuer leurs exploitations aurifères malgré un prix du

prévisions des spécialistes voient encore une baisse significative qui pourrait faire passer le prix sous la barre des 1000 $US dès l’an prochain.

marché sous les 1100 $US. Par contre, ces compagnies ont d’autres risques puisqu’elles sont fortement endettées. Dans une situation où le prix chute, le financement sera de plus en plus difficile pour l’industrie, ce qui pourrait nuire à ces compagnies.

Bien que le prix de l’or soit difficile à prédire, il fluctue généralement à l’inverse de l’évolution du dollar américain. Ainsi, il n’est pas anormal de voir un prix de l’or aussi bas dans les circonstances actuelles. En effet, le dollar de nos voisins du sud est à un sommet depuis la crise de 2008 par rapport aux autres monnaies européennes et la devise japonaise. Ne voyant pas cette croissance s’atténuer, plusieurs analystes voient alors l’or sous la barre des 1000 $US dans la prochaine année. Selon ceuxci, avec un prix si bas, certains producteurs canadiens devront fermer leurs portes du a des coûts de production trop élevés. Ainsi, les entreprises sont loin des gains espérés lorsque l’or atteignait les 1900 $US l’once. Il existe deux familles principales de producteur au Canada afin d’évaluer l’impact d’une telle baisse de prix. D’abord les entreprises telles que Barrick Gold (TSE:ABX), Newmont (NYSE:NEM), Yamana Gold (TSE:YRI) et Agnico Eagle (TSE:AEM) qui ont des coûts de

De l’autre côté, les minières Detour Gold (TSE:DGC), Iamgold (TSE:IMG), Kinross Gold (TSE:K), AuRico Gold (TSE:AUQ) et plusieurs autres ont des coûts de production significativement plus élevés les rendant très vulnérables à la baisse de prix. Ainsi, ces entreprises devront réduire leurs dépenses et leurs dividendes afin de produire profitablement avec un prix sous les 1100 $US. À la vue des compagnies précédentes, les spécialistes de RBC affirment que seulement 90% de la production nord-américaine est profitable avec un prix sous les 1100 $US. Ainsi, ils croient que la réduction des dépenses est inévitable pour le secteur.

Bibliographie Durivage, Paul (11/11/2014). « L’or a mauvaise mine ». La Presse. Tiré de : http:// affaires.lapresse.ca/economie/energie-et-


ressources/201411/11/01-4817724-lor-amauvaise-mine.php Reuters (11/11/2014). « Gold price extends losses towards 4-1/2-year low ». Zee news. Tiré de : http://zeenews.india.com/business/ bullion/bullion-news/gold-price-extendslosses-towards-4-1-2-year-low-as-dollarclimbs_111680.html

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Technologie de l’information Yahoo consolide sa stratégie Vidéo avec l’ac quisition de BrightRoll Mélik Bouhadra Étudiant à la maitrise en génie industriel (17/11/2014) L’entreprise Yahoo Inc. (NASDAQ: YHOO) utilise l’argent engendré par la vente des actions d’Alibaba qu’elle possédait afin de mettre de l’avant son expansion dans le marché des vidéos publicitaires en ligne. Elle fait l’acquisition de la startup BrightRoll au coût d’approximativement 640M $US. Marissa Mayer, CEO de Yahoo, espère ainsi rattraper le retard face aux compétiteurs tels que Google Inc. et AOL Inc. dans le secteur publicitaire. Les ventes de Yahoo dans ce segment précis stagnent depuis les deux dernières années. Selon les analystes de eMarketer Inc., l’an prochain, la croissance du marché des vidéos publicitaires en ligne devrait être de 56% aux États-Unis, ce qui représenterait une valeur totale de près de 6G $US. C’est pourquoi Yahoo vise à profiter de cette croissance en établissant ce secteur comme point focal de leur stratégie. Récemment, les pressions sur la CEO se sont intensifiées. En effet, plusieurs investisseurs activistes reprochent à la direction d’avoir réalisé de mauvais investissements. L’an dernier, Marissa Mayer avait pris la décision de faire l’acquisition de Tumblr, une plateforme de blog, pour une somme importante de 1,1G $US. Pour le moment, cette décision ne fait pas l’unanimité

car les revenus provenant de la plateforme déçoivent les investisseurs. Pour BrightRoll, les dirigeants de Yahoo défendent l’acquisition en insistant sur le fait que la startup rapporte déjà près de 100M $US en revenus. En effet, la jeune entreprise compte déjà plusieurs clients de taille dans le secteur. De plus, Yahoo affirme que la combinaison de Tumblr et de BrightRoll est complémentaire et que cette union leur permettra d’être compétitif. D’autre part, sans acquisitions de ce type, il sera très difficile pour Yahoo de rattraper Google, qui mène sur le marché américain des vidéos publicitaires en ligne avec 19% des parts, grâce à sa plateforme YouTube (Source: eMarketer Inc.). Lors de l’introduction en bourse d’Alibaba, Yahoo a récolté 6,3G $US. L’entreprise a promis de verser la moitié de cette somme à ces actionnaires en rachetant des actions. À la fin du troisième trimestre, en argent liquide et en valeurs mobilières, Yahoo totalisait une somme de 12G $US. Les actionnaires s’inquiètent des prochaines actions de l’entreprise car la stratégie de croissance de celle-ci semble passer par les acquisitions. Enfin, sur les marchés boursiers, le titre de l’action YHOO a augmenté d’environ 24% pendant le dernier mois, ce qui laisse penser que la compagnie a la confiance des investisseurs et des analystes.


Bibliographie : Douglas Macmillan et Mike Shields. (11 Novembre 2014) Yahoo to Buy Ad Platform for $640 Million. www.wsj.com. TirĂŠ de http://online.wsj.com/articles/yahoo-to-buyvideo-ad-platform-brightroll-1415744065 Matt Rosoff. (11 Novembre 2014) Marissa Mayer Spends $640 Million To Buy A Video Advertidsing Company. BusinessInsider.com. TirĂŠ de http://www.businessinsider.com/yahoo-buysvideo-ad-platform-brightroll-2014-11

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Technologie de l’information L’indienne HCL Technologies à la conquête de l’Europe Mélik Bouhadra Étudiant à la maitrise en génie industriel (17/11/2014) L’entreprise fondée par le milliardaire Shiv Nadar, HCL Technologies Ltd. (BSE: HCLT), qui développe des logiciels et qui offre des services en informatique, vise à augmenter ses parts de marché en Europe. Celle-ci est la quatrième en importance, sur le marché indien. Alors que les compagnies européennes se tournent vers l’impartition pour la gestion de leurs réseaux informatiques, HCL Technologies, IBM et plusieurs autres joueurs se livrent bataille sur le vieux continent. Selon les analystes et les e n t r e p r i s e s du secteur des logiciels et des services informatiques, le marché européen est relativement ouvert. Il existerait beaucoup d’opportunités, notamment en France, en Allemagne et en Suisse. Historiquement, les entreprises européennes ne se livraient pas à des activités d’impartition en raison des politiques nationales et des pressions provenant des syndicats. Cependant, suite à la dernière récession, celles-ci visent à réduire leurs coûts et à augmenter leurs compétitivités. Elles considèrent donc toutes les options possibles, dont l’impartition, au grand bonheur de l’industrie des logiciels et des services informatiques. La croissance des revenus, provenant d’Europe, de la compagnie indienne se chiffre

à 24%, comparé à la dernière année fiscale. Cette croissance est plus grande que celles de ces compétiteurs, tels que IBM (NYSE: IBM) et Cap Gemini (FP: CAP), qui est française. HCL Technologies compte désormais d’importants clients européens, pour ne nommer que DNB ASA, la plus grande banque norvégienne ou Novartis AG, l’entreprise pharmaceutique suisse. HCL Technologies n’est pas la seule firme indienne qui profite de ces opportunités. En fait, dans le secteur, Infosys Ltd (BSE: INFO) et Tata Consultancy Services (BSE: TCS) sont fortement présentes. Ces dernières utilisent une stratégie court terme de différentiation par les prix car leur main-d’œuvre indienne coûte moins cher que celle des firmes américaines et européennes. Puisque le coût de changement des clients est un facteur important dans ce secteur d’activités, ces entreprises réussissent ainsi à engranger des parts de marché. L’entreprise HCL Technologies a rajouté plus de 8000 employés dans sa force de travail en Europe, durant les quatre dernières années. Elle a aussi engagé un ancien exécutif de IBM afin de diriger sa campagne marketing. En début octobre, les ventes en Europe représentaient le tiers des ventes totales. De manière générale, la firme est en croissance soutenue. Ces profits


nets de premier trimestre avaient augmenté de plus de 32%. On peut voir, à la figure 1, que le titre HCLT a mieux performé que le secteur pris dans son ensemble. Cependant, les prévisions de croissance des analystes étaient plus optimistes que la réalité et le titre de l’action a chuté, en raison d’une baisse de régime sur le marché indien. À ce jour, le titre remonte mais les dirigeants de HCL Technologies se font plus réalistes dans leurs prévisions puisque le marché à l’échelle mondiale est très compétitif. Il est à noter que le marché américain demeure celui qui rapporte le plus de revenus dans ce secteur et CGI, groupe canadien, en est un acteur important. Une étude de cas, à propos de ce dernier, réalisée par PolyFinances sera bientôt disponible.

Bibliographie : Patrick Winters. (12 Novembre 2014) India’s Billionnaire HCL Rivals IBM With Push in Europe. www.bloomberg.com. Tiré de http://www.bloomberg.com/news/2014-11-11/ india-billionaire-s-hcl-rivals-ibm-with-push-ineurope.html Mobis Philipose. (19 Octobre 2014) HCL Tech Pays the Price for Heightened Expectations. LiveMint.com. Tiré de http://www.livemint.com/Money/ RdFdnde5Yq1esIqK6WGHPL/HCL-Tech-paysthe-price-for-heightened-expectations.html

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Technologie de l’information Digital India : Facebook, Google, Microsoft dans la course Julie Charron-Latour Étudiante au doctorat en génie industriel

(15/11/2014) L’Inde semble être l’endroit où les contradictions sont les plus présentes. Alors que la religion, les traditions sont omniprésentes dans l’intimité des habitants, le pays, dirigé par le nouveau gouvernement de Modi depuis mai dernier, souhaite se moderniser en se dotant d’une économie digitale. À l’image des villes industrialisées de l’Amérique, comme Montréal, Modi a promis un budget de 1.2 G$ US pour rendre les villes intelligentes, créer des environnements p r o f i t a b l e s pour les startup technologiques et offrir des formations en ligne (« virtual classrooms »). Pour y arriver, le gouvernement mise sur de nouvelles infrastructures pour offrir à bas prix l’accès Internet haute vitesse. En adoptant cette vision, l ’ I n d e devient un marché très intéressant. L e s solutions se multiplient du côté des géants pour aider à couvrir rapidement son grand territoire, en particulier ses régions éloignées.

Dans la course, on retrouve d’abord Facebook. Zuckerberg annonçait dernièrement un partenariat avec le National Optical Fibre Network (NOFN) qui déplorerait un réseau de fibres optiques pour connecter 250 000 villages d’ici 2017. En plus, Facebook prévoit utiliser des drones pour faciliter la connectivité avec le réseau de fibres. De son côté, Google propose d’utiliser son ballon d’hélium (Project Loon) fonctionnant à l’énergie solaire. Ceux-ci sont placés dans la stratosphère et créent un réseau aérien équivalent à la vitesse du 3G. Les usagers pourront se connecter par l’entremise d’antenne sur leur maison. Des essais sont présentement en cours en Nouvelle-Zélande, en Californie et au Brésil. Comme quoi cette idée à la base curieuse, semble porter fruit. Enfin, Microsoft prend également part à la course en présentant la notion de « white space devices » (voir figure), soit le spectre inutilisé entre deux postes de TV, pour offrir Internet rapidement et à peu de frais dans les régions éloignées de l’Inde. Cette technologie a déjà été testée au Ghana, en Afrique du Sud et Angleterre, mais n’a pas été déployée de façon commerciale dans l’un ou l’autre de ceux-ci. Face à toutes ses alternatives, la rivalité de ses


entreprises se fait sentir. Zuckerberg a déjà mentionné que ses drones avaient une durée de vie beaucoup plus intéressante que les ballons de Google. Finalement, la volonté indienne de s’améliorer et de se moderniser rend les investisseurs confiants d’investir dans le pays. Cette vision s’accorde également avec les politiques internes qui aident actuellement les habitants à se former en technologie.

Bibliographie : Firstbiz. (10/11/2014) Drones, balloons, white spaces: Google, Facebook, Microsoft vie for Modi’s smart cities plan. Firstbiz.firspost.com. Tiré de : http://firstbiz.firstpost.com/economy/dronesbaloons-white-spaces-google-facebook-microsoft-vie-modis-smart-cities-plan-107692.html Anandita Singh Makotia. (10/11/2014) Google in race with Facebook, Microsoft for a slice of digital India. TheEconomictimes.com. Tiré de : http://articles.economictimes.indiatimes. com/2014-11-10/news/55955894_1_project-loon-digital-india-facebook-and-microsoft Trak.in (12/11/2014) Microsoft to offer Free Internet In India Using ‘White Space’ Tech. Track.in. Tiré de : http://trak.in/tags/business/2014/11/12/ microsoft-free-internet-access-india/

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Pharmaceutique et Biotechnologie Surveillance accrue de l’équivalence des médicaments génériques par la FDA Catherine Bourdeau-Laferrière Finissante en génie chimique (17/11/14) La semaine passée, la Food and Drug Administration (FDA) a averti

était passé du produit originel à celui-ci. En tenant compte des 88 M doses de leur produit

la compagnie Mallinckrodt (MNK) que son générique du médicament Concerta de Johnson & Johnson’s (JNJ) qui traite les troubles de déficit de l’attention/ hyperactivité (TDAH) n’était pas équivalent au traitement original. Le générique était classifié AB donc, il pouvait remplacer en pharmacie directement le médicament originel sans ajustement de la posologie mais l’agence l’a reclassifié au statut de BX, c’est-à-dire qu’il est présumé inéquivalent. En 2012, la FDA a augmenté sa vigilance sur les produits génériques notamment pour les antidépresseurs, les immunosuppresseurs, les médicaments antiépileptiques et ceux traitant les TDAH.

qui ont été administrés, cela représente un chiffre relativement faible. Selon la compagnie, l’agence régulatrice américaine ne serait pas encline a discuté avec la compagnie et de s’associer avec elle pour investiguer plus profondément la question. Mallinckrodt affirme que cette nouvelle certification pourrait mener à une pénurie sur le marché, de l’incertitude et de l’anxiété chez les patients.

Lorsque Mallinckrodt Pharmaceutical a appris par la FDA que son générique de Concerta allait passé du statut AB, parfaitement équivalent, à BX, présumé équivalent, celle-ci a tout de suite répliquer en affirmant qu’elle avait une entière confiance en son produit et que les affirmations de la FDA était erroné. En effet, selon Mallinckrodt depuis le lancement de leur produit, il y a presque deux ans, ils n’ont reçu que 68 rapports d’évènements où un patient avait eu des effets non-désiré lorsqu’il

La FDA a augmenté son contrôle des génériques en 2012 suite au retrait du générique de Wellbutrin XL produit par Teva Pharmaceuticals (TEVA). Ce médicament visant à traiter la dépression n’avait pas les mêmes effets que le produit originel. Suite à plusieurs plaintes des patients, la compagnie avait retiré du marché son médicament mais cela avait attiré l’attention du public et de la FDA sur le manque de régulation sur l’équivalence des génériques. La FDA avait longtemps voulu investiguer sur ce sujet mais il ne possédait, avant cet évènement, que 2M$ à 3M$ comme budget. Maintenant, il possède un budget de 20 M$ ce qui va leur permettre d’être plus vigilant. Ils ont décidé de concentrer leurs actions de surveillance sur les antidépresseurs, les immunosuppresseurs, les médicaments antiépileptiques et ceux traitant les TDAH.


Bibliographie : Staton, T. (2014) FDA to Mallinckrodt: Generic Concerta doesn’t measure up to J&J’s brand. FiercePharma. Tiré de http://www.fiercepharma. com/story/fda-mallinckrodt-generic-concertadoesnt-measure-jjs-brand/2014-11-13 Mallinckrodt. (2014). Mallinckrodt plc Responds to FDA’s Expected Reclassification of Methylphenidate ER. FiercePharma. Tiré de http://www.fiercepharma.com/press-releases/ mallinckrodt-plc-responds-fdas-expectedreclassification-methylphenidate-er Palmer, E. (2014) The FDA is quietly testing some drugs for generic equivalency. FiercePharma. Tiré de http://www.fiercepharma.com/story/ fda-quietly-testing-some-drugs-genericequivalency/2014-02-24

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Pharmaceutique et Biotechnologie Pfizer et la Gates Foundation s’associe pour fournir des contraceptifs aux nations pauvres François Marcoux Étudiant à la maitrise en génie industriel (13/11/14) Le Depo-Provera est un contraceptif pour femmes injectable actuellement vendu par Pfizer (NYSE : PFE). L’association conclue par la compagnie pharmaceutique américaine et la Bill & Melinda Gates Foundation vise à étendre l’utilisation du médicament pour le vendre aux pays en voie de développement au prix de 1 $, le tout grâce à un appareil d’administration moins coûteux. Typiquement, le Depo-Provera est administré par injection, ce qui nécessite un professionnel de la santé et des instruments se retrouvant uniquement dans les cliniques médicales. En conséquence, le médicament est normalement hors d’atteinte pour une portion importante des femmes vivant dans les pays pauvres. Le nouvel appareil d’administration conçu par Becton Dickinson (NYSE :BDX), qui a grandement suscité l’intérêt de plusieurs organisations sans but lucratif, permet de créer une solution moins coûteuse qui peut être utilisée par une personne non initié. Le système nommé Uniject est constitué d’un bulle en plastique mou contenant un médicament sous forme liquide relié à une aiguille. En compressant la bulle, le médicament peut facilement être injecté dans le corps du patient. Dans le cas du Depo-Provera, une injection serait nécessaire à tous les 3 mois.

Dans ce contexte, les représentants de Pfizer ont affirmé que chaque dose du médicament pourra être produite au coût de 1,50 $. La Gates Foundation et le United States Agency for International Development financeront le projet afin de vendre le médicament au prix de 1 $. Dans certains cas, le médicament pourrait aussi être distribué gratuitement. En tout, la Gates Foundation estime que ce nouveau vecteur d’administration pourrait rejoindre 225M de femmes. Ce projet démontre donc un modèle fonctionnel où les entreprises pharmaceutiques peuvent contribuer au développement des pays en voie de développement sans compromettre la redevance qu’elles ont envers leurs investisseurs. Par le fait même, le gouvernement américain et les organismes sans but lucratif prennent en charge une partie considérable du risque relié au développement et à la distribution d’un médicament et les entreprises pharmaceutiques contribuent leurs connaissances et expertise.

Bibliographie : Thomas, K. (13 novembre 2014) Pfizer and Aid Groups Team Up on Depo-Provera Contraceptive for Developing World. NY Times. Tiré de http://www.nytimes.com/2014/11/14/ business/pfizer-and-aid-groups-team-up-on-


depo-provera-for-developing-world.html Pierson, R. (13 novembre 2014) Pfizer, Gates Foundation, expand contraceptive access in poor nations. Reuters. TirĂŠ de http://www. reuters.com/article/2014/11/13/us-pfizer-gatescontraception-idUSKCN0IX1WF20141113

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MERCI À NOS COMMMANDITAIRES


Pour nous joindre Adresse postale PolyFinances Case postale 6079, succursale Centre-ville Montréal, Québec, H3C 3A7

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Coordonnateur François Marcoux francois.marcoux@polymtl.ca


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