#7 Plus fort vos voix - La lettre de votre député - Mai 2020

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1 #7 La lettre de  Pierre Dharréville, votre député

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Mai 2020

QU’EST-CE QUI NOUS ARRIVE ? Maintenir le lien, dans cette période de confinement, ce n’est pas si facile. Il y a pourtant tant à dire... C’était il y a une éternité : nous étions encore engagés dans la bataille des retraites quand le coronavirus a fondu sur nous. Il semblerait désormais que cette menace soit, au moins temporairement, écartée. Mais l’ampleur des défis auxquels nous devons désormais faire face est considérable. Mais nous avons de la ressource. Dans ces moments difficiles, nous l’avons montré : il y a eu du courage, il y a eu de la solidarité, chez les grands et les petits.

Comme député, chaque jour, tous azimuts, je m’efforce depuis le début de faire entendre les attentes et les besoins. De proposer pour aujourd’hui et pour demain. L’épreuve que nous traversons a mis en lumière de graves insuffisances, elle a aggravé les inégalités, mais elle a fait émerger des exigences fortes pour le jour d’après. Ce jour d’après, nous ne devons pas le subir. Ensemble, dessinons-le. Pierre Dharréville Votre député

Yann Madé © 05/2020

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Biens communs : faisons l’inventaire !

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inventaire biens communs des

Au cœur de l’épreuve, alors que de nombreuses questions se faisaient jour, j’ai décidé de lancer cet appel que je préparais depuis longtemps. Qu’avons-nous en commun ? D’être humains. D’habiter la Terre. Et tant de choses que porte la Terre et tant de choses portées par les humains. Qu’avons-nous en commun ? D’être à égalité sociétaires du genre humain, liés et reliés et c’est bien là le sel de nos vies. Et d’être investis de responsabilités mutuelles et de disposer ensemble de biens communs. Mais nous sommes à l’ère de la privatisation du monde, de la marchandisation de tout, de l’accaparement insensé des avoirs et des pouvoirs par quelques uns. Cette course en avant défait nos liens, casse nos outils, abîme l’humain et la planète. À chaque crise, nous redécouvrons les vertus essentielles de ce qui a été dégradé depuis la précédente. Celle du coronavirus n’échappe pas à la règle : qu’est-il arrivé à

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notre hôpital public ? Et à tant d’autres choses. Pouvons-nous toujours plus nous en remettre à la loi du marché, à la loi du plus fort ? C’est une longue histoire que celle des “communs”, celle du partage et de la coopération. Le premier de ces biens communs à venir à l’esprit, c’est peut-être la planète. Et par les temps qui courent, évidemment la santé. De ma fenêtre, j’y inscris l’air que l’on respire, puis j’ajoute notre étang de Berre. Depuis le square en bas de la cité jusqu’à l’eau si précieuse, il y en a une myriade à protéger, à promouvoir, à conquérir. Disons ce à quoi nous tenons. Je vous propose ensemble d’en faire le grand inventaire vu d’ici !

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C’est quoi

les biens communs ?

Les biens communs, c’est ce que nous avons en partage ou qui mériterait de l’être. C’est ce à quoi nous tenons, ce qu’il faut réparer, protéger ou conquérir.

Pourquoi

en faire l’inventaire ?

Parce que tant de choses ont été marchandisées, accaparées, privatisées ou abîmées. En dressant cette liste, nous allons faire l’état des lieux. Ce sera l’occasion de réfléchir et d’agir pour des causes importantes.

Comment participer ?

Il suffit de déposer ses propositions sur le site www.pierredharreville.fr. Un jury citoyen, composé d’habitantes et d’habitants rencontrés au fil du temps sur le terrain, jouera un rôle d’animation. Et la suite, nous l’inventerons ensemble.

Pourquoi

était-ce si urgent ?

Au cœur de cette crise, des questions essentielles sont en train d’émerger. Nous ne devons pas continuer comme avant. Le grand inventaire peut nous aider à préparer le monde d’après. Un monde où il faudra mieux partager, mieux prendre soin.


Les premières

Propositions « Les terres agricoles, parce que c’est la base de l’alimentation. »

Michel « Face à l’expérience de confinement, les injustices, les contraintes d’approvisionnement, la crainte de la pénurie… relocaliser nos systèmes de production et de distribution alimentaires me paraît être l’affaire de tous. »

Cécile « L’eau est un bien commun que nous devons défendre car elle est indispensable à la vie. »

Julie « L’accès aux soins ne peut être pour tous que si l’on peut accéder non seulement à l’hôpital, mais aussi aux traitements et équipements nécessaires. »

« Une fonction publique débarrassée des conflits d’intérêts, doit rechercher la mise en application du bien commun et du bonheur sans oublier personne, à commencer par les enfants handicapés et les anciens. »

Céline « Les crèches sont un lieu d’éducation et de socialisation, un outil pour lutter contre les inégalités sociales. »

Camille « Les crèches permettent aux jeunes enfants de s’épanouir dans le respect de leur individualité et permettent aux parents d’aller travailler, de chercher un travail ou de se former en ayant l’esprit tranquille. »

Virginie

Emmanuelle « Je propose d’inscrire le cadre de vie de nos quartiers, pour qu’il nous permette l’épanouissement. »

Axel « L’environnement, c’est un bien que nous partageons tous, qui nous permet de vivre et de bien vivre et dont nous sommes responsables pour les générations à venir. »

Chantal « La culture est si indispensable au progrès individuel comme universel. »

Antoinette « Le soin, c’est un bien avant tout culturel : une démarche, une pratique, des formations… C’est une activité sociale essentielle. »

Hervé

DÉPUTÉ CONFINÉ Comme tout le monde, j’ai limité mes déplacement à quelques rares visites aux soignants pour me rendre compte sur place de la situation et à quelques réunions officielles. Mais chaque jour a été rempli d’un foisonnement d’interpellations, d’échanges par téléphone, de réunions par visioconférence, d’auditions, de courriers, de travail sur des propositions... J’ai tenu une chronique quotidienne, publiée sur mon site, sur les réseaux et dans le journal La Marseillaise, pour rendre compte de cette action et maintenir le lien.


Un député mobilisé

à vos côtés Dès le déclenchement de la crise sanitaire, j’ai mené le débat à l’Assemblée nationale, participant aux échanges sur les mesures d’urgence. En tant que membre de la Mission d’information sur le Covid-19 conduite par le Président de l’Assemblée nationale, j’ai suivi pas à pas les décisions du gouvernement. J’ai également conduit avec le bureau de la commission des affaires sociales une enquête sur la situation des EHPAD et été désigné comme rapporteur sur les mesures de solidarité. Et dans les conditions d’une Assemblée réduite et ralentie par le confinement, j’ai usé de tous les leviers pour faire entendre les interpellations qui montaient de toutes part dans notre territoire.

Masques, etc…

Hôpital

La pénurie de masques est un témoignage des dégâts du libéralisme. J’ai demandé des comptes, incité le gouvernement à sortir du compte gouttes, dès le 19 mars. Nous avons aussi manqué de gants stériles et non stériles, de blouses, de respirateurs… J’ai demandé la mobilisation des outils industriels. Nous avons appris qu’en 2018 une usine bretonne avait fermé parce que l’État avait arrêté de lui passer commande.

L’hôpital était déjà en crise. Grâce à l’engagement des personnels soignants et non-soignants, à leur courage, à leur sens du service, il a réussi à faire face. Ils l’ont fait sans que leurs horizons ne se dégagent et avec toujours des plans de compression en cours. J’ai continué d’agir pour des mesures fortes donnant les moyens à l’hôpital de se projeter dans l’avenir.

Tests

La situation dans les EHPAD a provoqué une vive émotion. Les personnels ont déployé des trésors de créativité et d’engagement pour aider nos anciens à affronter cette épreuve. Je suis intervenu pour demander un plan spécifique. Mais aussi pour trouver les moyens de rompre l’isolement.

Yann Madé ©

À de nombreuses reprises, je suis intervenu pour demander une véritable stratégie de tests, notamment pour éviter la propagation de la maladie et pour préparer le déconfinement.

EHPAD


Médicaments La pénurie de médicaments s’est encore manifestée à l’occasion de la crise sanitaire. Accélérant un travail engagé depuis quelque temps, j’ai écrit et déposé une proposition de loi pour un service public du médicament, afin de se doter d’une force de frappe publique sécurisant notre outillage sanitaire. J’ai demandé le sauvetage public de deux entreprises produisant l’une des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et l’autre de l’oxygène médical.

Recherche

soignants voyaient leurs actes mal pris en compte par la sécurité sociale ; je suis intervenu pour qu’on rémunère correctement leur engagement face au Covid-19.

Dentistes Les cabinets avaient fermé et seul demeurait un système de garde. Au bout d’un mois de confinement, les dentistes ont souhaité reprendre leurs activités pour ne pas voir la santé bucco-dentaire se dégrader avec des conséquences graves, mais avec des protections sanitaires. Je suis intervenu en ce sens.

La recherche a été sevrée de moyens depuis des années. Le chercheur marseillais Bruno Canard n’a pas obtenu les crédits demandés pour mener les recherches sur les virus de type corona. Le CNRS avait alerté dès 2014 sur les risques de pandémies difficiles à maîtriser avec des effets « terrifiants ». J’ai interpellé à plusieurs reprises les autorités concernées et insisté sur la nécessité de partager les découvertes et les brevets pour accélérer la recherche sur le Covid-19.

Infirmières Les infirmières de Port-Saint-Louis-du-Rhône avaient reçu des masques périmés depuis plusieurs années. Suite à mes interventions, elles ont pu recevoir de nouvelles livraisons. Les infirmières mobilisées dans les centres Covid, comme l’ensemble des personnels

Assurances Dès le 19 mars, dans l’hémicycle, je demandais au gouvernement de faire le nécessaire pour que les assurances prennent leur part de responsabilité face aux conséquences de la catastrophe sanitaire.

Nos soignants feront face, ils feront bloc – mais il faut les écouter, les aider, lever toute entrave, suspendre les opérations de suppression et de réduction en cours pour permettre à l’hôpital de s’organiser… Les éloges doivent, autant que possible, se traduire par des actes. Question à Olivier Véran, dans l’hémicycle, le 19 mars 2020.


Commerce

Santé au travail

Les petits commerçants et artisans ont rapidement été impactés par la crise. Je me suis battu pour que le seuil de perte de chiffre d’affaires permettant de bénéficier de l’aide soit descendu à 50%. Et le gouvernement a fini par entendre raison.

Il a fallu insister pour que les conditions de protection sanitaire soient vraiment réunies lorsque des activités devaient se poursuivre. Je suis monté au créneau pour que le gouvernement donne l’impulsion et fasse préciser les activités indispensables à répondre aux besoins immédiats et impérieux. J’ai demandé que celles et ceux qui ont travaillé au contact du public pendant la période de confinement et qui ont contracté le virus soient déclarés en accident du travail.

Pêche Les pêcheurs ont subi la crise de plein fouet avec la fermeture des restaurants. L’année 2019 avait été une année difficile. Je suis intervenu pour qu’on tienne compte de la spécificité des marins-pêcheurs, interpellant le gouvernement et le préfet sur cette question.

Marchés La suppression des marchés n’a pas tenu compte d’un certain nombre de réalités. Dans nos villes, il était possible de tenir les marchés alimentaires dans de bonnes conditions sanitaires, parfois en adaptant les comportements. Je suis intervenu pour tenter d’assouplir les décisions. Et pour que la grande distribution achète en priorité la production locale.

Télétravail Beaucoup de salariés ont été amenés à pratiquer le travail à distance. Cela a permis de conserver une activité dans le respect du confinement. Mais avec les enfants à la maison, et même sans le travail dans une telle situation si, longtemps pouvait aussi déclencher des risques psycho-sociaux. J’ai demandé à la ministre du travail de prendre en compte cette réalité.

Finances Pour surmonter cette crise, il faut mobiliser des ressources importantes. C’est incontournable. Il faut repenser nos finances publiques pour absorber ce choc dans la durée, en mettant à contribution la finance et les très hauts revenus, contrairement à ce qui a été fait dans la période précédente. Et il faut que la banque centrale prête directement aux états.

Banques

Chevaux Les propriétaires de chevaux ont été interdits de visite dans les établissements équestres, mettant en péril la santé de certains animaux. Je suis intervenu pour que cela soit pris en compte et j’ai obtenu gain de cause le 24 avril.

L’État garantit les prêts à hauteur de 90% pour les entreprises qui en ont besoin. mais il se trouve encore des banques pour refuser de prendre les 10% de risque restants. Alors elles ont droit de vie ou de mort sur les entreprises. J’ai demandé à ce que les banques puissent être soumises à des injonctions et que la Banque publique d’investissement puisse soutenir les PME directement.


Dividendes

Relance industrielle

Dans une telle période, alors que toutes les entreprises vont affronter des difficultés, j’ai déposé une proposition de loi pour que durant la période de catastrophe sanitaire les grands groupes ne puissent pas verser des dividendes. J’ai proposé que les entreprises bénéficiant des aides et du chômage partiel ne soient pas autorisées à en verser.

Préoccupé par l’impact de la crise sur nos dynamiques industrielles, j’ai déposé une résolution demandant au gouvernement des dispositifs innovants pour une relance industrielle sociale et écologique : un fonds dédié, un haut-conseil de la relance, une assurance sociale spécifique permettant de sécuriser et bonifier les effets de la crise et les besoins de la transition écologique. J’ai demandé une table ronde sur l’avenir d’Arcelor. J’ai engagé le dialogue avec les différents acteurs du territoires pour penser l’avenir et demandé au gouvernement d’agir avec vigueur.

Pauvreté J’ai demandé avec les associations de lutte contre la pauvreté que les mesures exceptionnelles soient à la hauteur et que soient abandonnées les mauvaises décisions sur les APL et l’Assurance-chômage. Je suis intervenu pour la création d’un droit universel au numérique, d’autant plus indispensable en période de confinement.

Jour de carence Les agents de la fonction publique se voyaient appliquer un jour de carence lorsqu’ils étaient malades. Je suis intervenu pour souligner que cela n’avait aucun sens pendant le confinement. Le gouvernement a finalement décidé de le suspendre. Je suis également intervenu pour qu’il en soit de même pour les médecins généralistes.

Chômage partiel Le recours au chômage partiel était indispensable pour sécuriser à la fois les entreprises et les salariés. Je suis intervenu alors qu’il était accordé au compte-goutte pour qu’on ne soit pas restrictif. Mais je suis aussi intervenu pour que les grandes entreprises qui en abusaient soient contrôlées.

Jeunes Les jeunes ont été les grands oubliés des mesures d’urgence. Beaucoup se sont trouvés en grande difficultés. J’ai proposé des dispositions pour les aider aussi à passer ce moment difficile par une allocation spécifique.

École Les enseignants se sont démenés pour maintenir le lien éducatif avec les élèves, mais cela ne remplace pas la classe. J’ai demandé au ministre un plan permettant de rattraper ce qui n’a pas pu être fait, afin de combattre le décrochage et les inégalités scolaires.

Colos Les associations d’éducation populaire qui organisent les colos et les camps d’ados étaient déjà fragiles. J’ai demandé au gouvernement de les soutenir pour que nos enfants puissent continuer de partir en vacances demain.


Artistes

Journaux

Le monde de la culture a beaucoup souffert de toutes les annulations et se trouve devant l’incertitude pour la tenue de rassemblements dans les mois à venir. J’ai formulé des propositions pour soutenir le tissu culturel. Nous aurons aussi besoin des artistes et de leur imaginaire pour aller de l’avant.

La presse écrite a particulièrement souffert du confinement alors que son travail nous a été précieux comme il l’est d’ordinaire pour rendre compte de ce qui se passe dans nos territoire, notre pays et le monde. J’ai demandé au gouvernement de se pencher sur le sort des journaux et de leur entreprise de distribution, Presstalis, coopérative dont les gros voudraient bien se retirer…

Issu du projet «Soignant», Yann Madé ©

Sortir renforcés de l’épreuve

Les dix commandements du jour d’après

a La santé tu partageras z Le service public tu renforceras e Le travail et tous les métiers tu respecteras r Des outils de production tu t’occuperas

t Aux inégalités sociales tu t’attaqueras a personne humaine à tout âge tu yL respecteras

u La culture et l’éducation tu chériras i La biodiversité tu soigneras a mondialisation capitaliste tu mettras en oL cause

’humain sur sa planète tu prendras pour pL boussole

Illustrations : Yann Madé - Crédits photos : Shutterstock, DR.

Le coronavirus va laisser des traces. C’est ensemble que nous pourrons panser les plaies. Mais il a aussi passé nos sociétés au scanner. C’est ensemble que nous devons imaginer autrement la suite.


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