Journal Radical N°594

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Le Journal du Parti Radical de Gauche  sommaire Retour sur l’Université d’Eté

du 13 au 15 septembre à Seignosse Pages 2 à 12

En images Pages 3 à 4 Extraits des discours du dimanche 15 septembre Pages 5 à 12

Gouvernement Pages 13 à 14 Position du Parti Pages 15 à 16

Conflit en Syrie

Zoom sur Page 17

La fédération de l’Aube

Interview Page 18 En Mouvement Page 19 Prises de Positions Page 20

Lundi 23 Septembre 2013 l n°

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Edito

Plus qu’une charte « La laïcité de l’École n’est pas une entrave à la liberté, mais la condition de sa réalisation ». C’est ainsi que s’exprima le Ministre de l’Education – qui, rappelons-le, consacra un ouvrage au Radical Ferdinand Buisson – lors du dévoilement, le 10 septembre dernier, de la Charte qui sera désormais affichée dans tous les établissements scolaires publics, aux côtés de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Une telle démarche s’inscrit dans la conception que nous nous faisons de la laïcité – qui n’a pas besoin d’être qualifiée, ni amendée, mais seulement d’être expliquée et appliquée. Le quinquennat de N. Sarkozy avait largement contribué à brouiller dans l’esprit de nombreux Français le sens véritable de cette valeur cardinale. Le fait qu’elle soit aujourd’hui instrumentalisée par Marine Le Pen impose un devoir de pédagogie, alors qu’il apparait que nombre d’élèves méconnaissent ce qu’est réellement la laïcité. C’est ainsi que nous nous sommes réjouis de l’affichage de ce document constitué de 15 courts articles, rédigé dans un style adapté au public à qui il s’adresse (élèves, parents et membres de la communauté éducative). Dissipons d’emblée un possible malentendu, la Charte à elle seule ne permettra pas de régler, comme par magie, les frictions qui se posent parfois à l’école (en cours de sport ou de sciences notamment). Elle est le premier élément d’une ambition plus globale, qui consiste à donner en partage aux élèves une laïcité qui rassemble sans exclure, autour des valeurs de notre République. Nous veillerons à ce qu’elle ne reste pas seulement placardée dans un couloir d’école, mais qu’elle serve de pierre angulaire à un projet pédagogique tenant à l’écart de l’école publique toute forme de communautarisme et de prosélytisme. En ce sens, le Ministre a annoncé que cette Charte devra être discutée en classe et, qu’à cette fin, un kit pédagogique sera mis à disposition des enseignants. Nous l’attendons avec impatience, avant que l’ « enseignement moral et civique », prévu dans la loi de refondation de l’école n’entre en vigueur, à la rentrée 2015. Nous pourrions même imaginer que des chartes similaires puissent être rédigées et affichées dans tous les lieux où doit se vivre la laïcité, je pense particulièrement à l’hôpital, mais aussi à toutes les administrations et services publics. Tout comme il nous faudra lever les flous qui entourent certains champs de son application. En ce sens, il faut souligner la proposition de la fédération du PRG de Paris qui, dans son programme pour les municipales de 2014, préconise de soumettre une charte d’engagement au principe laïque à la signature de tous les membres des exécutifs dans les arrondissements et aux membres du Conseil de Paris. Cette initiative nous rappelle que les Radicaux, dans les villes et dans les campagnes, au Parlement et auprès de nos concitoyens, ont une responsabilité particulière, celle de faire vivre cette valeur qui nous rassemble. Françoise Laborde Sénatrice de Haute-Garonne Membre de l’Observatoire de la Laïcité.

à suivre sur  www.planeteradicale.org


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Ambiance Lors de son allocution de clôture de dimanche matin, JeanMichel Baylet l’a rappelé : « Notre Université d’été n’est pas le prolongement de nos vacances. Ce n’est pas plus un rite de retrouvailles simplement amicales. C’est notre rentrée politique ». Et quelle rentrée ! Des débats féconds, un nombre de participants record et surtout de nombreux jeunes, preuve de la vitalité et du dynamisme du PRG. Après une première journée consacrée à la traditionnelle formation des élu(e)s et la réunion du Comité Directeur, le débat de politique générale du samedi a été riche et complet, de nombreux responsables ou élus se sont exprimés sur différents thèmes : la montée du Front National, les futures échéances électorales dont les élections municipales, certains aspects critiques de la politique nationale mais aussi l’avenir de l’Europe et la question fédérale, la crise syrienne ou bien encore la future réforme des retraites. L’après-midi, plusieurs ateliers proposaient des thèmes contemporains : - Les élections municipales (dates du scrutin : 23 et 30 mars 2014) avec le rapport de force dans les exécutifs et la question des rythmes scolaires. En effet, le passage soit en 2013 soit en 2014 de la semaine de quatre jours à quatre jours et demi avec une nouvelle organisation du temps périscolaire questionne de nombreux maires. - Les élections européennes (date du scrutin : 25 mai 2014) avec la question du fonctionnement de l’Europe, de son organisation et ce qu’en attendent les citoyens. - La transition énergétique. Les ressources énergétiques sont très majoritairement des énergies fossiles, épuisables, inégalement réparties, tendanciellement de plus en plus chères et Radical ◗ www.planeteradicale.org

première cause du réchauffement climatique. Il faut impulser un nouveau modèle. - Les priorités économiques et sociales pour la France avec notamment les réformes à venir : celle des retraites et celle de la dépendance. Les réunions statutaires ont été également largement suivies tant celle réunissant les présidents et trésoriers de fédérations que celle des Femmes radicales ou encore celle des Jeunes radicaux de gauche. La soirée de samedi a été radicale, comme ce Parti en a le secret : festive, joyeuse et particulièrement conviviale. La matinée politique de dimanche a été très enrichissante. Après avoir entendu Annick Girardin pour nos députés et Jacques Mézard pour nos sénateurs, démontrant l’important travail parlementaire du Parti, ce sont nos deux ministres qui se sont exprimées. Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée à la Décentralisation a rappelé l’importance du projet de loi qu’elle défend sur la modernisation de l’action publique territoriale et l’affirmation des métropoles. Quant à Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, elle a montré l’importance de sa mission notamment pour l’emploi, l’artisanat étant la plus grande entreprise de France. Elle a aussi rappelé les objectifs poursuivis par le gouvernement. Enfin, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a tenu un discours très républicain, montrant son attachement aux valeurs qui sont les nôtres et plus particulièrement la laïcité. Comme il est de tradition, le Président du PRG, Jean-Michel Baylet, a clôturé cette Université d’été. Il en a profité pour remercier la fédération des Landes et l’équipe du siège national pour la parfaite organisation de notre manifestation et il s’est réjoui, à juste titre, de ces trois belles journées.

La Rédaction


En images

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Formation des élus

Comité directeur

Comité directeur

Formation des élus

Débat de politique générale

Atelier 1

Formation des élus

Débat de politique générale

Atelier 1 « Les élections municipales »

Atelier 2 « Les élections européennesRadical » ◗ www.planeteradicale.org


4 En images

Atelier 4 « Les priorités économiques et sociales pour la France »

Atelier 3 « La transition énergétique »

Femmes Radicales

Jeunes Radicaux de Gauche

Présidents de fédérations

Arrivée de Manuel Valls

Entrée en salle pléniere

Jean-Michel Baylet, Manuel Valls et les parlementaires radicaux Radical ◗ www.planeteradicale.org


Université d’été

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Extraits de l’allocution de clôture de

Jean-Michel Baylet, Président du Parti Radical de Gauche

« Mes chers amis, (…) la terre tremble sous nos pieds. Partout, l’instabilité règne avec son cortège de peurs et d’anxiétés. La crise n’est pas ponctuelle. Elle est devenue le cadre de toutes les politiques publiques. En réalité c’est un monde ancien qui est en train de disparaître, et nous devons inventer un monde nouveau si nous ne voulons pas subir les pires désordres. Oui, mes amis, la terre tremble (…). Je veux évidement vous parler en tout premier lieu de la crise syrienne qui est, à mon point de vue, d’une gravité exceptionnelle à la fois dans toutes ses évolutions possibles, dans ses implications élargies et dans notre conception plus générale des relations internationales. Si cette affaire pouvait être limitée à la seule Syrie, elle serait déjà extrêmement complexe et lourde de tous les dangers. Depuis deux ans et aussi dans la phase suraigüe des dernières semaines, les radicaux ont exprimé en permanence un soutien sans faille à l’action du Président de la République. En reconnaissant, dès l’origine, le Conseil national de transition, François Hollande a fait beaucoup plus que prendre ses distances à l’égard de ceux, Nicolas Sarkozy en tête, qui déroulaient voila cinq ans, le tapis rouge du pays des Droits de l’Homme à Bachar al Assad et Mouammar Kadhafi. Il a donné leurs chances aux opposants démocrates, progressistes et laïques à la dictature. Aujourd’hui, les cyniques se demandent s’ils doivent préférer un dictateur sanguinaire bien connu ou un risque islamiste, fondamentaliste et potentiellement terroriste aux contours encore imprécis. Leur indécision n’est que le fruit logique de leur inaction. Et ils sont aujourd’hui dans la position de ceux qui avaient salué « la révolution populaire » iranienne de 1979 puis armé l’Irak pour écraser l’Iran et qui déclaraient, comme Henry Kissinger, « l’idéal serait que

les deux perdent ». C’est vrai qu’il n’y a plus de bonne solution en Syrie. Mais il ne s’agit pas seulement de choisir entre deux maux. Il s’agit de faire respecter le droit international et l’honneur des nations. Quand on dit que l’usage d’armes chimiques par le pouvoir contre son propre peuple est intolérable, on ne doit pas le tolérer. La question n’est pas du tout celle de la raison, qui serait diplomatique, opposée à la force, qui serait militaire. La vérité est que, si un pouvoir amoral et paranoïaque organise un bain de sang, il n’entend plus que les arguments de la force, qui devient seule raisonnable. Le choix n’est pas celui du moindre mal entre Bachar al Assad et ses adversaires les plus inquiétants. Il est beaucoup plus simple à ce jour et difficile à opérer : avons-nous, oui ou non, la volonté et les moyens de dire stop ? Stop à la barbarie ! Stop à la régression du droit ! Stop à la brutalité animale qui se donne libre cours en spéculant sur notre propre supériorité morale ! Qu’il ait été saisi par un improbable scrupule de dernière heure, qu’il ait reculé devant les risques d’une conflagration plus large, ou qu’il ait sorti une dernière ruse de bonneteau diplomatique, comme je suis porté à le croire, Vladimir Poutine a ouvert in extremis une piste de dialogue. Inutile d’ironiser sur des Américains trop heureux de ce répit, sur des Britanniques trop velléitaires pour être compris ou même sur des Français trop hésitants à l’instant crucial, car il faudrait être fou pour ne pas saisir cette chance, si infime qu’elle soit, de rétablir la paix en Syrie et de préserver les équilibres déjà compromis d’une région explosive. Car tout le monde a bien compris que l’éruption syrienne n’était pas un point chaud volcanique isolé. On sait que l’alliance régionale chiite entre l’Iran et le Hezbollah tous deux à l’appui des Syriens alaouites constitue un danger que multiplie l’accès – imminent selon toutes les chancelleries – des Iraniens à l’arme nucléaire. On sait aussi que, parmi les Etats sunnites de la Ligue arabe pressés d’en découdre avec le régime de Damas, certains ne valent pas mieux que leur adversaire, au moins s’il s’agit des Droits de l’Homme. On voit que le Yémen, hier paisible, est entré en convulsions à raison de l’opposition entre

chiites et sunnites. On peut voir encore que les islamistes turcs prétendument modérés brulent de retrouver dans cette crise une partie du pouvoir régional ottoman. On regarde aussi l’Egypte et la Libye expirer les derniers souffles du printemps arabe si hâtivement salué. Et l’on constate enfin que la « pacification » de l’Irak a fait, en dix ans, dix fois plus de victimes que le régime qu’on avait abattu. Et je n’oublie pas, les radicaux n’oublient jamais, que dans ces effroyables turbulences, Israël défend son droit à l’existence et se prépare, s’il le faut, à le défendre par les armes. Ce n’est décidément pas la seule Syrie qui nous alarme. D’Istanbul au détroit d’Ormuz, du Caucase au Maghreb, toute la grande région peut s’embraser demain. Et François Hollande aurait tort de vérifier qu’il existe encore une chance pour la paix ? Allons, soyons sérieux ! Que la droite cesse ses polémiques indignes, qu’elle mobilise le peu qu’elle se rappelle de son modèle gaulliste et qu’elle admette que la France doit s’unir et doit faire entendre sa voix singulière, cette parole de liberté que chacun guette et espère ! La France a, en effet, des responsabilités particulières, et c’est une autre raison de notre soutien au Président de la République puisque lui, au moins, n’ignore pas les devoirs particuliers que l’Histoire nous a légués. Est-ce que les historiens et les philatélistes seront seuls à se souvenir demain du mandat que la SDN nous avait donné pour administrer le Grand Liban de 1920 à 1943 et de celui que nous avons également reçu pour la Syrie, un mandat qui prenait en compte la complexité locale puisqu’il prévoyait l’établissement d’une république syrienne, d’une république alaouite et d’un Etat druze ? Allons-nous dépecer le Liban qui était confié à notre protection et qui est fier d’être un point d’appui de notre culture ? Allons-nous laisser les Syriens tourner le dos à l’Occident et à la démocratie pour entrer dans le jeu d’une Russie pressée de retrouver, à n’importe quel prix, un rôle de grande puissance ? Non, énergiquement non, nous ne laisserons pas faire car nous n’en avons pas le droit ! Au-delà de la Syrie et du Moyen-Orient, c’est l’ensemble des relations internationales qui est en train de basculer si nous n’y prenons garde, non pas à la recherche d’un équilibre nouveau mais vers une succession ininterrompue de crises et d’affrontements. Radical ◗ www.planeteradicale.org


6 Université d’été En 1991, lors de la première guerre d’Irak, menée au secours d’un émirat pétrolier inventé de toutes pièces par l’Angleterre comme elle l’avait fait de la Jordanie soustraite de son mandat sur la Palestine, Saddam Hussein avait déclaré dans l’indifférence générale (c’était une rodomontade de plus…) que cette opération « Tempête du désert » serait « la mère de toute les batailles. » On n’était pas très attentif aux propos du dictateur irakien. Après l’écroulement du mur de Berlin, l’URSS finissait de s’effondrer et les prophètes d’un monde unifié et pacifié par les vertus de l’économie de marché, par l’exportation de nos systèmes politiques et par le règne sans partage de la sous culture américaine croyaient pouvoir pronostiquer « la fin de l’Histoire »… Dix ans plus tard survenaient les attentats du 11 septembre. L’Histoire était toujours là, et comme toujours elle était violente et tragique. Mais elle avait c’est vrai, changé de visage. Après le long bras de fer de la guerre froide et la disparition brutale du communisme, le monde se voyait sommé de choisir entre les valeurs de l’universalisme et celles de l’identitarisme. Ou plutôt entre leurs caricatures. L’universalisme, auquel les radicaux croient si fort, était-il ce mélange d’individualisme sans foi ni loi, de matérialisme sans principe et de consumérisme sans limites, ce modèle incarné par Georges Bush ? Et les valeurs d’identité, ce besoin de racines, d’Histoire, de singularité culturelle que nous jugeons tout aussi nécessaire aux individus et aux nations, pouvait-il être résumé par un Ben Laden ou tout autre chevalier d’une apocalypse obscurantiste, comme si l’identité n’était que tribalisme, ethnicisme et religiosité ? Une telle opposition ne pouvait évidemment satisfaire ni les radicaux héritiers de la Raison comme philosophie politique ni la France des Lumières et de la Révolution. C’est pourtant, douze ans après les attentats du 11 septembre ce nouveau conflit mondial qui se donne à voir dans le monde entier. Et notre environnement international ne va pas cesser de se modifier. C’est un grand mouvement tectonique : le monde se déplace. Si les tensions les plus visibles apparaissent dans le monde arabo-musulman et à ses lisières, sachons voir que dans nombre d’autres régions, en Afrique, en Amérique latine, en Asie du Sud, dans le Caucase ou en Asie Centrale, les frustrations accumulées Radical ◗ www.planeteradicale.org

à raison de formidables inégalités dressent les peuples contre le pouvoir jugé impérial des démocraties occidentales. Dans nombre de ses manifestations, cette sensibilité nouvelle n’est pas plus illégitime qu’elle n’était imprévisible. C’est là un des aspects, peut-être le plus important, des enjeux qui se sont noués et ne sont pas encore tranchés dans la crise syrienne. Sommes-nous capables d’inventer des relations internationales plus justes, plus équitables, plus respectueuses et rééquilibrées, ou bien allons-nous continuer à subir des violences où nous sommes désarmés par nos propres scrupules ? Je vous le dis, mes amis : quelle que soit l’issue de la crise actuelle nous allons vers un bouleversement de l’ordre planétaire. Ce grand chambardement, que nous appelons crise par commodité, est déjà visible dans le champ de la mondialisation. Nous avons vu surgir, avec un étonnement qui était une naïveté coupable, de nouvelles puissances économiques, la Chine bien sûr, l’Inde, le Brésil. Mais derrière ces pays, d’autres ont décidé de s’inviter, sans aucun besoin de notre accord, au grand banquet dont nous pensions, comme à l’époque des empires coloniaux, être les seuls convives. Demain, en 2020, l’Indonésie sera la 6ème économie du monde. Le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Nigéria, le Pakistan sont aussi sur les rangs, [sans même parler du formidable potentiel d’Etats au soussol regorgeant de matières premières aujourd’hui inexploitées comme le Kazakhstan, l’Angola (qui rachète déjà les services publics de son ex-métropole en faillite), le Congo ou la Mongolie. Et ceux qui ne sont pas riches en gisements sont riches de leur démographie qui est une menace sur l’emploi de tous les pays développés, qu’elle vienne du ViêtNam, du Bangladesh ou du Maghreb]. Nous ne sommes donc plus à l’abri du vent du large. Et que faisons-nous pour répondre à ces nouveaux défis ? Rien, ou presque rien. A l’heure où les deux géants de l’économie mondiale s’affrontent dans un Monopoly truqué – 15.000 milliards de dollars de dettes pour les Etats-Unis, une monnaie de singe pour la Chine – nous restons enfermés par notre paralysie politique continentale dans une rigueur monétaire mortifère, non parce que l’euro est trop fort mais parce qu’il ne peut y avoir de monnaie unique lorsqu’il n’y a pas de maitrise politique des leviers économiques, budgétaires et monétaires.

A l’heure où, non contentes de nous tailler des croupières sur nos marchés extérieurs autrefois protégés, les puissances émergentes viennent occuper, sans presque aucune contrepartie, nos marchés intérieurs, nous restons l’arme au pied à attendre de M. Barroso le sourcilleux, le vétilleux, l’autorisation de nous protéger en tant que de besoin et de repartir à l’offensive par de grandes politiques industrielles. [L’exemple fameux des panneaux photovoltaïques est bien édifiant. Nous décidons de nous équiper en capteurs solaires et même de subventionner, en la rachetant, l’électricité ainsi produite. Très bien. Mais nous sommes bien vite contraints de renoncer à cette option théoriquement parfaite puisqu’elle équivaut à verser directement notre argent dans la balance du commerce extérieur de la Chine qui produit les panneaux à un coût très inférieur. Cet exemple n’est qu’une petite illustration d’une réalité plus large.] Faute d’un engagement hardi, audacieux, dans le sens du fédéralisme européen, tous nos Etats, Allemagne comprise, sont condamnés à l’impuissance. Ce n’est pas affaire de potentiel, de capacité, d’innovation, de faiblesse substantielle. La France, le pays du TGV, d’Ariane, d’Airbus ou, quoi qu’on en pense, d’Areva, n’est pas moins capable qu’un autre d’affronter la concurrence internationale. Mais faute d’une véritable Union Européenne, les nations du vieux continent n’ont plus la taille critique pour imposer leur volonté dans des négociations internationales où les géants font régner leur loi et ne se gênent pas pour tricher. Comme tous les Français, je suis heureux que notre pays reste la première destination touristique du monde, et comme tous les radicaux, je suis fier que Sylvia Pinel ait la responsabilité de ce secteur économique capital, le premier pourvoyeur de devises de notre balance commerciale. Devons-nous pour autant consentir à ce que la France devienne une sorte d’écomusée dont les richesses naturelles et patrimoniales feraient le régal du Japon, de la Chine, de l’Europe du Nord tandis que seules nos industries de luxe – parfums, haute couture, grands vins – seraient encore exportatrices ? Quand les acrobaties financières des banques américaines mettent en péril toutes les économies occidentales, devons-nous


Dimanche 15 septembre

continuer, sans réaction politique européenne, à guetter fébrilement les prévisions des conjoncturistes de l’OCDE ou de la Commission pour + ou – 0,1% de croissance tout en collant de très couteuses rustines sur les hémorragies budgétaires des pays d’Europe du Sud ? Non, l’avenir de l’Europe et de la France n’est pas là. Il passe par une relance indispensable et urgente de la construction européenne. Car sans cette ferme volonté, nous pourrons demain nous lamenter, pour l’économie comme pour la diplomatie d’un monde nouveau incertain, hostile et dangereux. Il ne dépend que de nous de participer à sa construction. A condition toutefois d’abandonner beaucoup de nos vieilles certitudes. Quand des ingénieurs inventaient les premiers avions, les villes fortifiées par Vauban se croyaient encore imprenables. Sortons donc de nos remparts pour bâtir enfin les Etats-Unis d’Europe. Parmi les vieux réflexes et les vieux discours dont la France devra se débarrasser, je veux souligner le parallélisme – c’est le seul, qu’on se rassure – entre les « explications économiques » et sociales de la gauche irresponsable et celles de la droite souverainiste. Pour certains à gauche, la politique d’équilibre de nos comptes et de diminution des dépenses publiques qui nous est imposée, je le rappelle, par nos propres engagements internationaux autant que par la raison, pourrait être avantageusement remplacée par une vaste relance par la demande où l’Etat distribuerait de l’argent qu’il n’a pas et lancerait de grands investissements inutiles à seule fin de créer des emplois. Oubliant que c’était le choix de Mussolini lorsqu’il asséchait les Marais Pontins, cette gauche-là, étonnamment, ne parle que de New Deal. Elle n’a pas retenu de l’enseignement de Keynes et de Roosevelt qu’une telle relance n’est possible que lorsqu’on maitrise sa monnaie et qu’on est prêt à prendre tous les risques de l’inflation. Elle n’a pas retenu non plus la leçon de François Mitterrand qui avait précisément, en 1983, le choix entre la relance par la demande avec la sortie du SME et la pause dans les réformes pour assainir une économie menacée de toutes parts. Il avait fait, à

ce moment là, le choix qui s’imposait. Et pourtant, l’extrême-droite et les souverainistes ne nous disent rien d’autre. Tous nos problèmes proviendraient de l’étranger, plus particulièrement de l’Europe. Et la solution serait donc de sortir à la fois de la zone euro et de l’Union Européenne. Je rappelle qu’en dehors de la Norvège et de la Suisse, qui vivent l’une d’une rente pétrolière l’autre d’une rente financière exceptionnelles, aucun, je dis bien aucun, Etat européen n’a pris ni ne veut prendre ce chemin. Malgré la montée d’un euroscepticisme que l’opacité des institutions européennes et leur déficit démocratique suffisent à expliquer, aucun peuple ne veut se donner, au 21ème siècle, le destin de l’Albanie communiste. Un tiers de nos emplois est voué à l’exportation et notre économie a été dopée, quoi qu’on en dise, par la création d’une monnaie unique. Devrions-nous – hors le cas de quelques protections nécessaires et salutaires – refermer nos frontières à l’heure où les flux de personnes, de biens, de services s’accélèrent dans le monde entier ? Ce serait la ruine assurée rapidement et le déclin de la France pour très longtemps. C’est pourquoi je veux saluer les orientations prises, après quelques hésitations c’est vrai, par le Président de la République et son gouvernement. Grâce à eux, la gauche est en train de se réconcilier avec l’entreprise et les entrepreneurs. Alors que M. Sarkozy et ses amis n’avaient offert que des protections fiscales scandaleuses aux plus riches, la gauche fait le pari de la création, de l’innovation et de la concurrence internationale. Je comprends, et j’en suis d’accord, qu’il faille pendant cette période de redressement à la fois inventer des formes nouvelles et solidaires d’emplois aidés et rebâtir des services publics sinistrés, comme l’école, la police ou la justice. Mais je suis heureux de constater que c’est désormais de l’initiative des entreprises que l’exécutif attend de véritables créations d’emplois et qu’il a fait le choix d’alléger les coûts de production. Il faut aller plus loin et, par exemple, décider une fois pour toutes que le prix de notre politique familiale – parfaitement légitime, là n’est pas la question – ne doit peser ni sur les entreprises ni sur les salaires. J’entends, comme tous les dirigeants de gauche, les préoccupations de nos concitoyens qui s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat, pour leur logement, pour leur retraite et surtout pour l’avenir de leurs enfants. Mais je leur dis d’avoir justement foi en cet

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avenir. Sauf à connaître le sort de la Grèce, nous ne distribuerons pas des richesses que nous n’aurons pas créées. Je dis oui à une grande réforme fiscale qui rétablirait enfin la justice dans notre système de prélèvements et qui produirait cette redistribution que visaient déjà les radicaux lorsqu’ils ont inventé l’impôt progressif. Mais je dis non aux marchands d’illusions qui laissent croire qu’on pourrait puiser indéfiniment dans les caisses d’un Etat qui n’aurait pas de comptes à rendre. [J’appartiens à une génération dont la vie a été, à ce jour, divisée en deux parties. D’abord, les Trente Glorieuses : c’était le temps de l’après-guerre et de la croissance illimitée. Un ou deux chocs pétroliers plus tard, nous avons dû déchanter : l’instabilité internationale est revenue, je l’ai dit, et les crises économiques se sont succédé avec leur cortège de licenciements, de délocalisations, de désespoirs individuels et de mélancolie collective.] Eh bien ! ce que les radicaux – et avec eux toute la gauche de la raison – proposent aujourd’hui aux Français, c’est de renouer avec l’idée de progrès. Grâce à une école refondée, grâce à une université tournée vers l’avenir, grâce à des aides vigoureuses à la recherche et l’innovation, grâce à un soutien délibéré à la création d’entreprises et d’emplois, grâce à des services publics consolidés garantissant la justice entre les individus et les territoires, notre pays peut retrouver le chemin de l’espérance, celui d’une société ou la politique et la culture seraient enfin replacées en surplomb de l’économie et de la technique, celui d’un monde où la société serait libérée de l’emprise trop grande des bureaucraties nationale et européenne et autorisé à favoriser l’imagination et l’invention. Laissons là nos fantasmes de New Deal et de Front Populaire, et plus encore ceux de la Commune. C’est notre passé et nous en sommes fiers. Mais nous n’inventerons pas une nouvelle idée de progrès pour le 21ème siècle avec des outils du 20ème ou du 19ème. Je l’ai dit en commençant, nous sommes devant un monde nouveau. Alors, entrons-y avec optimisme et détermination. Je me suis réjoui de ce qu’il faut bien appeler l’aggiornamento de la gauche sur les questions économiques. Donc, je ne peux pas ne pas me féliciter – encore moins en présence du Ministre de l’Intérieur – de la nouvelle approche qu’ont le Président de la République et son GouverRadical ◗ www.planeteradicale.org


8 Université d’été nement sur les questions cruciales de liberté et de sécurité. En disant tout à l’heure que la terre tremble, je ne pensais pas seulement aux bruits de bottes qui nous viennent du Moyen-Orient et d’ailleurs. J’avais aussi en tête les inquiétants mouvements des aiguilles sismiques retraçant les ébranlements de notre paysage politique. On pourra prendre toutes les précautions oratoires qu’on voudra pour dissimuler une évidence mais elle sera là : jamais depuis la Libération, l’extrême-droite n’a été aussi proche du pouvoir qu’aujourd’hui. Vous penserez peut-être que je dramatise, que j’exagère. Voyez avec moi les signes annonciateurs délivrés dans les législatives partielles de l’Oise et du Lot-et-Garonne. Entendez les sondages sur les élections municipales et les européennes. Considérez l’inquiétude sociale et la crise d’identité qui traversent notre pays. Rappelez-vous comment la droite qu’on appelle républicaine a pu attiser ces peurs par un calcul politique médiocre, notamment lors de l’élection présidentielle. Regardez ces bataillons entiers d’élus UMP – ils sont déjà légion dans les seules régions PACA et Languedoc-Roussillon – qui se préparent à pactiser avec le FN pour tenter de sauver leurs sièges. Ecoutez les surenchères des Ciotti, Estrosi, Morano et autres apôtres de la communauté de valeurs qui transforment le moindre fait divers en procès du « laxisme » de la Ministre de la Justice et de « l’inaction » du Ministre de l’Intérieur. Et voyez M. Fillon lui-même, hier adversaire irréductible du Front National, avant-hier héritier de Philippe Séguin et du gaullisme social, qui déclare benoitement qu’entre un candidat de l’extrême-droite et un autre de la gauche républicaine, il choisira « le moins sectaire». Où sont-ils les Juppé, les Apparu, les Baroin qui devraient ramener cette droite-là à la raison ? Nul ne les entend aujourd’hui. Oui, le danger est grand. L’Histoire ne se répète jamais tout à fait. Mais je rappelle qu’en trois années, les nazis ont gagné les 3% qui leur ont permis d’accéder à la chancellerie et que moins d’un an plus tard, les ligues factieuses se lançaient à l’assaut du PalaisBourbon. Les précautions cosmétiques de Madame le Pen n’y changent rien. En agitant la peur, celle de l’autre, du musulman, du juif, du manouche, du travailleur chinois, du plombier polonais, et à la fin du voisin, du cousin, l’extrême-droite et une bonne partie de la droite se préparent à un véritable crime

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politique contre le meilleur de la France. Ils veulent renier la France des Lumières, de Valmy, de 1848, de Verdun, de la résistance, cette France qui rayonne et fournit en espérance ses citoyens et ceux du monde. Ils veulent régner sur une France qu’ils auraient terrorisée, réduite à d’indicibles frayeurs collectives, une France des milices et de l’autodéfense, une France des rancœurs accumulées, une France obstinée dans la quête d’une introuvable identité perdue et qui refuserait de voir que son génie a toujours été dans l’échange et l’ouverture au monde. Nous, radicaux de gauche, nous refusons ce chemin qui côtoie tous les précipices. Nous refusons ce déclin collectif. Nous refusons que la France perde son âme. Nous rejetons les apprentis-sorciers qui seront les premiers brûlés sur les bûchers qu’ils sont en train d’allumer. Et nous en appelons au sursaut. Nous voulons un véritable front républicain qui ne soit pas une simple posture électorale, le choix d’un moindre mal au deuxième tour d’une élection. Nous attendons un sursaut collectif. Et ce front républicain, je le dis très nettement, devra déborder la gauche dans sa configuration actuelle car nous ne serons plus comptables de nos engagements passés mais débiteurs de nos éventuelles faiblesses actuelles et de nos hésitations pour l’avenir. Il faut enfin réunir, y compris dans les forces de gouvernement, tous les républicains de progrès qui refusent de voir la banalisation des idées d’extrême-droite comme une réalité politique inéluctable. Elle n’est pas inéluctable. Et c’est précisément parce que le front des républicains est aujourd’hui la seule perspective qui vaille que je suis particulièrement heureux d’accueillir Manuel Valls en cette fin d’Université d’été. Il porte la volonté du Président de la République et celle du Premier Ministre de réaliser un autre grand changement politique : que la gauche soit enfin réconciliée avec l’idée simple et forte que le droit à la sécurité est la première des libertés. C’en est fini de la fausse équation portée par les propagandes de droite qui ferait de la gauche une exploratrice de libertés nouvelles moins soucieuse de l’ordre public et de la tranquillité des citoyens tandis que la droite serait seule garante de la sécurité. C’en est fini d’abord parce que la droite à lamentablement échoué. Les gesticulations de M. Sarkozy, ses invectives, ses injures, ses

anathèmes relayés par M. Hortefeux ou M. Guéant non pas réussi à dissimuler la réalité de cet échec et les progrès de l’insécurité. Que les porte-voix de la droite dure soient un peu plus modestes et qu’ils examinent le bilan qu’ils nous ont laissé. C’en est fini aussi parce que la gauche, au moins la gauche responsable, a compris que les désordres à l’école, les trafics dans les cités, l’affaissement du civisme, l’irrespect de l’autorité légitime (celle des parents, des maîtres, des élus de terrain) n’étaient pas des manifestations nouvelles de la liberté mais le contraire exact de l’émancipation des individus. Il faut le dire haut et fort : non, le désordre n’est pas républicain ! Non la culture de l’excuse par les déterminismes sociaux n’est pas une bonne façon de responsabiliser les individus ! Non les libertés ne peuvent pas progresser si les transgressions du contrat social ne sont pas sanctionnées ! Et nous avons de la gratitude envers le Ministre de l’Intérieur – mais avec lui, le Ministre de l’Education et aussi la Ministre de la Justice – pour avoir rappelé, comme le disait Lacordaire, qu’entre le faible et le fort c’est la liberté qui opprime et la loi qui protège (…) Mais je veux redire que la première priorité est bien de faire barrage à l’alliance programmée de la droite et de l’extrême-droite. Le véritable danger est là. Et je suis bien certain qu’un des leviers les plus efficaces pour faire obstacle à cette coalition réside dans une politique de sécurité très déterminée. C’est la peur qu’il faut faire reculer pour rendre ses belles couleurs à notre république. République, le grand mot est lâché. Tout est là. C’est Marianne, en effet, qui nous appelle à nous rassembler. Et si ce grand rassemblement doit s’opérer, il devra commencer par l’alliance privilégiée entre socialistes de raison et radicaux de progrès, tous républicains de cœur (…) »


Dimanche 15 septembre

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Extraits du discours d’

Annick Girardin, Députée de St Pierre et Miquelon « Chers amis, En l’absence de Roger-Gérard Schwartzenberg, notre Président de groupe à l’Assemblée, il me revient l’honneur d’ouvrir les discours de clôture de cette université d’été (…). Comment ne pas nous réjouir que notre université d’été présente une aussi belle affiche ? Décidément, le temps de la cabine téléphonique, fantasmée non sans joie par certains anciens, est bien lointaine (…). Il me revient, en tant que membre du groupe « Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste » à l’Assemblée, de souligner le travail formidable que nous avons accompli au Palais Bourbon et les actions conjointes de nos deux groupes au Parlement. Tout d’abord, notre groupe à l’Assemblée a porté de sa propre initiative et fait inscrire à l’ordre du jour plusieurs lois de progrès social. La proposition de loi ouvrant la recherche sur les cellules souches embryonnaires dont le rapporteur à l’Assemblée était Dominique Orliac. Lorsque demain nos enfants, et peut-être nousmêmes, auront la vie sauve du fait des avancées de la médecine régénératrice, ce sera directe-

ment grâce au PRG qui aura permis aux chercheurs de travailler sans la charge d’hypocrisie et de suspicion entretenue jusqu’à présent. Il y a eu aussi la PPL pour le retour à la liste unique aux élections européennes. D’autres textes de loi ont été déposés et ouvrent le débat public en vue de futures opportunités législatives : - le texte sur les licenciements collectifs pour motif économique, - le texte sur la date de paiement des salaires et des loyers, pour faire coïncider ces dates majeures de la vie quotidienne des Français, - ou encore celui sur l’euthanasie active et le droit de mourir dans la dignité, de « vivre sa mort » comme le disait un illustre disparu parmi nous (…). Par ailleurs, si les parlementaires du PRG sont naturellement solidaires de l’action de la Majorité à laquelle nous appartenons intégralement, nos amis et partenaires socialistes doivent pourtant se faire à l’idée que nous ne leur sommes pas pour autant soumis. Nous assumerons et défendrons toujours notre différence et notre identité radicale !

Comme le dit mon ami Thierry Braillard nous sommes des alliés pas des « ralliés ». Notre rôle a également vocation à s’étendre de plus en plus à l’action du groupe à l’Assemblée Nationale, où le vote des députés PRG et apparentés a d’ores et déjà fait la différence. Le moindre problème d’absentéisme ou de « vote avec les pieds » par des députés socialistes récalcitrants, risque désormais de mettre la Gauche en minorité sans l’appui des députés PRG. Nos valeurs et nos principes n’en seront que mieux défendus et mieux reconnus par l’ensemble des Françaises et Français ».

Extraits du discours de

Jacques Mézard, Président du groupe RDSE

« Mes chers amis, (…) Nos valeurs, notre ancrage territorial, sont notre force. C’est d’autant plus difficile que la France est atteinte de la maladie de la réforme institutionnelle, de la maladie de la réforme électorale, à chaque alternance, à chaque nouveau gouvernement, nouveaux textes, dénaturant les précédents et aggravant, expérience à l’appui, un édifice législatif dont la complexité et les contradictions éloignent de plus en plus les citoyens. Réforme constitutionnelle, réforme des collectivités, mode d’élection, tout y passe à chaque quinquennat (…). J’en viens, mes chers amis, au texte sur le non-cumul. Autre chefd’œuvre d’hypocrisie, arme infaillible de la direction du Parti Socialiste pour flatter sa base militante

avec, comme autre jouissance, celle de faciliter l’éradication des radicaux mais aussi de tous les partis minoritaires. En premier lieu, je tiens à dire à M. le ministre de l’Intérieur, qu’au-delà du contenu du texte, il est deux choses qui sont difficilement acceptables car toutes les opinions et tous les projets sont toujours respectables. Ce sont les méthodes qu’il faut juger. La première, une nouvelle fois clouée au pilori dans l’opinion qui confond cumul d’indemnités et cumul de mandats. Des centaines de milliers d’élus vitupérés dans les médias, il suffit de lire l’Express il y a quelques jours, comme cumulards c’est-à-dire goinfrés de privilèges et d’indemnités. Un gouvernement, quel qu’il soit, ne saurait s’honorer en utilisant de telles méthodes. La deuxième, faire passer tous les opposants, et en premier lieux les Radicaux, pour des ringards refusant toute modernisation de la vie publique. Cela, je ne l’accepte pas. Il ne convient pas à de nouveaux convertis de nous donner des leçons de liturgie, de brûler ce qu’ils ont adoré, y compris au plus haut sommet de l’Etat. La modernisation de nos institutions nous l’avons préconisée, voulue par

nos propositions de lois, avant les autres, sur la limitation du cumul à un seul mandat exécutif pour les parlementaires, sur la suppression de tout cumul d’indemnités, sur le renouvellement des mandats, sur la limitation des cumuls horizontaux, sur l’encadrement strict des incompatibilités professionnelles. Est-ce ringard ? Alors que vous proposez beaucoup moins ? Si nous voulons moderniser la vie publique, nous ne voulons pas remplacer les élus de terrain que nous sommes par des parachutistes de la politique allant un coup en Ile de France, l’autre à Toulouse en attendant d’aller ailleurs ! D’où vient cette imposture qu’est la campagne anti cumul ? De la prise de contrôle du PS par Mme Aubry. Nous le savons, c’est la vérité. Le texte en discussion est destiné à remplir les deux Assemblées de militants assistants parlementaires ou collaborateurs, la preuve, je vous l’apporte très simplement. Le texte n’interdit le cumul que pour les parlementaires et Mme Aubry pourra continuer à cumuler la Mairie de Lille, la présidence de la communauté urbaine et de multiples SEM. C’est ça le progrès de la vie publique ? Imposture aussi parce que le cumul reste possible

avec l’exercice de la plupart des professions ; tel député pourra continuer à exercer la profession de médecin et son mandat parlementaire. Plus grave, la destruction programmée du bicaméralisme, d’un Sénat chambre de réflexion, de cette Haute Assemblée pour laquelle, depuis tant d’années, depuis l’origine de la République, notre Parti, ceux dont nous sommes les héritiers, ont tant combattu et je pense en ce jour aux 22 ans de présidence de Gaston Monnerville. Atteinte à nos principes constitutionnels. L’article 24 dispose que le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales. C’est pour cela que les sénateurs sont élus par un collège d’élus, pour cela que le Sénat doit être consulté en premier sur les textes relatifs aux collectivités, ce qui n’enlève rien à sa compétence générale. Un Sénat, mes chers amis, dans lequel il n’y aura plus aucun maire, aucun adjoint même du plus petit village de France, ne sera plus le Sénat mais une assemblée de militants désignés par les sections du parti dominant et aux ordres de ce dernier. Autant supprimer le Sénat et avoir le courage de le dire ! (…) »

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10 Université d’été Extraits du discours d’

Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée chargée de la Décentralisation

« Chers amis, compagnons de notre route radicale, chers vous tous, (…) A avoir partagé hier avec vous cet après-midi et cette soirée, je me sens pleinement confortée dans ce qui nous réunit et qui faisait dire à l’un des pères du radicalisme, Louis Blanc « être radical, c’est vouloir que la République, appuyée sur le suffrage universel, ait pour but l’amélioration morale, intellectuelle et physique du sort de tous ». (…) Dans la responsabilité qui m’a été confiée au sein du gouvernement, le ministère délégué à la Décentralisation a toute sa part dans l’équilibre à trouver pour résoudre ce qui pourrait être la quadrature du cercle. Equilibre à trouver d’abord entre les entités que sont l’Etat et les collectivités locales pour définir les champs d’intervention des uns et des autres. Trop ou pas assez d’Etat, tout dépend du niveau où est placé

le curseur de la solidarité. L’emploi sur ce point est un bel exemple ; Nos conseils régionaux sont particulièrement impliqués dans toutes les politiques en lien fort avec la formation, l’apprentissage, l’orientation, tous domaines indissociables des responsabilités en matière d’emploi. Enjeu majeur que l’emploi dans le contexte économique qu’est le notre, et qui réclame, qui exige, une politique volontariste que l’Etat a conservé. Mais vous l’entendez bien, il ne peut l’assumer seul même s’il en est le principal garant et il doit opérer les rapprochements indispensables avec les institutions partenaires. Equilibre encore entre les collectivités locales elles-mêmes, pour apprécier le niveau le plus adapté à l’exercice des missions qui leur ont été confiées. C’est là peut-être l’équilibre le plus difficile à trouver. (…) Equilibre enfin entre les territoires euxmêmes qu’il faut impérativement intégrer dans une géographie humaine et physique plus large que celle limitée à la France. Je veux parler ici de la trop fameuse distinction entre territoires urbains et territoires ruraux. Personne ne peut, je crois, nier la réalité de ces vastes territoires urbains dont nous devons d’ailleurs nous enorgueillir et qui sont nos métropoles d’hier et de demain. Des métropoles qui concentrent à côté de grandes sources de richesses économiques, des problèmes sociaux récurrents : logements, chômage, santé. Des métropoles, moins d’une

quinzaine, qui, certains le redoutent, nous feraient oublier qu’il y a un autre type de territoire, rurbain, pour utiliser ce nom à la sonorité désagréable mais qui dit bien la mixité entre le monde rural et le monde urbain. Des territoires, eux aussi, sources de richesses, d’activités économiques fortes, puisqu’à eux seuls ils concentrent 60% de nos PME et eux aussi concentrant des problèmes sociaux en pleine évolution (…). Les attentes sont immenses et exigent une véritable prise de conscience sur l’absolue nécessité de maitriser nos dépenses dans un contexte où se raréfient les recettes. (…) Je suis parfaitement consciente que dans ce domaine des finances, il n’y a pas de solution parfaite. Il n’y a que des solutions les plus justes possibles, celles qui sauront préserver notre capacité à investir pour l’avenir (…). Alors il me semble qu’il est de notre devoir, tous ensemble, coudes à coudes et cœur à cœur, de nous inscrire dans la belle formule de Jean Moulin, l’un des nôtres et Préfet de l’Aveyron : « Je ne savais pas que c’est si simple de faire son devoir, simplement son devoir, quand on est en danger ». Alors mes amis, ensemble encore, nous serons ces bons soldats qui, sous le soleil et dans l’ombre, sacrifient un long soir vide pour remplir leur matin ».

Extraits du discours de

Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur « Chers amis radicaux (…) Clemenceau est un exemple et évidemment source d’inspiration sur beaucoup de sujets, mais de Georges Clemenceau je retiens bien sûr l’invention de la police moderne, de l’adaptation de son organisation et de ses moyens à la réalité de la délinquance pour la combattre plus efficacement, les zones de sécurité prioritaire, le renforcement de la présence sur le terrain, la réforme de l’outil statistique si malmenée au cours de ces dernières années, la généralisation des nouvelles technologies, c’est cela les forces de l’ordre modernes que nous mettons en place pour agir au plus près des citoyens avec plus de moyens car nous avons mis un coup d’arrêt à l’hémorragie, celle des suppressions de postes, 13 700 postes de policiers et de gendarmes supprimés au cours du dernier quinquennat et nous allons remplacer tous les départs à la retraite et tous les ans, nous allons créer 400 à 500 postes de policiers et de gendarmes supplémentaires. Tout cela pour vous dire que je souhaite des forces de l’ordre qui obtiennent des résultats qui changent concrètement la vie de gens. Tout cela pour vous dire que les laxistes sont ceux qui ont supprimé les postes de policiers et de gendarmes, que les laxistes sont ceux qui ont fait peser sur les forces de l’ordre la politique du chiffre sans leur donner des objectifs en matière de résultat pour mieux lutter contre la violence à l’égard des personnes, des femmes notamment ou des cambriolages. Pour vous dire que les laxistes sont ceux qui ont voté des lois dans le domaine de la sécurité ou de la justice, et qui ont amené à ce que la violence redouble dans notre pays et que les tenants de l’ordre républicain sont ceux précisément qui créent des postes de policiers et de gendarmes, qui veulent que la chaine pénale soit efficace et qui veulent que le ministre

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de l’Intérieur et la ministre de la Justice travaillent ensemble parce que c’est ça que demandent les Français. Mes chers amis, de Georges Clemenceau je retiens cependant et surtout l‘attachement viscéral à la République. La « République », ce beau mot, somme de tant de promesses et de tant d’exigences ; ce mot comme celui de « nation » ne sont pas, contrairement à une petite musique que l’on peut entendre parfois, des mots désuets, des mots dépassés, c’est tout le contraire. Je crois profondément, comme vous tous, que dans cette période de crise économique, sociale, de crise d’identité, dans cette période de doutes, de craintes, de peurs, pour nombre de nos concitoyens la République, la Nation, sont plus que jamais d’actualité et plus que jamais des réponses, pas des réponses de replis mais des réponses tournées vers l’avenir. La République ce n’est pas un cadre institutionnel, c’est bien plus que ça, la République cela a toujours été le programme, le grand projet de la Gauche, le réceptacle capable d’accueillir ses espoirs et de donner corps à son idéal. Vous connaissez cette jolie formule de Gambetta : « La République c’est la forme qui entraine le fond ». La République, vous qui l’avez portée dans votre histoire, vous qui la portez plus que jamais aujourd’hui, c’est un moyen au service de grands principes qui ne sont pas négociables et la République ne transige pas sur ses principes. La République que nous voulons est une République intransigeante. Cette République intransigeante,


Dimanche 15 septembre 11 Extraits du discours de

Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme « Mes chers amis Radicaux, (…)

C’est la gauche au gouvernement qui a réussi à apaiser les marchés financiers, à rassurer sur la crédibilité Mes chers amis, cela fait un an que financière de la France, à engager la je n’ai pas eu la chance de pouvoir réforme de notre compétitivité. m’exprimer devant vous tous réunis. Une année, une seule petite année C’est la gauche au gouvernement et pourtant que de chemin parcouru qui a fait avancer l’égalité en votant la loi pour le mariage pour tous. depuis ! (…) La France était exsangue de dix années de droite qui l’avaient profondément meurtrie dans ses institutions ;

C’est la gauche au gouvernement qui a remis notre pays sur la scène internationale par son engagement au Mali, par son action en faveur La France était blessée dans ses d’une solution politique en Syrie. valeurs par le dénigrement systé- C’est la gauche au gouvernement matique de ce qui a fait la Répu- qui respecte les institutions démoblique : de la laïcité à l’humanisme ; cratiques, qui renforce les moyens La France était affaiblie par une de l’école, qui augmente les effectifs situation économique catastro- de la police, et qui assure une sécurité réelle aux français et non basée phique ; uniquement sur des chiffres ! La France était divisée par la volonté de certains de dresser les Français La justice et la liberté sont aujourd’hui au fondement de la poliles uns contre les autres ! tique conduite par le gouvernement Voilà l’inventaire des années dans deux domaines prioritaires : le Sarkozy ! Les Français, eux, l’ont fait redressement économique du pays, dès le 6 mai 2012 ! et le rassemblement des français. Face à cette situation, un an après, L’économie est au centre de nos force est de constater que la France priorités, et nous radicaux de va mieux, même si sa situation reste gauche, mesurons peut être plus fragile. Nous ne devons pas céder que tous nos alliés, à quel point elle aux sirènes de la peur, ni nous laisest indispensable pour retrouver la ser intimider par la critique. Nous grandeur de la France. serons jugés sur des résultats, pas sur des discours ni sur des postures. L’année dernière, il nous fallait imEt ces résultats, chacun peut com- pérativement, pour retrouver des mencer à les voir et à les ressentir ! marges d’action publique, retrouver

c’est l‘ordre tout autant que le progrès, c’est la synthèse entre Jaurès et Clemenceau. Pendant trop longtemps, et encore aujourd’hui même si dans une moindre mesure, la gauche a alimenté cette vision qui voudrait que les deux termes ordre et progrès soient opposés. Cette opposition n’a pas lieu d’être car sans ordre Républicain, aucun progrès social, aucun progrès démocratique n’est envisageable. Dans une société sans ordres, sans règles, sans normes, sans principes, ce sont toujours les plus faibles, les plus modestes, les moins informés qui sont les premiers à pâtir de la situation et quand on est de gauche, quand on est républicain, quand on se réfère aux valeurs de la République, on ne peut accepter ce désordre. On ne peut accepter ces inégalités et on ne peut pas admettre que les plus faibles de notre société soient les victimes du désordre et de l’insécurité. Et le rôle d’un ministre de l’Intérieur, c’est de regarder lucidement la situation de notre pays, les violences qui ont prospéré, les fractures qui ont été ouvertes par le dernier quinquennat et c’est de dire la vérité aux Français ; cette vérité que défendait là aussi Clemenceau non sans se faire certains ennemis, lui qui avait la dent dure et Jacques s’en inspire tous les jours. Cette vérité m’a toujours accompagné et m’accompagne constamment. Je sais notamment que c’est dans les quartiers populaires, là où les difficultés économiques et sociales sont déjà si présentes, chômage, précarité, échec scolaire, que nous devons agir en priorité mais nous devons agir partout. (…) Dans les quartiers populaires, l’insécurité, la délinquance, les trafics, l’ordre des caïds, l’ordre de la drogue, fléau terrible pour une partie de notre jeunesse, sont des injustices supplémentaires auxquelles nous devons impérativement répondre,

notre crédibilité financière. Les dangers se sont éloignés, même si nous devons poursuivre les efforts. L’année qui commence aura donc pour priorité, la croissance, la compétitivité et surtout l’emploi. Nous tenons le cap et les premiers signes encourageants se dessinent. Depuis quelques semaines en France et en Europe les chiffres confortent les prévisions de croissance du Gouvernement.(…) Mais l’économie n’est qu’un moyen au service d’une cause plus grande : rassurer les français et répondre à leurs inquiétudes (…). C’est bien ce que je m’attache à faire dans les responsabilités qui sont les miennes. Les trois secteurs, de l’artisanat, du commerce et du tourisme, sont au cœur du dynamisme et de l’attractivité de nos territoires, de tous nos territoires ! Ils sont composés majoritairement de petites, voire de très petites entreprises, qui ont besoin de réponses adaptées, qui, au-delà de l’aspect économique, jouent un rôle essentiel au lien social et au vivre ensemble.

apportent des solutions à ces entreprises pour les aider à grandir, à se développer, à se transmettre. Je veux aussi valoriser leur image auprès des jeunes car ce sont des secteurs pourvoyeurs d’emplois. Dans le projet de loi que j’ai présenté fin août en conseil des ministres et qui sera discuté au parlement en janvier, je propose notamment des mesures pour faciliter l’implantation et la préservation des commerces en centre-ville. Un enjeu essentiel pour la survie de nos territoires, leur attractivité et leur dynamisme (…). La République est une promesse. Elle ne doit pas devenir un vestige. Le monde change. Nous devons changer la France pour qu’elle reste conforme à ses valeurs de rassemblement, de vivre ensemble et de laïcité ».

C’est pour cela que j’ai présenté des mesures pour l’artisanat et pour le commerce, qui, concrètement,

comme nous le faisons à Marseille. Car si nous ne faisons rien, si l’action publique patine, si l’Etat n’assure pas ses missions fondamentales, l’Etat qui est au cœur de notre construction nationale, qui fait que la France est un pays différent des autres. Si nous ne faisons rien, nous risquons le pire qui soit pour la démocratie, le sentiment d’impuissance qui mène au désespoir, et de là il n’est pas long, vous le savez bien, le chemin qui mène au populisme, à l’extrême droite, à ces fausses solutions qui font peu de cas des valeurs de tolérance et d’humanisme, des valeurs qui sont au cœur de la gauche et qui sont au cœur du radicalisme. (…) Mes chers amis, la montée du désespoir, de la résignation, nous ne pouvons l’accepter et l’action du président de la République, du Gouvernement, de cette majorité à laquelle contribue pleinement, fidèlement, votre mouvement, c’est justement de redonner de l’espoir, de l’espoir en la capacité de l’Etat et de l’action publique dans nos institutions, de l’espoir dans la France. C’est pourquoi la République intransigeante, c’est aussi la possibilité pleine et entière pour ceux qui le souhaitent vraiment à l’issue d’un parcours d’intégration réussi, de devenir français. Il y a une conception républicaine ouverte de la nation et à l’opposé une vision qui fait de la nationalité le résultat d’un non choix, l’acceptation d’un déterminisme c’est la nation de Barres celle d’un enracinement qui côtoie l’angoisse d’une France qui se pense en déclin, nous, nous voulons une nation ouverte, celle qu’illustre votre belle affiche. Celle de ramener par exemple le nombre de naturalisations au niveau où il était avant que le gouvernement précédent ne décide, sans aucun débat, sans aucune circulaire, sans aucune loi, sans aucun décret de le réduire fortement. Ce choix passé, c’est le choix du repli,

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12 Université d’été du déclinisme, du fatalisme. Or, ce qui nous porte, ce que nous devons porter c’est l’optimisme, un optimisme de raison car la France a tant d’atouts. Et moi je veux revoir les salles de nos préfectures ou nos mairies avec ces nouveaux français qui viennent du monde entier, de toutes les couleurs, de toutes les origines, de toutes les confessions mais qui se rassemblent autour de nos valeurs, qui savent qu’être français c’est partager un destin commun des valeurs et c’est de chanter ensemble l’hymne nationale, la Marseillaise. On est français non pas uniquement par la naissance mais par adhésion à des valeurs et moi je suis fier d’être aujourd’hui ministre de la République alors qu’il y a 30 ans j’ai décidé d’être français, qu’il y a trente ans j’ai décidé d’être français parce que j’ai appris à aimer ce pays, parce que j’ai appris à aimer les valeurs de la République et à les porter. Et c’est ça la France ! de pouvoir donner à son gouvernement un fils d’espagnol républicain ou une jeune femme porte-parole de notre gouvernement et d’origine marocaine ! C’est cette France ouverte, généreuse, qui parle encore au monde que nous devons porter. C’est cette France que nous devons opposer à un Front national qui nous entraine vers le passé, vers une France moisie qui n’est pas celle que nous défendons. C’est cette France ouverte et généreuse, exigeante et ferme que nous devons porter partout sans complexe et avec optimisme. Chers amis, nous devons parler de la France, elle nous appartient. Comme vous, j’aime ce pays, pour la beauté de ses paysages, le contraste de ses reliefs. Peu de territoires dans le monde concentrent dans de tels espaces tant de diversité, l’intensité des littoraux, la majesté des montagnes, l’immensité des plaines, la placidité des campagnes et des forêts, les territoires d’outre-mer, Annick, ces territoires d’outre-mer que tu représentes si bien à l’Assemblée nationale et que nous ne devons jamais oublier, jamais négliger. (…) Chers amis, redonner de l’espoir, c’est redresser notre pays et c ‘est d’abord refonder notre école, l’école de la République doit redevenir pleinement celle de l’égalité des chances, celle qui permet à chaque enfant, qu’il habite en ville ou dans un village, de bénéficier des mêmes possibilités de se construire, de prendre le meilleur départ pour bâtir sa vie de femme, d’homme et de citoyen. C’est tout l’engagement de Vincent Peillon. L’école de la République est d’abord laïque et la Charte de la laïcité qui est affichée dans tous les établissements désormais est une très bonne chose. Donner toute sa force à la laïcité, c’est en faire inlassablement la pédagogie avec des mots simples et des mots justes. Il y a parfois chez certains une incompréhension sur ce qu’est la laïcité. La laïcité, elle n’est pas fermée, elle n’est pas ouverte. C’est la laïcité tout simplement. Etre laïc, c’est rappeler qu’il existe une séparation catégorique entre ce qui relève de la sphère publique et de la sphère privée. Ce qui relève de la vie en collectivité et de l’intimité spirituelle de chacun. Ce n’est pas la négation de la religion et des cultes, c’est l’acceptation de croire comme de ne pas croire, ce ne sont pas les religions qui imposent à la République ce que doit être l’éducation des enfants. La laïcité c’est ce principe si simple si fort si moderne qui nous protège. Elle est brandie par les démocrates tunisiens et par les femmes tunisiennes qui aspirent à l’égalité entre les hommes et les femmes, qui aspirent à la démocratie, à l’émancipation. La laïcité, c’est un facteur d’apaisement et un facteur d’émancipation des individus qui doivent pouvoir décider librement de leur chemin. La laïcité c’est, par définition, le refus des carcans, de l’enfermement, du prosélytisme, de l’intégrisme qui nient tout progrès sur le plan scientifique et médical.(…) Chers amis, personne dans ce pays ne doit avoir peur de la laïcité car elle est fondement d’émancipation. Sécurité, école, laïcité, trois fondements de notre pacte républicain. Un pacte qui s’appuie également sur les institutions, assurant ce lien essentiel entre les citoyens et celles et ceux qui ont la charge de les représenter. Ne feignons pas d’ignorer les doutes, les scepticismes, la défiance de nos concitoyens quant à la capacité des élus à entendre leurs attentes et à répondre à leurs aspirations. J’ai été élu et je le suis toujours, conseiller municipal. Et je sais que l’immense majorité des élus de nos 36000 communes, de nos départements, de nos régions, font un travail remarquable. Ils sont engagés, pour la plupart bénévoles, au service de nos concitoyens et comme toi, Jacques, je ne supporte pas cette chasse aux élus, à ces classements entre ceux qui travaillent et ne travaillent pas, entre ceux qui cumulent et qui ne cumulent pas.

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Non, la République elle vit, elle agit, grâce à ces hussards que sont également les élus et il faut en permanence leur rendre hommage. Mais dans les temps actuels marqués par les difficultés, par tant de crise économique, de crise sociale, de crise morale, nous avons le devoir impérieux de renforcer nos institutions, de restaurer pleinement la confiance des citoyens. Elle est vitale pour le bon fonctionnement de notre démocratie. Cette question de la confiance dans la politique n’est pas nouvelle, elle était d’ailleurs un des thèmes d’un ouvrage incisif, percutant de notre ami Roger-Gérard Schwartzenberg, l’Etat spectacle, il y a 36 ans. La démocratie ne saurait être un modèle abouti, quelque chose de figé, elle doit pouvoir se réformer, s’approfondir, se moderniser. On peut même faire évoluer les institutions de la Vème République, et vous y avez contribué, vous, les radicaux de gauche en 2008 en permettant la réforme des institutions de la Vème République. Et je pense que vous aviez raison et je pense que les forces politiques de ce pays doivent pouvoir se retrouver. Vous voyez bien quand les radicaux de gauche s’y mettent, les institutions de la Vème République, elles évoluent parfois, et dans le bon sens ! (…) L’innovation et la modernité, c’est aussi ce que nous sommes en train de faire avec la loi sur le non-cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de parlementaire. Mais nous aurons le débat dans quelques jours. L’ancrage local dans un territoire sera maintenu puisqu’ un parlementaire pourra continuer d’être conseiller régional, conseiller départemental, conseiller municipal. Etre député, être sénateur, c’est une responsabilité lourde, prenante, exigeante. Celle de légiférer, de contrôler d’abord l’action du gouvernement et d’évaluer les politiques publiques. En trente ans de loi de décentralisation, et Jean-Michel Baylet y a contribué quand il était au gouvernement, l’exercice d’une responsabilité au sein d’un exécutif local est également devenu de plus en plus complexe, de plus en plus prenant, et nous pouvons nous dire la vérité, nous le savons, et je le sais parce que j’ai été dans ce cas, ces fonctions réclament un investissement à temps plein. La question du non-cumul a déjà été maintes fois posée, d’ailleurs la gauche a déjà voté la limitation du non-cumul, il s’agit maintenant de faire un autre pas et de l’interdire. On en a beaucoup parlé, les citoyens y sont attachés. Le candidat François Hollande que nous soutenions tous, même si chacun connaissait les positions des uns et des autres, en a fait le 48ème de ses engagements et c’est bien de tenir ses engagements. Tenir ses engagements, cela fait partie de ce contrat de législature que préconisait Pierre Mendès France dans ce beau livre « La République moderne ». Le moment de traduire en droit l’engagement du non-cumul est arrivé. Ce n’est pas une surprise, je sais que le débat sera difficile, exigeant, c’est pour moi une fierté de porter cette réforme. Ce sera une grande avancée démocratique, j’ai entendu Jacques Mézard, je connais sa force de conviction, je connais aussi son engagement pour les territoires et les élus et j’ai un profond respect pour son engagement, pour la défense du Parlement et notamment du Sénat, et ce débat je le mènerai avec le respect du Sénat et des élus. Je sais que le chemin sera long mais je ne désespère pas de vous convaincre et cette réforme, je vous invite à la soutenir. L’histoire du Parti Radical, c’est d’être à l’initiative des grandes libertés publiques, des grandes lois républicaines, mes chers amis, restez fidèles à cette histoire.(…) Je connais votre engagement, votre loyauté, votre cohérence, votre exigence, qui s’exerce, elle, sans poser d’ultimatum car vous savez mieux que quiconque que la Gauche française court après ce mal qui la caractérise, ce long remord du pouvoir qui a fait qu’elle n’a jamais gouverné dans la durée. C’est ce débat qui opposait en 1906 déjà Clemenceau à Jaurès et vous, vous êtes faits de cette matière qu’est celle d’assumer les responsabilités, de mettre les mains, comme on dit familièrement, dans le cambouis, parce que vous savez que pour répondre aux attentes des Français, pour redresser notre pays, pour le changer, il faut du temps et ce temps il est profondément lié au comportement qui doit être celui de la Gauche au Gouvernement : responsabilité, cohérence, loyauté, exigence, fidélité à nos valeurs. Vous m’aurez compris, la Gauche a besoin de vous tous, mes chers amis, cher Jean-Michel, la Gauche a besoin du Parti Radical de Gauche ! Merci .»


Gouvernement 13

Sylvia Pinel

Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme

a présenté en conseil des ministres le projet de loi relatif à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises

Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, a présenté le projet de loi relatif à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises. Ce projet de loi rassemble les mesures proposées par la Ministre dans le pacte pour l’artisanat, le plan d’action pour le commerce et les commerçants, pour l’adaptation du régime de l’auto-entrepreneur et le soutien à l’entrepreneuriat individuel. La valeur ajoutée du commerce représente ainsi 10% de notre Produit Intérieur Brut (PIB) et l’artisanat plus de 5%. Le chiffre d’affaires du commerce est de près de 1400 milliards d’euros et celui de l’artisanat de 270 milliards d’euros. Ces secteurs sont également fortement pourvoyeurs d’emplois et représentent au total plus de 5 millions de salariés. Ce projet de loi vise à encourager une offre commerciale et artisanale diversifiée sur les territoires, adaptée aux besoins des consommateurs, et à faciliter les parcours des entrepreneurs individuels et des très petites entreprises. Afin de garantir l’équilibre des relations entre les bailleurs et les commerçants, le projet de loi prévoit d’améliorer la situation locative de ces entreprises. Le régime des baux commerciaux sera aménagé avec des règles plus justes et des modalités plus adaptées : l’évolution annuelle des loyers commerciaux sera limitée à 10%, l’indice des loyers commerciaux (ILC) sera désormais la référence pour le calcul de l’évolution des loyers, pour plus de stabilité et d’équité. Un état des lieux entre le bailleur et le commerçant sera obligatoire à l’entrée dans le local et un droit de préférence sera instauré au bénéfice du commerçant lorsque son local est à vendre pour assurer la pérennité des commerces. Afin de favoriser le développement des très petites entreprises, le projet de loi prévoit d’une part de rendre plus lisible la qualité d’artisan et d’autre part, de rapprocher les différents régimes d’entreprises individuelles. Le titre d’artisan sera désormais réservé aux professionnels qui justifient d’un diplôme ou d’une expérience effective du métier et les contrôles des qualifications et des assurances obligatoires seront renforcés. Ces dispositions permettront aux consommateurs de s’assurer du savoir-faire des entreprises auxquelles ils ont recours et de rendre plus attractifs ces métiers pourvoyeurs d’emplois. Les formalités administratives, juridiques et fiscales du régime de l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) seront simplifiées. Seul l’EIRL permet la protection du

patrimoine personnel de l’entrepreneur mais restait jusqu’à aujourd’hui trop compliqué d’accès. Le projet de loi prévoit aussi d’adapter le régime de l’autoentrepreneur. Le gouvernement entend préserver un régime qui bénéficie à près de 900.000 Français, et qui contribue utilement à la création d’activités et d’emplois. Toutefois, il souhaite l’améliorer pour qu’il joue effectivement son rôle initiateur en matière de création d’entreprises pérennes, tout en corrigeant ses effets dommageables. Un seuil intermédiaire de chiffre d’affaires sera créé pour détecter et accompagner les entreprises à potentiel de croissance. Une année de transition sans hausse brutale de cotisation sera mise en place pour les auto-entrepreneurs qui basculent vers un régime classique après avoir dépassé ce seuil deux années de suite. Les auto-entrepreneurs ne dépassant pas ce seuil continueront de bénéficier de ce régime de façon illimitée. Au-delà, c’est l’ensemble de la dynamique entrepreneuriale que le gouvernement souhaite rendre plus fluide en créant un parcours de l’entrepreneur. C’est pourquoi le député Laurent Grandguillaume conduit une mission qui associe l’ensemble des parties prenantes pour simplifier et harmoniser les régimes de l’entreprise individuelle. C’est dans le contexte de cette réforme plus vaste, destinée à soutenir – de façon équitable – tous ceux qui créent et développent une activité économique, que s’inscriront les évolutions du régime de l’auto-entrepreneur ou de l’EIRL. Le Gouvernement examinera avec attention les recommandations de la mission et les prendra en compte dans le débat parlementaire sur le projet de loi. Afin d’adapter les modalités de l’intervention publique aux besoins des territoires, le projet de loi va simplifier les règles d’urbanisme commercial, tout en maintenant une régulation adaptée pour les projets de très grande envergure. Il s’agira aussi de rénover le fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC) afin qu’il puisse remplir ses missions de service public et de faciliter la préemption des locaux commerciaux par les communes. Ce projet de loi permettra aux collectivités locales de développer une politique de développement économique cohérente, tout en soutenant le tissu économique local.

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14 Gouvernement

Anne-Marie Escoffier,

ministre déléguée chargée de la Décentralisation

Anne-Marie Escoffier dans la navette qui la conduit à la réunion de lancement de la concertation des valeurs locatives au Ministère de l’Economie et des Finances le 11 septembre dernier

a présidé la réunion de lancement de la révision des valeurs locatives pour plus de justice dans le système fiscal local La Ministre déléguée chargée de la décentralisation a présidé le 11 septembre dernier, le lancement de la concertation pour la révision des valeurs locatives aux côtés de Bernard Cazeneuve, Ministre délégué au Budget. La Ministre a présenté la démarche du Gouvernement annoncée par le Premier ministre dans le cadre du pacte de confiance et de responsabilité, le 16 juillet dernier, avant de répondre aux questions des représentants des associations d’élus et des présidents et rapporteurs généraux des commissions des finances des deux assemblées. Les élus locaux qui l’appelaient de leurs vœux depuis de nombreuses années, ont très largement salué cette réunion et plus encore la volonté courageuse du Gouvernement à mener ces travaux de réflexion et de révision.

En effet, les valeurs locatives des locaux d’habitation, qui servent d’assiette à la taxe d’habitation et à la taxe foncière sur les propriétés bâties, datent de 1970 et sont aujourd’hui obsolètes. Elles ne reflètent plus la réalité du marché locatif ni sa diversité selon les territoires. L’habitat a connu depuis 40 ans de profondes évolutions, qui ont eu des conséquences importantes, en particulier sur le niveau relatif des loyers pratiqués. En lançant la concertation sur la révision des valeurs locatives, le Gouvernement souhaite remettre de la justice dans le système fiscal local et rendre de l’autonomie aux communes, aux intercommunalités et aux départements. La mise en œuvre de la réforme n’interviendra, progressivement, qu’au terme de l’important travail de révision des bases que le Gouvernement prévoit de conduire sur plusieurs années.

La Ministre déléguée chargée de la Décentralisation poursuit ses déplacements à la rencontre des élus locaux Après un été studieux et au plus près des Aveyronnais, Anne-Marie Escoffier a repris le chemin des routes de France à la rencontre des élus locaux. La Ministre en déplacement dans le département du Loiret, a inauguré la statue de Marianne de la Mairie et distingué de la médaille d’honneur trois élus de la commune pour leur engagement au sein de leur collectivité, Michel Chaumette, élu conseiller municipal depuis 1983,

Anne-Marie Escoffier inaugure la Marianne de la Mairie de Courcelles

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Vice-Président du syndicat de La Rimarde depuis 2006, Alex Frison, élu conseiller municipal depuis 1983, suppléant à la Communauté de Communes du Beaunois et Denis Thion, élu conseiller municipal en 1983, depuis 2006 maire de Courcelles, Vice-président du syndicat de Pays Beauce-Gatinais en Pithiverais Occasion saisie par le Maire de Courcelles pour rappeler, avec certes un ton anecdotique, que cela faisait « 520 ans cette année qu’un membre du gouvernement en exercice n’avait pas honoré la commune de sa présence. » Anne-Marie Escoffier s’est ensuite rendue à Corbeilles-en-Gâtinais pour présider la cérémonie organisée à l’occasion du centième anniversaire du Syndicat du Fusin et de la signature de la charte pour la préservation des milieux humides du bassin. Cette visite aura surtout permis à la Ministre de répondre aux inquiétudes des élus loirétains et de les rassurer sur l’avenir de leurs communes.

« La Ministre avec le maire de Corbeilles en Gâtinais et le président du syndicat du Bassin du Fusin

« Il n’y a pas de crainte à avoir. L’État et les collectivités sont là pour un seul objectif : servir les concitoyens. Les pôles d’équilibre sont primordiaux. Il faut donner la même ambition à tous, aux métropoles comme au reste du territoire. Aujourd’hui, la seule chose qui compte, c’est qu’il n’y ait pas une once de responsabilité abandonnée» a déclaré la Ministre.


Position du Parti 15

Débat au Parlement sur la situation syrienne Jean-Michel Baylet, sénateur de Tarn-et-Garonne, est intervenu, au nom des sénateurs Radicaux de Gauche, dans le débat sénatorial sur la situation en Syrie, le 4 septembre. Dans son discours, il a exposé les raisons du soutien à la démarche engagée par le Président de la République, qui a agi dans le respect de la Constitution et de son article 35, en faveur d’une intervention ciblée. Le même jour, Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse, intervenait à l’Assemblée nationale au nom des députés du groupe RRDP.

« Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes chers collègues,

L’Histoire connaît un de ces moments de fièvre où le temps s’accélère. Nous ne sommes pas seulement réunis aujourd’hui pour débattre de notre implication dans une guerre civile. Ce qui se joue actuellement touche à la stabilité d’une région entière, aux grands équilibres géopolitiques mondiaux, et aussi à la sécurité de notre pays et de nos concitoyens. Depuis plusieurs mois la machine médiatique et politique s’emballe. Les polémiques fleurissent, parfois sur le fond, souvent sur la forme. La question d’un vote à l’issue de ce débat a suscité une vaste controverse, que j’ai un peu de mal à entendre tant la constitution est claire à ce sujet. A son article 35 elle prévoit que « Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger [et que] cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. » Je rappelle, notamment aux membres de l’opposition, que cette disposition existe depuis la modification de la constitution, en 2008 [que j’ai également votée] et qu’une procédure identique a été suivie lors de l’engagement de nos forces en Libye. La représentation nationale se réunit donc normalement car la situation dramatique en Syrie a franchi, ces dernières semaines les limites de l’horreur.

Depuis le déclenchement des premières manifestations contre le régime, le cap des 110.000 morts est dépassé, tout comme celui des 2 millions de réfugiés. D’autre part, l’usage d’armes chimiques -pourtant prohibé par les accords internationaux- est avéré. Et il ne fait guère de doutes que cela soit le fait du régime luimême. Bien sûr, l’effroi né de ces massacres ne doit pas occulter la complexité de ce conflit ni les conséquences de notre éventuelle intervention. Autour du drame syrien s’enchevêtrent, en effet, les grands enjeux du Proche et du Moyen-Orient : tensions confessionnelles entre chiites et sunnites, rivalité pour le leadership régional entre les puissances voisines (Turquie, Pays du Golfe, Iran) et aussi quête d’influence de la Russie. Cette prise de conscience indispensable ne doit cependant pas servir d’alibi à un renoncement. C’est la raison pour laquelle le Président de la République a eu raison, lors de son allocution devant la conférence des ambassadeurs, de signifier au dictateur syrien qu’il ne pouvait gazer son peuple en toute impunité. L’inaction, face à ce qui constitue une provocation de la part du régime, serait un signal dramatique envoyé au monde. Elle serait, à long terme, dangereuse car étant la manifestation d’une impuissance et signifierait la perte définitive de l’influence occidentale sur la scène internationale. Par cette intervention, il ne s’agit pas de soutenir une rébellion dont nous connaissons l’hétérogénéité et l’extrémisme de certaines de ses composantes, mais

d’adresser un double message : L’un directement à Bachar El Assad, lui intimant que ses manquements aux conventions internationales en matière d’utilisation d’armes chimiques ne seront plus tolérés. L’autre adressé à ses alliés, la Russie, l’Iran, mais aussi le Hezbollah, qui aident militairement et de manière directe le régime. En particulier en direction du nouveau président iranien, M. Rohani, il s’agit de montrer notre détermination s’agissant de l’usage d’armes chimiques, mais aussi de faire apparaître notre fermeté quant à l’évolution de leur programme nucléaire. Si l’on se place du côté des valeurs, ne pas intervenir serait indigne. Si l’on raisonne en matière de rapport de forces, en regardant les intérêts de la France, ne pas intervenir serait une faute. D’aucuns opposent intervention armée et solution politique. Je pense au contraire que des frappes aériennes ciblées, qui – le Président de la République l’a répété – n’ont pas vocation à renverser le régime baasiste, permettraient de dépasser certains obstacles qui empêchent le règlement politique de ce conflit. A ce jour, sur le plan diplomatique, nous ne pouvons que constater le blocage institutionnel à l’ONU. Entre les mesures dilatoires du gouvernement Assad, le rejet, du fait des vetos russes et chinois, des projets de résolutions présentés au Conseil de sécurité, et les nombreux reports de la conférence dite de « Genève 2 », la Syrie et ses alliés entretiennent l’impasse. Radical ◗ www.planeteradicale.org


16 Position du Parti Certains autres pointent la menace d’un embrasement de la région. A ceux-là, on peut objecter que le conflit syrien s’est internationalisé et a déjà largement dépassé ses frontières (au Liban surtout, déstabilisé par une série d’attentats et l’afflux de réfugiés, en Turquie, en Irak et en Jordanie également). Une intervention ciblée en Syrie, à laquelle participerait la France, devra bien sûr s’accompagner d’un renforcement de la sécurité de nos ressortissants (civils et militaires) dans la région, je pense notamment aux militaires déployés au Liban dans le cadre de la FINUL. Si une riposte s’impose, des questions subsistent cependant quant à ses modalités. Lundi dernier, le Premier ministre a évoqué « une action ferme et proportionnée », nous y souscrivons.

Syrie : il est

urgent d’attendre

L’Assemblée a débattu le 4 septembre d’une éventuelle intervention militaire française en Syrie, lors d’une session extraordinaire convoquée par le Président de la République. « Nous voici une fois encore réduits à délibérer sans vote », a regretté d’entrée Paul Giacobbi, au nom du groupe RRDP et en tant que vice-président de la commission des Affaires étrangères. Bien que la Constitution n’oblige pas le chef de l’Etat à demander un vote du Parlement avant de décider d’une intervention militaire, le député a estimé qu’il était urgent d’attendre. « L’allié américain, sans lequel nous ne ferons rien, a décidé de prendre son temps, d’attendre la réunion du G20 qui lui permettra de rencontrer M. Poutine, ainsi que la réunion de son Congrès le 9 septembre ». « La voix de la France s’est exprimée un peu tôt », a estimé le député pour qui un vote

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Mais la question du calendrier de l’intervention se pose. On le voit ce dernier évolue constamment. Il est désormais évident que rien ne se fera avant le vote par le congrès américain, le 9 septembre prochain. De plus dans les prochaines semaines, les observateurs de l’ONU rendront leur rapport sur l’utilisation d’armes chimiques.

a également averti qu’il s’adressera aux Français en temps utile. Nous souhaitons enfin que le Parlement, dans les prochains jours ou les prochaines semaines soit pleinement associé, à la gestion de cette crise.

Bien sûr, l’hypothèse d’une action isolée de la France est écartée. Le temps dont nous disposons doit être mis à profit pour convaincre et élargir les contours d’une coalition. Dans cette optique, le G20 de demain et vendredi, à Saint Petersbourg, sera crucial. Des réunions entre pays européens auront lieu, en marge de ce sommet. Il faudra aussi, à cette occasion, parler avec la Russie sans qui une solution politique n’est pas possible.

La France doit délivrer un message fort du fait des valeurs qu’elle porte, mais aussi de nos relations anciennes avec la Syrie, forgées par l’histoire.

Alors, mesurant l’inquiétude de nos compatriotes, le Président de la République

parlementaire « permettrait à la France de retrouver son autonomie de décision, c’est-à-dire sa souveraineté et, faisant en sorte que nous nous prononcions en dernier, nous donnerait l’occasion de nous replacer au centre d’un jeu au sein duquel, pour l’heure, nous paraissons marginalisés ».

Endiguer les risques d’un embrasement « Nous ne pouvons rester sans agir dans un pays où les atermoiements de la communauté internationale ont déjà donné le temps au fondamentalisme religieux de placer l’opposition laïque sous sa tutelle », a par ailleurs soulevé Paul Giacobbi. Car la situation en Syrie pose la question de la stabilité géopolitique au MoyenOrient avec « la marche inexorable de l’Iran vers l’acquisition de l’arme nucléaire ». « Il ne faudrait pas, a-t-il averti, au motif certes bien légitime qu’il faut répondre à l’utilisation par la Syrie d’une arme de destruction massive telle que le gaz sarin – qui est un peu le nucléaire du pauvre –,

***

C’est, enfin, parce que nous sommes conscients des enjeux qui sous-tendent la situation actuelle que nous souhaitons assurer le Président de la République de notre soutien dans sa démarche. Et ce faisant, nous renforçons et amplifions la voix de la France.

laisser pendant ce temps l’Iran se doter de l’arme nucléaire ». L’intervention militaire « ne saurait constituer ni une solution politique à la crise, ni même l’amorce d’une telle solution. Faisons en sorte que cette réponse indispensable aujourd’hui – ou demain – n’obère pas toute perspective de solution politique, incontournable pour mettre fin au calvaire du peuple syrien et pour nous prémunir de risques plus grands encore dans cette région », a-t-il conclu.


Zoom sur 17 Le PRG bien présent dans l‘Aube Jean Jouanet, Président de la fédération de l’Aube

L’Aube, terre agricole et de vignoble, riche de son passé industriel de la bonneterie, garde une présence militante des Radicaux de gauche qui, au cours des années, a su se rendre incontournable dans la composition de l’échiquier politique départemental, au moment des grands choix démocratiques. Ainsi, des élus PRG ont siégé au Conseil régional Champagne Ardenne et au Conseil Général de l’Aube.

En 2007, Saliha Ayadi, candidate aux élections législatives, a mis en ballotage le député UMP sortant pourtant bien ancré dans la 2ème circonscription de l’Aube. Si Troyes, fief de François Baroin, reste un bastion de droite, Romilly sur Seine (Michel Cartelet), La Chapelle SaintLuc (Pierre Pitois), Bar sur Aube (René Gaudot) ou Buchères (Daniel Lebeau) ont été, ou sont, conduites par des maires PRG. Par ailleurs, des maires-adjoints PRG se sont fortement impliqués dans des dossiers de Projet de rénovation Urbaine (PRU) très importants que ce soit à Romilly (Sarah Auzols) ou à la Chapelle Saint-Luc (Jean Jouanet). Lors des dernières échéances électorales, la participation de Jean-Michel Baylet aux primaires citoyennes a notablement conforté l’image, la place et la notoriété du PRG dans l’Aube, comme ailleurs. Notre Parti, et l’engagement de son

Président, ont permis de conférer à ces primaires le caractère d’ouverture dont elles avaient besoin pour convaincre un large public. Le PS aubois a été sensible à cette dimension et a donné toute sa place au PRG dans l’organisation de la campagne des élections présidentielles, y compris médiatiquement parlant. Les élections législatives se sont ensuite déroulées dans le même état d’esprit, de coopération et de transparence. Et même si aucun siège n’a été gagné, nous avons jeté les bases d’une façon de travailler qui peut nous faire espérer de faire enfin reculer la droite dans notre département ! La campagne d’adhésions initiée par le PRG est arrivée à point nommé pour nous aider à accentuer encore cette dynamique. De plus, cet été, le site de notre fédération a été recréé pour dynamiser la relation militants/citoyens et «vendre» nos idées radicales.

Collage par un militant de l’Aube pour la campagne d’adhésions !

Pour les élections municipales, les radicaux seront présents sur les listes des principales villes (tête de liste à Bar sur Aube et à Buchères, et de nombreux adjoints potentiels à La Chapelle Saint Luc et Romilly sur Seine) ; à Troyes, le PRG sera également présent, plus modestement, mais présent ! Bref, notre fédération est une toute petite fédération, dans un département où la gauche a bien du mal à se faire entendre, mais elle est de plus en plus reconnue par ses partenaires et souhaite se donner les moyens de grandir…

Projet de requalification urbaine de La Chapelle Saint Luc

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18 Interview Radical : « Franck Martin, quel bilan

faites-vous après bientôt 20 ans de mandats municipaux ? »

Franck Martin : « Depuis vingt ans, j’assume plusieurs mandats... mais je reste solidement ancré dans la certitude que le métier de maire est le plus beau. Il vous offre une rugueuse réalité à étreindre, à modeler, à féconder. Quel autre mandat, à l’exception de l’inaccessible présidence de la République, place l’élu devant pareil défi : traduire un idéal en action concrète ? Donner chair à un progrès tangible pour les citoyens, broder sur le fameux tissu social, faire croître dans l’harmonie le premier ensemble de vie collective qu’est la commune… A l’instar de Michel Crépeau, qui nous a montré le chemin à La Rochelle, je crois en la voie municipale, voie royale pour réaliser un idéal de progrès républicain, pour vivre « les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. » J’aimerais en convaincre nos jeunes militants. Notre idéal radical est celui de l’épanouissement de l’individu en citoyen autonome, responsable et solidaire. La commune est un champ d’action privilégié pour favoriser cet épanouissement, en inventant le service public du 21ème siècle. La gestion communale est un choix quotidien entre progrès et conservatisme, intérêt général et injustice sociale. L’exercice peut paraître terne, éloigné des plaisirs tribuniciens. La distance entre l’idéal et le réel se mesure en annéeslumière lorsqu’il s’agit, comme je le fais aujourd’hui, de signer des marchés publics pour faire passer des tuyaux sous la route de Louviers ! Mais si les tuyaux forment un réseau de chaleur qui fait baisser les factures de chauffage dans les logements sociaux ? Et utilise le bois comme source d’énergie renouvelable ? Un tel dossier met en balance de vrais enjeux sociaux, environnementaux et finalement politiques. J’ai eu la chance d’être élu lors du lever de rideau de l’acte 2 de la décentralisation. Construire un projet territorial partagé, construire une agglomération puissante au service de la population de quatre cantons, s’inscrire dans un pôle métropolitain avec notre puissant voisin rouennais reste le plus grand bonheur de ces vingt ans de mandat. » Radical ◗ www.planeteradicale.org

Radical : « En dépit de la crise de confiance que rencontre le gouvernement et plus largement la gauche, envisagezvous de vous représenter ? » F.M. : « Plus que jamais ! Ce n’est pas au

moment où « la terre tremble », comme dit le président Baylet, que j’irais déserter… Et parce qu’elle se joue dans le contact direct avec les citoyens, l’élection municipale est la mère de toutes les batailles électorales. Les communes sont le terreau où s’enra, cine durablement une force politique. Maire de Louviers (27), Vrai, le climat politique est devenu plus Conseiller régional de rude qu’en 1995 … A en croire les converHaute-Normandie sations de bistrot, sous chaque écharpe de maire se cache un Cahuzac… Sous l’averse, j’avoue résister à la tentation de Venise… tous, la balkanisation des esprits, l’ethniciIl faut avoir le cuir épais pour résister au sation du débat politique. » « politico-bashing » de la presse, relayée par des projets de lois visant à affaiblir les élus du peuple face à l’administration, face Radical : « Quelle est, selon vous, la plus aux appareils de parti. value radicale dans le contexte éconoMais le mal dont souffre la France est plus mique et social actuel ? » profond qu’un prurit populiste ou une crise de foi envers la gauche ! Les sondages attestent la progression d’une épidémie F.M. : « La plus-value radicale ? Elle saute de peste émotionnelle. C’est une maladie aux yeux. Les radicaux sont l’avant-garde de longue durée, intellectuelle et morale, de la République… et le mot République dont les premiers symptômes n’est pas un drapeau claquant datent de trente ans, voire, le vide conceptuel. C’est «Les radicaux dans selon le philosophe Marcel la clé de l’avenir. La modernité Gauchet, depuis juin 1940. sont l’avant- du monde de demain. Notre pays souffre d’un pesvivons une époque chargarde de la Nous simisme halluciné… tant la nière. Un vieux monde se France reste un pays fort où, République…» meurt. Le nouveau ne pourra objectivement, il fait bon naître sans prendre pour socle vivre. Mais la peur, peur de perdre nos la République moderne. Or la République acquis, peur du déclassement, de la chute n’est pas un programme, mais une mésociale est devenue la toile de fond sublithode universelle ; pas un dogme figé, mais minale de notre inconscient collectif. une praxis où la laïcité n’est pas seulement la neutralité de l’espace public, mais la liCette perte d’estime de soi conduit à la berté de penser vis-à-vis du messianisme peur de l’autre - à commencer par l’étranpolitique, religion cachée, à droite comme ger ou le délinquant, réel ou fantasmé de gauche. - mais aussi à la détestation de la réussite, au ressentiment rancunier envers les Malgré l’échec des léninismes et des fasélites incapables de guérir ce cancer social cismes, le messianisme imprègne encore qu’est le chômage, ni de forger un consenlargement un champ politique où les radisus sur les voies du redressement. caux incarnent la liberté de l’esprit. Libres de tout dogme, pragmatiques, les radicaux Faute de croire à un projet collectif, à son sont les meilleurs explorateurs des senavenir européen, la France se fragmente tiers de l’avenir. Alors, mes amis, à cheval ! en revendications catégorielles et contraLa République n’est pas morte ! » dictoires. Jadis structurée par les intérêts de classe, l’opinion publique est atomisée, versatile, pratique l’alternance par le rejet. Nous ne sommes plus très loin du cauchemar nihiliste : la guerre de tous contre

Franck Martin


En mouvement 19 Actualités En visite avec le Premier ministre en Alsace, la ministre Sylvia Pinel n’a pas manqué de rencontrer les radicaux strasbourgeois (ici avec Laurine Roux).

Pas de trêve estivale pour nos parlementaires : la Lettre de Joël Giraud n°4 et le n°28 de celle d’Alain Tourret sont parues. Le gouvernement a répondu à la question écrite du sénateur Jean-Claude Requier (Lot) sur les clauses abusives de certains contrats d’assistance. A lire « De l’Histoire à l’Histoire » aux Editions Gallimard, par Daniel Cordier : portraits de grands résistants, en particulier Jean Moulin. Félicitations à l’ancien conseiller d’Etat, Raymond-Georges Julien, ancien député de la Gironde, qui vient de fêter ses 100 ans.

Carnet Mariage

Premier mariage gay célébré par Jean-Bernard Bros à la mairie de Paris. Félicitations à Christian Wayser, militant PRG et à Jean-Louis Martinez. Félicitations à Anne-Josy Guérard et Axel Daché, respectivement secrétaire et trésorier adjoint de la fédération de l’Eure du PRG qui se sont mariés à Louviers en présence de l’ensemble de la municipalité de Franck Martin.

Décès Nous avons appris avec peine le décès de Joseph Mallet, ancien conseiller général de Charente Maritime, décédé à l’âge de 83 ans. Nous avons appris avec peine le décès de notre ami Pierre Gaugirand. Longtemps membre du Bureau National, il fut secrétaire et trésorier de la fédération du Lot aux côtés de Bernard Charles, Dominique Orliac et du regretté Daniel Maury. Le Président du PRG et l’ensemble des militants présentent à son épouse et ses enfants leurs plus sincères condoléances.

Joëlle Dusseau, déléguée générale du PRG, a présenté les candidatures de Jean Moulin, Olympe de Gouges et Pauline Kergomard au Panthéon au président du CMN, chargé par le président de la République d’une mission de réflexion sur le Panthéon et son rôle.

Fédérations Le journal du Conseil général du Puy de Dôme, présidé par Jean-Yves Gouttebel, fait le point sur la visite de la ministre Sylvia Pinel dans le département et sur le dossier de la candidature officielle de la Chaîne des Puys à l’UNESCO. Dieunor Excellent et les radicaux de Villetaneuse ont organisé le 21 septembre un concert « contre l’abstention » dans la cité sequano dyonisienne. Bienvenue à Monique Lempereur, conseillère générale et conseillère municipale de Villeneuve D’Ascq qui rejoint la fédération du Nord. La fédération de Lot-et-Garonne, réunie en Assemblée générale le 11 septembre 2013 à Agen, a donné un signe fort à sa rentrée politique. Composition du Bureau fédéral, réflexion programmatique, présence dans le débat municipal : la feuille de route est claire. A l’unanimité les instances fédérales ont été reconduites : Jean-Louis Matéos, Noëlli Rey-Le Meur, François Ortiz, respectivement président, secrétaire et trésorier ; Christian Ameling, Gérard Martet, vice-présidents et Gérard Fauve, secrétaire-adjoint ; à noter l’arrivée de Jean-Luc Armand vice-président et de Maryse Ameling au poste de trésorièreadjointe. Quatre ateliers, Europe Fédérale (animé par Michel Peytavy), Défense des valeurs Républicaines (animé par Patrick Lavallart), Levier Economique (animé par Xavier Marcos) et Renouveau de nos institutions et des libertés (animé par Marie Gloris Bardiaux Vaiente) commencent leurs travaux dès ce mois-ci ; première évaluation prévue lors de l’Assemblée générale de février 2014 ! Bienvenue à Claude Blonde, maire-adjoint de Longuenesse, qui rejoint la fédération du Pas de Calais, présidée par Stéphane Saint-André. Bienvenue à Céline Dupuis, conseillère municipale de Tergnier, qui rejoint la fédération de l’Aisne présidée par Guilaine Lemaire. Les radicaux de gauche du Val d’Oise, présidés par Pascal-Eric Lalmy poursuivent la campagne d’adhésion, ils étaient à la foire de Bezons le 22 septembre 2013. Radical ◗ www.planeteradicale.org


20 Prises de positions Rapport Attali : Économie Positive ou Biodiversité Économique ? L’Economie Positive est un concept qui recouvre une forme de capitalisme tentant d’intégrer, tardivement, la notion de développement durable. Les propositions concrètes du rapport vont en ce sens. Dans une période de mutation économique, sociale, technologique, mieux vaut favoriser la «biodiversité économique» et dans ce cadre le développement de l’Economie Sociale et Solidaire qui repose sur des principes clairs de gouvernance démocratique, solidarité, responsabilité, propriété à la fois privée et collective. Et qui, de plus, existe dans tous les continents et croît avec succès. Thierry Jeantet Délégué général chargé de la Problématique Le 23 septembre 2013

Bastia: le PRG n’a qu’un seul candidat, Jean Zuccarelli. Les instances nationales du Parti Radical de Gauche ont investi depuis plusieurs mois Jean Zuccarelli pour les élections municipales de Bastia. Après plusieurs tentatives pour empêcher la division, c’est avec regret que le PRG prend acte de l’aventure personnelle dans laquelle se lance François Tatti, visiblement plus sensible à son propre sort qu’à celui de l’unité de la famille radicale. Le PRG condamne l’entrée en dissidence de François Tatti et en tirera toutes les conséquences. Le PRG rappelle que si les élections municipales à Bastia appartiennent avant tout aux Bastiais, elles représentent aussi un fort enjeu pour l’assise républicaine en Corse. Le PRG réitère sa confiance à Jean Zuccarelli pour promouvoir sa ville et porter haut les valeurs du radicalisme, de l’unité de la gauche et de la République. Guillaume Lacroix Chargé des élections au PRG Le 16 septembre 2013

Jean-Michel Baylet, Président du Parti Radical de Gauche, salue une intervention dense et forte de François Hollande sur TF1. Le Chef de l’Etat s’est exprimé avec force et conviction face aux Français. Garant de notre souveraineté nationale, il a donné tous les éclaircissements que nos concitoyens attendaient sur la crise Syrienne. Il a montré qu’il a su prendre les décisions qui s’imposaient de bout en bout et qu’il a une vision claire des enjeux géostratégiques des crises internationales auxquelles nous sommes confrontés. Il a su aussi répondre aux inquiétudes des Français face à la situation économique. Les Radicaux se réjouissent de la détermination du Président de la République à inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année en accompagnant le redémarrage de la croissance avec des décisions importantes pour relâcher la pression fiscale. Ce sont des signaux de confiance, fondés sur la solidarité et l’équité, qui ont été adressés aux ménages et aux entreprises. «Je partage totalement le rappel vigoureux des principes républicains fondamentaux de l’Etat de droit, de la sécurité et de la justice en démocratie que le Chef de l’Etat a fait en conclusion de son intervention. » Jean-Michel Baylet Président du PRG Le 15 septembre 2013

Radical ◗ www.planeteradicale.org

François Hollande réconcilie progrès et écologie Le discours du Chef de l’Etat pour l’ouverture de la conférence environnementale a montré, une fois encore, qu’il est animé d’une volonté farouche de réformer notre pays dans le respect et le dialogue avec tous les acteurs sociaux et économiques. Les perspectives tracées par le président de la République pour la transition énergétique permettent de relever les défis environnementaux tout en préservant, voire en favorisant, notre activité économique. Les Radicaux de gauche, fidèles à l’esprit de Michel Crépeau, défendent depuis longtemps une vision positive et humaniste de l’écologie politique. Le cadre fixé par François Hollande ce vendredi matin permet de relancer l’esprit originel du Grenelle de l’Environnement pour faire de la France la « Nation de l’excellence environnementale ». Jean-Michel Baylet Président du PRG Le 20 septembre 2013

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Le Journal du Parti Radical de Gauche est une publication bimensuelle. Directrice de la publication : Marie-Louise Padovani Directeur de la rédaction : Thierry Braillard Rédaction : Sarah Auzols, Thierry Braillard, Pascal Cédan, Diane Gallais, Marc Inquimbert, Astrid Morne. Secrétaire de rédaction : Cécile Reichard 13 rue Duroc -75007 Paris Tél : 01 45 66 67 68 Fax : 01 45 66 47 93 Numéro de commission paritaire : 0515 P 11 286 Impression - Création : Imprimerie RDSL Saint Lubin de la Haye (28) Crédit photos : P 1-7, 9-12, 18 Emmanuel Pain P 14 République du Centre de Montargis ISSN : 12 55 - 63 27 Site internet : www.planeteradicale.org Email : prg@prg.com.fr


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