Paris Montmartre décembre 2019

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M I D A N I P A R F O N D É

"Aller à l’idéal et comprendre le réel"

N°13.114 4e trimestre 2019 ISSN 11 53-0618 Photo : Mélania Avanzato

(Jean Jaurès)

Nadine Monfils Passeuse de rêves VALERIO ET CAMILLA ADAMI UN DUO D’ARTISTES À MONTMARTRE

FRANKY ZAPATA ALAIN FONTAINE DÉFENSEUR DU « SURVOLER MONTMARTRE... » GOÛT ET DE L’ART DE VIVRE

LINDA BASTIDE NOUS EMMÈNE À LA DÉRIVE !


Agence o cédille - Photo Ben Massiot

© Bal du Moulin Rouge 2019 - Moulin Rouge® - 1-1028499

LA REVUE DU PLUS CÉLÈBRE CABARET DU MONDE ! - THE SHOW OF THE MOST FAMOUS CABARET IN THE WORLD! DÎNER ET REVUE À 19H À PARTIR DE 185E - REVUE À 21H ET 23H À PARTIR DE 77E - DINNER AND SHOW AT 7PM FROM E185 - SHOW AT 9PM & 11PM FROM E77

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IL N’EST JAMAIS TARD POUR BIEN FAIRE

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e conseil municipal du 18e vient de voter à la quasi-unanimité un vœu en vue de l’inscription du site de Montmartre au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Beaucoup je pense s’en réjouiront et, comme nous, salueront cette démarche de notre mairie, après une première tentative inaboutie en 2001. Ce 25 novembre 2019, nous avons écouté avec plaisir Daniel Vaillant, Carine Roland, Afaf Gabelotaud et Eric Lejoindre, faire un plaidoyer passionné et passionnant pour Montmartre et ses artistes… Il n’est jamais trop tard ! Cette reconnaissance de la valeur de Montmartre et du rôle majeur des artistes est d’une grande importance pour l’avenir de ce site emblématique. Car au-delà même de l’intérêt que peut représenter une inscription au patrimoine mondial, ce vœu municipal est la preuve d’une prise de conscience par les élus de l’urgente nécessité de préserver, valoriser et transmettre le patrimoine de la butte Montmartre.

A propos des rives de la Seine, inscrites depuis 1991 au patrimoine mondial, L'UNESCO rappelait que « l'intégrité urbaine et visuelle du site (…) nécessite un contrôle rigoureux pour maintenir

intacte sa valeur universelle exceptionnelle ». On ne saurait mieux dire pour Montmartre aussi. C’est pourquoi nous pensons que cette candidature nécessite la mise en place d’un véritable pôle de réflexion avec une ferme volonté, pour contrer les dérives qui ont accéléré ces dernières années

édito la dégradation de la situation, et de l’image de Montmartre, telles que la prolifération des commerces médiocres dans la zone touristique («  galeries  » de fausses « peintures montmartroises » et autres boutiques de souvenirs) et la défiguration des devantures historiques. Pour appuyer le vœu municipal, nous pouvons dès à présent mettre en place « une gestion participative effective », impliquant au côté des élus les associations historiques montmartroises, dont la connaissance des enjeux est évidente, ainsi que toutes les bonnes volontés, personnes physiques et personnes morales. C’est le vœu que je fais afin que nous commencions ensemble, dès à présent, à œuvrer pour la protection et la valorisation du plus beau village de Paris, notre belle butte Montmartre. En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous d'excellentes fêtes de fin d’année.

Midani


Un kir offert sur présentation du magazine au déjeuner ou au dîner

LA BONNE FRANQUETTE LA BONNE FRANQUETTE Aimer, Manger, Boire et Chanter

Aimer, Manger, Boire et Chanter Ouvert tous les jours 12h – 14h30 & 19h – 22h Y compris les dimanches et jours de fête

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Angle 2 rue des Saules, 18 rue Saint Rustique Montmartre – 75018 Paris


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DE MONTMARTRE À SUZHOU UNE DÉLÉGATION MONTMARTROISE INVITÉE EN CHINE POUR LA 86e FÊTE DES VENDANGES, MONTMARTRE A CHANTÉ LES COULEURS DE LA VIE

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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE

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P A R F O N D É

Nadine Monfils Xxxxx xxxxx xxx xxxxxxxxx VALERIO ET CAMILLA ADAMI UN DUO D’ARTISTES À MONTMARTRE

GILLES DREU 85 ANS DE TALENT !

ALAIN FONTAINE DÉFENSEUR DU GOÛT ET DE L’ART DE VIVRE

LINDA BASTIDE NOUS EMMÈNE À LA DÉRIVE !

RÉDACTION 13, place du Tertre 75018 Paris Tél : 01 42 59 19 99 PUBLICITÉ Chez Immopolis - 2, place Marcel Aymé, 75018 Paris Tél. 01 53 28 98 98 REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki

GILLES DREU 85 ANS DE TALENT !

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(Jean Jaurès)

N°13.114 4e trimestre 2019 ISSN 11 53-0618 Photo : Mélania Avanzato

Paris-Montmartre 4e trimestre, décembre 2019

M I D A N I

sommaire

"Aller à l’idéal et comprendre le réel"

midani1@free.fr

LES BISTROTS DE PARIS AU PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ VALERIO ET CAMILLA ADAMI UN DUO D’ARTISTES À MONTMARTRE

DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr

RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTION Jacques Bachellerie, Jean-Paul Bardet, Linda Bastide, Alexandra Cerdan, Catherine Charrière, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Jean-Manuel Gabert, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Claudine Humann, Grégoire Lacroix, Pascal Le Pestipon, Gérard Letailleur, Midani, Pierre Passot, Jean-Marc Tarrit.

NADINE MONFILS PASSEUSE DE RÊVES

PHOTOGRAPHIES Jacques Habas, Midani, Frédéric Loup.

FRANKY ZAPATA « SURVOLER MONTMARTRE SERAIT UN BEAU DÉFI ! »

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 78 78 90 84

LINDA BASTIDE NOUS EMMÈNE À LA DÉRIVE !

IMPRESSION Chevillon imprimeur ——————————————————————————————————— Edité par la SARL Paris Montmartre 13, place du Tertre, 75018 Paris et chez Immopolis – 2, place Marcel Aymé, 75018 Paris Co-gérants : Midani M’Barki, Jean-Manuel Gabert, Alain Coquard, Brice Moyse.

LE MOULIN ROUGE HONORÉ POUR LA SECONDE FOIS PAR LE GAULT & MILLAU

DÉPÔT LÉGAL 4e trimestre – décembre 2019 - ISSN 11 53-0618

MAQUETTE

© Reproduction même partielle interdite

Réservez votre encart publicitaire dans Paris Montmartre : au 06 78 78 90 84 Tirage : 25 000 exemplaires - distribution en boîte aux lettres dans plusieurs secteurs du 18e arrondissement et chez les partenaires annonceurs.

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chez nos partenaires :

• Le Moulin Rouge [p. 2] • Xavier Castex MMA [p. 3] • La Bonne Franquette [p. 4] • OHVL – International [p. 7] • Le Moulin de la Galette [p. 11] • Durand Traiteur [p. 14] • Le Coin des Amis [p. 14] • Le Bistro du Maquis [p. 17] • Gestion Immopolis [p. 21] • Roc Eclerc [p. 22]

• Loyo [p. 22] • Le Brio [p. 22] • Hôtel Particulier [p. 22] • Maison des Épicuriens [p. 26] • La Mère Catherine [p. 26] • Meilleurtaux [p. 33] • Eric Billières [p. 33] • Une Glace à Paris [p. 40] • Fusart [p. 47] • La Mascotte, L’Écaille [p. 47]

• Boucherie Bourdin [p. 47] • Nomelec [p. 48] • Chevillon imprimeur [p. 48] • Michou [p. 51] • Immopolis [4e de couverture] • Au Syndicat d’initiative de Montmartre, 7 rue Drevet, et dans certaines boulangeries du XVIIIe.


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LA VIE DU VILLAGE

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LA BIENNALE DU LIVRE

DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE

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ne Achbé qui fait le trottoir, des Galettes sans moulin, une authentique lama blonde de 19 ans, un Jésus déjanté, un Taxi boy doté d’un bel organe, un homme qui ne dort jamais, non, il ne s’agit pas d’un inventaire à la Prévert, mais de la 9e Biennale du Livre de la République de Montmartre. Le 10 novembre, plus de quarante auteurs se sont donné rendez-vous à la Bonne Franquette pour dédicacer leurs ouvrages. Pas de thème à cette Biennale, mais un joyeux mélange de romans, d’autobiographies et de biographies, d’Alain Turban à Dalida, Michou et la Goulue pour nous entraîner dans un quadrille montmartrois, mais aussi des beaux livres et du dessin satirique, grâce à Gab, qui en était l’invité d’honneur. Non content de réaliser l’affiche, il est aussi l’auteur d’un tableau unique, inspiré par l’incendie de Notre-Dame, et mis aux enchères en fin d’après-midi par le premier ministre de la République de Montmartre, Pierre Passot. Amoureux de la vie et des bistrots, Gab a imaginé le futur chantier de la cathédrale. Au pied de l’édifice, un bistrotier généreux passe aux ouvriers accrochés à la façade non pas des pierres ou des outils, mais des ballons de rouge. Les enchères n’ont pas tardé à s’envoler, et c’est l’acteur Daniel Russo qui l’a emporté. L’avenir nous dira dans cinquante ou cent ans si l’investissement était bon… Après avoir intronisé Gab en tant qu’ambassadeur, en présence des poulbots et de tous les auteurs, le président Coquard a donné le coup d’envoi du pot de l’amitié et les bouchons ont commencé à sauter tandis que retentissait l’hymne de la République de Montmartre, le célèbre « Monte là-d’sus… » Christine Haydar

Communiqué du Conseil de Cartier :

BIENVENUE À MONTMARTRE, AURÈLE ! L a petite Aurèle est née le 19 juillet 2019 : toutes nos félicitations à ses charmants parents, Oscar et Audrey Comtet - l'Hôtel particulier de Montmartre - qui sauront sans aucun doute lui transmettre l'amour du patrimoine montmartrois auquel ils sont attachés, et dont ils animent l'un des plus charmants décors.


LA VIE DU VILLAGE

PM 13-114

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our les Fêtes de fin d’année, tous les quartiers de Montmartre s’illuminent, et défient la sinistrose : sur le versant sud, les commerçants de Lepic-Abbesses (président Brice Moyse), sur le Tertre, les commerçants du Haut-Montmartre (président Frédéric Loup) et sur le versant nord, les commerçants des rues Ordener et du Poteau (président Xavier Castex) ont fait de beaux efforts pour enchanter la nuit et faire étinceler la Butte. Qu’ils en soient remerciés !

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LE 18 S’ILLUMINE e

Place du Tertre illuminée

Rue Lepic

Rue du Poteau

Le député Pierre-Yves Bournazel, Brice Moyse, le maire Eric Lejoindre, Afaf Gabelotaud lors du lancement des illuminations à Lepic Abbesses

ANTIQUITES - BROCANTES Av. Ledru Rollin et Rue de Lyon - 12e

Sam. 14 et Dim. 15 Déc. Gare de Lyon

Av. du Maine - 14e

Sam. 11 et Dim. 12 Janvier Gaîté

Sam. 18 et Dim. 19 Janvier

Avenue d’Italie - 13e

Cours de Vincennes - 20e

Place d’Italie

Nation

Sam. 8 et Dim. 9 Février

Bd Blanqui - 13e

Sam. 15 et Dim. 16 Février

Corvisart

Av. Gambetta - 20e

Sam. 25 et Dim. 26 Janvier Gambetta

www.ohvl-international.com


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LA VIE DU VILLAGE

PM 13-114

DE MONTMARTRE À SUZHOU

UNE DÉLÉGATION MONTMARTROISE INVITÉE EN CHINE

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éception chaleureuse et prestigieuse pour la délégation française accueillie dans la belle ville de Suzhou, en Chine, à l’occasion du « Suzhou Design Week »  : un événement majeur pour la région, regroupant les industriels et les créatifs locaux, ainsi que des acteurs internationaux. Parmi ceux-ci, bien investis dans le développement des liens culturels et touristiques entre la Butte et l’Empire du Milieu, se trouvaient Frédéric Loup, le président des commerçants du haut-Montmartre, Thierry Campion (La Mascotte), Xavier Dangueuger

Pour cet événement, Hossein Borojeni a choisi de représenter Paris par l’élégance de sa parisienne, le glamour de ses cabarets. La ville de Suzhou était représentée à travers les yeux bridés d’une jeune chinoise qui regarde le monde avec étonnement et fierté.

(Chez ma cousine) et Henri Boulard (La Mère Catherine, entre autres). Mais aussi, à côté de nos mandarins bien connus, deux jeunes artistes montmartrois, Bahar Seyedin et Hossein Borojeni, avaient été invités à exposer leurs créations. Ils nous apportent leur témoignage sur cet événement : «  À 100 km à l'ouest de Shanghai se trouve la « petite » ville de Suzhou, 15 millions d’habitants… Considérée comme le paradis sur terre dans certains textes chinois, elle est réputée pour ses canaux, ses ponts et ses jardins classiques. On l’appelle aussi la Venise de l’orient. Mais la ville a aussi une grande importance économique et artistique : sorte de capitale de la soie, elle dispose d’un savoirfaire artisanal impressionnant, en pleine mutation. Emblème d’une modernisation accélérée

Hossein Borojeni est designer et illustrateur de mode, pour Chanel, Louis Vuitton, Chaumet, Dior… Il travaille également pour des magazines comme Elle ou L’Express.

Les œuvres de Bahar ont été présentées au Pavillon France, qu’elle a décoré avec 10 illustrations géantes, dont 5 étaient consacrées à Paris et les 5 autres à la magnifique ville de Suzhou.

et d’une volonté d’ouverture à l’internationale, la ville organise chaque année le Suzhou Design Week. Pour l’édition 2019, qui s’est tenue du 24 au 29 octobre, nous avons eu l’honneur d’être invités par le Pavillon France à collaborer avec les industriels locaux pour une exposition intitulée  : « Design in Paris, Made in Suzhou ». Nous avons ainsi collaboré en amont, sur une période de deux mois, avec plusieurs maisons : foulard en soie, joaillerie en cristal, éventail en soie et en papier, habillement et textile… afin de mixer le savoir-faire chinois et le style parisien. Nous avons été impressionnés par la qualité de l’exécution des entreprises chinoises et surtout par leur réactivité. Le résultat de cette belle collaboration a été présenté lors du Design Week au Pavillon France qui a par ailleurs remporté le prix du public ».

Bahar Seyedin est graphiste et illustratrice, elle travaille notamment pour la publicité, la presse féminine et l’édition.


LA VIE DU VILLAGE

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LES COULEURS DE MONTMARTRE

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emps ensoleillé sur la Butte pour une fête des vendanges des plus colorées : 12 escaliers de la Butte sont devenus le temps de la Fête des tableaux à ciel ouvert grâce à l’implication des enfants des écoles du 18e (Houdon, Flocon, Hermel, Vauvenargues, Torcy, Lepic et de Ney Village), des passants et du collectif de street-artistes SV. On eut droit aussi à un défilé chatoyant… Et un discours, qui ne l’était pas moins, prononcé par le Grand Maître de la Commanderie du Clos-Montmartre, Gilles Guillet, pour célébrer la symbolique des couleurs montmartroises : « Car, si Paris est couleurs, Montmartre en est bien sa plus riche palette. Oui, la couleur est partout chez elle à Montmartre. Elle nous environne, elle nous habite, elle nous fait vivre. Elle nous est essentielle ! (…) Montmartre fête les couleurs, mais surtout Montmartre sait faire vibrer les couleurs ! Il y a le bleu, qui évoque le ciel, l’eau, la mer, l’espace, l’air et les voyages. Mais nous retenons d’abord le bleu de Michou qui enchante nos fêtes nocturnes et nous fait rêver ! Nous fêtons le rouge, Depuis 130 ans, c’est celui du Moulin Rouge, bien sûr. Mais c’est aussi le rouge du «Temps des cerises» et du sang versé des Montmartrois, Il est symbole d’amour et de chaleur, de cette sensualité et de cette passion qui nous font vibrer au plus profond de notre être, depuis toujours à Montmartre,

dans son histoire la plus ancienne comme dans son actualité. Le jaune donne une belle impression de ferveur et de lumière que nous apprécions tant sur ces hauteurs montmartroises. C’est la couleur de la bonne humeur et de la joie de vivre à Montmartre. Et sur cette terre de frondeuses pensées, c’est le symbole de cet esprit piquant qui est si cher à nos cœurs ! Couleur de l’espérance, le vert porte chance ! C’est le vert de nos vignes, qui invite au calme et à la sérénité. Il est magnifié des teintes cuivrées de l’automne des vendanges, comme un symbole de croissance, de santé, de fraîcheur, et de cette soif de nature à nulle autre pareille que l’on vient rechercher à Montmartre. De par son caractère impénétrable, le noir dégage une dimension de mystère. Il apporte de la rigueur par sa simplicité. Il s’en dégage un côté sophistiqué qui suggère la distinction, l’élégance, le raffinement et le luxe. Avec Bruant, la ballade du Chat Noir invite au mystère, le plus canaille comme le plus étrange. Le blanc, c’est celui du plâtre de la place Blanche comme celui de la farine qu’on blutait sur les crêtes de notre Butte. Il suggère la pureté et la perfection. Il apporte brillance et éclat, symbole d’innocence et de virginité. Même à Montmartre, nous croyons à ses vertus !

Le doré est synonyme de prestige, de richesse et de luxe, comme l’était le vin de la Goutte d’Or, vin des rois et roi des vins, dont l’esprit réjouit toujours autant le cœur des hommes ! » Gilles Guillet - Alain Valentin

MARA TRANLONG L’artiste peintre Mara Tranlong continue sa collection débutée il y a près de 10 ans. Elle a exposé ses dernière œuvres en hommage à Louis-Ferdinand Céline, du lundi 25 novembre au dimanche 1er décembre 2019. Ce superbe travail préfigure ce qui deviendra sa troisième et dernière collection constituée d'une vingtaine de miniatures toutes inspirées du roman Guignol's Band.

"La Bravade" (entre les mains) de Mara Tranlong d'après le roman Guignol's Band de Louis-Ferdinand Céline

Des reproductions de ces œuvres sur papier argentique en tirages limités et sécurisés seront mises en vente sur le site dédié spécifiquement à cette collection : http://hommage-celine.com

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L'ACTUALITÉ DU COFAS

PM 13-114

POUR LA 86e FÊTE DES VENDANGES,

MONTMARTRE A CHANTÉ LES COULEURS DE LA VIE

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lap de fin pour cette magnifique Pendant que les bénévoles de l'asso- Comme chaque année, le ban des ven86e édition de la fête des ven- ciation se pressaient pour ouvrir les danges, en présence des élus, des resdanges sur le thème « Montmartre bouteilles, devant tant de succès, le ponsables associatifs et de nombreuses fête les couleurs » et cette année, secrétaire général du COFAS, tout d’un confréries, fut un moment incontourelles ont été vives : tout d'abord nable de la fête des vendanges un invité de marque, le soleil, où, grâce au Président du Coprésent pendant ces jours de fesmité des Fêtes Eric Sureau et à tivités, et pour le décor toutes les son humour montmartrois, la marches de Montmartre avaient joie, la bonne humeur étaient été revisitées pour nous faire au rendez-vous... Les comtourner les têtes afin de bien voir pagnons de Montmartre ont leur splendeur. enjoué l'assistance avec une A la cérémonie d'ouverture, le chanson sur la douce nature… Comité des Fêtes et d'Actions Autre moment incontourSociales de Montmartre et du nable, la chorale des enfants 18e a fait découvrir son breuvage qui, grâce à Françoise Alban, de l'année 2016 en rosé : cela a a enchanté les marches du été possible grâce à la société A Eric Sureau, Pascal Le Pestipon, Yan-Arthus Bertrand et Sophie Mounicot Sacré-Cœur de chansons sur le facettes, organisatrice de la fête thème des couleurs. Tous les des vendanges, qui a fait un achat de coup, se décide à participer au défilé à enfants étaient habillés avec un teebouteilles du Clos Montmartre que nous la Mairie, drapé d'un tablier viticole et shirt de couleur offert par le Comité avons servi pendant la soirée. C'était d'un chapeau très champêtre ! Ce défilé, des Fêtes et d'Actions Sociales de Montpour bon nombre des personnes pré- ouvert à tout le monde dans l'arrondis- martre. sentes la première fois qu'ils goûtaient sement, nous a fait découvrir des robes Le Clos était dégusté sur le stand du à ce fameux Clos Montmartre vinifié des mille et une nuits…, des maquil- Comité des Fêtes, Tony accueillant par notre œnologue Sylviane Leplâtre, lages hauts en couleurs, toutes les per- pour la dégustation beaucoup de perqui rend ce vin lumineux et lui fait at- sonnes présentes faisant un ovation sonnes venues du monde entier ainsi teindre des sommets : bravo, Madame ! pour ces artistes de la soirée. que nombre de nos amis Montmartrois :

Photo : Erwan Floch

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L'ACTUALITÉ DU COFAS

serviront intégralement pour les œuvres sociales du 18e arrondissement. La « récolte » permettra entres autres aux anciens du 18e d'être invités dans divers restaurants de la butte Montmartre le 13 décembre prochain, en présence de la

Pascal Le Pestipon

Secrétaire Général du Comité des Fêtes

LE MOULIN

DE LA GALETTE Restaurant 7/7 Déjeuners à l’ardoise (plats 13,50 €)

Sélection de produits frais et de saison, viandes d’exception VE

LLE IO N

tous ont pu découvrir le vin qui fait la fierté de la Butte, produit de sa vigne à l'histoire extraordinaire. Les bénévoles de l'association ont œuvré dans la bonne humeur durant ces 3 jours pour rapporter suffisamment de bénéfices qui

Maire de Paris et du Maire du 18e. Notre marraine et notre parrain qui, pour rappel, étaient Sophie Mounicot et Yan–Arthus Bertrand, ont participé aux évènements de la fête et ont eu l'occasion de déambuler dans les rues montmartroises… et Yan-Arthus Bertrand a acheté un morceau de pain bio dans une boulangerie fort célèbre… Monsieur Bertrand étant très attaché à la nature, il a pu découvrir que le 18e est à la pointe du dynamisme bio. Pour les achats du Clos Montmartre, les retardataires peuvent aller sur le site du Comité des Fêtes : https://www.comitedesfetesdemontmartre.com pour passer commande ! Ils peuvent aussi l'acheter au Musée de Montmartre ou à l'épicerie fine « la Maison des Epicuriens », située au 46 rue Lamarck - 75018 Paris.

NOU

Photo : Erwan Floch

PM 13-114

DI E CT R

Ouvert tous les jours Service continu de 12h00 à 23h00 Voiturier tous les soirs excepté le dimanche et les jours fériés 83 rue Lepic 75018 Paris Tél. : 01 46 06 84 77

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GOÛTONS VOIR

PM 13-114

Artisans de bouche, chefs cuisiniers, pâtissiers, au service des saveurs et des produits authentiques, ils cultivent l'excellence, et vous proposent le meilleur de la fraîcheur et de leur créativité. Ils se trouvent à deux pas de chez vous, dans ce 18e riche de talents : il suffit de pousser leur porte...

LE BISTROT DU MAQUIS

UN VRAI BONHEUR À MONTMARTRE

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u Finistère à Montmartre, où André Le Letty habite la rue Darwin depuis bientôt 30 ans, voici le parcours d’excellence d’un bosseur aussi discret que talentueux. Tout a commencé à Pont l’Abbé, capitale du pays bigouden, son pays natal. Apprentissage à l’hôtel Restaurant du Port à Guilvinec, de 16 à 18 ans, avant de se lancer pour deux saisons d‘hiver aux Portes du Soleil, en Suisse aux Crozets. Et puis tout va s’enchainer.

DE LA GASTRONOMIE À LA BISTRONOMIE, ANDRÉ LE LETTY NOUS LIVRE SES SECRETS

C’est en 2013 que l’ancien de la Tour d’Argent pose ses valises chargées de recettes expérimentées dans les plus prestigieuses maisons, au 69 rue Caulaincourt, dans cette rue si riche d’histoire montmartroise.

CHEF DES GRANDES TABLES ÉTOILÉES

Paris, un 3 septembre 1979, lui ouvre les portes de la maison Prunier. Vont se succéder à un rythme époustouflant les plus grandes maisons telles que Ledoyen, la Marée, le Royal Monceau, Taillevent. Sans oublier 5 années trépidantes à l’étranger comme « Corporate Chef » superviseur des cuisines de 10 bateaux de croisières de la compagnie américaine Carnival, à la tête d’une équipe de 300 personnes pour servir 10 000 couverts par jour. André fait escale dans 47 pays jusqu’ à son retour, riche d’expériences de produits, d’épices, de saveurs du monde entier. En 1992, le voilà 1er sous-chef de la prestigieuse Tour d’ Argent. A son actif, un record avec 313 couverts dans une journée ! Il laisse le souvenir d’un travailleur fiable et précis qui ne rechigne devant aucune tâche. Il devient bientôt le spécialiste du fameux canard au sang. André Terrail, aujourd’hui aux commandes de la Tour, est venu récemment déguster la cuisine d’André Le Letty. Cela lui permet en 1994 de se lancer dans l’aventure avec son 1er restaurant de cuisine bistrot l’Anacréon, aux Gobelins, suivi en 2006 par L’Agassin rue Balard dans le 7ème. En novateur il y lance une cuisine de grand chef, enfin accessible.

André « prend le Maquis » qu’il rebaptise le Bistrot du Maquis en ayant l’ambition de donner à la bistronomie les lettres de noblesse qu’elle mérite. Chef et propriétaire, Il y installe un bistrot de 38 couverts dans lequel il célèbre les classiques. Évidemment, tout est frais, fait maison, les assaisonnements sont précis et les cuissons très bien maîtrisées. On en a l’eau à la bouche ! Jugez-en : compressé de joue de boeuf au citron confit, rognons de veau à la moutarde, dos de merlu rôti ; bien entendu, sa spécialité sera le canard au sang en deux services. Avec les mêmes canards des mêmes fournisseurs, même présentation raffinée qu’à la Tour d’Argent. Pour son son lièvre à la royale, comme on n’en fait plus, on vient de Belleville mais aussi de Belgique. Un plat 3 étoiles, fruit

de 3 jours de travail, qui laisse un souvenir inoubliable. On lèche ses doigts et son assiette. Quant au décor, il est tout aussi authentique que son chef, avec ses tomettes rouges, son mobilier de bistrot aussi simple que le patron. On est tout de suite plongé dans une atmosphère bien montmartroise. Je ne peux m’empêcher d’évoquer l’autre maquis, qui se tenait tout près. Celui de notre Montmartre. Celui des gosses morveux, mal nourris, tuberculeux, sales, à la gouaille courageuse, que croquait Francisque Poulbot. Et ici au chaud, dans le bien être de mon estomac repu, j’en ai un peu honte. Membre de l’Académie Culinaire depuis 2008, 3 marmites au guide Lebey, figurant dans le guide Pudlowski et le guide Michelin depuis 2018, André a bien mérité ces justes récompenses, lui qui offre une cuisine gastronomique 3 étoiles au prix d’un bistrot. De la formule déjeuner en semaine à 16€ pour 2 plats 20€ pour 3 plats - au menu quotidien qui change selon les saisons de 30€ ou 38€. Le tout peut être arrosé d’un pichet de 50 cl rouge, blanc ou rosé pour 16€. Tous les vins viennent de propriétaires récoltants soigneusement sélectionnés. L’objectif qui a guidé son parcours tient en une formule : « Apprendre toujours plus pour viser le meilleur, tout en cuisinant pour tout le monde ». On peut dire que c’est mission remplie, cher André, et tu peux en être fier.

Marie-France Coquard LE BISTROT DU MAQUIS 69 Rue Caulaincourt 75018 Paris Tel : 01 46 06 06 64 lebistrotdumaquis@free.fr


GOÛTONS VOIR

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UNE GLACE À PARIS AVEC EMMANUEL RYON

es meilleures glaces de Paris se dégustent toute l’année dans les deux boutiques d’ Emmanuel Ryon à l’enseigne « Une Glace à Paris ». Notre champion a choisi d’habiter la rue Coysevox à Montmartre avant d’ouvrir une glacerie au 44 rue des Abbesses, dans ce quartier de gastronomie et de produits du terroir. Dans la foulée, il ouvre une autre boutique « Une glace à Paris » cette fois dans le Marais au 15 rue Sainte Croix de la Bretonnerie. En été, on y relève pas moins de 40 mètres de queue sur le trottoir ! Originaire de Culoz dans l’Ain, au pays des Frères Serpollet - inventeurs à Montmartre du moteur à vapeur - Emmanuel Ryon, devenu lui aussi montmartrois, est connu dans le monde entier. Quel chemin depuis que son oncle, pâtissier à Ferney Voltaire dans l’Ain, a entrepris sa formation ! Il faut reconnaitre que sa grand-mère et sa mère sont d’excellentes pâtissières. Une sorte d’ADN de la pâtisserie aurait-elle contribué à générer cette belle réussite ? Pour Emmanuel, la pâtisserie est « un art, une passion où l’on peut s’exprimer et donner du plaisir aux gens. » Ce ne sont pas les bons vivants que nous sommes à Montmartre qui diront le contraire ! Attiré par les concours professionnels, il va participer à pas moins de 25 concours. Au passage, on peut rappeler qu’il devient champion de France de sculpture sur glace en 1996, et cela en plein été. Une prouesse technique inédite ! Le voilà ensuite champion du

Monde de Pâtisserie en 1999. Et puis, Meilleur Ouvrier de France glacier en 2000. Notre ami, curieux de tout, aime voyager… Cela tombe bien car une école de pâtisserie pour professionnels à l’inter-

national le recrute. De 1999 à 2005, il enseigne dans le monde entier la pâtisserie, la sculpture sur glace ou en chocolat avec des démonstrations culinaires Et il trouve encore le temps de publier en 2002 les 400 pages de son ouvrage « Apprenez l’art des glaces et des sorbets ». 2005 scelle une rencontre qui sera déterminante avec Andrei Dellos, le célèbre fondateur du Café Pouchkine et de nombreux restaurants à Moscou. Le voici chef pâtissier avec 30 voyages par an à Moscou pendant 7 ans, sans parler de New-York où il ouvre un café Pouchkine. Emmanuel Ryon est un gourmand qui

s’assume quand il confie : « Je goûte tout le temps pour contrôler et aussi par envie. Si je n’étais pas aussi gourmand, je ne serais pas à ce niveau ». Avis à tous les gourmands de la terre ! En confidence, son dessert préféré reste un éclair vanille ou une tarte Tatin même s’il nous livre sa création 2019 dont il est justement fier : le marron, saveur de l’hiver, qu’il soit glacé ou non, va se déguster sous toutes ses formes chez Une Glace à Paris, à travers un choix de gourmandises totalement addictives. Crème glacée à la châtaigne, street cake, Mont Blanc, etc. Très exigeant, le maître ne veut que des châtaignes provenant des Pyrénées, séchées au feu de bois puis confites dans son laboratoire parisien. Bravo à notre ami Emmanuel Ryon, ambassadeur de la glacerie française de la République de Montmartre, ambassadeur des meilleures glaces de tout Paris et bien au-delà !

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es Éditions Citadelles et Mazenod viennent de publier l’ouvrage Restaurants historiques de Paris, un excellent livre illustré de photographies remarquables aux angles de vue surprenants et originaux. Bref, un très beau livre d’art à ajouter à votre bibliothèque. Les deux auteurs, Denis Saillard et Françoise Hache-Bissette sont rattachés à l’Université de Versailles – Saint-Quentinen-Yvelines. Denis Saillard est chercheur en histoire culturelle de la gastronomie et Françoise Hache-Bissette est professeur en science de l’information et de la communication. Photographes d’architecture chevronnés, Sabine Hartl et Olaf-Daniel Meyer ont mis

La Bonne Franquette

leurs objectifs au service des restaurant, avec grand talent, comme ils ont su le faire précédemment pour les musées, les théâtres et les grandes marques de luxe. Ce superbe ouvrage nous entraîne dans une promenade artistique, historique et gastronomique dans notre Ville Lumière. Le lecteur est convié à parcourir Paris à la découverte des décors historiques qui ornent les célèbres adresses gastronomiques de la capitale : faste des moulures, dorures néoclassiques, élégance des verrières fleuries Art Nouveau et beaux motifs géométriques Art Déco, à profusion. La séduction de nos sens est au rendez-vous à chaque page, textes et photos se complétant remarquablement. Tous les établissements parisiens retenus, nous transportent dans le temps, même si rares sont ceux qui ont su conserver et protéger leur apparence initiale. Ce livre regorge d’informations historiques et sociales sur la vie des parisiens et sur la gastronomie du Paris depuis la fin de l’Ancien Régime et jusqu’aux années 30. Les auteurs dressent aussi un portrait bonvivant des Parisiens de tous les milieux sociaux, de la haute société aux classes populaires. Aucun quartier n’a été oublié dans la liste des restaurants historiques parisiens sélectionnés et Montmartre y est fièrement représenté par deux établissements bien connus et que nous aimons p a r t ic u l i è re me nt pour leur décor original, leur carte et La Bon Bock leur ambiance cha-

leureuse : ce sont Le Bon Bock, à proximité du Théâtre de l’Atelier et La Bonne Franquette, à quelques pas du Clos Montmartre et de la Place du Tertre. C’est un grand honneur pour ces deux établissements montmartrois puisqu’ils sont entourés de Lapérouse, de Mollard, de Gallopin, du Bouillon Chartier, du Grand Véfour, de Lipp, de Bofinger, de Prunier… « Restaurants historiques de Paris » est un ouvrage de grande qualité publié par la maison Citadelles et Mazenod, un éditeur très apprécié pour ses livres d’art. C’est un formidable cadeau pour le lecteur qui le découvre comme une invitation à dîner aux plus authentiques tables parisiennes. Alors, vous avez compris, il faut le goûter, le déguster et le partager sans modération comme un plat gastronomique, entre amis, autour d’une bonne table. Jacques Bachellerie

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PAROLES ET MUSIQUE

PAR PIERRE PASSOT

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GILLES DREU

85 ANS DE TALENT !

À

l’issue du déjeuner suivant les intronisations des nouveaux membres de la République de Montmartre le dimanche 13 octobre dernier, les deux-cents convives ont fait un triomphe à Gilles Dreu qui les a gratifiés d’un superbe intermède à La Bonne Franquette. À l’écouter, il est difficile de croire que ce chanteur exceptionnel ait fêté en musique ses quatre fois vingt ans il y a déjà... cinq ans ! Gilles Dreu, de son vrai nom Jean-Paul Chapuisat, est en effet né le 31 juillet 1934 d’un père franc-comtois et d’une mère bretonne. Son géniteur étant militaire de carrière dans l’infanterie coloniale,

Quelle chance pour nous que Gilles Dreu ne soit pas devenu prof de gym grâce à une cuite providentielle au TireBouchon !

c’est au hasard d’une de ses affectations qu’il voit le jour à Dreux, d’où son pseudonyme dont il supprimera le X final qu’il trouvera, selon ses dires, inesthétique et rébarbatif. De garnison en garnison, il bourlingue de l’Afrique noire aux Antilles avant que ses parents se fixent à Marseille en 1949. À 15 ans, il pratique l’athlétisme à haut niveau et le rugby à outrance. Sa voie est toute tracée. Après le bac, il entrera au CREPS d’Aix en Provence, il sera prof de gym. Durant ses presque trente mois de service militaire en Algérie, il compose ses premières chansons pour vaincre l’ennui. À son retour à la vie civile en 1959, il ter-

mine ses études à l’ENSEP, l’École Nationale Supérieure d’Éducation Physique, à Vincennes. Pendant les vacances de Noël, il monte à Montmartre pour faire la fête avec une bande de copains rugbymen, déjà bien imbibés avant de pousser la porte du Tire-Bouchon. Comme il le confie à Pascal Ritter qui l’interviewe dans son émission Bienvenue chez Vous, c’est cette soirée qui va décider de son avenir. Les joyeux drilles se comportent comme des goujats, interrompant à tout propos les artistes qui se produisent au cabaret. Le patron, Henri Valbert, excédé par leur conduite, met l’un d’eux au défi de monter sur scène pour chanter. Ce sera le challenge de Gilles. Lui qui se décrit comme le barde des troisièmes mi-temps de rugby, ne possède alors qu’un répertoire de chansons paillardes peu adaptées à la circonstance. Heureusement, il a appris par cœur Quand on n’a que l’amour qu’il interprète miraculeusement bien, malgré son état d’ébriété avancé, soutenu par le pianiste ayant accompagné Jacques Brel, tout débutant, en ce même lieu quelques années plus tôt. Sa performance est acclamée par sa bande de potes, suivis par obligation par le reste des spectateurs, craignant peut-être en cas de sifflets, des représailles de la part de ces impressionnants piliers de l’ovalie. Toujours est-il que Valbert est conquis et engage Gilles pour donner quatre chansons dès le jeudi suivant. Restent à les trouver,

ces chansons. Elles seront conçues avec son ami Bob Sellers dans la semaine suivante, dont l’immortelle Filles de Garches et enfants de Puteaux. C’est cette même œuvre qu’interprètera l’artiste dans l’émission télévisée Les Tréteaux de France présentée en 1964 par Michèle Arnaud, destinée à faire connaître les Révélations de l’année et parrainée en l’occurrence par Georges Brassens, en personne. Gilles va ensuite se produire dans tous les cabarets de la rive gauche, devenus aujourd’hui mythiques, tels que L’Écluse, L’Échelle de Jacob et Le Port du salut. Sur la Butte, il fréquente Bernard Dimey, Monique Morelli, François Deguelt, et croise dans le métier de nombreux débutants qui s’appellent Pierre Richard, en duo comique avec Victor Lanoux, Daniel Prévost, Serge Lama, et Barbara qui n’est pas encore en haut de l’affiche. En 1962, Léo Missir lui permet d’enregistrer trois « super 45 tours » chez Riviera, dont le succès est mitigé. Gilles est parallèlement attiré par le cinéma où il apparaît dans des films tels que Les Cracks d’Alex Joffé, en 1967, ou, plus tard, Le Cri du Hibou. Plutôt que de jouer dans des petits rôles, il choisira définitivement la chanson en écoutant le conseil d’Hugues Auffray qui vient de créer son propre label en 1966 : La Compagnie. Sur son instigation, Gilles Dreu change de style et enregistre Emiliano


PAROLES ET MUSIQUE

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Zapatta et, surtout, en 1968, Alouette qui remporte tout de suite un immense succès. Au mois d’octobre, Gilles cartonne à l’Olympia en vedette américaine d’Yvan Rebroff. Suivent d’autres records de ventes avec plusieurs titres tels que : Pourquoi Bon Dieu, La Mégère apprivoisée, Ma mère me disait, Moïse (en duo avec Nicole Croisille), Descendez l’escalier...

en collaboration avec Didier Barbelivien, en 2000, et Parcours, en 2004. C’est aussi en 2004 qu’il se retrouve à l’Olympia en compagnie de Nicole Croisille, Julie Pietri, Jane Manson et Daniel Guichard pour parrainer le nouveau concours de La Rose d’or, présenté par Christian Morin.

On retrouve Gilles à Bobino en co-vedette avec Marie Laforêt, en 1970. Il fait ensuite une parenthèse avec une tentative de création d’une base de loisirs dans les Yvelines, en association avec Gérard Klein, avant de devenir à l’été 1973 animateur sur Télé MonteCarlo de l’émission Jamais Dreu sans trois. Il y reçoit des invités aussi différents que Johnny Hallyday, le président Edgar Faure ou Jacques Anquetil. Un talk-show avant l’heure.

À partir de 1988, retour à la chanson avec la production de quatre nouveaux albums : Terre de lumière, en 1993, Les Chansons de mes vingt ans, en 1996, Chanter pour elle,

Gilles n’est pas en reste quand il s’agit de s’amuser et c’est pourquoi il se joint à ses vieux complices Jean Sarrus, ex-Charlot, et Alain Turban, pour créer leur trio intitulé Les Vieilles Fripouilles, en clin d’œil aux Vieilles Canailles que sont leurs amis Johnny, Eddy et Dutronc. Dès 2017, ils offrent ensemble un show inénarrable de deux heures, des années 70 à nos jours, pimenté de leurs chansons incontournables, allant de Merci, Patron à Alouette, et de Santa Monica à Ma mère me disait ou Paulette, la reine des paupiettes ! Et comme notre Gilles est toujours aussi bouillonnant d’enthousiasme, il nous concocte un nouveau CD de duos avec des pointures telles que Didier Barbelivien, Serge Lama, Frédéric Zeitoun, Stone et Alain Turban, nommé depuis peu Ministre du Music-Hall de La République de Montmartre.

Les années suivantes seront marquées par des tournées en France, Belgique, Suisse, Québec, Afrique francophone... Sans pour autant délaisser la chanson, il devient en 1983 directeur de l’Institut de Vichy, ce centre de remise en forme ultra moderne pour l’époque. Cette expérience le conduit à écrire La Forme facile, ouvrage édité par Jean-Claude Lattès et vendu à 30 000 exemplaires.

Julian et Herbert Léonard, spectacle produit par Christophe Dechavanne.

Et la chance est à nouveau au rendez-vous quand Gilles Dreu est appelé à participer à la première tournée Âge tendre et tête de bois qui fait un tabac inattendu dans toutes les grandes salles de France. Il y reviendra en tant qu’invité et sera en 2017 sur la croisière réunissant Michèle Torr, Linda de Suza, Hugues Auffray, Charlotte

Quelle chance pour nous que Gilles Dreu ne soit pas devenu prof de gym grâce à une cuite providentielle au Tire-Bouchon ! Il reste à 85 ans l’un des derniers athlètes de la chanson françaises et nous nous réjouissons de le revoir bientôt sur de nouvelles scènes parisiennes. Et un grand merci à Yoyo, sa délicieuse compagne, de nous le garder en toujours aussi grande forme ! Pierre Passot

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LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE

PAR CHRISTINE HAYDAR

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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE Tiré du roman « Simone », Editions J.C Lattès

Montmartre, été 1954 - 12 e épisode RÉSUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS Simone, 11 ans, vit dans une chambre de bonnes avec ses parents et son frère aîné. Elle n’est pas heureuse et rêve de changer de famille. Le 14 juillet, après le feu d’artifice au Sacré-Cœur, elle retourne rue Pigalle…

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’ai une soif du tonnerre de dieu. Entre la chaleur et les saucissesfrites…En arrivant, je me sers un grand verre de grenadine et je vais sur le balcon. Loretta est à sa place habituelle devant le Nebraska, mais pas Malika. La porte du bar est ouverte. Le barman sort prendre un bol d’air et allume une cigarette. Un groupe d’Américains braillards en uniforme tourne au coin de la rue de la Rochefoucauld et entre au Canada Bar. De la musique de jazz s’en échappe. Je connais cet air. Mon père s’exerçait à le jouer il y a pas longtemps. Un type en imperméable s’approche de Loretta et commence à discuter, après quoi, ils traversent la rue et montent chez elle. Maintenant, je sais pourquoi elle se sert de son bidet aussi souvent. Tout finit par s’expliquer. Justement, j’ai un truc à lui demander, à Loretta. J’irai la voir quand son client sera parti. Je m’apprête à rentrer quand la porte du Canada Bar s’ouvre à toute volée et un marin américain en sort à reculons suivi d’un autre type, petit mais l’air

super énervé. Tous les clients du bar sortent pour regarder la bagarre. Je file à la cuisine et je prends une poignée de pommes de terre dans le panier sous l’évier. J’en balance une et m’accroupis aussitôt dans la pénombre en me faisant toute petite. Ca fait un bruit sourd et métallique quand elle atterrit sur le toit d’une bagnole. Raté. J’en balance une autre en visant le petit mec énervé mais elle atterrit sur la tête de l’Amer-

loque. Ca le déconcentre. L’autre en profite pour lui filer un grand coup de pied dans les burettes. Il se plie en deux, la bouche grande ouverte comme les poissons morts du marché. On dirait qu’il va étouffer, mais non. Il se met à dégueuler partout. Alors ses copains marins tombent sur le petit mec énervé, qui lui aussi a des copains, mais moins. C’est la bagarre générale. Les M.P – c’est la police militaire – devraient pas tarder à rappliquer. Tout le monde est aux fenêtres. Il y a

une de ces ambiances ! Voilà les M.P dans leur jeep, avec leurs matraques blanches. D’abord une jeep, et puis deux autres. La bagarre s’arrête aussi vite qu’elle a commencé. Les M.P embarquent tout le monde. Le calme revient. Loretta n’est toujours pas redescendue. Je vais aller aux nouvelles. Le palier est plongé dans l’obscurité. Je viens à peine d’allumer que j’entends la porte de Loretta s’ouvrir et des pas se rapprocher. C’est pas le type à l’imperméable. C’est Mr Gerbaut, le notaire du deuxième. La tronche qu’il fait en me voyant. Derrière ses lunettes, dans son petit œil de bourgeois hypocrite, l’affolement le dispute à la surprise. Il doit pas avoir froid. Même en plein mois de juillet, il porte son costume trois pièces en flanelle grise. Il n’a pas été jusqu’au chapeau noir. C’est la première fois que je le vois sans. Il n’a presque pas de cheveux. On se demande d’où sort la mèche touffue qu’il a sur le front. A tous les coups, c’est un postiche. Il est tarte, Mr Gerbaut. Il me fait un sourire constipé. – Bonsoir, toi. Tu n’es pas encore couchée, à cette heure-ci ? Eh non, je suis pas encore couchée à cette heure-ci. Ca te regarde, ducon ? – Non, Mr Gerbaut. Pendant les vacances, j’ai le droit de me coucher un peu plus tard. Avec un gentil sourire, j’ajoute : – Mme Gerbaut va bien ? Il blêmit.


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– Je préfèrerais que tu ne lui dises pas que tu m’as vu ici. Ce serait un secret entre nous. D’accord, ma petite Simone ? Là, il sort son portefeuille et me file deux cent balles. – Tiens, tu t’achèteras quelque chose de ma part. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à me prendre pour une cafteuse ? – C’est pas la peine, Mr Gerbaut. Il transpire comme un perdu. – Si, si, j’y tiens. Prends-les, ça me fait plaisir. Si ça lui fait tellement plaisir, à ce brave homme, ce serait pas gentil de le décevoir.

LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE

à ses yeux pleins de rire. J’ai pensé aussi à ma mère et à Mr Gerbaut. J’ai pensé que les adultes étaient vraiment une drôle de race. J’ai pensé au cadavre de Mme Levasseur toute raide dans son lit. J’avais tout fait pour l’oublier et voilà qu’il surgissait sans crier gare. A quoi ça rime, tout

Bien plus tard dans la nuit, ma mère m’a trouvée endormie sur mon lit toute habillée, l’élastique qui entourait mon dessin serré dans ma main droite…

ça ? Venir dans ce foutu monde et vivre cent berges pour crever en solo dans une piaule minable du 9ème arrondissement. Pourquoi ? J’ai pensé que la vie ne valait pas la peine d’être vécue. Que ce serait formidable si on pouvait ne jamais grandir. J’ai pensé que je devrais m’arrêter de penser.

se traîne pire qu’un môme qu’on mène chez le dentiste. Pour pas changer, je suis encore à la porte de chez moi. Normal, ma mère est encore en séance. Une séance pas comme les autres, vu les bruits inhabituels qui filtraient à travers le panneau mais bon. Je préfère pas savoir ce que ma vieille fabrique. Après tout, c’est pas mes oignons.

* Il y a des jours, j’ai l’impression que ce bon dieu d’été n’en finira jamais. Il

Voilà les M.P dans leur jeep, avec leurs matraques blanches. D’abord une jeep, et puis deux autres. La bagarre s’arrête aussi vite qu’elle a commencé.

– Alors merci Mr Gerbaut. Bonne nuit, je dis en prenant l’argent. – Bonne nuit, ma petite Simone. Et n’oublie pas. Tout ça reste entre nous. – Vous pouvez compter sur moi, Mr Gerbaut. L’air un peu rassuré, il est allé jusqu’à la rampe et il s’est penché. Tout était calme. Alors il a commencé à descendre sur la pointe des pieds. J’avais plus envie de voir Loretta. Je suis allée cacher l’argent de Mr Gerbaut dans la boîte de réglisse Florent qui me sert de cagnotte. Elle était à sa place sous mon lit, derrière les paquets de Mokarex. Il y en a plus que cinq. Il va falloir que je trouve un endroit plus sûr au grenier. Après, j’ai pris mon dessin et je l’ai déroulé. Je voulais que personne le voie à part moi. Alors je l’ai punaisé sur le sommier de Jean-Paul, juste au-dessus de mon lit. Je pourrai le regarder quand je serai couchée. Il était signé en bas à droite. Vassili Karsov. Je me suis allongée et j’ai pensé à lui et

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Me voilà une fois de plus livrée à moimême. Une fois de plus, mes pas me mènent vers le boulevard. Je suis d’une humeur massacrante. J’en veux à ma mère, à ses clientes, à mon paternel, j’en veux à mon frangin. J’en veux à la terre entière. Quand je pense que je pourrais être en route pour la Jamaïque, à me prélasser dans une chaise longue sur le pont du Liberté. Au lieu de ça, je suis encore à traîner dans cette foire minable, engluée dans la moiteur de ce foutu mois de juillet. Quelle vie de chien…

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Pour tout arranger, voilà qu’un grondement menaçant bien qu’encore lointain coupe la chique d’un seul coup aux flonflons des manèges. Il va sûrement flotter. Je passe devant la Galerie des monstres sans même m’arrêter. Je suis pas d’humeur à faire la conversation. Au Cinéac de Barbès, ils passent un film arabe. Je comprends rien à ce qu’il y a d’écrit sur l’affiche mais je reconnais le style des lettres, et en plus il y a une danseuse du ventre avec un gros bijou bleu dans le nombril. A la terrasse du café d’à côté, deux vieux crabes en

burnous discutent peinards en sirotant une orangeade. Sous la calotte blanche, la tête du plus vieux me rappelle quelqu’un. C’est quand il se tourne de profil, surpris par l’éclair qui déchire le troupeau de nuages qui s’amènent en loucedé depuis un moment, que je le reconnais. Pas de doute, c’est bien lui, l’ancêtre de Sélim et de Béchir, grand spécialiste de la cabriole mystique, expert en paradis et en enfer et empereur des fauxculs. Il est pas du tout sourdingue, le vieux brigand. Je me demande si ses petits-fils sont dans la combine, ou si c’est toute la smala qui a droit à son numéro de déconnecté du pavillon. J’ai aucune envie qu’il me reconnaisse. Juste quand je fais demitour, une énorme goutte d’eau tiède s’écrase sur mon bras comme une bouse de yack sur un herbage thibétain. Je ferais mieux de me magner. J’ai beau presser le pas, les gouttes tombent de plus en plus dru. Le ciel s’est assombri d’un seul coup. Place d’Anvers, des gens s’engouffrent dans le métro, poursuivis par les éclairs et la foudre qui s’en donnent à cœur joie. Je suis presque à la roulotte de Kurt quand la pluie se transforme en grêle. Ca mord la peau. Cette fois, d’humeur à discuter ou non, ce bon dieu d’orage me laisse pas le choix. Comme la dernière fois, Kurt est absent. Comme la dernière fois, sa voisine est à sa fenêtre. On peut dire qu’elle est casanière, la femme aux trois nichons. Des grêlons gros comme des œufs de caille s’écrasent à grand bruit sur le


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toit de sa caravane. Elle me crie quelque chose que je comprends pas, vu le fracas ambiant. A ses gestes, je finis par piger où il est. Sous le feu nourri de l’ennemi aussi teigneux qu’invisible qui me bombarde de sa mitraille céleste tandis que je cavale vers le chapiteau, j’ai une petite pensée pour mon frangin, qui m’énerve tellement d’habitude. Pour une fois, je comprends ce qu’il veut dire avec ses insectes. Au milieu de cet ouragan, je me sens aussi petite et vulnérable qu’un moucheron en train de se noyer dans un verre de lait. La pancarte d’une baraque voisine valdingue contre une voiture garée là et arrache net son rétroviseur. Il vaut mieux que je me planque avant de me faire assommer. Sous la tente prête à s’envoler, au son d’une marche militaire diffusée par

un haut-parleur, Kurt fait travailler son poney, indifférent aux éléments déchaînés. Une bonne femme qui doit bien peser deux cent cinquante kilos le regarde faire, répandue sur les gradins. Son fessier apocalyptique occupe deux rangs en profondeur et trois places en largeur. Sous ses mentons, qui dégringolent en cascade, s’étalent deux parechocs hors catégorie qui nourriraient à l’aise en une seule tétée fantastique une portée de sextuplés. Je pressens du pas regardable sous le tissu de sa robe à fleurs tendue à craquer par ses monstrueux jambonneaux. Si elle est là pour une audition, elle a pas de souci à se faire, c’est dans la poche. Kurt m’a pas vue arriver. Je m’assois près de l’entrée, histoire de pas déranger.

Je trouve le poney plus mignon sans son harnachement d’apparat. Il apprend vite. On voit qu’ils ont l’habitude de travailler ensemble, les deux modèles réduits. C’est à la lueur d’un éclair que Kurt tourne la tête et m’aperçoit. Et là, tout va très vite. Debout au milieu de la piste, un fouet à la main, il fait reculer doucement l’animal dressé sur ses pattes arrière au rythme de la musique quand la foudre s’abat à quelques mètres. Elle nous tombait directement sur la cafetière, j’aurais pas eu plus peur. Putain la crise cardiaque. Le poney, affolé, fait un écart. Kurt a pas le temps de l’éviter, reçoit son bourrin sur la tronche et s’écroule comme une masse, complètement sonné… A suivre…

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« BIS RÉPÉTITA » DIVERSES FAÇONS DE VOIR LES CHOSES ET PEUT-ÊTRE LES ASSEMBLER Le 15 avril 2019, nous avons assisté impuissants au gigantesque incendie de Notre-Dame de Paris qui subissait le même sort que 6 de ses précédentes consoeurs. Impuissants n'est pas le mot car lors de ce drame, quand les cœurs à l'unisson battaient si forts, la foule forgeait à son insu les meilleurs maillons de sa mémoire. Elle exprimait sa stupeur, sa désespérance rageuse face à cet incendie que les soldats du feu, malgré leur courage et leur hardiesse, avaient peine à maîtriser. Retour en arrière...

LE 28 JANVIER 1972, BRÛLAIT LA CATHÉDRALE DE NANTES Le lendemain de l’incendie, je poursuivais l’animation d’un stage de formation pour des imprimeurs nantais. Or, un imprimeur du groupe en formation était parent avec l'un des ouvriers ayant travaillé dans les combles qui la veille brûlaient. Ses narrations nous permirent de comprendre ce qui s'était passé pendant l'arrêt des travaux, en l'absence des ouvriers. Un chalumeau électrique était resté allumé. On comprend la suite. A l'écoute des faits, nous comprenions qu'il avait manqué simplement une sécurité complémentaire aux mécanismes d'alerte et qu'il s'agissait de l'adjonction d'une ronde de surveillance humaine

assidue qui aurait pu donner l’alarme, sonner le tocsin. Les bureaux d'étude nantais avaient dû transmettre à leurs confrères parisiens leur rapport d'enquête, y compris la description de l’avatar de ce 28 janvier 1972. La surveillance humaine… Bien sûr, la domotique en pleine évolution réalise de nos jours des performances prodigieuses au-delà des capacités humaines. Elle peut également être connectée à des smartphones et d'autres appareils scrutateurs. Par contre, ne lui demandez pas autre chose que ce qu'on lui a appris. Cette logique a été démontrée moult fois. Aujourd'hui, de nombreuses sociétés font preuve de prudence et de bon sens. Exemple, Boeing. Concernant le premier 737 qui s'est crashé, le pilote suivait rigoureusement les indications du programme «  intelligence artificielle  ». Le copilote du second Boeing, pour faire face aux difficultés qui emmenaient l'avion à sa perte, a composé en plein vol une manœuvre savante qui a contrecarré la destinée que leur réservaient les instruments de bord. Il a créé la transmutation d'un savoir adapté à la circonstance. Cependant, en dehors de Boeing, ces exemples probants n'ont été ni compris ni admis

auprès de certains groupes déficients qui finissaient toujours par en payer le solde. Bien des fois la magnificence du progrès n'a pu éviter de nombreux accidents dramatiques, quand il suffisait d'adjoindre la présence humaine formée et aguerrie pour faire front et suppléer l'intelligence artificielle ainsi baptisée. « De l'expérience nait la sagesse »… Hélas ! Ce 15 avril 2019... Janick Marquès

BONNE ANNÉE 2020 Je me joins à Paris-Montmartre, pour vous adresser “numériquement ” nos meilleurs vœux pour la nouvelle année, le nouveau millésime 2020 présentant un point de vue arithmétique original. Proche et mieux que le 20 sur 20, 2020 est le produit de 22×5×101. Parmi les facteurs premiers présents dans sa décomposition, 1O1, possède plusieurs particularités aux yeux des arithméticiens, aux curieux de numérologie : 101 est nombre premier jumeau* avec 103, cousin** avec 97 et sexy*** avec 107. Mais ce n’est pas tout : 101 est un nombre palindrome, du grec « palin » (de nouveau) et « dromos » (course), car on peut le lire de

droite à gauche comme de gauche à droite. Parmi les nombres premiers, ceux qui sont palindromes et inférieurs à 1000, sont peu nombreux : indépendamment de 2, 3, 5 et 7, à un seul chiffre ( !), on trouve : 101, 131, 151, 181, 191, 313, 353, 373, 383, 727, 757, 787, 797, 919 et 929 ! Dans le sous-ensemble dénombrable des nombres premiers (qui ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes), une question se pose : les nombres premiers palindromes formentils, un sous-ensemble dénombrable de ce sous-ensemble ? Cette question n’a toujours pas, aujourd’hui, à ma connaissance reçue de réponse ! Sont dits :

*Jumeaux : deux nombres premiers dont la différence entre eux est égale à 2, comme 3, 5 et 7! **Cousins : deux nombres premiers dont la différence entre eux est égale à 4, comme 3 et 7 ***Sexy : deux nombres premiers dont la différence entre eux est égale à 6, comme 7 et 13. L’expression sexy tirerait son origine du chiffre « six » avec une touche d’humour des mathématiciens ! J.P. Bardet (Nouvel an 2020)

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ART DE VIVRE

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LES BISTROTS DE PARIS

AU PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ ALAIN FONTAINE, DÉFENSEUR DU GOÛT ET DE L’ART DE VIVRE DES « BISTROTS ET TERRASSES DE PARIS »

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lain Fontaine excelle aux commandes du Mesturet, son « auberge de ville » dont il créa le concept dès 2003. Ce véritable bistrot populaire - au sens le plus noble du terme - est situé au 77, rue de Richelieu, près de la Bourse, au cœur du quartier névralgique des affaires. Parisien depuis huit générations dans le même quartier, Alain, avec une grand-mère et une mère excellentes cuisinières et un père qui l’initie aux vignobles de France, fit ses débuts dans la restauration en 1975, formé à l’Ecole française de gastronomie Ferrandi à Paris, puis au lycée hôtelier de Bordeaux, gravissant dès-lors, tel un premier de cordée, les pentes abruptes d’une consécration méritée. Le sportif qu’il est nous pardonnera, nous l’espérons, cette métaphore alpine. Après la restauration d’entreprise, où il révolutionna à sa manière l’art de concevoir la gastronomie des « Hespérides » il s’implique dans la vie des bistrots de quartier en encadrant « L’Oulette » et «La Baracane », à Paris. Tel un signe du destin, c’est au tournant du IIIème millénaire, qu’il a le coup de foudre pour une auberge fondée en 1883 dont le bail était à céder et qui ne lui est pas tout à fait inconnue : ses parents dont il vénère la mémoire avaient coutume de l’y emmener partager des moments de fête. Il décide de la faire revivre. Cette affaire, précédemment baptisée « La Côte », avait été dirigée par les frères Fabre, originaires du Cantal. Ces « frères de la côte » sont connus pour avoir été l’un et l’autre durant cinq ans Champions du Monde des Garçons de Café, distinction accordée au terme d’une épreuve qui consiste à parcourir 8,2 kilomètres à travers les rues de Paris, en portant un plateau garni d’une bouteille débouchée qu’il convient de présenter pleine à l’arrivée, et de trois verres

vides qui doivent rester sur leur support sous peine de disqualification… Devenue « Le Mesturet », nom rappelant une spécialité tarnaise de dessert à base de potiron ainsi que le côté « canaille » de certains garnements, l’auberge, semblable au phœnix légendaire, renaît alors de ses

Photo : Frédéric Loup

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cendres, décorée de pierres apparentes, d’objets chinés çà et là avec soin, d’autres porteurs de souvenirs personnels, à l’instar d’une table façonnée en 1943 par l’oncle d’Alain, Hippolyte, vestige d’un temps où la famille Fontaine engagée dans la Résistance risquait quotidiennement sa vie. La salle bourdonne durant les heures de pointe au rythme des conversations des secrétaires, des hommes d’affaires, des artisans, des étudiants, des philosophes d’un jour, des ciseleurs de mots et de phrases

venus du quartier de la presse tout proche, et d’artistes en herbe réchauffant entre deux verres leur enthousiasme prometteur. Généreux, Alain Fontaine est d’une grande attention et disponibilité à l’égard de ses clients pour lesquels il avoue créer avec amour des plats originaux, à partir de produits frais transformés sur place et cuisinés selon l’appellation « fait-maison ». Les producteurs garantissent la traçabilité des légumes maraîchers, des volailles d’Île-de- France, oies et dindes du Gers qu’il commande très en amont pour les travailler avec son chef, selon les besoins. Sur une ardoise, à la craie, figurent les tentations du jour : la vraie blanquette de veau à l’ancienne, les rognons de veau au jus de vinaigre de Xérès, l’estouffade de coq au vin rouge, le gâteau de champignons des bois… Les papilles n’en finissent pas de se pâmer dans la bouche lorsque les yeux se posent sur la liste des entrées où, épouvantables dilemmes, on doit choisir entre la fricassée d’escargots aux champignons des bois, aux choux verts et la terrine de pot-au-feu de bœuf en gelée, entre la ravigote à l’estragon et le croustillant de chèvre frais au miel, sans oublier la terrine de foie gras de canard des Landes, où l’on retrouve les saveurs oubliées des produits authentiques. Est-il utile de préciser que la carte de son établissement est réactualisée trois fois par an au gré des saisons, que les fromages et les desserts sont choisis et réalisés avec la même exigence et qu’en ce qui concerne les vins, Alain, diplômé de l’Université des vins de Suze-la-Rousse, affiche en permanence une sélection surmesure d’une centaine de bons crus… Alain Fontaine, au Mesturet, est entouré aujourd’hui d’une équipe de 28 personnes dont son fils Roman (la neuvième génération parisienne) et son épouse Ewa : treize en salle, treize en cuisine, et deux à


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l’administratif. Dans la tradition des Compagnons d’antan, il forme cinq apprentis dont deux en situation de handicap et un autre en cours de régularisation de papiers. Chacun, autour de lui, apporte de son talent, ses conseils dans l’élaboration des recettes, leur variété, dans l’abondance des formes, des matières. « Il faut toujours innover, poursuitil, progresser, être à l’écoute et surtout transmettre. Sans cela, on est rien ! Au Mesturet, ajoute-t-il, malicieusement en souriant, peut-être que l’ombre de Brillat-Savarin décédé en face, rue des FillesSaint-Thomas se manifeste parfois pour nous encourager… » « Tout ce qui se rattache à la gastronomie, précise-t-il, m’a toujours passionné, car la cuisine c’est de la mémoire. Les

Le 26 novembre, lors de l’Assemblée Générale de l'Association Française des Maîtres Restaurateurs (AFMR) Alain Fontaine en a été élu Président avec un conseil d'administration renouvelé des 42 personnes. Les Maîtres restaurateurs sont plus des trois mille en France. C'est le seul label d'état, à ce jour, pour la restauration avec celui des Meilleurs Ouvriers de France (MOF). Le label garantit le fait maison confectionné avec les meilleurs produits.

MONTMARTRE

sensations olfactives que l’on ressent près des Maîtres-Restaurateurs au Syndicat d’un fourneau où mijote un plat que nos national des hôteliers restaurateurs, cafegrands-mères aimaient confectionner nous tiers et traiteurs (Synhorcat), il se lance renvoient leur image et les souvenirs resur- aujourd’hui dans une nouvelle aventure gissent. La cuisine populaire appartient à extrêmement motivante en présidant l’Astout le monde. Elle est liée à l’Histoire, elle sociation pour l’inscription au Patrimoine s’adapte. Si sous l’Ancien Régime, chez les immatériel de l’Unesco « des bistrots et Condé, les Soubise, les Orléans, ces nobles terrasses de Paris » pour leur art de vivre. protecteurs de la table, tout concourait à « Les bistrots ont besoin d’aide, nous la perfection, la Révolution en réduisant le confie-t-il. Ils ne représentent plus que budget des services de bouche a fait pro- 14% de la restauration de la capitale gresser la cuisine dite moderne. La néces- contre 30 à 40 il y a vingt ans ! » sité provoqua l’émulation, l’expérience L’Association, par la voix d’Alain Fonapporta des améliorataine, rappelle aussi tions, ce qui rendit la qu’après les attencuisine plus saine et tats du 13 novembre plus simple. » 2015, les Parisiens En aparté, il aime ont envahi les terIl faut toujours innover, rendre hommage aux rasses pour démonpoursuit-il, progresser, grands cuisiniers trer qu’ils trouvaient être à l’écoute et surtout d’antan, à ses maîtres, là des lieux-symtels Riquette qui, diboles d’art de vivre, transmettre. Sans cela, sait le tsar Alexandre de brassage culturel, on est rien ! II, avait appris aux social et ethnique, Russes à manger, et de liberté(s). Dans Vatel de la maison une société de plus de Condé, Robert, le en plus standardisée, novateur, ami de Laguipière le cuisinier de ils portent une véritable culture populaire. Napoléon qui périt lors de la Retraite de Il est primordial de les défendre, quand Russie, et Antoine Carême, « le roi des cui- la transmission familiale peine à subsissiniers, le cuisinier des rois », qui débuta ter surtout aujourd’hui, au moment où les non loin du Mesturet, rue Vivienne, en tant brasseries sont reprises et transformées en que « tourtier », chez « Bailly », qui fournis- restaurants exotiques, ou rachetées par des sait Talleyrand. chaînes de restauration rapide… « Carême, précise Alain, eut l’idée de Il suit avec attention la bonne marche glisser dans son bonnet de travail un rond de ce dossier soumis à validation à l’invende carton pour lui donner l’aspect d’une taire du patrimoine immatériel français, en toque. Selon lui, un cuisinier devait annon- attente d’être transmis au ministère de la cer l’homme en bonne santé, tandis que le Culture appelé à accorder son aval en 2021 bonnet rapprochait de l’état de convales- pour le proposer l’Unesco. cence… » De nombreuses personnalités du monde politique, artistique et culturel soutiennent Alain Fontaine ne ménage pas ses cette initiative destinée à défendre et sauefforts. Après 42 années de passion pour vegarder ces lieux populaires qui font vivre son métier, Président de la commission Paris au quotidien, à commencer par le

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ART DE VIVRE Président de la République, Monsieur Emmanuel Macron. Par une lettre récente, signée de sa main, il encourage avec détermination la poursuite de cette action et confirme qu’il demande au ministère de la Culture d’instruire le dossier. De son côté, le Premier Ministre, Monsieur Édouard Philippe, avait rappelé dans un discours prononcé le lundi 5 février 2018 à l’occasion de la remise des étoiles Michelin, que « des petits bistrots aux grandes tables, notre art de vivre n’en finit pas d’enchanter. On nous l’envie partout dans le monde… » Quant à Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris, elle a dès le départ apporté un soutien sans faille à Alain Fontaine. En janvier dernier, dans les salons de l’Hôtel de Ville, elle a d’ailleurs décoré de la Médaille Vermeille de Paris cent chefs de bistrots emblématiques. « Avec les bistrots, a-t-elle déclaré, Paris est et restera un lieu de vie, de partage et de fête » Nos chers bistrots, ces « Parlements du Peuple » selon la formule de Balzac, indissociables de la mémoire de notre histoire, méritent d’être au cœur de cette belle initiative à laquelle se joignent beaucoup d’artistes comme - pour n’en citer que quelques-uns - Pierre Arditi qui a déclaré qu’il se sentirait orphelin si les bistrots parisiens venaient à disparaître, Jean-Pierre Darroussin, Charles Berling, Jean-Michel Ribes, Yolande Moreau, François Morel, Stéphanie Bataille, Marianne James… Et Jacques Weber, fervent soutien, qui n’a pas hésité à venir interpréter avec un grand succès, le 22 mai dernier, sa pièce « Hugo au bistrot », à La Bonne Franquette, vénérable institution montmartroise. « Un lieu comme celui-ci, a-t-il précisé, permet une empathie, une relation plus intime avec le public. »

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Alain Fontaine relaie en permanence son combat en laissant libre cours à son esprit créatif : l’an dernier, il fit découvrir une « Cuvée spéciale Unesco » un Beaujolais Nouveau, étiqueté spécialement pour l’Association pour l’inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco des « bistrots et terrasses de Paris » pour leur art de vivre, cet automne, c’est un autre partenaire, l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux, qui lance une Cuvée Spéciale du Domaine du Cassard d’Eric Billières dont l’étiquette porte le logo de l’Art de vivre « Bistrots et Terrasses de Paris », créé par notre ami GAB pour l’Association. Rien ne le freine dans sa détermination à défendre cette cause historique, culturelle, humaniste et il sait qu’il peut compter sur les encouragements et le concours de beaucoup. « Il faut montrer au monde que nous sommes un pays qui a le goût du partage, de la convivialité, de l’amitié et de l’amour de l’autre » confie-t-il dans la presse. Ce ne sont pas ses amis de l’Académie Rabelais qui le contrediront, et ce n’est pas sans rappeler la devise de notre chère République de Montmartre qui soutient sa démarche et l’encourage : « Faire le bien dans la joie ». C’est avec conviction que nous adhérons à son engagement. Le succès et la réussite ne sont-ils pas au bout du chemin de la persévérance ? Gérard Letailleur

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MÉMOIRE ET CULTURE

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CLAUDE SITBON A RENDU HOMMAGE A MAXI LIBRATI AU MEMORIAL DE LA SHOAH

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l’heure où une indécence abjecte autorise certains à arborer une étoile jaune, en signe victimaire, la nécessité fondamentale de visites au Mémorial de la Shoah prend tout son sens. Lieu de mémoire du génocide des Juifs, situé au cœur du Marais, ce mémorial assemble un musée consacré à l’histoire juive durant la Seconde Guerre mondiale, le Mur des Noms – qui cristallise la mémoire des 76 000 Juifs déportés de France, dont les noms sont gravés sur des pierres de Jerusalem, le mémorial des enfants, le Mur des Justes de France et le tombeau du martyr juif inconnu (dans l’impressionnante crypte). Dans le cadre de la cérémonie de Yom Hashoah, un hommage a été rendu à Maxi Librati, décédé le 23 mars 2019 à 94 ans. Ce rescapé de la Shoah, né à Lyon en 1925, était une figure exceptionnelle. « Cet homme qui avait choisi la vie nous a donné une

Cet homme qui avait choisi la vie nous a donné une magnifique leçon d’humanité...

magnifique leçon d’humanité, faite de simplicité et de pudeur. Qu’il ait été serrurier-forgeron, vendeur de tissus, styliste, créateur de mode qui a lancé ses marques La Gaminerie et Maxi Librati, footballeur au Maccabi ou mécène, c’est d’abord sa fidélité envers ses proches et ses amis qui le caractérise » témoignait l’Institut Yad Vashem. La force, l’optimisme, la générosité du disparu furent illustrés par un beau documentaire de 1995, réalisé par le sociologue Claude Sitbon avec Yaacov Assal, qui suivait Maxi Librati sur les traces des siens et de son passé dans les camps de la mort. Après la projection, les spectateurs eurent le plaisir de s’entretenir avec l’auteur du film, le sociologue et écrivain Claude Sitbon, dont l’humour et la finesse servent parfaitement le propos. Né à Tunis, Claude Sitbon a fait toutes ses études à Paris, et passé sa thèse à la Sorbonne. Après son départ en Israël, il a dirigé pendant de nombreuses années le lycée français de Jérusalem, avant de devenir l’un des conseillers du Maire Teddy Kollek durant dix ans. Ce passionné a publié de nombreux livres et articles.

RENCONTRE AVEC CLAUDE SITBON Que pensez-vous du néologisme « Tunisraelien » qu’on vous attribue ? A vrai dire, je le trouve heureux car il lie deux pays qui me sont chers, la Tunisie –  mon pays natal  – et Israël. Comment se passe aujourd’hui le pélerinage annuel à la Ghriba ? Est-il toujours si important ? Jusqu’au début des années 1990, le pélerinage à la Ghriba n’était fait que pour les gens du Sud de la Tunisie. A ce moment-là, il y eut un engouement de ces juifs tunes installés en France qui ressentaient la nostalgie et l’absence, et voulurent retourner au pays du jasmin. Pouvez-vous nous parler de l’Alliance française à Jerusalem, dont vous avez été président, et de son rôle ? L’Alliance Francaise est une Institution locale chargée de diffuser la langue et la civilisation française. J’ai présidé à ses destinées quelques années, organisant conférences et colloques, qui eurent un succès certain. Jusqu’au jour où la France préféra créer un centre culturel… où elle paya tous les frais. Comment avez-vous été amené à écrire ce documentaire sur Maxi Librati ? Le documentaire sur Maxi Librati est une longue histoire. Vous savez, comme me le disait Simone Veil : « Quand nous sommes revenus on ne voulait pas nous écouter ; ensuite, c’était nous qui ne pouvions plus parler ». C’est pourquoi il m’a fallu 10 ans pour convaincre Maxi de raconter...

Ce furent de nombreux voyages Paris-Jerusalem… Il s’agit de l’histoire d'une famille marocaine de Taroudan, qui arrive a Saint-Fons en 1916, quand la France exsangue partit chercher des forces vives dans ses colonies. Et c’est l’histoire banale du jeune Maxi arrêté à Lyon, place Bellecour, envoyé à fort Mont Luc puis à Drancy, et enfin vers l’enfer à Auschwitz. Mais l’originalité tient du fait qu’il va revenir vivant de ce long voyage : à Paris, il va devenir le roi de la mode, et consacrera son argent à toutes les institutions liées à la Shoah. Ce fut un homme élégant, généreux qui vient de nous quitter. » Avec ce film poignant se refusant au pathos, à l’image de celui qu’il filme et écoute, Claude Sitbon offre le plus digne mémorial à un homme sans haine, sans plainte, dont la bonté faisait resplendir les traits, un homme qui sut construire et partager sans jamais s’enfermer dans une posture victimaire, alors qu’il avait vécu le pire. Quelle leçon. Jean-Manuel Gabert

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UN DUO D’ARTISTES À MONTMARTRE Deux peintres, deux styles, un couple : Valerio Adami, artiste avant-gardiste reconnu dès ses débuts et célébré par les grands musées et galeries contemporaines et son PAR JEAN-MARC TARRIT ET CATHERINE CHARRIÈRE

épouse, Camilla, dont le parcours plus discret s’inscrit hors des sentiers battus. L’un ne va pas sans l’autre et pourtant, tout semble les séparer. Portraits croisés.


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LES CIMAISES

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LES CIMAISES

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VALERIO ADAMI

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é à Bologne en 1935 dans une famille aristocratique originaire de la région italienne des Marches, le jeune Valerio commence à peindre dès l’âge de dix ans. Sa vocation précoce, non contrariée par sa famille, le conduit à Milan suivre l’enseignement du peintre Achille Funi (1890-1972) à l’Académie des Beaux-Arts de Brera. Il ne se reconnaît aucune influence artistique particulière, mais avoue une admiration pour Oskar Kokoschka (1886-1980), son seul «maître». Lors d’un premier séjour à Paris en 1955, il se lie avec le peintre cubain Wifredo Lam (1902-1982) et l’artiste surréaliste chilien Roberto Matta (1911-2002). Après de nombreux voyages à l’étranger, où il s’imprègne de cultures artistiques métissées, Valerio Adami se fixe à Montmartre en 1974 avec son épouse Camilla, peintre de talent elle-même. Ils élisent domicile dans l’immeuble occupé un temps par Salvador Dali et Gala, à l’angle de la rue Becquerel et de la rue de la Bonne. Homme d’une rare élégance, Adami,

montmartrois depuis plus de quarante ans, partage sa vie entre la Butte, Monaco et le lac Majeur. Farouchement indépendant sur le plan artistique, refusant les étiquettes, Adami ne s’assimile pas au mouvement de la «Nouvelle figuration» ou de la «Figuration narrative», tel qu’analysé par les critiques d’art. Il admet néanmoins des affinités avec ces artistes qui renoncèrent dans les années 1960 à l’abstraction devenue omniprésente. Nombre d’entre eux sont des amis, comme le peintre d’origine islandaise Erró dont il partagea un temps l’atelier, ou le suédois Bengt Lindström. Adami considère la peinture comme une espèce d’écriture où, d’un simple point, la ligne devient contour, puis acquiert une sorte d’indépendance pour revenir à son point de départ, imprimant volume et rythme au sujet. Le dessin, base de toute son œuvre, structure et compartimente la toile en vifs aplats de couleurs franches, la rendant immédiatement identifiable. Ses couleurs rappellent les tons et la lumière du Gujarat, province

de l’ouest de l’Inde, où il vécut quelques années. Portraitiste accompli grâce à sa maîtrise du trait, il offre les images revisitées de Freud, Jean Genet, Picasso, Carlos Fuentes… comme de ses intimes, les philosophes Jacques Derrida et Jean-

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i la peinture de Valerio est maîtrisée et colorée, celle de Camilla se décline dans des couleurs terre et semble indomptée. Chez Valerio, la peinture est une vocation, une nécessité de tous les jours, chez Camilla, un outil pour comprendre le monde.

François Lyotard ou encore de celui qui fut son marchand, Aimé Maeght. En 1970, quatre ans avant son installation à Montmartre, le musée d’Art Moderne de la Ville de Paris organisa une exposition personnelle remarquée, précédant la grande rétrospective de son œuvre au Centre Pompidou, en 1985. Il n’est pas rare de croiser cet homme discret promenant son chien Ego sur les hauteurs de la rue Lamarck. Une certaine majesté, attentionnée et humaine, se dégage de l’artiste, protégeant le regard profond et raffiné de ce maître de l’art contemporain. Jean-Marc Tarrit


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CAMILLA ADAMI

LES CIMAISES Portrait d’une artiste de caractère

UNE PEINTURE EN MOUVEMENT

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ans le temps, on me disait : « Tu travailles comme un homme ! ». Et je répondais : « Parce que vous ne connaissez pas les femmes. Les femmes sont très fortes et très terre à terre ». La peinture de Camilla Adami se décline dans des tons sombres, couleur terre, sauvage, tout juste maîtrisée. Comme si à peine matérialisé sur la toile, le sujet s’était déjà affranchi du geste du pinceau. Animal. Vivant. A l’image de cette artiste au parcours atypique et audacieux.

mi débute alors un travail sur des séries. D’abord la guerre, avec le Kosovo, puis quelques années plus tard, une série sur le vertige. « J’ai fait des corps pendus par les pieds. On était dans un monde qui bougeait tellement, alors être pendue, c’était déjà mieux que de ne pas avoir d’attache du tout. » Puis suivent les séries sur les Drag Queens, les primates, l’écologie…

LA VIE EN GRAND FORMAT

Si les sujets varient, le geste est toujours généreux et les toiles immenses. Pour sa première exposition au Son diplôme des beauxMexique, les tableaux meArts en poche, Camilla surent plus de 5 mètres. Adami se marie à 21 D’où l’idée de faire des tripans avec Valerio, déjà tyques, plus faciles à transpeintre reconnu, et porter. « J’ai toujours été remballe ses pinceaux. incapable de faire petit. Pour Commence alors une vie moi le geste est très imporde voyages à l’étrantant. » ger : New-York, Londres, Camilla Adami est fascinée l’Inde, le Mexique, l’Amépar les univers en marge de Le fait de vivre avec un peintre, est-ce stimulant ? rique latine. Et des renla société, comme la magie. Camilla Adami : Pas du tout. On fait des choses diffécontres avec de grands « Tu marches dans la brousse artistes et intellectuels rentes avec un esprit différent. C’est comme si chacun et au bas d’un arbre, il y a des années 60. Il faudra exerçait un autre métier. Valerio croit dur comme fer au un peu de bois brûlé avec des attendre 12 ans, pour style. Et moi, je fais des séries et, une fois arrivée au plumes. Et tu sens que là, il que l’artiste ressorte sa y a eu un rituel. » Serpents, bout, je glisse vers autre chose. palette. Pas facile pour salamandres, crapauds ou elle : « Je connaissais la coqs, toujours un tantinet Que représente la peinture pour vous ? peinture contemporaine menaçants, composeront C. A. : Ca me permet d’avoir un contact plus prégnant comme ma poche. Ce n’est la série des «  Rituels maavec les autres, avec le monde extérieur. De ne pas paspas comme si je sortais de giques ». l’école. Je n’étais plus ser dans la vie comme un lapin qui court dans un pré, Peu d’hommes dans ses tainnocente ». mais de m’intégrer à la vie des autres, de façon plus bleaux. Même le chimpanzé charnelle. Je crois qu’il n’y a rien de plus extraordinaire est une femelle. « Je comLA SOIF DE prends mieux les femmes. que la réalité. Mais Je veux que tout le COMPRENDRE Propos recueillis par Catherine Charrière monde puisse se reconnaître. Ce qui la décide à reJe suis pour une peinture prendre le flambeau, c’est populaire. Je veux parler son intérêt pour ce qui aux autres, pas à moi. » Un se passe dans le monde. dialogue ouvert que Camilla « Pour moi, dessiner ou peindre, c’est aussi comprendre certaines positions dans des lieux publics. C’était Adami poursuit le pinceau à la main, choses », dit-elle. D’emblée, elle choisit une autre façon de travailler sur ce qui comme pour mieux trouver réponse à ses de ne pas rentrer dans le monde de l’art m’intéressait vraiment ». Et toujours propres questionnements. Catherine Charrière et ses galeries. « J’ai fait beaucoup d’ex- ce désir de comprendre. Camilla Ada-

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DÉCOUVERTE

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LE NOUVEAU JEU MONTMARTRE UN VOYAGE IMMERSIF DANS LE PARIS DES ARTISTES

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es amateurs peuvent ajouter un nouveau jeu à leur ludothèque  : Montmartre, un jeu édité par BLAM. Ce jeu familial revisite le Paris des artistes montmartrois du début du 20e siècle. Il réunit de 2 à 5 joueurs, dès l’âge de 8 ans. Le but : Obtenir un maximum de points pour devenir le peintre le plus renommé du moment. Avec 88 cartes empreintes de la nostalgie des rues parisiennes, 28 jetons, des figurines en carton et un livret de règles, les joueurs se mettent dans la peau de

peintres en quête de renommée en cherchant l’inspiration auprès des Muses de Montmartre. La table de jeu est également fréquentée par le marchand d’art et galeriste Ambroise Vollard, figure clé de Montmartre. Imaginé par Florian Sirieix et illustré par Jeanne Landart, Montmartre un jeu tout public, simple et accessible. Sorti depuis le 5 juillet dans les boutiques de jeu, il trouvera bientôt sa place dans les musées et librairies.

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LA COUVERTURE

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NADINE MONFILS PASSEUSE DE RÊVES tecte autodidacte qui, au lieu de cultiver son carré de légumes, a construit de ses mains pendant 33 ans un monument à nul autre semblable, suscitant l’admiration des surréalistes, et que visitent aujourd’hui des milliers de touristes, Nadine Monfils entrelace une fiction poignante autour de la mort, du deuil transcendé, du rêve et de la création, l’essentiel. Cheval, fauché par la mort de sa fille Alice, puis le décès d’un ami peintre, va entamer une correspondance touchante avec la fille de ce dernier, en se faisant passer pour le père. « Je vivais dans la douleur du présent et la féerie de mon mirage ». Cet échange sans visage va l’aider à poursuivre son inaccessible étoile jusqu’au bout de lui-même, jusqu’au rêve de pierres. « La Passion fait de nous des oiseaux ». Nadine Monfils, elle aussi passeuse de chimères, est en accord de style et d’âme avec l’étrange facteur, et cette justesse fait la pureté du son qui nous traverse. C’est Le roman à lire pendant les fêtes, le « roman de Noël » ranimant les rêves fous qui sauvent de l’abîme et ouvrent les portes interdites. Photo : Mélania Avanzato

« N

adine Monfils, auteur belgo- animé des ateliers d’écriture en prison. montmartroise », c’est une for- Mais il y a, cachée derrière ces Nadine, à mule souvent reprise… Qu’est- l’humour « barock », un autre auteur, pétri ce qu’une auteur belgo-montmartroise  ? de sensibilité qui éclate au grand jour dans C’est Nadine MONFILS, voilà, rien d’autre, son dernier roman… « Le rêve d’un fou » il n’y a pas de comparaison ou d’équiva- donne la parole au célèbre facteur Cheval lent. Née en Belgique, « l’écrivaine » s’est d’Hauterives, dans la Drôme, qui réalisa le épanouie dans le quartier des Abbesses canal historique – ce village encore sauvage où l’on croisait entre Lepic et Véron des travelos ménagères à bas varices et des pétroleuses en zinc, pièces nourrissantes pour l’imaginaire de la souriante blonde née native d’Etterbeck, à qui l’on doit plus de soixante-dix romans (les derniers chez Fleuve Éditions et Pocket). Auteur de pièces de théâtre, de chansons (pour le groupe normand les Marmo), Nadine, qui est aussi cinéaste – elle a réalisé entre autres Madame Édouard, où Michel Blanc incarne le commissaire Léon, un flic qui tricote… – a reçu le prix de la Griffe Noire pour l’ensemble de son œuvre. Parmi ses succès on notera – en savourant la poésie des titres – Une petite douceur meurtrière, paru dans la collection «  Série noire  » chez Gallimard, BabyNadine en Normandie lone Dream en 2007, prix polar au salon Polar & Co de Cognac, Nickel Blues en 2008, prix des lycéens de rêve fou de bâtir un Palais idéal, miroir Bourgogne, Tequila frappée en 2009, Coco de son imaginaire, une œuvre inclassable Givrée ou La petite fêlée aux allumettes… et fascinante, qui transgresse les styles et Elle a écrit pour le journal satirique belge les genres. Père Ubu et rédige des critiques de polars « Ne plus croire aux contes de fées, c’est pour le magazine Focus. Sans oublier piétiner les rêves, tomber dans le néant, ses contes pour petites filles ( perverses, devenir adulte. Et Dieu sait combien je criminelles, libertines…), la série des les ai fuis, ces gens « raisonnables » et « mémé Cornemuse » ( Belfond /Pocket ), ennuyeux. Pas mon monde. Méfie-toi de ou les érotiques ( « Le bal du diable » et ceux qui savent, ce sont des fossoyeurs de « Nuits retroussées » à la Musardine et chez bonheur. » Tabou). Elle a aussi été comédienne et a A l’histoire vraie d’un facteur rural, archi-

Jean-Manuel Gabert

Le rêve d’un fou de Nadine Monfils (Fleuve éditions)

MONTMARTRE, UNE INVENTION EXTRAORDINAIRE : L’ASCENSEUR À SENS UNIQUE… NON, CE N’EST PAS EXTRAIT D’UN ROMAN DE NADINE MONFILS…

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ur la ligne 12 du métro, après de très long mois de travaux, les ascenseurs des stations Lamarck et Abbesses ont été changés. Les usagers pouvaient en attendre une amélioration et une plus grande fiabilité. Et bien non, la RATP et Île-de-France Mobilité, émanation du Conseil Régional, ont choisi la nouveauté. Ils ont divisé par deux les cabines, d’où la difficulté d’y rentrer aux heures de pointe.

Pourquoi cette innovation ? C’est pour installer des ascenseurs qui fonctionnent à sens unique : ceux affectés à la montée redescendent à vide…et ceux qui descendent remontent à vide... Il fallait y penser. Il ne semble pas nécessaire de breveter cette grande invention, elle a peu de risques d’être copiée. Mais au fait, quel en est le bilan carbone ? Alain Coquard

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RENCONTRE AVEC

PAR ALEXANDRA CERDAN

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FRANKY ZAPATA OR, ARGENT OU BRONZE ? « SURVOLER MONTMARTRE SERAIT UN BEAU DÉFI ! »

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e 14 juillet 2019 Franky Zapata nous a fait une démonstration surprenante de sa nouvelle invention : « Le flyboard air » (planche volante), devant la tribune présidentielle, place de la Concorde. Franky Zapata est avant tout un sportif. De 1996 à 2010, il remporte de nombreuses médailles : vice-champion du monde F1 SKI, 2 fois champion du monde RUN F1 World Finals, etc. Plus de 22 récompenses, au plan national, européen et mondial. Né à Marseille, Franky Zapata est attiré dès l’âge de 16 ans par le jet ski (moto marines). Deux ans après, il obtient son premier titre de champion de France, en 1996. Franky devient rapidement un pilote professionnel de jet ski. En 2013, Franky Zapata participe à l’émission La France a un incroyable talent sur M6 avec sa création le « Flyboard1 ». Au terme de la finale du 10 décembre, il se classe 8e sur les 12 candidats. Qu’à cela ne tienne, de Franky Zapata on reparlera... Trois ans après, il est de retour, non plus sur M6 mais sur toutes les chaines mondiales !, Franky Zapata présente son «Flyboard Air» un appareil propulsé par quatre micros turboréacteurs. Il se heurte à plusieurs reprises à la législation française, lui interdisant les vols de mise au point de son invention. Finalement, en 2017, il peut reprendre ses essais. Une première tentative de la traversée de la Manche

le 25 juillet 2019 sur le Flyboard air (en écho à l’anniversaire de la première traversée par le pilote français Louis Blériot, effectuée il y a 110 ans) ne peut aboutir faute de ravitaillement de carburant en plein vol sans se poser, en se maintenant en stationnaire à 3 mètres au dessus de la plateforme (la préfecture maritime impose d’abord, pour raisons de sécurité, que le pilote se pose sur la plateforme). Hélas, son inventeur chute dans l’eau, heureusement sans gravité. Une nouvelle tentative est finalement effectuée le 4 août 2019 vers 8 h 16 du matin, toujours au départ de Sangatte dans le Pasde-Calais. Après l’escale de ravitaillement qui, cette fois-ci, se déroule sans problème, Franky Zapata atterrit vers 8 h 40 à St-Margaret’s Bay au Royaume-Uni, soit une distance totale de 35 kilomètres parcourus en 22 minutes. Il atteint et maintient une vitesse de croisière de 160-170 km/h, dont il est informé grâce à un indicateur sonore intégré dans son casque, en survolant la mer à 15-20 mètres d’altitude avec une pointe à 70 m. Il réussit ainsi pour la première fois la traversée de la Manche avec la machine de son invention. L’homme volant est né. Il prend son envol tel un aigle royal, Franky Zapata fait parler de lui partout sur la planète avec son exploit vertigineux. Enfin, la France est mise à l’honneur. C’est comme dans une chanson de Mino : « Ah c’est super s’envoyer en l’air ! » Alexandra Cerdan

Le Flyboard est un accessoire relié à une moto marine par un tube qui lui apporte une hydro-propulsion permettant d’évoluer dans l’air au-dessus d’un plan d’eau (et sous l’eau). Il peut être considéré comme une sorte de jetpack nautique. Le sport et activité qui utilise un équipement Flyboard est appelé « Flyboarding ». Le premier concept de jetpack aquatique est créé en 2009 par une société américaine JETLEV. Le Flyboard arrive trois ans plus tard en 2012 par Franky Zapata, un pilote de moto marine français 1, 2. Celui-ci a construit de nombreux prototypes avant de parfaire la conception qui permet au dispositif de sortir de l’eau et d’être stable dans l’air. 1

RENCONTRE AVEC FRANKY ZAPATA Alexandra Cerdan : Vous travaillez actuellement sur un nouveau projet, pouvons-nous en savoir un peu plus ? Franky Zapata : Malheureusement je ne peux pas trop parler de la voiture volante pour le moment, il faudra attendre l’année prochaine ! A.C : Quelle influence le film « Retour vers le futur 2 » a-t-il eue sur vous ? (le personnage Marty McFly, utilise un « hoverboard ») . F.Z : J'étais effectivement fan de « Retour vers le futur » lorsque j'étais enfant. Cela fait partie des héros de mon enfance qui m'ont donné l'envie de voler ! A.C : Combien de temps faut-il pour apprendre à se déplacer correctement avec le Flyboard ? F.Z : Je ne peux pas vous donner de réponse précise. Je suis le seul à l'utiliser aujourd'hui et seules des personnes entraînées physiquement pourraient s'en servir. C'est très physique, après c'est une question d'équilibre et de maîtrise de soi. A.C : Vous avez rencontré quelques soucis avec la législation française lors de vos entrainements avec le Flyboard. Quels genres de problèmes ? F.Z : Du fait qu’il s’agissait de quelque chose de nouveau, il n’y avait pas de législation précise sur la planche Flyboard Air, c’est pour cela que ce fut compliqué au début. Maintenant, cela a été clarifié, nous devons avoir


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des autorisations et respecter certaines conditions à chaque fois que je fais des essais ou des shows. Mais nous respectons ces conditions qui nous sont imposées et cela se passe bien. A.C : Le Flyboard sera-t-il un jour commercialisé et sous quelles conditions ? F.Z : Non, le but n’est pas de commercialiser la planche Flyboard Air. Nous souhaitons utiliser la technologie de la planche Flyboard Air pour d’autres applications, qui seront peut-être un jour commercialisées. A.C : Des personnes disent déjà que votre invention pollue et qu’elle est trop bruyante. Avez-vous pensé à l’améliorer et, pourquoi pas, à utiliser des batteries (comme pour les voitures électriques) ? F.Z : Nous projetons avec Total d’utiliser des biocarburants pour rendre la machine moins polluante et nous travaillons également avec l’ONERA sur la réduction du bruit. A.C : Aristote et Léonard de Vinci auraient été en admiration devant votre invention. Mais qu’en a-t-il été avec les plus sceptiques - certaines personnes on dû, lors de votre projet sur le Flyboard, vous prendre pour un fou ? F.Z : Merci pour le compliment. Les personnes sceptiques, il y en a toujours, mais au début c’est normal car les gens ne sont pas habitués à voir un homme voler ! Certains m’ont sûrement pris pour un fou, en effet ! A.C : Quelles vitesse et altitude maximum pouvez-vous atteindre avec le Flyboard ? F.Z : La vitesse maximale que j’ai atteinte est 203 km/h, l’altitude 150 mètres. Mais la planche Flyboard Air a la capacité de monter beaucoup plus haut. C’est l’un de mes objectifs actuels, de pouvoir surfer sur les nuages. A.C : Quel genre de petit garçon étiez-vous ? F.Z : J’étais curieux et je voulais comprendre comment fonctionnaient tous mes jouets. J’ai commencé comme beaucoup de petits garçons avec les Lego. Et à chaque Noël, je démontais tous les cadeaux que je recevais ! A.C : Avez-vous survolé Montmartre et si non, cela serait-il possible ? F.Z : Non je n’ai jamais survolé Montmartre, mais bien sûr cela serait possible… et ce serait un beau défi !

RENCONTRE AVEC

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HISTORIQUE

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PETITE ANTHOLOGIE DES POÈTES ET CHANSONNIERS DE MONTMARTRE

La Petite anthologie des poètes et chansonniers montmartrois, débutée avec le trentenaire de Paris-Montmartre poursuit son chemin, un nouveau chemin plein de promesses. Certes, si ces hommes sont plus ou moins connus, nous espérons que vous continuerez de les découvrir et de les apprécier avec plaisir. Qu’ils soient venus du club des Hydropathes du Quartier Latin, pour rejoindre les cabarets du bas de la butte, ou qu’ils se soient tout simplement formés, sur le tas, ici à Montmartre, nous continuons de vous les présenter selon l’ordre alphabétique, d’André Barde à Léon Xanrof. Chacune de leur biographie, précédée d’un rapide résumé d’évènements survenus au cours de leur année de naissance est illustrée d’une ou plusieurs de leurs œuvres.

Meusy (7)

Par Jean-Paul

BARDET

VICTOR MEUSY

Victor Meusy, (Louis Eugène Meusy, dit), poète, chansonnier et auteur dramatique est né à Paris le 29 janvier 1856.

Ses études primaires puis secondaires terminées, Victor Meusy envisagea de suivre les cours de l’École de Commerce de Paris jusqu’en cette année terrible où la France s’engageait dans la funeste guerre franco prussienne, une guerre mal préparée, qui mena à la défaite et au désastre de Sedan et au Siège de Paris. Peu de temps après la défaite, Victor Meusy quitta la France afin de poursuivre et compléter ses études en Angleterre. Après deux années passées aux universités de Cambridge et d’Oxford., il est de retour en France. En 1876, il travaille un court moment à la Compagnie des Chemins de fer de l’Est, avant de collaborer à divers journaux comme : Le Cri du peuple, Le Nouveau Journal, L’Art Lyrique….

Toujours travaillé par la fièvre des rimes, il passe son temps à composer, sans relâche, poèmes et chansons. Sa fréquentation régulière du Club des Hydropathes le conduira à faire son entrée au déjà célèbre cabaret du Chat Noir où il sera bientôt amené à participer à la rédaction du journal.

Après des débuts plus que prometteurs, Victor Meusy devient, ce qui est mérité, le premier en date des chansonniers d’actualité de Montmartre. Initiateur et fondateur des Soirées parisiennes, avec Paul Delmet, il se produit et chante un peu partout et tout spécialement au Divan japonais, ainsi qu’au cabaret des Quat’zarts. Après avoir réuni plusieurs de ses amis, dissidents du cabaret du Chat Noir, il tente de créer, en 1895, le cabaret du « Chien Noir », un cabaret qui n’aura pas le succès attendu ! L’année suivante, Victor Meusy devient membre de la Société Le Vieux Montmartre, une association qui vient de fêter il y a peu, ses 130 années d’existence. En 1890, il abandonne peu à peu ses fonctions de chansonnier, mais aussi celle de journaliste, pour se consacrer au théâtre. Dans sa nouvelle activité, Victor Meusy sera l’auteur de petites saynètes, des revues et quelques vaudevilles. Ses dernières années, il les remplira, à la satisfaction de tous ses confrères, dans les fonctions délicates de secrétaire général, puis à partir de 1912, de Président de la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de musique. Victor Meusy est décédé à Paris en son domicile, rue des Abbesses, en mai 1922. Le premier texte, dont nous vous proposons des extraits est issu de : « Chansons d’hier et d’aujourd’hui », paru en 1889, année où Paris était triplement en fête, inaugurant à la fois l’Exposition Universelle, la Tour Eiffel et célébrait le Centenaire de la Révolution ! « Au Bois de Boulogne » nous dépeint des lieux qui ont bien changé !


HISTORIQUE

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Au Bois de Boulogne (extraits)

En vérité, je vous le dis, Ne pleurez plus le paradis Perdu par Eve, Car il existe sous les cieux Un endroit plus chic et moins vieux Comme on en rêve. Là le poète buissonnier Vent contempler le cantonnier Au matin rose ; Quand ce paisible et froid dompteur Dressant son boyau constricteur, Au loin arrose. Les gazons las d’être foulés Relevant leurs dards effilés Pleins de rosée ; Sur les joncs glissent des vapeurs Pareilles aux lents promeneurs D’un Elysée On s’attend à chaque détour A déranger dans son séjour Sylvain ou Faune Entre les chênes brusquement Disparait le profil charmant D’une Amazone. C’est le moment de s’installer A l’ombre pour voir défiler La cavalcade. Le cou tendu sur le garrot Les gentlemen s’en vont au trot A la cascade. Déjà la poussière a terni, L’herbe fait de Longchamp jauni Une Sologne. De son nuage descendu, A pied, le poète sort du Bois de Boulogne.

« Le Fromage »,

preuve de sa fantaisiste et frondeuse verve, est considérée comme l’une de ces œuvres les plus populaires du moment. N’est-on pas le pays des 300 fromages ! Au temps de la canicule, Dans son assiette étouffant, Le Livarot gesticule Où pleure comme un enfant. Le doux et tendre Marole

Vous suit dans l’appartement ; Il lui manque la parole, Mais il a le sentiment ! Fromage ! Poésie ! Bouquet de nos repas, Que sentirait la vie Si l’on ne t’avait pas ? Et comme nous sommes à Montmartre, comment ne pas ajouter ces quelques extraits de «Au Moulin Rouge»

Au Moulin Rouge (extraits)

Il tourne, il vire, il bouge Le Moulin Rouge.

Et ses tic tacs moqueurs Font battre tous les cœurs Accrochez à ses ailes Mesdemoiselles Vos chapeaux, vos pompons Et vos jupons Fripons ! Une fête éternelle Embellit ce séjour, Et chaque ritournelle Nous invite à l’amour. On ne retire pas sa veste Pour manier le blutoir ; De la grâce et du geste C’est tout ce qu’il faut savoir.

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Montoya 38

HISTORIQUE

GABRIEL MONTOYA

Gabriel Montoya est né à Alais le 20 octobre 1868

Ses études secondaires classiques terminées, le jeune Gabriel Montoya entreprend des études de médecine. Étudiant le jour, il se produit la nuit dans les cabarets pour payer ses études. Peu payé, comme tous les chansonniers de l’époque, le jeune poète, surmené ne tarda pas à tomber malade. En 1892, enfin reçu, diplômé docteur en médecine de la faculté de Montpellier, Gabriel Montoya quitte la France pour parcourir le monde et traverser les deux hémisphères tel un “Esculape errant” !

Pour satisfaire son désir de voyager, il s’engage d’aventure comme médecin d’une compagnie maritime. Navigant dans les Antilles, il distribuera, en joli cœur, aux belles passagères des pilules contre le mal de mer, mais aussi quelques vers énamourés ! Lors d’un passage à Cuba, il sera victime - comme le fils du compositeur Hector Berlioz, Louis Berlioz, capitaine au long cours de la marine marchande - de la fièvre jaune (une maladie virale transmise par certains moustiques, du genre Stegomyia, qui avait déjà causé, en 1861, à La Havane une épidémie des plus meurtrières), ce qui était fréquent, mais il en réchappera. Fatigué, lassé de ces longues croisières et de ses multiples et diverses aventures, comme ce duel à mort, qu’il vécut à Port-au-Prince, avec un huissier cubain, Gabriel Montoya décida de rentrer en France.

Mimi

(extraits)

Dormez, j’en profite ;

Vive la paresse, Puisque rien ne presse, Prolongez l’ivresse De votre sommeil, Et sous la chemise Fine où se remise Votre chair exquise, Narguez le soleil Moi, je contemple, Comme en un temple, La cambrure ample, Le creux des reins, Et la Mappemonde, Et la croupe blonde Où partout abondent Les plis de terrains.

Votre corps m’invite, Et je vais bien vite En faire le tour ; Car dans les étreintes, Les mains sont contraintes Ont comme des craintes De tout mettre au jour. Ce trésor suave, Dont je suis l’esclave, Enfin, je le brave, Pourquoi l’enfermer? Dieu, les belles choses, Les jolis coins roses, Que de

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A son retour, il abandonne l’objectif de poursuivre l’exercice de la médecine, pour s’adonner, plutôt pour s’abandonner aux lettres, pour lesquelles, dès le collège, mais surtout au lycée, il avait toujours eu une irrésistible attirance. Pour cela, il fera tout ce qui sera en son pouvoir, pour se faire très vite connaître, ce qui lui permettra d’intégrer en peu de temps, la glorieuse et réputée troupe du cabaret du Chat Noir. Auprès de Rodolphe Salis, il interprètera lui-même ses chansons, contribuant au succès et à la vogue toujours persistante des cabarets de chansonniers montmartrois. Ses chansons seront successivement publiées en plusieurs volumes : « Chansons naïves et perverses », « La Folle chanson », « Le Roman comique du Chat Noir », « Les Armes de la Femme ».... Montoya fut aussi un véritable auteur dramatique. Récits et des comédies lyriques : « La Chaîne d’amour », « Le Frisson de la gloire » à l’Odéon ; « Manöel », l’opérette « Pantalon Rouge »- pour l’anniversaire de Racine, à la Comédie Française, il composera un acte en vers : « Le baiser de Phèdre ». Qualifié de “second charmeur” du cabaret du Chat Noir, il s’y produira jusqu’à sa fermeture, puis passera au cabaret de Quat’zarts, dont il prendra la direction par la suite. Gabriel Montoya est décédé accidentellement d’une chute de bicyclette, à Dax en 1914, alors qu’il attendait son ordre de mobilisation, remplaçant et soutenant de son mieux, n’ayant plus exercé depuis plusieurs années, les médecins locaux, plus jeunes, donc déjà mobilisés.

fleurs écloses, Parmi les vallons ; Et sur les collines,

Que de perles fines Dressent, coralines, Leurs vaillants jalons.

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Privas

HISTORIQUE

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XAVIER PRIVAS

Xavier Privas (Antoine Taravel, dit) est né en 1863 à Lyon.

Chansonnier, musicien et poète éloquent, il est le fondateur du Caveau Lyonnais. C’est là qu’il proposa ses premières chansons et écrivit ses premiers poèmes qu’il signa, discrètement, d’une anagramme de son patronyme : Paul d’Arteval. Ce nom, il l’abandonnera quelques années plus tard, au profit d’un nouveau pseudonyme : Xavier Privas, adopté de façon étrange le jour de la saint Xavier, alors qu’il venait de recevoir un courrier en provenance de Privas en Ardèche !

C’est à l’aube de ses trente ans qu’il décida de rejoindre la capitale, on est fin 1892. Peu de temps après son arrivée, se présenta à lui, l’occasion de faire connaissance avec les membres du Club des Hydropathes, au cours d’une soirée présidée par Paul Verlaine. Invité à se produire au cabaret du Chat Noir, où il ne fera d’ailleurs qu’un bref passage, ainsi qu’au concert dominical de la rue de Maubeuge, mobile, il se produira à L’Âne Rouge (avenue Trudaine), puis aux Quartz’ Arts (bd de Clichy) de 1895 à 1899, année où il est élu «Prince des chansonniers». Alors, que tous les chansonniers contemporains cultivaient le « genre rosse », Xavier Privas, rêveur infatigable, idéaliste et sentimental, chantait les magies de l’amour, afin de célébrer sans cesse les plus nobles sentiments humains. Homme robuste et tonitruant, ce qui peut paraître étrange, il ne s’abandonnera jamais aux sous-entendus trop faciles ou à la grivoiserie. Plein d’urbanité, Xavier Privas a été le premier chansonnier montmartrois à être décoré de La Légion d’Honneur, ès-qualité par Aristide Briand en 1906. Cette récompense fut perçue à l’époque pour nombre d’entre eux, comme le revirement d’un gouvernement, qui jusque là était toujours plus enclin à dénigrer, punir, plutôt favorable à censurer les auteurs de pamphlets jugés trop violents ou hostiles. A ce propos, rappelons-nous les déboires que connut le caricaturiste André Gill qui osa représenter la censure sous les traits de « Madame Anastasie ». Cette censure, ce contrôle assuré par le gouvernement, pouvant mener jusqu’à la fermeture des établissements pour infraction irrévérencieuse envers les «politiques», alors, cela est bien connu, que l’on décorait beaucoup plus facilement les danseuses des Folies Bergères, pour «services rendus» dans les boudoirs ministériels ! Xavier Privas est décédé en sa résidence, rue La Fontaine, à Auteuil le 6 février 1927. Sa dépouille repose dans le Caveau des chansonniers au cimetière parisien de Saint-Ouen. Sa compagne, Francine Lorée Privas, qui

fut à la fois sa muse et son interprète repose à ses côtés (1963).

Madrigal printanier (extrait)

Sur l’or de tes cheveux mets des fleurs printanières ; A ton corsage clair pique de blancs lilas ; Les fleurs ont arboré leurs plus beaux falbalas, Pour que tes douces mains les fassent prisonnières. Passé au milieu des fleurs comme une sœur aînée, N’es-tu pas et le lys et la rose à la fois ? N’est-ce pas le pouvoir magique de tes doigts Qui remplit de bonheur toute ma destinée ? Mais aussi :

La Révolte (extrait)

Quand tel l’ouragan soudain déchaîné, La Révolte entonne un chant d’épouvante, Quand par ses éclairs le ciel sillonné Jette dans la nuit sa lueur sanglante, Pour les remplacer par la vérité, Quand elle détruit le faux et l’injuste, Quand elle combat pour la Liberté, La Révolte est juste !.

J.P. Bardet à suivre

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ANNIVERSAIRES

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LES ENFOIRÉS ONT 30 ANS NOVEMBRE 1989 - NOVEMBRE 2019

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epuis trois décennies, la troupe musicale des Enfoirés est présente aux côtés des Restos du Coeur et de ses missions sociales. A l’occasion des 30 ans des bénévoles Les Enfoirés, une exposition immersive plonge le public dans les coulisses des concerts, lui faisant parcourir les loges, la salle de production ou le coin maquillage, et découvrir les secrets des tournées . Par ailleurs, une vente aux enchères d’accessoires, de costumes et d’éléments dédicacés par la troupe des Enfoirés est organisée jusqu’au 29 décembre sur le site : https:// www.loisirsencheres.com/enfoires. La totalité des bénéfices provenant de la vente aux enchères et de la billetterie de l’expo iront aux Restos du Cœur (en 2019, 133 millions de repas distribués aux Restos du Coeur par 73 000 bénévoles.) « Les Enfoirés s’exposent ! » jusqu’au 29 décembre 2019 Pavillon Villette, 30 avenue Corentin Cariou - 75019 Paris Du mercredi au dimanche 10h à 18h (jusqu’à 20h le vendredi) Tarif : 10e - Informations pratiques et réservations : www.enfoires.fr/lexpo

Joyeuses Fêtes !

Photos : Sylvie Grosbois

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LES P’TITS POULBOTS ONT FÊTÉ LEURS 80 ANS ET N’ONT PAS PRIS UNE RIDE !

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’anniversaire de la plus sympathique des associations montmartroises s’est déroulé sous un beau soleil, dans les Arènes de Montmartre, bondées, tandis que les touristes s’attroupaient tout autour des grilles. Alain Turban, parrain des poulbots et maître de cérémonie, avait concocté un joli spectacle, s’entourant d’une troupe d’artistes amis de Montmartre. Avec un final en chorégraphie et percussions des petits poulbots eux-mêmes, offert par le maître-tambour Joël Benhayoun ! La présidente Joëlle Leclercq était aux anges et chacun se disait : voilà le vrai Montmartre, il est toujours là, tout n’est pas perdu… dans le regard des poulbots, un monde commence…

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ANNIVERSAIRES

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LES 130 ANS DU MOULIN ROUGE :

UN FRENCH-CANCAN SOUS FEU D’ARTIFICE !

Photos : Philippe Cochinard

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e 6 octobre 1889, à 8h du soir, le Moulin Rouge ouvrait ses portes pour la toute première fois. Le dimanche 6 octobre 2019, à 20h, le plus célèbre cabaret du monde, cœur battant du mythe parisien, avait choisi de fêter cette date anniversaire par la projection sur sa façade d’un spectacle son et lumière inédit, imaginé avec la société GL Events Audiovisual, qui fit voyager le public à travers son histoire exceptionnelle. Et soudain les 60 artistes du Moulin Rouge surgirent sur le boulevard de Clichy et se lancèrent dans un French Cancan sublimé par un superbe spectacle pyrotechnique. Fabuleux et féerique !

‌ OTRE AMI CHRISTIAN LEBON N A SOUFFLÉ SES VINGT BOUGIES PERPÉTUELLES - car la passion empêche de vieillir - entouré d’amis chers, hors la scène, dans une ambiance bien évidemment musicale. Avec Pattika, Philippe Chevalier, Stone, Bernard Menez, Isaure Monfort; Mario d'Alba, Anthony Dumas, etc. Du beau monde et des amis fidèles. Y'avait d'la joie ! Car cet artiste-là a un double talent, celui d’aimer les autres artistes : et de développer avec son association, en parallèle de sa carrière, les « tremplins des talents » et des soirées de rencontres en musique très appréciées. On voudrait bien que lui soit aussi confiée une scène à Montmartre, où il ferait merveille !

Liliane Bouc et Philippe Chevalier

Bernard Menez

Pattika et Christian Lebon, que le spectacle commence !

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ENTRE COUR ET JARDIN

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ON EST MAL, MACRON, ON EST MAL !

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epuis fin septembre, Les deux Ânes, « Le théâtre désobéissant », fidèle à sa tradition d’accueil à d’autres artistes, comme le rappelle Jacques Mailhot - référence à l’époque où Les deux Ânes ont accueilli Jeanne Sourza et Raymond Souplex, Arletty, Pierre Dac, Jacqueline Maillan, Robert Dhéry, Poiret et Serrault, Jean Yanne et tant d’autres - présente à côté de sa traditionnelle revue de chansonniers, deux spectacles originaux : «  Piano paradiso » (à partir du 7 décembre), un spectacle mené de main de maître par Alain Bernard, un pianiste aussi espiègle que virtuose, et « Constance Pot Pourri » pour une deuxième saison, son spectacle revu et composé d’anciens et nouveaux sketchs, prolongement

de ses chroniques sur France Inter. La revue de chansonniers a pour titre : « On est mal Macron, on est mal ». Bien sûr qu’on est mal, mais venez rejoindre l’équipe des Deux Ânes, vous vous sentirez de suite mieux, sinon bien, à l’écoute de Jacques Mailhot, Michel Guidoni (le corse qui travaille après 20H00), Florence Brunold, Paul Dureau (la révélation), Gilles Détroit et Émilie Anne-Charlotte. Vous oublierez vos soucis, verrez l’actualité autrement, en soirée chaque jeudi, vendredi et samedi à 20H00, ou en matinée le samedi à 16H00, le dimanche à 15H00.

LES DEUX ÂNES 100 Boulevard de Clichy, 75018 Paris – Tel : 01 46 06 10 26

DEUX AMOUREUX À PARIS R

efaire sa vie… Se confronter à ses rêves quand on croit qu’il est trop tard. À 50 ans passés, tout recommencer à zéro…

Paris. Dans la loge d’un théâtre, c’est le Grand soir. Première d’une comédie musicale. Pendant que les deux comédiens se préparent, ils se rappellent leur parcours au fil de leurs chansons… Un spectacle musical de et avec Aude Brenner et Régis Simon. Mise en scène Janicke Askevold. « La Ville Lumière » nous a inspirés et nous avons écrit notre histoire pleine de folie, d’émotion, de rires et de rebondissements en lui rendant un vibrant hommage avec nos chansons. Notre Paris rêvé, où tous les espoirs sont permis. Une vision résolument optimiste et le désir profond de se rendre la vie belle ! Quoiqu’il arrive. » “Deux Amoureux à Paris” à partir du 27 Novembre jusqu’au 26 février chaque mercredi à 19H. Sauf 25 décembre et 1er janvier.

STUDIO HEBERTOT 78 bis, boulevard des Batignolles Paris 17e - M° Villiers ou Rome 01 42 93 13 04 www.deuxamoureuxaparis.com Facebook /deuxamoureuxaparis


ENTRE COUR ET JARDIN

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LES AMOUREUX DU SACRÉ-CŒUR S

andy, écrivaine, et François, attaché de presse, se rencontrent en 2016, boulevard des Capucines, lors d’un concert à l’Olympia de notre chanteur montmartrois Alain Turban… avant de se retrouver à la Bonne Franquette. Une belle rencontre sous les auspices conjugués de Cupidon et du Sacré-Cœur, avec la bénédiction de Michou, notre prince bleu de Montmartre, dont depuis des années François est le relationnel le plus fidèle. Voilà nos amoureux en train de devenir des figures de proue d’un bateau qui se plait à naviguer dans les lieux les plus pétillants de

Paris. Le ciment de leur histoire se construit avec l’artisan de la chanson française, Alain Turban, qui leur propose une chanson extraite de sa comédie musicale « La légende de Montmartre » : Les amoureux du Sacré-Cœur. Sandy et François se retrouvent donc en studio pour enregistrer leur duo et poser leurs valises. Nos amoureux du Sacré-Cœur nous chantent combien ils sont heureux sur la Butte. Un clip vient de sacraliser cette charmante histoire d’amour - à voir sur Youtube.

Marie-France Coquard

ET SI ON NE SE MENTAIT PLUS ?

Ecrit par Mathieu Rannou et Emmanuel Gaury Créé par le collectif « Les Inspirés » Mis en scène par Raphaëlle Cambray Avec Maxence Gaillard, Emmanuel Gaury, Guillaume d’Harcourt, Nicolas Poli, Mathieu Rannou.

C

es cinq trentenaires ont fréquenté le même cours d’art dramatique, celui de Jean-Laurent Cochet, qui prône un enseignement classique et exigeant du métier de comédien. Cela leur a permis de se frotter aux plus grands rôles du répertoire : Un garde (la Reine morte), La Montagne (Les Fâcheux), Pancrace (Le Mariage forcé), Boudousse (L’Alouette), Un poulet (Chantecler), Basque (Le Misanthrope), Facio (Fantasio). Encouragés par Raphaëlle Cambray, leur professeur d’hier et leur metteur en scène d’aujourd’hui, ils ont décidé d’écrire, monter et produire leur premier projet, ensemble, en créant le collectif des Inspirés et leur première pièce “Et si on ne se mentait plus ?”

« Et si on ne se mentait plus ? » est une comédie qui raconte l’histoire véritable de cinq stars littéraires de la Belle Epoque. Jules Renard, Tristan Bernard, Alfred Capus et notre cher Alphonse Allais national se retrouvent au 26, place Vendôme, chez leur ami le grand comédien Lucien Guitry. Pendant ces déjeuners mémorables, arrosés et truculents, ils rivalisent de bons mots et traits d’esprit, mais en octobre 1901 leur amitié est agitée par des questions d’ego, d’argent, de femmes et d’ambitions personnelles… L’amitié va-t-elle résister ? Le mensonge, surtout en amitié, c’est ce qui met du poivre dans le sel de la vie ! Plein d’esprit, admirablement joué, ce beau texte offre un grand moment de théâtre et de vie, rire, réflexion et émotion, tout y est… Ces humoristes fin de siècle, qu’on aurait pu croire un peu « datés », servis par d’excellents jeunes comédiens, nous reviennent en force comme de grands classiques ! Au Théâtre LA SCÈNE PARISIENNE, 34 rue Richer 75009, Paris Horaires : du mercredi au samedi à 21h00, le dimanche à 18h00 Réservations : 01 40 41 00 00 Ou : BilletRéduc, ou : Site du théâtre Pour en savoir plus : Lien vers la page presse du collectif : http://lesinspireslesite.com/presse Lien vers la page Facebook des Inspirés : https://www.facebook.com/LesInspireslapage

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ARTS ET LETTRES

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LA LETTONIE, UN PAYS QUI PERPÉTUE SES TRADITIONS

AVEC LE LIVRE « LES MOUFLES DE LA LETTONIE » DE MARUTA GRASMANE

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écemment est parue en français la traduction – attendue de longue date – de l’ouvrage « Les moufles de la Lettonie » de Maruta Grasmane. Ce livre présente 178 magnifiques modèles de moufles ethnographiques qui intéresseront bien au-delà du cercle des amateurs de tricot. La première édition en letton de cet ouvrage fit partie, l’année de sa parution, des lauréats du concours national du plus beau livre de l’année « Zelta ābele ». Le graphisme très élaboré de l’œuvre, les couleurs panachées, les informations reprises avec beaucoup de soin et la diversité surprenante des motifs parlent à tous les lecteurs. L’auteure de cet ouvrage, l’ethnographe Maruta Grasmane, a pendant une vingtaine d’années collecté systématiquement des documents et des matériaux sur les traditions du tricot et de l’usage des moufles lettones.

Ce livre est publié par le Centre du Costume traditionnel SENĀ KLĒTS. Le centre a été fondé en 1991 et ses missions principales consistent à étudier l’histoire du costume traditionnel letton, à reproduire des costumes et à promouvoir des traditions. Le livre « Latvieša cimdi » est paru pour la première fois en 2012 et, grâce à l’énorme intérêt des lecteurs, il a été traduit depuis en six langues. Plus de 20 000 exemplaires de ces livres ont été vendus dans le monde entier. Cet ouvrage montre 178 modèles de moufles reproduites d’après des exemples originaux datant d’entre le XVIIIe siècle et le début du XXe siècle et conservés dans les fonds des musées. Cette édition est non seulement un ouvrage pratique encourageant les tricoteuses et les tricoteurs à revenir aux traditions d’antan, en offrant des exemples de beaux

motifs originaux à reproduire en tricot, mais c’est aussi une véritable source encyclopédique au graphisme artistique de qualité. Sur chaque double page, la partie gauche présente la grille du motif de la moufle et la partie droite la moufle tricotée afin de faciliter la compréhension de la réalisation du motif. La mission de cet ouvrage est de faire le lien entre le passé et le présent et de reprendre les traditions anciennes en pensant à l’avenir, tout en incitant les lecteurs à être créatifs. Les motifs

MME KOPFF, Martine Le Quentrec et l'un des représentants lettoniens du Centre du Costume traditionnel SENĀ KLĒTS.

et les couleurs proposés ne sont pas canoniques. Ce sont des variantes qui permettent l’inspiration : chacun peut reprendre les motifs pour les insérer dans son bonnet ou gilet, par exemple. Ce recueil est un magnifique cadeau, tant pour les amateurs de tricot que pour ceux qui aiment les motifs ethnographiques, les traditions ou les beaux livres. Il est toujours agréable de feuilleter ce livre car chaque lecture réserve de nouvelles surprises. Elisabeth Kopff

Prix du livre : 39,99E. On peut l'acheter sur amazon. www.amazon.fr Contact du musée du costume pour toute info : Monta Grasmane : monta@senaklets.lv


LES COUPS DE CŒUR

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COUP DE CŒUR CINEMA

COUP DE CŒUR DVD

«JUDY» Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté sa carrière d’artiste à l’âge de deux ans et chante pour gagner sa vie depuis plus de quarante ans. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis, sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aurat-elle seulement la force d’aller de l’avant ? Actrice légendaire, Judy Garland est l'héroïne de ce film qui s'attarde sur une période cruciale de sa vie, méconnue du grand public. Renée Zellweger est impeccable dans le rôle-titre et la réalisation signée Rupert Goold est particulièrement soignée. A découvrir en salles à partir du 22 janvier 2020.

Les plus grandes stars sont au rendez-vous avec deux films mémorables. Tout d’abord, « ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD » (Sony Pictures) réalisé par Quentin Tarantino. En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus. Leonardo Di Caprio, Brad Pitt, Margot Robbie et Al Pacino réunis dans un même film, c’est tout simplement un rêve de cinéphile. 2h41 minutes à savourer ! Ensuite, « HOBBS & SHAW » (Universal Pictures France). Jason Statham et Dwayne Johnson ne sont seulement des spécialistes des films d’action, ce sont également de très bons acteurs. Ils le démontrent à nouveau dans ce long-métrage dérivé de la saga « FAST & FURIOUS » réalisé par David Leitch. Ils se détestent mais vont devoir unir leurs forces pour retrouver un terroriste international. Un film survitaminé ! (photo). En parallèle, « TOY STORY 4 » (Disney Pixar) réalisé par Josh Cooley, enchantera tous les publics. Cette fois-ci, l’arrivée de Forky, un nouveau jouet, va bouleverser la vie de Woody et de ses amis. Une nouvelle aventure à la fois émouvante et drôle, avec de nombreux rebondissements.

Copyright photo : Universal Pictures France

Copyright photo : Pathé

PAR ALAIN HAIMOVICI

Copyright photo : Editions Albert René

COUPS DE CŒUR LIVRES « LA FILLE DE VERCINGÉTORIX » (Editions Albert René). Ce 38e album des aventures d’Astérix et de ses amis est déjà la 4e collaboration entre le scénariste Jean-Yves Ferri et le dessinateur Didier Conrad, dignes successeurs du duo légendaire Goscinny-Uderzo. L’action se situe cette fois-ci quelques années après la défaite d’Alésia. La fille du célèbre chef gaulois, traquée par les romains, trouve refuge dans le village d’Astérix, seul endroit dans la Gaule occupée où elle peut résider en sécurité. Action, émotion mais aussi beaucoup de rythme et d’humour sont au programme de cette aventure très réussie avec pour la première fois un personnage féminin (une adolescente survoltée !) au cœur du scénario. En parallèle, on ne peut s’empêcher de remarquer les points communs entre le village d’Astérix et ses irréductibles habitants et Montmartre… Bonne lecture ! « LOUIS VUITTON CITY GUIDE : PARIS » Cette nouvelle édition propose une superbe sélection, subjective, de restaurants, bars, boutiques…mais aussi d’itinéraires pour (re)découvrir notre capitale. Une belle réussite, sur le fond comme sur la forme, où Montmartre a bien sûr toute sa place. De nombreuses photos originales ponctuent le guide, sans oublier les coups de cœur du célèbre architecte François-Joseph Graf. Si vous croyez bien connaître Paris, vous allez être surpris ! A noter : 31 villes de tous les continents sont explorées dans cette collection, disponible également sur iPhone et iPad.

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AU PROGRAMME

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LINDA BASTIDE

NOUS EMMÈNE À LA DÉRIVE !

Annie Bozzola, Alex Keyland, Alain Rançon, Linda Bastide, Benjamin Barouh, Jacques Desolle, le Président, et la comédienne Ambre Larazet.

L

e mouvement «ciné-club», qui contribue à faire découvrir un grand nombre de films étonnants, a choisi La Dérive de Paula Delsol, film de 1964 : une première projection a eu lieu le mardi 15 octobre à 20 heures 30, au conservatoire, à Carrières sur Seine, devant une salle comble. Après la projection, les principaux protagonistes se sont retrouvés sur scène pour échanger avec le public (voir photo) : Annie Bozzola, la présidente du Club des Cinéphiles de La Poste et d’Orange (216 boulevard Raspail - studio Raspail 75014), un 2ème ciné club, a annoncé qu’elle préparait une projection parisienne de La Dérive pour le 24 janvier prochain - Alex Keyland, comédien, chanteur, graphiste, le créateur du site Weebly de Linda Bastide et des nouvelles affiches du film - Alain Rançon, « Passeur d’art », qui a mis toute l’équipe de Carrière sur Seine sur la piste de l’existence du film. Ce soir-là, tous entouraient l’héroïne du jour, et du film, la comédienne Jacqueline Vandal… apparaissant ici sous son vrai nom, bien connu des Montmartrois… Linda Bastide. Car l’auteur, poétesse et romancière, a eu une première vie

de comédienne, dans les années soixante, avant de quitter les plateaux de tournage et les spots pour se consacrer définitive-

ment à sa passion originelle : l’écriture, singulièrement la poésie. Mais ce soir-là, ce n’était pas « notre » Linda, habituée

des salons du livre, qui était accueillie : c’était bien « Jacqueline » la comédienne que l’on fêtait, héroïne touchante de ce film à part, tourné pendant l’été 1962, par Paula Delsol, à Palavas-les-Flots, où débutaient aussi Noëlle Noblecourt et un autre Montmartrois célèbre : le regretté Pierre Barouh, jouant son propre rôle, celui d’un chanteur voyageant de ville en ville avec sa guitare…« Le frère de Terzief improvisait ses dialogues et mettait sur sa tête un improbable chapeau, le film se faisait avec les moyens du bord et les bouts de ficelles, Paulette Dubost maquillait et coiffait… pour ma part, j’étais blonde un jour, brune un mois après, cheveux longs, cheveux courts, pas de script, c’était l’aventure ! » se souvient Linda. Précisons que la recherche opérée par la fédération «Interfilm», en particulier par Michel Cenna, programmateur, pour obtenir les droits non commerciaux des projections en ciné-clubs, a été initiée à la demande des deux responsables des deux cinéclubs engagés dans une même passion pour cette œuvre. Cette recherche doit aboutir à l’inscription


AU PROGRAMME

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du film au catalogue d’Interfilm et, nous l’espérons, à sa projection dans de nombreux ciné-clubs affiliés, partout en France. Ce serait bien le sens de l’histoire car en 1964, à Cannes, si notre amie Linda Bastide tenait la main de Françoise Dorléac (La peau douce de François Truffaut) et celle de Catherine Deneuve (Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, Palmé d’or cette année-là), c’est bien que La Dérive de Paula Delsol avait obtenu le Prix des cinéclubs - avec un jury présidé par Orson Welles, excusez du peu !

UN FILM À PART

D’abord intitulé Une fille à la dérive, La Dérive met en scène Jacquie, une jolie blonde de vingt ans qui traîne son mal de vivre avec un guitariste (Pierre Barouh). Déçue, elle retourne chez sa mère qui vit au bord de la Canalette, retrouve ses copains d’enfance, sa sœur mal mariée, tout un petit monde dont elle s’évade en enchaînant des liaisons sans issue. Portrait d’une femme libre avant l’heure, «La Dérive», film très provocateur pour l’époque, fut, à sa sortie en salle, interdit aux moins de 18 ans, classé « X » ! Nous étions dans le monde d’avant… 68 ! Le film a reçu le prix des ciné-clubs et, par la suite, a été sélectionné pour les festi-

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vals de Montréal et de Berlin. « Par son audace, La dérive ne peut être comparée qu’aux tous premiers films d’Ingmar Bergman», affirmait François Truffaut. Pour le journaliste Julien Pichené, « La dérive est un grand petit film, qui nous rassure aussi sur un point : s’il y a des films de cette envergure qui sont restés dans les oubliettes pendant des années, on a encore du boulot  ! » LE VENDREDI 24 JANVIER 2020 À 18H30, La Dérive sera projeté au superbe Studio Raspail, salle de projection mythique de Montparnasse et siège du Cinéclub de la Poste. STUDIO RASPAIL 216 bd Raspail - 75014 Paris Métro : Vavin ou Raspail Parking public souterrain : face au 120 bd du Montparnasse

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n accord avec Alain Rançon qui parrainera cette soirée, l’actrice principale Linda BastideJacqueline Vandal, répondra aux questions des spectateurs. Pourquoi les deux noms de cette artiste ? Ce pourrait être une des premières questions qui lui seront posées… A noter : le critique de films Laurent Delmas (« On aura tout vu  » sur France Inter ou tout l’été «  Ciné qui chante ») a accepté de venir présenter un film en demandant s’il pouvait en proposer un - et il a choisi La Dérive ! Benjamin Barouh, le fils de Pierre, sera également présent. Paris-Montmartre et la République de Montmartre sont très heureux de vous faire partager ce «  film-découverte  » s’inscrivant pleinement dans la démarche des Cinéphiles qui signent là un billet de renaissance pour une œuvre injustement enterrée ! Et pour les montmartrois, le plaisir d’une rencontre avec une Lindaécrivain cachée derrière une Jacquelinecomédienne talentueuse et époustouflante. Vous voulez participer à cette soirée ? Inscription par mail : bozzola.annie@laposte.net

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Nomelec est une entreprise familiale située en plein cœur de Montmartre. Nous intervenons dans le domaine de l’électricité, la serrurerie et le contrôle d’accès. Nous travaillons pour des entreprises, collectivités locales et syndics de copropriété dans le Grand Paris.

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HOMMAGES

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RAYMOND POULYDOR Hommage à Raymond Poulydor, avec cette photo prise il y a dix ans : c’était à la mairie de Levallois Perret, pour les 60 ans de la disparition d’un autre très grand sportif adoré des français, Marcel Cerdan. Alexandra Cerdan, rédactrice de ParisMontmartre, avait rencontré à cette occasion notre « Poupou » national, « ce grand monsieur, très humble et très discret », nous dit-elle, qui l’avait tellement impressionnée.

leurs sûres, de modestie et de cœur à l’ouvrage. On imagine bien un podium où monterait cet homme de terroir et de vérité, à côté de Brassens et Ventura. Mais arrêtons-là, on va se faire accuser de populisme…

Jean-Manuel Gabert

C’était un vrai, un immense champion bien sûr : Il a gagné le Tour d'Espagne en 1964 et fait partie des rares coureurs de l'histoire à avoir terminé au moins dix fois sur le podium final des plus grands tours. Mais cette étiquette « d’éternel second, combiné à de vraies qualités humaines, en avaient fait l’une des grandes figures populaires françaises. Il était de ceux que l’on aime, que l’on aime aimer, qui ne font pas la leçon, qui suivent leur sillon sans rien céder de leur pudeur aux trompettes de la renommée, qui parlent à tous avec le même et naturel respect. De ceux que les français portent dans leur cœur, comme un antidote à l’arrogance en expansion. Et la peine était réelle, à l’annonce de son échappée finale, car chacun comprenait bien que disparaissait l’une des dernières incarnations d’une France abolie faite de bon sens, de vaAlexandra Cerdan avec Raymond Poulydor

Au moment de mettre sous presse, nous apprenons avec beaucoup de tristesse le décès de notre ami Claude Devers, personnalité montmartroise, acteur de la vie locale, politique et associative. Nous reviendrons sur son riche parcours dans le prochain numéro. Nos condoléances émues à ses proches.

TATIANA Tatiana, Bénie et difficile pour les artistes, nous avons partagé "Notre Place du Tertre" depuis les années 70. Tu avais choisi d’y être portraitiste, mais tu étais également peintre, graveur, poète et cela était remarquable dans tes portraits à la fois Fauves, Cezanniens, expressionnistes. Ta générosité et ton désir constant de dessiner t'amenaient souvent à ne pas te faire payer à la hauteur de ton talent, alors les mois difficiles... Ta probité te faisait dire que « l'art pour plaire est le degré zéro de l'expression ». Ton enthousiasme de nature et par nécessité donnait à ton esprit une force qui te rendait combative et drôle en toutes circonstances. Ton humour aussi… tu nous as dit : " Le paradoxe c'est que nous sommes à la fois dans la jungle et dans un zoo, à la différence que personne ne nous nourrit, tous nos visiteurs ne sont pas des acheteurs ". Maintenant tu reposes sur l'île croate de ton enfance. Nous sommes tristes et nos pensées vont vers Linda, ta nièce, et Miriana ta belle soeur.

Tes amis artistes de la Place du Tertre (Cawaian)

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EXCELLENCE

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LE MOULIN ROUGE HONORÉ POUR LA SECONDE FOIS PAR LE GAULT & MILLAU

UNE 2e TOQUE POUR LA TABLE DU MOULIN ROUGE !

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Ce tournant gastronomique a été renforcé en 2016 par la création d’une pâtisserie afin d’apporter la touche finale à l’offre gastronomique imaginée et réinventée au fil des saisons. Pour le secteur restauration du cabaret, une équipe de 25 personnes est à l’œuvre en cuisine, et une brigade de salle de 100 personnes est présente à ses côtés : 450 couverts sont ainsi servis tous les soirs dans la salle mythique.

Photo : Jacques Habas

epuis le 20 septembre 2017, l’influent et exigeant guide gastronomique Gault & Millau, qui référence les meilleures adresses depuis 1972, a fait entrer la table du Moulin Rouge parmi les incontournables de la capitale. En septembre 2019, Le Moulin Rouge, premier cabaret au monde à être présent dans un guide gastronomique, est passé d’une à deux toques. Une grande fierté pour le Moulin Rouge, qui depuis 2015, avec l’arrivée du Chef David Le Quellec, a permis d’ancrer la cuisine “fait maison” dans ses valeurs en alliant tradition et modernité. Au menu, de l’innovation et des produits frais !

David Le Quellec est passé par de nombreuses maisons étoilées telles Ledoyen, Taillevent ou encore Le Cinq du George V, il a été aussi Chef exécutif de l’hôtel Concorde Opéra à Paris. Depuis 2015, David Le Quellec dirige les cuisines du Moulin Rouge suivant les standards et l’exigence de qualité souhaités par cette grande Maison.

DINER DES FÊTES REVUE À GRAND SPECTACLE “FÉERIE”

Et, dernière nouvelle, le Moulin Rouge vient de recevoir le prestigieux titre de «  Maître Restaurateur » remis par l’Association Française des Maîtres Restaurateurs ! Félicitations au Chef David Le Quellec, qui a permis d’ancrer une cuisine raffinée et toujours plus qualitative, contribuant à l’excellence inimitable du légendaire cabaret !

1/2 Bouteille de Champagne – Dîner valable du dimanche 22 décembre 2019 au samedi 4 janvier 2020 inclus, à l’exception du 31 décembre Réveillon du JOUR de L’AN imaginé et orchestré par le Chef David Le Quellec. 31 décembre 2019, 19 h 19h, Dîner dansant avec l’Orchestre du Moulin Rouge – 22h, Revue “Féerie” – Minuit, Voeux et soirée dansante DJ et …1 cadeau ! 82 Boulevard de Clichy, 75018 Paris Tél. : 01 53 09 82 82 Tous renseignements : www.moulinrouge.fr

F O N D É

P A R

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Bulletin d’abonnement à Paris-Montmartre "Aller à l’idéal et comprendre le réel" (Jean Jaurès)

Abonnement : 25 e, (35 e étranger) et abonnement de soutien à partir de 50 e. Chèque à l’ordre de Paris-Montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-Montmartre/Immopolis, 2 place Marcel Aymé, 75018 Paris Nom : Prénom :

N°13.114 4e trimestre 2019 ISSN 11 53-0618 Photo : Mélania Avanzato

Adresse : Nadine Monfils Xxxxx xxxxx xxx xxxxxxxxx VALERIO ET CAMILLA ADAMI UN DUO D’ARTISTES À MONTMARTRE

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