Paris Montmartre octobre 2018

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"Aller à l’idéal et comprendre le réel"

(Jean Jaurès)

« MICHOU PRINCE BLEU DE MONTMARTRE »

ERIC SUREAU

LE MONTMARTROIS PRÉSIDENT DU COFAS DU 18ème

BENOÎT FEYTIT

N°13.110 3e trimestre 2018 ISSN 11 53-0618

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE METRO FRANCE CASH & CARRY

BENGT OLSON

UN GRAND ARTISTE SUÉDOIS À LA BIENNALE DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE

ILS NOUS ONT QUITTÉS : VIOLETTE MEDRANO, AGNÈS RISPAL, JEAN PEZAREIX, CLAUDE BALOCHE, CHARLES AZNAVOUR ET FARIBA SOLATI.


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NOUVELLE DIRECTION


L

e nouveau Paris-Montmartre vient d’être tiré ! Cette nouvelle cuvée, sera, nous l’espérons, comme celle de notre célèbre vigne, savoureuse et généreuse ! S’il est bien un mot qui nous rassemble, c’est celui de Montmartre, car au-delà d’un célèbre village parisien, il s’agit d’exprimer, à travers ces pages, l’essence d’un lieu comme l’émanation d’un esprit. Un esprit hérité d’une longue histoire, entre guerre et paix, enracinée dans la vie artistique, sans oublier l’artisanat et l’excellence du savoir-faire, hérités de la tradition vivante. Un esprit un peu rebelle, bien sûr, au parfum libertaire, mais toujours respectueux du savoir-vivre qui doit animer une communauté. Car ce qui nous unit reste le plus fort : et nous souhaitons que ce magazine témoigne de tout ce qui se vit, se partage et se rêve à Montmartre. Il est donc question dans ce numéro de patrimoine, d’histoire, d’actualités, de création, d’artistes et d’artisans, de rencontres et d’hommages. Vous y croiserez, comme dans une rue

édito de la Butte, quelques uns de ceux qui portent les valeurs du village : notre Michou, qui offre ses droits d’auteur aux poulbots, Éric Sureau, nouveau président du comité des fêtes et d’actions sociales du 18e arrondissement, Clémence Richard – artisan bottier, compagnon du devoir, Daniel Guichard, l’un de ceux qui débutèrent sur le Tertre au beau temps des cabarets, et que nous irons bientôt applaudir à l’Olympia, Benoît Feytit, le directeur général de Métro France Cash & Carry, dont le nouveau magasin parisien s’agrandit et s’installe rue de la Chapelle, etc. Nous saluerons de nouveaux venus et nous dirons adieu à nos amis qui rejoignent l’Olympe du ciel montmartrois. Parce que nous croyons aux Valeurs du Village, ce magazine continuera de s’attacher aux causes essentielles à nos yeux, telles que la reconfiguration équitable de la place du Tertre dont nous pensons qu’elle est déterminante pour l’image et l’avenir du site tout entier. Car il ne s’agit pas ici, comme on voudrait le faire croire, d’un affrontement entre deux corporations, ar-

tistes et commerçants, mais bien de la volonté de tous – visiteurs, riverains, piétons, grandes associations montmartroises historiques et patrimoniales – de retrouver le visage originel de cette place à la fois intime et universelle où tous doivent cohabiter harmonieusement. Paris-Montmartre, c’est aussi le plaisir de se retrouver dans l’esprit convivial et chaleureux du village, lors de chaque parution de ce magazine, dont nous voulons qu’il soit aussi le vôtre. N’hésitez pas à nous écrire, à exprimer vos idées, à évoquer des causes qui vous sont chères, à nous souffler des noms, les noms de ceux qui oeuvrent dans l’ombre parfois et qui vous sembleraient mériter un coup de projecteur. Nous voulons, grâce à vous, avec vous, mettre en valeur le meilleur de cet arrondissement exceptionnel et si attachant malgré ses difficultés, mais qui sait regarder vers le haut. Rejoignez-nous pour que vivent les Valeurs du Village, celles qui nous rassemblent, autour d’un mot, d’un rêve, d’une idée, et pour que vive Montmartre, joyau de Paris ! Jean-Manuel Gabert


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Paris-Montmartre 3e trimestre, octobre 2018

(Jean Jaurès)

DANIEL GUICHARD À L’OLYMPIA

BENOÎT FEYTIT

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE METRO FRANCE CASH & CARRY

BENGT OLSON

UN GRAND ARTISTE SUÉDOIS À LA BIENNALE DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE

N°13.110 3e trimestre 2018 ISSN 11 53-0618

sommaire

"Aller à l’idéal et comprendre le réel" « MICHOU PRINCE BLEU DE MONTMARTRE »

ILS NOUS ONT QUITTÉS VIOLETTE MEDRANO, AGNÈS RISPAL, JEAN PEZAREIX, CLAUDE BALOCHE, CHARLES AZNAVOUR ET FARIBA SOLATI.

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ERIC SUREAU LE MONTMARTROIS PRÉSIDENT DU COFAS DU 18ème « MICHOU PRINCE BLEU DE MONTMARTRE » OFFRE SES DROITS D’AUTEUR AUX POULBOTS

CLÉMENCE ROCHARD BOTTIER, COMPAGNON DU DEVOIR

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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE

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DANIEL GUICHARD À L’OLYMPIA « JUSQUE LÀ, ÇA VA… »

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LES PEINTRES TCHÈQUES À MONTMARTRE

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BENOÎT FEYTIT LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE METRO FRANCE CASH & CARRY

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REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du Tertre, 75018 Paris Tél. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr

DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr

RÉGIE PHOTO Jacques Habas, Tél. 06 17 55 57 37 RÉDACTION Jean-Paul Bardet, Alexandra Cerdan, Michèle Clary, Marie-France Coquard, Jean-Manuel Gabert, François Garnier, Jacques Habas, Alain Haimovici, Christine Haydar, Grégoire Lacroix, Midani, Pierre Passot, Jean-Marc Tarrit. PHOTOGRAPHIES Jacques Habas, Midani, Alexandre Moyse. ILLUSTRATION Florence Côme, Sthéphane Plouviez. DÉPÔT LÉGAL 3e trimestre – octobre 2018

HOMMAGE À PIERRE BAROUH ET AUX ÉDITIONS SARAVAH

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• Durand Traiteur [p. 22] • Le Coin Des Amis [p. 22] • La Mascotte, L’Écaille [p. 42] • Le Brio [p. 42] • Le Fusain [p. 42] • Meilleurtaux [p. 42]

• Michou [p. 51] • Immopolis [4e de couverture] • Au Syndicat d’initiative de Montmartre, 7 rue Drevet, et dans certaines boulangeries du XVIIIe.


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LA VIE DU VILLAGE

PM 13-110

ERIC SUREAU

LE MONTMARTROIS PRÉSIDENT DU COFAS DU 18ème

D

epuis le 15 juin dernier, Eric Sureau, montmartrois depuis six générations, succède à Brigitte Houdinière, qui a présidé pendant 18 ans l'association caritative composée exclusivement de bénévoles. Le bénévolat, Eric le connait bien. Il a commencé il y a 33 ans à la Croix Rouge en prodiguant des soins aux sans-abris, puis ce fut pendant 10 ans la présidence du Centre Populaire du Tourisme Social, pour permettre aux plus nécessiteux de partir en vacances. Il a enchainé avec la vice-présidence de la Fédération Loisirs Vacances Tourisme, qui regroupe une trentaine d'associations pour développer le tourisme social et solidaire, jusqu’en 2009. Il y a également la République de Montmartre, qui l’a intronisé Député (dans les Vignes), sans oublier sa participation au conseil de l’Œuvre des P’tits Poulbots. Et aussi la Société du Vieux Montmartre, dont il est le trésorier. En 2016, il devient le commissaire de la superbe exposition à la mairie à l'occasion des 130 ans de la Société du Vieux Montmartre. Modestement, Eric nous confie : « j’aime les papiers ». En fait, ce qu'il veut préserver, ce sont les richesses de notre patrimoine culturel montmartrois. Dans les années 80, on le voyait déjà, tout gamin, sur la Butte, s'activant à préparer les sandwichs pour les buffets des fêtes des vendanges. Eric tient à rappeler que c’est en 2004, à l'incitation de Jeanine Eyraud - pilier très actif du COFAS - qu'il a rejoint le Comité des Fêtes et d'Action Sociale du 18ème arrondissement. Il souligne qu’elle a créé le stand de la fête des vendanges et continue d'y être présente. Il s’investit immédiatement et sans compter son temps dans l’action du COFAS ! En effet, le voici trésorier adjoint dès 2006. Il se passionne pour les travaux de vinification du vin de nos vignes mythiques du Clos Montmartre. Actif à chacune de ses étapes, en collaboration avec Sylviane Leplâtre, œnologue du COFAS , il a le souci constant d'améliorer la qualité du vin et d’en augmenter les ventes.

Francis Gourdin, œnologue, bien connu de tous, l'avait initié aux secrets de la viticulture dans le lieu magique qu’est le caveau de la mairie, avec mise en bouteille, capsulage et bien sûr collage des étiquettes sur les divins flacons. Et de rappeler que la vente du célèbre Clos Montmartre, rosé et rouge finance les actions sociales tout au long de l'année avec ses 800 à 1200 bouteilles de 50 cl ! Pas seulement un vin de collection, ajoute Eric, mais un vin solidaire et goûteux à apprécier en apéritif ou à table. Et les mythiques vendanges de Montmartre ? Chaque année, pendant 3 jours, vous le verrez, infatigable sur le stand comme au kiosque. Parallèlement, il lance la vente du Clos Montmartre sur internet. Eric est également à l'origine de sa commercialisation en primeur qui se développe fortement. Bref, le COFAS n’a pas de secrets pour lui. Et c’est tout naturellement qu’il a été porté à sa présidence, le 15 juin dernier. EFFICACITÉ, CONVIVIALITÉ, PARTENARIATS, ÉQUIPES : VOILÀ LE CREDO DU NOUVEAU PRÉSIDENT Il martèle combien il tient à la convivialité, au travail en commun dans la confiance mais aussi avec cet incomparable humour à la montmartroise qu’il pratique et auquel il est si attaché. Ses objectifs : Mener des actions en partenariat avec des associations de la Butte, Le Syndicat d’initiative, les P’tits poulbots, le Vieux Montmartre, la République de Montmartre, etc. Ses projets foisonnent en faveur des personnes âgées comme des enfants.

Signalons entre autres un projet de lutte contre l'illettrisme et des cours d'alphabétisation. DES FÊTES ? OUI, MAIS POUR DÉVELOPPER ENCORE PLUS D’ACTIONS SOCIALES Chaque année le COFAS offre tee-shirts et goûters à la chorale des enfants des écoles du XVIIIe, sans oublier le don à l'association des Papillons Blancs au profit des enfants handicapés. Succès du repas annuel pour plus de 1000 de nos aînés dans les restaurants de la Butte. Une ambiance festive et un menu de fêtes qui représente le Noël de trop de personnes seules. Il y a aussi, début janvier la galette des Rois offerte dans les salons de la Mairie à 500 anciens. Et le voyage annuel des Poulbots, direction le Futuroscope, le parc Asterix, Vaux le Vicomte… Le spectacle féerique du Gala du Moulin Rouge commence l'année. Quelques 900


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invités. Une tradition très attendue et appréciée qui se perpétue en partenariat avec la famille Clérico. La vente aux enchères au profit des œuvres fait l’objet de ses projets innovants. Sachez qu’Eric ne manque jamais d'idées. Il tient particulièrement au stand des vendanges, cette belle vitrine du COFAS qui attire la foule pendant 3 jours : Dégustations du Clos Montmartre, vente de pieds de vigne de notre ami Pierre Bégouaussel vigneron du Vaucluse, produits dérivés, vente des bouteilles. Tout cela mobilise une dizaine de bénévoles

du matin au soir et quelquefois bien plus tard ! Quant au kiosque sur le parvis du Sacré Cœur, il représente une part importante de l'activité du COFAS. Cela contribue largement à son rayonnement et au développement de ses actions grâce au concours de deux personnels dévoués sous la responsabilité attentive et quotidienne du président. C'est un gros travail dont les bénéfices sont intégralement reversés à l'action sociale sur Montmartre et le 18ème arrondissement. Eric Sureau, un vrai montmartrois passionné et sincère à la tête des destinées

du COFAS pour encore plus d’actions sociales, humanistes, caritatives au profit du plus grand nombre. Marie-France Coquard COFAS Comité Officiel des Fêtes et d'Actions Sociales de Montmartre et du XVIIIème Mairie du 18ème arrondissement 1 Place Jules Joffrin 75877 Paris cedex 18 Cfas18@wanadoo.fr

VENISE MONTMARTRE LES P’TITS POULBOTS QUAND LA MAGIE DE MONTMARTRE A RENCONTRÉ CELLE DE VENISE

C

’était, il y a un an déjà mais le souvenir demeure aussi vif dans la mémoire des participants. Corrado Scarcsia notre ambassadeur à Venise a accueilli une délégation de 35 membres de notre République et ses invités les P’tits Poulbots. C’était le 21 août 2017. Voyage en train de nuit et émerveillement en gare de Santa Lucia. Réceptions très privées dans les vignes de Zitelle, et de l’île de San Michele avec découverte des caves du monastère médiéval et dégustations des

vins vénitiens... Les visites se sont succédées : secrets de l’Arsenal militaire et des bateaux du Musée Naval, souffleurs de verres à Murano, magie des rues. La République de Montmartre en grande tenue et nos 17 Poulbots en costume ont fait crépiter des centaines de flashs place Saint Marc. Pour terminer une réception exceptionnelle toute venitienne offerte par notre magicien Corrado dans les jardins de son Ambassade au cœur de la Cité des Doges.

Une découverte inoubliable que la beauté de Venise comparable à rien d’autre sauf, bien entendu, à celle de notre Butte…

Un seul souhait … y retourner. M.-F.C.

ANTIQUITES - BROCANTES Bd Beaumarchais Ͳ 11ème Bd Arago Ͳ 13ème Sam. 27 et Dim. 28 Oct. Métro Bastille

Sam. 10 et Dim. 11 Nov. Métro Gobelins

R. Rougemont Ͳ 9ème Bd R. Lenoir Ͳ 11ème Sam. 17 et Dim. 18 Nov. Métro Grands Boulevards

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LA VIE DU VILLAGE

PM 13-110

« MICHOU PRINCE BLEU DE OFFRE SES DROITS D’AUTEUR AUX POULBOTS

Michou entouré de ses amis montmartrois Joël Ben Ayoun, MarieFrance et Alain Coquard, Pierre-Yves Bournazel, Bernard Beaufrère, Joëlle Leclercq, Graziella, Alain Turban (et les petits Poulbots)

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septembre 2018, Michou a avancé la Saint Michou de 2 jours pour recevoir, comme chaque mois, des anciens défavorisés du 18ème. Un rendez-vous immuable, mais aujourd’hui, il y a un plus au programme. Une cerise bleue sur le gâteau de la fête : Michou remet aux P’tits Poulbots le chèque - fort conséquent - représentant ses droits d’auteur. Il arrive, ovationné, sous les applaudissements et les tambours d’une belle brochette de P’tits Poulbots dirigés par leur Chef Tambour Joel Ben Hayoun. Ils sont tous là : Les personnes âgées qui attendaient sur le trottoir depuis une bonne heure, de nombreux amis, sa garde rapprochée de Michettes, journalistes, photographes, personnalités de tous les horizons.

Son livre de souvenirs, récit de son parcours exceptionnel, a remporté un énorme succès depuis sa sortie il y a presque un an déjà. Un ouvrage qui lui

Le Prince Bleu de Montmartre « dédié à ma chère grand-mère Elise » Préface d’Anny Duperey Editions du Cherche Midi 199 pages 18 €

ressemble franc, généreux, courageux avec le concours de l’écrivain François Soustre, préfacé par Anny Duperey. Michou dont la générosité et l’élégance sont connus de tous a immédiatement décidé d’offrir ses droits d’auteur aux gamins de la Butte qu’il adore. Un prince bleu au cœur sur la main. Ce Montmartre qu’il n’a jamais quitté depuis l’ouverture du Cabaret mythique le 13 juillet 1956. Ce Montmartre qu’il remercie sans cesse de l’avoir accueilli, que dis-je, de l’avoir élevé au statut d’icône internationale ! Michou aime à rappeler avec une tendre reconnaissance « Montmartre m’a tout donné » Enjoué, ému, le sourire toujours aussi charmeur, la répartie toujours aussi vive, bref heureux d’être fêté et aimé, notre Michou est entouré de ses chers Poulbots, du Père Olivier Ségui curé de


LA VIE DU VILLAGE

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MONTMARTRE » Saint-Jean-de-Montmartre, d’Anny Duperey, de François Soustre, de Pierre-Yves Bournazel Député et Conseiller de Paris, de Midani M’Barki de Paris Montmartre, de Charles Dumont, Alain Turban, Thierry Campion patron de la Mascotte, d’Alain Coquard président de la République de Montmartre et de son gouvernement.

Cher Michou www.michou.com Montmartre 80 rue des Martyrs 18ème 01 46 06 16 04

Dans l’allégresse générale du cabaret bondé, il remet le chèque à Joelle Leclerq la présidente des P’tits Poulbots On applaudit, on chante, l’accordéon égraine des airs de chansons mont-

martroises dont on ne se lasse jamais. C’est l’ambiance Michou pour nous, gaie, bon enfant, unique, que suscite ce génie populaire tendre et gouailleur. Félicitations à Catherine, la nièce de Michou, maitresse de la Cérémonie et au Chef Rémy Mathieu pour le déjeuner succulent et les flacons qui circulent. Charles Dumont, l’éblouissant auteur de « non je ne regrette rien », nous confirme qu’il ne regrette rien et qu’il est heureux d’être ici. Nous le sommes aussi. Place au Cabaret à ses artistes, France Fannell ouvre le bal avec son irrésistible « je suis Michette de chez Michou », suivi par Bernard Beaufrère avec un poème de Dimey. Il a fière allure dans son costume bleu de Garde Champêtre de la République de Montmartre. Alain Turban

« Montmartre m’a tout donné »

Avec son amie Annie Duperey

notre chanteur montmartrois entonne un Poulbot vibrant et l’itinéraire d’un enfant de chœur, Fabrice alias Fernande nous fait une Line Renaud plus vraie que nature, Fabienne chante Régine. Arnaud Bassecourt nous épate en Jacques Brel,

Cher Michou, Nous tenons à vo us remercier po ur l’extrême géné vous avez dispen rosité que sée à l’œuvre de s Petits Poulbot s. Votre extrême gé nérosité à notre égard va nous pe nouvelle fois, d’a rmettre, une méliorer le quot idien de nos en fants. Votre geste nous touche infinimen t. Pour cela merci mille fois, en no tre nom et au no les Poulbots no m de tous us vous redisons toute notre grat affection. itude et notre Vive les Petits Po ulbots et Vive Michou ! Joëlle LECLERCQ La Présidente

le directeur artistique Oscar est incroyable en Chantal Ladesou. La salle est galvanisée par la magie que Michou crée depuis plus de 60 ans. Anny Duperey saute sur la scène et interprète avec émotion « à Saint Lazare » de Bruant. Improbable chez Michou mais vous savez qu’avec lui tout est possible. La journée s’achève en un formidable feu d’artif ice. Michou et ses artistes nous offrent le célébrissime « Moi, j’suis Michou » qui a fait le tour de la planète. « Moi j’suis Michou Mimosa, militaire, mijaurée, milliardaire, mironton, mirontaine, Un peu folle, un peu fou, Milord à Miami, Milady à midi, mi chatte, mi souris, Moi j’suis Michou » On trinque. On applaudit. On en redemande. Inimitable, inimité, inégalable et jamais égalé Michou. Encore bravo et merci pour ce que tu es, pour ce que tu fais pour tous et pour chacun. Toi, le Prince Bleu au cœur sur la main. Pour le final, toujours en scène, avec un sourire dans lequel humour et souvenirs du temps passé se mêlent « Un conseil, mes amis, ne soyez jamais vieille ». En guise de Youpi ? Marie-France Coquard

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A LA RENCONTRE DE

PAR JACQUES HABAS

C

'est le signe d'une filiation spirituelle, celui d'une création humaine, qui relie la main, le meilleur outil de l'homme, et la pensée, une unité rêvée qui engendre la culture du geste et de l'œuvre. L'habileté minutieuse du bottier, qui unit l'art et la science, est inséparable du sens du travail qui agit comme un ressort, un sens qui apporte plus que le salaire, une sagesse, que vient couronner l'acquisition sur le tas d'une expérience professionnelle qui ne serait rien sans l'apprentissage du trait, ou l'art du dessin. Un art qui se dit parfois « avoir le compas dans l'œil », c'est cette musique particulière, ce sens du trait, qui donne naissance à l'œuvre humaine du compagnon. Tel est le premier grand message de la mythologie du compagnonnage, résumé en ce seul mot du « Devoir »,

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GRI LA

FFE DU SAMOUR

CLÉMENCE

ROCHARD BOTTIER, COMPAGNON DU DEVOIR

qui va nous servir de fil conducteur pour évoquer l'aventure passionnante de Clémence Rochard, 28 ans, Bottier, Compagnon du Devoir. Rien ne prédisposait Clémence à entrer en formation dans le Compagnonnage, aucune culture ouvrière particulière dans sa famille, installée à Guérande

en Loire-Atlantique. Une scolarité classique, puis l'Université de Nantes, dont un an par Erasmus en Espagne, pour préparer une licence de psychologie, dont le but final était d'intégrer une école d'Orthophonie. Au terme de la licence, sa vie a soudain basculé, face à un besoin vital de faire quelque chose de concret, face à la passivité, une nécessité de réunir ce qui était séparé, la main, le geste et la pensée, un mal dont souffre toute une jeunesse désemparée. Clémence Rochard a toujours aimé fabriquer quelque chose de ses mains, c'est ce qui la définit le mieux, et si on y ajoute la passion de l'objet chaussure, sa complexité et les étapes de sa fabrication, le pas sera vite franchi pour trouver une cordonnerie qui l'accepte comme apprentie. Après maintes recherches et rencontres, elle décide de s'inscrire au cours du soir de l'école des Compagnons du Devoir de Paris et trouve un engagement chez un cordonnier de la rue Lamarck. Clémence a

tenu bon, l'apprentissage de la vie en communauté et la découverte du monde du travail, loin de la famille, de ses amis, à un âge crucial, en laisse plus d'un sur le carreau. Elle a obtenu son CAP après deux ans d'apprentissage, et une médaille d'or National au concours du meilleur apprenti de France, fin de la vie de « stagiaire ». Sa troisième année chez les Compagnons, marque sa vocation et ses débuts dans le traditionnel Tour de France, avec le statut «  d'Aspirant ». Bien qu'employée la journée à Nantes dans la réparation de chaussures, Clémence continue les cours du soir et du weekend chez les compagnons. Vient ensuite le tour d'Europe pour une année, qui la localise à La Haye, où elle travaille dans la chaussure orthopédique. De retour en France, son choix se porte sur la grande fabrique de Paraboots de Grenoble, où elle se forme à toutes les étapes de construction de la chaussure, dont celles très cavalières de la gendarmerie. En 2017, une offre de stage de


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Travail de " Réception" de Clémence Rochard, son " Chef-d'œuvre ", réalisé dans l'atelier de La Maison Clairvoy, sous la direction de son Maître de stage Nicolas Maistriaux.


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A LA RENCONTRE DE deux mois est venue d'un atelier de botterie traditionnelle, situé à Tokyo. Clémence a vue sa candidature retenue pour ce voyage initiatique au pays de « l'Empire des Signes ». Elle n'y a pas rencontré Roland Barthes, mais une culture qui a fasciné l'occident et exercé en France une grande influence. Elle y découvre l'exigence de la minutie du travail poussée à l'extrême, le respect et la politesse, mais aussi, des idées pour son futur travail de « Réception », c'est à dire son « Chef-d'œuvre », qui va clôturer, après Tokyo, sa quatrième année d'apprentissage - par les signes de sa technique arrivée à maturité, elle sera reçue Compagnon. Clémence Rochard aura après coup, à son retour en France, la révélation de ce que sera son « Chef-d'œuvre », elle se sent porté par lui, et le porte comme une femme enceinte. Est-ce la lecture du très grand « Livre secret des Samouraïs », Le Hagakuré, écrit par Jocho Yamamoto, ou bien le chef-d'œuvre du grand romancier Japonais, Eiji Yoshikawa, intitulé « La Pierre et le Sabre », qui ont nourri son projet ? A Tokyo, Clémence a visité le Musée de celui que les occidentaux nomment Le Samouraï, Bushi en Japonais. Elle en a gardé une forte impression, comme une proximité avec les Chevaliers sans peur et sans reproche de nos contrées, comme une fraternité avec la règle, le devoir, l'esprit de perfection et d'harmonie cher aux Compagnons. Face à la découverte de l'Orient antique, glamour et fétichiste, Clémence a jeté son dévolu sur la chaussure du Samouraï, le voilà enfin son futur Chef-d'œuvre ! Coup de génie ! Peut-être, elle propose pour son travail de « Réception » une paire de bottes pour une femme Samouraï, Onna-Bugeisha en Japonais. Tomoe Gozen est l'image de la femme guerrière dans l'histoire du Japon, plus qu'une légende, un héritage important dans la culture Japonaise. Des femmes guerrières issues de la noblesse, sou-

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vent supérieures aux hommes dans le maniement du sabre, de quoi mettre à mal le mythe de la femme japonaise faible, cantonnée aux taches ménagères. Au combat, aucune protection particulière du pied n'est détaillée

Des femmes guerrières issues de la noblesse, souvent supérieures aux hommes dans le maniement du sabre, de quoi mettre à mal le mythe de la femme japonaise faible, cantonnée aux taches ménagères.

dans les dessins d'époque, c'est probablement ce qui a retenu l'attention de Clémence et motivé son choix. Après avoir dessiné ses bottes de femmes Samouraï, il lui a fallu attendre l'expertise et l'enthousiasme des Maîtres Ja-

ponais, mais aussi celui des Compagnons de Paris. Pour la réalisation de son œuvre et de la transformation de son intention en un objet, elle bénéficie des conseils et de l'expérience de son Maître de stage, le sublime créateur Nicolas Maistriaux, de la légendaire Maison Claivoy, bottier de luxe, fournisseur dans le monde entier de chaussures fait main, pour tous les métiers du spectacle, qui va superviser toutes les opérations de logistique. Voici réinterprétée par Clémence Rochard, différenciée mais identifiable, l'élégante botte fait main, décorée sur toute la face, d'une délicate broderie avec un Dragon cousu de fil d'or. Un protège tibia, fait de pièces de bois usinées par un Compagnon ébéniste, de cotte de maille et d'un tissu de brocart appelé Nishijin-ori, (du quartier de Nishijin à Kyoto), tissu aux motifs historiques empruntés aux Samouraïs, vient se fixer sur la botte. Le cuir bleu est issu du poulain, le cuir bordeaux est un cuir d'agneau. L'emblématique Libellule Japonaise, brodée dans l'atelier de la Maison Valentin est plaquée au dos de la botte. Clémence a fait bon usage de la pièce de broderie de luxe achetée à Kyoto. Elle n'avait aucune idée précise en achetant cette étoffe sublime, elle signe la marque de fabrique de cette paire de bottes de « Réception » d'une valeur inestimable, des bottes portées par le rêve d'une femme Samouraï, un « Chef-d'œuvre », né d'un geste maîtrisé, d'un dessin lumineux, produit d'une culture du sacré et d'un savoir faire que transmettent pour notre bonheur les hommes et les femmes des métiers d'art. Après les félicitations, s'ouvrent désormais pour Clémence Rochard, Compagnon du Devoir, de fascinantes perspectives, des possibles artistiques infinis avec les technologies innovantes. Texte et photos : Jacques Habas


A LA RENCONTRE DE

Eric Billières et Marie-France Coquard

ERIC BILLIÈRES A

la Pétanque du Tertre le 30 juin dernier, c’est Eric Billières qui a permis à tous de déguster les meilleurs crus de son domaine du Cassard pour la fête de la sortie de ParisMontmartre. Un vrai vigneron, un bourreau de travail, généreux et bon vivant, qui a à cœur de perpétuer une histoire de famille née en 1947. Son Domaine du Cassard en côtes de Blaye dans le bordelais, au bord de la Garonne, s’étend sur de 41 hectares dont 31 de rouge et 10 de blanc. Eric trouve tout de même le temps de venir respirer l’air de notre village en y organisant de beaux, bons et festifs événements tels que la Butte les aime. En particulier la sortie de Paris-Montmartre où ses vins ont été largement appréciés. La qualité de sa cuvée

« Prestige », 14 à 16 mois en fûts de chêne, a été tout simplement jugée exceptionnelle, tout comme son crémant rose de Bordeaux brut, superbe dans son flacon gravé habillé d’or. On se demande comment Eric obtient des rapports qualité/prix plus que raisonnables pour une fabrication de tradition ancestrale. Cela lui a valu de nombreuses récompenses bien méritées au Concours Général de Paris. La commercialisation des vins du Domaine de Cassard se fait par le biais des visites et dégustations au domaine, des ventes sur les marchés de La Palmyre, Meschers et Royan, des livraisons à domicile y compris en Ile de France et l’exportation. Une clientèle fidèle de particuliers dont nombre d’entre eux sont devenus

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Photo : Jacques Habas

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HISTORIQUE

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PETITE ANTHOLOGIE DES POÈTES ET CHANSONNIERS DE MONTMARTRE

La Petite anthologie des poètes et chansonniers montmartrois, débutée avec le trentenaire de Paris-Montmartre poursuit son chemin, un nouveau chemin plein de promesses. Certes, si ces hommes sont plus ou moins connus, nous espérons que vous continuerez de les découvrir et de les apprécier avec plaisir. Qu’ils soient venus du club des Hydropathes du Quartier Latin, pour rejoindre les cabarets du bas de la butte, ou qu’ils se soient tout simplement formés, sur le tas, ici à Montmartre, nous continuons de vous les présenter selon l’ordre alphabétique, d’André Barde à Léon Xanrof. Chacune de leur biographie, précédée d’un rapide résumé d’évènements survenus au cours de leur année de naissance est illustrée d’une ou plusieurs de leurs œuvres.

Durocher (4)

Par Jean-Paul

BARDET

LÉON DUROCHER

Léon Durocher (Léon Duringer, dit) est né en 1862 en Bretagne.

1862, une année qui sera riche culturellement : l’architecte Garnier débute les travaux de construction de l’Opéra de Paris, Victor Hugo publie « Les Misérables » et Flaubert son roman « Salammbô ». Politiquement Napoléon III nomme Rouher chef du gouvernement et propose aux américains, sans succès, sa médiation afin d’arrêter la guerre de Sécession. Enfin, alors que l’Angleterre et l’Espagne retirent leurs troupes du Mexique, la France poursuit seule le conflit perdant la bataille de la Puebla. L’année précédente, Julie Daumier fut la première femme lauréate du baccalauréat, depuis sa création en 1808.

Élève du lycée de Nantes, il a eu comme camarade d’études le futur politicien Aristide Briand. Le futur poète chansonnier peu connu, qu’il deviendra quitta sa Bretagne pour venir à Paris où il cumulera son poste de Professeur à l’Université de Paris avec celui de Conservateur des forêts d’Ouessant. Aimant et cherchant à réciter ses vers en public, c’est naturellement vers Montmartre qu’il se dirigea, jetant par-dessus les moulins, si l’on peut dire, sa toque d’universitaire. Accueilli au cabaret du Chat Noir, il y récitera, avec un mélange très personnel de lyrisme celtique et d’ironie gauloise, d’étranges poésies : « Binious et tambourins », « La Chosette », « Berceuse conjugale », « Les pêcheurs d’étoiles », et « La Montmartroise » mise en musique par Marcel Legay. Un soir, très satisfait,

après avoir récité un sonnet en l’honneur de l’Écosse, on verra un client écossais, présent dans la salle, lui offrir sa toque d’honneur ! Curieux, Léon Durocher déserta un moment Montmartre, mais sans cesser de se considérer montmartrois, pour instituer dans la région parisienne, à Montfort l’Amaury, où l’on peut observer son buste, « Le pardon d’Anne de Bretagne ». Suprême récompense, Léon Durocher se verra promu au grade de barde « Kambr’O’Nikor » par l’archidruide Hwfa-Môn ! Nommé secrétaire du « Bon Bock », l’un des plus anciens dîners de la capitale, “Capitane ” du « Moulin à sel », il en animera les soirées. Une grande partie de son œuvre chansonnière est réunie dans un recueil, publié chez Flammarion, qui a pour titre : « Chansons de Là-haut et de Là-bas » : Là-haut, c’est bien sûr pour lui Montmartre, Là-bas, c’est naturellement son pays d’Armor. Mais ce n’est pas tout, son activité de chansonnier fut doublée de celle d’auteur dramatique : « L’Impôt sur les femmes », « La Marmite enchantée », « Les Sabots de la Reine Anne » sont parmi les plus connues. Fuyant les politiciens, prudent, il aimait flâner sur les quais, fréquenter les bouquinistes et se réfugier au calme dans les bibliothèques parisiennes. Afin de se ressourcer, Léon Durocher avait l’habitude d’abandonner la capitale au moins quatre mois par an pour la Bretagne, où il venait chasser les courlis de Plougastel et aussi remplir ses fonctions de Conservateur des forêts d’Ouessant. Léon Durocher est décédé en 1918.

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HISTORIQUE

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La Montmartroise (Léon Durocher)

Fille des sommets radieux Qu’habitaient naguère les dieux Et qu’un drapeau d’azur pavoise, Elle a le cœur très haut placé, Et cependant jamais glacé, La Montmartroise

Belle-de-jour, belle-de-nuit, Sur sa peau vermeille ne luit Ni collier, ni bague bourgeoise : Elle se penche au bord du toit, Et fixe une étoile à son doigt, La Montmartroise

Les billets bleus, l’or du richard, Ne troublent point son clair regard, Ses yeux d’opale ou de turquoise : Car on l’achète avec des vers Portant la marque des prés verts, La Montmartroise

Au peintre épris d’un pur contour Elle dévoile avec amour Son sein où brille une framboise. Elle est la prêtresse du Beau, Dont elle agite le flambeau, La Montmartroise

Son rire ailé, qui sonne frais, Vole à travers les cabarets Sur des flots de brune cervoise : Comme l’oiseau dans les buissons, Elle babille en nos chansons La Montmartroise

Son nez mutin, son nez pointu, Nargue les marchands de vertu Qui prétendent lui chercher noise : Elle veut lancer librement Son bonnet vers le firmament, La Montmartroise.

Ferny JACQUES FERNY

Jacques Ferny (Georges Chervelle, dit) est né en 1864, en Normandie, à Yerville, Seine inférieure, (devenue, la Seine maritime).

En cette année 1864, preuve de la toute puissance des

financiers et de l’intense circulation monétaire, une nouvelle banque ouvre ses guichets : La Société Générale. Henry Dunant fait reconnaitre à La Convention de Genève l’organisme humanitaire « La Croix Rouge ». Gounod vient d’achever son opéra « Mireille » et Dumas (fils) présente sa pièce de théâtre : « L’ami des femmes ». Après avoir effectué ses premières classes au séminaire d’Yvetot, Jacques Ferny rejoint le lycée Corneille de Rouen. En 1887, il quitte sa Normandie pour rejoindre Paris et entreprendre des études de droit. Entré comme clerc dans l’étude d’un avoué parisien, Me Mignon, le jeune Ferny y passera plus de temps à composer des chansons et des poèmes, qu’à y rédiger des actes. Le soir, curieux, il fréquente assidûment le cabaret du Chat

Noir, un cabaret où il se sent si bien ! D’abord éconduit, à force de persévérance, il finit par se faire admettre et progressivement s’intégrer, puis enfin s’y faire entendre, pour la première fois en 1891. Peu de temps après, il succèdera à Jules Jouy lors des soirées organisées dans la salle “François Villon”. Un jour, alors qu’il participait à une tournée du Chat Noir, dans le sud-ouest, il déclarera :

Mesdames et Messieurs, comme je suis à Dax, Je viens vous annoncer dix minutes «d’entr’ax».

Jacques Ferny, nous dit Armand Masson, ne proclame pas urbi et orbi qu’il désire montrer la « Vie en Rosse », qu’il souhaite manier le fouet du Juvénal, le fouet de ce poète latin, Decimus Junius Juvenalis, qui critiquait avec violence les mœurs corrompues de Rome. En ennemi implacable et souvent féroce du sectarisme, avec solennité et emphase, il le suggère cependant. Ainsi, il sera reconnu comme l’un des meilleurs chansonniers du moment, le plus spirituel satirique de la politique et des meurs de cette fin de 19ème siècle. Malgré cela, malgré cette «aimable» férocité, nombreux ont été les « puissants

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HISTORIQUE du jour » qui lui ont presque toujours pardonné le trait qui les lardait, en faveur de l’originalité et de l’art avec lesquels il était orfèvre. Il faut dire que Ferny savait manier l’ironie avec la grande dextérité qui le caractérise. Les traits qu’il lançait atteignaient leur but avec une précision quasi-mathématique. Le drame en cinq actes : « Le secret du manifestant », illustré par Fernand Fau, est à ce sujet une belle et parfaite illustration de son savoir-faire. On y découvrait des sergents de ville, partis à la recherche de manifestants, s’en prendre, faute de mieux, à un passant bien inoffensif, arrêté et conduit au commissariat voisin, avec la suite que l’on peut facilement imaginer ! Le pauvre, il était bien sûr, habitué à recevoir des coups, il était député ! « La police à Paris ignore la défaite » en conclura Ferny. Pour conclure, citons Clément de Royer qui, dans « La Revue de la France Moderne », puis Henri Fouquier saluèrent en Jacques Ferny le plus spirituel chansonnier satirique de la politique et des mœurs de l’époque. Voici d’ailleurs un premier exemple de sa satire politique, qui serait encore d’actualité ! Selon Max Revol, Jacques Ferny qui habitait avenue Junot, serait décédé à Paris, en avril 1936.

“Discours officiel d’un sous-préfet au concours régional d’animaux gras.” (Extraits)

Messieurs, grâce au gouvernement Dont nous jouissons à l’heure actuelle, Le pays vit dans l’enchantement D’un’ félicité perpétuelle. Au-dedans, point d’agitations ; Le gâchis simplement, rien autre. A l’extérieur, quoi ? Des nations, Messieurs, étrangères à la nôtre ! Enfin, chose extraordinaire ! A quoi cela tient-il ? Je n’en sais rien Nous ne sommes même pas en guerre !

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Tout va bien, messieurs, tout va bien ! Et zim la boum !...Vive la République ! Tout va bien ! Le gouvernement, Messieurs, fait marcher le commerce, Lequel pour se mettre en mouvement, N’attendait que lui, sans controverse ! Oui, malgré les cris astucieux Des commerçants réactionnaires, Les affaires, en somme, messieurs, Les affaires…sont les affaires ! Nous avons la crise, sans doute, Mais après tout, elle se maintient Solidement, la crise ! Et somme toute, On peut l’affirmer, elle va bien ! Et zim la boum !...Vive la République ! Tout va bien ! Le gouvernement Vous a promis avec largesse Des réformes…Eh bien ! Réellement, Lorsqu’il vous a fait cette promesse, Il avait l’intention d’ la tenir, Il l’a même encore à cette heure. Il la gardera comme souvenir Précieuse ment jusqu’à ce qu’il meure !... Parfois avec inquiétude Vous vous dites : « Mais qu »est-ce que devient Cette loi qu’on a mise à l’étude ? » Calmez-vous, messieurs, elle va bien ! Et zim la boum !...Vive la République ! Tout va bien ! Le gouvernement Soucieux de diminuer vos charges, Les accroît progressivement Dans les proportions les plus larges. Des titulaires de ces impôts La joie, d’ailleurs, est évidente ; Ils vont clamant à tout propos : « L’impôt va très bien, il…augmente ! » Que dis-je ? Mais on en rencontre Et journellement je ne sais combien Auxquels il reste encore leur montre !... Et quelquefois même elle va bien ! Et zim la boum !...Vive la République J.P. Bardet à suivre


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K I O S Q U E

M O N T M A R T R O I S

Texte : François Garnier – Dessin : Florence Côme


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LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE

PAR CHRISTINE HAYDAR

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LE JOURNAL D’UNE PETITE MÔME DE PIGALLE Tiré du roman « Simone », Editions J.C Lattès

Montmartre, été 1954 - 8 e épisode RÉSUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS Simone, 11 ans, vit dans une chambre de bonne avec ses parents et son frère aîné. Elle n'est pas heureuse et rêve de changer de famille. A Barbès, elle fait la connaissance de Béchir et Sélim, les neveux d'une de ses « copines »filles de joie. Ils font un tour à la foire qui vient d'ouvrir pour l'été. Chargée de garder ce qu'ils viennent de chaparder, soit un portefeuille bien garni et autres babioles, elle se cache sous l'estrade de la Galerie des Monstres. Après un bref combat intérieur, elle décide de s'approprier une grosse part du butin. Finalement, lasse d'attendre ses nouveaux copains, elle sort de sa cachette...

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errière le chapiteau, assis sur les marches d’une roulotte, un petit garçon torse nu, en bottes de cheval, fume une cigarette. Il n’ a pas du tout l’air étonné de me voir surgir de sous l’estrade. Inclinant la tête bien poliment, il me balance : - Mademoiselle, mes hommages vespéraux. Texto. C’est chié, non ? Il a une voix de castré, avec un petit accent d’ailleurs. - Salut, je réponds. Comment tu t’appelles ? - Kurt. Kurt Piccolino. Puis-je savoir à qui j’ai l’honneur ? - Moi, c’est Simone. Je voulais m’en tenir là, mais comme

il a l’air d’attendre la suite, je suis bien obligée de préciser : Simone bobinet. - Tout à fait ravi de vous rencontrer, mademoiselle Bobinet. Spécial, ce mec. Je voudrais bien le voir de plus près, mais il fait trop noir. - Tu peux m’appeler Simone, j’ai proposé, histoire de huiler un peu la converse. Moi, j’ai onze ans. Et toi, t’as quel âge ? Avant de répondre, il prend un léger temps. - J’ai eu quarante-deux ans le 18 du mois dernier, alors que nous séjournions encore dans l’admirable ville de Vienne. Merde, un nain. Quelle gourde je fais. Avec une voix pareille, j’aurais bien dû me gaffer que c’était pas un mioche. - Excusez-moi, je confusionne. Je vous avais pris pour un petit garçon. - Cela n’ a aucune espèce d’importance, mademoiselle Simone. Nous autres lilliputiens sommes habitués à ce genre de méprise. Ah, là au moins, je me suis pas gourée. C’est bien un étranger. Je connais pas son pays, mais on dirait bien qu’au Lilliput, il y a que des demi-portions. - Kurt, en piste. De la sortie du chapiteau, l’aboyeur lui fait signe. - Vous me voyez au Pub Monsavon, 1950

J’ai nommé... musique maestro... j’ai nommé le formidable, l’extraordinaire Kurt Piccolino. désespoir de me priver de votre présence, mademoiselle, mais cela va être à moi. Il est pas vrai, ce mec. Qu’est-ce qu’il dégoise précieux ! Tout en parlant, il s’est levé et il a enfilé la veste qui complète son costume de cavalier. Une fois habillé, il prend sa cravache et il descend les cinq marches qui le séparent de la terre ferme. - Puis-je me permettre de vous convier à ma modeste exhibition ?


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Le haut de sa tête m’arrive tout juste à l’épaule. Ses cheveux, fins et blonds comme le duvet d’un poussin, sont séparés par une raie sur le côté. Il sent bon l’eau de Cologne. J’hésite. Béchir doit me chercher partout. Tant pis pour lui, il attendra. - D’accord, je réponds. Et je file le train à Tom Pouce jusqu’au chapiteau. Un poney harnaché gala l’attend à l’entrée. - Franck, auriez-vous l’obligeance de donner une place de choix à cette jeune fille ? Elle est mon invitée. Sans un mot, l’aboyeur me drive jusqu ‘au premier rang des gradins qui cernent une piste minuscule. A part moi, je compte seulement une dizaine de spectateurs. Evidemment, c’est pas Medrano. Suivie par un projo baladeur, une bonne femme très moche avec une barbe jusqu’aux nichons fait un dernier tour avant de disparaître, happée par une bâche en paillettes, sur l’accord final des trois musicos qui sévissent sur une estrade de poche. Vu les applaudissements, on peut pas dire qu’elle fasse un triomphe. Elle est à peine hors de vue que l’homme à la livrée bleu et or apparaît. - Et maintenant, mesdames et messieurs, j’ai le plaisir de vous présenter pour la première fois en Europe l’homme le plus petit du monde dans son numéro équestre, un numéro célèbre aux Amériques. J’ai nommé... musique maestro... j’ai nommé le formidable, l’extraordinaire Kurt Piccolino. Là-dessus, coups de cymbale, roulements de tambour, et le poney fait son entrée, en marchant uniquement sur les pattes arrière, au son d’une marche tout ce qu’il y a de militaire. Kurt lui fait faire tout ce qu’il veut. Avancer, reculer, danser la valse, se cabrer, saluer. Après il le lance au galop, monte debout sur la selle et exécute une série de sauts périlleux. Cette fois, les trois pelés dis-

LE FEUILLETON DE PARIS-MONTMARTRE séminés sur les gradins applaudissent sans se faire prier les voltiges du petit homme. C’est pas tout ça, mais il va falloir que j’y aille, moi. Le temps de prendre congé du microbe et je mets les bouts. Je sors en douce pour l ‘attendre en coulisses. Drapé dans une cape écarlate, le prochain monstre attend son tour . Sûrement l’homme serpent, vu sa tronche pleine d’écailles grisâtres. La couenne de Bénito, à côté, on dirait une réclame

pour Monsavon. Je me demande si tout son corps est pareil. Beurk. C’est vrai qu’il est à frémir. C’est pas ici qu’il devrait être, cézigue pâteux. C’est au zoo. Dans un aquarium bien chauffé. Kurt a l’air désolé que je sois obligée de partir. Je lui promets de repasser le voir à l’occasion. Quand je lui tends la main pour lui dire au revoir, il s’en saisit délicatement, la porte à ses lèvres en s’inclinant sans oublier de claquer les talons comme Erich von Stroheim dans

La Grande Illusion. Pas d’erreur, Kurt Piccolino le lilliputien est un authentique gentleman. Sélim et Béchir m’attendent au coin du boulevard, planqués derrière un platane. - Alors où t’étais passée ? T’as la marchandise ? Béchir s’inquiète. - Restons pas là, je réponds sans le rassurer, histoire de lui foutre les nerfs en pelote. Suivez-moi. Je les entraîne jusqu’à leur immeuble. L’épicerie bazar est fermée. Il doit être plus tard que je croyais. Derrière l’escalier, près des poubelles, un petit coin peinard nous tend les bras. - Tiens, je dis en lui refilant sa camelote. Il saute sur le portefeuille et commence à compter l’oseille juste quand la minuterie s’éteint. - Sélim, va rallumer. C’est sans réplique. Le petit s’exécute. On voit qu’il a l’habitude d’obéir à son aîné. Il aurait bien besoin de quelques conseils, ce petit. Un grand frère, ça s’éduque. - Oh la vache ! Béchir s’enthousiasme. Deux mille cinq cents balles. - Tant que ça, je demande de mon air le plus innocent. - On a pas perdu notre temps, il continue. - Ca, tu peux le dire, j’acquiesce. La minuterie s’éteint de nouveau. Sélim rallume. Et là, avant que j’aie eu le temps de l’en empêcher, la partie de moi-même que j’ai le plus de mal à contrôler, Simone la chipie, Simone l’effrontée, balance à Béchir l’arsouille : - C’est ton jour de chance. Pour cette fois, je me contenterai de dix pour cent. Plus les lunettes. Elles sont juste à ma taille. Il pense même pas à discuter, ce gland. - C’est régulier, il crache. Sans toi, on se faisait gauler comme des bleus. Et il me tend ma part. Je vais pas jusqu’à recompter. J’empoche sans broncher.

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- En remontant, vous pouvez dire aux C’est à ça que je pensais quand le G7 regarde autour de moi, à la recherche filles que je les attends ici ? Je demande. s’est arrêté à notre hauteur. A la fête, il d’une bonne cachette. La meilleure, - Ok. Bonne nuit. n’y avait presque plus personne. Une à même si c’est pas original, c’est encore Béchir s’est déjà engagé dans à l’intérieur de la vieille l’escalier quand il se ravise et poupée en porcelaine. revient vers moi. J’ai déjà décidé de pas - Si tu veux, on pourrait faire dépenser ce fric avant équipe, tous les trois. Tu te quelque temps. On sait débrouilles pas mal pour une jamais. Peut-être que fille. le mec au portefeuille Encore mieux que tu crois, j’ai a dévalisé une banque pensé. ou une bijouterie. C’est - J’y réfléchirai, j’ai dit tout pas très normal d’avoir haut. Salut. autant de fraîche sur - Salut. soi. C’est vrai. Les bifDès qu’ils ont disparu, je tons peuvent très bien retourne sous l’escalier et être numérotés, comme j’ajoute les billets qu’il vient dans les films policiers. de me donner à la liasse qui T’as pas fini ton cinéma, déforme déjà l’élastique de j’ai dit. Tu ferais mieux ma petite culotte. de filer au lit. ‌Le Lilliputien et la Trapéziste, une image du film "Freaks" de Tod Browning (1932) Tu crois pas que t’es un peu Je fais pas de cinéma, gonflée, avec tes dix pour cent ? j’ai une, les baraques s’éteignaient. La plu- j’ai répondu. Mais il vaut mieux faire demandé. part des manèges étaient déjà fermés et gaffe. On n’est jamais trop prudent. Je peux pas dire que t’aies entièrement bâchés. J’ai laissé la vieille poupée enceinte de tort, j’ai répondu. Mais ça a été plus fort - Il faut dire qu’on est en semaine, Ma- ma fortune bien en vue sur le fauteuil que moi. J’ai pas pu m’en empêcher. lika a constaté. Et puis la saison ne fait défoncé. C’est encore le meilleur moyen Là-dessus, des pas familiers ont retenti que commencer. pour pas qu’on la remarque. De toute dans l’escalier. Je suis allée à leur ren- Juste quand le taxi est passé devant façon, personne y vient jamais, dans ce contre. Loretta avait l’air contrariée. la galerie des monstres, toutes les foutu grenier. Cinq minutes après, j’étais - Dépêchons-nous. Il est tard. ampoules multicolores se sont éteintes En se dirigeant vers le boulevard, j’ai d’un seul coup, plongeant le boulevard voulu lui rendre la monnaie de l’argent Rochechouart dans l’ombre calme de la qu’elle m’avait filé. nuit d’été. Loretta a rien voulu savoir C’est pas très normal - Mais non, c’est pas la peine. Garde-là. pour que je paye le tacot. Dans l’end’avoir autant de Je l’ai sentie un peu sèche, Loretta. semble, le bilan de la soirée est plutôt fraîche sur soi. C’est C’est vrai qu’on est restés partis un peu positif, je me suis dit en montant seule vrai. Les biftons longtemps mais bon. l’escalier, pendant que Malika et Loretta peuvent très bien être - Merci, Loretta. Puisqu’on est en re- allaient se mettre en faction devant le tard par ma faute, je vous paie un taxi, Nebraska. Avec tout ça, je sais pas comnumérotés, comme j’ajoute. Si, si, j’insiste. Pas de discus- ment ça s’est terminé entre le Mouloud dans les films policiers. sion. et sa Marseillaise récalcitrante. SûreEt je les ai chopées chacune par un bras. ment bien, sinon j’en aurais entendu Mon air décidé a eu raison de la mau- parler. Les trucs dramatiques, il y a touvaise humeur de Loretta. jours une âme sensible pour te mettre couchée. Quand j’ai entendu ma vieille - Vous vous êtes bien amusés, au au parfum. et Benito s’amener en essayant de pas moins ? Elle a demandé. Je pensais être bonne pour une engueu- faire trop de bruit, j’ai vite fermé les - Ouais, c’était super bath. lade, mais il y avait personne à la mai- yeux et j’ai commencé à respirer comme Et je leur ai raconté la parade des son. Je sais que ma mère et Benito sont une qui en écrase depuis des heures. Ca monstres. Je sais pas pourquoi, je leur au ciné-club de la Trinité. Normalement a marché au petit poil. J’ai pas tardé à ai pas parlé de Kurt. Je parlerai jamais je devais y aller avec eux. me prendre à mon propre piège, et avant d’un mec aussi délicat et bien élevé C’est le moment ou jamais de planquer même qu’ils se soient mis au lit, je dorcomme d’un monstre. Ca me paraît trop ton magot, j’ai pensé. mais profondément. injuste quelque part. Debout dans le premier grenier, je


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Deux jours plus tard, quand je suis rentrée de l’école, le panneau « Ne pas déranger » se balançait une fois de plus à la poignée. Bonne excuse pour faire un tour. J’ai laissé mon cartable devant la porte, que ma mère dise pas que j’étais pas rentrée directo de la classe et je suis montée place Pigalle. En flânant à la foire, je pensais pas spécialement à Kurt mais puisque j’étais là... La porte de sa roulotte était fermée. J’ai frappé sans obtenir de réponse. De la musique s’échappait de la caravane voisine. Sur une corde à linge, des combinaisons en nylon noir et des soutiens – gorge à trois bonnets s’égouttaient doucement. Une bonne femme en peignoir à fleurs m’a apostrophée de sa fenêtre. Des cheveux bruns mal coiffés encadraient son visage ingrat.

- Tu cherches Kurt ? Il est sorti. Tu n’as qu’à attendre chez lui. Sa porte n’est jamais fermée à clé. Après tout, pourquoi pas ? Ca me passera toujours un moment. L’intérieur ressemble à une maison de poupée vachement bien tenue. Le plus frappant, c’est les bouquins. Il y en a partout. Sur toutes les étagères et plein une grande malle en osier dont le couvercle est ouvert. Je jette un coup d’oeil des fois qu’il y ait un truc qui m’intéresse. Gabriele d’Annunzio, Goethe, Cervantès, Dostoïevski, que des étrangers on dirait. Tiens, celui-là doit être français avec un nom pareil. Marcel Prout, il s’appelle. Victor Hugo, je connais. On a appris une récitation de lui à l’école. Tout ça est trop sérieux pour moi. J’arrête l’inspection et je vais m’asseoir derrière le minuscule

bureau. Si dans cinq minutes il est pas là, je me tire. Devant moi, sur un classeur rouge, un gros titre attire le regard. « CARLO SALVATORE VOLTERRA E AREZZO. MEMOIRES D’UN PETIT PRINCE. » Ca, c’est peut-être intéressant. Voyons de plus près. T’es sûre que tu devrais ? j’ai dit. Si Kurt arrive et te trouve le nez dans ses affaires, tu crois qu’il va être content ? T’occupe. Je regarde juste une page ou deux. Il s’en apercevra même pas. Et j’ai ouvert le classeur. Le texte était tapé à la machine, une machine dont le petit « s » doit être cassé parce que tous les « s » sont en majuscules. Il en faudrait plus que ça pour m’arrêter... Christine Haydar A suivre...

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LES CONFINS DU MONDE

zones d’ombre, peu photographiées et filmées. Si l’on admet qu’il n’existe pas de vérité historique objective mais seulement des interprétations, alors c’est une période très stimulante, propice à l’imaginaire. Le film est avant tout l’histoire d’une quête existentielle plus qu'un reflet historique de cette époque méconnue du grand public. De plus, le talent du réalisateur Guil-

fant caché  » pendant l’Occupation, Max a été marqué par son enfance, sa fuite, sa réadaptation après la guerre, alors qu’il est devenu un jeune homme, sa vie de père de famille, puis son glissement dans la solitude. Alors que le Bas-Belleville se reconstruit et se transforme à vue d’œil, les repères de Max vacillent devant la désintégration de son environnement présent. Un soir, en rentrant chez lui, Max recueille un pigeon laissé pour mort par des enfants et se met en tête de le soigner et de lui rendre sa liberté. Cette action fait affluer les souvenirs et ouvre la porte sur un passé douloureux qu’une vie de silence n’a pas suffi à éloigner....Le nouveau roman de Marc Wluczka est à la fois original et émouvant. Il nous permet de découvrir le destin d'un parisien, ébranlé par la vie, qui va renaître psychologiquement en aidant un animal blessé à guérir dans les meilleurs conditions. Il impose également l'auteur comme un des meilleurs conteurs de sa génération. Une réussite. Alain Haimovici

laume Nicloux et des acteurs (Gaspard Ulliel, Guillaume Gouix, Gérard Depardieu...) nous permet de partager de véritables moments d'émotion. RDV sans hésiter le 5 décembre 2018 au cinéma pour découvrir ce long-métrage particulièrement original. Alain Haimovici

COUP DE CŒUR DU PRÉSIDENT LE FUSAIN

Depuis mars dernier, rue Durantin, quatre jeunes gens dans le vent revisitent avec talent la cuisine française : Ombeline est à l’accueil, le Chef Benjamin Deperrier aux fourneaux, ainsi que sa compagne Chef Pâtissière Margaux, et le sommelier Jeremie officie au bar. Ces restaurateurs nouvelle vague apportent un coup de jeunesse sur la Butte, en proposant une cuisine française inventive et moderne, avec des produits de saison, frais et variés, dans un espace clair et accueillant. A l’image du Montmartre nouveau et traditionnel à la fois, le Montmartre qu’on aime ! Le Fusain vous propose tous les midis une formule différente, et une belle carte à la française le soir.

Brice Moyse Le Fusain, 3 rue Durantin, 75018 Paris 01 70 69 47 48 www.lefusain.com


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DES NOUVELLES DE...

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DANIEL GUICHARD À L’OLYMPIA PAR ALEXANDRA CERDAN

« JUSQUE LÀ, ÇA VA… »

« J

usque là…ça va ! » Ditil souvent sur scène. Artiste incontournable de la chanson française, Daniel Guichard, donnera 5 concerts à l’Olympia. Un endroit mythique. Tout commence lorsque Joseph Oller, le fondateur du Moulin Rouge, installe ses montagnes russes en bois dans la cour du 28, boulevard des Capucines. Henri Lozé, préfet de police, redoutant un incendie, lui demanda la fermeture de cette attraction foraine. Après la démolition des montagnes russes, Joseph Oller fit construire une salle de spectacle de 2000 places, l’Olympia. Pour son inauguration le 12 avril 1893, le rideau se lève sur les premières vedettes : La Goulue (danseuse du french cancan) et Fregoli (transformiste).

Avec sa voix si reconnaissable, (il parle comme il chante) Daniel Guichard, revient sur scène du 21 au 25 novembre à l’Olympia, puis en tournée dans toute la France. « La tendresse », « Le gitan », « Faut pas pleurer comme ça », « Mon vieux »… Autant de titres inoubliables, intemporels, que tous les français ont en mémoire. Daniel Guichard a grandi au cœur de Paris (1er ardt), il perd son père à l’âge de quinze ans et peu de temps après, il abandonne l’école pour travailler aux Halles, où il décharge des légumes et des fromages. Attiré par une carrière musicale, Daniel se produit le soir, après son travail, dans des cabarets de Montmartre ou de Saint-Germain-desPrés. Accompagné d’un accordéoniste, ce tout jeune chanteur interprète des

airs d’Aristide Bruant sur lesquels son accent « parigot » fait merveille. Il débute sa carrière en 1967 avec ses premiers enregistrements chez Barclay. A présent Daniel Guichard, fait partie des grands de la chanson française, il mène sa carrière sans vague ni scandale, discret, « droit dans ses bottes » et toujours apprécié par des millions de français. Le saviez-vous : La Tendresse a été initialement composée pour Mireille Mathieu par Rosetta Ardito, dite Patricia Carli, mais fut refusée par Johnny Stark, son impresario. C’est tant mieux, car personne n’aurait pu la chanter aussi bien que lui.

INTERVIEW Alexandra Cerdan : Vous êtes à l’Olympia du 21 au 25 novembre 2018 intitulé : « Jusque là, ça va ». Pourquoi ce titre ? Daniel Guichard : L’expression ‘’jusque là ça va …’’ qui est l’intitulé de cet Olympia vient d’une expression que j’emploie souvent sur scène lorsque tout se passe bien. Quand je ne me suis pas trompé, qu’aucun problème technique n’est venu perturber le tour de chant…alors au milieu ou vers la fin du

tour, il m’arrive d’employer cette expression. Ceux qui viennent me voir régulièrement la connaissent. AC : Vous arrive t-il de revenir sur vos premiers pas, ici à Montmartre, et que pensez-vous de ce village de Paris ? DG : Malheureusement non, cela fait bien longtemps que je ne suis plus revenu à Montmartre comme je l’ai fait pendant des années. Je suppose et j’espère que ce village est passé à travers le

temps sans fondamentalement changer son esprit. AC : Dans quels lieux avezvous chanté à vos débuts à Montmartre ? DG : J’ai débuté ‘’ au Gavroche’’, et j’ai chanté dans de nombreux cabarets sur la Butte : chez Patachou, le Tire-bouchon, la Grange au bouc, le Chevalet… AC : L’année 2019 s’annonce très prometteuse, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

DG : Prometteuse ! Je ne sais pas, mais on l’espère toujours. Il est vrai qu’entre l’album de nouvelles chansons qui devrait être terminé en début d’année, ainsi qu’avec la tournée, l’activité et les retombées médiatiques devraient apporter son lot de satisfactions. AC : L’industrie du disque a bien changé, qu’en pensezvous ? DG : L’industrie du disque est comme le reste des activités


DES NOUVELLES DE...

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Photo : Cedric Duquesnoy / UrbanMythology

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Info concerts : www.daniel-guichard.com humaines elle vit et elle subit les révolutions technologiques. Pour son bien et pour son mal. Techniquement, on réalise des choses inconcevables il y a quelques années. Dans une seule chambre on peut réaliser un disque entier avec des ordinateurs. Je l’ai d’ailleurs fait. D’un autre côté, l’Internet permet de prendre connaissance, pour écouter mais hélas aussi pour copier les nouvelles chansons, ce qui réduit grandement les ventes.

AC : Quel regard portezvous sur le monde actuel ? DG : Le monde est comme il est, ni meilleur ni pire qu’avant. On est simplement beaucoup, beaucoup, beaucoup, plus nombreux. L’information qui circule permet souvent d’éviter des catastrophes, mais cette information peut aussi les déclencher. En réalité je ne porte aucun regard particulier sur le monde, je vis dedans et avec lui.

AC : Qu’est ce qui peut vous rendre heureux ? DG : Les choses qui me rendent heureux, sont essentiellement des choses personnelles et familiales. Donc je n’en parlerai pas beaucoup. Que ma femme et mes enfants aillent bien et soient heureux est la première de mes priorités. AC : Et ce qui peut vous mettre en colère ? DG : Ce qui me met en colère c’est la bêtise, le mensonge, la mauvaise foi… et de ce

côté-là, on est bien gâtés en ce moment. AC : Êtes-vous un aventurier et si oui, pourquoi ? DG : Je ne suis pas un aventurier, mais la vie est une grande aventure. Alexandra Cerdan


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LES PATATES DE GREG

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PAR GRÉGOIRE LACROIX

Des patates qui parlent, on en connait tous... mais reconnaissez que celles-ci ont bien plus d’esprit ! Rubrique signée par Grégoire Lacroix, de l’académie Alphonse Allais.

Le fric et moi pour Johnny Quand j’étais môme et pas très frais C’est pas les nanas qui manquaient C’était surtout l’argent de poche Quand t’es fauché, t’es toujours moche Trente ans plus tard ça va bien mieux Je vois la vie droit dans les yeux Je peux frimer, j’ai les moyens Mais c’est bidon, ça sert à rien… Et j’ai compris, c’est pas trop tôt Que pour être vraiment pénard Suffit d’essence pour ma moto Et de cordes pour ma guitare. Grégoire Lacroix

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BENGT OLSON

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e célèbre peintre suédois Bengt Olson, français et montmartrois de cœur (et de vie), nous fait l’honneur de participer à la prochaine Biennale de la République de Montmartre, avec une excellente œuvre dont il a choisi de faire don aux collections du Vieux Montmartre (musée de Montmartre). Rappelons que M. Olson a été fait Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, l’année dernière, lors d’une cérémonie officielle dans les salons

JEAN-CLAUDE SÉJOURNÉ

de l’ambassade de France à Stockholm. Les œuvres monumentales de Bengt Olson ornent de nombreux lieux publics, tant en France qu’en Suède (tel le célèbre mur de fresques de 800 m² pour la préfecture du Val-de-Marne). Son ami et galeriste attitré en Suède, Lajos Flesser, bien connu lui aussi à Montmartre, l’accompagne dans son parcours artistique à travers le monde. L’une des dernières grandes expositions de Bengt Olson

L

’architecte et peintre JeanClaude Séjourné a exposé une série de ses œuvres, ainsi qu’il en rêvait depuis longtemps, près de la place du Tertre, à la salle SaintPierre de Montmartre. Ces superbes paysages originaux réalisés à partir de collages, aux effets plastiques raffinés et aux compositions géométriques savantes, ont obtenu un grand succès aussi bien

PREMIER RENDEZ-VOUS DE L’ART ALLIANCE EURASIENNE

L

’Art Alliance Eurasienne est une association culturelle franco-chinoise présidée par Chloé Cui. Cette association a pour but l’organisation et le développement des activités et échanges culturels entre la France et la Chine avec des expositions et des visites d’artistes réciproques. La première action de L’AAE s’est concrétisée cette année par une exposition des œuvres d’une quinzaine d’artistes chinois, avec la participation de quelques artistes parisiens, dans l’espace Mollard, faisant partie de la célèbre brasserie, joyau de l’Art Nouveau. Une deuxième exposition est programmée pour le mois de décembre prochain, ainsi que des déplacements d’artistes français en Chine.

à Paris a eu lieu au musée Maillol : ce lieu exceptionnel proposait aux visiteurs une sélection de très belles toiles retraçant les divers aspects de l’univers plastique de cet artiste discret et exigeant, amoureux de la France et des peintres français depuis l’enfance, dont l’art éclaire les couleurs impressionnistes à la lumière scandinave. (Dossier spécial dans notre prochain numéro)

auprès des montmartrois que des nombreux visiteurs que la peinture originale et créative attire toujours à Montmartre. Un superbe pied de nez esthétique, rappelant les vraies valeurs artistiques, à quelques pas des fausses galeries importatrices de toiles en série made in china, sur le site qui a vu naître les grands mouvements artistiques depuis le XIXe siècle.


PANORAMA CULTUREL

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LES VENDANGES DE LA PAIX

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d’Europe, qui a attiré un très large public, à la surprise des artistes, heureux de cette belle affluence. Preuve que la charcuterie et le vin (produits estimables et appréciables) ne sont pas les seules passions françaises… Un regret : la nouvelle scène musicale, intitulée Decibels Vendanges, programmait presque exclusivement electro et « world music », sur textes anglophones, dans plusieurs lieux du 18ème. D’accord pour permettre l’expression de toutes les tendances musicales. Mais alors, exit la chanson française, dont la Butte Montmartre, par ses cabarets, demeure l’un des plus importants foyers historiques ? Plaisir démodé, à l’heure de la disparition

18e arrondissement, faisant valoir l’originalité et la variété – sur les plans festifs, pédagogiques et culturels – du programme de la Fête des vendanges de Montmartre et du 18ème arrondissement organisée par l’équipe d’A Facettes. Le samedi matin, le traditionnel Ban des Vendanges était placé sous la thématique de la paix, avec pour maître de cérémonie Eric Sureau, nouveau président du comité des Fêtes, qui a donné le la. Le maire du 18ème, Eric lejoindre, a souhaité la bienvenue à tous les participants, Anne Hidalgo, maire de Paris, a réaffirmé son amour pour Montmartre et sa volonté de préserver l’esprit du village, avec son « côté frondeur ». Le président de la République de Montmartre, Alain Coquard, a retracé un historique du thème de la cuvée 2017, évoquant et invoquant la Paix sur le plan local, national et international. La maire de la Commune libre, Marielle-Frédérique Turpaud, l’a chantée en poète, et le grand maître de la Commanderie, Gilles Guillet, a convoqué Spinoza et appelé de ses vœux cette paix sur le plan associatif et local, comme un rappel à chacun et à soi-même. Une grande réussite de cette édition : l’ouverture des ateliers de « Montmartre aux artistes », la plus grande cité d’artistes

de Charles Aznavour, dont La Bohème et tant d’autres titres ont fait le tour du monde, faisant valoir l’universalité de la culture française ? Espérons pour la prochaine cuvée une seconde scène musicale sur la Butte, entre tradition et création, avec des artistes reflétant la diversité des générations et des styles, qui pourrait avoir pour cadre, par exemple, la très représentative salle des Trois Baudets. Plus prosaïques et récurrents au fil des ans, hélas, les problèmes de propreté et de sécurité. Les dérives alcoolisées liées aux grands marchés de dégustation, qui ont valu plusieurs agressions nocturnes sur des jeunes touristes éméchés, et les escaliers remplis d’immondices durant tout le week-end appellent au renforcement des brigades de police et de nettoyage pour un événement attirant autant de visiteurs. Un grand bravo encore pour cette édition réussie – ces dernières remarques n’ayant pour but que d’aider à améliorer la cuvée 2019. Un coup de chapeau enfin à toutes les associations qui se sont mobilisées pendant trois jours, avec leurs bénévoles, pour la vente du Clos Montmartre – le Comité des fêtes et le Syndicat d’initiative, comme à tous ceux qui font vivre cette fête si attachante, à nulle autre pareille.

Photo Juliette Jem

e furent de bien belles vendanges, des vendanges comme il n’en existe nulle part ailleurs, à la fois festives et artistiques, illuminées cette année par l’été indien. Rue SaintVincent, le Clos Montmartre panachait le coteau de toutes les belles couleurs émanant de ses 29 cépages, et l’on célébrait un vrai vin de qualité – offert à dégustation dans le hall de la mairie, à l’ouverture de la Fête, à l’initiative du nouveau président Eric Sureau. Un vin qui est aussi le plus généreux du monde, vendu au seul profit d’actions sociales. Visites guidées, expositions, animations, chorale d’enfants, Bal populaire, convivialité et découvertes étaient partout à l’honneur dans le

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PEINTRES TCHÈQUES À MONTMARTRE PA

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riginaire d’une famille mo- où il professe dès 1893, en compagnie deste de Bohème, Vaclav de son compatriote montmartrois VojBrozik (1851-1901) s’ins- tech Hynais. Réhabilité par la critique talle à Paris en 1876 et dans la seconde moitié du vingtième suit l’enseignement de siècle, sa sépulture se trouve au cimeLéon Bonnat dont l’atelier tière de Montmartre. de l’impasse Hélène, actuelle rue Pierre Ginier, est proche de la future Villa des Arts. Brozik, peintre de sujets historiques et portraitiste, dénote dans la modernité émergeante et n’attire que mépris de la jeune peinture pour une œuvre annonçant le déclin de l’académisme. Médaillé d’or en 1878 pour un grand tableau historique exposé au Salon des Beaux-arts de l’Exposition universelle de Paris, Brozik demeure toutefois apprécié par la frange bourgeoise et aristocratique de la société. Il obtient le soutien du riche marchand d’art Charles Sedelmeyer, dont il deviendra le gendre. Il pourra ainsi vivre et installer son atelier dans le riche hôtel particulier de la famille, 6, rue (10) - ZRZAVY Autoportrait 1912 de la Rochefoucauld, à une centaine de mètres de la demeure-atelier Dans la même veine académique, de Gustave Moreau. Il partagera son bien que teintée de symbolisme et temps entre la Nouvelle Athènes et d’art nouveau, il convient d’évoquer l’Académie des Beaux-arts de Prague Max Svabinsky (1873-1962), véri-

table institution en ex-Tchécoslovaquie, réalisant les effigies figurant sur les billets de banque et les timbres. Ami de l’écrivain belge, prix Nobel de littérature, Maurice Maeterlinck, Svabinsky a portraituré de très nombreuses personnalités dont Antonin Dvorak, Victor Hugo et un Rodin inspiré qui se trouve au musée parisien éponyme. Elève de Brozik et Hynais à l’Académie de Prague, Svabinsky ne vécut qu’une année à Montmartre entre 1898 et 1899. De son atelier du 14, rue Lamarck, Il dessine une vue de sa fenêtre, intéressante sur le plan historique (8). Plus en phase avec l’esprit du temps et sans doute l’un des plus montmartrois des enfants adoptifs de la Butte, Frantisek Eberl (1887-1962) est un peintre figuratif à la palette sombre dominée par les ocres et les bruns. D’un réalisme cru, aux limites de l’expressionnisme, il aborde des sujets propres à la population montmartroise de l’époque. Prostituées, danseuses, modèles, julots et bordels sont ses thèmes privilégiés(9). Issu d’une famille praguoise aisée, il entre en 1903 aux Beaux-arts de Prague dont


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RÉTROSPECTIVE

(9) - EBERL Berthe 1926

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il sera rapidement expulsé pour incompatibilité avec les principes académiques. Voulant exercer ses talents ailleurs, il suit des cours à Munich, Stockholm, Amsterdam et, attiré par la capitale mondiale de l’art moderne, arrive en 1912 à Paris. Il s’installe à Montmartre au 4, rue Camille Tahan, entre la rue Cavallotti et le cimetière de Montmartre. De la fenêtre de son atelier, ses chats tant aimés ont une vue imprenable sur le Sacré-Cœur. Il conservera cet atelier jusqu’à son décès. Entretenant des liens étroits avec ses compatriotes, Eberl milite en faveur d’un état tchèque indépendant de l’Autriche-Hongrie et réalise pour cette cause de nombreuses affiches, bénéficiant du soutien de Jean Galtier-Boissière, fondateur de la revue Le Crapouillot. Pendant la première guerre, il s’engage comme volontaire dans les légions tchécoslovaques.

cercle d’amis est formé de l’élite ar- 1924 à 1931, où il possède un atelier tistique montmartroise. Carco, Dorge- avec vue sur le Sacré-Cœur. Au cours lès et Mac Orlan sont ses compagnons de cette période, il réalise en 1926, au Lapin Agile et il réalise pour leurs un autoportrait (10) très cubisant. Peu ouvrages de nombreuses illustrations. sociable, il ne fréquente ni ses comIl fréquente Vlaminck, Modigliani, Pi- patriotes, ni la bohème montmarcasso et expose fréquemment chez troise. Se partageant ensuite entre Berthe Weill. Son sucla Bretagne, chère cès est grandissant et à son cœur, et une il connaît la consécramaison-atelier qu’il tion lors d’une exposis’est fait construire ...Quant à eux, ils tion personnelle chez en banlieue ouest, nous auront laissé Bernheim-Jeune en c’est à Paris qu’il apun peu de la SLAVIA, 1929. Devenu l’un des prend le contenu des l’âme des peuples artistes les plus prisés accords de Munich de de Montmartre, il ap1938. Il fut si déçu slaves. partient à cette « bode l’attitude de la hème » parisienne exFrance vis-à-vis de centrique et aisée. Il son pays qu’il vendit passe l’été à Monaco, où il participe à sa maison et retourna à Prague, faides courses automobiles au volant de sant vœu de ne plus jamais revenir en sa Bugatti, et l’hiver sur la Butte, en- France. Il l’exhaussa ! Ses toiles très touré d’animaux pas vraiment domes- énigmatiques, aux volumes accentiques tels que lionceau et tués, aux formes simples et aux coucrocodile ! Pendant la se- leurs tendres, laissent songeur et réconde guerre mondiale, il vèlent la complexité du personnage. se réfugie dans la Princi- Un prix artistique portant son nom est pauté et entre dans la ré- décerné chaque année par l’Ecole des sistance. Après-guerre, Beaux-arts de Paris. en tant qu’artiste connu Les artistes tchèques ayant vécu et reconnu, il finira ses et créé à Montmartre avant ou penjours entre sa résidence dant l’existence de la Tchécoslovaquie monégasque et son ate- se sont imprégnés de la culture et lier montmartrois, où il du foisonnement intellectuel et ardécède d’un cancer. Fran- tistique qui prévalaient sur la Butte çois Eberl, personnage au tournant magique des XIXe et XXe romanesque, sera mis à siècles. La Belle Epoque, celle d’une l’honneur par le musée de bourgeoisie qui s’encanaille volontiers Montmartre lors de deux dans les cabarets montmartrois, celle expositions posthumes, de l’émergence de l’Art moderne, celle en 1973 et 1987. Un juste d’une Troisième République enivrée de hommage pour celui qui liberté et de progrès, aura contribué à honora la Butte. modeler leur palette. Quant à eux, ils « Peintre des rêves ». nous auront laissé un peu de la SLAC’est ainsi que l’on sur- VIA, l’âme des peuples slaves. nomme Jan Zrzavy (18901977), en raison du mys(8) - SVABINSKY, Vue de l'atelier du 14 rue Lamarck, 1899 Jean-Marc Tarrit (La maison dans le fond est notre actuel Musée de Montmartre) tère et du caractère féeAvec la complicité Blessé, il travaille pour la Croix Rouge rique et poétique qui émanent de ses d’Hélène Axler et contribue aux publications de la œuvres. Artiste protéiforme, il reprérésistance tchécoslovaque, notamment comme caricaturiste. De retour à Montmartre, il adopte la nationalité française en 1920 et francise son prénom se faisant appeler François. Son

sente, avec Kupka et Toyen, l’avantgarde de la peinture tchèque. Ses influences, à la fois cubistes, symbolistes et surréalistes, lui viennent de son long séjour à Montmartre, de


SCIENCES PAS NATURELLES

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LE BESTIAIRE

Poèmes de Maurice Gabert (alias Gaston G.) – Dessins de Stéphane Plouviez

CHAMEAU... OU DROMADAIRE ? Deux bosses, c'est un chameau, Une, c'est un dromadaire. Lui que l'on nomme vaisseau Des sables chauds du désert.

Ici, pas d'embouteillages. Il suffit d'un seul panneau. Interdit à tout vaisseau, De stopper dans les mirages.

L'ORNITHORYNQUE Canard à fourrure, mais A quatre pattes palmées, Cet animal, faut le faire !

Ovipare et mammifère, Creusant son nid près des eaux, Tel est donc l'ornithorynque. Quand les parents boivent trop Nous dit-on, les enfants trinquent.

L'ESCARGOT Ce galopin qui m'arrache A ma feuille de laitue, Se prend-il pour un bravache ? S'il me lâche, je me tue !

Il use ma patience, Tout cela passe les bornes ; Et soudain, avec science, Je sors et fais “Hou les cornes“.

LE T0UCAN Toi, bel oiseau du Brésil, Habit noir à plastron jaune, Bec rouge et bleu, très viril, Fleur ailée de l'Amazone.

Es-tu le fruit d'une erreur, La victime d'un farceur ? Ce nez, qui l'a déniché ?

Car te voilà, bon apôtre, Avec le corps emmanché Dans l'énorme bec d'un autre !

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C E C O Q UA

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BENOÎT FEYTIT D

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LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE METRO FRANCE CASH & CARRY

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es 85èmes mythiques Vendanges de Montmartre sous le signe de la Paix et… d’une association avec Metro. Eh oui ! Déjà 12 ans d’un partenariat sans failles, fidèle et généreux à l’image de son directeur général Benoît Feytit. Benoît Feytit y est présent pendant les trois jours de cet exceptionnel parcours du goût pour le plaisir gourmand de plus de 500 000 personnes sur la Butte. Allure élégante, souriant et à l‘écoute de tous, observateur attentif, sachez que rien n’échappe à son regard bleu infaillible. Si le Directeur Général de METRO France se montre réservé et se livre peu sur lui-même, c’est qu’il incarne pleinement et avant tout les valeurs de l’enseigne qu’il dirige depuis cinq ans. Et quelle enseigne ! Metro est le leader mondial du commerce de gros. Pour la France, Benoît Feytit est « un grossiste » qui compte une équipe de près de 10 000 personnes au service de 400 000 professionnels. Mais METRO c’est aussi 5000 fournisseurs, 4,2 milliards d’Euros de chiffre d’affaires avec 97 entrepôts points de vente répartis sur l’ensemble du territoire.

PRAGMATISME, ANALYSE, FEELING, VISION La fameuse entreprise, ce réseau d’entrepôts de gros en libre-service alimentation, équipement, mobilier, créée en 1964 ne cesse de se développer. Depuis 1991 on peut affirmer sans aucun

doute que Benoît Feytit y a largement contribué.

PLUS D’UN QUART DE SIÈCLE CONSACRÉ À METRO Après des études en agriculture et deux années chez Auchan, il est recruté par Metro en 1991 comme acheteur junior. Il tombe dans la potion Metro et n’en bougera plus. Sa connaissance du monde agricole, son goût du terroir et de ses produits frais le conduisent au service des achats alimentaires de 2002 à 2008.

2008 s’y ajoute la direction de l’équipement. Puis tout s’enchaîne très vite ; en 2010, il devient directeur des opérations des enseignes Metro avant d’en être nommé le directeur général en janvier 2013. Une ascension exceptionnelle qu’il attribue avec modestie à la réunion de beaucoup de pragmatisme, d’analyse et de proximité avec les équipes et les clients.

SOUS LE SIGNE DE L’ENTHOUSIASME ET DE L’EXCELLENCE Le parcours de Benoît Feytit suscite, bien évidemment, notre admiration pour la polyvalence de ses compétences en matière de produits comme de gestion des équipes. Quand nous évoquons la crise économique actuelle et la concurrence il répond tout naturellement comme une évidence « Cela nous oblige à nous remettre en question en permanence et à faire encore mieux ».

Les achats vont le passionner. Armé de sa formation en droit, économie et agroalimentaire il développe les compétences qui ont fait de lui un acheteur confirmé. Il nous dévoile avec passion les qualités nécessaires pour acheter le bon produit : « de l’intuition, du feeling mais aussi une vision globale et la capacité de cerner les besoins de la clientèle ». En fait, un travail au carrefour de beaucoup de disciplines dont celle essentielle du marketing. Aussi en 2002, se voit-il confier la direction des achats alimentaires. En

Homme orchestre, Benoît Feytit ne se lasse pas de parcourir les allées des 97 sites que compte l’enseigne. Toujours à la recherche d’ autres terroirs, d’autres cultures afin d’offrir de meilleurs produits aux professionnels indépendants de l’alimentation restaurateurs, cafetiers, hôteliers, boulangers, traiteurs, pâtissiers, commerçants. Il vient très régulièrement à la rencontre de ses équipes et de ses clients, y compris dans les cuisines installées à l’intérieur même des magasins “véritables lieux de convivialité” et de créativité.


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Sous son impulsion Metro développe la gamme Premium. En effet, on y sert la clientèle du fastfood en pleine expansion mais aussi celle de la haute gastronomie. Metro fournit aujourd’hui un grand nombre de nos chefs étoilés et soutient les grands événements de la profession tels que le Bocuse d’Or, les Cuisiniers de la République, les Jeunes Talents Gault&Millau, le guide Michelin Je veux que Metro soit France, etc..

le partenaire préféré

La stratégie du Predes restaurateurs mium s’inscrit dans et commerçants une démarche de indépendants produits rares en petite quantité différents selon les saisons et les événements climatiques. Metro peut se prévaloir, à juste titre, de contribuer au rayonnement de la gastronomie française dans le monde. “Ce qui me donne confiance c’est de voir tous ces jeunes qui entreprennent dans des métiers d’artisanat et qui ont une vraie volonté de réussir. Le métier que nous faisons fait sens dans la société d’aujourd’hui de manière à ce qu’il n’y ait pas d’hyper standardisation de l’alimentation parce que nous permettons aux indépendants de se différencier en leur proposant de la qualité et des produits souvent en circuits courts. Quand les commerces de proximité se maintiennent ou se développent, nous contribuons à l’attractivité touristique de la France car nous permettons une certaine forme de différenciation par rapport à d’autres pays européens ». C’est également à l’initiative de son directeur général que Metro France met en place un nouveau format de magasins de 1 500 m2, plus petit et tages du Cash & Carry : Le client choiplus adapté à la demande de villes sit ses produits en entrepôt et règle moyennes afin de se rapprocher en- ses achats qui lui sont directement licore davantage des clients « Nous vou- vrés à son établissement. drions qu’ils ne soient pas à plus de 30 minutes de nos entrepôts, notamment LA FÉDÉRATION pour nos produits frais »

HORECA

Un Bureau d’étude pour la réimplantation de restaurants a été créé. METRO conçoit et aide ses clients à équiper leurs cuisines et aménager leurs salles à l’aide de plans personnalisés normés. La livraison est aussi l’un des avan-

Benoît Feytit est également le Directeur de cette importante fédération de regroupement des pays Metro qui servent la restauration Italie, Espagne, Portugal, Turquie, Belgique, Allemagne,

Autriche, Croatie, Japon. Aussi notre Directeur Général parcourtil sans cesse les routes du monde pour promouvoir Metro ses produits, ses innovations en France et dans le monde.

UN AMOUREUX DE LA GASTRONOMIE Quand ses responsabilités et déplacements lui laissent un peu de loisir devinez ce que préfère Benoît Feytit ? C’est partager en famille sa passion pour la gastronomie et les bons vins.

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Mais là encore, il reste à l’écoute de tout et de tous, restaurateurs, commerçants, On lui doit la récente certification Top Employer attribuée à Metro pour sa politique de ressources humaines avec pour base le conseil, le soutien, l’accompagnement de ses clients et sa qualité d’employeur en matière de formation, d’intégration, de promotion des vocations avec une culture d’entreprise exemplaire. Chez Metro elle est fondée sur l’échange, le partage, la recherche constante de l’innovation, la création de nouveaux concepts sans pour autant renier les traditions. En particulier, l’objectif du Directeur Général est de donner toute leur place aux circuits courts en fruits et légumes avec les produits de maraichage local qui lui sont chers. Il insiste sur l’importance de la relation de proximité établie sur la base des mêmes valeurs de confiance, voire de complicité entre l’enseigne Metro, ses fournisseurs et ses clients. Son credo : « Je veux que Metro soit le partenaire préféré des restaurateurs et commerçants indépendants » Pour ce faire ses 97 entrepôts s’attachent à proposer des services sur mesure qui prennent en compte les évolutions du commerce tout en intégrant une « culture client » qui contribue à l’optimisation du temps de chaque professionnel et à ses exigences en les accompagnant au quotidien. « Sans cesse, il s’agit de s’adapter aux côtés des clients afin de créer une vraie communauté Metro » ajoute avec passion Benoît Feytit. Monsieur le Directeur Général vous qui établissez la confiance entre Metro, les commerçants, les restaurateurs, les consommateurs et les 10 000 personnes que compte votre équipe., restez le partenaire privilégié des activités montmartroises, particulièrement notre mythique Fête des Vendanges. Continuez à nous faire découvrir ou redécouvrir des produits locaux ou régionaux, en fait, la richesse de notre patrimoine alimentaire et de nos terroirs français. Merci Monsieur le Directeur Général de permettre tout cela, pendant trois jours d'exceptionn, aux quelques 500 000 visiteurs amoureux de Montmartre et enchantés. Marie France Coquard

DÉMÉNAGEMENT DE METRO PARIS 18ème Lundi 2 juillet, l’entrepôt METRO, situé auparavant rue des Poissonniers, a déménagé dans un nouvel espace plus spacieux et flambant neuf au 55 Ter, rue de la Chapelle, à mi-distance des stations Marx Dormoy et Porte de la Chapelle. Le premier entrepôt intramuros Paris 18 Marcadet-Poissonniers avait ouvert en 2008 au pied de la Butte. « l’entrepôt de légende » a été un modèle d’avant-garde, laboratoire attirant des visiteurs de tous pays désireux de connaître les secrets de l’ enseigne afin de reproduire son concept chez eux. Rançon de son succès il était devenu trop exigu.

UN EMPLACEMENT STRATÉGIQUE DANS LE 18ème : L’HÔTEL LOGISTIQUE DE CHAPELLE INTERNATIONAL Le nouvel entrepôt METRO a donc trouvé sa place au sous-sol de l’hôtel logistique de Chapelle International, inauguré le 8 juin dernier par Anne Hidalgo. Ce projet d’envergure, aménagé sur un ancien site ferroviaire, répond aux enjeux de mobilité urbaine de la Ville de Paris. Le site est doté d’un terminal logistique ferroviaire urbain de plus de 15 000 m2 qui pourra recevoir jusqu’à quatre trains par jour, en provenance des plateformes logistiques de Dourges et de Bruyères-sur-Oise, voire dans un second temps du Havre mais aussi de Mitry-Mory. Ce choix correspond aussi aux évolutions de METRO, qui d’acteur du cash and carry devient un acteur omnicanal et propose la livraison de ses produits à ses clients. Ce nouveau site permet aux clients de faire leurs courses jusqu’à deux heures du matin et se faire livrer dès 5 ou 6 heures. Doté d’une surface de vente de 5 300 m2, l’entrepôt propose désormais 4 120 références supplémentaires sur une superficie augmentée de 1 681m². Objectif du Directeur Eric Portelli « En faire également un lieu de partage et d’échanges » Ainsi le soin particulier apporté à l’espace Cuisine et à la Cave dans un esprit convivial, éclairage soigné avec des leds, armoires réfrigérées pour les produits frais etc... La visite commence par les produits non alimentaires et la droguerie-parfumerie-hygiène pour ne pas faire attendre trop longtemps le chariot du frais et de l’ultra-frais. L’espace Cuisine des chefs fait la transition avec la partie produits frais : halle marée et halle fruits & légumes qui met les producteurs locaux en avant. Cave à fromages, libre-service pour la partie crémerie, charcuterie et traiteur et la boucherie. A la Cave, une belle sélection de vins, 137 rhums et 167 whiskies. Les spiritueux sont particulièrement mis à l’honneur !


PORTRAIT

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Les différents espaces et étapes du parcours permettent aux clients de choisir mais aussi de rencontrer les producteurs, échanger avec les collaborateurs de Metro sur les nouveautés et les tendances de consommation, ou encore trouver de nouvelles idées de recettes. L’entrepôt est équipé de caisses automatiques et de scanettes dites intelligentes pour enregistrer soi-même les produits en gagnant du temps en caisse.

METRO PARIS LA CHAPELLE Surface : 5 300 m2, 8 000 clients professionnels 16 800 commerces – restaurateurs, cafés, hôtels, bars, épiceries, boulangers, pâtissiers, bouchers, traiteurs – 171 collaborateurs

DES ESPACES NOUVEAUX Paris la Chapelle accueille désormais un espace d’exposition de matériel (36 références) destiné aux Cafés Hôtels et Restaurants ; cuisine, équipement, hygiène... En outre, le Bureau d’Etude offre des solutions pour optimiser l’agencement des espaces de travail dans les établissements de ses clients.

ET TOUJOURS : La cuisine des Chefs : un espace décoré dans un esprit industriel pour présenter des idées aux clients, proposer des recettes élaborées avec les produits de saison ou prendre un café…

55 ter, rue de la Chapelle, 75018 PARIS de 5 heures à 2 heures du lundi au vendredi de 5 heures à 20 heures le samedi

www.metro.fr

« Ce nouvel entrepôt est à la pointe de ce que nous faisons de mieux en terme de services clients. On y retrouve tout ce qui fait la qualité METRO,

Pour ce nouvel entrepôt, METRO a embauché 30 nouveaux collaborateurs et a signé le 13 juillet à la Mairie du 18ème arrondissement un Pacte Parisien pour l’Emploi et les Entreprises (PPEE) affirmant ainsi sa position d’acteur et contributeur du développement économique de la Ville de Paris.

qu’il s’agisse des produits frais et locaux ou des conseils de nos experts, avec l’apport du digital et d’innovations technologiques pour offrir une expérience d’achat optimisée et favoriser les temps d’échanges avec nos clients, qui nous permettent de toujours mieux les connaître et répondre à leurs attentes » conclut Eric Portelli, directeur de l’entrepôt, membre de la République de Montmartre et bien connu à Montmartre. Marie-France Coquard

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ARTS ET LETTRES

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17 SEPTEMBRE 2018 – GRANDE SOIRÉE SARAVAH

HOMMAGE À PIERRE BAROUH ET AUX ÉDITIONS SARAVAH

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our fêter la sortie du livre «  Saravah, c’est où l’horizon ? 1967-1977 » MarieRose, la très dynamique libraire des Abbesses, avait organisé une soirée d’exception. «  Rencontres, dédicaces et concerts » une sorte de retour aux sources qui a fait revivre l’épopée au bar le Saint-Jean, qui fut l’annexe historique des éditions Saravah. Beaucoup de monde : terrasse et bar bondés pour la séance de dédicaces de Benjamin Barouh, le fils de Pierre, et pour David mc Neil son ami. « Saravah, c’est où l’horizon » de Benjamin Barouh. Dès sa naissance en 1970, il a baigné dans l’activité trépidante du studio des Abbesses. Cet enfant de Montmartre est aujourd’hui l’auteur du livre hommage à son père décédé en 2016. Il retrace à travers des témoignages l’histoire bouillonnante, trépidante du célèbre studio, de 1967 à 1977. Créée en 1966, Saravah a imprimé une marque unique dans le paysage artistique du 20ème siècle avec Pierre Barouh, Francis Lai et Claude Lelouch. En 1968, Pierre Barouh décide d’installer les éditions Saravah à Montmartre, sis 8 passage des Abbesses. Le producteur, poète, cinéaste, mécène et visionnaire inspirera un incroyablevivier d’expérimentations et de rencontres. Pierre était un découvreur de musiciens, peintres, écrivains, chanteurs, cinéastes, entre autres Jacques Higelin, Areski Belkacem, Brigitte Fontaine, le berimabau de Nana Vasconcelos, Pierre Akendengue, Nicole Croisille, le guitariste folk Jack

Treese, Jean-Roger Caussimon, Christain Gence, le guitariste Jean-Pierre Auffrédo et… David mc Neil. Pour combler des lacunes, éclairer les zones d’ombre, Benjamin a patiemment interrogé les artistes, musiciens, techniciens et collaborateurs qui ont connu son père. Cette aventure a marqué sa vie comme celle de tous les artistes qui ont vécu dans ce creuset improbable, délirant, sans règles, avec peu de moyens mais beaucoup de talents. Rien n’arrêtait sa fougueuse recherche de création pas même le manque d’argent. Si cette période revendiquait la liberté, pouvait se montrer désinvolte, insouciante dans un style à la Sagan, le talent était bien réel avec une formidable richesse de sensibilité artistique et de subtilité des orchestrations comme des textes.

Dans une ambiance bon enfant, chaleureuse, planait ce 17 septembre, de façon presque palpable, l’ombre de pierre Barouh. On sentait le souffle de liberté, de créativité qu’il impulsait quand la musique du monde et l’utopie avaient droit de cité aux Abbesses. Dominique Barouh, la maman de Benjamin, était là ainsi que Dylan mc Neil venu exprès de Londres pour féliciter son copain d’enfance. David mc Neil a également dédicacé « 4 mots, 3 dessins et quelques chansons ». Son ouvrage consacre de belles pages émouvantes et fortes à son expérience Saravah et sa vie à Montmartre quand, sans le sou, il était hébergé chez son ami Pierre Barouh. Entre 1967 et 1972 il a fait 3 albums chez Saravah et ce fidèle camarade ne l’a pas oublié.


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Si vous voulez en savoir davantage sur ce parolier, ce compositeur, chanteur et remarquable écrivain lisez ou relisez l’article « David mc Neil amoureux des mots et de Montmartre » paru dans notre Paris Montmartre du 1er trimestre 2017. Venez sur la Butte quand il dédicacera prochainement son dernier ouvrage « Un vautour au pied du lit » et viendra chanter et… nous enchanter. Marie-France Coquard

David mc Neil « 4 mots, 3 dessins et quelques chansons » Editions Gallimard

Benjamin Barouh « Saravah, c’est où l’horizon ? 1967-1977 » Editions le mot et le reste

SYLVIE MALYS

SPECTACLE, ECRITURE ET SCULPTURE

©Bestimage, Philippe Baldini

La soirée s’est poursuivie avec des concerts improvisés en une superbe soirée Saravah. Des jeunes chanteurs musiciens dont Maia Barouh, la fille de Pierre, Margaux Guilleton comme ceux de l’époque Saravah, Areski Belkacem, Jean-Pierre Auffredo, Aram Sédéfian, Jean Querlier et bien sûr David mc Neil.

Créativité et enthousiasme, caractérisent les multiples et talentueuses facettes de cette artiste montmartroise. Cette fois Sylvie a réalisé une exposition hors du commun « Grès Paille Box » lors des Journées du Patrimoine des 15-16 septembre à La Garde Républicaine Quartier des Célestins. Une exposition contemporaine, inédite au cœur d’un lieu improbable et magique : L’ancienne écurie aménagée pour l’occasion avec des ballots de paille comme socles pour les sculptures. Les œuvres dans les box des chevaux de la prestigieuse Garde Républicaine semblent prendre vie. Des sculptures toutes originales et uniques. De la matière brute à l’émail. Dark ou colorées elles s’appellent Au coin du feu, Rendez vous, Santorin, Le double, Le couple, Toi etc.. . L’émotion s’impose sublimée par les lieux dont l’âme est précieusement conservée. Une exposition qui incite au voyage dans un parcours intérieur, au rêve entre ombre et lumière quand des vies antérieures, multiples surgissent de la terre. « Une sorte de Golem muet empreint d’émotion pour un retour à la genèse. » Des visiteurs nombreux et de marque ne s’y sont pas trompés tels Pierre Sébaoun, Philippe Faure Brac, Bogdanoff, le Colonel Delapierre Commandant du Régiment de Cavalerie, Alain

Coquard Président de la République de Montmartre ! Bravo au Général de division Damien Striebig, Commandant de la Garde Républicaine qui a ouvert les portes de la plus célèbre caserne à une expression artistique étonnante, authentique. Sylvie Malys expose depuis 2010 à Paris en province ainsi que la Belgique en passant par la Russie. Elle a reçu le Prix TROFEMINA Culture en tant qu’artiste Comédienne et Sculpteur ainsi que La Médaille de Bronze Arts-Sciences-Lettres. Elle est Sociétaire de la Fondation Taylor Ministre de l’œnologie de la République de Montmartre. M.-F. C. SYLVIE MALYS EST SUR SCÈNE Le génie du vin Wine Woman SHOW Théatre du Gymnase Les Mardis 20h et samedis 18h EXPOSITION VENTE 8e Biennale d’Art Contemporain 10 & 11 novembre 2018 Villa Radet 75018 Paris Place Dalida à Montmartre

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ENTRE COUR ET JARDIN

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PAULINE CARTOON « A MONTMARTRE, C’EST DUR DE FAIRE LA GUEULE ! » Après Le Nez Rouge, La Contrescarpe et une tournée en province la saison dernière, PAULINE CARTOON s'installe deux mois à Paris, à La Boîte à Rire. Chaque vendredi d'octobre et novembre, à 20h, vous le retrouverez dans 'SUPER GIRLS' (avec quelques surprises...), ce fameux 'One Woman Show' sur la recherche du grand amour, qui fait l'unanimité depuis un an...!

Humour décapant mais pas cynique, générosité, énergie, cette croqueuse de vie attrape le quotidien et le passe à sa moulinette. Pauline Cartoon fait sourire même en traitant des sujets graves, avec une manière bien à elle de transformer et détourner une situation. Ses vidéos sur Internet remportent un beau succès. Ça n’est ni vulgaire ni méchant, car cette humoriste ne trempe pas sa plume dans l’acide à la mode, mais plutôt dans une forme d’humanisme, où transparaît une philosophie de la vie toujours positive. Lorsqu’elle faisait son « cabaret Peps  », elle mélangeait humour et chant – un des personnages mis en scène s’appelait… Edith Paf. Dans Supergirl, elle traite de la recherche du grand amour sur Internet, à travers de nombreuses péripéties, les conseils de famille, les coaches, les conseils de copines etc.. Cette conteuse et chanteuse est aussi comédienne (Nuit d’ivresse, Le démon de midi, qu’elle a joué cinq ans, etc.) mais c’est sans conteste avec ses

propres textes qu’on l’apprécie le plus et l’on n’est pas étonné d’apprendre que Pauline possède un diplôme de coaching intuitif (prise de parole, confiance en soi…). La clef de sa philosophie ? « Devenir humoriste de sa propre vie » – c’està-dire apprendre la distanciation par l’humour – mais aussi un slogan, qui ne peut pas faire de mal : « ça fait du bien de faire du bien !», sorte de principe comportemental qu’elle met en pratique et pas seulement sur scène ! Pauline rêve d’ouvrir le petit café de l’optimisme : un atelier pratique sur la pensée positive, l’humour, la recherche de l’optimisme dans sa vie, qui permettrait toutes sortes d’échanges entre participants. Elle cherche encore le lieu. Qu’on se le dise à Montmartre ! Car c’est à Montmartre qu’il lui semblerait avoir sa place : « à Montmartre, c’est dur de faire la gueule ! » lance-t-elle, installée à la terrasse de la Bonne Franquette. Et d’ajouter joliment : « C’est l’un de ces lieux où l’on a toujours l’impression de toucher l’ailleurs... » Pauline le confie volontiers : « L’humour est mon antidépresseur : c’est le remède contre la gravité de tout ». Un spectacle à conseiller vivement à tous les parisiens… Et même aux Montmartrois ! Jean-Manuel Gabert PAULINE CARTOON dans 'SUPER GIRLS' Les Vendredi d'octobre et novembre 2018 à 20h (9 représentations) LA BOITE A RIRE 8 rue Pradier 75019 PARIS Métro Pyrénées ligne 11 Tarif 13 euros (+ Billet Réduc.com) Teaser de 'Super Girls'sur YouTube (réalisé par Kim de Cinap'sTv) www.paulinecartoon.fr + Page Facebook

PATRICE MANIER « A LA SAUCE BLANCHE, PLOUM, PLOUM, TRALALA… » A l’ABC Théâtre, la Compagnie Passage à l’Acte présente un spectacle de création sur l’univers de Francis Blanche. Auteur au talent incontesté et quelquefois méconnu des jeunes générations, il est resté célèbre, notamment, pour sa complicité avec Pierre Dac et son rôle de notaire dans les Tontons flingueurs. Mais savez-vous qu’il a écrit plus de 600 chansons, entre autres pour Edith Piaf, Charles Trenet et les Frères Jacques ? Tout le monde connait « Vive le vent » sans savoir qu’il est l’auteur de cette adaptation française qui accompagne chaque Noël. On sait peu qu’il eut d’abord pour complices Darry Cowl et Louis de Funès qui furent ses pianistes au cabaret. Inventeur des canulars téléphoniques, bien avant les humoristes d’aujourd’hui, on lui doit aussi de nombreux textes plein d’humour, de poésie et de sensibilité. Dans son nouveau spectacle, La Compagnie Passage à l’Acte lui rend hommage en faisant revivre les différentes facettes de cet artiste au grand talent. A faire découvrir aux plus jeunes et aussi pour raviver la mémoire des plus anciens. Marie-France Coquard ABC THEATRE 14 rue de Thionville - 75019 PARIS 01 42 08 05 46


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LE CV DE DIEU Le ciel était fini, la Terre était finie, les animaux étaient finis, l’homme était fini. Dieu pensa qu’il était fini aussi, il sombra dans une profonde mélancolie.(…) Il lui fallait d’urgence de l’activité, de nouveaux projets, des gros chantiers. Il décida alors de chercher du travail et, comme tout un chacun, il rédigea son curriculum vitæ et fit une lettre de motivation. Dans le bureau d’un Directeur des ressources humaines, hargneux à point, Dieu fait son entrée pour passer une série d’entretiens, apportant des caisses d’œuvres accomplies… sur un diable. Une fois la situation posée, et admise, le moment de surprise passé, des questions se posent, pas aussi métaphysiques qu’on aurait pu l’imaginer, du genre : Dieu réussirait-il aux tests psychotechniques ? En tout cas, Il doit rendre des comptes, revenir sur ses succès, ses échecs… et reconnaître parfois ses erreurs de conception du monde. Tout cela sur un ton humoristique décapant, désopilant, doux-

© CH. Vootz

QUAND BALMER DESCEND DE L’OLYMPE… ET DE LA BUTTE

amer – c’est le texte de Jean-Louis Fournier, publié en 95. Bénureau joue le recruteur. Et Jean-François Balmer, après tant de personnages historiques, s’attaque enfin à leur Créateur, descendu de l’Olympe d’un pas alerte, plein d’humanité, comme de la Butte. Ses amis de Montmartre se disaient souvent, en le voyant passer, impressionnant, qu’il n’était pas sans leur

rappeler Quelqu’un : ils cherchaient, maintenant ils ont trouvé. Bon Lui, mais c’est bien sûr ! Tous à la Pépinière, à l'appel de Dieu ! J.M. Gabert Théâtre La Pépinière 7 rue Louis-Le-Grand 75002 Paris 2e Réservation : 01 42 61 44 16 Tlj sf dim www.theatrelapepiniere.com

LES DEUX ÂNES ENRICHISSENT LEUR PROGRAMME

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acques Mailhot qui avait repris l’établissement dirigé par Jean Herbert, propriétaire de 1952 à 1995, vient de confier, à son neveu Régis le soin de mettre au goût du jour, comme un défi, la tradition de désobéissance de toujours. Souhaitant “ré-enchanter” les lieux, Régis Mailhot nous propose, au « Deux Ânes – Théâtre désobéissant » plusieurs spectacles, faisant cohabiter divers styles ou, pour être à la mode, vivre ensemble différents genres : l’humour

incisif de Frédéric Sigrist le mercredi à 20 heures, l’insolence de Régis Mailhot lui-même, « Citoyen (en) marche ou grève », le jeudi, vendredi et samedi à 20h30, ou l’humour noir de la jeune Constance le mardi à 20h30. En fin de semaine, le samedi à 16 heures et le dimanche à 15 heures et à 18 heures, la traditionnelle revue de chansonniers réunit Jacques Mailhot, Florence Brunold, Gilles Detroit, Michel Guidoni, et le jeune et remarquable Paul Dureau. La revue a pour

titre : « Trumperie sur la marchandise », un titre qui ne présage en rien de son contenu, bien au contraire, et où les “aficionados” goûteront le plaisir de retrouver le traditionnel esprit chansonnier. J.P. Bardet Les Deux Ânes 100 Boulevard de Clichy, 75018 Paris Tel. : 01 46 06 10 26


Brasserie depuis 1889 52 rue des Abbesses 01 46 06 28 15

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ÉVÉNEMENT

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8e BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE UN GRAND ÉVÉNEMENT À LA VILLA RADET

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amedi 10 et dimanche 11 novembre prochains se déroulera la 8e Biennale de La Palette, de l’Objectif et du Burin de la République de Montmartre dans le cadre de la Maison Radet, place Dalida, à l’angle de la rue de l’Abreuvoir et de la rue Girardon. Une cinquantaine d’artistes peintres, photographes et sculpteurs y exposeront leurs œuvres proposées sur dossier à la République de Montmartre et rigoureusement sélectionnées par son jury placé sous le responsabilité de Jean Villain, ministre des Beaux-Arts et commissaire de l’exposition. Cette huitième Biennale d’Art Contemporain bénéficiera d’un lieu d’exception, la Maison Radet ayant été récemment rénovée dans la totalité de ses trois étages. Les œuvres présentées seront ainsi particulièrement mises en valeur. Comme lors de chaque Biennale, un Prix de la République de Montmartre sera remis à l’artiste ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages parmi les trente votants de son Conseil des Ministres. Rappelons que la Maison Radet est incluse dans le parc de la Cité internationale des Arts de la rue Norvins. C’est notamment à l'initiative d’Alain Coquard, président de la République de Montmartre, de Jean- Manuel Gabert, président du Vieux Montmartre et de Midani, président de Paris-Montmartre, qu’a été créé le Collectif des Associations Montmartroises dont l’action efficace a permis de sauvegarder ce lieu en déshérence. Il est dédié depuis des années à des artistes en résidence venus du monde entier pour libérer leur créativité pendant un temps donné dans les ateliers qui leur sont attribués par la Ville de Paris. Cette cité assez unique par son environnement verdoyant en plein cœur de la Butte peut être considérée comme la Villa Médicis de Montmartre.

Placée sous le haut patronage de madame Anne Hidalgo, maire de Paris, la huitième Biennale aura pour invités d’honneur les Artistes Vietnamiens de Paris. Au cours de cette manifestation de prestige, un hommage sera rendu à Agnès Rispal, grande sculpteur récemment disparue, à qui l’on doit, notamment, le buste en bronze de Poulbot

qui accueille les visiteurs dans les jardins Renoir du Musée de Montmartre sur le chemin menant au panorama sur les vignes de la rue des Saules. À n’en pas douter, tous les ingrédients devraient être réunis pour que la Biennale 2018 soit un grand cru dans l’histoire de la République de Montmartre. Pierre Passot

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HOMMAGES

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VIOLETTE MEDRANO

UNE GRANDE DAME DU CIRQUE A QUITTÉ LA PISTE

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e monde du cirque est en deuil. L’une de ses personnalités les plus emblématiques, Violette Medrano, a tiré sa révérence à 92 ans, le 23 juillet dernier à Monaco où elle s’était retirée avec son mari, Jérôme, décédé en novembre 1998. Son inhumation a eu lieu le lundi 30 juillet dans le caveau de la famille Medrano Boum-Boum au cimetière de Montmartre, à une encablure des sépultures de Berlioz et d’Anatole et Mick, le gardechampêtre et la cantinière de la Commune libre du Vieux Montmartre. Violette Medrano est née le 6 octobre 1926. Elle s’appelle alors Amélie Violette Schmidt et révèle très tôt un don pour la danse et, plus particulièrement, pour la danse acrobatique. Elle se produit au Bal

Violette Schmidt en danse acrobatique (photo Pierre J. Dannès)

Tabarin, à l’angle de la rue Pigalle et de la rue VictorMassé, dans le neuvième arrondissement où elle habite chez ses parents. Jérôme Medrano l’y repère et l’engage dès le 30 janvier 1943 pour participer à la revue Chesterfolies 43 montée par Gilles

Margaritis où elle apparaît aux côtés de clowns célèbres tels que Pipo et Rhum. Elle n’a pas encore 17 ans et la critique est unanime pour

Elle sera probablement la seule danseuse à effectuer un saut périlleux avant sur la piste !

encenser son numéro de danse sur Nuages de Django Reinhardt, accompagnée à la guitare par Henri Crolla. Elle sera probablement la seule danseuse à effectuer un saut périlleux avant sur la piste ! On la retrouve sous la coupole du cirque de la rue des Martyrs pendant la saison 1951-1952 où elle est éblouissante d’élégance et de beauté dans son numéro de virtuose de la danse acrobatique. Sa robe de voile change de couleur selon les éclairages. Dominique Denis, grand spécialiste et historien érudit du cirque à qui j’emprunte volontiers des éléments de cet article, précise que le 31 janvier 1952, Violette Schmidt fit son numéro pour la dernière fois, préférant se consacrer avec Jérôme, son futur époux, à la direction du cirque montmartrois. Violette Schmidt et Jérôme Medrano se marièrent à Paris, le 29 avril 1958. Françoise et Jérôme naquirent de cette union. Elle devint officielle-

ment directrice du cirque en septembre 1959 et y engagea les plus beaux numéros, notamment de clowns, tels que ceux des Bario, de Charlie Rivel ou d’Achille Zavatta. La dernière du cirque Medrano eut lieu le 7 janvier 1963. La gorge nouée par l’émotion, Jérôme et Violette s’avancèrent au milieu de la piste, main dans la main, pour un dernier adieu, sous la standing ovation des artistes et du public. Neuf ans plus tard, en 1972, année funeste, le cirque de mon enfance disparaissait sous la pioche des démolisseurs. À l’emplacement de Medrano s’élève aujourd’hui au-dessus d’un supermarché, un building nommé… Le Bouglione !

J’ai eu le bonheur, en tant que Premier ministre de la République de Montmartre, de remettre, en compagnie de Michou, son diplôme et sa médaille de Citoyenne d’honneur à Violette Medrano le 15 mai 2009 dans les vignes de la rue Saint-Vincent. Nous n’étions pas très nombreux au cimetière de Montmartre pour lui rendre hommage le 30 juillet dernier, vacances et canicule en étant principalement la cause. Ce fut une cérémonie émouvante, chaleureuse et digne car, au cirque, la tristesse n’a pas cours.

Pierre Passot


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HOMMAGES

AGNÈS RISPAL L’ARTISTE EST PARTIE SCULPTER SOUS D’AUTRES CIEUX…

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lle venait de fêter depuis peu ses 88 ans. Une mauvaise chute lui engendra une grave fracture de la hanche dont, bien qu’opérée, elle ne s’est pas remise. Dans la soirée du 15 juin dernier, Agnès Rispal s’est envolée pour modeler les astres et donner des couleurs aux nuages. Ses obsèques religieuses ont eu lieu à Raizeux, le village proche de Rambouillet où elle résidait dans sa maison jouxtant son atelier de sculpteur. La petite église eut peine à contenir ses innombrables amis et sa famille venus entourer son mari, Claude, de leur affection. Normande d’origine, mais Parisienne dans l’âme, elle apprécia particulièrement Montmartre, à tel point qu’elle fut l’auteur du buste de Poulbot généreusement offert à l’association des amis de notre grand dessinateur humaniste. Fondue en bronze par Abel Marta, cette sculpture d’un réalisme saisissant accueille ainsi depuis 2012 les visiteurs du musée de Montmartre dans les Jardins Renoir, à l’angle du chemin menant à la vue sur les vignes de la rue SaintVincent. En 2010, lors de la 4e Biennale de la Palette, de l’Objectif et du Burin de la République de Montmartre, Agnès sera honorée de son Grand Prix pour l’ensemble de son œuvre. Un nombre impressionnant de récompenses et trophées marquera son parcours. Parmi ses créations les plus exceptionnelles, citons les Sirénus, ce couple de sirènes en bronze, haut de plus de deux mètres, érigé sur l’esplanade du casino de La Baule d’où il domine l’océan. En 2007, elle réalisera le buste d’Alphonse Allais, œuvre mise en dépôt dans les collections du Vieux Montmartre avant d’être, souhaitons-le, prochainement exposée dans les jardins du musée de la rue Cortot. Agnès a, en effet, commis un nombre important de sculptures de bustes de personnalités d’hier et d’aujourd’hui, telles que ceux du grand cardiologue Christian Cabrol, du cancérologue Lucien Israël et de l’oph-

talmologiste Yves Pouliquen, tous mon- terprèta le solo écrit par Dante Agostini dialement reconnus. Poseront également pour Salt peanuts, le standard de Dizzy pour elle Jean-Pierre Foucault, Stéphane Gillespie et Charlie Parker, daté de 1945. Bern et René de ObalEn pince sans rire, elle dia, de l’Académie frann’hésitait pas à pimençaise et de l’Académie Alter parfois sa prestation phonse Allais, rencontré de pointes d’humour, faialors qu’Agnès réalisait sant mine de perdre une les décors de la pièce Le baguette ou d’en coincer Satyre de la Villette, dont une dans son charleston. il était l’auteur. Avoir pu rencontrer Parmi les multiples taune personnalité telle lents de madame Risqu’Agnès est une chance pal figurent ceux qui rare dont tous les amis l’ont amenée à concevoir qui l’ont approchée sont des décors scéniques, à pleinement conscients. transcrire en dessins, à Parmi eux, Philippe Dala demande de Christian vis, président de l’AssoLes Sirénus à La Baule (DR) Dior, des modèles de ce ciation des Amis d’Algrand couturier, à créer phonse Allais, aussi bien les costumes de théâtre de Maurice Bé- que Xavier Jaillard, Chancelier de l’Acajart et de ses ballets pour le Châtelet démie du même Alphonse, sont là, tout avant de s’attaquer à ceux des danseurs autant que moi, chargé par les soins du ballet du Kirov, à Saint-Pétersbourg. d’Agnès d’être son biographe, pour en téEt comme notre Agnès était toujours moigner. Encore bravo et merci, ma chère avide de nouveaux défis, elle se mit à Agnès, pour tout ce que tu nous as apapprendre à jouer de la batterie à quatre- porté. vingts ans passés sous la férule d’une Pierre Passot pointure du métier, Franck Giraudeau. Elle accompagna sans frémir des morMa maîtresse a du Chien ! ceaux difficiles comme The Thrill is gone de Louna Rispal, Editions Saxo. dans la version de Roy Hawkins et in-

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AU REVOIR CLAUDE LE MONTMARTROIS

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motion palpable, respect silencieux dans l’Eglise Saint-Pierre-de-Montmartre comble en ce 26 juin 2018 pour rendre hommage à notre ami Claude. Un parcours sous le signe du devoir, de l’amour du travail, de l’authenticité et du cœur pour une grande figure de Montmartre dont le sang de la Butte coulait dans les veines. Pourtant, cela ne commençait pas sous les meilleurs auspices. Le 6 septembre 1936, Claude a 3 jours quand la carriole le conduit en nourrice depuis Flers dans l’Orne jusqu’au village de Rouellé. A 14 ans, certificat d’études en poche, il est placé à la ferme, chez Renée et Léon, des paysans accueillants. Mais Claude se rend compte qu’il restera un commis de ferme sans avenir. Alors, à 17 ans, il choisit le noble métier de cuisinier et part en apprentissage dans le restaurant triple étoilé de Gaston Meillon, Sénateur-Maire et Président du Conseil Général. Travailleur, dur à l’ouvrage, Claude Baloche ne se plaignant jamais, Claude obtient son CAP en 1955. C’est la guerre d’Algérie, Claude est appelé sous les drapeaux. Pendant 28 mois, ce seront les durs combats en Petite Kabylie. A son retour, sur la recommandation de Gaston Meillon, il monte à Paris. En 1959, voici Claude sur la Butte. Il ne quittera plus la capitale et travaillera, comme Chef de partie ou Chef dans les plus grandes maisons : le Windsor, le Crillon etc. Curieux de tout, son fil conducteur est observer, apprendre, transmettre, partager. Cela le conduira à devenir Chef d’un restaurant d’EDF-GDF avec 450 couverts par jour. A la Croix du Combattant s’ajoutera, juste récompense, la médaille du Travail en 1991 au terme de plus de 40 ans d’activité. En 1964, Claude épouse Gisèle, rencontrée à Montmartre, toujours à ses côtés, attentive et dévouée. Christelle et Nathalie naitront de leur union. Tous deux sont amoureux de la cuisine faite avec des produits de qualité. Enfants, petits-enfants, famille et amis se retrouveront autour de plats succulents réalisés avec amour et générosité. Rien n’est trop bon pour tes amis. Sur ton

lit d’hôpital, dans d’indescriptibles souffrances, Claude tu nous promettais encore des repas délicieux : sole à la normande, jardinière de veau, poulet au champagne… 19 janvier 2013 : FR3 te contacte pour « Les carnets de Julie ». Cet homme discret et effacé ouvre sa porte pour sortir de l’ombre et apparaitre sous les projecteurs. Claude mitonne un plat traditionnel qu’il affectionne, simple et authentique comme lui : un merveilleux bœuf à la ficelle entouré de vrais légumes de vrais jardins. Ce petit chef-d’œuvre a fait saliver la France entière ! Puis, succès oblige, pour France 3, il cuisine son légendaire poulet au champagne. C’est vrai, le cuisinier n’a jamais perdu la main. Sachant comme personne s’entourer de bénévoles dévoués, il organise, prépare, sert d’extraordinaires repas de fête pour la Paroisse St-Pierre-de-Montmartre; il se donne à fond pour le Téléthon, épluche des tonnes de légumes pour des centaines de soupes paysannes, distribue s des dizaines de litres de son vin chaud, confectionne des tartes et des crèmes. Sans oublier le buffet des vœux annuels de la République de Montmartre dans les salons de la Mairie du 18e où il manquera à jamais. En 1984, grâce à la contribution active d’Alain Juppé et d’André Roussard, Claude a réalisé un projet qui l’a passionné pendant 33 ans : le Syndicat d’Initiative de Montmartre, place du Tertre. Cet emplacement exceptionnel a contribué au rayonnement de Montmartre et au-delà, il en était très fier. Une autre passion, le jardinage, dans le calme de la maison familiale aux confins de la Beauce, du Perche et de l’Orléanais. Il distribuait largement ses légumes bio à nous tous sur la Butte, et ses fleurs, bégonias, œillets d’Inde, roses sans oublier les semis qu’il préparait lui-même pour les parterres de la Paroisse. Apprécié de tous, toujours prêt à rendre service à chacun, Claude était un vrai pilier de Montmartre. Constamment attentif à la vie du village, ses événements voire ses remous et turbulences. Enthousiaste, dyna-

mique, disponible, gai et goûtant la plaisanterie, son esprit curieux de tout était toujours en éveil et plein de projets. Il réunissait les qualités et les valeurs montmartroises : le travail, l’authenticité et le cœur. Il avait sans cesse un service à rendre, un compliment à offrir. Mais ne nous y trompons pas : derrière un sourire affable quelquefois un peu narquois se cachait un homme courageux, perfectionniste, exigeant. Elevé à la dure école de la vie, je n’ai jamais entendu Claude se plaindre. Il avait connu deux guerres qui l’avaient marqué sans altérer sa joie de vivre. Ambassadeur de la République de Montmartre il en a appliqué pleinement la devise « Faire le bien dans la joie ». Jusqu’à cette terrible année 2018 où s’enchainent hospitalisations, complications jusqu’à ce que la maladie le ronge chaque jour davantage. Claude, nous admirons ton courage quand, impuissants, accablés, nous t’avons vu lutter malgré d’insupportables souffrances. Tu nous as quittés avec l’été alors que nous ne voulions pas y croire. Mais nous as-tu quittés ? Là-haut, tu continues à surveiller la Butte. Ton regard bleu malicieux continue à tout voir. Avec humour et indulgence, tu observes ce que nous faisons, ce que nous disons, les querelles et les réconciliations à la Clochemerle mais bien montmartroises, nos petites polémiques et nos grands espoirs. Tu écoutes palpiter le cœur de notre village avec passion, avec l’envie, en ami fidèle que tu as été, de nous aider, de nous consoler, de nous donner de toi sans compter. A tes côtés nous avons tant appris. Claude continue à nous ouvrir ta porte en souriant bras et cœur ouverts. A l’issue d’une belle et solennelle cérémonie, les membres de la République de Montmartre en Grande Tenue et les P’tits Poulbots conduits par Joelle Leclerc leur Présidente ont formé une haie d’honneur sur le parvis avant d’accompagner Claude jusqu’au cimetière de ce Montmartre qu’il aimait tant. Paris Montmartre présente à Gisèle son épouse, ses filles chéries Nathalie, Christelle et son époux David, ses petits-enfants Nicolas, Justine, Léa et Benjamin ses condoléances les plus sincères et attristées. Marie-France Coquard


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JEAN PEZAREIX UN HUMANISTE GÉNÉREUX NOUS A QUITTÉS

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ffectueusement, on l’appelait le châtelain de Montmartre pour sa belle maison avec son petit jardin de la rue Saint Eleuthère dominant tout Paris comme pour ses manières élégantes et généreuses. Il y a plus de trente ans, il s’était installé sur cette Butte qu’il adorait pour y vivre une retraite paisible bien méritée après une belle carrière. Attentif à tout ce qui palpitait dans notre village, cet humaniste, amoureux des arts et de la littérature était connu pour sa générosité et son implication très active dans la vie associative montmartroise. Dons réguliers conséquents

aux Poulbots, aux associations montmartroises, aux artistes de la place du Tertre qu’il voyait quotidiennement et auxquels il achetait des tableaux. Il était sociétaire de la Société du Vieux Montmartre et du COFAS. De façon très discrète, il aidait tous ceux qu’il sentait dans le besoin et nous ne connaitrons pas réellement ni leur nom ni leur nombre. C’est à nos P’tits Poulbots qu’il offrit sa générosité jusqu’au

bout. N’oublions pas ce 1er mai de 2013, où il vendit du muguet place Jean Marais à leur profit ! Qui ferait encore cela à part toi Jean ? Quand il invitait à ses anniversaires, il précisait toujours qu’il ne voulait recevoir aucun cadeau mais qu’un don aux P’tits Poulbots serait le bienvenu. Pour ses obsèques il avait demandé « ni fleurs ni couronnes » mais seulement avant de nous quitter, un dernier don de sa part pour les P’tits Poulbots. Joelle Leclerq, sa présidente lui avait décerné solennellement le diplôme plus que mérité de Membre Bienfaiteur de l’Oeuvre. Jean était architecte DPLG et docteur en urbanisme. A son actif, des réalisations prestigieuses telles que l’aérogare de frêt de Charles de Gaulle ainsi que la tour EDF à la Part Dieu à Lyon et à Bourg en Bresse sans oublier des dizaines d’immeubles de bureaux dans Paris ou la banlieue. Si Jean jouait au golf et utilisait un avion de sa propre compagnie basée à Roissy pour se rendre plus vite sur ses chantiers en province et à l’étranger, il était resté simple et modeste. Né à Meymac en Corrèze en 1930, il avait la pugnacité bien connue des hommes et des femmes de cette région. Il savait lire à 4 ans et avait obtenu le baccalauréat à 16 avec mention. Brillantes études d’architecture puis rapidement création de son cabinet après avoir construit un immeuble au Trocadéro dans lequel Il acheta ses bureaux pour y installer ses 25 employés. Travailleur acharné, il gardait précieusement du temps pour sa famille et ses amis tout en se cultivant sans cesse, journaux, romans, essais en tous domaines. Sa bibliothèque était impressionnante. Il nous en faisait partager les richesses, mais attention à nos fautes d’orthographe ! Il ne les supportait pas

cet élève formé à l’école de la République française, à ses valeurs de rigueur, de laicité, de morale. Jean était un humaniste qui en appliquait les principes de liberté, d’égalité, de fraternité. Avant tout, il aimait partager et transmettre. Il était fier d’être l’Ambassadeur de la République de Montmartre en Corrèze et

Attentif à tout ce qui palpitait dans notre village, cet humaniste, amoureux des arts et de la littérature était connu pour sa générosité et son implication très active dans la vie associative montmartroise.

participait fidèlement à ses manifestations. Le 16 juin dernier, il était encore présent à son diner de Gala. Bon vivant, il adorait les restaurants de la Butte et ouvrait largement sa table aux amis. La Crémaillère, la Bonne Franquette, le Moulin de la Galette, son copain Robert du Vieux Chalet, la Bohème, le Clocher de Montmartre avaient sa préférence. En ce 17 aout 2018, après l’émouvante cérémonie d’adieu en l’Eglise Saint Pierre de Montmartre dont, en connaisseur, il aimait la beauté architecturale et l’égrégore, Jean a rejoint ses terres de Corrèze en son village de Meymac resté si cher à son cœur. Le nôtre est bien meurtri avec la disparition à quelques semaines d’intervalle de deux piliers de Montmartre que nous aimions tous. Marie-France Coquard

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LE PLUS GRAND CHANSONNIER DU MONDE A MONTMARTRE Par Jacques Habas

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onte sur la butte et tu verras (Varenagh Aznavourian, dit) Charles Aznavour, né au bout du voyage de l'enfer, là où commence le paradis que l'on appelle l'émigration. Papa chanteur, maman comédienne, entre vaches maigres et vaches grasses, tel un Petit Poulbot, à l'école du spectacle, il imite Charlot et gagne quelques sous dans les radios-Crochets en interprétant des chansons de Maurice Chevalier. Le duo qu'il formera avec Pierre Roche dans l'immédiat après-guerre, sera l'occasion de découvrir la vie de bohème du beau Paris, de Montmartre, lieu de ses rencontres, de ses folles nuits, dans cette patrie, la seule, qui se nomme la langue Française, qu'il aime plus que tout au monde. Ainsi s'est forgé l'ouvrier du verbe à la voix brisée, qu'on appelait gentiment « l'enroué vers l'or », « qui a osé chanter l'amour comme on le ressent, comme on le fait, comme on le souffre », (Maurice Chevalier). Sauf qu' Edith Piaf n'appréciait pas, « L'amour jaillit lorsque je m'abandonne  », et le surnomma le « Génie con ». C'était oublier la passion de Charles pour les textes du très satirique chansonnier Béranger, né en 1780, doué d'une forte personnalité, d'un courage à revendre et de l'audace. Mort en 1845, Napoléon III lui accorda des obsèques Nationales, où le public n'était pas admis. Etrange ressemblance avec l'actualité lorsque Macron est comparé à « Napoléon le Petit », celui de Victor Hugo, qui pestait contre l'abaissement de la fonction parlementaire. Comment ne pas penser à Yvette Guilbert, ses chansons grivoises, la plus grande diseuse du siècle, découverte au Moulin Rouge, croquée par Lautrec au Divan Ja-

ponais, comme Charles, grande ambassadrice de la chanson Française. Charles, (1m 64), champion de l'imagination, de l'inconscience, qui ramait, ramait comme un fou, mais se voyait déjà en haut de l'affiche, a couru après tous les signes du vedettariat, porté de bout en bout

par des visions du succès, de gloire internationale, une gloire justifiée, (Marcel Achard), jusqu'au jour (à l'Alhambra en 1960) où il montra qu'il avait du talent. Charles Aznavour a fait sa première apparition au Moulin Rouge à la fin de l'année 1954. Il vivait à cette époque un amour fou avec sa nouvelle compagne Evelyne, rue Saint-Rustique à Montmartre, dans un studio qu'il venait de louer à proximité de la Bonne Franquette et à deux pas du cabaret Patachou. Le contrat au Moulin est prévu avec une grande formation pour une durée de trois mois, de Septembre à Décembre. Ce

contrat, digne d'une vedette, se fit par l'intermédiaire d'un ex-acrobate, Jean Bauchet, reconverti dans les affaires, les casinos et une participation au Moulin Rouge, dont il prit quelques temps la direction. C'est à Casanblaca qu'ils s'étaient rencontrés. Le plus célèbre cabaret du monde porta chance à Charles Aznavour, la salle est comble, le public applaudit à tout va, c'est un triomphe, Bruno Coquatrix, présent à la première, lui demanda de se produire à l'Olympia, alors qu'il avait toujours refusé de l'engager. Au début des années 50, Philippe Clay, ami de Charles, est tête d'affiche aux Trois Baudets, rue Coustou, avec dans son répertoire, deux titres d'Aznavour. Philippe Clay présente Charles à Canetti, réputé comme découvreur de talents. Après la rencontre, Canetti murmura à l'oreille de Philippe Clay : « Vous vous occupez de ce type ? Il ne fera jamais un rond ! » Patachou, en pleine gloire dans son cabaret, lui donna sa chance un soir ou Maurice Chevalier était dans la salle. Maurice lui demanda de le raccompagner en taxi. Comme il fallut partager le prix de la course, la moitié du cachet du jeune Charles y passa. Maurice était aussi pingre que Mistinguett. Patachou engagea Aznavour plusieurs soirs dans son cabaret, en le suppliant de cesser de fumer, afin d'obtenir une voix plus acceptable - elle finit par interpréter une de ses chansons. Après le nez, la voix, après la voix, la taille, il mit des talonnettes, mais fut moqué par ses proches pour les sept centimètres gagnés. En face du Moulin Rouge, le célèbre « Liberty's », (Aujourd'hui Starbucks Coffee), de 1945 à 1963, dirigé par


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Gaston Baheux dit « Tonton », accueillait des vedettes confirmées comme Fernand Sardou, Georges Ulmer, Charles Trenet, Edith Piaf. Charles Aznavour

était à l'affiche, en tant que vedette en herbe, et plus tard comme vedette. Sardou assurait la direction artistique, tandis que Jackie Rollin, la mère de Michel Sardou, animait la salle en compagnie des neufs serveurs. Sous l'occupation, Aznavour guette souvent les auditions dans le quartier de Pigalle, à la recherche de contrats. Sa rencontre avec un certain monsieur Bardy, propriétaire de plusieurs boites du quartier sera déterminante.

Photo Albert/ Keystone

Charles Aznavour a fait sa première apparition au Moulin Rouge à la fin de l'année 1954

Tout, absolument tout, a été dit et écrit sur notre héros National et international, comment Charles est devenu Aznavour, comparé à Jules César, triomphant du monde, forgeant son destin, bourreau de travail, homme d'affaires à la tête de son usine à tubes, ses multiples sociétés de productions logées un temps rue de Douai, comédien, auteur-compositeur-interprète, poète au

souffle sensuel, homme politique, spécialiste des amours malheureuses, mais un style unique au monde, bien calé sur son époque troublée par la révolution des mœurs et les passions amoureuses. Extraterrestre qui plaçait au-dessus de tout la vison, le regard, les images, en espérant qu'après sa mort, ses yeux lui permettent de regarder ce qui se passe. Jacques Habas

FARIBA SOLATI

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a peintre d’origine iranienne Fariba Solati, qui travaillait sur le carré aux artistes depuis 2010, nous a

quittés avant l’été, emportée par une maladie fulgurante. Fariba était entrée à l'école

supérieur des Beaux Arts de Téhéran en 1975. Deux ans plus tard, avec deux camarades, elle ouvre une agence de publicité (illustratrice de presse, d'édition et de publicité) et de dessin. Puis elle s’installe à Paris en 1989 et participe rapidement à de multiples expositions : Grand Palais, Art et vie, salon des artistes indépendants, mairies, salons d'arts contemporains : Bastille, Auteuil, Biennale de printemps à Châtillon, et aussi à l’étranger (Luxembourg). On y remarque son art subtil, toujours élégant, exprimé avec beaucoup de grâce et un dessin très sûr, qui lui permet d’aborder de nombreux thèmes (portraits,

nus, natures mortes, œufs peints, abstraits…) En 1996, Fariba crée un atelier de dessin et de peinture, où elle réalise plus de deux cent tableaux et dessins en contact direct avec ses clients. Elle expose tous les dimanches au marché de la création d'Edgard Quinet à Montparnasse pendant quelques années, avant de rejoindre la place du Tertre où elle œuvrait depuis huit années avec discrétion, nous faisant regretter aujourd’hui de ne pas l’avoir mieux connue. JMG

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Fête de Parution A LA PÉTANQUE DU TERTRE C’était une belle fin d’après-midi du mois de juin, où les Montmartrois étaient accueillis chaleureusement à la pétanque du Tertre – le club dynamique et convivial de la rue Becquerel – par la présidente Caroline Croissant et son équipe. On fêtait ce jour-là, comme à la campagne, sous le contrefort de la rue Saint-Vincent, la parution du nouveau Paris-Montmartre. Midani, Alain Coquard, Brice Moyse et Jean-Manuel Gabert, qui

Le compositeur Bruno Gef à l’harmonica

Pattika : « Les Gens sont formidables… »

jouaient pour de rire les Beatles de la Butte sur la nouvelle couverture, scellaient avec plaisir leur union sacrée, tandis que le tout- Montmartre découvrait le nouveau numéro du magazine, dégustait les cuvées ensoleillées d’Éric Billières et les charcuteries exquises de l’ami Durand, s’essayait à la pétanque, dansait ou s’installait sous les branches pour écouter les artistes amis de PM, Pattika, Bernard Beaufrère, Bruno Gef… C’était charmant comme une scène de Renoir, et l’on sentait vivre le cœur de Montmartre, authentique et convivial.

L’Amiral et la Maire

Les Gens formidables, écoutant sagement les discours

Joël Ben Ayoun, Caroline Croissant, Midani, B. Moyse, A. Coquard, le député P.-Y. Bournazel, J.-M. Gabert et C. Honoré

Chantal et son équipe de supporters

Talita, ou Cléopâtre et Idefix

Beaufrère, Jacky et compagnie

Bulletin d’abonnement à Paris-Montmartre "Aller à l’idéal et comprendre le réel" (Jean Jaurès)

« MICHOU PRINCE BLEU DE MONTMARTRE »

DANIEL GUICHARD À L’OLYMPIA

Nom : Prénom :

BENOÎT FEYTIT

N°13.110 3e trimestre 2018 ISSN 11 53-0618

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE METRO FRANCE CASH & CARRY

Abonnement : 25 e, (35 e hors CEE) et abonnement de soutien à partir de 50 e. Chèque à l’ordre de Paris-Montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-Montmartre 13, place du Tertre, 75018 Paris

BENGT OLSON

UN GRAND ARTISTE SUÉDOIS À LA BIENNALE DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE

Adresse : E-mail :

ILS NOUS ONT QUITTÉS VIOLETTE MEDRANO, AGNÈS RISPAL, JEAN PEZAREIX, CLAUDE BALOCHE, CHARLES AZNAVOUR ET FARIBA SOLATI.

Tél : Date :


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e qui donne des couleurs à vos nuits blanches L’Hommm Bernard Dimey

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