Paris Montmartre 12 2015

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« Aller Ă  l’idĂ©al et comprendre le rĂ©el » (Jean JaurĂšs)

DEPUIS 1987

PARIS SERA TOUJOURS

MICHOU !

DOSSIER :

LA BONNE FRANQUETTE LES FRACHEBOUD PÈRE ET FILS

JOËL LANSEL L’ARTISTE PEINTRE DU BONHEUR

Ă©dito L’ESPÉRANCE AVEC

ALAIN JUPPÉ POUR LA FRANCE Mairie du 18e

et Rotary Club PARIS MONTMARTRE

Collation offerte par le restaurant La Mascotte de Thierry CAMPION

ERIC LURTHY

PREND LES COMMANDES AU TERRASS’

L’AIAP

AU SERVICE DES ARTISTES

Photo : Habas

N°13.101 4e trimestre 2015 ISSN 11 53-0618

Mercredi 17 FĂ©vrier de 11h30 Ă  17h00 Salle des fĂȘtes de la Mairie

FLUCTUAT NEC MERGITUR

INTERVIEW

POPECK UN COMIQUE AU GRAND CƒUR

CÉDRIC ET DOUDOU LE MOULIN DE LA GALETTE ROUVRE SES AILES

FELIX BEPPO

L’ADJOINT AU MAIRE À L’ESPACE PUBLIC


DÉCOUVREZ LA REVUE DU PLUS CÉLÈBRE CABARET DU MONDE ! Des tableaux de rĂȘve, 1000 costumes de plumes, de strass et de paillettes, des dĂ©cors somptueux, l’Aquarium gĂ©ant, le cĂ©lĂšbre French Cancan et 
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Ă©dito

« RASSEMBLER, RÉFORMER ET APAISER » Chers amis lecteurs, Oui, je soutiens Alain JuppĂ© pour la France ! Ce n’est pas un scoop que je vous livre ici : la plupart d’entre vous connaissent mon attachement Ă  la personnalitĂ© d’Alain JuppĂ©. Les raisons en sont multiples et bien fondĂ©es : les Français lui reconnaissent volontiers toutes les qualitĂ©s d’un grand homme d’Etat, Ă  l’esprit ouvert et toujours Ă  l’écoute, Ă  commencer par l’efficacitĂ© et le sens des responsabilitĂ©s dont il a fait preuve Ă  Paris et dans le XVIIIe arrondissement Ă  travers toutes ses actions : rĂ©novations dans les quartiers populaires tels que la Moskowa, la Goutte d’Or, la Porte de la Chapelle, crĂ©ation du MusĂ©e de la Halle Saint-Pierre et de nombreux espaces verts, rĂ©novation de l’hĂŽpital Bretonneau, organisation et gestion du CarrĂ© aux artistes de la place du Tertre et ses 300 plasticiens, etc. Quant Ă  Bordeaux, chacun est au fait de la grande mĂ©tamorphose de la ville et du bonheur des Bordelais d’avoir pour maire cet homme politique qui a fait de la concertation et du refus de tout sectarisme un principe fondamental de conduite politique.

A ce moment oĂč la France est en gestation prĂ©-Ă©lectorale, dans une ambiance pesante de graves difficultĂ©s Ă©conomiques et sociales, d’angoisse sĂ©curitaire et de sinistrose, beaucoup de nos concitoyens estimant que les hommes politiques sont sourds Ă  leurs prĂ©occupations, j’ai choisi de soutenir le projet d’Alain JuppĂ© en vue des prochaines Ă©lections prĂ©sidentielles, en constituant un comitĂ© de soutien pour « Le cap AJ pour la France ». AppelĂ© ComitĂ© Montmartre, il s’adresse Ă  tous ceux qui se sentent concernĂ©s par l’avenir de notre sociĂ©tĂ© et intĂ©ressĂ©s par le projet d’Alain JuppĂ©, rĂ©sumĂ© par les trois impĂ©ratifs « Rassembler, rĂ©former et apaiser ». Les comitĂ©s de soutien dans toute la France et ailleurs sont ouverts Ă  tous ceux qui souhaitent s’exprimer sans esprit partisan, afin de partager, de dĂ©battre, d’échanger, soumettre et proposer des idĂ©es, mesures, initiatives, bien au-delĂ  des clivages idĂ©ologiques. Le ComitĂ© Montmartre ne sera pas la succursale d’un parti mais un vĂ©ritable espace de dialogue et d’écoute ouvert Ă  toutes les bonnes volontĂ©s, quels que soient les choix ou l’appartenance politique rĂ©publicaine des participants, pour contribuer

chacun Ă  son niveau Ă  l’élaboration d’un programme de propositions pour l’avenir. Dans le mĂȘme esprit, ce magazine Ă©tant le vĂŽtre, ceux d’entre vous qui veulent rĂ©agir, s’exprimer dans ces colonnes sont les bienvenus, dans un esprit de respect mutuel et de volontĂ© rĂ©elle d’apporter le fruit de leur rĂ©flexion. En cette fin d’annĂ©e tragique, je suis persuadĂ© qu’il est dĂ©sormais vital de nous unir et d’Ɠuvrer, chacun Ă  notre niveau, pour aider Ă  « rĂ©veiller » les talents d’une France fragilisĂ©e qui ne perçoit plus ses formidables atouts, bien rĂ©els pourtant. Alors oui, Ă  titre personnel, je soutiens « Le cap AJ pour la France » ! Toute la rĂ©daction de Paris-Montmartre se joint Ă  moi, chers amis, pour vous souhaiter de trĂšs belles fĂȘtes de fin d’annĂ©e, et vous adresser nos vƓux les plus fervents pour vous et vos proches : que 2016 nous voient unis et fortement rassemblĂ©s autour des valeurs essentielles de la Vie, dans la joie d’aimer et de partager. Midani CONTACT : ComitĂ© Montmartre de soutien « Le cap AJ pour la France » midani1@free.fr 06 78 78 90 84

DĂ©couvrez le Moulin de la Galette Carte de saison rĂ©alisĂ©e exclusivement Ă  base de produits frais Service convivial / Belle carte de vin (150 rĂ©fĂ©rences) Service voiturier / Terrasse chauffĂ©e Menu DĂ©jeuner du MarchĂ© : 16 € (plat), 22 € (2 plats), 28 € (3 plats) Ouvert du mardi au samedi de 12h00 Ă  14h30 et de 19h00 Ă  22h30 Et le dimanhce de 12h00 Ă  14h30

Le Moulin de la Galette — 83, rue Lepic 75018 Paris — TĂ©l. : 01 46 06 84 77 — www.lemoulindelagalette.fr


sommaire 7

LA CONFRÉRIE DES ARTS AUDONIENS UNE NOUVELLE CONFRÉRIE À SAINT-OUEN-SUR-SEINE

PARIS AUX COULEURS DE MICHOU 9

(Jean JaurĂšs)

PARIS SERA TOUJOURS

MICHOU !

DOSSIER :

LA BONNE FRANQUETTE LES FRACHEBOUD PÈRE ET FILS

JOËL LANSEL L’ARTISTE PEINTRE DU BONHEUR

Ă©dito L’ESPÉRANCE AVEC

ALAIN JUPPÉ POUR LA FRANCE

Mairie du 18e

et Rotary Club PARIS MONTMARTRE

Collation offerte par le restaurant La Mascotte de Thierry CAMPION

ERIC LURTHY

PREND LES COMMANDES AU TERRASS’

L’AIAP

AU SERVICE DES ARTISTES

Photo : Habas

Mercredi 17 FĂ©vrier de 11h30 Ă  17h00 Salle des fĂȘtes de la Mairie

N°13.101 4e trimestre 2015 ISSN 11 53-0618

Paris-Montmartre 4 trimestre, décembre 2015 e

« Aller Ă  l’idĂ©al et comprendre le rĂ©el »

DEPUIS 1987

FLUCTUAT NEC MERGITUR

INTERVIEW

POPECK UN COMIQUE AU GRAND CƒUR

CÉDRIC ET DOUDOU LE MOULIN DE LA GALETTE ROUVRE SES AILES

FELIX BEPPO

L’ADJOINT AU MAIRE À L’ESPACE PUBLIC

REGISTRE DU COMMERCE Paris B 420 740 045 RÉDACTION ET PUBLICITÉ 13, place du Tertre, 75018 Paris TĂ©l. 01 42 59 19 99 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Midani M’Barki midani1@free.fr

13

GÉRARD GANVERT L’INVESTISSEMENT CULTUREL EST UN INVESTISSEMENT SOCIAL

FELIX BEPPO UN POULBOT QUI A TROUVÉ SA VOIE

26

LES TRANSPORTS DU QUARTIER ORDENER

23

36

DU FRANC BUVEUR À LA BONNE FRANQUETTE

JOËL LANSEL L’ARTISTE PEINTRE DU BONHEUR

50

POPECK UN COMIQUE AU GRAND CƒUR

48

DIRECTEUR ADJOINT ET RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Manuel Gabert gabert.jeanmanuel@neuf.fr

RÉGIE PHOTO Jacques Habas, TĂ©l. 06 17 55 57 37 RÉDACTEUR-CORRECTEUR Michel-A. Daguet RÉDACTION Jean-Paul Bardet, Alexandra Cerdan, MichĂšle Clary, Marie-France Coquard, Michel-A. Daguet, Bernard Deharbre, Jacques Habas, Alain Haimovici, GrĂ©goire Lacroix, Sophia MeziĂšres, Jean-Jacques Sacquet, Jean-Marc Tarrit. PHOTOGRAPHIES Jacques Habas, Yves Praturlon. ILLUSTRATION Eric Boldron, Janbrun. DÉPÔT LÉGAL 4e trimestre – dĂ©cembre 2015 RÉGIE PUBLICITAIRE MichĂšle Dura 06 43 57 74 94 email : pmparismontmartre02@gmx.fr

MAQUETTE

IMPRESSION Rotimpres

Un grand Merci Ă  M. Raymond Graves pour son gĂ©nĂ©reux don aux P’tits Poulbots
 Vive l’Esprit montmartrois et Bonnes FĂȘtes Ă  tous ! (photo J. Habas)

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chez nos partenaires :

Le Moulin Rouge, Terrass Hîtel Paris [p. 2] ‱ Le Moulin de la Galette [p. 3] ‱ Le Sabot Rouge [p. 5] Le BƓuf Gros Sel [p. 10] ‱ Fusart, Coquelicot, Le Cadet de Gascogne [p. 24] ‱ Miroir [p. 25] ‱ Clichy-Montmartre [p. 30] ‱ La Bonne Franquette [p. 31] ‱ Xavier Castex MMA [p. 35] ‱ La Mascotte, L’Écaille, Jeff de Bruges, Durand Traiteur [p. 38] ‱ La Prairie [p. 45] ‱ Home Bñtiment [p. 46] ‱ Chez ma Cousine, Le Brio [p. 53] Le Chant des Oliviers [p. 55] ‱ Gestion Immopolis [p. 60] ‱ Michou [p. 67] ‱ Immopolis [4e de couverture] Au Syndicat d’initiative de Montmartre, 21 place du Tertre, et dans certaines boulangeries du XVIIIe.


Le dessin du trimestre par Janbrun

LE SABOT ROUGE

vous accueille tous les jours de la semaine dans l’ambiance bohùme des artistes de Montmartre

‱ Petit dĂ©jeuner complet servi jusqu’à 12 heures ‱ Plat du jour ‱ Salades diverses

Le Sabot Rouge 13, place du Tertre 75018 Paris


LA VIE DU VILLAGE

PM 13-101

GALA DE LA RÉPUBLIQUE DE MONTMARTRE

« RESTONS DEBOUT ! »

L

samedi 14 novembre s’est tenu le Gala d’automne de la RĂ©publique de Montmartre, prĂ©vu de longue date. Les massacres odieux de la veille avaient amenĂ© les organisateurs Ă  s’interroger sur le maintien ou non de cette soirĂ©e. Ils ont dĂ©cidĂ© de refuser de cĂ©der aux assassins. A leur façon, un acte de rĂ©sistance. Le gala a rassemblĂ© prĂšs de 200 personnes. C’était ce soir lĂ  un des rares Ă©vĂšnements Ă  Paris. Une dĂ©lĂ©gation de 26 citoyens de la commune de Culoz (Ain) avec laquelle la RĂ©publique est jumelĂ©e, a maintenu envers et contre tout sa participation en signe de solidaritĂ©. MalgrĂ© les Ă©vĂšnements Patrick, Luc Fracheboud et toutes les Ă©quipes de la Bonne Franquette se sont mobilisĂ©es pour prĂ©parer un diner de qualitĂ© exceptionnelle. AprĂšs la cĂ©rĂ©monie des intronisations Alain Coquard a rendu hommage e

aux victimes et appelĂ© chacun Ă  garder ses valeurs et ses habitudes et Ă  ne rien changer. «Le contraire serait donner la victoire Ă  ces barbares.» L’ensemble de l’assistance a entonnĂ© alors une puissante Marseillaise avant d’observer une minute de silence qui s’est achevĂ©e par le lent roulement aux morts de trois tambours des P’tits Poulbots. AnimĂ©e avec talent par Pierre Passot, Premier Ministre, la soirĂ©e s’est poursuivie par le spectacle, Ă©dulcorĂ© en raison des Ă©vĂ©nements, de deux chansonniers du thĂ©Ăątre des Deux Anes, Paul Dureau et JeanJacques Delaunay, et des poĂšmes dĂ©clamĂ©s par le Garde ChampĂȘtre de la RĂ©publique Bernard BeaufrĂšre. Le prĂ©sident a conclu la soirĂ©e par cet appel : « Chers amis restons toujours debout, c’est le meilleur hommage que nous pourrons rendre Ă  toutes ces victimes innocentes. »

Dans le cadre des dix ans d’amitiĂ© qui lient Montmartre Village - Office du Tourisme et Kitano Yamamoto (quartier de KobĂ©), Sylvie Fourmond, PrĂ©sidente de Montmartre Village, et Roger Dangueuger ont accueilli lundi 2 novembre dernier la DĂ©lĂ©gation des Conseillers Municipaux de la ville de KobĂ© (Japon). L’objectif de cet accueil : pĂ©renniser les liens entre les deux villages de Kitano et Montmartre.

LA PHOTO DU TRIMESTRE

La municipalité lance la nouvelle brigade de nettoyage des rues de Montmartre : une nette amélioration du service en perspective



DU NOUVEAU

PM 13-101

LA CONFRÉRIE DES ARTS AUDONIENS UNE NOUVELLE CONFRÉRIE À SAINT-OUEN-SUR-SEINE

N

vous annonçons avec joie la naissance d’une nouvelle confrĂ©rie, fille de la commanderie du clos Montmartre, dans le village de Saint-Ouen : il s’agit de la ConfrĂ©rie des Arts Audoniens, les Chevaliers de l’Etoile.

coteau dominant le sentier de halage. Au XIVe siÚcle, une foire du monastÚre fondée par Dagobert 1er, est une véritable foire à vin de la région.

Les fĂ©es s’étant penchĂ© sur son berceau, elles l’ont chargĂ© de nobles missions qui seront de faire revivre les anciennes traditions vinicoles et gastronomiques, de promouvoir la culture, les arts, l’entreprise, et de redonner la parole aux gens d’ici, avec la belle ambition de resserrer les liens fraternels qui unissent les Audoniens


Saint-Ouen a renouĂ© avec son passĂ© viticole au dĂ©but des annĂ©es 2000. Sur le quai de Seine, 250 pieds de chardonnay ont Ă©tĂ© plantĂ©s par des Ă©coliers et des personnes ĂągĂ©es, sous l’impulsion de la mairie et en partenariat avec le conseil gĂ©nĂ©ral. Au pied de l’église du Vieux Saint-Ouen, les plants de vignes rappellent que pendant des siĂšcles, Saint-Ouen a Ă©tĂ© un village de vignerons. Une tradition qui rassemble encore chaque annĂ©e les Audoniens au moment des vendanges.

ous

Les derniĂšres vendanges eurent lieu en 1915.

les arts, la culture, la fĂȘte et le vin, en instaurant des liens forts avec Montmartre et les Montmartrois. Voici donc la ConfrĂ©rie des Arts Audoniens, les Chevaliers de l’Etoile, dont le projet est de prendre part, entre autres, Ă  la mise en place d’une navette reliant ces deux sites historiques, touristiques et conviviaux : une façon joyeuse de mise en place effective du grand Paris, au-delĂ  des discours ! J.-F.B.

LES CHEVALIERS DE L’ÉTOILE Le 6 novembre 1351, Jean II adresse aux princes du sang et Ă  un certain nombre de seigneurs une lettre circulaire qui institue un nouvel ordre de chevalerie : Les Chevaliers de « nostre dame de la noble Maison » - ou Chevaliers de L’Etoile.

Le beau « macaron » de la ConfrĂ©rie associe harmonieusement les symboles de l’association Ă  ceux, ancestraux, du village de SaintOuen : une opulente vigne Ă©tend ses grappes au-dessus du fier coq Audonien, le coq au vin Ă©tant le plat traditionnel et ancestral de Saint Ouen. La ConfrĂ©rie des Arts Audoniens, c’est le cƓur de cette association, animĂ©e par une poignĂ©e de chevaliers au grand cƓur qui ont pris l’étendard pour porter toujours plus haut les couleurs de nos vins et de notre terroir, en organisant de nombreuses manifestations culturelles et gastronomiques Ă  Saint-Ouen ou ailleurs, dans un esprit de joie, de convivialitĂ© et de fraternitĂ©.

Il s’agit, dans l’esprit du roi, d’une compagnie de 500 chevaliers qui s’engagent Ă  se dĂ©fendre mutuellement Ă  la guerre, Ă  se faire tuer plutĂŽt que de fuir. Ils se distinguent par le costume et des insignes particuliers. Lors des assemblĂ©es annuelles, chaque compagnon doit narrer ses hauts faits et son rĂ©cit est transcrit sur une sorte de livre d’or. Le dernier objet de l’institution est de crĂ©er Ă  Saint Ouen, dans le manoir royal, une maison de retraite pour les seigneurs vieux ou ruinĂ©s. En rĂ©alitĂ©, seule une centaine de seigneurs se rĂ©unit lors de la seule et unique fĂȘte du 6 janvier 1352. La presque majoritĂ© d’entre eux pĂ©rit lors de la bataille de Poitiers en 1356, ce qui, outre les dĂ©buts de la guerre de cent ans quelques annĂ©es plus tĂŽt, explique sans doute en partie l’extinction de l’ordre.

Au pied de l’église du Vieux Saint-Ouen, des plants de vignes rappellent que pendant des siĂšcles, Saint-Ouen fut un village de vignerons.

Plus de 600 ans aprĂšs, quelques Audoniens et Montmartrois rĂ©unis autour d’un verre prennent connaissance de cette histoire. Le vin aidant les rĂȘves chimĂ©riques, il est dĂ©cidĂ© de faire renaĂźtre cette lĂ©gende.

Entre le IXe et le XIIe siĂšcle, les vignes sont nombreuses et s’étendent sur les flancs du

Il manquait une confrérie pour souder la légende et valoriser ce patrimoine, à travers

Bienvenue Ă  « La Gazette du Village » de SaintOuen, Ă©manation de la confrĂ©rie des Arts Audoniens, Chevaliers de l’Etoile : ce nouveau magazine de 36 pages, se veut « (
) un vrai journal, imprimĂ© sur du vrai papier, pour dĂ©fendre la tradition de la presse Ă©crite, au mĂȘme titre que nous dĂ©fendons la vigne, la gastronomie et les arts. » proclame le Grand MaĂźtre Lucien Longueville, l’un des fondateurs de la confrĂ©rie, qui comporte en son sein des personnalitĂ©s montmartroises bien connues telles que Mick et Pierre Gautier ou Jean-François Bourges, membres Ă©minents de la Commanderie du Clos-Montmartre.

Contact :

01 40 11 60 04


LA VIE DU VILLAGE

PM 13-101

PREMIÈRE ÉDITION DE

VITRIN’ART DU QUARTIER ORDENER E

septembre dernier, au Quartier Ordener, Ă©lus, prĂ©sidents d’associations, commerçants, artistes et n

visiteurs, se sont donnĂ©s rendez-vous au 135, rue Ordener, pour le lancement de la 1Ăšre Ă©dition de Vitrin’ Art, la cĂ©lĂ©bration du 3Ăš anniversaire de l’ACQO et la sortie du magazine Paris-Montmartre. Une soirĂ©e placĂ©e sous le signe de la bonne humeur avec au programme un parcours culturel, le vernissage de l’exposition d’arts plastiques en vitrine, le tout arrosĂ© avec le verre de l’amitiĂ©. Eric Lejoindre, maire du XVIIIe arrondissement et Carine Rolland, sa 1Ăšre adjointe en charge de la culture, ont saluĂ© cette initiative qu’ils espĂšrent voir se renouveler l’annĂ©e prochaine. Pour cette 1Ăšre Ă©dition, 25 Artistes-peintres de la CitĂ© Montmartre aux Artistes, du

CarrĂ© des Artistes la Place du Tertre, des Portes d’Or de la Goutte d’Or et de la Villa des Arts ont exposĂ© leurs Ɠuvres, chez les commerçants membres de l’association « ACQO » pendant une semaine. Le Prix du public « Vitrin’ Art 2015 » a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă  Mme Rodica Iliesco dite RODY, une Artiste-peintre du CarrĂ© des Artistes de la Place du Tertre. Un excellent diner-spectacle, organisĂ© par Paris-Montmartre au restaurant « Le chant des oliviers » de notre ami Albert, a clĂŽturĂ© cette belle soirĂ©e. Retrouvez l’évĂ©nement Vitrin’ Art sur le site

www.acqoparis.fr

Vitrin’ Art Parcours Culturel 2015 BOUTIQUE

ADRESSE

ARTISTE

ƒUVRE

Le chant des Oliviers

88 rue Ordener 75018 Paris

Jean-Marc Tarrit

Fond d'Ă©vier

Alain Afflelou

102 rue Ordener, 75018 Paris

Georges-Etienne Mathey

PlanĂšte Plozevet

Acopa

108 rue Ordener, 75018 Paris

Christine Boivin

Moulin Rouge

BNP

90 rue Ordener, 75018 Paris

Gabriel Szeles

Corvus

BNP

115 rue Ordener, 75018 Paris

Midani

5 Ă  Paris

Clair de lune

119 bis rue Ordener, 75018 Paris

Josée Roscop

Les Portes rouges

Café d'Albert

117 rue Ordener, 75018 Paris

Bruno Poulain

Cathédrales

Pharmacie Casabianca

117 T rue Ordener, 75018 Paris

GeneviĂšve Bachellier

Orient

Club Coiffure

123 rue Ordener, 75018 Paris

GĂ©rard Chabaud

Betschdorf

MMA

135 rue Ordener, 75018 Paris

Nathalie Chabrier

La tente rouge

A vous de voir

135 rue Ordener, 75018 Paris

Viola Schiviz

Le printemps

La Campiña

1 rue du Poteau, 75018 Paris

Médéric Bottin

sans titre

Royer Montmartre - quincaillerie

6 rue du Poteau, 75018 Paris

Shar Sosh

Paysage nordique

L'Orée des Fleurs

9 rue du Poteau, 75018 Paris

Linda Genest

Anémones

Charcuterie de Montmartre

11 rue du Poteau, 75018 Paris

Jean-Louis Viard

Les Branches

Le Reinitas

18 rue du Poteau, 75018 Paris

Ante Vukovic

Marine Bretonne

Lambert caviste

28 rue du Poteau, 75018 Paris

Barbara Petit

Au café

Photo Studio DMV

34-36 rue du Poteau, 75018 Paris

José Cunéo

Les Chats du SacrĂ© CƓur

Optique du centre

34 rue du Poteau, 75018 Paris

Thierry Bailly dit TibaĂŻ

Game over

Estiligne - Institut de beauté

46 rue du Poteau, 75018 Paris

Juliette Bart

Femme Ă  la guitare

Maroquinerie Remy Styl

58 rue Duhesme, 75018 Paris

Jean Dolande

Inspiration

Crusta Poissons

63 rue Duhesme, 75018 Paris

Sophie Meunier-Bocher

Farniente

Restaurant Ô Q de Poule

53 rue du Ruisseau, 75018 Paris

Christos Karamisaris

Eros aveugle au portable

Comptoir Joffrin

28 rue Hermel, 75018 Paris

Sandre Wambeke

sans titre

Crédit du Nord

34 rue Hermel, 75018 Paris

Rodica Iliesco dite Rody

Café de Flore


LA VIE DU VILLAGE

PM 13-101

PARIS AUX COULEURS DE

Michou

S

spectacles, dĂ©jeuners des anciens, cĂ©lĂ©bration du 11 novembre fĂȘte de l’armistice de 1918, Michou se bat sur tous les fronts pour animer un Paris festif et gĂ©nĂ©reux, celui que nous dĂ©fendrons toujours. Pavoisant son cabaret mythique de drapeaux tricolores Ă  chaque occasion (et sans attendre un ordre officiel), renvoyant au monde l’éternelle image du vrai Paris, oĂč l’humour, la tolĂ©rance, la joie de vivre font bon mĂ©nage avec l’esprit rebelle, il nous rappelle ce que Paris doit Ă  Montmartre : le meilleur de son esprit. oirĂ©es

Paul Dureau et Belmondo

FĂȘte du 11 novembre avec DaniĂšle Evenou

Et Ă  l’occasion de la Saint Michel, accueillant comme Ă  l’accoutumĂ©e les aĂźnĂ©s du quartier pour un repas spectacle, Michou leur avait rĂ©servĂ© une jolie surprise : la prĂ©sence de Jean-Paul Belmondo tout sourire, Jean-Paul dont le charisme, fait de courage et de vraie gentillesse, a donnĂ© du baume au cƓur de l’assemblĂ©e. DĂ©cidĂ©ment, Paris sera toujours
 Michou ! JMG

Les Bouglione mĂšre et fils

Michou avec Belmondo et Charles GĂ©rard (Photo Dominique Richez)

Michou Bleu, Blanc Rouge


PATRIMOINE

PM 13-101

CITE NORVINS 4270 MERCIS !

Dessin Alain Letoct

L

projet « UNE VILLA MÉDICIS À PARIS » que vous avez soutenu par vos votes dans le cadre du « Budget Participatif 2015 » n’a pas Ă©tĂ© retenu malgrĂ© nos 4270 voix. En dĂ©pit de ce revers, Ă  tous ceux qui ont soutenu ce projet : 4270 mercis ! Et surtout nos efforts ne sont pas vains, car le fait mĂȘme que la Mairie de Paris ait prĂ©sĂ©lectionnĂ© cette proposition montre sa volontĂ© de mettre en valeur la CitĂ© Norvins, ce lieu artistique mythique, en reconstituant le bois sauvage Montmartrois, en prĂ©servant sa faune et sa flore, en embellissant son patrimoine architectural et ses espaces verts ; ainsi la Capitale apportera une solution Ă  la respiration dans les villes et la dĂ©pollution de la planĂšte Terre. Nous sommes 4270 
 nous serons plus nombreux demain ! A tous, Bravo, car vous ĂȘtes, nous sommes les prĂ©curseurs des villes modernes. Montmartre, une fois encore, participera au rayonnement de la Capitale. Les Associations et Collectifs qui soutiennent ce lieu exceptionnel : le Collectif des Associations Montmartroises (Amicale des Ecrivains et Artistes ; Amis de Francisque Poulbot ; Association des Amis e

d’Alphonse Allais ; Association des commerçants Charles Dullin ; Association des commerçants du haut Montmartre ; Association des commerçants du Quartier Ordener ; Association des commerçants Lamarck Caulaincourt ; Association des commerçants Lepic Abbesses ; Association des Peintres de la place du Tertre ; ComitĂ© des FĂȘtes et d’Action Sociale du 18e (COFAS) ; Commune Libre de Montmartre ; Compagnons de la Butte Montmartre ; Lions Club Place du Tertre Grandes CarriĂšres ; ƒuvre des P’tits Poulbots ; Paris Montmartre ; PĂ©tanque du Tertre ; RĂ©publique de Montmartre ; Rotary club Paris Montmartre ; SociĂ©tĂ© le Vieux Montmartre ; Syndicat d’Initiative de Montmartre ; TV Montmartre ; Ukraine Art Ă  Montmartre) ; le collectif biodiversitĂ© Montmartre ; les associations nationales (A.R.B.R.E.S. ; L.P.O. ; Parisien d’un jour ; SOS Paris, SPPEF)

— Le BƓuf Gros Sel—

1 rue DamrĂ©mont 75018 Paris TĂ©l : 01 42 58 80 76 Ouvert de7h00 Ă  2h00 ——————— Service Salle : du lundi au jeudi 11h30/15h00 et 18h30/23h00 Vendredi, Samedi et Dimanche Service continu jusqu’à minuit

RESTAURANT - BAR - TERASSE

——————— www.leboeufgrossel.com Facebook : Le Boeuf Gros Sel


PARIS JE T’AIME

PM 13-101

PATTIKA AUX « ENFANTS ROUGES »

B

succĂšs populaire pour le rĂ©cital exceptionnel de Pattika, accompagnĂ©e par le pianiste François Debaecker, Ă  l’occasion de la fĂȘte organisĂ©e pour les 400 ans du cĂ©lĂšbre marchĂ© des Enfants Rouges dans le Marais – le plus vieux marchĂ© parisien. Chansons de Paris, refrains Ă©ternels, cĂ©lĂ©bration de la poĂ©sie unique de cette ville unique, prolongĂ©es par les crĂ©ations originales de l’album de Pattika « Le Paris de t’aimer » ont entraĂźnĂ© le public enthousiaste dans l’univers intense de la chanteuse, transcendĂ©e par l’énergie et l’émotion, habitĂ©e par la passion qu’elle voue Ă  son art. Ce fut l’une des derniĂšres fĂȘtes populaires parisiennes en extĂ©rieur de la capitale, une semaine avant les attentats sanglants. Ce ne sera pas la derniĂšre. Les artistes sont les garants de l’ñme de Paris. eau

Jean-Manuel Gabert http://pattikcontact.wix.com/pattika

François Debaecker, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Pattika

MONTMARTRE EN LUMIÈRE

L

grand Montmartre s’est habillĂ© de lumiĂšre pour traverser les tĂ©nĂšbres de l’obscurantisme, de la peur et du dĂ©clin. De la place du Tertre Ă  la place des Abbesses, de la rue DamrĂ©mont Ă  la rue Caulaincourt, des rues Ordener et du e

Poteau Ă  la rue Lamarck, les associations de commerçants se sont mobilisĂ©es autour de leurs prĂ©sidents : FrĂ©dĂ©ric Loup, Xavier Castex, Brice Moyse, Sylvie Ferret. Ces quartiers vivants du Paris que l’on aime, indirectement touchĂ©s

par les Ă©vĂ©nements, s’unissent dans une mĂȘme passion de vivre Paris et le faire vivre. Suivons les chemins Ă©clairĂ©s de Montmartre, et privilĂ©gions nos commerces de proximité  Bonnes FĂȘtes Ă  tous !


AU SERVICE

PM 13-101

LE ROTARY CLUB PARIS MONTMARTRE Un club Haut placé 

Le Rotary Club Paris Montmartre se rĂ©unit les 1ers et 3Ăšmes mardis du mois Ă  7H45 et les 2Ăšmes et 4Ăšmes mardis Ă  19h45 Ă  la Mascotte – 52, Rue des Abbesses 75018 Paris – dans une ambiance montmartroise. Le Rotary, c’est avant tout des professionnels bĂ©nĂ©voles engagĂ©s qui passent Ă  l’action et ont plaisir Ă  se retrouver. Le thĂšme de

Photo Pierre Venant

P

haut club de Paris, crĂ©Ă© le 6 juin 2014, le Rotary Club Paris Montmartre ancre ses actions sur le plan local, avec un soutien marquĂ© en direction de l’art et des artistes (remise du Prix des mĂ©tiers d’Arts et des jeunes talents), sans oublier son orientation en faveur de la jeunesse (Ă©ducation, formation, accompagnement, soutien). Par ailleurs, il s’implique naturellement dans les initiatives rotariennes nationales (banque alimentaire, financement de la recherche sur les maladies du cerveau (Espoir en tĂȘte), soutien aux musiciens grĂące au concert de la Sorbonne, Mon Sang pour les Autres
) et internationales telles que la lutte pour l’éradication de la polio, des actions en Pologne (participation au prix Marcel Stephanski) et en CrĂšte (HĂ©raklion : Jumelage en cours) . lus

Les 7 membres du Rotary Club Paris-Montmartre à La Mascotte, chez Thierry Campion. Debout de gauche à droite : Robert Luginbuhl, Nicole Capoulade, Gérard-Henri Boulanger, Yvonne Kochanska Longuet, Eric Perdrizet. Assis de gauche à droite : Gilles Michel, Guillaume Le Vézouët, Anne Mellini Delacarte.

cette annĂ©e rotarienne 2015/2016 est de « Faire le don de soi au monde ». En partenariat avec l’Etablissement Français du Sang, les Rotariens des districts 1660 et 1770, de l’Ile de France participent Ă  l’opĂ©ration «  Mon sang pour les autres  » depuis 2011. PrĂ©sents dans 100 villes de France, ils sont parvenus Ă  rĂ©unir 268 000 donneurs Ă  ce jour. Mais cela reste encore insuffisant hĂ©las, en considĂ©ration de la folie du monde actuel.

Mairie du 18e

et Rotary Club PARIS MONTMARTRE

Collation offerte par le restaurant La Mascotte de Thierry CAMPION

Mercredi 17 FĂ©vrier de 11h30 Ă  17h00 Salle des fĂȘtes de la Mairie

Le mercredi 17 fĂ©vrier 2016, Le Rotary Club Paris Montmartre organise une collecte de sang avec l’EFS, de 11h30 Ă  17 heures, Ă  la Mairie du XVIIIe – dans la salle des FĂȘtes. Une collation amĂ©liorĂ©e sera offerte par le restaurant La Mascotte de Thierry Campion.


UN HOMME, UN LIEU

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GÉRARD GANVERT

L’investissement culturel est un investissement social

M

usicien,

docteur en histoire de la musique et musicologie (UniversitĂ© de la Sorbonne). GĂ©rard Ganvert enseigne l’économie de la musique et les structures du secteur professionnel musical non institutionnel aux Ă©tudiants du seul DESS français d’Administration et gestion de la musique. ChargĂ© de mission auprĂšs de la SociĂ©tĂ© des Editeurs et Auteurs de Musique, il est aussi inspecteur assermentĂ© de cet organisme au respect du Code de la PropriĂ©tĂ© intellectuelle en matiĂšre de reprographie musicale dans les Ă©coles de musique. Mais aujourd’hui, nous allons Ă  la rencontre du professeur du conservatoire du XVIIIe arrondissement, rue Baudelique, oĂč il enseigne la guitare.

INTERVIEW Quelle est votre passion dans la vie et votre parcours ? Ma passion c’est la musique. Je suis guitariste. J’ai appris la musique dans le XVIIIe avec Marguerite Guenette, professeur de guitare du conservatoire. J’étais un de ses meilleurs Ă©lĂšves et elle tenait Ă  ce que je reprenne sa place au conservatoire. Ce qui s’est fait en 1976. En mĂȘme temps, j’ai enseignĂ© la musicologie pendant 15 ans Ă  la Sorbonne. De plus, j’ai l’habilitation Ă  diriger les recherches, le plus haut diplĂŽme universitaire. Je joue et j’enseigne de la guitare. Ma femme, mes enfants sont aussi musiciens. Donc, musique, musique !

Comment avez-vous rencontrĂ© l’univers de la musique ? Je suis d’origine trĂšs modeste – mon pĂšre Ă©tait tailleur, ma mĂšre vendait des vĂȘte-

ments – mais mes parents Ă©taient trĂšs mĂ©lomanes. A la maison, nous Ă©coutions beaucoup de musique. J’avais peut-ĂȘtre quelques dispositions, comme dirait Courteline !


UN HOMME, UN LIEU

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GERARD GANVERT Qu’est-ce qui a orientĂ© votre choix pour la guitare ? En voyant un guitariste Ă©tant petit, je me suis dit : ce sera mon instrument, un bon moyen d’expression – Ă  une Ă©poque oĂč ce n’était pas du tout Ă  la mode, dans les annĂ©es 60. Vous avez publiĂ© : « L’Enseignement de la musique en France ». Pourquoi ce livre ? Pour dĂ©mĂȘler ce qu’est l’enseignement de la musique dans notre pays. Aujourd’hui, il reprĂ©sente un vrai labyrinthe absolument inextricable. L’enseignement de la musique c’est Ă  la fois l’éducation musicale Ă  l’école, donc l’Education Nationale, et l’enseignement musical spĂ©cialisĂ© diffusĂ© par les conservatoires. Il y a Ă©galement les lycĂ©es agricoles qui dispensent de la musique ne dĂ©pendant pas de l’Education Nationale, les sociĂ©tĂ©s musicales : on compte 4500 Ă©coles et conservatoires de musique, 6000 sociĂ©tĂ©s musicales, orchestres d’harmonie ensemble d’amateurs et 65000 chorales. Toutes ces structures ont des fonctionnements juridiques et administratifs complĂštement diffĂ©rents. Et lĂ -dedans vient impacter la dĂ©centralisation en plusieurs actes
 Quand il faut expliquer cela dans des rĂ©unions internationales, vous avez toujours un franc succĂšs ! Que veut dire le mot solfĂšge ? Savez-vous que le solfĂšge s’appelle « formation musicale » depuis 1982 ? SolfĂšge veut dire « chanter » ! C’est la dĂ©couverte de notre langage musical occidental mais pas seulement d’ailleurs, car avec ce langage vous allez pouvoir analyser, Ă©couter, mĂ©moriser d’autres types de cultures. Qu’en est-il de l’enseignement du solfĂšge aujourd’hui dans les conservatoires ? Le solfĂšge est dans le collimateur du systĂšme, qui veut le faire disparaĂźtre. Notamment chez les plus jeunes. Ce qui est suicidaire, car si vous ne formez pas un jeune Ă©lĂšve, vous hypothĂ©quez sa carriĂšre de musicien amateur ou pro-

fessionnel. Il faudrait que les politiques soient au fait de cela. Ce qui serait judicieux et efficace, c’est de laisser Ă  ceux qui s’y connaissent le soin de dĂ©cider.

Ma femme, mes enfants sont aussi musiciens. Donc, musique, musique !

Que font nos politiques pour les conservatoires ? Les Ă©lus disent que les conservatoires coĂ»tent trop cher ! De plus, cela ne touche pas assez d’électeurs pour leur renouvellement de mandat, alors nous sommes dĂ©laissĂ©s. Pourtant, l’investissement en matiĂšre de culture est un investissement social. Le gamin qui dĂ©couvre l’art et reçoit une initiation artistique, ce n’est dĂ©jĂ  plus le mĂȘme gamin. Il va pouvoir vibrer Ă  d’autres types de culture. D’autres arts
 A souligner : il n’y a pas de dĂ©linquance dans les conservatoires. Francois de Closets parle de notre Ă©poque en disant que nous sommes dans une « Ă©conomanie », c’est-Ă -dire que l’on veut tout chiffrer. Ce qui est parfaitement ridicule. Vis-Ă -vis de la politique de la ville, avez-vous des obligations en termes d’enseignement ? L’état se mĂȘle de pĂ©dagogie. Quand vous avez quarante ans d’expĂ©rience comme moi et qu’un petit jeune vient vous dire ce qu’il faut faire, vous l’avez plutĂŽt mauvaise ! Dans une Ă©cole des Beaux Arts, personne ne viendra dire au professeur : « Il faut tenir le fusain comme ça ! », ce serait grotesque. En matiĂšre de musique, c’est possible ! C’est le dogmatisme politique.

Qu’en est-il des conservatoires parisiens ? Nous vivons leur effondrement, il faudrait vingt ans pour remonter la pente ! Depuis des annĂ©es, nous construisions des rĂ©seaux, avec des examens centralisĂ©s entre conservatoires, un examen commun. Cela permettait tant aux Ă©lĂšves qu’aux professeurs une Ă©mulation entre les conservatoires pour atteindre un niveau remarquĂ©, remarquable. Tout a Ă©tĂ© supprimĂ© ! Plus d’examens centralisĂ©s. L’orchestre symphonique inter conservatoire, qui permettait un rayonnement national et international, n’existe plus non plus. Chaque conservatoire a repris son autonomie, et les niveaux ont fini par chuter. Aujourd’hui, en fonction de l’arrondissement oĂč vous ĂȘtes, vous n’aurez pas le mĂȘme niveau d’enseignement. Quelle est la raison de fond ? Soi disant trop cher, trop compliquĂ© Ă  organiser
 A Paris, c’est la ville qui dicte les moyens de ce que nous pouvons faire – un budget pour payer tant d’heures de cours et tant de professeurs. Les choix sont induis
 En rĂ©sumĂ© : vous coĂ»tez trop cher, et votre enseignement est Ă©litiste ! Tout le monde peut s’inscrire au conservatoire. On ne choisit pas ses Ă©lĂšves. Un service public est une chance pour chacun. Quel Ăąge ont vos Ă©lĂšves ? Entre 7 et 20 ans. Un enseignement extrĂȘmement personnalisĂ© pour l’instrument, aprĂšs, pour le solfĂšge, ce sont des cours collectifs. Combien de temps dure un cursus dans votre discipline ? Un cursus normal dure 10 ans, c’est un enseignement spĂ©cialisĂ©. Les enfants sont concernĂ©s prioritairement mais des adultes aussi peuvent venir s’il reste des places. Quelques mots sur le conservatoire du XVIIIe, rue Baudelique ? Entendez-vous parler du conservatoire ? Non ! Et la presse municipale ne parle jamais de nous ni de notre programme


PM 13-101

de diffusion annuelle. Il a Ă©tĂ© construit pour 750 Ă©lĂšves Ă  l’origine, et il y en a aujourd’hui 1300. Le terrain qui est Ă  cĂŽtĂ© a Ă©tĂ© prĂ©emptĂ© par la ville depuis 15 ans – actuellement, il existe Ă  cet emplacement un jardin partagĂ©. Depuis ces 15 annĂ©es, nous attendons toujours l’extension du conservatoire. Mais le budget chaque fois votĂ© sert Ă  autre chose
 Il faudrait que chacun ait une trĂšs grande conscience politique. Cela fait 40 ans que je me bats car nous sommes toujours confrontĂ©s aux politiques et Ă  leur non adaptation Ă  la rĂ©alitĂ© qu’ils ne connaissent pas. Combien de professeurs ĂȘtes-vous, rue Baudelique, toutes disciplines confondues ? Nous sommes 100 professeurs mais nous ne disposons pas assez de budget pour recevoir plus d’élĂšves et n’avons pas la place nĂ©cessaire. Comment voyezvous l’avenir pour les conservatoires ? L’avenir Ă  court terme est plutĂŽt compromis. DĂ©molir, ça va plus vite que de construire. Il faudrait redonner une vraie mission aux conservatoires, Ă  savoir de dispenser un enseignement spĂ©cialisĂ© comme dans une Ă©cole des Beaux Arts. Et reconstituer un vĂ©ritable rĂ©seau des conservatoires parisiens.

Propos recueillis par MichĂšle Clary

UN HOMME, UN LIEU

Le conservatoire du XVIIIe porte le nom du compositeur Gustave Charpentier, crĂ©ateur, En 1897 du Couronnement de la muse, un spectacle qui avait dĂ©jĂ  pour dĂ©cor Montmartre, avant le triomphe de son opĂ©ra populaire intitulĂ© Louise, trois ans plus tard. S’inspirant de scĂšnes de la vie contemporaine de Montmartre, dans un style rĂ©aliste et anarchisant, cet opĂ©ra audacieux mettait en scĂšne une couturiĂšre et un poĂšte menant la vie de bohĂšme sur la Butte. Charpentier, qui Ă©tait trĂšs prĂ©occupĂ© par les questions sociales, fonda en 1902 le Conservatoire populaire Mimi Pinson, destinĂ© Ă  l’éducation artistique des jeunes ouvriĂšres de l’arrondissement. L’actuel conservatoire qui porte son nom a Ă©tĂ© dessinĂ© par son neveu, l’architecte et urbaniste Claude Charpentier, auteur en 1956 du plan de sauvegarde de la butte Montmartre, lui-mĂȘme musicien et chef d’orchestre. Actuellement, diffĂ©rentes disciplines y sont proposĂ©es : la musique, l’art dramatique et la danse. Il est ouvert aux enfants dĂšs l’ñge de 5 ans et dispense des enseignements pour les enfants, adolescents et jeunes adultes. Le conservatoire organise rĂ©guliĂšrement des concerts et spectacles.

CONSERVATOIRE GUSTAVE CHARPENTIER 29 rue Baudelique 75018 Paris France TĂ©l : 01 42 64 24 77 Fax : 01 46 06 76 43


ART SANS FRONTIÈRES

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L’AIAP

UNE ONG QUI ƒUVRE POUR LA LIBRE EXPRESSION ET L’EDUCATION ARTISTIQUES

« L’Association Internationale des Arts Plastiques (AIAP) dĂ©nonce et rĂ©agit fortement contre les attaques faites aux artistes et aux acteurs du monde culturel et contre toutes les tentatives pour limiter leur libertĂ© d’expression. Une fois de plus nous constatons que les artistes qui s’expriment par leurs dessins deviennent des cibles de terroristes. L’attaque contre les peuples ordinaire de Paris est une attaque contre chacun de nous »

E

n 1954, lors de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale plĂ©niĂšre de l’Association nouvellement constituĂ©e, pour la premiĂšre fois, furent annoncĂ©s les grands buts de l’AIAP. 18 pays Ă©taient prĂ©sents lors de cette premiĂšre AssemblĂ©e (avec des ComitĂ©s nationaux dĂ©jĂ  constituĂ©s) qui prirent part, ainsi que des observateurs de 22 autres pays. Des artistes tels que Miro, Delaunay, Matta, Calder, Pasmore, Soto, Braque, Hartung, Laurencin, Vasarely, Moore, Lurçat, Masson, et bien d’autres, ont participĂ© Ă  ces travaux et laissĂ© leur empreinte. L’Association internationale des Arts Plastiques est une

ONG qui travaille en partenariat officiel avec l’UNESCO et bĂ©nĂ©ficie du statut de consultation auprĂšs de l’Organisation. Elle regroupe des artistes qui, pour l’essentiel, appartiennent aux domaines de la peinture, de la sculpture, de la gravure, mais aussi d’autres secteurs des arts visuels. PrĂ©sente dans les cinq rĂ©gions, dans prĂšs de 70 pays, l’Association a pour but de stimuler la coopĂ©ration internationale entre les artistes de tous les pays, nations et peuples, d’amĂ©liorer la situation Ă©conomique et sociale des artistes, tant au niveau national qu’international. L’AIAP/IAA dĂ©fend

aussi leurs droits moraux et matĂ©riels. La structure de l’AIAP/ IAA s’apparente Ă  celle de l’UNESCO. Elle permet de mettre en relation et de faire connaĂźtre la vie et l’art des artistes dans le monde lors de rencontres, d’expositions, ou de sĂ©minaires, dans un idĂ©al de paix, de tolĂ©rance, et de partage. Elle Ă©met des propositions qui sont transmises par l’UNESCO aux gouvernements des Etats membres. A cet effet, depuis 2012, une vaste enquĂȘte internationale sur la situation des artistes aujourd’hui est en cours qui permettra de rĂ©actualiser ‘L’Observatoire sur la Condition de l’Artiste’.


ART SANS FRONTIÈRES

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18e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES ARTS PLASTIQUES (AIAP–IAA, PARTENAIRE OFFICIELLE DE L’UNESCO) Bedri Baykam Ă©lu nouveau PrĂ©sident

L

’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale de l’AIAP/IAA (Association Internationale des Arts Plastiques – International Association of Art) s’est tenue cette annĂ©e le 18 octobre, Ă  Pilsen. Plusieurs sujets sur la condition de l’artiste ont Ă©tĂ© dĂ©battus. Le nouveau ComitĂ© ExĂ©cutif, ainsi que le nouveau PrĂ©sident y ont Ă©tĂ© Ă©lus. Bedri Baykam, PrĂ©sident du ComitĂ© National Turc, UPSD, a Ă©tĂ© Ă©lu nouveau prĂ©sident de l’IAA/AIAP Ă  la tĂȘte des cinq rĂ©gions de cette organisation, partenaire officielle de l’Unesco, pour une durĂ©e de quatre

L’AIAP/IAA participe activement, sur le terrain, aux programmes de l’UNESCO par le biais de l’Education artistique, auprĂšs des populations dĂ©favorisĂ©es et/ou Ă©loignĂ©es des centres de formation, ainsi que dans les Ă©coles et foyers dĂ©pourvus d’enseignement artistique, auprĂšs des enfants confrontĂ©s Ă  la violence, ainsi que dans des Centres mĂ©dicaux spĂ©cialisĂ©s. L’AIAP milite pour que L’Education artistique soit reconnue comme l’un des Droits Humains Ă  inscrire dans les Constitutions Nationales.

annĂ©es : 2015 - 2019. Anne Pourny (France, VicePrĂ©sidente), Marta Mabel Perez (Puerto Rico, TrĂ©soriĂšre), Cho Kang Hoon (CorĂ©e du Sud, Coordinateur de l’Asie Pacifique), Dolores Ortiz (Mexico, Coordinatrice de l’AmĂ©rique Latine), Franklyn King Glover (Ghana, coordinateur de l’Afrique), Katarina Jönsson Norling (SuĂšde), Maria Moroz (Poland), Christos Symeonides (Chypre), Ryoji Ikeda (Japon) ont Ă©galement Ă©tĂ©

Ă©lus au comitĂ© exĂ©cutif. C’est le dĂ©lĂ©guĂ© allemand Werner Schaub, PrĂ©sident de l’IGBK, qui a Ă©tĂ© Ă©lu nouveau PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale de l’Europe. Le ComitĂ© ExĂ©cutif de l’Europe est composĂ© de Anne Pourny (France), Maria Moroz (Pologne), Francis Desiderio (Belgique), Elena Gryanova (Russia), Anders Werdelin (Danemark), Pontus Raud (SuĂšde). Parmi les rĂ©solutions ap-

prouvĂ©es, celle proposĂ©e par la SuĂšde, la NorvĂšge, le Danemark et l’Islande, affĂ©rente Ă  la rĂ©munĂ©ration des artistes dont les Ɠuvres sont exposĂ©es dans les espaces publics, a soulevĂ© un vif intĂ©rĂȘt. Une autre rĂ©solution ayant pour objet les « droits des artistes » avait Ă©tĂ© proposĂ©e par Chypre et la Slovaquie. Quant aux dĂ©lĂ©gations allemandes, mexicaines et suĂ©doises, elles ont mis l’accent sur l’importance de l’éducation artistique. La SuĂšde a d’autre part appelĂ© les ComitĂ©s Nationaux Ă  encourager, dans leurs pays, toutes les villes Ă  donner abri et/ou refuge aux artistes visuels et aux intellectuels en danger, conformĂ©ment au Programme de l’ICORN soutenu par le Swedish Arts Council.

Les rĂ©solutions sont sur le site de l’AIAP :

www.aiap-iaa.org AIAP-IAA UNESCO 1, rue Miollis 75015 Paris – France tĂ©l. 33 (1) 45 68 44 54 iaa.aiap@gmail.com Pour plus d’informations et adhĂ©sion : CNFAP 9/11 rue Berryer 75008 Paris www.cnfap-artsplastiques.org


A LA DÉCOUVERTE

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De La Fourche à la nouvelle Cité judiciaire de Paris :

un quartier en mutation s’est Ă©criĂ© un commerçant du quartier Ă  l’adresse de sa voisine qui venait de reprendre un cafĂ©, au « Bar » des O’Sisters (voir encadrĂ©) au 68, avenue de Clichy, Ă  deux pas du mĂ©tro La Fourche. Voila une entrĂ©e en matiĂšre qui ne manque pas de chaleur pour Ă©voquer les populations bigarrĂ©es qui vivent aujourd’hui aux Epinettes, dans ce fameux triangle dĂ©limitĂ© par l’avenue de Clichy et l’avenue de Saint-Ouen. En cherchant un peu, on pourrait peut-ĂȘtre retrouver l’épinette blanche issue d’un cĂ©page de vigne et qui a donnĂ© son nom Ă  cette partie du XVIIe arrondissement en pleine mutation. Un arrondissement qui se Le parc Martin-Luther-King et la nouvelle ville confond pour ses origines anciennes avec Clichy-LaGarenne. On oublie la forĂȘt de Rouvray et le grand champ nommĂ© Bati- rieur du mur des Fermiers gĂ©nĂ©raux oĂč il gnolles, Ă  l’intĂ©rieur duquel figurait celui des faisait bon vivre, oĂč le vin Ă©tait moins cher, Epinettes (rue de la JonquiĂšre). On oublie les oĂč l’on venait dans les Charmilles, les beuremises de gibiers ressuscitĂ©es en partie glants et les guinguettes de fortune pousser par la crĂ©ation du parc Martin-Luther-King. la chansonnette, s’amuser, pour oublier le Adieu chĂąteaux et hameaux des Ternes et dur labeur de la semaine et les ravages de Monceau, place aux villages situĂ©s Ă  l’extĂ©- la Commune.

La cité judiciaire en construction, avenue de La Porte De Clichy (au sommet de la tour, le chiffre 100,2 mÚtres indique la hauteur atteinte).

Notre quartier doit son dĂ©veloppement Ă  la naissance du chemin de fer de Paris Ă  SaintGermain en 1837, Ɠuvre d’Emile Pereire et des frĂšres Isaac, puis Ă  l’implantation en 1846, au 176, avenue de Clichy, sur un terrain de 14 000 m2, de l’usine de fabrication des locomotives crĂ©Ă©e par Ernest Gouin, qui occupait tout le secteur qui va aujourd’hui de l’avenue de Clichy Ă  la piscine de la JonquiĂšre. Les 2 300 ouvriers des ateliers Gouin fabriquaient aussi Embranchement de l’usine Gouin, photographie prise depuis la des ponts mĂ©talrue Pouchet. Un train circulaire passe au-dessus de la rue de la JonquiĂšre liques et plus tard depuis la station Avenue de Clichy en direction de la station de l’armement. Avenue de Saint-Ouen. L’embranchement de l’usine Gouin est Le chemin de visible Ă  gauche. fer de la Petite

Photo Habas

« A la Fourche, il y a du soleil pour tout le monde ! »,


A LA DÉCOUVERTE

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Ceinture faisait le lien, Ă  partir de 1852, pour transporter toute la main-d’Ɠuvre des citĂ©s ouvriĂšres vers les autres usines du secteur, celle du gaz, celle des parfums, les abattoirs, puis la fabrique du blanc de zinc. Notre quartier, pour les gĂ©nĂ©rations passĂ©es, avait un esprit village animĂ© par ses marchĂ©s et ses petits commerces de qualitĂ©, avec quantitĂ© de garages, de garnis, squares, bains douches, salles de spectacles, restaurants rĂ©putĂ©s, librairies, cafĂ©s- concerts, bougnats, puis dans les annĂ©es 30, quantitĂ©s de salles de cinĂ©ma. On regrette les dĂ©molitions en sĂ©rie, le Gaumont Palace, La Taverne de Paris, le thĂ©Ăątre Moncey, Les Magasins RĂ©unis
 On pourra se nourrir de la culture de tous les phalanstĂšres d’artistes d’avant garde qui ont immortalisĂ© le cafĂ© Guerbois et le cabaret du PĂšre Lathuile. La CitĂ© Des Fleurs a heureusement conservĂ© toute sa splendeur, mais le haut de l’avenue de Clichy a perdu son Ă©lĂ©gance malgrĂ© la rĂ©novation des Ăźlots insalubres, vĂ©ritables cloaques labyrinthiques cachĂ©s entre les rues Forest et l’avenue de Clichy, puis ceux situĂ©s dans le bas de l’avenue. On parle aujourd’hui de mixitĂ©, de « gentrification », de bobos et de communautĂ©s trans de l’Equateur, bien implantĂ©s dans le quartier, des prostituĂ©es chinoises sur l’avenue, et de la rĂ©volution en marche avec la construction de ce que l’on peut dĂ©signer comme une nouvelle ville Ă©cologique autour du square Martin-Luther-King et de la citĂ© judiciaire, dont une des tours a dĂ©jĂ  atteint les 100 mĂštres de haut. Voici dĂ©ployĂ© Ă  grands traits le dĂ©cor vivant, populo, d’une ville dans la ville, qui a gardĂ© des traces visibles des diffĂ©rentes classes sociales qui l’ont habitĂ©e, sans que grand chose ait changĂ©, et que l’on peut dĂ©couvrir en parcourant de bout en bout le trajet qui va des Epinettes jusqu’au Parc Monceau en empruntant la rue Legendre. Jacques Habas

LE BAR By O’Sisters

O

uvert le 26 Août 2014, au 68, avenue de Clichy, à quelques pas du métro La Fourche, ce joli petit café décoré avec goût a surpris son monde par sa fraßcheur, sa lumiÚre, sa musique, ses couleurs, son cÎté engageant, rassurant,

d’étudiant, celui de serveuse dans un restaurant. Avant le « pitch », la lecture du CV des deux sƓurs est du genre Ă  mettre KO les mecs du coin. Emmanuelle, Ecole Centrale de Lyon + Em-Lyon, (Ă©cole de management), =

copains, tout un monde qui doit se sentir bien ici avec des boissons sympas, des cocktails rigolos, en mettant l’accent sur la qualitĂ©. La clef de voĂ»te du projet ici Ă©tant l’entreprenariat, les lundis sont rĂ©servĂ©s aux Ă©vĂ©nements d’entrepreneurs, ceux qui ont rĂ©ussi, ceux qui ont Ă©chouĂ©, ceux qui ont envie de monter leur boĂźte, tout ce monde Ă©tant lĂ  pour se donner les bons tuyaux.

Les nostalgiques retrouveront l’esprit guinguette le jeudi avec des accords de Jazz manouche Le Bar a gagnĂ© le prix « MON QUARTIER, MON AMOUR » (concours Time Out) comme du temps oĂč Django Reinhardt jouait Ă  l’opposĂ© de son image IngĂ©nieur banquier d’affaires. dans les cafĂ©s de l’avenue passĂ©e, et Ă  contre courant Sa sƓur Anne, Ecole des de Clichy. Toujours bon Ă  des troquets ringards aux toi- Mines, ingĂ©nieur, chef de piocher sur la planche de lettes nausĂ©abondes qui sont projet Eolien PhotovoltaĂŻque, tapas, le meilleur saucisson le lot du quartier. Mon intui- quitte rĂ©guliĂšrement Paris du monde, la terrine basque tion Ă©tait juste, ce petit bijou pour travailler Ă  Mayotte, en accompagnĂ©e d’une adode cafĂ© ne pouvait ĂȘtre que IndonĂ©sie, et en Nouvelle Ca- rable confiture maison (confil’Ɠuvre d’une femme. Pour lĂ©donie. L’humanitaire n’est ture d’oignons, tomate verte en en avoir le cƓur net, j’ai pas loin chez ces deux ĂȘtres et raisins secs), qui s’accomfranchi la porte, et une fois qui se dĂ©finissent comme mode bien avec les charcula conversation engagĂ©e, je des femmes de rĂ©seau, qui teries. Emmanuelle et Anne dĂ©couvris une ambiance plus aiment connecter les gens, Monnier ont de qui tenir, feutrĂ©e encore, due non pas crĂ©er du lien autour des l’un de leurs ancĂȘtres n’était Ă  une femme mais Ă  deux hommes et des femmes qui autre que le cĂ©lĂšbre Urbain jeunes femmes : deux sƓurs ont des projets. Cette pro- Dubois, cuisinier MaĂźtre venues de leur Bretagne fession de foi est au cƓur de d’Escoffier et inventeur de la natale pour rĂ©aliser un rĂȘve, ce bar conçu pour la convi- notion d’hygiĂšne dans les cuiassumer non pas une, mais vialitĂ©, ouvert du mardi au sines. Pour maintenir le lien des passions, pour l’accueil, samedi, Ă  partir de dix-sept social et cĂ©lĂ©brer la culture pour l’évĂ©nementiel, pour la heures, pour les apĂ©ros, les d’entreprise, cette adresse fĂȘte, une vocation hĂŽteliĂšre amis, les collĂšgues de tra- est incontournable. en quelque sorte, dĂ©cou- vail, les « afterworks » des verte en exerçant un job couples, des groupes de J.H.


A VOS PAPILLES

PAR JACQUES HABAS

LE BOEUF GROS SEL

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CHRISTIAN ET NATHALIE

DURAND

Dans le cochon tout est bon !

C

’est dans l’assiette que l’on commence Ă  juger tout le soin apportĂ© Ă  la prĂ©paration des plats. C’est Ă  table que la distinction typiquement française se mesure en intĂ©grant des Ă©lĂ©ments de la cuisine bourgeoise et du fonds rĂ©gional. C’est cet hĂ©ri-

tage familial que veulent nous transmettre la nouvelle Ă©quipe du 1, rue DamrĂ©mont, dirigĂ©e par Jean-Paul, son jeune chef de cuisine Zied et ses acolytes, Andersen, Jean-Thomas et Pascal. Tous issus de la grande marmite hĂŽteliĂšre qui se rĂ©invente sans cesse. La salle rĂ©novĂ©e en forme de fer Ă  cheval offre tout le confort nĂ©cessaire pour communiquer autour de plats historiques comme le Pot-au-feu, Ă  la carte Ă  23 €, et qui va vous faire retrouver les saveurs d’antan, un peu comme la «Madeleine» de Proust. Manger, parler, faire la fĂȘte tous les jours comme un dimanche, et attaquer la cĂŽte de bƓuf pour 2 personnes Ă  39 €, une pure merveille qui fait aussi la rĂ©putation de la maison. Je vous recommande la cassolette de poisson du jour et ses petits lĂ©gumes, Ă 

14 €, ou le dos de cabillaud et sa fondue de poireaux, Ă  16 €. Avec des entrĂ©es qui relĂšvent du gĂ©nie crĂ©atif, «Camembert pannĂ© et rĂŽti avec sa salade de mesclun» ou «Ɠufs mollets au foie gras». Pour terminer en beautĂ© autour des friandises, une tourtiĂšre aux pommes flambĂ©e au calvados, ou les profiteroles maison. Le froid hivernal est compensĂ© par une ambiance familiale, conviviale et accueillante, et rien ne vous empĂȘche de tourner autour de la « Planche » avec vos amis, ou de commander une « Salade gros sel » Ă  13 €... Le « Boeuf gros sel » propose une formule dĂ©jeuner « EntrĂ©e +plat+dessert », pour 19,50 €. Le service salle est assurĂ©

en continu jusqu’à minuit, les vendredi, samedi et dimanche. Montmartrois, touristes, voisins, amis
 à vos fourchettes !

LE BOEUF GROS SEL 1 Rue Damrémont 75018 Paris Tél. : 01 42 58 80 76

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Ă©tait sans nouvelles de nos amis Montmartrois depuis un bout de temps, perdus de vue, un peu, beaucoup, fini les gĂ©nĂ©reux Ă©talages de pure charcuterie offerte Ă  toutes occasions dans notre village des Abbesses, adieu veaux, vaches, cochons, que de la sĂšcheresse et le pain sec ! Notre maĂźtre charcutier Christian et son Ă©pouse Nathalie tiennent aujourd’hui une imposante boutique Ă  la sortie du mĂ©tro Avron. « Durand Traiteur » s’affiche sur une belle longueur de trottoir, il ne manque plus que la terrasse et quelques tables pour consommer sur le champ ses magnifiques produits de charcuterie, ses plats cuisinĂ©s renouvelĂ©s chaque jour et ses fromages issus du meilleur terroir. On peut s’offrir le luxe d’emporter les produits de sa cave Ă  vin, assez riche pour combler les meilleurs sommeliers. Le roi du boudin noir et blanc peut ici travailler Ă  son aise, l’atelier de fabrication ainsi que la boutique occupent trois fois plus d’espace que le magasin de la rue des Abbesses ; il a aussi multipliĂ© par trois son personnel. Le luxe vient ici de l’artisanat le plus authentique : Christian a obtenu pour la Ă©niĂšme fois la mĂ©daille d’argent pour ses boudins, ses Rillons de Tour (poitrine de porc confit) ont fini Ă  la quatriĂšme place, il est vexĂ©, mais aux derniĂšres nouvelles il va mieux. Il est au top n

niveau pour le jambon Ă  l’os de la Sarthe et celui en provenance de Bretagne. Son foie gras du Sud-Ouest est rĂ©putĂ©, ainsi que son poulet rĂŽti des Landes, ses fournisseurs se sont faits un nom et Christian joue sur la qualitĂ© des

produits. Son saumon fumĂ© maison, en provenance d’Ecosse, fait des heureux dans son quartier en pleine effervescence, un quartier populaire certes, mais un arrondissement recherchĂ© pour ses loyers modĂ©rĂ©s et qui attire une nouvelle population de jeunes entrepreneurs. N’hĂ©sitez pas Ă  redĂ©couvrir la rue d’Avron, agrĂ©ablement rĂ©novĂ©e, pour faire vos courses de NoĂ«l
 Durand Traiteur Artisan ‱ Fabricant ‱ Commerçant

2 rue d’Avron, 75020 Paris 01 43 73 03 95 Direct du Metro Pigalle - prendre la ligne 2 en direction de Nation (13 stations)


A VOS PAPILLES

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BIENVENUE AU 7e CIEL

Eric Lurthy OU L’ART DE MANGER AU TERRASS” - TERRASS HÔTEL

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en prend plein les yeux, plein la bouche dans ce nouveau restaurant panoramique qui offre une vue sur la capitale Ă  couper le souffle. Entre deux coups de fourchette, entre la poire et le fromage, cette virĂ©e « gastropanoramique » est l’occasion d’oublier les malheurs qui nous accablent en ce moment. Le chef, Eric Lurthy, a pris les commandes au fourneau de ce vaisseau amiral historique nichĂ© au pied de la Butte Montmartre, un HĂŽtel 4 Ă©toiles rĂ©novĂ© de fond en comble, avec jusqu’au moindre dĂ©tail, tous les Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs contemporains les plus recherchĂ©s, les plus tendance, avec des ambiances conviviales, sensuelles, qui sĂ©duiront aussi un public bobo, narcissique, branchĂ©, qui trouvera ici le parfait miroitement de ses dĂ©sirs. Eric Lurthy, nĂ© Ă  Versailles, a dĂ©butĂ© sa formation Ă  la CressonniĂšre, Ă  Saint- RĂ©myLes-Chevreuse, en compagnie d’un meilleur ouvrier de France. On le retrouve Ă  La Tour d’Argent, Ă©cole Ferrandi, oĂč il obtient un BTS. Il entre au Casino de Divonne et se retrouve dans un poste de second exĂ©cutif Ă  gĂ©rer le personnel de quatre restaurants dont celui du casino. Le voici durant quatre annĂ©es dans son premier rĂŽle de chef de n

cuisine au ChĂąteau d’Esclimont prĂšs de Chartres, un rĂŽle qui ne le quitte plus depuis onze ans. La Ferme de la Lande, le ChĂąteau de Chailly, figurent Ă©galement dans son CV, dans lequel il pourra inscrire plus tard « ChĂąteau Terrass », avec vue sur la ville ! Depuis le 7Ăšme ciel, vingt siĂšcles de cuisine nous contemplent. Eric Lurthy puise dans ses expĂ©riences passĂ©es pour donner plus de piment Ă  ses crĂ©ations, tout en observant que les codes culinaires ont changĂ©. Il propose quelques plats « vintage », son «VeloutĂ© CĂšpes, Brisure de ChĂątaignes » fait courir les fins gourmets, tout comme son Saumon Gravlax, en entrĂ©e, est une pure merveille pour les papilles. Pour les passionnĂ©s le « Dos de Maigre, trompette de la mort », Ă  la chair si dĂ©licate, retrouve ici toute sa finesse. La carte dĂ©jeuner, (sauf week-end et jours fĂ©riĂ©s), entrĂ©e et plat ou plat et dessert est Ă  26 euros, et on rajoute 8 euros pour le classique entrĂ©e, plat, dessert. A la carte,

la «Noix de Saint Jacques SnackĂ© », Ă  34 euros, mĂ©rite le dĂ©tour, tout comme le «Filet de Boeuf Simmenthal », l’une des meilleures viandes du monde, Ă  30 euros. On vient ici parfois pour son Ris de Veau, toujours parfait. Les desserts s’affichent Ă  13 euros, mais si vous voulez fondre au 7Ăšme ciel, le « Lingot tout Chocolat, crĂšme bergamotte » est prĂȘt pour vous amener au paradis. En dĂźnant, vous pourrez admirer les collines d’Argenteuil, qui furent autrefois couvertes de vignes, et dĂ©couvrir la carte des meilleurs vins de France, on s’en serait doutĂ©. Bon appĂ©tit et bonnes fĂȘtes !

Terrass” - Terrass Hîtel 12, rue Joseph de Maistre 75018 Paris

RĂ©servations 01 46 06 72 85


A VOS PAPILLES

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Le Moulin de la Galette rouvre ses ailes POUR UNE FÊTE GOURMANDE

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lieu mythique qui renaĂźt, grĂące Ă  deux nouveaux propriĂ©taires liĂ©s d’une amitiĂ© indĂ©fectible, CĂ©dric Barbier, entrepreneur montmartrois, et son complice de toujours Nicolas Tourneville dit « Doudou », crĂ©ateur malicieux, grand ambassadeur de la cuisine française, qui joue dans la cour des grands. Ils se sont entourĂ©s de professionnels, une nouvelle Ă©quipe de vainqueurs, c’est l’évĂšnement de cette fin d’annĂ©e Ă  Montmartre. Un Bistro chic, dans un dĂ©cor moderne, clair, zen, la salle Ă  manger avec vue sur jardin Ă  tonnelles, et vers le bar une surprenante perspective ouverte au plafond sur les entrailles de l’antique moulin Radet. Une salle en alerte, pleine de gaĂźtĂ©, de convivialitĂ©, oĂč vous accueille Cyril Carcenac (ancien de chez Darroze et Ducasse), prĂ©cieux guide pour choisir et marier les mets et les vins. n

Picasso, La Goulue, vedette Ă  ses dĂ©buts avec Valentin le DĂ©sossĂ© du « Chahut-Cancan ». On pourrait citer quantitĂ©s d’artistes de « La Piste aux Etoiles », dans les annĂ©es 60, l’émission « Age tendre et TĂȘtes de Bois » d’Albert Raisner dans les studios du Moulin de la Galette, et les dĂ©buts de Michel Drucker accueillant Tom Jones, puis animant l’émission «Tilt-Magazine », un hit parade oĂč il recevait les idoles des sixties. Toute une gĂ©nĂ©ration proche de Dalida qui a profondĂ©ment marquĂ© les lieux aprĂšs la rĂ©novation du site par Henri Morvan et l’ouverture du restaurant de Graziano sous les ailes du Radet. Le Moulin de la Galette, c’est le Palais du souvenir, c’est l’ñme de Montmartre, le coffre-fort oĂč sont enfouis tant de joies et de peines, de bohĂšmes, de fĂȘtes romantiques, d’évĂšnements comme le NoĂ«l des petits Poulbots
 VoilĂ  des sujets de conversation Ă  se mettre

Cyril Carcenac et Anthony Detemmermann

CĂ©dric Barbier et Doudou

En cuisine, le Chef Anthony Detemmermann, prĂ©cĂ©demment second chez Michel Rostang (2 Ă©toiles Michelin), met Ă  l’honneur la cuisine française, celle de nos lieux de mĂ©moire et de nos «marques d’humanité». Il y a des noms derriĂšre les fournisseurs sĂ©lectionnĂ©s, c’est la rĂšgle si l’on veut offrir ce qui il y a de meilleur parmi les produits de la terre et de la mer. Il y a fort Ă  parier que ce chef, et ceux qui l’entourent, habitĂ©s qu’ils sont par l’esprit de perfection, parviendront Ă  s’inscrire dans la lĂ©gende de Montmartre face aux monstres sacrĂ©s qui ont immortalisĂ© ce lieu. Le fameux bal du « Petit PĂšre Auguste » de l’illustre famille Debray fait valser dans nos mĂ©moires les noms de Renoir, Van Gogh, Toulouse-Lautrec,

sur la langue, entre les plats Ă©laborĂ©s par Nicolas Tourneville et Anthony Detemmermann. Une carte qui donne juste le ton, sans esbroufe, le veloutĂ© de potimarron, Ă©mulsion de jambon cru, toast gratinĂ© au beaufort, ou escargots bio, petit gris, champignons de Paris, beurre persillĂ©, suivi d’une noix de coquilles Saint-Jacques, endives, pousses de tĂ©tragone, sauce maltaise. Toujours dans une convivialitĂ© heureuse, autour des vins grand cru, et l’art de faire juste, la cĂŽte de bƓuf d’écosse, sauce bĂ©arnaise, la poitrine de cochon fermier, lentilles et Ă©chalotes confites. Les desserts grĂącieux et adorables, le lĂ©gendaire soufflĂ© au chocolat noir, avec sa crĂšme fouettĂ©e et fruits

secs. Belle formule « DĂ©jeuner du Marché », un plat 16 €, deux plats 22 €, trois plats 28 €. VoilĂ  quelques points de promenade gourmande dans le menu qui va redonner des ailes et du chic Ă  ce magique moulin, revivifiĂ© et plein d’émotion. Jacques Habas

Le Moulin de la Galette 83, rue Lepic 01 46 06 84 77 75018 Paris


RENCONTRE

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FÉLIX BEPPO UN POULBOT QUI A TROUVÉ SA VOIE C

’est un personnage trĂšs distinguĂ©, sympathique et souriant qui s’installe devant moi pour rĂ©pondre Ă  une sĂ©rie de questions hautement philosophiques, des problĂšmes de la vie quotidienne, qui exaspĂšrent les riverains : l’encombrement des trottoirs, l’éclairage, la propretĂ©, la signalĂ©tique, des choses simples, matĂ©rielles, terre Ă  terre, qui empoisonnent la vie et qui font que le « vivre ensemble » est devenu compliquĂ©. FĂ©lix Beppo, spĂ©cialiste des transports, est adjoint au maire du XVIIIe, chargĂ© de la voirie et des transports sous cette mandature et Ă  la propretĂ© sous la

mandature Daniel Vaillant. Enfant surdouĂ© issu d’une famille nombreuse, ayant quittĂ© Pointe-Ă Pitre en 1969 pour trouver une vie meilleure en mĂ©tropole, installĂ©e rue Myrha, qui avait meilleure rĂ©putation qu’aujourd’hui. Avant de devenir M. «propre» du XVIIIe, il a, depuis l’ñge de 6 ans, fait son parcours du combattant dans tous les labyrinthes et les piĂšges de la vie, du vĂ©cu que l’on ne trouve pas que dans les romans. Ce n’est pas l’itinĂ©raire d’un enfant gĂątĂ© qu’il raconte dans son livre publiĂ© chez l’Harmattan, ni du Zola, encore moins les confessions d’Albert Simonin. Sa vocation politique, il la doit en particulier Ă  sa mĂšre profondĂ©ment gaulliste, puis Ă  son pĂšre communiste. C’est ce bouillon de culture dĂ©tonnant qui a nourri sa pensĂ©e depuis les Ă©coles du

Photo Habas

Ce n’est pas l’itinĂ©raire d’un enfant gĂątĂ© qu’il raconte dans son livre publiĂ© chez l’Harmattan, ni du Zola, encore moins les confessions d’Albert Simonin.

quartier, jusqu’au lycĂ©e Jacques Decourt, puis la Fac de Sciences-Economiques au PanthĂ©on Sorbonne, dans la section AmĂ©nagement du territoire et du transport. Son intĂ©rĂȘt pour cette spĂ©cialitĂ© l’a amenĂ© Ă  passer un DEA de transport Ă  l’Ecole Nationale des Ponts et ChaussĂ©es, complĂ©tĂ© plus tard par une formation sur la gestion des collectivitĂ©s locales, privĂ© public, Ă  l’ESSEC. Il a eu pour mentor politique et pĂšre spirituel Gaston Monnerville, qui fut Ă©lu plus jeune prĂ©sident de Conseil de la RĂ©publique en 1947. L’adhĂ©sion de

FĂ©lix Beppo au parti socialiste vient des Rocardiens, un courant minoritaire mis sur la touche, dont curieusement les idĂ©es dominent la politique socialiste actuelle. Cette prĂ©sentation sommaire nous donne une idĂ©e du personnage et de ce qui l’autorise, en tant que super technicien, Ă  rĂ©pondre Ă  nos questions sur la voirie, en particulier Ă  Montmartre.


RENCONTRE

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Exposition permanente des Ɠuvres de

Viola Schiviz et

Midani M’Barki Sur rendez-vous 59 bis, rue du Mont-Cenis 75018 Paris TĂ©l. : 06 78 78 90 84

INTERVIEW PM : comment se fait-il qu’il y ait si peu de toilettes sur la butte Montmartre, lieu hautement touristique, dont les guides ne cessent d’attirer l’attention sur ce manque, d’autant plus que la plupart de ces rares toilettes sont souvent en panne ! FB : Lors du dernier mandat en 2010, nous avons installĂ© dans l’arrondissement plus d’une vingtaine de toilettes publiques gratuites, les sanisettes Decaux. Pour la Butte, la grande difficultĂ© est topographique, il faut avoir suffisamment d’espace pour les installer et les nettoyer. Les emprises au sol sont plus importantes que les anciennes et les pentes de la butte d’une part et l’étroitesse des trottoirs d’autre part, ne permettent pas d’en installer partout. Une idĂ©e pourrait ĂȘtre d’utiliser certains pieds d’immeubles pour installer les sanisettes ou lavatory automatiques et gratuites, c’est compliquĂ© mais c’est probablement la seule solution pour contourner les difficultĂ©s techniques, les BĂątiments de France s’opposant parfois, pour des raisons esthĂ©tiques, Ă  des installations supplĂ©mentaires de sanisettes nous devons ĂȘtre exigeants. Concernant le conflit des Toilettes Publiques de la rue Lamarck, la Mairie de Paris a indiquĂ© qu’elle ne laisserait pas tomber les salariĂ©s en difficultĂ©. PM : Il semblerait que les bancs publics des bĂ©coteurs de Brassens disparaissent de la capitale, est-ce Ă  cause des sans-abri ? FB : les Bancs publics peuvent ĂȘtre utilisĂ©s par tous et nous n’avons pas de volontĂ© politique de suppression des bancs publics, mais nous sommes trĂšs vigilants Ă  propos des mauvais usages de ces Ă©quipements. Nous avons des exemples comme la place Charles Dullin oĂč il a fallu retirer les bancs, en accord avec les conseils de quartier, suite aux nuisances rĂ©pĂ©tĂ©es notamment des tresseurs. VoilĂ  une place qui manque aussi de toilettes publiques. Nous restons vigilants sur ces questions du bon usage de ces bancs qui restent trĂšs apprĂ©ciĂ©s des amoureux, des personnes ĂągĂ©es ou des touristes notamment. PM : Chacun a remarquĂ© avec dĂ©solation, tĂŽt le matin, autour du SacrĂ©-CƓur, le manteau d’immondices qui jonche le sol, des canettes de biĂšre qui explosent sur les escaliers, les Ă©panchements d’urine, les graffitis de mauvais goĂ»t en hauteur sur les murs, les affichages sauvages, les emballages de nourriture Ă  perte de vue ! Et un demi-milliard dĂ©pensĂ© chaque annĂ©e pour la propretĂ© ! Les 5600 agents affectĂ©s au nettoiement ne suffisent donc pas ?

4, place du Tertre - 75018 Paris TĂ©l. : 01 46 06 71 73 www.cadet-de-gascogne.com

Cadet de Gascogne

FB : Il faut que je sois diplomatiquement correct sur cette affaire. Tout d’abord cette dĂ©lagation est celle de mon collĂšgue Gilles MĂ©nĂšde. Les services de propretĂ© ont leurs horaires de passage qui ne sont pas toujours adaptĂ©s Ă  la frĂ©quentation touristique. Les Ă©quipes commencent leur service Ă  six heures du matin et les riverains savent qu’ils font leur travail. Cependant et du fait d’une frĂ©quentation touristique importante, les souillures se renouvellent Ă  une frĂ©quence Ă©levĂ©e. Nous rĂ©flĂ©chissons Ă  cela avec l’adjoint Ă  la maire de paris, Mao Peninou. Pour un centre touristique comme Montmartre, il faudrait peut-ĂȘtre envisager d’adapter nos passages. J’avais,


RENCONTRE

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dans mon dernier mandat, Ă©tudiĂ© avec les organisations syndicales comment on pouvait accompagner des modifications d’horaires, cela s’est rĂ©vĂ©lĂ© compliquĂ© et n’a pu aboutir. La propretĂ© est une prioritĂ© et Anne Hidalgo la Maire de Paris a dĂ©cidĂ© de renforcer les moyens et le recrutement. Nous devons aussi promouvoir les questions de civisme, nous intervenons rĂ©guliĂšrement dans les Ă©coles : sous la derniĂšre mandature avec Daniel Vaillant j’ai lancĂ© les diplĂŽmes de propretĂ©, pour les classes de CM1 et CM2, pour sensibiliser les Ă©lĂšves de notre quartier sur ces questions. Pour amĂ©liorer les signalements des dĂ©sordres de l’espace public la Ville a mis en service l’application « Dans ma rue », crĂ©Ă©e dans notre arrondissement pour signaler les anomalies, cela fonctionne trĂšs bien.

Ă©viter ces mauvais usages et essayons de faire preuve d’imagination. Je passe beaucoup de temps Ă  rencontrer les conseils de quartier, les collectifs et les associations pour imaginer ensemble des solutions durables. Nous associons parfois les commerçants Ă  nos rĂ©flexions. Eric Lejoindre maire du XVIIIe souhaite que nous tentions de cibler des campagnes de civisme dans les collĂšges pour parler de vivre ensemble avec les Ă©ducateurs et les professeurs, cela fait partie de nos projets. PM : Ne pensez-vous pas que l’on pourrait amĂ©liorer la signalisation Ă  Montmartre ? Avez-vous remarquĂ© que des petits plaisantins avaient dĂ©tournĂ© les panneaux signalĂ©tiques sur la Butte et Ă  la Mairie ?

PM : Nous avons remarquĂ© quantitĂ© d’éventrations sur les trottoirs, des chan- FB : Lors de la derniĂšre mandature, avec tiers laissĂ©s Ă  l’abandon avec des plaques ma collĂšgue Claudine Bouygues nous avons en guise de passerelles, ou des planches, effectuĂ© des tournĂ©es pour identifier les et souvent un trou comblĂ© de terre et besoins. Nous sommes intervenus sur le de gravier que l’eau jalonnement des sites transforme en une boue touristiques de la Butte. grasse
 Si l’on ajoute Nous devons complĂ©ter Pour un centre les potelets sciĂ©s Ă  trois ce dispositif avec une touristique comme centimĂštres du sol sur signalĂ©tique touristique ces trottoirs qui font chuspĂ©cifique. A la demande Montmartre, il ter les riverains
 on se du maire, je suis en train faudrait peut-ĂȘtre pose des questions. d’y travailler. Nous devons vĂ©rifier que le volume des envisager d’adapter FB : Ces questions sont ces Ă©quipements soit nos passages. examinĂ©es dans le nouveau compatible avec des rĂšglement de voirie qui lancements de marva ĂȘtre soumis au conseil chĂ©s publics pour poud’arrondissement. Actuelvoir disposer de ces lement, lorsque les concessionnaires comme Ă©quipements et les entretenir. Toutes nos GRDF, ERDF, la CPCU, et d’autres, font des demandes doivent ĂȘtre reprĂ©sentatives travaux qui sont nĂ©cessaires Ă  la remise en des vingt arrondissements de Paris. conformitĂ© des rĂ©seaux, le protocole actuellement en cours voulait que la ville se charge PM : Le chantier lĂ©gislatif du noude refaire le trottoir aprĂšs travaux. On s’est veau statut de Paris, puis l’obligation rendu compte que l’importance des travaux et de travailler avec un prĂ©sident de la leur rythme Ă©taient tels qu’ils ne permettaient mĂ©tropole du grand Paris (MGP), vontpas souvent Ă  la ville de reboucher les trous ils avoir des rĂ©percussions sur vos dans des dĂ©lais convenables. Le nouveau chantiers Ă  venir ? Et avez-vous des rĂšglement, prĂ©cise qu’il revient dĂ©sormais moyens adaptĂ©s Ă  l’importance du aux entreprises concessionnaires de remettre XVIIIe ? la voirie en Ă©tat. Quant aux potelets sciĂ©s qui occasionnent des chutes, il s’agit d’un vanda- FB : Cela a un impact, la maire de Paris lisme d’un nouveau genre, nous enquĂȘtons en veut que nous reconfigurions notre gouverce moment. Nous poursuivons actuellement nance sur le nombre d’arrondissements, un commerçant en justice pour ces faits. sur leur taille, c’est un chantier important, indĂ©pendamment de ce qui doit se passer PM : Nous voyons de nombreux deux sur le grand Paris. Pour la deuxiĂšme quesroues rouler comme des fous sur les trot- tion, le XVIIIe dĂ©fend et justifie toujours ses toirs, et qui traversent dans tous les sens, demandes en rappelant le nombre de ses que faire ? habitants. 205 000 habitants, ce n’est pas rien. Nous sommes vigilants et rappelons FB : J’ai pu le constater moi-mĂȘme place de souvent que le XVIIIe est un petit Paris et Clichy, en particulier Ă  la sortie de la rue de une petite France qui justifie d’avoir un Douai. Nous tentons des amĂ©nagements pour traitement spĂ©cifique et dissociĂ© des com-

paraisons avec les autres arrondissements de Paris. Un village de 200.000 habitants, avec Montmartre et les puces de Saint-Ouen, ne peut avoir le mĂȘme traitement que les autres. En ce sens le souhait de la maire de Paris d’ouvrir la rĂ©flexion sur l’organisation intramuros de Paris me semble aller dans le bon sens. Propos recueillis par Jacques Habas


HISTORIQUE

PAR JEAN-PAUL BARDET

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Les tramways mécaniques du XVIIIe arrondissement

Les

TRANSPORTS

L

du quartier

ORDENER

L’hippodrome et la rue Caulaincourt

a Compagnie GĂ©nĂ©rale des Omnibus (C.G.O), officiellement mise en place par dĂ©cret impĂ©rial du 22 fĂ©vrier 1855, possĂ©dait plusieurs dĂ©pĂŽts Ă©tablis, pour la quasi-totalitĂ© d’entre eux, Ă  l’intĂ©rieur de la capitale, condition imposĂ©e par la ville. L’un d’entre eux Ă©tait situĂ© Ă  proximitĂ© de la rue Ordener, lĂ  oĂč se situe maintenant le square Clignancourt. Depuis l’annexion des communes pĂ©riphĂ©riques comme Montmartre ou La Chapelle Saint-Denis, il Ă©tait devenu nĂ©cessaire d’étendre le rĂ©seau, afin d’assurer la desserte des 8 nouveaux arrondissements du Grand Paris d’Haussmann. Cependant, de 1860 au SiĂšge de Paris de 1870 et la Commune de 1871, rien ne sera fait. Ce ne sera qu’en 1873 que dĂ©butera l’exploitation des premiĂšres lignes de tramways Ă  chevaux, mais elles ne desserviront pas notre arrondissement. Afin de donner un nouvel accĂšs Ă  la Butte, plus Ă  l’ouest de la rue de l’Empereur (rue Lepic) et prolonger la rue Caulaincourt, ouverte en 1869, vers la place Clichy, il faut enjamber le cimetiĂšre « Sous Montmartre ». ProblĂšme : la construction d’une passerelle imposait le dĂ©placement de plusieurs sĂ©pultures, parmi lesquelles se trouvait celle de l’amiral Baudin, neveu du dĂ©putĂ© Alphonse Baudin, tuĂ© sur une barricade en 1851. Ce projet crĂ©a d’importantes polĂ©miques. Georges EugĂšne Haussmann fut accusĂ© de poursuivre jusque dans la mort ce « dĂ©fenseur de la LibertĂ© rĂ©publicaine ». Plusieurs fois reportĂ©e, sa construction ne sera

RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ RU E O R D E N E R ‱ Rue DamrĂ©mont


HISTORIQUE

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rĂ©alisĂ©e que sous la TroisiĂšme RĂ©publique, en 1889. DĂšs 1889, apparaissent des automotrices Ă  vapeur (systĂšme Rowan), puis Ă  air comprimĂ©. De 1892 Ă  1897 les mĂ©thodes de traction vont connaĂźtre de grands changements avec l’apparition de la traction Ă©lectrique : par accumulateurs (1892) ; Ă 

Ce n’est qu’en 1914, une fois les travaux terminĂ©s, les rues Ordener et DamrĂ©mont pavĂ©es de bois, que sont retirĂ©s du service les derniers tramways Ă  plots sur la ligne et TrinitĂ© / Enghien (sur la section TrinitĂ© / place de Clichy). Rappelons ici, que c’est aprĂšs leur descente du Tramway 54 ou 55, s que les employĂ©s qui se ren-

Les premiers autobus

L

a C.G.O, Compagnie GĂ©nĂ©rale des Omnibus, qui a dĂ©jĂ  mis fin Ă  la traction animale, et qui se dĂ©sintĂ©resse quelque peu de son rĂ©seau de tramways, procĂ©da dĂšs juillet 1905 Ă  un premier essai d’autobus Ă  vapeur, systĂšme Serpollet, un essai qui resta sans suite. La mĂȘme annĂ©e, la C.G.O organise Ă  l’occasion du Salon de l’automobile, un concours de matĂ©riels parmi les constructeurs prĂ©sents (Serpollet, BrillĂ©, De Dion Bouton, Peugeot, Delahaye
). Au terme de ce concours, aprĂšs essais, l’autobus BrillĂ© Schneider, de type P2, est retenu. Ce matĂ©riel, construit aux ateliers Championnet, est

Le tram 31, Ordener-BarbĂšs

plots (1896) ; Ă  trolley (1897). Un an plus tard, se met en place une alimentation dite par caniveau, les Ă©diles parisiens ne voulant pas de la prĂ©sence d’un fil aĂ©rien qui dĂ©graderait les larges perspectives crĂ©Ă©es par le baron Haussmann. Seuls quelques quartiers de la pĂ©riphĂ©rie y feront exception ! Paris sera alors le siĂšge d’importants chantiers de voies destinĂ©s Ă  l’électrification, principalement par caniveau souterrain, malgrĂ© les mises en chantier du MĂ©tropolitain, depuis l’Exposition Universelle de 1900. Sur les onze lignes de tramways qui seront Ă  la disposition de notre arrondissement, deux concernent plus particuliĂšrement notre quartier, DamrĂ©mont Ordener : Lignes 30 et 31 Étoile / Bastille (resp. par Pigalle ou la mairie du XVIII Ăšme). Lignes 54 et 55 TrinitĂ© – OpĂ©ra / Enghien – Mairie de St Ouen.

daient Ă  l’agence AB, de la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, situĂ©e 146 rue Ordener, qu’ils furent victimes d’un hold-up par la bande Ă  Bonnot. Face Ă  l’augmentation sensible du trafic automobile, les autoritĂ©s parisiennes remettront en cause, l’exploitation des tramways, qu’ils rendent responsables des encombrements. La voiture individuelle va-t-elle triompher ? HĂ©las oui. En 1933, disparaĂźtront les derniers tramways encore exploitĂ©s intra-muros. Les lignes de tramways 30 et 31, sont retirĂ©es du service le 11 septembre. Des autobus au type TN4 et TN6, limitĂ©s Ă  la gare de l’est les remplacent. De 1933 Ă  1935 ils porteront les indicatifs DE et DF, avant de reprendre les numĂ©ros 30 et 31 des lignes de tramways qu’ils ont remplacĂ©es.

Bus ligne I

constituĂ© d’anciennes caisses d’omnibus Ă  impĂ©riale, montĂ©es sur des chĂąssis BrillĂ©-Schneider, c’est pourquoi ils conserveront encore quelques temps le nom « d’omnibus automobiles ». Le 11 juin 1906, le XVIIIe est Ă  l’honneur : la C.G.O met en service rĂ©gulier, pour la premiĂšre fois, ces autobus construits aux ateliers Championnet, sur la ligne AM, « Montmartre – Saint-Germain des PrĂ©s ». Le terminus montmartrois est installĂ© rue Ordener, prĂšs de l’ancien dĂ©pĂŽt de la C.G.O qui, une fois

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HISTORIQUE ARTISAN

dĂ©truit, laissa place, en 1912, au square de Clignancourt et aux prestigieux immeubles modernes de construction haussmannienne. En 1907, une nouvelle ligne, la ligne I-bis, prolonge la ligne I, de la Place St-Michel Ă  Lamarck-Caulaincourt par Pigalle, le boulevard de Clichy et la rue de Caulaincourt. A son terminus, carrefour Lamarck-Caulaincourt - rue des Saules, une guĂ©rite des machinistes Ă©tait installĂ©e. En 1913, Ă  la veille de la premiĂšre guerre mondiale, les autobus abandonnent leur impĂ©riale et rĂ©cupĂ©rent une plate-forme arriĂšre, sym- Les premiers autobus AM, rue Ordener bole, aujourd’hui disparu, des autobus parisiens. Ils assureront, demande des autoritĂ©s militaires, la maavec les derniers tramways mĂ©caniques jeure partie du parc d’autobus est rĂ©quiet le mĂ©tro les dĂ©placements des usa- sitionnĂ©e et affectĂ©e soit au transport des hommes sur le front, soit Tn6 Ă©quipĂ© d’un gazogĂšne destinĂ©s, aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ©s de leurs a m Ă© n a gements intĂ©rieurs (banquettes, stores, panneaux de lignes et publicitaires), au ravitaillement en viande fraĂźche des gers, Ă  Paris et en banlieue. Aux cĂŽtĂ©s troupes sur le front, des transformations de la ligne AM (inchangĂ©e), plusieurs qui furent assurĂ©es par certains ateliers lignes complĂšteront la desserte de l’ar- de l’Atelier Central Championnet, tanrondissement comme : dis que d’autres Ă©taient transformĂ©s en Ligne AQ Montmartre (square St usine d’armement Pierre) / Bd de Grenelle par les rues Jusqu’en 1916, les derniers Tardieu, Antoinette (Yvonne Le Tac), tramways conservĂ©s devront des Abbesses, Caulaincourt, le Bd de assurer, seuls, l’ensemble des Clichy, puis la rue de St PĂ©tersbourg. dĂ©placements de surface dans Ligne I Place Pigalle / Halle aux vins. la capitale et la banlieue. A la Ligne J Montmartre (rue du Poteau) / fin de la guerre, comme de trop Place St Michel nombreux autobus avaient Ă©tĂ© dĂ©truits durant les hostilitĂ©s, Le 1 aoĂ»t 1914, Ă  la veille de la les tramways sont contraints dĂ©claration de la guerre, le trafic des d’assurer l’ensemble du trafic, autobus est totalement interrompu. À la mais ils souffrent d’un grave

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manque d’entretien. Une situation dĂ©licate et difficile Ă  gĂ©rer, d’autant plus critique, qu’à ces problĂšmes matĂ©riels vient s’ajouter une crise Ă©conomique due Ă  une hausse du coĂ»t de la vie. Afin de remĂ©dier Ă  la situation, une unification des transports de surface est proposĂ©e et vivement attendue. Le 1 janvier 1921, est crĂ©Ă©e la SociĂ©tĂ© des Transports en Commune de la RĂ©gion Parisienne (S.T.C.R.P), avec .la charge de relever le dĂ©fi : « exploiter efficacement les rĂ©seaux de surface ». Le dĂ©fi sera relevĂ© avec succĂšs. En juin 1940, face Ă  l’avancĂ©e allemande, les autoritĂ©s militaires feront Ă  nouveau appel aux autobus parisiens. L’exploitation de toutes les lignes est suspendue. Les autobus sont repeints en kaki ou recouverts d’un camouflage. Ils transporteront, sur les routes de l’exode, les hommes sur les zones de combat. De dĂ©cembre 1940 Ă  aoĂ»t 1944, la S.T.C.R.P parviendra quand mĂȘme Ă  assurer une exploitation restreinte du rĂ©-

Autobus dépÎt rue Championnet

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HISTORIQUE

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seau, principalement en banlieue, en utilisant les rares autobus remis Ă  sa disposition aprĂšs l’armistice. Dans la capitale, les dĂ©placements des parisiens se feront principalement par le mĂ©tropolitain ou Ă  vĂ©lo. Pour circuler, les rares autobus en Ă©tat de rouler, qui ne disposent plus ni d’essence, ni de gasoil, en quantitĂ© suffisante, sont Ă©quipĂ©s pour fonctionner Ă  l’aide de carburants de remplacement (de l’alcool, du gaz de ville ou de gazogĂšne). Dans la semaine du 17 au 25 aoĂ»t

Le chemin de fer Ă©lectrique souterrain

E

Le Nord-Sud

n 1910, au moment oĂč les compagnies de tramways sont Ă  peine rĂ©conciliĂ©es avec les Ă©diles parisiens, elles s’opposent Ă  la concurrence du mĂ©tropolitain, surtout qu’apparaĂźt un nouveau concurrent : le chemin de fer Ă©lectrique souterrain Nord-Sud de Paris. La construction de Nord-Sud, est le projet de deux particuliers : Mrs. Berlier et Janicot qui dĂ©posĂšrent une demande de concession pour l’établissement d’un chemin de fer Ă©lectrique souterrain reliant Montmartre Ă  Montparnasse. M. Berlier, ingĂ©nieur-entrepreneur, sera responsable du volet technique, M. Janicot, banquier, s’occupera du volet financier. Le 28 dĂ©cembre 1901, la concession est accordĂ©e Ă  la future Compagnie du Nord-Sud qui se substitue aux demandeurs. Contrairement au cas du MĂ©tropolitain, oĂč la ville de Paris avait assurĂ© les frais d’infrastructure, la ville laissera Ă  la charge du concessionnaire la totalitĂ© des frais de construction de l’ouvrage. AprĂšs plusieurs recours, le projet est enfin dĂ©clarĂ© d’utilitĂ© publique le 3 avril 1905.

1944, ce trafic restreint est Ă  son tour suspendu : c’est La bataille de la LibĂ©ration de Paris. La S.T.C.R.P, ne pouvant disposer, aprĂšs la libĂ©ration, que de 1145 autobus sur un parc de 3496 avant guerre, dont un tiers seulement en Ă©tat de rouler, il faudra attendre 1947 pour que Paris retrouve un trafic satisfaisant. Le 21 mars 1948, la rĂ©gie autonome des transports parisiens (R.A.T.P) succĂšde Ă  la S.T.C.R.P. AprĂšs avoir enfin repris peu Ă  peu leur service, la gĂ©nĂ©ration an-

cienne de matĂ©riels, si caractĂ©ristique de la capitale, comme l’ont Ă©tĂ© les autobus londoniens pour Londres, quittera dĂ©finitivement le pavĂ© de nos rues en 1971. C’est exactement le 22 janvier 1971, que le dernier autobus Ă  plate-forme arriĂšre (d’accĂšs) exĂ©cute sa derniĂšre mission sur la ligne 21, Gare Saint-Lazare / Porte de Gentilly.

Une nouvelle loi du 19 juillet autorise son prolongement Ă  la Porte de Versailles. Suite Ă  de multiples interventions, le rĂ©seau du Nord-Sud sera finalement composĂ© de deux lignes : une ligne A (Place Jules-Joffrin / Porte de Versailles), une ligne B (Gare Saint-Lazare / La loge de la motrice Porte de Saint-Ouen – Porte de Clichy). Les mises en service s’étaleront de 1910 Ă  sept annĂ©es aprĂšs la mise en service des 1912. Le prolongement de la ligne A Ă  premiĂšres rames du MĂ©tropolitain, le la porte de La Chapelle ne sera ouvert matĂ©riel mis en service bĂ©nĂ©ficiera de au public qu’en 1916, consĂ©quence des toute l’expĂ©rience acquise jusque lĂ . Le Ă©vĂ©nements du conflit de 1914. Conçu Nord-Sud prĂ©sentera deux originalitĂ©s

Le Pantographe

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HISTORIQUE

Voiture de tĂȘte - Loge

principales : la dĂ©coration des stations, le choix du matĂ©riel. * La dĂ©coration. Les entrĂ©es arborent un style plus sobre, rompant avec l’exubĂ©rance des entrĂ©es dessinĂ©es par Guimard : les escaliers d’accĂšs aux stations sont encadrĂ©s par une simple balustrade en fer forgĂ©, supportĂ©e par des pilastres en pierre. Le nom des stations est inscrit sur des panneaux lumineux en lettres blanches sur fond rouge. On peut observer ces deux types d’entrĂ©es aux accĂšs de la station Pigalle (ligne 2, du type Guimard) – (ligne 12, du style Nord-Sud). L’intĂ©rieur des stations est parĂ© de fresques, tantĂŽt vertes ou brunes, portant le monogramme NS, selon que la station assure une correspon-

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Voiture de seconde

dance (fresques vertes) ou non (fresques brunes). * Le matĂ©riel bĂ©nĂ©ficie des derniĂšres innovations. Les rames sont composĂ©es de 5 voitures, entiĂšrement mĂ©talliques : deux motrices, deux remorques de seconde classe, une remorque de premiĂšre classe. Chaque remorque est munie de trois portes doubles afin d’en faciliter l’accĂšs. Une livrĂ©e grise bleutĂ©e, dont les parois ex-

trĂȘmes sont bleu foncĂ©, est adoptĂ©e pour les remorques de seconde classe, une livrĂ©e jaune, avec les parois extrĂȘmes

Place Pigalle – La sortie du Nord-Sud

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rouges pour les remorques de premiĂšre classe. Les motrices d’extrĂ©mitĂ©s sont Ă©quipĂ©es de 4 moteurs, du systĂšme Sprague-Thomson et d’une alimentation de traction Ă  « deux ponts », sous 1200 volts (± 600 volts), avec point milieu Ă  la terre (rails de roulement). En marche normale, la motrice de tĂȘte est alimentĂ©e par le fil aĂ©rien (catĂ©naire), Ă  + 600 volts, la motrice de queue par un rail latĂ©ral Ă  – 600 volts, ce qui explique la prĂ©sence d’archets (pantographes) pour la prise de courant aĂ©rienne, de frotteurs pour la prise de courant sur le rail latĂ©ral. En 1929, il est dĂ©cidĂ© de fusionner les deux compagnies afin d’unifier le rĂ©seau. Le matĂ©riel du Nord-Sud perdait alors ce qui faisait son originalitĂ© (la mutation assurĂ©e dans la nuit du 21 au 22 octobre 1933, sera une belle performance !). Pour franchir la butte Montmartre,

de la place Jules-Joffrin Ă  la place Pigalle, les ingĂ©nieurs chargĂ©s de la rĂ©alisation du chantier s’exposĂšrent Ă  de difficiles, et donc coĂ»teux, travaux de gĂ©nie civil, car le mĂ©tro circulera jusqu’à - 63 mĂštres au-dessous du niveau du sol, au droit de l’avenue Junot, dans un sous-sol minĂ© d’anciennes carriĂšres de gypse, souvent non recensĂ©es. Quittant la place Jules-Joffrin, la ligne Ă©tablie sous les rues Ordener, du Ruisseau et de La Fontaine du But, atteint une premiĂšre station intermĂ©diaire, Lamarck-Caulaincourt, situĂ©e Ă  35 mĂštres de profondeur, pour redescendre vers la station Abbesses, situĂ©e Ă  seulement 25 mĂštres, et continue sa descente pour atteindre la station Pigalle, dont l’accĂšs est

distinct de celui de la ligne 2 du MĂ©tropolitain. En raison de leur profondeur, les deux stations intermĂ©diaires seront les premiĂšres Ă  ĂȘtre munies de vastes cabines d’ascenseurs. Le Nord-Sud est maintenant la ligne 12, Aubervilliers Mairie d’Issy. Les rames du Nord-Sud, modifiĂ©es en 1933, circuleront jusqu’en juin 1953 sur la ligne 13 et jusqu’en mai 1972 sur la ligne 12.

J.P. Bardet


ARTS ET LETTRES

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LE PRIX GONCOURT ANNONCÉ À TUNIS

C

’est Ă  Tunis, au musĂ©e du Bardo, le 27 octobre dernier, que les membres de l’AcadĂ©mie Goncourt ont annoncĂ© la troisiĂšme sĂ©lection du jury, derniĂšre Ă©tape avant la remise du Prix Goncourt 2015, qui fut attribuĂ© le 3 novembre Ă  Paris, Ă  Mathias Enard pour son roman Boussole. Bernard Pivot (prĂ©sident), Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Paule Constant, RĂ©gis Debray, Didier Decoin et Marie Dabadie avaient fait le dĂ©placement Ă  Tunis, acte hautement symbolique aprĂšs les attentats meurtriers de mars et juin dernier au Bardo et Ă  Sousse. À cette occasion, l’Institut français de Tunisie, avec l’appui de l’AcadĂ©mie Goncourt, annonçait la crĂ©ation Ă  Tunis d’une « Liste Goncourt : le choix de la Tunisie », avec un jury composĂ© de prĂšs de 200 lycĂ©ens et Ă©tudiants appelĂ©s Ă  choisir leur livre prĂ©fĂ©rĂ© dans la sĂ©lection.

Le laurĂ©at du « Liste Goncourt : le choix de la Tunisie » sera invitĂ© Ă  Tunis en 2016 et son ouvrage traduit en langue arabe. Souhaitons que les Ă©diteurs français, s’ils veulent favoriser la francophonie, comprennent qu’il est nĂ©cessaire de faire un effort – les ouvrages sont vendus autour de 50 dinars, Ă©quivalant aux 25 euros, ce qui est beaucoup trop cher (les Ă©diteurs anglo-saxons, quant Ă  eux, ne manquent pas de baisser leurs prix).

KHALDOUN HAKIM EXPOSE À SURESNES

M

de l’association Paris-Montmartre depuis 18 ans, il vient de terminer son exposition Ă  la Galerie ARTCAD Ă  Suresnes du 26/10 au 1/11/2015, oĂč il prĂ©sentait 42 tableaux de moyen format. NĂ© Ă  Damas (Syrie), Khaldoun Hakim est un peintre autodidacte. Cet ancien professeur Ă  l’UniversitĂ© de Damas, consultant auprĂšs de l’Unesco, a participĂ© Ă  plus de 140 expositions collectives, en France, en Syrie, au Japon et aux USA, et 9 expositions individuelles en Syrie et en France. Titulaire d’un doctorat d’Etat en Psychologie Sociale, son Ɠuvre se compose aussi bien de portraits, de calligraphies que de paysages et de regards portĂ©s sur le monde. Coup de chapeau Ă  cet artiste de talent dĂ©bordant de charisme. embre

Khaldoun en discussion avec l’adjoint au maire de Suresnes, M. Jean-Louis Testud

Une exposition remarquée

L’ÎLE DE LA GRANDE JATTE,

ÉTAPE SUR LA ROUTE DES IMPRESSIONNISMES EN EUROPE

L’

Ăźle des Impressionnistes la plus proche

de Paris. Elle a inspirĂ© les plus grands : Bonnard, Monet, Seurat, Sisley, Van Gogh... mais aussi une Ăźle au cƓur de la crĂ©ativitĂ© industrielle des XIXe et XXe siĂšcles
 Ce beau livre de l’historienne Monique Lucenet Ă©claire le patrimoine et l’histoire de l’üle de la Grande Jatte, en s’appuyant sur une iconographie riche et diversifiĂ©e : plus de 30 tableaux et gravures, et de nombreuses illustrations originales.

Cette nouvelle Ă©dition s’intĂšgre parfaitement dans le projet de « Route des Impressionnismes » conçu par l’Association Eau et LumiĂšre au niveau europĂ©en. Cette route, dont l’ouverture est prĂ©vue en 2016, sera l’un des ItinĂ©raires Culturels du Conseil de l’Europe dont l’objectif est de fĂ©dĂ©rer sur un projet donnĂ© un rĂ©seau de collectivitĂ©s et d’organismes soucieux de dĂ©velopper un tourisme « intelligent et responsable », d’aider au dĂ©veloppement des activitĂ©s

culturelles et patrimoniales europĂ©ennes, de faciliter l’accĂšs des jeunes Ă  la culture... L’Association Eau et LumiĂšre Ɠuvre, depuis 2009, afin d’obtenir l’inscription de l’Impressionnisme et des sites qui ont inspirĂ© les artistes au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les ItinĂ©raires Editions Itimedias www.lesitineraires.net

GUY CAILLENS  LE TEMPLIER DE CORDES -1348- La peste bubonique menace Cordessur-Ciel, la belle et puissante citĂ© mĂ©diĂ©vale du Tarn. Guillaume de Montfort, qui se sent proche de la fin, dĂ©cide alors de relater Ă  son fils

l’incroyable histoire de sa vie. Ainsi, il va dĂ©rouler devant son scribe l’écheveau d’une existence riche en rebondissements, liĂ©e Ă  l’ordre des Templiers. A.C. TDO Ă©ditions 342 pages, 20€


ARTS ET LETTRES

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LE PRIX WEPLER 2015

A ÉTÉ ATTRIBUÉ

À PIERRE SENGES

D

dix-huit ans, le souhait le plus ardent du Prix Wepler-Fondation La Poste est de donner une chance de plus aux Ă©crivains sĂ©lectionnĂ©s pour exister sur la scĂšne littĂ©raire automnale. GrĂące Ă  la Fondation La Poste, le Prix est dotĂ© d’une somme de 10 000 euros et d’une somme de 3 000 euros pour la mention spĂ©ciale qui rĂ©compense l’excĂšs, l’audace, l’érudition et l’inclassable. epuis

Le Prix Wepler-Fondation La Poste 2015 a Ă©tĂ© remis Ă  Pierre Senges, pour son roman Achab (sĂ©quelles), Verticales On pourrait dire de lui qu’il est un encyclopĂ©diste baroque : ses ouvrages toujours foisonnants alternent Ă©rudition et invention (Fragments de Lichtenberg), jeu sur la vĂ©ritĂ© et le mensonge (Veuves au maquillage ou La rĂ©futation majeure), enfin alternance entre humour et ironie. Outre ses livres, il est aussi

l’auteur de fictions radiophoniques pour France Culture et France Inter. Il a reçu plusieurs prix dont le Prix SACD Nouveau Talent Radio en 2007. Le lecteur trouvera ici la suite vĂ©ridique des aventures d’Achab, soi-disant capitaine, rescapĂ© de

son dernier combat contre un poisson immense. En chemin, on croisera Cole Porter et ses chorus girls, mais aussi Cary Grant, Orson Welles, Joseph von Sternberg ou Scott Fitzgerald, noyĂ© dans son alcool, ainsi qu’une kyrielle de producteurs, louches Ă  divers degrĂ©s


MENTION SPÉCIALE : À LISE CHARLES

L

Mention spĂ©ciale du jury est revenue Ă  Lise Charles, pour son roman Comme Ulysse, P.O.L. L’auteur est nĂ©e en 1987. Elle vit et travaille Ă  Paris. Comme Ulysse est son second roman. De la narratrice, on ne connaĂźt ni l’ñge, ni le nom vĂ©ritable ; elle se fait appeler Lou et se prĂ©sente le plus souvent en adolescente Ă©cervelĂ©e, un peu ignare et mal dĂ©grossie. Alors qu’elle ne devait rester aux États-Unis que le temps d’un sĂ©jour linguistique avec sa sƓur, elle y passe plusieurs annĂ©es, d’abord Ă  New York puis en Nouvelle-Angleterre, a

et ses souvenirs de France (sa vie à Paris, ses vacances en Bretagne), de plus en plus douloureux, doublent le récit de ses aventures américaines, au point que la cÎte Est apparaßt comme un mauvais reflet de la cÎte bretonne


L’ARTISTE SAOUDIENNE SHALEMAR SHARBATLY poursuit son pĂ©riple artistique original. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© au Mondial de l’Automobile en 2014 une Porsche 911 Ă  la carrosserie entiĂšrement « relookĂ©e » par ses soins artistiques, et exposĂ© au Salon d’Abou Dhabi « Big Boys Toys » une Mini Cooper Works qui a ravi tous les visiteurs, elle vient de prĂ©senter au Salon de la Moto Ă  la Porte de Versailles une nouvelle Ɠuvre d’art roulant « Ă  la Shalemar ».


MON PAYS C’EST PARIS

GÉNÉRATION P

aris, l’un des « plus nobles ornements du monde » (Montaigne) ; Paris, ville symbole d’une jeunesse tourmentĂ©e, qui met Ă  la mode Hemingway, et chante avec JosĂ©phine Baker « J’ai deux amours, mon pays et Paris » repris par Madeleine Peyroux (victoire de la musique 2005). Paris ville des rĂȘves Ă©ternels, de la libertĂ© et des droits de l’homme, le Paris de Victor Hugo et son Quasimodo dĂ©fiant les terroristes qui assiĂšgent NotreDame, le Paris de Balzac peuplĂ© de hĂ©ros dĂ©chus, le Paris d’Alphonse Daudet, fou amoureux de Montmartre, le Paris de PrĂ©vert, Doisneau, de Cocteau, de Proust, de Fargue, l’éternel piĂ©ton de Paris, qui reprend des chansons oubliĂ©es – « C’est une fleur de Paris, Elle a poli ses couleurs, Bleu, blanc, rouge, Avec l’espoir elle a fleuri, Fleur de Paris
 » (Maurice Chevalier), « Toi Paris, tu m’as pris dans tes bras » (Enrico Macias), « Revoir Paris, Parmi la foule des grands boul’vards » (Charles TrĂ©net). Autant de chansons d’amour de Paname, mais « Que l’on touche Ă  la libertĂ©, Et Paris se met en colĂšre », entend-on dans le film « Paris brĂ»le-t-il » ? Toujours les mĂȘmes images, de panique, de colĂšre, de sang sur les pavĂ©s et le cortĂšge des cadavres, tandis que la foule fraternise, dĂ©pose des bougies et des bouquets de fleurs. La gĂ©nĂ©ration Bataclan est nĂ©e dans la tragĂ©die et la folle course Ă  l’audience des mĂ©dias, endeuillĂ©e et soudĂ©e dans l’esprit de la libertĂ© et de la fĂȘte parisienne. Jacques Habas

lepotcommun.fr

Photo : Habas

BATACLAN

La Place de La RĂ©publique, dimanche 15 novembre, 19 heures. Impossible de s’approcher, la foule forme un cercle autour du monument. Chacun tente de raviver la flamme de toutes les bougies arrosĂ©es par les larmes et la pluie de samedi.

CEUX DU MICROCOSME Ceux qui prĂŽnaient hier la dĂ©sobĂ©issance civique et nous font aujourd’hui hisser haut le drapeau. Ceux qui vilipendaient, depuis leur jeunesse, la police et l’armĂ©e, et qui gonflent aujourd’hui le plastron. Ceux qui ne chantaient jamais l’hymne national, Ă©tendard du bellicisme, et qui l’entonnent aujourd’hui Ă  chaque rĂ©union. Mais que leur arrive-t-il Ă  ceux du « microcosme » ? Ils auraient presque pu nous faire rire, si nous n’avions tant le cƓur Ă  pleurer.

Le Pot Commun.fr : attentat du Bataclan, soutenir Shana et Milan Juste parce que nous avons envie d’aider cette famille plongĂ©e dans le malheur, que nous avons envie d’aider Shana et Milan, les enfants D’Armelle Pumir


Jean-Manuel Gabert


MON PAYS C’EST PARIS

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SOYEZ LE CHANGEMENT


La plupart d’entre nous travaillent dans l’anonymat. Nous travaillons tranquillement dans les coulisses, dans chaque pays et chaque culture du monde, dans les petites et grandes villes, les montagnes et les vallĂ©es, les fermes et les villages, les tribus et les Ăźles lointaines. (...) Nous laissons tomber des bombes d’amour douces et secrĂštes quand personne ne regarde : PoĂšmes... CĂąlins... Musique... Photographies... Films... Mots aimables... Sourires... MĂ©ditations et priĂšres... Danses... Activisme social... Sites Web... Blogs... Actes alĂ©atoires de bontĂ©... Nous nous exprimons chacun(e) Ă  notre propre maniĂšre unique, avec nos propres dons et talents.

la devise qui remplit nos cƓurs. Nous savons que c’est la seule maniĂšre pour que la vĂ©ritable transformation ait lieu. Nous savons que, humbles et tranquilles, nous avons la puissance de tous les ocĂ©ans combinĂ©s. Notre travail est lent et mĂ©ticuleux, comme la formation des montagnes. Il n’est pas visible au premier regard. Et pourtant, grĂące Ă  lui, des plaques tectoniques entiĂšres seront dĂ©placĂ©es dans les siĂšcles Ă  venir. L’Amour est la nouvelle religion du XXIe siĂšcle. Vous n’avez pas besoin d’ĂȘtre une personne hautement instruite ou d’avoir des connaissances exceptionnelles pour le comprendre. Cela vient de l’Intelligence du CƓur, implantĂ©e dans l’impulsion Ă©volutionnaire et intemporelle de tous les ĂȘtres humains. Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. Personne d’autre ne peut le faire pour vous. »

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde »*, c’est

Brian Piergrossi (Tiré du livre The Big Glow)

Photo : Habas

« V

ous ne nous verrez pas Ă  la tĂ©lĂ©vision, Vous ne lirez rien sur nous dans les journaux, Vous n’entendrez pas parler de nous Ă  la radio. Nous ne recherchons pas la gloire, nous ne portons pas d’uniforme. Nous venons sous toutes les formes et tailles, couleurs et styles.

*citation de Gandhi

LES GENS

UNE CHANSON ÉCRITE EN 2009 PAR LA CHANTEUSE PATTIKA
 Les gens sont formidables Certains sont lamentables Capables du pire comme du meilleur Ils peuvent dĂ©truire en un rien d’temps C’que d’autres construisent en 10 000 ANS 
Les gens Les gens malins, les gens costauds Les gens barrĂ©s, les gens crados Les gens barjos, les rigolos Tous les zĂ©ros et les hĂ©ros 
Les gens A la radio, Ă  la tĂ©lĂ© On nous raconte qu’il en a pleins Qui font des trucs, c’est pas cĂąlin Y ‘en a pleins, et c’est pas malin 
Des gens

Y a des matins qui sont Ă©teints Par les infos, par les journaux Tous les gros titres, et le chaos Les psychopathes et les vauriens 
Les gens

Y’a l’abbĂ© Pierre, mĂšre TĂ©rĂ©sa Y’a pas qu’ les saints ça c’est certain Y’a ceux que n’voient pas les mĂ©dias Qui donnent la main, qui soignent bien 
.Des gens

Sont pyromanes ou assassins Souvent ils n’aiment pas leurs voisins Se croient souvent seuls sur les routes Et l’partage mon dieu qu’ça leur coĂ»te 
Les gens

Et puis y’a vous qui m’regardez Qui m’donnez la force d’avancer On s’tend la main, on se soutient Et mon dieu que ça fait du bien 
Les gens

Et nous on mate et on s’sent cloche Mais arrĂȘtons d’parler de c’qui est moche Car y’a des gens qui valent le coup De le savoir fait un bien fou 
. Ha 
. Les gens

On est reliĂ©s par l’énergie C’est bien ça la magie d’la vie Chasse tout le nĂ©gatif autour DĂ©pollue, envoie plein d’amour 
Aux gens !


LIEU DE LÉGENDE

PAR MARIE-FRANCE COQUARD

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Du Franc Buveur Ă  La Bonne Franquette

UNE BELLE HISTOIRE MONTMARTROISE Dans une ambiance aussi sympathique, vous ne douterez pas que de nombreuses et « futures » cĂ©lĂ©britĂ©s se retrouvent au cƓur de cette atmosphĂšre simple et bon enfant. La vie Ă  Montmartre n’est pas trop chĂšre. Des heures heureuses et insouciantes s’y Ă©coulent.

« A

imer, manger, boire et chanter » telle est la devise qui vous accueille Ă  la Bonne Franquette. Elle reflĂšte bien l’esprit de cette auberge atypique au cƓur du vieux Montmartre historique, juste au-dessus des Vignes lĂ©gendaires du Clos Montmartre, au coin de la rue des Saules et de la rue Saint-Rustique. Un emplacement qui a toujours Ă©tĂ© aurĂ©olĂ© de lĂ©gendes. La rue Saint-Rustique est la plus ancienne rue de Montmartre, datant probablement du 11e siĂšcle et la plus haute de Paris culminant à
 129 m. A l’origine, un sentier qui servait de limite entre les seigneuries de Saint-Denis et de Montmartre. DĂ©nommĂ©e rue Notre-Dame en 1516, c’est en 1867 qu’elle est dĂ©diĂ©e Ă  Saint Rustique, du nom du compagnon de saint Denis martyrisĂ© avec lui. En 1972, elle devient la premiĂšre rue piĂ©tonne de Paris. La bĂątisse de la Bonne franquette date vraisemblablement de la reconstruction de Montmartre aprĂšs l’incendie qui a ravagĂ© les maisons du village en 1559. Village oĂč, dĂšs le Moyen Age, on cultivait l’essentiel, c’est-Ă dire le blĂ© et la vigne. La Bonne Franquette : Un restaurant ? Un bistrot ? Un cafĂ© ? Une auberge ? Un Cabaret ? Une taverne ? Une brasserie ? Un peu de tout

A l’époque, on lit sur la façade « Le Franc Buveur Commerce de Vins Traiteur, Ancienne Maison Olivier et Pieds de Moutons ». Une enseigne quelque peu Ă©trange qui dĂ©signait probablement les propriĂ©taires de l’établissement selon une coutume montmartroise de l’époque qui affublait ses habitants de surnoms un peu bizarres. Plus tard, la façade portera les engageantes mentions « Cuisine Bourgeoise- Caves de 1er ordre ». Une chanson intitulĂ©e « Le Cabaret du FrancBuveur » signĂ©e de « L’ Ermite du Moulin » a cĂ©lĂ©brĂ© ses charmes : cela pour constituer cette enseigne unique bien de chez nous. Un temple de la convivialitĂ© oĂč l’on se sent bien et qui porte bien son nom reflĂ©tant son Ăąme incomparable sur laquelle glisse le temps. La Bonne Franquette, c’est une histoire qui a commencĂ© il y a presque cinq siĂšcles. Il faudrait un livre pour raconter la petite histoire de cette grande maison qui, au XIXe siĂšcle se dĂ©nommait au Franc Buveur. 1814 : Le sort de l’Empire se rĂšgle Ă  Montmartre lorsque les cosaques occupent la Butte et se prĂ©cipitent partout oĂč on sert Ă  boire en criant « bistro », vite en russe. Bistrot dĂ©signera bientĂŽt les endroits oĂč on vient boire sans maniĂšres.

FIN XIXe, LES ARTISTES À MONTMARTRE Toujours sans trottoirs, avec des gros pavĂ©s, un ruisseau axial, la rue Saint Rustique est bordĂ©e de demeures d’aspect provincial. C’est ce caractĂšre surprenant au sein de la capitale qui attira les artistes Ă  la fin du XIXe siĂšcle.

Ce gai cabaret de la Butte OĂč nul buveur ne se rebute A s’imbiber de vin clairet [refrain] Son petit vin plein de saveur Affine aux plus folles culbutes Son patron est un gai viveur A rouge trogne et large panse Il siffle un verre d’un seul trait Un verre ou deux suivis d’un autre [couplet] Suzanne Valadon et Utrillo, Picasso, Toulouse Lautrec, Monet, Gauguin, Delacroix, Sisley, Max Jacob, Degas, Pissaro, Renoir, Roland DorgelĂšs, Carco, le cĂ©lĂšbre marchand de couleurs pour les peintres le pĂšre Tanguy, viennent en voisins se dĂ©saltĂ©rer sous les tonnelles et jouent au billard dans le jardin. La plupart de ces artistes sont sans le sou. Alors, on y accepte le paiement par un tableau, dessin ou sculpture, un poĂšme ou une chanson. Des patrons de cafĂ©s ou restaurants de la Butte clairvoyants ou tout simplement chanceux se retrouveront ainsi propriĂ©taires d’Ɠuvres de grand prix. 1886 : Suivons Van Gogh qui vient d’amĂ©nager sur la Butte avec son frĂšre ThĂ©o au 54, rue Lepic. PĂ©riode montmartroise productive bien que ce soit ici qu’il se met Ă  apprendre


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Ă  boire de l’absinthe... Un jour d’octobre, le voici qui grimpe au Franc Buveur, par les sentiers bordĂ©s de jardins aux murs Ă©brĂ©chĂ©s et plante son chevalet dans le jardin prĂšs de la tonnelle. Ce sera le cĂ©lĂšbre tableau de 85/ 50 cm « La Guinguette » aujourd’hui au musĂ©e d’Orsay aprĂšs le Louvre. Rappelons au passage que ce nom de guinguette vient du guinguet, un vin blanc bon marchĂ© un peu suret qu’on buvait alors au comptoir dans les petits cabarets, semblables au vin de Montmartre de jadis dont on disait que celui qui en « buvait une pinte en pissait quarte ». Rien Ă  voir avec notre Clos Montmartre d’aujourd’hui ! Certains soirs, peut-ĂȘtre un peu arrosĂ©s, on est convaincu qu’on va croiser tous ces artistes, accoudĂ©s au zinc ou dĂ©tendus, attablĂ©s Ă  une petite table de la terrasse qui longe toute la façade ouest de la Bonne Franquette.

AU XXe SIÈCLE, CHANGEMENTS D’ENSEIGNE, NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES Dans les annĂ©es 20, l’enseigne « Aux Billards en bois cafĂ©-restaurant » remplace celle du Franc Buveur. Rappelons que Poulbot avait crĂ©Ă© l’association fraternelle des joueurs de billards en bois. Ceci explique probablement cela. On jouait au billard avec des palets de bois sur lesquels Ă©tait posĂ© un tas de sous. Celui qui envoyait le palet dans un trou avait gagnĂ© et payait la tournĂ©e. On jouait aussi aux dominos.

La pipe Ă  la bouche, on s’enivrait autant de vin que de chansons et de farces. Mais attention, le tabac Ă©tait dĂ©jĂ  mal vu, pas pour raisons de santĂ© mais pour ne pas abimer meubles, tentures ou rideaux qui coĂ»taient cher. Aux Billards en Bois succĂšde l’Ange puis le Ranch oĂč un cow-boy noir servait dans une ambiance de Far West
 mais ce fut de courte durĂ©e : Ă  partir de 1925, ce sera dĂ©sormais La Bonne Franquette. Selon la lĂ©gende, cette enseigne serait aussi une riche idĂ©e de Poulbot ! La façade est alors dĂ©corĂ©e en faux colombages Ă  la normande, marque Ă  l’époque de la

NATACHA HIS SE SOUVIENT

E

1955, c’est Maurice His qui succĂšde Ă  la cĂ©lĂšbre Adrienne en reprenant La Bonne Franquette. Il va donner un Ă©clat trĂšs montmartrois Ă  son restaurant-cabaret. La presse relate une inauguration mĂ©morable le 7 septembre 1956 quand « Maurice His vous invite au cocktail qu’il donnera Ă  l’occasion de l’ouverture de son auberge de 17 Ă  21 heures. » Le cocktail s’est achevĂ© au petit jour ! Une Semaine de Paris consacre des articles Ă  sa bonne chĂšre dont le menu est prĂ©sentĂ© sur une palette : un bourguignon comme on n’en mange pas chez soi, des truites, des pĂątĂ©s du Chef, le coq au Chambertin, des tripes ou un homard Ă  l’armoricaine. Des plaisirs de campagne arrosĂ©s d’un Chinon frais servi sous la pergola et ses glycines, en plein air quand rougeoie la rĂŽtissoire. Bernard Dimey, François Deguelt et Jacques Brel sont venus y chanter. Des bƓufs mĂ©morables se prolongent jusqu’à 4 heures du matin
 En 1959, la Bonne Franquette recherche une chanteuse. Natacha se prĂ©sente. AprĂšs une audition, elle est embauchĂ©e. Son charme, sa grĂące, son talent de chanteuse vont ĂȘtre apprĂ©ciĂ©s y compris du patron dont elle devient l’épouse. « J’adorais les variĂ©tĂ©s françaises et je chantais chaque soir Gainsbourg, BĂ©caud, BĂ©art, Aznavour, nous confie-t-elle. Aujourd’hui, son lĂ©gendaire Syracuse continue de nous ravir. Elle Ă©voque d’heureux souvenirs de la Bonne Franquette quand Maurice agrandit l’établissement en prenant sur le jardin qui s’étend, Ă  l’époque, jusqu’à la rue Cortot. Le cĂ©lĂšbre tilleul au milieu de la Guinguette existait dĂ©jĂ . Du reste, Jean-Pierre His, son fils, est photographiĂ© auprĂšs de cet arbre en 1956. Il a alors 10 ans. Aujourd’hui ce vieil arbre est devenu le monument de la Guinguette. Tous les soirs c’est Cabaret : des guitaristes crĂ©ent une ambiance francoitalienne « la Dolce Vita » avec Matelot FerrĂ© et le chanteur napolitain Giovani Di n

Napoli ; il y a un pianiste Bob Serge et un animateur Raymond Capy. En 1960, Maurice embauche un orchestre grec de trois musiciens « Les Doussis ». On danse et on chante Ă  la Grecque. Le patron n’hĂ©site pas Ă  se lancer dans un cotillon ni Ă  prĂ©senter lui-mĂȘme de nouvelles attractions. Le menu spectacle gastronomique est Ă  15 NF. Le numĂ©ro « MON 43 43 » sonne souvent pour retenir une bonne table. Des maitres d’hĂŽtels en gilet rouge accueillent des personnalitĂ©s telles que Yul Brunner, Faye Dunaway, Paul Newman, Shirley Mac Laine et tant d’autres venus en voisins. En effet, Ă  cette Ă©poque, la maison qui allait devenir celle de Dalida rue d’Orchampt, Ă©tait louĂ©e Ă  La MGM. Elle accueillait les artistes amĂ©ricains venus tourner des films et qui tombaient tous amoureux de notre village. Cadillacs et mustangs stationnent devant l’église Saint-Pierre jusque tard dans la nuit. Le champagne coule et les rires rĂ©sonnent dans ce coin unique de Montmartre entre silence provincial et fĂȘtes nocturnes trĂšs animĂ©es. La rue des Saules, Saint Rustique et Norvins gardent encore le souvenir sonore de soirĂ©es endiablĂ©es. En 1962, on construit la Datcha sur le terrain du fond acquis Ă  la CongrĂ©gation des sƓurs qui tenaient le Cours Normal de Montmartre dans la Folie Sandrin jusqu’en 1971. En 1962, Maurice His met l’établissement en gĂ©rance. Les gĂ©rants venus de province confondent un peu recettes et bĂ©nĂ©fices en voulant mener le grand train de vie de certains de leurs clients. Sans rĂ©gler leur dĂ», ils doivent quitter les lieux en 1966. Mais
 attendons l’arrivĂ©e, en 1971, de Christian Fracheboud. Truculent et charismatique, Maurice His devient le 7e PrĂ©sident de la RĂ©publique de Montmartre, de 1973 Ă  sa mort en 1993. Jean-Pierre His, son fils, en sera le 9e de 2002 Ă  2006.


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Brasserie depuis 1889 52 rue des Abbesses 01 46 06 28 15

DĂ©gustation, vente et livraison de fruits de mer 01 46 06 06 56

Ouvert 7 jours sur sept

campagne façon bourgeoise Ă  Paris. On y lit que « L’Auberge de la Bonne Franquette est l’établissement le plus confortable, le plus gai dont la cuisine est la plus soignĂ©e et aux prix les plus modĂ©rĂ©s – DĂ©jeunersDĂźners-Soupers ». La truculente Adrienne, amie des aviateurs, a tenu l’auberge montmartroise avec dynamisme pendant la guerre et aprĂšs- guerre jusqu’en 1955. A l’étage se tenaient les chambres .On dit que les hĂŽtesses Ă©taient trĂšs, trĂšs accueillantes. Nombre de politiques ont apprĂ©cié  sa table ! Edouard Herriot y est venu Ă  plusieurs reprises. Un dĂ©jeuner avec les vieux de la Butte en 1950 a eu un large Ă©cho dans

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la presse. Moment de grande Ă©motion quand la doyenne des montmartrois Louisette FerrĂšre offre au PrĂ©sident Herriot une pipe et 6 paquets de gris
 Et le 19 octobre 1950, les Vendanges de Montmartre ont lieu Ă  la Bonne Franquette. On dĂ©verse les grappes sur le tapis. Deux belles filles soulĂšvent leur robe et pieds nus foulent le raisin. On bouche les bouteilles. Sur l’étiquette figurent Truman et Staline en train de trinquer. Un flacon sera rĂ©servĂ© Ă  chacun. Reconnaissons qu’en pleine guerre froide, il fallait y penser
 La Bonne Franquette avait dĂ©cidĂ© de vinifier pour offrir des bouteilles Ă  ces grands personnages. Un geste Ă  la fois politique et plein d’humour Ă  saluer. Ne le pensez-vous pas ? 1955 : Maurice His achĂšte le fonds de commerce. Natacha His nous Ă©voque ses souvenirs.

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1971 : LES FRACHEBOUD INVESTISSENT LA BONNE FRANQUETTE AprĂšs une vente par adjudication en1969 du Bar-Restaurant-Traiteur de Georges Blanchet au sieur Pol Roland avec autorisation d’y ajouter « Billard en Bois qui a fait sa rĂ©putation dans les annales, films et revues au siĂšcle dernier », Christian Fracheboud et ses collĂšgues du Moulin Rouge acquiĂšrent l’établissement en 1971. En peu de temps, Christian Fracheboud saura en faire une maison rĂ©putĂ©e de la Butte. Il est nĂ© Ă  Samoens en Haute-Savoie. En 1947, Ă  22 ans, il descend de ses montagnes pour escalader la Butte. DĂ©butant au Moulin Rouge comme serveur, il en devient directeur de salle. Homme de confiance de Jacky ClĂ©rico, il dirige Ă©galement la salle du Lido tout en faisant les saisons d’hiver au Casino de Forges les Eaux et en accompagnant les revues Ă  l’étranger. Ambitieux, travailleur, gĂ©nĂ©reux et convivial, Christian a Ă©tĂ© une personnalitĂ© montmartroise connue et reconnue. Il a largement contribuĂ© au dĂ©veloppement du Syndicat d’Initiative place du Tertre. Acteur actif de la vie associative montmartroise, il s’est impliquĂ© dans l’Ɠuvre des P’tits Poulbots, la RĂ©publique de Montmartre, les Anciens Combattants. Son expression coutumiĂšre « Montmartre sera toujours Montmartre » reste dans les mĂ©moires. Il disparait le 2 fĂ©vrier 2007. Dans l’église Saint-Pierre pleine Ă  craquer, de nombreux et vibrants hommages sont rendus Ă  cette personnalitĂ© de l’histoire de Montmartre. « MĂȘme l’église Ă©tait bourrĂ©e » une blague Ă  la montmartroise qui l’aurait amusé  Je ne peux Ă©voquer Christian Fracheboud sans me souvenir avec Ă©motion de son invitation. Un soir de l’hiver 2006, un repas joyeux Ă  la Bonne Franquette. Nous conversons, il me dit ĂȘtre nĂ© un 15 octobre. Moi aussi ce fut un 15 octobre. Christian me propose de cĂ©lĂ©brer ce jour mĂ©morable tous les deux. Mais le dĂźner n’aura jamais lieu. Christian dĂ©cĂšde quelques semaines plus tard. Il aurait eu 90 ans ce 15 octobre 2015 quand nous avons dĂ©jeunĂ© avec son fils Patrick et son petit-fils Luc. En 1980 Patrick Ă©tait devenu directeur la Bonne Franquette. Et, depuis 2012, son fils Luc perpĂ©tue l’histoire en assurant sa direction commerciale.


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LA BONNE FRANQUETTE, UN RESTAURANT PAS COMME LES AUTRES MĂȘme si on y croise plutĂŽt aujourd’hui Barbelivien, Charles Dumont, Jean-Jacques Debout ou encore Michou, Ă  La Bonne Franquette plane toujours le souvenir de Van Gogh et des impressionnistes, de Toulouse Lautrec comme de Poulbot. En hommage Ă  ces grands artistes, la façade a Ă©tĂ© refaite en lettrage Ă  l’or fin glomysĂ© sur un verre noir. Les panneaux ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par un formidable artiste, Lucien Helle, qui est le seul au monde Ă  savoir encore utiliser la technique de Jean-Baptiste Glomy, encadreur des rois Louis XV et Louis XVI, consistant Ă 

fixer une mince feuille d’or sous un verre et dessiner ensuite Ă  la pointe sĂšche. A l’intĂ©rieur, le cadre reste rustique et pittoresque, avec nappes Ă  carreaux rouges et blancs, Ă©clairage intime volontairement dĂ©suet et au mur, des peintures sur verre de nos rĂ©gions : la Bourgogne, la Savoie, la Touraine, Bordeaux, la Provence, l’Alsace, la Champagne et bien entendu le Clos Montmartre. Ces belles toiles fixĂ©es sous verre sont l’Ɠuvre de Robert Patier, Prix de Rome en 1942. Sont encadrĂ©es Ă©galement des reproductions de peintres qui ont frĂ©quentĂ© la maison : Picasso, Van Gogh, Renoir. Une belle fresque qui reprĂ©sente le maquis de Montmartre tel qu’il Ă©tait au XIXe siĂšcle dĂ©core la Guinguette. D’innombrables « trophĂ©es » tapissent les murs du rez-de-

chaussĂ©e Ă  l’étage : Wine Spectator, TrophĂ©e Spirit, Maison de qualitĂ© par Prosper MontagnĂ©, la Courtoisie française, Compagnons du Beaujolais, Francs-MĂąchons, Marmite d’Or, Baillot Bordelais


Y A-T-IL PLUS BELLE ET PLUS FRANÇAISE EXPRESSION QUE « MANGER À LA BONNE FRANQUETTE » ? Ouvert 7 jours sur 7, midi et soir, La Bonne Franquette est un restaurant, mais aussi un bar Ă  vins, un cafĂ©, un lieu de fĂȘtes oĂč on se sent attendu et accueilli chaleureusement, sans maniĂšres, sans chichis et sans cĂ©rĂ©monie

PARCOURS ATYPIQUES pour deux amoureux de la bonne bouffe et du bon vin

R

ne prĂ©disposait Patrick Ă  la restauration, aprĂšs une maĂźtrise de gestion et un doctorat de politiques comparĂ©es Ă  la prestigieuse universitĂ© Dauphine, avec comme Directeur de thĂšse Jacques Delors. Nonobstant, en 1980, il prend la direction de la Bonne Franquette, puis de 1983 Ă  1987 celle de la CrĂ©maillĂšre sur la Place du Tertre. En 1986, ce sont les Noces de Jeannette en face de l’OpĂ©ra Comique. On se demande comment il a pu conjuguer tout cela, mais il continue son activitĂ© de chercheur et de consultant tout en menant une vie de famille Ă  laquelle il est trĂšs attachĂ©. Peu de sommeil, des semaines sans rĂ©pit n’altĂ©reront jamais sa bonne humeur, sa disponibilitĂ©, son Ă©coute amicale des autres. En outre, cerise sur le gĂąteau, le voilĂ  qui se lance en 2000 dans l’audit en crĂ©ant l’AAC, association des auditeurs de certification. Pourquoi ? « Quand on en a assez de rĂ©pĂ©ter 100 fois la mĂȘme chose, on choisit la certification qualitĂ© ». ien

C’est donc pour amĂ©liorer l’organisation de ses Ă©tablissements, du suivi de leur gestion de la rĂ©servation, notamment celle des groupes, que l’universitaire se lance dans la certification qualitĂ© dont il devient lui-mĂȘme un auditeur qualifiĂ©. Il est bientĂŽt certifiĂ© ISO 9001 ce qui signifie que l’organisation des restaurants est conforme aux exigences du client. C’est une importante remise en cause de son mode de fonctionnement. Pari rĂ©ussi : Patrick se donne comme objectif de toujours amĂ©liorer la qualitĂ© dans ce haut lieu du tourisme parisien avec 11 millions de touristes sur la Butte chaque annĂ©e. Inlassable dĂ©couvreur des meilleurs produits et vins, il parcourt la France des terroirs Ă  leur recherche. Et Luc ? Le fils non plus n’a pas le parcours le plus classique pour diriger le mythique Ă©tablissement. Un master en marketing suivi d’un MBA gestion des entreprises Ă  l’Ecole SupĂ©rieure de Gestion

de Paris et une annĂ©e Ă  la Columbia University de New York avec un mĂ©moire de circonstance : « Les conditions du succĂšs de la reprise d’un restaurant » !

sique. Luc compose des créations musicales et de la musique assistée par ordinateur. Il a créé une association pour la promotion de musiciens.

Puis de nombreuses expĂ©riences professionnelles Ă  Paris et Ă  New York chez Quick, Subway ou Chipotle en passant par la Poste ou Gap. ParallĂšlement, des stages dans de grandes maisons telles que la Tour d’Argent, le Fouquet’s Ă  Paris, le CafĂ© du Soleil, l’AngĂ©lina Bar de New York
 et bien entendu La Bonne Franquette et Les Noces de Jeannette comme serveur et commis de cuisine, chaque Ă©tĂ© non-stop de 1996 Ă  2005.

Depuis 2012, il est responsable de la commercialisation de La Bonne Franquette ainsi que du CafĂ© Montmartre de l’autre cĂŽtĂ© de la rue.

Mais aussi une passion, la mu-

Deux formations de gestionnaires. Comme quoi il est trÚs précieux de savoir gérer le bon, le vrai dans un rapport qualité / prix étudié, travaillé, réfléchi. Ah, ces savoyards, courageux, généreux qui réussissent par leur travail et leur intelligence, ils nous étonneront toujours !


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DANNY le pianiste charmant et charmeur de la Bonne Franquette

S

lumineux, regard attentif, costume impeccable, Danny joue, chante, anime la Bonne Franquette chaque soir depuis 6 ans. ApprĂ©ciĂ© de tous, il met son talent de chanteur-pianiste pour le plaisir des clients. Avec discrĂ©tion et finesse, il sait adapter son rĂ©pertoire Ă  la salle dont il sent toutes les Ă©motions. « Je suis un musicien et j’aime ce que je fais. Je suis nĂ© Ă  Roubaix oĂč dĂšs 8 ans j’ai appris le piano avec mon pĂšre comme premier professeur. J’ai Ă©tĂ© bercĂ© au son de la voix de Luis Mariano dont mon pĂšre Ă©tait un admirateur inconditionnel. AprĂšs beaucoup de travail, de pratique, je monte Ă  Paris Ă  l’ñge de 21 ans. La chance me fait rencontrer le grand tĂ©nor Rudy Hirigoyen. Il m’auditionne et m’engage comme pianiste dans sa cĂ©lĂšbre Ă©cole de chant oĂč bientĂŽt il me donnera des cours pour perfectionner ma voix. Puis, je commence une pĂ©riode de cabarets oĂč j’accompagne les artistes de music-hall de l’époque. A la Villa d’Este, j’accompagne François Deguelt qui m’apprend les ficelles du mĂ©tier. Je joue Ă©galement dans les Palaces parisiens, le Scribe puis Le Meurice oĂč je travaille pendant 6 ans. J’y cĂŽtoie une clientĂšle d’hommes d’affaires, de politiques, d’acteurs. Lors d’une soirĂ©e au Scribe, je joue devant Sir Elton John qui me fĂ©licite. Je suis trĂšs Ă©mu. ourire

J’ai interprĂ©tĂ© le thĂšme Borsalino devant Alain Delon pour lequel je jouais lors de la soirĂ©e donnĂ©e en 2007 au Berkeley Ă  l’occasion de sa derniĂšre au ThĂ©Ăątre Marigny. Depuis 6 ans, je me produis dans cet endroit magique

qu’est la Bonne Franquette. Patrick et Luc, lui aussi pianiste mais qui n’a pas le temps de jouer, me donnent carte blanche. Je les remercie de leur confiance. J’adore ces soirĂ©es montmartroises romantiques, nostalgiques ou en chansons populaires. Les richesses de la chanson française sont immenses. Souvent, les convives viennent au piano et chantent. J’aime mettre le public en valeur. Faire plaisir est mon plus grand plaisir.» A la Bonne Franquette Avec Danny Des morceaux exquis Un sourire exquis Pour des soirĂ©es rĂ©ussies

par un patron et un personnel efficace et attentif. Au Bistrot ou dans la Cave, dans la Guinguette ou la grande salle Aristide Bruant s’enchaĂźnent banquets chaleureux et animĂ©s, galas, cocktails, repas d’entreprises et d’associations, mariages, repas de famille
 ou moments de rĂ©confort autour d’une bonne bouteille lorsqu’on vient d’accompagner un ami commun au cimetiĂšre Saint Vincent tout prĂšs. Et bien sĂ»r, touristes heureux de dĂ©couvrir ici ce vrai Montmartre. A La Bonne Franquette, on peut dĂ©buter la soirĂ©e de façon sympathique au bar Ă  vins, puis s’installer sans façon pour manger sur des tables de bois dĂ©corĂ©es de flammes, Ă©cussons des vins. Ou alors s’installer sur une de ses deux terrasses ensoleillĂ©es, deux petits bijoux si rares Ă  Paris, depuis lesquelles vous voyez passer touristes mais aussi copains qui s’arrĂȘtent pour trinquer avec vous. Le restaurant accueille traditionnellement le concours de la fameuse andouillette AAAAA, le repas du ComitĂ© de l’Action sociale du XVIIIe arrondissement, la fĂȘte des Vendanges avec le traditionnel banquet du dimanche qui rĂ©unit plus de 200 membres de la RĂ©publique de Montmartre et ses P’tits Poulbots en costume d’infanterie de 1813. P’tits Poulbots qui sont invitĂ©s un dimanche par mois Ă  dĂ©jeuner Ă  La Bonne Franquette, comme au temps de Poulbot. La tradition gĂ©nĂ©reuse et humaniste perdure. De grands chefs de restaurants Ă©toilĂ©s viennent ici se mettre aux fourneaux pour des Ă©vĂ©nements tels que le Gala annuel de l’AcadĂ©mie Nationale de Cuisine, le Gala d’Europain, l’hommage Ă  Gaby Biscay ou encore Ă  Georges Roux, ancien chef de Charlot, roi du coquillage
 Des Grands de la gastronomie ont Ă©tĂ© intronisĂ©s sur la scĂšne par la RĂ©publique de Montmartre dans une atmosphĂšre rĂ©publicaine fort gaie : Colette Sibilia l’emblĂ©matique charcutiĂšre des Halles de Lyon, Christian Vabret MOF, PrĂ©sident de la Chambre des MĂ©tiers d’Auvergne, Gaby Biscay, Meilleur Ouvrier de France, ancien chef de cuisine du Royal Monceau, de Prunier et consul-

tant culinaire auprĂšs de grandes enseignes en France et Ă  l’étranger, Thierry Delalande, chef des cuisines de la PrĂ©sidence de l’AssemblĂ©e Nationale, Christophe Marguin, PrĂ©sident des Toques Blanches, le cĂ©lĂ©brissime Michel Roth et beaucoup d’autres


DES PRODUITS DU TERROIR Depuis 30 ans, Patrick avec aujourd’hui Luc son fils, ne cessent de rechercher les richesses du terroir français. On va sur place Ă  la ferme des Trente Arpents, celle de Tremblay, celle de Saint Faron. Cela ne s’invente pas. Patrick parcourt la France pour rapporter le meilleur. Toujours un pied dans un vignoble pour acheter ses vins directement chez le vigneron et l’autre pied dans une ferme, Ă  la recherche du meilleur – comme disait Churchill : « J’ai des goĂ»ts trĂšs simples : seulement le meilleur ». Une cuisine traditionnelle, simple mais succulente qui varie au rythme des saisons avec des vins selon l’humeur, toujours en accord avec les plats. La table se veut authentique et gĂ©nĂ©reuse. Amoureux de la vie, de ses bonnes choses simples que l’on partage, Patrick et Luc proposent des produits achetĂ©s chez les meilleurs producteurs. La carte donne l’origine des produits cuisinĂ©s sur place par le chef Richard Damika qui vous prĂ©pare : en entrĂ©e escargots de Bourgogne, soupe Ă  l’oignon gratinĂ©e, charcuterie lyonnaise de Colette Sibilia ou de ChĂ©deville, rillettes de sardines façon grand-mĂšre de La Perle des Dieux, huĂźtres Pousses de Claires d’OlĂ©ron de Xavier Normandin, anchois de Collioure de la maison Desclaux, persillĂ© de porc de Laborie
 Suivi de parfait du Charolais au foie gras de canard, cƓur de rumsteck fondant, pavĂ© de saumon polenta et courgettes, boudin noir au piment d’Espelette de Christian Parra ou tripes viroises Ă  la mode de Caen de Michel Ruault
 Et pour finir nougat glacĂ© au coulis de framboise, tartelette fine aux pommes, Fontainebleau aux griottines de Fougerolles, glaces et sor-


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bets artisanaux de l’ArdĂšche de chez Terre AdĂ©lice.

ICI LE « BON BOIRE » ACCOMPAGNE LE « BIEN MANGER » : LA BONNE FRANQUETTE EST DEVENUE UN HAUT LIEU DE LA SOMMELLERIE FRANÇAISE

150 vins de vignerons sont Ă  la carte, amoureusement choisis, Ă  dĂ©couvrir sur table ou debout au zinc du bar. Il est vrai qu’à La Bonne Franquette, tout commence par un verre de vin. Patrick possĂšde l’art de vous faire partager son amour et ses connaissances du vin et des vignerons qu’il reçoit souvent. Il sait comme personne sĂ©lectionner de petites merveilles, celles de vignerons qui produisent en petit rendement et vinifient dans le respect de l’expression du terroir en bio et biodynamie. Patrick arrive vers vous modeste, sourire aux lĂšvres, avec un « je vais vous dĂ©nicher quelque

XAVIER NORMANDIN les Huitres d’OlĂ©ron Ă  la Bonne Franquette

C

samedi, de novembre Ă  fĂ©vrier, devant la Bonne Franquette, on peut acheter ou dĂ©guster sur place les Fines de Claires Vertes et les spĂ©ciales Claires « les pousses en Claires » Label Rouge d’OlĂ©ron, les plus exquises 
.. Dans son camion, Xavier les apporte toutes fraiches Ă  Montmartre oĂč il installe son banc devant la Bonne Franquette. Il y ajoute ses recettes personnelles d’huitres chaudes. Il a repris la petite entreprise familiale oĂč son grand- pĂšre fournissait dĂ©jĂ  50 restaurants sur Paris. Aujourd’hui Xavier produit 50 tonnes de Fines de claires et 20 tonnes de Pousses de Claires par an. Il est le plus gros producteur en Pousses en Claires d’OlĂ©ron mais au prix de quel travail ! En 2008, il crĂ©e une cabane d’expĂ©dition pour vendre directement Ă  des grossistes. Il faut 4 Ă  5 ans d’un labeur difficile pour les commercialiser auprĂšs des grossistes, des restaurateurs, des particuliers. haque

Avec une rapiditĂ© impressionnante, Xavier vous ouvre des huitres que l’on peut dĂ©guster immĂ©diatement sur une table du restaurant avec un bon verre de Vouvray, de Pouilly FumĂ©, de Chablis ou de Montagneux. Reconnaissances lĂ©gitiment mĂ©ritĂ©es pour le producteur indĂ©pendant : 3 mĂ©dailles d’or au concours rĂ©gional des saveurs depuis 2010, 2 mĂ©dailles d’or Ă  Paris au Concours GĂ©nĂ©ral Agricole. DerriĂšre son sourire et sa modestie, Xavier affiche une capacitĂ© de travail impressionnante pour parvenir Ă  rĂ©aliser son ambition : l’excellence de ses huitres. Xavier Normandin Producteur affineur expĂ©diteur Huitres Marennes OlĂ©ron Route des Huitres La Brande 17550 Dolus OlĂ©ron 05 46 75 45 97 xaviernormandin1980@gmail. com

chose  » ou encore « je vais aller vous trouver un truc ». Et il revient pour l’apĂ©ritif avec un champagne de vigneron Domaine Caron, un JasniĂšres de Sarthe, un Homme Cheval domaine LĂ©andre Chevalier, un cĂŽte de Blaye pour le plat, un Riesling de la Foret Noire de chez Andreas Laible Ă  Durbach pour le dessert. Ou encore un Premier Cru de Nuits Saint Georges de 2005, mais chut, cela se mĂ©rite ! Sa cave est connue pour offrir des surprises inoubliables. Il faut reconnaitre qu’avec plus de 5000 bouteilles, elle contient toutes les rĂ©gions viticoles de France. Le Beaujolais y est cĂ©lĂ©brĂ© chaque annĂ©e, mettant en valeur les meilleurs vignerons de l’appellation. Les Compagnons du Beaujolais sont ici chez eux, le Baillot Bordelais s’y rĂ©unit souvent pour de joyeuses agapes. La PaulĂ©e, fĂȘte cĂ©lĂ©brant la fin des vendanges, a rĂ©uni Ă  La Bonne Franquette dĂ©but 2015 plus de 200 sommeliers de toute la France, qui y ont Ă©lu leur lieu de CongrĂšs national les 2 et 3 novembre. Rien d’étonnant Ă  ce que Patick Fracheboud ait reçu le Grand Prix de la Presse du Vin en Restauration. Et surtout, qu’il ait Ă©tĂ© cooptĂ© MaĂźtre Sommelier rĂ©cemment par trois Meilleurs Sommeliers du monde : Philippe Faure-Brac, Olivier Poussier et Serge Dubs. Avec toutes ces qualitĂ©s, pourquoi pas la coupe du Meilleur Pot 2016 ?

PAS DE BONNE FRANQUETTE SANS CHANSONS Le soir, place parfois au cabaret montmartrois animé par le pianiste Danny. Sur la scÚne cabaret avec ses rideaux de velours rouge se succÚdent mimes, chansons populaires interprétées

par l’émouvante Dora Carbonnel, french cancan endiablĂ© des Mimis Pinsons (maintenant Folies Parisiennes), qui font participer la salle et suscitent franches et sympathiques rigolades. Les clients habituĂ©s comme les touristes sont aux anges quand le soir, le talentueux chanteur-pianiste Danny se met au piano
.

LA BONNE FRANQUETTE : DES PATRONS ET UNE ENSEIGNE RECONNUS La Bonne Franquette est Ă©galement citĂ©e dans les guides tels que le Bottin Gourmand, le guide gourmand de Pudlowski, Best Restaurants de Paris, ainsi que dans d’innombrables articles de presse Ă©logieux des journalistes de la gastronomie et du vin : La revue du vin, www.paristribu.com,


LIEU DE LÉGENDE

l’HĂŽtellerie Restauration, Palace Costes, le Petit FutĂ©, les Escapades de Petitrenaud, France Bleu, Horizons Monde qui annonce «  au bon endroit au bon moment  », Le Monde, Le Parisien, Gilles Pudlowski, Roger Feuilly, pour Philippe Couderc « çà c’est Paris », le Figaro tĂ©lĂ©, Le Petit FutĂ© « du bout de la rue au bout du monde », les Carnets de Julie, Challenges, Tentation, l’ EvĂ©nementiel « Etre

PM 13-101

bien reçu Ă  La Bonne Franquette », l’Auvergnat de Paris « Patrick Fracheboud ou l’économie politique appliquĂ©e Ă  la restauration », le Restaurant du Mois « Un restaurant bien de chez nous avec une superbe cave  », Paris Capitale de Jean-Claude Mariani, IdĂ©e Mag « Un incontournable de la Butte », Restauration 21, Capital SantĂ©, Les Petites Affiches de Laure de Vienne et bien sĂ»r Paris-Mont-

martre qui situe « l’auberge au sommet » ! Etc. Quand on quitte La Bonne Franquette, on n’a qu’une seule envie : revenir et revenir encore dans ce lieu mythique pour « aimer, manger, boire et chanter » ensemble. Marie-France COQUARD

DES GRANDS témoignent

La Bonne Franquette Angle 2 rue des Saules 18 rue Saint Rustique, XVIIIe Tel : 01 42 52 02 42 www.labonnefranquette.com

La Bonne Franquette est un lieu incontournable Ă  Montmartre. La qualitĂ© de sa cave sĂ©duit le sommelier que je suis et Ă©meut son palais. Elle n’a d’égale que la gentillesse de Patrick et toute son Ă©quipe. »

Christian VABRET Thierry DELALANDE

Meilleur Ouvrier de France, Artisan Boulanger-Académie du Pain 14e - Au Petit Versailles du Marais 1er.

Chef des Cuisines de l’HĂŽtel de Lassay, PrĂ©sidence de l’AssemblĂ©e Nationale. « J’aime la Bonne Franquette je trouve toujours beaucoup de plaisir Ă  retrouver Patrick qui est un vrai restaurateur et puis j’adore le couple Anne et Patrick. J’apprĂ©cie leur simplicitĂ©, leur discrĂ©tion, leur intelligence, leur gĂ©nĂ©rositĂ©, leur truculence, leur humanitĂ© autant que l’ambiance conviviale . De plus, la cave est divine et j’apprĂ©cie sa bonne chĂšre
. »

« Aubergiste. VoilĂ  le qualificatif qui correspond parfaitement Ă  Patrick FRACHEBOUD, tant il est accueillant, toujours disponible et ouvert aussi bien Ă  la plaisanterie, Ă  l’analyse du fait du jour mais aussi Ă  la curiositĂ© de ses clients. Je me plais Ă  venir et revenir Ă  La Bonne Franquette pour humer l’atmosphĂšre de ce lieu historique de Montmartre mais aussi pour la qualitĂ© de ses mets et de ses vins que Patrick Fracheboud a choisi avec soin dans de petites propriĂ©tĂ©s, auprĂšs de producteurs amoureux des beaux produits. Homme de cƓur, passionnĂ©, ouvert et jovial : Patrick Fracheboud, une perle sur la butte dans son Ă©crin « la Bonne Franquette ».

Jean-Luc JAMROZIK Maitre Sommelier Ă  l’HĂŽtel Baltimore avenue KlĂ©ber Ă  Paris. PrĂ©sident de l’Association des Sommeliers de Paris. « Je suis attirĂ© Ă  la Bonne Franquette par l’accueil amical de Patrick et Luc, par son choix d’une belle carte des vins d’un excellent rapport qualitĂ© prix. La cuisine prĂ©sente des plats simples mais trĂšs bien exĂ©cutĂ©s. Ici, la convivialitĂ©, le festif sont toujours au rendez- vous avec une Ă©quipe au top gentille et simple. Le pianiste Danny est adorable, les spectacles et animations sont superbes. »

Christophe RAOUX

Jean SABINE

Meilleur Ouvrier de France. Chef des Cuisines de l’Intercontinental Paris Le Grand CafĂ© de la Paix. « J’aime beaucoup Patrick et Anne dont la gentillesse me touche. La Bonne Franquette, un endroit dĂ©contractĂ©, une ambiance chaleureuse oĂč on se sent bien. On aime y revenir pour manger une cuisine canaille et conviviale. »

Ancien Chef des Cuisines du Quai d’Orsay. Maitre Cuisinier de France AcadĂ©mie Culinaire de France. « La Bonne Franquette c’est Ă  Montmartre mais on est aussi dans une auberge de campagne en plein Paris avec un accueil en toute simplicitĂ©. Patrick, Luc et ses Ă©quipes vous mettent tout de suite Ă  l’aise ainsi qu’Anne avec sa bise si amicale. C’est une famille qui vous reçoit. Quand on vient y organiser des fĂȘtes conviviales on est dans les cuisines comme chez soi. Pas de faux semblant, on est soi-mĂȘme avec des politiciens, des banquiers, des français, des japonais ou des amĂ©ricains
Tout le monde se sent bien au restaurant ou Ă  « la Cave » dans la simplicitĂ©, sans cĂ©rĂ©monie. Que la Bonne Franquette reste la Bonne Franquette comme çà, telle qu’elle est. »

Philipe FAURE BRAC Meilleur Ouvrier de France. Meilleur Sommelier du Monde en 1992. Le Bistrot du Sommelier boulevard Haussmann. « J’adore Montmartre, son esprit, son ambiance, ses lieux magiques et les gens qui y vivent ont une Ă©nergie particuliĂšrement attirante.

Crédits photographiques : La Société du Vieux Montmartre, Archives de la Bonne franquette, Jacques Habas


BONNE ADRESSE

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LE COUP DE CƒUR DU PRÉSIDENT

vous invitons Ă  aller les dĂ©couvrir au plus vite ! « Dans ce quartier historique du XVIIIe arrondissement, mĂ©tissĂ©, jeune et franchement parisien, la boulangerie de la rue Caulaincourt ressemble au pain que j’aime : elle conserve les codes de ce lieu classique et emblĂ©matique car elle tĂ©moigne d’un savoirfaire ancestral et universel et elle contient les signes de la modernitĂ© du XXe siĂšcle qui nous a appris Ă  poser un regard diffĂ©rent sur le monde. CĂ©ramiques typiquement parisiennes que l’on retrouve dans le mĂ©tro, boiseries de chĂȘne et miroirs pour la douceur et la luminositĂ© (le Moulin de la Galette n’est pas loin !), un comptoir en marbre polychrome, voilĂ  pour les codes historiques, un plafond peint de couleurs vives et de formes dynamiques, une ambiance musicale d’aujourd’hui, voilĂ  pour les points forts. Les Ă©poques se mĂ©langent, s’entrechoquent comme les pains du monde qui se retrouvent Ă  tout moment dans ce lieu inĂ©dit. »

Photo : © Marie Taillefer

G

Cherrier - Le nouveau tĂ©nor de la boulangerie-pĂątisserie, c’est assurĂ©ment lui ! QuatriĂšme gĂ©nĂ©ration de boulanger, Gontran est trĂšs vite animĂ© par l’envie de faire les choses diffĂ©remment en s’inspirant entre autre des saveurs qu’il a pu dĂ©couvrir au cours de ses nombreux voyages. Le pari rĂ©ussit : Ă  36 ans, il se retrouve Ă  la tĂȘte de plus d’une vingtaine de boutiques Ă  travers le monde. Une rĂ©ussite fulgurante ? Oui et non, Gontran derriĂšre sa belle gueule et son look d’adolescent fait preuve d’une Ă©nergie dĂ©bordante et d’une curiositĂ© sans limite. Il Ă©crit en 2005 son premier recueil de recettes À croquer. SuccĂšs mĂ©diatique immĂ©diat. Sept autres livres suivent en cinq ans et de lĂ  Canal+ le repĂšre et lui offre de prĂ©senter ses propres Ă©missions. ParallĂšlement Ă  ses nombreux projets mĂ©diatiques, c’est en 2010 qu’il choisit de s’installer Ă  Montmartre, sĂ©duit par ce quartier « trĂšs animĂ© et trĂšs commerçant et reconnu pour l’excellence de ses artisans ». Cette annĂ©e encore, Ă  l’occasion des fĂȘtes de fin d’annĂ©e, il a mis au point une collection de bĂ»ches et de pains spĂ©ciaux toujours plus gourmands et audacieux. Nous ontran

Brice Moyse, prĂ©sident de l’association des commerçants Lepic Abbesses, nous livre son coup de cƓur pour la boulangerie de Gontran Cherrier, une istitution montmartroise.

Gontran Cherrier, boulanger 22, rue Caulaincourt 75018 Paris 01 46 06 82 66 / fax 01 46 06 84 23 Ouvert de 7h 30 à 20h (du lundi au samedi) 8h à 20h (dimanche) Fermé mercredi toute la journée

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LES ICÔNES DE MONTMARTRE

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SERGEI CHEPIK UN RUSSE À MONTMARTRE

Notre-Dame Paris - 1992 - tmst - 78 x 148 cm

« N

ul n’est prophĂšte en sa patrie
 ni mĂȘme en son pays d’accueil ! ». C’est par cette boutade que l’on pourrait rĂ©sumer la carriĂšre paradoxale de Sergei Chepik (1953-2011), artiste formĂ© Ă  l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Saint-PĂ©tersbourg, ayant choisi en 1988 la libertĂ© de crĂ©er Ă  Paris, et ayant essentiellement exposĂ© son Ɠuvre Ă  Londres oĂč il Ă©tait admirĂ© du public et reconnu par la presse comme « un maĂźtre visionnaire » et « l’un des plus grands artistes russes contemporains ». Russe, il l’était certes par sa naissance, descendant par sa mĂšre, Ludmila Sabaneeva, d’une vieille famille aristocratique dont l’ancĂȘtre avait son portrait au musĂ©e de l’Ermitage dans La Parisienne - 1988 - tmst- 29 x 29 cm la galerie des vainqueurs de NapolĂ©on, mais il l’était surtout par sa vaste Français, il l’était devenu par sa renculture, sa langue colorĂ©e, son attache- contre Ă  Leningrad en 1988, puis son ment aux traditions populaires, sa foi mariage avec Marie-Aude Albert, une orthodoxe, son hospitalitĂ©, sa gĂ©nĂ©rositĂ© Parisienne Ă©prise de littĂ©rature et d’art et bien sĂ»r son inspiration. russes, mais il l’était aussi par sa parfaite

connaissance de la peinture, de la littĂ©rature et de l’histoire de France, par sa fascination pour Paris qui restait dans son cƓur, comme pour beaucoup de Russes, la patrie universelle des artistes. PrĂ©sent dans de grandes collections britanniques, russes, françaises et amĂ©ricaines, cet artiste « inclassable » qui peignit le portrait de Rudolf Noureev et de Margaret Thatcher, de Vladimir Volkoff et de Pierre Richard, et qui rĂ©alisa pour la CathĂ©drale Saint-Paul de Londres La Voie, la VĂ©ritĂ©, la Vie, un ensemble de quatre toiles monumentales inaugurĂ©es en janvier 2005, vĂ©cut et travailla sur la Butte Montmartre de 1991 jusqu’à sa disparition prĂ©maturĂ©e le 18 novembre 2011, et beaucoup sans doute se souviennent de ce bon gĂ©ant aux yeux clairs qui de La Mascotte au ChamarrĂ© faisait honneur Ă  la cuisine locale et ne se sĂ©parait jamais de son carnet de croquis et de sa cigarette.


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LES ICÔNES DE MONTMARTRE

N

Ă© Ă  Kiev en 1953, d’un pĂšre artiste-peintre et d’une mĂšre sculpteur, Chepik commença la peinture Ă  l’ñge de cinq ans. Admis Ă  la prestigieuse AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Saint-PĂ©tersbourg (Institut RĂ©pine), il en sortit brillamment diplĂŽmĂ© en 1978 et travailla aussitĂŽt Ă  ses premiĂšres Ɠuvres en sillonnant la Russie et en se perfectionnant dans la classe de l’acadĂ©micien AndreĂŻ Mylnikov, Ă©lĂšve d’Igor Grabar, l’un des thĂ©oriciens du mouvement du Monde de l’Art animĂ© par Serge de Diaghilev et Alexandre Benois. De ses longues annĂ©es d’apprentissage auprĂšs de maĂźtres larges d’esprit et exigeants, Chepik garda toujours le culte du professionnalisme, le goĂ»t de l’excellence et le respect de l’hĂ©ritage artistique des siĂšcles passĂ©s. La Maison des Morts, son chef d’Ɠuvre interdit d’exposition en URSS, dĂ©cida en 1988 de son Le Daily Telegraph exil volontaire en France et reçut titra « Un unknown la mĂȘme annĂ©e le Grand prix Russian genius des Amis du Salon d’Automne. L’annĂ©e suivante, sa composicomes to light » tion l’Arbre recevait le prix de la Ville de Monaco. En 1990, la premiĂšre exposition rĂ©trospective de Chepik Ă  Londres, Ă  la Roy Miles Gallery, connut un succĂšs inouĂŻ. Le Daily Telegraph titra « Un unknown Russian genius comes to light » et Margaret Thatcher, alors Premier ministre, reçut Chepik au Parlement. Depuis lors, Chepik exposa chaque annĂ©e Ă  Londres, d’abord Ă  la Roy Miles Gallery, puis Ă  partir de 1997, Ă  la Catto Gallery, mais aussi Ă  Paris, oĂč il prĂ©senta une rĂ©trospective en 2004 Ă  l’Espace Pierre Cardin, ainsi qu’à Milan en 2008 oĂč se tint au Centre Culturel Français une grande exposition de peinture religieuse, prolongĂ©e en 2010 en l’église d’Auvers-Sur-Oise lors de l’annĂ©e croisĂ©e France-Russie. Dessinateur surdouĂ©, rompu Ă  toutes les techniques, de l’aquarelle Ă  l’huile en passant par l’eau-forte, la cĂ©ramique et la sculpture, maĂźtrisant tous les genres, du portrait oĂč il excellait Ă  la composition qui avait sa prĂ©fĂ©rence, aimant se mesurer aux grands maĂźtres qu’il admirait plutĂŽt que de cĂ©der Ă  la tentation facile de la table rase, Ă  contrecourant de l’art officiel en URSS, et depuis son installation Ă  Paris, Ă  contre-courant en Occident d’un certain art dit « contemporain » relativiste et souvent nihiliste, Chepik, toute sa vie, rĂ©sista en esprit libre aux dogmes et aux modes, fidĂšle Ă  son credo artistique, choisissant de peindre, lĂ -bas comme ici, « Ă  temps et Ă  contretemps ».

EXPOSITIONS Exposition Chepik ouverte du 14 au 30 janvier 2016, du lundi au vendredi de 10h30 Ă  17h, le jeudi de 10h30 Ă  19h et le samedi de 10 Ă  12h. Mairie du 6e, salle du Vieux Colombier, Place St Sulpice. www.chepik.com A noter : le photographe Jean-François Guillon expose Ă  Paris des portraits noir et blanc de Sergei Chepik au travail dans son atelier de Montmartre. «Regards du photographe J.F. Guillon sur l’atelier du peintre S. Chepik » : exposition du 20 janvier au 13 fĂ©vrier 2016 Ă  la Galerie Russkiy Mir, 7, rue de Miromesnil, 75008 Paris. Mardi-samedi 12h -19h. www.galerierusskiymir.com

Hommage Ă  Van Gogh - 2008 - TMST - 116 X 89 cm

Ses thĂšmes sont extrĂȘmement variĂ©s, mais composent un univers particulier immĂ©diatement reconnaissable. Il y a les vastes compositions historiosophiques sur la Russie oĂč Chepik ne cesse, toile aprĂšs toile, de s’interroger sur le destin tragique de son pays natal. Il y a surtout la peinture religieuse monumentale qui occupe une place privilĂ©giĂ©e chez cet artiste chrĂ©tien orthodoxe. Il y a encore de foisonnantes compositions fantasmagoriques oĂč Ă©clate son imagination sans frein. Mais il y a aussi les thĂšmes nĂ©s de sa vie quotidienne Ă  Montmartre et de ses nombreux voyages Ă  travers la France et l’Europe : Paris, son Pont-Neuf et les ChimĂšres de Notre-Dame, Venise et son carnaval dont il Ă©tait familier en compagnie de son Ă©pouse, Arles et ses corridas, dont il fut un spectateur passionnĂ© dĂšs 1994, les tournesols en hommage Ă  Van Gogh, enfin le monde du spectacle : cirque et saltimbanques, rings de boxe, scĂšne et coulisses du Moulin Rouge qu’il frĂ©quenta, crayon en main, plusieurs mois durant, au moment mĂȘme oĂč le cĂ©lĂšbre cabaret mettait en place sa nouvelle revue FĂ©erie dont il tira une magnifique exposition qui se tint, une fois de plus, hĂ©las, 
 Ă  Londres.


LES ICÔNES DE MONTMARTRE

D

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e son bel atelier de la rue Caulaincourt (Il rappelait Ă  ses hĂŽtes que Caulaincourt avait Ă©tĂ© le premier ambassadeur de NapolĂ©on Ă  PĂ©tersbourg) oĂč il travaillait en moyenne dix heures par jour, Chepik aimait Ă©couter Rakhmaninov, Vyssotski, et les cloches du SacrĂ© CƓur, et ne manquait jamais de regarder passer le dĂ©filĂ© des Vendanges auquel il participa quelques annĂ©es comme ambassadeur russe de la RĂ©publique de Montmartre. Ce Montmartrois de coeur repose au pied de la Butte, Ă  deux pas de l’acteur Louis Jouvet dont les films avaient enchantĂ© sa jeunesse soviĂ©tique.

Son Ă©pouse, Marie-Aude, Ă  la fois muse, biographe et assistante, qui a consacrĂ© Ă  Chepik quatre monographies, lui a rendu hommage en janvier-fĂ©vrier 2014 Ă  Londres par une impressionnante rĂ©trospective Ă  Mall Galleries. Elle renouvelle aujourd’hui cet hommage, avec moins d’ampleur, certes, mais avec tout autant de passion, dans la trĂšs belle salle du Vieux Colombier de la Mairie du VIe.

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INTERNATION’ART

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DE MONTMARTRE À SIDI BOU SAID LE RENDEZ-VOUS D’OCTOBRE

A

mois d’octobre dernier, les medias Ă©crits et audiovisuels tunisiens ont saluĂ© avec enthousiasme l’évĂ©nement culturel de cette fin d’automne, Ă  Sidi Bou SaĂŻd, Tunisie : il s’agissait de l’exposition d’arts plastiques de deux artistes montmartrois, enfants du pays, Ă  la galerie Saladdin, sur « la butte » de Tunis, oĂč ils Ă©taient accueillis et chouchoutĂ©s par Rhida Souabni, cĂ©lĂšbre galeriste de la rĂ©gion. Le jour du vernissage, un grand public amateur d’art, journalistes et touristes, parmi lesquels on notait la prĂ©sence trĂšs apprĂ©ciĂ©e par tous de l’ambassadeur de France Ă  Tunis et de son Ă©pouse, François et Halima Gouyette. Voici quelques extraits de la presse Ă©crite tunisienne : u

« (
) Midani arrive Ă  loger ses figures toutes hiĂ©ratiques au niveau d’un monde pictural dynamique. L’artiste sauve la figure dans ce monde chaotique qui l’entoure et qui nous entoure. (
) RebaĂŻ rend hommage Ă  Matisse mais sans perdre son Ăąme, il l’interprĂšte, se concentre sur un Ă©lĂ©ment plastique ou figuratif pour le rĂ©vĂ©ler et le mettre en valeur.» Sous le titre « De butte en butte » par Houcine Tlili (Le Temps) « LĂ , se trouve toute la force de l’Ɠuvre abstraite de Midani, Ă  travers ces petits formats captivants qui reprĂ©sentent une chorĂ©graphie de signes plastiques riches en couleurs et en lumiĂšre. « Je suis trĂšs heureux d’avoir l’occasion d’exposer en Tunisie avec mon ami RebaĂŻ, afin de faire partager ma passion avec mes compatriotes, nous a dĂ©clarĂ© l’artiste, j’ai vraiment eu peur au dĂ©but, non pas de ne pas vendre, mais surtout peur de dĂ©cevoir le public ! » (
) Quant Ă  Fathi RebaĂŻ, il prĂ©sente 17 Ɠuvres plastiques en grand format. Les thĂšmes sont divers, allant de la femme au paysage, en passant par le jazz. Cependant, on ressent facilement cette touche tunisienne et orientale dans presque toutes les Ɠuvres. (
) Sa peinture aux lignes

sĂ»res et aux formes Ă©lĂ©gantes chatouille les sensations et invite au voyage, au rĂȘve et Ă  l’évasion. » Sous le titre « Une chorĂ©graphie de signes plastiques » par Hechmi Khalladi (Le Temps – jeudi 15 octobre) « Les plasticiens Midani M’Barki et Fathi RebaĂŻ atterrissent au village mythique de Sidi Bou SaĂŻd, dans une galerie qui a pu atteindre le firmament durant ses trois annĂ©es d’existence, une notoriĂ©tĂ© nationale et internationale. Ils viennent tout droit de la ville lumiĂšre – de la place du Tertre, « temple » incontestĂ© de la crĂ©ation artistique (
) On ne pourra pas affirmer que les styles de ces deux peintres sont aux antipodes de la crĂ©ation picturale, dans la mesure oĂč il existe, quelque part, un rapprochement entre leurs expressions respectives. Leurs palettes sont en libertĂ© et elles expriment la beautĂ© de la vie et de vivre. Une belle exposition Ă  visiter. »

Fathi, Rhida et Midani

Fatima, Kristina, Rhida et une admiratrice

Sous le titre « Voyage entre l’abstrait et le figuratif » par Karim Ramzi (Le Quotidien) « Ils sont deux, Midani M’Barki et Fathi RebaĂŻ, qui nous viennent tout droit de Montmartre, oĂč ils ont jetĂ© l’ancre depuis des annĂ©es, Montmartre, un lieu oĂč une fĂ©e s’est penchĂ©e pour nous offrir de la magie Ă  travers le meilleur de nombreux peintres de tous bords. (
) Tel un charmeur de serpents, Midani dompte les couleurs. Ces derniĂšres, sous l’effet d’un pinceau gĂ©nĂ©reux, transcendent et nous mĂšnent loin dans une danse harmonieuse. Un travail d’orfĂšvre et une belle ballade lyrique (
) Fathi RebaĂŻ (
) se distingue par une belle maĂźtrise de la langue expressive de la couleur et du dessin. Sa peinture en acrylique Ă©mane du cƓur. Elle est amour. » Sous le titre « Des racines et des ailes » par Najette Kacem (La Presse)

Midani avec L’ambassadeur de France et son Ă©pouse


LES CIMAISES

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Joël Lansel

L’artiste peintre du bonheur

S

a palette colorĂ©e de toutes les nuances subtiles nous donne Ă  lire la passion qui l’anime. JoĂ«l Lansel crĂ©e par l’art du pinceau une orchestration musicale aussi joyeuse que le printemps de Vivaldi. Quelle est l’origine de votre passion pour la peinture ? J’ai beaucoup frĂ©quentĂ© le MusĂ©e d’Orsay et j’ai eu une rĂ©vĂ©lation, comme une sorte de choc, devant la peinture des impressionnistes. DĂšs lors, je me suis mis Ă  peindre
 Georgio Benayoun, peintre montmartrois spĂ©cialisĂ© dans les sanguines, m’a encouragĂ© Ă  continuer. A partir de lĂ , je suis entrĂ© dans l’univers de la peinture. Ensuite, comment avez-vous dĂ©couvert les techniques de la peinture ? Je n’ai pas Ă©tĂ© formĂ© par une Ă©cole ou par des peintres. Je suis complĂštement autodidacte, je me sens trĂšs libre dans ma peinture. Vous ĂȘtes un coloriste et aussi un crĂ©atif ? J’aime faire la recherche des couleurs dans l’harmonie, des couleurs qui chantent ! Tout cela vient bien sĂ»r du monde des impressionnistes. Comment travaillez-vous vos compositions ? Mes crĂ©ations partent toujours de quelque chose de rĂ©el, tout commence par des photos que je fais. A partir de lĂ  je crĂ©e une composition, l’imaginaire se mĂȘle au rĂ©el. Quels sont vos sujets de prĂ©dilection ? Je peux peindre : paysages, portraits, natures mortes, de l’abstrait. J’ai peint aussi une sĂ©rie sur les proverbes qui s’appuie sur de la recherche et uniquement de la crĂ©ation. J’ai repris par exemple « Qui va Ă  la chasse perd sa place
 La goutte d’eau

qui fait dĂ©border le vase. » Autre sujet de prĂ©dilection : La mer. Principalement pour les couleurs, cette lumiĂšre Ă  capter qui change dans la journĂ©e. D’autant plus que Le bleu est ma prĂ©fĂ©rence. Je peins sans cesse Montmartre car c’est un village pour lequel j’ai eu un coup de foudre ! Tout le monde se retrouve dans une convivialitĂ© unique. Quel bonheur de revisiter sous mes pinceaux la Maison Rose, un escalier de Montmartre, les touristes, la place du Tertre
 Il faut noter votre audacieuse entreprise d’avoir agrandi votre palette avec les portraits
 Oui, en effet, je me suis ouvert de nouveaux horizons avec les portraits. J’ai peint GisĂšle Casadesus pour son centiĂšme anniversaire dans le jardin du MusĂ©e de Montmartre, Michou, les petits poulbots et bien d’autres
 Pouvez-vous nous dire ce qui caractĂ©rise vos Ɠuvres ? La gaietĂ©, le partage, je veux de la gĂ©nĂ©rositĂ© dans ma peinture. OĂč exposez-vous vos Ɠuvres ? Depuis 2001 j’expose mes toiles par exemple au Claridge, dans les mairies du VIIIe et du Ve oĂč j’étais commissaire principal, Ă  la galerie Thuillier, la salle paroissiale St-Pierre de Montmartre avec France Monde Culture dont je suis l’ambassadeur, ou au salon de la SociĂ©tĂ© Nationale des Beaux Arts au Carrousel du Louvre. DerniĂšrement, s’est tenue l’exposition « Regard sur Montmartre » au cafĂ© restaurant le Brio, 212 rue Marcadet. Vous Ă©tiez vice prĂ©sident du Syndicat National des Artistes Professionnels Paris VIIIe. Que retenez-vous de cette expĂ©rience ? J’en ai retenu la vraie rencontre avec les

gens. Aussi toute l’importance de la motivation pour faire des expositions. Vous ĂȘtes le PrĂ©sident d’une nouvelle association : Art 8
 Sous l’impact de l’adjoint au Maire du VIIIe et la directrice des associations de ce mĂȘme arrondissement, je me suis lancĂ© dans cette aventure. Une synergie construite ensemble avec Florence Thibaut et sa fille Florence – des artistes talentueuses et motivĂ©es. Quel est le but de cette association ? DĂ©couvrir de nouveaux talents et aider les artistes en leur permettant d’exposer leurs Ɠuvres. Actuellement, nous sommes en attente pour obtenir de grandes salles pas trop onĂ©reuses. Notamment avec les mairies. A titre personnel, que vous apporte la peinture ? Un bonheur, beaucoup de dĂ©tente, un grand bien-ĂȘtre. Avec la crĂ©ation, il y a particuliĂšrement une notion de plaisir. C’est une grande Ă©vasion. Je rentre dans une toile comme je veux pour dĂ©couvrir et redĂ©couvrir. On se retrouve dans son monde
 Je peux travailler une heure par jour ou bien sans m’arrĂȘter
 Sans nul doute l’art rend infiniment heureux ! Comment considĂ©rez-vous une peinture rĂ©ussie ? Comme un passage qui dĂ©bouche sur une Ă©motion reçue par les autres. Dans une Ă©vidence tout est vivant ! Aussi une Ɠuvre qui porte en elle de la chaleur.
 Pour moi, la peinture c’est une Ă©criture en couleur qui chante de la poĂ©sie ! Propos recueillis par MichĂšle Clary


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LES CIMAISES

Visitez la galerie du peintre sur le site :

www.jlansel.net


POPECK

DÉCOUVRIR

UN COMIQUE AU GRAND CƒUR

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LÉGENDES DE LA SCÈNE

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«Q

ue Dieu soit loué  mais Ă  des prix raisonnables » Durant plus de trente ans, Popeck a su faire de sa silhouette Ă  la Chaplin un vrai personnage populaire, Ă  l’esprit rĂąleur et raffinĂ©, au cƓur tendre camouflĂ©, entrĂ© dans la mĂ©moire collective. Il est sans aucun doute l’un des tout derniers grands du rire. NĂ© de pĂšre roumain et de mĂšre polonaise, Popeck comprend trĂšs vite que l’humour est un passeport pour la communication. DĂ©jĂ  enfant, il exprime son dĂ©saccord au directeur de son Ă©cole qui refuse de lui rĂ©munĂ©rer ses heures de classe ! Son pĂšre lui conseille d’apprendre un bon mĂ©tier, en lui disant : « Comme ca, si tu as besoin d’une main secou-

Popeck avec MichĂšle Clary

rable, tu en trouveras toujours deux au bout de tes bras ». Il devient alors Ă©bĂ©niste dans le faubourg Saint-Antoine puis coursier chez un huissier – les salles d’audience du Palais de Justice lui inspireront ses premiers sketches. L’Ecluse, l’Echelle de Jacob, Le CafĂ© d’Edgar lui permettent de rĂ©aliser ses premiĂšres scĂšnes, et bientĂŽt le sketch « les caleçons molletonnĂ©s » lui apporte le succĂšs. En DĂ©cembre 1990 il triomphe Ă  l’Olympia, puis enchaĂźne sur la scĂšne du Palais des CongrĂšs en 1992, celle du Casino De Paris en 1995. Popeck n’est pas seulement un grand humoriste, c’est aussi un acteur que l’on remarquera au cinĂ©ma auprĂšs de Louis de FunĂšs dans Les Aventures de Rabbi Jacob, ou dans Le Pianiste de Roman Polanski. Au thĂ©Ăątre, il abandonne son accent Yiddish pour jouer une piĂšce de Pierre Chesnot DrĂŽles d’oiseaux ou pour Face Ă  Face aux cĂŽtĂ©s de Michel Roux, durant 300 reprĂ©sentations au thĂ©Ăątre du Palais Royal. La critique unanime a saluĂ© sa composition de L’Avare de MoliĂšre, qu’il a transportĂ© dans les villes de France mais aussi en Suisse et en Belgique.

INTERVIEW Comment ĂȘtes-vous devenu humoriste ? J’ai dĂ©butĂ© Ă  Montmartre dans le registre du thĂ©Ăątre tragique, pour la piĂšce L’Idiot de Dostoievski qui se produisait au thĂ©Ăątre de l’Atelier. J’étais Ă  la fois assistant du metteur en scĂšne AndrĂ© Barsacq et comĂ©dien. A l’occasion de la centiĂšme reprĂ©sentation, j’ai jouĂ© quelques scĂšnes.. Les acteurs m’ont dit : « Tu devrais faire un petit numĂ©ro avec ce que tu nous racontes, en imitant ton pĂšre ! » C’est ce que j’ai fait, devant une salle oĂč Ă©tait assis le Tout Paris, Ă  commencer par Michel Simon, Claude Berry... Que s’est-il passĂ© ensuite ? Mon petit numĂ©ro de 8 minutes a eu un tel succĂšs qu’il a supplantĂ© tous les grands comĂ©diens. Le soir mĂȘme, Philippe Avron, qui avait le rĂŽle principal, et Charles Denner m’ont dit : « Reste habillĂ© en costume de valet russe, tu n’as pas le temps de te changer, nous t’emmenons aujourd’hui au cabaret de l’Ecluse ! » Et lĂ , aprĂšs mon passage, ils m’ont engagĂ©. Le lendemain, un rĂ©alisateur de tĂ©lĂ©vision m’a tĂ©lĂ©phonĂ© et tout s’est enchaĂźnĂ© trĂšs vite. Racontez-nous quelques moments marquants de votre carriĂšre
 Je me souviens qu’un jour la famille PrĂ©vert m’a confiĂ© un rĂŽle dans un feuilleton d’épouvante intitulĂ© Les compagnons de Baal qui n’avait rien Ă  voir avec mon rĂ©pertoire comique. L’ORTF a diffusĂ© la sĂ©rie avec le carrĂ© blanc ! J’ai jouĂ© Ă  L’Echelle de Jacob, oĂč ont dĂ©butĂ© Thierry Le Luron et Jacques Mailhot. Il m’est aussi arrivĂ© d’ĂȘtre engagĂ© pour quinze jours dans un CafĂ©-ThĂ©Ăątre et d’y rester trois ans ! J’ai vĂ©cu un grand moment lorsque j’ai gagnĂ© le concours du thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s puis que je me suis produit en premiĂšre partie d’Enrico Macias et de Joe Dassin. Un autre jour, une productrice est arrivĂ©e pour me proposer l’Olympia et puis les maisons de disques me sont tombĂ©es dessus et lĂ , c’est devenu du show-business. Une anecdote sur votre vie d’acteur ? Pour le film Rabbi Jacob de GĂ©rard Oury, je n’ai pas voulu utiliser Popeck, mon nom

de scĂšne, au gĂ©nĂ©rique. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© celui que je portais aux deux premiers prix du cours Simon, Ă  savoir Jean Herbert. Je l’ai regrettĂ© car j’ai Ă©tĂ© relĂ©guĂ© au rang d’un pauvre comĂ©dien comme des milliers d’autres, alors que, dĂ©jĂ  Ă  l’époque, Popeck Ă©tait un vĂ©ritable sĂ©same
 Évoquez-nous quelques rencontres inoubliables
 J’ai adorĂ© mes rencontres professionnelles et d’amitiĂ©, notamment avec Pierre et Jacques PrĂ©vert, Louis De FunĂšs. J’ai eu la chance de travailler avec l’un des plus grands impresarios français en la personne de Charley Marouani, qui s’est occupĂ© entre autres de Barbara, Jacques Brel, Claude Nougaro... Et puis j’ai eu la chance de rencontrer ma femme, cette « saletĂ© » comme je la dĂ©signe dans mes spectacles ! Reste que pour vivre heureux, je prĂ©fĂšre rester cachĂ© ! Est-il vrai que, hors des scĂšnes de thĂ©Ăątres, vous avez eu un rĂŽle d’aidant familial ? J’ai Ă©tĂ© touchĂ© de prĂšs par la maladie d’Alzheimer au travers du frĂšre de mon beau-frĂšre. Je l’ai assistĂ© jusqu’au bout. De son cĂŽtĂ©, ma femme s’est occupĂ©e de sa mĂšre qui avait Ă©levĂ© cinq enfants jusqu’à la fin de ses jours. Pouvez-vous nous annoncer une prochaine prestation artistique en avant-premiĂšre ? J’ai en prĂ©vision la sortie en fin d’annĂ©e d’un long mĂ©trage dans lequel je joue un petit rĂŽle trĂšs intĂ©ressant, celui d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer. Durant le tournage dans la maison de retraite qui servait de dĂ©cor au film, une infirmiĂšre m’a dit : « C’est Incroyable avec quel rĂ©alisme vous ĂȘtes rentrĂ© dans le vif du sujet.... » Chapeau bas, Monsieur Popeck ! Propos recueillis par MichĂšle Clary


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GEORGES BRASSENS ET SES AMIS À LA GRANDE COMEDIE

L

27 septembre 2015, la salle Ă©tait comble et sur la scĂšne, les amis de Georges Ă©taient nombreux, Jean-Paul Sermente animait le spectacle avec une belle maĂźtrise et beaucoup de talent. La nouvelle gĂ©nĂ©ration Ă©tait reprĂ©sentĂ©e par le Groupe Malo qui, autour de JĂ©rome Arnould, auteur, compositeur, interprĂšte et de ses acolytes : Margaux Lienard (violon), François Simitchiev (contrebasse) et Pierre Chevalier (clarinette), tous trĂšs talentueux, nous ont fait voyager entre poĂ©sie et gouaille festive Ă  travers les chansons de Brassens revisitĂ©es, valse parisienne et traditionnel Irlandais. Nous avons aussi dĂ©couvert Olivier L’hĂŽte, qui, entre l’énergie du Folk et la e

Deux membres de l’AcadĂ©mie Alphonse Allais Ă  l’affiche d’une reprĂ©sentation thĂ©Ăątrale exceptionnelle


Fabienne Thibeault raconte, dans son livre La fille du Saint Laurent comment elle fut dĂ©couverte par Luc Plamandon et obtint le rĂŽle de « la serveuse automate » dans l’OpĂ©ra Rock Starmania. Ce rĂ©cit est le portrait original d’une femme libre et entiĂšre. Sa participation au spectacle donnĂ© Ă  la Grande ComĂ©die fut l’occasion d’émouvantes retrouvailles avec le public parisien qui lui fit un triomphe. L’humour et l’insolence de Jacques Mailhot, par ailleurs Directeur du trĂšs Montmartrois TheĂątre des Deux Anes, fut un festival de bons mots dĂ©clenchant rires et fous rires avec une satire politique riche en impertinence n’excluant pas l’élĂ©gance et l’amour de la langue française. La popularitĂ© de Maxime Le Forestier auprĂšs des amis et inconditionnels de Georges Brassens est due au respect de l’Ɠuvre et Ă  l’interprĂ©tation talentueuse et fidĂšle de l’inoubliable rĂ©pertoire. Bien qu’étant lui-mĂȘme un auteur compositeur, interprĂšte de trĂšs haut niveau, Maxime Le Forestier a eu l’élĂ©gance de n’interprĂ©ter que des chansons de son ami Georges dont il est le digne hĂ©ritier. LES AMIS DE GEORGES 13, Avenue Pierre Brossolette 94400 VITRY-SUR-SEINE 01 46 82 69 65

U finesse d’une musique classique, navigue avec ses chansons qui sont autant de tĂ©moignages dĂ©diĂ©s aux Ă©tats d’ñme qui nous Ă©meuvent, nous habitent, nous mettent au centre de son inspiration. AccompagnĂ© par RaphaĂ«l Chetrit, violoniste virtuose, Olivier L’hĂŽte interprĂšte le rĂ©pertoire du Grand Georges avec passion et toute une palette de personnages avec talent et Ă©motion. La fine silhouette de Christina Rosmini cache, en rĂ©alitĂ©, un tempĂ©rament de feu qu’elle promĂšne sur les scĂšnes de France, d’Inde, d’AmĂ©rique Latine et du Moyen Orient. Son rĂ©pertoire dĂ©borde d’humour, de grĂące et de poĂ©sie, sa voix profonde et puissante touche le cƓur du public. AccompagnĂ©e Ă  la guitare par Bruno Caviglia (sur scĂšne et dans la vie), c’est une image de pur bonheur qu’elle projette.

n autre hommage parisien fut rendu le samedi 10 et le dimanche 11 Octobre dans le cadre du Parc Georges Brassens Ă  l’initiative de l’A.C.E. 15 (Association Culturelle et EvĂ©nementielle PARIS XVe). Difficile de parler de Brassens sans parler de SĂšte, sa ville natale, oĂč il vit le jour le 22 Octobre 1921. « ConsidĂ©rĂ©e comme une association culturelle, CAP BRASSENS est surtout une Association de reconnaissance Ă  l’égard de Georges Brassens, un mouvement sincĂšre qui naĂźt de l’envie, de la nĂ©cessitĂ© et du besoin commun de ses adhĂ©rents de rendre un petit quelque chose par rapport Ă  tout ce qu’il nous a lĂ©guĂ© »  CAP BRASSENS a fĂȘtĂ© et fĂȘtera chaque annĂ©e l’anniversaire de Georges avec la manifestation : « 22 V’la Georges ».

www.capbrassens.com J.J. Sacquet

RENÉ DE OBALDIA, DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE, ET LA TROUPE THÉÂTRALE DE CHRISTOPHE BARBIER Mercredi 27 janvier 2016 Ă  20 heures au nouvel Espace Vasarely d’Antony (92) Le Lions Club organise une soirĂ©e thĂ©Ăątrale exceptionnelle le mercredi 27 janvier 2016 Ă  20 heures dans la grande salle de l’Espace Vasarely d’Antony, en collaboration avec la troupe de l’Archicube, et abandonnera la totalitĂ© de la recette au profit de l’envoi en vacances d’enfants dĂ©favorisĂ©s. Le programme sera composĂ© de 4 piĂšces en un acte de RenĂ© de Obaldia
 en prĂ©sence de l’auteur, dans sa 98Ăšme annĂ©e ! Rappelons que la troupe de l’Archicube a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par d’anciens Ă©lĂšves de Normale Sup’, passionnĂ©s de spectacle vivant. Depuis 25 ans, Christophe Barbier, Directeur de la rĂ©daction de l’Express, dirige cette troupe et assure la mise en scĂšne de toutes les piĂšces prĂ©sentĂ©es. RenĂ© de Obaldia et Christophe Barbier sont tous deux membres de l’AcadĂ©mie Alphonse Allais, un gage de qualitĂ© pour une soirĂ©e pleine d’humour et de fantaisie. INFORMATIONS PRATIQUES Espace Vasarely - Place des anciens combattants d’Afrique du Nord - Antony (92). Accueil Ă  partir de 19 heures (Buffet). RÉSERVATIONS : 06 03 58 01 12 - mceudier@free.fr Prix des places : 20 euros (Moins de 15 ans : 10 euros) CONTACT PRESSE : Philippe Davis - phdavis@numericable.fr


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MARINE EST LA
 OÙ ? AUX DEUX ANES !

D

mon enfance, Guignol, le canut, m’enchantait par son culot Ă  toute Ă©preuve et son impertinence, toujours prĂȘt Ă  remettre les choses et les gens Ă  leur juste place avec un franc-parler sans concession et un courage effrontĂ©. Sur la petite scĂšne d’un thĂ©Ăątre en plein air fait de quatre planches, il nous entraĂźnait dans ses aventures les plus folles en nous faisant rire ou trembler, mais surtout, participer : nous Ă©tions ses complices et le prĂ©venions Ă  grands cris lorsque le Gendarme montrait le bout de son bicorne.

J’ai vu et apprĂ©ciĂ© le spectacle Marine est lĂ  le 10 Novembre, j’y ai fait provision de bonne humeur, et ne le regrette pas.

ans

Je dois avouer qu’aprĂšs bien des annĂ©es, j’ai gardĂ© les mĂȘmes rĂ©flexes lorsque j’assiste, dans un fauteuil Ă©troit, aux spectacles des chansonniers, bloquĂ© Ă  droite et Ă  gauche par les Ă©paules de mes voisins, ce qui nous permet de rĂ©agir comme un seul homme aux mots d’esprit et Ă  la verve des artistes qui occupent un espace ressemblant trait pour trait Ă  celui du petit ThĂ©Ăątre Lyonnais – les rapides changements de costumes complĂštent l’illusion

et la participation bruyante du public me ramĂšne bien des annĂ©es en arriĂšre
 Ne voyez dans cette constatation rien de dĂ©sobligeant : le spectacle actuel des Deux Ânes, c’est du Guignol pour les grands ! Les comĂ©diens survoltĂ©s et les spirituelles comĂ©diennes nous entraĂźnent dans une Comedia del arte effrĂ©nĂ©e, usant de tous les effets du genre
et mĂȘme plus !

Avec Jean Roucas Jacques Mailhot, Michel Guidoni, Jean-Pierre Marville, Florence Brunold et Émilie Anne Charlotte, Gilles DĂ©troit, Yann Jamet et Thierry Rocher, Florence Brunold, Thierry Rocher. Le spectacle se termine par un hommage Ă  de grands anciens pensionnaires des « Deux Anes » : Robert Rocca, PierreJean Vaillard, Françoise Dorin, Anne Marie CarriĂšre, Maurice Horgues, Jean Amadou
 ThĂ©Ăątre des Deux Ânes 100, boulevard de Clichy 75018 PARIS TĂ©l : 01 46 06 10 26 www.2anes.com J.J. Sacquet

C

’est en 1922 que Roger FerrĂ©ol et AndrĂ© Dahl acquirent des locaux au 100, boulevard de Clichy, pour y ouvrir un cabaret. Peu de jours aprĂšs l’acquisition, alors que rĂ©unis dans le bureau qui surplombe l’entrĂ©e du thĂ©Ăątre, ils sont Ă  la recherche d’un nom de baptĂȘme de leur Ă©tablissement, voilĂ  que, de retour de courses, la femme d’AndrĂ© Dahl les interrogea : « Alors, comment s’appellera votre thĂ©Ăątre ? » Ne sachant quoi rĂ©pondre, car ils n’avaient pas rĂ©ussis Ă  lui trouver un nom, elle leur lança : « Faut-il que vous soyez des Ăąnes ! » Eh bien, c’est dĂ©cidĂ©, nous l’appellerons le « ThĂ©Ăątre des Deux Ânes ». Il aura pour devise : « Bien braire et laisser dire ». J.P. Bardet


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IL S’APPELAIT PATRICK DENY

I

l naĂźt le 13 juin 1948 Ă  Saint Germain en Laye, mais son enfance est parisienne. AprĂšs des Ă©tudes succinctes et trop peu littĂ©raires Ă  son goĂ»t, il est trĂšs vite attirĂ© par la musique, l’écriture et la chanson qu’il dĂ©couvre Ă  travers d’un enregistrement du rĂ©cital des Quatre Barbus Ă  « La Mouff », surnom donnĂ© Ă  l’ancien ThĂ©Ăątre Mouffetard, lequel marquera son propre parcours. Ses premiers artistes rĂ©fĂ©rents se nomment :

Lapin Agile, Le Merle Moqueur, La Canaille, La TaniĂšre
 Puis, pendant cinq annĂ©es, ce furent des tournĂ©es d’étĂ© sous l’égide de la PROCAP (SociĂ©tĂ© de Production Artistique) : il chante en Belgique, en Suisse, au Maroc et se produit dans de nombreux galas d’entreprises
 A partir de1980 et pendant les cinq annĂ©es qui suivent, il abandonne la scĂšne pour se consacrer Ă  la production de spectacles.

MEYS) titres qui figureront au tour de chant d’Isabelle lors de son passage Ă  l’Olympia en 1990. En 1989, il s’installe dans le Jura tout en continuant de se produire Ă  Paris. Son parcours s’achĂšvera le 29 Avril 1991 quand, un livre de mots croisĂ©s en mains, Patrick Deny arrĂȘte « doucement de vivre ». RĂ©guliĂšrement, ses amis et interprĂštes lui rendent un hommage, ainsi, le 7 dĂ©cembre 2015, au « Soleil de la Butte » se sont retrouvĂ©s : Vania Adrienssens, Pierre Azama, Claude Gaisne, Marc Havet, VĂ©nus Prin’s, GĂ©rard Quittot, Malek Sadki, Nathalie Solence, Remy Tarrier, Pierre Triboulet.

Georges Brassens, FĂ©lix Leclerc, Gilles Vigneault, Robert Charlebois
 Il entre dans ce mĂ©tier par la porte des spectacles musicaux organisĂ©s par Lionel Rocheman (dont il deviendra le secrĂ©taire) au Centre AmĂ©ricain du Boulevard Raspail oĂč quelques inconnus font leurs dĂ©buts: Dick Annegarn, Marcel Dadi, Yves Duteil, Maxime Leforestier, Laurent Voulzy, Jacques Higelin
 En 1972, il crĂ©e son propre espace chansons Ă  Paris: « l’Atelier 13 » et commence Ă  chanter avec assiduitĂ© dans diffĂ©rents lieux de la capitale. Il rejoint la Compagnie Le Bus et sa cave Ă  chansons dont il devient rapidement l’un des responsables, il est Ă©lu membre du Conseil d’Administration de la Maison pour Tous et du ThĂ©Ăątre Mouffetard. L’annĂ©e 1973 est consacrĂ©e Ă  deux tournĂ©es en AlgĂ©rie puis au QuĂ©bec oĂč il est sĂ©lectionnĂ© pour reprĂ©senter la chanson française. De 1974 Ă  1980, il se produit dans de nombreux cabarets et cafĂ©s-thĂ©Ăątres Ă  Paris: Le Bateau Ivre, Chez Georges, Le CloĂźtre, Le Dunois, Le

En 1985, Ă  la tĂȘte de quelques dizaines de nouvelles chansons, il reprend la route en compagnie de Jean-Marc Thibaud au clavier et de Alain CHausse Ă  la guitare. A plusieurs reprises, il participera Ă  l’émission d’Eve Griliquez, « Libre Parcours ». En 1987, outre ses poĂšmes, il Ă©crit pour Isabelle Aubret plusieurs textes de chansons qu’elle enregistre pour les productions « AlleluĂŻa », Eau et Quand la ville s’endort (1989 disques Meys) ainsi que Roumania (disques

Pour conclure cet article, ce texte de Michel Trihoreau dans Chorus : « Patrick Deny a toujours fait preuve d’une discrĂ©tion peu courante dans ce mĂ©tier de chanteur
 L’ensemble de son Ɠuvre reflĂšte bien l’évolution d’un observateur attentif au monde qui l’entoure, offrant un «travelling» sur les multiples scĂšnes de la vie quotidienne peuplĂ©es de personnages authentiques et pittoresques. Il n’a pas conquis l’AmĂ©rique, il n’a pas rempli Bercy ni crevĂ© les hits et les tops, il a cependant apportĂ©, avec modestie, sa contribution Ă  la vie de la chanson. Il est important que demain, il y trouve encore sa place. » Patrick Deny laisse, entre autres, comme trace sonore, un double CD passionnant IntitulĂ© Ombres et LumiĂšres comprenant des enregistrements publics de 1974 Ă  1983 accompagnĂ© par Malek Sadki Ă  la guitare acoustique et Georges Callewaere Ă  la basse Ă©lectrique et au violoncelle, ainsi que des chansons inĂ©dites Ă©crites entre 1987 et 1990 pour lesquelles il s’accompagne lui-mĂȘme Ă  la guitare. J.J. Sacquet

Forum Léo Ferré spectacle du 30 mars 2014

COURRIER : « AUTOUR DE PATRICK DENY » Maison des Associations 22, rue Deparcieux - boite 34 75014 Paris CONTACTS Président : Malek Sadki malek.sadki@orange.fr

De gauche Ă  droite : Marc Havet, BĂ©nĂ©dicte Laurent, VĂ©nus Prin’s, Laurent Attali, Pierr-AndrĂ© Ditroy, au micro Jules Bourdeaux, Bernard Revel, Sloan Nodin, Malek Sadki, Nathalie Solence, Vania Adriensens, GĂ©rard Quittot, Xavier-Louis SĂ©nĂ©gas.

Secrétaire : brigittesubtil@aol com


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J’AVAIS UN BEAU BALLON ROUGE

COURTELINE

AU THÉÂTRE DE MENILMONTANT « Il ne doit rien Ă  personne. Ni Ă  CervantĂšs, ni Ă  l’humour anglo-saxon, ni mĂȘme au snobisme. Son gĂ©nie lui est personnel. Il n’a mĂȘme pas de comptes Ă  rendre Ă  MoliĂšre ! » (Sacha Guitry)

P

la premiĂšre fois, Romane et Richard Bohringer se retrouvent ensemble sur un plateau. Petite et grande Histoire se tĂ©lescopent avec l’évocation de la trajectoire fulgurante de Margherita Cagol, Ă©pouse de Renato Curcio, fondateur et idĂ©ologue des Brigades rouges. Angela DemattĂ© tisse la dentelle d’un texte poignant qui met aux prises Mara avec son pĂšre dans l’affrontement de deux positions irrĂ©conciliables, deux systĂšmes de pensĂ©e totalement incompatibles : le bon sens « bourgeois » du pĂšre et la radicalitĂ© politique de la fille qui justifie la violence de la lutte armĂ©e. Un passionnant face Ă  face qui met aux prises l’aveuglement d’une fille pour son engagement politique et l’amour d’un pĂšre. our

NĂ© Ă  Montmartre, oĂč il vĂ©cut aussi aprĂšs son mariage (rue Lepic et rue d’Orchampt), ce gĂ©nie du rire Ă©tait
 fonctionnaire au ministĂšre des Cultes. Quatorze ans dans la fonction publique, avec Ă©tude sur « le vif » de ses collĂšgues, ont beaucoup nourri son Ɠuvre, Ă©crite dans les cafĂ©s de la Butte. Ses premiĂšres piĂšces – Les GaietĂ©s de l’escadron (1886), Lidoire (1891) – moquent l’armĂ©e. Messieurs les Rondsde-Cuir (1893) assaisonnent allĂšgrement employĂ©s de bureau et bureaucrates. Boubouroche (1893), adaptĂ© par AndrĂ© Antoine pour son ThĂ©Ăątre-Libre, croque la petite bourgeoisie. Ses Ɠuvres, rĂ©cits

ou piĂšces de thĂ©Ăątre, moquent la justice ou les ridicules du couple (La Paix chez soi, 1903). Un superbe style au service d’une peinture acide des caractĂšres humains, des personnages formidablement mĂ©diocres, des situations aux limites de l’absurde
 Le Montmartrois Courteline est de retour dans un village voisin et ami, au ThĂ©Ăątre de MĂ©nilmontant, avec quatre courtes piĂšces mises en scĂšne par LoĂŻc Gautelier. Un rĂ©gal Ă  ne pas manquer, en fĂ©vrier 2016
 Pour nos lecteurs, une rĂ©servation effectuĂ©e au titre de « Paris-Montmartre magazine » : 12 € au lieu de 21 €. ThĂ©Ăątre de MĂ©nilmontant 15, Rue du Retrait - 75020 Paris 01 46 36 98 60

Le « PalmarĂšs du ThĂ©Ăątre » a dĂ©cernĂ© en 2013 le prix « Coup de cƓur du ThĂ©Ăątre public » Ă  Richard Bohringer et Romane Bohringer pour leur interprĂ©tation dans ce spectacle. 30 REPRÉSENTATIONS EXCEPTIONNELLES À PARTIR DU 27 NOVEMBRE Du mardi au samedi Ă  21h00 Le dimanche Ă  15h00 1, Place Charles Dullin 75018 Paris RĂ©servation & informations 01 46 06 49 24

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PAROLES ET MUSIQUE

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IL ÉTAIT UNE FOIS


RÉMY BRICKA

L’HOMME-ORCHESTRE ! O

d’Alsace, RĂ©my Bricka voit le jour Ă  Niederbronn-les-Bains en 1949, dans le Bas-Rhin. RĂ©my dĂ©bute Ă  l’aube des annĂ©es 70, lorsqu’il se produit devant les cinĂ©mas sur le trottoir, les terrasses de cafĂ©, les grands boulevards Ă  Paris. C’est dans le cadre du petit conservatoire de Mireille que RĂ©my Bricka fait sa toute premiĂšre apparition tĂ©lĂ©visuelle, et il enchaĂźne un autre passage tĂ©lĂ© chez Philippe Bouvard, dans « Chez Maxim’s ». Il devient le premier hommeorchestre français Ă  ĂȘtre mĂ©diatisĂ© – Ă  l’origine, SolsirĂ©pifpan (sol-si-rĂ©-pif-pan) en 1810/1820 fut, sous le Premier Empire, le prĂ©curseur-manipulateur de plusieurs instruments de musique Ă  la fois, d’oĂč le terme homme-orchestre. Il parcourait les rues de Montmartre, les Champs-ElysĂ©es et les Tuileries. RĂ©my Bricka enregistre chez Decca, un an aprĂšs, un 45t intitulĂ© « Pour un penny, pour un dollar ». Puis il part en tournĂ©e sur le paquebot « Le France » pour une traversĂ©e de l’Atlantique, en 1972. En 1974, il obtient une licence d’enseignement de musique Ă  l’UniversitĂ© de Paris VIII. L’ElysĂ©e fait appel Ă  lui pour animer l’arbre de NoĂ«l en 1975. L’étonnant homme-orchestre sort alors un deuxiĂšme disque « La vie en couleur » chez Polydor, que rĂ©compense un disque d’or. Il s’en suit plusieurs enregistrements de disques au Japon, en Allemagne et en Espagne, suivis d’une tournĂ©e en AmĂ©rique du Sud. riginaire

Alexandra Cerdan

I N T E R V I E W

Alexandra Cerdan : Comment ĂȘtesvous passĂ© du mĂ©tier de tourneur Ă  celui d’homme-orchestre ? RĂ©my Bricka : Tout en travaillant comme ajusteur pendant un an Ă  Francfort en Allemagne, je suivais des cours de chant avec une ancienne chanteuse d’OpĂ©ra. AprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©formĂ© de mon service militaire comme objecteur de conscience, je me suis installĂ© Ă  Paris oĂč j’ai travaillĂ© comme employĂ© administratif tout en passant quelques auditions dans des maisons de disques. Toujours accompagnĂ© de ma guitare, c’est au cours de l’hiver 1967-68 que j’ai eu l’idĂ©e d’ajuster sur moi d’autres instruments afin d’enrichir mes chansons de nouvelles sonoritĂ©s. C’est ainsi que je me suis transformĂ©, sans m’en rendre compte, en homme-orchestre. AprĂšs de nombreux tĂątonnements, il ne manquait plus que la grosse caisse que j’allais porter sur mon dos, comme l’escargot... A.C. : Vous avez traversĂ© la Manche « Ă  pieds », comment avez-vous fait ?

nacelle de survie que je traĂźnais derriĂšre moi, j’ai traversĂ© l’Atlantique en solitaire, sans eau ni vivres, en deux mois. Puis en l’an 2000, toujours poussĂ© par cette envie de dĂ©fricheur, j’ai parcouru 7800 kilomĂštres en 5 mois sur le Pacifique, entre Los Angeles et HawaĂŻ. A.C. : De combien d’instruments de musique est composĂ© votre personnage ? R.B. : Il y a d’abord deux instruments principaux que sont la guitare et le tambour. Et c’est autour d’eux que se sont greffĂ©s d’autres instruments qui vont de l’harmonica Ă  la flĂ»te, du kazou Ă  la guimbarde, de la cymbale Ă  la caisse claire et des grelots Ă  la sirĂšne. Une vingtaine d’instruments accompagnent la voix de mon personnage, qui se veut porteur d’espoir, de paix et d’harmonie, toujours prĂȘt Ă  rĂ©pandre la joie et le bonheur partout oĂč il apparaĂźt. A.C. : Que vous inspire Montmartre ?

R.B. : J’ai toujours cherchĂ© Ă  suivre des chemins diffĂ©rents de ceux qui avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© empruntĂ©s. C’est ainsi que m’est venue l’idĂ©e de vouloir « marcher sur l’eau. » Et c’est grĂące Ă  des skis flotteurs, conçus par un inventeur alsacien, que j’ai traversĂ© la Manche en octobre 1985, accompagnĂ© par un bateau de pĂȘcheurs. Trois ans aprĂšs, avec des skis plus performants et une

R.B. : Pour moi, Montmartre est une commune magique situĂ©e sur une colline qui surplombe Paris, un endroit Ă  part, unique, oĂč se cĂŽtoient artistes et personnes en tous genres. Source d’inspiration, c’est un village dans la ville oĂč l’on a envie d’aller, et c’est aussi le premier endroit oĂč l’on invite ses amis lorsqu’ils viennent visiter la capi-


PAROLES ET MUSIQUE

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tale. La montĂ©e des marches vers le SacrĂ©CƓur fait partie d’un cheminement riche en surprises et en dĂ©couvertes. A.C. : Vous ĂȘtes aussi un habituĂ© de la rue Lamarck, me semble-t-il ? R.B. : Pendant de nombreuses annĂ©es, j’ai garĂ© ma voiture customisĂ©e Ă  6 roues, longue de 7 mĂštres 20, dans un garage situĂ© dans le bas de la rue Lamarck. J’emprunte parfois cette rue, qui conduit pratiquement de chez moi, rue Legendre, jusqu’au SacrĂ©-CƓur, pour faire mon jogging tĂŽt le matin. Une montĂ©e graduelle qui me permet de travailler le souffle
 indispensable pour mes shows oĂč je porte environ 35 kilos d’instruments sur moi ! A.C. : Vous ĂȘtes aussi l’ami des animaux : avez-vous toujours votre lapin blanc et votre colombe, lors de vos spectacles ?

R.B. : Une de mes chansons, Vive nos amis les animaux, rappelle Ă  quel point toutes les bĂȘtes qui habitent notre planĂšte sont indispensables Ă  l’homme et qu’il faut les aimer et les respecter. Ces derniĂšres annĂ©es, j’ai un couple de pigeons paons blancs, que j’appelle mes colombes de la paix. C’est Coco et Chanelle, qui m’accompagnent lors de chacun de mes spectacles en France, Allemagne, Belgique et Espagne. Je n’ai plus de lapin, le dernier, je l’ai offert Ă  un couple d’amis nonagĂ©naires habitant la rĂ©gion de MĂącon. A.C. : Qu’en est-il de votre actualitĂ© ? R.B. : Je viens tout juste de sortir un nouveau CD qui s’intitule « Au pays magique des fĂȘtes et des anniversaires », disponible sur mon site « remybricka.com ». Cet album, destinĂ© Ă  la famille, nous accompagne tout au long de l’annĂ©e avec des chansons assorties aux principales fĂȘtes. AprĂšs une chanson de prĂ©sen-

tation, Le roi du kazou, j’invite les enfants Ă  faire un tour avec moi pour un voyage extraordinaire. De courts monologues accompagnĂ©s de musique relient les chansons entre elles et forment ainsi une histoire fĂ©erique et poĂ©tique. Le deuxiĂšme titre La colline aux corallines est un hommage Ă  Jean-Michel Caradec. Se suivent entre autres un medley de Joyeux anniversaire puis Bonne fĂȘte et Chanson du Pays Magique, Madame NoĂ«l, La chasse aux Ɠufs de PĂąques, Joyeux Halloween, Ma petite Maman, La fĂȘte des amoureux, Bonne annĂ©e, meilleurs souhaits. Une chanson est consacrĂ©e Ă  L’Europa Park, situĂ© en Allemagne. C’est le deuxiĂšme plus grand parc d’attraction en Europe, oĂč j’ai le grand honneur d’avoir une place qui porte mon nom.

www.remybricka.com


LES PATATES DE GREG

PAR GRÉGOIRE LACROIX

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LES GRE ET PATATI

Menu de l’Assassin Sylvestre Un petit pantin mĂ©canique Jouant sur son violon magique «Petite musique de nuit» Est trĂšs connu en Italie : Automate et Mozart est lĂ . Il est concierge en paradis Et armĂ© de son Ă©puisette, Les petits anges il les poursuit Pour les fourrer dessous sa couette : Filet de Saint Pierre. Tout est furie en basse-cour. C’est que les oies se battent pour Un bonbon noir, plat et gluant, Petit, carrĂ©, qui colle aux dents : Cachou laid au conflit d’oie. Sur un joli plateau de bois Du plus grand jusqu’au plus petit Quelques fromages assortis RĂ©pandent autour d’eux la joie : L’allĂ©gresse Ă  plateau. Bruno artiste rigoureux Est prĂ©cis et mĂ©ticuleux Sur aucune de ses peintures Il ne tolĂšre une bavure : Bruno a l’art maniaque.


LES PATATES DE GREG

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EG’ORIES ET PATATA

Participes PrĂ©sants Une pointe d’humour, c’est piquant. Un obĂšse qui rit, c’est bidonnant. Boucler sa ceinture, c’est sanglant. Prendre au collet, Faire la moisson, Un niais Ă©mu,

c’est saisissant. c’est gerbant. c’est con fondant.

Jouer au loto, Un mari génial Choisir des moufles Botter les fesses Un hindou décoiffé Trop de jeux de mots

c’est boules-versant. c’est un Ă©poux-stouflant. c’est un tri-gants.

Une longue attente Une vraie fouille Les trous noirs

c’est inquiet temps. c’est dĂ©sarmant. c’est troublant !

c’est prĂȘt ? au cul
pan ! c’est perd turban. c’est Ăąme usant.

et


Le 1er Janvier

c’est jourdelant !

Alors, jourdelons mes frĂšres ! Et que chaque soir de 2016 soit comme le rĂ©veillon d’un lendemain prometteur
 L’annĂ©e n’en sera que plus belle !


HOMMAGE

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DIMITRI ROMVOS

AU PANTHÉON MONTMARTROIS

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es peintres de Montmartre et du Carré aux artistes viennent de perdre

l’un des leurs, une figure emblĂ©matique et un personnage haut en couleurs. Peintre, portraitiste et sculpteur Grec, Dimitri Romvos a usĂ© de nombreuses paires de chaussures et de matĂ©riel pour artistes sur la place du Tertre. Pendant des dĂ©cennies, il y a pratiquĂ© un art du portrait d’une qualitĂ© exceptionnelle, ce qui ne l’empĂȘchait pas de prendre part Ă  de nombreuses activitĂ©s artistiques en dehors de Montmartre, en France et Ă  l’étranger. Il a notamment travaillĂ© avec le sculpteur CĂ©sar, crĂ©Ă© des expositions Ă©volutives ainsi qu’un ThĂ©Ăątre d’Ombres avec marionnettes. Il a fini sa vie auprĂšs de sa compagne Marie-NoĂ«l, elle-mĂȘme portraitiste sur le CarrĂ© aux Artistes de la place du Tertre. C’était l’un des derniers « Dieux Grecs » du PanthĂ©on montmartrois. Il manquera assurĂ©ment Ă  l’espace culturel et Ă  l’esprit de Montmartre. Comme il le disait : « Yassou filĂ© ! » - (qui signifie « Bonjour et au revoir mon ami !)

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COUPS DE PROJECTEUR

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FRANÇOIS DEBAECKER

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talentueux pianiste, remarquĂ© lors de la grande FĂȘte du MarchĂ© des Enfants Rouges, oĂč il accompagnait la chanteuse Pattika dans un bel esprit cabaret (lire en page 11), mĂ©ritait bien un « coup de projecteur  ». A Montmartre, François Debaecker avait crĂ©Ă© au Tremplin ThĂ©Ăątre, voici quelques annĂ©es, un spectacle remarquĂ© intitulĂ© « Autour du Chat-Noir », interprĂ©tĂ© en duo avec sa femme Marie, chanteuse – un spectacle repris au Mouffetard et en tournĂ©e. François et Marie ont aussi composĂ© et interprĂ©tĂ© le spectacle «Amours ferroviaires», fait de reprises et de crĂ©ations, dans un esprit rĂ©tro plein de charme et de swing, entre opĂ©rette et jazzy. Cet accompagnateur-chanteur est habitĂ© par l’esprit du cabaret scĂ©nique, qui exige du pianiste de savoir mettre en valeur les chanteurs et leur personnalitĂ©. On l’a d’ailleurs vu aux cĂŽtĂ©s d’artistes aussi divers que Renaud, Georges Chelon ou Coluche. Musicien polyvalent, il est aussi compositeur, arrangeur, auteur de comĂ©dies musicales pour enfants (MĂȘme pas peur, Panique en Laponie), et de nombreuses musiques de e

gĂ©nĂ©riques, aussi bien pour la radio (sĂ©rie « Frissons » sur France-Culture), le thĂ©Ăątre (crĂ©ation avec Eric Emmanuel Schmidt de la musique de la piĂšce Frederick avec JeanPaul Belmondo), le cinĂ©ma ou la tĂ©lĂ©vision. Il a mĂȘme reçu le premier Prix du concours

du Festival « Musique & CinĂ©ma » en Ile de France, un Concours d’accompagnement improvisĂ© de films muets d’époque ! François Debaecker : un artiste « tout terrain », alliant la fantaisie et l’humour, qu’on espĂšre bientĂŽt retrouver Ă  Montmartre ! JMG

l’afjet

POUR LE DEVÉLOPPEMENT DU TOURISME INTERNATIONAL

L

’AFJET – Association Française des Journalistes et Ecrivains du Tourisme – a et aura beaucoup Ă  faire au service du tourisme, partout dans le monde et notamment en France, aprĂšs les Ă©vĂ©nements tragiques de Paris. PrĂ©sidĂ©e par Philippe Moachon pour la France, et Tijani Haddad au niveau international, cette association n’a cessĂ© d’Ɠuvrer au dĂ©veloppement du tourisme, Ă  la dĂ©couverte des patrimoines culturels et des rĂ©gions et sites exceptionnels mĂ©connus par le grand public.

L’AFJET Ă©dite une gazette spĂ©cialisĂ©e dans ce domaine (ci-joint la couverture du n° 39, de juillet 2015) et attribue chaque annĂ©e un grand prix littĂ©raire dans sa spĂ©cialitĂ©. Dans notre prochain numĂ©ro, nous reviendrons plus en dĂ©tail sur les rĂ©alisations et les projets de cette grande association de journalistes, au service du tourisme dans le monde. AFJET, 7 rue de Gantries 69130 ECULLY, TĂ©l. 04 78 33 29 58

www.afjet.fr



COUPS DE CƒUR D’ALAIN

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COUP DE CƒUR BD

COUP DE CƒUR MUSIQUE

LA RENAISSANCE DE JANET JACKSON

LE RETOUR D’ASTÉRIX AVEC LE PAPYRUS DE CÉSAR

Q

Copyright couverture : Editions Albert René

on a connu les annĂ©es 80, il est difficile de ne pas en ĂȘtre nostalgique. A cette Ă©poque, la croissance Ă©tait forte, la gĂ©opolitique de la planĂšte plus simple, Belmondo et Delon Ă©taient au sommet
 Le film « Bis » transporte ainsi en 1985 deux amis (Kad Merad et Franck Dubosc) suite Ă  un accident dans un escalier ! L’occasion rĂȘvĂ©e pour eux de recommencer leurs vies et d’éviter de uand

refaire les mĂȘmes erreurs. Insatisfaits de leurs destins respectifs, ils pensent en effet que cette seconde chance leur permettra d’ĂȘtre vĂ©ritablement heureux. Tout ne sera pourtant pas si simple
 « Bis » est une comĂ©die rĂ©ussie grĂące Ă  un casting parfait et Ă  un scĂ©nario qui, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre vraiment original (des films amĂ©ricains ont dĂ©jĂ  abordĂ© ce sujet), est Ă  la fois drĂŽle et Ă©mouvant. Une vraie bonne surprise.

copyright photo : bmg

(EDITIONS ALBERT RENÉ)

A

COUP DE CƒUR CINÉMA

Creed : copyright Warner

Death of a Friend, peinture de Stallone : Courtesy Galerie Gmurzynska.

CREED

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nouveau film rĂ©alisĂ© par Ryan Coogler est l’évĂ©nement cinĂ©matographique du dĂ©but d’annĂ©e 2016. Creed nous permet en effet de dĂ©couvrir l’histoire du fils du boxeur Apollo Creed, le rival puis le meilleur ami de Rocky Balboa (Sylvester Stallone). Ce long-mĂ©trage n’est pas une suite programmĂ©e et commerciale de la cĂ©lĂšbre saga, mais un projet personnel du rĂ©alisateur dont le prĂ©cĂ©dent film, Fruitvale Station, a Ă©tĂ© saluĂ© par la critique. Stallone a Ă©tĂ© le premier surpris lorsqu’il a dĂ©couvert le scĂ©nario et n’a donnĂ© son accord qu’aprĂšs rĂ©flexion. e

Cette fois-ci, Rocky entraĂźnera Adonis Creed afin qu’il devienne un grand champion comme son pĂšre, malgrĂ© l’hostilitĂ© de ses proches. Tout comme chaque Ă©pisode de la saga Rocky, Creed n’est pas qu’un film sur la boxe mais aussi une rĂ©flexion sur les relations familiales, la transmission, et le besoin d’aller au bout de ses rĂȘves. A ne pas manquer, dĂšs le 13 janvier 2016 («Warner»). En parallĂšle de sa carriĂšre au cinĂ©ma, Sylvester Stallone est Ă©galement un peintre reconnu depuis de nombreuses annĂ©es. Il a fait ses Ă©tudes Ă  l’Academy

of Dramatic Art de Miami et a Ă©tĂ© influencĂ© par l’expressionnisme allemand et abstrait (Mark Rothko par exemple). Il a exposĂ© ses toiles au MusĂ©e National Russe de Saint-PĂ©tersbourg mais aussi au MusĂ©e d’Art Moderne et d’Art Contemporain Ă  Nice en 2015. Les Ɠuvres de Sylvester Stallone sont visibles sur demande Ă  la Galerie Gmurzynska de Zurich. Trois peintures majeures dont le fameux “finding Rocky” Ă  l’origine du film Ă©ponyme, seront exposĂ©es au stand de cette mĂȘme galerie Ă  Art Basel Miami Beach Ă  partir du 2 dĂ©cembre 2015.

des annĂ©es d’absence, la star revient enfin avec un nouvel album, intitulĂ© «Unbreakable» (BMG), co-Ă©crit et produit par le cĂ©lĂšbre duo Jimmy Jam et Terry Lewis, Ă  l’origine de tous ses tubes. Au programme, 17 chansons, trĂšs mĂ©lodiques, qui ne dĂ©cevront pas ses fans. Les deux premiers singles, le slow trĂšs groove «No Sleeep» (avec le jeune rappeur J.Cole) et «Burn It Up» (avec Missy Eliott) destinĂ© aux dancefloors, sont particuliĂšrement efficaces. Les autres chansons sont enthousiasmantes, avec notamment l’euphorisant «Night» et «Take Me Away» (Ă  la fois, pop, soul et rock) et Ă©voquent souvent le souvenir de son frĂšre Michael, disparu en 2009. «Unbreakable» Ă©tait ainsi le titre d’une chanson du Roi de la Pop, J. Cole le mentionne dans «No Sleeep» («Butterflies like MJ»), Janet chante comme son frĂšre sur «The Great Forever» et «Broken Hearts» l’évoque directement. prĂšs

Amoureuse de Paris (elle lui a déclaré sa flamme dans la chanson «Runaway»), Janet sera en concert dans la capitale le 10 avril 2016 à Bercy. Alain Haimovici


LES NOUVELLES DU CIEL

Ce sera aux alentours de Mars/Avril/Mai 2016, que les Ă©vĂšnements europĂ©ens et mondiaux vont se dĂ©cider, avec des manifestations et une paralysie du systĂšme. Les catastrophes seront au programme
 Pour le climat, l’eau et le feu seront en action d’oĂč d’importantes montĂ©es des eaux, cyclones et autres vagues cataclysmiques. En attendant, soyez toutes et tous heureux. Que cette nouvelle annĂ©e 2016 puisse vous apporter santĂ©, bien-ĂȘtre et sĂ©rĂ©nitĂ©. Et surtout, n’oubliez pas que le fait de garder la peur au fond de soi n’évite pas les dangers. C’est dans l’amour et la paix que nous bĂątirons tous ensemble, un monde meilleur ! Zodiacalement VĂŽtre ! Sophia MĂ©ziĂšres

www.sophia-meziĂšres.fr

a BĂ©lier du 21 mars au 20 avril

Vous dĂ©buterez l’annĂ©e avec la Conjonction VĂ©nus/Saturne, qui lĂšvera toute forme de frustration. En amour, pour les couples, le temps est venu de reformuler vos sentiments et, pour les autres, ce transit vous rĂ©vĂšlera un visage sorti de l’ombre. Certains fantĂŽmes du passĂ© pourront soudainement resurgir. Au niveau professionnel, vous devrez ĂȘtre plus concentrĂ© afin de ne pas manquer les occasions qui se prĂ©senteront Ă  vous au cours du premier trimestre. Afin d’harmoniser au mieux votre vitalitĂ©, portez des bleus pĂ©trole et des violets.

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Taureau du 21 avril au 21 mai

Votre planĂšte VĂ©nus vous rĂ©servera bien des surprises. Dans vos affaires sentimentales, ce sera le temps des grandes rĂ©solutions et des grands espoirs. Dans votre vie quotidienne, gare aux fraudes et autres escroqueries qui pourront arriver en dĂ©but d’annĂ©e par manque de vigilance. Au travail, votre sens du commandement vous donnera la chance de vous diffĂ©rencier des autres. Vous devrez poser vos vacances avant le mois de Mars, car celui-ci s’annoncera particuliĂšrement Ă©puisant. Portez des couleurs qui apaisent l’esprit et dopent le moral, comme les rouge, rose et vert.

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GĂ©meaux du 22 mai au 21 juin

Le CarrĂ© Mercure /Mars n’annoncera pas une pĂ©riode facile Ă  vivre, puisqu’il y aura des dĂ©mĂȘlĂ©s avec certaines administrations. Tout ce qui touchera Ă  vos finances devra ĂȘtre pris avec sĂ©rieux. C’est auprĂšs de vos proches que vous trouverez refuge en cas de besoin. CĂŽtĂ© sentimental, ce sera un dĂ©but d’annĂ©e trĂšs Ă©picĂ© et trĂšs colorĂ©. Vous aurez besoin de vous Ă©vader l’esprit, soit par le recueillement, soit par une Ă©vasion artistique. Portez les couleurs de la vie qui vous vont bien afin de pĂ©tiller de bonheur, tels que les bleus iris et jaunes soleil.

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Cancer du 22 juin au 22 juillet

Cela ira tout doux pour vous et il vous faudra une forte dose de motivation pour parvenir Ă  vous sortir de votre coquille. CĂŽtĂ© cƓur, votre partenaire devra redoubler d’entrain pour vous satisfaire. Vous serez d’humeur capricieuse et le pire dans tout ça, c’est que personne ne vous rĂ©sistera. N’en abusez pas ! Dans votre domaine pro, il y aura des Ă©vĂšnements qui feront que vous devrez impĂ©rativement vous diffĂ©rencier de vos autres collĂšgues afin de faire valoir vos droits et talents. Le beau Trigone Mars/Neptune, intensifiera vos facultĂ©s Ă©motives. Portez du mauve.

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Lion 23 juillet au 22 août

CĂŽtĂ© cƓur, certains natifs auront fait le choix de s’isoler dans la montagne, tandis que d’autres sortiront de leur tiroir de grands projets. Cupidon sera bien du voyage en ce dĂ©but d’annĂ©e et, grĂące Ă  la belle conjonction VĂ©nus/Saturne en signe de Feu, vous saurez briller par votre Ă©lĂ©gance et votre charisme. CĂŽtĂ© travail, ce premier trimestre sera celui d’une certaine reconnaissance. Votre cĂŽte de popularitĂ© s’envolera, mais il faudra bien garder les pieds sur terre, car des revers de situation pourront survenir avant l’étĂ©. Pour votre vitalitĂ©, le rouge, le noir et le jaune seront les couleurs qui vous iront bien. Abusez-en !

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Vierge du 23 août au 22 septembre

Vous vivrez un dĂ©but d’annĂ©e trĂšs controversĂ©, car les tensions seront nombreuses. En cause ? La Nouvelle Lune mĂȘlĂ©e au quatuor planĂ©taire Mercure/Soleil/Lune/ Pluton en Terre, ce qui laissera prĂ©sager une pĂ©riode trĂšs mouvementĂ©e dans votre foyer. Entre coups de colĂšres et coups d’éclats, vos journĂ©es seront bien remplies. Au travail, idem, vous ne saurez plus oĂč donner de la tĂȘte tellement cela partira dans tous les sens. Avec Jupiter dans votre secteur, c’est tout un panel de choses Ă  mettre au point qui s’annonce. Positivez en toute circonstance en portant des couleurs telles que les marrons et les jaunes citron.

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Balance du 23 septembre au 22 octobre

La libertĂ© d’agir restera votre principal moteur et si, par malheur, une personne ose vous mettre des entraves, vous vous sentirez paralysĂ©. MoralitĂ©, pour cette annĂ©e 2016, osez vivre votre vie en vous simplifiant l’existence. Dans votre couple, ne prĂȘtez pas attention aux petits dĂ©tails, car ils se changeront trĂšs vite en montagne de reproches et sous la dissonance Mercure/Mars, les querelles ne manqueront pas. Au travail, gare aux pannes de voitures ou autres pannes de motivation. La pĂ©riode sera plus harmonieuse et plus fĂ©conde en seconde partie d’annĂ©e. Pour votre vitalitĂ©, portez les roses parme et verts pastel.

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Scorpion du 23 octobre au 22 novembre

Vous partirez sur les chapeaux de roue et, avec les bons aspects de Mars dans votre signe, votre courage et votre vitalitĂ© vous serviront de guides. Vos amours seront aux diapasons de vos envies, ce qui vous donnera des ailes. Au travail, le Trigone Mars/Neptune vous permettra d’ĂȘtre davantage sensible Ă  vos intuitions et Ă  vos crĂ©ations artistiques. Ce sera le moment de sortir la tĂȘte de l’ombre et de vivre en toute sĂ©rĂ©nitĂ©. CĂŽtĂ© vitalitĂ©, portez du vert, du bleu et du turquoise, vos humeurs ne s’en porteront que mieux !

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Sagittaire du 22 novembre au 21 décembre

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Capricorne du 22 décembre au 20 janvier

DĂšs le tout dĂ©but de l’annĂ©e, vous serez directement impactĂ© par la Conjonction VĂ©nus/Saturne. L’accent sera mis sur votre rĂ©alisation personnelle et professionnelle. En amour, vous scellerez les fondements de votre relation qui va s’ancrer sur du long terme. Au travail, vous allez pouvoir bĂ©nĂ©ficier d’une promotion oĂč, en tout cas, d’une proposition trĂšs intĂ©ressante. La chance sera Ă  votre cĂŽtĂ© et votre vitalitĂ© sera excellente, joviale et dynamique. Portez davantage de gris, de rose et de bleu, vous vous sentirez en phase avec vous-mĂȘme !

On notera quelques perturbations administratives qui se dresseront sur votre chemin et viendront crĂ©er dans votre foyer un climat de tensions. Avec un amas planĂ©taire dans votre secteur, la tendance du ciel sera parsemĂ©e de contrariĂ©tĂ©s. Dans votre couple, il faudra user de patience pour retrouver un climat de douceurs. Au travail, la Nouvelle Lune du 9/01 sera propice Ă  l’élaboration de nouveaux projets qui verront le jour avant l’automne. Le trĂšs beau Trigone entre le Soleil et Jupiter vous assurera une annĂ©e haute en crĂ©ativitĂ©. CĂŽtĂ© vitalitĂ©, portez du noir en compagnie des roses saumon et des mauves.

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Verseau du 20 janvier au 18 février

DĂšs le dĂ©but Janvier, Mercure fera son entrĂ©e dans votre secteur et cela vous donnera un sens intuitif et une imagination trĂšs dĂ©bordante. En amour, vous ferez de belles dĂ©clarations Ă  votre partenaire. Au travail, ce seront vos idĂ©es ingĂ©nieuses qui seront mises Ă  profit et qui feront l’unanimitĂ©. Vous serez apte Ă  entrer dans une phase d’initiatives. La Conjonction VĂ©nus/Saturne au Trigone de la planĂšte Uranus annoncera une pĂ©riode chanceuse et abondante et ce, jusqu’à l’étĂ©. Pour votre vitalitĂ©, portez des couleurs qui rehaussent le teint, comme les pourpres.

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Poissons du 19 février au 20 mars

Vous serez choyĂ© par le Trigone Mars/Neptune qui intensifiera vos vertus intellectuelles et votre sens du ressentis. En amour, cet aspect annoncera une sublimation des sentiments en vous laissant guider par vos Ă©motions. Vous rĂ©aliserez de belles choses avec votre partenaire. Au travail, ce premier trimestre de l’annĂ©e correspondra Ă  une pĂ©riode de doutes. CĂŽtĂ© vitalitĂ©, portez du safran et des ocres rouges, ils permettront de faire le plein d’énergie. A bientĂŽt pour vos Nouvelles du Ciel 
 !

Cet horoscope est rédigé par Sophia MEZIERES, Astrologue Conseil DiplÎmée Professionnelle. Pour une consultation en direct, vous pouvez me joindre au 06 81 40 56 52 ou au 03 81 61 79 96 de 10 h à Minuit et du Lundi au Dimanche. Vous pouvez aussi consulter mon site internet www.sophia-mezieres.fr


RUBRIQUE CHANSONNIÈRE

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OCTOBRE le Mardi 27

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’est la tempĂȘte / Dans nos assiettes, C’est l’embargo / Dans les frigos!... Page 8 d’Aujourd’hui en France, dans un article trĂšs documentĂ© de Claudine Proust, le tocsin retentit : d’aprĂšs la classification du C.I.R.C (Centre International de Recherche sur le Cancer), le danger viendrait de quatre catĂ©gories de boissons et d’aliments : GROUPE 1 - Produits absolument cancĂ©rogĂšnes : la viande transformĂ©e au mĂȘme titre que l’alcool, le tabac, la pollution de l’air
 l’arsenic, le plutonium ! De quoi rĂ©flĂ©chir Ă  deux fois avant de commander une planche charcutiĂšre ! GROUPE 2 A - Produits probablement cancĂ©rogĂšnes, ce qui veut dire que, sans en ĂȘtre certain, l’on imagine que les produits suivants sont nocifs : Les viandes de bƓuf, de porc,

de mouton, de veau, de cheval
 pourraient provoquer des cancers du tube digestif et du cĂŽlon. Dans la mĂȘme catĂ©gorie : les conteneurs en verre, la friture Ă  haute tempĂ©rature ou encore le matĂ© chaud.

ique RubsronniĂšre n Cha

par Jean-Jacques Sacquet

GROUPE 2 B - Les produits peut-ĂȘtre cancĂ©rogĂšnes : le cafĂ©, les lĂ©gumes au vinaigre, les gaz d’échappement 
 GROUPE 3 - Le produit est inclassable quant Ă  sa cancĂ©rogĂ©nicitĂ© : le thĂ©, le pĂ©trole brut, l’encre d’imprimerie. En conclusion, il ne reste pas grand chose sur quoi se rabattre, si ce n’est les excellents produits de Monsieur Mac Donald, les cĂ©rĂ©ales gorgĂ©es de sucre, les barres « énergisantes », le coca, responsables de l’obĂ©sitĂ© infantile aux Etats-Unis ainsi qu’en France et partout dans le monde. Si l’on sait que le poisson est truffĂ© de sulfamides et de

mĂ©taux lourds, qu’il nous est conseillĂ© de nous mĂ©fier du lait et de ses dĂ©rivĂ©s, l’étude de l’O.M.S. est Ă  relativiser car elle alerte l’opinion sur la nocivitĂ© des produits nommĂ©s ci-dessus mais elle semble incapable d’inciter producteurs et industriels Ă  les rendre consommables sans danger ! Pour vous, chers lecteurs, je dĂ©voile, dans ces lignes, la solution radicale pour rĂ©soudre ces problĂšmes: partant du principe qu’aucune nourriture carnĂ©e n’est sans danger, mais que rien ne peut remplacer la viande sans provoquer de graves carences, je pose cette question: comment

sortir de ce dilemme et trouver le produit qui pourrait nous sortir de ce mauvais pas? La solution est Ă©vidente : quel est le mammifĂšre omnivore dont la filiĂšre est la plus surveillĂ©e et qui Ă©chappe aux grandes pandĂ©mies grĂące aux pouvoirs prĂ©ventifs des vaccins et aux progrĂšs constants de la prophylaxie ? L’HOMME, bien sĂ»r ! MoralitĂ©: pour lutter contre le terrible cancer, devenons ANTHROPOPHAGES.

COURTES BREVES Dans la gastronomie française, la fondue, c’est fond d’emmenthal !

La question que l’on se pose :

La vie est courte, aurai-je le temps D’ĂȘtre connu de mon vivant ? Un bon conseil : soyez patient, La vie ne dure pas bien longtemps !

Maso :

Certains clament qu’ils aiment la France, Aiment-ils aussi la sous France ? La LibertĂ©, ça ne s’achĂšte pas
 ça se paye ! Rien n’empĂȘchera jamais les hommes les plus odieux D’adorer les Saints Lieux et d’honorer leurs Dieux

L’aigre Nadine :

LE ROI LION

L’amie noire lamine les propos J’ai comme l’impression d’ĂȘtre un roi qui ne rĂšgne De Nadine Morano. Que sur l’espace Ă©troit de la cage du zoo, Le Gnou est Ă  l’eau Je suis fort et puissant mais j’ai le La Raison ne fait pas de crĂ©dit cƓur qui saigne D’ĂȘtre ainsi enfermé  comme un Et celle du plus fort est petit oiseau ! toujours la meilleure ! (d’aprĂšs Jean de La Fontaine) Mon esprit va et vient sur mon triste destin, Meeting Bordelais: Je n’ai jamais connu l’odeur de la Les vins Ă©taient trĂšs Savane abordables OĂč des lionnes alanguies s’étirent et Et nous Ă©tions treize Ă  se pavanent Bordeaux
 Je dois me rĂ©signer : je suis le Roi de Rien ! Jean-Jacques Sacquet


« Aller Ă  l’idĂ©al et

FĂȘte de Parution

réel » comprendre le

(Jean JaurĂšs)

FARIBA HACHTROUDI MICHOU ITINERAIRE BERNARD DIMEY AVEC J.J. SACQUET

C

26 septembre, la soirĂ©e a commencĂ© avec le lancement de la 1Ăšre Ă©dition de Vitrin’ Art par l’Association des Commerçants du Quartier Ordener (ACQO), prĂ©sidĂ©e par Xavier Castex, association qui fĂȘtait aussi Ă  cette occasion son troisiĂšme anniversaire.

& UTTER VALADON, UTRILLO RE AU MUSÉE DE MONTMART

MONTMARTRE ! FÊTE LA PLANÈTE

VENDANGES 2015

LE MOULIN ROUGE INVITÉ D’HONNEUR A NEW YORK

XAVIER CASTEX

VITRIN’ART RUE ORDENER

PAUL DUREAU LE NOUVEAU CHANSONNIER

ISSN 11 53-0618

SHALEMAR SHARBATLY

À MONTMARTRE

LES FORBANS MUSICALEMENT ROCK’N’ROLL

e

2015 e N°13.100 3 trimestre

POUR UNE VILLA MEDICIS À MONTMARTRE

1

Un parcours artistique oraganisĂ© par Marie-Claude Nedan permettait de dĂ©couvrir les Ɠuvres des 25 Artistes-peintres de la CitĂ© Montmartre aux Artistes, du CarrĂ© des Artistes la Place du Tertre, des Portes d’Or de la Goutte d’Or et de la Villa des Arts qui exposaient chez les commerçants de l’ACQO pendant une semaine. AprĂšs le vernissage et le pot de l’amitiĂ©, la soirĂ©e s’est poursuivie avec un dĂźner de prestige au restaurant « Le Chant des oliviers » de l’ami Albert, animĂ© par un rĂ©cital de Pattika, dans une ambiance cabaret qui fit le bonheur des convives.

Pierre-Yves Bournazel, Eric lejoindre, Jean-Marc Tarrit, Carine Rolland et Marie-Claude Nedan

Emma et Jean-Paul l’historien

Janbrun croque le Chef

Pattika

Albert, le propriĂ©taire du restaurant le Chant des Oliviers, Nina et Janbrun toujours Ă  l’affĂ»t.

Le maire Eric Lejoindre et Xavier Castex

Bulletin d’abonnement Ă  Paris-Montmartre « Aller Ă  l’idĂ©al et comprendre le rĂ©el » (Jean JaurĂšs)

DEPUIS 1987

Abonnement : 20 e, (30 e hors CEE) et abonnement de soutien à partir de 50 e. Chùque à l’ordre de Paris-Montmartre. Bulletin à remplir en lettres majuscules et à retourner à Paris-Montmartre 13, place du Tertre, 75018 Paris

PARIS SERA TOUJOURS

MICHOU !

DOSSIER :

LA BONNE FRANQUETTE LES FRACHEBOUD PÈRE ET FILS

Nom : Prénom :

JOËL LANSEL L’ARTISTE PEINTRE DU BONHEUR

Ă©dito

Adresse :

L’ESPÉRANCE AVEC

ALAIN JUPPÉ POUR LA FRANCE Mairie du 18e

et Rotary Club PARIS MONTMARTRE

Collation offerte par le restaurant La Mascotte de Thierry CAMPION

ERIC LURTHY

PREND LES COMMANDES AU TERRASS’

L’AIAP

AU SERVICE DES ARTISTES

Photo : Habas

N°13.101 4e trimestre 2015 ISSN 11 53-0618

Mercredi 17 FĂ©vrier de 11h30 Ă  17h00 Salle des fĂȘtes de la Mairie

FLUCTUAT NEC MERGITUR

INTERVIEW

POPECK UN COMIQUE AU GRAND CƒUR

CÉDRIC ET DOUDOU LE MOULIN DE LA GALETTE ROUVRE SES AILES

E-mail :

FELIX BEPPO

L’ADJOINT AU MAIRE À L’ESPACE PUBLIC

TĂ©l : Date :


e qui donne des couleurs à vos nuits blanches L’Hommm Bernard Dimey

Votre Soirée Soirée Dßner Spectacle à 20h30 dinner and show 8.30 pm

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PA RI S MICHOU 110 euros

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(cocktail et vin inclus)

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Soirée Spectacle à 22h30 show with champagne 10.30 pm Une bouteille de champagne pour 2 personnes : 140 euros

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