Le Journal du Palais n°23. Juin - août 2023

Page 1

MUSÉE LA NOUVELLE EXPOSITION PERMANENTE P.4 LES SECRETS D’UN MONUMENT P.16 LA TERRASSE POISSON LUNE P.23 UN OBJET UNE ŒUVRE AOÛT2023 N°23 JUIN -
Vos meilleures photos du Palais sur les réseaux sociaux ÇA GAZOUILLE @les_petites_frelotes @malicepoint @mrg_0_0 @schwobt PHOTOS ANNE VOLERY 01 Le Grand Festival contre le racime et l’antisémitisme, 7e édition, du 21 au 26 mars 2023. — 01 & 02 Filles-Pétroles, de Nadia Beugré, danse — 03 , 04 , 05 & 06 Afro Future Experience - Bienvenue dans notre Wakanda !, Art’Press Yourself, installations et performances. C’EST AU PALAIS QUE ÇA S’EST PASSÉ ! 02 03 04 05 06

UNE HISTOIRE COMMUNE

Quelle fierté de pouvoir, enfin, présenter le nouveau Musée national de l’histoire de l’immigration !

Avec plus d’un Français sur quatre issu de l’immigration, c’est bien une histoire commune qui nous réunit aujourd’hui.

Avec ses espaces entièrement rénovés et agrandis, une approche historique étendue, de nouveaux supports de médiation, petits et grands vont pouvoir redécouvrir ce Musée d’histoire et de réflexion, sensible, interactif, ouvert.

Et c’est aussi l’été au Palais ! Retrouvez concerts, DJ sets et toute la programmation de votre terrasse préférée Poisson Lune.

Présidente du conseil

d’administration :

Mercedes Erra

Président du conseil

d’orientation : François Héran

Directrice générale :

Constance Rivière

Directeur du développement, des publics et de la communication : Benjamin Bechaux

Chargée de la communication : Marie Fleury

Rédactrice :

Elodie de Vreyer

Maquette : Sandy Chamaillard

4 LES ACTUS DU PALAIS

Les secrets d’un monument

6 DOSSIER

Migrations, une histoire française

15 PORTRAIT

Polina Panassenko, « Entre-deux »

16 AGENDA

22 LE PALAIS VU PAR...

Maciej Fiszer

23 DU CÔTÉ DES ENFANTS

Un objet, une oeuvre

24 VU & ENTENDU AU PALAIS

Le Palais croqué par Laurence Le Chau

3 LE JOURNAL DU PALAIS
OURS
SO
MM AIRE
IMPRIMÉ PAR VINCENT IMPRIMERIES. PHOTO
:
DE
KOSSEYO. © BERNARD LEFEBVRE/COLLECTIONS LA DOCUMENTATION FRANÇAISE/ECPAD/DÉFENSE. © EPPPD-MNHI © JANINE NIEPCE/RAPHO
LES ACTUS DU PALAIS DOSSIER
EN COUVERTURE
PORTRAIT
DOMINIQUE

La terrasse estivale Poisson Lune est de retour sur le parvis du Palais de la Porte Dorée pour une cinquième saison festive et culturelle !

LES SECRETS D’UN MONUMENT

En 2023, la Fête de la Musique est éclectique au Palais ! Les concerts de Lova Lova, Ëda Diaz et du groupe Global Gnawa rythment ce 21 juin avec de l’afrobeat, de l’éthio-jazz et des sonorités d’Amérique latine.

Il fut le premier édifice parisien de style Art déco avant les Palais de Tokyo et de Chaillot, inaugurés en 1937. Érigé à l’orée du bois de Vincennes pour l’Exposition coloniale internationale de 1931, le Palais de la Porte Dorée « est à la fois un monument de propagande coloniale dont il faut regarder l’histoire en face, et un palais Art déco qui se voulait l’emblème esthétique absolu, la référence culturelle de son temps », rappelle Constance Rivière, directrice générale du Palais.

Depuis le 5 juin, un MOOC (cours en ligne) explore l’histoire, l’architecture, le mobilier, le rôle du Palais d’hier à aujourd’hui. Comment répond-t-il aux grands principes de l’Art déco pour construire une œuvre d’art à part entière ? Comment les fresques intérieures et le basrelief de la façade reflètent-ils la représentation des « étrangers » et l’idéalisation de la colonisation ? L’anthropologue Benoît de l’Estoile, l’historien Dominique Jarrassé et Laëtitia Ferreira, cheffe du service de la conservation architecturale au Palais, l’expliquent au travers de plusieurs vidéos. Des ressources documentaires, mais aussi des quiz et diverses activités complètent les vidéos. Ce MOOC et sa version Mookids pour les 8-12 ans font partie des projets lauréats de l’appel à projets annuel « MOOC culturels » de la Fondation Orange. Véritables parcours de formation, ces MOOC permettent aux apprenants de bénéficier gratuitement d’un enseignement à la fois rigoureux et convivial basé sur des contenus de qualité. « La Fondation Orange est engagée depuis 2014 dans la création de ces cours en ligne qui ont prouvé leur

capacité à rendre la culture accessible à tous et à toucher un large public » explique Yann Malidor, responsable de projets culturels à la Fondation. « Tous les apprenants apprécient cette nouvelle possibilité d’accéder aux musées et aux expositions grâce au numérique ». Plus de 20 MOOC culturels sont disponibles sur la plateforme de la Fondation Orange. Les contenus du MOOC Palais de la Porte Dorée ont été préparés par les équipes du Palais et la Fondation Orange. Il est en libre accès sur la plateforme de la Fondation. Jusqu’au 16 juillet, les apprenants peuvent aussi participer à des activités et échanger sur des forums de discussions. Une conférence en ligne animée par Haywon Forgione, conférencière en histoire de l’art, est proposée le lundi 26 juin à 18h30. À partir du 17 juillet, le forum est fermé mais les ressources restent consultables librement pendant cinq ans. Cela laisse du temps pour finir d’explorer les secrets du Palais...

LE JOURNAL DU PALAIS 4
Explorez l’histoire et l’architecture du Palais grâce à un cours en ligne gratuit et accessible à tous, élaboré avec la Fondation Orange : le MOOC Palais de la Porte dorée - 1931, Art déco et propagande coloniale.
et accès gratuits
Inscription
sur mooc.palais-portedoree.fr
AU PALAIS POISSON LUNE, LE RETOUR AU PALAIS LA FÊTE DE LA MUSIQUE
ACTU DU PALAIS © CYTIL ZANNETTACCI © ANNE VOLERY

LE CHIFFRE CLEF 100

C’est le nombre d’objets racontant l’histoire de l’immigration dans le livre qui accompagne l’ouverture de la nouvelle exposition permanente du Musée. Appartenant pour la plupart aux collections du Musée (histoire, art contemporain, société et témoignages), ces objets racontent une histoire politique, sociale et culturelle des migrations en France depuis 1685. Du décret de naturalité signé par Louis XIV pour l’astronome savoisien Cassini au gilet de sauvetage du bateau l’Aquarius, on y retrouve une grande diversité d’objets et documents. Chacun est commenté par un chercheur, un conservateur, une personnalité politique ou culturelle. « Nous avons voulu mêler une approche scientifique et une autre plus

VRAI/FAUX

LES CORAUX SONT DES PLANTES ?

sensible pour rappeler que chacun a un rapport personnel à l’immigration », explique Sébastien Gökalp directeur du Musée.

Une histoire de l’immigration en 100 objets, La Martinière, 28 €, 336 pages.

Faux. Les coraux sont des animaux. Durs ou mous, ils constituent une grande famille avec plus de 1 300 espèces très différentes.

Connu depuis l’Antiquité, le corail rouge, évoquant un petit arbre en fleurs, a longtemps été considéré comme un végétal. Jusqu’au XVIIe siècle, les savants étaient persuadés qu’il s’agissait d’un végétal durcissant au contact de l’air, appelé « lithodendron » (arbre de pierre) par les Grecs anciens.

C’est une erreur. Ni végétaux, ni minéraux, les coraux sont bien de petits animaux, appelés polypes, qui ressemblent à de mini-anémones de mer. Certains vivent en colonies et fabriquent un

LE CRABE VAMPIRE

INSOLITE !

L’ANIMAL STAR

En voilà un qui en met plein la vue. Avec sa carapace violette éclaboussée d’une tache jaune, le crabe-vampire (Geosesarma sp. red ruby) détonne un peu dans le monde des crustacés. Ce petit crabe d’eau douce de deux centimètres vit sur l’île de Java (Indonésie). Ses yeux jaune ou orange et son activité crépusculaire expliquent son surnom. Essentiellement terrestre, le crabe-vampire vit en groupe dans la végétation et les rochers proches du ruisseau dont il est originaire. Il se nourrit de petits insectes et de larves. Sa petite taille et ses couleurs en font un animal très apprécié, suscitant de nombreux prélèvements dans son milieu naturel. Comme pour les autres animaux d’aquariums et de terrariums, si vous envisagez d’inviter des crabes-vampires chez vous, assurez-vous d’abord qu’ils proviennent d’un élevage.

squelette commun en calcaire : les fameux récifs coralliens. Ceux-ci forment un écosystème très riche. S’ils couvrent à peine 0,2 % de la surface des océans, ils abritent 30 % de la biodiversité marine ! Ils offrent aussi une barrière naturelle contre les tempêtes et permettent à 500 millions d’hommes de se nourrir grâce à leur richesse en poissons. Seuls les coraux durs construisent des récifs. On trouve aussi des coraux mous. Dépourvus de squelette extérieur dur, ils bougent au rythme du courant. Ils ont souvent des formes extravagantes.

Les coraux, c’est seulement dans les mers chaudes FAUX. Les coraux vivent dans les eaux tropicales peu profondes. Les plus connus sont ceux de la Grande Barrière de corail (Australie) classée patrimoine mondial de l’Unesco et longue de 2 000 km. Or, on en trouve

dans toutes les mers du monde et à toutes les profondeurs ! La famille des coraux rassemble plus de 1 300 espèces.

Les coraux risquent bientôt de disparaître VRAI. Les chercheurs considèrent que presque tous les récifs coralliens de la planète risquent de disparaître d’ici 2050, dans un monde à +2°C. Les récifs souffrent des activités humaines destructrices et du réchauffement des océans. Celui-ci provoque l’expulsion des zooxanthelles, des algues qui vivent en symbiose avec les coraux durs, conduisant à la mort de ceux-ci. Pour agir, l’Aquarium s’est engagé dans le programme « Arche de Noé des coraux » qui, avec les aquariums et centres de recherche du monde entier, étudie et assure la reproduction de différentes espèces de coraux pour les réimplanter en mer.

5 LE JOURNAL DU PALAIS ACTU DU PALAIS

MIGRATIONS, UNE HISTOIRE FRANÇAISE

AUTOUR DE L’EXPOSITION

La nouvelle exposition permanente du Musée national de l’histoire de l’immigration a ouvert le 17 juin. Articulée autour de onze dates repères et d’un espace dédié au temps présent, elle raconte et explique une histoire des migrations dès l’Ancien Régime. Elle donne aussi les clefs pour comprendre les débats actuels sur le sujet. Des propos complétés par une approche sensible et immersive avec des œuvres d’art contemporain, des dispositifs multimédias et un parcours enfant. Visite guidée.

«  C’est fou tous ces étrangers qui ont fait l’histoire de France » : le slogan s’affiche sous un portrait de Louis XIV sur les quais du métro parisien. Pour lancer sa nouvelle exposition permanente, le Musée national de l’histoire de l’immigration a mobilisé le Roi-Soleil. Pour rappeler que le plus illustre des rois de France était le fils d’une Espagnole et le petit-fils d’une Autrichienne. Comme le souverain, un tiers des Français d’aujourd’hui ont des origines étrangères. C’est tout le propos de l’exposition inaugurée le 17 juin : montrer à quel point l’immigration fait partie de l’identité française. (lire p. 12)

LE JOURNAL DU PALAIS 6
DOSSIER
Une histoire de l’immigration en 100 objets, 336 pages, 28 € Cet ouvrage publié aux éditions de La Martinière accompagne la réouverture (lire en p. 5)
© EPPPD-MNHI © JEAN-PHILIPPE CHARBONNIER/RAPHO
LES BONNES ESPAGNOLES. JEAN-PHILIPPE CHARBONNIER, 1962.
LE JOURNAL DU PALAIS 8 01

04

01 Jeune serviteur tenant un arc, Hyacinthe Rigaud, vers 1700. Musée des Beaux-arts de Dunkerque © RMN - Grand Palais / Daniel Arnaudet — 02 Road to exile, Barthélémy Toguo, 2008. © EPPPD-MNHI © Barthélémy Toguo. Courtesy de la Galerie Lelong © ADAGP, Paris, 2023 — 03 Allégorie de l’abolition de l’esclavage à la Réunion, Alphonse Garreau, 20 décembre 1849, musée du quai Branly - Jacques Chirac © Photo Claude Germain, musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais. — 04 Anonyme, Moi libre, 1794 © Bibliothèque nationale de France.

9 LE JOURNAL DU PALAIS
02 03
LE JOURNAL DU PALAIS 10 01 02 03 04 05 06 07 08

01 Famille napolitaine à Paris, Boulevard Saint-Germain, vers 1880, Musée national de l’histoire de l’immigration © EPPPD-MNHI 02 Une petite famille d’algériens proprement installée, La vie des Nords-Africains de Paris (série), Pierre Boulat, 1955. © EPPPDMNHI © Pierre Boulat/Association Pierre & Alexandra Boulat — 03 Fouille dans le bidonville de Nanterre, La vie des Nord-Africains de Paris (série), Pierre Boulat, 1955. © EPPPD-MNHI © Pierre Boulat/Association Pierre & Alexandra Boulat — 04 Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, Loi du 1er juillet 1972, Anonyme, 1972. © EPPPD-MNHI — 05 S.A.I.E Moriamé, Le racisme divise, Musée national de l’histoire de l’immigration © EPPPD-MNHI — 06 Usine de fonte-grise Manil à Charlesville, Gérald Bloncourt, 1972. © EPPPD-MNHI, © Gérald Bloncourt — 07 Étudiant et sa femme devant le Panthéon, Reportage pour le centre d’éducation civique des Africaines à Paris (série). Janine Niepce. Entre 1965 et 1966. © EPPPD-MNHI © Janine Niepce/Rapho 08 Naufragés, Maxime Biou, 2019. © EPPPD-MNHI © Maxime Biou. — 09 Il faudrait me lier pieds et poings pour me ramener en Angleterre, Another Country (série). Rip Hopkins. 2010. © EPPPD-MNHI © Rip Hopkins. Courtesy de l’artiste. Galerie Le Réverbère. 10 Manifestation contre le racisme, Paris 1988, Amadou Gaye. © EPPPD-MNHI © Amadou Gaye.

11 LE JOURNAL DU PALAIS
09 10

Fermée fin 2020, l’ancienne exposition permanente centrée sur le parcours des migrants ne donnait qu’une vision partielle du sujet. « Elle commençait au XIXe siècle alors que la France est un pays d’immigration depuis avant la Révolution. Cela fait partie de notre identité. C’est cette histoire mal connue que nous voulons raconter », commente Sébastien Gökalp, directeur du Musée et commissaire général de la nouvelle exposition permanente. D’autant que la recherche a beaucoup avancé ces dernières années sur la place des femmes, le statut des étrangers, ou encore les liens entre colonisation et immigration.

Dans une scénographie renouvelée et sur une surface presque doublée (1800 m2), l’exposition s’articule donc autour de onze dates repères racontant les mouvements migratoires, l’évolution fluctuante (corrélée souvent à la situation économique ou internationale) des droits et statuts des immigrés mais aussi leur contribution à la culture et à l’économie française. « Il y a toujours eu des mouvements d’hospitalité,

de rejet, d’intégration, de croisement au fil des siècles », commente Sébastien Gökalp. « Sans occulter les difficultés et obstacles, l’exposition invite à repenser les préjugés ».

Le ton est donné dès l’entrée, avec une œuvre commandée à l’artiste Gaëlle Choisne. La sculpture suspendue de coquillages et laiton est dédiée à la mé-

Nantes, qui entraîne le départ de 200 000 protestants français. Et pourtant à cette époque déjà, la France est également une terre d’accueil pour les étrangers venus de pays frontaliers. Au travers des dates repères, l’exposition souligne l’importance des grands événements internationaux (révolutions, guerres, crises économiques) dans la situa-

de 700 œuvres d’art, objets, documents imprimés, audiovisuels et multimédias sont présentés, renouvelant entièrement l’ancien parcours. Ils proviennent essentiellement des collections du Musée. L’exposition fait la part belle à l’art contemporain. Barthélémy Toguo, Kader Attia, Zineb Sedira, Samuel Fosso et bien d’autres interpellent le visiteur. « Cette approche esthétique, émotionnelle et intellectuelle complète l’histoire politique que nous racontons », confie Émilie Gandon, commissaire exécutive de l’exposition.

moire des personnes déplacées et réduites en esclavage. Car la première date repère de l’exposition évoque cette page sombre de l’histoire, l’année 1685 qui voit la rédaction du Code Noir. Il définit le statut dans les territoires français ultramarins des esclaves arrachés à leurs terres africaines. C’est aussi l’année de la révocation de l’édit de

tion des immigrés en France. Une évolution loin d’être linéaire, faite d’avancées et de reculs. La nouvelle exposition met aussi en lumière plusieurs dates plus spécifiques de l’histoire de l’immigration elle-même, comme 1983 et la Marche pour l’égalité et contre le racisme.

Chacune de ces sections est largement illustrée : au total, près

Auparavant regroupés dans la galerie des dons, les objets confiés par les visiteurs participent aussi de ce parcours sensible (lire l’interview de Nikolaï Angelov). Ils racontent le chemin de vie d’anciens étrangers devenus membres de la communauté nationale : poilu italien, réfugiée chilienne, travailleur bosniaque, étudiant africain... Des acquisitions récentes évoquent aussi une actualité toujours présente, comme le gilet de sauvetage du

LE JOURNAL DU PALAIS 12
bateau SOS Méditerranée. Textes et objets se déploient le long de grands plateaux filant
« Plus de 700 œuvres d’art, objets, documents imprimés, audiovisuels et multimédias sont présentés, renouvelant à 80 % l’ancien parcours. »
01 02 03 04
01 Sur la route de Barcelone à la frontière française, Robert Capa. Entre le 25 et le 27 janvier 1939. © EPPPD-MNHI © Robert Capa/ Magnum Photos — 02 Maud Veith, Sauvetage © SOS Méditerranée — 03 Arrivée dans le port de Marseille. Paul Almasy, 1965. © EPPPD-MNHI © Paul Almasy/ AKG-images — 04 Voitures Cathédrales, Thomas Mailaender, 2004. © EPPPD-MNHI © Thomas Mailaender. Courtesy de l’artiste.

le long des murs et facilement amovibles pour être régulièrement actualisés. La scénographie proposée par l’atelier Maciej Fiszer, qui signe aussi la muséographie, est épurée. Le blanc domine, contrasté par quelques touches de couleur et de grandes illustrations. « Nous ne voulions pas dramatiser ni théâtraliser des contenus déjà forts et denses », résume Maciej Fiszer (lire par ailleurs en page 26). Au passage, il a rendu à la galerie qui accueille l’exposition sa beauté originelle. « Les aménagements successifs avaient notamment caché en partie les lanterneaux en plafond qui assurent un éclairage naturel ». Des temps de respiration sont également proposés avec une salle de projection de films et un studio dédié aux patrimoines musicaux qui ont accompagné les populations immigrées et irrigué les scènes musicales françaises. Quant au salon « télé » il permet de découvrir des extraits de l’émission Mosaïque et de se poser avant de continuer la visite. Un espace de médiation, des bornes interactives et des cartographies complètent l’exposi-

3 QUESTIONS À NIKOLAÏ ANGELOV

CE FRANÇAIS D’ORIGINE RROM BULGARE A DONNÉ AU MUSÉE DEUX OBJETS

QUI RACONTENT SON PASSÉ DE SANS-ABRI.

La nouvelle exposition permanente présente deux objets qui vous ont appartenu, un sac de couchage et un téléphone. Quelle est leur histoire ?

Le sac de couchage est celui dans lequel j’ai dormi dans la rue pendant trois ans. J’ai continué de l’utiliser bien longtemps après avoir trouvé un logement. Les draps que j’utilise aujourd’hui ne m’apportent pas le sentiment de protection ni d’intimité que j’avais avec ce duvet ! Quant au téléphone, c’est le seul objet que j’avais lors de mon arrivée en France en 2008, à l’âge de 18 ans. Il me permettait de garder le contact avec ma mère, restée en Bulgarie.

Pourquoi avoir choisi la France, dont vous avez obtenu la nationalité en 2016 ?

J’ai suivi mon père car nous n’avions aucune perspective en Bulgarie. Après 36 heures de bus, on s’est retrouvé au Panthéon sans parler un mot de français. Nous survivions de la charité des gens. Nous repartions régulièrement, jamais nous n’avions imaginé nous installer en France, ça semblait impossible. Et puis en 2012, j’ai rencontré un homme, Thierry Heuninck, qui m’a hébergé et persuadé de prendre des cours de français. C’est là que j’ai commencé à rêver de pouvoir rester. Car en apprenant la langue, je me suis senti utile et j’ai pu intégrer Les Enfants du canal, association d’aide aux populations rroms, dans le cadre d’un service civique. Puis j’ai travaillé comme médiateur social pour la mairie de Paris dans une unité d’assistance aux sans-abris. Et là, je viens de réussir le concours de policier municipal pour travailler dans la même unité.

Ce parcours, je ne pouvais pas le réaliser en Bulgarie : il y avait trop de racisme et de discrimination vis-à-vis de la communauté rrom à laquelle j’appartiens. Aujourd’hui ma vie est en France. Mon fils y est né. Je me sens complètement français.

tion. « Avec un parcours spécial enfants et des textes en français et en anglais proposant différents niveaux de lecture, nous avons veillé à rendre l’exposition la plus accessible possible », commente Émilie Gandon.

Le projet est le fruit d’un travail de plus de quatre ans. Les grandes lignes en avaient été esquissées dans un imposant rap-

Que voudriez-vous que ces objets racontent aux visiteurs ?

Ce duvet et ce téléphone si précieux résument ma vie de cette époque. Je voudrais que les visiteurs prennent conscience des difficultés rencontrées et des efforts fournis par ceux dont le seul désir est d’accéder à une vie tranquille similaire à celle des Français.

Je travaille dans le secteur social, je paie des impôts. En 2014 j’ai découvert le génocide des Rroms lors d’un voyage à Auschwitz. J’en ai fait un livre(1) et depuis je partage mon parcours personnel et cette histoire des Rroms en intervenant dans des classes. Je pense ainsi rendre à la France ce qu’elle m’a donné. Je voudrais que les visiteurs de l’exposition comprennent à quel point les différences sont une richesse pour notre pays.

port de préfiguration dirigé par les historiens Patrick Boucheron et Romain Bertrand. Ce document rendu fin 2018 a mobilisé une quarantaine d’historiens, géographes, sociologues et conservateurs du patrimoine. Quatre commissaires scientifiques (les historiens Marianne Amar, Emmanuel Blanchard, Delphine Diaz et la géographe

Camille Schmoll) ont ensuite accompagné la mise en œuvre du projet.

« C’est un musée de fierté nationale qui raconte comment nous sommes devenus la France. Il a désormais tous les atouts pour être un musée national incontournable », conclut Constance Rivière, directrice générale du Palais.

13 LE JOURNAL DU PALAIS
©
1. Voyage à Auschwitz - Récit d’un jeune Rrom, éditions À Dos d’âne (2015).
ANNE VOLERY

ENTRE-DEUX

Avec Tenir sa langue, Polina Panassenko est la lauréate du 14e Prix littéraire de la Porte Dorée. Un premier roman incisif et drôle inspiré par sa propre histoire, celle d’une enfant tiraillée entre deux langues et deux pays.

« Pensez-vous que c’est dans votre intérêt d’avoir un prénom russe dans la société française ? »  En cherchant à récupérer son prénom de naissance auprès du tribunal de Bobigny, Pauline née Polina n’imagine pas le combat qui s’enclenche. L’affaire loin de se résumer aux trois petites voyelles qui différencient les deux prénoms. Elle est le point de départ de Tenir sa langue, premier roman de Polina Panassenko. Déjà lauréate du prix Femina des Lycéens, l’autrice a reçu le 25 mai le 14e Prix Littéraire de la Porte Dorée pour cette réflexion féroce, drôle et profonde sur l’identité et l’intégration. L’histoire d’une fillette née en URSS et qui porte le prénom d’une grand-mère juive, une Pessah devenue Polina pour éviter les persécutions. Une enfant arrivée en France à l’âge de quatre ans et renommée Pauline par son père, soucieux à nouveau de gommer toute trace d’extranéité. Mais ce n’est pas si simple... Dans des allers-retours entre le temps présent et l’enfance, entre l’appartement de Saint-Etienne et la datcha des grands-parents restés en Russie, Polina Panassenko raconte le ballotage entre deux cultures et deux pays, symbolisé par la langue. Elle remet au jour une histoire familiale marquée par l’exil. À hauteur d’enfant, dans une langue inventive, elle raconte les étonnements et les injonctions contradictoires faites à la petite fille. Sommée de s’intégrer à

l’école française et d’apprivoiser la langue jusqu’à perdre son accent, elle cache sa francophonie lors de ses séjours d’été chez les grands-parents. «  Quand on sort on met son français. Quand on rentre à la maison, on l’enlève », écrit Polina Panassenko. La mère y veille en intraitable garde-frontière : «  Elle traque les fugitifs français hébergés par mon russe. Ils passent dos courbé, tête dans les épaules se glissent sous la barrière.

Ils s’installent avec les russes, parfois mêmes copulent, jusqu’à ce que ma mère les attrape. »

Polina Panassenko, par ailleurs comédienne et traductrice a mis cinq ans à écrire ce livre inspiré par sa propre expérience de récupération de son prénom.

« J’ai été fascinée de voir au tribunal l’inquiétude, la peur que pouvait susciter le simple changement d’une voyelle finale »

Derrière les souvenirs d’enfance

pointe une réflexion sur l’exil : que doit-on à son pays d’accueil et jusqu’à quel point fautil prouver son intégration ? Que doit-on au pays que l’on quitte ? Le roman critique aussi un État français devenu frileux face à la différence. «  [La procureure] a peur que je la féconde, ouais. Elle a peur que je lui mette ma langue dans la sienne et de ce que ça ferait ».

La République dit qu’il faut choisir. Fromage ou dessert. Russie ou France. La petite Polina voudrait fromage et dessert. À l’image de son personnage qui crée des mots mêlant le français et le russe, Polina Panassenko revendique le métissage. Bien qu’elle n’aime pas le mot (« trop abstrait quand on l’emploie sans le définir »), son roman parle d’identité. Des identités. Celles qu’on reçoit à la naissance, celles qu’on se construit, celles qu’on nous octroie. «  Je crois qu’on est plusieurs choses à la fois et successivement, conclut l’autrice. On me demande souvent si je me sens plus russe ou plus française. Ce livre revendique la possibilité d’habiter l’entre-deux ».

Tenir sa langue, éditions de l’Olivier, 2022, 18 €.

Tenir sa langue sort en version audio le 15 juin aux éditions Thélème et en livre de poche le 1er septembre aux éditions Points. Polina Panassenko ira à la rencontre de ses lecteurs cet été et à New-York pour une lecture musicale le 12 septembre.

15 LE JOURNAL DU PALAIS
POLINA PANASSENK © PATRICE NORMAND
PORTRAIT
SON ACTU

AGENDA

LA SEMAINE DU POISSON LUNE

LE MARDI

Rencontres associatives

En soirée, profitez des rencontres associatives pour échanger, s’ouvrir à d’autres cultures, et pourquoi pas, vous engager !

LE MERCREDI

Projections

De 19h à 22h, place aux courtsmétrages ou documentaires accompagnés de performances artistiques.

LE JEUDI

Soirée Quiz

À partir de 20h, testez-vous entre amis autour de quiz ou blind-test.

LE VENDREDI

Soirée DJ sets Ça bouge sur la scène du Poisson Lune ! Venez vibrer au rythme de DJ sets.

LE SAMEDI

L’après-midi, en famille

Les plus jeunes ne sont pas en reste ! Créativité et curiosité sont stimulées tous les mercredis et les samedis : ateliers, sensibilisation, lectures de contes. Le soir entre amis

Pour terminer la semaine en musique, concerts à partir de 20h.

LE DIMANCHE

Bal du dimanche

Chaque dimanche à partir de 17h, profitez des initiations à la danse (salsa, hip-hop, rock).

TREMPOLUNE

Jeudis 13 juillet, 10 août et finale le 14 septembre

Avis aux artistes débutants, amateurs, à tous les talents qui ne demandent qu’à être découverts : musiciens, poètes, comédiens, magiciens, comiques la scène du Poisson Lune vous est ouverte.

INFOS PRATIQUES

Gratuit, en accès libre dans la limite des places disponibles.

Du mardi au vendredi de 16h à minuit. Samedi et dimanche de 12h à minuit. Poisson Lune est fermé le lundi.

Retrouvez la programmation sur : www.palais-portedoree.fr

LES VISITES POP UP DU PALAIS

Les médiateurs du Palais proposent le jeudi de 18h30 à 21h30 des visites pop-up du monument. Gratuites et sans inscription, ces visites d’une durée de 30 minutes permettent de découvrir les coulisses du monument fermé au public avec un passage dans l’Aquarium et le Musée. L’occasion d’allier détente et culture dans un cadre exceptionnel.

WW
© CYRIL ZANNETTACCI
La terrasse estivale
Poisson Lune est de retour pour une 5e saison ! En famille ou entre amis, savourez l’été au rythme d’une programmation mêlant bien-être et culture.

POISSON LUNE

LES TEMPS FORTS

LA FÊTE DE LA MUSIQUE LE 21 JUIN À PARTIR DE 19H30

CONCERT

LOVA LOVA

CONCERT ËDA DIAZ

Pétrie de tradition latine, la chanteuse et contrebassiste Ëda Diaz explore et affine depuis 2017 sa « french touch à la colombienne » colorée, riche et élégante. Dans cet espace poétique et ouvert à la danse, sa musique côtoie sonorités traditionnelles d’Amérique latine, influences pop expérimentale et productions électroniques.

CONCERT

VIOLET INDIGO B2B KALI KALITE

VENDREDI 30 JUIN À PARTIR DE 20H30

Un DJ set de haute volé sera proposé par Violet Indigo B2B Kali Kalité. Ces deux figures montantes de la scène queer font danser tout Paris : Violet Indigo a joué au Printemps de Bourges 2023 et Kali Kalité enflamme les ballrooms de la capitale.

CONCERT LA CARAVELA

SAMEDI 19 AOÛT À PARTIR DE 20H30

Cette formation de quatre musiciens venus de Nancy donne un concert exceptionnel de flamenco. Caravela est un voyage aller-retour de part et d’autre de l’Atlantique. Entre flamenco, son cubain et bossa nova, les frontières s’effacent au son de la voix et de la guitare. Le voyage est riche, nostalgique et explore les racines communes aux cultures espagnoles et d’Amérique latine. Le bateau est à voiles... Prêt pour la traversée ?

CONCERT

NICOLA SÓN

Lova Lova est un artiste unique en son genre. Subversif et déchaîné, il fait tanguer le Congo armé de sa voix rauque et porté par des sonorités directement sorties du ghetto, mêlées à du punk, du rap et de l’électro. Ses textes sont en lingala, kikongo, tshiluba ou français, langues officielles de la République Démocratique du Congo. Maître Tonnerre, Homme des Rêves, Lova Lova : quel que soit son avatar et le costume qu’il revêt, c’est bien cette sincérité de l’artiste qui lui permet de s’aventurer entre les styles et d’ensorceler tous les publics.

GLOBAL GNAWA

Avec finesse et un sens poussé de l’improvisation, Global Gnawa tisse des liens inédits entre la musique gnawa, le jazz et les univers des musiciens tels que l’afrobeat, le reggae ou encore l’éthio-jazz. Le groupe explore les rythmiques et chants ancestraux des rituels gnawa, traditionnellement amenés d’Afrique de l’Ouest au Maghreb, dans leurs dimensions spirituelles et harmoniques tout en y apportant d’autres influences. Les chants puissants et lancinants du Mâalem Jaouad El Garouge associés aux improvisations du saxophoniste free-jazz Mehdi Chaïb sont une véritable invitation à la transe et à la danse !

SAMEDI 2 SEPTEMBRE À PARTIR DE 20H30

Pour son dernier album, le chanteur populaire franco-brésilien, Nicola Són, va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Son titre « Je voudrais me divertir » a été écouté plus d’1,8 millions de fois sur Spotify.

DES RÉDUCTIONS

Nouveauté cette année, les détenteurs de billets achetés pour l’Aquarium ou le Musée profiteront d’une réduction de 10 % sur une consommation le jour même de leur visite.

DJ SET
©
GOLEDZINOWSKI
OURIDA YAKER
©
© MISAEL BELT

AGENDA

LE PALAIS ET SON ARCHITECTURE ART DECO

INFOS PRATIQUES TARIFS VISITES GUIDÉES

Tarif plein : 14 €

Tarif réduit : 11 €

Réservation fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

AU PALAIS DIMANCHES 11 JUIN ET 9 JUILLET 16H

Découvrez ce monument classé, unique en son genre : son style architectural Art déco, sa richesse artistique mais aussi sa singularité. Avec votre guide, vous saurez tout sur les grands noms de l’Art déco (Eugène Printz, Jacques Emile Rulhmann, Raymond Subes, etc.) et leurs techniques qui ont façonné le Palais.

Durée : 1h30

VISITE HISTORIQUE DU PALAIS

VISITE DU MUSÉE

AU PALAIS DIMANCHES 25 JUIN, 30 JUILLET ET 20 AOÛT 16H

Explorez le Palais de la Porte Dorée pour comprendre l’histoire de ce monument unique. Une traversée dans le temps pour resituer le contexte historique de l’Exposition coloniale de 1931, décrypter les représentations et le récit colonial des fresques et du bas-relief et parcourir l’histoire complexe de ce lieu.

Durée : 1h30

AU MUSÉE SAMEDIS 8 JUILLET ET 19 AOÛT 14H30 Cette visite guidée propose de découvrir le nouveau Musée de l’histoire de l’immigration. Chronologique, ce parcours permet d’appréhender comment cet histoire s’inscrit dans l’histoire de France, au travers de ses collections historiques, ses œuvres d’arts et ses parcours individuels.

Durée : 1h30

LA VALISE EXTRAORDINAIRE

AU MUSÉE SAMEDIS 1ER JUILLET ET 26 AOÛT 14H30 Que met-on dans sa valise quand on part de chez soi pour aller vivre dans un autre pays ? À partir d’une valise remplie d’objets insolites, cette visite en famille propose d’explorer l’histoire de l’immigration et de découvrir celles et ceux venus d’ailleurs et qui font la France d’aujourd’hui.

Durée : 1h30

LE JOURNAL DU PALAIS 18
INAUGURATION DE L’EXPOSITION COLONIALE, 1931. © PHOTO HENRI MANUEL / MNHI, PALAIS DE LA PORTE DORÉE.
BARTHÉLÉMY TOGUO, ROAD TO EXILE © ADAGP, PARIS 2023
BARTHÉLÉMY TOGUO, ROAD TO EXILE © ADAGP, PARIS 2023
© PATRICK DANINO LE MUSÉE EN FAMILLE

AGENDA

DANSPLONGEZL’AQUARIUM

À L’AQUARIUM DIMANCHES 2, 16 JUILLET ET 27 AOÛT 14H EN FAMILLE, DÈS 7 ANS

En famille ou entre amis, découvrez les richesses de l’Aquarium tropical avec un médiateur scientifique : observation, émerveillement et anecdotes sont au rendezvous. Véritable fenêtre ouverte sur le monde aquatique, cette visite vous sensibilise à la diversité du vivant, à la préservation des espèces et des écosystèmes.

Durée : 1h30

LES DÉCOUVERTEINSTANTS DU PALAIS

AU PALAIS TOUS LES WEEK-ENDS DE 14H À 18H Micro-visites, quiz, activités de découvertes scientifiques… Que ce soit à l’Aquarium, au Musée ou dans le monument, venez vous émerveiller, vous instruire ou vous laisser surprendre le temps d’une activité proposée par les médiateurs du Palais.

Durée : 20 à 30 minutes

Gratuit avec un billet d’entrée, sans inscription.

19 LE JOURNAL DU PALAIS
© CYRIL ZANNETTACCI © ANNE VOLERY
ANNE
© PASCAL LEMAÎTRE ©
VOLERY

INFOS PRATIQUES

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

AGENDA

WEEK-END AU NOUVEAU MUSÉE

Les 17 et 18 juin, le nouveau Musée résonne dans tout le Palais à l’occasion d’un grand week-end d’ouverture gratuit pour toutes et tous. Au programme, micro-visites dans les espaces d’expositions et scènes ouvertes dans le Forum.

Retrouvez la programmation sur : www.palais-portedoree.fr

ÉMISSION NÉO GÉO

ANIMÉE PAR BINTOU SIMPORÉ

SAMEDI 17 JUIN À PARTIR DE 15H FORUM

L’émission Néo Géo, diffusée sur Radio Nova et présentée par Bintou Simporé pose ses valises dans le Forum du Palais du Palais autour d’artistes et personnalités pour aborder l’inauguration et proposer des sessions live en public.

Avec notamment : Souad Massi, chanteuse et compositrice franco-algérienne, Caroline Bourgine, journaliste indépendante spécialisée musiques du monde et Faada Freddy, chanteur sénégalais.

L’émission sera diffusée le dimanche 18 juin, de 10h à 12h.

Durée : 2h

FESTIVE GET A ROOM X RADIO NOVA

SAMEDI 17 JUIN POISSON LUNE

De 19h à 21h : Get a room!, le duo formé par Aurélien Haas et Jeff Larsson propose, en live sur les antennes nationales de Radio Nova et depuis Poisson Lune, un trip musical prenant la forme d’une longue balade sonore dansante, engagée et terriblement sensuelle.

De 21h à 23h : DJ set Radio Nova Soundsystem.

SCÈNE OUVERTE

DIMANCHE 18 JUIN À PARTIR DE 14H30 FORUM

Autour d’une vingtainede personnalités, dont le travail ou les parcours de vie font échos aux questions migratoires, Raphäl Yem propose une scène ouverte pour donner à voir et entendre témoignages, récits, analyses et points de vue. En 20 minutes chrono, les invités proposent des approches historiques, humanitaires, artistiques ou sensibles qui éclairent un pan de notre histoire ou de notre actualité. Le public est également invité à prendre la parole dans un format vivant et interactif.

Avec notamment : Jean-Pascal Zadi (invité d’honneur), Thérèse et Zahia Zihouani (musique), Rana Gorgani (danse), Hom Nguyen (peinture), Balla Fofana, Loo Hui Phang et Polina Panassenko (littérature), Romain Bertrand (historien) accompagné des commissaires scientifiques de la nouvelle exposition permanente : (Marianne Amar, Camille Schmoll et Emmanuel Blanchard), Patrick Simon (sociologue), Lucie Nicolas et le collectif F71 (théâtre) ainsi que Nikolaï Angelov (donateur du Musée, voir p. 13).

© ANNE VOLERY © ANNE VOLERY LE JOURNAL DU PALAIS 20
ANIMÉE PAR RAPHÄL YEM
SOIRÉE

AGENDA

AU MUSÉE MON PETIT PASSEPORT

AQUARIUM

TORTUE CAMOUFLAGE

AQUARIUM

PIRANHA PARTY !

Des ateliers créatifs en famille pour apprendre tout en s’amusant !

INFOS PRATIQUES

TARIFS

ATELIERS :

Tarif plein : 14 €

Tarif réduit : 11 €

Ateliers 3/5 ans (1 adulte accompagnateur obligatoire)

Réservation en ligne fortement recommandée sur www.palaisportedoree.fr

En explorant le nouveau Musée de l’histoire de l’immigration, les jeunes visiteurs découvriront les origines des documents d’identité en France : qu’estce qu’un passeport ? De quand date la première carte d’identité en France ? À quoi servait-elle ? À l’issue de leur visite, les participants pourront confectionner leur propre passeport imaginaire.

Durée : 1h30

La tortue Matamata a l’habitude de se camoufler pour se fondre dans la végétation et ainsi mieux chasser ses proies. Le temps d’un atelier, les enfants apprendront à aiguiser leur sens de l’observation pour découvrir cette espèce singulière, puis créer une petite tortue végétalisée à décorer par leurs soins.

Durée : 1h

Quelle est cette réputation si méchante qui colle à la peau du piranha ? Est-il vraiment si féroce ? Vit-il toujours entouré de ses copains ? À travers cet atelier de création, tu découvriras tout sur cette magnifique espèce présente à l’Aquarium. Peinture, collage et paillettes seront au rendez-vous pour le début d’une piranha party !

Durée : 1h

AQUARIUM MON AQUARIUM DE POCHE

DIMANCHES 16, 30 JUILLET ET 27 AOÛT 10H30 6/10 ANS

Qu’est-ce qu’un aquarium ?

Comment fonctionne-t-il ? Après un temps d’observation de nos bacs et des collections vivantes, l’Aquarium n’aura plus de secrets pour les enfants ! À l’aide de matières recyclées, ils fabriqueront leur propre aquarium de poche, à ramener chez eux.

Durée : 1h30

DIMANCHES 9 JUILLET ET 20 AOÛT 10H30 6-10 ANS
© D.R.
SAMEDIS 10, 24 JUIN ET 1ER, 8 ET 15 JUILLET 10H30 3-5 ANS SAMEDIS 29 JUILLET, 19 ET 26 AOÛT 10H30 3/5 ANS © D.R.
© ANAIS MOUROCQ 21 LE JOURNAL DU PALAIS

@DesinfoxMig et desinfoxmigrations.fr

LE PALAIS VU PAR MACIEJ FISZER

Scénographe et muséographe

« J’ai découvert le Palais dans les années 1990, quand il abritait encore le Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie. Avant d’être choisi comme scénographe de la nouvelle exposition permanente, j’avais déjà travaillé pour deux expositions temporaires du Musée (Lieux saints partagés et Paris-Londres Music migrations). J’ai tout de suite été frappé par les volumes démesurés et atypiques du monument. Il a une forte présence avec une linéarité, des décors qu’il est difficile de gommer. Et en même temps, ses volumes ne sont pas oppressants grâce à la hauteur des plafonds et aux lanterneaux qui apportent de la lumière. Par son histoire et par sa résonance architecturale, le Palais se prête bien selon moi au traitement de la thématique de l’histoire de l’immigration. Il faut continuer de mettre en valeur et d’expliquer ce patrimoine, d’y inviter des artistes, d’enrichir les parcours ! Je suis né en France de parents ayant quitté la Pologne dans les années 1960. Je suis d’autant plus heureux d’avoir participé à la refonte de l’exposition permanente que le sujet me touche personnellement. »

SON ACTU

Maciej Fiszer dirige un atelier qui conçoit des scénographies d’expositions, de spectacles vivants et d’interventions artistiques dans l’espace public. Il intervient dans les plus grands musées français et internationaux.

À SUIVRE

DÉSINFOX-MIGRATIONS

Depuis 2019, ce compte twitter et son site internet apportent des chiffres et des analyses scientifiques au débat public sur les migrations.

Les frontières sont-elles des « passoires » ? Comment lire les statistiques annuelles du ministère de l’Intérieur ? L’obtention de la nationalité française est-elle vraiment automatique ?

Le compte Twitter et le site Désinfox-Migrations proposent d’y voir plus clair sur ces sujets qui font régulièrement débat sur la scène médiatique et politique. Chiffres et analyses sourcés à l’appui.

Le projet est né en 2018 à l’initiative d’un collectif de citoyens soucieux de traquer l’infox

(contraction d’info et d’intox) sur les sujets migratoires. Il a été expérimenté aux élections européennes avec l’aide de l’association Vox Public. Puis s’est consolidé avec la création de l’association Désinfox-Migrations en mars 2020. Pour contribuer à un « débat public de qualité abordé avec plus de mesure et d’objectivité», l’association s’appuie sur un réseau de veilleurs et de contributeurs. Ils sont journalistes, professionnels du secteur associatif et cher-

cheurs. Parmi eux, beaucoup sont membres de l’institut Convergences Migrations et collaborent avec le Musée national de l’histoire de l’immigration. Outre sa mission de désinfox, l’association cherche à renforcer le dialogue entre médias et chercheurs, via notamment des formations. Elle organise aussi des rencontres publiques en ligne avec Sciences-po (« Médias, migrations : la fabrique de l’opinion ») et des ateliers avec les publics scolaires.

MACIEJ FISZER © AGNÈS OBADIA
LE JOURNAL DU PALAIS 22 VU PAR

UN OBJET UNE OEUVRE

1 QUI EST-CE ?

Cette marionnette du célèbre footballeur Zinedine Zidane était l’une des vedettes de l’émission humoristique Les Guignols de l’Info Elle est présente dans la nouvelle exposition permanente pour évoquer le sujet "sport et intégration".

6 PAS ASSEZ ENGAGÉ ?

Dans les Guignols, "Zizou" est présenté comme un homme modeste et timide. Il refuse de commenter l’actualité et préfère citer ses sponsors. L’émission reprend des critiques faites au footballeur. Certaines personnes pensent que Zinedine Zidane aurait dû profiter de sa popularité pour dénoncer le racisme et les difficultés rencontrées par les personnes issues de l’immigration.

5 BLACK, BLANC, BEUR

Le 12 juillet 1998, l’équipe de France remporte la Coupe du monde face au Brésil par trois buts à zéro, dont deux têtes de Zidane. C’est la fête ! Les médias parlent d’une victoire de la France "Black, blanc, beur", car les nouveaux champions sont des Français aux origines diverses. Zidane est resté très populaire malgré le coup de tête donné à l’italien Materazzi. C’était lors d’une nouvelle finale de Coupe du monde en 2006.

2 UNE VEDETTE DES GUIGNOLS DE L’INFO

Sous la forme d’un journal télévisé cette émission de la chaîne Canal + met en scène des marionnettes. Créées par le marionnettiste Alain Duverne, elles caricaturent des personnalités du spectacle, de la politique et du sport. Cela permet de critiquer l’actualité avec humour. L’émission a duré de 1988 à 2018. Le personnage de Zinedine Zidane est apparu en 1997 et est resté jusqu’à la fin des Guignols.

3 CARICATURE

La tête du footballeur est en latex (caoutchouc). Comme pour toutes les marionnettes des Guignols de l’Info, certains traits de son visage ont été exagérés : son nez, son menton, ses oreilles. Un système de câbles permet de faire bouger les yeux et de fermer les paupières.

4 SYMBOLE D’INTÉGRATION

Zinedine Zidane est né le 23 juin 1972 dans une famille modeste de cinq enfants à Marseille. Ses parents sont originaires de Kabylie, une région de l’Algérie. Il joue à 17 ans son premier match en première division. À Bordeaux, à Turin puis au Real Madrid, il devient une star internationale. Il est souvent présenté comme l’exemple d’une intégration réussie grâce au sport.

23 LE JOURNAL DU PALAIS
DU CÔTÉ DES ENFANTS

VU & ENTENDU AU PALAIS

PRÉPAREZ VOTRE PROCHAINE VISITE ! Nous vous accueillons du mardi au vendredi de 10h à 17h30 et du samedi au dimanche de 10h à 19h. Dernier accès 1 heure avant la fermeture (pour pouvoir vraiment en profiter !). Pour venir jusqu’à nous, les transports en commun ou le vélo, c’est bien ! Métro 8 – Tramway 3a – Bus 46 et 201 – Vélib – station Porte Dorée. Pour toute information : 01.53.59.58.60 ~ 293, avenue Daumesnil – Paris 12e . Pour les personnes à mobilité réduite : accès par une rampe puis élévateur accessible à l’entrée administrative. Nos actus, les bons plans, vos avis ! palais-portedoree.fr palaisdelaportedoree @Palaisptedoree company/etablissement-public-du-palais-de-la-porte-doree

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.