Revue Pages Blanches - Special Journal de Bord

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Vol. 3 No 2 6.95$

Entrevue avec India Desjardins

Spécial Journal de bord

Anne-Marie Saint-Cerny : une femme de convictions Sophie Laroche et Le carnet de Grauku Nouvelles, Bandes dessinées, Poésie

Un journal de bord et un stylo en supplément gratuit!



pagES Blanches, revue littéraire Vol. 3 No 2 Hiver 2011 Le mot du rédacteur en chef Éditorial

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Écrits et nouvelles Enquête à l’école Rencontre historique Alerte rouge Le général Gagnant ou perdant ? Un étrange réveil Le voisin d’en face Les lettres du chagrin Le gain qui fait tout perdre Somnambule

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Un livre, un voyage

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Coups de cœur

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Critiques de films Le journal d’Aurélie Laflamme Cher John Twilight : La fascination La dernière chanson Et si c’était vrai ?

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Légendes : Pourquoi? Pourquoi les crocodiles vivent-ils dans les rivières? Pourquoi les girafes ont-elles un long cou? Pourquoi les zèbres portent-ils des rayures? Pourquoi y a-t-il des étoiles dans le ciel? Pourquoi y a-t-il des étoiles de mer?

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Rencontre Anne-Marie Saint-Cerny : une femme de coeur Chansons inédites de la série Zan

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Bandes dessinées

Spécial « Journal de bord » Entrevue avec India Desjardins Journal de guerre Intimidée Correspondances

Poésie Homme en manque d’amour

Jeux

Buffet à volonté 25 Le talisman dérobé 27 Tu ne peux y échapper 28 32 Histoires à suivre

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Le maître des éléments Daruine 29 Flama 55

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Éditeur et rédacteur en chef

Donald Thibault

Comité éditorial

Grégoire Bruno, Laurie Belhumeur, Samuel Hétu, Justin Roy, Isaak Hétu, Nick Gervais, Jacob Rouleau

Collaborateurs

Simon Houle, Lauriane Charland, Clovis Hallé, Shawn Corriveau, Félix Pelletier Jean-Philippe Goupil, Mylène Tremblay, Alexis Cloutier, Catherine Lemieux Alexis Cloutier, Marie-Pier Therriault, Laurie Anne Lemay, Marie-Pier Deguire Sophie-Ann Parent, Alexandre Bourassa, Benjamin Brisebois, Raphaël Cliche Stéphanie Loubier-Tardif, Marie-Pier Bellavance, Jean-Pascal Doucet, Dereck Pouliot, Sara-Maude Drapeau, Marie-Pier Therriault, Alexandra Bérubé

Bédéistes et illustrateurs

Antoine Desruisseaux, Alexandre Lapointe, Étienne Huckle-Marchand, Julie Bouffard

Page couverture

Émy Gagné St-Laurent

Correcteurs

Rachelle Mailhot, France Roy, Carl Lemieux

Imprimeur

Productions GGC

Pour nous joindre

819-846-2738 / pagesblanches@netcourrier.com

Tous droits réservés. Le contenu de cette revue ne peut être reproduit sans autorisation de ses auteurs. Les textes n’engagent que leurs auteurs.

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada

ISSN 1916-4971


Mot du rédacteur en chef Cher journal, Sur ces mots s’ouvrent des milliers de pages permettant de se raconter à travers les événements du quotidien. Écrit intimiste ou véritable psychothérapie, le journal intime offre un moyen peu coûteux d’écrire. Ce numéro vous offre un accès privilégié à des correspondances et à des écrits personnels. Cependant, vous pourrez lire, comme à l’habitude, plusieurs nouvelles littéraires et autres récits. Suivront une série de légendes expliquant différents mystères. Pour le spécial Journaux intimes et récits personnels, nous avons réalisé des entrevues avec des auteurs ayant touché à cette littérature en fiction : India Desjardins (Le journal d’Aurélie Laflamme) et Anne-Marie Saint-Cerny (Zan). Le Journal d’Aurélie Laflamme a été porté à l’écran et vous trouverez dans nos pages une critique sur cette version cinématographique. De plus, vous pourrez lire d’autres critiques de films, toutes tirées de livres. Chantal Guy, du journal La Presse, répond à nos questions dans le cadre de la chronique Coups de cœur. Du côté des histoires à suivre, deux nouvelles séries débutent dans ce numéro : Daruine (par Jacob Rouleau) et une nouvelle mouture de Flama (par Samuel Hétu). Certains romans traitent de sujets délicats ou d’actualité tandis que d’autres nous font découvrir le monde ou des réalités bien différentes des nôtres. Dans chaque publication, nous vous proposerons une entrevue sur un tel livre. Les troubles alimentaires sont le sujet du roman de ce numéro. Mme Julie Bouffard se joint à l’équipe de la revue en tant qu’illustratrice. Bienvenue à bord! Finalement, un grand merci à Émy Gagné-St-Laurent qui a dessiné le nouveau logo! Bonne lecture! Donald Thibault, Rédacteur en chef

L’adresse courriel de la revue est : pagESBlanches@netcourrier.com

Visitez notre site Internet : http://www.esb.bromptonville.qc.ca/pagesblanches

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Éditorial Par Zan Personnage de roman créé par Anne-Marie Saint-Cerny Chers amis, Pourquoi ai-je écrit mon journal personnel? Mais à qui donc vouliez-vous que je raconte ce qui se passe vraiment dans ma tête? À qui donc puis-je parler, qui a le temps de m’écouter, qui ne me juge pas, qui me trouve drôle souvent, ou intelligente, ou les deux à la fois? Mon journal! Tous mes sentiments, mes peurs, mes envies les plus secrètes sont écrits à l’encre de la vérité dans mon journal. On croit souvent que l’on n’a rien à dire, à écrire, ou alors que l’on ne sait pas écrire. Tout à fait faux. Je le répète, notre journal ne nous trahit pas, ne nous juge pas. On peut y écrire à notre manière, avec le style qui nous convient ! Et puis, tous les jours, il nous arrive, à chacun de nous, des idées qui n’appartiennent qu’à nous, des découvertes, des sentiments, des envies folles et du coup, notre journal devient palpitant, même pour nous! Parce que, n’est -ce pas, comme nous sommes tous uniques et différents, notre journal est unique et différent de tout ce qui s’est écrit ailleurs depuis des siècles et des siècles! Quand on le relit, on se rend compte combien on change, combien, très souvent, on y a écrit des vérités que parfois nous essayons d’ignorer. Et puis, j’ai souvent lu des journaux très intéressants. J’ai appris beaucoup en les lisant. Par exemple, connaissez-vous le «Journal de Zlata», de Zlata Filipovic? Zlata avait 13 ans et habitait Sarajevo, en Bosnie, lorsque la guerre a éclaté chez elle. Zlata est exactement comme nous, avec les mêmes rêves, sauf qu’elle vit la guerre. Comment elle survit, comment elle s’en tire, comment elle continue d’aller à l’école, à faire de petites fêtes, combien elle est triste aussi, c’est fascinant. Aujourd’hui, Zlata va bien. Mais si elle n’avait pas tenu son Journal, comment, vous et moi, aurions-nous connu Zlata? (1) Alors, vous voyez? N’ayez pas peur de vous laissez-vous aller si vous en avez envie ! D’ailleurs, justement, le journal aide à ne plus avoir peur. Une peur, lorsqu’elle est écrite sur du papier, devient tout à coup une peur de papier. Et un monstre de papier est beaucoup plus facile à affronter! Je vous ai fait lire mon Journal, parce que vous aviez ma confiance. Peut-être me laisserez-vous lire le vôtre un jour? Zan (1)

Le Journal de Zlata, éditions Robert Laffont, 1993, ISBN 2-221-07767-9

Vous pouvez vous procurer les aventures de Zan : Zan au SAS, Zan nomade et Zan, Le combat des cirques publiées aux Éditions Caractères.

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Écrits et nouvelles

Alerte rouge Par Laurie Belhumeur La vie est tout simplement magnifique! Moi, Jean-Frédérick Arsenault, je suis nouvellement nommé directeur et superviseur des employés de la division du contreespionnage ; je dois dire que la cravate me va assez bien. Il est grand temps de cesser de rêvasser et de fermer ce gros livre d’instructions, placé devant moi, puisque ma journée de travail est terminée. Je jette un dernier coup d’œil à mon écran d’ordinateur et je réalise qu’il y a une petite lumière rouge qui clignote, m’indiquant qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’immeuble. Laquelle est-ce déjà? Oh, mon Dieu! Ça me revient : lumière rouge, dans le bas de l’écran, la neuvième dans la rangée en partant de la droite… C’est l’alarme indiquant qu’il y a un terroriste dans l’édifice! Je sonne l’alarme générale et demande à la sécurité de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter cette personne dangereuse. Nous commençons par fouiller les quinze premiers étages, mais ne trouvons personne qui pourrait ressembler de près ou de loin à un « terroriste ». Plus les secondes passent, plus je sens le stress monter en moi. Nous ratissons les deux derniers étages du bâtiment et n’y trouvons personne d’indésirable. J’ordonne alors à un petit groupe de treize employés de se faufiler dans la ventilation, par simple mesure de précaution. On est prudent ou on ne l’est pas! Douze minutes plus tard, je commence à avoir les résultats des recherches. Tous les conduits de ventilation sont vides et il n’y a aucune trace du passage d’un être humain. Je décide donc d’aviser mon supérieur et de l’informer que tout l’immeuble au grand complet a été vérifié : de la réception (au rez-de-chaussée, près de l’entrée principale), jusqu’au système de ventilation (du dix-septième étage). Mon supérieur dit qu’il vient de ce pas me rejoindre dans mon bureau, afin de valider que chaque coin de la bâtisse a bel et bien été fouillé de fond en comble. En arrivant dans mon nouveau bureau, il vient regarder sur l’écran de l’ordinateur quels endroits ont été inspectés par les agents de la sécurité. Il ouvre le logiciel qui nous permet de voir quelle alarme a été enclenchée (au cas où mon ordinateur aurait été piraté). Il reste un moment devant le message qui s’affiche à l’écran puis se retourne vers moi en souriant. « Sacré Jean-Frédérick! Toujours aussi lunatique! L’alarme qui a été enclenchée est celle que tu as programmée toi-même et qui veut dire ceci : Ne pas oublier d’aller chercher les enfants à la garderie ce soir. »

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Pourquoi?

Pourquoi les zèbres portent-ils des rayures? Par Félix Pelletier Jadis, dans les savanes africaines, se trouvaient les zèbres. Ces mammifères différaient légèrement de ceux que nous connaissons aujourd’hui : ils étaient entièrement blancs. Ces cousins du cheval vivaient en compagnie d’animaux tels que le lion, l’éléphant, la girafe et l’hippopotame. Un beau matin où la rosée pesait encore sur la savane et qu’un jeune zèbre broutait son déjeuner, il vit quelque chose qui le stupéfia. Il alerta ses parents de sa découverte. Ils virent alors une chose inconcevable jusqu’alors : des zèbres noirs! À cet instant, les trois zèbres alertèrent l’aîné du troupeau. Ce dernier décida d’aller à la rencontre de ces animaux bizarres. Lors de la rencontre, il y eut une querelle. Les deux races se disputèrent pour savoir laquelle des deux était la meilleure et mériterait le nom de zèbre. Comme ils ne savaient pas comment déterminer le tout, ils demandèrent conseil au roi de la jungle : le lion. Celui-ci, étant un mammifère belliqueux toujours prêt à profiter de la faiblesse des autres pour s’enrichir, déclara que la seule façon de déterminer la supériorité d’une race sur l’autre était la guerre! Les zèbres, préférant une solution pacifique, repoussèrent le lion. Quelques jours plus tard, les zèbres noirs eurent une idée fabuleuse : accoupler les deux races ensemble et voir quelle couleur l’emporterait sur l’autre. Malheureusement, le résultat fut atroce : des bébés malades et déformés naissaient, issus de ces unions. Cela affola les deux groupes et les accusations fusèrent de part et d’autre. Pour essayer de calmer les ardeurs et empêcher que le tout dégénère, l’aîné des zèbres blancs proposa que les deux troupeaux se séparent et aillent vivre dans des contrées séparées. Tous acquiescèrent et les blancs partirent d’un côté, les noirs de l’autre. Plusieurs mois passèrent avant que les deux races ne se croisent de nouveau. Ils cherchaient toujours une solution, sans la trouver. Ils allèrent donc voir les éléphants pour leur demander un avis. Ces derniers proposèrent d’unir les deux races. Les éléphants sortirent leurs pinceaux et peignirent des rayures de la couleur de l’autre race sur chaque zèbre. Les zèbres se réconcilièrent et partirent conquérir des terres nouvelles. Depuis ce temps, tous les zèbres sont pareils : ils sont tous de couleur zébrée!

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Dossier : Journal de bord

Intimidée Par Antoine Desruisseaux Cher journal, Le matin, lorsque je me réveille, je pleure. Je sais quel genre de journée m’attend à l’école et je ne veux pas y aller. Ma mère doit me forcer chaque matin parce que je reste dans mon lit à me morfondre et à la supplier de me laisser à la maison. À l’école, l’ambiance est atroce. Je n’ai aucun ami, personne ne me parle, tout le monde se moque de moi. Lorsque je marche dans un corridor, les élèves m’évitent et me lancent des morceaux de gomme à effacer. Certains me collent des mots dans le dos, tels que « Botte-moi les fesses! » ou encore « Je n’ai pas de cerveau, trouvez-moi en un! ». J’en ai marre! Tous me traitent comme si j’étais une bonne-à-rien. Même les professeurs me font pleurer. Ils m’insultent, me disent que je n’ai aucune capacité intellectuelle et que je suis incompétente. Ils me font des jambettes et barbouillent mon bureau d’insultes et de dessins violents. C’est si intense que le professeur de mathématiques m’a même suggéré de me suicider pour que le monde soit meilleur pour tous. Sur l’heure du midi, je mange seule, de crainte de me faire crier dessus par les autres. Je me cache dans un endroit non fréquenté et je pleure. C’est comme ça depuis toujours, mais ma peine est de plus en plus grande chaque jour. Personne ne me laisse de chance. La seule chose que je peux faire c’est d’attendre que ça finisse. Et ça viendra lorsque je sortirai de l’école. Parfois, je pense que je ne devrais plus y aller parce que ça me rend trop malheureuse. Ma vie est fichue depuis que je suis entrée dans cette école. Plus rien ne va. Je devrais écouter le professeur de mathématiques et me pendre. Mais je ne peux pas, je dois continuer et finir ma mission. Si certains ont pu le faire, je le peux aussi. Je trouverai des moyens pour que cet enfer cesse et que je sois respectée, car je crois que je mérite la politesse. Après tout, je suis la directrice…

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Critiques de films

Et si c’était vrai Par Catherine Lemieux Tiré du roman de Marc Lévy Connaissez-vous un film d’amour impossible? «Et si c’était vrai» est une comédie romantique réalisée par Mark Waters. Ce texte va décrire le scénario, les acteurs et mon appréciation du film.

Chapeau Mark Waters! Et si c’était vrai est l’histoire d’Élizabeth, une jeune médecin qui est très fonceuse et travaillante. Après avoir fait vingt-six heures de travail en ligne, elle retourne à la maison et a un accident de voiture. David Abbot, un jeune jardinier qui vient de tomber veuf, s’achète un nouvel appartement et il se rend compte qu’un fantôme (Élizabeth) y vit. Seulement lui peut la voir et lui parler. Il l’aidera à retrouver qui elle était et ce qu’elle faisait. Un amour impossible naîtra mais…

Un amour passionné Dans ce paragraphe, j’ai décidé de décrire le personnage de Reese Witherspoon (Élizabeth). Élizabeth est une femme médecin belle et brillante. Reese nous fait bien ressentir ses sentiments pour Mark © Éditions Robert Lafont Ruffalo (David). J’ai choisi Reese, car elle incarne Élizabeth parfaitement. Élizabeth est dévouée, travaillante et patiente à l’égard des patients qu’elle soigne tous les jours dans l’hôpital où elle travaille. Ses courts cheveux blonds, ses yeux bleus et ses vêtements de professionnels font d’elle une belle jeune femme.

Mon appréciation Mon appréciation de ce film est très positive. Même s’il y a quelques différences entre le livre et le film, le scénario reste quand même original et extraordinaire. La musique est évocatrice et le jeu des acteurs est passionnant. En conclusion, le jeu des acteurs et le scénario font que mon appréciation est très positive. Je vous recommande fortement ce film, car je lui décerne la note de dix sur dix. Vous pouvez aussi lire le livre parce qu’il est très bon.

© Dreamworks Pictures

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Histoires à suivre

Flama Prologue : La légende élémentarienne Par Samuel Hétu « Il y a une légende que mon père, Harry Flamers, me racontait toujours : Trois îles étaient habitées par d’étranges créatures. L’une de ses îles était située plus au nord. Les gens qui y vivaient l’appelaient « La forêt cristalline », mais son véritable nom était Frozenfield. Les animaux qui y vivaient devaient subir un froid intense parce que l’île était composée d’une glace très résistante. L’île centrale de cet archipel s’appelait « La jungle du centre ». En tout cas, c’était le nom donné par ses habitants. L’île était constituée de végétaux et d’animaux qui s’étaient adaptés à cette végétation luxuriante. Finalement, la troisième île était constituée de volcans en éruption. Les habitants l’appelaient « La forêt volcanique », mais son véritable nom était « Les plaines du cœur de feu ». Les animaux qui y vivaient s’y étaient adaptés. Les habitants des trois îles se rendaient visite à l’occasion et tous tenaient à vivre en paix avec leurs voisins. Malheureusement, un jour, tout bascula. Des démons attaquèrent les trois îles. Des centaines d’innocents furent massacrés et les îles disparurent de la surface de la Terre. On raconte qu’une famille de chaque île a réussi à s’enfuir et a rejoint la civilisation. En tout cas, c’est ce que mon père raconte… Moi, je n’y crois pas... » Max Flamers regarda son amie Line dans les yeux et sourit. - Belle histoire, Max… Ça devait être spécial de vivre sur ces îles quand même… - En effet! Bon, il faudrait qu’on se remette à nos devoirs, non? Line acquiesça et les deux adolescents se replongèrent dans leurs livres. Line resta songeuse en réfléchissant à l’histoire que Max venait de lui raconter. Elle avait frémi devant la violence des démons, mais la description de l’île de glace lui avait donné comme un sentiment de… nostalgie. Elle chassa cette idée de sa tête en pensant à la journée qui l’attendait demain. Ce serait sa fête! Elle allait avoir quinze ans! Elle espérait que Max n’avait pas oublié sa fête. Il était très discret à ce sujet. Quelle déception ce serait pour elle s’il l’oubliait, son meilleur ami! « Bon, j’ai fini! » soupira Max en refermant son cartable. Quelques minutes plus tard, Line le saluait et sortait de la maison. Max sourit en pensant à la journée qui l’attendait demain… Elle allait avoir quinze ans, comme lui…

À suivre dans le prochain numéro 44


Entrevue

Entrevue avec Anne-Marie Saint-Cerny : une femme de convictions Par Grégoire Bruno 1.– Votre série Zan est votre première aventure en littérature jeunesse. Comment avez-vous trouvé l’expérience? J’ai eu à la fois peur et ressenti une immense excitation. Peur, parce que toute la fiction que j’avais écrite préalablement était pour les adultes et mon imaginaire est assez noir, dur, axé sur les misères du monde. J’avais donc peur de ne pas réussir à mettre de l’espoir et de la lumière dans mes mots. Or, l’espoir, et la possibilité de prendre sa vie en mains, sont nonnégociables pour moi et cela devait se retrouver dans les Zan. Mais excitée parce que je suis avec fascination le changement qui s’est produit chez les jeunes avec les nouvelles communications. Je trouve que les nouveaux outils ouvrent un monde fascinant de possibilités. Et j’ai toujours travaillé avec des jeunes. Ils m’apprennent et j’évite de vieillir, c’est beaucoup mieux qu’avec les 1000 pots de crème antirides des publicités   ! Je vois donc les films et écoute les musiques que les jeunes aiment. D’ailleurs, c’est une de mes grandes tristesses que l’agent de presse des éditions n’ait jamais publicisé le fait que la moyenne d’âge de l’équipe Zan — webmestre, illustrateurs, vidéaste, compositeur et musicien — ait été de 21 ans. C’était ça, le grand succès de Zan. 2.– Dans votre série jeunesse, Zan se retrouve dans un environnement assez particulier, celui du cirque. Vous êtes-vous inspirée de votre vécu, avez-vous déjà été dans un cirque? Dès le départ, je savais que j’écrirais sur un monde marginal, de jeunes plutôt rejets. J’ai vécu ça, je connais. C’est à la fois un moteur humain et un grand moteur de fiction. Je sais aussi que nous avons tous une attirance pour les univers un peu sulfureux, différents. Et que les jeunes — et les adultes — qui ont du mal à se trouver une place dans le monde, se retrouvent souvent dans ce type d’environnement, alliant musique, poésie, création, et oui, un peu glauque et ténébreux. Le TAZ MAHAL, qui est une variante du cirque, rassemblait justement les jeunes qui ont d’autres intérêts que la « norme », en des lieux « un peu trash », forcément. Mais, crucial pour moi, le cirque est un lieu de création. L’imagination, la créativité, la création de magie sont à la base même du cirque. Et c’est majeur pour moi. C’est la possibilité de créer, d’imaginer, qui nous sauve tous. Même ceux qui croient qu’ils n’ont pas d’imagination imaginent des choses qui les réconfortent le soir pour s’endormir. Mais l’imagination, le pouvoir créatif est aussi, trop souvent, ce qui est moqué et ridiculisé dans la société. Je voulais que la création et l’imagination soient rétablies en haut de l’affiche et que les jeunes qui créent et se font ridiculiser sachent qu’ils ont raison et que nous sommes des milliers à être semblables. Mais l’utilisation du cirque dans les Zan était plus importante pour une autre raison. Dès le départ, les Zan — au nombre original de 10 — ont été conçus interactifs. Donc, nous avions prévu et intégré dans le site WEB, la possibilité de créer les pages perso, et nous allions demander aux jeunes de participer, en nous envoyant les esquisses de décor pour les spectacles, les costumes, les vidéos, les textes des chansons et la musique. Les Zan ont été conçus pour être une vitrine des créations des jeunes. C’est la raison pour laquelle nous avons intégré des exemples de dessins et le synthétiseur, qui devait être beaucoup plus élaboré. Nous voulions inciter les jeunes à créer, et une possibilité de faire voir leurs créations. Ces commandes Web sont déjà programmées dans le WEB, mais n’ont pas été activées, en raison des problèmes avec l’éditeur. 48


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BANQUE DE MOTS Horizontal

Vertical

1. On peut y lire les nouvelles ou écrire ses pensées 8. Héroïne d’India Desjardins tenant un journal (Prénom) 2. L’amour en est un

9. Qui manifeste du chagrin

3. On peut en faire endormi. Synonyme d’aspiration

10. Roulodrôme et Skatepark situé à Montréal

4. De fausses larmes, des larmes de...

11. Ville de naissance d’India Desjardins

5. Ensemble formé par les parents et les enfants

12. Personne à qui l’on confie ses secrets

6. Duo formé de deux amoureux

13. Namasté en tient un

7. Héroïne des romans de Anne-Marie Saint-Cerny

14. Héros aztèque créé par Maxime Roussy


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