Terriennes | Hors-Serie IS 2018 - Or Norme

Page 11

Or Norme. Si je résume, entre la finale sous le beau soleil de mai 2017 et le début du printemps dernier, les Internationaux de tennis féminin de Strasbourg ont failli être rayés de la carte des tournois mondiaux organisés sous l’égide de la WTA… Objectivement oui. Dans les salons des grands hôtels de la planète, durant ces réunions, c’est le sort de ce tournoi qui s’est joué, comme celui de pas mal d’autres de par le monde. D’ailleurs, le projet initial du président de la WTA disait très clairement que la semaine qui précédait Roland-Garros serait réservée à un tournoi proposant une dotation d’un million de $, c’est-à-dire qu’il fallait en fait aligner 5 millions de $ pour avoir le droit de l’organiser. Je rappelle que la dotation des IS est de 250 000 $, cela indique bien le pas gigantesque qu’il aurait fallu franchir et c’était bien sûr impossible. Comme dans nombre de grandes villes d’Europe, il n’y a pas le moindre retour sur investissement possible à cette hauteur de ticket d’entrée, c’est une certitude. Ce projet était donc quasiment déloyal, à l’égard des tournois des traditionnels pays européens. Or Norme. Donc, exit ce projet. La situation est stabilisée pour longtemps ? Oh ! elle l’est à la fois pour toujours et pour jamais. Car on est là quand même dans la gestion de grands tournois internationaux, c’est à la fois beaucoup de politique et beaucoup d’argent. Rien ne dit que nous n’aurons pas à faire face à d’autres menaces à l’avenir, mais, en tout cas, ce projet-là, tel qu’il a été construit et présenté, ne se réalisera pas. Or Norme. Donc, on en revient à la question initiale, mais en ne parlant que de l’organisation du tournoi 2018. Qu’est-ce qui a changé ?

11

L’équipe a changé. Mayline Andrieux, que les Strasbourgeois connaissaient bien en tant que directrice du Tournoi depuis l’arrivée de Quarterback, nous a quittés, car elle avait de nouveaux challenges à relever et c’est Madeline Jorant qui lui succède. Madeline connaît bien l’événement, elle nous avait rejoints pour deux périodes de six mois puis ensuite pour des missions plus ponctuelles et est repartie ensuite pour travailler dans d’autres agences événementielles non sportives qui lui ont permis de renforcer ses compétences. C’est elle qui va donc désormais coordonner toute l’équipe durant la semaine strasbourgeoise. Ce sont quand même douze personnes qui travaillent pour le compte des IS… On est prêt à affronter cette nouvelle édition. À trois semaines de l’ouverture du Tournoi, on a encore quelques interrogations sur la participation de certaines joueuses, ce qui est parfaitement normal à ce stade. Cependant, chaque jour qui passe nous apporte de bonnes nouvelles sur ce plan. Je dois dire que je suis un peu déçu que les Françaises n’aient pas mis les IS sur leur calendrier, mais elles sont à un niveau tel que je ne peux raisonnablement pas leur en vouloir. Garcia et Mladenovic

ont d’autres priorités, je les comprends. Aujourd’hui, je sais que trois anciennes vainqueurs seront là : Monica Puig, Alizé Cornet et Samantha Stosur. Anastasia Pavlioutchenkova, qui fut 12ème joueuse mondiale il y a un an avant de se blesser, revient fort et sera là. Et la très belle Canadienne Eugénie Bouchard aussi. On est aujourd’hui à onze joueuses du Top 50 qui seront présentes à Strasbourg, on a toujours eu entre dix et quinze joueuses de l’élite mondiale. C’est cette densité de bonnes joueuses présentes qui fait le succès et la force de notre tournoi, sachant qu’on a acté le fait que les tops stars, les cinq premières mondiales ne viendront pas. On sera donc encore une fois dans les clous en 2018 sur le plan de notre boulot, sur la séduction qu’on peut avoir auprès des joueuses qui sont parfaitement conscientes des efforts que nous faisons. Elles ont parfaitement intégré l’idée que Strasbourg est l’étape finale idéale dans leur préparation pour la terre battue de Roland-Garros, elles sont conscientes que les courts vont être refaits à l’identique et par le même fournisseur que ceux de la porte d’Auteuil, que les balles seront exactement les mêmes, etc. On n’invente rien, car les process sont parfaitement au point et ça les rassure, évidemment… Donc voilà : pour résumer, pas de révolution, mais une grande continuité pour nos projets à Strasbourg, même si on sait très bien qu’on aura cette année des charges supplémentaires, car l’ex-projet de la WTA dont nous parlions au début de cet entretien aura séduit quand même beaucoup de joueuses en raison du discours très simple que le président de la WTA leur avait tenu : « Vous avez aujourd’hui, grosso modo, 59 millions de $ qui sont distribués dans le monde pour l’ensemble des 2000 joueuses. À partir de 2019, avec mon projet » disait-il, « vous en aurez 88 millions. Mon projet vous plaît ? » Évidemment, les joueuses ont été ravies d’apprendre cela et ont compris « on va jouer moins et gagner plus ! » Bon, on leur a expliqué ensuite que certaines catégories de joueuses auraient des difficultés. Globalement, certaines — mais pas toutes — ont été déçues par l’arrêt de ce projet. Donc, elles ont de nouvelles revendications, ce qui est légitime. Pour un organisateur comme nous, cela veut dire que RolandGarros va augmenter sa dotation, les tournois à un million de $ aussi, et que ceux de 250 000 $, comme les IS, vont augmenter aussi leur dotation. Tout s’enchaîne, évidemment. Ces charges supplémentaires, nous allons les assumer, car on a quand même beaucoup progressé aussi dans notre exploitation de l’événement. On est passé de pertes importantes il y a quelques années à un équilibre financier qui s’est renforcé avec l’édition 2017 qui a été gâtée côté météo avec un soleil d’été radieux sur les courts strasbourgeois. Une édition exceptionnelle donc, mais je ne peux évidemment pas garantir ça en 2018… Or Norme. Les Internationaux de Strasbourg ont aussi une excellente image de marque auprès des entreprises privées partenaires. Leur soutien, apparemment, ne se dément pas…


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.