ARKUCHI #25 [Février 22]

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février 2022

mensuel gratuit

#25

art culture architecture



N 25 .04

Dans Le Rétro... Dans le Viseur

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Jeanne Garraud en mode hybride

Maurice Ronet

ADN

C’était Mieux Avant

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julia derrien & nicolas sannier

Lettres & Ratures Les monstres sont lâchés

2021 Éditions Delcourt ©

Guillaume Grasset ©

c dans l'air • Manifesta : « L’art pour créer du lien » • Tiphaine Raffier bouscule le spectateur

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Popote(s) & Jugeote

Expos

Le Feuillet ©

Forme & Fonction Maroquinerie made in Lyon

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Jeune création, Maguy Marin, Thomas Rortais, Collectif 70, Olivia Grandville, etc.

Tirage : 15 000 ex. Dépôt légal à parution – ISSN : 2646-8387

Blandine Soulage Les perspectives renversées

Bêtes de Scènes

La rédaction n’est pas responsable des textes et photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés.

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Musica

Philip Glass en héritage

Street Art by Graphull

Mensuel gratuit Diffusion : plus de 400 lieux Lyon, Métropole & Rhône-Alpes Édité par ArKuchi, 18 rue de Belfort, Lyon 4 Direction de la publication - Rédaction en chef Anne Huguet - 06 13 07 06 97 Secrétariat de rédaction : Emmanuelle Babe Ont participé à ce numéro Claudia Cardoso, Blandine Dauvilaire, Ponia DuMont, émiland Griès, Graphull, Marco Jéru, Trina Mounier, Nikki Renard, Florence Roux, Élise Ternat, Gallia Valette-Pilenko Photo de couverture : Blandine Soulage Publicité : contact.arkuchi@orange.fr 06 13 07 06 97 Conception et mise en page Impression : FOT

FOKUS

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contact.arkuchi@orange.fr

arkuchi #25 FÉV. 22

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Blandine Soulage/Claire Rolland ©

À la vie, à la mort au MBA

Abonnement

9 num./an = 30 eur. Rejoignez la communauté ArKuchi

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Déambulations Musiques

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La Ville de Villeurbanne a lancé son année Capitale française de la Culture par une déambulation géante avec Les Girafes rouges de la compagnie Off et leur diva, joyeuse opérette poétique.

Flonflon et  girafes

Van  Gogh

augmenté

Thierry Jolivet s’empare du très délicat roman de Pierre Michon, Vie de Joseph Roulin, et rend hommage au grand peintre en son et lumière. Ça flashe ! Les Célestins • 8 > 12 FÉV.

Marre de vivre Une pièce de Milo Rau est toujours un

C’est son mode de vie et son art : se transformer, être homme, femme, queer ou marionnette. Et, grande première, chanteur ! Avec Hen, Johanny Bert a fait le buzz aux Célestins. Insolent et incroyablement joyeux.

A  chaud

Anticonformiste

événement. On pourra assister à Familie : loin d’être tout public, on serait plutôt dans Familles, je vous hais ! Alors, curieux ? Théâtre du Point du Jour 28 & 29 JAN. Hip-hop graphique Revoilà la compagnie S’poart avec

Butterfly, ballet aérien pour 6 danseurs et 3 danseuses virtuoses, tous issus du hip-hop. Une chorégraphie fluide et délicate en chaussettes, signée Mickaël Le Mer. Vibrionnant. Espace des Arts 4 FÉV. Chalon-sur-Saône (71)

Christophe Raynaud de Lage ©

dans le rétro...

Par Anne Huguet, Trina Mounier

Après Tchekhov et Duo Juan, Philippe Mangenot et sa complice Rafaèle Huou se souviennent de Lagarce et de Juste la fin du monde… Bel hommage. Théâtre des Marronniers 5 > 10 FÉV. Duo de choc

Mithridate n’est pas la tragédie la plus connue de Racine. Mais avec Éric Vigner à la mise en scène et Stanislas Nordey, Thomas Jolly et Philippe MorierGenoud dans la distribution, ça promet ! Comédie de Valence 9 > 10 FÉV. C’est du lourd !

Trash Entre projections, bruitages live et humour très noir,

les Belges du Collectif Mensuel continuent de s’attaquer au capitalisme. Une île qui coule à pic et c’est l’apocalypse version rock’n’roll. Sabordage ! Théâtre de Vénissieux 11 FÉV.

Série

Trois statuettes aux derniers Golden Globes pour Succession, jubilatoire jeu de massacre pour prendre la suite du patriarche tyrannique. Brutal et décadent.


triomphe

Un regal

> 09_27.03 BIME Biennale des musiques exploratoires

>

Dominique Hervieu quitte Lyon et la Maison de la Danse dès février 2022 pour intégrer l’organisation des JO de Paris 2024 comme directrice de la culture avec un projet fou. Waouh !

Revu à la Renaissance Mangeclous, le spectacle de toute beauté d’Olivier Borle porté par une pléiade d’acteurs chevronnés. Féroce et si politiquement incorrect.

... dans le viseur

9 17 86 lieux

créations

Fan de jazz

Marion Tisserand est architecte, elle fait aussi des photos de concerts, surtout jazz. Avec Jazz Lights, elle dévoile des contrejours nocturnes, de Gogo Penguin à Thomas de Pourquery et Roberto Fonseca.

artistes

Saint-Fons Jazz > 29.01 Médiathèque de Saint-Fons

gogo penguin Marion Tisserand ©

un autre regard

sur  la platine

Le photographe Bertrand Perret questionne la beauté du corps quel qu’il soit et accroche trente-cinq photos sur le thème des corps gros à la Bibliothèque du 1er. Sans exhibitionnisme ni fausse pudeur, et avec tendresse. Ces corps (photographiés en studio, dans l’espace public ou chez eux) montrent leur beauté singulière.

Forever Awkward ©

Michelle Gurevich les corps gros [...]

ArKuchi #25 fév. 2022

Bertrand Perret

Les corps gros #métamorphoses 1.02 > 12.03 BM Lyon 1er

We Are Not Alone

Nick Cave et Warren Ellis (La Panthère des Neiges)

Yoru Ni

TEKE::TEKE


l'art

en embuscade

Q

En 2019, Céline Melon Sibille ouvre Manifesta, lieu dédié à l’art contemporain au service des entreprises. Cette passionnée y présente ses coups de cœur grâce à un réseau de galeries partout en France.

Manifesta 6 rue Pizay, Lyon 1 manifesta-lyon.fr

Contente d’être aujourd’hui > 31 mars

uatre à cinq expositions entre deux TGV : la journée parisienne de Céline Melon Sibille ressemble à un marathon pour les jambes et surtout pour les yeux. Cette passionnée aiguise son regard à grands coups de toiles, photos, installations. Précédemment directrice marketing, Céline a conservé intact son goût de jeunesse pour la création artistique. Menant tambour battant une belle carrière dans la communication, l’ancienne étudiante d’une école d’art lâchée trop tôt innove auprès de ses clients en croisant art et business. « J’avais vraiment envie de travailler avec des artistes et de créer des événements. J’ai osé et noué des partenariats avec le Palais de Tokyo, la Biennale de Lyon, raconte-t-elle. C’était plutôt réussi car nos clients en parlaient encore six mois après. » Puis vient l’envie de voyages, « de barouder ». « J’étais en quête de sens. Alors j’ai créé ma structure pour vivre de ma passion. » Lancé en 2008, Arty l’amour de l’art accompagne les galeries hors les murs et organise des événements autour du design. L’itinérance, la rencontre, le partage de coups de cœur, voilà ce qui fait frissonner Céline Melon Sibille. Tout en les respectant, elle entend désamorcer les codes de l’art contemporain qui l’éloignent du grand public. Elle en

est convaincue, « l’art a vocation à créer du lien ». Mue par son intérêt pour la scène africaine, elle crée en 2014 la foire AKAA (pour "Also Known As Africa") aux côtés, entre autres, de Victoria Mann, son actuelle directrice. Elle voyage sur tout le continent, à la rencontre d’une multitude d’artistes. Les attentats de Paris mettent à mal la première édition. Un coup dur pour Céline. « La vie parisienne devenait trop difficile. J’ai voulu rentrer à Lyon. » à son retour, Céline se lance dans un nouveau projet avec la collectionneuse Marie Ruby : Manifesta, lieu dédié à l’art contemporain au service des entreprises, ouvre ses portes, en 2019, pendant la Biennale d’art contemporain. Sous la direction de Claude Cartier, elle a transformé l’ancien atelier des soyeux Lacroix. Escalier magistral, murs bleu Klein, mobilier de designer : l’endroit fascine sans intimider. « Quand on arrive, le regard est agité », confirme la maîtresse des lieux. Tous les deux mois, Céline Melon Sibille accroche les œuvres qu’elle sélectionne dans son réseau de galeries partenaires, souvent amies. Les participants aux séminaires voisinent alors avec Blaise Adilon, Françoise Pétrovitch, Omar Ba, les Bachelot & Caron… « Nous créons un temps de pause dans une journée de travail... J’ai assisté à de vrais moments d’émerveillement !, témoigne Céline. Quand on regarde une œuvre, on est côte à côte, pas face à face. Cela change notre rapport à l’autre ».

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Guillaume Grasset ©

c dans l’air

Par emmanuelle Babe


c dans l’air

e d e l i gn s e r u fract

Simon Gosselin ©

Par Trina Mounier

La réponse des hommes

Il est grand temps de rencontrer Tiphaine Raffier, singulière autrice et metteuse en scène, encore inconnue du public lyonnais. La Réponse des Hommes nous en apporte l'illustration. Annonçant qu’elle explore les œuvres de miséricorde de l’Évangile selon Matthieu, l'artiste associée au TNP plonge dans l’actualité : à travers une suite de tableaux concrets qui mettent en relief nos incertitudes et nos incohérences, elle fait sauter le vernis de notre humanité et en révèle la petitesse mais aussi les souffrances, renversant au passage certaines évidences. Qui, en réalité, est aujourd’hui le plus pauvre d’entre nous ? Sa compagnie porte un nom énigmatique : La femme coupée en deux. Elle explique : « Obsédée par le motif du double, de la réalité et de la fiction, de l’original et de la copie, je n’ai de cesse de parler du monde et de ses représentations… Je crois aux vertus du théâtre comme un lieu qui peut à la fois séparer et réconcilier les êtres... Je peux également dire : La femme coupée en deux, c’est moi. » La question morale n’est effectivement jamais présentée comme telle mais abordée par le 3 > 12 fév. TNP biais de situations simples et quotidiennes Villeurbanne qu’elle interroge. Elle traque par gros plans tnp-villeurbanne.com interposés l’émotion, l’effroi, le désir de fuir qui submergent les personnages. Par la grâce 2 > 4 mars Comédie de d’acteurs admirables, elle signe un spectacle Saint-Étienne vertigineux d’une grande maîtrise. Magnifique lacomedie.fr et bouleversant.

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Lyon, Musée des Beaux-Arts. Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette

expos

Lyon, musée d’art contemporain. Image © Collection macLYON - Photo DR

Anonyme. D’après André Vésale, La Mort appuyée sur une bêche, après 1543

soupir Par Blandine Dauvilaire

À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui Musée des Beaux-Arts Lyon 1 > 07 MAI mba-lyon.fr

S’il est un sujet qui a inspiré les artistes depuis la nuit des temps, c’est bien celui de notre finitude. Au Musée des Beaux-Arts, l’exposition À la mort, à la vie ! réunit près de 160 œuvres faisant écho aux paroles de l’Ecclésiaste : "Vanité des vanités, tout est vanité." Choisis dans ses collections et celles du Musée d’art contemporain (désormais réunis au sein du Pôle des musées d’art de Lyon), ces peintures, sculptures, vidéos, estampes, gravures et dessins sont accompagnés de pièces de collectionneurs lyonnais. Loin d’être plombant, le parcours entremêle de manière vivifiante les genres et les époques, du Moyen Âge à nos jours. Le visiteur est accueilli par une galerie de squelettes rappelant l’importance des danses macabres dès le XIVe siècle. Dans les salles dédiées aux différents âges de la vie, les portraits d’enfants tracés il y a peu par Edi Dubien, tout comme ceux de vieillards peints il y a plusieurs siècles, incarnent la fragilité de toute existence. Le crâne humain est bien sûr à l’honneur à travers une multitude de déclinaisons, notamment l’installation pleine d’ironie d’Erik Dietman. Aux tableaux d’ascètes retirés du monde pour échapper aux tentations, répondent des toiles immortalisant les joueurs, buveurs et autres fumeurs qui abusent des plaisirs terrestres. Chargés de symboles, les natures mortes et les bouquets sont d’un raffinement inouï, tant il suffit d’une fleur flétrie pour dire la fugacité de la vie. L’exposition s’achève avec des représentations d’animaux morts signées entre autres Francis Bacon, Antoine Berjon ou Jean-Luc Mylayne, manière subtile de tendre un miroir aux simples mortels.

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expos

Gilbert & George, Cemetery Youth 1980

s avec s vingt an ini fête se ns D io lu ct a e P ll e de ses co Le Musé rochage necc rg a e l v e u v A u un no éation en es à la cr jours. consacré 00 à nose 18 e d s, e lp donation A Rhônevrir la 10 u co é res d e nd 216 œuv L’occasio aul Dini : P t e té li e a tt u e q r de Mugu nt par leu nelles, ta sculpture exception rsité, ainsi que la à e alement iv d dée spéci n que leur a m m . aire me co t annivers Monochro an pour ce m ir F l ie n Da aône franche-sur-S > 27 FÉV.I Ville dini.com

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f i t s e F


FORME & FONCTION

4 rue des Forces Lyon 2 lefeuillet.tv @lefeuilletfrance @lefeuillet

Desseins d'objets Volume I Le Feuillet (nov. 21)

N G I LE DES A L S N A D U A PE

Par Émiland Griès

"Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?" Cette question, le poète1 semble l’avoir tout spécialement posée (il y a 200 ans) aux créations du designer de la jeune maison de maroquinerie lyonnaise Le Feuillet. S’entretenir avec un concepteur est une expérience vivifiante. Avec Ylan Dahan, c’est en plus un vrai plaisir, tant le trentenaire rend sa passion communicative.

photos le feuillet

Il

était une fois un étudiant lyonnais, tout fier de son premier MacBook Pro, choisi pour la grande force de la marque à la pomme : la pureté de la forme. L’emportant en métro tous les jours à la fac, il fallait trouver le moyen de protéger cette merveille des chocs et des intempéries mais aussi la transporter facilement et sûrement, car l’épure peut facilement glisser des doigts. Las ! Aucune des pochettes du commerce ne trouve grâce aux yeux du jeune homme : pas du tout à la hauteur de la qualité de son ordinateur portable ! Sur le sujet, il est exigeant depuis le plus jeune âge. Adolescent, il customise déjà ses vêtements, qu’il ne trouve jamais tout à fait à son goût. La mode, l’architecture, le design, tout ce qui est conçu et réalisé par l’homme pour l’homme le passionne. Mais pas n’importe quels objets : les plus simples possibles, aux formes dégagées de toute ornementation, faits pour répondre au corps humain et à ses mouvements. Cette éthique, il la tient de l’Allemand Dieter Rams. Le designer industriel de la marque Braun est l’auteur des 10 principes du "bon design" : il doit être innovant, utile, esthétique, compréhensible, discret, honnête, durable, exhaustif, écologique (déjà) et minimaliste.

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FORME & FONCTION

Fort de cet ambitieux programme, il ne reste qu’une seule alternative à Ylan : inventer cette introuvable pochette. C’est ainsi que naît l’objet, toujours produit et proposé dans son atelier-boutique situé dans une ruelle de la Presqu’île lyonnaise : dépouillé et ergonomique, avec une sangle latérale dans laquelle la main se glisse solidement et qui fait émerger l’ordinateur en tirant dessus. Pour qu’elle soit belle et durable, Ylan veut cette pochette en cuir. Mais comment faire pour cet étudiant en commerce, totalement ignorant en la matière ? Avec aplomb, il frappe à la porte de maroquiniers, obtient le droit de les observer et, en stagiaire avide de connaissance, d’accéder à leur savoir et à leurs outils. Tout un monde aux traditions ancestrales s’ouvre à lui. La peau animale n’estelle pas une des premières ressources mise à disposition des hommes, qui la travaillent depuis la Préhistoire ?

Il tombe immédiatement amoureux de cette matière organique, qui offre plus de possibilités mais également de contraintes que le tissu. Le cuir se choisit, se creuse, se sculpte dans l’épaisseur (on dit "parer" dans le métier), se met en forme à la main. Mais fort de sa liberté de néophyte sans aucun apprentissage classique, Ylan, toujours en quête de simplicité, remet en question les codes et usages séculaires de la maroquinerie. Pour y arriver, il cherche longtemps, tâtonne, teste, casse maintes aiguilles. Le chemin est long entre l’ébauche, quelquefois en papier, et l’objet final, toujours respectueux de la souplesse de cette matière durable puisqu’imputrescible et totalement biodégradable. Depuis le début, Ylan va choisir ses cuirs dans la manufacture alsacienne Degermann, aux tannages aussi irréprochables qu’écologiques. Voilà huit ans que Le Feuillet propose une collection volontairement resserrée autour de quelques références en peu de teintes. Chaque objet est un concentré d’intelligence, d’équilibre et de détails conçus avec soin, comme le sac à main pour femme à la anse qui se dédouble en un porté soit épaule soit bandoulière et dont l’ouverture fait échec aux pickpokets, ou la trousse de toilette aussi belle ouverte que fermée. Bouclerie et coutures limitées au strict minimum (résultant d’une prouesse de mise en œuvre), absence de logos et de motifs, formes géométriques simples : tels sont les codes de cette jeune maison lyonnaise qui produit localement. Et pour bien appuyer son propos, Le Feuillet se lance en plus dans l’édition de guides du design, dont le premier tome vient de sortir. "La forme, c’est le fond qui remonte à la surface²."

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(1) Milly ou la terre natale, Alphonse de Lamartine 1826 (2) Proses philosophiques (1860-1865) / Utilité du Beau Victor Hugo


street art

etus & sphinx

Le street musée

fouapa

s i o m    u d

bounka

koik tendiz

Par graphull

lasco

fouch

choper

o'malley

muz

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adn

À la croisée des arts À quarante ans, Jeanne Garraud met en scène Marguerite, l’enchantement, sa deuxième pièce, créée en novembre à Lyon aux Clochards Célestes. Avant, elle a aussi chanté et joué du piano, pris des photographies. et elle écrit, toujours. En mode hybride.

Jeanne Garraud ©

Par Florence Roux

Chanteuse, autrice, metteuse en scène, photographe : en France, on aime les étiquettes. autoportrait Jeanne Garraud s’en rit, elle circule à sa guise entre les arts lorsqu’ils se présentent. Et ils se présentèrent tôt. « Quand j’étais enfant, il y avait un piano entre ma chambre et la cuisine », dit cette native de Bourgen-Bresse, qui apprend cet instrument dès sept ans. « J'en jouais et je chantais, beaucoup ! Mon père est chanteur [Rémo Gary], ma mère faisait partie d’une chorale. J'ai baigné dans Brassens, Barbara, Anne Sylvestre. » En CM2, la fillette découvre aussi la photo à l’école, enchaîne les portraits, passe des heures dans son labo. Elle veut en faire son métier, elle y renonce pourtant à dix-huit ans, alors qu'arrive le numérique. La musique est toujours là, qu'elle l'étudie, l'enseigne, la pratique avant de prendre la route comme chanteuse pendant dix ans. « J’aimais la complicité avec le public, se souvient-elle, quand on sent le pouls d’une salle, dans une intimité qui devient universelle. Cela m’a aussi appris le rythme, comment on tient une tension sur scène, du début à la fin. Cela compte au théâtre. » Le théâtre ? En 2014, lorsqu'elle se sent « un peu autoformatée dans la chanson », Jeanne repense d’instinct à la photo, rejoint une école à Lyon, sans lâcher les concerts.

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Mais surtout, elle se rapproche du théâtre, d'abord comme photographe et musicienne. « De fil en aiguille, souffle-telle, je me suis invitée dans les répétitions, fascinée par le travail entre le metteur en scène et les acteurs. J'avais plein de questions. Je suis devenue assistante sur un spectacle... Et j'ai commencé à écrire pour le théâtre. » Elle fait lire un texte au metteur en scène Olivier Maurin, qui l’encourage. « Je me sentais libre, avec moins de références que dans la chanson, dit-elle. Au théâtre, enfin, je pouvais jouer avec toutes mes pratiques artistiques : écriture, musique, photo... La mise en scène, c'est de la photo vivante ! » En 2017, Jeanne crée la Compagnie Neuve et son premier spectacle l’année suivante : On entend les oiseaux lorsqu’on les écoute est un solo de la comédienne Lucile Marianne auquel elle a « pris un plaisir fou ». Elle vient de monter avec quatre comédiens Marguerite, l’enchantement. Écrite « en rythme, en entendant les voix des acteurs », la pièce parle du poids de la parentalité, du patriarcat. Tout simplement de création.

2 FÉV. Théâtre de Villefranchesur-Saône 10 MARs La Mouche Saint-Genis-Laval jeannegarraud.com


fokus

Blandine Soulage

Corps à l’œuvre Par Élise Ternat

photos Blandine Soulage

Et si la photographie devenait un puissant activateur de mouvement ? Comme si ce dernier était capturé depuis l’intérieur pour sortir du convenu et des sentiers battus. Dans la gestuelle parfois impossible, souvent onirique, toujours graphique des corps, c’est cet élan que Blandine Soulage insuffle à chacune de ses prises de vues, comme une marque de fabrique. Pour cette hyperactive, passionnée de danse, de cirque et adepte de la couleur, la photo est apparue telle une seconde vie. Après de nombreuses années dans l’administration culturelle, cette pratique s’impose à elle, en 2012, comme la possibilité d’entretenir « un autre rapport au monde, plus contemplatif, plus mystique ». Profondément habitée par la gestuelle des corps, Blandine est professeur de yoga à ses heures. Elle perçoit la photo comme une méditation : « un subtil art de l’observation, dans la mise en retrait, un juste pas en arrière pour contempler, s’immerger ».


Désormais c’est avant tout « de la rencontre avec l’autre que naît l’inspiration, confiet-elle, dans l’interaction entre des lieux et des personnes ». Car c’est à l’intersection des corps et du décor que s’écrit une histoire toujours nouvelle et avec elle une composition. Au quotidien, armée de son Reflex Nikon D5, Blandine oscille entre commandes, reportages, portraits ou séries, pour nombre de grandes structures culturelles parmi lesquelles la Biennale d’art contemporain, l’Opéra de Lyon ou encore la Maison de la Danse. Elle développe aujourd’hui une approche plus personnelle avec la série Déviation sur « l’exploration du corps comme vmatière visuelle ». Il s’agit ici de « créer une brèche, amener ce dernier là où on ne l’attend pas et faire surgir une faille poétique dans le réel ». Perspectives renversées, vues en trompe-l’œil, propulsion, lévitation des corps et des couleurs, les individus entrent en résonance avec les espaces jusqu’à faire émerger de drôles de saynètes surréalistes. Chacune de ses photos est une bifurcation qui ose des jeux de contrastes et de volumes, de couleurs complémentaires dont la vibration vient révéler des cheminements imaginaires. Dotée d’un sens aigu pour le détail, Blandine accorde une grande importance à la post-production et retravaille toujours les couleurs « pour gagner en homogénéité ». « J’aime la chromie, jouer avec les aplats, créer des formes avec des couleurs. J’ai toujours préféré Matisse à Picasso », indique-t-elle, à l’instar de la lumière qu’elle manie comme un véritable « outil d’écriture ».

Ses influences Aurélien Bory, Jean-Baptiste André, Christian Rizzo, Philippe Ramette, Erwin Wurm, Ben Zank, Brooke DiDonato, Julia Buruleva, Man Ray, Chema Madoz…

scènes [la(horde) & ballet national de marseille]

blandinesoulage.com blandinesoulagephotographe @blandine_soulage

scènes [compagnie olivier dubois]


réation théâtral a bouchonne !

bêtes de scènes

S’il fut un temps où les programmateurs s’inquiétaient d’un déficit d’auteurs de théâtre, l’heure serait plutôt à l’embouteillage. Car ils sont nombreux et prolifiques… Hors de question de proposer une liste exhaustive de ces artistes, mais un choix subjectif à juger, si possible, sur pièce…

Par Trina Mounier

La

Festival Jeunes créatrices Théâtre de Villefranchesur-Saône 2 > 5 FÉV.

Palpitants et dévastés Théâtre Jean Vilar, Bourgoin-Jallieu (38) 5 fév. Tudor toute seule 9 > 13 MARS Moitié voyageur 16 > 20 mars Théâtre des Clochards Célestes Lyon 1 Sophonibe TNP, Villeurbanne 24 > 25 MARS Alors, j’éteins ? Théâtre du Point du Jour Lyon 5 22 > 24 MARS

deuxième édition du festival Jeunes créatrices, lancé l’an dernier par le Théâtre de Villefranche, ouvre des pistes prometteuses. Au programme, notamment : Jeanne Garraud avec un spectacle très intimiste sur la question du postpartum, Marguerite, l’enchantement, et l’œuvre immersive de Marion Pellissier, Nébuleuse, une performance aux allures de fête musicale dont les spectateurs sont les invités… Ou encore la récente création Je suis venu.e pour rien de Maïanne Barthès, lauréate 2020 du Prix Célest’1 avec Prouve-le. Mais Villefranche n’oublie pas "les anciennes" de l’édition 2021 et continue de suivre Julie Rossello-Rochet et Lucie Rébéré, devenues valeurs sûres. Le théâtre propose deux étapes de création dont on ne verra l’aboutissement que la saison prochaine. De quoi nous mettre en appétit. Un intrus dans cette programmation très féminine : Pères, enquête sur la paternité de élise Chatauret et Thomas Pondevie. Continuons de ce côté car les garçons créent aussi avec beaucoup de talent. En fin de saison aux Clochards Célestes, Benoît Martin, ancien du Conservatoire de Lyon, propose un diptyque consacré à Tennessee Williams avec La Chatte sur un toit brûlant (vu au printemps dernier) et Un tramway nommé désir. On a été emballé par ce premier volet porté par un impressionnant voire saisissant JeanPhilippe Salério. Autre travail formidable : celui du Collectif 70, jusqu’ici inconnu, autour de Lars Norén, mérite le détour ! Enfin une curiosité : Logan de Carvalho – on a pu apprécier ses talents d’acteur ici ou là – crée en mars

ArKuchi #25 fév. 2022


Garance Li ©

bêtes de scènes

Je suis venu.e pour rien

Moitié Voyageur, solo très autobiographique bousculé par sa communauté gitane d’origine. Il faut une fois de plus saluer le travail considérable des Clochards Célestes pour dénicher, soutenir et faire décoller de jeunes artistes. On courra bien sûr au Théâtre de l’Élysée, toujours très investi dans l’aide aux jeunes compagnies, pour découvrir l'étonnant jeune créateur Théophile Dubus avec ses lectures-performances, dont l'inclassable Variation (copies), et une master class pour faire plus ample connaissance. Ou encore Ulysse, le cabaret mythologique de Charlotte Piechon, très décalé… Quelques trouvailles récentes n’ont pas fini de faire parler d’elles. C’est le cas de la jeune compagnie Courir à la catastrophe avec le jubilatoire Œuvrer son cri et une mention toute particulière aux deux comédiennes, Alicia Devidal et Marie Menechi. Le Point du Jour programme, en mars, une autre pièce en résistance (là encore) de cette jeune troupe, Alors, j’éteins ? d’après un texte de Léa Carton de Grammont. C’est aussi vrai pour Clémence Longy, autrice et metteuse en scène singulière : elle reprend Tudor toute seule, puis présente au TNP Sophonibe, voyage initiatique épique. Ou encore Élodie Guibert (Prix Célest’1 2021) et son Tumulte grondant de la mer… Et d’autres artistes qui ont tant fait parler d’eux qu’on en oublierait qu’ils sont encore tout neufs. Ainsi François Hien, qu’on croirait né sur un plateau et qui écrit à perdre haleine, revient avec Mort d’une montagne et moult reprises ou Myriam Boudenia avec Palpitants et dévastés, pièce bouleversante et drôle, très aboutie… Elle devrait encore nous étonner avec L’avenir n’existe pas encore qui nous entraînera en terrain inconnu. Mais où Villefranche, les Clochards ou l’Élysée font-ils leur marché de nouveautés ? D’abord dans les représentations de

ArKuchi #25 fév. 2022

travaux d’acteurs données en fin de cursus par les grandes écoles de théâtre que sont l’ENSATT, l’École de la Comédie de SaintÉtienne, le Conservatoire de Lyon, ou d’autres plus discrètes mais non moins efficaces, tel le compagnonnage du NTH8 qui a mis le pied à l’étrier à nombre d’entre eux. Par ailleurs, le rôle du Prix Célest’1 en la matière n’est plus à démontrer. Il permet de rassembler des spectacles en avant-premières. Signalons que ce prix devient Incandescences avec l’arrivée du TNP qui partage désormais tout le travail de sélection et son organisation avec les Célestins. palpitants et dévastés

Marion Bornaz ©


Jeanne Garraud ©

bêtes de scènes

Thomas Rortais est un jeune acteur qui peut s’enorgueillir d’avoir joué très tôt avec de grands metteurs en scène. Il est à l’affiche de la nouvelle création de Michel Raskine, Ce que j’appelle oubli (de Laurent Mauvignier), et de Marguerite, l’enchantement de Jeanne Garraud. Par trina mounier

a l d n o Àf e s s i ca

CE QUE J’APPELLE OUBLI 26 JAN. > 6 FÉV. Théâtre des Célestins Lyon 2 12 > 19 MARS MC2, Grenoble (38)

Comment en êtes-vous arrivé là ? THOMAS RORTAIS C’est au Conservatoire de Lyon que Michel Raskine m’a repéré et très vite il m’a offert le rôle du prince dans Le Triomphe de l’amour au TNP. Puis nous sommes partis en tournée avec ce Marivaux. Grâce à lui, j’ai eu la chance de jouer dans de grandes salles et j’ai eu mon statut d’intermittent immédiatement. Juste après, Laurent Brethome me proposait Massacre à Paris (première version) à l’Élysée. Après, ça s’est enchaîné.

MARGUERITE, L’ENCHANTEMENT 2 FÉV. Théâtre de Villefranche-sur-Saône 10 MARS La Mouche Saint-Genis-Laval

Comment se passent les répétitions avec Michel Raskine ? TR Le travail à la table est incontournable. Cela permet de parler la même langue. La collaboration avec lui, doublée d’une amitié profonde, a été ultra bénéfique. Pour cette création, on va répéter dix jours, on se connaît, ça va vite…

Comment choisit-on ses metteurs en scène ? TR Au début je disais oui à toutes les propositions. C’est sur les personnes que je me détermine aujourd’hui. Par exemple, j’ai adoré travailler avec Julie Deliquet. Elle demande énormément, mais toujours dans la joie. Il y a une responsabilité collective du plateau qui me plaît beaucoup. Elle nous place en situation d’acteur créateur, une notion que développait avec force le Conservatoire de Lyon. Avec Jeanne Garraud, c’est aussi très collectif et cela correspond à un moment de ma vie professionnelle où j’ai envie de faire des choses à moi aussi, d’écrire, de mettre en scène, de faire un film. Je viens de travailler avec Gilles Perret sur son premier film de fiction, Reprise en main, qui va sortir en 2022. C’est très excitant ! Le cinéma, faut être à fond tout de suite…

Masculin pluriel Franchement réjouissant, le nouveau projet d’Olivia Grandville ! Sobrement intitulé Débandade, il tord le cou aux idées reçues sur la virilité, la masculinité et autre testostérone. Avec sept interprètes au plateau, de formation et d’origines diverses, tous nés dans les années quatre-vingt-dix, la chorégraphe associée au Lieu unique (à Nantes) questionne les différentes formes de masculinité. Les danseurs croisent leur parcours, leurs histoires intimes et revisitent les archétypes, tout en questionnant sur le genre, les genres qui ne sont plus aussi définis aujourd’hui et nettement plus fluides. Débandade se présente, selon les propres mots d'Olivia Grandville, comme « une pièce qui parlerait au féminin depuis des points de vue et des ressentis masculins. » Entre micro-trottoir à la Pasolini, comédie musicale et stand-up, la pièce s’affranchit des codes hétéronormés à coups d’éclats de rire et ça fait un bien fou ! G.V.-P.

ArKuchi #25 fév. 2022

10 & 11 fév. Les SUBS Lyon 1 les-subs.com


bêtes de scènes

EN APARTÉ Toutes pour une !

Théo Costa-Marini ©

dans l’ère

glaciaire

Collectif 70

Par Trina Mounier

Ces douze jeunes gens issus de la 70e promotion de l’ENSATT (2011) ont tracé leur chemin indépendamment avant de se retrouver, en 2019, pour fonder leur propre compagnie, Collectif 70. On a pu assister l’an dernier à une représentation de leur travail, remarquable, autour de deux pièces de Lars Norén. Ils sont de retour aux Clochards Célestes en février. Les deux pièces construites comme des huis clos se répondent. L’auteur y décortique la mécanique implacable du racisme, de l’ultra-violence et des thèses suprémacistes qui gangrènent la jeunesse suédoise. Dans Biographies d’ombres, Norén démontre comment ces idées naissent et se répandent au sein même de la cellule familiale ; dans Froid, comment elles s’exercent jusqu’au meurtre, sans frein ni regret. Ce faisant, il en pointe les ressorts sociaux et les ingrédients psychologiques. L'enfermement dans des rôles prédéterminés, l’absence d’ouverture sur le monde, la frustration tracent les grands traits d’un implacable destin. La construction en une série de tableaux montre l’avancée inexorable. Biographies Le choix de présenter ces deux pièces sans entracte, d’une traite, d’ombres & renforce encore le propos, carrément flippant. La mise en scène Froid 11 > 20 fév. sans fioriture de Claude Leprêtre en épouse les reliefs au scalpel. Théâtre des Clochards Précise, efficace, elle s’appuie sur une troupe de jeunes acteurs Célestes, Lyon 1 très cohérente et expérimentée. C’est intelligent, prenant, clochardscelestes.com glaçant. À voir absolument.

Dans une ancienne salle d’armes, quatre femmes participent à un stage d’autodéfense. Elles apprennent à se protéger, à tuer les fantômes qui brident leur genre depuis… Depuis quand, au juste ? Sans remonter à l’âge des cavernes, Tiens ta garde, spectacle du Collectif Marthe, mêle des histoires d’aujourd’hui et d’hier pour raconter l’urgence – et l’art – de se libérer. C’est drôle et triste, vif et physique au point que les quatre comédiennes, parfaites, entraînent le public dans un élan rebelle. F.R. 2 > 5 fév.I Théâtre du Point du Jour Lyon 5 1 marsI Le Théâtre Scène nationale de Mâcon (71)

BD sur un plateau

Arnaud Meunier est un sacré metteur en scène et quand il monte des classiques, c’est en leur donnant un bon coup de plumeau. Voilà donc Candide traversant le XVIIIe siècle et ses atrocités, essentiellement dues à une Inquisition toute puissante mais trouvant le temps de philosopher, de grandir et même d’aimer. Le metteur en scène traite misères, esclavage, mutilations, guerres, pillages qui s’abattent sur le pauvre monde avec humour et légèreté. Les héros ressuscitent, les arguments des Jésuites sont idiots, et tout est bien qui finit bien. On se laisse prendre et on rit beaucoup, surtout de l’effroyable. Dans le plus grand respect de l’auteur… T.M. 2 > 4 fév.I Théâtre de la Renaissance Oullins 23 & 24 marsI Comédie de Saint-Étienne (42)

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bêtes de scènes

e d e u q i t Poé t n e m e g a g n e l’ Umwelt 2 & 3 fév. Maison de la Danse Lyon 8 8 & 9 fév. MC2, Grenoble (38) 11 > 13 MAI Comédie de Saint-Étienne (42)

Hervé Deroo ©

May B 15 mars Pôle en Scènes Bron 24 > 26 MARS Théâtre de Bourgen-Bresse (01)

umwelt

Maguy Marin fait désormais partie du club fermé des grandes dames de la danse. Ayant retrouvé sa liberté après avoir été à la tête du CCN de Créteil puis de Rillieux-la-Pape, la chorégraphe reprend deux pièces majeures de son répertoire, alors que Y aller voir de plus près, créé en Avignon cet été, fait le tour de France.

Par Gallia Valette-Pilenko

La

première, May B, est devenue un classique, affichant quelque 810 représentations au compteur. Créée en 1981, elle s’inspire de l’univers du dramaturge irlandais Samuel Beckett. Décrivant une humanité misérable et grotesque, la pièce n’a pas pris une ride et garde toute sa pertinence d’autant qu’elle est régulièrement remise sur le métier avec de jeunes interprètes. La seconde, Umwelt, est peut-être (sans doute) sa plus belle œuvre. Un opus majeur qu’on n’oublie pas. Créée en 2004

au Toboggan de Décines, qui défendait alors une certaine idée de la création contemporaine, la pièce avait divisé le public, provoquant même, un soir, un incident quand la chorégraphe avait voulu stopper un spectateur monté sur la scène pour faire cesser le spectacle… Il faut dire que Umwelt est un uppercut gonflé à la fureur de dénoncer les travers du monde. Maguy Marin a quinze ans de plus mais elle est toujours aussi rageuse et engagée, même si elle apparaît plus apaisée depuis qu’elle s’est vraiment installée avec sa compagnie à Ramdam, à Sainte-Foylès-Lyon. « Je suis assez contente de la liberté que j’ai actuellement, contente de partager collectivement des projets. Je peux continuer de créer mes pièces en participant activement à la vie d’un

lieu collégial qui accueille des artistes au travail. Je travaille à mon rythme tout en rencontrant des artistes d’autres champs, d’autres terrains et ça me comble. » Heureuse aussi de se battre pour qu’un lieu tel Ramdam puisse exister et permette à des artistes d’expérimenter. Bien que celui-ci « ait réduit la voilure », accueillant 7 équipes par semestre au lieu de 14, il leur offre de rester plus longtemps dans l’ancienne menuiserie retapée et (grandement) améliorée au fil des ans. Et Maguy Marin partage également le projet en coopération avec les compagnies PARC, Katet, Ulises Alvarez, Laura Frigato et Florence Girardon. Une aubaine en ces temps difficiles pour les arts et les artistes, dans le champ chorégraphique comme dans d’autres.

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Magnús Andersen ©

musica

James McVinnie

Par Élise Ternat

Il

souffle un vent de minimalisme du côté des salles lyonnaises. Après l’Opéra de Lyon et son cycle dédié à Philip Glass, c’est au tour de l’Auditorium de proposer un après-midi consacré à l’un des monstres de la musique sérielle. Aujourd’hui âgé de quatre-vingt-cinq ans, le célèbre compositeur américain jouit d’une œuvre aussi complète que protéiforme, ayant marqué l’opéra, la danse ou encore le cinéma. Il peut désormais compter sur le dynamisme d’une relève à travers le monde, dont les dignes héritiers ne manquent ni d’imagination ni de talent. James McVinnie est de ceux-là. Cet organiste anglais ayant longtemps œuvré pour l’Abbaye de Westminster est connu pour ses collaborations avec Glass himself, mais également Tom Jenkinson aka Squarepusher, David Lang ou encore Sarah Davachi pour ne citer qu’eux. À l’occasion de ce concert, il reviendra sur la période la plus radicale du maître, ici exacerbée par la puissance sonore de l’orgue pour une immersion totale. Maki Namekawa, quant à elle, compte parmi les pianistes majeures de son temps, s’illustrant avec la même dextérité en classique comme en contemporain sur les plus grandes scènes du monde. Cette dernière interprète régulièrement 6 FÉV. des œuvres de Glass et s’est vue composer une sonate pour piano Auditorium de Lyon spécifiquement à son attention. Les cinéphiles ne seront pas en reste : Lyon 3 ce concert offre l’occasion de redécouvrir la tension dramatique d’un extrait du film The Hours, dont Glass a également signé la bande-son. auditorium-lyon.com

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Par Emmanuelle Babe, Anne Huguet, Élise Ternat

Mélissa Laveaux

Pirate des Caraïbes ! 03.02.22 | 20h

En seulement trois albums, Mélissa Laveaux a su se frayer une place bien à elle dans le milieu de la pop. Né d’un heureux mariage entre jazz vocal et folk chaleureuse, son univers musical et son timbre de voix font d’elle la porte-parole d’une tradition haïtienne en plein renouveau. Son large spectre s’inspire de rythmes énergiques qui empruntent autant au rock, au jazz, à la musique caribéenne qu’à la pop. Joyeuse et militante, métissée et généreuse, telle est sa "patte", reconnaissable dès les premières notes. Trois ans après la sortie de Radyo Siwèl, elle revient avec le titre Nan Pwen Lavi Ankò que l’on espère annonciateur d’un nouvel opus à son image : singulier et lumineux. E.T.

Eric Sakai ©

Opéra de Lyon opera-underground.com

Frères de sons 04.02.22 | 20h30

Forces contraires, sorti en 2020, avait reçu un accueil critique plus que favorable. Et c’était sans doute mérité tant la musique des frères Herrerias, réunis sous le nom de Terrenoire, quartier de Saint-étienne où ils ont grandi, va droit au cœur. La disparition du père de Raphaël et Théo a marqué l’écriture de ce premier album qui mêle chanson, rap et pop. Les inspirations, multiples, se marient avec audace, générosité et la puissance n’empêche jamais la poésie. C’est sensuel (Baise-moi), profond (Derrière le soleil), entêtant (Mon âme sera vraiment belle pour toi). Pourquoi choisir ? E.B. Espace Albert-Camus Bron pole-en-scenes.com

Briser la glace 04 > 05.02.22

Créées en 2011, Les Nuits Givrées font leur bonhomme de chemin, cumulant quelque 15 000 spectateurs en une décennie de concerts, d’Alex Beaupain à Fatoumata Diawara. La célébration des dix ans ayant avorté l’an dernier, c’est en 2022 que le micro-festival de Dardilly sort les cotillons. La formule est inchangée : quatre artistes, deux soirées. La première vaut le détour, avec Chien Noir et Keren Ann. Leur deux univers ont en commun cette délicatesse classieuse, lui arrimé aux arrangements pointillistes et clapotis électroniques, elle, experte en onde mélancolique et envolées de cordes. Une chance pour le public : découvrir sur scène Bleue, son huitième album entièrement en français. E.B. L’Aqueduc Dardilly aqueduc.dardilly.fr

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BOBY ©

déambulations

musiques


déambulations

Chevauchée folk Josh Goleman ©

07.02.22 | 20h30

Depuis le très beau Masterpiece (2016), le quatuor de Brooklyn Big Thief trace une voie bien à lui entre folk classieux (la voix de sa guitariste-chanteuse, Adrianne Lenker, habite à merveille leurs titres souvent éthérés et planants) et indie-rock un peu plus brut et expérimental. En 2019, ils avaient épaté le monde avec U.F.O.F. et Two Hands, sortis coup sur coup chez les Anglais de 4AD. Toujours aussi prolifiques, ils reviennent en février 2022 avec un 5e opus et 20 titres éclectiques et lo-fi enregistrés aux quatre coins du pays. Une avant-première de choix pour la scène du Transbordeur. A.H. Transbordeur Villeurbanne transbordeur.fr

Big Thief

EZ3Kiel

Virtuose à l’œuvre 08.02.22 | 20h

Tessiture unique, charisme surnaturel et douceur poudrée, chaque concert de Youn Sun Nah s’apparente à un moment de quasi-grâce. Après l’Auditorium de Lyon en 2019 et Jazz à Vienne cet été, c’est du côté de Villefranche que la célèbre chanteuse de jazz revient donner de la voix. La sortie de son nouvel album Waking World (annoncée le 28 janvier), dont elle signe pour la première fois les textes et les compositions, marque un tournant dans sa carrière. Les mots posés sur cette période si particulière sont réchauffés par des cuivres et des rythmes de guitare. La plus française des artistes sud-coréennes touche ici à quelque chose d’un peu plus brut que sur ses précédentes productions sans rien perdre de son talent virtuose hors du commun. E.T. Théâtre de Villefranche-sur-Saône theatredevillefranche.com

Spirales ascendantes 06.02.22 | 20h

EZ3Kiel vient de lâcher pour notre plus grand plaisir La Mémoire du feu, album-concept entre littérature, spoken word et plages instrumentales hypnotiques. On connaît le talent des Tourangeaux pour se réinventer à chaque album. C’est chose faite avec ce 11-titres composé à partir des textes de l’auteur de polars Caryl Férey* et de l’étrange histoire d’amour de Diane et Duane. Le duo historique, Johan Guillon et Stéphanie Babiaud, accompagné des guitares de Nicolas Puaux (Narrow Terence), tisse la trame d’une musique énigmatique qui mélange électro, pop hybride, rock et format chanson avec des voix slamées. Parfois pas très loin d’un Rodolphe Burger. Ça démarre avec le magnétique Diaphane avant les brûlants Serpent corail et La mémoire du feu. La suite sur scène pour un show nécessairement puissant et dévorant. A.H.

Prêtresse rock 25.02.22 | 21h

Laetitia Sheriff fait partie de ces artistes de l’ombre, qu’on voit trop peu. Son dernier opus Stillness (le quatrième), sorti en plein confinement (novembre 2020), est sans fioritures avec ses guitares bruyantes et ses roulements de batteries bruitistes. Quelque part entre PJ Harvey, Shannon Wright ou Kim Gordon à lui trouver absolument des airs de famille. La revoilà live, à la Cave à Musique (si tout va bien), pour un set sous tension et toutes guitares dehors qui ne s’interdit rien, entre post rock rageur et rock indé lumineux. A.H. Cave à Musique Mâcon (71) cavazik.org

Transbordeur Villeurbanne transbordeur.fr *Portrait à lire, L’écriture pure, AKC#21

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Plein Soleil

c’était mieux avant

Maurice Ronet (1927‑1983) est un acteur et réalisateur français. Dès ses débuts dans Rendez-vous de juillet (1949) de Jacques Becker, sa photogénie contraste entre un visage grave et un sourire incroyable. Sa silhouette spectrale hante une centaine de films tournés sous la direction de Louis Malle, Jules Dassin, René Clément ou Chabrol.

MYSTÈRES ET DÉCADENC

L

Rendez-vous de juillet Jacques Becker (1949) Ascenseur pour l’échafaud Louis Malle (1958) Plein Soleil René Clément (1960)

Les Vies du feu follet Jean‑Pierre Montal Pierre-Guillaume de Roux Éditions (2013)

orsque je vois pour la première fois, à l’écran, ce jeune homme au physique stendhalien, je suis intrigué par sa froideur inquiète. Qu’il incarne un salaud magnifique ou un dandy suicidaire, le ton est toujours sobre et juste. Sous-exploité, Maurice Ronet joue des personnages proches de sa nature désabusée, teintée de cynisme. Dans Le Feu follet (1963) de Louis Malle, adaptation lumineuse du roman de Pierre Drieu la Rochelle, sa composition est si troublante de vérité qu’on croirait son propre destin lié à celui de son personnage. Son interprétation demeure un mystère, et le film fascine grâce à ce mélange de froideur et de vulnérabilité qu’il insuffle au rôle. Nul autre que lui aurait pu revêtir le costume de cet homme qui ne peut se contenter du cours des choses de la vie et reste pourtant convaincu de sa médiocrité : comment survivre à l’insupportable fin

E

Par Nikki Renard

de la jeunesse ? Claude Chabrol ne se trompe pas en lui confiant le personnage de l’amant dans La Femme infidèle (1969). La partition est mince mais le jeu grandiose. Avec son regard tourmenté si séduisant et ce ton fatigué, Ronet prouve qu’il peut jouer autre chose que les mondains : « C’est tout le moisi de la bourgeoisie en un seul homme », dira son réalisateur. Raphaël ou le Débauché (1971) de Michel Deville : l’acteur est au sommet de sa beauté et de son art face à la sublime Françoise Fabian. Ce film culte résonne comme un pendant romantique aux Confessions d’un enfant du siècle (Alfred de Musset), faisant s’affronter amour et libertinage. D’une flamboyance désespérée, le récit nous emmène pas à pas vers le destin foudroyé de ses personnages avec une ironie cruelle et magistrale.

ArKuchi #25 fév. 2022


ArKuchi #25 fév. 2022

Par marco jéru

Barry Windsor-Smith - 2021 Éditions Delcourt ©

Carlotta Films ©

LES MONSTRES SONT LÂCHÉS

Monstres Barry Windsor Smith Éditions Delcourt (Oct. 2021)

2021 Éditions Delcourt ©

lettres & ratures

P

arti en 1984 pour livrer à Marvel une histoire de super-héros inspirée de Hulk, Barry Windsor Smith (BWS), débouté par l’éditeur de comics pour avoir voulu étoffer le profil du géant vert et l’ancrer dans l’Histoire, a finalement accouché, 37 ans et 365 pages plus tard, d’une œuvre aussi noire qu’émouvante, réflexion complexe sur l’humanité et ses dérives. Entre Frankenstein et Elephant Man, à mille années-lumière des canons super-héroïques… Au début était Bobby Bailey (pour Bruce Banner alias Hulk), un enfant maltraité par son père revenu traumatisé de la Seconde Guerre mondiale. Quinze ans plus tard, borgne et orphelin, sorte de "homeless John Doe", Bobby intègre l’armée américaine, et plus précisément le projet Prométhée, programme de manipulations génétiques initié par l’Allemagne nazie, à l’instar de la très réelle opération Paperclip. Devenu monstre, physiquement et politiquement, Bobby, grâce à l’intervention d’un sergent pris de scrupules après l’avoir livré, s’échappe. Tandis que la chasse à l’homme commence, les histoires familiales s’enchâssent, nous rappelant que ce sont elles qui forgent "celle avec une grande hache". Mais « ce n’est pas un monstre déchaîné que vous cherchez à détruire… juste une âme perdue, loin de son créateur. » C’est là, dans cette tendresse avec ses créatures traquées, que BWS fait montre d’un talent prodigieux. En imbriquant une palette de thèmes à la portée phénoménale – super-soldats façon Captain America ou Wolverine, traumatismes de guerre et dénazification, absence des pères et solitude des mères, triangles amoureux inassouvis et familles dysfonctionnelles, morale chrétienne… –, il réussit à nous conter la double histoire, grande et petite, sociopolitique et intime, dans laquelle chaque individu est plongé. Double histoire qui se déploie comme une toile d’araignée, pour attraper "comme des mouches" ses nombreux personnages ainsi que ses lecteurs… Graphiquement, ce monumental récit en noir et blanc est mené de main de maître. De la composition des planches – mêlant allègrement BD et roman graphique – à la variation des plans – tantôt "dans ta face", tantôt stylisés avec réflexivité et profondeur de champ –, en passant par la disposition des phylactères qui crée une lecture inhabituelle, tout confère à Monstres son caractère éponyme. Sans rien dire du dessin qui, oscillant entre mouvement et expressivité, réalisme et onirisme, hachures et effets d’ombre à la Frank Miller, Georges Bess ou Berni Wrightson, réussit à restituer les émotions avec une inventivité et une justesse peu communes. Un livre colossal, en somme, un "trait-haut" chef-d’œuvre...

Après Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, paru il y a deux ans sous le stylobille d’Emil Ferris, voici aujourd’hui Monstres (tout court) qui vient auréoler d’un soleil noir le roman graphique. Barry Windsor Smith signe un ouvrage hors norme, servi par une prouesse scénaristique et graphique d’une rare ambition.


GRILLE - N°25 Par Ponia DuMont

T E S T AME N T E P AU L A S P C MA L S T R OM H OGA ONU E I N solutions VERTICALEMENT arkuchi 24 A. Embellit. Genre de devinette. B. Patronnes R I I C T E R E T E SN de moulins. C. Terres aquatiques. Le cracher T AME N T peut faire très mal. D. Joliment travaillé. Divine GFerasHunA Nde E E MENAP ALNUS TLEAR OSSM P HC nourrice. E. Hâla le fellah. travail sape. F. De mauvaise augure, peu appréciés ! T E OI INC UTAE RESEI N INO GR AI Nl’ÊtreEchezTSartre. Auxiliaire anglais. G. Avec Cité moldave. H. Partie de l’ovule végétal. I. Inquiétante, voire angoissante. P NGLHE AT INT EEEE NI ENA SE SI A R I A N O I S E NALR OIEAI SUEP LLREI UE RE T E N T U R TEE N T UXR EE X E

GRILLE - N°25

ArKuchi #25

fév. 2022

HORIZONTALEMENT

SOLUTIONS - N°24

Huile d’olive, sel et poivre

2 càs de cannelle

1 gousse d’ail

125 g de cacahuètes

300 g de sucre

1 citron

40 cl de fromage blanc

1 kg de carottes

Par claudia cardoso

4 personnes

De bonnes résolutions ? Mais pourquoi attendre la fin d’année ?! Les résolutions, c’est 365 fois par an, sans modération. Comme il te plait, avec ou sans les doigts dans le nez, à reculons ou à fond la caisse… Y a plus qu’à ! La moitié des carottes sont elles aussi gonflées à bloc. Une fois cuites à l’eau, à point et salées, réduis-les en une purée que tu parfumeras finement à la cannelle (2 càs). Ne t’arrête pas en si bon chemin, il faut s’occuper de la suite. Taille le reste des carottes en deux dans le sens de la longueur, avant de les enfourner une quinzaine de minutes à 180°c. À la sortie, réveille-les avec quelques gouttes d’huile d’olive et une pincée de sel. Jusqu’ici tout va bien. Au fond de la poêle, pas de médaille (en or) à couler, non ! En revanche, du caramel à croquer, pour de vrai. Verse le sucre, qui va lentement blondir à sec. Le beurre puis les cacahuètes hachées viennent calmer les ardeurs du caramel. Pour éviter la "cata", mélange le tout loin du feu et étale rapidement la nougatine sur une feuille de papier sulfurisé. 24 heures chrono dans une passoire recouverte d'un linge : c’est le temps qu’a attendu le fromage blanc pour se débarrasser de son eau. Un nouveau look qui lui réussit ! On y ajoute une gousse d’ail râpée, le zeste et le jus d’un demi-citron, du sel et l’huile d’olive. Et hop, prêt pour le bilan ? Une cuillerée de yaourt citronné, une portion de purée, quelques carottes rôties, et de gros éclats de nougatine. Résultat, quoi qu’on fasse c’est tous (les) jours les bonnes résolutions !

20 minutes

Sucré-salé de carottes

popote(s)

SOLUTIONS - N°24

jugeote

1. Caractère grec détestable. 2. Rejoignaient. 3. On en tombe stupéfait. Va pour le hareng. 4. Jette en terre. 5. Mîtes en gerbe ? 6. Plus il est gros, plus on l’apprécie ! Incomplet… pour donner des hallucinations. 7. Repère temporel inhumain. Priva de sa "mère" ? 8. En appeler à la protection du Ciel. Tel quel, ne peut braire. 9. Bossais dur avec ou sans machine. 10. Au large de Madagascar.



où trouver

Annecy Bonlieu. Bourg-en-Bresse Musée du Brou. Tannerie. Théâtre de Bourg-en-Bresse. Zoom. Bourgoin-Jailleu Les Abattoirs. Brignais Le Briscope. Bron Espace Albert Camus. Ciné Les Alizés. Ferme du Vinatier. Jack Jack. Pôle Pik. Médiathèque de Bron. Université Lyon II. Caluire-et-Cuire Cinéma Le Méliès. Médiathèque B. Pivot. Radiant-Bellevue. Chalon-sur-Saône Espace des Arts. Chassieu Karavan Théâtre. Chazelles-sur-Lyon Musée du Chapeau. Corbas Le Polaris. Dardilly L'Aqueduc. Décines Centre de la Mémoire Arménienne. Le Toboggan. Écully Écully Cinéma. Médiathèque. Feyzin L’Épicerie Moderne. Francheville L’Iris. Givors Médiathèque Max Fouché. Théâtre de Givors. Grigny Médiathèque Léo Ferré. Irigny Le Sémaphore. La Mulatière Aquarium de Lyon. Aux Bons Sauvages. Lyon 1 À Chacun sa tasse. L'Antirouille. À Thou bout d’chant. Archipel Librairie. Art Up Déco. Bar 203. Les Barjaqueurs. Bel Ami. Bloom Vangart. Boîte à café. Bomp ! CAUE Rhône. Clef de Voûte. Condition des Soies. DRAC. Espace 44. Galerie C. Mainguy. Galerie Céline Moine (Le 1111). Galerie Nörka. Galerie Le Réverbère. Halles de la Martinière. Jarring Effects. Kraspek Myzik. La BF15. La Boucherie des Pentes. Le 3e Fleuve. Le Bal des Ardents. Le Bleu du Ciel. Le Livre en Pente. Le Voxx. Les SUBS. Mangiabuono. Manifesta. Mapraa. Médiatone. Mongi Guibane. Musée des Beaux-Arts. Musicalame. Nombril du Monde. Ô Tao Bom. Opéra de Lyon. Original Watt. Radio Canut. Regard Sud. Shalala. Sofa Disques. Sofffa Terreaux. Spacejunk. Théâtre de L’Accessoire. Théâtre Les Clochards Célestes. Technoir. Tikki Records. Traboule Kitchen. Vins Nature. Lyon 2 Archives Municipales. L’Atelier Parfumé. Cave Chez Camille. Centre national de la Danse. Cycles Marchi. Fondation Bullukian. Galerie Autour de l’Image. Galerie Ories. Galerie Slika. Galerie Tatiss. La Cloche. Librairie des Arts. Librairie Expérience. Librairie Gibert. Maison Pochat. MJC Confluence. Mob Hôtel. Musée des Confluences. Musée des Tissus. Périscope. Région A.R.A. Théâtre-Comédie Odéon. Théâtre des Ateliers. Théâtre des Célestins. Théâtre des Marronniers. UCLY. Lyon 3 Archives départementales. Auditorium de Lyon. Boomrang. De L'Autre Côté du Pont. Café du Rhône. Gnome et Rhône. Hooper. Librairie du Tramway. Métropole de Lyon. Poltred. Salle des Rancy. Lyon 4 Agend’arts. Aquarium Ciné Café. Aux Trois Cochons. Bistrot fait sa Broc. Bistrot des Voraces. Bonnesoeurs. Cavavin. Cave Tabareau. Cave Valmy. Chez Robert. Coop du Zèbre. Diable Rouge. Fournil du Boulevard. Fromagerie Galland. Galerie Françoise Besson. Galerie Vrais Rêves. L’Assiette du vin. L'Instant. L'Oiseau sur la branche. La Famille. La Valise d’Élise. Labelalyce and Co. Librairie du Métro. Maison Jolivet. Modern Art Café. Ô Fournil des Artistes. Ô Vins d’anges. Paddy's Corner. Sibilia. Théâtre de la Croix-Rousse. Un Grain dans le Grenier. Villa Gillet. Vivement Dimanche. Lyon 5 Acting’s Studio. CRR de Lyon. CNSMD. École de Cirque Ménival. ENSATT. Espace Gerson. Le Sonic. Librairie Virevolte. LUGDUNUM Musée. La Mi Graine. MJC du Vieux-Lyon. MJC Saint-Just. Musées Gadagne. Théâtre du Point du Jour. Lyon 6 MAC Lyon. Lyon 7 Arts en Scène. Bibliothèque Diderot. Café Pimpon. CHRD. Cinéma Comœdia. COREP. EAC Lyon. École de Condé. ENS. La Commune. Le Court-Circuit. Le Ptit Bouclard. Le Flâneur. Les Fauves. Galerie Tator. HO36 Montesquieu. IEP. Kargo Kult. Librairie La Madeleine. Librairie La Voix aux Chapitres. Librairie Rive Gauche. Librairie Terre des Livres. Livestation DIY. Mama Shelter. Mimo. Mowgli. Ninkasi Kafé. Sofffa Guillotière. Théâtre de L’Élysée. Lyon 8 Institut Lumière. Maison de la Danse. MJC Monplaisir. NTH8. Salle Genton. Lyon 9 Au Bonheur des Ogres. Cave Valmy. Ciné-Duchère. CNSMD. L’Attrape-Couleurs. La 9e Bulle. Les Mangeurs d’Étoiles. Musée Jean Couty. TNG. Mâcon Cave à Musique. Le Théâtre de Mâcon. Musée des Ursulines. Miribel L'Allégro. Mornant Espace Jean Carmet. Neuville-sur-Saône La Maison Jaune. Oullins La Mémo. MJC d’Oullins. Le Syndrome Peter Pan. Théâtre de La Renaissance. Pierre‑Bénite Maison du Peuple. Médiathèque E. Triolet. Portes-Lès-Valence Train-Théâtre. Rillieux-la-Pape CCNR. Espace culturel Marcel André. Médiathèque L’Échappée. MJC Ô Totem. Saint-Étienne Cité du Design. La Comédie de Saint-Etienne. Le Fil. Le MAMC. Musée d’Art et d’Industrie. Musée de la Mine. Opéra de Saint-Étienne. Saint-Fons Médiathèque R. Martin du Gard. Théâtre Jean Marais. Saint-Genis-Laval La Mouche. Médiathèque B612. Saint‑Priest Cinéma Le Scénario. Médiathèque Fr. Mitterrand. Théâtre Théo Argence. Saint-Vallier Ciné-Galaure. Sainte-Foy-lès-Lyon Ciné-Mourguet. Tassin-la-Demi-Lune Cinéma Le Lem. L'Atrium. Librairie Pleine Lune. MJC Omega. Vaulx-en-Velin C.C. Charlie Chaplin. Cinéma Les Amphis. École d'architecture. ENTPE. Planétarium. Valence Comédie de Valence. Vénissieux Bizarre! C.A.P. Madeleine Lambert. Cinéma Gérard-Philipe. Médiathèque Lucie Aubrac. Théâtre de Vénissieux. Vienne Théâtre de Vienne. Villefontaine Le Vellein. Villefranche-sur-Saône Auditorium. Cinéma Les 400 Coups. Conservatoire. Galerie Le 116art. Librairie des Marais. Musée Paul Dini. Office du Tourisme. Théâtre de Villefranche. Villeurbanne Bieristan. Campus de la Doua. CCO. CCVA. Cinéma Le Zola. Galerie Domus. Galerie L’Atelier du Canal. ENMDAD. ENSSIB. Espace Info. Espace Tonkin. Institut d’art contemporain. IUFM. La MLIS. Le Rize. Le Totem. Pôle Emploi Scènes & Images. Pôle Pixel. Studio 24. Théâtre Astrée. Théâtre de l'Iris. TNP. Toï Toï Le Zinc. Transbordeur. URDLA... Et dans la plupart de vos mairies, médiathèques et bibliothèques, MJCs, espaces de coworking...

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