Capital N°3 FR

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C APITAL

optima magazine belgique première année avriL 2009

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Hugo vanermen, le cardio-chirurgien du roi

“J’ai déJà vécu 100 ans”

&

table ronde succession familiale: Bien plus qu’un transfert d’actions. voyages exclusifs philanthropic travel, poseidon, ecotravel. les bonnes choses de la vie conseils pour le printemps. mode the orient express.


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edito

N

ous vivons des temps étranges. Les prétendues certitudes d’autrefois s’écroulent en masse, surtout dans le monde financier. Les marchés sont tels des typhons dont personne ne se hasarde plus à prévoir la direction qu’ils vont prendre. Malheureusement, de nombreux opérateurs doivent principalement s’occuper de déblayer le terrain pour le moment. Pour les conseillers aussi, l’époque est étrange, avec, pour commencer, une dualité de taille : la confiance dans les conseillers existants n’a jamais été aussi faible qu’aujourd’hui, alors que le besoin d’un bon conseil fiscal et financier indépendant n’a jamais été si grand. Logique donc que de plus en plus de clients empruntent la voie qui les mène à Optima. Je cite quelques chiffres pour illustrer cette tendance. Nous avons clôturé 2008 avec un chiffre d’affaires record de 50 millions d’euros et 2009 a également commencé sur les chapeaux de roue. Jamais auparavant nous n’avons rallié autant de nouveaux clients que durant les premiers mois de cette année, à la fois depuis notre siège social à Gand et depuis notre nouvelle agence à Braine-l’Alleud.

Jeroen Piqueur, Ceo oPtima

La confiance dans les “conseillers existants n’a jamais été aussi faible qu’aujourd’hui alors que le besoin d’un bon conseil fiscal et financier indépendant n’a jamais été si grand.

Le succès d’Optima nous prouve que nous progressons bien sur la voie que nous avons empruntée voici 18 ans. Nous employons à l’heure actuelle 275 personnes. Des spécialistes qui, en fonction de votre propre situation et de votre profil de risque personnel, sont prêts à travailler pour vous dans deux directions. D’une part pour protéger votre patrimoine et garantir la sécurité de votre pension et, d’autre part, pour vous préparer à la relance qui viendra tôt ou tard. Les clients veulent aujourd’hui un conseiller indépendant qui va plus loin pour eux. Une personne qui retrousse ses manches pour leur dossier spécifique. Ce que nous faisons donc pour vous. Plus que jamais en cette période étrange.

Sincères salutations,

Jeroen Piqueur CEO

colophon Editeur responsable: Jeroen Piqueur, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gent Responsable du magazine et de la régie publicitaire: Soetkin Borryn. soetkin.borryn@optima.be, tél. 09 225 25 71 Format: Duval Guillaume Publishing/Jan Pieter Mateusen Redacteur en chef et réalisation: Optima Financial Planners SA – art director: Veerle Verbrugge. veerle@eastvillage.be – coordination de la rédaction: Soetkin Borryn – consultant de la rédaction: Duval Guillaume Jan Pieter Mateusen. Adresse de la rédaction: Capital p/a Optima SA Keizer Karelstraat 75, 9000 Gent. Ont collaboré à ce numéro: Soetkin Borryn, Jeroen Lissens, Luk Coupé, Guy Du Faux, Florence Delacave, Guy Kokken, Elisabeth Broekaert, Rob Walbers, Jan Verstraete, Wim Van de Genachte, Lieven Dirckx, Jasmine Vanhevel. Copyrights: Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur responsable. Traduction: Data Translations Int. Olmenstraat, 64 1930 Zaventem. Impression: Stevens Creative Printing NV. Ce magazine a été imprimé sur Arctic Paper avec certification FSC.

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Capital

Entre-temps, nous continuons à travailler à l’amélioration de nos services existants et à l’expansion de l’offre sur mesure pour chaque client. Notre service en matière de succession et de reprise au sein d’entreprises familiales, comme vous pourrez le lire plus loin, n’en est qu’un exemple.


DANS CE NUMéRO

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le reStAurAnt SouS-mArin ithAA de conrAd mAldiveS rAngAli

32. REPORTAGE A la recherche d’une façon de voyager exclusive? Sous le niveau de la mer, Philanthropic travel ou eco travel.


SOMMAIRE

24. D’UNE IMPORTANCE CAPITALE 3 professionnels nous parlent de leur motivation. Aki Saito, première ballerine, Van Hoorebeke, chocolatier, Frank Adriaenssens, architecte de jardin.

62. analyse Avez-vous le bon régime matrimonial ?

72.

12. 21.

CASESTUDY Stolz, le spécialiste du cuir, a choisi Optima pour la succession familiale.

COVER : DR VANERMEN PHOTO : LIEVEN DIRCKX

06. 11. 30. 42. 52. 56. 66. 82. 86.

5 MODE Modest Glamour in and around the Orient Express.

54. events Golf à la mer.

nice to know ... and to have: gadgets lifestyle 7 QUESTIONS A Edith Vervliet le POINT SUR LA SITUATION Que devez-vous savoir à propos de vos actions au porteur? IL FAIT PARLER DE LUI Docteur Hugo Vanermen : « L’argent est pour moi un mal nécessaire » QUOI DE NEUF Optima et la Live Entertainment Foundation REPORTAGE Bentley Supersports LOISIRs Des experts choisissent les meilleures choses de la vie REPORTAGE Vinaigre de Popol & Château Peyrassol OPINION Le client satisfait

Capital

TABLE RONDE Les entreprises familiales constituent le moteur de l’économie belge. Mais qu’en est-il de la succession au sein de ces entreprises? Des experts nous éclairent à ce sujet.


Nice to know, nice to have

La crise ! Cela signifie peut-être travailler (plus) dur, mais les grandes marques ne perdent pas pour autant de vue le facteur « plaisir » ces derniers mois. Capital vous guide au travers des styles et des tendances, à la recherche d’un printemps haut en couleur !

Travail et plaisir Work hard, play hard / Tommy Hilfiger

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Sous le slogan « Work Hard, Play Hard », TOMMY HILFIGER lance pour ce printemps des accessoires business dotés d’une touche ludique et tendance. Impossible de ne pas être de bonne humeur avec ces chaussures dames colorées et cette ceinture aux couleurs vives ! Un soupçon de rouge à lèvres vermillon : la petite touche en plus pour un look parfait !

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LIFESTYLE

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Le parfum de l’aventure / Davidoff En route avec DAVIDOFF ADVENTURE ! Vous ressentirez l’excitation de l’inconnu. Ce parfum audacieux pour hommes célèbre son premier anniversaire avec une édition limitée,

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inspirée par les destinations les plus fantastiques au monde.

Capital

Laissez dans votre sillage un effluve d’aventure.

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777 exemplaires pour

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pour elle et pour lui fascinent

magasins.

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Le plaisir de conduire

Quand une grande idée acquiert une dimension supérieure.

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7 questions à…

portrait

«C’est vraiment malheureux qu’il n’y ait que 24 heures dans une journée et que vous ne puissiez pas acheter le temps. Ce serait sûrement un bon inves­ tissement!» Edith Vervliet est General Manager du Flanders Fashion Institute depuis deux ans et demi et recherche en permanence des moyens pour donner un nouvel élan au FFI. «Y parvenir avec des moyens limités, c’est déjà en soi un exercice créatif»

PHoto : LIEVEN DIRCKX

“Vous devez parfois sortir des sentiers battus.”

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Où trouvez-vous l’inspiration ?

Quand je me promène le long de la plage et ne rencontre pour ainsi dire personne, à part les mouettes. J’aime surtout le parfum pur de l’air marin iodé. Pendant un voyage en voiture avec la radio, je peux également faire le vide et trouver l’inspiration.

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Que signifie l’argent pour vous ?

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publics flamands afin de parvenir à un foncti­ on­nement plus efficace et rentable. Mais je veux toujours de nouveaux défis supplémentaires.

Vous avez besoin d’argent pour vivre et pour quelques petits extras. Avoir beaucoup d’argent ne rend pas plus heureux. En revanche, avoir trop peu d’argent peut rendre quelqu’un malheureux parce que l’homme aime être indépendant financière­ment. Une saine répartition grâce à un conseiller financier qui tient compte de votre profil de risque, voilà l’objectif que vous devez poursuivre.

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Quel défi professionnel voulez-vous encore relever ? A court terme, je veux

établir des synergies aux côtés des pouvoirs

Quelles sont les principales qualités

d’un manager ? Les très bons managers sont

également des « leaders » qui inspirent, motivent, encouragent et enthousiasment. Vous devez par­ fois sortir des sentiers battus, réserver du temps à écouter votre équipe et à la surprendre. Sinon, vous vous retrouvez dans une impasse et vous considérez votre environnement comme une partie du mobilier de bureau.

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Quel est votre plus grand coup de

gueule? J’essaie d’anticiper mes colères car je ne veux pas devenir acide. Et pourtant : je suis irritée par le fait que le monde extérieur voie le FFI comme un organisme public à part entière qui travaille avec de gros budgets. Alors que le FFI est une asbl qui est subventionnée en partie par les autorités flamandes et, pour une part très minime, par la Ville d’Anvers. Le FFI doit fournir de nombreux services pour compléter les subsides limités et ainsi réaliser ses objectifs principaux : favoriser l’emploi dans le secteur de la mode et promouvoir la mode. Rechercher sans cesse des fonds est épuisant à la longue.

Par quel péché vous laissez-vous séduire ? Le chocolat belge, les chicons au gratin, les frites, les fromages et … la mode belge. Depuis mon arrivée chez FFI mi-2006, je suis naturellement davantage nos stylistes. La tentation d’acheter régulièrement un nouveau vêtement ou un nouvel accessoire est devenue une réalité.

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Quelle est votre plus grande force?

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Mon optimisme, je présume. Je considère les obstacles ou les coups du sort comme un contretemps sur la voie de l’objectif que je veux atteindre. Certains appelleront plutôt cela de la naïveté.


Bien plus qu’un simple transfert d’actions

Le paysage complexe de la succession familiale

RIK dOnCKEls KOEn pETIT JO mARIs


tABle ronde

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Capital

JOzEF lIEvEns JAn dE pAEpE KATRIEn dhOndT

Près de 20 000 entreprises familiales belges sont chaque année confrontées à une transmission ou une reprise. Du pain sur la planche donc pour le conseiller qui doit mener ce parcours souvent très sinueux à bonne fin. «Commencez à temps et voyez plus loin que le bout de votre nez», conseillent les experts d’Optima. JEROEN LISSENS / PHOTOS : ELISABETH BROEKAERT


Le plus grand “problème de la reprise familiale n’est généralement pas financier mais émotionnel.

RIK dOnCKEls, ls, pROF. Em. Ku BRussEl Ancien administrateur délégué de Cera et KBC Ancora. Impliqué activement depuis plus de 25 ans dans les PME et entreprises familiales comme chercheur, consultant et administrateur. Membre du Conseil d’Administration d’Optima depuis 2008.

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L

es récits en matière de transmissions et reprises (T&R) d’entreprises familiales sont rares dans les médias. « C’est exact », confirme d’emblée Koen Petit, manager T&R chez Optima. « De nombreux entrepreneurs relèguent la question de la succession à l’arrière-plan. C’est évidemment plus facile de mettre ce dossier au frigo et de continuer comme si de rien n’était. Pourquoi ? Par crainte de l’insécurité qu’un processus de T&R peut amener. » Le spécialiste des entreprises familiales, Rik Donckels, enfonce le clou : « C’est ce que j’appelle l’illusion de la continuité. C’est le pire des vices dont une entreprise familiale puisse être affectée. » A l’évidence, on peut s’attendre à un débat animé sur les écueils qui se dressent sur le parcours assez complexe de la T&R. Mais comment franchir ces écueils ? Afin de trouver une réponse à cette question à un million d’euros, nous avons rassemblé un panel d’experts. D’un côté de la table, nous avons réuni Jo Maris et Koen Petit, spécialistes T&R chez Optima. Chaque année, leur département conduit des dizaines d’entreprises familiales, entrepreneurs et repreneurs, à bon port. Plus que toute autre personne, ils connaissent le quotidien et les problèmes très spécifiques que ces entrepreneurs souhaitant remettre leur activité rencontrent au jour le jour. De l’autre côté de la table, nous avons recherché l’expertise juridique. Et nous l’avons trouvée chez Jan De Paepe, Chief Legal Officer et administrateur chez Optima, ainsi que chez Katrien Dhondt, anciennement avocate et actuellement assistante du CEO d’Optima. Enfin, à la place d’honneur se sont assis les deux grands experts en

matière de transmission au sein de l’entreprise familiale : Jozef Lievens et Rik Donckels. Avocat et spécialiste du droit des sociétés, Jozef Lievens est administrateur délégué de l’institut de l’Entreprise familiale. Administrateur chez Optima, le professeur émérite Rik Donckels est, pour sa part, le fondateur du centre d’études des PME et le cofondateur de l’institut de l’Entreprise familiale. Ensemble, ils accumulent des dizaines d’années d’expérience dans l’étude et l’accompagnement d’entreprises familiales confrontées à une reprise. De nombreuses enquêtes et recherches assoient leur autorité sur ces questions. C’est donc tout naturellement le professeur Donckels qui est le premier à mettre sur le tapis la différence entre théorie et pratique. RiK DONCKELS: « Lorsque nous avons sondé un millier d’entrepreneurs familiaux sur la problématique de la transmission, ils ont déclaré que le problème numéro un était l’estimation de la valeur de l’entreprise. En second lieu venait le financement de la reprise, suivi par la volonté d’aboutir à un arrangement équitable entre tous les enfants. Les émotions venaient seulement à la quatrième place. Mais ce qui ressort en fait, lorsque nous nous rendons nous-mêmes sur place, c’est que le plus grand problème de la reprise familiale n’est généralement pas financier mais émotionnel : l’entrepreneur éprouve souvent des difficultés à quitter son poste. C’est compréhensible. J’estime cependant que beaucoup d’entrepreneurs songent encore trop peu à leur succession. On peut illustrer ce constat avec une citation du gourou en matière d’entreprises familiales, Yvon Gattaz : ‘il y a deux types de chefs d’entreprise : ceux qui croient que le génie est héréditaire et ceux qui n’ont pas d’enfants’. »


tABle ronde

eu autant d’entreprises familiales concernées “Ilparn’yuna jamais scénario de succession qu’aujourd’hui. ” Cette même enquête révèle pourtant que près de 30% des entreprises familiales belges vont être confrontées dans les dix ans à venir à une reprise ou une transmission. JOzEF LiEVENS: « En effet. il n’y jamais eu autant d’entreprises familiales concernées par un tel scénario qu’aujourd’hui. La génération d’entrepreneurs issue du baby boom qui a suivi la Seconde Guerre mondiale est tout doucement en train de se retirer des affaires. Et jusqu’en 2018, le rythme restera élevé. L’avantage de cette augmentation massive de départs est que la prise de conscience de cette problématique ainsi que de la nécessité d’un bon accompagnement est également en train de croître. » RiK DONCKELS: « Durant cette dernière décennie, beaucoup de choses ont évolué en la matière. Lorsqu’au début des années 1990, nous interrogions les chefs d’entreprises familiales, 65% d’entre eux n’étaient absolument pas conscients du problème de transmission alors que 35% l’étaient. Aujourd’hui, nous avons constaté que ce rapport s’est inversé. Heureusement! » L’ALIBI DE LA CRISE La crise financière actuelle a-t-elle des conséquences sur la problématique de la succession? Y-a-t-il moins d’entreprises confrontées à une reprise?

JOzEF LiEVENS: « La crise n’a pas d’impact sur ce problème : il y a toujours autant de dossiers de succession. Mais elle a bien un impact sur la solution à trouver : certains ont vu leur patrimoine fondre à tel point que la succession familiale est devenue bien plus ardue. On opte donc davantage qu’auparavant pour une vente. Jadis, nous constations que 70% des entrepreneurs privilégiaient la succession familiale; aujourd’hui on observe quand même que ce pourcentage se réduit. » RiK DONCKELS: « Cela étant, on ne peut pas dire qu’un repreneur ne puisse plus accéder à de l’argent à cause de la crise. Pour de bons dossiers il y a encore toujours du financement. » JAN DE PAEPE: « La crise peut servir d’alibi à quelques entrepreneurs pour ne rien entreprendre par rapport au problème de succession. ils se réfugient alors derrière l’idée que l’entreprise a, au contraire, grand besoin d’eux en cette période de crise. » RiK DONCKELS: « De nombreux entrepreneurs commettent en effet une erreur en pensant que leur entreprise a besoin d’eux et aura toujours besoin d’eux. C’est pourquoi, je dis toujours que la succession et la recherche d’un successeur n’est pas seulement la tâche du chef d’entreprise. Le danger est trop grand qu’il parte en quête infructueuse d’une copie de lui-même. Cela veut dire qu’en réalité, il ne veut pas de la succession. De tels scénarios >>

JOzEF lIEvEns, AdmInIsTRATEuR délégué dE l’IFB. AvOCAT dEpuIs 1976, AssOCIé ChEz EuBElIus ET AdmInIsTRATEuR délégué dE FBnET BElgIum. L’un des rares titulaires européens d’un Certificate in Family Business Advising et d’un Certificate in Family Wealth Advising, décernés par le Family Firm Institute américain.

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Beaucoup de “ solutions bricolées à la va-vite aboutissent à des disputes familiales.

JAn dE pAEpE, lEgAl & COmplIAnCE OFFICER AdmInIsTRATEuR ChEz OpTImA Etudes : Licence en droit – licence en droit européen, spécialisation en droit commercial. Travaille pour Optima depuis 2004.

peuvent parfois durer jusqu’au jour où le conseil d’administration décide finalement de prendre les choses en main. Dans ce genre de phases de transition, une écoute et un conseil venant de l’extérieur peuvent souvent jouer un rôle crucial. » JAN DE PAEPE: « Ce n’est évidemment pas toujours facile de faire abstraction de sa situation. Souvent, comme chef d’entreprise, on est ancré dans ses propres certitudes et il faut attendre l’intervention d’un conseiller externe pour songer à laisser la place à un autre. »

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KATRIEn dhOndT, AssIsTAnT TO ThE CEO Etudes : Licence en droit, spécialisation en droit social. Travaille pour Optima depuis 2007.

Quel âge a le successeur idéal? Et quand le vendeur doit-il commencer à songer à se retirer? JOzEF LiEVENS: « il ressort d’une recherche empirique qu’il existe un nombre de ‘fenêtres d’opportunité’, des périodes durant lesquelles on peut céder son entreprise ou en reprendre une dans les meilleures conditions. Pour l’entrepreneur qui souhaite passer la main, une reprise ou une succession aura le plus de chance de réussir entre 58 et 65 ans. Dès que l’on franchit cette limite, la probabilité que le patron se cramponne à son poste augmente. Pour l’entreprise, c’est rarement une bonne affaire. Du côté du repreneur, la transmission est idéale s’il a maximum 35 ans. » KOEN PETiT: « Cela peut paraître jeune, mais en contrepartie un jeune candidat-repreneur aura l’énergie et l’enthousiasme indispensables. De plus, il a normalement déjà accumulé de l’expérience dans le monde de l’entreprise, possède les connaissances nécessaires et peutêtre également des réserves personnelles afin d’être bien armé sur le plan financier. Pour quelqu’un qui a déjà 40 ans ou davantage, la perspective financière est nettement moins attractive : il sera confronté à une longue période de remboursement et sera également plus âgé le jour où il commencera à cueillir les fruits de son investissement. » RiK DONCKELS: « L’hésitation à céder l’entreprise résulte souvent de l’apparition d’une ‘génération perdue’. Elle est composée de solides quadragénaires ou de jeunes quinquagénaires qui sont pressés de passer aux commandes alors que la génération précédente ne veut absolument pas entendre parler de cession. En outre, ils sont eux-mêmes


KOEn pETIT, mAnAgER T&R Etudes : Licence en sciences économiques,

poussés dans le dos par leurs enfants, qui se demandent si un avenir se dessine pour eux au sein de l’entreprise familiale. Cette ‘génération perdue’ se trouve ainsi prise entre deux feux. »

spécialisation en successions au sein d’entreprises familiales. Travaille pour Optima depuis 1993.

BOMBE A RETARDEMENT La crainte de beaucoup d’entrepreneurs face à un processus de reprise n’est-elle pas quelque part compréhensible? JOzEF LiEVENS: « C’est bien compréhensible, mais ce n’est pas pour autant une bonne chose. Cette crainte engendre souvent une sorte de mécanisme de défense qui mène à une négation du problème. Cette réaction est cependant néfaste pour le bon déroulement de la succession. De nombreux paramètres sont en effet influencés dans ce processus. Pensez à l’entreprise elle-même, mais également à la famille et à tout ce qui concerne le planning financier personnel du vendeur. Et je ne parle même pas des facteurs psychologiques ainsi que des questions liées au changement de vie du vendeur. » KATRiEN DHONDT: « Enormément d’entrepreneurs n’ont, en effet, qu’une vague idée de leur niveau de vie. ils peuvent difficilement évaluer combien d’euros leur sont nécessaires pour boucler le mois. » JO MARiS: « En tant que conseillers, nous réalisons dès le début une simulation du montant de la pension lorsque la transmission sera bouclée. Nous attirons aussi l’attention des personnes sur le fait qu’elles disposeront de bien plus de temps pour dépenser leur argent, par exemple en passant du temps avec leurs petits-enfants ou en effectuant des voyages. Que la voiture ne sera plus au nom de la

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la différence avec d’autres conseillers qui ne voient pas plus loin que la simple cession d’actions.

société, est encore un exemple typique. Vous ne devez pas non plus oublier que souvent la famille profite des avantages liés à l’entreprise, via des cartes essence, des réductions, etc. Pour eux également, il y aura un impact financier. Ce genre de détails est souvent mis en lumière trop tard. » KOEN PETiT: « Nous commençons par évaluer concrètement la situation du client. Nous analysons la valeur de son patrimoine afin de déterminer dans quelle mesure il doit valoriser l’entreprise afin de satisfaire aussi bien ses attentes en matière de pension qu’en ce qui concerne son niveau de vie. Dans un premier temps, nous dressons donc une sorte d’inventaire, dans lequel nous incluons le niveau de vie, la pension future, le patrimoine et le planning complet de la succession. Ce large tour d’horizon que nos planificateurs financiers réalisent pour beaucoup d’entrepreneurs fait la différence avec les >>

Capital

large tour d’horizon “duUnplanning financier fait


reprise est “La parfois perçue

JO mARIs, TAx COnsulTAnT m&A Etudes : Licence en sciences commerciales, spécialisation en fiscalité. Travaille pour Optima depuis 2008.

comme une bombe à retardement : tout le monde savait qu’elle allait exploser un jour, mais l’impact est beaucoup plus fort que l’on ne l’imaginait.

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approximations réalisées par d’autres et desquelles émergent assez vite des solutions bancales. Certains acteurs de ce marché se contentent de réaliser une simple cession d’actions. Ce qui se passe ensuite, ils ne s’en préoccupent pas. Alors que c’est précisément à ce moment-là que, bien souvent, les problèmes commencent. » Comment allez-vous concrètement utiliser cet inventaire? Que se passe-t-il, par exemple, si un entrepreneur a plusieurs enfants et qu’un seul d’entre eux a la volonté ou la capacité de reprendre l’entreprise? RiK DONCKELS: « En la matière, de nombreux entrepreneurs choisissent de ne rien faire ou attendent trop longtemps. ils estiment qu’après leur mort, les enfants recevront chacun leur juste part. Or, l’expérience nous apprend que cette situation provoque souvent des discussions orageuses. Le successeur a travaillé d’arrache-pied pendant des années dans l’entreprise et au décès de son père, il doit alors abandonner pas mal de plus-values qu’il a lui-même réalisées au profit, par exemple, de son frère et de sa sœur qui exigent chacun leur (troisième) part. » JAN DE PAEPE: « Un autre groupe d’entrepreneurs choisit de ‘donner’ la société à un successeur qu’ils auront choisi. Le problème alors est qu’ils sont généralement obligés de faire la même chose pour les autres enfants. ils leur donnent par exemple une somme d’argent qui correspond à une valeur au moins égale à celle de l’entreprise. La valeur de l’entreprise est cependant une notion juridique et elle ne sera estimée qu’au moment de la succession. En d’autres mots : si l’entreprise vaut au moment du décès le double de ce qu’elle valait au moment de la donation, les autres enfants

pourront introduire une action en réduction devant un tribunal. Et dans ce cas, le repreneur doit à nouveau mettre la main au portefeuille. Beaucoup de solutions bricolées à la va-vite n’en tiennent absolument pas compte. Sans compter qu’elles sont également branlantes d’un point de vue juridique. il ne faut donc pas s’étonner que de grosses disputes familiales éclatent souvent. » LE FACTEUR FAMILIAL Comment éviter ce scénario ? N’y-a-t-il pas un risque de différends? Et dois-je opter, en tant qu’entrepreneur, pour une vente ou alors donner purement et simplement mon entreprise aux enfants? KATRiEN DHONDT: « il est parfaitement possible de conclure une reprise indiscutable, par exemple via la vente de l’affaire au repreneur. Nous recommandons souvent ce scénario car c’est la forme juridique la plus souple et la plus claire de reprise. il y a un critère objectif : l’entreprise est valorisée par un réviseur d’entreprise externe et un montant est fixé. Nous insistons pour que le dirigeant d’entreprise soit indépendant vis-à-vis de la famille et par rapport à notre accompagnement. Le montant correspondant à la valeur qu’il fixe pour l’entreprise est ensuite plus facile à partager entre les différents enfants. Nous plaçons alors les attentes et projets du client dans un cadre juridique. Cela crée un climat serein car le client sait qu’il n’y aura plus de discussions possibles par après. Et il y a également un facteur subjectif qui joue : avec la vente de l’entreprise, les enfants ne la reçoivent pas comme ça sans le moindre effort. » KOEN PETiT: « Celui qui peut céder son entreprise aux enfants, le fera dans la plupart des cas. Une vente de l’affaire au sein de la


tABle ronde

famille correspond alors en pratique à une créance ouverte, qui pourra plus tard faire l’objet d’une donation. Avec ce type de solution, on combine donc les avantages d’une cession aux enfants aux avantages juridiques et fiscaux d’une vente. A condition naturellement que l’on puisse en tant qu’entrepreneur se permettre une cession et que l’on n’ait pas besoin de l’argent ou d’une partie de l’argent pour conserver son niveau de vie. » Qui prenez-vous sous votre aile? Travaillez-vous pour le repreneur ou pour le vendeur, ou pour sa famille? JO MARiS: « Le facteur ‘famille’ est très important en ce qui nous concerne. Nous ne travaillons pas seulement pour le client ou le vendeur dans le sens strict du terme. Le ‘client’ pour nous, c’est aussi sa famille. Nous mettons, en revanche, un point d’honneur à nous entretenir avec tout le monde autour de la table, également avec les enfants qui ne reprennent pas l’affaire par exemple. C’est notre job et cela permet que les confidences sur l’oreiller soient abordées autour de la table. Cela rend notre intervention parfois extrêmement difficile car nous pénétrons l’intimité d’une famille. Mais l’expérience nous a appris que parler avec tous les protagonistes est en définitive l’approche la plus fructueuse. » JOzEF LiEVENS: « C’est également la seule approche vraiment équitable. Le client n’est pas l’entrepreneur qui se laisse accompagner. Le client est le système, l’entreprise avec tous ses stakeholders. En tant que conseiller professionnel, vous ne pouvez pas faire autrement que vous asseoir avec tout le monde autour de la table. » KOEN PETiT: « il convient évidemment de créer un climat de confiance, confiance que vous gagnez grâce à la transparence. C’est seulement comme cela que l’on évite les difficultés. »

En entendant ces récits de disputes et de différends, on imaginerait presque que l’entreprise familiale est la boîte de Pandore. La réalité correspond-elle à cette image? JOzEF LiEVENS: « Absolument pas. Surtout pas dans les entreprises qui gèrent leurs affaires de manière professionnelle. La combinaison de ce professionnalisme au côté humain d’une entreprise familiale est dans de nombreux cas une formule largement couronnée de succès. N’oubliez pas que 54% de l’ensemble des grandes entreprises belges sont toujours des entreprises familiales. Nous vivons dans un pays d’entreprises familiales qui sont souvent très bien gérées. Certainement si vous comparez cela avec la vision à court terme qui règne parfois dans les entreprises publiques. » RiK DONCKELS: « Laissez-moi également démonter un autre mythe : il n’est absolument pas vrai que les repreneurs d’une entreprise sont moins efficaces. Que du contraire. D’après des études menées aux Pays-Bas, il apparaît qu’en moyenne, ils prestent même mieux que leurs prédécesseurs. »

souvent mieux que “Les successeurs prestentleurs prédécesseurs. ”

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Capital

Est-ce que le processus de reprise se déroule de la même manière des deux côtés de la frontière linguistique? Autrement dit, un entrepreneur de Gand est-il confronté aux mêmes écueils que son collègue de Braine-l’Alleud? JO MARiS: « La succession et la reprise dans une entreprise familiale est une question de personnes. Nous voyons partout émerger le même type de patron, aussi bien en Flandre qu’à Bruxelles ou en Wallonie. Et cela ne sera pas différent à l’étranger. C’est pareil avec le planning financier : les clients flamands posent exactement les mêmes questions que les clients de la partie francophone du pays. » >>


l’expertise Optima trAnSmiSSion & rePriSe 7 tuYAux Pour éviter leS écueilS

1. Dénichez le candidat adéquat Constituer un dossier de succession est judicieux si vous avez déjà en vue un candidat adéquat à l’intérieur de la famille. Voyez-vous quelqu’un qui a les compétences pour faire

PROCESSION Combien de temps dure la reprise d’une entreprise en moyenne? RiK DONCKELS: « L’ensemble du processus nécessite souvent de cinq à parfois dix ans. Je compare volontiers certaines reprises à une version ralentie de la Procession d’Echternach : un pas en avant, deux pas en arrière. » KOEN PETiT: « Cela ne veut cependant pas dire que notre prestation de services dure aussi longtemps. Avant que nous n’entrions en scène, il s’est déjà écoulé, dans de nombreux cas, pas mal d’années durant lesquelles un long processus psychologique ainsi qu’une prise de conscience ont fait leur chemin. »

progresser l’entreprise? Si personne ne correspond à ce profil, confiez la recherche d’un repreneur à une tierce partie.

2. Commencez à temps Certains entrepreneurs ne se rendent pas compte qu’ils doivent songer à temps à un successeur. C’est une condition indispensable pour une transaction rapide.

3. Optez pour une vente Objectivement, une vente est souvent le scénario le plus indiqué. Egalement quand cela concerne une vente aux enfants qui reste en pratique une créance ouverte. Laissez un réviseur d’entreprise externe – indépendant des autres conseillers – fixer la valeur de votre entreprise.

4. Impliquez l’ensemble de la famille Les membres de la famille qui ne reprennent pas l’affaire doivent également être conviés aux discussions. Une discussion ouverte avec un observateur neutre peut, en outre, mettre en lumière de nombreuses préoccupations. C’est indispensable pour une solution sur mesure.

5. Cadenassez l’accord sur le plan juridique Un accord juridique correctement ficelé et définitif vous permettra d’éviter toute discussion ultérieure. Cela garantit la tranquillité d’esprit du vendeur. C’est pourquoi il faut faire attention aux solutions bricolées à la va-vite. Etablissez l’arrangement avec un conseiller spécialisé qui travaillera en étroite collaboration avec le comptable de l’entreprise.

6. Regardez plus loin que le bout de votre nez Trouvez une solution qui soit acceptable pour tout le monde. Le vendeur doit pouvoir conserver son niveau de vie, tandis que le repreneur doit se voir proposer des perspectives réalistes. Une transmission ou une reprise représente bien davantage qu’une simple cession d’actions et a un énorme impact sur les revenus et le patrimoine, la succession et la pension future. Tenez compte de tous ces points lors de l’élaboration de la solution.

7. Optimalisez La reprise d’une entreprise représente souvent une excellente opportunité d’optimisations fiscales. Ainsi, est-il possible de retirer quasi gratuitement les liquidités excédentaires de la société. Considérez également les autres options comme la séparation des biens immobiliers de l’exploitation. De cette façon, vous rendez l’entreprise transmissible et diminuez par la même occasion les risques. C’est une histoire à multiples facettes. Attention, le train de la transmission ne passe qu’une fois. Et il serait impardonnable de laisser la valise pleine d’opportunités fiscales sur le quai!

N’y-a-t-il pas une différence d’attitude entre les petites et les grandes entreprises? Et parmi les différentes sortes de chefs d’entreprise? KOEN PETiT: « Nous constatons que les grandes entreprises prennent plus rapidement conscience de l’intérêt d’une approche intégrée. C’est aussi logique car davantage de personnes voient le problème arriver : les administrateurs, mais également les comptables par exemple. Dans les plus petites entreprises, on réfléchit peut-être encore trop à court terme. On veut surtout payer le moins possible d’impôts cette année et pour tout ce qui advient plus tard, on préfère fermer les yeux. En outre, tout dépend naturellement de la personnalité du chef d’entreprise. » JOzEF LiEVENS: « En effet. La littérature spécialisée distingue à ce niveau quatre types de chefs d’entreprise avec chacun leur propre ‘style de sortie’. Le premier type est celui du monarque, qui ne veut rien entendre d’une éventuelle cession et qui veut demeurer à son poste quasi jusqu’à sa mort. Ensuite, vous avez le général, qui officiellement veut bien quitter l’entreprise, mais qui revient par la porte de derrière. Le troisième type est le plus intelligent : c’est l’ambassadeur. il fait gracieusement un pas de côté tout en apportant son aide au repreneur pour autant que ce soit nécessaire. L’entrepreneur est le quatrième type. il quitte son entreprise et n’hésite pas à saisir dans la foulée une nouvelle opportunité d’affaire. » JO MARiS: « Dans la pratique, chaque cas est naturellement à part mais il y a une constante : il n’est pas facile de quitter son poste. Pour de nombreux entrepreneurs qui des années durant ont peiné pour bâtir leur entreprise, une cession signifie que sur un plan professionnel l’heure de la retraite a sonné. Cette confrontation avec le caractère éphémère de son existence ne suscite évidemment pas la joie et le bonheur chez tout le monde. » JAN DE PAEPE: « Vous ne pouvez évidemment pas jeter le vendeur aux oubliettes. A l’instar du modèle de l’ambassadeur, il est souvent intéressant qu’il conserve encore un rôle à jouer au sein de l’entreprise. Cela peut être un rôle de gouvernance mais aussi, par exemple, la responsabilité de nouveaux projets techniques ou de missions spéciales. Nous constatons que des personnes avec leur expertise peuvent dans ce nouveau rôle apporter encore beaucoup de choses enrichissantes à l’entreprise. Un entrepreneur qui sait que tout est parfaitement réglé, tant pour lui personnellement que pour sa famille et pour la société, est un homme satisfait car il profite d’une totale tranquillité d’esprit financière. Ceci marque alors, en ce qui nous concerne, le point final d’un dossier de transmission et de reprise réussi. » <<


cASe StudY

LA SUCCESSiON FAMiLiALE DANS LA PRATiQUE :

DANS LA PRATiQUE

Stolz, le spécialiste du cuir, a choisi Optima.

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LA QUALiTé MéRiTE

UN TRAVAiL SUR MESURE Citez un fabricant connu de fauteuils en cuir de qualité et il y a fort à parier que celui-ci achète son cuir par l’intermédiaire de Stolz. De Sede, Vitra, Leolux, Ligne Roset, Rolf Benz : tous sont clients de l’entreprise de Kortenberg. Faire affaire avec Stolz, c’est lui rester fidèle toute la vie. Dernièrement, ses gérants, Jan imbrechts et son épouse, Rikki Bruyninckx, se sont en effet laissé guider avec succès par Optima dans la succession de leur commerce de cuir. « Pour nous, tout stress a disparu. Et nous constatons avec beaucoup de plaisir que les successeurs sont bien partis », déclare Jan imbrechts. JEROEN LISSENS / PHOTOS : ROB WALBERS

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de gauche à droite : koen maes , jan imbrechts , hendrik clement.


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CASE STUDY

ça très important. Nous avons trois filles qui ne veulent pas ­échanger leur poste dans l’enseignement pour une carrière chez Stolz. Par ailleurs, Optima communiquait dans un langage compréhensible avec des chiffres clairs, cela m’a plu. Pour eux, leur première préoccupation n’était pas d’établir la facture. » Pas besoin de bilan Mais que pensent les repreneurs ? En effet, ils ont – presque ­littéralement – grandi dans l’entreprise. « Pour moi, c’était mon premier travail », explique Hendrik Clement. « Mais, dès le départ, nous avons été impliqués dans tout. Nous allions aussi voir les ­fournisseurs et avons réellement été impliqués dans l’entreprise. » Cela ne signifie pas pour autant que la reprise s’est faite en un clin d’oeil. « Pour nous aussi, le projet devait arriver à maturité », ­reconnaît Koen Maes. « En fin de compte, il s’agit quand même d’un montant énorme qu’il faut pouvoir débourser. En revanche, nous ne devions pas consulter les bilans de Stolz pour savoir que l’entreprise valait le coup. Le prix que le reviseur externe avait ­attribué à l’entreprise était réaliste. »

Stolz n’est pas le genre d’entreprise que vous cédez ainsi une fois pour

toutes pour ensuite disparaître.

L

es repreneurs, Hendrik Clement (37) et Koen Maes (40) travaillent déjà chez Stolz depuis respectivement 10 et 12 ans. Une expérience suffisamment longue pour connaître le secteur du cuir de A à Z. « Lorsque j’ai commencé ici, je n’avais jamais pensé que je reprendrais un jour l’entreprise », explique Koen Maes, le beau-fils du couple Imbrechts-Bruyninckx. « Et nous encore moins ! » plaisante Jan Imbrechts (63). « Il y a dix ans, nous ne nous préoccupions aucunement d’un éventuel problème de succession. Mais, une fois le moment arrivé, il faut r­ éfléchir à ce qui est le mieux pour l’entreprise que vous avez constituée. » A un certain moment, l’une des options était de … cesser ­l’entreprise. Cela aurait été vraiment dommage. Surtout avec ces deux talents très prometteurs dans la maison qui, par ailleurs, ont sensiblement augmenté le chiffre d’affaires au cours des ­dernières années. On a dès lors commencé à aborder la question de la succession avec l’un ou l’autre conseiller. « Qu’est-ce qui nous a convaincu de travailler justement avec Optima ? Les collaborateurs d’Optima sont les seuls conseillers qui aient vu plus loin que la simple vente », explique Jan Imbrechts. « Par exemple, ils ont immédiatement proposé de parler également avec nos enfants, qui ne s’intéressaient pas à l’entreprise. Je trouvais

Le stress a disparu Et aujourd’hui ? Stolz est une entreprise prospère. Chaque année, elle réalise un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros en cuir – un montant record. Ce cuir peut servir aux revêtements de siège de voiture, à la vente aux fabricants de sièges en cuir ou au commerce de meubles dans notre propre salle d’exposition. Ce dernier secteur est la partie la plus visible pour le public mais, en termes de chiffre d’affaires, c’est de loin la moins importante de Stolz. Jan Imbrechts et sa femme peuvent se montrer satisfaits. « Ils s’en sortent très bien ces deux-là ; je n’ai donc pas de raison de me plaindre », déclare le cédant. « Et le plus important : le stress a disparu. À présent nous avons plus de temps à consacrer à nos petits-enfants ou aux projets de voyage que nous ne pouvions pas réaliser auparavant. Et le matin, nous pouvons nous lever un peu plus tard qu’avant. » <<

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Capital

rikki bruyninckx

« En effet, nous n’avons pas négocié une seule seconde le prix », confirme Jan Imbrechts. « En tant que forces motrices, Hendrik et Koen ont fait prospérer l’entreprise ces dernières années. C’est à eux que nous devons une bonne partie de sa valeur. Etant donné qu’elle est le fruit de leur propre travail, cela n’avait pas de sens pour nous d’en gonfler le prix. » Finalement, un arrangement acceptable pour tous a été trouvé. En 2005, Koen Maes (55%) et Hendrik Clement (25%) ont repris Stolz. Les cédants gardent une participation de 20 %. « Nous ne devions pas nous en aller », plaisante Jan Imbrechts. Il a d’ailleurs encore un rôle consultatif limité tandis que Madame Imbrechts se charge toujours du côté financier. « Enfin, Stolz n’est pas le genre d’entreprise que vous cédez ainsi une fois pour toutes pour ensuite disparaître », commente-t-elle à ce sujet. Peu à peu, les nouveaux gérants acquièrent de plus en plus de compétences.


3 professionnels à propos de leur passion

Aki Saito, Luc Van Hoorebeke et Frank Adriaenssens à propos de ce qui les passionne. Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur. Veerle SymoEns / PHotos : Guy Kokken

Elégance.

La première ballerine

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Enfant déjà, je menais une vie particulière. Je m’entraînais dur et mon seul jour de congé était le 1er janvier. Ma sœur me taquine encore parfois à ce sujet : à Morioka, la ville japonaise où nous avons grandi, je connais uniquement les noms des rues situées sur le trajet de la maison à l’école de ballet. Pourtant, j’aurais pu opter pour une autre vie car j’avais de nombreux hobbys. Les superbes costumes de danse ont cependant été l’argument décisif qui m’a fait opter pour le ballet. A Morioka, il n’y avait qu’une seule école de ballet que je fréquentais au début deux fois par semaine. Je parvenais facilement à maîtriser les mouvements mais je n’avais pas personnellement compris que j’avais un talent particulier. Lorsque j’ai eu 10 ans, j’ai toutefois commencé de petites compétitions et tout s’est accéléré d’un coup. La journée, j’allais à l’école, et puis je me rendais directement à l’école de ballet. C’est seulement tard le soir que je pouvais me mettre à mes devoirs. Mes parents n’y trouvaient rien à redire, tant que mes résultats scolaires n’en souffraient pas. Leur confiance a été récompensée lorsqu’à 16 ans, j’ai remporté le premier prix pendant une grande compétition au Japon. Ensuite, j’ai mis le cap sur la Suisse où j’ai participé au prestigieux « Prix de Lausanne ». Je pouvais à peine y croire : j’ai remporté le

Aki Saito

deuxième prix de la compétition principale et le premier prix de la bourse d’études. Mais, tout à coup, je me suis retrouvée, moi, une jeune japonaise, toute seule en Europe. Je ne parlais pas un seul mot d’anglais. Marinella Paneda, l’ancienne directrice de la Koninklijk balletschool d’Anvers s’est fort heureusement occupée de moi et c’est ainsi que j’ai atterri en Belgique. Entre-temps, je suis devenue danseuse étoile au Ballet royal de Flandre. Les représentations sont nombreuses et les entraînements extrêmement physiques. Rien d’étonnant car, chaque jour, vous devez faire mieux que la veille. Nous devons répéter certains mouvements plus de 2000 fois. Je nous compare souvent à des athlètes. Ils s’exercent pendant des mois et des mois à la même discipline pour parvenir à sauter à peine quelques centimètres plus haut ou à courir une fraction de seconde plus vite. Dans le ballet, il en va de même. Chaque fois, nous essayons de repousser nos limites. Nous essayons de sauter plus haut, avec plus de grâce ou de danser avec plus d’élégance. Seulement, nous devons fournir cet effort pendant des centaines de sauts et une représentation complète. Chaque position doit être à la fois parfaite et élégante. Chez un athlète de haut niveau, son visage trahit les efforts qu’il lui en coûte pour accomplir une prestation. En tant que ballerine, je ne peux pas me le permettre. Je dois garder une expression sereine. Même

si j’ai parfois mal au point d’avoir envie de crier, personne ne le remarquera. Sur ce plan, mes racines japonaises sont probablement un avantage. Nous avons l’habitude de contenir nos émotions fortes. Si le Japon me manque ? Non pas vraiment, mais, en Belgique, je regrette qu’aucun prestige n’entoure le ballet, comme ailleurs dans le monde. A Paris ou à Londres, les tenues de soirée sont de rigueur pour assister à une représentation. Les danseurs de ballet y sont encore de véritables étoiles alors qu’ici, en Belgique, nous pouvons déjà être contents d’avoir du travail. Nous travaillons avec des contrats annuels. Il faut se battre et travailler dur pour rester au sommet. Cette incertitude et ce stress me pèsent parfois. Pourtant, je ne pense pas le moins du monde à arrêter. Ne me demandez pas ce que je ferai après le ballet car je ne pourrais pas vous répondre. Je suis toujours totalement focalisée sur les entraînements, les répétitions et les représentations. Si je voudrais un jour enseigner ? Ce serait dommage de ne pas communiquer mon savoir. (elle rit). Mais, qui sait, peut-être commencerai-je un jour une carrière dans le monde de la mode ? Outre le ballet, la mode est en effet une grande passion. J’aime l’élégance, à la fois dans le ballet et dans mes tenues. Ce sont ces superbes costumes de ballet qui m’ont incitée un jour à danser. Et ainsi la boucle sera bouclée. » <<


D’une importance capitale

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Capital

Chaque geste “ doit être parfait. ” Aki Saito (34) est « première ballerine » au Ballet royal de Flandre. A 16 ans, Aki a réussi à percer grâce à un premier prix pendant un grand concours au Japon. Peu après, elle a mis le cap sur l’Europe où elle a remporté le deuxième prix au prestigieux « Prix de Lausanne ». Aki a choisi le Ballet royal de Flandre pour poursuivre sa carrière de danseuse. Pendant la saison 2006-2007, elle a par ailleurs remporté lors du concours « Les étoiles de Ballet » (le pendant des Oscars pour le cinéma) avec son collègue Wim Vanlessen le titre de meilleurs danseuse et danseur au monde. En outre, Aki parcourt le monde aujourd’hui comme danseuse invitée pour différentes grandes troupes.


Artisanat.

Chocolatier Van Hoorebeke

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Le caractère exclusif “ du chocolat me fascine. ”

A la maison, nous avons grandi dans le chocolat. Mon père était en effet directeur chez Callebaut et rapportait directement à la maison les dernières saveurs et les recettes les plus récentes. A la longue, cela nous semblait normal mais, pour les enfants du quartier, c’était la fête : ils se précipitaient pour venir à la maison. Lorsque notre programme scolaire le permettait, nous nous rendions aussi aux salons internationaux de l’alimentation. Je me rappelle à quel point, lors d’un salon, j’ai été totalement subjugué de voir comment le chocolat était fabriqué de manière artisanale. Ce chocolat liquide sentait délicieusement bon et était coulé sur de grandes plaques en marbre. J’ai passé toute l’après-midi à ce stand. Ce que j’y ai vu à l’époque m’a laissé une impression déterminante. Mon choix était fait : plus tard, j’allais travailler dans l’artisanat. C’est précisément cet aspect exclusif et créatif qui me fascine énormément en tant que chocolatier et c’est ainsi que j’entends faire la différence. Il y a suffisamment d’usines mais elles ne pourront jamais égaler la finesse d’un véritable artisan. Alors que je venais de me lancer, j’ai rencontré Christine. Je suis totalement tombé amoureux d’elle, même si nous étions aux antipodes l’un de l’autre. C’est lorsque que je peux exprimer ma

créativité dans la quiétude de mon atelier de chocolat que je suis le plus heureux alors que Christine, elle, est incroyablement sociable et a un petit mot pour tout le monde. En bref, elle est l’hôtesse idéale et, pour notre entreprise, cette association est un cadeau des dieux. Lorsque j’ai rencontré Christine, j’étais totalement interloqué car elle n’appréciait pas du tout le chocolat. En tant que jeune homme amoureux, sa « non-attirance » pour le chocolat fut pour moi une motivation supplémentaire. Dans mon ancien atelier installé dans le garage, je n’ai cessé d’expérimenter de nouvelles saveurs, pour Christine ! Après son travail, je lui faisais goûter de tout. Finalement, je suis parvenu à la séduire avec mon chocolat et, aujourd’hui, nous mangeons encore chaque jour mes créations. La praline préférée de Christine est l’Alto el Sol, un millésime du Pérou fourré de ganache pure. Très corsée, tout comme son caractère. (il rit) Ma favorite est un bon praliné avec un pailleté de feuilletine. Peu à peu, nous nous sommes sentis à l’étroit dans le garage. D’abord, nous avons ouvert un petit magasin situé Zwijnaardsesteenweg mais, aujourd’hui, nous sommes installés en plein cœur de Gand, à proximité du Belfort et de la cathédrale Saint-Bavon. Entre-temps, notre fils a ouvert un deuxième magasin

situé Jan Breydelstraat à Gand. Il jouit également d’une situation idéale. La moitié de nos clients sont gantois, l’autre est composée de touristes. Les guides touristiques de la ville nous rendent régulièrement visite accompagnés de groupes ; mais des personnes venues des quatre coins du monde nous trouvent aussi par elles-mêmes. Elles arrivent souvent en brandissant une liste de courses d’amis et de parents. Ils ont goûté une fois à nos pralines, par exemple, lorsqu’ils étaient ici en voyage d’affaires, et souhaitent retrouver le plaisir de les déguster. De telles expériences nous font énormément plaisir. C’est précisément en optant pour une démarche artisanale et à petite échelle que nous parvenons à attirer l’attention dans le monde entier. Etre chocolatier, cela ne signifie pas seulement confectionner des pralines. Je veux toujours laisser libre cours à mon imagination et j’adore par conséquent travailler à des projets originaux. Par exemple, j’ai un jour confectionné de petites prothèses de hanche en chocolat pour un chirurgien connu. Il les déposait en cadeau dans la chambre de ses patients. J’ai aussi confectionné des sacs à main en chocolat, tout comme des chaussures. C’était pour l’ouverture d’un magasin ici à Gand. Le travail artisanal du chocolat me permet vraiment de m’exprimer. » <<


D’une importance capitale

Luc Van Hoorebeke (50) tient avec son épouse Christine Michels la chocolaterie artisanale Van Hoorebeke sur la fameuse Sint-Baafsplein à Gand. Leur fils, Cédric, possède le deuxième magasin situé Jan Breydelstraat à Gand. Au terme d’une dégustation anonyme, des spécialistes ont élu Van Hoorebeke comme l’un des 10 meilleurs chocolatiers belges.


Harmonie.

F. ADRIAENSSENS architecte paysagiste une structure “Apporter à la nature sauvage. ”

L’amour de la nature m’a pris alors que j’étais encore très jeune. Le jardinage était mon grand loisir et me procurait énormément de plaisir, alors que pour beaucoup, ce n’était qu’un job de vacances ennuyeux. Mes parents n’avaient qu’un petit jardin en ville dans lequel je pouvais toutefois me défouler, mais ma grand-mère, elle, possédait un gigantesque jardin, avec de superbes plantes et fleurs ainsi qu’un noisetier fascinant. Je me suis plongé dans des livres de botanique et, très vite, j’ai construit ma propre serre, véritable terrain de mes expériences : c’est là que je semais des fleurs et que je plantais des boutures. Avec un de mes amis, tout aussi passionné que moi, je me rendais régulièrement chez les meilleurs horticulteurs d’Angleterre. Nous en revenions avec une voiture pleine à craquer. De retour à la maison, nous testions comment ces plantes s’épanouissaient sous notre climat. Ensuite, nous opérions une sélection des espèces les plus belles et les plus robustes. Chaque saison, nous découvrions de nouvelles variétés et, de cette manière, nous avions l’impression d’être de véritables explorateurs.

Après mon stage d’études comme architecte paysagiste, j’ai eu la chance de travailler à Knightshayes Court en Angleterre, une superbe propriété entourée d’un énorme jardin botanique où l’on travaille dur à l’inventaire et la préservation du patrimoine botanique britannique. Bref, l’apprentissage parfait pour moi. Chaque jour, je faisais de nouvelles découvertes. Pendant le weekend, je partais en excursion, ma tente sous le bras, pour admirer les magnifiques jardins au sud de l’Angleterre. C’est là que j’y ai appris qu’un bon architecte de jardin doit surtout être un bon botaniste. Le secret de la réussite réside en effet dans le choix des plantes et des fleurs. Elles déterminent notamment l’atmosphère mais, à cet effet, vous devez parfaitement connaître leur schéma de croissance et de floraison. Au printemps ou en été, un jardin est toujours beau mais tout l’art est de créer un jardin qui va dégager une sensation harmonieuse et esthétique toute l’année. Vous devez donc tenir compte de nombreux détails ; des détails dans lesquels on reconnaît la main du maître. La nature en soi est fantastique mais elle est aussi parfois particulièrement sauvage

et, en tant qu’architecte de jardin, j’essaie d’apporter une certaine structure dans ce chaos. Tout comme un compositeur ordonne les sons pour en tirer une harmonie parfaite, je fais de même avec les fleurs, les plantes et d’autres matériaux. Qu’est-ce qui rend, à mes yeux, un jardin magnifique ? Il faut qu’il épouse parfaitement l’architecture du bâtiment et ses alentours. Il participe à toutes les saisons et, par le choix des plantes, garde tout son caractère. L’anticipation constante et précise de tous ces facteurs complémentaires exige beaucoup de connaissances et de pratique. Au Chili, j’ai développé un projet paysager dans lequel un jardin avec vue sur la Cordillère des Andes surplombe un terrain de golf adjacent. Par ailleurs, le propriétaire du domaine était un grand amateur de culture britannique. Grâce à des murets en pierre naturelle, du buis et des oliviers, je suis parvenu à y créer une parfaite harmonie avec le paysage environnant. Lorsque par la suite, j’ai vu l’émerveillement gagner le visa­ge du propriétaire, j’en fus très touché. Car, finalement, c’est bien le but que je poursuis : apporter du plaisir à mes clients en aména­ geant un havre de nature dans lequel ils se sentent parfaitement en paix. » <<


D’une importance capitale

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Capital

Frank Adriaenssens (49) est architecte paysagiste. Son studio de conception avec son jardin adjacent, dans la commune verdoyante de Schoten, est son point de chute créatif et également sa carte de visite. Depuis Schoten, il dessine, coordonne et agence des jardins et projets paysagistes partout dans le monde. Régulièrement, vous le trouverez donc dans les paysages somptueux d’Angleterre, d’Italie, des îles Bahamas et du Chili.


Comme vous le savez certainement, les titres au porteur seront définitivement supprimés à partir du 1er janvier 2014. Nous attirons dès à présent l’attention sur cette mesure, car ses effets sont d’ores et déjà perceptibles. D’ici la fin 2013, vous aurez inévitablement à prendre des mesures à l’égard de vos actions au porteur existantes. Mais comment vous y prendre pour préserver la discrétion entourant vos actions et éviter les amendes? Nils De Vriendt (Senior Fiscaliste chez Optima Financial Planners) nous éclaire.

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Suppression des titres au porteur :

il est temps d’agir!

L

es actions au porteur sont aujourd’hui encore très populaires en Belgique, notamment en raison de leur discrétion : personne, pas même le fisc, ne sait combien d’actions vous possédez exactement. Les actions peuvent par ailleurs changer de propriétaire de façon anonyme, grâce à un don manuel par exemple. Dans le passé, de nombreuses sociétés familiales et PME

ont adopté la forme d’une société anonyme (SA), précisément parce que ce type de société autorise l’émission ­d’actions au porteur. La suppression ­prochaine des titres au porteur a dès à ­présent des implications. Ainsi, depuis le 1er janvier 2008, il est devenu impossible d’émettre de nouvelles actions au porteur. Si votre SA a besoin de moyens supplémentaires et souhaite

procéder à une augmentation de capital par de nouveaux apports, il n’est plus ­possible d’émettre des actions au porteur. Vous avez alors à choisir entre deux options : émettre des actions nominatives ou émettre des titres dits ‘dématérialisés’. Et autant profiter de l’occasion pour convertir les actions au porteur existantes en titres ­nominatifs ou en actions dématérialisées. C’est un choix qui, à terme, est inéluctable.


Le point sur la situation

que cette dernière ait dématérialisé (détruit) les actions au porteur. La société et les autres actionnaires n’ont donc pas nécessairement connaissance de l’identité du titulaire des actions dématérialisées. Après la remise de leurs titres au porteur, les véritables détenteurs ou propriétaires des actions ne sont en effet connus que par l’inscription sur un compte-titres auprès de la banque de leur choix. La discrétion est en principe assurée, puisque la banque ne peut, en vertu du secret bancaire, dévoiler l’identité des titu-

Vous pouvez aussi opter pour l’émission de – et la conversion en – titres sous forme dématérialisée. Les statuts devront alors au préalable être modifiés afin d’y prévoir cette possibilité de conversion, ainsi que la date de conversion. Vous êtes par ailleurs tenu de publier un avis indiquant la date de conversion, de même que la banque choisie comme ‘teneur de compte central’. L’avis doit être publié sur le site du Moniteur belge et dans deux organes de presse (un en français et un en néerlandais).

Comment se déroule concrètement cette procédure? Un accord doit tout d’abord être conclu avec la banque de votre choix, qui prendra la gestion des actions à sa charge. Les actions au porteur sont alors détruites et placées sur un compte auprès de cette banque. La banque en question joue le rôle de teneur de compte central dans un système pyramidal de comptes auprès d’autres banques : les actions peuvent être transférées d’un compte auprès d’une banque vers un compte auprès d’autres banques, mais c’est le teneur de compte central qui conserve la supervision. Comme vous le voyez, cette façon de procéder est légèrement plus complexe et également plus onéreuse qu’une inscription au registre des actions nominatives. En contrepartie, vous avez la garantie que la discrétion et l’anonymat entourant les actions sont préservés. Dans le registre des actions de la société, les actions seront en effet inscrites au nom de la banque, après

La suppression prochaine des titres au porteur a dès à présent des implications. Ainsi, depuis le 1er janvier 2008, il est devenu impossible d’émettre de nouvelles actions au porteur. Si votre SA a besoin de moyens supplémentaires et souhaite procéder à une augmentation de capital par de nouveaux apports, il n’est plus possible d’émettre des actions

au porteur.

laires des actions dématérialisées. Le secret bancaire n’est toutefois pas absolu : en cas d’ouverture d’une succession notamment, la banque a une obligation de renseignement vis-à-vis du fisc quant à l’état des comptes-titres. Que vous optiez pour des actions nominatives ou pour des titres dématérialisés, vous

avez quoi qu’il en soit un choix à effectuer. Mais qu’en est-il si vous n’avez pas, dans l’immédiat, besoin d’émettre de nouvelles actions? Et que se passe-t-il si vous ne faites absolument rien? Le législateur choisit alors à votre place. Les titres au porteur seront en effet supprimés de plein droit au plus tard le 31 décembre 2013. Toutes les actions au porteur seront automatiquement converties en titres dématérialisés à partir de 2014. Si toutefois vous n’avez pas, d’ici là, conclu d’accord pour la gestion des titres dématérialisés ou si les statuts de votre société ne prévoient pas la possibilité d’émettre des titres dématérialisés, une conversion en titres nominatifs a lieu. Les droits sociaux liés à ces actions, tels que le droit de vote, et les droits financiers tels que les dividendes, sont suspendus jusqu’à ce que le propriétaire se manifeste. S’il le fait avant le 1er janvier 2015, il peut exiger tous les droits suspendus et non échus tels que les dividendes. A défaut, la SA doit mettre les actions non échangées en vente. La SA lance toutefois un dernier appel aux éventuels propriétaires par le biais du site internet du Moniteur belge et de deux ­organes de presse de diffusion nationale, avec un dernier délai de répit d’un mois. Le produit net de la vente doit être versé auprès de la caisse des dépôts et consignations et les titres qui n’ont pas encore été vendus à la date du 30 novembre 2015 doivent eux-mêmes être consignés. Le propriétaire pourra demander la restitution du produit de la vente ou des titres consignés auprès de la caisse des dépôts et consignations. Si la demande est faite après le 31 décembre 2015, une pénalité de 10% du montant ou de la contrevaleur des titres est due par année d’arriéré. Il peut également dire adieu à la discrétion : au moment de la perception de l’amende, la caisse des dépôts et consignations communiquera l’identité du demandeur aux autorités publiques compétentes. Vous avez dès lors tout intérêt à ne pas faire traîner les choses et à vous informer dès à présent quant à la conversion des actions au porteur de votre société. Vous éviterez ainsi d’éventuelles amendes pour les actionnaires mal renseignés, et leur permettrez de conserver leur anonymat. <<

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Capital

L’émission d’actions nominatives ou la conversion de titres au porteur en actions nominatives est la méthode la plus simple et donc aussi la plus connue. Elle consiste en l’inscription de tous les titres dans un registre des actions, directement au nom du propriétaire. Votre société rassemble et détruit elle-même les actions au porteur existantes ou fait pour cela appel à une banque. L’inconvénient des actions nominatives est que la discrétion et l’anonymat disparaissent : non seulement la société elle-même et les autres actionnaires savent, en consultant le registre, combien d’actions vous possédez, mais l’anonymat s’évanouit également vis-à-vis du fisc.


Capital propose trois nouvelles tendances de voyage qui vous permettent de vivre des vacances uniques, loin des sentiers battus.

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A LA REChERChE du

luxe

Certains hôtels n’hésitent pas à aller jusqu’au fond des choses pour trouver des sites uniques où s’installer, et ce, au sens propre comme au figuré… le tout nouvel hôtel aux îles Fidji en est la preuve : ce projet unique sera en effet construit entièrement sous l’eau. Prêt pour un plongeon avec Capital ? JAN VERSTRAETE


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Capital


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n matière d’hôtels de luxe, il semblerait que le Poseidon Undersea Resort installé dans les îles Fidji (www.poseidon­ resorts.com) remporte actuellement la palme. Ce complexe devrait ouvrir ses portes – ou plutôt son ascenseur vers l’hôtel sous-marin – en 2010. Vous pourrez littéralement y « plonger dans votre lit » pour séjourner dans le plus grand luxe à une profondeur de 12 mètres. Les chambres sous-marines avec leurs hublots transparents sont situées en plein milieu des coraux. Grâce à une simple pression sur un bouton, vous pourrez nourrir les poissons exotiques qui nagent dans ces eaux cristallines.

Doubaï A Doubaï aussi, la construction de l’hôtel sous-marin Hydropolis (www.hydropolis.com) suit son cours. Le projet prévoit que le complexe s’établira à 20 mètres en dessous du niveau de la mer et proposera 220 suites à un prix indicatif provisoire de 5 500 dollars la nuit. Un tunnel trans­parent de 550 mètres vous conduira jusqu’à l’hôtel. En outre, une gigantesque salle de bal ainsi qu’une salle de concert devraient également être construites au-dessus du niveau de la mer.


reportage

Après une cure, vous pouvez vous détendre tout en regardant les poissonsclowns et les raies à queue épineuse qui vont et viennent aux alentours !

(www.conradmaldivesrangali.com). Le restaurant s’est installé à 5 m en dessous du niveau de l’océan Indien. Il est entièrement en verre et offre une vue imprenable sur la vie marine des récifs de coraux. En outre, l’île de Rangali est déjà une expérience exotique en soi et possède ­également un spa. Et si vous préférez une cure aquatique en dessous du niveau de la mer, rendez-vous au complexe Huvafen Fushi aux Maldives, la cerise sur le gâteau ! Vous y trouverez tout ce qu’une île de rêve peut vous offrir … et bien plus encore. Le très célèbre architecte anglais Richard

Hywel Evans y a en effet conçu un centre thermal sous l’eau. Après votre massage, vous pouvez vous détendre dans l’espace de relaxation tout en regardant les poissons-clowns et les raies à queue épineuse qui vont et viennent aux alentours. Le centre thermal peut par ailleurs être aménagé pour une authentique cérémonie de mariage célébrée dans les fonds marins. Jules Verne Le complexe joue la carte de l’aventure et s’inspire à cet effet du roman 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne. Vous pourrez, par exemple, y apprendre à conduire un petit sous-marin. Mais vous aurez également l’occasion de descendre à des centaines de mètres de profondeur dans l’océan à bord d’un petit submersible spécialement équipé à cet effet. Vous préférez un peu plus de romantisme ? Dans ce cas, pourquoi ne pas envisager un mariage dans la toute première chapelle sous-marine ? Le complexe convient également pour les voyages d’affaires. Un séjour d’une semaine durant lequel vous logerez deux jours dans les fonds marins coûtera près de 15 000 dollars par personne. Le reste du temps, vous serez logé dans des résidences luxueuses le long de la plage, d’une beauté époustouflante. < <

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Dîner Si vous ne pouvez attendre jusque là et que vous voulez vivre une expérience unique sous l’eau, le restaurant sous-marin Ithaa de Conrad Maldives Rangali, situé aux Maldives vous accueille à bras ouverts


votre spécialiste en films solaires et décoration de fenêtres distributeur agréé Bekaert et Solar Gard film

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reportage

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LE LUXE pour

l’entraide

La crise ? Quelle crise ? C’est la question que se pose actuellement le secteur des voyages, en plein essor. En effet, malgré toutes les nouvelles financières assez pessimistes, nous ne semblons pas encore faire des économies en supprimant les voyages.

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Vous voulez voyager comme l’actrice Angelina Jolie ou le patron de Virgin, Richard Branson ? Exquisite Safaris vous en donne désormais la possibilité. L’entreprise de Californie combine les voyages de luxe à la bienfaisance. Une formule pour laquelle les personnalités évoquées ci-dessus optent

Nous visons les voyageurs qui ont plus d’argent que de temps disponible et qui veulent faire bouger les

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choses.

volontiers ! C’est ainsi que, après un voyage en Afrique du Sud, Richard Branson a créé une école pour entrepreneurs à Johannesbourg. Les étudiants pauvres peuvent désormais y suivre des cours presque gratuitement. La Branson School of Entrepreneurship est entre-temps devenue un véritable succès avec plus de 1300 étudiants. Ce nouveau type de voyage est aussi appelé le « Philanthropic Travel ». Mais pourquoi cette formule rencontre-t-elle un vif succès ? Capital a demandé l’avis de David Chamberlain, le fondateur très enthousiaste d’Exquisite Safaris. « Avec Exquisite Safaris, nous visons les voyageurs qui ont plus d’ar-

gent que de temps disponible et qui veulent faire bouger des choses. Tout d’abord, nous élaborons pour eux un itinéraire de voyage unique. Pendant leur voyage en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, par exemple, ils apprennent concrètement à connaître la population locale de manière authentique. Au cours de leur séjour de luxe sur mesure, nous mettons également ces voyageurs en contact avec des organisations locales et des ONG. Ils peuvent leur apporter une contribution financière pour soutenir un projet. » Empathie L’objectif d’Exquisite Safaris semble simple et il l’est ! « Il fonctionne parce que les voyageurs sont touchés par leurs rencontres, par exem­ple avec des gens du Vietnam ou du Botswana. Ils éprouvent de l’empathie et, par conséquent, je décris parfois Exquisite Safaris comme la mondialisation de l’empathie. » Pour pouvoir mettre les voyageurs en contact avec un projet qui les touche, David Chamberlain sonde d’abord ce qui intéresse ses clients. « Si j’apprends qu’une personne du monde financier croit aux possibilités des microcrédits pour aider les entrepreneurs locaux, je recherche des initiatives dans ce domaine. Une personne de l’industrie pharmaceutique peut davantage être sensibilisée à un projet contre la malaria en Afrique. » Les projets nécessitant une aide financière supplémentaire, sont légion. L’enseigne-

ment, l’eau potable, les soins médicaux ou la protection de la flore et de la faune locale : le monde est partout demandeur ! Plaisir Mais un voyage avec Exquisite Safaris ne devient-il pas dans ce cas une succession de visites dans le but de développer toutes sortes de projets ? « Non car le but reste que mes clients s’amusent en voyage. Qu’ils aident les gens par la même occasion, c’est d’autant mieux, » assure M. Chamberlain. « Ainsi, un de mes clients voulait se rendre en Afrique. Il souhaitait que ses enfants y rencontrent de véritables enfants africains. En d’autres termes, il tenait à ce que leur expérience aille au-delà de l’un ou l’autre spectacle « authentique » joué dans un hôtel. Avec sa famille, mon client a visité pendant 1 h 30 le projet « Friends of Ngong Road » au Kenya, qui se concentre sur les enfants de Nairobi dont la vie est marquée par le virus du sida. Ils ont, par exemple, perdu leurs parents, décédés des suites de la maladie, ou ils doivent s’occuper du ménage parce que leurs parents sont trop malades. L’initiative prévoit de dispenser un enseignement et d’apporter de l’aide à ces enfants. Ce que mon client y a vu l’a tellement touché qu’il a créé une fondation à son retour. Il a soutenu le projet visité en y apportant une contribution financière d’un million de dollars. »


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l’expertise Optima

PARMI LES PLUS RIChES ? Mais même si ces montants vous donnent le vertige, vous ne devez pas vous laisser intimider pour autant. « il ne faut pas s’appeler Angelina Jolie pour pouvoir apporter son aide. Toute personne qui peut

au contact de la population votre voyage devient une

expérience.

CROISIèRES Les amateurs de croisière s’adressent également à la bonne adresse chez Exquisite

Lorsque vous devez vous rendre à l’étranger pour un congrès ou un voyage d’affaires pour votre employeur ou en tant que gérant de votre entreprise, il est évident que votre employeur ou votre entreprise en supporte les frais. L’objectif principal du voyage est en effet purement professionnel. Mais rien n’empêche que, au cours de ce séjour, vous puissiez joindre l’utile à l’agréable. Par conséquent, le fisc belge n’accepte pas d’emblée la déductibilité fiscale de toutes les dépenses réalisées pendant un voyage à l’étranger. Commencez toujours par conserver tous vos bons et tickets de chacune de vos dépenses pour prouver l’authenticité et le caractère professionnel des dépenses que vous rembourse l’entreprise (repas, transports locaux, etc.) ! Evidemment, le fisc sait aussi qu’il n’est pas évident de conserver chaque bon et ticket. Par conséquent, le législateur a prévu que votre employeur ou entreprise peut également vous payer une indemnité journalière forfaitaire pour vos voyages d’affaires à l’étranger. Cette somme peut servir à indemniser les frais de repas et autres menues dépenses telles que les frais de déplacements locaux (taxi, etc.).

>> (suite page 41)

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Capital

se permettre un voyage exclusif à l’étranger peut également apporter une contribution », assure David Chamberlain. « Vous n’êtes pas convaincu ? Si vous surfez sur The Global Rich List, vous pouvez compléter votre revenu annuel. Vous verrez que vous faites partie de la population la plus riche de ce monde. » De son côté, Exquisite Safaris apporte également sa pierre à l’édifice : pour chaque voyageur, l’entreprise de David Chamberlain reverse 250 dollars de ses propres bénéfices à une bonne cause. Par ailleurs, l’organisation veille à ce que l’argent arrive à destination. Elle travaille uniquement avec des organisations qui ont une comptabilité à 100 % transparente.

Safaris. Au cours de ces croisières, vous découvrirez des destinations de rêve qui ne sont pas accessibles via les croisières régulières, comme l’Antarctique, les îles de Pâques ou les côtes vierges du Vietnam. Vous pouvez également envisager une excursion du Cap-Vert vers les îles Canaries. Pour combler votre goût de l’aventure, vous montez à bord de brise-glaces, de navires d’expédition ou de yachts de luxe. Selon David Chamberlain : « Nos navires peuvent accueillir entre 16 et 200 passagers. Presque tous possèdent aussi des zodiac, pour des excursions vers des côtes reculées ou pour admirer les baleines et les dauphins. Les navires d’expédition ont par ailleurs des explorateurs à leur bord qui peuvent communiquer toutes les informations possibles afin de planifier votre excursion. » Le secteur du « Philanthropic Travel » a le vent en poupe. David Chamberlain n’a pas l’intention de se reposer sur ses lauriers. « Je veux révolutionner toute l’industrie du voyage, » affirme-t-il. « Traditionnellement, tout le monde voyage vers les destinations les plus reculées mais personne n’apprend à connaître réellement la population locale. Je fais en sorte que les choses changent. Ce n’est qu’en ayant des contacts réels et authentiques avec la population locale que votre voyage devient une véritable expérience. » www.exquisitesafaris.com

voYAger à l’étrAnger Aux FrAiS de l’entrePriSe


Voyage écologique est synonyme de décou­ verte de destinations « vertes » authentiques, bien loin des sentiers touristiques battus. Des jungles étouffantes, des toundras gelées, des îles paradisiaques, des plantes et ani­maux exotiques, etc. Ils sont là pour être décou­­verts, tout en respectant les habitants et l’environnement. La pensée écologique s’impose désormais aussi dans les desti­nations de vacances de luxe. Capital vous guide vers quelques destinations de rêve.

3 C’est parti pour

40 Photos: © Banyan Tree hotel & resort,

l’eco

Seychelles

Alaska L’Alaska est immense et incroyablement varié grâce à ses paysages faits de glaciers, de montagnes et de pâturages. Dans cette nature vierge, vous pouvez notamment admirer des ours, des élans, des baleines et des phoques. L’Alaska est également une destination idéale pour pêcher, skier ou faire du kayak. Le soleil de minuit et les aurores boréales ne vous laisseront, eux non plus, pas de marbre. Pour ceux qui veulent réellement loger dans la nature, le Kachemak Bay Wilderness Lodge pourra les accueillir. Sans oublier The Birch Pond Lodge, également unique en son genre : le complexe avec ses maisons de bois a été construit par son propriétaire Bill Royce lui-même, dans le plus grand respect des technologies visant à économiser l’énergie. Et les résidences de Sadie Cove Wilderness Lodge ont toutes été construites en matériaux recyclés, se composant majoritairement de bois d’épave. Sadie Cove Wilderness Lodge mérite dès lors son statut de meilleur écohôtel. Australie Chaque région de cet immense pays offre une richesse incomparable de beautés naturelles.

La Tasmanie au sud ou la grande barrière de corail et les forêts tropicales du Queensland au nord-est, l’Outback authentique à l’ouest, …. Les écovoyageurs y trouveront plus que certainement leur bonheur. Par ailleurs, le pays regorge de parcs nationaux. Daintree Eco Lodge & Spa dans le Queensland est la destination par excellence pour les voyageurs séduits à l’idée de passer leur séjour dans une forêt tropicale qui a plus de 100 millions d’années. L’All Seasons Eco Resort Phillip Island où vous pouvez admirer les pingouins est, lui aussi, unique en son genre. Equateur Le Napo Wildlife Center est une véritable expérience pour les écotouristes. Le centre est situé dans le Yasuni National Park et fonctionne sur la base d’une collaboration avec les Indiens Anangu indigènes. Entourée par la forêt tropicale luxuriante, la résidence est installée devant un petit lac. Plus haut, un escalier vous conduit dans la forêt à une plateforme à la cime d’un arbre depuis laquelle vous pouvez admirer les singes et les oiseaux par dessus ce toit de feuilles.


reportage

Iles Galápagos Pour de nombreux écotouristes, les Galápagos représentent sans conteste la destination de voyage par excellence. Charles Darwin a visité ces îles et elles lui ont inspiré sa théorie de l’évolution. La faune et la flore d’origine y sont encore pratiquement intactes. Les Galápagos sont aussi un patrimoine mondial protégé. Découvrez-y les albatros à pattes bleues, les immenses tortues marines, les iguanes, les pingouins et les morses ! Les îles ne sont accessibles que par avion ou par bateau à partir de l’Equateur.

Même si vous n’avez pas de bons ou de tickets, le système forfaitaire permet de déduire cette indemnité pour l’entreprise et vous ne devez pas payer d’impôts sur cette somme. La condition est toutefois que le montant et la durée du voyage restent limités. Ainsi, le voyage ne peut durer plus de 30 jours et le montant maximum autorisé diffère en fonction de la destination du voyage. Pour les pays d’Europe occidentale, il peut rapidement atteindre plus de 100 € par jour. Il est possible que l’entreprise rembourse aussi directement d’autres frais. Les factures et preuves de paiement devront alors être apportées au fisc. Par ailleurs, les frais de restaurant à l’étranger ne peuvent de toute façon plus être déduits intégralement depuis 2004. Actuellement, ils sont déductibles à raison de 69 % seulement. L’entreprise paie donc l’impôt des sociétés sur les 31 autres pour cent. Si ces frais de restaurant sont inclus dans les frais de séjour sur la facture de l’hôtel, il est important que celle-ci répartisse clairement les frais d’hôtel et les frais du ou des repas. pour les frais de restaurant s’applique sur les repas mais les frais d’hôtel sont déductibles à 100 %. Si cette répartition n’est pas

Seychelles Le Banayan Tree Hotel and Resort aux Seychelles a pris ses quartiers sur la plage abandonnée Anse Intendance. Les villas aménagées sur la plage représentent le summum du luxe et du confort en la matière. Chacune d’entre elles possède une piscine ­privée et le jacuzzi vous permettra tout à fait de vous détendre en profitant d’un soin aux herbes sensuelles et curatives.

effectuée, la facture complète risque d’être soumise à la limitation de la déduction. Faites attention si vous essayez de combiner l’indemnité forfaitaire aux remboursements d’autres frais par l’entreprise ! En déposant une facture d’hôtel comprenant des repas et d’autres menues dépenses à charge de la société ou de l’employeur, une réduction du montant-limite de l’indemnité journalière forfaitaire que vous pouvez recevoir en exonération d’impôts peut être appliquée. Celle-ci est alors réduite de 15%, 35%, 45%

Afrique du Sud L’Afrique du Sud est la destination idéale pour un safari inoubliable. La réserve Mala Mala le long des rives de la Sand River jouit d’une réputation légendaire et se veut être un précurseur sur le plan de l’écotourisme. Pour tous ceux qui veulent y admirer les « big five », à savoir le lion, le léopard, le buffle, le rhinocéros et l’éléphant, pas de doute, ils sont à la bonne adresse. La réserve est voisine du Kruger National Park, mondialement réputé.

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En effet, la limitation de la déduction à 69%

ou 5% selon qu’il s’agit d’un petit-déjeuner, d’un déjeuner, d’un dîner ou de menues dépenses. On ne peut donc pas manger à tous les râteliers. Mais il arrive bien souvent que le fisc, par des indemnités journalières forfaitaires, fasse de votre voyage d’affaires une excursion fiscalement agréable. << Nils De Vriendt

Dieter Bossuyt

Senior Fiscaliste Optima

Fiscaliste Optima

Capital

Malawi Une visite au Kaya Mawa Lodge vous fera vivre un véritable voyage dans le temps. La résidence est si éloignée du monde habité qu’elle a été entièrement construite à la main, à défaut de machines. Les maisons de la résidence font appel à l’énergie de l’eau, du vent et du soleil. Ce petit coin de paradis se trouve sur l’île de Likoma, située sur le lac Malawi, et est entourée par d’immenses baobabs, des plages de sable et des criques rocheuses. Le lac ravira les plongeurs et les adeptes de la plongée au tuba.


Hugo Vanermen

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Il fait parler de lui

“J’ai aujourd’hui 59 ans, mais j’en ai déjà vécu 100”

Jeroen Lissens / PHotos : lieven dirckx

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Capital

Que ce soit pour partir en expédition au Pôle Nord ou traverser l’océan sur un petit voilier... Le docteur Hugo Vanermen est toujours partant. Un aventurier ? Assurément ! Mais le cardio-chirurgien le plus célèbre du pays est aussi partisan de l’extrême sur le plan professionnel. « Beaucoup trop de gens continuent à s’accrocher à leur petit confort ». Hugo Vanermen nous entraîne bien loin de ce confort, là où un cardio-chirurgien vend son âme pour devenir pianiste de jazz. Et où une Porsche ressemble à un instrument chirurgical.


U

ne fraîche soirée de printemps à Alost. A un jet de pierre de l’hôpital Onze-Lieve-Vrouwziekenhuis, dans un océan de verdure, trône la maison du docteur Hugo Vanermen. Dehors, il fait noir; la lumière luit derrière les fenêtres. Nous voyons le docteur assis derrière un superbe piano Steinway. Pour la photo, il accepte de poser un moment ses doigts sur le clavier, même si cela fait des années qu’il n’a plus joué. « Je n’ai plus le temps. Et c’est vraiment dommage », dit-il. « Jouer du piano, c’est comme pratiquer une ­opération du cœur. Dans les deux cas, vos mains transmettent ce qui se passe dans votre cerveau. En tant que mélomane, j’ai énormément de respect pour les bons pianistes. Comme vous me voyez là, je vendrais mon âme pour pouvoir faire de l’impro au piano pendant toute une soirée dans un club de jazz. Et je le pense vraiment. »

Un club de jazz et de l’impro ? Ce n’est pas vraiment l’image qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à un cardio-chirurgien. Et certainement pas au chirurgien qui fut le premier au monde à oser opérer un patient sans lui ouvrir la cage thoracique. Cette opération par un trou de serrure a fait de l­ ’hôpital Onze-Lieve-Vrouwziekenhuis d’Alost un centre de chirurgie cardiaque de renommée mondiale. Quand avez-vous su que vous deviendriez cardio-chirurgien et pas pianiste de jazz ? HUGO VANERMEN: « Le déclic le plus important, je l’ai eu lorsque j’avais 18 ans. C’était en 1967 et le cardio-chirurgien sud-africain Christiaan Barnhard venait de réaliser la toute ­première transplantation cardiaque. Cette nouvelle m’a fait une impression énorme. Il ne faut pas oublier que la chirurgie ­cardiaque était encore à ses balbutiements à cette époque. Seuls quelques centres aux États-Unis pratiquaient la chirurgie ­cardiaque au plus haut niveau. »

aussi toujours de “J’essaie joindre l’utile à l’agréable. 44

Comme ça, j’ai l’impression de vivre deux fois.

Vous aimez apparemment le travail de pionnier ? HUGO VANERMEN: « Absolument. Lorsque j’ai commencé ma carrière en 1980 à Alost comme jeune cardio-chirurgien, nous sommes pour ainsi dire partis de zéro avec le service de cardiochirurgie. Durant les premières années, j’ai travaillé d’arrache-pied presque jour et nuit avec un seul but à l’esprit : faire d’Alost un centre de premier plan pour la chirurgie cardiaque. » Et vos efforts furent payants ! L’hôpital d’Alost a acquis une renommée mondiale et, en 2003, Christiaan Barnhard, votre mentor, vous a même rendu visite à Alost. Était-ce la reconnaissance ultime pour vous ? HUGO VANERMEN: « A l’époque, il était déjà à la retraite mais s’intéressait toujours énormément aux nouveaux développements dans le domaine de la chirurgie cardiaque. Je l’avais déjà rencontré à maintes reprises mais, naturellement, c’était un très grand honneur pour nous de pouvoir l’accueillir à Alost. Je me rappelle qu’il était content de ne plus devoir opérer lui-même. La technologie était devenue si complexe, prétendait-il. » « Cette anecdote me rappelle aussi que, malheureusement, à peine quelques jours après sa visite ici, Christiaan Barnhard a été retrouvé mort dans la piscine de son hôtel à Chypre. »


il FAit PArler de lui

l’expertise Optima entrePriSe uniPerSonnelle ou Societe ?

Et ce, alors que le cœur est souvent chargé de connotations mythiques, émotionnelles. HUGO VANERMEN: « Le cœur comporte tellement de facettes ! D’une part, il y a effectivement l’émotionnel. Lorsque nous sommes amoureux ou angoissé, notre cœur se met à battre plus vite. Donc, cette association avec des sentiments est logique. D’autre part, il y a cette complexité énorme : le cœur a un rythme, il est traversé par des faisceaux électriques, c’est une pompe avec des valves, etc. >>

Quels sont les éléments prépondérants dans le choix entre une entreprise unipersonnelle ou une société ? THOMAS WEYTS : « Un facteur important est le degré de risque des activités professionnelles. Contrairement à une société, une entreprise unipersonnelle ne possède pas de personnalité juridique distincte. Il n’y a donc pas de scission entre le patrimoine privé de l’entrepreneur et le patrimoine de l’entreprise. Vous supportez donc vous-même le risque de l’entreprise, vous êtes responsable de manière illimitée et vous répondez, avec la totalité de votre patrimoine personnel des engagements qui ont été pris. » « Dans la plupart des formes de société, en revanche, la responsabilité des actionnaires est limitée au capital qu’ils ont apporté dans la société. En cas de faillite éventuelle de la société, le patrimoine privé du ou des associés ne peut donc en principe pas être appelé pour couvrir les dettes de la société. »

une société offre-t-elle une protection en cas de faillite dans toutes les circonstances ? THOMAS WEYTS : « Il y a des exceptions. Ainsi, les administrateurs ou gérants d’une société peuvent par exemple être tenus pour responsables des actes de mauvaise gestion. Les fondateurs peuvent également être appelés à répondre des fautes graves lors de la constitution de la société. » >> (suite page 47)

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Capital

Comment un cardio-chirurgien se positionne-t-il face à la mort ? HUGO VANERMEN: « Elle peut venir très vite, ça c’est sûr. Par conséquent, je trouve que dans votre vie, vous devez profiter de chaque minute. J’essaie aussi toujours de joindre l’utile à l’agréable. Comme ça, j’ai l’impression de vivre deux fois. Je n’ai encore jamais entendu quelqu’un se plaindre sur son lit de mort : « Ah, si seulement j’avais pu passer un peu plus de temps au bureau ! » Je profite du moment présent car mes heures sont comptées, j’en suis certain. Les vôtres aussi, du reste. » « Et après ? J’ai reçu une éducation catholique très stricte mais, en chemin, j’ai perdu ma foi. Je suis devenu agnostique ; je veux dire par là qu’en réalité, je n’en sais rien non plus (il il rit rit). Aujourd’hui, je ne crois plus qu’en un seul prophète et il s’agit de Darwin. Je suis un grand adepte de la théorie de l’évolution. »

Constituer une société : est-ce une option intéressante pour moi ? C’est une question que la plupart des lecteurs de cette revue se poseront un jour ou se sont déjà posée. Thomas Weyts, manager de l’Audit Center d’Optima Financial Planners sait que de nombreuses sociétés sont constituées pour des raisons purement fiscales. Mais d’autres motifs jouent également un rôle. « Sur ce plan, il va de soi que deux situations ne sont jamais tout à fait identiques. Une bonne analyse de votre situation individuelle est nécessaire pour émettre un avis personnalisé adéquat. De cette manière, vous pouvez vous assurer que votre société n’est pas seulement intéressante sur le plan fiscal. Elle peut être un excellent instrument pour votre planification financière : sécuriser votre patrimoine, procéder à une constitution structurée d’une pension complémentaire et régler votre succession. »


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Cette combinaison de l’émotion et de la complexité explique ­pourquoi les patients reçoivent toujours un choc énorme lorsqu’ils s’entendent dire qu’ils ont un problème au cœur. » « Un aspect qui m’a toujours attiré dans la chirurgie cardiaque, c’est le côté tactile. En cas d’affection cardiaque, vous travaillez avec vos mains en tant que chirurgien et vous pouvez réellement intervenir de manière visible, avec un résultat immédiat. La satisfaction que vous éprouvez en aidant les gens de cette manière est énorme. » ROI Un bel exemple de votre « dextérité » : les toutes premières opérations par un trou de serrure qui vous ont permis d’écrire l’histoire en 1999. Combien en avez-vous réalisées entre-temps ? HUGO VANERMEN: « Je pense que, ces 10 dernières années, nous avons quand même réalisé 2.000 opérations typiques par un trou de serrure. C’est un record dans le monde. Dans le cas de telles interventions, nous opérons par trois petits trous dans la cage thoracique. Nous y insérons une minuscule caméra et les deux bras d’un robot. Les avantages du système sont énormes parce que nous ne devons plus casser les côtes du patient. Vous lui épargnez ainsi beaucoup de douleur, de perte de sang et une longue période de revalidation. » « Au total, j’ai réalisé près de 25.000 chirurgies cardiaques à Alost. Il aurait tout aussi bien pu y en avoir mille de plus ou de moins. Et cela continue. Nombreux sont les étrangers qui savent exactement ce qu’ils veulent en nous recherchant via le net, qu’il viennent des Pays-Bas, d’Italie, de Chypre ou de Turquie ; ils trouvent toujours Alost. »

Vous avez également opéré le Roi Albert. Étiez-vous plus nerveux que d’habitude lorsqu’on vous a appelé à cet effet ? HUGO VANERMEN: « Lorsqu’un soir, j’ai reçu un appel sur mon GSM de son entourage, j’ai immédiatement sauté dans la voiture pour me rendre sur place. Là, nous avons rapidement décidé de faire transférer le souverain à Alost et de l’y opérer. A trois heures la même nuit, tout était terminé. Donc je n’ai pas eu le temps de me mettre martel en tête ou d’être nerveux. »

tant que cardio-chirurgien, “En je n’ai pas le droit mais bien le devoir de perfectionner nos techniques.

Est-ce cette opération qui vous a valu par la suite le titre de baron ? HUGO VANERMEN: « Euh, pour le Roi, cette opération aura peut-être été une bonne occasion. Mais, surtout, j’ai toujours essayé, en travaillant très dur, d’attirer l’attention du monde entier d’une manière positive sur la médecine belge. Je trouve qu’en tant que cardio-chirurgien, je n’ai pas le droit mais bien le devoir de ­perfectionner nos techniques. Je tiens ce perfectionnisme de mon père qui m’a toujours dit : si tu fais quelque chose, fais-le bien. »


il FAit PArler de lui

hormis ce devoir, ne fallait-il pas aussi une solide dose de culot pour développer une nouvelle technique chirurgicale ? HUGO VANERMEN: « Naturellement, il est toujours plus facile de s’enfoncer dans sa routine et de se complaire dans son petit confort. Mais je ne suis pas comme ça. Je veux en permanence sortir de ce confort pour continuer à évoluer et ainsi créer un autre confort. Attention : l’obligation de perfectionner les techniques médicales ne veut pas dire que vous avez le droit de prendre plus de risques. Les pas que vous franchissez sont donc à chaque fois très petits. Vous devez être certain de votre coup mais, effectivement, il faut une petite dose de culot. Tout est question de connaissance de soi : savoir de quoi vous êtes capable et, surtout, savoir de quoi vous n’êtes pas capable. Ma plus grande chance dans la vie, c’est que je sais où se situent mes talents, que j’ai eu la chance de les développer et que, grâce à ces talents, je peux désormais donner quelque chose aux autres en retour. » >>

l’expertise Optima (suite) ProFeSSionS liBerAleS

ces règles valent-elles également pour les professions libérales ? THOMAS WEYTS : « Oui, mais une société ne dispense généralement pas les titulaires d’une profession libérale – comme les médecins – de leur responsabilité professionnelle. Les indépendants et titulaires de professions libérales se marient par conséquent souvent sous le régime de la séparation de biens. Par le biais de ce régime matrimonial, vous pouvez soustraire le patrimoine du conjoint non-actif au risque de l’entreprise et aux dettes professionnelles de l’autre. Dans le régime légal de la communauté de biens, en revanche, les dettes professionnelles – comme les actions en dommages et intérêts – peuvent non seulement être poursuivies sur les biens propres du titulaire de la profession mais aussi sur le patrimoine commun des deux partenaires. »

Quels sont les avantages fiscaux ? THOMAS WEYTS : « En constituant une société, vous pouvez sensiblement diminuer la pression fiscale et parafiscale sur vos revenus privés et votre patrimoine privé. Les bénéfices dans la

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société sont en principe soumis à un impôt des sociétés de vous êtes imposé à l’impôt des personnes physiques où le taux d’imposition marginal s’élève à 50 %. Ce taux marginal est le taux auquel est imposée la tranche de revenus la plus élevée. Ce taux doit encore être majoré des taxes communales. » « Par ailleurs, les bénéfices ou profits nets de votre entreprise unipersonnelle sont soumis à des cotisations sociales. Jusqu’à un revenu de 51 059,64 euros, vous payez 22 % de cotisations sociales. Vous payez 14,16 % sur la tranche jusqu’à 75 246,19 €. En travaillant en société, vous pouvez rompre la progressivité de l’impôt des personnes physiques et réduire les cotisations sociales. En tant qu’actionnaire d’une société, vous choisissez en effet vous-même la destination de vos bénéfices. Vous décidez aussi sous quelle forme vous voulez acquérir un revenu. Vous payez uniquement l’impôt des personnes physiques et les cotisations sociales sur la rémunération que la société vous verse effectivement. »

revenu

Quelles sont les formes de revenus intéressantes pour une société ? THOMAS WEYTS : « Vous pouvez sortir de la société vos revenus sous la forme d’un dividende. Les dividendes sont des distributions de bénéfices aux actionnaires. Dans ce cas, vous payez maximum 50,49 % d’impôts. Ils sont imposables dans le chef de la société et sont soumis à titre privé à 15 % ou 25 % de précompte mobilier. Les dividendes, ne sont pas soumis à des cotisations sociales ni aux taxes communales. » >> (suite page 49)

Capital

33,99%. En revanche, si vous travaillez dans une unipersonnelle,


POLE NORD Qu’en est-il de la frustration du cardio-chirurgien qui perd un patient ? HUGO VANERMEN: « Je travaille depuis plus de 30 ans dans cette branche et la perte d’un patient, surtout lorsqu’il est jeune, est toujours la défaite la plus cuisante que je puisse subir (il réfléchit longuement). Pour moi, ce sont des moments où je me sens insignifiant face à la nature, tant l’homme est petit. »

confrontations avec les “Les éléments vous ramènent en tant qu’individu à des justes proportions.

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Durant vos loisirs, vous recherchez précisément cette insignifiance de l’homme. Vous êtes parti en expédition au pôle Nord et vous allez prochainement traverser l’Atlantique sur un petit voilier. Pourquoi allez-vous la chercher si loin ? HUGO VANERMEN: « Parce que ces confrontations avec les éléments vous ramènent à de justes proportions. Je ne fais pas de folies, il s’agit de risques calculés dont je discute au préalable avec mon épouse. Mais cela n’en reste pas moins une mise à l’épreuve. Je me rappelle que nous nous sommes un jour retrouvés coincés dans une tempête de neige pendant quatre jours au pôle Nord. C’était si grave que l’hélicoptère de secours n’a pas pu décoller. Vous vous trouvez pendant quatre jours sur la calotte glaciaire, là où il fait 25 degrés en dessous de zéro dans votre tente la nuit. Dans ces moments-là, vous vous demandez parfois ce que vous feriez si vous tombiez à court du carburant nécessaire pour faire fondre la neige. Mais, après une telle expérience, vous n’êtes plus jamais le même. Je conseille à tout le monde de rechercher une fois dans sa vie à franchir une telle limite. Que ce soit au pôle Nord, sur l’océan ou dans le désert. »

Le Times Atlas of the World se trouve à portée de main sur la table de salon, à côté de vos photos de vacances de votre expédition au pôle Nord. Allez-vous éternellement rechercher ces limites ? HUGO VANERMEN: « Je suis parfaitement conscient du fait qu’un jour, je ne pourrai plus tout me permettre. Et ce n’est pas un problème car j’aurais déjà tout fait. J’ai aujourd’hui 59 ans, mais j’en ai déjà vécu 100. Je pars constamment à la recherche de pistes en dehors des sentiers battus. Que ce soit au ski, lors de ces expéditions, ou, aussi, dans ma carrière professionnelle. Je vais souvent off the beaten track, comme on dit en anglais. Je hais the beaten track. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je remets toujours la discipline en question. En tant qu’enfant, cela m’a valu de nombreuses heures de retenue. Que les choses soient claires : je ne suis pas contre toute forme de discipline. Pour effectuer des milliers d’opérations du cœur par an, vous devez mettre en place une équipe très bien organisée qui travaille comme une machine bien huilée. Mais je continue à m’opposer à la discipline inutile car elle ne fait pas avancer. C’est seulement en remettant en question les règles existantes que vous pouvez vous dépasser. Il en va ainsi pour de très nombreuses choses. Il n’y a que les poissons morts qui ne nagent pas à contre courant. » FLAMBEAU Quel objectif voulez-vous encore atteindre à l’hôpital ? HUGO VANERMEN: « Il faut être très réaliste. Je sais que cela ne va pas durer éternellement. A Alost, nous avons aujourd’hui une équipe de six chirurgiens cardiaques et plusieurs chirurgiens vasculaires. Entre-temps, je peux déléguer complètement l’organisation pratique. De ce fait, je pourrai me consacrer pleinement à terme à l’accompagnement, la formation, les relations avec les pouvoirs publics et l’industrie et, naturellement, à certains pa-

mettant en question les “En règles existantes, vous pouvez

vous dépasser.

tients. Mon objectif c’est que, sans moi, Alost continue à rester un centre mondial de cardiochirurgie. Qu’une équipe reprenne le flambeau qui a été allumé ici. » « Je dissocie cela complètement de moi-même. Dans le monde médical, votre propre ego est votre pire ennemi parce qu’il vous empêche de continuer à réfléchir. Le plus grand drame pour moi ? Ce serait que ce que j’ai construit ici à Alost cesse d’exister après moi. » Vos projets de voyage ne seront-ils pas remis en question si vous arrêtez de travailler ? HUGO VANERMEN: « Mon goût pour les destinations de voyages extrêmes coûte cher. >>


il FAit PArler de lui

l’expertise Optima (suite) « En travaillant avec une société, vous pouvez aussi transformer partiellement un revenu professionnel lourdement taxé en un revenu mobilier ou immobilier. Les deux sont moins imposés. Par exemple, vous pouvez donner en location un immeuble commercial ou la partie cabinet de votre habitation à votre société. Sur le plan privé, 60 % du loyer sont en principe imposés tandis que ceux-ci sont déductibles à 100 % dans le chef de la société. Attention toutefois ! Les loyers excessifs sont requalifiés par le fisc comme une rémunération de dirigeant d’entreprise. » « Enfin, avec une société, vous pouvez appliquer plusieurs techniques de rémunération fiscalement avantageuses, comme l’octroi d’avantages de toute nature. Pensez par exemple à un véhicule de société, la mise à disposition gratuite d’une habitation ou le chauffage et l’électricité gratuits. »

tirelire

Que dois- je savoir si je franchis le pas d’une unipersonnelle à une société ? THOMAS WEYTS : « En tant que dirigeant d’entreprise, vous pouvez percevoir des intérêts sur une créance que vous avez

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envers votre société. De cette manière, vous pouvez sortir de En principe, les intérêts sont déductibles dans le chef de la société et ne sont soumis à titre privé qu’à un précompte mobilier de 15 %. Une créance sur une société peut par exemple apparaître lorsque vous vendez à la société la clientèle de votre entreprise unipersonnelle. Si la société reprend vos activités et, de ce fait, emprunte auprès d’une banque, vous recevez à titre privé le prix de vente. Si aucun prêt n’est contracté, il naît une créance sur laquelle vous pouvez demander des intérêts. La plus-value que vous réalisez à titre privé en cas de vente est certes imposée, en principe à 16,5 % (immobilisations corporelles) ou 33 % (goodwill, clientèle). »

Quels sont les autres changements en cas de passage d’une entreprise unipersonnelle à une société ? THOMAS WEYTS : « La société n’a pas seulement des conséquences pour votre statut fiscal à ce moment. Votre niveau de vie est également un facteur important dans le choix ou non d’une société. Mais, à partir de quand (entendez : à partir de quel montant ?) la constitution d’une société est-elle intéressante ? Cela doit toujours être apprécié au cas par cas. En général, nous pouvons affirmer qu’une société n’a de sens que si vos besoins financiers personnels (dépenses du ménage) sont inférieurs aux bénéfices attendus. Seule une partie limitée du résultat (qui est nécessaire pour en vivre) est alors distribuée et déduite par la société. >> (suite page 51)

Capital

l’argent de la société par une méthode fiscalement avantageuse.


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En tant qu’indépendant dans une clinique privée, je sais très bien que ma pension sera limitée alors que c’est précisément à ce moment que j’aurai le plus de temps pour voyager, pour mes petits-enfants, etc. Je prends donc les dispositions nécessaires pour pouvoir garder mon niveau de vie après ma carrière professionnelle active. Mais je n’ai rien d’autre à ajouter. » Comment une personne qui ne se préoccupe pas d’argent perçoit-elle la crise financière actuelle ? HUGO VANERMEN: « Je considère cette crise d’un point de vue très philosophique, comme un observateur extérieur. Ce qui ne signifie pas que je ne m’informe pas. Je lis les journaux belges et étrangers et, à chaque fois, force est de constater que l’on n’a

spéculation est toujours “La dangereuse parce qu’elle éloigne de la juste valeur des choses. L’argent, par la spéculation, commence à vivre sa propre vie.

rien appris de l’histoire. Tant la crise financière de 1930 que celle d’aujourd’hui sont le fruit de la spéculation. La spéculation est ­toujours dangereuse parce qu’elle vous éloigne de la juste valeur des choses. L’argent, par la spéculation, commence à vivre sa p ­ ropre vie. Aux États-Unis, où la crise a vu le jour, on a dû voir le ciel

s’obscurcir à mon avis. On a emballé les dettes dans des produits complexes que personne ne comprenait et distribué ces produits partout dans le monde. Je ne jette pas la pierre aux vendeurs de ces produits chez nous, ce sont souvent des gens qui ont simplement fait leur travail. C’est tout autant la faute des clients qui ne prêtaient plus attention qu’au conseiller qui leur promettait les rendements les plus élevés. Les gens n’écoutaient même plus les conseillers qui mettaient le doigt sur le risque à un moment donné. » « Spéculer est l’un des risques que je n’ai jamais pris. On ne me croit jamais quand je le dis mais je ne suis absolument pas le genre de personnes à vouloir se remplir les poches à tout prix. En allemand, on dit « das letzte Hemd hat keine Tasche ». Je ne vois aucun intérêt de me retrouver à la tête d’une petite fortune à la fin du voyage. L’essentiel, je l’ai donné à mes cinq enfants : c’est leur éducation et leur diplôme qui leur permet aujourd’hui de faire leur entrée dans le vaste monde. Pour moi, l’argent est un mal nécessaire. » PORSCHE En sortant de chez le médecin, mon regard est attiré par les phares menaçants d’un bolide noir profilé qui brille dans l’obscurité. « Aussi un mal nécessaire ? », demandé-je ­pendant que je serre la main qui a opéré des dizaines de ­milliers de patients en 30 ans. « Ah, cette petite bombe ? » Vanermen montre en riant sa puissante Porsche depuis l’embrasure de la porte. « Je ne roule pas beaucoup avec cet engin mais j’admets que je suis un amateur de Porsche. Depuis mes 16 ans, comme de nombreux gamins. A un moment donné, j’ai pu réaliser ce rêve. A ma grande satisfaction du reste. J’aime comparer ces voitures à des instruments chirurgicaux. Elles font exactement ce que l’on attend d’elles, au bon moment, sans broncher et avec une précision maximale. Comme dans le cas d’une opération du cœur car que ce soit pendant une intervention, à un piano ou sur la route : le meilleur moment, c’est quand même celui où tout se met en place, n’est-ce pas ? » <<


il FAit PArler de lui

l’expertise Optima (suite)

le monde médical, “Dans votre propre ego est votre pire ennemi parce qu’il vous empêche de continuer à réfléchir.

Ce dont vous n’avez pas besoin à titre privé, vous pouvez alors le laisser dans la société où la pression fiscale est inférieure et où il ne faut pas payer de cotisations sociales. Le patrimoine ainsi réservé peut être affecté à des investissements professionnels et des placements. »

une société comme tirelire ? THOMAS WEYTS : « En fait, une société est un instrument d’épargne idéal pour la constitution d’un patrimoine ou d’une pension. Ainsi, vous pouvez constituer dans la société un capital-pension de manière fiscalement intéressante, par exemple par la souscription d’une assurance-groupe. A certaines conditions (la limite dite des 80 %), les primes sont entièrement déductibles pour la société. Si le versement est effectué à 60 ans ou plus tard, le capital-pension est imposé à titre privé à 16,5 % à majorer de ce que l’on appelle les cotisations INAMI et cotisations de solidarité et des taxes communales. Au total, la pression fiscale s’élève à environ 20 %. » « Sous certaines conditions, le taux est désormais de 10 %. Ce taux s’applique à la double condition que vous ne receviez le capital constitué qu’à 65 ans et que vous restiez effectivement actif jusqu’à l’âge légal de la pension. »

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« Un élément intéressant est que vous avez également la possibilité vous pouvez dans ce cas opter pour une manœuvre de rattrapage et constituer une pension pour les années d’ancienneté déjà prestées (maximum 10 ans pour les prestations en dehors de l’entreprise). En versant une prime unique et déductible, vous pouvez de cette manière diminuer la base imposable de la société. »

et la succession ? THOMAS WEYTS : « L’existence d’une société facilite également la planification de la succession. De différentes manières, une cession peut être organisée à un ou plusieurs enfants, éventuellement en conservant le contrôle et les revenus. Si une poursuite de l’entreprise par les enfants n’est pas à l’ordre du jour, vous pouvez, lors de votre départ à la retraite, procéder à la vente des actions à un tiers (en principe en exonération d’impôt) ou à la liquidation de la société (moyennant paiement de 10 % de précompte mobilier sur le bonus de liquidation). »

Y a-t-il des inconvénients à une société ? THOMAS WEYTS : « Une société entraîne des frais supplémentaires, pensez par exemple aux frais de constitution et aux frais comptables. Outre les obligations comptables, il faut tenir compte également des obligations administratives et juridiques, comme le dépôt des comptes annuels auprès de la centrale des bilans de la banque nationale. » Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet sur : www.optima.be

Capital

de financer ce que l’on appelle un ‘backservice’. Concrètement,


Optima soutient la Live Entertainment Foundation

Il y a de la musique dans l’entreprise éthique Frédéric de ridder, directeur général

Geert allaert, fondateur

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Les grosses productions musi­ cales jouées dans notre pays ne sont souvent pas viables. Par ailleurs, les comédies musicales restent assez inaccessibles aux enfants et aux personnes plus dé­fa­vo­risées. La Live Entertain­ ment Foundation (LEF), mise sur pied par l’entrepreneur cul­ turel Geert Allaert, prend le taureau par les cornes et milite en faveur de spectacles de comé­dies musicales flamandes rentables et accessibles. Optima a décidé de soutenir financière­ ment la LEF et a demandé à Geert Allaert de lui expliquer la notion de comédie musicale flamande contemporaine. Jeroen lissens

La Belgique regorge de talents artistiques et créatifs », déclare d’entrée de jeu Geert Allaert. Avec son e­ ntreprise de production et de promotion, Music Hall, il a été le pionnier du genre musical en Belgique mais aussi le moteur derrière de grandes affiches telles que Phantom of the Opera, Les Misérables, Roméo & Juliette, Dracula et Grease. « Cependant, ce talent pure souche menaçait de se perdre », poursuit M. Allaert. « Le marché belge s’avère tout simplement trop petit pour y faire tourner de grosses productions coûteuses de notre cru, grâce aux simples revenus de la vente de tickets. Les comédies musicales, c’était un domaine réservé à Broadway, au West End londonien ou même aux Pays-Bas. D’un point de vue purement commercial, cette théorie est logique : à l’étranger, le marché local est en effet beaucoup plus étendu et donc, les coûts de production peuvent être amortis sur un nombre beaucoup plus grand de représentations. » « Prenons Phantom of the Opera par exemple. Chez nous, ce ­spectacle a enregistré 2 millions d’euros de pertes alors que la même production aux Pays-Bas a réalisé un million de bénéfices. Pourquoi cette production a-t-elle été rentable chez nos voisins du Nord ? Elle y est jouée devant des salles combles et les tickets sont vendus à un prix plus élevé. Par ailleurs, le spectacle est resté beaucoup plus longtemps à l’affiche : près de trois ans contre ­seulement un an à Anvers. » C’est en réponse à cette situation que l’idée de la Live Entertainment Foundation a fait son chemin pour être finalement concrétisée par Geert Allaert, en collaboration avec Franco Dragone. Avec l’aide des entreprises et des pouvoirs publics, la LEF subventionne chaque année plusieurs productions nationales. « Ainsi, nous permettons à des artistes belges de trouver un emploi et des opportunités créatives dans leur propre pays. Les entreprises participantes reçoivent en échange de leur soutien plusieurs places lors des représentations, des tickets aux premières, des loges VIP, etc. De cette manière, nous limitons le risque financier important inhérent à la production de nouvelles comédies musicales. » ROLE SOCIAL La LEF ne met pas seulement en place une forme de mécénat, mais elle a aussi une fonction sociale. Chaque année, la fondation invite des milliers de personnes défavorisées – un public qui, sans eux, accèderait difficilement aux représentations. Les enfants peuvent eux aussi assister à des comédies musicales à des prix planchers. M. Allaert ajoute : « On peut comparer notre situation avec celle d’un avion que vous devez de toute façon faire décoller, même si toutes les places ne sont pas occupées. Quoi de plus fantastique que de pouvoir faire cadeau de ces places et ainsi permettre à d’autres


Quoi de neuf

Les bijoux de la couronne de Sissi Vous avez toujours voulu voir briller les joyaux de la couronne de l’impératrice Sissi sur votre tête ? La LEF et la bijouterie Passionissimo Diamonds réalisent votre rêve le plus fou. Les bijoux uniques que portait l’actrice Ann Van Den Broeck pendant la première de la comédie musicale Elisabeth sont en effet proposés en vente publique au profit de la LEF. Il s’agit de 12 diamants en étoile que Sissi portait comme diadème. Une étoile d’une valeur de 7 500 € peut être portée en broche ou en pendentif et contient 41 brillants, qui représentent au total 3,11 carats. Le collier à 7 étoiles est également mis en vente. Il contient près de 22 carats de diamant et vaut 50 000 euros. Voulez-vous en savoir davantage ? Regardez sur le site www.stichtinglef.be

© Musical Vibes

PLUS QU’UNE PME La LEF peut se vanter de l’énorme succès qu’elle a rencontré en près de 10 ans. M. Allaert connaît les chiffres par cœur : « 412 000 ­visiteurs pour Phantom of the Opera, 382 000 pour Les Misérables, 202 000 pour Roméo & Juliette, et 164 000 pour Cats. Ce sont quand même des résultats qui parlent d’eux-mêmes, non ? » Et ce n’est pas tout. Autrefois, seules les grandes productions ­néerlandaises passaient la frontière et remplissaient les salles ­ belges mais, aujourd’hui, Geert Allaert lorgne avec prudence vers ses voisins du Nord. « Pourquoi nos excellentes productions n’auraient-elles pas leur place sous les projecteurs néerlandais ? Nous pourrions en effet y jouer nos comédies musicales pendant toute l’année et nous deviendrions ainsi pour de nombreuses personnes du secteur une source d’emploi permanente. » Le groupe autour de Geert Allaert n’est pourtant pas une petite entreprise qui doit absolument se mettre en quête de nouveaux collaborateurs : actuellement, le groupe occupe déjà 200 personnes

à temps plein et possède pas moins de trois salles (Forest National à Bruxelles, le Stadsschouwburg à Anvers et le Capitole à Gand). Chaque année, les 500 spectacles qui y sont présentés attirent pas moins d’un million de visiteurs. « En fait, nous devrions constituer un dossier sur l’influence des comédies musicales sur notre économie et sur l’emploi. Par exemple, Roméo & Juliette a occupé pendant toute une année plus de cent personnes, soit plus qu’une PME moyenne. Et c’est précisément l’objectif que nous voulons atteindre : créer une économie culturelle nationale dont peuvent profiter de nombreuses personnes et qui, simultanément, permet à tout un chacun de s’améliorer. » CULTURE & ECONOMIE La LEF démontre que la culture et l’économie peuvent parfaitement aller de pair. « Pour moi, c’est un modèle incroyablement réussi de collaboration publique/privé, lié à l’entreprise éthique. Avec Music Hall, nous apportons notre propre expérience en tant que producteur de comédies musicales, nous mettons nos sites à disposition et nous apportons au projet le soutien de notre machine de vente et de marketing. Les pouvoirs publics fournissent une aide financière afin que les comédies musicales puissent coexister aux côtés de la scène de ballet et d’opéra dans notre pays. Les entreprises soutiennent quant à elles une bonne cause et créent un lieu de rencontre pour jeter des ponts et nouer des contacts. » La LEF est alive and kicking, comme en témoigne la nouvelle ­initiative que Geert Allaert a mise sur pied avec Franco Dragone. Chaque année, un spectacle de Noël international est désormais présenté pendant la période de fin d’année à Forest National. <<

Capital

personnes de profiter de votre spectacle ? Car la culture s’adresse à tout le monde. Donner du travail, réunir des gens de toutes les classes sociales et faciliter un peu la vie des plus défavorisés : tels sont les objectifs que nous poursuivons. Voir à quel point vous pouvez rendre énormément de gens heureux avec un ticket de comédie musicale, c’est un geste qui n’a pas de prix pour moi. Ne sous­estimez pas la portée de nos efforts : en étroite concertation avec le CPAS et le Fonds voor Vrijetijdsparticipatie, nous invitons des personnes défavorisées et, grâce à l’affiliation de nombreux mécènes, nous distribuons chaque année de 40 000 à 50 000 tickets. »


EVENTS

Golf à la mer Optima nourrit une passion pour le golf. Pas étonnant donc que nous ayons été le sponsor exclusif du secteur financier pour le salon du golf Golf09, du 13 au 15 mars à Knokke-Heist. La plage de la station balnéaire s’est transformée en un décor de rêve, avec, comme accroche, un énorme green synthétique aménagé spécialement pour l’occasion. De nombreux golfeurs débutants ont pu y prendre des cours d’initiation. Le golfeur confirmé pouvait quant à lui se hasarder à une compétition spectaculaire de­ Hole-in-one dans laquelle il devait frapper la balle vers un green dans l’eau. Un salon interactif à l’atmosphère très intense ! ©Stefan Martens 54

Que vaut une planification financière optimale si on ne peut en profiter et échanger ses idées avec ses semblables ? Voila pourquoi Optima organise régulièrement des événements pour ses relations, afin de nouer des contacts et de discuter librement de questions financières et autres. Ces quelques photos vous donnent un aperçu du monde d’Optima. Luxe, élégance et classe intemporelle « La source d’inspiration par excellence pour toute personne qui aime les belles choses de la vie ». C’est peut-être bien la meilleure description que l’on peut faire du salon lifestyle de luxe Exquise qui s’est tenu du 26 au 29 mars dans les Veilinghallen de Hoogstraten. De nombreux exposants – heureux d’y présenter leurs produits – y ont rencontré un public exigeant, toujours avide de conseils pour davantage améliorer la qualité et le prestige de leur vie et de leur environnement. Lors des nocturnes, Vitis Vin et Disi Food Professionals ont proposé une dégustation de nombreux mets à base de Vinaigre de Popol, servis avec un verre de Château Peyrassol. (voir aussi le reportage page 82) ©André Bols, Penfo fotografie nv


w w w . j u m p i n g A n t w e r p e n . c o m

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C S I * * * * se n io r en / CSI **** se nio rs Mas te r pr o ef : 1 BMW t e winne n L’épreuve Ma st er : 1 BMW à ga gne r 4 proeven met meer dan 20.000 E UR meetel l e nd vo o r FEI r a nk ings Q uatre épreuves comptent po ur l e FEI R o l ex R a nk ing Gr a nd P r ix: 7 0. 000 EU R

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L’écologie

joue la carte de l’audace Juste au moment où tout le monde pensait que la formule Continental GT était épuisée, Bentley sort une toute nouvelle variante soucieuse de l’environnement. Pourtant, Bentley n’avait encore jamais été si sauvage et si rapide à la fois. BART LENAERTS / PHotos: BENTLEY

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REPORTAGE

B

entley aime perfectionner les thèmes existants. C’était déjà le cas durant ses premières années : à l’époque, près de la moitié des 1700 exemplaires de la fameuse 3 litres appartenaient à l’une ou l’autre série spéciale. La Supersports extrêmement rare fut la cerise sur le gâteau. Et aujourd’hui, il n’en va pas autrement. Sur la base de la fameuse Continental GT, Bentley développe plus de séries spéciales qu’il n’y a de doigts sur une main. La quatre portes Flying Spur fait en l’occurrence office de modèle plus accessible et la GTC décapotable d’option mondaine, mais il y a également les palpitantes variantes Speed. Sans oublier une Supersports plus rapide, plus coûteuse et plus séduisante que ses petites sœurs ; bien qu’il y ait toutefois une différence énorme avec l’ancien modèle : alors que les autres Supersports ne comptent à peine que 18 exemplaires, Bentley prévoit que la plus sportive de la famille représentera cette fois une part beaucoup plus importante de ses ventes.

Avantages et inconvénients A l’époque, la Supersports se reconnaissait au logo Bentley vert à l’avant et à l’arrière. Pour ne pas dérouter inutilement les clients, Bentley souhaite qu’il en soit autrement cette fois. Pourtant, cette dernière-née porte encore un logo vert… mais uniquement sous son capot ! C’est en effet la Bentley la plus écologique jamais conçue. Etre écologique ne signifie pas le moins du monde sacrifier la puissance et les plaisirs de la vie. Non ! Même s’il s’engage dans la lutte contre le CO2 et le réchauffement mondial, Bentley compte rester fidèle à sa marque de fabrique : rapide comme l’éclair et d’un luxe fascinant. Mais Bentley joue simultanément la carte du biocarburant. Cette technologie n’est pas neuve non plus : Volvo, Saab et Ford ont déjà dans leur salle d’exposition des voitures capables de rouler avec ce carburant. Cependant, le biocarburant est une première pour le marché du luxe qui, à ce jour, avait toujours pris soin d’éviter de se mêler au débat relatif aux voitures « bio ». En effet, le biocarburant reste assez contesté : les gaz d’échappement libérés ne contiennent pas moins de CO2 parce que la voiture roule avec ce carburant mais il est avantageux du point de vue des cultures à partir desquelles il est brassé. Pendant leur croissance, ces cultures absorbent par biosynthèse de grandes quantités de CO2 de l’atmosphère. Dans le cas de biocarburants de cellulose de la deuxième génération, la réduction peut ainsi atteindre 70 % de CO2 de moins par rapport aux carburants fossiles traditionnels. Un de ses autres avantages : contrairement au pétrole, le biocarburant ne sera jamais épuisé. Nous sommes ainsi définitivement libérés de la domination des pays producteurs de pétrole. Malheureusement, ce carburant présente également des inconvénients. Les organisations de protection de la nature et de défense des droits de l’homme croient que la demande croissante en biocarburants va faire augmenter considérablement le prix des aliments de base, va accélérer la destruction de la forêt tropicale et conduira finalement à la dégradation des terres agricoles. >>


Solution alternative simple Le biocarburant est et reste une question complexe, ne fût-ce que parce qu’il est disponible librement au Brésil, en Suède et aux États-Unis (les grands marchés porteurs de Bentley), mais pas ou peu dans notre pays. Un manque de volonté politique ? Peut-être bien… car le biocarburant peut certes être vendu à des prix compétitifs, du moins à condition de ne pas le grever d’accises aussi lourdes que celles sur l’essence et le diesel. De quoi creuser un solide trou dans le budget. Malgré toutes les objections, le biocarburant reste pour le moment, avec une longueur d’avance, la meilleure solution alternative « verte » selon Bentley. Entre-temps, la technologie a prouvé qu’elle fonctionnait bien et le biocarburant est une industrie prospère qui est notamment favorisée par les pouvoirs publics en Amérique. A condition de respecter des normes adéquates et durables, le carburant, selon Bentley, peut même constituer une bonne opportunité pour les régions reculées. Sans oublier un argument essentiel : pour les clients, opter pour cette solution écologique ne change absolument rien. Si du biocarburant n’est pas disponible, il peut simplement remplir son réservoir d’essence. La voiture et la conduite n’en souffrent pas. Ce choix a cependant une influence sur l’environnement et sur le porte-monnaie.

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L’écologie fait vendre Etant donné que les départements marketing du monde entier ont découvert qu’une image écologique se vendait bien, pratiquement toutes les marques courantes ont adopté actuellement au moins un « modèle économique » dans leur gamme. Ces modèles portent généralement des logos verts, qui jonglent habilement avec les notions « eco » et « flex » ; vous pouvez facilement les reconnaître de loin grâce à leurs roues étroites et leur design modeste, parfois même un peu austère. Ce n’est toutefois pas le cas chez Bentley : n’importe qui peut voir qu’il s’agit d’une Continental GT, mais

elle est, en outre, la plus généreuse, voire la plus audacieuse de la famille. Et ce, pour une marque qui apprécie beaucoup la discrétion, l’élégance et le style. Un pare-chocs avant plus agressif, avec d’énormes ouvertures qui engloutissent l’air encore plus avidement, un capot avec des fentes de refroidissement racy, des pneus 20 pouces robustes et même des tuyaux d’échappement plus imposants qui percent l’arrière sans vergogne …Ils marquent une nette différence. Par ailleurs, les flancs sont accentués et le chrome quelque peu ringard de la Conti GT « ordinaire » cède sa place à de l’acier inoxydable stylé sur lequel du PVD smoked steel a été vaporisé. Le procédé est emprunté à l’horlogerie et fait ici son apparition dans la construction automobile.

la seule voiture qui soit “C’est prise au sérieux lors d’un trackday et dans les cercles masculins.

L’intérieur a quant à lui totalement été repensé. Ainsi, les sièges avant luxueux de la Conti GT ont été remplacés par des sièges baquets élégants mais beaucoup moins imposants. Ceux-ci soulignent l’aspect sportif de la voiture et la rendent aussi plus légère. Pour limiter le poids, Bentley a également jeté la banquette arrière par-dessus bord, ce qui en fait une pure deux-places avec beaucoup d’espace pour les bagages. Le constructeur automobile n’a pas lésiné sur le confort et l’équipement est toujours aussi époustouflant. Malgré tout ce luxe, on est parvenu à gagner 110 kilos au total. Ne vous y trompez pas : par ce gain de poids, la voiture peut rivaliser avec des bijoux légers comme une plume tels que la Lamborghini Superleggera ou la Ferrari Scuderia. Malgré ses allures sportives, cette voiture reste foncièrement une véritable Bentley. Voiture de pilote Ce n’est pas seulement la Bentley la plus écologique jamais conçue : avec ses 630 CV et un couple qui déménage de 800 Nm, c’est également la plus puissante et la plus rapide. Elle a même un peu plus de CV sous le capot que la Speed 8, vainqueur de la course Du Mans il y a quelques années. Les prestations ont donc considérablement progressé. Non pas sur le plan de la vitesse de pointe. Avec 329 km/h, elle est à peine 3 km/h au-delà de la GT Speed, mais la Supersports s’élance un peu plus vite hors des startingblocks. Il lui faut à peine 3,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, soit plus de 6/10e de seconde plus vite que la GT Speed, pourtant loin de traînasser. Par ailleurs, la voiture est beaucoup plus souple sur ses roues. La suspension a été épurée, les systèmes électroniques ont été raffinés et l’empattement à l’arrière est un peu plus long. De ce fait, la Supersports se conduit avec beaucoup plus


REPORTAGE

recherche avant tout “Bentley des solutions aux problèmes

de souplesse, prend les virages à la corde et satisfait pleinement le pilote sans sacrifier pour autant le bien-être du passager. Une véritable voiture de pilote donc, qui prouve par la même occasion qu’écologie ne rime pas forcément avec ennui. Sans compromis Cette Supersports est un phénomène particulier et, de ce fait, la seule voiture qui soit prise au sérieux lors d’un trackday et dans les cercles masculins. Un véhicule à la fois de super sportif et de gendre idéal : même Michael Phelps ne peut jouer un rôle aussi exigeant. Bentley a eu le bon goût de ne pas apposer un logo qui fait référence à l’écologie ou aux biocarburants car la marque recherche avant tout des solutions aux problèmes mondiaux, sans en abuser à des fins de marketing. Le modèle reste fidèle aux critères de la marque et ne laisse pas le choix au client. Si vous voulez être le plus passionné de la famille, vous devez opter pour ce Supersports. Par ailleurs, ce modèle est seulement la première étape dans un programme ambitieux : un moteur plus économique suivra et, dans trois ans, chaque Bentley pourra rouler au biocarburant. Peut-être est-ce en adoptant une telle attitude sans compromis que le monde de l’automobile restera crédible et que l’environnement aura encore un avenir. <<

Capital

mondiaux, sans en abuser à des fins de marketing.

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-              .       ,    ,            .     .    -               .              . .⁄            .     ,    .            .               .    

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Une modification peut avoir des consĂŠquences cruciales sur le plan du patrimoine et de la succession.

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Avezvous le bon rĂŠgime matrimonial?


analyse

Un régime matrimonial adapté ne permet pas seulement de garantir la stabilité de la vie en commun, c’est également une excellente manière de sécuriser le patrimoine (familial) et de régler la succession. Malgré l’impact majeur de cet instrument, peu de gens savent que depuis peu le régime peut être modifié de manière relativement simple au cours du mariage. Comment en tirer avantage? Sven Hubrecht / photo : gettyimages

L

First things first Conclure un contrat de mariage n’est pas obligatoire. Ceux qui ne le font pas sont

automatiquement soumis au régime légal de communauté d’acquêts. Ce régime légal repose sur l’existence de trois patrimoines : le patrimoine propre de chacun des époux et le patrimoine commun (qui appartient donc aux deux conjoints). Les biens que l’on possède au jour du mariage, restent des biens propres. Il en est de même des biens

La bonne nouvelle est que ‘le meilleur de deux mondes’ est possible au sein d’un

contrat de mariage.

acquis par héritage ou par donation pendant le mariage. Les revenus professionnels et les revenus de biens propres perçus pendant le mariage sont par contre communs. Si vous ne souhaitez pas ce régime légal, vous pouvez, avant le mariage, conclure par acte notarié un contrat de mariage qui réponde (autant que possible) à vos souhaits et préoccupations spécifiques. En concluant un contrat de mariage, vous pouvez par exemple limiter le patrimoine commun, voire même l’exclure totalement (séparation de biens). Inversement, vous pouvez également élargir la communauté ou même tout mettre en commun (communauté universelle). En pratique, le régime de communauté universelle est toutefois devenu une espèce en voie d’extinction.

Protection du patrimoine Pourquoi déroger au régime légal et opter pour un régime de communauté ou pour un régime de séparation de biens (pure et simple)? Dans votre propre intérêt. Un contrat de mariage doit en effet souvent (tenter de) concilier différents intérêts. Car même si nous connaissions tous le proverbe « l’amour rend aveugle », l’un des principaux soucis des futurs époux est bien souvent de se protéger contre les conséquences d’un divorce. Il n’est pas rare que ce soient les (beaux-) parents qui attirent l’attention de leur enfant sur ce point. Bon nombre de (beaux-)parents se reconnaîtront dans l’exemple suivant : les parents de Dominique insistent pour que leur fille se marie avec Henri sous le régime de la séparation de biens. Ils le font pour protéger la fortune familiale, composée d’immobilier, contre la branche familiale par alliance. Ce but aurait également pu être atteint sous un régime de communauté. Les biens que l’on possède déjà au jour du mariage et ceux que l’on acquiert par héritage ou par donation tombent en effet dans le patrimoine commun et non dans la communauté. Pourquoi Dominique et Henri optent-ils alors pour une « séparation de biens » ? Parce que dans un tel régime, le partenaire ne peut revendiquer les revenus locatifs >>

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Capital

a réponse est simple : (re)vérifiez votre régime matrimonial dès que possible, car les conséquences d’un choix inopportun apparaissent toujours lorsqu’il est déjà trop tard pour un changement : lors d’un divorce ou d’un décès. Nous sommes bien entendu conscients qu’émotions et raison sont au carrefour de chaque mariage, et qu’un dialogue à ce sujet est loin d’être évident. Néanmoins… En tant que couple marié, vous n’êtes pas sans savoir que les époux forment un duo qui, au cours de la vie commune, touchera des revenus professionnels, achètera, héritera et recevra des biens, contractera des dettes, etc. Le mariage engendre par ailleurs toutes sortes de droits et d’obligations. Ainsi, pour vendre, louer, donner ou hypothéquer le logement familial, l’accord des deux époux est requis, même si la maison n’appartient qu’à l’un des deux! Ce genre de disposition vaut pour toutes les personnes mariées. Mais un grand nombre de droits (patrimoniaux) et d’obligations peuvent être déterminés de manière contractuelle en fonction de la situation spécifique. Il est dès lors logique que les futurs époux ou les parents d’un enfant qui souhaite se marier se demandent si et comment ils doivent rédiger un bon contrat de mariage.


La séparation de biens peut sembler préférable en tant que protection contre les créanciers, mais tout n’est pas positif dans ce

régime.

des biens immobiliers de Dominique. S’ils s’étaient mariés en régime de communauté, les revenus locatifs des biens propres seraient également tombés dans la communauté. La séparation de biens pure et simple est donc le régime le plus sûr en cas de divorce.

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oPtez Pour une Solution Sur meSure Même s’il n’existe pas deux situations identiques, un régime de séparation de biens sur mesure constitue souvent, sur le plan de la planification successorale, la solution indiquée. Grâce à un contrat bien ficelé, les époux peuvent alors s’avantager de façon maximale en cas de décès, sans que des droits de succession soient dus. Des époux mariés en régime de communauté n’ont pas cette possibilité. Au contraire : il est bien connu qu’une clause « au dernier vivant tous les biens » signifie ici un coût fiscal substantiel.

PROTECTION CONTRE LES CRéANCIERS Une autre préoccupation fréquente est la protection contre les créanciers. Le régime légal a en effet comme inconvénient majeur que les créanciers professionnels de l’un des époux peuvent non seulement saisir le patrimoine propre de cet époux, mais également le patrimoine commun (en ce compris les revenus professionnels de l’autre époux!). La séparation de biens est dès lors conseillée en tant que protection contre les créanciers. Tout n’est toutefois pas positif dans ce régime. Une séparation de biens pure et simple donne en effet souvent naissance à des situations inéquitables. L’exemple classique suivant permet de l’illustrer : André, indépendant, a toujours attribué une rémunération quasi symbolique (afin d’éviter les taux élevés de l’impôt des personnes physiques et des cotisations de sécurité sociale) à son épouse aidante Liliane, pour les longues journées passées derrière le comptoir. Un jour, ils décident de divorcer. Sous un régime de séparation de biens pure et simple, Liliane se retrouverait extrêmement démunie. Les revenus de la boucherie, pour lesquels elle a peut-être travaillé aussi dur que son (ex-)mari, vont tomber quasi intégralement dans l’escarcelle d’André suite au divorce. N’est-il alors pas préférable d’opter quandmême pour le régime légal? Pour Liliane, certainement. Et pour vous? Tout dépend, vous l’aurez compris, des circonstances concrètes et de vos préférences personnelles. Le législateur a jadis rédigé le régime légal aux mesures d’un ménage moyen, où les époux possèdent peu ou pas de biens au jour du mariage et pourvoient aux dépenses ménagères et à l’éducation des enfants grâce à leur travail. Le régime légal est aussi basé sur l’idée selon laquelle les époux forment une association quant à leur travail et à leurs revenus professionnels. En effet, les acquêts et même les revenus des biens propres tombent automatiquement dans le patrimoine commun. En cas de divorce, chacun des époux a alors droit à la moitié. Ceci est parfois souhaitable, et parfois pas. il s’agira dès

lors de peser le pour et le contre de la séparation de biens et du régime légal, afin de faire le choix le plus judicieux. LE MEILLEUR DE DEUx MONDES Si dans une situation concrète, un régime ne présente pas seulement des avantages mais aussi des inconvénients importants, la meilleure solution réside souvent dans une combinaison du ‘meilleur des deux mondes’. La bonne nouvelle, c’est que cela est parfaitement possible. Ainsi, une communauté limitée peut être ajoutée contractuellement à un régime de séparation de biens (p.ex. pour protéger le patrimoine). Les époux disposent d’une grande liberté dans la composition de cette communauté limitée. il est donc possible d’établir un contrat sur mesure, d’après la situation concrète.

il est conseillé de réévaluer régulièrement votre régime

au cours du mariage.

Ce « travail sur mesure » ne doit pas nécessairement se faire avant le mariage. Le contrat peut également être adapté en cours de mariage. Les circonstances familiales peuvent en effet changer fondamentalement au cours des années : des enfants naissent, l’un des époux diminue ses efforts professionnels pour consacrer plus de temps à l’éducation des enfants, l’un des époux donne une nouvelle orientation à sa carrière et s’installe à son propre compte, un patrimoine important est constitué, etc. A cela s’ajoutent souvent encore d’autres préoccupations au cours des années, comme le souhait de protéger le partenaire en cas de décès et/ou de diminuer le montant des droits de succession. Vos circonstances particulières et vos attentes se dessinent sur un arrière-plan juridico-fiscal en perpétuelle évolution. Ainsi, il existe peut-être aujourd’hui des possibilités (fiscales) intéressantes, qui


AnAlYSe

n’existaient pas encore lorsque vous vous êtes mariés il y a quelques décennies. C’est pourquoi il est conseillé de réévaluer votre régime matrimonial à intervalles réguliers pendant le mariage. Car même si votre régime actuel n’est plus adapté, il n’y a pas lieu de désespérer.

MOITIé-MOITIé Dans chaque contrat de mariage, le patrimoine commun est, au bout du compte, divisé en deux moitiés entre les deux époux, à moins qu’il ait été disposé autrement. Ainsi, le but est souvent de donner au survivant la possibilité de décider librement de la répartition de la communauté. Ceci peut se faire par l’insertion d’une clause d’attribution optionnelle. il peut ainsi être prévu que le conjoint survivant pourra, après le décès du partenaire, déterminer luimême le type et la quantité de biens (voire même tous les biens) qu’il souhaite recevoir de la communauté. Même si votre contrat de mariage contient déjà une clause d’attribution optionnelle, il est conseillé de la faire réévaluer après un certain temps. Dans la pratique, nous rencontrons en effet souvent des clauses d’attribution optionnelle largement dépassées, parce que la situation personnelle a changé ou en raison d’une modification législative. Mais ce n’est pas tout. Une autre technique de planification souvent utilisée en régime de communauté est l’apport d’un bien immobilier du patrimoine propre dans le patrimoine commun. De cette façon, une

meilleure répartition du patrimoine est obtenue entre les deux époux. Les taux des droits de succession sont en effet progressifs : plus la part successorale est importante, plus les tarifs sont élevés! il est donc souvent intéressant pour les enfants d’être taxés deux fois (une première fois au décès de l’époux premier mourant et une seconde fois au décès de l’époux survivant) sur une part plus réduite (50%), que de payer une fois 0% et une fois 100%. ATTENTION Attention toutefois en cas d’apport d’un bien immobilier du patrimoine propre dans le patrimoine commun. L’apport d’une habitation propre dans la communauté conjugale signifie en principe que si l’autre époux décède le premier, l’époux apporteur devra payer des droits de succession sur l’habitation qui lui appartenait jadis en totalité! En cas de divorce, l’époux apporteur perdra en principe la moitié de l’habitation. Ces deux scénarios catastrophes peuvent cependant être évités en rédigeant l’acte intelligemment. Si vous avez effectué un tel apport et si vous n’êtes plus certain des conséquences en cas de divorce ou de décès, faites vérifier cela par votre conseiller. Cela permet souvent d’éviter un tas de surprises désagréables. <<

le regime mAtrimoniAl en BreF 1. Conclure un contrat de mariage n’est pas

2. La séparation de biens pure et simple est

4. La valeur du contrat de mariage est souvent

obligatoire. Ceux qui ne le font pas sont

le régime le plus sûr en cas de divorce

sous-estimée. Peu de gens savent qu’il s’agit

automatiquement soumis au régime légal

et par rapport aux créanciers, mais

d’un instrument important de planification

de communauté. Le législateur a jadis

donne souvent naissance à des situations

successorale. Les conséquences du contrat

rédigé ce régime légal aux mesures

inéquitables.

en cas de divorce ne peuvent pas non plus

d’un ‘ménage moyen’, où les époux

3. Il est dès lors souvent conseillé d’établir un

être perdues de vue.

possèdent peu ou pas de biens au jour

contrat de mariage sur mesure, dans lequel

5. Depuis peu, il est devenu nettement

du mariage et pourvoient aux dépenses

des éléments du régime légal et de la sépa-

plus simple et rapide de modifier

ménagères et à l’éducation des enfants

ration de biens peuvent être combinés : une

(complètement) le régime matrimonial

grâce à leur travail.

combinaison du meilleur de deux mondes.

en cours de mariage.

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Capital

ASSOUPLISSEMENT Bonne nouvelle, en effet : depuis le 1er novembre 2008, les formalités pour une modification du régime matrimonial initial ont été fortement assouplies. En soi, une modification était déjà possible depuis 1976, mais elle était beaucoup plus difficile à réaliser jusqu’il y a peu. En bref : la simplification principale est que toutes les modifications sont désormais possibles sans qu’une approbation préalable du tribunal soit nécessaire. Cela signifie que le régime matrimonial peut à présent être complètement modifié dans un délai relativement court. Bien entendu, l’accord des deux partenaires reste une condition pour toute modification. Mais la question demeure : pourquoi modifier votre contrat de mariage? C’est bien simple : ces dernières années, les conditions matrimoniales sont de plus en plus souvent modifiées pour des raisons fiscales. Par le biais du contrat de mariage, des économies fiscales substantielles

peuvent en effet être réalisées au niveau des droits de succession.


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DE LA ViE

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Avec une planification financière sur mesure, vous disposez de plus de temps et d’argent pour profiter de la vie – même en ces temps de crise – et vous offrir une expérience extraordinaire. Nous avons dès lors demandé à nos trois experts en épicurisme de nous faire part de leurs conseils ultimes pour le printemps. Découvrez les merveilles qui n’attendent plus que vous.


Loisirs

culture conseils de GUY DUPLAT, chef culture à la libre belgique

DANSE

THEATRE

La grande prêtresse de Wuppertal

Le purgatoire est un enfer

A moins de 2h de Liège ou d’Anvers (et même de Bruxelles), Wuppertal dispose d’un métro aérien exceptionnel, digne d’un film

Ce fut le grand événement du festival d’Avignon en

de Fritz Lang, ainsi qu’un riche musée d’art moderne. Mais c’est avant

2007 : la trilogie sur Dante par Romeo Castellucci,

tout la ville de Pina Bausch, la plus grande chorégraphe au monde

grand metteur en scène et plasticien italien. Cette

depuis 1970. Chacun de ses spectacles est un enchantement, mêlant

trilogie superbe et troublante arrive en Belgique

tendresse, beauté et causticité sur l’amour et les rapports humains.

pour quelques représentations à ne pas manquer.

Elle y produit ses grands spectacles, comme les bouleversants

« L’Enfer » (« Inferno ») se donnera au Singel

« 7 péchés capitaux » (du 30 avril au 2 mai), sur la musique de Kurt

à Anvers du 6 au 9 mai, « Le Purgatoire »

Weill. Créée il y a 25 ans, cette chorégraphie culte n’a rien perdu de sa

(« Purgatorio »), le plus troublant, le plus dérangeant (à déconseiller aux

force. Il n’est pas rare de voir des spectateurs les larmes aux yeux.

âmes sensibles) mais aussi le plus beau, consacré au mal et à la rédemption,

Du 12 au 21 juin, Pina Bausch présente par ailleurs sa création annuelle,

se donnera au KVS à Bruxelles du 14 au 17 mai, et « Le Paradis » («Paradiso »),

un grand moment attendu chaque année comme le retour de l’été.

à voir par petits groupes, sera présenté à la Monnaie du 19 au 23 mai.

Pina Bausch à Wuppertal, www.pina-bausch.de, +49/2025694444

www.desingel.be; www.kvs.be; www.lamonnaie.be

CINEMA

Mr Nobody

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MUSEE

Ceci n’est pas une pipe Quel est l’artiste belge connu à Pékin comme à

que Jaco Van Dormael

Santiago, à Moscou comme à Sidney? Magritte

préparait son nouveau

bien sûr. Et l’ouverture du musée Magritte à la

film. Le talentueux

place royale, le 9 juin prochain, promet d’être un

réalisateur de

événement dans toute la presse mondiale. On y

« Toto le héros » et du « Huitième jour » y a travaillé chaque jour,

présentera 170 oeuvres du surréaliste belge sur

obstinément, avec le plus gros budget jamais rassemblé par un

2500 m2, en insistant sur son parcours, sa vie, ses

réalisateur belge. Il nous a confié que reprendre chaque matin son

amis, les périodes de son œuvre. Ne manquez pas

scénario était comme remettre en bouche un chewing-gum déjà

sa période « vache ». Au lendemain de la guerre,

mâché. L’histoire du film le plus attendu de l’année est ambitieuse

il devait présenter des nouveaux tableaux dans

et se déroule à la fois sur terre et sur mars, dans le passé et dans

une galerie parisienne et, en guise de pied de nez, il fit tout autre chose : des

le futur. C’est le bilan de Nemo Nobody, 120 ans en 2092, qui se

tableaux dégoulinants, comme des pastiches fous! Il est rare que la Belgique

demande comment sa vie aurait pu évoluer autrement.

fête ses artistes. Profitez-en.

Sortie prévue en salle le 20 mai 2009.

Musée Magritte, place Royale à Bruxelles, à partir du 9 juin

ARCHITECTURE

La femme couchée de Liège

De report en report, on ne sait plus quand on inaugurera la gare TGV de Liège, aux Guillemins, œuvre colossale, lyrique, de l’architecte Santiago Calatrava. Mais vous pouvez (devez) déjà la visiter. Toute en courbes blanches, blottie au pied de la colline, elle détone dans un environnement vieilli, en attente d’une rénovation. Pour une fois qu’on passe commande à un grand architecte international, ce serait dommage de na pas juger sur pièces. Oscar Niemeyer, 100 ans, architecte toujours actif à Rio, dit être inspiré par les courbes des jolies filles sur la plage de Copacabana. Calatrava dit de même que ce sont les courbes d’une femme nue allongée sur le ventre, qui l’ont inspiré pour la gare de Liège. www.euro-liege-tgv.be

eltgv©alainjanssens

Capital

Voilà plus de dix ans


Voitures Conseils de Bart Lenaerts, journaliste automobile

Art de vivre sur roues

Maserati Gran Turismo

Si la Maserati Quattroporte est certes superbe, la Gran Turismo est quant à elle époustouflante. L’art de vivre italien sur roues, alliant chaleur, raffinement et un charme plus fascinant encore que Sophia Loren. La finition est parfois spartiate, le véhicule est lourd et loin d’être le plus rapide de sa catégorie mais la Maser est réellement dotée d’une âme et fait apparaître un sourire sur tous les visages qui la croisent. Même à 80 km/heure, vous savez que vous avez un véhicule exceptionnel entre les mains. Et c’est une qualité qu’ont perdu presque 68

toutes les voitures de sport dans leur quête de perfection. La variante S coûte bien plus cher mais, avec plus de vivacité encore, vous donnera assurément la chair de poule.

Oldtimers à louer

Le logis du Paradis Vous voudriez profiter des charmes de la Charente française dans un ancêtre, mais vous n’avez pas envie de faire le voyage jusque là ? Le Logis Du Paradis a la solution. Ce gîte authentique à un jet de pierre de Cognac propose 7 ancêtres à louer, des MG d’avant-guerre à une Lotus accessible des années ‘90. La situation est idéale et se prête à une excursion d’une journée à la Rochelle et à l’île de Ré. Les prix sont raisonnables et l’ambiance est fantastique. Des roadbooks sont mis à votre disposition et, après une promenade revigorante, les propriétaires, Nick et Sally, vous accueillent avec une cuisine conviviale pour pouvoir discuter toute la soirée de voitures ou d’autres plaisirs de la vie. www.logisduparadis.com


Loisirs

Course de F1

I-Way

Une course de F1 sans courir de risque et sans devoir investir un budget astronomique : chez I-Way à Lyon, c’est possible avec des simulateurs de course professionnels. Six F1, six voitures Le Mans et six voitures de rallye vous font comprendre à quel point une course est époustouflante mais aussi astreignante. Les pilotes professionnels viennent s’entraîner ici ; c’est une sensation absolument authentique. Un quart d’heure de course comme Schumacher coûte certes 90 euros mais reste une expérience unique. Ne fût-ce que pour l’ambiance lounge, le merveilleux magasin, le superbe club de fitness et le restaurant délicieux, vous vous devez d’y faire un tour. www.i-way.fr

A plein régime

Lamborghini academy L’école la plus passionnante au monde ? La Lamborghini Academy bien sûr ! Pendant des stages d’été sur circuit, vous y apprendrez à conduire rapidement avec une monstrueuse Gallardo. Du plaisir pour tous grâce aux différentes formules pour débutants et confirmés. Et vous ne devez même pas posséder une Lambo. Mais la Winter Academy va plus loin encore. Dans la station mondaine de Cortina d’Ampezzo, vous pouvez rouler sur la neige au volant d’une Gallardo crissante pendant toute

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une journée. Le prix reste élevé mais c’est une expérience unique. Tenez compte de ne seront plus jamais les mêmes pour vous. www.lamborghiniacademy.com

Voyage nostalgie

Musée Porsche

La nostalgie fait vendre, les constructeurs automobiles allemands l’ont bien compris. C’est ainsi qu’à l’instar de Mercedes et de BMW, Porsche a également ouvert un fabuleux musée. A Zuffenhausen, les 80 plus belles, plus importantes ou plus remarquables Porsche trônent désormais dans une merveille d’architecture. Vous y trouverez en outre de nombreuses 356, encore plus de 911, ainsi que toutes les tentatives restées vaines de remplacer un jour cette icône, mais aussi une panoplie de voitures de course qui étincellent dans ce décor minimaliste. Les oeuvres d’art du Guggenheim n’ont rien à envier à ce temple de l’automobile. Même si l’atmosphère froide qui y règne est en même temps son principal inconvénient. Si vous n’êtes pas un véritable fanatique de voiture, vous serez probablement plus séduit par le musée Mercedes, qui consacre également une certaine attention au monde dans lequel les voitures circulent. www.porsche.com/international/aboutporsche/porschemuseum

Capital

longues périodes d’attente. Si vous réservez aujourd’hui, les « plaisirs de la neige »


gastronomie Conseils de Peter Goossens, Hof Van Cleve

Pays Basque

Asador Etxebarri

Les arômes émanant du grill ouvert ou de « la brasa » et les crépitements des flammes sont là pour vous accueillir dès que vous ouvrez la porte de l’un des meilleurs restaurants grills au monde. Asador Etxebarri est situé en pleine campagne, avec les montagnes basques en arrière-plan. Le chef, Victor Arguinzoniz, élève au rang d’art ce mode de cuisson le plus vieux du monde. Avec grand soin, il choisit par exemple son charbon de bois, issu de bois de chêne ou encore de figuier ou de pommier. Le chef travaille également avec 70

différents types de grills et prépare des gambas, des huîtres, des steaks ou des champignons sauvages. www.asadoretxebarri.com

Paris

Hotel Fouquet’s Barrière Le Fouquet’s Barrière est situé en plein cœur de Paris, à l’angle des Champs-Elysées et de l’Avenue George V. Cet hôtel de luxe ne manquera pas de séduire le cosmopolite qui apprécie le chic détendu. L’hôtel est construit autour d’un jardin intérieur et combine chambres intimes et suites extravagantes. Les suites décorées avec beaucoup d’acajou, de soie et de velours ont été dessinées par Jacques Garcia, une pointure dans le monde de l’architecture d’intérieur. Garcia a un style très particulier qui sait marier le classique et les détails modernes. Sans oublier : de l’hôtel, vous pouvez accéder directement au Fouquet’s, la brasserie légendaire. Peut-être y tomberez-vous sur un acteur ou un artiste célèbre ? www.fouquetsbarriere.com


Loisirs

Thaïlande

Sensive Hill Le photographe glamour Henk Van Cauwenbergh a ouvert cet hôtel à Phuket en 2006 avec Ratchanee, son épouse thaïlandaise. Sensive Hill est de taille modeste et joue la carte de l’authenticité. Ne vous laissez pas décontenancer par le côté glamour de certains hôtes car Sensive Hill répond du charme discret et de l’élégance thaïlandaise. La cuisine locale typique, où prime la pureté des mets, est chaudement recommandée. Sensive Hill offre une splendide vue sur un lac et possède un spa dans lequel vous pourrez vous faire choyer dans les règles de l’art. www.sensivehill.com

Bruxelles

Brasserie La Paix La brasserie installée face aux abattoirs d’Anderlecht existe depuis 1892 et est une véritable légende. Autrefois, les marchands de bestiaux y étaient déjà attablés à 8h pour manger leur steak. La Paix a été rénovée avec goût en respectant l’atmosphère détendue d’antan. Ainsi le grand comptoir a-t-il été conservé, par exemple. Le chef David Martin a déjà gagné ses galons, notamment comme chef chez Bruneau, le restaurant trois étoiles.

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Aujourd’hui, il sert dans une ambiance familiale de délicieux plats de viande et prépare non plus de vous séduire. www.lapaix1892.com

Bergisch Gladbach

Restaurant Vendôme

Le restaurant Vendôme fait partie de l’imposant hôtel Schloss Bensberg à proximité de Cologne. Le château fut à une époque une caserne belge mais la stricte discipline militaire y a fait place à une élégance soignée. Joachim Wissler, qui s’est vu décerner le titre de meilleur chef allemand, orchestre le menu depuis les fourneaux du Vendôme et assure ainsi au restaurant une place dans le top 50 mondial. Le chef surprend par sa cuisine allemande contemporaine, à la fois raffinée et légère. Les plats les plus appréciés sont notam­ ment la tête de veau et la selle d’agneau. La carte compte plus de 900 vins. N’oubliez pas non plus de vous promener dans les environs : le restaurant et l’hôtel situés sur une montagne surplombant Cologne, valent réellement le détour. www.schlossbensberg.com

Capital

encore son américain dans la salle. Sa viande rouge et son poulet ne manqueront pas


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Rivka

Robe bustier avec, par-dessus, top sans manches à volants assorti Sportmax. Veste courte avec manches ¾ Max Mara. Montre Cartier chez

le bijoutier Nys. Coffret à bijoux avec monogramme Louis Vuitton. Bas Wolford. Sandales à talons en cuir Pedro Garcia. Cyril Chemise à fleurs Ledûb. Veste style safari en matière élastique confortable Genti by Gentiluomo. Pantalon en coton Hackett. Montre Rolex chez le bijoutier Nys. Sac de voyage et malette Louis Vuitton. Chaussettes Falke. Confortables chaussures à lacets en agneau Fratelli Rossetti.


mode

modest glamour

orient express in and around the

Wim Van de Genachte Assistant

Jens Dalm Production & styling

Frieda Ryckaert Coiffure & maquillage

Steven Raes @Touch avec Bumble & Bumble et Guerlain Mannequins

Rivka Bos de New Models et Cyril L’Kaderi de Dominique Models

Capital

Photos

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Cyril

Chemise en lin couleur écru Napapijri. Veste habillée en soie structurée avec finition satin Les Hommes. Pantalon en coton Hackett.

Chemise Ledûb. Montre Rolex chez le bijoutier Nys. Chaussettes Falke. Confortables chaussures à lacets en agneau Fratelli Rossetti.


mode MODE

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Capital

Rivka

Longue robe de soirée en soie bleue avec plumes et avec décolleté de dos Sonia Rykiel.

Boucles d’oreilles et collier de Calgaro chez le bijoutier Nys. Escarpins en daim Sonia Rykiel.


Rivka

Blouse évasée en voile avec motif fleuri printanier Designers Remix Collection. Jupe en crêpe de soie longue (hauteur

des chevilles) en style rétro Ines Raspoort. Collier et bague Pasquale Bruni chez le bijoutier Nys. Bas Falke. Escarpins en daim Sonia Rykiel. Cyril Costume 3 pièces en coton ivoire Hackett. Chemise en lin State of Art. Chemise rayée Ledûb. Montre Rolex chez le bijoutier Nys. Stylo S.T.Dupont. Confortables chaussures à lacets en agneau Fratelli Rossetti.

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mode MODE

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Capital

Rivka

Blouse en voile fleurie à manches ballon Les Hommes. Veste courte en daim rose Max Mara. Jupe longue en

crêpe de soie Ines Raspoort. Boucles d’oreilles, bracelet et bague de Calgaro chez le bijoutier Nys.


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Cyril

Costume 3 pièces en coton ivoire Hackett. Chemise en lin State of Art.

Chemises à lignes Ledûb. Montre Rolex chez le bijoutier Nys.


mode MODE

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Capital

Rivka

Long caftan très mode brodé de fils d’or Maison Vandenvos.

Boucles d’oreilles CENTOVENTUNO chez le bijoutier Nys.


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Rivka

Robe à volants en forme de feuilles et grand nœud avec boléro assorti Paule Ka. Boucles d’oreilles et collier de perles

chez le bijoutier Nys. Coffret à bijoux avec monogramme Louis Vuitton. Bas Falke. Escarpins à talon ouvert Rützou. Cyril

Chemise en lin couleur écru Napapijri. Veste à fins nœuds Scapa. Pantalon en coton Hackett. Montre Cartier

chez le bijoutier Nys. Sac de voyage et mallette portant le monogramme Louis Vuitton.


MODE

POINTS DE VENTE Designers Remix Collection > 03/248.84.16 www.designersremixcollection.com Falke > 02/478.42.75 www.falke.com Fratelli Rossetti > 09/282.21.57 www.fratellirossetti.com Genti by Gentiluomo > 0475/84.07.86 www.gentiluomo.com Hackett > 02/411.14.14 www.hackett.com Ines Raspoort > 03/248.55.78 www.inesraspoort.be Juwelier Nys > 056/22.26.30 Lange Steenstraat 20, Courtrai www.nys.be Led没b > 056/22.26.30 > 02/267.18.42 www.ledub.com Les Hommes > 03/227.34.79 www.leshommes.com Louis Vuitton > 02/289.28.28 www.louisvuitton.com Maison Vandenvos > 03/231.89.93 www.vandenvos.com Max Mara > 010/24.37.68 Napapijri men > 02/534.80.15 www.napapijri.com Paule Ka > 02/347.28.85 www.pauleka.com Pedro Garcia > 03/226.77.50 www.pedrogarcia.com R眉tzou > 0477/32.13.28 www.rutzou.com Scapa > 03/201.11.40 Sonia Rykiel > 02/502.08.13 www.soniarykiel.com Sportmax > 010/24.37.68 State of Art > 02/479.15.13 www.stateofart.com S.T.Dupont > 03/257.77.38 Wolford > 03/451.39.30 www.wolford.com


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&

Vinaigre de Popol

Château Peyrassol La nouvelle authenticitÊ


REPORTAGE

Les adeptes d’Epicure recherchent de plus en plus des produits authentiques. Si ces produits sont en tout cas délicieux et naturels, il ne faut pas oublier qu’en général, ils cachent aussi une belle histoire. En Provence, Capital a découvert deux produits phares : les vins de Peyrassol et les vinaigres de Popol. Jan verstraete / PHotos: jasmine vanhevel

I

l va chercher ses tomates au fin fond de l’Espagne, à proximité de Murcia. L’ail qu’il utilise? Il est cueilli à flanc de montagne de l’Etna, en Sicile. Ses figues viennent tout droit de Sollies, le paradis des figues françaises. Que les choses soient claires : Richard Daumas utilise uniquement les meilleurs ingrédients pour son vinaigre à la pulpe, en passe de conquérir le monde culinaire.

Glace Richard Daumas habite à Les Lecques Sur Mer, un petit village français pittoresque, situé entre Bandol et Cassis. Il y est connu sous le surnom de Popol, et a dès lors baptisé ses p ­ roduits « Vinaigres de Popol ». Avant de connaître son succès actuel avec le vinaigre de vin, Popol avait déjà vu du pays. Il doit par exemple son amour des fruits et légumes à ses parents et grands-parents qui tenaient une épicerie. Lorsqu’il hérite ­finalement du magasin, Richard lui préfère la planche à voile.

Jusqu’à ce qu’une nuit, il lui vienne une idée géniale : il décide de confectionner des glaces artisanales faites de fruits et légumes, cela va sans dire. Popol prépare alors des sorbets aux cerises, aux fraises, aux poires et aux framboises. Plus tard, il utilise même des courgettes ou des asperges pour sa glace. L’entreprise de Popol rencontre un vif succès jusqu’à ce qu’un divorce vienne tout gâcher. Popol renonce à son usine et conserve seulement son magasin à Les Lecques Sur Mer. Inspiration nocturne Divorce ou pas, il n’arrive pas à renoncer à son envie d’expéri­ menter avec des fruits, surtout lors­qu’il lui vient une deuxième inspiration en or, une nuit de 1995 : « Et si je fabriquais un vinaigre de vin avec la pulpe de fruits que j’utilisais pour ma glace ? ». L’idée semblait simple : conserver uniquement la pulpe de fruits et le sucre. L’eau pour les sorbets devait s­ implement être remplacée par du vinaigre. Mais en pratique, ce n’était pas une mince affaire. >>


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C’est seulement après de nombreuses expériences que Popol est parvenu à fabriquer du vinaigre de framboises. Et, à partir de là, les nouvelles créations se sont succédées : figues, cassis, kiwi, pomme-miel, fruits de la passion… Des chefs renommés en sont immédiatement devenus fous. Au Japon, par exemple, son vinaigre de vin est la troisième denrée alimentaire la mieux vendue. En Belgique aussi, son vinaigre de vin est apprécié parce qu’il se prête à des mariages de goût audacieux. Mûres ou framboises ? Elles

accompagnent idéalement la viande rouge, la viande blanche, les légumes et les desserts. Fruits de la passion ? Ils don­nent un arôme particulier au poisson, entre autres. Pommes vertes et miel ? A conseiller avec la volaille. Pendant que son vinaigre fait le tour du monde, Popol reste fidèle au poste dans son village natal de Les Lecques Sur Mer. Il dit à ce sujet : « Je vis dans le plus beau village du monde avec la plus belle plage au monde. Je connais chaque arbre de la région. Pourquoi voudrais-je déménager ? » <<

Cuisiner avec le vinaigre de Popol Les huîtres gratinées... prennent une saveur toute particulière avec le Piment d’Espelette de Popol. La recette de cette entrée est simple. + Ouvrez l’huître et sortez la chair de la coquille. + Pochez la chair de l’huître dans son jus, assez rapidement et à feu doux

car l’huître ne doit surtout pas cuire.

+ Enlevez les restes de coquille et replacez l’huître pochée dans sa coquille. + Prenez un peu de jus de cuisson et battez-le avec un jaune d’œuf en un sabayon

léger. Liez le sabayon avec du beurre et ajoutez le Piment d’Espelette de Popol.

+ Coulez le sabayon sur l’huître encore chaude dans sa coquille. + Placez l’huître dans un four chaud ou sous le grill, jusqu’à ce qu’elle se colore

légèrement en surface et servez. Evitez que les huîtres restent trop longtemps

dans le four. Sinon, le sabayon risque de tourner.

www.disifoodprofessionals.com / www.vitisvin.be


REPORTAGE nulputem

Peyrassol

Terroir

Art de vivre

Avec les vins de Peyrassol, vous vous appropriez

Flassan sur Issole se trouve au pied du massif

Il faut souligner que la commanderie

d’un seul coup près de 8 siècles de viticulture.

des Maures. Le terroir est donc caractérisé par

de Peyrassol est placée entièrement sous

Car Peyrassol est une authentique commanderie

le sol calcaire et rocailleux. Cette richesse en

le signe de l’art de vivre. Du vin n’y est pas

qui avait déjà été fondée au treizième siècle

sels minéraux est exploitée au maximum par

seulement produit avec le plus grand soin

par les Templiers. En 1265, 28.000 litres de vin y

le choix équilibré de cépages : un assemblage

mais, sur le domaine, vous trouvez également

étaient produits. Aujourd’hui, la commanderie

de cinsault, grenache, mourvèdre, syrah et

un bar à vin, un restaurant et une boutique.

à Flassan sur Issole est la propriété de Philippe

cabernet-sauvignon pour le vin rouge ; de

Son propriétaire, Austruy, est par ailleurs un

Austruy, qui ne jure que par une production

semillon, rolle, ugniblanc et clairette pour le vin

collectionneur d’art passionné qui ne pouvait

naturelle du vin. Ainsi refuse-t-il de pulvériser

blanc. Les vins de Peyrassol ont par conséquent

imaginer vivre sans une galerie dans sa

des produits chimiques et aspire-t-il à préserver

un goût frais et accessible, très aromatique.

propriété.

l’écosystème de son domaine. Les raisins sont

Le Rosé de Peyrassol, avec sa robe rose clair et

donc toujours cueillis à la main et la vinification

sa douceur, contient de subtiles notes fruitées qui

se déroule de manière traditionnelle.

lui confèrent une saveur des plus remarquables.

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Capital

Du vin au vinaigre Bernard De Vriendt gère, avec son collègue Jacques Appelmans, ‘Vitis Vin’. Il a fait découvrir à Capital à la fois les vins de Peyrassol et le vinaigre de vin de Popol. Ce grossiste est en effet le distributeur exclusif de ces deux produits. En collaboration avec Dimitris Vinois et Simon Daoudi de ‘Disi Food Professionals’, ils font connaître cette découverte culinaire au monde gastronomique. Mais pourquoi un marchand de vins et un sommelier en devenir se laissent-ils séduire par du vinaigre de vin ? « Je me rends toujours en personne chez les viticulteurs dont je vends les vins », explique Bernard De Vriendt. « Je veux savoir comment ils travaillent et ce qui les motive. Mais, pour moi, une telle visite ne tourne pas seulement autour du vin. Je veux aussi profiter de la gastronomie. C’est ainsi que j’ai découvert le vinaigre de vin de Popol dans un restaurant de qualité. J’ai été immédiatement conquis et je suis allé rendre visite à Popol. Son histoire n’a fait que me conforter dans mes certitudes : je travaille uniquement avec des gens passionnés qui proposent des produits authentiques. »


Opinion

Choyez vos clients

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Cela en étonnera certainement plus d’un, mais les spécialistes de la planification financière ne se préoccupent pas seulement de chiffres. Aussi consacronsnous dans ce magazine une page à l’opinion d’un collaborateur d’Optima. A propos notament de son expérience du monde de la haute finance. Evi Van De Velde, coordinatrice du marke­t ing Referrals, prend la parole sur un sujet pertinent. Quel est le rapport entre l’argent et l’émotion ?

C

ertaines entreprises restent prospères malgré la crise ­financière. On attribue cela en premier lieu aux solides résultats d’exploitation qu’affichent ces opérateurs. Mais on oublie parfois de se demander comment ces entreprises parviennent précisément à de tels chiffres. Pourtant, cette question est d’une importance capitale. La réponse est toujours la même : parce que les clients sont satisfaits du service. C’est précisément là que le bât blesse ces derniers temps. Sur papier, tout le secteur financier s’accorde sur l’adage selon lequel « le client est roi ». Seulement, la crise récente démontre que de nombreux opérateurs ont perdu leurs clients de vue. L’accent a été placé davantage sur les produits com­plexes dans lesquels il est difficile de se retrouver, alors qu’on aurait justement dû se demander : « est-ce bien ce que le client veut ? » Mais que veut le client ? Comment le satisfaire ? Pour l’un, il peut s’agir d’une solution pour un problème mineur, qui n’aura qu’un impact très réduit sur la charge de travail du gestionnaire du dossier. L’autre, en revanche, attend que l’on remue ciel et terre pour lui. Il faut encore ajouter que le client d’aujourd’hui, aux abois à cause de la crise financière, est de plus en plus mobile avec son argent. La confiance dans certains opé­ rateurs a complètement disparu. Une étude récente du consultant Deloitte et de la Vlerick Leuven Gent Management School révèle que plus de la moitié des Belges pensent que leur banquier agit surtout dans son propre intérêt, et donc pas dans celui du client. Dans le même temps, il y a toujours bien un autre opérateur qui est prêt à promettre davantage et une meilleure qualité à ses clients. Quant à savoir si ces opérateurs peuvent tenir ces belles promesses dans la pratique, ce n’est apparemment plus à l’ordre du jour. Pour nous, en tant que

conseillers indépendants, il est extrêmement difficile de concilier cette expérience subjective de la satisfaction de la clientèle et une offre objective. Et pourtant, nous travaillons aujourd’hui plus que jamais à améliorer cette satisfaction.

Comment réduire les frais pour le client ? C’est notre tâche.

Comment procédons-nous actuellement dans la pratique? C’est précisément en ces temps de crise que nous estimons extrêmement important d’investir dans le contact avec le client. Selon nous, le conseiller qui, aujourd’hui, va au-devant de son client pour communiquer est le conseiller qui va faire la différence. Un client n’appelle pas indifférement le siège social de son conseiller. Un client appelle son conseiller et veut entendre son contact personnel. Même si c’est simplement pour lui demander : « tout va toujours bien ? ». S’il remarque que son conseiller l’écoute et se bat pour lui, il est satisfait. Plutôt que d’épargner sur nos coûts et nos contacts avec le client, nous nous posons la question depuis des années chez Optima : comment réduire les frais pour le client ? C’est notre tâche. Or, un client satisfait ne nous suffit pas encore. Nous préférons que le client soit plus que satisfait. Que notre service lui apporte plus qu’il ne le souhaitait. Qu’il ait plus de sécurité que prévu. Que ses affaires soient mieux réglées pour lui qu’il n’aurait osé l’espérer. Aspirer à cette satisfaction supplémentaire est notre principale préoccupation, surtout aujourd’hui. Parce que nous savons que les clients particulièrement satisfaits sont notre meilleure publicité. Evi Van De Velde, Coordinatrice Marketing Referrals


Habitez CONFORtabLeMeNt Résidence Jean daskalides Rue Henri Dunant, au cœur de Gand, la résidence Jean Daskalides sera érigée prochainement. Ce projet, unique en son genre, est situé sur l’ancien site de l’usine de production du chocolatier portant le même nom. il combine architecture contemporaine et subtils rappels au passé industriel historique de l’endroit. La finition haut de gamme ainsi que les cours intérieures sont réalisés avec des matériaux durables. au niveau écologique ce projet est également incomparable. avec ses toits végétaux, son vitrage et son chauffage central à haut rendement, l’optimalisation de l’énergie est garantie.

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