Capital n°23 fr

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DEBAT

Investir dans le sillage de la crise ANALYSE

Structurer à long terme OPTIMA OPEN

Rétrospective d’un tournoi réussi REPORTAGE

Tomorrowland

DES BELGES QUI ONT UN PLAN

Kim De Ruysscher. L’imagination ciselée

ANNEE VI JI

Capital23 magazine optima

NOVEMBRE 2014

Anne DE PAEPE

– Rectrice de l’Université de Gand –

« NOUS POURSUIVONS UN SEUL BUT : LA PROSPERITE DE L'UNIVERSITE. »


Purisme. Sensualité. Intelligence. Pour en savoir plus sur la fascination qu’exerce la cuisine bulthaup, contactez votre revendeur bulthaup ou rendez-vous sur www.fr.bulthaup.be

Anvers, Bruges, Bruxelles, Courtrai, Gand, Gosselies, Hasselt, Liège, Louvain, Sint-Denijs-Westrem, Woluwe


AVA N T- P R O P O S

Capital23 niveau des activités bancaires classiques sont devenues moins attractives. Ceci est d’autant plus vrai pour une institution de crédit belge de taille plus limitée.

Au cours de ses vingt-trois ans d’existence, Optima a toujours suivi sa propre voie, fidèle à son engagement d’offrir à ses clients – des entrepreneurs, des indépendants et des professions libérales fortement investis dans leur travail – les services répondant au mieux à leurs souhaits et aspirations. Pour ce faire, nous avons emprunté des chemins audacieux, parfois surprenants, et avons adapté de manière proactive nos services et notre organisation pour répondre aux évolutions sociétales, économiques et financières. C’était notre motivation première lorsque nous avons repris l’ex-Ethias Banque il y a trois ans, le but étant d’élargir notre offre avec nos propres produits bancaires, dans le cadre de services à 360° inhérents au plan financier de chaque client. C’est toujours notre but aujourd’hui lorsque nous sollicitons le statut d'entreprise d'investissement auprès de la Banque nationale de Belgique et renforçons nos activités de planification financière et de conseil patrimonial. Une série de changements qui ont modifié les règles du jeu dans le secteur financier – et qui, selon toute vraisemblance, vont perdurer – confortent notre conviction qu’il convient aujourd’hui de revoir notre position stratégique. Les taux d’intérêt qui persistent à un niveau historiquement bas, entraînant une marge trop limitée entre les dépôts et les crédits, la taxe bancaire sur les produits d’épargne qui frappe tout particulièrement les institutions bancaires se finançant sur le marché de l’épargne, ainsi que les exigences accrues en matière de solvabilité et de fonds propres, créent, aussi bien en Europe qu’en Belgique, un climat dans lequel les perspectives de rentabilité au

Ces circonstances poussent Optima à solliciter le statut d'entreprise d'investissement afin de continuer à promouvoir son concept unique de planification financière, qui recueille un réel succès. Ce statut semble cadrer le mieux avec notre ambition : offrir les meilleures solutions sur le plan de la planification financière personnalisée. Et ce, via des formules propres ou en collaboration avec d’excellents partenaires dans le cadre d’une architecture ouverte. Les premières étapes de notre plan d’affaires consisteront, dans les prochains mois, à mettre progressivement un terme à nos activités d’épargne et de crédits, tout en renforçant simultanément les activités de gestion de patrimoine et de conseil en investissements. Nous gardons prioritairement à l’esprit l’intérêt de nos clients. Notre partenariat avec KBC Securities constitue un premier développement en ce sens, car il garantit à nos clients un service complet et à la pointe de « NOT R E A M BI T ION : la technologie en matière de gestion et de OFFR IR L ES traitement des titres. Cet accord nous perMEIL LEU RES SOLU TIONS met de consolider encore davantage notre SU R L E PL A N DE éventail de services à 360°. L A PL A N I F IC AT ION FINA NCIERE PERSON NA L ISEE.»

SINCERES SALUTATIONS, JEROEN PIQUEUR PRESIDENT DU COMITE DE DIRECTION OPTIMA GROUP

Grâce à la souplesse de notre organisation, au professionnalisme et au savoir-faire qui nous caractérisent, j’ai la conviction que nous pourrons pleinement concrétiser nos ambitions au travers de cette nouvelle orientation stratégique, et ce, dans un environnement de marché privilégiant plus que jamais la planification financière personnalisée.

L’ACTUALITE EN QUELQUES CHIFFRES

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360 000

43 000

milliards d’euros dorment sur les carnets d’épargne belges réglementés. Comment placer intelligemment son argent avec des taux d’intérêt aussi bas ? Un débat en profondeur à la page 8 et une analyse à la page 32.

visiteurs se sont rendus à Boom à l’occasion du festival Tomorrowland. Reportage en page 20.

étudiants et 8 000 membres du personnel à l’UGent. Un entretien avec Anne De Paepe, rectrice de l’université gantoise, à la page 26.

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SOMMAIRE

ANNEE VI JULI 2012 NOVEMBRE 2014

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13–19.

20–24.

D’UNE IMPORTANCE CAPITALE

TOMORROWLAND

3 professionnels à propos de leur passion. Le pionnier de l’impression 3D Bart Van der Schueren, les constructeurs de cabanes perchées Nicholas et Bruno De Brabandere et le maître distillateur Carolien Van Schandevijl.

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Yesterday is History, Today is a Gift, Tomorrow is a Mystery.

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44–47.

48–51.

52–56.

OPTIMA OPEN 2014

DES BELGES QUI ONT UN PLAN

UN CLIENT RACONTE

Rétrospective d’un tournoi réussi.

Kim De Ruysscher. L’imagination ciselée.

La concession BMW S. De Mey & Zonen.

Cette publication a été composée par Optima Banque SA, dont le siège social est sis Keizer Karelstraat 75 à 9000 Gand. Bien qu’Optima Banque SA ait pris toutes les mesures raisonnables pour veiller à ce que l’information contenue dans cette publication soit correcte, claire et non trompeuse, Optima Banque SA ainsi que les sociétés, administrateurs ou travailleurs liés à elle déclinent toute responsabilité pour tout dommage, direct ou indirect, qui résulterait de l’utilisation de ce document ou d’une décision prise sur la base de ce document. Ce document ne contient pas de conseils de placement ni d’offres ou de sollicitations d’achat ou de vente d’un produit, service ou conseil financier, quel qu’il soit. Toute communication concernant l’actualité financière et fiscale au sens large est temporelle et peut donc être sujette à modifications sans aucune notification. Les données concernant des rendements réalisés dans le passé, les simulations et pronostics ne constituent en aucun cas une garantie ou un indicateur pour les résultats futurs.

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SOMMAIRE

Capital23 A U S S I DA N S CE N U M ERO 

04–06. NICE TO KNOW, NICE TO HAVE

L’automne pointe le bout de son nez.

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8–12. DEBAT

Investir dans le sillage de la crise.

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26–31. ELLE FAIT PARLER D’ELLE

Anne De Paepe, Rectrice de l’UGent et professeur en génétique humaine et médicale.

41–43. EVENEMENTS

Claeys Verlichting. Optima Cup.

57–63. LOISIRS

Les délices de la vie.

64. OPINION

Jo Viaene.

COLOPHON EDITEUR RESPONSABLE : Jan De Paepe, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gent REDACTEUR EN CHEF : Eva Suls, eva.suls@optima.be. REDACTION FINALE : Chantal Samson. ADRESSE DE LA REDACTION : Keizer Karelstraat 75, 9000 Gent. ONT COLLABORE A CE NUMERO : Tom Botte, Philippe Buissin, Luk Coupé, Iris De Feijter, Benny De Grove, Kim De Ruysscher, Charlotte De Schuyter, Melanie De Vrieze, Stéphanie Duval, Artur Eranosian, Peter Goossens, Debbie Pappyn, Xavier Piqueur, Lieven Van Assche, Lisa Van Damme, Thomas Vanhaute, Isabel Van Meirhaeghe, Liesje Vanneste, Jo Viaene, Bert Voet. IMPRESSION : Stevens Print NV. Ce magazine est imprimé sur Arctic Paper avec certificat FSC.

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32–40. ANALYSE

Structurer sur le long terme ? Décider à court terme !

COPYRIGHTS : Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur respon­s able. COUVERTURE  : Anne De Paepe par Lisa Van Damme. Indien U in de toekomst liever de Nederlandse editie ontvangt, gelieve zich te wenden tot info@optima.be

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LIFEST YLE

N I C E T O K N O W, N I C E T O H AV E

L’automne pointe le bout de son nez L’automne, ce n’est pas seulement la rentrée des classes, mais aussi l’arrivée de designs innovants et de nouvelles collections dans les boutiques. Bref, le moment idéal pour faire table rase et vous inspirer de ce qui suit ... TEXTE STEPHANIE DUVAL

Au début des années 1990, Tom et Sabine Verellen ont réalisé leur propre ‘American Dream’: tous deux passionnés de design, d’étoffes et de sièges, ils ont lancé la marque Verellen aux Etats-Unis. Un sens très belge de l’esthétique lié au savoir-faire américain leur a valu une belle réussite, qui se prolonge aujourd’hui en Belgique grâce au jeune entrepreneur Nicolas Story. Fort heureusement d’ailleurs, car il serait regrettable de devoir se passer d’un bel exemple de design belge.

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VERELLEN www.verellenhc.com

AMERICAN DREAM A LA BELGE

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MIROIR, JOLI MIROIR… Deknudt Mirrors présentait au salon Interieur 2014 deux nouvelles créations belges, qui reflètent sans aucun doute ce qu’il y a de plus beau dans le royaume. ‘Chassis’ a été conçu par MaDe, le studio de design de Simon de Smet et Timothy Macken : le volume est défini par un cadre fin en métal, tandis qu’à l’arrière, un espace est prévu pour les petits objets personnels. ‘Elisabeth’, une psyché dessinée par Jean-François D’Or, est une interprétation contemporaine du style nostalgique des années 1930, avec des lignes pures et discrètes.

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R E F L E C T+ B Y D E K N U D T M I R R O R S www.reflectplus.com

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D/ PENDANT www.brbrdprst.be

LE MACRAME REVISITE Barbara De Prest a conçu une alternative surprenante à la bonne vieille suspension pour plantes en macramé. Son interprétation en cuir, réalisée à la main en Belgique, est commercialisée en deux versions : réglable ou d’une longueur fixe. Une bien jolie manière de présenter une corbeille de fruits ou des cactées...

UN DESIGN DURABLE

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MOBEL www.resourcelab.be/mobel

A l’occasion de Design September, Design Vlaanderen lance cette année le projet Möbel, une initiative signée ResourceLab. Le commissaire de cette toute nouvelle collection de mobilier design durable et de grande qualité n’est autre que Pieter Boons, du bureau de design multidisciplinaire Heimat, actif dans nombre de projets artistiques et de design. Pieter Boons a sélectionné plusieurs designers auxquels il a demandé de créer un meuble pour l’occasion. C’est dans ce contexte que les designers belges Maarten De Ceulaer et Kaspar Hamacher (entre autres) présentent un concept unique utilisant du bois recyclé comme matériau de base.

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LIFEST YLE

UN PETIT NOIR TOUT EN COULEURS

UNE SCULPTURE LUMINEUSE

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DE ‘NOTHING’ www.luceplan.com

Francisco Gomez Paz a développé pour Luceplan le dispositif d’éclai­ rage ‘Nothing’, soit une feuille d’aluminium qui tient avec des circuits électroniques et des lampes Led. A la première utilisation, vous dépliez les deux extrémités de la feuille d’aluminium de manière à créer un objet lumineux tridimensionnel. Cette sculpture est conçue pour être placée contre un mur blanc, afin que sa lumière soit diffusée et réfléchie, un effet auquel on ne s’attend pas vraiment avec des Leds.

HAPPY HIPPY

Illycaffé et Francis Francis ont enrichi la famille X7.1 avec trois nouveaux coloris très tendance. Les machines espresso Sunrise Limited Edition, en vente en édition limitée dès la fin septembre 2014, sont des objets de convoitise absolue pour les amateurs d’espresso italien et de rétro. L’architecte italien Luca Trazzi a développé la palette des coloris, inspirée des tons chauds d’un lever de soleil. De quoi faire durer l’été indien…

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I L LY X F R A N C I S F R A N C I S www.illy.com

BILLIANI www.billiani.it

La marque italienne Billiani a pleinement conscience que le design d’un objet ne peut nuire à son confort. Avec ‘Hippy’, la marque centenaire lance une collection de sièges à fort caractère. Un grand raffinement, de belles textures et des couleurs gaies pour des chaises capitonnées, bref le bon choix, aussi bien à la maison qu’au bureau.

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MINI ARCHI www.miniarchi.com

ARCHITECTURE EN MINI-FORMAT Mini Archi est une marque belge créée par un couple de jeunes parents architectes-designers. Ils expriment leur vision du monde par le biais d’objets design ludiques, minimalistes et intelligents, visant à aiguiser le sens esthétique des enfants. Mais leur maison de poupées modulaire pourrait bien plaire aux parents également, grâce à sa forme stylée qui offre un agréable contraste avec la majorité des jouets, sans âme et aux couleurs criardes.

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INTERVIEW

DA N N Y D E R AY M A E K E R , P R E S I D E N T D U C O N S E I L D ’A D M I N I S T R A T I O N D ’ O P T I M A

DES PERSPECTIVES D’AVENIR AVEC UN FOCUS CLAIR

Le 1er septembre dernier, Danny De Raymaeker est entré en fonction comme président du Conseil d’Administration d’Optima, fort de trente ans d’expérience dans le secteur financier. De 2008 au début de 2014, il a fait partie du Comité de Direction du Groupe KBC, où il a exercé successivement les fonctions de CEO Belgique, de COO du Groupe et de CEO des Marchés internationaux. Après avoir acquis le statut d’établissement de crédit en 2011, Optima a annoncé un changement de cap stratégique le 2 septembre dernier. Pourquoi cette démarche ? « En 2011, il y avait suffisamment de raisons de penser que l’acquisition du statut bancaire permettrait à Optima de répondre mieux encore aux besoins de sa clientèle. Depuis la situation a changé du tout au tout pour le secteur bancaire. Les obligations règlementaires et prélèvements bancaires supplémentaires pèsent lourdement sur les petites institutions, la faiblesse des taux affecte la rentabilité des activités bancaires classiques et les exigences de fonds propres rendent le statut bancaire peu attrayant. »

Optima choisit à présent le statut d'entreprise d'investissement. Pourquoi ce statut répond-il mieux aux ambitions d’Optima ? « Les services d’Optima, notamment l’analyse de la situation financière du client, l’établissement de son plan financier et l’accompagnement personnel lors de la concrétisation, peuvent parfaitement être fournis par une entreprise d'investissement qui agit, au surplus, en tant que courtier bancaire et d’assu­ rances. Il est apparu que les clients ne viennent pas nous trouver en premier lieu parce que nous offrons davantage sur un livret d’épargne ou parce que nous accordons des crédits ; or, ce sont justement les deux activités qui requièrent un statut bancaire onéreux. Les exigences de fonds propres auxquels sont soumises les entreprises d'investissement sont tota­ lement différentes de celles qui sont imposées aux banques. Toutefois, la surveillance relèvera toujours de la Banque Nationale et de la FSMA et nous serons toujours soumis à la directive MiFID, ce qui garantit à nos clients un service correct et professionnel et une gestion d’entreprise de qualité. » A l’avenir, Optima n’offrira donc plus de livrets d’épargne ou de crédits propres. D’autres services seront-ils proposés à la place ? « Certainement. Nous misons sur une offre en architecture ouverte, par le biais de collaborations avec plusieurs partenaires solides, qui peuvent faire état d’un excellent track record. Optima a acquis une réputation forte grâce à son offre des meilleures assurances épargne et placement, émises par les compagnies d’assurances internationales les plus réputées. A présent, nous allons faire de même avec l’élaboration d’une offre de fonds de placement, où nous allons notamment proposer une formule intéressante pour la gestion discrétionnaire de patrimoine. Optima continuera néanmoins à offrir des comptes de placement, sur lesquels des sommes peuvent être stationnées temporairement en attendant un placement plus durable. » Comment Optima voit-elle évoluer son service à la clientèle dans ce cadre ?

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« La planification financière reste au cœur de nos activités. Mais alors qu’autrefois, l’accompagnement du client se terminait souvent lorsque les conseils du plan financier étaient exécutés, nous souhaitons désormais construire une relation durable avec notre clientèle après cette phase, en mettant le focus sur le conseil patrimonial. Un plan financier doit aussi être réévalué périodiquement, car nombre de nos clients sont des entrepreneurs pour qui le changement est la seule constante. » Optima va-t-elle aussi miser sur les plateformes de négociation en ligne ? « Nous voulons nous investir à fond dans la gestion discrétionnaire de patrimoines au cours des prochaines années. Cela implique que nous puissions toujours tenir le client au courant de la situation de son portefeuille, ce que nous pouvons faire désormais en mettant en service la nouvelle plateforme titres d’Optima. Par ce biais, nous pouvons accueillir en dépôt tous types d’instruments de placement et le client reçoit un état clair de son portefeuille tout entier lorsqu’il le souhaite. » Où voyez-vous Optima dans trois ans ? « Le choix que nous venons de faire redonnera à Optima le focus très net qu’elle avait avant la reprise d’Ethias Banque. La planification financière et le conseil patrimonial occuperont de nouveau une place centrale. Grâce à ce focus, je ne doute pas que nous pourrons renouer avec le succès de nos premières années. 2015 sera encore une année de transition, mais à partir de 2016, je prévois de nouveau un beau bénéfice. Nos clients se disent en général satisfaits à très satisfaits. En nouant avec eux une relation plus durable, y compris après le bouclage de leur plan financier, Optima pourra partir d’une base bien plus large qu’avant. Toutefois, je remarque aussi qu’au second semestre 2014, le nombre de nouveaux clients qui demandent un plan financier est en nette augmentation. Nous enregistrons ainsi une croissance du même ordre que celle qu’Optima avait réalisée en 2009 et 2010. J’ai donc pleinement confiance que l’avenir s’annonce radieux. »


D E B AT

I N V E S T I R DA N S L E S I L L A G E D E L A C R I S E

LE JEU A CHANGE Chaque semaine voit une nouvelle banque baisser ses taux d'intérêt sur les produits d’épargne. Les banques centrales tentent, par toutes sortes de mesures, notamment des taux d'intérêt faibles, de faire redémarrer l’économie. Les autorités et les familles se sont entre-temps endettées. La crise de l’immobilier a débouché non seulement sur une crise financière, mais aussi économique. La situation est pour le moins déconcertante en dépit de petits signaux positifs observés ici et là. Il est temps de vérifier les conseils que donnent actuellement les experts. Entretien avec l’analyste Pascal Paepen, Ludwig Caluwé, responsable Banking & Investments et membre du Comité de direction d’Optima, et Danny De Raymaeker, président du Conseil d’administration d’Optima. TEXTE MELANIE DE VRIEZE | PHOTOS BENNY DE GROVE

Nous sommes dans une période de taux très bas. S’agit-il d'un phénomène temporaire ? Aux Etats-Unis, on anticipe d’ores et déjà une remontée des taux d’intérêt. L’Europe emboîterat-elle le pas ou prévoyez-vous des vitesses différentes ? DANNY DE RAYMAEKER : « D’après moi, les taux d’intérêt ne devraient pas augmenter dans l’immédiat en Europe. La BCE vient encore récemment de rogner quelques points de base. Les banques centrales s’efforcent parfois aussi de maintenir les taux artificiellement bas, ce qui engendre une dissociation entre la politique monétaire et la réalité économique. Les Etats-Unis ont traversé une période de haute conjoncture, raison pour laquelle on anticipe une remontée des taux

vers le milieu de l’année prochaine. La situation est très différente en Europe : nous sommes au bord de la déflation. Vu ces différences, les Etats-Unis et l’Europe appliquent des politiques différentes. Les décisions de la BCE et de la FED divergeront donc par définition. » PASCAL PAEPEN : «  Je ne vois pas davantage les taux à court terme augmenter rapidement. Il n’y a pas d’inflation et l’économie a encore besoin de soutien. Par ailleurs, la hausse de taux aux Etats-Unis et en Angleterre, où l’économie est en voie d’amélioration, se fait attendre. Voilà qui est intéressant. En cas de relance économique embryonnaire, on ne veut pas laisser les taux augmenter trop rapidement afin de ne pas prendre le risque de faire rechuter

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l’activité économique. Le Japon a déjà été confronté à cette situation dans le passé. » Les particuliers sont tentés de prendre davantage de risques en matière d’investissement. Est-ce justifié ? PASCAL PAEPEN : « Quatre-vingt pour cent des questions que l’on me pose concernent les carnets d’épargne qui ne rapportent plus rien. Jadis, les personnes recevaient un intérêt sur leur carnet d’épargne et cela suffisait. Désormais, elles doivent tout à coup commencer à étudier. Elles demandent des renseignements, ce qui crée des opportunités. Selon un phénomène récursif, quand les taux augmenteront aux Etats-Unis et en Angleterre, la monnaie augmentera aussi. Certains n’ont encore jamais rien investi en dehors de l’euro,



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investiront donc dans un profil défensif, qui pourrait bien leur occasionner des surprises dans les quatre à cinq prochaines années. » PASCAL PAEPEN : « Le régulateur doit prendre ses responsabilités à ce sujet. Les obligations connaissent désormais, le fait est là, le risque de taux. Autrefois, les personnes achetaient des obligations et les plaçaient dans un coffre. Maintenant, elles se trouvent sur un compte-titres. En cas de hausse des taux, le cours d’une obligation enregistre un fort recul et la perte est importante. Les durées longues sont les plus risquées. Une situation que nous n’avons encore jamais connue. Il incombe au régulateur d’en discuter. »

PASCAL PAEPEN :

« DESORMAIS, IL EST INTERESSANT D'INVESTIR EN DOLLARS OU EN LIVRES STERLING. PEU DE PERSONNES EN ONT CONSCIENCE. »

mais à présent, il est intéressant d’investir en dollars ou en livres sterling. Peu de personnes en ont conscience. » LUDWIG CALUWÉ : « Dans les marchés financiers, le risque est défini comme la mobilité autour d’un rendement moyen. Mais on ne ressent pas comme un risque le fait que la performance soit meilleure que prévu. D’autre part, quand le taux des obligations - des investissements considérés actuellement comme sûrs à court terme – augmentera, il en résultera un rendement négatif. Et c’est là que réside toute la difficulté en matière de régulation. Un profil défensif investit traditionnellement dans des produits à rendement fixe. Mais ce sont précisément ces produits qui pâtiront quand les taux remonteront. Les personnes qui font leurs premiers pas en matière d’investissements

DANNY DE RAYMAEKER : « Ce n’est pas parce que les taux sont bas que le profil de connaissance et de risque du client change radicalement. Le conseiller en investissements a fort à faire pour remédier à l’analphabétisme financier de certains clients, car ces derniers ne voient pas toujours le lien exact entre risque et rendement. Il faut se poser une question importante : qu’est-ce que le client veut faire de son épargne ? Il y a parfois, au sein d’une même famille, différents objectifs ou horizons de placement : épargner pour couler de vieux jours paisibles, mettre de l’argent de côté pour leurs enfants aux études ou l’achat d’une maison. Le client n’a donc pas nécessairement un seul profil de risque. Et voilà toute la difficulté, car les services en matière de conseils en patrimoine et investissements sont régulés très strictement. Avant de pouvoir prodiguer des conseils en investissements à un client, vous devez dresser, en vertu de la règlementation MiFID, un profil de risque : quel est l’appétit du client pour le risque, quelles connaissances at-il des marchés et produits financiers ? Ce n’est pas une sinécure. Comme Pascal le dit aussi : il devient désormais difficile, en tant que conseiller en investissements de dire à des personnes qui ont toujours investi de manière traditionnelle qu’il est désormais intéressant de sortir de l’euro

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et de passer au dollar, ou d’envisager des investissements en actions. » L’immobilier peut-il être une solution pour les personnes qui veulent rentabiliser leur portefeuille sur le long terme ? DANNY DE RAYMAEKER : « La Banque nationale dit, depuis des années déjà, que l’immobilier est surévalué en Belgique de quelque 20%. Mais au contraire des Etats-Unis, des Pays-Bas, de l’Irlande et de l’Espagne, nous n’avons jamais connu de véritable bulle immobilière. Quand on demande aux gens quel a été le meilleur investissement qu’ils aient jamais réalisé, ils répondront presque toujours « ma maison ». En effet, leur maison a vu sa valeur multipliée. Au début de la crise financière, les prix de l’immobilier sont restés stables en Belgique. Actuellement, nous devons nous montrer un peu plus nuancés. L’immobilier demeure un investissement intéressant, mais les temps sont durs pour les maisons d’habitation et en particulier les villas. Il faut tenir compte de trois aspects : situation, situation et situation. Il est important d’examiner judicieusement le projet immobilier que vous envisagez. Un bien immobilier choisi avec soin peut être une composante précieuse de tout portefeuille d’investissement. » PASCAL PAEPEN : « La localisation est un facteur important, par exemple à proximité d’une gare ou d’un grand arrêt de bus. Je n’investirais pas dans des villas. J’observe également une tendance des personnes plus âgées à déménager dans des appartements situés au centre-ville. Les appartements pour seniors constituent donc un investissement intéressant. » LUDWIG CALUWÉ : « En tant qu’inves­t is­ seur, vous voulez conserver et protéger votre futur pouvoir d’achat. L’immobilier est donc intéressant à plus long terme. La valeur de l’objet est, en effet, non seulement liée à l’inflation, mais aussi aux revenus, au loyer, et elle évolue avec l’inflation. » Imaginons que les taux grimpent subitement. Quel impact cela aura-t-il


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sur un certain nombre de produits d’investissement ? LUDWIG CALUWÉ : « Nous venons de parler des obligations. Une hausse de taux n’aurait qu’un impact limité sur l’immobilier, en ce sens que son financement deviendrait plus onéreux. Elle pourrait aussi avoir un impact sur les actions, mais pas nécessairement négatif. Actuellement, on constate que les entreprises sont nettement moins tri­ butaires du financement par l’endettement que par le passé. Suite à la dernière crise, elles ont travaillé à la santé de leurs bilans. Une hausse de taux aura, dans ce cas, moins de conséquences négatives que voici dix ans. » PASCAL PAEPEN : « Voilà peut-être un signe de l’embellie économique. Pour les entreprises, peu importe de payer 2, 5 ou 7% d’intérêts, aussi longtemps que le rendement de leurs investissements est supérieur à ce qu’elles doivent payer en intérêts à la banque. Mais une telle situation me semble toutefois trop optimiste. » Voici quelques années, la Grèce et l’Espagne empruntaient à des taux d’intérêt élevés. Actuellement, ces taux ont baissé de manière spectaculaire : faut-il l’expliquer par les mesures structurelles prises par ces pays ou le marché est-il moins conscient des dangers ? PASCAL PAEPEN : « Un peu des deux. On trouve actuellement tellement peu d’alternatives que l’on est prêt à prendre davantage de risques en échange d’un intérêt plus élevé. L’Espagne se porte mieux sur le plan économique et le chômage diminue, mais il est plus aisé de s’améliorer quand on s’est retrouvé au fond du trou. Le chemin est encore long. » DANNY DE RAYMAEKER : « Un des effets de la crise est qu’elle a réveillé tout le monde, surtout les régulateurs. There’s no such thing as a free lunch anymore. C’était le cas précédemment, quand les institutions financières pouvaient investir sans limite leurs surplus de liquidités en obligations publiques sans devoir proposer des capitaux en contrepartie. Le régulateur estimait, en effet,

qu’investir dans des obligations publiques ne comportait aucun risque. Cela va changer et aura pour conséquence que de très nombreuses banques seront moins empressées de trouver des liquidités. On obtient une pression baissière supplémentaire sur ce que les banques sont prêtes à payer sur les carnets d’épargne, les comptes à terme et les bons de caisse.

existe des solutions intermédiaires pour les clients qui ne sont pas prêts et ne disposent pas de suffisamment de connaissances financières. L’obligation à protection de capital, par exemple, qui permet à l’investisseur de récupérer au moins son apport. Comme toujours, nous vous conseillons de vous diversifier. Il est rare que tout aille bien ou mal partout. »

LUDWIG CALUWÉ : « C’est, en effet, un point dangereux. La banque centrale maintient des taux faibles, mais ces derniers sont tellement bas que les banques sont contraintes d’investir ailleurs. Vu qu’elles prennent plus de risques, elles doivent proposer davantage de capitaux en contrepartie. Le modèle de revenus des banques va évoluer au cours des prochaines années. Les marchés financiers sont maniacodépressifs. Le rendement de la dette publique grecque sur les titres à court terme a atteint 30% pendant la crise. Il y avait une raison à cette situation, à savoir la crainte d’une banqueroute. A posteriori, c’était exagéré. Si ces pays peuvent désormais se financer au niveau auquel l’Allemagne le faisait jadis, c’était peut-être aussi trop optimiste. »

DANNY DE RAYMAEKER : « Les gens sont aveuglés par les réussites et se disent : ‘Si seulement j’avais acheté des actions Apple ou investi dans Google voici dix ans.’ Mais ils doivent bien se rendre compte que le stock-picking est un jeu de casino. Quand les personnes comparent le rendement sur leur portefeuille avec les réussites, elles

Quels produits d’investissement apportent actuellement une réponse satisfaisante à celui qui présente un profil d’investisseur neutre ? LUDWIG CALUWÉ : « Quand vous investissez, vous devez respecter un certain nombre de principes. Comme Danny le disait : il n’y a pas de lunch gratuit. Si vous voulez plus de rendement, vous devrez prendre plus de risques. Vous pouvez pour cela allonger la durée ou l’horizon de placement, ou introduire des actions dans le portefeuille. Chez nous, un profil neutre peut investir jusqu’à 60% en actions, un défensif jusqu’à 25%. Pour celui qui n’a jamais investi en actions, il se peut que le pas soit impossible à franchir vu que les actions ont mauvaise réputation, surtout à court terme. A l’échelle mondiale, le rendement est de 8,5% sur vingt ans. La divergence annuelle par rapport à la moyenne est toutefois plus élevée. Il

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LUDWIG CALUWE :

« UN PROFIL DEFENSIF INVESTIT TRADITIONNELLEMENT DANS DES PRODUITS A RENDEMENT FIXE. TOUTEFOIS, CE SONT PRECISEMENT CES PRODUITS QUI PATIRONT QUAND LES TAUX REMONTERONT. »


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et dividendes vu la faiblesse des taux ? Si oui, comment procéder ? LUDWIG CALUWÉ : « Cela vaut toujours la peine, mais notre système fiscal est instable. Il est en permanence entouré d’incertitude. On entend, lors des négociations gouvernementales, des intentions d’élargir la fiscalité de l’épargne, mais il faut réagir plus rapidement. Les conseils professionnels sont là pour ça. » DANNY DE RAYMAEKER : « Nous savons par expérience que lorsque le consommateur se tourne massivement vers un produit qui profite d’une faille dans la législation fiscale, le législateur y remédiera. Il faut d’abord avoir la conviction que la valeur sous-jacente dans laquelle on investit est une bonne affaire. L’aspect fiscal doit assurément être pris en considération, mais il ne doit pas être le facteur déterminant. »

DANNY DE RAEYMAEKER :

« LES BANQUES SERONT MOINS EMPRESSEES DE TROUVER DES LIQUIDITES. ON OBTIENT DE LA SORTE UNE PRESSION BAISSIERE SUPPLEMENTAIRE SUR CE QUE LES BANQUES SONT PRETES A PAYER SUR LES CARNETS D’EPARGNE, LES COMPTES A TERME ET LES BONS DE CAISSE. »

ont souvent l’impression de ne pas avoir été bien conseillées ou de ne pas avoir fait les bons choix, mais ce n’est pas exact. Le rendement obtenu sera peut-être inférieur, mais la répartition du risque dans leur portefeuille est, par contre, nettement plus importante, et c’est une excellente chose. Cela permet de compenser en cas de grosses fluctuations de cours ou de crises. Il faut se diversifier au niveau des pays, des secteurs et des monnaies, afin que l’impact soit limité sur l’ensemble du portefeuille en cas de problème localisé. » Est-il encore utile de faire de l’optimisation fiscale sur des intérêts

PASCAL PAEPEN : « L’optimisation fiscale permet de réaliser de sérieuses économies ou d’améliorer le rendement, surtout dans un contexte de faibles taux d’intérêt. On parle de la simplification de la fiscalité depuis longtemps déjà, mais aucune sécurité juridique n’existe encore malheureusement. » Est-il possible de surfer sur les marchés (boursiers), mais de néanmoins s’abriter en cas de tempête ? Et de quelle manière ? LUDWIG CALUWÉ : « En optant pour un portefeuille mixte. Il y a des obligations qui vous procurent, avec leur rendement fixe, une certaine stabilité et la protection du capital, tandis que les actions sont là pour assurer la croissance du portefeuille. Les produits à capital garanti offrent aussi une certaine protection et suivent la hausse des marchés. » Les autorités peuvent-elles prendre des mesures pour que les patrimoines contribuent au maximum à la croissance économique ? PASCAL PAEPEN : « Nous avons besoin de capital pour améliorer la prospérité. Il incombe aux autorités de prévoir

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des stimuli afin de relancer l’économie. A l’étranger, on est conscient que le fait d’instaurer une taxe n’aboutira pas, par définition, à une prospérité supérieure. Grâce aux investissements et aux entreprises qui réalisent des bénéfices, les autorités peuvent prélever leur dîme, mais au final, la contribution doit venir des entrepreneurs qui investissent de l’argent avec l’aide de fournisseurs de capitaux et d’investisseurs. Ces investisseurs ne sont pas ici pour trois mois. Ils construisent une usine, injectent des capitaux, et le but est de les voir rester des années. Les autorités doivent donc trouver des mesures qui créent de l’emploi. Dans le cas contraire, on n’attire pas d’investisseurs et ils se tournent vers l’étranger. » DANNY DE RAYMAEKER : « Dans les années 1980, la législation Cooreman-De Clercq a ouvert un monde aux investisseurs. De nombreuses personnes ont découvert les marchés boursiers et l’on a assisté à un nouveau flux d’introductions boursières. Les autorités peuvent donc jouer un rôle très positif. Entreprendre, c’est prendre des risques. Toutefois, à l’heure actuelle, on trouve encore des investisseurs qui veulent investir dans des entreprises et leur donner une chance. On trouve diverses initiatives à petite échelle, il suffit de penser au crowdsourcing. La question est de savoir si les autorités peuvent et veulent prendre des mesures pour l’encourager. Mais ce n’est pas évident. L’orthodoxie budgétaire n’a, à vrai dire, pas mis l’Europe sur le chemin de la croissance. On veut absolument que le budget soit conforme et l’on est donc à la recherche constante de nouveaux revenus. La proposition de taxation de la plusvalue sur les actions, par exemple, peut être source de nombreuses réflexions. En tant qu’investisseur en actions, vous pouvez vous demander pourquoi vous prendriez encore ces risques si votre risque de perte est illimité et votre bénéfice largement écrémé. Est-ce le stimulant économique que nous voulons donner de la part du politique ? Je pense que cela manquerait pas mal de prévoyance. »


D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

3 P R O F E S S I O N N E L S A P R O P O S D E L E U R PA S S I O N

D’UNE

IMPORTANCE

CAPITALE NICHOL AS ET BRUNO DE BR ABANDERE

B A R T VA N D E R S C H U E R E N

C A R O L I E N VA N S C H A N D E V I J L

Le pionnier de l'impression 3D Bart Van der Schueren, les constructeurs de cabanes perchées Nicholas et Bruno De Brabandere et le maître distillateur Carolien Van Schandevijl à propos de ce qui les passionne. Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent seul ne fait pas le bonheur. TEXTE IRIS DE FEIJTER | PHOTOS ARTUR ERANOSIAN

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D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

LE PIONNIER DE L’IMPRESSION 3D

BART VAN DER SCHUEREN « La plupart des gens pensent que l’impression 3D est une invention nouvelle, alors que Materialise utilise ce procédé depuis bientôt 25 ans. C’est, en effet, en 1990 que Wilfried Vancraen a créé sa société, une spin-off de la KU Leuven. J’étais à l’époque étudiant en dernière année d’ingénierie mécanique et j’ai eu l’opportunité d’assister Wilfried. Je n’avais que vaguement entendu parler de cette technique, qui m’a immédiatement fasciné. C’était vraiment le tout début de l’impression 3D. Notre machine était la première du Benelux et la cinquième en Europe. »

« L’IMPRESSION 3D, CE N’EST PAS DE LA SCIENCE-FICTION. »

« Le public pense à tort que l’impression 3D ne le concerne pas, alors qu’il existe un prototype 3D pour quasiment tous les produits usuels – qu’il s’agisse de voitures, de portables, de machines à café. Même des bijoux, des appareils auditifs sur mesure et des implants dentaires sortent de plus en plus souvent d’une imprimante 3D... Pour réaliser une impression 3D, il faut d’abord disposer d’un dessin assisté par ordinateur, que la machine divise en fines lamelles, imprimées une à une jusqu’au moment où l’objet est terminé. Parallèlement aux imprimantes professionnelles comme les nôtres, il existe des versions pour les particuliers, dont l’imprimante Makerbot, qui permet d’imprimer des objets que l’on a soi-même conçus, mais également des pièces de rechange pour une machine à café en panne, par exemple. Les imprimantes de ce type sont de plus en plus rapides, performantes et meilleur marché. Mais de là à affirmer qu’il y aura bientôt une imprimante 3D dans chaque foyer… Ce qui est certain, par contre, c’est que dans dix ans, on trouvera de petits objets imprimés en 3D dans toutes les maisons. Grâce à notre service en ligne i.materialise, nos clients peuvent d’ores et déjà nous commander un produit imprimé en 3D. »

innovation.

« Depuis juin 2014, Materialise est officiellement côtée au Nasdaq, le marché boursier dédié à la technologie américaine. En quête de capitaux supplémentaires nous permettant de développer plus rapidement notre entreprise, nous avons fait ce choix parce que les Etats-Unis réunissent un maximum de connaissances dans ce domaine. Cela étant dit, les Belges ne sont pas en reste en matière d’innovation. Lorsque nous avons démarré nos activités, nous avions de nombreux concurrents américains, que nous avons évincés un à un parce que nous réalisons de meilleurs produits. Même si notre siège central se situe en Belgique, Materialise est une société internationale : nous sommes actifs dans seize pays et les deux tiers de nos collaborateurs travaillent à l’étranger. » « A l’origine, l’impression 3D était destinée à la réalisation de prototypes. Mais chez Materialise, nous avons vite réalisé les possibilités dans le domaine des biens de consommation. Actuellement, nous travaillons énormément sur la céramique, que le public connaît bien et qui s’avère donc un marché très intéressant. Il est clair qu’une tasse en plastique fait moins rêver… En fait, le public ne s’intéresse pas du tout à la manière dont un objet est fabriqué – qu’il soit imprimé, fabriqué à la main ou moulé ; ce qui compte surtout, c’est que l’objet soit beau et fonctionnel. »

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Bart Van der Schueren est viceprésident exécutif de Materialise, le pionnier belge de l’impression 3D. Materialise a vu le jour en 1990 en tant que spin-off de la KU Leuven. En juin 2014, la société a été introduite en Bourse sur le Nasdaq. www.materialise.com


D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

LES CONSTRUCTEURS DE CABANES PERCHEES

NICHOLAS ET BRUNO DE BRABANDERE « LES CABANES PERCHEES NE SONT PAS RESERVEES AUX ENFANTS. »

« Cela fait plus de quinze ans que nous construisons des cabanes perchées. La toute première, nous l’avons bricolée dans le jardin de nos parents, à l’époque où ils rénovaient la maison. La pelouse était couverte de matériaux de construction, dont des palettes. Nous les avons utilisées pour fabriquer une énorme hutte, sur pas moins de cinq saules têtards, le tout relié par des passerelles. Peu après, notre oncle nous a chargés d’édifier une cabane dans les arbres de son jardin, pour nos cousins et cousines. Cette fois, nous n’avons pas dû utiliser des matériaux recyclés, car notre oncle nous a emmenés chez un marchand de bois où nous avons pu choisir tout ce dont nous avions besoin. Le rêve ! Et une fois la cabine terminée, c’est lui qui nous a offert notre première grosse perceuse. Et voilà, la machine était lancée. »

aventure.

Nicholas et Bruno De Brabandere, deux frères originaires de Flandre Orientale, construisent des cabanes perchées sur mesure. Leur société, baptisée Hogerhuis, a d’abord été un passe-temps et un projet avant de les occuper à plein temps. www.hogerhuis.be

« Etant encore étudiants à l’époque, nous avons d’abord construit des cabanes perchées pendant les vacances. Après tout, il s’agissait d’un simple passe-temps. Depuis, nous sommes tous deux diplômés (Bruno est architecte et Nicholas ingénieur commercial, ndlr). Nicholas a même suivi une formation d’ingénieur industriel en construction. De ce fait, nous nous complétons à merveille. Depuis quelques mois, nous travaillons ensemble et à temps plein pour notre société, baptisée Hogerhuis. Parallèlement aux cabanes perchées, nous aménageons et entretenons des jardins, ce qui garantit une certaine sécurité financière et nous permet d’investir dans notre cœur de métier. Les affaires marchent bien et les commandes de cabanes sont de plus en plus complexes et importantes, ce qui requiert une approche hyper-professionnelle. Pour une cabane perchée, il faut compter entre 10 000 et 40 000 euros. Cela peut paraître coûteux, mais nous n’utilisons que du bois de qualité et de tels projets sont de gros consommateurs de main-d’œuvre. De plus, une cabane est toujours réalisée sur mesure pour chaque arbre et nous mettons un point d’honneur à ne pas couper de branches. Nous préférons adapter le concept. Quand on pense cabane perchée, on a tendance à imaginer une sorte de chalet suisse, alors que nous réalisons des projets bien plus modernes. Outre le bois, nous utilisons d’autres matériaux, tels que l’acier, le verre ou encore des panneaux trespa. Nous réalisons des cabanes à deux étages, des pontons flottants, et avons même fabriqué un death-ride. Certaines cabanes perchées sont de véritables maisons miniatures, avec l’électricité, des fenêtres, des portes et de vrais meubles. » « On croit souvent que les cabanes dans les arbres sont réservées aux enfants, alors que nous avons de plus en plus de demandes de terrasses dans les arbres : de grands plateaux où l’on se réunit pour un repas entre amis ou pour lire un livre au calme. Une sorte de retraite dans les arbres, et l’endroit idéal pour s’isoler dans la nature, ce qui est un luxe rare dans notre univers contemporain. Imaginez des villes qui investiraient dans des terrasses perchées dans les parcs !”

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D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

LE MAITRE DISTILLATEUR

CAROLIEN VAN SCHANDEVIJL « Stokerij De Moor est une entreprise familiale fondée en 1910. Tout a commencé avec une modeste distillerie, flanquée d’une échoppe où l’on vendait des alcools forts et du tabac. Dans les années 1950, mon grand-père et son frère ont repris l’un la distillerie, l’autre le magasin. Aujourd’hui, on en est à la cinquième génération. J’ai rejoint l’entreprise il y a deux ans, chose que je m’étais pourtant juré de ne pas faire ! Ayant toujours vu mes parents travailler dur, j’avais opté pour une carrière d’avocate. Et pourtant… après quelques années, l’attirance a été la plus forte : l’entreprise familiale me tenait à cœur. Il faut dire qu’en même temps que les boissons, c’est une dose de plaisir que nous vendons. A aucun moment, je n’ai regretté ma décision. »

« NOUS VENDONS UNE DOSE DE PLAISIR. »

« J’étais à peine arrivée, en 2012, lorsque nous avons lancé le premier gin spécial belge : ‘Flemish Gin TwentyThree’, distillé sur base de 23 herbes. Le succès a été immédiat puisque dès 2013, nous en avons vendu plus de 15 000 bouteilles et que de nombreux restaurants étoilés l’ont mis à la carte. Les consommateurs ont dû se dire : « Pourquoi servir un gin anglais ou espagnol alors qu’on peut trouver un produit fantastique à deux pas de chez nous ? ». Nous en sommes évidemment très fiers. Autre avantage : grâce à ce gin, nous sommes parvenus à attirer l’attention sur d’autres produits de notre cru, tels qu’un genièvre single malt de douze ans d’âge. Stokerij De Moor est synonyme d’authenticité, d’attention, de tradition et d’un ancrage local très fort, autant de valeurs appréciées du consommateur. »

authenticité.

« Lorsque mes parents ont repris le commerce familial en 1985, ils ont introduit l’ordinateur, opté pour plus d’espace et totalement rénové la distillerie. Mon père, qui est maître distillateur, a élargi la gamme classique – liqueur aux œufs, élixir et cerises à l’eau de vie – en y ajoutant des genièvres aux fruits et à la crème, la grande mode à l’époque. Plus tard, ce fut le tour des genièvres spéciaux et artisanaux. Aujourd’hui encore, mon père ne cesse d’expérimenter et de redonner vie à des spécialités oubliées comme l’élixir d’or. Nous produisons 50 000 litres par an, ce qui fait de nous une petite distillerie certes, mais extrêmement flexible. Nous avons notamment fabriqué certains gins sur mesure pour des particuliers, ainsi qu’une liqueur à base de bière régionale. » « Mes parents sont donc toujours actifs dans la société, de même que mes grands-parents ! Comme dans toutes les petites entreprises familiales, chacun doit mettre la main à la pâte et avoir plusieurs casquettes, même si, personnellement, je m’occupe du magasin avant tout. Proposer un service personnalisé et des conseils avisés, j’estime que c’est primordial. Notre gamme est très étendue : un millier d’alcools du monde entier et quelque 600 vins. Il est donc essentiel de bien connaître les produits pour conseiller les clients comme il se doit. C’est ce qui m’a poussée à suivre une formation de sommelier. L’offre ne cessant de s’étendre, le magasin et l’entrepôt ne suffisent plus et nous envisageons de nous agrandir d’ici peu. »

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Carolien Van Schandevijl appartient à la cinquième génération active chez Stokerij De Moor à Alost. Ses parents et même ses grands-parents sont encore actifs au sein de l’entreprise familiale. Outre la distillerie, Stokerij De Moor compte également un magasin de détail et un commerce de gros pour le secteur horeca. www.stokerijdemoor.be


Yesterday is History, Today is a Gift, Tomorrow is a Mystery Prenez un décor époustouflant, ajoutez une généreuse portion de musique, assaisonnez avec le meilleur public qui soit, agitez bien et vous obtenez : Tomorrowland. TEXTE TOM BOTTE | PHOTOS TOMORROWLAND


R E P O R TA G E

TOMOR ROW L A N D

B

oom semble bien paisible avant l’ouverture de Tomorrowland. Les derniers détails font pourtant l’objet de toutes les attentions sur le terrain destiné à accueillir ce festival de musique électronique. Le bruit des perceuses fait concurrence aux premiers battements lorsque la sono est testée une der­ nière fois. C’est clair : Boom se prépare à accueillir 360 000 visiteurs venus faire la fête et rien, absolument rien n’est laissé au hasard. Le dimanche 14 août 2005 est une journée légendaire dans l’histoire du domaine provincial De Schorre. Tomorrowland sort de terre comme par enchantement et c’est bien d’enchantement qu’il s’agit car pour la toute première fois, le domaine se transforme en une espèce de pays des fées magique, un paradis de la musique électronique. En 2005, un millier de visiteurs avaient répondu présents, attirés par des noms de DJ tels que Sven Väth, Sasha, Armin van Buuren, Erol Alkan et Justice. Mais revenons en 2014, année du dixième anniversaire de Tomorrowland, prétexte à faire la fête deux weekends durant. Les 360 000 entrées se sont vendues comme des petits pains en… 8 minutes. Pas moins de 214 nationalités ont tenté d’acheter un billet, et 112 ont réussi cet exploit. « Nous avons réuni à Boom plus de 100 nationalités, autant de gens qui ne seraient jamais venus jusqu’ici sans Tomorrowland. Nous rassemblons le monde et, en parallèle, nous faisons connaître la Flandre et la Belgique sur toute la planète », se félicite Bruno Vanwelsenaers, Managing Director International du festival. Fait unique dans l’univers des festivals, début 2014, Tomorrowland était élu pour la troisième fois consé­ cutive meilleur festival de musique électronique au monde. Avec plus de 6 millions de fans sur Facebook et plus de 100 millions de personnes ayant visionné l’aftermovie, Tomorrowland fait connaître la Flandre dans le monde entier. Ils sont chaque mois 1 186 000 à visiter le site web de Tomorrowland et le canal YouTube compte plus de 3 millions d’abonnés. Il faut dire que ce festival a vraiment fait venir le monde entier à Boom. Brussels Airlines a transporté plus de 16 000 passagers, répartis sur

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« LES 360 000 ENTREES SE SONT VENDUES EN 8 MINUTES. »

150 vols en provenance de 50 villes européennes. Les 2 500 festivaliers arrivés en Belgique grâce aux bons soins de Lufthansa, de Thai Airways ou d’Air Canada venaient des Etats-Unis, du Canada, d’Amérique latine, d’Australie et d’Asie. Ce qui avait démarré en 2005 comme festival d’un jour compte aujourd’hui parmi les grands évènements mondiaux.

L’ART AU SERVICE DE LA ‘COOLITUDE’ Où que l’on se trouve sur le gigantesque terrain, ce n’est qu’une explosion de couleurs et de décorations – fleurs et papillons à foison –, jusque sur les sentiers entre les scènes et devant les stands de restauration. Même les poubelles prennent des airs de ruches colorées ! Mais le point d’orgue visuel, c’est sans aucun doute l’impressionnante mainstage : 140 mètres de long et près de 40 mètres de haut, le tout complété de 14 scènes, qui changent régulièrement de look. Le ‘Garden of Madness’ attire surtout l’attention avec ses notes fleuries devant la scène et sur le toit. « Nous avons fait venir des tonnes de bambou fraîchement coupé du Portugal », nous confie Nele, la fille du fleuriste-

créateur Daniël Ost. « Nous voulions illustrer l’idée d’une explosion de feux de Bengale derrière le DJ. Nous avons donc intégré des milliers de fleurs dans chaque parasol en bambou. » Autre illustration parfaite de la coolitude de Tomorrowland, la nouvelle œuvre de l’artiste Arne Quinze réalisée pour l’occasion. « Les organisateurs m’avaient contacté dans l’optique du dixième anniversaire. J’avais très envie de créer quelque chose, mais je tenais à ce que soit une œuvre publique dont pourraient profiter un maximum de personnes, même après Tomorrowland », commente Arne Quinze. « Quand je suis venu admirer le résultat final sur le site, j’ai été profondément touché et fier de ce que nous avons réalisé en huit semaines à peine. » Le pont de bois de 650 mètres de long ne sera pas démoli après le festival. L’œuvre est composée de 200 000 lattes en bois, avec des messages personnels laissés par les visiteurs du festival. « Ma philosophie? L’art est une clé de voûte de la société, qui permet de jeter des ponts entre les hommes, ce que j’ai fait ici dans le sens le plus littéral. Par analogie avec les cadenas gravés aux initiales des amoureux

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que l’on remarque sur les ponts de certaines grandes villes, j’ai voulu que ce soit le public lui-même qui contribue à l’œuvre. De cette manière, ma création se veut un symbole du ‘people of tomorrow’ et un élément unique de Tomorrowland. »

UN GROS IMPACT ECONOMIQUE Une étude a révélé qu’en 2013, la neuvième édition de Tomorrowland a généré une valeur ajoutée de 70,6 millions d’euros pour l’économie flamande. Les visiteurs, dont 50% ne venaient pas de Flandre, ont dépensé quelque 19 millions d’euros, que ce soit dans les commerces locaux en dehors du terrain du festival ou en frais de transport et d’hébergement. Les ‘locaux’ ont, quant à eux, dépensé 4,5 millions d’euros, qu’ils n’auraient vraisemblablement pas déboursé sans le festival. Les organisateurs ont acheté pour 17,2 millions d’euros de produits divers auprès d’entreprises flamandes. Ce qui donne un total de 36,2 millions d’euros. D’après les calculs, le festival assure près de 300 emplois directs et 454 emplois indirects à temps plein, soit un sérieux coup de pouce pour l’emploi dans la région. Le montant global de 70 millions d’euros comprend également


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tout le matériel loué par les organisateurs, notamment la sono et les installations d’éclairage et de scène. Les chiffres sont tout aussi impressionnants en matière de nourriture et de boissons : 40 000 petits pains et croissants, 20 000 portions de fruits et de légumes, un million de bières par week-end, 20 000 gin-tonics, 175 000 portions de frites, 75 000 hamburgers, 12 000 pizzas…

Tomorrowland collabore avec la chaîne flamande één pour mettre sur pied un projet de contenu novateur et multimédias ‘The people of tomorrow’. En lançant www.peopleoftomorrow.com, la chaîne et les organisateurs souhaitent évidemment attirer de nouveaux visiteurs internationaux au festival, mais aussi les ambassadeurs d’une génération positive. « Au travers de ce projet, nous voulons mettre l’accent sur une génération remarquable, qui, par son optimisme, est en train de marquer le monde de son empreinte », affirment les organisateurs. « Nous voudrions savoir ce que ces jeunes pensent de leur famille, de leurs amis, de l’amour, du bonheur, du couple, de la musique et de la culture. » Cette série télévisée réalisée par la société de production De Chinezen passe à présent à l'écran le dimanche soir sur één.

« L’organisation d’un festival, c’est toute une affaire, surtout quand on tient à fignoler chaque détail comme c’est le cas à Tomorrowland. Des qualités d’entrepreneur et une éthique du travail, voilà ce qui est primordial pour mener à bien une telle organisation », déclare Serge Platel, directeur de la Fédération des festivals, pour expliquer les raisons de ce succès. Toerisme Vlaanderen reconnaît également l’importance des festivals de musique flamands. « Nous assurons la promotion de la Flandre à l’étranger en nous affichant comme LA région idéale pour un festival », commente son porte-parole Stef Gits. « Les touristes viennent en Flandre pour la bière et le chocolat, mais nos festivals d’été sont, eux aussi, de plus en plus réputés dans le monde entier. » Les visiteurs qui ont opté pour le programme Tomorrowland ‘Global Journey’ ont, par exemple, eu droit à une visite guidée de Bruxelles le jeudi, où ils furent accompagnés par des fées et autres figurants. Outre le passage obligé par Manneken-Pis en tenue Tomorrowland – son 923ème costume –, Mini-Europe était également au programme, ainsi qu’une Belgian Party au Heysel. « L’occasion idéale pour faire découvrir nos villes à des jeunes du monde entier », ajoute Stef Gits. « Et qui sait ? Ils reviendront peut-être un jour ici, accompagnés de leurs enfants. »

PLAISIRS MUSICAUX… ET GASTRONOMIQUES Soucieux de faire appel à tous les sens, Tomorrowland présentait cette année une large palette d’aliments aussi sains que délicieux sur le lieu même du festival. Peppe Giacomazza (La Botte à Genk) avait invité quelques collègues siciliens à préparer de délicieux plats de pâtes et de ‘vraies’ pizzas – des dizaines de fours à pizzas ont été fabriqués spécialement pour Tomorrowland. Bart De Pooter, chef étoilé du restaurant De Pastorale, a réinventé le hamburger tout spécialement pour l’occasion. Patrick Aubrion et Annemie Van Trimpont, respectivement chef et ambassadrice Callebaut, ont, pour leur part, signé un dessert estival particuliè-

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rement frais et agréable au palais, baptisé ‘Planet Plantation’, tandis que le chef Wim Ballieu servait ses Balls’n Glory, des préparations uniques de boulettes de viande revisitées. Le très populaire restaurant anversois Finjan a proposé au public sa cuisine méditerranéenne et moyen-orientale raffinée et pour étancher leur soif, les festivaliers avaient le choix entre les nombreuses bières spéciales belges proposées par le Belgian Beer Corner. Comme le veut la tradition, le chef Wout Bru a fait la démonstration de son talent à Tomorrowland. Cette année, ce chef étoilé proposait trois nouveaux plats exceptionnels. Les vouchers pour la Maison Bru ont trouvé preneur en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Enfin, cerise sur le gâteau, le chef triplement étoilé Sergio Herman a, lui aussi, ouvert son restaurant à Tomorrowland, où douze gourmets se sont vus servir un menu de cinq plats avec vins accordés, le tout dans un cadre unique. L’ensemble des recettes est allé à une œuvre caritative, à choisir par le client lui-même.

DES AMBITIONS INTERNATIONALES Pendant toute la durée du festival, Radio Tomorrowland a émis dans plus de trente pays et MTV, partenaire exclusif du festival, a diffusé des émissions spéciales et des DJ sets portant sur le festival par le biais de plus de 60 canaux MTV internationaux, ce qui a permis à plus de 550 millions de téléspectateurs dans quelque 170 pays de suivre le festival électro de Boom. Les ambitions sont donc clairement internationales.

« TOMORROWLAND A ETE ELU POUR LA TROISIEME FOIS CONSECUTIVE MEILLEUR FESTIVAL DE MUSIQUE ELECTRONIQUE AU MONDE. »

Tomorrowland est le plus important festival de musique électronique en Belgique. Il a été créé en 2005 par deux frères, Manu et Michiel Beers, qui en tiennent toujours les rênes aujourd’hui. Cela fait dix ans que le festival est organisé dans le très beau domaine provincial De Schorre à Boom (province d’Anvers). Entre-temps, il est devenu l’un des festivals les plus remarqués au monde. Tomorrowland compte plus d’un million de followers sur Twitter. La programmation du festival ne totalise pas moins de 473 artistes par week-end, représentant tous les styles de musique électronique, de la house la plus pointue à la musique techno en passant par la trance,… avec des vedettes, des talents locaux et des DJ stars, le tout réparti sur une quinzaine de scènes. La première édition étrangère a été organisée en 2013 à Chattahoocheehills (Atlanta, EU) et compte tenu de la réussite de ce TomorrowWorld, une seconde édition a suivi le dernier week-end de septembre. TomorrowWorld est un partenariat entre les fondateurs belges de Tomorrowland et Sfx Entertainment. Une édition de Tomorrowland est programmée pour début mai 2015 au Brésil.

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Les organisateurs voudraient organiser une édition de ce festival sur chaque continent, un rêve qui se fait de plus en plus concret d’année en année. En 2013, TomorrowWorld a, pour la première fois, exporté sa magie aux Etats-Unis et en 2015, l’Amérique latine sera de la partie, avec Tomorrowland Brasil. C’est ce qu’a annoncé David Guetta, DJ mondialement connu, le dernier jour du premier week-end Tomorrowland. Les 1er, 2 et 3 mai 2015, le festival s’installera à Itu, dans la province de Sao Paulo. En exportant Tomorrowland au Brésil, les organisateurs tiennent à « faire un geste envers les millions de fans brésiliens » : des milliers d’entre eux se rendent, en effet, chaque année à Boom. Tomorrowland Brasil promet d’ores et déjà d’être une fête grandiose. Ces dernières années, la musique électronique a littéralement explosé dans ce pays. Les Brésiliens de la classe moyenne, en mesure de payer le prix d’une entrée, sont 40 millions de plus qu’il y a dix ans et la plupart d’entre eux sont âgés de 20 à 30 ans – très exac­ tement le groupe-cible de Tomorrowland.


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Co

T N E H G MADE IN Voilà déjà plus de 10 ans que l’entreprise gantoise Remedent mène une révolution dans l’industrie dentaire. Les studios GlamSmile, qui outre les soins dentaires traditionnels attachent une grande importance aux traitements cosmétiques, connaissent un grand succès en Belgique et à l’étranger.

Aujourd’hui, il existe déjà une quarantaine d’établissements répartis dans le monde entier. La Chine compte à elle seule 7 établissements offrant le sourire Made in Ghent à qui le souhaite. Les métropoles de Péking, Shanghai et Hong Kong ne manquent bien sûr pas à l’appel. Le dernier né de GlamSmile ouvre ses portes à Madrid ce moisci. GlamSmile nous explique combien la technologie est à la base de cette réussite. « Tout est parti de notre conviction que les patients sont en droit d’attendre plus d’une visite chez le dentiste qu’une simple dentition saine. Nous pensons qu’un patient ne repartira vraiment satisfait que s’il a également un beau sourire. » Résultat de cette philosophie : les facettes GlamSmile, une technologie d’échantillonnage CAD/ CAM impressionnante et surtout la garantie d’un sourire parfait et blanc en permanence. Les facettes GlamSmile sont de petites plaques en porcelaine qui sont fixées sur la face avant des dents. Le logiciel de design veille à ce que tout soit dessiné sur mesure et des fraiseuses fabriquent les facettes avec une précision de 30 microns. La fabrication et la pose des

facettes se déroulent efficacement : un traitement GlamSmile moyen dure à peine 1 heure et est complètement indolore. «Outre nos traitements, la communication au sein de nos studios GlamSmile est également unique. Chaque patient peut compter sur les conseils Smile personnalisés des Consultantes Smile professionnelles. Lors de ces entretiens avec le patient, la Consultante Smile détermine ce qu’attend le patient et lui présente les solutions GlamSmile. Ici aussi, la technologie joue un rôle crucial : grâce au logiciel SmileMe, nous sommes en mesure de simuler immédiatement pour chaque patient une photo avant et après, de réaliser des analyses numériques de leur sourire et de visualiser leurs traitements au moyen d’animations. «Le principal atout des studios GlamSmile est qu’ils veillent à ce que les patients se sentent davantage accueillis comme des clients, y compris par le dentiste. Grâce aux technologies utilisées, nos studios sont devenus des lieux où l’on se sent bien et où les rêves peuvent se réaliser. »

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E L L E F A I T PA R L E R D ' E L L E

A N N E D E PA E P E P R O F E S S E U R E N G E N E T I Q U E H U M A I N E E T M E D I C A L E E T R E C T R I C E D E L’ U N I V E R S I T E D E G A N D

IDENTIKIT LIEU DE NAISSANCE : Gand DATE DE NAISSANCE : le 4 octobre 1955 ETAT CIVIL : Mariée, une fille Fidèle à l’université UGent, où elle a commencé ses études à dix-huit ans et toujours travaillé depuis. 1980: docteur en médecine, en chirurgie et en obstétrique 1987: docteur en sciences biomédicales 1988: met sur pied un laboratoire de diagnostic et de recherche des affections héréditaires du tissu conjonctif au sein du Centre de Génétique Médicale de l’UZ 1992: agrégée pour l’enseignement supérieur en génétique médicale 1993: chef de service du Centre de Génétique Médicale Anne De Paepe est nommée professeur à temps partiel en 1997, chargée de cours en 2000 et professeur titulaire en 2003. Elle est l’auteur de plus de 330 publications A1. Ses recherches ont été récompensées, notamment par l’attribution de l’Award Antoine Marfan USA, du prix Marcel Vastesaeger décerné par l’Association de Cardiologie et du prix GlaxoSmithKline pour la Recherche Scientifique Médicale.

« J’AI CONSCIENCE D’AVOIR UN IMPACT » En 2013, Anne De Paepe, professeur en génétique humaine et médicale, a été élue rectrice de l’université de Gand à l’étonnement général. Un entretien avec la première femme à occuper une telle fonction à propos de vision, de politique à mener et de génétique. TEXTE BERT VOET PHOTOS LISA VAN DAMME

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E L L E F A I T PA R L E R D ' E L L E

« NOUS POSSEDONS LE CAPITAL INTELLECTUEL ET CREATIF NECESSAIRE POUR DEVENIR UN ACTEUR MONDIAL, MAIS NOTRE FINANCEMENT EST TRES MOYEN. »

«

Sur le plan symbolique, le fait que je sois une femme a compté, mais je ne pense pas avoir été élue pour cette raison. Je n’ai en tout cas pas utilisé ma féminité. Au premier tour, j’ai obtenu le plus grand nombre de voix parmi tous les candidats, hommes et femmes. Cela constituait déjà un tournant. Jusque-là, je faisais plutôt figure d’outsider. On me connaissait comme chercheuse et on savait que je dirigeais un service important de la faculté de médecine, mais je n’avais pas un profil de décideur. Ce n’est qu’au terme de nombreux débats et après avoir entendu mon discours de motivation que la communauté universitaire a vraiment appris à me connaître. J’ai mis l’accent sur la qualité de la recherche et de l’enseignement, sur les performances et sur notre ambition de devenir un acteur de format international, et, enfin, sur l’offre de services – ce qui commence avec l’accueil au téléphone. Parallèlement, j’ai insisté sur l’importance de la collaboration et de la synergie entre les facultés, les chercheurs et les services. » « J’accorde énormément d’importance à l’intégrité scientifique et au respect des limites éthiques et déontologiques à ne pas dépasser – j’ai beaucoup de mal à digérer le fait que d’autres ne les respectent pas. Je fais allusion dans ce cadre à des expériences réalisées correctement, au traitement des résultats, au fait de reconnaître les mérites de collègues dans des publications, etc. Cela semble évident, mais ce ne l’est pas toujours dans la réalité. Il s’agit pourtant de valeurs universelles que l’on retrouve dans la pensée démocratechrétienne comme dans la pensée humaniste. »

EQUILIBRE DES SEXES Un an plus tard, quel score s’attribue Anne De Paepe ? « Je ne m’attribue pas de points, ce n’est pas comme ça que l’université fonctionne », répond la rectrice. « J’ai cependant conscience d’avoir un impact sur l’organisation, sur les valeurs et sur l’image de l’université. Si je me fie à ce que l’on m’en dit, l’esprit de concertation s’est affirmé au cours de cette année. Les membres de l’équipe de base – moi-même, le vice-recteur Freddy Mortier, les deux administrateurs et le chef de cabinet – proviennent de milieux différents, mais cela ne se remarque pas dans leur mode de fonctionnement. En équipe, nous poursuivons un seul but : la prospérité de l’université. » Les réalisations ? « Freddy et moi avons été confrontés à l’implémentation concrète d’un nouveau décret spécial pour notre université. Premier changement important : le conseil d’administration s’est vu attribuer pleine compétence, ainsi qu’un président distinct. Le conseil détermine la stratégie ; les opérations sont le fait du recteur, du vice-recteur, du comité exécutif, des facultés et des doyens. Cette séparation plus stricte représente une véritable réforme, qui n’avait rien d’évident. » Le gouvernement flamand a également imposé un quota d’un tiers minimum de femmes siégeant dans les organes exécutifs à partir du 1er octobre 2014. « A juste titre », affirme Anne De Paepe. « Les étudiantes sont plus nombreuses que les étudiants, ce qui est aussi le cas assez souvent au niveau des assistants, alors que cela ne se reflète pas dans les organes de direction. J’ai pris conscience de cette importante disparité au fil des années. Au cours de l’année écoulée, nous avons organisé de nouvelles élections pour la composition de nos organes de direction centraux et facultaires. Il n’était pas d’usage que les femmes posent leur candidature pour de telles fonctions : il fallait qu’on les ‘sollicite’. Mais de nombreuses femmes étaient intéressées par ces postes et elles ont d’ailleurs été élues en masse : nous sommes actuellement la première université présen-

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E L L E F A I T PA R L E R D ' E L L E

tant un parfait équilibre entre hommes et femmes au sein du conseil d’administration et des conseils de facultés – nous devançons même la norme flamande. » Le fait que les conseils de facultés aient dû être réduits pour obtenir cet équilibre ne pose pas de problème à notre interlocutrice. « Cela n’a rien de spectaculaire et puis, les performances d’un conseil de faculté ne se mesurent pas à sa taille. »

INTERNATIONAL « La question de la politique d’internationalisation de l’université a également été abordée cette année », poursuit-elle. « La croissance a été organique et les résultats sont relativement bons, même si l’on a constaté un déficit stratégique à faire les bons choix dans un environnement où les opérations se font de plus en plus à l’échelle européenne, internationale, voire mondiale. Nous avons nommé un groupe d’experts et rédigé un programme d’action intégré qui devrait nous permettre d’être meilleurs à l’international et de renforcer notre renommée. Et ça marche ! » Anne De Paepe s’apprête à partir pour la Corée du Sud, en étant très fière du Ghent University Global Campus dans ce pays. « Notre premier campus international et une première au niveau belge. Ce campus répond à une demande des autorités coréennes qui voient trop souvent leurs étudiants partir en Amérique ou en Europe et qui tiennent à limiter cette fuite des cerveaux. Nous y proposons des formations en technologies de l’alimentation et de l’environnement, ainsi qu’en biotechnologie moléculaire. Nous avons recruté une équipe internationale, mais les professeurs de l’UGent y font également de fréquents séjours. Le campus est proche d’une nouvelle zone urbaine où viennent s’implanter des sociétés de haute technologie. Nous nous efforçons évidemment de valoriser nos recherches – sur les plans industriel, économique et social. C’est tout à fait possible, en collaborant avec ces sociétés. Les spin-off peuvent également représenter une plus-value financière. » Les autorités coréennes ont notamment choisi l’université gantoise parce que celle-ci était la seule université belge à figurer au top cent du Shanghai Ranking il y a quelques années de cela. « Cela fait la cinquième année consécutive que nous comptons dans la ligue des World-Class Universities. Cette année, nous sommes même passés de la 85 ème à la 70 ème place », se félicite Anne De Paepe. Qu’est-ce que cela signifie ? « Les classements sont relatifs, mais le Shanghai Ranking évalue avant tout la valeur et la visibilité des recherches, et bien moins le profilage et les relations publiques des universités, comme c’est le cas de certains autres classements. »

RATIONALISER Anne De Paepe s’est-elle muée en manager ? « Je pense que oui (rires). En qualité de rectrice, je porte l’entière responsabilité d’une communauté : 8 000 membres du personnel et 43 000 étudiants. Je dois veiller à ce que toutes ces personnes collaborent, même au-delà de leur domaine. Pour les initiatives nouvelles, je dois confier des responsabilités aux personnes adéquates. Je dois également faire en sorte que les recherches se déroulent comme prévu et, enfin, je dois faire connaître l’institution sur le plan international. Et il faut mettre à disposition les moyens nécessaires et ensuite les répartir correctement. » [ CAPITAL 23 ]

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« NOUS SOMMES LA PREMIERE UNIVERSITE PRESENTANT UN PARFAIT EQUILIBRE ENTRE HOMMES ET FEMMES AU SEIN DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ET DES CONSEILS DE FACULTES. »


E L L E F A I T PA R L E R D ' E L L E

« LES ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT FLAMANDS DOIVENT AVANT TOUT SE POSITIONNER SUR LE PLAN INTERNATIONAL. »

Elle estime que l’allocation accordée par les pouvoirs publics à l’UGent constitue une contrainte. « Pour garantir la qualité de l’enseignement, nous devons disposer de suffisamment d’enseignants, ayant suffisamment d’espace. Or, les professeurs ont de plus en plus de tâches à accomplir : faire de la recherche, donner de nombreuses heures de cours, accompagner les étudiants... Il existe, par ailleurs, de nouvelles formes d’apprentissage : enseignement individuel, enseignement par petits groupes, e-learning. Le personnel académique n’a pas augmenté en même temps que le nombre d’étudiants et l’on a tendance à sous-estimer cette surcharge. Nous savons tous qu’il n’y aura pas beaucoup de marge budgétaire dans les années à venir. C’est un énorme défi. » Anne De Paepe estime que cette pression a contribué à l’élaboration par le personnel académique, l’année dernière, d’une pétition contre l’obligation de publier et l’accent mis sur la quantité plutôt que sur la qualité. « Nous essayons d’en tenir compte. Depuis cette année, nous n’opérons plus sur la base d’un modèle compétitif pour les promotions, mais d’un trajet de carrière personnalisé. Les professeurs entrent en quelque sorte en compétition avec eux-mêmes et non plus avec leurs collègues : ils formulent leurs objectifs pour une période de cinq ans. Il est tout à fait possible dans un tel système de mettre l’accent sur l’enseignement et moins sur les réalisations scientifiques. » Anne De Paepe plaide, par ailleurs, en faveur d’un examen d’entrée obligatoire, mais non contraignant, ce qui permettrait de mieux canaliser l’afflux d’étudiants dans l’enseignement supérieur. « Ce n’est pas que nous ayons trop d’étudiants, c’est que de trop nombreux étudiants ne réfléchissent pas suffisamment au choix de leurs études et constatent trop tard qu’ils ne sont pas à leur place. » La rationalisation, c’est le mot magique : « au sein de l’organisation, en travaillant plus entre facultés, mais aussi entre universités. Il faut peut-être songer à organiser les formations comptant peu d’étudiants sur le mode interuniversitaire. Et se demander si certains cours sont vraiment indispensables à la formation de médecins, d’ingénieurs ou de philosophes. » Au moment de la mise sous presse du présent Capital, on ignore encore de quelle manière les économies budgétaires toucheront l’enseignement supérieur. Anne De Paepe reste calme face au zèle des pouvoirs publics. Ne faut-il pas accorder la priorité absolue à l’enseignement et à la recherche ? « Evidemment ! C’est là une responsabilité essentielle des pouvoirs publics. Il faut bien avouer que dans une perspective internationale, notre financement est très moyen. Cependant, je suis optimiste pour nos universités. Nous possédons le capital intellectuel et créatif nécessaire pour devenir un acteur mondial. Mais un enseignement et une recherche de qualité, cela coûte cher, et nous devrons nous battre pour parvenir à nos fins. » Tous les projecteurs sont actuellement braqués sur les MOOC (Massive Online Open Courses). « Nous avons, nous aussi, pris des initiatives visant à installer des formes d’enseignement électronique, mais j’estime que la plus-value d’un contact personnel est primordiale. Un enseignant fait bien plus que transmettre des connaissances théoriques et pratiques. Il forme également la personnalité des jeunes, il leur apprend à communiquer, à être assertifs, à analyser et à mieux comprendre – bref, il les prépare au marché du travail. Et cela ne peut pas se faire uniquement à l’aide d’un ordinateur. » L’enseignement peut-il toutefois encore suivre les évolutions technologiques et sociales ? « C’est un point à surveiller : les formations doivent être adaptées en continu. Mieux encore : notre ambition doit toujours être de donner corps aux changements technologiques et sociaux, plutôt que de les suivre le mieux possible. Néanmoins, c’est également en lien avec le financement. »

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E L L E F A I T PA R L E R D ' E L L E

« Les établissements d’enseignement flamands doivent avant tout se positionner très nettement sur le plan international », estime Anne De Paepe. Et rester des bastions indépendants d’acquisition de connaissances. Le financement sera de plus en plus souvent mixte, mais nous devons à tout prix conserver notre intégrité. Nous travaillons de plus en plus souvent en synergie avec le monde de l’entreprise, ce qui est une bonne chose. Toutefois, nous le faisons à la condition expresse de préserver notre indépendance académique. »

PRONOSTIQUER ET PREVOIR Le Centre de Génétique Médicale qu’elle dirigeait à l’UZ lui manque, évidemment. Son propre laboratoire de recherche des affections héréditaires du tissu conjonctif était l’œuvre de toute une vie. « J’y passe encore chaque semaine, je suis les résultats des recherches, et j’y apporte parfois ma contribution », affirme-t-elle. « Et même si je ne vois plus de patients, il m’arrive encore de donner un avis dans un cas difficile. » L’avenir de son propre domaine de compétences la préoccupe. « La technologie génétique connaît un énorme essor. Les données sur le génome sont de plus en plus nombreuses, mais il faudra encore d’énormes investissements pour parvenir à interpréter l’impact de ces données sur certaines pathologies, et ce, même s’il existe toujours plus de tests pour de plus en plus de maladies et qu’ils sont toujours plus performants. Comment traiter tout cela sur le plan éthique et déontologique, voilà un défi important, qui se pose dès aujourd’hui. Imaginons qu’une personne réclame un test pour détecter un éventuel gène héréditaire du cancer du sein et qu’on lui découvre une prédisposition à la maladie d’Alzheimer. Faut-il le lui révéler ? Faut-il se mettre d’accord avant les tests ? Et jusqu’où faut-il aller face à des résultats de tests imprévisibles, quand on sait qu’ils peuvent être déterminants pour d’autres membres de la famille ? Une autre question est comment protéger les informations génétiques des personnes ? Il arrive déjà que l’on sache vingt ans à l’avance qu’une personne donnée souffrira un jour d’une maladie neurologique. Et une fois que toutes ces connaissances seront disponibles : qui peut les réclamer ? Les compagnies d’assurances ? Le médecin du travail ? Ce n’est pas le cas actuellement, mais comment les choses évolueront-elles ? Toutes ces questions se poseront bientôt avec encore plus d’acuité. Les pouvoirs publics ne doivent pas seulement investir dans la technologie, mais aussi dans l’encadrement. Juridiquement parlant, il y a encore beaucoup de pain sur la planche. » « Impossible de freiner l’évolution de la science et de la technologie, il s’agit là d’un processus autonome », conclut Anne De Paepe. « Il faut veiller à ce que le reste ne soit pas à la traîne, comme c’est un peu le cas aujourd’hui. En Belgique (comme dans deux autres pays d’Europe), la génétique médicale n’est même pas encore reconnue comme une spécialité. »

« LES POUVOIRS PUBLICS NE DOIVENT PAS SEULEMENT INVESTIR DANS LA TECHNOLOGIE, MAIS AUSSI DANS L'ENCADREMENT. JURIDIQUEMENT PARLANT, IL Y A ENCORE BEAUCOUP DE PAIN SUR LA PLANCHE. » [ CAPITAL 23 ]

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A N A LY S E

VOT R E PL A N F I NA NC I ER

STRUCTURER SUR LE LONG TERME ? DECIDER A COURT TERME ! Le bonheur financier, ou encore la sérénité financière, peut prendre de multiples formes. Une pomme pour la soif, un revenu régulier et confortable, un petit coup de pouce financier pour vos enfants ou une succession réglée comme du papier à musique... Dans tous les cas, l’important est de vous fixer un objectif clair pour votre patrimoine. Toutefois, un but concret ne suffit pas. Pour l’atteindre, vous avez besoin d’un plan. TEXTE XAVIER PIQUEUR, SENIOR AUDITOR OPTIMA ET LIESJE VANNESTE, AUDITOR OPTIMA PHOTOS LIEVEN VAN ASSCHE

Optima vous aide à le définir et à réaliser concrètement vos objectifs personnels. Nous mettons sur pied, en étroite concerta­ tion avec vous, un plan financier unique qui vous correspond, en nous appuyant sur notre expertise multidisciplinaire et dans une perspective à 360 degrés. Cette combinaison de planification financière et fiscale est unique dans le marché. Optima a mis à profit des années de savoir-faire dans le développement d’un logiciel unique qui étudie votre patrimoine par le biais d’une analyse de cash-flow. Cet outil tient également compte de vos objectifs et frais de succession éventuels. En exclusivité pour ses clients, ce logiciel à la pointe du progrès permet notamment à Optima de convertir un calcul économico-financier précis en rapports et graphiques clairs et compréhensibles. En quoi consiste-t-il concrètement ? Jetons un œil à l’exemple de Gilles et Charlotte, tous deux âgés de 46 ans. Ils sont en couple depuis 23 ans déjà et sont d’heureux ma­ riés depuis 20 ans sans contrat de mariage. Ils sont les parents de deux enfants aux études, de 18 et 20 ans. Gilles est, depuis quinze ans déjà, docteur spécialiste et travaille dans un hôpital communal général. Charlotte travaille égale-

ment dans l’hôpital en tant qu’infirmière avec le statut d’employée. Sur les conseils de son comptable, Gilles a créé une SPRL pour des raisons fiscales voici sept ans.

UNE BONNE PREPARATION EST PRIMORDIALE

XAVIER PIQUEUR | LIESJE VANNESTE

A la base, il faut avoir une vue globale détaillée de votre situation financière personnelle. C’est de là que nous partons pour définir votre plan.

PATRIMOINE FAMILIAL ACTUEL

COMMUNAUTE MATRIMONIALE

Biens immobiliers

1 300 000 €

Appartement Maison familiale

300 000 € 1 000 000 €

Biens mobiliers

1 053 468 €

Portefeuille d’investissement (pleine propriété) SPRL Dr. Gilles Provisions de pension TOTAL

600 000 € 300 000 € 153 468 € 2 353 468 €

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32


A N A LY S E

UNE COMPOSITION EQUILIBREE ENTRE BIENS MOBILIERS ET IMMOBILIERS EST CONSIDEREE COMME LA REPARTITION DE BASE DE TOUT PORTEFEUILLE VISANT LE RENDEMENT ET LA SECURITE.

Quelle est la situation actuelle de Gilles et Charlotte ? Gilles et Charlotte se sont déjà constitué un patrimoine confortable. Leur portefeuille d’investissement s’établit à 600 000 €, dont 450 000 € se trouvent sur des comptes à vue et d’épargne. La SPRL Dr. Gilles a une valeur approximative de 300 000 €. Gilles et Charlotte participent, en outre, tous les deux à l’épargne-pension. Gilles a souscrit une pension complémentaire libre et un engagement individuel de pension. Charlotte a une assurance de groupe via son employeur actuel. En termes de pension, Gilles et Charlotte se sont déjà constitué un capital de 153 468 €. Ce montant s’élèvera à environ 525 000 € à leurs 65 ans. Outre le logement familial, ils ont investi, voici deux ans, dans un appartement d’investissement à Bruxelles. Ils n’ont pas d’emprunt en cours pour ce bien immobilier. La location de l’appartement à Bruxelles leur rapporte un loyer mensuel de 600 €.

REPARTITION DES INVESTISSEMENTS

penses imprévues. Et d’autre part, de nombreuses personnes sont encore relativement réticentes face au risque en raison de la volatilité des marchés financiers lors de la décennie écoulée.

équilibré se compose tant de biens mobiliers qu’immobiliers. On considère qu’il s’agit là d’une répartition de base de tout portefeuille composé de manière équilibrée qui vise le rendement et la sécurité. Horizon de placement : court ou long terme Le portefeuille d’investissement actuel comprend 450 000 € sur des comptes à vue et d’épargne. Nous considérons qu’il s’agit de liquidités à court terme. En effet, vous voulez que les capitaux placés sur des comptes à vue ou d’épargne restent disponibles ou vous les considérez comme des fonds dont vous avez besoin à court terme. Toutefois, nous savons par expérience en matière de planification financière que l’on surestime très souvent le capital qui est nécessaire à court terme. Comment cela450 se000 fait-il ? D’une part, en raison d’une certaine prudence envers des dé-

Gilles et Charlotte structurent la partie restante de leur portefeuille d’investissement en actions et obligations, généralement sur le long terme. Selon la Banque nationale de Belgique, l’épargnant belge cherche massivement son salut dans le carnet d’épargne. A la fin du premier trimestre 2014, les Belges détenaient collectivement 231 milliards d’euros sur des carnets d’épargne belges réglementés. Pourtant, l’argent y est moins productif que l’inflation.

VOTRE SITUATION SOUHAITÉE, VOS OBJECTIFS Le planificateur d’Optima s’efforce, lors d’une entrevue, de dresser l’inventaire de vos objectifs à court et long terme. Ce dialogue ouvert entre vous-même et votre planificateur mettra en lumière tous les éléments importants. Il est non seulement nécessaire de savoir quel est votre but, mais aussi ce qui vous motive. Nous vous interrogeons sur ce qui compte réellement pour vous – maintenant et dans le futur.

360 000 33% 270 000

VOTRE PORTEFEUILLE D’INVESTISSEMENT ACTUEL

67%

450 000 €

180 000 450 000

Valeur actuelle

90 000 360 000

150 000 €

33%

Immobilier d’investissement

0 270 000

Portefeuille d’investissement 67%

court terme

600 000

moyen terme

long terme

450 000 € 180 000 ‘33

Les investissements de Gilles et Charlotte 400 000 se composent actuellement à 33 pour cent de biens immobiliers et à 67 pour cent de valeurs mobilières. On considère généra200 000 lement qu’un portefeuille d’investissement

90 000

0 court terme

600 000

0

‘17 ‘18 ‘19 ‘20 ‘21 ‘22 ‘23 ‘24

‘14

‘33

[ CAPITAL 23 ]

400 000

‘15 ‘16

‘25 ‘26 ‘27 ‘28 ‘29 ‘30 ‘31 ‘32

150 000 €

‘34 ‘35 ‘36 ‘37 ‘38 ‘39 ‘40 ‘41 ‘42 ‘43 ‘44 ‘45

‘46

‘48 ‘49 ‘50 ‘51 33

‘47

moyen terme

long terme


A N A LY S E

Qu’est-il ressorti, par exemple, de l’entretien avec Gilles et Charlotte ? Le but principal de Gilles est d’arrêter de travailler à 57 ans, afin de pouvoir passer plus temps avec Charlotte et ses deux enfants. De plus, Gilles ne veut pas travailler pendant les quinze prochaines années comme il l’a fait lors des quinze précédentes. Il veut passer plus de temps avec sa famille, car il se sent coupable de se consacrer entièrement à son travail. Son cauchemar serait que sa car-­ rière remette en jeu ses bonnes relations avec son épouse et ses enfants. Il ne veut toutefois pas prendre sa pension avant d’avoir 57 ans, vu la satisfaction que son travail lui procure. Gilles se demande, en outre, ce qu’il devra faire de sa société lorsqu’il aura atteint l’âge de la pension. Il ressort également de l’entretien que Gilles et Charlotte veulent disposer de 5 000 € par mois pendant leur pension. Le grand rêve de Charlotte est un appartement à la Côte. Le couple entend financer cet achat uniquement sur fonds propres, car ils ne sont pas partisans d’emprunter. A court terme, Gilles et Charlotte prévoient également d’engager pour environ 100 000 € de frais de rénovation pour leur logement familial. En outre, ils veulent offrir 50 000 € à chacun de leurs enfants pour l’achat de leur futur logement familial. Le proverbial petit coup de pouce. Enfin, Gilles et Charlotte estiment important, en cas de décès de l’un deux, que la totalité du patrimoine revienne au survivant. Conserver le contrôle est l’une de leurs priorités. En fonction du moment du décès, une partie pourra déjà aller aux enfants. Quels sont les objectifs de Gilles et Charlotte ? Forts de toutes ces informations sur la situation actuelle et souhaitée de Gilles et Charlotte, nous nous mettons à l’ouvrage pour réaliser l’audit et mettre le plan au point. Nous allons utiliser différents piliers pour ce faire. Ils constitueront l’ossature de l’élaboration concrète du plan. Le premier pilier est traditionnellement l’âge de pension souhaité, soit 57 ans dans le cas présent. Il ne correspond pas né-

cessairement avec le moment auquel vous recevrez votre pension légale. Gilles et Charlotte ne recevront une pension effective qu’à 65 ans. Les capitaux de pension ne sont, eux aussi, généralement libérés qu’après le 65e anniversaire. Dès que ce deuxième pilier est franchi, l’horizon de placement du patrimoine est souvent mal estimé, une grande partie étant structurée à court terme. Les personnes prévoient, à juste titre, un capital pour vivre une deuxième jeunesse et profiter au maximum de la vie. Toutefois, il arrive très souvent que ce capital soit surévalué. Même si vous avez plus de 65 ans, vous pouvez néanmoins investir à plus long terme. En effet, comment obtenir autrement un rendement maximal de votre épargne pour maintenir votre niveau de vie après vos 75 ans, vos 85 ans ou peut-être même vos 95 ans ? Viser un rendement sur le long terme est également judicieux pour la génération suivante.

ANALYSE Le cœur du concept d’Optima est l’audit de planification financière, une vue d’ensemble 33% de votre situation actuelle et une analyse en profondeur des points forts et faibles des 67% quatre piliers : patrimoine, succession, revenus et pension. Par ailleurs, nous confrontons vos objectifs à court et long terme à votre situation actuelle. Comment analyser, sur la base d’une analy-

se de cash-flow, le patrimoine actuel de Gilles et Charlotte ? L’analyse des revenus, dépenses et retenues fiscales montre que Gilles et Charlotte épargnent actuellement environ 2 500 € par mois en privé. Nous supposons que cette capacité d’épargne n’est pas investie de manière efficace et systématique. Elle se retrouve peutêtre d’abord sur les carnets d’épargne, ce qui procure un faible rendement. On peut ensuite supposer qu’une grosse somme est investie en une fois, avec un risque à l’entrée. Le couple prévoit de rénover son logement familial l’année prochaine. Ils évaluent les travaux à un budget d’environ 100 000 €. Ils souhaitent, de surcroît, donner un coup de pouce à leurs enfants en 2016, lorsque ces derniers auront terminé leurs études. Ils prévoient un montant de 50 000 € pour chaque enfant. A partir de l’âge de la pension souhaité (57 450 000 ans), nous tenons compte d’un budget mensuel pour vivre de 5 000 €. Mais à ce momentlà, les revenus 360 ne 000 suffiront plus pour couvrir les dépenses. Gilles et Charlotte devront avoir un supplément mensuel. 270 000

A l’occasion de leur pension en 450 2033, et 000Gilles € Charlotte recevront des provisions pour pen180 000 sion d’environ 525 000 €. L’imposition finale a été prise en considération dans ce calcul. 000 Nous partons du 90 principe, dans notre calcul,

0

VOS REVENUS ET DEPENSES 600 000 ‘33

400 000

court terme

moyen terme

Le calcul a été réalisé en tenant compte des paramètres suivants : - le niveau de vie augmente de 2% par an ; - les revenus suivent cette indexation.

200 000

0

‘17 ‘18 ‘19 ‘20 ‘21 ‘22 ‘23 ‘24

‘14

‘25 ‘26 ‘27 ‘28 ‘29 ‘30 ‘31 ‘32

‘15 ‘16

‘34 ‘35 ‘36 ‘37 ‘38 ‘39 ‘40 ‘41 ‘42 ‘43 ‘44 ‘45

‘46

‘47

‘48 ‘49 ‘50 ‘51

-200 000

450 000

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450 000

34 360 000

360 000


200 000 360 000 33%

A N A LY S E

270 0000

67%

‘17 ‘18 ‘19 ‘20 ‘21 ‘22 ‘23 ‘24

‘14

‘15 ‘16

180 000

€ 450 000

‘25 ‘26 ‘27 ‘28 ‘29 ‘30 ‘31 ‘32

‘34 ‘35 ‘36 ‘37 ‘38 ‘39 ‘40 ‘41 ‘42 ‘43 ‘44 ‘45

-200 000 DES DEPENSES (1) qu’en cas de décès, le niveau de vie et la penTIMING 90 000 sion légale du survivant tomberont à 75 pour cent du niveau actuel. 450 000 Vous trouverez ci-après une projection gra­ 0 phique des revenus et dépenses de Gilles en korte termijn middellange termijn 600 000 Charlotte lors des prochaines années. 360 000 Vous trouverez ci-après une présentati‘33 on graphique mettant en parallèle le por270 000 tefeuille d’investissement actuel de Gilles 400 000 et Charlotte avec le timing de leurs futures 450 000 € dépenses. Ce graphique vous montre donc 180 000 quand (à court, moyen et long terme) ils auront000 en principe besoin de quel capital pour 200 maintenir leur niveau de vie souhaité. Ce 90 000 « besoin » est exprimé en termes actuels, 117 300 € afin que‘14 nous puissions comparer ces dé‘17 ‘18 ‘19 ‘20 ‘21 ‘22 ‘23 ‘24 0 0 avec leur portefeuille actuel. penses court terme moyen terme ‘48 ‘49 ‘50 ‘51 Il ressort de cette analyse graphique que ‘47 ‘34 ‘35 ‘36 ‘37 ‘38 ‘39 ‘40 ‘41 ‘42 ‘43 ‘44 ‘45 ‘46 ‘25 ‘26 ‘27 ‘28 ‘29 ‘30 ‘31 1 500 000 ‘15 ‘16 ‘32 le portefeuille d’investissement actuel de Gilles et Charlotte n’est pas affecté de ma­ -200 000 optimale par rapport à leur horizon nière 1 200 000 de placement. 450 000et Charlotte ont une capacité d’épargne Gilles à court et moyen terme. En principe, ils n’ont pas besoin de leur portefeuille d’inves­ 360 000 tissement actuel pendant leur carrière professionnelle pour financer leur niveau de 270 000 vie, à moins que ce ne soit pour financer la rénovation prévue (2015) et le don de 50 000 € € 450 000 à chacun de leurs enfants (2016).

000 000 solliciter leur 450 pas non 900 plus portefeuille d’inves­tissement actuel. Les premières années de leur pourront être compen600 pension 000 360 000 sées par la capacité d’épargne future leur restant pendant leur carrière profession300 000 270 000 nelle active.

Toutefois, sur le long terme, ils seront en 180 000 0 ‘15 ‘16 ‘19 ‘25 ‘28 déficit et devront solliciter leur portefeuille d’investissement actuel. Attention, toute-

180 000

A moyen terme, Gilles et Charlotte ne doivent

€ 197 767

90 000

middellange termijn

lange termijn

Epargne libre Portefeuille d’investissement

300 000

‘16

‘19

450 000

360 000

270 000

180 000 197 767 € 150 000 €

90 000

1 0

long terme

c

€ 197 767

‘25

‘28

middellange termijn

lange termijn

LES OBJECTIFS DE NOS CLIENTS SONT TRES SOUVENT EMOTIONNELS ET PORTENT ESSENTIELLEMENT SUR LA TRANQUILLITE D’ESPRIT ET LA SECURITE.

600 000

‘15

Portefeuille actuel Timing dépenses lange des termijn

fois : Gilles et Charlotte pourront, durant la période comprise entre 65 et 75 ans, combler le déficit avec le capital de leurs provisions pour pension. € 284 933 Conclusion ? Le portefeuille d’investisse­ ment actuel de Gilles et Charlotte n’est pas suffisamment affecté sur le long terme. Il ressort de l’analyse que le besoin de capital ‘34 ‘37 ‘40 est ‘41 supérieur 43 ‘46 à ‘49 à long terme ce qui est structuré aujourd’hui sur le long terme.

korte termijn

900 000

0

€ 150 000

0

korte termijn

1 200 000

‘48 ‘49 ‘50 ‘51

€ 117 300

TIMING 0 DES DEPENSES (2) 1 500 000

‘47

90 000

€ 150 000

€ 117 300

‘31

‘46

‘31

‘34

‘37

‘40

‘41

43

‘46

‘49

[ CAPITAL 23 ]

35


‘47

A N A LY S E

Notre conseil ? Gilles et Charlotte doivent réexaminer l’horizon temporel de leur portefeuille actuel et le structurer autant que faire se peut sur le long terme. 450 000 € Gilles et Charlotte adhèrent à notre analyse.

Comment peuvent-ils désormais structurer leur portefeuille d’investissement actuel de manière optimale en fonction de leur horizon d’investissement ? 150 000 €

court terme

‘48 ‘49 ‘50 ‘51

7€

moyen terme

long terme

STRUCTURER VOTRE PORTEFEUILLE D’INVESTISSEMENT SUR LE LONG TERME PEUT VOUS PROCURER UN RENDEMENT SUPERIEUR A COURT OU MOYEN TERME.

Nous déterminons de quelle partie du portefeuille d’investissement actuel Gilles et Charlotte auront besoin et à quel moment. Nous leur conseillons de viser au maximum un rendement à long terme avec le

450 000

portefeuille librement disponible, dont ils n’auront en principe pas besoin pour maintenir leur niveau de vie. La pratique nous enseigne que la planification financière revient souvent à la question de savoir ce dont on aura besoin pour maintenir son niveau de vie jusqu’à l’âge estimé du décès. Pour ce faire, Gilles et Charlotte doivent réserver environ 315 000 € de leur portefeuille actuel. Par ailleurs, ils doivent structurer judicieusement leur capacité d’épargne future pendant leur carrière professionnelle, ainsi que leurs capitaux de pension futurs.

PLAN Lors de la phase suivante, nous établissons un plan dans lequel nous formulons des recommandations très concrètes pour optimaliser votre situation financière : conseils juridiques et fiscaux, possibilités d’investir de manière intelligente dans des placements mobiliers et immobiliers ... tous les moyens qui doivent vous mener à votre bonheur financier personnel. Les points d’action convenus sont traduits en un scénario personnel : votre plan. Sans nous perdre dans les détails, nous passons en revue ici un certain nombre de points d’action importants que Gilles et

Besoins Montants disponibles

360 000 284 933 € 270 000

180 000 197 767 €

90 000 117 300 € 0 court terme

moyen terme

Charlotte pourront réaliser aussi à bien à court qu’à plus long terme. Points d’action à court terme : Structurer le portefeuille d’investissement au maximum à long terme Il ressort de l’analyse de Gilles et Charlotte qu’ils ont actuellement une capacité d’épargne mensuelle de 2 500 €. A court terme, ils n’ont besoin de leur portefeuille d’investissement actuel que pour le financement des travaux de rénovation du logement familial et les donations aux enfants. Toutefois, leur portefeuille est structuré à court terme à hauteur de 450 000 €. Gilles et Charlotte peuvent structurer à long terme la partie librement disponible de leur portefeuille d’investissement, dont ils n’ont en principe pas besoin pour maintenir leur niveau de vie. Différentes possibilités s’offrent à Gilles et Charlotte pour structurer leur patrimoine sur le plus long terme. Nous leur conseillons, compte tenu de leur profil de risque, de structurer une partie de leur patrimoine via une assurance de placement ou un fonds de placement (voir cadre 1). Cette forme d’investissement procure un rendement supérieur à celui d’un compte d’épargne ou à vue. En outre, elle leur permet de mettre en place un règlement successoral pour les enfants, tout en conservant le contrôle. Une autre possibilité consiste à incorporer une partie des avoirs liquides dans une obliga­ t ion structurée (voir cadre 2). Voici une autre manière adéquate de sécuriser le patrimoine de Gilles et Charlotte avec une pression fiscale faible et un rendement sûr. Nous conseillons, par ailleurs, à Gilles et Charlotte d’investir une partie de leur patrimoine dans de l’immobilier d’investissement (voir cadre 3). D’un point de vue général, l’immobilier constitue un investissement rentable et sûr à long terme.

long terme

Le calcul a été réalisé en tenant compte des paramètres suivants : - Le portefeuille mobilier génère des revenus nets annuels de 4%. - Les revenus sont supposés être disponibles pour financer le niveau de vie.

[ CAPITAL 23 ]

36


A N A LY S E

ASSURANCE ET FONDS DE PLACEMENT QUELS SONT LES AVANTAGES ?

1

Structurer une partie de votre portefeuille d’investissement via une assurance de placement présente les avantages suivants :

renseigner, dans votre déclaration d’impôt des personnes physiques, les contrats d’assurance-vie étrangers. • Les assureurs vous permettent d’utiliser le marché institutionnel, caractérisé par une grande indépendance et qui va de pair avec l’accès à un éventail plus large de gestionnaires de patrimoine.

• Une assurance de placement est un instrument approprié pour se constituer un patrimoine sur le long terme et le conserver. • Grâce à l’assurance de placement, vous pouvez investir avec une faible pression fiscale. Vous échappez au précompte mobilier et ne payez pas de taxes boursières, mais uniquement une taxe d’assurance unique de 2 pour cent. • Sous certaines conditions, vous pouvez éviter les conséquences désagréables de la responsabilité (saisie exécutoire). • Une assurance de placement peut être souscrite auprès d’un assureur belge, mais aussi d’un assureur étranger de l’Espace Economique Européen, et ce, dans un cadre légal (libre circulation des capitaux). Chaque Etat membre a un cadre légal spécifique. Il peut s’avérer utile de se tourner vers un assureur au-delà des frontières nationales, en fonction de vos objectifs. N’oubliez pas que depuis 2013, vous devez

En outre, un investissement immobilier est bénéfique à la répartition de leurs investissements. Un portefeuille d’investissement bien réparti se compose, pour une part importante, d’immobilier.

Structurer une partie de votre portefeuille d’investissement via un fonds de placement présente les avantages suivants : • Le fonds de placement est une bonne solution pour se constituer un patrimoine sur le long terme et le conserver. • Une architecture ouverte offre une valeur ajoutée : - possibilités élargies de composer un portefeuille optimal en fonction de vos objectifs et de votre profil d’investisseur ; - grande indépendance et neutralité ; - diversification et spécialisation des gestionnaires de patrimoine, pour répartir le risque et l’atténuer.

OBLIGATION STRUCTUREE – DE QUOI S’AGIT-IL EXACTEMENT ?

2

En cas d’obligation structurée, l’investisseur a un droit, à la date d’échéance, au remboursement de la totalité du capital, majoré d’un coupon à l’échéance lié à la plus-value potentielle sur la base de la performance de l’indice ou du panier de fonds de placement. L’obligation a une durée fixe.

Dans leur quête de sécurité, les personnes changent parfois toute leur stratégie d’investissement et mettent tous leurs œufs dans le même panier. Ce n’est jamais une bonne solution. Le leitmotiv est une répartition judicieuse. Cette répartition doit faire partie de tout bon plan financier. Il n’est jamais bon d’investir tout dans l’immobilier ou tout dans les marchés financiers. Tout l’art consiste à combiner la stabilité de l’immobilier avec une stratégie d’investissement capable de profiter de la relance des marchés boursiers.

Quand une personne physique conserve le titre jusqu’à l’échéance, ce particulier reçoit au moins un montant correspondant au capital investi à l’échéance. En outre, cet investisseur peut éventuellement recevoir un rendement supplémentaire lié à l’indice/au panier de fonds de placement. Ce rendement supplé­mentaire est intégralement impo­ sable par le biais d’une retenue obligatoire de précompte mobilier de 25 pour cent.

[ CAPITAL 23 ]

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A N A LY S E

IMMOBILIER D’INVESTISSEMENT POURQUOI UN BON PLACEMENT ?

3

Sécurité D’un point de vue général, l’immobilier constitue un investissement rentable et sûr. En matière d’immobilier, la Belgique est le pays le plus ennuyeux au monde. Quand tout se passe bien, les prix augmentent régulièrement sans que le marché ne s’emballe. Et en temps de crise… les prix demeurent relativement stables. L’ennui devient dans ce cas un refuge sûr, un havre de stabilité apprécié.

la pression fiscale sur les biens immobiliers. Ici aussi, il convient de vendre à temps ! Avec un emprunt, vous pouvez obtenir un effet de levier sur votre patrimoine. Il se produit quand le rendement de l’investissement est supérieur au coût de votre emprunt. Tranquillité d’esprit Considérer l’immobilier comme un investissement rationnel implique une gestion professionnelle. Un bon gestionnaire, un asset manager dans le jargon, est la meilleure arme qui soit pour le bailleur émotionnel, qui loue dans son propre village et de préférence à des personnes qu’il connaît.

Rendement En général, le rendement d’un investissement dans l’immobilier peut se composer des facteurs suivants : • Les revenus locatifs. Ils sont en principe indexés, si bien qu’un investissement dans l’immobilier est insensible à l’inflation. • La plus-value. En cas d’investissement dans des produits à rendement fixe, à l’instar des obligations, vous recevez uniquement des intérêts et pas de plus-value. Nous avons mis l’accent, ci-dessus, sur le « peut ». Comme c’est aussi le cas dans un investissement mobilier, il faut vendre au moment opportun pour réaliser une plus-value. Nous vous conseillons de vendre au bout de 10 à 15 ans. • Le rendement fiscal. Il évolue de manière parallèle à l’emprunt. Dès que l’emprunt est remboursé, ce rendement fiscal disparaît et il est même possible que naisse un inconvénient fiscal, en raison de

Un gestionnaire professionnel passe au crible et sélectionne des opportunités d’investissement (immobilier) correctes. En outre, il peut vous aider à étudier différentes techniques d’achat et à souscrire un emprunt avec tous ses aspects financiers et fiscaux. Enfin, il y a la quête de « bons » locataires (régisseur) et la maintenance (syndic). A ce niveau aussi, un gestionnaire professionnel joue un rôle crucial pour faire de l’immobilier un investissement sans souci. Il fait, en outre, office de tampon, en connaissance de cause, entre le propriétaire et le locataire.

DE NOMBREUX CLIENTS SE POSENT LA QUESTION CRUCIALE SUIVANTE : « DE QUOI AI-JE BESOIN POUR MAINTENIR MON NIVEAU DE VIE JUSQU’A MON DECES ? »

Protection du conjoint survivant Gilles et Charlotte estiment important, en cas de décès de l’un deux, que l’ensemble du patrimoine revienne au conjoint survivant. Gilles et Charlotte peuvent, dès lors, envisager d’intégrer une clause optionnelle. Dans une clause optionnelle, le patrimoine commun, en cas de dissolution par décès, reviendra au survivant au choix de ce dernier. Autrement dit, le survivant pourra faire un choix, au moment du premier décès, en fonction des droits de succession et de ses besoins financiers, de son âge et de son état de santé.

[ CAPITAL 23 ]

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A N A LY S E

Epargner de manière efficace et systématique L’analyse de Gilles et Charlotte a montré qu’ils pouvaient épargner 2 500 € par mois.

Mais cette capacité d’épargne n’est probablement pas investie de manière efficace et systématique. Nous conseillons par conséquent à Gilles et Charlotte de démarrer un plan d’épargne périodique sous la forme

d’une assurance patrimoine (voir cadre 4). Il s’agit d’une manière adéquate de constituer leur patrimoine d’une façon fiscalement avantageuse, en optant pour un rendement à long terme.

Donations aux enfants 4

DEMARRAGE D’UN PLAN D’EPARGNE PERIODIQUE – UNE MULTITUDE D’AVANTAGES

Il ressort des objectifs personnels de Gilles et Charlotte qu’ils veulent aider leurs enfants à court terme à acheter leur propre maison familiale. Pour ce faire, ils veulent faire don d’environ 50 000 € à chacun de leurs enfants. Gilles et Charlotte peuvent faire cette donation en ayant recours à la technique du don bancaire (voir cadre 5).

Un plan d’épargne périodique présente une multitude d’avantages : • En épargnant périodiquement (à savoir, mensuellement), vous êtes constamment présent dans le marché. L’épargne systématique réduit le risque de mauvais timing en termes de moment d’entrée. • L’épargne périodique procure un rendement immédiat. On évite de la sorte que les liquidités rapportent peu ou rien du tout pendant longtemps en restant sur des comptes à vue ou d’épargne. • Le force de la capitalisation réside dans le fait qu’un montant épargné moindre – en débutant plus jeune – procure un capital final plus élevé qu’un montant supérieur investi à un âge plus tardif. • Cette forme d’investissement n’aura de préférence pas de date de fin fixe. En procédant de la sorte, vous ne devez pas à chaque fois réinvestir et vous économisez d’important frais d’entrée et de sortie. • Grâce à l’assurance patrimoine, vous pouvez investir avec une faible pression fiscale. Vous ne payez pas de précompte mobilier quand vous prélevez du capital après les huit premières années du contrat1 et pas de taxes de Bourse, à l’exception d’une taxe d’assurance unique de 2 pour cent à l’entrée lors de l’inscription. • A terme, l’investissement sera de préférence converti en plan rentier. Des distributions sont alors effectuées à intervalles réguliers, afin de vous permettre de bénéficier du capital constitué comme pécule, en guise de rente. 1

5

DON MANUEL ET DON BANCAIRE

Les dons manuels et surtout les dons bancaires sont très populaires. Les dons manuels et les dons bancaires ne doivent pas obligatoirement être enregistrés, de sorte qu’il soit aisé d’éviter les droits de donation. En cas de décès du donateur, la donation n’est en principe plus soumise à des droits de succession. A moins que le donateur décède dans les trois ans et que la donation n’ait pas donné lieu au paiement de droits de donation. Il est recommandé d’établir des documents justificatifs. Ces documents montrent qu’il s’agissait d’une donation et précisent les conditions liées à la donation.

Vous payez une taxe d'assurance unique de 2 pour cent au départ.

Beaucoup d’encre a déjà coulé sur les modalités pratiques et la manière d’établir les documents justificatifs. On constate pourtant, dans la pratique, qu’il arrive régulièrement que l’une ou l’autre chose se passe mal. De nombreux « bricoleurs » se lancent dans cette tâche avec un bon document de référence, mais commettent des erreurs dans la rédaction du texte. Ainsi, il est déjà arrivé plus d’une fois qu’une lettre soit envoyée par recommandé à la date x en mentionnant que le transfert avait eu lieu (au passé !) par virement bancaire effectué à la date x + 4 jours.

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A N A LY S E

POINTS D’ACTION A (PLUS) LONG TERME Avance sur engagement de pension individuel Sur le plus long terme, Gilles peut utiliser son engagement individuel de pension pour financer un nouveau bien immobilier d’investissement. La forme la plus courante est le prélèvement d’une avance sur l’engagement individuel de pension. Cette technique permet à Gilles de prélever environ 60 à 70 pour cent de tout ce qu’il a déjà épargné dans l’engagement individuel de pension, la « réserve », en guise d’avance pour l’achat d’un bien immobilier. Mais cela doit toutefois être prévu contractuellement. Il s’agit d’un point important auquel il faut prêter attention lors de la souscription d’une police.

DE NOMBREUSES PERSONNES SONT PRETES A MODIFIER STRUCTURELLEMENT LEUR SITUATION FINANCIERE SI CELA CONTRIBUE A CONCRETISER UN REVE A PLUS LONG TERME. Le prélèvement d’une avance est une forme de crédit très souple qui engendre peu de frais. Ainsi, il n’y a pas de frais de notaire, par exemple pour l’enregistrement d’une hypothèque. Achat d’une résidence secondaire à la Côte Charlotte rêve, à terme (2021-2025), d’avoir une résidence secondaire à la Côte. Nous conseillons donc à Gilles et Charlotte de vendre l’appartement d’investissement à Bruxelles

POURQUOI UN PLAN RENTIER ?

et d’utiliser les moyens libérés pour financer la résidence secondaire à la Côte. L’appartement à Bruxelles aura alors plus de 10 ans. Les frais risquent de grimper sans cesse en raison de l’usure et de la vétusté. Il sera plus difficile de louer l’appartement. Sans compter que l’évolution de la plus-value pâtira également de la vétusté. Cela aura un impact négatif sur le rendement de cet investissement. Démarrer un plan rentier Dès la libération de leurs capitaux de pension à leurs 65 ans, nous conseillons à Gilles et Charlotte d’en intégrer une partie dans un plan rentier (voir cadre 6) sous la forme d’une assurance patrimoine. Cela viendra compléter la pension légale pour combler les insuffisances mensuelles.

6

Un plan rentier sous la forme d’une assurance patrimoine est une manière appropriée de profiter de votre patrimoine en complément de votre pension légale afin de conserver votre niveau de vie. • Grâce à l’assurance patrimoine, vous pouvez investir avec une faible pression fiscale.

• Des prélèvements périodiques plus modestes accroissent le rendement. On évite de la sorte que des sommes plus importantes ne rapportent rien pendant longtemps en restant sur des comptes à vue afin d’entretenir votre niveau de vie. Un plan rentier combine flexibilité et petits prélèvements périodiques avec un horizon de placement à long terme, ce qui a une influence positive sur le rendement. • La force de la capitalisation engendrera soit un prélèvement périodique supérieur, soit une période de rente plus longue. • Vous choisissez vous-même, en fonction de votre besoin, la rente voulue et sa périodicité. Par ailleurs, le montant des prélèvements périodiques peut être adapté de manière flexible. • Cette forme d’investissement n’aura de préférence pas de date de fin fixe. En procédant de la sorte, vous ne devez pas réinvestir à chaque fois et vous économisez d’importants frais d’entrée et de sortie.

- Au départ, vous payez seulement une taxe d’assurance unique de 2 pour cent. - Si l’assurance patrimoine a plus de 8 ans et que vous n’effectuez pas de prélèvements durant ces 8 ans, aucun précompte mobilier n’est dû. Par contre, si vous effectuez des prélèvements durant les 8 premières années, vous devez seulement payer un précompte mobilier de 25 pour cent sur la composante intérêts de ce prélèvement. - Vous ne payez pas de taxes de Bourse. • Certaines formules d’assurance du marché vous donnent la possibilité d’ajuster encore la formule d’investissement par la suite.

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OPTIMA

EVENEMENTS

PHOTOS ARCHIVES OPTIMA

CLAEYS VERLICHTING & OPTIMA « Qui profitera de votre succession : vos enfants ou le fisc ? Quelles mesures pouvez-vous encore prendre sur base de la nouvelle loi ? » C’était la thématique d’une passionnante séance d’information organisée en mai dernier par Optima pour quelque 25 invités, en partenariat avec l’entreprise Claeys Verlichting à Avelgem, spécialiste de l’éclairage apportant à ses clients des solutions à la fois techniques et esthétiques. A l’aide d’exemple concrets et de judicieux conseils, les spécialistes d’Optima ont expliqué comment bien préparer sa succession et de quelle manière une planification successorale s’intègre dans un plan plus large. Objectif : conserver votre niveau de vie et avoir la certitude que votre patrimoine profitera aux personnes qui comptent le plus pour vous, et non au fisc.

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OPTIMA

EVENEMENTS

PHOTOS ARTUR ERANOSIAN

OPTIMA CUP : UNE COURSE QUI A LE VENT EN POUPE Depuis cinq ans, le Royal North Sea Yacht Club d’Ostende organise une régate le long de ses côtes chaque mercredi soir de juillet et d’août. L’objectif de cette course est de rendre la voile plus accessible aux membres qui ne la pratiquent pas, aux invités du club (des hommes d’affaires pour la plupart, des personnes exerçant une profession libérale, des indépendants…), ainsi qu’aux jeunes (de 18 à 25 ans). Depuis l’été 2014, cette course est sponsorisée par Optima, et un trophée remis en jeu chaque année vient récompenser une victoire dans ce qui est devenu l’Optima Cup. Chaque semaine, une vingtaine de bateaux sont ainsi en compétition – depuis la classe Dragon sport jusqu’aux cruisers – pour remporter la coupe tant convoitée. Le mercredi 29 août 2014, nous avons eu le privilège d’annoncer le classement final. Le vainqueur, ‘Ragazza’, a remporté le maximum de points et des places d’honneur, devant ‘Xtrmly’ en ‘Katmandu’, ce qui lui a valu une coupe bien méritée. A l’issue de la course, un dîner et une soirée animée ont, comme à l’habitude, permis aux 140 participants d’épiloguer sur les courses et de nouer des contacts.

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OPTIMA

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O P T I M A O P E N 2 0 14

« La proximité des joueurs rend ce concept unique » Entre le 14 et le 17 août derniers, le Royal Zoute Tennis Club arborait pour la cinquième fois consécutive le bleu d’Optima à l’occasion du tournoi de tennis le plus distingué et le plus convivial de la saison : l’Optima Open, manche belge de l’ATP Champions Tour. TEXTE TOM BOTTE | PHOTOS PHILIPPE BUISSIN

Andy Hancock, directeur du tournoi Optima Open, et Tine De Groote, Sponsoring & Event Manager chez Optima, nous font part de leurs impressions après une édition particulièrement réussie. « La seule chose qui a fait défaut de temps en temps, c’est la météo », plaisante Andy d’entrée de jeu. « Pour le reste, ce fut une nouvelle fois un tournoi fantastique. »

à réunir différents partenaires commerciaux tout à fait intéressants, ce qui a fait de l’Optima Open un mélange idéal d’événement public et de lieu de rencontre propice à la création de réseaux. » Pourquoi avoir choisi au départ un tournoi s’inscrivant dans le circuit ‘Legends’ ? TINE DE GROOTE : « Bonne question ! Nous avons longuement réfléchi avant de prendre cette décision. Il y a quelques années, nous nous sommes penchés sur notre stratégie en matière de sponsoring et dans l’audit réalisé à l’époque, nous avons notamment étudié le profil du client Optima. Il est âgé de 40 à 50 ans en moyenne, a généralement une certaine expérience des affaires, il est soucieux de qualité et recherche tout ce qui est unique… Or, un tournoi ’Legends’, c’est unique. Nous sommes partis de la légendaire finale de Wimbledon opposant Björn Borg à John McEnroe en 1980. Le client Optima est en âge de s’en souvenir. Nous voulions leur faire rejouer cette finale et c’est ainsi que le tournoi s’est développé. Le tennis est un sport cher au cœur de la majorité des Belges. Un sport pas très difficile à suivre et qui intéresse aussi bien les femmes que les hommes. Des joueurs tels que John McEnroe, Xavier Malisse, Greg Rusedski, Goran Ivanisevic et surtout Henri Leconte sont synonymes de spectacle. Ces vedettes sont extrêmement accessibles : elles acceptent de se faire photographier avec qui le demande, de discuter avec les gens... Elles sont d’accord pour assurer des séances d’autographes et des meet & greets, le tout dans une ambiance décontractée. »

L’Optima Open existe depuis cinq ans et s’est vite avéré une valeur sûre de l’ATP Champions Tour. ANDY HANCOCK : « Tout est allé très vite, en effet, et l’Optima Open s’est imposé comme un vrai tournoi dès la première édition. Même si après Kim Clijsters et Justine Henin, nous n’avons plus connu de véritables stars du tennis en Belgique, c’est toujours un sport qui compte beaucoup dans ce pays. En dépit de cet intérêt, nous n’avions plus de tournoi important jusqu’au lancement de l’Optima Open. The right project, at the right time, at the right place. Tout concordait : des légendes mondiales dans la station balnéaire la plus huppée de Belgique, que vouloir de plus ? L’Optima Open s’est donc rapidement fait un nom, et pas seulement chez les clients d’Optima. C’est, de toute manière, bien plus qu’un simple événement VIP, car le tournoi accueille également de nombreux spectateurs passionnés de tennis. Nous faisons toute la différence grâce au concept : le principal sponsor qui est en même temps l’organisateur, c’est un fait unique. Il s’agissait d’un choix délibéré de notre part, car cela nous permettait – et nous permet encore – de garder le contrôle sur tous les aspects. Nous avons, en outre, réussi

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Ces grands noms acceptent volontiers de venir à Knokke ? ANDY HANCOCK : « Bien sûr. Ils insistent même parfois pour avoir le droit de participer (rires). Il faut dire qu’ils s’amusent comme des gamins ici. C’est une grande partie de plaisir ! Et puis, à Knokke, ils sont gâtés : le style de vie, la nostalgie… Tout cela leur plaît énormément. Et pour la ville, il s’agit évidemment du nec plus ultra en termes de city marketing. »

les clients Optima : sur les 2 500 spectateurs accueillis quotidiennement, plus de 1 500 achètent leur billet d’entrée. Nos prix sont, en outre, très démocratiques et nous tenons à ce que cela continue ainsi. Les mille personnes restantes sont invitées par des sociétés. Il est clair qu’il s’agit de l’un des principaux événements VIP en Belgique. Par ailleurs, la mi-août est véritablement la période creuse, ce qui nous vaut de grosses retombées médiatiques. C’est toujours bon à prendre. »

Est-il envisageable d’organiser un Optima Open dans une ville comme Bruxelles ou Anvers ? ANDY HANCOCK : « Je crois que ce serait plus compliqué, surtout pour une organisation en plein air. Bruxelles est vide en été, il n’y a que des touristes. Et à Anvers, de grandes salles comme le Sportpaleis… il faut arriver à les remplir ! Du coup, l’événement deviendrait gigantesque et on perdrait l’avantage de l’accessibilité, alors que chez nous, le public est très proche des joueurs. Il entend littéralement ce qui se dit sur le court. C’est un événement très important pour Knokke. Mieux vaut être un gros poisson dans un petit bocal qu’un petit poisson dans un grand bocal, ce qui serait probablement le cas à Bruxelles ou à Anvers. »

Cette génération de tennismen est spectaculaire et a toujours fait des vagues, tandis que la génération actuelle – les Légendes du futur – a la réputation d’être plutôt ennuyeuse. Cela ne vous inquiète pas ? ANDY HANCOCK : « Non, car l’avenir de l’Optima Open est tout à fait prometteur. Il y a encore beaucoup de grands noms que nous n’avons jamais reçus et d’autres rejoignent progressivement ces légendes vivantes. André Agassi ou Pete Sampras, par exemple, ne seraient pas mal non plus. Et bien entendu, ‘notre’ Justine Henin nationale. Dans quelques années, Roger Federer intègrera le circuit… Les possibilités sont nombreuses. »

Le tournoi a toujours lieu à la mi-août. Est-ce une période propice au réseautage pour le client Optima ? TINE DE GROOTE : « Oui, car de nombreux chefs d’entreprise et entrepreneurs séjournent sur la côte à cette période. De plus, nous ne visons pas seulement

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LES GRANDS PROJETS DU BOURGMESTRE LEOPOLD LIPPENS

« AMELIORER ENCORE LA QUALITE DE VIE A KNOKKE-HEIST » TEXTE TOM BOTTE

Optima Open soutient l’asbl Jeronimo Optima Open n’est pas uniquement un événement sportif de premier plan, c’est aussi une manifestation placée sous le signe de la générosité. L’asbl Jeronimo, une maison située à Gand qui accueille des enfants situation familiale difficile pendant les vacances et les weekends, a reçu un magnifique chèque d’un montant de 22 500 euros de la part d’Optima Open.

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OPTIMA OPEN

tants. Nous rachetons, par exemple, des immeubles inoccupés pour y implanter des commerces de proximité ou des cafés. Cela permet de redonner vie à un quartier tout entier. J’ai vu des projets de ce type à Paris, et ça marche. Knokke investit également dans… des ruches et leurs colonies d’abeilles ! L’apiculture avait pratiquement disparu chez nous. Nous sommes fiers d’être la première commune à avoir mis sur pied un projet global de ce type. Nous aménageons des prés fleuris et stimulons l’installation d’apiculteurs. Nous encourageons également l’utilisation du vélo et de la voiture électrique. Nous allons d’ailleurs organiser un important congrès sur ce thème en mai 2015, et certains orateurs de premier plan feront le voyage depuis les Etats-Unis pour l’occasion !

Depuis la toute première édition de l’Optima Open, Knokke-Heist constitue l’élégant décor de cet événement. Et un atout supplémentaire, les joueurs comme les spectateurs ayant hâte de se rendre dans cette station balnéaire huppée. Ce n’est d’ailleurs pas près de changer, car Knokke-Heist a de grands projets d’avenir. Bourgmestre depuis 35 ans, le Comte Leopold Lippens nous les détaille. « Quand on parle de projets d’avenir pour Knokke-Heist, il faut tout d’abord insister sur l’impact de l’A11, l’autoroute Anvers-Calais, qui passera non loin de notre commune », déclare le Comte Lippens. « Cela se traduira par une toute nouvelle infrastructure en termes de mobilité, avec pas moins de quatre dérivations menant à Knokke. La voie principale vers Knokke-Heist sera entièrement remaniée d’ici quelques années, avec cinq ou six rotondes remplaçant les carrefours actuels équipés de feux. Nous disposerons notamment d’une nouvelle centrale de police et de pompiers, d’un site événementiel, d’un hôpital flambant neuf employant un millier de personnes... Un nouveau complexe hôtelier est également prévu, de même qu’une nouvelle infrastructure pour le golf. Tout cela devrait être réalisé dans les trois ou quatre années à venir. Au Zoute, un nouveau complexe sera bâti sur l’Albertplein, comprenant notamment, au rez-de-chaussée, un établissement horeca dont la commune sera propriétaire. D’ici là, les travaux de rénovation du parc naturel Het Zwin devraient être terminés, ce qui aura un sérieux impact sur le tourisme.

Quels sont les autres besoins à Knokke-Heist ? Une meilleure infrastructure hôtelière : en 1939, Knokke comptabilisait 7 000 chambres d’hôtel, contre 500 aujourd’hui, ce qui est largement insuffisant. Développer l’infrastructure hôtelière constitue, dès lors, un sérieux défi pour Knokke. Même chose pour ce qui est des clubs de nuit et des discothèques : une station balnéaire qui perd le contact avec la jeunesse perd sa richesse. A 18 ans, j’avais le choix entre 52 endroits où sortir à Knokke-Heist ; aujourd’hui, il n’en reste plus que deux ou trois. Il est urgent de remédier à une telle situation.

Knokke-Heist a une réputation d’exclusivité : comment la préserver ? Le casino va-t-il être rénové ?

Je ne pense pas que Knokke soit un lieu ‘exclusif’. Nous nous contentons de donner aux gens ce qu’ils attendent : le public y vient pour se sentir en vacances, jouer au golf, faire du shopping, manger dans de bons restaurants, profiter des arts et de la culture… autant d’offres que nous pouvons proposer, bien plus que d’autres villes ou communes. Nous avons créé une telle situation, nous avons permis aux commerçants de se développer. C’est là tout le mérite de Knokke-Heist. Sommes-nous exclusifs pour autant ? Non, mais, en revanche, ce lieu est bel et bien unique. Nous offrons une qualité de vie que l’on ne trouve nulle part ailleurs et nous projetons d’améliorer encore ces services !

En effet. On ne sait pas encore exactement à quoi il ressemblera, mais ce qui est certain, c’est que le bâtiment doit être remanié. A Heist, nous allons également édifier un nouveau Community Center, avec une salle du conseil, des services de police, des appartements, un centre administratif… Bref, quelque chose de totalement nouveau. Nous projetons également de réaménager la Heldenplein. La plupart de ces projets feront l’objet de financements privés, pour un coût global de 1,5 à 2 milliards d’euros. Le rôle de la commune consiste à soutenir des initiatives pertinentes et à accorder les permis, tout en investissant dans la qualité de vie des habi-

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Krokodil, 2013, marbre, 180 x 35 x 70 cm


D ES BELGES QUI ONT UN PL AN

K I M DE RU YSSCH ER

L’IMAGINATION CISELEE L’été dernier, l’artiste belge Kim De Ruysscher (1973) a opéré un choix radical en partant s’installer avec sa famille à Varèse, en Lombardie (nord de l’Italie), un endroit enchanteur situé au bord d’un lac et à proximité du Lago Maggiore et du Lago di Lugano. La vue sur le massif montagneux Campo dei Fiori et, un peu plus loin, sur les pics enneigés des Alpes, incite à l’inspiration tridimensionnelle. TEXTE TOM BOTTE PHOTOS KIM DE RUYSSCHER

T

UNE REALITE QUI N’EN EST PAS UNE

out a commencé pour Kim De Ruysscher à Carrare, sur la côte liguriennne, LE centre du marbre italien et l’endroit où il a suivi une spécialisation dans le cadre de sa formation de sculpteur de marbre à l’Academia di Belle Arte et à l’Instituto Professionale Industria e Artigianato Tacca. Même si le marbre a longtemps été boudé, le public l’associant à l’art pompier et au kitsch, on observe actuellement un regain d’intérêt pour ce matériau. Non seulement chez les jeunes designers (comme en témoigne la dernière édition du Salone del mobile en Italie), mais également chez des artistes renommés tels que Kim De Ruysscher. « En participant à un cours international de sculpture à Carrare dans le cadre de mes études à la Hogeschool voor Wetenschap en Kunst à Gand, j’ai réalisé que la sculpture représentait bien plus qu’une profession ou une simple donnée culturelle. La sculpture nous met en relation avec la vie elle-même. Les montagnes de cette région, le climat, les aliments et toutes les émotions que j’y ai éprouvées, tout cela ne m’a plus lâché depuis. »

Tant au niveau de la forme que de la matière, Kim De Ruysscher présente une réalité qui n’en est pas une. Au salon Art Gent 2012, il a notamment exposé Make it yourself, une installation composée de tubes de peinture, de brosses, de pinceaux, de toiles vierges et d’un tas d’argile. Autant d’objets qui semblaient authentiques, mais ne l’étaient pas, car tout ce que l’on voyait là était sculpté et poli dans la pierre naturelle… « En partant de ce matériau fantastique, Kim De Ruysscher imagine des objets usuels qui constituent à leur tour la base d’une nouvelle utilisation. Avec humour parfois, lorsqu’il écrit à la peinture acrylique acrylic paint sur ses tubes de peinture en pierre de différentes couleurs… Ou en sculptant des boîtes de carton dans le marbre », écrivait la journaliste hollandaise Adinda Akkermans en rendant compte de l’exposition Make it yourself à Amsterdam. Son œuvre se caractérise surtout par un savoir-faire raffiné. Un gros bloc de pierre sur une palette semble sortir tout droit de la carrière,

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D ES BELGES QUI ONT UN PL AN

alors que le sculpteur y a travaillé pendant des mois… En effet, cette sculpture est faite d’un seul bloc et l’artiste a sculpté une palette dans la partie inférieure avant de la polir d’une manière différente que le reste, ce qui fait penser à des planches blanchies. « Même en sachant pertinemment que tout ce que l’on voit dans cette exposition est en pierre, nos sens ne veulent pas le croire. Lorsque l’on touche délicatement la 'poutre en bois' (avec ses nervures), on a un léger sursaut, car en lieu et place du bois, on sent sous ses doigts la pierre polie. Notre imagination nous emporte et est plus forte que la raison : rien n’est vrai, donc on invente. »

UN VERITABLE SAVOIR-FAIRE Kim De Ruysscher connaît parfaitement le marbre. « Chaque fois que je réalise une sculpture, je commence par des études préliminaires basées sur la philosophie, la technique des matériaux et la faisabilité. Ensuite, seulement, je recherche le matériau pour chaque projet – généralement à l’endroit même de l’extraction. D’où ma prédilection pour les carrières où je choisis moi-même mon matériau. Cela requiert beaucoup de connaissances et d’expérience. En me rendant depuis des années dans les carrières de marbre italiennes, j’ai heureusement appris à développer ces compétences. » Même si Kim De Ruysscher aime également travailler d’autres matières, il s’agit chaque fois d’objets qui ‘semblent’ vrais, mais sont souvent agrandis à l’extrême ou placés dans un contexte ambigu. Il lui est ainsi arrivé de placer un gigantesque ballon de foot dans l’un des couloirs du Fort 4 à Mortsel, près d’Anvers, l’endroit où il a grandi, ou encore de présenter de mignons objets et des personnages attachants, comme, par exemple, une version en marbre du petit lapin Nijntje, créé par le dessinateur néerlandais Dick Bruna. L’été dernier, Kim de Ruysscher est revenu quelque temps en Belgique dans le cadre d’Art Fort Art à Edegem, non loin d’Anvers. Il y a reconstruit l’œuvre Verleden in Wording : de gigantesques vis et boulons, recouverts d’une couche de café moulu et disséminés ça et là dans un hangar. On dirait qu’ils sont là pour servir à quelque chose dans le futur et en même temps, c’est le passé qui s’exprime ici : le fort, la mousse dans le hangar, les moisissures du café, l’‘inanité’ des objets. Voilà qui donne une image fascinante, entre la matière, l’exécution qui mange le temps et la fugacité de la vie quotidienne. Et le spectateur dans tout ça ? Il établit involontairement des associations avec sa propre vie. « Les émotions nées de mon entourage proche m’inspirent dans la création de certaines œuvres. L’art m’aide à les exprimer et à les communiquer. On peut donc retrouver dans mon œuvre des thèmes comme le passé, le présent et l’avenir, ainsi que certains aspects sociologiques et sociaux. » Roos van Put, ancienne rédactrice en chef du magazine Kunstbeeld, parle de Kim De Ruysscher comme d’un sculpteur bien éloigné des tendances actuelles, qui se fraie un chemin comme il l’entend, car « à notre époque d’information quasi instantanée, qui ne parle de rien d’autre que de vitesse, c’est un soulagement que d’observer l’ambiance contemplative que crée Kim De Ruysscher dans son atelier, et le calme qui y règne. Il y crée des formes qui vont à l’encontre des modes et nous séduisent par leur contenu, par la relation entre le métier et l’art, entre la représentation et l’imagination, et qui nous incitent à réfléchir, nous aussi. Kim De Ruysscher tient par-dessus tout à ce que la sculpture soit ce qu’elle doit être, en toute simplicité : l’art de sculpter, surtout dans la pierre. »

Né à Wilrijk en 1973, Kim De Ruysscher réalise des sculptures et des installations. La technique et le métier occupent une grande place dans son œuvre, constituée dans une large mesure de sculptures réalisées dans des matériaux classiques : le marbre, la pierre calcaire ou le grès. Maîtrisant parfaitement la technique, il donne à ses objets figuratifs un caractère d’excellence. Une perfection qu’il réserve aux objets les plus communs de la vie quotidienne : un ballon de foot, un coussin, une boulette de papier, un rouleau de papier de toilette ou un sac de couchage… Il crée de la sorte un fascinant contraste entre la matière précieuse, une exécution qui prend beaucoup de temps et la fugacité de la vie. Source : catalogue ‘Sleeping Beauties’ 2011.


D ES BELGES QUI ONT UN PL AN

« ON TROUVE DANS MON

ŒUVRE DES ASPECTS SOCIOLOGIQUES ET SOCIAUX. »

FIDÈLE À LA TRADITION Ayant fait le choix de s’installer définitivement en Italie, le sculpteur est persuadé qu’il faut chérir et choyer ce que l’homme, fidèle aux traditions de son environnement, sait faire de ses mains. C’est sans doute là la base de son existence d’artiste. « Je travaille surtout la pierre naturelle, le marbre, la pierre calcaire et le grès, un des matériaux les plus anciens, riche d’une longue histoire physique et culturelle. Il est question d’artisanat, de métier, et je considère que le matériau lié à son traitement nous montre la voie de la qualité. Compte tenu de la surenchère de luxe dans notre société actuelle, la qualité n’est, hélas, plus primaire. Personnellement, je considère qu’il est de mon devoir d’offrir cette idée de base au spectateur par le biais de mon œuvre. »

Rabbit, 2013, marbre et acrylique, 37 x 17 x 15 cm

Make it yourself, Betonijzer, 2012, pierre de grès, 41 x 7 x 8 cm

« DES EMOTIONS NEES DE

MON ENVIRONNEMENT IMMEDIAT M’INSPIRENT POUR CREER CERTAINES ŒUVRES. » Peignoir Bébé, 2013, marbre, 23 x 85 x 13 cm [ CAPITAL 23 ]

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UN CLIENT R ACONTE

T R A N S M I S S I O N FA M I L I A L E

PROFILE : QUI Annemie Van Hoecke, Julie De Mey, Anthony De Mey et Ineke Vanhauwenhuyse

QUOI La concession BMW S. De Mey & Zonen

OU Maldegem

LA CONCESSION BMW DE MEY UNE ENTREPRISE FAMILIALE AXEE SUR

LA TRADITION ET TOURNEE VERS L’AVENIR La vie est faite de surprises, bonnes ou mauvaises. Durement éprouvée, la concession BMW De Mey, une entreprise familiale florissante, a pu compter sur le soutien d’Optima. TEXTE IRIS DE FEIJTER PHOTOS LISA VAN DAMME

A

Maldegem, la concession BMW S. De Mey & Zonen est une véritable référence depuis plusieurs décennies. Les choses ont bien changé depuis que Siegfried De Mey a lancé l’entreprise il y a près de soixante ans : à présent installée de l’autre côté de la chaussée d’Aalter, elle s’est considérablement développée. L’entreprise est aujourd’hui contrôlée par la troisième

génération, Anthony De Mey, petit-fils du fondateur, et son épouse Ineke Vanhauwenhuyse. Optima a assisté la famille lors de la dernière cession, qui est, hélas, arrivée bien plus tôt que prévu. Même s’il était acquis qu’Anthony et Ineke reprendraient un jour le flambeau, les choses se sont précipitées lorsque Marnix, le père d’Anthony, est décédé inopinément en janvier 2013, Ce dernier témoigne, aux côtés de sa mère Annemie et de son épouse Ineke.

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Comment votre famille est-elle arrivée chez Optima ? ANNEMIE VAN HOECKE : « Il y a quelques années, Marnix avait chargé Optima de rédiger son testament. Nous n’étions pas mariés et tenions à coucher certains points sur papier. Nous avons rencontré plusieurs interlocuteurs, mais les entretiens étaient laborieux. Il y manquait un certain feeling. Nous som­mes arrivés chez Optima par le biais d’un ami


de la famille, planificateur financier chez Optima. Nous avons eu à faire à un seul interlocuteur, avec lequel le courant est tout de suite passé. Nous sommes d’ailleurs toujours en contact avec lui. » INEKE VANHAUWENHUYSE : « La collaboration est tout à fait plaisante. Notre conseiller est à l’écoute des différentes parties et il comprend parfaitement nos désirs et nos besoins. Ce qui n’a rien d’évident, car je suppose qu’ils sont différents pour chaque client. » Pourquoi avoir choisi Optima pour accompagner la reprise ? ANTHONY DE MEY : « Optima a assisté le notaire dans l’exécution du testament. La collaboration s’est si bien passée que nous n’avons pas hésité un instant à faire appel à elle pour la reprise. Il faut dire que le lien noué avec notre interlocuteur privilégié chez Optima a également joué un rôle, de même, évidemment, que leurs solides connaissances fiscales et juridiques. Optima a examiné quelles étaient les meilleures options dans notre cas, ce que nous n’aurions pas été capables de faire. » Y avait-t-il d’autres enfants candidats à la reprise ? INEKE VANHAUWENHUYSE : « Anthony a une sœur, Julie, mais celle-ci n’a jamais eu l’intention de rejoindre l’entreprise familiale. Sa passion à elle, c’est l’hôtellerie. Sommelière, elle a travaillé ces quatre dernières années au restaurant japonais Tanuki à Bruges. En novembre, elle ouvre son propre commerce à Maldegem : L’Aperovino, un bar à vin où l’on servira également des tapas. Même si elle a choisi une orientation bien différente de celle d’Anthony, ils sont tous deux des entrepreneurs nés. Julie rêvait depuis longtemps d’ouvrir sa propre affaire et son père allait l’y aider. Hélas, cela n’a pas été possible et elle a donc dû se lancer toute seule. » ANNEMIE VAN HOECKE : « Le fait que Julie ne tienne pas à rejoindre l’entreprise a facilité la reprise. De plus, l’entente est fort bonne entre eux, ce qui est important en cas de reprise familiale. » Comment s’est déroulée la reprise ? ANTHONY DE MEY : « Nous avons étudié ensemble les différentes options possibles : reprise partielle ou reprise globale. Finalement, une reprise totale par moi-même s’est avérée la meilleure solution pour toutes les parties. Le décès de mon père a été si soudain que la période qui a suivi a été particu-

Optima

expertise

CHARLOTTE DE SCHUYTER, SENIOR TAX ADVISOR SVEN HUBRECHT, EXPERT INHERITANCE TAX PLANNING

TRANSMISSION DE L’ENTREPRISE FAMILIALE :

ILLUSTRATION D’UN CADRE FISCAL INSTABLE Les entreprises familiales emploient de nombreux travailleurs dans notre pays. Il est, dès lors, primordial de ne pas les laisser périr et même de les chérir. Pour beaucoup d’entrepreneurs, l’entreprise familiale constitue une valeur importante de leur patrimoine, si pas la plus importante. Les frais de succession relatifs à l’entreprise familiale dépassent souvent la capacité financière des héritiers. De ce fait, la continuité de l’entreprise et les emplois qu’elle occupe peuvent être compromis. Chacune des trois régions du pays a instauré des régimes fiscaux favorables pour la donation ou la succession d’une entreprise familiale. Ces régimes diffèrent largement. Pour déterminer si les conditions sont satisfaites, il est donc nécessaire, d’examiner quelles règles sont d’application. A juste titre, la plupart des entrepreneurs attendent un climat fiscal plus stable avant d’envisager la transmission de leur entreprise familiale. En effet, si la volonté du législateur d’instaurer un traitement fiscal favorable pour les transmissions d’entreprises familiales ne fait aucun doute, il semble que la stabilité budgétaire nécessaire à la pérennité du régime fasse défaut. Voici à titre d’illustration, le cas d’un couple fictif. Jean et Martine peuvent témoigner de l’instabilité du régime fiscal applicable aux successions et donations d’entreprises familiales. Le couple a été domicilié à Mouscron depuis le milieu des années 1970 jusqu’en 2009. Jean et Martine sont les actionnaires d’une PME établie à Courtrai et qui emploie une trentaine de salariés. Ils ont accordé une avance importante à la société, laquelle a été comptabilisée en compte courant. Ils disposent, en outre, d’une société patrimoniale détenant les immeubles d’exploitation.


mesure anti-crise se révéla une bonne nouvelle pour Jean et Martine puisqu’elle permettait à leur société patrimoniale de bénéficier également du taux de 0%. Le gouvernement avait cependant annoncé que la condition serait réévaluée en 2011.

En 2008, le conseiller fiscal de Jean et Martine leur fait prendre conscience du coût fiscal d’une succession en cas de décès inopiné de l’un d’entre eux. Les droits de succession seraient réclamés par la Région wallonne compte tenu du fait qu’ils ont résidé en Wallonie durant les cinq années précédant le décès. Comme les autres régions, la Wallonie a instauré un régime favorable pour les successions et dona­ tions d’entreprises familiales. L’analyse de leur conseiller fiscal fait apparaître que leur entreprise d’exploitation satisfait à toutes les conditions pour pouvoir bénéficier du taux de 0% de droits de succession. Dans leur situation, en revanche, le compte courant ne pourra pas, en majeure partie, être exonéré de droits de succession. Les actions de la société patrimoniale, qui n’emploie pas de personnel, n’entrent pas non plus en considération dans l’application du taux zéro. Dès lors, pour couvrir les droits de succession afférents au compte courant et aux actions de la société patrimoniale, Jean et Martine ont conclu une assurance temporaire décès.

Etonnamment, au cours de l’année 2011, le gouvernement flamand ne s’est pas contenté de revoir uniquement la condition des salaires. A partir du 1er janvier 2012, une refonte totale du régime applicable aux donations et successions d’entreprises familiales a été introduite. Désormais, si toutes les conditions sont remplies, en cas de décès, on ne parle plus d’une exonération des droits de succession, mais d’un taux réduit de 3% ou 7%. Toutefois, il est dorénavant possible de transmettre l’entreprise familiale par donation au taux de 0%. Le gouvernement flamand a souhaité ainsi inciter davantage les entrepreneurs à transmettre leur entreprise de leur vivant. Il en est donc bel et bien fini du taux de 0% applicable en matière de succession, lequel constituait pour de nombreux entrepreneurs un filet de sécurité en cas de décès inattendu et prématuré.

Un an plus tard, en 2009, Jean et Martine déménagent à Renaix. Ils n’ont pas oublié que s’ils vivent en Flandre durant la majeure partie des cinq années qui précèdent leur décès, ce sont les droits de succession flamands qui seront d’application. Pour connaître l’impact de leur déménagement sur les droits de succession qui seront à payer, ils requièrent une nouvelle analyse de leur conseiller fiscal. Ils apprennent alors qu’en Région flamande également, sous certaines conditions, la transmission de l’entreprise familiale peut être gratuite. A l’origine, l’une des conditions imposées par le règlement flamand impliquait que la société emploie un minimum de cinq personnes à temps plein. Cependant, depuis le 1er novembre 2007, cette condition a été remplacée par le paiement d’un montant minimum de 500 000 euros de salaires à des personnes employées au sein de l’EEE (Espace économique européen) au cours des douze trimestres qui précèdent le décès de l’entrepreneur. A la suite de ce changement législatif, beaucoup d’entrepreneurs qui pensaient bénéficier de l’exonération de droits de succession ont du revoir leur arrangement familial, voire leur planification successorale. Fort heureusement, l’entreprise d’exploitation de Jean et Martine satisfait non seulement à la condition des 500 000 euros de salaires, mais également aux autres conditions imposées. La société patrimoniale ne pourra toutefois pas bénéficier de tarifs favorables. Mais contrairement à la situation rencontrée en Région wallonne, le compte courant, lui, pourra être transmis au taux de 0%.

La nouvelle condition prédominante du régime favorable est l’existence d’une activité économique réelle. La satisfaction de cette condition peut notamment être observée à la lecture de postes précis des comptes annuels. La société d’exploitation de Jean et Martine remplit cette condition. Toutefois, la société patrimoniale qui pouvait, avant l’introduction du nouveau régime, bénéficier du taux de 0% en est désormais exclue et sera soumise aux taux progressifs ordinaires (avec un maximum de 27% en ligne directe). Les comptes courants sont définitivement exclus du nouveau régime préférentiel. Les avances de Jean et Martine seront donc également soumises aux taux progressifs ordinaires. Au cours des dernières années, la situation patrimoniale de Jean et Martine ne s’est nullement modifiée. Toutefois, les conséquences de leur déménagement sur le coût de leur succession sont surprenantes. Précisons qu’un déménagement vers la Région de Bruxelles-Capitale aurait également affecté le coût de la transmission de l’entreprise de Jean et Martine puisque la Région bruxelloise impose, elle aussi, son régime spécifique et ses propres conditions. En outre, constatons que même en l’absence de déménagement, les modifications régulièrement apportées aux régimes régionaux contribuent au sentiment d’incertitude croissant des entrepreneurs. Et pour cause, nombreux d’entre eux ont fait face ces dernières années à d’importants frais financiers pour moduler leur entreprise de manière à satisfaire aux nouvelles conditions, ce qui n’était certainement pas l’objectif premier de l’introduction du régime favorable.

Le gouvernement flamand réalisa par la suite qu’en raison de la crise économique, il était difficile, pour de nombreuses entreprises, de satisfaire à la condition salariale. Depuis le 1er avril 2009, le montant minimum des salaires à verser au cours des douze mois qui précèdent le décès a donc temporairement été ramené à zéro. Cette

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UN CLIENT R ACONTE

« UNE BONNE COMPREHENSION EST IMPORTANTE DANS UNE REPRISE FAMILIALE. »

lièrement difficile, mais nous avons heureusement pu compter sur le personnel. Plusieurs collaborateurs travaillent chez nous depuis longtemps, ils savaient parfaitement ce que l’on attendait d’eux et ils se sont vraiment montrés à la hauteur. » Anthony tenait-il à reprendre l’entreprise ? ANNEMIE VAN HOECKE : « En fait, il n’y pensait pas encore. Il travaillait au service après-vente, ce qui lui plaisait beaucoup. Il pensait avoir encore du temps pour suivre l’exemple de son père. Celui-ci insistait pour qu’il y pense, mais Anthony n’était pas pressé. Après coup, il a regretté de ne pas l’avoir écouté. » INEKE VANHAUWENHUYSE : « Anthony le répète souvent : le jour où cela vous tombe dessus, vous devenez adulte d’un coup. Il n’était pas du tout préparé à cette reprise. Mais quand on n’a pas le choix, on est capable de beaucoup de choses. » Jamais de doutes à propos de cette opération ? INEKE VANHAUWENHUYSE : « Pas chez moi en tout cas. Anthony était moins confiant, c’est sa nature. Moi, je suis toujours prête à faire le grand saut, tandis que lui réfléchit. Nous nous complétons fort bien. Tout comme Anthony, je suis née dans une famille d’indépendants. Le goût de l’entreprise, on nous l’a donné dès l’enfance. Et nous connaissons la somme de responsabilités que cela entraîne. » Travailler en couple, ce n’est pas trop difficile ? INEKE VANHAUWENHUYSE : « Anthony et moi avons tous deux étudié la gestion d’entreprise à la Artevelde Hogeschool de Gand. En 2008, diplôme en poche, Anthony a travaillé à temps plein dans la concession, et moi au service payroll de Partena. Quelque temps plus tard, ils ont eu besoin de quelqu’un ici et j’ai sauté sur l’occasion. Notre collaboration se passe à merveille, car nous avons chacun nos tâches et nos domaines bien distincts. » Est-ce que BMW a joué un rôle dans la succession ? ANTHONY DE MEY : « Certainement. BMW devait approuver ma nomination en tant que concessionnaire. Ineke et moi avons passé des tests auprès de bureaux externes pour vérifier si nous possédions bien les compétences requises pour exercer ces fonctions. Si ce n’avait pas été le cas, nous n’aurions pas pu reprendre l’entreprise. L’implication de BMW est totale. Chaque mois, une réunion est planifiée avec le service externe du siège central afin

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de détecter rapidement les éventuels problèmes. Chaque membre du personnel doit avoir l’aval de BMW, qui a développé un programme de formation intensif pour tous les salariés. » Quelle a été l’évolution de l’entreprise familiale au fil des générations ? ANNEMIE VAN HOECKE : « Siegfried avait lancé le garage en 1959 et en 1962, BMW lui a proposé un contrat. Le garage était à l’époque situé de l’autre côté de la chaussée d’Aalter. Le nouveau showroom a été inauguré en 1980 et Marnix a succédé à son père à la tête de l’entreprise en 1994. En 2003, nous avons à nouveau construit un nouveau showroom, ainsi qu’un département carrosserie et au début de cette année, la concession a été totalement adaptée aux nouveaux standards retail de BMW AG. » Les temps sont difficiles pour le secteur automobile. Est-ce le cas chez vous également ? INEKE VANHAUWENHUYSE : « Les ventes de voitures ont évolué, de nombreux clients optent aujourd’hui pour des motorisations moins lourdes, avec des émissions de CO2 plus faibles. La gamme BMW évolue en conséquence. Fin septembre, un nouveau modèle a été lancé sur le marché : la Série 2 Active Tourer est la première traction BMW. Avec cette toute nouvelle catégorie, BMW vise un nouveau segment, principalement les jeunes ménages et les jeunes retraités actifs. » Pour terminer, parlez-nous de vos projets d’avenir ? ANNEMIE VAN HOECKE : « J’ai acheté récemment un immeuble commercial dans la Natiënlaan à Knokke. BMW est la seule marque premium à ne pas encore être représentée dans cette cité balnéaire, mais cela va changer d’ici peu. Ce sera donc la deuxième implantation De Mey et les clients pourront s’y rendre pour de petites réparations aussi bien que pour l’achat d’une BMW Premium Selection. Il faut dire que nos clients sont nombreux à posséder une résidence secondaire à Knokke et qu’ils sont, dès lors, demandeurs. » ANTHONY DE MEY : « Une filiale à Knokke constitue un atout supplémentaire aux yeux de nos clients. Le service prend de plus en plus d’importance dans notre secteur. Nos prédécesseurs, Siegfried et Marnix, ont réussi à se tailler une excellente réputation en termes de services. A présent, c’est à notre tour de faire honneur à cette réputation. »


LOISIRS

NOS E X PERT S ON T C HOISI POU R VOUS

les

délices de la GASTRONOMIE

V O YA G E S

C U LT U R E

Il semblerait que le Belge épargne dans de nombreux domaines, mais pas dans celui des loisirs. C’est la raison pour laquelle Capital a recueilli des conseils pour l’automne auprès de quatre épicuriens. Découvrez les petites merveilles qui n’attendent plus que vous. Car il faut reconnaître que le bien-être – qu’il s’agisse de gastronomie, de voyages ou de culture – vaut aussi son pesant d’or !


gastronomie L E S C O N S E I L S D E P E T E R G O O S S E N S , H O F VA N C L E V E

 www.schauenstein.ch

SCH AUENSTEIN SCHLOSS – SUISSE

Le plaisir au plus haut niveau Le château Schauenstein, c’est un cadre historique passionnant au pied du Piz Beverin, dans le canton suisse des Grisons, et le décor idéal pour les six jolies chambres d’hôtes et la gastronomie du chef étoilé Andreas Caminada. Une symbiose et la promesse de plaisirs délicats à un niveau élevé. Assisté par le sommelier Oliver Friedrich, le jeune chef tient à proposer à ses invités des créations raffinées. Avec un sens aigu de l’esthétique et le goût du détail, tous ses mets touchent à la perfection. « Ce qui fait la différence, c’est peut-être la variété des mets proposés, brodant généralement sur un même thème. C’est ce que les clients semblent apprécier et ce qui titille leur imagination. J’aime varier les plaisirs en cuisine, une passion chez moi. Après tout, je fais ce que je veux, à ma manière, qui n’est pas celle de tout le monde », explique Andrea Caminada.

 www.kaasmeester-callebaut.be

DES M A ITRES-FROM AGERS A AUDENA RDE

Médaille de bronze Depuis plus de douze ans, Kaasmeesters Callebaut, à Audenarde, est synonyme de la meilleure qualité de fromages affinés. En 2013, Nathalie Vanhaver, qui gère ce commerce spécialisé avec son mari Luc Callebaut, a remporté la Médaille de bronze au Mondial du Fromage, en même temps que le titre de ‘3ème meilleur fromager - Tours 2013’. La troisième marche du podium, voilà qui représentait pour le couple le couronnement de son travail. Un travail qui les conduit à proposer à leurs clients une palette d’environ 240 fromages de fabrication artisanale, de préférence au lait cru.

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LOISIRS

OKUDA – PA RIS

 www.okuda.fr

Symboles et rituels A Paris, le nouveau restaurant de Toru Okuda est comme un petit bout de Japon que personne ne semblait connaître jusqu’ici. Reconnu dans le monde entier grâce à ses deux restaurants étoilés, le Ginza Okuda (** Michelin) et le Ginza Kojyu (*** Michelin), Toru Okuda a choisi d’ouvrir son nouveau restaurant à Paris, à deux pas des Champs-Elysées. C’est l’endroit idéal pour découvrir l’art de la cuisine japonaise Kaiseki, basée sur une tradition vieille de plusieurs centaines d’années, avec force symboles et rituels. Le goût, les couleurs et la texture des aliments jouent également un grand rôle dans la préparation des plats Kaiseki. Seuls les meilleurs ingrédients sont autorisés dans cette cuisine singulière, alliant la plus grande modernité à la culture et à la tradition. Toru Okuda a sans nul doute mérité de se faire une place dans le Paris gastronomique.

ASSIETTE CH A MPENOISE – REIMS

ROK A M AY FA IR – LONDRES

Amour et fascination Rainer Becher, l’homme d’affaires allemand qui se cache derrière le Groupe Zuma, la chaîne internationale de restaurants japonais contemporains, remet ça avec le nouveau restaurant Roka Mayfair de Londres. Le design de Noriyoshi Muramatsu, aux teintes chaleureuses, ainsi que la cuisine nipponne raffinée du chef Hamish Brown font appel à tous vos sens et sont le résultat de la fascination et de l’amour inconditionnel qu’éprouve Rainer Becher pour la cuisine japonaise depuis un séjour de six ans à Tokyo. Roka Mayfair Robatayaki, c’est une cuisine de haut vol, spécialisée dans les grillades (de petits grills hibachi sont notamment utilisés pour la préparation des viandes, des œufs, des fruits de mer, ainsi que des légumes et de diverses sortes de noix). Le Roka Mayfair apporte un air de Japon authentique dans la capitale britannique, répondant en cela aux attentes de tous ceux qui privilégient les goûts purs de la cuisine au grill.

Authenticité Au cœur de la Champagne, non loin de Reims, l’Assiette Champenoise vous accueille dans un cadre intemporel, que ce soit dans le charmant hôtel (5 étoiles, 35 chambres) ou dans le restaurant, tout à fait unique. Le chef Arnaud Lallement, trois étoiles au Michelin, ne jure que par l’authentique. « Derrière chaque plat se cache toujours une histoire, celle d’hommes et de femmes, éleveurs, pêcheurs, maraîchers ou récoltants, avec lesquels je partage la même passion : celle des produits d’une qualité exceptionnelle. » Un détour par l’Assiette Champenoise vaut donc certainement la peine et justifie même un voyage dans la région !  www.assiettechampenoise.com

 rokarestaurant.com/mayfair

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voyages L ES CONSEI L S DE DEBBI E PA PPY N, JOU R NA L I ST E VOYAGES

Plus de conseils sur twitter via @classetouriste

 www.mandarinoriental.com/tokyo/ en http://noma.dk/japan

JA PON

A table chez Noma … à Tokyo ! Entre le 9 et le 15 janvier 2015, vous aurez l’occasion de combiner un séjour à Tokyo et une visite au meilleur restaurant du monde. En effet, René Redzepi et son équipe reprendront cette semaine-là les rênes du Restaurant Signature de l’Hôtel Mandarin Oriental. Au déjeuner comme au dîner, 50 hôtes privilégiés auront une occasion unique de découvrir la philosophie Noma – des ingrédients locaux et de saison – à la sauce japonaise. Situé au cœur de la capitale nipponne, l’Hôtel Mandarin Oriental est installé dans la très chic Nihonbashi Mitsui Tower. Toutes les 179 chambres et suites offrent une vue panoramique sur Tokyo. Réservez dès maintenant le pack ‘Noma at Mandarin Oriental Tokyo’ (dîner au restaurant Signature et séjour d’une nuit au Mandarin oriental) sur le site web de l’hôtel. Vous pouvez également réserver le déjeuner spécial Noma (sur le site web du Noma). De nombreuses dates sont déjà prises mais avec un peu de chance, vous trouverez encore une table libre, ou vous vous retrouverez sur liste d’attente.

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LOISIRS

DA NS L'A IR

NA MIBIE

 www.etihad.com

 www.wilderness-safaris.com

Un endroit luxueux sur la Skeleton Coast en Namibie Hoanib Skeleton Coast Camp a ouvert ses portes cet été sur la Skeleton Coast namibienne. Ce lieu de rêve est niché dans une concession privée de la région reculée de Kaokoveld et fonctionne entièrement à l’énergie solaire. Un camp de luxe qui fait partie du portefeuille de Wilderness Safaris. On y découvre huit tentes conçues comme des suites très luxueuses, avec lounge privé et panorama inoubliable sur les étendues désertiques. Le camp compte également un confortable salon et un restaurant où profiter d’intenses soirées africaines en bonne compagnie. Vous aurez sans doute l’occasion d’observer les nombreuses antilopes, mais également l’éléphant du désert, le lion du désert, le rhinocéros... Des colonies de phoques se prélassent tout au long de la côte. Vous pouvez aussi opter pour un vol panoramique survolant la légendaire Skeleton Coast. Les réservations se font exclusivement par le biais du spécialiste de l’Afrique Thika Travel. Prix sur demande. www.wilderness-safaris.com et réservations par le biais du spécialiste de l’Afrique www.thika.be.

Dans les airs comme chez soi La toute grande classe dans les airs grâce à The Residence by Etihad Airways. Dès 2015, vous pourrez réserver cette cabine qui ne compte pas moins de trois suites privées sur le pont supérieur de l’A380. En lieu et place d’un siège d’avion, vous aurez droit à un salon, une chambre double et un espace douche. Le service sera assuré par un majordome attitré, ayant fait ses classes à la Savoy Butler Academy de Londres. Et lorsque le temps semblera un peu long, vous n’aurez que l’embarras du choix avec 750 heures de divertissement à la demande et de multiples jeux (écrans HD dans toutes les cabines, réseau wifi et casques à réduction de bruits). Le VIP Travel Conciergeteam fera le maximum pour que votre voyage reste une expérience inoubliable, sur le plan culinaire notamment, et s’occupera également des transports à terre. A bord de l’Airbus A380, les clients en classes First et Business pourront se détendre dans The Lobby, un lounge bar situé entre les cabines de Première et celles de la classe Affaires.

 www.shangri-la.com

LONDRES

Dormir à Londres, la tête dans les nuages The Shard, conçu par l’architecte Renzo Piano, est sans nul doute le nouveau pôle d’attraction de la capitale anglaise. Avec ses 310 mètres et ses 72 étages, cet immeuble en verre ne se contente pas d’être la plus haute tour d’Europe occidentale : ses énormes surfaces vitrées, réfléchissantes et voluptueuses, ont véritablement modifié la skyline de Londres. The Shard accueille depuis peu l’hôtel Shangri-La. Cette chaîne hôtelière asiatique renommée occupe, à elle seule, 18 étages, entre le 34 ème et le 52ème niveau. Non content de posséder le bar le plus haut d’Angleterre, l’hôtel propose des suites sensationnelles, avec des balcons transformés en jardins d’hiver et des baignoires offrant une vue plongeante sur la ville, ou encore l’Infinity pool du 52ème étage, où l’on nage quasiment dans les nuages. Chambres doubles à partir de 560 euros la nuit.

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culture L E S C O N S E I L S D E M A R C H O LT H O F, J O U R N A L I S T E C U LT U R E L

 www.lotto-arena.be

CH A RLES A ZNAVOUR

Une légende de 90 ans Le samedi 22 novembre prochain, Lotto Arena Anvers déroulera le tapis rouge pour ce qui sera sans doute le dernier concert belge de l’un des chanteurs français les plus connus dans le monde. Charles Aznavour a fêté son 90ème anniversaire en mai dernier . Arménien d’origine, le chanteur a à son actif plus d’une centaine d’albums comme interprète, plus de deux mille titres comme parolier et une soixantaine de films comme acteur.

M A RK ROTHKO

Du rose vif au noir le plus sombre Face aux immenses toiles du peintre américain Mark Rothko (1903-1970), le spectateur se sent comme aspiré par l’univers de l’artiste. Les coloris de ses toiles sont d’une intensité rare et véhiculent des émotions universelles – angoisse et extase, tragédie et euphorie. Le GemeenteMuseum de La Haye, aux Pays-Bas, propose actuellement une très belle rétrospective des œuvres les plus connues de Mark Rothko, mais aussi de ses premiers tableaux, moins connus. Jusqu’au 1 mars 2015.

 www.gemeentemuseum.nl

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LOISIRS

 www.toneelhuis.be

M A RI A STUA RT

Drame royal Maria Stuart, c’est un majestueux drame royal dans lequel deux souveraines légendaires de l’histoire européenne cherchent à s’éliminer: Elisabeth Ière d’Angleterre, anglicane et la très catholique Marie Stuart, reine d’Ecosse. Ivo van Hove met en scène dix acteurs liés aux ensembles Toneelgroep Amsterdam et Toneelhuis. Première le 3 décembre au théâtre Bourla d’Anvers.

L A MER

Un salut d’honneur à Jan Hoet Depuis toujours, la mer inspire les artistes. Une illustration nous en est donnée avec une grande exposition à Ostende, en fait le tout dernier projet auquel a collaboré le regretté Jan Hoet. L’événement se veut donc un salut d’honneur à Jan Hoet, qui tenait lui-même à rendre hommage à la mer par le biais d’une exposition de cette ampleur… A partir du 25 octobre en différents lieux à Ostende. Quelques autres expositions intéressantes Focus on Rubens – Bozar Bruxelles jusqu’au 4 janvier 2015 Rembrandt, the final years – National Gallery Londres jusqu’au 18 janvier 2015 Panamarenko Universum – MuHKA Anvers jusqu’au 22 février 2015 Berlinde de Bruyckere – SMAK Gand jusqu’au 15 février 2015 LE L A BO DES HERITIERS

 www.grand-hornu.be

Le design héritier de l'art Grand-Hornu Images organise une exposition dédiée aux descendants de créateurs accomplis. Comment les enfants ou petits-enfants de personnalités comme Carlo Scarpa, Maarten Van Severen et Dan Van Severen, Rik et José Vermeersch, Gijs Bakker et Emmy van Leersum vivent-ils cet héritage ? Sans avancer de réponse à cette questions complexe, l’exposition se concentre sur la production actuelle de design et d'art des jeunes générations. Jusqu’au 4 janvier 2015. The Power of Objects: design bestsellers in Belgium, ING Art Center, jusqu’au 11 janvier 2015 Antica Namur 2014 du 8 au 16 novembre 2014 ‘Ce tant curieux musée du monde’, MAC’s, jusqu’au 18 janvier 2015

 www.dezee-oostende.be

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OPINION

J OX V X IXAXEXNXE

TOUS ENTREPRENEURS ! Jamais les pouvoirs publics n’ont reçu autant de candidatures spontanées qu’aujourd’hui. Le fait que des jeunes compétents souhaitent travailler dans une administration performante est une bonne chose en soi. Mais s’ils avaient choisi de devenir entrepreneurs, c’eût été une meilleure chose encore ! Les Belges et l’entrepreneuriat : un mariage encore et toujours compliqué. Cela commence, en fait, avec l’enseignement. Sur les bancs de l’école primaire, chaque enfant acquiert des compétences de base. En secondaire, il fait le choix d’une orientation générale, technique ou professionnelle. En sortant, il est fin prêt pour entrer sur le marché du travail ou pour suivre un enseignement supérieur. Mais, en aucun cas, il n’est prêt à devenir un entrepreneur. Tout au plus dispose-t-il de vagues notions de comptabilité ou d’économie générale. Une réelle occasion manquée. Les entrepreneurs sont-ils importants ? Poser la question, c’est y répondre. Le thème central des dernières élections peut se résumer ainsi : des emplois, des emplois et encore des emplois. Pour créer ces indispensables emplois, on se tourne en priorité vers le secteur privé, autrement dit, les entreprises. Les emplois n’arrivent cependant pas sur commande, il faut les mériter. Comment stimuler la création d’emplois ?

et le formalisme transforment la volonté d’entreprendre en cauchemar. Ne voyez pas seulement le fisc et le fonctionnaire comme des contrôleurs, mais aussi comme une assistance technique si des questions se posent. Davantage d’anticipation et moins de contrôles a posteriori. Des procédures et des décisions plus rapides.

« LES ENTREPRENEURS SONT LE SANG DE NOTRE ÉCONOMIE. » JO VIAENE DIRECTEUR OPTIMA GROUP

1. Encouragez l’esprit d’entreprise. Faites tout ce qui est possible pour que les enseignants et les pouvoirs publics mettent celui-ci en valeur. Mettez du capital à risque à disposition, soutenez l’innovation et accordez des incitants fiscaux. Donnez aux entrepreneurs qui échouent un filet de sécurité provisoire sur le plan financier. Il en résultera un plus grand nombre d’entrepreneurs, élément crucial pour la recherche de nouveaux emplois. 2. Laissez les pouvoirs publics collaborer de manière intensive avec le monde économique. Trop souvent, les procédures

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3. Veillez à la stabilité. Les enteprises sont confrontées à une créativité règlementaire aux niveaux local, provincial, régional et fédéral. Avoir un environnement règlementaire stable est d’une importance vitale. Les entreprises ne sont prêtes à investir qu’à condition d’avoir des lois qui n’évoluent pas du jour au lendemain. 4. Saisissez-vous sans attendre du problème des coûts salariaux. Une réduction drastique n’est pas tenable sur le plan budgétaire, mais quelques signaux favorables permettraient déjà de faire la différence. Les entrepreneurs sont une espèce rare. Ils n’ont pas de syndicat, sont fortement minorisés sur le plan politique et ont souvent tendance à se montrer têtus. Et pourtant, ils sont le sang de notre économie. Essayons de former, de motiver et de valoriser les jeunes entrepreneurs. Un Etat performant peut donner les impulsions nécessaires afin que, au final, nous vivions mieux ensemble.


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WATERVIEW

ENCORE DISPONIBLES!

LOUVAIN A FLEUR D’EAU VAARTKOM Le Vaartkom est un endroit très particulier à Louvain. L’ancien site industriel qui s’étend autour du canal (le Vaart) et de la Dyle est en pleine évolution. Il s’épanouit jusqu’à former un quartier urbain stylé, animé et vert, qui regorge de créativité. Plus de 2 000 nouvelles habitations transformeront le Vaartkom en un quartier urbain à part entière. POURQUOI DES CHAMBRES SUPPLEMENTAIRES ? Les jeunes sont de plus en plus nombreux dans l’enseignement supérieur, universitaire ou non. De plus, en présence d’un nombre croissant d’étudiants étrangers, le besoin de logements supplémentaires se fait ressentir à Louvain. La ville opte, dans ce contexte, pour de grands projets qualitatifs et judicieusement implantés. Ceux-ci comportent surtout des chambres ordinaires, toutes équipées de leurs propres douche et toilette, et destinées à une occupation temporaire par des étudiants ou des chercheurs. WATERVIEW En 2012, la ville de Louvain a sélectionné plusieurs emplacements appropriés pour des logements d’étudiants supplémentaires, tenant compte en particulier de la distance par rapport au campus et aux facilités proposées aux étudiants, de l’accessibilité par les transports en commun et du tissu urbain environnant. Waterview se dressera sur l’ancien parking de la Engels Plein, entre le parc de l’Abbaye au Keizersberg et le Vaartkom, qui sera bientôt interdit aux voitures. Dans les tours qui s’élèveront sur 14 étages, 28 chambres seront réparties sur deux unités d’habitation par étage. Ce projet unique sera mis en location à partir de l’année académique 2015-2016. Un investissement de premier ordre dans la plus ancienne ville universitaire de notre pays !

• CHAMBRES de € 134.000 à € 165.000 • STUDIOS de € 170.000 à € 215.000

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Même si vous avez les moyens de vous offrir le plus grand cru de Champagne, ce n’est pas un gage de bonheur.

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