Capital N°5 FR

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C APITAL

optima magazine belgique DEUXIèME annéE OCTOBRE 2009

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Christine Van Broeckhoven, une percée dans la recherche sur l’alzheimer

“la reconnaissance, cela fait du bien”

&

table ronde Les retraites sous pression l’espagne La pLus excLusive des gastronomies magritte Le mystère. les délices de la vie conseiLs pour La saison d’automne. mode amazone.


C LAU S

A. F R O H

bulthaup

Chez bulthaup on comprend les désirs des individualistes: ils sont fascinés par la sensualité des matériaux de valeur et par l’esthétique des formes fonctionnelles. C’est pourquoi avec bulthaup ils savent aménager des espaces de vie allant bien au-delà du domaine de la cuisine. Consultez les experts en architecture de la cuisine de bulthaup. Partout où vous voyez ce nom. www.bulthaup.be


EDITO

L

Jeroen Piqueur, Ceo oPtima

Sincères salutations,

Jeroen Piqueur CEO Optima

colophon Editeur responsable : Jeroen Piqueur, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gent Responsable du magazine et de la régie publicitaire : Soetkin Borryn. soetkin.borryn@optima.be, tél. 09 225 25 71 Format : Duval Guillaume Publishing/Jan Pieter Mateusen Redacteur en chef et réalisation : Optima Financial Planners – art director: Veerle Verbrugge. veerle@eastvillage.be – coordination de la rédaction : Soetkin Borryn – consultant de la rédaction : Duval Guillaume/Jan Pieter Mateusen. Adresse de la rédaction : Capital p/a Optima NV Keizer Karelstraat 75, 9000 Gent. Ont collaboré à ce numéro : Soetkin Borryn, Jeroen Lissens, Luk Coupé, Nils Devriendt, Guy Kokken, Guy Van Laere, Lies De Mol, The Living Room, Jan Verstraete, Veerle Symoens, Bart Lenaerts, Thomas Weyts, Florence Delacave, Saskia Vanderstichele, Lieven Dirckx, Guy Du Faux. Copyrights : Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur responsable. Traduction : Optima. Impression : Stevens Print NV. Ce magazine a été imprimé sur Arctic Paper avec certification FSC.

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Capital

“C’EsT à vOus qu’Il InCOmbE plus quE jamaIs DE prévOIr un plan fInanCIEr bIEn COnçu vOus pErmETTanT DE maInTEnIr vOTrE nIvEau DE vIE.”

a chute libre de l’économie semble terminée : ‘On a atteint le fond’ titrent les journaux économiques. Mais peut-on vraiment parler de relance durable? Je ne peux m’empêcher d’avoir quelques doutes… Ce n’est sûrement pas sur les consommateurs qu’il faut compter pour redresser l’économie. Ils ont des oursins dans les poches et placent des sommes record sur leurs carnets d’épargne. Il faudra pourtant bien que le consommateur reprenne le flambeau (ou plutôt l’allumette) économique un jour ou l’autre, mais compte tenu de la progression du chômage, ce n’est pas pour demain. La relance viendra-t-elle des entreprises? De nombreuses entreprises belges ont en effet réussi à limiter les dégâts financiers, mais cela s’explique sans doute plus par les sévères mesures d’économie et d’assainissement qu’elles ont prises. L’avenir proche ne s’annonce pas beaucoup plus rose: on n’a jamais connu aussi peu de cas d’embauches et d’investissements massifs. Nous ne pouvons pas non plus tout attendre de l’État, qui pour la première fois dans son histoire percevra moins d’impôts, puisque des entreprises dont les bénéfices baissent paient moins de taxes et que des citoyens qui consomment moins paient moins de TVA. Rien que pour les six premiers mois de cette année, le fisc récolte ainsi 8,2 milliards d’euros de moins que pendant la même période en 2008. Ajoutez à cela une dette publique qui enfle dangereusement, avec un gouvernement qui a dépensé 20 milliards d’euros rien que l’année dernière pour sauver les grands groupes bancaires en difficultés. Les effets se feront clairement sentir – pas seulement sur notre future pension, comme vous pourrez le lire dans ce magazine – mais aussi à très court terme. Lors de l’élaboration du budget de 2010 et de 2011, la pression exercée sur le ministre fédéral des Finances Didier Reynders pour qu’il relève les recettes fiscales risque d’être plus forte que jamais. Si l’économie, le consommateur et même les pouvoirs publics restent à la traîne, le message est clair: c’est à vous qu’il incombe plus que jamais de prévoir un plan financier bien conçu vous permettant de maintenir votre niveau de vie, aujourd’hui et après votre retraite. Avec 277 collaborateurs enthousiastes, nous sommes prêts à vous y aider.


Dans CE numérO

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62. pOrsCHE REPORTAGE

s’EmbOurgEOIsE ?

une majestueuse berline arborant le logo porsche… de l’inédit!


SOMMAIRE

54.

22.

reportage

Le mystère Magritte.

D’UNE IMPORTANCE CAPITALE 3 professionnels nous parlent de leur motivation.

12.

TABLE RONDE

31.

events

Steven Ampe (Foodsie), Le photographe Marc Lagrange, La créatrice de lingerie Carine Gilson.

Votre pension: évitez une pénible confrontation.

44.

Dynamic day à Mons.

REPORTAGE Friands d’Espagne.

72. 06. 11. 28. 32. 42. 66. 82. Cover : christine van broeckhoven PHoto : lieven dirckx

MODE The amazon revelations in fashion.

nice to know ... and to have : gadgets lifestyle. 7 QUESTIONS A ... Yolande De Bontridder. LE POINT SUR LA SITUATION Gare aux pièges fiscaux de l’usufruit ! ElLe FAIT PARLER D’elle Christine Van Broeckhoven. QUOI DE NEUF Optima et EPS mettent sur pied une collaboration exclusive. LOISIRS Des experts choisissent les meilleures choses de la vie. OPINION La nécessité d’une approche intégrée.


Nice to know, nice to have Il fait plus frais dehors, il est donc temps de rendre votre maison encore plus chaleureuse et confortable. Que diriez-vous d’une douche hyper luxe? Ou de soyeuses étoffes et de coussins qui vous font penser à vos voyages de l’été dernier? Faites-vous plaisir, ou alors offrez à l’amour de votre vie un parfum sensuel ou un bijou raffiné. Quelques sources d’inspiration ci-dessous ! Veerle Symoens

L’automne devant la porte Des montures élégantissimes / Miu Miu 6

Moderne et glamour / Dolce&Gabanna

Sensuelle, moderne, tendance et provocatrice, ce sont autant de

DOLCE&GABANNA fidèle à lui-même.

qualités de la femme MIU MIU. Mais elle est aussi créative et possède

Avec ses nouvelles montres, la marque

une forte personnalité. Ces lunettes élégantes et hyper-féminines lui iront donc à merveille. Cet automne, Miu Miu joue avec les

lance cette fois encore une ligne qui mixe glamour et modernité avec des détails

contrastes, tant au niveau des coloris que de la taille des lunettes

intemporels. Les montres D&G sont tout

et des matières utilisées.

à la fois tendance et chic, souvent basées sur des formes géométriques et aisément reconnaissables. Les femmes comme les hommes trouveront le modèle qui leur convient chez D&G. Les montres pour femmes suivent joliment la forme du poignet tandis que les modèles masculins mettent l’accent sur les proportions et sur une ligne pure, voire épurée.

Une douche pur plaisir / Duravit Cette luxueuse cabine de douche signée DURAVIT, c’est le plaisir à l’état pur. Cette douche design attire tous les regards avec son verre incolore ou azuré. Au niveau du confort également, cette douche est un pur plaisir. Les deux sièges placés en vis-à-vis se transforment aisément en une seule banquette de 170 cm de long. La planchette et la base sont réalisées en Robinia exclusif. Commande à touches et télécommande sont des merveilles de technologie et se manipulent en un tour de main. Eclairage de diverses couleurs, cascade ou pluie fine, différentes senteurs aromatiques, jets massage, sons relaxants, ... à vous de choisir selon vos humeurs.


LIFESTYLE

Yes we Ka! / Paule Ka Le nouveau sac à main dessiné par Serge Cajfinger pour le label français PAULE KA est arrivé. Faisant fi de tous les codes conservateurs, ce « Yes we Ka! » véhicule un brin de glamour et une touche de patriotisme. Le sac est tout à la fois chic/intemporel et dans l’air du temps. La nouvelle besace est élégante et pratique, avec une note ludique et un brin charismatique. Avec sa chaîne or et argent, ce grand cabas qui se replie renoue avec la tendance du sac porté épaule. Et vous pourrez y fourrer tout ce que vous voulez! « Yes we Ka! » est proposé en différentes versions. La version luxe arbore un look cuir façon croco tandis que les autres versions sont de couleur taupe, caramel ou marron.

/ Etrocha

En voyage chez soi / Designs Of The Time

Les bijoux les plus réussis sont ceux qui racontent une histoire. La styliste Valerie

« Partez en voyage dans votre maison »,

Delacave va encore plus loin avec ses

c’est le slogan de DESIGNS OF THE TIME.

créations ETROCHA. Chacune de ses

Le créateur de tissus d’ameublement

créations baptisées sentimental jewelry est

Yvan Puylaert fait voyager tous vos sens,

fixée sur un carton avec un message, une

sans que vous ayez pour cela à sortir de

sorte de mantra personnalisé. La maternité, l’amitié et l’amour sont les thèmes récurrents

chez vous. Designs of the Time opte délibérément pour des tissus de qualité ;

de son oeuvre. Le concept est né du besoin

ses mariages de coloris étonnants ainsi

qu’elle a de prendre le temps pour intégrer

que les mélanges de matières vous font vivre

tout ce qu’il y a de positif autour de nous. Vous pouvez commander un de ces bijoux assorti d’un message unique ou arborant les initiales de votre chéri(e). Les emballages sont biodégradables et une partie des

autant d’expériences authentiques. Les tons sable du désert se mêlent au taffetas et au lin. Le tout donne une ambiance tantôt chic, tantôt ethnique. Designs of the Time est encore inconnu du grand public, alors que les spécialistes du

recettes va directement à une bonne cause.

textile apprécient cette valeur sûre. Le label

Etrocha est en vente uniquement sur internet

est entre temps distribué de Tokyo à Miami

(www.etrocha.com).

et d’Helsinki jusqu’à Christchurch.

Capital

Un bijou sentimental


No worries / Murphy&Nye L’automne à venir est placé sous le signe de la couleur. Les coloris flamboyants seront même la règle, surtout par temps de pluie! Chaussée de ces bottes MURPHY&NYE d’un rouge ardent, vous gambaderez sous la pluie en vous jouant des flaques. Les vêtements siglés Murphy&Nye trouvent leurs racines dans la confection des voiles. La marque a le souci de l’élégance et de l’innovation, et vise un confort maximal que ce soit dans la vie de tous les jours ou en pleine mer. Attendez d’un pied ferme les bourrasques d’automne!

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Des hommes complexes

Les femmes combatives de

/ Kylie KYLIE Minogue lance son premier

/ Matthew Williamson

parfum pour hommes en édition limitée: INVERSE. Inverse, c’est le

MATTHEW WILLIAMSON, c’est la couture de

parfum des hommes qui n’ont pas

luxe, avec des collections tout à fait exclusives.

peur de s’exprimer, forts, disciplinés

La nouvelle ligne de la maison mise sur le

mais aussi sensibles, instinctifs et à

contraste entre une féminité sensuelle et une

l’écoute. Il est clair que Kylie aime

certaine combativité. Les parures tibétaines

les hommes à la personnalité

traditionnelles ont inspiré la nouvelle

complexe et riche. Inverse est un

collection, dont les coloris les plus marquants

parfum étonnant de fraîcheur avec

sont un rouge pastèque et un bleu vif des plus

une touche d’ambre orientale.

seyants. Prêtes pour la lutte et la séduction ?

Le charme de la complexité.

Pilote chaque jour de la semaine / Ray Ban Ce sont les pilotes de combat de l’armée américaine qui ont été les premiers à porter des RAY BAN pendant la seconde guerre mondiale. Depuis, ces lunettes sont entrées dans l’histoire. Quels sont donc les secrets de ces lunettes qui roulent les mécaniques? Une monture hyper-légère et des verres protecteurs qui absorbent les rayons infrarouges et ultraviolets. Le style Ray Ban, c’est la tradition, la liberté et l’originalité pures. C’est pour cela que Ray Ban traverse les âges. Ce modèle à double pont est commercialisé en sept coloris, soit un pour chaque jour de la semaine!


nulputem

Du choc des idées jaillit la lumière. CoNCEPTIoNGRAPhIqUEImPRESSIoNACComPAGNEmENTqUALITéPRéPRESSE

FoRT EN ImpRESSIoN livres rapports annuels magazines brochures affiches folders house design direct mails Fraterstraat 37b 9820 Merelbeke Tél 09 210 70 50 jan@stevensprint.be www.stevensprint.be © Photo Koen Broos


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DRONGEN Mariakerksesteenweg 197 | 9031 Drongen-Gent 09 226 25 01 | info@depuydthaarden.be KNOKKE Natienlaan 215 | 8300 Knokke 050 34 24 44 | info@depuydthaarden.be www.depuydthaarden.be


7 questions à ...

UN PORTRAIT

« L’art est susceptible d’adoucir l’image de marque d’une entreprise et de réunir les gens autour d’autre chose que le travail », affirme Yolande De Bontridder. Avec sa société, Archetype, cette consultante artistique introduit l’art sur le lieu de travail. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé à la demande de la STIB la rétrospective Metro Art Memory consacrée à 40 ans d’art dans le métro de Bruxelles.

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veerle symoens / PHoto: saskia vanderstichele

Capital

“Nul besoin de me poser

1

des défis.”

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Où trouvez-vous l’inspiration?

Si l’on parle d’inspiration, je ferais d’abord référence à tout ce qui me nourrit: le milieu artistique contemporain : l’art, la danse, la musique, le jazz, l’opéra, le cinéma, la littérature, la gastronomie, mais aussi les rencontres avec les gens et le partage avec eux de connaissances diverses.

Quel défi professionnel voulez-

Par quel péché vous laissez-vous

vous encore relever? Faut-il toujours

séduire? Mon péché préféré, c’est la gourmandise. Et ce pas seulement sur le plan culinaire, je parle ici de la gourmandise sous toutes ses formes.

des défis ? Pour moi personnellement non, mais je veux pouvoir réaliser des projets artistiques intéressants et innovants et développer aussi des produits issus du commerce équitable destinés aux entreprises.

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Quel est votre plus grand coup

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de gueule? Je ne m’en souviens pas.

Quelles sont les principales

Quelle est votre plus grande

Que signifie l’argent pour vous?

qualités d’un conseiller

force? Celle d’entreprendre et de

L’argent est un moyen, je ne le considère pas comme un objectif à atteindre. Ce que j’apprécie dans l’argent : le plaisir de le partager avec les personnes moins favorisées, il permet la création en soutenant les artistes.

artistique? Etre à l’écoute de son client,

favoriser les ponts entre les gens. J’estime notamment que l’apport de chaque salarié compte. Je ne suis pas seulement attentive aux souhaits du patron de l’entreprise.

2

faire une bonne analyse de ses besoins, lui proposer un projet artistique original en adéquation avec sa culture d’entreprise et son environnement en respectant son budget.

4

7


Les retraites sous pression

vOTrE pEnsIOn:

évITEz unE pénIblE COnfrOnTaTIOn JeROeN LiSSeNS / PhOTOS: GUy VAN LAeRe

kristof delobelle

gabriel perl


la TablE rOnDE

koen lamberts

jos berghman

daan ballegeer

kristof serlet

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Capital

La crise économique et le sauvetage du secteur bancaire ont sérieusement grevé les finances publiques. Tout le monde se demande aujourd’hui si les pensions de retraite belges suffiront à garantir une vieillesse sereine à l’ensemble de la population. Déjà maintenant, la pension moyenne allouée à un indépendant est de 870 euros à peine… Le problème se pose d’ores et déjà pour de trop nombreuses personnes et le temps est venu de réunir autour d’une table plusieurs éminents experts en la matière.


jOs bERghmAn, pROFEssEuR à lA FACulTé dE sCIEnCEs sOCIAlEs à lA ku lEuvEn. 14

D

de vie moyenne. Chaque année qui passe, l’espérance de vie gagne 3 bons mois. Dans la pratique, cela veut dire que nous disposons de plus de temps libre: un homme belge est au repos pendant 24% de sa vie en moyenne, au terme de sa carrière bien entendu.

L’espérance de vie doubLée en 100 ans A première vue, le vieillissement est pourtant une bonne chose. Au début du 20ème siècle, l’espérance de vie moyenne d’un homme s’élevait chez nous à 43 ans, alors qu’elle atteint 75 ans aujourd’hui et qu’en 2050, elle devrait atteindre 84 ans. En 150 ans, cela signifie donc un doublement de l’espérance

Fantastique, non? KRISTOF SERLET: « La grande question est de savoir qui va payer tout cela ? La combinaison d’une espérance de vie allongée et d’un taux de natalité moins élevé force un nombre de plus en plus faible de citoyens actifs à assurer les pensions d’un nombre toujours plus important de personnes en non-activité. Notre système socio-économique est basé sur la solidarité entre les générations. Les actifs supportent totalement la charge des inactifs: chômeurs, prépensionnés, pensionnés, malades… Ce système est actuellement soumis à une forte pression. » KRISTOF DELOBELLE: « Les récentes interventions publiques en faveur des banques ne font qu’accentuer le problème. Rien que pour 2008, on parle d’injections de capital de l’ordre de 20 milliards d’euros au total. Avec ces milliards d’euros, les pouvoirs publics renflouent donc les banques, mais en même temps, notre petit pays a de ce fait bien du mal à tenir financièrement parlant. Les chiffres européens les plus récents font état d’une hausse de la dette publique en 2008, qui serait passée de 81 à 88,3% du produit intérieur brut, soit plus de 300 milliards d’euros. Les intérêts qui grèvent une dette toujours plus lourde sont directement financés par le budget en cours. »

ans le cadre historique du béguinage de Louvain, le Faculty Club est un lieu de calme et de réflexion au milieu de l’effervescence d’une cité universitaire. C’est donc l’endroit indiqué pour aborder le thème épineux des pensions. Nous avons réuni une belle brochette d’experts pour notre table ronde. Qui en sait en effet plus long sur les pensions belges que Gabriel Perl, l’administrateur-général de l’Office National des Pensions? Afin de nuancer sa vision des choses, nécessairement publique, nous avons fait appel à l’avis indépendant et académique du Professeur Jos Berghman, qui enseigne à la faculté des sciences sociales (Centre de recherches Sociologiques) de la K.U.Leuven, et qui fait figure d’autorité au sujet des pensions. Les spécialistes Optima en la matière sont Koen Lamberts, Kristof Serlet et Kristof Delobelle, qui nous rapportent leurs expériences vécues avec la clientèle. Le consultant Daan Ballegeer du centre de connaissances Voka (organisation patronale flamande) s’est lui aussi penché sur la question. Un brillant panel donc, ce qui est indispensable pour une discussion de ce niveau. Après tout, la problématique du vieillissement et des pensions nous concerne tous.


la TablE rOnDE

Le travaiL, une garantie Ces chiffres font réfléchir. mais avons-nous suffisamment conscience du problème? JOS BERGHMAN: « Les gens prennent peu à peu conscience de la situation. Il faut dire qu’il serait difficile de ne pas s’en rendre compte: d’un côté l’emploi connaît une baisse constante, notamment du fait de la crise économique. Les pouvoirs publics récupèrent par conséquent encore moins de contributions des actifs au régime des pensions. Parallèlement, l’espérance de vie augmente, et les frais des pensions de retraite aussi. » >>

“nOTrE sYsTèmE sOCIal ET éCOnOmIquE – lEs aCTIfs suppOrTanT TOTalEmEnT la CHargE DEs nOn-aCTIfs – EsT sOumIs à unE fOrTE prEssIOn.”

l’expertise Optima ARRêTER DE TRAVAILLER AVANT L’HEURE, CELA A UN COûT

Les gens veulent arrêter de travailler toujours plus tôt. Dans la tranche d’âge de 55 à 64 ans, seules 3 personnes sur 10 travaillent encore en Belgique. Sur l’ensemble des Belges actifs, 67% veut prendre sa retraite ‘aussi vite que possible’ (25%) ou vers l’âge de 60 ans (42%). Et ce alors que notre système de pensions est déjà lourdement grevé par le nombre toujours plus grand de personnes en non-activité. Arrêter de travailler avant l’heure, cela devient donc une coûteuse affaire. Ceux qui s’y sont préparés ont donc l’avantage à l’heure de leur pension.

l’âgE DE la rETraITE L’âge légal de la retraite est de 65 ans pour les hommes. Depuis le mois de janvier 2009, cette limite d’âge est en principe valable pour tous: salariés, fonctionnaires, indépendants, hommes et femmes. Pour certains fonctionnaires, la limite d’âge peut être soit plus élevée (magistrats) soit moins élevée (certains militaires). Malgré la règle des 65 ans, vous pouvez parfaitement prendre une retraite anticipée, et ce à partir du mois qui suit votre 60ème anniversaire et à condition que vous comptiez au minimum 35 ans de carrière. Vous devez par ailleurs, pour chacune de ces années, avoir eu une occupation qui correspond au tiers au moins d’un régime de travail à temps plein comme salarié, ou avoir versé des cotisations d’indépendant pendant au moins kRIsTOF TOF sERlET, ET ET,

deux trimestres.

ExECuTIvE mAnAgER FInAnCIAl plAnnIng OpTImA.

>> (suite page 17)

15

Capital

Afin d’encourager les gens à travailler plus longtemps, un certain nombre de mesures ont été prises en décembre 2005 avec le Pacte des Générations. Un bonus pension récompense ainsi les personnes qui continuent de travailler après l’âge de 62 ans ou après 44 années de carrière. Il a également été décidé d’accorder une baisse d’impôts aux personnes qui continuent à travailler jusqu’à l’âge de 65 ans et qui ne perçoivent qu’à ce moment le capital de leur assurance de groupe. La pénalisation des indépendants qui prennent une retraite anticipée a enfin été revue.


“rElEvEr lEs pEnsIOns DE 1% COûTE 300 mIllIOns D’EurOs aux pOuvOIrs publlICs. pOur DE nOmbrEux pEnsIOnnés, CEla équIvauT à sEulEmEnT 6 EurOs DE plus par mOIs. gAbRIEl pERl, AdmInIsTRATEuR-généRAl dE l’OFFICE nATIOnAl dEs pEnsIOns. 16

GABRIEL PERL: « N’oublions pas que les retraites ne sont pas les seuls coûts qui augmentent du fait du vieillissement. Les personnes âgées ont également de gros besoins en termes de soins médicaux. Je constate que le budget de la santé – un autre gros poste de dépenses publiques – dépasse même le budget des retraites ces derniers temps. Et cela ne fera qu’augmenter. » KOEN LAMBERTS: « En ce qui concerne le budget, force nous est de constater que l’effet de l’assainissement réalisé au fil des années de vaches grasses écoulées a été balayé d’un coup par les grosses dépenses récentes. Le cocktail de l’explosion des coûts des retraites et de l’implosion des finances publiques est mortel pour notre prospérité future. Surtout que nous ignorons le nombre d’années de vaches maigres à venir. »

“lE COCkTaIl DE l’ExplOsIOn DEs COûTs DE la pEnsIOn ET DE l’ImplOsIOn DEs fInanCEs publIquEs EsT mOrTEl pOur nOTrE prOspérITé fuTurE.” kOEn nl lAmbERTs, lIFE And pEnsIOn plAnnER OpTImA.


la TablE rOnDE

Ce que nous savons par contre, c’est que notre pays ne parviendra pas dans les années à venir à constituer des réserves pour affronter le vieillissement de la population. Dans son récent rapport (fin 2008) sur la réalisation de la politique socio-économique, la Commission européenne critiquait déjà sévèrement le budget belge. Faut-il majorer les contributions au régime des pensions? KRISTOF DELOBELLE: « La population active doit déjà aujourd’hui faire preuve d’une énorme solidarité. Si la politique ne change pas, les jeunes d’aujourd’hui devront d’ici 25 ans céder un quart de leur salaire net en plus pour supporter les coûts du vieillissement. En 2030, nous aurons en effet besoin chaque année de 9,5 milliards d’euros de plus pour les soins de santé et les pensions. »

l’expertise Optima (suite) Pour avoir le droit de prendre une retraite anticipée, il ne faut pas que vous touchiez une prépension conventionnelle. Un fonctionnaire peut prendre sa retraite à partir de 60 ans, à condition de compter au minimum cinq années de service dans la période qui a suivi le 31 décembre 1976.

lE bOnus pEnsIOn Afin de vous encourager à travailler jusqu’à 65 ans, vous avez droit à un bonus pension en plus de votre pension si vous poursuivez vos activités professionnelles après le 1er janvier de l’année où vous atteignez l’âge de 62 ans ou de votre 44ème année de carrière. Le bonus pension est uniquement applicable à la période prestée après 2005.

“unE parTIE DEs pErsOnnEs pEuT parTIr En prérETraITE TanDIs quE l’On DIT ImplICITEmEnT aux auTrEs qu’Ils

Si vous êtes un indépendant, vous avez droit à un bonus pension de +/- 165 euros sur base annuelle par trimestre de poursuite des activités. >> (suite page 19)

DEvrOnT TravaIllEr plus lOngTEmps. Où EsT DOnC la sOlIDarITé?” 17

Capital

GABRIEL PERL: « Et cela alors que le problème se pose déjà actuellement. Les retraités actuels affirment – et ils ont raison – que leur pension ne suffit pas. Entre temps, les futurs retraités, qui sont donc encore actifs aujourd’hui, savent fort bien qu’un problème menace à l’avenir. Ils ont conscience de la progression du vieillissement, et ils ne peuvent que constater la situation économique actuelle. » DAAN BALLEGEER: « On atteint peu à peu les limites de la solidarité entre générations. On constate aujourd’hui qu’une jeune génération contribue lourdement à quelque chose dont elle ne profite pas encore. En même temps, elle sait bien qu’elle en profitera beaucoup moins que la génération de retraités actuelle. Mais au sein de la génération des plus âgés, un schisme apparaît également: une partie des plus âgés peut partir en prépension, tandis que l’on dit implicitement aux autres qu’ils devront travailler plus longtemps. Où est donc la solidarité? La meilleure garantie contre la pauvreté, aujourd’hui et demain, c’est toujours le travail. » the eLephant in the room Relever les pensions de retraite, est-ce encore une option aujourd’hui? GABRIEL PERL: « Majorer les pensions de 1%, voilà qui coûterait 300 millions d’euros – un montant énorme. Mais pour pas mal de retraités, 1% équivaudrait à peine à 6 euros de plus par mois! Et encore, ceux-là ont encore de la chance, car ils ont été actifs pendant toute leur carrière… » >>

dAAn bAllEgEER, COnsulTAnT du CEnTRE dE COnnAIssAnCEs vOkA.


“a 55 ans, lEs gEns rEçOIvEnT DEpuIs quElquEs annéEs unE prévIsIOn Du mOnTanT DE lEur pEnsIOn. C’EsT Très bIEn, mêmE sI à CET âgE-là, Il EsT En faIT Déjà TrOp TarD pOur agIr.”

KOEN LAMBERTS: « Un taux d’emploi plus élevé constituerait déjà une partie de la solution, du moins en théorie. Relever les contributions au régime de retraites et surtout mettre de l’ordre dans les finances de l’état ne serait pas mal non plus. Hélas, dans la pratique on note aujourd’hui plutôt un recul qu’un progrès dans tous ces domaines. »

kRIsTOF TOF dElObEllE, ExECuTIvE mAnAgER FInAnCIAl plAnnIng OpTImA. 18

Les Belges actifs savent-ils que leur pension sera si faible? DAAN BALLEGEER: « Le vieillissement est un problème typique que l’on voyait arriver depuis bien des années, mais que l’on a toujours ignoré. Les Britanniques le disent fort joliment: the elephant in the room. L’éléphant est là, incontestablement. Impossible de ne pas le voir, mais on refuse de l’admettre. Mais aujourd’hui, le problème est tel que nier est peu à peu devenu impossible. » KRISTOF DELOBELLE: « Il faut pourtant expliquer aux belges que leurs espérances sont souvent trop élevées. A 55 ans, ceux-ci reçoivent depuis quelques années une prévision du montant de leur pension. C’est très bien, même si à cet âge-là, il est en fait déjà trop tard pour agir. » une des marottes des organisations patronales concerne ‘le faible taux d’emploi des Belges’. La solution du problème consiste-t-elle uniquement à mettre plus de gens au travail? DAAN BALLEGEER: « Ici aussi, la Belgique est à la traîne. Officiellement, notre pays doit atteindre la norme de Lisbonne dans quelques mois – en 2010. Cette norme établit qu’un taux d’emploi de l’ordre de 70% de la population active doit être atteint. Mais si nous continuons comme aujourd’hui, nous n’atteindrons pas cette norme, même pas en 2060 ! Pour une partie de la population, l’incitation au travail n’est tout simplement pas assez forte. La différence entre une allocation et un salaire net rogné jusqu’à l’os par les impôts est souvent trop faible. Voilà qui a un effet pervers: seuls les pouvoirs publics paient, aussi bien les allocations que plus tard les pensions. »

entre temps, les chiffres et les études sont éloquents. Le monde politique a-t-il vraiment conscience de la problématique des pensions? GABRIEL PERL: « Il faut bien opérer la distinction entre le débat académique et le débat politique. Dans ce dernier, on progresse vers une conclusion sur base d’un consensus entre toutes les parties. Or on observe qu’un certain nombre de ces parties ne veut même pas parler d’une augmentation de l’âge de la retraite. » JOS BERGHMAN: « Notons en marge que dans le passé, le monde politique a sans doute trop souvent réfléchi à court terme. Les pensions sont typiquement un problème que l’on repousse à plus tard. Et nous observons effectivement aujourd’hui que tous les efforts réalisés dans les années ‘90 pour contrôler le budget se sont envolés en fumée en quelques années. On pourrait dire qu’on a dans ce domaine raté bien des occasions au début des années 2000. » KRISTOF DELOBELLE: « Ajoutez à cela la crise financière et le sauvetage des banques, les pouvoirs publics ayant pris des engagements à concurrence de 80% du produit intérieur brut… » une américanisation tacite allons-nous peu à peu vers le système américain, où les citoyens doivent de plus en plus s’occuper de leur propre retraite? JOS BERGHMAN: « Sur base de mon expérience aux Pays-Bas, où j’ai enseigné à l’université pendant 13 ans, je dirais plutôt que nous nous dirigeons vers un modèle hollandais. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Pays-Bas et la Belgique appliquaient le même système de pensions de nécessité . C’est à partir de ces pensions minimum que s’est développé en Belgique – parallèlement à la relance économique – le système des pensions liées aux salaires. Nos voisins du nord ont maintenu le système minimum, baptisé aujourd’hui AOW (Algemene Ouderdomswet, ou Loi générale de Vieillesse). Partant de ces pensions limitées, les Pays-Bas ont pris conscience bien plus que nous de la nécessité d’un deuxième pilier de pension. Ce deuxième pilier est une pension privée liée au travail, à constituer dans le cadre d’une activité professionnelle et indépendante du premier pilier, soit la pension purement légale. »


la TablE rOnDE

GABRIEL PERL: « Nous sommes en fait déjà aujourd’hui dans la même situation que les Hollandais. Les pensions légales sont trop peu élevées, et pour un nombre croissant de personnes cette pension liée au revenu ne suffit plus à s’en sortir. » DAAN BALLEGEER: « La différence avec les Pays-Bas, c’est que le système de pensions belge ne sait pas sur quel pied danser. Le premier pilier est obsolète, une jambe de bois. Le deuxième pilier, celui de la pension extralégale en est encore à faire ses premiers pas. La moitié seulement de la population active est déjà couverte par le deuxième pilier. » GABRIEL PERL: « C’est là que se situe le problème si l’on veut généraliser le deuxième pilier: tout le monde ne peut pas se le permettre. Il incombe aux pouvoirs publics de protéger tous les citoyens, et donc de garantir un premier pilier suffisant sur base de la solidarité. L’équilibre du budget représente dès lors la priorité absolue en ce qui concerne la problématique des pensions. »

l’expertise Optima (suite) Vous devez toutefois payer les cotisations sociales d’un indépendant en activité principale. Si vous êtes salarié, vous avez droit à un bonus de +/- 50 euros par mois par année de service supplémentaire. Le bonus s’ajoute à la pension mensuelle et est lié à l’évolution de l’index-santé. Au cas où vous viendriez à décéder ‘avant terme’, le bonus sera versé à votre partenaire, dans le cas où il/elle entre en ligne de compte pour une pension de survie.

lEs InDépEnDanTs, DOublEmEnT pénalIsés Si vous êtes un indépendant et que vous souhaitez prendre votre pension avant votre 65ème anniversaire, votre pension sera durablement réduite. Vous êtes de ce fait doublement pénalisé: votre carrière sera incomplète et vous aurez par conséquent droit à une pension incomplète de 40/45èmes par exemple. Une pension complète est en effet calculée sur 45 années de carrière. De plus, chaque année d’anticipation vous fait perdre un certain pourcentage (par exemple 25%) sur le montant de votre pension incomplète (40/45èmes). Pour une pension de retraite démarrant au plus tôt en 2007, le malus est de 24% au cas où la pension est prise à 60 ans. La diminution est de 18% au cas où la pension est prise à 61 ans, à 12% pour une mise une retraite à 64 ans. La diminution reste valable après l’âge de la pension! Avant 2007, le malus de pension (pénalisation) était fixé à 5% par année d’anticipation. Du fait de cette double pénalisation,

“Dans DE nOmbrEux Cas, la COnfrOnTaTIOn avEC lE nIvEau DE vIE réEl après la rETraITE EnTraînE unE grOssE DéCEpTIOn.”

une personne qui compte par exemple 35 années de carrière à 60 ans et qui part en retraite prématurément, n’aura donc droit pendant tout le reste de sa vie qu’à 58,33% de la pension de retraite totale. il faut que votre carrière professionnelle ait duré 42 ans pour que vous puissiez profiter d’une pension de retraite sans perte aucune.

assuranCE DE grOupE Arrêter prématurément de travailler a également des conséquences

la pension moyenne (net) d’un indépendant s’élevait le 1er janvier de cette année à 870 euros à peine, contre 1180 euros pour un salarié dans le privé et 2360 euros pour un fonctionnaire. » KRISTOF DELOBELLE: « Fort heureusement, l’indépendant qui ne se soucie pas du lendemain est une exception. La plupart des indépendants savent fort bien que leurs revenus baisseront, même si quasiment personne ne sait à quel point. De nombreuses simulations existantes font des erreurs, en ne prenant pas en compte l’inflation par exemple. De son côté, la personne en question a bien conclu une assurance de groupe et/ou une assurance retraite, mais ils sont nombreux ceux qui ne savent vraiment pas si cette assurance suffira à maintenir leur niveau de vie. Dans de nombreux cas, la confrontation avec le niveau de vie réel après la retraite entraîne une grosse déception. Nous essayons quant à nous de leur en faire prendre connaissance à temps. Un client qui souhaite vivre une vieillesse sans soucis d’argent doit prendre le taureau par les cornes aujourd’hui même et ne pas attendre demain. » >>

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à la retraite à 62 ans, à 7% pour une retraite à 63 ans et à 3% pour

pour la taxation de votre assurance de groupe. Avant 2006, un capital de pension complémentaire financé depuis l’entreprise était en principe taxé à 16,5% (+ taxes communales). A certaines conditions, le tarif est actuellement de 10%. Ce tarif est valable à la double condition que vous ne perceviez le capital constitué qu’à l’âge de 65 ans et que vous restiez actif jusqu’à l’âge légal de la pension. La pension complémentaire libre des indépendants est également moins lourdement taxée à ces conditions.

COnClusIOn Arrêter de travailler avant l’heure est de plus en plus pénalisé, et représente dès lors un choix coûteux. Tout le monde ne connaît pourtant pas les frais précis d’une telle décision. en combinaison avec le vieillissement de la population et avec la pression exercée sur les pensions, il est clair qu’il vous incombera de plus en plus d’assurer vous-même votre pension. il n’est donc pas inutile de démarrer à temps un plan de retraite à la mesure de votre situation. >> (suite page 21)

Capital

en fin de carrière, la confrontation avec une pension aussi peu élevée doit être particulièrement pénible pour de nombreuses personnes? KOEN LAMBERTS: « Nous constatons que de trop nombreuses personnes n’ont aucune idée de la chute vertigineuse de revenus qui les attend après leur retraite. Certains indépendants dépensent allègrement leurs revenus pendant toute leur carrière, et ont un train de vie très agréable. Le plafonnement des pensions fait qu’ils retombent à la fin de leur vie active sur une fraction de leurs anciens revenus, ce qui est un véritable drame à leur yeux. » GABRIEL PERL: « Le montant moyen des retraites est éloquent:


“D’ici 25 ans, les jeunes d’aujourd’hui devront céder un quart de leur salaire net en plus pour payer le coût du vieillissement.”

JOS BERGHMAN: « Il faut aussi oser distinguer la politique de pensions menée par les pouvoirs publics pour aider la société des pensionnés des plans d’épargne des citoyens individuels. Dans ce domaine, j’ai bien peur que nous ne nous dirigeons pas vers une situation hollandaise, mais que nous vivons effectivement une américanisation tacite de la situation en termes de pensions – avec des pensions uniquement pour cette partie de la population qui a épargné dans ce but. » Depuis combien de temps observe-t-on cette tendance à la baisse des pensions? GABRIEL PERL: « Une réforme datant des années ’90 avait déjà entraîné une baisse de 10%. » JOS BERGHMAN: « Cette tendance à la baisse existe même depuis plus longtemps déjà. Pendant la période de crise des années ’80, on a ainsi décidé de plafonner les pensions, ce qui fait que les personnes qui ont payé le plus de contributions aux pensions pendant leur carrière, reçoivent proportionnellement parlant moins de pension. » Une prise de conscience dès 25 ans Quel avenir voyez-vous dans votre boule de cristal… GABRIEL PERL: « L’actuelle crise économique – dont personne ne connaît la durée – n’est pas faite pour aider les pouvoirs publics

à financer les pensions futures. Et les chiffres de notre budget sont tout à fait éloquents. Il faut craindre dès lors que cette tendance à la baisse se poursuive encore dans le futur. Je n’ai aucune idée de ce à quoi un indépendant à la retraite aura droit dans 20 ans. A mon avis, les pensions moins élevées annoncent une évolution des plus inquiétantes. On peut craindre une plus grande pauvreté, ce qui n’est jamais bon pour une démocratie. » La discussion est des plus animées. Le Professeur Berghman plaide en faveur d’une généralisation du deuxième pilier des pensions. Gabriel Perl préfère parler d’un ‘premier pilier bis’. Mais tous deux sont partisans d’une hausse des pensions et de la généralisation d’un pilier ‘complémentaire’. Les deux autorités en la matière reconnaissent toutefois que le financement risque de poser problème. Que doivent faire les pouvoirs publics maintenant que les circonstances les empêchent de jouer à fond leur rôle de financiers? GABRIEL PERL: « La principale tâche des pouvoirs publics se situe actuellement au niveau de la communication. Lorsque j’ai pris mes fonctions d’administrateur-général de l’Office Nationale des Pensions, ce service était chargé d’attribuer et de verser les pensions. J’y ai ajouté une deuxième mission:


la TablE rOnDE

informer les citoyens sur leurs pensions. Le site web www.toutsurmapension.be a été une première amorce. En Belgique, on ne sait pas encore suffisamment qu’il existe un problème des pensions, et ce tant au niveau collectif qu’individuel. Je vous donne un exemple : imaginez une personne qui décide de travailler à mi-temps. Si cette personne pouvait visualiser au moment du choix les conséquences de sa décision sur sa retraite, elle changerait peut-être d’avis. Le taux d’activité remonterait automatiquement. Il faut que les gens soient persuadés qu’un problème menace s’ils ne contribuent pas suffisamment, et ce aussi tôt que possible. Je dis toujours: mieux vaut une prise de conscience à 25 ans qu’une grosse déception à 65 ans. » JOS BERGHMAN: « Calculer la future pension d’un trentenaire, c’est bien sûr faire dans l’approximation, mais il est clair qu’un processus de prise de conscience est nécessaire: avec un déficit budgétaire de 7 milliards d’euros, dont un tiers sous forme de pensions, on se trouve évidemment face à un problème gigantesque. » GABRIEL PERL: « Il faudrait un plan stratégique et une vision globale. » DAAN BALLEGEER: « Et plutôt aujourd’hui que demain. La politique des pensions étant par définition une affaire à long terme, on peut la comparer à un pétrolier, qui ne peut changer de cap que fort lentement. Autrement dit: il est impossible de modifier la situation en deux temps trois mouvements. » <<

l’expertise Optima (suite) savIEz-vOus quE? Nous arrêtons de travailler en Belgique à 57 ou 58 ans en moyenne. en europe, cette moyenne est de 61 ans.

Vous devez économiser 200 000 euros pour chaque tranche de 1 000 euros souhaité en plus de votre pension légale, du moins si vous arrêtez de travailler à 65ans et que vous vivez jusqu’à 85 ans. Si vous souhaitez arrêter à 60 ans, vous avez besoin de 250 000 euros pour cela. Nous tenons compte ce faisant d’une inflation de 2% et partons du principe que votre épargne rapporte 4%. L’espérance de vie moyenne à la naissance est de 76 ans et 4 mois pour les hommes et de 82 ans et 4 mois pour les femmes. L’écart serait surtout dû au mode de vie plus sain de ces dernières. Un wallon de 65 ans a en moyenne encore 15,9 années devant lui, un flamand 17,25 années. A partir de l’âge de 55 ans, vous pouvez réclamer une estimation de vos futurs droits à la pension. L’Office National des Pensions vous

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procurera un formulaire, mais vous pouvez également faire le test

ThOMAS WeyTS, Optima Financial Planners

“un ClIEnT quI sOuHaITE vIvrE unE vIEIllEssE sans sOuCIs fInanCIEr DOIT prEnDrE lEs CHOsEs En maIn, pluTôT aujOurD’HuI quE DEmaIn.”

Capital

sur le site www.toutsurmapension.be.


3 professionnels à propos de leur passion Steven Ampe, Marc Lagrange et Carine Gilson à propos de ce qui les passionne. Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur. Veerle SymoEns / PHotos : Guy Kokken

Un nouveau concept de catering

Foodsie — Du grand style. “Goûts, couleurs et formes, un amalgame créatif.” 22

Pour Dominique et moi, tout a commencé au bar du Club 69 à Gand. J’avais vécu quelques années à New York, où j’avais lancé une brasserie belge. Mais j’avais besoin de retrouver mes racines et je suis donc revenu à Gand où j’ai ouvert le restaurant Belga Queen (Graslei), le Café Theâtre et Igor, avec l’épouse de l’écrivain Herman Brusselmans. Cela a toujours été ma passion : démarrer de nouveaux lieux, m’occuper de la cuisine, conseiller, collaborer à la décoration… J’aime travailler dur, très dur. Un soir très tard, après le travail, je me suis retrouvé au Club 69 où j’ai donc rencontré Dominique, qui y était manager à l’époque. Le courant est tout de suite passé, surtout que nous avions les mêmes rêves et les mêmes idées professionnellement parlant. Nous nous sommes donc lancés comme consultants dans le cadre du démarrage de l’hôtel Sestig, une réalisation de Glenn Sestig Architects. Ensuite, nous nous sommes consacrés à plein temps au concept catering. Nous adorions tous deux conseiller de nouveaux établissements en

phase de lancement, mais la routine d’une affaire bien installée nous plaisait beaucoup moins. Après tout, c’est la même porte que l’on ouvre tous les jours et les murs sont toujours à leur place également… Pendant le week-end, nous faisions déjà la cuisine pour la famille, des amis et des amis d’amis. Nous étions passionnés par tout ce qui touchait à ce type de restauration. Préparer à chaque fois d’autres plats, pour d’autres hôtes, dans des endroits différents et avec un nouveau thème de décoration… Bref, apporter de la diversité à la vie. C’est de là qu’est né Foodsie. A un moment donné, une agence de relations publiques dans le secteur de la mode nous a demandé d’assurer la restauration, et tout a alors été vite. Très vite même : tout d’un coup, les demandes affluaient et en un temps record nous travaillions pour Tommy Hilfiger, Diesel, Essentiel, l’Académie de Mode d’Anvers… Nous réfléchissons toujours au cadre étendu. La nourriture c’est une chose, mais nous travaillons en amont et en aval

aux coloris, aux goûts et aux formes. Pour nous, tous ces éléments sont liés dans la création. Nous faisons également intervenir l’espace tout entier. Nous créons ainsi une ambiance personnalisée et très classe, ce qui nous rend précisément uniques. C’est probablement la raison de notre succès dans le monde du design et de la mode. Même en période de crise, cette approche personnelle et élégante constitue notre principal atout. On compte aujourd’hui un traiteur dans le plus petit village ou presque, mais personne ne pratique notre concept, qui est global. Tout est possible chez nous. Plus une idée est spéciale et folle, plus elle nous plaît. Nous sommes très créatifs et donc tout à fait ouverts aux souhaits et inventions originales de nos clients. Notre rêve, c’est de partir en tournée avec Prince et de faire la cuisine pour lui et pour ses musiciens. Vous voyez, nous sommes capables de tout, rien ne nous fait peur. Dominique a d’ailleurs déjà assuré un jour la restauration pour sa saxophoniste Candy Dulfer, donc ce rêve n’est peut-être pas aussi fou qu’il n’y paraît? » <<


D’une importance capitale

Dominique Vandewalle (37) et Steven Ampe (33) ont lancé en 2006 le concept de catering Foodsie. Avant cela, ils avaient tous deux été consultants lors du lancement de différents établissements horeca, de clubs et de restaurants. Leur passion commune pour la cuisine en combinaison avec celle pour les formes, le design, l’ambiance et les couleurs en fait des restaurateurs uniques dans leur genre, raison pour laquelle ils sont tellement prisés dans l’univers de la mode et du design.

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Capital


Le photographe

marc lagrange — Sensualité. “Je ne fais que regarder, et photographier.” 24

Depuis les années ’80, ma vie – personnelle et professionnelle – se déroule sous le signe de la photographie. J’ai opté pour un style particulier, parce que je voulais offrir une plus-value au sein de la photographie contemporaine. Je photographie depuis l’âge de dix ans. Mon premier appareil était un Kodak Instamatic 25 que j’avais reçu de l’épicier en échange de six capsules de Fanta ou de Sprite représentant une caméra. J’ai d’ailleurs gardé certaines photos, souvent familiales, réalisées avec ce premier appareil : le plus souvent des portraits de ma mère, ou de mon père dans son atelier typographique. Déjà à l’époque, ma préférence allait au portrait, c’est un besoin que j’avais – et que j’ai toujours. Je ne fais rien d’autre que regarder, et photographier. Mes premières commandes concernaient des photos de modèles. J’ai d’abord photographié quelques filles dans la

chambre d’étudiant de mon beau-frère, et puis les choses se sont rapidement enchaînées. J’ai bricolé un studio photo dans mon garage et ai réalisé des books pour les modèles de Models Office. Aujourd’hui encore, je suis resté fidèle à ce besoin que j’ai de traduire la beauté en images, sans doute parce que cette façon de travailler demande du temps, le sens du détail et d’une certaine forme de beauté. Pendant les prises de vue, mais aussi tout au long du processus de réalisation de mes photos et jusqu’à la mise en place de mes expositions. Lorsque je repense à ma carrière, je suis heureux de constater que j’ai sans cesse affiné mes bases. Cela se voit particulièrement dans mon dernier livre ‘Polarized’. La sensualité, une notion qui jouait déjà un grand rôle au tout début de ma carrière, est ici hissée à un niveau supérieur. ‘Glamour vibes’, mais en finesse. Je tente souvent de mettre

en place un décor et une ambiance certes reconnaissables, mais qui n’ont rien de quotidien. Un univers de rêve, dites-vous? Peut-être, mais toujours reconnaissable, et avec une once de séduction. Un casting parfait d’actrices, de danseuses et de modèles expérimentées, un style longuement étudié et un décor idéalisé: cela donne au finish un style mondain, mais surtout cinématographique, qui titille l’imagination et les émotions. Je suis heureux qu’une grande partie de mon travail se retrouve sous forme de polaroids 8 x 10’ dans ‘Polarized’. Hélas, on en a arrêté la production l’année dernière, ce qui me force à clôturer un volet important de mon oeuvre. Mais bon, les thèmes que je traite ne disparaîtront pas de sitôt. Ils constituent le fil rouge dans mon œuvre et imposeront de nouveaux défis visuellement parlant. L’esthétique n’a rien d’uniforme, et mes modèles non plus. » <<


D’une importance capitale

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Ce n’est qu’à la trentaine que le photographe Marc Lagrange (52) a abandonné son métier d’ingénieur pour se consacrer entièrement à la photographie. Il s’est révélé un photographe de mode très prisé et a notamment travaillé pour plusieurs marques de lingerie. Lui-même estime que son oeuvre artistique prend de plus en plus d’importance parce qu’il est de plus en plus difficile pour un photographe d’imposer sa marque sur une prise de vue de mode.


la créatrice de lingerie

carine gilson — Passion.

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J’ai grandi au milieu des épingles, puisque ma mère était couturière. A 23 ans, tout juste sortie de l’Académie de Mode d’Anvers, je cherchais un atelier pour ma toute première collection de lingerie. Par hasard, j’ai trouvé une charmante manufacture datant de 1928 – un véritable coup de foudre ! Les patrons, deux octogénaires, désiraient arrêter leurs activités. J’ai donc été voir la banque pour obtenir un crédit et j’ai ainsi pu acquérir l’atelier et lui donner une nouvelle vie. Même si je savais que je voulais réaliser mon rêve en toute indépendance, je n’avais encore aucune idée de ce que représentait la gestion d’une affaire. Les premières années, j’ai donc appris le métier de chef d’entreprise. J’ai toujours voulu équilibrer les deux pendants de ma personnalité, la création et la gestion. C’est mon côté gestionnaire qui aide mon côté créatif à avoir les pieds bien sur terre. Au début, j’ai bien entendu fait des bêtises, au départ à la reprise de la société, notamment lorsque mes prix ne couvraient pas mes frais…. Mais même lorsque je ne gagnais pas d’argent, je tenais à continuer dans la voie que je m’étais fixée: la création d’une lingerie de très grand luxe. A l’époque, personne n’était actif sur ce type de marché. Pourquoi la lingerie de luxe? Parce que on peut créer et vendre du rêve… Parce que dans la lingerie, on est libre de créer

“Je ne fabrique pas des soutiens, je crée des parures.” quelque chose d’extraordinaire, au niveau des couleurs comme des formes. J’aime que les femmes se sentent à l’aise dans leur corps, et la lingerie les y aide certainement. Il m’a fallu 10 ans pour me faire un nom. Il faut dire que je suis une autodidacte sur bien des plans et que la lingerie est un domaine extrêmement technique. Il faut partir avec de bons patrons et on travaille au plus près du corps de la femme. Il est donc impossible de mentir. Pas de trucs dans mon métier, seulement de la volonté, du courage et surtout, de la passion. Je valide personnellement chaque modèle. Je travaille des étoffes précieuses telles que la dentelle, avec des motifs très particuliers, beaucoup d’heures de travail, le tout à la main… D’où cette idée de porter l’underwear comme un überwear. Je passe énormément de temps à la création et je veux que les femmes soient heureuses et fières de dévoiler un peu ce qu’elles portent sous leurs vêtements. C’est pourquoi je dis toujours que je ne réalise pas des sousvêtements, mais des parures; pas des sous robes, mais des vêtements à part entière. L’inspiration, je la trouve essentiellement dans l’Art Nouveau, un courant inépuisable en matière de mode et d’architecture. Mes collections se sont fait connaître ces cinq dernières années surtout, depuis Beverly Hills jusqu’à Tokyo. Cela ne m’empêche pas de veiller toujours aussi soigneusement à la qualité. La qualité de

notre fabrication est merveilleuse grâce à notre know how et notre contrôle de qualité irréprochable. Aujourd’hui, j’ai une boutique à Paris et une autre à Londres. Lorsque j’ai voulu ouvrir mon magasin parisien, personne n’y croyait vraiment… J’ai donc emprunté à titre personnel et l’affaire a vite heureusement connu un beau succès. J’aimerais ouvrir un point de vente dans toutes les villes importantes à mes yeux. Je voudrais explorer des marchés comme la Chine et Taiwan. Et quand Nicole Kidman et Claudia Schiffer portent mes créations en couverture des magazines les plus glamour, cela me fait énormément plaisir, évidemment. Elles connaissaient déjà personnellement mes produits… Je suis surtout heureuse d’être parvenue à concrétiser mon rêve. Mon univers, c’est le jardin d’Eden avec les oiseaux de paradis, que j’utilise d’ailleurs comme image de ma marque. C’est un univers raffiné, même s’il est tout à fait actuel. Cet univers délicat est propice aux confidences, les femmes s’y sentent chez elles… comme dans un boudoir. J’ai toujours besoin de nouveaux défis, c’est pourquoi j’ai récemment lancé une ligne de maillots de bain et d’accessoires. Comme une évocation des vacances, car la femme active prend bien plus le temps pour s’occuper d’elle et se faire belle pendant ces périodes-là.» <<


D’une importance nulputem capitale

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Capital

Cela fait déjà 20 ans que Carine Gilson (43) crée une très exclusive lingerie dans son atelier d’Anderlecht. Malgré des études suivies à l’Académie de Mode d’Anvers, elle se qualifie elle-même d’autodidacte. Elle est tout à la fois créatrice et chef d’entreprise, tâches qu’elle combine à merveille. Dix-neuf personnes travaillent pour elle actuellement et le CA de son entreprise a dépassé pour la première fois en 2007 le million d’euros.


Gare aux pièges fiscaux de l’usufruit !

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Les chefs d’entreprise dont la société dispose de suffisamment de cashflow disponible investissent assez souvent dans l’immobilier. Il arrive qu’un tel placement soit optimalisé par le biais d’une construction d’usufruit qui offre de nombreux avantages financiers. Les spécialistes Optima Thomas Weyts (manager auditcenter) et Nils De Vriendt (senior fiscalist) tiennent pourtant à vous mettre en garde contre quelques pièges fiscaux.


Le point sur la situation

La propriété d’un bien immobilier donne à son propriétaire le droit légal de ‘jouir de la manière la plus absolue de ce bien’ (notamment le droit aux revenus locatifs) et de disposer de celui-ci. Il en découle que le propriétaire d’un bâtiment a le droit de le vendre, de le rénover, d’en modifier la destination, etc. Cette pleine propriété peut toutefois être scindée en nue-propriété et en usufruit. Si l’usufruitier d’un bâtiment peut pendant toute la durée de l’usufruit l’utiliser, le louer…il est tenu de l’entretenir et de le réparer. L’usufruit est une construction très prisée par les chefs d’entreprise. Ils sont nombreux à vendre à leur société l’usufruit temporaire d’un bâtiment dont ils sont propriétaires. D’autres préfèrent acquérir, avec leur société, un bâtiment par le biais de la formule de l’achat dit ‘scindé’ d’un tiers. De cette manière, le chef d’entreprise acquiert à titre privé la nue propriété

L’autre avantage, c’est que les coûts liés à l’usufruit (amortissement, frais de notaire, droits d’enregistrement et TVA non déductible, frais de financement, frais de réparation et d’entretien) sont déductibles dans la société. Le prix global de l’acquisition de l’usufruit peut être amorti, y compris la partie relative au terrain. Cela n’est pas le cas lorsqu’une société achète un bâtiment en pleine propriété. Un amortissement plus rapide est par ailleurs possible. L’usufruit peut effectivement être amorti sur toute la durée de l’usufruit alors que dans le cas de biens immobiliers acquis en pleine propriété, l’amortissement se fera sur 33 ans (habitations, bâtiments commerciaux et bureaux) ou sur 20 ans (bâtiments industriels). Enfin, à l’expiration de l’usufruit (après 20 ans par exemple), celui-ci viendra accroître la nue propriété.

t­ andis que la société a l’usufruit pour une période donnée. La popularité d’une telle construction s’explique aisément: dans le cas d’un achat scindé, le prix de l’usufruit est financé par la société et le chef d’entreprise ne paie que la nue propriété. Or, lors de la cession d’un droit d’usufruit temporaire à sa propre société, l’indemnité obtenue n’est en principe pas soumise à l’impôt des personnes physiques, et ce contrairement aux loyers perçus.

Le chef d’entreprise/nu-propriétaire (re)devient alors plein propriétaire d’un bâtiment dont les frais ont été largement supportés par sa société, sans que cela ait entraîné une quelconque taxation. Compte tenu de ces avantages fiscaux, l’Administration fiscale a tenté – avec un succès mitigé – divers plans d’attaques: requalification en location, rejet des coûts et discussions portant sur l’évaluation de l’usufruit.

1. La société devait avoir acquis l’usufruit d’une autre personne que le chef d’entreprise, son/sa conjoint(e) ou ses enfants. 2. La durée de l’usufruit devait être de 20 ans minimum. 3. Une part importante (soit à peu près 50%) du bien immobilier devait être utilisée à des fins purement professionnelles. Le bien ne pouvait donc pas être mis en grande partie à disposition du chef d’entreprise à des fins privées. Pour la partie non utilisée à des fins professionnelles, un loyer conforme au prix du marché devait être versé sur base d’un contrat de location enregistré. 4. Les frais éventuels liés au bien immobilier devaient être équitablement répartis entre l’usufruitier et le nu-propriétaire en vertu des articles 605 et 606 du code civil. Concrètement, cela signifiait que l’usufruitier supportait seul les frais d’entretien et que les réparations plus importantes étaient à charge du nu-propriétaire. Le SDA n’autorisait aucune dérogation par voie contractuelle. 5. La valorisation de l’usufruit devait impérativement être effectuée à sa valeur réelle.

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Capital

“Si la quote-part des frais respectifs entre le nu-propriétaire et l’usufruitier est suffisamment concrète, le contribuable peut réclamer un ruling à ce sujet.”

Requalification en location L’Administration fiscale a donc tenté à ­plusieurs reprises de requalifier l’achat scindé en achat en pleine propriété par le(s) chef(s) d’entreprise, suivi de la location à la société avec application du paiement anticipé du prix de la location. Une telle requalification a de lourdes conséquences pour le chef d’entreprise concerné. La location est en effet considérée par l’impôt des personnes physiques comme un revenu immobilier, ou même parfois comme un revenu professionnel (imposable aux tarifs normaux progressifs). Par ailleurs et en vertu de l’avis initial du Service des Décisions Anticipées (SDA) en matière fiscale, l’usufruit n’était ­acceptable – et donc inapte à être requalifié – qu’à condition de respecter les cinq clauses suivantes :


Le point sur la situation

“Une banque de données reprenant toutes les informations portant sur les constructions d’usufruit permettra à l’Administration fiscale de contrôler les abus d’une manière plus ciblée.”

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Suite à une jurisprudence récente et aux ­critiques répétées de la doctrine, le SDA a revu sa position récemment et l’a remplacée par un avis. On n’y retrouve plus cinq conditions cumulatives, mais le SDA affirme qu’une requalification n’est plus possible dans le cas où les caractéristiques juridiques propres à l’usufruit produisent leurs effets in concreto. Le projet d’acte formalisant l’usufruit sera en effet étudié à la loupe. Le SDA reste par ailleurs bien plus vague en ce qui concerne la quotepart respective du nu-propriétaire et de l’usufruitier dans les coûts. Si ceux-ci sont suffisamment concrets, le contribuable peut réclamer un ruling à ce sujet. Rejet des frais D’après la Cour de Cassation, les dépenses faites par les sociétés ne sont considérées comme des frais professionnels que lorsqu’elles sont inhérentes à l’exécution de l’activité professionnelle, donc lorsqu’elles ont un rapport nécessaire à leur activité ­sociale. De l’avis de l’Administration fiscale, ce n’est pas le cas lorsqu’un bien immobilier est mis à disposition du chef d’entreprise aux fins d’habitation et quasi gratuitement. Un autre argument avancé par le fisc pour rejeter ces frais en cas d’usufruit, c’est qu’ils n’ont pas été faits pour acquérir ou maintenir des revenus. Afin de diminuer ce risque tant soit peu, une disposition statutaire est conseillée en la matière. Il est également possible de prévoir en outre que la mise à

disposition gratuite et l’avantage de toute nature y afférent représentent une rémunération pour le mandat d’administrateur du chef d’entreprise. Cela peut se faire dans le procès-verbal de l’assemblée générale fixant la rémunération de ce dernier. L’attitude adoptée par le SDA en la matière n’est pas encore très claire. Le récent avis émis sur le sujet est encore trop vague. L’évaluation de l’usufruit Contrairement au Code des Droits de Succession et au Code des droits d’enregistrement, la législation en matières d’impôts directs ne stipule aucune règle explicite en ce qui concerne la détermination de la valeur du droit d’usufruit. De ce fait, dans la pratique cette valeur est parfois indûment fixée en vertu des dispositions du Code des droits d’enregistrement à 80% de la valeur vénale de la pleine propriété dans le cas

d’un usufruit d’une durée de 20 ans. Le calcul opéré selon cette méthode d’évaluation forfaitaire n’est pourtant rien d’autre qu’un point de référence. Pour l’application des impôts sur les revenus, la valeur de l’usufruit doit être fixée sur base de la valeur économique. Il s’agit de la valeur actuelle des revenus nets attendus (futurs) (revenus locatifs) et ce pendant la durée fixée. Il est évidemment plus intéressant pour un chef d’entreprise/nu-propriétaire d’estimer au maximum la valeur de l’usufruit. En cas de surestimation, le chef d’entreprise risque toutefois une imposition en privé sous forme d’un avantage de toute nature. Le fisc peut en outre imposer la ­société à 309%, pour ‘commissions occultes’. Dans son avis récent, le SDA s’associe à ce point de vue. Vous aurez compris que le concept de l’usufruit ne présente pas que des avantages, mais également quelques pièges fiscaux non négligeables. Surtout depuis que le Collège pour la lutte contre la fraude Fiscale et Sociale a annoncé dans son ‘plan d’action 2008-2009 pour la répression des fraudes’ la dernière phase d’une banque de données répertoriant toutes les informations portant sur les constructions d’usufruit. Voilà qui permettra à l’Administration fiscale de contrôler les abus d’une manière plus ciblée. Même si l’usufruit s’avère souvent une option intéressante, une certaine prudence est de mise. Si vous voulez continuer à dormir sur vos deux oreilles, nous ne pouvons que vous conseiller de peser soigneusement les alternatives et de prendre des avis éclairés. <<

“En cas de surévaluation, le fisc risque de soumettre la société à l’impôt sur les ‘commissions occultes’ (309%).”


EVENTS

©Raf Ketelslagers

TRèS CHIC Cette année encore, la fin des grandes vacances annonçait le début du salon ‘Très Chic’. Du 28 au 30 août derniers, le site historique de l’abbaye Herkenrode (Hasselt) s’est transformé en ‘the place te be’ pour des marques et des commerces renommés. Pendant trois jours, des milliers de visiteurs y ont baigné dans une atmosphère très classe, luxueuse, élégante, qu’ils ont goûtée avec délices. Optima a profité de l’occasion pour inviter ses clients limbourgeois à une session d’informations très instructive, suivie bien entendu d’une visite au salon. Ou comment mêler l’utile – les finances privées – à l’agréable – ‘la belle vie’ au Limbourg…

DYNAMIC DAY Plus de 280 entreprises présentaient le 17 septembre dernier le meilleur d’elles-mêmes sur un stand à Dynamic Day, l’événement b2b en réseau de l’automne. Cela fait cinq années consécutives que Dynamic Day, organisé cette année à Mons, est un lieu de rencontre unique pour les chefs d’entreprise. Ils y font connaissance, découvrent leurs entreprises respectives et y posent les bases d’une collaboration future. A entrepreneurs dynamiques, plan financier dynamique, évidemment! Rien d’étonnant dès lors à ce que le stand Optima ait lui aussi attiré de nombreux visiteurs.

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Capital

Que vaut une planification financière optimale si on ne peut en profiter et échanger ses idées avec ses semblables ? Voila pourquoi Optima organise régulièrement des événements pour ses relations, afin de nouer des contacts et de discuter librement de questions financières et autres. Ces quelques photos vous donnent un aperçu du monde d’Optima.


Christine Van Broeckhoven


ELLE fait parler d’ELLE

“Je veux atteindre le plus haut niveau international

Car c’est là que tout se joue.”

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Jeroen Lissens / PHotos: lieven dirckx

Capital

En 2009, elle a été la toute première belge à être nommée Chevalier de la Légion d’Honneur. Détentrice de ce prestigieux insigne, le sommet des honneurs en France, la chercheuse Christine Van Broeckhoven se retrouve en compagnie de personnalités telles que Bono, Clint Eastwood et Pierre Alechinsky. « Je n’ai pas choisi le domaine scientifique pour accumuler les honneurs », dit-elle pourtant avec modestie. Nous avons rendu visite à cette autorité mondiale en matière de génétique et de maladie d’Alzheimer à son domicile, pour un entretien à bâtons rompus sur l’ambition, la science et l’argent, mais aussi sur la solitude au sommet.


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’est le Président français Sarkozy lui-même qui a décoré Christine Van Broeckhoven. Aujourd’hui, c’est elle-même qui nous sert un café dans sa cuisine, en toute simplicité. Voilà qui en dit long sur le flegme dont fait preuve Christine Van Broeckhoven - vis-à-vis du monde comme de sa propre personne. « Ces honneurs et ces prix sont autant de résultats d’un quart de siècle de dur labeur. L’un ne va pas sans l’autre », nous confie le professeur, qui préfère que nous ne lui donnions plus du professeur au cours de l’entretien. « Il y a déjà bien assez de gens qui se cachent derrière leur titre et qui ne réalisent plus rien de bon. »

vraiment que vous comptez parmi les meilleurs mondiaux que lorsque la reconnaissance internationale est incontournable. Les premières années, j’étais tellement naïve que je ne me rendais pas compte de cette manie qu’ont les Belges de vouloir tout niveler: j’étais focalisée sur la science et j’étais satisfaite de chaque nouveau projet qui se trouvait sur ma route. Jusqu’au moment où j’ai pris conscience que je n’étais pas prise au sérieux en tant que femme. Et qui plus est en tant que femme divorcée avec un enfant, ce qui était mon cas à l’époque. Cela n’a pas changé lorsque j’ai connu la réussite, bien au contraire: on parlait de cette réussite comme d’une ‘mode passagère’. »

Un merle blanc Professeur ou non, Christine Van Broeckhoven est aujourd’hui à la pointe de la recherche dans le domaine des bases génétiques de la démence. En tant que femme, cela fait d’elle un véritable merle blanc au sein des scientifiques belges. Christine Van Broeckhoven n’a pas une hésitation quand on lui demande ce à quoi elle doit cette position.

Jusqu’à la reconnaissance internationale… CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « C’est alors qu’intervient la jalousie. On dénigre vos publications, qui sont pourtant éditées dans des revues renommées, comme Nature par exemple. Plus votre réussite est grande, plus on tente de vous rabaisser. Cela m’a en tout cas endurcie, c’est clair. Cela explique aussi que les critiques que m’a valu mon entrée en politique il y a deux ans ne m’aient pas touchée. »

CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « A l’ambition, mais ­comprenez-moi bien: l’ambition de me distinguer, ce qui est la seule façon de faire avancer les choses. Ce n’est qu’ainsi qu’on p ­ rogresse, ce n’est qu’ainsi que nous faisons des découvertes qui nous ouvrent de nouvelles voies dans la connaissance du cerveau, et qu’à terme nous réussirons à trouver des médicaments pour soigner la maladie d’Alzheimer. Sans cette ambition de l’excellence, nous n’y arriverions jamais. Je ne peux m’empêcher d’être ambitieuse. Je veux que les choses avancent. (sur un ton animé) Maintenant, là, tout de suite! Je veux atteindre le plus haut niveau international; et j’y arriverai. Car c’est là que tout se joue. Voilà qui rend la recherche d’autant plus palpitante et plus intéressante. On passe par des phases de dépression, mais aussi par des phases d’extase. Les résultats en découlent alors, sous forme d’une avancée dans la recherche, et sous forme de décorations et de prix. »

“IL Y A Déjà BIEN ASSEZ DE GENS QUI SE CACHENT DERRIèRE LEUR TITRE ET QUI NE RéALISENT PLUS RIEN DE BON.”

Les gens qui réussissent sont souvent confrontés à la critique et à la jalousie. Comment faites-vous pour supporter les contraintes d’une vie aussi exposée? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Dans ce domaine, nous vivons en Belgique dans une culture où il vaut mieux ne pas dépasser le reste. Tout ce qui dépasse doit être taillé, ou du moins on tentera de le tailler. C’est la raison pour laquelle environ 80% des scientifiques belges de haut niveau se retrouvent aujourd’hui aux Etats-Unis, où la réussite et l’excellence sont valorisées. Chez nous, ‘excellence’ semble un vilain mot. On ne réalise


EllE faIT parlEr D’EllE

l’expertise Optima sOuTEnIr la sCIEnCE DE manIèrE fIsCalEmEnT avanTagEusE

quEllEs InsTITuTIOns EnTrEnT En lIgnE DE COmpTE? iNGe VeLDeMAN: « L’institut universitaire Born-Bunge, une asbl pour laquelle Christine Van Broeckhoven effectue des recherches sur la maladie d’Alzheimer, est par exemple un organisme habilité à délivrer des attestations pour des libéralités fiscalement déductibles. Vous retrouverez la liste complète des organismes entrant en ligne de compte pour des libéralités déductibles sur le site: www.fiscus.fgov.be

puIs-jE faIrE un DOn a parTIr DE ma sOCIETE? iNGe VeLDeMAN: « Les sociétés peuvent également, sous certaines conditions, déduire de leur résultat imposable les dons à certains organismes. La libéralité doit ici aussi être de 30 euros minimum, et l’organisme

“Les CRitiQues suBies LoRsQue Je suis entRée en PoLitiQue iL Y a Deux ans ne m’ont Pas Du tout touCHée.”

La guerre des budgets ne s’arrête jamais. Il faut faire des progrès et publier pour trouver de l’argent: publish or perish. Mais j’aurais mauvaise grâce à me plaindre. Mon département est entre temps scindé en quatre groupes de recherche, avec un professeur dirigeant chaque groupe, et c’est une véritable réussite. Dans mon groupe >>

qui en bénéficie doit délivrer une attestation en deux exemplaires. Le montant des dons déductibles est limité à 5% des bénéfices avant déduction, avec un maximum de 500 000 euros. »

qu’En EsT-Il DE l’aTTrIbuTIOn par TEsTamEnT? iNGe VeLDeMAN: « Le legs en duo est une technique fréquemment utilisée, qui permet d’effectuer un legs >> (suite page 37)

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une dure à cuire? il faut être une dure à cuire pour fonctionner au plus haut niveau. mais quels sont les autres facteurs qui interviennent dans ce cadre? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « J’ai appris au fil des années que la réussite d’un scientifique ne dépend pas seulement de ses qualités de chercheur, mais de bien d’autres paramètres. On ne parvient pas à récolter un budget pour la recherche en étant simplement brillant dans son domaine, mais confiné dans son laboratoire. La science à ce niveau, c’est de l’argent, de l’argent, toujours de l’argent. Il faut donc aussi faire preuve de perspicacité et de discernement face à l’environnement scientifique, aux adversaires, aux gens avec lesquels on se retrouve autour d’une table. C’est une véritable lutte. Il faut être capable de définir une politique, de passionner les autres pour son domaine particulier… Ce n’est qu’ensuite que l’on peut être un acteur au plus haut niveau.

Les dons à des universités, des centres universitaires ou des organismes de recherche belges agréés sont sous certaines conditions déductibles du revenu net. Inge Veldeman, legal consultant chez Optima Financial Planners: « Le montant minimum déductible s’élève à 30 euros, et l’organisme bénéficiaire doit fournir une attestation. Les dons faits à un même organisme par des époux ou des partenaires cohabitants légaux pendant la même année civile peuvent être additionnés. Le montant total de tous les dons d’un contribuable est déductible à concurrence d’un montant représentant au maximum 10% de l’ensemble de ses revenus nets imposables. »


de recherche sur les maladies des systèmes nerveux, j’ai à présent deux assistants et j’ai réussi à me débarrasser progressivement de la plupart des tâches administratives que j’avais en horreur. » A 56 ans, songez-vous à votre succession? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Je sais très bien que je devrai arrêter mes travaux à l’université dans 9 ans maximum. Mais en matière de science, les défis restent énormes, malgré les progrès déjà réalisés. » Craignez-vous de ne plus être au top à la fin de votre carrière, après vingt-cinq ans d’efforts acharnés? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Il faudrait pour cela que les choses se passent vraiment très mal dans les années à venir. Ces deux dernières années, l’output de mon groupe de recherche a encore augmenté. Nous sommes véritablement au top mondial en matière de recherches sur l’Alzheimer. Je m’en aperçois au nombre d’invitations à parler dans des congrès à l’étranger. Ou à ce qu’on me demande de siéger au sein de l’editorial board, le conseil de rédaction des revues spécialisées les plus sérieuses du type New England Journal ou Medicine. C’est alors que je me rends compte que mon nom signifie quelque chose pour ces gens-là, et que j’ai vraiment atteint le plus haut niveau. »

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“Le nombre de cas de démence en Belgique est bien plus élevé que ce que l’on croyait.”

De plus nombreux cas de démence en Belgique Du fait de cette reconnaissance internationale, vous incarnez l’espoir que tant de gens mettent en vous. A quel point cela vous met-il encore plus sous pression pour trouver LA solution? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Il ne faut pas présenter les choses sur un mode trop positif. Les chiffres les plus récents révèlent par exemple que le nombre de cas de démence en B ­ elgique est bien plus élevé que ce que l’on croyait. En extrapolant des études internationales, on pense qu’il y aurait en Belgique à peu près 160 000 personnes atteintes de démence. Ajoutez à cela le groupe de patients de moins de 65 ans, et on arrive à 200 000 cas. Vient ensuite le groupe de ceux qui n’ont jamais été diagnostiqués comme souffrant de démence: de nombreuses personnes restent simplement chez elles avec cette maladie, sans aucun diagnostic officiel. » Comment fait le porte-bannière de la recherche dans le domaine d’une maladie de vieillesse pour appréhender son propre avenir et le grand âge? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « A dire vrai, je ne suis pas vraiment sereine sur ce point. Quelque 90 personnes travaillent dans le département que je dirige. J’ai créé ce département et j’y suis la plus âgée. Mais ce n’est là que pure théorie ; les véritables

confrontations se vivent dans la pratique, et pas devant le miroir. Pendant ces quelques minutes quotidiennes où on se regarde dans le miroir, on est occupé et on ne pense pas vraiment au fait qu’on vieillit. Ce sont les regards des autres qui vous servent d’indicateur. Aux Etats-Unis, un homme d’un certain âge pour ne pas dire d’un âge certain me lançait récemment: you are looking wonderful today! Sa remarque m’a soudain fait prendre conscience que j’appartenais à la même tranche d’âge que lui. Marcher sur la plage aux côtés de ma plus jeune fille de 16 ans et m’apercevoir que les regards masculins sont tous pour elle et non plus pour moi, cela fait ­également réfléchir. » Tous dans le même bateau Les grands patrons parlent souvent du prix élevé qu’ils paient socialement parlant pour la réussite de leur entreprise. Est-ce également le cas d’une scientifique de haut niveau qui a une famille? Il paraît que vous conseillez à vos jeunes collègues de ne pas travailler autant que vous l’avez fait. CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « En nombre d’heures, j’ai effectivement payé un lourd tribut, c’est vrai. Je suis la première à admettre que ce n’était pas évident, surtout avec deux jeunes enfants et un mari qui faisait carrière lui aussi. J’ai toujours mis un point d’honneur à rentrer à temps le soir. Une fois que les enfants étaient couchés, je recommençais à travailler. Les anniversaires étaient sacrés par contre, et c’est toujours vrai aujourd’hui. J’ai même renoncé à certains congrès parce que je voulais absolument faire un gâteau pour l’anniversaire d’une de mes filles. Pendant le week-end, je me rendais au labo, et j’y emmenais mon aînée. C’est peut-être pour cela qu’elle a récemment défendu son mémoire de doctorat en biologie (rires). Mes contacts avec les amis et la famille n’ont pas non plus été aussi fréquents que chez la plupart des gens. Et je n’avais certainement pas de temps pour un quelconque passe-temps. Lire un livre, c’était un luxe réservé aux trajets en avion. J’ai appris à me contenter de quatre heures de sommeil par nuit. Est-ce que j’ai raté beaucoup de choses en vivant ainsi? Je l’ignore. »

“Il m’est arrivé de renoncer à assister à un congrès parce que je voulais absolument faire un gâteau pour l’anniversaire d’une de mes filles.”

Recommenceriez-vous de la même manière, sachant ce que vous savez à présent? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Oui, certainement. Je ne pourrais pas mettre un frein à ma motivation. Ne serait-ce que du fait de la responsabilité sociale qui est aujourd’hui la mienne vis-à-vis de mon équipe et de ce que j’ai créé. Ma propre expérience a fait que je mets un point d’honneur à insister pour que les femmes qui travaillent dans mon département puissent avoir les enfants qu’elles veulent quand elles veulent. Il est vrai qu’il faut souvent ­négocier les horaires, mais tant que je serai directrice il en sera ainsi. >>


EllE faIT parlEr D’EllE

l’expertise Optima (suite)

à une bonne cause tout en réduisant le montant des droits de succession. en effet, si vous souhaitez léguer à vos frères et sœurs, à de la famille lointaine ou à des amis, vous devez être conscient des taux élevés des droits de succession applicables dans de tels cas. A Bruxelles et en Wallonie, ces taux peuvent atteindre 65% entre frères et soeurs, 70% entre oncles, tantes, neveux et nièces et même 80% dans la catégorie ‘étrangers’! en utilisant la formule dite du legs en duo (ou ‘legs exempt de droits de succession’), il est possible d’éviter ces droits de succession élevés. en reprenant un tel legs en duo dans votre testament, vous pourrez léguer une partie de votre patrimoine à une personne déterminée (par exemple un ami proche) sans qu’il ait à payer des droits de succession, puisque ceux-ci seront payés par un second légataire. Une partie de votre patrimoine est également léguée à ce second légataire, auquel incombe la tâche de payer les droits de succession sur le premier legs. Ce second légataire est généralement une asbl ou un organisme d’utilité publique jouissant. Les legs qui leur

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sont faits bénéficient d’un taux réduit de 7% (pour les asbl) en Wallonie. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, le taux est de 25%, sauf pour les legs aux asbl et autres personnes morales sans but lucratif habilitées à recevoir des dons fiscalement déductibles. Celles-ci jouissent d’un taux réduit de 12,5%, sauf si elles jouissent d’un taux plus avantageux conformément au Code bruxellois des Droits de Succession. L’asbl s’acquittera des droits de succession sur son propre legs au taux réduit, et sur le legs du premier légataire au taux applicable à l’égard de ce premier légataire. »

un ExEmplE? iNGe VeLDeMAN: « Monsieur Leclercq vit en région wallonne et n’a pas de famille proche. il souhaite léguer 250 000 euros de patrimoine mobilier à son meilleur ami, Luc. Les taux suivants sont applicables:

TRANChe

POURCeNTAGe

0 – 12 500 euros

30%

12 500 – 25 000 euros

35%

25 000 – 75 000 euros

60%

> 75 000 euros

80%

>> (suite page 39)

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ou 5,5% (pour certains organismes d’utilité publique)


“Ce que d’aucuns écrivaient à mon propos m’a parfois bien fait rire.”

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“La reconnaissance c’est du baume à l’âme, car en fait on est très seul.”

Les femmes renoncent encore trop facilement à gravir les échelons, même si elles gagnent du terrain. On observe ainsi de plus en plus de scientifiques femmes très capables, surtout dans le domaine biomédical. Je ne veux pas discriminer les femmes enceintes ou les jeunes mères, ce dont elles me sont très reconnaissantes, j’en ai fait l’expérience. Même si elles travaillent à 80% de temps, il n’est pas rare de les voir fonctionner à 100%. La discrimination n’a aucun sens, elle est souvent purement culturelle - même chose en politique d’ailleurs. Je trouve que ce n’est pas faire preuve d’intelligence que d’exclure un groupe donné de cette manière. » Vous êtes actuellement presque au-delà de la critique. La plus prestigieuse distinction honorifique française, des prix internationaux et même un timbre belge à votre effigie… CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Il est affreux, ce timbre. J’y ai l’air d’une déterrée (rit). Mais je dois reconnaître que cette reconnaissance fait du bien. J’ai également été très contente d’avoir été reçue par le roi lorsqu’il m’a nommée grand officier de l’Ordre de Léopold. Oui, vraiment. » Pourtant, vous dites que la reconnaissance est le corollaire ‘normal’ de votre dur labeur. CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Cette reconnaissance

fait du bien parce qu’on est en fait très seul. J’entends par là: on a travaillé d’arrache-pied pendant des années, subi des échecs, connu des déceptions mais aussi de belles réussites, mais tout cela s’accompagne de jalousies, de gens qui visent à bloquer votre stratégie, etc. Il est vrai qu’on est au-delà de tout ça, mais cela ne va pas sans une certaine solitude au sommet. Cela fait de vous en quelque sorte une marginale dans votre propre pays. De ce fait, vous êtes bien contente d’avoir un réseau international de gens qui se trouvent dans le même bateau, et qui vous comprennent. Ne vous y méprenez pas: j’adore le contact avec les gens et un tas de choses me fascinent. Je suis toujours restée moi-même, mais ce sont les autres qui me relèguent dans cette position en marge. Dans la perception d’un certain nombre de personnes, cela fait de moi une femme déphasée, une extraterrestre, une arrogante, une garce, excusez le mot. Si vous saviez le nombre de fous rires que j’ai eus au petit déjeuner à la lecture de certains commentaires me concernant… Mais tout cela n’empêche pas une certaine forme de solitude, même si je n’ai aucun mal à me retrouver seule à certains moments. » Le chant des sirènes N’avez-vous jamais songé à partir à l’étranger pour y poursuivre vos recherches – avec des budgets plus élevés? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: Il est souvent arrivé qu’on me propose de diriger des équipes de chercheurs à l’étranger, mais je n’ai jamais sauté le pas. En tant que femme, force est de constater que le cocktail enfants, mari et travail à l’étranger n’est pas simple ; c’est aller au-devant des difficultés. Je n’étais donc pas vraiment libre de mon choix. Heureusement, j’ai eu la chance de pouvoir


EllE faIT parlEr D’EllE

l’expertise Optima (suite)

opérer mes recherches en toute autonomie grâce au VIB (Institut Flamand de Biotechnologie, réd.). Et ce non seulement en termes de politique de recherches, mais aussi sur le plan financier, dans les domaines des RH et de la communication externe. » Cette indépendance a-t-elle été la condition de votre réussite? CHRISTINE VAN BROECKHOVEN: « Cela a en tout cas permis un certain cloisonnement par rapport au reste de l’université, ce qui est très important. Lorsque la recherche est contrariée par la bureaucratie, on perd beaucoup de temps, et un temps précieux. J’ai eu l’occasion d’engager des gens attirés par l’énorme dynamique de cette recherche, et bien décidés à s’y engager. Cela m’a permis de réagir au quart de tour et de penser ‘international’, ce qui est indispensable pour gravir la plus haute marche. Un seul succès à Anvers, en Belgique ou même en Europe, cela ne me suffit pas. Notre ambition, c’est encore et toujours la compétition au plus haut niveau mondial. » <<

Luc devra payer au total 178 125 euros de droits de succession, ce qui lui laisse 71 875 euros nets (28,75%). Si Monsieur Leclercq lègue 140 000 euros par legs en duo à Luc et 110 000 euros à une asbl, Luc ne devra pas payer de droits de succession. L’asbl devra quant à elle payer les droits de succession suivants: -

30% sur la tranche jusqu’à 12 500 euros, 35% sur la tranche jusqu’à 25 000 euros, 60% sur la tranche jusqu’à 75 000 euros et 80% au-delà de 75 000 euros = 90 125 euros

-

7% sur 100.000 euros = 7 000 euros

Luc reçoit ainsi le montant net de 140 000 euros (56%) au lieu de 71 875 euros. L’asbl doit payer au total 97.125 euros de droits de succession, et conserve de ce fait 12 875 euros. Le taux moyen des droits de succession a été réduit de 32,4% dans cet exemple. Pour un montant de 250 000 euros, cela signifie 81 000 euros de droits de succession en moins.

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Plus le legs est important, plus l’avantage sera grand. »

iNGe VeLDeMAN: « Prenez garde à ne pas vider (entièrement) de sa substance le legs fait à l’asbl. S’il ne représente aucun avantage pour l’asbl, celle-ci n’acceptera pas le legs et le legs en duo n’aura donc aucun sens. L’avantage est moins important à Bruxelles, compte tenu des droits de succession plus élevés (25% ou 12,5%). Une donation entre vifs peut éventuellement apporter une solution, puisque ces droits-là sont limités à 7%. Le premier légataire ne reçoit plus la totalité du patrimoine, mais seulement une partie. Mais comme ce légataire ne doit plus payer de droits de succession, il conserve au final une plus grande part que si le patrimoine tout entier lui avait été légué. Un legs en duo permet de la sorte de léguer une partie de votre patrimoine à vos frères et/ou soeurs, à un parent éloigné ou à des amis sans que ceux-ci aient à payer des droits de succession élevés.

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quEls sOnT lEs auTrEs pOInTs ImpOrTanTs?


quI EsT CHrIsTInE van brOECkHOvEn?

Une battante à vie et poUr la vie L’ouvrage ‘Brein en Branie’ que Christine Van Broeckhoven (1953) a écrit en 2006, c’est l’histoire d’une femme qui a dû se battre pour en arriver là où elle est aujourd’hui, et qui en est fière au grand dam des envieux. C’est aussi le récit d’une fillette née dans une famille de cinq enfants et qui a été amenée par les circonstances à vivre un certain temps dans une très sévère institution catholique. Une éducation qui en a fait une battante à vie, selon ses propres termes. Le père de Christine Van Broeckhoven était un indépendant qui avait créé son propre bureau de comptabilité et de conseil fiscal, assurant ainsi l’avenir de tous ses enfants. « Mais la fiscalité ne m’intéressait pas, au contraire de la logique scientifique », déclare-t-elle aujourd’hui. veUve CliCqUot A 18 ans et compte tenu de ses excellents résultats scolaires, son prof de physique la désigne pour participer à une quinzaine scientifique internationale à Londres. « Une véritable aventure à l’époque », se souvient-elle. « en plus du programme scientifique proprement dit, ils avaient organisé une sorte de concours de beauté ludique. Une suédoise, blonde comme il se doit, 40

a remporté le premier prix et donc le trophée. J’étais seconde et ai gagné… du champagne. C’est la raison pour laquelle je dis parfois que je suis une scientifique depuis mes dix-huit ans. C’est aussi pour cela que je bois encore toujours du champagne Veuve Clicquot avec grand plaisir (éclate de rire). » le palmarès Christine Van Broeckhoven étudie la chimie avant de passer son doctorat en biologie moléculaire. elle ne trouve pas de travail tout de suite, et passe quelque temps à l’institut Provincial d’hygiène avec un statut bidon de BTK (Bijzonder Tijdelijk Kader/ Cadre Spécial Temporaire). Mère divorcée, elle se lance ensuite à l’Université d’Anvers dans le domaine des affections neurologiques héréditaires et des erreurs d’ADN, et ce avec une ardeur au travail jamais mise en défaut, même si elle n’est pas rémunérée au début. en 1989, elle crée un laboratoire de neuro-génétique (actuellement le département de recherche ViB,, qui compte 90 collaborateurs). Au début des années ’90, des publications dans la revue spécialisée Nature annoncent le début de sa percée internationale. en 1993, elle remporte le Potemkin Prize aux etats-Unis, une sorte de prix Nobel pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer. en 2005, Christine Van Broeckhoven est lauréate du prix ‘Arkprijs voor het Vrije Woord’ et un an plus tard, elle remporte le prestigieux international Award for Women in Science décerné par L’Oréal/ UNeSCO. Toujours en 2006, le roi Albert la nomme Grand Officier de l’Ordre de Léopold. en 2007, elle fait son entrée en politique en tant que députée fédérale (sp.a). elle termine 46ème (sur 100) lors de l’élection ‘de Grootste Belg’ dans une émission télé de la chaîne flamande Canvas.

“En bElgIquE, un sCIEnTIfIquE n’a pas InTérêT à DépassEr lE rEsTE. C’EsT la raIsOn pOur laquEllE EnvIrOn 80% DEs sCIEnTIfIquEs bElgEs DE HauT nIvEau sE rETrOuvEnT aujOurD’HuI aux ETaTs-unIs.”


EllE faIT parlEr nulpuTEm D’EllE

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Optima et EPS mettent sur pied une collaboration exclusive

Des rapports d’audit optimisés grâce à la technologie

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Une planification financière réussie est largement tributaire de la qualité de l’audit, cette sorte de ‘radiographie financière’ poussée que les fiscalistes et les juristes d’Optima font de chaque dossier client. Afin d’affiner toujours plus les rapports d’audit de ces dossiers clients – souvent fort complexes – Optima s’allie au bureau de logiciel limbourgeois EPS. Optima et EPS ont donc signé en exclusivité et Optima acquiert en outre une option sur toutes les actions EPS. jeroen lissens

E

PS – Estate Planning Solutions – travaille depuis neuf ans déjà sur une plateforme mathématique de planification financière personnelle. Ces dernières années, ce système a été mis au point en collaboration avec les spécialistes de l’auditcenter Optima. Une expérience unique et le feedback offert par des milliers de dossiers clients sont de ce fait ‘emboîtés’ dans la plateforme technologique EPS. Thomas Weyts, manager de l’auditcenter d’Optima: « Les audits très poussés réalisés par notre équipe sont déjà aujourd’hui un excellent fil conducteur pour la prise de décisions financières. Pensez notamment à la planification réussie de votre pension ou de votre succession. La nouvelle plateforme permet de jeter un œil sur la future situation financière et fiscale personnelle d’un client. Elle tient en outre compte de tous les paramètres qui ont un impact sur cette situation. On fait ainsi entrer en ligne de compte pratiquement tous les revenus et dépenses futurs. »

Mieux savoir ce qui attend le client, c’est une manière unique de jouer sur l’avenir dès aujourd’hui grâce à un plan financier correct. Thomas Weyts: « Nous pouvons par exemple simuler le montant qu’un client pourra donner à ses enfants sans pénalisation fiscale et sans que son niveau de vie futur en pâtisse. Grâce aux projections, nous pouvons donc distinguer dans chaque dossier d’une part un ‘portefeuille nécessaire’ (des fonds dans lesquels le client puisera pour conserver le niveau de vie souhaité) et d’autre part un ‘portefeuille disponible.’ » Wim Michiels et Jan Vanoverbeke, les dirigeants d’EPS, sont satisfaits de l’apport des spécialistes Optima. « Le mélange d’une recherche technologique poussée et de tests répétés dans un environnement opérationnel, voilà qui fait du logiciel Optima/EPS un cas unique dans ce domaine ». Optima/EPS dans la pratique Le monde des finances se complique de plus en plus. Qui est donc encore aujourd’hui en mesure de calculer le capital dont vous aurez besoin pour jouir plus tard d’un revenu mensuel de 2 500 euros par exemple? La tâche n’est certes pas simple. Vous devrez tout d’abord tenir compte de l’inflation à venir, qui rend la vie de plus en plus chère et qui induit que ces 2 500 euros devront peser bien plus lourd à long terme pour vous garantir un niveau de vie intact. Le logiciel tient compte de cette inflation et indexera en conséquence toute dépense individuelle, à quel moment que ce soit. Viennent ensuite les dépenses exceptionnelles que vous serez appelé à faire tôt ou tard. L’achat d’une voiture est un bon exemple, puisqu’il représente une grosse dépense prévue une fois tous les quatre ou cinq ans. Ou encore l’entretien de votre immobilier. Il est question également de grosses dépenses en rénovations ou réparations, qui surviennent tous les 7 à 8 ans. Le logiciel Optima/ EPS prendra toujours en compte le moment concret d’une dépense imprévue et sur cette base, il vous dira avec précision quand vous aurez besoin de combien d’argent mis de côté. Vous opérez de ce fait en toute sécurité, mais cela vous permet en outre d’obtenir un rendement maximum. Reprenons l’exemple précité: vous savez que vous n’aurez pas besoin de 2 500 euros par mois, mais seulement de 1 800 euro. Vous savez également que vous devrez tenir compte tous les 8 ans d’une dépense de


Quoi de neuf

50 000 euros. Dans ce cas, vous pouvez parfaitement investir le capital pour ces 50 000 euros dans un placement sur 8 ans, plutôt que de le laisser sur un compte courant ou un compte d’épargne. Vous augmentez ainsi votre rendement moyen en toute sécurité et sur un mode fiscalement intéressant. Une analyse détaillée Ce qui vaut pour les dépenses est aussi vrai pour les recettes, ­évidemment, qui ne sont pas plus régulières. Quelques exemples connus : la rentrée d’un capital d’assurance, d’un don fait par les parents, d’un héritage, ou encore de la vente d’une entreprise ou d’un bien immobilier. Dans notre exemple, si nous partons du principe que vous pouvez faire plus ou moins coïncider une grosse dépense exceptionnelle avec une grosse rentrée exceptionnelle, vous devez mettre moins d’argent de côté aujourd’hui et pourrez l’investir d’une autre manière profitable.

“ Nous pouvons par exemple simuler le montant qu’un client pourra donner à ses enfants sans pénalisation fiscale et sans que son niveau de vie futur en pâtisse.”

Enfin, la plateforme Optima/EPS tient compte dans ses pronostics financiers des différents returns, y compris négatifs. Il s’agit là d’une donnée non négligeable dans un climat financier actuel très instable. Il est par exemple possible de tenir compte dans la projection d’un rendement plus faible pour les premières années. De cette manière, vous ne prenez pas de risque et vous pourrez surmonter à long terme un marasme boursier temporaire. La collaboration structurelle entre Optima et EPS vise à ce que notre audit financier réponde – encore plus qu’avant – au besoin de sécurité financière de nombreux clients. Ce doit être un instrument auquel ils confieront leurs décisions d’ordre financier en toute confiance. Le modèle mathématique d’EPS n’est bien entendu qu’un outil, qui pas plus que les autres instruments ne peut prévoir votre avenir financier dans l’absolu. Ce qu’il peut par contre, c’est aider les spécialistes d’Optima à vous tranquilliser en planifiant encore mieux ce qui peut l’être. Un plan aussi réaliste que possible neutralise en effet un maximum d’incertitudes. <<

exemple d’évolution de portefeuille 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500

2056 2055 2054 2053 2052 2051 2050 2049 2048 2047 2046 2045 2044 2043 2042 2041 2040 2039 2038 2037 2036 2035 2034 2033 2032 2031 2030 2029 2028 2027 2026 2025 2024 2023 2022 2021 2020 2019 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 PORTEFEUILLE disponible ( * )

PORTEFEUILLE nécessaire

capacité d’épargne

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Capital

Un rapport plus précis a par ailleurs bien des avantages pour la planification d’une succession. Il est ainsi possible de préciser très exactement dans quelle mesure le niveau de vie du conjoint ­survivant sera – ou non – préservé après l’impact des droits de succession.

Une vision globale La technologie prend également en compte d’autres paramètres. En collaboration avec nos spécialistes, le système n’étudie pas seulement votre portefeuille mobilier, mais également votre ­patrimoine global. Optima a opté depuis des années pour cette vision globale, une approche essentielle pour obtenir une radiographie correcte de la situation financière familiale. Une personne qui n’a par exemple pas beaucoup d’argent en banque mais qui possède beaucoup de biens immobiliers ne sera sans doute pas cliente du département ‘private banking’ d’une banque, alors que notre système peut lui proposer une planification de pension très stable. Nous sommes en mesure de lui préciser quel placement immobilier pourrait être vendu à quel moment et à quel prix afin de financer les dépenses de pension prévues.


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reportage

Friands d’

Espagne

Optima a découvert au tréfonds de l’Espagne le paradis des gourmets. Les portes du très exclusif domaine vinicole Vega Sicilia sont habituellement sévèrement gardées, mais nous avons trouvé le sésame pour les ouvrir. Notre quête de produits régionaux authentiques nous a également entraînés du côté de Los Astrales. A en croire un connaisseur, Bernard Devriendt de Vitis, la grande révélation de demain devrait venir de ce domaine. Enfin, Dimitri Vinois (catering Disifood Professionals) a été accueilli à bras ouverts par le producteur du jambon par excellence: le véritable Pata negra. Jan verstraete / PHotos: guy kokken

vega sicilia

los astrales

pata negra


1

Du vin

et des amis — Vega Sicilia.

Une visite à la bodega Vega Sicilia, c’est comme la découverte d’un mythe. Il faut dire qu’on ne pénètre pas aisément dans ce domaine, où un des vins les plus prisés au monde est fabriqué avec beaucoup de savoir-faire, et d’amour. Nous avons d’abord dû passer par des agents de sécurité armés, qui surveillent le domaine 24 heures sur 24. Des armes et du vin ? Voilà une bien bizarre alliance... Mais au terme de notre visite au domaine, nous avons compris : la bodega Vega Sicilia, c’est comme un énorme coffre-fort plein d’objets de grande valeur. Jan verstraete / PHotos: GUY KOKKEN 46

L’argent n’est pourtant pas ce qui compte dans l’histoire de l’illustre et très ancienne bodega Vega Sicilia. A l’origine, les premières bouteilles de ce vin exclusif étaient tout simplement offertes aux amis de la famille. On n’acquérait donc pas le vin avec de l’argent, mais avec de l’amitié – voilà en clair le message de Vega Sicilia. 40 ans en cave Il est d’ailleurs bien difficile d’évaluer précisément ce qui fait la grandeur de cette bodega: sa tradition, ses liens indéfectibles avec sa région et son temps… Il faut par exemple 10 ans pour qu’une bouteille d’Unico, LE vin de référence chez Vega Sicilia, soit commercialisée. « Nous appliquons la formule ‘long life wine’: une bouteille d’Unico doit se garder en cave pendant 40 ans », nous confie Madame Yolanda Perez. « Nos normes de qualité sont en outre très élevées. Il est ainsi arrivé qu’après plusieurs mois, le vin ne corresponde pas à nos exigences. Nous avons aussitôt décidé de retirer du marché toutes les bouteilles

en question. Un geste que les connaisseurs apprécient: ils savent qu’en achetant un vin Vega Sicilia, ils ont droit à la meilleure qualité. Lorsqu’une année est moins bonne, nous ne produisons pas d’Unico. » La production de Vega Sicilia est confidentielle en comparaison avec celle des autres domaines. Le grand vin Unico est ainsi produit à raison de 95 000 bouteilles par an, lorsque la qualité des raisins le permet. La production annuelle de Valbuena est de 170 000 bouteilles, auxquelles il faut ajouter 15 000 bouteilles de Reserva Especial tous les deux ans. La Reserva est un vin d’assemblage de 3 millésimes Unico. En 2009, il s’agit par exemple d’un assemblage de millésimes ‘90, ‘94 et ‘96. Tempranillo Nous nous promenons dans les vignobles du magnifique domaine de Valbuena de Duero, dans la province de Valladolid. Le fleuve Duero borde les limites nord du domaine. Sur un sol argileux et calcaire, le sublime tempranillo de la Ribera est le

principal cépage. Mais les raisins diffèrent nettement selon le climat et le sous-sol. Le raisin local est le ‘tinta vina’. « Le tempranillo domine avec 80% de l’encépagement. On retrouve ensuite le Cabernet-Sauvignon avec près de 15%, puis le Merlot et le Malbec », poursuit Madame Yolanda Perez. Mais la qualité de Vega Sicilia part du raisin. Pour garantir la qualité des grains, la production ne peut dépasser 22 hectolitres. La plupart des ceps datent en outre de 20 à 40 ans. L’Unico est fabriqué à base de raisins provenant des ceps les plus anciens, vieux de 50 à 60 ans. « En fait, nous comptons quelque 2 200 pampres à l’hectare », précise notre inter­ locutrice. « Nous veillons à ce que chacun ne produise pas plus de 2 kilos de raisins, pour garantir la bonne concentration en minéraux et nutriments dans le sol. » La vendange est manuelle. Mme Perez: « Lorsque la température est inférieure à 13°, on ne vendange pas. La température exacte est en effet primordiale pour obtenir le bon raisin. C’est un véritable art, quand


reportage nulputem

Une entreprise familiale Le père, David Alvarez, dirige le groupe EULEN. Pour la production de Vega Secilia, il est revenu dans l’arrondissement Castilla y Léon où il est né. Il est très attaché au pays de son enfance. Chacun de ses sept enfants est CEO d’une activité donnée. Pablo Alvarez est responsable de Vega Sicilia. Malgré tout, EULEN reste une affaire de famille. Toute la famille se réunit par exemple lorsque des décisions importantes doivent être prises à propos d’une activité du groupe. La famille possède également des domaines à La Roja, Torro et à Tokaij (Hongrie) où d’autres types de vins sont produits. Yolanda Perez

Vega Sicilia

Des barriques faites maison Après une minutieuse sélection des raisins, on démarre la première fermentation, qui dure généralement quinze jours. Le Valbuena fermente dans des barriques en acier, l’Unico dans des foudres en chêne, généralement fabriqués sur le domaine. Mme Perez: « Nous disposons de notre

teille. « Eh oui, nous ne sommes pas pressés chez Vega Sicilia », sourit Madame Perez. Depuis 1864 Le domaine Vegla Sicilia a été fondé en 1864, l’année où Toribio Lecanda acquit 18 000 plants de Cabernet Sauvignon, Malbec, Merlot et Pinot Noir. Producteur de brandy et d’une liqueur à base de fruits, il devint même fournisseur de la Cour. Plus tard, un certain Domingo Garramiola Txomin joua un rôle primordial pour le domaine en utilisant les techniques du Bordelais pour la production de vin. En 1915, ses efforts furent récompensés avec la naissance des Vega Sicilia et Valbuena. Les premières bouteilles n’étaient pas destinées à la vente. Le vin était offert à la haute bourgeoisie et à la noblesse. En 1929, ils remportèrent des prix à l’Exposition Universelle de Barcelone. Le domaine est entre les mains de la famille Alvarez depuis 1982. Le groupe EULEN, qui appartient à la famille, a d’autres activités (horticulture, security outsourcing, assurances, miel…) « La famille accorde beaucoup d’importance aux symboles phares de l’Espagne », déclare Madame Perez. « Vega Sicilia est un trésor national et la famille tient dès lors à pérenniser cette tradition. » <<

Le sens du détail

1 000 bouteilles pour la Belgique

Les étiquettes des magnums et doubles magnums de Vega Sicilia sont toujours décorées d’une reproduction d’un des tableaux appartenant à la famille Alvarez. L’emblème de l’Unico est ‘AM’ : le A de Alvarez et le M de Mezquiriz, le nom de jeune fille de Madame Alvarez.

Quelque 60% de la production sont destinés au marché intérieur, les 40% restants étant exportés dans une centaine de pays. La Suisse et le Mexique sont les principaux acheteurs. La Belgique a droit à 1 000 bouteilles d’Unico et de 3 000 à 4 000 bouteilles de Valbuena. Au début de l’année, les importateurs sont informés des prix et des quantités disponibles. Ils ont alors le temps jusqu’au 31 octobre pour commander et payer.

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Capital

on sait qu’il fait chaud de plus en plus tôt dans la saison et que la différence de température entre l’été et l’hiver peut aller jusqu’à 70° dans la région! »

propre atelier de tonnellerie. Nous ne nous contentons pas d’y entretenir et réparer des fûts, puisque nous en fabriquons également des nouveaux, généralement en chêne américain. Les douelles sèchent d’abord pendant 3 ans, dont 2 à l’air libre. Lorsque le bois ne présente plus qu’un taux ­d’humidité de 12%, notre maître tonnelier en fait des fûts dans la plus pure tradition. » Après la première fermentation, l’Unico est transféré dans des fûts de chêne. La deuxième fermentation du Valbuena se fait dans des cuves en ciment. Le vin repose ensuite plus d’un an, afin de clarifier. La maturation du vin en fûts commence au mois de janvier. Elle prend trois ans et demi pour le Valbuena, et plus du double pour l’Unico. Mme Perez: « Pendant le processus de maturation, le vin est transféré des barriques neuves dans des fûts plus anciens, ce qui lui permet d’assimiler le bois d’une façon harmonieuse. » La mise en bouteilles se fait finalement grâce aux systèmes les plus modernes. Ensuite, le vin est élevé en bouteilles dans des locaux climatisés, et ce pendant trois ans minimum pour l’Unico 75 cl et bien plus longtemps pour un magnum et un double magnum. La maturation du Valbuena dure environ un an et demi, quel que soit le format de la bou-


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Un domaine qui monte — Los Astrales.

Sommeliers Conseil, Bernard De Vriendt et Jacques Appelmans (Vitis Vin) connaîssent et importent évidemment leurs classiques et donc Vega Sicilia. Malgré cela, ils sont toujours à la recherche de vins moins connus et pour y arriver, ils se rendent en personne dans les vignobles. Invités du domaine Los Astrales, ils ont eu comme un avant-goût du futur. Jan verstraete / PHotos: GUY KOKKEN


reportage

Eduardo Garcia

« Bodega Los Astrales, c’est un grand domaine en devenir », déclare Bernard De Vriendt. « Ce n’est d’ailleurs pas étonnant: l’inspirateur n’est autre que Eduardo Garcia, le fils de Mariano Garcia qui a travaillé trente ans durant comme œnologue chez Vega Sicilia. Suivant l’exemple de son père qui a créé le domaine Mauro, Mariano a hérité de ses gènes et s’est lancé avec son propre domaine, Los Astrales. » Un pionnier Mariano Garcia tenait à lancer une entreprise révolutionnaire. Il voulait que son vin soit différent de la production de Ribera del Duero: moins classique, plus fruité, plus coloré… Le domaine de Mariano étant situé aux limites de Ribera, il est clair qu’il a dû faire face au début à une certaine méfiance. Mariano Garcia parle de cette époque en ces termes: « Avec le Mauro, je visais déjà un vin pas vraiment fait pour accompagner le repas, mais idéal pour la dégustation, pour le plaisir. Les prix suivraient bien sûr, mais les amateurs auraient du même coup droit à une très grande qualité. » Une bonne nouvelle pour les amateurs: le fils, Edouardo Garcia, vient d’ouvrir son propre domaine, Bodega Los Astrales. Et là aussi, le père veille… Un vignoble mosaïque En 1978, époque où il opérait encore chez Vega Sicilia, Mariano Garcia démarrait avec son frère la production des 3 000 premières bouteilles de Mauro. Bernard De Vriendt: « Mariano Garcia puise ses racines à Tudela de Duero. Tudela, c’est une sorte de péninsule entièrement bordée par le fleuve. Marino y possédait des vignes et avec son Mauro, il s’est d’emblée fait une place parmi les grands. » Son fils Eduardo a ouvert son propre domaine Bodega Los Astrales en 1997, mais continue à prêter main forte à son père sur le domaine Mauro. Ayant racheté à de vieux paysans une mosaïque de merveilleuses vignes anciennes,

Bodega Los Astrales

Bodega Los Astrales

il produit à présent son propre vin, assisté par un système de vinification flambant neuf. Modeste Le domaine Los Astrales couvre une super­ ficie de 12 hectares, ce qui est assez modeste. Mais on y construit un peu partout et une chose est certaine : Los Astrales est un domaine qui monte. Eduardo Garcia: « Le respect est le facteur essentiel, tout comme la passion du vin et du terroir. Nous n’utilisons aucun produit chimique (pesticides ou herbicides) tout au long du processus de production. Pour maintenir la qualité, le domaine a opté pour des pampres à végétation basse, ce qui rend la cueillette plus ardue, mais donne un raisin à la peau bien moins amère. » A Los Astrales, on égrappe les raisins: le vin acquiert ainsi un goût plus fruité, plus rond sur la langue. La première fermentation se fait avec les baies légèrement foulées, après quoi le vin est extrait de la citerne. La bouillie qui subsiste, également dite ‘le chapeau’, passe ensuite par la presse pneumatique. Eduardo Garcia: « Les pépins ne passent pas à la presse, car ils donnent au vin une certaine âpreté. Le vin à base de chapeau est beaucoup plus concentré et sa robe est plus foncée. ». La seconde fermentation des deux crus se fait séparément, après quoi ils sont transférés – toujours séparément – dans des fûts en chêne pour l’élevage, au cours duquel plusieurs soutirages sont effectués afin de déterminer leurs assemblages. Christina Los Astrales produit donc deux vins – l’Astrales qui mûrit en fûts pendant 12 mois et dont la production atteint de 40 000 à 50 000 bouteilles et le Christina qui reste en fûts pendant 24 mois et qui provient de vignes centenaires. Une cuvée exceptionnelle donc, dont 2 000 bouteilles maximum sont lancées sur le marché. Bernard De Vriendt: « Le Christina est un vin plus que rare. J’en ai vendu 24 bouteilles cette année… » <<

Bernard De Vriendt et Jacques Appelmans

Pedro, Oenologue Bodega Los Astrales


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QueLLes PeRLes

Ces PouRCeaux...

— Le véritable pata negra de Guijuelo.

« Le label Pata negra est devenu en quelque sorte un synonyme de ‘jambon ibérique’ », fait remarquer Dimitri Vinois de chez Disifood. « Mais pour goûter au véritable pata negra, il faut se rendre dans la famille Gomez. C’est avec passion que les Gomez produisent en effet le très exclusif DO (Denominación de origen) Guijuelo Bellota, au goût inégalé. » JAN VeRSTRAeTe / PhOTOS: GUy KOKKeN


nulpuTEm

Dimitri Vinois

L’appellation d’origine contrôlée Pata negra renvoie aux porcs de race ibérique aux pattes noires, dont la viande donne le fameux jambon. « Certaines personnes pensent que les pattes de nos porcs sont noires parce qu’ils mangent des glands. C’est faux: ces pattes noires sont propres à 99% de la race, tout simplement », précise Antonio Gomez. Il parle avec un bel enthousiasme de son entreprise familiale Productos Ibéricos Gomez Robles, qui en est aujourd’hui à la cinquième génération. « Même si je vis chaque jour au milieu des jambons, je n’en ai toujours pas fait le tour. Mon travail est une véritable passion, et tout ce que j’aime. »

José Louis Gomez Junior

la dose de travail que cela suppose…! » Outre le vent, le régime suivi par les porcs à pattes noires est également primordial pour la saveur du jambon. Chaque porc est laissé en liberté en septembre ou en octobre, dès qu’il a atteint l’âge de 18 mois et qu’il peut donc résister aux morsures de l’hiver. Les porcs ainsi mis en liberté pèsent alors environ 95 kilos. Après trois mois en liberté, leur poids a doublé. Antonio: « Nous proposons trois qualités de jambons. Pour le jambon Cebo, les porcs n’ont pas mangé de glands, ce qui donne une teneur en graisse inférieure à 52% - et donc un goût plus doux. Le Recebo vient de porcs nourris à 50% de céréales et à 50% de glands. La teneur en graisse oscille alors entre 52 et 54%. Enfin, le Bellota présente une teneur en graisse de 54% et provient de porcs élevés en liberté et nourris à 100% de glands. C’est notre produit haut de gamme. » La tradition Le salage des jambons constitue une phase cruciale de la production et peut prendre jusqu’à 2 semaines. Antonio: « Trop de sel gâche le goût, mais lorsqu’on sale trop peu, la viande pourrit. Il s’agit là d’un équilibre difficile à atteindre et qui demande beaucoup d’expérience. »

De GauChe a Droite José Louis Gomez Junior José Louis Gomez antonio Gomez

C’est ensuite au tour du vent de faire son travail et de sécher les jambons. Pour le Cebo, le séchage prend de 2,5 à 3 ans, pour le Recebo de 3 à 3,5 ans, et pour le Bellota il faut prévoir de 3,5 à 4,5 ans. « Quand un jambon peut sécher pendant plus de deux ans, on a déjà un bon produit. Laisser sécher les jambons plus longtemps, ce n’est pas une sinécure: on prend le risque de les voir durcir. Mais un jambon qui sèche pendant 4 ans, c’est vraiment le top du top. Et le prix aussi est au top ! Si les bénéfices seuls nous importaient, nous vendrions nos jambons après un séchage d’un an », José Louis rit de bon coeur à cette idée. Mais comment réussissent-ils à produire un jambon de 4 ans aussi tendre, chez Productos Ibéricos Gomez Robles? Antonio: « Le vent est bien plus clément pour le jambon qu’un système de réfrigération artificiel. Et qui plus est, cela permet de conserver un jambon tendre de tous côtés. La différence est sensible. » Tous les experts s’accordent sur un point: les jambons de Productos Ibéricos Gomez Robles ont tous au minimum sept saveurs différentes. Si l’eau vous vient à la bouche à la lecture de cet article, sachez que le bellota est exclusif, très exclusif, et que 1% seulement est destiné à l’exportation… <<

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Capital

Le souffLe du vent Guijuelo, siège de l’entreprise et berceau du jambon ibérique, est niché entre les montagnes et le plateau. Le climat y permet la production du jambon sur un mode artisanal. Antonio: « le secret d’un bon jambon ibérique? C’est le fait que l’on utilise fort peu de sel, ce qui est possible parce que c’est le vent qui sèche nos jambons. Le séchage naturel reste toutefois très délicat, c’est du grand art. Le bâtiment où sont séchés les jambons possède quelque 200 fenêtres, réglées jusqu’à 6 fois par jour pour que le vent y pénètre comme il faut. Vous imaginez

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Ceci n’est pas un article. — Le mystère Magritte.

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Place Royale, nr 1 – un mardi ordinaire et pourtant la file est longue devant la porte. Le nr 1 abrite en effet le Musée Magritte, où Charly Herscovici, héritier de l’artiste, a rassemblé la plus grande collection de Magritte au monde. La mission de monsieur Herscovici est accomplie, car l’oeuvre du surréaliste belge qui voulait peindre le mystère du monde y est toujours un mystère, mais des plus séduisants. Jan verstraete / PHotos: LIEVEN DIRCKX

R

ené Magritte n’aurait pas voulu qu’il en fût autrement. ‘Tout dans mes oeuvres est issu du sentiment de certitude que nous appartenons en fait, à un univers énigmatique’. Des citations de l’artiste ornent les murs. En sa qualité de président de la Fondation René Magritte, Charly Herscovici a résisté à la tentation de commenter et d’expliquer les quelque 200 œuvres du maître ici réunies. Il a préféré laisser la parole aux tableaux, gouaches, dessins, illustrations, sculptures, films, affiches, photos et partitions. Les mots de Magritte lui-même accompagnent par contre les visiteurs dans son univers singulier. Une grande famille « Je suis l’acteur du grand théâtre de René Magritte », sourit Charly Herscovici en nous accueillant au musée. « Quelle a été ma contribution au musée? Disons que j’ai réussi à combler certaines lacunes. La collection des Musées Royaux des Beaux-Arts représente la base de ce que vous voyez ici. Mais certaines oeuvres maîtresses manquaient dans cette collection, qui comptait de nombreuses toiles provenant de la succession de sa femme, Georgette Magritte, et de son ami de toujours, Louis Scutenaire.

Il n’y avait par exemple aucun personnage au chapeau melon, un des archétypes de Magritte. Je suis heureux d’avoir pu emprunter de telles œuvres à des collectionneurs privés afin de les exposer en ces lieux. Mais avant d’en arriver là, que de temps, que d’efforts... On ne téléphone pas tout simplement à ces gens-là, on ne leur envoie pas un mail. C’est un travail de longue haleine, mais finalement, on noue des liens quasi familiaux. On pourrait dire qu’en 25 ans, j’ai rassemblé autour de Magritte comme une grande famille, dans l’esprit du peintre lui-même, et de son oeuvre ‘La Grande Famille’. » Charly Herscovici a également apporté sa pierre à l’édifice en attirant le groupe franco-belge GDF Suez, qui est de fait le principal mécène du musée. Et, soit dit en passant, il a également prêté 59 oeuvres de sa propre collection, ce qui n’est pas rien. « J’ai eu beaucoup de chance », affirme-t-il à propos de cette collection unique. « Aujourd’hui, il serait impossible de bâtir une telle collection. Mais à l’époque, les oeuvres de Magritte n’avaient pas encore acquis la valeur marchande qui est la leur aujourd’hui. Un Magritte, c’est en tout cas un excellent investissement: aujourd’hui, un tableau tel que ‘L’empire des lumières’ vaut facilement de 25 à 30 millions d’euro. Et les prix grimpent toujours. » >>


REPORTAGE

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Checkpoint Charly Le musée abrite même deux variantes de ‘L’empire des lumières’, ce qui est tout à fait unique. Mêmes les plus grands musées n’en possèdent qu’une. En 1954, les Musées Royaux des Beaux-Arts en avaient commandé une version directement à l’artiste. L’œuvre a connu un succès tel que Magritte a ensuite peint à l’huile non moins de seize versions. Par appât du gain? ‘Je n’aime pas l’argent ni pour lui-même, ni pour ce qu’il procure, ne désirant rien de ce qu’on connaît’, affirmait-il. « A vingt ans, Magritte tenait à ce que ses tableaux connaissent la diffusion la plus importante qui soit », nous confie Charly Herscovici. « Il voulait qu’un maximum de personnes ait accès à son travail, et pas seulement des collectionneurs fortunés. C’est dans cet esprit que nous vendons donc les produits dérivés, je n’aime pas parler de merchandising. Grâce aux reproductions de son oeuvre sur des cartes postales et des calendriers, Magritte accompagne les gens dans la vie de tous les jours. Et ce qui n’est pas négligeable, ces produits contribuent à couvrir les frais du musée – notamment les gardiens. » Détenteur des droits sur l’oeuvre de Magritte, Charly Herscovici veille soigneusement à la qualité de ces produits dérivés. Il faut notamment que la reproduction modifie le moins possible l’oeuvre, dans le respect de son intégralité, de ses couleurs et de son sens. Charly Herscovici tient à que l’on respecte l’art de Magritte, à preuve sa controverse avec le danois Ole Ahlberg, qui peint des parodies avec Tintin dans des situations érotiques compromettantes sous un ciel typiquement Magritte. Le tribunal n’a pourtant pas abondé dans le sens de Charly Herscovici. Charly Herscovici: «Ridicule! Ainsi chaque artiste a le droit de piller des éléments dans une oeuvre et de la mettre à sa propre sauce. Ce que fait Ahlberg, c’est du pillage. Je considère son approche comme une attaque personnelle: on ne danse pas sur la tombe d’un génie. » Mais les surréalistes, et Magritte en était, ne pillaient-ils pas eux aussi dans leurs collages? « Le surréalisme, c’est la difficulté, et les surréalistes tentent de représenter l’impossible. Alors que Ahlberg fait dans la facilité. Impossible de confondre les deux. » La Grande Famille bis Des controverses, Charly Herscovici en a connu d’autres, surtout au milieu des années ’80 lorsqu’il est entré en possession de l’héritage de Magritte. « Georgette Magritte m’a demandé de continuer à faire passer le message de son mari. Mais on se défiait de moi. On m’a reproché un tas de choses, notamment de ne pas faire partie de la famille. Eh bien, en toute honnêteté, je peux dire que ce que j’ai fait pour l’artiste, peu de gens de la famille l’auraient fait. Et je ne suis pas prêt de m’arrêter. » Charly Herscovici a ainsi mis sur pied non moins de 80 expositions Magritte de par le monde avant de réaliser le musée actuel, en collaboration avec le directeur général Michel Draguet. Charly Herscovici: « D’autres projets sont actuellement à l’étude avec Budapest, Mexico, le Japon. Il ne faut pas confiner Magritte à Bruxelles. Il faut le montrer partout. Il faut sortir un génie de son trou, comme le coucou qui sort de la pendule à ses heures. Nous prévoyons donc des expositions temporaires au Musée Magritte, >>


REPORTAGE nulputem

“Georgette Magritte m’a demandé de continuer à faire passer le message de son mari. Mais on se défiait de moi.”

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Charly Herscovici


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notamment sur Magritte et Miro. De tels événements réveillent aussi l’intérêt du public pour la collection permanente. » Tous les impossibles Deux mois après l’ouverture du musée en juin dernier, on ­comptabilise déjà 100 000 visiteurs au compteur. Le Musée Magritte vit donc une réussite éclatante. Charly Herscovici: « J’ai dû me battre pour garder le musée en Belgique. On m’a fait diverses propositions de l’étranger. J’ai toujours refusé, car je voulais un projet culturel qui ouvrirait la Belgique sur le monde, ce qui n’a pas toujours été évident. J’ai frappé à la porte de ministres et d’éminences grises, mon projet sous le bras. Pour certains, Magritte était trop clairement un artiste francophone, pour d’autres il était trop bruxellois. Alors qu’il est par définition un artiste belge, et même la quintessence de l’artiste belge. Ses œuvres

véhiculent en effet un humour bien belge, un caractère singulier que l’on retrouve aussi dans les oeuvres de Breughel et d’Ensor. C’est son humour qui différencie Magritte d’autres s­ urréalistes tels que Dali et Delvaux. Magritte est également un adepte des contrastes et sa politique est celle de l’absurde. Or l’absurde, il n’y a rien de plus belge. La Belgique est un petit pays qui additionne une foule de ministres, quatre communautés tissées de contradictions et trois langues! Nous sommes en fait le pays de tous les impossibles, et Magritte, c’est le peintre de l’impossible, mais c’est en même temps un artiste universel, qui nous ouvre une fenêtre sur le monde. » Un bouquet tout fait « L’oeuvre qui me touche le plus, parmi toutes celles qui se trouvent dans ce musée? C’est le ‘Bouquet tout fait’ », nous confie Charly Herscovici. « Pourquoi? Parce que Magritte s’y montre le maître du


REPORTAGE nulputem

“Il faut sortir un génie de son trou, comme le coucou qui sort de la pendule à ses heures.”

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Capital

double langage. Dans d’autres œuvres, il réunit le jour et la nuit ou il rapproche un poisson du ciel. Ici, il représente son personnage au chapeau melon – typique du 20ème siècle – avec une figure renaissance peinte par Botticelli. Ce parallèle entre deux époques, entre deux histoires, c’est en quelque sorte un résumé du langage pictural de Magritte. C’est sa manière toute nouvelle de voir les choses qui fait de Magritte l’artiste qu’il est. » Magritte sort des rails Le personnage au chapeau melon, des arbres qui s’ouvrent tels une armoire, des objets banals et usuels – une porte par exemple – qui baignent dans une atmosphère étrange… Nous avons tous ­l’impression de connaître l’oeuvre de Magritte et d’en avoir fait le tour. Pourtant, le musée a encore beaucoup de choses à nous faire découvrir. « Je me promène souvent dans le musée, et j’écoute ce

que disent les gens. Je m’aperçois alors que la période dite ‘vache’ est une découverte pour de nombreuses personnes », nous confie Charly Herscovici. En 1947, Magritte ayant été mis au ban des surréalistes ne pouvait plus compter sur eux pour la grande exposition parisienne dont il rêvait. Il a donc mis à profit l’invitation d’une petite galerie parisienne pour faire passer à ses anciens amis un message de vengeance. Dans un élan d’énergie incroyable, il peignit 17 toiles et une dizaine de gouaches en cinq semaines à peine. Ces tableaux ne ressemblent en rien à l’œuvre qu’on connaît de lui. Il y peint l’humain déformé à grands traits de couleurs vives. L’exposition a fait scandale, le livre d’or regorgeait d’injures. Magritte n’a rien vendu et n’a même pas remporté ses tableaux à Bruxelles. Il aurait bien aimé poursuivre dans ce style, cela lui plaisait beaucoup, mais sa femme, Georgette, le pressa rapidement de reprendre son ‘propre’ style. >>


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REPORTAGE nulputem

“Nous sommes en fait le pays de tous les impossibles, et Magritte, c’est le peintre de l’impossible.”

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Capital

L’homme et son oeuvre Le musée ne s’intéresse pas seulement à tous les aspects de l’oeuvre de Magritte, la vie du peintre est aussi longuement traitée. Les historiens de l’art ont souvent tenté des parallèles entre la vie et l’oeuvre de Magritte. Le thème de la femme voilée dans son œuvre renverrait ainsi à la mort de sa mère. Cette dernière s’est suicidée en se jetant dans la Sambre lorsque l’artiste était adolescent. Charly Herscovici: « D’après moi, ce ne sont là que des interprétations. Je pense qu’il faut laisser le mystère au mystère. Mieux vaut goûter les oeuvres que Magritte nous a laissées, sans trop creuser, ce qui de toute manière ne mène à rien. Ce n’est là bien sûr qu’une opinion personnelle, et qui n’est certainement pas partagée par tous dans le monde de l’art. » L’artiste semble bien appuyer ces dires, lui qui écrivait: ‘Je déteste mon passé et celui des autres.’ <<


Porsche

s’embourgeoise ?

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Une majestueuse berline arborant le logo Porsche… de l’inédit! Et pourtant, Porsche y pensait depuis des dizaines d’années. Panamera ou comment passer du concept à la réalité: voici donc une Porsche assez sportive pour plaire aux fous de vitesse et assez équilibrée pour séduire les amateurs de confort. BART LENAERTS / Photos: Lies De Mol


REPORTAGE

L

es autres tentatives visant à donner forme à une imposante berline Porsche n’ont jamais dépassé les portes du musée. Il faut dire que percer sur un marché aussi strictement délimité représente un risque énorme pour un label qui n’a rien d’un gros constructeur. Sans parler des gros investissements, une marque telle que Porsche se doit en effet d’occuper d’entrée de jeu la première place dans une nouvelle catégorie. Par ailleurs, Porsche risque de nuire à sa réputation avec une aventure aussi ‘embourgeoisée’. Qui sait comment réagiront les fanas de 911 lorsqu’ils tomberont nez à nez dans leur showroom favori avec des familles entières flanquées de gamins pleurnicheurs? Porsche a donc longuement pesé le pour et le contre avant de trancher – et de lancer la Panamera.

Capital

Une preuve de réussite Après une période d’éclatants succès, Porsche semble cette année filer du mauvais coton. Avec la réussite époustouflante du Cayenne, le constructeur était pourtant cousu d’or, à tel point que le grand patron, Wendelin Wiedeking, en est devenu mégalomane et a cru pouvoir reprendre Volkswagen. Une décision téméraire et qui lui est revenue en pleine figure comme un boomerang. Porsche s’est soudain trouvée criblée de dettes avant d’être reprise par… VW. En outre, les clients ne font plus la queue pour acquérir des voitures hors de prix maintenant que la crise économique fait des ravages. Néanmoins, le timing de la Panamera n’aurait pu être mieux choisi. Même si le Cayenne avait déjà démontré que le constructeur de Stuttgart était capable de vendre autre chose que des voitures de sport, il s’agit en même temps d’un géant aux pieds d’argile. Le marché des gros SUV plafonne effectivement et la concurrence y est aussi nombreuse que rude. La base d’un colosse de ce type rétrécit sans cesse, en Europe comme en Amérique. Par ailleurs, la position des voitures de sport fait l’objet de controverses à une époque dominée par des bouchons monstre et des limitations de vitesse. Et des marchés porteurs tels que l’Asie et la Russie n’apprécient pas du tout les voitures de sport, qu’ils considèrent comme peu confortables et peu maniables. Une grosse limousine y est un signe extérieur de richesse bien plus prisé. Face à autant de défis, Porsche nous sort une solution intelligente: la Panamera, parfaitement adaptée au nouvel ordre mondial. Si la Panamera est au moins aussi grosse et aussi imposante que le Cayenne, elle est moins haut perchée – littéralement et ­psychologiquement – qu’un arrogant SUV. Et elle est aussi bien plus accessible qu’une voiture de sport. >>

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Du plaisir pour quatre Il est clair que Porsche souffre toujours du « complexe 911 ». Tout comme c’était le cas du Cayenne, la Panamera continue à broder sur le canevas de la mère de toutes les Porsche : museau lisse et sport, phares clairement soulignés et peu de fioritures. L’arrière-train suscite par contre bien des controverses : pour souligner la ressemblance avec l’intemporelle 911, Porsche a tenté – un peu artificiellement – d’allier la ligne d’un coupé au concept d’une limousine quatre portes. De ce fait, la Panamera n’a rien d’une beauté. Elle s’éloigne trop de la norme des berlines classiques du type Mercedes Classe S, Audi A8, BMW série 7 et tutti quanti. Si la ligne de toit en pente est très populaire dans le segment des VW Golf et Opel Astra, les Renault Vel Satis et Citroën C6 ont prouvé qu’elle n’est pas bien acceptée même dans la catégorie moyenne supérieure.

Et pourtant… Le Cayenne a bien montré qu’une apparence controversée ne freine pas nécessairement une carrière réussie quand on s’appelle Porsche. En outre, cette ligne de toit en pente est bien pratique: sous l’énorme hayon on découvre un coffre très spacieux et de fait, la Panamera parvient à cacher qu’elle est encore plus grosse que le Cayenne. A l’intérieur, cela ne se remarque pas vraiment, car la Panamera est une quatre places pure et dure, avec un tunnel colossal qui traverse l’habitacle dans sa longueur. Les passagers sont confortablement installés dans les sièges sport bien dessinés, réglables de toutes les manières et ce même à l’arrière. Le tableau de bord est typiquement Porsche: assez sévère et strict, mais les finitions sont nettes et particulièrement soignées. La console centrale, fort réussie, présente tout un éventail de boutons autour du levier de vitesses. Il faut quelque temps avant de comprendre vraiment le concept. En tout cas, c’est très chic et bien plus facile à manier que les systèmes de BMW ou de Mercedes, avec leur commande à bouton rotatif.

“La plus vive des Panamera passe la

Une fabuleuse boîte de vitesses En attendant de voir arriver un moteur six cylindres compact et un hybride, le gros moteur V8 4,8 l de la Panamera est proposé en 3 versions. La plus petite motorisation, la Panamera S de 400 ch à traction arrière et boîte manuelle à six vitesses, sera probablement la moins populaire des trois. Pour un supplément somme toute modique, on acquiert en effet la Panamera 4S, qui allie le même moteur à traction intégrale permanente, mais avec cette fois une fabuleuse boîte de vitesse PDK à sept rapports et palettes au volant. La fonction automatique est tellement efficace que l’on ne ressent pratiquement plus les passages de vitesses.

frontière magique des 300 km/h et pour ce qui est du sprint de 0 à 100, elle explose littéralement en 4,2 secondes.”

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Mais le nec plus ultra, c’est la Panamera Turbo qui développe grâce à ses deux turbos quelque 500 ch et un couple ébouriffant de… 770 Nm. De ce fait, la plus puissante des Panamera passe la ­frontière magique des 300 km/h et ne met que 4,2 secondes pour exploser littéralement de 0 à 100 km/h. C’est bien suffisant pour damner le pion à bien des voitures de sport renommées – ainsi qu’à la Porsche 911 S. Entre temps, les enfants ont tout loisir de regarder leur dvd favori, bien installés à l’arrière.

“LE Cayenne a déjà prouvé qu’une apparence controversée ne nuit pas à une carrière quand on s’appelle Porsche.”

L’exécution Turbo est équipée de série d’une suspension ­pneumatique hyper-sophistiquée, ce qui permet à ce coupé d’attaquer sec les virages et de glisser sur les revêtements les plus endommagés comme sur un tapis volant. Les clients de Porsche ont par ailleurs le choix, avec une liste d’options interminable qui compte outre des gadgets très coûteux toute une série de systèmes électroniques. Nous ne pouvons que conseiller aux


REPORTAGE

amateurs de conduite sportive le fameux PDCC – Dynamic Chassis Control – Porsche. Regrettons seulement qu’il faille casquer autant pour obtenir au final une Panamera à son goût. Avec des tarifs démarrant à 97 405 euros pour la S et à 138 666 euros pour la Turbo, elle n’est de toute manière pas une championne des prix. Deux en un La Panamera n’est pas faite pour ceux qui ont un chauffeur à demeure, l’ADN Porsche étant bien trop prédominant. Elle plaira plutôt à ces messieurs (et dames) qui aiment piloter eux-mêmes, même si la Panamera est trop imposante et trop lourde pour être qualifiée de voiture de sport. Si votre rêve ultime est d’être le plus rapide sur circuit, nous vous conseillons plutôt de conserver dans votre garage votre 911 GT3 RS. Mais ceux qui possèdent un Cayenne pour les balades en famille et une 911 pour rentrer plus vite chez eux après les réunions tardives peuvent s’en débarrasser l’esprit tranquille, car une seule Panamera Turbo suffira à leur bonheur. Cette voiture est assez sportive pour contenter leurs besoins de frissons et assez équilibrée pour garantir un confort quotidien. Voilà qui en fait du pain béni pour les fanas de Porsche, forcés jusqu’ici d’aller voir auprès de la concurrence pour leurs transports en famille. Porsche compte par ailleurs accueillir de

nombreux nouveaux clients qui estiment qu’une Mercedes Classe S est trop classique, une Audi A8 trop tendance, une BMW Série 7 trop macho, une Jaguar XJ trop british et une Maserati Quattroporte trop italienne - et donc pas assez fiable. Porsche en temps de crise A notre époque agitée, on peut difficilement reprocher à Porsche de profiter d’une image de marque très forte. A long terme pourtant, une telle stratégie comporte un risque. Il faut des années en effet pour bâtir une telle réputation, mais quelques erreurs suffisent par contre à la démolir. Des marques telles que Jaguar, Alfa ou Lancia pourraient en dire long à ce sujet... Porsche s’aventure ce faisant sur un terrain glissant. On observe déjà aujourd’hui sur le marché de l’occasion que le Cayenne – par ailleurs bien plus éloigné de l’ADN Porsche que la Panamera – attire les chercheurs de bonnes affaires. Même Porsche ne peut se permettre un tel faux pas deux ou trois fois de suite. Il faut donc espérer que le marché accueille cette Panamera à bras ouverts comme étant une ‘vraie Porsche’. Une de ces Porsche qui porte son nom la tête haute et qui contribue véritablement à la réputation de la noble marque. Ces derniers temps, Porsche s’est en effet discrédité plus que permis. <<

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Nos experts ont choisi pour vous

LES DéLICES

de LA VIE

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Le Belge épargne beaucoup sauf lorsqu’il s’agit de ses loisirs. C’est la raison pour laquelle Capital à recueilli des conseils auprès de trois épicuriens pour la saison d’automne. Découvrez des petites merveilles qui n’attendent plus que vous. Car il faut bien dire que le bien-être – qu’il s’agisse de culture, de gastronomie ou de voyages – vaut aussi son pesant d’or !


Loisirs

cultuRE conseils de GUY DUPLAT, chef culture à la libre belgique

Bill Viola

Cinéma

au musée de Pont

Les midis du cinéma

L’occasion est superbe pour découvrir le musée De Pont à Tilburg,

Pourquoi pas, le jeudi midi, mieux comprendre

au sud de la Hollande, tout près d’Anvers. Un superbe musée d’art

l’art grâce au cinéma ? La 31ème saison des midis du cinéma a débuté le 1er octobre dans l’auditorium du musée d’art ancien

qui s’y déroulent et sa collection permanente (qui comporte des Richter,

à Bruxelles, chaque fois de 12h30 à 13h30. Depuis, presque un jeudi midi sur

des de Cordier et des Marlène Dumas) valent largement le (court)

deux, la dynamique présidente des midis du cinéma, Christine Boël, propose

voyage. Cet automne, le musée propose une rétrospective de 13 vidéos

des films, souvent courts, toujours originaux, qui permettent de voir autrement

de Bill Viola, le grand artiste américain. « Intimate Work » se tient

les arts plastiques. De Magritte redécouvert à Wim Delvoye en Chine, de la

jusqu’au 10 janvier. Né à New York en 1951, Bill Viola est devenu un maître

pyramide de Saqqarah à Calder, c’est une autre manière de voyager dans

de la vidéo. Il y développe des thèmes souvent proches de l’art ancien,

l’histoire de l’art. Plusieurs films sont consacrés à l’arrt chinois à ­l’occasion

avec une lenteur magnifique. On se souvient de l’extraordinaire expo

d’Europalia Chine, dont le commentaire par David Hockney d’un grand ­

de la National Gallery de Londres qui confronta Bill Viola aux grands

rouleau de 22 m racontant l’excursion d’un empereur sur le canal impérial

peintres anciens. Au musée De Pont, chaque œuvre est présentée

en 1689 ou «Wim Delvoye en Chine» de Frédéric le Clair. On sait comment

dans une des petites pièces du musée, des anciens « locaux textiles »,

l’artiste y a élevé et tatoué des porcs. En 2010, toujours le jeudi midi, place à

qui font sa caractéristique, afin de garder le caractère intime de ces

l’Egypte, avec un film sur Ensor de Paul Hasaerts (le 28 janvier) en parallèle

pièces reprenant l’ensemble de la carrière de Bill Viola. Souvent les

à la grande expo Ensor qui débute en octobre au musée d’Orsay.

thèmes qu’il aborde (la vie, la mort, la transformation, l’initiation,

Notons aussi un «Kandinsky, la musique des couleurs», le 11 mars, où les

la rencontre) se basent sur des événements de sa vie personnelle

couleurs et les sons se répondent. Toujours stimulant. Midis du cinéma,

comme la naissance de ses enfants. Bill Viola, au musée De Pont,

auditorium du musée d’art ancien, rue de la Régence à Bruxelles, 4 euros

jusqu’au 10 janvier, infos : www.depont.nl

la séance. Les jeudis midis à partir du 1er octobre. Rens. : 02.673.41.07

Ensor

Exit le fantôme

au musée d’Orsay

le nouveau Philip Roth

En 2010, on fêtera le 150ème anniversaire de la

Chaque nouveau roman de Philip Roth est un

naissance de James Ensor, né le 13 avril 1860 à

événement. L’écrivain né à Newark, aux Etats-Unis,

Ostende, et mort dans cette ville le 19 novembre

en 1933 et qui vit dans le Connecticut, est régulièrement

1949. Mais dès cet automne, l’événement sera la

cité comme nobélisable. Il est l’auteur de formidables

première rétrospective Ensor présentée à Paris

romans comme la « Pastorale américaine » (prix Pulitzer

depuis 1990. Cette exposition, qui fut d’abord

et, en France, prix du Meilleur Livre étranger),

présentée à New York, entend montrer le jeu

« La tache » (prix Médicis étranger 2002) et « Le complot

de rupture et de continuité perpétuellement pratiqué par Ensor.

contre l’Amérique » (consacré Meilleur livre de l’année

La continuité, ce sont les héritages naturaliste et symboliste qui

par le New York Times Book Review). Dans ce nouveau

marquent ses débuts ainsi que la tradition des masques, du

roman, après onze ans de réclusion volontaire dans

travestissement, du grotesque et de la satire, du carnaval, héritée de

la campagne du Massachusetts, Zuckerman (personnage récurrent chez Roth)

son enfance à Ostende, ville à laquelle il est viscéralement attaché.

remet les pieds à New York, pour une intervention bénigne mais qui le renvoie à sa

La rupture, c’est la dramatisation de l’usage de la couleur et de la

déchéance physique. Dans la ville accablée par la réélection inattendue de George

lumière. C’est également l’invention d’un nouveau langage où les mots

W. Bush, trois rencontres vont bouleverser ses plans : Amy Bellette, vieillie et

s’imposent, à côté des images, pour signifier crûment des idées et

presque mourante, elle qui, dans l’éclat de sa jeunesse, fut la muse de E. I. Lonoff,

celle d’un nouveau système narratif où pullulent les personnages et

son mentor ; Richard Kliman, jeune arriviste insupportable qui le harcèle parce

les actions. Par sa cinglante ironie, son sens de la dérision et de ­l’auto-

qu’il veut révéler les secrets de Lonoff ; et puis, surtout, un jeune couple d’écrivains

dérision, sa couleur intense, son expressivité, Ensor, peintre étrange et

avec qui il envisage un échange de maisons. Et voilà Zuckerman, qui se croyait

inclassable, trouve sa place parmi les précurseurs de l’expressionnisme.

immunisé, en proie à un dernier coup de foudre. Pour Jamie, la très charmante

«Ensor» au musée d’Orsay à Paris, Du 20/10 au 4/2/2010

jeune femme du couple. « Exit le fantôme » chez Gallimard

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Capital

contemporain installé dans une ancienne usine textile. Les expositions


VOYAGES Les conseils de Frieda Ryckaert, styliste et ‘globe-trotteuse’

Avec vue sur le Mont Blanc

Jiva Hill Park Hotel

Au cœur des monts Jura, à deux pas de Genève, le Jiva Hill Park Hotel ne recule devant rien pour choyer les amoureux de la nature. La vue sur le Mont Blanc y est à couper le souffle. Les navettes de l’hôtel déposent les clients en 3 minutes au pied des pistes. Les passionnés de ski nautique, de golf, de tennis, de jogging et d’équitation trouveront leur bonheur dans cet énorme domaine naturel. Vous avez besoin qu’on s’occupe de vous? Depuis la terrasse en teck, vous avez accès à l’offre ‘bien-être’ tout entière. La Villa du Lac est quant à elle équipée des technologies multimedia les plus pointues, l’idéal pour vos séminaires et réceptions. Goûtez la délicieuse cuisine du restaurant 68

Shamwari. La gastronomie française y balance entre tradition et avant-garde. A 3 heures de Paris en TGV. Vols directs sur Genève depuis Bruxelles. www.jivahill.com

Loger dans la maison de la cascade

Fallingwater

Que diriez-vous de passer la nuit dans la ‘most famous private residence ever built’. La maison Fallingwater a été construite en 1935 pour un propriétaire de supermarché, un certain Edgar J. Kaufmann de Pittsburgh, qui voulait une ‘petite maison pour le weekend’. L’architecte Frank Lloyd Wright a donc érigé ce monument unique d’architecture organique au-dessus d’une cascade. Après 1963, la maison avec le mobilier d’origine a été confiée à la Western Pennsylvania Conservancy, qui organise toujours des visites guidées. Polyamath Park Resort, qui organise également des parcours spéciaux, vous propose une formule exclusive : passer la nuit à Fallingwater, ou dans une des autres maisons de Frank Lloyd Wright. www.fallingwater.org / www.polymathpark.com

©Frieda Ryckaert


Loisirs

Au coeur de la medina

Sofitel Fès Palais Jamaï Au coeur de Fès, la capitale spirituelle et culturelle du Maroc, Sofitel Fès Palais Jamaï appartient au club très select des hôtels mythiques. L’hôtel, construit en 1879, est conçu dans un style mauresque des plus raffinés et allie un charme oriental subtil à un certain art de vivre à la française. Le Sofitel domine la médina, classée au patrimoine mondial par l’Unesco et dont les coloris vous étourdiront. Fès a réussi à conserver son authenticité: découvrez la fameuse mosquée Karaouine ainsi que les nombreux trésors dans le plus pur style arabo-andalou. www.sofitel.com

Prestige à l’Ile Maurice

Le Royal Palm Hotel Le Royal Palm Hotel est sans aucun doute le plus prestigieux établissement de l’Ile Maurice. Situé en bordure de la plus belle plage de la côte nord, cet hôtel offre à ses clients un service impeccable et d’une discrétion exemplaire, mais aussi et surtout : le calme ! Membre des ‘Leading Hotels of the World’, le Royal Palm possède différentes suites aussi luxueuses que tropicales. La brise marine viendra vous

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rafraîchir pendant les repas pris sur votre terrasse privée. Le nouveau Spa, géré par une expérience inoubliable. www.royalpalm-hotel.com

Un véritable kaléidoscope

Le Rajasthan

Le Rajasthan est l’état indien le plus haut en couleurs, avec ses forts et ses palais qui évoquent l’atmosphère des contes de mille et une nuits. A Jodhpur, la ville bleue, l’imposant Fort Mehrangarh domine la ville tout entière. La vue est superbe avec toutes ces maisons bleues. Jaipur est dite la ville rose parce que ses palais baignent dans la lumière rose pâle du couchant. Vous vous perdrez pendant des heures dans les étroites ruelles, en admirant les merveilleuses maisons de maîtres ou havelis. A Agra, vous vous trouverez nez à nez avec l’une des merveilles du monde, le Taj Mahal… Au fil de la journée, le soleil darde ses rayons sur cette magnificence de marbre blanc, la rendant tour à tour immaculée puis rose, pour le plus grand plaisir des yeux! www.rajasthantourism.gov.in www.royalrajasthanonwheels.com (en train de luxe)

©Frieda Ryckaert

Capital

Clarins, et les nombreuses activités sportives, aquatiques et autres, vous garantiront


gastronomie CONSEILS DE PETER GOOSSENS, HOF VAN CLEVE

Very very British

Chewton Glen L’hôtel Chewton Glen est en fait une luxueuse gentilhommière flanquée d’un spa prestigieux, le tout entouré de vastes pelouses et des paysages bucoliques du Hampshire en bordure du parc national New Forest. Le très prestigieux Gallivanters Guide l’a classé meilleur (petit) hôtel dans son édition 2009. Vous y découvrirez toute la classe, le luxe et le style de la côte sud de l’Angleterre. Certaines chambres sont même dotées d’un jardin privé. Avec Luke Matthews, le Chewton Glen peut se targuer d’avoir un grand chef dans la maison. Un chef qui met autant de soin à préparer des 70

repas tout simples avec des ingrédients de qualité que les mets les plus raffinés. La cave, exceptionnelle, possède 700 vins. Ne ratez surtout pas le fameux ‘afternoon tea’, son saumon fumé écossais et sa sélection de cakes faits maison! www.chewtonglen.com

LA révélation de l’année

L’Auberge Basque

Le chef Cédric Béchade est un amoureux du pays Basque. A Saint-Pee-sur-Nivelle, à deux pas de l’Atlantique et de l’Espagne, ce chef d’à peine trente ans a supervisé la rénovation d’un bâtiment du 17ème siècle, devenu depuis son Auberge Basque. Pour Gault Millau, cette auberge contemporaine était la révélation de l’année 2008. Vous y trouverez un logement exclusif et ce qu’il y a de meilleur dans la cuisine basque. Sans renier la tradition, Cédric Béchade fait revivre des plats authentiques à sa façon, mais toujours avec des produits ‘vrais’. Comment choisir entre le boeuf de Galice, l’oeuf pipérade ou le saumon de l’ Adour ? D’un professionnalisme sans faille, le sommelier vous aidera à choisir et à découvrir un des excellents vins de la carte. www.aubergebasque.com


Loisirs

When east meets west

Le restaurant Benares à Londres

Atul Kochhar, du restaurant londonien Benares, est un personnage connu. Dans la série ‘The Great British Menu’ (BBC), il affronte d’autres grands chefs et marque des points avec la façon qu’il a d’utiliser herbes et épices. Il invente ainsi des plats très raffinés et british, mais avec une influence indienne qui décoiffe. Atul Kochhar utilise pour ce faire des produits de qualité venus de tous les coins de l’Inde. Avec ses savants mélanges de cuisine occidentale et orientale, la ‘fusion indienne’ réjouit le palais certes, mais aussi les yeux. Entre temps, le restaurant Benares compte une étoile au Michelinr. www.benaresrestaurant.com

l’art de la coutellerie

Les couteaux de Antoine Van Loocke Les couteaux artisanaux qui sortent de l’atelier d’Antoine Van Loocke sont de véritables oeuvres d’art, même s’ils remplissent parfaitement leur fonction, qui est de… couper. Pour son ‘Patattenscheller’ (économe),

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il a utilisé de la corne de boeuf musqué, une espèce couteau, il utilise même l’os pénis du morse. Toutes les créations d’Antoine Van Loocke sont uniques: ce sont autant d’objets poétiques, fabriqués avec un savoir-faire exceptionnel. Oserez-vous utiliser le Monobloc ou l’A table dans votre cuisine, ou est-ce pour vous un bel objet à contempler? A vous de choisir entre le côté pratique ou celui d’un plaisir intemporel. www.knifeforging.com

Une huile traditionnelle

De Olijfboom

La pression de l’huile d’olive est une tradition qui date de plusieurs milliers d’années. De Olijfboom à Bruges vous propose les meilleures huiles d’olive authentiques. Vous y trouverez uniquement l’huile de petits producteurs, qui veillent jalousement sur la qualité et le goût spécifique de leurs produits. Les huiles vendues au fût viennent d’Italie, de France, de Grèce et d’Espagne. Des huiles en bouteilles et des huiles parfumées sont également proposées. www.deolijfboom.be

©Kris Vlegels

Capital

rare qui vit dans les zones arctiques. Pour un autre


Christa

Élégant tailleur de laine parme/aubergine, col châle en voile à fronces Paule Ka. Gants de cuir laqué Scapa.

Collants motifs écossais Max Mara. Fines bottes au talon plat en cuir laqué Fratelli Rossetti. Julien

Pull col roulé noir en fine maille Boss by Hugo Boss. Manteau trois quarts motif losanges Stijn Helsen.

Echarpe à carreaux Scapa. Bottillons cuir taupe Z Zegna.

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mode

Production

Soetkin Borryn Frieda Ryckaert Photos

Lieven Dirckx Assistant

Alexander Popelier Styling

Frieda Ryckaert Coiffure & maquillage

Mannequins

Christa Verboom de New Models et Julien Troadec de Dominique Models Remerciements à

Lofthotel La Manufacture à Antraigues sur Volane – près de Vals les Bains – en Ardèche. www.ardechemanufacture.com et au centre équestre l’Eperon. www.cheval-ardeche.com

the amazon revelations in fashion

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Capital

Steven Raes by Dominique avec Bumble & Bumble et Guerlain


Christa

Long manteau spectaculaire – avec ceinture – en ‘cuir d’harnais’ couleur naturel Hermès. Chemisier noir

transparent Boss by Hugo Boss. Bottes très mode en daim Robert Clergerie. Julien Veste en laine à motif tapisserie ‘paisley’ Stijn Helsen. Chemise jersey fines rayures et cravate à motif fleuri Ermenegildo Zegna. Pantalon de velours et ceinture Scapa. Bottes d’équitation Ermenegildo Zegna.


mode

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Capital

Julien

Costume trois pièces à fines rayures 100% cachemire, chemise et cravate assorties Ermenegildo Zegna.


Christa

Blouse en soie ivoire avec col relevé et châle amovible,

jupe évasée dans une laine tombante, joliment coupée en pans Sportmax. Pendentif à clé de la nouvelle collection ‘Keys’ Tiffany & Co. Bas Stay-up brillant nacré Falke. Mocassins de type Richelieu à talons Robert Clergerie.


mode

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Capital

Christa

Robe de cocktail – bustier en soie ivoire contrastant avec une jupe en satin noire à volants, ceinture satin

avec fleur Sportmax. Longs gants de cuir zippés Ma Petite Chérie. Etonnants bas à effet broderie Falke. Mules ‘slingback’ en daim noir à galons dorés Louis Vuitton. Julien Pull col roulé gris et veste noire avec détails particuliers, en laine et cachemire Hermès hommes. Pantalon noir Trussardi Sport. Chaussettes Falke. Chaussures cuir classiques Van Bommel. SUITE www.ardechemanufacture.com


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Julien

Luxueux blouson tweed col fourrure maison Vandenvos hommes. Pull col roulé gris en fine maille Boss by Hugo Boss.

Pantalon noir Trussardi Sport. Boots ‘combat’ en cuir noir One by Fratelli Rossetti. Christa Tailleur pantalon en crêpe noir: veste à volants et pantalon ample à plis plats, chapeau et bottes Sonia Rykiel. Chemisier noir transparent Boss by Hugo Boss. Créoles en or blanc ornées d’un diamant Chaumet. Gants en cuir laqué Scapa et ceinture assortie Paule Ka accessoires.


mode MODE


Christa

Blouse en coton à volants See by Chloe. Jupe exclusive vinyle couleur bronze et trench-coat ceinturé, étonnantes

fermetures à pressions Annemie Verbeke. Gants de cuir Scapa. Sac couleur bronze David & Scotti. Bas à losanges ‘burlington’ Falke. Bottillons extravagants à talons hauts et applications ‘pierres précieuses’ Sonia Rykiel. Julien Pull col roulé vert bouteille, pantalon gris en laine, ample trench-coat en laine, ceinture et bottes d’équitation Ermenegildo Zegna. Gants en cuir Scapa.

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POINTS DE VENTE Annemie Verbeke > 02/646.25.81 www.annemieverbeke.be Boss by Hugo Boss > 02/711.06.00 www.hugoboss.com Chaumet > 02/347.28.85 www.chaumet.com David & Scotti > 03/226.77.50 www.davidandscotti.com Ermenegildo Zegna > 02/347.28.85 www.zegna.com Falke > 02/478.42.75 www.falke.com Fratelli Rossetti > 09/282.21.57 www.fratellirossetti.com Hermès > 02/511.20.62 www.hermes.com Hermès hommes > 02/511.20.62 www.hermes.com Louis Vuitton > 02/289.28.28 www.louisvuitton.com Maison Vandenvos > 03/202.24.60 www.maisonvandenvos.com Maison Vandenvos hommes > 03/202.24.60 www.maisonvandenvos.com Ma Petite Chérie > +32 478/20.11.63 www.mapetitecherie.be Max Mara > 010/24.37.68 www.maxmarafashiongroup.com One by Fratelli Rossetti > 09/282.21.57 www.fratellirossetti.com Paule Ka > 02/347.28.85 www.pauleka.com Paule Ka accessoires > 02/347.28.85 www.pauleka.com Pomellato > 00800/14 03 20 02 www.pomellato.com Robert Clergerie > 0475/92.64.95 www.robertclergerie.com Scapa > 03/201.11.40 www.scapafashion.com See by Chloe > 03/242.07.90 www.seebychloe.com Sonia Rykiel > 02/502.08.13 www.soniarykiel.com Sportmax > 010/24.37.68 www.maxmarafashiongroup.com Stijn Helsen > 011/26.26.94 www.stijnhelsen.be Tiffany & Co > 02/501.66.33 www.tiffany.com Trussardi Sport > 016/46.39.70 www.trussardi.com Van Bommel > 02/479.15.60 www.vanbommel.com Z Zegna > 02/347.28.85 www.zegna.com


OPINIon

Pendant notre carrière, nous sommes souvent focalisés sur notre travail sans trop nous soucier de notre avenir financier. Nous prenons peu de temps pour nous interroger sur les possibilités fiscales en matière de revenus, de pension et leurs impacts directs sur l’évolution de notre patrimoine, et encore moins sur notre succession, qui pour beaucoup d’entre nous est assimilable à « déjà s’enterrer ».

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Cela en étonnera certainement plus d’un, mais les spécialistes de la planification financière ne se préoccupent pas seulement de chiffres. Aussi consacrons-nous dans ce magazine une page à l’opinion d’un collaborateur d’Optima. A propos notamment de son expérience dans le monde de la haute finance. Geoffroy De Pierpont prend la parole sur la nécessité d’une approche intégrée en période de récession conjoncturelle.

Pourtant, tout comme notre santé, notre situation économique a besoin, à un moment donné, d’un check-up afin de détecter les problèmes, de se poser les bonnes questions et surtout de prendre le temps d’y répondre correctement. Au cours de mon expérience chez Optima, j’ai constaté à quel point il était difficile pour mes clients de dissocier l’émotionnel de leurs choix économiques. Qu’il s’agisse d’investir en immobilier, de placer son argent au sein d’une structure fiscale, d’optimiser ses assurances vie, à chaque fois nos émotions influencent fortement notre choix. Ce qui est compréhensible. Mais nos émotions peuvent aussi nous priver d’opportunités intéressantes existantes sur le marché. En tant que planificateur financier pour Optima, mon rôle est de faire le lien entre les émotions, la sensibilité de mes clients et des solutions financières et fiscales rationnelles. Cette approche me permet de combiner une relation très humaine avec mes clients tout en les guidant vers de nouvelles possibilités financières.

confier notre argent. Le rôle de ‘seconde opinion’ que nous jouons chez Optima prend de ce fait tout son sens. Grâce à une connaissance complète de la situation de nos clients, nous pouvons leur offrir un panel de conseils concrets tant sur le volet mobilier qu’immobilier. La diversification est le maître mot d’une gestion de bon père de famille, la diversification en termes de risques et de produits, mais surtout dans le temps. En outre, il est impératif de regarder l’ensemble de notre situation économique afin de déterminer nos besoins et objectifs à court, moyen et long terme. Dès lors, nous pouvons développer des solutions différentes se complétant et s’intégrant les unes dans les autres à travers différents moments de notre vie. Sur base de notre audit unique, nous allons pouvoir confronter l’ensemble des objectifs financiers de nos clients avec leur situation actuelle. Cette étude objective apporte la vue globale de leur patrimoine, qui manque bien souvent. Elle nous permet de montrer concrètement à notre client les points faibles et de déterminer les besoins à court, moyen et long terme ainsi que les possibilités d’optimisation.

Dans cette optique, la nécessité d’avoir une approche intégrant l’ensemble de la situation financière et familiale de notre client est capitale. En effet, les choix que nous posons par rapport à notre situation économique actuelle influencent notre quotidien mais également notre patrimoine futur.

Compte tenu de la mauvaise santé financière de notre Etat, il est par exemple fondamental d’intégrer la fiscalité dans nos décisions. Augmentation du précompte mobilier, impôt sur la fortune, taxes sur les loyers, taxes sur les plus-values des actions, autant de possibilités qu’il faut anticiper. Diminuer la pression fiscale, choisir des structures économiques légales en tenant compte de notre situation familiale, de nos besoins actuels et futurs, et de notre succession, c’est la base d’une gestion saine. l’Etat nous propose d’ailleurs des opportunités fiscales en la matière. L’intégration de chaque situation personnelle fait toute la différence !

En ces moments de turbulences économiques que nous traversons, nous ne savons plus à quelle banque

Geoffroy de Pierpont Financial Planner


Un projet résidentiel UniqUe, aU coeUr de la capitale eUropéenne Résidence Rue neuve Un projet unique est actuellement en développement en plein centre de Bruxelles, dans la légendaire rue neuve. le tout premier complexe résidentiel de la prestigieuse artère commerciale est en construction derrière les façades historiques de l’ancien immeuble sarma. le projet nieuwstraat/rue neuve, qui prévoit notamment une rue intérieure privée au deuxième étage surplombant les commerces, allie le charme des façades d’origine au confort moderne qu’offrent les 96 appartements. Beaucoup d’espace et de lumière, des matériaux durables et un emplacement de premier plan, voilà qui caractérise un projet qui annonce d’ores et déjà la renaissance du centre ville.

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