Capital n°20 fr

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DEBAT

John Crombez : la lutte contre la fraude fiscale INVESTIR

Queen Towers, la ville verticale REPORTAGE

The Dalmore, du whisky exclusif IL FAIT PARLER DE LUI

Nicolas Colsaerts, joueur professionnel belge de golf ANALYSE

Capital2

SICAV Best Choice & Optima World Elite™ MasterCard®

ANNEE VJULIOCTOBRE 2012 2013

magazine optima


“Aux enfants, c’est un grand respect de soi-même, non de l’or, qu’il faut léguer.” - Platon

Platon a raison. Mais il est aussi possible de léguer simultanément à ses enfants de l’argent et le sens de la modération. A condition de tout régler dans les moindres détails. De savoir ce que vous attendez encore de la vie et ce que vous souhaitez pour votre partenaire, vos enfants et vos autres héritiers. Voilà pourquoi Optima envisage toujours votre succession dans un plan financier et fiscal plus vaste, adapté à vos besoins. Ce plan crée un équilibre entre les quatre piliers de vos finances personnelles : vos revenus, votre patrimoine, votre pension et, cela va de soi, votre héritage. Vous bénéficiez ainsi d’une vue d’ensemble de votre situation financière globale. Vous savez exactement où vous vous situez, les objectifs que vous poursuivez et ce qui adviendra dans l’intervalle.

Ne demandez pas de conseils, mais exigez un Plan. Appelez Optima au 0800 97 536 ou visitez www.optima.be pour en savoir plus.


AVA N T- P R O P O S

Capital20 Le climat politique et financier actuel dans notre pays se carac- le week-end et pendant les vacances – nous a accueillis à bras térise par une stabilité précaire. Tout le tintouin à propos des ouverts. nominations des top managers dans les entreprises publiques, Nathalie Meskens et Jeroen Van Dyck sont, eux aussi, des compa­ le traitement réservé à leurs rémunérations, l’enchaînement de triotes qui ont de la suite dans les idées. L’énergie créative de ce mesures anti-fraude, l’exécution rapide de mesures budgétaires couple de ’Flamands connus’ paraît inépuisable. Tout est question de petite ou de grande ampleur : tout ceci n’est pas de nature de passion. Et de passion, Nicolas Colsaerts, golfeur professionnel à renforcer la confiance dans la politique socio-économique. et notre invité d’honneur, n’en manque pas. Les amateurs de sport La manière dont ce pays est dirigé continue à susciter des questions. trouveront d’ailleurs leur plaisir dans plusieurs articles. L’ancien Optima a réuni un ensemble de questions cruciales et a rendu basketteur professionnel Tomas Van Den Spiegel, désormais borateur d’Optima, nous parle d’Optima Athlete Support, visite à John Crombez, qui personnifie la lutte contre la fraude colla­ sociale et fiscale. Vous lirez dans ces pages le compte-rendu de notre service financier sur mesure pour les sportifs de haut cette discussion animée. Le secrétaire d’Etat en charge de la niveau. Nous revenons, par ailleurs, sur quelques événements lutte contre la fraude explique clairement sa vision à propos sportifs importants, comme l’Optima Open. d’une éventuelle taxation du patrimoine, de la simplification de Vous trouverez également dans ce numéro des informations sur certains de nos produits financiers, tels que le fonds d’investissement la fiscalité et de la lutte contre la fraude. Malgré la situation économique difficile dans laquelle nous nous transparent ‘Best Choice’ et la carte de paiement ‘Mastercard Elite’, trouvons, notre pays continue à générer des parcours d’entrepre­- unique en Belgique et qui vous assure une tranquillité d’esprit. Nous dévoilons aussi un tout nouveau proneurs inspirants. Dans ce numéro, Capital jet immobilier, spécifiquement destiné aux s’est notamment entretenu avec l’industriel jeunes familles qui ont souvent des difficultextile Luc Clarysse, le photographe Eddy «  M A L G R E L A S I T UAT IO N tés à acheter un appartement ou une maison. Van Gestel, l’architecte d’intérieur Barbara ECONOMIQUE DEFAVOR A BLE, Bref, cette vingtième édition de notre maHansenne et le médecin Freddy Van de N O T R E PAY S C O N T I N U E A gazine Capital possède à nouveau plus Casseye. A chaque fois, des personnalités G E N E R E R DE S PA RC O U R S d’une corde à son arc ! Nous souhaitons remarquables. Tout comme Benedicte D’ E N T R E P R E N E U R S vous donner l’occasion d’expérimenter, de Schumacher : la cheville ouvrière de l’ASBL I N S P I R A N T S .  » profiter et de rêver de toutes ces choses qui Jeronimo – une maison d’accueil pour des contribuent à une ‘vie meilleure’. enfants en internat qui n’ont pas de foyer SINCERES SALUTATIONS, JEROEN PIQUEUR PRESIDENT DU COMITE DE DIRECTION OPTIMA GROUP SA

L’ACTUALITE EN QUELQUES CHIFFRES

197 Optima Global Estate donne le ton dans la recherche de nouvelles formes de logement avec la ville verticale symbolisée par les Queen Towers. D’une hauteur respective de 90 et 68 mètres, ces deux tours peuvent accueillir 197 familles. Ce projet immobilier prestigieux abritera également des espaces de détente collectifs et des jardins sur les toits pour les résidents. Apprenez-en plus à partir de la page 41.

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20 000

Tomas Van Den Spiegel n’avait pas encore 35 ans lorsqu’il a quitté le club de Telenet Ostende et pris sa retraite en tant que sportif. Il travaille désormais chez Optima, où il développe des services spécifiques pour les sportifs de haut niveau. Pour tout savoir au sujet de cette offre, rendez-vous à la page 34.

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euros de recettes provenant de la vente des tickets de l’Optima Open et de la loterie organisée à cette occasion iront à l’ASBL Jeronimo. Le chèque a été remis par Goran Ivanisevic, qui a remporté l’Optima Open pour la troisième fois. Reportage d’ambiance au cœur de cet événement sportif à partir de la page 44.


SOMMAIRE

ANNEE V

OCTOBRE 2013

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13–19.

24–30.

D’UNE IMPORTANCE CAPITALE

IL FAIT PARLER DE LUI

Nicolas Colsaerts, joueur professionnel belge de golf.

3 professionnels à propos de leur passion. L’entrepreneur textile Luc Clarysse, le photographe Eddy Van Gestel & l’architecte d’intérieur Barbara Hansenne et le docteur Freddy Van de Casseye.

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35–38.

48–50.

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REPORTAGE

DES BELGES QUI ONT UN PLAN

UN CLIENT RACONTE

Richard Paterson, master blender à la distillerie de whisky Dalmore.

Nathalie Meskens et Jeroen Van Dyck. Des touche-à-tout créatifs.

L’entrepreneur limbourgeois Bart Van Hout.

Cette publication a été composée par Optima Banque SA, dont le siège social est sis Keizer Karelstraat 75 à 9000 Gand. Bien qu’Optima Banque SA ait pris toutes les mesures raisonnables pour veiller à ce que l’information contenue dans cette publication soit correcte, claire et non trompeuse, Optima Banque SA ainsi que les sociétés, administrateurs ou travailleurs liés à elle déclinent toute responsabilité pour tout dommage, direct ou indirect, qui résulterait de l’utilisation de ce document ou d’une décision prise sur la base de ce document. Ce document ne contient pas de conseils de placement ni d’offres ou de sollicitations d’achat ou de vente d’un produit, service ou conseil financier, quel qu’il soit. Toute communication concernant l’actualité financière et fiscale au sens large est temporelle et peut donc être sujette à modifications sans aucune notification. Les données concernant des rendements réalisés dans le passé, les simulations et pronostics ne constituent en aucun cas une garantie ou un indicateur pour les résultats futurs.

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SOMMAIRE

Capital20 A U S S I DA N S CE N U M ERO 

04–06. NICE TO KNOW, NICE TO HAVE Pour les fi ns gourmets.

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8–12.

41–43.

DEBAT

INVESTIR

Le secrétaire d’Etat John Crombez, Luc Van den Bossche, Jan De Paepe et Jo Viaene à propos de la lutte contre la fraude fi scale.

20–23. ANALYSE

SICAV Best Choice & Optima World Elite™ MasterCard®.

Queen Towers Gent, bienvenue dans la ville verticale.

34. ACTUA

Optima Athlete Support : des conseils sur mesure pour les sportifs de haut niveau.

39-40. EVENEMENTS

The Home Project et Optima au sujet de l’immobilier. Jumping Lummen. Culinaria. Scapa Polo Trophy.

COLOPHON EDITEUR RESPONSABLE : Jeroen Piqueur, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand REDACTEUR EN CHEF : Lara Van Ginderdeuren, lara.van.ginderdeuren@optima.be, 09/225.25.71. COORDINATION : Lara Van Ginderdeuren. REDACTION FINALE : Chantal Samson. CONCEPTION ET MISE EN PAGE : Veerle Verbrugge, veerle@eastvillage.be. ADRESSE DE LA REDACTION : Capital p/s Optimabanque sa Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand. ONT COLLABORE A CE NUMERO : Philippe Buissin, Filip Claus, Luk Coupé, Liesbet Creve, Charlotte Debaets, Frida Deceunynck, Inge Delva, Iris De Feijter, Benny De Grove, Lies De Mol, Jan De Paepe, David De Vleeschauwer, Ethel Desmasures, Valérie Du Pré, Philippe Gaudy, Peter Goossens, Jeroen Hanselaer, Brigitte Hendrickx, Marc Holthof, Guy Janssens, Guy Kokken, Jonas Lampens, Bart Lenaerts, Debbie Pappyn, Kathy Standaert, Lieven Van Assche, Kris Van Deun, Thomas Vanhaute, Jo Viaene, Bert Voet. REGIE PUBLICITAIRE : Thierry Magerman et Custom Regie. IMPRESSION : Stevens Print NV. Ce magazine est imprimé sur Arctic Paper avec certificat FSC.

57–63. LOISIRS

Les délices de la vie.

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44–47.

64. OPINION

OPTIMA OPEN

Liesbet Creve.

Les légendes du tennis à nouveau présentes à Knokke.

COPYRIGHTS : Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur responsable. Indien U in de toekomst liever de Nederlandse editie ontvangt, gelieve zich te wenden tot info@optima.be

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LIFEST YLE

N I C E T O K N O W, N I C E T O H AV E

pour les fins gourmets Capital fait régulièrement appel à tous vos sens. La sélection que nous vous présentons dans ce numéro est plus alléchante que jamais. Que vous soyez passionné de cuisine ou adepte du slow food, fana de design ou de gadgets, le moment est venu de vous rincer l’œil et de vous lécher les babines, bref de profiter à fond d’une aventure culinaire, arômes, coloris et petites envies comprises. TEXTE VALERIE DU PRE

UN FRIGOMOBILE SMEG 5 0 0 Fiat500design.com

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Quand Fiat et Smeg s’allient pour créer une nouvelle icône du design et de la technologie, cela donne la SMEG 500, un frigo mobile qui fait tourner toutes les têtes dans les cuisines, les bars et les lieux les plus exclusifs. Bref, deux leaders du marché pour un concept italien, disponible en blanc, vert et rouge, drapeau italien oblige. Cool!

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LIFEST YLE

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LE GOUT DE DI A M A NTS

La bouteille de champagne la plus chère est aussi la plus belle : dessinée par le designer Alexander Amosu, elle est inspirée du logo Superman. Notez qu’il vous faudra débourser 1,8 million de dollars pour avoir le droit de déguster ce breuvage, ce qui donne à ce Goût de Diamants celui du luxe ultime.

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C H A M PA G N E G O U T D E D I A M A N T S www.goutdediamants.com

SPLASH! SPL ASH RED CHOPPING BOARD www.mzube.co.uk

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Vous suez sang et eau quand vous devez vous attaquer à la parfaite brunoise ? Pas de problème : grâce à la planche à découper Splash, les taches de sang ne se remarqueront pas… (sic). De plus, cette planche à découper reste toujours à sa place. Il suffit de la fixer sur la table ou sur le plan de travail pour hacher menu ce qui vous tombe sous la main. Pas vos doigts, de préférence !

WE LOVE 3D

4 I LOVE Meat and Poultry ! I LOVE Fish and Veggies ! I LOVE Eggs and Pancakes ! Chacun de ces types d’aliments méritant sa propre cuisson, GreenPanTM a lancé une nouvelle collection de poêles 3D sur mesure. Un revêtement grill pour les viandes et

G R E E N PA N T M 3 D - C O L L E C T I E www.green-pan.com

les volailles, comportant des creux pour la cuisson des poissons et un fond lisse pour les œufs et les crêpes : en plus d’être pratiques, ces poêles ne nuiront pas à votre santé, puisqu’elles sont exemptes de PTFE, de PFOA, de plomb et de cadmium. We love!

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LIFEST YLE

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STOY N IC E C R E A M Stoyn.com

A DEVORER DES YEUX ET DU PALAIS

Mark Zuckerberg est bleu et a un goût de thé ‘Butterfly Pea Flower’, Dark Vador est plutôt myrtille réglisse et le révolutionnaire Che Guevara vous shoote au rhum-thé. Stoyn Ice Cream, ce sont des glaces en forme de personnages historiques aux parfums de cocktails.

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MERINGUE RING www.schmuckwerkstatt-hartmann.de

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MMMMERINGUE

Inutile de saliver : les bagues meringue yummie de la designer Tanja Hartmann ne contiennent ni sucre ni blancs d’œufs, mais bien du… silicone. Belles à regarder et bonnes pour la ligne, que vouloir de plus ? Commercialisées en small, medium et large, en blanc (d’œuf) ou en couleurs acidulées.

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D A N E S O N TA N D E N S T O K E R S

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www.daneson.com

Depuis son lancement en 2007, Foodpairing est une source d’inspiration pour de nombreux grands chefs et barmen, mais aussi pour les passionnés de cuisine du monde entier. Le Foodpairing offre une base pour la création de nouveaux mariages d’aliments et de boissons, sur base d’un ingrédient donné, grâce à l’arborescence Foodpairing. Le concept peut dorénavant être consulté sur IPad grâce à une application gratuite. En faisant vos courses au supermarché, il ne vous reste plus qu’à visualiser ce qui se mariera le mieux : par exemple, le basilic va très bien avec le thé vert, la moutarde ou les fraises. Super !

DES CURE-DENTS AROMATISES Des cure-dents d’un extrême raffinement, fabriqués en bouleau d’Amérique du Nord et enrichis d’huiles essentielles et d’arômes naturels. Cannelle, menthe, citron, whisky single malt, salés ou fumés… Le tout présenté dans une luxueuse boîte qui fait penser aux coffrets à cigares. Pour vos hôtes de marque… ou pour vous tout simplement.

T HE K ITCHEN SAFE thekitchensafe.com

8 UN COFFRE-FORT DE CUISINE

LA solution pour toutes les addictions : The Kitchen Safe est une sorte de coffre-fort de cuisine qui permet de mettre hors de portée, pendant un laps de temps donné, biscuits, smartphones, cigarettes et autres tentations. Les objets convoités sont bien visibles, mais hors d’atteinte. Il faudra attendre que la minuterie arrive en fin de course pour que les doigts des petits (ou des grands) puissent s’en emparer. Un moyen efficace d’être moins accro aux envies sucrées, numériques ou autres.

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FOODPA IRING SUR IPA D

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F O O D PA I R I N G P O U R I PA D V I A www.foodpairing.com



D E B AT

LU T T E CON T R E L A F R AU DE F ISC A L E

DEBAT SANS LANGUE DE BOIS AVEC LE SECRETAIRE D’ETAT JOHN CROMBEZ La fraude fiscale est un sujet délicat depuis des années. Capital a réuni autour d’une même table John Crombez, secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude sociale et fiscale, Jo Viaene, Directeur d’Optima Group, Jan De Paepe, Membre du Comité de direction d’Optima Banque, et Luc Van den Bossche, Président du Comité de direction d’Optima Banque. Un débat éclairant sur une thématique sensible. TEXTE FRIDA DECEUNYNCK | PHOTOS BENNY DE GROVE

Au fil des années, des mesures ciblées ont permis d’améliorer la transparence sur le patrimoine. L’harmonisation de la fiscalité européenne sur l’épargne touche à sa fin et la suppression des titres au porteur approche à grands pas. Par ailleurs, il est désormais obligatoire de faire mention des assurances et comptes étrangers dans la déclaration d’impôts, et un point de contact central sera mis en place à la Banque Nationale, avant la fin de l’année, pour les comptes bancaires et les assurances-vie belges. A chaque nouvelle étape, les rumeurs d’impôt sur la fortune refont surface. L’introduction d’un impôt sur la fortune est-elle l’objectif ultime ? JOHN CROMBEZ : « Non, l’objectif final n’est pas d’introduire un impôt sur la fortune. Un tel impôt n’est tout simplement pas une bonne idée. Le capital est déjà taxé dans notre pays, essentiellement via l’impôt immobilier. Il n’est pas souhaitable d’aller plus loin à ce niveau. Mais même si je le répète fréquemment, personne ne me croit. »

JO VIAENE : « Bon nombre de mesures prises ces dernières années donnent l’impression que l’objectif est de mettre en place un cadastre du capital. Prenez, par exemple, l’obligation de déclarer les structures offshore ou de signaler les comptes bancaires étrangers et les assurances-vie étrangères dans la déclaration d’impôts. Selon la législation actuelle, la plupart des recettes qui en découlent ne sont pas taxables dans notre pays. Pourtant, il a été décidé que ces éléments devaient dorénavant être déclarés… » JOHN CROMBEZ : « En effet, une grande partie de ces recettes ne sont pas taxables dans notre pays, mais certaines le sont. Raison pour laquelle il est important de les déclarer. Sur la scène internationale, de plus en plus d’interlocuteurs sont convaincus depuis quelques années que ce n’est pas le capital, mais bien les recettes du capital, qui doivent servir de base fiscale. Tout le monde réalise que l’impôt sur le travail est trop élevé et qu’il doit en partie être allégé

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à la faveur d’un impôt sur les recettes du capital. L’augmentation du précompte mobilier à 25% cadre dans cet objectif. » JO VIAENE : « Passer de 15 à 25% con stitue une hausse impressionnante. A plus forte raison lorsque ce capital provient, comme c’est généralement le cas, de recettes du travail, déjà taxées. » JOHN CROMBEZ : « Pour que les choses soient claires : nous parlons ici d’un impôt sur les recettes du capital. Vingt-cinq pour cent, c’est beaucoup. Je ne vois dès lors pas de raison, pour l’heure, d’aller plus loin sur ce plan. Nous avons travaillé à la transparence des recettes sur le capital, à l’échange de données à l’international et à la tarification. Je trouve que la situation actuelle n’est pas si mauvaise. Nous ne devons pas vouloir changer trop en une seule fois. » Trop de modifications pénalisent aussi la stabilité fiscale. Comment les gens peuvent-ils encore avoir des garanties avec tout ce qui a changé ces dernières années ?



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JOHN CROMBEZ : « L’impôt sur le travail est trop élevé et doit en partie être allégé à la faveur d’un impôt sur les recettes du capital. L’augmentation du précompte mobilier à 25% répond à cet objectif. »

JOHN CROMBEZ : « Il ne faut pas confondre stabilité fiscale et sécurité. La sécurité est, en effet, très importante. Mais viser la stabilité fiscale signifierait que les lois fiscales ne pourraient changer. Nous aurions alors un problème. La fiscalité est un instrument économique qui se doit d’être dynamique par définition, car la réalité économique évolue aussi constamment. Je ne crois pas en un code simple. Même si nous supprimions tous les postes déductibles fiscalement, toutes les petites règles et toutes les exceptions, un tel code simplifié ne resterait simple jamais bien longtemps. Les acteurs économiques voudront toujours changer quelque chose et en très peu de temps nous serions de nouveau confrontés à une multitude de règles. » JO VIAENE : « Mais énormément de règles

ont tout de même été modifiées ces dernières années, et ce à un rythme soutenu. Et bientôt, nous devrons également composer avec le changement des règles en droit successoral. Toutes ces modifications ne facilitent pas la situation et créent une incertitude. » JOHN CROMBEZ : « Beaucoup de ressentiment a été causé ces derniers temps par

la confusion relative aux fameux achats scindés. La circulaire anti-abus qui devait clarifier la situation a, en effet, été adaptée à plusieurs reprises. Tout d’abord, la circulaire prescrivait qu’un motif non fiscal était nécessaire pour pouvoir appliquer la technique du planning. Dans une deuxième circulaire, la technique de l’acquisition scindée avait disparu de la liste noire parce que l’administration estimait que la base légale était suffisante pour interdire purement et simplement cette technique. Enfin, selon une troisième circulaire, qui ne date que de juillet, un achat scindé est à nouveau possible à certaines conditions. Les adaptations ont été apportées de par le fait que les dispositions anti-abus ont été décrétées par d’autres personnes que celles qui doivent les appliquer. Les circulaires sur la loi anti-abus sont rédigées par les Finances. Elles ne nous sont pas soumises pour lecture au préalable parce que la structure actuelle du gouvernement ne le permet pas. Ce problème persistera tant que le secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude est attaché au Premier ministre et que le fisc doit exécuter les décisions du secrétaire d’Etat. La seule issue est de

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changer la structure du gouvernement. Un gouvernement avec une poignée de ministres et leurs secrétaires d’Etat exécutants serait bien plus efficace. Les Finances, par exemple, devraient être dirigées par un responsable final unique et un cabinet unique. Dans cette structure, à un échelon plus bas, les secrétaires d’Etat chargés, par exemple, de la lutte contre la fraude, de la fonction publique et des lois fiscales devraient pouvoir diriger les administrations, sans cabinets supplémentaires. Malgré tout, de manière générale, notre pays a très bonne réputation sur le plan de la sécurité. La sécurité est toujours considérée comme l’un de nos points forts dans les rapports des consultants internationaux sur les avantages offerts par notre pays aux multinationales. Les entreprises à la recherche de garanties sur une question fiscale peuvent s’adresser à la commission de ruling dans notre pays. Cette dernière offre une sécurité fiscale pour une durée de trois à cinq ans. Ce système fonctionne très bien pour les grandes entreprises et les multinationales. Il est accessible et les décisions prises sont réfléchies. Un tel système devrait également voir le jour pour les plus petits dossiers relatifs à la loi anti-abus. » JO VIAENE : « Par le passé, nous pouvions

présenter un tel scénario aux bureaux régionaux, qui déclaraient au préalable si la décision était acceptable ou pas pour le fisc. Mais depuis l’introduction de la nouvelle loi anti-abus, nous n’obtenons jamais de réponse. Pour nous, en tant que planificateur financier, il n’est plus simple de conseiller des matières telles que l’achat avec scission de l’usufruit et de la nue-propriété. » JOHN CROMBEZ : « En effet, la sécurité juridique devrait être améliorée dans ces dossiers. C’est pourquoi nous avons décidé en novembre dernier avec le gouvernement de créer une mini-commission de ruling à laquelle les contribuables et leurs conseillers, comme les notaires, avocats, planificateurs financiers, etc., pourraient poser leurs questions concrètes sur la nouvelle loi anti-abus. Mais pour l’heure il faut encore attendre l’exécution de cette mesure


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par les Finances. Je n’ose pas m’avancer à donner une date car j’observe peu d’enthousiasme dans le chef des Finances et le sujet fait encore l’objet de discussions en interne. Au vu de la situation actuelle, un service devrait idéalement être créé et il fonctionnerait comme une entité distincte au sein de l’administration centrale. Cette cellule remplira la même tâche que le service des décisions anticipées, à savoir la commission de ruling, mais en serait complètement indépendante. Dans le meilleur des mondes, le contribuable recevrait une réponse dans un délai de deux à trois semaines. Et dans l’hypothèse où la cellule est régulièrement confrontée à une même question, une publication devrait être envisagée pour que le plus grand nombre puisse en profiter. » JO VIAENE : « Je serais plutôt partisan

d’une organisation régionale pour ce nouveau service. » LUC VAN DEN BOSSCHE : « Attention, car

nous pourrions alors tomber dans les travers actuels de la TVA, où l’interprétation de A et de B est parfois diamétralement opposée, même dans des situations identiques. J’applaudis à l’élargissement du ruling, mais il convient alors de veiller à

LUC VAN DEN BOSSCHE : « Une bonne idée, mais il convient alors de veiller à l’uniformité des décisions. »

l’uniformité des décisions. Il est également important que la communication soit fluide et complète, de sorte que le lecteur puisse avoir une vue correcte des décisions, des raisonnements et des motivations. » JAN DE PAEPE : « Tout à fait, et cela peut

être renforcé par la publication des questions les plus utiles et de leurs réponses. Cela permettrait de créer un standard général. Ce point est important. Si suffisamment de réponses sont publiées, la demande de règlements individuels baissera naturellement aussi. » JO VIAENE : « Une autre question qui me

tient particulièrement à cœur en tant que planificateur financier concerne la proposition d’élargir la responsabilité pénale des intermédiaires. Ce projet se heurte non seulement au manque de clarté sur certains points, qui nous rend parfois la vie très difficile, mais va également à l’encontre de vos déclarations selon lesquelles la majorité des conseillers agissent de bonne foi. Une telle nouvelle loi est-elle vraiment nécessaire ? »

JO VIAENE : « Passer de 15 à 25% constitue une hausse impressionnante. A plus forte raison lorsque ce capital provient, comme c’est généralement le cas, de recettes du travail, déjà taxées. »

JAN DE PAEPE : « Oui, je m’interroge éga-

lement sur ce point. Le cadre législatif actuel n’est-il pas suffisant en ce qui concerne la responsabilité des intermédiaires en cas de fraude ? Il ne faut pas non plus oublier que la mentalité en matière de fraude fiscale a évolué dans le bon sens à bien des égards. Et que l’obligation de signalement dans le cadre de la législation anti-blanchiment a aussi été largement élargie. Aujourd’hui, une transaction doit être dénoncée au moindre soupçon de blanchiment d’argent provenant d’une fraude fiscale sérieuse, même si la fraude ne présente pas un caractère organisé. Auparavant, la fraude devait être à la fois sérieuse et organisée. Les milieux financiers appliquent une réglementation stricte et très détaillée qui est étroitement contrôlée par une instance de surveillance. Cette réglementation porte tant sur l’application des circulaires en matière de blanchiment, que sur la réglementation MiFID relative à la transparence des produits et services offerts, ou encore le maintien d’une politi-

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que de prévention fiscale pour détecter les mécanismes particuliers de fraude. N’a-t-on pas, dès lors, déjà pris suffisamment de mesures dans le secteur financier ? » JOHN CROMBEZ : « Je ne vois pas vrai-

ment un problème majeur dans le secteur financier. Les signalements sont effectivement fréquents et bons, et la responsabilité des intermédiaires tombe dès qu’il y a signalement. J’oserais mettre ma main au feu pour la plupart des intermédiaires. Mais comment expliquer qu’une minorité de conseillers qui ne collabore pas est parvenue à se maintenir si facilement par le passé ? Pour les éliminer de la circulation, des propositions de loi ont été déposées au parlement afin de pouvoir impliquer les conseillers dans les cas de fraude majeure. La décision d’élargir le cadre a été approuvée largement par la commission parlementaire sur la grande fraude fiscale et vise surtout à éradiquer les frau-


D E B AT

JAN DE PAEPE : « Le montant des signalements de blanchiment a progressé de 700 millions en 2011 à 2 milliards l’an dernier. »

deurs irréductibles. Tout le secteur s’en portera mieux. » JAN DE PAEPE : « Le nombre de signalements a fortement augmenté suite à ces mesures. Le montant des signalements de blanchiment a progressé de 700 millions en 2011 à 2 milliards l’an dernier. C’est énorme. Actuellement, les dénonciations sont bien trop nombreuses. » JOHN CROMBEZ : « C’est vrai, mais ce n’est pas un problème. Les signalements à tort sont filtrés par la CTIF. En signalant un cas, l’intermédiaire se décharge de sa responsabilité. Cela fonctionne. Et il n’y a rien à craindre s’il n’y a pas blanchiment. »

Pouvons-nous revenir à la lutte contre la fraude ? Quelles sont les priorités du gouvernement à ce niveau ? JOHN CROMBEZ : « En termes de lutte contre la fraude, les médias mettent tou-

jours l’accent sur le fiscal, mais la lutte contre la fraude comporte aussi un important volet social. Pensez au dumping social, à la fraude au C4, à la fraude aux allocations de chômage et aux allocations familiales… Dans le domaine de la fraude au C4, nous ne parlons plus d’économie mais de crime. Notre priorité est d’essayer de s’attaquer aux grandes constructions. La connexion de banques de données est très importante à ce niveau. Grâce à cette méthode, nous réduisons considérablement le champ d’action de la fraude sociale. Je citerai un exemple : le recoupement de banques de données a permis de réduire l’utilisation frauduleuse des allocations familiales de 28 millions par an. C’est énorme. A présent, nous allons nous focaliser sur les pratiques de dumping social, non seulement dans le transport et la construction, mais également au sein des entreprises de nettoyage et de gardiennage. Les lois ont été adaptées en ce sens et la plupart des AR ont déjà été publiés. Il s’agit de notre priorité absolue pour la fin de cette législature. » Et sur le plan fiscal ? JOHN CROMBEZ : « Nous avons déjà abordé la question de la transparence fiscale. Ce volet a connu un coup d’accélérateur suite aux multiples évocations de paradis fiscaux dans la presse à travers le monde. Mais la lutte contre les carrousels à la TVA est au moins aussi importante. Ce phénomène a une bonne dizaine d’années, mais refait encore régulièrement la une des journaux parce que des procès révèlent (enfin) leur verdict. Peu de gens réalisent que nous avons déjà bien avancé dans ce domaine. Il y a dix ans, les carrousels à la TVA représentaient un manque à gagner de plus de 1 milliard d’euros par an pour les caisses de l’Etat. Aujourd’hui, ce chiffre n’est plus que de 20 millions. Ce résultat a été atteint avec un minimum de collaborateurs, grâce à un screening intensif de données. Certains parlent parfois de situations dignes de ‘big brother’ mais nous devons travailler de la sorte si nous voulons éliminer ces fraudeurs qui coûtent très cher à la société. »

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Malgré tout, l’opinion publique a encore parfois l’impression que les grands fraudeurs restent impunis à cause du système des accords à l’amiable tandis que les petits fraudeurs sont sévèrement touchés. JOHN CROMBEZ : « Tout à fait. Cette perception a encore été ravivée cet été avec l’affaire Omega Diamonds, l’entreprise ayant trouvé un accord à l’amiable pour ne payer ‘que’ 160 millions pour racheter une peine de fraude fiscale. Cette réaction est erronée. L’entreprise a payé les impôts éludés plus une lourde amende. Dans ce cadre, je peux également annoncer que, pour la première fois, nous allons nommer des juges fiscaux en cette fin d’année. Combinée à la législation sur la fraude fiscale grave, j’espère que cette mesure va progressivement éliminer le sentiment d’impunité judiciaire dans les grands dossiers de fraude fiscale. Mais je ne peux naturellement rien changer à ces arrangements à l’amiable. Si nous conférons au parquet la compétence de trouver des accords à l’amiable, nous devons le respecter. » LUC VAN DEN BOSSCHE : « Nous avons accordé cette compétence au parquet. Cette possibilité existe depuis des années, mais les infractions financières, fiscales et sociales y ont été ajoutées en 2011. A juste titre, le législateur a jugé qu’il pouvait s’agir d’un système fluide et efficace respectant les droits de la défense. Le ministre de la Justice et/ou le Collège des ProcureursGénéraux peuvent éventuellement y ajouter quelques directives générales sur la manière de traiter ces dossiers – ce qui s’est également passé à ce niveau, je pense –, mais pour le reste nous devons laisser le parquet prendre ses responsabilités. » JO VIAENE : « Ce qui me surprend, c’est

que seuls les accords fiscaux sont dévoilés au grand jour. L’an dernier, un peu moins de 7 000 accords à l’amiable ont été trouvés, dont 11 d’ordre fiscal. Et ce sont précisément ces dossiers fiscaux qui sont relayés par les médias. Ces dossiers portent naturellement sur des montants énormes, mais tout de même… La fiscalité est un sujet sensible et elle le restera probablement encore longtemps. »


D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

3 P R O F E S S I O N N E L S A P R O P O S D E L E U R PA S S I O N

D’UNE

IMPORTANCE

CAPITALE E D D Y VA N G E S T E L E T B A R B A R A H A N S E N N E

LUC CL ARYSSE

F R E D D Y VA N D E C A S S E Y E

L’entrepreneur textile Luc Clarysse, le photographe Eddy Van Gestel, l’architecte d’intérieur Barbara Hansenne et le docteur Freddy Van de Casseye à propos de ce qui les passionne. Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur. TEXTE IRIS DE FEIJTER | PHOTOS GUY KOKKEN

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D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

L’ENTREPRENEUR TEXTILE

LUC CLARYSSE « Bio, écologie, durabilité : aujourd’hui, tout le monde n’a plus que ces mots à la bouche. Mais pour l’entreprise de tissage Jules Clarysse, le respect de l’environnement et l’engagement social sont des valeurs essentielles depuis sa création. A titre d’exemple, nous chauffons nos bâtiments depuis plus de vingt ans grâce à un système de récupération de la chaleur des compresseurs. Depuis le début des années 2000, le développement durable est réellement devenu un élément prioritaire. Notre collection comporte des serviettes de bain en coton issu du commerce équitable, mais aussi en coton bio, recyclé ou biodégradable. La démarche d’éco-conception cradle to cradle représente sans conteste l’avenir. Mais il y a d’autres manières encore d’innover. Grâce à une nouvelle façon de filer, nous produisons des serviettes de toilette plus douces et plus épaisses avec une quantité égale de matières premières. Nous fabriquons aussi des serviettes en fibres de soja, un résidu de la transformation du soja. Celles-ci s’usent à peine. Au bout de dix ans, elles sont toujours aussi douces. »

« NOUS SOMMES D’INDECROTTABLES OPTIMISTES ! »

cradle to cradle. « Jules Clarysse est une véritable entreprise familiale. Le dicton selon lequel ‘la première génération crée, la deuxième génération développe et la troisième génération détruit’ ne s’applique pas à nous ! Mon frère et moi faisons en quelque sorte partie de la deuxième génération et demie. C’est mon grand-père, Jules Clarysse, qui a fondé l’entreprise de tissage, avec ses fils, dans les années 50. Mais comme il était déjà âgé, ce sont surtout ses enfants qui ont tiré l’attelage. Mon père a racheté l’entreprise à ses frères à la fin des années 80. Depuis ce moment, mon frère et moi-même y travaillons à temps plein. En tant que fils d’un entrepreneur, il allait de soi que j’intègre l’entreprise. Notre entreprise de tissage fut l’une des premières à se lancer dans l’importation. Dans les années 70, nous avons importé des produits du Portugal, mais le flux s’est rapidement déplacé vers le Pakistan, la Turquie, l’Inde, la Chine et l’Egypte. L’importation demeure très importante pour nous : nous avons actuellement 50% de production propre et 50% de produits importés, mais nous évoluons vers un rapport un tiers-deux tiers. Nous continuons malgré tout à fabriquer quotidiennement 65 000 essuies à Pittem. Je crois sincèrement que nous pouvons maintenir une production en Belgique. C’est ce qui confère à notre entreprise sa singularité et son caractère. De surcroît, un grand nombre de consommateurs préfèrent acheter un essuie de bain portant le label Made in Belgium qu’un produit fabriqué au Bangladesh. » « Les chefs d’entreprise – en particulier dans le secteur textile – connaissent des difficultés. Seuls les plus forts survivront à la crise. Des dizaines d’entreprises de tissage éponge que comptait autrefois l’Europe, il n’en subsiste qu’une poignée, et nous en faisons partie. Notre approche écologique a constitué un atout, ainsi que notre excellente capacité d’adaptation aux besoins du marché. Lorsque la crise est aussi profonde, vous devez prendre rapidement un certain nombre de décisions. Nous avons fait entrer au conseil des administrateurs externes pour nous y aider. Avec succès. Dans l’intervalle, notre chiffre d’affaires a recommencé à grimper. Grâce la crise, nous aurons bâti une entreprise totalement différente en l’espace de cinq ans. Trois années se sont déjà écoulées et deux sont encore devant nous. Nous continuons à vendre les mêmes produits aux mêmes clients avec la même équipe, mais notre approche du marché a radicalement changé : c’est cela qui fera la différence. La mission n’est pas simple, mais nous y croyons. Nous sommes d’indécrottables optimistes ! »

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Luc Clarysse dirige, avec son frère Bernard, l’entreprise de tissage éponge Jules Clarysse à Pittem. Ils livrent des essuies de bain à la grande distribution et aux détaillants spécialisés.


D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

LE PHOTOGRAPHE ET L’ARCHITECTE D’INTERIEUR

EDDY VAN GESTEL & BARBARA HANSENNE « LES GENS CONSIDERENT CET ENDROIT COMME UNE OASIS DE CALME. »

« A l’âge de 13 ans, j’ai acheté mon premier appareil photo avec mes quelques économies. Je suis un pur autodidacte, tout comme les célèbres photographes Helmut Newton et Ansel Adams d’ailleurs. Pendant des années, j’ai combiné la photographie avec mon métier ‘ordinaire’ : j’ai dirigé une maison d’édition durant vingt-six ans. J’ai revendu mon entreprise en 2011. Les affaires tournaient bien, mais je voulais faire autre chose. A présent, je me consacre totalement à la photographie. Je travaille uniquement en Afrique. J’ai eu un véritable coup de foudre à 19 ans lorsque j’ai visité ce continent pour la première fois. L’Afrique possède en abondance ce que nous avons perdu : la nature, l’espace et le temps. J’aime beaucoup la population et le continent est incroyablement photogénique, même si beaucoup de choses sont en train de changer. Je veux fixer sur pellicule l’Afrique authentique tant que c’est encore possible. Je m’y rends environ dix fois par an pour faire des photos. Mon point d’attache est Nairobi. De là, je voyage avec un campement mobile et une équipe de 8 personnes. »

coup de foudre. Le photographe Eddy Van Gestel, passionné par l’Afrique, vend ses œuvres dans une ancienne villa de caractère située dans la Kloosterstraat à Anvers. L’architecte d’intérieur Barbara Hansenne, associée au Home Project, s’est chargée d’y créer un cadre de vie stylé et chaleureux. La nouvelle exposition d’Eddy Van Gestel, consacrée à des portraits de femmes africaines, sera inaugurée le 3 octobre.

« J’ai réalisé beaucoup de livres de photos sur l’Afrique, mais j’avais l’impression d’avoir fait le tour de la question. A présent que je me concentre sur des tirages sur mesure, j’ai toute liberté en matière de format, type de papier et thème. J’en éprouve beaucoup de plaisir. Pour vendre mes photos, j’organise des expositions. Un espace blanc et épuré semble être l’endroit le plus indiqué, mais j’ai remarqué que mes œuvres se vendent mieux si je les expose dans un environnement domestique. Les gens voient alors immédiatement l’impact d’une photo sur un intérieur. Pour l’aménagement de mon exposition, j’ai fait appel à Barbara Hansenne. Nous avions déjà collaboré ensemble par le passé et ses aménagements intérieurs se marient très bien à mes œuvres. Elle m’a conseillé cet endroit magnifique : la maison Mercator-Ortelius dans la Kloosterstraat, à Anvers : une villa citadine du 16e siècle, très bien conservée, qui était vide depuis un petit temps. » Barbara : « L’exposition était, au départ, un projet de courte durée, limité au mois de décembre 2012, mais les choses se sont si bien passées que nous avons décidé de rester un an. Et nous ne sommes toujours pas lassés. La probabilité est donc grande que nous restions encore un peu, sauf si la ville d’Anvers trouve subitement un locataire. Cela me semble toutefois peu probable. Le site est grandiose, mais il faudrait au moins un million d’euros pour le rénover. Lorsqu’Eddy m’a demandé de l’aide, j’ai répondu directement avec enthousiasme. Il s’agit, pour moi, d’une belle opportunité de faire connaître The Home Project : le bureau d’architecture d’intérieur que je dirige avec deux associés. Notre showroom est situé dans une ancienne usine le long du Canal Albert à Wijnegem. Je peux en montrer un avant-goût, ici, dans la Kloosterstraat, et le succès est au rendez-vous. Les gens considèrent cet endroit comme une oasis de calme au milieu de la ville. C’est pour ce genre de compliments que je fais ce métier. J’aime la dynamique qui règne ici. Il y a des meubles et des photos, mais aussi un bar à vins et nous organisons des concerts de musique de chambre. »

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D ’ U N E I M P O R TA N C E C A P I TA L E

LE DOCTEUR

FREDDY VAN DE CASSEYE « Tout le monde le sait : les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité. Il s’agit de maladies traîtres : les vingt premières années, vous ne ressentez aucune douleur. Vos artères se sclérosent, mais vous vous sentez en pleine forme. Une crise cardiaque apparaît alors comme très soudaine alors que vous êtes en fait malade depuis des années. C’est pourquoi la Ligue Cardiologique Belge sensibilise le grand public aux facteurs de risque. Nous sommes impuissants face à certains facteurs comme l’hérédité ou le sexe, mais nous pouvons combattre d’autres causes. Pensez au cholestérol, aux problèmes de tension, au surpoids et au stress. Il n’est pas nécessaire de faire du sport intensif ou de suivre un régime. Une demi-heure d’exercice par jour et une alimentation un peu plus saine réduisent déjà considérablement les risques de crise cardiaque. Ce constat justifie le thème de notre action ‘La Semaine du Cœur’ cette année : Petits changements, grands effets. »

« LA PERSONNE QUI EST SECOURUE DANS LES 90 MINUTES A JUSQU’A CINQ FOIS PLUS DE CHANCES DE SURVIE. »

satisfaction. « La Ligue Cardiologique s’adresse également aux personnes qui ont survécu à un infarctus. Grâce à l’amélioration des traitements, ces patients sont de plus en plus nombreux, mais ils doivent vivre avec des séquelles permanentes. Lors d’une crise cardiaque, une partie du cœur n’est plus alimentée en oxygène. Cela fait apparaître une cicatrice et le muscle cardiaque pompe moins bien. Nous parlons d’insuffisance cardiaque. Les maladies cardiovasculaires évoluent donc lentement d’une affection aiguë à une maladie chronique. Il ne faut néanmoins pas oublier la phase aiguë. La personne qui est secourue dans les 90 minutes a jusqu’à cinq fois plus de chances de survie. Malheureusement, beaucoup de gens ne savent pas quoi faire. C’est pourquoi nous avons lancé l’action ‘Chevaliers du Cœur’ qui présente des témoignages de secouristes et de personnes sauvées. Nous lancerons bientôt une application mobile qui permettra de localiser le défibrillateur le plus proche. Nous allons ensuite étendre cette Re-App en y ajoutant un réseau de first responders : des personnes qui savent utiliser un défibrillateur reçoivent un message lorsque quelqu’un est victime d’une crise cardiaque dans les environs. » « Cela peut sembler étonnant, mais je ne suis pas cardiologue. J’ai une formation de médecin généraliste. Un métier passionnant mais éprouvant. J’étais disponible jour et nuit. Après dix ans, j’ai pu dégager du temps pour autre chose. Notamment et même surtout parce que j’ai travaillé deux mois au Sénégal. J’y suis allé comme médecin, accompagnant 30 jeunes qui menaient un projet sur place. Mais c’est surtout la population locale qui avait besoin de beaucoup de soins. Avec des moyens limités, j’ai pu traiter des maladies impensables en Belgique. De retour à la maison, j’ai ressenti moins de satisfaction dans mon travail. J’ai alors pris une nouvelle orientation : la pharmacie et la recherche clinique. J’ai travaillé successivement pour Glaxo, Merck et AstraZeneca. Un monde s’est ouvert à moi. J’ai appris le marketing, la communication et la manière de parler en public. Lorsque j’ai été approché par un chasseur de tête en 2005 pour prendre la direction générale de la Ligue Cardiologique, je n’ai pas hésité. Entretemps, j’en suis aussi devenu le président. Nous sommes une petite organisation de 5 personnes, mais nous avons de grandes ambitions. En 2018, la Ligue aura 50 ans. D’ici là, je mise sur le fait que notre organisation sera beaucoup plus connue et visible. »

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Freddy Van de Casseye est président et directeur général de la Ligue Cardiologique Belge :  une fondation qui sensibilise aux maladies cardiovasculaires.


A N A LY S E

OPTIMA WORLD ELITE™ MASTERCARD® : UNIQUE EN BELGIQUE Votre portefeuille déborde de toutes ces cartes de crédit qui vous suivent partout ? Vous souvenez-vous exactement des services offerts par chaque carte ? Désormais, vous pouvez tirer la carte de la simplicité. L’Optima World Elite™ MasterCard® combine flexibilité fi nancière, tranquillité d’esprit et plaisir. Optima Banque est la seule banque en Belgique à offrir la World Elite MasterCard. Elle se range ainsi auprès des plus grandes institutions fi nancières du monde.

Qu’est-ce qui rend l’Optima World Elite MasterCard si unique ? En premier lieu, il s’agit d’une carte de crédit qui vous permet d’effectuer vos paiements chez les commerçants et de prélever de l’argent dans les distributeurs, partout dans le monde. Grâce à l’important crédit renouvelable qui y est lié, elle vous offre aussi une grande autonomie et flexibilité fi nancière. Le solde disponible est sensiblement plus élevé que celui d’une carte de crédit ordinaire. Et grâce à la formule de revolving flexible, vous pouvez effectuer les remboursements suivant le rythme qui convient le mieux à l’état de vos liquidités. Un vaste programme d’assurances relié à la World Elite MasterCard vous apporte tranquillité d’esprit et protection, tant en voyage qu’au quotidien. La carte vous donne accès à l’assistance voyage mondiale d’AXA Travel Assistance.

PHILIP DE HULSTERS

« LES AVANTAGES DE L’OPTIMA WORLD ELITE MASTERCARD DEPASSENT DE LOIN LE SEUL PROGRAMME D’ASSURANCES HABITUEL. »

Vous êtes victime de problèmes médicaux graves, tels qu’une maladie ou un accident, alors que vous êtes en voyage ? AXA Travel Assistance se charge de l’organisation de l’assistance. Vous êtes contraint, de manière imprévue, d’interrompre votre voyage pour une raison impérieuse, ils se chargent de vous ramener rapidement au pays. Et ce n’est pas tout. Vous avez perdu vos médicaments, par exemple ? AXA Travel Assistance vous procure des médicaments de remplacement. Un accident ou une maladie à l’étranger vous occasionne des frais médicaux imprévus ? Vous devez être rapatrié ?

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Dans ce cas, vous pouvez compter sur une intervention fi nancière par le biais du World Elite Insurance – Medical expenses. Cette assurance ne couvre pas seulement les problèmes médicaux. En cas de désagrément d’une autre nature rencontré en voyage, ce paquet d’assurances tentera de soulager votre souffrance. Ainsi, une intervention fi nancière est prévue lorsque vous devez annuler votre voyage ou en cas de perte ou de retard de vos bagages (World Elite Insurance – Travel Insurance). World Elite Insurance – Third Party Liability est une couverture en responsabilité en cas de dommage causé à l’étranger à des tiers. La World Elite MasterCard limite aussi divers risques chez vous, au quotidien. Elle offre, par exemple, la Purchase Protection qui couvre la perte ou l’endommagement de biens payés avec la carte. Quant au Personal Belongings Mugging, il couvre le vol de votre portefeuille et de votre GSM. Les avantages de l’Optima World Elite MasterCard dépassent de loin le seul programme d’assurances habituel. Cette carte vous facilite la vie et vous la rend plus confortable. En tant que titulaire d’une Optima World Elite MasterCard, vous êtes automatiquement membre du programme Airport Lounge Access : quelle que soit la compagnie aérienne ou le type de billet d’avion, vous accédez à plus de 600 lounges VIP dans plus de 325 aéroports, dans plus de 100 pays. Vous pourrez y attendre votre vol en toute tranquillité et en tout confort moyennant une petite contribution.


RA EP TA NO ARLY SG EE

CULINAIR

Tout titulaire d’une Optima World Elite MasterCard peut aussi recourir jour et nuit, sept jours sur sept, au Service Conciergerie. Vous faites un city trip à Paris avec votre épouse et vous découvrez soudain que vous avez oublié son anniversaire ? Pas de panique : le Service Conciergerie se charge de la livraison de fleurs et d’un cadeau dans votre chambre d’hôtel, ainsi que de la réservation d’un dîner romantique au bord de la Seine. Et le paiement, vous le réglez tout simplement avec votre Optima World Elite MasterCard. Vous êtes à Londres et vous souhaitez aller voir une comédie musicale à WestEnd ? Il suffit d’un coup de fi l au Service Conciergerie et vos billets vous attendent. Vous pouvez également recourir à ce service pour la réservation de billets d’avion, d’hôtels, de restaurants, de voitures de location, de services de traduction ou de courrier express… Enfi n, l’Optima World Elite MasterCard vous offre aussi de nombreux plaisirs à des conditions exceptionnelles. A l’intention exclusive des titulaires de la carte World Elite, MasterCard a conclu des accords très exclusifs avec les hôtels les plus prestigieux. Ainsi, dans les hôtels et resorts de Raffles, de Fairmont ou de Swissôtel, vous bénéficiez d’une chambre de catégorie supérieure. Les hôtels Relais & Châteaux proposent aux titulaires de la Word Elite MasterCard des offres exclusives ‘golf et gastronomie’ ou ‘spa et relaxation’. Quant aux Mandarin Oriental

Hotels, vous y bénéficierez d’un traitement VIP. Vous réservez un jet chez Oxfordjet ? L’Optima World Elite MasterCard vous permet alors de bénéficier d’un transfert exclusif par hélicoptère ou limousine. Tant Mr Porter.com que Net-a-porter.com offrent aux titulaires de la World Elite MasterCard une ‘vip personal shopping experience’. Chez Oceania Cruises et Regent Seven Seas Cruises, votre Optima World Elite MasterCard vous vaut des prix spéciaux. Hertz et Avis réservent également des offres spéciales aux titulaires de cette carte exclusive.

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RUBRIEK


I L F A I T PA R L E R D E L U I

NICOL A S COLSA ERTS JOU EU R PROFESSION N EL BELGE DE G OL F

IDENTIKIT SURNOM : The Belgian Bomber NATIONALITE : Belge DATE DE NAISSANCE : 14 novembre 1982 LIEU DE NAISSANCE : Schaerbeek LIEU DE RESIDENCE : Bruxelles DEBUTS COMME PRO : 2000

« JE PENSE AU TOP 10 MONDIAL » A 30 ans, Nicolas Colsaerts est encore un rookie, un bleu, dans le monde du golf, mais il fait déjà partie des très rares Belges qui ont réussi à briller dans de grands tournois. Lentement mais sûrement, le Bruxellois s’est débarrassé de son image de fêtard et se hisse vers le sommet absolu. « Je dois réaliser la vie de mes rêves. » TEXTE BERT VOET PHOTOS PHILIPPE GAUDY

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I L F A I T PA R L E R D E L U I

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l y a deux ans, Nicolas Colsaerts remportait le Volvo China Open, qui fait partie du PGA Tour asiatique et européen. Pas moins de 37 ans après Philippe Toussaint, un Belge gagnait un tournoi majeur. « Cela a été un véritable tournant », commentet-il avec le recul. « Cette première grande victoire sur la scène internationale m’a ouvert beaucoup de portes : j’ai obtenu mon billet d’entrée pour les plus grands tournois. Mon statut dans le monde du golf a changé, et cette reconnaissance a apporté une énorme fierté à mon entourage. » A ce moment-là, il se situait à la 105e place du classement mondial. Depuis lors, il a grimpé jusqu’aux environs de la 40e place. Avec, comme cerise (provisoire) sur le gâteau, la Ryder Cup 2012. Il a, en effet, été le premier Belge à participer l’année dernière à ce tournoi prestigieux et légendaire qui oppose joueurs européens et américains. Et de quelle manière ! Le vendredi, il a fait le parcours de sa vie et rivalisé brillamment avec Tiger Woods. Le samedi, les Européens accusaient un retard important, mais le dimanche, ils ont effectué un comeback miraculeux pour finalement remporter la Coupe. « Sans aucune doute, le plus beau moment de ma carrière jusqu’à présent », déclare Nicolas Colsaerts. « Nous regardions tous la Ryder Cup quand nous étions encore enfants : mon manager Vincent Borremans, mon coach Michel Vanmeerbeek, mes parents… Il s’agit d’un énorme événement médiatique et c’est le seul tournoi sans sponsors. Il génère encore dix fois plus de passion qu’un autre tournoi. Et aussi dix fois plus de stress. Quelque 5 000 spectateurs vous entourent quand vous frappez la balle. Ce tournoi a été le couronnement parfait de l’évolution que j’ai connue ces dernières années. » Il n’y a pas si longtemps, plus grand-monde ne croyait encore en Nicolas Colsaerts. Lui qui, lorsqu’il n’avait que 8 ans, réussissait des coups fabuleux au Golf Club de Waterloo, des coups auxquels les autres enfants n’osaient même pas penser. Le jeune joueur était extrêmement doué pour la coordination œil-main. Nicolas avait également un caractère particulier, extrêmement curieux. Michel Vanmeerbeek, convaincu de son talent unique, a persuadé les parents Colsaerts de faire primer le golf sur les études. "A partir de mes 15 ans, je voyageais seul, de mars à octobre, au moins deux semaines par mois », raconte le joueur. « Entretemps, j’ai reçu des cours privés et je suis passé devant le jury central. Jouer au golf et résider dans des bed and breakfast avec, pour seuls compagnons, ma valise et une carte de crédit : c’est la vie que je voulais. C’était un grand terrain de jeu. » Cette expérience l’a rendu très tôt indépendant et débrouillard. Fin 2000, peu après son dix-huitième anniversaire, il est devenu professionnel. Il a été le deuxième joueur en Europe à devenir professionnel si jeune.

FETARD

« MA VIE ? UN SAC DE GOLF. UNE VALISE. DES CHAMBRES D’HOTELS. DE SUPERBES PARCOURS DE GOLF. PEU DE TEMPS EN BELGIQUE. »

Mais Nicolas Colsaerts aimait aussi les sorties. En 2007, suite à quelques débordements, il s’est vu coller une réputation de fêtard. On l’a alors comparé à feu Frank Vandenbroucke : beaucoup de talent, peu de caractère. Les années 2007 à 2009 ont constitué, de son propre aveu, une période sombre. « J’étais tout le temps à Bruxelles, je n’avais pas de carte de joueur et ne pouvais participer à aucun tournoi. C’était l’enfer. J’ai alors traversé de vrais moments de dépression. Ma grande force intérieure avait disparu. Je pouvais encore jouer, mais plus aucun coup ne sortait, je ne m’entraînais pas comme il fallait. De cette manière, vous êtes vite oublié sur le circuit. » "J’ai alors tout abandonné et je suis parti en Australie pour m’entraîner et tout reconstruire. Financièrement, la situation n’était pas simple : je n’avais aucune rentrée d’argent. Je n’avais plus de sponsors, mes parents payaient tout. Et quand le compte privé était à sec, de bons amis volaient à mon secours. En Australie, j’ai réalisé que je menais une vie qui n’était pas la mienne. Elle ne correspondait plus à mon rêve d’enfant : devenir un golfeur professionnel et pouvoir participer aux plus grands tournois partout dans le monde. J’ai pris conscience que le talent ne suffisait pas, que je devais travailler pour atteindre ce niveau. »

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SPR A AKMAK ER

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« DANS LE GOLF, IL N’Y A JAMAIS D’EXCUSE. VOUS N’ETIEZ PAS ASSEZ BON, POINT. »

Lorsqu’il est revenu après plusieurs mois, Vincent Borremans et Michel Vanmeerbeek ont sollicité un grand nombre de coaches internationaux de haut niveau. Ils ont optimisé la façon de jouer de Nicolas Colsaerts – notamment en travaillant fortement son jeu court –, ce qu’il refusait auparavant de faire avec entêtement. Il est ainsi devenu un joueur plus complet. Pense-t-il encore toujours à cette période sombre ? « Le passé est le passé, mais je sais très bien d’où je viens et je suis bien conscient de mes erreurs. C’est important pour ne pas les commettre à nouveau. Vince et Michel ont joué un rôle important dans ma renaissance. Nous sommes organisés un peu comme une grande famille. Ce que nous avons vécu a aussi été une grande aventure humaine pour tout le monde. » Est-ce qu’il se permet encore de temps en temps de faire la fête ? « Pas souvent. J’ai beaucoup changé. A l’heure actuelle, je suis assis tranquillement à une terrasse avec un cocktail – sans rire », plaisante-t-il. « Je me suis beaucoup entraîné ces deux dernières années. Avec énormément de conviction. Je suis arrivé à un point où j’aborde les choses avec sérieux afin de réaliser la vie de mes rêves. »

LA CONSECRATION Cette année, Nicolas Colsaerts a participé pour la première fois à l’European Tour ainsi qu’au PGA Tour américain, en compagnie des meilleurs joueurs mondiaux et sur les parcours les

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plus prestigieux. Il joue dans les quatre majors (les Masters, l’US Open, le British Open et le PGA Championship), ainsi que dans les quatre tournois du WGC (World Golf Championship). « Un sac de golf. Une valise. Des chambres d’hôtels. Des parcours extraordinaires. Peu de temps en Belgique », c’est ainsi qu’il résume sa vie. « J’aime toujours autant voyager. De la mi-octobre à début décembre, je jouerai notamment deux semaines en Chine, une semaine en Turquie, une semaine à Dubai et une semaine à Melbourne. » Sa saison a été jusqu’ici très variable. « Pendant les dix ans où j’ai joué en Europe, j’ai acquis de nombreux automatismes », précise-t-il. « Maintenant, c’est un peu plus difficile. Un nouveau tour, un nouvel environnement, de nouveaux parcours, de nouvelles surfaces, de nouveaux adversaires. Pour moi, c’est assez embêtant de devoir séjourner si souvent aux Etats-Unis. C’est toujours un peu la même chose. Il est plus passionnant de changer régulièrement de pays (rire). » En juillet, Nicolas Colsaerts a bien démarré l’Open Championship en Ecosse, le troisième major de la saison, mais à la fin du deuxième tour, il a connu une baisse de régime et n’a pas réussi à se qualifier pour le tour final. Qu’est-ce qui lui est alors passé par la tête ? « Il faut accepter qu’on puisse avoir un creux de temps en temps », explique-t-il. « On n’est jamais constamment à 100%. Les sources de problèmes peuvent être multiples : la concentration, une mauvaise lecture du parcours, une incapacité à décoder la situation… Il faut surtout

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« L’EXPERIENCE VOUS APPREND QU’UN MAUVAIS JOUR NE RUINE PAS NECESSAIREMENT TOUTE LA SEMAINE DE TOURNOI. »


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« DEPUIS DEUX ANS, JE COMMENCE A GENERER DE BEAUX REVENUS, MAIS JE NE SUIS PAS ENCORE MILLIONNAIRE. »

apprendre à vivre avec ce genre de situation. Le golf est à 80% un sport mental. Il y a quelques années, j’ai fait des exercices de sophrologie, que je ne pratique plus à présent. La concentration s’acquiert surtout avec l’expérience. Vous reconnaissez des situations et vous savez à la longue ce qu’il faut faire lorsque vous jouez bien ou mal. L’expérience vous apprend également qu’un mauvais jour ne ruine pas nécessairement toute la semaine. Et quand cela arrive, vous êtes évidemment très déçu après coup : vous réalisez que l’opportunité est passée et que vous ne devez vous en prendre qu’à vous-même. En golf, il n’y a jamais d’excuse. Vous n’étiez pas assez bon, point. »

RETOUR SUR INVESTISSEMENT « Percevoir le résultat des entraînements et parvenir à vraiment comprendre votre sport : c’est le grand plaisir lorsque vous gagnez », poursuit Nicolas Colsaerts. « Sentir que vous retirez le maximum de votre talent et atteindre le stade suivant est déjà sensationnel. Devenir le meilleur golfeur que je puisse être, c’est ma vraie motivation. Marquer l’histoire de mon sport est également une source de motivation, il ne faut pas le nier. Avec la Ryder Cup ou en remportant des tournois, éventuellement un major. » Et être admiré ? « Un peu quand même. Surtout lorsque je vois le regard de jeunes qui me suivent lors d’un tournoi, comme je le faisais moi-même quand j’avais dix ans. Faire de votre sport votre métier : j’ai toujours trouvé cela incroyable. » « Le top dix mondial est envisageable », pense Nicolas Colsaerts. Y a-t-il encore beaucoup d’améliorations possibles sur le plan technique ? « Evidemment. Il y a toujours une marge, même lorsqu’on joue à un haut niveau. Le jour où vous n’évoluez plus, vous devez arrêter. Il est très difficile d’atteindre sa limite personnelle. En comparaison avec d’autres sports, une carrière de golfeur dure beaucoup plus longtemps – heureusement. Si je roule plein gaz, je n’atteindrai une forme optimale que dans cinq à dix ans. En fait, c’est un peu une histoire sans fin. D’un point de vue technique, mental, social, mais aussi sur le plan du business. » Les affaires font inévitablement partie de la vie d’un sportif. Pour l’heure, Nicolas Colsaerts a obtenu un retour sur les importants investissements à risque de ses parents. « Si vous ne faites pas partie du top cinquante européen et du top cent mondial, il est difficile de bien gagner sa vie. Depuis deux ans, je commence à générer de beaux revenus, mais je ne suis pas encore millionnaire. » A en croire son entourage, Nicolas Colsaerts ne se préoccupe pas trop d’argent. « Cela n’a jamais été ma première motivation », dit-il. « J’ai toujours été un amoureux du sport et du golf en particulier. Maintenant que je joue également aux EtatsUnis, où on peut gagner beaucoup plus, l’argent ne change pas vraiment ma vie. Je ne jette pas l’argent par les fenêtres, je n’achète pas de voiture de sport… J’essaie de bien placer mon argent, à droite et à gauche. » « C’est surtout Vince qui s’occupe du côté business. Nous venons de signer un contrat avec la société de management américaine Exel Sports, qui accompagne également Tiger Woods. Ils gèrent à présent tous mes contrats, par exemple avec Callaway pour mon matériel de golf. C’est leur métier. Ils m’aident à retirer un maximum d’avantages économiques et financiers de la situation dans laquelle je me trouve actuellement. »

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R E P O R TA G E

A SBL J ERON I MO

L’ASBL Jeronimo donne un coup de pouce aux enfants Jeroen Piqueur et son épouse Benedicte Schumacher ont récemment fondé l’ASBL Jeronimo. Son objectif : accueillir pendant les week-ends et les vacances scolaires des enfants qui vivent en internat pendant la semaine et qui, pour des raisons diverses, ne peuvent pas rentrer chez eux. Capital s’est entretenu avec Benedicte Schumacher, à l’origine du projet, et avec le Docteur Jan Raes, psychiatre et executive coach, qui siège au conseil d’administration de l’ASBL. TEXTE IRIS DE FEIJTER PHOTOS FILIP CLAUS

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R E P O R TA G E

« J’ESTIME QU’IL EST TRES IMPORTANT DE SUIVRE LES ENFANTS, MEME QUAND ILS ATTEIGNENT L’AGE DE LA MAJORITE. »

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ne grande maison de maître dans le centre de Gand abrite depuis janvier dernier l’ASBL Jeronimo : une maison d’accueil pour des enfants et des adolescents de 2 ans et demi à 18 ans. Cette association a été fondée par Jeroen Piqueur et son épouse Benedicte Schumacher. « Les enfants accueillis ici nous étonnent sans cesse par leur optimisme et leur volonté de nouer des contacts sociaux. L’ASBL Jeronimo leur offre l’opportunité de développer pleinement leur potentiel », explique Benedicte Schumacher tout en assurant la visite des lieux. Des dessins ou un goal de foot dans le jardin attestent de leur présence. L’ambiance est chaleureuse, calme et familiale.

Parlez-nous de l’ASBL Jeronimo : de quoi s’agit-il au juste ? BENEDICTE SCHUMACHER : « D’une maison qui ac-

cueille pendant les week-ends et les vacances scolaires, huit enfants et adolescents qui ne peuvent pas rentrer dans leur famille lorsque l’internat est fermé. Saviez-vous que sur une année, on compte 165 jours d’école et, par conséquent, 200 jours sans école ? C’est donc très intensif. Deux éducateurs sont présents en permanence quand les enfants sont là. Jeronimo est un projet à long terme et ne propose pas d’accueil d’urgence. Nous voulons améliorer les perspectives d’avenir de ces enfants en les aidant à devenir autonomes, capables de se débrouiller seuls plus tard. »

D’où vous est venue cette idée ? BENEDICTE SCHUMACHER : « Lorsque j’ai rencontré

mon époux, nous voulions tous deux ‘faire quelque chose’ : quelque chose avec des enfants, un projet éducatif, et un projet à Gand. Nous ne nous sentions pas capables de tout faire seuls, nous nous sommes donc associés avec l’internat gantois Huis van het Kind. La collaboration est excellente et les deux parties sont gagnantes. Dans le futur, nous espérons toutefois pouvoir aider des enfants par d’autres canaux encore. »

Votre projet est-il subsidié ? BENEDICTE SCHUMACHER : « Nous utilisons l’argent que nous avons reçu lors de notre mariage pour financer Jeronimo, mais l’ASBL vit surtout de moyens propres et de dons. La ville de Gand règle la facture énergétique et celle de l’équipe d’entretien. Optima se charge de la comptabilité et de la récolte de fonds. A terme, j’espère pourtant que nous bénéficierons d’aides publiques. »

Quelle est la force de Jeronimo ? JAN RAES : « Je cite volontiers Goethe: « Traitez les gens comme s’ ils étaient ce qu’ ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu’ ils sont capables d’être. » Ce qu’il y a de plus traumatisant pour ces enfants, c’est l’impression de n’être nulle part chez eux. Quand ils sont chez nous, ils découvrent le scoutisme, les leçons de musique, les clubs de sport…, ce qui leur permet de se construire une identité et de s’intégrer dans la société. Nous les félicitons quand ils ont fait quelque chose de bien. Nous faisons des projets pour leur avenir, ça leur offre une certaine perspective. Rien que de très normal, mais c’est indispensable pour qu’ils réussissent, non pas dans la vie, mais leur vie. »

Jan, quelle a été votre contribution dans le lancement de Jeronimo ? JAN RAES : « Mon principal conseil : être sélectif à la

source. Les enfants vivent ici avec leurs éducateurs comme au sein d’une grande famille. Pour leur offrir le cocon rassurant qui leur manque chez eux, il faut beaucoup de calme. »

Concrètement, comment se déroule un week-end dans l’ASBL Jeronimo ? BENEDICTE SCHUMACHER : « Les enfants arrivent le vendredi soir. Le samedi matin, ils font les courses et la cuisine tous ensemble, avant de passer à table. Une excursion ou des activités manuelles occupent l’après-midi. Même programme le dimanche. Bref,

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R E P O R TA G E

JAN RAES : « Mon idéal serait un projet spécialement destiné à Jeronimo. Une petite ferme rénovée, par exemple. »

Comment envisagez-vous l’avenir de Jeronimo ? JAN RAES : « J’estime qu’il est très important de

« LES ENFANTS NOUS ETONNENT SANS CESSE PAR LEUR OPTIMISME ET LEUR VOLONTE DE NOUER DES CONTACTS SOCIAUX. »

un week-end ordinaire, comme dans de très nombreuses familles. » JAN RAES : « Nous ne ‘pourrissons’ pas les enfants :  ils doivent ranger leur chambre et participer aux tâches communes. C’est à dessein que nous n’avons pas aménagé de chambre toute neuve, ce ne serait pas un bon signal à leur donner. Dans la maison, certes les meubles sont de qualité, mais ils ne sont pas neufs. Les enfants ont également la possibilité de peindre et de décorer eux-mêmes leur chambre. C’est plus personnel et c’est ce qui se fait dans une famille ordinaire. »

suivre les enfants, même quand ils atteignent l’âge de la majorité. Leur entrée dans le monde du travail représente l’étape ultime sur la voie de l’indépendance. Je souhaite faire appel à mon réseau social – et à celui des autres sympathisants de Jeronimo – pour donner toutes leurs chances à ‘nos’ enfants. » BENEDICTE SCHUMACHER : « L’ASBL Jeronimo est un projet pilote. Aujourd’hui, Jeugdzorg (l’Aide à la Jeunesse flamande) ne prévoit pratiquement rien sur le long terme. J’espère que cela changera bientôt. » ­­

« JERONIMO EST UN PROJET A LONG TERME ET NE PROPOSE PAS D’ACCUEIL D’URGENCE. »

L’ASBL Jeronimo est installée dans une magnifique maison de maître datant de 1850. Pourquoi un tel lieu ? JAN RAES : « Pendant le week-end, les jours fériés

et les vacances scolaires, tous les internats sont vides. Nous aurions pu choisir cette option qui aurait été beaucoup moins coûteuse que cette maison, mais nous tenions absolument à ce que les enfants aient un véritable foyer, avec leur propre chambre rien qu’à eux, dans un cadre paisible. » BENEDICTE SCHUMACHER : « Nous avons signé un bail de trois ans. Ensuite, grâce à Optima Global Estate qui gère de nombreux projets immobiliers, nous emménagerons dans un autre lieu. »

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www.facebook.com/pages/Jeronimo


R E PAO CR T TA U AG E

O P T I M A A T H L E T E S U P P O R T  :  D E S C O N S E I L S SU R M ESU R E POU R L ES SPORT I FS DE H AU T N I V E AU

QUAND SONNE L’HEURE DE LA RETRAITE SPORTIVE… Vous êtes un sportif de haut niveau et avez besoin d’un accompagnement financier ? Vous pouvez, dans ce cas, vous adresser à Tomas Van Den Spiegel. Cet ancien joueur de basket professionnel a récemment rejoint Optima pour y mettre sur pied Optima Athlete Support : un service financier sur mesure pour les sportifs de haut niveau. TEXTE INGE DELVA PHOTO LIEVEN VAN ASSCHE

Tomas n’avait pas encore 35 ans lorsqu’il a quitté le club de Telenet Ostende et a pris sa retraite en tant que sportif. Il aurait sans doute aimé jouer jusqu’à ses 50 ans, mais son corps avait atteint ses limites. «  Les carrières dans le sport de haut niveau sont relativement courtes », explique Tomas Van Den Spiegel. « C’est précisément pour cette raison qu’il est crucial de disposer d’un accompagnement financier optimal. Au cours de votre carrière de sportif, vous devez déjà travailler à un plan pour la période qui suivra votre retraite sportive. Qu’allez-vous faire ? Comment allez-vous occuper votre temps et quels objectifs avez-vous encore ? » Au cours de sa carrière de basketteur, Tomas Van Den Spiegel a d’abord essayé de veiller lui-même à ses intérêts financiers, mais il s’est avéré que ce n’était pas idéal. « Comme beaucoup d’autres sportifs, je ne voulais m’occuper que de sport. Cependant,

trouver quelqu’un en qui je pouvais pleinement avoir confiance, ce ne fut pas une sinécure. Je ne me suis senti réellement bien accompagné que lorsque je suis devenu client d’Optima. Leur approche à 360° m’a permis de me consacrer pleinement à mon sport avec toute la tranquillité d’esprit requise. »

« JE FAIS SURTOUT OFFICE DE PERSONNE DE CONFIANCE POUR LES SPORTIFS PROFESSIONNELS. » Maintenant que Tomas Van Den Spiegel a mis un point final à sa carrière sportive, il se consacre à développer chez Optima un service spécifique pour les sportifs professionnels. « Grâce à Optima Athlete Support, nous proposons aux sportifs de haut niveau un service financier sur mesure, adapté à

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leur carrière sportive. Je fais surtout office de personne de confiance pour les sportifs. Je traduis leurs besoins pour Optima, qui dispose de l’expertise nécessaire pour trouver une réponse adéquate. » Tomas Van Den Spiegel finalise actuellement avec Optima une offre de services concrète pour les sportifs professionnels. Il suit, par ailleurs, une formation en management sportif et bénéficie d’un suivi intensif au sein de l’entreprise. A-t-il dû faire preuve d’une grande capacité d’adaptation par rapport à ce qu’il a connu dans le milieu du sport ? « Quand même », plaisante-t-il. « Dans le même temps, je souhaite transférer les valeurs que j’ai acquises dans le sport dans mon travail chez Optima. J’ai toujours agi avec passion au cours de ma carrière professionnelle. Je veux maintenant mettre cet enthousiasme au service d’autres sportifs. »


R E P O R TA G E

CULINAIRE

DU WHISKY… A BULLES Voilà dix ans déjà que The Dalmore commercialise à des prix astronomiques une partie de ses vieux stocks de whisky. Nous sommes restés bouche bée face au très excentrique master blender Richard Paterson déclarant : « Ne me parlez pas de placement : ces bouteilles sont faites pour être ouvertes. » TEXTE BERT VOET PHOTOS JEROEN HANSELAER

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R E P O R TA G E

«

Un véritable amateur de whisky veut goûter des produits que ni lui ni ses amis n’ont jamais approchés auparavant », assure Jeroen Moernaut. Il y a sept ans, cet habitant de De Pinte, en FlandreOrientale, a lancé The Bonding Dram, la première boutique en ligne de whisky en Belgique. « Les stocks se raréfient et, avec eux, disparaît, une part de magie : boire un whisky distillé par une personne qui est morte, ou un whisky d’avant la Deuxième Guerre mondiale, ou d’avant la prohibition… On boit un moment dans le temps, un morceau d’histoire. » Ce n’est pas une mauvaise intro pour une visite à The Dalmore, la distillerie qui propose ce qu’il y a de plus vieux au pays du whisky. Au départ d’Edimbourg, nous roulons environ 400 km vers le Nord pour atteindre l’extrême nord des Highlands. On a hissé le drapeau belge à Alness. Le master blender Richard Paterson nous accueille. Les master blenders sont les héros de l’industrie du whisky car ils sont investis de la terrible mission de garder au goût sa consistance au fil des années. Réputé pour ses impressionnantes présentations, Paterson — The Nose — est une véritable star du

whisky. Son père et son grand-père étaient master blenders et ses premiers pas dans l’univers du whisky remontent à 1966. Quatre ans plus tard, il entrait chez Whyte & Mackay, propriétaires de The Dalmore. Richard Paterson nous révèle comment « une bande d’alcooliques quelquefois dénommés missionnaires chrétiens » ont introduit dans la région l’art de la distillation et l’ont mis en application au 14e siècle pour lutter contre la peste. Les Ecossais appelaient ce produit Usquebaugh : eau-de-vie. Il raconte ensuite comment Henry VIII a fait démolir, à partir de 1536, plus de 800 monastères en Angleterre, à la suite de quoi c’est le peuple écossais qui s’est initié à l’art de la distillation et s’est mis à fabriquer et vendre le whisky en masse… et en toute illégalité. C’est rapidement devenu un way of life – et l’alcoolisme est devenu un vrai problème. « Longtemps, le cognac a été la boisson forte la plus populaire en Angleterre mais, grâce aux ravages du phylloxera – how I love this little friend ! –, le Scotch whisky lui a disputé sa place dans les années 1880. » De nos jours, le whisky reste dominant, même en France, grâce surtout à un excellent marketing. « On boit dans le monde plus de whisky en un mois que de cognac en un an. »

« IL FAUT TROUVER LES FUTS QUI PERMETTENT DE MANIPULER JUSQU’A LA PERFECTION UN WHISKY BIEN DETERMINE, COMME UNE FEMME DOIT TROUVER ENTRE MILLE LA NUANCE DE COULEUR QUI METTRA LE MIEUX SA BEAUTE EN VALEUR. »

LA MAGIE DU BOIS Sir Alexander Matheson a fondé The Dalmore en 1839 avec l’argent gagné durant les guerres de l’opium. A dater de 1867, la distillerie est restée pour près d’un siècle aux mains du clan Mackenzie. En 1960, elle a été acquise par Whyte & Mackay. Depuis, Whyte & Mackay est devenue propriété du United Breweries Group de Vijay Mallya, le Richard Branson indien, également bien connu par son écurie de F1 Force India. Avec ses 18 employés, The Dalmore distille dans 8 alambics – les pot stills – pas moins de 4 millions de litres d’alcool par an, dont 90% sont vendus à d’autres distilleries pour en faire des mélanges – les blended whiskies. Le reste est conservé à la distillerie pour y mûrir. « La distillation est responsable de 20 à 25% du goût. Le reste vient du bois. Il faut trouver les fûts qui permettent de manipuler jusqu’à la perfection un whisky bien déterminé, comme une femme doit trouver entre mille la nuance de couleur qui mettra le mieux sa beauté en valeur. Un whisky de 12 ans d’âge peut être adapté en profondeur, mais on peut tout aussi bien adapter un whisky de vingt, trente, cinquante ou même soixante ans. » Les blended whiskies, constitués d’un mélange de purs malts et de whiskies de grain, représentent 92% du marché mais, depuis le milieu des années 1990, les snobs du whisky ne boivent que des purs malts : des whiskies d’orge malté originaires d’une même distillerie. Un pur malt – single malt – est un mélange issu de centaines de fûts. Mais il y a aussi le single cask : un whisky provenant d’un fût unique ou qui a reposé dans une succession de fûts différents. L’idée qui préside à cette façon de faire est que quand il n’y en a plus, il n’y en a plus. « Car le goût peut différer sensiblement, même si le whisky a été distillé le même jour et a reposé dans les mêmes tonneaux et pratiquement au même endroit », explique Richard Paterson. De quoi cela provient-il ? « Aucune idée… »  Le marché a énormément évolué », poursuit-il. « Inutile d’arriver aujourd’hui à un festival avec un simple pur malt de 12 ans. Les clients veulent autre chose. Les fûts continuent donc à jouer un rôle de premier plan. » Il nous fait goûter son King Alexander III, le seul pur malt au monde qui connaisse six vieillissements différents. « Je mets mon Dalmore de 1992 successivement dans des tonneaux de porto, de madère, de marsala, de cabernet sauvignon, de bourbon et d’Oloroso du type mathusalem dans lesquels a reposé pendant trente ans du sherry de la bodega Gonzalez


R E P O R TA G E

« INVESTIR DANS DU WHISKY N’A PAS DE SENS. MEME CETTE BOUTEILLE DE 1926, IL FAUT LA BOIRE AVEC DES AMIS POUR QU’ELLE DEVIENNE UN SOUVENIR QUI DURERA LA VIE ENTIERE. » prix record. Le public cible se compose de cheiks et de Russes, Chinois et Indiens fortunés. A en croire Richard Paterson, « ils veulent simplement posséder un tel objet. Etre les seuls. Certains regardent la bouteille comme on regarde une œuvre d’art. » Mario Groteklaes de The Nectar, à Heusden-Zolder, compte parmi les meilleurs experts en whisky de notre pays. « I don’t want it, I hate it », assure-t-il. Mais il ne parle que du prix. « Pour moi, la limite se situe à 200 euros. J’apprécie évidemment au plus haut point ce qu’ils font. Objectivement, cette collection est assurément d’une remarquable qualité et elle est unique dans l’univers du whisky. Beaucoup d’autres distilleries ont commis l’erreur de mélanger de très vieux whiskies avec de plus jeunes en vue de faire face à une demande croissante. Mais l’étiquette ne porte alors que la mention de la variante la plus jeune, et ils ont épuisé leurs vieux stocks. De plus, il ne s’agit pas seulement de 21 fûts : Paterson y a travaillé pendant quinze ans ! » Byass », explique-t-il. Le résultat est brillant, complexe et doux, avec des notes de marmelade, de vanille, de cannelle, de miel et bien d’autres arômes encore. Son prix : quelque 130 euros. Il y a dix ans, le meilleur coûtait environ 50 euros. Depuis, tout a changé et les vieux whiskies que commercialise The Dalmore ont joué un rôle important dans cette évolution. « Je déguste en permanence des whiskies provenant de centaines de fûts, et quand le déclic se fait, quand il est parfaitement mûr, j’en informe les gens du marketing. Avec un tel fût, pas question de lambiner : ils disposent de trois ou quatre mois pour le lancer. Mais il arrive qu’on veuille inverser le processus. La semaine dernière encore, ils ont demandé à pouvoir vendre un tonneau de 1979, mais il n’était pas prêt. Ils m’ont dit qu’ils en avaient besoin, mais cela m’importe peu : je ne fais jamais de compromis sur la qualité. Quand on crée un style pour de vieux whiskies, il faut s’y tenir. »

LA FORCE DU MARKETING En 2002, douze bouteilles de Dalmore 62 sont apparues sur le marché. Elles contenaient des distillats de 1868, 1878, 1926 et 1939. La première

bouteille a atteint en vente publique le prix de 25 877,50 livres. Trois ans plus tard, un client du Pennyhill Park Hotel, dans le Surrey, en a commandé une pour 32 000 livres et l’a bue en une soirée avec quelques amis. Cela a fait un buzz et, depuis, le mouvement est lancé. En 2011, Harrods a vendu trois bouteilles de Dalmore Trinitas de 64 ans d’âge, basées sur ce Dalmore 62 mais avec un ajout de whiskies des années 1940 : les deux premières pour 100 000 livres chacune, la troisième pour 120 000. Cette année, la collection Paterson de douze bouteilles est arrivée sur le marché. Leur valeur globale est de 987 500 livres. Et, au tax-free shop de Schiphol, se trouve depuis 2011 une bouteille de whisky de 1868, 1878 et 1926 au prix de 250 000 euros. Pour tout dire, le bouchon de la carafe est orné d’un diamant… En commercialisant à des prix extrêmement élevés une partie de son stock le plus ancien, The Dalmore se positionne comme la Rolls-Royce des whiskies. Ce n’est pas significatif en termes de chiffre d’affaires mais, grâce à ces bouteilles hors normes, la firme s’offre une double publicité gratuite : une fois lors du lancement et une fois lors de la vente d’une telle bouteille de collection, que ce soit ou non à un

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BOIRE OU INVESTIR ? « Il y a dix ans, personne ne voyait l’utilité de garder des whiskies extrêmement vieux », assure Richard Paterson. « J’ai toujours obstinément prétendu que nous devions conserver ces tonneaux en vue de l’avenir. Aujourd’hui, cette attitude commence à porter ses fruits. Il arrive pourtant encore que, si nous avons trop de commandes pour du Jura de dix ans, le marketing me demande d’y ajouter du plus vieux. No way! » Il justifie la hauteur des prix par la rareté et la dévotion. « Je peux affirmer en toute honnêteté que j’y investis toute ma passion. » Il montre les 210 pages où se trouvent décrites à l’intention des clients les procédures qu’applique la collection Paterson. « Je ne peux qu’espérer que celui qui achète ce whisky éprouve autant de plaisir à le boire que j’en ai eu à le créer. » Il reconnaît ensuite : « OK, ces prix, c’est de l’image de marque. Mais qu’on ne me parle pas d’investir dans du whisky. Cela n’a pas de sens et me révolte. Même cette bouteille de 1926, il faut la boire avec des amis pour qu’elle devienne un souvenir qui durera la vie entière. Qui voudrait en emporter une dans sa tombe ? Pourtant, il est rare qu’on ouvre ces bouteilles. C’est regrettable. »


R EOPPOTRI TA M AG E

« ON BOIT UN MOMENT DANS LE TEMPS, UN MORCEAU D’HISTOIRE. »

« J’ai des clients qui ne boivent pas d’alcool », confirme Jeroen Moernaut de The Bonding Dram. Quelqu’un a, par exemple, investi 1 500 euros en 2007 en vue d’obtenir un rendement annuel de 5%. Aujourd’hui, ces bouteilles valent 4 300 euros. Il y en a aussi qui achètent et vendent, et consacrent leurs bénéfices à se procurer leurs bouteilles à boire. J’ai récemment acheté moi-même deux bouteilles de whisky japonais à 300 euros la bouteille. Le même jour, j’en ai revendu une à Taïwan pour 500 euros. Pour moi, une telle marge est tout à fait exceptionnelle, mais elle démontre que le prix est une question d’offre et de demande, et quelquefois d’essai et d’erreur. Je ne connais pas personnellement ces clients, seulement leur nom et leur adresse mail. Cela me laisse supposer que le whisky n’est pas une mauvaise issue pour l’argent noir : les bouteilles sont faciles à transporter et déplacer, et le fisc n’a aucune idée de leur valeur. Et surtout : j’y sens le parfum d’une bulle financière, quel que soit le niveau de prix. » « Cette bulle n’existe pas », rétorque Richard Paterson. Mais, plus tard, il dira : « La bulle se développe parce que la demande ne cesse de croître. Va-t-elle exploser ? Je n’en suis pas tellement sûr. Les Russes et les Chinois commencent seulement à avoir soif ! » Des bouteilles ne constituent pas un placement de valeur. « Les gens ne veulent pas boire ce que buvaient leurs parents », constate Jeroen Moernaut. « La génération qui est née dans les années 1920 buvait du whisky mais, dans les années 1970, il y a eu une crise du whisky et une surproduction considérable. Beaucoup de distilleries ont dû fermer leurs portes. Il se peut qu’une prochaine génération se mette à boire beaucoup de cognac : les gangsta-rappers ont déjà commencé. Je crois que le prix du whisky s’effondrera à un moment ou à un autre, sauf celui de quelques bouteilles très rares. »

JAMBON DE PARME, GATEAU AUX FIGUES ET CIGARES CUBAINS DANS UN MEME VERRE Maintenant, nous allons goûter du whisky, non sans une mise en garde : « Lors du festival belge du whisky, j’ai souffleté quelqu’un parce qu’il buvait comme un cow-boy », raconte le master blender Richard Paterson. « Tout ce que vous allez goûter maintenant doit rester au moins 30 secondes en bouche. Il faut d’abord l’agiter avec le bout de la langue, puis le garder sous la langue. De la même manière que vous sucez correctement une pince de homard pour en tirer toute la saveur. » Les larmes aux yeux, nous dégustons le distillat du 17 décembre 1992 qui a reposé d’abord en fût de chêne blanc d’Amérique, puis neuf ans en fût de porto. Nous y cherchons surtout des arômes de prunes, d’agrumes, de massepain, de gingembre, de mangue, de chocolat et d’amandes. Nous n’y réussissons que partiellement, mais quel goût, quel impact ! Richard Paterson établit une comparaison avec Jackson Pollock : « Il lançait de la peinture sur le mur et les gens disaient : quelle pagaille ! Pourtant, quand on y regarde de plus près, on y découvre tout un monde souterrain. Mais il faut y consacrer un peu de temps. Un verre ne suffit pas : il faut quelquefois y consacrer la nuit entière. » Malgré 52% d’alcool, il déconseille d’y ajouter de l’eau, comme on le fait souvent pour faire éclater les arômes. D’un style tout différent est le whisky du 22 mars 1991 qui titre 57,2% d’alcool et a reposé trois ans dans des fûts de Lepanto de 15 ans (2 500 livres). Paterson détaille : cannelle, massepain, cigares cubains, pêche, pomme, poire, noisette, cerise, ananas et jambon de Parme au nez ; banane, amandes, caramel et gâteau de figues en bouche. Plus une touche de vanille qui lui vient du tonneau de bourbon dans lequel le whisky a séjourné au final. Il est extraordinaire et c’est aussitôt mon favori. Il n’est même pas menacé par le breuvage foncé du 14 mars 1980 (4 500 livres) qui a simplement mûri en fûts mathusalem de sherry. Ce dernier n’en est pas moins excellent. « C’est un whisky de fin de soirée, un whisky qui en a », commente Richard Paterson. La bouteille du 27 janvier 1979 est d’une élégance brillante et soyeuse – « pour le soir, en déshabillé vaporeux » – mais, ici non plus, je ne sais à quoi attribuer le supplément de prix (6 000 livres). Peut-être est-ce dû à une certaine saturation des papilles gustatives ? Toutes les bouteilles dégustées font partie de la collection Constellation : 21 bouteilles qui révèlent des caractères extrêmement différents, distillées entre 1964 et 1992, toutes en single cask et cask strength. www.thedalmore.com / www.thenectar.be / www.thebondingdram.eu

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OPTIMA

N ET WOR K I NG

INVESTIR DANS L’IMMOBILIER, EST-CE UN BON PLAN ?

JUMPING

‘L’immobilier peut-il garantir votre retraite?’ Optima, le photographe Eddy Van Gestel (Photo Gallery), The Home Project, Artevino, Atelier d’Anvers, Atelier Salence et Heatsail organisent les mercredi 9 et jeudi 10 octobre prochains une séance d’ information sur ce thème. Accueillis à 19h45 avec un verre de bienvenue, les invités pourront ensuite écouter l’exposé d’un spécialiste de la planification financière. Cette passionnante soirée se clôturera par une réception, qui permettra de nombreux échanges entre les participants dans le cadre enchanteur de la maison Mercator-Ortelius située dans la Kloosterstraat à Anvers. Vous souhaitez y participer ? Il vous suffit pour ce faire d’envoyer un e-mail avec vos nom et coordonnées, ainsi que la date de votre choix, à inscriptions@optima.be. Nous vous ferons ensuite parvenir tous les renseignements utiles.

C’est à l’arrière du domaine Postelmans que s’est déroulé du 2 au 5 mai derniers un événement incontournable pour tous les passionnés d’équitation : le Jumping de Lummen. C’était la première fois qu’Optima sponsorisait cet événement, l’occasion pour nous d’accroître la notoriété de notre marque auprès du public au travers d’une activité ludique, mais aussi d’expliquer aux visiteurs comment Optima peut les épauler dans le domaine financier. Le Spring Classic-Jumping Lummen était organisé, pour la 22e fois, dans le cadre magnifique d’un domaine familial, transformé pour l’occasion. Cet événement international collabore depuis 2011 avec l’agence de marketing sportif Golazo Sports. Les champions Philippe Le Jeune, Jos Lansink et Ludo Philippaerts, ainsi que des cavaliers étrangers de premier plan, ont offert au public un spectacle de grande qualité.

LUMMEN

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OPTIMA

N ET WOR K I NG

SCAPA

POLO TROPHY Six équipes de polo se sont affrontées à Kapellen (province d’Anvers), les 29 et 30 juin derniers, dans le cadre du Scapa Polo Trophy. Une équipe Optima participait pour la première fois à ce Trophée exclusif, qui en est à sa 23e édition. Nos invités ont assisté à plusieurs compétitions passionnantes, ont pu échanger leurs impressions lors d’un apéritif dînatoire et ont reçu, en souvenir, des polos de l’équipe Optima.

CULINARIA Une fois encore, Culinaria a mis tout en œuvre pour promouvoir les talents culinaires belges. Pendant cet événement gastronomique, les chefs sont encouragés à repousser les limites de leur savoir-faire. Non sans succès puisque près d’un millier de personnes ont assisté à la cinquième édition de Culinaria, qui s’est déroulée du 29 mai au 2 juin derniers à Tour & Taxis, à Bruxelles. Durant cet événement qui a fonctionné à guichets fermés, pas moins de 46 grands noms de la gastronomie ont préparé quelque 2 100 mets ! Culinaria est clairement devenu le rendez-vous culinaire belge. Optima a eu l’opportunité de réserver un stand dans ce paradis gastronomique et de présenter aux visiteurs sa gamme de services. Cerise sur le gâteau : les participants au concours organisé sur notre stand avaient une chance de remporter un dîner à l’Hostellerie Le Fox !

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INVESTIR

L ES QU EEN TOW ER S DE G A N D

BIENVENUE DANS LA VILLE VERTICALE

Deux superbes tours résidentielles s’élèveront bientôt dans le quartier de la gare Saint-Pierre de Gand. Les Queen Towers feront respectivement 90 et 68 mètres de haut et pourront accueillir 197 familles. En outre – et ceci est unique –, ce projet immobilier prestigieux proposera également à tous les résidents des espaces de loisirs communs et des jardins sur les toits. Avec cette réalisation, Optima Global Estate donne le ton dans sa recherche de nouvelles formes de logement. TEXTE INGE DELVA

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INVESTIR

Alors que la population augmente de façon constante dans notre pays, la superficie disponible pour les logements constitue une donnée immuable. Aussi est-il désormais indispensable de réfléchir à d’autres formes de logement. Optima Global Estate souhaite jouer un rôle précurseur en la matière.

UN ENDROIT POUR HABITER, TRAVAILLER ET VIVRE « Les Queen Towers sont deux tours résidentielles, l’une de 90 mètres de haut, l’autre de 68 mètres. Elles totalisent 25 étages, 197 appartements et 4 étages consacrés à des espaces de bureaux. Ces immeubles font partie des tours résidentielles les plus hautes de Flandre. La plus grande des deux est même la plus haute de Gand. Mais ce n’est pas tout : les tours seront entourées d’espaces commerciaux – une boulangerie, une boucherie ou un petit supermarché, par exemple – et comporteront des espaces de loisirs et de vie communs pour les habitants. Nous aménagerons des jardins sur le toit. Le principe qui sous-tend cette forme de logement est celui de la ville verticale : les habitants ont à portée de main dans leur tour tout ce qu’ils trouveraient dans un village »,  explique le CEO Ruben Piqueur. Les espaces de loisirs communs doivent stimuler la cohésion entre les habitants. « Cela ira d’un terrain de jeux intérieur pour les petits à une salle de jeux panoramique, où les ‘habitants du quartier’ pourront discuter ou se détendre ensemble. Les jardins sur le toit vont également favoriser les échanges sociaux entre les habitants de l’immeuble », poursuit Ruben Piqueur. Les personnes qui élisent domicile dans les tours pourront donc le matin prendre l’ascenseur pour conduire un enfant à la crèche, redescendre un étage pour aller au bureau et passer le soir au supermarché. Habiter, travailler et vivre sans aucun embouteillage et même sans voiture. Le Flamand est-il prêt pour un tel changement ? « Nous prenons en ce moment le pouls du marché et l’intérêt est énorme », affirme Ruben Piqueur. «  En trois mois,

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« LES JARDINS SUR LE TOIT FACILITERONT LES ECHANGES SOCIAUX ENTRE LES HABITANTS. »

70 des 197 appartements ont déjà été réservés. Cela démontre que les gens croient vraiment au concept de ville verticale. »

ULTRAMOBILE AU CŒUR DE GAND Les Queen Towers présentent encore un atout supplémentaire. Les tours de l’Avenue Reine Fabiola seront reliées en sous-sol à la gare de Gand Saint-Pierre, la gare la plus fréquentée de Flandre. C’est ce qui a rendu ce quartier si intéressant pour ce projet résidentiel, selon Ruben Piqueur : « Que ce soit en train, en tram, en bus ou en voiture, le quartier autour de la gare est facilement accessible. Il y a, en outre, une connexion directe avec le ring de Gand et la E40, ainsi qu’un parking souterrain pour vélos et voitures. Cette excellente accessibilité constitue une très bonne solution aux problèmes de mobilité que rencontrent un grand nombre de futurs habitants des tours. » Ce n’est pourtant pas la seule raison pour laquelle Optima a choisi cet endroit. « Si on compare la gare de Gand avec la gare du Nord à Bruxelles, on peut dire que ce quartier-ci est très atypique », fait remarquer Ruben Piqueur. « Le quartier où résident les Gantois les plus fortunés se trouve à proximité : il s’agit d’un quartier résidentiel avec de nombreuses villas anciennes et d’authentiques maisons de maître. La mobilité n’est donc pas le seul atout de cet endroit : les tours sont situées dans un beau quartier, à quelques minutes à pied du cœur historique de Gand. » Enfin, en matière de développement durable et de performances énergétiques, les Queen Towers se distinguent largement d’autres projets immobiliers. « En utilisant des techniques de construction économes en énergie et durables, les bâtiments atteindront un niveau énergétique inférieur à 60. Les futurs propriétaires ne bénéficieront donc pas uniquement d’une réduction fiscale ces dix prochaines années, mais ils paieront également moins que la moyenne des citoyens pour leur énergie. Les splendides toits verts répondront, eux aussi, à la demande de solutions plus écologiques. »

UNE LARGE FOURCHETTE DE PRIX, UN PUBLIC DIVERSIFIE Les quatre premiers étages des Queen Towers seront constitués de bureaux, conçus par Eurostation, le pôle développement de la SNCB. Les autres étages accueilleront 197 appartements de une, deux ou trois chambres. Les prix de vente des appartements vont de 263 000 euros pour la plus petite superficie à 650 000 euros pour le spacieux penthouse – un bien exclusif. Les personnes qui achètent un appartement dans le but de le louer pourront demander un loyer compris entre 700 et 1 500 euros par mois. Optima s’attend à ce que la population des tours soit réellement diversifiée. « Des personnes qui achètent un appartement pour y vivre et d’autres pour le louer. Des couples qui achètent un appartement parce que

« LES HABITANTS AURONT A PORTEE DE MAIN DANS LEUR TOUR TOUT CE QU’ILS TROUVERAIENT DANS UN VILLAGE. »

leurs enfants vont bientôt faire leurs études à Gand, des familles dont les deux parents travaillent, des personnes plus âgées pour qui la maison est devenue trop grande ou encore des parents qui veulent offrir un appartement à leur fils ou fille une fois que celuici/celle-ci a son diplôme en poche. Je pense que les habitants des tours proviendront au final de milieux sociaux très divers. »

DE LOIN L’INVESTISSEMENT LE PLUS SUR Comme de coutume, Optima propose les appartements principalement à ses propres clients, mais des ensembles plus grands peuvent également être achetés par des non-clients. «  L’immobilier reste de loin l’investissement le plus sûr », observe Ruben Piqueur. « Le carnet d’épargne traditionnel génère aujourd’hui à peine 1% d’intérêts. En 2013, le rendement locatif se situe entre 3 et

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4%, en utilisant une grille de calcul relativement conservatrice. Ajoutez-y la valorisation du bien immobilier lui-même, qui est de 5 à 7% ces dernières années, et vous obtenez un rendement appréciable. Et enfin : les produits d’investissement financiers peuvent disparaître, pas l’immobilier. Même si votre appartement n’est temporairement pas loué, il vous appartient toujours. Nous remarquons que cet élément est très important pour de nombreuses personnes. » Les Queen Towers font partie du projet de développement Gand Saint-Pierre et seront construites le long de l’Avenue Reine Fabiola, sur les fondations d’un parking souterrain et à côté de la tour Loveling, le nouveau Centre administratif flamand. Le début des travaux est prévu pour l’automne 2013. Optima Global Estate prévoit que les tours seront habitables d’ici deux ans et demi à trois ans. www.queentowers.be


OPTIMA OPEN

U N C L A S S I Q U E D E L’ E T E

SPECTACLE, AMBIANCE ET TENNIS DE TRES HAUT NIVEAU AU QUATRIEME OPTIMA OPEN Rien que des grands noms à la quatrième édition de l’Optima Open à Knokke. Du 15 au 18 août, quelque 2 500 entrepreneurs et indépendants ont investi chaque jour l’idyllique Royal Zoute Tennis Club pour assister à une partie de tennis de très haut niveau. Avec des noms comme McEnroe, Ivanisevic et nos propres lady legends Sabine Appelmans et Dominique Monami, le spectacle était garanti ! Un résumé de l’Optima Open édition 2013. TEXTE INGE DELVA | PHOTOS PHILIPPE BUISSIN

A

l’Optima Open, les légendes du tennis d’hier viennent jouer pour gagner car ce tournoi fait partie du très offi ciel ATP Champions Tour. Et bien entendu, les légendes vivantes veulent voir leur classement assuré. Mais l’ambiance sur le court est importante également. Et de l’ambiance, il n’en a pas manqué lors de cette édition…

affrontées à l’occasion d’un duel passionnant. Sabine Appelmans a fait équipe avec le Suédois Enqvist, tandis que Dominique Monami s’est fait assister par Mansour Bahrami, un showman né ! Avec Yannick Noah – qui, à 53 ans, taquine davantage la guitare que la raquette –, ce même Bahrami a également fait le show le vendredi. Dans un spectacle époustouflant, pas de danse et jeux de raquettes compris, les deux vedettes ont affronté le duo formé par Henri Leconte et Ivanisevic. Ces derniers ont remporté la partie par 8-7, mais Noah et Bahrami n’avaient pas dit leur dernier mot…

DU SPECTACLE DE HAUT NIVEAU Qui d’autre que le vainqueur de l’Optima Open en 2010 et en 2012 pouvait ouvrir cette édition ? Le premier match a mis en présence le Croate Goran Ivanisevic, 41 ans aujourd’hui, et le Néerlandais Richard Krajicek, 41 ans également. « Je suis revenu pour tout gagner », a déclaré Ivanisevic, déterminé. Cette première rencontre lui a, en tout cas, valu la victoire (7-6, 1-6, 10-7), mais pour savoir s’il allait également remporter la finale, il fallait attendre le samedi soir…

JURONS ADMIS ! Vendredi soir, après avoir battu Henri Leconte, le Français Guy Forget l’a emporté face au grand John McEnroe, multiple vainqueur de tournois du Grand Chelem, qui n’a rien perdu de son tempérament explosif. Et c’est ainsi que Forget a accédé à la finale. Pourtant, McEnroe avait fait le pari de donner au public ce qu’il voulait : « Ils s’attendent toujours à me voir jouer du bon tennis, bien sûr. Mais ils veulent aussi que j’assure le spectacle, l’amusement. Et je réponds volontiers à cette attente ! » (il rit).

Le public a assisté d’abord à une passionnante rencontre en double entre les hôtesses de cet Optima Open. En effet, Sabine Appelmans et Dominique Monami ne se sont pas contentées d’assurer cette année la présentation et les interviews avec les vedettes du tennis, elles se sont également

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Quelques heures plus tôt, McEnroe avait visité l’ASBL Jeronimo, une maison d’accueil pour des enfants de 2,5 à 18 ans qui, le week-end et pendant les vacances, ne peuvent pas rentrer chez eux. Comme chaque année, une partie des fonds récoltés par la vente des billets de l’Optima Open – 1 euro par billet vendu, pour être précis – était destinée à un projet caritatif, cette fois donc l’ASBL Jeronimo. Le bénéfice de la loterie organisée dans la tente VIP a également été versé au projet. Au total, quelque 20 000 euros ont ainsi servi la bonne cause !

de 22 ans. Et il avait choisi l’Optima Open pour saluer une dernière fois ses fans sur le sol belge. Aurait-on pu rêver plus bel adieu ? Cette fois aussi, les quatre vedettes ont fourni la preuve de leur talent… et de leur sens de l’humour. Et c’est sur le joli score de 9-7 que Norman fit ses adieux au public.

ADIEU Le programme du samedi a débuté sous un soleil radieux avec la rencontre au sommet entre Ivanisevic et Enqvist, soit une réplique de leur finale légendaire lors de l’Optima Open 2012… Ivanisevic a tenu parole puisque cette fois encore, il a remporté la partie, disputée devant un public très nombreux. Lors du dernier match des poules, le Croate s’est montré supérieur en battant Enqvist 6-3, 4-6 et 10-6, accédant ainsi à la finale contre Guy Forget le dimanche.

TROIS SUR QUATRE Enfin, il y a eu cette finale époustouflante du dimanche. Les attentes étaient, au demeurant, très importantes. Les deux ténors sont montés sur un court central plein à craquer. Après un premier set remporté 6-3 par Ivanisevic, Forget a décroché le deuxième grâce à un excellent service et un solide jeu de fond de court. Le tie-break décisif a été remporté 10-4 par Ivanisevic, qui a ainsi aligné son troisième titre en quatre ans. Cette superbe édition du tournoi a été clôturée par un match spectaculaire en double – un de plus. Leconte/McEnroe et Noah/Bahrami ont offert au public un spectacle inoubliable. Et la victoire ? Cette fois non plus, elle n’a pas été inscrite au nom de Noah et Bahrami…

La mauvaise nouvelle est venue de Boris Becker, qui a dû être remplacé le samedi et le dimanche – soit les deux jours les plus importants de l’événement – dans les rencontres en double. Une blessure à la cheville pendant un entraînement sportif – Boum-boum Becker préparait un tour cycliste à des fins philanthropiques – est venue lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Becker est un homme de parole. Et c’est tant mieux. L’ancien champion allemand est venu à Knokke pour saluer ses fans et pour encourager ses collègues légendaires depuis la tribune…

Envie d’assister à votre tour à l’Optima Open ? La prochaine édition aura lieu du 14 au 17 août 2014 ! www.optimaopen.be www.facebook.com/OptimaOpenOfficial twitter.com/optimaopen www.linkedin.com/groups/Friends-Optima-Open

… et notamment Krajicek qui, le samedi, remplaça Becker aux côtés de Dick Norman dans un double passionnant contre le désormais légendaire duo NoahBahrami. Du haut de ses 2,03 m, le Belge Norman avait décidé de mettre un terme à sa vie de tennisman professionnel au terme d’une fructueuse carrière

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OPTIMA OPEN

JOHN MCENROE

EN VISITE A L’ASBL JERONIMO La façade d’une majestueuse maison de maître gantoise abrite depuis janvier l’ASBL Jeronimo, une maison chaleureuse qui, pendant les week-ends et les vacances, accueille des enfants qui vivent des situations familiales difficiles. Avant de pénétrer sur le court de l’Optima Open à Knokke, John McEnroe s’est rendu en personne à Gand pour y inaugurer officiellement la maison en compagnie de l’ambassadeur du projet, l’ancien basketteur professionnel Tomas Van Den Spiegel. TEXTE INGE DELVA | PHOTOS JONAS LAMPENS

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cEnroe a franchi le seuil de l’édifice avec, sous un bras, une toute nouvelle télévision grand écran, et sous l’autre une pile de jeux de société. Des cadeaux pour les huit enfants qui résident actuellement à l’ASBL Jeronimo. Le grand champion y a reçu un accueil de rêve… les plus jeunes avaient réalisé de superbes dessins à son intention, et le grand John a pris amplement le temps de bavarder avec eux. A la grande joie des enfants, il a ensuite défié l’ancien basketteur et ambassadeur de l’ASBL Tomas Van Den Spiegel à une partie de tennis de table. « Les week-ends et pendant les vacances scolaires, l’équipe d’accompagnateurs de l’ASBL Jeronimo est prête à accueillir des enfants de 2,5 à 18 ans », expliqua Tomas Van Den Spiegel un peu plus tard. « Il s’agit d’enfants que les circonstances de la vie ont privé de la sécurité et de la chaleur du cocon familial. Ces jeunes trouvent ici le calme, le respect et une chambre à eux. Grâce à

diverses activités – par exemple les courses, la préparation en commun des repas ou une sortie au cinéma – ils sont confrontés d’une façon positive à la société. Il ne s’agit pas d’un accueil de crise mais d’un projet à long terme. » Une fort belle initiative à laquelle Optima a réservé cette année une partie du bénéfice de l’Optima Open – 1 euro par billet vendu et le bénéfice intégral de la loterie organisée dans la tente VIP. « D’où, évidemment, la visite de John McEnroe », a poursuivi Tomas. Après un bref tour de table avec la presse, le moment était venu pour la légende du tennis de couper le ruban à l’entrée de la maison de maître et de déclarer la maison d’accueil officiellement ouverte. « Je suis vraiment heureux d’avoir pu le faire, d’avoir pu rencontrer les enfants et de leur avoir fait vivre une journée sympa », déclara McEnroe. « Le sourire qui a éclairé leurs visages a été ma plus belle récompense. Et l’idée que, grâce à cette initiative, ces enfants connaîtront un avenir meilleur, me réjouit. »

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D ES BELGES QUI ONT UN PL AN

N A T H A L I E M E S K E N S E T J E R O E N VA N DY C K

AUSSI BON, CE N’EST PAS NORMAL Il était écrit dans les astres de la télévision flamande qu’ils allaient devenir acteurs. Mais que la très populaire Nathalie Meskens et l’hypercréatif Jeroen Van Dyck ouvrent un restaurant à succès et même écrivent de remarquables livres de cuisine, c’était moins prévisible. Les deux célébrités flamandes ne doivent ce succès qu’à leur audace. TEXTE BART LENAERTS | PHOTOS LIES DE MOL

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uiconque aime cultiver un minimum de cynisme en viendrait à penser que le sympathique couple formé par Jeroen et Nathalie n’a fait que surfer avec avidité sur la tendance la plus hype parmi les célébrités en Flandre : la cuisine. Pendant la journée, elle joue la comédie dans les séries TV les plus populaires et il se bat pour faire passer à l’antenne de nouveaux formats d’émission. D’aucuns les imaginaient sans doute contrôler tranquillement en soirée les recettes de leur restaurant thaï Yam Thai, tandis que leur livre de cuisine se vendrait comme des petits pains dans toutes les stations-services. Mais le cliché est trop réducteur. Il faut voir avec quelle fierté ils travaillent derrière le comptoir, avec quelle énergie ils se démènent pour que la comptabilité soit en ordre ou que tous les ingrédients soient prêts à temps en cuisine pour comprendre que leur motivation culinaire a des racines bien plus profondes.

BON A EN PLEURER « Chanter et jouer la comédie, c’est notre vie. C’est évident. Mais la cuisine est notre vraie passion », affirme Nathalie avec, dans son regard désarmant, des étincelles qu’aucun pompier ne pourrait maîtriser. « Enfant, j’étais déjà une fine bouche. Je mangeais surtout beaucoup de viande. Jusqu’à ce que je puisse donner un coup de main dans une boucherie. J’y ai vu tellement de tripatouillages que je suis devenue d’un coup végétarienne. Heureusement, je suis tombée ensuite sur Jeroen. Il m’a appris à apprécier à nouveau la bonne nourriture et m’a fait découvrir les meilleurs restaurants, entre autres japonais, chinois et surtout thaïlandais. Un vrai voyage initiatique. Un coup de foudre. Depuis lors, il y a peu de coins en Asie dont nous n’avons pas découvert les restaurants les plus remarquables. Nous ne nous lassons jamais de dénicher de nouveaux endroits et de nouveaux plats. Avec une préférence constante : la Thaïlande. Ce pays est si beau, sa population si sympathique et sa nourriture tellement délicieuse. Nous y allons

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plusieurs fois par an. Auparavant, c’était pour explorer les nombreuses facettes de ce pays magnifique. Maintenant, c’est surtout pour se mettre à table. Outre nos endroits favoris, nous essayons toujours de nouvelles adresses. Il est normal qu’il y ait quelques déceptions dans le lot. Nous avons toutefois développé avec les années un flair qui nous permet de détecter les bons endroits. Il s’agit rarement de restaurants chics ou d’établissements à la mode. Les Thaïs vivent et mangent dans la rue. On trouve souvent les meilleurs plats dans les gargotes les plus délabrées. C’est ainsi que j’ai redécouvert ma passion pour la gastronomie… sans en exclure la viande », explique Nathalie, qui avoue avoir une fois pleuré comme une Madeleine après un bon repas tellement c’était bon.

UN THAI QUI A LA PATATE A l’époque, ce couple enjoué ne pouvait pas se douter qu’il serait un jour aux commandes d’un restaurant thaï. Tout est venu – comme souvent – d’un concours de circonstances. Après que Nathalie a sacrifié par pure passion un certain nombre de soirées libres à des cours pour futurs restaurateurs, le couple a eu l’opportunité de racheter un restaurant spécialisé dans la pomme de terre, idéalement situé mais qui avait besoin d’être dépoussiéré. « En plein dans le quartier du Zuid à Anvers. Une opportunité unique. Il ne nous a fallu que quelques nuits d’insomnie avant de nous jeter à l’eau », se souvient Nathalie. « Heureusement, nous avions un chouette concept en tête. Fini la pomme de terre. Place à un restaurant thaï dans la même ambiance branchée que celle qui règne à Niman, notre quartier préféré à Chiang Mai », embraie Jeroen pour expliquer pourquoi Yam Thai détonne par rapport à la plupart des restaurants thaïs dans notre pays, mais résume bien la mentalité thaïlandaise. « Nous voulions que ce soit populaire et accessible, mais également un peu dépaysant et pétillant de créativité. Avec, bien sûr, l’accent sur une nourriture de qualité. Pour être certains que notre carte de menus soit au point, nous sommes retournés là-bas. Nous avons tellement mangé que plus personne ne voulait s’asseoir à côté de nous pour le vol retour… » Nos jeunes entrepreneurs ont constaté à leurs dépens que le fait de gérer son propre restaurant n’est pas une sinécure. « Nous ne nous attendons pas à des bénéfices les premières années. Nous sommes déjà contents si nous n’y laissons pas de plumes. Si on examine les choses rationnellement, travailler dans l’horeca, c’est un métier de fou. En Thaïlande, il est possible d’expérimenter sans fin car le personnel et les ingrédients coûtent trois fois rien. Ici, les coûts en personnel sont énormes. Notre petit restaurant emploie un peu plus de 15 personnes. C’est donc une petite PME. De plus, si vous voulez avoir des ingrédients de qualité, cela pèse aussi sur vos finances. Mais c’est le choix que nous avons fait : de la bonne volaille, des fruits de mer de premier choix, de la véritable coriandre thaïlandaise ou des aubergines locales. Tout doit être frais, évidemment. Pourquoi nous donnons-nous tant de mal ? Parce que nous sommes amoureux. Et nous voulons partager cet amour avec les autres. Il n’y a rien de plus beau que de voir toute une tablée qui apprécie un bon repas. Surtout parce qu’il y a encore tellement de malentendus à propos de la cuisine thaïlandaise. »

d’ouvrir, un hebdomadaire populaire suggérait de façon un peu dédaigneuse qu’un livre de cuisine devrait être l’étape suivante. Vous savez alors que vous devez vous battre contre certains préjugés. C’est pourquoi nous avons décidé d’éditer le livre à compte d’auteur, sans faire appel à un éditeur qui puisse brider notre liberté de création. Cela a coûté beaucoup d’argent et de temps, mais le résultat est à la hauteur. Nous ne voulions pas rassembler quelques recettes au hasard en les égayant de quelques photos de nous-mêmes. Nous voulions apporter un éclairage sur les spécificités de ce pays et de sa cuisine complexe. Notre amour de la Thaïlande est trop pur que pour le galvauder. Nous sommes donc à nouveau retournés en Thaïlande pour faire le plein d’inspiration. Et nous avons refait toutes les recettes à l’identique jusqu’à ce que toutes les nuances soient respectées. C’est la seule garantie de qualité. Cela signifie toutefois que le livre n’est en vente que dans notre restaurant, via notre site web www.yamthai.be et dans la librairie anversoise ’t Stad Leest, avec qui nous nous sommes liés d’amitié. Que le lecteur doive faire un peu d’efforts pour trouver le livre constitue, selon nous, déjà la moitié du plaisir. Le livre a été bien reçu et nous en sommes très fiers car il s’agit d’une réflexion de notre âme et de la Thaïlande. Le livre comporte un dos un peu graisseux et un coin a été supprimé. Rien que le titre : So good, not normal. C’est un peu piquant, intriguant et entêtant. Ce titre dit tout. Chaque menu possède des coins détachables et présente une liste de courses. En thaï, afin de ne pas se perdre dans des confusions linguistiques le jour où vous allez dans un magasin spécialisé. Quand vous avez cuisiné toutes les recettes, vous vous retrouvez donc avec un livre littéralement écorné. Il est important d’apporter une touche d’humour. Ce n’est pas du tout scolaire, même si nous expliquons chaque préparation et chaque ingrédient dans le moindre détail. Le marque-page est d’ailleurs un ticket de supermarché thaïlandais, de telle sorte que vous savez immédiatement ce que tout va coûter. Nous aimons ces petites trouvailles. C’est d’ailleurs typiquement thaïlandais de faire beaucoup avec peu. C’est pourquoi nous avons réalisé la couverture avec cette toile publicitaire aux couleurs criardes, mais facilement lavable, que l’on voit partout en Thaïlande », nous explique le couple tout sourire sur la plage de Ko Yao Yai. « Et oui, de nouveau en Thaïlande », plaisante Nathalie : « Si on profite de la vie ? Effectivement. Mais on travaille aussi. Et nous recherchons de nouveaux ingrédients et recettes. Il est d’ailleurs clairement apparu que nous étions loin d’avoir tout dit sur la cuisine thaïlandaise. Il y aura donc une suite. 2 good, not normal. Les réactions au premier livre ont été si enthousiastes. Il y a visiblement encore des gens qui, comme nous, ne peuvent pas se lasser de cette cuisine. C’est la raison pour laquelle nous sommes de nouveau ici. Afin de pouvoir mitonner les ingrédients les plus savoureux et les meilleures recettes. Un noble objectif, non ? » www.yamthai.be

VOYAGER POUR APPRENDRE Ce dernier constat les a également incités à passer à l’étape suivante : un livre de cuisine. « A nouveau pour transmettre notre passion, car notre restaurant a une capacité assez limitée et la liste des réservations s’étend parfois sur des semaines, voire des mois », fait remarquer Jeroen. « Une fois encore, nous n’avons pas choisi la voie la plus facile. Mais c’est la bonne voie. Alors que notre restaurant venait

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UN CLIENT R ACONTE

L’ E N T R E P R E N E U R L I M B O U R G E O I S B A R T VA N H O U T

PROFIL : QUI Bart Van Hout (43)

QUOI Bart Van Hout Alu-Construct, spécialisée dans les portes et fenêtres en aluminium

OU Limbourg

LA QUETE D’UN REPRENEUR A ABOUTI A 25 ans, Bart Van Hout a repris l’entreprise de son père. Lorsque celle-ci est devenue trop grande, Optima lui a trouvé le meilleur repreneur. « Grâce à Optima, la vente a pu être conclue rapidement et en toute discrétion. » TEXTE IRIS DE FEIJTER PHOTOS THOMAS VANHAUTE

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UN CLIENT R ACONTE

«

Vendre l’affaire familiale, ce n’est pas rien. Ce n’est pas une décision que l’on prend du jour au lendemain. Pourtant, je n’ai pas regretté ma décision un seul instant. Depuis la vente, je dispose enfin d’un peu de temps libre. Cela faisait près de vingt ans que je n’avais plus connu cela », se souvient Bart Van Hout pendant que nous prenons un café sur sa terrasse. Nous sommes venus le trouver pour évoquer la vente de son entreprise, voici un peu plus d’un an. « J’ai vendu l’affaire pour des raisons personnelles et non pour un motif financier », précise Bart Van Hout. « Les affaires marchaient bien, mais l’entreprise était devenue trop grande à mon goût. Nous occupions 15 personnes, je travaillais tous les jours jusqu’à minuit et je n’avais aucun

étais fraîchement diplômé. Heureusement, j’étais bien entouré. Mon comptable aussi m’a très bien aidé. Sans cet entourage, je n’y serais jamais arrivé. » Comment vous est venue l’idée de vous adresser à Optima pour la vente ? BART VAN HOUT : « En réalité, c’est l’inverse qui s’est produit. C’est Optima qui m’a proposé de se charger de la vente. Voilà cinq ans que je suis client chez Optima. Ils avaient entendu dire que je cherchais un repreneur. J’avais déjà entamé des pourparlers avec plusieurs intermédiaires disposés à vendre mon entreprise. Optima a formulé une proposition à son tour. Son prix de vente était inférieur à ce que proposaient les autres parties, mais la mise en œuvre de sa proposition était plus réa-

« LE PRIX DE VENTE FIXE PAR OPTIMA ETAIT INFERIEUR A CE QUE PROPOSAIENT LES AUTRES PARTIES, MAIS LA MISE EN ŒUVRE DE SA PROPOSITION ETAIT PLUS REALISTE. »

week-end à moi. Fin 2011, après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de céder l’affaire. » C’est votre père qui a fondé cette entreprise. Avez-vous toujours su que vous la reprendriez un jour ? BART VAN HOUT : « Au contraire. Mon père a fondé cette entreprise spécialisée dans les portes et les fenêtres en aluminium en 1970. Lorsque j’avais 16 ans, il m’a demandé si j’étais intéressé de le rejoindre un jour dans l’affaire. Cette perspective ne me disait rien. Quelques années plus tard, lorsque j’ai entamé des études d’ingénieur, il m’a reposé la même question. Je lui ai à nouveau dit non. Mais lorsque j’ai terminé mes études, il n’y avait pas beaucoup de travail pour les ingénieurs. J’ai donc demandé à mon père si son offre tenait toujours. J’étais disposé à essayer. J’ai rejoint l’entreprise en 1994. A l’époque, elle était beaucoup plus petite puisque mon père n’employait que deux personnes. Fin 1995, mon père est décédé. Je me suis retrouvé seul. J’avais à peine 25 ans et

liste. Optima ne tenait pas compte du seul chiffre d’affaires des années précédentes, mais aussi des charges imprévues. Cela m’a inspiré confiance. » Etes-vous satisfait de la manière dont l’opération a été menée ? BART VAN HOUT : « Deux aspects me préoccupaient. La discrétion devait être garantie et il était important de trouver les candidats repreneurs adéquats. Pour vendre sa maison, on peut accrocher une pancarte sur la façade. Pour une entreprise, ce n’est pas si simple. Si le personnel apprend que la firme va être vendue, il la quitte avant même que la vente ne soit conclue. Sur les deux tableaux, Optima l’emportait face aux autres intermédiaires. Les autres travaillent par le biais de sites web et de publications spécialisés tandis qu’Optima s’est d’abord adressé à son propre fichier clients. Ce fichier contient de nombreux entrepreneurs qui recherchent des opportunités. Ils ont alors sélectionné quelques profils susceptibles d’être intéressés.

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Le premier candidat avec qui je me suis entretenu s’est rapidement montré d’accord. J’ai vendu mon entreprise pour le montant proposé par Optima. » Un parcours a priori sans faute, donc. BART VAN HOUT : « Pas tout à fait. Le patrimoine

de l’entreprise comprenait de l’immobilier que je ne souhaitais pas vendre : le bâtiment qui héberge mon autre entreprise et deux appartements que j’avais achetés à Bruxelles à titre d’investissement. Il a donc fallu organiser le transfert de ces actifs. Optima possède une grande expertise, mais ce problème-là, ils ne pouvaient pas le régler eux-mêmes. Ils se sont dès lors adressés à un expert externe – un juriste fiscal – qui a pu résoudre le problème. Et lorsque j’ai annoncé la nouvelle au personnel, je n’ai pas fait que des heureux. C’est regrettable, mais il faut en tenir compte. Vendre une entreprise ne se fait pas toujours sans heurts. » Vous disiez que cela fait cinq ans que vous êtes client chez Optima. Comment êtes-vous arrivé chez nous ? BART VAN HOUT : « Avec mon épouse, nous avons été approchés directement par vos services afin de procéder à un audit. C’est surtout l’approche globale d’Optima qui m’a plu. Lors de cet audit, les conseillers d’Optima se sont penchés sur la situation financière globale de ma femme et de moi-même, tant sur le plan professionnel que privé. Ils ont réellement passé tous les aspects en revue, de notre contrat de mariage aux investissements éventuels et aux questions de succession. Pour chacun de ces domaines, Optima nous a proposé une série de scénarios. Toutes les possibilités ont été très bien présentées dans un dossier. Du point de vue de la présentation, Optima, c’est le top. Après l’audit, nous avons modifié une série de choses, dont mon assurance. N’ayant pas vécu de bonnes expériences en Bourse, nous avons opté pour une assurance de la Branche 21 : un petit investissement qui ne requiert pas un suivi scrupuleux. Par contre, nous avons investi dans des appartements à Bruxelles. En raison d’un incendie, la réception des travaux est malheureusement reportée à l’an prochain. Actuellement, nous n’en tirons donc encore aucun rendement. » Vous ne vous êtes jamais adressé à une banque pour des conseils financiers ? BART VAN HOUT : Si, mais je n’en étais pas tellement satisfait. Optima propose les produits de différents spécialistes, tandis que les banques sont


« LE PREMIER CANDIDAT AVEC QUI JE ME SUIS ENTRETENU S’EST MONTRE RAPIDEMENT D’ACCORD. »

beaucoup moins indépendantes. En outre, une banque ne pouvait pas me proposer un service global, contrairement à Optima. Je n’ai jamais envisagé de m’occuper moi-même de ma planification financière, car je ne possède pas les connaissances nécessaires. Sans Optima, mes affaires ne seraient pas aussi bien réglées. En matière de succession aussi, je suis très satisfait. Lorsque j’ai des questions à poser ou des problèmes à régler, il y a toujours un conseiller qui passe me voir. Même si Optima n’en tire plus aucun revenu direct. » Allez-vous vous reposer sur vos lauriers au cours des prochaines années ? BART VAN HOUT : « Certainement pas. J’ai convenu avec le repreneur que je resterais actif dans l’entreprise pendant au moins un an. Le fait de travailler pour un patron ne me pose pas de problème. Je dispose de toute la liberté nécessaire. De plus, je ne dois plus me tracasser pour les problèmes de planning et de personnel. Je ne m’occupe plus que des dossiers techniques. Par ailleurs, depuis 2010, je possède avec mon beau-frère une autre entreprise : une menuiserie. Nous n’en sommes encore qu’à la phase de démarrage, nous avons donc beaucoup de travail. C’est une entreprise de petite taille et elle est donc parfaitement gérable. Tout à l’opposé de l’entreprise de mon père. Je préfère nettement lancer et développer une initiative nouvelle que de gérer une entreprise qui occupe 15 personnes. » Pour conclure, quelle importance accordez-vous à l’argent ? BART VAN HOUT : « Pour moi, l’argent est vraiment un moyen. L’argent ne m’a jamais motivé. Tout ce que je fais, je le fais par ambition personnelle. Les objectifs que je m’assigne ne sont jamais d’ordre financier. La quête de la richesse n’a jamais rendu personne heureux. Mais il faut bien avouer qu’il n’est pas possible de s’en passer. Je dirais que je veux de l’argent, mais que la quantité m’importe peu. »


UN CLIENT R ACONTE

« JE PREFERE NETTEMENT LANCER ET DEVELOPPER UNE NOUVELLE INITIATIVE QUE DE GERER UNE ENTREPRISE QUI OCCUPE 15 PERSONNES. »

Optima

KRIS VAN DEUN FINANCIAL PLANNER M&A

expertise

CEDER VOTRE AFFAIRE ? 5 CONSEILS POUR UNE REPRISE SANS HEURTS La décision est prise : vous vendez votre entreprise. Vous entamez ainsi un processus bien moins simple qu’ il n’y paraît de prime abord. Un processus souvent unique et très émotionnel. Et peut-être ne réalisez-vous pas encore que le chemin de la reprise est jonché de pièges. Que pouvez-vous faire d’avance ? Et quand faut-il rectifier le tir ?

pourquoi la continuité de l’entreprise en votre absence est de toute première importance pour un repreneur potentiel. L’acheteur ne veut pas avoir à remplacer un homme-orchestre tel que vous. Il se sentira mieux s’il peut s’appuyer sur une équipe de gens compétents.

1. FAITES EVALUER L’ENTREPRISE Faites faire d’avance une évaluation professionnelle de l’entreprise par un expert. Une telle évaluation apporte davantage d’objectivité dans l’idée que l’on peut se faire de la valeur d’une entreprise. Souvent, la partie acheteuse accorde de l’importance à des paramètres qui vous paraissent à vous, le vendeur, accessoires. Un exemple ? Dans le chef de l’acheteur, les rendements prouvés du passé et la capacité de remboursement futur revêtent une grande importance. Une évaluation professionnelle permet de distinguer des aspects créateurs de valeur, mais aussi des éléments susceptibles d’affecter la valeur de l’entreprise. Elle vous permet aussi de vérifier d’emblée si le résultat correspond à vos attentes. Ce n’est pas le cas ? Vous avez alors le temps d’agir sur quelques paramètres susceptibles d’augmenter la valeur.

3. METTEZ LES CONVENTIONS A PLAT Vous entretenez des relations de longue date avec vos clients et fournisseurs. Dès lors, vous ne percevez plus la nécessité de confirmer les conventions orales par des contrats écrits de qualité. L’effort vous paraît peut-être inutile vu le rapport de confiance que vous entretenez avec vos clients et fournisseurs, mais pour un candidat repreneur, cet aspect est essentiel. Il veut confirmer et poursuivre les relations autant que faire se peut. Un changement de propriétaire ne peut pas affecter ces contacts. Si vous devez coucher les conventions sur papier pendant le processus de reprise, vous courez le risque de perdre le contrôle sur ce processus. Il arrive pourtant que les conventions écrites diffèrent des conventions actuelles parce que votre interlocuteur profite de la reprise pour aborder certains aspects, ce qui influence à son tour les pourparlers avec le candidat repreneur.

2. RENDEZ-VOUS « DISPENSABLE »

Si, en tant que pater familias, vous réglez tout dans l’entreprise, celle-ci sera pratiquement invendable. Si les salariés regardent tous dans une seule et même direction chaque fois qu’une décision doit être prise, vous avez un problème. Dans l’idéal, il y a une équipe de responsables, à qui vous déléguez une série de tâches essentielles et où chacun est investi d’une responsabilité déterminée, par exemple la vente et le marketing, la production, les finances… Après la vente de votre entreprise, vous quitterez probablement celle-ci. C’est

« SI, EN TANT QUE PATER FAMILIAS, VOUS REGLEZ TOUT DANS L’ENTREPRISE, CELLE-CI SERA PRATIQUEMENT INVENDABLE. »

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UN CLIENT R ACONTE

4. « NETTOYEZ » VOTRE BILAN ET METTEZ LE RENDEMENT EN EVIDENCE

En raison des charges fiscales élevées, les liquidités excédentaires sont souvent maintenues dans l’entreprise. Dans la recherche d’un rendement, ces liquidités sont alors investies dans des actifs non liés aux activités, tels que l’immobilier de rapport. C’est une approche intéressante sous l’angle fiscal, mais elle peut faire naître des problèmes en cas de reprise. Un repreneur n’est pas intéressé par des actifs non liés à l’entreprise. Il veut voir un bilan net qui ne comprend que les actifs nécessaires aux activités opérationnelles. Dans le meilleur des cas, l’immobilier de l’entreprise n’est pas logé dans la même société que celle qui comprend les activités opérationnelles. Si vous investissez dans des actifs non liés aux activités, vous devez toujours assurer une sortie la plus simple possible pour ces actifs. Essayez aussi de valoriser le mieux possible le rendement réel de votre entreprise. Mieux vaut éliminer d’éventuels frais privés excessifs et prévoir pour vous-même, en tant que dirigeant, un paquet salarial correct et conforme au marché. Une structure de coûts transparente et des flux de trésorerie stables ou en hausse ont un effet positif sur la valeur et inspirent confiance au candidat acheteur. 5. MINIMALISEZ VOS BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT Enfin, vérifiez les habitudes de paiement de vos fournisseurs ainsi que celles de vos clients. Il n’est pas rare que des fournisseurs soient payés relativement vite et que l’entreprise affiche une certaine tolérance à l’égard du comportement de paiement des clients. Or, de cette manière, votre entreprise a besoin d’un fonds de roulement toujours plus important. Les entrepreneurs préfèrent utiliser les moyens générés par l’entreprise pour financer la reprise plutôt que pour faire crédit aux clients. CONCLUSION Si vous ne préparez pas suffisamment bien la vente de votre entreprise, vous risquez une grave désillusion. Pendant le processus de vente, l’acheteur procédera de toute manière au screening approfondi de votre entreprise et les points douloureux apparaîtront au grand jour. Une bonne préparation vous permettra de trouver la parade. Un accompagnement professionnel constitue souvent la clé d’une transaction qui donnera entière satisfaction tant à vous-même qu’à l’acheteur. Optima vous aidera volontiers à céder votre entreprise dans le cadre de votre Plan.

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LOISIRS

NOS E X PERT S ON T C HOISI POU R VOUS

les

délices de la V O YA G E S

GASTRONOMIE

C U LT U R E

Il semblerait que le Belge épargne dans de nombreux domaines, mais pas dans celui des loisirs. C’est la raison pour laquelle Capital a recueilli des conseils pour l’automne auprès de quatre épicuriens. Découvrez les petites merveilles qui n’attendent plus que vous. Car il faut reconnaître que le bien-être – qu’il s’agisse de gastronomie, de voyages ou de culture – vaut aussi son pesant d’or !

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voyages L ES CONSEI L S DE DEBBI E PA PPY N, JOU R NA L I ST E VOYAGES

d’autres conseils sur twitter via @classetouriste

 www.amanresorts.com

ATHENES

L’aventure à bord du prototype Wally One Korakia Bay, c’est le nom de la plage privée du très luxueux Amanzo’e Resort, à deux heures de route d’Athènes. Les yachts de luxe et les élégants bateaux à voile se laissent bercer par les flots vers une mer d’huile. Mais dans cette magnifique baie, tous les regards convergent vers un prototype unique au monde : le Wally One Power Boat. Les heureux clients du Resort ont bien de la chance : ils sont autorisés à tester ce parfait exemple de technologie – deux fois 370 ch., c’est assurément le

rêve de tous les passionnés de bateaux adeptes de vitesses extrêmes ! Le Wally One transporte les clients pour une excursion d’un jour vers les îles toutes proches (Spetses et Hydra) ou pour admirer le coucher de soleil lors d’une mini-croisière romantique. De plus, il n’est pas rare de rencontrer un people qui jette l’ancre de son yacht pour déjeuner au beachclub de l’Amanzo’e. A partir de 800 euros la nuit en chambre double.

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LOISIRS

L’A FRIQUE

K LM

 www.advalorem.be

 www.klm.be

Bleu, bleu dans le ciel bleu C’est en collaboration avec Hella Jongerius, une designer néerlandaise de renommée mondiale, que KLM lance sa toute nouvelle Business Class. Outre les nouveaux sièges ‘fullflat’, tout l’aménagement cabine a été repensé : tapis, décorations murales, rideaux, couvertures, coussins et revêtements de siège. Parallèlement au bleu KLM, Hella Jongerius a opté pour des couleurs chaudes afin que les voyageurs se sentent chez eux dans les airs. Détail écologique s’il en est : la moquette est notamment composée d’anciens uniformes des hôtesses KLM. En Business Class, KLM propose des plats réalisés par des chefs renommés, dont le Flamand Peter Goossens ou le Hollandais Jonnie Boer, le tout étant servi sur des assiettes conçues par le designer Marcel Wanders. Le réaménagement débutera par tous les Boeing 747-400, dès le mois d’avril 2014 suivra toute la flotte 747 et pour terminer les Boeing 777-200 au cours de l’été 2014.

Découvrez les gorilles des plaines de l’ouest au Congo Direction le Congo et le tout nouveau Ngaga Lodge de Wilderness Safaris. Magdalena Bermejo, une primatologue et anthropologue espagnole de réputation mondiale, y étudie depuis treize ans les gorilles des plaines de l’Ouest. Aujourd’hui, Magdalena collabore avec Wilderness Safaris : elle invite les clients du Ngaga Lodge à découvrir les gorilles en toute sécurité et dans le plus grand respect des primates, tout en poursuivant ses travaux de recherche. Les hôtes passent la nuit dans l’une des six huttes de luxe, réalisées à base de matériaux locaux et inspirées des usages des pygmées B’Aka qui vivent dans la région. Chaque hutte est équipée d’un lit confortable surmonté d’une grande moustiquaire, d’une salle d’eau avec wc et douche et d’une terrasse pour observer la jungle environnante. Réservations : Advalorem Travel Designer. Huit jours au Congo, vols internationaux Air France, tous les transferts et les vols intérieurs, hôtel de luxe à Brazzaville et nuits all inclusive au camp Wilderness Safari Odzala : à partir de 8 600 euros par personne.

 www.labanditatownhouse.com

L’ITA LIE

Une Bandita toscane Bandita Townhouse est un récent et charmant hôtel qui abrite 12 chambres, un jardin clos et un Townhouse café où déguster les spécialités toscanes et les délicieux vins de la région. Des dégustations de Brunello sont régulièrement organisées dans cette très ancienne maison de maître entièrement restaurée, située au cœur de la petite ville de Pienza. Le propriétaire de l’hôtel, John Voigtmann, possède une importante collection de vinyles 33 tours que vous prendrez plaisir à écouter dans les confortables salons. Homme d’affaires dans son ancienne vie à New York, John Voigtmann s’est fait un nom dans le monde de la musique avant de tomber fou amoureux de la Toscane il y a six ans, ce qui l’a poussé à acheter une ancienne ferme qu’il a transformée en un premier hôtel : Bandita Country House. Ab Rogers, le fils de l’architecte renommé Richard Rogers, a été chargé de la rénovation de la ferme. A partir de 245 euros par nuit (chambre double avec petit déjeuner).

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gastronomie L E S C O N S E I L S D E P E T E R G O O S S E N S , H O F VA N C L E V E

 www.residencepinede.com

L A RESIDENCE DE L A PINEDE, SA INT-TROPEZ

Trois étoiles sur la plage Destination prestigieuse, Saint-Tropez est aussi un lieu d’inspiration artistique. Ce cadre naturel unique abrite le palace cinq étoiles La Résidence de la Pinède. Les clients sont particulièrement choyés avec une plage privée et le restaurant étoilé du chef Arnaud Donckele, qui, à lui seul, vaut le voyage. Depuis le mois de février 2013, il est le benjamin des chefs français sacrés trois étoiles par le guide Michelin. « Il ne faut pas calculer, juste tout donner, chaque jour », telle est sa devise. « Cuisiner, cela doit venir des tripes et du cœur. Il faut travailler avec de l’émotion. » Pour que ses clients quittent le restaurant en ayant vécu un grand frisson gastronomique, le jeune chef leur propose une cuisine d’inspiration méditerranéenne. Il change ses plats dès qu’il a trouvé une meilleure idée, une émotion inattendue. Cette saison, il a concocté un nouveau plat, à base d’escargots du Var associés au fenouil ou à la tomate.

 www.lechaletzannier.com

LE CH A LET Z A NNIER, MEGEV E

Simplicité et raffinement « La simplicité est la sophistication ultime », disait Léonard de Vinci. Ces quelques mots pourraient suffire à traduire l’esprit du Chalet Zannier. Armand Zannier, l’homme d’affaires qui a commercialisé la très exclusive marque de chaussures NDC ainsi que plusieurs labels de vêtements pour enfants (Catimini, Chipie…), a sollicité l’aide de son ami d’enfance, Julien Burlat, pour mener à bien ce nouveau projet hôtelier. Julien Burlat est réputé en tant que chef du Dôme, un restaurant anversois étoilé. Aujourd’hui, il propose, dans la très mondaine station de ski de Mégève, une cuisine plus simple certes, mais tout aussi exceptionnelle. Seuls les meilleurs produits ont droit de cité dans sa cuisine : les poissons et les écrevisses sont pêchés dans le lac de Genève, les poulets bio arrivent tout droit de Bretagne et les fruits et légumes proviennent d’une ferme en Provence.

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LOISIRS

M A ISON TROISGROS, ROA NNE

 www.troisgros.fr

L’héritier du goût Il n’est pas toujours simple de marcher sur les traces de ses ancêtres. Prenons le cas de Michel Troisgros : il est le fils de Pierre Troisgros, le chef qui a pratiquement inventé la nouvelle cuisine avec son frère Jean dans les années 70. Malgré un héritage aussi lourd, Michel Troisgros use à la perfection de ce sens du goût qui lui a été transmis par son père et sa cuisine allie ‘autrefois’ et ‘aujourd’hui’. Il affirme que l’influence de sa grand-mère italienne et ses nombreux voyages au Japon jouent un grand rôle dans ses créations, tout en poursuivant brillamment l’histoire initiée par son père. L’acidité occupe une grande place dans ses plats : un zeste de citron, quelques gouttes de vinaigre, une touche d’herbes fraîches… Le chef n’est jamais à court d’idées : pour lui, la cuisine se doit d’être toujours en mouvement et de se réinventer sans cesse. K ITCHO A R ASHI YA M A HONTEN, KYOTO

A dévorer des yeux avant de passer à la dégustation Fraîche, colorée, presque trop belle que pour la dévorer – sauf des yeux –, ce pourrait être la description de l’assiette qui vous sera présentée dans le restaurant le plus exclusif de Kyoto, Kitcho. Le chef de ce restaurant trois étoiles n’est autre que Kunio Tokuoka, le petit-fils du fondateur de l’établissement. Le service est d’une extrême élégance dans ce bâtiment vieux d’un siècle, qui abrite également sept somptueuses chambres avec vue sur les traditionnels jardins nippons. Kunio Tokuoka respecte à la lettre les traditions du pays du soleil levant, même s’il réussit à merveille à les conjuguer avec les temps modernes. Chaque assiette, chaque mets est pensé dans les moindres détails, et toujours à base de produits de saison. PI A ZZ A DUOMO, A LBA

 www.piazzaduomoalba.it

Tradition et zeste de modernité Enrico Crippa compte parmi ces chefs italiens relativement jeunes qui savent tisser dans un franc dialogue tradition et avant-garde. Chez lui, les mets les plus traditionnels revêtent des habits neufs. A Alba, micro-village piémontais, Enrico Crippa a l’embarras du choix avec les produits du terroir, la quintessence du goût transalpin : vins, fromages et truffe blanche… Pourtant, même si le restaurant se situe au cœur de la production de cet or blanc, Enrico Crippa voit plus loin et n’hésite pas à utiliser tous les produits du terroir, jusqu’aux plus humbles. Il estime que cette région est une bénédiction pour un chef, car les produits sont spectaculaires et les habitants sont habitués à bien manger. L’une des ses créations les plus connues est intitulée Insalata 21, 31, 41, les chiffres indiquant le nombre de pousses, herbes et fleurs qui entrent dans sa composition.

 www.kitcho.com/kyoto

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culture L E S C O N S E I L S D E M A R C H O LT H O F, J O U R N A L I S T E C U LT U R E L

L’OPER A DE FL A NDRE / V L A A MSEOPER A.BE PROGR A MME RICH A RD STR AUSS

 vlaamseopera.be

Der Rosenkavalier Acteur doublement oscarisé, Christoph Waltz (le méchant dans les deux derniers films de Tarantino) fait ses débuts dans la mise en scène lyrique à l’Opéra de Flandre à Anvers avec le chef-d’œuvre de Richard Strauss, ‘Der Rosenkavalier’. La direction de cet opéra, une co-production avec Covent Garden à Londres, est confiée à Dmitri Jurowski. Première prévue le 15 décembre à Anvers, à partir du 9 janvier à Gand.

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LOISIRS

 www.europalia.eu

EUROPA LI A INDI A

Rencontrer l’Inde Cet automne, le festival europalia.india vous fera découvrir l’immense richesse culturelle du sous-continent indien. C’est dire si cette 24ème édition promet d’être particulièrement riche et colorée. Le programme est multidisciplinaire :  expositions, concerts, représentations de danse, sacrées et rituelles, mais aussi du théâtre de marionnettes, du folklore… Vous pourrez également opter pour les chorégraphies modernes telles celles proposées par l’Attakkalari Centre for Movement Arts (photo).

OSK A R KOKOSCHK A

 www.boijmans.nl

Hommes et bêtes :  des portraits Le Musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam accueille jusqu’au 19 janvier 2014 une grande exposition autour des œuvres du peintre expressionniste Oskar Kokoschka (1886-1980). L’exposition intitulée ‘De portretten van Kokoschka – Mensen en beesten’ présente, en complément, une grande série de portraits exception­nels de l’artiste autrichien, qui n’avait plus eu les honneurs d’une rétrospective aux Pays-Bas depuis plus de cinquante ans. L’exposition commence par les premiers portraits de Kokoschka et sa rencontre avec le célèbre architecte Adolf Loos en 1908 pour se refermer sur son dernier autoportrait (1971/1972).

A NDY WA RHOL

FERDINA ND PORSCHE

Une Porsche électrique En 1900 déjà, le jeune Ferdinand Porsche (24 ans à peine) fabriquait sa première voiture électrique avant de passer à la réalisation d’un véhicule hybride. Quelque 113 années plus tard, Porsche lance sur le marché sa première voiture hybride. Entre ces deux modèles, c’est à coup de voitures d’exception que trois générations ont écrit l’histoire d’une famille et d’une entreprise. Dès le 6 décembre 2013 et jusqu’au 19 janvier 2014, Autoworld retracera les grandes lignes de l’histoire extraordinaire de Porsche à l’aide d’une bonne quarantaine de modèles.

 www.bam.mons.be

Life, Death and Beauty La réouverture du BAM à Mons est marqué par une exposition inédite : ‘Andy Warhol. Life, Death and Beauty’. Cette exposition est composée d’une centaine d’œuvres majeures originales de l’artiste américain comme ‘Red Jacky’ (photo). La plupart sont des grands formats et ont rarement été présentées en Europe. Quelques collectionneurs privés belges prêteront exceptionnellement leurs œuvres. Du 5 octobre au 19 janvier.

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 www.autoworld.be


OPINION

L I ESBET C R E V E

LES DEFIS LIES AUX RESSOURCES HUMAINES DANS UNE ENTREPRISE EN CROISSANCE

BIEN PLUS QUE LA REDACTION D’OFFRES D’EMPLOI…

« Optima recrute 40 nouveaux collaborateurs. » Début 2013, nous avons été fiers de cette annonce positive pour le secteur financier, qui fut très rapidement relayée par l’ensemble des médias. Une entreprise en croissance se doit d’attirer les bons profils, d’assurer leur développement et, surtout, de les conserver. Voilà le défi ! La mission du département des ressources humaines (HR) débute bien avant le recrutement. En collaboration avec le manager concerné, HR établit le profil adéquat, avec les compétences requises, et lance la procédure de sélection. Une fois la sélection faite, notre ambition est de proposer à nos nouveaux collaborateurs un environnement de travail stimulant, raison pour laquelle nous investissons dans la qualité de l’accueil. Un système de mentoring complètera prochainement ce dispositif. Dans quel but ? En accord avec les mentors, nous allons proposer un plan de formation sur mesure, fixant différents objectifs.

tant à chaque collaborateur de visualiser, d’un seul clic, qui sont ses collègues. Nous travaillons également sur les procédures, que nous nous efforçons de garder aussi simples et faciles d’accès que possible. Ainsi, un système uniforme de description de fonctions va être mis en place. Nous souhaitons proposer un canevas pour que les entretiens d’évaluation puissent se dérouler de manière structurée.

« NOUS NE NOUS CONTENTONS PAS DE DUPLIQUER UN QUELCONQUE MODELE HR. NOUS DEVELOPPONS NOTRE PROPRE MODELE, AVEC SES ACCENTS SPECIFIQUES. » LIESBET CREVE HR MANAGER

La croissance de l’entreprise influence aussi son caractère. Une petite entreprise présente souvent un caractère informel. Mais, désormais, Optima est implantée à Gand, Waterloo et Bruxelles, si bien qu’il devient pratiquement impossible de connaître tout le monde. C’est pourquoi nous mettons en place, au troisième trimestre, un système informatisé permet-

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Enfin, nous accordons beaucoup d’impor­ tance à la communication comme outil permettant d’expliquer les changements. En collaboration avec le service IT et la cellule Communication, nous faisons des annonces concernant les nouveaux collaborateurs, nous mettons à l’honneur chaque trimestre deux de nos collègues et nous postons des messages en lien avec les ressources humaines sur l’intranet. Chaque organisation est différente. Aussi, nous ne nous contentons pas de dupliquer un quelconque modèle HR. Nous développons notre propre modèle, avec ses accents spécifiques, après concertation avec le personnel et le management. La gestion du personnel va au-delà de la simple relation individuelle entre l’employeur et l’employé. Par conséquent, nous aspirons à une gestion durable des ressources humaines, qui a l’ambition de se développer au même rythme que l’entreprise.


© Photo: Kris Vandamme

bulthaup b3 unit précision et cuisine hautement personnalisée. L’amour du détail joue un rôle tout aussi important que le concept architectonique global, ce qui fait de chaque cuisine bulthaup une œuvre absolument unique, pour un travail sur mesure authentique, parfaitement adapté à l’espace et à tous ses occupants. www.bulthaup.be Anvers Bruges Bruxelles Courtrai Gand Gosselies Hasselt Liège Louvain Sint-Denijs-Westrem Woluwe


Habiter au Westkaai 456, c’est investir dans la vie Dans le quartier branché ‘eilandje’ à Anvers, entre le bateau-piscine ancré sur le quai Kattendijk et la courbe de l’Escaut, s’élèveront bientôt les tours 4, 5 et 6 du projet Westkaai. Ces 3 tours constituent la phase finale d’une série de 6, avec d’un côté le MAS, devenu un symbole d’Anvers, et de l’autre, la future Maison portuaire (Havenhuis) avant-gardiste de l’architecte Zaha Hadid. Investir au Westkaai 456, c’est investir dans un port sécurisé avec la garantie d’en avoir pour son argent.

Découvrez le projet sur www.westkaai456.be


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