Capital 17 FR

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interview

Herman Verwilst parle de la crise financière REPORTAGE

Optima Open

des belges qui ont un plan

Le ‘ré-formateur’ Lowie Vermeersch un client raconte

Le docteur Jean Claude Bollaerts le point sur la situation

Droits d’enregistrement et de succession analyse

capital17 magazine optima

Transmission d’une entreprise familiale par hériatge ou donation

annee v juli novembre 2012 2012

Le plan de

Marleen Temmerman

– gynécologue, professeur et politicienne –

“De l’Afrique a Geneve.”


new inspiration


ava n t- p r o p o s

capital17 aujourd’hui à broyer du noir. L’incertitude qui règle quant aux règles fiscales, associée à la lourde pression actuelle et à l’inquiétude quant à l’avenir, tout cela leur donne l’impression de faire fonction de gibier.

De Johnny Hallyday et Bernard Assault à la taxe sur la valeur ajouté, le secret bancaire et les voitures de société et jusqu’à la déclaration d’impôts du candidat à la ­présidence américaine Mitt Romney : depuis la crise économico-­fi nancière, le thème de la fiscalité est dans tous les médias.

Grâce à notre suivi sur mesure, nous tenons à leur rendre une certaine sécurité, une aide en ces temps difficiles, sous la forme d’un plan financier à la mesure de leur vie. Lorsque nous esquissons et élaborons ce plan, nous prenons nous aussi conseil auprès de spécialistes externes. Et nous observons avec plaisir qu’ils sont quelques-uns à avoir mis sur pied des groupes de travail visant un cadre fiscal plus clair et plus juste – une action constructive et certainement plus productive que la caricature ou la zizanie. Et une action qui mérite toutes nos louanges…

Lorsque le gâteau économique que nous partageons rétrécit, le mode de répartition des parts donne bien entendu matière à débat. Et lorsque La pression fiscale, déjà très lourde, se fait encore plus forte et que parallèlement, l’incertitude règne en maître, c’est la fin des haricots. Dans les médias, une guerre des tranchées oppose entrepreneurs et hommes politiques, le creux de la vague étant atteint avec des invectives de part et d’autres où ‘marxiste’ et ‘pofiteur’ se font entendre.

A entendre ces discussions animées entre hommes poli- Oeuvrer pour la création d’un meilleur cadre fiscal, afin de nous tiques et hommes d’affaires, il est étonnant de constater à quel armer contre la crise, n’est-ce pas là ce que nous devons faire point les indépendants et les patrons de PME sont peu écou- tous ensemble ? Mieux encore : avons-nous vraiment le choix ? Il n’est plus question de tergiverser : le tés, alors que ce sont eux qui souffriBureau Fédéral du Plan prévoit qu’en ront le plus des nouvelles mesures fisOe u v r e r a l a c r e at ion 2013, les pouvoirs publics devront se cales. Et ce sont eux aussi qui devront d’u n m ei l l eu r c a dr e mettre en quête de 4,6 milliards d’euros faire tourner le moteur économique de fisc a l , a fi n de nous d’économies et/ou… de nouvelles taxes. notre pays de petites et moyennes entrea rmer contre l a crise, Et la crise financière et économique est prises. Etant leur conseiller, force nous n ’ e s t- c e pa s l a c e q u e loin d’être terminée. Le temps presse… est de constater qu’ils sont nombreux n o u s d e v o n s fa i r e t o u s ensem bl e ?

Sinceres salutations, Jeroen Piqueur President du Comite de direction Optima Group SA

L’actualite en quelques chiffres

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Des professeurs d’université et des avocats ont mis sur pied un groupe de travail fiscal. Leur objectif : remettre aux pouvoirs publics un rapport reprenant des recommandations fiscales. Ces experts plaident en faveur d’une fiscalité juridiquement plus sûre et susceptible de consolider notre économie. Le groupe de travail, baptisé ‘Fiscaal Correct’ se compose de professeurs d’université – Michel Maus (VUB, UGent et UA) Luc Maes (Président de la Fiscale Hogeschool, professeur HUB-EHSAL et UA), Frans Vanistendael (professeur émérite KU Leuven), Eric Spruyt (KU Leuven, HUB-EHSAL et Fiscale Hogeschool), Patrick Wille (VUB, UGent, Fiscale Hogeschool et Groep T), Herman Matthys (VUB) – d’avocats – Victor Dauginet et Mark Delanote – de l’expert-comptable Eddy Claesen et du professeur en droit fiscal Paul Beghin (UGent). Les membres du groupe invitent d’autres experts, en particulier francophones, à se rallier à eux. www.fiscaalcorrect.be

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1100

m², c’est la superficie des nouveaux bureaux d’Optima Banque à Bruxelles (Avenue Charles-Quint 586, 1082 Berchem-Sainte-Agathe). (page 41).

260

Appartements sur le marché avec le nouveau et prestigieux projet d’Optima Global Invest à Bruxelles: le Belview (page 48).


s o m m ai r e

annee Iv julinovembre 2012 2012

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mon plan

d’une importance capitale

L’amour sur commande. Annemieke Dubois et Geneviève Heintz.

3 professionnels à propos de leur passion. Le bijoutier Jan Vanhoutteghem, les architectes du BadBoot Silvia Mertens, Pieter Peerlings et Pierre Degand, expert de la mode masculine.

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32–35.

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reportage

des belges qui ont un plan

un client raconte

Optima Open.

Lowie Vermeersch a ouvert un studio design compact.

Le médecin bruxellois Jean Claude Bollaerts et son épouse Marielle Declercq.

Cette publication a été composé pas des spécialistes d’Optima Banque SA, dont le siège social se situe au Keizer Karelstraat 75, B-9000 Gent. Optima Banque a pris toutes les mesures nécessaires pour que toute information contenue dans cette publication soit correcte et claire et qu’elle soit pas trompeuse. Néanmoins, ni Optima Banque, ni les sociétés, les administrateurs ou les employés liés à celle-ci n’acceptent quelque responsabilité que ce soit pour des dommages directs ou indirects qui pourraient, de quelque façon que ce soit, découler du fait d’utiliser ou de s’appuyer sur l’information contenue dans ce document. Ce document ne contient ni conseils d’investissement, ni une offre ou une demande pour l’achat ou pour la vente de quelque produit, service ou conseil financier que ce soit. Toute information concernant l’actualité fiscale-financière, dans le sens plus large, est liée à son époque et peut donc être sujet à des changements sans autre notification. Les données sur les rendements obtenus pas le passé, les simulations et les pronostics ne constituent donc en aucun cas une garantie ni un indicateur pour des résultats futurs.

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s o m m ai r e

capital17 a u s s i da n s ce n u m ero 

04–06. nice to know, nice to have Un cabinet de curiosités.

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8–11.

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interview

le point sur la situation

Herman Verwilst parle de la crise financière.

Nouvelle mesure anti-abus en matière de droits d’enregistrement et de succession par Liesje Vanneste.

24–31. Elle fait parler d’elle

Marleen Temmerman, gynécologue, professeur et politicienne.

40–41. networking

Les anciens élèves jouent au golf, Nocturne à Gand et le KlaraFestival.

46–47. Litterature

Planification financière :  l’ouvrage de référence.

colophon

48–50. EDITEUR RESPONSABLE :  Jeroen Piqueur, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand. Redacteur en chef :  Jeroen Lissens, jeroen.lissens@optima.be, 09/225.25.71. COORDINATION :  Lara Van Ginderdeuren. Redaction : Kiki Feremans. conception et mise en page :  Veerle Verbrugge, veerle@eastvillage.be. ADRESSE DE LA ReDACTION : Capital p/s Optima sa, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand. ONT COLLABORe a CE NUMeRO :  Dieter Bossuyt, Sander Buyck, Philippe Buissin, Carlo Coppejans, Luk Coupé, Ingmar Criel, Marion Debruyne, Iris De Feijter, Lies De Mol, Jan De Paepe, Ethel Desmasures, Lieven Dirckx, Igor Donckels, Valérie Du Pré, Peter Goossens, Brigitte Hendrickx, Marc Holthof, Guy Kokken, Bart Lenaerts, Debbie Pappyn, Stijn Paredis, Ruben Piqueur, Alexander Popelier, Philippe Roose, Chantal Samson, Giannina Urmenta Ottiker, Lieven Van Assche, Thomas Vanhaute, Liesje Vanneste, Jo Viaene. REGIE PUBLICITAIRE : Thierry Magerman en Custom Regie. Impression : Stevens Print NV. Ce magazine est imprimé sur Arctic Paper avec certificat FSC

L’immobilier

Un projet de standing au coeur du quartier européen.

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loisirs

Les délices de la vie.

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ANALYSE

Opinion

8 questions et réponses. La transmission par héritage ou donation d’une entreprise familiale (en Flandre) par Dieter Bossuyt.

Eurêka !

Copyrights : Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur respon­s able. Couverture  : Marleen Temmerman par Alexander Popelier. Indien U in de toekomst liever de Nederlandse editie ontvangt, gelieve zich te wenden tot info@optima.be

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li f e s t y l e

n i c e t o k n o w, n i c e t o h av e

Un cabinet de curiosites La beauté dans l’imperfection. Ce qui semble à première vue bizarre ou déviant recèle parfois des trésors insoupçonnés. Notre sélection :  un véritable cabinet de curiosités, avec des objets souvent hétéroclites et inédits. A la limite du kitsch – et donc d’autant plus tendance. TEXTE valerie du pre

Un plan incline 9 , 5 ° c h ai r www.bfex.dk

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La chaise 9,5° du designer danois Rasmus B. Fex présente un angle d’inclinaison de… 9,5 degrés et se marie parfaitement avec la table 8,5°. Ces deux objets sont le résultat d’un processus et d’un concept unique, baptisés fort à propos ‘Art with function - Design without’. Inutile de vous faire un dessin : la ligne droite n’est pas toujours la plus belle.

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li f e s t y l e

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Ciel , mon pa pier peint se decolle!

‘There is a crack in everything, that’s how the light gets in.’ Leonard Cohen rend à merveille la sensation vécue avec la lampe PEEL, inventée par le Japonais YOY. Il suffit de fixer la lampe à l’angle supérieur de la pièce pour donner l’impression que le papier peint se décolle. Bonne blague ou bel exemple d’esthétique fonctionnelle ? Libérez votre imaginaire avec cette lumière blanche qui semble venir de l’au-delà.

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P EE L b y YOY www.yoy-idea.jp

Fetish Furstenberg D v F F e ti s h B ox C l u tc h www.dvf.com

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Cette icône de la mode qu‘est Diane von Furstenberg lance une collection de minaudières Fetish Box Clutch en édition limitée pour l’automne : 9 modèles exclusifs, chacun n’étant produit qu’en 25 à 50 exemplaires. Le design est tout à la fois espiègle et surréaliste. Chaque minaudière, fabriquée à la main en Italie, est numérotée et dotée d’un miroir en forme d’oeil abstrait à l’intérieur – censé apporter bonheur et chance à sa propriétaire.

De bien seduisants desastres

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B e a u ti f u l D i s a s t e r s www.daviddrebin.com

Dans son nouvel ouvrage ‘Beautiful Disasters’, le photographe David Drebin met en scène des beautés fatales dans des cadres étranges. Qui sont ces femmes ? D’où viennent-elles, où vont-elles ? Laissez libre cours à votre fantaisie et vos fantasmes avec ce magnifique ouvrage, proposé en édition limitée – à seulement 50 exemplaires – un collector signé et numéroté dans une luxueuse boîte rouge sang.

© Beautiful Disasters by David Drebin – Collector’s Edition, published by teNeues, Pre-publication price until December 31, 2012 : 1 750 euros, afterwards 2 000 euros – www.teneues.com. Photo © 2012 David Drebin.

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li f e s t y l e

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Vi va Sp e ak e r s www.yankodesign.com

W o l f o r d F / W 2 0 12 -13 www.wolford.com

Un son Origami

Un système surround complet à glisser dans votre poche ? C’est tout à fait possible avec les haut-parleurs du designer Jang se-chan, inspirés par l’origami. Pour l’ouvrir et lui donner la forme d’un cube, tournez le haut et le bas de ce gadget ultraplat en aluminium. Les haut-parleurs docking fonctionnent avec l’iPhone et les autres téléphones sous Android. Ça marche aussi avec la synchronisation Bluetooth.

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L i m it e d P o n s a r di n Editi o n

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www.veuve-clicquot.com

Chaque femme est unique et tient à se distinguer des autres. C’est ce que Wolford a parfaitement compris, qui lance une nouvelle collection automne-hiver arborant les motifs et les designs les plus divers et les plus contrastés. Et celles qui ne savent pas sur quel pied danser peuvent toujours opter pour un bas différent pour chaque jambe. Legwear, dentelles et falbalas.

Veuve Clicquot en boite Une boîte de sardines abritant une bouteille de Champagne Veuve Clicquot Ponsardin, cela peut sembler étrange à première vue. La célèbre maison vient de lancer son nouveau coffret Cuvée Brut Carte Jaune en édition limitée : la Ponsardine, une boîte à sardines faisant référence à l’histoire de la marque. Ces sardines figuraient jadis sur les armoiries de la famille Ponsardin. Bref, il s’agit là d’un hommage en boîte. Ou du luxe authentique avec un clin d’oeil. OU T www.wallanddeco.com

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OUT, en clair Outdoor Unconventional Texture, est un revêtement extérieur novateur qui offre de nouvelles perspectives artistiques et transformera votre extérieur. Sa texture comporte trois éléments essentiels qui le rendent résistant à l’eau et aux rayons UV. Motifs ludiques, impressions géométriques, véritables décors créés sur-mesure, OUT transforme les façades en véritables oeuvres d’Art. Ou comment libérer à l’extérieur ce que vous avez toujours gardé à l’intérieur.

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Le clavier qui ne craint pas l’eau

Vous ne jurez que par le clean desk policy ? Logitech lance à votre intention le premier ­clavier entièrement lavable, à l’eau et au savon. Les touches à impression UV et ­revêtement laser résistent au lavage. Ne pas laver au lave-vaisselle !

8 OUT, c’est in

Pour celles qui ne sav ent pas sur quel pied da nser…

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Logitech Washable Keyboard K310 www.logitech.com


Votre Plan : la sécurité financière pour aujourd’hui et pour demain

De quoi êtes-vous encore sûr aujourd’hui ? Vous comptez sur vos revenus et sur votre patrimoine pour assurer votre avenir financier. Mais que faire lorsque les règles changent subitement ? On taxe plus lourdement les dividendes, on rogne sur les avantages privés, votre capital pension est peu à peu grignoté, … Quand on vous retire tout à coup certaines des possibilités qui s’offraient à vous auparavant, quelles certitudes avez-vous encore ? Et qui vous dit qu’on en restera là ? Optima possède toutes les connaissances pour vous fournir un plan financier et fiscal complet selon vos souhaits. A la mesure de votre situation personnelle et adapté aux défis d’aujourd’hui. Vous recherchez la sécurité ? Ne vous contentez pas de conseils, exigez un plan. Pour toutes informations, appelez le 0800 97 536 ou allez sur optima.be


interview

economie et fina nces

« La fin de la crise n’est pas pour demain » Herman Verwilst se dit peu optimiste sur le climat financier des prochaines annees. La crise financière de la fin 2008 a débouché sur une interminable crise de l’euro. L’incertitude semble aujourd’hui dominer le monde. Mais que signifie concrètement pour vous ce glissement de terrain économique et financier ? Les explications d’Herman Verwilst, professeur, banquier et président d’Optima Banque. texte jeroen lissens | PHotos lieven dirckx

Herman Verwilst (1947) observe le monde économique et financier à travers de doubles lunettes : d’une part, celle du professeur qui enseigne l’organisation et la stratégie des institutions financières à l’Université de Gand et d’autre part, celle d’un homme du terrain qui, en tant que CEO d’une grande banque, a vécu la crise financière depuis le premier rang. Ou, plutôt, qui la vit toujours puisqu’à l’en croire, voilà quatre ans que nous tentons en vain de sortir de la crise. « Globalement, on peut dire que nous sommes dans le pétrin depuis le troisième trimestre 2008 », se hûte-t-il de commencer l'entrevue. « Au début de cette année-là, nous avons observé une période de haute conjoncture. Les Bourses culminaient, on parlait même de bulle. Mais cette période a cessé fin 2008, et elle n’est toujours pas revenue. »

On constate que ce phénomène ne se limite pas à la Belgique. HERMAN VERWILST : « Le produit intérieur brut (PIB), qui est, en quelque sorte, le gâteau économique que nous fabriquons tous ensemble – et que nous pouvons aussi partager –, s’est rétréci dans tous les pays de l’UE depuis le début de la crise. Sauf en Allemagne. » « Depuis la fin 2008, nous avons cru à deux reprises que la situation allait s’améliorer : au second semestre 2009 et au premier semestre 2010. Mais l’optimisme a été de courte durée puisque la grave crise financière qui a éclaté dans les pays PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne, réd.) a débouché sur de nouveaux problèmes en 2010 et 2011. »

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Voit-on la lumière au bout du tunnel ? HERMAN VERWILST : « Une situation dégradée pendant quatre ans ne se redresse pas en quelques mois, ni même en un an. Je crains, dès lors, qu’il nous faudra encore cinq ans avant d’être tirés d’affaire. Pourquoi ? Parce que cette fois, des adaptations sociales et économiques fondamentales sont nécessaires. Et de telles adaptations ne se font pas en un-deuxtrois. Le redressement prendra donc du temps, et il sera fastidieux. » Quelles mesures concrètes sont nécessaires ? HERMAN VERWILST : « D’une part, des mesures qui stimulent la croissance ­durable. Je pense à des mesures d’innova­ tion, des réformes du marché du travail,


« Une serie d’acquis est aujourd’hui hypothequee. »


interview

des investissements liés à l’environnement, etc. D’autre part, il faut aussi des mesures qui rendent la dette publique supportable. Autant d’éléments qui ­demandent du temps. Inutile donc de se bercer d’illusions et de croire que nous allons nous en tirer rapidement. » « Mais nous ne pouvons pas non plus ­t raîner : plus les problèmes s’accumulent, plus il faudra de temps pour les résoudre. On l’a vu en Grèce, où ils ont attendu bien trop longtemps pour même oser regarder la situation en face. » Qu’est-ce qui explique la gravité de la crise ? HERMAN VERWILST : « Dans la plupart des pays européens, je vois deux raisons qui se renforcent l’une l’autre. D’abord, la demande intérieure ralentit. Les particuliers consomment moins, du coup, les entreprises produisent et investissent moins. L’incertitude, un facteur strictement psychologique, freine encore un peu plus cette consommation et les investissements : la société a toujours du mal à accepter que le gâteau économique cesse de grandir. La bataille que se livrent les citoyens pour s’assurer leur part du gâteau s’intensifie. Cela vaut aussi pour les pouvoirs publics, qui doivent se serrer eux-mêmes la ceinture du fait de la baisse des revenus fiscaux découlant du ralentissement économique. C’est une situation à laquelle on assiste dans l’Europe entière. » « Cela nous amène au second élément qui explique la gravité de la crise actuelle : non seulement la demande intérieure ralentit, mais la demande extérieure fait de même. Lorsque les pays importent moins, cela signifie qu’à l’étranger, la production destinée à l’exportation va baisser. C’est donc l’Europe dans son ensemble qui connaît un problème. Un problème grave. » Comment en est-on arrivé là ? HERMAN VERWILST : « Nous payons aujourd’hui le prix d’une politique et d’un comportement reposant, depuis un demisiècle, sur l’accumulation de dettes. Cette attitude nous a conféré une série d’acquis, qui sont aujourd’hui hypothéqués. Mais

en même temps, ces dettes compliquent la mise en œuvre des ajustements fondamentaux. Est-ce tenable ? Il est clair que la dette publique doit être démantelée pour que l’on puisse aboutir à une solution durable. D’ailleurs, dans certains pays, même les dettes des personnes privées ont acquis une ampleur inquiétante. » L’Etat a donc besoin de plus de revenus (fiscaux), alors qu’en Belgique, la pression fiscale figure déjà parmi les plus élevées d’Europe ? HERMAN VERWILST : « Le pourcentage de la dette publique par rapport au PIB – qui varie aujourd’hui autour des 92 à 93% dans toute l’Europe, et qui constitue un indicateur de la « supportabilité » de cette dette – baisse lorsqu’on arrive à faire augmenter le PIB. En misant sur la croissance économique et les investissements, nous pouvons nous sortir de la crise. Il ne suffit pas d’amortir la dette. » Pourtant, vous dites que cette évolution n’est pas pour demain. HERMAN VERWILST : « Nous sommes pris aujourd’hui dans un cercle vicieux. La crise bancaire et financière a déclenché un phénomène qui s’est amplifié jusqu’à devenir une crise économique plus large. C’est un cercle vicieux car ces deux éléments s’alimentent mutuellement. Les grandes banques sont loin d’être tirées d’affaire. Et si les banques ne sont pas fondamentalement saines, elles ne peuvent pas être des fournisseurs durables d’oxygène – lisez : de crédits – au reste de l’économie. De plus, les banques subissent des taxations complémentaires pour compenser le soutien dont elles ont bénéficié dans le passé. Mais cela leur complique encore un peu plus la tâche. Ajoutez à cela le fait que les obligations d’Etat, dans lesquelles les banques investissent traditionnellement, sont devenues risquées. En même temps, on voit que les marchés financiers ont perdu toute patience et exercent une pression spéculative sans répit. » On pourrait s’attendre à ce qu’une crise à l’échelle européenne suscite une réaction au niveau européen. Que fait l’Europe,

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et est-ce que cela suffit pour nous sortir de la crise ? HERMAN VERWILST : « L’Europe réagit, mais elle le fait à son propre rythme. En juin, nous avons eu un sommet européen crucial, dont émane aujourd’hui le Masterplan du président Herman Van Rompuy. On n’en verra les résultats qu’au mois de décembre, soit six mois après le sommet européen. On peut se demander si, de cette manière, l’Europe réagit avec suffisamment de force et de cohérence, mais de toute évidence, les structures sont ce qu’elles sont. » Entre-temps, chaque pays ou presque émet un signal différent vis-à-vis des Grecs… HERMAN VERWILST : « Imaginez que, pour toutes les décisions européennes, il faille attendre le résultat de référendums dans 27 pays, y compris les discussions qui reflètent souvent les agendas nationaux. La formation de décisions serait paralysée dans les faits. C’est précisément ce qu’on voit dans une certaine mesure aujourd’hui : en temps de crise, le moteur européen a des ratés. Il est clair que le processus décisionnel européen comprend une série de restrictions qui ne sont vraiment gênantes que lorsqu’il s’agit de prendre des décisions difficiles sur le plan économique. » « Si nous voulons l’intégration financière européenne, il faudra pourtant mettre en place, au niveau européen, à la fois un système de surveillance bancaire et un système de garantie des dépôts (un système qui offre une certaine protection pour les avoirs des titulaires de comptes en cas de faillite d’une banque, réd.). Si nous n’intervenons pas rapidement et avec détermination, surtout en ce qui concerne les pays PIGS, l’euro risque de ne plus être viable. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, certains spéculent déjà en ce sens. Un tel scénario serait dramatique, il nous rejetterait 15 ans en arrière. J’espère, dès lors, que l’Europe pourra faire preuve de détermination. » Comment une institution financière traverse-t-elle la crise actuelle ? Et est-ce que mon argent est toujours en sécurité dans une banque ? HERMAN VERWILST : « Les grandes banques


interview

ne sont pas tout à fait rétablies de la crise financière. De plus, en raison de la faiblesse de l’économie, elles font face à de nombreux mauvais payeurs. Et, enfin, elles sont aussi lourdement affectées par les dépréciations des emprunts d’Etat qu’elles détenaient en portefeuille. Alors que pendant longtemps, on ne pouvait imaginer que les emprunts d’Etat puissent présenter un quelconque risque : à l’époque, le risque d’un emprunt d’Etat était perçu comme étant le même partout – c’est-à-dire nul –, que cet emprunt émane de l’Allemagne ou de la Grèce. Aujourd’hui, de nombreuses banques perdent de l’argent trimestre après trimestre sur des emprunts d’Etat qu’elles avaient achetés à titre d’investissements sûrs. » L’économie tourne au ralenti, les banques ne sont pas encore rétablies et les pouvoirs publics sont sur la paille. Que dois-je faire en tant que consommateur ? HERMAN VERWILST : « Plus encore qu’avant, chaque épargnant particulier doit dresser l’inventaire complet de ses actifs et passifs. Il doit tenter de se forger une idée de son avenir financier dans ce nouveau contexte et dans un climat qui change de plus en plus vite. Pour ce faire, il est essentiel de disposer d’informations correctes et les plus récentes. Voyez simplement comment la fiscalité en Belgique – et dans toute l’Europe d’ailleurs – évolue actuellement à toute allure. » « Il faut se rendre à l’évidence : les placements sans risque n’existent plus. On savait déjà les actions risquées, mais aujourd’hui, c’est aussi le cas de certains emprunts d’Etat. Et quand on regarde des pays comme l’Espagne, on voit que là aussi, certaines catégories de biens immobiliers ne sont pas les havres de stabilité espérés. » « Enfin, on doit se rendre compte que la vague de vieillissement va susciter un grave problème de pension dans l’Europe entière. C’est sans doute un message peu populaire, mais il est un fait que sur ce plan, l’optimisme n’est pas de mise. La conclusion est très claire : chacun doit établir pour soi-même un plan financier durable, mais il faut aussi le revoir périodiquement et l’adapter aux circonstances nouvelles. Et il est au moins aussi important de respecter ce plan à long terme qui s’accompagne d’objectifs spécifiques. »

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MON P L A N

ANNEMIEKE DUBOIS E t GENEVI e VE HEINT Z

bonne adresse pour ceux qui veulent une aventure éphémère ou un riche mariage. Sur les 2 600 membres que nous comptons de par le monde, 15% sont Belges et leur nombre ne fait que croître. »

©David Speltdoorn

L’amour sur commande

05.

Comment cela se passe-t-il concretement ? « Tout commence par un premier entretien, au cours duquel nous prenons le temps de vérifier si Berkeley International représente Bonne nouvelle pour les célibataires financièrement indépendants, qui par vraiment le bon choix pour manque de temps ne peuvent partir eux-mêmes à la recherche de l’âme la personne qui se trouve en sœur : la très exclusive agence de rencontres britannique Berkeley face de nous. Si c’est le cas, nous passons à l’étape de la International a ouvert récemment une antenne à Bruxelles. Les apprenties rencontre. Nous introduisons Cupidon Annemieke Dubois et Geneviève Heintz nous parlent de leur mission. nos clients en mentionnant uniquement leur prénom, TEXTE Iris De Feijter avec une description de leur apparence et de leur per sonnalité. Toute recherche sur Google est donc exclue. coup aujourd’hui. Nous « Les Belges travaillent beau Pourquoi vous etes-vous Agissant ainsi, nous plaçons savons ce que veulent ces coup. Mais l’argent et le stalance ce defi ? la personne elle-même au hommes et ces femmes, nous tut social ne suffisent pas à «  En Belgique, les célipremier plan, et non pas sa les comprenons et nous les rendre heureux. Quel intébataires haut de gamme carrière, son statut social ou connaissons totalement. » rêt à posséder une voiture de étaient un peu oubliés, les son compte en banque. » luxe sans personne à vos côsites de rencontre traditiontés ? Nous voulons combattre nels ne visant que la masse. le sentiment de solitude. » Les profils de haut niveau n’aiment pas la visibilité et Quels sont les profils les ne tiennent donc pas à placer plus frequents dans votre Est-ce que vous garantisune annonce sur l’internet. base de donnees ? sez LA rencontre ultime ? Ce que nous leur proposons ? Etes-vous des marieuses «  Des hommes et des «  Chez nous, les clients Un service aussi discret que femmes qui ont réussi et qui peuvent être certains de nees ? professionnel. Le nombre cherchent un partenaire à rencontrer des personnes «  Nous avons toutes deux d’inscriptions prouve que la long terme. Nous les sélecdignes d’intérêt. Mais nous une longue expérience demande est forte. » tionnons sur base de leurs ne pouvons pas garantir l’aldu monde des affaires et intentions et de leur perchimie entre deux êtres. des RH. L’expérience et la sonnalité et certainement Nous sommes des apprenties connaissance du cœur hupas sur leur âge ou sur leur Cupidon, mais nous n’avons main que nous avons accompte en banque. Nous pas encore le diplôme en quises depuis une quinzaine L’adage lonely at the top ne sommes pas non plus la poche. » d’années nous servent beau reflete donc bien la realite ?

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D ’ UNE I M P OR TA N C E C A P I TA L E

3 p r o f e s s i o n n e l s a p r o p o s d e l e u r pa s s i o n

D’UNE

IMPORTANCE

CAPITALE Silv ia M e r t e n s e T P i e t e r P e e r li n g s

J a n Va n h o u tt e g h e m

Pierre degand

Jan Vanhoutteghem, Silvia Mertens, Pieter Peerlings, et Pierre Degand à propos de ce qui les passionne. Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur. TEXTE Iris De Feijter | PHOTOS guy kokken

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D ’ UNE I M P OR TA N C E C A P I TA L E

le bijoutier

Jan Vanhoutteghem « Je suis né au milieu des bijoux. Mes parents ont ouvert à la fin des années 50 une modeste bijouterie-horlogerie à De Pinte. En fait, je rêvais d’une grande carrière de musicien mais j’ai finalement opté pour une formation en joaillerie à Anvers. Cette formation – bien plus que l’orfèvrerie à l’académie – était axée sur la technique. Mon diplôme en poche, j’ai accumulé de l’expérience dans divers ateliers de bijouterie. Jusqu’à ce que je décide d’ouvrir mon propre atelier. J’y concevais et fabriquais mes propres bijoux. Quatre ans plus tard, en 1989, j’ai repris le commerce de mes parents. Comme je devais moi-même être présent au magasin la plupart du temps, je délaissais mon travail à l’atelier. J’avais beaucoup moins de temps pour créer des bijoux. Ces derniers temps, j’essaie à nouveau de m’installer plus souvent derrière mon établi. C’est là que je prends le plus de plaisir à travailler. »

« Derriere mon etabli, je revis. »

« J’ai toujours trouvé la création plus importante que le marketing. Je ne suis absolument pas intéressé par la vente de grandes marques. Je préfère parcourir les foires et salons à la recherche de créations originales. Cette vision ne correspondait pas au commerce classique de mes parents. Il y a quinze ans, j’ai décidé d’écouter mon cœur et de donner une nouvelle orientation au magasin. J’ai progressivement réduit la place réservée aux montres au bénéfice de bijoux artistiques et design. J’ai continué à vendre des bijoux classiques, mais en faisant une distinction entre les collections et les bijoux de créateurs : la première catégorie est composée de bijoux fabriqués en séries, la seconde est constituée de pièces uniques. Mes propres bijoux font partie de la deuxième catégorie. Quelques bijoux exposés en magasin sont donc issus de mon imagination, même si 85% des créations que nous réalisons dans notre atelier sont le fruit de commandes. Nous recevons surtout la visite de personnes qui veulent fêter quelque chose ou qui se situent à un tournant important de leur vie. Pour elles, c’est avant tout la valeur sentimentale du bijou qui compte, bien avant son coût. C’est aussi ma façon de considérer les bijoux. »

émotion.

« En 2006, j’ai racheté une bonne partie de la galerie La Réserve, à Knokke. C’est là que la créatrice belge Simonne MuylaertHofman vendait ses bijoux. Mon objectif initial était d’ouvrir un deuxième magasin à Knokke, mais j’aurais dû y sacrifier tous mes week-ends et vacances. En tant que père de famille, je ne le souhaitais pas. Je veux voir mon enfant grandir. C’est pourquoi nous avons ouvert un magasin à Gand. Nous l’avons baptisé Edelgedacht (littéralement : la pensée précieuse). Ce nom fait référence à notre démarche : donner forme aux métaux précieux par un travail original. Je ne travaille que l’or, jamais l’argent. Lorsque notre magasin à De Pinte a déménagé vers la Kerkplein il y a deux ans, nous l’avons également rebaptisé Edelgedacht. » « Ces derniers temps, le secteur de la joaillerie fait malheureusement parler de lui de façon négative dans la presse. Pensez, par exemple, aux diamants qui alimentent des conflits armés ou à l’exploitation de mines d’or aux effets catastrophiques pour l’environnement. Peu de gens savent par contre que le secteur fait de plus en plus appel à l’or recyclé. Je n’utilise pour ma part que de l’or usagé. Le prix de l’or étant actuellement très élevé, bon nombre de personnes viennent me vendre des bijoux en or. J’envoie l’or que j’achète à une entreprise de raffinage, qui mesure le pourcentage d’or absolu et me le renvoie. Nous réalisons nousmêmes les alliages permettant d’obtenir de l’or 18 carats. Il est également intéressant de savoir que beaucoup d’entreprises de notre secteur travaillent avec des comptes-or. Quand j’achète une collection, je paie au moyen d’un échange en or. Comme vous le voyez, l’or demeure un moyen de paiement en joaillerie. »

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Le bijoutier Jan Vanhoutteghem est actif depuis plus de 25 ans en joaillerie. Ses magasins Edelgedacht à De Pinte et Gand proposent autant des bijoux classiques que des créations artistiques et design.


D ’ UNE I M P OR TA N C E C A P I TA L E

les architectes du BadBoot

Silvia Mertens et Pieter Peerlings « Notre benefice, c’est la renommee que nous vaut ce projet. »

« Nous n’avons pas hésité une seule seconde lorsqu’on nous a commandé le projet du BadBoot. Pour un jeune bureau comme le nôtre, c’était l’occasion unique de nous faire connaître. Mais la tâche n’était pas simple. Un concours a été mis sur pied au printemps 2011. Ceux qui s’y inscrivaient devaient proposer la totale : le concept, la réalisation, l’exploitation et l’investissement. Philip De Prest de l’agence événementielle malinoise V-Zit a déposé le dossier et nous étions ses partenaires, de même que le chantier naval HSS et les propriétaires Badboot Vastgoed bvba. Tout devait aller très vite : nous avons remporté le concours en septembre 2011, la construction a démarré en février 2012 et BadBoot a ouvert ses portes en août. Le projet est clairement inspiré du caractère maritime de la zone portuaire. En fait, la conception proprement dite nous a semblé un jeu d’enfant en comparaison avec tout le reste. Un exemple : en matière de législation, BadBoot se retrouve pris entre deux feux. Dépourvu de moteur, ce n’est donc pas un bateau, mais ce n’est pas non plus un bien immobilier. Nous n’avons donc pas pris de risque et au final, BadBoot détient toutes les licences et autorisations imaginables. Nous avons fort heureusement collaboré selon une nouvelle formule ‘Bouwteam’, le maître d’ouvrage, l’entrepreneur, l’architecte et les bureaux d’étude se réunissant autour d’une table dès le premier jour. Cela permet d’atteindre bien plus rapidement des solutions réalisables sur le plan pratique, esthétique et financier. Le budget de BadBoot tourne autour de 3 millions d’euros, ce qui n’est pas rien, mais d’autres propositions coûtaient jusqu’à trois fois plus. Nous avons réussi à restreindre les coûts parce que la plupart des partenaires ont renoncé à leurs marges bénéficiaires. Nous-mêmes avons gagné juste assez pour rentrer dans nos frais. Notre bénéfice, c’est la renommée que nous vaut ce projet. Nous espérons évidemment que d’autres commandes suivront. »

travail d’équipe. Sylvia Mertens et Pieter Peerlings ont ouvert en 2007 le bureau d’architecture Sculp(IT). Leur principal projet à ce jour : BadBoot une piscine flottante dans le quartier Het Eilandje à Anvers.

« L’époque où un architecte connaissait tout et savait tout faire est bien révolue, puisque la construction est devenue bien trop complexe. Aujourd’hui, un architecte doit être capable d’admettre qu’il lui faut sous-traiter certaines tâches, sans pour autant aller jusqu’à abandonner l’essence même de son métier. En fait, notre mission est entièrement fixée par une loi datant de 1963. Cette loi ne précise pas seulement que le titre d’architecte est protégé, mais aussi que l’architecte doit être totalement indépendant. Autrement dit : un architecte n’est pas autorisé à construire lui-même. A dire vrai, j’estime que cette loi – qui a près de cinquante ans ! – date un peu. Cette fameuse indépendance est par exemple remise en question dans une Bouwteam. Avec une telle formule, la répartition des tâches est nécessairement plus floue. Dans le projet BadBoot, nous n’étions par exemple pas seulement architectes, mais il nous arrivait aussi d’être donneur d’ordre et bureau d’études. Mais finalement, une Bouwteam donne des résultats plus rapides et meilleurs. Nous estimons que la protection de notre titre est tout aussi obsolète. Nous préférerions que le rôle de l’architecte soit protégé : un rôle qui consiste à soupeser tous les intérêts et à choisir la meilleure option sur des critères objectifs. Pour parler franchement, nous avons été surpris par un succès aussi rapide. Normalement, il faut toujours quelque temps avant que quelque chose de nouveau attire du monde. Le fait que la Ville d’Anvers ait collaboré au projet a sans doute aidé, de même que le beau temps en août et en septembre. Mais BadBoot est ouvert toute l’année, puisqu’en hiver, la piscine se transforme en patinoire. BadBoot restera en place pendant dix ans minimum – à l’endroit actuel pendant deux ans et ensuite, à quatre emplacements différents dans la zone Het Eilandje. Stad Antwerpen vise à ce que le BadBoot serve de catalyseur, contribuant à rendre différentes zones du quartier plus attrayantes. Nous avons-nous-mêmes visité le BadBoot à plusieurs reprises – pas pour nager, mais pour bien manger et boire un verre dans un cadre enchanteur. »

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D ’ UNE I M P OR TA N C E C A P I TA L E

L’expert de la mode masculine

PIERRE DEGAND « Maison Degand propose ce qui se fait de mieux en matière de mode masculine : costumes, chaussures, vêtements et accessoires, tous de fabrication artisanale et d’une grande rigueur. Maison Degand compte trois départements : Degand Tailleur- le service des costumes sur mesure – existe depuis 1983. Nous avons ouvert par la suite un département consacré aux chaussures ainsi que Degand Sport & Business. Ces départements ont un dénominateur commun : tout ce que nous vendons est fabriqué selon les règles de l’art. L’année prochaine, un petit salon de thé annexe restaurant ouvrira ses portes à côté de Maison Degand. Il s’agit d’un projet de ma fille, passionnée de cuisine. Nos clients sont des gens très occupés et cela leur permettra de faire une pause pendant que nous nous occupons de leur commande. L’année prochaine sera aussi l’année du trentième anniversaire de Maison Degand. Avant de m’installer à Bruxelles, j’avais une boutique de vêtements à Knokke, mais je ne tiens pas à ouvrir une filiale au Zoute aujourd’hui, car je ne trouve pas le personnel adéquat. En effet, mes collaborateurs ne doivent pas être de simples vendeurs. Ils doivent connaître nos produits à fond et surtout être capables de conseiller les clients de façon optimale. Il m’arrive de comparer le choix d’un costume sur mesure à celui d’une Porsche : Turbo, Carrera, Panamera… comment se décider. Le moteur est dans l’essence identique, mais l’intérieur et la carrosserie diffèrent. Vous optez pour un costume à 3 000 euros que vous porterez pendant dix ans sans problèmes ? Ou vous penchez pour costume qui ne coûte que 1 300 euros mais qui aura perdu beaucoup de sa superbe après un an ? A mes yeux, il est plus important de bien conseiller le client que de faire de grosses ventes. J’ai développé un sixième sens à ce sujet : les clients sortent d’ici avec un produit à leur mesure et ce au prix qu’ils avaient en tête en arrivant. Il ne faut pas nécessairement être riche pour compter parmi nos clients, il faut surtout savoir ce que l’on veut et pour quel budget. »

« Il est plus important de bien conseiller le client que de faire de grosses ventes. »

raffinement. « J’ai commencé à travailler à 14 ans. Cela me fait donc aujourd’hui 44 ans d’expérience dans le secteur de la mode masculine, ce qui n’est pas donné à tout le monde ! Le raffinement, j’ai cela dans le sang. Il faut dire aussi que j’ai beaucoup appris de mes clients et de leur art de vivre. Leurs voitures, leurs voyages, leurs vêtements, leurs maisons, leurs goûts : tout est généralement d’une très grande qualité. Je ne comprends pas ces gens qui visitent des restaurants étoilés, qui ont une belle voiture mais qui ne se soucient pas de la façon dont ils sont habillés. Le raffinement, cela demande une certaine logique. Evidemment, cela ne veut pas dire que mes clients doivent porter tous les jours un costume Brioni… Pendant leurs loisirs, ils seront bien mieux en sportswear. Tout dépend de l’occasion et de l’ambiance : après tout, ils ne boivent pas du Château Margaux tous les jours, n’est-ce-pas ? Il y a des occasions où un Sancerre rouge est plus adapté.  Je connais tous mes clients, leurs préférences et leurs mensurations. Lorsqu’un homme d’affaires très occupé m’appelle de Sint-MartensLatem pour me dire qu’il a besoin d’une chemise blanche pour le lendemain, je la lui fais parvenir immédiatement par messagerie. Je connais ses goûts, ses tissus préférés, sa taille … C’est comme au restaurant, quand ils savent sans que vous ayez à le dire quelle cuisson vous préférez pour votre steak. Chez nous, tout est question de service et de confiance. Avec de nouveaux clients, je construis peu à peu une relation de confiance, mais après, ces hommes reviennent toujours. Sauf si je trahis leur confiance, auquel cas on ne les revoit plus jamais. Les femmes sont beaucoup moins fidèles en ce qui concerne le shopping. Encore une différence avec ces dames : la mode pour hommes est plus conservatrice, même si personnellement, j’apprécie une touche d’originalité dans une tenue. Certains hommes ont un style inné, pensez au Prince Charles. Ses tenues sont soignées dans les moindres détails, mais jamais dénuées d’une certaine fantaisie. Une pochette, d’étonnantes chaussettes : ce sont ces détails qui font toute la différence. Le Prince William n’a pas hérité de ce raffinement. C’est ce qui distingue un homme habillé d’un homme bien habillé. »

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Cela fait presque 30 ans que Pierre Degand (58 ans) a ouvert une boutique de luxe pour hommes Avenue Louise à Bruxelles. Dans son magasin multimarques réputé, il vend ce qu’il y a de meilleur en termes de chaussures, de costumes et d’accessoires.


l e p o i n t s u r la s it u ati o n

Droi t s d’e n r egi st r e m e n t et de succ e ssion: u n e nou v el l e m esu r e a n t i-a bus

Keep it simple Vous envisagez de régler votre succession ? Très bien ! Mais attention à la nouvelle et très stricte mesure anti-abus portant sur les droits de succession et d’enregistrement, entrée en vigueur le 1er juin 2012 et dont les effets sont drastiques. TEXTE liesje vanneste, tax advisor PHOTOS Lieven Van Assche

liesje vanneste

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l e p o i n t s u r la s it u ati o n

Dès 1993, le législateur instaurait une mesure générale anti-abus visant à prévenir toute construction juridique n’ayant pour but que l’évasion fiscale. La construction juridique devait impérativement avoir un motif légitime, financier ou économique. Cette théorie était déjà applicable aux droits d’enregistrement et de succession, mais dans la pratique, cette disposition n’a pas été respectée. Aujourd’hui, cette disposition antiabus est renforcée et étendue aux droits de succession et d’enregistrement.

Comment l’administration juge-t-elle concrè­ tement qu’un contribuable s’est rendu cou­­pable d’abus fiscal ? Elle doit vérifier l’objectif et la portée de la disposition légale concernée.

La preuve contraire Le contribuable peut tenter de démontrer que l’acte juridique visé a été inspiré par des motifs autres que l’évitement des droits d’enregistrement ou de succession. De cette manière, il échappe à l’application de la ­mesure anti-abus.

« Aujourd’hui, la disposition anti-abus est renforcee et etendue aux droits de succession et d’enregistrement. »

Dès qu’il est question d’abus fiscal, l’administration peut faire fi de l’acte juridique d’un contribuable et taxer l’acte juridique réellement recherché. Qu’est-ce que cela signifie par exemple pour les droits de succession ? Que vos héritiers paieront des droits de succession sur un patrimoine pour lequel vous avez mis en place une planification successorale.

La preuve L’administration doit apporter la preuve que l’acte juridique tombe sous l’application de la nouvelle mesure anti-abus. Quand parlet-on d’un ‘abus fiscal’ ? Lorsque l’admi­ nistration démontre qu’un contribuable a effectué un acte juridique: • Par lequel il se place hors du champ d’application d’une disposition fiscale et en opposition avec l’objectif de celle-ci. • Ou par lequel il revendique un avantage fiscal dont l’attribution est contraire à l’objectif de cet avantage.

ne sont repris dans aucune des deux listes ne sont ni sûrs, ni suspects. L’incertitude existe donc encore pour ces techniques de planification.

Il peut également y avoir ‘manque de preuve contraire’. Les motifs non fiscaux sont alors tellement négligeables que l’acte juridique semble impensable sans motifs fiscaux.

La circulaire Afin de mieux définir la notion d’abus fiscal, l’administration a publié le 19 juillet 2012 une circulaire qui reprend des exemples concrets de techniques de planification courantes tombant ou non sous la nouvelle mesure anti-abus. La circulaire reprend deux listes : la ‘white list’ contient des actes qui ne sont pas considérés par l’administration comme des abus fiscaux et la ‘black list’ énumère les actes qu’elle considère comme étant des abus fiscaux. Mais ce n’est pas tout. La circulaire mentionne aussi clairement que les abus fiscaux doivent être jugés au cas par cas, en tenant compte du contexte et des modalités. Autrement dit : les actes juridiques qui

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The white list Quels actes juridiques sont considérés par l’administration comme des ‘actes sûrs’ ? • Donation (don manuel ou bancaire). • Donation devant notaire (non belge, par exemple aux Pays-Bas). • Donation de biens immobiliers en plusieurs phases (avec un intervalle de plus de trois ans). • Clauses de tontine et d’accroissement. • Donation avec charge ou sous condition résolutoire. • Donation de grands-parents à enfant (s) et petit (s)- enfant (s). • Donation sous réserve d’usufruit ou d’un autre droit à vie. • Donation avec application d’un droit d’enregistrement réduit. • Donation faisant l’objet d’une exonération prévue dans le Code des droits d’enregistrement. • Testament avec application maximale des régimes de faveur (par exemple en Flandre : legs au conjoint survivant de la pleine propriété de l’habitation familiale). • Testament avec legs au(x) petit(s)-enfant(s) au lieu de l’enfant/des enfants. • Testament de l’habitation familiale (en Flandre) au conjoint survivant. • Testament d’un célibataire sans enfants. L’administration ne place donc pas ces actes proprement dits dans la catégorie ‘abus fiscaux’. Mais elle émet des réserves dans le cas où ces actes font partie d’une construction combinée. Attention donc, si un tel acte intervient dans le cadre d’une planification étendue.


l e p o i n t s u r la s it u ati o n

« Tous les actes repris sur la ‘black list’ peuvent perdre la qualification d’abus fiscal. »

The black list Quels actes juridiques sont en principe considérés par l’administration comme des abus fiscaux ? • La clause de maison mortuaire. • L’achat scindé (nue-propriété et usufruit) de biens, précédé d’une donation (enregistrée ou non) de l’usufruitier au nu-propriétaire. • Une construction d’emphytéose entre sociétés liées. • L’apport par un seul conjoint, généralement de biens immobiliers, dans la communauté conjugale, suivi d’une donation des deux conjoints. • L’extraction de biens mobiliers hors de la communauté conjugale, suivie d’une donation réciproque entre conjoints. • Le ‘testament du grand-père’. Tous les actes juridiques repris sur la ‘black list’ peuvent perdre la qualification d’abus fiscal. Le contribuable doit pour cela prouver qu’il a été guidé par des motifs non fiscaux. Le don manuel et la donation par les grandsparents ne posent pas de gros problèmes, ce qui semble tout à fait logique. Ces actes sont d’ailleurs guidés par un motif non fiscal, à savoir la générosité. Il est donc toujours possible de donner de l’argent à vos enfants ou vos petits-enfants. Plus étonnant, le fait que la technique du legs en duo ne se trouve pas sur la ‘black list’. Un tel legs, conseillé dans le cas d’un héritage allant aux neveux et nièces, doit représenter un avantage net substantiel pour l’A.S.B.L. concernée. Il est pourtant permis de penser qu’un legs en duo n’a qu’un motif fiscal. L’achat scindé se trouve par contre sur la

‘black list’. Il s’agit d’une construction par laquelle les parents achètent l’usufruit et les enfants la nue propriété, via une donation préalable de leurs parents. Une telle construction sera dorénavant taxée comme si la pleine propriété avait toujours fait partie du patrimoine des parents. La construction par laquelle la société achète l’usufruit et le chef d’entreprise la nue-propriété n’est par contre pas considérée comme un abus fiscal.

A titre subsidiaire L’administration a apparemment conscience du fait que la disposition anti-abus entraînera des contestations. En première instance, elle invoquera donc l’application d’autres dispositions légales. Un exemple ? La clause dite de maison mortuaire sera en première instance taxée sur base de l’article 5 du Code des droits de succession. La disposition anti-abus sera donc alléguée à titre subsidiaire, lorsque la première thèse de l’administration n’est pas acceptée.

Le service des decisions anticipees Vous voulez vérifier la sécurité juridique d’un acte donné ? Dans ce cas, réclamez un ruling. Vous recevrez alors la décision anticipée de l’administration. Mais le service

des décisions anticipées ne peut jamais affirmer explicitement que la disposition antiabus ne sera pas appliquée. Vous avez par contre le droit de demander si l’optimisation planifiée contient effectivement assez de motifs non fiscaux. La réponse est positive ? Dans ce cas, vous pouvez utiliser ce ruling comme preuve contraire.

Anticonstitutionnel ? Pour terminer, il a déjà été défendu dans la doctrine qu’une disposition générale antiabus pour les droits d’enregistrement et de succession relève de la compétence des régions. Cela veut dire que la disposition anti-abus fédérale pourrait être annulée pour excès de compétence.

Conclusion Vous entreprenez des démarches pour régler votre succession ? Etayez cette construction avec des motifs non fiscaux, c’est primordial! En effet, si l’administration démontre un abus fiscal, il vous incombe d’apporter la preuve contraire. Préparez donc votre planification successorale et patrimoniale d’une manière aussi prudente que minutieuse, en vous appuyant sur des connaissances solides. C’est encore plus indispensable à l’heure actuelle et cela signifie que l’accompagnement par un spécialiste, étape par étape, est plus nécessaire que jamais. Par la force des choses, la doctrine portant sur les nouvelles dispositions anti-abus est toute récente et la jurisprudence est inexistante. D’où notre conseil pour les planifications successorales ultérieures au 1er juin 2012 : keep it simple.

« Preparer votre planification successorale et patrimoniale d’une maniere aussi prudente que minutieuse, en vous appuyant sur des connaissances solides, c’est encore plus indispensable aujourd’hui. »

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E lle f ait pa r le r d ’ elle

m arleen temmerm a n Gy n e c o l o g u e , p r o f e s s e u r et pol iticien ne

identikit Le 10 mars 2010, Marleen Temmerman a reçu, à Londres, un Lifetime Achievement Award du British Medical Journal, une revue et un site internet de grande renommée consacré aux sciences médicales. Elle déclara alors : « Je suis fière et heureuse, et j’estime surtout que ce prix est important parce qu’il permet de remettre les thèmes qui m’occupent sous les feux des projecteurs. » Début juillet 2010, elle fut proposée par le gouvernement belge pour diriger la nouvelle agence faîtière UNO Femmes des Nations Unies. Le 25 mai 2011, la Vrije Universiteit Brussel lui décerna le titre de docteur honoris causa. En juin 2011, elle fut désignée comme présidente du groupe consultatif HIV/sida de l’Union Interparlemen­taire. En septembre 2011, elle reçut le titre de docteur honoris causa de l’université sud-africaine du Cap-Occidental. En 2012, elle fut nommée directrice du Département Santé et Recherche génésiques de l’Organisation mondiale de la Santé.

« La goutte forme un petit ruisseau...

devenir une grande riviEre »

... avant de

Après 35 ans d’activité, le professeur Marleen Temmerman troque sa carrière de gynécologue et de coopérante pour un poste de directrice à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Genève. Portrait d’une idéaliste passionnée. teXTE jeroen lissens PHOTOS alexander popelier / GETTYIMAGES


E lle f ait pa r le r d ’ elle

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Ell e f ait pa r l e r d ’ e ll e

P

ar la fenêtre, le professeur Temmerman (59 ans) jette un regard rêveur sur les terrains de l’hôpital universitaire de Gand (UZGent). Il faut dire que cela lui fait une drôle d’impression : après une carrière médicale de 35 ans, elle vient de voir ses derniers patientes en tant que chef de la clinique des femmes. Sa tenue vert pâle de médecin (‘ma tenue de combat’, rit-elle) peut être rangée dans un placard. Tout à l’heure, elle ira dîner avec ses collègues administrateurs de l’hôpital universitaire de Gand et demain, le camion de déménagement amènera ses meubles d’Eksaarde, près de Gand, à Genève. Là-bas, elle sera la Belge la plus haut placée à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle y dirigera le Département Santé et Recherche génésiques, qui s’occupe notamment de l’amélioration de la santé sexuelle dans le monde, des soins aux mères et aux enfants, et du traitement des infections et du cancer. On savait depuis longtemps que Marleen Temmerman figurait parmi les 240 candidats pour le poste. Sa sélection s’inscrit dans le prolongement du fil rouge qui a marqué toute sa carrière : une volonté d’améliorer le monde.

© gettyimages

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Ell e f ait pa r l e r d ’ e ll e

Afrique « Depuis l’enfance, j’ai toujours voulu aider les gens », se souvient-elle. « C’est ce qui m’a fait choisir les études de médecine, même si au cours des premières années, je fréquentais aussi les cours de sciences politiques et sociales. » Pourtant, une carrière médicale ne coulait pas de source : « Mon père était postier et ma mère femme au foyer. Ils ont dû se battre pour que leurs quatre enfants puissent faire des études. De plus, à la fin des années 1970, il n’était pas évident pour une fille de suivre des études de médecine et encore moins d’aller faire un stage au Rwanda. C’est là-bas que mon intérêt pour l’Afrique et la décision d’étudier la gynécologie ont convergé. »

BEbEs Plus encore que la médecine elle-même, la gynécologie était alors un bastion masculin. « Au début, à Gand, je n’ai même pas obtenu la permission d’étudier la gynécologie », précise-t-elle. « J’ai commencé par travailler comme généraliste tout en suivant une for­ mation en médecine tropicale. Plus tard, j’ai pu entamer la gynécologie à la Vrije Universiteit Brussel. J’ai complété ce cursus par une formation en santé publique car je suis passionnée par l’individu comme faisant partie d’un système, et par le lien entre la santé et la société dans laquelle les gens vivent. » Depuis, Marleen Temmerman a mis des milliers de bébés au monde. Et jamais elle n’a ­regretté ses choix : « La beauté de la gynécologie tient au fait que l’on s’occupe de la femme tout au long de sa vie : l’obstétrique, mais aussi la gynécologie, la chirurgie, les émotions, la sexualité, les aspects psychiques et sociaux, etc. En tant que gynécologue, on accompagne les patientes de très près à toutes les étapes de leur vie. »

Cent accouchements par jour En 1986, Marleen Temmerman partit pour la première fois en Afrique, sous l’impulsion de Peter Piotr, le Belge qui présidera plus tard l’ONUSIDA. Elle y vécut cinq ans. Au Kenya, elle étudia la relation entre la grossesse et le sida, une nouvelle maladie, encore méconnue à l’époque. Mais elle y fit surtout l’expérience d’un travail acharné. « Je me suis retrouvée dans un hôpital avec deux médecins pour cent accouchements par jour. A titre de comparaison :  ici à Gand, nous avons trois à quatre accouchements par jour. C’était indescriptible. Nous manquions de tout. Parfois, il n’y avait pas d’eau ou d’électricité, et en raison de ces conditions très précaires, la mortalité était grande, tant du côté des bébés que des mères. » « Saviez-vous que chaque minute, une femme meurt des suites de sa grossesse ou de son accouchement ? Par jour, cela fait près de 1 500 décès, et par an plus d’un demi-million, bien que ce chiffre ait déjà connu une baisse significative au cours des dernières années. Mais la baisse de la mortalité maternelle – le 5e objectif du millénaire – est bien trop lente. 99% de ces cas se produisent dans des pays en développement, et la moitié dans les pays africains, au sud du Sahara. J’ai toujours été choquée par le fait que l’Occident n’en fasse pas grand cas. Le sida, c’est différent, parce que la maladie survient aussi chez nous. Heureusement pour les pays en développement, car sans cela, l’Occident n’aurait jamais dégagé autant de fonds pour étudier cette maladie. » « Au terme de ce premier grand projet africain, je suis partie pour la première fois à la recherche de fonds pour financer des projets, en plus de mon travail médical », poursuit Marleen Temmerman. « J’écrivais aux ambassades et aux organismes publics, je cherchais et trouvais des donateurs. Ensuite, je me suis associée à un projet de la Commission européenne, pour laquelle je faisais de la recherche sur le virus HIV, les affections sexuellement transmissibles, la mortalité maternelle et les mutilations génitales en Afrique, tout en combinant ces recherches à l’aide médicale. » La passion et l’indignation pour ce qui va mal caracté-

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« Saviez-vous que chaque minute, une femme meurt des suites de sa grossesse ou de son accouchement ? »


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« Dans une maternitE africaine qui enregistre cent accouchements par jour, on entend en permanence le cri primal d’une femme qui enfante. »

risent Marleen Temmerman et transparaissent dans ses écrits. Car le Dr Temmerman a publié plus de 250 articles scientifiques, écrit quatre livres et dirigé plus de 120 projets de recherche. En 1994, Marleen Temmerman fonda à Gand l’ICRH, l’International Centre for Reproductive Health (www.icrh.org). « Nous avons lancé cette initiative après nos heures de travail à l’université », explique-t-elle. Aujourd’hui, 200 personnes travaillent pour le centre de santé reproductive, qui compte entre autres des antennes ou des projets au Kenya, au Mozambique, en Chine, en Amérique latine, mais aussi à Gand. « Nombre de ces problèmes sont universels, comme la violence à l’encontre des femmes, par exemple. Nous essayons d’élaborer un processus d’intervention standard qui puisse être appliqué partout dans le monde. Nous voulons réellement être un centre d’excellence. »

DurabilitE En Afrique surtout, où le problème de la violence sexuelle est très important, il reste du pain sur la planche. « Des millions d’Africaines n’ont pas accès aux contraceptifs, alors que ces moyens pourraient être pour elles une arme puissante. La population explose, alors que les ressources manquent pour nourrir toutes ces bouches. Le problème de la croissance trop rapide de la population en Afrique, mais aussi ailleurs, sera d’ailleurs la première priorité dans mon travail à l’OMS. Dans une maternité africaine qui compte cent accouchements par jour, on entend en permanence le cri primal d’une femme qui enfante. La santé sexuelle et

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« Heureusement pour les pays en dEveloppement, le sida se produit aussi en Occident. Sans quoi, on ne dEgagerait jamais autant de fonds pour Etudier cette maladie. »

reproductive s’accompagne aussi de certains droits, donc aussi de droits pour les femmes africaines de disposer de leur corps. On n’a d’ailleurs commencé à en parler qu’au cours des années 1990 », s’indigne Marleen Temmerman. « C’est vraiment incroyable ! » On dit à propos de certaines formes de coopération au développement qu’elles sont une goutte d’eau dans l’océan. Tout au long de sa carrière, Marleen Temmerman a lutté contre cette vision cynique : « A mon sens, l’aide au développement a bel et bien un sens, surtout si l’on travaille au sein de structures existantes. Donc pas en allant en tant qu’étranger mettre sur pied sa propre clinique en Afrique, mais en s’intégrant dans ce qui existe déjà. Je crois très fort à l’aide au développement comme combinaison d’un transfert des connaissances avec la recherche sur place. Si vous vous retirez, le projet doit pouvoir tourner sans vous. »

PEche S’intégrer dans des structures existantes : voilà exactement ce que Marleen Temmerman a fait au Kenya. « J’ai collaboré avec l’hôpital qui existait déjà. Certains parlent de l’hôpital de Mombasa comme étant le ‘mien’, mais ils ont tort. Il est le résultat d’une collaboration fructueuse. On dit parfois que pour éradiquer la faim dans le monde, il faut apprendre aux pauvres à pêcher. Moi, je vais plus loin : j’affirme qu’il faut les accompagner à la pêche. » De fait, certains signaux sont encourageants : « Plusieurs dizaines de milliers de Kényans

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Ell e f ait pa r l e r d ’ e ll e

En savoir un peu plus sur marleen temmerman

sont nés dans l’hôpital où je travaillais à Pumwani », argumente-t-elle. « Parmi eux, quelques Kényans fortunés se sont réunis au sein de la fondation Children Of Pumwani, qui soutient à son tour l’hôpital. La goutte forme alors un petit ruisseau, qui pourra à son tour devenir une grande rivière. » Les dirigeants locaux dans les pays africains sont très importants également. « Au Kenya, les politiques ont décidé récemment que tous les enfants, donc aussi les filles, devaient obligatoirement bénéficier de l’enseignement primaire gratuit. C’est une mesure très importante car elle permet d’impliquer plus tard les femmes dans le processus du travail. Elles recevront ainsi davantage d’opportunités, et feront moins d’enfants. D’ailleurs, le Kenya n’est pas le seul pays africain où on perçoit des signaux encourageants. L’Ouganda et la Tanzanie sont également en bonne voie, aux côtés de l’Afrique du Sud, qui affiche un potentiel énorme. Souvent, on voit que les pays qui arrivent à ‘entraîner’ leur classe moyenne vers le haut s’en sortent très bien. » « L’Afrique est souvent très pauvre, et il est excessivement difficile de s’y mettre au travail. Mais j’estime qu’il est de notre devoir d’aider les pays en développement. Une mère de quatre enfants n’abandonne pas non plus à son sort l’enfant qui a le plus besoin de soins. »

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Outre son salaire de professeur chargée de cours et de chercheuse à l’université, Marleen Temmerman recueille quelque 25 000 euros par an au travers de conférences et de la vente de ses livres. Cet argentlà, elle le reverse directement à ses projets. Et son époux ? Il la suit sur le terrain. « J’ai eu beaucoup de chance : mon mari, spécialisé dans le droit international, m’a suivie dans la même voie. Alors que je me concentre davantage sur les soins médicaux et la recherche, il apporte un support en tant que consultant ou enseignant en gestion générale, et agit dans les structures qui offrent un accompagnement juridique aux victimes de la violence. Ainsi, il travaille encore pour l’ICRH à des projets qui assurent la formation d’assistants juridiques, afin de pouvoir offrir aux victimes un accompagnement juridique un tant soit peu significatif. » Marleen Temmerman n’a pas la moindre intention de lever le pied. « Ce job à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est présenté au moment où le fait d’être toujours en route commençait à nous peser. Souvent, nous sommes en route pour de longues périodes, tous deux pour des projets différents. Nous nous demandions où passer et travailler ensemble les dix prochaines années de notre vie. Nous souhaitions non pas une vie plus tranquille, mais passer si possible plus de temps ensemble qu’aujourd’hui. Et voilà : demain, le camion de déménagement mettra le cap sur Genève ! » L’ICRH ne s’arrêtera pas de fonctionner maintenant que le professeur Temmerman part explorer d’autres horizons. Avec la direction de l’Université de Gand, le centre envisage de créer une formation de médecine et de soins infirmiers dans un hôpital provincial qui tourne bien et qui est relié à l’université de Mombasa, l’une des villes les plus peuplées du Kenya. La recherche de fonds a déjà commencé. Non seulement chez nous, mais aussi en Asie : « Les Chinois aiment construire », explique Marleen Temmerman. « Je les vois très bien fournir une aide logistique à notre projet. L’origine des fonds n’a pas grande importance. Ce qui importe le plus à mes yeux, c’est que nous aidions les femmes africaines. Leur cri silencieux © gettyimages doit résonner chez nous également. » Informations complémentaires sur www.icrh.org


OPTIMA OPEN

u n c l a s s i q u e d e l’ E t E

Une sponsorisation rEussie au plus haut niveau

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C’est sous un soleil radieux que le Royal Zoute Tennis Club était cette année encore le théâtre de l’Optima Open troisième édition. Dans le cadre du tournoi ATP organisé par Optima pour des joueurs de 35 ans et plus, des milliers de visiteurs sont venus d’un peu partout admirer les légendes du tennis pendant quatre magnifiques journées ensoleillées d’août 2012. En quelques années à peine, l’Optima Open a réussi à se faire un nom et à devenir un grand classique de l’été sur la côte belge. teXTE jeroen lissens PHOTOS Philippe Buissin

F

inale de Wimbledon 1980 :  au terme d’une compétition héroïque, Bjorn Borg bat son rival John McEnroe par 1-6, 7-5, 6-3, 6-7, 8-6. Ce qui allait entrer dans la légende comme l’un des duels les plus spectaculaires de l’histoire du tennis, paraît bien loin aujourd’hui. Fire & Ice ne se sont plus affrontés depuis 2008. La motivation est d’autant plus grande qu’une blessure de McEnroe a empêché les deux rivaux d’antan de se retrouver face à face en 2011…

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OPTIMA OPEN

The place to be Ce jour est enfin arrivé, le 18 août 2012 à l’occasion de l’Optima Open. Une foule d’invités et de passionnés du tennis s’était ce jour-là rendue à Knokke pour y voir le duo à l’œuvre, de même que d’autres légendes du tennis. Le soleil était lui aussi de la partie, et l’est resté quatre jours durant. Les spectateurs n’ont pas seulement eu l’apanage d’admirer le duel opposant Fire et Ice (que McEnroe allait remporter), ils ont aussi assisté à d’autres matches légendaires. Une expérience d’autant plus inoubliable que le cadre était enchanteur. Au cours des derniers week-ends de l’été, à la veille de la rentrée, Knokke est plus que jamais the place to be pour les chefs d’entreprise et les personnes exerçant une profession libérale, ravis de se retrouver dans le cadre idyllique du Royal Zoute Tennis Club et son écrin de verdure.

pions ne l’avaient encore jamais fait dans le cadre de l’ATP Champions Tour, ni d’ailleurs dans celui de l’ATP Tour. A Knokke, le public a apprécié cette primeur à sa juste valeur. Plus tôt dans la journée, Goran Ivanisevic avait remporté la finale de l’Optima Open face à Thomas Enqvist. Cela fait de lui le roi de l’Optima Open puisqu’il remporte le deuxième titre Optima Open sans jamais se faire battre.

Un des grands moments du week-end a été la dernière journée de l’Optima Open, qui s’est clôturée par un match inoubliable, avec les duos McEnroe/ Borg et Leconte/Wilander. Borg et McEnroe jouant en double, c’était une première ! Les deux cham-

Une combinaison unique Et ce n’est pas tout. Les amateurs de tennis ont aussi pu admirer Carlos Moya, Guy Forget, Henri Leconte, Mark Philippoussis et Mats Wilander – rien que des légendes du tennis mondial à leur époque, et qui ont aujourd’hui encore autant de plaisir évident à jouer un tennis de très haut niveau. L’Optima Open n’est pas un tournoi d’exhibition, puisqu’il fait partie du très officiel ATP Champions Tour (www.atpchampionstour.com). Il s’agit une série de tournois internationaux où s’affrontent les légendes vivantes du tennis ayant quitté le circuit professionnel depuis au moins deux ans et âgées de 35 ans ou plus. La victoire compte donc vraiment pour ces joueurs, qui tiennent à assurer leur place au classement mondial. Même s’il faut bien avouer que l’élément ‘ambiance’ compte aussi beaucoup. L’Optima Open sera organisé l’année prochaine également à Knokke-Heist. En trois ans à peine, ce tournoi a acquis le statut d’un véritable classique sur la côte. La combinaison unique de l’aspect sportif, de réseaux informels et de rencontres avec les étoiles de hier, c’est un coup dans le mille pour Optima, principal sponsor et propriétaire du tournoi. En réduisant les autres sponsorisations, notamment celles des équipes de foot et basket gantoises, Optima a réussi à faire de l’Optima Open un événement qui est passé de trois à quatre jours.

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OPTIMA OPEN

De la meme generation

Sponsoring social

Un allongement qui a fait plaisir à tout le monde, comme on a pu le constater cet été. Jeroen Piqueur, CEO d’Optima Group : « Ces dernières années, nous avons remarqué que de nombreux clients et relations sont de vrais passionnés de tennis, et qu’ils appartiennent souvent à la même génération que les joueurs que nous attirons à Knokke pour l’Optima Open : ce sont tous des professionnels qui ont un plan. En coulisses, nous avons travaillé dur pour rendre l’édition 2012 encore plus remarquable que celle de 2011. Notamment avec le développement du village VIP pour un confort encore accru et grâce à plusieurs modifications. Et nous n’en resterons pas là ! »

Pour Optima, l’Optima Open signifie bien plus que des bons moments sportifs et des coupes de champagne. Un tournoi est évidemment aussi un investissement visant la notoriété de la marque, en même temps qu’une belle occasion d’inviter des clients et des relations à vivre quelques heures inoubliables. L’optima Open est par ailleurs assorti d’un volet social : pour chaque billet d’entrée à l’Optima Open, 1 euro va à l’une des œuvres adoptées officiellement par ce tournoi : Belgian Kids Fund et Kids’ Care.

Un des points forts d’un événement tel que l’Optima Open d’après Jeroen Piqueur, c’est que les sponsors ont un contact direct avec les joueurs : « A l’issue du match, ils viennent au village VIP pour s’entretenir avec le public, pour signer des autographes… »

A la fin d’un tournoi qui affichait complet une fois de plus, Jeroen Piqueur a donc pu faire don d’un chèque de 10 000 euros à ces deux organisations, qui aident les enfants malades à l’hôpital Fabiola de Bruxelles. Les joueurs ont eux aussi fait don de leur personne, Björn Borg ayant en marge du tournoi visité l’hôpital, où il a eu droit à une leçon de tennis de table donnée

Le passage à un événement de quatre jours a également permis de lancer des nouveautés. Même si l’Optima Open est un tournoi d’hommes, nous avons accueilli cette année deux dames, et non des moindres ! Le jeudi 16 août, deux ex-championnes belges ont participé à un double mixte spécial : Sabine Appelmans et Mats Wilander ont joué ce jour-là contre Dominique Monami et Henri Leconte. Imaginez la joie du public!

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par le champion belge Jean-Michel Saive, tout juste rentré des Jeux Olympiques de Londres.

En attendant la prochaine edition L’Optima Open est un événement récurrent sur la côte belge et une prochaine édition semble donc presque évidente. Optima n’est d’ailleurs pas la seule partie à le vouloir : les autres sponsors sont tout aussi convaincus de la qualité de l’événement, de même que le conseil communal de Knokke et le Royal Zoute Tennis Club, qui nous accueillent chaque fois avec autant d’enthousiasme. Pour terminer, un conseil aux amateurs de tennis : réservez vos billets à temps pour l’édition 2013. Pour connaître les dates en 2013 et pour les dernières nouvelles, allez sur www.optimaopen.be facebook.com/optimaopenofficial


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H u it qu estions et reponses

La transmission par heritage ou donation d’une entreprise familiale en Flandre Voilà un moment que la nouvelle réglementation sur la transmission par héritage ou donation d’une entreprise familiale est entrée en vigueur. Mais jusqu’ici, son application pratique manquait de clarté. Dans une circulaire, l’administration fiscale donne aujourd’hui son interprétation de la réglementation en vigueur. texte Dieter Bossuyt, tax advisor PHOTOs Lieven van assche

dieter bossuyt

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En Flandre, la transmission par héritage ou donation d’une entreprise familiale est soumise à un régime fiscal avantageux. Depuis le 1er janvier 2012, la législation concernant ce traitement a toutefois été modifiée profondément. Autrefois, l’on pouvait procéder à une telle donation à un taux réduit de 2%; aujourd’hui, on peut le faire gratui-

dans une telle entreprise à des fins professionnelles entrent en ligne de compte pour l’exonération ou la réduction. Les biens immobiliers qui font partie de l’entreprise peuvent également être transmis suivant le régime avantageux. Du moins, si un tel bien n’est pas utilisé comme logement ou n’est pas destiné à l’être.

« Autrefois, vous pouviez proceder a une donation a un taux reduit de 2%, aujourd’hui, vous pouvez le faire gratuitement. »

tement. Autrefois, le droit successoral permettait une dispense ; aujourd’hui, c’est un taux réduit unique de 3% (en ligne directe) ou de 7% (entre toutes autres personnes) qui s’applique. Les conditions d’application ont également été modifiées. De plus, ces conditions sont désormais harmonisées entre la succession et la donation. Sous le nouveau régime de faveur, les ­notions d’entreprise familiale et de société familiale occupent une place centrale. Seul ce type d’entreprise ou de société entre en ligne de compte pour l’exonération ou ­l’application du tarif réduit.

01.

prise industrielle, commerciale, artisanale ou agricole ou une profession libérale » ? La détention et la gestion d’actions dans d’autres sociétés ou biens immobiliers ne relèvent en tout cas pas de l’une de ces activités, à en croire l’administration fiscale. Dès lors, des sociétés holding et des sociétés patrimoniales ‘pures’, qui n’exercent aucune autre activité économique, ne sont pas considérées comme des sociétés familiales. Pour les sociétés familiales, il convient de tenir compte de deux autres conditions importantes : la condition de participation et la condition d’activité économique réelle.

03.

Qu’est-ce que la condition de participation ?

02.

Qu’est-ce qu’une société familiale ? C’est une société ayant pour objet l’une des activités précitées. Mais attention : la reprise pure et simple d’une telle activité dans l’objet social ne suffit pas. Cette activité doit aussi être réellement exercée. Les actions (avec droit de vote) d’une telle société peuvent être transmises au taux avantageux, du moins si les autres conditions sont également remplies. Contrairement à l’ancienne réglementation, une créance en compte courant n’entre plus en ligne de compte. Qu’entend-on exactement par « une entre-

Le donateur ou testateur doit posséder au moins 50% des actions de la société en pleine propriété. Il peut éventuellement les posséder avec des parents proches. Si vous ne détenez pas au moins 50% des actions, une participation de 30% peut suffire, à condition de détenir aux côtés d’un autre actionnaire et sa famille au moins 70% des actions. Ou détenir, aux côtés de deux autres actionnaires et leur famille, au moins 90% des actions. Pour l’administration, ces ‘autres actionnaires’ ne peuvent être que des personnes physiques. Cette précision a son importance. Imaginez qu’un coassocié ait structuré ses actions via sa propre holding. Quelles

Qu’est-ce qu’une entreprise familiale ? Il s’agit d’une entreprise industrielle, commerciale, artisanale ou agricole ou d’une profession libérale, exploitée personnellement par le donateur ou testateur, son conjoint ou partenaire cohabitant, éventuellement avec des tiers. Cette définition recouvre les activités unipersonnelles, les entreprises non structurées sous forme de société. Les actifs que vous avez investis

« Dans le nouveau regime de faveur, les notions d’entreprise familiale et de societe familiale occupent une place centrale. Seul ce type d’entreprise ou de societe entre en ligne de compte pour l’exoneration ou l’application du tarif reduit. »

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Qu’est-ce qu’une activité économique réelle ?

réputée en exercer une par le simple effet de l’amortissement de ses biens immobiliers. Une société familiale sans réelle activité économique peut toutefois tenter d’en apporter la preuve contraire. Fait notable : l’administration estime qu’il con­ vient de prouver que tous les biens immobiliers de la société sont utilisés pour l’exercice de l’activité économique.

La société doit donc exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole ou une profession libérale. Mais ce n’est pas tout : il doit s’agir d’une activité économique réelle. Qu’est-ce que le législateur décrétal entend exactement par là ? Quand peut-on dire qu’une société n’exerce pas une activité économique réelle ? Le législateur décrétal soupçonne l’absence d’une activité économique réelle lorsqu’il apparaît à la lumière des comptes annuels

Tant la pleine propriété que la nue-propriété ou l’usufruit des actifs ou actions entrent en ligne de compte. Vous pouvez également transmettre l’entreprise ou la société par phases à la génération suivante en organisant plusieurs donations successives et en bénéficiant ainsi chaque fois du régime avantageux. Vous devez toutefois veiller à ce qu’à chaque donation, vous remplissiez toujours toutes les conditions requises.

en seraient les conséquences pour les autres associés qui souhaitent transmettre leurs actions à la génération suivante ?

04.

« Vous pouvez egalement transmettre l’entreprise ou la societe par phases a la generation suivante en organisant plusieurs donations successives et en beneficiant ainsi chaque fois du regime avantageux. »

d’au moins un des trois exercices précédant la donation ou le décès que les frais de personnel représentent maximum 1,5% de l’actif total ; les terrains et bâtiments représentent plus de 50% de l’actif total. Cette définition exclut les sociétés patrimoniales qui, ‘en s’organisant de cette manière’ (lisez : en exerçant une activité économique très limitée), se qualifient comme une société familiale. Les terrains et bâtiments doivent être évalués sur la base de leur valeur comptable, ce qui peut engendrer une situation étrange : une société familiale sans réelle activité économique peut tout à coup être

05.

Qu’en est-il des sociétés holding ? Si, outre la gestion des participations, une société holding exerce également une activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole, ou encore une profession libérale, elle se qualifie automatiquement de société familiale. Le fait que l’activité ne soit exercée qu’à titre accessoire ne semble pas poser problème. La société holding réussitelle aussi l’épreuve de la condition de participation et de l’activité économique réelle ? Dans ce cas, la valeur intégrale de la holding entre en compte pour le traitement de faveur, quelles que soient les participations dans les filiales et les activités de celles-ci.

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Mais qu’en est-il si votre société holding ne s’occupe que de la gestion de participations et si elle n’est pas considérée comme une société familiale ? Même dans ce cas, il est possible de bénéficier du régime de faveur, à condition que votre holding détienne une participation d’au moins 30% dans au moins une filiale active. Dans ce cas toutefois, l’exonération ou le taux réduit est limité à la valeur des filiales actives. En outre, il doit être question, au niveau du groupe, d’une activité économique réelle.

06.

Comment conserver l’exonération ou la réduction ? L’entreprise ou la société doit continuer d’exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole ou une profession libérale pendant trois ans, sans interruption, suivant la donation ou le décès. Il ne doit pas nécessairement s’agir de la même activité. Les biens immobiliers qui font partie d’une entreprise transmise dans le cadre du régime de faveur ne peuvent pas être utilisés comme logement ou être destinés essentiellement à cette fonction. Pour les sociétés, le caractère réel de l’activité économique doit être conservé durant ces trois ans, et il ne peut être procédé à aucune réduction de capital.

07.

Quid de la période suspecte ? Simultanément à l’introduction du nouveau régime de faveur, la période de trois ans en vigueur dans le droit successoral a été étendue à sept ans, du moins pour les actions et actifs susceptibles de bénéficier de l’exonération des droits de succession. Le raisonnement est le suivant : lorsque vous donnez des actifs ou des actions qui remplissent les conditions de l’exonération mais pour lesquels vous ne recourrez pas à cette exonération, pour quelque raison que ce soit (p.ex. vous procédez à la donation devant un


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plus, il doit s’agir de la transmission d’actions en pleine propriété.

« Il est regrettable que dans sa circulaire, l’administration fiscale n’ait pas pris de position claire a cet egard. »

notaire néerlandais), c’est le délai de sept ans qui s’applique. Imaginez que vous veniez à décéder au cours de cette période de sept ans : dans ce cas, vos héritiers devront quand même payer des droits de succession sur les actions ou actifs donnés. Cette période de sept ans paraît uniquement d’application pour les actions et actifs dont la donation est susceptible d’être exonérée de droits. Cela signifie que lors de la donation d’actions d’une société patrimoniale devant un notaire néerlandais, la période suspecte ne serait toujours que de trois ans. Or, les travaux parlementaires préparatoires semblaient en donner une autre interprétation. En pratique, l’incertitude ré­g nait donc en maître. Il est regrettable que dans sa circulaire, l’administration fiscale n’ait pas pris de position claire à cet égard.

08.

Et dans les autres Régions ? Les autres Régions appliquent, elles aussi, un taux avantageux en cas de donation ou de transmission d’entreprises et de sociétés. En Région wallonne, vous pouvez être exonéré à la fois des droits de donation et de succession. Les sociétés de patrimoine sont explicitement exclues de ce régime de faveur. En revanche, les créances sur compte courant entrent en ligne de compte.

mis doivent représenter au moins 10% des droits de vote à l’assemblée générale. Les titres transmis représentent moins de 50% des droits de vote ? Dans ce cas, vous devez conclure une convention d’actionnaires pour au moins cinq ans et portant sur au moins 50% des droits de vote. Dans cette convention, les parties s’engagent à respecter les conditions de maintien de cette exonération, à savoir qu’au cours des cinq premières années suivant le transfert, l’activité est poursuivie ; le capital et les créances ne sont pas réduits et le nombre de travailleurs est maintenu à 75% au moins du niveau initial. La Région de Bruxelles-Capitale applique un taux unique de 3%, tant en cas de donation que de succession. Les possibilités d’application sont nettement moins nombreuses. Les sociétés de patrimoine et les holdings sont exclues de manière explicite. Les créances sur compte courant ne sont pas prises en considération non plus. De

En cas de succession d’actions, il doit, en outre, s’agir d’actions de petites ou moyennes entreprises, et qui représentent au moins 25% des droits de vote à l’assemblée générale. En cas de donation, le champ d’application n’est pas limité aux petites ou moyennes entreprises. Il suffit que la transmission porte sur une participation d’au moins 10%. Si les titres représentent moins de 50% des droits de vote, une convention d’actionnaires est nécessaire, comme en Région wallonne. Les parties s’y engagent à respecter les conditions du maintien du taux réduit.

Conclusion Le législateur décrétal flamand entend stimuler, par le biais de la fiscalité, la transmission par donation des entreprises et sociétés, et offrir un filet de sécurité en cas de décès. Une initiative louable s’il en est. On peut cependant regretter que la réglementation ait été modifiée pour la énième fois. Les dirigeants d’entreprises qui avaient déjà élaboré un plan suivant les anciennes règles seront peut-être contraints de le revoir. Et si l’on se réfère à l’aperçu sommaire des conditions d’application, il semble que l’aide d’un conseiller spécialisé ne soit pas un luxe superflu dans ce contexte.

« Les dirigeants d’entreprises qui avaient deja elabore un plan suivant les anciennes regles seront peut-etre contraints de le revoir. »

Les conditions d’application sont tout à fait différentes de celles en vigueur en Région flamande. En Wallonie, en effet, une condition d’emploi est prévue, et les titres trans-

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net w o r k in g

optim a

Que vaut une planification financière optimale si on ne peut en profiter et échanger ses idées avec ses semblables ? Voilà pourquoi Optima organise régulièrement des événements pour ses relations, afin de nouer des contacts et de discuter librement de questions financières et autres. photos Philippe Roose, Giannina Urmeneta Ottiker eT Sander Buyck

les anciens eleves

jouent au golf Le ‘koninklijke Oud-Mellistenbond’, l’amicale des anciens élèves du collège des Pères Joséphites de Melle, organisait le vendredi 14 septembre dernier un tournoi de golf au Royal Antwerp Golfclub. Optima sponsorisait l’événement, qui a réuni quelque 55 joueurs. Au terme d’une belle journée passée sur les greens de ce magnifique club de golf anversois, Guy Delacave (catégorie 1), José de la Kethulle (catégorie 2) en Christine Delacave (dames) se sont avérés être les meilleurs joueurs. Ensuite, 59 visiteurs ont dégusté un délicieux dîner. Cette journée sportive a été l’occasion de partager de beaux souvenirs et de revoir de ­vieux amis. Le beau temps était même de la partie.

nocturne a gand Le 5 septembre dernier, 20 clients d’Optima accompagnés de leurs conjoints ont été invités par leur planificateur financier à visiter l’exposition TRACK à Gand. La soirée a commencé par un verre de bienvenue au S.M.A.K., après quoi les invités sont montés dans le bus pour parcourir la ville et découvrir les points forts de l’exposition TRACK, soit une expérience artistique unique en différents lieux publics ou semi-privés de la ville. Quelque 41 artistes de renommée internationale ont

créé des oeuvres spécialement pour TRACK, un événement profondément ancré dans la cité, mais qui n’est pas sans associer le contexte local avec des thèmes universels. Grâce aux explications très claires des guides, qui ont piqué leur curiosité, les invités sont descendus du bus vers vingt et une heures trente avec une vision riche et variée de l’exposition. Une fois rentrés au S.M.A.K., les invités ont fait honneur au walking diner, touche finale d’une très belle nocturne.

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en avant

les activites bancaires d’optima centralisees sur un emplacement de premier plan a bruxelles

la musique

Optima élargit actuellement la palette de services proposés aux entrepreneurs et aux personnes exerçant une profession libérale. Le département bancaire repris à Ethias dans ce but s’installe dans des bureaux ultra-modernes couvrant une superficie de 1.120 m² en bordure du ring de Bruxelles (à Berchem-Sainte-Agathe). Les bureaux d’Optima occuperont le 10ème et dernier étage de l’immeuble ‘Access’, ainsi nommé du fait de son emplacement stratégique sur l’Avenue Charles Quint, une des principales voies d’accès au centre ville. Les principaux critères du choix de l’immeuble Access : une excellente ­ ­v isibilité depuis le Ring et un accès aisé. Le contrat de location des nouveaux bureaux Optima a été signé avec la S.A. Access Immo, représentée par le promoteur Codic Belgique. L’immeuble Access, achevé début 2011, fait partie du projet Atlantis, le premier en Belgique à avoir obtenu le label environnemental BREEAM. Cette certification lui a été décernée du fait de la combinaison d’un degré de confort élevé pour les occupants, de l’accessibilité en transports en commun, de l’impact de la construction sur la faune et la flore et ­enfin de la dépollution du terrain.

En septembre 2012, les clients Optima ont eu l’occasion d’assister à deux magnifiques soirées musicales dans le cadre de la neuvième édition de KlaraFestival, International Brussels Music Festival. A Bruxelles comme à Bruges, nos clients ont eu droit à un traitement VIP, avec apéritif et walking diner. Et à de la musique, bien entendu, de la belle musique à profusion. A Bruges, le chef Marc Minkowski et ses Musiciens du Louvre Grenoble ont exécuté The Schubert Trilogy III. A Bruxelles, le public a écouté avec délices le ténor Rolando Villazón et le Kammerorchester Basel, interprétant du Mozart sous la direction de Rinaldo Alessandrini. Bref, deux soirées musicales divines et dont les clients Optima se souviendront longtemps.

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d e s b e l g e s q u i o n t u n pla n

Low i e V er m eer sc h

Designer ou reformateur ? LOWIE VERMEERSCH a ouvert son propre studio design compact.

Au moment précis où l’industrie automobile luttait contre une grave récession, Lowie Vermeersch décidait tout bonnement d’ouvrir son propre studio. Il avait déniché l’ultime créneau porteur : un studio design compact. Après tout, les crises offrent de nouvelles chances à qui ose les prendre au vol. TEXTE bart lenaerts PHOTOS lies de mol

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d e s b e l g e s q u i o n t u n pla n

Il n’a fallu que treize ans au jeune Belge pour passer du statut de stagiaire à celui de directeur design chez Pininfarina, LE grand nom du design automobile. Malgré une telle réussite, Lowie Vermeersch a soudain renoncé à ce poste, aussi unique soit-il, il y a deux ans de cela. « J’en avais assez de travailler pour une entreprise en constante crise. De plus, sur le plan du contenu je me sentais à l’étroit chez Pininfarina, même si la clientèle était variée (depuis les bus et les trains jusqu’à des marques telles que Ferrari et Alfa Romeo…). Aussitôt que la nouvelle de mon départ s’est répandue, d’autres marques automobiles prestigieuses m’ont fait des offres alléchantes, avec des salaires plus que confortables. Aucune n’a vraiment retenu mon attention. Je ne suis pas heureux lorsque ma créativité est limitée au domaine des voitures, et sûrement pas lorsqu’elle est cantonnée aux valeurs strictement définies d’une seule marque. »

« J’aime toujours autant l’automobile que lorsque j’avais quinze ans. C’est d’ailleurs pour cela que je l’observe d’un œil critique. »

« Je n’avais pas plus envie de lancer l’une ou l’autre marque automobile en Chine. Ok, cela permet de s’enrichir, mais toujours au détriment de la qualité de vie. A une époque, j’ai participé à une série télévisée (sur la chaîne flamande Canvas) sur les artistes et les designers, et cela m’a ouvert les yeux : tous ces gens rigolaient sans arrêt. Ce n’est pas toujours le cas des designers automobiles, même des plus grands ! Après tout, on n’a qu’une seule vie et je ne tiens pas à vivre la mienne à travers le philtre d’une société. Je suis un individu et je veux créer tant

que je suis sur cette terre. Je tiens à décider moi-même du lieu où je vis, ce qui n’est pas donné à la plupart des designers automobiles au jour d’aujourd’hui. »

Anonyme Lowie Vermeersch gère donc son propre studio, baptisé GranStudio et installé dans un complexe de bureaux anonyme, dans les faubourgs de Turin. « Grâce aux processus les plus modernes, nous parvenons avec seulement 15 salariés – et les compétences nécessaires – à mener à bien des projets qui tiennent debout. Fort heureusement, Turin regorge de petites entreprises qui excellent dans la construction de prototypes, le computermodelling, etc. Nous travaillons à la carte avec elles, ce qui nous permet d’être flexibles tout en faisant appel aux meilleurs dans leur domaine spécifique. » C’est délibérément que Lowie Vermeersch a fait marche arrière : « Celui qui crée aujourd’hui un bureau de design automobile parce qu’il vise la renommée mondiale doit s’attendre à bien des déboires et des frustrations. Il y a quarante ans, Bertone, Giugiaro ou Pininfarina sont devenus grands parce qu’à l’époque, le design était encore un facteur déterminant pour la valeur d’une marque automobile. Les fabricants annonçaient fièrement que leur nouveau modèle avait été créé par un spécialiste italien. Ce n’est plus la même chose aujourd’hui, le design étant une valeur de base pour n’importe quelle marque. Pour autant, les collaborations existent toujours en coulisses. Compte tenu de leur culture de marque rigide, les constructeurs ont parfois besoin d’une voix ou d’une vision externe. Et c’est là que nous intervenons, tout en travaillant aussi beaucoup pour des clients chinois. »

« Dans quelques annees, nous n’accepterons sans doute plus de voir des gens prendre l’aperitif en terrasse au milieu des gaz d’echappement. »

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d e s b e l g e s q u i o n t u n pla n

Intuitif, il entrevoit là aussi un nouveau créneau : « en associant le design automobile avec l’architecture et l’aménagement urbain – l’espace où fonctionne l’automobile – on parvient à optimiser leurs relations. » Lowie Vermeersch a de plus en plus tendance à convaincre non plus seulement l’automobile mais le monde tout entier : « peu de designers partent de leurs connaissances et de leur passion de l’automobile pour développer un cadre de réflexion plus large, ce qui est regrettable. Le secteur de l’automobile regarde de haut la mobilité dans son ensemble, ne pensant qu’à vendre un maximum de voitures. Quant aux municipalités, elles ne sont pas assez créatives dans la recherche de solutions. Les architectes participent certes aux débats, mais leurs solutions de mobilité ne sont pas pertinentes, parce qu’elles leur sont inspirées par un certain mépris de l’automobile et de la mobilité individuelle. Quant aux compagnies de transport en commun, elles ne comprennent pas pourquoi les gens préfèrent la voiture. »

« Cent personnages-cle qui connaissent mes coordonnees de par le monde, c’est amplement suffisant. »

« Cela signifie que nous faisons profil bas et que nous ne recherchons pas l’approbation du grand public. Nous ne sommes pas une Marque. Cent personnages-clé qui connaissent mes coordonnées de par le monde, c’est amplement suffisant. Le résultat final m’importe bien plus que l’un ou l’autre titre officiel. Je me fiche de savoir qu’une nouvelle voiture est lancée sans que l’on sache que nous l’avons dessinée. Qu’un tel projet aboutisse et que le client soit satisfait, c’est ce qui compte pour moi », assure Lowie Vermeersch.

« Si notre utilisation de la voiture pose autant de problèmes, il y a à cela d’excellentes raisons. Une automobile, c’est un objet fantastique dans son concept même. Chaque embouteillage prouve bien que l’individu préfère encore être bloqué dans sa voiture plutôt que d’opter pour un autre mode de transport. Personne ne songe à se débarrasser de sa voiture parce que « cela vaut mieux

Hors des sentiers battus Un Lowie Vermeersch plus décontracté que jamais : « c’est une vie qui me convient beaucoup mieux. Je ne me sens plus en cage, je déborde de créativité et je suis beaucoup plus efficace. Il paraît que les designers automobiles sont au mieux de leur forme entre 30 et 40 ans : lorsqu’ils ont acquis une certaine expérience tout en ayant encore une certaine fraîcheur leur permettant de sortir des sentiers battus. Par contre, un architecte de quarante ans est encore un jeunot. Mon objectif : combiner les deux », dit-il, tout sourire. « J’ai toujours été un passionné d’architecture. Sans forcer quoi que ce soit, je voudrais avoir la possibilité de créer quelque chose dans ce sens avec GranStudio. Je considère d’ailleurs qu’il existe beaucoup de points communs entre ces deux domaines : une voiture et une maison, ce sont deux choses extrêmement complexes, qui reflètent la personnalité de leur propriétaire. »

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d e s b e l g e s q u i o n t u n pla n

pour la société ». Les designers doivent dès lors proposer des alternatives encore plus tendance, encore plus attrayantes et plus efficaces, et qui touchent les gens », affirme Lowie Vermeersch. Il combine son amour de l’automobile avec un esprit libre et ouvert, un raisonnement analytique et un solide bon sens. « J’aime toujours autant l’automobile que lorsque j’avais quinze ans. C’est d’ailleurs pour cela que je l’observe d’un œil critique. Allons-nous encore tolérer longtemps que l’automobile nuise à la qualité des habitants des grandes villes ? Dans quelques années, nous n’accepterons sans doute plus de voir des gens prendre l’apéritif en terrasse au milieu des gaz d’échappement, comme c’est souvent le cas aujourd’hui. De même qu’aujourd’hui, nous avons du mal à imaginer que fumer était autorisé en avion à une certaine époque…  Les possibilités sont légion à condition de voir l’architecture, l’urbanisme et le secteur automobile collaborer. J’imagine le scénario d’avenir suivant : des citadins n’utilisant pas de voiture pendant leur semaine de travail – ou tout au plus un véhicule électrique – mais partant en week-end à la mer à bord d’un coquet spider. J’estime qu’il faut toujours considérer un produit en relation avec l’homme et son contexte. En matière de design automobile, cette corrélation est encore trop abstraite. Je ne pense pas que cela préoccupe vraiment les constructeurs automobiles à l’heure actuelle. Mais d’autres acteurs interviendront sans aucun doute, peut-être des sociétés rompues au management logistique. Les villes sont elles aussi demandeuses. Ce n’est certainement pas un hasard si elles se positionnent actuellement comme de véritables marques. La mobilité est un de leurs fers de lance, comme l’architecture. »

– synonyme de plaisir de conduite – lance soudain une publicité affirmant que les piétons sont eux aussi des clients. »

Interieur 2012 L’homme-orchestre Lowie Vermeersch s’est également impliqué dans l’organisation du salon Interieur Kortrijk. « A l’époque où je travaillais encore pour Pininfarina, je siégeais déjà au conseil d’administration d’Interieur. A l’époque où j’ai quitté Pininfarina, Interieur reconsidérait sa stratégie d’avenir. Soucieux de me changer les idées, j’ai sérieusement travaillé sur leur nouveau plan. Ils étaient tellement contents qu’ils m’ont demandé d’appliquer ce plan en qualité de commissaire d’Interieur 2012. Une offre impossible à refuser ! En outre, la situation d’Interieur me faisait penser à Pininfarina : tous deux étaient devenus grands en se basant sur des valeurs et des missions toujours d’actualité, même s’il est parfois difficile d’en distiller l’essentiel dans un contexte actuel. De plus, je suis né à Courtrai, ce qui évidemment joué un rôle dans ma décision.  J’ai trouvé cela très enrichissant, car j’ai été forcé de travailler sur de nouveaux terrains et de confronter mes idées à celles de designers de talent comme Ross Lovegrove, Greg Lynn, ou de jeunes loups tels que Muller-Vanseveren ou Makkink et Bey. Dans mon domaine, j’ai toujours été capable de définir strictement ma vision, mais aujourd’hui, j’apprends à voir plus loin – et plus large. J’ai eu le plaisir de constater que mes idées étaient valables même en dehors du secteur automobile. Mais je ne participerai qu’à une seule édition d’Interieur avant de transmettre le flambeau à d’autres. »

Adepte de la page blanche Lowie Vermeersch abandonne peu à peu le statut de designer pour devenir une sorte de réformateur, aussi bien dans le cadre d’Interieur Kortrijk que de celui de GranStudio : « Je pense qu’aucun autre designer automobile de mon niveau ne fait de tels mouvements de va-et-vient. Un designer doit anticiper ce qui va se produire, aussi et surtout quand la majorité estime que c’est bizarre. Plus notre société devient complexe et plus la question de la réflexion multidisciplinaire se pose/s’impose. Néanmoins, je suis et je reste un designer. Je ne suis complètement heureux que lorsque le processus débouche sur quelque chose de tangible, qui parle au cœur des gens et qui est beau, tout simplement.  Ce west-flandrien semble plus intéressé par le défi que par le résultat final. Il n’est vraiment à l’aise que lorsqu’il se sent… déstabilisé. Il tient à se surprendre lui-même, c’est là où il éprouve le plus de plaisir : « Lorsque la solution est évidente, je décroche. Démarrer un projet avec une page blanche qui n’est plus tout à fait blanche, je trouve que c’est frustrant. »

« Malgré tout, je reste réaliste. On ne verra pas tout à coup arriver de nouvelles marques automobiles développant des urbaines spécifiques. Personne ne parviendra à égaler le savoir-faire d’une marque comme BMW. Mais parallèlement, on note un changement de mentalités. Il est frappant de voir que BMW

« Je ne suis completement heureux que lorsque le processus debouche sur quelque chose de tangible, qui parle au cœur des gens et qui est beau, tout simplement. » [ CAPITAL 17 ]

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Pour une reponse a vos questions : Rendez-vous a une seance d’information pres de chez vous ! Et vous, que faites-vous ? Il est indispensable d’agir, de faire l’inventaire et de chercher comment réagir au mieux à une actualité capricieuse. Mais vous n’êtes pas seul : les experts Optima Nils De Vriendt, Sven Hubrecht, Jehanne Maldague, Xavier Piqueur et Thomas Weyts sont là pour vous aider. En novembre 2012, ils donnent une série de conférences basées sur ‘Gérez au mieux votre argent’, l’ouvrage de référence signé par ces spécialistes. Intéressé ? Allez sur www.optima.be pour tous les détails pratiques.

Jusqu’ici, 2012 a été une année de grande incertitude en ce qui concerne votre patrimoine. Au niveau fiscal, les changements se succèdent à toute allure. Le résultat : le citoyen baisse les bras. Les entrepreneurs fortunés, les indépendants ou les personnes exerçant une profession libérale risquent de faire les frais de cette situation. Et l’avenir ne promet rien de bon: les autorités locales, nationales et européennes devront trouver des moyens supplémentaires, et ce pendant encore dix ans.

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litt e r at u r e

ger ez au m i eu x vot r e a rgen t

Planification financiere : l’ouvrage de reference Après trois ouvrages intitulés ‘Uw privévermogen’ (uniquement en néerlandais), un quatrième livre signé Optima paraîtra dans quelques jours. Dans ‘Gérez au mieux votre argent’, six auteurs nous font part de leur vision des différents domaines de la planification financière : revenus, patrimoine, pension et succession. texte jo viaene

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l ne s’agit nullement d’une prose purement théorique, mais bien d’un voyage dans le temps, illustré à l’aide de différents exemples. Ce livre s’efforce de formuler d’une manière claire et intelligible des réponses aux nombreuses interrogations financières auxquelles nous sommes tous et toutes confrontés. A quoi faut-il s’attendre ? • Acquisition de biens immobiliers :  les implications fiscales et financières. • Statut social et protection social; comment cela fonctionne-t-il ? • A quelle pension aurons-nous encore droit demain ? Quels sont les régimes complémentaires dans les différentes situations ? • Comment placer de l’argent sur un mode fiscalement intéressant ? • Décéder et hériter en Wallonie, à Bruxelles ou en Flandre : les implications au niveau des droits de succession et les possibilités légales pour adoucir les suites d’un décès.

Cet ouvrage, à mi-chemin entre la publication scientifique et le guide pratique propose des mots-clés et la possibilité de consulter séparément certains domaines et questions. L’approche est directe et

pratique, les exemples nombreux et les thèses fort bien étayées. L’ouvrage fait de multiples références à la législation ou à la jurisprudence représentative. Tableaux et graphiques apportent des précisions ou des éclairages supplémentaires et les nombreuses illustrations rendent l’ensemble plus digeste. L’ambition affichée de ‘Gérez au mieux votre argent’ : suivre la situation d’une année sur l’autre, afin de devenir le véritable ouvrage de référence dans cette niche. Comment ? Grâce à des mises à jour en fonction des évolutions de la législation et de la jurisprudence. La fiscalité change sans cesse dans notre pays, nous en voulons pour preuve l’avalanche de nouvelles lois et de nouveaux décrets en 2012. Compte tenu de la situation budgétaire de la Belgique et de l’impact renforcé de la jurisprudence européenne, ce n’est certainement pas près de changer. Cet ouvrage est publié en collaboration avec les Editions Borgerhoff & Lamberigts, un nouveau venu ambitieux dans son domaine. Début 2010, Borgerhoff & Lamberigts s’installait dans un immeuble neuf en plein centre de Gand, le coup d’envoi de toute une série de bestsellers qui ont fait de B&L l’une des maisons d’éditions les plus lancées – mais aussi les plus exposées – du pays. Vous trouverez ‘Gérez au mieux votre argent’ (‘Zorg voor uw Geld’ en néerlandais) en librairie. Optima est le leader du marché belge en matière

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de planification personnelle financière et fiscale, ce qui est illustré une nouvelle fois avec la publication de ‘Gérez au mieux votre argent’. Depuis plus de 20 ans, Optima a engagé toutes ses connaissances et ses compétences dans cette spécialité. Optima s’est également donné pour but de partager ces connaissances par le biais de publications dans divers journaux et magazines. Chaque année, Optima organise quelque 400 info-sessions, ayant pour thèmes des sujets spécifiques et taillés sur mesure pour des associations, des comptables, des service clubs ou des réseaux. Optima met cette spécialisation au service des chefs d’entreprise, des indépendants, des personnes exerçant une profession libérale ou des particuliers fortunés. Optima leur propose un plan et des solutions pertinentes dans les différents domaines. Pour réaliser ces solutions, Optima possède une licence bancaire et une autre en tant que courtier en assurances, en immobilier et en crédits. Les auteurs de cet ouvrage sont tous spécialistes en la matière. Nils De Vriendt, Xavier Piqueur, Sven Hubrecht, Thomas Weyts et Jehanne Maldague occupent depuis des années des postes de cadres au Competence Center d’Optima (le département chargé du ‘financial planning audit’ et du plan luimême). Jo Viaene est administrateur d’Optima Group, le holding d’Optima.


I n v e s ti r

b e lv i e w

Immobilier de prestige au cœur du quartier europeen

Belview est le nouveau porte-drapeau d’Optima Global Invest

Si vous quittez Bruxelles par la rue Belliard, il n’echappe pas le vue : au cœur du quartier européen, là où les voitures s’engouffrent dans les tunnels menant au Ring de Bruxelles, se dresse un imposant complexe d’appartements et de bureaux. Bienvenue au Belview, un projet de 260 appartements sur 23 étages, sélectionné par Optima Global Invest pour les clients d’Optima. TExte jeroen lissens PHOTOs Carlo Coppejans

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I n v e s ti r

Dans le cadre de leur plan financier, environ 18% des clients d’Optima choisissent d’investir dans des biens immobiliers de rendement. Pourquoi ? Pour s’affranchir de la volatilité des marchés financiers, mais aussi avec l’objectif de louer leur bien et de le revendre quelques années plus tard en empochant une confortable plus-value (voir encadré). Pour ses investissements immobiliers, Optima fait appel à Optima Global Invest (OGI), la division immobilière du Groupe, dont la mission spécifique est de sélectionner les projets en fonction des objectifs des clients d’Optima. Ruben Piqueur, CEO d’Optima Global Invest, confie que, pour lui, il faut prendre en compte trois facteurs cruciaux : « la situation, la situation et… la situation. »

Diversification Ruben Piqueur : « Nous regardons aussi les autres grandes villes. A Anvers, par exemple, nous venons de sélectionner deux des six tours d’habitations en projet au ‘Kempisch Dok’, dans la désormais très en vogue ‘Eilandje’. Au final, cela représentera environ 5 000 logements terminés. Personne ne fait mieux qu’Optima sur le marché des appartements. Mais nous ne sommes pas seuls : nous travaillons main dans la main avec des acteurs majeurs du secteur comme

Bouygues, CFE, Allfin, BESIX et Immogra. » Pourquoi cette diversification ? «  Nous ne trouvons pas suffisamment de projets de qualité dans une seule ville pour satisfaire la demande de nos clients », explique Ruben Piqueur. «  De plus, il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une bonne répartition des risques : toutes les villes ont leurs propres caractéristiques. Nous sommes en principe intéressés par tout projet d’envergure dans un centre-ville en Belgique. En plus de l’implantation et du cahier des

Le projet Belview, en plein cœur du quartier européen, est le premier eyecatcher d’Optima Global Invest, qui mise clairement sur les revenus de biens loués aux fonctionnaires européens. Stijn Paredis, directeur des ventes : « Ce public n’achète pas d’appartements parce qu’il ne reste, en général, que quelques années à Bruxelles. De plus, la demande est en hausse car la Commission européenne a centralisé certains services dans notre capitale. »

Acteur de poids Dans le cas de Belview, il s’agissait, une fois de plus, de sélectionner la meilleure implantation. Ruben Piqueur : «  C’est vrai, mais il ne faut pas sous-estimer pour autant les autres facteurs : la collaboration avec un des plus grands bureaux d’architectes de Belgique, un cahier des charges exceptionnel avec des parquets, des cuisines Bulthaup dans tous les appartements, etc. » Belview n’est pas l’unique projet d’Optima Global Invest. « A Gand, nous avons déjà réalisé 1 073 logements », signale Stijn Paredis. « A la fin de l’année, nous aurons à notre actif 1 681 logements à Bruxelles. Ces dernières années, notre offre immobilière a été – de loin – la plus importante du segment résidentiel dans la capitale de l’Europe. »

« Il faut prendre en compte trois facteurs cruciaux : la situation, la situation et...la situation. »

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I n v e s ti r

Optima

expertise

Plus-value immobiliere : ce qu’il en est dans la pratique Les clients d’Optima qui investissent dans l’immobilier dans le cadre de leur plan financier ne le font pas pour l’éternité. Ils revendent leurs biens après dix ou quinze ans, avant d’avoir à supporter les premiers coûts de rénovation. Tout comme la gestion de leurs biens immobiliers, les clients en confient très souvent la revente à Optima. Au cours des six premiers mois de l’année, nous nous sommes occupés de 66 logements. charges – sur lesquels nous avons un pouvoir de décision –, nous regardons également la force d’attraction économique d’une ville, sans oublier l’accessibilité, qui est un facteur de plus en plus décisif. Et nous analysons aussi le potentiel de villes ayant une offre importante en matière d’enseignement supérieur. C’est la raison pour laquelle nous sommes en train d’examiner divers projets à Louvain. Et côté offre, nous misons sur la tendance actuelle, qui joue en faveur de plus petits logements. »

Evolution du marche Est-ce à dire que nos habitations sont trop grandes ? Stijn Paredis : «  En Flandre en particulier, de nombreux terrains agricoles ont été lotis. Grâce à cette abondance de terrains, nous avons construit des maisons relativement grandes, contrairement à ce qui s’est fait aux Pays-Bas, par exemple. Ces habitations ont vieilli et coûtent aujourd’hui énormément d’argent en entretien, mais surtout en énergie. Quand je lis dans « The Economist  » que le marché immobilier belge est surévalué, je pense que cela concerne notamment ce type d’habitations. » Sur le marché immobilier, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. « On l’a constaté récemment », poursuit Ruben Piqueur.

«  Auparavant, un appartement – même s’il était moins bien situé – se louait ou se vendait sans problème. Dans l’espoir de la poursuite de la hausse des prix, on a continué à construire, le plus souvent dans des lieux moins propices. Le temps où tout se louait et se vendait facilement est révolu, et c’est ce qui explique les commentaires négatifs à propos du marché résidentiel. »

Tendances « Beaucoup en ont fait l’amère expérience, y compris les investisseurs ayant fait construire dans leur propre rue, et qui n’arrivent pas à trouver acquéreur. Dans ce cas-ci, on ne parle même plus de plus-value : trouver un locataire est parfois devenu une mission impossible. Nous sommes parfaitement à l’aise dans ce nouvel environnement. Notre philosophie n’a pas changé en 20 ans : nous n’investissons que dans des lieux attrayants ou dans les centresvilles. Une série d’évolutions sociétales nous donnent raison : le nombre croissant de familles monoparentales et de personnes vivant seules, le vieillissement de la population, sans oublier le fait que les baby-boomers reviennent aujourd’hui en nombre dans les villes qu’ils ont autrefois quittées. Les logements abordables en ville sont donc plus que jamais promis à un bel avenir. »

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D’après les statistiques, les clients bénéficient en moyenne d’un rendement annuel qui se situe entre 8,5 et 10,5%. Dans certains cas, cela peut même être plus. « Un investisseur qui a placé 150 000 euros en Bourse est très souvent moins bien loti que celui qui a investi le même montant dans l’immobilier, et qui a tout simplement laissé le temps faire son travail », explique Igor Donckels, real estate manager. « Il ne faut donc pas s’étonner du fait que dix clients ont décidé de réinvestir dans l’immobilier les fonds qui se sont libérés : ils souhaitent ainsi se construire, par vagues successives, un patrimoine durable. » Pour la plupart des clients ayant vendu leur bien via Optima, il s’agissait de leur premier investissement dans l’immobilier. La division d’Optima spécialisée dans la revente, aide et conseille non seulement lors de la vente, mais aussi, par exemple, lors de l’évaluation de la valeur du bien. Les appartements vendus sont tous situés à Gand. Cela s’explique par le fait que la division immobilière d’Optima n’est pas active depuis longtemps dans d’autres villes telles que Bruxelles et Anvers. La facilité de revente témoigne de la bonne santé du marché des appartements dans un environnement urbain, et nuance les récents commentaires négatifs sur le marché immobilier. Spécifiquement à Gand, les politiciens se plaignent en permanence de la pénurie de logements abordables en ville, alors que de grandes (et chères) villas hors des villes rencontrent beaucoup plus de difficultés sur le marché.


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UN CLIENT R ACONTE

l e m e dec i n bru x el lois J e a n C l au de Bol l a ert s et son epouse M a r iel l e Dec l ercq

profil : QUI Jean Claude Bollaerts (67 ans) et son épouse Marielle Declercq (65 ans).

QUOI Il était médecin généraliste, elle travaillait comme infirmière, tous deux sont à présent à la retraite.

OU Le couple vit actuellement à Anderlecht.

Un plan soigneusement elabore Même si l’argent n’est pas leur principale préoccupation, Jean Claude Bollaerts et Marielle Declercq se disent tout à fait satisfaits des conseils financiers prodigués par Optima. « Leur plan, c’est un souci en moins pour nous. » TEXTE Iris De Feijter PHOTOS Thomas Vanhautte

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UN C L I EN T R A C ON T E

« On ne dirait vraiment pas que nous sommes ici à Anderlecht, à deux pas de Kuregem et de la gare du Midi », plaisante Jean Claude Bollaerts. Et c’est vrai : le plus grand calme règne dans ce vaste jardin baigné des rayons du soleil de cette fin d’été. Bref, l’endroit idéal pour un entretien à bâtons rompus à propos des relations du couple avec Optima. Marielle Declercq : « Nous ne sommes clients

d’Optima que depuis deux ans à peine. Cela faisait pourtant un bon moment que notre avenir financier nous préoccupait. Mais le temps nous manquait pour nous atteler à la tâche que cela représentait. Optima nous y a aidé. »

j’ai reçu des invitations à des info-sessions organisées par Optima. La première soirée traitait de l’immobilier, émotionnel et rationnel – le premier étant destiné à être conservé, le second à être revendu (avec des bénéfices) dans un délai de 10 à 15 ans. »

Quelques jours plus tard, un collaborateur d’Optima nous a appelé pour nous demander si nous étions intéressés. Et bientôt Laurent Blaise, notre planificateur financier, nous a rendu visite pour la première fois. »

Marielle Declercq : « Il s’agissait d’un concept

Marielle Declercq : « Laurent nous a expliqué

totalement nouveau pour nous. Dans notre famille, personne n’agissait ainsi. Pour nous, acheter signifiait conserver. Mais nous avons estimé qu’il s’agissait là d’une piste intéressante. Pourtant, nous n’avons pas sauté le pas d’emblée. A cette époque, nous étions encore trop accaparés par notre métier. »

très simplement et calmement ce qu’Optima pouvait représenter pour nous. Il a tout fait pour que nous comprenions les moindres détails – même si nous étions novices en la matière. Heureusement, il n’a pas utilisé un langage de juriste, ce qui nous a plu. Il tenait tout d’abord à réaliser un audit de notre situation. Cette idée ne m’a pas séduit d’emblée : qui aime à se confier à une personne pratiquement inconnue ? Après tout, il s’agit de renseignements purement privés et personnels. Mais peu à peu, une relation de confiance s’est installée. »

Que s’est-il passé ensuite ?

Jean Claude Bollaerts : « Le deuxième séminaire

Comment avez-vous découvert Optima ? Jean Claude Bollaerts : « En ma qualité de médecin,

était organisé chez l’un de mes collègues d’Anderlecht. Cette fois-là aussi, l’approche d’Optima nous a séduits.

Comment a-t-il réussi à gagner votre confiance ? Jean Claude Bollaerts : « Laurent passait régulièrement nous voir. Il s’adaptait à nos agendas et était toujours pile à l’heure, ce qui est important pour nous ! Et il ne disait jamais rien des autres clients – plus importants – d’Optima. Il ne comparait pas notre situation à celle des autres. De ce fait, nous avions la sensation d’être uniques, et respectés. » Marielle Declercq : « Laurent est toujours resté notre seul interlocuteur, une continuité bien agréable. Nous pouvions lui poser toutes nos questions et lorsqu’il ne connaissait pas la réponse, il prenait – et prend toujours – conseil auprès de ses collègues avant de nous informer. Il a derrière lui toute une équipe de juristes et de fiscalistes spécialisés, ce qui a encore renforcé notre confiance en lui. » Quels ont été les résultats de l’audit ? Marielle Declercq : « L’audit nous a ouvert les

« Le concept de planification financiere etait nouveau pour nous. »

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yeux. Nous avions soudain une vision globale et objective de notre situation financière. Sur cette base, Optima nous a proposé un plan visant à assurer notre avenir et celui de nos enfants. Nous tenons en effet à faire des donations à nos enfants, mais d’une manière optimale, tout en ayant encore assez de moyens pour vivre correctement. Nous tenons à conserver ce que nous avons maintenant. Le plan d’Optima nous a soulagés d’un grand poids, même si la confrontation a été assez rude. Nous devions tout à coup réfléchir à notre pension, et même à notre mort. Cela m’a vraiment secouée. »


UN C L I EN T R A C ON T E

Aviez-vous déjà pris conseil sur le plan financier, par exemple auprès d’une banque ? Jean Claude Bollaerts : « Nous avons assisté à plusieurs info-sessions organisées par des banques, mais rien qui nous interpelle vraiment. De plus, les banques ne proposent que leurs propres fonds et produits en matière d’investissements. Optima est plus objective et offre une vaste gamme de possibilités d’investissements. » Est-ce à dessein que vous avez attendu l’âge de la pension pour faire appel à un planificateur financier ? Marielle Declercq : « Nous avons toujours travaillé dur et nous avons élevé nos trois enfants. Nous n’avions pas le temps de nous occuper de

ces questions. Malgré cela, nous aurions mieux fait de commencer plus tôt à nous en soucier, notre situation financière actuelle aurait alors été bien différente. A dire vrai, nous n’avons jamais été bien conseillés sur le plan financier avant Optima, ni par notre banque, ni par notre comptable. Nous n’avons même pas mis sur pied une société, ce qui aurait probablement été bien plus avantageux. » Quel a été l’élément déterminant de votre choix pour Optima ? La crise ? Jean Claude Bollaerts : « Non, la crise n’a rien à voir avec cette décision, surtout liée à la phase de vie dans laquelle nous nous trouvions : le décès de nos parents, le départ des enfants, l’approche de l’âge de la retraite… Lorsque nous avons hérité de

Optima

nos parents, nous nous sommes posés la question de savoir si nous arriverions nous aussi à léguer quelque chose à nos enfants? Optima nous aide à le faire avec un maximum d’efficacité. » Pourquoi confier la gestion de votre argent à un tiers ? Ne vaudrait-il pas mieux vous en occuper vous-mêmes ? Jean Claude Bollaerts : « Les personnes parfaitement informées peuvent peut-être se passer des conseils de professionnels. Nous-mêmes n’y serions jamais arrivés sans l’aide d’Optima. Une planification, cela concerne de nombreux domaines, notamment des actes notariés, les finances et l’immobilier. Heureusement, Optima nous aide à nous y retrouver dans des sujets aussi compliqués. »

Thomas Weyts Manager Estate Planning

expertise L’audit, base indispensable d’un plan a la mesure de votre vie La crise économique et financière a déjà fait couler beaucoup d’encre sur les risques que les particuliers peuvent prendre – et prennent – en matière d’investissements. De nombreux investisseurs ont en effet constaté à leurs dépens que les produits achetés ne correspondaient pas à leur profil, sans compter qu’ils ignoraient souvent ce qu’ils avaient investi. Et ce avec toutes les conséquences que cela implique.

moindres détails la situation de chaque client. Nous formulons également des questions que le client ne s’est sans doute jamais posées, notamment « après ma pension, parviendrai-je à maintenir mon niveau de vie actuel? » Seule une connaissance parfaite du client permet de mettre sur pied une planification financière adéquate. En profondeur

L’audit ne radiographie pas seulement la situation actuelle de chaque client. Forts de l’expérience acquise avec des milliers de dossiers, les auditeurs d’Optima parviennent à déceler les éventuels points faibles – comment évaluer les conséquences financières d’un décès, le maintien du niveau de vie après la pension, la question de savoir si le statut juridique d’une société est optimal, etc. Nous étudions comment optimiser la situation et réalisons une simulation aussi détaillée que possible de l’avenir financier du client.

Client approach Les planificateurs financiers ont bien supporté la crise, ce qui est logique. En effet, l’essence même de la planification financière, c’est qu’elle part de la situation du client (client approach) et non du produit à écouler. Chez Optima, nous estimons qu’un plan personnel financier et fiscal – élaboré par des spécialistes diplômés et expérimentés – constitue la seule base correcte pour une constitution de patrimoine réfléchie et bien suivie. Pas seulement en ce qui concerne le patrimoine d’ailleurs, puisque les revenus, la pension et la succession de chaque client y sont irrémédiablement associés.

Il n’existe pas deux dossiers semblables et le profil des investisseurs évolue en outre en même temps que la situation personnelle des clients. Le plan financier que nous élaborons pour une personne de 60 ans est donc bien différent de celui que nous proposons à quelqu’un qui en compte dix de moins.

Le point de départ de notre offre de services est toujours le même : le Financial Planning Audit, soit un rapport circonstancié étudiant à la loupe et dans les

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UN C L I EN T R A C ON T E

A vos yeux, l’argent est-il le but ou seulement un moyen ? Jean Claude Bollaerts : « Nous n’attachons pas une grande importance à l’argent. Notre travail et notre famille comptent beaucoup plus pour nous. Nous n’avons jamais eu de gros besoins. Jeunes mariés, nous avons passé quatre ans au Burundi, où j’ai travaillé comme médecin. Nous n’avions l’eau courante que quelques heures par jour, les coupures d’électricité étaient légion. Mais nous étions heureux. » Marielle Declercq : « En 1972, lorsque la guerre civile a éclaté entre Hutus et Tutsis, nous avons été forcés de prendre la fuite, sans savoir où aller. Nous courions à gauche et à droite dans la maison, pour rassembler quelques bagages. Il était en effet peu probable qu’il reste encore quelque chose d’intact le jour où nous reviendrions. Nous nous sommes rendus compte à cette occasion que peu de choses matérielles avaient de l’importance à nos yeux. Nous n’avons emporté que nos vêtements et ce qu’il fallait pour notre bébé, âgé de quelques semaines à peine. Bien plus tard, lorsque nous sommes rentrés en Belgique, nous avons eu du mal à nous habituer à toute cette abondance. Au supermarché surtout, la tête nous tournait devant tant de choix. Pendant des années, nous n’avons pas eu de téléviseur. En Afrique, nous avions été parfaitement heureux sans télé, donc pourquoi en aurions-nous eu besoin ici ? Comme vous pouvez le constater, nous nous contentons de peu. »

Client d’Optima, vous aimeriez retrouver votre histoire dans Capital ? C’est tout a fait possible. Chaque trimestre, la redaction de Capital selectionne l’un d’entre vous et notre photographe vient vous rendre visite. N’HESITEZ PAS A NOUS POSER VOS QUESTIONS OU A NOUS FAIRE PART DE VOS REMARQUES SUR : CAPITAL@OPTIMA.BE

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Recommanderiez-vous Optima à vos amis et votre famille ? Marielle Declercq : « Nous sommes tout à fait satisfaits des services d’Optima, mais le fait est que l’argent reste encore toujours un sujet tabou, même avec la famille ou les amis les plus proches. Les gens à qui j’oserais demander s’ils ont déjà réfléchi à leur avenir financier… je pourrais les compter sur les doigts d’une main. Il s’agit tout de même là d’une question indiscrète. Il faudrait pourtant que nous en discutions avec nos proches. L’idée que tout est parfaitement réglé nous a rendu une certaine sérénité. »


L O I S I RS

nos e x pert s on t c hoisi pou r vous

les

délices de la gastronomie

VOYA GES

c u lt u r E

Il semblerait que le Belge épargne dans de nombreux domaines, mais pas dans celui des loisirs. C’est la raison pour laquelle Capital a recueilli des conseils auprès de quatre épicuriens pour l’automne. Découvrez les petites merveilles qui n’attendent plus que vous. Car il faut bien dire que le bien-être – qu’il s’agisse de gastronomie, de voyages ou de culture – vaut aussi son pesant d’or !

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gastronomie

LES C o n s e i l s d e PETER G OO S S EN S , HOF VAN CLEVE

 www.cellercanroca.com

El Celler de C a n Roc a, Gerona

Trois frères en Catalogne Numéro 2 au top 50 des Meilleurs Restaurants au monde. Trois étoiles au Michelin. Mais quelle est la priorité pour eux ? Le client, et le fait qu’il soit satisfait. Trois frères dirigent El Celler de Can Roca. L’aîné, Joan Roca, c’est l’architecte du goût, le grand chef. Le benjamin, Jordi, un doux anarchiste, règle le ballet des desserts. Et Josep ? Eh bien Josep est le sommelier. Le trio a grandi dans les jupes et les casseroles du restaurant de leur mère. Le bar était leur salon, ils faisaient leurs devoirs tout en humant les effluves des bons petits plats que préparait leur mère – de simples potées souvent, mais riches en goût et à base de produits frais. El Celler de Can Roca propose à ses clients une gastronomie catalane revue à la sauce d’aujourd’hui. Il s’agit en fait d’un restaurant freestyle, qui flirte avec l’avant-garde tout en étant solidement enraciné dans la tradition des générations précédentes. D’ailleurs, les 50 membres de l’équipe de El Celler vont encore déjeuner tous les midis au restaurant de Mama Roca.

The Legi a n Ba li, Semin ya k

 www.ghmhotels.com/en/the-legian-bali/home

Le luxe, depuis le petit déjeuner jusqu’au diner A Bali, l’Hôtel The Legian est situé à deux pas de Seminyak Beach, ce qui en fait la retraite idéale pour les amateurs de soleil, de mer et de surf. Mais ce complexe hôtelier est également un haut lieu gastronomique. Depuis les plantureux petits déjeuners en passant par les buffets variés du déjeuner et jusqu’aux mets raffinés du dîner, tout est fait pour le plaisir du palais, mais aussi des yeux avec une plage dorée à perte de vue. L’hôtel prévoit également de savoureuses soirées à thème – Rijsttafel indonésienne, barbecue aux fruits de mer ou spécialités locales.

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L O I S I RS

Osteri a Fr a ncesc a na, Modene

 www.osteriafrancescana.it

Le meilleur italien du monde Modène est une ville située dans la région Emilia-Romagna, le pays du jambon de Parme, du Parmesan, de la mortadelle et du vinaigre balsamique. Rien d’étonnant dès lors à ce que Modène cache aussi l’Osteria Francescana, numéro 5 au top 50 des Meilleurs Restaurants au monde, ce qui en fait le meilleur restaurant italien de la planète. Le Chef Massimo Bottura définit sa cuisine comme étant ‘une évolution intelligente des traditions italiennes, dans le respect de la technique et en relation étroite avec les producteurs locaux’. Un exemple ? Dans votre assiette, le parmesan en cinq états – cinq âges différents, différentes températures et textures variées. L’ambiance de ce restaurant trois étoiles Michelin est étonnamment calme et informelle.

Borough Market, Londres

Jour de marché pour les foodies

Va l Sa int L a mbert

 www.val-saint-lambert.com

Tradition + design = art Le cristal doublé, coloré et taillé de Val Saint lambert est réputé pour être l’un des plus limpides au monde. Ce fournisseur de la cour belge est fier d’une histoire vieille de 180 ans mais qui n’a pas raté le coche du 21ème siècle. La marque collabore régulièrement avec des designers internationaux célèbres, permettant ainsi de donner naissance à des œuvres contemporaines. Le jeune designer belge Charles Kaisin a notamment dessiné trois collections qui sont autant de clins d’œil à l’Antiquité. En janvier 2010, Pythagore, Orphéo et Kaleido ont coïncidé avec le come-back de la marque. Depuis, la collection s’est enrichie de nouvelles pièces. Cette nouvelle ligne se veut le fil conducteur des designs, des coloris et des tailles de demain – dans le respect d’une riche tradition et de l’histoire de Val Saint Lambert. La collection Kaleido s’est par exemple inspirée du kalèidoscope, le tube de miroirs réfléchissant à l’infini. Le cristal doublé et coloré met particulièrement en valeur la forme du Kaléido – qui évolue du cercle au carré.

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Cela fait 250 ans que l’on vend et achète des aliments de toutes sortes au Borough Market de Londres. Mais ce qui était jadis un endroit dédié aux fruits et aux légumes est aujourd’hui le rendez-vous des foodies branchés. On trouve dans ce paradis des gourmets tout ce que l’on peut rêver comme fruits, légumes, viandes, poissons, avec en prime une offre gigantesque de produits bio. Quant à l’ambiance elle est toujours authentique et spéciale. Grâce à ce marché, le quartier de Borough Market est aussi beaucoup plus animé, avec toutes sortes de bistrots, de salons de thé et de petits restos sympas. Et si vous ne tenez pas à flâner mais que vous êtes plutôt du genre structuré, pourquoi ne pas préparer votre visite grâce au planner inter­ actif sur le site web de Borough Market ? Il suffit de choisir une recette et le planner vous montre sur une carte où trouver les ingrédients nécessaires.  www.boroughmarket.org.uk


voyages LES C o n s e i l s d e d e b b i e pa p p y n, j o u r n a l i s t e v o y a g e s

 www.hoshinoya.com et www.mandarinjourneys.com

Ja pon

Fini le stress grâce aux hot springs Situé à une heure et demie de la capitale nipponne en train à grande vitesse, Karuizawa est un havre de repos pour les habitants nantis de Tokyo qui souhaitent rompre avec le rythme trépidant de la ville. Le Hoshinoya Karuizawa Resort vous propose une villégiature grand style. Ce ryokan est un village hot spring miniature qui compte 77 jolies villas réparties sur une superficie verdoyante de plus de 90 hectares. L’ambiance y est sereine, et les grandes villas donnent pour la plupart sur la rivière qui coule tranquillement à leur pied. Le salon, aménagé avec une longue table japonaise traditionnelle et d’innombrables coussins, donne directe-

ment sur l’eau. Même chose pour la salle de bain équipée d’un bain furo en bois. Situé à 1 000 mètres d’altitude, tout à côté du volcan Mont Asama, le Karuizawa attirait déjà de très nombreux visiteurs en quête de santé dès le début du 20ème siècle. Ce succès s’explique par la très faible alcalinité de l’eau, bienfaisante pour la peau et le corps. L’onsen, le spa traditionnel, possède deux bains : le Tombo-no-yu hot spring et le Meditation Bath. Le centre dispose aussi d’une partie wellness plus moderne, qui propose des traitements classiques et plus contemporains. A partir d’environ 300 euros par chambre, par nuit.

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L O I S I RS

Estonie

 www.padaste.ee et www.squatra.be

 www.atlasreizen.be

Afrique

Les secrets du Serengeti

Arrêter le temps sur une île oubliée Prenez une île tranquille, oubliée, au large de l’Estonie, entourez-la de la mer Baltique et posez-y une ferme-château féérique considérée comme l’un des hôtels les plus originaux d’Europe. Muhu, une île de 20 hectares, demeure un secret bien gardé, même si le New York Times, le Wall Street Journal et le fameux Andrew Harper’s Hideway Report l’ont déjà découverte. Pour ces journaux, le Pädaste Manor est même le must-stay absolu de la nouvelle Europe. Le domaine se situe à l’extrémité méridionale de l’île. On y séjourne dans des chambres et des suites luxueuses, les repas se prennent à l’étage supérieur et la détente ultime est atteinte au Pädaste Spa qui propose des traitements traditionnels. Que diriez-vous d’un bain de foin ou de massages au beurre de chèvre ? La pièce maîtresse des lieux est le traditionnel bain en bois rempli d’eau de mer et chauffé au four à bois. Au bord de la baie, gelée en hiver, vous savourerez le silence absolu qui règne sur cette île oubliée. Muhu se trouve à une heure et demie de Tallinn. Depuis Kuivastu, un ferry vous y amène en une vingtaine de minutes. L’hôtel peut organiser pour ses clients un transfert confortable en limousine. À partir de 160 euros pour une chambre double, mais découvrez aussi de très intéressantes formules combinées sur le site internet de Pädaste Manor.

Evitez les endroits les plus fréquentés du Serengeti et visitez les coins moins connus de ce fameux parc naturel tanzanien. Le Lamai Serengeti Camp et le Lamai Private Camp de Nomads Tanzania sont deux endroits nouveaux – et très spectaculaires – à découvrir. Ces deux camps sont localisés dans le Kogakuria Kopje, avec vue sur la vallée de la rivière Mara et le Lamai Wedge. Au loin, vous distinguez le Masai Mara au Kenya et tôt le matin, vous voyez décoller la montgolfière qui survole la plaine. Ici, pas de cars de touristes, mais l’impression d’être seul dans ce parc gigantesque. Les 12 tentes légères et très luxueuses sont construites de manière à profiter pleinement de la vue et des couleurs sans cesse changeantes des magiques cieux africains. Même les salles de bain en enfilade offrent une vue grandiose. En 2011, le camp était géré par un couple de Néerlandais, Bas et Suzanne, qui assuraient une ambiance et un service de première qualité. Le soir, ambiance très décontractée près du feu ouvert dans le lounge et, sur l’assiette, des préparations savoureuses, accompagnées de vins bien choisis. Le menu des activités comprend, bien entendu, de nombreux game drives, sur le Kopje ou autour, ou encore le long de la rivière Mara, histoire d’assister à la traversée d’un troupeau d’animaux sauvages. Les safaris pédestres figurent également parmi les possibilités, à moins que vous ne préfériez vous adonner au farniente au bord de la piscine tout en profitant de la vue imprenable sur le Serengeti.

 www.xplorethenorth.be

Europe du Nord

L’aurore boréale à l’agenda L’hiver 2012-2013 s’annonce véritablement exceptionnel pour l’observation de l’aurore boréale dans le Grand Nord européen. L’agence belge Xplore the North organise, dès lors, des voyages spéciaux en Laponie suédoise et finlandaise, ainsi qu’en Islande, en vue de combiner l’observation de ce phénomène naturel à d’autres activités uniques. En Laponie, vous pouvez partir plusieurs jours en expédition en traîneaux à chiens ou en scooter des neiges et loger dans des cabanes de pêcheurs typiques au cœur de l’immense paysage blanc. Un séjour de cinq jours suffit pour être conquis par la Laponie et pour admirer, le soir, l’époustouflant jeu de lumières boréales. Parmi nos lieux de villégiature favoris, citons le Pinetree Lodge en Suède, un charmant petit hôtel géré par une famille suédoise et disposant de ses propres huskies et scooters des neiges. Un peu plus loin, en Finlande, on trouve le Harriniva Hotel, un établissement un peu plus grand mais non moins douillet, où vous recevez même un SMS spécial lorsque le ciel se pare enfin de ses couleurs boréales. En Islande, choisissez entre une formule selfdrive pour découvrir l’île, un citytrip tendance à Reykjavik ou un plongeon dans le Blue Lagoon. Le tout avec l’aurore boréale comme cerise sur le gâteau. Les prix varient en fonction de la destination et de la durée du voyage.

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culture

L e s c o n s e i l s d e M a r c H o lt h o f, j o u r n a l i s t e s p e c i a l i s t e d e l a c u lt u r e

 www.bozar.be

Boz a r

Artist in residence Le pianiste français Pierre-Laurent Aimard se produira le mercredi 5 décembre prochain au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Pierre-Laurent Aimard fut pendant des années le spécialiste incontesté des musiques d’aujourd’hui. Depuis quelque temps, il se consacre également à tous les autres répertoires pianistiques, que ce soit Mozart, Liszt ou Beethoven. Avant de rendre hommage à Claude Debussy, mort il y a cent ans, il aura emmené les auditeurs de la création actuelle, avec Heinz Holliger, à un des sommets du romantisme avec les Etudes Symphoniques de Schumann.

L a Monna ie

 www.lamonnaie.be

La passion jusqu’au dernier souffle Le désir, la fragilité et le secret sont les trois thèmes autour desquels s’articule la nouvelle saison de l’opéra à la Monnaie. Nul opéra ne pourrait mieux illustrer ces thèmes que La Traviata de Verdi. Tandis que Violetta, une des plus belles héroïnes conçues par Verdi, se meurt de la tuberculose, la morale, les normes en vigueur à l’époque et les préjugés s’opposent à son amour fou pour un jeune homme auquel elle dissimule sa maladie jusqu’à la fin. Du 4 au 31 décembre à La Monnaie.

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L O I S I RS

Boz a r

 www.bozar.be

Un géant de la peinture Constant Permeke nous a quitté il y a soixante ans à Ostende. Il savait mieux que quiconque se mettre dans la peau des travailleurs qui ont la vie dure, comme les pêcheurs et les paysans qui entretiennent un lien intime avec la mer et la terre. Une sélection impressionnante de 130 tableaux, dessins et sculptures, dont plusieurs œuvres d’exception, dévoile au public tous les thèmes privilégiés du peintre : nus féminins, terre et mer, vie quotidienne des pêcheurs et des paysans… Jusqu’au 20 janvier 2013.

Nationa l Ga llery London

 www.nationalgallery.org.uk

Séduite par l’art ‘La photographie au passé et au présent’ est la première grande exposition dédiée à cet art dans ce prestigieux temple de l’art qu’est la National Gallery de Londres. L’exposition explore les liens entre la peinture historique, les débuts de la photographie au milieu du 19ème siècle et les œuvres étonnantes d’artistes contemporains tels que Martin Parr (photo). A voir jusqu’au 20 janvier 2013 dans l’aile Sainsbury de la National Gallery, Trafalgar Square à Londres.

Lou v re-Lens

Dépendance d’un musée fameux A Lens, près de la frontière Belge, s’ouvre le 4 décembre une dépendance du musée le plus fameux du monde, Le Louvre. A la différence de la plupart des musées, le Louvre-Lens ne sera pas dépositaire d’une collection propre : Le Louvre à Paris mettra à disposition une partie de ses collections pour des durées plus ou moins longues. L’exposition d’ouverture du Louvre-Lens sera consacrée à la Renaissance. L’exposition abordera le phénomène de la Renaissance en Europe aux XVème et XVIème siècles.  www.louvrelens.fr

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o pi n i o n

MARION XXXXXXXXXX DEBRU Y NE

Eureka ! nouveau. Ce qu’il faut surtout, c’est observer ce qui existe déjà d’un nouvel œil.

« Eurêka!’ s’écria Archimède en sortant de son bain. Courant nu – et trempé – à travers les rues de la ville, il se hâta vers le palais de Syracuse, afin d’informer le roi Hiéron qu’il avait enfin trouvé la solution à son problème : la couronne que le roi avait commandée à un orfèvre de la ville était-elle bien en or pur ? Archimède avait eu l’inspiration au moment d’entrer dans son bain : son corps déplaçait l’eau et faisait monter le niveau d’eau dans le bain. Il en irait de même pour la couronne – dans une plus ou moins grande mesure, selon qu’elle était ou non fabriquée uniquement en or pur. Dans notre langue et dans notre culture, Eurêka – ‘j’ai trouvé’ en grec’ – est devenu le synonyme d’une idée géniale mais imprévisible, de ce moment béni où l’on prend tout à coup conscience de ce que personne d’autre ne voit. On associe généralement Eurêka à la notion d’innovation et au fait que l’innovation requiert une idée brillante et un esprit génial. C’est notamment le fil rouge dans l’histoire des Post-it notes. La légende veut que la colle spécifique utilisée pour ces petits bouts de papier soit le fruit du hasard plutôt que du développement. Le scientifique employé par 3M qui a découvert le premier ce produit adhésif dans un de ses pots en verre n’avait pas du tout cherché cette substance, qui ne lui plaisait d’ailleurs pas plus que ça. L’invention du post-it est parfois prise comme exemple de heureux hasard parce qu’elle résulte de la rencontre fortuite d’une situation banale avec une préoccupation apparemment sans rapport avec elle, mais qui débouche sur une combi-

« Tout ce qu’il nous reste a faire, c’est ramasser les idees la ou elles sont. » MARION DEBRUYNE Professeur en strategie marketing et innovation

naison créative et favorable. Elle illustre surtout le fait que l’innovation signifie parfois tout simplement découvrir de nouvelles possibilités et du potentiel dans ce qui existe déjà. En visite au centre de recherche PARC de Xerox dans les années ’70, Steve Jobs assista à une démonstration d’un e-mail, d’une souris, d’internet et d’un ordinateur à interface convivial. Pourtant, le management de Xerox ne savait que faire de tout cela. Pour qu’une innovation soit réussie, elle ne doit pas être le résultat de l’invention de quelque chose de tout à fait

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Au printemps dernier, le New York Times a mis ses lecteurs au défi de partager avec le journal leurs inventions de la vie de tous les jours. La rédaction a reçu des idées par centaines, provenant de gens qui avaient créé de nouveaux produits visant à leur faciliter la vie, en utilisant les objets les plus courants. Que dire par exemple de ce séchoir transformé en porte-cache-pot ? Du bouton de porte devenu serre-livres ? Ces lecteurs n’ont pas seulement brillamment démontré que les objets les plus familiers peuvent tout à coup se changer en nouveautés, ils ont également prouvé que les bonnes idées, cela se trouve partout. A condition d’être capables de découvrir de nouvelles possibilités dans l’objet le plus banal. L’innovation n’est pas exclusivement réservée aux esprits de génie. Il n’y a vraiment rien de nouveau sous le soleil. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est ramasser les idées là où elles sont. Ou pour citer Picasso : « Un bon artiste copie, un grand artiste pille. »

Pour le consommateur, l’argent est plus que ­jamais une donnée fortement chargée d’émotion. Comment les consommateurs parviennent-ils encore à s’y retrouver et comment un conseiller parvient-il à les aider dans leurs choix ? Pour trouver une réponse à ces questions, Optima et Vlerick Leuven Gent Management School unissent leurs forces par le biais de ‘l’Optima Chair in Financial Planning Practice’, un projet initié notamment par le professeur Marion Debruyne.


Investir au croisement des nations et des institutions Belview est un projet d’investissement unique, du fait de son emplacement privilégié au coeur du quartier européen de la capitale bien sûr, mais aussi d’un excellent potentiel locatif. Ce magnifique exemple d’architecture signé A2RC et Jaspers & Eyers Architecten se révèle pleinement avec une tour de 24 étages qui offre un panorama unique sur les toits de la ville. Le projet compte 174 unités, compactes pour la plupart, ce qui le rend particulièrement attrayant pour les milliers de fonctionnaires européens et autres expatriés internationaux, dont les bureaux sont à deux pas. Une finition de qualité, avec notamment des cuisines Bulthaup et la possibilité de louer les appartements meublés, voilà ce qui participe au caractère exceptionnel de ce projet.

Découvrez le projet sur www.optimaglobalinvest.be


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