Capital nr 19 fr

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interview

Boris Becker, un tennisman légendaire reportage

A table avec un inspecteur du Guide MICHELIN

ETUDE

‘L’argent fait le bonheur’ dossier

La planification financière LE POINT SUR LA SITUATION

capital19

Obligation de déclaration des assurances-vie étrangères

magazine optima

annee v juli 2012 juin 2013

A quoi ressemble votre plan ?


“Une machine peut effectuer le travail de cinquante personnes ordinaires. Aucune machine ne peut effectuer le travail d’une personne extraordinaire.” - Elbert Hubbard

Optima réalise un travail qu’aucune machine ne peut effectuer : elle sécurise l’avenir financier de ses clients. Etes-vous un professionnel doté de réelles compétences financières et qui témoigne d’une saine ambition ? Optima, la référence en matière de planification financière, vous accueille à bras ouverts. Grâce à une ambiance de travail jeune et agréable, vous vous sentirez immédiatement à l’aise dans notre entreprise. Nous vous proposons une excellente formation et une rémunération attractive. Un travail à temps partiel vous intéresse davantage ? Le centre d’appels d’Optima a besoin de collaborateurs motivés !

Etes-vous cette personne extraordinaire ? Envoyez votre candidature à recruitment@optima.be. Ou visitez www.optima.be/jobs pour en savoir plus.


ava n t- p r o p o s

capital19 40 professionnels de la finance. Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup à faire et cela nous convient parfaitement.

L’argent fait le bonheur, c’est ce qui ressort d’une étude réalisée à notre demande par la Vlerick Business School dans le cadre de la chaire ‘Financial Planning Practice’. Globalement, la conclusion de cette étude est que plus nos revenus sont élevés, plus nous sommes heureux.

Votre avenir a pour nous une importance capitale. Fort heureusement, il est encore possible aujourd’hui d’élaborer un plan financier adéquat. Vous découvrirez dans ce magazine une ­série de conseils pratiques et des techniques de planification ­proposées par nos fiscalistes. Ces spécialistes suivent de très près une actualité financière et fiscale en constante évolution. Chez Optima, nous estimons qu’il est de notre devoir de vous informer et de vous conseiller en la matière. C’est ce que nous faisons, non seulement par le biais de Capital et de notre site web Optima.be, mais aussi à l’occasion de soirées d’information organisées dans tout le pays. Vous avez été nombreux à y assister et à prêter une oreille attentive aux exposés du professeur Michel Maus et de nos spécialistes.

Chez Optima, nous sommes les premiers à relativiser ce qui précède : le bonheur véritable ne se limite évidemment pas à un gros compte en banque. La notion de ‘bonheur’ que nous abordons plus loin dans ce magazine, nous pourrions la nuancer en parlant de ‘tranquillité d’esprit’. Est vraiment riche/heureux celui qui n’a plus de soucis à se faire à propos de son patrimoine. Celui qui sait que tout est réglé, de préférence dans le cadre d’un plan financier adéquat, à la mesure de sa situation et de ses attentes. C’est là une autre conclusion de l’étude Vlerick et c’est ce que les financial planners d’Optima mettent en pratique depuis plus de vingt ans. Comment y parviennent-ils ? Koen Petit, manager de notre département Competence, nous l’expose à partir de la page 34.

Comme dans chaque édition de Capital, nous accordons cette fois encore une importance particulière à l’inspiration (que cela concerne le design, les hauts lieux de la gastronomie, les voyages…). Que les choses soient claires : cette sérénité tant recherchée n’est Dans tous ces domaines également, nous ne proposons que le meilleur – vous n’en attendez pas moins pas simple à atteindre dans le climat polide nous. En effet, que vaut un patrimoine tique et financier actuel. Il n’y a qu’à voir le si vous n’en profitez pas, s’il ne vous pernombre de citoyens fortunés qui réclament « Est v r a iment met pas d’élargir votre vision du monde ? un plan d’avenir cohérent. Une demande riche / heu reu x celu i qui nous conduit, en notre qualité de leader q u i n ’a p l u s d e s o u c i s Finalement, que vous préfériez parler à ce du marché de la planification financière, à a s e fa i r e a p r o p o s d e propos de ‘richesse’, de ‘tranquillité d’esprit’ lancer une importante campagne de recrus o n pa t r i m o i n e .   » ou de ‘bonheur’, c’est votre choix ! tement : nous recherchons actuellement

Sinceres salutations, Jeroen Piqueur President du Comite de direction Optima Group SA

L’actualite en quelques chiffres

96,28%

25%

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des collaborateurs d’Optima détiennent un diplôme décerné par une grande école ou une université. De ce fait, Optima occupe la deuxième place (derrière le centre de recherches d’ArcelorMittal) sur la liste du magazine Trends, qui répertorie les entreprises de Flandre occidentale employant le plus grand nombre de salariés hautement qualifiés. Ou comment avoir une longueur d’avance dans la quête de solutions adaptées à nos clients !

Après le précompte mobilier sur les intérêts et les dividendes en début d’année, c’est à présent au tour des bonis de liquidation réalisés lors de la liquidation de la société. A partir du 1er octobre 2014, le tarif spécial de 10% sera relevé à 25%. Lisez tout sur la question en pages 37-38.

Optima recrute cette année 40 collaborateurs supplémentaires, représentant de ce fait l’exception dans le secteur financier, où l’embauche ne cesse de baisser année après année. Cette hausse des effectifs s’explique par un fichier clients de plus en plus fourni et par une demande accrue de planification financière de la part des entrepreneurs indépendants. Le nombre croissant de mesures fiscales prises par le gouvernement incite ces indépendants à optimiser leur planification financière.

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s o m m ai r e

annee v juli 2012juin 2013

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07.

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mon plan

d’une importance capitale

Noir sur blanc. Philippe Convents.

3 professionnels à propos de leur passion. Le facteur de pianos Chris Maene, la galeriste Florence Rasson et le spécialiste de l’éclairage Tom Claeys.

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39–43.

46–49.

50–55.

reportage

Des belges qui ont un plan

un client raconte

Werner Loens. L’inspecteur en chef du guide MICHELIN Benelux.

Dirk Vermeersch. Coureur automobile, garagiste, spécialiste en alimentation diététique et viticulteur.

Le couple d’entrepreneurs ouest-flandriens Alain Beheyt et Chris Roussel.

Cette publication a été composée par Optima Banque SA, dont le siège social est sis Keizer Karelstraat 75 à 9000 Gand. Bien qu’Optima Banque SA ait pris toutes les mesures raisonnables pour veiller à ce que l’information contenue dans cette publication soit correcte, claire et non trompeuse, Optima Banque SA ainsi que les sociétés, administrateurs ou travailleurs liés à elle déclinent toute responsabilité pour tout dommage, direct ou indirect, qui résulterait de l’utilisation de ce document ou d’une décision prise sur la base de ce document. Ce document ne contient pas de conseils de placement ni d’offres ou de sollicitations d’achat ou de vente d’un produit, service ou conseil financier, quel qu’il soit. Toute communication concernant l’actualité financière et fiscale au sens large est temporelle et peut donc être sujette à modifications sans aucune notification. Les données concernant des rendements réalisés dans le passé, les simulations et pronostics ne constituent en aucun cas une garantie ou un indicateur pour les résultats futurs.

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capital19 a u s s i da n s ce n u m ero 

04–06. nice to know, nice to have Dedans dehors ou dehors dedans ?

8

24

8–12.

24–30.

interview

il fait parler de lui

Marion Debruyne, Frank Goedertier et Jo Viaene à propos du financial happiness barometer.

20–23. Le point sur la situation Obligation de déclaration des assurances-vie étrangères.

Boris Becker, légende du tennis et tête d’affiche de l’Optima Open.

31. networking

« Quid de votre patrimoine en 2020 ? » :  Des séances d’information hautement réussies.

32. evenEMENTS colophon

EDITEUR RESPONSABLE : Jeroen Piqueur, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand. Redacteur en chef ET COORDINATION : Lara Van Ginderdeuren, lara.van.ginderdeuren@optima.be, 09/225.25.71. REDACTION FINALE : Business Writers. conception et mise en page : Veerle Verbrugge, veerle@eastvillage.be. ADRESSE DE LA ReDACTION : Capital p/s Optimabanque sa Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand. ONT COLLABORe a CE NUMeRO :  Luk Coupé, Charlotte Debaets, Marion Debruyne, Frida Deceunynck, Iris De Feijter, Benny De Grove, Thijs Demeulemeester, Lies De Mol, David De Vleeschauwer, Eveline De Vriese, Ethel Desmasures, Valérie Du Pré, Frank Goedertier, Peter Goossens, Brigitte Hendrickx, Marc Holthof, Guy Kokken, Bart Lenaerts, Thierry Litannie, Debbie Pappyn, Koen Petit, Xavier Piqueur, Lieven Van Assche, Geert Vanden Wijngaert, Thomas Vanhaute, Julien Verset, Jo Viaene, Bert Voet. REGIE PUBLICITAIRE : Thierry Magerman et Custom Regie. Impression : Stevens Print NV. Ce magazine est imprimé sur Arctic Paper avec certificat FSC.

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33–38.

Forum de la Comptabilité et des Métiers Financiers à Flanders Expo Gand. Une conférence portant sur l’immobilier pour assurer la retraite, dans un cadre particulièrement agréable, celui de t’Huis van Oordeghem.

44–45. entreprendre

Le fisc et votre voiture de société.

dossier

Financial Planning 2014. La vision de Koen Petit, Xavier Piqueur et Eveline De Vriese sur votre Plan et votre société de management.

57–63. loisirs

Les délices de la vie.

64. Opinion

Thierry Litannie.

Copyrights : Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur respon­s able. Indien U in de toekomst liever de Nederlandse editie ontvangt, gelieve zich te wenden tot info@optima.be

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li f e s t y l e

n i c e t o k n o w, n i c e t o h av e

Dedans dehors ou dehors dedans ? L’été en Belgique, c’est tout ou rien. Comme vous, nous espérons fermement que l’été sera beau, voire chaud, mais si ce n’est pas le cas… il ne vous restera plus qu’à vivre à l’intérieur comme si vous étiez à l’extérieur : avec des odeurs d’herbe fraîchement coupée, un guidon de vélo, une gouttière… vous vous croirez en plein air dans votre salon. Jetez vos frustrations par la fenêtre et faites entrer l’été dans la maison! TEXTE valerie du pre

Envie de faire votre nid ? Desk Egg www.fredandfriends.com

Nous ne réussirons pas à égaler le savoir-faire des merles, mais avec un peu d’aide, nous construirons un nid, nous aussi. Le très magnétique Desk Egg attire les trombones, créant ainsi de l’ordre dans le chaos de votre bureau à la maison. L’œuf en question tombera dans votre boîte aux lettres en même temps que 50 trombones jaune paille, à vous d’en faire un nid. Question d’imiter au mieux les couleurs de la nature…

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Inspired by nature

‘Small Things From Nature & The Nature Of Small Things’ : tout est dit. Pour sa nouvelle collection printemps-été, Sofie Claes s’est inspirée de minéraux bruts, de roches et de motifs marbrés. Une image forte et terre-à-terre pour cette collection minimaliste et intemporelle, grâce à l’utilisation marquée de structures naturelles.

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W O L F. b y S o f i e C la e s www.wolfbysofieclaes.com

SurvivalPhone Ta s k O n e i P h o n e T o o l k it www.thetasklab.com

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Quand rien ne va plus, soit vous appelez un numéro SOS, soit vous vous mettez au travail, aidé de votre smartphone. L’iPhone Toolkit de The TaskLab est votre meilleur allié, qu’il s’agisse de réparer un meuble de cuisine, de couper du bois pour le feu ouvert ou de découper un steak. Pour les aventuriers accros au portable ou pour les sédentaires ambitieux. © Bram Van Stappen

Des hippocampes dans votre piscine

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P REY b y Va n w o l f f www.vanwolff.com

Il ne fait pas assez beau pour explorer les fonds marins ? Rien ne vous empêche d’admirer des hippocampes, des piranhas ou des coquillages dans votre piscine… couverte. Rassurez-vous, il s’agit d’exemplaires fossiles, imprimés sur les maillots aérodynamiques de la nouvelle collection Vanwollf. En édition limitée certes, mais certainement pas menacés d’extinction…

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Dans la gouttiere

Homework www.tomaskral.ch

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Electric by Mathieu Lehanneur www.mathieulehanneur.fr

Homework de Tomas Kral est une table de travail en bois avec une nappe en aluminium repliée – une sorte de gouttière – pour ranger objets et documents tout en les ayant toujours sous la main. Des stylos et des papiers, des livres ouverts, votre imper… vous les déposez négligemment dans cette gouttière et ils s’y trouvent bien.

© Felipe Ribon

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L’Electric est la nouvelle scène culturelle parisienne, installée Porte de Versailles sur 1 000 m2. Entre ciel et terre, le designer Mathieu Lehanneur a créé un lieu magique avec des constructions électriques monumentales qui sortent du sol tels des arbres. Restaurant, club, lounge : Paris compte un nouveau temple de la culture, avec vue sur la Tour Eiffel.

Sc e n t s o f t h e Ea r t h www.uncommongoods.com

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Parfums de sous-bois Scents of the Earth, ce sont des savonnettes artisanales, proposées en trois parfums subtils : herbe fraîchement coupée, terre et café. Ce sera chaque jour comme si vous aviez fait une longue balade en pleine nature avant de profiter d’un pique-nique en forêt. Bref, l’odeur de la vraie vie !

Bic y cl e Ta x id e r m y www.bicycletaxidermy.com

Entre ciel et terre

8 Un volant contre un mur

Cela fait trop longtemps que votre Petite Reine est remisée au garage ? Grâce à Bicycle Taxidermy, elle se transformera bientôt en œuvre d’art. Votre guidon trônera sur un support mural en chêne, avec une épitaphe en acier pour les détails. Un dernier hommage en quelque sorte, pour ne jamais oublier tous les pneus crevés et les courbatures…

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Un siege en k it

Andreu Carulla Studio présente TheStooler, un concept intelligent. Entre ces quatre pieds en bois et ces quelques sangles, vous glissez ce que bon vous semble : une botte de foin, une caisse en bois, des branches… Et voilà, un siège pas comme les autres, à l’intérieur comme à l’extérieur. Car on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

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T h e St o o l e r www.andreucarulla.com


MoN PL AN

Phil ippe Con v ents

noir sur blanc

05.

Depuis un mois, Canon et Océ ne font plus qu’un. Notre compatriote Philippe Convents a accompagné le géant nippon des solutions d’imagerie et le leader néerlandais des systèmes d’impression et de copie tout au long de leur intégration. « Le papier existera toujours. »

01.

texte Iris De Feijter

Qui dit Canon, dit appareil photo. « C’est vrai, mais nous produisons également des caméras vidéo, des imprimantes, des cartouches, des photocopieuses et des traceurs grand format pour architectes. Bref, Canon dépasse largement les limites de la photographie. »

03.

02.

Comment s’est deroulee l’integration ? « Un des actionnaires majoritaires ayant refusé l’intégration en 2009 (année de la reprise d’Océ par Canon), le processus n’a vraiment

chaque week-end. Après 750 vols et 7 ans de ce régime, j’ai voulu me rapprocher de ma famille. »

commencé qu’en 2012. Depuis le 1er avril 2013, nous sommes enfin constitués en une seule entité juridique. »

04.

Comment etes-vous Le papier est-il appele arrive a ce poste ? a disparaitre ? « Cela fait très exactement « Cela fait quinze ans que 20 ans que je travaille pour l’on nous rabat les oreilles Océ, où j’ai commencé au avec le paperless office. bas de l’échelle. Par la suite, On utilise effectivement j’ai mis sur pied le départemoins de papier, mais la ment des imprimantes avant baisse est très lente : de d’être nommé CEO d’O1 à 2% par an. C’est un fait : cé Suisse. J’ai réussi à faire dans dix ans, nous vivrons d’une société déficitaire dans un monde bien difféune entreprise rentable. rent. Malgré tout, le papier Mes proches étant restés en ne disparaîtra jamais tout Belgique, je prenais l’avion à fait. »

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Comment anticipez-vous cet avenir ? « Nous utilisons de nouvelles techniques, telles que l’e-invoicing (facturation électronique) et nous nous préoccupons aujourd’hui plus des services que des produits. Nous proposons notamment aux entreprises de nous charger de la gestion globale de leurs documents – facturation, distribution du courrier, mais aussi content management. Nous garantissons à l’entreprise que chaque document se trouvera au bon endroit au bon moment. »

06.

Existe-t-il d’autres defis pour le managing director de Canon ? « Dans le domaine de la photographie, beaucoup de choses changent. Nous proposons actuellement une caméra présentant les qualités d’un Reflex, mais mirrorless, soit un appareil bien plus compact. Par ailleurs, de plus en plus de caméras sont équipées wifi, ce qui permet de placer directement des photos sur Facebook ou Instagram – la solution idéale pour attirer de jeunes consommateurs. »


interview

V lerick enqu ete su r le bonheu r fina ncier

« L’argent rend bel et heureux ! »

bien

L’argent ne fait pas le bonheur. La formule est très cliché, mais elle n’est pas correcte. Selon une étude menée par Vlerick Business School pour le compte d’Optima, il ressort qu’une hausse des revenus nous rend bel et bien plus heureux. Capital a organisé une table ronde avec Marion Debruyne et Frank Goedertier, les professeurs qui ont dirigé l’enquête, ainsi que Jo Viaene, administrateur d’Optima Group, pour leur demander d’éclairer les principales conclusions de l’étude. Texte Frida Deceunynck | Photos Benny De Grove

Plus nous gagnons, plus nous sommes heureux sur le plan financier. Telle est l’une des conclusions les plus marquantes du ‘Financial Happiness Barometer’, une enquête relative à l’argent et au bonheur menée par Vlerick Business School, en février, auprès de plus de 1 000 Belges. Alors, l’argent rend-il heureux ? Marion Debruyne : « Notre enquête révèle, en effet, que les personnes ayant des revenus plus élevés sont plus heureuses que les gens qui gagnent moins. Notre bonheur ne progresse toutefois pas de manière linéaire avec nos revenus. A mesure que nos revenus augmentent, on observe un tassement de la progression de notre bonheur lorsque les revenus sont à la hausse. C’est également logique. Une hausse de salaire de 500 euros a un impact nettement supérieur sur quelqu’un qui gagne 1 000 euros par mois que sur quelqu’un qui touche 5 000 euros par mois. »

Frank Goedertier :  «  A partir d’un reve­nu

JO VIAENE : « Ce n’est pas un hasard si ces

disponible de 4 000 euros par mois, nous remarquons que l’impact d’une hausse de salaire sur le bonheur baisse fortement. Cette même conclusion est confirmée par une autre enquête internationale  :  Daniel Gilbert, professeur à la Harvard Business School, est arrivé à la conclusion que le point critique se situait aux alentours d’un revenu annuel de 50 000 à 75 000 dollars (40 000 à 55 000 euros). Ce qui correspond dans les grandes lignes au constat de notre étude. Au-delà de ce niveau de revenus, le bonheur financier n’augmente plus de manière substantielle avec les hausses de salaire. Dans le même temps, notre étude a également intégré un certain nombre de paramètres sociaux. Il en ressort que les personnes ayant le plus de chance d’être heureuses financièrement sont celles qui sont mariées, qui font partie d’un ménage à deux revenus et qui ont fait des études supérieures. »

paramètres sont étroitement liés aux revenus. Les études et un bon diplôme sont les accès à un travail bien rémunéré. Trop de personnes ne prennent pas conscience de l’importance de développer leurs compétences innées et de les concrétiser par un diplôme. Le statut familial a également une influence sur le confort financier d’une famille. Bon nombre de systèmes financiers dans notre pays sont toujours focalisés sur le schéma d’une famille classique : impôt sur les revenus, succession,… Ces règlements sont souvent moins avantageux sur le plan financier pour les nouvelles formes de vie en société. »

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Autre conclusion frappante : les gens qui dépensent volontiers sont plus heureux financièrement que ceux qui ne font rien avec leur argent. Comment expliquez-vous ce phénomène ?


Jo Viaene :  « La ‘generation Y’ est frileuse aux risques. Ces jeunes evitent les risques, ce qui les rend moins heureux financierement que l’ancienne generation. »

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interview

Frank Goedertier : «  En effet, il s’agit

d’une autre conclusion de notre étude. Cet effet s’observe essentiellement au-delà de 4 000 euros. Dès lors que les gens disposent de suffisamment d’argent pour payer leurs dépenses courantes, une hausse de salaire ne se traduit par un plus grand bonheur que si cet argent a un but. Ce but peut être l’altruisme, une amorce pour la génération future, un investissement immobilier ou quoi que ce soit. Pourvu qu’on utilise réellement cet argent et qu’on ne le laisse pas simplement dormir sur un compte en banque. » JO VIAENE : « L’argent doit circuler. Il ressort clairement de l’enquête que les gens qui dépensent volontiers sont plus heureux que

les autres sur le plan financier. Et les gens heureux financièrement parlant osent aussi prendre davantage de risques avec leur argent, par exemple en l’investissant dans une seconde résidence, une propriété de rapport ou un placement plus risqué. Ce n’est pas la possession en soi qui conduit au bonheur financier, mais bien ce que l’on fait de son argent. L’argent doit avoir un but. Cette approche favorise le bonheur financier et rend les gens plus fiers et sûrs d’eux. Ces personnes sont aussi plus tranquilles et moins stressées, ce qui se traduit à son tour par plus de bonheur sur le plan de la santé. » Frank Goedertier :  « Toujours selon notre enquête, l’ancienne génération, ou

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génération du baby boom, obtient de meilleurs résultats que la génération Y à ce niveau. Trente pour cent des jeunes déclarent être incertains en termes financiers et vouloir éviter les risques. A leurs yeux, même l’achat d’une habitation présente un risque relatif. Ils ne sont pas tentés par les actions, obligations et fonds d’investissement. » Marion Debruyne  : « Il s’agit d’une forme

de politique de l’autruche. Les personnes incertaines se voilent la face. Cette atti­tude craintive s’observe souvent chez les personnes incertaines alors que notre enquête révèle précisément que c’est l’inverse qui apporte le bonheur financier. »


interview

nous accordons énormément d’importance à la cartographie des objectifs et souhaits de nos clients. Si les gens sont conscients de leur objectif à long terme, ils ont l’impression de connaître la voie. Cela procure un sentiment de contrôle. C’est pourquoi nous invitons toujours nos clients à bien réfléchir à leurs objectifs de vie. Car les personnes ayant des objectifs clairs et un plan financier précis sont nettement plus heureuses. »

Frank Goedertier :  « Les personnes qui osent prendre des risques,meme si ce n’est pas avec tout leur capital, seront plus heureuses dans l’ensemble. »

Frank Goedertier : « Tout à fait. Notre

Comment peut-on vaincre cette incertitude ? Jo Viaene : « En acquérant le contrôle de ses finances et des objectifs que l’on se fixe. C’est pourquoi, chez Optima, nous estimons qu’il est si important de sonder de manière très approfondie les objectifs financiers de nos clients. Souvent, les gens n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent atteindre. Il arrive, lors de la discussion de prise de contact, que des gens nous affirment rêver de l’acquisition d’un château dans le sud de la France, alors qu’une heure et demie plus tard leurs véritables objectifs se situent beaucoup plus près de chez eux. Ils aspirent, par exemple, à davantage de calme à partir de 55 ans ou à aider leurs enfants à acheter leur premier bien. Chez Optima,

étude ne laisse planer aucun doute sur ce point. Près d’un tiers des personnes interrogées (32%) se disent malheureuses de leur situation financière parce qu’elles ont l’impression de ne pas contrôler leur argent. Les gens doivent avoir des objectifs. Autrement, ils errent et prennent plus facilement de mauvaises décisions. Ou ne font rien. » Formuler des objectifs et oser prendre des risques… Cela sonne bien, mais comment passer de la théorie à la pratique ? Frank Goedertier : « Cela relève énormément de la psychologie. En psychologie, on parle souvent de small wins, de petits objectifs accessibles. Parvenir, pour vous-même, et éventuellement avec l’aide de quelqu’un, à définir des buts réalistes et à les atteindre procure un sentiment agréable. Les personnes qui affichent cette attitude et osent prendre des risques, même si ce n’est pas avec tout leur capital, seront plus heureuses dans l’ensemble. »

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JO VIAENE : « Lorsque, concrètement, il est question de planning financier, on remarque que les conseillers financiers et les banquiers cantonnent souvent leurs clients dans des objectifs généraux, comme ‘vivre heureux pendant ses vieux jours’. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Chacun a sa propre interprétation. La raison d’être d’Optima est de laisser la parole au client. Seul le client connaît son objectif. Pour nous, c’est le point de départ. Ce n’est qu’ensuite que nous l’accompagnons dans les différentes étapes que cela présuppose. »

Optima s’est toujours focalisé par le passé sur les clients particuliers fortunés. Les personnes ayant des revenus un peu moins élevés ont-elles également besoin d’un accompagnement? Jo Viaene : « Optima existe depuis 1991. Nous nous sommes toujours concentrés par le passé sur la classe de revenus supérieure et les fortunes moyennes. Mais nous remarquons de plus en plus que la catégorie se trouvant juste en dessous a besoin d’aide et d’accompagnement pour définir un plan financier. Cela vise plutôt la jeune génération, aussi appelée génération Y. Autre constat important – et, quelque part, inquiétant – de l’étude, cette génération n’a pas énormément confiance dans la force des conseillers financiers. Il s’agit d’un point méritant l’attention du secteur. Les jeunes gens préfèrent faire confiance à la famille, aux amis et aux sites spécialisés quand il s’agit de conseils. Par ailleurs, ils sont également frileux aux risques, selon le baromètre du bonheur financier de Vlerick. Ils évitent les risques, ce qui les rend moins heureux financièrement que l’ancienne génération. » Marion Debruyne : « D’un autre côté, les jeunes sont remplis d’espoir pour l’avenir. Ils s’attendent à davantage de bonheur financier au cours des années à venir, contrairement à l’ancienne génération. Les baby boomers ont connu les années fastes, jouissent d’une situation financière relativement confortable et sont aujourd’hui les plus heureux sur le plan financier. Mais ils sont aussi les moins optimistes quant à


interview

l’avenir. Pour eux, leur situation financière ne peut que se détériorer. Ils craignent pour leur pension et ont peur de voir leur patrimoine se réduire. » Le négativisme a-t-il gagné du terrain avec la crise financière ? Jo Viaene : « Oui. Et ce n’est pas étonnant quand on voit tout ce qui s’est passé ces dernières années. Nous avons connu Lehman Brothers, la chute des banques, des crashs boursiers… Les plus jeunes n’ont rien connu d’autre. Ajoutez-y les avis catastrophiques sur le vieillissement de la population et nos pensions et cette incertitude devient parfaitement compréhensible. Cette incertitude mène à l’apathie. Les gens se comportent comme des animaux qui fixent une lampe de braconnier. Ils sont paralysés et n’entreprennent plus rien. » Frank Goedertier : « Cela les empêche d’atteindre le bonheur financier car ils réalisent, sous la pression de leur environnement, que ne pas avancer, c’est reculer. Ils savent qu’il est important de passer à l’action et d’entreprendre, mais ils n’osent pas et font bien trop peu pour régler leurs affaires d’un point de vue financier. » Marion Debruyne : « Ce contraste a également été mis en lumière lorsque nous avons sondé les émotions que les gens associent à l’argent. Quarante-cinq pour cent des personnes interrogées ont indiqué que la vigilance était la principale attitude à adopter quand il s’agit de leur argent. Les deuxième et troisième places reviennent respectivement à l’intérêt (32%) et à la détermination (28%). Malgré tout, le Belge moyen ne consacre que très peu de temps aux questions d’argent. Deux Belges sur trois n’y accordent que quatre heures par mois et un Belge sur quatre y investit même moins d’une heure par mois. » Jo Viaene : « Nous le remarquons également. Les gens investissent énormément de temps et d’énergie à générer des revenus, mais une fois qu’ils ont développé leur patrimoine, ils n’y consacrent pratiquement plus de temps. »

La complexité croissante ne serait-elle pas une des explications ? Les gens ne savent tout simplement plus ce qui les attend et comment ils peuvent se prémunir. Jo Viaene : « Il s’agit effectivement d’un problème supplémentaire. C’est pourquoi nous organisons des conférences à destination de notre clientèle sur le thème ‘Et à l’horizon 2020 ?’. Nous y abordons cinq points qui se précisent avec le temps. Tout d’abord, nous devons réaliser que nous évoluons vers un monde entièrement transparent dans le domaine financier. Non seulement à l’égard du fisc et des pouvoirs publics, mais aussi entre nous.

marion debruyne :  « L’attitude craintive s’observe souvent chez les personnes incertaines alors que notre enquete revele precisement que c’est l’inverse qui apporte le bonheur financier. »

globale, le montant de notre pension va diminuer. Peut-être pas pour les indépen­ dants, mais bien pour la pension moyenne dans notre pays, et certainement pour les pensions les plus élevées, c’est-à-dire celles des fonctionnaires. Ensuite, je pense que nous serons confrontés à davantage d’Europe. La réglementation internationale à laquelle notre pays devra se conformer va fortement augmenter. Cela vaut pour le secteur bancaire, sur le plan politique, etc. Enfin, force est de constater que les règles fiscales se renforcent sans cesse. L’optimi­ sation fiscale restera autorisée jusqu’au moment où quelqu’un y voit une fraude. Et la fraude fera l’objet d’une forte répression dans les années à venir. Tout ceci n’a peut-être pas grand-chose à voir avec le bonheur financier, mais cela montre bien que les familles devront consacrer davantage de temps et d’argent à la mise en place de leur propre plan de pension car les pouvoirs publics ne seront bientôt plus à même de nous prendre tous en charge. » Frank Goedertier : « Tout à fait. Plus le

temps passe, moins l’attente est une option. Nous devons passer à l’action, laisser tomber nos craintes et travailler à notre avenir en prenant des risques raisonnés. » Jo Viaene :  « Aujourd’hui,

A l’avenir, notre salaire et l’état de notre patrimoine n’auront plus de secret pour personne. Une seconde réalité à laquelle nous n’échapperons pas est que nous serons tous appelés à travailler plus longtemps à l’avenir. D’ici à 2060, à politique inchangée, nous devrons consacrer 9 à 10 pour cent du PIB en plus pour faire face au coût du vieillissement de la population. Vu sous cet angle, il est exclu de ne pas changer notre fusil d’épaule. Petit à petit, nous évoluerons dans la direction de pays tels que l’Italie, la France et l’Allemagne, où l’âge de la pension est déjà de 67 ans. Troisième point, de manière

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investir est d’ailleurs moins risqué que de ne pas investir. Car celui qui n’ose investir perdra automatiquement du pouvoir d’achat suite à l’inflation. Je suis convaincu qu’il est raisonnable aujourd’hui d’investir dans un mix sain d’obligations, d’actions, de structures de fonds, d’immobilier et de dépôts. »

Malgré la crise ? Jo Viaene : « Parfaitement. Ceux qui n’ont pas osé investir en 2008-2009, en pleine crise, ont raté de fortes marges de progression. Les crises sont précisément les moments où il faut investir. Mais malheureusement, de nombreuses personnes ont pris pour habitude d’entrer dans la danse aux mauvais moments. Le meilleur conseil : à tout moment, il est intéressant d’investir. Et certainement maintenant. »


D ’ UNE I M P OR TA N C E C A P I TA L E

3 p r o f e s s i o n n e l s a p r o p o s d e l e u r pa s s i o n

D’UNE

IMPORTANCE

CAPITALE Fl o r e n c e Ra s s o n

chris ma ene

T o m C la e y s

Le facteur de pianos Chris Maene, la galeriste Florence Rasson et le spécialiste de l’éclairage Tom Claeys, à propos de ce qui les passionne. Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur. TEXTE Iris De Feijter | PHOTOS guy kokken

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Le facteur de pianos

Chris Maene « Crise ou pas, la musique est de tous les temps. Mes parents ont ouvert un commerce de pianos en 1938, à la veille de la guerre. C’était donc également une période de crise, mais les gens achetaient malgré tout des pianos, et après la guerre, ils ont vu dans cet instrument un investissement pour leurs enfants. Mon père était un organiste-sacristain et un très bon musicien. A la maison, nous possédions un piano sur lequel des élèves venaient s’exercer. C’est comme ça qu’il a débuté un commerce de pianos. Un collègue lui a appris les bases de la restauration d’instruments. Dans les années ’70, la restauration de pianos a commencé à battre de l’aile avec l’arrivée d’instruments chinois bon marché. De nombreux commerçants ont alors été contraints de fermer leur atelier. Mon père a tenu bon, car pour lui, son atelier était le cœur même de son commerce. C’est d’ailleurs toujours mon endroit de prédilection. L’année dernière, j’ai même confié la tâche de CEO à quelqu’un d’autre pour avoir plus de temps à passer dans mon atelier… »

« d’aucuns ont dit que j’etais fou. Quant a moi, je vois les choses d’un autre œil. »

« Enfant, je jouais du piano, mais ce que j’aimais plus que tout, c’était bricoler dans l’atelier de mon père. Même si je réussissais bien à l’école, je préférais le travail manuel. J’ai fabriqué mon premier clavecin à 16 ans, contre l’avis de mes parents. J’étais le plus jeune de leurs six enfants et ils auraient voulu que mon frère aîné reprenne le commerce. Moi, ils me destinaient à être dentiste. Mais bon sang ne peut mentir, et mes parents ont fini par s’en rendre compte. Dès la fin de mes études secondaires, j’ai rejoint la société familiale. Il n’existait à l’époque aucune formation de fabricant d’instruments. Mon père m’a donc appris le métier et après quelque temps, j’ai démarré la fabrication du piano-forte, l’ancêtre du piano moderne. Aujourd’hui, nous comptons parmi les acteurs mondiaux de ce domaine et nous livrons des instruments depuis la Nouvelle-Zélande jusqu’au Canada. »

un rêve d’enfant. « Il y a quelques années, lorsque j’ai construit un nouveau siège de 5000 m² à Ruiselede, d’aucuns ont dit que j’étais fou de lancer un tel projet à 50 ans. Quant à moi, je vois les choses d’un autre œil : je considère que je n’ai jamais eu autant d’opportunités qu’à l’heure actuelle, alors même que je m’apprête à fêter mes 60 ans cette année ! Ma succession est assurée, car mes deux fils m’ont rejoint dans la société, dont je suis toujours le propriétaire, mais qu’ils reprendront plus tard. Ce qui nous a toujours distingués des autres facteurs de piano, c’est le « fait main » ; c’est ce qui incite nos clients à nous être fidèles. Pour rentabiliser l’atelier, nous visons un maximum d’efficience. En collaboration avec les ouvriers, nous recherchons sans cesse de nouveaux moyens de travailler mieux, et plus vite. De plus, nous vendons directement aux clients, sans intermédiaires. » « Je suis un collectionneur de pianos. A treize ans, j’ai acheté mon premier modèle ancien que j’ai installé dans ma chambre. Aujourd’hui, j’en possède 170, dont quelques-uns sont très rares et trônent chez moi comme dans un musée. Par contre, je ne possède pas de coûteux système audio : je préfère écouter de la musique en live plutôt que sur CD. Nous avons notre propre salle de concert, un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Nous y organisons des spectacles de musique classique, mais aussi de jazz et de pop et ce, devant 200 personnes. »

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Chris Maene possède quatre commerces en Belgique, où il vend, loue et fabrique des pianos, mais aussi des instruments historiques, notamment des clavecins et des piano-forte.


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la galeriste

Florence Rasson « Je voyageais un peu partout dans le monde pour decouvrir les artistes que je voulais representer. »

« Si j’avais écouté les conseils de mes parents, je serais médecin à l’heure qu’il est, ou pharmacienne, ou encore kiné. Tous deux actifs dans l’univers médical, ils voyaient un avenir pour moi dans ce monde-là. Ils n’appréciaient pas du tout mon projet de devenir artiste. J’ai donc entamé des études de pharmacie, que j’ai abandonnées après un an, avant de me lancer dans la kinésithérapie. Deux ans plus tard, je me suis inscrite en arts plastiques et histoire de l’art. Une fois mes études terminées, j’ai vécu de la vente de mes sculptures. C’est ainsi que m’est venue l’idée d’exploiter une galerie. Un métier qui m’allait comme un gant : on voyage beaucoup, on rencontre toutes sortes de gens et il faut avoir le sens du commerce. Je n’ai pas commencé par un stage dans une galerie établie, je me suis lancée tout bonnement, à 27 ans à peine. Ce qui était bien jeune pour gérer une galerie ; d’ailleurs, tous mes collègues avaient au minimum dix ans de plus que moi. »

la passion. « Lancer une galerie, cela signifie un investissement important. Grâce à la vente de mes sculptures, j’avais économisé une belle somme, mais ce n’était pas suffisant et les banques n’aiment pas beaucoup investir dans une galerie, cela leur semble un placement trop incertain. J’ai donc dû emprunter de petites sommes ici et là pour parvenir finalement à réunir le capital de départ. Pour faire face aux lourdes charges mensuelles, je loue ma galerie pour des événements ponctuels, des réunions ou des présentations d’entreprises. Tout le monde y gagne car cela permet à de nombreuses personnes de découvrir ma galerie. J’ai entrepris de gros travaux de rénovation avant l’inauguration en octobre 2010. J’ai moi-même dessiné les plans et assuré la coordination des travaux pendant toute une année. Ce fut une période assez difficile, car je venais parallèlement de lancer mon commerce. Je voyageais un peu partout dans le monde pour découvrir les artistes que je voulais représenter. J’ai surtout visité de nombreux salons d’art, mon principal critère de choix étant que l’œuvre devait me plaire, à moi aussi. Il fallait, en outre, que l’artiste en question expose dans les salons importants et que son œuvre se vende bien. Je travaille d’ailleurs toujours moi-même comme artiste, mais je n’expose pas mes œuvres dans ma galerie. Ce ne serait pas correct vis-à-vis de ‘mes’ artistes. Donc, j’expose uniquement à l’étranger. »

Il y a deux ans et demi, Florence Rasson a ouvert une galerie à Tournai, où elle vend les œuvres d’artistes contemporains de renommée internationale.

« Tournai, ce n’est pas une ville que l’on associe automatiquement avec la notion de ‘galerie d’art moderne’, mais à Bruxelles, je n’aurais jamais pu me permettre d’investir dans un espace de 300 m2. Maintenant que les affaires vont bien, je me prends à rêver d’un second lieu, de préférence à Londres ou à Bruxelles. J’ai des clients belges, mais également des collectionneurs venus du Grand-Duché de Luxembourg ou de Londres, ce qui est surtout dû au fait que je représente de nombreux artistes internationaux. Mais aussi parce que je collabore avec quelques banques privées luxembourgeoises qui me permettent d’exposer ‘mes’ artistes. Mes clients habitent souvent loin d’ici et ne sont donc pas toujours en mesure d’assister aux vernissages. C’est pourquoi j’organise une série de soirées VIP : des business events destinés à un public soigneusement sélectionné. La première édition a remporté un énorme succès. »

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Le specialiste de l’eclairage

Tom Claeys « La lumière est, pour moi, une obsession. Je savais dès l’âge de 12 ans que j’allais travailler dans le secteur de l’éclairage. Mon père était électricien de village. C’est lui qui m’a appris le métier. Lorsque j’ai repris son entreprise des années plus tard, j’ai apporté du changement. Le magasin d’électronique est devenu un magasin d’éclairage. La pilule a été dure à avaler pour mon père. Mais depuis, il est devenu mon plus fervent supporter. Je me souviens encore de mes premiers achats auprès de fournisseurs. Je m’étais rendu à la plus grande foire au monde consacrée à l’éclairage, à Milan, mais je ne trouvais rien qui me correspondait. De retour à la maison, je me suis mis en quête d’artistes qui pouvaient concevoir des luminaires pour moi. Ils sont venus avec des idées très surprenantes d’objets en porcelaine, en polyester ou en cristal. Depuis lors, je travaille avec sept artistes. Je ne suis pas un concepteur, mais je peux transformer leurs projets en éclairage. »

« Je realise un ‘plan lumiere’ sur mesure pour chaque client. »

« Il y a deux ans, j’ai réalisé un lustre en diamants d’une valeur de 2,2 millions d’euros. Mes luminaires sont suspendus dans le monde entier, de Moscou à Hollywood en passant par le Qatar. J’ai travaillé pour des sportifs de haut niveau comme pour des princesses. L’argent a rarement de l’importance pour mes clients ; seul le résultat compte. Ils veulent quelque chose d’original, fabriqué exclusivement pour eux. Grâce à ma collaboration avec des artistes, je peux leur proposer des objets uniques. Je réalise un ‘plan lumière’ sur mesure pour chaque client. Ce plan dépend de leur maison, mais aussi de leurs goûts et de leurs habitudes. Ce service personnalisé rencontre un franc succès auprès de nos clients fortunés. »

obsession. « Je suis un commerçant né, au sens propre comme au figuré. J’ai grandi dans un magasin. Et quand j’avais 14 ans, je vendais déjà des machines à calculer dans le bus scolaire. Lorsque j’ai commencé à travailler à 18 ans, j’ai tracé une ligne jusqu’à mes 58 ans, avec tous les 10 ans un nouvel objectif. J’ai maintenant 40 ans et j’ai atteint jusqu’ici tous mes objectifs. La dernière étape ? Donner un rayonnement international à Claeys Verlichting. Je n’ai pas pour ambition de grossir le chiffre d’affaires, ce sont les bénéfices qui m’intéressent. Je limite donc volontairement la taille de l’entreprise. J’occupe une niche du marché : le travail exclusif sur mesure. J’ai autrefois eu l’opportunité d’ouvrir un magasin sur le Meir à Anvers, mais je préfère rester à Avelgem. Ici ne viennent que les clients réellement intéressés, que je peux, au surplus, accueillir en toute discrétion. » « L’année dernière, j’ai racheté le salon du luxe ClassicA, qui se déroule à Courtrai. Avec d’autres, je souhaite donner un cachet plus moderne à cet événement. Il sera plus petit, mais aussi plus luxueux. Cette nouvelle formule semble bien fonctionner. Les nouveaux exposants sont nombreux et il y a parmi eux de grandes entreprises. J’y montrerai ma ‘Maison d’Aujourd’hui’ :  une maison de 6 mètres de haut totalement équipée des techniques les plus récentes. En plongeant les pièces dans l’obscurité, je mettrai progressivement en valeur les effets d’éclairage. Tout le monde sera subjugué. »

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Tom Claeys a transformé l’entreprise familiale – un magasin d’électronique à Avelgem – en un acteur mondial sur le marché de l’éclairage de luxe. Depuis peu, il est également propriétaire du salon ClassicA, à Courtrai.


l e p o i n t s u r la s it u ati o n

Obl ig at ion de dec l a r at ion de s a s s u r a n c e s -v i e e t r a n g e r e s

Inquietude justifiee ou exageree ? Ces derniers mois, nous avons été régulièrement inondés d’histoires sensationnelles au sujet des assurances-vie étrangères, ce qui a inquiété beaucoup de Belges détenteurs de ces produits. L’inquiétude est-elle justifiée ou exagérée ? Qu’en est-il exactement ? Capital a fait le tour de la question, interrogeant plusieurs spécialistes pour comprendre en quoi consistait exactement cette obligation de déclaration. TEXTE jo viaene, administrateur chez Optima Group

01.

Est-il interdit de souscrire une assurance-vie à l’étranger ? Non, pas du tout. Les investisseurs ont le droit d’investir leur argent où bon leur semble s’ils respectent les règles fiscales du pays où ils investissent et celles de leur pays de résidence. Cette règle s’applique également en matière d’assurances. La libre circulation des services et du capital est, en effet, la règle dans l’Union européenne. Les assureurs étrangers peuvent, dès lors, proposer leurs polices, depuis longtemps déjà, aux résidents belges.

02. jo viaene

« Il n’existe aucune difference entre une assurance-vie de droit belge et une assurance-vie de droit etranger. Leur traitement fiscal est identique. » Victor Dauginet (Bureau d’avocats Dauginet)

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Quel est le statut fiscal d’une assurance-vie (étrangère) ? En réalité, c’est très simple : les assurances belges et étrangères sont soumises aux mêmes règles fiscales. Lors de la souscription, une taxe de 2% est prélevée sur les primes payées (pour les nouvelles polices souscrites à partir du 1er janvier 2013 et pour les versements à partir du 1er janvier 2013 dans le cadre de polices existantes). Pendant la durée du contrat, aucun précompte mobilier n’est retenu sur les produits de la Branche 23, qui sont des assurances-vie liées à des fonds d’investissement. Vous ne devez pas non plus payer


l e p o i n t s u r la s it u ati o n

de taxe boursière. Pour un produit de la Branche 21, qui est une assurance-vie avec rendement garanti, aucun précompte mobilier ne sera dû si la durée du contrat est supérieure à huit ans ou s’il dispose d’une couverture-décès d’au moins 130%. En souscrivant ces assurances-vie, les assurés qui structurent leur patrimoine à long terme peuvent réduire la pression fiscale sur leurs avoirs.

03.

Pourquoi opter pour une assurance-vie étrangère ? Il n’y a aucune raison d’ordre fiscal dans le choix d’une assurance-vie étrangère. Mais dans la pratique, on constate que les sociétés étrangères se sont souvent spécia­ lisées dans l’estate planning, qui va de pair avec ce type de concept. Le principe d’architecture ouverte y a été appliqué plus tôt que chez nous. Au Luxembourg, les assurés reçoivent une protection supplémentaire grâce ce qu’on appelle le ‘triangle de sécurité’. Ces dernières années, les assureurs belges ont entamé un mouvement de rattrapage. Dès lors, en Belgique également, l’assurance-vie constitue de plus en plus un des piliers de la constitution d’un patrimoine ou de la planification patrimoniale.

04.

Dois-je mettre fin immédiatement à ma police d’assurance étrangère et la ‘rapatrier’ ? Il n’y aucune raison de prendre des décisions à la hâte. Mettre fin à un contrat signifie que, dans de nombreux cas, vous devrez payer des droits de sortie. Vérifiez avant toute chose si des pénalités fiscales sont prévues, par exemple dans la Branche 21, et si les nouvelles options choisies vous permettent de respecter vos plans successoraux. Rapatrier vos avoirs implique également que vous renonciez au « triangle de sécurité », qui offre une protection supplémentaire en cas de fraude ou de faillite de la banque ou de l’assureur. Enfin, la souscription de nouveaux produits (par exemple, un fonds ou une autre assurance-vie) impliquera des taxes ou des droits d’entrée.

Il est aussi probable que l’institution financière ou l’assureur chez qui vous réinvestirez vos avoirs vous interrogera sur l’origine des fonds afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas de motifs fiscaux, par exemple pour éviter (à tort) l’obligation de déclaration.

05.

En quoi consiste l’obligation de déclaration ? Depuis la loi-programme du 27 décembre 2012, vous êtes obligé de mentionner dans votre déclaration fiscale annuelle vos assurances-vie individuelles souscrites auprès d’une compagnie d’assurances implantée à l’étranger et dans quel(s) pays ces contrats ont été souscrits. Cette obligation ne vaut que pour les personnes physiques. Sur le formulaire de déclaration, l’admini­ stration fiscale a inclus la clause suivante :

06.

Pourquoi tant de discussions à propos de cette obligation de déclaration ? La mesure est pour le moins controversée.

« Est-ce que vous-même, ou votre conjoint ou cohabitant légal avec lequel vous souscrivez cette déclaration commune, ou l’un de vos enfants mineurs non émancipés, avez un jour conclu un ou plusieurs contrats d’assurance-vie individuelle (encore en cours) auprès d’une entreprise d’assurances établie à l’étranger  ? » Ce code porte le numéro 1086-88. Vous devez uniquement cocher oui ou non (en mentionnant, le cas échéant, le nom et le prénom du preneur d’assurance). Si vous avez coché « oui », vous devrez alors indiquer dans quel pays la police a été souscrite. La déclaration ne porte ni sur la prime, la durée ou l’état des réserves, ni sur les bénéficiaires. L’obligation de déclaration concerne les assurances de personnes de type Branche 21, 22 et 23. Les assurances solde restant dû doivent également être déclarées. En réponse à une question parlementaire de Veerle Wouters, Hendrik Bogaert, Secrétaire d’Etat à la Fonction publique et à la Modernisation des services publics, a précisé que l’obligation s’appliquait également aux contrats comprenant la constitution d’une rente viagère. Les contrats de la Branche 26 ne sont pas concernés car, juridiquement parlant, il ne s’agit pas d’assurances-vie.

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Professeur Michel Maus (Bureau d’avocats Everest) :

« Seules les assurances etrangeres sont visees, et c’est tres etonnant. On attend une reaction de l’Europe. Limiter l’obligation de declaration aux seules polices d’assurance etrangeres ne devrait pas etre autorise. Cela perturbe le level playing field (egalite de traitement) entre les assureurs belges et etrangers. On ne peut nier que la lutte contre la fraude en Belgique va de pair avec une forme de protectionnisme pervers. »


l e p o i n t s u r la s it u ati o n

07.

Ne vaut-il pas mieux s’abstenir de déclaration ? La loi est tout à fait claire à ce sujet : l’obligation de déclaration est indiscutable. Un contribuable qui «  oublierait  » de déclarer une assurance étrangère ferait une déclaration incomplète ou fausse, ce qui est passible de sanctions administratives. L’administration fiscale ne peut augmenter facilement les impôts, mais peut par exemple prolonger le délai de taxation, et des sanctions pénales ne sont pas à exclure. De plus, cette attitude pourrait renforcer l’impression que vous avez des choses illicites à cacher. Enfin, l’échange complet d’informations au sein de l’Union européenne est désormais chose faite et porte sur toutes les formes de revenus, sur base de la directive 2011/16/EU du 15 février 2011. Cette directive prévoit l’introduction progressive d’un échange automatique d’informations, entre autres sur les revenus mobiliers et les produits d’assurances.

08.

A partir de quel moment dois-je considérer que je suis titulaire d’une assurance-vie ? L’existence de fait d’une police d’assurance commence le jour du premier versement de prime. En fait, cette donnée est importante puisqu’il s’agira de déterminer si vous déteniez une assurance-vie en 2012. Existait-elle le 1er janvier 2012 ? Si c’est le cas, vous serez dans l’obligation de la déclarer. Mettre fin rapidement à vos contrats avant de remplir votre déclaration n’aurait aucun sens. Un contrat racheté avant le 1er janvier 2012 ne doit plus être déclaré. Il est, par conséquent, correct d’affirmer que vous ne devez pas déclarer tous les contrats que vous avez conclus dans le passé avec une société d’assurances étrangère.

09.

Qui doit faire cette déclaration ? L’obligation concerne les contribuables preneurs d’assurance, en d’autres mots, les titulaires officiels de ces polices. Si la police a été établie au nom de votre enfant dans le cadre de votre planification successorale, l’obligation de déclaration lui reviendra. Si un enfant mineur est le détenteur légal d’une assurance, l’obligation de déclaration reviendra à celui ou celle qui exerce la tutelle sur l’enfant.

10.

Cette obligation de déclaration sonne-t-elle le glas de l’anonymat ? Sur votre fiche fiscale, vous déclarez que vous êtes titulaire d’une assurance-vie étrangère. Ni plus ni moins. Il est un fait que – tant en Belgique qu’à l’étranger – le secret bancaire est en train de disparaître totalement. Ceux qui prétendent que les assurés devraient racheter leur assurance et réinvestir les fonds de manière sûre et discrète en Belgique, vendent simplement du vent. Depuis 2011, il n’est plus question du moindre secret bancaire : une simple procédure permet au fisc de faire lever le secret bancaire et l’administration peut ainsi avoir accès à l’ensemble de votre patrimoine. En 2012, elle a eu recours à la levée du secret bancaire huit fois plus qu’en 2010. Par rapport à 2011, cette hausse est de 67%. Au final, on ne peut que constater que l’obligation de déclaration n’est qu’une étape supplémentaire vers la transparence totale des patrimoines privés.

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Stefan Sablon (Dumon, Sablon & Vanheeswijck) :

« A y regarder de plus pres, la nouvelle obligation de declaration representera souvent une opportunite. Elle donnera a beaucoup d’investisseurs l’occasion de rectifier l’image negative (injustifiee) de ces contrats. Pour d’autres, ce sera l’occasion de mettre de l’ordre dans leurs affaires. »


ta g l e p o i n tr e sp uo r rla se it u ati o n

culinair

11.

12.

Qui a des raisons de s’inquiéter et dans quel cas peut-on dormir sur ses deux oreilles ? Pour les Belges disposant de capitaux ou de revenus provenant d’activités frauduleuses, 2013 sera une année charnière. Tout ceci n’a rien à voir avec les assurances-vie étrangères, mais ce sera la dernière occasion de régulariser, quelle que soit l’origine de ces capitaux ou revenus. Les capitaux de revenus professionnels au noir, ceux provenant de successions non déclarées et même ceux pouvant être considérés comme une « fraude fiscale sérieuse et organisée » pourront être régularisés, tant du point de vue fiscal que pénal. Il est recommandé de régulariser la totalité de ses avoirs, et pas uniquement les capitaux qui sont investis quelque part à l’étranger. Les biens cachés en Belgique devraient aussi être inclus. Il est illusoire de penser que les capitaux frauduleux qui sont placés dans des institutions belges ne courent aucun risque de nature fiscale ou pénale.

Pourquoi alors toute cette agitation ? La lutte contre la fraude fait l’objet de débats passionnés. Le gouvernement est à la recherche de moyens pour boucler son budget. Les médias le soutiennent et entretiennent l’idée que tous ceux qui placent leur argent à l’étranger sont des fraudeurs. Cela se fait sans aucune nuance et souvent avec de nombreuses erreurs de communication. Certains banquiers et gestionnaires de fonds, empêtrés dans une « lutte sans merci pour leur survie », font tout pour entretenir ce mythe. Victor Dauginet (Dauginet Advocaten) :

« En realite, le choix est tres simple : si l’origine des fonds est tout a fait legale, il n’y a aucun souci a se faire. La maniere et le lieu ou vous avez investi ces avoirs ne font aucune difference. Les avoirs d’origine douteuse devront etre regularises. »

L’attention médiatique accordée aux notions de fraude et de régularisation inquiète à tort de nombreuses personnes. Celles qui (y compris les titulaires de polices d’assurances étrangères) peuvent justifier sans problème l’origine de leurs capitaux n’ont aucun souci à se faire. Pour elles, rien ne change. Tout est légal, que ce soit pendant la durée du contrat ou durant la période qui précède. Dans ce cas, l’obligation de déclaration n’aura aucune conséquence fiscale négative.

Conclusion Les assurances-vie, qu’elles soient belges ou étrangères, sont des structures parfaitement légales qui sont utilisées dans le cadre de la constitution ou de la planification patrimoniale. Il s’agit de structures proposées par l’ensemble des acteurs du secteur financier, tant aux clients des banques privées qu’aux clients Retail. Selon les desiderata et les besoins des clients, le choix se portera sur des produits étrangers ou belges. Vu les avantages fiscaux, ces produits sont souvent des instruments d’investissement à long terme. L’obligation de déclaration n’y changera rien. Elle n’aura aucune conséquence fiscale car ni le contrat ni les revenus ne sont imposables. Les personnes dont le patrimoine provient d’une fraude fiscale – qu’elle soit « ordinaire » ou grave – auront, en 2013, l’occasion de régulariser leur situation. Le fait que ces fonds soient investis en Belgique ou à l’étranger, sur un compte d’épargne ou un compte-titres, un trust, une fondation, une société, un panier d’obligations ou une assurance-vie belge ou étrangère, ne changera rien à la situation. Vous trouverez la dernière version de cette note sur www.optima.be Suivez de près l’actualité fiscale et financière sur twitter via

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@ViaeneJo


il f ait pa r l e r d e l u i

B o r i s Be c k e r u n t e n n i s m a n l e g e n da i r e

identikit Surnom : Boum, Boum, Becker Nationalite : Allemande Lieu de naissance : Leimen, Allemagne Domicile : Schwyz, Suisse Date de naissance : 22 novembre 1967 Taille : 1,90 m Poids : 85 kg debut de carriere professionnelle : 1984 Retraite : 1999 Prise de raquette : droitier

« Les emotions sont importantes mais vous ne pouvez pas les montrer » Quatorze ans après la fin de sa carrière légendaire, Boris Becker (45 ans) est l’un des invités de l’Optima Open, la manche belge de l’ATP Champions Tour où d’anciens tennismen de légende montreront qu’ils ont plus que de beaux restes. L’occasion de revenir sur la carrière d’un sportif hors norme, qui nuance d’entrée de jeu :  « Permettez-moi de vous rappeler que je n’ai pas gagné tous les matchs… » texte Bert Voet

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il f ait pa r l e r d e l u i

E « Le sport est le seul metier ou vous etes deja qualifie de vieux lorsque vous etes au milieu de la trentaine. dans d’autres metiers, vous etes a peine sur votre lancee et vous commencez seulement a gagner votre vie. »

n 1985, moins d’un an après ses débuts comme professionnel, et alors qu’il n’avait même pas débuté le tournoi comme tête de série, Boris Becker devient le plus jeune vainqueur de Wimbledon. Il est immédiatement surnommé Boum Boum Becker car il frappe fort, très fort – il deviendra plus tard le premier joueur à servir avec une vitesse de balle supérieure à 200 km/h. L’année suivante, il remporte à nouveau le tournoi de Wimbledon. Puis, une troisième fois en 1989, lors d’une finale contre le numéro un mondial, Ivan Lendl. Cette même année, il remporte également l’US Open. En 1991, après sa victoire à l’Australian Open, il restera numéro un pendant douze semaines. Il remporte ce même tournoi du grand chelem une deuxième fois en 1996. Entre 1985 et 1993, Becker se maintient dans le top dix des meilleurs joueurs mondiaux.

Boris Becker est devenu une légende du sport, mais aussi un personnage culte, grâce à son service exceptionnel, ses volées et plongeons acrobatiques, son formidable coup droit et ses fabuleux retours de service. Après presque seize ans au sommet, avec 49 titres en simple dans des tournois ATP, deux victoires en Coupe Davis (1988 et 1989), une médaille d’or aux Jeux olympiques en double messieurs (1992, avec Michael Stich) et plus de 25 millions de dollars de prize money, il met fin à sa carrière en 1999, là où tout avait commencé : sur le Court Central de Wimbledon. « A vrai dire, je ne joue plus si souvent au tennis », reconnaît-il.

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il f ait pa r l e r d e l u i

«  Et même plus du tout en simple. A Knokke, je jouerai en double. Mais l’invitation me donne envie de reprendre ma raquette et de m’entraîner. De plus, je ne suis jamais allé à Knokke. J’ai entendu dire que c’était une très belle ville. C’est, en quelque sorte, un retour à mon ancienne vie. Le tennis reste mon premier amour. Je commente d’ailleurs encore toujours les tournois du grand chelem à la télévision. »

Emotions Boris Becker n’était pas un McEnroe, lequel se mettait très fréquemment en colère pour garder sa concentration et atteindre une supériorité mentale. « Si vous montrez trop vos émotions, cela avantage votre adversaire », explique-t-il. « Adolescent, Roger Federer était très fougueux et cassait sa raquette à tout bout de champ. Jusqu’à ce qu’il comprenne que cela n’avantageait pas son jeu. Lui aussi a dû se mettre à jouer de manière plus disciplinée. Il faut conserver son contrôle et se concentrer. Le tennis est un jeu extrêmement émotionnel. C’est un contre un, et les émotions jouent un rôle crucial. Il est important d’avoir des émotions, mais vous ne pouvez pas les montrer. Le joueur qui vit le plus d’émotions et possède parallèlement le plus grand self-control gagne généralement le match. » Quel regard Boris Becker porte-t-il sur le tennis actuel ? « Je suis un grand fan de Federer, Nadal, Djokovic et Murray. La manière de jouer a considérablement changé. Grâce à l’évolution technologique au niveau des raquettes, le jeu est devenu plus rapide et aussi plus puissant. Est-ce que c’est mieux ? Chacun a son avis, mais dans tous les cas, il y a moins de serveurs-volleyeurs et moins de slices qu’avant. La plupart des joueurs jouent à partir de la ligne de fond et se disent counterpuncher. » Vous ne l’entendrez pas dire que c’était plus passionnant avant. « Il y avait tout simplement plus de diversité dans les types de joueurs. Le jeu était donc plus varié. »

Amis d’enfance Si Boris Becker n’était pas devenu tennisman, quel chemin aurait-il emprunté ? « Je serais peut-être allé à l’université et j’aurais travaillé dans le monde de l’architecture ou du design intérieur ; mon père était architecte et j’ai toujours aimé ce milieu. » Becker a grandi dans le même quartier que Steffi Graf. « Nous nous sommes connus lorsqu’elle avait six ans et moi huit, et nous nous sommes tous les deux entraînés, pendant des années, au club de tennis de Leimen, la petite ville du Baden-Württemberg où nous habitions. Même par la suite, nous avons toujours gardé le contact. Aujourd’hui, elle habite à Las Vegas et moi à Londres. Ce n’est pas tout près, mais nous nous voyons encore toujours une fois par an. » A Leimen, ils avaient aussi un coach commun : le slovène Boris Breskvar, décédé à la fin de l’année dernière des suites de tumeurs au cerveau. Becker connaissait cet homme depuis ses cinq ou six ans. « Il a été très important pour moi. Il m’a appris mon service, qui est devenu mon arme principale. Steffi non plus ne serait pas devenue une aussi bonne joueuse sans lui. Il nous a poussés à nous entraîner dur et il était également en avance sur son temps. Nous allions à la salle de sport et nous devions travailler l’entièreté de notre corps. Aujourd’hui, c’est normal, mais dans les années 70, c’était avant-gardiste. Nous faisions ce qui s’appelait à l’époque du power stretching, considéré aujourd’hui comme une forme de yoga. Nous avons travaillé notre corps de manière perfectionniste et c’est peut-être une des raisons qui expliquent pourquoi Steffi et moi n’avions jamais de blessures vraiment graves. »

Le CEO, c’etait moi « Non, le tennis ne me manque pas », poursuit Boris Becker. « J’ai eu la chance de faire partie des meilleurs pendant de nombreuses années. J’aimais ça, mais cette vie imposait aussi de

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« En tant que joueur de tennis, vous etes deja un entrepreneur. »


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« GRACE A L’EVOLUTION TECHNOLOGIQUE DES RAQUETTES, LE JEU EST DEVENU PLUS RAPIDE ET PLUS PUISSANT. »

nombreux sacrifices. C’était bien tant que cela durait. » Cela ne veut pas dire pour autant qu’il a facilement abandonné sa raquette. « C’est une décision difficile pour tous les athlètes. Ne fût-ce que parce que vous ne savez pas ce vous allez faire après. Vous risquez de tomber dans une sorte de vide. Le sport est le seul métier où vous êtes déjà qualifié de vieux lorsque vous êtes au milieu de la trentaine – dans d’autres métiers, vous êtes à peine sur votre lancée et commencez seulement à gagner votre vie. C’était une décision pénible à prendre, mais c’était la bonne. Et elle a été bien programmée. J’étais encore assez bon pour rivaliser avec les autres, mais plus assez pour les battre. Permettez-moi d’ailleurs de vous rappeler que je n’ai pas gagné tous les matchs. » Comme ce fut le cas pour d’autres sportifs de haut niveau, le prof de tennis s’est mué assez rapidement en homme d’affaires. « Je pense qu’un joueur de tennis est déjà un entrepreneur. Evidemment, vous voulez gagner des titres, mais vous jouez aussi pour toucher la cagnotte et l’argent des sponsors. Roger Federer a toute une équipe derrière lui, qui constitue l’entreprise Roger Federer Inc. C’était la même chose pour moi. Même très jeune, des dizaines de personnes gravitent autour de vous et travaillent pour que ce business soit un succès. »

Simple

Bilan victoires-défaites

713-214

Titres

49

Position la plus élevée

1 (28 janvier 1991) ère

Jeux Olympiques

3 ème tour (1992)

Resultats en Grand chelem

Australian Open Roland Garros Wimbledon

Gagnant (1991, 1996) Demi-finale (1987, 1989, 1991) Gagnant (1985, 1986, 1989)

US Open

Gagnant (1989)

Double

Bilan victoires-défaites

254-136

Titres Position la plus élevée Jeux Olympiques

15 6

ième

(22 septembre 1986) Or (1992)

« C’est mon manager qui a travaillé pour moi et non l’inverse, même s’il était bien plus âgé que moi. Il percevait sur chaque contrat une plus petite commission que moi. Le CEO, c’était moi. Notre modèle économique était construit de la sorte. Cette mentalité ne disparaît pas une fois que vous avez arrêté. Vous cherchez donc de nouvelles idées pour entreprendre. » Boris Becker détient des participations dans plusieurs sociétés. Il a également lancé, en 2009, la plate-forme online ‘Boris Becker TV’. La marque Boris Becker reste la pierre angulaire, avec d’innombrables produits qui portent son nom, des équipements de tennis à certaines voitures, en passant par des lunettes de soleil et des cosmétiques. Pour combien de temps ? « Espérons pour le reste de ma vie », répond-il, en y croyant vraiment. « Pourquoi pas ? Cela dépend seulement de mon envie de travailler et de voyager. A 45 ans, je me sens encore assez jeune pour ça. Le moment où je voudrai rester à la maison n’est pas près d’arriver. »

La passion du poker Et pourtant, vieillir peut ne pas être facile pour une icône du sport. « Bien que l’âge ait une autre signification dans le sport, je ne me considère pas comme quelqu’un de vieux. Plutôt comme quelqu’un d’expérimenté, grâce à une vie professionnelle relativement longue. Naturellement, je sens bien à mes genoux et à mes chevilles que je suis moins en forme qu’à 25 ans. Mais cela ne me pose pas de problèmes. Je suis très heureux. » On dit que Boris Becker a la foi et aurait baptisé son plus jeune fils – né de son mariage avec la néerlandaise Sharlely Kerssenberg – d’après le nom de l’ancien pape : le bambin, aujourd’hui âgé de 3 ans, se prénomme Amadeus Benedict Edley Luis. « Je crois en Dieu et je suis chrétien, mais la religion est un sujet sensible partout dans le monde, et surtout, c’est quelque chose de très personnel. » Il parle donc beaucoup plus franchement d’une autre passion : « Je suis dingue de poker et je participe aujourd’hui, en tant que semi-professionnel, à des tournois comme le European Poker Tour. Dans un certain sens, le poker remplace le tennis. Le jeu est tout à fait différent : vous êtes assis. Mais c’est très similaire au niveau mental. C’est une affaire d’endurance et de concentration extrême pendant toute la semaine de tournoi. Sans oublier évidemment le poker face : vous ne pouvez en aucun cas montrer à votre adversaire ce que vous avez en main. »

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« Le poker, c’est comme le tennis : une affaire d’endurance et de concentration extreme pendant toute la semaine de tournoi. »

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« Le moment ou je voudrai rester a la maison n’est pas pres d’arriver. »

Rencontrez Boris Becker a Knokke-Heist Boris Becker sera l’un des invités d’honneur de la quatrième édition de l’Optima Open, du 15 au 18 août à Knokke-Heist. L’Optima Open, un tournoi dont Optima est le propriétaire et le sponsor principal, est la manche belge de l’ATP Champions Tour pour les ‘légendes vivantes’ du monde du tennis. Vous pourrez être au premier rang pour voir les stars d’hier jouer et s’amuser sur les terrains du Royal Zoute Tennis Club, au cœur du Zoute. Il s’agit d’un rendez-vous nostalgique, mais aussi d’une compétition de quatre jours, qui réunira quotidiennement 2 500 amateurs de tennis. Les années antérieures, des stars comme Björn Borg, John McEnroe et Mats Wilander figuraient au programme. Cette année, outre Boris Becker, Yannick Noah a déjà confirmé sa présence. Les favoris du public, Mansour Bahrami et Henri Leconte, s’en donneront également à cœur joie. Pour connaître la liste complète des participants et le programme et pour acheter des entrées, surfez sur www.optimaopen.be

www.facebook.com/ OptimaOpenOfficial

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net working

optim a

Ces dernières semaines, Optima a organisé une série de débats visant à informer les personnes désireuses d’en savoir plus sur la planification financière. Des centaines de clients d’Optima, accompagnés de leurs amis et connaissances, ont assisté à ces séminaires, portant sur les récentes mesures fiscales et leurs conséquences sur le patrimoine privé. PHOTOS Lieven Van Assche

‘Quid de votre patrimoine en 2020?’ Des seances d’information tres reussies

Michel Maus, avocat fiscal de renom, et Jo Viaene, administrateur d’Optima Group, ont présenté avec clarté et précision le nouveau climat fiscal. Outre cette fine analyse, ils ont donné à l’assistance un avant-goût de ce que l’avenir leur réserve ainsi que différents conseils pratiques pour préserver leur patrimoine. Les personnes présentes ont ensuite eu l’occasion de discuter tout en dégustant un cocktail dînatoire. Des discussions qui semblent évidentes, compte tenu de la vague de mesures fiscales que nous

avons subie ces dernières années − précompte mobilier majoré de 60% en un an à peine, augmentation de divers impôts et taxes… A chaque contrôle budgétaire, le spectre de l’impôt sur les plus-values refait surface. La lutte contre le blanchiment d’argent s’intensifie, l’argent liquide est banni et de nouveaux délits voient le jour, notamment la ‘fraude fiscale grave’. Jo Viaene : « Le fait que nos clients assistent nombreux à ce type de soirées n’est pas étonnant, car ce sont surtout

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des entrepreneurs, habitués à la prise de risques tout au long de leur carrière professionnelle. Mais les risques financiers dans leur sphère privée, ils n’en veulent surtout pas. » Toujours d’après Jo Viaene, la sécurité est aujourd’hui un thème plus important que jamais : « Les gens en ont conscience à présent : à rendement élevé, risque élevé. Nous leur conseillons donc de répartir leur patrimoine, notamment entre différents organismes et actifs. »


eRE v ePnOR EM TA EN GE TS

optim a

PHotos Julien Verset et Thomas Vanhaute

Entre professionnels Fin février, Flanders Expo Gand accueillait la septième édition du ‘Forum de la Compta­bilité et des Métiers Financiers’. Optima participait également à l’événement, avec un stand et une conférence. Quelque 150 professionnels – compta­ bles, experts-comptables et professions financières – étaient présents. Ce forum a été pour les ‘professionnels du chiffre’

l’occasion de rencontrer les sociétés proposant des produits ou des services axés sur ce groupe-cible et les clients de celui-ci. Suivie avec attention, la conférence organisée par Optima traitait de la planification financière et des conséquences de la disposition anti-abus version 2013.

Quelles sont les retombées de la disposition anti-abus sur la fiscalité et la succession ? Et qu’est-ce que cela signifie très concrètement pour vos clients ? A cette occasion, les spécialistes d’Optima Koen Dullaers et Thomas Weyts ont présenté un exposé très clair sur cette matière.

Votre pension dans la brique Le 18 mars dernier, le spécialiste d’Optima Koen Dullaers faisait salle comble lors d’une conférence portant sur l’immobilier, meilleur rempart pour votre retraite. Cette soirée était organisée dans un cadre particulièrement agréable, celui de ’t Huis van Oordeghem, LE spécialiste du mobilier

de jardin contemporain. Les invités ont écouté attentivement les propos de Koen Dullaers, spécialiste de l’immobilier, qui avait articulé son exposé autour de questions pertinentes telles que : l’immobilier peut-il vous aider à maintenir votre niveau de vie à long terme ? S’agit-il de la manière

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optimale de prévenir votre avenir finan­ cier et celui de votre famille ? A l’issue de l’exposé, les invités ont eu l’occasion d’admirer la collection de ’t Huis van Oordeghem et de déguster les délicieuses mises en bouche préparées par Fox in a Box, la société du chef Philippe Devos.


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L a p l a n i f i c a t i o n f i n a n c i e r e , c ’ e s t p o u r v o u s  ?

Notre vision sur votre Plan et votre societe de management

2014 – EN –

Un plan financier adequat, a la mesure de votre vie, voila qui requiert une connaissance parfaite de votre situation specifique et de vos attentes. Telle est la devise 2014 de nos experts financiers et fiscaux. Plus que jamais, ils analysent pour vous une actualite en constant mouvement. Un bref aperçu pour vous eclairer sur la question.

: Sommaire :

Et si votre puzzle financier devenait un Plan parfait ?

Un nouveau paquet de mesures budgetaires

koen petit Executive manager Competence Department

Eveline De Vriese & Xavier Piqueur Tax Auditors

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L a pl a n i f ic at ion f i n a nc i e r e , c ’e st p ou r vous?

Et si votre puzzle financier devenait un Plan parfait ? Que signifie pour vous la tranquillité d’esprit ? La réponse à cette question est souvent inspirée par la phase de vie dans laquelle vous vous trouvez. Le quadragénaire actif veut que ses efforts en matière d’épargne et son patrimoine produisent un beau rendement. A partir de 50 ans, l’épargnant cherche à préserver son niveau de vie lorsqu’il aura atteint l’âge de la pension. Quant au sexagénaire prévoyant, il souhaite que ses affaires soient bien réglées pour ses enfants et petits-enfants. TEXTE koen petit, Executive manager Competence Department PHOTO Lieven Van Assche

Et si votre pension commençait demain ? Savez-vous aujourd’hui déjà de quelle somme vous auriez besoin pour mener la vie sans souci à laquelle vous aspirez depuis toujours ? Et s’il vous arrivait demain quelque chose de grave et d’imprévu ? Si l’avenir prenait tout à coup une autre tournure ? Etes-vous certain aujourd’hui d’avoir tout réglé de manière à ne devoir vous inquiéter de rien ? Et si vous aviez été confronté hier à un décès ? Pouvez-vous affirmer avec certitude que tout est tellement bien réglé que vous donnez toujours la même signification au mot ‘bien’ ? Et si cette période turbulente marquée par une législation en constante évolution, des événements imprévisibles affectant les finances publiques et un sentiment de volatilité n’était pas près de se terminer ? Garderiezvous la même confiance et la même détermination à l’égard de votre avenir financier ? Agir de manière concrète et orientée ‘résultats’ à partir d’attentes et de souhaits

Et si le fil de conduite à suivre pour ce puzzle financier était un Plan personnel confectionné sur mesure, réfléchi et orienté ‘résultat’ ?

Reflechir avant d’agir

koen petit

généraux : cela paraît difficile, voire impossible. Et pour­ t ant : dans votre monde professionnel, vous fixez des objectifs, des budgets et des busi­ ness plans qui sont ensuite évalués et ajustés. Pourquoi n’appliquerions-nous pas cette approche à notre vie personnelle et à notre bonheur familial ? Peut-être avons-nous trop l’habitude de vivre ‘ici et maintenant’ et basons-nous surtout nos décisions sur une certaine intuition et des conseils rapides, en fonction d’opportunités apparentes.

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Comment, en tant que citoyen prévoyant, pouvez-vous dessiner les contours de votre plan financier personnel ? A première vue, la tâche paraît facile. Elle fait penser à la construction d’une maison. Vous savez vaguement ce que vous voulez, mais là où les choses se compliquent, c’est lorsqu’il s’agit d’exprimer clairement vos désirs. Un entretien exploratoire avec un bon architecte peut alors s’avérer très utile. L’architecte traduit vos rêves et vos attentes en souhaits et en objectifs concrets. Et il aboutit à un plan. Je vous propose la visite guidée du concept auquel nous avons travaillé pendant plus de 20 ans : Financial Planning by Optima. Chaque client souhaitant un plan financier reçoit d’entrée de jeu un guide personnel : le Financial Planner. Il est votre per-


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sonne de confiance et vous accompagne d’un bout à l’autre du trajet. Mais la toute première mission, c’est à vous qu’il incombe de la mener à bien. Rassemblez les données essentielles et les documents utiles concernant votre famille, votre situation professionnelle et votre situation financière. Il s’agit de passer en revue vos revenus, votre pension, votre patrimoine et votre succession. Voilà d’emblée les quatre piliers de la planification financière. Souvent, cet exercice est à lui seul riche en enseignements. Il peut aussi se révéler perturbant. Sur la base de cette information, vous avez un premier entretien avec votre Financial Planner afin de définir vos objectifs et vos souhaits. Non pas pour savoir ce que tout le monde trouve important, de manière générale, lorsqu’il s’agit de ses finances person­ nelles, mais au contraire pour décrire ce qui vous préoccupe réellement et pour définir ce qui ne l’est pas suffisamment. Voici quelquesunes des questions qui sont alors abordées : • Quand souhaitez-vous arrêter de travailler et pourquoi choisir ce moment-là ? • Quel est votre train de vie actuel ? • Optez-vous pour une planification successorale au bénéfice des enfants plutôt que pour une planification entre partenaires ? • Où se situe votre seuil critique en termes de risques d’investissement ? • Quel horizon temporel poursuivez-vous pour votre patrimoine ? • Quels aspects de votre situation financière personnelle sont clairs à vos yeux et lesquels sont plus vagues ? De telles questions doivent bénéficier d’une attention suffisante. Car votre Plan ne vaut la peine que s’il propose des solutions concrètes aux problèmes qui vous préoccupent réellement.

Le Financial Planning Audit Dès que la situation à atteindre et vos objectifs sont clairs tant pour vous que pour votre Financial Planner, il est temps d’examiner la voie à suivre. La distance vous séparant de votre destination est-elle plus ou moins grande par rapport à celle que vous avez déjà

parcourue ? Quels sont les obstacles à éviter ? Et quelles sont les possibilités d’optimisation ? Une réponse claire à ces questions sera dégagée par l’analyse des Auditors et des Tax Advisors du centre d’expertise d’Optima. Ces experts traduisent vos données en un Financial Planning Audit, un rapport d’analyse articulé autour de quatre thèmes : vos revenus, votre patrimoine, votre pension et votre succession. Dans ces domaines, votre situation est confrontée au cadre légal applicable, à la fiscalité, aux opportunités auxquelles vous ne recourez pas ou insuffisamment, à vos objectifs et aux éventuels aspects délicats.

« votre Plan ne vaut la peine que s’il propose des solutions concretes aux problemes qui vous preoccupent reellement. »

Le Financial Planning Audit commence par l’inventaire détaillé de votre situation finan­ cière. Quels sont les éléments constitutifs du revenu de votre ménage et quelle somme pou­ vez-vous épargner en moyenne ? Comment se compose votre patrimoine mobilier et immobilier ? Ce patrimoine appartient-il à la com­ munauté matrimoniale ou ne figure-t-il que dans votre propre patrimoine ou dans celui de votre partenaire ? Peut-être cette analyse vous fera-t-elle découvrir, à votre plus grande surprise, que l’habitation familiale appartient pour moins de la moitié à votre propre patrimoine. En effet, un terrain acquis par le biais d’une donation familiale fait partie du patrimoine propre du donataire, ainsi que l’habitation bâtie sur ce terrain. Aïe… Et qu’en est-il de vos assurances pension ? Quel capital vous êtes-vous déjà constitué et combien le fisc prélève-t-il au passage ? Et si demain vous tombiez malade et n’aviez plus de revenus professionnels, quels re-

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venus vous êtes-vous assurés ? Ou pire : quel capital supplémentaire vous reviendrait en cas de décès de votre partenaire ? Vous êtes surpris par la faiblesse du montant ? Ou, au contraire, cette somme est-elle bien trop importante ? Cette mise à plat réalisée grâce au Financial Planning Audit vous permet d’y voir clair dans votre situation actuelle et élargit votre vision quant à la situation future souhaitée.

QUATRE PILIERS Revenus Chaque pilier est ensuite passé au crible. Tout commence, bien entendu, par les revenus. Quels sont les composants du revenu familial ? Et quelle pression fiscale supportent-ils ? La politique de rémunération de votre société est-elle efficiente sous l’angle fiscal ? Quelles sont les conséquences pour vous des nouvelles règles relatives aux avantages de toute nature ? Une société de management peutelle offrir une plus-value ? Quelles sont vos principales dépenses périodiques et votre revenu mensuel suffit-il à les couvrir ? Disposezvous d’une certaine capacité d’épargne ou devons-nous plutôt tenir compte d’un déficit temporaire lors de l’élaboration de votre plan ? Votre société utilise-t-elle toutes les possibilités pour maximaliser le résultat net au sein des limites fiscalement acceptées ? La réponse à ces questions et à de nombreuses autres est donnée dans le pilier Revenus. Vous aurez ainsi une vision détaillée de la composition de votre revenu, de la pression fiscale et des possibilités d’optimisation.

Patrimoine Dans le pilier Patrimoine, nous étudions vos placements mobiliers et votre patrimoine immobilier, aussi bien les actifs vous appartenant en propre que ceux appartenant à votre ou vos sociétés. Des aspects classiques sont ainsi abordés : • l’analyse de la pression fiscale sur vos placements et votre patrimoine immobilier, suivie par les possibilités d’optimisation ; • l’évaluation d’alternatives plus intéressantes sur le plan fiscal, ce qui constitue surtout un exercice de réflexion intéressant pour le patrimoine investi dans des sociétés ;


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• la répartition de votre patrimoine mobilier entre des possibilités d’investissement mobilières et immobilières ; • une analyse de l’horizon temporel de votre patrimoine. En d’autres termes :  la durée de vos divers placements est-elle alignée sur le moment où vous aurez besoin de tout ou d’une partie de ce patrimoine ? Compte tenu du volume de capitaux accumulé sur les livrets d’épargne en Belgique, c’est loin d’être toujours le cas. Mais des éléments moins évidents sont également passés en revue. Pensons à l’impact des responsabilités (professionnelles) sur votre patrimoine et à sa résistance à l’inflation, au système de garantie des dépôts et à la directive européenne MiFID (Markets in Financial Instruments Directive), qui vise une meilleure protection de l’investisseur et une meilleure transmission de l’information à ce dernier. Bref, outre l’aspect du rendement, ce volet attire votre attention sur d’autres manières importantes d’aborder votre patrimoine.

Pension Le volet Pension du Financial Planning Audit s’articule autour des trois piliers classiques du système de pension. Tout commence par le premier pilier, qui est la pension légale. Il est difficile de prévoir avec exactitude le montant de votre future pension légale, mais nous tentons de le faire malgré tout. Sans doute votre pension légale ne suffira-t-elle pas à financer votre train de vie. C’est pourquoi nous prêtons une grande attention aux provisions que vous pouvez constituer vous-même et qui sont encouragées sur le plan fiscal : la PLCI et les assurances-groupe ou les engagements individuels de pension (deuxième pilier) et les produits d’épargne pension et d’épargne à long terme (troisième pilier). Quel doit être votre capital à la fin de votre carrière ? Une analyse de rentier, élaborée sur mesure, permet de le calculer pour vous. Les résultats de cette analyse, ajoutés aux conclusions dégagées pour les piliers Revenus et Patrimoine, forment le socle de votre Plan.

Succession Le dernier aspect de cet exercice exploratoire de votre dossier financier concerne la succession. Ici, nous nous attardons sur les implications de la forme de cohabitation éventuelle que vous avez choisie. Etes-vous marié(e) ? Sous quel régime matrimonial ? Avez-vous opté pour un contrat de mariage ? Vivez-vous en cohabitation, légale ou non ? Les méandres du droit successoral sont également confrontés à votre situation familiale. Qui hérite de quoi ? Cette réalité correspond-elle à vos souhaits ? Enfin, nous calculons les frais de succession : que devrez-vous payer (ou que devra payer votre partenaire) en cas de décès ?

mission est assurée par le Client Center d’Optima. Grâce à ce département, votre puzzle financier demeure conforme à vos souhaits, tout au long de votre vie. www.optima.be

Les Eléments constitutifs du Plan Placements L’élément Placements comprend un vaste éventail de possibilités de placements mobiliers et immobiliers. Il offre une solution appropriée selon votre horizon temporel, votre profil d’investissement et les rendements attendus dans le cadre de votre Plan.

Le Plan et ses Eléments constitutifs Votre Financial Planner vous explique, ainsi qu’à votre partenaire, tous les détails de votre Financial Planning Audit lors d’un entretien approfondi. De façon limpide, simple et structurée. Il confirme les bons choix dans votre approche actuelle et en décrit les lacunes et les points délicats. L’élaboration d’un scénario n’est possible qu’à partir du moment où votre propre situation financière n’a plus de secrets pour vous et que votre objectif vous apparaît le plus clairement du monde. Ce scénario, c’est ce que nous appelons votre Plan. C’est un mode d’emploi élaboré sur mesure et composé de toutes les étapes que vous devez parcourir pour aligner votre situation actuelle sur l’objectif final, à savoir la situation souhaitée. C’est ici que débute une période de collaboration intensive avec votre Financial Planner. Votre Plan est concrétisé par l’apport d’Eléments constitutifs. Ces Eléments constitutifs sont, pour Optima, des solutions ‘produits’ et des conseils fiscaux et juridiques au sein desquels la qualité, le service et le suivi occupent une place centrale. Le Financial Planning Audit est un cliché instantané, une photographie, au contraire de votre Plan. Votre vie, vos finances, votre situation et vos objectifs évoluent constamment. Ajoutez-y le flux continuel de nouveautés législatives et l’évolution rapide du monde qui nous entoure, et vous comprendrez que votre Plan n’est pas un exercice unique. Il requiert un suivi et un ajustement continuels. Cette

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Protection Via des assurances soigneusement sélectionnées, l’élément Protection offre sécurité, continuité et tranquillité d’esprit en cas d’incapacité de travail ou après un décès. Consulting Lors de l’élaboration de votre plan, une série de facteurs juridiques et fiscaux jouent un rôle important. Via l’élément Consulting, Optima établit pour vous les documents adéquats. Nous vous accompagnons dans l’implémentation juridique et fiscale de chaque solution. Plan de crédit Les placements immobiliers sont souvent financés en partie par le biais de crédits. Le Plan de crédit aboutit à des solutions sur mesure, rentables, en fonction de votre capacité de remboursement et de la flexibilité attendue. Constitution de pension Dans l’élément Constitution de pension, un plan de pension adéquat et structuré, basé sur les assurances-vie, est composé pour vous. Ce plan optimise les possibilités de déduction fiscale légale ayant trait à la pension. Epargner Votre Plan comprend la nécessité ou le souhait d’épargner ? Dans ce cas, l’élément Epargner vous vient en aide avec diverses formules d’épargne.


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F i n a n c i a l P l a n n i n g e n 2 0 14

Un nouveau paquet de mesures budgetaires La précédente édition de Capital proposait un vaste tour d’horizon des mesures budgétaires et de relance prises pour 2013. Toutefois, trois mois plus tard à peine, lors du contrôle budgétaire, il est apparu que le gouvernement Di Rupo Ier se devait déjà d’intervenir. De nouvelles mesures* ont donc été adoptées, dont une série d’augmentations d’impôts. Cela n’a rien de plaisant. Cependant, la bonne nouvelle est que, contrairement aux mesures précédentes, celles-ci permettent une certaine planification. Passons en revue trois décisions susceptibles de se révéler intéressantes pour votre Plan. TEXTE xavier piqueur et eveline de vriese, tax auditors PHOTOS Lieven van assche

xavier piqueur

eveline de vriese

« Il existe toujours des techniques de planification. »

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25% de precompte mobilier sur les bonis de liquidation Après le précompte mobilier sur les intérêts et dividendes en début d’année, c’est au tour du boni de liquidation réalisé après la liquidation d’une entreprise de se trouver dans le collimateur. Le taux avantageux de 10% est relevé à 25%, mais cette hausse n’entrera en application qu’au 1er octobre 2014. Vous avez donc le temps de réfléchir : la liquidation d’une entreprise a-t-elle sa place dans votre Plan ? Si tel est le cas, n’oubliez pas qu’en 2012, le législateur a sensiblement simplifié la procédure de dissolution et de liquidation sous certaines conditions.

« De nouvelles regles fiscales offrent aussi des opportunites. »

10% malgre tout ? L’option d’une liquidation est exclue ? Dans ce cas, vous pouvez toujours bénéficier d’un taux réduit de 10% durant la période transitoire qui court jusqu’au 1er octobre 2014. Pour ce faire, vous devez incorporer dans le capital de la société les réserves taxées déjà constituées. Aujourd’hui, cette incorporation est gratuite, mais vous devrez vous acquitter du précompte mobilier (25%) lors de la distribution aux actionnaires. Désormais, vous êtes tenu de payer 10% d’impôts au moment de l’incorporation de ces réserves, mais aucune taxe ne sera plus due lors de la distribution du capital, du moins si vous avez la patience d’attendre cinq ans. Cette adaptation recèle

« Votre Plan est-il adapte a la legislation actuelle ? »

une belle possibilité d’économie, sachant que la taxe de 10% est due immédiatement. Vous n’avez pas la patience d’attendre cinq ans ? Dans ce cas, un impôt de sortie dégressif est appliqué. En cas de distribution au cours des première et deuxième années suivant l’incorporation, le précompte mobilier réduit est de 15% sur la partie des réserves incorporées. La troisième année, le taux baisse à 10%, la quatrième à 5% et, à partir de la cinquième année, il est donc de 0%. Heureusement, vous ne devez pas attendre cinq ans pour adapter votre Plan.

Le retour du precompte mobilier reduit sur les dividendes Les PME qui émettent de nouvelles actions nominatives par des apports en numéraire bénéficient, à partir de la troisième année, d’un taux de précompte mobilier réduit de 20% sur les dividendes de ces actions. A partir de la quatrième année, le taux baisse à 15%. Cette mesure vise à permettre le renforcement des fonds propres. Elle s’accompagne cependant d’une condition  :  vous devez conserver ces actions nominatives en portefeuille tout au long de la période, sans interruption. Ce taux réduit reste applicable, même si l’entreprise passe du statut de PME à celui de grande entreprise et même en cas de liquidation ultérieure de la société. Votre Plan fait-il un usage créatif de cette opportunité ? * Ce texte est basé sur les informations disponibles début avril. Les textes légaux définitifs sont susceptibles de diverger.

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r e p o r ta g e

culinairE

Mangez A la carte !

Werner Loens (51 ans) refuse que sa photo paraisse dans Capital. Pour l’inspecteur en chef du guide MICHELIN Benelux, l’anonymat est essentiel. Il nous accorde malgré tout un entretien, durant lequel il nous parle de son ‘addiction’ au bien manger et au bien boire, de l’attribution d’étoiles qui sont ensuite reprises, et d’un monde qui change, même pour ce guide mythique. « Il m’arrive encore régulièrement de sentir chaque poil se dresser sur mes bras. » TEXTE bert voet

MASS Antwerpen, ’tZilte © Bart Van Leuven

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RE P OR TA GE

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erner Loens a réservé une table au Green, la brasserie de L’Auberge du Pêcheur à Laethem-Saint-Martin. Une réservation à mon nom car les hommes du guide MICHELIN mangent toujours dans l’anonymat. « Rien à voir avec un manque de transparence », répond-il d’emblée à une critique fréquente. « C’est une question de respect tant pour notre travail que pour celui du restaurateur. C’est de plus en plus difficile, mais même sur Google on ne trouve pas de photo récente de moi. Nous voulons être traités comme des clients normaux. Si le personnel du restaurant sait que nous représentons le guide MICHELIN, il est plus nerveux et risque d’accumuler les erreurs. C’est très ennuyeux, tant pour le personnel que pour nous. » Bien entendu, de nombreux chefs cuisiniers connaissent son visage. Avant de devenir inspecteur en chef

pour le Benelux voilà six ans, Werner Loens avait déjà à son actif 20 années et des centaines de milliers de kilomètres comme inspecteur ‘ordinaire’ du guide MICHELIN. Il se refuse à dévoiler le nombre d’inspecteurs qui sillonnent notre pays, mais nous révèle que certains font ce job depuis vingt ans tandis que d’autres sont très jeunes. Qu’ils mangent généralement seuls, ne réservent souvent qu’une heure à l’avance ou pas du tout. « Ainsi, si les chefs nous reconnaissent, ils n’ont plus le temps de modifier grand-chose. »

Une mEre trEs cool « J’ai toujours été passionné par la nourriture. A huit ans, je voulais devenir cuisinier ou marin. » Pourquoi ? « J’ose à peine vous le dire. J’ai la mère la plus formidable et la plus cool du monde, mais elle est aussi la personne la plus paresseuse que je connaisse. Elle appartient à la génération des hip-

pies et elle n’a jamais aimé cuisiner. Tout ce qu’elle savait faire, c’était ouvrir des boîtes de conserve. C’était mon père qui devait cuire la viande car même cela, elle en était incapable. Elle plongeait un choufleur dans de l’eau salée, portait ensuite du lait à ébullition, le liait avec de la maïzena et ajoutait un peu de fromage : c’était sa version de la sauce béchamel. « Maman, lui disais-je, cela n’a pas le même goût que la sauce qu’on mange à l’école. » Ce fut ma première critique gastronomique. » « Je viens d’une famille assez modeste et je voulais voir le monde : le métier de marin semblait la seule voie possible pour y parvenir. Après l’école hôtelière, j’ai voulu entrer dans la marine marchande, mais ce projet a échoué. Je suis alors devenu cuisinier à l’ar­ mée, dans la force navale. Cuisiner à bord d’un bateau était un travail extrêmement dur, mais cela a été une période formidable. J’y suis resté cinq ans. Ensuite, j’ai travaillé quelque temps dans un restaurant avant d’entrer au guide MICHELIN via une offre d’emploi. » Werner Loens livre quelques détails sur la manière dont il a vécu pendant vingt ans. « Chaque inspecteur se voit attribuer, chaque année, plusieurs provinces et plusieurs villes. Un inspecteur gantois doit, par exemple, s’occuper du Limbourg. Ou de Groningue. Il passe alors trois semaines sur la route pour visiter tous les hôtels et restaurants du guide et pour faire de la prospection. Chaque midi et chaque soir, il mange au restaurant et passe chaque nuit dans un hôtel différent. Ensuite, il travaille une semaine au bureau pour remettre ses rapports et préparer le mois suivant. Par an, un inspecteur prend ainsi entre 230 et 250 repas au restaurant et dort environ 180 fois à l’hôtel. »

‘Bouffer, bouffer et encore bouffer’

Eleven Madison Park, New York

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C’est donc un job à temps plein. Un job de rêve, avoue-t-il, mais plus dur qu’on ne le pense. « Nous recevons beaucoup de candidatures spontanées et lorsque nous publions une offre d’emploi, le taux de réponse est très élevé. Mais j’ai déjà vu passer pas mal d’inspecteurs. Au début, ils trouvent le job formidable. Imaginez : bouffer, bouffer et encore bouffer ! Ils veulent même travailler le week-end. Mais


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« Celui qui tient le coup pendant trois ans continue jusqu’au bout. Car en fait, nous sommes accros aux restaurants. A la nourriture, à l’ambiance, au fait de faire de nouvelles decouvertes. »

au bout d’un an ou deux, ils n’en peuvent plus ou leur partenaire proteste parce qu’ils ne sont jamais à la maison. A ce moment-là, la passion doit prendre le dessus. Mon expérience avec les jeunes inspecteurs ? Celui qui tient le coup pendant trois ans continue jusqu’au bout. Car en fait, nous sommes accros aux restaurants. A la nourriture, à l’ambiance, au fait de faire de nouvelles découvertes. » « C’est aussi ce qui fait la différence avec d’autres guides : nous allons au restaurant deux fois par jour. Nous travaillons sur une base régionale et avons de très nombreux points de comparaison. Un inspecteur parcourt par exemple la province de Liège durant trois semaines. Aucun autre guide ne fonctionne de cette manière. Les autres travaillent avec des free-lances et des personnes qui fréquentent beaucoup les restaurants, comme les hommes ou femmes d’affaires. Ces personnes savent, elles aussi, ce qui est bon, mais nous, nous sommes entièrement concentrés sur la nourriture durant toute la semaine. » Voilà l’entrée : des cannelloni à l’oxtail. « Je regarde d’abord le travail, commente Werner Loens. Que reçoit-on pour son argent ? Ici, le plat a clairement fait l’objet d’une réflexion. Il est bien dosé. L’oxtail n’est pas acide et est bien préparé, les cannelloni sont bien cuits. On nous a servi deux sauces. C’est un travail conséquent. L’ensemble manque peut-être un peu de relief, il aurait fallu un peu plus de poivre. Et le plat aurait pu être un peu plus chaud. Mais dans un menu à 35 euros, j’estime que c’est une très belle entrée. Simple mais savoureuse. Cela me suffit. Lorsqu’une préparation est soit très médiocre soit sublime, nous en faisons une description détaillée. Mais, pour le reste, un rapport va à l’essentiel. »

Absolument divin « Aujourd’hui encore, il m’arrive régulièrement de sentir chaque poil se dresser sur mes bras. Il suffit que je repense au repas que j’ai pris l’an dernier au Pré Catalan, à Paris, pour que ce soit le cas. On dit que les trois étoiles en France ne sont pas du même niveau que ceux qu’on trouve ici, mais l’an dernier, le niveau que j’ai expérimenté là, je ne l’ai trouvé nulle part ailleurs, ni en Belgique ni aux Pays-Bas. C’était

MASS Antwerpen, ’tZilte © Bart Van Leuven

absolument divin ! C’est à se demander comment ils font pour réaliser une telle merveille avec trois ou quatre produits. C’est à savourer à la petite cuillère en espérant que cela ne s’arrête jamais. » « Dans les restaurants deux ou trois étoiles, nous mangeons toujours à la carte. C’est aussi ce que je fais lorsque je vais au restaurant avec des amis, sinon je ne les accompagne pas. Lorsque tout le monde mange la même chose, où est l’intérêt ? Je veux voir apparaître des choses différentes sur la table. Ce n’est pas beaucoup plus cher et je trouve qu’un menu étendu dure trop longtemps. Et surtout, les portions sont parfois tellement petites qu’on n’en retire pas assez de plaisir. Un tout petit morceau de poitrine de pigeon ne présente aucun intérêt à mes yeux. Le plaisir est bien trop court, une vraie douche froide. En d’autres termes, ce n’est pas assez gourmand. » Le Guide MICHELIN applique-t-il des critères fixes pour attribuer une, deux ou trois étoiles ? « C’est

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l’aspect le plus difficile, répond Werner Loens. Une étoile signifie : une cuisine qui excelle dans sa catégorie. Un petit bistrot où l’on mange vraiment très bien, nous le mettons en valeur en lui attribuant une étoile. Un deux étoiles vaut le détour. On peut faire cent kilomètres pour s’y attabler. Un trois étoiles mérite le voyage. C’est le nec plus ultra. On peut prendre l’avion pour s’y rendre. Ou alors on planifie ses vacances dans la région parce qu’on veut absolument manger à cette table. »

Une bonne petite Etoile « Lorsque le Hertog Jan a reçu sa première étoile, nous avons pensé : « Voilà une bonne petite étoile ! ». Mais la troisième année, nous nous sommes soudain dit : holà ! Gert (De Mangeleer, ndlr) peut aller très loin. Et lorsque nous lui avons donné sa deuxième étoile, nous savions qu’un jour, il en aurait trois. C’est vrai, tout est allé très vite, mais lorsque tout


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Eleven Madison Park, New York

est parfait, il n’y a aucune raison d’attendre. Cette année-là, nous avons visité son établissement à douze reprises. Aujourd’hui aussi, il y a trois ou quatre chefs dont nous savons qu’ils ont le potentiel d’un trois étoiles. C’est une intuition fiable, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils obtiendront tous, un jour, trois étoiles. Différents éléments peuvent contrecarrer ce plan : un manque d’intérêt de la part de la clientèle, une faillite, un divorce… ». « Ce qui compte, c’est la manière dont un cuisinier sublime un produit de première qualité. C’est une affaire de goût, mais aussi de capacité à se passer du superflu. Dans un restaurant une étoile, on veut bien fermer les yeux sur les garnitures superflues ou sur un plat un peu moins bien réussi. Ces petites fautes doivent avoir disparu pour qu’une deuxième étoile soit attribuée. A ce niveau, on prête attention à des aspects vraiment complexes : une technicité qui dé-

passe la simple cuisson parfaite. Ici, l’émerveillement doit jouer un rôle : mais comment donc a-t-il fait cela ? Et surtout, le résultat doit être dé-li-cieux ! Nombre de chefs, même étoilés, ont tendance à l’oublier. La belle apparence d’un plat, à la limite, nous importe peu. » Arrive le plat principal : du homard pour lui, du poulet pour moi. « Bigre, voilà qui est bien beau, dit-il. Le menu est meilleur qu’il y a deux ans. A l’époque, c’était bon mais simple. Aujourd’hui, les plats sont plus élaborés. »

Des rebelles Que pense Werner Loens des rebelles tels que Jason Blanckaert, qui a demandé à MICHELIN et à GaultMillau de ne pas recenser son restaurant, j.e.f, pour qu’il reste accessible au plus grand nombre ? « Je respecte sa volonté, répond-il. Même si elle me surprend de la part d’un cuisinier qui a travaillé dans

«MEme sur Google on ne trouve pas de photo rEcente de moi. »

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de très bonnes maisons. A l’époque où nous avons attribué une étoile au C-jean, c’était un petit établissement très simple. Il ne s’en est quand même pas si mal porté… Je trouve regrettable que les touristes qui viennent à Gand avec le guide MICHELIN sous le bras ne le trouvent pas. Car c’est un excellent cuisinier, même lorsqu’il travaille de manière très simple comme aujourd’hui et qu’il est loin de mériter une étoile. Cela étant dit, à Gand, nous avons sincèrement bien assez à offrir à nos lecteurs. » Pour un restaurant étoilé, le seuil n’est-il pas, malgré tout, plus difficile à franchir ? « Nous ne fabriquons pas les étoiles, ce sont les cuisiniers qui cuisinent ! Et si on cuisine bien, à un niveau étoilé, pour 50 euros seulement, pourquoi pas ? » Werner Loens déplore que de nombreux restaurants relèvent sensiblement leurs prix dès qu’ils ont décroché leurs étoiles, même s’il peut le comprendre : « Des établissements qui, comme Cuines 33 à Knokke, étaient déjà pleins à craquer avant leur première étoile ne relèvent pas leurs prix. Ils continuent sur leur lancée. En revanche, Danny Vanderhoven à Lanaken n’affichait jamais complet. Aujourd’hui, il fait face à une telle affluence qu’il est contraint d’engager du personnel s’il veut maintenir son niveau qualitatif. Cela coûte beaucoup d’argent. Il n’a, dès lors, pas d’autre choix que de relever ses prix. »

La fin d’une Epoque Le guide MICHELIN est-il en train de perdre sa raison d’être ? Les blogueurs les plus en vue, comme le Belge Laurent Vanparijs et son blog Gastros on tour, ne sont-ils pas de redoutables concurrents ? Werner Loens n’en a jamais entendu parler, mais le fait que ce blogueur ne s’attable pas de manière anonyme et qu’il est souvent invité par les chefs fait, pour lui, toute la différence : « Ces critiques ne sont pas indépendants. Ils ont quelques milliers de lecteurs, alors que nous vendons des millions de guides dans le monde entier. Un beau jour, ces blogueurs mettent la clé sous le paillasson, alors que le guide MICHELIN est actif depuis plus de 100 ans. Je ne trouve donc pas qu’ils marchent sur nos plates-bandes. Je ne veux pas paraître prétentieux, mais seulement remettre les choses dans une perspective correcte. Nous travaillons tous les jours en étant une équipe de professionnels passionnés. » Et le guide MICHELIN s’adapte à son temps. « Le marché du papier rétrécit, y compris dans notre segment. Aujourd’hui, l’information doit être gratuite et numérique. Nous travaillons à mettre au point des stratégies pour l’avenir. Aux Etats-Unis, nous expéri-


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mentons Twitter : les inspecteurs conservent l’anonymat, mais on peut les suivre au restaurant. Nous sentons aussi qu’on approche de la fin d’une époque. Les guides continueront d’exister, mais nous réfléchissons très sérieusement à la manière dont le média papier peut évoluer à l’ère du numérique. Il n’y aura toutefois pas de révolution : nous devons aussi penser à notre clientèle, qui a pour l’essentiel entre 40 et 80 ans. »

D.O.M., São Paolo

Comme une piEce de thEAtre On reproche parfois au guide Michelin de se concentrer un peu trop sur la cuisine française traditionnelle, plutôt lourde, ainsi que sur les restaurants guindés. Werner Loens dément : « Nous sommes ouverts à tout, mais notre vocation n’est pas de lancer la tendance. Nous laissons cela aux journalistes. Bien entendu, il est agréable de faire des découvertes, y compris à titre personnel : je me souviens notamment de la découverte de Bistro Novo à Roulers. Nous sommes ouverts à l’innovation, pour autant qu’elle soit justifiée. C’est une question de goût et aussi de souvenirs. Vous déboursez 200 euros et deux semaines plus tard, vous ne savez plus ce que vous avez mangé ? Hummm… A cet égard, la visite d’un restaurant est comme une pièce de théâtre. » Et l’avenir ? « J’ai connu la ‘nouvelle cuisine’ des années 80, lorsque la cuisine d’Escoffier s’est renouvelée et que l’on s’est intéressé à la couleur sur l’assiette, par exemple. La cuisine est alors devenue plus légère, avec des proportions revisitées. Ensuite, nous sommes revenus à la cuisine classique. Au début des années 90, on a assisté à la tendance fusion, avec des influences orientales et latino-américaines. Nous en avons gardé des produits exotiques, mais nous sommes tout de même revenus à la cuisine classique. Et dans les années 2000 est arrivée la cuisine moléculaire. Elle aussi a laissé une empreinte permanente, mais aujourd’hui, la grande majorité des cuisiniers retournent à la simplicité de la cuisine de produits. » « Les Belges sont et restent des ‘mangeurs de produits’. Nous apprécions un bon morceau de viande ou de poisson servi avec une bonne sauce, des produits reconnaissables dans l’assiette. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on assistera à une nouvelle évolution dans quelques années. J’ignore laquelle, mais un beau jour quelqu’un lancera une nouvelle tendance. J’entends qu’en Amérique du Sud, il se prépare plein de choses. La nouvelle tendance pourrait bien venir de là-bas. Le Brésil connaît un boom économique et culturel. En Corée du Sud aussi, les choses bougent en cuisine, comme à Singapour. Sans oublier Sydney, qui se profile de plus en plus comme une grande ville de la gastronomie mondiale. »

Eleven Madison Park, New York

« Au dEbut, les jeunes inspecteurs trouvent le job formidable. Imaginez : bouffer, bouffer et encore bouffer ! Mais au bout d’un an ou deux, ils n’en peuvent plus ou leur partenaire PROTESTE parce qu’ils ne sont jamais a la maison. »

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Entreprendre

Le a s eP l a n e t O p t i m a c o n c l u e n t u n pa r t e n a r i a t pou r l es v Eh ic u l es de soc iEt E

votre

leasingauto et le fisc, qu’en est-il?

En évolution constante et émaillée de multiples subtilités, la législation transforme la fiscalité automobile en un dédale d’avantages, de charges et de taxes. Il est grand temps de trouver une échappatoire ! Pour Optima, LeasePlan Belgium est le partenaire idéal en la matière. Son mode de fonctionnement s’inscrit dans le prolongement parfait de notre approche : assurer une planification et une utilisation optimales de l’ensemble des moyens financiers d’une personne pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. TEXTE Jo Viaene, Administrateur d’OPTIMA GROUP PHOTOS Geert Vanden Wijngaert

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Entreprendre

En février et mars derniers, LeasePlan Belgium et Optima ont mis sur pied un partenariat fructueux axé sur les véhicules de société. Des présentations consacrées à la problématique actuelle des véhicules de société ont ainsi été faites à Herentals, LaethemSaint-Martin, Hasselt, Alost, Chaudfontaine et La Hulpe. Ces soirées ont remporté un franc succès. Le public venu nombreux a apprécié l’approche associant l’examen détaillé des aspects liés à ce volet de la fiscalité automobile et la vue aérienne qu’offre la planification financière, illustrée par un cas concret. LeasePlan Belgium, fondée en 1972, domine le marché belge avec une part de 18%, soit 48 000 véhicules en circulation. Au cours des dix dernières années, l’entreprise a connu un développement rapide, surtout dans le segment des PME et des professions libérales. Si, autrefois, un véhicule était souvent acheté et payé au comptant, les formules de leasing ou de renting sont plus populaires aujourd’hui. Ces formules sont devenues de véritables solutions sur mesure, où les aspects financiers et fiscaux sont essentiels. Les principaux facteurs pris en compte sont : • l’amortissement du véhicule (sur bilan/hors bilan) ; • la déductibilité des intérêts payés ; • la répartition des frais complémentaires, p.ex. la TVA et la taxe de mise en circulation ; • l’imposabilité de la plus-value lors de la vente ; • les avantages de toute nature en fonction de la valeur et des émissions CO2 ; • la cotisation de solidarité due par la société ; • la TVA ; • la nature du véhicule : voiture particulière ou utilitaire léger. Ces paramètres financiers et fiscaux sont ensuite affinés à l’aide d’autres paramètres d’utilisation. Combien de kilomètres parcourez-vous chaque année ? Et qu’est-ce que cela

représente en termes de frais d’entretien et d’assurance ? Au bout du compte, la formule du leasing opérationnel se révèle être la meilleure solution pour de nombreuses PME. Avec un paquet de services très complet, s’inscrivant dans un budget très strict, l’entreprise peut parfaitement évaluer l’impact de son parc automobile sur son résultat opérationnel. A long terme, cette approche a un effet bénéfique sur le budget et la direction de l’entreprise peut se concentrer sur ses activités principales.

tion successorale, de fiscalité et de patrimoine. L’orateur a guidé le public dans le monde merveilleux de la planification financière. Au final, Marie et Alexandre ont pu atteindre leurs objectifs grâce à une feuille de route claire, concrète et orientée ‘solutions’. Des thèmes techniques ont également été abordés, mais l’orateur d’Optima a toujours expliqué pourquoi il optait pour une solution plutôt que pour une autre. Cette nouvelle approche, affinée en 2012, va plus loin et part entièrement des besoins et objectifs du client.

« La formule du leasing operationnel est la meilleure solution pour de nombreuses PME. »

Optima insiste, avant tout, sur l’approche globale proposée à ces mêmes PME et professions libérales. Ces dernières ressentent davantage le besoin de bénéficier d’une vue d’ensemble et de connaissances afin de réaliser leurs objectifs rationnels et émotionnels à long terme. Un équilibre entre les revenus, le patrimoine, la pension et la succession – soit les quatre piliers sur lesquels reposent vos finances personnelles – doit être trouvé. Car la planification financière n’est pas une question d’argent, mais de personnes. Et comme pour la politique à l’égard des véhicules de société, Optima propose une démarche sur mesure. Notre approche innovante repose sur une vision à 360° et permet la mise en œuvre de solutions concrètes qui s’alignent au maximum sur vos objectifs. Solutions fiscales et juridiques, en matière d’assurances, immobilières et bancaires : tous ces aspects font partie intégrante de votre plan. L’approche présentée durant ces soirées d’information a été illustrée par un exemple très concret. Marie et Alexandre, un couple bien dans ses papiers, avec deux enfants, ont servi de modèle. Ils poursuivent des objectifs spécifiques en matière de pension, de planifica-

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Optima est toute disposée à mettre sur pied d’autres initiatives aux côtés d’organisations professionnelles : une présentation sur mesure répondant aux besoins du public spécifique du partenaire. Cherchez-vous – ou votre organisation – à organiser une soirée thématique doublée d’une excellente approche ? N’hésitez pas à contacter Kathy Standaert : kathy.standaert@optima.be


« L’homme qu’il ne fallait pas, au bon endroit et au bon moment : c’est toute l’histoire de ma vie. »

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D i r k Ve r m ee r s c h

Itineraire d’un self-made-man Devenir coureur automobile : voilà bien un rêve de garçon ! Et viticulteur : l’ultime fantaisie de tout baby-boomer financièrement à l’aise ! Tout cela, l’Anversois Dirk Vermeersch l’a fait. Entre autres choses… TEXTE Bart Lenaerts PHOTOS Lies De Mol

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irk Vermeersch ne s’est pas choisi un métier précis lorsqu’il était sur les bancs de l’école. Il en a donc fait cinq : spécialiste en alimentation diététique, coureur automobile, garagiste, exploitant de chambres d’hôtes et viticulteur (un viticulteur plusieurs fois primé, qui plus est). « Comme je n’aimais pas trop étudier, je suis devenu élève libre. J’étais présent, mais sans devoir passer d’examens. Cela fonctionne parfaitement si l’on choisit une orientation différente chaque année. Le marketing, l’histoire de l’art, les langues… : justement, j’étais passionné par de nombreuses matières ! Bien sûr, cette période n’a sans doute pas été facile pour mes parents. Car, finalement, le seul diplôme que je possède est le brevet de natation de 25 mètres », admet Dirk Vermeersch.

Un sourire éclaire le visage de Dirk Vermeersch lorsqu’il évoque ces souvenirs hauts en couleur : « J’étais un jeune fou, tellement enthousiaste que je n’étais jamais payé directement. Le week-end, j’étais une vedette ; la semaine, j’aidais ma femme Hélène dans son magasin d’alimentation diététique et je prospectais de petits sponsors. Malgré ma timidité innée, j’ai appris à me vendre. Je n’avais pas le choix. En 1982, le monde était à mes pieds : à moi le championnat d’Europe dans un cadre professionnel, avec BMW ! La première course s’est déroulée de façon parfaite. Ensuite, je n’ai plus pu prendre le départ. Deux Flamands dans une équipe belge au sommet, la situation était intenable pour BMW. Comme Eddy payait la fête avec l’argent familial, on m’a sacrifié. Du jour au lendemain, je n’avais plus rien, à part une bonne réputation et un enfant nouveau-né. Je suis alors devenu représentant de moi-même, pour reprendre l’expression d’un journaliste. C’était difficile, mais je me suis éclaté. Après avoir trouvé un nouveau sponsor en 1983, nous nous sommes lancés dans les rallyes. C’était tout nouveau pour moi. Lors de la première course, on m’a exclu parce que j’étais trop lent. Pourtant, le sponsor

En rase-mottes En 1971, Dirk Vermeersch se lance dans la vie active. « Avec l’argent prêté par la banque, j’ai ouvert un magasin de jeans, puis un second. Deux ans plus tard, il est apparu que j’avais été trop optimiste et que j’avais confondu chiffre d’affaires et bénéfice. Mon intention n’était pas de faire faillite car j’aime faire les choses proprement. Par la suite, j’ai fait ce que font tous ceux qui n’ont ni projets ni argent : chauffeur de taxi. La nuit, évidemment. » Mais l’envie d’entreprendre continue de le chatouiller. « L’alimentation diététique, voilà un domaine qui m’attirait. Je m’y suis lancé, d’abord comme représentant, puis comme importateur. » A la même époque, il attrape un autre virus : « Dans la vie nocturne anversoise, j’ai rencontré une bande de joyeux drilles qui faisaient des courses automobiles. J’ai voulu faire pareil. Tout est allé très vite, au propre comme au figuré. Après avoir remporté les 24 heures de Zolder, j’ai arrêté mes activités dans l’alimentation diététique. Je n’avais pas d’argent, mais un ange gardien veillait sur moi : Eddy Joosen, le roi anversois du sport automobile, m’a introduit chez BMW-Bastos. Nous formions un duo de choc. Les rebelles anversois contre les BCBG de l’Avenue Louise. »

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était satisfait, tous les spectateurs se promenaient avec sa casquette sur la tête. Cette société m’a alors bombardé responsable marketing. Et à la fin de la saison, j’ai remporté le championnat de Belgique. »

venu de frapper un dernier grand coup. Pour bien faire, nous avions besoin de nouveaux bâtiments. Je me suis à nouveau adressé à la banque. En pleine crise, mon projet ne les emballait pas trop. J’ai insisté jusqu’à me retrouver en face de l’homme qu’il me fallait. Je l’ai convaincu que je rembourserais l’emprunt avec ce que me rapportaient les panneaux solaires dont notre toit était équipé. Une bonne préparation, la capacité de penser out of the box et de bien emballer son projet : ça marche à tous les coups. » Dirk Vermeersch voit des points communs entre la viticulture et la course automobile : « Dans un cas comme dans l’autre, il faut de la passion, le sens du détail, l’audace requise pour prendre des risques calculés et un travail d’équipe. Même si, au début, mon nom constituait un handicap dans le monde du vin. En Belgique, un pilote automobile qui se prend tout à coup à faire du vin suscite la méfiance. Pendant deux ou trois ans, je suis allé droit dans le mur, comme si je vendais des tapis ou des aspirateurs. Heureusement, j’ai suivi la meilleure des écoles : la course automobile est un monde excessivement dur. On y apprend tout : les relations publiques, le marketing, les achats, la vente, l’établissement de budgets, la gestion de crise… Au final, tout tourne autour de l’élaboration d’une marque. Autrefois cette marque était Dirk Vermeersch ; aujourd’hui, il s’agit du Plan Vermeersch. »

VERMEERSCH Relations Publiques De bonnes relations, voilà ce qui compte pour Dirk Vermeersch : « Avec les sponsors, les clients, les fournisseurs et aussi les banques. Dans ma vie, j’ai emprunté des sommes monumentales. Je n’avais jamais de garanties, mais mes projets étaient bien ficelés. De plus, je remboursais toujours régulièrement, sans manquer la moindre échéance. C’est le genre de client que les banques apprécient. En 1986, j’ai conclu un emprunt pour financer l’achat d’une voiture et j’ai contracté un crédit de caisse complémentaire pour la transformer en voiture de course. Mon banquier m’appelait tous les lundis pour s’assurer que j’étais toujours en vie. » Une précaution utile puisque le premier rallye a mal tourné ! « La voiture était pliée, et moi aussi. J’ai passé quelque temps à l’hôpital, puis six mois en revalidation. Comme Toyota me payait par course courue, j’ai repris le départ quatre semaines plus tard. Je roulais tellement lentement que mon copilote a voulu poursuivre le trajet à pied. Cela m’a secoué. J’avais 36 ans, un enfant en bas âge et je risquais de perdre ma maison. Il fallait que ça change. Et vite. Heureusement, je suis optimiste de nature, j’ai de l’assurance à revendre et je n’abandonne jamais. Tout finit toujours par s’arranger. » Cette époque a valu quelques cheveux gris à Hélène, sa complice depuis 43 ans. « Nous vivons bien. Avec empressement et gourmandise », dit-elle avec le sourire. Le moment est venu pour Dirk Vermeersch de se lancer dans un nouveau projet : « Une station-service, combinée à la vente de voitures d’occasion. Je suis devenu, par la suite, un concessionnaire Lancia. Comme personne ne voulait investir des sommes importantes dans cette marque, les Italiens me traitaient comme un roi. Leur gamme était parfaite pour capitaliser sur mon statut de pilote de course. L’homme qu’il ne fallait pas, au bon endroit et au bon moment : c’est toute l’histoire de ma vie », pouffe-t-il. Malheureusement, le mariage avec Lancia n’a pas tenu. « En 1998, nous nous sommes disputés. D’un jour à l’autre, j’ai perdu la marque, alors que j’employais dix personnes. Hélène a paniqué, pas moi. Je me suis rendu en sifflant au Salon de l’Auto et le jour même, je suis devenu concessionnaire Volvo. »

Trois pour le prix d’un Pour la troisième fois consécutive, Dirk Vermeersch a établi de nouvelles nor-

Douce France « Au moment où je commençais à avoir pas mal de tracasseries avec les importateurs, Mercedes m’a proposé une belle somme d’argent pour mon bâtiment. J’avais 47 ans, l’âge parfait pour prendre sa pension lorsqu’on a commencé, comme moi, à travailler à 35 ans », plaisante-t-il. « Ouvrir des chambres d’hôte dans le Midi de la France, se prélasser dans un hamac au bord de la piscine, voilà qui me semblait bien tentant. Evidemment, au bout d’un an, je m’ennuyais ferme. Donc, je me suis mis en tête d’exploiter les trois hectares de vignobles que nous avions achetés en stoemelings. Je n’étais pas particulièrement passionné par le vin, mais l’idée qu’un coureur automobile puisse faire du vin sur un terroir qui ne donnait que de la piquette destinée à la coopérative locale m’attirait. Un tel défi me gonfle à bloc. D’abord, je me suis mis comme un acharné à lire des livres sur le sujet et à étudier les textes de loi. Ensuite, j’ai commencé à vendre à petite échelle aux touristes qui passaient chez nous. » Au bout de quelques mois, Dirk Vermeersch décide de passer à la vitesse supérieure : « Entre-temps, ma fille Ann avait terminé ses études de viticultrice et j’avais étendu notre vignoble à 10 hectares. A la même époque, j’ai fermé les chambres d’hôtes qui commençaient à nous peser un peu trop. Le moment était

« Le seul diplome que je possede est un brevet de natation de 25 metres. »

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« L’argent n’est qu’un moyen, jamais un but. »

Nous, non : hormis le temps, nous maîtrisons le processus tout entier. Ça, c’est formidable, car je suis extrêmement perfectionniste. Si le vin est bon, c’est vraiment à nous qu’en revient le mérite. Lorsqu’un coureur ne remporte pas une course, il peut se justifier par toute une série de raisons, trouver des tas de prétextes. C’est un luxe qu’on n’a pas dans la viticulture. »

mes dans un secteur nouveau pour lui. « Pourquoi mon vin est-il meilleur que celui de mon voisin ? Parce que je me concentre sur la qualité. Je préfère cinq bouteilles de très grande qualité à cinquante bouteilles de qualité moyenne. Mon rendement par hectare est d’environ 3 000 bouteilles, alors que d’autres en tirent entre 9 000 et 12 000 bouteilles. » Et puis, il y a cette touche de talent : « Comme ma fille, j’ai l’odorat et le goût bien développés. Même si je reconnais que la qualité dépend à 80% de la qualité du raisin. Lorsqu’on part d’un bon produit de base, on obtient presque automatiquement un vin savoureux. Bien sûr, il faut parfois prendre des risques mesurés. Va-t-on laisser les raisins mûrir une semaine de plus en prenant le risque qu’il pleuve et qu’une partie des raisins pourrisse ? Cette audace, je l’ai. C’est comme dans le sport automobile : ça passe ou ça casse. »

Un homme, un projet Dirk Vermeersch ignore où il sera dans dix ans. « J’ai un seul objectif : le sommet. Mon rêve est d’ériger une dynastie viticole, même si je ne suis plus là pour en voir l’accomplissement. L’élaboration d’une entreprise est, pour moi, comme le démarrage d’un hors-bord. On commence par faire beaucoup de bruit et on essaie de prendre de la vitesse à contre-courant. J’ai hâte que notre bateau puisse naviguer sur une mer plus calme dans quelques années », poursuit-il. « Même s’il n’est pas exclu que je me lance alors dans un nouveau projet. Mais ne le dites pas à ma femme ! »

« C’est ainsi que j’ai obtenu en peu de temps davantage que je n’avais espéré. Produit en petite quantité, notre Châteauneuf-du-Pape, qui a obtenu 96 sur 100 chez Parker – l’équivalent d’un trois étoiles au guide Michelin  ! – , commence même à intéresser les spéculateurs. Pourtant, le fait que nos vins soient servis sur de belles tables – comme celles du Karmeliet, du Schone Van Boskoop, du Pomphuis, du Glorius ou de la Villa Doria – , m’apporte davantage de satisfaction. A Hong Kong, nous sommes présents dans tous les plus grands restaurants. Du plus haut au plus bas : telle est notre stratégie. C’est un secteur unique parce que nous faisons tout nous-mêmes : de la matière première au produit fini. Cette liberté, on ne l’a nulle part ailleurs. Une friterie achète ses pommes de terre, un constructeur automobile achète l’acier dont il a besoin.

La peur de tout perdre n’effleure jamais Dirk Vermeersch. « Je ne peux rien perdre puisque je n’avais rien lorsque je me suis lancé. L’argent n’est qu’un moyen, jamais un but. C’est pourquoi je n’épargne pas. L’argent doit circuler. Cela fait tourner l’économie et augmente la qualité de la vie. Je n’ai pas besoin d’un matelas pour plus tard. Je trouve toujours une solution, aussi grave que soit la situation. » L’homme est satisfait du trajet accompli : « Regardez ce que j’ai réalisé sans avoir travaillé un seul jour. » Hélène lève les yeux au ciel : elle sait combien son mari s’est démené. Mais elle sait aussi combien il est heureux. Car il n’a jamais considéré ses activités comme un travail.

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u n cli e n t r ac o n t e

Le c o u p l e d ’ e n t r e p r e n e u r s o u e s t- f l a n d r i e n s A l a i n Be h e y t e t C h r i s R o u s s e l

profil : QUI Alain Beheyt (61 ans), son épouse Chris Roussel (58 ans) et leurs deux enfants Lode (32 ans) et Elsie (29 ans)

QUOI Krial, entreprise spécialisée dans les portes, portails et stores sectionnels

Lieu Passendale

« Une transmission familiale tout en douceur » Alain Beheyt et Chris Roussel ont transmis l’entreprise familiale à leur fils et à leur fille après presque 30 ans d’activité. La maîtresse de maison nous explique pourquoi et comment. « Sans Optima, la transmission n’aurait jamais pu être aussi bien réglée. » TEXTE Iris De Feijter PHOTOS Thomas Vanhaute

«

Honnêtement, je me plais mieux dans l’entreprise qu’à la maison. Je vis vraiment quand j’arrive ici. A la maison, je ne sais pas quoi faire. Tout comme mon mari d’ailleurs », confesse Chris Roussel, en nous offrant un café. Nous sommes en visite chez Krial, une entreprise qui doit son nom aux prénoms des propriétaires, Chris et Alain. Krial est spécialisée dans les portails, portes et stores. La troisième génération a récemment repris le flambeau de l’entreprise familiale. « En janvier de l’année prochaine, mon mari prendra

officiellement sa pension. J’hésite encore à faire de même. De toute façon, lui comme moi allons encore circuler quelques années dans l’entreprise. » Est-il difficile de prendre ses distances ? Chris Roussel : « Nous confions de plus en plus de tâches aux enfants. Et nous en faisons donc de moins en moins. Comme le dit mon fils : «  Papa, tu peux encore faire ton petit tour et ranger ici ou là. Et Maman, on compte toujours sur toi pour faire le café et bavarder avec les gens. » A partir

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de l’année prochaine, j’aimerais bien travailler uniquement les après-midis. Et le samedi matin, pour que ma fille puisse être à la maison auprès de sa famille. Je réfléchis toujours en fonction des enfants. Mon mari leur laisse une liberté complète, alors que moi, j’ai tendance à vouloir les guider. Je conseille surtout à Lode et Elsie d’être prudents. On ne sait jamais si on vendra demain autant qu’aujourd’hui. Je trouve que mon fils et ma fille (32 et 29 ans) ont aujourd’hui atteint la maturité nécessaire pour diriger l’entreprise. »


u n cli e n t r ac o n t e

A-t-il toujours été clair qu’ils allaient reprendre l’entreprise ? Chris Roussel : « Que du contraire. Ils ne voulaient absolument pas se retrouver dans l’entreprise, mais les choses se sont passées autrement. En plein milieu d’une année scolaire, Lode a arrêté ses études d’ingénieur et est venu travailler à la maison. Je l’ai d’abord laissé installer des portes pour qu’il apprenne les ficelles du métier. Après quelques années, il a démarré comme vendeur. Il est doué pour la vente. Elsie a étudié le français et l’espagnol et a travaillé ailleurs pendant un certain temps, mais cela ne lui plaisait pas. Je lui ai proposé plusieurs fois de travailler dans l’entreprise. Finalement, elle a changé d’avis. A présent, tous deux sont heureux de travailler ici. Ils s’entendent bien et sont complémentaires. Lode est très pragmatique, Elsie se sent à l’aise dans le travail administratif. »

« S’il devait y avoir un quelconque desaccord entre Lode et Elsie, tout ce qu’il faudrait faire est consigne sur papier. Cela apporte une reelle tranquillite d’esprit, y compris pour nous en tant que parents. »

Qu’est-ce qui a changé depuis qu’ils sont dans l’entreprise ? Chris Roussel : « Il y a trois ans, les enfants ont voulu faire souffler un vent nouveau : un nouveau logo, de nouveaux bureaux et un salle d’exposition aux formes plus épurées. J’ai d’abord pensé que c’était exagéré, mais ils avaient raison. Une entreprise doit rajeunir en permanence. Lorsqu’Alain et moi avons repris l’entreprise de ses parents, nous avons également fait construire un nouvel entrepôt. »

beau-père a dit : « En janvier, je prends ma pension. Il ne vous reste plus qu’à reprendre l’entreprise. » On a dû mordre sur notre chique. Le montant énorme des dettes m’angoissait, mais nous avons foncé. Un saut dans le vide. Les parents d’Alain vendaient déjà des portes basculantes. Peu après notre rachat, les portes sectionnelles sont apparues sur le marché. Nous nous sommes spécialisés dans ces produits. Mon mari et moi avons toujours travaillé dur. Nous prenions rarement des vacances, nous aimions ce que nous faisions. Cette affaire, c’est toute notre vie. » Comment avez-vous fait la connaissance d’Optima ? Chris Roussel : « Nous sommes clients d’Optima

depuis quatorze ans au moins. Cela ne s’est pas fait en un jour. Ce n’est que trois ans après une première prise de contact que nous avons décidé de faire appel définitivement à Optima. Il s’agit d’un grand engagement. Nous avons voulu y réfléchir posément. Beaucoup de gens s’imaginent encore que seules des grandes entreprises ou des super-riches font appel à Optima. Au contraire, pour une PME comme la nôtre, les conseils d’Optima sont d’une importance précieuse. Leurs conseillers nous ont, à chaque fois, tout expliqué avec beaucoup de patience. Nous n’avons jamais eu l’impression d’être un numéro bien que nous ne soyons certainement pas leur plus gros ou leur meilleur client. Ils nous ont proposé des solutions adéquates pour nos finances personnelles, ainsi que pour notre entreprise. Ils ont enlevé un poids considérable de nos épaules en s’occupant de la transmission de l’entreprise à nos enfants. C’était complexe, mais tout s’est passé comme sur des roulettes. Nous pouvons aborder l’avenir sereinement. » Expliquez-nous… Chris Roussel : « Notre entreprise était une imbrication de divers patrimoines. Certaines parties appartenaient à Krial, d’autres étaient des propriétés personnelles et d’autres encore étaient aux mains de nos enfants. Mon mari et moi ne savions pas du tout comment résoudre ce problème. Notre comptable nous donnait quelques conseils, mais n’avait pas suffisamment de temps pour nous aider réellement. Nous nous sommes donc adressés à Optima. Ils disposent fort heureusement de spécialistes en la matière, qui nous ont accompagnés de A à Z. Ils nous ont, par exemple, aidés à obtenir un prêt. Sans eux, tout n’aurait pas pu être aussi bien réglé. »

Avez-vous toujours rêvé d’être entrepreneuse ? Chris Roussel : « Mes beaux-parents avaient ici un

commerce de bricolage. En septembre 1983, mon

ciété de management pour chacun de nos enfants. Ce sont ces sociétés qui acquièrent les actions de l’entreprise. Actuellement, les enfants détiennent chacun 45% des parts et nous conservons les 10% restants. Lode et Elsie sont administrateurs de leur propre société et perçoivent un salaire en retour. Ce montage offre de gros avantages fiscaux. Optima a également préparé la convention de cession de parts. S’il devait y avoir un quelconque désaccord entre Lode et Elsie, tout ce qu’il faudrait faire est consigné sur papier. Cela apporte une réelle tranquillité d’esprit, y compris pour nous en tant que parents. »

En quoi consiste le montage mis en place ? Chris Roussel : « Optima a mis sur pied une so-

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Vos enfants ont-ils été tout de suite d’accord avec la proposition d’Optima ? Chris Roussel : « Au début, c’est mon mari et moi qui avons discuté de tout avec Optima. Ensuite, nous avons présenté la proposition à Lode et Elsie. Ils ont tout de suite réagi de façon positive. Ils ont vu que c’était un plan bien réfléchi. Mon mari et moi sommes, dès lors, très satisfaits. Tout a été réglé pour l’entreprise, mais aussi pour nos retraites. » N’ont-ils pas eu de réticence face à un investissement aussi important ? Chris Roussel : « Evidemment, nous pensons à l’avenir de nos enfants, mais nous ne voulons pas leur offrir l’entreprise sur un plateau d’argent. En fin de compte, nous ne voulons manquer de rien dans les prochaines années. Il est vrai que nos enfants doivent supporter de lourdes dettes, à rembourser dans un délai de cinq ans. Ce n’est pas rien, mais nous ne doutons pas de leur capacité à réussir. Et si quelque chose devait mal tourner, ils peuvent toujours faire appel à nous. » Quelle importance a l’argent à vos yeux ? Chris Roussel : « Bien entendu, on travaille pour gagner de l’argent. Toutefois, les signes extérieurs de richesse – une grande maison ou une grosse voiture – ne m’intéressent pas. Pour moi, l’argent garantit un niveau de vie confortable. Imaginons que nous vivions jusqu’à 90 ans. Nous aurons encore besoin de pas mal d’argent, et il est rassurant de savoir que ce ne sera pas un problème. Mon mari et moi n’avons pas encore de gros projets pour notre pension. Auparavant, je me disais toujours : « Plus tard, je ferai de grands voyages. » Et maintenant, je pense plutôt : « J’aurais dû le faire quand j’étais jeune. » Alain et moi possédons un mobilhome, mais qui ne bouge presque jamais. Qui sait, nous le sortirons peut-être un peu plus souvent durant les prochaines années…


« Evidemment, nous pensons a l’avenir de nos enfants, mais nous ne voulons pas leur offrir l’entreprise sur un plateau d’argent. »



u n cli e n t r ac o n t e

Optima

Koen Petit Executive manager Competence Department

expertise

Les bons accords font les bons amis Depuis combien de temps n’avez-vous plus lu attentivement les statuts de votre société ? Vous ne vous en souvenez même plus ? Vous n’êtes certainement pas le seul dans ce cas. Pourtant, un grand nettoyage s’ impose lorsque la génération montante, désireuse de faire son entrée dans l’affaire de famille, piaffe d’ impatience. Nous ne pouvons que vous conseiller de vérifier quelques passages importants de ces statuts, en particulier ceux qui portent sur les clauses de transfert d’actions et la gestion de la société.

dans les statuts jusqu’à un certain point, mais comporte toutefois un sérieux inconvénient : les accords familiaux sont visibles par tout le monde puisque les modifications de statuts doivent être publiées au Moniteur belge. Une solution plus indiquée pourrait être de cumuler des dispositions statutaires correctes à une convention d’actionnaires rédigée sur mesure. Dans cette convention sous seing privé, les accords entre actionnaires sont couchés sur le papier et ne peuvent être publiquement consultés. Vous obtenez ainsi la combinaison idéale : d’un côté, des dispositions statutaires qui ne sont pas modifiables et de l’autre, une convention d’actionnaires limitée dans le temps. Un travail sur mesure, minutieux et qui ouvre la voie à des accords corrects entre actionnaires.

La clause de transfert d’actions Le pater familias est-il l’unique actionnaire de la société ? Dans ce cas, il décide seul des conditions de changement de propriétaire des actions (en cas de vie). Après un passage de témoin d’une génération à l’autre dans une société familiale, il est fréquent de voir plusieurs enfants ou membres de la famille entrer activement dans l’entreprise. Par conséquent, ceux-ci reçoivent aussi, à un moment donné, des actions de la société. Dans ce cas, vous feriez sans doute bien de limiter quelque peu la liberté ultime qu’a chaque actionnaire individuel de transférer des actions. Le décès inopiné de l’un des actionnaires peut également mener à une visite des successeurs, imprévue et parfois indésirable, lors de l’assemblée générale annuelle. Etes-vous en mesure de moduler les clauses de transfert des actions ? Et jusqu’où pouvez-vous aller dans ce sens ? Cela dépend en grande partie de la forme sociétale choisie. Le principe du libre transfert d’actions prime dans une société anonyme (SA). Chaque actionnaire peut librement transférer des actions à un tiers et n’a pas besoin pour cela de l’autorisation des autres actionnaires. Les statuts permettent toutefois de prévoir un certain nombre de clauses limitant les transferts, par exemple une clause d’approbation. Mais de telles clauses ne peuvent empêcher un transfert planifié et leur effet suspensif est limité à six mois maximum. Dans une société privée à responsabilité limitée (SPRL), vous avez bien plus de possibilités pour lier les actionnaires. En effet, le code prévoit une condition de majorité pour qu’un transfert d’actions à des tiers puisse avoir lieu (en cas de vie comme en cas de décès). L’approbation préalable n’est pas requise pour les actionnaires en cas de transfert à des associés, des époux ou des ascendants et descendants. Il s’agit là de la règle de minimis, règle que vous pouvez rendre plus stricte si vous le souhaitez. Votre fils (ou votre fille) suit vos traces ? Vos enfants prennent votre succession dans l’entreprise familiale ? Dans ce cas, il peut être intéressant de moduler encore plus les clauses de transfert et d’opter pour du sur mesure. Cela peut être réglé

La gestion de la societe Une SA est gérée par un Conseil d’Administration qui compte au minimum deux ou trois administrateurs, selon qu’il existe deux actionnaires ou plus. Toutes les décisions sont prises sur le mode collégial. Une SPRL est dirigée par au minimum un associé. Un problème potentiel se pose surtout dans le cas de la SPRL. De très nombreuses sociétés de ce type n’ont qu’un seul associé. Que se passe-t-il lorsque ce dernier tombe malade ou décède ? On se trouve alors face à un navire à la dérive, sans capitaine… Ici aussi, les dispositions statutaires peuvent apportent une solution. Lorsque l’associé unique n’est plus en état d’exercer son mandat, il est essentiel qu’un associé-successeur puisse reprendre les rênes. Dans l’attente d’un mandat complet, vous pouvez par exemple confier la mission d’associé-successeur à un membre de la génération suivante. Pour encore plus de sécurité, vous pouvez nommer un associé statutaire. Ce type d’associé est plus difficilement – voire pas du tout – révocable. Si l’associé statutaire a le droit de vote sur au moins une action, il est quasiment incontournable, étant donné que l’unanimité est requise pour sa révocation. Chaque associé individuel peut souscrire des engagements pour le compte de la SPRL, ce qui n’est pas le cas dans une SA. Vous voulez éviter qu’un associé dépense de l’argent à l’insu des autres ? Là aussi, les statuts peuvent apporter la solution. Prévoyez dans les statuts dans quelles circonstances plusieurs signatures sont indispensables pour engager la société. Si de telles clauses ne sont pas opposables à des tiers, elles peuvent être invoquées entre associés si nécessaire. Les bons accords (entre associés) font les bons amis, c’est plus que jamais vrai pour les statuts de votre société.

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EVERGEM Finlandstraat 19 | 9940 Evergem 09 226 25 01 | info@depuydthaarden.be KNOKKE NatiĂŤnlaan 215 | 8300 Knokke 050 34 24 44 | info@depuydthaarden.be www.depuydthaarden.be

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Loisirs

nos e x pert s on t c hoisi pou r vous

les

délices de la v o ya g e s

gastronomie

c u lt u r e

Il semblerait que le Belge épargne dans de nombreux domaines, mais pas dans celui des loisirs. C’est la raison pour laquelle Capital a recueilli des conseils pour l’été auprès de quatre épicuriens. Découvrez les petites merveilles qui n’attendent plus que vous. Car il faut reconnaître que le bien-être – qu’il s’agisse de gastronomie, de voyages ou de culture – vaut aussi son pesant d’or !

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voyages L ES Consei l s de debbi e pa ppy n, jou r na l i st e voyages

d’autres conseils sur twitter via @classetouriste

 www.scicsailing.eu

Sa iling Cruises

Méditerranée secrète en goélette Pourquoi opter pour une banale chambre d’hôtel quand on peut louer un voilier et profiter d’une vue sur mer sans cesse changeante depuis le hublot de sa cabine ! Sailing Cruises in Comfort (Pays-Bas) se propose de vous faire admirer les paisibles rivages de la Riviera turque ou explorer les îles grecques les moins connues. SCIC n’est certes pas la seule compagnie à organiser des croisières en goélette, mais avec elle l’équipage hisse les voiles dès que possible, alors que les autres bateaux turcs utilisés pour ce genre de périple sont généralement équipés d’un moteur très bruyant.

A bord, le capitaine, le chef et les deux matelots n’ont qu’une idée en tête : être aux petits soins pour leurs hôtes. Sailing Cruises in Comfort possède une flotte de bateaux à voile en bois destinés à des groupes de huit à seize passagers, toutes les cabines étant dotées de leur propre salle de bain (toilette et douche). SCIC vous propose un confortable voilier turc doté d’un équipement complet, pour 8 personnes au prix de 3425 euros tout compris (à l’exception de deux repas à terre, des vols et des transferts).

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loisirs

Bresil

Chili

 www.atlasreizen.be

 www.refugia.cl

Une terrasse sur les Andes Perdu dans la montagne, sur la paisible île de Chiloé (Patagonie, Chili), le tout nouveau Refugia Lodge est un hôtel de 12 chambres, pourvu d’un restaurant, d’un spa, d’un salon et d’une magnifique terrasse avec vue sur le Golfe de Corcovado et sur la cordillère des Andes au loin. Grâce à la formule ‘All in’, le prix de l’hébergement comprend tous les repas, les vins mais aussi des activités telles que la voile, l’équitation, le hiking et des visites aux colonies de pingouins ou aux 14 sites protégés par l’UNESCO que compte l’archipel de Chiloé. Il s’agit là de lieux exceptionnels, à découvrir également à bord d’un navire d’expédition. Pendant notre hiver, le Nomads of the Seas y navigue en quête d’endroits bien cachés pour la pêche à la mouche (en hélicoptère) ou pour le ski hors piste sur les volcans andins. A partir de 380 euros par personne et par jour.

Les Hamptons, oui, mais au Brésil Entre Rio de Janeiro et São Paulo, le Botanique Hôtel et Spa a ouvert ses portes en novembre 2012 en pleine nature vierge, sur les collines de Campos do Jordão. Imaginez une architecture en pierre, ardoise, bois et verre, un subtil mélange de modernisme et d’éléments naturels dans un environnement tout de verdure, de calme et de volupté. Le Botanique, qui compte onze villas privées et six suites contemporaines, possède aussi le premier spa 100% brésilien du pays. Pour vous détendre, vous pouvez également faire un tour du côté du cinéma, des écuries, de la bibliothèque ou même suivre les cours de l’école de cuisine ! Le projet est l’œuvre commune de David Cole (cofondateur d’AOL) et de Gordon Roddick (cofondateur de The Body Shop). Le Botanique est facile d’accès depuis les deux métropoles du pays. L’ambiance est chic et élégante et la région est parfois surnommée ‘les Hamptons brésiliens’. Le séjour au Botanique Hôtel & Spa est prévu en formule all in – les repas, les boissons et toutes les activités étant compris dans le prix. Après un périple touristique intense, il s’agit là aussi du lieu idéal pour vous détendre et vous ressourcer. Les réservations, par le biais d’Atlas Reizen Belgique, peuvent être associées (ou non) à d’autres séjours et parcours exceptionnels dans ce gigantesque pays.

 www.clubmed.be

ita lie

Un nouveau Club Med à la montagne Découvrez le deuxième domaine skiable, en superficie, des Alpes. Le charme à l’italienne se complète dorénavant par la fameuse joie de vivre du Club Med. Pragelato Vialattea est un village de montagne à taille humaine, situé à 1 600 mètres d’altitude et qui est relié pendant la saison d’hiver aux pistes de Sestrière, Sauze d’Oulx, Claviere, Cesana, San Sicario et Monginevro. Mais le Club Med Pragelato est également une destination très prisée au printemps et en été. Difficile de choisir entre les randonnées, le golf, l’escalade, le VTT, le rafting… Le tout d’une qualité très élevée bien sûr ! Ce nouveau village-club quatre tridents, qui a ouvert ses portes début décembre 2012, est le premier hôtel Club Med dans le style chalet typique. Vous logerez, au choix, dans de confortables chalets, des chambres standard ou dans des suites familiales comptant plusieurs chambres. Au mini-club, les GO parlent français (il y a également des GO néerlandophones), en hiver l’école de ski est ouverte à tous les niveaux, le spa est doté d’une piscine intérieure et d’une autre en plein air, et vous avez le choix entre trois restaurants. Le Club Med Pragelato est à 1 h 30 de route de Turin.

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gastronomie

L E S C o n s e i l s d e P ETER GOO S S EN S , HOF VAN CL E V E

 www.quiquedacosta.es

Quique Dacosta, Deni a

Une adresse de référence pour l’avant-garde culinaire espagnole De prime abord, ce n’est pas à la – très – grande cuisine qu’on pense en découvrant la jolie petite station balnéaire de Dénia, un endroit absolument charmant entre mer et montagnes. C’est pourtant là qu’officie le chef Quique Dacosta. Il n’a rien d’un nouveau venu, puisque le restaurant du même nom est, depuis plusieurs années déjà, l’adresse de référence pour la cuisine espagnole d’avant-garde. Le restaurant applique les règles d’un écosystème culinaire, comme une spirale qui s’ouvre sur le monde : 60% des produits utilisés viennent de Dénia et de sa région, 30% de toute l’Espagne et les autres produits viennent d’un peu partout dans le monde. Cette spirale tourne autour d’un seul axe : Quique Dacosta, dont la vision et les connaissances font toute la différence. Le chef Dacosta n’est pas seulement amoureux de sa région, il s’intéresse aussi à l’art, à l’architecture et au design. Il est un véritable maître avant-gardiste, entièrement dévoué à la création pure et à une identité culinaire qui ne connaît ni frontière ni compromis.

 www.regismarcon.fr

Regis M a rcon, St. Bonnet-Le-Froid

L’ode au champignon A Saint-Bonnet-Le-Froid, Régis Marcon a transformé le bistrot de ses parents en véritable entreprise, où 84 personnes travaillent soit au restaurant, soit à l’hôtel, d’autres encore à la boulangerie/pâtisserie/salon de thé et d’autres enfin dans les gîtes de vacances. Au restaurant, le menu trois étoiles traduit l’amour que portent Régis et son fils Jacques à leur région et à ses traditions, mais il est aussi le reflet de leurs deux personnalités. C’est que cette région de la Haute Loire a beaucoup de bonnes choses à nous proposer : qu’il s’agisse d’herbes et de légumes, de volailles et de viandes, des lentilles vertes Du Puy et surtout… des champignons, devenus l’emblème de la maison Marcon.

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loisirs

 www.plaza-athenee-paris.com/alain-ducasse-plaza-athenee A l a in Duc asse au Pl a z a Athenee – Pa ris

Back to basics Si Alain Ducasse possède plusieurs restaurants en France, c’est sans doute celui du Plaza Athénée qui a fait sa renommée. Le restaurant de ce palace parisien a été rénové récemment, ce qui donne une présentation et un décor plus flamboyants que jamais. Paradoxalement, le chef retourne à la base en cuisine, avec moins de sophistication − seuls deux ou trois ingrédients simplement mais artistiquement préparés − et une grande pureté. Alain Ducasse recherche toujours l’osmose entre le sucré, l’amertume et l’acidulé. Il s’agit là d’une cuisine française dans l’air du temps, avec sa quête d’authenticité et la révélation des saveurs cachées de chaque ingrédient. D’une inoubliable simplicité…

French L aundry – Yount v ille C a liforni a

Wouah !

L a V ie, Osna bruck

Né en Amérique, Thomas Keller a appris à cuisiner dans l’Hexagone, où il est tombé amoureux de la gastronomie française. Au début des années ’90, il se met en quête de l’endroit idéal pour ouvrir son propre restaurant dans son pays. Ayant découvert The French Laundry, il a une révélation : c’est le lieu rêvé pour lancer un restaurant, américain certes mais avec des racines françaises. Ce bâtiment au long passé historique est un restaurant depuis les années ’70, mais à l’origine – vers 1880 – c’était un saloon, ensuite une maison close et enfin un salon-lavoir (le terme ‘French laundry’ ferait référence aux soins particuliers et au service assuré par les blanchisseries de ce type). Pour Thomas Keller, manger signifie bien plus qu’absorber des aliments et du vin, c’est une expérience riche en émotions. Dans son restaurant The French Laundry, il tient à rendre de tels moments inoubliables. Chaque jour que Dieu fait, il y sert deux menus uniques, chacun ne comptant pas moins de… neuf plats. Surtout ne craignez rien : il s’agit d’une succession de mets légers, aucun ingrédient n’étant utilisé plus d’une fois. On goûte et c’est ‘wouah’, car c’est délicieux et inattendu, c’est exquis et réconfortant et avant d’avoir eu le temps de penser : ‘j’en voudrais bien encore un peu’, c’est déjà le tour du mets suivant. Et tout recommence, mais autrement.

 www.lavie.de

Les trois dimensions du goût Si vous étiez attentif pendant vos cours d’histoire, vous vous souvenez peut-être que c’est à Osnabrück qu’a été signé le traité de paix de Westphalie en 1648. Aujourd’hui, cette ville allemande est surtout connue pour abriter le restaurant trois étoiles appartenant au chef Thomas Bühner, nommé en toute simplicité La Vie. Depuis plus de vingt ans, Thomas Bühner se distingue en maître visionnaire de la gastronomie dans son pays. Avec sa cuisine aromatique d’avantgarde « aux trois dimensions », il a, au fil des dix dernières années, créé et développé son propre style. Il est inutile d’ajouter qu’il mise sur la qualité la plus élevée, aussi bien pour les produits que pour leur préparation – Thomas Bühner affectionne notamment la cuisson à très basse température. La troisième dimension de son art est sans aucun doute le travail d’équipe. Le chef parle de sa cuisine comme d’un orchestre : à certains moments on entend surtout les violons et d’autres fois ce sont les hautbois qui dominent. Mais c’est l’orchestre tout entier qui donne l’harmonie et qui nous procure de belles et bonnes sensations.

 www.frenchlaundry.com

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culture

Le s c o n s e i l s d e M a r c H o lt h o f, j o u r n a l i s t e c u lt u r e l

 www.labiennale.org

L a Bienna le de V enise

L’art flamand à Venise La Biennale de Venise est une des plus anciennes manifestations artistiques dans le monde – et la plus renommée. Cette année, vous pourrez admirer dans le pavillon belge les étranges sculptures organiques de l’artiste gantoise Berlinde De Bruyckere. Elle s’est pour l’occasion adjoint la collaboration de l’écrivain sud-africain J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature 2003. Jusqu’au 24 novembre.

Mor a ndi au Boz a r

 www.bozar.be

Des cruches et des pots L’artiste italien Giorgio Morandi (1890-1964) a droit à une rétrospective de son œuvre au Bozar. Réduites à l’essentiel, les subtiles natures mortes de Morandi – vases, pots, cruches, coquillages et fleurs – font partie des icônes de l’art moderne. L’artiste a créé un univers poétique bien à lui, grâce à ses recherches ininterrompues et à ses expérimentations approfondies, portant sur la forme, la couleur et la composition. Jusqu’au 22 septembre.

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loisirs

L’Egy pte a M a riemont

Histoires d’eaux

 www.leonardcohen.com

Leona rd Cohen

Le Nil est le fleuve divin. Les métaphores liées à ses sources, sa faune et à sa flore, la place qui lui est accordée dans le culte ou dans les pratiques funéraires, l’héritage pharaonique, sont autant de thèmes abordés dans l’exposition consacrée au Nil et à Alexandrie à Mariemont. Ils sont illustrés par une centaine d’objets archéologiques, des statuettes, des gravures, des plans, des récits de voyages, de photographies, … Jusqu’au 30 septembre.

Leonard Cohen revient en Belgique Dix mois après son dernier triomphe à Gand (Sint-Pietersplein), le chanteur et compositeur Leonard Cohen (un vétéran de 78 ans) revient dans notre pays. Son ’Old Ideas World Tour’ s’arrêtera au Sportpaleis d’Anvers le 23 juin et à Forest National une semaine plus tard (le 30 juin). Avec son album ’Old Ideas’, il est devenu l’artiste vivant le plus âgé ayant figuré en tête de l’Ultrapop 100 Albums en Belgique.

 www.britishmuseum.org

Pompei a Londres

Vie et mort à Pompéi Le British Museum de Londres nous propose l’une des expositions historiques les plus touchantes qui soient, avec quelque 250 objets provenant des villes de Pompéi et d’Herculanum, enterrées sous les cendres en l’an 79 avant J-C après l’éruption du Vésuve. L’exposition évoque la vie quotidienne de l’époque, depuis le boulanger et sa femme (photo) jusqu’à la maison close. Jusqu’au 29 septembre.

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Regularisation fiscale :  la derniere ligne droite ?

Une première opération d’amnistie fiscale – la DLU ou Déclaration libératoire unique – avait eu lieu en 2004. Comme son nom l’indiquait, elle avait pour vocation d’être unique. Toutefois, en 2005, entrait en vigueur la loi sur la régularisation fiscale, à portée permanente, en vertu de laquelle tout contribuable belge qui avait omis de déclarer tout ou partie de ses revenus pouvait prendre contact avec un service spécialisé de l’administration fiscale et introduire une déclaration spontanée de régularisation de ses revenus non déclarés.

Durcissement en vue A l’heure où nous écrivons ces lignes, le gouvernement planche sur une modification en profondeur du régime actuel. Bien que certaines modalités du texte définitif ne soient pas encore connues, il semble évident que l’on s’achemine vers un durcissement des conditions d’application de la loi pour toute régula­ ri­ sation qui sera introduite après le 30 juin 2013. Les pénalités passeront, selon les cas, à 15 ou 20% du montant des revenus (en lieu et place d’une péna­ lité forfaitaire de 10%). Et, dans certaines hypothèses de fraude, le capital lui-même sera taxé, à hauteur de 35%. En outre, il ne

sera plus possible d’intro-duire une régu­ larisation fiscale après le 31 décembre 2013.

« Regularisez sans tarder vos avoirs non declares a l’etranger. » Thierry Litannie Avocat specialise en droit fiscal Professeur a l’UCL Mons, a l’EPHEC et a la Febelfin Academy

L’échange d’informations entre l’administration fiscale belge et la quasi-totalité des administrations fiscales étrangères est aujourd’hui une réalité tangible. Dès lors, tout contribuable belge détenant des avoirs non déclarés à l’étranger est placé dans une situation particulièrement inconfortable : s’il est découvert suite à l’échange d’informations, il risque de lourdes sanctions sur le plan fiscal et éventuellement pénal. On songe notamment aux contribuables détenteurs d’un compte-titres à Luxembourg et ayant oublié d’en déclarer les revenus ou à ceux qui détiennent des avoirs provenant d’une succession et qui ne les ont pas mentionnés dans la déclaration de succession.

Agir vite ! Sachant que la loi actuelle, en vigueur, en principe, jusqu’au 30 juin 2013, permet de régulariser la plupart des situations problématiques moyennant des prélèvements plus que raisonnables, on ne peut qu’exhorter les contribuables concernés à ne pas tarder à entamer les démarches en ce sens. [ CAPITAL 19 ]

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