beauté
74 © photos L’OREAL
modèle, on envie ces cheveux « pareils à des fils d’or », comme les décrit Pline l’Ancien. Or, du côté de chez Astérix, les nattes sont reines. Elles sont un symbole de vitalité et de virilité. Des tifs en toc. Au Moyen-Âge, on enroule ses tresses autour des oreilles ou en chignon derrière la tête. Et puis, à la Renaissance, on ajoute des artifices : pierreries, perles et joyaux pour les reines. La boucle s’impose : le cheveu raide est tenu pour laid ! Les hommes eux-mêmes ne dérogent pas à la règle et voilà les virils mousquetaires du roi tenus à des séances de permanentes aux papillotes ! Seulement, ces soins intensifs finissent par nuire, provoquant la calvitie précoce. A 40 ans, la belle Reine Margot est chauve ! D’où la mode de la perruque. Pendant 200 ans, tout citadin, qu’il soit noble, bourgeois ou simple valet portera l’un de ces postiches qu’il poudre avec de la farine pour figurer la propreté. Douce illusion puisqu’à l’époque, on se lave très peu les cheveux : seulement une fois tous les deux mois, de peur d’un mauvais rhume ou pire ! Le shampooing, une révélation. Question hygiène, les Anglais vont apporter un progrès décisif : en 1880, ils ramènent d’Inde le shampooing. D’abord accueillie avec une certaine réticence, cette nouveauté entre peu à peu dans les usages. Une timide avancée avant les grandes révolutions du XXe siècle. Les cheveux
suivent les modes. On les teint, les boucle, les lisse, les coupe. Les femmes les portent court. Par pragmatisme, dans un premier temps : lorsqu’elles commencent à travailler lors du 1er conflit mondial, elles se débarrassent de leurs longues chevelures faute de temps pour s’en occuper. Puis, dans un second temps, par coquetterie : dans les années 20, Colette et Coco Chanel lancent en France la coupe “à la garçonne”. Mais les coiffures sont encore très structurées. Ce n’est qu’après la deuxième guerre mondiale que le naturel prend réellement le dessus. Frange, queue de cheval, la “choucroute” de BB, les couettes de Sheila… : les looks valsent à un rythme fou. Grâce à des teintures toujours plus sophistiquées et faciles à appliquer, les blondes se multiplient. Les rousses aussi. Même les hommes se libèrent de la frange et de la brosse pour adopter la banane façon rocker, les cheveux longs façon hippies, les tresses façon rastas, voire la “boule à zéro” popularisée par les Barthez, Beckam et autres Ronaldo. De nos jours, la coiffure est devenue une véritable industrie et les coiffeurs, de véritables stars à l’image des couturiers, nous révèlent à chaque saison de nouvelles tendances. C’est sûr : l’histoire du cheveu n’a pas fini de nous défriser !