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Art

EsthétIquE dE LA syMétrIE philippe iCher n’en revient toUjoUrs pas d’avoir été Choisi par la Galerie BartoUx. si poUr lUi la peintUre a lonGtemps été Un hoBBy, il vit depUis qUatre ans l’aventUre à 100 %, aCCompaGné par les fantômes qUi ont traCé sa voie. « Explorateur de l’imaginaire » : voilà le terme qui le caractérise le mieux. « Les voyages sont à la source de mon imagination. je suis tombé amoureux du continent asiatique, chine, Laos, cambodge, vietnam, birmanie, etc. où je suis déjà allé de très nombreuses fois. c’est là que je puise un grand nombre des éléments qui me servent pour mes toiles, tampons, parchemins, sceaux en bronze. de birmanie, j’ai rapporté de petits morceaux de tissus et de cahiers d’élèves moines ; de Mongolie, je suis revenu avec de menus objets appartenant à des chamanes. depuis que j’ai commencé à peindre, je me sens proche des artistes qui ont eu des parcours tortueux, comme van Gogh et ses déchirures ou encore Modigliani et ses visages sans regard. Et pourtant, mes tableaux disent tout le contraire. j’aime que mes toiles donnent aux gens l’envie de s’arrêter et de prendre le temps. je suis ravi quand elles évoquent pour eux un voyage ou une émotion ressentie devant un palais en Asie ou ailleurs », confie le peintre. Et d’ajouter : « je me sens à la frontière entre réalisme et utopie. L’art est un langage universel, grâce auquel je peux parler avec tout le monde, échanger des idées, même si elles sont contraires. j’apprends chaque jour de ce que je vois. je vais puiser dans d’autres cultures et je récrée des mondes, c’est une forme d’archéologie contemporaine. Au cours de mes déambulations, j’aime faire des découvertes. si je trouve un objet, je passe du temps à le nettoyer et en le réintroduisant dans ma peinture, je lui donne une deuxième vie ». Les toiles de philippe Icher sont des « révélateurs » qui racontent ses voyages et parlent d’équilibre. Elles sont une évocation de la phrase du philosophe Michel onfray : « tout ce qui est symétrique repose l’esprit ». un équilibre que l’on retrouve dans l’architecture asiatique : « Même si les bâtiments sont très travaillés, il y a toujours une symétrie parfaite », souligne philippe Icher. une œuvre ordonnée qui ordonne ce qu’il y a autour de soi. Mais le plus important, c’est la sérénité, le calme qui repose l’âme et qui, pour lui, est indissociable de sa peinture. sans oublier l’esthétisme qui fait partie intégrante de son œuvre : « Mes tableaux sont avant tout des objets de décoration et j’aime qu’ils soient beaux. ».

thE bEAuty of syMMEtry philippe iCher still has not Got over BeinG sinGled oUt By Galerie BartoUx. althoUGh paintinG has lonG Been his hoBBy, for the last foUr years he has Been livinG this adventUre 100%, aCCompanied By the Ghosts that have plotted his CoUrse.

philippe Icher

“Explorer of imaginary worlds” is maybe the expression that describes him best. “travel has always fired my imagination. I fell in love with Asia - china, Laos, cambodia, vietnam, burma and so on and I have visited those countries many many times. from them, I draw a number of the elements I use in my paintings: bosses, parchments, bronze seals. from burma, I brought back small pieces of fabric and the exercise books of student monks; from Mongolia, tiny items belonging to shamans. since I began painting, I have felt close to artists who had tormented careers: van Gogh and his violent reactions or Modigliani and his blank faces. And yet, my canvases convey a totally different message. I am pleased when my paintings make people want to stop and take time over them. I am delighted when they evoke a trip or the emotion they felt at the sight of a palace in Asia or elsewhere,” explains the painter. And he adds: “I feel I am at the frontier between realism and utopia. Art is a universal language, thanks to which I can speak to anyone and exchange ideas, even if our ideas are contradictory. I learn every day from the things I see. I draw from the well of other cultures and I recreate worlds: it is a form of contemporary archaeology. In the course of my wanderings, I love making discoveries. If I find an artefact, I spend time cleaning it and re-introducing it into my painting. so I give it a second life.” philippe Icher’s canvases are revelatory, recounting journeys and speaking of balance. they recall a saying by the philosopher Michel onfray: “Everything symmetrical is restful to the spirit.” A balance and harmony which we find in Asiatic architecture: “Even though the buildings are very elaborate, they always exhibit perfect symmetry”, points out philippe Icher. his work is well ordered, bringing order to all around it. but the most important things is its serenity, a calmness which is balm to the soul and, for him, an essential aspect of his painting. Not forgetting the beauty which is an integral part of all he does: “My paintings are above all decorative objects and it is important to me that they be things of beauty.”

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