20 OTPQ et OIQ : quelles sont les activités partagées ?
24 Conversation inspirante : quand développement économique et préservation des valeurs culturelles vont de pair
28 Soirée de l’excellence en génie
10 Économie sobre en carbone : une occasion à saisir
36 Le comba ant du béton bas carbone
44 Assurance responsabilité professionnelle
46 Législation et jurisprudence
48 Quand l’ingénierie s’invite en classe
50 Avis ACCOMPLIR
54 Construction durable : gagner à tourner en rond
58 De la recherche à la commercialisation
62 Minéraux critiques : ressources stratégiques pour le Québec ?
64 Transformer en succès l’arrivée de l’IA dans votre équipe !
67 Programmation : Colloque annuel 2024
73 Campagne de communication : Tout nous est possible !
74 Nouvelle cohorte de membres
VOIR GRAND
78 Le Québec a besoin d’un profond changement des mentalités
82 Mélanie ComtoisParr, ing. : la vulgarisatrice des métaux
84 Pour des mines plus responsables et durables
90 Recyclage de pneus : du noir de carbone plus vert
94 L’OptoWire : un diagnostic éclairé de la maladie coronarienne
Photo : iStock
La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec
La revue PLAN a pour objectif d’informer les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur au Québec ainsi que sur les services o erts par l’Ordre. Elle contribue à l’avancement de la profession et à la protection du public en présentant notamment des études de cas, des entrevues et des projets concrets qui influent sur l’environnement professionnel et la société.
Les opinions exprimées dans PLAN ne sont pas nécessairement celles de l’OIQ. La teneur des textes n’engage que les autrices et les auteurs. Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans PLAN ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’OIQ. Le statut des personnes dont il est fait mention dans PLAN était exact au moment de l’entrevue.
DIRECTION
Éditrice : Marie Lefebvre, M. Sc.
RÉDACTION
Rédactrice en chef : Sandra Etchenda, réd. a.
Collaboration : Elodie Akinocho, Hadrien Chénier-Marais, Malika Daoud, Me Martine Gervais, Marie-Julie Gravel, ing., Anne-Josée Laquerre, Rachel Lefrançois, CPI, Me Patrick Marcoux, Philippe-André Ménard, ing., François-Nicolas Pelletier, Benoit Yelle, ing.
Conseil, direction artistique et réalisation graphique : Éric Soulier
Impression : Imprimeries Transcontinental inc.
INFORMATION
Fréquence : trimestrielle – Di usion : 74 963
Tirage : 16 600 exemplaires – Disponible sur oiq.qc.ca
Commentaires et suggestions : plan@oiq.qc.ca
Publicité : partenariat@oiq.qc.ca
MEMBRES DU CONSEIL
D’ADMINISTRATION 2024-2025
Présidente : Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA
Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., LL. B
Normand Chevalier, ing., M. Ing., Adm. A
Marco Dubé, ing.
Sandra Gwozdz, ing., FIC
Carole Lamothe, ing.
Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.
Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP
Christine Mayer, ing., M. Sc. A.
Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC
Michel Paradis, ing., M. Sc.
ADMINISTRATRICES ET ADMINISTRATEUR NOMMÉS PAR L’OFFICE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC
Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA
Malika Habel, MBA, ASC
Alain Larocque, CRHA, ASCD
Danièle Marcoux
1801, avenue McGill College, 6e étage
Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141, poste 1
Envoi de Poste-publications • no 40069191
Dépôt légal ISSN 0032-0536
Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés ® Licencié de la marque PLAN, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Contribution environnementale (données du fabricant):
Imprimé sur un papier Enviro Print. En comparaison avec un papier non recyclé, ce choix permet d’épargner 172 arbres, 49 m3 d’eau (513 douches de 10 min), 11 211 kg de CO2 (44 676 km parcourus en voiture), 300 GJ (1 387 687 ampoules de 60 W pendant 1 h) et 56 kg COVNM (55 134 km parcourus en voiture).
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FORMATION CONTINUE OBLIGATOIRE
CHOISISSEZ VOTRE MÉTHODE
D’APPRENTISSAGE
Participer à un atelier, un cours, une conférence, un séminaire, y compris à titre de formateur
Avoir rédigé un article ou un ouvrage, dans la mesure où celui-ci a été publié
Participer à une communauté de pratique ou à un comité technique
Faire de l’autoapprentissage (max. 10 heures)
Préparer un plan de développement professionnel (max. 1 heure)
POUR UNE INFORMATION COMPLÈTE, CONSULTEZ
LE GUIDE D’APPLICATION DU RÈGLEMENT SUR LA FORMATION CONTINUE OBLIGATOIRE.
bit.ly/OIQ_FCO_ChoixApprentissage
IMPORTANT : LA PÉRIODE ACTUELLE SE TERMINE LE 31 MARS 2025.
Atteignez vos objectifs ! À cette date, tous les membres doivent avoir suivi 30 heures de formation, ou le nombre d’heures exigées. Si vous souhaitez suivre des formations supplémentaires, sachez que jusqu’à 7 heures d’activités peuvent être transférées automatiquement à la prochaine période.
LARIVIÈRE-MANTHA
ing., MBA
Présidente SOPHIE
AU RYTHME DES TORTUES…
Chaque jour, on parle de développement durable. Les actions suivent-elles assez rapidement ?
L’organisme Québec Net Positif nous apprend qu’en 2023, 30 % des entreprises agissaient pour optimiser la gestion de l’énergie dans leurs activités. Il s’agit d’un réel progrès comparativement à 2022 (le chi re était alors de 22 %), mais c’est encore trop peu. Évidemment, le secteur privé n’est pas le seul à accuser un retard. Un collègue m’informait récemment que pour ses nouveaux bâtiments, l’État québécois demande une consommation énergétique réduite d’au moins 10 % par rapport aux exigences du Code de construction du Québec. Pourtant, le Code de construction repose sur la version 2015 du Code national du bâtiment : il est déjà dépassé. Pire encore : ce même collègue me disait qu’on pourrait facilement a eindre de 20 % à 30 % d’économie d’énergie. Mais les donneurs d’ouvrage publics refusent d’aller plus loin que les 10 % minimalement requis. À ce rythme de tortue, on risque de perdre la course de la transition écologique, quoi qu’en dise la fable de La Fontaine.
Faire vite, faire mieux
En juin dernier, à la Conférence de Montréal, j’ai eu la chance de présenter Claudine Bouchard, vice-présidente
« À ce rythme de tortue, on risque de perdre la course de la transition écologique, quoi qu’en dise la fable de La Fontaine… »
exécutive et che e de l’exploitation et des infrastructures à Hydro-Québec. Elle soulignait que nous vivons « un moment passionnant, et aussi un moment marquant pour les prochaines décennies », rappelant que 40 000 milliards de dollars seront investis dans la transition énergétique d’ici 20301. Le train est en marche – et il ne faut pas le rater. S’il faut agir vite, il faut aussi agir mieux. Par exemple, en faisant participer les communautés aux décisions qui les concernent – y compris les communautés autochtones. À ce sujet, je vous invite à lire le compte rendu de ma conversation inspirante avec Fred Vicaire, directeur général de la Mi’gmawei Mawiomi Business Corporation. Je vous encourage aussi à consulter le nouveau guide de l’Ordre sur l’équité, la diversité et l’inclusion en génie. Parce que le véritable développement durable vise à répondre aux besoins des humains, dans toute leur diversité. Faire mieux, c’est aussi se débarrasser du modèle économique « linéaire » –lequel consiste à « extraire-fabriquerconsommer-jeter » – pour enfin adopter des pratiques circulaires. Di érents articles de ce numéro montrent concrètement comment la démarche circulaire peut être appliquée en génie. Bref, il faut agir sur tous les plans et le plus vite possible. Pour se me re en marche, il faut d’abord y croire : c’est seulement en changeant notre vision du monde qu’on pourra le transformer dans la direction qu’on souhaite.
1. On peut visionner l’événement ici : www.youtube.com/watch?v=8ncgTnZ2M7Y
FOCUS
Économie sobre en carbone p. 10
EDI : nouveau guide p. 16
Le comba ant du béton bas carbone p. 36
Construction durable p. 54
Recyclage des pneus p. 90
Photo : Nadia Zheng
LES FAITS SAILLANTS
Au 31 mars 2024
2023/2024
61 061 membres
DE LA PROFESSION
32,5 % des membres ont moins de 40 ans
NOS ACTIONS DE PROTECTION DU PUBLIC
Admission
4124
CPI inscrits et réinscrits au tableau ou au registre de l’Ordre
7384 inscriptions et réinscriptions (incluant les CPI)
TRAITEMENTS D’ÉQUIVALENCE DE DÎPLOMES ET DE FORMATION
461 demandes d’équivalence de dîplomes acceptées
1036 demandes d’équivalence de formation acceptées ou acceptées en partie
Développement professionnel
6667
membres ont participé aux activités de développement professionnel de l’Ordre
visites effectuées auprès de membres
81 % des membres ont été ciblés en fonction des domaines de pratique à risque, des riques liés à leur pratique et de leur profil de membre.
Admission
244 dossiers d’enquête ouverts sur 296 demandes d’enquête reçues
20 plaintes déposées au Conseil de discipline comparativement à 22 en 2022-2023
LE TEMPS MOYEN D’ENQUÊTE EST
PASSÉ DE 5,1 MOIS
AU 31 MARS 2023 À 5,4 MOIS AU
31 MARS 2024
102 dossiers actifs
569 demandes d’information reçues au 1 877-Éthique et par courriel
Conseil de discipline
29 DÉCISIONS
Consultez le rapport annuel sur le site de l’Ordre pour avoir un aperçu complet des réalisations et des états financiers de 2023-2024.
bit.ly/rapport_annuel_oiq_23_24
26 DÉCISIONS IMPOSÉES ASSORTIES DE SANCTIONS
Surveillance de la pratique illégale
135 municipalités et une dizaine d’entreprises ont été visitées
450
Plus de 450 chantiers ont été vérifiés par nos enquêtrices et enquêteurs dans l’ensemble de la province
129 enquêtes ont été réalisées
Économie sobre en carbone : une occasion à saisir
Anne-Josée Laquerre, M. Sc., et Rachel Lefrançois, CPI
Anne-Josée Laquerre Directrice générale et co-initiatrice de Québec Net Positif, un laboratoire d’idées indépendant, à but non lucratif. Lauréate d’un prix Clean50 en 2020, elle a travaillé pendant plus de 25 ans dans les domaines des relations publiques et de la responsabilité sociale d’entreprises au sein de compagnies d’envergure, dont Noranda, Domtar, Bombardier Aéronautique, FPInnovations et Aimia.
Rachel Lefrançois, CPI Détentrice d’un baccalauréat en génie mécanique et d’une maîtrise en génie industriel – option économie circulaire – elle occupe le poste d’analyste de projets au sein de Québec Net Positif. Dans le cadre de ses fonctions, elle soutient les initiatives stratégiques de l’organisation, notamment le Baromètre de la transition des entreprises.
L’a einte de la carboneutralité d’ici 2050 entraînera une transformation en profondeur du tissu économique de toutes les régions du Québec. Il existe plus de 250 000 PME au Québec, qui comptent 2,4 millions de travailleuses et de travailleurs. Il est vital pour l’ensemble de l’économie québécoise que ces entreprises s’engagent avec succès dans l’importante transformation économique en cours.
OÙ EN SONT LES ENTREPRISES DU QUÉBEC ?
Le Baromètre de la transition révèle le niveau de maturité des entreprises envers l’action climatique. L’indice de transition moyen pour 2023 est
de 32,4, ce qui signifie que les entreprises du Québec me ent en œuvre moins du tiers des actions climatiques connues et souhaitables dans leurs opérations, leurs chaînes de valeur, leur culture organisationnelle et pour s’adapter aux changements climatiques. Si une entreprise me ait tout en œuvre pour être parfaitement alignée sur une trajectoire de transition sobre en carbone, son résultat serait de 100.
À l’heure actuelle, plus de 80 % des entreprises ont un indice de transition inférieur à 50 %. Selon la taille, l’indice des petites entreprises (employant de 1 à 9 personnes) est grandement inférieur à la moyenne (30,1), alors que les PME (10 à 249 personnes) ont
un indice supérieur à la moyenne (35,7), ce qui les place coude à coude avec les grandes entreprises (250 personnes et plus) (35,9). Dans l’ensemble, l’écart marqué entre la volonté et le passage à l’action persiste.
Parmi les actions mises en œuvre dans les opérations, l’étude révèle une tendance à la hausse envers l’a énuation des deux plus importantes sources d’émissions de gaz à e et de serre (GES) au Québec : l’optimisation de la gestion de l’énergie est en cours dans 30 % des entreprises (vs 22 % en 2022) et l’optimisation des transports (29 % en 2023 vs 22 % en 2022).
FACTEURS CLÉS POUR RÉUSSIR
SA TRANSITION
Si l’indice de transition met en lumière l’ampleur des défis, le Baromètre permet aussi de tracer les contours des conditions gagnantes pour progresser vers une économie sobre en carbone. La culture organisationnelle est le composant qui a le plus de poids pour expliquer la mise en œuvre d’actions climatiques. L’indice de transition moyen est significativement plus élevé dans les entreprises qui comptent sur les facteurs suivants :
• Expertise environnementale en interne ou en externe (58,2), comparativement à l’indice des entreprises qui déclarent « ne pas compter » sur une telle expertise (25,0)
• Équipe de direction engagée envers le climat (41,3), au fait des risques (39,0) et, surtout, au fait des bénéfices et des occasions d'a aires qu’apporte la transition (42,8)
• Conseil d’administration engagé envers le climat (49,6), au fait des risques (47,1) et au fait des bénéfices et des occasions d’a aires qu’apporte la transition (49,1)
Urgence climatique :
les entreprises du Québec se sentent interpellées, mais tardent à agir
Volonté
Sont témoins d’exemples concrets que la transition est en cours dans leur secteur d’activité
Estiment qu’il est urgent de réduire les émissions de gaz à e et de serre (GES)
LA PROFESSION D’INGÉNIEUR : UN RÔLE DÉTERMINANT
Les ingénieures et les ingénieurs, en tant que professionnelles et professionnels et guides d’opinion, détiennent une expertise cruciale pour guider la société vers un avenir durable et pour jouer un rôle déterminant dans l’a einte de la carboneutralité.
L’intégration des considérations climatiques par les ingénieures et les ingénieurs est essentielle pour aider les PME à aligner leurs opérations et leurs stratégies, tout en saisissant de nouvelles occasions d’a aires. D’ailleurs, les entreprises qui me ent en œuvre des actions climatiques en retirent de nombreux bénéfices, notamment :
S’estiment bien outillées pour agir
1. Renforcer l’image de marque et la réputation (39 %)
2. Stimuler le sentiment de fierté et d’appartenance des employés (36 %)
3. O rir des produits et services adaptés aux besoins du marché (32 %)
4. Se positionner comme employeur de choix et a irer de nouveaux talents (24 %)
5. Fidéliser la clientèle (23 %)
Me ent en œuvre au moins une action climatique dans leurs opérations
6. Se positionner comme fournisseur de choix (18 %)
7. Réduire la dépendance aux énergies fossiles et le coût carbone (18 %)
8. Améliorer la productivité et réduire les coûts (12 %)
9. Accéder à de nouvelles sources de financement (10 %)
10. Aligner les actions sur les valeurs de l’équipe de direction (10 %).
1. Québec Net Positif, Baromètre de la transition des entreprises du Québec 2023, étude réalisée auprès de 596 dirigeantes et dirigeants représentatifs de l’ensemble de l’économie du Québec par la firme Léger. Disponible sur quebecnetpositif.ca
Du Saguenay aux réseaux électriques du Bénin
Par Elodie Akinocho
Originaire du Bénin, Elodie Akinocho est arrivée il y a deux ans au Québec après avoir commencé ses études à Tours, en France. Étudiante à la maîtrise en ingénierie, profil recherche – génie électrique à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), la jeune femme ambitionne d’utiliser ses recherches au Québec pour contribuer au développement de réseaux électriques durables dans son pays natal.
ÉTUDIER EN RÉGION :
UNE RICHESSE
Tout a commencé lorsque j'ai pris la décision de qui er le Bénin pour poursuivre mes études à l'étranger. Consciente des limitations du système éducatif dans mon pays, j'ai toujours rêvé d'obtenir une formation de qualité et de saisir les occasions intéressantes sur le plan professionnel. J’ai d'abord
choisi la France pour mes études, puis, en quatrième année d'ingénierie, j’ai eu la possibilité de venir au Québec. Ne pouvant refuser une telle chance, je me suis lancée dans ce e aventure québécoise, en suivant d’abord un trimestre de cours, puis en e ectuant un stage. Une expérience que je ne regre e absolument pas. Étudier en région, particulièrement
à Saguenay, est très enrichissant pour des étudiantes et des étudiants internationaux comme moi. J’ai été séduite par la dynamique des cours, l’accueil des Québécoises et des Québécois ainsi que la qualité de l’encadrement pendant mon stage. Ce e expérience au Québec m’a permis de comprendre que j’y acquérais les compétences nécessaires pour devenir une ingénieure accomplie, que ce soit ici ou au Bénin. J'ai donc décidé de rester au Québec pour faire une maîtrise de recherche. Grâce au directeur du Centre international de recherche sur le givrage atmosphérique et l’ingénierie des réseaux électriques (CENGIVRE), j'ai trouvé un encadrant qui a accepté de me superviser tout au long de ce e maîtrise.
MON PROJET DE RECHERCHE Ma maîtrise porte sur les réseaux électriques durables, notamment sur le diagnostic des défauts internes des isolateurs composites. Ce projet pourrait bénéficier au Bénin, où les isolateurs en céramique, bien que majoritaires, sou rent de l'exposition à la pollution. Les isolateurs composites, eux, présentent des avantages substantiels en matière de coût, de performance et de durabilité.
Trois raisons de choisir d’étudier en région
Étudier au calme : selon moi, la meilleure option pour réussir son projet d’études est de s’installer en région. Le Saguenay est une destination a rayante pour les étudiantes et les étudiants internationaux en quête d’une expérience éducative abordable, stimulante et dans un cadre de vie agréable. En e et, Saguenay est l’une des villes les plus paisibles du Québec et la nature environnante est d’une beauté époustouflante : on y trouve des parcs nationaux, quantité de lacs, de montagnes… Il est beaucoup plus agréable d’étudier dans un environnement calme, sécuritaire et loin du stress des grandes villes, car cela favorise la concentration et la relaxation.
Bénéficier d’un coût de la vie abordable : de plus, le coût de la vie (alimentation, logement, etc.) est inférieur à celui d’autres villes du Québec, un grand avantage pour tout le monde.
Profiter d’une éducation de qualité : en outre, les établissements en région o rent une éducation d’excellente qualité. Ils proposent une variété de programmes de haute qualité dans plusieurs domaines. Comme l’e ectif étudiant est peu élevé, les interactions avec les professeures et professeurs sont plus personnalisées et les classes sont plus petites, ce qui crée une atmosphère d’apprentissage plus conviviale.
Depuis quelques décennies, la détection des défauts internes des isolateurs composites utilisés sur les réseaux de courant électrique alternatif (CA) et de courant continu (CC) est un casse-tête pour les sociétés de transport de l’énergie électrique partout dans le monde. Bien que plusieurs méthodes aient été élaborées, le diagnostic interne sur les réseaux CC reste très compliqué. Je suis convaincue que la mise au point d’une méthode infaillible serait une avancée considérable pour le domaine, et notamment pour ma carrière.
Cependant, les premières sessions n'ont pas été simples, car j'ai dû combiner cours et projet de recherche. La prise en main du logiciel utilisé pour le projet a été di cile. J'ai essayé de m'en sortir seule, mais j'ai finalement eu recours à mon encadrant pour avancer. Le projet est toujours en cours.
UNE ADAPTATION
CULTURELLE RÉUSSIE
À mon arrivée au Québec, vivre dans une région dite éloignée n’a pas été di cile pour moi, car j’ai toujours préféré la tranquillité de la campagne à l’agitation des grandes villes. Contrairement aux idées reçues, la diversité culturelle est bien présente dans la ville de Saguenay ; il s’y trouve en e et une forte communauté estudiantine internationale. Je me suis rapidement adaptée à mon nouvel environnement, bien que l'hiver ait été un défi pour moi, mais j’ai su m’adapter.
Ma formation à l’UQAC m’a aidée à prendre conscience de l’importance de concevoir des projets intégrant des pratiques durables et respectueuses de l'écosystème local. Je suis convaincue que mes compétences et connaissances techniques acquises au Québec contribueront au développement
durable et à la préservation de l'environnement, tant ici qu'au Bénin.
Mes recherches sur le développement des réseaux électriques durables pourront avoir des conséquences très positives pour le Bénin. Ces nouveaux réseaux électriques perme ront, je l’espère, de réduire l’impact environnemental tout
en assurant un accès fiable et abordable à l'électricité. Cela favorisera également le développement économique en créant de nouvelles perspectives d'emploi dans le secteur des énergies renouvelables. Si tout cela se concrétise, ma décision de venir étudier dans une université en région éloignée aura été encore plus judicieuse !
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Enjeux internationaux liés à l’intelligence artificielle
Benoit Yelle, ing.
Benoit Yelle, ing. Agent de brevets agréé au Canada et aux États-Unis, il est associé chez Lavery. Expert en propriété intellectuelle et spécialiste des technologies d’intelligence artificielle, il aide les entreprises à déployer des solutions technologiques innovantes en maximisant les occasions, tout en prenant conscience des risques potentiels.
L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) o re des possibilités sans précédent, mais soulève également des défis considérables, tout comme lors de l’avènement de précédentes technologies disruptives. On nous parle déjà des risques de ne pas s’adapter assez rapidement, au risque de perdre des occasions ou même sa pertinence. S’il est un secteur où l’adaptation peut être lente, c’est bien celui des lois et des règlements. Bien entendu, les lois et règlements existants s’appliquent aux technologies de l’IA, même si des enjeux spécifiques demeurent. Malgré l’ampleur de l’impact a endu de l’IA sur la société, les di érentes autorités législatives et réglementaires ne réagissent pas toutes à la même vitesse ni
de la même manière à ces enjeux. Par ailleurs, les enjeux plus classiques de gestion des données personnelles et de protection de la propriété intellectuelle prennent aussi une autre teinte quand on les considère sous l’angle de l’A.
SURVOL INTERNATIONAL –DONNÉES PERSONNELLES
La protection des données personnelles demeure une priorité mondiale à l’ère des technologies numériques, et l’avènement de l’IA suscite des préoccupations croissantes concernant la vie privée et la sécurité des informations. À l’échelle internationale, l’Union européenne a sans doute le cadre réglementaire le plus complet avec le Règlement général sur la protection
Malgré l’ampleur de l’impact a endu de l’IA sur la société, les di érentes autorités législatives et réglementaires ne réagissent pas toutes à la même vitesse ni de la même manière à ces enjeux.
des données. C’est en quelque sorte devenu la norme internationale et la plupart des autres initiatives y sont comparées. Au Québec, la loi 25, adoptée en septembre 2021, modernise le cadre législatif en matière de protection des renseignements personnels en imposant de nouvelles obligations aux entreprises et en renforçant les droits des citoyens. Dans le contexte de l’IA, l’enjeu principal concernant les données personnelles touche la gestion des jeux de données (datasets) qui forment la base de l’entraînement des modèles. Par exemple, les dispositions perme ant à un individu d’exiger le retrait de contenus personnels le touchant créent un casse-tête di cile à résoudre lorsque ces données sont intégrées à un modèle d’IA.
SURVOL INTERNATIONAL – IA
Plusieurs initiatives internationales sont en cours pour encadrer plus particulièrement les technologies de l’IA . L’Union européenne a adopté la loi sur l’IA en mars dernier, me ant l’accent sur la sécurité, la transparence et la protection des droits fondamentaux.
Les États-Unis, par l’entremise d'un décret présidentiel, visent à orienter le développement responsable de l’IA, en insistant sur la sécurité, la sûreté et l’utilisation éthique, tout en soutenant l’innovation et la protection des travailleuses et des travailleurs. En Chine, les publications o cielles me ent l’accent sur le bien-être humain, la souveraineté nationale et les considérations éthiques. Au Canada, un projet de loi est déba u depuis juin 2022 ; il porte sur les systèmes d’IA pour assurer la sécurité, la protection des droits de l'homme et la conformité aux normes internationales, dans le but de bâtir la confiance, de promouvoir l’innovation et de traiter les risques liés à l’IA. Au Québec, la Loi concernant le cadre juridique des
L’émergence de l’IA pose également des défi s importants en matière de protection et de respect des droits de propriété intellectuelle.
technologies de l’information, bien que datant de 2001, vise à sécuriser juridiquement les communications et les documents technologiques indépendamment du support ou de la technologie utilisée, et s’applique donc également aux technologies de l’IA. Bien que les mécanismes varient, toutes les initiatives partagent un objectif commun : assurer l’utilisation responsable et éthique de l’IA, en visant à a énuer les risques tout en maximisant les bénéfices pour la société.
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
L’émergence de l’IA pose également des défis importants en matière de protection et de respect des droits de propriété intellectuelle. Premièrement, en ce qui concerne les brevets d’invention, les innovations améliorant l’IA elle-même sont généralement traitées de la même manière que d’autres innovations de nature logicielle, avec toute l’incertitude que cela comporte. Deuxièmement, même si certaines nuances peuvent être apportées, les lois internationales semblent
converger vers l’absence de droits conférés aux résultats de systèmes d’IA. En e et, ces résultats ne peuvent pas être protégés par brevets ni par droits d’auteur puisque la machine ne se qualifie ni d’inventeur ni d’auteur. Troisièmement, il peut subsister un risque de contrefaçon posé par l’utilisation des résultats de systèmes d’IA. Par exemple, les systèmes d’IA générative peuvent très bien nous fournir des textes protégés par droits d’auteur ou nous suggérer des solutions technologiques qui sont en contrefaçon de brevets existants.
MEILLEURES PRATIQUES
Dans ce contexte, les aspects juridiques des projets internationaux intégrant de l’IA peuvent rapidement devenir complexes. Par expérience, l’intégration des questions juridiques tout au long du projet permet de minimiser les risques ou à tout le moins de les déterminer rapidement. Par exemple, l’intégration des considérations de protection des données personnelles en début de projet permet de considérer la dépersonnalisation des jeux de données au début du projet plutôt qu’au moment du déploiement. De la même manière, le fait de documenter dès le départ les processus de prise de décision de l’IA de manière claire et accessible permet de plus rapidement établir la conformité de la solution avec les di érentes réglementations. La formation et la sensibilisation des équipes travaillant sur des projets d’IA internationaux est un incontournable afin de minimiser les risques d’un projet, mais également d’assurer que les opportunités de protection du projet soient rapidement identifiées.
Je tiens par ailleurs à préciser qu’aucune cruauté métaphysique, binaire ou algorithmique n’a été infligée aux modèles d’IA utilisés pour m’assister dans la rédaction de ce texte.
ÉQUITÉ, DIVERSITÉ ET INCLUSION
UN NOUVEAU GUIDE POUR LES EMPLOYEURS
Dans le but de rendre la profession d’ingénieur plus équitable, diversifiée et inclusive, l’Ordre propose un tout nouvel outil destiné aux employeurs. Ce guide est le fruit des réflexions d’un groupe de travail sur la question.
Assurer la diversité revêt une importance primordiale dans tous les champs d’activité, et le génie n’y fait pas exception. Cela permet non seulement d’a irer et de retenir les talents, et par conséquent d’avoir accès à des bassins de main-d’œuvre moins traditionnels, mais aussi de favoriser l’instauration de solutions adaptées et innovantes. « De plus, lorsqu’on intègre des mesures visant à améliorer l'équité, la diversité et l’inclusion (EDI), celles-ci profitent également à l’ensemble de la population, indique la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Sophie Larivière-Mantha, ing. Par exemple, une rampe d’accès aux fauteuils roulants peut aussi être utilisée par les parents qui ont des pousse es. »
Dans le but d’o rir un environnement professionnel inclusif à ses membres issus de
« Lorsqu’on intègre des mesures visant à améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion, celles-ci profitent également à l’ensemble de la population. »
SOPHIE LARIVIÈRE-MANTHA, ING.
PRÉSIDENTE DE L’ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC
tous les horizons, l’Ordre a mené l’an dernier une vaste étude auprès de 4 170 participantes et participants. Les résultats ont montré que la profession doit améliorer l’inclusion des ingénieures et des ingénieurs afin de favoriser leur épanouissement.
Avec ces constats en main, l’Ordre a dès lors mandaté un groupe de travail pour proposer des solutions. C’est maintenant chose faite, et les conclusions sont présentées dans la nouvelle édition du Guide de l’employeur pour l'inclusion en génie. Car, rappelle la présidente de l’Ordre, pour aider la profession à avoir accès à l’ensemble des talents, le rôle des employeurs est crucial dans la mise en place d’une culture d’inclusion au sein des organisations.
Entreprises citoyennes
En génie, le cœur des activités réside dans la recherche de solutions à des problèmes complexes. « Or, si on a accès à une diversité de perspectives, on a aussi une meilleure vue d’ensemble, souligne Ève Langelier, ing., professeure titulaire au Département de génie mécanique de l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec, qui a participé au groupe de travail de l’Ordre. Les préoccupations liées aux di érentes expériences perme ent aussi de constituer un co re à outils varié. Cela réduit du même coup le risque de “pensée de groupe”, autrement dit quand tout le monde pense de la même façon. »
La résolution de problèmes s’en trouve donc facilitée, mais ce n’est pas tout. En plus de paver la voie à l’innovation et à la créativité, une politique en matière d’EDI permet à l’organisation d’être plus représentative de la population
« Si on a accès à une diversité de perspectives, on a aussi une meilleure vue d’ensemble. »
ÈVE LANGELIER, ING., PROFESSEURE TITULAIRE AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE MÉCANIQUE DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE ET TITULAIRE DE LA CHAIRE POUR LES FEMMES EN SCIENCES ET EN GÉNIE AU QUÉBEC
qu’elle dessert. Parce qu’elle crée des environnements de travail socialement responsables, respectueux et inclusifs, l’entreprise acquiert un esprit civique en participant plus largement à la société, et pas uniquement sur le plan économique.
Étapes à suivre
La transformation organisationnelle repose sur la volonté de la haute direction d’inclure l’EDI dans ses principes directeurs et de les placer au cœur des valeurs de l’entreprise.
Pour changer, il faut aussi savoir d’où l’on part, ce qui nécessite d’entamer la démarche en commençant par poser un diagnostic. « Une fois que l’on a e ectué cet état des lieux et bien analysé nos données, on peut réfléchir à un plan d’action cohérent avec notre organisation », précise Élisabeth Petit, EMBA et CRHA.
Présidente et consultante senior en ressources humaines pour la firme Loin devant Ressources humaines, Élisabeth Petit a collaboré à l’étude et animé le groupe de travail de l’Ordre. Mesurer les résultats obtenus, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif et se
4 éléments clés pour réussir
Pour mener à bien l’implantation d’une démarche EDI dans un milieu de travail, voici quatre éléments clés à prioriser :
● Obtenir un engagement clair de la haute direction
● Poser un diagnostic
● Établir un plan d’action et fixer un échéancier
● Mesurer les résultats obtenus et s’ajuster en conséquence
ENQUÊTE SUR LA DIVERSITÉ EN GÉNIE
Réalisée en 2023, elle révèle que des membres vivent des situations inacceptables sur leur lieu de travail.
31 % ont été victimes de préjugés
18 % ont été victimes de discrimination 15 % ont été victimes d’harcèlement
ÉLISABETH
«
Une fois que l’on a e ectué cet état des lieux et bien analysé nos données, on peut réfléchir à un plan d’action cohérent avec notre organisation. »
PETIT, EMBA, CRHA, PRÉSIDENTE ET CONSULTANTE SENIOR EN RESSOURCES HUMAINES POUR LA FIRME LOIN DEVANT RESSOURCES HUMAINES
fixer des échéanciers sont d’autres conditions favorisant le succès. De ce e façon, on s’assure que les solutions implantées ont une réelle e cacité et on détermine plus facilement les éléments à améliorer. De plus, lorsque les objectifs fixés ont été a eints, cela devient un véritable moteur d’action.
Veiller à la transparence de la démarche est également essentiel, notamment en expliquant aux employées et aux employés ce qui a été fait et en précisant quelles sont les cibles visées. Leur poser des questions sur les éventuels problèmes relatifs à l’EDI que l’on n’aurait pas de prime abord détectés s’avère aussi une stratégie gagnante.
Par où commencer ?
Bien des organisations ne savent pas par où commencer lorsque vient le temps d’implanter un programme concernant l’EDI, car le processus leur semble vaste et complexe. Pourtant, il est possible de me re en place quelques mesures ciblées qui auront des retombées palpables. Même des initiatives de moindre envergure peuvent générer de grands changements sur le terrain !
NOUVEAU
Ève Langelier mentionne entre autres ce qui a trait au recrutement, puisque, dans une organisation, ce e étape constitue souvent le point d’entrée de l’EDI. Elle recommande de revoir l’a chage de postes afin de pouvoir toucher des clientèles plus diversifiées, et de bien évaluer le langage utilisé dans les annonces pour ne pas rebuter certaines catégories de personnes susceptibles de poser leur candidature. D’autres actions peuvent aussi être menées en matière de conciliation travail-famille, en formant les gestionnaires au leadership inclusif, ou encore en facilitant l’acquisition d’une expérience professionnelle canadienne pour les nouvelles arrivantes et les nouveaux arrivants au moyen de stages, par exemple.
Enfin, Élisabeth Petit rappelle aux entreprises inquiètes des coûts liés au déploiement d’une stratégie EDI que le rendement de l'investissement va bien au-delà que ce qu’elles pourraient croire. Cela améliore aussi le sentiment d’appartenance des équipes et la confiance dans leur capacité à s’exprimer, des façons éprouvées d’accroître l’a raction et la rétention des talents.
Emmanuelle Gril, journaliste.
Le Guide de l’employeur pour un milieu de travail plus inclusif
Ce nouveau guide o re des pistes de solution concrètes susceptibles d’inspirer les employeurs dans la mise en place d’une stratégie EDI. Il se veut un outil pratique pour les accompagner dans leur démarche, et il les aidera à se poser les bonnes questions afin de rendre leur organisation plus inclusive. Accessibles sur oiq.qc.ca/grands-dossiers/diversite/ :
● Enquête sur la diversité en génie, 2023.
● Guide de l’employeur pour l'inclusion en génie, 2024.
OTPQ ET OIQ
QUELLES SONT LES ACTIVITÉS PARTAGÉES ?
Le Règlement sur les activités professionnelles qui peuvent être exercées par un technologue professionnel dont la compétence relève d’une technologie du génie est entré en vigueur en février dernier. Qu’est-ce que cela implique pour les membres de l’Ordre?
Ce règlement permet aux membres de l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) d’exercer, sous certaines conditions, des activités réservées aux ingénieures et aux ingénieurs.
Certaines de ces activités, classées en trois catégories, sont réalisées selon un plan de surveillance, d’inspection ou d’essai ; d’autres, selon des plans et devis ; finalement, quelques-unes s’exercent de façon autonome.
Une question de compétence avant tout
Pour comprendre les implications de ce règlement et les possibilités qu’il o re, nous avons interrogé Éric Tousignant, ing., inspecteur à l’Ordre, qui faisait partie du groupe de travail chargé de rédiger des outils mis à la disposition des membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec et de l’OTPQ. Il donne des précisions sur les aspects importants du Règlement et met en lumière les nombreux avantages pour les ingénieures et ingénieurs.
La première condition que les membres de l’OTPQ doivent respecter pour exercer les activités prévues au Règlement est cruciale et a trait à la compétence. « Il faut non seulement faire partie de l’OTPQ, mais également avoir les compétences nécessaires pour le travail à e ectuer », indique Éric Tousignant.
Responsabilités partagées et collaboration
Les technologues professionnels et les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec partagent des responsabilités, en particulier pour les activités qui doivent s’e ectuer selon
« En cas de problème ou de questionnement, la ou le technologue professionnel doit absolument s’adresser à son homologue en génie. Les membres de ces deux professions doivent travailler en équipe afin de s’assurer de la bonne compréhension et du bon déroulement du projet. »
ÉRIC TOUSIGNANT, ING.
INSPECTEUR – ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC
des documents d’ingénierie. « L’ingénieure ou l’ingénieur doit fournir des documents clairs, complets et précis, souligne Éric Tousignant. La ou le technologue professionnel doit, pour sa part, se référer aux documents de l’ingénieure ou de l’ingénieur et voir à ce que les conditions prévues au Règlement soient respectées. Elle ou il est imputable de tout document d’ingénierie préparé par ses soins. » Éric Tousignant insiste sur l’importance de la collaboration : « En cas de problème ou de questionnement, la ou le technologue professionnel doit absolument s’adresser à son homologue en génie. Les membres de ces deux professions doivent travailler en équipe afin de s’assurer de la bonne compréhension et du bon déroulement du projet. »
Activités circonscrites et conditions spécifiques
Pour exercer les activités détaillées dans le Règlement, les technologues professionnelles et professionnels doivent se conformer à des conditions spécifiques. Éric Tousignant précise que « les technologues professionnels pourront e ectuer des tâches, comme certains calculs ou même réaliser la conception de dispositifs. En revanche, elles et ils ne peuvent pas, par exemple, faire la conception d’un élément qui se trouverait dans un établissement industriel à risque très élevé ou dans un emplacement dangereux ». Aussi, les activités de conception de détails réalisées selon un plan ou un devis peuvent
Des équipes plus engagées
Isabelle Simard, ing., coordonnatrice des spécifications et des requis au Bureau de projet d’électrification du Réseau de transport de la Capitale (RTC), relève quelques-uns des nombreux avantages de ce e évolution réglementaire.
Ce e ingénieure, qui a travaillé 10 ans en génie-conseil, a qui é son poste malgré sa passion pour ce travail, parce qu’elle devait y consacrer trop d’heures chaque jour. Elle explique : « Ce règlement m’aurait beaucoup aidée, mais aujourd’hui, j’en profite également en me ant en place certaines actions pour alléger les tâches des travailleuses et des travailleurs sous ma responsabilité. »
L’un des principaux avantages du Règlement sur les activités professionnelles qui peuvent être exercées par un technologue professionnel dont la compétence relève d’une technologie du génie est l’optimisation des équipes multidisciplinaires et la répartition des tâches, ce qui améliore l’e cacité opérationnelle. Isabelle Simard précise : « Les technologues professionnels peuvent prendre en charge des tâches techniques spécifiques. Les ingénieures et les ingénieurs peuvent ainsi se concentrer sur d’autres aspects plus stratégiques du projet. »
La coordonnatrice poursuit : « Pour le RTC, ce règlement apporte à nos collaborateurs une flexibilité et une réactivité accrues dans les projets. Comme le Règlement permet aux technologues professionnels d’assumer davantage de responsabilités techniques, les équipes peuvent mieux répondre aux exigences des projets et aux a entes des clients, tout en maintenant des standards élevés de qualité et de sécurité. »
être e ectuées par une ou un technologue professionnel uniquement si ces documents sont complets, s’ils ont été préparés à des fins d’ingénierie de détail, et s’ils sont authentifiés par une ingénieure ou un ingénieur.
Avantages pour les membres de l’Ordre
EN QUELQUES CLICS
Consultez le GPP : bit.ly/reglement_ technologue pour
• Visionnez la vidéo Règlement en 3 minutes
• Parcourez le Guide d’application
• Consultez l’Aide-mémoire
Ce règlement ne profite pas seulement aux membres de l’OTPQ ; il o re aussi de nombreux avantages notables pour les ingénieures et les ingénieurs. Les technologues professionnelles et professionnels ayant maintenant la possibilité d’assumer davantage de responsabilités, les ingénieures et ingénieurs peuvent se concentrer sur des tâches plus complexes et stratégiques. « Ce règlement o re une plus grande flexibilité aux ingénieures et aux ingénieurs, qui peuvent maintenant déléguer des tâches techniques aux technologues professionnels qualifiés », fait remarquer Éric Tousignant. Sans comprome re la sécurité du public, ce partage d’activités permet aux ingénieures et aux ingénieurs de se consacrer à l’innovation et à la résolution de problèmes complexes, ce qui augmente la qualité et l’e cacité des projets. De plus, ce e collaboration renforcée avec les technologues favorise une meilleure utilisation des ressources humaines disponibles.
En travaillant ensemble, ingénieures, ingénieurs et membres de l’OTPQ peuvent optimiser les processus de travail, réduire les délais et améliorer la satisfaction des clients. « Les ingénieurs peuvent maintenant compter sur des technologues professionnels bien formés pour assurer la qualité et la sécurité des projets », ajoute Éric Tousignant.
Nouvelles perspectives
Bien qu’il codifie en quelque sorte des pratiques actuelles, ce règlement ouvre de nouvelles perspectives pour les technologues professionnelles et professionnels en leur perme ant de contribuer davantage aux projets d’ingénierie. Pour les entreprises ainsi que pour les ingénieures et les ingénieurs, cela signifie une plus grande souplesse et une meilleure utilisation des ressources humaines disponibles, une façon d’optimiser l’e cacité des projets particulièrement appréciable en période de pénurie de main-d’œuvre.
Malika Daoud, conseillère en communication – Ordre des ingénieurs du Québec.
Nous remercions l’OTPQ pour sa collaboration, qui nous a permis de faire avancer le projet tout en respectant les défis de chacun.
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QUAND DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET PRÉSERVATION DES VALEURS CULTURELLES VONT DE PAIR
La présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Sophie Larivière-Mantha, ing., et Frederic Vicaire, directeur général de Mi’gmawei Mawiomi Business Corporation, ont eu une discussion éclairante sur di érents défis liés aux communautés autochtones, en particulier sur leur vision intégrée du développement.
Sophie Larivière-Mantha, ing. : Qu’est-ce qui t’a amené te joindre à la Mi’gmawei Mawiomi Business Corporation (MMBC) ?
Frederic Vicaire : Mon cheminement professionnel m’a permis de mieux comprendre les di érences qui existent entre les trois communautés mi’gmaq situées sur le territoire du Gespe’gewa’gi (Gesgapegiag, Gespeg et Listuguj). Dans le cadre de postes stratégiques à O awa, j’ai également découvert la réalité des nations autochtones présentes à travers tout le Canada, tant sur nos ressemblances que sur ce qui nous distingue. J’ai été a iré par la mission de la MMBC en raison de son potentiel à générer des e ets positifs et importants pour les communautés mi’gmaq. J’y ai aussi vu une occasion unique de pouvoir contribuer à des projets à long terme, des projets qui ne font pas que créer de la richesse économique, mais qui renforcent également nos valeurs culturelles et le lien communautaire. Ensemble, les communautés peuvent travailler à générer de la richesse sur notre territoire.
MISSION ET
MODÈLE D’AFFAIRES
Sophie : Quelle est la mission de la MMBC ?
Frederic : La MMBC a pour mission d’identifier et de saisir les occasions d’a aires durables, puis d’assurer le suivi des projets ou des accords commerciaux. Le fait que cet organisme réunisse les trois communautés lui confère un vaste potentiel et lui permet de travailler sur d’importants projets, par exemple notre parc éolien Mesgi’g Ugjus’s’n. Durant les 10 à 20 prochaines années, nous prendrons une place importante sur le plan économique dans notre territoire traditionnel. Notre conseil d’administration a d’ailleurs établi un plan stratégique visant le développement économique dans di érents secteurs.
« Lorsque le projet a été mené à bien, qu’il a non seulement contribué à maximiser les emplois, mais aussi à préserver les aspects culturels, comme c’est le cas au parc éolien Mesgi’g Ugjus’s’n.
Nous en éprouvons une très grande fierté. »
FREDERIC VICAIRE
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MI’GMAWEI MAWIOMI BUSINESS
CORPORATION (MMBC)
Sophie : Quel est le modèle d’a aires de la MMBC, qu’est-ce qui le distingue des autres ?
Frederic : Ce modèle a déjà été utilisé par plusieurs autres Premières Nations. Il repose sur des partenariats stratégiques et sur la participation active des communautés locales. Concrètement, la MMBC s’engage à faire respecter les valeurs et les traditions des Mi’gmaq dans le cadre des di érents projets, tout en intégrant l’économie moderne. Ce modèle hybride permet de conjuguer le développement
économique à la préservation de l’environnement et à la culture sociale dont notre nation est fière.
COMPRÉHENSION ET RESPECT DES BESOINS
Sophie : Comment réussissezvous à maintenir l’équilibre entre les intérêts économiques, environnementaux et territoriaux ? Avez-vous de bonnes pratiques à suggérer ?
Frederic : Nous intégrons à tous nos projets une évaluation d’impact environnementale rigoureuse.
MINIBIO
Sophie Larivière-Mantha
Présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis 2022, Sophie Larivière-Mantha s’est fixé trois priorités sur lesquelles elle désire intervenir durant son mandat : la surveillance des travaux, le développement durable et la place des femmes en génie.
Frederic Vicaire
Fred Vicaire est le directeur général de la MMBC depuis 2020. Détenteur d’un baccalauréat en administration avec majeure en marketing de l’Université de Moncton, il a d’abord travaillé en développement économique pour sa communauté à Listuguj avant de s’installer à O awa. Là, il a occupé des postes stratégiques au Congrès des peuples autochtones et à l’Association des agents financiers autochtones du Canada, et bâti un large réseau de contacts. En tant que directeur général de la MMBC, il a pour mandat de développer des projets économiques, notamment pour l’exploitation des ressources naturelles, afin de créer une prospérité durable pour les trois communautés micmaq présentes sur le territoire Gespe’gewa’gi.
De plus, nous suivons tant les standards de la province que ceux du conseil tribal en matière de développement du territoire. Cela nous permet d’aller plus loin, car nous connaissons bien les besoins et les réalités de nos membres dans les di érentes régions, par exemple concernant la chasse, la pêche, la trappe, etc. Notre approche intégrée permet aussi d’assurer le respect des gens et des lieux culturels. Et lorsque le projet a été mené à bien, qu’il a non seulement contribué à maximiser les emplois, mais aussi à préserver les aspects culturels, comme c’est le cas au parc éolien Mesgi’g Ugjus’s’n, nous en éprouvons une très grande fierté.
CONSEILS POUR
FAIRE AFFAIRE AVEC LES COMMUNAUTÉS
AUTOCHTONES
Sophie : Quels conseils donneriezvous aux personnes ou aux entreprises qui aimeraient faire a aire avec les communautés autochtones ?
Frederic : Avant tout, il est crucial d’établir une relation de confiance et de bâtir un respect mutuel. Pour les Premières Nations, le lien de confiance est essentiel, c’est pourquoi on doit d’abord construire celui-ci avant de faire des a aires. Il faut également faire preuve de patience, être ouvert d’esprit et s’intéresser aux aspects culturels. A ention, car chaque communauté est unique, et il ne faut pas croire que l’on peut appliquer le même modèle à toutes. Il faut donc bien comprendre les valeurs spécifiques et les priorités de chacune d’entre elles. Enfin, il est important d’impliquer la communauté dès le début des discussions pour s’assurer que sa voix et ses préoccupations soient entendues.
Parc éolien Mesgi’g Ugju’s’n, développé en partenariat avec MMBC et Innergex Renewable Energy. Élément important pour promouvoir le développement économique durable et l’indépendance énergétique des communautés Mi’gmaq de Gespe’gewa’gi.
UNE PROFESSION PLUS INCLUSIVE
Sophie : Nous travaillons à rendre la profession d’ingénieur plus ouverte et plus inclusive. Qu’est-ce qui encouragerait les jeunes Mi’gmaq et ceux des autres nations autochtones à s’intéresser au génie ?
Frederic : Dans notre culture, nous sommes très visuels. Historiquement, c’est ainsi que les connaissances et les traditions se transme ent. Je conseillerais de montrer des exemples de réussite, de créer des programmes de mentorat dans lesquels les jeunes pourraient interagir avec des Autochtones déjà ingénieurs, ou encore avec des ingénieurs qui comprennent les valeurs des communautés autochtones. On peut aussi miser sur des
initiatives éducatives adaptées, comme des bourses d’études ou des stages pratiques. Pour le parc éolien, par exemple, nous avons mis sur pied des mentorats et des programmes d’apprentissage afin de montrer aux jeunes qu’il y a des ouvertures et des possibilités pour eux dans ce domaine.
CONCLUSION
Ce e rencontre a permis de mieux saisir l’approche intégrée des Premières Nations en matière de développement économique, mais aussi de comprendre comment il est possible d’intéresser les jeunes de ces communautés au génie, et ce, afin de créer une relève plus inclusive.
Propos recueillis par Emmanuelle Gril, journaliste.
Photo : MMBC
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En mai dernier, plus de 200 membres et amis de l’Ordre ont assisté à cet événement annuel au Centre des sciences de Montréal.
Lors de la remise de prix, animée par Katerine-Lune Rollet, nous avons dévoilé le nom des lauréats et lauréates des Prix de l’Ordre 2024 et remis 2 titres Fellow d‘Ingénieurs Canada. Parmi la trentaine de finalistes, 17 membres inspirants ont reçu un prix.
Photos de l’événement : Arianne Nantel Gagnon
LES LAURÉATS
GRAND PRIX D’EXCELLENCE
PROFESSIONNELLE
AREZKI TAGNIT-HAMOU, ING.
Professeur, Université de Sherbrooke
Directeur, Groupe de recherche sur le ciment et le béton
Comptant plus de 33 ans d’expérience, l’ingénieur
Arezki Tagnit-Hamou est professeur à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke et reconnu comme un expert dans le domaine du béton durable. Il est à la tête de plusieurs initiatives de recherche de premier plan, notamment le Groupe de recherche sur le ciment et le béton, le Centre de valorisation des verres dans les matériaux, le Laboratoire international associé sur les écomatériaux et l’Institut canadien de la construction en béton. Auteur de plus de 200 publications, il joue un rôle actif au sein de plusieurs associations internationales.
PRIX DE LA PRÉSIDENCE POUR
IMPLICATION EXCEPTIONNELLE À L’ORDRE
MORTEZA ESFEHANI, ING.
Directeur d’expertise géotechnique
WSP
Il a dirigé d’importants projets au Québec et à l’étranger, tout en menant des recherches sur les ouvrages souterrains et en contribuant au Profil de compétences en géotechnique. Il agit comme expert en géotechnique pour le Comité d’inspection professionnelle de l’Ordre depuis 2008.
EX ÆQUO
PIERRE G. LAFLEUR, ING.
Professeur émérite
Polytechnique Montréal
Expert en génie chimique, il a mené pendant 36 ans une carrière de professeur, de chercheur et de gestionnaire à Polytechnique Montréal. Son engagement au Bureau canadien d’agrément des programmes de génie a marqué la profession. En tant que membre et président, il a amélioré les normes professionnelles.
HONORIS GENIUS
ENGAGEMENT SOCIAL
MICHEL SIMARD, ING.
Régisseur — Régie de l’énergie
Cet ingénieur et avocat a travaillé chez Hydro-Québec pendant plus de 20 ans. Attiré par la transformation sociale, il est maintenant régisseur à la Régie de l’énergie et siège à plusieurs conseils d’administration.
ENTREPRENEURIAT
CHLOÉ LEGRIS, ING.
Présidente-fondatrice — Espace-inc.
Pendant 15 ans, cette ingénieure a accompagné la relève innovante en développement des affaires et piloté des projets novateurs comme l’accélérateur Espace-inc et la création d’une première réserve de ciel étoilé.
MENTORAT
ROBERT RAYMOND, ING.
Directeur technique — GHD Consultants
Ce mentor guide les jeunes ingénieurs et ingénieures avec rigueur et dévouement, tout en partageant passionnément ses 35 ans d’expertise en béton de ciment. Son engagement dans l’industrie en fait un modèle inspirant pour la profession.
PROGRESSION DES FEMMES DANS LA PROFESSION
GENEVIÈVE GARIÉPY, ING.
Ingénieure, cheffe de mission — Agence spatiale canadienne
Elle développe la prochaine génération d’instruments d’observation de la Terre par satellite, essentiels dans la lutte contre les changements climatiques, et s’engage dans la progression des femmes et de la diversité en génie.
RELÈVE
BENJAMIN DE LEENER, ING.
Professeur adjoint — Polytechnique Montréal
Cet expert en neuroimagerie pédiatrique dirige la chaire TransMedTech et a fondé ChrysaLabs. Il développe des technologies open source pour l’analyse d’images IRM cérébrales et médullaires avec segmentation et recalage d’images.
RECHERCHE OU ENSEIGNEMENT DU GÉNIE
FOUTSE KHOMH, ING.
Professeur titulaire — Polytechnique Montréal
Expert en génie logiciel, primé et spécialisé dans l’amélioration de la fiabilité des systèmes logiciels d’apprentissage machine, il occupe plusieurs chaires de recherches au Canada.
PROJETS
PROJET D’INGÉNIERIE
ENVOL, UNE
USINE D’INSECTES
SOGENIX GROUPE CONSEIL / ENTO SYSTEM
SÉBASTIEN RIVEST, ING., ALEXIS LARIVÉE, ING.
Lancée à l’automne dernier, cette usine représente 7 ans de recherche dans le domaine de l’élevage de la mouche soldat noire. Chaque année, l’usine peut traiter jusqu’à 90 000 tonnes de déchets organiques, produisant ainsi 5 000 tonnes de larves protéinées et 15 000 tonnes d’engrais biologiques. Grâce à des procédés innovants et par sa performance, Entosystem vise à devenir un leader mondial dans l’élevage entomologique.
INNOVATION TECHNOLOGIQUE
DU GÉNIE QUÉBÉCOIS DANS LA NFL
ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUP ÉRIEURE
ÉRIC WAGNAC, ING., YVAN PETIT, ING.
Deux ingénieurs de l’École de technologie supérieure et trois start-ups montréalaises ont relevé le défi de concevoir un prototype de casque pour les joueurs professionnels de la Ligue nationale de football américain dans le cadre du prestigieux « NFL Helmet Challenge ». En l’espace d’un an seulement, l’équipe a réussi à concevoir un prototype hautement innovant, remportant ainsi le concours et générant des retombées majeures.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
NOUVEAUX MATÉRIAUX DURABLES ET ULTRA-PERFORMANTS EN TRAITEMENT DES EAUX
ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRI EURE
MATHIEU LAPOINTE, ING., ETS
NATHALIE TUFENKJI, ING., UNIVERSITÉ MCGILL
Les matériaux élaborés à partir de fibres de cellulose de papier recyclé a été conçu pour capter divers contaminants, qu’ils soient normés ou émergents, dans l’eau potable et les eaux usées. En réduisant l’utilisation de produits chimiques et d’énergie, ces fibres sont en mesure de retenir des contaminants néfastes pour la santé publique tels que les microplastiques, les hydrocarbures, les métaux, et bien d’autres encore. Cette innovation surpasse les produits conventionnels utilisés par 80 % des municipalités au Québec et dans le monde.
FELLOW S D’INGÉNIEURS CANADA
— Photo : Sophie Larivière-Mantha, ing., présidente de l’Ordre, Eric Bordeleau, FIC, ing., David Saint-Jacques, FIC, ing., Kathy Baig, FIC, ing., directrice générale et cheffe de la direction de l'ÉTS et présidente sortante (QC) d’Ingénieurs Canada
Le 29 mai dernier, nous avons honoré deux figures exceptionnelles de la profession d’ingénieur au Canada en leur décernant le titre de Fellow : monsieur Eric Bordeleau, ing., directeur chez Hexatto, et monsieur David SaintJacques, ing., astronaute et directeur adjoint du Programme d’exploration lunaire à l’Agence spatiale canadienne. Ce titre souligne leur contribution remarquable à la profession au cours des dix dernières années.
ÉMISSIONS DE GES COMPENSÉES
La compensation des émissions de gaz à effet de serre liées à la Soirée est soutenue par nos partenaires phares. Ce geste atteste de l’engagement que nous portons tous envers le développement durable.
À NOS PARTENAIRES
SOIRÉE PRÉSENTÉE PAR EN COLLABORATION AVEC
Le professeur Arezki TagnitHamou dans le laboratoire de mise à l’échelle du GRCB dans lequel aucun transfert technologique ne pourrait se faire sans une mise à l’échelle préalable.
LE COMBATTANT DU BÉTON BAS CARBONE PORTRAIT
Arezki Tagnit-Hamou, ing., Grand Prix d’excellence 2024 de l’Ordre, cherche depuis plusieurs décennies un béton durable qui génère moins de GES.
Peu d’universitaires peuvent se targuer de connaître l’objet de leurs recherches depuis leur jeunesse. C’est pourtant le cas de ce professeur au Département de génie civil et de génie du bâtiment de l’Université de Sherbrooke. Fils de maçon, Arezki Tagnit-Hamou aide son père à bâtir la maison familiale en béton en Algérie dans les années 1970. Déjà, le matériau le fascine. Il maintiendra cet intérêt tout au long de ses études en génie dans son pays natal, et même après. Puis, le voilà chef de projet d’une cimenterie, avant de partir en Hongrie pour y préparer un doctorat sur les techniques silicates.
C’est là que l’ingénieur Pierre-Claude Aïtcin, lui-même titulaire du Grand Prix d’excellence professionnelle de l’Ordre en 2013, le contacte. Ce professeur de l’Université de Sherbrooke a lu sa thèse et veut bénéficier de son expertise. À ce e époque, le profil de ce doctorant orienté vers l’infiniment petit se démarque. Le jeune homme s’intéresse en e et à la microstructure et à la physico-chimie des matériaux cimentaires, alors que le béton est surtout étudié sous l’angle de ses qualités mécaniques.
Rapidement devenu professeur, Arezki Tagnit-Hamou oriente ses recherches vers un béton à faible empreinte carbone, point de départ d’une prolifique carrière dans ce domaine. « Je me souviens qu’à la fin des années 1990, les discussions sur l’e et des émissions de gaz carbonique du ciment Portland semblaient presque ésotériques aux ingénieurs en poste qui suivaient mes cours », se rappelle le professeur avec un sourire.
Réduire le recours au ciment Portland
Marqué peut-être par son expérience de constructeur de cimenterie en Algérie, l’ingénieur expert en silicates poursuit son combat contre les émanations en CO2 du ciment Portland en transformation. Il cherche des matériaux cimentaires de remplacement, en se penchant par exemple sur le traitement des brasques d’aluminerie, autrement dit les briques avec lesquelles sont construits les fours. Une fois les polluants éliminés, elles donnaient d’excellentes performances comme ajout cimentaire dans le béton.
Arezki Tagnit-Hamou en quelques dates
1980 : baccalauréat en génie chimique industriel, en Algérie
Autre sous-produit d’intérêt pour ce pionnier, les cendres de boue de désencrage des papetières, utilisées comme liant en remplacement d’une partie du ciment, un produit maintenant largement utilisé pour la stabilisation des déchets.
1989 : doctorat en génie des silicates à l’Université de Veszprém, en Hongrie
1990 : chercheur postdoctoral au Département de génie civil et de génie du bâtiment de la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke
1992 : professeur adjoint au Département de génie civil et de génie du bâtiment de la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke
1995 : professeur titulaire au département de génie civil et de génie du bâtiment de l’Université de Sherbrooke
Depuis 2004 : directeur de la Chaire SAQ en valorisation du verre dans les matériaux
Depuis 2011 : directeur du Groupe de recherche sur le ciment et le béton de l’Université de Sherbrooke (GRCB)
2016 : fondation et direction du Laboratoire international d’excellence sur les écomatériaux (LIA-Écomat), une collaboration de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Gustave Ei el, en France
2024 : création du Pôle d’excellence sur les bétons bas carbone (en cours)
C’est alors que le destin frappe à la porte sous la forme de représentants de la Société des alcools du Québec (SAQ). Mise au courant de ses travaux, ce e société d’État lui propose de valoriser le verre des dizaines de milliers de contenants postconsommation envoyés dans les centres de tri chaque année. Pourquoi ne pas broyer ce verre très fin, un silicate, et remplacer ainsi une partie du ciment ?
L’idée fait son chemin, et la SAQ ainsi que d’autres partenaires financent la Chaire SAQ en valorisation du verre dans les matériaux pendant 20 ans. Le travail acharné
Des bétons bas-carbone qui favorisent la diminution des GES et procurent aux structures une durabilité exceptionnelle.
du professeur Tagnit-Hamou et son équipe après bien des essais-erreurs, parvient à un véritable exploit. Les organismes réglementaires autant au Canada qu’aux États-Unis acceptent ce matériau cimentaire à faible empreinte carbone comme ingrédient dans la rece e pour fabriquer du béton. Il s’agit d’une première en 40 ans ! Consécration suprême, l’American Concrete Institute, fort de ses 33 000 membres, décerne en 2021 aux ponts Darwin de l’Île-des-Sœurs, à Montréal, son premier prix d’excellence en infrastructure, pour avoir utilisé un béton fait de poudre de verre.
Un chercheur innovateur
Ce e capacité à mener un projet du laboratoire de recherche jusqu’à l’application dans les infrastructures distingue ce chercheur hors pair. Il reconnaît pourtant que la voie qu’il a choisie s’avère souvent très exigeante. « Le plus di cile, c’est de me re à l’échelle les résultats de la recherche et les élever pour qu’ils se prêtent au transfert de technologie, explique le directeur du Groupe de recherche sur le ciment et le béton. Par ailleurs, le transfert vers l’industrie nécessite non seulement de dépasser les e ets d’échelle et la résistance au changement, mais aussi de faire accepter ce e innovation par les organismes de normalisation. On doit donc trouver une manière d’accélérer le processus. »
Pôle d’excellence (en cours)
Le pôle d’excellence sur les bétons dits « bas carbone », qui se met en place à l’Université de Sherbrooke à l’instigation d’Arezki Tagnit-Hamou, ne regroupe pas que des chercheuses et des chercheurs ayant de l’expertise dans ce matériau. Il a des ambitions beaucoup plus grandes. On y trouve aussi bien des entrepreneuses et des entrepreneurs en construction que des entreprises productrices de matériaux cimentaires traditionnels ou alternatifs et de béton. Des propriétaires d’ouvrages, des villes et des ministères figureront aussi parmi les partenaires. Le professeur rêve d’un lieu de recherche, de débats et d’échanges pour élaborer, développer et valider de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies, sans se cantonner à la simple évaluation technologique.
Des matériaux verts
Des spécialistes du cycle de vie participeront à la caractérisation du béton dans ce pôle d’excellence, tout comme des expertes et des experts en politiques publiques. L’acceptabilité sociale fait aussi partie des notions indispensables à prendre en compte pour que les matériaux nouvellement mis au point accèdent au marché vert. En plus de faciliter le transfert de technologies et de matériaux verts vers la société et l’industrie, ce nouvel ensemble perme ra donc de former des ingénieures et des ingénieurs très orientés vers le développement durable et ayant conscience de l’e et de leur travail sur l’environnement.
Passionné par son travail, le lauréat du Grand Prix d’excellence est aussi conscient de l’urgence d’agir pour la planète, puisque de 7 % à 8 % des GES produits dans le monde proviennent du ciment Portland. « Du Nunavut aux montagnes de ma Kabylie natale, l’humain a toujours su exploiter judicieusement les ressources pour le bien-être de ses congénères, tout en respectant la planète. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, il su t de constater l’emballement des changements climatiques. » Et il ajoute : « Nous avons le devoir et l’obligation de concevoir des outils plus respectueux de la nature. Les défis sont énormes, et les ingénieures et les ingénieurs ont un très grand rôle à jouer dans ce changement. »
Voilà pourquoi, avant de troquer dans quelques années le laboratoire de recherche pour le bord de mer et le plaisir de la pêche, Arezki Tagnit-Hamou consacre toutes ses énergies à un nouveau projet. Un pôle d’excellence sur les bétons à faible empreinte carbone est en train d’émerger à l’Université de Sherbrooke sous son impulsion (voir l’encadré ci-dessus). Un legs qui résume la bataille menée depuis des décennies par ce chercheur visionnaire pour un matériau indispensable moins dommageable pour l’environnement.
Pascale Guéricolas, journaliste.
L’ingénieur Arezki Tagnit-Hamou dans son bureau à l’Université de Sherbrooke tient fièrement son trophée du Grand Prix d’excellence 2024 de l’Ordre.
Encadrement professionnel
MENTORAT : COMMENT TRANSFORMER VOTRE
EXPÉRIENCE EN UNE RESSOURCE PRÉCIEUSE
POUR VOUS ET POUR LES AUTRES ?
Pour les ingénieures et ingénieurs
d’expérience, trouver des activités de formation continue peut devenir un défi. Après des années d’expérience et de nombreuses formations suivies, il peut sembler di cile d’avoir accès à de nouvelles perspectives de développement professionnel. Cependant, en adoptant le concept de « donner à la suivante ou au suivant », ces membres peuvent transme re leurs connaissances et leur expertise en faisant du mentorat. En e et, il est possible de satisfaire aux exigences relatives à la formation continue tout en contribuant au développement professionnel de la prochaine génération et en enrichissant votre propre parcours professionnel. Voici comment.
L’importance du mentorat dans le développement professionnel
Qu’est-ce que le mentorat ?
Le mentorat est une démarche structurée où un membre expérimenté (la mentore, le mentor) contribue au développement professionnel d’une autre personne (la mentorée, le mentoré). Ce soutien repose sur la transmission et le partage d’expérience avec la personne mentorée. Les conseils et connaissances de la mentore ou du mentor doivent être adaptés aux besoins exprimés par la personne mentorée. Les objectifs peuvent inclure l’intégration dans un nouvel environnement, l’acquisition de nouvelles compétences, la planification de carrière ou la résolution de problèmes techniques et professionnels.
Les formes de soutien
Le soutien apporté peut prendre plusieurs formes, telles que le coaching, le parrainage, ou encore des stages supervisés. Ces rencontres, qu’elles soient formelles ou informelles, doivent être structurées en fonction des objectifs de la personne mentorée, et peuvent varier selon les besoins de formation en fréquence et en durée.
Le mentorat peut-il compter pour votre formation continue ?
Reconnaissance du mentorat
JEUNES
En faisant profiter les plus jeunes ingénieures et ingénieurs de votre expertise et en les guidant, vous contribuez à leur développement et vous vous engagez également dans un processus d’apprentissage mutuel qui enrichit votre propre pratique.
Documentation et déclaration
Pour que vos activités de mentorat soient comptabilisées comme heures de formation continue, il est essentiel de conserver des renseignements sur les sessions de mentorat.
Le mentorat : un avantage certain pour les jeunes ingénieures et ingénieurs
Avoir accès au mentorat présente plusieurs avantages : il vous aide à définir et à a eindre vos objectifs de développement professionnel, vous permet de déclarer jusqu'à 10 heures de formation continue par période de référence, et vous o re la possibilité d’apprendre de l’expérience concrète et enrichissante d’une professionnelle ou d’un professionnel chevronné.
Gardez une trace des objectifs, des sujets abordés, des progrès réalisés et du temps de formation écoulé. Ce e documentation doit obligatoirement être jointe à votre déclaration dans votre portail de formation continue.
Exemples concrets de mentorat
1. Intégration dans un nouvel environnement : aider une ingénieure ou un ingénieur à s’adapter à son nouveau poste, à comprendre la culture d’entreprise et à naviguer dans les processus et procédés internes.
2. Acquisition de connaissances : faire part de votre expertise technique sur des sujets spécifiques à votre domaine de pratique ou à votre pratique professionnelle tels que les documents d'ingénierie, les contrats, la propriété intellectuelle.
3. Perfectionnement des compétences : o rir des conseils pratiques et des astuces pour améliorer des compétences techniques, par exemple en matière de gestion de projet.
4. Planification de carrière : guider une personne dans l’élaboration de son plan de développement professionnel, en l’aidant à se fixer des objectifs d’apprentissage et à définir des compétences à acquérir ou à développer.
5. Résolution de problèmes ou de conflits : aider à résoudre des conflits ou à surmonter des obstacles professionnels grâce à votre expérience et à vos compétences en gestion de conflits.
Les avantages du mentorat pour les mentores et les mentors
Développement personnel et professionnel
Le mentorat n’est pas seulement bénéfique pour la personne mentorée ; il enrichit également l’expérience de la mentore ou du mentor. En enseignant, vous a nez vos propres compétences, vous développez de nouvelles perspectives et vous renforcez votre réseau professionnel.
Dix heures de formation continue à déclarer Le mentorat apporte une grande satisfaction personnelle. Aider des personnes à grandir et à réussir grâce à votre soutien est une expérience gratifiante. Vous contribuez à la croissance de la profession et laissez un héritage durable. En contrepartie, vous pouvez déclarer jusqu’à 10 heures de formation continue par période de référence pour une activité de mentorat (accompagnement individuel).
Comment démarrer une activité de mentorat ?
Proposez votre expertise
Informez-vous aux ressources humaines pour voir si un programme de mentorat existe dans votre organisation. Si aucun programme n’existe, prenez l’initiative de lancer une démarche dans ce sens en collaboration avec votre gestionnaire. Proposez vos services de mentorat à vos collègues, votre volonté de transme re vos connaissances sera bien accueillie.
Structurez vos rencontres
Assurez-vous que vos sessions de mentorat sont bien structurées. Définissez des objectifs clairs avec la personne mentorée, planifiez des rencontres régulières et consignez des renseignements sur les rencontres (contenu, sujets abordés, résultats). Ce e démarche structurée contribue à ce que vos e orts soient reconnus comme activité de formation continue. Le mentorat est une occasion unique pour les ingénieures et ingénieurs d’expérience de contribuer à faire progresser la profession tout en répondant aux exigences relatives à la formation continue. En faisant bénéficier les plus jeunes de votre expertise et en les guidant, vous enrichissez votre propre parcours et laissez une marque durable dans votre domaine.
Malika Daoud, Conseillère séniore en communication.
LIEN UTILE
Guide d’application du Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs, pages 21-22.
h ps://www.oiq. qc.ca/wp-content/ uploads/documents/ DAP/dev_prof/ Guide_application_ reglement_ fc.pdf#page=21
Déontologie professionnelle
AVISER, AVERTIR, CONSULTER UN CONFRÈRE OU UNE CONSŒUR ? QUAND ET POURQUOI ?
Au fil des ans, ce e question a fréquemment fait l’objet de signalements ou de demandes d’information auprès du Bureau du syndic. Une récente décision du Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (CDOIQ) est venue reme re sur le tapis ce e question.
Le client d’abord
Comme le dit la maxime, le client a toujours raison Cela signifie notamment qu’un client a le droit, à tout moment, de demander un deuxième avis ou une contre-expertise lorsque survient un litige ou avant d’entreprendre des travaux1 ; le client peut même changer carrément d’ingénieure ou d’ingénieur en cours de projet.
En de telles circonstances, quelles sont les obligations déontologiques de l’ingénieure ou de l’ingénieur ?
Un peu d’histoire
Le Code de déontologie des ingénieurs (CDI) aborde ce e question :
« Lorsqu’un client demande à un ingénieur d’examiner ou de réviser des travaux d’ingénierie qu’il n’a pas lui-même exécutés, ce dernier doit en aviser l’ingénieur concerné et, s’il y a lieu, s’assurer que le mandat de son confrère est terminé. » (article 4.02.04 du CDI.)
Cet article date de 1981, au moment où le Code de déontologie a été adopté. Il semble à première vue créer des obligations assez larges pour l’ingénieure ou l’ingénieur à qui l’on demande d’examiner ou de réviser les travaux d’une consœur ou d’un confrère.
LORSQU’UN CLIENT DEMANDE À UN INGÉNIEUR D’EXAMINER OU DE RÉVISER
DES TRAVAUX D’INGÉNIERIE QU’IL N’A PAS
LUI-MÊME EXÉCUTÉS, CE DERNIER DOIT EN AVISER L’INGÉNIEUR CONCERNÉ.
Mais en 1999, un jugement du Tribunal des professions2 a apporté une nuance importante à ce e obligation, nuance toujours d’actualité . Le mandat d’expertise
Sans entrer ici dans toutes les considérations sémantiques et juridiques du jugement du Tribunal des professions, on peut résumer sa position ainsi : « Si la finalité du mandat est de perme re à un juge de trancher un litige [ou à un client de prendre une décision éclairée]3 », ce travail d’expertise d’une autre ingénieure ou d’un autre ingénieur ne requiert pas de sa part d’aviser l’ingénieure ou l’ingénieur ayant initialement réalisé les travaux.
La révision des travaux
La situation est tout autre lorsque la révision de travaux mentionnée à l’article 4.02.04 consiste à changer, corriger ou modifier le travail d’une consœur ou d’un confrère. Toujours selon le Tribunal des professions, « la finalité de l’article 4.02.04 […] fait en sorte que celui qui n’a pas exécuté les travaux (plans et devis, calculs, conception, etc.) avise l’auteur de l’œuvre, s’il est ingénieur, pour minimiser les risques d’erreur en regard des travaux [à] exécuter4 ».
Ainsi, le CDOIQ a récemment sanctionné un ingénieur qui, embauché à titre d’entrepreneur général pour des travaux de rénovation d’une résidence privée, a modifié en cours de construction les plans d’ingénierie fournis par son client, sans avoir au préalable contacté l’ingénieur ayant initialement réalisé ces plans d’ingénierie5
La protection du public
Ce e nuance apportée par le Tribunal des professions dans l’interprétation de l’article 4.02.04 s’inscrit dans un souci de protection du public. À ce sujet, on explique dans le Guide de
« SI LA FINALITÉ DU MANDAT EST DE PERMETTRE À UN JUGE
DE TRANCHER UN LITIGE […] », CE TRAVAIL D’EXPERTISE D'UNE AUTRE INGÉNIEURE OU D’UN AUTRE INGÉNIEUR NE
REQUIERT PAS DE SA PART D’AVISER L’INGÉNIEURE OU L’INGÉNIEUR AYANT INITIALEMENT RÉVISÉ LES TRAVAUX.
pratique professionnelle6 que « l’article 4.02.04 vise à protéger le public [car en avisant l’ingénieur concerné], l’ingénieur permet à son homologue de lui indiquer certains éléments fondamentaux et de lui donner les informations cruciales qui n’apparaissent pas nécessairement sur les documents ou les travaux d’ingénierie qu’il a conçus et dont la connaissance pourrait s’avérer essentielle [lors de modifications réelles aux ouvrages] ».
Toujours dans une optique de protection du public, la consœur ou le confrère dont les travaux font l’objet d’une révision doit évidemment collaborer avec le nouvel intervenant7
Me Martine Gervais, avocate, che e d’équipe de la gestion des demandes d’enquête et conseillère juridique, et Philippe-André Ménard, ing., syndic adjoint.
1. Code de déontologie des ingénieurs, article 3.01.04 : « L’ingénieur doit reconnaître en tout temps le droit du client de consulter un autre ingénieur et, dans ce cas, il doit apporter sa collaboration à ce dernier. »
2. Thibault c. Ingénieurs (Ordre professionnel des), 1999, Q.C.T.P. 080.
3. Op. cit., p. 15.
4. Op. cit., p. 14.
5. Ingénieurs c. Breault Gosselin, CDOIQ, 22-230702, 5 mars 2024.
6. Ordre des ingénieurs du Québec, Guide de pratique professionnelle, avril 2024.
7. Voir la note 1.
Assurance responsabilité professionnelle
ASSUREZ VOTRE TRANQUILLITÉ GRÂCE À UNE DÉCLARATION CORRECTE ET COMPLÈTE
L’assurance responsabilité professionnelle (ARP) est obligatoire pour protéger le public contre les réclamations issues d’erreurs, d’omissions ou de négligences des membres de l’Ordre dans l’exercice de leurs fonctions. Toutefois, le montant de la prime peut varier considérablement en fonction de divers facteurs. Comment s’assurer tout en payant une prime qui reflète fidèlement les services o erts ? Voici un guide pour vous aider à optimiser votre ARP.
Comprendre les facteurs in uant sur le coût de la prime
Honoraires
Vos honoraires déclarés sont un indicateur clé pour l’assureur. Il est important que ceux-ci reflètent exactement votre pratique professionnelle. Une déclaration précise de vos honoraires permet de fixer une prime qui correspond réellement aux services que vous o rez.
Sinistralité
L’historique des réclamations joue un rôle primordial dans la détermination de votre prime. Une ingénieure ou un ingénieur ayant un historique de sinistralité élevé paiera une prime plus élevée pour compenser l’ajout de risques. Il est donc crucial de maintenir des pratiques rigoureuses et de me re en place des procédures de gestion des risques ecaces pour réduire la fréquence et la sévérité des réclamations.
Risque lié à votre domaine de pratique et au type d’activité exercée
Le domaine dans lequel vous exercez et le type d’activité que vous accomplissez ont un e et direct sur le niveau de risque établi par le gestionnaire d’assurance Victor Canada. Une déclaration détaillée de tous vos domaines de pratique aide à établir une prime qui reflète correctement votre profil de risque.
Certaines activités d’un domaine de pratique peuvent être considérées comme moins
risquées que d’autres. Par exemple, si vous préparez souvent des plans et devis pour des charpentes et des fondations et que vous savez que 20 % de ces plans ne se concrétisent pas, il est important de le préciser dans votre proposition d’assurance, car cela pourrait avoir un e et positif sur la tarification.
L’importance d’une déclaration correcte pour optimiser la prime
Réévaluation et ajustement des honoraires
Assurez-vous que vous déclarez avec précision vos honoraires pour chacun de vos domaines de pratique et chacune de vos activités. Faire une déclaration précise est la meilleure façon de payer une prime correspondant exactement à vos activités réelles.
Types de projets/mandats
L’évaluation du risque par le gestionnaire d’assu- rance et donc la prime associée dépendent du domaine de pratique. Certains sont considérés comme étant moins à risque que d’autres. Déclarez tous les types de projets/ mandats que vous accomplissez pour obtenir une prime qui reflète fidèlement votre profil de risque.
Gestion proactive des risques
Adopter une approche proactive dans la gestion des risques peut avoir une influence considérable sur le montant de votre prime. Me ez en place des mesures pour diminuer les erreurs et les omissions. Une gestion e cace des risques contribue à réduire les sinistres potentiels, ce qui a une influence positive sur le montant de votre prime.
Communication régulière
Maintenir une communication régulière avec votre courtier est essentiel. Informez-le de tout changement dans votre pratique professionnelle si la nature de vos services initialement déclarés à l’assureur a évolué afin de déterminer si une modification de votre police d’assurance est nécessaire.
LES FORMATIONS SPÉCIFIQUES À VOTRE DOMAINE
PEUVENT VOUS AIDER À RESTER À JOUR ET À AMÉLIORER VOS COMPÉTENCES, CE QUI RÉDUIT LES RÉCLAMATIONS POTENTIELLES.
L’importance de la formation continue Investir dans des programmes de formation continue peut réduire les risques d’erreurs professionnelles. Les formations spécifiques à votre domaine peuvent vous aider à rester à jour et à améliorer vos compétences, ce qui réduit les réclamations potentielles. L’Ordre propose des formations couvrant des sujets tels que les documents d’ingénierie, les contrats et la propriété intellectuelle, le règlement des di érends, la gestion des conflits et la surveillance des travaux. Elles sont conçues pour vous aider à prévenir les risques liés à votre pratique professionnelle.
En comprenant les facteurs qui influent sur le coût de l’assurance responsabilité professionnelle et en adoptant des stratégies de déclaration précises, vous pouvez garantir une couverture adéquate tout en payant une prime qui reflète fidèlement les services que vous o rez. Informez-vous, communiquez avec votre courtier et investissez dans la formation continue pour optimiser votre gestion de risques.
Direction de la surveillance et de l'inspection professionnelle.
Législation et jurisprudence
EXERCICE DE L’INGÉNIERIE : EST-CE TOUJOURS ILLÉGAL POUR
DES NON-MEMBRES
La Loi sur les ingénieurs a été modifiée en septembre 2020, et une définition de l’« exercice » de l’ingénierie y a été introduite.
La version précédente de la Loi, qui remontait à 1964, ne contenait pas une telle définition et se raba ait essentiellement sur les exemples d’ouvrages qui s’inscrivaient dans le champ d’exercice de l’ingénieur : les chemins de fer, les barrages, les ponts, les havres, les phares, et plusieurs autres. Cela avait l’avantage de donner une image bien réelle des travaux d’ingénierie, mais l’inconvénient de mal vieillir et de ne pas suivre l’évolution de la technologie et de la société québécoise. Comment, en e et, ra acher aisément des champs émergents tels que le génie biomédical ou le génie informatique aux catégories d’ouvrages décrits en 1964 ?
Quid de l’ingénierie au Québec ?
La mouture de 2020 vient ajouter une description conceptuelle de l’exercice de l’ingénierie. Ce e description perme ra à la Loi sur les ingénieurs de s’adapter aux technologies et aux pratiques qui émergeront à l’avenir. Mais aussi, la définition de l’exercice de l’ingénierie est maintenant très large. Voyez en e et le premier alinéa du texte de l’article 1.1 de la Loi sur les ingénieurs :
« L’exercice de l’ingénierie consiste, quelle que soit la phase du cycle de vie d’un ouvrage, à exercer une activité à caractère scientifique d’analyse, de conception, de réalisation, de modification, d’exploitation ou de conseil appliqué aux structures et aux matériaux ainsi qu’aux procédés et aux systèmes qui extraient, utilisent, échangent, transforment, transportent ou emmagasinent de l’énergie, de l’information ou de la matière dans le but d’o rir un milieu fiable, sécuritaire et durable. »
1. La formule suivante peut aider à déterminer si une activité est réservée aux membres de l’Ordre : activité énumérée dans l’article 2 de la Loi + ouvrage mentionné dans l’article 3.
On conçoit aisément que ce e définition large englobe un grand éventail d’activités humaines. Mais est-ce à dire que toute personne qui n’est pas membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec se trouve constamment à la limite de la pratique illégale ? La réponse est non, mais cela demande tout de même une certaine vigilance.
?
Une activité humaine peut être englobée dans la définition de l’exercice de l’ingénierie, sans pour autant être réservée à l’ingénieur. Pour qu’une activité soit réservée à l’ingénieur, elle doit respecter deux conditions cumulatives :
1) L’activité est énumérée à l’article 2 de la Loi sur les ingénieurs ; 2) L’activité se rapporte à l’un des ouvrages visés à l’article 3.
Activités réservées aux membres
L’article 2 de la Loi énumère un certain nombre d’activités, qui s’étendent de la conception jusqu’à la réalisation de plans et de devis et l’émission d’avis, en passant par la réalisation d’essais et de calculs, ainsi que la surveillance et l’inspection. C’est donc dire que les activités susceptibles d’être réservées à l’ingénieur sont ne ement plus circonscrites que ce qui fait partie de l’exercice de l’ingénierie.
Mais l’exercice ne se termine pas là. Pour qu’une activité soit réservée à l’ingénieur, encore faut-il qu’elle se rapporte à un ouvrage décrit à l’article 3 de la Loi. Il faut lire la Loi a entivement, car elle comporte des exclusions et des précisions propres à chaque catégorie d’ouvrages.
En généralisant, on peut dire que les ouvrages d’ingénierie se rapportent aux « bâtiments », aux « structures », aux « systèmes », ainsi qu’aux dépendances d’ouvrages routiers et aux procédés industriels.
En conclusion, il est important de comprendre quelles sont les activités réservées aux membres de l’Ordre des ingénieurs pour éviter de se retrouver en situation de pratique illégale. C’est donc dire que l’«exercice » de l’ingénierie est une notion beaucoup plus vaste que celle d’activité réservée.
Marie-Julie Gravel, ing., conseillère à la surveillance de la pratique illégale et Me Patrick Marcoux, avocat.
Chronique financière
Sept conseils pour une bonne hygiène numérique
Appliquez ces conseils simples pour vous prémunir de la fraude en améliorant votre sécurité en ligne. Chaque année, le nombre de fraudes numériques augmente. « Et elles se sont accentuées en 2020 avec la pandémie », confirme Tony Fachaux, expert en sensibilisation à la cybersécurité à la Banque Nationale. Une cyberattaque peut mener à un vol d’identité, un vol de données ou encore à un vol financier, qui pourrait ternir votre dossier de crédit et vous amener jusqu’au tribunal.
1. Protégez vos appareils connectés
Optez pour un logiciel antivirus qui examine les sites, téléchargements, pièces jointes et disques durs externes, en plus d’offrir un pare-feu. « Un virus qui s’installe et vole de l’information va chercher à communiquer avec le pirate pour la lui envoyer, poursuit Tony Fachaux. Le pare-feu pourrait bloquer ce type de flux. » Vérifiez régulièrement que cette protection est activée.
2. Optez pour un réseau Wi-Fi
sécurisé
et des mots de passe robustes
Évitez de vous connecter aux réseaux Wi-Fi non sécurisés à partir de vos appareils. Si vous êtes connecté à un réseau Wi-Fi public, un fraudeur pourrait mettre la main sur vos informations confidentielles. On recommande de ne rien faire de confidentiel sur un réseau public, comme se connecter à son compte bancaire ou à son courriel. Pour sécuriser votre Wi-Fi à la maison, vous devez changer le mot de passe par défaut de votre réseau et celui du routeur de votre fournisseur Internet. Un mot de passe robuste sécurise les accès à vos appareils personnels et professionnels. Il doit être le plus long possible, avoir du sens que pour vous et avoir une utilisation unique. Ne notez et ne partagez jamais ce mot de passe. Activez aussi lorsque possible l’authentification à double facteur (la vérification en deux étapes).
3. Effectuez vos mises à jour régulièrement
Téléchargez les versions les plus récentes des logiciels de sécurité, systèmes d’exploitation, navigateurs Web
et applications de tierces parties. Elles permettent de corriger les nouvelles failles de sécurité connues. Vous pourriez activer l’option de mises à jour automatiques sur vos appareils.
4. Disposez de bonnes sauvegardes
La copie hors ligne de vos dossiers (sur une application infonuagique par exemple) vous permet de retrouver vos fichiers en cas de perte ou de vol de vos appareils, et de récupérer vos données si vous êtes victime d’une attaque par rançongiciel. Si vos mises à jour sont effectuées sur un disque dur externe connecté à un appareil infecté, elles pourraient être compromises.
5. Méfiez-vous avant de cliquer
Restez vigilant face aux communications non sollicitées (courriel, clavardage sur les médias sociaux, message texte). Ne cliquez jamais sur un lien ou une pièce jointe à moins de vous être assuré de sa conformité.
6. Évitez de partager des renseignements personnels sur les réseaux sociaux
Certaines informations que vous publiez en ligne pourraient permettre à un fraudeur d’usurper votre compte à des fins frauduleuses ou de créer un faux compte suffisamment crédible pour commettre de l’hameçonnage.
7. Vous travaillez de la maison ?
Les bonnes pratiques en sécurité mises en place par l’employeur doivent être appliquées, même à distance.
L’offre de la Banque Nationale pour les ingénieurs devient encore plus avantageuse. Découvrez vos nouveaux privilèges à bnc.ca/ingenieur
QUAND L’INGÉNIERIE S’INVITE EN CLASSE
Christine Nessim, enseignante en sciences à l’école Mont-Royal, a fait appel aux ambassadrices et aux ambassadeurs bénévoles de l’Ordre pour faire découvrir la profession d’ingénieur à ses élèves de troisième secondaire. Retour sur les bienfaits de ce e rencontre entre les génies d’aujourd’hui et celles et ceux de demain.
Mieux comprendre l’ingénierie
Lors de sa visite, l’ambassadrice ou l’ambassadeur présente d’abord les di érents domaines du génie, ce qui permet aux élèves de mieux comprendre en quoi consiste la profession. « Les jeunes découvrent que, peu importe leurs centres d’intérêt, il existe une branche de l’ingénierie qui peut les captiver et correspondre à leurs aspirations », explique Christine Nessim. Par exemple, celles et ceux qui se passionnent pour la santé peuvent s’orienter vers le génie biomédical, tandis que les adeptes de la technologie trouveront leur place dans l’ingénierie informatique. L’enseignante souligne qu’exposer les élèves aux multiples domaines de l’ingénierie élargit leurs horizons professionnels et éveille parfois chez certaines et certains une vocation insoupçonnée.
De la théorie à la pratique
Un atelier scientifique collaboratif animé par l’ambassadrice ou l’ambassadeur permet ensuite aux élèves de voir comment les principes théoriques appris en classe se transforment en solutions réelles et tangibles.
Rapidement, la salle de classe se convertit en un laboratoire dynamique où la théorie prend vie et où chaque élève devient une ingénieure ou un ingénieur en herbe.
« Les jeunes découvrent que, peu importe leurs centres d’intérêt, il existe une branche de l’ingénierie qui peut les captiver et correspondre à leurs aspirations. »
CHRISTINE NESSIM
ENSEIGNANTE EN SCIENCES À L’ÉCOLE MONT-ROYAL
Les étudiantes et étudiants de Christine Nessim ont donc été invités à construire un bras articulé, puis à le faire fonctionner à l’aide d’un mécanisme constitué de seringues et d’eau. Ainsi, les élèves ont pu expérimenter avec les concepts de fluides appris auparavant avec leur enseignante.
« Les élèves s’investissent davantage lorsqu’ils peuvent voir l’application concrète de ce qu’ils apprennent », remarque Christine Nessim. Grâce à l’atelier réalisé en classe, elles et ils ont pu manipuler des matériaux, utiliser leurs apprentissages pour résoudre un problème réel, et voir les résultats immédiats de leurs e orts. Ce e approche pratique renforce la compréhension des notions complexes ; plus encore, elle suscite également un intérêt accru et une plus grande motivation pour les études scientifiques. Les élèves découvrent que la théorie n’est pas seulement abstraite, mais qu’elle a des applications concrètes qui peuvent avoir une incidence directe sur le monde.
Une expérience valorisante pour les filles
« Relever des défis techniques renforce l’estime de soi des élèves et leur donne confiance en leurs capacités à résoudre des problèmes », indique Christine Nessim. Cela est d’autant plus vrai pour les jeunes filles.
L’enseignante se souvient bien de la fierté qui illuminait le visage des quatre étudiantes qui sont parvenues à faire fonctionner un bras hydraulique avant leurs camarades masculins. « Cela leur montre qu’elles sont tout aussi capables que les garçons de réussir en sciences ou en ingénierie », précise Christine Nessim.
En outre, lorsque des ingénieures présentent leur parcours et leurs succès, elles servent de modèles inspirants, montrant ainsi aux jeunes filles qu’elles peuvent s’épanouir dans des domaines souvent perçus comme masculins.
Ces expériences positives encouragent les filles à envisager une carrière en ingénierie, ce qui contribue à une plus grande diversité et inclusion dans la profession.
Une chance unique pour les élèves
Christine Nessim recommande vivement à ses collègues d’intégrer les interventions des ambassadrices et des ambassadeurs dans leur programme d’enseignement. « C’est une chance que l’on donne à nos élèves, dit-elle. Que les élèves souhaitent faire carrière en ingénierie ou non, c’est une expérience hautement bénéfique. »
En exposant les élèves à des modèles inspirants et en leur montrant les applications concrètes de leurs apprentissages, le programme des ambassadrices et ambassadeurs contribue à éveiller des passions et à préparer la relève en ingénierie.
Aurélie Ponton, journaliste.
PROMOTION DE LA PROFESSION D’INGÉNIEUR
De septembre 2023 à juin 2024…
16
350 jeunes rencontrés
340 activités réalisées
220 ambassadrices et ambassadeurs engagés
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES INITIATIVES ET ACTIVITÉS DU PROGRAMME, OU POUR VOUS Y INSCRIRE COMME BÉNÉVOLE, VISITEZ LE SITE DE L’ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC.
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 22 février 2024, relativement au droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing. (membre no 5039482), dont le domicile professionnel est situé à Jonquière, province de Québec, à savoir :
Ouvrages temporaires (échafaudages)
« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing. (membre no 5039482), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieures et aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des ouvrages temporaires (échafaudages).
Toutefois, Pierre-Luc Godin, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’une ingénieure ou d’un ingénieur qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 22 février 2024. Montréal, ce 22 mars 2024
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 16 mai 2024, relativement au droit d’exercice de l’ingénieur Dejan Pavicic, ing., (membre no 5062941), dont le domicile professionnel est situé à Québec, province de Québec, à savoir :
Assemblages de charpentes en acier « DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Dejan Pavicic, ing. (membre no 5062941), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des assemblages de charpentes en acier, excluant la gestion de projets.
Toutefois, Dejan Pavicic, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’une ingénieure ou d’un ingénieur qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 16 mai 2024.
Montréal, ce 17 juin 2024
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 16 mai 2024, relativement au droit d’exercice de Pascal Fortin, ing., (membre no 126237), dont le domicile professionnel est situé à Brossard, province de Québec, à savoir :
Fondations (données géotechniques)
« DE LIMITER le droit d'exercice de Pascal Fortin, ing. (membre no 126237), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des fondations (données géotechniques).
Toutefois, Pascal Fortin, ing. pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 4 juin 2024.
Montréal, ce 4 juillet 2024
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 18 avril 2024, relativement au droit d’exercice de l’ingénieur André Pellan, ing., (membre no 21515), dont le domicile professionnel est situé à Rouyn-Noranda, province de Québec, à savoir :
Charpentes et fondations
« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice d’André Pellan, ing. (membre no 21515), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieures et aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et des fondations.
Toutefois, André Pellan, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’une ingénieure ou d’un ingénieur qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 18 avril 2024.
Montréal, ce 21 mai 2024
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques
Avis de limitation du droit d’exercice
Avis de limitation du droit d’exercice
Avis de radiation (FCO)
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le 16 mai 2024, le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation des membres dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs.
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 22 février 2024, relativement au droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing. (membre no 5039482), dont le domicile professionnel est situé à Jonquière, province de Québec, à savoir :
Ouvrages temporaires (échafaudages)
Ce e décision est en vigueur depuis le 17 juin 2024.
Prénom Thanh-Lieml
Nom Ngo
Domicile Mississauga, ON professionnel
« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing. (membre no 5039482), en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine des ouvrages temporaires (échafaudages).
* Lorsque le nom d’une personne est suivi d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est maintenant membre en règle de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
« Toutefois, Pierre-Luc Godin, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un.e ingénieur.e qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle. »
Ce e limitation du droit d’exercice de Pierre-Luc Godin, ing., est en vigueur depuis le 22 février 2024.
Montréal, ce 22 mars 2024
Veuillez communiquer avec le Service à la clientèle (514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1, ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 17 juin 2024. Montréal, le 17 juin 2024.
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques
Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des a aires juridiques
Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ., c. C-26), avis est donné par la présente que le Comité exécutif de l’Ordre des ingénieurs du Québec a rendu une décision le 16 mai 2024, relativement au droit d’exercice de l’ingénieur
George Khouri, ing., (membre no 141094), dont le domicile professionnel est situé à Québec, province de Québec, à savoir : Ponts et structure des transports « DE LIMITER le droit d’exercice de George Khouri, ing., (membre no 141094), jusqu’à ce que les mesures de perfectionnement soient complétées avec succès, en lui interdisant d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs lorsqu’elle se rapporte au domaine : ponts et structure des transports. Toutefois, George Khouri, ing., pourra exercer dans ce domaine sous la supervision d’un ingénieur qui devra apposer aux documents d’ingénierie les marques d’authentification requises et en assumer la responsabilité professionnelle.
George Khouri, ing., pourra cependant exercer des activités d’inspection et de relevé des dommages de structures ainsi que surveiller les travaux relatifs au domaine des ponts et structures de transport sans la supervision d’une ingénieure ou d’un ingénieur. »
Ce e limitation du droit d’exercice est en vigueur depuis le 4 juin 2024.
Montréal, ce 4 juillet 2024
Me Élie Sawaya, avocat
Secrétaire adjoint et chef des a aires juridiques
AVIS DE DÉCÈS
SAC@OIQ.QC.CA
Du 19 décembre 2023 au 22 mai 2024, inclusivement
L’Ordre des ingénieurs du Québec o re ses sincères
condoléances aux familles et aux proches des personnes suivantes, décédées récemment :
Luis Guillermo Aguilera Torres, Montréal
Réal Allard, Candiac
Luc Babin, Rimouski
Charles-Michel Barry, Lasalle
Roger Beaudry, Montréal
Daniel Bélanger, Montréal
Fehri Ben Romdane, Laval
Gaétan Bernier, Rosemère
Paul Brodeur, Sherbrooke
Jean-Guy Brosseau, Longueuil
Laurent Champagne, Rouyn-Noranda
Richard Deshaye, Saint-Louis-de-Blandford
Pierre Désilets, Kirkland
Mario Désilets, Trois-Rivières
Louis Charles Désy, Val-des-Monts
Louis Dio e, Laval
Gilles Dupaul, Laval
André Dupont, Québec
Gilles Dupont, Québec
Marin Ene, Rouyn-Noranda
Henri-Paul Filion, Mascouche
James Goodwin, Grosse-Île
Louis Goulet, Québec
Jacques Guilbault, Laval
Steve Janelle, Longueuil
René Lachance, Saint-Zénon
Maryse Lafontaine, Beaconsfield
Marcel A. Lafrance, Verdun
Alexandru Leahu, Vaudreuil-Dorion
Yves R. Mailloux, Sainte-Adèle
Michel Marsolais, Montréal
Bernard Massé, Brossard
James Arthur Mcintyre, Laval
Antoun Nicolas Melki, Brossard
Valeriu Mocanu, Dollard-des-Ormeaux
Raymond Parenteau, Boucherville
Denis Prévost, Sainte-Thérèse
Louis-Stéphane Racicot, Boucherville
Normand Remington, Saint-Hubert
Pierre Ricard-Desjardins, Gatineau
Kamal Sami, Montréal
EXAMEN PROFESSIONNEL
AVIS À TOUTES LES CANDIDATES ET À TOUS LES CANDIDATS À LA PROFESSION D’INGÉNIEUR E T AUX PERSONNES DÉTENTRICES D’UN
PERMIS RESTRICTIF TEMPORAIRE
Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen :
Date des prochaines séances d’examen
Date de la séance
2 oct. 2024 à 18 h 30
19 oct. 2024 à 13 h
2 nov. 2024 à 13 h
16 nov. 2024 à 9 h
Lieu
Montréal (Rive-Nord)
Sherbrooke
Rimouski
Montréal
Date limite d’inscription
7 sept. 2024
21 sept. 2024
5 oct. 2024
22 oct. 2024
Pour vous inscrire à une séance, vous devez au préalable terminer votre formation théorique. Une fois que la séance est terminée, vous recevrez un courriel contenant le lien pour vous inscrire sur la plateforme. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Ordre des ingénieurs du Québec au oiq.qc.ca ou communiquer avec l’équipe de l’examen professionnel par courriel au examenprofessionnel@oiq.qc.ca
En conformité avec la Loi sur la langue commune et o cielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidates et candidats qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de le langue française peuvent obtenir un exemplaire bilingue du questionnaire.
Certaines dates pourraient être suje es à des modifications. Consultez la plateforme d’inscription pour obtenir les informations les plus récentes.
NOUVEAU cours en ligne
Présentation des données de L’IA sous forme graphique
Inscrivez-vous aujourd’hui le 18 octobre 2024
Consultez la liste complète des cours sur cipe.ca/LePlan
La précision au service de l’ingénierie
NUAGE DE POINTS 3D - PHOTOGRAMMÉTRIE - DRONE BATHYMÉTRIE - JUMEAUX NUMÉRIQUES - VOLUMÉTRIE ANALYSE DE MOUVEMENTS DE STRUCTURE - LIDAR
Au-delà des repères
CONSTRUCTION DURABLE
GAGNER À TOURNER EN ROND
Responsable de plus de 40 % des émissions de gaz à e et de serre, le secteur de la construction passe au vert grâce à l’économie circulaire.
2 août 2023 : l’humanité vient de dépenser toutes les ressources que la planète pouvait produire en un an. Cela veut dire que « pour régénérer ce que l’humanité consomme aujourd’hui, il nous faudrait l’équivalent de “1,7 Terre” en matière de surface », peut-on lire sur le site Web du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui porte l’initiative du « Jour du dépassement de la Terre ».
Les e ets de ce e surconsommation des ressources de notre planète sont de plus en plus visibles. En résulte la disparition d’écosystèmes entiers, mais aussi la raréfaction de ressources essentielles pour le secteur de la construction, comme le sable.
En réponse, les principes de l’économie circulaire ont le vent en poupe. Inspirée de pratiques autrefois quotidiennes, ce e approche vise à « utiliser la valeur complète des ressources », résume Alice Rabisse, chargée de projet au Lab construction. Au sein de ce laboratoire, mis sur pied par le Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC) de l’École de technologie supérieure (ÉTS), Alice Rabisse contribue à « généraliser les stratégies d’économie circulaire pour le secteur de la construction ».
Ce e vision s’inscrit en opposition aux méthodes « linéaires » actuelles, résumées par l’expression « extraire, fabriquer, consommer, jeter » : on récolte les ressources, on construit une bâtisse ou une infrastructure et, une fois que celle-ci n’a plus d’utilité, on la détruit et on envoie les morceaux à la décharge. Au Québec, 3,5 millions de tonnes de déchets sont ainsi générées par le secteur de la construction chaque année.
L’économie circulaire invite à repenser le processus de construction pour diminuer le
« La structure peut durer 150 ans, l’enveloppe, jusqu’à 50 ans ; mais la plomberie et l’électricité doivent être changées tous les 15, 20 ans. Comment peut-on me re un des composants à jour sans avoir à démolir les couches qui sont là pour plus longtemps ? »
IVANKA IORDANOVA, PROFESSEURE AU DÉPARTEMENT DE GÉNIE DE LA CONSTRUCTION DE L’ÉTS ET MEMBRE DU LAB CONSTRUCTION
L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Un système économique qui utilise une démarche systémique pour maintenir un flux circulaire des ressources, en recouvrant, conservant ou augmentant leur valeur tout en contribuant au développement durable.
Source : iso.org
« On doit se demander dès le début comment réduire l’impact d’un projet. Ça inclut le design, le choix des matériaux, mais aussi l’entretien et la réparation de bâtiments pour en prolonger la durée de vie. »
ALICE RABISSE, CHARGÉE DE PROJET AU LAB CONSTRUCTION
gaspillage. « On doit se demander dès le début comment réduire l’impact d’un projet, explique la chargée de projet. Ça inclut le design, le choix des matériaux, mais aussi l’entretien et la réparation de bâtiments pour en prolonger la durée de vie. » Pour respecter les principes de l’économie circulaire, il faudra penser à maximiser l’usage de l’espace et, si une démolition est envisagée, à veiller à trouver un nouvel usage aux matériaux.
Économie circulaire appliquée
Comment construire selon une logique circulaire ? C’est la question que s’est posée Ivanka Iordanova, professeure au Département de génie de la construction de l’ÉTS et membre du Lab construction. « Je m’intéresse à la conception de bâtiments adaptables dans le temps », lance-t-elle tout de go. Pour y parvenir, elle mise sur la modularité. « Le préfabriqué a une mauvaise réputation, mais avec les outils de modélisation et de simulation, on peut concevoir de beaux projets », assure-t-elle. Surtout, ce e pratique permet d’imaginer des structures qui, au lieu du béton, pourraient avoir des connexions mécaniques sèches et démontables.
La démarche que préconise Ivanka Iordanova tient aussi compte des di érents composants d’un bâtiment qui auront tous une durée de vie distincte, une démarche qu’on nomme en anglais shearing layers. « La structure peut durer 150 ans, l’enveloppe, jusqu’à 50 ans ; mais la plomberie et l’électricité doivent être changées tous les 15, 20 ans. Comment peut-on me re un des composants à jour sans avoir à démolir les couches qui sont là pour plus longtemps ? » Un bâtiment ainsi conçu pourrait aussi être mis à jour régulièrement,
par exemple pour y intégrer une nouvelle technologie moins énergivore.
La chercheuse mise sur des outils technologiques pour faciliter l’adoption des principes de l’économie circulaire, dont les outils de la modélisation des données du bâtiment (en anglais Building Information Modeling [BIM]), qui perme ent de garder une trace des renseignements sur un bâtiment pour les utilisatrices et utilisateurs futurs. « Si on conçoit un bâtiment adaptable mais qu’on ne garde pas l’information, quand il sera prêt à changer de vocation, on ne saura plus que c’est possible », mentionne-t-elle.
Ambitions en boucle
Au Québec, l’indice de circularité s’élève à 3,5 %, révèle la Feuille de route gouvernementale en économie circulaire 2024-2028 – la première du type – publiée à la mi-avril par le gouvernement provincial. « On a de la marge pour progresser », observe Alice Rabisse avec optimisme. Justement, on lit dans le même document que « le Québec pourrait presque tripler son indice de circularité et le porter à 9,8 % si les mesures adéquates étaient mises en place ». Le gouvernement vise aussi à a eindre 5 % de taux de circularité dès l’an prochain, une cible plutôt ambitieuse qui devrait envoyer un message à l’industrie. Pour y parvenir, il faudra faire preuve de beaucoup d’imagination. C’est ce à quoi se sont appliqués les collaborateurs et collaboratrices au Lab construction, dont les travaux se sont étalés sur trois ans, jusqu’en 2024. Parmi les projets, l’un d’eux visait à répertorier les facteurs influant sur le réemploi de bâtiments plutôt que sur leur déconstruction, à TroisRivières, au moyen de l’analyse des permis de construction et de démolition. Un autre a
« On ne se limite pas à la conception. On invite aussi nos clients à réfléchir à leurs besoins de base.
Ont-ils réellement besoin de quelque chose de neuf ou pourraient-ils rénover une structure existante ? »
LI-ANNE SAYEGH, ING.
INGÉNIEURE SÉNIOR EN DÉVELOPPEMENT DURABLE CHEZ ARUP
AU QUÉBEC, L’INDICE DE CIRCULARITÉ EST DE 3,5 %, COMPARÉ À ENVIRON 8 % À L'ÉCHELLE MONDIALE.
LES PAYS-BAS SONT EN TÊTE : LEUR INDICE DE CIRCULARITÉ EST DE L’ORDRE DE 25 %.
évalué la pertinence d’établir une plateforme de démantèlement de portes et de fenêtres. Ces projets ont permis de repérer les possibilités de la mise en œuvre des principes de l’économie circulaire – par exemple quels nouveaux modèles d’a aires pourraient être développés –mais aussi les entraves à son déploiement dans le milieu de la construction. « Le Code du bâtiment, les assurances, ce sont des freins que nous essayons de débloquer », indique Alice Rabisse. Pour sa part, Li-Anne Sayegh, ingénieure sénior chez Arup, s’est intéressée aux mesures d’impact. « J’ai voulu voir comment intégrer les notions d’économie circulaire à la méthodologie d’analyse du cycle de vie (ACV) », expliquet-elle. Pour calculer l’e et de mesures vertes sur le cycle de vie d’un projet, il faut en e et que ce e « vie » ait une fin. Que faire lorsque des matériaux se retrouvent dans une nouvelle construction et ont donc une deuxième vie ? Sans méthodologie standardisée, « deux personnes pourraient avoir un résultat di érent pour une même construction selon ce dont elles
Nouvelles normes ISO
L’Organisation internationale de normalisation (ISO) dévoilait en mai dernier trois premières normes de la famille ISO 59000 dans le domaine de l’économie circulaire, soit :
• ISO 59004 : Vocabulaire, principes et recommandations pour la mise en œuvre
• ISO 59010 : Recommandations relatives à la transition des modèles d’a aires et des réseaux de valeur
• ISO 59020 : Mesure et évaluation de la performance de circularité. Ces normes sont conçues pour harmoniser la compréhension de l’économie circulaire et aider à sa mise en œuvre et à sa mesure.
Source : iso.org
Activités de cocréation réalisées par le Lab construction.
Pour accélérer la transition vers l’économie circulaire du secteur de la construction, le Lab Construction o re une plateforme de transfert de connaissances avec guides, outils, webinaires et plus : constructioncirculaire.com
auront décidé de tenir compte », souligne l’ingénieure, qui s’inquiète des risques d'écoblanchiment. Dans son rapport, elle propose de me re au point un projet de référence : « Si on dit qu’on a obtenu une réduction de l’impact environnemental de 30 %, ça veut dire qu’on l’a comparé à quelque chose de précis. » En clarifiant cet aspect, elle espère éviter la tricherie.
Passionnée par les questions environnementales, Li-Anne Sayegh est bien entourée : elle travaille pour la firme Arup, reconnue comme leader dans le domaine. Arup collabore aussi avec la Fondation Ellen MacArthur, dont la mission est de faire la promotion de l’économie circulaire. Accessible à partir du site Web d'Arup, un document publié par la firme en 2016 souligne les principes de ce e approche, appliqués au secteur de la construction. Dans son quotidien, l’ingénieure est
SECTEURS
PRIORISÉS EN ÉCONOMIE
CIRCULAIRE
• Bioalimentaire
• Construction
• Manufacturier
• Mines
• Énergie
Source : gouvernement du Québec
appelée à collaborer avec ses collègues de diverses disciplines pour intégrer l’économie circulaire à tous les projets. « On ne se limite pas à la conception, précise-t-elle. On invite aussi nos clients à réfléchir à leurs besoins de base. Ont-ils réellement besoin de quelque chose de neuf ou pourraient-ils rénover une structure existante ? » Une chose est certaine : transformer une approche linéaire en cercle demande une bonne dose de flexibilité. « L’économie linéaire existe depuis des centaines d’années, rappelle Alice Rabisse. On ne va pas changer nos manières de faire du jour au lendemain. » Mais grâce au travail du Lab construction et d’ingénieures et ingénieurs consciencieux, la transition est bien en marche.
Gabrielle Anctil, journaliste.
DE LA RECHERCHE À LA COMMERCIALISATION
Le domaine de la microélectronique est en pleine e ervescence, et le Québec n’est pas en reste.
Réveille-matin, brosse à dents électrique, machine à café, sans oublier bien sûr le téléphone cellulaire sur lequel vous consultez les nouvelles du jour… Dès le lever, votre vie est rythmée par le travail de puces électroniques.
C’est simple : « Tout ce qui a un bouton de mise en marche contient une puce », résume l’ingénieure Marie-Josée Turgeon, présidentedirectrice générale du Centre de collaboration MiQro Innovation (C2MI).
Composants minuscules, ces puces (ou circuits intégrés) dépendent de matériaux semi-conducteurs (généralement du silicium) et de machines de pointe pour leur fabrication. Leur e et sur notre société est inversement proportionnel à leur taille : sans ces pièces, il faudrait dire adieu aux domaines de l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique et à de nombreuses autres technologies.
La fabrication de ces puces est immensément complexe, et seules une poignée de fonderies ont l’équipement nécessaire pour y parvenir. La plus importante, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), est au cœur de tensions géopolitiques mondiales ; Apple en est le plus grand client. Samsung et Intel occupent les deux autres marches du podium de la production de circuits intégrés.
Et ici ? « On ne fabrique pas de circuits intégrés au Canada », indique Serge Eco ey, ing., professeur au Département de génie électrique et de génie informatique à l’Université de Sherbrooke. Ces circuits sont fabriqués en
« tranches » (ou wafer ) dans l’une des grandes fonderies ; ces tranches sont par la suite découpées en puces de quelques millimètres de largeur. À ce e étape, le travail n’est cependant pas terminé. « Les puces produites à Taïwan ne peuvent pas être mises directement dans un téléphone, explique l’ingénieur. On doit les assembler avec d’autres éléments pour en faire des systèmes avancés. » C’est là que le génie québécois de la microélectronique entre en jeu.
Carré de sable de haute technologie
Entre les pistes de ski et de vélo de montagne de la ville de Bromont, en Estrie, se cache une « zone d’innovation » en pleine e ervescence. Tout a commencé lorsque deux grands acteurs de la microélectronique – IBM et Teledyne DALSA – ont réalisé qu’ils avaient le même problème : comment faire de la recherche et développement sur des équipements de production sans interrompre le flot des commandes ? « Ils se disaient : “Je dois arrêter les machines qui sont mon pain et mon beurre aujourd’hui pour développer des procédés qui seront mon pain et mon beurre dans l’avenir” », rapporte Marie-Josée Turgeon. C’est ainsi que le C2MI est né.
Sorte de Fablab de haut niveau, le C2MI possède des équipements répondant aux plus stricts standards destinés à l’innovation pour les deux partenaires industriels, mais pas seulement. « C’est un concept unique ! », s’enorgueillit la PDG. Le Centre vient aussi combler ce
En électronique, un wafer est une tranche ou une plaque très fine de matériau semi-conducteur monocristallin utilisée pour fabriquer des composants de microélectronique. Page de gauche : Laboratoire d’encapsulation avancée de puces du C2MI
« Ils se disaient : “Je dois arrêter les machines qui sont mon pain et mon beurre aujourd’hui pour développer des procédés qui seront mon pain et mon beurre dans l’avenir.” »
Technologie haptique : interaction tactile par vibrations, forces, et mouvements simulés
Boréas Technologies
Fraîchement diplômé de l’Université Harvard, c’est à Bromont que Simon Chaput a décidé de s’établir, brevet en poche, pour fonder l’entreprise Boréas Technologies. « On travaille avec le C2MI depuis notre fondation », signale-t-il. Sa jeune pousse se spécialise en technologie haptique, qui permet, par exemple, d’o rir au toucher d’un écran de téléphone la sensation d’avoir appuyé sur un bouton mécanique. Si les usages sont évidents pour l’industrie du jeu vidéo, ce type de rétroaction peut s’appliquer dans divers domaines, notamment dans les automobiles. « On peut configurer l’haptique pour quelqu’un qui tire un coup de fusil dans un jeu ou qui applique le frein ; la sensation sera di érente », explique le fondateur de Boréas Technologies, qui a aussi fait une maîtrise en génie électrique à l’Université Sherbrooke.
Pour Simon Chaput, il ne fait aucun doute que la présence du C2MI a contribué au succès de son entreprise. « Comme nous étions en démarrage, nous ne pouvions pas acheter de machines, il fallait passer des commandes à un laboratoire externe, se remémore-t-il en déplorant les retards causés par une telle démarche. Au C2MI, nous pouvions former notre personnel sur l’équipement. »
Boréas Technologies a particulièrement tiré profit des équipements d’analytique et de leur fiabilité pour mener des tests de performance de ses produits, en les exposant à des températures extrêmes, à l’humidité ou à de fortes pressions.
« Pendant la phase de développement, ce sont des tests qu’on peut avoir à faire plus d’une fois. Si on mène ces tests soi-même, on peut comprendre ce qui se passe, voir des choses qu’on ne verrait pas si quelqu’un le faisait pour nous. »
Les choses vont de toute évidence rondement pour le PDG : des cinq cubicules loués dans le bâtiment du C2MI en 2017, il est passé à un demi-étage – avant que la PDG Marie-Josée Turgeon lui indique qu’il était temps qu’il vole de ses propres ailes. Ses nouveaux locaux sont à 500 mètres du Centre de collaboration. « Les ingénieurs de Boréas y vont encore presque quotidiennement pour leurs travaux. »
L’entrepreneur se réjouit aussi de voir le développement de la zone d’innovation de Bromont. « Il y a de plus en plus d’entreprises ici. Plus il y en aura, plus ça accélérera le développement pour tout le monde. On pourra a irer de la main-d'œuvre spécialisée, il y aura plus de possibilités d’emploi. »
que Serge Eco ey décrit comme la « vallée de la mort électronique ». « En milieu universitaire, il est di cile de maintenir les équipements dans des conditions répondant aux standards des usines de fabrication », mentionne MarieJosée Turgeon. Une jeune pousse qui tenterait d’émerger de ces laboratoires n’aura nulle part où développer son produit. Il lui faudra se tourner vers des ressources à l’étranger, et celles-ci ne voudraient peut-être pas accepter des commandes modestes.
Plus maintenant : grâce au matériel et à l’expertise du C2MI, les entreprises en démarrage ont maintenant un endroit où déployer leurs ailes. « On travaille souvent avec les usines qui s’occuperont de la fabrication par la suite, dit l’ingénieure. Le transfert vers la production s’en trouve facilité. »
L’avenir dans l’infiniment petit
Alors, que fabrique-t-on au Québec ? Titulaire de la Chaire de recherche C2MI en microfabrication et intégration, l’ingénieur Serge Eco ey s’intéresse particulièrement aux systèmes microélectromécaniques (MEMS), des systèmes composés de parties mécaniques qui servent de capteurs. « Dans nos cellulaires, il y a des centaines de capteurs, signale-t-il. Quand on tourne notre appareil et que l’écran se met en position horizontale, c’est grâce à un MEMS. » L’un des plus grands fondeurs de ces composants, Teledyne DALSA, est justement situé à un jet de pierre du C2MI. « Teledyne DALSA a conçu des caméras infrarouges pour l’astromobile Curiosity, qui a été envoyé sur Mars ! » Mais ce qui préoccupe particulièrement Marie-Josée Turgeon est beaucoup plus terre à terre : l’environnement. « Nous sommes soucieux de voir la fabrication des puces s’améliorer pour a eindre la carboneutralité », déclare l’ingénieure. « On peut changer les processus ou les consommables, comme le gaz de gravure ou la colle pour les systèmes de microélectronique », dit pour sa part Serge Eco ey. Une chose est certaine : avec un bac à sable à disposition, la recherche de solutions est largement facilitée.
C’est simple, toute révolution numérique qui se profile à l’horizon est fondée sur de minuscules plaque es de silicium. « Notre objectif est de toujours être au-devant de la prochaine génération de technologies », conclut MarieJosée Turgeon.
Gabrielle Anctil, journaliste.
Photo : Boréas Technologies
C’EST SIMPLE, TOUTE RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
QUI SE PROFILE À L’HORIZON EST FONDÉE SUR DE MINUSCULES PLAQUETTES DE SILICIUM.
RESSOURCES
STRATÉGIQUES POUR LE QUÉBEC ? MINÉRAUX CRITIQUES
Acteurs clés de la décarbonation et de la lu e contre les changements climatiques, les minéraux « critiques et stratégiques » (MCS) viennent soutenir l’innovation verte et, de ce fait, la transition énergétique du Québec.
Les MCS sont nommés ainsi pour leur rôle de premier plan dans l’a einte des objectifs environnementaux de notre gouvernement. Notre sous-sol est riche en métaux et minéraux critiques et stratégiques, et les a entes à leur égard sont très élevées. Les MCS du Québec sont maintenant au nombre de 28, à la suite de la plus récente mise à jour de ce e liste en janvier 2024 (on comptait 22 MCS auparavant). « Certes, il y en a beaucoup au Québec, et il faut savoir que chaque pays a sa propre liste, selon sa situation et ses objectifs respectifs », indique d’entrée de jeu Alexandre Nana, Ph. D., M.A.P, Adm.A., coordonnateur au Centre d’excellence
La valorisation des minéraux critiques
Avec le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques 2020-2025 (PQVMCS), le gouvernement s’est fixé comme objectif de faire du Québec un chef de file de la production, de la transformation et du recyclage des minéraux critiques et stratégiques en partenariat avec les milieux régionaux et autochtones.
La dernière phase du plan, publiée en janvier 2024 et intitulée Plan d’action du PQVMCS 2023-2025, actualise les actions qui serviront, d’abord et avant tout, à soutenir le développement des projets miniers de MCS et à relever les défis environnementaux qu’ils pourraient représenter.
sur les métaux stratégiques Éléments08. Depuis 2023, Alexandre Nana est également coordonnateur de la recherche au cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.
« Ces métaux sont jugés critiques en raison de leur importance pour l’économie du Québec, et parce qu’ils présentent un grand risque quant à la di culté d’approvisionnement ; et ils sont qualifiés de stratégiques parce qu’ils jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre des politiques du gouvernement du Québec en matière d’environnement et de développement durable », explique-t-il.
Alexandre Nana précise que les MCS en lien avec la filière ba erie sont parmi les plus importants. « En tout premier lieu le lithium, pour son potentiel élevé que l’on connaît bien, mais aussi le cuivre, le graphite — qui fait déjà l’objet de plusieurs projets —, le zinc, le cobalt, le nickel — pour lequel des mines produisent des sous-produits —, et le titane. Pour la toute première fois de l’histoire, les métaux précieux ont été délogés du premier rang des substances les plus recherchées au profit des métaux critiques et stratégiques. Les dépenses en exploration et mise en valeur touchant les MCS ont continué de croître au cours des dernières années. »
Répondre aux besoins de l’industrie
En recourant au Centre d’excellence sur les métaux stratégiques Éléments08, le Centre technologique des résidus industriels (CTRI) poursuit une vision de développement étroitement liée aux besoins de l’industrie minière. « Au sein d'Éléments08, le CTRI collabore avec Corem, un centre d’expertise et d’innovation en traitement de minerais, pour répondre aux besoins actuels des entreprises», dit Alexandre Nana. Éléments08 propose des solutions aux problèmes concrets liés aux métaux critiques que rencontrent les entreprises, notamment sur les plans environnemental, social et économique. Le but poursuivi est de me re au point des procédés toujours plus verts et durables. On veut traiter les rejets dans tout le processus d’extraction des minerais.
Les défis
Les défis techniques liés aux MCS sont majeurs. « En tout premier lieu, la mise en place de procédés durables est primordiale, note le chercheur. Pour l’or, le fer, le diamant, on sait comment faire, mais pas pour les MCS. Plusieurs défis se posent : il faut les séparer, extraire d’autres minéraux. Les MCS
« Plusieurs défis se posent : il faut les séparer, extraire d’autres minéraux.
Les MCS ne viennent pas forcément d’une mine ; ils peuvent aussi provenir de “mines urbaines”, c’est-à-dire du recyclage. »
ALEXANDRE NANA, PH.D., M.A.P., ADM.A. COORDONNATEUR AU CENTRE D’EXCELLENCE SUR LES MÉTAUX STRATÉGIQUES ÉLÉMENTS08. ET COORDONNATEUR DE LA RECHERCHE AU CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LES QUATRE
GRANDES
ORIENTATIONS DU PQVMCS
2023-2025 SONT LES SUIVANTES :
Orientation 1 : accroître les connaissances et l’expertise à propos des MCS
Orientation 2 : me re en place ou optimiser des filières de façon intégrée en partenariat avec les régions productrices de MCS
Orientation 3 : contribuer à la transition vers une économie durable
Orientation 4 : sensibiliser, accompagner et promouvoir
ne viennent pas forcément d’une mine ; ils peuvent aussi provenir de “mines urbaines”, c’est-à-dire du recyclage. Comment exploiter ces sources ? Il faut concevoir des procédés propres et durables, parce qu’on veut respecter l’environnement, réduire l’empreinte carbone. On doit aussi prévoir la valorisation des rejets, rien ne doit rester à la fin du processus. »
Alexandre Nana signale également qu’il manque de main-d’œuvre spécialisée. « On a besoin d’ingénieurs, notamment dans les domaines du génie des procédés et des génies chimique, géologique et métallurgique. La demande est très forte ; la formation dans ces secteurs est donc indispensable. »
La valeur ajoutée du Québec
Le Québec a établi ses priorités en matière de développement durable et de sa filière ba erie, et les MCS ont un important rôle à jouer. « Nous ne devons pas dépendre des autres pour a eindre nos objectifs, explique Alexandre Nana. La valeur ajoutée du Québec est sa capacité à me re en œuvre ses propres politiques de manière quasiment autonome. Le sous-sol est riche, l’expertise est là, nous sommes en mesure de décider par nousmêmes de ce que nous voulons faire. Le Québec peut occuper une place de premier plan dans ce e course mondiale. Certains vont frapper à nos portes. »
Par Mélanie Larouche, journaliste.
COLLOQUE 2024 DE L’ORDRE
TRANSFORMER EN SUCCÈS L’ARRIVÉE DE L’IA DANS VOTRE ÉQUIPE !
Introduire l’intelligence artificielle (IA) dans votre organisation exige du doigté. Les gestionnaires avertis savent que ce e initiative nécessite l’adhésion et l’investissement de toutes et tous pour faire face aux importants changements qu’elle implique.
« Le virage vers l’IA s’impose avec force dans les organisations ; les avantages sont nombreux et de tout ordre, mais il faut bien comprendre que c’est toute la culture de l’entreprise qui en sera changée », fait valoir JoséeChristine Boilard, MBA, CRHA, IAS.A, présidente et conseillère stratégique chez Talent Flex conseil, également conférencière lors du Colloque 2024 de l’Ordre, les 18 et 19 novembre prochains. « Au-delà du défi technologique, il y a celui de la transformation organisationnelle et culturelle. Ceux qui réussiront à bien orchestrer le virage vers l’IA en tireront assurément de grands bénéfices. À l’inverse, les réfractaires aux changements verront certainement leur compétitivité a ectée. »
De multiples avantages
Gagner du temps pour l’investir à meilleur escient figure certainement parmi les principaux avantages d’intégrer des systèmes d’IA dans la gestion d’une entreprise. « Ce qu’on recherche avant toute chose avec l’IA, c’est de gagner en productivité, précise JoséeChristine Boilard. Quand on réussit à libérer de nombreuses heures de travail, souvent consacrées à des tâches répétitives, pour les a ecter à des activités à plus forte valeur ajoutée sans pour autant réduire la qualité, c’est inestimable dans une organisation. »
Au chapitre de la gestion des ressources humaines (RH), la conférencière signale aussi
d’importants bénéfices pour les entreprises qui auront recours à l’IA. « En automatisant certaines fonctions, on réussit à optimiser certaines activités liées à la gestion des RH. Pour la création de rapports par exemple, et aussi pour la gestion des salaires des employés, les suivis de performance en lien avec les objectifs ciblés, etc. Les données recueillies par les systèmes d’IA perme ent notamment de faire des rétroactions en continu. Aussi, pour l’a raction de talents, l’IA a permis la conception d’outils d’analyse qui génèrent de précieuses données prédictives. Ces données favorisent la bonne concordance d’un profil avec l’organisation et peuvent même évaluer son potentiel de progression. »
Josée-Christine Boilard ajoute que l’IA intervient aussi très favorablement dans le processus de prise de décisions. En e et, l’analyse des données réalisée de manière impartiale par le système d’IA permet une évaluation juste et équitable des candidates et des candidats, sans qu’un biais ne puisse intervenir. La ou le responsable des RH peut ainsi prendre des décisions plus éclairées et stratégiques en matière de recrutement, de formation, de gestion des performances et de développement des talents.
Les défis liés à l’IA
Josée-Christine Boilard estime que le tout premier défi que pose l’IA dans les organisations
GAGNER DU TEMPS POUR L’INVESTIR À MEILLEUR ESCIENT
FIGURE CERTAINEMENT PARMI LES PRINCIPAUX AVANTAGES D’INTÉGRER
DES SYSTÈMES D’IA DANS LA GESTION D’UNE ENTREPRISE.
« Le virage vers l’IA s’impose avec force dans les organisations ; les avantages sont nombreux et de tout ordre, mais il faut bien comprendre que c’est toute la culture de l’entreprise qui en sera changée. »
JOSÉE-CHRISTINE BOILARD, MBA, CRHA, IAS.A
PRÉSIDENTE ET CONSEILLÈRE STRATÉGIQUE CHEZ TALENT FLEX CONSEIL INC.
est celui de démythifier ce e technologie. « Il faut bien expliquer ce qu’est l’IA, ouvrir la discussion avec l’équipe pour qu’elle puisse comprendre tout le potentiel qu’elle recèle ; il faut expliquer comment et pourquoi on souhaite l’utiliser et comment on compte mitiger les risques. Les craintes à l’égard de l’IA sont en e et nombreuses. Les gens ont peur que l’on perde le contrôle de l’IA, ils s’inquiètent également quant à la sécurité des données recueillies. »
Mais à l’heure actuelle, ce qui préoccupe le plus la conseillère stratégique, c’est le jugement critique que doivent absolument avoir les gens quant aux réponses que génère l’IA. « Les gens auront besoin d’être bien informés, formés et encadrés pour se servir de l’IA. Par exemple, quand on utilise des agents conversationnels comme ChatGPT, il faut savoir poser les bonnes questions, de la bonne manière, et analyser avec discernement les résultats obtenus. Si, à la base, on n’a absolument aucune idée de la réponse, il sera difficile de la reme re en question. »
Bien qu’ils soient maintenant à maturité, les systèmes d’IA ne s’alimentent pas nécessairement à des sources fiables. « Il faut savoir que souvent, on a besoin de poser la question trois ou quatre fois avant d’arriver à une réponse vraiment intéressante et crédible, souligne Josée-Christine Boilard. Et cela met aussi en lumière la question de la propriété intellectuelle des contenus générés. »
Un changement en profondeur
Dans une conférence destinée aux entreprises, Josée-Christine Boilard rappelle aux gestionnaires que même si on est convaincu des bienfaits qu’entraînera l’intégration de l’IA dans une entreprise, il faut bien s’outiller pour être en mesure de répondre aux nombreuses questions et aux craintes liées à ce e décision pour le moins stratégique. « La transformation
organisationnelle par l’IA implique des changements en profondeur ; les gestionnaires auront à convaincre les employés de la pertinence de ce virage. Elles et ils doivent décider quel genre de culture me re en place pour gérer l’utilisation de l’IA. Les gestionnaires doivent aborder cet aspect avec le plus grand sérieux, inculquer de bons réflexes à leur équipe pour une utilisation optimale des nouveaux systèmes. Il y aura des compétences à acquérir et à développer. En outre, une solide conscientisation s’impose, notamment en ce qui a trait à l’esprit critique à exercer quant aux réponses générées par l’IA. Il faut être bien préparé à se me re au défit en équipe, à se reme re en question, parce que l’IA entraîne des discussions quasi philosophiques qui peuvent être très pertinentes à entreprendre si l’on est prêt à les gérer adéquatement. »
La valeur ajoutée de l’humain
Sur la base de ses 30 années d’expérience dans la gestion des ressources humaines, Josée-Christine Boilard est convaincue que l’utilisation de l’IA est maintenant devenue une obligation plutôt qu’un choix. « Il y a de gros avantages à prendre l’IA en considération: c’est un accélérateur de prises de décisions et elle donne accès à des données précieuses qui vont largement contribuer à améliorer la gestion et la croissance des entreprises. L’IA permet une démarche plus structurée, ce qui facilite l’anticipation des conséquences de nos décisions et aide à en mitiger les risques. Cependant, les liens interpersonnels doivent absolument conserver une place de choix dans ce nouveau mode de gestion. Les rapports humains demeurent essentiels. En fait, pour aller chercher la productivité voulue, il faut absolument savoir quelle est la valeur ajoutée de l’humain dans le processus. »
Mélanie Larouche, journaliste.
LA PROGRAMMATION
COLLOQUE ANNUEL 2024
SOPHIE LARIVIÈRE-MANTHA, ING., MBA
RENDEZ-VOUS AVEC LA PRÉSIDENTE
18 novembre — de 8 h 30 à 9 h
Le Colloque annuel est le point de rencontre des ingénieures et des ingénieurs visionnaires qui aspirent à voir au-delà des horizons établis, à réaliser des projets ambitieux et à adopter des perspectives novatrices. Cette année, nous vous proposons encore une fois un programme riche et diversifié.
La présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Sophie LarivièreMantha, donnera le coup d’envoi du Colloque en partageant sa vision des défis actuels et à venir de notre profession. Elle abordera des sujets cruciaux pour l’avenir de notre société, tels que le développement durable et la transition énergétique ainsi que la question de l’éthique en intelligence artificielle, en mettant en lumière les opportunités et les responsabilités qui nous attendent.
Cet événement est une chance unique de se retrouver entre professionnelles et professionnels passionnés, d’échanger des idées innovantes et de façonner ensemble l’avenir de notre profession.
Joignez-vous à nous pour un colloque mémorable et transformateur !
PROGRAMME
FORUM
9 h à 10 h 30
GÉNIE ET IA :
ENTRE NOUVEAUX DÉFIS ET
PERSPECTIVES PROMETTEUSES
Si l’intelligence artificielle (IA) suscite à la fois enthousiasme et appréhension, elle s’avère incontournable aujourd’hui pour les professionnelles et professionnels du génie. En comprenant mieux comment elle peut être appliquée de manière efficace et éthique dans leur domaine, les ingénieures et ingénieurs contribueront à façonner un avenir où l’IA est utilisée pour faire progresser l’industrie et améliorer nos vies.
Venez participer à des discussions stimulantes où des spécialistes échangeront leurs connaissances et leurs perspectives sur les évolutions récentes, les tendances émergentes ainsi que les défis techniques et éthiques des ingénieures et des ingénieurs dans le domaine de l’IA.
PANÉLISTES
— FRÉDÉRIC CHANAY-SAVOYEN, Vice-président, Solutions IA et de Technologie, MILA
— SAMUEL KADOURY, ING., PH.D., Professeur titulaire, Département de génie informatique et de génie logiciel de Polytechnique Montréal, et chercheur au CHUM
ANIMATEUR
— MATTHIEU DUGAL, Animateur, chroniqueur et auteur
CONFÉRENCES — ÉCONOMIE CIRCULAIRE
10 h 45 à 11 h 45
L’ingénieur au cœur des solutions pour la transition verte
— PIERRE BAPTISTE, ING., PH. D., Professeur titulaire, Département de mathématiques et de génie industriel, Polytechnique Montréal
Technologies propres et ingénierie
— PASCALE CHAMPAGNE, PH. D., Directrice générale, Centre de recherche sur les innovations dans les énergies propres, Conseil national de recherches du Canada
Stratégies innovantes pour la gestion des surplus et des résidus — DENIS BRISEBOIS, Vice-président, Opérations de détail, Metro inc.
INVESTISSEMENT QUÉBEC
PIERRE BAPTISTE
CONSEIL NATIONAL DE RECHERCHES DU CANADA
METRO INC.
18 NOVEMBRE
COURS
13 h 45 à 16 h 45
COURS A
Simulation : un puissant outil pour gérer les risques et optimiser les opérations
— VINCENT BÉCHARD, M. SC. A., Baccalauréat en génie chimique, consultant en prise de décision analytique
COURS B
Intégrer les attentes des parties prenantes : comment établir des critères de décision ?
— MARIE ROUSSEAU, ING., Médiatrice, experte des relations avec les parties prenantes
— HUGO MIMEE, URBANISTE, CP3, M. ATDR., MICU, Professionnel de la participation publique
COURS C
Réussir à mettre en œuvre une stratégie d’innovation proactive
— SAMUEL COURTEMANCHE, ING., M. ING., NPDP, Directeur du contenu, coach et consultant, Innovation
COURS D
Savoir-agir : l’art d’allier excellence professionnelle et compétences humaines
— ALESSANDRA PINTORE, Formatrice, auteure et experte de l’efficacité professionnelle
COURS E
Introduction à la programmation quantique
— TANIA BELABBAS, M. SC., Développeuse en informatique quantique
COURS F
Collègues et clients : les secrets pour garder vos relations d’affaires vivantes !
— ANNIE JANE BOUTIN, B.A.A., Formatrice, conférencière et coach d’affaires
COURS G
Mobiliser la main-d’œuvre pour accroître la productivité : oui, mais comment ?
— JULIE TARDIF, CRHA, Conférencière, formatrice agréée et consultante en ressources humaines
COURS H
Les réclamations en construction, un mal nécessaire
— ALEXANDRA ROY, B. COM., Consultante et formatrice
DIFFÉRENCE GCS INC.
DÎNER-CONFÉRENCE
12 h à 13 h 30
LA CARBONEUTRALITÉ
DANS UN PROJET D’ENVERGURE
ÉCOPROCESSUS INC.
TABLE RONDE PARTICIPATION PUBLIQUE
CERCLE DES LEADERS DE L’INNOVATION
SOLUTIONS & CO.
INSTITUT QUANTIQUE, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
SATELLITE
ICEBERG MANAGEMENT
ÉTS FORMATION
Aujourd’hui, les enjeux environnementaux tiennent une place de plus en plus centrale dans le domaine de la construction, comme en témoigne le projet du Royalmount — un pôle urbain multifonctionnel au cœur de l’île de Montréal. Ayant un bilan carbone extrêmement bas, ce projet pourrait bien faire figure de référence dans l’industrie. Il adopte en effet les meilleures pratiques technologiques en matière de développement durable, d’environnement et de mobilité verte et active. Il vise en outre une réduction ambitieuse de 90 % des émissions de gaz à effet de serre, notamment grâce à l’implantation d’une boucle de transfert énergétique et d’un champ de puits géothermique.
Exerçant tous deux chez gbi, Maxime Boisclair, directeur du développement durable, et Olivier Pelletier, chef d’équipe en mécanique et en électricité, viennent vous parler de ce projet hors norme, dont le succès repose sur la résolution de plusieurs défis techniques et l’implantation de nombreuses initiatives vertes.
CONFÉRENCIERS
— MAXIME BOISCLAIR, ING., PA LEED C+CB, RCX, Directeur, Développement durable, gbi
— OLIVIER PELLETIER, ING., PA LEED C+CB, Chef d’équipe en mécanique et en électricité, gbi
PROGRAMME
DÎNER-CONFÉRENCE
12 h à 13 h 30
PRÉPARATION MENTALE :
DEVENEZ UNE OLYMPIENNE OU UN OLYMPIEN AU BUREAU !
Pour se hisser sur le podium, les athlètes olympiques doivent cultiver la confiance en soi, apprendre à échapper aux distractions et gérer le stress. Dans le monde du travail, les exigences sont les mêmes. La pression de la performance est constante et la force mentale n’est plus seulement un atout ; elle est essentielle. Bonne nouvelle : vous avez désormais accès aux mêmes outils de préparation mentale que les plus grands championnes et champions du monde.
Jean François Ménard est préparateur mental de quelquesuns des meilleurs athlètes de la planète. Il se propose de vous donner les clés pour garder votre concentration dans un environnement de travail agité, prendre des décisions sous pression avec assurance et démontrer de la résilience en période de stress. Alors, comme les sportives et sportifs les plus décorés au monde, adoptez un état d’esprit gagnant pour atteindre vos objectifs et vous dépasser. En somme, devenez une Olympienne ou un Olympien au bureau !
CONFÉRENCIER
— JEAN FRANÇOIS MÉNARD, M. PS, Préparateur mental, conférencier et formateur
COURS
8 h 45 à 11 h 45
COURS I
Gestion collaborative et transformation numérique des projets de construction
— GÉRARD LACHANCE, M. SC. A., Chef, Changements durables, excellence opérationnelle et transformation numérique
— DANIEL DROUIN, Directeur des communications, Alliance de la réalisation de projet intégrée
— ALAIN BEAUMIER, Directeur BIM et innovations de construction, division Civil et Mines
COURS J
Parfaire vos habilités en résolution de problèmes grâce au Toyota Kata
— MARC-OLIVIER LEGENTIL, M. SC., MBB, Consultant, formateur et conférencier
COURS K
Apprentissage par les pairs : perfectionnez vos compétences autrement !
— MICHEL DI-LILLO, M. SC., CRHA, Vice-président, Formation et services-conseils
COURS L
Ingénierie de la performance humaine : diagnostiquer, agir, réussir !
— BENJAMIN LAFRENIÈRE-CARRIER, PH. D., CRHA, Consultant principal, Gestion des talents
COURS M
Suis-je réellement efficace lorsque j’anime une réunion ?
— NATHALIE LECOURS, B.A.A., CRHA, COACH ACC, Consultante, Gestion et développement des organisations et du leadership
COURS N
Réputation durable : comment maximiser l’impact de votre organisation ?
— CAROLINE COSSETTE, M. SC., Consultante, Réputation durable
COURS O
Intégrer les risques psychosociaux dans un processus de gestion de projet
— ANDRÉANNE DEGRÂCE, Consultante, Santé et sécurité du travail, et coach d’affaires
COURS P
Gérer proactivement les préoccupations et la résistance au changement
L’expérience gestionnaire : pour retrouver le plaisir de gérer !
— ÉMILIE BIBEAU, MBA, B.A., Consultante séniore, Développement organisationnel
ATELIER 2
Intégrer la gestion agile ou hybride dans une organisation à forte gouvernance
— FREDERICK H. STOLTZ, PMP, ITIL, Consultant sénior, Gestion de projet
ATELIER 3
Informatique quantique : état de l’art et étude de cas
— GHISLAIN LEFEBVRE, B. SC., Responsable de l’AlgoLab quantique et des partenariats
— MARCO ANTONIO ARMENTA, PH. D., Développeur en informatique quantique
ATELIER 4
Inspirer sans expirer : colorez vos présentations avec des histoires et des métaphores
— JORJ HELOU, CRHA, PCC, Éveilleur de leadership
— ISABELLE OLIVA, M. SC., CRHA, CCC, Éveilleuse de leadership
ATELIER 5
Apprendre ensemble et se soutenir par le codéveloppement professionnel — MICHEL MORIN, ING., MBA, PMP, Coach professionnel et médiateur accrédité
ATELIER 6
Mobiliser son équipe dans un contexte intergénérationnel — CLAUDE RIVERIN, CRHA, MBA, ADM. A., Coach certifié PCC et PNL, associé principal, Consultation
— CAROLE MESSAOUDI, M. SC., COACH ACC, Associée principale, Consultation
ATELIER 7
Gestionnaires : comment transformer l’arrivée de l’IA dans votre équipe en succès ?
— JOSÉE-CHRISTINE BOILARD, MBA, CRHA, IAS.A., Présidente et conseillère stratégique
ATELIER 8
Questionnement stratégique : savoir évaluer les risques émergents durant un projet — CHRISTINE GAGNON, Présidente et analyste du comportement humain
ÉTS FORMATION ALIA CONSEIL INC.
INSTITUT QUANTIQUE, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
LEADERZONE INC.
MICHEL MORIN
MNP
TALENT FLEX CONSEIL INC.
INTERNOVECO
MERCI
À NOS PARTENAIRES
Partenaire principale
Partenaire collaborateur
AUTRES PARTENAIRES
PALAIS DES CONGRÈS, MONTRÉAL
18 — 19 novembre 2024
PARTENAIRES DE SOUTIEN
TOUT NOUS EST POSSIBLE ! Campagne de communication
Au printemps 2024, l’Ordre a lancé la première phase d’une nouvelle campagne visant à valoriser la profession d'ingénieur et à renforcer la confiance du public. Sous le thème « Tout nous est possible », les publicités montrent comment les membres de l’Ordre réalisent ce que d’autres personnes croient impossible. Treize ingénieures et ingénieurs ont fièrement représenté leur profession et ont ainsi conféré une grande authenticité à la campagne.
Le sondage postcampagne1 mené par la firme Léger révèle une très bonne performance publicitaire et un e et positif quant à la perception de l’OIQ et de ses membres sur les Québécoises et les Québécois ayant été exposés à la campagne. Direction des communications.
Performance de la campagne
80 %
ont aimé la campagne de valorisation de la profession
Impact de la campagne
87 %
l’ont comprise (norme Léger : de 60 % à 70 %)
94 %
l’ont trouvée positive (norme Léger : de 65 % à 75 %)
(TOTAL ACCORD = Tout à fait en accord + Plutôt en accord)
● Montre que l’Ordre vise l’excellence 88 %
● Montre que l’Ordre et ses membres rendent possible de nouvelles réalités 87 %
● Donne une bonne impression de l’Ordre 84 %
● Inspire confiance envers les ingénieures et les ingénieurs 84 %
● Rend fier des ingénieures et des ingénieurs 80 %
● A amélioré leur perception à l’égard des ingénieures et des ingénieurs 73 %
● A amélioré leur compréhension du titre d’ingénieur 63 %
1. Sondage réalisé entre le 30 avril et le 6 mai 2024. Résultats présentés sur la base des réponses des répondantes et des répondants ayant été exposés à la campagne avant de prendre part à l’étude.
83 %
la considèrent unique et distinctive (norme Léger : de 60 % à 70 %)
Nouvelle cohorte de membres
PERMIS
DÉLIVRÉS PAR LE COMITÉ D ’ ADMISSION
À L ’ EXERCICE DE L ’ ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC
Du 22 mars au 10 juin 2024
L’Ordre célèbre l’arrivée de 113 nouvelles ingénieures et 391 nouveaux ingénieurs, prêts à propulser la profession vers de nouveaux sommets. Nous leur souhaitons une carrière exceptionnelle, à la hauteur de leurs aspirations audacieuses.
- Abboud, Anthony
- Abdennadher, Karim
- Abdo, Johnny
- Aberback, Ian
- Abesque, Daniel
- Abid, Sarra
- Abla, Hocine
- Adjibi, Manassé Djahou
- Aghaei, Amin
- Agotioh, Aby Ange Pascal
- Agozzino, Christine
- Aguech, Nabil
- Ahmadi, Ehsan
- Aissaoui, Youcef Amine
- Ait Elhaddar, Mohammed
- Ait Oumrhar, Taoufiq
- Akbari, Mahmood
- Akhdim, Ilham
- Alain, Megan
- Alcé, Tammy
- Alix, James Gregory
- Allaire, Frédérick
- Almuhdi, Tarek
- Amini, Amir Ali
- Anbil Parthipan, Sarath Chandar
- Andrigo, Gregory James Alexan
- Angelus Krzyzanowski, Zbigniew Ivan
- Anhal Hraiche, Andy
- Arsalan, Daryosh
- Arsenault, Frédéric
- Arseneault, Nicholas
- Azizi, Dariush
- Baalbaki, Mohamad
- Bachand, Marc-Antoine
- Bahlouli, Hasna
- Baillargeon, Sabrina
- Balleux-Lamoureux, Antonin
- Balma, Moussa
- Bargeton, Clara
- Baril, Gabriel
- Barral, Nicolas
- Barro, Mohamed Nourou
- Barry, Thierno Saidou
- Batista Soto, Merly
- Beauchamp, Marilou
- Beaulieu, Mélissa
- Beaulne, Rémi
- Bédard, Vincent
- Behr, Ma hew
- Béland, Samuel
- Bélanger, Alice
- Bélanger-Lapierre, Sébastien
- Belkacemi, Makhlouf
- Bellier, Lucas
- Ben Abdallah, Omar
- Benchnafa, Touria
- Bendaoud, Adlane
- Benlolo, Simon
- Benzaghloul, Ayoub
- Benzaid, Rachid
- Berard-salehi, Reza Felix
- Beraud, Philippe
- Bertolini, Laura
- Bharat-leclerc, Jahnava
- Bidama, Aklisso
- Biddington, Aaron
- Bilodeau, Nathan
- Bisaillon, MarcAndré
- Blais, Alexandre
- Bleizi er, Gregory
- Bodkhe, Sampada
- Boivin, Francis
- Bond, Michaël
- Bonin, William
- Bonneau, Étienne
- Bontemps, Maxime
- Boucher, Antoine
- Boucher, Mark-Élie
- Boucher, Maude
- Boudjelthia, Amin
- Boulanger, Samuel
- Bourdeau-Gamache, Simon
- Bourgault, Manuel
- Bourkeb, Menad
- Bournival, Laurent
- Boyer, Antonio
- Breton, Eloise
- Briand, Jenny
- Brisson, Adrien
- Brochu, Mikaël
- Brouri, Andrew
- Budet, Adrien
- Burns-Desjardins, Jonathan
- Bustamante, JoseMiguel
- Buteau-Larocque, Mathieu
- Cadieux-Langevin, Jolan-François
- Caissy, Benoît
- Caron, Jean-Daniel
- Caron-Rousseau, Alexis
- Carré, Antoine
- Carrier, Yves Junior
- Cauchon, MarcAntoine
- Chacon Abas, Ziad
- Champagne, Maxime
- Charfi, Mohamed Ali
- Chavanel-Precloux, Lucas
- Chery, Dimitry
- Choinière-Beaupré, Jean-Pascal
- Chrétien, Simon
- Clapperton, Thomas
- Clermont, Sophie
- Costinas, Corneliu-Madalin
- Côté, Pier-Luc
- Coughlan, Anthony
- Courville, Mathieu
- Couture, Alice
- Daita, Radhakrishna
- Dandan, Sarah
- Daniel, Ronald
- Dansereau, Vincent
- Dapnet, Alain Fabrice
- Darveau, Olivier
- Dassi, Victor
- De Sepulveda, Julie e
- Dechambre, Stephanie
- Decorse, Anthony
- Defosse, Théophile
- Delisle, Vincent
- Desbiens, Joël
- Desbiens, Stephanie
- Deschenes, Félix
- Desjardins, Vincent
- Dhakouani, Asma
- Diallo, Adam
- Diallo, Assane Dieye
- Dion, Lukas
- Diongue, Bineta
- Diouf, Aminata Ndambao
- Diraddo, Stefano
- Djomo Kamgang, Audrey
- Dorfman, Daniel
- Douangni, Robert
- Doucerain, Philippe
- Douce e, Adam
- Drissi, Omar
- Drouin, Randy
- Drouin, Véronique
- Dubé, Francis
- Dubé-Riopel, Louis
- Dubois-Théberge, Samuel
- Duchaine-Gignac, Laurie
- Duchesne, Félix
- Dupuis, Charles
- Dusautoir, Théo
- Dusseault, Bernard
- Dusseux, Mael
- Dutil, Louis-Mérick
- Ecrement, MarcAndre
- Écrement, Mathieu
- Eid, Desir
- El Helou, Mario
- El-Khoury, Andréa
- Elbidaoui, Yassin
- Emery, Simon
- Errajraji, Abdellatif
- Etounde, Arsene Patrick
- Farripoor, Masoud
- Faucher, Julien
- Figueroa Iguardia, Juan Manuel
- Fikani, Jean
- Fkyerat, Sanae
- Forest, Danick
- Formery, Jérôme
- Formiga Neves, Rafael José
- Fortin, William
- Gagnon, Grégoire
- Gaudreault, Raphaël
- Gauthier, Julien
- Gauvin, Étienne
- Gendron, Samuel
- Georgos, Fadi
- Gha ar, Mohamed
- Ghali, Michael
- Ghandour, Wissam
- Ghiyasinasab, Marzieh
- Ghodhbane, Mohamed Oussama
- Giguère, Simon
- Gingras, Jean-Félix
- Gomez Donayre, Karin Carla
- Gonzalez Cruz, Julio Cesar
- Goodfellow, Robert
- Gradys, Jonas
- Grand-Maison, William
- Graveline-Pétrin, Simon
- Grillo, Wilfried
- Groelly, Nicolas
- Groleau, Félix
- Gros, CharlesMaximilien
- Guay, Gabriel
- Guay, Philippe
- Guilleme e, Julien
- Gysin, Sami
- Habbu, Nayanika
- Hagopian, Ara
- Hajj ali, Samer
- Hamaizia, Zakaria
- Hammadia, Taha
- Hamon, Guillaume
- Hamriche, Amal
- Harari, Nabil
- Hariri, Mostapha
- Hathie, Khadidiatou
- Hébert, Étienne
- Hedayati, Amin
- Hennous, Boussad
Nadir
- Hernandez Rincon, Carolina
- Hernandez Zamora, Jose Augusto
- Heron, Frédérik
- Herrera, Gabriel
- Herzi, Noureddine
- Himmiche, Sara
- Hoggas, Hichem
- Howes, Julie
- Hreniuc, Ovidiu-Paul
- Huang, Xue Chu
- Hue, Dorian
- Ibrahim, Hisham
- Ibrahima, Tiama
- Ismaili, Anass
- Jacob, Biernat
- Jardak, Karama
- Jhugroo, Hemaduth
- Jomgoue Koemeni, Armel Cédric
- Joncas, Jean-Philippe
- Joseph, Mendy
- Kabeel, Ahmed
- Kacel, Menad
- Kahale, Thierry
- Kahwajian, Stefanie
- Kaouane, Brahim
- Kaoukab, Abdelilah
- Kassab, Simon
- Kassis, Christian
- Kebriaei, Hamidreza
- Kellal, Camélia
- Khelifi, Akacha
- Khorcha, Oussama
- Kimbley, Seppo
- Kirumba Kimuha, Michel
- Kojoian, LouisMartin
- Koukponou, Kario
- Laberge, Marie-Pier
- Labrecque, Jessica
- Lachance, MarcAntoine
- Lacourse, Simon
- Laforce, Normand
- Lagueux, Sébastien
- Laguta, Mikhail
- Laissus, Anouck
- Lallier, Catherine
- Lalonde, Simon
- Lambert, Gabriel
- Lamontagne, Patrick
- Lamoureux, Louis-David
- Landry, Hugo
- Landry Wapachee, Stéphany
- Langevin, Jacob
- Langlais-St-Hilaire, Hugo
- Langlois, Anthony
- Lanthier, MarcOlivier
- Laouibi, Tarik
- Lapierre-Boulanger, Luc-Antoine
- Laprise, Thomas
- Larabie, Hugues
- Laroche, Anthony
- Larocque, PierreOlivier
- Larocque-Plante, Marjorie
- Larue, Quentin
- Lauzon, David
- Lavoie, Audrey
- Lavoie, Etienne
- Lebel, Louis-Philippe
- Leblanc, Laurence
- Leclerc, David
- Lepage, Alex
- Lepage, Denis
- Lequin, Nathan
- Leroy, Pauline
- Letourneau, Carl
- Lévesque, JeanPierre
- Li Luen Ching, Cedric
- Liang, Robert
- Loiselle, Guillaume
- Long, Corentin
- Luna Langlois, Jorge
Samuel
- Maalekian, Mehran
- Macdonald, Gregory
- Mackay, James
- Madani, El Hadi
- Madin, Sabrine
- Mahlig, Alexia
- Mailloux, Roxane
- Majeur, Amélie
- Mallouh, Sabri
- Malmir, Tahereh
- Marier, Philip
- Marineau, Samuel
- Marti, Guillaume
- Martins Silva, Raphaël
- Masciotra, Vincent
- Matson, Darryl
- Ma e, Alexandre
- Maurice, Gabriel
- Mc Donald, Ross
- McComber, Lance
- McCormick, Alexandre
- Mediati, Fadi
- Mekhnache, Rachid
- Mena Arrastia, Carmen
- Michel, Nathan
- Mo et, Etienne
- Moign, Mélanie
- Moland, Sadie
- Mongo Mongo, Elsa Maria
- Moon, Jee Hae
- Morales, Delphine
- Moran, David
- Moranta, Julien
- Morasse, Pauline
- Morin, Mathilde
- Morin-Lacasse, Jonathan
- Murugupillai, Sarmiga
- Mzandu, Ernest
- Naghieh, Saman
- Najih, Mohamed
- Nath, Nicolas
- Nectoux, Maxime
- Néron, Marie-Soleil
- Néron, Olivier
- Neugang, Herve
- Nguyen, Alexandre
- Nguyen, Quang Tuan
- Notchenko, Mykhaylo
- Novinrad, Bita
- Odessi, Pense Pierre Albert
- Ok, Roger
- Okba, Ikrame
- Ossock Ossock, Michel Arnaud
- Ouaguenouni, Hakim
- Ouazene, Rabia
- Oubaita, Zaineb
- Ouedraogo, Ismael Kader
- Paquet, Antoine
- Paquet-Beaulieu, Jeanne
- Parada Rincon, Johanna
- Pare, Annabelle Elisabeth
- Paris, Adéline
- Parro, Sébastien
- Payen, Florence
- Pedersoli, Marco
- Pelletier, Maxime
- Pelletier Smith, Francis Étienne
- Péloquin, Tristan
- Pépin-Leblond, Samuel
- Perez Gonzalez, Erdrick Leandro
- Perez-Morillas, Agathe
- Perrault, Rejean
- Petit, Ma hieu
- Picard, Jeremie
- Piché, SimonLaurent
- Piché-Meunier, Thomas
- Pisau, George
- Plamondon, Kevin
- Plante, Frédéric
- Poirier, Jasmin
- Pomerleau, JeanFrançois
- Portugais, Phillip
- Pouliot, Mathieu
- Pourcel, Florent
- Prince, Didier
- Provost-Blais, JeanFrançois
- Provost-Larouche, Samuel
- Pucci-Barbeau, Nicolas
- Queiroz De Paula, Amanda
- Quiroz Mujica, Illich Ernesto
- Rabiller, Pascale
- Rabljenovic, Vladimir
- Racine, Maxence
- Radojevic, Dusan
- Rady Mohamed Osman, Mohamed
- Rasamoelina, Wistonjoëlnirina
- Ratsimba, Stéphane
- Ra e, Gabriel
- Renaud, Sylvain
- Renaud-Blondeau, Pénélope
- Rezaeizanjirabad, Hamidreza
- Rhéaume, Je rey
- Richard, JeanPhilippe
- Riverin, Marc-André
- Rizzi, Antonio
- Robillard, Joanie
- Robitaille, Joannie
- Robitaille Nolin, Guillaume
- Roc, Clara
- Rocheleau, Félix
IGRL, une compagnie de Salas O’Brien, fournie des services exceptionnels d’ingénierie et de conception 2D et 3D, pour nos clients partout en Amérique du Nord. Notre expertise garantie à nos clients et partenaires de projet une ingénierie et conception qui combine performance, efficacité énergétique et efficacité opérationnelle. Contactez-nous pour vous accompagner dans vos projets, livrés en qualité, dans les temps et dans les budgets.
Marchés
\ Transformation agro-alimentaire (Aliments et Breuvages)
\ Produits de consommation
\ Pharmaceutique
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\ Chimique / Petrochimique
\ Science et Technologie
\ Industriels et Manufacturiers
Services
\ Procédés Sanitaires
\ Ligne d’empaquetage moyenne et haute cadence
\ Optimization des efficacités de production
\ Automatisation & Controles
\ Validation et Commissioning
\ Développement Durable
\ Audit, programme et aide aux subventions
\ Structure
\ MEP / Protection Incendie
\ Enveloppe Batiment
Impact en Ingénierie
- Rodrigues Dias, Herberth
- Rodriguez Balcza, Jusbeli Margarita
- Romero Ortiz, Mario Sérgio
- Roque Corzo, Yaser
- Rouhi Saloot, Mohammadali
- Rousselle, Morgan
- Roux-Garcia, Nicolas
- Roy, Alexandra
- Roy, Marc-Olivier
- Roy-Bernier, Clovis
- Ruel, Alicia Justine
- Sabik, Luca
- Safi, Caroline
- Saïdani, Atef
- Saint-Laurent, Charles
- Salazar Sandoval, Ariel
- Saleban Abdillahi, Nimo
- Salhi, Fayçal
- Salib, Maikil
- Samson, Anthony
- Sauriol, Jean Sébastien
- Savard-Fortier, Alex
- Schepiura Artigas, Melina Isabel
- Segmane, Dalila
- Senneville-Gazaille, Xavier
- Serroukhe Idrissi, Mehdi
- Sewade Sokegbe, Brice Farnese
- Shahcheraghi, Nader
- Siewe Tchawe, Colince Garcia
- Sifoni, Antoine
- Simard, Isabelle
- Simard, Jean-Benoît
- Simard, Sandrine
- Simon, Dixie Ann
- Smilovici, Ryan
- Snook, Je rey Edwin
- Soonarane, Dylan
- Soto, David
- Sparapani, Carlo
- St-Amour, Nicolas
- St-Hilaire, Jimmy
- St-Jacques-Tremblay, Claude
- St-Onge, Mégan
- Stoops, Sarah
- Stupfler, Vincent
- Sylla, Ibrahima
- Taif, Abdellatif
- Tarihant, Karim
- Tchikapa Nana, Je Lionnel
- Teddah Tefouet, William
- Thériault, Guillaume
- Theroux, Etienne
- Thornhill, Brian
- Toukam Fotso, Steve
- Touma, Hugo
- Tournier, Simon
- Tozoni Palma, Paulo Henrique
- Tremblay, Alec
- Tremblay, Anne-Julie
- Tremblay, Anthony
- Tremblay, Fabien
- Tremblay, Nicolas
- Tremblay-Turco e, Sarah
- Tro ier, Maxime
- Truchet, ElieAndréJulien
- Trudeau, Vincent
- Trudel, Jean-Félix
- Tsoumou Moukassa, Jo rey Axel
- Tufenkjian, Jessica
- Turco e, Pascal
- Turgeon, Nicholas
- Vadnais, Matisse
- Vaillancourt, Simon
- Valbuena Porras, Sergio Giovanny
- Valique e, Marie Anne
- Vallières, Edith
- Valois-Bérubé, Louis
- Vasquez-Ramirez, Claudio
- Veille e, Guillaume
- Veilleux, Raphael
- Verme e, Pier-Olivier
- Veronneau, Catherine
- Villeneuve, Katia
- Vingtans, Maxime
- Vitarelli, Nicola
- Wahiche, Mathieu
- Wang, Minghao
- Waud, Ryan
- Wei, Qiang
- Wilbois, Adrien
- Yahiat, Chakib Samy
- Yao, Meagan
- Yazami, Nassim
- Yonkeu, Jean Réné Alain
- Yousefi Pirlojeh, Hassan
- Zambrano Mas y Rubi, Edwin Gonzalo
- Zeng, Cheng
- Zhao, Jia Wei
- Zinsalo, Joël Mètogbé
- Zitouni, Mohamed
- Zurowski, Gordon
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Ilia Korotkine ingénieur
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
LE QUÉBEC A BESOIN D’UN PROFOND CHANGEMENT DES MENTALITÉS
Chantier colossal, la transition énergétique est un processus de longue haleine qu’il faut entreprendre rapidement. Mais pour ce faire, l’appui de toute la société est essentiel. Pour l’instant, l’hésitation se fait sentir.
Les trois experts que PLAN a consultés sont unanimes : si le Québec souhaite mener ce e imposante entreprise à bon port, il faudra insu er un profond changement de mentalité dans toutes les sphères de la société et de l’économie, autant dans la population que chez les donneurs d’ordre et chez les ingénieures et ingénieurs. On peut même parler de la nécessité d’un « réveil collectif ».
« Il y a un écart entre les acteurs qui interviennent dans le domaine de l’énergie et la population en général, indique Yvan Cliche, spécialiste en énergie et fellow du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM). Les gens ne comprennent pas bien ce que la transition va changer dans leur vie de tous les jours. »
Ce spécialiste ajoute qu’il faudra construire plusieurs nouveaux aménagements visibles pour réussir la transition – comme des lignes électriques et des barrages hydroélectriques –, ce qui aura un e et près des territoires habités. On devra aussi creuser des mines, puisque l’Agence internationale de l’énergie prévoit qu’il faudra multiplier par six les minéraux disponibles : cobalt, graphite, lithium, nickel, terres rares et autres sont nécessaires pour passer du fossile à l’électrique. L’acceptabilité sociale de certains projets risque d’être compliquée à obtenir à maints endroits.
« Lorsque le citoyen moyen a un micro sous le nez, il dit qu’il est d’accord avec le fait qu’on doit aider l’environnement,
note Yvan Cliche. Mais si on consulte des sondages qui demandent combien d’argent les gens sont prêts à me re de leur poche, on obtient des réponses moins enthousiastes. »
On peut également remarquer ce e hésitation du côté des entreprises québécoises. Seules 30 % d’entre elles ont déjà pris des mesures pour optimiser la gestion de l’énergie et du transport, selon le Baromètre de la transition des entreprises 2023.
« Il y a un écart entre les acteurs qui interviennent dans le domaine de l’énergie et la population en général. Les gens ne comprennent pas bien ce que la transition va changer dans leur vie de tous les jours. »
YVAN CLICHE, SPÉCIALISTE EN ÉNERGIE ET FELLOW DU CENTRE D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES INTERNATIONALES DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL (CÉRIUM)
DÉMARRER UN PROGRAMME
ÉNERGÉTIQUE ET
ENVIRONNEMENTAL STRICT REQUIERT BEAUCOUP DE PATIENCE ET DE PERSÉVÉRANCE.
« On vit dans le confort ; et l’être humain, s’il ne se fait pas bousculer, ne va pas se lever pour e ectuer des changements. »
STEPHAN BRETTSCHNEIDER, PROFESSEUR DE GÉNIE ÉLECTRIQUE AU DÉPARTEMENT DES SCIENCES APPLIQUÉES À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI
Pourquoi changer ?
Actuellement, le Québec représente un petit « paradis énergétique » où l’on peut consommer de grandes quantités de kilowa s à faible coût. « On vit dans le confort ; et l’être humain, s’il ne se fait pas bousculer, ne va pas se lever pour e ectuer des changements », déclare Stephan Bre schneider, ing., professeur de génie électrique au Département des sciences appliquées à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Démarrer un programme énergétique et environnemental strict requiert beaucoup de patience et de persévérance. Les échéances électorales revenant tous les quatre ans, c’est toujours un pari risqué pour un gouvernement de se lancer dans ce e aventure, surtout quand cela bouscule nos habitudes, soutient Yvan Cliche.
Au Québec, 70 % des émissions de gaz à e et de serre proviennent toujours de la combustion de carburants fossiles, rappelle pour sa part Johanne Whitmore, chercheuse principale à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal. Le défi est désormais de consommer autrement, tout en dépolitisant le sujet. « La transition, ce n’est pas une question d’écologie, mais du modèle de production et de consommation. Or, ce modèle n’est pas durable, car il a eint les limites physiques de la biosphère, poursuit Johanne Whitmore. Il faut opter pour une approche circulaire des biens et services dans notre économie. » Ce genre de système existe déjà : il su t de penser aux bibliothèques, ou aux entreprises comme Bixi et Communauto. Chaque personne n’utilise un bien ou un service que lorsque c’est nécessaire.
Dans cet esprit, certaines entreprises québécoises utilisent déjà des procédés de récupération de chaleur, par exemple pour faire pousser des légumes en serre durant l’hiver. Mais ce n’est pas encore une pratique courante.
C’est une crise
« Notre cerveau a appris à vivre avec la crise climatique, donc on ne s’en rend plus compte… mais ce n’est pas normal, estime Johanne Whitmore. En Europe, la qualité de vie se compare à la nôtre, même si les gens ont des voitures et des appareils ménagers qui sont à la fois plus petits et plus e caces. Ils ont franchi la limite avant nous. La différence, c’est que nous avons toujours le “luxe” de gaspiller l’énergie au Québec parce que le prix est faible. Mais un jour on ne l’aura plus, donc aussi bien commencer à s’adapter maintenant. »
« En France, quand le gaz de la Russie n’était plus disponible après six mois de guerre avec l'Ukraine, les autorités ont décidé de couper le chau age ou de contrôler la consommation d’énergie dans les résidences étudiantes – même si c’était l’hiver, rapporte Stephan Bre schneider. Quand des mesures sont imposées, les gens se plaignent, mais finissent par s’y conformer. Idéalement, je ne souhaite pas en arriver là. Si on éduque les jeunes générations et qu’elles intègrent ce e notion, ça va être beaucoup plus durable que des actions obligatoires auxquelles la population participe à reculons. »
Ce qu’il manque, c’est une approche systémique pour créer de la richesse par une plus grande optimisation de la consommation des ressources, fait valoir Johanne Whitmore. « L’économie de demain devra être circulaire afin de créer de la richesse avec une empreinte matérielle et énergétique considérablement réduite. Les ingénieures et les ingénieurs, par exemple, devraient être formés selon ce e approche dès la première année de leurs études. Actuellement, ces sujets sont présentés plus tard dans leur formation et dans des cours à option. »
Une bonne nouvelle dans tout cela : technologiquement, le Québec n’est pas à plaindre. « L’électricité propre est un
« La transition, ce n’est pas une question d’écologie, mais du modèle de production et de consommation. Or ce modèle n’est pas durable car il a eint les limites physiques de la biosphère. »
JOHANNE WHITMORE, CHERCHEUSE PRINCIPALE À LA CHAIRE DE GESTION DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE, HEC MONTRÉAL
LE DÉFI, C’EST QUE MALGRÉ CES HABILETÉS TECHNOLOGIQUES, LE QUÉBEC S’ENGAGE DANS UNE AVENUE
OÙ LES BESOINS EN ÉLECTRICITÉ SERONT GRANDISSANTS.
secteur d’excellence chez nous, nous pouvons compter sur une expertise de calibre mondial », selon Yvan Cliche. Le défi, c’est que malgré ces habiletés technologiques, le Québec s’engage dans une avenue où les besoins en électricité seront grandissants. « Jusqu’à 2050, il faudrait doubler la production d’Hydro-Québec, indique Stephan Bre schneider. Pour le faire, ça prendrait l’équivalent de 10 fois la puissance du projet de la Baie-James. »
« Alors, la transition énergétique va nécessairement entraîner une hausse des tarifs d’électricité », précise Yvan Cliche.
Quelques modèles
Le Québec pourrait s’inspirer de quelques modèles à l’international pour réussir sa transition. En Norvège, par exemple, 80 % du parc automobile est électrique. Des politiques publiques axées sur la comparaison entre le
coût des modèles électriques et à essence sont en grande partie responsables d’une telle adhésion des citoyennes et des citoyens.
Aux États-Unis, l’Inflation Reduction Act, une loi votée par le Congrès en 2022, a mené à l’investissement de centaines de milliards de dollars pour que la transition ne soit pas une contrainte, mais qu’elle devienne une occasion de favoriser l’économie verte.
En Allemagne, une maison sur trois est munie d’un dispositif sur le toit pour capter l’énergie solaire. Au Japon, en Israël et en Espagne, ça se fait aussi.
Or, pour y arriver ici aussi, les décideuses et décideurs auront besoin de l’appui de toutes et de tous. Et pour ce faire, il n’y a qu’une solution : changer les mentalités.
William ériault, journaliste.
LA VULGARISATRICE DES MÉTAUX
Martine Comtois-Parr, ing., se sent exactement à sa place. Elle enseigne au Département de technologie du génie métallurgique du cégep de Trois-Rivières, à l’endroit même où elle a retrouvé le goût des études.
18,2
MILLIARDS DE DOLLARS AMÉRICAINS EN 2032
C’est la valeur que devrait a eindre le marché de la fabrication additive de métal dans le monde.
Source : IDTechEx
Petit retour en arrière. Lorsqu’elle termine son secondaire, la jeune fille de Bécancour se sent plutôt démotivée quant aux études. Elle choisit donc une formation technique pour travailler trois ans plus tard dans le domaine de la métallurgie. Sauf qu’au cours de ses études, sa curiosité pour les métaux s’éveille. Même une fois son diplôme en main, l’envie d’en apprendre davantage, de mieux analyser et de comprendre ce e matière observée sous toutes ses formes dans les laboratoires du cégep la pousse à aller plus loin.
La voilà prête à encaisser le choc d’un déménagement dans la métropole et à se reme re à niveau en mathématiques pour s’inscrire en
génie des matériaux à Polytechnique Montréal. Cinq ans plus tard, la jeune diplômée, qui passe ses étés à travailler dans di érentes usines de Bécancour, comme Norsk Hydro – où l’on produisait du magnésium –, ou à aluminerie, sent l’appel de l’enseignement et de sa région natale. « Durant mes études, j’aimais expliquer aux autres ce que j’avais compris de la matière ; le cégep a toujours été pour moi une possibilité de carrière », raconte la professeure-chercheuse. D’abord embauchée à la formation continue dans l’établissement de Trois-Rivières, la jeune enseignante entre ensuite au Département de technologie du génie métallurgique.
À ses yeux, son parcours constitue une combinaison gagnante. Comme professeure, elle maîtrise aussi bien le volet technique, acquis en usine et dans les laboratoires très bien équipés du cégep, que les connaissances plus théoriques sur les phénomènes observés à Polytechnique Montréal. Sans oublier le volet gestion de projets comme ingénieure, qui lui permet d’organiser son temps et les documents d’une façon très e cace.
Photos : Cégep de Trois-Rivières
La fabrication additive en pleine émergence
Consciente de l’importance de toujours continuer à se former, Martine Comtois-Parr saisit les occasions de collaboration avec le Centre de métallurgie du Québec, un des centres collégiaux de transfert technologique du cégep de Trois-Rivières. Là, elle se familiarise notamment avec la fabrication additive de métaux, un domaine en pleine émergence. « La métallurgie n’a pas une bonne image actuellement, car on l’associe à la pollution, constate l’enseignante. Pourtant, je suis persuadée que la qualité des matières métalliques et les modes de production innovants font partie de la solution pour l’émergence de technologies vertes. »
La démarche scientifique avant tout
« Grâce à la recherche, je fais prendre conscience aux étudiantes et aux étudiants de l’importance d’une démarche structurée et des conclusions à tirer même si le processus ne fonctionne pas », souligne Martine Comtois-Parr. Soucieuse de me re en avant la recherche, elle a d’ailleurs mis au point un parcours scientifique pour les élèves du cégep. Cela les aide à se familiariser avec les travaux menés dans cet établissement, mais également dans les organismes qui regroupent les chercheuses et les chercheurs.
Toujours membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Martine Comtois-Parr constate que ses acquis d’ingénieure lui servent fréquemment.
Elle en a fait l’expérience durant son mandat comme coordonnatrice du Département de
« La métallurgie n’a pas une bonne image actuellement, car on l’associe à la pollution, constate l’enseignante. Pourtant, je suis persuadée que la qualité des matières métalliques et les modes de production innovants font partie de la solution pour l’émergence de technologies vertes. »
MARTINE COMTOIS-PARR, ING.
PROFESSEURE-CHERCHEUSE AU DÉPARTEMENT DE TECHNOLOGIE DU GÉNIE MÉTALLURGIQUE DU CÉGEP DE TROIS-RIVIÈRES
technologie du génie métallurgique pendant trois ans. Demande de budget, commande d’équipement, constitution de comités, vérification des achats, bilans d’activités, son quotidien ressemblait à s’y méprendre à de la gestion de projets. Et l’avenir ? Après 16 années d’enseignement, la professeure continue à explorer la métallurgie en quête de nouveautés. Son nouveau défi : se former en soudage auprès de spécialistes, en gardant à l’esprit qu’elle pourrait retourner en entreprise un jour, pour mieux se coller à la réalité du terrain dans ses cours futurs.
Pascale Guéricolas, journaliste.
La fabrication additive en métallurgie au Québec
Le Québec se positionne comme un acteur majeur de la fabrication additive dans le domaine de la métallurgie. Parmi les produits phares de ce e technologie, on retrouve les poudres métalliques, les pièces complexes en métal et les nouveaux alliages métalliques.
Poudres métalliques : les secteurs aéronautique, médical et de l’automobile sont les principaux utilisateurs de poudres métalliques pour l’impression 3D. Au Québec, deux entreprises majeures se distinguent dans ce domaine : AP&C et Tekna, qui figurent parmi les plus grands fabricants mondiaux de poudres métalliques pour impression 3D.
Pièces complexes en métal : les secteurs aéronautique, médical et automobile tirent un grand bénéfice des pièces complexes fabriquées grâce à la fabrication additive. En orthopédie, par exemple, ce e technologie permet la création de pièces personnalisées pour la fabrication d'implants et de prothèses sur mesure.
Nouveaux alliages métalliques : le Centre de métallurgie du Québec joue un rôle central dans le développement de nouveaux alliages adaptés à la fabrication additive. Ces innovations perme ent aux entreprises québécoises de renforcer leur compétitivité en réduisant les coûts et les délais de production.
POUR DES MINES PLUS RESPONSABLES ET DURABLES
Les ingénieures et les ingénieurs qui exercent dans le domaine de l’exploitation minière au Québec ne manquent pas de défis étant donné les objectifs liés au développement responsable et durable de l’industrie minière. Et l’expertise québécoise est reconnue partout dans le monde.
Présidente-directrice générale de l’Association minière du Québec (AMQ), Josée Méthot, ing., MBA, ASC-C. Dir., se montre très optimiste quant aux résultats de l’industrie minière québécoise à l’égard des grands objectifs de développement durable. « L’industrie fait de grands e orts pour réduire les gaz à e et de serre (GES) en décarbonant ses activités, souligne-t-elle. Au cours de la dernière décennie, elle a entièrement revu ses façons de faire, ses équipements et ses procédés, et elle continue d’innover pour sans cesse améliorer sa performance environnementale. Il faut savoir que sur le plan de l’encadrement législatif et réglementaire, le Québec est parmi les meilleurs. Conséquemment, on y produit les minéraux et les métaux dont l’empreinte carbone est très faible. »
Selon elle, la transition énergétique de l’industrie minière québécoise est bien entamée, notamment au regard de son parc de véhicules et d’équipements, afin de réduire au maximum la consommation de diesel. « Les industriels cherchent aussi des procédés pour remplacer l’utilisation des combustibles fossiles par des énergies renouvelables. On peut dire qu’on avance bien, mais les enjeux sont bien réels, entre autres celui de la disponibilité
Dôme de stockage et installation d’une mine (Meadowbank).
Vérification de la liste de contrôle de sécurité dans une mine aurifère au Nunavut.
Photos : Agnico Eagle Mines
« Les industriels cherchent aussi des procédés pour remplacer l’utilisation des combustibles fossiles par des énergies renouvelables. On peut dire qu’on avance bien, mais les enjeux sont bien réels, entre autres celui de la disponibilité d’hydroélectricité. »
JOSÉE MÉTHOT, ING., MBA, ASC-C.
PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION
MINIÈRE DU QUÉBEC (AMQ)
d’hydroélectricité. Les entreprises minières ne font pas exception parmi les grands industriels, on a besoin de volumes d’énergie importants. »
Une expertise reconnue
Josée Méthot met en lumière les nombreux programmes de recherche présentement en cours, menés par l’Institut de recherche en mines et environnement (IRME UQATPolytechnique) et le centre d’expertise et d’innovation en traitement de minerais Corem. « Les industriels travaillent de concert avec ces centres dans le but de me re au point des solutions environnementales et d’accroître la formation d’une main-d’œuvre hautement qualifiée pour l’industrie minière québécoise. Au Québec, nos universités sont reconnues mondialement ; on peut être très fiers de ce e expertise de pointe dans le secteur des mines. Nos ingénieurs sont réputés, mais malheureusement en nombre insu sant. »
Recherche et innovation sur le terrain
Historiquement, les principaux projets de recherche liés au traitement de minerais visaient l’optimisation des procédés pour augmenter la récupération et la productivité. « Depuis quelques années, entre 60 % et 70 % des travaux de notre programme de recherche précompétitif ont des objectifs de développement durable, signale Francis Fournier, président-directeur général de Corem. Les principaux axes de nos recherches touchent à l’énergie, la réduction des émissions de gaz à e et de serre, la consommation des réactifs et la valorisation des résidus. L’industrie minière étant une grande consommatrice d’énergie, notamment à l’étape du broyage du minerai pour en extraire les métaux et minéraux, certains de nos projets se penchent actuellement sur les circuits de broyage innovateurs et le développement de nouvelles technologies afin de proposer d’autres approches en matière de broyage. Au Québec, on a la chance d’avoir l’hydroélectricité, mais certaines mines n’y ont pas accès. »
Les chercheuses et chercheurs de Corem travaillent aussi à répondre aux besoins en matière de préconcentration du minerai, afin de réduire le volume de matière stérile.
« On explore aussi du côté de tout ce qui peut réduire les GES par la production de fer de haute pureté, indique Francis Fournier. De même pour l’industrie du bouletage du fer, qui utilise le charbon, on souhaite éliminer son utilisation ou la remplacer, par le biocharbon par exemple. Nous avons également des projets liés à l’utilisation de réactifs chimiques, entre autres pour les procédés de flo ation ; on veut réduire leur consommation et me re au point des bioprocédés. »
Un problème de communication
Pour l’AMQ, qui a entre autres pour rôle de veiller aux intérêts de l’industrie minière auprès des autorités et du grand public, l’un des grands
« Nous avons également des projets liés à l’utilisation de réactifs chimiques, entre autres pour les procédés de flo ation ; on veut réduire leur consommation et me re au point des bioprocédés. »
FRANCIS FOURNIER, PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE COREM
Caractérisation géomécanique : une étude prome euse
Dans le cadre de ses études doctorales à Polytechnique Montréal, Gilbert Girumugisha se penche sur la caractérisation géomécanique des rejets miniers à la mine Canadian Malartic. « Parmi les enjeux de sécurité, l’extraction de grands volumes de roches stériles nécessite qu’on entrepose par la suite ces roches et les résidus qui en résultent, explique-t-il. On veut les revaloriser : soit les retourner dans les fosses d’où ils ont été extraits ou les utiliser dans d’autres applications. Toutefois, on ne connaît pas bien actuellement leur comportement à long terme. Ma recherche consiste à étudier les comportements géomécaniques de ces rejets ; je mets au point des outils expérimentaux perme ant la caractérisation géomécanique adéquate en laboratoire et sur le terrain, à grande échelle. Je veux proposer des limitations sur les techniques existantes pour fournir des outils adéquats afin d’obtenir des données pertinentes. Nous voulons réduire l’empreinte écologique de ces matériaux. Et si on peut les revaloriser, ça sera une contribution importante. »
défis qui se pose demeure celui de la méconnaissance de cet important secteur d’activité, levier économique majeur au Québec. « Le manque d’information génère des inquiétudes, note Josée Méthot. On sent qu’un changement s’opère depuis quelques années, mais cela exige des e orts de communication très performants. Ce e situation est en lien direct avec la question de l’acceptabilité sociale. »
Pour y remédier, l’AMQ a mis en place une campagne promotionnelle pour mieux faire connaître l’industrie minière, son utilité dans la vie de tous les jours et ses bonnes pratiques. Des prix et des distinctions ont aussi été créés pour montrer combien l’industrie est innovante et proactive en matière environnementale. « On a réalisé un sondage pour tester la connaissance de la population, mentionne-t-elle. Les résultats montrent que 78 % des Québécoises et Québécois a rment méconnaître l’industrie. C’est dommage qu’ils entretiennent des idées préconçues basées sur la mauvaise image du passé, une image selon laquelle l’industrie est polluante. Les choses ont beaucoup changé, l’industrie minière a pris un virage décisif en environnement ; ses activités sont très réglementées et de gros e orts en recherche et développement sont en cours. »
Professeur titulaire au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal et directeur scientifique de l’IRME à Polytechnique Montréal, Li Li, ing., partage le point de vue de Josée Méthot quant à la méconnaissance de l’industrie, laquelle nuit à son image. Le professeur Li a mené de nombreux
« Ma recherche consiste à étudier les comportements géomécaniques de ces rejets ; je mets au point des outils expérimentaux perme ant la caractérisation géomécanique adéquate en laboratoire et sur le terrain, à grande échelle. »
GILBERT GIRUMUGISHA, étudiantchercheur à Polytechnique Montréal
projets de recherche ; l’un d’eux concernait le remblayage des chantiers souterrains après l’extraction de minerais afin de récupérer le plus de minerais possible, tout en s’assurant de la stabilité et de la sécurité des lieux. D’autres projets récents concernent la gestion des rejets miniers, comme les roches stériles et les résidus miniers, dans le but d’éviter les problèmes environnementaux, entre autres les inondations de boue de résidus miniers. Pour le chercheur, les questions de sécurité sont aussi importantes que les questions d’ordre environnemental ou d’acceptabilité sociale. « La sécurité est liée à l’acceptabilité sociale. On essaie de ra raper le retard à ce chapitre, notamment en favorisant l’embauche de personnel local et en misant sur la communication, l’information et l’éducation des gens afin qu’ils comprennent bien ce qu’on fait. La désinformation a nui à l’industrie, mais
Deux géologues de l’industrie minière aurifère à l’œuvre dans un laboratoire.
« Le milieu minier a besoin de main-d’œuvre.
Les ingénieurs et les professionnels de recherche ont la possibilité de jouer un rôle très positif dans ce e industrie, de contribuer à changer le monde. Rendre ce e industrie plus verte, plus durable et plus acceptable est un défi stimulant. »
LI LI, ING., PROFESSEUR TITULAIRE AU DÉPARTEMENT DES GÉNIES CIVIL, GÉOLOGIQUE ET DES MINES DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL ET DIRECTEUR SCIENTIFIQUE DE L’IRME À POLYTECHNIQUE MONTRÉAL
de sérieux e orts sont maintenant consentis aux communications avec les populations. »
Le besoin de relève
Le professeur Li insiste également sur la question de la main-d’œuvre spécialisée. « Le milieu minier a besoin de main-d’œuvre. Les ingénieurs et les professionnels de recherche ont la possibilité de jouer un rôle très positif dans ce e industrie, de contribuer à changer le monde. Rendre ce e industrie plus verte, plus durable et plus acceptable est un défi stimulant. Je suis passionné par la formation, l’enseignement et la recherche ; je crois que c’est par ce e voie que les changements les plus significatifs vont arriver. Actuellement, on n’en fait pas assez pour remédier au manque de relève. Je crois qu’il faut me re l’accent sur les fortes valeurs qui motivent les ingénieurs au quotidien, sur leur rôle et leurs responsabilités sociales et économiques. Par leur travail, ils
Un MOOC sur l’ingénierie durable
En 2018, Polytechnique Montréal, en partenariat avec Ingénieurs Canada, a lancé un projet de formation en ligne gratuite et ouverte à tous (MOOC) intitulé L’ingénierie durable. « Ce cours vise notamment à illustrer, par des études de cas réels, les meilleures pratiques pour respecter les 10 directives du Guide national sur le développement durable et la gérance environnementale à l’intention des ingénieurs, explique Patrick Cigana, ing., directeur du Bureau du développement durable et sociétal de Polytechnique Montréal, qui a mis sur pied ce e formation. Le cours s’adresse aux ingénieures et aux ingénieurs canadiens, mais plusieurs participants de l’étranger s’inscrivent. Deux des études de cas concernent les mines. Ainsi, on explique comment la mine Raglan a contribué avec ses parties prenantes à prolonger la durée de vie de la mine, sur la base d’un travail multidisciplinaire et d’une étroite surveillance environnementale. L’autre étude de cas présente la construction de la première éolienne en milieu nordique, une éolienne qui stocke de l’énergie servant à alimenter les opérations de la mine Raglan. Il est aussi question des impacts économiques et environnementaux et la gestion des risques. »
La 10e édition de ce cours sera mise en ligne à l’automne.
perme ent d’éviter des conséquences néfastes ou des accidents graves. »
Le défi administratif
Autre défi de taille, celui du fardeau administratif qui incombe aux entreprises. « Au Québec, l’activité minière est encadrée à la fois par des lois fédérales et par des lois provinciales, ce qui représente une di culté de taille pour les entreprises, notamment en raison des délais et des complications liés aux autorisations environnementales, précise Josée Méthot. Ce double système vient ralentir un processus déjà lourd. L’AMQ fait des représentations auprès des autorités pour améliorer ce fardeau administratif. Ces dernières années, le processus est plus e cace, il y a eu de bonnes améliorations, mais il y a encore du travail à faire. »
Mélanie Larouche, journaliste.
« Ce cours vise notamment à illustrer, par des études de cas réels, les meilleures pratiques pour respecter les 10 directives du Guide national sur le développement durable et la gérance environnementale à l’intention des ingénieurs. »
PATRICK CIGANA, ING. directeur du Bureau du développement durable et sociétal de Polytechnique Montréal
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SE FORMER
AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Une formation virtuelle de 15 heures, conçue en collaboration avec l’Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques (OQACC), de l’Université Laval, et le consortium Ouranos, donne des outils concrets aux membres de l’Ordre. Les précisions de Myriam Roy-Lelièvre, ingénieure chimiste, une des personnes chargées de son contenu, et de l’évaluateur Philippe Robert Brassard, ingénieur en mécanique.
Comment cette formation permet-elle de mieux comprendre et d’anticiper les effets des changements climatiques sur les projets d’ingénierie ?
Aujourd’hui, on ne peut plus bâtir un pont, un bâtiment ou un autre ouvrage en se basant sur les données climatiques du passé. En suivant la formation « Adaptation de l’environnement bâti et de l’aménagement du territoire aux changements climatiques : s’informer s’outiller », les membres de l’Ordre apprennent à utiliser les résultats de simulations climatiques pour anticiper, entre autres, les effets de fortes chaleurs ou de précipitations intenses sur les constructions. La formation les familiarise aussi avec les lois et les normes en vigueur, ou encore avec les initiatives mises en œuvre ailleurs dans le monde, afin de pouvoir adapter leurs réalisations à la réalité de demain. On voit par exemple comment Montréal s’inspire des parcs éponges des Pays-Bas pour en construire selon le même principe ici.
Comment peut-on favoriser les collaborations interdisciplinaires ?
Ingénieures, ingénieurs, architectes et urbanistes doivent disposer d’un vocabulaire commun pour bâtir des infrastructures susceptibles de subir les effets des changements climatiques.
Myriam Roy-Lelièvre, ingénieure chimiste
Philippe Robert Brassard, ingénieur en mécanique
Pendant la formation, il est notamment question de la reconstruction des berges malmenées par les tempêtes à Percé, en Gaspésie. La combinaison d’expertises diverses a permis d’aboutir à un enrochement socialement acceptable, et plus apte à affronter les fortes vagues hivernales qu’un mur de béton classique. En outre, des spécialistes d’autres disciplines exposent des concepts dont les ingénieures et ingénieurs se servent de plus en plus, comme la modélisation des données du bâtiment (en anglais Building Information Modeling [BIM]), ou le modèle de processus de conception intégré [PCI).
Quelles compétences pratiques cette formation procure-t-elle aux ingénieures et aux ingénieurs ?
D’entrée de jeu, cette formation relie le rôle des ingénieures, ingénieurs, architectes et urbanistes à l’adaptation aux changements climatiques. Au terme de la formation, grâce au langage commun, les membres de l’Ordre sont plus aptes à communiquer les informations pertinentes sur les aléas, les effets, la vulnérabilité, etc., aux personnes qui interviennent dans les projets. La formation contribue également au développement de la compétence des ingénieurs, ingénieures et autres professionnelles et professionnels à concevoir des projets adaptés aux changements climatiques, en tenant compte des budgets et des échéanciers, de même que des simulations climatiques et des mesures d’adaptation à privilégier.
Cette formation offre aux ingénieures et aux ingénieurs les outils nécessaires pour anticiper les effets des changements climatiques sur les projets d’ingénierie en favorisant des collaborations interdisciplinaires et des solutions innovantes.
Pour en savoir plus, consultez le catalogue des formations virtuelles de l’Ordre dès maintenant. bit.ly/oiq_formation_acc
RECYCLAGE DE PNEUS
DU NOIR DE CARBONE PLUS VERT
Si les pneus sont noirs, c’est parce qu’ils contiennent du noir de carbone issu des combustibles fossiles. Recycler les pneus hors d’usage par pyrolyse, c’est la méthode innovante d’Ecolomondo.
Page de droite : Des employés à l’intérieur d’une plateforme technologique de décomposition thermique d’Ecolomondo.
Le 16 mai 1990, à Saint-Amable, le dépotoir de pneus s’enflamme. Le brasier durera quatre jours et coûtera plus de 150 millions de dollars en intervention des pompiers et pour décontaminer le site. « Quand les pneus brûlent, on voit de la fumée noire. Ça contamine tout, l’air, le sol… », commente Sabrina Charron, directrice des opérations à Recyc-Québec. Or, dans ces années-là, il y avait plusieurs de ces dépotoirs où les pneus s’accumulaient à ciel ouvert. De là, la décision du gouvernement du Québec de réglementer l’entreposage des pneus et de me re en
« Nous avons un réseau sur tout le territoire du Québec qui compte plus de 13 000 points de retour de pneus, majoritairement des garagistes, des concessionnaires et des écocentres. Nous avons aussi six centres de traitement des pneus, et des transporteurs de RECYC-QUÉBEC. »
SABRINA CHARRON DIRECTRICE DES OPÉRATIONS À RECYC-QUÉBEC
place un programme de gestion des pneus hors d’usage, programme confié à Recyc-Québec. « Nous gérons ce programme depuis plus de 30 ans, poursuit Sabrina Charron. Nous avons un réseau sur tout le territoire du Québec qui compte plus de 13 000 points de retour de pneus, majoritairement des garagistes, des concessionnaires et des écocentres. Nous avons aussi six centres de traitement des pneus, et des transporteurs de Recyc-Québec qui acheminent les pneus du point de retour vers le centre de traitement. »
Ces six centres de traitement sont des partenaires industriels du programme et s’inscrivent dans la hiérarchie des 3R-V : réduction à la source ; réemploi ; recyclage ; valorisation. Par exemple, Techno Pneu fait du remoulage de pneus et favorise le réemploi ; Dynamat, Animat et Royal Mat recyclent les pneus en tapis pour divers usages, tandis que TPOL et Faïda fabriquent des granules de caoutchouc. Seule la cimenterie Geocycle fait encore de la valorisation énergétique des pneus, et cela concerne moins de 1 % des pneus hors d’usage.
Chaque année, 100 000 tonnes de pneus sont ainsi recyclées au Québec. De son côté, à son usine pilote située à Contrecœur, Ecolomondo met au point un tout autre procédé de traitement des pneus en fin de vie.
La voie de la pyrolyse
La pyrolyse, c’est la décomposition thermique en absence d’oxygène de polymères organiques qui se réduisent ainsi en trois fractions, une solide, une liquide et une gazeuse. Le procédé s’applique au caoutchouc. Mais un pneu ne
D’autres
applications de la pyrolyse
La pyrolyse n’est pas réservée au traitement des pneus hors d’usage et peut s’appliquer à d’autres produits composés d’hydrocarbures. Les produits qui en sortiront dépendent de la composition de ce qui entre dans le réacteur. Un premier défi est alors de caractériser les produits et de leur trouver des débouchés. Un deuxième défi consiste à assurer une production constante, ce qui suppose un approvisionnement stable de la matière à décomposer.
Ainsi, à son usine pilote de Contrecœur, Ecolomondo a déjà expérimenté la pyrolyse pour décomposer des plastiques, des couches et des bardeaux d’asphalte. « Dans le bardeau d’asphalte, il y a de l’asphalte qui peut être décomposée et une partie inerte qui va rester dans le réacteur, explique Hugo Morin, directeur de l’ingénierie à Ecolomondo. Mais il reste à faire de la recherche pour caractériser le produit ; il faut aussi
avoir un flux constant et propre de bardeaux non contaminés avec d’autres résidus de construction. »
Pour s’assurer de la régularité et de la qualité du flux de la matière entrant, une autre piste est possible. « Les entreprises qui génèrent elles-mêmes des rebuts d’hydrocarbures pourraient appliquer la pyrolyse pour traiter leurs rebuts à l’interne », propose Hugo Morin.
Photo : Ecolomondo
L’usine pilote d'Ecolomondo se spécialise dans plusieurs étapes du recyclage des pneus. Elles comprennent l'entreprosage, le déchiquetage, la décomposition thermique ainsi que le traitement du noir carbone récupéré.
se compose pas uniquement de caoutchouc, car les fabricants ajoutent du noir de carbone pour améliorer les propriétés mécaniques et la résistance aux UV, ainsi que de la silice et divers additifs. Le procédé d’Ecolomondo permet de décomposer thermiquement les pneus par pyrolyse pour en récupérer le noir de carbone dans la fraction solide.
« Concrètement, on déchique e les pneus, on enlève les fibres et l’acier, explique Hugo Morin, ing., directeur de l'ingénierie à
« On voit un changement de mentalité chez les fabricants de pneus, induit par le besoin de verdir l’industrie. On a rencontré plusieurs fabricants de pneus, dont Michelin, qui cherchent à utiliser du noir de carbone récupéré pour fabriquer des pneus plus verts. »
HUGO MORIN, ING.
DIRECTEUR INGÉNIERIE À ECOLOMONDO
Ecolomondo. On obtient des granules de caoutchouc de deux millimètres. On les met dans un réacteur, on enlève l’oxygène et on chau e. » Dans ces conditions, la grande molécule de caoutchouc se brise en molécules de plus petites tailles pour former un gaz et une huile, tandis que la fraction solide incluant le noir de carbone se retrouve au fond du réacteur. Le gaz produit sert de combustible pour chau er le réacteur. « On est autosu sants en énergie », assure Hugo Morin. L’huile, légère ou lourde, peut trouver divers débouchés dans l’industrie chimique et peut notamment servir de combustible pour produire du noir de carbone vierge. La fraction solide est récupérée pour produire du noir de carbone recyclé, aussi appelé noir de carbone récupéré et qu’Ecolomondo commercialise sous le nom de Mondo Black. Ecolomondo a mis plus de 20 ans à concevoir ce e technologie et a ouvert une usine à Hawkesbury, en Ontario, capable de traiter 14 000 tonnes de pneus par an pour produire 5300 tonnes de noir de carbone récupéré, en plus de l’acier et de l’huile.
La demande pour un noir de carbone plus vert
En misant sur le recyclage du noir de carbone des pneus, Ecolomondo se distingue de la filière québécoise de traitement des pneus. Mais l’entreprise n’a pas plongé dans le vide, car le noir de carbone est partout. Il est produit industriellement par la combustion incomplète d’un hydrocarbure et est utilisé comme pigment noir dans les cartouches d’encre et dans une foule de produits en plastique et en caoutchouc. « Tout
ce qui est en plastique noir contient du noir de carbone », indique Hugo Morin. Dans les pneus, « le mélange de caoutchouc contient du latex naturel et du caoutchouc synthétique, et environ 50 % en poids du mélange de caoutchouc est du noir de carbone », précise Hugo Morin. Sans ce noir de carbone, les pneus prendraient la couleur du latex et seraient pâles, comme l’étaient les premiers pneus. Il existe donc un important marché pour le noir de carbone. De plus, dans un contexte de décarbonation de l’industrie, il existe même un marché pour le noir de carbone récupéré puisqu’en remplaçant le noir de carbone vierge d’un produit, il permet d’en réduire l’empreinte carbone. Ecolomondo estime en e et que la production de Mondo Black émet 90 % moins de GES que la fabrication de noir de carbone vierge à partir d’hydrocarbures.
Les fabricants de pneus n’échappent pas à ce mouvement. « On voit un changement de mentalité chez les fabricants de pneus, induit par le besoin de verdir l’industrie, signale Hugo Morin. On a rencontré plusieurs fabricants de pneus, dont Michelin, qui cherchent à utiliser du noir de carbone récupéré pour fabriquer des pneus plus verts. »
Cependant, les pneus sont soumis à un important contrôle de qualité sur toutes les matières qui les composent. Or, le noir de carbone récupéré d’Ecolomondo n’est pas pur, puisqu’il contient aussi d’autres constituants des pneus rassemblés dans la fraction solide au fond du réacteur de pyrolyse. Mais l’American Society for Testing and Materials travaille à établir des normes pour le noir de
carbone récupéré, et Ecolomondo pourra se conformer aux normes pour que son Mondo Black réponde aux exigences de l’industrie du pneu. Ecolomondo, qui a déjà une usine en activité en Ontario, s’apprête à en ouvrir une deuxième au Texas. D’autres pourraient voir le jour ultérieurement, en raison de l’augmentation du parc automobile, du tonnage de pneus en fin de vie et de la demande en noir de carbone récupéré.
Valérie Levée, journaliste.
Le noir de carbone récupéré : un marché prometteur
• La Banque de données des statistiques o cielles sur le Québec indique que le nombre de véhicules de promenade est passé de 4 422 283 en 2012 à 4 993 645 en 2022, soit une hausse d’environ 570 000 véhicules en 10 ans. En conséquence, la demande en pneus neufs et en traitement de pneus hors d’usage augmente.
• À l’échelle du Canada, MarkNtel Advisors estime que le marché du pneu connaîtra une croissance annuelle de 2 % sur la période de 2022 à 2027.
• Quant au marché du noir de carbone, le taux de croissance annuel du marché mondial est estimé à 7,7 % pour la période de 2021 à 2022, selon Data Bridge Market Research. Il a eint 25 % pour le noir de carbone récupéré sur la période de 2013 à 2031.
Sources :
– Nombre de voitures au Québec : https://bdso.gouv.qc.ca
– Marché du pneu : https://www.marknteladvisors.com
– Marché du noir de carbone : https://www.databridgemarketresearch.com/fr/reports/ global-specialty-carbon-black-market
– Marché du noir de carbone récupéré : https://www.databridgemarketresearch.com/ fr/reports/global-recovered-carbon-black-rcb-market
UN DIAGNOSTIC ECLAIRE DE LA MALADIE CORONARIENNE L’OPTOWIRE
Dans le parc technologique de Québec, Opsens conçoit et fabrique des capteurs de pression optique miniatures qui aident à sauver des milliers de vies dans le monde.
À l’urgence, un patient se plaint d’une douleur à la poitrine, et après une angiographie, le diagnostic tombe : une plaque de graisse s’est formée dans une coronaire, faisant obstruction à la circulation du sang dans le muscle cardiaque. Le cardiologue insère un cathéter dans l’artère fémorale, remonte jusqu’au cœur, pose un tuteur vasculaire pour élargir la coronaire défaillante et rétablir la circulation sanguine. La technologie est e cace, mais elle n’est pas parfaite, car elle repose sur l’image par rayons X (angiographie) bidimensionnelle d’un système vasculaire tridimensionnel.
Heureusement, il existe un outil pour appuyer le diagnostic : l’OptoWire, développé par Opsens. C’est un fil-guide muni d’un capteur de pression par fibre optique qui peut cheminer dans la coronaire et mesurer la pression sanguine. L’angiographie demeure utile pour localiser un rétrécissement d’une coronaire, mais l’OptoWire mesure
Photos : iStock
la pression sanguine de part et d’autre du rétrécissement, et c’est la perte de pression qui indique l’importance du rétrécissement et si une intervention est nécessaire. Il s’agira, selon la gravité de la situation, de poser un tuteur ou d’e ectuer un pontage.
« Précédemment, la décision de l’intervention était basée sur l’angiographie, mais l’imagerie est parfois trompeuse. Avec l’OptoWire, la décision est supportée par la mesure de la perte de pression sanguine, une donnée chi rée. On peut aussi mesurer la pression après l’intervention et vérifier la restauration du flux sanguin », décrit Alain Gagnon, ing., directeur principal des opérations à Opsens.
L’OptoWire n’est pas le seul fil-guide à mesurer la pression, car il en existe aussi avec un capteur de pression électrique. « L’avantage de la mesure de pression optique est qu’elle ne dérive pas », avance Philippe Gagnon, ing., directeur de la R. et D. à Opsens. Il explique que durant l’intervention chirurgicale, le capteur de pression doit être connecté et reconnecté plusieurs fois. Lors de ces déconnexions, la contamination par la solution saline et le sang modifie les contacts électriques et fausse la mesure dans le cas d’un capteur électrique. Or, une petite déviation de la mesure de pression peut avoir une conséquence importante sur le choix du traitement. La mesure optique, elle, est constante et répétable.
« Un des défis est de choisir les matériaux qui vont o rir le bon comportement mécanique, la flexibilité, mais aussi une résistance. Il faut aussi que ce ne soit pas traumatique pour ne pas déchirer ou percer les coronaires. »
PHILIPPE GAGNON, ING., DIRECTEUR DE LA R. ET D. À OPSENS
Ce petit bijou technologique est une fabrication 100 % québécoise. « On a fabriqué plus de 300 000 fils-guide depuis le début. On aime bien dire que plus de 300 000 personnes ont été soignées avec nos produits partout à travers le monde », déclare Philippe Gagnon.
Le fil-guide sous la loupe
Loin du domaine médical, Opsens a été fondée en 2003 afin de développer des capteurs à fibre optique pour des applications industrielles, notamment dans les domaines minier et pétrolier, parfois hostiles. C’est en 2007 qu’Opsens décide d’investir le champ médical et amorce le développement d’un fil-guide pour la cardiologie, avec la première commercialisation en 2016, au Japon. Depuis, Opsens a perfectionné son fil-guide et commercialise actuellement la troisième version.
Fil-guide OptoWire avec le capteur de pression par fibre optique et l’extrémité souple perme ant le cheminement dans les coronaires.
Passer des milieux industriels au corps humain a cependant demandé à l’équipe de R. et D. de relever plusieurs défis. Le premier était de concevoir un fil à la fois souple pour cheminer dans les méandres des artères coronariennes et rigides pour répondre aux manipulations du cardiologue. « Un des défis est de choisir les matériaux qui vont o rir le bon comportement mécanique, la flexibilité, mais aussi une résistance. Il faut aussi que ce ne soit pas traumatique pour ne pas déchirer ou percer les coronaires », décrit Philippe Gagnon. S’ajoute aussi le défi de la miniaturisation, car le fil-guide, long de 1,8 m, ne fait que 0,36 mm de diamètre et doit contenir une fibre optique et un capteur de pression. Le fil se compose de trois sections. Une extrémité souple de 3 cm, constituée d’un fil enveloppé d’une spirale métallique, permet au fil guide de cheminer en se conformant aux courbes des artères. « Il faut travailler la géométrie de la spirale pour être souple, mais elle doit aussi
Postes de travail sur une ligne de production du fil-guide OptoWire, à l’usine d’Opsens, à Québec.
Photos
L’avis d’un cardiologue
Le Dr Jimmy MacHaalany est cardiologue hémodynamicien à l’Hôtel-Dieu de Québec et collabore depuis 2016 avec Opsens au développement de l’OptoWire. Il lui voit trois avantages.
• La maniabilité : Les artères font des courbes qui peuvent a eindre 90 degrés. « L’OptoWire est très performant pour bien naviguer dans les artères. Il répond très bien quand on le manipule. »
• La malléabilité : Les cardiologues donnent une courbure à l’extrémité du fil-guide pour l’aider à suivre les courbes des artères. Au fil de son cheminement, le fil-guide se déforme et adopte diverses courbures. « Avec les anciens fils-guide, quand on les sort, on ne peut plus les manipuler pour leur redonner notre angulation favorite. L’OptoWire reste malléable et on peut lui redonner la forme qu’on veut. »
• La robustesse de la mesure : Si l’angiographie montre une lésion sévère, le cardiologue n’a pas besoin de la valider par une mesure de pression. C’est pour les lésions modérées plus di ciles à évaluer visuellement que la mesure de pression devient utile. « On regarde s’il y a une chute de pression, et si la chute de pression a eint le seuil, on pose un tuteur ou on envoie le patient en chirurgie de pontage aorto-coronarien. De plus, si on ne pose pas le bon diagnostic, on peut me re le patient à risque soit en ne traitant pas une lésion significative ou bien en intervenant sur une lésion non significative qui peut engendrer alors un risque potentiellement important cliniquement. On a donc besoin d’une mesure robuste. Les mesures avec l’OptoWire sont stables et reproductibles. »
« Avec les anciens fils-guide, quand on les sort, on ne peut plus les manipuler pour leur redonner notre angulation favorite. L’OptoWire reste malléable et on peut lui redonner la forme qu’on veut. »
DR JIMMY MACHAALANY cardiologue hémodynamicien à l’Hôtel-Dieu de Québec
être fabricable », indique Philippe Gagnon. « Ça force à impliquer l’équipe d’ingénierie manufacturière rapidement dans le développement », commente Alain Gagnon. La section intermédiaire mesure environ 27 cm et contient la fibre optique enveloppée dans un tube de nitinol, une spirale d’acier inoxydable et un revêtement de plastique en polyéthylène. Le nitinol, un alliage de nickel et de titane, est un matériau à mémoire de forme, c’est-à-dire qu’il a la capacité de reprendre sa forme initiale. Enfin, la section proximale est celle qui est tenue par le cardiologue et qui est plus rigide. Elle contient aussi la fibre optique, mais est entourée seulement d’une spirale en acier inoxydable et d’un revêtement en Téflon. Le capteur de pression se trouve à la jonction de la section intermédiaire et de l’extrémité souple. Il est constitué d’une petite chambre sous vide et d’une membrane flexible qui se déforme selon la pression sanguine, ce qui modifie le signal optique. Le défi suivant était d’assembler les composants du fil-guide. « Le point de soudure est très petit. On a développé un procédé de soudure au laser en travaillant sur la longueur d’onde, la puissance, la taille du spot, les gaz inertes », explique Philippe Gagnon. Il reste encore à stériliser le fil-guide sans l’endommager.
Le fil-guide n’est qu’une partie de la technologie de l’OptoWire, car Opsens a aussi développé la partie logicielle pour convertir le signal
« Avec l’OptoWire, la décision est supportée par la mesure de la perte de pression sanguine, une donnée chi rée. On peut aussi mesurer la pression après l’intervention et vérifier la restauration du flux sanguin. »
ALAIN GAGNON, ING., DIRECTEUR PRINCIPAL DES OPÉRATIONS À OPSENS
optique en pression, le suivi des données cardiaques à l’écran et une interface utilisateur pour les cardiologues.
Opsens a mis au point l’OptoWire en partenariat avec des cardiologues pour recueillir leurs besoins et leurs avis sur des pistes d’amélioration. « On est souvent dans les hôpitaux », a rme Philippe Gagnon. Et même si l’OptoWire a fait ses preuves et est maintenant largement commercialisé, les échanges se poursuivent et la R. et D. suit son cours, car il y a toujours des améliorations possibles.
Valérie Levée, journaliste
Les chiffres de la maladie coronarienne
LA MALADIE CORONARIENNE
• Dans le monde : Selon l’OMS, la maladie coronarienne est la principale cause de mortalité dans le monde, avec 16 % des décès enregistrés.
• Au Canada : En 2012-2013, environ 2,4 millions (8,5 %) de Canadiens âgés de 20 ans ou plus vivaient avec un diagnostic de maladie coronarienne (données du Système canadien de surveillance des maladies chroniques).
• Au Québec : En 2015-2016, la maladie coronarienne touchait 612 260 personnes, soit une prévalence de 8 %. Ce e même année, 37 275 personnes de plus de 20 ans ont reçu un diagnostic de maladie coronarienne, soit 0,6 % de la population (données du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec). Toutefois, le taux de mortalité par maladie coronarienne baisse continuellement. Entre 1985 et 2012, il est passé de 279 décès à 91 pour 100 000 personnes (statistiques du ministère de la Santé et des Services sociaux).
LE MARCHÉ DU FIL-GUIDE
Data Bridge Market Research estime que le marché des fils-guide cardiaques, qui était de 13 milliards de dollars américains en 2021, a eindrait 24 milliards de dollars américains d’ici 2029, soit un taux de croissance annuelle comparé de 8 %.
Sources :
Monde : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/the-top-10-causes-of-death
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