■■■ PRATIQUE EXEMPLAIRE
ATELIERS PCI
BÂTIR ET GRANDIR ENSEMBLE 20
On se parle de tout, dès le début, pour favoriser des projets qui seront mieux vécus par l’ensemble des acteurs : c’est le principe du processus de conception intégré (PCI). Au cœur de cette démarche recentrée sur l’humain se trouve l’atelier collaboratif. Mode d’emploi d’une table ronde pour des projets qui tournent rond.
Le PCI ne date pas d’hier : dès les années 1990, les architectes qui l’ont développé avaient compris tout l’intérêt de définir au mieux et au plus tôt les objectifs et les défis d’un projet de construction au lieu de corriger le tir sur le chantier, voire quand le projet est livré. « Décider ensemble de bouger une ligne sur un plan, ça coûte moins cher que de changer un mur de place », illustre Arnaud Rogiez, ing., associé et directeur de la gestion de projets chez Strategia Conseil inc., un cabinet d’experts-conseils
en projets de construction depuis l’avant-projet jusqu’à la livraison, en passant par la planification et l’estimation. Ces stratèges du bâtiment sont aux premières loges pour apprécier les avantages de ce processus collaboratif, qui associe tous les intervenants autour d’un projet dès sa genèse et sur tous les aspects de son cycle de vie. Arnaud Rogiez et ses collègues sont des pionniers de la démarche au Québec — leur première utilisation de cette méthode remonte à 2011. Aujourd’hui, ils offrent même des ateliers et de l’accompagnement dans le PCI parmi leurs services. « L’engouement pour cette méthode dans la province est largement attribuable à l’impulsion des grands donneurs d’ouvrage comme la Société québécoise des infrastructures et Hydro-Québec, qui l’ont imposée dans la gestion de leurs projets d’une certaine envergure. Une évolution naturelle pour nous, puisqu’on connaissait déjà bien les avantages à mettre en commun les forces de toutes et tous », explique Pier-Olivier Leclerc, ing., directeur adjoint, de la gestion de projets industriels chez Strategia Conseil inc. Mais alors, le PCI fait juste du neuf avec du vieux ? S’il reprend effectivement beaucoup des aspects d’un processus de conception conventionnel, le PCI s’en distingue par la répartition des efforts dans le temps, ainsi que par la diversité des acteurs et des sujets abordés : ressources massivement investies dès l’esquisse du projet, inclusion de toutes les parties prenantes, notamment les intervenants non techniques tels que le client et les usagers finaux, dans la réflexion et la prise de décision. Cette ouverture de l’équipe à des compétences comme à des vécus plus variés permet de couvrir le projet de manière holistique et de faire émerger des solutions novatrices aux vieux problèmes comme à ceux auxquels on ne pensait pas systématiquement auparavant.
Accompagner sans diriger Le PCI, c’est davantage une philosophie qu’on applique qu’une méthodologie stricte, même si les documents de référence sur sa mise en
« Décider ensemble de bouger une ligne sur un plan, ça coûte bien moins cher que de changer un mur de place. »
ARNAUD ROGIEZ, ING., ASSOCIÉ ET DIRECTEUR, DE LA GESTION DE PROJETS CHEZ STRATEGIA CONSEIL INC.
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