PLAN-2023-03-04_Energie_02

Page 20

DOSSIER

Énergie

Comment les ingénieures et ingénieurs du Québec peuvent-ils contribuer à l’innovation pour améliorer la production et la distribution des énergies renouvelables de la province ?

Michel Chornet, ing.

Le visionnaire

du Québec

mars avril 2023 02 numéro
La revue de l’Ordre des ingénieurs
960-23307-3534_Multi-Product Pro�itez de votre tarif préférentiel et d’une foule d’avantages. Le
Assurance
Meloche
Ontario et
Directe TD Assurance
50,
Crémazie,
e étage,
H2P 1B6. En raison des lois provinciales, le programme d’assurances auto et véhicules récréatifs n’est pas offert en Colombie-Britannique, au Manitoba ni en Saskatchewan. Toutes les marques de commerce appartiennent à leurs propriétaires respectifs. MD Le logo TD et les autres marques de commerce TD sont la propriété de La Banque Toronto-Dominion. Obtenez une soumission et découvrez combien vous pourriez économiser! Allez à tdassurance.com/oiq ou composez le 1-844-257-2365 Voyez combien les membres pourraient économiser sur les assurances habitation, auto et voyage.
programme TD
Meloche Monnex est offert par SÉCURITÉ NATIONALE COMPAGNIE D’ASSURANCE. Il est distribué par Meloche Monnex Assurance et Services Financiers inc. au Québec, par
Monnex services financiers inc. en
par Agence
Inc. ailleurs au Canada. Notre adresse est le
place
12
Montréal (Québec)

MARS fin de la période de référence

31

Maîtriser l’art de la négociation

Tout (sauf la date limite du 31 mars) peut se négocier.

MAESTR OIQ

CPI

2 formations virtuelles

1,5 h chacune

RENOUVELLEMENT ANNUEL 2023-2024

Du 13 février au 31 mars 2023

Connectez-vous à votre portail : accesprofession.oiq.qc.ca

Renouvelez votre inscription au registre des CPI de l’Ordre

Payez vos frais annuels avant le 31 mars

TRANSITION ÉCOLOGIQUE

ENCADREMENT PROFESSIONNEL

ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE LÉGISLATION ET JURISPRUDENCE

Sommaire Vol. 60, n° 2
en pratique Portraits de génie
Génie
18 20 24 12 16
COIN RH P4 | mars-avril 2023 | Plan

Relève en génie

Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec a comme mission d’assurer la protection du public en agissant afin que les ingénieures et les ingénieurs servent la société avec professionnalisme, conformité et intégrité dans l’intérêt du public.

Conseil d’administration

2022-2023

Région 1 • Grande région de Montréal

Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. ing, DESS

Sandra Gwozdz, ing., FIC Carole Lamothe, ing.

Béatrice Laporte-Roy, ing.

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA

Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP

Région 2 • Autres régions

Maxime Belletête, ing.

Christine Mayer, ing., M. Sc. A.

Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC

Région 3 • Grande région de Québec

Marco Dubé, ing.

Michel Paradis, ing., M. Sc. 4 administratrices et administrateur nommés par l’Office des professions du Québec

Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA

Alain Larocque, CRHA, ASC

Diane Morin, MBA

Catherine Nadeau

Directeur général

Louis Beauchemin, ing.

Vie de génie

Directrice des communications

Marie Lefebvre

Rédactrice en chef

Sandra Etchenda, réd. a. 514 845-6141, poste 3123

setchenda@oiq.qc.ca

Graphisme

Turcotte design

Photos

Israel Valencia

Didier Bicep

Maquillage

Stéphanie Villemaire

Révision et correction

Marie-Andrée L’Allier

Collaboration

Clémence Cireau

Me Martine Gervais

Marie-Julie Gravel, ing.

Pascale Guéricolas

Mélanie Larouche

Margot Lecat

Valérie Levée

Me Patrick Marcoux

Philippe-André Ménard, ing.

PUBLICITÉ

Dominic Desjardins

CPS Média inc.

450 227-8414, poste 309

14 64 65

2023-2024 – PROGRAMME DE SURVEILLANCE DE L’EXERCICE DE LA PROFESSION

62 52

SAVIEZ-VOUS QUE... AVIS

NOUVELLE COHORTE D’INGÉNIEURES ET INGÉNIEURS EN TITRE

MOSAÏQUE

Diffusion

62 765

Tirage

16 500 exemplaires

Impression Imprimeries Transcontinental inc.

Cette revue est imprimée sur du papier carboneutre.

Plan est publié 6 fois par année par la Direction des communications de l’Ordre des ingénieurs du Québec. La revue vise à informer les membres sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur et sur les services de l’Ordre. Plan vise aussi à contribuer à l’avancement de la profession et à une protection accrue du public. Les opinions exprimées dans Plan ne sont pas nécessairement celles de l’Ordre. La teneur des textes n’engage que les auteurs et autrices.

Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans Plan ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’Ordre. Le statut des personnes dont il est fait mention dans Plan était exact au moment de l’entrevue.

Nous appliquons les principes de la rédaction épicène.

Envoi de Poste-publications • no 40069191

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0032-0536

Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés

® Licencié de la marque Plan, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec 1801, avenue McGill College, 6e étage

Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141 1 800 461-6141 514 845-1833 oiq.qc.ca

Joignez-vous au réseau LinkedIn de l’Ordre https://bit.ly/OIQ_LinkedIn

Échangez sur divers sujets d’ingénierie facebook.com/oiq.qc.ca

Restez branchés sur l’actualité twitter.com/OIQ

Suivez notre actualité en vidéo bit.ly/YoutubeOIQ

Abonnez-vous à notre compte Instagram instagram.com/ordreingenieursqc

Faites-nous part de vos commentaires et de vos suggestions plan@oiq.qc.ca

Plan | mars-avril 2023 | P5

Mot de la présidente

Montrer la voie du changement

Chères consœurs, chers confrères,

La transition énergétique vers une économie sobre en carbone, voire carboneutre, est incontournable, car c’est une composante essentielle au développement durable et à la lutte contre les changements climatiques. Pour réussir la transition énergétique et décarboniser notre économie, le Québec doit pouvoir s’appuyer sur des expertises et des ressources technologiques de pointe. Sans aucun doute, en tant qu’ingénieures et ingénieurs, nous pouvons contribuer activement à ce virage vert. .

Bien que nous devions toutes et tous être concernés par la transition énergétique, certains domaines de pratique sont particulièrement sollicités, tels que le génie chimique (lancement d’une filière de l’hydrogène et véhicules électriques) et les génies électrique et électronique (virage numérique et électrification des transports). Le génie des eaux et le génie de l’environnement sont également en croissance étant donné la demande pour des systèmes d’énergie verte (éoliennes, installations hydroélectriques et infrastructures solaires).

Que ce soit l’électrification des transports, le développement de nouvelles technologies dans le domaine des carburants à faible intensité carbone (notamment les batteries) ou bien la mobilité durable, les programmes publics combinés aux actions individuelles auront un effet sur la réduction nos émissions de GES.

CARBONEUTRALITÉ

À l’Ordre, nous sommes fiers de pouvoir contribuer à la réduction des émissions de GES. Plusieurs actions en ce sens ont été réalisées à ce jour et d’autres sont à venir. L’Ordre est ainsi le premier ordre professionnel au Québec à atteindre la carboneutralité grâce à l’implantation de mesures de réduction au sein de l’organisation et à l’achat de crédits compensatoires. Nous avons aussi instauré un comité vert à l’interne pour sensibiliser les employés et employées à travailler avec le comité de direction à la réduction de notre empreinte environnementale. Nos politiques d’approvisionnement et d’appels d’offres ont également été révisées pour y inclure des critères de développement durable. En outre, nous avons remplacé le papier de la revue Plan par du papier carboneutre. Bref, nous continuons d’avancer sur le chemin de la transition verte de notre organisation.

STRATÉGIE GOUVERNEMENTALE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Comme il y a urgence d’agir, l’Ordre a déposé le 31 janvier dernier ses recommandations visant à améliorer la Stratégie gouvernementale de développement durable 2023-2028 dans le cadre de la consultation parlementaire. Nous avons voulu démontrer l’importance de la participation des ordres professionnels et l’expertise des ingénieurs et ingénieures en la matière.

P6 | mars-avril 2023 | Plan

Plusieurs idées concrètes ont été mises de l’avant, notamment la création d’un chantier sur la maind’œuvre et les compétences en développement durable, la réalisation d’un projet visant à coordonner les meilleures pratiques en construction verte et l’implantation, dans une perspective d’économie circulaire, de stratégies pour limiter la vulnérabilité aux risques technologiques. L’Ordre a naturellement offert sa collaboration pour favoriser la mise en œuvre de la Stratégie.

Pour lire notre mémoire, je vous invite à consulter la page Publications sur notre site Web.

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE COMME PROJET DE SOCIÉTÉ DURABLE

La transition énergétique s’inscrit dans une perspective de développement durable. Pour atteindre les cibles de réduction de gaz à effet de serre, des changements décisifs, et certes difficiles, doivent être faits. Voyons ce défi comme un grand projet de société pour lequel l’ingénierie fait partie de la solution pour le bénéfice des générations futures.

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA

Présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec

Tournée de la présidente

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA

Rimouski 28 mars

Sherbrooke 5 avril

Trois-Rivières 6 avril

Montréal (présentiel et virtuel) 11 avril

Inscrivez-vous

Pour faire connaissance, discuter des projets de l’Ordre et réseauter.
Plan | mars-avril 2023 | P7

Le visionnaire

Vice-président principal de l’ingénierie, de l’innovation et des opérations d’Enerkem, Michel Chornet, ing., voit loin pour faciliter l’accès à une énergie basée sur le recyclage du carbone provenant des matières résiduelles.

Par Pascale Guéricolas

Photos : Israel Valencia et Didier Bicep

Test éclair : à quand remontent les premières tentatives pour transformer les résidus du bois en carburant ? Toutes celles et tous ceux qui ont spontanément pointé le début des années 2000 ne connaissent pas le grand-père paternel de Michel Chornet. Propriétaire de plusieurs scieries sur l’île de Majorque dans les Baléares, en Espagne, ce dernier se heurte dans les années 1950 à un problème de taille pour faire tourner ses machines. Le blocus sur les approvisionnements en diesel dans un pays alors dirigé par le dictateur Franco le prive d’énergie. Cet écologiste avant l’heure met alors au point un procédé transformant les rejets de sa scierie en gaz. En prime, il approvisionne aussi en électricité 75 familles des environs. À l’époque,

Génie à la une
P8 | mars-avril 2023 | Plan

son fils Esteban Chornet n’a qu’une dizaine d’années. Il n’oubliera jamais la leçon de valoriser les résidus.

Héritier de cette lignée d’entrepreneurs-inventeurs, Michel, le troisième fils d’Esteban, a aussi été nourri aux valeurs environnementales d’une famille attentive à la lutte contre la pollution. « Lorsque nous revenions à Majorque l’été, mes frères et moi devions chaque semaine ramasser les déchets que la mer ramenait, se souvient l’ingénieur en génie chimique. Et pas question d’échapper à l’émission The Hour with David Suzuki, diffusée chaque semaine à CBC. Ce scientifique y mettait en valeur l’importance de la nature et le rôle qu’y jouent les humains. Mes parents se faisaient un devoir que l’on écoute cette émission. »

Tout naturellement, le jeune homme s’oriente vers le génie chimique, une discipline que son père enseigne à l’Université de Sherbrooke, lui qui a choisi le Québec dans les années 1970 avec son épouse, Mercedes, aussi enseignante. Après avoir terminé un baccalauréat en 1997 à l’Université McGill, le voilà chez Shell. À cette époque, l’industrie pétrolière semble un choix tout naturel pour un ingénieur chimiste, d’autant plus que la multinationale met l’accent sur la formation et l’encadrement des professionnels et professionnelles qu’elle emploie.

Un peu plus de deux ans plus tard, le jeune diplômé rêve de défis et d’innovation. En parallèle, son père et son frère Vincent fondent Enerkem, et ils lui proposent de les rejoindre. Après plusieurs années de recherche en laboratoire sur la valorisation de la biomasse, une ressource très abondante au Québec, Esteban et Vincent Chornet testent aussi l’utilisation potentielle des déchets urbains non recyclables. Esteban Chornet, professeur émérite de l’Université de Sherbrooke, qui

s’intéresse à la gestion des matières résiduelles et incarne les valeurs du développement durable depuis les années 1980, cherche un moyen de réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Il développe des technologies comme la pyrolyse sous vide et la gazéification. Presque 200 publications de recherche plus tard, l’inventeur est prêt à tester son modèle à grande échelle.

PAS ENCORE ENERKEM

Sauf que Michel ne se sent pas assez outillé pour rejoindre son père et son frère chez Enerkem. C’est son premier refus. Très attiré quand même par la transition énergétique et l’économie circulaire, il se joint à une équipe de jeunes ingénieurs qui travaillent sur des piles à combustible pour la filiale québécoise de l’entreprise américaine H-Power. L’objectif de cette industrie en développement est de convertir le gaz naturel en hydrogène afin d’alimenter en électricité les régions éloignées. « C’est là que j’ai peaufiné mes connaissances techniques et amélioré mes aptitudes de gestion, indique le quadragénaire. J’ai aussi compris comment les entreprises technologiques sont financées, car H-Power a fermé lors d’une période de consolidation. »

C’est alors que son frère Vincent lui suggère pour la deuxième fois de travailler chez Enerkem. De nouveau, le diplômé en génie chimique considère qu’il manque de connaissances. Il retourne donc à l’Université McGill pour acquérir un MBA, tout en travaillant. L’ingénieur s’investit aussi dans la construction, le démarrage et la mise en production d’une usine de plastique chez Shell, à Montréal-Est. C’est là qu’il se familiarise avec la construction et aussi la mise en opération, une expérience qui complétait très bien ses connaissances

« Notre succès, nous le devons en grande partie à la collaboration des collègues qui ont manifesté une audacieuse curiosité et ont fait preuve d’une créativité incroyable. »
Plan | mars-avril 2023 | P9
Michel Chornet, ing. Enerkem

Michel Chornet, ing., répond à la question : Les solutions technologiques sont elles la réponse à la crise énergétique ? Pour voir la vidéo : bit.ly/Michel_Chornet

antérieures. Finalement, la troisième proposition à se joindre à l’équipe familiale en 2006 sera la bonne. Le fils d’Esteban se sent prêt.

Attiré par la résolution de problèmes complexes et les concepts théoriques, l’ingénieur chimiste ne limite pas ses ambitions. En 2007, il cofonde Fractal Systems et CRB Innovations. Chez Fractal, avec d’autres ingénieures et ingénieurs, il parvient à mettre au point un procédé novateur pour réduire la viscosité des sables bitumineux pour faciliter leur transport. Cette technologie contribue à réduire l’utilisation de diluant destiné à fluidifier le mélange dans les pipelines afin d’abaisser l’empreinte environnementale de ce type de carburant.

CRB fractionne et valorise la biomasse par des techniques améliorant l’empreinte carbone, une technologie de 3e génération.

L’engagement de Michel Chornet dans Enerkem modifie le regard qu’il porte sur la matière première à traiter, soit les déchets destinés aux centres d’enfouissement ou à l’incinération. « C’est un matériau plus hétérogène, mais au fond, il s’agit de la même molécule, précise-t-il. On doit donc réapprendre à conditionner, à traiter et à valoriser cette molécule. C’est l’économie circulaire. »

L’IMPULSION VENUE DE L’OUEST

À son arrivée, l’ajout de partenaires financiers américains propulse véritablement l’entreprise québécoise, qui emploie alors sept personnes, dans sa phase de croissance. Après l’usine-pilote à Sherbrooke, le centre d’innovation de Westbury démarre en 2008 pour disposer de données afin de réaliser une mise à l’échelle commerciale à Edmonton, en Alberta. Pourquoi cette ville ? Tout simplement parce qu’au début des années 2000, ses dirigeants ont une vision avant-gardiste du traitement des matières résiduelles. Après un premier contact en 2003, l’équipe Chornet travaille avec la municipalité albertaine pour mettre au point une technologie capable de convertir les déchets en biocarburants.

Inaugurée en 2014, l’usine construite à Edmonton a permis de prouver l’efficacité du procédé de transformation des matières résiduelles en méthanol à l’échelle commerciale. En parallèle, la législation a évolué un peu partout sur la planète pour faciliter ce type de transformation. « Nous visons les marchés difficiles à décarboner, comme l’aviation, le transport maritime,

les transports lourds, l’industrie chimique, des secteurs prêts à payer davantage pour ce type d’énergie », explique le vice-président principal d’Enerkem.

Passionné par son métier et surtout porté par le sentiment de contribuer à la lutte contre les changements climatiques, Michel Chornet souligne les gains collectifs d’Enerkem, qui a réussi à attirer d’importants capitaux étrangers. « Notre succès, nous le devons en grande partie à la collaboration des collègues qui ont manifesté une audacieuse curiosité et ont fait preuve d’une créativité incroyable, reconnaît l’ingénieur. Je pense que leur force s’explique en partie par le fait que les valeurs de l’entreprise correspondent à leurs valeurs personnelles. Cela devient une mission, pas seulement un travail. »

Épaulée financièrement par des partenaires internationaux de grande envergure comme Shell, Suncor, Repsol et Proman, Enerkem a également bénéficié du soutien des gouvernements du Québec et du Canada ainsi que du capital de risque local, dont Cycle Capital. L’entreprise emploie aujourd’hui 285 personnes. Elle participe activement à la construction de l’usine Recyclage Carbone Varennes, qui devrait entrer en service en 2025. Équipée d’un électrolyseur de 90 mégawatts, cette bioraffinerie utilisera des déchets non recyclables et de la biomasse forestière résiduelle pour produire des biocarburants et des produits chimiques circulaires. En 2026, une autre installation, ayant deux fois la taille de l’usine québécoise, devrait ouvrir à Tarragone, une ville d’Espagne située non loin de Barcelone. Financé en partie par le Fonds pour l’innovation de la Commission européenne, ce projet d’économie circulaire permet de recycler des déchets domestiques et de construction.

Avec le recul, Michel Chornet dit être reconnaissant de la confiance que les investisseurs ont accordée à Enerkem. « Concevoir et réaliser une technologie de rupture prend du temps, confie-t-il. Je me souviens qu’en 2006, tout ce qui touchait l’éthanol avait beaucoup de valeur, et nous aurions pu vendre à ce moment-là. Nous avons préféré prendre une autre voie et travailler sur le long terme afin de bien développer la technologie, réduire davantage les GES et contribuer à la construction de plusieurs usines dans le monde. » Michel Chornet est très fier de commercialiser la technologie d’Enerkem avec une équipe hors pair et de continuer à innover en mettant au point des technologies de 3e génération avec son père qui, à 80 ans, mène toujours des recherches sur les technologies du futur.

Génie à la une
P10 | mars-avril 2023 | Plan

Être un OBNL carboneutre, pour un avenir durable.

Faites profiter votre génie ferique.com/carboneutre

Communiquez avec le Service-conseil de Services d’investissement FÉRIQUE, le placeur principal des Fonds FÉRIQUE

514 788-6485 | 1 800 291-0337

Des conditions s’appliquent. Les Fonds FÉRIQUE sont offerts aux ingénieurs et aux diplômés en génie, à leurs familles et à leurs entreprises. Voir conditions d’admissibilité au www.ferique.com/admissibilite

FÉRIQUE est une marque enregistrée de Gestion FÉRIQUE et est utilisée sous licence par sa filiale, Services d’investissement FÉRIQUE. Gestion FÉRIQUE est un gestionnaire de fonds d’investissement et assume la gestion des Fonds FÉRIQUE. Services d’investissement FÉRIQUE est un courtier en épargne collective et un cabinet de planification financière, ainsi que le placeur principal des Fonds FÉRIQUE. Un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Les ratios de frais de gestion varient d’une année à l’autre. Veuillez lire le prospectus avant d’effectuer un placement. Les organismes de placement collectif ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Le Portail client est la propriété de Gestion FÉRIQUE et est utilisé sous licence exclusive par Services d’investissement FÉRIQUE, son placeur principal.

Transition écologique

Un énorme chantier en cours…

Depuis plusieurs années, en réaction aux changements climatiques, les propriétaires d’entreprises industrielles sont encouragés à amorcer une transition écologique visant notamment l’objectif de carboneutralité. Les avancées sont toutefois très fluctuantes, selon les régions et les secteurs d’activité.

Au Québec, le milieu de l’ingénierie surveille la situation liée aux changements climatiques depuis près d’une trentaine d’années déjà, mais l’évolution demeure lente. Des comités sont mis en place pour établir de nouvelles normes visant à faire face aux problèmes à venir. Certes, les nouvelles infrastructures en tiendront compte, mais les anciennes devront également être adaptées.

« Les premiers rapports relatifs aux impacts des changements climatiques sur notre environnement sont sortis en 1990 – premier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

– souligne d’entrée de jeu Jean-Luc Martel, ingénieur et professeur en génie de la construction à l’École de technologie supérieure. Ça fait 30 ans maintenant qu’on parle des effets à considérer. À l’époque, on n’avait toutefois pas le même regard qu’aujourd’hui, mais c’était déjà une préoccupation. Maintenant, le public est plus informé. Nous sommes présentement dans une transition, mais il y a encore bien des zones grises. »

C’est ce qui explique, selon lui, que le milieu ne soit pas très adapté et que les marges de manœuvre des ingénieures et des ingénieurs sont encore limitées. Il prend pour exemple le Code national du bâtiment :

ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES P12 | mars-avril 2023 | Plan

« On devrait y voir des dispositions ou des modifications techniques liées aux changements climatiques dans la prochaine édition, mais c’est juste un début. Jusqu’à présent, le Code a toujours été basé sur l’historique, ce qui ne tient pas compte des nouvelles valeurs et des tendances climatiques. »

COMPRENDRE POUR MIEUX ÉVALUER

« Quand il est question de changements climatiques au Québec, on entend surtout parler d’une hausse de deux degrés Celsius, mais c’est plus complexe que de simplement croire que l’été et l’hiver deviennent un peu plus chauds, c’est une moyenne planétaire, indique Jean-Luc Martel. Les continents et le Nord se réchauffent plus vite, la neige et la glace fondent, reflétant de moins en moins les rayonnements solaires, ce qui fait qu’au Canada, ça sera plutôt une hausse de quatre degrés. Au Nord, la hausse pourrait atteindre six degrés environ. Il devient évident que l’impact sera majeur ; la fonte du pergélisol et l’atmosphère plus chaude entraînent plus d’humidité emmagasinée, donc plus d’événements de précipitations extrêmes. Oui, nous serons très touchés. Même si nous sommes en mesure de nous habituer à ces changements, les infrastructures ne peuvent pas s’adapter aussi facilement à ces nouvelles réalités. »

Jean-Luc Martel mentionne que des travaux sont en cours afin que les nouvelles lignes directrices et les normes tiennent davantage compte de la transition écologique. « On est en train d’avancer, mais ça ne va pas assez vite, estime-t-il. Pour l’heure, bien des membres de l’Ordre ont besoin de se référer à des personnes qui ont les connaissances nécessaires pour les aider à évaluer les répercussions futures sur leurs travaux d’infrastructure. Mais pour être au courant de l’étendue de ces variables et en tenir compte, il faut d’abord pouvoir trouver l’information. Nous sommes dans cette transition. Bien que les scientifiques aient l’expertise

et les connaissances pour savoir vraiment ce qui nous attend en ce qui a trait aux changements climatiques, établir de nouvelles lignes directrices et des normes en conséquence s’avère complexe. »

Si, d’un point de vue professionnel, l’Ordre des ingénieurs du Québec a un devoir de protection du public et, de ce fait, une responsabilité en ce qui concerne les effets des changements climatiques, dans la réalité, ce n’est pas si simple. « La société commence à peine à se rendre compte de l’ampleur de la situation, à comprendre à quel point c’est vraiment important de tout revoir et de prendre le virage de la transition écologique, rappelle le professeur Martel. Depuis peu, les donneurs d’ouvrage demandent qu’on en tienne compte, ce sera ainsi à l’avenir. Prenez par exemple les égouts pluviaux ; la réalité d’aujourd’hui, c’est qu’ils ont été conçus en fonction des données historiques selon lesquelles un événement extrême ne survient qu’une fois tous les 10 ans. Toutefois, ces événements seront de plus en plus fréquents et nous devons en tenir compte pour les prochaines constructions. Notre réseau actuel est rapidement chargé ; dans la nouvelle réalité qui nous attend, il ne tiendrait pas le coup… C’est tout le réseau qui doit être adapté. »

Des formations, des mises à jour régulières, mais encore trop peu d’avancées, et surtout pas de changements majeurs au sein de l’industrie, voilà comment se résume la vision de Jean-Luc Martel quant au contexte actuel de l’industrie relativement aux changements climatiques. « Sur le plan de la formation donnée aux étudiants et étudiantes en génie, chaque changement apporté dans les programmes d’études doit être évalué pour démontrer qu’ils respectent les critères du Bureau canadien d’agrément des programmes de génie (BCAPG). Toutefois, dans mes cours, je parle systématiquement de la nécessaire adaptation aux changements climatiques et je renseigne les étudiants et étudiantes sur les ressources présentement disponibles pour connaître les impacts sur leurs conceptions. C’est un énorme chantier en cours, pourrait-on dire. »

« Il devient évident que l’impact sera majeur. [...] Même si nous sommes en mesure de nous habituer à ces changements, les infrastructures ne peuvent pas s’adapter aussi facilement à ces nouvelles réalités. »
Plan | mars-avril 2023 | P13
Jean-Luc Martel, ing. École de technologie supérieure

1. MISSION DE L’INSPECTION PROFESSIONNELLE

Surveiller l’exercice du génie, tout en contribuant au développement d’une pratique professionnelle axée sur l’excellence et l’amélioration continue des compétences.

2. MANDAT DE L’INSPECTION PROFESSIONNELLE

S’assurer que l’ingénieure ou l’ingénieur exerce sa profession en conformité avec les lois, règlements et normes régissant la profession.

Évaluer, actualiser et au besoin recommander la mise à niveau de la compétence professionnelle des membres, anticiper leurs besoins, puis guider leur cheminement vers l’excellence.

3. ORIENTATIONS DE L’INSPECTION PROFESSIONNELLE

Pour que l’inspection professionnelle accomplisse adéquatement son mandat, l’Ordre développe et utilise des moyens et des outils variés, efficaces et continuellement adaptés au contexte professionnel des membres. Ces moyens et outils répondent aux orientations stratégiques suivantes :

x Développer le Programme de surveillance de l’exercice de la profession suivant :

◊ un modèle de risques déterminé de manière systématique et formelle ainsi qu’une priorisation de ces risques quant à leurs probabilités et à leurs impacts ; et

2023-2024

PROGRAMME DE SURVEILLANCE DE L’EXERCICE DE LA PROFESSION

◊ une orientation de prévention auprès des membres en les informant et en les sensibilisant à leurs obligations professionnelles, notamment par un questionnaire d’autoévaluation. Il s’agit d’une activité de sensibilisation complémentaire aux visites d’inspection professionnelle ciblées ;

x Cibler les membres à inspecter selon leur profil et leur pratique professionnelle ;

x Axer l’inspection professionnelle sur la compétence professionnelle et l’amélioration de la pratique par l’entremise d’inspecteurs et d’inspectrices ainsi que d’experts et d’expertes dans les domaines et les activités visés ;

x Veiller au respect des règles de l’exercice de la profession et à l’adhésion aux pratiques d’excellence ;

x Anticiper et détecter les attentes pour la protection du public et y répondre ;

x Collaborer dans la poursuite des objectifs mutuels ;

x Améliorer constamment l’efficience du processus d’inspection professionnelle, notamment par l’utilisation de la technologie et par la mise en place de nouveaux moyens d’inspection et de mesures pertinentes ;

x Assurer la transparence des activités et des processus pour toutes les parties prenantes.

OBJECTIFS DU PROGRAMME DE SURVEILLANCE DE L’EXERCICE DE LA

PROFESSION 2023-2024

Les objectifs du Programme se définissent de la façon suivante :

x Inspecter les membres travaillant dans les domaines à risque spécifiés dans le présent programme ;

x Inspecter les membres travaillant dans d’autres domaines que ceux jugés à risque, et ce, à titre préventif ;

x Prioriser l’évaluation des compétences des membres ;

x Inspecter des membres nouvellement inscrits au tableau (< 3 ans) afin de bien les orienter dès le début de leur pratique professionnelle ;

x Prioriser l’inspection des membres n’ayant jamais fait l’objet d’une inspection ;

x Relever, le cas échéant, toute lacune dans la pratique professionnelle des membres et tenter de déterminer les mesures de perfectionnement et les améliorations appropriées ;

x Guider les membres dans le développement de leurs compétences professionnelles, l’amélioration de leur pratique professionnelle et l’application des valeurs fondamentales de la profession, soit la compétence, le sens de l’éthique, la responsabilité et l’engagement social ;

x Sensibiliser les membres à l’importance de respecter dans leur pratique leurs devoirs et obligations éthiques, déontologiques et légaux, notamment en remplissant un questionnaire d’autoévaluation.

5.

DU PROGRAMME DE SURVEILLANCE DE L’EXERCICE DE LA PROFESSION

2023-2024

Le Programme témoigne de l’engagement de l’Ordre envers la protection du public. En 2023-2024, les inspections professionnelles seront réparties de la façon suivante :

x 80 % des membres seront ciblés en fonction des domaines de pratique à risque répertoriés ci-dessous, des facteurs de risque liés à leur pratique ou de leur profil de membre. Les domaines concernés sont :

Domaines à risque 2023-2024

Assainissement autonome des eaux usées

Automatisation des machines et des procédés

Charpentes et fondations

Électricité du bâtiment

Électricité industrielle

Équipements de levage

Équipements et machines : industriels et de transport

Évaluation environnementale et réhabilitation de site

Génie municipal

Géotechnique

Mécanique du bâtiment

Ouvrages temporaires

Ponts et structures de transport

Procédés industriels

Protection incendie

x 20 % des membres feront l’objet d’une inspection, notamment sur la base des éléments suivants :

◊ une sélection aléatoire (au minimum 10 %) ;

◊ les signalements provenant du public, de membres d’organismes réglementaires, du Bureau du syndic, du Service de la surveillance de la pratique illégale, etc. ;

◊ les demandes de réinscription après au moins cinq ans d’absence au tableau de l’Ordre ;

◊ les déclarations des membres ayant fait l’objet d’une réclamation au regard de leur responsabilité professionnelle ;

◊ les demandes émanant du Comité d’inspection professionnelle.

6. NOMBRE D’INSPECTIONS PROFESSIONNELLES

Le Programme de surveillance de l’exercice de la profession 2023-2024 vise l’inspection d’un minimum de 4,5 % des membres de l’Ordre (soit la réalisation de 2 700 inspections professionnelles) du 1er avril 2023 au 31 mars 2024.

7. QUESTIONNAIRE D’AUTOÉVALUATION

Le Programme de surveillance de l’exercice de la profession 2023-2024 prévoit l’analyse de 2 500 questionnaires d’autoévaluation remplis par des membres, qui recevront une rétroaction à cet effet.

Montréal, le 9 novembre 2022

Nathalie Gauthier, ing.

Présidente du Comité d’inspection professionnelle

4.
RÉPARTITION DES INSPECTIONS

Encadrement professionnel

AU PLUS PRÈS I DES FAÇADES I

Les ingénieurs qui veillent à l’entretien des façades vont pouvoir découvrir la version révisée du guide produit par la Régie du bâtiment du Québec.

Pendant que certains membres de l’Ordre conçoivent des bâtiments ou se chargent de leur construction, d’autres consacrent leur carrière à veiller à leur entretien ; une tâche essentielle pour prévenir des dégradations très coûteuses pour les propriétaires, ou même des accidents graves lorsqu’un élément de façade tombe et blesse quelqu’un, par exemple.

Voilà donc pourquoi la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) révise périodiquement le Guide explicatif des exigences d’entretien des façades, destiné aux professionnels, professionnelles et aux propriétaires. Cette année, de nouveaux processus d’inspection visent à s’assurer du respect des exigences sur cette partie des bâtiments de plus de cinq étages, lorsque requis. En effet, des technologies nouvelles font leur apparition, ce qui nécessite des explications pour comprendre leurs avantages et inconvénients.

Avec ce guide révisé, les propriétaires disposent d’informations à jour pour mieux comprendre le Code de sécurité du Québec, Chapitre VIII – Bâtiment, et le Code national de prévention des incendies, et la section relative à l’entretien des façades et des parcs de stationnement. Une section les informe sur la norme qui

propose les meilleures pratiques en matière d’inspection et d’évaluation des façades, un rappel non négligeable pour les ingénieurs et ingénieures.

Des données propres à certains nouveaux outils se trouvent aussi dans cette version révisée du guide. Les drones font partie, par exemple, des technologies de plus en plus utilisées pour aider à l’inspection des bâtiments disposant de dégagements minimaux. Encore faut-il respecter la règlementation de Transports Canada en vigueur concernant la taille de ces engins et les rayons d’utilisation dans des zones proches des aéroports.

Le Guide détaille également les avantages de la thermographie, qui mesure la différence entre la température extérieure et intérieure. Cet indice sert à détecter de potentielles fuites de chaleur liées à des problèmes d’étanchéité, particulièrement lorsque le mercure descend dans le thermomètre. L’approche géomatique permet en outre d’en apprendre davantage sur les risques de dégradation d’un immeuble. L’utilisation de l’intelligence artificielle favorise le repérage des parties d’un bâtiment qui vont nécessiter des travaux dans un proche avenir, en se basant sur de nombreuses photos numériques.

P16 | mars-avril 2023 | Plan
Par Pascale Guéricolas en collaboration avec Quentin Perrier, ing. Président de Génirom

LE CONTACT AVEC LES MATÉRIAUX

Président de Génirom, qui procède chaque année à une trentaine d’inspections de façades dans la région de Montréal, Quentin Perrier, ing., connaît bien ces différents outils. Il utilise parfois la thermographie en complément des observations visuelles effectuées sur certains bâtiments. Cet ingénieur en génie du bâtiment privilégie le contact direct avec les matériaux. « J’utilise surtout le marteau pour retirer les morceaux de briques éclatées de manière sécuritaire, et mon appareil photo lorsque je fais mes inspections, explique-t-il. Avec mon équipe, nous réalisons des ouvertures exploratoires extérieures pour les façades en briques, et des ouvertures exploratoires intérieures pour les façades en panneaux de béton afin de vérifier les ancrages des panneaux. »

Pour mieux coller à la réalité des façades qu’il inspecte, ce professionnel s’est formé à la descente sur cordes il y a quelques années. Suspendu dans son harnais, il peut ainsi diriger la descente de techniciens ou s’approcher lui-même des endroits qui l’intéressent. « Jusque-là, je me sentais frustré de faire mes observations d’après des photos prises par des techniciens, indique Quentin Perrier. La véritable place d’un ingénieur, c’est au plus près de la façade. »

L’adoption de ce mode de déplacement aérien s’avère moins onéreux que la location d’une nacelle dans la plupart des cas, en particulier lorsqu’il s’agit de bâtiments hauts et étroits. Sans compter que ce genre d’équipement ne peut pas être installé partout, ce qui limite parfois l’inspection d’un immeuble sous toutes ses faces.

Suspendu entre la terre et les airs, ce professionnel découvre donc l’état des linteaux au-dessus des fenêtres, ainsi que celui des ancrages de maçonnerie. Ces renseignements sont précieux pour vérifier leur degré de corrosion et les risques de résistance amoindrie qu’ils présentent. Quentin Perrier peut aussi détecter certaines malfaçons, comme la présence de membranes directement installées derrière les briques, et qui bloquent l’évacuation de l’eau. Ainsi, les ouvertures exploratoires permettent de vérifier la présence de membranes d’étanchéité, leur bonne installation et leur état. Les ouvertures permettent aussi de vérifier qu’il n’y a pas de mortier accumulé dans le vide entre la maçonnerie et le mur intérieur, ce qui empêcherait l’évacuation de l’humidité dans la façade.

Une fois l’état des lieux tracé, l’ingénieur dispose des informations nécessaires pour fournir une évaluation détaillée à son client, et lui recommander une liste des travaux à effectuer pour garder son bâtiment en bon état. Ce dernier décide ensuite de la suite des choses en fonction de son propre calendrier et de son budget. « Sur le terrain, je constate une augmentation du nombre de vérifications réalisées par la Régie du bâtiment du Québec, témoigne le président de Génirom. Plusieurs personnes me demandent d’évaluer leur bâtiment parce qu’elles ont des rappels de la RBQ, leur demandant des preuves de leurs démarches pour se conformer aux exigences du code de sécurité. »

Le guide révisé de la Régie du bâtiment du Québec va donc permettre de renforcer encore un peu plus la vigilance des propriétaires à l’égard de leurs immeubles.

Plan | mars-avril 2023 | P17

Éthique et déontologie

ACCEPTER UN MANDAT

UNE QUESTIONI D’INTÉGRITÉ…I ET DE MOYENSI

Embellir un curriculum vitæ pour obtenir un mandat, ou encore accepter un mandat et ne pas disposer des moyens pour l’exécuter est un manque d’intégrité qui mine la confiance du public envers la profession.

Dans une récente décision1, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (CDOIQ) a rappelé qu’une ingénieure ou un ingénieur ne doit pas accepter n’importe quel mandat qu’on lui propose :

« [46] L’article 3.01.01 du Code de déontologie est ainsi libellé :

« 3.01.01. Avant d’accepter un mandat, l’ingénieur doit tenir compte des limites de ses connaissances et de ses aptitudes ainsi que des moyens dont il peut disposer pour l’exécuter. »

« [47] Nous sommes au cœur même de l’exercice de la profession. Un manquement à cet égard est grave. Le public est en droit de s’attendre à ce qu’un ingénieur détienne les compétences nécessaires pour exécuter tous les mandats qu’il accepte. »

« [54] Peu importe son bagage d’expérience, l’ingénieur doit demeurer dans son champ de compétence. »

« [57] […] Le public est en droit de s’attendre à ce que le professionnel qu’il mandate soit apte à poser les gestes professionnels exigés par le mandat. Il en va de la confiance du public. »

L’INTÉGRITÉ DANS LA SOLLICITATION

Avant même d’accepter ou non un mandat, il est important d’aborder la question de la sollicitation, particulièrement en ce qui a trait à l’expertise mise de l’avant par l’ingénieure ou l’ingénieur auprès de ses clients potentiels.

Mais d’abord, rappelons qu’en ingénierie, la notion de « spécialiste » n’existe pas2, contrairement à d’autres professions

P18 | mars-avril 2023 | Plan

comme la médecine (par exemple : radiologiste, pédiatre, cardiologue, etc.).

Par ailleurs, attention à la publicité trompeuse. À ce sujet, l’article 5.01.01 du Code de déontologie des ingénieurs mentionne ceci :

« L’ingénieur ne doit pas faire, par quelque moyen que ce soit et en toutes circonstances, de la publicité ou de la représentation fausse, trompeuse, incomplète ou susceptible d’induire en erreur, par rapport à ses activités et services professionnels. »

Par exemple, mentionner une équipe de collaboratrices ou de collaborateurs alors que l’on travaille seul ou encore multiplier des expériences prestigieuses alors que notre contribution y était marginale serait faire preuve d’un manque d’intégrité.

En fait, il appartient à l’ingénieure ou à l’ingénieur de juger s’il possède l’expérience, les aptitudes et les connaissances pour lui permettre d’effectuer le mandat sollicité ou proposé. Bien sûr, son champ de pratique peut s’étendre au-delà de sa formation universitaire initiale ; s’y ajoutent ses expériences pertinentes, ses réalisations, et les connaissances et compétences acquises par des activités de formation continue. Mais une simple énumération de projets ou de réalisations dans un curriculum vitæ ne fait pas foi de tout : il faut indiquer quelle a été sa contribution spécifique, quels sont ses apprentissages particuliers et les habiletés acquises dans la réalisation de ces projets.

LES MOYENS PROPICES À LA RÉALISATION

Avant d’accepter le mandat, l’ingénieure ou l’ingénieur doit s’assurer d’avoir les moyens nécessaires pour le réaliser. Est-ce que le temps alloué est raisonnable ? Est-ce que les ressources requises sont suffisantes (humaines, matérielles, financières) ? Est-ce que le client a fourni tous les intrants nécessaires (plan d’architecture, rapport géotechnique) ? Est-ce que les autorisations légalement requises ont été obtenues ?

De plus, il arrive que certains aspects d’un mandat requièrent une expertise particulière que l’ingénieure ou l’ingénieur ne possède pas. Dans un tel cas, l’ingénieure ou l’ingénieur devra avoir l’humilité de reconnaître ses limites et avoir recours aux services de consœurs ou de confrères qui possèdent cette expertise particulière. Cependant, rappelons qu’il faudra que l’offre de service précise les aspects du mandat qui seront sous la responsabilité de ces autres personnes et que le client y consente et accepte les modalités afférentes3

La confiance du public envers la profession se bâtit un mandat à la fois. Cela commence par de justes représentations lors de la sollicitation et se poursuit en cours de réalisation par la mise en place des moyens nécessaires. À tout moment, la transparence envers les clients est de mise. Il en va de l’honneur et de la dignité de la profession

1. CDOIQ 22-20-0619S, Ingénieurs c. C.R. Roy, p. 12 et 14. 2. Voir l’article 58 du Code des professions : « […] Un professionnel ne peut se qualifier de spécialiste s’il n’est titulaire d’un certificat de spécialiste. »
Plan | mars-avril 2023 | P19
3. Voici ce que précise l’article 3.01.02 du Code de déontologie des ingénieurs à ce sujet : « S’il y va de l’intérêt de son client, l’ingénieur retient les services d’experts après avoir obtenu l’autorisation de son client ou avise ce dernier de les retenir lui-même. »

Législation et jurisprudence

Par Marie-Julie Gravel, ing.

Conseillère à la surveillance de la pratique illégale

PLANS PRÉPARÉS HORS QUÉBEC

SCELLER OU NE PAS SCELLER ? !

Un ouvrage d’ingénierie doit être installé au Québec, mais les plans ont été préparés hors de la province et ne sont pas signés ni scellés par un membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Est-ce de la pratique illégale ? Peut-on utiliser ces plans tels quels ou doit-on exiger des plans signés et scellés par un ingénieur ou une ingénieure membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec ?

QUE DIT LA LOI SUR LES INGÉNIEURS ?

L’article 24 de la Loi indique que nul ne peut utiliser ou permettre que soit utilisé, pour la réalisation d’un ouvrage d’ingénierie, un plan ou un devis non signé et scellé par un ingénieur ou une ingénieure. Cet article comporte une exclusion spécifique dans le cas de plans qui sont préparés à l’extérieur du Québec.

Pour déterminer si cette exclusion s’applique, vous devez vous poser les quatre questions suivantes :

1. Le plan ou le devis a-t-il été préparé à l’extérieur du Québec ?

2. Le plan concerne-t-il un élément intégré dans un ouvrage ?

3. L’élément fait-il l’objet d’une spécification préparée par un ingénieur ou une ingénieure membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec ?

4. Le plan d’intégration de l’élément dans l’ouvrage a-t-il été préparé par un ingénieur ou une ingénieure membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec ?

L’exclusion s’appliquera si, et seulement si, vous avez répondu oui à chacune des quatre questions.

et Me Patrick Marcoux, avocat
P20 | mars-avril 2023 | Plan

Regardons quelques exemples pour illustrer l’application de cette exclusion.

AMÉLIORER LES PERFORMANCES D’UN PROCÉDÉ INDUSTRIEL

Une usine de traitement des eaux usées située en Mauricie souhaite améliorer l’efficacité du traitement en ajoutant une étape de filtration au procédé. Le nouveau filtre est conçu et fabriqué par un fournisseur norvégien. Paul, l’ingénieur d’usine, se demande s’il peut procéder à l’installation du filtre avec les seuls plans d’ingénierie que lui a soumis le fournisseur. C’est lui-même qui a préparé la spécification pour le filtre et c’est son collègue Peter, ingénieur de procédé, qui a préparé les plans d’intégration.

Si le filtre avait été conçu au Québec, la Loi sur les ingénieurs aurait exigé que les plans soient préparés et authentifiés par un ingénieur ou une ingénieure, mais les plans ont été préparés en Norvège. Peut-on modifier le procédé de traitement et installer le filtre avec des plans qui ne sont pas signés et scellés par une ingénieure ou un ingénieur membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec ? Il faut d’abord voir si l’exclusion définie dans l’article 24 s’applique en répondant aux quatre questions :

1. Le plan du filtre a été préparé à l’extérieur du Québec.

2. Le filtre est un élément intégré dans un ouvrage (le procédé de traitement des eaux usées).

3. Le filtre a fait l’objet d’une spécification préparée par Paul, ingénieur membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

4. Le plan d’intégration de l’élément dans l’ouvrage est préparé par Peter, ingénieur membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Comme la réponse aux quatre questions est oui, les critères de l’exclusion sont respectés et les plans du fournisseur norvégien peuvent être utilisés tels quels pour installer le filtre. Notons toutefois que si une modification à la conception du filtre s’avérait nécessaire au cours des travaux de construction, cette modification devra obligatoirement être faite par un ingénieur ou une ingénieure membre de l’Ordre.

UN NOUVEAU VÉRIN

HYDRAULIQUE POUR UN GARAGE MUNICIPAL

Une municipalité souhaite moderniser son garage municipal pour pouvoir procéder à l’interne à l’entretien des camions. Il faut donc remplacer complètement le puits d’entretien actuel et acheter un nouveau vérin hydraulique. Rosa, l’ingénieure embauchée pour réaliser ce projet, recommande un vérin fabriqué par un fournisseur du Manitoba. Elle a préparé un devis de performance et préparera également les plans d’intégration. Est-ce que les plans

Plan | mars-avril 2023 | P21

du vérin, soumis par le fournisseur, peuvent être utilisés pour installer l’équipement?

La réponse est oui, puisque les plans du vérin répondent aux quatre critères de l’exclusion. Mais poursuivons notre histoire…

L’installation du vérin nécessite des travaux sur le bâtiment existant puisque que le nouveau puits d’entretien n’a pas les mêmes dimensions que l’ancien. Il faudra démolir une partie de la dalle de béton, déplacer une colonne de soutien et mettre à niveau le panneau électrique. Rosa indique au directeur qu’elle fera les analyses et calculs requis pour préparer le plan d’intégration. Mais le directeur remarque que dans le manuel fourni avec le vérin, le manufacturier indique les instructions et même certaines dimensions pour le puits. Il questionne donc Rosa sur la nécessité de préparer un plan alors qu’on pourrait tout simplement faire les modifications au bâtiment en suivant les indications fournies dans le manuel. Est-ce que le directeur a raison ?

La réponse est non. Les travaux sur le bâtiment doivent faire l’objet de plans signés et scellés par un ingénieur ou une ingénieure membre de l’Ordre. En effet, les instructions du manufacturier ne respectent pas les critères de l’article 24 de la Loi. L’exclusion peut s’appliquer au vérin, mais pas au bâtiment qui l’abrite. De plus, pour que l’exclusion s’applique aux plans du vérin, la Loi mentionne clairement que les plans d’intégration doivent être signés et scellés par un ingénieur ou une ingénieur membre de l’Ordre. Ce plan d’intégration va, bien entendu, tenir compte des instructions du fournisseur pour l’installation du vérin, mais c’est à Rosa d’adapter ces instructions au bâtiment spécifique dans lequel le vérin sera installé.

INSTALLATION D’UN SILO

Clara, ingénieure, est responsable d’un projet d’installation d’un nouveau silo à grains au Québec. Elle commande un silo conçu et fabriqué aux États-Unis. Le manufacturier fabrique le silo et l’expédie en pièces détachées avec des plans et des instructions pour procéder à son assemblage

sur le site. Ces documents ne sont toutefois pas signés ni scellés par un ingénieur ou une ingénieure. L’ingénieure peut-elle les utiliser ?

L’article 24 exige que tous les plans et devis utilisés pour la réalisation d’un ouvrage visé par l’article 3 soient signés et scellés par un ingénieur ou une ingénieure. Or, l’assemblage selon les instructions du manufacturier ne consiste pas en la réalisation d’un ouvrage aux yeux de la Loi ; l’article 24 ne s’applique donc pas, et les plans et instructions fournis par le manufacturier sont suffisants pour procéder à l’assemblage. Cependant, l’intégration du silo sur le site requiert des plans et devis authentifiés par un ingénieur ou une ingénieure membre de l’Ordre. Les plans de la dalle de béton et des ancrages ainsi que l’intégration des systèmes électriques et mécaniques requis pour l’opération du silo devront être préparés par Clara.

LE RÔLE DES MEMBRES DE L’ORDRE

Mentionnons finalement que, dans les situations exposées ici, les ingénieures et les ingénieurs ne peuvent en aucun cas signer et sceller les plans ou instructions préparés par les fournisseurs, puisqu’ils ne les ont pas préparés. Est-ce donc dire que les ingénieures et ingénieurs n’ont pas de responsabilité à l’égard de ces ouvrages ? Ne sautons pas trop vite aux conclusions ! Les ingénieurs et les ingénieures ont la responsabilité de veiller à ce que les machines, appareils et équipements d’un projet répondent aux règles de l’art applicables et qu’ils s’intègrent correctement aux autres équipements et installations, afin d’assurer que l’ouvrage, dans son ensemble, respecte les lois, règlements, codes, normes et règles de l’art et préserve la sécurité du public

Si vous avez des questions concernant une situation spécifique, écrivez-nous à pratill@oiq.qc.ca ; nous nous ferons un plaisir d’en discuter avec vous.

P22 | mars-avril 2023 | Plan

1

Profitez d’une réduction de taux 75 % en cadeau1

Pour souligner le 75e anniversaire du régime d’assurance vie temporaire parrainée par Ingénieurs Canada, nous vous offrons, à vous et à votre conjoint ou partenaire, une réduction de taux de 75 % sur toute nouvelle couverture ou couverture additionnelle jusqu’au 31 mars 20241. Les nouveaux proposants peuvent aussi obtenir une couverture additionnelle de 50 000 $ sans frais pendant une période maximale de deux ans2!

L’assurance vie temporaire parrainée par Ingénieurs Canada procure une protection financière aux professionnels de l’ingénierie depuis 1948. Obtenez une réduction de taux de 75 % sur les couvertures qui offrent des prestations non imposables pour vous aider, vous et votre famille, à faire face aux imprévus.

Rendez-vous sur le site manuvie.ca/Genium360

Assurance vie temporaire

De plus, demandez une soumission en ligne et courez la chance de gagner une des 12 cartes-cadeaux AppleMD d’une valeur de 750 $3 chacune!

Ou appelez au 1 877 598-2273 pour parler à un conseiller en assurance autorisé Du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h (HE)

Assurance Protection accidents graves

Assurance invalidité

supplémentaire d’assurance vie temporaire du participant ou du conjoint. Les taux de prime augmenteront le 1er avril 2024. Pour en savoir plus, visitez le site manuvie.ca/Genium360. La réduction du taux de prime ne s’applique pas à la couverture d’assurance vie temporaire déjà en vigueur.

2 Pour être admissibles à l’offre de couverture d’assurance vie temporaire supplémentaire de 50 000 $ sans frais additionnels pendant une période maximale de deux ans, les membres doivent répondre aux critères d’admissibilité relatifs à l’assurance vie temporaire parrainée par Ingénieurs Canada, soit : avoir entre 18 et 65 ans; demander pour la première fois une assurance vie temporaire parrainée par Ingénieurs Canada; ne pas s’être vu refuser antérieurement par Manuvie une couverture d’assurance vie temporaire; demander et obtenir une couverture d’assurance vie temporaire d’au moins 25 000 $. L’offre s’adresse uniquement aux membres (elle ne concerne pas la couverture du conjoint). Pour obtenir tous les détails, consultez le site manuvie.ca/genium360.

3 Les chances de gagner dépendent du nombre de bulletins de participation admissibles reçus. Un (1) seul bulletin de participation par personne est permis. Un total de douze (12) prix sont offerts. Le ou les gagnants recevront une carte-cadeau AppleMD d’une valeur approximative de 750 $ CA. Il est nécessaire de répondre correctement à la question d’aptitude. Aucun achat n’est requis. Le concours prend fin le 29 février 2024 à 23 h 59 (HE). Consultez le règlement complet du concours au manuvie.ca/reglement75. Apple n’est ni un participant ni un promoteur de cette offre promotionnelle. AppleMD est une marque de commerce déposée d’Apple Inc. Tous droits réservés.

Les régimes d’assurance sont établis par La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers (Manuvie).

Manuvie, le M stylisé, et Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle, ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence. © La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers, 2023. Tous droits réservés. Manuvie, P.O. Box 670, Stn Waterloo, Waterloo (Ontario) N2J 4B8.

communication sont offerts sur demande. Rendez-vous à l’adresse manuvie.ca/accessibilite pour obtenir de plus amples renseignements.

Les taux de prime ont été réduits de 75 % pour toute nouvelle couverture ou couverture
Des formats accessibles et des aides à
22_451472 02/2023
la

Coin RH

UN TRAVAIL QUI A ! DU SENS... !

Comment se donner de l’énergie au quotidien en accomplissant un travail qui a du sens ?

Un travail qui a du sens… c’est certainement la quête de nombreuses personnes sur le marché du travail post-pandémie. Pour certains d’entre nous, les événements des dernières années ont permis de prendre un temps d’arrêt pour revoir ce qui était important ou pas. Beaucoup ont revu leurs priorités, et cela a entraîné des conséquences intéressantes dans la sphère professionnelle.

Par ailleurs, on constate une augmentation du nombre de personnes qui ressentent le besoin d’exercer une activité professionnelle ayant un sens à leurs yeux. Un travail qui a du sens signifie qu’il existe une cohérence entre la personne et le travail qu’elle accomplit. Autrement dit, c’est lorsque vous vous sentez en harmonie avec ce que vous faites tous les jours.

À LA DÉCOUVERTE DE VOS MOTIVATIONS

Commençons sous l’angle de l’introspection. Je vous invite à vous demander pour quelles raisons vous travaillez dans le secteur du génie.

 Quelles ont été vos intentions initiales lorsque vous avez décidé de faire des études en ingénierie et de choisir votre domaine de pratique ?

Chercher les aspirations profondes de vos choix fait ressortir vos motivations intrinsèques et le moteur de votre travail au quotidien.

 Pour creuser un peu plus dans le présent, demandez-vous ce qui a guidé votre décision de travailler dans votre entreprise actuelle ?

 Quelles sont les valeurs ou la mission qui vous motivent à vous lever le matin ?

ET SI LE SENS DU TRAVAIL ÉTAIT NOTRE CARBURANT

POUR BIEN PERFORMER

?

Le sens que vous donnez à votre travail est le combustible le plus écologique pour vous rendre au travail tous les jours ! Je vous assure que trouver un sens à son emploi n’est pas si compliqué que ça. En

P24 | mars-avril 2023 | Plan

fait, il existe une façon assez simple pour déterminer si vous êtes toujours en harmonie avec votre travail. Les énoncés suivants peuvent servir de balises à prendre en considération pour amorcer une réflexion sur le sens de votre travail au quotidien.

1. Mon travail est utile : Mon emploi a une utilité pour les autres et pour la société. Mon emploi permet de contribuer positivement aux progrès de la société ou à quelque chose de plus grand.

2. Mon travail est juste : Lorsque j’accomplis mon travail, c’est de façon responsable, et je connais les répercussions de mon emploi. Je travaille dans un environnement qui respecte les valeurs humaines, ainsi que la justice et la dignité humaines.

3. Mon travail me permet de me développer : Je peux me perfectionner et m’épanouir dans mon emploi. Je m’accomplis personnellement et professionnellement. J’ai la possibilité de faire des apprentissages et d’évoluer.

4. Je travaille de manière autonome : Je pense travailler en exerçant pleinement mon bon jugement et mes compétences. Je peux prendre des décisions justes quand cela concerne mon travail.

5. Mon environnement de travail est harmonieux : J’ai une relation authentique avec mon ou ma gestionnaire. Je suis capable de compter sur son soutien, et il existe entre nous un respect mutuel profitable.

J’ai des relations cordiales avec mes collègues. Il y a une cohésion entre nous, et le travail d’équipe nous aide à bien performer. L’entraide est importante et le sentiment d’appartenance à mon équipe est fort.

TROUVER UN SENS AU TRAVAIL : UN GAGE DE BONHEUR ?

Trouver un sens dans son travail permet de se sentir à sa place dans l’exercice de ses fonctions, et renforce le sentiment de bien-être au quotidien. En effet, cela a un effet positif sur la santé mentale et augmente notre satisfaction au travail et dans notre vie… Rien de moins !

Cet article sur le sens du travail vous a fait réfléchir sur votre carrière et votre place dans votre entreprise ? Pas de panique ! Je vous conseille d’en parler avec vos collègues, votre gestionnaire ou encore avec votre partenaire en ressources humaines. Verbaliser et s’exprimer sur le sujet aide à éclaircir ses idées et à les faire fructifier

Sources

Estelle M. Morin, Caroline Aubé et Kevin J. Johnston, Psychologie et management, Chenelière Éducation, 2015, 528 p.

Estelle M. Morin, Sens du travail, santé mentalel et engagement organisationnel, Rapport R-543, IRSST, 2008. Téléchargeable (62 pages).

Plan | mars-avril 2023 | P25
Dossier Énergie P26 | mars-avril 2023 | Plan

À la chasse aux énergies renouvelables

Énergir, Hydro-Québec et même la Coopérative régionale d’électricité de Saint-Jean-Baptistede-Rouville mettent les bouchées doubles pour contribuer à baisser l’émission des gaz à effet de serre, tout en fournissant de l’énergie au Québec.

Rarement la question énergétique n’a occupé une place aussi brûlante dans l’actualité québécoise depuis la construction des grands barrages hydroélectriques. D’ores et déjà, Hydro-Québec prévoit la fin de ses surplus dès 2026. Sans compter que le Québec a fixé à 2050 l’atteinte de la carboneutralité, une cible qui va forcément accroître les besoins en énergies renouvelables afin de diminuer de façon radicale le recours aux énergies fossiles. Autre point important, la recherche menée par les investisseurs un peu partout sur la planète afin de trouver où bâtir des structures pour mettre au point des technologies carboneutres, des productions qui nécessitent une énergie à bon marché, tout

en n’ajoutant pas de gaz à effet de serre dans l’environnement.

Doté d’une source d’énergie renouvelable à 94 % avec l’hydroélectricité, le Québec dispose d’une longueur d’avance sur les autres provinces canadiennes et bien d’autres régions du monde. À cela s’ajoutent aussi depuis quelques années les parcs éoliens et les installations de biométhanisation qui convertissent les déchets agricoles ou ménagers en source énergétique. Le gouvernement du Québec prévoit d’ailleurs augmenter de 50 % d’ici 2030 la part des bioénergies, ce qui comprend aussi le biocarburant. Autre cible la même année, porter à 10 % la part de gaz naturel renouvelable (GNR) distribuée ici, soit 500 millions de mètres cubes par an.

Plan | mars-avril 2023 | P27
Dossier Énergie (suite) P28 | mars-avril 2023 | Plan

HYDRO-QUÉBEC

Faire plus avec le même nombre de centrales

Consciente des besoins accrus en électricité verte, Hydro-Québec élabore un plan de réhabilitation de son parc de production vieillissant, afin d’accroître sa production de 5 % d’ici 2035.

Pour Hydro-Québec l’accroissement de la production d’électricité verte de 5 % d’ici 2035 représente 2 000 MW supplémentaires provenant de 14 de ses 62 centrales hydroélectriques. Cette cible pourrait atteindre 3 300 MW additionnels à son plein potentiel quelques années plus tard. Plusieurs des installations en place

vont devenir centenaires sous peu ; la réhabilitation prolongera la durée des barrages et augmentera la production d’électricité.

« Il existe deux façons d’augmenter la puissance, précise l’ingénieur en génie mécanique André Lord, de la direction Expertise et soutien technique à Hydro-Québec. La première est de remplacer certaines

composantes pour un plus grand rendement avec le même débit d’eau, et la seconde consiste à augmenter le débit. Il faut bien comprendre que la géométrie d’origine limite les changements que l’on peut apporter, car plusieurs éléments sont encastrés dans le béton. Voilà pourquoi la modernisation des centrales passe surtout par le rem-

« La modernisation des centrales passe surtout par le remplacement des groupes turbines-alternateurs, dont la conception et l’installation ont considérablement évolué ces dernières années. »
André Lord, ing. Hydro-Québec
Plan | mars-avril 2023 | P29

placement des groupes turbinesalternateurs, dont la conception et l’installation ont considérablement évolué ces dernières années. »

À la centrale de Rapide-Blanc par exemple, une installation qui date de 1934 sur la rivière Saint-Maurice au nord de La Tuque, les changements concernent six de ces équipements. À terme, une plus grande quantité d’eau pourra passer à travers les turbines étant donné qu’on installera des composantes plus efficaces. La conception de ces pièces d’envergure se fait maintenant en simulation numérique et prend en compte les caractéristiques de chaque site, ce qui ne se faisait pas auparavant. Par ailleurs, l’utilisation d’acier inoxydable à haute limite élastique pour la roue favorise de meilleurs rendements

avec des pales plus minces, ce qui a pour effet d’augmenter la production de chaque installation.

S’ADAPTER EN AYANT RECOURS AU NUMÉRIQUE

Autre innovation, les performances des nouvelles turbines dépendent beaucoup moins aujourd’hui de la quantité d’eau qu’elles traitent. « La conception numérique de ces équipements nous donne accès à des plages d’exploitation beaucoup plus grandes, note Marc-André Langlois, ingénieur en génie mécanique dans la division Projets de construction à Hydro-Québec. Par le passé, des débits bas risquaient d’endommager les turbines. Cela

offre donc plus de flexibilité pour exploiter la ressource, ce qui pourra sans doute favoriser l’adaptation aux changements climatiques dans l’avenir. »

L’utilisation de maquettes en 3D et 4D de centrales à réhabiliter, comme la centrale construite sur la rivière aux Outardes sur la CôteNord où les anciennes et nouvelles composantes ont été numérisées, joue un rôle important pour diminuer de plus de la moitié le temps de remplacement des groupes turbine. Les équipes peuvent en effet mieux planifier les échéances des travaux à effectuer. Depuis la mise en service de la Romaine-2, le prémontage d’équipements en ateliers, ou sur des abris temporaires à proximité de la centrale, accélère aussi le chantier.

« La conception numérique de ces équipements nous donne accès à des plages d’exploitation beaucoup plus grandes [...]
Cela offre donc plus de flexibilité pour exploiter la ressource. »
Marc-André Langlois, ing. Hydro-Québec
Dossier Énergie (suite) P30 | mars-avril 2023 | Plan

La Banque TD, tout en

nuances

ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS

Chez TD, la diversité et l’inclusion ne sont pas une affaire de positionnement médiatique. La meilleure illustration est le parcours de Martine Roy, directrice régionale du développement des affaires LGBTQ2+ pour le Québec et l’est du Canada depuis maintenant trois ans. Cinq autres personnes occupent le même poste ailleurs au Canada.

Le groupe TD veut faciliter le changement

À19 ans, Martine Roy intègre l’armée canadienne comme assistante médicale. Très vite, elle est convoquée, interrogée, puis renvoyée. La raison ? Son homosexualité, perçue comme une déviance par la loi jusqu’en 1992. Ce n’est qu’en 1999 qu’elle trouve, chez IBM, un milieu de travail où elle se sent bien professionnellement.

Le marché de l’automobile est à l’aube d’une importante transition. Le gouvernement canadien a annoncé qu’en 2035 tous les véhicules neufs vendus devraient être électriques. Aujourd’hui, seulement 6 % du parc national est électrifié. TD Assurance met tout en place pour soutenir celles et ceux qui souhaitent participer au mouvement vers l’électrification des transports, et pour inciter à le faire les personnes qui hésitent encore.

«L« Je n’avais pas à me cacher. Je travaillais plus efficacement. » Elle fonde alors le regroupement LGBT Nuances et devient une ambassadrice de la cause chez IBM. « La TD était cliente d’IBM, et vice-versa. En plus de faire des affaires ensemble, les deux entreprises ont en commun de vouloir faire évoluer la société. Alors, lorsque la TD m’a approchée pour le poste, j’ai accepté le défi ! » Le rôle de Martine Roy consiste à développer les affaires et à s’impliquer dans la communauté LGBTQ2+ afin de tisser des liens solides avec elle. Elle agit ainsi comme porte-parole dans les évènements de revendication de droits, donne des conférences et assure le contact avec les responsables d’organisations de la communauté.

es valeurs environnementales sont depuis toujours au cœur des priorités du Groupe Banque TD, affirme Alexandre Dupont, directeur principal – Auto de l’entreprise. Des incitatifs financiers sont mis en œuvre aux niveaux fédéral et provincial pour accompagner cette transition écologique. Des investissements servent aussi à densifier le réseau de chargeurs publics afin de faciliter les déplacements. TD Assurance veut s’assurer que son offre de services est pertinente alors que ces changements vont bon train. »

DE NOMBREUSES QUESTIONS

TD, #ToujoursFiers

La TD affirme son appui à la communauté LGBTQ2+ depuis de nombreuses années par son engagement #ToujoursFiers. La banque est le premier commanditaire des festivités de la Fierté organisées partout au pays. Ses équipes participent à plus de 150 initiatives LGBTQ2+ au Canada et aux États-Unis. En 1994, la TD fut la première banque canadienne à offrir à ses employés des avantages sociaux pour les conjoints

Selon Alexandre Dupont, les barrières ne sont pas uniquement financières. L’achat d’un véhicule électrique soulève de très nombreuses questions. Bien des gens s’interrogent au sujet des coûts, de l’entretien, de l’autonomie, de la planification des déplacements, etc. Dois-je installer un chargeur à la maison ? Que se passe-t-il si je tombe en panne ? Si j’ai un accident ? La stratégie de TD Assurance est d’endosser un rôle de conseiller afin d’aider à réduire les appréhensions limitantes.

RÉPONDRE AUX BESOINS

de même sexe et, dès 2008, à couvrir les chirurgies affirmatives du genre pour son personnel et leur famille. Martine Roy explique que la TD soutient les organismes de la communauté en participant à leurs activités, en fournissant du financement et en les accompagnant dans leur gestion financière. « Nous avons diffusé avec la Fondation Émergence une trousse d’aide destinées aux gens qui interviennent auprès des personnes âgées, afin que celles-ci n’aient pas à retourner dans le placard ! souligne-t-elle. Nous avons également contribué à la création de l’organisme Enfants transgenres Canada, et nous soutenons la clinique Méraki, qui accompagne les enfants et leurs parents dans leurs questionnements sur le genre. » En 2016, Martine Roy participait au recours collectif contre le gouvernement fédéral, qui a conduit aux excuses publiques de Justin Trudeau.

À l’interne, la TD s’engage également pour plus de diversité et d’inclusion. Le personnel a droit à une formation sur l’usage des pronoms. Des stages sont proposés aux jeunes de la communauté LGTBQ2+. « Il ne suffit plus de mettre un drapeau à la Fierté, il faut être attentifs 365 jours par an. Aujourd’hui, 43 % des jeunes disent se percevoir comme queer. La TD évolue avec la société. » Martine Roy précise qu’il reste encore du chemin à parcourir pour assurer l’inclusion de la communauté LGBTQ2+, notamment pour les femmes lesbiennes, bi-sexuelles, non binaires, qui ne sont pas suffisamment représentées. « Pour continuer d’avancer, il faudrait qu’un grand nombre d’entreprises créent un poste comme le mien ! Ce serait une sacrée victoire ! »

En ce qui concerne la couverture d’assurance, les contrats actuels de l’entreprise conviennent aux véhicules électriques. Les coûts sont équivalents à ceux qui sont demandés pour les véhicules non électriques, de gamme similaire. Une remise de 5 % est offerte pour toute nouvelle signature concernant un véhicule électrique. « Nous ajustons sans cesse nos services afin de répondre au mieux aux besoins des conductrices et des conducteurs, mais les offres actuelles répondent parfaitement à la réalité des déplacements électriques », précise Alexandre Dupont. Les véhicules accidentés sont dirigés vers deux centres Auto TD, à Montréal et à Ottawa, qui détiennent déjà la certification nécessaire pour les véhicules électriques. Le directeur principal – Auto assure également que TD Assurance est en mesure de prêter un véhicule électrique à la majorité des clients et clientes dont le véhicule électrique est en réparation. « Nous souhaitons accompagner au mieux nos clients et nos clientes dans ces changements de pratique nécessaires. Nous voulons agir en tant que facilitateurs. »

Plan | mars-avril 2023 | P31
Dossier Énergie (suite) P32 | mars-avril 2023 | Plan

ÉNERGIR

De nouvelles sources

énergétiques

Des entreprises québécoises participent actuellement à ce grand mouvement qu’est la transition énergétique. Énergir, par exemple, mène cette bataille sur plusieurs fronts avec sa Vision 2030-2050.

Pour Énergir, il s’agit de réduire le recours aux gaz d’origine fossile en utilisant plutôt du gaz naturel renouvelable (GNR) provenant notamment de la biométhanisation, d’augmenter l’efficacité énergétique, en arrimant mieux les réseaux gazier et électrique, puis de se diversifier en choisissant des secteurs de croissance durable.

Énergir favorise le développement du GNR au Québec en signant des ententes avec des partenaires qui ont pignon sur rue au Québec. Saint-Hyacinthe a été l’une des premières villes à lever la main au Québec. C’est dans cette municipalité qu’une usine de biométhanisation a vu le jour dès 2018. Elle utilise essentiellement les déchets organiques des bacs bruns de ses citoyennes et citoyens, mais aussi les déchets industriels, commerciaux et institutionnels issus notamment de l’agroalimentaire. Chaque année, Énergir lui achète jusqu’à environ 13 millions de mètres cubes

de GNR, en vertu d’un contrat prévu pendant 20 ans. D’autres producteurs locaux s’ajoutent comme la Coop Agri-Énergie Warwick et le Centre de traitement de biomasse de la Montérégie, ou ADM AgriIndustries à Candiac.

« Le Québec possède déjà un savoir-faire intéressant dans ce domaine avec des technologies éprouvées et matures, fait remarquer Jean-François Jaimes, directeur exécutif, développement des énergies renouvelables et du gaz naturel liquéfié chez Énergir. Les producteurs de GNR viennent des milieux municipal, institutionnel, commercial et industriel. Ces derniers produisent du GNR à partir de matières organiques résiduelles provenant des déchets domestiques ou agricoles, mais aussi des sites d’enfouissement où le biogaz est capté et purifié. Pour atteindre notre cible d’au moins 10 % de GNR par an d’ici 2030, il nous faut en trouver beaucoup. Voilà pourquoi nous avons choisi de nous orienter vers des investissements non

réglementés par la Régie de l’énergie, en nous associant à certains projets au Québec. »

NOUVEAU PARTENARIAT POUR PRODUIRE DU GNR

Le milieu agricole constitue aussi un incontournable dans cette démarche. C’est pourquoi Énergir a annoncé un partenariat avec Nature Energy, une entreprise danoise reconnue comme un leader mondial en matière de GNR. Elle apporte une expertise différente, car elle exploite des usines de grande ampleur. Au printemps 2022, Nature Energy a annoncé son premier projet au Québec en se lançant dans le développement d’une usine de récupération des fumiers et des lisiers à Farnham, en Estrie. À terme, ce projet de plus de 100 millions de dollars devrait produire 20 millions de mètres cubes de GNR par an, qui seront vendus à Énergir.

Plan | mars-avril 2023 | P33

Jusqu’à 10 usines devraient également être construites à proximité des ressources agricoles au Québec dans des régions à haute densité agricole comme la Montérégie, Chaudière-Appalaches, le Centredu-Québec et l’Estrie. Ce partenariat permettra d’ailleurs à des producteurs et productrices agricoles de diversifier leurs sources de revenus. En effet, ils et elles contribueront à certains projets, tout en réduisant leurs émissions de GES. Le choix des sites demandera sans doute beaucoup d’attention, puisqu’il faut trouver le lisier et le fumier dans un rayon relativement restreint de l’usine, soit de 30 à 40 km, pour limiter les déplacements, et aussi pour s’assurer qu’un réseau de distribution gazier passe à proximité.

« C’est une filière en plein développement pour laquelle le gouvernement du Québec a prévu des

subventions pour des études de faisabilité, avance Jean-François Jaimes. Cela nous donne bon espoir d’atteindre notre cible de distribution d’au moins 10 % de GNR d’ici 2030. » Le réseau, qui devrait distribuer 2 % de ce type de gaz en 2023, s’approvisionne aussi du côté d’Archaea Energy, une entreprise du Nord-Est américain utilisant essentiellement de la matière venant des sites d’enfouissement.

Autre cheval de bataille d’Énergir, faire passer 100 000 de ses clients résidentiels, commerciaux et institutionnels d’ici 2030 vers la biénergie (gaz naturel-électricité), en collaboration avec Hydro-Québec. Amorcée à l’été 2022 pour le secteur résidentiel, cette conversion devrait permettre aux usagers de diminuer de 70 % leur consommation de gaz naturel fossile au profit de l’hydroélectricité. « Notre devise, c’est “la bonne énergie, à la bonne place,

Dossier Énergie (suite)
« Les producteurs de GNR viennent des milieux municipal, institutionnel, commercial et industriel. Ces derniers produisent du GNR à partir de matières organiques résiduelles provenant des déchets domestiques ou agricoles. »
P34 | mars-avril 2023 | Plan
Jean-François Jaimes Énergir

au bon moment”, signale JeanFrançois Jaimes. Autrement dit, utiliser moins de gaz naturel fossile et réduire les GES quand il existe des solutions meilleures pour l’environnement. Dans le même temps, nous incitons nos clients à opter pour le GNR. Nous sommes conscients que cela engendre un léger surcoût, mais ils peuvent choisir la quantité de GNR qu’ils désirent consommer, en fonction de leur capacité financière. Cela aide aussi à la décarbonation. »

CAP SUR L’ÉOLIEN

Au fil des ans, Énergir a diversifié ses activités, en contribuant à la

distribution d’électricité au Vermont et en développant l’énergie solaire aux États-Unis. L’entreprise s’intéresse aussi de plus en plus au secteur éolien, notamment à travers des projets de 340 MW, déjà en fonction sur le territoire de la Seigneurie de Beaupré. Énergir, Boralex et Hydro-Québec ont d’ailleurs conclu un partenariat en 2022 pour l’élaboration de trois projets de 400 MW chacun, adjacents aux parcs existants. Ils devraient fournir, à terme, 1 200 MW aux clientes et clients québécois. Divisé en trois sites dans la région de Charlevoix et de la Côte-de-Beaupré, ce territoire est bien balayé par les vents. Il s’agit des terres du Séminaire de

Québec, exploitées pour leurs ressources forestières.

« L’avantage, c’est qu’il existe plusieurs routes d’accès déjà construites et relativement peu d’habitations permanentes, ce qui facilite l’acceptabilité sociale du projet, indique le directeur du développement, des énergies renouvelables et du gaz naturel d’Énergir. Autre point important, la proximité du réseau de Trans-Énergie et un grand bassin de consommateurs pas si loin des éoliennes. » La construction pourrait débuter en 2024 alors que la production pourrait être lancée en 2026 sur la Côtede-Beaupré. De quoi alimenter plus de 75 000 résidences.

Plan | mars-avril 2023 | P35
Dossier Énergie (suite) P36 | mars-avril 2023 | Plan

Diversifier ses activités avec de l’énergie propre

Le réseau de distribution d’Énergir n’est pas le seul à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique. En Montérégie, la Coopérative régionale d’électricité de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville en est un exemple.

En Montérégie, la Coopérative régionale d’électricité de Saint-Jean-Baptiste-deRouville, qui regroupe 5 800 membres de 17 municipalités, veut participer à la transition énergétique du Québec et contribuer à sa décarbonation en 2050. Ce réseau, fondé en 1944, constitue le dernier exemple des coopératives d’électricité telles qu’il en existait un peu partout dans le Québec rural au moment de l’électrification des campagnes.

En partenariat à 50 % avec un acteur de l’industrie éolienne, la Coopérative projette de devenir à son tour productrice d’électricité dès 2027, en plus de ses activités de

distribution. Un parc éolien comportant 15 éoliennes d’environ 90 MW pourrait être construit pour 220 millions de dollars à Sainte-Angèlede-Monnoir et à Sainte-Brigided’Iberville, non loin de l’autoroute 10. Une partie de la production serait injectée dans le réseau d’Hydro-Québec.

DES REDEVANCES ATTENDUES

Cet endroit, bien exposé au vent, se situe près de la ligne de transport d’Hydro-Québec de 120 000 volts. Selon les prévisions, les deux municipalités concernées se partageraient des redevances

d’environ 520 000 dollars par an durant trois décennies, soit la durée du contrat d’achat d’électricité par Hydro-Québec. Pour l’instant, il faut cependant attendre que l’entreprise publique lance son appel d’offres et que la Coopérative dépose sa candidature et emporte la mise.

« Dans ce projet, notre partenaire apporte son expertise côté éolien et, pour notre part, nous nous efforçons de faciliter l’acceptabilité sociale des installations grâce à notre implication dans la communauté depuis plusieurs années et notre proximité avec nos membres », explique Damien Tholomier, directeur de la Coopérative régionale. Le site valorisera les ressources du

« Nous nous efforçons de faciliter l’acceptabilité sociale des installations grâce à notre implication dans la communauté depuis plusieurs années et notre proximité avec nos membres.
»
Damien Tholomier Coopérative régionale de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville
RÉGIONALE D’ÉLECTRICITÉ DE SAINT-JEAN-BAPTISTE-DE-ROUVILLE
COOPÉRATIVE
Plan | mars-avril 2023 | P37

territoire dans le respect de la communauté. Actuellement le réseau, qui s’approvisionne entièrement à Hydro-Québec, est tributaire des hausses tarifaires annoncées par l’entreprise d’État. L’ajout de cette nouvelle activité va aider la Coopérative à diversifier ses revenus tout en augmentant l’expertise du personnel.

CRÉER UNE SYNERGIE

Pas en mal d’idées, la Coopérative mise aussi sur la biométhanisation pour diversifier son offre énergétique. Un futur complexe devrait naître à Saint-Damase, là encore en partenariat à 50 % avec un acteur de cette industrie. Le but : transformer

50 000 tonnes de lisier et de fumier de vaches laitières et de porcs pour lesquels les agricultrices et agriculteurs manquent de terres d’épandage. Si l’on y ajoute 20 000 tonnes de résidus agroalimentaires, les installations devraient fournir 3 millions de mètres cubes de GNR aux consommateurs d’Énergir chaque année.

« Le projet de biométhanisation vise à créer une synergie avec le secteur agricole, largement représenté parmi les membres de notre Coopérative, mentionne l’ingénieur Jean-François Paris, directeur de l’ingénierie et des opérations. En plus de l’énergie produite, le complexe fournira aussi des fertilisants, adaptés aux besoins particuliers des agriculteurs et agricultrices. Le

projet réduira aussi les gaz à effet de serre et l’empreinte carbone du milieu agricole. » La Commission de protection du territoire agricole devra autoriser le projet, puis une étude de faisabilité suivra.

Énergie éolienne, biométhanisation, amélioration des barrages hydroélectriques existants, les projets se multiplient pour aider le Québec à prendre un virage économique durable. C’est une occasion pour le monde du génie d’innover encore davantage dans des solutions technologiques qui prennent en compte l’empreinte environnementale énergétique.

Dossier Énergie (suite)
« Le projet de biométhanisation vise à créer une synergie avec le secteur agricole [...]
En plus de l’énergie produite, le complexe fournira aussi des fertilisants, adaptés aux besoins particuliers des agriculteurs et agricultrices. »
Jean-François Paris, ing. Coopérative régionale de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville
P38 | mars-avril 2023 | Plan

En génie, notre énergie renouvelle la recherche

La Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke se positionne comme la plus intense en recherche partenariale au Canada.

Découvrir nos recherches Photo : Couche-Tard, borne de recharge de véhicules électriques
cima.ca Paver la voie à une nouvelle ère énergétique durable

En route pour la carboneutralité

Si l’hydroélectricité donne au Québec une longueur d’avance pour atteindre la carboneutralité, elle ne suffira pas à combler les besoins grandissants en électricité. Les énergies renouvelables et la bioénergie devront faire partie de la solution.

Dossier Énergie P40 | mars-avril 2023 | Plan

Le Québec s’est aligné sur l’objectif de la carboneutralité en 2050 et se fixe une cible intermédiaire de réduction de 37,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sous le niveau de 1990 d’ici 2030. Cela implique de délaisser les hydrocarbures au profit d’énergies qui émettent moins de GES. L’électrification devient le nouveau mot d’ordre, dans la mesure où il s’agit d’une électricité à faible émission de GES. Il est question d’électrifier les transports, de décarboner les systèmes de chauffage au mazout et au gaz naturel et d’électrifier les procédés industriels. À cela s’ajoutent les besoins en électricité des secteurs émergents, comme la production d’hydrogène vert, le chauffage des serres, les centres de données, et les nouveaux contrats d’exportation d’électricité.

Assurément, les surplus d’HydroQuébec sont choses du passé. La réalité est plutôt qu’un Québec carboneutre doit produire plus d’électricité. C’est d’ailleurs ce qu’annonçait Hydro-Québec dans son Plan stratégique 2022-2026 : « Plus de 100 TWh additionnels d’électricité propre seront requis pour que le Québec atteigne la carboneutralité à l’horizon 2050. » En comparaison, d’après le rapport État de l’énergie au Québec – 2022 de la Chaire de

gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, en 2020 la province a produit 207 TWh d’électricité. La tâche de combler les besoins nécessaires à la carboneutralité s’annonce ardue pour HydroQuébec. Dans un horizon plus proche, Hydro-Québec annonce dans son Plan d’approvisionnement 2022-2032 des besoins supplémentaires en électricité de 25 TWh pour 2032. Autre comparaison, le complexe de la Romaine produit 8 TWh. Les grands barrages d’HydroQuébec ne suffiront pas seuls à la tâche.

AGIR SUR PLUSIEURS FRONTS

Les déboires du nucléaire français à l’automne 2022 ont bien montré les risques qu’il y a à fonder une grande majorité de la production électrique d’une nation sur une solution unique. Or, les changements climatiques pourraient bien perturber la production d’hydroélectricité. « La question n’est pas de savoir s’il y aura un accident de pluviométrie, mais quand il aura lieu », prévient Gabriel Durany, le directeur général de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER). Pour lui, il faut miser sur la diversité des solutions énergétiques. « Nos grands barrages forment la colonne vertébrale de

notre stratégie énergétique, mais il y a d’autres formes d’énergie renouvelable comme la cogénération, la petite hydro, l’éolien, le solaire et les bioénergies, signale-t-il. Il y a des solutions de stockage avec les batteries, l’hydrogène ou sous forme de chaleur. »

Avec ses 130 entreprises actives dans ces diverses filières, l’AQPER a un rôle à jouer, et toutes devront se mobiliser de concert avec les municipalités, les communautés autochtones, Hydro-Québec, Énergir, le gouvernement… « C’est un effort global. Personne, chez Hydro-Québec, parmi les membres de l’AQPER ou au gouvernement n’a assez de ressources et de capitaux pour réussir seul la transition, affirme Gabriel Durany. Il faut mobiliser beaucoup de capitaux et d’expertise et agir sur plusieurs fronts en même temps. » La question est maintenant de savoir quelles places peuvent prendre les diverses solutions énergétiques.

UNE FEUILLE DE ROUTE VERS LA CARBONEUTRALITÉ

Pour visualiser l’ampleur du défi, le gouvernement du Québec a mandaté la firme Dunsky pour établir des trajectoires menant à la carboneutralité en mettant en

« Nos grands barrages forment la colonne vertébrale de notre stratégie énergétique, mais il y a d’autres formes d’énergie renouvelable comme la cogénération, la petite hydro, l’éolien, le solaire et les bioénergies. »
Plan | mars-avril 2023 | P41
Gabriel Durany Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER)

œuvre les énergies renouvelables et la bioénergie. Une trajectoire raisonnable estime qu’il faudra ajouter 125 TWh d’électricité et 47 TWh de bioénergie en 2050 et propose un jalon intermédiaire en 2030 avec 54 TWh d’électricité supplémentaire et 37 TWh en bioénergie. L’AQPER s’est appuyée sur le rapport Dunsky pour élaborer sa propre feuille de route et évalue à 35,5 TWh les besoins en électricité renouvelable pour 2030 et à 130 TWh pour 2050.

« En prenant en compte la maturité technologique des différentes filières et des modèles d’affaires, on essaie de voir quelle pourrait être la contribution de chaque filière pour 2030, mentionne Gabriel Durany.

l’AQPER, on dit qu’on en produirait entre le tiers et la moitié, et qu’Hydro-Québec fournirait entre la moitié et les deux tiers. On a donc

déterminé que l’industrie indépendante en produirait entre 9,5 et 14,5 TWh. » Parce que la filière éolienne profite d’un des modèles d’affaires les plus avancés des filières d’énergies renouvelables québécoises, il faut compter sur elle pour produire les 35,5 TWh requis d’ici 2030. Comme le rapport État de l’énergie au Québec – 2022 indique que la production éolienne du parc existant avoisinait les 11 TWh en 2020, cela revient à doubler la taille du parc éolien actuel. C’est tout à fait faisable, selon Gabriel Durany, car le Québec est riche en gisements éoliens, et les nouvelles éoliennes produisent de deux à trois fois plus d’énergie que les précédentes pour la même empreinte au sol. HydroQuébec est déjà en procédure d’appels d’offres.

Des idées reçues revisitées

SOULAGER LA CHARGE DU RÉSEAU

Même si la filière éolienne prend les devants, l’apport des autres filières ne sera pas négligeable. Les panneaux solaires ont en effet des avantages qui font défaut aux éoliennes. Ils peuvent être rapidement installés sur un toit, un bord de route, un terrain vague ou un bassin de rétention. Ils sont pertinents autant en ville que dans les plus petites municipalités, et encore plus dans les communautés isolées non raccordées au réseau de distribution. En ville, ils permettent de produire de l’électricité sur place pour soulager la charge du réseau qui apporte l’électricité produite au loin par les barrages ou les parcs éoliens. Ailleurs, la production locale couplée à un système

Les énergies renouvelables souffrent de fausses perceptions qui nuisent à leur développement, selon Gabriel Durany, directeur général de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER). Par exemple, les énergies éolienne et solaire sont dites intermittentes parce que le vent ne souffle pas toujours et que le soleil ne brille pas la nuit. Mais, outre l’hydroélectricité qui peut pallier l’intermittence de ces énergies, des solutions de stockage avec des batteries, voire de l’hydrogène, se développent.

Concernant le vent, les modèles météorologiques qui s’affinent permettent de meilleures prévisions du vent pour mieux gérer le réseau électrique. Par ailleurs, sur le vaste territoire du Québec, le vent souffle toujours un peu quelque part.

QUEL COÛT POUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES ?

Les énergies renouvelables ont aussi la réputation de coûter cher. Ce à quoi Gabriel Durany rétorque que les importations d’hydrocarbures pèsent lourd dans la balance commerciale du Québec. « Le pétrole coûte plus cher que l’éolien, même si on ajoute le coût d’interconnexion au réseau et celui des batteries », assure-t-il.

En fait, c’est l’inefficacité du moteur thermique qui plombe notre balance commerciale. « Après des décennies d’innovation du moteur à combustion, on est toujours à 20 ou 25 % d’efficacité lorsqu’il est utilisé en transport, rappelle le directeur de l’AQPER. Et cela coûte cher. Au prix de 1,35 dollar le litre à la pompe, sans parler des externalités négatives, on arrive à 55 cents le kWh. » Habitués que nous sommes à l’essence, nous omettons de remettre en question l’inefficacité du moteur thermique. Ce rappel invite à relativiser le coût des énergies renouvelables.

Dossier Énergie (suite)
À
P42 | mars-avril 2023 | Plan

de stockage peut éviter d’avoir à augmenter la capacité du réseau de distribution. « Il faut penser aux coûts, précise le directeur de l’AQPER. Certaines améliorations du réseau coûtent cher, et des municipalités et communautés peuvent voir le solaire-batterie comme une solution pour resserrer les coûts. »

En raison des coûts d’adaptation du réseau, il ne sera peut-être pas possible de tout électrifier, et c’est là que les bioénergies comme la biomasse, le gaz naturel renouvelable et les biocarburants trouvent leur place. Des industries alimentées par les combustibles fossiles pourraient remplacer leur mazout ou leur gaz naturel par de la bioénergie et réduire leurs émissions de GES.

« L’industrie est le deuxième poste d’émissions de GES au Québec. Des régions industrialisées sur la CôteNord, en Abitibi-Témiscamingue ou en Gaspésie croulent sous la biomasse forestière résiduelle qui pourrait être utilisée pour fournir une chaleur verte », croit Gabriel Durany. Quant au lisier et au fumier, ce sont des sources de GES, mais au

double dans la réduction du bilan carbone de la province.

ET L’HYDROGÈNE, DANS TOUT ÇA ?

Tout comme le modèle du rapport de Dunsky, l’AQPER ne peut accorder à l’hydrogène de rôle précis dans la Feuille de route de 2030, mais voit ce vecteur d’énergie comme un point de raccordement des autres filières énergétiques qui représente à ce titre un élément essentiel de la carboneutralité en 2050. Toutefois, l’AQPER a repéré plusieurs projets en cours usant d’hydrogène vert et tournés vers la production de carburants liquides et gazeux de prochaines générations. Ces seuls projets représentent une demande additionnelle de 10 à 15 TWh à l’horizon 2030 ; ces chiffres sont intégrés à la Feuille de route, et l’AQPER s’emploie à conscientiser les parties prenantes et à faire valoir l’importance de la discussion à ce sujet. « L’hydrogène vert produit par électrolyse ou par gazéification de biomasse peut être vu comme un bloc de construction

Gabriel Durany. Dans cette perspective, Enerkem, qui synthétise des biocarburants à partir de déchets, a annoncé la construction d’un électrolyseur pour produire de l’hydrogène.

DIVERSIFIER ET ARRIMER LES ÉNERGIES

La transition énergétique appelle à délaisser le pétrole pour se tourner vers les autres formes d’énergie. « Le pétrole était la solution unique à tous nos besoins énergétiques. On est en train de sortir de la bulle du pétrole pour entrer dans une solution plus diversifiée », décrit Gabriel Durany. Il reconnaît que cette transition transformera le paysage industriel. « Certains usages vont disparaître parce qu’ils sont trop énergivores, des pratiques industrielles devront s’adapter à la production énergétique », anticipe-t-il. Nul ne peut prédire la future composition du bouquet énergétique du Québec, mais la route vers la carboneutralité est plus une question d’arrimage entre les différentes filières énergétiques que de disponibilité d’énergie, estime Gabriel Durany. La solution sera d’utiliser la bonne énergie au bon endroit.

Plan | mars-avril 2023 | P43

PAS DE PANIQUE !

Plus de 40 h de formations virtuelles vous attendent

MAESTR OIQ

Élections 2023

Avec l’entrée en vigueur du nouveau Règlement sur les élections au Conseil d’administration et l’organisation de l’Ordre des ingénieurs du Québec (janv. 2023), l’information complète sera disponible à partir d’avril 2023

Surveillez vos communications électroniques !

Vous venez de voir les heures de formation qu’il vous reste à faire pour le 31 mars ?
DSAJ_election_pub-plan_2023.indd 1 2023-03-02 13:15:07

INSCRIPTION ANNUELLE 2023-2024

Du 13 février au 31 mars 2023

Avant le 31 mars

Connectez-vous à votre portail : membres.oiq.qc.ca

Renouvelez votre inscription au tableau de l’Ordre

Payez votre cotisation

Complétez vos heures de formation continue

obligatoire

Parcours d’entreprise

Expert du climat froid

Le centre de recherche appliquée Nergica travaille à réduire l’empreinte écologique des communautés éloignées, mais aussi des grandes villes. Grand expert du climat froid, Nergica se démarque par ses infrastructures grandeur nature à la fine pointe de la technologie, lesquelles lui permettent de réaliser d’importants projets de recherche, de développement et de transfert technologique en conditions nordiques.

Par Mélanie Larouche Photos : Nergica

Situé à Gaspé, Nergica tire une grande fierté des expertises poussées qu’il a su développer au fil des années en matière d’énergies renouvelables et des nombreuses alliances qu’il a tissées pour apporter des solutions concrètes aux entreprises.

Aujourd’hui, Nergica se spécialise dans trois grands domaines : l’intégration des énergies renouvelables, l’énergie solaire photovoltaïque et l’énergie éolienne. Pour soutenir adéquatement ses travaux, Nergica est doté d’un parc éolien, d’un parc solaire, de mâts

météorologiques, de lidars, d’un microréseau éoliensolaire-diesel, de technologies de stockage et d’une plateforme de simulation en temps réel. « Ces installations nous sont très précieuses, elles nous distinguent dans le milieu et nous donnent la possibilité de maintenir notre expertise à jour ; en plus, nos clients peuvent y tester leur technologie, explique Michelle Tremblay, ing., directrice des opérations chez Nergica. Ce site de recherche, posté à 330 mètres d’altitude, offre des conditions d’utilisation réelles et en terrain complexe. Nous pouvons y réaliser de nombreux projets de RD et

NERGICA
P46 | mars-avril 2023 | Plan

de transfert technologique. Nous nous plaisons à dire que nos infrastructures sont les meilleures du Canada ! »

En poste depuis bientôt un an, cette Gaspésienne d’origine se réjouit de la chance qui lui a été donnée de revenir dans sa région adorée pour s’y épanouir professionnellement. Ingénieure en génie mécanique de formation, Michelle Tremblay a travaillé plusieurs années à Montréal dans les multinationales Philips et L’Oréal, notamment. « Les valeurs de Nergica correspondent entièrement aux miennes, note-t-elle. Ma formation d’ingénieure facilite les discussions techniques avec les équipes ; elle m’aide à bien saisir les besoins des clients, à mieux intervenir. Et mon expérience de la grande entreprise enrichit mon bagage de gestionnaire. J’applique entre autres les principes du Lean manufacturing, une méthode qui vise à optimiser la production. »

UN VASTE RÉSEAU D’EXPERTISE

Nergica est affilié depuis plus d’une vingtaine d’années à un vaste réseau de centres collégiaux de transfert de technologies. Au départ, Nergica s’appelait le TechnoCentre éolien, et ses activités étaient alors uniquement centrées sur l’énergie éolienne. Avec les années, le centre en est venu à se diversifier, et à ainsi toucher à l’ensemble des sources d’énergie renouvelable. « Nous nous intéressons encore au secteur éolien, mais nous avons aussi acquis une grande expertise en énergie solaire et photovoltaïque, de même qu’en stockage d’énergie, indique Michelle Tremblay. Par ailleurs, en tant que grand expert du climat froid, Nergica aide les communautés autochtones à devenir autosuffisantes, en remplaçant le diesel par l’énergie renouvelable. Il leur apporte en outre une aide technique et de la formation pour qu’elles soient en mesure d’entretenir les infrastructures. Nergica accompagne les clients tout au long du projet, de l’idée jusqu’à l’installation des équipements et même après cette étape. »

SOUTIEN AU TRANSFERT TECHNOLOGIQUE

Par son affiliation au Cégep de la Gaspésie et des Îles, Nergica agit aussi comme centre de transfert de technologies pour le volet éducatif. « Nous soutenons le Cégep dans sa mission consistant à aider les entreprises et les personnes qui produisent de l’énergie et qui innovent à mettre en place de nouvelles technologies et à les tester en temps réel, dit Michelle Tremblay. Nergica participe également à l’élaboration d’un programme d’études sur l’énergie renouvelable et il facilite l’entrée des diplômés et diplômées sur le marché de l’emploi. Nous recevons d’ailleurs beaucoup de stagiaires chaque année. Nous avons aussi collaboré avec le Cégep afin de mettre sur pied une attestation d’études collégiales en maintenance d’éoliennes. Nous offrons du soutien pour donner cette formation et nous faisons le lien avec l’industrie. »

UNE BELLE VISION D’AVENIR

Reconnu et solidement implanté dans le milieu de la recherche, Nergica poursuit l’objectif pour les prochaines années de pénétrer encore davantage les marchés avec son expertise de pointe et d’aider le plus d’entreprises possible à se décarboner grâce aux énergies renouvelables. « Certes, Nergica est une petite organisation, mais elle joue dans la cour des grands, souligne fièrement la directrice des opérations. Nous sommes particulièrement bien positionnés pour contribuer à réduire l’empreinte écologique des communautés éloignées et des grandes villes. Dans un contexte où l’on finira un jour par manquer d’électricité en raison de la forte tendance à l’électrification, le développement des autres sources d’énergie renouvelable devient prioritaire, et Nergica a un rôle de premier plan à jouer pour répondre à ce défi ! »

« Nous nous intéressons encore au secteur éolien, mais nous avons aussi acquis une grande expertise en énergie solaire et photovoltaïque, de même qu’en stockage d’énergie. »
Plan | mars-avril 2023 | P47
Michelle Tremblay, ing. Nergica

INGÉNIEURS ET INGÉNIEURES QUI

CHANGENT LE MONDE 1 INNOVATION À LA FOIS

Danielle Monfet, ing. Émilie Nadeau, Michel Laforest, ing. ing. Simon Lapointe, CPI
Lire les articles web
bit.ly/3-innovations-medicales-genie

RAISONS QUI INSPIRENT LA RELÈVE

AU SEIN DE LA PROFESSION D’INGÉNIEUR

UN MONDE DE POSSIBILITÉS : UNE SÉRIE DE VIDÉOS POUR INSPIRER LES JEUNES À DÉCOUVRIR LE GÉNIE

Utiliser son savoir pour créer

Inventer des objets qui vont changer la vie des gens

www.placepourtoi.ca/videos

Voir les vidéos

KARIM BELMOKHTAR, CPI

«

J’ai trouvé

ma voie au Québec »

Contribuer à améliorer l’accès à une énergie propre et renouvelable, c’est ce qui a motivé Karim Belmokhtar, CPI, à devenir chercheur dans la merveilleuse région de la Gaspésie, au centre de recherche appliquée Nergica. Par leurs travaux, son équipe et lui cherchent à répondre aux défis techniques et technologiques liés à l’approvisionnement énergétique durable des sites isolés (communautés, mines, etc.).

Par Mélanie Larouche Photos : Nergica

D’origine algérienne, Karim Belmokhtar a grandi dans un petit village dépourvu d’électricité, où tout fonctionnait au moyen de moteurs bruyants et polluants alimentés au diesel qui roulaient de quatre à cinq heures par jour… Après avoir obtenu une maîtrise en France, il est venu faire son doctorat au Québec, à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

« En France, j’étais plus centré sur l’aspect technique de l’ingénierie, les machines électriques, l’électronique de puissance, les réseaux électriques, relate-t-il. Je suis arrivé au Québec en 2009 et j’ai entrepris un doctorat. Mon projet de recherche consistait à mettre des solutions énergétiques durables à la disposition des communautés isolées, parmi lesquelles on compte de nombreuses communautés nordiques ou insulaires. J’ai proposé d’intégrer plus d’énergie renouvelable, notamment celle qui est produite par des ressources éoliennes, des batteries et l’hydrogène, pour favoriser l’autonomie énergétique de ces populations isolées. »

Professionnel formé
P50 | mars-avril 2023 | Plan
à l’étranger

Karim Belmokhtar confie qu’il a toujours eu cette volonté, même enfant, de participer à sa façon au développement durable, et aussi d’aider sa communauté en Algérie. « J’ai toujours été un jeune sensible et engagé, qui voulait agir pour améliorer le monde. Et c’est au Québec que j’ai trouvé ma voie ! On m’a donné ma chance, on a cru en moi, et je réussis à m’y accomplir pleinement, à la fois personnellement et professionnellement. »

UNE BELLE PROGRESSION DE CARRIÈRE

Diplômé en génie électrique, Karim Belmokhtar occupe aujourd’hui le prestigieux poste d’expert au contenu scientifique, recherche et innovation, chez Nergica. Il a acquis une expertise poussée des questions liées à l’intégration des énergies renouvelables et des technologies de stockage dans les microréseaux.

Affilié au Cégep de la Gaspésie et des Îles, le centre de recherche appliquée Nergica travaille étroitement avec l’industrie pour stimuler l’innovation en matière d’énergies renouvelables par des activités de recherche, d’aide technique, de transfert technologique, et offre un accompagnement adapté aux entreprises et aux collectivités. « Nergica apporte à ses partenaires des solutions vraiment innovantes, entre autres dans le but d’améliorer l’approvisionnement énergétique des communautés, mentionne Karim Belmokhtar. Nous travaillons avec des industriels pour déployer sur le terrain des solutions concrètes. J’ai dirigé une équipe de responsables de projets ayant un portfolio rempli de ce type de projets, concernant notamment l’intégration de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire photovoltaïque. Nous cherchons à mettre en place des solutions applicables de façon durable et sécuritaire. »

C’est en 2014, au terme de son doctorat et grâce à d’intéressantes perspectives de carrière qui se sont présentées à lui chez Nergica, que Karim Belmokhtar est tombé sous le charme de la Gaspésie. « La Gaspésie

est une si belle région, riche en grands espaces et propice aux activités de plein air, souligne le CPI. J’ai fondé une famille, j’ai trois enfants et ma vie est épanouissante. J’éprouve une grande satisfaction personnelle à vivre au Canada, ce pays auquel j’ai longtemps rêvé ; c’est une magnifique terre d’accueil, les gens sont chaleureux. »

DES OBJECTIFS STIMULANTS

Pour les prochaines années, Karim Belmokhtar aspire à poursuivre sur cette lancée. « Je veux continuer à me perfectionner dans mon domaine, continuer à croître dans l’organisation et à stimuler l’innovation. Il y a encore un gros potentiel à exploiter, c’est très motivant tous ces défis à relever au quotidien. Nergica m’offre cette possibilité, avec ses infrastructures de recherche grandeur nature uniques en Amérique. J’ai la chance de diriger, en tant que chercheur principal, un vaste réseau d’experts et d’expertes en transition énergétique (CITEQ-FRQNT) propulsé par le gouvernement du Québec, ce qui m’apporte une grande satisfaction. Nous travaillons à mettre en œuvre des solutions concrètes pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de transition énergétique et de carboneutralité. Je suis très fier de prendre part à ces efforts. »

Passionné et très motivé, Karim Belmokhtar s’est fixé pour objectif personnel de mettre en place les meilleures conditions possible d’innovation pour assurer le plein développement des capacités de son équipe et de ses partenaires. « En tant que centre de recherche, nous sommes admissibles à des programmes de subventions, indique-t-il. Ma bonne connaissance des programmes des deux paliers de gouvernement me permet de bien accompagner nos partenaires pour financer les projets, dans un souci d’innovation et de développement de capacité. Par ailleurs, nous veillons à continuer à innover en générant de la propriété intellectuelle. Chez Nergica, nous favorisons l’échange de connaissances, afin de contribuer à l’accélération de la transition énergétique au Québec et au Canada. »

« Nous travaillons à mettre en œuvre des solutions concrètes pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de transition énergétique et de carboneutralité. Je suis très fier de prendre part à ces efforts. »
Plan | mars-avril 2023 | P51
Karim Belmokhtar, CPI Nergica

ARP (Assurance Responsabilité Professionnelle) Saviez-vous que...

La pratique privée ne définit pas seulement le travail des membres travailleurs autonomes ou qui exercent à leur propre compte…

Au Québec, on distingue deux types de pratique de l’ingénierie : la pratique générale et la pratique privée. On considère qu’un ingénieur ou une ingénieure exerce en pratique privée lorsqu’il ou elle offre des services professionnels à des clients de son employeur ou de sa société, et non pas directement à son employeur. Si vous produisez des documents d’ingénierie qui sont vendus à des clients, même si ce sont des clients de votre employeur, vous exercez en pratique privée. Il en va de même pour les personnes à l’emploi de firmes de génie-conseil, par exemple.

PRATIQUE PRIVÉE = régime d’assurance complémentaire

Si vous exercez en pratique privée, vous devez également adhérer au régime d’assurance complémentaire, à moins d’être dans une situation qui vous permet d’obtenir une dispense. L’adhésion au régime d’assurance complémentaire peut être faite par vous ou par votre employeur.

EN BREF : Pour déterminer si vous exercez en pratique privée, pensez à la finalité du projet. Si, par exemple, des documents d’ingénierie sont vendus à des clients, que cela soit par le biais de votre employeur ou non, vous exercez en pratique privée. En revanche, si les services d’ingénierie que vous fournissez aident votre employeur à fabriquer un produit, vous exercez en pratique générale.

IMPORTANT : Il est possible que pour le même emploi, vous exerciez en pratique privée pour certains mandats et en pratique générale pour d’autres. Si c’est le cas, vous devez déclarer que vous exercez en pratique privée.

INSCRIPTION ANNUELLE : Si vous exercez en pratique privée, assurez-vous de bien le déclarer dans la section « EMPLOI » de votre profil.

Pour tout savoir sur l’assurance responsabilité professionnelle en 5 vidéos de 1 minute.

Pour en savoir plus, consultez le site de l’Ordre (bit.ly/oiq_assurance_pro)

ou communiquez avec nous : arp@oiq.qc.ca.

P52 | mars-avril 2023 | Plan

L’infolettre

Outils et contenus exclusifs pour gestionnaires

Abonnez-vous !

bit.ly/infolettre_employeur

DE
31 MAI 2023
NATURE CURIEUSE
en génie Employeur

FRÉDÉRICK MUNGER, CPI

Natif du Saguenay et décidé à y rester

Les universités des régions éloignées offrent des formations en génie de qualité, et Frédérick Munger espère bien y devenir professeur.

Au cégep, Frédérick Munger aimait la science, tout en préférant la physique à la chimie ou à la biologie parce que cela demande moins d’apprentissage par cœur. Mais surtout, il était intéressé par la mise en application des connaissances, ce qui l’a poussé vers le génie et à s’inscrire au baccalauréat en génie électrique à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Étonnamment, s’il préférait la physique, c’est aussi parce que c’est plus visuel que la chimie ; or, l’électricité ne se voit pas vraiment. « Mais on peut se satisfaire en voyant une forme d’onde sur un oscilloscope »,

Relève en génie
P54 | mars-avril 2023 | Plan

rétorque Frédérick Munger. Il voulait comprendre comment l’électricité est produite et distribuée. Son stage effectué durant son baccalauréat le conduit à la division Comact du groupe BID, où il testait l’alimentation électrique des équipements de scieries.

Pour parfaire ses connaissances en génie électrique, Frédérick Munger prend ensuite la direction de Montréal pour suivre des cours à l’Institut en génie de l’énergie électrique (IGEE). Mais il n’en a pas fini pour autant avec les études. Son stage lui avait montré l’univers de l’entreprise, et il était maintenant curieux de découvrir le monde de la recherche. Il décide de revenir à l’UQAC pour entreprendre une maîtrise en génie électrique. « J’ai fait des études à Chicoutimi et à Montréal, et je peux dire que ce n’est pas parce qu’une université est située à l’extérieur des grands centres urbains que la qualité de l’enseignement est moins bonne », affirme le jeune homme. Son projet de recherche consistait à développer et adapter des essais à haute tension sur les revêtements d’isolateurs électriques. « Sur l’isolateur, il s’accumule de la poussière ou de la glace qui diminue sa performance, explique-t-il. Il existe des revêtements novateurs superhydrophobes ou glaciophobes pour éviter l’accumulation d’eau ou de glace. Mon but était de déterminer si l’ajout des revêtements allait diminuer l’efficacité et la durée de vie de l’isolateur. »

La maîtrise est maintenant derrière lui, et Frédérick Munger a décidé de poursuivre au doctorat. Il s’intéresse maintenant à l’intégration des énergies éolienne et solaire au réseau électrique. « Ces énergies passent par un ou plusieurs convertisseurs d’électronique de puissance pour optimiser l’énergie électrique qui peut être transmise, résume le doctorant. Je travaille sur la

détection des défauts de court-circuit sur les lignes en présences de ces convertisseurs. »

LA PASSION D’ENSEIGNER LE GÉNIE

Frédérick Munger a choisi de faire des études de 3e cycle parce qu’il a aimé le milieu de la recherche qu’il a découvert durant sa maîtrise, mais pas seulement. « J’ai surtout aimé l’enseignement », précise-t-il.

Déjà, durant sa maîtrise, Frédérick Munger animait des laboratoires et des séances de travaux dirigés. Il a d’ailleurs coécrit un livre avec le professeur JeanPerron ; Analyse des systèmes et matrice d’état : exercices multi-physiques est un recueil d’exercices présentés en travaux dirigés. « Le professeur Perron avait remarqué que j’étais doué pour faire la mise en page et aussi pour résoudre des problèmes, raconte-t-il. Il m’a donc demandé si je voulais participer à la rédaction d’un livre, et j’ai accepté ! Ç’a été une expérience très intéressante. »

Frédérick Munger continue sur sa lancée et donne deux charges de cours en électrotechnique et en métrologie appliquée. Ce qu’il apprécie dans l’enseignement, « c’est l’interaction humaine. C’est agréable de pouvoir expliquer quelque chose et de voir que les gens ont compris grâce à nous. C’est valorisant ».

Il ne faudra pas être surpris de voir Frédérick Munger faire carrière à l’université, où il pourra continuer d’enseigner. Et de préférence au Saguenay. « Mon objectif est de rester ici. J’aime ma région ! »

« J’ai fait des études à Chicoutimi et à Montréal, et je peux dire que ce n’est pas parce qu’une université est située à l’extérieur des grands centres urbains que la qualité de l’enseignement est moins bonne. »
Frédérick Munger, CPI Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Plan | mars-avril 2023 | P55

LA CAMPAGNE ANNUELLE UN SEUL VŒU :

L’occasion d’avoir un impact direct sur la relève

Le 1 er février dernier, grâce au soutien de Gestion Férique, la Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec lançait sa grande campagne annuelle sous le thème « Un seul vœu ». Son équipe espère que les ingénieur.e.s et CPI du Québec seront nombreux à y participer, pour le plus grand bénéfice de la relève en génie.

La Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec a vu le jour en 2010. Depuis et grâce à la confiance de milliers d’ingénieur.e.s et de CPI, et des nombreux partenariats d’affaires qu’elle a su tisser, la FOIQ a investi plus de 1,3 millions de dollars dans la relève.

Un nouveau partenaire : Genium360

À la tête de la FOIQ depuis 2017, Danielle Gabrielle Roy explique l’importance de la campagne « Un seul vœu » pour les étudiant.e.s en génie de l’ensemble du Québec. « C’est beaucoup grâce à notre campagne annuelle auprès des membres de l’OIQ que nous faisons une différence dans la vie de nos futur.e.s ingénieur.e.s. La confiance des ingénieur.e.s et des CPI qui acceptent de donner 25 $ à même leur cotisation annuelle me fait chaud au cœur chaque année. Par leur générosité, ces derniers ont un impact direct et durable sur le génie de demain ».

Cette année, pour démarrer la campagne « Un seul vœu » avec brio, Genium360 s’associe une première fois à la FOIQ. « Genium360 doublera généreusement la mise des 1 000 premiers dons de 25 $ faits par les ingénieur.e.s à même leur cotisation annuelle. Et c’est sans compter sur le fait que Gestion Férique a littéralement commandité la création de la campagne. Cette double initiative montre bien comment les joueurs de l’écosystème du génie font équipe », soutient Danielle Gabrielle Roy.

Plus de 500 jeunes reconnus pour leurs efforts

Au cours de ses 11 premières années d’existence, la FOIQ a soutenu plus de 500 étudiant.e.s, en génie. Depuis 2018, en partenariat avec le Centre R.I.R.E. 2000, la FOIQ appuie également bon nombre de professionnels formés à l’étranger pour les amener à intégrer les rangs de la profession le plus efficacement possible. Plusieurs projets Jeunesse sont aussi soutenus en cours d’année, permettant à la Fondation de rejoindre des centaines d’élèves du primaire et du secondaire, pour stimuler leur intérêt pour les sciences et, ultimement, pour le génie.

Les entreprises mettent l’épaule à la roue

Si la Fondation compte sur la générosité des membres de l’Ordre depuis ses débuts, elle compte aussi sur le soutien de plusieurs entreprises dont la réussite passe par le talent et la créativité des ingénieurs qu’elles emploient. Nos donateurs et partenaires ont vraiment de quoi être fiers. Ils appuient concrètement ceux et celles qui, demain, prendront la relève. Ils contribuent activement au développement et au rayonnement d’une profession qui est appelée à changer le monde, celle d’ingénieur.e.

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FONDATION :

Présidente

Fatou Pompilus-Touré, ing.

Vice-présidente

Nathalie Martel, ing.

Secrétaire trésorier Louis Beauchemin, ing.

Administrateurs

Stéphane Bilodeau, ing.

Marc Blanchet, ing.

Etienne Gravel, ing.

Jean-François Gysel, ing.

Najat Kamal, ing.

Blaise Mounga, ing.

Christine Roy, ing.

Nicolas Turgeon, ing.

Directrice générale : Danielle Gabrielle Roy

Directrice adjointe : Isabella Papa

UN MESSAGE DE
VOTRE FONDATION

LE FUTUR GÉNIE N’A QU’UN SEUL V Œ

MERCI DE MAINTENIR VOTRE COTISATION DE 25 $ LORS DE VOTRE RENOUVELLEMENT À L’ORDRE DES INGÉNIEURS DU QUÉBEC.

LES INGÉNIEUR.E.S EN DEVENIR VOUS REMERCIENT.

U

FOIQ.QC.CA
Propulsé
:
:
par
Bonifié par
Pour les 1000 premiers dons de 25 $, Genium360 s’engage à verser le même montant à la Fondation.

COMPÉTITIONS DE GÉNIE

Un mois de janvier bien rempli !

Ce début d’année 2023 a été l’occasion, pour nombre d’étudiantes et d’étudiants en génie du Québec, de participer à des rencontres interuniversitaires. Retour sur deux compétitions phares du génie universitaire au Québec.

Jeux de génie 2023 : les Jeux sans fin

C’est à l’Université Laval qu’avait lieu la 32e édition des Jeux de génie ayant pour thème les Jeux sans fin, du 4 au 8 janvier 2023.

Près de 500 étudiantes et étudiants, bénévoles et membres du comité organisateur représentaient les universités et les écoles suivantes : École de technologie supérieure (ÉTS), Polytechnique Montréal, Université Concordia, Université Laval, Université McGill, Université d’Ottawa, Université de Sherbrooke, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Université du Québec à Rimouski (UQAR), Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Université du Québec en Outaouais (UQO), Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), et Université du Québec à Trois-Rivières - Campus de Drummondville (UQTR - Drummondville).

Les participantes et participants ont mesuré leurs habiletés universitaires, techniques, sportives et sociales devant une trentaine d’entreprises et organisations partenaires. L’Ordre des ingénieurs du Québec était à la fois présentateur officiel de la soirée de réseautage, présentateur officiel de la compétition « Débats oratoires », présentateur du prix « Coup de cœur des partenaires » et juge dans diverses compétitions (débats oratoires, entrepreneuriat, impro, machines). Pour Benjamin Turgeon, VP Partenariats, organisateur des Jeux de génie 2023, le plus gros défi de ces jeux a été pendant l’évènement. « J’ai vite appris que même si on passe près de deux ans à préparer un évènement, on ne sera jamais trop prêts. On doit être prêts à éteindre tous les feux. Je crois que c’est dans des situations telles que l’organisation des Jeux de génie qu’on apprend le plus et qu’on développe notre capacité d’adaptation, un attribut essentiel pour une carrière d’ingénieur. »

Au terme de 5 jours de compétitions, l’Université de Sherbrooke s’est hissée en tête du classement en remportant le plus de points au classement général.

En 2024, la 33e édition des Jeux de génie se déroulera à l’Université de Sherbrooke sous le thème Penser autrement

Vie universitaire
« Je crois que c’est dans des situations telles que l’organisation des Jeux de génie qu’on apprend le plus et qu’on développe notre capacité d’adaptation, un attribut essentiel pour une carrière d’ingénieur. »
P58 | mars-avril 2023 | Plan
Benjamin Turgeon Jeux de génie 2023

Compétition québécoise d’ingénierie (CQI)

Du 26 au 29 janvier 2023 se tenait la 38e édition de la Compétition québécoise d’ingénierie à l’École de technologie supérieure sous le thème Génie en fête Quelque 247 compétitrices et compétiteurs, 37 bénévoles, 40 organisatrices et organisateurs ainsi que 55 juges participaient à cette grande fête du génie étudiant.

Étaient présentes des délégations de l’ETS, Polytechnique Montréal, McGill, McGill - Mac Donald, Concordia, UQTR, UQTR - Drummondville, UQAT, UQAR, UQAC, Laval et Sherbrooke.

Cette compétition a été l’occasion pour les participantes et participants de mesurer leurs habiletés au cours de 9 compétitions qui se sont étalées sur 3 jours. Ils et elles ont pu avoir un premier contact avec l’industrie et ont également su relever des défis dans des champs d’expertise variés.

Julie Blanchard, ing., conseillère en développement et relations d’affaires à l’Ordre des ingénieurs du Québec, participait aux Jeux de génie et à la Compétition québécoise d’ingénierie. À titre de partenaire et représentante de l’Ordre et de juge aux compétitions des débats oratoires, elle était ravie du niveau de créativité des étudiantes et étudiants en génie : « Les Jeux de génie et la CQI apportent aux personnes qui y participent une expérience de travail d’équipe, de rapidité d’exécution, de résilience, le tout dans une ambiance festive et respectueuse ! »

En tant que partenaire de cette compétition, l’Ordre a décerné le Prix de l’Ordre des ingénieurs du Québec, une distinction remise à l’université qui a incarné le mieux les quatre grandes valeurs qui définissent le professionnalisme des ingénieures et ingénieurs. Ces valeurs sont la compétence, le sens de l’éthique, la responsabilité et l’engagement social. La présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Sophie Larivière-Mantha, était présente au banquet de clôture.

En 2024, l’Université Laval sera l’hôte de la Compétition québécoise d’ingénierie.

En haut : Le prix de l’Ordre pour le professionnalisme a été remis à l’équipe des débats oratoires de l’ITR (Ingénierie Trois-Rivières), ici avec Julie Blanchard et Sophie Larivière-Mantha.

En bas : Les membres du comité organisateur de la CQI 2023.

« Les Jeux de génie et la CQI apportent aux personnes qui y participent une expérience de travail d’équipe, de rapidité d’exécution, de résilience, le tout dans une ambiance festive et respectueuse ! »
Julie Blanchard, ing., MBA Ordre des ingénieurs du Québec
Plan | mars-avril 2023 | P59

En images : la Compétition québécoise d’ingénierie et les Jeux de génie 2023

1 – Banquet de la Compétition québécoise d’ingénierie (CQI).

2 – Sophie Larivière-Mantha, ing., présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, lors du banquet de clôture de la CQI.

3 – Une étudiante en plein débat oratoire.

4 à 8 – Jeux de génie 2023 : des étudiantes et étudiants en action.

Vie universitaire
1 2 5 6 7 8 3 4 P60 | mars-avril 2023 | Plan

FORMATION CONTINUE OBLIGATOIRE

Fin de période de référence

31 mars 2023

8 MARS 2023

Nouvelle date limite pour déclarer vos heures

15 avril 2023

Découvrez les initiatives lancées par l’Ordre pour promouvoir le génie auprès des femmes.

bit.ly/femme-diversite-genie

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 17 novembre 2022, M. Maxime Lépicier, ing. (membre no 141435), dont le domicile professionnel est situé à Laval, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à la suite des recommandations du Comité d’inspection professionnelle, à savoir :

Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Maxime Lépicier, ing. (membre no 141435), dans le domaine de la protection incendie, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de Maxime Lépicier, ing., est en vigueur depuis le 17 novembre 2022.

Montréal, ce 19 décembre 2022

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 17 novembre 2022, M. François Beaulieu, ing. (membre no 5031123), dont le domicile professionnel est situé à Carignan, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à la suite des recommandations du Comité d’inspection professionnelle, à savoir : Charpentes et fondations

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de François Beaulieu, ing. (membre no 5031123), dans le domaine des charpentes et fondations, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de François Beaulieu, ing., est en vigueur depuis le 17 novembre 2022.

Montréal, ce 19 décembre 2022

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 17 novembre 2022, M. Emil Constantin Botezatu, ing. (membre no 5000613), dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à la suite des recommandations du Comité d’inspection professionnelle, à savoir :

Charpentes et fondations

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Emil Constantin Botezatu, ing. (membre no 5000613), dans le domaine des charpentes et fondations, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de Emil Constantin Botezatu, ing., est en vigueur depuis le 17 novembre 2022.

Montréal, ce 19 décembre 2022

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 décembre 2022, M. Frédéric Gauthier, ing. (membre no 126260), dont le domicile professionnel est situé à Québec, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Frédéric Gauthier, ing. (membre no 126260), dans le domaine de la protection incendie, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de Frédéric Gauthier, ing., est en vigueur depuis le 15 décembre 2022.

Montréal, ce 25 janvier 2023

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

Avis P62 | mars-avril 2023 | Plan

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 décembre 2022, M. Patrick Montpetit, ing. (membre no 5056270), dont le domicile professionnel est situé à Beauharnois, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir :

Forages dirigés et travaux sans tranchée

« DE PRONONCER la limitation volontaire d’exercice de l’ingénieur Patrick Montpetit (membre no 5056270), dans le domaine des forages dirigés et des travaux sans tranchée, ouvrages liés à la géotechnique, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de Patrick Montpetit, ing., est en vigueur depuis le 15 décembre 2022.

Montréal, ce 25 janvier 2023

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 15 décembre 2022, Claude Tollett, ing., (membre no 98497) dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir :

Charpentes et fondations

« DE LIMITER, jusqu’à ce que le cours de perfectionnement et le stage de perfectionnement soient complétés avec succès, le droit d’exercice de Claude Tollett, ing. (membre no 98497), en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations soumises à des charges de séisme. »

Cette limitation du droit d’exercice de Claude Tollett, ing., est en vigueur depuis le 12 janvier 2023.

Montréal, ce 25 janvier 2023

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

AVIS DE RADIATION

Conformément aux articles 156 et 180 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 8 novembre 2022, le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec a déclaré M. Denis Côté, dont le domicile professionnel est situé à Granby, province de Québec, notamment coupable des infractions suivantes :

« À Granby et Montréal, le ou vers le 26 août 2019, entre le ou vers le 9 septembre 2019 et 4 octobre 2019 ainsi que les ou vers les 1er, 3 et 25 novembre 2019, dans le cadre d’un mandat d’attestation de la capacité de charge de palettiers et réparation des colonnes du bâtiment auprès d’une entreprise sise à SaintLéonard, l’ingénieur Denis Côté a manqué d’intégrité :

 en laissant et/ou permettant à un non-ingénieur de conserver une copie de son sceau et de l’utiliser sans autorisation (art. 3.02.01 du Code de déontologie des ingénieurs) ;

 en signant et scellant des plans qui n’avaient pas été préparés par lui-même ou qui n’avaient pas été préparés sous sa direction et surveillance immédiates (art. 3.04.01 du Code de déontologie des ingénieurs) et/ou alors qu’il n’avait pas les connaissances suffisantes (art. 2.04 du Code de déontologie des ingénieurs). »

Le Conseil de discipline a imposé à Denis Côté, au regard de ces infractions, cinq (5) périodes de radiation temporaire de cinq (5) mois, à être purgées de façon concurrente à l’expiration des délais d’appel. En conséquence, Denis Côté est radié du tableau de l’Ordre pour cinq (5) mois à compter du 14 décembre 2022 jusqu’au 14 mai 2023 inclusivement.

Montréal, ce 14 décembre 2022

Josée Le Tarte Secrétaire du Conseil de discipline

AVIS DE RADIATION

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que le 19 janvier 2023, le Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation des membres dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs

Cette décision est effective depuis le 24 février 2023.

Nom Prénom

Domicile professionnel

Dumais Marcellin JONQUIÈRE

Drapeau Guy MONTRÉAL

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

Plan | mars-avril 2023 | P63

Permis d’ingénieurs et ingénieures délivrés par le Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec du 1er janvier au 12 février 2023

Albouz, Sara

Anand, Hemanshu

Arfa, Oussama Anouar

Baduino, Thomas

Beaudry, Kyle

Beaulieu-Cartier, Audrey

Benkiran, Yacine

Bergeron, Étienne

Bibeau, Jasmin

Bitari, Yahya

Blazart, Gilles

Bouchard, Guillaume

Boumaraf, Nawal

Breton, Félix

Buenano-Auger, Marie-Pascale

Bulnes, Brian

Caron, Marie-Eve

Carrier, Karel

Carrier, Vincent

Chiza, Armel-Styuart

Chung, Thao-Melanie

Cloutier, Maxime

Cogulet, Antoine

Comeau, Christophe

Corcoz, Florin

Côté, Benjamin

Côté, Jordan

Côté, Marc-Olivier

Cousineau, Frédéric

Cox, David

Cruz Sanchez, Jesus David

Cugier, Valentin

Cyr-Poirier, Dominic

Daigneault, Pierre-Olivier

Dalati, Ian

Delavaud, Blandine

Desbiens, Danny

Deslauriers, Jean-Mathieu

Desmarais, Gabriel

Desrochers-Lozach, Guillaume

Dion, Marilyn

Dion-Duval, Guillaume

Diouf, Yaye Diarra

Djelloud, Salah-Eddine

Drolet, Francis

Dube, Charles

Duperré, Michaël

Egesborg, Vincent

Ezzaame, Zahira

Fatouch, Mark

Faucher, Hugo

Faucher, Michaël

Feppe Kingni, Arnold

Fontaine, Olivier

Fortier, Derrick

Fournier, Nathan

Freitas, Anthony

Gadbois, Anne

Gagné, Alexandre

Garneau, Frédéric

Gauthier, Julien

Georgiev, Georgi

Gillespie, Johnathan

Glavac, Stefan

Godart, Arnaud

Gosselin, Alexandre Guay-Provencher, Maude

Haddad, Georges Hamelin, Simon

Hovington, Samuel Hoyos, Juan Camilo

Jocky, Gérard Kakou, René

Karakoç, Kerem

Kenney, Marc-Antoine

Kere, Jonathan

Khayargoli, Praduman

Kuster, Michael

Labbé, Vincent

Lafontaine Kasprak, Stéphane

Lambert, Vincent

Lamonde, Anthony

Lamoureux, Philippe-Henri

Lamy, Mathieu

Langlois, Marc-Étienne

Lanouette, Kevin Laroche, Frédérick

Larose, Guillaume

Le Hir, Eric

Lee, Seng Cheok Lepage, Stéphanie Levallois, Pierre Levasseur, David

Lévesque, Danick

Marcotte-Naud, Thierry Massy-Raoult, Tristan

Mcphail, Camillia

Mercier, Alex

Michaud-Dionne, Frédéric

Morin, Christophe

Morin, Michaël

Ngandui, Noël

Nguyen, Duc-Huy

Osborne, Randy Lance

Ouni, Ali

Paradis, Alexandra

Paradis, Andréanne

Paradis, Jérémie

Paris, Manon

Pelletier, Guillaume

Pelletier, Pier-Alexandre

Perez, Patrick

Pietrantonio, Marco

Poirier, Pascal

Predan-Gauvin, Melissa

Prévost, Julien

Provost, Thierry

Rojas Molina, Jose Leonardo

Romero, Ulises

Rosa, Alan Michael*

Roy, Marc-Antoine

Roy-Baril, Julien

Ruiz Sarmiento, Luis Manuel

Sadoine, David

Sallot Des Noyers, Marika Jeanne*

Sauriol, Philippe

Sauvageau, Laurence

Savard, Jonathan

Scantland, Sarah

Selman, Mona

Sissoko, Dalla

Sobh, Hassan

St-Pierre, David

Tanguay, Xavier

Têtu, Rose-Marie

Therrien, Francis

Tran, Robert

Tremblay, Justin

Tremblay, Raphaël

Giuseppe Gino

Trudelle, Marilou

Trudelle, Mathieu

Tuccinardi, Daniel

Vaillancourt, Julien

Van Der Sluys, Gregory

Vettoretti, Philip

Villeneuve, Dannick

Zawi, Robert

* Titulaire d’un permis temporaire pour un projet particulier. Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec l’Ordre.

Nouvelle cohorte d’ingénieures et ingénieurs en titre Renseignements : Dominic Desjardins CPS Média : 450 227-8414, poste 309 | ddesjardins@cpsmedia.ca Pour une présence publicitaire dans plan. P64 | mars-avril 2023 | Plan

Examen professionnel

AVIS

À TOUS LES CANDIDATS ET CANDIDATES À LA PROFESSION

Dates des prochaines séances d’examen

22 avril 2023 à 13 h Québec

6 mai 2023 à 13 h Gatineau 8 avril 2023

17 mai 2023 à 18 h 30 Montréal 19 avril 2023

Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen.

27 mai 2023 à 13 h Sept-Îles 29 avril 2023

Pour vous inscrire à une séance, vous devez vous rendre sur la plateforme d’inscription. Vous trouverez le lien vers la plateforme sur le site de l’Ordre à la rubrique Je suis – Candidat à la profession d’ingénieur (CPI). Pour en savoir plus, vous pouvez communiquer avec le Service à la clientèle aux numéros suivants : 514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1. En conformité avec la Loi sur la langue commune et officielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidats et candidates qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir un exemplaire bilingue du questionnaire.

Informez-nous

VOUS N’AVEZ PAS FOURNI À L’ORDRE UNE ADRESSE COURRIEL ?

Vous devez fournir à l’Ordre une adresse courriel, laquelle doit être établie à votre nom (art. 60 du Code des professions). Cette adresse doit être fonctionnelle et vous permettre de recevoir les communications de l’Ordre.

VOUS DÉMÉNAGEZ OU CHANGEZ D’EMPLOI ?

Vous devez aviser le secrétaire de l’Ordre de tout changement relatif à votre statut, à vos domiciles résidentiel et professionnel, aux autres lieux où vous exercez la profession et à votre adresse courriel, si nécessaire, et ce, dans les 30 jours du changement (art. 60 du Code des professions).

VOUS AVEZ ÉTÉ DÉCLARÉ.E COUPABLE D’UNE INFRACTION CRIMINELLE OU

PÉNALE OU FAITES L’OBJET D’UNE POURSUITE CRIMINELLE ?

Vous devez informer le secrétaire de l’Ordre que vous avez été déclaré.e coupable, au Canada ou à l’étranger, d’une infraction criminelle ou disciplinaire ou que vous faites l’objet d’une poursuite pénale pour une infraction passible de cinq ans d’emprisonnement ou plus, et ce, dans les 10 jours où vous êtes informé.e de la décision ou, selon le cas, de la poursuite (art. 59.3 du Code des professions).

Pour apporter des modifications à votre profil, rendez-vous sur votre portail membres.oiq.qc.ca

Mosaïque
D’INGÉNIEUR ET AUX PERSONNES
TEMPORAIRE
DÉTENTRICES D’UN PERMIS RESTRICTIF
Date limite d’inscription
Séance Lieu
25 mars 2023
7 juin 2023 à 18 h 30 Montréal (Rive-Sud) 10 mai 2023 Plan | mars-avril 2023 | P65

AVIS DE DÉCÈS

Du 23 décembre 2022 au 10 février 2023 (période de réception des avis)

L’Ordre des ingénieurs du Québec offre ses sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées suivantes :

JULES HOUDE OUTREMONT

RENÉ LANDRY SHERBROOKE

JEAN OUELLET SOREL-TRACY

JEAN PINAULT QUÉBEC

Pour nous informer du décès d’une ou d’un membre, veuillez écrire à l’adresse suivante : sac@oiq.qc.ca

DOSSIER

Quelles sont les innovations technologiques dans les domaines du génie agricole et du génie agroalimentaire ? Du point de vue des ingénieures et ingénieurs exerçant dans ces domaines, quels systèmes mettre en place pour réduire les impacts sur l’environnement et sur la santé résultant de l’agriculture intensive au Québec ?

Plan vous invite également à faire plus ample connaissance avec Suzelle Barrington, ing., agr., la première femme diplômée en génie des bioressources de l’Université McGill.

Tout cela et bien plus encore à lire dans le numéro de mai-juin 2023 de votre revue plan.
Génies agricole et agroalimentaire : à découvrir dans le prochain numéro de plan.
Mosaïque

Une offre bancaire à petit prix, que vous voudrez à tout prix.

bnc.ca/ingenieur

... aux ingénieures et aux ingénieurs du Québec pour ces 60 années à lire la revue Plan. Vous informer et vous faire découvrir le génie d’ici est notre engagement !

La CIQ lance plan, une revue destinée à l’ensemble des ingénieurs québécois. La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec Mars-avril 2018 DOSSIER INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ENTREVUE Philippe A. Tanguy, ing., directeur général de Polytechnique Montréal DES DÉFIS MONDIAUX Comment l’IA s’apprêtet-elle à changer nos vies et le travail des ingénieurs ? portail.oiq.qc.ca portail.oiq.qc.ca La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec 100e anniversaire de l’Ordre des ingénieurs du Québec
MERCI...

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.