L'Observateur de l'OCDE No 266 Mars 2008, avec dossier spécial : Climat–Agir maintenant !

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Ce que font les ministres

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e changement climatique est un défi pressant, qui demande de la volonté et une action résolue. Par ailleurs, le public craint que les politiques mises en œuvre ne lui causent un préjudice économique, ou ne réduisent inutilement son bien-être. Les pouvoirs publics peuvent-ils répondre à ces inquiétudes ? Le Comité des politiques d’environnement de l’OCDE se réunit au niveau ministériel les 28-29 avril 2008, sur le thème de la compétitivité mondiale. Certains pays en développement non membres de l’OCDE participeront, de même que des acteurs du monde des affaires, du travail et de la société civile. À l’ordre du jour figurent plusieurs discussions sur les tendance et projections environnementales, la coopération mondiale, l’éco-innovation. Mais le changement climatique et l’économie seront sans aucun doute les préoccupations centrales des ministres. Pour notre sixième table ronde ministérielle dans L’Observateur de l’OCDE, nous avons demandé aux ministres de certains pays de l’OCDE de répondre à cette question :

« Quelles sont les mesures prises par votre gouvernement pour lutter contre le changement climatique en préservant la compétitivité économique ? » Leurs réponses montrent que des progrès sont possibles, bien qu’il reste beaucoup à faire, notamment sur la scène mondiale. Pour plus d’informations sur la prochaine Réunion au niveau ministériel du Comité des politiques d’environnement de l’OCDE : Environnement et compétitivité mondiale, consulter : www.oecd.org/envmin2008-fr n

Italie Cinq piliers pour l’action Alfonso Pecoraro Scanio, Ministre de l’Environnement et président de la Réunion des ministres de l’Environnement de l’OCDE 2008

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e changement climatique et le réchauffement planétaire résultent des activités humaines émettrices de gaz à effet de serre. Les preuves scientifiques en sont claires et indiscutables. En outre, les études et rapports récents sur l’économie du changement climatique (notamment le rapport Stern et les travaux de l’OCDE) nous avertissent des coûts financiers gigantesques que l’inaction représenterait à long terme pour l’économie mondiale, ainsi que les efforts considérables qu’il faudrait déployer pour remédier aux conséquences. La conscience publique des risques liés au changement climatique et à la pollution, ainsi que de la nécessité de parvenir à un développement mondial durable, rendent inévitable une profonde réforme de l’ensemble du processus de production pour sauvegarder la compétitivité. Indépendamment des politiques nationales et internationales, ou des incitations et contre-incitations destinées à atténuer le changement climatique, les entreprises privées doivent répondre à la demande des consommateurs, qui réclament de plus en plus des produits respectueux de l’environnement. La politique italienne en matière de lutte contre le changement climatique repose sur cinq piliers : Une profonde réforme du système de production énergétique, en réduisant l’impact des émissions grâce à la réorientation du bouquet énergétique vers une moindre production de carbone. Nous avons créé un système d’incitations économiques favorable aux énergies renouvelables, en instaurant un mécanisme d’échange de certificats verts. Et nous renforçons les incitations en faveur des sources renouvelables, principalement en développant les aides à la production d’énergie photovoltaïque. L’efficience dans le secteur des transports et le développement d’une mobilité urbaine durable.

L’efficacité énergétique des bâtiments neufs ou restaurés, y compris des bâtiments publics ; et la

REUTERS/Alessandro Bianchi

Table ronde

mise en place de nouvelles exigences de performance minimale pour les appareils à usage domestique, professionnel et industriel. La conservation de la biodiversité, la lutte contre la désertification, la stimulation du développement local et la promotion d’une gestion des forêts durable. Une éducation environnementale qui sensibilise le public au changement climatique et à la consommation énergétique responsable. Des mesures favorisant les achats écologiques, pour le secteur public, puis le secteur privé. Ces mesures actuelles et futures constituent la contribution de l’Italie à la politique de l’UE sur le changement climatique, qui instaure des objectifs ambitieux de réduction des GES, et une part croissante d’énergies renouvelables, biocarburants durable compris. Le niveau local joue également un rôle essentiel : les autorités locales sont responsables de secteurs qui contribuent largement à la hausse du niveau des émissions de GES, et disposent d’une réelle autonomie d’action. Elles peuvent obtenir d’importants résultats en termes de durabilité environnementale, notamment par le biais des agendas 21 locaux. Le ministère italien de l’Environnement, suite à une proposition du Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, organisera fin 2008 en Italie le « Forum mondial sur la mise en œuvre des agendas 21 locaux et des programmes locaux sur le changement climatique ». Cette initiative réunira des représentants de 6 000 autorités locales du monde entier. Elle représentera une occasion unique d’aborder les questions du changement climatique et des énergies propres, en particulier l’innovation et la compétitivité. L’objectif du Forum mondial sera de sceller un accord concret pour la durabilité entre les administrations nationales, les autorités locales et le secteur privé, sur la base de l’Agenda 21 et des pratiques exemplaires déjà mises en œuvre par les autorités locales pour atteindre les objectifs de Kyoto. n Voir www.minambiente.it et www.pecoraroscanio.it.

L’Observateur de l’OCDE

Nº 266 Mars 2008

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Dossier spécial

ENVIRONNEMENT Table ronde ministérielle


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