Echanges internationaux sénégal 1

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Internationaux Afrique Revue du Comité National de la Chambre de Commerce Internationale

France - Sénégal © Service Audiovisuel du Palais Présidentiel. Photographe : O. N’Diaye

Une relation mature Le Président de la République François Hollande reçu par Macky Sall le Président Sénégalais en octobre 2012

DANS CETTE ÉDITION: «Le Sénégal : une destination privilégiée pour les investisseurs français» S.E. Nicolas NORMAND, Ambassadeur de France au Sénégal

De nombreux témoignages : - Banques, Mobile Banking - Energie - Agrobusiness - Télécommunications

«Malgré la concurrence accrue des pays émergents depuis 10 ans, la France demeure le premier partenaire du Sénégal» Pascal Fourcaut, Chef du Service Economique Régional pour l’Afrique de l’Ouest


Réduire la pauvreté DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT GRÂCE À L’ACCÈS A L’ÉNERGIE

Electrification ruraledans dansles les pays développemen Electrification rurale pays en en développement Programmes parpar EDF Programmesinitiés initiés EDF Temasol

Yéelen Kura

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Energie Rurale Africaine &UpDWLRQ HQ )LQ SHUVRQQHV 2EMHFWLI SHUVRQQHV

Maroc

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Korayé Kurumba

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BPC Lesedi

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Botswana

Afrique du Sud 3UpVHQFH G·(') HQ 3DUWLFLSDWLRQV G·(') FpGpHV

KES

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CCI SÉNÉGAL

Le mot du président Bien que notre Comité National ait été relancé depuis plus de dix ans, la Chambre de Commerce internationale (C.C.I) demeure encore très mal connue au Sénégal. En fait, selon les inscriptions dans les annales de la Chambre de Commerce Internationale, notre Comité National existe depuis plus de vingt cinq ans. C’est simplement qu’il a un passé des plus discrets, et que peu de choses nous ont été léguées de ses anciennes activités. Nous savons simplement que Maître BENGLIA, ancien magistrat des tribunaux sénégalais, a été membre de la Cour Internationale d’Arbitrage jusqu'à sa mort en l’an 2000. Nous avons eu l’honneur de lui succéder dans cette instance. Le dernier Président, avant que nous ne relancions les activités du Comité National Sénégalais de la C.C.I a été feu Rito ALCANTARA. A ce point de notre communication, il nous faut, peut-être, rappeler brièvement, pour nos concitoyens, ce qu’est la Chambre de Commerce Internationale, ce qu’est un Comité National et quel est son rôle ? La Chambre de Commerce Internationale : Fondée en 1919 par un groupe de dirigeants d’entreprises, la Chambre de Commerce Internationale (C.C.I) qui a son siège à Paris, qu’il ne faut pas confondre avec les Chambres de Commerce et d’Industrie qui existent de par le monde, est la seule organisation qui parle avec autorité au nom des entreprises de tous les secteurs dans le monde entier. Elle est donc, comme son nom l’indique, l’Organisation Mondiale des Entreprises. Sa mission est de promouvoir le commerce et l’investissement internationaux et l’économie de marché. Elle établit les règles qui régissent les échanges internationaux. (Par exemple les Règles uniformes de la C.C.I pour les garanties contractuelles, bancaires, de première demande, Règles Uniformes pour les encaissements, règles Uniformes sur le Crédit documentaire, Guide des incoterms etc..). Elle offre des services pratiques essentiels à travers des institutions qu’elle a créées : - La Cour internationale d’Arbitrage de la C.C.I - Le Centre International d’Expertise de la C.CI - Le Bureau International des Chambres de Commerce de la C.CI - L’Institut du Droit et des Pratiques Internationales de la C.C.I Toutes ces institutions précitées ont leur siège à Paris. - Le Bureau Maritime International de la C.C.I - Le Bureau contre le Crime Commercial de la C.C.I - Le Bureau d’Enquêtes sur la Contrefaçon de la C.C.I Ces trois dernières institutions sont logées à Londres. Il existe, en outre, plusieurs groupes de travail érigés en commissions formelles. Il y a aussi des groupes spéciaux : Un comité permanent travaillant sur l’extorsion et la corruption Un groupe consultatif d’économistes d’entreprise Un groupe sur l’entreprise dans la société. La C.C.I produit aussi de nombreuses publications (bulletins, guides, modèles de contrat etc..). La CCI a un statut consultatif de première catégorie auprès des Nations Unies et de ses Agences spécialisées. Elle est le partenaire spécialisé des Organisations internationales et régionales dans le processus de décision concernant les questions d’importance pour les acteurs mondiaux. La C.C.I est représentée dans chaque pays membre par un Comité National. C’est l’ensemble des Comités Nationaux des pays qui constitue l’Assemblée de la C.C.I. Les Comités Nationaux : Comme expliqué plus haut, la C.C.I est en fait composée de l’ensemble des Comités Nationaux des pays adhérents, et c’est à travers ses Comités Nationaux que la C.C.I exerce ses activités et son influence.

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CCI SÉNÉGAL

Grâce aux Comités Nationaux, le Secrétariat d’I.C.C à Paris est informé de toutes les priorités et préoccupations nationales et régionales du secteur privé. Plus de deux mille experts délégués par les milliers d’entreprises membres de la C.C.I contribuent, par leurs sciences et leurs expériences, à l’élaboration des prises de position de l’Organisation, sur un vaste éventail des sujets essentiels pour le monde économique. I.C.C travaille à établir les règles quotidiennement respectées dans d’innombrables domaines d’activité économique. Dans le monde entier, les entreprises utilisent les codes et mécanismes conçus par I.C.C pour la conduite du commerce international. Les Comités Nationaux exercent leurs activités à travers : Les activités de commissions sectorielles Les contacts et les échanges avec les autorités administratives et gouvernementales Les échanges avec le siège à Paris et la participation aux activités du siège et de la Cour Internationale d’Arbitrage, dans les commissions, les groupes de travail, dans les groupes d’experts, dans les conseils mondiaux, conférences et autres assemblées et congrès. Notre Comité National a été réactivé depuis une dizaine d’années. En effet, il a déjà organisé quelques manifestations majeures, soit en partenariat avec la Comité National Français, soit avec le PIDA, dont une session a pu se tenir à Dakar, sur le thème de l’Arbitrage Commercial International. Co-organisé avec le Centre d’Arbitrage de Médiation et de Conciliation de Dakar (CAMC), nous avions eu le privilège de bénéficier de l’expérience appréciable : du regretté Maître Serge LAZAREF Avocat, Président de PIDA, assisté de Maître Alexis MOURRES, Directeur des Cahiers de l’Arbitrage et Auteur de nombreuses publications, de Maître Sami HOUERBI, Conseiller à la Cour Internationale d’Arbitrage d’ICC et Avocat au barreau de Tunis et de Laetitia de Montalivet, Directeur Administratif de l’Institut du Droit des Affaires Internationales d’ICC. Des personnalités comme Monsieur Seydou BA, à l’époque Président de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA (CCJA) et Maître Ely Ousmane SARR, à l’époque Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, avaient été invitées. A peine un an après sa réactivation, le Comite National Sénégalais avait déjà, en association avec le Comité National Français, organisé un grand séminaire qui a vu la participation de plus de 150 personnes représentant tous les secteurs d’activité et toutes les administrations intéressées par l’arbitrage. Ce séminaire, qui a eu un très grand succès, avait été présidé par Son Excellence Jean DE GLINIASTY, alors Ambassadeur de France et nous avait valu des présentations de : Monsieur François De LAAGE DE MEUX, alors Président du Comité National Français de la Chambre de Commerce Internationale. Madame Marie PSIMENOS DE METZ NOBLAT, alors Déléguée Générale du Comité National Français qui a traité successivement : . Les nouvelles règles du crédit documentaire . Les Incoterms 2000 . Les carnets ATA Maître Serge LAZAREFF Avocat et Président du PIDA qui a introduit un thème sur « l’Entreprise et l’Arbitrage » La séance était présidée par l’illustre disparu, Kéba MBAYE, Ancien Membre de la Cour de Justice de la Haye et Ancien Président de la Cour Constitutionnelle du Sénégal. Rappelons que Feu Kéba MBAYE avait déjà été Vice- Président de la Cour Internationale d’Arbitrage de la CCI. Par ailleurs, notre présence au sein de la Cour Internationale d’Arbitrage est un réel privilège et constitue pour nous une expérience exceptionnelle pour nous enrichir d’une culture arbitrale du plus haut niveau. Aussi, la publication de ce numéro spécial de la Revue Echanges Internationaux, revue du Comité National Français, nous offre une occasion inestimable de faire appel à nos acteurs économiques, juridiques et administratifs pour les associer aux activités du Comité National Sénégalais, afin que nous soyons des membres actifs de la Chambre de Commerce Internationale, et que nous y occupions notre place au sein des autres nations. Nous saisissons aussi l’opportunité pour remercier le Comité National Français qui nous a apporté son appui constant et qui a consacré, en partie, cette revue à notre pays.

Babacar DIOUF Président du Comité National Sénégalais de la Chambre de Commerce Internationale

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Internationaux Afrique Revue du Comité National de la Chambre de Commerce Internationale

France - Sénégal Une relation mature

© Service Audiovisuel du Palais Présidentiel. Photographe : O. N’Diaye

© Service Audiovisuel du Palais Présidentiel. Photographe : O. N’Diaye

France - Sénégal

Le Président de la République François Hollande reçu par Macky Sall le Président Sénégalais en octobre 2012

DANS CETTE ÉDITION: «Le Sénégal : une destination privilégiée pour les investisseurs français.» S.E. Nicolas NORMAND, Ambassadeur de France au Sénégal

De nombreux témoignages : - Banques, Mobile Banking - Energie

- Agrobusiness - Télécommunications

«Malgré la concurrence accrue des pays émergents depuis 10 ans, la France demeure le premier partenaire du Sénégal» Pascal Fourcaut, Chef du Service Economique Régional pour l’Afrique de l’Ouest

1e trimestre 2013 Numéro Hors série

Vitalité et dynamisme des liens économiques bilatéraux

Situé sur la façade Atlantique du continent africain, le Sénégal de par sa position géographique est une porte d’entrée privilégiée en Afrique de l’Ouest. Pays stable et ouvert, Il s’est résolument orienté dans une dynamique de mise à niveau de ses infrastructures structurantes . Doté de ressources humaines de qualité , l’investissement y est soutenu par une politique incitative et attractive qui s’appuie sur des dispositifs légaux, fiscaux et douaniers régulièrement actualisés. Le réseau téléphonique et la connexion internet figurent parmis les plus performants du continent. Pays très attractif, vers lequel les entreprises françaises ont appris à se tourner, ce dossier est édité pour y susciter l’investissement de nouvelles PME et PMI Hexagonales. Action du commité national de la Chambre de Commerce International …………………………………… 1

Une Banque au service de ses clients pour une ………………………………… 51 ascension exemplaire

Babacar DIOUF, Président du commité national de la CCI.

El-Hassana KABA, Directeur Général de la Banque Atlantique du Sénégal

Le Sénégal pourrait, avec quelques efforts bien ciblés, aspirer être un pays émergent ……… 4 Bruno PARET, Président de la section Sénégal des CCEF (Conseillers du Commerce Extérieur de la France) et Directeur Général de SENEMECA

Le Sénégal, une destination privilégiée pour les investissements français …………………………… 7 S.E. Nicolas NORMAND, Ambassadeur de France au Sénégal

Directeur de la publication : M. Babacar DIOUF, Président du Comité National de la Chambre de Commerce Internationale.

Comité de rédaction : - Babacar DIOUF - Patrice CISSE patrickcisse.icc@gmail.com Comité de Coordination et Régie Publicitaire : OCIP - 1707 B SICAP Liberté 2 DAKAR - Tél. : (+221) 30 11 37 212 Directeur commercial : Patrice Cissé Assistante Commerciale : Fatou Kiné Kamara Editeur Conseil : David LEMARCHAND

Dépôt légal 92892 1 e trimestre 2013 Imprimeurs : La Rochette (Dakar) GR Presse (Paris) Photographies de ce numéro : @Tous droits réservés (D.R.), Jean Marc Moret , Maxime Azan Agence Spatiale Européenne. Couverture : le Président de la République française M.Hollande en viste officielle au Sénégal , en Octobre 2012. Photo : O. Ndiaye

Etat des lieux d’une relation historique et privilégiée ………………………………………………………… 8 Pascal FOURCAUT, Directeur du Service économique régional pour l’Afrique de l’Ouest

La comptabilité est reconnue comme facteur de compétitivité ………………………………………………… 15 Mamour FALL, Président de l'Ordre des Expert Comptables et des Comptables Agréés du Sénégal

Analyse prospective de l’évolution des compétences notariales au Sénégal ………………… 17 ME. Pape Sambaré DIOP, Président de la Chambre des Notaires du Sénégal

Le Sénégal, plateforme des entreprises en Afrique de l’Ouest …………………………………………… 21 Jean-Jacques LECAT , Avocat Associé du Cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre Président de la commission juridique et fiscale du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN)

Grâce à tous les efforts déployés, l’environnement des affaires s’est profondément amélioré et constitue un cadre propice pour les investissements …………………………………………… 24 ME. François SARR, Avocat Associé du Cabinet F.Sarr & Associés

Le Port de Dakar, une ambition en marche au carrefour des routes maritimes entre l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et le continent africain. ……………………………………… 27 Docteur Cheikh KANTÉ, Directeur Général du Port Autonome de Dakar

Des solutions informatiques pour l’efficacité du commerce et du transport………………………………… 33 Ibrahima Nour Eddine DIAGNE, Administrateur Général de GAINDE 2000

PETROSEN : un instrument majeur de la ………………………………… 39 politique énergétique Mamadou FAYE, Directeur Général de PETROSEN

Réduire la pauvreté dans les pays en développe…………………… 43 ment grâce à l’accès à l’énergie

L’acteur clé du financement de l’agriculture ………… 54 Arfang Boubacar DAFFÉ, Directeur Général de la CNCAS Caisse Nationale de Crédit Agricole

Une succes story sénégalaise à l’assaut du ……………………………… 58 marché mondial Kabirou MBODJE, Directeur Général CSI - Cellular Systems International

Une institution majeure du financement ……………………………… 62 du logement social Mamadou Bocar SY, Directeur Général de la BHS Banque de l’Habitat du Sénégal

L’entreprise sénégalaise côtée sur EURONEXT ……… 65 Meïssa NGOM, Président du conseil d'administration de Money Express

Un fleuron de l’agro-industrie aux portes ……………………………… du Sahel

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André FROISSARD, Directeur Général de la CSS Compagnie Sucrière Sénégalaise et Conseiller du Commerce Extérieur de la France

Quand une entreprise phare s’engage résolument dans la réduction de la fracture numérique ………… 75 Groupe SONATEL

« Dans la décennie à venir, seule l’adaptation des règlementations permettra aux entreprises africaines, de lutter à armes égales » ……………………78 Oumar SOW, Directeur Général de la CSE Compagnie Sahélienne d’Entreprises Président du Syndicat Professionnel des Entreprises de Bâtiment et de Travaux Publics du Sénégal

Accompagner les Petites et Moyennes Entreprises ………………………………………… 80 Entreprises Mabousso THIAM, Directeur Général de l’ADEPMEAgence pour le Développement et l’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises

Un des acteurs de la protection et de la réalisation des biens industriels en Afrique de l’Ouest …………… 82 Pascale ALEXANDRE, Directrice Générale de RENOV’Industries et Conseiller du Commerce Extérieur de la France

ICC/ CCEF : Une même foi dans les vertus du libre ............................................................ 87 échange Gérard WORMS, président d’ICC France (comité français de la chambres de Commerce internationale, ICC) et Bruno DURIEUX, président du CNCCEF, ancien ministre

Baromètre CCE/ENSAE de la conjoncture mondiale et de l'activité des entreprises françaises dans le monde ............................................................ 91 Le Sénégal dans le classement «Doing Business» .. 99

Edouard DAHOMÉ, Directeur EDF Afrique et Accès à l’Energie 3 1 ER TRIMESTRE 2013


CCEF

SÉNÉGAL Bruno PARET, Directeur Général de la Sénégalaise de Mécanique - SENEMECA Président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France au Sénégal - CCEF

©SENEMECA

Les Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) sont 4300 hommes et femmes d’entreprise présents dans 146 pays, regroupés dans plus de 100 sections dans le monde et 29 comités régionaux & départementaux en France. Choisis pour leur compétence et leur expérience à l’international, ils sont nommés pour 3 ans par décret du Premier ministre sur proposition du ministre chargé du Commerce extérieur.

Le Sénégal est il un pays présentant des opportunités pour les entreprises françaises ? Notre passé et notre langue en commun facilitent l’adaptation des français venant s’installer au pays de la Téranga. On estime à 25% la part de PIB généré par les entreprises à capitaux français ou des filiales françaises installées localement. L’ensemble de ces entreprises sont présentes dans de nombreux secteurs hormis les transports routiers, et certains services tels que médecine, études juridiques, ... Au-delà des grands groupes, la vitalité de la relation économique est aussi le fait de nombreux investisseurs français individuels dirigeant plus d’une centaine de sociétés de droit local. L’ensemble grands groupes et PME françaises représente environ 25000 salariés du secteur formel et 2000 de plus si l’on y ajoute les entreprises européennes. L’éclairage que je peux apporter dans cet entretien concerne surtout l’activité des PME. Il est à noter que des efforts louables ont été faits par les autorités en ce qui concerne la création d’entreprises sénégalaises qui est devenue plus simple et plus rapide qu’il y a 15 ou 20 ans ; vous pouvez dorénavant créer une structure juridique en 15 jours. Mais au-delà de ces liens, le Sénégal a d’indéniables atouts pour attirer les investisseurs même si beaucoup reste à faire. Pouvez-vous détailler ces points forts ? Il serait trompeur de ne parler que des points forts, car certains aspects de la vie d’une entreprise méritent de maîtriser les points faibles de son environnement, mais commençons par le positif. On peut souligner la relative stabilité politique, la proximité géographique de l’Europe (nous

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- Ils transmettent leur expertise aux entreprises, notamment aux PME, qu’ils parrainent et accompagnent bénévolement dans leur développement à l’international. Ils apportent leurs connaissances de terrain et permettent aux PME d’appréhender plus facilement l’ensemble des aspects d’une stratégie export et de mobiliser les relais susceptibles de faciliter leur développement international. - Enfin, ils interviennent auprès de nombreux établissements d’enseignement pour sensibiliser les jeunes aux métiers de l’international et faire partager leur expérience (témoignages, jurys, tutorats…). Ils favorisent le contact «école-entreprise» en associant des étudiants au parrainage de PME (réalisation d’études de marché, prospection, stage…). Association reconnue d’utilité publique, le Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CNCCEF) dont le Président est Bruno Durieux ancien ministre, regroupe les CCEF et leur fournit le cadre de travail dont ils ont besoin pour exercer efficacement leur mission. Le siège regroupe 20 permanents animés par un Délégué Général, Jean-Louis Latour. Pour en savoir plus : www.cnccef.org

ne sommes qu’à cinq heures de vol de Paris), une amélioration récente de la production d’électricité, pourvu que les dispositions prises par le gouvernement assurent une énergie pérenne. Enfin, nous sommes dans un pays de liberté de la presse et d’expression de culte, ce qui n’est pas le moindre atout dans le monde actuel, vous en conviendrez. Avec quelques ressources géologiques de grande qualité, on est loin des richesses naturelles que l’on peut trouver dans de nombreux pays africains. Cependant, je considère ce fait comme un point positif dans la mesure où cela évite les convoitises, les conflits mais contraint en quelque sorte à trouver les solutions autres que la simple extraction des matières premières de rente…certains économistes vous diront que c’est une chance car le Sénégal a les atouts pour développer une économie équilibrée, orientée Services, Mine,

Agrobusiness & Pêche , BTP , Tourisme à deux pas de l’Europe sans formalité de visa , etc… Dans la mondialisation actuelle, la communication est essentielle et grâce à un des plus bel exemple de partenariat entre une entreprise locale et un leader occidental, je pense à ORANGE Sénégal , les NTIC sont ici les plus performantes du continent, ce qui a rapproché considérablement le Sénégal du village monde !. L’hébergement hôtelier ou autre s’est beaucoup développé, un peu partout dans le pays et a atteint sur Dakar un niveau aux meilleurs standards internationaux. Le réseau routier ne cesse de s’améliorer. Je connais certains grands groupes qui ont arrêté le choix final d’investir au Sénégal sur le facteur clé de la qualification des personnels rencontrés et la qualité potentielle de l’encadrement, même si des efforts très importants doivent être encore investis

©Jean-Marc Moret

Quelle est votre lien avec le Sénégal ? L’entreprise que je dirige a été créée par mon père au lendemain de la deuxième guerre mondiale, le Sénégal est donc pour moi une longue histoire professionnelle et familiale.

- Les CCEF mènent une action de veille sur les « dossiers sensibles » du commerce extérieur. Au cœur des marchés internationaux et experts dans leur domaine, ils transmettent leurs informations, avis et recommandations aux pouvoirs publics dont ils éclairent les décisions. En partenariat avec les principaux acteurs institutionnels du commerce extérieur français, les CCEF organisent, en France et dans le monde, des colloques, séminaires et symposiums régionaux.


SÉNÉGAL

CCEF

dans la formation continue professionnelle, clé des emplois de demain. Dans mon entreprise je sais que nous avons acquis notre notoriété, depuis plus d’un demi-siècle grâce à un personnel disponible, expérimenté et professionnel, essentiellement du fait de nos investissements continus en formation. Nous savons que la formation des collaborateurs est un facteur clé de la réussite et ici il existe des aides et des réseaux de formation accessibles, et surtout des hommes et des femmes avides d’apprendre. Chez SENEMECA nous avons cinq niveaux de formation qui se font au Sénégal ou à l’étranger et mes collaborateurs sont impliqués, réceptifs et en redemandent. Parmi les facteurs freins on peut citer la lourdeur d’une administration qui pourtant fait de nombreux efforts pour progresser, notamment dans les domaines juridiques, fiscaux, droit des affaires. Le droit foncier peut dans certains cas poser problème, surtout pour les projets industriels à forte demande foncière comme les projets agricoles ou certains projets nécessitant de grandes surfaces foncières… Les infrastructures permettant les déplacements régionaux tel que aéroports, routes, ports, ponts doivent rapidement voir le jour, ou être redimensionnées. La desserte régionale aérienne est chère et compliquée, le commerce régional intracommunautaire pose problème, notamment en raison de la réglementation des changes lourde et tatillonne, et des délais d’attente à la frontière entre autres… L’intégration régionale mérite un grand coup d’accélérateur sur le terrain et dans les esprits si l’on veut profiter d’une vraie valeur ajoutée salutaire pour les économies.

Comment décririez-vous l’environnement institutionnel ? Le système administratif est très largement inspiré de ce qui existe en France et même si parfois il faut s’armer de patience toutes les administrations sont relativement efficaces. La fiscalité des entrepreneurs français est elle ici particulière ? Même si elle mériterait d’être simplifiée avec un élargissement de l’assiette, la fiscalité des entreprises au Sénégal vient de subir une refonte avec le nouveau code général des impôts,. Bien évidemment on peut déplorer le passage de l’IS de 25% à 30%, mais il est encore un peu tôt pour parler de simplifications ; voyons les applications à venir de ce nouveau code dans les mois qui viennent… Pour les citoyens français il existait déjà une convention fiscale de non-double imposition à laquelle s’est ajouté un accord bila-

téral sur la promotion et la protection réciproque des investissements (APPI) qui est entré en vigueur en Mai 2010 et assure une protection accrue aux investisseurs français en leur ouvrant des voies de recours en cas de problème. De mon expérience et suite à des entretiens avec d’autres chefs d’entreprises il ressort que quelle que soit la juridiction, si vous respectez la loi, le Sénégal est un pays de droit et vous finissez par avoir gain de cause. Ce qui pose problème c’est l’interprétation parfois surprenante des textes par les juridictions et la durée épuisante que peuvent prendre certaines procédures.

Comment caractériser le Sénégal que vous observez aujourd’hui ? Au cours de ces dernières années, le pays a bénéficié à la fois d’importants investissements en infrastructures et de la montée en puissance du secteur privé sénégalais. Chaque année, de nombreux diplômés arrivent sur le marché de l’emploi, forts d’une formation supérieure, de niveau Bac+ 3 à Bac + 5. De ce fait, les investisseurs internationaux bénéficient dans le pays de ressources humaines de qualité. Mais comme déjà dit précédemment les facteurs de l’énergie, du foncier, des administrations, etc.. doivent poursuivre d’urgence leur modernisation car d’autres destinations concurrentielles existent…. Les entreprises françaises sont nombreuses au Sénégal. Quels sont leurs atouts ? Reste-t-il encore des marchés à conquérir ? Les atouts et le savoir-faire des entreprises françaises, l’image des produits français sont connus : RSE, technologie, fiabilité, sérieux, formation. Nos entreprises s’inscrivent pour une bonne part dans le long terme, car nos liens avec l’Afrique sont profonds. Et au Sénégal, comme ailleurs dans le monde, les sociétés de l’Hexagone ont bien entendu encore des marchés à conquérir. Notamment si les autorités sénégalaises développent les spécificités de ce pays pour en faire le Hub de la sous région. Qu’entendez-vous par là ? Après des études Techniques, puis de Management en France, avec plusieurs missions en Afrique et un passage de plusieurs mois en Corée du Sud ,j’ai naturellement mixé les cultures des trois continents, l’Europe, l’Afrique et l’Asie du Su d Est . Fort de ce brassage culturel et de la connaissance du passé économique et industriel du Sénégal, deux notions me

paraissent essentielles pour tirer efficacement le Sénégal vers le haut, la notion de «Grappes d’activités et (ou) de services spécialisés » et celle de « Hub ». Il me semble que ces 2 atouts seraient des points forts sur lesquels une concentration stratégique pourrait payer.

Justement, pouvez-nous nous décrire ces « Grappes d’activités » ? Dans le passé, il y avait une culture du chemin de fer, une culture de la réparation navale, il y avait même un centre de grandes visites aéronautiques pour les moyens courriers, une industrie textile, une industrie de construction de véhicules, etc…voilà des savoirs faires industriels incontestables sur lesquels il faudrait rebondir. Une importante activité de SENEMECA se situe au port de Dakar, vous y avez par exemple de très nombreux tâcherons soudeurs, tuyauteurs, mécaniciens, qui travaillent éparpillés sans structures, chacun travaille un peu à la tâche sans réelle méthode pour obtenir des chantiers. Il faudrait fédérer ces travailleurs compétents dans des zones géographiques ciblées, y équiper des ateliers avec du matériel répondant aux normes, leur allouer des formateurs et des gestionnaires. Vous auriez donc un pôle optimisé. Je suppose que pour le “Hub” vous raisonnez à l’échelle régionale ou continentale ? En effet, si l’on se projette sur 10 ou 15 ans, compte tenu de la position géographique du Sénégal, le transport par rail pourrait être sensiblement développé ainsi que les équipements portuaires, aéroportuaires et la qualité du réseau routier. Ces améliorations et la diversité des entreprises du pays permettraient au Sénégal de truster le rôle de plaque tournante sur l’axe Johannesbourg - Tanger. En optimisant équipements, services, administrations et entreprises, on devrait aussi tendre à drainer le commerce à destination du Niger ou du Nigéria. Mais il reste qu’avec le contexte de crise mondiale et la concurrence des pays émergeants qui investissent massivement en Afrique, les entreprises françaises doivent afficher sans complexe leur éthique RSE, compétence et dynamisme. Je serais assez d’accord pour dire qu’il faudrait encore quelques efforts bien ciblés pour que ce pays devienne un pays émergeant.

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FRANCE - SÉNÉGAL

« Le Sénégal, une destination privilégiée pour les investissements français » S.E. Nicolas NORMAND, Ambassadeur de France au Sénégal

avre de stabilité dans une région souvent meurtrie par les troubles politiques et sécuritaires, le Sénégal a confirmé son statut de vitrine de la démocratie en Afrique de l’Ouest à l’occasion des élections présidentielles de 2012, avec une alternance politique apaisée. L’intervention française au Mali permet par ailleurs de dissiper les nuages que la menace terroriste sahélienne pouvait faire peser sur le pays. Cette stabilité explique pour une part la forte et historique présence française au Sénégal, aux côtés de liens d’amitié, humains et culturels anciens et profonds. La France est ainsi le premier investisseur au Sénégal, représentant plus de 40% du stock des Investissements Directs Etrangers (IDE). Notre présence n’est pas seulement le fait de grands groupes (tels Orange au travers de son enseigne Sonatel, 1ère entreprise du Sénégal et 1ère capitalisation sur le marché boursier régional), mais aussi d’un tissu, dense et varié, de PME actives dans tous les domaines : biens de consommation, industrie, services à la personne ou aux entreprises, transports, biens intermédiaires… Derrière ces initiatives se trouvent souvent des binationaux, désireux de tisser un pont supplémentaire entre nos deux pays. Ce développement tient à mon sens à trois grands facteurs : En premier lieu, une culture d’ouverture du « pays de la Teranga » (hospitalité, en wolof). Par sa position géographique, par la variété de ses populations, par sa tolérance religieuse, par son histoire, le Sénégal a toujours su faire une place aux hommes et femmes venus d’ailleurs. Nos compatriotes l’ont bien compris, et ont pu depuis des décennies s’intégrer parfaitement à la po-

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pulation locale, au point que nombre d’entreprises françaises implantées ici sont aujourd’hui tout autant sénégalaises. De façon réciproque, des dizaines de nos entreprises sont aujourd’hui des références quotidiennes dans les habitudes de consommation des populations sénégalaises. Le deuxième facteur est sans nul doute la solidité institutionnelle du pays. Au-delà des alternances démocratiques à la tête du pays, situation malheureusement assez exceptionnelle dans la région, le Sénégal se caractérise par un corpus législatif et réglementaire complet, équilibré et globalement adapté de façon régulière aux nouvelles réalités économiques, politiques et sociales. Après la grande réforme du Code des marchés publics mi-2011, le début de l’année 2013 a ainsi vu la mise en œuvre d’un nouveau Code Général des Impôts, qui rééquilibre la fiscalité en faveur des ménages, tout en garantissant largement l’équité de traitement entre les différentes catégories d’entreprises. Une réforme de la Cour des comptes a également été lancée en ce début d’année. L’année 2013 devrait également voir le lancement d’un nouveau Code douanier. Toutes ces réformes interviennent dans le cadre de concertations avec l’ensemble des parties prenantes : entreprises naturellement, mais aussi experts techniques internationaux, bailleurs de fonds, partenaires au développement, société civile... Bien sur, des défis inhérents au niveau de développement du pays demeurent : sécurisation de l’approvisionnement électrique, renforcement de la gouvernance et de la prévisibilité de l’environnement des affaires,

développement des réseaux de tansports… autant de domaines dans lesquels nos entreprises et notre coopération sont impliquées et qui constituent des priorités affichées du nouveau gouvernement issu des élections de 2012. Troisième facteur enfin, le Sénégal est marqué par la diversité des opportunités économiques. Ne bénéficiant que de peu d’atouts naturels (en particulier miniers) en comparaison avec de nombreux autres pays de la région, le Sénégal s’est efforcé d’assurer le développement harmonieux de l’ensemble de son économie. Si le secteur des télécommunications a notamment tiré la croissance au cours de la première moitié de la décennie 2000, la situation est aujourd’hui beaucoup plus homogène entre les secteurs. Cette diversité a permis à de nouveaux investisseurs, notamment français, de s’affirmer dans des secteurs très hétéroclites, du transport aérien au secteur minier en passant par la construction d’autoroutes, le secteur hôtelier ou l’agro-alimentaire. Ces nombreuses réussites témoignent des possibilités offertes par le Sénégal pour les entreprises françaises qui souhaitent s’y implanter ou s’y développer. ©Jean Marc Moret

© Intelligences

Avec une croissance de 3,7% en 2012 (et 4,3% attendus par le FMI en 2013), une inflation maîtrisée (1,4% en 2012), une politique volontariste de réduction du déficit public et d’amélioration de la gouvernance, le Sénégal, terre d’accueil traditionnelle de nombreux investissements français, offre de belles opportunités de croissance pour les entreprises qui souhaitent s’y développer.

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Baie de Hann à Dakar. L’Agence française de développement (Afd) y finance un important projet de dépollution: 30 M€ en prêt souverain et de 2,5 M€ (en subvention) au côté de la BEI.

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Le Service Economique Régional de l’Ambassade de France au Sénégal (SER) a pour zones de compétences le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Togo

État des lieux d’une relation commerciale historique et privilégiée.. Malgré la concurrence accrue des pays émergents depuis 10 ans, la France demeure le premier partenaire du Sénégal. Pascal FOURCAUT , Chef du Service Economique Régional pour l’Afrique de l’Ouest

La France est le premier fournisseur du Sénégal en produits industriels à forte valeur ajoutée et selon la Banque de France, elle maintient sa place de 1er investisseur, avec fin 2010, un stock d’Investissement direct à l'étranger (IDE) de 719 millions d’euros (MEUR).

©SER

Les filiales françaises et les sociétés détenues par des ressortissants français emploient environ 10% des salariés du secteur privé couverts par les organismes sociaux au Sénégal.

8ème rangs. Le Royaume-Uni est le 10ème fournisseur du Sénégal avec 181 MEUR, essentiellement pour des produits pétroliers, tout comme l’Italie (166 MEUR – 11ème ). L’Allemagne (101 MEUR), qui arrive en 15ème position grâce aux exportations d’équipements industriels, gagne trois places si l’on exclut les produits pétroliers mais reste à un niveau faible. Il est vrai qu’en 2011, avec 887 MEUR, nos exportations ont bénéficié majoritairement d’un effet prix. Selon les douanes françaises, nos exportations ont progressé de 24% par rapport à 2010 en raison à la fois d’un effet prix et d’un effet volume sur nos principaux postes. Les produits pétroliers, les céréales, les équipements industriels et les médicaments représentent 545,6 MEUR soit 61% de nos ventes.

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8 1 ER TRIMESTRE 2013

Les produits industriels à forte valeur ajoutée comptent pour 162,6 MEUR en 2011. Ils se scindent entre les équipements électriques (83,6MEUR) et les équipements mécaniques (79 MEUR). Notez que pour les équipements électriques nous avons 23 MEUR d’équipements de télécommunication et 17,8 MEUR de groupes électrogènes. Si la France demeure le premier fournisseur du Sénégal en produits industriels à forte valeur ajoutée, elle perd du terrain par rapport à ses concurrents depuis dix ans. Comment se traduit cette érosion ? Sur les équipements électriques, nos exportations en valeur sont passées de 59,5 MEUR en 2001 à 83,6 MEUR en 2011 soit une hausse de 41%.

©Jean-Marc Moret

O

n entend souvent dire que la France a perdu sa première place de client et de fournisseur du Sénégal. Pouvez-vous préciser l’importance du Sénégal dans la relation commerciale avec la France ? Avec un total de 887 MEUR, nos exportations vers le Sénégal représentent le quart (24%) de nos ventes vers l’UEMOA + 4 (UEMOA + Mauritanie, Cap Vert, Guinée et Gambie). Le Sénégal dépasse ainsi le Bénin (806 MEUR) et la Côte d’Ivoire (735 MEUR) pour laquelle un rebond est attendu en 2012. Cependant, si l’on exclut nos exportations de produits pétroliers, la Côte d’Ivoire reste en tête (729 MEUR) devant le Sénégal (667 MEUR) et le Mali (304 MEUR). La France est le premier fournisseur du Sénégal avec environ 20% de parts de marché, loin devant la Chine (488 MEUR), dont la progression est constante et les exportations diversifiées, et le Nigéria (384 MEUR) dont les ventes sont quasi-exclusivement composées de pétrole brut. Les Pays-Bas arrivent en 4ème position (253 MEUR) grâce aux exportations de produits pétroliers depuis Rotterdam. Les Etats-Unis (246 MEUR) et l’Espagne (195 MEUR), dont les ventes, bien que dominées par le pétrole, sont assez diversifiées, occupent respectivement les 5ème et

Ambassade de France à Dakar


FRANCE - SÉNÉGAL

Toutefois, ces chiffres sont à mettre en perspective avec la hausse de 49% du prix moyen en provenance de France de ces produits sur la période et la forte progression de nos concurrents : la Chine passant de 1,4 MEUR en 2001 à 54 MEUR en 2011 et les Etats-Unis passant de 6,4 MEUR en 2001 à 47,8 MEUR en 201. Sur les équipements mécaniques, nos exportations se sont réduites de 5% en valeur passant de 83,2 MEUR en 2001 à 79 MEUR en 2011 et ce alors même que le prix moyen des produits du poste a progressé de 8%. La Chine a multiplié ses exportations de machines par 20 sur les dix dernières années atteignant 50,3 MEUR en 2011, l’Allemagne a progressé de 60% à 22 MEUR, les Etats-Unis et l’Italie ont augmenté leurs ventes respectivement de 44% et 42 % sur la période à 23,6 et 25,8 MEUR . Au total, sur ces deux postes combinés (machines électriques + machines mécaniques) nos exportations ont progressé de 14% en valeur sur les 10 dernières années lorsque la Chine progressait de 2489%, les Etats-Unis de 213%, l’Allemagne de 21%, l’Italie de 53% et l’Inde de 1068%. Quelle est l’activité sur les autres postes majeurs ? Les produits pharmaceutiques restent stables à 75 MEUR. Il convient également de souligner la vente en 2011 de l’avion présidentiel français à la République du Sénégal pour un montant de 33 MEUR. Nous parlons d’échanges internationaux pouvez-vous, par conséquent, aborder les importations ? D’un montant faible, nos importations concernent essentiellement les produits agroalimentaires. La France est le 4ème client du Sénégal. Le Mali demeure le principal débouché (284 MEUR) en raison du flux important de réexportations. L’Inde, avec 224 MEUR, importe quasi exclusivement les produits issus de l’extraction de phosphate (acide et engrais) suite à l’investissement de la société indienne Simfer dans les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) en 2008. La Suisse est le troisième débouché, grâce aux exportations sénégalaises de métaux précieux, au premier rang desquels l’or. En 2011, nos importations progressent de 14,8 %, à 96 MEUR. Elles sont dominées par les préparations à base de poisson (24 MEUR) et les huiles et graisses alimentaires (21,7 MEUR) qui constituent près de la moitié (47,6 %) de nos achats.

Quel tableau peut-on dresser des investissements ? Pour 2010, le stock global d’IDE au Sénégal est estimé par la CNUCED à 1 615 MUSD, les flux entrants à 237 MUSD, et les flux sortants à 154 MUSD. La France maintient sa place de 1er investisseur, avec un stock d’IDE de 719 MEUR fin 2010 (selon la Banque de France). Cette présence s’appuie sur une centaine de filiales (grandes entreprises mais également PME). Notre influence en matière économique peut aussi compter sur un nombre équivalent d’entreprises de droit local appartenant à des ressortissants français présentes dans des secteurs variés (chaudronnerie, distribution, agroalimentaire). Ces entreprises emploient environ 14 000 personnes, également réparties entre les filiales françaises et les sociétés détenues par des ressortissants français, sur les 134 000 employés du secteur privé couverts par les organismes sociaux au Sénégal soit une part d’environ 10 %. Quelles sont les récentes évolutions ? Deux grandes périodes se distinguent s’agissant des investissements français au Sénégal : l’implantation historique complétée par un vague d’investissements des années 1990. Depuis 2000, aucun nouveau groupe français majeur n’a investi au Sénégal. On a même pu assister à quelques retraits, qui ne sont toutefois pas significatifs d’un mouvement d’ampleur (Véolia, Club Med de Dakar). En fait, la tendance est au maintien des entreprises déjà présentes qui poursuivent leur développement local voire régional. Malgré une position qui s’effrite, où les entreprises françaises restent-elles positionnées ? La présence française touche un grand nombre de secteurs. En matière agricole, la Compagnie Fruitière a créé en 2003 la société des Grands Domaines du Sénégal spécialisée dans la production de tomates, maïs et fruits exotiques. Dans le secteur de l’huile alimentaire Lesieur a racheté une unité de production en 2011. Le groupe Castel, qui possède la brasserie Soboa produisant notamment les sodas de la marque Coca-Cola, a récemment créé une société au nom de Copeol qui a racheté une unité de trituration d’arachide appartenant à Novasen basée à Kaolack. L’huile produite sera destinée à l’exportation. Nous pouvons également citer les Carrières et Mines. Dans le secteur du ciment, Vicat a repris en 1999 la cimenterie Sococim où elle a investi près de 200 MEUR en 2007 pour

une extension. Dans le secteur des mines, Eramet, en association avec l’australien MDL a investi dans l’exploitation des sables titanifères (zircon et ilménite) de la Grande Côte. L’investissement total est de 600 MUSD, ce qui fait d’Eramet le troisième investissement français au Sénégal après Orange et Sococim. Dans le BTP, c’est principalement Eiffage qui assure une présence française depuis 1926 (Fougerolles à l’époque). L’entreprise est à l’origine de la première concession autoroutière du pays en cours de réalisation sur la base d’un PPP d’un montant de 200 MEUR. Vinci est également présent via sa filiale Sogea Satom. Dans la distribution de produits pétroliers, présent depuis 1954, Total est au premier rang au Sénégal avec plus de 140 stations (40% de parts de marché). Le groupe français dispose également de participations dans Senstock, centre monopolistique de stockage d’hydrocarbures (15%), et dans la Société Africaine de Raffinage (20%), dans laquelle l’actionnaire de référence est le Saoudien Saudi BenLaden Group. Dans le domaine aérien, Air France est la seule compagnie aérienne régulière désignée. Présente depuis 1936, elle détient le monopole des vols directs réguliers vers et en provenance de Paris. Nouvelles Frontières, Aigle Azur, Air Méditerranée et XL Airways opèrent également des vols charters. Pour le tourisme, le groupe Accor dispose de deux hôtels à Dakar et le Club Med a conservé ses installations de Cap Skiring en Casamance. Dans le secteur des télécommunications, France Télécom a acquis, en 1997, 42% de la Sonatel qui est devenu le premier opérateur téléphonie et internet du pays, le premier chiffre d’affaires et la première capitalisation à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières. Le groupe français a développé sa présence dans la sous-région (Mali, Guinée, Guinée Bissau) via sa filiale sénégalaise. Un accord a également été signé avec Canal Plus Afrique, présent au Sénégal depuis 1991, pour diffuser le bouquet télévisuel par internet. Alcatel Lucent dispose d’un bureau régional à Dakar. Dans les services financiers, SGBS et BICIS, filiales respectives de la Société Générale et de BNP Paribas, constituent les 2ème et 3ème banques du Sénégal après la Compagnie Bancaire d’Afrique Occidentale (CBAO) détenue par le Marocain AttijariWafa Bank depuis 2008. En matière d’assurance, le courtier Gras Savoye et AXA sont présents à Dakar. Au vue de cet exposé ,vous constatez que l’on ne peut pas parler d’un effondrement. Sans perdre de vue que notre pays reste le premier fournisseur de la région.

9 1 ER TRIMESTRE 2013


FRANCE - SÉNÉGAL

Dans les années 2000 on constate la volonté du gouvernement sénégalais d’encourager la diversification des sources d’investissement. Comment s’est traduit la concurrence des pays émergents ? La diversification des sources d’IDE s’est plutôt faite en complément des investisseurs français. Les cas de concurrence directe sont rares (à l’exception du Port de Dakar et du ciment). On relèvera les quelques exemples suivants : - En provenance du Moyen-Orient : Le groupe Saudi BenLaden a intensifié sa présence au Sénégal. Outre la réalisation du génie civil du nouvel aéroport international, il détient 31% de la Société Africaine de Raffinage et pourrait devenir actionnaire majoritaire à court terme, sachant que Total souhaiterait plutôt se désengager. Dans le domaine des infrastructures de transport, Dubai Ports World a remporté en 2007 l’appel d’offres pour la gestion et l’extension du terminal à conteneur de Dakar. La concession de 25 ans a nécessité un premier investissement de 70 MEUR achevé fin 2011. La société iranienne Khodro a investi plus de 40 MUSD au Sénégal dans une usine d’assemblage automobile, venant concurrencer partiellement les distributeurs de voitures françaises.

- En provenance d’Inde : Le consortium indien IFFCO/Senfer a pris le contrôle des ICS en 2008 à la faveur d’une augmentation de capital de 100 MUSD, complété par une promesse d’investissement de 100 MUSD sur trois ans. La société extrait des phosphates, les transforment en acide et les exporte vers l’Inde. Arcelor Mittal a porté depuis 2007 le projet de mine de fer de Falémé qui aurait dû déboucher sur un investissement de 1,8 Mds USD, projet toutefois suspendu en 2009. Enfin, le constructeur Tata a signé un accord de partenariat en 2003 avec la société sénégalaise Senbus pour la production de véhicules de transport en commun commandés par le gouvernement sénégalais. - En provenance de pays anglo-saxons dans le secteur des mines : Le développement du secteur des mines, pour lequel l’offre française est réduite, a permis aux compagnies anglo-saxonnes, et particulièrement à l’Australien Mineral Development Limited (MDL), de se positionner sur le marché. Ainsi, ces entreprises opèrent dans les mines d’or et sont à l’origine du grand projet d’extraction de zircon de la Grande Côte sénégalaise pour lequel un investissement initial de 250 Mds XOF a été effectué.

- En provenance de pays africain : Les entreprises des pays de la sous-région tendent à s’intéresser au marché sénégalais. A titre d’exemple, le Nigérian Dangote a investi environ 400 Mds XOF dans la construction d’une nouvelle cimenterie. Par ailleurs, l’Etat est en négociations avec l’Ivoirien Afrique Pesage/CIB pour lui confier le développement des points de contrôle de la charge à l’essieu sur l’ensemble du territoire. On notera également la présence du Soudanais Sudatel, via l’opérateur téléphonique Expresso. Les pays du Maghreb intensifient leur présence, notamment dans le secteur bancaire avec Attijariwafa Bank, leader du marché (CBAO), ou dans le secteur aérien avec la présence de Royal Air Maroc et Air Algérie. Quid de la Chine que l’on dépeint comme le leader futur de l’économie mondiale ? Vous citez la Chine. Certes elle est active dans ce pays et a déjà livré un certain nombre de bâtiments publics, dont le grand Théâtre National de Dakar, et participe à des projets dans le domaine électrique ou des télécommunications. Mais sa présence est actuellement moins marquée au Sénégal que dans d’autres pays de la région.

Repères >

Siège d’Orange à Dakar

©Vicat

©Orange

©ERAMET Mineral Deposits

Orange, SOCOCIM et ERAMET ont réalisé les investissements français au Sénégal les plus importants de ces dernières années.

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Maquette 3D de des opérations de draguage et de l’usine flottante de traitement de Grande Côte

> 10 1 ER TRIMESTRE 2013

Usine SOCOCIM à Rufisque


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ENVIRONNEMENT COMPTABLE

SÉNÉGAL

La comptabilité est reconnue comme facteur de compétitivité. Treize ans d’existence et d’avancées majeures en s’arrimant aux standards internationaux. Mamour Fall (Président de l'Ordre des Expert Comptables et des Comptables Agréés du Sénégal)

Créé en 2000 , l’Ordre des Experts Comptables et des Comptables Agréés du Sénégal, est un acteur majeur dans l’environnement économique du Sénégal, de l’UEMOA et de la zone OHADA pour sa participation décisive à toutes les réformes survenues au cours de la décennie en Afrique Noire Francophone (zones UEMOA et OHADA) : normalisation comptable, normalisation professionnelle et régulation de l’exercice professionnel, cursus de formation à l’expertise comptable de l’UEMOA (DECOFI) . © ONECCA

de la qualité de l’information financière, la Profession comptable Sénégalaise s’efforce, de façon constante et avec plus d’efficacité, de contribuer davantage à garantir la transparence. Ainsi, les réformes en cours de la Profession, que nous souhaitons conclure durant l’année en cours, sont destinées à : - Améliorer la transparence et la qualité de l’information financière, condition préalable à l’attrait des investisseurs et le développement du marché financier - Inscrire notre environnement économique dans une dynamique de bonne gouvernance - Renforcer la crédibilité de notre profession, gardienne de la transparence et de la probité. Quelles actions phares avez-vous initiées pour exercer ce rôle ? C’est d’abord une Profession au service de la transparence et de l’intérêt public. Les activités de la Profession comptable au Sénégal ont été particulièrement marquées au cours de ces dernières années par les principales actions ci-après :

* Poursuite de la Mutation qualitative de la Profession par - l’adoption des Normes professionnelles internationales de l’IFAC - l’adoption d’un dispositif qualité, - et la mise à niveau de la Profession par la formation continue et la mise à disposition d’outils professionnels de référence pour les missions. * Renforcement de la capacité institutionnelle et l’intégration internationale. * Développement de la profession, renforcement de la protection sociale des membres et collaborateurs. * Implication forte dans la formation initiale des Experts comptables en partenariat avec l’Ecole Supérieure Polytechnique de l’Université de Dakar.

©ONECCA

V

ous êtes d’abord une Profession au service de la transparence et de l’intérêt public ; comment définiriez vous le rôle de l’expert-comptable dans nos économies ? «Nous savons qu’un manque de transparence met en péril un gouvernement efficace. Nous savons qu’un consensus social se fonde sur l’information. Les professionnels de la comptabilité ont un rôle critique à jouer. Ils sont les gardiens de la transparence et de la probité. » disait Mr James Wolfenson, Président de la Banque mondiale, lors du Congrès mondial de la comptabilité organisé par l’IFAC (1) à Paris en Octobre 1997. La fiabilité de l’information comptable et financière produite par les entreprises est le gage d’un accès plus facile au crédit bancaire, notamment pour les PME, de la sécurisation des recettes fiscales de l’Etat, de la pertinence des décisions d’investissement et des dispositions relatives à l’environnement des affaires. Les états financiers ne peuvent être utiles aux diverses parties prenantes que s’ils leur fournissent des informations sûres. Aussi, les Normes comptables en Afrique Francophone (OHADA) visent un double objectif : - une information multiple (la pertinence partagée) - et une information fiable, pour satisfaire les attentes des utilisateurs qui doivent pouvoir prendre une décision bien informée. Déjà largement impliquée dans l’amélioration

> le Premier Ministre, Banque Mondiale , BAD à l’ouverture des assises de lancement la PAFA

15 1 ER TRIMESTRE 2013


©ONECCA

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Assises de l’ONECCA , février 2011

l’ONECCA s’assigne 3 impératifs essentiels : Assurer la qualité des comptes des entreprises pour améliorer la confiance des banques et faciliter ainsi l’accès au crédit. Sécuriser les calculs relatifs aux valeurs ajoutées des entreprises, donc établir un partenariat clair entre la profession comptable et l’administration fiscale. Constamment assurer la formation et la mise à niveau des membres des cabinets sur les normes internationales.

©ONECCA

Pouvez-vous nous décrire la mise en œuvre du Plan d’action de l’ONECCA ? La mise en œuvre du plan stratégique, autour des grands défis de la profession, compétence, normalisation, responsabilité, éthique, qualité de service et gouvernance de l’institution, a été au cœur des activités du Conseil de l’Ordre, afin d’améliorer le fonctionnement de notre institution et mieux structurer le cadre de nos interventions. La Profession a été sous les feux de la rampe, durant tout le 1er semestre 2011, de l’organisation réussie des assises au mois de Février jusqu’à la manifestation de lancement de la PAFA (2) au mois de Mai qui a connu un succès remarquable.

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le Président de l’IFAC - cocktail lors de la Soirée de Lancement de la PAFA

Au cours de ces manifestations, le Conseil a pu apprécier la mobilisation exceptionnelle de la Profession autour de nos projets, mais surtout la grande adhésion aux objectifs proposés. En effet, lors des assises de Février et de la manifestation de lancement de la PAFA, la Profession a été très présente et en grand nombre,permettant à tous nos partenaires d’apprécier de façon très positive la qualité de la Profession Sénégalaise.

16 1 ER TRIMESTRE 2013

Au cours du lancement de la PAFA, le Conseil de l’Ordre a eu le privilège d’accueillir le Président de l’IFAC accompagné des responsables chargés du développement, en particulier pour notre région. Nous avons mis à profit cette opportunité pour rencontrer le Premier Ministre en compagnie du Président de l’IFAC et du Directeur des Services opérationnels de la Banque Mondiale, accompagnés de leurs délégations. Nos hôtes ont fait des témoignages et compliments de très grande sincérité devant le chef du gouvernement. Ainsi lors de l’audience avec le Premier Ministre, le Président de l’IFAC a souhaité que le Sénégal devienne au plus vite « full member » de l’IFAC, en nous invitant à soumettre notre dossier, mais aussi en exhortant l’Etat à soutenir d’avantage la Profession qui lui a fait une belle impression au plan qualitatif, malgré la faiblesse de notre effectif. La mise à niveau de la profession constitue le point focal de notre plan d’action. Les indicateurs du niveau de la profession seront mesurés à travers la mise en œuvre du système d’assurance qualité dont le démarrage effectif est prévu en 2013, sur la base du volontariat. Une démarche est actuellement en cours au niveau de l’UEMOA avec l’exécution par le CPPC (3) d’un programme pour la conception, sur financement IDF grant, d’un système d’assurance qualité qui sera partagé par tous les Ordres des pays de l’UEMOA. Il est impératif que la profession sénégalaise soit au rendez-vous de ces échéances importantes car le compte à rebours est lancé, et chaque cabinet, chaque confrère est directement concerné, quel que soit le nombre de ses collaborateurs, la taille et

la nature de son portefeuille. Votre profession est soumise à une normalisation stricte et pointue. Comment le respect de ces normes par les professionnels est-il organisé par l’Ordre ? L’Ordre a poursuivi ses travaux pour finaliser les outils associés à la mise en œuvre des Normes professionnelles pour permettre à tous les professionnels de disposer des moyens nécessaires à une correcte application des normes. Le Comité en charge du projet qualité a été chargé de la collecte des outils disponibles (modèles de dossiers de travail notamment). Les textes et outils ont tous été mis à la disposition des professionnels sur « la clé de l’Onecca » et seront en ligne sur l‘espace réservé du site avec mise à jour régulière. La clé de l’ONECCA a été préparée spécialement pour permettre de disposer de toute la documentation professionnelle en permanence. La diffusion de la Clé a permis aux professionnels de participer activement à des sessions de formation des professionnels sur les Normes et les outils, car il est important que chacun s’approprie la démarche et la mette en œuvre dans sa pratique quotidienne.

(1) IFAC: Organisation mondiale de la profession comptable. Elle travaille avec ses 157 membres et associés dans 123 pays pour protéger l’intérêt général en encourageant les comptables du monde entier à suivre des pratiques de haute qualité. (2) PAFA : Fédération panafricaine des experts comptables (Pafa, sigle anglais de Pan African Federation of accountants) (3) CPPC: Conseil permanant de la Profession comptable.


ENVIRONNEMENT JURIDIQUE

SÉNÉGAL

Analyse prospective de l’évolution des compétences notariales au Sénégal. ME. Pape Sambaré DIOP, Président de la Chambre des Notaires du Sénégal

©Etude Me. P.S.Diop

Dans un Etat de droit confronté à une société en quête de sécurité et de durabilité, le Notariat est une des composantes majeures du service public. Le Notariat sénégalais, le plus ancien en Afrique noire, s’efforce autant que se peut d’être le garant de cette forme de sécurisation du droit .

L

- le décret n°2009-328 du 8 Avril 2009, en renforçant notamment le pouvoir disciplinaire de la Chambre des Notaires . En outre, dans les années 90, l'idée de droit communautaire commence à voir le jour en Afrique, tout au moins sous l'angle du droit des affaires avec la naissance de l'OHADA. Cette uniformisation du droit des affaires en Afrique et la production législative massive endémique qui s'ensuivit, favorisaient la recrudescence du besoin de conseils à la clientèle et interpelaient de nouveau le notariat sénégalais. Deux constats ressortent de ce qui précède : - le Notariat jouit d'une pratique ancienne au Sénégal et l'objectif commun des notaires sénégalais est de toujours confronter le droit, ses évolutions et les besoins de la société perceptibles au travers de leur pratique quotidienne . - pendant les deux dernières décennies, l'évolution de l’environnement économique et social s’est accélèré. Le Notariat Sénégalais n'est bien évidemment pas resté en marge de ce mouvement et a compris que l’avenir de la Profession de Notaire ne pouvait pas reposer uniquement sur ses fonctions publiques et sociales classiques. Pouvez - vous préciser, pour notre lectorat, les évolutions intervenues sur deux activités qui ressortent de votre domaine de compétences : l’immobilier et les sociétés ? En matière immobilière, seuls les terrains

immatriculés font l’objet d’un monopole. Un bref historique s’impose pour comprendre l'évolution intervenue au Sénégal en la matière. C’est un décret du 20 juillet 1900 qui introduit la technique de l’immatriculation de biens fonciers. Pourtant au moment des indépendances seul 1% des terres étaient immatriculées sur la totalité du territoire . Le 17 juin1964, la loi sur le domaine national est votée et modifiée en 1972 à l’occasion de l’institution des communautés rurales pour permettre l’uniformisation des régimes fonciers préexistants et dans le but de redistribuer les terres. Le sol sénégalais était alors divisé en trois ensembles domaniaux : - le domaine national qui constituait 95% du sol et hors monopole du Notaire ; - les domaines public et privé de l’Etat, représentant 3% du sol ; sur le second, l’Etat concéde des droits réels et ainsi permet l’intervention du Notaire ; - et enfin, le domaine privé (2% du sol) qui est la propriété des particuliers, et soumise au système de l’immatriculation et relevant du domaine de compétence du Notaire. Le taux d’immatriculation est passé de 8% en 1990 à 10% aujourd’hui. Ce taux évoluera sans nul doute avec l’avénement de la loi portant transformation des permis d’occuper et titres similaires en titres fonciers . Aussi, nous sommes à la disposition des usagers pour les informer, les conseiller et les accompagner pour la transformation de leurs permis d’occuper en droit au bail puis en titre foncier .

©Jean-Marc Moret

a justice est un service public qui doit répondre à un besoin d’intérêt général et à l’aspiration légitime des peuples à ne supporter que ce qui est juste. Elle est synonyme de la recherche d’un équilibre qu’il faut appliquer d’une part dans les rapports de force opposée et d’autre part dans l’atténuation des tensions générées par les différentes composantes de la société. La délégation de l’authenticité est conférée au Notariat par l’Etat souverain sur tout le territoire de la République du Sénégal. L’un des objectifs de celui-ci est de garantir la sécurité juridique, en d’autres termes, d’assurer aux citoyens la certitude de “savoir à quoi s’en tenir ”. Au Sénégal, la pratique de la profession de notaire remonte au Traité de Paris de 1815, intervenu entre la France et la Grande Bretagne, aux termes duquel l’empire colonial d’alors établit une administration directe sur le territoire, alors connu sous le nom de Sénégal et Dépendances. Le 3 septembre 1960, juste au lendemain des indépendances, est intervenu le premier décret fixant le statut des notaires au Sénégal qui sera plusieurs fois modifié par : - le décret n°79-1029 du 5 novembre 1979, qui fixe les conditions d’exercice de la profession de notaire dans notre pays, - le décret n°2002-1032 du 15 octobre 2002 intervenu pour une meilleure protection de l’exercice public de l’authenticité en raison d’incompréhensions des exigences de textes auxquelles les notaires sont contraints de se soumettre,

17 1 ER TRIMESTRE 2013


SÉNÉGAL

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE

S'agissant de la zone rurale, il y prévaut le régime de l’affectation des terres du domaine national. Ce droit d’affectation n’est ni un droit réel, ni un droit d’usage et le notaire n’est pas compétent en la matière. Il est important de souligner qu’une politique foncière efficiente est un des facteurs de stabilité socio-économique et de promotion d’un développement durable. Il est donc nécessaire de continuer le combat de la réforme foncière qui garantira la sécurité foncière et constituera un levier important dans le processus de développement du Notariat sénégalais. En ce qui concerne les évolutions intervenues dans le domaine des sociétés, sachez que depuis 1998, pour plus de sécurité juridique, dans les états membres de l’OHADA, le Notaire intervient systématiquement pour tous les actes de constitution et modifications. Mieux encore, il se positionne comme un conseiller privilégié des sociétés en effectuant notamment le secrétariat juridique lors des assemblées générales, en tenant les registres de transferts d’actions, etc. Avec la participation des notaires sénégalais, il a été institué le Bureau de création des entreprises, qui regroupe au sein d’un guichet unique, les services de l’enregistrement des actes civils et extra-judiciaires, les services du greffe pour l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, ce qui a renforcé l’efficacité des notaires en la matière . Les mutations de la société ont fait évoluer votre profession. En matière immobilière, commerciale et sociétaire quels changements notoires constatez-vous ? Grâce aux comportements générés par les acteurs de la vie économique, ces derniers ont de plus en plus besoin de conseils, ce qui alimente considérablement le droit positif. En matière immobilière, avant les années 90 et jusque dans les années 2000, les dispositions du Code des obligations civiles et commerciales consacrées à la vente ont été rédigées en fonction des contrats qui portent sur des biens présents, vendus en l’état où ils se trouvent. Elles étaient donc techniquement inadaptées aux ventes d’immeubles envisagés en leur état futur d’achèvement, la technique de la vente d’immeuble à édifier ou en cours d’édification n’existant pas au Sénégal dans les années 90. A l’époque, pour pallier le vide juridique qui faisait légion, les notaires sénégalais se sont souvent inspirés du droit français dans la confection des contrats de vente en l'état futur d'achèvement. Aussi, face aux comportements des usagers notamment à la croissance urbaine ,

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Le notaire l’authentificateur des actes de société. L’acte uniforme portant sur le droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique, entré en vigueur depuis le 1er janvier 1998 dans les pays membres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a fait du notaire l’authentificateur des actes de société. Les Ministres de la Justice des 14 Etats membres de l’OHADA ont adopté en Avril 1997, une série de textes constituant les bases d’un droit économique modernisé commun aux pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). En outre, ces nouveaux textes modifient en profondeur le paysage des affaires en prônant la libéralisation de l’activité économique, avec des garanties juridiques solides. Ces différents actes sont en vigueur depuis le 1er janvier1998 et quelques uns ont été modifiés en décembre 2010.

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Assemblée Nationale, place Soweto à Dakar

©DR

ce procédé s’est imposé comme une évidence et a par la même occasion permis d’intégrer une nouvelle branche à notre activité afin d’adapter le droit aux besoins de la société. En adoptant la loi portant Code de la Construction le 17 juin 2009, l’Assemblée nationale et le Sénat introduisaient dans notre droit positif la vente d’immeuble à construire (Titre VI de ladite loi, Art L121s.) qui est l'aboutissement d'un long processus de maturation qui permet aujourd'hui aux notaires de s'imposer en amont et en aval de ce type de contrat (rédaction du règlement de copropriété, conseil en gestion de copropriété, syndic de copropriété etc…). Par ailleurs, l'immatriculation des terres constitue aujourd'hui un enjeu majeur pour les pouvoirs publics. Si le Sénégal veut continuer à attirer des investisseurs, il faut que sa politique foncière soit efficiente. Aussi, il est entamé une vaste politique d’immatriculation des terres à laquelle la chambre des notaires du Sénégal est associée.

Notre chambre a également beaucoup échangé avec l’administration fiscale sur les forces et faiblesses de la loi portant sur la transformation des permis d’occuper et titres similaires en titres fonciers ce qui a abouti à la loi n°11/2010 qui a été l’occasion d’un séminaire bipartite. Avez vous constaté des changements notables en matière commerciale et sociétaire ? Outre le monopole octroyé par l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, les notaires sénégalais interviennent de plus en plus dans les créations de fondations, d’associations et de structures dans le domaine du système financier décentralisé. Malheureusement, certaines institutions internationales comme la Banque Mondiale ont eu à suggérer dernièrement à l’Afrique francophone de renoncer à l’authenticité, l’un des outils les plus éprouvés de sa sécurité juridique, sous le couvert de préten-


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Vous intervenez de plus en plus dans la gestion et la transmission du patrimoine ? Il s’agit d’un compétence traditionnelle et les notaires se positionnent de plus en plus en tant que conseillers auprès des familles en les aidant à gérer au mieux leur succession future et en évitant autant que possible des déséquilibres entre ayantdroits dans leurs droits successifs futurs. D’ailleurs, un notaire siège à la Commission d’Arbitrage de la Chambre de Commerce et d’industrie de Dakar. Cette pratique doit être généralisée. L’arbitrage et la conciliation ne sont-ils pas parmi nos compétences naturelles et ce depuis la création de notre profession ?

duits de l’authenticité, et qui n’en fait pas souvent un produit vraiment populaire, parce que cher. Nous continuerons donc de nous battre pour une « justice à moindre coût » et espérons substituer l’acte authentique à l’acte administratif dans une transaction où l’Etat est partie (l’Etat ne peut être juge et partie) ; et renforcer notre intervention dans les différents domaines qui nous sont traditionnellement impartis, de faire sortir des tribunaux ou de certaines administrations pour nous les approprier, tout ce qui n’est pas contentieux ou qui pourrait être de la compétence naturelle du Notaire de par son savoir faire. Par exemple, le remplacement du jugement d’hérédité par la notoriété après décès et ce progressivement, l’ouverture des testaments olographes par acte descriptifs notariés et non devant le juge conformément aux dispositions du Code de la Famille, les procès-verbaux de conseils de famille par acte authentique, l’implication dans les déclarations aux fins d’adoption, la déclaration aux fins de transcription de mariages coutumiers, les déclarations d’acceptation sous bénéfice d’inventaire ou de renonciation à successions, les contrats de mariage en remplacement du système d’option devant l’Officier d’Etat Civil, matières pour lesquelles le notaire en tant que professionnel du droit et spécialiste du droit préventif de surcroît, semble avoir une compétence naturelle.

Comment envisagez - vous l’avenir du notariat sénégalais ? L’essor de notre profession se trouve malheureusement compromis parfois par la lourdeur de la fiscalité qui grève les pro>

©Jean Marc Moret

Les mutuelles d’épargne et de crédit connaissent un véritable essor, comment les notaires aident ils à leurs création ? De plus en plus les notaires sénégalais apportent leur expertise dans la création de ces entités, non seulement pour la rédaction des statuts mais encore pour le suivi du dossier d’agrément, conformément à une instruction de la BCEAO datant du 14 juin 2010 . Formalités fastidieuses mais qui mieux que le notaire peut s’en occuper ?

Que diriez vous en conclusion ? Il est vrai que les compétences notariales au Sénégal ont évolué autant en droit que dans les faits . Si aujourd’hui nous en sommes là, c’est que la Chambre des notaires du Sénégal a très tôt compris qu’il lui fallait impérativement siéger ou se faire entendre dans les hautes sphères de décisions sinon, toutes les décisions qui s’y prendraient relativement à la profession notariale le seraient parfois à son détriment. Ainsi la Chambre des Notaires a marqué sa présence dans de nombreuses “institutions”, le Conseil Présidentiel pour l’Investissement, le Conseil Economique et Social, le Conseil National du Patronat, la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal, la commission chargée de la réforme du droit foncier, la commission chargée de la réforme du Code Général des Impôts. Notre voix est souvent entendue et nos propositions prises en compte lors de l’élaboration ou de l’adaptation de textes législatifs ou réglementaires car les Notaires dans leur pratique quotidienne inspirent les pouvoirs publics et le législateur en soulevant des problèmes pratiques posés par l’application du droit. Toutefois, il reste encore beaucoup de chantiers pour maintenir cette évolution d'autant plus que l'exercice de la profession de notaire continue à se heurter à certains obstacles.

Dakar, vue aérienne

©Jean-Marc Moret

dues préoccupations de « simplification » ou de « réduction des coûts » ! Alors que de toute évidence, l’abrogation du recours obligatoire à l’acte authentique aurait pour conséquence de multiplier les contentieux, d’engorger les greffes des tribunaux et d’aggraver les coûts. Ainsi, dans un environnement économique fortement demandeur de sécurité contractuelle, seule cette formule de justice préventive et obligatoire qu’est le Notariat peut garantir la sécurisation du droit et l’essor du rapport contractuel et marchand . Ce n’est pas pour rien que de grandes puissances comme la CHINE ont rejoint récemment l’Union Internationale du Notariat. Mieux, depuis la crise des « subprimes », les USA sont en train de réfléchir à la mise en place dans leur système d’un professionnel du droit semblable au « Notaire » des pays de droit continental. Le service public de l’authenticité est, par ailleurs, assorti d’un tarif fixé par l’Etat, insusceptible de négociation et de discussion, qui s’efforce d’organiser une répartition équitable du coût de fonctionnement du service public, de sorte que les transactions les plus importantes organisent une sorte de subvention des activités sociales, qui constituent l’ordinaire de la pratique notariale, pour le rendre accessible au plus grand nombre.

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VOUS ACCOMPAGNER DANS VOS PROJETS DE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE — une équipe pluridisciplinaire d’avocats spécialisée en droit des affaires et fiscalité des pays africains — la conjonction de compétence et expérience reconnues en matière de transactions avec l’Afrique et d’expertise internationale — un service de documentation dédié à la fiscalité et au droit africains, constitué depuis plus de cinquante ans — un réseau étendu de professionnels africains du droit et de la fiscalité sur tout le continent

Contact : Jean-Jacques Lecat Avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre et Conseiller du Commerce Extérieur de la France T +33 1 47 38 56 82 E jean-jacques.lecat@cms-bfl.com

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« Le Sénégal, plateforme des entreprises en Afrique de l’Ouest. » Jean-Jacques Lecat , Avocat Associé du Cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre

Président de la commission juridique et fiscale du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN). Responsable de l’Equipe Afrique

© CMS Bureau Francis Lefebvre

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e nombreux facteurs créent un environnement favorable aux entreprises au Sénégal. Ainsi, en tant que membre de la zone franc, à travers sa participation à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Sénégal bénéficie d’une garantie de disponibilité de devises pour le transfert des paiements vers l’étranger et d’un taux de change fixe entre le Franc CFA et l’euro. L’ensemble de règles claires et modernes qui régissent le droit des sociétés et les domaines les plus importants du droit commercial dans les dix-sept Etats membres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) s’appliquent au Sénégal. Le pays est également membre de l'Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) qui uniformise la protection des droits de propriété intellectuelle et industrielle ainsi que la procédure centralisée de dépôt et a ratifié le traité CIMA qui crée une réglementation unique des opérations d'assurances et institue une Commission régionale unique de contrôle de ces activités. Le Sénégal a conclu une douzaine de conventions fiscales avec d’autres pays (dont la Belgique, le Canada, la France, l’Ile Maurice, l’Italie, le Maroc et la Norvège) et bénéficie du Règlement de l’UEMOA destiné à éviter les doubles impositions des flux financiers entre les Etats membres de cette Union. Des conventions bilatérales de protection et d’encouragement des investissements ont également été conclues notamment avec l’Allemagne, les Etats-Unis, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Enfin, le Sénégal est membre du CIRDI et

Jean-Jacques Lecat Avocat Associé du Cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre s'est consacré exclusivement aux transactions internationales depuis qu'il a rejoint le cabinet en 1974,y compris au cours d'une période de détachement en Algérie de deux ans. Il a acquis une importante expérience comme conseil d'entreprises réalisant des investissements transnationaux dans de nombreux secteurs, des projets d'infrastructures, tant par le biais de marchés publics que de partenariats publics - privés, ainsi que dans les secteurs minier et pétrolier, dans les pays émergents d'Afrique, d'Asie et d'Europe Centrale et Orientale. Il a également développé une activité de consultant pour les gouvernements et les Institutions Financières Internationales,telles que la Banque Mondiale, la Commission Européenne concernant le cadre juridique des investissements directs étrangers, des PPP et des marchés publics.

de l’AMGI et a ratifié la Convention de New York sur l’exécution des sentences arbitrales étrangères. Les produits réputés originaires du Sénégal au regard des règles de ces unions douanières peuvent être importés dans les six autres Etats membres de l’UEMOA et les quatorze autres Etats de la CEDEAO (1) en exemption de droits de douanes. Dans le domaine des incitations fiscales, les mesures contenues dans le Code des investissements et dans les textes sectoriels tels que le code minier, le code pétrolier, le régime des entreprises franches d’exportation, sont depuis le 1er janvier 2013 intégrées au Code Général des Impôts (CGI). Par ailleurs le taux de l’impôt sur les sociétés a été augmenté de 25% à 30%.

Sociétés d’exportation et incitations à l’investissement : Les sociétés qui réalisent 80% de leur chiffre d’affaires à l’export ne sont imposables que sur 50% de leur bénéfice imposable, soit une imposition effective à l’IS au taux de 15% et bénéficient d’une exonération permanente de la contribution normalement due par les employeurs au taux de 3% sur la masse salariale. Les sociétés qui réalisent des investissements (création ou extension d’un établissement) d’un montant supérieur ou égal à 100 000 000 FCFA (152 449 €) dans les secteurs éligibles peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt égal à 40% du montant des investissements réalisés, plafonné à 50% du bénéfice imposable de l’entreprise nouvelle (70% si l’entreprise s’installe hors de la région de Dakar).

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Ce crédit d’impôt peut être étalé sur 5 exercices fiscaux à compter de l’année suivant la clôture du programme d’investissement ou sur 10 exercices fiscaux lorsque l’investissement réalisé excède 250 000 000 FCFA (381 123 €). Ces régimes s’appliquent notamment aux entreprises de « télé-services », c’est-à-dire qui fournissent des services électroniques pouvant être offerts, utilisés ou consommés ailleurs que dans le lieu immédiat de production. Il s’agit de services fonctionnels, de programmation logicielle ou en temps réel. Sociétés holding : La création au Sénégal d’une holding destinée à investir dans la sous-région est facilitée par l’assouplissement du régime des sociétés mères et filiales (applicable désormais dès la détention de 10% du capital de la filiale au lieu de 20% auparavant) et par la création à compter de 2013 d’un régime de holding. Les dividendes perçus par les sociétés mères sont exonérés d’impôt à l’exclusion d’une quote-part pour frais et charges, fixée forfaitairement à 5% du montant des dividendes bruts perçus, soit une imposition effective au taux de 1,5%. Les dividendes redistribués par la société mère ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers à concurrence du montant net des dividendes perçus de sa filiale qui ont d’ores et déjà été soumis à l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers au taux de 10%. >

Les holdings bénéficient, en sus de l’exemption d’impôt sur les dividendes perçus et redistribués, d’une réduction de 16% à 8% de la retenue à la source applicable aux intérêts qu’elles reçoivent. Par ailleurs, les intérêts des sommes prêtées aux holdings par leurs actionnaires ou associés sont déductibles même s’ils s’appliquent à des montants excédant le capital de ces dernières. Le régime des holdings est réservé aux sociétés sénégalaises détenant au moins 10% des titres de leurs filiales et ayant pour activité la gestion de leur participation et/ou la fourniture de prestation aux sociétés de leur groupe (centralisation de trésorerie, fonctions de direction, recherche et développement). Imposition des flux financiers avec l’étranger Les versements effectués par une entreprise sénégalaise à une entreprise établie hors du Sénégal sont soumises à une retenue à la source de 10% pour les dividendes, 16% pour les intérêts et 20% pour les redevances ou rémunérations de services sauf limitation de ces taux prévue par une convention fiscale. Par ailleurs, la loi de finances pour 2013 renforce les mesures de lutte contre l’évasion fiscale.

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Ainsi ,les intérêts, redevances ou rémunérations de prestations de services versés par des personnes résidant au Sénégal à des entreprises établies dans un paradis fiscal (c’est-à-dire un pays ou territoire dont le taux d’imposition est inférieur à 15%) ou dans un Etat non coopératif (liste à établir par le Ministre chargé des Finances) ne sont admis en déduction du bénéfice imposable de l’entreprise sénégalaise débitrice que lorsque cette dernière apporte la preuve de la réalité des opérations fournies et du caractère normal et non exagéré des sommes versées. En matière de prix de transfert, une documentation détaillée doit désormais être tenue à la disposition de l’administration dès la date d’engagement d’une vérification de comptabilité par les entreprises sénégalaises : - dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes excède 5 milliards FCFA (7 622 450 €), ou qui - détiennent directement ou indirectement plus de la moitié du capital ou du droit de vote d’une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes excède 5 milliards FCFA, ou dont - plus de la moitié du capital ou des droits de votes est détenue par une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes excède 5 milliards FCFA. Jean Jacques Lecat $YRFDW $VVRFLp ² (TXLSH $IULTXH &06 %XUHDX )UDQFLV /HIHEYUH ( PDLO MHDQ MDFTXHV OHFDW#FPV EIO FRP

Chambre de Commerce, place de l’Indépendance à Dakar, place Soweto à Dakar

©DR

(1 ) CEDEAO : Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C'est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l’Afrique de l'Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. La CEDEAO compte aujourd'hui 15 États membres:Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo. La Mauritanie a quitté la CEDEAO en 2000.

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SCP François SARR & ASSOCIÉS

La SCP François SARR & ASSOCIES gère un cabinet d’avocats qui existe depuis 1920 et qui a acquis aujourd’hui une position de leader au Sénégal. Situé au Cœur de la Capitale sénégalaise, le Cabinet comprend une douzaine d’avocats ayant un haut niveau d’expertise dans les domaines les plus variés. Sa qualité de service reposant sur des valeurs, des exigences et une méthodologie de travail éprouvée lui permet d’apporter à ses clients un soutien juridique adéquat et d’anticiper leurs attentes. Le cabinet intervient dans les divers domaines du droit et en particulier dans les secteurs du droit des sociétés, du droit social, du droit financier, du droit des transports, du droit minier, du droit de la propriété intellectuelle, du droit des partenariats public/privé, etc…

Le cabinet est intervenu dans la plupart des grands projets qui ont été développés au Sénégal depuis 1998 notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et des mines. Société Civile Professionnelle François SARR & ASSOCIES 33, Avenue Léopold Sédar Senghor BP : 160, Dakar, SENEGAL Tel: +221 33 889 97 50 Fax: +221 33 821 66 59 E-mail: sarrasso@yahoo.fr


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Grâce à tous les efforts déployés, l’environnement des affaires s’est profondément amélioré et constitue un cadre propice pour les investissements . ME. François SARR, Avocat Associé du Cabinet F.Sarr & Associés

©SCP F.Sarr & Associés

La SCP François SARR & ASSOCIES gère un cabinet d’avocats qui existe depuis 1920 et qui a acquis aujourd’hui une position de leader au Sénégal. Situé au Cœur de la Capitale sénégalaise, le Cabinet comprend une douzaine d’avocats ayant un haut niveau d’expertise dans les domaines les plus variés.

ouvez-vous nous décrire l’amélioration de l’environnement juridique des affaires au Sénégal ? Etat de droit caractérisé par une stabilité politique reconnue, le Sénégal dispose d’une position géographique stratégique renforcée par l’existence d’infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires de qualité. La liberté d’implantation pour les étrangers est totale. A l’exception de quelques activités telles que les activités de transports terrestres[1] réservées aux nationaux et aux ressortissants de l’UEMOA, aucune autorisation préalable n’est requise des étrangers pour initier un investissement au Sénégal.

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Beaucoup de mesures sont prises pour faciliter l’implantation des étrangers et leur créer un environnement incitatif ; en particulier sur le plan juridique, il existe un cadre législatif et règlementaire favorisant les investissements et la promotion des activités économiques, et assurant toutes les conditions nécessaires d’une concurrence saine et loyale entre les entreprises qui y sont implantées. Le droit des affaires au Sénégal est essentiellement régi par les Actes Uniformes élaborés dans le cadre du Traité de l’OHADA. Cette organisation a pour principal objectif d’établir un cadre juridique uniforme régissant les activités

commerciales dans les Etats-Membres. Cette harmonisation constitue un avantage certain pour les investisseurs puisqu’elle peut faciliter le développement grand marché ; il convient également de relever que les Actes Uniformes sont largement inspirés par le droit français. Nous allons illustrer l’important travail de modernisation de tous les dispositifs législatifs et règlementaires tendant à la sécurisation des investissements au travers des règlementations instituées dans les domaines de la fiscalité, des marchés publics, des partenariats public/privé ainsi que dans le domaine de l’organisation judiciaire :

l’APIX : une structure dédiée à la promotion des investissements. L’Agence Nationale chargée de la Promotion de l’Investissement et des Grands Travaux (APIX) a joué un rôle de facilitateur dans le cadre des démarches administratives pour l’investissement. Elle a en effet procédé en 2007 au lancement du guichet unique avec la création du Bureau d’appui à la création d’entreprise (BCE) qui met en place un service d’assistance aux investisseurs pour la réalisation des formalités liées à la création d’entreprises. Ainsi, l’inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), l’immatriculation au NINEA et la Déclaration d’ouverture d’établissement se font désormais en 48 heures. L’APIX a par ailleurs mis en place toute une logistique pour la création d’une banque de données pour les investisseurs.

le Code des Investissements Issu de la loi N°2004-06 du 6 Février 2004 et de son décret d’application du 7 Mai 2004, le Nouveau Code des Investissements instaure des garanties et avantages au profit des investisseurs étrangers. Le Code s’applique aux personnes, physiques ou morales, quelle que soit leur nationalité, régulièrement établies au Sénégal. Le Code assure à l’entreprise agréée la protection de la propriété de ses biens (article 4), la garantie de disponibilité en devises (article 5), la garantie de transfert de capitaux (article 6), la garantie d’accès aux matières premières (article 8), l’égalité de traitement (article 9), des avantages fiscaux (article 19) tels que l’exonération de la Contribution Forfaitaire à la Charge des Employeurs (CFCE) pendant 5 ans, la déduction du montant du bénéfice imposable d’une partie des investissements, la possibilité de conclure des Contrats de travail à Durée Déterminée pendant 5 ans (article 19 B).

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III- L’Entreprise Franche d’Exportation La loi 95-34 du 29 Décembre 1995 portant statut de l’Entreprise Franche d’Exportation modifiée par la loi N°2004-11 institue le statut de l’Entreprise Franche d’Exportation. Ce statut s’applique aux entreprises industrielles, agricoles et de télé-services qui destinent la totalité de leur production à l’exportation. Le capital d’une Entreprise Franche d’Exportation peut être détenu par des investisseurs sénégalais ou étrangers. L’agrément au régime des entreprises franches d’exportation donne droit à des avantages fiscaux cités à l’article 7 de la loi 95-34 tels que notamment l’exonération de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières prélevé par l’entreprise sur les dividendes distribués et l’exonération de l’impôt ayant pour assiette les salaires versés par les entreprises et supportés par ces dernières dont la contribution forfaitaire à la charge des employeurs. Cet agrément confère en outre des avantages douaniers. Il s’agit essentiellement de la franchise de droits et taxes à l‘importation et à l’exportation sur les biens d’équipements, les matériels, les matières premières et les produits finis ou semi-finis (article 9 de la Loi 95-34), de l’exonération de droits et taxes sur les produits fabriqués puis exportés (article 9 in fine) et de la franchise de tous droits et taxes inférieures sur les achats locaux (article 15 de a loi 95-34).

IV- le Code des Marchés Publics Issu de la loi N°2004-06 du 6 Février 2004 et de son décret d’application du 7 Mai 2004, le Nouveau Code des Investissements instaure des garanties et avantages au profit des investisseurs étrangers. Le Code s’applique aux personnes, physiques ou morales, quelle que soit leur nationalité, régulièrement établies au Sénégal. Il assure à l’entreprise agréée : la protection de la propriété de ses biens (article 4), la garantie de disponibilité en devises (article 5), la garantie de transfert de capitaux (article 6), la garantie d’accès aux matières premières (article 8), l’égalité de traitement (article 9), des avantages fiscaux (article 19) tels que l’exonération de la Contribution Forfaitaire à la Charge des Employeurs (CFCE) pendant 5 ans, la déduction du montant du bénéfice imposable d’une partie des investissements, la possibilité de conclure des Contrats de travail à Durée Déterminée pendant 5 ans (article 19 B).

V- Loi CET (Loi B.O.T) La loi N°2004-13 du 1er Mars 2004 relative aux contrats de construction, d’exploitation et de transfert d’infrastructures modifiée par la loi N°2009-21 du 4 Mai 2009 organise le partenariat public/privé comme mode de financement de la réalisation d’infrastructures d’intérêt public. La loi s’applique à tous les contrats de « construction – exploitation – transfert » dits contrats CET par lesquels l’Etat, une collectivité locale, un établissement public ou une société à participation publique majoritaire, dit autorité concédante, confie à tiers, dit opérateur du projet, tout ou partie des missions suivantes : le financement d’une infrastructure d’utilité publique, sa conception, sa construction, son exploitation et son entretien. La loi BOT prévoit des droits et garanties substantiels au profit des investisseurs privés comme : Le droit d’obtenir une durée de contrat suffisante pour l’amortissement des investissements, L’existence d’une autorité de régulation (le Conseil des Infrastructures) qui est chargé de régler certains des litiges survenant entre l’Autorité concédante et l’opérateur du projet et qui peut être également un facilitateur ou médiateur dans les relations entre les parties, Le droit de recours à l’arbitrage international pour tout ce qui concerne le règlement des litiges avec l’autorité concédante. La conclusion des contrats CET doit respecter les principes de transparence. L’article 9 de la loi pose le principe de l’appel public à la concurrence à l’échelon international.

VI- Organisation judiciaire Dans le dessein de moderniser l’environnement judiciaire et de sécuriser les justiciables, il a été procédé au cours de ces dernières années à une profonde réforme de l’organisation judiciaire dont les principaux axes sont les suivants : Rapprochement de la justice des justiciables (avec la création de juridictions régionales et départementales ainsi que de plusieurs Cours d’appels) ; Amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats ; Amélioration de la formation des magistrats ; Modernisation des textes régissant les différents corps d’auxiliaires de la justice.

Au total, grâce à tous les efforts déployés, l’environnement des affaires s’est profondément amélioré et constitue un cadre propice pour les investissements et, plus particulièrement, pour les opérateurs économiques français et de l’UEMOA, en raison des avantages tirés des différentes politiques d’harmonisation en matière juridique et d’intégration en matière économique.

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Le Sénégal :

Une position géographie stratégique


POSITION STRATÉGIQUE

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Le Port de Dakar, une ambition en marche au carrefour des routes maritimes entre l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et le continent africain. Docteur Cheikh Kanté, Directeur Général du Port Autonome de Dakar

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La position stratégique du Port Autonome de Dakar permet aux navires en provenance du nord de disposer d’un gain de navigation de deux à trois jours par rapport à d’autres ports de la côte Ouest Africaine.

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Repères Le PAD a bouclé un ambitieux programme d’investissement lui permettant désormais d’accueillir les plus gros navires à destination de l’Afrique de l’Ouest. Par la volonté de ses dirigeants et grâce à l’accompagnement de ses partenaires, il offre des solutions logistiques conformément aux normes et standards internationaux.

> Plateforme logistique

Le port de Dakar est soumis à une forte concurrence, avec la reprise des activités au port d’Abidjan et le dynamisme des autres ports africains. Mais la nouvelle direction générale est déterminée à accroître l’attractivité et la compétitivité tout en consolidant les acquis et en innovant à tous les niveaux de la chaîne de valeur. ©PAD

Le Port de Dakar bénéficie d’une position géographique exceptionnelle sur la pointe la plus avancée de la cote Ouest africaine. Avec un chenal d’accès parfaitement balisé et constamment dragué mais aussi une rade stable et protégée, le port de Dakar est accessible 24H/24H et 7 jours sur 7 sans marée. Il repose sur un plan d’eau de 177 ha avec des profondeurs entre -10 et -13m et offre une zone d’évolution assez vaste, permettant certaines manœuvres sans remorquage. Ses infrastructures, séparées par un port de pêche, sont réparties en deux zones, distinctes des ateliers de réparation navale et de la zone militaire.

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> Le Port de pêche

> Le Port autonome de Dakar

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POSITION STRATÉGIQUE

SÉNÉGAL

Consolider les acquis et innover à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Le Port Autonome de Dakar a pour ambition de devenir la plateforme logistique de référence en Afrique. Mais une situation géographique exceptionnelle ne suffit pas pour damer le pion à la concurrence. L’exploitation de l’outil portuaire est assurée par l’Administration du Port Autonome de Dakar, cependant, une grande partie des activités est confiée à plusieurs sociétés privées qui participent à l’amélioration de la qualité des services portuaires. Ces services comprennent : le pilotage, le remorquage, la manutention et les opérations de carénage et de réparation navale. Sur plusieurs plans, de constantes améliorations sont réalisées pour assurer un service optimum. Services aux marchandises Manutention * Le matériel de manutention est constamment renouvelé et permet de traiter efficacement toutes catégories de navires et de marchandises. * La direction du Port a accompagné les entreprises s’occupant de la manutenion jusqu’à la certification selon la norme ISO 9001. Sureté et Sécurité Application du code ISPS (1) Le Port de Dakar a pris toute les dispositions financières et matérielles pour conformer ses installations et son fonctionnement aux directives issues de la convention SOLAS. (2) Fort de ce constat le PAD a mis en place : * Un dispositif d’aide à la navigation centralisée au niveau de la vigie portuaire, doté d’un système AIS (3) et d’ouvrages de balisage fonctionnels. * Un dispositif de surveillance de la rade et du plan d’eau utilisant radars, systèmes de télésurveillance et patrouilles nautiques. * Un dispositif de sécurisation des accès et de l’enceinte portuaire avec la mise en place du centre de secours polyvalent équipé de matériels de haute technologie. * Une cellule ISPS a été créée pour la mise en œuvre du code. Ceci a justifié la visite d’une délégation de l’US COST GUARD qui s’est intéressée aux dispositions d’application du code ISPS au niveau des onze (11) installations portuaires et a décerné un satisfecit au PAD. Politique Qualité Dans sa démarche d’amélioration constante de la qualité de ses services, le Port a d’abord été certifié ISO 9001 Version 2000 par AFAQ AFNOR pour son service de Pilotage à l’entrée, sortie et déhalage des navires de commerce et de pêche pilotables, certification ensuite étendue à la gestion des terres pleins dans sa version 2008. Environnement Pour la réduction de la pollution et le respect des normes environnementales différentes actions ont été menées : * Mesure de la qualité de l’air des trois zones (Nord, Port de Pêche et Sud). * Analyse physico chimique et microbiologique de la qualité du plan d’eau portuaire. * Visites de conformité des installations classées du domaine portuaire, en collaboration avec la direction de l’environnement. * Elaboration d’un rapport d’environnement sur la pollution de la zone nord par les pondéreux. * Elaboration d’un rapport environnemental sur la pollution du plan d’eau portuaire. Le Port de Dakar, fidèle à ses engagements, a aussi adopté la Déclaration des Ports Mondiaux pour un meilleur climat promulguée lors de la conférence de Rotterdam du 11 juillet 2008 et visant : * La réduction des émissions de gaz à effet de serre sur les océans ; * La réduction des émissions de gaz à effet de serre relatives aux opérations portuaires et au développement portuaire ; * La réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du transport vers l’hinterland ; * Le renforcement de l’utilisation des énergies renouvelables.

(1) SIPS :

International Ship and Port Security (ISPS), qui en français signifie Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires. (2) SOLAS: Safety Of Life At Sea, de son nom complet International Convention for the Safety of Life at Sea) est un traité international visant à définir différentes règles relatives à la sécurité, la sûreté et l'exploitation des navires. La SOLAS est considérée comme le traité le plus important concernant la sûreté des navires marchands. (3)AIS : Automatical Identification of Ships - Système d'Identification Automatique de navires.

29 1 ER TRIMESTRE 2013


POSITION STRATÉGIQUE

SÉNÉGAL

L’extension du Terminal à conteneurs

Le terminal à conteneurs en zone nord du Port de Dakar recouvre une superficie totale de 24 ha et un linéaire de quai d’environ 700 m avec 3 postes à quai fondés de 12 à 13m. Un équipement moderne est mis au service de la manutention avec 4 portiques de quai (dont 2 post panamax), 4 grues Gottwald sur pneus, 10 portiques de parc, 15 reachstackers, 400 prises frigos. Le terminal à conteneurs offre des prestations de qualité certifiées : ISO 9001 pour la qualité. ISO 28 000 pour la sécurité de la chaîne d’approvisionnement ISO 140000 pour l’environnement ISPS pour la sécurité En constante progression, le trafic annuel d’environ 300 000 EVP (4)offre d’excellentes perspectives à l’opérateur DP WORLD, concessionnaire pour l’exploitation du terminal.

©PAD

La Plateforme de distribution Aménagée sur une surface de 21 ha, la plate- forme est constituée d’une zone d’entrepôts, des bureaux pour grossistes, transitaires et douanes, d’une antenne de sapeurs pompiers, d’un poste de santé des voiries et des terres pleins. Il s’y ajoute un centre comprenant un parc de stationnement pour gros porteurs et un autre pour les camionnettes. Zone de manifestation et création de valeur ajoutée, le port de Dakar enrichi sa palette de service en se positionnant sur la chaîne logistique à l’échelle sous régionale. L’amélioration des facilités de transbordements offertes, la réduction des délais de dédouanement, la productivité des opérations de manutention, l’implantation de nouveaux opérateurs logistiques sont autant de possibilités pour développer le hub de Dakar. ©PAD

©PAD

Le terminal roulier du mole 2

Porte océane de l’Afrique, Dakar relève le défi de la spécialisation par la mise en service d’un terminal dédié au trafic roulant. L’infrastructure de 8 ha avec 700 m de linéaire de quai répond aux spécificités de ce type de trafic en termes de sécurité et d’accessibilité. A terme, Dakar pourra desservir les pays limitrophes pour l’importation de véhicules. L’excellente position géographique permettra de jouer un rôle de premier plan dans le transbordement des véhicules en provenance des Amériques et destinés au pays de la façade Atlantique de l’Afrique.

(4) EVP :

Équivalent Vingt Pieds : Taille standardisée du conteneur de base, utilisée dans toutes les statistiques et plans de chargementté des navires.

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POSITION STRATÉGIQUE

SÉNÉGAL

Gare Maritime Internationale

Le notaire l’authentificateur des actes de société.

La Nouvelle Gare maritime internationale répond au besoin d’amélioration des conditions de réception du trafic passagers. Elle est composée d’un espace billetterie, d’un hall d’enregistrement, d’une zone de transit sécurisée, d’un hall grand fret, d’un bar et de boutiques. Avec cet espace unique en son genre dans la côte Ouest africaine, le port de Dakar, accueille le bateau Aline Sitoe Diatta, maillon essentiel dans la desserte maritime Dakar-Ziguinchor. La filière croisière pourra s’appuyer sur ce joyau pour relever la qualité des prestations offertes à une clientèle haut de gamme. ©PAD

Les Entrepôts du Sénégal au Mali ENSEMA >

Assemblée Nationale, place Soweto à Dakar

Situés à Korofina, au nord-est de Bamako, avec une capacité de stockage ©DR de plus de 70 000 tonnes de marchandises, les entrepôts sénégalais au Mali affichent des ambitions à court terme de s’ériger en un véritable hub commercial sous-régional au profit des opérateurs maliens, sénégalais, burkinabés, guinéens et nigériens. Sur un terrain de 6 ha, ils comprennent, entre autres, ©PAD 12 hangars de stockage, 2 hangars frigo, une aire de stockage de matériaux de construction, des quais de chargement et de déchargement rouliers et ferroviaires, des équipements de manutention. La réduction du temps de séjour des trains à Bamako, l’amélioration des conditions de réception et de stockage des marchandises à Bamako, la garantie du trafic de bout en bout et la desserte d’autres pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine en sont les principaux objectifs.

PAD - DP WORLD : Un partenariat de premier ordre

10063

10000

2007

2008

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8743

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2009

2010

2011

©DR

Depuis janvier 2008, un contrat de concession des terminaux à conteneurs lie le Port autonome de Dakar (PAD) à Dubaï Ports World (Dp world), l’un des plus importants opérateurs mondiaux de terminaux portuaires. La concession des terminaux à conteneurs constitue une réponse aux besoins d’investissements massifs indispensables au Pad dans sa stratégie de positionnement comme port d’éclatement de l’Afrique de l’Ouest tout en bénéficiant de l’expertise incontestable d’un partenaire de premier ordre : la marque d’un partenariat public privé dynamique.

Trafic global en milliers de tonnes

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Vue aérienne de Dakar 31 1 ER TRIMESTRE 2013



POSITION STRATÉGIQUE

SÉNÉGAL

Des solutions informatiques pour l’efficacité du commerce et du transport. Ibrahima Nour Eddine DIAGNE, Administrateur

Général de GAINDE 2000

Fruit d'un partenariat entre le secteur public et le secteur privé, GAINDE 2000 est une jeune entreprise, créée en 2002, dont l’expertise repose en partie sur l’expérience du Sénégal qui, depuis la fin des années 80, a développé et mis en service un ensemble d'outils en matière de douane.

Qu’est ce que ce Guichet Unique ORBUS et qu’à t-il apporté au commerce extérieur sénégalais ? ORBUS est un Guichet Unique Electronique qui interconnecte tous les acteurs, publics comme privés, du commerce extérieur sénégalais, dans le but de simplifier et d’accélérer les formalités à l’import et à l’export. Il couvre à la fois les opérations portuaires et aéroportuaires, ainsi que les frontières dotées du système informatique douanier. C’est un outil qui a été développé au Sénégal par des experts sénégalais mais qui est aligné sur les meilleures pratiques internationales. En effet, nos experts sont des membres actifs de l’UNCEFACT (Centre des Nations Unies pour le Commerce

Electronique) à ce titre nous appliquons la plupart des normes et recommandations internationales. De plus, le Guichet Unique ORBUS est souvent cité comme une référence internationale à côté des autres systèmes tels que celui de Singapour et de la Corée du sud. De manière concrète ORBUS a bouleversé le paysage des formalités du commerce extérieur du Sénégal où désormais l’essentiel des transactions se fait en mode dématérialisé. Le Sénégal est aujourd’hui bien classé dans les indicateurs du doingbusiness et du LPI du groupe de la banque mondiale. Est-ce que les opérateurs économiques sénégalais ont senti les effets de ces prouesses informatiques ? Oui bien entendu. Je dois d’ailleurs dire qu’ils sont au cœur de tout ce que nous entreprenons depuis la création du GIE. Il y a certes une forte volonté politique mais la concertation avec les acteurs privés sur les avancées technologiques est permanente. Je peux donc dire qu’ORBUS et la dématérialisation, sont le produit de ces acteurs présents au sein du Conseil d’Administration du GIE mais qui également participent activement aux travaux des comités de pilotage. Il y a parfois des incompréhensions car la notion de changement est complexe, mais on se retrouve toujours sur l’essentiel. Les bénéfices sont réels et les acteurs le perçoivent bien.

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Présentation du Data Center

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Vue aérienne du Port de Dakar

©DR

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ouvez-vous nous présenter GAINDE 2000 et son rôle dans la facilitation des échanges commerciaux ? GAINDE 2000 est une création des Douanes Sénégalaises à travers le Comité de Gestion de la Prestation Informatique Douanière (CGPID) qui détient 92% du capital du GIE. En 2002, la Douane a souhaité mettre en place cet instrument pour d’une part, s’assurer de la mise en œuvre du Guichet Unique Electronique ORBUS, d’autre part, disposer d’un bras technologique pour ses besoins propres, mais également pour promouvoir les solutions informatiques douanières à l’international dans un esprit de coopération Sud-Sud. C’est ainsi que nous avons été créés en 2002 et nous remplissons depuis notre mandat.

©GAINDE 2000

©GAINDE 2000

33 1 ER TRIMESTRE 2013


POSITION STRATÉGIQUE

Que représente GAINDE 2000 sur le plan international ? Je pense que nous sommes très actifs sur le plan international et cherchons d’une part à partager notre expérience avec les autres pays, notamment africains, d’autre part en veillant à nous inscrire en permanence sur les meilleures pratiques internationales pour ne jamais être dépassés. Ainsi, GAINDE 2000 a installé le système de dédouanement du Kenya, nos experts sont en train de développer le Guichet Unique du Burkina Faso et nous sommes en discussion assez avancée avec d’autres pays que je ne peux pas encore citer. Sur le plan de l’expertise, nos collaborateurs ont eu à participer à des missions d’études en Asie Centrale, à l’Ile Maurice et dans beaucoup de pays africains.

Envoyez-vous souvent vos ingénieurs en France pour des séances de formation ou de mise à niveau ? Une bonne partie de la mise à niveau se fait sur place. Toutefois, il nous arrive chaque année d’envoyer, en France notamment, nos ingénieurs sur des formations qui ne se donnent pas à Dakar.

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©Gaindé 2000

Le GIE GAINDE 2000 assure aujourd’hui le mandat de rapporteur pour l’Afrique de l’UNCEFACT et préside l’Alliance Africaine pour le Commerce Electronique. Sur le plan reconnaissance, Le GIE GAINDE 2000 a été primé en 2007 et 2011 par le prix TIGA (Technology In Government in Africa) et cette année 2012, il a remporté le 1er prix des Nations Unies pour le Service Public dans la catégorie 2, «Améliorer la Prestation de Services ».

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Présentation du Help Desk

Remise du 1er prix des Nations Unies (25 Juin 2012 dans la salle de l’Assemblée Générale à New York)

©Gaindé 2000

Que vous reste t-il comme chantier sur le plan national ? Nous avons réalisé entre 2009 et 2012 un tournant stratégique en passant de l’automatisation des procédures à leur dématérialisation pure et simple. Le Sénégal rejoint le club des rares pays au monde travaillant en mode dématérialisé. Toutefois, il y a toujours un avenir même pour les œuvres les plus avant-gardistes. Nous pensons qu’au cours des prochaines années, nous mettrons l’accent sur la propagation de ces services sur les frontières terrestres et sur l’utilisation du potentiel des outils de mobilité. Nous voulons également nous investir sur l’interopérabilité et les systèmes informatiques étrangers pour avoir une continuité des transactions commerciales depuis l’étranger vers le Sénégal. Nous sommes en train de développer des accords de partenariat avec notamment la Chine et la Malaisie pour l’Asie. Nous voulons faire la même chose en Afrique et en Europe.

SÉNÉGAL

- Amadou KANE : Ministre de l’Economie et des Finances (au milieu) - Mouhamadou Makhtar CISSE : Directeur Général des Douanes (à droite) - Ibrahima Nour Eddine DIAGNE : Administrateur Général de GAINDE 2000 (à gauche)

Distinction GAINDE 2000 a remporté le 1er prix des Nations Unies pour le Service Public dans la catégorie 2, «Améliorer la Prestation de Services ». Ce prix est la plus prestigieuse distinction pour le service public. C’est le guichet unique électronique ORBUS qui est en service au Sénégal depuis 2004 et dont la version dématérialisée entrée en production depuis 2011 qui a été primée. En tout, 44 organisations de 29 pays ont été primées en 2012. Les lauréats sont : 1er Prix: Bahreïn, Bosnie Herzégovine, Brésil, République Dominicaine, Inde, Liban, Malaisie, Ile Maurice, Mexique, Corée du Sud, Sénégal, Afrique du Sud, Espagne, Thaïlande, Turquie, Emirats Arabes Unis et Etats Unies d’Amérique ; 2ème Prix : Australie, Canada, Egypte, Géorgie, Grenade, Inde, Kenya, Mexique, Maroc, Sultanat d’Oman, Corée du Sud, Rwanda, Singapour, Slovénie, Espagne, Suisse, Thaïlande et Turquie La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 25 Juin 2012 dans la salle de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York. Plusieurs Ministres et Maires y ont pris part.

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UN LEADER MONDIAL DIVERSIFIÉ DE LA SANTÉ, CENTRÉ SUR LES BESOINS DES PATIENTS.

@ Elie Bernager / Stone / Getty Image

SANOFI,

Notre stratégie est basée sur trois axes : accroître l’innovation en R&D, saisir les opportunités de croissance externe et s’adapter aux dé¿s et opportunités à venir. Sano¿ possède des atouts fondamentaux dans le domaine de la santé avec six plateformes de croissance : marchés émergents, vaccins, santé grand public, prise en charge globale du diabète, produits innovants et santé animale. Et avec Genzyme, Sano¿ renforce son expertise dans le domaine de la biotechnologie et des maladies rares. Plus de 110 000 collaborateurs dans 100 pays, à l’aide de nos partenaires nous agissons pour protéger la santé, préserver la vie et répondre aux besoins potentiels de santé de 7 milliards de personnes dans le monde.

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Le Sénégal :

© Ndimby Andriantsoavina

Une position géographie stratégique


Le Sénégal :

l’Energie : une clé indispensable du développement


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Route du Service Géographique, Hann, BP 2076 Dakar - SENEGAL Tél.: +221 33 839 92 98 / Fax : +221 33 832 18 99 Email: petrosen@petrosen.sn - Site Web : www.petrosen.sn


ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

SÉNÉGAL

Un instrument majeur de la politique énergétique. PETROSEN est une Société Anonyme à participation publique majoritaire créée en 1981 à la suite du deuxième choc pétrolier. Elle est l'instrument d'application de la politique pétrolière de l'Etat du Sénégal qui détient 99% de son capital social.

Le Sénégal peut-il aspirer à devenir, dans un avenir proche, un pays pétrolier ? Des hydrocarbures ont été mis en évidence dans notre bassin et sont produits depuis les années 1960. Bien sûr, il s’agit jusqu’à présent de petites quantités de pétrole brut et de gaz naturel. Mais cela a une signification dans la recherche pétrolière : l’existence dans le bassin sédimentaire sénégalais d’un système pétrolier fonctionnel, c'est-à-dire la combinaison des facteurs géologiques majeurs qui prouvent des possibilités de génération et d’accumulations d’hydrocarbures. De plus, les découvertes récentes de pétrole dans l’offshore Mauritanien, au Ghana et plus récemment en Sierra Léone nous confortent dans notre convic-

tion car les pièges susceptibles de contenir des hydrocarbures identifiés en offshore profond au Sénégal sont semblables à ceux identifiés dans ces pays. La stratégie actuelle de PETROSEN consiste en une intensification des activités de recherche, particulièrement les acquisitions sismiques 3D, pour identifier des prospects (pièges pétroliers) et les forages d’exploration, avec pour objectif d’aboutir le plus rapidement possible à une découverte. Quels sont les résultats auxquels vous avez abouti dans le cadre de la recherche pétrolière ? Pour rappel, les premières références connues d’hydrocarbures au Sénégal sont des traces de bitume rencontrées dans des roches calcaires en 1917 et des indices de gaz et d’huiles retrouvés dans un forage d’eau en 1932 aux environs de Dakar. Les véritables recherches débuteront en 1952, sous l’égide du Bureau de Recherche Pétrolières (BRP). Ainsi, entre 1952 et 2011, 156 puits d’exploration et de développement furent forés en onshore et en offshore. Ces travaux de recherche ont abouti à quelques découvertes assez intéressantes. La première fut celle de gaz naturel et d’huile à Diam Niadio en 1961. Cette découverte sera mise en production pendant quelques années pour l’alimentation d’une Turbine à Gaz (TAG) de la centrale du Cap des Biches de la SENELEC. En 1967, du pétrole lourd fut découvert au niveau du Dôme Flore, au large de la Casamance.

Des études menées ultérieurement ont permis d’estimer les réserves en place à près d’un (01) milliard de barils. En 1987 et en 1993, PETROSEN,en partenariat avec la compagnie irlandaise TULLOW Oil, fit de nouvelles découvertes de gaz naturel dans la partie Est de la zone de Diam Niadio, respectivement avec les puits DN-12 et DN-14.

©PETROSEN

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ouvez-vous présenter les missions de PETROSEN à nos lecteurs ? Ses missions comprennent, dans l’amont du sous-secteur des hydrocarbures : l’évaluation du potentiel pétrolier du bassin sédimentaire ; la promotion de ce potentiel auprès de compagnies pétrolières internationales ; la participation, avec ces compagnies, à l’exploration et la production; le suivi et le contrôle des opérations pétrolières. La société opère en association avec les compagnies détentrices de permis de recherche au Sénégal. Dans l’aval du sous-secteur des hydrocarbures , PETROSEN intervient pour le compte de l’Etat dans les segments sensibles de l’aval du sous-secteur comme le négoce, le stockage, le raffinage et la distribution en vue d’y traduire les choix stratégiques du Gouvernement.

Général de la Société des Pétroles du Sénégal - PETROSEN

©Agence Spatiale Européenne (ESA)

Entretien avec Mamadou FAYE, Directeur

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Site de Forage


Quelles sont les compagnies qui opèrent dans la recherche pétrolière au Sénégal ? Aujourd’hui, cinq compagnies pétrolières opèrent dans des permis de recherche en onshore comme en offshore et sont liés à l’Etat du Sénégal et PETROSEN par des Contrats de Recherche et de Partage de Production d’Hydrocarbures. Il s'agit de FORTESA International LLC, une compagnie américaine, opérateur du permis de Tamna en onshore, de Petro-Tim Ltd. (Hong Kong) opérateur des permis de Saint Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond, de Oranto Petroleum Ltd. (Nigeria), opérateur du permis de Cayar Offshore peu Profond, de First Australian Resources Ltd. (FAR), une société de droit australien, qui gère le permis de Rufisque & Sangomar Offshore Profond et de African Petroleum Corporation Ltd, une autre compagnie de droit australien qui opère deux permis, Rufisque Offshore Profond et Sénégal Offshore Sud Profond. Ces compagnies disposent de capacités techniques et financières solides qui leur permettent de mener des opérations dont les résultats contribuent non seulement à des avancées significatives dans la connaissance de l’offshore mais aussi à mettre en évidence des prospects dont les forages prévus à moyen terme peuvent aboutir à la découverte d’importants gisements. Il faut noter pour s’en réjouir que nous recevons régulièrement des demandes de permis, car de nombreuses compagnies manifestent leur intérêt à investir dans l’exploration-production de notre bassin.

Pourquoi investir au Sénégal en général et en exploration production en particulier ? Il est très aisé de répondre à cette question. En effet, le Sénégal, par sa position géographique permet un accès facile aux marchés régional et international. C’est un pays stable avec des infrastructures modernes. Il dispose aussi d’un environnement fiscal très attractif. Concernant l’exploration/production, le Sénégal dispose d’un réel potentiel pétrolier confirmé par de nombreuses découvertes et la production d’hydrocarbures à Diam Niadio, Gadiaga, dans le Dôme Flore… Il faut aussi noter la présence de roches mères, capable de générer des hydrocarbures, ainsi qu’un potentiel possible pour du gaz de schistes en onshore et de multiples types de pièges d’hydrocarbures en offshore profond. En outre, nous disposons d'une Banque de Données Pétrolières moderne capable

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40 1 ER TRIMESTRE 2013

SÉNÉGAL

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©PETROSEN

Cette zone de Diam Niadio produira entre 1987 et 2000 : environ 218 000 000 Nm3 de gaz naturel entièrement livré à la centrale électrique du Cap des Biches pour la production d’électricité ; près de 62 500 barils de pétrole brut de 34° API vendu à la Société Africaine de Raffinage; et 35 600 barils de condensât. Une autre découverte de gaz sera faite en 1997 par PETROSEN dans la zone de Gadiaga (Communauté rurale de Noto, dans la région de Thiès), avec le puits dénommé Gadiaga-2 (GD2). Ce puits sera mis en production à partir d’octobre 2002 à la suite de la pose d’un gazoduc de 34 km reliant le gisement à la station d’épuration et de stockage de Kabor. Cette découverte sera suivie par plusieurs autres dans la même zone avec les puits du périmètre de Sadiaratou (7 puits d'exploration et de développement) forés entre 2005 et 2011. Ces travaux d'exploration ont permis d'accroître les capacités de production moyenne journalière pour mieux satisfaire les besoins de la Turbine à Gaz N°2 de la SENELEC.

©PETROSEN

ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

Réseau de Transport de Gaz Naturel

Site de Production à Gadiaga

de satisfaire de manière efficiente les besoins des compagnies en matière d'informations géologiques et géophysiques. Qu’en est-il de la responsabilité sociale de votre entreprise dans les zones d’intervention ? C’est une tradition pour PETROSEN et ses partenaires de soutenir les populations riveraines des zones où se déroulent les opérations pétrolières. Les domaines les plus souvent ciblés sont l’Education, la Santé et l’Environnement. En effet, PETROSEN et ses partenaires ont construit l’hôpital de Diamniadio, la localité qui abrite la Base des Opérations Pétrolières. Cet hôpital est très apprécié car c’est le seul qui se situe dans l’axe Dakar/Thiès. Dans la zone de Gadiaga, localité qui abrite les puits producteurs de gaz naturel, nous avons construit des salles de classes et dégagé des pistes de production avec notre partenaire FORTESA. Deux projets relatifs à la construction d’un Poste de Santé et à l’électrification du village sont actuellement à l’étude.


ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

Je citerai aussi la participation de PETROSEN et de TULLOW Oil à la lutte contre le paludisme par le don de moustiquaires imprégnées aux populations de Lompoul et Potou, dans la région de St. Louis. Pour le volet éducation, toujours dans la zone de Lompoul de Potou, nous avons distribué du matériel scolaire composé de six cent cinquante kits scolaires et de quatre ordinateurs avec connexion Internet pour l’initiation des enfants à l’informatique. Les exemples sont nombreux, mais je ne mentionnerai que ceux là. Je vous confirme que PETROSEN, en collaboration avec ses partenaires et en fonction des moyens disponibles, s’attache à satisfaire l’expression des besoins des populations autochtones où se déroulent les opérations de forages.

SÉNÉGAL

A cet effet, la promotion offensive que nous menons auprès de l’industrie pétrolière internationale et la révision de la législation pétrolière permettent d’une part de susciter l’intérêt de nombreuses compagnies, d’autre part une meilleure prise en compte des intérêts du pays et des populations. Comme le dit notre slogan, notre objectif c’est « l’Energie pour la Croissance ». >

Station de Traitement de gaz à Kabor

Que diriez-vous en conclusion ? La contribution de PETROSEN aux efforts du Gouvernement en vue d’apporter des solutions durables à la crise énergétique du pays passe par le développement à court et moyen terme de la production de gaz naturel. A l’heure où la crise énergétique mondiale de même que la crise économique européenne déterminent les stratégies des investisseurs en général et des compagnies pétrolières en particulier, il existe un regain d’intérêt pour le continent africain. Notre but principal est d’accélérer les travaux de recherche dans notre bassin pour aboutir rapidement à une découverte.

©PETROSEN

Prospection Aujourd’hui, cinq compagnies pétrolières opèrent dans des permis de recherche en onshore comme en offshore . FORTESA International LLC, une compagnie américaine, opérateur du permis de Tamna en onshore, Petro-Tim Ltd. (Hong Kong) opérateur des permis de Saint Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond, Oranto Petroleum Ltd. (Nigeria), opérateur du permis de Cayar Offshore peu Profond, First Australian Resources Ltd. (FAR), une société de droit australien, qui gère le permis de Rufisque & Sangomar Offshore Profond, African Petroleum Corporation Ltd, une autre compagnie de droit australien qui opère deux permis, Rufisque Offshore Profond et Sénégal Offshore Sud Profond.

41 1 ER TRIMESTRE 2013


L’accès à l’énergie EN AFRIQUE : DES BESOINS CON SIDÉRABLES Plus de 1,4 milliard de personnes n’ont pas encore accès à l’électricité dans le monde, dont 550 millions en Afrique : pour les pays en développement, concilier accès à l’énergie, croissance économique et changements climatiques est un véritable défi.

Situation actuelle

L

a capacité de production électrique de l’Afrique est de 120 GW pour 1 milliard d’habitants (100 GW installés en France pour 65 millions d’habitants). Les électriciens nationaux, qui répondent difficilement aux besoins croissants des zones urbaines, n’ont pas les moyens de fournir l’électricité dans les zones rurales où l’électrification n’est généralement pas rentable pour ces opérateurs. Le métier de l’électrification rurale : un équilibre financier difficile à atteindre. Les populations rurales d’Afrique subsaharienne ont des revenus faibles (87 % vivent avec 2$ US par jour et par personne) ; elles consomment peu d’électricité (en moyenne de 5 à 30 kWh/mois, contre 500 kWh/mois en France) ; la densité de population est faible et donc la connexion au réseau d’électricité national coûteuse. Les coûts moyens de production d’électricité dans ces zones sont par ailleurs élevés.

ALGÉRIE

LIBYE

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MAURITANIE M AL I

CAP -VER T SÉNÉGAL GUINÉE-BISSAU GUINÉE SIERRA LEONE LIBÉRI A

NIGER

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BURKINA FASO NIGERIA R. CEN TRAFRICAINE CAMEROUN

GAMB IE

Une structure d’entreprise commerciale, avec subventions à l’investissement initial, peut permettre d’assurer la viabilité des programmes d’électrification rurale. Le succès des projets tient à quatre conditions : t des cadres réglementaires et institutionnels bien établis ; t des choix technologiques pertinents ; t une organisation adaptée des financements ; t des capacités humaines locales disponibles et correctement formées.

TUNISIE

M AROC SA HARA OCCIDENTAL

w COMMENT AGIR ?

OUG ANDA

CÔTE D’ IVOIRE GHANA

ÉT HIOPIE SUDSOUDAN

RDC

GABON

K ENY A

CONGO TANZANIE

TOGO BÉNIN GUINÉE ÉQUATORIALE SAOTOMÉ-ETPRINCIPE

SOMALIE

ANGOLA

ZAMBIE

NAMIBIE

ZIMBABWÉ

BO TSWANA AFRIQUE DU SUD LESOTHO

RWANDA

Taux d’électrification rurale > 90 %. 20 % < Taux d’électrification rurale < 60 %. 10 % < Taux d’électrification rurale < 20 %. Taux d’électrification rurale < 10 %.

BURUNDI

MOZAMBIQUE

Sources : ONU 2009, rapports annuels des sociétés d’électricité

3 €/kWh Mali : lanterne à led

0,50 €/kWh

Mali : lampe à pétrole

0,70 €/kWh

Mali : kit photovoltaïque Mali : générateur diesel + mini-réseau Mali : connexion au réseau électrique

M ADAGASCAR

France (sans chauffage)

0,30 €/kWh 0,15 €/kWh 0,10 €/kWh

M ALAW I SWAZILAND

Source : EDF


ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

SÉNÉGAL

Réduire la pauvreté dans les pays en développement grâce à l’accès à l’énergie. Electricien mondial de premier rang et énergéticien responsable, le groupe Électricité de France (EDF) développe depuis plus de 15 ans des projets en faveur de l’accès à l’énergie dans les Pays en développement ; une action qui s’inscrit notamment dans le cadre de son engagement RSE. Pour répondre au défi de l’accès à l’énergie dans les Pays en Développement, EDF partage son expertise et savoir-faire avec un large réseau de partenaires publics et privés (bailleurs internationaux, ONG, gouvernements et institutions, opérateurs, …). Ainsi, EDF contribue à la lutte contre la précarité énergétique et participe au développement local, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux et climatiques. Au Sénégal, EDF et MATFORCE ont crée la Société de Services Décentralisés (SSD) « Énergie Rurale Africaine – ERA » qui détient la concession d’électrification rurale Kaffrine - Tambacounda - Kédougou et à pour objectif d’électrifier, à terme, 18000 clients.

Entretien avec monsieur Edouard DAHOMÉ, Directeur Afrique et Accès à l’Energie

Diriez-vous que votre action en Afrique de l’Ouest répond à ce que vous nommez «enjeu sociétal» ? Aujourd’hui, l’électricité constitue un produit vital. Sans électricité, il n’y a pas de vrai développement possible. Le secteur de l'énergie est une thématique transversale qui intervient dans un grand nombre de points déterminants pour le développement : la ville ; les transports ; l'industrie ; l’eau ; la communication ; et même la santé ou l'éducation et ce secteur est associé à plusieurs problématiques ; la croissance urbaine, la croissance de population, la distribution de services de base au plus grand nombre et le dévelop>

pement des régions. En Afrique, l'accès à l'électricité est un problème majeur qui freine considérablement son développement. Elle est le continent le moins électrifié du monde : 15% de la population mondiale, pour seulement 3% de la consommation électrique. Un chiffre très frappant, mais à nuancer selon les régions : l'Afrique du Nord est électrifiée à plus de 90%, et l'Afrique du Sud, à elle seule, représente près de la moitié de l'électricité produite sur le continent. C'est bien sûr l'Afrique subsaharienne, hors Afrique du Sud, qui est la plus en retard : 48 pays, 10% de la population mondiale, et des installations électriques équivalentes à celle de la Pologne. Plus inquiétant, en 2030 la moitié de la population mondiale sans électricité vivra en Afrique subsaharienne.

Département Afrique et Accès à l'Energie de la Direction Développement International , Tour EDF à la Défense

©Jean-Marc Moret

EDF revendique un statut «d’Entreprise Responsable», pouvez-vous préciser vos engagements ? Fournisseur d’un bien indispensable à l’activité économique et au confort quotidien, le groupe EDF est conscient de ses responsabilités vis-à-vis de la société et des générations futures. Les sociétés du groupe partagent une culture de service public et des valeurs communes. Le groupe souscrit à de nombreux textes et conventions internationales en faveur des droits de l’homme, des droits du travail et de la protection de l’environnement. Nous sommes constamment mûs par

9 engagements qui répondent à 3 enjeux prioritaires : l'enjeu environnemental, l'enjeu sociétal et l 'enjeu de gouvernance .

©photoeverywhere.co.uk

ouvez-vous présenter EDF et ses activités ? Le groupe EDF est un leader européen de l’énergie, présent sur tous les métiers de l’électricité, de la production au négoce, et de plus en plus actif sur la chaîne du gaz en Europe. Acteur principal du marché français de l’électricité, il dispose du premier parc de production et du premier portefeuille de clientèle en Europe et intervient de manière ciblée dans le reste du monde. Il est le principal opérateur de réseaux en Europe et présente ainsi, par son modèle d’activité, un équilibre solide entre activités régulées et concurrentielles.

P

43


ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

SÉNÉGAL

9 engagements pour répondre à 3 enjeux prioritaires

Pour une entreprise, exercer un métier traitant d’un produit vital entraîne véritablement une responsabilité et des obligations sociétales. Le groupe EDF considère qu’il doit être en mesure de répondre au mieux à cette responsabilité. Parce que l'accès à l'énergie est un enjeu mondial, EDF a décidé de s’orienter vers les populations les plus pauvres des pays en développement et de livrer cette bataille : « Faciliter l’accès à l’énergie des populations rurales des pays en développement ». En partenariat avec les institutions, les bailleurs de fond internationaux et les ONG, nous relevons ce défi du développement. Bien entendu, ce combat n’a de sens que si il répond aux demandes des populations et les associe étroitement par des modes de fonctionnement durables et responsables. Quel tableau peut-on aujourd’hui dresser quant à l’accès à l’énergie électrique en Afrique ? Les besoins sont considérables. J’ai déjà exposé le fait qu’il y existe une disparité suivant les zones du continent. Avec 15% de la population mondiale, l’Afrique représente à peine 3% de la consommation mondiale d’électricité. Le taux d’électrification moyen du continent atteint 40% de la population, mais à peine 23% en zones rurales. Et pourtant, depuis le début du nouveau millénaire, l’Afrique génère une croissance annuelle de 5% de son PIB, soit deux fois celle de l’Europe. Pour répondre aux besoins de cette croissance et rattraper les retards cumulés au cours de la dernière décennie, il faudrait investir annuellement dans le secteur électrique africain 40 milliards de dollars pendant 10 ans or ces investissements n’atteignent que 11 milliards de dollars. Pour notre lectorat, compte tenu des disparités géogaphiques, pouvez-vous préciser la situation qui prévaut en Afrique subsaharienne ? Dans cette partie du continent, plus de 580 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité, soit 69 % de la population. La capacité installée des centrales de production d'électricité y est de 74 GW pour 860 millions d'habitants, soit celle de l'Espagne avec ses 45 millions d'habitants. Les populations rurales y ont des revenus faibles : 87 % vivent avec 2$ US par jour et par personne ; elles consomment peu d’électricité : en moyenne de 5 à 30 kWh/ mois, contre 500 kWh/mois en France; la densité de population est faible et donc la connexion au réseau d’électricité national coûteuse.

44 1 ER TRIMESTRE 2013

L'enjeu environnemental La lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité : 1. rester, en tant que Groupe, le moins émetteur de CO2 des grands énergéticiens européens, en premier lieu des grands producteurs d’électricité. 2. adapter notre parc de production et nos offres au changement climatique, 3. réduire notre impact environnemental, notamment sur la biodiversité. L'enjeu sociétal Faciliter l’accès à l’énergie et développer des liens de proximité avec les territoires : 4. favoriser l’accès à l’énergie et l’éco-efficacité énergétique, 5. développer dans la durée la proximité avec les territoires où nous opérons, 6. contribuer à l’effort éducatif sur les questions liées à l’énergie. L'enjeu de gouvernance Contribuer au débat sur le développement durable par le dialogue, l’information et la communication : 7. poursuivre le développement des politiques et le partage des valeurs au sein du Groupe, en relation avec tous les publics, 8. vous communiquer et vous rendre compte des activités et résultats du Groupe en matière de développement durable, 9. participer au débat sur le développement durable au niveau national et international. Quelle approche accompagne vos actions sur le terrain pour améliorer l’accès à l’électricité des populations ? Il est important de rappeler deux points. Le premier est que notre engagement ne date pas d’hier et parcourt un large éventail d’actions. Par exemple depuis le début des années 90, le groupe EDF s'est impliqué en faveur de l'accès à l'électricité dans les pays en développement : comme producteur d'électricité en développant de grandes infrastructures (par exemple au Laos avec le barrage de Nam Theun 2) ; comme distributeur d'électricité à travers des programmes d'électrification périurbaine (au Brésil, en Argentine, en Afrique du Sud et au Maroc). Le deuxième est que nous collaborons avec de nombreuses agences gouvernementales, des institutions, des bailleurs de fond internationaux, des entreprises et des ONG. Ces expériences et ces analyses multiples permettent de dresser un tableau pour que l’Afrique relève avec succès le défi de son électrification, notamment en milieu rural où vivent plus de 500 millions de personnes encore dépourvues d’accès à toute forme moderne d’énergie. Tout d’abord, l’importance de la gouvernance, c'est-à-dire la volonté politique des Etats sans lequel aucun progrès durable ni significatif n’est envisageable. Cette volonté doit se traduire par des planifications énergétiques et électriques de long terme, mais aussi par la mise en place de cadres institutionnels, réglementaires, et par des règles de gouvernance susceptibles de rassurer les investisseurs. Puis, l’importance des echelles régionales (énergétiques,environnementales, humaines, capitalistiques) et favoriser une meilleure adéquation entre les ressour-

ces et la taille des marchés souvent trop petits à l’échelle nationale pour attirer les investisseurs. Pour le secteur électrique on estime à 2 milliards d’USD par an le gain qui émanerait d’une coordination à l’échelle régionale. Ensuite, il serait illusoire de ne vouloir régler le retard de l’électrification que sous l’angle technique et financier : la formation professionnelle sera une composante majeure dans la réussite de tous les efforts d’électrification, tous secteurs confondus, car elle seule est à même de pérenniser les efforts entrepris. Enfin, les choix technologiques qui seront déterminants, et c’est précisément la raison pour laquelle il faut éviter de les aborder avec dogmatisme ; mieux vaut les traiter avec pragmatisme et réalisme, en tenant compte des réalités de terrain, des ressources locales mais aussi de l’usage auquel on les destine. Il faut rappeler que l’Afrique bénéficie de richesses extraordinaires en ressources les plus variées : 10% des réserves mondiales hydrauliques économiquement exploitables ; 9% des réserves de pétrole ; 8% de celles de gaz et 6% de celles de charbon ; sans compter les potentiels éoliens et en biomasse. Il ne faut également pas oublier de réhabiliter l’existant et de favoriser les programmes d’efficacité énergétique. Même si incontestablement le manque de financement est une des raisons essentielles de la carence d’électrification en Afrique de l’Ouest , sans une prise en compte des points mentionnés ci-dessus, mettre en place les projets et les optimiser est particulièrement difficile. Cependant le plus préoccupant reste l’urgence. Il faut que tous les acteurs se mobilisent, chacun selon son rôle et ses compétences, mais aussi en prenant soin de se coordonner.


ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

les SSD fer de lance de l’Electrification Rurale

La SSD sénégalaise ERA Sénégal Le Sénégal s’est lancé dans un programme ambitieux d’électrification rurale. Il a mis en place un cadre institutionnel complet, avec le soutien de nombreux bailleurs de fonds, et a décidé d’attribuer, par appels d’offres internationaux, des concessions d’électrification rurale à des opérateurs indépendants. Le groupement EDF - 1er électricien mondial - et CSI Matforce - compagnie privée sénégalaise présente dans les domaines de l’énergie, de la climatisation, mais aussi de la vente de véhicules, de machines hydrauliques et agricoles - a remporté fin juin 2011 l’appel d’offres de la concession de Kaffrine-Tambacounda-Kédougou. Directement issue de ce groupement, la société

SÉNÉGAL

La SSD est un concept élaboré par EDF et l'Ademe pour proposer un ensemble de services portés par une société de droit local et gérée localement. Les SSD ont pour objet de vendre des services énergétiques décentralisés, améliorant la vie quotidienne des ménages ruraux (éclairage domestique et public, cuisson, accès à la radio, à la télévision et au téléphone...). Elles apportent également l'énergie à des artisans, commerçants, industriels et au secteur sanitaire et social (écoles, centres de santé...). Sur un territoire défini qu'elles reçoivent en concession pour une durée de 15 à 25 ans renouvelables, leur mission est de desservir au moins 10 000 clients, soit environ 60 à 150 000 personnes selon la taille et la structure des familles. La force des SSD est de s'intégrer dans le tissu socio-économique local. Ce sont des sociétés de droit local gérées par des responsables et en général des personnels locaux. Toute la difficulté consiste à concevoir des projets durables, c'est-à-dire capables d’être financé et d'assurer leur propre développement. S'appliquant à des régions défavorisées, dans lesquelles les clients sont faiblement consommateurs d'énergie et ont peu de ressources financières, la pérennisation des sociétés de services décentralisés est particulièrement difficile. Elle nécessite l'élaboration d'un modèle économique spécifique combinant subventions et tarifs adaptés. Les SSD installent, exploitent, entretiennent et renouvellent les installations dédiées à la fourniture d'électricité (petits générateurs diesel et micro-réseau ; kits solaires photovoltaïques, centrales hybrides solaire-diesel ou biocarburant-diesel, connexion au réseau national,...). Une fois la subvention reçue pour leur création (de 60 à 80% du montant initial des investissements), elles doivent fonctionner comme des sociétés commerciales, autrement dit équilibrer leurs comptes et générer les bénéfices nécessaires à leur développement et à la rétribution de leurs actionnaires. EDF intervient comme une « aide au démarrage » en apportant des capitaux et les compétences nécessaires à la création et au fonctionnement de ces sociétés. Lorsque la viabilité d'une SSD est garantie, EDF vend la totalité de ses parts à son partenaire local, qui assurera la vie de la société sur le long terme.

« Énergie Rurale Africaine – ERA »

(70% EDF – 30% CSI Matforce) a été créée à Tambacounda, au cœur de la concession, pour porter le projet. Matériel

* Kits photovoltaïques permettant de satisfaire les besoins électriques d’une maison, de bureaux, d’hôtels et de locaux commerciaux et administratifs, que ceux-ci soient déjà connectés au réseau électrique ou non * Kit solaires thermiques (chauffe-eaux solaires) * Appareils électriques solaires (bornes de jardins, éclairage public,...) * Installations électriques en micro-réseaux * Kits solaires mobiles * Tentes solaires climatisées * Kits photovoltaïques événementiels pour l’éclairage, la réfrigération et la climatisation des fêtes de familles, religieuses ou autres http://www.era-senegal.com

Il y a plus de 15 ans, EDF effectuait ses premiers pas au service de l’accès à l’énergie et de l’électrification rurale. Comment évolue cette activité ? L’électrification rurale touche plus d’1,5 milliard de personnes. Elle représente un enjeu dont l’ampleur requiert non seulement une mobilisation financière et technique, mais aussi une démultiplication de l’expérience accumulée. Avec nos partenaires historiques, l’ADEME et TOTAL nous avons effectué nos premiers pas au service de l’accès à l’énergie et de l’électrification rurale au Mali, au Botswana, au Burkina Faso, au Maroc et en Côte d‘Ivoire, il y a plus de 15 ans. Un nouveau modèle d’entreprise a été créé : les SSD (Sociétés de Services Décentralisés). Fer de lance de cette activité pionnière, elles doivent être des outils d’actions efficaces, réalistes et durables, qui répondent aux besoins du terrain. Plus de dix ans après leur création, nous apprenons beaucoup et mesurons le chemin qu’il reste à parcourir. Le dialogue constant et les années passant, nous pouvons dresser deux constats qui soulignent le long chemin à parcourir. Le premier est optimiste. Dix ans après leur création, les SSD existent toujours et remplissent la mission qu’elles s’étaient

assignée : apporter l’électricité aux populations rurales dans de bonnes conditions. Ces sociétés sont même en phase de croissance, ce qui semble valider le concept créé. Mais, dans la majorité des cas, elles n’ont pas atteint leurs objectifs de rythme de raccordement, de nombre de clients et de performance économique. L’électrification rurale repose sur trois piliers : les États, les bailleurs et les opérateurs. Au cœur de ces appuis, se trouvent les clients, qui sont la finalité de tous les projets . Il y a très clairement une fragilité des opérateurs. Ce maillon de la chaîne de l’électrification rurale doit être renforcé, car la réalisation des programmes et leurs succès en dépendent totalement. Le premier moyen pour y remédier passe par le respect des engagements pris au départ par toutes les parties prenantes du partenariat. Il faut prévoir des clauses de révision et être souple dans la gestion de ce type de partenariats. De fait, le développement de ces programmes requiert une durée très longue, au‐delà de 10 ans. En une décennie le prix des matières premières varie considérablement et les technologies évoluent. Chacun doit pouvoir s’adapter à ces évolutions ou se prémunir au mieux. Il y a une exigence de dialogue pour s’échanger les bonnes pratiques.

45 1 ER TRIMESTRE 2013


ENVIRONNEMENT ÉNERGÉTIQUE >

SÉNÉGAL

Atelier de Durban 2013, évaluation des impacts sociaux et économiques des projets d’accès à l’énergie en Afrique

En est-il de même pour l’impact économique ? Globalement le résultat est plus mitigé. L’impact économique est faible pour les SSD dont le service s’appuie sur des kits solaires, par contre il est positif pour les SSD qui électrifient via des micro-réseaux. Quels sont les facteurs qui expliquent ces différences ? Ces différences résident sur 3 paramètres principaux des SSD : - Les technologies : kit Photovoltaïque, micro-réseaux, puissances disponible, ... - Le mandat de concession : focus sur les foyers, clients institutionnels, entreprises,... - La typologie des zones géographiques : densité des villages, terrain accidenté, éloignement par rapport aux zones urbaines, ... Quelles conclusions peut-on en tirer ? On constate à quel point l’influence de l’étendue du mandat et de la typlogie des zones d’activité de la SSD est importante sur son impact social et économique. Ainsi, des évolutions au niveau de la définition des mandat et des innovations permettant de s’adapter à une configuration géographique particulière permettraient d’améliorer grandement l’impact positif des SSD basées sur des kits solaires sans rejeter pour autant la technologie. Je pense notamment aux villages dispersés. Une réflexion dans ce sens pourra également permettre de revaloriser la technologie solaire vis-à-vis de certains bénéficiaires qui, contairement aux conclusions de l’évaluation de 2008, ne sont pas «unanimement satisfaits» et qui pour certains, attendent très fortement le raccordement au réseau électrique, ayant le sentiment d’être des citoyens de

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second rang, non connectés à la « véritable électricité ». Que peut-on en résumer ? Le point de comparaison est l’évaluation précédente effectuée en 2008. Trois aspects en constituent les bases et retiennent notre attention : - l’impact social, - les dépenses énergétiques, - la satisfaction générale. Des différents modèles de SSD , on peut observer que si l’impact social reste évident pour les clients, pour les non-clients, l’aspect positif n’est significatif que pour les projets basés sur des microréseaux. Les dépenses énergétiques sont plus stables. Contairement à 2008, les économies réalisées grâce au service des SSD couvrent souvent le coût de l’abonnement mensuel.

Cette nouvelle évaluation montre que les dépenses énergétiques des ménages sont stables en moyenne avant et après la souscription à une SSD, alors qu’en 2008 celles-ci augmentaient après une souscription. La satisfaction générale n’est pas unanime. L’évolution du réseau électrique a contribué à faire évoluer le sentiment des clients vis-à-vis de la technologie photovoltaïque. Et par rapport à 2008, beaucoup de clients prennent pour acquis les services apportés par les SSD . Certes, les besoins évoluent et notre défi est d’y répondre en travaillant constamment à travers l’innovation et la recherche et développement qui sont des leviers importants.

©EDF

Qu’en avez-vous déduit sur l’impact social de ces SSD ? L’impact social des différents modèles étudiés est toujours positif, en particulier en ce qui concerne le confort des ménages et l’éducation. Il est d’autant plus fort pour un certain type de SSD qui apportent l’éclairage public et électrifient des bâtiments publics (écoles, centres de santé, ...)

©EDF

Quels points améliorer pour une efficacité accrue ? Nous évaluons périodiquement les impacts socio-économiques des projets d’accès à l’énergie en Afrique. En février 2013, à Durban, nous avons effectué la dernière évaluation avec l’appui d’Enea Consulting, une société de conseil spécialisée dans l’énergie et le développement durable.

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Participants à l’atelier de Durban du 13 au 15 février 2013


Synthèse : Évaluation des impacts sociaux et économiques des projets d’accès à l’énergie en Afrique

SSD 4

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SSD 2

Catégories d’Impacts

SSD 1

Atelier de Durban du 13 au 15 février 2013

Commentaires

Impacts économiques

Budget des ménages

Création de valeur locale Création d’activité génératrice de revenus (AGR) Création de valeur locale renforcement d’activité économique existante (AEE) Impacts économiques directs de la SSD

Pour la majorité des SSD, l’impact sur le budget des ménage est nul. Les économies réalisées dues aux services (SSD1) couvrent souvent le coût de l’abonnement mensuel, voir permettent de réaliser une légère économie par rapport aux dépenses énergétiques précédentes. En moyenne, il n’y a pas de changement sur le budget des ménages. Pour certaines SSD , une légère augmentation des revenus des ménages est notable, souvent contrebalancée par une hausse des dépenses énergtiques. Pour les SSD basées sur les kits solaires, il n’y a pas de création d’AGR ou de renforcement d’AEE, suite à la souscription au service. Pour certaines SSD, 9 à 25% des clients domestiques ont valorisé les services des SSD pour des activités économiques et 20 à 30 % des entreprises interrogées ont été créées suite à la souscription au service d’une SSD. Toutes les SSD ont un impact économique positif au niveau local, principalement à travers les emplois générés.

Impacts sociaux Pour toutes les SSD , l’impact positif de l’éclairage pour les devoirs scolaires est significatif à travers l’amélioration du confort des foyers.

Education et formation Au niveau renforcement des capacités, des nouvelles connaissances basiques ont principalement été transférées aux bénéficiaires.

Santé et sécurité

Pour les SSD basées sur les kits solaires, les impacts sur la santé et la sécurité sont très contrastés. Des SSD ont un impact positif sur la santé et la sécurité des bénéficiaires à plusieurs niveaux : électrification de centres de santé pour une meilleure qualité des actes médicaux, amélioration des conditions sanitaires des foyers, mise à disposition d’une source d’énergie plus sûre et amélioration de la sécurité générale.

Confort des ménages

Toutes les SSD ont un impact positif important sur le niveau d’accès de leurs clients aux services énergétiques et aux services de communication et d’information.

Vie locale

Pour les SSD basées sur des kits solaires individuels, les impacts sur la vie locale sont négligeables. Par contre, les SSD basées sur les micro-réseaux ont un impact positif fort sur la vie locale, principalement au niveau de l’éLectrification des bâtiments publics et de l’éclairage public.

Impact positif fort Impact positif modéré Impact neutre Impact négatif modéré


EDF R&D SOUTIENT LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉLECTRIFICATION RURALE Avec l’appui de la R&D d’EDF et de partenaires externes, l’activité Accès à l’Énergie d’EDF conduit des études pour améliorer les performances techniques et l’économie des projets d’électrification rurale en Afrique.

; Nos opérations

Test de kits phovoltaïques au Centre de recherche EDF des Renardières, France. Chaque système comporte une batterie 12 V et un module photovoltaïque de 85 W.

T

ests des matériels utilisés en Afrique Pour faciliter le choix des équipements, EDF R&D mène plusieurs types d’essais sur son site de recherche au sud de Paris : test en situation réelle de kits PV avec leur batterie pendant plusieurs mois, étude du vieillissement des panneaux photovoltaïques dans des enceintes climatiques… Les résultats permettent d’identifier les matériels les plus performants et adaptés aux conditions d’utilisation en Afrique, mais aussi d’optimiser leur fonctionnement. Réalisation de pilotes dans le domaine des biocarburants EDF s’est associé avec l’ADEME, Total, le Groupe Énergies Renouvelables, Environnement et Solidarité (GERES), l’université du 2iE au Burkina Faso et le centre de recherche Songhaï au Bénin. Objectif : évaluer la pertinence d’une filière courte de production de biocarburants et de leur utilisation pour générer de l’électricité en remplacement du gazole dans les groupes électrogènes. L’ensemble de la filière est analysé, depuis la culture de jatropha jusqu’aux tests des biocarburants dans les moteurs diesel. En fonction des résultats, des filières de production alimentant les groupes électrogènes des sociétés de services décentralisés (SSD) pourraient ensuite être mises en place dans les villages ruraux concernés.

Jatropha curcas.

Étude du vieillissement des modules photovoltaïques en enceinte climatique au laboratoire photovoltaïque du centre de recherche EDF des Renardières, France.

Réalisation d’une centrale de production hybride photovoltaïque-diesel En coopération avec plusieurs partenaires du domaine, EDF cherche à mettre en place une centrale hybride de production d’électricité accompagnée de ses différents composants (champ photovoltaïque, batteries, groupe diesel). Si les analyses technico-économiques sont positives, une première réalisation sera faite en Afrique sur le territoire d’une SSD. Tests de lampes LED L’éclairage est le premier besoin des familles africaines. EDF souhaite mesurer l’intérêt des nouvelles technologies à partir de LED, en remplacement des lampes basse consommation. En partenariat avec des centres de recherche internes et externes, EDF teste divers équipements en laboratoire. Des analyses d’acceptabilité auprès des clients sont en outre menées dans les SSD.


Le Sénégal :

Banques Transfert d’argent Mobile banking

@Jean-Marc Moret



ENVIRONNEMENT BANCAIRE

SÉNÉGAL

Une Banque au service de ses clients pour une ascension exemplaire. Après seulement six années de présence au Sénégal la Banque Atlantique entre dans le Top 10 et prévoit d’intégrer le Top 5 d’ici 2015. El-Hassana KABA, Directeur Général de la Banque Atlantique du Sénégal

©Banque Atlantique

Avec une présence forte dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale et un positionnement large - des activités bancaires classiques au financement de projet, à l’intermédiation financière, à l’informatique ou au transfert de fonds - le groupe Banque Atlantique constitue un acteur puissant d’intégration régionale.

Q

uel est l’historique de votre activité au Sénégal ? La Banque Atlantique a démarré ses activités au Sénégal en 2006, et compte à ce jour 17 agences et un réseau de prés de 160 points de transfert d’argent grâce à nos partenariats avec les compagnies de transfert d’argent comme Money Gram, Western Union et Money Cash. Nous comptons étendre noter réseau au cours de l’exercice 2013, pour porter à dix neuf le nombre de nos agences. L’extension de notre réseau, en si peu de temps, est le reflet sans aucun doute d’une banque qui se porte bien et qui a l’ambition d’aller encore plus loin. Les performances enregistrées par Banque Atlantique Sénégal (BAS) au cours de ces dernières années confirment l’efficacité de notre «business model» centré sur la satisfaction des besoins du Client à travers une offre de produits et services adaptés aux réalités du client. Sur ces 3 dernières années 2010, 2011 et 2012, le RN de la BAS est passé de CFA 530 Millions en 2010 à CFA 2 344 en 2012 soit une progression remarquable de +342% : RN pratiquement multiplié par 5 entre 2010 et 2012. Le Total Bilan passe de 80 Milliards en 2010 à FCFA 164 Milliards en 2012, soit une progression de 105% en 2 ans. Nos parts de marché se sont considérable -

ment améliorées aux fils des années, nous permettant ainsi en seulement 6 années de présence notre entrée dans le cercle des dix premières banques de la place. Cela constitue un motif de satisfaction réel pour notre institution, notre clientèle et nos différents partenaires, qui voient la banque grandir malgré la concurrence très accrue sur le marché Sénégalais (19 banques actives). Cela nous permet de nous dépasser et de faire la banque autrement. Début juin 2012 s'est signée à Abidjan la convention de partenariat stratégique entre Atlantic Financial Group (AFG), Groupe Banque Atlantique de large implantation régionale en Afrique et la Banque Centrale Populaire (BCP), organe central du Groupe Banque centrale populaire (GBP) du Maroc, pouvez vous nous dire ce que vous attendez de cette évolution ? Au stade actuel de notre développement, Il était important de nous associer à un Groupe de Premier plan avec lequel nous partageons les mêmes valeurs. AFG s’associe ainsi à BCP, un partenaire solide et reconnu, ayant l’un des meilleurs Rating S&P au Maghreb et en Méditerranée .Un Groupe en mesure d’assurer le développement de l’activité bancaire des filiales, dans le cadre d’une vision et d’objectifs partagés

avec le Groupe Atlantique . Ce partenariat stratégique avec la BCP nous permettra d’asseoir et de propulser notre croissance dans nos différents marchés, ce qui devra conforter notre clientèle quant à la solidité du Groupe. Quel est le nouveau profil du groupe ? Le partenariat consiste en la création d’une holding commune dénommée ‘’Atlantic Business International’’ (ABI) détenue, à parité par AFG et le Groupe BCP qui assurera toutefois la gestion de toutes les filiales de la nouvelle holding ABI sous la marque Banque Atlantique. Pouvez-vous préciser votre stratégie au Sénégal ? Notre «business model» s’articule, en particulier, autour des quatre axes suivants : - l’Accompagnement de nos principaux clients dans leur projet d’expansion, « Nous faisons grandir nos clients et nous grandissons avec nos clients »; - l’Arrangement de Financements syndiqués via le réseau Banque Atlantique pour les entreprises de la place ; - avec un taux de bancarisation encore très faible au Sénégal l’expérience et l’expertise de la BCP dans le secteur du ‘’Retail Banking’’ sera un atout majeur pour la conquête de nouveaux clients tant au niveau local qu’au niveau de la Diaspora ; - le Développement du cash management,

51 1 ER TRIMESTRE 2013


ENVIRONNEMENT BANCAIRE

SÉNÉGAL

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Quels sont selon vous les enjeux essentiels à relever pour la Banque Atlantique au cours des quelques années à venir ? Dans un horizon très proche « 2013-2015, nous comptons : - Etre dans le « Top five » des banques de la place, - Etre reconnue comme la banque la plus innovante de la sous-région, - Devenir la « banque de référence » pour tout projet d’expansion d’entreprises au Sénégal & dans la sous-région. Le taux de bancarisation du sénégalais reste faible, une telle situation n’est pas rare sur le continent, comme dans certains pays d’Amérique latine ou d’Asie. Vos performances au Sénégal correspondent-elles aux prévisions initiales ? Effectivement, l’un des défis majeurs d’ABI est de participer au relèvement du faible taux de bancarisation de la zone UEMOA. Aussi, la Banque Atlantique Sénégal compte répondre à ce défi en s’appuyant sur : la densité de son réseau dont l’extension va se poursuivre durant l’exercice 2013, le lancement d’opérations de grande envergure afin de permettre à la population non bancarisée d’ouvrir des comptes à nos guichets, l’innovation dans l’offre de produits adaptés. Comme souligné plus haut, le partenariat avec la BCP sera un véritable coup d’accélérateur pour l’atteinte de nos défis. Le microcrédit joue un rôle important dans l'économie de certains pays,d’Asie ou d'Afrique notamment ; la Banque Atlantique est-elle active à ce niveau ? Le secteur de la micro-finance a connu un développement fulgurant au cours de la dernière décennie en rapport avec l’essor de la dynamique associative et la lutte contre la pauvreté. Les systèmes financiers décentralisés (SFD) reconnus (réseaux, mutuelles d'épargne et de crédit, groupements d’épargne et de crédit et structures signataires de Conventioncadre) sont en pleine expansion. Si ce secteur ne fait pas actuellement partie de notre marché cible, nous avons toutefois accompagné des structures de micro-finance dans le cadre des crédits accordés à des Groupements Coopératives et à des Mutuelles. Au Sénégal, les PME/PMI ont de grandes difficultés à obtenir le financement de leurs projets, avez-vous une approche particulière à l’égard de cette clientèle ? Nous renforçons de plus en plus notre présence dans le segment des PME/PMI qui

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constitue le socle de l’économie sénégalaise. Nous avons créé un service PME/PMI et Négoce International spécialement dédié aux acteurs de ce segment. Nous assistons les PME/PMI à travers des ‘’financements sur- mesure’’ qui tiennent compte des réalités et spécificités de chaque acteur. Nous accompagnons aussi ces clients à travers des rencontres ou séances de formations organisées en langue locale sur les produits bancaires. A ce jour, plus de 60% de nos financements sont orientés vers les PME/PMI. Dans l’éventail des produits usuels, Fonds de roulement, trésorerie, Crédit documentaire, Financements de projets lesquels proposez-vous ? Bien sûr toute la panoplie de ces services bancaires est chez nous disponible. Mais nous allons au delà en essayant , pour chacun de nos clients, de fournir aussi et surtout des solutions adaptées qui répondent à leurs besoins spécifiques. Les services offerts couvrent les financements d’investissements, d’exploitations, de trésorerie et de projets : Financement structuré pour l’approvisionnement de stock sous forme de package , Ligne d’ASPN (Avance Sur Produits Nantis) : Aval, Credoc , Ligne d’avance et d’escompte, Financement

Agence Voie de Dégagement Nord - VDN

des Investissements (Usines, Equipements industriels, Camions, Entrepôts, …), Cautions, Obligations cautionnées, Découvert, Etc… Quels sont vos principaux atouts ? - La Jeunesse de notre équipe dont la moyenne d’âge est comprise entre 25 et 30 ans et qui a soif de challenge. - Notre Flexibilité et notre Réactivité . - Notre offre de produits et de services innovants qui s’adaptent à chaque segment et selon le besoin du client : Nous voulons être perçus comme ‘’la Banque qui offre des Solutions à Tous’’. - Notre identité Régionale dans nos relations avec nos clients qui voient dans cette démarche une banque capable de leur structurer des financements en tenant compte des contraintes locales.

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Siège de la filiale Sénégal à Dakar

©Jean-Marc Moret

notamment la vulgarisation de nos nouveaux produits de Collecte et de Paiement .

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ENVIRONNEMENT BANCAIRE

SÉNÉGAL

L’acteur clé du financement de l’agriculture. Arfang Boubacar DAFFÉ, Directeur Général

En 2014 la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) va fêter son trentième anniversaire et se considère plus que jamais comme financier de l’agriculture.

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Financier de l’Agriculture dans l’âme et par vocation, M. Arfang Boubacar DAFFE, Directeur Général de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) n’en est pas moins un banquier classique. Il continue de diversifier les sources de revenus de la banque afin d’améliorer son exploitation et monter en puissance dans le peloton de tête des banques qui font l’essentiel des concours à l’économie sur la place de Dakar.

otre structure a, pour la 2ème fois, été retenue dans le « Panel des 100 Entreprises les plus dynamiques de l’économie sénégalaise ». Que cela vous inspire-t-il ? C’est un honneur mais pas une surprise. Le fait est que nous sommes une entreprise nationale avec une clientèle particulière, en l’occurrence le monde rural, et ce dernier représente directement ou indirectement — selon les axes de réflexion — 60 à 80% du pays. Vous savez que nos économies sont tirées par l’agriculture ; notre banque étant spécialisée dans l’agriculture, si elle veut être au diapason, il faut qu’elle soit dynamique. Avec plus de 160 Milliards de francs CFA au bilan, nous avons dépassé à fin 2011 le cap des 100 milliards de FCFA de Total Bilan. Ce qui nous maintient dans le groupe des grandes banques de la place. Globalement, l’année 2011 a été largement positive. En effet, nous avons noté des avancées significatives aussi bien au plan financier qu’au plan de la contribution de la banque au développement agricole du pays. En termes de chiffre-clés, nous affichons163 Milliards FCFA de Total Bilan, 105 Milliards FCFA de ressources collectées et un bénéfice net de 1,092 Milliards FCFA contre 730 millions FCFA l’exercice précédent. Au plan économique, confirmant

notre position de leader dans le financement de l’agriculture, nous avons injecté plus de 20 Milliards FCFA dans l’importation des engrais et semences, 11 Milliards FCFA dans le financement de la production agricole au profit des organisations de producteurs et 15 Milliards FCFA dans la commercialisation des produits agricoles. Tout cela, mis ensemble, nous met en nette progression par rapport aux exercices précédents. Qu’est ce qui a porté cette croissance ? Il y a plusieurs facteurs, mais je dois préciser que nous sommes restés profondément ancrés dans l’Agriculture, notre âme. Mais cela ne nous a pas empêchés de nous ouvrir à d’autres horizons, tout en maintenant le cap du financement de l’Agriculture. Ainsi, nous avons diversifié nos activités d’abord dans notre secteur de prédilection, l’Agrobusiness, puis les services. Par ailleurs, nous avons relevé nos chiffres avec la montée en puissance des produits de transfert d’argent, Wari au niveau domestique et MoneyGram à l’international. Nous travaillons avec les autres réseaux mais, ces deux entités constituent nos produitsphares. Nos performances sont aussi notées dans d’autres domaines d’intervention, comme les Particuliers, la Monétique et les Services Bancaires d’une façon générale…

Vous semblez évoluer d’une banque agricole à une banque généraliste? C’est une illusion parce qu’au terme de la réforme du secteur bancaire de 1975, ll n’y a plus de banques commerciales ou agricoles. On parle plutôt de banque primaire par opposition à la Banque Centrale, donc d’universalité dans le métier. Nous avons, par essence, continué de financer l’Agriculture. Pour autant, il ne nous a jamais été interdit de nous diversifier. Nous avons commencé à le faire pour améliorer notre exploitation et ainsi mieux appuyer l’agriculture. Cependant, si vous faites la balance, nous sommes encore ancrés dans l’Agriculture au sens large du terme et 70% de notre portefeuille y est directement ou indirectement lié. ©OCIP

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Siège social, place de l’Indépendance à Dakar


ENVIRONNEMENT BANCAIRE

Pourtant, la croissance dans le secteur primaire, l’Agriculture notamment, n’a pas été très fameuse. Il y a deux choses qu’il convient de distinguer. Le niveau microéconomique où se situe la banque et celui macroéconomique qui détermine la croissance de l’économie tirée par l’agriculture. Mais, il n’y a pas que le financement qui contribue à développer l’agriculture. Il y a des facteurs naturels liés à l’environnement comme la pluie, la qualité des semences et d’autres éléments pouvant engendrer des calamités. Vous savez bien que 2011 n’a pas été la meilleure année agricole. Nous avons financé ce qu’il fallait financer, mais les autres facteurs n’étaient pas au rendezvous. Et cela ne dépend pas toujours de l’homme… Comment a évolué l’activité, les 3 premiers trimestres de 2012 ? C’est la même tendance de progression autant dans le financement de l’agriculture que dans les autres services. Nous escomptons, fin 2012, avoir une croissance Produit Net Bancaire, du Résultat Net, du Total Bilan et des autres agrégats… Vous êtes en partenariat avec CSI, notamment pour le produit WARI et en 2011, dans votre rapport d’activité, vous étiez à 34 milliards concernant la réception d’envoi clients WARI. Qu’est-ce qui explique d’après vous ce succès ? D’abord il s’est agi d’une offre innovante. Ensuite, il y’a eu un accompagnement par une force de vente dynamique et une bonne politique de communication. Enfin cela répond à un besoin spécifique. Lorsque l’ouvrier le travailleur journalier quitte sa proche ou lointaine banlieue, il n’a pas toujours laissé de quoi assurer le quotidien à la maison. Sur le lieu de travail, il se "débrouille" et trouve 2000 ou 3000 FCFA. S’il veut repartir à la maison, en plus du temps qu’il va perdre, il devra payer un coût de transport supérieur au montant nécessaire pour effectuer le transfert d’argent via WARI. Naturellement, la solution WARI est de loin la meilleure option. Je vous l’explique de manière imagée mais c’est ainsi que cela se passe dans la pratique. La forte progression de WARI pourra être soutenue par ses initiateurs ? Je n’ai pas de boule de cristal ; je ne suis pas en mesure de préjuger de l’avenir. Cependant, le génie du Crédit Agricole c’est de pouvoir s’adapter à l’évolution des situations. Quel que soit le schéma auquel nous

aurons à faire face, nous nous adapterons avec des moyens humains, technologiques et de contrôle. Comment comptez-vous accompagner davantage la campagne agricole 2012-2013 ? C’est notre métier de le faire. Nous sommes en discussion avec les producteurs mais également avec les opérateurs, les industriels et l’Etat. Nous les accompagnerons comme nous l’avons toujours fait en mettant à disposition des financements. Il est vrai que cela tarde à se mettre en place mais nous sommes en osmose avec tous les acteurs et partenaires. A quoi est dû le fait que vous n’ayez pas été chef de file de la dernière campagne de collecte de l’arachide avec SUNEOR ? C’est un choix de clientèle. Vous-même, vous avez choisi votre banque. Je ne sais pas si c’est le Crédit Agricole mais j’aimerais bien ! Quelle appréciation faites-vous du dernier Conseil Présidentiel de l’Investissement ? Il paraît que l’on a beaucoup parlé d’agriculture dans le sens de soutenir son développement. Etant une banque de l’agriculture, j’apprécie ces discussions à leur juste valeur, tout en me posant la question de savoir comment cela va-t-il se traduire concrètement. Vous savez que nous sommes la principale banque de financement de l’agriculture. Ceci étant, des efforts doivent être faits en direction du Crédit Agricole. J’ai toujours défendu qu’il nous fallait un secteur bancaire national fort. Nous sommes une banque nationale qui intervient dans un secteur plus ou moins déshérité. Si l’on nous donne les moyens directs comme indirects, l’impact se fera sentir de manière positive dans le développement de l’agriculture. Et il est évident que le développement économique est consubstantiel à celui de l’agriculture. J’ignore pour le moment les conclusions du CPI, mais si elles ne contrastent pas avec ce que je viens de dire, je ne peux que m’en réjouir. Comment appréciez-vous l’environnement des affaires ? Et que faut-il faire pour améliorer la performance du secteur bancaire ? Il est toujours difficile de faire pareils jugements. Maintenant, il y’aura toujours à faire pour augmenter une performance. Et je pense que nos économies ne peuvent évoluer que dans un environnement sain ou assaini avec des conditions constamment améliorées.

SÉNÉGAL

Je fais allusion aux infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires, des communications, des télécommunications et de l’énergie. Au-delà de tout cela, il faut un climat social et une atmosphère politique sereins parce que nous ne serons pas seuls. Nous avons des entreprises étrangères et des hommes d’affaires qui sont intéressés par le Sénégal. Vos perspectives à court et moyen terme ? Pour le court et moyen terme, c’est poursuivre le déploiement du réseau. Vous vous souvenez de l’époque où on était à une quinzaine d’agences. La semaine dernière, nous avons inauguré notre 25ième agence à Kédougou. D’ici à fin 2012, nous serons à une trentaine d’agences et la même tendance va se poursuivre sur 2013. Le taux de progression est donc relativement important. Nous comptons maintenir le cap mais il faudra au préalable faire le point avec le Conseil d’administration. Une fois le bilan établi, nous prédéfinirons ensemble les axes de progression. Mais, pour tout vous dire, notre ambition est de couvrir tous les départements du Sénégal et au-delà. Ensuite, il y a l’augmentation de notre capital social. Nous avons anticipé la mise en œuvre de l’instruction de la BCEAO qui vise à terme le relèvement du capital social des banques à un minimum de 10 Milliards de FCFA. Nous envisageons d’atteindre ce cap d’ici fin 2012 même si le terme n’est pas encore fixé par la BCEAO. Un autre axe, c’est la collecte des ressources à moindre coût en nouant un partenariat avec des institutions susceptibles de nous concéder des ressources longues, à des coûts relativement faibles pour faire face au défi du financement d’équipements agricoles. L’autre perspective est de garder notre âme de financier de l’agriculture et nous ouvrir davantage sur d’autres segments afin d’améliorer nos revenus. La CNCAS est à la 7ème ou 8ème place du classement des banques. Pensezvous qu’il y’ait encore de la place pour aller dans le peloton de tête ? J’estime déjà que nous sommes dans ce peloton. Ce n’est pas un manque d’ambition puisque notre objectif est d’être dans le lot des cinq premières banques au plan financier. Et c’est tout à fait possible. Au plan économique, j’ai toujours soutenu que le Crédit Agricole est la première banque du pays puisque sa spécialité c’est l’agriculture. Et c’est l’agriculture qui tire l’économie.

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ENVIRONNEMENT BANCAIRE

SÉNÉGAL

Les gens se bousculent pour la commercialisation, l’exportation et pour la transformation. Mais en l’absence de production, il n’y aura pas d’exportation, ni de commercialisation. Or la production est financée à plus de 80% par le Crédit Agricole. Donc tous les autres – y compris les banques – qui tirent profit de tout cela dépendent indirectement de la banque agricole que nous sommes. Quel est votre dernier mot ? L’agriculture est la voie de l’émergence. Beaucoup de gens l’ont compris au Sénégal, en Afrique et à travers le monde. Je ne fais que les répéter. Qu’on accorde davantage d’importance à l’agriculture par une meilleure organisation, une bonne structuration et une amélioration du cadre d’investissement.

©DR

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Rizière, Casamance

Troupeau de zébus, Touba



SERVICES FINANCIERS - MOBILE BANKING

SÉNÉGAL

Une succes story sénégalaise à l’assaut du marché mondial. En à peine 5 ans d’existence, CSI est présent dans 23 pays et 4 continents. Kabirou MBODJE , Directeur Général

Depuis sa création il y a 5 ans , Cellular Systems International (CSI) fournit une plateforme de paiement électronique sous la marque Wari. Utilisant les réseaux existants et desservant toutes les zones, ces services partagés apportent au grand public et aux entreprises les paiements mobiles d’accès facile.

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ouvez-vous nous dresser l’historique de Cellular Systems International ? CSI est une entreprise de droit sénégalais créée en 2008. Basée à Dakar, elle fournit une plate-forme de paiement électronique, sous la marque Wari. La création de l’entreprise est née du constat d’une énorme carence dans le domaine des services disponibles au grand public en Afrique. Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de choses manquaient, en termes d’offres de services mutualisés et structurés. Il nous est alors venu l’idée de proposer à ce public des points de proximité, offrant une multitude de services financiers et non financiers, via une plate-forme que nous mettons à leur disposition. Tout ceci à partir d’un équipement ultra simple, fiable et rapide. Il s’agit globalement de mettre différents acteurs ensemble autour d’une plateforme standard leur permettant d’offrir divers services à partir d’un même point. Le grand public pourra ainsi accéder dans ces points à une multitude de services, quel que soit celui qui offre le service. Quels sont les services de CSI ? CSI est une plate-forme qui développe un concept de mutualisation de services financiers et non-financiers parmi lesquels on peut citer le transfert d’argent rapide, les paiements électroniques, le portes monnaie électronique, les comptes bancaires virtuels, les systèmes

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d’Information d’assurances (maladie, retraite,…), les systèmes d’information d’Etat civil, les systèmes d’Information de collecte et gestion de Taxes, les système de centralisation, de gestion et de traitement des données (crédit , bureau…). Ces services sont disponibles à partir d’un vaste réseau de partenaires, constitué de réseaux postaux, d’établissements financiers, des mutuelles d’épargne, de stations services, de boutiques et de commerces. Avec Wari, nous avons pu entre autres répondre aux besoins financiers d’une population dans une économie dominée par l’argent liquide et répondre aux besoins des personnes non-bancarisées qui représentent entre 80 et 95 % de la population adulte africaine. Ce, grâce à la mise en place d’un dense réseau de points Wari en Afrique, connectés soit par internet mais surtout par téléphone mobile. En Afrique, dans certaines zones rurales les mobiles sont plus nombreux que les prises électriques. Avec un taux de pénétration de 40%, le mobile connaît une croissance exponentielle en Afrique. A l’horizon 2016 l’on devrait compter 600 millions d’abonnés, alors qu’on n'en comptait que 16 millions en 2000. Au même moment, le nombre de personnes ayant accès à un service bancaire, en Afrique, est extrêmement faible. Grace à Wari en Afrique, tous ceux qui n’avaient jusque-là pas accès aux services des banques traditionnelles,

peuvent désormais en bénéficier en toute liberté sans aucun engagement. Le concept Wari de la banque mobile qui permet, entre autres, d’envoyer et de recevoir de l’argent simplement à coté de chez soi révolutionne les habitudes dans le continent. Grace à la solution Wari, les clients ne sont plus obligés d’ouvrir un compte bancaire pour assurer leurs transactions financières. Wari convient donc à tout le monde y compris tout ceux qui jusque là restent réticents à abandonner l’argent liquide. Le réseau Wari est aujourd’hui fort de plus de 2 500 points au Sénégal et de plus de 16 000 points en Afrique.

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Place de l’Indépendance, lieu du siège social de CSI


SERVICES FINANCIERS - MOBILE BANKING Quelle est la vocation de CSI ? La plate-forme Wari est destinée à offrir des services mutualisés au grand public. Le « time to market » est fortement réduit avec ce concept puisque l'utilisateur accède directement à une plateforme mutualisée et opérationnelle. CSI s'implante selon un modèle performant et solide : un profond ancrage local, une intégration rapide via une plateforme opérationnelle mutualisée pour les besoins des réseaux et des lignes métiers structurées en support de l'activité commerciale. Aujourd’hui, la vocation de CSI est globale avec comme point de départ l’Afrique pour l’étendre ensuite aux autres continents. Nous avons bien démarré puisque, en 3 ans, nous sommes déjà présents dans 23 pays et ce nombre s’étendra prochainement à 35. Nos dernières extensions ont été rendues possibles grâce à de nouveaux partenariats avec ECOBANK. Nous sommes également présents en France, en Italie, en Espagne, en Grande Bretagne, en Belgique, au Portugal, en Suisse, au Canada, aux Etats-Unis et depuis quelques mois en Chine. Ce qui sous-tend tout cela c’est la création d’un nouveau standard. Nous essayons de contribuer à l’émergence de standards africains. CSI est un produit cent pour cent africain à vocation globale. Quel est le profil de vos clients et quelles sont leurs attentes ? Nous n’avons pas vraiment de clients directs puisque notre concept est basé sur un système de partenariat : Banques, Administrations, Institutions, Société, Etc. Nous pouvons cependant dire que le client final est le grand public. Cette clientèle est cosmopolite avec des besoins variés ; il peut s’agir de l’ouvrier qui travaille dans une région reculée du Sénégal et qui envoie tous les jours la dépense quotidienne à sa famille à Dakar, du cadre d’entreprise qui paie sa facture d’électricité dans le point Wari en face de son bureau, ou encore de l’agriculteur qui vend son arachide aux industries et qui se fait payer dans un point Wari. Globalement leur attente est commune : accéder à des services fiables, rapides, pas chers et proches. La proximité des services est d’ailleurs l’une des facteursclés de succès de Wari. Du côté des partenaires, les attentes sont plus axées sur la mise à disposition de technologies sur mesure à forte valeur ajoutée. Nous mettons à leur service une plate-forme ultra sécurisée et évolutive en permanence. Il peut s’agir de solution de paiements ou de collecte d’argent en ligne ou par le biais du réseau Wari. C’est le cas par exemple des établissements facturiers. Ou alors de la mise à disposition du service Wari dans leur

offre ; c’est le cas des établissements financiers et des stations services. Rien qu’au Sénégal aujourd’hui, plus de 3 millions de personnes utilisent de façon régulière notre plateforme. Ce chiffre connaît une progression très forte (+ 30%) tous les mois. En terme de flux journalier, cela représente plusieurs milliards de FCFA qui transitent sur notre plateforme. En seulement quatre ans d’existence, Wari a supplanté les acteurs qui étaient depuis des années leaders dans le marché du transfert d’argent au Sénégal. C’est grâce à sa compréhension des besoins spécifiques du marché que Wari a réussi à créer un modèle adapté aux besoins de la population. Quels sont les facteurs clés déterminant le succès de votre entreprise ? Notre volonté permanente d’offrir la meilleure qualité de service, en s’appuyant sur une méthodologie d’analyse et de compréhension du contexte du client et de proposer des solutions adéquates et adaptées à leurs environnements. La proximité et l’accessibilité de nos services, grâce à un large réseau de partenaires, contribuent également énormément à la réussite de CSI. Vos métiers nécessitent de suivre l’évolution technologique, la formation continue de vos collaborateurs s’effectue t elle en totalité localement ? Nos cadres ont la particularité d’être formés essentiellement en Afrique dans de grandes universités ou écoles d’ingénieurs locales. Ils disposent d’un renforcement permanent de leurs capacités par des formations e-learning ou séminaires leurs permettant de suivre et de s’approprier toutes les nouvelles tendances et changements en matière de technologie. Ces formations continues sont nécessaires dans un environnement en perpétuelle mutation. Votre activité internationale vous permet de comparer législations, environnements techniques et législatifs, collaborateurs de nombreux pays, pouvez vous nous dire en quoi se distingue le Sénégal ? Nous parlerons de la spécificité du Sénégal en matière de télécommunications puisque c’est le domaine dans lequel nous évoluons. Le marché sénégalais regorge d’un fort potentiel en matière de télécommunication ; le Sénégal est souvent cité dans le peloton de tête des pays d’Afrique dans l’adoption et l’utilisation de services Internet et mobiles. Cependant force est de constater que le secteur reste très handicapé par une con-

SÉNÉGAL currence quasi inexistante. Cette situation est essentiellement due à une réglementation inadaptée. On observe au Sénégal une position dominante de l’opérateur historique Sonatel sur l’ensemble de la chaine de valeur des services internet. D’où la dépendance des autres FAI à l’égard de Sonatel. Ce dernier contrôle 99 % de la clientèle de l’internet fixe au Sénégal. L’ARTP qui est l’autorité de régulation des télécommunications et des postes au Sénégal, n’a jusque là pas vraiment joué le rôle qui lui incombe, ce qui a lourdement freiné la progression de la pénétration de l’internet au Sénégal par rapport au potentiel local et aux progrès réalisés dans d’autres pays. Il y a une vraie absence de stratégie de promotions des services internet au Sénégal. Le seul changement significatif adopté dans le cadre légal et réglementaire est l’autorisation 2007 aux fournisseurs d’accès, de construire leurs propres infrastructures. Au Kenya, au Nigeria ou en Afrique du Sud de nouveaux régimes juridiques des licences a permis le développement et l’accès aux infrastructures nationales et l’ouverture de l’accès local. Au Kenya par exemple, les TIC contribuent pour 30% à la croissance du pays. Pensez vous que le cadre juridique et règlementaire devrait évoluer ? E si oui dans quel sens ? Il nous faudrait un développement de l’investissement et de la concurrence ; il est primordial qu’il y ait un cadre réglementaire suivi, permettant de favoriser la promotion de la concurrence des FAI ; actuellement un seul fournisseur domine le marché des fournitures ; monopole total au niveau de l’accès international et au niveau des infrastructures et quasi monopole au niveau de l’accès local. Cette ouverture du marché permettrait de redynamiser le secteur et d’accéder à des offres innovantes. Le défi majeur à relever pour booster l’usage de l’internet au Sénégal est la mise en place de cadres réglementaires solides ainsi qu’une régulation du secteur qui permettraient d’avoir un marché d’accès à ’internet innovant et compétitif. Même si les prix appliqués par les FAI au Sénégal sont l’un des plus faibles en Afrique de l’ouest, des efforts considérables restent encore à faire pour faciliter l’accès aux infrastructures, compte tenu du niveau faible du pouvoir d’achat au Sénégal. Il faudrait développer et promouvoir au plus haut sommet de l’Etat une stratégie du haut débit et favoriser la concurrence en redynamisant le processus de contrôle des prix entamé par l’ARTP. Notez également qu’au Sénégal l’adoption de l’internet est un phénomène urbain mais est surtout lié au niveau d’étude primaire; par conséquent la redynamisation du secteur

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SERVICES FINANCIERS - MOBILE BANKING doit passer également par une politique de promotion de l’internet dans le système éducatif et une facilitation des infrastructures en milieu local. Quels enjeux essentiels CSI devra relever au cours des années à venir ? Dans certains pays où nous somme implantés nous faisons face à un monopole ou quasi monopole des fournisseurs d’accès à la téléphonie et/ou Web; la faible ou l’absence de concurrence dans ces zones constitue une restriction sur la diversité des offres de services mais surtout sur les prix appliqués. De plus nous utilisons le réseau téléphonique d’opérateurs qui dans certains marchés constituent à la fois des fournisseurs et des concurrents. Et de ce fait, cette situation peut constituer un frein potentiel au développement de certaines de nos activités.

Quels conseils donner à des entrepreneurs français désirant s’installer au Sénégal ? Le premier conseil est d’être attentif aux besoins réels du pays. Il faut beaucoup de « flair » pour comprendre les besoins spécifiques du marché pour y apporter les solutions adaptées. Il est recommandé avant de se lancer dans toute implantation au Sénégal, d’effectuer des études préalables. Pour se familiariser avec le marché local, il est important d’effectuer des voyages de prospection. Il ne faut pas hésiter à consulter les cabinets locaux de conseils, mais aussi effectuer un « benchmarking » sur le modèle des entreprises déjà implantées. Au moment de la création, s’adresser à des spécialistes, avocats d’affaires et notaires s’assurer de prendre des précautions nécessaires avant son implantation. Ces préalables sont d’autant plus nécessaires à observer qu’un marché sénégalais informel se développe et s’y ajoute une multitude de contraintes.

Couverture Globale

©Jean-Marc Moret

©Jean-Marc Moret

Grâce à la mise en place d’un dense réseau de points Wari en Afrique, connectés soit par internet mais surtout par téléphone mobile, les services de CSI sont accessibles dans les zones urbaines et les zones rurales les plus reculées.

©Jean-Marc Moret

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SÉNÉGAL Cela dit, la création à proprement dite d’une entreprise au Sénégal est relativement simple et rapide. Avec le système de guichet unique mis en place en 2000. C’est l’Agence nationale pour la Promotion de l’Investissement et des Grands Travaux (APIX) qui regroupe dans ses locaux des représentants de chaque ministère impliqué. Le temps nécessaire pour la création de l’entreprise a considérablement diminué ; il faut désormais entre 48 heures et une quinzaine de jours. Même si le climat des affaires n’est pas encore à la hauteur des exigences internationales, les dispositions sont assez bonnes pour s’implanter au Sénégal.


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Boulevard Général DE GAULLE - BP 229 Dakar Tél : +221 33 839 33 33 - Fax : +221 33 823 80 43

www.bhs.sn


ENVIRONNEMENT BANCAIRE

SÉNÉGAL

Une institution majeure du financement du logement social. Mamadou Bocar SY,

Directeur Général de la Banque de l’Habitat du Sénégal.

Mise en place par l’Etat du Sénégal en partenariat avec la Société Financière Internationale, des institutionnels et des privés sénégalais et opérationnelle depuis 1980, la Banque de l’Habitat du Sénégal - BHS, est un dispositif important du financement du logement social au Sénégal. Son expérience et son expertise reconnues lui valent d’apporter Conseil et Assistance depuis un peu plus de 20 ans, en Côte-d’ivoire, au Mali, au Bénin et au Gabon et bientôt au Tchad et en République Centrafricaine pour la création d’institutions équivalentes.

©BHS

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a BHS est acteur majeur du financement de l’immobilier au Sénégal, pouvez-vous nous parler de son histoire et de ses réalisations importantes ? La BHS est en effet un acteur historique du financement du logement social, créée en 1979 et qui a démarré ses opérations en 1980. Son rôle est d’être l’instrument financier de la politique du logement social dans notre pays, qui est ancienne car datant d’avant l’Indépendance. Cette politique a démarré avec les deux promoteurs publics (SICAP et SNHLM) avec l’appui des bailleurs de fonds multilatéraux et s’est ensuite développée avec la promotion immobilière privée, grâce à la BHS. La création de la BHS a été un facteur déterminant de la naissance et du developpement de la promotion immobilière privée, qui renforce l’offre de logements. La BHS, c’est aussi une proximité avec la Diaspora sénégalaise qui compose près du tiers de notre clientèle et de la moitié de nos ressources. Pour cette dernière, nous sommes présents à New York depuis 1992 et sommes revenus à Paris en 2007 après l’épisode de la perte de la BHS-PARIS. Ces positions nous permettent de leur offrir un service de qualité et de proximité. Cette présence s’accompagne maintenant d’une offre de produits et services spécifiques d’épargne, de Bancassurance et de transfert d’argent. La BHS, c’est aussi une assistance permanente à des pays du SUD pour la création de leur banque de l’Habitat ; Côte d’Ivoire, Mali, Bénin, Gabon, Tchad, etc. Ce qui constitue un modèle achevé de coopération SUD-SUD.

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Face à une concurrence accrue, la BHS offre certaines innovations destinées à faciliter l’accès aux produits bancaires à toutes les couches sociales, que pouvez-vous nous en dire ? Tout dans la BHS est innovation, à commencer par l’idée même de sa création par les autorités, comme première institution du genre en Afrique au sud du Sahara. La BHS est un processus permanent d’innovation et d’adaptation aux contraintes du marché. Notre régle c’est de faire de nos contraintes, une opportunité ! Pour revenir à la concurrence, pendant des années, nous étions seuls sur le marché de financement du logement, qui est un marché de contraintes où il faut des ressources longues et des marges réduites, car notre mission est d’abord de loger nos compatriotes, sans perdre de l’argent bien sûr et sans en gagner beaucoup aussi. Nos concurrents eux, étaient sur le court terme, réputé spéculatif avec des marges confortables. La concurrence sur leur marché a considéralement rogné leur marge et les a contraints à venir sur le nôtre. Mais nous avons une longueur d’avance et plusieurs cordes à notre arc comme on dit ! Leur intrusion dans notre segment nous gène mais nous motive également dans la recherche et la mise en œuvre de solutions pour demeurer compétitifs, avec notamment ; - Une baisse progressive de nos taux de crédit, qui étaient déjà les plus bas du marché ; - Un allongement de la durée de nos

crédits, à 15, puis à 20 et maintenant à 25 ans ; - Une modulation, voire une suppression de l’apport personnel pour une certaine clientèle ; - Le financement de nouveaux produits tels que les Kits solaires ; - Le lancement de nouveaux produits d’épargne et d’assurance ; etc. Notre démarche est une démarche intégrée où nous finançons les promoteurs et les coopératives pour la réalisation des logements et les particuliers pour l’acquisition desdits logements. Notre rôle est donc essentiellement celui de bailleur de fonds, c’est vrai nous nous sommes les plus visibles mais nous ne sommes pas seuls ; nous ne construisons pas, nous n’autorisons pas les constructions, nous ne choisissons ni les intervenants, ni les sites. En résumé, nous finançons et laissons aux autres acteurs leurs rôle et prérogative ! >

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le Siège de la BHS à Dakar


ENVIRONNEMENT BANCAIRE

SÉNÉGAL

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Pouvez vous nous préciser la politique de développement de la BHS pour être plus proche de ses clients ? La BHS a initié depuis un certain nombre d’années une politique de proximité avec sa clientèle. Après près de 20 ans de service sur 2 sites, nous sommes aujourd’hui sur 8 sites, compte non tenu de l’Agence des Sénégalais de l’extérieur ouverte au niveau du siège avec des horaires décalées pour un meilleur service à nos compatriotes de l’extérieur. Ces compatriotes ont la chance de nous avoir, comme indiqué plus haut en France et aux Etats-unis. Notre vocation est, au-delà des services de banque, de mettre à la disposition des sénégalais, la bonne information sur les projets immobiliers et les moyens d’y accéder via notre concours.

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Quels sont selon vous les défis essentiels à relever pour la BHS au cours des quelques années à venir ? La BHS a un défi permanent, celui de faciliter l’accès au crédit immobilier au primo-accédant, il s’agit et s’agira toujours d’adapter nos conditions et règles d’interventions aux contraintes du marché et de notre clientèle. Accessoirement, on s’est assigné un rôle d’animateur d’un dialogue de place sur les questions touchant au logement en général et à son financement en particulier.

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Quel a été l’impact de la crise financière internationale sur la BHS ? La crise et son impact, nous laisserons les experts, mieux outillés y répondre. Ce que je peux vous dire, c’est que nous l’avons senti à deux niveaux : - celui des appels de fonds, dont le rythme a été plus soutenu, donc une forme de désépargne vu la baisse des revenus dans les pays d’accueil ; - celui du respect des engagements de notre clientèle extérieure . Pour le reste, leur capacité d’épargne pour la bonne cause, à savoir l’accès au logement qui est une des raisons de leur expatriation, est toujours très importante.

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SERVICES FINANCIERS - MOBILE BANKING

SÉNÉGAL

L’entreprise sénégalaise côtée sur EURONEXT. Money Express est une filiale du Groupe Chaka, groupe spécialisé dans les solutions informatiques, le télébanking, les centres d’appels, la messagerie vocale, l’audit et la sécurité. Meïssa Ngom, Président du conseil d'administration de Money Express

©Groupe Chaka

Fort d’une présence dans plus de 50 pays dont 24 en Afrique, Money Express est le premier réseau panafricain indépendant pour le transfert d’argent. Elle exploite un système de transfert électronique d’argent utilisant un Intranet sécurisé et se présente comme un « fournisseur, intermédiateur et intégrateur de solutions de transfert de fonds panafricain ». Crée en 2002, l’entreprise a rapidement gagné des parts de marché jusqu’à devenir un acteur incontournable du transfert d’argent sur l’Afrique.

A

fin de restituer 4 mrd USD aux migrants africains et à leurs familles, la Banque mondiale invite les opérateurs spécialisés dans le transfert d’argent à ramener leurs coûts à 5% du montant transféré. Qu’en pensez-vous sachant que le niveau moyen actuel est de 12,4% ? Dans le contexte africain où nous évoluons, nous pensons que les Opérateurs de transfert ne constituent pas le seul levier sur lequel il faut agir Il y a divers autres intervenants à interpeler pour, comme dans les jeux de quilles, produire un effet d’entraînement et faire baisser le coût des transferts. Qui sont en effet les acteurs du transfert d’argent ? On pense naturellement aux sociétés de transfert d’argent (STA), mais elles ne sont pas les seules. Il y a les banques, les administrations Postales, les Institutions de Microfinance, les Etats et les plus importants que l’on ne cite que très peu souvent, les circuits informels. Si nous devons regarder les coûts, c’est l’ensemble de ces acteurs qu’il faut considérer. En effet, l'Etat aussi constitue un acteur qu'il faut agiter car il opère une taxation à un taux assez élevé sur ces tarifs de transferts, obligeant les Opérateurs à la répercuter sur les clients. L'autre levier sur lequel il faut aussi agir, est la législation au niveau de la plupart des pays recevant les transferts des migrants.

En effet, elle contribue indirectement, mais substantiellement, au renchérissement de ces coûts de transferts. Dans de nombreux pays africains, seules les banques et les administrations postales sont autorisées, par la Loi, à faire du transfert international de fonds. Or, les banques ont des réseaux réduits à quelques agences implantées généralement dans les grandes villes où elles traitent généralement avec une certaine catégorie de populations, excluant de facto, la grande masse. Ce n'est que timidement qu'on assiste maintenant à une poussée d'agences de banques qui essaient de se rapprocher des populations, mais ce déploiement est encore très prudent. Par ailleurs, ces banques pratiquent des tarifs sur les transferts beaucoup plus élevés que les 12% dont vous parlez. Si nous avions la possibilité d’opérer en direct sur certains marchés, les prix baisseraient de facto. La Poste, pour sa part, dispose d'un réseau plus dense que les banques, mais elle reste encore quelque peu inaccessible aux populations destinataires des transferts parce que, même si elle est présente dans quelques coins reculés, elle reste confinée dans les grands départements. Les seules entités qui essaient aujourd'hui de se rapprocher le plus possible des populations et qui leur sont accessibles, sont les

Institutions de Micro Finances. Elles poussent un peu partout, en ville comme dans les hameaux les plus reculés et essaient de s'adapter à la demande locale, en initiant de petites opérations pour les populations autochtones. Elles sont accessibles aux populations mais, ne sont pas autorisées par la Loi à faire du transfert national en dehors de leurs propres antennes, et surtout international, sans la couverture d'une banque. Cette couverture ne se faisant pas sans contrepartie à verser à la banque tutrice sur chaque opération réalisée, ces IMF répercutent naturellement ces coûts sur les opérations et les font supporter par le Client. Il faut donc une action concertée avec tous les acteurs, pour faire bouger les choses.

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Siège du Groupe Chaka à Dakar

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SERVICES FINANCIERS - MOBILE BANKING

S’agissant des circuits informels, ils sont souvent au dessus des tarifs dont vous faites mention, tout en présentant peu de sécurité. Surtout leurs utilisateurs ne voient pas qu’ils ne bénéficient pas de tous les avantages, à utiliser les circuits formels. Je pense notamment aux déductions fiscales possibles pour aide aux parents, qui existent dans beaucoup de pays du Nord... Au final, l’utilisation de structures comme Money Express, malgré un coût apparent qui peut sembler plus élevé, s’avère bien souvent plus judicieux économiquement.

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En tant qu’entreprise africaine, Money Express intègre-t-elle cette donne ? Money Express a fait sienne cette préoccupation depuis sa création. Elle a véritablement révolutionné le transfert en Afrique en proposant les prix les moins chers; mais surtout, en s'attaquant au monopole des opérateurs traditionnels qui avaient fermé le marché en faisant signer à leurs partenaires africains, essentiellement, des contrats d'exclusivité. Nous avons demandé l’application des principes de l'OMC et surtout des dispositions communautaires de la CEDEAO et de bien d'autres organismes qui font de la libre concurrence un principe intangible. Si aujourd'hui les sociétés de transfert essaiment à travers l'Afrique, c'est en partie grâce au rôle de pionnière joué par Money Express qui a revendiqué l’application des droits qui étaient déjà codifiés. La concurrence se faisant au profit du Client, Money Express intègre bien cette donne et s'adapte aux besoins et préoccupations de la Diaspora Africaine. L'Afrique a son transfert d'Argent, notre slogan, ne signifie ni plus ni moins que ce que vous évoquez à savoir, aider les émigrés à envoyer plus à leurs familles restées au pays. Chaque Africain a un parent émigré qui contribue aux dépenses familiales. Notre manière à nous de participer à cette solidarité qui est une valeur cardinale en Afrique, c’est d’offrir à tous les Africains, des moyens de rapatrier les fonds gagnés : en cash, dans un compte bancaire, une carte

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bancaire ou même un téléphone mobile et à moindre coût. « Plus besoin de payer des sommes exorbitantes pour envoyer de l’argent à vos proches. L’Afrique a désormais son moyen de transfert d’argent ». C’est en ces termes que vous communiquez. Est-ce à dire implicitement que les multinationales pratiquent des coûts de transfert énormes ? La première partie de votre question ne fait pas partie de notre slogan ; nous disons simplement que ‘nous sommes moins chers’ ‘que l’Afrique a son transfert d’argent’ ! Avant l'avènement de Money Express, il y avait juste une position de monopole et donc l'absence de concurrence. Money Express s'est positionnée comme une alternative venant des africains eux-mêmes en instituant une concurrence et en offrant un produit répondant aux besoin de nos compatriotes (consommation, épargne, etc.), le reste s'est fait tout seul. La loi du marché, de l’offre et la demande, a ensuite prévalu. Quels sont les coûts des transferts pratiqués par Money Express ? Nous sommes dans un secteur qui est devenu très concurrentiel. Nos tarifs reflètent cette concurrence. Je vous indiquais plus haut, que notre positionnement est d’être l’un des opérateurs globaux les moins chers du marché. Les benchmarks tarifs que nous effectuons en attestent. Globalement, nous sommes de 10 à 15% moins chers que nos concurrents et, sur certains corridors, cette différence est encore plus marquée. De plus, lorsque l’on regarde les coûts du transfert, il ne faut pas seulement regarder le nominal ; entrent également en ligne de compte, les coûts indirects du transfert : les taux de change appliqués à la transaction, les coûts des déplacements des bénéficiaires pour aller retirer les sommes reçues…

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Sur tous ces points, Money Express essaie d’avoir une politique adéquate, pour qu’au final, les populations profitent au maximum des sommes envoyées par les parents. Enfin, lorsque l’on parle transfert d’argent des migrants, nous avons tous tendance à penser transfert Nord/Sud. Or les transferts Sud/Sud représentent des montants importants. Sur ces transferts, Money Express applique des tarifs bien en deçà de ses concurrents. Voilà un an et demi que Money Express première entreprise sénégalaise et troisième africaine est cotée à la Bourse de Paris. Depuis, comment se porte Money Express ? Nous allons bien. Vous savez, lorsque nous avions décidé de nous faire coter à la bourse de Paris, cela correspondait à une volonté stratégique de notre entreprise, qui consistait à aller chercher des fonds meilleur marché pour financer notre croissance. Les nouveaux produits et services que nous mettons sur le marché, supposent des technologies toujours plus onéreuses, la mise en œuvre de plans marketing coûteux, la création d’un réseau de transferts de fonds toujours plus dense, pour répondre aux besoins des populations... Tout ceci fait que, nous avons de continuels besoins de financements. Cette opération devait également contribuer à mieux nous faire connaître. De plus en plus d’Africains créent leurs propres sociétés de transfert d’argent aux côtés des multinationales. Comment expliquez-vous cela ? Nous l'avons évoqué plus haut, Money Express a ouvert la voie et montré que le secteur du transfert pouvait être investi par d'autres acteurs que ceux qui y étaient. Le milieu n’est pas fermé. Les fortunes sont certes diverses, mais chacun est libre de s'y essayer. Nous avons, quant à nous, une stratégie claire que nous continuons de dérouler.



© Jeff Attaway


Le Sénégal :

- Agro-industrie - Télécommunications - Infrastructures :

Des leaders à Vocation Continentale



AGRO - INDUSTRIE

SÉNÉGAL

Un fleuron de l’agro industrie aux portes du Sahel.

En dépit de conditions extrêmes, la CSS obtient l’un des meilleurs rendements mondiaux de tonnes de canne à sucre à l’hectare. André FROISSARD, Directeur Général

©CSS

Créée au début des années 70 , la Compagnie Sucrière Sénégalaise - CSS devrait permettre au Sénégal d’atteindre, en 2015, l’autosuffisance en sucre malgré des terres réputées salées et acides et une pluviométrie faible.

ouvez-vous faire une rapide présenattion de la Compagnie ? Société Anonyme au capital de 14,6 milliards de Francs CFA, la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CCS) a été créée au début des années 70 grâce au projet de Jacques MIMRAN. Son idée d’installer une exploitation agricole de canne à sucre aux portes du désert, dans le Nord du Sénégal, était un incroyable défi dans cette zone, où la pluviométrie est faible et les terres bordant le Fleuve Sénégal sont réputées salées et acides. Les résultats des études réalisées à l’époque avaient tout de même convaincu le promoteur sur la possibilité de planter de la canne à sucre, taxée de canne à sel par ses détracteurs. L’histoire de la Compagnie Sucrière Sénégalaise est née ainsi.

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Avez-vous un aperçu de la situation internationale sur le marché du sucre dont les cours erratiques sont parfois très élevés ? Depuis 3 ans déjà, les cours évoluent entre 500 à 900 dollars la tonne en fonction, des périodes dans l’année, des volumes produits à chaque campagne, des répartitions entre Sucre et Ethanol et des variations des stocks mondiaux de sucre (environ 70 millions de Tonnes). Au prix médian de 700 US$ départ pays producteurs, le coût du transport, les assurances et autres frais commerciaux, induisent fréquemment des prix CIF trop élevés aux ports des pays importateurs. Cette tendance s’installe de manière pérenne, d’où l’absolue nécessité d’être plutôt un pays producteur de sucre.

la CSS est la première entreprise d’Afrique de l’Ouest éligible pour l’acquisition de crédits carbone conformément aux dispositions du protocole de Kyoto . 2500 salariés permanents, 4000 saisonniers. Une masse salariale annuelle de 18 milliards de francs cfa. 6% du personnel suit une formation continue tous les ans.

Cette situation a été à la base des choix initiés par les Etats pour créer des unités de production de sucre ou comme c’est le cas au Sénégal, d’accroître les capacités déjà installées. Où en est l’objectif de la CSS, de rendre le Sénégal autosuffisant en sucre ? Cet objectif a été intégré dans le projet KT150 qui a connu une grande évolution au cours de ces dernières années, avec l’installation en 2010 d’une chaudière à bagasse de 150 Tonnes de Vapeur par Heure et la mise en œuvre d’un turboalternateur de 25 MW. Ainsi, la CSS s’est engagée dans un vaste programme de près de 90 milliards de FCFA d’investissements sur 5 ans, visant à augmenter, dans un premier temps, sa capacité annuelle jusqu’à 150.000 tonnes de sucre (horizon 2014/ 2015) atteindre 200.000 tonnes à moyen terme. Après l’importante évolution des moyens de production d’énergie, les capacités de broyage ont été doublées en 2011 grâce à l’installation d’une batterie de cinq nouveaux moulins de dernière génération, à la fois plus puissants mais également d’une technologie plus performante. Ainsi, la CSS est déjà opérationnelle pour traiter plus de 2 millions de tonnes de cannes à chaque campagne dès que les surfaces de

culture seront totalement plantées. Le développement de ces surfaces fait donc partie intégrante du programme pour produire dans une première phase 1,4 millions de tonnes de canne, en plantant 2.400 Ha de nouvelles parcelles au rythme de 800 ha par campagne sur 3 ans. Avec l’amélioration des performances de richesse en sucre dans la canne et de tonnes de canne à l’hectare sur les 11.000 Ha plantés, la CSS pourra alors atteindre annuellement les 150 000 tonnes de sucre, en rendant le Pays autosuffisant, tel qu’annoncé. Que comptez –vous faire du surplus d’énergie ? Allez-vous le redistribuer? Si oui, comment ? Effectivement, comme indiqué précédemment, les capacités de production d’énergie ont été quasiment doublées et modernisées avec la mise en fonction de la nouvelle chaudière et du turboalternateur. De plus, les anciens matériels sont conservés en backup dans l’attente de futures ressources financières pour investir dans une seconde chaudière et un deuxième turboalternateur de puissance équivalente, afin de produire toute l’année à partir de la bagasse entre 15 et 22 MW, en fonction de la demande de l’usine. Entre temps, dès que l’usine broiera entre 1,4 et 1,5 million de tonnes de canne de la sucrerie et prendre en charge tous les pompages

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Quand est-il aujourd’hui en termes d’avancement sur les projets de la CSS ? En particulier le projet Bardial avec l’extension des terres ? Les extensions de plantations à Bardial sont de l’ordre de 2400 ha pour la phase I du projet KT150 par rapport aux 9000 ha déjà sous canne. En passant à près de 11 400 ha, avec seulement +25% des surfaces à planter, l’augmentation des espaces de terres ne sera pas au prorata de celle de la production de sucre qui elle, va s’accroître de 65%. En effet, parallèlement à ces extensions, l’amélioration de la rentabilité de tonnes de canne à l’hectare, l’augmentation de la richesse des cannes en sucre, grâce aux recherches sur de nouvelles variétés, et l’efficience de l’usine en matière d’extraction du sucre, viendront compléter les 2400 ha supplémentaires. De plus à ce jour, seulement 1.500 Ha nécessitent une demande urgente d’extension de surfaces car face aux difficultés, la différence a été affectée à d’autres zones moins appropriées de l’espace CSS. Les multiples « discussions » depuis quatre ans, pour le traitement du dossier de la CSS, ont déjà provoqué plusieurs reports de dates de plantations qui sont donc préjudiciables au respect des termes du projet pour rendre le pays autosuffisant.

Des précisions sur la vente de Crédits Carbone ? Pour faire de l’énergie plusieurs moyens techniques sont disponibles et tous applicables ; mais le plus mauvais étant de faire appel aux carburants fossiles issus du pétrole (fuel, gasoil, essence etc..). A chaque utilisation d’un produit du pétrole, une phase de pollution en matière de Carbone s’enclenche alors qu’avec le protocole de Kyoto, elle doit être réduite à l’échelle de la planète ; d’où cet effort fait dans le cadre de ces accords aux Nations Unies où toute entreprise qui, pour son énergie, remplacera sa consommation de produits fossiles par une production d’énergie plus naturelle grâce aux biomasses, à l’éolien, à l’hydraulique bénéficiera, par sa diminution de production de Carbone, de l’obtentionde Crédits. Ainsi, chaque tonne de carburant fossile non utilisée sera convertie en crédits Carbone commercialisables et également exprimés en tonne. Cette vente de crédits Carbone, à des sociétés en dépassement de quotas de pollution, permet à l’entreprise “vendeur” d’être soutenue dans ses efforts d’investissements pour abandonner les énergies fossiles au profit d’énergies dites propres. C’est le cas à la CSS avec la biomasse issue de la fibre de canne (la bagasse). ©OCIP

de la culture avec de surcroît, un crédit d’énergie disponible qui pourrait être affecté au réseau de la Sénélec. Parallèlement, la consommation en gasoil de la CSS diminuera fortement grâce à l’électrification de tous les systèmes de pompages gravitaire et d’irrigation en goutte à goutte ; ce projet a déjà permis à la Compagnie Sucrière d’avoir dès 2010, le prestige d’être la première société du Sénégal et la seconde de toute l’Afrique de l’Ouest à bénéficier, par le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) des Nations Unies à Bonn, de l’octroi de Crédits Carbonne, soit 40.000 tonnes annuelles sur 3 fois sept ans.

SÉNÉGAL

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AGRO - INDUSTRIE

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Plantations de canne à sucre

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Et pourquoi ces Crédits-Carbone sont rentables ? Rentable n’est pas le terme approprié car les investissements nécessaires pour migrer vers des énergies propres sont souvent coûteux et de toute façon largement supérieurs au retour des seules ventes de crédits carbone, même en calculant le double avec le risque d’être acheteur ! L’abandon des carburants d’origine fossile, c’est d’abord une décision d’actionnaires responsables et soucieux de développer une entreprise citoyenne et

respectueuse de l’environnement. Les crédits carbones sont alors un accompagnement et un encouragement à ces prises de décisions immensément respectables. Pouvez vous nous éclairer sur la politique sociale de l’entreprise ? Tous les détails de l’application des actions sociales de l’entreprise sont sous la responsabilité de la Direction des Ressources Humaines qui s’appuie sur une politique dictée par la Direction Générale et recommandée par les Actionnaires.

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L’Usine

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L’Usine


AGRO - INDUSTRIE

Que dire à notre lectorat en conclusion ? La CSS va permettre au Sénégal d’être autosuffisant en sucre et c’est un bien précieux. Un pays qui importe ses produits de premières nécessités,est un acheteur qui s’appauvrit. En revanche, un pays qui produit, s’octroie les conditions indispensables : - au développement du travail, vecteur de l’amélioration des conditions de vie du citoyen; - à l’équilibre de la balance commerciale et donc l’économie de ses devises étrangères ; - à l’augmentation de la valeur ajoutée, base des impôts nécessaires au budget de l’Etat ; - à l’ouverture de marchés vers l’exportation de denrées, source d’enrichissement du pays ; - à la croissance économique, et donc au développement des revenus indirects ; - au développement de la sous-traitance qui elle-même déclinera par « effet de rebond » tout ou partie ces mêmes valeurs et ainsi de suite…

LES ACTIONS SOCIALES DE LA CSS La CSS est depuis plusieurs décennies, porteuse de nombreuses actions sociales, au point qu’elles sont admises comme normalement dues par les populations qui en bénéficient. Pourtant cet apport social n’est pas le lot commun des sociétés au Sénégal, à l’exception peut-être de trois ou quatre entreprises les plus importantes. En retour, l’essentiel de ces mêmes populations, également force vive du personnel, participe au développement de la Compagnie. Une liste non exhaustive permet d’appréhender l’importance du soutien de la CSS aux populations de la zone de Dagana et de Richard Toll. la distribution de vivres ; l’équipement des écoles ; le don de matériel aux hôpitaux ; l’aide à l’enfance déshéritée ; la prise en charge de plus de 80 000 personnes par le service médical de la CSS ; la présence aux côtés des populations en cas de nécessité (sécheresse, inondations) le don de plus de 150 tonnes de sucre pendant le mois de ramadan ; une participation aux manifestations religieuses ; un circuit quotidien de distribution d’eau potable par citernes, pour les populations environnantes tout au long de l’année ; l’irrigation gratuite de plusieurs dizaines de milliers d’hectares de périmètres rizicoles et agricoles ;

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la mise en place de certains forages dans les villages environnants et de leur entretien mensuel ; des travaux d’aménagement des terres, de pistes, d’étang pour le bétail et de pare-feu dans les zones de pâturage à la demande des populations et des autorités ; un Arbre de Noël pour les enfants des travailleurs ; l’Organisation d’une colonie de vacances ; l’Achat de pompes pour les villages d’une valeur de plusieurs millions de Francs et le remplacement des moteurs en cas de panne ; la Réhabilitation de mosquées et cimetières.

La Compagnie Sucrière Sénégalaise est aussi membre fondateur de la Fondation Marie Louise MIMRAN, dont l’objectif est d’investir dans la promotion de la condition humaine à travers des secteurs d’activités tels que la santé, l’éducation et le sport. >

Station principale de pompage de Taouey

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Trois axes majeurs sont à souligner : - L’axe de nationalisation des postes dès que le transfert des compétences techniques peut se réaliser, notamment après la formation aussi bien sur place qu’à l’étranger, des cadres nationaux; à certains postes, le recrutement d’Ingénieurs Expatriés n’est qu’un palliatif temporaire aux insuffisances de ressources en Cadres Sénégalais ; - L’axe de la Féminisation du personnel dont l’effectif a depuis 5 ans presque quadruplé grâce à une politique dictée par le principe que tous les métiers sont accessibles à la gente féminine ; des fonctions de cadres, aux conducteurs de tracteurs, en passant par les services techniques ou toute autre responsabilité, de plus en plus de femmes rejoignent la CSS ; l’ensemble du management se félicite de cet apport positif de la Femme dans l’entreprise. - Et enfin l’axe, qui permet de faire que les travailleurs actifs dans la CSS se reconnaissent en situation de privilégiés par rapport à ceux d’autres entreprises plus modestes voire en difficulté ou hélas à ceux qui sont toujours en recherche d’emploi ; un salaire décent et régulièrement versé, des soins de santé pour toute la famille, des aides et des soutiens en cas de problème, un économat pour acquérir les produits de premières nécessités, une coopérative pour accéder à la propriété de terrains viabilisés et de logements sont quelques exemples pour l’atteinte du mieux être ; sans compter sur la fertilité illimitée d’idées nouvelles au sein de l’équipe de la DRH pour imaginer de nouvelles opportunités de développement social.

SÉNÉGAL

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TÉLÉCOMMUNICATIONS

SÉNÉGAL

Quand une entreprise phare s’engage résolument dans la réduction de la fracture numérique. Le Groupe Sonatel, dont France Télécom Orange est l'actionnaire principal , demeure un leader régional incontesté. D’un coût global de 450 milliards de FCfa, le câble sous-marin Africa Coast to Europe (ACE) est un investissement majeur réalisé en Afrique subsaharienne.

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Le Groupe Sonatel (*) en finance, avec France Telecom, une part importante : 100 milliards de Fcfa. Il accroît ainsi sensiblement ses capacités et garantit la demande des 10 prochaines années.

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Siège de la SONATEL à Dakar

n 2008, le Groupe Sonatel célébrait avec tous les internautes les cinq ans de l’ADSL au Sénégal. En effet, c’est en 2003 que cette technologie a été introduite au Sénégal, révolutionnant les usages de l’Internet et les activités socio-économiques au Sénégal. Ainsi, grâce à une même ligne téléphonique, les usagers découvraient la simultanéité du téléphone, de l'Internet forfaitaire à haut débit et plus tard de la télévision numérique et se connecter à toute heure sans se soucier de la durée des connexions ni de sa facture, ce qui lui confère une plus grande liberté. A cela s'ajoutent une rapidité d'accès aux informations car le téléchargement des fichiers, avec une telle technologie, se fait de façon quasi instantanée avec une meilleure qualité et un plus grand confort d’utilisation des applications multimédias. Avec l'ADSL, certains services de l'Internet jusque-là peu accessibles aux sénégalais font désormais partie de leur quotidien. Il s’agit de services tels que la vidéo en ligne, les catalogues virtuels en 3D, la télévision, la visioconférence via Internet, le télétravail, etc. Aux entreprises, l'ADSL permet une communication plus fluide des sièges aux sites distants ce qui a permis de développer

de nouveaux usages tels que le télétravail, l'accès aux bases de données en mobilité, rendant les entreprises plus souples et plus compétitives. Avec cette innovation, Sonatel aura contribué au Sénégal à démocratiser l’accès à Internet, ce qui a permis entre autres : - l’émergence et le développement de PME-PMI dans les Services ; - l’amélioration de la réactivité et la compétitivité des entreprises avec des offres innovantes telles que Business Everywhere qui permet d’accéder à son environnement de travail au bureau en situation de mobilité ; - rapprocher des familles grâce au développement des appels vidéo par Internet ; - développer la formation à distance, en particulier pour jeunes ; - l’accès à l’information à temps réel ; - relever l’offre et la décentralisation de services médicaux grâce à la mise en place de la télémédecine. Neuf ans d’existence de l’ADSL ont permis au Groupe Sonatel

de démocratiser l’accès à l’Internet par la multiplication des points d’accès, partout sur le territoire. L’ensemble des régions, les chefs-lieux de département et plusieurs Communautés rurales du Sénégal disposent de l’accès à l’ADSL avec des tarifs parmi les plus bas du continent. Les localités ne disposant pas de l’ADSL ont accès à Internet grâce à la technologie CDMA. Avec Sonatel, c’est ainsi 100% de la population sénégalaise qui dispose d’une couverture Internet. >

Agence de la SONATEL aux Almadies

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TÉLÉCOMMUNICATIONS

La 3G+, cinq ans après l’ADSL Cinq ans seulement après l’introduction de l’ADSL, le très haut débit sur le mobile devient une réalité pour les clients d’Orange au Sénégal avec le lancement, au mois de juillet 2008, de la phase pilote du réseau 3G+, trois mois après son expérimentation réussie durant le 11ème Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) dont Sonatel a été le partenaire pour les solutions de télécommunication. La 3G+ d’Orange est la version améliorée de la 3G. Elle est 6 fois plus rapide que cette dernière et permet donc debénéficier du très haut débit sur le mobile. Pour les clients Orange dotés d’un téléphone adapté, la 3G+ améliore de manière notoire les performances dans l’usage des services data sur le mobile : - téléchargement 10 fois plus rapide des données : e-mails et fichiers joints, musique qualité numérique, MMS, sonneries, etc. ; - meilleure qualité d’image et du son pour la vidéo et pour la télévision en direct sur le mobile, la visiophonie qui permet de voir son interlocuteur en ligne, vidéos, etc. Ainsi, la 3G+ est 60 fois plus rapide que le GPRS, 20 fois plus rapide que l‘EDGE et 6 fois plus rapide que la 3G. Grâce à la 3G+, Sonatel offre à ses clients des services innovants comme la TV sur le mobile et la visiophonie, entre autres et plus généralement un plus agréable usage des données mobiles. Une bande passante Internet à plus de 13Gigabits par seconde… La bande passante Internet du Sénégal est portée aujourd’hui par Sonatel à plus de 13 Gigabits par seconde contre 512 Mégabits par seconde en novembre 2004. La bande passante est l'une des mesures déterminantes de la qualité du service Internet offert, car elle conditionne la vitesse de chargement des pages notamment des serveurs basés en Europe ou aux Etats-Unis. Aujourd’hui, le réseau Internet de Sonatel est le plus important de l’Afrique Subsaharienne, après celui de l’Afrique du Sud.

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Depuis 2003, Sonatel n’a pas cessé d’anticiper la croissance des besoins des internautes au Sénégal, confirmant ainsi sa volonté d'accompagner les entreprises dans leur quête d’une plus grande compétitivité. Comme locomotive régionale, elle a permis concomitamment aux opérateurs des pays voisins (Mali, Mauritanie, Guinée, Burkina Faso…) d’utiliser le hub de câbles sous-marins de Dakar pour lancer l’ADSL dans leurs pays respectifs. …adossée à un important réseau de câbles sous-marins Sonatel a multiplié les opérations visant à renforcer son statut de hub sous-régional des télécommunications. Un des jalons posés dans ce sens est la construction en collaboration avec d’autres opérateurs de dimension internationale, d’un nouveau système de câble sous-marin en fibre optique baptisé Africa Coast to Europe (ACE). Ce nouveau câble sous-marin, long de plus de 12 000 km, s’étend du Gabon à la France et connecte de nombreux pays africains au réseau mondial de câbles sous-marins dont certains ne disposent pas de façade maritime. ACE apporte de la capacité large bande à de nombreux pays : Cameroun, Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra Léone, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Sénégal, Gambie, Cap Vert, Mauritanie, Maroc, etc.

et les connecte à des pays européens tels que l’Espagne, le Portugal, etc. La mise en service de ce câble permet ainsi à ces pays, en plus de l’interconnexion au réseau mondial par des artères à haut débit, de renforcer leur connectivité et de sécuriser davantage leur trafic. Sonatel, opérateur global de télécommunications opérant dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest notamment au Mali, en Guinée et en Guinée Bissau à travers sa marque Orange est déjà co-propriétaire de plusieurs câbles sous-marins dans le monde. C’est le cas de l’un des plus récents et des plus longs au monde, le SAT3/WASC/SAFE, 28 000 km, première liaison sous-marine à fibres optiques connectant l’Europe, l’Afrique et l’Asie et inaugurée à Dakar en mai 2002. Sonatel est co-propriétaire également du premier système optique atterrissant à Dakar dénommé Atlantis 2, mis en service en février 2000 reliant le Sénégal, le Portugal, l’Espagne, le Cap-Vert, le Brésil et l’Argentine. Grâce au nouveau câble ACE, Sonatel continuera à contribuer davantage à la réduction de la fracture numérique en apportant des solutions permettant de faciliter le quotidien des populations en Afrique. (*) : Société Nationale des Télécommunications du Sénégal

Le Groupe Sonatel France Télécom Orange est l'actionnaire principal avec 42% du capital, l’ Etat du Sénégal en détient 27%. Il est présent dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest: le Sénégal, son marché historique, le Mali, la République de Guinée et la Guinée - Bissau. Avec 14,5 millions de clients, il a réalisé un peu moins de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2011, ce qui en fait l'une des premières entreprises de la région.

©OCIP

Les tarifs d’accès communautaire, à travers les cybercafés ont été, grâce à Sonatel, divisés par plus de 10, passant de 2000 à 200 FCfa l’heure de connexion, sans compter les milliers d’emplois générés. A cela s’ajoutent une augmentation de la rapidité dans la connexion et le téléchargement de fichiers du fait d’un accroissement régulier de la bande passante Internet qui a été quasiment multipliée par 6 déjà durant les 5 premières années d’existence de l’ADSL au Sénégal.

SÉNÉGAL

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Une agence SONATEL de la banlieue de Dakar


«Bâtissons l’avenir»

a Compagnie Sahélienne d’Entreprises, créée en 1970, marque sa présence dans plusieurs pays africains notamment au Sénégal, au Mali, au Cameroun, au Burkina-Faso, en Sierra-Léone, en Guinée, au Niger. La CSE est spécialisée dans la construction de routes, d’ouvrages hydrauliques, de terrassement, de VRD, de bâtiments, d’ouvrages d’art, et dans le secteur de la protection maritime. La CSE, soucieuse d’assurer la durabilité de ses ouvrages a fait de la Qualité et de la Prévention sur la pollution, sur la Santé et sur la Sécurité des travailleurs son crédo. Ces dispositions lui ont permise d’obtenir la Certification ISO 9001/ 2008 en 2005. La CSE a réalisé entre autres : - La réhabilitation de la route Saint-Louis – Rosso – Richard- Toll

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- La réhabilitation de la route Bobo-Dioulasso – Sakoinsé au Burkina - La construction de la route Bobo-Dioulasso – Dédougou au Burkina - La construction de la route Conakry – Freetown - L’hôtel Radisson Blue de Dakar - Le lycée de NKOL ETON au Cameroun - Le pont de Kérawan en Gambie - Le siège d’Orange SONATEL sur la VDN - La conduite BONNA DN 800 entre Sébikotane et Dakar pour l’alimentation en eau de Dakar - La réhabilitation de la route Diamniadio – Mbour - La construction de la route Tambacounda – Kidira – Bakel - La construction de la route Kayes – Kidira au Mali Aujourd’hui, en reconnaissance de sa contribution au développement du continent, la CSE vient de remporter le trophée de la Coopération Sud-Sud édition 2012 à Casablanca, au Maroc.

La CSE profite de l’occasion pour vous présenter ses meilleurs voeux pour l’année 2013.


INFRASTUCTURES

SÉNÉGAL

« Dans la décennie à venir, seule l’adaptation des règlementations permettra aux entreprises africaines, de lutter à armes égales . » Oumar SOW, Directeur Général de la Compagnie Sahélienne d’Entreprises - CSE Président du Syndicat Professionnel des Entreprises de Bâtiment et de Travaux Publics du Sénégal

Créée en 1970, la CSE se place aujourd'hui au premier rang des entreprises de BTP au Sénégal et parmi les plus importantes du continent. Elle a acquis la confiance des banquiers nationaux et des institutions financières internationales. Son savoir-faire jamais démenti, sa conquête des marches export, une bonne politique de ressources humaines la positionne incontestablement sur un socle solide. >

©CSE

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ouvez-vous dresser l’historique de l’entreprise que vous dirigez ? La Compagnie Sahélienne d’Entreprises constitue l’épine dorsale du groupe CSE. C’est une entreprise qui a été fondée en 1970. Il y a 43 ans c’était une filiale du groupe Eiffage qui, à l’époque, s’appelait Fougerolles. Au bout de quelques années, en 1976, la société Fougerolles est sortie du capital et la CSE est alors devenue une entreprise 100% sénégalaise. Nous avons hérité à l’époque de tout le système de gestion de Fougerolles et également de leur savoir faire : Fougerolles fut la colonne vertébrale historique . On peut encore aujourd’hui considérer nous sommes «sentimentalement» liés avec le Groupe Eiffage puisqu’il nous arrive de conjointement réaliser des projets sous forme de groupement. Bien sûr au fil du temps nous avons imprimé notre marque et nous pouvons nous targuer, par exemple, de n’employer aujourd’hui que des ressources humaines africaines. Je souligne cet aspect car c’est une source de fierté; pour nous « il n'y a ni richesse ni force que d'hommes ». En dehors des domaines financiers, juridiques ou administratifs, notre branche d’activité met à contribution de nombreux corps de métiers pratiqués par du personnel souvent hautement qualifié. Par conséquent n’avoir aujourd’hui , du manoeuvre à l’ingénieur, que des collaborateurs nationaux est le fruit de notre politique de formation continue arretée il y a de nombreuses années avec la

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Route Diamniadio - Mbour

volonté affirmée d’être utile à nos concitoyens. Pour monsieur Aliou Sow, fondateur de cette entreprise, notre rôle doit aller bien au delà du bilan chiffré de fin d’année. Nous savons tous les difficultés que traversent la majorité des populations de nos pays et si l’Homme est la première richesse de notre entreprise, la CSE se doit en retour de ne jamais perdre de vue le mieux être de l’environnement humain : collaborateurs ou populations. ©CSE

Le Groupe CSE Aujourd’hui, outre la CSE, quatre entreprises constituent le Groupe dont le chiffre d’affaires annuel est d’environ 80 milliards de francs cfa (112 MEUR). SOSETER : La Société Sahélienne d'Equipement et de Terrassement est une des premières entreprises Sénégalaises spécialisées en aménagement hydroagricole et en travaux de terrassement. http://www.soseter.com

SISMAR : La Société Industrielle Sahélienne de Mécaniques, de Matériels Agricoles et de Représentations est spécialisée dans les études et la conception d'ouvrages métalliques. Elle fabrique des machines et des équipements agricoles, ainsi que du matériel de salles de classes. http://sismar.sn

SIG : La Société Immobilière du Golf a pour objet l'aménagement et l'équipement foncier de terrains et la construction de logements sociaux. La SIG propose également des études, la conception et la réalisation de travaux ainsi que toutes les activités de promotion immobilière. SDIH : La Société Dakaroise Immobilière et d'Habitation est une société de gestion de biens immobiliers. http://www.sdih-sn.com


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Votre entreprise a très tôt travaillé dans de nombreux pays du continent, avez-vous une concurrence africaine ? A l’exception de l’entreprise burkinabé de feu El Hadj Oumarou Kanazoé, je n’en vois pas. Mais vous savez, compte tenu de l’importance des dossiers pour lesquels nous soumissionnons la concurrence va bien au delà des entreprises continentales. Nombre d’entreprises sont européennes. D’ailleurs ce phénomène s’est accru avec la crise que traverse ce continent. En effet, des entités issues des pays du pourtour méditerranéen sont de plus en plus présentes : Grèce, Espagne, Portugal, Turquie. Et si avec ces dernières ont peu considérer que la compétition est loyale, je ne peux que dénoncer le jeu biaisé avec les entreprises chinoises : elles sont très largement subventionnées et nous pouvons considérer cette concurrence comme déloyale. Une étape importante de l’évolution de la CSE a été l’obtention de la certification ISO, pouvez-vous nous décrire ce tournant ? Les infrastructures jouent un rôle essentiel dans l’avenir de ce continent. Elles sont à la fois un produit fini offrant directement des services aux consommateurs et un produit intermédiaire participant à la productivité des secteurs de production. Le secteur particulier des infrastructures routières est une des clés du développement, il concourt à l’améliorer la mobilité urbaine et interurbaine, à faciliter l’accessibilité et la mobilité en milieu rural et à promouvoir l’intégration sous-régionale par le développement de corridors. Compte tenu de la diversification, de la complexité du secteur des BTP, la CSE a décidé d'ouvrir un vaste chantier de démarche qualité, pour répondre d'abord aux exigences légales et réglementaires applicables à notre métier et surtout pour satisfaire nos clients. Nous avons obtenu en août 2005, avec succès la certification ISO 9001: 2000 délivrée par SGS ICS France.

Radisson Blue à Dakar

©DR

Cette consécration fondée sur l'amélioration des performances et orientée client prouve que les besoins et attentes des maîtres d'ouvrages, des partenaires et des bailleurs de fonds ont été pris en charge. La certification ne constitue qu'une étape pour la CSE car un dispositif de veille permettant de s'inscrire dans une dynamique d'amélioration et dans la roue du progrès, est mis en place. Les partenaires et maîtres d'ouvrages doivent être sûrs que les ouvrages réalisés par la CSE seront conformes. A cet effet des ressources et moyens nécessaires sont mis à disposition pour l'atteinte de tous les objectifs fixés . Combien de temps a duré , en interne , le processus pour répondre aux critères ? Il nous a fallu huit mois d’efforts constants dans tous les services de l’entreprise. Les membres du personnel ont été exemplaires d’efforts et de rigueur. Le déroulement du projet a nécessité la mise en place d'un Comité Qualité au sein duquel toutes les entités de l'entreprise sont représentées pour s'assurer que les objectifs globaux sont parfaitement déclinés à tous les niveaux de l'entreprise. La mise à niveau de l'organisation de la CSE aux exigences de la Norme ISO 9001 (2000) jusqu'à la certification s'est traduit par un fonctionnement toujours plus efficace au vu de certains indicateurs de performance tel que le cout des non-conformités, la satisfaction du client, la productivité.

Comment va évoluer votre entreprise dans la décennie à venir ? La dernière assemblée générale de la Banque africaine de développement à Marrakech, fin mai 2013, avait pour thème la «Transformation structurelle de l’Afrique». La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest y a affirmé «qu’elle a cinq priorités et que si la première est bien sûr la paix, les infrastructures viennent immédiatement après». Fort de ce constat, je veux être optimiste mais je dois souligner que la concurrence déloyale des entreprises chinoises est une préoccupation majeure. Seule une volonté politique permettant l’adaptation des règlementations permettra aux entreprises africaines, de lutter à armes égales .

Certification ISO 9001:2000 >

Routes Kayes - Sandaré au Mali

La Norme internationale ISO 9001: 2000 spécifie les exigences relatives au système de management de la qualité lorsqu'un organisme : - doit démontrer son aptitude à fournir régulièrement un produit conforme aux exigences des clients et aux exigences réglementaires applicables, - vise à accroître la satisfaction de ses clients par l'application efficace du système, y compris les processus pour l'amélioration continue du système et l'assurance de la conformité aux exigences des clients et aux exigences réglementaires applicables.

©CSE 79 1 ER TRIMESTRE 2013


AIDE AUX ENTREPRISES

SÉNÉGAL

Accompagner les Petites et Moyennes Entreprises.

E

Créée depuis un peu plus d’une dizaine d’années, l’Agence pour le Développement et l’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises a pour fonction de renforcer la compétitivité des PME et de mettre en place une stratégie visant à accélérer le processus de création de nouvelles structures, en mesure de faciliter la saisine de toutes les opportunités qui s’offrent à elles.

lle fonctionne sur la base d’une dotation budgétaire annuelle du Gouvernement du Sénégal et dispose des outils de gestion lui permettant de pouvoir jouer un rôle d’Agence d’Exécution pour tous les projets financés par les partenaires techniques et financiers. Pendant de longues années, l’ADEPME a surtout concentré son énergie dans l’appui à la formalisation des micro-entreprises ainsi que l’encadrement des petits projets. Suite aux changements intervenus en 2012, le business model est en passe d’être totalement refondu de façon à faire de l’Agence une structure dédiée aux PME ainsi qu’au partenariat avec les PME des autres pays. Le nouveau plan stratégique de l’ADEPME est en cours de validation et devrait permettre, dans les tout premiers mois de l’année 2013, de donner de nouvelles orientations par la reconstruction de son métier. Parmi les innovations qui seront proposées, un Fonds à Frais Partagés sera mis en place de façon à cofinancer, avec les PME, l’ensemble de leurs besoins en termes de services non financiers. Cela concerne naturellement l’amélioration de leur gestion mais également la veille technologique, le développement de nouveaux produits/marchés ainsi que, naturellement, l’accès au financement. Il est important de noter que dans le cadre du programme de labellisation en cours d’implantation, ces PME pourront naturellement accéder plus facilement aux ressources dont elles ont besoin qu’il s’agisse de crédit bancaire conventionnel mais également

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de capital-risque, de crédit-bail… Une cellule des entreprises en difficulté vient également d’être mise en place afin de pouvoir suivre, avec la proximité requise, toutes les entreprises connaissant des problèmes dans le cadre de leur fonctionnement. S’agissant des nouvelles opportunités, l’ADEPME se tient à la disposition de toutes les PME, sénégalaises ou non, désireuses de se lancer dans de nouveaux créneaux en mettant en exergue, par ses études sectorielles, le potentiel non exploité, tous secteurs confondus. Des partenariats solides ont été noués avec l’Europe mais également les Amériques, l’Asie ainsi que l’Ile Maurice afin d’accélérer le processus de transfert de technologie. Dans tous les secteurs d’activité, le potentiel de développement est impressionnant pour autant que la volonté d’investir existe et, qu’en toute transparence, l’environnement des affaires permette de ne pas décourager les investisseurs potentiels. Un guichet de « trouble shooting » a été mis en place et l’ADEPME apporte à tous les investisseurs un appui fort afin de réduire à leur plus simple expression les lenteurs et pesanteurs qui sont, dans la plupart des cas, d’ordre administratif. Qu’il s’agisse d’agriculture, d’agro-industrie, de la transformation de la production alimentaire (céréales, fruits, légumes,produits laitiers, carnés, production halieutique…), du secteur des BTP, des TIC ou encore des produits manufacturés, l’ADEPME

encourage les investisseurs nationaux comme étrangers dans le processus de réhabilitation de nos capacités de production. Elle s’appui non seulement sur l’expertise de son équipe et des fonctions externalisées mais également sur toutes les structures disponibles en matière de formation professionnelle et de recherche/développement. Au cours des prochains mois, un fort accent sera placé sur le développement des pépinières, incubateurs et centres de démonstration de façon à accélérer le processus de génération de PME performantes, modernes et disposant des meilleures outils de gestion grâce à la mise en place d’un Cloud permettant de mutualiser nombre de fonctions de back office. L’ADEPME est au service de toutes les PME actives au Sénégal afin de favoriser leur implantation, leur compétitivité, leur développement en accompagnant la gestion de leur croissance et en limitant le taux de mortalité. Elle est le portail d’entrée de toutes les politiques publiques dédiées au développement des PME qui demeurent le moyen le plus durable de créer des richesses et des emplois de qualité.

©Jean-Marc Moret

©ADEPME

Mabousso THIAM, Directeur Général de l’ADEPME


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PME

SÉNÉGAL

Un des acteurs de la protection et de la réalisation des biens industriels en Afrique de l’Ouest.

©RENOV’Industries

Pascale ALEXANDRE, Directrice Générale de RENOV’Industries

Créée en 1998 pour réaliser l’entretien des bouteilles de gaz de TOTAL, cette PME est maintenant un acteur régional spécialisée dans le traitement anticorrosion, la construction métallique, la chaudronnerie, la tuyauterie, l’assistance technique et la mise à disposition d’engins de levage

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ouvez-vous retracer l'histoire de RENOV Industries au Sénégal ? La société RENOV Industries a été créée à l’origine par Patrick BELARDINELLI pour répondre à une demande du groupe « TOTAL » qui souhaitait mettre en place la maintenance de ses bouteilles de gaz au Sénégal. Avec l’arrivée en 1999 d’un compatriote, spécialiste en sablage peinture et Froid industriel à la direction de l’entreprise, les activités de Renov se sont diversifiées. Je suis rentrée en 2002 dans la société comme consultante en stratégies commerciales. A la suite du décès du dirigeant en exercice, les actionnaires m’ont proposé de reprendre la direction laissée vacante. Dès ma prise de fonction, mon premier objectif fut de renforcer l’activité sablage peinture et de mettre fin à l’activité froid industriel faute de personnel suffisamment compétent. En 2004 le département chaudronnerie, tuyauterie, construction métallique est créé pour travailler en amont des travaux d’anticorrosion.Cette stratégie a très vite été payante puisque qu’elle représente aujourd’hui plus de 60 % de notre chiffre d’affaires.

Les différences culturelles sont-elles source de blocage ou de difficultés ? Il y a surtout certains points d’incompréhension et il faut très vite trouver les codes. Je vous relate une anecdote. Nous avions un chantier à réaliser dans le nord du pays. Celui ci avançait difficilement sans raisons apparentes. A la demande de nos équipes sur place, j’ai accepté que certains rituels soient réalisés sur le site concerné, bien que cela ne rentre pas dans mes codes culturels. A la satisfaction de tous le chantier a redémarré et s’est terminé sous les meilleurs hospices. La qualité des ressources humaines est essentielle dans votre métier de services. Faites-vous appel à des expatriés ? Pour nous, PME, le coût d’un expatrié est prohibitif et même l’appointement d’un VIE(1) excède nos possibilités budgétaires. Nous hoix de travailler avec des avons fait le choix

fournisseurs qui nous aident à nous développer en apportant au personnel local une assistance technique dans l’utilisation des nouvelles technologies. Le fait aussi de travailler pour des groupes internationaux tels que les miniers qui sont intransigeants sur les procédures de travail ,les méthodes de gestion des risques, de la qualité et de l’environnement a largement contribué à la formation de notre personnel en interne. Notre expertise s’est incontestablement améliorée dans le cadre de ces chantiers. Comment décririez-vous la main d’œuvre locale ? Il y a des gens compétents et professionnels mais pas en nombre suffisant. La main d’œuvre Sénégalaise est une des plus qualifiée de l’Afrique de l’ouest dans certains métiers, tels que le génie civil ou la soudure. En revanche trouver des spécialistes de l’anticorrosion ou des responsables QHSE niveau ingénieurs est mission « presque » impossible.

©RENOV’Industries

Un dirigeant français ou européen trouve-t-il rapidement ses marques sur ce marché sénégalais ? C’est un marché très difficile car l’activité industrielle est relativement limitée. Il ne faut pas oublier que jusqu’à ces dernières années le Sénégal ne recelait pas de matières premières. D’où une faible concentration d’industries sur le territoire. Le fait d’être un dirigeant de PME français ou européen ajoute un peu à la difficulté d’accès à certains marchés. >

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Fourniture de la charpente et montage de la cuite à la Compagnie Sucrière Sénégalaise


©DR

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Comment gérez-vous la formation dans votre entreprise ? Ce n’est pas facile. Soit les formations existent dans le pays et notre personnel les suit à tour de rôle. Soit on ne trouve pas de formation sur place dans certaines activités comme le sablage-peinture. L’option alors d’envoyer nos salariés à l’étranger pour des qualifications demande de prendre en compte :le prix élevé de la formation, l’obtention non systématique du visa et la longue absence du collaborateur. Tout cet investissement n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur par certains de nos clients qui continuent de privilégier les moins disant. Quels atouts requiert ce marché, faut-il miser sur le prix ou sur la différenciation ? La vraie difficulté est que nous sommes confrontés à certains concurrents qui respectent peu ou prou la législation en matière fiscale et sociale. Appelé le “semi-informel”, c’est un phénomène très répandu au Sénégal. Compte tenu de ces pratiques nous ne pouvons nous aligner sur leurs prix. Ce système fait aussi le jeu de certains de nos clients qui traitent quand même avec ces entreprises malgré la flopée de chartes sur l’éthique, le HSE ou les RSE qu’ils nous font signer. Il nous faut donc nous différencier par le savoir faire, la rigueur et intégrer comme une deuxième peau les concepts « Qualité Hygiène- Sécurité – Environnement ». Cette démarche QHSE nous tire indéniablement vers le haut et permet de nous distinguer. On retrouve des éléments d’un débat qui prévaut actuellement en France sur la compétitivité-coût. Issues de pays qui ne connaissent pas les mêmes législations du travail que les nôtres, elles arrivent avec un projet, un financement,

une main d’œuvre qui leur permettent quasiment de pratiquer du “dumping”. Nous savons tous que dans l’impitoyable lutte qu’est la mondialisation, chacun des grands Etats de la planète favorise ses champions industriels exportateurs. Croyez-moi, les responsables politiques brésiliens, coréens, indiens ne cessent de se demander comment aider leurs propres entreprises à conquérir de nouvelles parts de marché dans le monde entier. Je pense que les autorités africaines doivent réfléchir aux conséquences économiques de ce choix car leur donner des marchés « clef en main » sans imposer de quotas, c’est mettre la main d’œuvre locale au chômage et percevoir moins d’impôts et taxes. Peut-on dire que le secteur bancaire soutient votre entreprise (facilités de trésorerie, crédits, etc.) ? Constat désolant : je crois que comme dans de trop nombreux autres pays les PME-PMI au Sénégal ne bénéficient pas d’un accompagnement particulier de la part des banques de la place. Les taux d’intérêts sont exorbitants et le conseil aux entreprises est faible. Ouvrir un crédit documentaire est une aventure et son coût beaucoup trop élevé puisque il est de l’ordre de 3 à 4% du montant du marché. J’ai travaillé en Asie et la relation entreprise-secteur bancaire était beaucoup moins contraignante. Vous commencez à travailler dans d’autres pays de la sous région quelles sont les principales différences que vous constatez ? Chaque pays a ses us et coutumes et le principal souci est lié aux procédures. Il est indispensable d’avoir localement un relai parfaitement au faît des arcanes administratives sinon celà peut parfois

Soudure des sept travées du pont Faidherbe de Saint Louis pour le Groupe Eiffage

être kafkaïen. Qui plus est, force est de constater que souvent les entreprises étrangères ne sont pas toujours les bien venues . Pouvez-vous évoquer quelques beaux succès de votre entreprise ? L’une de nos grandes fiertés, a été notre travail sur la réhabilitation à l’identique du pont Faidherbe à Saint-Louis en qualité de sous traitant. Nous avons réalisé toutes les soudures des travées et c’était un challenge technique de travailler à la réfection de ce pont qui a cent ans. Compte tenu du symbole que représente cet ouvrage nous avons ainsi eu le sentiment de participer un peu à l’Histoire. Travailler pour les mines d’or de Sabadola est un autre défi que mes collaborateurs et moi-même sommes fiers d’avoir relevé. Nous avons d’abord été choisis pour participer à la construction puis avons été rappelés pour l’extension. C’est un contentement d’avoir pu et su nous adapter aux normes des australiens si exigeants et perfectionnistes en terme de sécurité, d’environnement et d’hygiène. Vous êtes Conseillère du Commerce Extérieur de la France ; à ce titre, quelles sont vos activités et quels conseils donneriez-vous aux porteurs de projets ? C’est une vraie richesse de pouvoir échanger nos expériences et débattre sur la situation politique et économique du pays ou nous vivons et travaillons. Quand tout le monde joue le jeu, il y a un vrai échange, cela nous permet de mieux comprendre l’environnement dans lequel nous évoluons. Concrètement, nous savons tous qu’en France une des raisons du déficit de la balance extérieure est dû aux difficultés des PME-PMI à

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PME

SÉNÉGAL

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Dématélement de bacs -VIVO ENERGY

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Pose du réseau hydrant de l’aéroport de Diass : SAOUDI BIN LADEN GROUP

©RENOV’Industries

Pour conclure, la question à laquelle vous ne pouvez échapper : est ce difficile pour une femme, française de surcroit, de gérer une entreprise de droit Sénégalais ? En effet je n’échappe jamais à cette question. Je suis femme française dans une entreprise n’employant que des sénégalais dans un univers industriel masculin. Ma réponse va certainement vous surprendre mais je suis entourée de collaborateurs efficaces, ouverts et sans apriori. J’ai été acceptée sans aucun problème car sans tomber dans les clichés, le Sénégal est réellement le pays de la TERANGA - hospitalité en Wolof (3) où l’étranger n’est pas jugé. J’aurais été une femme sénégalaise, je suis sure que cela aurait été beaucoup plus difficile car, il aurait fallu suivre les codes subtils des coutumes et les hiérarchies locales. Avec mon profil atypique, je subis parfois les même préjugés que ces femmes auprès de mes paires.

Mise à disposition d’une grue

©RENOV’Industries

Quelles sont les perspectives de l’entreprise que vous dirigez ? Renov a grandit très vite ces dernières années. Notre objectif n’est pas de devenir le plus gros groupe de la place mais le plus qualifié. Nous avons encore du chemin à faire mais c’est notre motivation.

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©RENOV’Industries

s’exporter. A l’inverse des groupes du CAC 40 (2) , elles n’ont pas toujours accès aux bons circuits d’informations. Nous sommes un des relais pour y remédier. J’invite les sociétés qui cherchent à s’exporter ou exporter à se rapprocher des CCE proches de leur secteur pour que l’on puisse servir de passerelle. La raison d’être des CCE est de faciliter les échanges commerciaux entre les entreprises françaises et les entreprises du pays dans lequel nous résidons. Je suis d’ailleurs en charge de la commission « d’appui aux PME » pour le sénégal.

(1) - V.I.E : Le Volontariat International en Entreprises (V.I.E), instauré par la loi du 14 mars 2000, permet aux entreprises françaises de confier à un jeune, homme ou femme, jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle à l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite. (2) - CAC 40 (Cotation Assistée en Continu) : principal indice boursier de la Bourse de Paris composé des quarante valeurs les plus actives du marché français des actions et représente environ 70% de la capitalisation totale de la Place de Paris (3) - Le wolof est la langue la plus parlée au Sénégal (par l'ethnie wolof, environ 45 % de la population, ainsi que par les populations non-wolofs du Sénégal). 84 1 ER TRIMESTRE 2013


RESEAU CNCAS Réseau Dakar DAKAR

DAHRA

KAFFRINE

31-33, rue El Hadj Amadou A.Ndoye Email : cncas@cncas.sn - BP : 3890 Dakar Tél : 33 839 36 36 - Fax : 33 821 26 06

Place du Marché Email :dahra@cncas.sn - B.P : 85 Tél : 33 968 60 56 - Fax : 33 968 60 55

N° 164 quartier Kaffrine Email : Kaffrine@cncas.sn Tél : 33 941 24 71 - Fax : 33 941 29 29

V.D.N

OURO SOGUI

KEDOUGOU

Route de la Foire Internationale N° 09 Email : vdn@cncas.sn Tél : 33 869 37 67 - Fax : 33 869 37 77

Quartier Moderne Email : sogui@cncas.sn - B.P : 70 Tél : 33 966 16 63 ou 64 - Fax :33 966 16 65

PARCELLES ASSAINIES

ROSS BETHIO

Unité 22 Parcelles Assainies N° 498 Email : parcelles@cncas.sn Tél : 33 855 32 17 à 19 - Fax : 33 855 32 15

Ross Béthio Route Nationnale N° 1 Email :rossbethio@cncas.sn Tél : 33 963 80 81 - Fax : 33 963 81 69

MARISTES

NDIOUM

Maristes extension Email : maristes@cncas.sn Tél : 33 859 25 00 - Fax : 33 832 93 47

Route de Matam Email : ndioum@cncas.sn - B.P : 12 Tél : 33 965 30 27 - Fax : 33 965 30

BARGNY

SAINT LOUIS Annexe

DIOURBEL

Route Nationale N° 1 Bargny Email : Bargny@cncas.sn Tél : 33 839 20 96 - Fax : 33 836 14 50

Face Université Gaston Berger Tél : 33 961 14 14 ou 05 - Fax : 33 961 23 73

Rue Mauric Guèye x Av L.S.Senghor Email : diourbel@cncas.sn - B.P : 4 Tél : 33 971 13 90 - Fax : 33 971 13 00

MATAM Rue de la Préfecture Email : matam@cncas.sn - B.P : 70 Tél : 33 966 61 91 - Fax : 33 966 62 56

ZIGUINCHOR Rue du Commerce Email : ziguinchor@cncas.sn - BP : 289 Tél : 33 991 10 01 - Fax : 33 991 19 56

KOLDA Immeuble Dramé - face IDEN Email : kolda@cncas.sn - BP : 12 Tél : 33 996 11 91 - Fax : 33 996 10 51

SEDHIOU Av. Ibou Diallo, face au marché Email : sedhiou@cncas.sn - B.P : 122 Tél : 33 995 12 03 - Fax : 33 995 12 04

SAINT – LOUIS Quai Henri Jay Email : saint_louis@cncas.sn - BP : 163 Tél :33 961 14 14 ou 05 - Fax : 33 961 23 73

RICHARD – TOLL Route de Matam Email : richard_toll@cncas.sn - B.P : 29 Tél : 33 963 31 61 - Fax : 33 963 33 53

LOUGA Rue 11 Novembre x Rue de la Marne Email : louga@cncas.sn - BP : 314 Tél : 33 967 01 80 ou 81 - Fax : 33 967 01 82

Email : Kedougou@cncas.sn Quartier Dandé Mayo Tél : 33985 1950 – 33 985 19 43 Fax : 33 985 1924

BAKEL Email : bakel@cncas.sn Derrière la SONATEL Tél : 33 981 14 88 - Fax : 33 981 15 55

KAOLACK Place de l’Indépendance, face marché Email : kaolack@cncas.sn - B.P : 490 Tél : 33 941 24 71 - Fax : 33 941 29 29

TOUBA Quartier Touba Khaïra, route 28 de la Grande Mosquée Email : touba@cncas.sn Tél : 33 978 30 48 - Fax : 33 978 30 40

FATICK Route de la Gourvernance Email : fatick@cncas.sn Tél : 33 949 12 55 - Fax : 33 949 12 40

KAOLACK Annexe Gare routière Kaolack Tél : 33 941 24 71 - Fax : 33 941 29 29

TAMBACOUNDA Avenue Demba Diop - B.P : 229 Email : tambacounda@cncas.sn Tél : 33 981 14 88 - Fax : 33 981 15 55

Réseau Ouest MBOUR

THIES

TIVAOUANE

THIES Annexe

Mbour Escale Email : mbour@cncas.sn B.P : 163 Tél : 33 957 10 95 Fax : 33 957 14 97

2 Av, Léopold Sédar Senghor Email : thies@cncas.sn B.P : 3159 Tél : 33 951 17 29 Fax : 33 951 12 70

Quartier Keur Mass Email : Tivaouane@cncas.sn Tél : 33 839 76 25

Place de France Thiès Tél : 33 951 17 29 Fax : 33 951 12 70

www.cncas.sn


Bruno Durieux, Président du CNCCEF

Gérard Worms, Président d'ICC France

* Signature d’une convention de partenariat entre : les Conseillers du Commerce Extérieur de la France et ICC France

* Baromètre de l’activité des entreprises françaises dans le monde : Conseillers du Commerce Extérieur de la France - CCEF École nationale de la statistique et de l’administration économique - ENSAE


ICC FRANCE LES ACTIVITÉS D’ICC FRANCE ET DE LA CHAMBRE DE COMMERCE INTERNATIONALE

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Signature de la «convention de partenariat» entre le Cnccef et ICC France : La convention de partenariat entre le Cnccef et ICC France a été signée 16 novembre 2010, à Paris, par Bruno Durieux, président du Cnccef et Gérard Worms, président d’ICC France.

ICC/ CCEF : Une même foi dans les vertus du libre échange Gérard WORMS, président d’ICC France (comité français de la chambres de Commerce internationale, ICC) et Bruno DURIEUX, président du CNCCEF, ancien ministre

La convention de partenariat, signée en novembre entre ICC France et le CNCCEF est appelée à structurer et enrichir les échanges entre deux organisations qui partagent une préoccupation commune–promouvoir les intérêts français dans le monde- et qui successivement, il y a un près d’un siècle, sont nées d’une même volonté, redonner à la France le goût du grand large.

C

omment expliquez-vous l’intuition première qui mena à la création des conseillers du Commerce extérieur de la France, et cette volonté d’aller encore plus loin au sortir de la Première Guerre mondiale ? Bruno Durieux : - Nos deux réseaux sont les enfants de la première mondialisation. Notre père commun est Etienne Clémentel, ami de Clémenceau et important ministre de l’économie de la III ème République. Il était convaincu de l’importance des enjeux du développement international pour la France. Il a eu l’idée de

soutenir et encourager les entreprises françaises à l’international, en créant en 1898, les conseillers du Commerce extérieur. Ce sont des chefs d’entreprise et cadres dirigeants, opérationnels, sélectionnés et nommés par l’Etat parmi les meilleurs professionnels à l’international et prêts à partager leurs expériences et leurs informations. Ce faisant, l’Etat se dotait ainsi d’une solide expertise de terrain pour mener la politique du commerce extérieur. Gérard Worms : - En 1919, ce même Etienne Clémentel a suscité avec un certain nombre d’hommes d’affaires

des deux côtés de l’Atlantique une initiative qui, dans leur esprit devait aider à prévenir l’éruption de nouveaux grands conflits mondiaux : l’organisation des Merchants of Peace and Prosperity , devenue chambre de Commerce internationale (ICC). Ils pensaient que le développement des échanges internationaux et des investissements croisés permettrait de remédier à ces affrontements séculaires. Etienne Clémentel en fut, naturellement, le premier président international et le siège installé à Paris. Ces initiatives furent portées par une autre intuition, tout aussi féconde et France 4 E TRIMESTRE 2010

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ICC FRANCE

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Étienne Clémentel

qui nous régit encore : les firmes n’adhérent pas directement à l’ICC mais à un comité national, ce qui permet à nos deux réseaux de n’être pas uniquement des lobbies d’entreprises. La gouvernance de la chambre de Commerce internationale est principalement assurée par les présidents des comités nationaux, dont le Français que je suis. L’ICC compte 90 comités nationaux à travers le monde, réunis en comité de direction, puis en conseil où tous les pays sont représentés. Je parlais d’une intuition très féconde car, au-delà de ce que ferait un simple lobby d’entreprises, nos comités nationaux injectent de l’intérêt national dans les prises de position de l’organisation internationale. Bruno Durieux : - Aucun de nos réseaux ne se conçoit comme un lobby. Nous CCEF, sommes un lieu d’information et de conseil, un lieu d’analyse et de proposition pour éclairer l’action gouvernementale. C’est une mission d’intérêt général que le gouvernement nous confie. Nous réfléchissons librement et de manière désintéressée, avec le souci de l’intérêt général, à la manière de développer dans les meilleurs conditions l’échange international et de défendre les positions des entreprises françaises sur les marchés mondiaux.

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Gérard Worms : - Pour achever l’historique, je voudrais citer une troisième intuition des fondateurs de l’ICC qui estimèrent très tôt que les firmes avaient besoin d’une instance de résolution des conflits pour participer pleinement au développement des échanges internationaux. C’est ainsi que, dès 1923, la cour internationale d’arbitrage fut créée et installée, elle aussi, à Paris. Cette cour, qui connut une croissance très rapide, a été consacrée en 1958, il y a plus de cinquante ans par une convention des Nations Unies que signèrent plus de cent pays en s’engageant à donner l’exequatur des tribunaux à ses arbitrages. Bruno Durieux : - Le réseau des conseillers du Commerce extérieur est, pour sa part, en charge des intérêts des entreprises françaises et donc des intérêts économiques de la France dans son ensemble. Mais tous deux avons, en fait, à traiter les mêmes problèmes. Ils portent sur l’évolution harmonieuse des échanges et le respect des règles édictées par les instances multilatérales, l’OMC, l’OCDE, ou pour les accords bilatéraux…Tous deux savons que la croissance de l’activité économique et le bien-être sur la planète passent par le développement des échanges. Nous sommes des défenseurs convaincus du libre échange, ce qui ne fait pas de nous, pour autant, des tenants d’un libéralisme sauvage. Je suis partisan d’une liberté ordonnée des échanges, avec des règles, à l’élaboration desquelles nos deux réseaux contribuent, l’ICC par ses préconisations et nous par les observations que nous faisons remonter du terrain et par les conseils que nous fournissons à l’administration et au gouvernement. Gérard Worms : - Nous menons un combat commun pour le libre échange et en particulier pour le multilatéralisme. L’ICCI est le seul vrai lobby international qui fait, en permanence, la promotion de l’approche multilatérale des sujets, plutôt que celle des accords bilatéraux ou régionaux. Certes, les accords bilatéraux ou régionaux se multiplient mais, surtout dans le cadre actuel, où les produits sont fabriqués en divers endroits de la planète, ils finissent par mener à un enchevêtrement inextricable de fiscalités, droits de douanes… D’où l’importance des rounds de l’OMC Je vous sais, comme nous, convaincus qu’il faut une organisation mondiale du commerce respectée qui fasse vivre ces accords multilatéraux. Cette foi que vous et nous partageons

n’est finalement pas si intense actuellement dans le monde politique international. La crise a aussi mis en évidence la nécessité de règles de concurrence loyale si nous ne voulons pas que les grands émergents, dont la Chine, ne désorganisent les autres économies, comment travaillez-vous dans ce sens ? Gérard Worms : - Nos deux réseaux travaillent ensemble à l’élaboration de règles communes. Tout cela pour favoriser ce qui compte le plus pour nous : le rayonnement des entreprises dans le monde. L’ICC a d’ailleurs prévu, en 2012, et je pense que c’est aussi le combat des CCEF, de se battre pour faire renaître l’idée d’un accord multilatéral sur les investissements internationaux. L’OMC avait permis des avancées sur la liberté du commerce mondial, mais pas sur les investissements des firmes à l’international. On continue à voir fleurir en ordre dispersé des fiscalités - dissuasives ou incitatives selon les cas. Il faudrait couronner tout cela, comme cela a déjà été tenté sans succès, sur les investissements croisés. Nous devons pousser à l’élaboration d’une norme commune de protection contre les discriminations ou les entraves. C’est, je suis sûr, le combat que les CCEF mènent aussi sur le terrain. Bruno Durieux : - Nous menons ce combat contre les obstacles discriminatoires, car nous les vivons ; ce qui nous permet de faire des propositions concrètes puisque nous en sommes témoins, sur le terrain. Nous avons ainsi un rôle important à jouer dans l’analyse de ces freins à l’échange. Mais nous sommes aussi très concernés par le développement des activités des entreprises françaises à l’étranger. Les CCEF sont d’ailleurs, très souvent, des dirigeants de filiales des groupes français internationalisés. L’export, même s’il est capital, n’est plus que la partie émergée de l’iceberg de l’activité internationale des firmes françaises. Les quatre cinquièmes de cet iceberg reposent sur les implantations industrielles et commerciales à l’étranger. Ce sont ces implantations qui permettent à l’automobile française, par exemple de résister dans la concurrence internationale. L’export n’est qu’une des dimensions de la présence française à l’international, les investissements directs en sont une autre et nous devons faire en sorte que


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Siège mondial ICC à Paris , salle de réunion «Bosphore».

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soient repérées puis corrigées les entraves injustifiées à l’activité de nos entreprises implantées dans les pays étrangers. Les firmes françaises attachent aujourd’hui, avec raison, une grande importance à leurs implantations en dehors de France ; car elles sont déterminantes pour leur compétitivité. Gérard Worms : Dans ce contexte, nos deux réseaux travaillent à l’unisson. L’ICC a, dès ses origines, participé à l’édition de normes d’autorégulation dans un certain nombre de domaines. Nous avons contribué à l’élaboration de termes couramment utilisés dans le commerce extérieur, comme les normes incoterms (INternational COMmercial TERMS), publiées dès 1936 et qui viennent d’être remises à jour.. Avec ces activités de normalisation et d’autorégulation, nous couvrons un large spectre qui s’étend aussi bien à la lutte anticorruption qu’au soutien contractuel ; nos contrats types sont, par exemple, très utiles pour les PME en matière commerciale. De ce point de vue, je crois que la coopération entre nos deux organisations, que concrétise la signature de la convention de partenariat favorisera encore l’information mutuelle. Un certain nombre de nos produits pourraient aider les CCEF s’ils les connaissaient mieux, à travers internet ou CCE International. Autant d’échanges d’ailleurs prévus dans le protocole qui permet-

tront à chacun de nos réseaux respectifs de mieux connaître l’autre. Bruno Durieux : Ces échanges sont très importants. On doit aussi envisager d’organiser plus de manifestations en commun. L’ICC a essentiellement une activité de prestation de service et nous sommes, d’une certaine manière, les consommateurs de vos prescriptions et de vos normes. Qu’il s’agisse d’études, de rencontres, de séminaires…, je pense que nous avons intérêt à multiplier les échanges. Pas seulement à cause de notre paternité commune, mais surtout parce que nos missions le commandent. François Georges (CCE, directeur délégué du comité ICC France) : - Travailler ensemble apparaît tellement naturel… qu’il nous est déjà arrivé de le faire. C’est ainsi que, début novembre, nous avons organisé un séminaire d’actualité sur l’Algérie au sujet de la nouvelle Loi de Finances concernant les importations et les investissements

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LES ACTIVITÉS D’ICC FRANCE ET DE LA CHAMBRE DE COMMERCE INTERNATIONALE directs étrangers. Séminaire qui nous a permis de croiser l’expertise de terrain des conseillers du Commerce extérieur avec celle de nos membres, puisque sur les trois intervenants, deux étaient CCEF. Ils nous ont donné une image vécue du contexte économique local et de la réglementation en matière d’investissement dans le cadre de cette loi. L’intervenant qui représentait la Chambre de Commerce Internationale a expliqué comment les exportations françaises vers l’Algérie devaient systématiquement utiliser le crédit documentaire, règles relatives au paiement des transactions édictées par l’ICC. Gérard Worms : - Dans un cas comme celui là, nous sommes vraiment sur un sujet de terrain : un pays, l’Algérie, qui édicte des règles nouvelles, des CCE qui connaissent ce pays pour y vivre et y travailler, une chambre de Commerce aux modainternationale qui a r lités de réponses à la nouvelle loi en matière de crédit documentaire et 35 à 40 participants venus comprendre comment travailler en Algérie dans ce nouveau contexte. Plus de trente participants sur un séminaire aussi technique représente un vrai succès ce. Nous espérons reconduite ce genre d’initiative sur d’autres thématiques croisées présentant les expertises de nos deux organismes. Bruno Durieux : - Qui dit information, dit formation. Une part importante de notre mission est de contribuer à l’information des jeunes à l’international, de susciter des vocations. Nous intervenons beaucoup dans les BTS, dans les écoles de commerce, les universités et, dans ce cadre aussi nous devons développer un partenariat avec vous, puisque vous êtes détenteurs d’une science et d’une expérience dans le commerce international qui complètent parfaitement notre expertise. Ce que vous venez de dire des crédits documentaires entre exactement dans ce type d’action. Notre complémentarité est évidente. Sur les rents pays où ils travaillent, quels types d’informations utiles les chambres de commerce internationales seraient-elles en mesure de fournir aux conseillers du Commerce extérieur ?

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Gérard Worms : Prenons l’exemple d’un CCEF implanté en Chine, qui rédige un protocole avec une entreprise chinoise ; à un moment, il devra nir une clause d’arbitrage. L’entreprise locale proposera l’organe o ciel chinois alors que l’entreprise française aura intérêt à proposer la Chambre de Commerce internationale, instance supranationale qui est tenue à une neutralité absolue. A ce momentlà, le Français doit avancer ses arguments. Il doit pouvoir dire, par exemple que plus de 50% des arbitrages mondiaux sont rendus par la chambre de Commerce internationale, leader incontesté de ce marché ; encore faut-il que l’entreprise française le sache. Je pense que nous pourrions fournir aux CCEF un argumentaire sur le sujet. Cette démarche nous intéresse car elle correspond à une nouvelle approche de la Cour Internationale d’Arbitrage. Jusqu’ici, les pays émergents n’avaient pas spécialement envie de développer leurs propres organismes d’arbitrage, les temps changent et nous avons, notamment en Chine, un concurrent important. Quel rôle les CCEF pourraient-ils jouer dans votre travail en amont de sommets comme le G20, par exemple ? Gérard Worms : L’ICC revendique un rôle de partenaire permanent de l’expression des entreprises dans la préparation des G20. Sur les dix ateliers qui se sont tenus à Séoul, trois étaient présidés par des dirigeants de la Chambre de Commerce internationale. Ils portaient sur des sujets essentiels comme le commerce extérieur, le cement des PME et de l’innovation. Je pense que dans ce travail d’apport d’information et d’analyse aux pouvoirs publics, qu’il s’agisse de l’Elysée, de Matignon ou des Finances, pouvoir dire «la position que nous défendons a été passée au crible du réseau des CCEF qui trouvent le sujet important» donnerait nettement plus de force à nos conclusions. A partir de votre réseau, et grâce à internet nous pourrions organiser une sorte de comité de lecture collectif de 4000 praticiens. Prenons la lutte contre la corruption, nos spécialistes connaissent bien le sujet mais, dès que nous touchons à la corruption passive, il est intéressant de savoir comment, sur le terrain, on peut résister. Nous avons mis sur pied l’outil «RESIST» qui propose aux entreprises des attitudes

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ICC FRANCE

à tenir ; nous pourrions imaginer que la prochaine version d’outils de ce genre soit passée au crible du réseau des CCEF. Bruno Durieux : Nous-mêmes avons des groupes de travail qui examinent notamment la manière dont sont respectées les normes et les conventions OCDE. Notre présence sur tous les marchés du monde nous donne une bonne vision des réalités. Nous sommes bien placés pour repérer les conditions de la compétition et la loyauté des pratiques. Dans la période que nous traversons, alors que la crise a rebattu les cartes et accéléré la montée en puissance des grands émergents, les entreprises ont plus que jamais besoin de régulation. Vous êtes au cœur du problème, quelles sont les grandes orientations communes aux deux réseaux ? Bruno Durieux : Notre préoccupation centrale est que la crise ne dégénère pas dans une guerre commerciale ou monétaire qui serait ruineuse. Pour le moment, la sagesse prévaut, du moins sur le plan commercial. Nous sommes également très attentifs aux questions touchant à la compétitivité. Nous allons lancer une enquête auprès des entreprises françaises implantées dans le monde, leur compétitivité, les raisons tel ou tel choix d’implanqui jus rencontrées dans tation, les


leur activité. Cette enquête va nous permettre de voir si la situation d’après crise est très différente de celle qui présidait avant. Elle va nous permettre d’apprécier –ce qui est exactement notre rôle- la situation, en terme de compétitivité, de concurrence, le jeu des parités monétaires et l’effet des politiques économiques et monétaires menées dans les différents pays où elles opèrent. Gérard Worms : Votre question appelle plusieurs réponses. Nous pensons tout d’abord qu’il faut accroître l’approche d’autorégulation si nous voulons éviter que des régulations excessives fleurissent dans tous les domaines. Certains secteurs, comme le monde bancaire, ont besoin de régulation extérieure Dans d’autres, l’autorégu-

lation est une bonne réponse ; nous voulons développer cette approche qui consiste à édicter des règles que les entreprises s’imposeraient à ellesmêmes. C’était mon premier élément de réponse. Au-delà, nos adhérents attendent de nous des actions générales en faveur du multilatéralisme ou en matière de règles et de normes, mais souhaitent aussi que l’ICC dénonce, à Paris, à Bruxelles ou ailleurs, ce qu’elle considère comme des obstacles à la croissance. Nous intensifierons donc notre action de préconisation auprès des pouvoirs publics sur ces sujets. Notre partenariat avec les CCE peut nous aider puissamment à choisir les bons combats. Propos recueillis par Madeleine Barbier Decrozes

Baromètre CCE/ENSAE de la conjoncture mondiale et de l'activité des entreprises françaises dans le monde A la suite de la signature de la convention de partenariat entre le Comité National des CCE et ICC France (voir aussi l’interview croisé de B. Durieux et G. Worms), la revue Echanges Internationaux publiera régulièrement le baromètre CCE/ENSAE de la conjoncture mondiale et de l'activité des entreprises françaises dans le monde.

réé par le Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France en 2005, ce baromètre dont la dernière édition figure ci-dessous est une synthèse mensuelle des opinions des CCE basés hors de France sur l’évolution de la conjoncture dans leur pays de résidence et l’activité de leurs entreprises. Cette dernière est jusqu’à présent mesurée en termes généraux, en matière d’effectifs et d’investissements. Publié depuis trois ans, ce baromètre est désormais un indicateur économique connu et reconnu dans les milieux économiques et financiers.

C

Envoyé chaque mois au Premier ministre et ses conseillers, aux ministres Economiques et Financiers et à l’ensemble des partenaires institutionnels des CCE, l’enquête fait également l’objet de nombreuses reprises dans la presse qui contribuent à renforcer sa notoriété. Sa fiabilité démontrée et la richesse des informations qu’il fournit en font un outil sans équivalent. Ce bilan très positif va inciter le Comité National des CCE à le perfectionner en y ajoutant bientôt des données relatives à la position compétitive des entreprises françaises à l’étranger, leurs marges et leurs prix de vente. France 4 E TRIMESTRE 2010

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Baromètre de l’activité des entreprises françaises dans le monde RESULTATS AVRIL 2013

L’inflexion du climat des affaires, amorcée en mars, se confirme en avril, mois au cours duquel on enregistre un ralentissement sensible de l’activité des entreprises françaises dans le monde. The business climate slowdown trend that started in March is confirmed in April, month during which a significant slowdown for the activity of French companies in the world is also registered. Moyenne 1 an

Moyenne 6 mois

Décembre 12

Janvier 13

Février 13

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Avril 13

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Activité des entreprises françaises / Monde (Perspective à 1 an) Croissance mondiale (Perspective à 1 an)

Perspectives à un an de la conjoncture mondiale et de l’activité des entreprises françaises

Activité des entreprises françaises

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oc t - 06

jan v-0 7

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Global economy and French firm’s activity in the world’s one year forecast

Croissance mondiale

Les anticipations à un an de la croissance mondiale en avril confirment l’inflexion de tendance amorcée en mars et ceci dans toutes les zones géographiques. L’Europe du Nord demeure la région où le pessimisme est le plus accusé, suivie de l’Europe continentale où l’on attend au mieux une stagnation de l’activité à un an. Le climat des affaires se tasse dans les autres régions du monde, à l’exception de l’Amérique du Nord où il résiste. Les anticipations à un an des entreprises françaises pour leur propre activité suivent le mouvement de la conjoncture générale tout en marquant un niveau de confiance plus élevé y compris dans l’Union européenne. Les anticipations en Asie-Océanie et au Proche et Moyen-Orient demeurent les plus optimistes. Les résultats d’avril correspondent à une croissance mondiale modérée en 2013.

The one year expectations of April confirm the change of the trend that began in March in all geographical areas. Northern Europe remains the region where pessimism is the more pronounced, followed by continental Europe, where a stagnation of one year activity is expected. The business climate has slowed down in the other regions of the world, except in North America where it is withstanding. The one year expectations of French companies for their own activity follow the global economic trend, while showing a higher level of confidence including in the European Union. The expectations in Asia – Oceania and in the Near and Middle East remain optimistic. April results correspond to a moderate global growth in 2013.


Evolutions récentes et perspectives à 3 mois de l’activité des entreprises françaises Le repli de l’activité récente des entreprises Recent developments and three month forecast for French firm’s activities françaises s’accentue en avril. L’activité recule dans l’Union européenne et principalement en Europe du Nord et de l’Ouest. La tendance paraît un peu hésitante dans les autres régions du monde. Pour les perspectives à trois mois, la tendance reste positive et ascendante et laisse attendre un rebond de l’activité.

av r-0 9 jui l-0 9 oc t-0 9 jan v-1 0 av r-1 0 jui l-1 0 oc t-1 0 jan v11 av r-1 1 jui l-1 1 oc t-1 1 j an v-1 2 av r-1 2 jui l-1 2 oc t-1 j an 2 v-1 3 fév -13

jan v-0 7 av r-0 7 jui l-0 7 oc t-0 7 jan v-0 8 av r-0 jui 8 l-0 8 oc t-0 8 jan v-0 9

jui l-0 5 oc t - 05 ja n v-0 6 avr -06 juil - 06 oc t - 06

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The decline of French company recent activity is accelerating in April. It is indeed declining in the European Union, mainly in northern and western areas of the continent. The trend appears slightly hesitant in other parts of the world. For the three months forecast, the trend remains positive and growing, leaving us to

Evolution 3 derniers mois

Perspectives à 3 mois

Evolutions récentes et perspectives à 3 mois de l’investissement Recent developments and 3 month forecast for investment

Le lent redressement des investissements des entreprises françaises dans le monde amorcé au début de 2012 ne parait guère assuré par les résultats du mois d’avril, qu’il s’agisse de l’évolution passée ou des perspectives à court terme. Il est cependant trop tôt pour conclure à une inversion de tendance. L’investissement continue de reculer dans l’Union européenne. C’est en Amérique du Nord qu’il apparaît le plus vigoureux. Il reste modérément positif dans les autres zones géographiques. The slow recovery of investment of French companies in the world that started at the beginning of 2012, does not seem guaranteed by the results in April. It is however too soon to conclude on a reversal of the trend. Investment continues to decline in the European Union, but remains strong in North America, and moderately positive in the other geographical areas.

av r-0 9 jui l-0 9 oc t-0 9 jan v-1 0 av r-1 0 jui l-1 0 oc t-1 0 jan v11 av r-1 1 jui l-1 1 oc t-1 1 j an v-1 2 av r-1 2 jui l-1 2 oc t-1 j an 2 v-1 3 fév -13

jan v-0 7 av r-0 7 jui l-0 7 oc t-0 7 jan v-0 8 av r-0 jui 8 l-0 8 oc t-0 8 jan v-0 9

jui l-0 5 oc t - 05 ja n v-0 6 avr -06 juil - 06 oc t - 06

avr - 05

expect the recovery of activity.

Evolution 3 derniers mois

Perspectives à 3 mois

Evolutions récentes et perspectives à 3 mois de l’emploi Recent developments and 3 month forecast for employment

L’indicateur de l’emploi est voisin de 0 en avril, ce qui semble indiquer une stabilisation après deux années d’une tendance au repli. Ici, encore, c’est en Union européenne que la tendance est à la diminution de l’emploi. Dans les autres régions du monde, l’indicateur correspond à un accroissement net des effectifs. L’Amérique du Nord enregistre cependant un certain tassement depuis 18 mois.

Evolution 3 derniers mois

av r-0 9 jui l-0 9 oc t-0 9 jan v-1 0 av r-1 0 jui l-1 0 oc t-1 0 jan v11 av r-1 1 jui l-1 1 oc t-1 1 jan v-1 2 av r-1 2 jui l-1 2 oc t-1 j an 2 v-1 3 fév -13

jan v-0 7 av r-0 7 jui l-0 7 oc t-0 7 jan v-0 8 av r-0 jui 8 l-0 8 oc t-0 8 jan v-0 9

jui l-0 5 oc t - 05 ja n v-0 6 avr -06 juil - 06 oc t - 06

avr - 05

The employment indicator is close to 0 in April, which appears to indicate a stabilization after two years of decline. Once again, it is in the European Union that the trend is employment downsize. In the other regions of the world, the indicator shows a net increase. However, North America has encountered a certain slowdown since 18 months.

Perspectives à 3 mois

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TAUX DE PARTICIPATION DES CCE AU BAROMETRE Pourcentage de réponse

Pourcentage de répondants à au moins … enquêtes

Palmarès des répondants du mois Le tableau ci-dessous présente les pays avec plus de 5 CCE ayant les plus forts et les plus faibles taux de réponse au questionnaire. Zones aux taux de répondants les plus élevés Mali (87.5 %) Bulgarie (85.7 %) Laos (85.7 %) Slovaquie (83.3 %) Emirats Arabes Unis (82.1 %)

Zones aux taux de répondants les plus faibles Guyane française (10 %) Pakistan (12.5 %) Finlande (16.7 %) Jordanie (16.7 %) Djibouti (République de) (16.7 %)

Océanie

Japon, Corée

Grande Chine

ASEAN

Asie du Sud

Russie, CEI

Moyen-Orient

Turquie

Balkans

PECO

Pays nordiques

Italie, Malte, Monaco

Péninsule Ibérique

Royaume-Uni, Irelande

Bénélux

Suisse

Allemagne, Autriche

Afrique Subsaharienne

Proche-Orient

Maghreb

Canada

Etats-Unis

Mexique, Amer.Cent & Caraïbes

Pays Andins

Mercosur & Chili

Analyse de la participation par zone Le tableau ci-dessous représente pour chaque zone, le pourcentage des répondants du mois.


RÉSULTATS PAR ZONE GÉOGRAPHIQUE / RESULTS BY REGION Les graphiques de ce document présentent les soldes d’opinion en pourcentage pour chacun des domaines que concerne l’enquête. Sur la colonne de gauche (résultats mondiaux et régionaux), les soldes sont pondérés et redressés. L’activité, les exportations et les investissements sont pondérés par le chiffre d’affaires de l’entreprise ; l’emploi par le nombre de salariés. Sur la colonne de droite, sont données des moyennes simples au niveau du pays et des circonscriptions constituées pour l’enquête. Ces moyennes sont données à titre indicatif et n’ont pas de valeur scientifique. The graphics in this document present the balances of opinion in percentage for each of the areas concerned in the survey. On the left column (global and regional results), balances are weighted and adjusted. Activity, exports and investment are weighted by the company turnover, employment by the number of employees. On the right column, data are simple averages for the country level or established districts for the survey. These averages are given for information and have no scientific value..

Perspectives à 1 an de la conjoncture mondiale / 1 year global economy expectations : Sur l’année à venir, les perspectives de croissance dans votre zone géographique sont selon vous favorables, neutres, défavorables ?

Monde

Amérique Latine et Caraïbes

Afrique

Europe de l’Ouest

P&M Orient

Monde

Perspectives à 1 an de l'activité des entreprises françaises

Europe de l’Est

Monde

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 r-0 jui 8 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 r-1 jui 0 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

Europe du Nord

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 r-0 jui 8 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 rjui 10 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

Amérique du Nord

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 rjui 08 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 r-1 jui 0 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 rjui 08 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 r-1 jui 0 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

In the coming year, growth prospects, in your area, should be favourable, neutral or negative ?

Asie Océanie

Monde

/ 1 year french firms activity expectations :

Sur l'année à venir, l'activité de votre entreprise sur votre zone va augmenter, rester stable, diminuer ?

Europe du Nord

Monde

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 rjui 08 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 r-1 jui 0 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

Amérique du Nord

Amérique Latine et Caraïbes

Afrique

Monde

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 r-0 jui 8 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 r-1 jui 0 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3 Europe de l’Ouest

Europe de l’Est

Monde

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 r-0 jui 8 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 rjui 10 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

avr -0 jui 5 l-0 5 oc t ja n 05 v-0 avr 6 -0 jui l 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 av 7 r-0 jui 7 l-0 oc 7 t jan -07 v-0 av 8 rjui 08 l-0 8 oc t jan -08 v-0 av 9 r-0 jui 9 l-0 oc 9 t jan -09 v-1 av 0 rjui 10 l-1 oc 0 tjan 10 v-1 av 1 r-1 jui 1 l-1 oc 1 tjan 11 v-1 av 2 r-1 jui 2 loc 12 t jan -12 v av -13 r-1 3

In the coming year, is the activity of your company, in your area, increasing, stable, decreasing ?

P&M Orient

Asie Océanie

Monde

95


Amérique Latine et Caraïbes

Amérique du Nord

Amérique Latine et Caraïbes Afrique

Europe du Nord

Afrique Monde

Monde

Monde

Monde

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -06 juil -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13 Europe du Nord

avr -0 juil 5 -05 oc t -05 jan v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan 07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oct jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -11 juil -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oct jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13 Amérique du Nord

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -06 juil -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t -05 jan v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oct 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

Evolutions récentes de l’activité Sur les trois derniers mois l’activité de votre entreprise sur votre zone a-t-elle augmenté, est restée stable, a diminué ? / Recent developments of activity :

In the last three months, your business activity, in your area, has increased, remained stable, declined ?

Europe de l’Ouest

P&M Orient

Europe de l’Ouest

P&M Orient

Europe de l’Est

Asie Océanie

Europe de l’Est

Asie Océanie

Monde

Perspectives d’activité à trois mois / 3 month activity expectations : Sur les trois prochains mois, l’activité de votre entreprise dans votre zone devrait selon vous augmenter, rester stable, diminuer ? Monde

Over the next three months, is the activity of your business, in your area, increasing, stable, decreasing ?

Monde

Monde


Amérique Latine et Caraïbes

Amérique du Nord

Amérique Latine et Caraïbes Afrique

Europe du Nord

Afrique Monde

Monde

Monde

Monde

avr0 juil 5 -05 oct0 jan 5 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 7 avr -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13 Europe du Nord

avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t jan 05 v-0 avr 6 -06 juil -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -12 juil oct12 jan -12 v avr -13 -13 Amérique du Nord

avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 7 avr -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr0 juil 5 -05 oct0 jan 5 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 7 avr -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr -0 juil 5 -05 oc t -05 jan v-0 avr 6 -0 juil 6 -0 oc t 6 -0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oct 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oct jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -0 oc t 9 jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oct jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

Evolutions récentes des investissements / Recent developments in investment :

Over the last three months, your company’s investment, in your country of residence, have increased, remained stable, declined ?

Sur les trois derniers mois, les investissements de votre entreprise dans votre pays de résidence ont augmenté, sont restées stables, ont diminué ?

Europe de l’Ouest

P&M Orient

Europe de l’Ouest

P&M Orient

Europe de l’Est

Asie Océanie

Europe de l’Est

Asie Océanie

Monde

Monde

Perspectives des investissements à trois mois

/ 3 month activity expectations : Sur les trois prochains mois, les investissements de votre entreprise dans votre zone devraient selon vous augmenter, rester stables, diminuer ?

Over the next three months, are investments of your company, in your area, increasing, stable, decreasing ?

Monde

Monde

97


Evolutions récentes de l’emploi

/ Recent developments in employment : Sur les trois derniers mois, l’emploi de votre entreprise dans votre zone a augmenté, est resté stable, a diminué ?

Monde

Amérique Latine et Caraïbes

Afrique

Europe de l’Ouest

Europe de l’Est

Monde

avr0 juil 5 -05 oct0 jan 5 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 7 avr -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

Europe du Nord

avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -12 juil oct12 jan -12 v avr -13 -13

Amérique du Nord

avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 avr 7 -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

Over the last three months, employment in your company, in your area, has increased, remained stable, declined ?

Monde

P&M Orient

Asie Océanie

Monde

Perspective d’emploi à trois mois

/ 3 month employment expectations : Sur les trois derniers mois, l’emploi de votre entreprise dans votre zone devrait selon vous augmenter, rester stable, diminuer ?

Monde

Amérique Latine et Caraïbes

Afrique

Europe de l’Ouest

Europe de l’Est

Monde

avr0 juil 5 -05 oct0 jan 5 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 avr 7 -07 juil -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

Europe du Nord

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Amérique du Nord

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avr0 juil 5 -05 octjan 05 v-0 avr- 6 0 juil 6 -0 oct- 6 0 jan 6 v-0 7 avr -0 juil 7 -0 oc t 7 jan -07 v-0 8 avr -0 juil 8 -08 oc t jan -08 v-0 avr 9 -0 juil 9 -09 oc t jan -09 v-1 0 avr juil 10 -10 oc t jan 10 v-1 avr 1 -1 juil 1 -1 oc t 1 jan 11 v-1 avr 2 -1 juil 2 oct12 jan -12 v avr -13 -13

Over the next three months, is employment in your company, in your area, increasing, stable, decreasing ?

Monde

P&M Orient

Asie Océanie

Monde

Note méthodologique Ce document rassemble les réponses obtenues par le baromètre CCE-Ensae, en présentant les résultats au niveau mondial, régional et par structure. Seuls les graphiques correspondant au monde aux grandes régions géographiques (Cf. table des zones agrégées ci-dessous) font l’objet d’un traitement statistique (méthodologie du sondage par strate). Les graphiques correspondant à la structure (section) et à la circonscription (pays ou groupe de pays) sont des moyennes simples, fournies à titre informatif) qui n’ont pas de valeur scientifique et peuvent être entachés d’une forte volatilité du fait du nombre limité de répondants. Pour tous les graphiques, l’ordonnée correspond à une différence de soldes : proportion de réponses positives moins la proportion de réponses négatives pour chaque question. Les soldes sont construits par strate et redressés afin de prendre en compte la structure géographique et les chiffres d’affaires de chacune des entreprises.

Méthodologie du redressement par strates Pour rendre mieux compte des variations de notre échantillon, nous avons redressé les informations fournies à la fois géographiquement et sectoriellement. Cela permet une meilleure représentativité des observations en fonction de données macroéconomiques plus importantes. A l’échelle du questionnaire (circonscriptions et secteurs fournis par les CCE) nous avons redressé les informations suivant plusieurs indicateurs. Les soldes d’activité sont redressés par le chiffre d’affaires des filiales françaises à l’étranger. Les soldes d’exportation sont redressés par les exportations françaises de biens à l’étranger (CAF-FAB, hors matériel militaire). Les soldes d’investissement sont redressés par les investissements directs à l’étranger. Les soldes d’emploi sont redressés par les effectifs des filiales françaises à l’étranger. Les soldes de perspectives de croissance à long terme sont redressés par le Pib. Le redressement s’effectue par une pondération des soldes au niveau des circonscriptions et secteurs des CCE. Les circonscriptions sont ensuite agrégées pour rendre la publication plus lisible.

Table des zones agrégées Amérique Latine et Caraïbes

Mexique, Amérique Centrale, Mercosur, Chili, Pays Andins et Caraïbes

Amérique Nord

Etats-Unis, Canada

Afrique

Maghreb, Afrique Subsaharienne

Europe Ouest

Allemagne, Autriche, Suisse, Benelux, Espagne, Portugal, Andorre, Italie, Malte, Monaco

Europe Nord

Royaume-Uni, Irlande, Danemark, Suède, Finlande, Islande, Norvège

Europe Est

PECO, Balkans, Russie, CEI

Moyen Orient

Turquie, Proche Orient, Arabie Saoudite, Koweït, Iran, Irak, Qatar, Emirats Arabes Unis, Yémen, Afghanistan, Oman

Asie Océanie

Asie du Sud, ASEAN, Grande Chine, Japon, Corée, Océanie


COMPARAISON DES RÉGLEMENTATIONS S’APPLIQUANT AUX ENTREPRISES LOCALES DANS 185 ÉCONOMIES Une publication conjointe de la Banque mondiale et de la Société financière internationale. Site web : www.doingbusiness.org.

Doing Business 2013 est le dixième rapport d’une série annuelle sur l’étude des réglementations qui renforcent ou entravent les activités commerciales. Doing Business présente des indicateurs quantitatifs sur les réglementations des affaires et sur la protection des droits de la propriété qui peuvent être comparés entre 185 économies — de l’Afghanistan au Zimbabwe — et sur plusieurs années. Le rapport évalue les réglementations ayant une incidence sur 11 étapes de la vie d’une entreprise : Création d’entreprise, Obtention de permis de construire, Raccordement à l’électricité, Transfert de propriété, Obtention de prêts, Protection des investisseurs, Paiement des taxes et impôts, Commerce transfrontalier, Exécution des contrats, Règlement de l’insolvabilité et embauche de travailleurs. Les données d’embauche des travailleurs ne figurent pas dans le classement de cette année sur la facilité de faire des affaires. Les données du rapport Doing Business 2013 ont été actualisées en date du 1er juin 2012. Les indicateurs sont utilisés pour analyser les résultats économiques et identifier les réformes de la règlementation des affaires qui ont porté leurs fruits, les économies où elles ont été adoptées et la raison de leur mise en oeuvre.

FIGURE 1: Faire des affaires est aujourd’hui plus facile qu’en 2005, en particulier en Afrique subsaharienne, en Europe et en Asie Centrale Distance moyenne de la frontière (en points de pourcentage) 100 Économies à revenu élevé membres de l’OCDE

75 70 Ecart entre les économies à revenu élevé membres de l’OCDE et le reste du monde

55

Europe de l’Est et Asie centrale Asie de l’Est et Pacifique Amérique latine et Caraïbes Moyen-Orient et Afrique du Nord Asie du Sud

50

Afrique subsaharienne

65 60

45 40 0 2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Remarque : L’indicateur de distance de la frontière donne une idée de l’éloignement d’une économie par rapport à la meilleure performance (la « frontière ») réalisée sur chaque indicateur Doing Business depuis 2005. L’indicateur est étalonné sur une plage de 0 à 100, 100 représentant la meilleure performance. Les données se rapportent aux 174 économies évaluées dans Doing Business 2006 (2005) et à la classification régionale qui est utilisée en 2012. Onze autres économies ont été incluses dans le projet au cours des années suivantes. Source : base de données de Doing Business

Attribution: Banque Mondiale. 2013. Doing Business 2013 : Des réglementations intelligentes pour les petites et moyennes entreprises. Washington : Groupe de la Banque mondiale. DOI : 10.1596/978-0-8213-9615-5. Licence : Creative Commons Attribution CC BY 3.0 99 1 ER TRIMESTRE 2013


TABLEAU 2 : Classement sur la facilité de faire des affaires Classement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62

Réformes Économie DB 2013 Singapour 0 RAS de Hong Kong (Chine) 0 Nouvelle-Zélande 1 États-Unis 0 Danemark 1 Norvège 2 Royaume-Uni 1 Corée, Rép. de 4 Géorgie 6 Australie 1 Finlande 0 Malaisie 2 Suède 0 Islande 0 Irlande 2 Taiwan (Chine) 2 Canada 1 Thaïlande 2 Maurice 2 Allemagne 2 Estonie 0 Arabie Saoudite 2 Ex-République yougoslave 1 de Macédoine Japon 1 Lettonie 0 Émirats arabes unis 3 Lituanie 2 Suisse 0 Autriche 0 Portugal 3 Pays-Bas 4 Arménie 2 Belgique 0 France 0 Slovénie 3 Chypre 1 Chili 0 Israël 1 Afrique du Sud 1 Qatar 1 Porto Rico (États-Unis) 1 Bahreïn 0 Pérou 2 Espagne 2 Colombie 1 République slovaque 4 Oman 1 Mexique 2 Kazakhstan 3 Tunisie 0 Monténégro 2 Rwanda 2 Sainte-Lucie 0 Hongrie 3 Pologne 4 Luxembourg 0 Samoa 0 Bélarus 2 Botswana 1 Fidji 1 Panama 3 Tonga 0

Classement 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124

Réformes DB 2013 0 0 3 1 0 1 2 0 2 2 2 0 0 3 0 3 2 0 4 0 2 1

Classement 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146

Albanie

2

147

Gambie

0

Serbie Namibie Barbade Uruguay Jamaïque Chine Îles Salomon Guatémala Zambie Maldives Saint-Kitts-et-Nevis Maroc Kosovo Viet Nam Grenade Îles Marshall Malte Paraguay Papouasie-Nouvelle-Guinée Belize Jordanie Pakistan Népal République arabe d’ Égypte Costa Rica Palaos Fédération de Russie Salvador Guyane Liban République dominicaine Kiribati République du Yémen Nicaragua Ouganda Kenya Cap-Vert Swaziland Argentine

3 1 0 2 2 2 0 1 1 0 0 1 2 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 4 0 2 1 0 0 0 0 0 0 1 1 0 1 0

148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 185

Bhoutan Libéria États fédérés de Micronésie Mali Algérie Burkina Faso Ouzbékistan Bolivie Togo Malawi Comores Burundi Sao Tomé-et-Principe Cameroun Guinée équatoriale République démocratique populaire lao Suriname Iraq Sénégal Mauritanie Afghanistan Timor-Leste Gabon Djibouti Angola Zimbabwe Haïti Bénin Niger Côte d’ Ivoire Guinée Guinée-Bissau République bolivarienne du Venezuela Congo, Rép. Dém. du Érythrée Congo, République du Tchad République centrafricaine

0 3 0 1 1 0 4 0 1 1 2 4 0 1 0 3 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 4 1 0 3 0 0 1 0 2 1 0

Économie Antigua-et-Barbuda Ghana République tchèque Bulgarie Azerbaïdjan Dominique Trinité-et-Tobago République kirghize Turquie Roumanie Italie Seychelles Saint-Vincent-et-les-Grenadines Mongolie Bahamas Grèce Brunéi Darussalam Vanuatu Sri Lanka Koweït Moldavie Croatie

Économie Honduras Bosnie-Herzégovine Éthiopie Indonésie Bangladesh Brésil Nigéria Inde Cambodge Tanzanie Cisjordanie et Gaza Lesotho Ukraine Philippines Équateur Sierra Leone Tadjikistan Madagascar Soudan République arabe syrienne République islamique d’ Iran Mozambique

Réformes DB 2013 0 2 1 1 1 1 0 1 1 1 1 2 3 0 0 2 1 1 0 1 1 0

Remarque : Le classement de toutes les économies se réfère à juin 2012 et se retrouve dans les tableaux par pays disponibles sur le site web de Doing Business. Le classement de cette année sur la facilité de faire des affaires représente la moyenne des classements percentiles de l’économie sur les 10 domaines pris en compte dans le classement général de cette année. Ne sont pas comprises dans le nombre de réforme celles qui rendent plus difficile la conduite des affaires. Source : Base de données de Doing Business

100 1 ER TRIMESTRE 2013



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