LâE-MAG ULTRAMARIN DE LâENVIRONNEMENT
SAINT-PIERREET-MIQUELON LE MACAREUX MOINE, UN OISEAU EMBLĂMATIQUE DE LâARCHIPEL RĂ©daction : Bruno Letournel, chef du service territorial de lâOffice français de la biodiversitĂ©
Chaque Ă©tĂ©, des milliers de macareux moines nichent Ă Saint-Pierre-et-Miquelon. LâĂ©tude de l âOFB et du CNRS rĂ©alisĂ©e en 2008 et 2015 apporte quelques Ă©lĂ©ments de connais sance sur cette espĂšce et sur la biodiversitĂ© remarquable du territoire . TĂŽt au printemps, le volatile arrive sur nos cĂŽtes pour nicher. Il affectionne comme habitat terrestre les falaises abruptes et pentes tourbeuses souvent difficiles dâaccĂšs. Dans le monde, le macareux moine est classĂ© en statut vulnĂ©rable et au niveau national, en danger.
UN LIEU DâĂTUDE UNIQUE Ă environ 500 mĂštres au nord de lâĂźle de Saint-Pierre, lâĂźle du Grand Colombier est un rocher de 65 hectares culminant Ă 120 mĂštres, et qui prĂ©sente un habitat favorable Ă la nidification du macareux moine.
LâĂTUDE RĂALISĂE En 2008 et 2015, avec les chercheurs du CNRS de ChizĂ© et les scientifiques de lâOffice français de la biodiversitĂ©, le service territorial de lâOFB a participĂ© Ă un recensement des colonies dâoiseaux marins nicheurs de lâĂźle. Selon un protocole bien dĂ©fini, la colonie de macareux moines a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă plus de 10 000 couples nicheurs, soit la population la plus importante de France. Pour connaĂźtre le dĂ©placement des oiseaux en mer durant la pĂ©riode de reproduction, des GPS miniaturisĂ©s ont Ă©tĂ© posĂ©s sur les individus
capturĂ©s au nid. Ainsi, on a pu constater que pour nourrir les jeunes au nid, les adultes se dĂ©plaçaient sur un rayon maximal de dispersion de 51 kilomĂštres. Certains habitats dans les rĂ©gions subarctiques peuvent prĂ©senter des taux anormalement Ă©levĂ©s dus aux pollutions dâorigine industrielle. Contrairement Ă dâautres oiseaux observĂ©s sur lâĂźle, le mercure prĂ©sent dans le sang des macareux moines nâatteignait pas des taux significativement Ă©levĂ©s (1,7 ng/mg). Si lâhabitat terrestre reste un Ă©lĂ©ment essentiel pour accomplir le cycle de vie des macareux moines, la rencontre du Gulf Stream et du courant froid du Labrador au sud de lâarchipel rend les eaux propices Ă la production du phytoplancton et du zooplancton. Ce phĂ©nomĂšne attire de nombreuses espĂšces dâoiseaux pĂ©lagiques et les grands mammifĂšres marins dans la rĂ©gion des bancs de Terre-Neuve. En zone subarctique, Saint-Pierre-et-Miquelon prĂ©sente ainsi une biodiversitĂ© tout Ă fait remarquable et unique pour les rĂ©gions ultramarines de lâoutre-mer français. + dâinfo ici : Le film rĂ©alisĂ© lors de la venue des scientifiques en 2015
Ci-dessus : Ă©galement appelĂ© « perroquet de mer », le macareux moine vit en mer la majeure partie de lâannĂ©e. Cet oiseau de taille moyenne de la famille des alcidĂ©s se caractĂ©rise par un plumage bicolore avec un bec triangulaire colorĂ©. © Bruno Letournel
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