Paroles d’entrepreneurs Réseau Entreprendre Côte d'Opale #2

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2 650 EMPLOIS ! Depuis 1997, les 251 entreprises accompagnées par le Réseau Entreprendre Côte d’Opale ont généré plus de 2600 emplois… Les entrepreneurs lauréats 2021 sont animés par la même ambition.

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ENTREPRENDRE

25 ans de belles histoires Lancé l’année dernière en période de COVID, le journal des lauréats a été bien plus qu’un remplacement de la fête des lauréats.

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n racontant en détail les belles histoires de nos lauréats, il témoigne de la richesse et de la complexité de l’aventure entrepreneuriale, il fait connaître des femmes et des hommes qui ont choisi de la vivre en Côte d’Opale et illustre ce qui fait la « recette » unique de Réseau Entreprendre. Cette année, la promotion 2021 montre une belle diversité de personnes et de projets : la plupart des secteurs d’activité sont représentés: services aux entreprises, industrie, bâtiment, restauration & alimentation. Et les projets sont bien répartis sur tous les territoires de la Côte d’Opale. Ensemble, nos lauréats représentent déjà 134 emplois et visent de parvenir à 245 emplois pérennes en 3 ans soit +80% par rapport à aujourd’hui. Pour les aider à réussir, l’apport de Réseau Entreprendre c’est d’abord l’accompagnement par nos 3 permanents et nos 135 membres, dirigeants et experts d’entreprise. Grâce à eux, les lauréats sont accompagnés dans la durée (de 2 à 3 ans en moyenne) avec des méthodes d’entreprise. La recette unique c’est ensuite des

prêts d’honneur (pour un total 2021 de 540 K€) qui permettent également un effet de levier financier très important (jusqu’à x15). Et c’est enfin l’esprit Réseau Entreprendre, fait notamment de convivialité, de bienveillance et de réciprocité. En 2022, notre mouvement s’engage résolument pour soutenir de nouveaux types de projets à impact positif, y compris associatifs ou coopératifs. Nous sensibiliserons également l’ensemble de nos entrepreneurs et chefs d’entreprise à l’engagement sociétal et environnemental au service de la création d’emplois et du bien commun. Cette année, nous fêtons les 25 ans de Réseau Entreprendre Côte d’Opale. 251 entreprises accompagnées depuis sa création, plus de 2650 emplois créés ou sauvegardés… Et un taux de pérennité de plus de 90% ! J’espère que vous trouverez inspirantes les histoires qui suivent… Et qu’elles donneront à certains l’envie de créer, de reprendre ou de nous rejoindre pour continuer l’aventure RECO. Bonne lecture ! Ecrivez-moi à lcuvelier@reseau-entreprendre.org

Laurent Cuvelier préside le Réseau Entreprendre Côte d’Opale. Il en fut d’abord lauréat en 2010 pour la création de la société Webinage.

CONFÉRENCE DÉBAT LE RÉENCHANTEMENT DU TERRITOIRE JEAN VIARD Sociologue

SUIVI D'UN COCKTAIL DÉDICACE LE 16 JUIN 2022 À 17H30 évènement ouvert à tous, sur inscription à l'adresse mail : medef@medef-cote-opale.com

Quai des Entreprises 430 boulevard du Parc 62903 Coquelles

medef-côte-opale.com


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ASSOCIATION

L’essentiel sur le Réseau Entreprendre Ce sont en France plus de 14 000 chefs d’entreprise bénévoles au service des entrepreneurs de demain. LES CHIFFRES CLÉS DE LA CÔTE D’OPALE DEPUIS 1997

AU NIVEAU NATIONAL EN 30 ANS + de 14 000 chefs d’entreprises bénévoles + de 140 000 emplois créés ou sauvegardés

• 2 650 emplois créés et sauvegardés • 251 entreprises lauréates pour 278 entrepreneurs accompagnés et financés • + de 5,7 M d’euros de prêts d’honneur octroyés • + de 130 chefs d’entreprises et experts accompagnateurs • 1€ de prêt d’honneur génère en moyenne 15€ en banque

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e sont en France plus de 14 000 chefs d’entreprise bénévoles au service des entrepreneurs de demain. Le Réseau Entreprendre est né dans le Nord en 1986 sous l’impulsion d’André Mulliez, confronté à la crise textile et aux licenciements qui en découlent. Lui vient alors cette idée visionnaire « Pour créer des emplois, créons des employeurs », devenu le leitmotiv du Réseau. Plus de 35 ans plus tard, le Réseau Entreprendre est une fédération nationale et internationale de 65 associations privées réparties dans 10 pays, qui rassemblent plus de 14 000 chefs d’entreprises mobilisés pour soutenir la création ou le maintien d’emplois pérennes dans les territoires. Sur la Côte d’Opale, c’est une équipe très à l’écoute qui suit les dossiers d’installation des nouveaux entrepreneurs, plus de 250 en 25 ans.

QUESTIONS À…

CHRISTOPHE CORNU, DIRECTEUR DE RECO Qui compose RECO ?

« Nous sommes une communauté composée de 130 accompagnateurs, 40 lauréats en cours d'accompagnement et 3 permanents. Karine Marié, chargée de missions, Isabelle Evrard, chargée d'étude et moi-même. Ces lauréats deviendront à leur tour accompagnateurs. »

‘‘Paroles d’entrepreneurs’’ 2022 # 2

Édition spéciale

Christophe Cornu, directeur, et ses collaboratrices Karine Marié et Isabelle Evrard animent le Réseau Entreprendre sur la Côte d’Opale.

Qui sont ces accompagnateurs ?

« Ce sont des chefs d’entreprise et des cadres dirigeants qui consacrent du temps au soutien des entrepreneurs lauréats, motivés par la création d'emplois sur notre territoire, animés par toutes les belles histoires que nous avons la chance de vivre. »

En quoi consiste votre accompagnement ?

« Nous offrons 200 heures d'accompagnement sur 30 mois et

NOS PARTENAIRES

de 3 façons : étude du projet, rencontres mensuelles avec les accompagnateurs, intégration dans le club des lauréats. Nous accompagnons les projets de création, de reprise ou de développement. Le profil des accompagnateurs est défini selon les besoins des porteurs de projets. Nous proposons également un prêt d'honneur, sans intérêt de 15 à 90 KE pour consolider les fonds propres de l'entreprise. »

Quel est votre territoire ?

« Il se compose de 642 communes réparties sur l'Audomarois, le Boulonnais, le Calaisis, le Dunkerquois et le Montreuillois. Nous disposons de permanences dans plusieurs villes qui nous permettent d'agir au plus près des candidats à l’entrepreneuriat. Au-delà de ces territoires, nous coordonnons notre action à l'échelle de la région avec nos amis de RE Artois, RE Hainaut, RE Nord et RE Picardie. »

Editée par Réseau Entreprendre Côte d’Opale

Réalisation : Groupe Nord Littoral Directeur général : Eric Lepers Rédacteur en chef : Frédéric Petronio Rédaction : Mathilde Dambuyant, Christine Delpierre, Jean-François Duquene, Hugolin Gheller 03 21 19 12 13 - courrier@nordlittoral.fr Studio et pôle magazines du Groupe Nord Littoral

Impression : Digitaprint (59) - Informations relatives aux caractéristiques environnementales de la publication, conformément à l’article 2 de l’arrêté du 28 décembre 2016 pris en application de l’article D.543-212-3 du Code de l’environnement : Origine du papier : Finlande - taux de fibres recyclées : 0 - Certification des fibres utilisées : PEFC - Eutrophisation T Tot (Kg/T) 0.022.


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COMMERCE

Que la Fifty Fête commence

Quoi de plus logique qu’un magasin dédié à la fête dans la périphérie de Dunkerque, réputée, bien au-delà de la région, pour sa capacité naturelle à s’amuser et à recevoir ? L’ESSENTIEL Qui ? Guillaume Charlon, dans l’univers de la fête depuis 20 ans. Ancien représentant de l’un des plus grands maquilleurs de fête au monde. Quoi ? Le plus grand magasin festif (1800 m2) au nord de Paris. Où ? ZAC de la Grande Porte, 3 bis, rue du Pappe Veld à Cappelle-laGrande. Proche de l’autoroute. Quand ? Fifty Fête a ouvert le 22 décembre 2021. Les emplois ? 10 salariés ont pris part à la fête.

La fête et la distribution, ça vous connaît…

« Je suis dans le monde de la distribution d’articles de fête depuis 20 ans maintenant… J’ai créé ma première enseigne en 2002… Et ça a plutôt bien marché pour elle. Quand je l’ai cédée, 8 magasins étaient ouverts, et aujourd’hui il y en a près de 20 ! Mais il s’agissait là de plus petits magasins que Fifty Fête… »

Pourquoi avoir choisi Dunkerque ?

« Je suis Dunkerquois et n’avais jamais entrepris dans ma ville natale, à laquelle j’avais envie de proposer un magasin de cette taille-là. J’ai toujours été convaincu que Dunkerque et son environnement festif méritaient un magasin de cette envergure. Je voulais un magasin ancré dans son territoire dont je connais les événements festifs majeurs, à l’instar du carnaval… »

Pourquoi ce nom « Fifty Fête » ?

« Le nom est intimement lié au patrimoine local, à la vie festive… Quand j’étais jeune ado, j’allais chercher mes places de bal à FourtydemS dans le centre-ville de Dunkerque. Certains Dunkerquois se souviennent encore de ce magasin bien connu des carnavaleux… »

Votre magasin en impose…

« Fifty Fête figure dans le Top 3 des plus grands magasins festifs en

France, et certainement dans le Top 5 en Europe… Il est le plus grand magasin festif au nord de Paris, avec 1800 m2 dédiés à l’univers de la fête... Mais pas que…»

Quelles sont ses particularités ?

« J’ai adjoint les loisirs créatifs aux articles de fête et à la décoration festive. Je l’ai fait pour plusieurs raisons, d’abord parce que ce sont des produits pertinents qui s’associent très bien avec les deux autres univers, ensuite, pour répondre à un manque. En effet, en visitant des magasins en France et en Europe, j’ai constaté que les magasins de loisirs créatifs faisaient un peu bande à part. Je me suis dit qu’il était logique de les ajouter à mon univers. »

Que vous a apporté RECO ?

« Je n’avais pas créé de magasin depuis 10 ans… Pendant ces dix dernières années, j’ai pu observer les concepts évoluer… J’ai donc essayé de prendre le meilleur de cela pour Fifty Fête. L’aventure Fifty Fête a un peu commencé par hasard… Quand j’ai vu ce grand local vide, c’était comme une évidence. J’ai ensuite entrepris les démarches… Reco a été pour moi une opportunité, un soutien intellectuel, moral, financier… Je devais tout réécrire. Les métiers du retail et les attentes ont changé… On ne vend plus une nappe comme on en vendait il y a 10 ans. Heureusement que RECO était là. »

Quid de l’après ?

« C’est déjà un vrai défi d’ouvrir un magasin de loisirs et de fête dans un contexte sanitaire et économique pareil… C’est un challenge, un vrai travail au quotidien. Mais nous avons l’avantage de proposer des produits accessibles à tous… Tout dépendra de la réussite de ce magasin-ci et des retours de nos clients. Ce concept répondant à une vraie demande, il mérite d’être exporté. Et s’il fonctionne ici, d’autres villes pourraient être séduites… »

Guillaume Charlon n'en est pas à sa première expérience dans l'univers de la fête, mais c'est une première dans sa ville natale.

« Ma mission : rendre les produits accessibles à tous » Pour Guillaume et son équipe, il n’y a pas de « petit événement ». Chaque moment de vie, qu’il soit partagé avec une, des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes, se doit d’être célébré de la plus belle des manières. Du dîner entre amis, jusqu’aux fêtes de fin d’année en passant par le carnaval, la fête des grands-mères, les mariages, les kermesses, la Fête nationale, les baptêmes, les anniversaires des uns et des autres, Halloween… Chacun d’entre eux peut être vécu encore plus intensément grâce à la jeune enseigne qui s’est donné pour philosophie de s’adresser à tous les budgets sur un éventail très large de produits. « Ma mission est de rendre les produits accessibles à tous, en proposant de tout, pour toutes les occasions… Nous accompagnons les moments de vie joyeux, et pas seulement les grandes fêtes », commente Guillaume, qui n’a pas fait les choses à moitié. Ici, les boas se déclinent en

Une ambiance douce et nature signée Fifty Fête à l’occasion du premier anniversaire d’un enfant. une trentaine de couleurs, la ribambelle d’articles déco nous donne de vives envies de retrouvailles… Et la fête ne fait que commencer… Fifty Fête, c’est aussi des idées cadeaux, de la location de machines à pop-corn, à barbe à papa, des déco-

rations en ballon réalisées par des décorateurs formés… « La proposition de service s’étoffera au fil des semaines et des saisons, de la même manière que les produits comme les arches en lierre, à retrouver dans des catalogues… ».


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SAGA

Retour en boutique pour la fromagerie Philippe Olivier En 2020, l’entreprise boulonnaise a écrit un plan quinquennal d’ouverture de nouvelles boutiques. Un projet de développement qui lui permet aujourd’hui de rebondir de belle manière après l’impact de la pandémie.

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uand Philippe Olivier a créé la première boutique à Boulogne-sur-Mer en 1974, l’affinage était au cœur de ses préoccupations. Il travaillait les fromages dans la cave de sa boutique, peaufinant son art à l’abri des regards. L’affinage lui donnait la liberté de collecter et travailler les fromages à sa manière. C’était la signature Philippe Olivier, qui a alors développé son credo : « On voit quand on goûte !» Quand son fils, Romain Olivier, a repris les rênes de l’entreprise en 2010, c’était évidemment dans l’optique de la développer. Le Réseau Entreprendre a accompagné le jeune homme dans son projet en lui accordant un prêt d’honneur, et en l’aidant à franchir chaque palier. Romain a déplacé l’atelier sur le site de Capécure et l’a agrandi. Ces dix dernières années, la fromagerie Philippe Olivier se portait plutôt bien quand la pandémie est passée par là. « En 2019, on avait 4 pieds à la chaise, avec une activité plutôt bien diversifiée », explique Romain Olivier. La fromagerie Philippe Olivier, c’était 4 boutiques : la boutique historique à Boulogne, une dans le vieux Lille, une à Lens et une à Calais, plus quelques corners dans différentes villes. 25 % de leur CA était concentré sur l’export dans une quinzaine de pays : moitié en Europe, moitié en Asie et au Moyen Orient. Les derniers 25 % étaient concentrés sur la restauration, les traiteurs et l’événementiel. Les événements sportifs notamment. Autant dire que la pandémie a redistribué les cartes et que l’entreprise a dû se réinventer pour vite retrouver le bon équilibre financier.

Romain Olivier, a dû adapter l’entreprise aux aléas économiques inhérents à la Pandémie. Un objectif en passe d’être atteint.

RETOUR AUX ORIGINES

« Partant du constat que l’export va demander plusieurs années avant de retrouver sa vitesse de croisière, il nous manquait 10 à 15 % pour repasser au-dessus de notre point mort, détaille Romain Olivier. La meilleure défense étant l’attaque, on s’est alors concentré sur le développement de nos boutiques. Avec le rythme d’en ouvrir une par an. » En septembre 2021, l’opportunité de reprendre “Les bons pâturages”, un fromager-traiteur qui a une boutique dans le Vieux-Lille et une dans le quartier de Wazemmes, s’est présentée. Ils ont aussi hérité d’une activité complémentaire de traiteur, qui est la signature des Bons pâtu-

rages. En décembre, Philippe Olivier a également ouvert une boutique à Croix-Villeneuve d’Ascq, à la Maille-

rie, dans l’idée de partir en périphérie de la métropole pour capter la clientèle de travailleurs. « Pendant

les confinements, nous avions fait le constat à nos dépens que les travailleurs font leurs courses près de leur lieu de travail avant de rentrer chez eux. C’est surtout vrai dans les métropoles où le transport prend énormément de temps. » L’acquisition de cette nouvelle marque a boosté l’entreprise et a permis à l’atelier de retrouver un rythme économique plus viable. En un mois (d’août à septembre), les effectifs sont passés de 23 à 43 salariés. « Aujourd’hui nous sommes en avance sur notre plan quinquennal, concentrés sur le développement de nos boutiques. » L’entreprise s’était déjà adaptée en faisant du click and collect et surtout en automatisant les profils de ses clients : «On connaît leurs goûts et on est capable de leur dire aujourd’hui avec précision quels fromages ils ont pris.» Travailler sur la proximité et la fidélisation de la clientèle, c’est la nouvelle ligne suivie par la fromagerie Olivier et cela semble bien lui réussir. « Et ce qui est drôle dans cette histoire, conclut Romain, c’est que ce projet, on avait commencé à l’écrire en 2020... »

2010 un nouvel horizon : emménagement à Capécure Dès 1976, Philippe Olivier s’était lancé dans l’export ce qui représente une grande partie de l’activité de la fromagerie, en plus des boutiques, « l’export est clairement dans notre ADN », explique Romain Olivier et il fallait développer ce pan de l’entreprise. La rencontre avec Hervé Dhiers (entreprise JC David) a été déterminante pour Romain. Cette entreprise de salaison avait su préserver son côté authentique et son savoir-faire et en même temps s’adapter à son époque, et surtout aux réglementations européennes. Romain qui avait repris la gestion de la fromagerie en 2010, a appliqué le même modèle à son entreprise. « On exporte dans une quinzaine de pays la moitié en Europe et la moitié en

Asie et Moyen Orient et il fallait être réactif ». Il a localisé la production sur la zone portuaire de Capécure dès 2014 dans des locaux neufs de 700 m2, avec toute la logistique, frigo et transports, qui va bien, plus la proximité des services administratifs. Exit le côté vieilles pierres, bonjour les locaux modernes où aujourd’hui 300 variétés de fromages sont affinées dans 5 caves en briques rouges (idéal pour l’affinage) et dans 5 ambiances différentes, avec un classement des fromages par type de croûte. Romain applique toujours à la lettre le credo développé par son père : « ça se voit quand on goûte ! » Comme lui il a compris que les clients n’ont pas nécessairement besoin de voir la production.


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Mars 2022

RESTAURATION

Le Bouillon, la cantine du Touquet En important le concept parisien au Touquet Paris-plage, Julien Krizek a fait un pari osé mais gagnant. Et l’aventure ne fait que commencer ! L’ESSENTIEL Qui ? Julien Krizek, 40 ans, gérant du bar le O’Safran au Touquet et créateur du restaurant Le Bouillon Paris-Plage. Quoi ? Création d’un “Bouillon”, un concept-restaurant qui propose une assiette pas chère mais toujours qualitative avec des produits frais. Où ? 13, rue de Metz, place Quentovic au Touquet Paris-Plage. Quand ? Ouvert le 22 octobre 2021.

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e Bouillon (selon le concept des Bouillon Chartier), c’est un peu le retour de l’œuf mayonnaise. C’est la promesse de produits de qualité et au juste prix. C’est le retour à des produits régressifs comme le poireau vinaigrette, qui vont agir comme une madeleine de Proust et vous ramener à tous les plats d’enfance que faisaient nos grands-mères. Il y a un vrai regain d’intérêt pour cette cuisine, Julien Krizek en est convaincu. « Je suis plutôt entrepreneur que restaurateur, avoue le jeune homme, mais j’ai quand même suivi toutes les étapes en créant le O’Safran, histoire de bien comprendre dans quoi je mettais les pieds. » À ses yeux, la façon de gérer les restaurants en France à au moins 10 ans de retard. Et s’il n’est pas cuisinier, c’est un gestionnaire aguerri qui s’applique à développer un maximum de process pour optimiser à fond le fonctionnement de ses restaurants, avec moins de manipulations et plus de facilités pour ses équipes.

L’AVENTURE DU BOUILLON

Après avoir intégré la mécanique de la restauration, Julien a commencé à bosser sur le concept des Bouillons parisiens qui, pour lui, sont la parfaite illustration de la

brasserie familiale. Il est très attaché à la qualité du produit, au circuit local et à l’impact écologique de ses entreprises. Avec Le Bouillon, l’idée est de travailler en circuit court, voire interne (avec son propre poulailler par exemple) et sur un mode écoresponsable. Quentovic, ancien quartier populaire du Touquet n’est pas encore très fréquenté. Mais qu’à cela ne tienne, pour l’entrepreneur c’est une vraie opportunité. « Le Bouillon, c’est 128 couverts dedans et 70 dehors. On est un vrai moteur pour la place et la réussite du Bouillon fera la réussite de la place et inversement. » On y propose une assiette pas chère (un plat du jour à 17 euros en moyenne). Tout est frais, fait maison : « ici, on reçoit les carottes et on les rappe. Le cuisiner fait vraiment son métier. On donne de la valeur au travail. On n’est plus là juste pour porter des assiettes mais pour porter de vraies valeurs. » La restauration est un métier tendu sur le plan humain et Julien fait en sorte que ses employés aient envie de rester et il est assez fier du résultat : « Clairement j’ai une équipe au top ! » Suite à un problème technique (voir ci-contre) ils n’ont pu ouvrir qu’en octobre, ce qui était un challenge (l’ouverture était prévue en juillet). « Mais on a tout de suite vu qu’on répondait à une vraie demande du marché Touquettois. » Leurs clients sur ces premiers mois sont essentiellement des locaux, des gens qui travaillent sur la station et qui ont fait du Bouillon leur nouvelle cantine : « C’est un mot qui revient souvent, souligne Julien. Et la suite semble prometteuse car on sait qu’avec l’été les touristes vont arriver et remplir un resto au Touquet en juillet ce n’est pas compliqué. L’enjeu était plutôt de remplir sur une période creuse, et déjà en novembre on a réussi à faire 120 couverts sur un week-end. » Tous ces éléments sont pour Julien Kri-

Julien Krizek teste le concept du Bouillon parisien au Touquet dans l’idée de le dupliquer dans les Hauts-de-France. zek d’excellents indicateurs sur le devenir de l’entreprise.

L’aide concrète du Réseau Entreprendre

ET LA SUITE ?

« L’accompagnement du Réseau Entreprendre pour moi a été primordial car il a été très concret. Porteur du projet, je me suis battu pendant deux ans avec mon partenaire (le réseau Autonomie et Solidarité) pour avoir un local : 230 m2 place Quentovic. On a fait les travaux en mode express et nous devions ouvrir début juillet quand nous avons rencontré un problème technique d’extraction de hotte, pour un défaut de construction du bâtiment. J’étais dans une situation très compliquée. Les deux accompagnateurs qui ont été mis à ma disposition ont été force de propositions pour m’aider à prendre un peu de hauteur face à la situation et sortir la tête de l’eau. Et on a réussi. On a ouvert le 22 octobre et depuis, c’est un carton ! »

Fidèle à sa fibre entrepreneuriale, Julien Krizek a écrit le projet pour être dupliqué. Si ça marche au Touquet, il pourrait, par exemple, créer un Bouillon à Fort-Mahon ou un Bouillon du Dragon à Calais et pourquoi pas, l’exporter à toute la région... Julien compte d’ailleurs sur le Réseau Entreprendre pour l’accompagner dans la suite de l’aventure, comme ils l’ont déjà fait. « La Covid et ses problématiques ont un peu pompé mon énergie mais dans 6 mois, si je vois que ça cartonne au Touquet, je me lance dans un second Bouillon ! »


Mars 2021

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RESTAURATION

Au Calice, l’institution de Calais En juin 2021, le restaurant Au Calice a rouvert ses portes pour le plus grand bonheur des Calaisiens. Vincent Mourant, le nouveau propriétaire, a vu dans cet établissement l’énorme potentiel qu’il constitue pour le secteur de la restauration qu’il affectionne tant. rivée. Dès son ouverture, la reprise a été intense, mais après trois mois d’activité, le Ferquois a pu desserrer la vis. « L’ancien gérant était omniprésent, moi je suis dispensable » assure-t-il. En possédant cet établissement, le restaurateur récupère également une belle clientèle d’habitués. Celle-ci, il compte bien la garder tout en envisageant quelques changement pour moderniser le lieu.

L’ESSENTIEL Qui ? Vincent Mourant, 36 ans. Gérant du restaurant Au Calice et de la discothèque Le Klub . Quoi ? Restauration, loisirs musical et dansant. Où ? Les deux établissements sont à Calais. Le Calice se trouve au 55 boulevard Jacquard et Le Klub au 130 de la même voie. Quand ? Le Klub a été racheté en 2018. Au Calice est repris en 2020 et rouvre ses portes au public le 4 juin 2021. Les emplois ? Sans compter le gérant, Au Calice emploie 10 salariés, 8 temps pleins et 2 mi-temps.

L’ESPRIT BRASSERIE PARISIENNE

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eaucoup de restaurateurs aimeraient voir leur établissement traverser les décennies et maintenir une activité régulière sur le long terme. Reprendre le Calice, c’est avoir entre ses mains l’un de ces privilégiés de la restauration, une véritable institution de la Cité des Six Bourgeois depuis 1986. Cela, Vincent Mourant l’a bien compris. Avant d’en être le propriétaire et le gérant, il a d’abord été l’un de ses clients. « C’est une entité à Calais comme le Café de Paris ou le Café de la Tour. J’apprécie ce côté brasserie parisienne, c’est du patrimoine calaisien. C’est aussi de la restauration à l’ancienne comme je l’aime » raconte Vincent. Ce Ferquois d’origine est avant tout un amoureux de la restauration. Il commence dans le milieu en 2002. Sa longue carrière l’amènera à effectuer différentes fonctions dans une vingtaine de restaurants dans la région, mais également en Savoie et en Belgique. De serveur à chef de rang pendant dix ans, Vincent a ensuite été promu sur des postes à responsabilités comme responsable de salle, directeur adjoint aux finances ou encore directeur pour Steak’n Shake de Cité Europe à Coquelles.

LE KLUB COMME TREMPLIN

Pour démarrer dans l’entrepreneuriat, Vincent rachète la discothèque Le Klub en 2018. Il est toujours directeur pour le restaurant Steak’n Shake et récupère le fonds de commerce de la boîte de nuit. Ce premier pas en tant que patron constitue un réel tremplin pour la suite. Deux ans plus tard, en pleine crise sanitaire, Vincent veut retrouver ce qui le définit et fait le pari d’être repreneur d’un

C’est l’esprit brasserie qui à Séduit Vincent Mourant quand il a repris Le Calice. restaurant-brasserie. « J’ai changé mon fusil d’épaule avec le Covid. Mon but ultime a toujours été de racheter un restaurant dans le Calaisis. Ce que j’aime c’est la restauration » explique Vincent. Le gérant a enfin pu réaliser son vœu en 2020 en reprenant le Calice et en rachetant une seconde fois le fonds de commerce d’un établissement calaisien. « Je ne pouvais pas rester à rien faire. Il fallait que je concrétise mon avenir. Le Calice a bien été géré pendant le confinement. Il était facile à racheter » ajoute Vincent.

REPRENDRE LES RÊNES

« Il faut savoir porter la casquette de patron, c’est une image solide qu’il faut assumer » confie le Ferquois. Même si son assurance dans ce rôle ne fait aucun doute, Vincent fonctionne plus facilement avec une petite hiérarchie. « Un patron ou un directeur et puis

c’est tout. C’est aussi plus facile en termes de décision » ajoute-t-il. Pour reprendre le Calice, il est important de comprendre comment les anciens propriétaires, Ma-

rianne et Régis Capitaine, ont réussi à faire durer leur affaire pendant 35 ans. Vincent a bien évidemment souhaité garder les dix salariés présents avant son ar-

« Au Calice, on vient pour manger un plat en particulier. C’est ça qui pérennise la clientèle » indique Vincent. Dans son restaurant, on privilégie les choses simples. La carte est composée de produits régionaux et tous les plats sont faits maison. La cuisine est familiale avec plusieurs spécialités du terroir (welsh, potjevleesch), des produits de la mer (moules marinière, saint-jacques) et un plat du jour toute la semaine. Vincent veut également que sa carte soit abordable pour le plus grand nombre. « Les plats sont généreux pour un prix accessible tout comme le plat du jour qui plaît énormément aux gens » ajoute le gérant. Petit détail qui change et qui fait la différence, les frites fraîches. « On les blanchit, on les coupe, on les cuit » mentionne Vincent pour bien montrer sa volonté du fait maison. Le lieu, vivant et convivial, doit garder cet esprit de brasserie qui a séduit le Ferquois et qu’il continue de promouvoir. Le cadre a bien évidemment son rôle à jouer. Celui du Calice a été pensé en 2000 par le couple Capitaine et la Maison Roches à Calais. Du mobilier en bois, une décoration à l’ancienne, des verrières en vitraux... Une fois à l’intérieur, le charme s’opère aussitôt.

Du contact et du feeling Même si Vincent Mourant a déjà été restaurateur par le passé, l’aide de Réseau Entreprendre Côte d’Opale lui a été nécessaire pour construire son projet. Il fallait reprendre dans les meilleures conditions possibles le Calice tout en conservant la dynamique dont l’établissement bénéficiait déjà. « Le Réseau Entreprendre Côte d’Opale est venu vers moi. Il y a tout de suite eu un bon feeling. L’association m’a aidé grâce à certains avantages business mais également par sa participation humaine », raconte Vincent. Cette collaboration s’est notamment illustrée par la création de son réseau en tant qu’entrepreneur et restaurateur. Il a pu avoir les échanges avec les différents acteurs dont il avait besoin. « Cela m’a aussi permis de parler de mes problèmes avec d’autres personnes qui vivent ou ont vécu la même chose, pour éviter de m’isoler tout en trouvant les meilleures solutions pour l’entreprise » ajoute le gérant du Calice. En plus des conseils précieux fournis, Vincent

bénéficie aujourd’hui d’une liste de contacts qu’il utilise quotidiennement pour son établissement. Il a toujours voulu aller au plus proche pour trouver ses fournisseurs afin d’utiliser exclusivement des produits locaux. Tous les légumes, la viande et le poisson viennent d’entreprises locales, certaines rencontrées via le Réseau Entreprendre Côte d’Opale, comme Les frères Bernard à Wierre-Effroy. « C’est chez eux que je me procure le fromage. Le feeling est bien passé entre nous. Aujourd’hui mon métier de gérant, c’est aussi un métier de contact », précise Vincent. Les changements opérés par le Ferquois sont aussi présents dans la communication. Depuis la reprise, le Calice possède sa page Facebook et son site internet pour prévenir des nouveautés et des évènements à venir. Bien lancé, Vincent espère atteindre le million de chiffre d’affaires dans trois ans et développer d’autres projets comme la création de son propre restaurant.


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Mars 2021

RÉSEAU ENTREPRENDRE CÔTE D'OPALE

RESTAURATION

La Tablée redynamise Peuplingues Le restaurant La Tablée réinvestit les lieux d’un ancien estaminet et donne un nouvel élan à Peuplingues. L’ESSENTIEL Qui ? Simon Dambrine de Ramecourt, 26 ans et Coline Bonnevie, 25 ans. Co-gérants du restaurant La Tablée. Quoi ? Restauration Où ? 953 route d’Escalles, Peuplingues. Quand ? La Tablée a ouvert ses portes le 5 octobre 2021 et prend la suite de L’Ancêtre, un estaminet fermé depuis 4 ans. Les emplois ? Au total, sans compter les deux gérants, le restaurant compte 3 employés. Deux en salle dont un apprenti et un en cuisine. Un autre emploi d’apprenti en cuisine devrait être créé prochainement.

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n ouvrant leur premier établissement à Peuplingues, Simon Dambrines de Ramecourt et Coline Bonnevie réalisent un rêve qu’ils ne pensaient pas mettre en œuvre si rapidement. Le couple lillois, dans la restauration depuis six ans, a saisi une occasion unique d’être enfin à son compte. Un appel d’offre pour exploitant lancé par la mairie de Peuplingues afin de redynamiser la commune grâce au rachat de l’estaminet l’Ancêtre, fermé depuis 2017. Pour les nouveaux occupants, c’est avant tout un coup de poker. « On est des novices. On ne s’attendait à rien, on ne misait pas tout là-dessus » raconte Simon. Pourtant, la mairie et les collectivités locales ont mis la main à la pâte pour donner un second souffle à cet établissement qui a vu se succéder plusieurs générations pendant presque cinquante ans. Le rachat et la rénovation de la bâtisse ont entièrement été pris en charge par la municipalité et la région. Après sept mois de travaux, les deux nouveaux gérants n’ont eu à fournir

que l’équipement de cuisine et le mobilier.

À LA BONNE ÉCOLE

En choisissant le couple lillois pour investir les locaux, la mairie n’a pas perdu au change, bien au contraire. Au départ, Simon ne se destinait pas à la restauration. Il conclut un sport-études en planche à voile à Boulogne-surMer avant d’obtenir un BTS en électrotechnique à Lille. Mais c’est dans une autre voie qu’il choisira de se lancer, celle de la cuisine. Et le cogérant de La Tablée peut se targuer d’une formation et d’une expérience chez plusieurs chefs reconnus de la métropole lilloise. Il a notamment travaillé dans le « Restaurant Clément Marot », au « Bloempot » de Florent Ladeyn (ex-candidat de l’émission Top Chef) pendant un an ou encore dans l’établissement « Les Oiseaux ». Pour Coline, originaire de Saint-Tricat, c’est un véritable retour aux sources. Elle découvre l’univers de la restauration en étant serveuse lors de ses études de commerce et de gestion à Lille. Diplômée d’un master en entrepreneuriat, la jeune Merkenesienne retrouve le Calaisis grâce à La Tablée où elle s’occupe de l’accueil et du service en salle.

TRAVAILLER EN LOCAL

Pour reprendre cet établissement, certaines conditions ont été imposées par la mairie de Peu-

En reprenant le restaurant de Peuplingues Simon Dambrine de Ramecourt a réalisé son rêve de diriger enfin son propre établissement. plingues afin de favoriser la fréquentation du lieu. Posséder un dépôt de pain, offrir un partie épicerie et ouvrir dès huit heures afin d’accueillir les premiers clients pour un café. Mais les bonnes intentions de la municipalité ont la vie dure face aux vieilles habitudes qui se sont installées. Malgré les différentes

LA PASSION DES BONS PRODUITS Simon apporte à La Tablée une cuisine nouvelle et originale pour les habitants du Calaisis. Son passage chez Florent Ladeyn à fait naître chez le jeune chef, la passion du 100 % local. « On peut surprendre les gens avec des produits locaux simples » indique Simon. Les plats sont établis en fonction des produits de saison. En l’absence de chambre froide et pour garantir des produits frais à chaque service, la carte est réduite et change toutes les deux semaines. Elle compte deux entrées, trois plats (poisson, viande, végétarien) et deux desserts. La cuisine de Simon se distingue par la qualité des produits et la singularité des mets. « J’aime allier des produits terre et mer. Offrir des plats construits pour créer la surprise. On doit pouvoir déterminer tous les goûts, toutes les saveurs » ajoute le chef.

prestations que La Tablée propose, ce sont les services du midi et du soir qui attirent la clientèle. « Pour le pain, les habitants ont prit l’habitude d’aller ailleurs. Il fallait jauger ce qui allait le mieux marcher. Le café, ça ne marche pas. La restauration, ça marche » raconte Simon. C’est en cuisinant des produits simples, frais et locaux que le restaurant affiche complet à presque tous les services. « Mon objectif était de travailler en local, uniquement des produits de la région. Il y a une maraîchère à 500 mètres du restaurant. La viande est achetée à Coquelles et le poisson à Boulogne ».

UNE AFFAIRE SUR LES RAILS

« On ne s'attendait pas à ce que ça marche autant. Le restaurant est complet à chaque service. Les résultats sont bien meilleurs que prévu » s’étonne encore Simon. Parti dans

l’idée de dynamiser le secteur de la restauration sur la Côte d’Opale tout en créant de l’emploi, le duo a relevé le défi avec brio. Le chiffre d’affaires prévisionnel estimé est respecté. « Là on est entre 45 000 et 50 000 € de chiffre d’affaires. L’activité est régulière. Ça tourne pareil quotidiennement. Le ticket moyen a augmenté de 10 € » se satisfait Simon. La clientèle, majoritairement du secteur, ne mégote pas sur la distance pour goûter les plats du chef. La période est creuse et le duo peut s’en réjouir mais Simon et Coline comptent également sur les touristes. Le restaurant donne sur une route passante, fortement empruntée par les vacanciers. Un plus dont il faudra tirer profit. Avec ce démarrage sur les chapeaux de roues, les gérants espèrent bien à l’avenir pouvoir réitérer l’exploit.


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SPORT

Myléore réinvente la magnésie De la magnésie de qualité, fabriquée en France et développée sous forme de crème conditionnée sur un mode écologique. On vous raconte. L’ESSENTIEL Qui : Léo Dejardin 30 ans, gérant de l’entreprise Myléore. Il a deux associés dont un actif : Ludovic Longelin, qui gère le volet commercial. Quoi ? Myléore est spécialisée dans la production et la vente de magnésie pour le milieu sportif. Où ? L’entreprise est basée à Landrethun-le-Nord et l’usine où elle s’approvisionne en matière première est basée quant à elle à Caffiers. Les emplois ? 7 salariés dont 4 en CDI. Site internet : Myleore.com

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i la magnésie, poudre antitranspirante utilisée par les sportifs, est aussi vieille que la pratique du sport, Léo Dejardin a eu envie d’en faire un produit technique de qualité. C’est l’addition de deux opportunités qui lui a permis de concrétiser ce projet et de créer l’entreprise Myléore en 2017. Son créneau : la fabrication et la vente de carbonate de magnésium, plus connu sous le nom de magnésie. Cette poudre est utilisée par les sportifs qui pratiquent notamment la gymnastique et l’escalade, pour s’assurer une meilleure prise en main du matériel.

L’ALIGNEMENT DES PLANÈTES

La première de ces opportunités était des intérêts familiaux dans l’usine de chimie Scora à Caffiers. On y fabrique des produits à base de magnésium et de calcium pour les industries pharmaceutiques et alimentaires. Une usine toute proche de Landrethun-le Nord où Léo a logiquement posé le siège social de Myléore. Cela lui a permis de tenir son premier engagement : fabriquer en France. La seconde opportunité, c’est qu’il n’y avait pas encore d’offre de magnésie de qualité sur le marché sportif. Prête à relever le défi, l’entreprise s’est positionnée sur le créneau en proposant une magnésie de qualité, entièrement “made in France”. Cette matière est destinée à une utilisation régulière en salle par les sportifs, mais la poussière quelle dégage peut être nocive pour l’utilisateur. Myléore a donc très vite entrepris de travailler sur la densité du produit pour qu’il y ait moins de poudre en suspension dans l’air. « Pour répondre à cette problématique, nous avons développé une crème qui est un mélange de poudre et d’isopropanol. On n’a pas inventé le concept, souligne Léo Dejardin, mais on a peaufiné la qualité du produit.» Un produit qui, de fait, est également un désinfectant pour les mains... Un ticket gagnant en ces temps de

À l’instar des sportif pour qui il fabrique la magnésie, Léo Dejardin est prêt à attaquer les sommets. pandémie. La magnésie en crème est un produit de niche qui répond à la fois à la problématique santé pour l’utilisateur et qui permet aussi un conditionnement plus sain, en flacon. Suivant son raisonnement écologique, l’entreprise n’utilise d’ailleurs que des bouteilles en plastique végétal fabriqué à partir de canne à sucre. Et, cerise sur le gâteau, les flacons sont devenus un support de communication personnalisable, idéal pour les sponsors. La personnalisation des objets pour les marques, Léo connaît bien le sujet puisqu’il était graphiste dans son ancienne vie, à Paris, avant de venir dans le Boulonnais chercher une meilleure qualité de vie pour sa famille.

UN BUSINESS INTERACTIF La gamme Myléore : magnésie en poudre et en crème conditionnée en flacon.

Aujourd’hui, Myléore a concentré le gros de sa production sur la

crème conditionnée en flacon, la magnésie en poudre ne représentant plus que 5% de son CA : « C’est un marché concurrentiel (avec les Chinois notamment) mais l’avantage est qu’il n’y a pas beaucoup de fabricants en France et nous sommes fabricants puisqu’on retraite la matière première. » C’est comme ça que Myléore a pu récupérer plusieurs marques qui reviennent fa-

UN ENTREPÔT À CALAIS

briquer en France, comme Spieth ou Gymnova... « On a choisi de travailler principalement en B to B » précise Léo. Les perspectives d’évolution sont plutôt positives. Léo, qui a démarré en 2015 comme auto-entrepreneur, était déjà passé au stade de la sarl dès 2017. Aujourd’hui il est prêt à passer à l’étape supérieure, c’està-dire augmenter la production.

Quand le Réseau entreprendre est entré en contact avec Léo Dejardin, les entrepreneurs avait déjà remarqué le potentiel du concept porté par le jeune homme. Il a été promu lauréat Start en 2017 quand il a commencé à développer son activité. Aujourd’hui Myléore est prête à attaquer une nouvelle phase de développement et a acquis un entrepôt de 3 000 m2 à Calais dans cette perspective. Des travaux sont à faire pour aménager l’endroit et surtout pour concrétiser une réflexion menée pour améliorer les outils de production et réduire la pénibilité du travail pour les équipes, en passant par une phase d’automatisation. Dans cette optique le réseau vient de le promouvoir lauréat Booster et compte bien l’accompagner sur ce nouveau projet.


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Des produits du marais audomarois, et plus largement, de la région, sont sublimés chez Bacôve, porté par un duo complémentaire, rigoureux et créatif.

RESTAURATION

Carla et Camille, sur le même Bacôve En duo à la ville et au restau, Carla et Camille Delcroix ont choisi Saint-Omer, chère à leur cœur, pour ouvrir Bacôve, leur premier établissement. C’est dans cet écrin que leur rigueur, leur créativité et leur amour du terroir se révèlent.

L’ESSENTIEL Qui ? Carla et Camille Delcroix, vainqueur de la saison 9 de « Top Chef » sur M6. Quoi ? Bacôve, leur premier restaurant gastronomique. Où ? 8, rue Caventou à Saint-Omer Quand ? Ouverture le 8 décembre 2021. Les emplois ? 12 salariés, répartis en salle et en cuisine.

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eu de couples peuvent rapporter s’être rencontrés dans un château… L’histoire de Carla et de Camille puise son origine dans l’un des établissements les plus réputés de la région : le Château de Beaulieu à Busnes. C’est au sein de la brigade du chef Marc Meurin que Camille a eu la chance d’évoluer jusqu’au poste de Chef exécutif. C’est également là qu’il a rencontré celle qui fut d’abord sa collègue, celle sans qui Bacôve n’aurait peutêtre jamais existé. « Carla et moi sommes complémentaires. Je n’aurais jamais ouvert un restaurant seul », confie le chef originaire du Valenciennois, qui a choisi les terres de son épouse pour vivre une nouvelle aventure. « Je suis tombé amoureux de Carla et de l’Audomarois », explique le vainqueur de la saison 9 de l’émission-concours cu-

linaire à succès « Top Chef ». « Son patrimoine culturel et naturel, son marais, sa situation géographique, au centre de la région… Ici, je me sens vraiment bien ». Comme un hommage à ce territoire qu’il affectionne tant, le couple a donné à son établissement le nom d’un moyen de transport typique du marais, et joue la carte des produits locaux, et de saison, sublimés dans ses menus Baudequin, Escute et Bacôve. Ainsi Camille, en cuisine, et son épouse, en salle, épaulés par leur équipe, offrent une visite du patrimoine régional à travers l’assiette et le verre. L’occasion est ainsi donnée de découvrir les escargots de Radinghem, la truite d’Affringues, la carotte de Tilques… travaillés avec passion et minutie. « Je veux offrir la cuisine qui me fait vibrer (…), une cuisine décomplexée, de la belle cuisine sans chichis », précise Camille qui ne fait rentrer que des produits bruts, à partir desquels il imagine des déclinaisons, et qui servent de base à l’élaboration du pain et du beurre, entre autres. Avec leur restaurant, Carla et Camille activent tout un réseau de talents voisins, qu’ils soient producteurs ou cultivateurs, et s’inscrivent dans un cercle vertueux, sur le plan économique, écologique et social. Le couple confie en effet le traitement de son linge de salle aux Papillons blancs de Saint-Omer, s’attache à valoriser les déchets, et a fait appel à des savoir-faire locaux pour les travaux, le matériel et la décoration.


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RESTAURATION

Un air de Bretagne avec des produits locaux à Dunkerque Des produits locaux, de saison et bio, doublés d’un accueil chaleureux au service d’un plat qui met tout le monde d’accord... Bienvenue chez Marie Galette. L’ESSENTIEL Qui ? Marie-Pascale Fauquet, gérante et salariée de Marie Galette, présidente de sa SAS, née à Lille, a grandi à Fromelles. Quoi ? Marie Galette, restauration de crêpes et de galettes, sur place et à emporter. Où ? Parking Silo, Centre-Gare, 1, bis, rue de l’Écluse de Bergues à Dunkerque. Quand ? L’établissement a ouvert le 14 juin 2021. Les emplois ? 5, avec Marie-Pascale. 4 employés polyvalents, dont 3 temps plein et un à 25 heures par semaine.

d’une agriculture respectueuse. Pour ne citer qu’eux : le porc bio provient de la Ferme du Bien Élever de Quaëdypre, les œufs bio de la Ferme du Bout du Breuil d’Hermelinghen, le fromage de Bergues de la Ferme du Ronckier à Killem…

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e la farine de sarrasin, de l’eau, du sel. Voilà la base du produit phare de cet établissement dunkerquois à la démarche vertueuse. Si les galettes de MariePascale Fauquet sont « des produits d’une grande simplicité » aux dires de sa gérante, elles ne sont pas pour autant réalisées par-dessus la jambe. Notre ancienne prof de cuisine au Lycée Professionnel Île Jeanty de Dunkerque, et ex-résidante de Marie-Galante, fait rimer « simplicité » avec « proximité », « qualité » et « santé ». Notre amoureuse du terroir, qu’elle a fait découvrir sous sa casquette de guideinterprète, et passionnée de cuisine, riche d’un savoir-faire de 15 ans dans la restauration (MariePascale a notamment travaillé à La Taverne du Westhoek à Quaëdypre), était désireuse d’un projet en accord avec ses principes. Elle a donc misé sur des ingré-

VEGAN, SANS GLUTEN

« Seul, on n’est rien. Il demeure important de créer quelque chose, une dynamique, une adhésion », Marie-Pascale. dients nobles, bruts et originels issus des forces vives du territoire, partageant la même philosophie du bien produire et du bien consommer qu’elle. « Je suis sensible à ces gens qui ont envie que le monde change, passionnés par leur métier et désireux d’un autre avenir… J’ai énormément de plaisir à travailler avec les producteurs… »

DES INGRÉDIENTS DE PREMIER CHOIX

« Je me souviens… Quand j’allais dans des restaurants, ce qui m’exas-

pérait le plus était certainement ce manque de visibilité, de connaissance des produits, le plus souvent bas de gamme, industriels, qu’on nous servait… ». Une souffrance qui n’est plus qu’un mauvais souvenir pour notre restauratrice fière d’afficher ostensiblement la provenance des produits qu’elle propose à la carte et à la vente, dans la petite épicerie du restaurant.

ZOOM SUR LES ASSIETTES

Ses galettes de sarrasin et ses

crêpes au blé, légères, savoureuses et digestes, notre reine du rosell les doit non seulement à son tour de main, mais aussi aux farines qu’elle a minutieusement sélectionnées en agriculture raisonnée. Ces dernières sont issues de céréales vertueuses moulues sur un moulin à meules de pierre par la Ferme du Duneleet à Leffrinckoucke. Leur garniture et les accompagnements (salades, soupes…) répondent aux mêmes critères d’exigence : du local, des produits de saison, issus

Marie s’adapte aux sensibilités de chacun et satisfait tous les palais, qu’ils soient vegan (la galette «Tout aux légumes» fait un carton!), intolérants aux gluten (les galettes au sarrasin en sont naturellement exemptes), ou encore au lactose... L’aventure Marie Galette pourrait être amenée à se poursuivre, depuis un food-truck, en France, à l’étranger...

SUR LE WEB mariegalette.fr et Facebook : Marie Galette Dunkerque


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COMMERCE

Du bio et du bon

Amélie Bonpain a choisi le Dunkerquois pour se lancer dans l’entreprenariat social et solidaire.

L’ESSENTIEL Qui ? Amélie Bonpain, née à Hazebrouck de parents agriculteurs. Quoi ? Un magasin Biocoop, leader des magasins spécialisés bio en France. Quand Ouverture le 25 novembre 2021. Où ? 4, route de Bergues à Coudekerque-Branche. Les emplois ? 5 emplois, Amélie comprise.

aussi salariée. Je savais qu’il respectait un cahier des charges très restrictif, allant jusqu’au 100 % des ingrédients bios. Ainsi, pas d’artificiel, pas de chimie. Chez Biocoop, aucun produit ne voyage en avion. Les légumes et les fruits sont de saison, aucun d’entre eux n’est cultivé sous serre chauffée. J’étais désireuse de m’inscrire dans une démarche de partage et de valeurs, d’accompagner les clients, de revenir à des choses simples. (…). Je me suis reconnue dans les valeurs de la Coopérative, qui valorise le travail et ceux qui le fournissent. »

La valorisation de l’humain est cruciale…

L

e goût du commerce, du contact avec les équipes et les clients et le sens des responsabilités, Amélie les découvre grâce à son job étudiant à Calais. Cette attirance pour le commerce est telle que la jeune femme décide de quitter ses études pour s’y adonner. Challenge réussi pour celle qui gravit les échelons et devient directrice adjointe chez Flunch, son tout premier employeur. Après des expériences en restauration, l’Hazebrouckoise d’origine devient responsable bricolage chez Bricoman, et salariée à Biocoop, à Longuenesse et à Calais.

Comment le Réseau Entreprendre Côte d’Opale vous a-t-il aidée à concrétiser votre projet ?

« Le métier de commerçant, je le connais bien, et l’aime. Je sais que je veux être aux côtés des clients. D’ailleurs, aujourd’hui, mon bureau est situé dans le magasin ! J’ai pu bénéficier d’un accompagnement de la part de RÉCO dans le montage du projet, dans la recherche du local, pour organiser les travaux avec les artisans, les maîtres d’œuvre… Tout cela était de la découverte pour moi, et avoir été accompagnée était une très bonne chose. »

Pourquoi avoir misé sur le bio ?

« C’est une démarche globale. Ce n’est pas « manger bio » pour ma propre santé, c’est aussi pour l’environnement... C’est promouvoir une alimentation saine et durable. »

Pourquoi avoir rejoint le réseau Biocoop ?

« Auparavant, j’étais cliente du magasin Biocoop de Longuenesse mais

« En effet, je veille à valoriser les démarches humaines qui intègrent des personnes de tous horizons. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi les légumes des Jardins de Cocagne de Leffrinckoucke, et les épices et les aromates de Bio Cambrésis à Cambrai, en faveur de l’insertion. Nous sommes ici sur une Économie Sociale et Solidaire (ESS) qui s’appuie sur le partage des valeurs. Les bénéfices ne reviennent pas qu’à une seule personne. Le but de cette création d’entreprise n’est pas de m’enrichir. »

Valorisez-vous les marques du secteur ?

« Absolument, bien que je n’aie pas encore rentré toutes celles que je souhaite promouvoir… » ...............................................................

« Le but de cette création d’entreprise n’est pas de m’enrichir. » Amélie Bonpain

Pouvez-vous en citer quelques-unes ?

« En non alimentaire, je propose les cosmétiques de la marque Antheya de Calais, So’belle à Hardinghen, les produits d’Herbes et Traditions de Comines, les produits ménagers de la gamme Mutyne à Valenciennes… Au niveau des produits alimentaires, on retrouvera Les Jus et Croquants d’Élo de Saint-Laurent-Blangy, le café du Comptoir du Lys, les pâtes Patati d’Hondschoote, le porc de la Ferme du Bien Élever à Quaëdypre, les fromages de la Chèvrerie de Terdeghem, les pains De Farine et d’Eau Fraîche à Gravelines… »

Avant d’ouvrir son Biocoop à Coudekerque-Branche, Amélie était salariée dans les magasins de Longuenesse et de Calais.

Le vrac : bon plan économique et écolo Pour réduire ses emballages, protéger l’environnement, réaliser des économies tout en consommant bio... Quelles que soient leurs motivations, les clients trouveront leur bonheur dans les rayons dits « vrac » du jeune magasin. On y trouve bien sûr les grands classiques : une ribambelle de féculents, de farines, des céréales, des oléagineux, des graines en tout genre, des biscuits apéritifs et sucrés, des épices... Et d’autres, un peu plus originaux, du pollen, du thé, des infusions, « mais aussi du café que l’on peut moudre sur place », commente Amélie. Ce n’est pas tout, les produits liquides sont également disponibles en vrac : du miel, du sirop d’agave, de la sauce soja, du vinaigre, et des boissons comme des sirops de menthe, de grenadine... Le domaine de l’hy-

giène et de l’entretien ménager a aussi son alternative zéro déchet : le bicarbonate de soude côtoie le gel douche, le shampoing... L’alimentation et le soin de nos petits

compagnons sont aussi concernés. « Choisir le vrac, c’est se servir la quantité dont on a besoin et revenir avec ses contenants. C’est un acte écologique et économique ».


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CONSTRUCTION

Julien Lefebvre, le bois dont on fait les entrepreneurs Après un parcours complet dans le secteur du BTP qui lui a permis d’acquérir des compétences variées, Julien Lefebvre a décidé de se lancer à son propre compte avec son entreprise, Lefebvre Detout Construction, spécialisée dans le bois. L’ESSENTIEL Qui ? Julien Lefebvre, le gérant de la société Lefebvre Detout Construction. Quoi ? Une entreprise spécialisée dans la construction et l’ossature bois. Quand ? La société a été créée en 2016. Où ? Le site principal est à Quelmes, un autre atelier est situé à Wimereux. Les emplois ? Seize collaborateurs accompagnent le gérant.

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e parcours d’un entrepreneur se construit pas à pas, expérience après expérience. Avant de se lancer dans le monde du travail, Julien Lefebvre a suivi une formation dans le génie civil. Il a commencé sa carrière professionnelle chez Eiffage, dans le Dunkerquois, en 2006 : « J’étais conducteur de travaux pendant 5 ans, se souvient-il. C’est une grosse responsabilité, j’avais une quarantaine de personnes sous mes ordres ». Pour autant, il souhaite engranger d’autres expériences et quitte finalement le grand groupe. « J ’ai ensuite passé un an au sein d’un cabinet d’architecte, à Calais et Dunkerque, toujours comme conducteur de travaux, poursuit Julien Lefebvre. Ça m’a permis de voir le côté des maîtres d’œuvre : j’étais en contact constant avec eux, ça me permettait de voir toutes les ficelles du métier. C’était très intéressant, mais il me manquait le contact avec le terrain ».

LE BOIS S’IMPOSE

Le jeune homme continue son périple en rejoignant en 2012 une menuiserie calaisienne, comme chargé d’affaires : « Mon objectif, c’était de développer la structure, d’assurer la commercialisation et le suivi des chantiers ». C’est au sein de cette entreprise qu’il développe en particulier les charpentes et ossatures bois. Jusque-là, Julien Lefebvre avait l’habitude de travailler avec tous les corps de métiers : « J’avais fait quelques constructions en bois chez Eiffage, mais nous faisions essentiellement du béton. C’est très lourd, ça impose plusieurs mois de construction ». Ses premières expériences des ossatures bois le

Julien Lefebvre ambitionne de décrocher des chantiers un peu partout en France. convainquent l’avenir est dans le bois : « Ça bien marché, j’ai continué, j’avais une super-équipe ». Le pli est pris : « J’ai continué à en faire dans les autres entreprises où je suis passé ». Après une année passée chez Bara Menuiserie, il part chez BCL (Bois Concept Littoral) une société spécialisée dans la construction bois : « J’étais gérant avec 14 % des parts. J’ai continué à développer mes compétences dans le domaine des ossatures bois ». Il multiplie les collaborations avec des cabinets d’architectes qui sont tentés par cette technique. L’envie d’être tout seul aux commandes s’impose rapidement : « Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs et d’agriculteurs. Depuis longtemps, je voulais être mon propre patron ». En 2016, il crée Lefebvre Detout Construction : « J’avais envie de lancer ma propre société de

maisons en bois ». Julien Lefebvre est aujourd’hui gérant de sa société. Il est entouré de 2 personnes pour le métrage et les devis, une assistante de direction, et de 13 ouvriers de terrain. Selon les besoins des chantiers, son équipe bénéficie de renfort de personnes extérieures. ...............................................................

« Aujourd’hui, je me sers de tout ce que j’ai appris. » Julien Lefebvre La société Lefebvre Detout Construction rayonne dans les Hauts-de-France mais ambitionne de conquérir des chantiers dans toute la France : « C’est la stratégie de développement de l’entreprise », assure Julien Lefebvre. Actuellement, son activité se partage entre

environ 60 % de marchés privés et 40 % de marchés publics. Pour les particuliers, l’entreprise réalise des maisons, des extensions, des isolations extérieures. « Aujourd’hui, je me sers de tout ce que j’ai appris, souligne Julien Lefebvre. On fait encore un toute petit peu de béton. L’équipe est capable de répondre à tous les besoins en termes d’aménagements, ça va bien aux clients ».

UN DIALOGUE CONSTANT AVEC LES CLIENS

Lefebvre Detout Construction dispose de deux sites. Le premier de 1200 m2 est situé à Quelmes, il rassemble le siège, les ateliers et une zone de stockage extérieure. Un second atelier est installé à Wimereux, avec une zone de stockage de 250 m2. « Sur la côte, 80 % de nos chantiers sont pour les particuliers, observe Julien Lefebvre. Les clients, les architectes sont particulièrement

sensibles au bois ». Le contexte sanitaire a eu un impact sur l’activité de l’entreprise : « Le covid a décalé beaucoup de chantiers, on a plus de difficultés pour avoir du bois, reconnaît le gérant. Les coûts sont supérieurs mais on va beaucoup plus vite qu’avec les matériaux traditionnels. En 4 mois, on a fini la maison, il y a beaucoup de travail en amont ». Côté consommation d’énergie, les maisons bois sont très efficaces : « Nous sommes très soucieux de l’origine des isolants, on privilégie des matériaux bio-sourcés avec une grande efficacité d’inertie ». Julien Lefebvre met aussi en avant le contact privilégié qu’il a mis en place avec ses partenaires : « Nous réalisons des projets très personnalisés, on est très sensibles aux demandes des architectes. Nous avons entamé un vrai dialogue avec nos clients et leurs architectes ».


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DÉCORATION

Lucie Delamaere-Mahieu offre une deuxième vie à l’institution audomaroise Lionet Décor La reprise d’une entreprise permet de pérenniser le travail d’une vie : c’est par ce biais que Lucie Delamaere-Mahieu donne une deuxième jeunesse à une enseigne réputée de la région, une maison dans laquelle elle a déjà exercé ses talents par le passé.

Lucie Delamaere-Mahieu a travaillé comme manœuvre pour M. Lionet avant de prendre sa succession l’été dernier à la tête de son entreprise.

L’ESSENTIEL Qui ? Lucie Delamaere-Mahieu, la nouvelle gérante de Lionet Décor. Quoi ? Une entreprise historique spécialisée dans la décoration. Quand ? Le 1er août dernier, la jeune femme a repris officiellement l’activité artisanale. Où ? Le magasin déménage prochainement au 13 place de l’Esplanade à Saint-Omer Les emplois ? Cinq peintres compagnons en plus de la gérante, et des créations d’emplois à venir très bientôt.

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a n’est pas facile de quitter une entreprise dans laquelle on a passé de belles heures, alors quoi de mieux que d’y revenir pour

lui offrir un avenir désirable ? Lucie Delamaere-Mahieu est architecte d’intérieure de formation. « Quand j’étais jeune, il fallait que je travaille, se souvient-elle. J’ai été embauchée comme manœuvre chez M. Lionet. J’ai travaillé sur les chantiers, j’ai adoré ça. Comme architecte d’intérieur, on peut proposer de belles planches, mais si ça ne colle pas à la réalité après, les clients sont déçus ». Cette période professionnelle l’a profondément marquée : « Ça a été une expérience fantastique pour moi. J’ai été la première femme embauchée sur les chantiers au sein de l’entreprise. J’ai travaillé trois ans comme manœuvre, trois années pendant lesquelles je me suis vraiment éclatée. Ça a complètement changé ma façon de concevoir mes planches à dessin. J’étais déjà très manuelle, mais ça a été fantastique d’échanger avec les gens, des gars qui avaient trente ans d’expérience, c’est une richesse. Ça

m’a confortée dans mon choix de vie, avoir un métier créatif et échanger avec les gens ». ..................................................................

« J’ai travaillé trois ans comme manœuvre, ça a complètement changé mes planches à dessin. » Lucie Delemaere-Mahieu Lucie Delemaere-Mahieu suit pourtant son mari dans d’autres régions et exerce d’autres métiers : « Ça m’a permis d’aborder d’autres facettes, comme le commerce, mais j’avais envie d’y revenir. Pendant toutes ces années, j’ai toujours gardé le lien avec M. Lionet ». Lionet Décor est une institution audomaroise, une entreprise familiale, fondée en 1945 à Haze-

brouck, d’abord une droguerie qui a ensuite vendu de la peinture puis des objets de décoration. « M. Lionet cherchait un chargé d’affaires, un poste que j’ai occupé pendant 5 ans : c’était très intense, c’est un poste où il faut aller chercher les affaires, assurer la relation client et le suivi de chantier ». La jeune femme souhaitait aller audelà, et prendre un jour les commandes de sa propre entreprise : « Mais il me manquait sans doute quelque chose, la maturité peut-être », confie-t-elle. En 2020, c’est Pierre Lionet lui-même qui lui propose de reprendre son affaire. C’est chose faîte depuis le 1er août 2021. Pour mener à bien son activité – la décoration du sol au plafond pour les particuliers et les professionnels – Lucie Delemaere-Mahieu est entourée de cinq peintres compagnons. L’équipe de Lionet Décor axe volontairement son travail sur le haut de

gamme. « Nous avons des exclusivités pour de nombreux produits, jusqu’à 8 000 références de papiers peints », précise Lucie Delamaere- Mahieu. Sa clientèle se partage entre les particuliers (pour 90 %) et les professionnels : « Nous valorisons plutôt les particuliers parce que ça permet de faire des choses plus variées. Nous avons une clientèle assez redondante, elle nous contacte d’abord pour une première pièce, puis les gens reviennent nous voir pour un autre projet ». Lionet Décor conçoit tout de A à Z et travaille beaucoup avec des entreprises locales : électriciens, maçons, cuisinistes, plaquistes, etc. Pour la deuxième phase de son existence, l’entreprise Lionet Décor va déménager et s’installer dans le courant du mois de mars au 13 place de l’Esplanade, à Saint-Omer. Lucile Delemaere-Mahieu envisage trois embauches pour s’occuper du nouveau showroom.


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AMÉNAGEMENT

Artisanat et savoir-faire à Vilet Spécialiste de la menuiserie métallique et de la serrurerie, l’entreprise Vilet réalise depuis 1947 tous les types de projets sur mesure pour particuliers et professionnels.

En images

L’ESSENTIEL Qui ? Cédric Leurette, 49 ans,

président de Vilet. Quoi ? Entreprise spécialisée dans tous les projets de menuiserie et de serrurerie pour les professionnels et les particuliers. Où ? 500 Rue Marcel Dassault à Calais. Quand ? Reprise de l’entreprise le 8 novembre 2021. Les emplois ? L’entreprise Vilet compte une vingtaine d’employés.

D

irigée par Xavier Audooren pendant 14 ans, l’entreprise Vilet est désormais entre les mains de Cédric Leurette depuis le 8 novembre 2021. Le nouveau patron a pris le temps de réfléchir à l’idée de devenir indépendant et autonome en sondant pendant plusieurs années la société qu’il commande désormais.

Les portails et portes sont conçus élément par élément. Les barres, les trous, les découpes en longueur ou les joints deviennent un ensemble destiné à être prémonté. Tout est fait à la main et doit correspondre à l’esthétique demandée et aux normes obligatoires en vigueur. Une porte peut demander plusieurs mois de travail.

UN BESOIN D’AUTONOMIE

Cédric Leurette est un ancien salarié de la maintenance en industrie. Il a travaillé pour des grandes maisons comme le Groupe Alvance Aluminium Dunkerque ou Arcelor Mittal, et pour de plus petites PME dans la région. Après plusieurs années de service, le technicien a voulu prendre son indépendance. « L’autonomie de réalisation est plus compliquée à avoir dans les grands groupes. D’autre part, plus on mûrit, plus on a de responsabilités » explique Cédric. Autant de motifs qui ont poussé le chef d’entreprise à devenir son propre patron. Sa longue relation avec Xavier Audooren l’a également aidé pour devenir le repreneur de Vilet et prendre la suite d’une entreprise familiale pérenne. « Il n’y a pas eu de réels problèmes. J’ai moins de moyens que dans les grands groupes mais beaucoup plus d’épanouissement. Il n’y a aucun frein classique » se réjouit Cédric.

DE LA CONCEPTION À LA RÉALISATION

La spécialité de Vilet, c’est la menuiserie métallique et la serrurerie. C’est aussi un savoir-faire à la française et une conception artisanale. Des critères qui ont évidemment tapé dans l’œil de Cédric pour sa décision de reprendre l’entreprise. La disparité des projets est également dans l’ADN de Vilet. Escaliers, rampes, portes sectionnelles, rideaux métalliques, locaux commerciaux... Pour les particuliers comme pour les professionnels, la

Cédric Leurette a des objectifs précis en tête pour faire évoluer la société Vilet. liste des services proposés est longue. Du projet court au long terme, tout est réalisable dans la limite du possible. Vilet travaille essentiellement avec de l’acier et de l’aluminium. Dans le hangar, deux sections sont séparées pour dissocier le travail des deux matériaux. L’entreprise œuvre également avec du PVC, du verre ou du laiton.

INSCRIT DANS LE PATRIMOINE

Chaque chantier est unique et demande de grandes qualités techniques et d’adaptation pour toutes les étapes d’un projet. Tout part d’une idée qui est ensuite envoyée au bureau d’étude pour prendre vie en 3D. Selon la nécessité, l’élaboration de prototypes est parfois envisagée. Une fois le projet validé par le client, des plans en 2D qui détaillent l’ensemble de la structure finale sont réalisés aux cotes pour passer à la conception. Pour l’aménagement ou la rénovation, l’entreprise s’adapte aux besoins et au style architectural du lieu dans lequel elle intervient. En plus de l’aspect technique, cher à Cédric, un autre élément qui motive les troupes de Vilet est le sentiment de fierté. « C’est quelque chose que l’on ne retrouve pas dans l’industrie sous cette forme-là. Vous avez une réali-

sation finale qui a forcément une notoriété ou en tout cas, qui vous amène un client satisfait à la fin. Ça fait aussi partie du patrimoine » se satisfait Cédric

PASSER LA TROISIÈME

« À Vilet, on retrouve cette culture d’atelier et de chantier. Ce qui change, c’est la technicité » précise Cédric. L’entreprise a beau avoir des parallèles certains avec son expérience professionnelle et correspondre à ses aspirations, la reprise a été un véritable basculement. « Il fallait que je sois capable de reprendre par rapport à mes compétences » ajoute-t-il. Sûr de lui, le gérant de Vilet peut désormais mettre en applications les idées de développement auxquelles il a longuement réfléchi. « Depuis juillet, je déploie tout ce que j’avais en tête, ce que j’avais entendu et ce dont j’avais envie » déclare-t-il. Comme il aime le dire, « Je suis d’une autre génération et Vilet va passer la troisième ». Le nouvel entrepreneur espère générer plus d’emploi et de chiffre d’affaires. Son objectif : le faire grimper de 15 % pour la fin d’année 2022. Grâce à son entreprise, Cédric aimerait, à l’avenir, rayonner sur l’ensemble du territoire français.

Ci-dessus, les gardes-corps de ce bâtiment parisien ont entièrement été changés. Un chantier à Paris est très complexe. Il faut installer des structures dans des endroits exigus, utiliser des grues ou bloquer l’accès uniquement le dimanche ou la nuit. Un travail laborieux certes, mais qui constitue la touche finale du chantier.

Pour les escaliers, des tests sont effectués afin de contrôler la conformité de la structure avant de pouvoir passer à la mise en œuvre. La validation est réalisée par des essais et des contrôles réglementaires effectués par Vilet et des organismes agréés. Mettre en place un escalier quelle que soit sa forme représente un réel défi technique.


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Photo : Karine Warny / Réalisation HABITAT HAUTS de FRANCE

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INNOVATION

Evendia, l’appli boulonnaise qui veut conquérir le monde Sacha Lacheré et son équipe ont développé ces derniers mois une application mobile innovante qui veut s’imposer en 2022 comme le premier réseau social chez les jeunes du monde entier. L’ESSENTIEL Qui ? Sacha Lacheré, président directeur général d’Evendia. Quoi ? Une application sur smartphone destinée à s’imposer comme un réseau social majeur auprès des jeunes. Quand ? L’idée a commencé à germer en 2015. Où ? L’application a été imaginée dans le Boulonnais. Les emplois ? Cinq personnes composent l’équipe d’Evendia actuellement.

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’est une idée qui a germé dans un cerveau et qui s’est affinée au sein d’un petit groupe très soudé. Evendia, c’est le nom d’une toute nouvelle application mobile qui veut révolutionner le monde des réseaux sociaux parmi les jeunes. Sacha Lacheré, un Boulonnais de 26 ans, a imaginé le concept alors qu’il étudiait à Polytech’Lille : « Dans le cadre de ma formation d’ingénieur d’affaire, j’étais plutôt bon mais on me reprochait mon manque d’imagination », sourit le jeune entrepreneur. La remarque l’a piqué au vif et il a mis en marche ses cellules grises.

UNE APPLI DE LA VRAIE VIE

« Je publiais beaucoup sur les réseaux sociaux comme Instagram, mais il me manquait quelque chose, poursuit-il. Tous les réseaux sociaux ressemblent à des galeries photos qu’on partage, avec des filtres souvent. C’est loin de la réalité ». Avec certains réseaux sociaux, on peut rassembler un cercle incroyablement large d’amis qu’on n’a parfois jamais rencontré dans la vraie vie. « L’idée d’Evendia, c’est de proposer un compteur qui valorise les interactions entre les gens, insiste Sacha Lacheré. On veut proposer quelque chose de plus authentique, qui reflète la réalité ». Le projet Evendia a mûri depuis : « J’ai tout noté pendant deux ans, j’avais un milliard d’idées », sourit Sacha Lacheré qui savait qu’il ne pouvait pas concrétiser son application seul. Un de ses cousins le rejoint comme développeur, un copain de promo intègre le groupe

Sacha Lacheré, le fondateur d’Evendia, travaille sur son application mobile depuis 2015. naissant. D’autres personnes enrichissent le projet et le montage de l’entreprise qui le porte. Les statuts sont déposés en juillet 2020. ...............................................................

« Evendia est sans doute le premier réseau social qui pousse les gens à sortir, à faire des choses ensemble. » Sacha Lacheré

Le fonctionnement d’Evendia est aujourd’hui bien au point. Quand ils se retrouvent et partagent un moment, les utilisateurs de cette nouvelle application créent ce que ses concepteurs nomment un « evend ». Le groupe d’amis constitue ensuite un album de photos et de vidéos qui immortalise ce souvenir commun : « Evendia est sans doute le premier réseau social qui pousse les gens à sortir, à faire des choses ensemble ». Un groupe de près de 800 testeurs

a essuyé les plâtres. Très clairement, Evendia cible un public jeune : « Notre appli est destinée à des utilisateurs qui vont du collège à la fac ». Avec le souhait que les lycéens popularisent la tendance.

DÉCOLLAGE DÉBUT 2022

Aujourd’hui, l’équipe d’Evendia rassemble cinq personnes. Le projet est plus que lancé sur ses rails. L’équipe a mis son propre argent sur la table avant de se lancer à la recherche d’investisseurs. Le Ré-

seau Entreprendre Côte d’Opale a décelé le potentiel d’Evendia. Il a désigné la toute jeune entreprise comme lauréat pour l’année 2021, et il lui a accordé par ailleurs un prêt d’honneur au montant conséquent. La fin d’année 2021 a été particulièrement importante : le 31 décembre, Evendia a lancé concrètement son application avec 500 utilisateurs, avec l’espoir que ça soit viral et qu’elle s’impose sur les smartphones du monde entier.


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BÂTIMENT

Christophe Lecoutre : « J’avais une fibre pour le terrain ! » Quand il a quitté l’entreprise boulonnaise Roger Delattre, où il a construit son expérience, Christophe Lecoutre avait une idée très précise de la suite qu’il voulait donner à sa carrière. Il a fondé Techni Pose Métal (TPM), une entreprise qui va bien et qui voit loin. L’ESSENTIEL

ÊTRE BIEN ACCOMPAGNÉ En créant son entreprise, Christophe Lecoutre a retenu l’attention du Réseau entreprendre qui en a fait un Lauréat Start. « J’ai trouvé là de vraies valeurs humaines qui, étant seul à la tête de l’entreprise, m’ont évité l’isolement et donné la possibilité d’échanger sur des problématiques qu’on rencontre tous. » Cinq ans plus tard, en 2021, Christophe est promu lauréat Booster, une étape qui vient souligner la phase de développement de TPM. « J’attends de mes accompagnateurs qu’ils valident ma feuille de route et surtout qu’ils m’aident à aligner ma vision pro et personnelle durant cette nouvelle étape. »

Qui ? Christophe Lecoutre, 53 ans,

gérant de Techni Pose Métal (TPM) Quoi ? L’entreprise est spécialisée dans le montage et la pose de charpentes métalliques (acier/bois), la serrurerie et façade aluminium vitrée. Quand ? Une entreprise créée en 2017 avec 7 salariés. Dès 2018 ils étaient 14.

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n coup d’œil sur la dernière réalisation de TPM permet (même aux néophytes) de jauger du niveau d’excellence où évolue l’entreprise. Le magnifique bâtiment fait de verre, d’alu et d’acier qui se dresse fièrement devant nous sera le nouveau siège de l’entreprise boulonnaise Freshpack. Un bâtiment conçu par l’architecte boulonnais Sébastien Pichery, du cabinet 2XS, et dont la façade vitrée a été montée par TPM. « Un bel ouvrage ! Avec un gardecorps tout en verre. C’est à la fois complexe et magnifique ! » Explique Christophe Lecoutre. C’est l’une des dernières réalisations en cours de l’entreprise dans la région.

LA SOMME DES EXPÉRIENCES

TPM travaille uniquement avec des entreprises. Elle assure la sous-traitance dans le montage des édifices. L’entreprise emploie aujourd’hui 15 personnes : 14 poseurs plus le boss, Christophe, qui, lui, est partout, même s’il n’a pas encore hérité du don d’ubiquité... Il gère des chantiers partout dans les Hauts-de-France et aussi à Paris et dans la région parisienne, jusqu’à Orléans, qui à eux

En 2022, Christophe Lecoutre attaque la seconde phase de développement de TPM. seuls, occupent en permanence 2 des 5 équipes. ...................................................................

« Ce métier est un défi permanent ! Les chantiers de plus en plus complexes. » Christophe Lecoutre

« Ce sont les chantiers parisiens qui nous ont tirés vers le haut », raconte l’entrepreneur, qui pense notamment au défi qu’a représenté le chantier de l’École normale supérieure de Paris-Saclay qui leur aura demandé pas moins de 14 mois de travail,

entre 2018 et 2019. Le mot d’ordre depuis le début de l’aventure est l’adaptation, à la fois des compétences et du matériel. « Ce métier est un défi permanent. Les chantiers sont de plus en plus complexes parce que la 3D permet aux concepteurs de créer des formes plus délicates. Par ailleurs, le manque de place fait que la construction est de plus en plus verticale. »

PHASE 2 : ON DÉVELOPPE

Ainsi TPM investit régulièrement dans des machines d’élévation et de levage pour aller toujours plus haut et plus loin, avec une totale maîtrise, car ces hommes manipulent des ma-

tériaux à haute technicité. Aujourd’hui, on a de belles références à montrer, s’enorgueillit Christophe Lecoutre avec raison. Ces réalisations sont le fruit d’une longue expérience acquise chez Roger Delattre chez qui il a travaillé pendant 21 ans. « J’ai été successivement responsable de production, puis chargé d’affaires et ensuite j’ai suivi les gros chantiers. » Cette addition de compétences lui a permis d’être à l’aise avec tous ces métiers. Il a beaucoup bougé aussi, supervisant des chantiers régionaux puis nationaux : « L’hôtel Thalasso Miramar en Bretagne, le Palais des Congrès de Rennes et l’incinérateur d’Échillais en Charente Mari-

time sont les trois chantiers qui m’ont convaincu que j’étais prêt à créer mon entreprise. » Les chantiers traités par TPM nécessitent un minimum d’expérience et Christophe s’entoure exclusivement de profils qui ont l’amour du métier et l’envie d’évoluer. En 2022, la feuille de route reste toujours la même : « être réactif et adaptable à la complexité des travaux », mais l’entreprise qui s’est positionnée sur des chantiers du village olympique pour les JO de Paris, est entrée dans une phase de transition. Elle va recruter et une société connexe TPM Matériel va être créée pour la gestion du matériel et de la logistique. Pour l’accompagner, Christophe Lecoutre a déjà tout prévu, son fils qui termine ses études d’ingénieur sera bientôt prêt à le rejoindre.


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ACCOMPAGNEMENT

Agip Conseil, le guide privilégié des entreprises Vincent Jaremkiewicz et l’équipe d’Agip Conseil accompagnent depuis plus d’une dizaine d’années les entreprises dans leur développement : au menu, respect des législations en vigueur, certifications et optimisation des process. L’ESSENTIEL Qui ? Vincent Jaremkiewicz, gérant d’Agip Conseil. Quoi ? Une société spécialisée dans le conseil et l’accompagnement des entreprises et de leurs dirigeants. Quand ? La société existe depuis 2001. Vincent Jaremkiewicz l’a rachetée en 2010. Où ? Agip Conseil est basé à SaintMartin-Boulogne. Les emplois ? Quatre personnes composent l’équipe d’Agip Conseil.

D

iriger une entreprise est une opportunité qu’il faut savoir saisir : « Au départ, je ne me destinais pas du tout à cette carrière, reconnaît Vincent Jaremkiewicz, le gérant d’Agip Conseil. j’ai fait des études de technicien de laboratoire. J’adorais ce que je faisais en étude, moins dans le boulot ». Le jeune homme décide de changer de voie et bifurque vers un master QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement), « un métier que j’adore ». Vincent Jaremkiewicz intègre la société AGIP Conseil comme salarié en 2010 pour en devenir au bout de quelques mois le gérant : « J’avais une trentaine d’années, quand j’ai repris la société, je pensais plutôt le faire vers 45/50 ans, mais j’ai saisi une opportunité ». L’entreprise intervient dans toute la moitié nord de la France, au-dessus d’une ligne Strasbourg-Rennes. « On est allé jusqu’à 7 salariés mais le contexte sanitaire a eu un impact sur l’entreprise ». Aujourd’hui, Agip Conseil compte se recentrer sur les Hauts-de-France, plutôt que de viser un développement national. ..................................................................

« Je pensais devenir gérant vers 45-50 ans, mais j’ai saisi une opportunité » Vincent Jaremkiewicz Ce qui n’a pas changé, c’est l’activité de l’entreprise que le gérant rassemble dans plusieurs branches : l’accompagnement du développement des entreprises et des équipes, d’abord, en veillant au respect des obligations légales ; la mise en œuvre de projets comme l’obten-

Vincent Jaremkiewicz est devenu le gérant d’Agip Conseil après y être entré comme simple salarié. tion de la norme ISO ou l’optimisation du fonctionnement de l’entreprise ; l’organisation de formations QHSE (Agip Conseil est qualifiée pour ça depuis cette année) ; la réalisation d’audits et la certification des entreprises (IFS, BRC et ISO pour ne citer que celles-là).

CONSEIL, FORMATION, AUDIT

« Avec mes collaborateurs, nous intervenons dans cinq grands domaines, poursuit Vincent Jaremkiewicz : la qualité (la garantie de la promesse client), la santé et sécurité des tra-

vailleurs ; la sécurité des aliments (dans le secteur de l’agro-alimentaire) ; l’environnement (avec la responsabilité industrielle) ; enfin la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), qui est une vraie démarche globale et qui engage une responsabilité de l’entreprise dans tous les domaines ». Le cœur de cible d’Agip Conseil vise bien le monde professionnel, les entreprises et les industries de production : « Nos clients comptent pour beaucoup dans le secteur de l’agro-alimentaire, et un peu à la marge dans l’aérospatiale ».

« RECO EST LÀ QUAND ON EN A BESOIN » Agip Conseil a été désigné lauréat RECO 2021 pour son projet de développement territorial. Pour son gérant, l’histoire est bien antérieure à cette mise à l’honneur : « Je fais partie de RECO depuis 8 ans », précise Vincent Jaremkiewicz. « Chez RECO, on est épaulé par des chefs d’entreprise expérimentés, apprécie-t-il. Quand on est entrepreneur, on est seul dans sa tête. Il y a une réelle qualité de l’échange avec les autres membres de RECO. On trouve dans le réseau des gens qui font preuve d’une extrême bienveillance, ils contribuent à la réflexion, ils ouvrent les chakras. On y fait de belles rencontres. Tout le réseau est là quand on en a besoin ». Vincent Jaremkiewicz prise tout autant les discussions qu’il mène avec les autres lauréats : « Ça fait du bien de se poser les questions entre nous. On reçoit beaucoup aujourd’hui pour restituer demain ».


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PAROLE D’ACCOMPAGNATEUR

Échange avec Philippe Gloriant, chef d'entreprise et accompagnateur du Réseau Membre accompagnateur, président de comité d’engagement, administrateur… Philippe Gloriant s’implique depuis des années au sein du réseau pour partager son expérience avec les jeunes entrepreneurs lauréats. Selon toi, quels sont les atouts qu'un entrepreneur doit avoir ?

« Être une personne très positive . Ne pas avoir peur de l'inconnu. Savoir se remettre en question. Aimer l’engagement et le partage. Être suffisamment organisé. Être vrai et savoir restituer son expérience. Savoir communiquer et surtout être à l'écoute. »

Quelle est la différence entre Réseau Entreprendre Côte d'Opale et d'autres réseaux d'accompagnement ? « RECO est un réseau très structuré, organisé et reconnu. Sa différence fondamentale : il se compose de chefs d'entreprises qui se mettent bénévolement au service des nouveaux entrepreneurs pendant près de 3 ans. C'est une valeur sûre et un réseau ancré dans son territoire. Pour un entrepreneur, c'est une chance d’être accompagné personnellement et d'être épaulé par des pairs. »

À ton avis, quels sont les défis à relever pour les entrepreneurs de demain et pour un réseau comme Réseau Entreprendre Côte d’Opale ?

« Il faut être capable de s’adapter aux nouveaux modèles économiques et de s'ouvrir aux nouvelles méthodes de travail (comme le télétravail).

Philippe Gloriant aux côtés d’Isabelle Evrard, chargée d’étude chez RECO, lors de l’AG 2021.Légende. Il faut savoir être à l’écoute des nouveaux marchés, des nouvelles opportunités, et surtout accepter l’incertitude.

Enfin, être en contact et se former avec les jeunes d’aujourd’hui qui seront les entrepreneurs et les accompagnateurs de demain ! »

Un dernier mot ?

« J'invite tous les dirigeants à participer aux actions de Réseau Entreprendre Côte d'Opale pour conti-

nuer à faire réussir les entrepreneurs créateurs d'emplois ! C'est une expérience unique et très enrichissante. »

ENTREPRENEURS, ENTOUREZ-VOUS POUR PARTAGER ET RÉUSSIR ! Vous souhaitez entreprendre ? Sécurisez votre projet de création ou de reprise et structurez votre croissance avec Réseau Entreprendre Côte d’Opale BÉNÉFICES > Accompagnement gratuit par des chefs d’entreprises pendant 2 ans minimum > Prêts d’honneur à taux zéro > Effet de levier pour le financement bancaire > Mise en réseau locale et nationale avec plus de 14 000 chefs d’entreprise !

Vous êtes chef d’entreprise ou cadre dirigeant ? Vous souhaitez vous investir auprès des nouveaux entrepreneurs et participer à la création d’emplois sur le territoire ? Rejoignez le Réseau Entreprendre Côte d’Opale !

VOS CONTACTS Christophe Cornu, directeur / Isabelle Evrard, chargée d’étude / Karine Marié, chargée de missions Mail : opale@reseau-entreprendre.org - Tél. : 03 21 99 67 29 Adresse : Chez Groupe CB – 26, avenue de l’Europe 62250 Leulinghen-Bernes - Sur le web : reseau-entreprendre.org/cote-d-opale Suivez l’actu sur : linkedin.com/company/reseau-entreprendre-cote-d-opale


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