

Domaine de la Plage


À Berck, pas besoin de têtes d’affiche pour faire vibrer la saison estivale. Loin des grands shows à paillettes, la station opte pour une programmation généreuse, accessible et résolument familiale
David Bonfy
Journaliste
david.bonfy@lereveildeberck.fr
Concerts, expositions, balades nature, marchés nocturnes, spectacles et animations en tout genre... Cet été, BercksurMer se transforme plus que jamais en un terrain de jeux et de découverte pour petits et grands. Fidèle à sa réputation de station familiale dynamique et de ville populaire, lacommune propose une saison estivale riche en rendezvous culturels, sportifs et festifs.
Dans le livret qui dévoile l’intégralité du programme estival destiné aux Berckois et aux visiteurs, le maire Bruno Cousein se réjouit d’une programmation « variée et de qualité, pensée pour tous les âges et tous les goûts ». Des concerts en plein air aux spectacles pyrotechniques, des ateliers créatifs aux visites guidées du patrimoine, tout a été mis en œuvre pour faire de l’été 2025 un moment de partage et de plaisir sur le littoral.
Un été rythmé dès le 1er juillet
Dès le mardi 1er juillet, le coup d’envoi est donné avec un atelier au musée mais quelques jours plus tard (samedi 5) se déroulera la Fête de l’Aviation, une journée
festive qui s’accompagnera de balades en Segway et de concerts à l’église NotreDame des Sables, sans oublier les rendezvous nautiques en kayak ou pirogue pour aller à la rencontre des phoques, figures emblématiques de la baie d’Authie. Le Square Duffit accueillera également ses « Estivales » chaque dimanche matin, avec des concerts en plein air pour bien commencer la journée. De nombreuses brocantes, des activités sportives sur la plage et des marchés artisanaux en nocturne viendront animer les soirées.
Mon Village Vacances : le point central Du 5 juillet au 31 septembre, l’espace Mon Village Vacances, installé comme chaque année à proximité de la plage, sera le lieu incontournable pour s’informer, réserver ses activités ou simplement se poser. Il est joignable au 03 21 89 90 14 ou par mail : belco@bercksurmer.com. Le programme complet y est disponible, tout comme sur la page Facebook dédiée.
Culture et loisirs pour tous Le Musée Opale Sud propose plusieurs expositions majeures, dont CIEL/MER d’Hervé Jamen, à découvrir jusqu’au 22 septembre. Des visites guidées, ateliers et soirées spéciales au musée viendront ponctuer le mois de juillet. La scène locale sera aussi à l’honneur, notamment
avec les concerts de Yohann Paolini (chants corses), Seb & So, ou encore Magalie Ripoll, connue du public pour sa participation à l’émission « N’oubliez pas les paroles ». Les familles pourront compter sur une offre variée : ateliers enfants, ukulélé, origamis, Fit’Family, éveil musical, trottinettes tout terrain, cerfsvolants ou jeux de plage avec l’UFOLEP. Le tout, en alternance avec les stages de golf, karting ou char à voile.
Temps forts et festivités nationales
Le 14 juillet, la fête nationale prendra tout son éclat à Berck avec un concert du groupe Funky Ducks, suivi d’un grand feu d’artifice sur la plage à 23h. Le 13 juillet, la tournée Ice Tea et le bal populaire animé par le groupe Inner Pulse tiendront également leurs promesses en matière d’ambiance.
Et ce n’est qu’un début. Tout au long de l’été, jusqu’à la miseptembre, Berck vivra au rythme d’initiations sportives, de spectacles déambulatoires, de soirées à thème, de théâtre en plein air, sans oublier les très attendues fêtes du 15 août.
Un été pour se retrouver, s’évader, et vibrer ensemble au bord de la mer. Berck vous attend.
La nouvelle exposition temporaire au musée de Berck est consacrée à Hervé Jamen, artiste peintre originaire de Lyon, tombé amoureux de la côte d’Opale. Il explore son art en multipliant les toiles sur un même sujet.
C’est une première pour lui. Avoir son nom en haut de l’affiche pour plusieurs mois et prendre possession d’un musée, Hervé Jamen n’avait jamais connu cette expérience. Pourtant l’artiste cumule les expériences et a déjà investi des lieux prestigieux comme la Piscine de Roubaix, mais jamais il n’a pu s’exprimer autant dans un même lieu.
De Lyon, SaintÉtienne et Douai jusqu’à Ambleteuse
sur le même thème, c’est un «séries maniac».
Homme de séries
Pour cette exposition berckoise, Hervé Jamen a réuni pas moins de 65 œuvres jalonnant toute sa vie artistique. Et le moins qu’on puisse dire qu’Hervé Jamen est un homme de série. «J’aime bien ce côté non pas répétitif mais d’exploration et de déclinaison d’un même sujet». À vrai dire, la série est sa marque de fabrique. «J’ai commencé par des autoportraits qui me font avancer dans l’âge, c’est assez amusant»explique l’artiste devant cette série qui répond en écho à la salle des portraits de l’Asile Maritime.«Je connaissais Hervé Jamen lorsque je travaillais sur Tourcoing et pour moi cette série d’autoportraits était une évidente chambre de résonance avec les 96 portraits de Tattegrain et Roussel» confirme Yannick Courbès, le conservateur.
Hervé Jamen (à droite) aime décliner ses sujets en des séries sur le même sujet. Il expose au musée jusqu’au 22 septembre.
«J’ai commencé par des autoportraits qui me font avancer dans l’âge, c’est assez amusant»
Natif de Lyon, Hervé Jamen fera ses études aux BeauxArts de SaintÉtienne Mais c’est dans le nord qu’il exercera sa profession de professeur d’arts plastiques après avoir rencontré son épouse MariePaule. «J’aime la dimension humaine de la ville de Douai, c’est un gabarit qui me convient» assure l’artiste qui, comme beaucoup de nordistes, apprécie les balades sur la côte d’Opale. Alors en 2020, le couple tombe sous le charme d’Ambleteuse et décide d’investir dans un petit piedàterre,«ce sont les lieux qui nous choisissent» s’excusetil presque pour vanter la beauté de cette côte. «Nous faisons régulièrement la promenade jusqu’à la Pointe aux Oies avec le retour par les dunes. On ne s’en lasse pas. L’ambiance, les lumières, l’atmosphère… tout est ici différent d’ailleurs». Cette côte d’Opale, il va la coucher sur la toile avec frénésie. Nuages, ciels, mer, dunes, plages… cette arrivée sur le littoral l’inspire.
Ciel/Mer
Ce qui va donner tout un panel de toiles inspirées de cette côte toujours changeante. Intitulée Ciel/ Mer, cette série de tableaux dénués de toute vie humaine, laisse transparaître cette beauté naturelle qui nous entoure. Tous ces paysages qui laissent la part belle au ciel et à ses batteries de nuages, parfois menaçants, souvent colorés par le soleil et les intempéries, renvoient à des impressions communes mais si agréables pour tous les amoureux de la côte d’Opale. Et comme Hervé Jamen aime les déclinaisons sous toutes leurs formes, il enchaîne les tableaux
Des techniques particulières Hervé Jamen a aussi réalisé quelques autres séries d’un l’une est intitulée «Homme à terre». Utilisant des techniques particulières de grattage, il chahute l’image jusqu’à la rendre énigmatique. L’accrochage mêlant aussi les études en noir et blanc de petits formats et les grands formats rend encore plus mystérieux ce travail sur les congés payés et ces familles à la plage.
Cette exposition, visible au musée de Berck jusqu’au 22 septembre redonne une vision différente du musée où les œuvres de la collection permanente, en perpétuel mouvement, changent de lieu lui conférant un regard nouveau et parfois différent. À voir sans modération pour découvrir cet artiste atypique et aussi pour découvrir ou redécouvrir un musée qui le vaut bien.
Luc FARISSIER
The Media Company, une société de production audiovisuelle, s’est intéressée au roman «Jules Verne contre Nemo» et grâce à l’IA va inspirer le décor d’Amiens au XIXesiècle.
Décidément, plus rien n’arrête Céline Ghys dans son ascension littéraire. On peut même dire que cela va plus loin que les livres aujourd’hui… Car son quatrième ouvrage, «Jules Verne contre Nemo», est parti pour finir au cinéma. Une aventure que la professeur berckoise savoure avec beaucoup de plaisir. Alors que le roman est à son troisième tirage, ce qui correspond à peu près à 10 000 exemplaires vendus «et le livre est toujours en librairie près d’un an après sa sortie », précise l’auteur, «Jules Verne contre Nemo» intéresse les lecteurs, les clients de librairie, mais pas que.
En livre de poche le 8 mai Car non seulement «Nemo» existera en livre de poche à partir du 8 mai de cette année mais la sortie d’un prochain ouvrage est annoncée le 30 avril: «Jules Verne et le gentilhomme cambrioleur». La société de production The Media Company est entrée en contact avec Fayard, l’éditeur de Céline. The Media Company, c’est une société de production cinématographique qui a été récemment créée par un trio de professionnels du secteur: Didier Lupfer, ancien président de StudioCanal, Édouard BocconGibod, qui a œuvré 23 ans au sein du groupe TF1, et Tariq Krim « une forme de Elon Musk français, un vrai pro de l’intelligence artificielle » comme le décrit Céline Ghys. L’objectif de ce studio est
de révolutionner le secteur du cinéma à travers l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) à tous les stades du processus créatif. « Ces personnes ont pour concept de développer des films où l’IA est utilisée en complément du travail de l’humain. Et ce sont visiblement ces personnes qui vont faire en sorte queJules Verne contre Nemoait la forme la plus réaliste
«Ces personnes qui vont faire en sorte queJules Verne contre Nemoait la forme la plus réaliste possible pour, à l’arrivée, finir sur des écrans de cinéma.»
possible pour, à l’arrivée, finir sur des écrans de cinéma. » L’intelligence artificielle ne sera pas là pour réaliser le film mais sera utilisée comme base pour le réalisateur et le chef décorateur. Dans une émission de BFMTV, les producteurs sont intervenus sur le plateau pour expliquer: « La production devient possible grâce à l’intelligence artificielle sur la base du livre et non pas du scénario, puisque le scénario est actuellement en cours d’écriture. Sur la base du roman, les créatifs ont commencé à extraire des images, comme une scène de bal, une scène de Nemo dans des canaux sur la
Somme. Il y a aussi la gare d’Amiens en 1882, que l’IA permet de découvrir. »
L’IA utilisée à bon escient Une formidable expérience qui s’ajoute au parcours toujours surprenant de Céline Ghys. « Le livre est entré dans leur base, et je l’ai appris comme tout le monde. À l’origine, j’ai su que les droits étaient rachetés grâce à mon éditeur, mais pour ma part je connais juste leur référence. Fayard m’a informé qu’un storyboard était à l’étude et que des visuels allaient prochainement être proposés. » À l’heure où l’intelligence artificielle occupe –et préoccupe – une grande partie des concepts de la société, il semblerait que dans le domaine cinématographique, selon les renseignements que Céline Ghys a pu recevoir, elle représente un gain de temps et d’argent. « Je sais que des castings sont en cours déjà, pour ma part, je suis associée au projet en tant que consultante, c’est une volonté des éditions Fayard. Je ne suis pas du tout dépossédée de mon livre, bien au contraire, une réunion à laquelle je vais participer est prévue prochainement.» Des noms remarquables du cinéma sont actuellement en train de plancher sur le projet, il s’agit de Julien Despaux qui a notamment réalisé Les 7 vies de Léa, Paris Police 1905, Profilage, RIS Police scientifique… ainsi que Victoria Musiedlak, réalisatrice et scénariste, qui peut afficher à son palmarès la sé
Céline Ghys sera associée à la production du film extrait de son roman en tant que consultante.
rie Mademoiselle Holmes, ou encore Ma mère, le crabe et moi avec la regrettée Émilie Dequenne.
Peuton déjà parler de la sortie au cinéma?
Réponse de Madame la consultante: « Non parce que c’est très long. Actuellement, nous n’en sommes qu’au stade des prémices, la production est en quête de financement. Il faut compter au moins deux ans, voire trois. Mais il semblerait que le sujet parvienne à sensibiliser bien audelà de la France, car Jules Verne est connu dans le monde entier jusqu’en Chine. Au début je n’y ai pas cru, neuf projets sur dix n’aboutissent pas. Mais là, ça a l’air plutôt bien parti!
»
David Bonfy
Sur les plages de Berck, Eugène Boudin a peint des ciels à n’en plus finir, des voiles au vent, des femmes au travail. Pourtant, le peintre de Honfleur demeure un grand absent de la mémoire locale. À l’heure où Paris le célèbre, Berck pourrait, elle aussi, raviver sa lumière.
Alors qu’il est actuellement à l’honneur au musée Marmottan Monet, à Paris, grâce à un collectionneur ayant réuni un ensemble impressionnant de ses œuvres, Eugène Boudin voit enfin la lumière se braquer sur lui. Mais à BercksurMer, l’un des lieux qu’il a pourtant le plus représentés, son nom reste curieusement absent.
130 œuvres consacrés à Berck... et absent du musée
On connaît l’école berckoise de peinture, avec ses figures tutélaires : Lepic, Tattegrain, Roussel. Boudin, lui, n’y est jamais associé. Aucune mention dans les salles du musée de Berck, une seule toile conservée au musée du Touquet. Une omission d’autant plus incompréhensible que le peintre de Honfleur a réalisé plus de 130 tableaux représentant Berck et ses rivages.Pour Pierre Pingoux, collectionneur local passionné d’histoire de l’art, il est grand temps de réparer cet oubli : « Le peintre de Honfleur est largement sousestimé par les collections françaises. Il a ra
rement fait l’objet de commandes publiques, et pourtant, quelle œuvre ! » Il a luimême acquis une toile représentant Berck, aujourd’hui en attente de restauration, et ambitionne de concevoir un catalogue d’art dédié à Boudin et à son lien avec la côte d’Opale. Boudin n’a jamais vraiment eu sa place dans les circuits officiels du XIXe siècle. Travailleur discret, en marge des salons, il fut pourtant reconnu de son vivant, admiré notamment par Corot, qui le surnommait «le roi des ciels ». Claude Monet, lui, voyait en Boudin un maître.
La « gaffe » de la Poste à Deauville Lorsqu’on évoque son nom, c’est presque toujours Deauville qui revient, avec ses élégantes en crinoline. Et pourtant, c’est bien une toile peinte à Berck que La Poste a choisie pour illustrer un timbre commémoratif. Un clin d’œil involontaire, mais révélateur. Berck n’était pas Deauville. Ici, pas de têtes couronnées ni de flâneries mondaines. Des voiles, des chaluts, des gestes simples – et des femmes, que Boudin ai
Pierre Pingoux possède un
nécessite d’être restauré.
mait tant peindre dans leur quotidien. Il y trouvait une humanité brute, une vérité, loin de l’aristocratie en villégiature. Parmi ses œuvres emblématiques, La Femme à l’ombrelle, peinte sur la plage de Berck, montre son épouse, seule sur le sable, entre ciel et mer. Toute la poésie de Boudin tient dans cette scène suspendue.Alors, l’oubli de Boudin à Berck : simple accident ou négligence durable ? Grâce à des passionnés comme Pierre Pingoux, la reconnaissance pourrait bien revenir. Et avec elle, un hommage légitime à celui qui a su capter mieux que quiconque la lumière du Nord.
Le chiffre
LE NOMBRE de tableaux qu’Eugène Boudin a réalisé avec comme sujet la ville de BercksurMer
Né à Honfleur en 1824, Eugène Boudin grandit dans un environnement maritime qui influencera toute son œuvre. Fils de marin, il débute comme apprenti encadreur au Havre, où il croise la route de futurs grands noms de la peinture. Encouragé par ses premiers contacts artistiques, il part étudier à Paris, mais revient toujours vers les côtes de la Manche pour y peindre la mer, le ciel, les plages et leurs figures. Précurseur de l’impressionnisme, Boudin est l’un des premiers à sortir de l’atelier pour peindre sur le motif, en plein air. Il se distingue par sa maîtrise des ciels changeants et des ambiances lumineuses. Camille Corot le surnomme « le roi des ciels », tandis que Claude Monet, qu’il initie à la peinture, le considère comme un maître. S’il est surtout associé aux élégantes de Deauville ou aux marines de Trouville, Boudin a aussi peint avec ferveur les plages populaires, comme celles de BercksurMer, où il trouve une beauté plus brute et sincère. Il y réalise plus de 130 œuvres, aujourd’hui largement ignorées par les collections locales. Décédé en 1898 à Deauville, Eugène Boudin laisse une œuvre considérable – plus de 4 000 tableaux – et une influence durable sur la peinture moderne.
Le Réveil de Berck vousprésente lesprésidents ou présidentes d’association. Cap sur un personnage aussi emblématique que le poisson qu’il défend : Maurice Miny, président de la confrérie du hareng côtier.
S’il est une figure locale incontournable, c’est bien lui. Maurice Miny, passionné de traditions et fervent défenseur du patrimoine maritime, préside aujourd’hui la Confrérie du Hareng Côtier. Il perpétue également la mémoire d’une époque festive et populaire, celle des grands rassemblements de campeurs dans les années 80 et 90. « Je suis président de la confrérie du hareng côtier mais aussi de l’association animatrice des campings. À l’époque de mon père, cette association était très active : on organisait des tournois de football, de pétanque, des concours Miss et Mister Camping… 22 campings des communes de Berck, RangduFliers et Groffliers y participaient. Aujourd’hui, l’association existe encore, mais elle n’est plus active» racontetil avec un brin de nostalgie.
La confrérie, une histoire de famille
Maurice Miny est un homme de transmission. Il a toujours été investi dans la vie de la confrérie, notamment à travers l’organisation du Festival du Hareng, avant d’en prendre officiellement la présidence en 2019, à la suite du décès de son père.Mais que fait donc cette confrérie, exactement ? «Notre mission est de promouvoir et de faire vivre les traditions berckoises à travers un petit poisson modeste mais précieux : le hareng. Il en existe 21 variétés ! Le nôtre, le hareng côtier, mesure 25 centimètres et vient frayer ici uniquement en novembre. Grâce au hareng doux ou au rollmops, on peut en déguster toute l’année.»
Un poisson qui a nourri des générations... et une ville entière
Pourquoi tant d’attachement à ce poisson ? «Au début du siècle dernier, le hareng nourrissait des familles entières pendant toute l’année. Contrairement à la sole ou d’autres poissons nobles, il était abondant et nourrissant. C’est un symbole de survie autant que de convivialité.»
Les « vérotières », piliers de la pêche locale
Parmi les figures emblématiques de cette tradition figurent les vérotières, souvent méconnues. «Ce sont les femmes de marins. Elles allaient chercher les vers à la mer, avec un palot, une petite pelle au long manche, pour fournir les appâts à leurs maris. C’est un souvenir très fort pour moi, transmis par mon parrain Jacques, qui était pêcheur.»
Une grande famille
Et la confrérie dans tout ça ? «C’est exactement l’image qu’on en a : une grande famille. Nous comptons 20 maîtres, un grand maître, et une cinquantaine de chevaliers. L’esprit de solidarité est très fort.» Si le chapitre – cérémonie d’intronisation – est souvent perçu comme l’événement majeur, Maurice nuance : «Le moment le plus intense de l’année, ce sont les Rencontres internationales de cerfsvolants. Pendant dix jours, nous rencontrons le public, nous vendons du hareng et c’est ce qui fait vivre l’association. Après ça, on est rincés ! Mais notre récompense, c’est une journée pêche ensemble, qui tombe justement cette semaine. Ensuite, vient le festival du hareng, qui monte en puissance
chaque année et se conclut par le fameux chapitre.»
Une tradition bien vivant à Berck
La confrérie ne se limite pas à Berck : elle participe à la Semaine du Goût à Stella et Merlimont, et s’invite aussi à des événements voisins, comme le Festival de la Moule à FortMahon. Elle ne cesse de chercher à renouveler ses rangs. «Il y a deux ans, j’ai intronisé Julien Blond et Ludovic Miny. Lors du dernier chapitre, c’est ma fille, âgée de
14 ans, qui a rejoint nos rangs. C’est un beau signe pour l’avenir.» Mais la vigilance reste de mise : «Certaines confréries s’éteignent doucement. Celle de la ficelle picarde, par exemple, ne compte plus que trois membres… Nous devons rester dynamiques.»
Comment devenir chevalier?
Envie de rejoindre cette grande famille ? «C’est simple : on commence comme sympathisant pendant un an. Ensuite, si l’on s’investit, on re
C’est tout naturellement que Maurice Miny a repris le flambeau de son père Maurice, à sa disparition en 2019.
çoit la vareuse, la casquette, l’écusson… Il faut du temps, un peu de disponibilité, et surtout beaucoup de bonne humeur!» David Bonfy
Confrérie du Hareng Côtier de Berck, 32 Chem. Genty, 62600 Berck. Permanences : mardi matin.
Baie d’Authie Le Parc Naturel Marin donne quelques conseils pour profiter du spectacle des phoques en baie d’Authie tout en respectant leur tranquillité. L’organisme rappelle que les phoques sont des espèces protégées.
Mathieu Vergoin
Journaliste
mathieu.vergoin@lesechosdutouquet.fr
S’il y a bien des stars considérées par les touristes à Berck et en baie d’Authie, les phoques n’en sont pas moins perturbés par cette «célébrité». En effet, en toutes saisons et à marée basse aux abords de l’épi 17 à la jonction entre l’Authie et la Manche, près du Club Nautique Berckoissitué au bout duChemin aux Raisins, on peut les observer. Généralement, 2h30 avant la marée, les phoques gris et vaux marins se regroupent sur les bancs de sable à 200 mètres du rivage. C’est là que commence alors le ballet des touristes. Un spectacle toujours impressionnant mais il est primordial de ne pas perturber la quiétude des phoques, qui sont on le rappelle des espèces protégées et dont on sait que les mères sont très sensibles à ce dérangement. Le parc naturel marin donne d’ailleurs, à l’approche de l’été, quelques recommandations à ce sujet.
Adopter les bons gestes pour les observer Lorsqu’un phoque redresse la tête et
vous observe, il est conseillé de ne pas s’approcher plus de celuici. Lorsqu’un phoque s’éloigne ou s’approche du chenal (certainement pour préparer une fuite à l’eau), éloignezvous calmement et reculez doucement. « Lorsqu’un phoque dérangé se met à l’eau, il peut revenir au même endroit: laissezlui la place. Regardez autour de vous. Si vous êtes entre un phoque et son groupe ou entre un phoque et l’eau, reculez », explique le Parc Naturel Marin. Il est cependant primordial de respecter une distance de 300 mètres entre vous et les phoques et de parler doucement pour pouvoir l’observer tranquillement. « Si vous ne pouvez pas respecter une distance de 300 mètres, maintenez la plus grande distance possible. En effet, vous entrez dans une zone de vigilance pour l’espèce: zone dans laquelle le phoque est particulièrement sensible au dérangement. Observez sans bruit les phoques pour les découvrir. Et avec des jumelles, c’est encore mieux! Tenez votre animal de compagnie en laisse, et éloignezvous du phoque. Laissez votre drone à la maison, cet OVNIpeut déranger les phoques », conseille le PNM.
En naviguant sur un kayak, un canoë ou toute autre embarcation
Pour observer les phoques, certains peuvent utiliser un moyen de naviga
tion comme un kayak ou canoë. Mais certaines règles d’usage doivent être respectées comme le soulignent les membres du Parc Naturel Marin: « Naviguer et/ou se positionner le long de la berge opposée au reposoir. Conserver une trajectoire constante et adapter son allure devant un reposoir. Ralentir progressivement l’embarcation si un phoque ou plusieurs phoques s’approchent. Ne pas débarquer sur un reposoir occupé si la distance de 300 m ne peut pas être respectée visàvis d’un phoque ou d’un groupe de phoques. Ne pas débarquer sur les reposoirs occupés par un ou des couples mères petits. Ne pas pointer l’embarcation en direction des reposoirs. Ne pas se tenir debout. Veiller à toujours maîtriser l’embarcation pour ne pas dériver ».
Jeune phoque isolé
Parfois, pendant la période de reproduction, un jeune phoque peut sembler abandonné ou isolé. Mais attention, il n’est pas forcément en détresse! La plupart du temps, il est simplement dans une situation de repos et d’attente du retour de samère. La présence d’humains à proximité peut alors empêcher celleci de le rejoindre. En cas de découverte d’un jeune phoque, le mieux est de s’éloigner et de maintenir la plus grande zone de tranquillité possible autour de l’animal.
Le Parc Naturel Marin préconise de toujours respecter une distance de 300 mètres entre l’homme et les phoques.
A BercksurMer, non loin des Sternes, l’épis 17 est souvent pris d’assaut pour oberserver les phoques.
Les phoques, toujours un spectacle formidable à apprécier mais il est primordial de respecter des règles essentielles afin de respecter leur tranquilité.