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lila MODE ÉTHIQUE TEMPS DE STYLE SHOPPING LIST LE CHOC DES GÉNÉRATIONS

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PRINTEMPS 18


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MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

ÉDITO

Si la saison printanière vous évoque habituellement le retour des fleurs et du beau temps, elle est aussi synonyme de changements. Mouvement de mai 68, printemps arabe, parfois, on dirait qu’une révolution attend le printemps pour éclore. Alors sortez vos pochettes en cuir d’ananas, votre plus belle chemise en fibre de bois et vos rouges à lèvres faits de pigments naturels : la mode sera notre révolution 2018 ! Si certains pensent encore que la mode n’est que vêtement, ils ont bien tort. La mode est une forme d’expression artistique, certes, mais aussi une forme d’expression sociale et politique. Une arme de combat. Elle s’imprègne du temps et de ses époques dans le but de pouvoir nous en livrer tous les secrets. Au début de l’Histoire, chacun était capable de confectionner ses propres vêtements. Aujourd’hui, on a des tonnes de vêtements venant d’Asie, vendus sur des sites anglais, livrés par des compagnies russes en moins de 24h. Que s’est-il passé ? Souvenez-vous. Il y a tout juste 50 ans naissait le plus grand mouvement social du XXème siècle. Il y a 50 ans, on vivait encore des années glorieuses, c’était l’avènement de la télévision et la libéralisation des moeurs. Les femmes pouvaient à peine avoir un emploi mais elles portaient déjà toutes des mini-jupes. On pense toujours que changer une société ça prend du temps. Mais, parfois, pas tant que ça. La vraie question, c’est de savoir, nous, qu’allons nous faire de ces cinquante prochaines années ? Nous avons le choix entre contempler toutes ces évolutions et remercier bien gentiment nos grand-mères et nos mères pour toutes ces victoires qu’elles ont menées en notre nom. Ou, nous pouvons choisir de nous battre nous aussi, et de changer encore un peu ce monde. S’il vous plait, faisons ça. Battons nous ! Changeons le monde ! Faisons le, en l’honneur de ce nouveau printemps.

© RODION KUTSAEV

rédactrice en chef


La Bonne Accroche est une maison française fondée en 1987, aujourd’hui tenue par deux passionnés de la création textile, oscillant entre Paris et Marseille. La maison propose des mannequins, bustes, cintres et autres supports confectionnés sur-mesure dans ses ateliers provençaux pour les créateurs, maisons de haute-couture et industries du prêt-à-porter. Chaque objet de présentation est conçu selon un savoir-faire traditionnel et une exigence digne de l’artisanat français, grâce à des gestes précis, des lignes élégantes et des matières nobles pour garantir un niveau de qualité sans pareille à l’image des produits de l’Hexagone.

Notre sens de la qualité se matérialise le long de nos ateliers d’artisanat aux spécialités multiples (sculpture, couture, fonderie, ferronnerie, fabrication de fibres de verre, papier mâché, prototypage 3D) et par notre volonté de redonner vie aux objets et matières. Au-delà de l’objet, La Bonne Accroche propose des expériences. En plus de concevoir des mannequins, bustes et cintres de grande qualité, nous imaginons la scénographie de vitrines, racontons les histoires d’une collection et créons des produits uniques afin de respecter les codes et la charte visuelle des créateurs… En somme, nos présentations sont pensées pour sublimer vos créations dans une optique de prestige à la française.


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OURS

TEAM MUE Rédactrice en chef Zoé Pons Direction Artistique graphisme Jill Scala Direction Artistique mode Inès Chergui Comité de rédaction Charlotte Hilaire Léa Nebra Camille Mellet Stéphanie Ribard

COLLABORATIONS Photographie Mathias Chauvy Maquillage Roxanne Ridger Modèles Caroline Madison & Margot Hauchart Illustratrice Charlotte Varrier Secrétaire de rédaction Eloi Crété Shooting mode Le Stockholm Syndrome Carrousel Clothing Rei Paris Ninii

EN COUVERTURE Modèle : Caroline Madison Photographe : Mathias Chauvy Styliste : Inès Chergui Make up : Roxane Ridger

MERCI À Grace Vendeix & Kevin Valentin Marteau Julia Faure, Loom Véronica Krafft, Wonda Kammer Helma Jakobiak Mélanie

MUE magazine est une association enregistrée sous le numéro W133026698, présidée par Zoé Pons, dont le siège social est situé au 87 chemin de la Nerthe, 13016 Marseille. Nos magazines sont publiés de façon trimestrielle, vendus à hauteur de 10€. Dépôt légal : novembre 2017 ISSN : 2558-0280 Directeur de publication : Zoé Pons Imprimeur : Pixartprinting Via 1° Maggio, 8 30020 Quarto d’Altino VE, Italia

L’art de conjuguer les styles www.maisonmixmelo.com


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MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

SOM MAI RE 03. É D I T O 06. O U R S 08. S O M M A I R E 10. L A T E A M M

46.

UE

TEMPS DE STYLE 12. D’hier à aujourd’hui

SHOPPING LIST Un printemps en lila

BEAUTÉ 52. Ôde au teint frais 54. Faut-il plaire à Karl pour être belle ?

14. Une histoire de génération 18. Témoign’âges de muses 26. Portrait d’un marque 2.0 - LOOM

PORTRAITS

28. La danse des tendances

56. Bellissime

30. Mes petites filles

Série de portraits par Helma Jakobiak

SHOOTING

62.

22. La révolution de la communication

HOROSCOPE

32. Le choc des générations

© ANNIE SPRATT


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L’ÉQUIPE

La

Team ZOÉ PONS

INÈS CHERGUI

Rédactrice en chef

Styliste stylée

Aime se lever tôt mais aussi se coucher tard, parle tout le temps, même aux plantes.

Toujours partante pour danser sur du RNB et me prendre pour Ciara.

JILL SCALA

STÉPHANIE RIBARD

CHARLOTTE HILAIRE Rédactrice au grand cœur Passionée d’Amérique latine, coeur sensible qui ne conçoit pas sa vie sans le voyage.

LÉA NEBRA

Graphiste inspirée

Beauté de rédactrice

Journaliste mode

Touche à tout, éternelle insatisfaite qui rêve d’avoir au moins 9 vies.

Amoureuse des arbres refusant l’obsolescence des chaussettes vraiment moches.

Grande supportrice de la cause animale, toujours une paire de baskets aux pieds.


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MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

*source : L’INSEE, 50 ans de consommation en France, l’organisation de la dépense des ménages. Le pourcentage inclus les achats d’habillement et chaussures.

MODE / HISTOIRE

d‘hier à aujourd‘hui

DANS NOTRE DERNIER NUMÉRO, NOUS NOUS SOMMES INTÉRESSÉES À L’AVENIR DE LA MODE. ICI, NOUS REVENONS EXPLORER LE PASSÉ. PAR LÉA NEBRA © IWAN LUNE

‘ 1970 s ‘ ‘ 1980 s 1960 s DENIM & SAINT LAURENT

ROCK & BIKINI

Les années 60, c’est l’avènement du rock’n’roll, les débuts du mouvement hippie, le lancement du bikini, le premier album des Beatles et la fin de la guerre d’Algérie ; l’apogée d’Audrey Hepburn, la sortie de Bonnie & Clyde et… la révolution mai 68. Les looks sont androgynes et insouciants. Tout le monde porte les cheveux longs, les femmes adoptent le smoking d’Yves Saint Laurent (1966) et le pantalon pattes d’éléphant se veut mixte. Les années 60 c’est aussi la libération du sexe et l’apogée de la mini-jupe en France grâce à André Courrèges. L’american dream bat son plein et Woodstock scelle le pacte. Les coupes sont droites, les motifs psychédéliques, les tee-shirts se portent courts, les pieds sont nus et les rêves sont grands. C’est la fin des Trente Glorieuses et le début des revendications. Pièces phares : la mini-jupe et le pantalon tailleur. Couleurs préférées : acidulées, très pop. Matières les plus utilisées : début des matières synthétiques Créateurs les plus en vogue : Yves Saint Laurent, Courrèges, Paco Rabanne et Pierre Cardin. Part de la dépense des ménages en habillement : 12%*

En 70s, les Beatles se séparent, c’est le début du reggae et des ordinateurs. Premier choc pétrolier, une fin difficile pour la guerre du Vietnam, l’adoption de la loi Simone Veil sur l’IVG et, surtout, la sortie du premier Star Wars ! On adopte un look plus décontracté que la décennie précédente. On cherche à faire respirer le corps à l’aide de coupes fluides et légères. Les looks se veulent bohèmes et apaisants, Yves Saint Laurent nous le fera bien comprendre. Les escarpins à plateforme font l’unanimité, l’influence disco bat son plein, imposant à la mode strass et paillettes. Merci Bowie ! C’est également le grand succès du jean et la naissance de la basket. Vivienne Westwood s’applique à lancer le look punk et devient la styliste des Sex Pistols. Les jeunes sont des cibles directes pour la publicité tandis que leurs tee-shirts sont inspirés de séries TV, de super-héros ou du monde sportif. Pièces phares : le pattes d’eph (toujours), la jupe longue bohème, les bottes et les cuissardes. Couleurs préférées : toujours très pop (rouge, jaune, violet) ou plus froides (marron, moutarde...) Créateurs les plus en vogue : Issey Miyake, Chantal Thomas, Jean-Charles de Castelbajac, début de Karl Lagerfeld. Matières les plus utilisées : la mousseline, la soie, le denim, la suédine Part de la dépense des ménages en habillement : 10,8%*

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’histoire de la mode accompagne celle des différentes révolutions, progrès et changements entrepris par nos sociétés au fil des ans. Pour comprendre, le MUE s’est intéressé à ces changements, et vous en livre sa version. Des pattes d’eph fleuris de mai 68 aux robes noires engagées sur le tapis rouge des Golden Globes en 2017 : et si on prenait le temps de faire des rapprochements ?

LOGOS & COULEURS FLUOS

Coluche se présente aux élections présidentielles, Apple lance son premier Macintosh et c’est la fin de la guerre froide. Madonna fait un carton et La Boum sort au cinéma. C’est parti pour le culte du corps et de la célébrité. C’est la première fois qu’on voit des pièces de mode dans des musées et les accessoires XXL deviennent obligatoires. Ici, les couleurs sont fluos et les épaulettes omniprésentes. La femme devient une working girl et porte volontiers la veste blazer. Le look heavy-metal sévit tandis que le hip-hop émerge. Nike est devenue une entreprise surpuissante et la mode se veut de plus en plus sportswear. Les logos se portent fièrement et le legging fait sa grande apparition dans le paysage mode. Les hommes portent la coupe mulet et les femmes optent, elles aussi, pour une coupe de cheveux imposante. Pièces phares : les épaulettes, la combinaison, la basket et les bijoux XXL. Couleurs préférées : 100% fluo Créateurs les plus en vogue : Kenzo, JeanPaul Gaultier, Thierry Mugler. Matières les plus utilisées : lycra ou élasthanne. Part de la dépense des ménages en habillement : 8,4%*

‘ ‘ 2000 s 1990 s SURVET & CHOCKERS

La haute-couture continue son déclin. Kate Moss fait ses débuts sur la scène mode, tandis que les girls/boys-bands sont à leur apogée. La série Friends séduit le petit écran. La technologie avance vite et le rap devient un succès interplanétaire entraînant l’approbation officielle du look sport-ghetto. Les années 90 font place à un mouvement « anti-fashion » qui rejette le matérialisme et simplifie les looks, on voit aussi s’installer une tendance gothique-chic. Le jean est partout, sous toutes ses formes et le Levi’s 501 à cinq poches est devenu un incontournable. Les jupes se plissent et le survêtement se porte au quotidien de façon mixte. C’est l’avènement de marques comme Champion, Adidas ou Reebok. L’arrivée des mangas introduit également un style baby-doll un peu déstructuré, look qu’on qualifierait aujourd’hui de grunge. Côté accessoires, ça se calme un peu : le chockers est devenu indispensable, les barrettes ornent toutes les coiffures, le piercing au nombril est partout et les tops sont donc forcés de raccourcir. Pièces phares : le body, le crop-top, le survêtement et la salopette des 70 qui revient. Couleurs préférées : le noir (surtout le noir), jaune, rouge. Créateurs les plus en vogue : Alexander Mc Queen, Tom Ford, Tommy Hilfiger, Calvin Klein Matières les plus utilisées : coton, polyester, nylon et cuir. Part de la dépense des ménages en habillement : 7,8%*

2010‘s CONSCIENCE & MINIMALISME

Passé les années 2000, la technologie est partout, entraînant l’avènement des réseaux sociaux et de la télé-réalité. Le web règne maintenant sur la mode grâce à son pouvoir d’influence et vient chambouler les pratiques d’achat. L’influence des 90s reste très présente pendant que les marques accentuent leur identité jusqu’à ce qu’elle devienne plus importante que le vêtement en lui-même. En 2000, on n’a pas peur de dire que le mauvais goût est à l’honneur. Les marques jouent la carte de la transparence, de la sexualité et de l’extravagance. Moins il y a de tissus, mieux c’est. Les marques de mode deviennent des multinationales et se jouent de la mondialisation pour développer leurs activités. L’offre vestimentaire est devenue gigantesque et la qualité des vêtements se détériore toujours plus. Les tendances s’enchaînent vite, le survêtement se porte en velours, les strass sont toujours là et les logos s’affichent grossièrement. La mode s’articule autour des it-girls du moment: Britney, Lindsay Lohan, Paris Hilton et Christina Aguilera. On peut parler d’une sorte d’héritage un peu vulgaire de toutes les tendances du XXe siècle.

Les dix dernières années furent les plus chaudes jamais enregistrées, provoquant de nombreuses catastrophes naturelles. Crises européennes, politiques, écologiques et migratoires occupent le débat public auquel participent tous les citoyens, aujourd’hui devenus des êtres sur-connectés, sur-informés et sursollicités par la publicité. L’effondrement du Rana Plaza en 2014 attire l’attention des consommateurs sur les procédés de fabrication de leurs produits à l’heure de la mondialisation. Les consciences s’éveillent et la mode laisse de plus en plus de place aux jeunes créateurs. Le vêtement se veut inventif, recyclé et respectueux afin de répondre aux nouvelles exigences des consommateurs. Le culte des marques ne démord pourtant pas, avec un réel engouement pour la sneaker sous toutes ses formes. L’influence hip-hop est toujours en première ligne, les rappeurs devenant aujourd’hui des créateurs de mode à part entière. Les hipsters viennent retrousser le bas de leur pantalon, se laissent pousser une barbe emblématique et instaurent un style minimaliste, tout en revendiquant un mode de vie plus sain. La tendance porno-chic bat son plein, jouant sur la transparence et l’interdit. Le textile se veut, lui aussi, connecté. L’adoption du mariage pour tous et la remise en cause de tous les genres laissent place à une mode unisexe, brouilleuse de piste.

Pièces phares : le treillis camouflage, les mini-tops, le baggy et la casquette gavroche. Couleurs préférées : mix-n-match. Créateurs les plus en vogue : Hedi Slimane, Jeremy Scott, Raf Simons, John Galliano, Sonia Rykiel. Matières les plus utilisées : fibres synthétiques, velours, denim. Part de la dépense des ménages en habillement : 6,2%*

Pièces phares : le tee-shirt à message, le jean slim ou taille haute et la sneaker. Couleurs préférées : le colorblock sans limites Créateurs les plus en vogue : Vivien Westwood, Sonia Rykiel, Phoebe Philo et Inès de la Fressange Matières les plus utilisées : coton, polyester, jersey Part de la dépense des ménages en habillement : 4,7%*

STRASS & BLING-BLING


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GENERATION X

MODE / GÉNÉRATION

une histoire

NÉS EN 1960-1979 ONT AUJOURD’HUI ENTRE 39 ET 58 ANS

de génération NOUS COMPTONS SOUVENT LE PASSAGE

DU TEMPS À L’AIDE DE SES GENS ET DE SES

DIFFÉRENTES GÉNÉRATIONS. CAP SUR UNE ÉVOLUTION DES COMPORTEMENTS. PAR CHARLOTTE HILAIRE ILLUSTRATIONS © CHARLOTTE VARRIER

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e terme de génération renvoie à un groupe d’individus nés au même moment qui, de par leurs expériences collectives, ou leurs mobilisations face à des événements de société, vont partager une certaine façon de penser et d’agir. De ce vécu, les individus se fabriquent une véritable identité collective et en tirent une vision partagée du monde. Les inventions, les nouvelles technologies et les grandes crises politiques ne sont que quelquesuns des phénomènes qui sculptent les caractéristiques, les aspirations et les valeurs qui seront portées par toute une génération.

50 ANS ET TROIS GÉNÉRATIONS Le MUE, motivé par le changement, a trouvé pertinent de comprendre l’évolution des époques pour pouvoir juger des mentalités. Comment accuser un fumeur qui, au début du XXe siècle, ne savait pas que le tabac était nocif. Vous voyez où on veut en venir ? En prenant comme point de départ la révolution de mai 68, dont nous fêtons les cinquante ans cette année, nous comptons trois générations. Communément regroupées sous l’appellation de la lettre X, Y ou Z, nous avons tenté de leur dresser un portrait non exhaustif à l’aide de vos témoignages et de recherches assidues. Place à la contextualisation et le travail des données ! Attention ! Même s’il est bien pratique pour un sociologue, un historien ou des rédactrices mode de pouvoir classer les individus en fonction de leur âge, il ne faut pas laisser la notion de génération prendre le dessus sur l’individualité. Nous nous devons de garder à l’esprit qu’un être humain est toujours plus complexe qu’une théorie. Vous noterez également que la détermination des tranches d’âges y est subjective. Même avec toute la bonne volonté du monde, nous n’avons pu trancher entre tous ses chercheurs qui se disputent la date exacte des frontières d’une génération.

CONTEXTE HISTORIQUE

CONTEXTE PROFESSIONNEL

Nés dans les Trente Glorieuses, les ménages s’approvisionnent en électro-ménager et font entrer les télévisions dans leurs foyers. Les médias audiovisuels deviennent libres et indépendants. Première génération à naître dans la Ve République. Nouvelle Constitution, nouveaux droits, test du suffrage universel direct à la Présidence et service militaire en vigueur (jusqu’en 1997). Nés dans un contexte de guerre froide, les X ont connu l’effondrement du communisme et la chute du mur de Berlin avant d’entamer une reconstruction politique, les prémices d’une organisation européenne et les temps forts de l’indépendance coloniale. Au cours de sa vie, la Gen X a traversé deux chocs pétroliers et deux crises économiques.

Après l’installation des Baby Boomers sur le marché du travail, la génération X connaît une vague de creux : peu d’emplois stables et bien rémunérés. Pourtant, le travail est au cœur de leurs préoccupations, les bébés X recherchent avant tout un emploi valorisant et sécuritaire. La Gen X s’implique dans la vie de son entreprise, assume des responsabilités et tente de gravir les échelons. La notion d’appartenance à l’entreprise est importante et fédératrice.

CONTEXTE SOCIAL

CONTEXTE FAMILIALE Le divorce est normalisé et ne cesse d’augmenter. Les X quittent le domicile familial plus tard que leurs ainés et s’appliquent à maintenir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

CONTEXTE TECHNOLOGIQUE Premiers migrants vers le numérique. Faible capacité de communication comparée à celle que l’on connaît aujourd’hui. La Gen X privilégie aujourd’hui les mails et les appels.

bonus

A sans cesse besoin d’être divertie, stimulé car la génération X s’ennuie très vite. Malgré un sens certain de l’autorité et de la hiérarchie, les X ont tendance à remettre en cause les valeurs traditionnelles et le rôle des institutions.

Après une révolution des mœurs, la femme s’émancipe et on assiste à la libéralisation du sexe, de la drogue et du rock’n’roll. Floraison des revendications libertaires, on ne se bat plus pour la sécurité mais pour la liberté. Triomphe du libéralisme, essor de la mondialisation, facilité de mobilité et augmentation brutale du tourisme et du voyage.

RAPPORT AU DÉVELOPPEMENT DURABLE Considère le problème environnemental comme préoccupant mais n’en fait pas forcément une priorité dans sa vie de tous les jours.


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GENERATION Y

GENERATION Z NÉS À PARTIR DE 1996 ONT AUJOURD’HUI 21 ANS OU MOINS

NÉS EN 1980 – 1995 ONT AUJOURD’HUI ENTRE 23 ET 38 ANS

CONTEXTE HISTORIQUE

CONTEXTE PROFESSIONNEL

En 1981, François Mitterrand est le premier président socialiste de la Ve République française. La Convention internationale des droits de l’enfant entre en vigueur en 1990. Le phénomène de mondialisation est en plein essor et la France démarre sa lutte contre le terrorisme. Place à une nouvelle médiatisation et à la création du World Wide Web. C’est le début des OGM et le traumatisme des catastrophes de Tchernobyl.

Les Y se retrouvent à évoluer dans un milieu professionnel plus compétitif et plus exigeant qu’avant. Ils n’hésitent pas à se former, à se remettre en question pour pouvoir évoluer tout au long de leur carrière. Les Y sont plus diplômés mais moins intéressés par l’argent que leurs prédécesseurs. Ils ne travaillent pas pour, mais avec des entreprises, à qui ils apportent quelque chose et non l’inverse. Ils sont plus souples, n’hésitent plus à changer de région ou de pays pour trouver une meilleure qualité de vie et ont du mal à s’imposer un cadre horaire trop rigide. Le travail n’est plus au centre de tout, ils ont su introduire le besoin vital de repos et équilibrent leur vie entre travail, famille et loisir.

CONTEXTE FAMILIALE Enfants du divorce, beaucoup ont grandi dans des familles recomposées ou monoparentales. Le PACS fait son entrée en 1999. L’image du mariage en est véritablement bousculée, l’influence religieuse recule tout doucement et les Y ont tendances à se marier plus tard que leurs parents. Les femmes sont davantage investies dans leur vie professionnelle et les hommes dans leur vie de famille.

CONTEXTE PROFESSIONNEL

Période la moins violente de l’Histoire de France depuis 1840. Les attentats du World Trade Center viennent toutefois perturber l’ordre mondial. La guerre au terrorisme est aujourd’hui vécue comme une crise permanente. La Gouvernance est presque mondiale, et laisse place à des hommes comme Trump ou Poutine. Les nouveaux médias électroniques font concurrence aux médias traditionnels. La télévision est marquée par le début de la téléréalité. Entre le 1er janvier 2001 et le 30 décembre 2010, il y a eu 7 563 catastrophes naturelles sur l’ensemble de la planète.

Plus connectée, plus flexible, la génération Z ne connaîtra probablement pas de difficulté à trouver un emploi avec le départ en retraite massif des baby-boomers. Convaincu que leurs missions doivent avoir un sens, les Z voit le travail comme un accomplissement personnel, qui se doit de servir une cause. Les profils sont de plus en plus polyvalents, et les Z n’hésitent pas à aller travailler sur la scène internationale. La numérisation du tout sur tout offre à cette génération la possibilité de se réinventer ce qui accroit leur désir de créer leur propre entreprise afin d’apporter des solutions immédiates. Les Z débarquent sur le marché du travail avec de nouveaux outils et de tout nouveaux savoir-faire.

CONTEXTE SOCIAL CONTEXTE TECHNOLOGIQUE La génération Y est la toute première génération à être née avec le monde d’internet. Pour eux, les progrès technologiques vont de soi. Le digital est omniprésent dans tous les secteurs, qu’il soit privé ou professionnel. Rapidité d’adaptation.

CONTEXTE SOCIAL Amélioration du niveau de vie et transformation des budgets des ménages. On passe à cinq semaines de congés payés et ce gain de temps de loisir entraîne le développement du tourisme et la diffusion des pratiques culturelles. Première génération à naître avec les jeux vidéo, la télévision et l’internet. Le hiphop est à son apogée et on assiste à une ghettoisation des populations liée à une densification des villes. Cette génération n’a jamais connu le monde sans le sida.

CONTEXTE HISTORIQUE

bonus

La génération Y est très sociable, autant pour communiquer à l’aide de technologies que dans la vraie vie. Les relations humaines sont très importantes pour eux car ils fonctionnent selon le principe du réseau. Ils appréhendent le monde en le critiquant par le rire et l’absurde. Ils pensent à court terme et n’hésitent pas à tout remettre en cause.

RAPPORT AU DÉVELOPPEMENT DURABLE Bien plus sensibilisés aux questions environnementales, les Y sont en quête d’éthique et de changement protecteur. Le surplus d’informations crée un phénomène de responsabilisation et pousse les Y à vouloir se battre pour des causes justes. Capable de modifier facilement leurs comportements, ils se soucient davantage de leur qualité de vie.

La Gen Z évolue dans un environnement où la diversité et l’ouverture d’esprit sont prônées. Le mariage est légalisé pour les couples de personnes de même sexe, les frontières entre les genres s’effacent. C’est l’avènement de la malbouffe et de la fast-life. La consommation des ménages recule tandis que les préoccupations changent. L’innovation va très vite, entraînant des changements d’usages dans tous les domaines.

CONTEXTE TECHNOLOGIQUE Internet est devenu de loin l’outil principal de communication que ce soit pour interagir dans la sphère privée ou la sphère professionnelle. Si l’accès au réseau était un privilège pour la Gen Y, il représente un droit humain pour la team Z.

CONTEXTE FAMILIAL

bonus

Multi-identitaire, débrouillard et hyper-connecté : le Z est davantage dans la collaboration, où la participation de chacun aide à faire émerger un projet. L’enfant Z cherche à être unique et distingué. Il a une vision internationale du monde et de l’actualité car il a grandi avec des médias agressifs. Il réfléchit et agit rapidement car il doit garder sa curiosité en éveil. Il aime les pédagogies ludiques et dynamiques qui le placent au cœur de l’action.

La Gen Z a très peu d’à-priori concernant la famille. Ils grandissent avec l’autorisation pour tous de se marier, le divorce totalement banalisé et abandonne donc peu à peu l’idée d’un cadre familial « traditionnel ». L’écart des compétences scolaires et numériques entre les parents et les enfants peut cependant venir perturber le schéma d’éducation.

RAPPORT AU DÉVELOPPEMENT DURABLE Nés avec l’idée qu’il faut protéger notre environnement, les Z se sentent en partie responsables de la situation et s’engagent sur tous les fronts.


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- HEY LES MUSES, QUE RETENEZ-VOUS DE VOS ANNÉES SCOLAIRES ?

« Apprendre à mieux me connaître et surtout découvrir. » Valérie, 50 ans

MODE / TÉMOIGNAGES

Temoign’Ages de muses

ON VOUS AVAIT PRÉVENU : UN HUMAIN EST TOUJOURS PLUS COMPLEXE QU’UNE THÉORIE. PARFOIS, IL SUFFIT JUSTE DE SAVOIR POSER LES BONNES QUESTIONS. MESDAMES ET MESSIEURS, DERRIERES LES LETTRES : LES GENS. *SOURCES GARANTIES ET 100% VÉRIFIÉES. MERCI A TOUTES !

« L'insouciance et l'amitié durable. » Marie-Annick, 50 ans, Nouméa « Des profs qui écrasent, d’autres qui te font se réaliser.» Magalie, 35 ans, Annecy « Horrible, j’ai détesté ça. » Sylvie, 52 ans « J’ai détesté. Après coup : j’en retiens quand même quelques bons souvenirs et des amis qui me sont chers. Mais j’en garde aussi des traumatismes. » Maguelonne, 59 ans

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« Plus que les cours, je retiens avant tout nos aventures rocambolesques avec les copines, nos amourettes avant tout fictives, nos secrets qui n’en étaient pas. L’insouciance... » Céline, 27 ans

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« Apprendre est merveilleux, on vit dans un pays privilégié et l’on devrait continuer à pouvoir apprendre tous les jours de notre vie ! » Clara, 22 ans, Lyon « Surtout beaucoup de jugements de la part des autres, sur moi, la fille un peu bizarre qui porte des uniformes de femme de ménage des 50s (#truestory). » Léna, 26 ans, Lyon « Les comédies musicales en primaire, le premier album des BB Brunes au collège, les vendredi après-midi sur le terrain de rugby à attendre le cours de latin au lycée, le bling bling école de commerce en étude sup’. » Morgane, 23 ans, Montpellier

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« Qu’il faut y aller tous les jours … » Nella, 14 ans.

« Si l’école est un lieu d’apprentissage, que ce soit comment se comporter en société ou pour acquérir des connaissances intellectuelles, c’est aussi un lieu de souffrance, un enfer social. A cet âge-là, les enfants peuvent être si cruels : si tu n’as pas les dernières baskets à la mode, on te dénigre et on te met dans une case « has been ». » Sibylle, 15 ans « J’aime le collège. J’y apprends de nombreuses choses, c’est aussi un endroit où je ne suis plus la fifille à sa maman. On se retrouve avec les copines à la récréation pour parler des professeurs, de nos notes, de garçons, des émissions de télé-réalité… » Léa, 11 ans « J’ai très mal vécu le collège. Physiquement je me détestais puis je ne me trouvais pas à ma place dans cette mentalité. » Ornella, 19 ans

- DANS QUEL MODÈLE FAMILIAL AVEZ-VOUS GRANDI ?

« Une famille nombreuse, des parents pour qui le bio avait déjà du sens, des grands-parents chacun dans leur style, tous m’ont beaucoup apporté... » Maury, 41 ans, Montpellier « Famille traditionnelle. » Valérie, 50 ans « Famille nombreuse (11 enfants), père militaire et mère médecin. » Aurélie, 50 ans, Montpellier « Milieu bourgeois, assez traditionnel, famille nombreuse, recomposée » Bernadette, 79 ans, Annecy « Fille unique, parents restaurateurs que je voyais assez peu, mais qui m’ont beaucoup donné. » Karine, 45 ans, Paris « Une famille au sens classique du terme. Une famille unie : deux parents ensemble, un frère et deux sœurs. » Céline, 58 ans

« Le plus beau : l’amour d’une famille unie et aimante. » Marie-Annick, 50 ans, Nouméa

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« Je suis fille unique de parents séparés. » Maeva, 26 ans, Montpellier « Classe moyenne aisée, liberté d'expression, d’opinion et modération sur les émotions. » Fanny, 29 ans « Je suis l’aînée de 5 enfants. Une maman anarchiste, nomade, écolo, pleine d'énergie et d'envies et un papa prêt à tout donner aux autres jusqu'à s'oublier soi... » Ellen, Toulouse, 27 ans « J’ai été adoptée par ma grand-mère » Anais, 21 ans, Thionville « J’ai une famille recomposée : trois demifrères et une demi-sœur. » Marie, 23 ans, Toulouse

« Ma famille est aujourd'hui très cosmopolite et citoyenne du monde avec plusieurs mixages de nationalités. » Bailly, 37 ans, Saummure

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« Famille monoparentale. » Lise, 35 ans, Montpellier « Je m’identifie beaucoup à ma maman et je suis très proche d’elle. Elle m’est importante, c’est en partie grâce à elle que j’ai pu forger mon caractère et mon état d’esprit.» Sybille, 16 ans « J'ai grandi avec des parents cool, (récemment séparés) qui m'ont fait aimer la musique et qui je pense m'ont transmis la fibre artistique. » Ornella, 19 ans « Mon papa et ma maman sont séparés, j’ai une sœur jumelle Léa et 5 demi-frères et sœurs. » Maud, 11 ans « Une famille décomposée. » Nella, 14 ans


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- QUELLES SONT VOS PASSIONS ?

« Mes passions sont la danse, le voyage, sport, lecture, nature : apprendre et découvrir ! » Valérie, 50 ans « Peinture, cuisine, Amérique Latine. » Aurélie, 50 ans

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« La photographie, le graffiti, les rencontres humaines et les voyages. » Stéphanie, 29 ans, Paris « J’aime m’accorder du temps pour ne rien faire, et me cajoler dans un bain chaud, flâner dans la ville, chiner dans les friperies, choper une expo originale, faire quelques illustrations sur mon ordinateur en écoutant un vinyle de soul. » Mélissa, 24 ans, Lyon

« La nature en général » Marie-Annick, 50 ans, Nouméa « J’aime voyager, Paris, pratiquer le yoga et, -bien entendu- la mode éthique ! » Fanny, 38 ans, Paris

« Je suis passionnée de bien-être au naturel, de développement personnel, j’adore découvrir de nouvelles choses. » Chloé, 33 ans, Avignon

« Je me passionne pour l’Humain et toutes les choses qu’il est capable de créer. » Maguelonne, 59 ans

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« Je pratique de l’équitation qui m’aide à m’affirmer et à être un peu plus compréhensive envers les autres. » Sibylle, 16 ans « Chanter. C'est vraiment une activité dont j'ai besoin, celle qui me vibrer. » Ornella, 19 ans « Je pratique de la danse aérienne, cette activité permet de me défouler, de déstresser du collège et de m’évader. » Maud, 11 ans « Faire la fête ! » Cloé, 19 ans, Montpellier « Le piano, le rugby, la politique. » Pauline, 21 ans

« Mes enfants » Sylvie, 52 ans

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« Moi: avec mes défauts et mes qualités. » Marie-Annick, 50 ans, Nouméa « Simone Veil » Bernadette, 79 ans, Annecy « Simone Veil, elle s’est tellement battue pour nos droits ! » Valérie, 50 ans « Scarlett O’hara (Autant en emporte le vent) » Aurélie, 50 ans, Montpellier « Germaine Richier » Céline, 58 ans « Inès de la Fressange » Sylvie, 52 ans « La femme est un homme comme les autres. Je ne choisi pas mes modèles en fonction de leur sexe. La dernière personne à m’avoir vraiment inspiré par son destin est Barack Obama. » Maguelonne, 59 ans. « Ma mère » Marie, 64 ans, Marseille

« Clarence Edgard Rosa, une journaliste qui s'intéresse aux questions de genre, de féminisme et de sexualité. Et c'est mon objectif de vie ! » Léna, 26 ans, Lyon « Daenerys Targaryen » Morgane Le Breton, 23 ans, Montpellier « Audrey Hepburn. » Violette, 25 ans, Paris « Mon modèle féminin serait Zooey Deschannel, pour moi c’est le modèle des femmes modernes. Décomplexé, drôle, belle, une femme assumée. » Mehdi, 25 ans, Montpellier « Frida Khalo » Fanny, 29 ans « Ma mère, pour son indépendance à toute épreuve et son grand coeur. Lauren Bastide pour sa motivation, son énergie et son honnêteté. » Stéphanie, 29 ans, Paris

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« Michelle Obama, une femme, une épouse et une mère admirable. » Magalie, 35 ans, Annecy

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« J’admire Emma Watson pour son dévouement à la cause féministe, elle assume son style qui colle à sa personnalité et n’a pas peur de montrer qui elle est. » Sybille Broussou, 16 ans « J’aime beaucoup la Youtubeuse Enjoy Phoenix, elle est super jolie et fait des tutos maquillages. » Léa Amédée, 11 ans « J’adore les féministes assumées et engagées. » Cloé, 19 ans, Montpellier « Ma grand-mère. » Nella, 14 ans « Ma belle mère, femme d’affaire et mère très présente » Janis, 20 ans, Marseille

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- SI TU DEVAIS TE DÉFINIR EN UN LOOK ?

« Jean évasé en bas , débardeur blanc et birkenstock » Aurélie, 50 ans, Montpellier « Sportif & décontracté » Marie-Annick, 50 ans, Nouméa « Un costume trois pièces cravate. Avoir un style mélangeant masculin et féminin permet, à mon goût, de pousser le féminin à son maximum. » Céline, 58 ans

- QUEL EST VOTRE MODÈLE FÉMININ ?

« Si seulement je pouvais ressembler aux femmes « culottées » (cf livres de Pénélope Bagneux) » Marielle, 41 ans, Montpellier

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« Casual chic » Karine, 45 ans, Paris « Un look est très important car c’est la manière dont on se présente aux autres. Il représente ce qu’on est prêt à investir dans une relation. Donc ça dépend des gens pour qui je m’habille. » Maguelonne, 59 ans « Sportive » Marie, 64 ans, Marseille

« Mon look est volé au passé, toujours en pantalon carotte taille haute et feu de plancher, manteau emprunté à ma grand-mère et mon indispensable béret.» Mélissa, 24 ans « Mon dressing devient beaucoup plus épuré car je garde seulement de vieilles pièces et sinon je vends / donne un vêtement quand j’en achète un nouveau.» Marie, 23 ans, Toulouse « À mon image ! Décontracté mais avec des petits détails. Soigné mais pas trop. Discret mais pas trop. Confortable et féminin mais pas trop! » Clara, 22 ans, Lyon « Féminine et colorée. » Lise, 35 ans, Montpellier « Vintage, amoureuse des brocantes et d’Emmaüs depuis mon enfance. » Ellen, 27 ans, Toulouse

« Rock et garçonne » Camille, 28 ans, la Voulte-sur-Rhone

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« En fait je n'aime pas me définir qu'à un style vestimentaire, j'aime m'habiller selon mes humeurs. » Ornella, 19 ans « Je ne regarde pas trop les tendances, je porte ce que j’aime et tant pis si les autres n’aiment pas. » Léa, 11 ans « J’ai un look Androgyne » Anais, 21 ans, Thionville « Plutôt simple et à la mode » Zoé, 12 ans, Versonnex « C'est par période, en ce moment je suis très influencée par les styles des rockstars des années 1960-1970 et Emmaüs est mon meilleur ami ! » Camille, 22 ans, Lyon

Merci à toutes ! D’AVOIR PARTAGÉ UN PEU DE VOTRE HISTOIRE AVEC NOUS, D’ÊTRE SI NOMBREUX À NOUS SUIVRE ET À CROIRE EN NOUS. SURTOUT NE CHANGEZ RIEN ! L’AVENTURE CONTINUE SUR :

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Lade larévolution communication MODE / COMMUNICATION

DES GRAVURES DE MODE À L’ÈRE INSTAGRAM, IL FAUT BIEN L’AVOUER, NOS SOURCES D’INSPIRATION ONT RADICALEMENT CHANGÉ. PAR CAMILLE MELLET

L

a mode est partout, elle va bien plus loin que les défilés et les boutiques. Vous la voyez tous les jours à la télévision, sur des publicités, sur internet, dans le métro où via des sites marchands qui vous rappellent jusqu’à trois mois après que vous avez consulté une page pour de nouvelles sneakers. Revenons sur l’histoire d’une communication qui impose ses propres codes.

LE RÈGNE DES MAGAZINES Commençons par un rapide état des lieux de la mode avant les magazines : les gens du peuple n’avaient aucune idée de ce qu’était une tendance ; et n’avaient, de toute façon, pas vraiment le temps de s’en préoccuper. Certains avaient pour métier de dessiner et présenter des gravures de mode dans les salons mondains pour faire remonter les dernières envies aux gens de la haute société. C’était, en quelque sorte, les influenceurs mode de l’époque. La première parution mode dans un journal fût publiée en 1678 dans le magazine français Mercure Galant ; et c’est ainsi que la presse cibla les femmes pour la première fois. Grâce aux progrès de l’impression suivirent bientôt les premiers journaux féminins, mêlant mode, beauté, corvées ménagères et éducation des enfants – les devoirs de la femme mariée, en somme. Des thématiques pas très girl power, mais il ne faut pas oublier que les magazines féminins permirent à des femmes de devenir des business women dès le début du XXème siècle. Comme avec l’imprimerie, la communication de la mode a dépendu et dépend encore beaucoup des progrès technologiques. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, ce sont les avancées en photographie qui sont venues révolutionner le milieu. On peut désormais imprimer une photo ET un texte sur la même page. La

photographie s’impose petit à petit jusqu’aux années 1960 où elle remplace toutes les autres images, dans une qualité toujours meilleure mais souvent en noir et blanc. Les photographes sont d’ailleurs considérés comme de vraies stars : la personne derrière l’appareil est aussi décisive pour le succès d’une collection que son contenu lui-même. Au cours du siècle, les magazines de mode évoluent pour s’adapter à leurs lectrices. Ils reflètent leurs rêves, leurs désirs, leurs intérêts, leur sexualité… On y trouvait bien sûr de la mode, mais aussi le courrier du cœur, des conseils pour être une bonne ménagère et, en fin de magazine, les patrons de certains vêtements figurants dans le même numéro. Les années 1960 furent celles des idoles : France Gall, Johnny Hallyday et toute la team deviennent des modèles pour la jeunesse française. Et le phénomène est loin de n’être que national. The Beatles, vous connaissez ? En 1962 paraît le premier numéro du magazine Salut Les Copains qui dépeint la vie de ces stars à travers de nombreuses photos : leurs tenues sont souvent le principal sujet des articles mais voici venue l’ère des paparazzis. Cette décennie marque le début de l’histoire d’amour entre la mode et la musique.

L’ARRIVÉE DU PETIT ÉCRAN La télévision, à présent bien installée dans des millions de foyers, fait son arrivée dans la mode à partir des années 1970. Cet outil de communication massif touche une audience plus large que celle des magazines et attise un véritable culte pour les grands créateurs et leurs muses. Les journalistes et couturiers, auparavant seuls leaders d’opinions, sont rejoints par les stars de musique et de cinéma. De nombreuses chaînes programment des émissions mode avec défilés, leurs coulisses, profils de créateurs et mannequins, guides de

© LES ANDERSON


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© PABLO GARCIA SALDANA

de tendance et images exclusives de fêtes post-défilés. En 1981, la chaîne musicale MTV est créée et devient un tremplin prisé des musiciens, place rêvée pour les tendances de mode, puisque l’un va rarement sans l’autre. On peut citer Madonna qui, via la diffusion de ses clips, devient une icône de mode et lance sa ligne de vêtements, ou bien Tommy Hilfiger qui fait porter ses créations par des artistes en vogue, lui offrant une communication inestimable. La supermodel Cindy Crawford présente même une émission mode sur la chaîne, House of Style - réalisée sur le modèle d’un clip musical : images saccadées, musique entraînante. Des journalistes télé comme Elsa Klensch et Jeanne Beker ont fait découvrir la haute couture au monde et l’ont rendue plus accessible.

L’EXPLOSION D’INTERNET Vous le voyez venir : le début des années 2000 voit l’arrivée d’internet, passant le milliard d’utilisateurs en 2005. Un nouveau type de magazine, en ligne, apparaît. Le groupe d’édition Condé Nast (Vogue, Vanity Fair, GQ, W…) est le premier à s’y mettre en mettant le site style.com en ligne, mélangeant du contenu de Vogue et W mais sans en utiliser ces noms. La même année, des plateformes où chacun peut créer sa page explosent : les blogs. Avec 24 millions de blogs créés dans le monde fin 2005, le phénomène touche surtout les ados et les jeunes adultes (qui n’a pas eu de Skyblog ? interdiction de mentir). Très vite, certains blogs sortent du lot et attirent de nombreux visiteurs, mais les blogueurs ne seront vraiment reconnus par l’élite de la mode qu’à partir de 2009. Pour la première fois, au premier rang des défilés de la Fashion Week, les célébrités et journalistes côtoient les grands blogueurs du moment comme Tavi Gevinson ou

Garance Doré. On peut vraiment considérer l’avènement du blog comme une révolution de la communication, puisqu’ils représentent un nouveau média à part entière. Que ce soit dans les magazines ou à la télé, la mode était jusqu’ici dictée par les marques et les journalistes. Avec les blogs et les réseaux sociaux, ce sont des échanges transversaux, de personne à personne, de personne aux marques, aux médias… La nature même de la mode est d’être subjective et donc d’entraîner des débats. Les marques ont dû adapter leur communication à ce nouveau média, par le biais d’événements, de collaborations, de partenariats… tant et si bien que, comme pour l’information 2.0 en général, on finit toujours par douter de l’objectivité des influenceurs. Le papier glacé des magazines reste toutefois le principal terrain de jeu de la mode. Mais, même lui, doit composer avec la réactivité et l’influence de ces nouveaux leaders d’opinions, très actifs sur les réseaux sociaux.

QUEL AVENIR POUR CETTE COMMUNICATION ? A l’avenir, les réseaux sociaux –surtout Instagram et Youtube – continueront à bousculer la communication mode, et c’est apparemment à la presse de s’y adapter, sous peine de disparaître. Les grands défis de la presse mode seront de réussir à retranscrire le glamour qui s’émane des pages d’un magazine et d’aller plus loin dans la fusion matérielle et online. Ou peut-être assisterons-nous à un renversement de la situation si, à l’ère de la surinformation et de la dématérialisation, un ras-le-bol nous ramenait vers une expérience plus tactile, car après tout, la mode en est une. En attendant, très peu ont réussi. Heureusement que le MUE existe, non ?

© ADRIAN SAVA


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MODE / INTERVIEW

Portrait '

D UNE MARQUE 2.0 POUR MIEUX COMPRENDRE LES ENJEUX DE LA COMMUNICATION DANS L’ÉMERGENCE D’UN PROJET DE MODE, NOUS AVONS POSÉ QUELQUES QUESTIONS À JULIA FAURE, CO-FONDATRICE DE LA MARQUE LOOM QUI PRÔNE LE MOINS, MAIS MIEUX. © LOOM

- BONJOUR JULIA, ET SI VOUS COMMENCIEZ PAR

NOUS PRÉSENTER UN PEU L’ESPRIT ET LES VALEURS DE VOTRE MARQUE ? Avec Guillaume Declair (mon associé), on en avait assez d'acheter des pulls en laine qui boulochent ou des chemises qui craquent au bout de trois mois. D’où une envie commune: créer une marque de vêtements qui durent longtemps. Loom s’articule autour de plusieurs valeurs : 1) conçu pour durer : on met tout en place pour que nos vêtements durent le plus longtemps possible. Avant de construire un vêtement, on essaye toujours de le “déconstruire” en cherchant le niveau de résistance maximum pour chacun des éléments qui le constitue. Par exemple, pour un tissu, on va prendre les fibres de coton les plus longues possibles pour diminuer le rétrécissement et le boulochage. Puis on teste nos protos en labo : on ne commercialise pas tant qu’ils n’obtiennent pas les notes maximales aux tests de résistance. Enfin, avant de relancer la fabrication d'un vêtement, on demande à tous nos clients qui l'ont commandé ce qu'ils en pensent et on améliore la coupe et la résistance. Au lieu de mettre de l’énergie dans la recherche d’un nouveau design ou de nouvelles couleurs, on préfère améliorer notre gamme pour que chaque “génération” de produit soit meilleure que la précédente. 2) moins mais mieux : On s’est rendu compte que le monde du textile tourne à l’envers : des vêtements qui boulochent après trois semaines, des collections renouvelées intégralement 10 fois par an, plus de 50% du volume de vêtements vendu en soldes en France… Or, La planète déteste que votre placard déborde. Quand la fast fashion vous incite à acheter toujours plus, on vous propose d’acheter moins. Mais d’acheter des vêtements bien faits et qui dureront longtemps. 3) être juste des gens biens : on est souvent classés dans les marques éthiques. Juste parce qu’on produit nos vêtements dans des conditions décentes. On pense que ce devrait être la norme. Pour nous, comment sont fabriqués nos vêtements, c’est important. Et on a rien à cacher. - À L’AIDE DE QUELS OUTILS NUMÉRIQUES AVEZ-VOUS CONSTRUIT L’IDENTITÉ DE VOTRE MARQUE ? Tout a commencé avec notre infographie l’histoire du t-shirt qui a fait beaucoup de bruit. Faire des infographies, des vidéos qui permettent de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde de la mode et du textile, c’est quelque chose que l’on trouve très important. Ce désir de comprendre et de transmettre, il se retrouve partout chez nous : dans notre

e-shop, notre instagram, notre facebook ou notre newsletter, on s’efforce de toujours bien expliquer les choses. Au final, on parle à notre communauté comme on aime qu’on nous parle : honnêtement, sans insulter leur intelligence, et essayant d’expliquer au mieux ce que l’on comprend, ce qui nous inspire et ce que l’on fait. - COMMENT UTILISEZ-VOUS VOS RÉSEAUX SOCIAUX ? DANS QUEL BUT ? Le gros de notre communication se fait sur notre newsletter. Ensuite on raconte aussi beaucoup de choses sur notre site. Facebook nous sert à relayer des initiatives qui nous touchent, des articles intéressants ou des nouveautés chez nous. Récemment, on a commencé à creuser certains sujets sous forme d’articles. Quand à Instagram, ça permet à notre communauté de voir nos inspirations ou sur quoi on travaille en ce moment. Notre but ? Tenir au courant notre communauté de ce que l’on fait, de ce qui nous intéresse. - ÊTRE UNE MARQUE 2.0, QU’EST-CE QUE ÇA COÛTE ? Contrairement à ce qu'on entend souvent, vendre en ligne, ça ne coûte pas vraiment moins cher. Il faut payer les expéditions, parfois les retours, et puis surtout, il faut investir en marketing pour faire venir les clients, beaucoup plus que dans une boutique où les clients entrent naturellement. En revanche, vendre en ligne a un énorme avantage : celui de pouvoir expliquer clairement ce qu'on fait et pourquoi nos vêtements sont différents. Internet est le meilleur moyen pour nous de montrer notre différence et d'émerger en tant que marque. - PENSEZ-VOUS QU’INTERNET EST UN OUTIL SUFFISAMMENT PUISSANT POUR FAIRE VIVRE VOTRE MARQUE À LONG TERME ? Oui. On est une vraie marque d’Internet. Internet ça nous a permis de commencer petit et de grossir avec les gens qui nous soutiennent. Ça nous permet de toucher des gens qui sont à 2000 km de chez nous. Ça nous permet d’expliquer plein de trucs intéressants. Ça nous permet de porter notre message très loin. - AURIEZ-VOUS PU LANCER LOOM IL Y A 50 ANS, SANS RÉSEAUX SOCIAUX, SANS E-SHOP, SANS COMMUNAUTÉ VIRTUELLE ? Il y a 50 ans, la fast fashion n’existait pas encore, les marques faisaient des vêtements qui durent, et n’incitaient pas autant à consommer. Il y a 50 ans, il n’y avait pas besoin de Loom.


la danse des tendances MODE / LA DANSE DES TENDANCES

POUR LA FASHION

ENCOURAGE VIVEMENT

SPHÈRE, LA TENDANCE

À DÉCOUVRIR) ET EX-

SE DÉFINIT PAR LES

ANALYSTE DE TENDANCE,

COULEURS, LES MOTIFS,

UNE TENDANCE PREND

LES FORMES, LES

FORME LORSQUE DES

MATIÈRES OU ENCORE

PERSONNES VONT

LES THÈMES QUI SERONT

ÊTRE INSPIRÉES PAR

LES PLUS VUS LORS DE

UN MÊME ÉVÈNEMENT,

LA SAISON PROCHAINE.

FAIT OU CONTEXTE, ET

POUR VÉRONICA

VONT DONNER VIE À UN

KRAFFT, FONDATRICE

ENSEMBLE DE CRÉATIONS QUI VONT PRÉSENTER DES

DE LA MARQUE WONDA KAMMER (QU’ON VOUS

PAR LÉA NEBRA

SIMILARITÉS.

S

i vous voulez un exemple plus que concret, prenons l’avocat. Avec ses plus de 7 millions de hashtags sur Instagram (contre seulement 260 000 pour son ami d’enfance le brocoli), l’avocat est soudainement devenu la star des réseaux sociaux et le légume le plus prisé des hipsters. Résultat ? La consommation d’avocat a augmenté de 8% en France en 2016, confirmant sa place de premier consommateur européen, nous dit Consoglobe. Les tendances sont donc des phénomènes de style, qui peuvent se répercuter d’un monde à l’autre en un clin d’oeil.

QUI CRÉE LES TENDANCES ? Longtemps le monopole des tendances a appartenu aux grandes maisons de couture, à leurs défilés et leurs meilleures copines les journalistes de mode (c’est nous ça !), le pouvoir des tendances s’est aujourd’hui nettement réparti. Si une tendance était autrefois liée à l’inspiration ou à l’instinct d’un créateur de mode, elle est aujourd’hui sujette à de plus savants calculs. Depuis l’arrivée du marketing dans les années 50, les tendances 2018 ressemblent plutôt à des métadonnées, à des statistiques ou encore à des études en neurochirurgie. Apparus, eux aussi, pour la première fois dans les années 50, les bureaux de style (ou agence tendance) sont des organismes à vocation créative. Armée d’esprits curieux et méthodiques, leur mission est d’anticiper, de détecter et d’analyser les tendances dans le but de pouvoir accompagner les marques dans la compréhension de notre monde, et de celui à venir. À l’aide de statistiques, d’études quali/quanti et de données en tout genre, les bureaux de style mènent l’enquête et tentent de comprendre les préoccupations et les envies des consommateurs. Les plus grands : Nelly Rodi, Carlin, Peclers, Pantone… La bible du style, c’est donc le cahier de tendance. Vendu à plusieurs centaines ou milliers d’euros par les agences tendance, le cahier regroupe les évolutions, penchants et comportements qui agissent dans un milieu. Il permet aux marques de pouvoir orienter leur stratégie qu’elle soit créative ou commerciale, afin de pouvoir anticiper et répondre avec précision aux besoins du marché. Le travail des tendanceurs va donc toucher au monde de l’art, de la culture, du numérique, l’actualité… Tous les aspects de notre société sont passés au peigne fin pour pouvoir dégager un phénomène global : une tendance. Les fashion weeks, les salons comme le Who’s Next ou le Tranoï Show, permettent également de rassembler tous les professionnels sous une même unité. On se balade de défilé en défilé, de stand en stand et on identifie les éléments récurrents qui dicteront la saison prochaine. Couleurs, formes, matières et textures sont proposées par les plus grands comme une ligne de conduite à laquelle on ne pourra que difficilement échapper.

GIRLS ET INFLUENCE Si les professionnels utilisent les tendances comme des leviers puissants d’identification, les phénomènes de style sont souvent accentués par les it-girls, influenceuses, et autres super stars armées de goût et de followers. C’est encore dans les années 50 que le concept de supermodel est apparu. Ces

it-girl deviennent très vite de véritables boussoles de style. Si le bikini frappe aussi fort dans les années 60, c’est grâce à la belle Brigitte Bardot qui pose sur une plage de Cannes vêtue seulement d’un petit bikini en 1953. Boum. Soudain, le bikini est sur toutes les plages. On ne vous parle pas non plus du succès interplanétaire de la maison Hermès et de son modèle Birkin, inspiré par la chanteuse Jane Birkin en 1984. Résultat : des milliers de sacs vendus à travers le monde et la naissance d’un icône de style. Plus actuel : les marques Fenty de la chanteuse Rihanna, devenue styliste à ses heures perdues. Les égéries, icônes et superstars deviennent des armes marketing pour les marques toujours à la recherche de nouvelles adhésions. Les frontières entre les mondes s’effacent, une célébrité est une célébrité, et faire appel à des égéries est un bon moyen pour les marques de mode de susciter l’adhésion. En 2018, sur le web, l’incarnation des tendances est facilement identifiable. Vous aurez remarqué l’engouement de Pinterest pour la déco Scandinave, celui d’Instagram pour les cheveux colorés, sans parler de cette obsession un peu bizarre du web pour les licornes en 2017. Le web permet aux tendances de s’ancrer dans le quotidien des populations. Les blogueuses, youtubeuses et autres influenceuses ont pris elles aussi une part de plus en plus grande sur le gâteau des diktats de mode. Tendance en instantané, recommandations tant appréciées, les blogueuses construisent leur communauté, et se rapprochent ensuite des marques pour pouvoir diffuser leurs messages.

L’UNIFORMISATION QUI SE RÉPÈTE Si les marques de mode jouent la carte des tendances pour actualiser leurs collections et rafraîchir leurs vitrines de façon intempestive, ces tendances nous enferment également dans des règles à suivre. Ce système induit la volonté inconsciente d’être toujours plus « à la mode » que son voisin. Tous veulent plus ou moins surfer sur la tendance, ce qui nous pousse à consommer régulièrement de nouveaux produits pour pouvoir actualiser son look et être, bien gentiment, dans les rangs. À coup de motifs récurrents repris petit à petit par toutes les marques, les tendances finissent par être la norme à suivre. Vous aurez tous noté que la Stan Smith a fait son grand retour en 2014. En un clin d’oeil, la basket blanche était partout, jouant la carte de l’originalité sur le demi-centimètre de couleur à l’arrière. On la retrouve chez Alexander Mc Queen, chez Kenzo mais aussi reprise par Zara et toute la compagnie des acteurs de la fast-fashion. Cependant, la Stan Smith n’a rien de nouveau. Crée par Adidas en 1965, on retrouvait déjà la basket comme tendance phare dans les années 80/90, figurant même dans les textes d’IAM (ça, ce n’est pas rien). Si on parle de la mode comme d’un éternel renouvellement, c’est surtout une longue répétition. Le style qu’on appelle aujourd'hui Coachella, est inspiré de la mode des hippies, et du style bohème des années 60/70. Le look streetwear est en fait un renouveau de la mode des années 90 et la tendance du fluo nous vient directement des années 80. Alors faut-il vraiment se renouveler pour être à la mode, ou juste attendre que le marketing décide que notre vieille salopette est de nouveau in ?


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BILLET / « MES PETITES FILLES »

”Mes petites filles” ON A FINI DE DIRE CE QU’ON AVAIT À DIRE, IL

EST TEMPS DE LAISSER LA PAROLE À MÉLANIE, 84 ANS, ANCIENNE JOURNALISTE, QUI NOUS PARLE DE SA VISION DES GÉNÉRATIONS.

Elles sont marrantes, mes petites filles, Marine et Sandra. Je dis « petites », mais, à force, elles ont grandi. Elles vont passer leur bac. Moi, le bac, je ne l’ai jamais eu. Chez moi, les filles allaient à l’école, c’est vrai. Mais on ne leur demandait pas grand-chose, juste d’aller à l’école. Marine et Sandra, elles iront à l’Université. Elles parlent de trucs terribles, très techniques, je fais semblant de m’y intéresser, mais je n’y comprends rien. Alors… Je les entends, là-haut, avec leurs copains-copines, entassés dans le fouillis de leurs chambres. Ça sent parfois le tabac, ou pire, mais ça rigole et ça parle fort. L’autre jour, elles parlaient de la mode. La mode pour moi, ça sert à mettre les femmes en valeur. Pour elles, il faut que la mode soit « éthique ». Qu’elle soit faite par et pour gens qui se sentent solidaires, qui sont contre les inégalités, qui ne pillent pas les ressources de la planète et qui imaginent mal que le rôle d’un enfant né au Bangladesh soit de travailler pendant des heures pour quelques roupies. Pour moi, la mode c’est esthétique, pas forcément « éthique ». Quand j’allais danser avec Albert-Jean, mon fiancé, au Vamping, aux Catalans, au Club, rue Grignan ou à l’Annabelle, je mettais ma grande jupe rouge à volants et un bustier en dentelle noire ; et tourne que je tourne dans les bras d’Albert-Jean. Il dansait bien, il essayait parfois d’en profiter un peu trop, mais je ne voulais pas. Aujourd’hui, les filles elles ont des trucs précieux, des pilules et je ne sais pas quoi. Ne craignent plus rien. Nous, on avait bien envie, comme les autres, mais on avait peur. Les parents savaient qu’on allait danser, Albert-Jean et moi, mais ils faisaient confiance à mon fiancé, le fils du pharmacien. J’avais 16 ans et lui 17. La vie était belle. Les autres filles étaient sages aussi. Je ne sais pas si elles étaient éthiques ou pas, mais quand elles dansaient, c’était pas comme aujourd’hui. Aujourd’hui, elle dansent de drôles de trucs, des zumbas ou je sais pas quoi. C’est éthique, une zumba ? Après la danse, on allait souvent promener au Vieux Port, les lumières du soir avec la Bonne Mère là-haut, c’était magique. Albert-Jean me tenait la main et on faisait des projets. Chez nous, mes parents l’avaient bien accueilli, mais il ne dormait pas à la maison. Aujourd’hui, les filles ont quasiment des fiancés officiels, et leur Albert-Jean à elles dorment dans leur lit. C’est éthique ça ? En tout cas, ça paraît normal. Vive l’amour ! Aujourd’hui, Marine et Sandra me demandent comment c’était le Vieux Port, plein de gros bateaux qui faisaient des tonnes de fumées noires. Quand je leur raconte, au moins, elles sont pas là à téléphoner dans tous les sens sur leur portable. A la maison, on avait un téléphone, c’était pas rien, il fallait tourner des manivelles ou je ne sais pas quoi. Mais ce n’était pas rien. Et maintenant, les copains-copines sont partis. Je les entends encore dans les escaliers se disputer leurs vêtements. L’éthique, ça semble leur plaire. Et moi, je n’ai toujours pas bien compris. Peu importe. Je vais reprendre mon tricot, une écharpe à grosse mailles pour Anna, ma fille, la mère de nos deux peronnelles. De mon fauteuil, je peux voir la mer, là-bas au fond. Des pas dans l’escalier. « Dis Méli (je m’appelle Mélanie, mais bof…), comment tu trouves ? » Elle porte une mini-jupe courte, fort jolie ma foi. - Alors tu aimes ? - C’est pas un peu court ? « Eh Meli, les temps ont changé, on porte ce qu’on veut ; c’est fini les jupes à froufrous. » dit-elle en souriant. Albert-Jean, si tu me voyais…

Mélanie


32 MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

SHOOTING

LE CHOC DES GÉNÉRATIONS Détrompez-vous. L’idée n’est pas de dire qu’une époque est meilleure qu’une autre. Chaque jour, nous développons de nouvelles habitudes et créons de nouveaux usages. Sans même nous en rendre compte, nous changeons nos façons de faire. En nous inspirant de nos grand-mères, de nos mères et de nos petites soeurs, nous avons visualisé ces petites choses du quotidien que nous ne vivons chacune pas de la même façon. Nous avons mélangé les styles, les époques et les objets. Le temps passe vite. Notez bien que cette série de photographies n’est pas un hommage. Ni même un souvenir. C’est une illustration de toutes ces choses que nous faisons aujourd’hui différemment. C’est un constat, mais aussi un espoir. L’espoir que les choses changent finalement assez vite ; l’espoir que notre vision plus respectueuse de la mode n’est pas une cause perdue. Car oui, derrière notre air léger et toutes nos couleurs nous sommes bien conscientes que faire changer un système planétaire n’est pas chose facile. Mais c’est faisable ! Et c’est ce qui nous anime tous les jours. Le temps s’écoule. On en profite aussi pour vous prouver qu’encore une fois, nos vêtements peuvent prendre de belles valeurs sans pour autant faire de compromis sur le style. La mode change plus vite que vous, que nous, que tout. D’une saison à l’autre, les préoccupations ne sont pas les mêmes. Les matières et les procédés de fabrication peuvent changer eux aussi, vous ne pensez pas ? Le temps presse.

PHOTOGRAPHE - MATHIAS CHAUVY MAKE UP - ROXANNE RIDGER STYLISME - INÈS CHERGUI DIRECTION ARTISTIQUE - ZOÉ PONS MODÈLES CAROLINE MADISON MARGOT HAUCHART VÊTEMENTS LE STOCKHOLM SYNDROME CARROUSEL CLOTHING REI PARIS NINII

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Vernis GREENWEEZ

499€

Chaussures HONEST BY

Tee-shirt CARROUSEL CLOTHING

55€

Les prix sont donnés à titre indicatif.

Sac AVRIL GAU

195€


49

48 MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

Tee-shirt SOEUR

38€

MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

Robe THREAD HARVEST

97€

Perfecto OVIDE

400€

Boucles d’oreilles BODEN

35€ Pochette MAISON BALUCHON

84€

Lunettes VIU

Bracelet LES FEMMES À BARBES

50€

Sac BALZAC PARIS

175€ Jean SOEUR

Sandales FASHION CONSCIOUS

67€

67€ Chaussures AMOUR VERT

300€

Bracelet A KIND OF GUISE

395€

220€


51

50 MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

Tee-shirt VALENTINE GAUTHIER

Soutien-gorge ARAKS

110€

Veste BODEN

80€

170€

Béret LAULHERE

Boucles d’oreille FREE PEOPLE

95€

23€

Culotte ARAKS

52€ Sac MALLOW

99€

Sac CAMILLE SHOWROOM

150€ Jean VALENTINE GAUTHIER

310€ Chaussures ROBERT CLERGERIE

595€

Chaussures ROBERT CLERGERIE

Short BODEN

60€

298€


53 MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

beaut‘e BEAUTÉ / ROUTINE BEAUTE

routine

ôde au teint frais

RONSARD COMPARAIT AUTREFOIS LA BEAUTÉ À UNE FLEUR QUI SE FANE. NOUS ÉTIONS TOUTES LA FLEUR AU FUSIL ET À FLEUR DE PEAU, PENSANT QU’IL FALLAIT SE PRESSER DE CUEILLIR LE JOUR. PRESSEZ-VOUS UNE ORANGE PLUTÔT ! CAR CE TEMPS EST RÉVOLU. NOUS SERONS BELLES À TOUT ÂGE ! VOICI QUELQUES PETITS CONSEILS À ADOPTER D’URGENCE POUR AVOIR UN TEINT TOUJOURS FRAIS.

PAR STÉPHANIE RIBARD

140 g, 6 € sur bazar-bio.fr Pour les peaux à problèmes ou à tendance grasses, le révolutionnaire pain de savon au Tea-Tree pour se laver le visage au quotidien.

200 ml, 5,90 € sur Huiles-et-sens.com

HYDROLAT

© JOSHUA RAWSON HARRIS

Laissez-nous vous présenter votre nouvel indispensable : il s’appelle hydrolat ou eau florale pour les plus fleurs bleues et sera votre nouveau tonique. Je recommande le Géranium ou Géranium Rosat qui convient à tous les types de peau car il rééquilibre, apaise, revitalise et redonne de l’éclat à la peau.

10,50 € sur Lush.com

150 ml, 9 € sur Avril-beaute.fr

JUST TO CLARIFY

AVRIL - GEL D’ALOE VERA

Pour avoir une peau lumineuse et un teint radieux, ce masque-gelée est à utiliser pour se booster ! (n’oubliez pas de bien rincer après)

Pour s’hydrater et régénérer la peau, mais aussi pour définir vos bouclettes, le gel d’Aloe Vera pur est à utiliser quotidiennement.


belle?

faut-il plaire à karl pour être

I

l fut un temps où, dans l’Antiquité, la beauté se mesurait grâce au nombre d’or. Aujourd’hui la beauté est mesurable en centimètres et en kilogrammes, elle se calcule par le rapport entre la taille et le poids : l’IMC.

À la fin du XXème siècle, les balances envahissent nos salles de bain, et les régimes minceurs deviennent une obsession. Une étude publiée dans le British Journal of Psychiatry en juin 2002, établie même un curieux parallèle entre l’introduction des téléviseurs dans les îles Fidji en 1995 et le regard des femmes sur leur corps. Trois ans après l’arrivée de la TV, 69% des femmes s’étaient mises au régime et 75% se sentaient trop grosses. Difficile d’ignorer l’impact de la télévision dans le bouleversement de la perception de nos corps. Et la mode n’est pas en reste, avec ses mensurations étroites et son dévolu pour les femmes faisant arbitrairement plus d’1 mètre 72. Un moule qui donne de plus en plus l’impression que les défilés sont le produit de l’idéal humain, décliné pour différents moments de consommation et fabriqué à la chaîne. Le corps est déshumanisé, objectifié par les publicitaires et sexualisé pour faire vendre. Mais si Kate Moss est une icône de la mode, n’oublions pas Marilyn Monroe, icône de la beauté et du septième art, qui mesurait 1 mètre 54 pour 58 kg, soit une taille 42. Dans ta gueule Indice de Masse Corporelle. Tout doucement, la conscience collective abandonne l’idée qu’il puisse n’y avoir qu’un idéal féminin. Nous voyons ces dernières années, de plus en plus de mannequins « grandes tailles » sous le feu des projecteurs, et notamment depuis que Dita Von Teese a décidé de faire défiler des mannequins avec des formes et des morphologies différentes. L’une des égéries de la marque, Stefania Ferrario a d’ailleurs exprimé son désaccord avec le terme « grande taille », en lançant la campagne #droptheplus, en référence aux mannequins « plus size » en anglais, et déclarant qu’elle était seulement mannequin, point, à la ligne.

BEAUTÉ / VOYAGE À TRAVERS LE TEMPS

D’HIER À AUJOURD’HUI, ON NE PEUT IGNORER L’ÉVOLUTION DES CANONS DE BEAUTÉ, CES FAMEUX CODES DE L’IDÉAL FÉMININ. AUJOURD’HUI NOUS AVONS LA PHOTOGRAPHIE, PHOTOSHOP, LES IMPLANTS MAMMAIRES, LES FAUX-CILS ET LES EXTENSIONS CAPILLAIRES. ON NE PEUT PAS TOUT CITER AU RISQUE DE SE PERDRE ET DE SAIGNER UN PEU DU NEZ. ICI, NOUS ALLONS DE LA TAILLE ZÉRO AUX « GRANDES TAILLES », EXPLORER LES RÉSEAUX SOCIAUX, DES TENDANCES #THIGHGAP AU MOUVEMENT DU #BODYPOSITIVISM. PAR STÉPHANIE RIBARD © ANNA SASTRE

Selon Karl Lagerfeld, « le corps mode aujourd’hui, c’est une silhouette faite au moule, d’une étroitesse incroyable, avec des bras et des jambes interminables, un cou très long et une très petite tête. Il ne faut pas avoir d’os trop larges. Il y a des choses qu’on ne peut pas raboter. »

Après l’art, la photographie, la mode, il semble qu’un nouveau phénomène sur les réseaux sociaux se soit emparé du concept de beauté. Nous sommes dans l’ère des youtubeuses, blogueuses/ influenceuses. Ces filles pleines d’inspiration et inspirantes, que les marques s’arrachent pour toucher des cibles de plus en plus nichées. Certaines d’entre elles prônent le work out et un lifestyle healthy d’une ennuyante perfection, d’autres sont mannequin, et montrent leur vraie nature. Cellulite, poils, acné, psoriasis, vergetures, etc. Aucun détail n’est trop gênant, il devient au contraire, la marque d’une beauté imparfaite, mais harmonieuse et unique. Qui sont ces femmes qui laissent pousser leurs poils sous les bras, ou les affublent de paillettes, pour les plus excentriques ? Qui sont ces femmes qui exhibent le relâchement de la peau après un accouchement ? À l’instar du phénomène viral du #thighgap, pour ne citer que celui-ci, une femme prônant le #bodypositivism serait fière de montrer une photo de ses cuisses : généreuses, avec capitons et repousse rebelle du buisson ardent. Ce sont des femmes qui transforment la perception de nos complexes, nous invitent à nous aimer telles que nous sommes, et finalement, à embrasser nos différences. La beauté est devenue synonyme de diversité, que vous ayez les cheveux gris, des yeux vairons, le vitiligo, des tâches de rousseurs, ou les dents du bonheur. La beauté est naturelle, mais une femme naturelle peut aimer se maquiller. Le make-up « nude » c’est parfait si vous avez le teint frais et la flemme de rater votre trait d’eye-liner. Mais, s’il vous plaît, tout sauf les 50 nuances de fond de teint, son contouring et ses trois couches de mascara. Nous avons toutes nos jours où l’anti-cerne et notre meilleur allié, mais n’ayons pas peur de nous voir car « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. », selon Oscar Wilde.


BELISSIME

PORTRAITS RÉALISÉS PAR

© HELMA JAKOBIAK



WWW.WYLDE-PARIS.COM


62 MUE-MAGAZINE.FR NUMÉRO 4 LILA

l’horoscope BÉLIER Les roses sont rouges, les violettes sont bleues, et vous, vous avez des allergies.

TAUREAU Quand les jours deviennent vraiment beaux : plus personne au bureau.

© CHUTTERSNAP

vous

ABON N E Zà un magazine qui vous ressemble. Ici pas de chichis, la mode se sublime de valeurs et le MUE devient le premier magazine dédié aux tendances d’une mode éthique et innovante.

GÉMEAUX Choisir entre avoir un peu froid le matin, ou un peu chaud l’aprèsmidi. Une saison qui ne nous facilite vraiment pas la vie.

4 n u m éros p a r a n pour seulement

CANCER

LION

VIERGE

On profite du soleil et des jardins en fleurs. Soufflez le temps d’un printemps !

Comme une jeune plante, vous évoluez vite. Attention aux racines qui font trébucher !

On rêve de robes légères et de petit perfecto. C’est la saison parfaite pour travailler votre look sans contrainte.

BALANCE

SCORPION

SAGITTAIRE

Bonne nouvelle ! C’est l’heure du grand ménage de printemps. On balance tout (au recyclage).

On enlève sa doudoune, on se détend : rien de bien méchant au printemps.

Un grand renouveau vous attend cette saison. Vous êtes plutôt Tencel ou Modal ?

35€ rendez-vous sur

m ue- m a g a z in e.fr

@muemagazinemode

CAPRICORNE

VERSEAU

PO I S S O N

Un printemps plein de rebondissements. Prête à élargir vos horizons ?

Chaque saison, vous avez cette même énergie. Qu’est-ce qu’on vous envie ...

Plus que quelques mois à attendre avant de pouvoir plonger. Tenez bon, ça ne va pas tarder !

on vous parle

on vous montre

on vous inspire

on vous rhabille



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