Montagne Leaders 264

INTERVIEW

FOCUS

Acte II

Laurent Chelle

Statioscopie

La montagne s'active

Compagnie des Alpes

Courchevel

CHANTIERS

ÉDITO « La fierté a rarement un juste milieu, on en a trop ou pas assez. »

Marguerite de Blessington

Cette citation de la Comtesse de Blessington reflète à merveille un sentiment récurrent au moment de conclure ce numéro : notre secteur économique souffrirait-il d’un complexe d’infériorité, à moins que ce ne soit une modestie démesurée ?

Globe-trotter du benchmarking pour l’activité Domaines skiables de son groupe, Laurent Chelle le confie non sans sourire : « On aime se faire mal en

France… », alors même que l’ensemble de l’offre Ski française n’a rien à envier à ses principaux concurrents ! Certes les stations tricolores ne sont pas parfaites, et elles ne peuvent se satisfaire de leurs acquis, mais elles doivent rester terres d’innovation, comme ce fut toujours le cas.

La compétitivité est avérée. Les prévisionnels chiffrés pour la saison à venir viennent étayer la thèse : après trois hivers dont les débuts oscillent entre mauvais et catastrophiques, l’engouement est toujours là ! Les hypothèses de fréquentation sont bonnes, voire à la hausse. Les domaines skiables, les stations et les destinations françaises restent attrayants auprès de la clientèle nationale et étrangère.

A l’occasion du congrès de Beaune, la commission Pistes & Environnement de Domaines Skiables de France avait concocté une table ronde qui a permis d’évoquer le travail mené par plusieurs stations avec une agence de notation sur divers critères (environnement, social, emploi). Et le résultat est sans appel : la performance des opérateurs de domaines skiables est remarquable.

L’occasion pour le président de cette commission, Alexandre Maulin, d’inciter la montagne à se décomplexer, et à assumer ses « vertus environnemen-

tales » : « on n’ose pas communiquer, on a toujours l’impression d’être les mauvais élèves ».

Tout ceci n’a pas valeur de mise au point mais doit bien donner matière à réflexion : les professionnels doivent œuvrer en gardant à l’esprit ce sentiment de fierté, dans la meilleure acceptation du terme, celle de la dignité et de l’amour-propre. Dans le sillage d’un fleuron français qui vient d’enregistrer sa 4e victoire en 5 nominations en tant que World’s Best Ski Resort ! n

L'équipe de Montagne Leaders

N° 264

S OM M AI RE

8 Leaders 12

Brèves Actus

Val Thorens reçue 4 sur 5 ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 La Plagne, (encore) capitale de la météo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Epierre inaugure sa nouvelle microcentrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 L’Isère aux couleurs de l’olympisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Montclar change de mains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Livres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Cluster Montagne - 4 projets labellisés suite à l'Appel à Projets MII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 ANENA - Centre de formation agréé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 G2A Consulting - L’hiver en chiffres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Châtel pense à la sécurisation de son produit ski et de ses emplois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 L’ADSP - interview croisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Expo Andes 2017, entre bilan et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Focus Courchevel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

36

Interview

Dossier

LAURENT CHELLE

CONGRÈS DE DOMAINES SKIABLES DE FRANCE 2017

Dir. exécutif en charge du développement et de l’attractivité des destinations montagne pour la Cie des Alpes

88 CHANTIERS

Jean-Yves NOYREY. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Laurent TRAVERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

104

ENTREPRISES

58

Parmi les Grands crus

La Clusaz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Paradiski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Serre-Chevalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 Les Menuires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Chamonix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 La Bresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 Les 7 Laux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

Dans les coulisses de SACMI et Comag . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Team Axess – Un nouveau système d'accès en 4 semaines ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Kässbohrer – La PRO ACADEMY en plein essor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sunkid - Des mini-téléskis qui ont tout des grands . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prinoth - Un poste de travail unique ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

est édité par Montagne Expansion SAS. RCS Grenoble B 351 775 036 6, avenue de l’Europe - 38029 Grenoble Cedex 2 - France Tél. : 04 76 90 84 38 - Fax : 04 76 90 80 63 - Principal actionnaire : Dovemed SAS - Président et directeur de la publication : Dominique Verdiel Président d’honneur : Michel Drapier - Directeur de la rédaction : Dominique Verdiel - Rédaction : Mickaël Frottier, mickael.frottier@montagneexpansion.fr – Martin Mazza, martin.mazza@montagneexpansion.fr - Publicité / Commercial : Sébastien Mittelberger - 04 76 85 50 51 - sebastien.mittelberger@montagneexpansion.fr Publicité / Webmarketing : Denis Réal - 04 76 84 32 16 - denis.real@montagneexpansion.fr - Administration des ventes / Abonnements et diffusion : Stéphanie Lucchino - 04 76 84 32 08 stephanie.lucchino@montagneexpansion.fr - Maquette : Fred Dumas 04 76 90 39 88 - Imprimerie : Rotimpres, Espagne ISSN : 1774 - 4547 - N° de commission paritaire : 0420T82362 Dépôt légal : à parution - Toutes photos non créditées : Dovemed SAS. La reproduction, même partielle, de tous les articles parus dans le magazine Montagne Leaders est interdite sauf accord écrit de la rédaction.

4 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

104 114 116 118 120 122 123 124 126 128

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Carnet Rémy Counil nommé nouveau directeur général de l’Office de Tourisme de la Plagne

D

epuis le 1er octobre, Rémy Counil a succédé à Xavier Feuillant à la tête de l’Office de Tourisme de la Plagne. Diplômé d’un master en ingénierie touristique et management, il dispose de douze années d’expérience dans le tourisme en montagne. Rémy Counil est un habitué des lieux, puisqu’après avoir débuté sa carrière au sein de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de l’Isère, il a rejoint l’Office de Tourisme de la Plagne en 2007, en tant que chargé de mission touristique et événementiel et dernièrement directeur de station de Plagne-Montalbert et de la vallée. A peine nommé, Rémy Counil a dévoilé ses ambitions pour la station dont il est originaire : « nos objectifs seront ambitieux et nécessiteront le développement d’une synergie commune, pour que tous les acteurs de la Plagne deviennent des ambassadeurs du territoire et vibrent pour la station. Fidéliser la clientèle, conquérir de nouvelles parts de marché et positionner l’image de la station sont les axes majeurs à développer. L’ambition qui m’anime fera de ce projet une réussite commune, qui ne soit pas celle d’un homme, d’une équipe, d’une structure, mais bien celle de toute la destination la Plagne ». n

© OT La Plagne



Départ

Laurent Dourrieu quitte l’EPSA

A

DR

près six ans passés à la direction de l'Etablissement Public des Stations d'Altitude, ou EPSA, qui regroupe les stations de Gourette et La Pierre Saint Martin, ainsi que le train touristique de la Rhune, la période de détachement de Laurent Dourrieu est arrivé à son terme le 31 octobre 2017. A la tête de l’EPSA, Laurent Dourrieu a notamment participé activement au développement de la fréquentation du train touristique de la Rhune ainsi qu’à l’accompagnement du programme départemental de modernisation de la station de ski de la Pierre-Saint-Martin. Laurent Dourrieu a également fait des questions sociales sa priorité, que ce soit au sein des quatre sites exploités par l'EPSA, tout autant que par son implication en tant que membre de la Commission sociale de la chambre de Domaines skiables de France. Depuis le 1er novembre, Renaud Lobry a quitté ses fonctions de directeur du site de Gourette pour lui succéder à la tête de l'EPSA. Laurent Dourrieu se verra quant à lui confier de nouvelles missions au sein de l’institution départementale.

Décès

In memoriam

© MBS

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6 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

atthieu Heron avait rejoint l’aventure Secomate en juillet 2009, et avait poursuivi sous l’ère MBS. Il nous a quitté, dans la fleur de l’âge, en mai 2017 au lendemain de ses 41 ans. Ses collègues et amis conserveront de lui l’image d’un homme chaleureux et avenant. Ses compétences et son sens de l’humour facilitaient le travail de tous les jours. Les clients qu’il rencontrait régulièrement l’appréciaient également pour sa grande disponibilité et son professionnalisme : il trouvait toujours « la petite solution » à leurs tracas quotidiens. Grâce à sa personnalité Matthieu transformait souvent cette relation professionnelle en amitié. Dévoué à sa famille, qui était sa force et son équilibre, Matthieu était également apprécié par l’ensemble de la profession.

Nous adressons toutes nos condoléances à son épouse, Caroline, et ses fils, Antoine et Lucas, à sa famille ainsi qu’à ses amis.

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LEADERS

BIO EXPRESS Date et lieu de naissance Le 15 février 1958, à Bourg-d’Oisans.

Formation DUT de Génie thermique en 1978 Etat civil en couple, deux enfants moniteurs.

Elu depuis 2009.

8 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Votre principale qualité ?

Beaucoup d’écoute, qui correspond à ma philosophie : les élus sont à la disposition des habitants pour leur rendre la vie plus facile, dans la légalité bien entendu.

Et de la diplomatie également, je n’aime pas terminer une réunion sans se serrer la main.

Votre grand défaut ?

Peut-être trop de consensus, un peu logique compte tenu des

qualités. Et ne pas prendre assez de recul sur les choses, notamment quand on a la tête dans les dossiers.

Une devise ?

Etre droit dans ses bottes, et pouvoir se regarder dans le miroir, avec la satisfaction du travail bien fait car c’est cette attitude là qui l’emporte.

Le métier dont vous rêviez étant enfant ?

Jean-Yves Noyrey Maire de l’Alpe d’Huez Je me voyais bien dans la nature, la gestion des forêts, l’ONF… c’est finalement le monitorat qui l’a emporté. Il existe pourtant un point commun : la liberté d’organiser ses journées de travail.

Vos débuts professionnels ?

J’ai passé le monitorat probatoire à Morzine en 1977, et j’ai débuté l’enseignement l’hiver suivant.

Pourquoi s’être présenté à la mairie de l’Alpe d’Huez ?

L’envie de s’investir est un peu viscérale. A Oz-en-Oisans

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soient uniquement destinées à faire du tort aux équipes en place, au détriment de beaux projets.

Votre prochain challenge ?

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU), à nouveau ! Après 15 ans, nous repartons d’une feuille blanche pour mettre sur pied un nouveau document, consensuel et fédérateur, et qui ne fasse pas l’objet de recours.

Votre meilleur souvenir professionnel ?

Ma première élection à la

Les élus sont à la disposition des habitants pour leur rendre la vie plus facile.

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j’œuvrais déjà au sein des différentes associations en tant que bénévole. Puis il y a eu le conseil municipal d’Oz, celui de l’Alpe d’Huez et l’élection en 2009. Si je devais déménager, peu importe où, je pense que je me rapprocherai de la municipalité en place.

Ce qui vous plaît le plus dans votre activité ?

Le milieu professionnel, et l’environnement interconnecté.

En étant membre du comité directeur de la FFS et de celui du Syndicat des moniteurs, j’ai parfois l’occasion de sortir du monde municipal.

Ce qui vous plaît le moins ?

En étant élu « jeune » maire, on a la fougue, la motivation … on rajeunit presque ! Mais on doit rapidement faire le constat que tout le monde n’a pas le même objectif. Beaucoup ne se préoccupent pas de l’intérêt de la mairie, de la station ou de la destination. J’ai du mal à accepter que nombre de contestations

direction de l’Ecole de ski d’Huez.

C’est une réussite vu mes origines et cela a conditionné toute la suite de ma carrière.

Un regret ?

Peut-être de n’avoir pas su prendre plus de temps pour ma vie de famille ; mes activités laissaient peu de temps morts.

Votre dernier coup de cœur ?

Ma décision de m’être remis au golf, via Fabrice Hurth, après une dizaine d’années sans jouer.

Votre dernier coup de gueule ?

Le coup d’arrêt sur notre PLU !

J’étais déçu et en colère sur le moment, probablement car je n’ai pas vu venir cette décision, du fait de mon caractère positif.

Votre prochaine destination ski ?

L’Alpe d’Huez, quasi-uniquement L’Alpe d’Huez. Nous avons fait une visite professionnelle en Autriche voilà 2 ans et nous projetons d’en faire une autre en Italie cette fois.

Et hors-ski ?

Ce n’est pas moi qui la déciderai mais ma compagne (rires). Après le Maroc et la Tunisie, ce sera certainement encore une semaine dans un pays chaud.

Votre dernier coup de téléphone ?

Un problème d’urbanisme pour un permis de construire.

Le prochain ?

Au directeur des remontées mécaniques pour préparer une réunion sur la répartition des recettes du domaine skiable.

Votre fond d’écran de téléphone ?

Je viens de changer de téléphone, c’est encore celui d’origine.

Auparavant c’était mon restaurant sur les pistes.

Des réseaux sociaux ?

Pas du tout. Mais je tiens toujours à préparer moi même les réponses pour les plaintes des clients ou des résidents secondaires.

Votre lieu pour décompresser ?

Le golf ou la chasse : on ne voit pas passer le temps !

Télé, livre, musique ou internet ?

Je n’ai pas trop le temps, et je suis capable d’aller en voiture jusqu’à Annecy sans allumer la radio !

Votre rêve le plus fou ?

Reconstruire un petit chalet pour avoir le temps d’en profiter sans la pression d’aujourd’hui.

Ce que vous emmèneriez sur une île déserte ?

Aujourd’hui ce serait mon ordinateur et mon téléphone.

Demain uniquement mon téléphone. Et peut être de la lecture ou une radio car à cet endroit j’aurai du temps. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 9

LEADERS

BIO EXPRESS Date et lieu de naissance 29 juillet 1971 à Fougères (Ille-et-Vilaine) Formation Ingénieur des Ponts et Chaussés de Paris et diplômé de la Escuela técnica superior de ingenieros de caminos, canales y puertos de Madrid.

Etat civil En couple avec deux enfants.

En poste depuis Novembre 1999.

10 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Votre principale qualité ?

On peut compter sur moi, je suis disponible et fiable.

Votre grand défaut ?

Je prête peu d’attention aux détails, ce qui me permet de décider vite, mais cela peut être perçu comme de la superficialité alors que ce n’est pas le cas. Je suis simplement optimiste.

Une devise ?

Aime ton prochain comme toimême.

Le métier dont vous rêviez étant enfant ?

Bâtisseur. J’avais envie de construire des ponts, des tunnels.

Laurent Travers Président TechnoAlpin France

Pourquoi avoir rejoint votre entreprise actuelle ?

York Neige proposait un poste de chargé d’affaires intégrant une activité multi-technique qui m’intéressait fortement : construction, gestion de projets et de chantiers dans les domaines de l’hydraulique, de l’électricité et de l’informatique notamment. Le domaine d’activité m’intéressait, et la situation géographique du poste, basé à Nantes, a également pesé dans la balance.

Ce qui vous plaît le plus dans votre activité ?

Le côté multi-technique et l’environnement montagne me plaisent. J’ai la chance de travailler dans un secteur d’une grande convivialité, et dans un contexte international. J’ai besoin de cela, de contacts variés et internationaux.

Ce qui vous plaît le moins ?

Peu de chose, j’essaye de donner du sens à ce que je fais. J’ai la chance de pouvoir être un acteur, donc les choses qui me plaisent le moins, j’essaye de trouver des solutions pour les rendre moins déplaisantes.

Votre prochain challenge ?

Introduire en France les activités de diversification du groupe TechnoAlpin, que ce soit les cabines à neige ou les solutions EmiControls en lien avec la lutte anti-incendie ou le contrôle des

mes gonds, donc je ne m’en souviens plus.

émissions. Ce sont des activités qui sont en croissance au niveau du groupe, et qui ne sont pas encore implantées en France.

Votre prochaine destination ski ?

Châtel, pour les 70 ans de la station et pour aller voir la Snowfactory que nous avons mise en place. Et, durant les fêtes, en Maurienne.

Votre meilleur souvenir professionnel ?

Mon premier souvenir de déplacement sur le terrain, en 1999. C’était à Fiss, en Autriche, de nuit à bord d’une dameuse. J’ai eu l’impression d’un premier face à face avec la montagne. On a l’impression d’être un peu au bout du monde, avec une sensation de majestuosité, de grandeur. C’était très sympa, surtout au niveau des émotions que j’ai ressenti.

Et hors-ski ?

Ou ma Bretagne natale, ou mon pays d’adoption : l’Espagne.

Votre dernier coup de téléphone ?

Avec notre responsable des ressources humaines.

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De nuit à bord d’une dameuse, j’ai eu l’impression d’un premier face à face avec la montagne.

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Vos débuts professionnels ?

J’ai quelque part réalisé mon rêve d’enfant puisque j’ai commencé ma carrière dans le BTP, dans les fondations spéciales, au travers d’un stage d’un an à Paris puis d’une coopération au Panama et au Venezuela. De retour, j’ai intégré Spie Batignolles et suis parti à Berlin puis en France, à Lyon notamment, avant de pousser les portes de York Neige en 1999.

Un regret ?

J’aurai aimé faire un troisième cycle durant mes études, peutêtre pour compléter ma formation d’ingénieur qui même si elle est généraliste, reste une formation qui ne prépare pas forcément à la gestion d’entreprise ou au commerce.

Mais, j’ai eu la chance que l’entreprise m’accompagne et me propose des formations à chaque évolution de poste et de fonctions.

Votre dernier coup de cœur ?

Un piano numérique. Je jouais de la musique plus jeune, et j’ai depuis abandonné. Je m’y suis remis avec plaisir l’année dernière.

Votre dernier coup de gueule ? Ça m’arrive rarement de sortir de

Le prochain ?

Avec mon homologue autrichien, avec qui je partage la direction commerciale du groupe.

Votre fond d’écran de téléphone ?

Des aurores boréales.

Des réseaux sociaux ?

LinkedIn, Facebook et WhatsApp. Votre lieu pour décompresser ?

La maison.

Télé, livre, musique ou internet ?

La lecture dans mes déplacements, et la musique à la maison.

Votre rêve le plus fou ?

Le paradis.

Ce que vous emmèneriez sur une île déserte ?

Je suis assez pragmatique : un couteau et une gourde. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 11

ACTUS

World Ski Awards

Val Thorens reçue 4 sur 5 !

Les autres « Best ski resort » dans leurs pays respectifs : Cerro Catedral (Argentine) Vallnord (Andorre) Jasná Nízke Tatry (Slovaquie) The Lake Louise Ski Resort (Canada) Kitzbühel (Autriche) Krvavec (Slovénie) Nevados de Chillán (Chili) Bansko (Bulgarie) Åre (Suède) Deer Valley Resort (Etats-Unis) Aramón Cerler (Espagne) Laax (Suisse) Iso-Syöte (Finlande) Thredbo (Australie) Val Gardena (Italie) Vanke Lake Songhua Resort (Chine) Trysil (Norvège) Vivaldi Park (Corée du Sud) Kotelnica Bialczanska (Pologne) Rusutsu Resort (Japon) Skiareál Špindleruv Mlýn (Rép. tchèque) Mt Hutt (Nouvelle-Zélande) Sinaia (Roumanie) Garmisch-Partenkirchen (Allemagne) Rosa Khutor (Russie)

12 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

© World Ski Awards

D

u 17 au 19 novembre, l’A-Rosa de Kitzbühel accueillait la 5e cérémonie des World Ski Awards. L’événement grandit et les nominations commencent à compter dans le petit monde des professionnels du tourisme et des sports d’hiver.

Et pour la 4e fois en 5 ans, Val Thorens est couronné meilleure destination mondiale de sports d’hiver. (Seule Kitzbühel s’est immiscée dans cette domination, en 2015.) Parmi le palmarès mondial de cette édition 2017 : Laax est la meilleure destination freestyle, Bergbahn AG Kitzbühel le meilleur opérateur ; Ski Dubai a été sacré dans la catégorie des Centres de ski indoor et Sunweb en tant que meilleur tour opérateur.

ACTUS

Evènement

La Plagne, (encore) capitale de la météo Rendez-vous unique et atypique, les Rencontres Climat Météo Montagne se tiendront de nouveau à la Plagne, les 26 et 27 janvier 2018.

© S. Merindol

L

’évènement rassemble le monde de l’information météo et celui de la montagne - journalistes, météorologues, scientifiques, élus, professionnels de la montagne et des domaines skiables - pour échanger et débattre autour des nouvelles technologies et de l’impact des changements climatiques sur l’économie. « Des parrains prestigieux, des invités emblématiques, des intervenants passionnants et passionnés, l’environnement exceptionnel d’une grande station de ski, les Rencontres restent fidèles à ce qui fait leur succès », précise Christian Reverbel, fondateur et organisateur des Rencontres Climat Météo Montagne.

Parmi les thèmes abordés lors des conférences et des tables rondes de cette 13e édition : « Comment mieux communiquer sur l’enneigement des stations et la skiabilité des pistes ? », « Neige de culture-neige naturelle : comment chaque station construit-elle son domaine skiable face au changement clima-

L’édition 2017 se tenait déjà à la Plagne.

tique et comment le faire savoir ? », « La communication de crise en montagne, quels nouveaux outils pour les platesformes d’infos “images en live” », la météo-sensibilité de l’économie, les météos extrêmes, ou encore la qualité de l’air.

En complément de ces interventions, 5 start-ups viendront présenter leurs projets sous forme de pitch. Enfin, les après-midi seront consacrés aux ateliers terrains sous la houlette de professionnels de la neige et des domaines skiables.

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Pour postuler envoyer candidature et lettre de motivation à : recrut@beal-planet.com 14 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

OFFRES D’EMPLOI SEIREL

Chargé d’Affaires Remontées Mécaniques (H/F)

Technicien / Ingénieur : Electrotechnique / Automatismes (H/F)

Description du poste :

Description du poste :

Nous vous proposons d’intégrer la société SEIREL Automatismes, spécialiste du génie électrique des transports par câble et des automatismes de sécurité.

Intégré au sein du Bureau d’Etudes ou du Pôle Services de la société SEIREL, vous serez immergé au cœur de nos réalisations à savoir de la conception à la maintenance d’équipements électriques dans le domaine des entrainements et asservissements de moyennes et fortes puissances et des automatismes de sécurité (activités Montagne, remontées mécaniques).

Sous la responsabilité de la direction, vous interviendrez progressivement après une période d’intégration sur : - la relation client - l’élaboration de solutions techniques et financières à partir des dossiers de consultation - la gestion financière des affaires - la gestion d’aspects contractuels - le dimensionnement et la maîtrise des moyens humains et matériels - le management d’équipe et le suivi global des chantiers - le développement du portefeuille clients - la participation à des salons

Sous la responsabilité d’un Chargé de Clientèle et/ou du Responsable Bureau d’Etudes, vous interviendrez progressivement après une période d’intégration sur : - la participation à la réalisation d’études (schémas électriques, programmation d’automates) - les contrôles de fin de fabrication - la vérification de câblage - l’installation et mise en service - la maintenance, le dépannage, des opérations de SAV

Pré-requis, qualifications et responsabilités :

Pré-requis, qualifications et responsabilités :

Vous êtes issu d’une formation de type BAC+2 à BAC+5 dans le domaine du Génie Electrique / Automatisme.

Le salaire est à négocier selon votre profil et votre expérience.

Vous possédez une formation de type BTS électrotechnique, DUT GEII complétée éventuellement par une licence ou un diplôme d’ingénieur du même domaine.

Vous bénéficiez d’un minimum de 3 ans d’expérience en environnement industriel. Vous êtes motivé pour découvrir une nouvelle activité et/ou une nouvelle fonction, SEIREL vous propose ce challenge !

Vos qualités organisationnelles, relationnelles ainsi que votre motivation et votre capacité à prendre des initiatives seront les principaux atouts pour mener à bien vos missions.

Vous connaissez idéalement les outils de CAO/DAO tels que See Electrical et/ou Autocad.

Poste en CDI basé à St-Priest.

Le salaire est à négocier selon votre profil et votre expérience.

Des déplacements seront à prévoir pour réaliser les mises en services et travaux sur site.

Merci d’adresser votre CV, une lettre de motivation ainsi que vos prétentions à M. Lionel YVERT : lyvert@seirel.fr

Merci d’adresser votre CV, une lettre de motivation ainsi que vos prétentions à M. Lionel YVERT : lyvert@seirel.fr

Vous justifiez au minimum d’une première expérience de 3 ans à un poste similaire, particulièrement dans les automatismes et les entraînements de puissance.

Vous disposez de qualités relationnelles et commerciales certaines et votre expertise technique vous permet d’être force de proposition auprès des clients et de vos équipes internes.

Le poste (CDI) est basé à St Priest avec des déplacements fréquents chez nos clients de la montagne mais aussi du transport urbain.

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 15

ACTUS

Inauguration

Epierre inaugure sa microcentrale Le 6 octobre dernier, la commune savoyarde d’Epierre a inauguré la première microcentrale hydroélectrique installée et exploitée par Mellan Energie.

Hervé Genon, président de la communauté de communes Porte de Maurienne et de Maurienne Expansion, Emilie Bonnivard, députée, Lionel Mellan et son épouse, et Jean Bouvier, maire d’Epierre.

D

ans une période qui sent bon les énergies renouvelables et l’abandon progressif des énergies fossiles, les montagnes ont une réelle carte à jouer. Riche de ressources hydriques, ces territoires ont de tout temps compté sur l’eau et sa force pour les épauler. Peu à peu délaissée, cette énergie revient aujourd’hui sur le devant de la scène, au travers d’entreprises qui ont investi le secteur et développé des savoir-faire particuliers. Ce constat, Jean Bouvier maire d’Epierre le partage, comme il l’a souligné à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle microcentrale de sa commune : « Aujourd’hui, nous sommes préoccupés par la préservation de la qualité de notre environnement et nous devons lutter contre la pollution. Il y a une ressource propre, renouvelable, c’est celle de l’énergie hydroélectrique et on se doit de l’utiliser ». Spécialisée dans la promotion, la réalisation et l’exploitation d’ouvrage hydroélectrique, Mellan Energie a utilisé le canal de fuite de la centrale des Moulins, appartenant à la Compagnie Nationale du Rhône des Moulins, pour turbiner les eaux plus en aval. Plus précisément, la nouvelle microcentrale Mellan Energie utilise une turbine de type « Francis », une turbine hydraulique à réaction. « L’installation est souterraine, avec une longueur de conduite de 360 m. La hauteur de chute elle, est de 29 m. Cette microcentrale a une puissance maximale brute de 140 kW, » précise Lionel Mellan, dirigeant de Mellan Energie. Avec cette première réalisation, Lionel Mellan démontre l’ensemble des savoir-faire de Mellan Energie, et s’ouvre de nouveaux horizons.

La montagne, mais pas uniquement Plus habitué à voir Lionel Mellan et ses équipes intervenir dans l’univers de la montagne et dans le domaine des remontées mécaniques – montage en atelier et maintenance méca-

16 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

nique notamment - fort est de constater qu’il ne faut pas cantonner leurs activités à ces seuls domaines d’intervention. La société M.E.G.I., fondée en 2004 et implantée à Saint-Pierrede-Belleville, a développé bon nombre de savoir-faire en matière d’électricité industrielle en apportant des solutions performantes et sur-mesure, mais également dans le domaine du câblage en ligne. M.E.G.I. maîtrise d’ailleurs la fibre optique dans toutes ses envergures et intervient dans les projets les plus extravagants, comme la pose d’une portée de 600 mètres de fibre optique aérienne entre deux pylônes haute tension ! Enfouissement, tirage et raccordement de fibre optique, de conduite forcée et réseau divers, M.E.G.I. est le spécialiste des travaux en accès difficile. Par ailleurs, il s’agit même de la seule société en Europe à être en mesure de pouvoir souder jusqu’à 4 000 mètres d’altitude et par -20°C. Si sa notoriété s’est d’abord construite au travers de ces domaines d’intervention, M.E.G.I. a souhaité parfaire son développement et investir le domaine de l’hydroélectricité, au travers de la société Mellan Energie dont elle est actionnaire.

Pose de conduite forcée et réalisation d’ouvrage hydroélectrique sont le cœur d’activité de cette société qui n’a pas fini de faire parler d’elle. D’autant plus qu’outre la réalisation de l’ouvrage, M.E.G.I. est également en mesure d’en assurer l’exploitation.

D’année en année, M.E.G.I. a développé ses activités si bien qu’aujourd’hui, elle intervient auprès de tout type de producteur d’hydroélectricité pour assurer notamment l’entretien et la maintenance de leur installation. Acteur français, M.E.G.I. exporte également ses savoir-faire tant en Europe qu’au grand export : un bel exemple de réussite française, d’autant plus qu’il a d’ores et déjà de nouveaux projets dans les tuyaux. n

PUBLI-REPORTAGE

DGIT

DGIT : Une expertise en matière de gestion et d’optimisation de domaines skiables

Derrière l’acronyme DGIT se cache une appellation : Développement et Gestion Industrielle et Touristique domaines skiables, et surtout un homme, Jean Labrousse : directeur général et fondateur de l’entreprise. Issu du sérail et surtout homme expérimenté, Jean Labrousse se fait fort de partager ses compétences et son expertise à des opérateurs toujours plus nombreux. Explications.

Depuis 2004 et la création de la société, Jean Labrousse a articulé DGIT autour de quatre grands pôles de compétence : optimisation et gestion des coûts, audit et suivi financier, achat et investissements, suivi de DSP et rapports annuels de concession.

Dans le cadre de mission, DGIT intervient notamment aux côtés des opérateurs de domaines skiables pour les accompagner tant en matière d’accords tarifaires que de relations financières et juridiques entre structures. Fort de ses quinze années d’expérience, DGIT est également en mesure d’apporter son expertise en matière de suivi budgétaire, de mise en place de budgets, BP et d’indicateurs, en gestion et exploitation. Trésorerie annuelle et par service ainsi que prévisionnel de fin d’exercice sont bien évidemment des domaines où DGIT apporte ses compétences pour accompagner les opérateurs, tant privés que publics, et leur faire bénéficier d’une vision à court et long terme.

DGIT, une expertise en matière de DSP

Nombreux sont les opérateurs à partager leurs inquiétudes face à un droit et une législation en constante mouvance, et le régime des DSP n’est pas exclu de ce constat. En constante adaptation, DGIT est l’acteur idoine pour les accompagner tant en matière de suivi de DSP, que de réponse à un appel d’offre pour ne citer que ces domaines d’intervention puisque la société DGIT accompagne régulièrement ses clients opérateurs de remontées mécaniques dans la rédaction de rapports de concession comme le compterendu annuel du délégataire, en totale conformité avec la Loi Montagne.

Disposant de partenaires en matière juridique et fiscale, DGIT est l’acteur qui peut vous accompagner dans des opérations délicates et fondamentales en matière de gestion d’un domaine skiable.

A son actif, de nombreuses stations suivies, avec des profils et des sites géographiques particulièrement variés : une liste de client qui ne cesse de prendre de l’ampleur, années après années. w

Jean LABROUSSE 06 61 16 25 28 jean.labrousse@dgit.fr www.dgit.fr n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 17

ACTUS Anniversaire

L’Isère aux couleurs de l’olympisme Il y a cinquante ans, les Xe Jeux Olympiques d’hiver étaient organisés à Grenoble, transformant durablement le territoire. Pendant plusieurs mois, de nombreux événements vont faire souffler l’esprit et les valeurs de l’olympisme sur tout le département isérois.

Martine Kohly, vice-présidente du conseil départemental, Lionel Beffre, préfet de l’Isère, Éric Piolle, maire de Grenoble, et Yannick Belle, vice-président de La Métro, étaient réunis le 12 octobre dernier pour présenter les célébrations qui seront organisées pour le 50e anniversaire des JO de 1968.

Grenoble fête ses Jeux Si un temps fort est prévu en février 2018 à Grenoble – avec notamment une grande journée anniversaire et un spectacle son et lumière le 6 février, suivis de plusieurs semaines riches en événements autour du Palais des sports – le coup d’envoi des festivités a d’ores et déjà été donné avec le Snow Garden Festival, du 12 au 14 octobre derniers. Au fil des mois, ce sont ainsi de nombreux événements qui ont été et seront colorés aux cou18 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

DR

L

e Palais des sports, l'Hôtel de Ville, la Maison de la culture, la gare, le Village Olympique… Au-delà de l'aspect sportif, les Jeux Olympiques de Grenoble, qui se sont déroulés du 6 au 18 février 1968, ont entraîné de grands investissements, des constructions et des aménagements qui ont fait de la capitale des Alpes une ville innovante et moderne. Autour de Grenoble, c'est aussi l'ensemble du territoire qui s'est transformé, et notamment les stations qui se sont développées pour accueillir des épreuves, en construisant les équipements nécessaires : piste de bobsleigh à l'Alpe d'Huez, tremplin de saut de 90 mètres à Saint-Nizier-du-Moucherotte, tremplin de saut de 70 mètres et ski nordique à Autrans, piste de luge à Villard-de-Lans et ski alpin à Chamrousse. Pour célébrer ce cinquantième anniversaire, un programme riche en animations a été élaboré. « Ce sera un événement festif, populaire, sportif, culturel et intergénérationnel », soulignait le maire de Grenoble Éric Piolle, le 12 octobre dernier, lors de la présentation de ces festivités qui s’étaleront jusqu’en juin 2018. Pour l'occasion, il était accompagné du préfet de l’Isère Lionel Beffre, de la vice-présidente du Département Martine Kohly, du vice-président de la Métro Yannick Belle, ainsi que de nombreux partenaires institutionnels et acteurs associatifs du territoire.

leurs olympiques : les Rencontres du cinéma de montagne de Grenoble, les Internationaux de France de patinage ou encore le Festival du cinéma de montagne d’Autrans qui se tiendra du 6 au 10 décembre.

Parmi les multiples événements qui rythmeront l’année 2018, il y aura plusieurs expositions sur les JO : au Musée dauphinois, à la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble, à l’Alpe d’Huez, au Belvédère à Saint-Martin-d’Uriage, ou encore à l’office de tourisme de Villard-de-Lans. Les événements sportifs ne seront pas en reste, avec entre autres, la course des Légendes à Chamrousse le 23 janvier, la Foulée Blanche à Autrans du 3 au 7 février, ou encore les Schools Winter Games auxquels vont participer des jeunes de 20 pays dans les stations olympiques du 6 au 9 février prochains. Enfin, le salon Mountain Planet, qui se tiendra du 18 au 20 avril 2018, clôturera les festivités organisées par la ville de Grenoble, notamment lors de la soirée de gala qui s’annonce d’ores et déjà comme inoubliable. n

ACTUS

Economie

Montclar change de mains La station de Montclar, en grandes difficultés financières, a été reprise par un collectif suite à une saison 2016/2017 particulièrement difficile.

Face à cette situation, la commune s’était résolue à abandonner l’exploitation en régie pour passer en délégation de service public.

A

ttachés à leur station, les habitants de Saint-Jean Montclar se sont donc mobilisés, et ont constitué une société, MDS pour Montclar Domaine Skiable, pour devenir le nouvel opérateur de la station de la Vallée de la Blanche. « Huit emplois à l’année sont ainsi sauvés grâce à cette reprise de la station. 300 emplois indirects profiteraient également de la station qui compte 25 commerces, une école et une garderie [...] Il y a eu un grand élan de solidarité sur cette reprise. Nous sommes 49 actionnaires pour un capital de 210 000 euros. Il y a à la fois les professionnels du tourisme, on a eu l’aide des communes limitrophes, comme la nouvelle commune Ubaye Serre Ponçon, des communes de Seyne les Alpes, de Chabanon, du Grand Puy...» a confié Alain Quièvre, le président de MDS à Alpes1.

Souffrant des caprices de la météo, la station compte également ne plus subir cet aléa et investir en faveur de la neige de culture. Comme l’a confié Lionel Haud, directeur technique chez MDS, 800 000 euros d’investissements sont prévus, et une ré-

serve collinaire de 15 000 m3 sera créée en 2018. « Pour cet hiver, il y a une première tranche de 400 000 euros et pour l’hiver prochain une seconde tranche de 400 000 euros avec une subvention de la région PACA » a tenu à préciser ce dernier.

Commerçants, hébergeurs, loueurs de ski, pharmaciens et habitants se sont tous mobilisés et ont franchi le cap de devenir actionnaires de MDS. Fort de cette mobilisation, les idées fusent et la station sent un vent de dynamisme souffler. Présence sur les réseaux sociaux, nouveaux canaux de commercialisation, la nouvelles équipe compte investir tous les fronts pour assurer une continuité à la station, et aux emplois locaux. n

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 19

Livres

A table autour des Alpes

Nouveau regard sur Evolène

La cuisine de montagne ne se limite pas aux

Certains pourraient dire, « encore un ouvrage sur Evolène ? ». Ils

fromages fondus ! Avec ces 52 recettes, Rachel

pourraient, mais auraient tort. Certes, les éditions Slatkine n’en sont

Best et Jean-Christophe Van Waes nous dévoilent

pas à leur premier livre sur le sujet, mais l’auteure, Claude Bernhard,

une partie immergée de l’iceberg que constitue la

livre sa vision d’Evolène, commune suisse située dans le canton du

cuisine transalpine. Au fil des pages on apprivoise

Valais, et de ses montagnes, avec un regard scientifique. Biochimiste,

les produits naturels et authentiques en découvrant

l’auteure revient sur l’histoire géologique, sur le climat, la faune, la

des secrets culinaires de montagnards, qu’ils soient

flore, et sur l’impact de l’homme, de manière instructive et surtout

italiens, suisses ou français. Les auteurs ont eu

vulgarisée.

l’excellente idée de conjuguer cette découverte

Véritable invitation au voyage, « Evolène, regard sur un paysage »

d’authenticité à la saisonnalité des produits, une

propose une mise en lumière des phénomènes par une approche

notion de bon sens qui passe trop souvent au

photographique inspirée des sciences naturelles. Un hommage à la

second plan dans les menus d’aujourd’hui. •

beauté et la richesse de cette région. •

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20 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

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4 projets labellisés suite à l’Appel à Projets MII du Cluster Montagne Le secteur de l’aménagement touristique de la montagne ne cesse d’évoluer et l’innovation est un levier prioritaire pour les acteurs de la filière, afin de répondre aux défis de la montagne de demain. Ainsi, selon l’Observatoire économique mené par le Cluster Montagne en juin 2017, 75% des entreprises de la filière considèrent la montagne comme un secteur innovant et 83% d’entre elles ont des projets de développement de nouveaux produits ou services. Le Cluster Montagne a donc lancé, pour la 5e année consécutive, son Appel à Projets MII – Montagne Innovante et Internationale, dont l’objectif principal est de labelliser des projets innovants à fort potentiel en France et à l’international.

Cette année, 9 projets ont été présélectionnés (sur 15 candidatures reçues) et ont accédé à la journée de labellisation. Au programme de cette journée : • Une matinée de préparation « 2h pour être labellisé ».

Les 9 candidats ont défendu leurs innovations devant les partenaires de l’Appel à Projets : Région Auvergne-Rhône-Alpes, ANMSM, Auvergne-Rhône-Alpes Entreprise, BPI France, CCI Savoie, CRITT Savoie, Domaines Skiable de France, EDF « Une Rivière, Un Territoire », l’INPI, le Labex Item, Mountain Riders, Savoie Mont Blanc Angels et Université Grenoble Alpes.

• Un temps réseau riche en échanges avec des administrateurs du Cluster Montagne, des professionnels de la filière et les partenaires de l’Appel à Projets.

• Une après-midi dédiée aux pitchs, durant laquelle chaque porteur de projet a disposé de 10 minutes pour présenter son innovation.

• Après 90 minutes de délibération, le jury d’experts a récompensé 3 projets et accordé une mention spéciale.

A la clé pour les trois labellisés : un an d’accompagnement par le Cluster Montagne et l’expérimentation, dans un esprit « living Lab » avec une station ou un territoire de montagne. Quant au projet « mention spéciale » (IZYPAY : solution cashless pour les stations), il bénéficiera d’un accompagnement en vue d’une future labellisation.

Retrouvez l’ensemble de ces innovations en ligne sur la Vitrine des Innovations : cluster-montagne-innovations.com ou auprès du Responsable Innovation et Développement du Cluster Montagne Pierre-François ADAM pf.adam@cluster-montagne.com 04 79 85 82 84

Les trois projets labellisés : L’ENVOL MÉCANIQUE - La Ferté (39) L’Envol Mécanique a conçu V-M-A (Verrouillage Mécanique Automatique), un système de sécurité mécanique de mise sous tension destiné au déclenchement préventif des avalanches, et ce, pour répondre aux accidents encore trop nombreux mettant la vie des professionnels en danger.

Contact : Norbert Barboux 06 82 19 76 62 contact@envol-mecanique.com www.envol-mecanique.com

WHYMPR - Chamonix (74) Whympr est une application mobile dédiée à l'accessibilité des activités de montagne : trekking, escalade, ski, alpinisme… Elle permet d’accéder à des itinéraires partout dans le monde, sur son mobile, avec un contenu multilingue.

Contact : Tim MacLean 07 83 47 15 79 tim@whympr.com www.whympr.com L’Agence EDF « Une Rivière, Un Territoire » a attribué une dotation spéciale de 1 000 € à ce projet. Le développement de cette application contribue à la création d’emplois, à l’essor de l’activité touristique en montagne, à l’attractivité des territoires de Savoie…autant

ASSOCIATION DES ACCOMPAGNATEURS EN MONTAGNE Chambéry (73) « Randoportail » est un service de l’Association des Accompagnateurs en Montagne (2 500 professionnels) qui offre à ses membres un site permettant, sous leur propre et exclusive responsabilité, de publier des randonnées et des séjours qu’ils organisent. Le portail œuvre en faveur de la biodiversité et de l’innovation en montagne.

Contact : Alain Peker 06 87 92 67 77 alain@peker-design.com www.randoportail.fr

de valeurs que soutient l’Agence EDF. Une initiative de

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Avec le soutien de

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n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 23

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n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 25

ANENA : centre de formation agréé Lors de sa création en octobre 1971, l’Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches (ANENA) s’est vue confier comme missions principales la prévention, la sensibilisation et la formation des usagers de la montagne hivernale face au risque d’avalanche. Dès 1972, elle dispense les premiers stages CPT « certificat de préposé au tir » qui forment les futurs pisteurs au déclenchement préventif des avalanches. Depuis la première année, les stages artificiers ont lieu dans la station iséroise de l’Alpe d’Huez.

En 1992, l’ANENA obtient l’agrément pour la formation des maîtres-chiens d’avalanche. Cette formation qualifiante se déroule chaque mois de décembre dans la station des Deux Alpes. Ce sont, à chaque session, une vingtaine de binômes maître/chien qui participent aux différents tests et ateliers en salle et sur le terrain.

Formations professionnelles 2017/2018 : les artificiers de demain en apprentissage aujourd’hui Les stages artificiers ont débuté à l’Alpe d’Huez le 6 novembre dernier. Cette année, ce sont trois sessions de pisteurs et agents des routes qui suivent assidument la formation. Le programme est intensif : quatre jours sont consacrés au « certificat de préposé au tir », concrétisés par une journée en carrière.

La deuxième semaine est consacrée au déclenchement avec des travaux pratiques sur le terrain (démo tir NONEL, tir à la mèche lente).

Ils ont fait appel à l'ANENA : → MONTAZ, → TAS, → ENGINEERISK,

Formations professionnelles 2017/2018 : les maîtres-chiens se donnent rendez-vous aux 2 Alpes

→ L'AFRAT,

→ SYSOCO,

Le 4 décembre prochain débutera aux Deux Alpes la formation de 24 équipes cynotechniques. Comme chaque année, l’équipe pédagogique de l’ANENA composée de gendarmes, pompiers, CRS, pisteurssecouristes, veillera au bon déroulement de la formation et des exercices sur le terrain.

Les recyclages artificiers sont actuellement en cours de réalisation dans tous les départements de montagne. Pour plus de renseignements, veuillez contacter Célia Ducros à l’adresse mail suivante :

→ Meteo France,

celia.ducros@anena.org

→ IRSTEA,

L’ANENA est référencée dans la liste des organismes de formation officiels, consultables sur : data.gouv.fr

→ EDF, → ERDF, → MIFORA,

→ ESI, → Les stations de : La Norma, la Plagne, la Clusaz… → ONF,

Nos formateurs agréés (guides de haute montagne, chargés de mission formation ANENA) œuvrent dès le mois d’octobre et jusqu’en avril, pour dispenser les formations ANENA sur le terrain. Vous pouvez dès à présent contacter Frédéric Jarry (frederic.jarry@anena.org) ou Sébastien Escande (sebastien

escande@hotmail.com) pour programmer la formation de votre choix. © Morgan Perrier

→ ONCFS (liste non exhaustive).

Faites appel à l’ANENA pour la formation de votre personnel

>

Nos offres de formation : • Sauvetage avalanche en autonomie niveau 1 et 2 ; • Déplacement hivernal en sécurité ; • Certificat de préposé au tir ; • Avalancheur ; • NONEL ; • Maître-chien d’avalanche ; • Recyclage artificier.

Formation annuelle d’artificier sur le terrain à l’Alpe d’Huez. Stéphane Bornet, formateur ANENA initie les stagiaires aux différentes méthodes de déclenchement.

Détail de la formation « Déplacement hivernal en sécurité ».

• Déplacement hivernal en sécurité : consolider les connaissances et pratiques liées à sa propre sécurité et à celle des autres (à destination des pisteurs-secouristes dans le cadre du PIDA, des agents de l'environnement et de la fonction publique dans le cadre de missions d'observations, interventions : ONF, ONCFS, EDF, Météo France…).

Intervenant : un formateur agréé ANENA Objectifs : – Préparer, organiser un déplacement dans le cadre d'une opération/mission à titre individuel ou en groupe ; – Être capable de se déplacer en sécurité dans des terrains variés en hiver ; – Savoir faire une analyse critique des situations à risques et savoir renoncer.

Pédagogie : – Echanges et partages d'expérience. Ateliers interactifs et jeux de rôles, sous le contrôle du formateur.

Mais aussi un choix de formations à la carte, en fonction des besoins et spécificités des entreprises.

26 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ACTUS Tendances

Le marketing, la commercialisation, le comportement des clientèles sont au cœur de la stratégie et du positionnement des destinations de montagne ; Montagne Leaders s’est associé à G2A Consulting pour une nouvelle analyse thématique et statistique, alors que le cabinet réunissait le 19 octobre à Montmélian près de 150 professionnels du tourisme pour divulguer les tendances de réservation de l’hiver à venir.

L'hiver en chiffres G2A Consulting

a débuté cette matinée de présentation en annonçant un certain nombre d’évolutions dans son fonctionnement.

A commencer par l’obtention de sa certification ISO 20252 « Etudes de marché, études sociales et d’opinion – Vocabulaire et exigence de service ». Cette norme internationale, traditionnellement destinée aux instituts de sondage de la capitale, vient valider le savoir-faire du cabinet de Montmélian pour ce qui relève du marketing commercial et opérationnel.

Les 500 critères d’évaluation portent notamment sur la méthodologie d’enquête, la sécurisation et la confidentialité des données.

G2A Consulting, fournisseur de données de l’Observatoire National des Stations de Montagne ANMSM/Atout France, a également officialisé un partenariat avec le comparateur Likibu, afin notamment d’automatiser la récolte de certaines données de commercialisation CtoC, de particuliers à particuliers.

Avec 1 000 000 de lits touristiques enquêtés sur près de 70 stations dans tous les massifs de France, G2A Consulting dispose de données qui ont permis pour cet hiver la réalisation d’un outil dynamique, le « big data G2A – visit data », qui propose ainsi à ses adhérents un reporting dynamique des prévisions de fréquentation. Un savoir-faire que le cabinet d’expertise touristique souhaite très prochainement décliner au littoral et à l’urbain.

GOD SAVE THE SKI Willy Fux, LHM Conseil, est venu présenter une étude relative à la clientèle britannique avec une question centrale : quelle est la réaction de cette clientèle après la décision du Brexit ?

Une clientèle skieuse dont le revenu et le budget consacré aux sports d’hiver sont plus importants que la clientèle française.

Comparativement aux touristes français, leurs homologues britanniques partent plus volontiers sans leurs enfants, plus souvent dans des « grandes stations » et majoritairement en France (33%) ; la part de marché hexagonale atteint même 44% pour les vacances de printemps.

28 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

La fidélité n’est pas une caractéristique de cette clientèle qui change volontiers de destination, voire de pays ; en combinant le temps de trajet aux petits inconvénients inhérents à la langue ou encore à la monnaie, le marché britannique reste plus que jamais ouvert et concurrentiel. Subissant une pression financière, comme d’autres clientèles, les Britanniques n’abandonnent pas le ski et les sports d’hiver mais le perçoivent autrement ; la priorité est donnée à un arbitrage raisonnable : en choisissant une destination moins chère, en pratiquant moins le ski, ou plus simplement en faisant attention aux dépenses annexes.

LA TENDANCE POUR L’HIVER… Après toutes ces précisions et cet intermède british, l’équipe de G2A Consulting a livré quelques données relatives à l’évolution de la distribution et à l’analyse des prix (voir les 2 focus) avant de révéler ce que beaucoup étaient venus découvrir : les tendances de l’hiver ! A panel constant – soit 200 000 lits représentant 70 stations sur les différents massifs – et en arrêtant les chiffres au 15 octobre, le taux d’occupation prévisionnel pour l’hiver 2017-2018 par rapport à l’exercice précédent affichait une croissance de 0,8 point.

En zoomant au sein de la saison hivernale, la plus belle progression concerne la période des fêtes de fin d’année par rapport à l’hiver dernier aux mêmes dates, et plus particulièrement pour ce qui concerne la semaine de Noël. La hausse des vacances de fin d’année est à mettre en lien avec un calendrier plus favorable cette saison que l’hiver dernier. Les vacances de février sont également dans le positif (+2,2 pts), avec une plus forte anticipation des réservations sur cette période clé. L’intervacances de mars progresse également. Les semaines 10 et 14 affichent, à date, de belles projections.

Si ces données sont amenées à se préciser au fur et à mesure du début de saison, il convient de noter cette tendance positive alors même que la saison 2017-2018, qui débute au 23 décembre, compte près d’une semaine de moins que la précédente ! n

L’avenir de la distribution En se basant sur les retours d’un panel d’hébergeurs - résidences de tourisme, agences immobilières, centrales de réservation, et hôtels – G2A Consulting a pu établir une tendance de la répartition des différentes canaux de commercialisation.

LA PART DE COMMERCIALISATION, EN % DE CA, DANS L'ACTIVITÉ DE L'HIVER 2016-17 Secteur locatif *

Hôtel uniquement

41

Direct TO (voyagistes) OTA (Booking, Expedia, HRS, Agoda… ) CE-Association

27 11 4 15

Centrale de réservation Autre

2

45

Direct TO (voyagistes)

%

OTA (Booking, Expedia, HRS, Agoda… ) CE-Association Centrale de réservation Autre

25 22 3 2 3

LES PRINCIPAUX OTA AVEC QUI TRAVAILLENT LES HÉBERGEURS Secteur locatif *

Hôtel uniquement

85

Booking

42

Expedia Flash salers (VP, showroom) HRS / FlickR Weekenddesk Agoda Holidaycheck Autre

23 12 8 4 4

96 78

Booking Expedia Flash salers (VP, showroom)

22 13 9

HRS / FlickR Weekenddesk Agoda Holidaycheck

27 * Résidence de tourisme, agence immobilière, centrale de réservation.

Autre

4 0 9

%

Pour ce qui relève du secteur locatif (résidences de tourisme, agences immobilières, centrales de réservation…), on peut noter que 60% des réservations sont réalisées via des intermédiaires, en signalant le rôle influent des centrales de réservation (à hauteur de 15%).

Du côté des hôtels, les tour opérateurs restent toujours des apporteurs d’affaires importants, avec 25% des réservations.

La proportion du nombre de réservations effectuées en direct affiche, quant à elle, une progression pour s’établir à 45% ; un taux qui vient récompenser les efforts de commercialisation de ce secteur, notamment sur le volet numérique et internet. Le canal de commercialisation en progrès dans les deux secteurs, hôtelier et locatif, est sans conteste celui des Online Travel Agencies (OTA) qui pèsent aujourd’hui 22% !

L’un des autres enseignements de cette enquête (non représenté sur l’illustration), c’est la part de la clientèle étrangère avec une corrélation logique : plus une destination est intermédiée, plus sa proportion de visiteurs étrangers est importante. Un constat auquel on peut ajouter le rôle important des OTA (29%) et TO (28%) pour ce qui relève de la clientèle spécifique de groupes/séminaires.

Enfin Booking endosse nettement le leadership des OTA privilégiés par les professionnels du tourisme, qu’il s’agisse du secteur locatif ou hôtelier.

G2A Consulting a formulé une dernière question ouverte, en forme de conclusion, adressée aux trois typologies d’acteurs – résidences de tourisme, hôtels, agences immobilières – en les interrogeant sur leur perception des évolutions à venir de la commercialisation et de l’intermédiation. Parmi les réponses communes : la diversification des canaux de distribution, au sein de laquelle on note l’importance croissante des OTA, ainsi que celle des flash salers. Cette tendance dégage trois points primordiaux sur lesquels doivent travailler les professionnels : les prix, la flexibilité des formats de séjours, et les services à la clientèle.

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 29

ACTUS Tendances

Le pricing de la saison hivernale Etude menée auprès de plusieurs opérateurs touristiques sur l’élasticité des prix pratiqués pour chaque semaine de l’hiver, et ce sur la base de leur plein tarif.

ELASTICITÉ DES PRIX D'HÉBERGEMENTS EN RÉSIDENCE DE TOURISME POUR LA SAISON 2017-2018

+ cher

- cher

Prix publics affichés pour la saison 2017-2018

En suivant le déroulé chronologique de l’hiver, les premiers enseignements concernent la période des fêtes de fin d’année. Les prix pour la semaine 52, celle de Noël, sont en légère croissance par rapport à ceux fixés l’an passé.

Malgré cette augmentation, cela reste encore bien au-dessous des tarifs affichés pour le Nouvel an : la semaine 01 est celle pour laquelle les professionnels n’hésitent pas à flirter avec le plein tarif ; avec 98% du plein tarif en moyenne, selon les opérateurs, ce sont les tarifs les plus élevés de toute la saison.

En amont des vacances de février, la semaine 06 (du 03 au 09/02/2018) affiche des prix attractifs, notamment pour faire face aux difficultés de remplissage de ce créneau particulier de l’hiver. Sans surprise, ces vacances sont, elles, commercialisées aux tarifs les plus élevés, et notamment les deux semaines centrales (08 et 09). Une stratégie qui réserve, pour l’heure, une mauvaise surprise au regard des taux de remplissage de la semaine 08 ; cette déception doit tout de même être relativisée : cette période concerne la clientèle francilienne adepte des réservations tardives… A l’inverse, la dernière semaine des vacances enregistre de très bonnes prévisions ; il faut dire que cette semaine 10 a fait l’objet d’une dégradation des prix judicieuse de la part les professionnels.

Enfin, pour ce qui relève des vacances de printemps, les semaines 15 et 16 affichent elles des tarifs nettement bas pour conférer de l’attractivité à cette aile de saison délaissée.

30 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

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ACTUS

Inauguration

Snow Farmer : Châtel pense à la sécurisation de son produit ski et de ses emplois Le 18 octobre dernier, rendez-vous était donné sur le parking de Pré-La-Joux, pour l’inauguration du Châtel Snow Farmer : l’unité de production mobile de neige de culture signée TechnoAlpin. Après avoir embarqué à bord de bus et avalé les quelques lacets qui conduisent sur le site de production, qui a pris place pour l’occasion au lieu-dit Plaine Dranse, place à la découverte de cette unité de production d’un nouveau genre.

D

écouverte, pas vraiment, puisqu’à l’occasion de la dernière édition de Mountain Planet, TechnoAlpin avait déjà fait état de cette innovation, et l’unité qui avait pris position sur la partie extérieure du salon laissait déjà présager toutes les applications possibles. Pour autant, c’est la station de Châtel, qui la première, a décidé de s’équiper de cette innovation, et de la première Snow Farmer de France. Les raisons de ce choix ? Nicolas Rubin, maire de Châtel, l’affirme, « nous sommes heureux d’avoir fait l’acquisition d’une telle installation et nous avons l’intention de l’utiliser de manière intelligente. Aujourd'hui, nous produisons de la neige pour montrer que l’on sait le faire, mais on ne fabriquera pas de la neige à 20°C, rassurez-vous. Cette complémentarité de neige de culture, il nous la fallait. Il nous fallait garder la performance aux côtés des fabricants car on aime toujours être au goût du jour. Car, quand on rate une marche d’escalier, celle d’après

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est difficile à franchir. C’est notre devoir et de notre responsabilité de garantir à nos clients ce regard tourné vers eux et vers l’avenir. En montagne et sur les domaines skiables, les emplois sont garantis et prolongés grâce à la neige, et à la neige de culture. Il n’y aurait pas d’économie sans le ski, ni d’économie basée sur le ski. Et sans neige, pas de ski ».

Les applications de la Snow Farmer Combien de stations, petites moyennes ou grandes ont connu des problèmes d’exploitation ces derniers hivers car la neige manquait à divers points névralgiques et cruciaux de leur domaine skiable, comme au départ de certaines remontées, sur les derniers mètres d’une piste, à certaines jonctions et connexions de pistes, ou encore sur le front de neige ou les parties basses du domaine. Pour pallier ces manques, la Snow Farmer trouve toute son utilité, d’autant plus qu’elle ne nécessite pas de fenêtres météorologiques de froid pour être opérationnelle.

Bernard Hugon et Nicolas Rubin, Châtel, et Marc Lanaspeze, Maxime Rougeaux, Pierre Favet, et Olivier Conrad, TechnoAlpin La Snow Farmer fera également état de ses compétences en début de saison, pour sécuriser un produit ski à proposer aux clients. Là encore, les enseignements des débuts de saison passés laissent à penser qu’une telle installation a du sens et une incidence tant sur l’économie que sur l’emploi. Car si la saison peut démarrer à temps, c’est l’ensemble d’une économie qui se sécurise.

Autre application : l’évènementiel, qu’il soit indoor ou outdoor. Puisqu’il s’agit d’une unité de production mobile, la Snow Farmer peut être transportée selon les besoins. La Snow Farmer, ou Snowfactory, selon les appellations – Châtel a privilégié Snow Farmer – peut également répondre à d’autres besoins comme l’enneigement de stades d’entrainement ou de compétition, notamment pour le biathlon ou le ski de fond.

Vous l’aurez compris, la Snowfactory n’a pas été conçue pour se substituer à une installation classique de neige de culture,

mais pour la compléter et répondre à des besoins spécifiques comme l’a souligné Marc Lanaspeze, directeur commercial TechnoAlpin France, « la Snow Farmer est un complément de gamme, un appareil qui va permettre aux exploitants de pouvoir démarrer sur des cas particuliers ou des situations particulières plus tôt en saison, et de conforter cette activité économique qui nous fait tous vivre ».

Comment fonctionne la Snow Farmer ?

Les trois modèles de Snowfactory fonctionnent selon la même technologie, seule la capacité de production diffère. Le SF100, pour Snowfactory 100, est en mesure de produire 100 m3 de neige par jour. Le SF210 peut quant à lui produire 210 m3 par jour et le SF800, 800 m3 par jour. Si chaque Snowfactory est logé en container, ce dernier modèle peut également prendre place dans un bâtiment. Le SF100 est d’ailleurs logé dans un seul container d’une dimension de 12,2 m de long pour 2,5 m n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 33

ACTUS

Inauguration

de large et 2,9 m de haut, tandis que le SF210 prend place au sein de deux containeurs superposés auxquels est ajouté un système de refroidissement.

Avant d’entrer un peu plus dans les détails de fonctionnement de la Snowfactory, parlons de la simplicité de l’installation.

Selon son concepteur, TechnoAlpin, la Snowfactory est livrée prête à l’emploi, dans un container, sur site. Une fois raccordée à l’électricité ainsi qu’à l’eau, la Snow Farmer peut commencer à produire de la neige indépendamment des conditions extérieures et de la température de l’eau.

Châtel, pour répondre à ses besoins, a opté pour le SF100, permettant de fabriquer quelques 100 m3 de neige par jour. Le principe de fonctionnement est identique aux autres modèles de Snowfactory : l’eau est refroidie jusqu’en dessous de son point de congélation, dans un échangeur de chaleur, en utilisant une technologie de refroidissement de pointe, sans ajout d’additif. L’eau gèle simplement et uniquement grâce à la température froide dispensée par l’installation et permet donc de s’affranchir de la température extérieure.

Le résultat concret est la conception de petites paillettes de glace sèche, congelées à 100% et dont la température est de -5°C. Selon TechnoAlpin, ce stockage supplémentaire d’énergie frigorifère ralentit considérablement le processus de fonte, et permet après damage d’obtenir une neige agréable à skier.

Châtel prévoit déjà, si les conditions ne sont pas réunies, d’utiliser la Snow Farmer à l’occasion des Championnat de France de ski alpin qui se dérouleront du 21 au 29 mars 2018. n

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INTERVIEW

Laurent CHELLE

LAURENT CHELLE Directeur exécutif en charge du développement et de l’attractivité des destinations montagne pour la Compagnie des Alpes

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SON PARCOURS AU SEIN DE LA CDA :

REPÈRES

Directeur marketing SELALP (Société d’Exploitation de la Liaison les Arcs la Plagne) pour le lancement de la marque Paradiski Directeur général adjoint Serre Chevalier Ski Développement Directeur général Société les Montagnes de l’Arc et Société les Téléphériques de l’Aiguille Grive Directeur général ADS (Les Arcs – Peisey Vallandry) Depuis 2016 : Directeur exécutif en charge du développement et de l’attractivité des destinations montagne

La Compagnie des Alpes opère sur les domaines de : Grand Massif (Flaine, Morillon, Samoëns, Sixt Fer à Cheval) Les Arcs – Peisey Vallandry Les Deux Alpes La Plagne Les Menuires – Saint-Martin-de-Belleville Méribel Alpina Serre Chevalier Tignes Val d’Isère

MONTAGNE LEADERS Vous occupez depuis 2016 un poste qui comprend un périmètre élargi pour l’activité montagne du groupe : hébergement, distribution, développement de nouvelles activités... Quelles sont vos missions au sein d’un spectre aussi large ?

Laurent Chelle : Ces missions s’attachent toutes à la trajectoire de croissance organique de nos filiales sociétés de remontées mécaniques. L’objectif est de porter la stratégie de développement du groupe, et cela doit tenir compte de la sécurisation de notre distribution au travers des différents canaux.

Pourquoi la CDA investit dans l’hébergement, alors même que notre métier de base sur les domaines skiables est de convertir des nuitées en journées-skieurs ? Notre croissance passe par celle du nombre de nuitées, sachant que nous maitrisons plutôt bien l’opération de conversion en journées-skieurs. Ce que l’on ne domine pas, c’est la capacité à remplir la station. C’est un levier essentiel de notre activité ; il fallait que l’on s’investisse sur ce sujet.

D’autre part, le monde touristique bouge énormément : le digital, le CtoC, les nouvelles plate-formes de distribution bouleversent le remplissage de ces lits. Et l’on ne peut pas rester absent de ces nouvelles tendances, d’où notre investissement de manière multi-canal : nous sommes partenaires de nos stations pour le remplissage, partenaires des collectivités locales et des OT mais aussi des socio-professionnels qui investissent dans ces stations. La CDA est présente via la Foncière Rénovation Montagne, grâce au soutien de la Caisse des Dépôts et Consignations, sur des sujets de réhabilitation, essentielle car ces lits ne doivent pas sortir d’un haut niveau d’occupation.

Nous intervenons sur la reprise de bâtiments hôteliers, de sortie de baux massifs de résidence de tourisme, de sujet d’aide à la constitution de nouvelles offres, aux côté d’acteurs majeurs comme Club Med. Nous aidons les nouveaux hôteliers, avec une offre qui se re-

nouvelle beaucoup ! Le modèle français n’est pas un modèle hôtelier en station. Mais l’on voit apparaître de vraies nouveautés en la matière.

On essaie de construire avec ces acteurs les stations du XXIe siècle. Plus de 60 ans après le Plan Neige, l’excellence touristique française est connue, celle de notre montagne également, à nous d’être en mouvement sur ces sujets là !

Le CtoC fait aussi partie des tendances que nous suivons ; nous souhaitons nous positionner pour accompagner les propriétaires et leur offrir des gammes de services leur permettant d'optimiser la gestion de leur patrimoine et bien sur d'optimiser le remplissage. Le CtoC exige un haut niveau de services et de prestations. Nous avons de nombreux contacts avec les grandes plate-formes pour construire l’offre ensemble, et notamment l’accompagnement du client sur place via des sociétés de service locales qui permettent de recevoir, d’accompagner le client, de privilégier le contact humain et de garantir la qualité de la prestation.

Nous avons d'ailleurs développé un réseau d’agences immobilières, pour gérer les mandats des propriétaires qui souhaitent nous les confier, et gérer des accueils pour des tiers.

ML Et en parallèle de l’hébergement ?

L.C. : La distribution obéit aux mêmes contraintes : la simplification d’un séjour, qui pour les sports d’hiver reste complexe.

C’est un « parcours du combattant » alors que l’expérience de la neige est extraordinaire. Tous les acteurs touristiques doivent agréger suffisamment de produits pour que l’on soit transparent dans la qualité. Nous sommes tous associés dans cette expérience touristique globale. Cette chaîne de valeur se destine à une offre « sans couture » pour le client. Dans ce contextenous avons créé en 2014 notre propre tour opérateur, Alpes Ski résa : une équipe incubée en interne qui distribue nos propres …/… destinations et bien d’autres. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 37

Laurent CHELLE

© T. Shu

INTERVIEW

Le Grand Massif

≥

Enfin le développement de nouvelles activités vise particulièrement l’attractivité de nos destinations. Il faut être constamment en recherche de ce que l’on pourrait apporter en plus par l’innovation. Il y a quelques années c’était les snowpark, aujourd’hui ce sont d’autres types de glisse ou de l’enrichissement digital… Ensuite si l’idée est bonne, on travaille assez rapidement à la généraliser. C'est ce que l'on appelle la CDA touch.

C’est le cas du ski de randonnée, une activité de niche qui a fait sa mue ces dernières années ; nous avons créé des circuits de randonnée dans pratiquement toutes nos stations. Monsieur Tout-le-monde est rapidement autonome, mais pas en dehors d’un secteur non sécurisé, non protégé. C’est en tout cas une expérience naturelle supplémentaire durant un séjour en montagne.

De la même façon, la qualité d'un restaurant d’altitude enrichit l’expérience globale d’une offre touristique durant un séjour, en été comme en hiver.

Et cela pose aussi la question de la dé-saisonnalisation de nos métiers : comment mieux utiliser les infrastructures, notamment les capacités d’hébergement, tout au long de l’année ? Je crois à une activité en montagne plus étendue. Nos partenaires, de l’hébergement par exemple, plaident également pour des durées d’exploitation beaucoup plus longues. On peut trouver des marchés, pas aussi importants que l’hiver puisque aucune activité n’a d’équivalent par rapport au ski, mais qui consolident notre activité en saison d’hiver.

L’été en montagne, l’économie touristique s’est peut-être laissée guider par la rentabilité, parfois en réfléchissant à court terme. Conséquemment, nos clients sont moins venus constatant moins d’infrastructures ou d’activités ouvertes. C’est la raison pour laquelle il faut poursuivre en ce sens, d’autant plus

38 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

que l’on dispose d’infrastructures touristiques de qualité et qui permettent une offre particulière l’été. Je suis d'accord avec le président du Club Med Henri Giscard d’Estaing ; on ne doit pas opposer les activités estivales du littoral à celles de la montagne : elles sont complémentaires. L’offre d’été complète celle du littoral ou du voyage international. Quelques jours de ressourcement en famille, faire un peu de sport, monter en altitude : ce n’est pas opposable aux vacances détente de bord de mer. D’autant plus qu’en été la montagne a une force sur laquelle d’appuyer : la dimension de ses infrastructures, qu’il s’agisse des hôtels, résidences, restaurants, etc. Et si on les active, on peut même offrir une expérience surclassée. Quelques jours dans un hôtel 4 étoiles en altitude, au même prix qu’un 2 étoiles sur le littoral en plein cœur de l’été.

L’offre Montagne est aussi extraordinaire en été, on l’a un peu oublié. On a par exemple la chance de disposer de parcs naturels nationaux et régionaux, et on ne le dit pas assez. Nos voisins et concurrents, en Suisse en Italie du nord ou en Autriche, savent valoriser leur offre estivale. A nous de travailler en ce sens. La montagne équipée est la plus belle porte d'entrée de la montagne sanctuarisée.

ML En travaillant sur tous ces secteurs de l’industrie touristique, la CDA semble prendre les choses en main ; la gouvernance « à la française » est-elle moins coordonnée qu'au sein d’autres destinations alpines ?

L.C. : Je ne suis pas certain que la thématique de la gouvernance soit aussi importante. Nos voisins connaissent aussi des problématiques de gouvernance, autres mais tout aussi complexes. Ce sont peut-être des acteurs plus unis derrière leur offre.

Nous souhaitons catalyser les énergies. Si cela doit prendre la forme de prise de participations capitalistiques, nous avons la

“ chance de disposer de l’assise suffisante pour le faire. Mais nous sommes dans un écosystème dynamique, à l’image de ce que font les hôteliers : il y a une révolution dans le secteur de l’hôtellerie, avec une vraie recherche dans les produits et services. Et particulièrement en montagne, peut-être car ce sont eux qui en ont le plus besoin et qui ont eu le plus peur !

Le secteur des résidences de tourisme évolue aussi, avec de nouvelles offres et de nouveaux produits, tout comme les acteurs des villages-vacances et hôtels-clubs.

Et puis on a tendance à oublier les acteurs de l’outdoor, qui ne nous attendent pas pour avancer ! Dans le monde des remontées mécaniques, on oublie parfois de lever la tête de nos activités « traditionnelles » pour s’apercevoir que ces gens avancent vite. Les innovations des sports outdoor - qui sont initiées par des sociétés comme Salomon, Rossignol ou des retailers - ouvrent des perspectives qui pourraient nous aider à avancer collectivement, à rénover l’image de la montagne.

L’attractivité passe par l’image. Et nous en souffrons depuis longtemps : tarifs élevés pour l’hiver, randonnée pour l’été...

Aujourd’hui ce n’est plus le cas, la montagne permet des activités beaucoup moins physiques qu’auparavant, notamment avec une accessibilité facilitée.

ML Vos sociétés qui opèrent sur les domaines skiables sont parfois pointées du doigt : il leur est reproché de peu investir au regard de résultats financiers qui oscillent, selon les saisons, entre corrects et très bons.

Comment percevez vous cela ?

C’est de la légende urbaine ! Nous sommes le plus gros investisseur de la montagne française. Cette année nous investissons 90 millions d’euros sur nos domaines skiables, et plusieurs millions sur d'autres développements au bénéfice des

Il n’y a pas de destinations touristiques qui investissent autant que nous.

”

stations. On ne peut pas laisser dire que l’on n’investit pas. Au moment où je gérais l’une de ces filiales nous investissions près de 10 millions par an pour un chiffre d’affaires de 60 millions. Peu d’acteurs industriels investissent de la sorte, de surcroît dans le cadre de délégations de service public, qui imposent une concertation étroite avec les collectivités locales. Il n’y a pas de destinations touristiques qui investissent autant que nous. Cette année par exemple, nous opérons une transformation majeure de Samoëns ; ce sont des paris énormes sur l’avenir, avec des retours sur investissements programmés sur plus de 30 ans.

On pourrait bien sur toujours investir plus, mais il faut savoir investir de façon utile. Il faut rester dans une stratégie qui soit lisible sur une destination. Est ce qu’il est pertinent de remplacer une télécabine qui a 20 ans comme on nous le demande parfois pour une question de « mode » ? Nos concurrents internationaux comptent aussi des appareils de cet âge et qui fonctionnent très bien. En revanche l’écosystème peut investir dans des parkings souterrains organisés, aider le client à avoir une cheminement simplifié, faire des efforts sur des services complémentaires (piscine, ludique, …).

ML Depuis 2012, la « Très Grande Satisfaction » (TGS) clients est un objectif avoué du groupe pour ses différentes activités. Comment est-elle évaluée sur vos domaines skiables ?

L.C. : Nous avons fait évoluer nos enquêtes de satisfaction.

Nous enquêtons « à froid » : après son retour, le client a pu apurer les différents sujets, et on va chercher ce que lui laisse comme impressions l’ensemble de son séjour, ce qui va être fondateur de sa loyauté à la destination. Un client très satisfait …/… sera fidèle, reviendra, et sera prescripteur. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 39

INTERVIEW

“ ≥

Laurent CHELLE

La Plagne

Un client très satisfait sera fidèle, reviendra, et sera prescripteur.

”

Depuis 4 ans, la méthode de l’enquête satisfaction pour l’activité Domaines skiables vise d’autres éléments que ceux relatifs à la satisfaction globale, qui est toujours de l’ordre de 90% en moyenne. Nous visons des niveaux ambitieux de TGS : nous distinguons les « très satisfaits » et les « extrêmement satisfaits ».

Après 4 ans de travail sous cette forme, nous engageons une transformation en faisant appel à des enseignants-chercheurs de Grenoble Ecole de Management pour nous aider à mieux comprendre et structurer ce que sont les leviers de la satisfaction, ce qui est réellement important pour nos clients.

Nos enquêtes servent à deux axes de travail : – au niveau managérial, on offre à nos dirigeants de filiales et leurs équipes les clés pour les faire progresser sur un certain nombre d’items. C’est un baromètre des points d’amélioration par site et par semaine, mobilisateur pour l’équipe qui comprend les attentes des clients. Ce travail est alimenté par les enquêtes à froid et par d’autres outils comme les smiley box ou la veille sur les réseaux sociaux ; – au plan stratégique, ce sont des indicateurs pour comprendre sur le plus long terme les leviers de la consommation et de la loyauté de nos clients sur nos sites. Nous travaillons sur les nouveaux outils digitaux, les expérimentations sur le big data, l’analyse de ces datas, comme on l'a fait avec Cognidis notamment sur des notions de consommation, satisfaction, loyauté, ré-achat, etc.

40 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

La TGS est porteuse de croissance, en cherchant à mieux comprendre si l’on couvre bien toute l’expérience client. Un client comprendra d’avoir attendu à une remontée mécanique s’il y a eu un problème ; il ne comprendra pas de ne pas avoir eu l’information, de ne pas avoir eu une alternative.

On a atteint des niveaux de qualité de service et de domaine skiable grâce à l’amélioration entre autre de la production de neige de culture. La France a un haut niveau de préparation des domaines, elle n’a rien à envier sur ce point à certains de ses concurrents. En revanche, nos clients se sont habitués à cette qualité et constatent la différence une fois à l’étranger.

C’est également le cas pour la percpetion de l’attente : les débits des remontées mécaniques ont progressé, mais l’acceptabilité de nos clients aussi. Même en observant une foule au départ d’un gros porteur à 3 000 p/h, l’attente va rarement excéder 5 minutes. L’impression de devoir attendre existe : c’est cela que nous devons accompagner.

ML Vous effectuez actuellement en ce sens un benchmark international. Quels sont les axes d’amélioration pour les domaines skiables en France ?

L.C. : Le benchmark ne se rapporte pas seulement à ma propre expérience internationale. On a acquis au sein de CDA une vision du ski international assez développée. L’équipe du développement international, emmenée par Delphine Pons, est animée sur le terrain par deux cadres d’exception : Jean-Marc Farini et Frédéric Marion, qui ont une expérience extraordinaire du monde du ski à l’international. Ils sont partis du terrain, ils connaissent la technique mais pas seulement ; et ils ont notamment contribué à la réussite des Jeux de Sochi.

Le produit Ski français est de manière générale un produit de très grande qualité. Une belle professionnalisation. On souffre un peu plus lorsque l’on compare le produit Station qui est

peut-être moins animé que dans des destinations autrichiennes par exemple. Le produit autrichien est à dominante hôtelière et est toujours resté, grâce à la concurrence, à un haut niveau. En France, le concept de la résidence de tourisme, qui laisse beaucoup de liberté au client et qui présente l’avantage du prix, a aussi des travers particulièrement lorsqu'il vieillit. Sur le concept Station, nous avons donc à apprendre de l’international. Pour ce qui est du ski, on n'a rien à envier aux stations de renom, comme celle des grandes destinations nord-américaines.

Il faut que l’on apprenne de nos concurrents sur les offres complémentaires au ski ou sur l’enrichissement, comme la capacité à ajouter du ludique sur nos domaines. Laax, Ischgl, ou les stations du Tyrol italien par exemple ont su enrichir leur offre.

Il faut que l’on se nourrisse de ces éléments là.

Pour le reste, encore une fois : on aime se faire mal en France !

Car il ne faut pas oublier que notre produit ski est bon, que nous avons des dénivelés phénoménaux, et des stations d’altitude skis aux pieds, ce qui n’est pas le cas d’une partie de nos concurrents qui doivent fonctionner avec un ascenseur valléen.

ML Val Digital à Val d’Isère, Yuge pour Paradiski…

Est-ce une obligation d’être connecté aujourd’hui ?

L.C. : C’est une obligation pour nous de se servir des nouveaux outils qu’offre le digital.

Et oui bien sur, c’est une obligation d’être connecté avec son client. Je suis d’un marketing de l’ancienne école : le marketing est la rencontre entre la satisfaction psychologique du client et la satisfaction économique de l’entreprise. On ne peut pas avoir l’un sans l’autre. De manière prosaïque, on doit faire le bonheur du client. C’est impératif. Les outils technologiques nous permettent de rester connectés avec lui, de se nourrir de son expérience pour lui proposer ce que seront les fondamentaux de nos produits de demain, en ayant en tête de lui simplifier la vie.

Val Digital est un très beau projet, une des premières stations connectées. L’équipe de Val d’Isère a utilisé des procédés extrêmement modernes, comme l’idée du hackathon pour résoudre des sujets. Ils ont presque plus innové dans la méthode que dans l’application par la suite. Ils étaient les premiers à s’intéresser vraiment au parcours client et pas simplement au domaine skiable.

Yuge est une autre manière de penser le sujet, avec la volonté d’un parcours simplifié sur le domaine, une interaction forte, la gamification avec les badges, etc. On a recensé 300 000 yugeurs actifs l’hiver dernier, à comparer au million de clients sur Paradiski ! Pour autant le but n’est pas d’artificialiser le parcours ; on ne cherche pas à ce que le client sorte son téléphone en dehors de moments opportuns comme dans une télécabine, même si l'on a su développer le wifi sur nos domaines skiables.

ML Est ce que la montagne a encore plus intérêt que les autres secteurs touristiques à se saisir de la question digitale ?

L.C. : Nos enquêtes le montrent : notre client veut être hyper connecté… et en même temps à partir du moment où il se retrouve dans un milieu naturel il souhaite aussi se ressourcer.

Donc comment utiliser les outils digitaux sans créer de sur-pression ? Notre principal fond de commerce c’est la force de notre environnement naturel et la rupture qu’il permet avec le quotidien. Pour Yuge nous avons pris garde de ne pas sur-solliciter nos clients. La station connectée c’est bien, il faut pour autant que la station reste un lieu de rupture.

ML Comment imaginez vous une journée type de sports d’hiver dans 20 ans ?

L.C. : Ce sont des exercices de prospectives que l’on fait, régulièrement. Cela dépend évidemment d’un certain nombre de facteurs… je pense que la journée ne sera pas orientée uniquement sur le ski. Plus que jamais dans 20 ans, l’offre Montagne aura une place essentielle. Plus encore que maintenant, avec cette capacité à aller chercher un territoire largement vierge de constructions.

On aura progressé pour débarrasser l’émotion d’un maximum de structures en montagne, et laisser le champ à cette quête d’absolu dont nos clients auront certainement encore plus envie ! Dans 20 ans nous serons près de 10 milliards sur Terre, des espaces comme nos montagnes seront toujours attractifs.

Pour autant cette montagne équipée devra continuer à masquer son équipement.

A l’heure actuelle les territoires de montagne occupés par des domaines skiables représentent 2%. A l’avenir nous serons

“

On est fabricant de souvenirs dans tous nos métiers.

”

beaucoup plus en lien avec les territoires naturels, y compris les parcs, dans un environnement protégé. La ligne sera là. Elle ne sera pas dans le suréquipement, mais plutôt dans le retour vers ce qui peut accompagner cette quête d’absolu.

ML Sera-t-elle en France ? Pourrait-elle être en Chine ?

Le marché international connaît de nouvelles offres, et de nouveaux entrants. Si la Chine compte 300 millions de skieurs dans 20 ans, elle aura fait progresser son offre avec de nouvelles infrastructures. Le pays va générer de nouveaux pratiquants de la montagne, hiver et été, et en même temps créer certainement de nouvelles stations et de nouveaux resorts avec toute la force que peut avoir la Chine lorsqu’elle s’attaque à un sujet.

On a la chance, en Europe et en Amérique du Nord, d’avoir débuté avant tout le monde. Nous ne sommes pas irrattrapables …/… n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 41

Laurent CHELLE

© M. Dalmasso

INTERVIEW

Les 2 Alpes

≥

mais nous aurons toujours une offre « premium » dans nos montagnes, proches de bassins urbains et d’aéroports.

ML « Partout où l’émotion créé de la valeur », un seul slogan pour vos trois métiers : domaines skiables, parcs de loisirs, loisirs indoor. Outre l’accueil du public, les analogies entre vos activités sont-elles si nombreuses ?

L.C. : Le point commun c’est l’émotion. Nous avons des complémentarités autour de la sensation, et du partage de loisirs familiaux. A titre personnel lorsque je vais dans un parc, j’y vais en famille, c’est un moment de retrouvailles, d’émotions partagées.

Ce qui rapproche nos métiers, c’est cette rupture avec le quotidien, ces moments forts en famille. On se rappelle toujours du parc que l’on a fait avec ses parents, ou de vacances à la neige !

On est fabricant de souvenirs dans tous nos métiers. Le talent d’une société comme la nôtre c’est de garantir cette émotion tout en permettant de la valoriser économiquement.

Tout cela reste très corporate car on sait que l’on n’a pas tout à fait les mêmes clients. Pour autant nous partageons énormément entre dirigeants de nos différents métiers. En comité exécutif nous échangeons beaucoup. Je suis toujours en admiration devant ce que savent réaliser les équipes du musée Grévin, du Parc Astérix ou du Futuroscope, et qui font évoluer l’ensemble du tourisme. Nous nous sommes inspirés de réflexions avec Mascha van Till de Walibi Hollande pour thématiser certaines périodes comme le printemps du ski. On vit énormément ensemble et nous sommes très attentifs à ce que font les uns et les autres.

ML Les liens potentiels entre la CDA et le groupe chinois Fosun interrogent, des élus locaux s’inquiètent d’une possible entrée au capital de votre groupe, délégataire sur plusieurs domaines skiables fleurons du tourisme français. Comprenez vous leur inquiétude et que leur diriez vous pour les rassurer ?

42 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

En tant que cadre de la CDA, j’ai un peu d’incompréhension sur ce débat. On évoque une entrée au capital à hauteur de 10 ou 15%, et sur une activité qui n’est pas délocalisable. On ne va pas transférer nos domaines skiables ailleurs ; la CDA opère les destinations et les plus grandes marques de ski françaises.

On a la chance d’avoir un niveau d’excellence international reconnu sur notre métier ; on sait très bien que pour prendre part aux enjeux de la montagne du futur, il faut que nous soyons présents à l’international, y compris sur des marchés qui sont en train de s’ouvrir. On nous demande notre expertise : c’est super ! Est ce qu’il faut laisser d’autres bureaux d’études et aménageurs, nord-américains par exemple, piloter ces aménagements là ? Je ne le pense pas. En Chine, avec le site de Thaïwoo, nous sommes en train de créer des ponts avec de nouveaux skieurs, qui seront sans doute de futurs clients pour nos stations et nos vallées. De la même manière, à Sochi, la station qui a obtenu tous les suffrages a été créée et accompagnée par la CDA. Pour cela nous avons besoin d'avoir un lien étroit avec des partenaires chinois.

On ne va pas abandonner les stations françaises, on a prouvé que l’on n’avait jamais autant investi. Fosun est propriétaire du Club Med ; on pouvait s’attendre à ce que l’internationalisation de la marque fasse évoluer le siège social, que les investissements soient fléchés sur des destinations internationales comme la Thaïlande. Or que se passe-t-il ? Club Med n’a jamais autant investi dans la montagne française ! 100 millions d’euros à Samoëns, 100 millions d’euros aux Arcs, 100 millions d’euros à Tignes… Et l’on évoque ici une société dont l’intégralité du contrôle est opérée par un groupe chinois.

De plus et compte tenu de notre envergure, nous avons une forte responsabilité sociale et environnementale. Nous faisons très attention à ce que nous faisons sur les territoires, aux activités que nous y initions. Nous avons une forte implication ; nos clients ne nous pardonneraient pas, vu notre taille, de ne pas prendre garde à l’empreinte que nous laissons sur l’envi-

ronnement ou sur les populations locales.

Depuis les premières équipes managées aux Arcs, je ne cesse de répéter que notre job est de faire en sorte que nos enfants et petits-enfants puissent continuer s’ils le souhaitent à vivre dans nos vallées en créant des produits d’exception pour des clients de plus en plus exigeants.

ML Quelques points personnels pour conclure : la dimension opérationnelle et l’exploitation d’un domaine skiable ne vous manquent pas ?

L.C. : Le rythme est différent mais je reste très connecté à l’opérationnel. Les premiers temps, c’est curieux de ne plus avoir d’équipes sur le terrain à gérer, avec les inquiétudes que cela comporte. Le travail au cœur du produit est un peu une drogue.

C’est un choix personnel que j’ai fais, globalement c’est une opportunité d’accompagner nos filiales, leurs managers, leurs équipes pour continuer à faire progresser leur métier.

Aujourd’hui ma mission qui est d’embarquer tout le monde sur tous ces sujets là est passionnante. Tant pour mon entreprise, la CDA, que pour le milieu montagne dont je suis originaire. Même s’il n’est pas dit qu’un jour je ne reparte pas pour une nouvelle expérience, pourquoi pas à l’étranger ?

ML Où a-t-on le plus de chances de vous croiser skis aux pieds ? Et quelle sera votre prochaine station à découvrir ?

L.C. : La destination que je n’ai pas encore réussi à découvrir, c’est le Canada et particulièrement la Colombie Britannique, à titre professionnel. Je suis pour l’ouverture vers l’international, côté domaines skiables on a peut-être trop souvent eu tendance à se regarder le nombril : il faut aller très régulièrement voir nos amis et concurrents dans les montagnes du monde.

A titre privé, ce sera sur Paradiski évidemment car c’est mon domaine de cœur. w n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 43

INTERVIEW

Benjamin BLANC / Bernard PASCAL-MOUSSELARD

BENJAMIN BLANC, BERNARD PASCAL-MOUSSELARD L’INTERVIEW CROISÉE

L’un quitte la présidence, l’autre y accède. L’un a passé sept années à la tête de l’ADSP, et l’autre vient de prendre ses nouvelles fonctions, à l’occasion de l’assemblée générale de l’association nationale des directeurs de pistes et de la sécurité de stations de sports d'hiver qui s’est tenue à Beaune les 4 et 5 octobre derniers. Changement de présidence, changement de philosophie et de direction ?

Réponses avec Benjamin Blanc, l’ancien, et Bernard Pascal-Mousselard, le nouveau président de l’ADSP.

44 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ML Comment analysez-vous l’évolution de l’ADSP ?

B.B. : Durant mes sept années de présidence, j’ai ressenti l’importance qu’avait l’ADSP dans le monde de la montagne.

Je pensais, au départ, que l’ADSP était surtout liée aux gens qui la faisaient vivre ou qui la représentait comme Jean-Loup Costerg, Christian Reverbel ou André Grogniet pour ne citer qu’eux. S’ils ont joué et jouent encore un grand rôle au sein de l’association, l’ADSP est également et surtout reconnue en tant que telle.

L’ADSP, dans certains milieux des pistes, n’est pas forcément connue, alors que dans les ministères, que ce soit de l’Intérieur ou des Sports, ou au niveau des parlementaires, ils connaissent.

J’ai été étonné de la puissance que peut avoir cette association, c’est un impact que je n’avais pas mesuré.

ML Votre plus grande fierté ?

B.B. : Ma plus grande fierté est d’avoir su mettre du liant entre la direction générale de DSF et l’ADSP. ML Et à l’inverse, votre plus grand regret ?

B.B. : J’ai le regret de ne pas avoir réussi à fédérer l’ensemble du milieu des pistes et de la montagne vers la cause du service des pistes. L’ADSP fonctionne aujourd’hui grâce au bénévolat, et je

© M.Beriot

MONTAGNE LEADERS Quel bilan tirez-vous de vos sept années de présidence ?

Benjamin Blanc : Ces sept dernières années, l’ADSP a initié de nombreuses actions et a eu à traiter une multitude de dossiers extrêmement intéressants, je pense notamment à l’acte II de la Loi Montagne. Nous avons passé beaucoup de temps sur ce texte, avec de nombreux allers-retours, des rebondissements, des déceptions et des points positifs.

Durant mon mandat, j’ai essayé d’avoir une ligne conductrice qui consistait à répondre équitablement à l’ensemble des adhérents, que ce soit aux directeurs de service des pistes de toute petite station, univers dont je venais, aux stations moyennes ou grandes. A chaque fois que je prenais un dossier, j’ai essayé que cela puisse convenir et bénéficier au plus grand nombre. Venant du Mont Ventoux, j’ai eu la sensibilité d’aider les petites stations car je les comprenais. Mais, le passage à la régie des Belleville m’a également fait appréhender les attentes des grandes stations.

Je pense avoir mené à bien mes missions. Quand j’ai accédé à la présidence de l’ADSP en 2010, l’association avait besoin de renouer le dialogue avec les principales instances du monde de la montagne, de retrouver du liant avec elles et avec l’univers des pistes. Aujourd’hui, je pense que ce travail est accompli, et il est l’heure de revenir sur le terrain. Pour ce faire, Bernard est l’homme de la situation, et dispose d’une très grande crédibilité.

pense que les gens ont de moins en moins de temps à donner pour une cause, quelle qu’elle soit. Ce n’est pas spécifique à la montagne, je pense que c’est plus une problématique sociétale.

Je n’ai sûrement pas su trouver les bons sujets ou les bons mots pour embarquer tout le monde.

ML Un mot sur le nouveau président de l’ADSP ?

B.B. : Bernard est quelqu’un qui va apporter à l’ADSP une stabilité et une crédibilité dans toutes ses actions car il a énormément d’expérience de terrain : il connaît les métiers des pistes sur le bout des doigts. Il va prendre un dossier et va le mener au bout avec rigueur et pertinence. C’est quelqu’un de bon sens.

Il va redonner à l’ADSP la valeur de terrain qu’il lui faut aujourd’hui.

ML Quelles seront vos nouvelles missions en tant que vice-président ?

B.B. : En tant que directeur de la régie des Belleville il était inconcevable que je ne reste pas actif au sein de l’ADSP. Pour être honnête, je ne voulais être que membre du bureau, mais il m’a été demandé de devenir vice-président pour m’occuper notamment de la relation avec les autres instances du monde de la montagne, pour assurer une continuité avec les actions que j’ai pu mener ces dernières années. w n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 45

INTERVIEW

Benjamin BLANC / Bernard PASCAL-MOUSSELARD

DR

ML Quelles sont les premières actions que vous comptez mener ? Quels sont vos chantiers prioritaires ?

B.P.M. : La priorité va être le financement de l’ADSP. Nous sommes une association qui ne fonctionne aujourd’hui qu’au travers du bénévolat, et je souhaite que l’on puisse ouvrir un secrétariat, au moins à mi-temps. C’est le chantier majeur qui va nous occuper dans les mois à venir. On se rapproche aujourd’hui des maires notamment, pour échanger avec eux sur ce point. On s’est donné jusqu’à septembre 2018 pour finaliser un possible financement. En parallèle, nous continuerons d’avancer et de faire avancer nos métiers.

MONTAGNE LEADERS Depuis quand êtes-vous investi au sein de l’ADSP ? Qu’est ce qui vous a poussé à candidater à la présidence de l’association ?

Bernard Pascal-Mousselard : Je suis entré dans l’ADSP en 2012, au travers de la commission formation de l’association que j’ai intégré et présidé. J’étais déjà investi dans le domaine de la Formation en tant que formateur pisteur-secouriste 1er degré notamment, et on m’a alors sollicité pour reprendre la commission formation car c’était mon truc.

Pourquoi la présidence de l’ADSP aujourd’hui ? Pour être honnête, au départ je ne souhaitais pas briguer cette fonction car je me plaisais dans la commission Formation. Benjamin Blanc avait émis le désir de passer la main depuis un an ou deux. Il m’en parlait régulièrement et m’a demandé de candidater à la présidence. J’ai plusieurs fois refusé, mais au final je me suis laisser convaincre d’aller plus loin.

ML Quel regard portez-vous sur l’ADSP ?

B.P.M. : L’ADSP, je la suis depuis très longtemps, depuis que j’étais jeune pisteur. En tant que formateur je collaborais avec elle, et cette association m’a toujours intéressé, notamment au niveau du travail qui a été fait en ce qui concerne les diplômes pisteurs-secouristes 1er, 2e et 3e degré. J’ai suivi cela de plus en plus, jusqu’à l’intégrer en 2012.

46 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ML Justement, comment voyez-vous l’avenir de l’ADSP ? Quels seront les futurs challenges ?

B.P.M. : Dans les mois et années à venir, il y aura beaucoup de dossiers importants à suivre, notamment autour de la question de la formation. C’est très important. Les décrets d’application sur le métier de pisteurs doivent bientôt sortir et nous ferons en sorte qu’ils le soient. C’est une des priorités. On est aussi sur le projet de VAE (ndlr : Validation des Acquis de l’expérience) pour les directeurs existants et sur un diplôme de directeur de service des pistes pour l’avenir.

A court terme, nous allons également relancer les journées à thème, que ce soit en hiver ou en été, sur le damage, la neige de culture, l’engazonnement, les travaux de piste, les travaux de retenue collinaire : sur tout ce qui concerne l’univers des pistes. Je souhaite que ces journées à thème soient associées à nos fournisseurs. On souhaite se rapprocher d’eux et faire des choses avec eux, en-dehors de l’aspect commercial. Chaque président de commission a une feuille de route, et devra organiser des journées dans une station partenaire. Ça bouge, et tout le monde est déjà au travail.

ML A peine élu, vous avez pris une décision forte : la rationalisation des commissions en regroupant notamment les commissions Damage et Neige de culture, deux univers il est vrai aujourd’hui indissociables. Pourquoi une telle décision ?

B.P.M. : J’avais la volonté de rebondir sur le dynamisme qu’il y a eu à l’occasion de l’assemblée générale qui s’est tenue à Beaune. Il y a eu un élan derrière moi, j’ai été soutenu et bien poussé, et j’ai voulu en profiter pour passer quelques messages sur ma vision de l’ADSP, notamment la réunion de certaines commissions pour que le travail soit plus simple. Il y a une pertinence à regrouper aujourd’hui la neige de culture et le damage.

ML Un mot sur votre prédécesseur ?

B.P.M. : J’ai rencontré Benjamin quand il était à la tête du Mont Ventoux. Après, en 2012, il m’a demandé de rentrer à l’ADSP et de prendre en charge la commission Formation et j’ai suivi Benjamin jusqu’à aujourd’hui. Nous avons toujours eu une bonne entente. w

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ACTUS Rétrospective

Expo Andes 2017, entre bilan et perspectives

© Cluster Montagne

Alors qu’Expo Andes, l’unique salon dédié à l’aménagement de la montagne sud-américaine, a fermé ses portes, l’heure est au bilan. Du 18 au 20 octobre, Santiago du Chili a encore vu converger acteurs et décideurs de la montagne andine mais également française, puisque pas moins de 18 entreprises tricolores avaient fait le déplacement sous la houlette du Cluster Montagne et de son French Village. Andes Líderes était bien évidemment présent, et vous livre ses impressions sur la quatrième édition d’Expo Andes.

Santiago du Chili

L

e ressenti de ces trois jours de salon et de rencontres ?

Positif à plus d’un titre. Selon les chiffres indiqués par l’organisateur de la manifestation, l’édition 2017 a enregistré quelques 1 455 visiteurs, soit une très nette évolution depuis sa création, en 2011. En effet, la première édition avait accueilli 700 participants, puis 1 136 en 2013, et 1 339 en 2015. 120 marques issues de quinze pays, exposant au travers de 76 stands et de 4 000 m2 d’exposition étaient présentes pour le seul rassemblement biennal de la montagne sud-américaine. Fortement représentée, la France s’est mobilisée pour l'occasion, et le Cluster Montagne n’y est pas étranger.

L’association française avait en effet organisé différents temps forts qui ont permis de confirmer les liens étroits établis avec les acteurs andins, tant publics que privés.

Déjà, et avant même qu’Expo Andes n’accueille ses premiers visiteurs – représentants du secteur minier, du tourisme, du ski et des infrastructures publiques notamment – Nathalie SaintMarcel, directrice adjointe du Cluster Montagne, et JeanPhilippe Monfort, responsable développement international de l’association, avaient convié le mardi 17 au soir, Marc Legouy. Le conseiller économique et chef du service économique de l’ambassade de France au Chili a, devant des entreprises françaises attentives, présenté les indicateurs et chiffres clés du marché chilien. Intéressant à plus d’un titre, notamment en ce qui

48 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

concerne le volet sociologique et économique des territoires, le constat dressé par Marc Legouy était en tout point positif, à l’image d’un pays dynamique et économiquement stable.

3 jours de rencontres, d’échanges et temps forts Si les savoir-faire français étaient largement représentés dans les allées d’Expo Andes, ils ont été salués tant par les visiteurs que par les autorités présentes : notamment par Caroline Dumas, ambassadrice de France au Chili, qui a profité de sa présence pour aller à la rencontre des acteurs français, inaugurer officiellement le French Village et apporter son soutien aux entreprises présentes. La soirée networking « Noche Cluster Montagne » organisée par le Cluster Montagne a rassemblé près de 70 invités, dont les représentants des centres de ski chiliens et argentins, mais également de divers ministères comme le Ministerio de Obras Públicas et d’acteurs du domaine minier, et a permis de conforter les liens entre acteurs français et sud-américains, et de s’apercevoir d’une réelle dynamique engagée en Amérique du Sud en faveur de la montagne. En montagne certes, mais pas uniquement comme en a témoigné la fréquentation du stand Poma qui a notamment fédéré bon nombre d’acteurs du transport par câble urbain.

Andes Líderes, le semestriel de la montagne andine, était bien évidemment présent, aux côtés du stand Mountain Planet, pour

Alberto Stern aller à la rencontre de ses lecteurs et aborder avec eux leurs préoccupations et problématiques, d’aujourd’hui et de demain.

La voix du Cluster Montagne et de la filière française a également été portée à deux reprises à l’occasion des conférences organisées dans le cadre d’Expo Andes 2017. La première, menée par Alberto Stern par ailleurs contributeur très actif du semestriel Andes Líderes, a eu pour objectif de présenter le Cluster Montagne et de faire un focus sur la mission menée au Cap Horn. Très instructive, cette présentation a clairement attiré l’attention des collectivités présentes. « Dans le Sud du Chili

et de l’Argentine particulièrement, les collectivités sont porteuses de projet, essentiellement dans le cadre de concession.

Cela ouvre de nouvelles perspectives car ces collectivités recherchent régulièrement des solutions et des idées dans le domaine de l’éco-tourisme, du tourisme durable. Elles cherchent à développer une offre touristique et à valoriser leur territoire de montagne. Pour ce faire, la filière française dispose d’expertises en la matière, et Expo Andes a notamment permis de les positionner » a confié Jean-Philippe Monfort.

Pour sa deuxième conférence, le Cluster Montagne et l’ANENA avaient confié à Cedric Larcher, également contributeur au sein d’Andes Líderes et très actif en Argentine notamment dans les domaines de l’outdoor et des formations dans le cadre de sa fondation Preventura, la présentation des savoir-faire français

© Cluster Montagne

© Cluster Montagne

L'inauguration du French Village par Caroline Dumas, ambassadrice de France au Chili.

Noël Blandon, Alberto Stern et Nathalie Saint-Marcel, à Lonquimay. en matière de protection contre les risques naturels, notamment des avalanches. L’expertise française en la matière est très appréciée. Les nombreux acteurs – Géolithe, MND Group, Alpes-Ingé, Montaz Equipement et Hydrétudes notamment – ont été très sollicités, et ont pu conforter les liens construits notamment durant le séminaire international de gestion des risques naturels en montagne qui s’est tenu du 22 au 24 août à Talca, au cœur de la région chilienne de Maule.

Cap au Sud pour le Cluster Montagne et la filière française Après le salon, le Cluster Montagne a profité de sa présence au Chili pour faire cap à plus de 650 km au sud de la capitale chilienne, vers la région d’Araucanie et Lonquimay pour répondre à une sollicitation visant un projet de valorisation touristique du volcan, en étroite collaboration avec les Mapuche.

L’objectif ? Développer une offre touristique durable visant à valoriser l’espace naturel en montagne.

Riche en événements et en contacts, Expo Andes a également permis au Cluster Montagne d’inviter bon nombre de décideurs chiliens et argentins à la prochaine édition du salon Mountain Planet, et à Andes Líderes de longuement échanger avec les acteurs de la montagne andine afin de répondre toujours plus à leurs attentes. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 49

ACTUS Rétrospective

Expo Andes 2017 : les opportunités du marché sud américain, ils en parlent

Jean-Philippe Monfort

Guillaume Ployon

Laurent Travers

Responsable Développement International du Cluster Montagne

Responsable commercial LATAM Poma

Président TechnoAlpin France

« Au travers d’Expo Andes, Poma reste notamment à proximité de ses clients historiques, tant chiliens qu’argentins. Nous sommes présents en Amérique du Sud depuis plus de 50 ans, aux cotés des acteurs des centres de ski sud-américains notamment, et nous continuons de l’être. Mais, Poma est également présent dans les domaines du transport par câble urbain, touristique et industriel.

Sur la zone Amérique du Sud, il y a une forte activité minière, notamment au Chili, au Pérou, en Colombie et en Argentine. Nos solutions tant en lien avec le transport de matériaux que de personnes, trouvent toute leur place.

En matière de transport par câble urbain, le potentiel qu’offre l’Amérique du Sud est énorme. On voit, depuis la réalisation de la première ligne du Metrocable de Medellín, un véritable attrait pour cette solution innovante et propre. Quand on voit la densité des villes sud-américaines et leur topographie, le transport par câble urbain exprime toutes ses qualités, avec un faible impact au sol, une bonne intégration urbaine, un taux de disponibilité excellent, et un respect de l’environnement. C’est une solution qui s’adapte à de nombreuses contraintes.

Dans le domaine touristique, nous sentons également des opportunités, liées au développement touristique de la zone, qui accueille chaque année toujours plus de visiteurs. Là encore, le transport par câble peut accompagner des projets d’envergure et s’inscrire pleinement dans un plan de développement touristique. On l’a vu à Kuelap au Pérou par exemple, où on nous a fait confiance pour faciliter l’accès à un site archéologique, au travers d’une télécabine à vocation touristique, et participer à dynamiser la fréquentation du site. Aujourd’hui, les prévisions de fréquentation ont été dépassées.

Pour nous, c’est également un axe de développement fort ».

« Expo Andes est une belle vitrine et une belle initiative. C’est quelque part une action pionnière qui contribue à mettre en contact des fournisseurs et clients sud-américains, pour leur faire prendre conscience de leur potentiel, car il y a réellement un grand potentiel de développement. Notre modèle, est de montrer qu’au travers de la neige de culture, nous leur garantissons un business, une activité, une ouverture rapide et une garantie de neige Le marché sudaméricain évolue, selon moi, encore assez lentement, notamment du fait de l’absence de réelle volonté politique, d’un manque d’infrastructure, et de grands événement internationaux de type Jeux Olympiques qui pourraient catalyser les projets et donner envie d’investir. Pour autant, de réelles opportunités existent. Si, nous sommes présents aux côtés des centres de ski, nous le sommes également auprès de l’industrie minière au travers de nos solutions permettant de lutter contre les émissions.

Je sens une évolution du marché lié à la neige de culture. Cela se fait petit à petit, une réalisation en appelant une autre. Nous avons une référence très forte à Cerro Castor en Argentine, et également à Valle Nevado, au Chili. Nous essayons en outre d’adapter nos produits et solutions aux problématiques locales, qui peuvent différer des attentes françaises ou européennes ».

« La France confirme sa position de leader sur cet événement, et la dynamique engagée à l’occasion de cette édition a permis de valoriser toutes les compétences et expertises de nos adhérents et de notre filière. Les nombreux temps forts conviviaux, organisés durant ou en marge du salon, ont permis de favoriser le rapprochement entre les entreprises françaises et les professionnels sud-américains, voir de tisser des liens amicaux entre eux. Au travers des conférences où la voix du Cluster Montagne a été portée, nous avons réussi à ancrer et à conforter la position française en matière de protection contre les risques naturels, en matière de développement touristique, en matière d’infrastructures. L’Amérique du Sud est un marché où il y a des projets, où il y a des choses à faire. Cette zone est très importante pour notre filière ».

Julien Guilloteau Responsable export IDM

« Nous avons profité d’Expo Andes pour aller à la rencontre de nos clients tant chiliens qu’argentins, et des décideurs sud-américains. Les contacts ont été bons durant les trois jours de salon. Il y a de belles et réelles opportunités de développement sur la zone andine. Il y a un vrai marché en terme de maintenance notamment, tant en matière de transport par câble urbain que d’appareils dédiés à la neige notamment. »

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n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 51

FOCUS Courchevel

La pionnière devenue le joyau des 3 Vallées

Station

Hébergements

Date de création :

1946

personnes en saison

Première station française créée en site vierge Altitude de la station :

1 300m 80% du domaine skiables est situé au-dessus de

1 800m

1 000

moniteurs de ski

2 419 habitants

© OT Courchevel

C.A. remontées mécaniques 2016/2017

46,8

40 000

millions d’euros

52 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

78 restaurants dont 8 restaurants étoilés 32 000 lits touristiques

46

hôtels dont :

3 palaces 5* 17 hôtels 5* 12 hôtels 4* 11 hôtels 3* 2 hôtels 2* 12 résidences de tourisme****

4 villages de vacances 850 meublés classés

et/ou labellisés

Domaine skiable Nb de Journées-skieurs :

1 090 549 99 pistes

56

remontées mécaniques

150 km de pistes 66 km

de pistes de ski de fond

75%

des remontées mécaniques adaptées aux PMR

21 dameuses

Accès Courchevel se situe à 4h30 de Paris (train et bus) et à 2h15 par voiture de Genève et de Lyon.

Courchevel bénéficie du seul altiport déneigé tout au long

655 enneigeurs de l’hiver. Située à 2 006 m d’altitude, la piste créée en 1961 est la plus haute d’Europe et accueille en moyenne 11 700 passagers par an. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 53

La gouvernance de Courchevel ment de la Savoie, et que nous avons toujours eu cette culture.

A l’origine, Courchevel a été conçue avec la vocation d’être une station sociale pour faire skier notamment les habitants du département. On a toujours cette culture au sein de la société, et on essaye de faire perdurer cet esprit, notamment au travers du développement du ski scolaire.

THOMAS THOR-JENSEN Directeur opérationnel de Courchevel Qui exploite le domaine de Courchevel ?

Le domaine de Courchevel est exploité par la Société des 3 Vallées, qui assure également l’exploitation des domaines de La Tania, Le Praz et de Méribel Mottaret.

Quels sont les atouts de Courchevel ?

En premier lieu, la qualité du domaine skiable. Nous avons la chance d’avoir trois petites vallées sur la vallée de Courchevel, en plus des trois vallées que tout le monde connaît. Ces vallées permettent d’avoir tout type de ski : de 2 400 m jusqu’à 1 000 m d’altitude, sur des topographies très variées proposant du ski forêt, en hors-piste si on le souhaite, et bien évidemment sur des pistes pour tous les niveaux.

La spécificité de Courchevel réside également dans le fait que les pistes passent dans l’ensemble des villages. On ne commercialise que du ski aux pieds, puisqu’à aucun moment il n’est nécessaire de prendre un transport pour aller se rendre au bord du domaine. Par exemple, les ingénieurs qui ont créé Courchevel 1850 ont été particulièrement ingénieux puisque l’ensemble des hôtels et chalets offre un accès direct aux pistes. Cela fait partie des avantages de la station. Autre avantage : la renommée internationale de Courchevel qui fait que tout le monde connaît la station, cela nous offre un avantage en terme de commercialisation.

L’image de Courchevel est souvent associée à une image que l’on pourrait qualifier de « bling-bling », alors que c’est totalement faux. Certes une partie de notre clientèle est très riche, mais nous avons également des niveaux comme le Praz, La Tania ou encore Courchevel 1 550 qui sont dans les mêmes gammes tarifaires, en matière d’hébergement notamment, que bien d’autres stations des 3 Vallées.

Quels sont les clientèles ciblées ?

Nous ciblons toutes clientèles skieuses : internationale, nationale et locale. Il est important de noter que plus de 95% de notre clientèle est une clientèle de séjour, il s’agit donc d’une clientèle que nous ciblons.

Nous avons par ailleurs 27 000 clients fidèles de proximité, au travers notamment de notre produit « Ski Atout Prix » qui propose une liaison en bus entre Grenoble, Crolles, Albertville, Chambéry et Lyon, incluant un forfait de ski.

Nous sommes en outre la station en France qui offre le plus de gratuité pour les enfants dans le cadre du ski scolaire : pour les faire venir et leur apprendre à skier. C’est notamment lié au fait que l’actionnaire majoritaire de notre domaine est le départe54 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Quels parts représentent les clients français et internationaux ?

Plus de 50% de nos clients sont français, principalement originaires d’Ile-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Au niveau de la clientèle internationale, nous accueillons majoritairement une clientèle anglaise. Le reste de notre clientèle étrangère est assez mixte : américaine, brésilienne, saoudienne, indienne, allemande, etc…

Qui s’occupe de la commercialisation de la destination Courchevel ?

Le point fort de Courchevel est que nous avons plusieurs canaux. Bien évidemment, l’office de tourisme est la porte d’entrée, mais les hébergeurs ont également leur propre service de commercialisation. Sur des salons et évènements nationaux et internationaux, nous nous déplaçons tous ensemble, en force, aux côtés des socioprofessionnels comme les écoles de ski, les hôtels ou de grands restaurants gastronomiques : tous jouent le jeu de la station, et se déplacent régulièrement pour commercialiser la station et la destination. On a une force qui est assez importante au niveau de la commercialisation.

Ensuite, nous avons également l’association des 3 Vallées, financée par l’ensemble des exploitants et des communes des 3 Vallées, qui s’occupe elle aussi de la commercialisation, mais pour l’ensemble des 3 Vallées. n

PASCAL DE THIERSANT Président du directoire de la S3V Quel est le rôle de la S3V ?

Concernant Courchevel, la S3V est l’exploitant du domaine skiable. C’est l’entité qui gère à la fois les remontées mécaniques, les pistes, la sécurité sur les pistes et le damage notamment.

La S3V intervient également en matière de maintenance, assure le bon fonctionnement des remontées mécaniques ainsi que l’accueil des clients sur le domaine skiable, et la vente des forfaits.

En parallèle la S3V intervient en soutient d’autres activités, notamment liées à l’immobilier. La S3V soutien les programmes immobiliers créateurs de lits chauds par exemple, et participe activement à la digitalisation de la station. Nous avons notam-

ment été moteur dans la mise en place d’un CRM au sein de la station, aux côtés de l’office de tourisme. Nous essayons également, aux côtés de l’ensemble des acteurs de la station, de créer des produits tout compris, vendu au travers de l’office de tourisme.

et le bien-être. Aujourd’hui, les vacanciers ne skient plus autant qu’avant, et nous souhaitions leur offrir des activités de loisirs durant leur journée, en complément du ski. Pour ce faire, ils peuvent se détendre et profiter de tous les aménagements prévus au sein du centre Aquamotion notamment.

La S3V s’appuie-t-elle sur des filiales ?

La S3V dispose de filiales, elle gère notamment un restaurant d’altitude sur le secteur de Méribel Mottaret. Nous sommes également actionnaire de Courchevel Aventure qui est une entité dédiée à l’évènementiel (soirée dans des igloos, sortie motoneige, chien de traîneau,..), créée il y a six ans, et que l’on détient à parité égale avec le gérant et l’école de ski.

Nous avons également une agence immobilière, qui n’interagit pas sur Courchevel, mais qui a la préoccupation d’agir dans l’immobilier afin de maintenir les lits chauds.

Concrètement, quel est le rôle de la commune ?

Outre le rôle traditionnel d’une collectivité locale, la commune a un rôle moteur car c’est elle qui maîtrise le foncier, l’urbanisme. Avec des structures telles que Courchevel Tourisme et la S3V la mairie participe activement à la détermination de la station, surtout en ce qui concerne les projets d’avenir.

Quels liens entretient la S3V avec les autres acteurs de Courchevel ?

On travaille énormément avec l’office de tourisme, avec les écoles de ski, la mairie bien évidemment et les socioprofessionnels. Nous avons établi et essayons de garder un lien fort avec eux, à travers des réunions, mais également de transmissions régulières d’informations par différents biais, notamment des newsletters. n

DR

PHILIPPE MUGNIER Maire de Courchevel Quels sont les atouts de la destination Courchevel ?

Courchevel, c’est déjà une station qui dispose d’un domaine skiable exceptionnel, qui s’inscrit au cœur des 3 Vallées : le plus grand domaine skiable du monde, et qui s’étage sur cinq niveaux capables d’accueillir tous types de clientèle. Avec ses cinq villages, Courchevel propose un éventail de pistes, d’hébergements et d’ambiances différentes.

Etablie sur un versant Nord, la station dispose d’une qualité et surtout d’une garantie d’enneigement très appréciable. Outre le domaine skiable, les atouts de Courchevel résident également dans ses offres d’hébergement et de restauration de grande qualité. Courchevel est parfois ciblé comme ayant un positionnement orienté vers le cinq étoiles et le luxe. Si nous revendiquons cette image qualitative et de haute qualité de services, nous souhaitons depuis le début du mandat de l’équipe municipale, élargir l’offre d’hébergement ainsi que de toutes les offres à destination de notre clientèle.

Si Courchevel c’est avant tout le ski, il ne faut pas oublier la détente

Justement, quels liens entretenez-vous avec les autres acteurs de la station ?

Excellents. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs. L’objectif est qu’il n’y ait pas de clivage, que l’on travaille tous ensemble, qu’il y ait une grande coordination entre nous. Le rôle de la mairie est de fédérer l’ensemble des services et des acteurs. On raisonne Courchevel. C’est dans cette logique que j’avais initié une fusion de commune avec La Perrière qui est support de la station de la Tania, et qui est effective depuis le 1er janvier. Nous souhaitons raisonner station, pour positionner Courchevel dans l’avenir.

Quels sont les grands projets à venir ?

Dès le printemps prochain, nous allons construire un parking couvert de 500 places au Praz, aux départs des remontées mécaniques. L’objectif poursuivi est d’être en mesure de pouvoir accueillir d’avantage de skieurs à la journée car il n’auront plus à monter jusqu’au haut de la station : l’accès et le stationnement sont ainsi facilités. Des équipements structurants ont également été prévus autour de ce parking, comme une salle polyvalente et un cabinet médical notamment. Le parking pourra d’ailleurs être très utile à l’occasion des Championnats du Monde de ski alpin qui se dérouleront en 2023… Si nous sommes retenus !

Nous œuvrons également en faveur du développement des activités estivales. Une bande de roulement dédiée au vélo, de 4 km de long et qui permettra d’accéder jusqu’au Col de la Lauze va voir le jour. Avec le développement des vélos électriques, cet aménagement trouvera tout son sens.

Nous avons également en tête le projet de restructuration de la Croisette située à Courchevel 1850, et qui date des années 1970.

Cet espace est fonctionnel et apporte tous les services, mais il a aujourd’hui besoin d’être relooké. Nous voulons ramener de la vie, de l’animation, notamment en fin d’après-midi. On est en phase d’avant-projet actuellement. En parallèle, Courchevel mène également des projets concernant la modernisation et l’optimisation de son domaine skiable, et de son parc de remontées mécaniques.

Quel est selon vous, l’impact de la station sur son territoire ?

Il est essentiel. On ne va pas refaire l’histoire mais si en 1946 le maire de l’époque n’avait pas été visionnaire et cédé les terrains au département de façon à permettre le développement d’une station, nous n’en serions pas là. Le développement de Courchevel a permis de créer de l’emploi, et surtout de les fixer sur le territoire.

C’est toute une vallée qui a profité de ce développement, et qui bénéficie aujourd’hui d’une réelle attractivité tant nationale qu’internationale. Courchevel permet aux locaux de conserver une activité économie. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 55

PUBLI-REPORTAGE

Doppelmayr

Au service de sa Majesté… et de ses sujets

© DOPPELMAYR

En évoquant Doppelmayr et l’olympisme, les 34 installations (dont plusieurs 3S) construites par le groupe pour Sochi 2014 viennent spontanément à l’esprit ; ce serait oublier que le constructeur est également parvenu à s’illustrer à l’occasion de JO d’été, ceux de Londres. Et ce n’était que le début d’une success story britannique qui dure…

Construit par Doppelmayr pour accompagner les JO de Londres en 2012, l’Emirates Air Line Cable car a été mis en service la même année. A n’en pas douter, cet événement planétaire a contribué à ce que l’une des capitales européennes les plus emblématiques franchisse le pas d’un transport par câble. Une décision sans regret au regard du succès que rencontre l’installation, utilisée par les Londoniens autant que par les nombreux touristes de la ville.

Il faut dire que dès 2010, une consultation publique avait enregistré l’approbation de la population concernée (à presque 90 %) pour une liaison par télécabine entre la presqu’île de Greenwich et les Royal Victoria Docks.

Avec l’Emirates Air Line cable car, Doppelmayr signait donc en 2012 le premier transport par câble aérien au Royaume-Uni. Les 34 cabines survolent la Tamise tout en reliant la station North Greenwich sur la rive sud de la tamise à la station Royal Victoria sur la rive Nord.

Ce trajet offre aux passagers l’une des visions les plus impressionnantes qui soit sur la capitale anglaise, et sur deux monuments d’architecture qui furent également deux sites olympiques en 2012 : la salle omnisport O2 Arena et le centre de congrès et d’exposition ExCel.

d’entrée et sortie de gare) attirent l’attention. Le premier d’entre eux est situé à 60 mètres de la rive Sud ; la « South Main Tower » est haute de 84 mètres et a été installée dans le fleuve. La « North Main Tower », de 87 mètres de hauteur, lui fait face sur la rive Nord, de l’autre coté de la Tamise. Et le petit dernier est un pylône de 60 mètres de haut, la « North Intermediate Tower ». (Chacun de ces pylônes dispose d’un escalier central en spirale pour l’évacuation et la maintenance.) Du haut de ces trois tours, Doppelmayr et l’Emirates Air Line cable car offrent une vue spectaculaire à 360° sur la capitale du royaume, les cabines survolant la Tamise à une hauteur variant de 54 m minimum (gabarit maritime international) et 80 m maximum au passage des deux pylônes de rive.

En reliant Greenwich aux Royal Victoria Docks, la télécabine a eu un impact positif sur le trafic routier dans ces quartiers londoniens ; il faut dire que l’appareil fonctionne 16 heures par jour, tout en s’appuyant sur la fiabilité de Doppelmayr pour proposer 99,94 % de disponibilité.

Les cabines 10 places assises, accessibles aux PMR, peuvent aussi embarquer 5 passagers et 2 vélos. Proposant un embarquement rapide, ces véhicules modulables, accessibles et fonctionnels ont séduit la population de Londres et ses visiteurs internationaux.

Leader du réseau TfL Outre l’architecture des deux gares intégrées au réseau de transport public, le design et les dimensions des trois pylônes principaux (hors ceux

La ligne d’un peu plus d’un kilomètre a été intégrée au réseau de transport public de la ville, Transport for London (TfL). A ce titre, la télécabine installée par Doppelmayr enregistre d’excellents retours de la part de

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99,94 %

16

8,5 heures quotidiennes de fonctionnement

millions de personnes transportées entre juin 2012 et juin 2017

de disponibilité

© DOPPELMAYR

heures de fonctionnement

© DOPPELMAYR

26 500

L’EMIRATES AIR LINE EN CHIFFRES • Longueur suivant la pente : 1 103 m • Dénivelé : 70 m

© DOPPELMAYR

• Vitesse : 6,0 m/s • Débit : 2 500 p/h dans chaque sens • Véhicules : 34 cabines 10 places

ses usagers : en recevant la note de 93 % de satisfaction, l’appareil est en tête du classement des meilleurs modes de transport du réseau TfL ; et 94 % des personnes transportées sont prêtes à recommander son utilisation !

A la fois transport en commun, attraction touristique et patrimoine olympique, la télécabine londonienne est l’illustration de ce que la technologie du transport par câble peut apporter au sein d’un environnement urbain. w

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CONGRÈS DSF

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Parmi les Grands crus La capitale des vins de Bourgogne accueillait les opérateurs de domaines skiables du 4 au 6 octobre derniers.

Après Biarritz et Nantes, la situation plus centrale de Beaune a emporté l’adhésion. Certes, la proximité immédiate d’un massif montagneux, raison d’être initiale de ce tour de France, n’était pas directe ; pour autant le copieux programme concocté par le syndicat Domaines Skiables de France a eu raison des remarques qui auraient pu poindre.

Ou comment traiter quantité et densité de débats en toute décontraction ? Souhait météo ou projet d’investissement : la neige était sur toutes les lèvres, tout comme la complexification législative et règlementaire ou l’épineux financement des investissements… des thèmes abordés dans le Palais des Congrès mais également au sein des Hospices de Beaune, ou du Clos de Vougeot le temps d’une soirée !

DSF, et dans son sillage plusieurs acteurs de poids ADSP Afmont, CCI de Montagne – ont tenu là un rendez-vous automnal en forme de grand cru.

A (re)découvrir.

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CONGRÈS DSF BEAUNE

Mercredi

4

15.30 18.00

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » Si la région Bourgogne-Franche-Comté a accueilli le Congrès de Domaines Skiables de France, la Côte d’Or et Beaune ont également été l’hôte de l’assemblée générale de l’Association nationale des directeurs de pistes et de la sécurité de stations de sports d’hiver, ou ADSP. Retour sur une assemblée générale attendue à plus d’un titre.

Christian Reverbel, Jean-Pierre Rougeaux, Dominique Létang, Bernard Pascal-Mousselard et Benjamin Blanc.

O

utre les traditionnels votes et présentation du bilan financier orchestrés par le trésorier de l’ADSP Christophe Roulleau, qui a par ailleurs tenu à saluer une « association bien gérée et en bonne santé financière », l’ADSP a profité de son assemblé générale pour annoncer quelques nouveautés, dont un cycle de conférence qui a débuté le 22 novembre, en collaboration avec Charlotte Trolez, avocate en droit de la montagne. Tous les deux mois, un sujet spécifique sera développé via une conférence « flash » et interactive sur le réseau Skype. L’objectif poursuivi est simple : « faire un point précis et pratique sur la mise en œuvre concrète de la législation et de la réglementation sur le terrain » a tenu à souligner Benjamin Blanc, avant d’ajouter que « ces conférences-discussions partagées sur le web se présenteront volontairement sous un format court, 1h à 1h30 maximum, afin de

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permettre au plus grand nombre de participants d’en profiter, où qu’ils se trouvent ». En effet, les adhérents de l’ADSP pourront accéder aux discussions et poser directement des questions. Le premier sujet qui a été développé concernait « la mise en œuvre du convoyage des clients vers les restaurants d’altitude, après la fermeture ».

Une page se tourne, une nouvelle s’ouvre, et l’histoire continue Moment fort de cette assemblée générale, l’élection du nouveau président de l’association. Si Benjamin Blanc, alors directeur de la station de Mont Serein, avait succédé à André Grogniet à l’occasion de l’assemblée générale qui s’était tenue à Malaucène en 2010, il passe aujourd’hui la main à Bernard Pascal-Mousselard, élu à l’unanimité.

L’intervention de Ray Mumford et de Fanny Bourjaillat.

Entré au comité directeur de l’ADSP en 2003, puis élu président en 2010, Benjamin Blanc quitte donc la présidence de l’association, non sans émotion. « J’ai été bien accueilli lors de ma prise de fonction il y a maintenant sept ans. J’ai pris énormément de plaisir à collaborer aux travaux de l’ADSP et j’ai fait tout ce que j’ai pu pour faire avancer nos métiers, les faire reconnaître. L’ADSP est une association qui est indispensable dans le paysage français et aujourd’hui je laisse la main à Pascal. Mes fonctions dans la Vallée des Belleville ont beaucoup augmenté, mais je resterai investi au sein de l’ADSP ». Christian Reverbel a tenu, au nom des membres du bureau et des adhérents, à saluer le travail et les actions menés par Benjamin Blanc à la présidence de l’ADSP. Auparavant en charge de la commission Formation, Bernard Pascal-Mousselard devient donc le président de l’ADSP. « C’est un immense honneur de prendre la suite de Benjamin Blanc et de devenir le quatrième président de l’ADSP. Je compte me mettre immédiatement à la tâche, entouré d’une équipe renouvelée. Je souhaite très rapidement donner aux présidents de commission une feuille de route à suivre ». Reconnu par ses pairs au sein de l’ADSP, Bernard Pascal-Mousselard l’est également dans sa profession. Savoyard de naissance, celui qui a longtemps œuvré à Val d’Isère notamment en tant que chef de secteur et qui a endossé les fonctions de directeur des épreuves alpines Dames lors des Championnats du monde de 2009, est depuis fin 2011 directeur du service des pistes de la station de Saint-François Longchamp.

Le président change, le bureau également Si le président de l’ADSP change, le bureau se renouvelle également puisque si Christian Reverbel a été confirmé à la

vice-présidence de l’association, il est rejoint par Benjamin Blanc dans les mêmes fonctions. Cédric Perretier occupera les fonctions de secrétaire pour un nouveau mandat et sera épaulé par Guilhem Motte nommé secrétaire adjoint. Christophe Roulleau reste trésorier et Eric Viallet le rejoint pour le seconder. La commission Formation sera dorénavant présidée par Philippe Boute et la commission Communication continuera d’être présidée par Christian Reverbel. La commission Damage fusionne avec la commission Neige de culture et sera présidée par Cédric Perretier. La commission Aménagement et environnement est quant à elle dorénavant présidée par Jean-Luc Jaouen et la commission Neige-avalanche et aménagement par Hervé Wadier.

Quand l’ADSP s’internationalise Traditionnellement centrée autour de ses activités ou des problématiques touchant les domaines skiables français, l’ADSP a cette année convié Ray Mumford, sur proposition de Fanny Bourjaillat, associée du bureau d’études Engineerisk et par ailleurs très impliquée au sein du groupe d’intérêt spécial Avalanche de la Fédération Internationale des Patrouilleurs Skieurs. Avalanche control trainer au Colorado Department of Transportation, ou CDOT, Ray Mumford organise les formations relatives au déclenchement préventif des avalanches dans le Colorado, et a profité de l’assemblée générale de l’ADSP pour aborder les différentes méthodes et déclenchements sur les routes de l’Etat.

Autant le dire tout de suite, les techniques utilisées dans le Colorado peuvent paraître aux antipodes des méthodes employées en France. Pour déclencher préventivement les avalanches pouvant menacer les routes, le CDOT utilise depuis

…/…

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CONGRÈS DSF BEAUNE

Colorado, le parallèle peut également être fait avec certains services des pistes qui, grâce à leur compétence d’artificier, participent au déclenchement préventif d’avalanches pouvant menacer les voies d’accès aux stations. A titre d’exemple et de manière non-exhaustive, on pourrait citer les services des pistes de Risoul ou encore de Tignes.

L’ANENA, au plus proche de l’ADSP Siégeant au conseil d’administration de l’ANENA, l’ADSP a naturellement convié président et directeur de l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches à son assemblée générale.

Jean-Pierre Rougeaux, président de l’association et maire de Valloire, a tenu à rappeler en introduction que « les maires ont besoin de l’ADSP, à qui nous confions la sécurité de nos domaines skiables », tout en indiquant qu’il appelle de ses vœux que « l’ANENA aide l’ADSP activement ». Même son de Passation de pouvoir entre Bernard Pascal-Mousselard et Benjamin Blanc.

cloche du côté du directeur de l’association basée à Grenoble mais active sur le territoire national et à l’international.

Le bureau de l’ADSP.

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quatre ans des « Case Charge », des tubes en plastique contenant de 30 à 40 kg d’explosif disposant d’une mèche lente, qui sont placés aux bords des talus afin de déclencher les avalanches situées en amont de ces derniers. Le CDOT se sert également de l’artillerie militaire depuis les années 1950. Est notamment utilisé l’obusier Howitzer de 105 mm, une pièce d’artillerie tractée prisée durant les guerres de Corée, du Vietnam ou encore du Golf. Nécessitant une formation complète au préalable, cet obusier est très régulièrement employé par le CDOT puisque permettant de réaliser des tirs lointains. Ayant une portée de 11 à 12 km, il permet de tirer un obus de 20 kg, et est largement utilisé pour « purger » les quelques 360 couloirs menaçant les routes du Colorado dont le CDOT a la charge.

Cette technique, qui peut surprendre, se révèle efficace, comme en témoigne les vidéos diffusées par Ray Mumford à l’occasion de sa présentation. Si le CDOT a en charge le déclenchement préventif des avalanches des routes du

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« L’ANENA veut travailler de manière encore plus proche de l’ADSP », a tenu à préciser Dominique Létang avant que JeanPierre Rougeaux ajoute que « nous sommes des associations, de petites associations. La continuité de nos organisations passe par des coopérations accrues. Il faut que nous soyons tous des catalyseurs d’idées et que l’on porte ensuite ces idées, projets et actions. J’ai d’ailleurs profité de ma présence à l’Elysée le 6 septembre dernier, lorsque nous avons, avec Charles-Anges Ginesy notamment, été reçus par le directeur de cabinet du Président de la République Emmanuel Macron, pour parler de l’ANENA et de ses actions ».

Dominique Létang a également profité d’un auditoire attentif pour dévoiler un nouveau projet développé par l’ANENA : des formations sur les risques locaux liés aux avalanches, et les risques pour les routes et voies d’accès. Encore à l’état de projet, une première mission a tout de même été conduite durant l’été dans les Pyrénées. n

Mercredi

4

16.00

Toujours en amont Au fil des années, l’assemblée générale de l’Afmont est devenue un prélude coutumier au Congrès de DSF. Tour d’horizon de ce qui fait l’actu de l’association des fournisseurs.

Le bureau de l’Afmont

Nathalie Saint-Marcel

C

François Heid

’est Alpipro/Digital Montagne qui a eu les honneurs de cette réunion, avec un débriefing de l’événement printanier. A quelques détails près, dont la logistique de l’inauguration et celle de la soirée, c’est la satisfaction qui l’emporte, notamment au regard du format, du positionnement dans le calendrier et du visitorat. Tout le contraire de Mountain Business Summit : recommandation et bilan défavorables de l’Afmont pour le salon de Tarbes.

Entamée voilà deux ans, via une table-ronde co-organisée avec Montagne Leaders, « Anticiper c’est gagner » est toujours une priorité de l’Afmont. Après les témoignages de donneurs d’ordre dans le numéro 263 de Montagne Leaders, la thématique sera insérée via un logo et un descriptif dans les documents commerciaux des adhérents de l’Afmont. L’avenir pourrait également passer par une communication ciblant les retroplannings liées aux différents processus d’achat.

Suite et fin du feuilleton fiscal avec l’Andorre avec deux régimes. Les prestations d’entreprises françaises en Andorre sont exemptées de la retenue à la source ; quant aux opérations de leasing, la retenue à la source existe mais peut être récupérée via la déclaration fiscale en France.

Après avoir renouvelé son soutien aux Journées Météo – édition 2018 du 25 au 27 janvier à La Plagne - l’Afmont a fait le point sur quelques difficultés rencontrées par ses adhérents dont la question des pénalités de retard ou l’évolution de la prise en charge des formations professionnelles dispensées aux opérateurs de domaines skiables.

Jean-Luc Boch

L’association, qui compte désormais 90 adhérents, renouvelait également une partie de son bureau ; les 5 membres sortants se représentaient tous et ont tous été reconduits. Il s’agit de Pierre Métayer (Techfun), Patrick Grand’Eury (Lumiplan Montagne), Gilles Kraan (Gimar Montaz Mautino), Didier Bic ( Kässbohrer E.S.E.) et Sophie Merindol (Le Service Kom). n

L’Afmont a ensuite ouvert le micro à ses partenaires : – François Heid : le directeur d’Alpexpo a fait le point sur l’édition 2018 de Moutain Planet, concomitante au cinquantenaire des JO de Grenoble ; – Jean-Luc Boch et Jean-Marc Silva : le président et le directeur de France Montagnes sont venus présenter la communication 2018 de l’association (voir page suivante 80) ; – Pierre Lestas : le président de Domaines Skiables de France s’est montré préoccupé – baisse des ressources aux collectivités locales, vieillissement de la clientèle, complexification du cadre de l’action des domaines skiables…– mais aussi optimiste, compte tenu de l’élan présidentiel et gouvernemental ; – Benjamin Blanc est venu annoncé son successeur à la tête de l’ADSP, Bernard Pascal-Mousselard ; – Nathalie Saint-Marcel : la directrice adjointe s’est chargée de présenter les actions et actualités du Cluster Montagne. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 63

CONGRÈS DSF BEAUNE

Mercredi

4

19.00

De Beaune augure

Pour lancer idéalement son Congrès 2017 et planter le décor de cette 79e édition, Domaines Skiables de France avait convié adhérents et invités dans la Cour d’Honneur de l’Hôtel Dieu de Beaune, plus connu sous l’appellation Hospices de Beaune.

Face aux façades gothiques et sous les tuiles vernissées de Bourgogne, Pierre Lestas a officiellement ouvert le Congrès annuel de Domaines Skiables de France en présence notamment de Pierre Bolze, adjoint au maire de Beaune.

Fondée en 1443 par le chancelier des ducs de Bourgogne Nicolas Rolin et son épouse Guigone de Salins, les Hospices de Beaune ont été le lieu d’une soirée exquise, réunissant histoire, patrimoine et gastronomie. Une réussite de « Beaune augure » pour la suite du Congrès…

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Jeudi

5

9.30 11.30

L’ADSP, une association et des adhérents mobilisés et actifs

Christian Reverbel, Bernard Airenti, Bernard Pascal-Mousselard, André Plaisance et Christophe Roulleau.

A

près une délicieuse soirée aux Hospices de Beaune, les travaux de l’ADSP ont repris avec sérieux. Dès 9h30 et l’ouverture de la deuxième partie de l’assemblée générale conduite par le nouveau président de l’association Bernard Pascal-Mousselard, parole a été donnée à de nombreuses personnalités du monde de la montagne qui accompagnent et soutiennent les actions de l’ADSP. Premier d’entre eux, Bernard Airenti, directeur de la Sécurité intérieure et de la protection civile de la Savoie, pour qui « le directeur du service des pistes est une personne clé, majeure, car il s’agit du préposé des pouvoirs de police du maire ». Il est donc nécessaire que les maires et les directeurs des services des pistes s’entendent bien : « il doit y avoir une proximité entre le maire et ces acteurs, malgré la complexité de l’écosystème ».

De son côté, André Plaisance, maire de la commune Les Belleville et président de la Fédération nationale de la sécurité et des secours sur les domaines skiables, ou FNSSDS, a exprimé son souhait de « mettre à jour les arrêtés sur les pisteurs secouristes car les métiers ont changé, tout comme leur formation qui intègre aujourd’hui cinq semaines pour l’obtention du 1er degré ».

Mais, ce n’est pas le seul sujet sur lequel planche la FNSSDS puisque la fédération s’intéresse de près, avec la collaboration de l’avocate Charlotte Trolez, au transport de personnes vers les restaurants d’altitude ainsi qu’à la problématique des clients à skis qui s’arrêtent dîner dans ce type d’établissement et qui doivent ensuite descendre jusqu’au cœur de la station. André Plaisance a également fait état de sa rencontre avec JeanPierre Vial, sénateur de la Savoie, visant à faire avancer la question du paiement des secours. Pour le président de la FNSSDS, « 100% des secours doivent être payés. Il est donc nécessaire que 100% des skieurs soient assurés ». Sur le fond, l’idée a du sens. Mais sur la forme ? Une assurance serait donc obligatoire et comprise dans l’achat du titre de transport ? Cela signifierait

Pierre Lestas et Bernard Pascal-Mousselard.

de facto une augmentation du prix du forfait, et soulèverait une série de problématique. A titre d’exemple, de nombreuses personnes disposent déjà d’une assurance plus ou moins spécifique, cela signifierait dès lors une juxtaposition d’assurances. Et pour le pratiquant de ski de randonnée qui peut œuvrer sur le domaine skiable à la descente ? Et pour le randonneur qui part du front de neige en raquette et qui peut être amené à traverser ou se situer sur le domaine skiable ? La question mérite d’être posée, mais la réponse à apporter risque de ne pas faire uniquement des heureux…

ADSP-DSF, une grande famille solidaire Pierre Lestas, président de Domaines Skiables de France, est revenu sur les liens qu’entretiennent les deux entités. Pour lui, « la montagne est une grande famille, qui doit être solidaire, et qui doit travailler ensemble. Je me félicite des bonnes relations entre nous. Les choses vont au mieux grâce à vos compétences […] Les pistes sont essentielles dans nos métiers, car les clients sont là pour descendre ». Puis, le président de la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables, est revenu …/… n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 65

CONGRÈS DSF BEAUNE

Laurent Battier. sur ces douze derniers mois, particulièrement chargés tant pour DSF que pour l’ADSP. L’Acte II de la Loi Montagne a bien évidemment tenue en haleine l’ensemble d’une profession, et comporte, pour Pierre Lestas « des bonnes choses mais égale-

ment des regrets ». La procédure concernant les UTN est, il est vrai, d’une complexité inouïe, et il est nécessaire de pouvoir avoir plus de souplesse. Nul doute également que la complexité constatée aujourd’hui en la matière pourrait avoir des incidences sur l’aménagement et l’économie liés aux domaines skiables, et donc sur l’emploi. Cependant, pour le président de DSF, « le changement politique et les propos tant du Premier Ministre que du Président de la République sont rassurants, car je crois en leurs promesses ». Réforme des DSP, assouplissement des études d’impact, taxe de développement touristique pour les lits froids, taxe loi montagne étendue à tous les acteurs du tourisme qui dépendent de l’économie touristique de montagne, sont autant de sujets qui intéressent vivement DSF, aujourd’hui comme demain.

Des commissions au travail Avant d’aborder le travail de la commission Damage, son président Christian Reverbel a tenu à saluer la décision du nouveau président de l’ADSP Bernard Pascal-Mousselard de fusionner la commission Damage avec celle dédiée à la Neige de culture car « aujourd’hui, ces deux domaines sont indissociables et représentent deux postes très importants de dépenses ». Concernant les CQP conducteur d’engins de damage, la tendance est à la hausse du nombre de participants par rapport à l’année 2016, mais en très net recul par rapport aux cinq dernières années. Avec 84 inscrits au CQP théorique conducteur d’engin de damage (pour un taux de réussite de 76%) et 60 inscrits au CQP pratique (95% de réussite), contre respectivement 77 et 57 en 2016, le constat ne peut être que positif.

Positif certes, mais bien loin du nombre d’inscrits en 2012, 2013 et 2014. En effet, en 2012 pas moins de 179 personnes ont tenté le CQP théorique, avec un taux de réussite de 71%, et 144 pour le CQP pratique, pour un taux de réussite de 98%. En 2013, ce sont 206 participants pour le CQP théorique et 177 pour le CQP pratique.

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La commission Formation a elle aussi rendu sa copie et est revenue sur les formations délivrées et orchestrées par l’ADSP, en collaboration avec Domaines Skiables de France Formation, ou DS2F. L’ADSP a, à l’occasion de la saison d’hiver 2016/2017, accueilli 698 candidats aux tests techniques de pisteur-secouriste 1er degré ou PS1, à l’occasion de huit sessions. 139 candidats ont été admis, soit un taux de réussite de 19,9%. Concernant le CGMM, pour connaissances générales des milieux de la montagne, 100 candidats ont présenté l’examen, au cours de sept sessions, pour un taux de réussite de 100%. Enfin, concernant l’examen spécifique, 101 candidats se sont présentés pour 92 admis, soit un taux de réussite de 91%.

Pour la saison à venir, l’ADSP assurera une fois de plus des formations aux quatre coins de la France, notamment dans les Alpes Maritimes. Si un premier stage a eu lieu l’année dernière sous la houlette de l’ANPSP ou association nationale des pisteurs secouristes, le prochain stage aura lieu sous l’agrément de l’ADSP a tenu à préciser Bernard Pascal-Mousselard. A noter également que 59 candidats au PS2 ont été admis, et 14 reçus au PS3 ont été décomptés.

La relation entre l’ADSP et DSF est constructive et efficace en terme de formation comme a tenu à le souligner Laurent Battier, responsable du pôle formations/examens pour Domaines Skiables de France, « on travaille très bien avec l’ADSP, il y a un

bel esprit autour de ces formations. Nous allons très bientôt dépasser le millier de pisteurs formés avec l’ADSP ! ».

Bernard Pascal-Mousselard a également tenu à faire un point sur l’actualité en matière de formation. En effet, une réforme des formations secouristes est en cours au niveau national et un plan quinquennal sera mis en place, et « l’ADSP s’est saisie du sujet ».

L’ADSP sur tous les fronts Après qu’Alain Mandaldjian soit revenu sur les stages et entrainements des maîtres chiens d’avalanche, Bernard Pascal-Mousselard a pris la parole pour aborder le futur. Le président de l’association a indiqué que l’ADSP avait fait une demande d’agrément pour former au PSC1, acronyme signifiant Prévention et Secours civiques de niveau 1 : la formation de base aux premiers secours en France. « Il y a une demande et un intérêt croissants des opérateurs de remontées mécaniques en matière de formation de leur personnel au secourisme et aux gestes qui peuvent sauver. Il faut que l’ADSP puisse leur apporter ce service, cette formation. C’est très important pour nos métiers ». Bernard Pascal-Mousselard a également rappelé qu’à l’avenir, le but de l’ADSP était « d’être en mesure de former ses formateurs pour le secours sur pistes ».

En guise de clôture et de projection vers l’avenir, le désormais vice-président de l’ADSP Benjamin Blanc, a tenu à faire part d’une expérimentation conduite dans les Belleville. En collaboration avec une société suisse, le service des pistes de la Vallée des Belleville qu’il dirige compte mener une nouvelle démarche « permettant de faire avancer le secours en montagne, au travers de l’utilisation de l’human cargo », une élingue où sont attachés les secouristes. Sécuritaire, cette technique permet d’amener les secouristes sur n’importe quel théâtre d’opération très rapidement et facilement. Nul doute que cette expérimentation sera abordée à l’occasion du prochain rassemblement de l’ADSP. n

Jeudi

5

9.30

Sous les meilleures auspices

Il y avait eu Vichy, Toulouse, Nice, Strasbourg, Montpellier, Biarritz, puis Nantes. Pierre Lestas a poursuivi son tour de France en ouvrant ce 5 octobre en Bourgogne le 79e Congrès de la chambre professionnelle Domaines Skiables de France.

Pierre Lestas

10.15

Nivalliance renouvelé

Nivalliance c’est l’outil de solidarité de la profession, entre petits et grands, entre publics et privés. Le système d’assurance mutualisée des opérateurs de domaines skiables a fait ses preuves depuis sa création en 2001. (A titre d’exemple, la saison 20162017 a enregistré 51 dossiers.)

Le délégué général Laurent Reynaud a annoncé la résiliation anticipée du contrat en cours (2013-2018), à un an de son terme, pour relancer un nouveau contrat quinquennal sur la base de conditions identiques. Il couvrira le prochain hiver jusqu’à la saison 2021/2022 incluse.

Au chapitre des nouveaux membres, le syndicat enregistre l’adhésion de la holding Savoie Stations Ingénierie Touristique, de

10.05

la haut-savoyarde Vallorcine, de l’opérateur de la Chalp dans Jean-François Blas

Comptes approuvés Le trésorier de DSF Jean-François Blas a exposé les comptes du syndicat, avant de présenter le barème des cotisations et le budget pour l’exercice à venir, soumis au vote et approuvés. A retenir : la très bonne activité de l’organisme de formation DS2F (Domaines Skiables de France Formation). n

les Alpes du Sud, et de la Société d’Exploitation d’Equipements Touristiques et Industriels qui opère sur le téléphérique du Pic de Bure. Du côté des radiations, l’Espace Alpin Bellefontaine n’est plus adhérent de DSF ; c’est également le cas de la régie de Mieussy-Sommand, et du Granier et du Désert, l’activité de la première étant reprise par la SPL La Ramaz, celles des seconds par l’EPIC Domaine skiable Cœur de Chartreuse. En raison du contexte de difficultés que connaît la destination, le syndicat a également acté la radiation de Puyvalador.

n

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 67

CONGRÈS DSF BEAUNE

10.20

Des promesses, et de la volonté C’est avec un certain nombre de questions que le président Pierre Lestas a souhaité lancer ce congrès en Bourgogne ; modèle économique, capacité d’investissements, sécurité, aléa climatique… la profession des domaines skiables ne manque pas de s’interroger, et d’envisager des tentatives de réponse.

A ce titre, le quinquennat politique à venir ne manquera pas d’intérêt !

Notant les progrès inscrits au sein de l’acte II de la Loi Montagne, Pierre Lestas relève également un certain nombre de regrets.

Qu’importe : le Président de la République promet une politique audacieuse et héroïque quand le Premier ministre évoque les valeurs de confiance, de liberté et de lisibilité ! Et le président de Domaines Skiables de France veut croire en ces belles promesses pour rêver de réformes, et imaginer le futur des délégations de service public, des études d’impact, des unités touristiques nouvelles, celui de la problématique des lits froids ou du renouvellement de la clientèle !

Reprenant une maxime philosophique, Pierre Lestas a complété son propos introductif en rappelant que tout s’obtient ; si on n’a pas obtenu ce que l’on souhaitait, c’est qu’on ne l’a pas voulu… n

Pierre Lestas

68 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Jeudi

5

10.30

S’inspirer d’ailleurs ?

En guise de perspectives, le délégué général Laurent Reynaud a souhaité faire profiter l’assemblée de deux retours d’expérience suite à ses déplacements au printemps, sur le congrès nord-américain de la NSAA en mai, et sur le congrès de l’OITAF à Bolzano en juin.

P

remier constat s’adossant à l’évolution nord-américaine des pleins tarifs et des prix moyens du forfait journée sur le continent, le délégué général a souhaité attirer l’attention face au risque d’érosion du rendement tarifaire ; si cette érosion est quasi-imperceptible, le risque est bien réel : le plein tarif doit parfois être revu compte tenu des diverses remises commerciales consenties.

L’un des autres enseignements relevé par Laurent Reynaud concerne le marketing. Les destinations d’Amérique du Nord accordent une importance majeure à l’image de marque de leur station et au story telling qui s’y rapporte, bien aidées dans cette démarche par leur structuration intégrée. Inscrits dans « une logique de marque puissante », ces domaines skiables doivent être une source d’inspiration pour nos stations tricolores et leurs territoires. Là où nous imaginons plus volontiers une démarche et des actions de la station vers sa clientèle, le modèle nord-américain se caractérise par « la relation que le client entretient avec sa station », comme il pourrait le faire avec une autre marque. Ce rapport est notamment rendu possible grâce à une préoccupation permanente des opérateurs : l’expérience client tout au long du séjour.

Et ce ne sera pas de trop pour que la France tienne son rang sur le marché mondial : le délégué général de DSF a rappelé que la « belle promesse » de l’accroissement du nombre de visiteurs internationaux, symbolisée par le potentiel à venir des skieurs chinois, ne doit pas faire oublier les appétits de la concurrence internationale. Nos réservoirs de clientèle, à l’image du Royaume-Uni et des Pays-Bas, sont également dans le viseur d’autres grandes destinations comme l’Autriche qui ne peut logiquement pas compter sur une augmentation de sa clientèle domestique compte tenu de sa démographie.

Enfin deux tendances relevées par Laurent Reynaud quant à la clientèle de demain et qu’il convient de garder à l’esprit. Alors que le total des recettes des domaines skiables progresse à la fois en France et en Autriche, la fréquentation est en retrait sur nos domaines tandis qu’elle affiche une légère progression sur les domaines autrichiens.

Par ailleurs au plan national, la pyramide des âges des skieurs dans nos stations affiche un constat pour le moins révélateur : en 1995 les skieurs âgés de 0 à 19 ans représentaient 37% des pratiquants, en 2015 ils constituent seulement 28% de la clientèle ; sur la même période la représentativité des pratiquants âgés de 50 ans et plus est passée de 9 à 18%...

Laurent Reynaud Face à cette problématique fondamentale du renouvellement de la clientèle, Laurent Reynaud a conclu en soulignant l’important travail à mener en partenariat avec les acteurs de la profession, parmi lesquels France Montagnes et le Syndicat National des Moniteurs du Ski Français. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 69

CONGRÈS DSF BEAUNE

Jeudi

5

10.40

Les initiatives dans les massifs La vie des huit sections de DSF a pris une nouvelle forme cette année ; en s’articulant autour d’une table ronde, « Les domaines skiables face aux élus des territoires : les leviers pour agi r », les présidents de section étaient invités à présenter quelques contributions des opérateurs de domaines skiables à la vie des territoires et des acteurs locaux.

Philippe de Rosa.

C

’est Alexandre Goyet pour les Alpes du Sud qui s’est fait le premier témoin de ce tour de table en exposant le contrat « Stations de demain ». Ce programme mis sur pied par le Conseil régional de PACA prévoit de soutenir la filière sur plusieurs années avec une enveloppe de 50 millions d’euros destinés aux infrastructures des opérateurs de domaines skiables.

Pour la Haute-Savoie, Alain Barbier a tenu à souligner les collaborations entre les exploitants de domaines skiables et les agriculteurs locaux. Ces initiatives ont pu prendre des formes variées : de la remise en état et restauration de prairies à l’accroissement des surfaces d’alpage en passant par la mutualisation de la ressource en eau pour les activités de chacun.

Si les résultats de la Savoie permettent de valider un modèle robuste ou résilient, selon le point de vue, ce n’est pas encore suffisant aux yeux de David Ponson. Pas suffisant au regard des enjeux d’investissement des stations. Il faut « aller plus loin et plus vite » ; l’envie et le besoin d’investir existent d’ailleurs. Même si le cadre législatif et règlementaire est très contraint, il laisse selon lui des fenêtres d’expérimentation locales.

Comme ailleurs, les difficultés n’ont pas épargné les domaines du massif Isère-Drôme ; pour autant Didier Beuque a souhaité souligner les efforts réalisés pendant les fêtes de fin d’année pour permettre aux enfants et aux familles de pratiquer le ski, synonyme de vacances « presque » réussies. Un constat qui, combiné aux

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Didier Beuque.

Alain Barbier.

David Ponson.

Jean-Yves Remy.

Bernard Malus.

Hervé Pounau.

Alexandre Goyet.

résultats de la saison, prouve toute la nécessité de disposer d’un réseau de neige de culture… et de l’usage de l’eau pour l’alimenter !

Six départements, deux régions : difficile de dépeindre l’hiver passé autrement qu’en « demi teinte » tant les situations sont variées au sein du massif. Bernard Malus l’avait déjà souligné à Nantes : ces « petites saisons » empêchent certains d’investir, quand d’autres s’inquiètent plus directement pour leur avenir… « L’avenir passera par des hivers normaux » et par la considération des la part des diverses collectivités et des établissements bancaires! Intervention ponctuée par une prévision météo locale détournée : « Escargot aventureux, le temps sera pluvieux… ou neigeux ». « Le Massif Central a regardé passer la neige »… sur les autres massifs. Relativisant les conseils de diversification des bien pensants, Hervé Pounau s’est attardé sur le rôle d’apprentissage des stations du massif, des domaines de proximité, et sur les contraintes qui entourent les initiatives de classes de neige et toutes les composantes d’un séjour : transport, hébergement, restauration, loueur, moniteur…

Jean-Yves Remy s’est insurgé contre une croyance grandissante chez certaines associations ou certains élus et faisant état des disparitions de destinations de sports d’hiver. Que ce soit dans sa section vosgienne ou ailleurs, « les chiffres ne justifient pas des perspectives de démantèlement », rappelant le danger de ce type de propos compte tenu de la réalité économique qui se cache derrière l’activité des domaines skiables.

Un discours voisin de celui de Philippe de Rosa qui a pointé l’organisation d’un certain nombre d’ateliers ou de réunions fondés sur des affirmations erronées. Sans nier une évolution climatique, le président de la section Jura a conclu ce tour de France des massifs par une affirmation quant à l’avenir : « Les 30 prochaines années méritent que l’on conforte notre activité et nos outils ! » n

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CONGRÈS DSF BEAUNE

Jeudi

5

11.10

Agilité & Investissements « Montagne de demain : les élus au banc d’essai », c’est la thématique proposée par DSF pour donner la paroles aux élus locaux : quelle montagne demain ? Mais surtout avec quels moyens ?

I

nterpellé au sujet du vote de l’acte II de la Loi Montagne, le vice-président du département de la Savoie Michel Bouvard, a ouvert les débats en tempérant les conséquences de ce nouvel outil législatif « pas moins complexe ».

Resté sur sa faim par le contenu de cet acte II, particulièrement pour ce qui relève des autorisations d’aménagement, Michel Bouvard a appelé l’attention de tous quant à la déclinaison des textes législatifs et règlementaires – loi, décrets, circulaires d’application, mise en application et interprétation de ces normes qui peuvent varier localement ! – afin de « sortir de la logique d’enlisement des dossiers d’aménagement » et de « conserver de l’agilité ».

Car en Savoie comme ailleurs, la réalisation des projets conditionne l’industrie du tourisme, essentielle. Ce que n’a pas manqué de rappeler le président du Conseil départemental de l’Ariège Henri Nayrou. Le département pyrénéen investit – et

Michel Bouvard, Henri Nayrou et Jean Picchioni. soutient les nombreux opérateurs publics de domaine skiables du massif, citant non sans fierté Alfred de Musset « Mon verre n’est pas grand mais je bois dans mon verre » ! – en fonction de ses capacités pour préserver cette si chère activité ski : à l’exception de la période allant du 14 juillet au 15 août, « le seul levier économique est le ski ».

L’influence de l’effort des collectivités est également souligné par Fabrice Pannekoucke : le fond de péréquation n’est plus supportable par les collectivités ! Alors même que le conseiller régional Auvergne Rhône Alpes, co-président de la commission Montagne mentionne une évidence « Si les collectivités 72 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

n’initient pas l’attractivité par certains investissements, les autres investisseurs ne le feront pas ! ». « L’investissement est la clé ! » partage Jean Picchioni, viceprésident Domaines skiables du Grésivaudan, un territoire qui a fait le choix de communautariser 46 communes : les sports d’hiver font partie d’un territoire et d’une économie générale.

Témoin d’un massif moins médiatisé mais tout aussi volontaire – la région Grand Est a acté son schéma de développement touristique – Jackie Helfgott, président de la commission Tourisme soulève quelques impératifs pour l’avenir : une prise de conscience à l’échelle de l’Etat de l’importance de l’industrie touristique au regard des autres secteurs économiques, la réflexion sur ce que peut être une année touristique complète dans une destination de montagne, mais aussi le combat encore et toujours face aux détracteurs de la neige de culture.

L’or blanc est sur toutes les lèvres ! Michel Bouvard évoque une

Fabrice Pannekoucke et Jackie Helfgott. communication nécessaire sur l’évolution des technologies, des performances et des impératifs de production de neige de culture pour permettre à la France de s’aligner sur la concurrence internationale.

En Ariège sur 10 saisons : 4 sont de bonnes années, 4 sont sauvées par la neige de culture, et 2 sont catastrophiques…

L’analyse d’Henri Nayrou peut sembler brutale, mais il donne ainsi la mesure de l’importance de la neige de culture, citant l’exemple de Guzet dont le projet est prêt mais toujours en attente d’autorisation... n

Patrick Martin.

14.00

Priorité à la visibilité

Sanisphère à l’occasion du Pitch’Inno.

11.45

3 minutes pour convaincre C’est le concept même du Pitch’Inno, une séquence que Domaines Skiables de France et le Cluster Montagne ont souhaité reconduire cette année, afin qu’une sélection d’entreprises vienne présenter leur produit ou leur service dédié au monde de la montagne.

Pour cette édition bourguignonne, les 8 entreprises étaient : ABS Avalanche Airbag France, Bluecime, Cognidis, JB Concept SAS, Lumiplan Montagne, Sanisphère, Viadigis et Wise Ride. n

14.00

L’intervention du président du MEDEF Auvergne Rhône-Alpes était marquée du sceau de la vigilance. Même si Patrick Martin a tempéré quelques signaux d’alarme dans un contexte économique favorable.

Relevant à la fois la bonne volonté gouvernementale et la problématique du coût du travail, il s’est adressé aux opérateurs de domaine skiable : « Les entrepreneurs, dont vous faites partie, ont besoin de visibilité et de lisibilité. » Quant à sa priorité pour l’avenir, Patrick Martin a souhaité cibler les infrastructures et plus particulièrement celles relevant du digital. n

La rencontre des CCI

Les présidents, directeurs généraux et élus des Chambres de Commerce et d’Industrie de montagne ont profité du Congrès de Beaune pour se réunir avec les Écoles du Ski Français dans le cadre de leur partenariat renouvelé pour échanger sur leurs meilleures pratiques en matière de soutien au développement économique des territoires de montagne. Étaient présents : André Marcon Président honoraire CCI France, Anthony Jeanbourquin Directeur général CCI Doubs, Bernard Villaret Président CCI Cantal, Bruno Gastinne Président CCI Savoie, Dominique Roy Président CCI Doubs, Eric Pantalacci Elu CCI Haute-Savoie, Gérard Claudel Président CCI Vosges, Gilles Chabert Président SNMSF, Jean Vaylet Président CCI Grenoble, Philippe Rouget Directeur CCI Jura, Remy Laurent Président CCIR Bourgogne Franche-Comté, René Chevalier Président commission tourisme CCIR AURA, Robert Aveline Elu CCI de Grenoble et Sylvain Jacobée Directeur général CCI Vosges. n

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CONGRÈS DSF BEAUNE

Jeudi

5

14.15

SGS : le grand Quizz Plus on sécurise, moins on responsabilise 14.45

Intéresser un auditoire éclectique aux questions relatives à la sécurité des appareils et aux impératifs administratifs, c’est le pari relevé et réussi par la commission Remontées mécaniques au travers d’une table-ronde, « Système de Gestion de la Sécurité : une contrainte à transformer en opportunité », qui a pris la forme d’un quizz.

T

rois équipes se sont prêtées à un jeu de 11 questions/réponses consacrées au Système de Gestion de la Sécurité, ou SGS : Denis Ribot (Leitner), Gilles Kraan (GMM) et Nicolas Chapuis (BMF) pour les constructeurs, Laetitia Fontaine, Christophe Sion et Daniel Pfeiffer pour le STRMTG, Yann Carrel et Pascal Tournier pour les opérateurs.

Petite synthèse de ces échanges bon enfant.

Renforcer l’approche globale de la sécurité : c’est l’objectif du SGS, dont le mode de suivi peut relever de l’approbation préfectorale ou d’un audit périodique privilégiant les professionnels de l’exploitation et de la maintenance.

Cet outil spécifiquement français - même s’il existe d’autres exigences ailleurs en Europe – doit permettre d’améliorer la culture d’entreprise liée à la sécurité à la condition que les opérateurs s’approprient la démarche. A ce titre, le STRMTG a souhaité rappeler qu’au travers de la mise en place du SGS, l’objectif était bien de clarifier l’organisation existante en interne chez les opérateurs, et non de la bouleverser.

Enfin, le SGS ne doit pas faire passer au second plan la priorité que constitue l’évolution du comportement des usagers, à l’origine de 90% des accidents.

Pascal Tournier a conclu ce quizz avec ironie et bon sens au nom de la commission Remontées mécaniques de DSF : « Nous resterons vigilants à ce que cette opportunité ne devienne pas une contrainte administrative. » n

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Le procureur général près la Cour d’Appel de Grenoble Jacques Dallest a débuté son intervention en rappelant que les décisions de justice devaient servir à la communication et à la sécurité à venir. « Plus on sécurise, moins on responsabilise » a-t-il ajouté alors que les domaines et les pistes se veulent toujours plus sûrs. Corollaire de cette démarche de sécurisation : des personnes peu ou pas équipées/formées parviennent aisément à accéder à des zones des domaines skiables qui ne leur sont pas adaptées, l’inaptitude créant le risque.

Interrogé sur le principe de précaution, Jacques Dallest s’est voulu rassurant en précisant que les magistrats cherchaient toujours à avoir « une vision sereine, pondérée et équilibrée » des précautions prises par les exploitants.

Le procureur général a conclu par l’humour en s’adressant à son auditoire : « Contrairement à vous : moins j’ai de clients mieux je me porte. » n

Jacques Dallest

14.55

Face à l’environnement législatif « L’environnement social, facteur de développement des hommes et de l’entreprise » : cette thématique a été animée par le chargé de mission Social-Formation de DSF, Pierre-Yves Manfredi, pour faire le point sur l’actualité des discussions paritaires de la profession.

R

éforme des retraites, Contrat de génération, Sécurisation de l’emploi, Formation professionnelle, Dialogue social, Rebsamen, Travail, El Khomri, Montagne Acte II… depuis 2012 les lois se multiplient, sans oublier les ordonnances Macron à venir… une tendance qui crée « un environnement législatif de plus en plus complexe » selon Jean-Yves Remy, président de la commission Social-Formation, et qui ne facilite pas la tâche des « jeunes entrepreneurs » incarnés pour l’occasion par le directeur du site des Planards, Laurent Raphoz. Un constat tempéré depuis quelques temps et la perception d’un vent de souplesse… en attendant confirmation au moment de la mise en action des fameuses ordonnances.

Pierre-Yves Manfredi, Jean-Yves Remy et David Ponson, vice-président de la commission tSocial-Formation, ont fait le tour des points positifs dont le reclassement suite à l’inaptitude, le financement du dialogue social, le régime de prévoyance, la labellisation d’un régime santé…

Au rang des insatisfactions : la thématique du temps partiel, le contingent annuel d’heures supplémentaires, la mise en conformité de la convention collective nationale, ou encore le CDII. Sur le volet formation, l’organisme dédié de Domaines Skiables de France – DS2F compte une équipe de 4 personnes - fonctionne plus que bien, le résultat de l’anticipation des différentes réformes. Après la création des certificats de qualification professionnelle et l’organisation de sessions d’examen, Domaines Skiables de France Formation travaille sur le projet d’un certificat attendu « Encadrement intermédiaire » ainsi que sur la création d’une section paritaire d’apprentissage. Yannick Perret, responsable branche AGEFOS PME, est intervenu au sujet de la problématique des ressources à mobiliser pour mettre en œuvre ces formations.

Le mot de la fin est revenu à Jean-Yves Remy qui a émis le souhait, et la nécessité, de créer un environnement social favorable pour que les entreprises soient en mesure de relever les défis qui les attendent. n

Laurent Raphoz, Jean-Yves Remy, Yannick Perret et David Ponson.

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CONGRÈS DSF BEAUNE

Jeudi

5

15.30

La montagne évolue, tout comme les métiers

Les domaines skiables évoluent avec l’arrivée de nouveaux acteurs, de nouvelles technologies, de nouvelles pratiques ou encore de nouvelles ressources comme le big data, ce qui entrainent de facto des évolutions de comportements, de stratégies, de discours. Dès lors, l’ADSP a souhaité s’interroger sur la place, demain, du services des pistes dans les entreprises de domaines skiables. Pour ce faire, et au cours d’une table ronde menée par Alexandre Maulin le président de la commission Pistes & Environnement de DSF, l’Association nationale des directeurs de pistes et de la sécurité de stations de sports d’hiver avait convié Christian Tiefengraber de la société Sundiogroup, Isabelle Bouleau de l’agence Sun Conseil, Nicolas Watier de l’entreprise Ho5, Cédric Perretier, directeur du service des pistes de Serre Chevalier, Benjamin Blanc, directeur général du service des pistes de la vallée des Belleville et André Plaisance, maire de la commune des Belleville et président de la FNSDS.

Bernard Pascal-Mousselard.

S

i le monde du ski et des stations évolue, la France évolue-t-elle dans le même sens et même temps ? L’offre française est-elle en adéquation avec les attentes d’aujourd’hui ? Pour répondre à ces questions, parole a été donnée à Christian Tiefengraber de la société Sundiogroup, élue notamment en 2015 meilleur tour opérateur dédié au ski à l’occasion des World Ski Awards. Ce dernier n’y est d’ailleurs pas allé de main morte : « en France, il ne faut pas s’endormir ». Car si le ski représente bien évidemment une grande part des activités des vacanciers et si les clients attendent de bonnes pistes bien préparées, des remontées mécaniques rapides et efficaces, ils recherchent également une expérience, une atmosphère.

Aujourd’hui, le client construit son séjour autour d’expériences qu’il souhaite vivre Pour Christian Tiefengraber, qui prend l’exemple de stations autrichiennes pour étayer ses propos, les restaurants et bars doivent être des centres de vie, des deuxièmes fronts de neige. « La France ne va pas assez vite en la matière. La Folie Douce est un exemple à suivre, c’est un atout pour les stations françaises. Il faut également apporter un service en plus sur la descente aux enfants comme aux parents ».

Ce constat est largement partagé par Nicolas Watier, gérant, fondateur et directeur technique d’Ho5 park qui est notamment intervenu à Chamonix, sur le site de la Flégère, pour développer un espace ludique. « Il n’y avait pas d’espace dédié aux enfants et aux familles à Chamonix alors que si on veut toucher les plus jeunes et leurs parents, on ne peut pas leur proposer que du grand ski et de l’alpinisme. Aux côtés de la Compagnie du Mont-Blanc, nous avons réalisé un village d’animations ainsi qu’une piste ludique afin de créer un produit global, accessible grâce à un seul appareil. C’est un secteur où l’on peut passer la journée, qui est récréatif puisque notamment équipé de tables de pique-nique ». Le point faible de l’offre de Chamonix était identifié, le secteur de la Flégère a été choisi, et cela a fonctionné car aujourd’hui, le client ne souhaite plus aller uniquement vers une destination, mais souhaite vivre toute une série d’expériences.

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Nicolas Watier.

Benjamin Blanc.

Le groupe Labellemontagne a depuis longtemps investi le créneau du ludisme et des espaces thématisés à destination des familles et des enfants. Cette année encore, le groupe a travaillé en étroite collaboration avec Sun Conseil pour créer un espace à destination des enfants comme l’ont souligné Bernard Pascal-Mousselard, directeur du service des pistes de Saint-François Longchamp et Isabelle Bouleau, dirigeante de l’agence Sun Conseil. « C’est un espace en cours d’aménagement, destiné aux enfants

André Plaisance.

où ils pourront déchausser et s’amuser » souligne Isabelle Bouleau avant que Bernard Pascal-Mousselard n’ajoute qu’ « il faut garder nos clients, il faut proposer de la nouveauté ». Pour ce faire, encore faut-il trouver le bon endroit, avec le bon accès. A Saint-François Longchamp, tout a été pensé pour faciliter l’accès et le retour station, sans oublier l’animation de la zone : un impératif, tout comme l’entretien. Un pisteur sera même dédié à cet espace comme l’a confié Bernard Pascal-Mousselard, « nous voulons une vraie gestion et une vraie implication du service des pistes pour ces zones ».

Le métier de pisteur-secouriste évolue, pour être en adéquation avec de nouvelles demandes, avec la création de nouvelles zones. Car, garant de la sécurité sur les pistes, le pisteur-secouriste l’est également dans les espaces ludiques.

Une expérience, été comme hiver A Serre Chevalier, une démarche similaire a été entamée, via une réflexion d’entreprise portant sur l’innovation et le développement des activités hivernales et estivales comme l’a souligné Cédric Perretier, directeur du service des pistes de la station et secrétaire de l’ADSP. « Nous avons commencé par installer des aires de pique-nique avec des barbecues il y a quelques années afin de créer des lieux de vie et de rassemblement sur le domaine. Dans la continuité, cet été nous avons proposé un nouveau produit : le mountain kart, à destination des familles ». Autant le dire tout de suite, ce produit a plu et a été un succès, tant est si bien que Serre Chevalier compte le proposer en version hiver, sur les pistes. « La problématique de la cohabitation entre les différentes pratiques et espaces nous occupe aujourd’hui et nous trouverons une solution. L’aspect ludique est aujourd’hui recherché, mais il faut le mettre en adéquation avec l’impératif sécuritaire » a tenu à souligner Cédric Perretier. Là, réside le travail du directeur du service des pistes, et des pisteurs.

Isabelle Bouleau.

Christian Tiefengraber.

Choyer les accidentés ? « 85% des personnes de plus de 35 ans qui se blessent au ski, ne reviennent pas. Souvent, il s’agit de femmes, les premières prescriptifs des vacances ». Le constat dressé par Benjamin Blanc, directeur général du service des pistes de la vallée des Belleville, fait froid dans le dos et donne de nouvelles pistes de réflexion. Au sein de la vallée des Belleville, cela représente quelques 5 000 personnes par an, qui ont été identifiées grâce à une expérimentation menée en collaboration avec les acteurs locaux, dont les médecins de montagne. Pour faire simple, une synergie a été créée entre le système de gestion des secours du service des pistes, et Médi-ski, le logiciel de gestion dédié aux cabinets médicaux de montagne.

Une fois les personnes identifiées, « nous leur avons proposé, pour la saison suivante, une heure de ski avec un moniteur, afin de leur redonner confiance et de les remettre sur les skis » a souligné Benjamin Blanc. Plus que du secours, le service des pistes œuvre ici en collaboration avec les autres services de la station afin d’assurer la promotion de la destination, la fidélisation de la clientèle. Le cadre traditionnel des fonctions du directeur du service des pistes et des pisteurs semble évoluer et s’inscrire …/… pleinement dans une démarche globale, collaborative. n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 77

CONGRÈS DSF BEAUNE

Vers des investissements récréatifs ?

Concernant les investissements, « il faut être créatif et tendre l’oreille aux besoins des clients » a affirmé Christian Tiefengraber se servant toujours de l’exemple autrichien.

Un pays qui, selon André Plaisance, maire de la commune des Belleville et président de la FNSDS, « est en avance sur la France. J’ai le sentiment que les stations françaises prennent du retard. Ce n’est pas encore inquiétant, mais il faut être attentif à l’attractivité de nos stations, de nos domaines skiables ». Pour autant, André Plaisance a dressé un constat préoccupant : les multiples prélèvements dont font l’objet les communes, et notamment les collectivités de montagne. Au titre du fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales, la Communauté de Communes Cœur de Tarentaise a dû, pour l’année 2017 et comme l’a rappelé André Plaisance, s’acquitter de 2,6 millions d’euros, alors même que la Communauté de Communes n’englobe que 10 000 habitants. « Cet argent ne pourra pas servir à faire fonctionner nos stations et à investir. On court à la catastrophe ! ».

Le constat est posé, il est nécessaire d’investir, et d’investir justement. Si la tendance est au ludique, les investissements devront être corrélés à cette demande…mais encore faut-il le pouvoir. n Alexandre Maulin.

Jeudi

5

15.30

Revoilà les régies !

Après tout l’intérêt qu’avait suscité le premier temps fort consacré aux régies et à leur fonctionnement durant le congrès nantais, la commission Juridique & Fiscal animait elle aussi une table-ronde, dans la salle Monge : « Régies et exploitation de domaines skiables ».

78 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Philippe Cordon, Gilles Margal, et Christophe Bozon .

L

argement sollicité suite à la présentation de ses premiers travaux à Nantes, le groupe de travail de la commission Juridique & Fiscal dédié au régime des régies a souhaité poursuivre les débats à Beaune. Après le maire de Lans-en-Vercors Michaël Kraemer l’an passé, c’est Philippe Cordon le maire de Chamrousse qui est venu faire part de son expérience de président de régie aux côté de Claire Smaniotto, chargée de mission Juridique & Fiscal, Christophe Bozon, président de la commission Juridique & Fiscal, et maître Gilles Margall, avocat en droit public.

Cette table-ronde a donné la priorité à l’interactivité avec l’assistance pour tenter de répondre aux nombreuses interrogations que soulève ce mode de gestion, que ce soit chez les opérateurs qui ont déjà fait le choix de la régie ou chez ceux qui s’interrogent sur une telle opportunité pour l’avenir.

Les débats ont notamment porté sur le choix de la forme juridique en gestion directe, régie avec simple autonomie financière ou régie dotée en plus de la personnalité morale (EPIC). Autre sujet, déjà évoqué l’an passé : le lien entre l’ordonnateur et l’agent comptable, un circuit court qu’il est préférable d’adosser à une relation personnelle entre les titulaires de ces deux fonctions ainsi qu’à un respect professionnel mutuel.

Dans la lignée de ces deux rendez-vous dédiés, à Nantes puis Beaune, la commission Juridique & Fiscal souhaite accompagner les exploitants dans leur gestion par un référentiel budgétaire. Cela concerne les opérateurs qui ont opté pour le statut juridique de la régie, mais aussi pour les sociétés d’économie mixte. L’objectif de cet outil est bel et bien l’optimisation de leur fonctionnement à tout point de vue : fiscalité, ressources humaines, structuration d’amortissement… n

16.30

La « smart data » en questions Avant d’entrer dans le concret de cette table-ronde « Big data, quels enjeux pour les domaines skiables », Pierre Bertrand, expert de la sécurité informatique, a tenu à mettre en garde l’assistance sur le risque de cyber-criminalité, précisant que la question pour toute entreprise n’est pas tant de savoir si elle peut être victime d’une cyber-attaque, tant le risque est avéré, mais bien à quel moment celle-ci peut survenir.

Cette mise au point effectuée, les intervenants ont pu aborder les questions relatives aux données et à la relation clients.

Pierre Bertrand, Jérôme Grellet, Christine Massoure, Guillaume Reboul Salze et Didier Bruno.

E

ngagés dans cette démarche de data, les 7 domaines skiables du groupe N’Py agrègent les contacts en provenance des caisses, des consultations des sites web et des ventes en ligne ; objectif avoué de la directrice générale du groupe Christine Massoure : générer des offres personnalisées permettant des marges plus importantes pour les opérateurs.

Passé par Air France et Spartoo, le spécialiste CRM Guillaume Reboul Salze a récemment intégré le groupe Labellemontagne et découvre avec un œil neuf le milieu des domaines skiables, observant « un faible sourcing et une faible utilisation » de ces données.

A contrario de ce constat : Val Thorens, et le directeur de la SETAM pour qui « le big data est le fuel de la station ». Jérôme Grellet évoque la notion de big data pour volontairement se corriger dans la foulée, en préférant le terme de « smart data destinées à faire évoluer notre marketing » en anticipant les attentes de la clientèle et en développant la démarche de fidélisation. Ajoutant que plus que la technologie, l’essentiel de la réussite d’une telle démarche CRM réside bien dans les relations humaines qui

doivent exister entre les différents intervenants de la destination.

Doit-on limiter le nombre de données collectées aux seules utilisations que l’on juge utiles aujourd’hui ? ou au contraire ratisser large puisqu’on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait… C’est l’une des interrogations soulevées par Guillaume Reboul Salze.

Pour quelle gestion, quelle utilisation, et quel partage de ces données ? Ce sont autant de questions qui peuvent constituer une part de l’avenir des établissements bancaires, selon Didier Bruno, membre du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes : le traitement et l’usage de ces datas peuvent constituer un moyen de « regagner la légitimité et la confiance de nos clients ».

La conclusion est revenue à Pierre Bertrand avec l’entrée en vigueur en 2018 du règlement européen relatif à la GDPR (General Data Protection Regulation) qui concernera toute entreprise amenée à collecter ou à manipuler les données de ses clients. Ce qui est le cas de nombre d’opérateurs de domaine skiables… n

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 79

CONGRÈS DSF BEAUNE Jeudi

5

17.00

L’hiver et ses ailes de saison Comme à l’accoutumée, DSF a invité France Montagnes à la tribune pour présenter le nouveau dispositif de communication de l’association. Son président, Jean-Luc Boch, a exposé les grandes orientations de cette campagne.

C

onscient de la réalité de la concurrence, particulièrement celle venue d’Amérique du Nord et d’Autriche, Jean-Luc Boch a insisté sur la nécessité de reformuler la communication de la montagne tricolore pour faire face à ce challenge international. Parmi les priorités affichées par France Montagnes, la sécurisation de l’hiver sonne comme une évidence ; la volonté d’élargir les ailes de la saison hivernale est une tendance plus récente. Cela passe par une communication collective sur la période de Noël et des fêtes de fin d’année, particulièrement après les trois derniers hivers endurés par les stations françaises de sports d’hiver.

A l’autre bout de l’hiver, le ski de printemps reste toujours un objectif qui s’inscrit dans une démarche particulière : cette période de l’année relève d’une autre conception de la montagne, d’une pratique moins conventionnelle des sports d’hiver, et d’une animation de la destination dans son ensemble qui doit elle aussi sortir des pistes habituelles. Pour ce qui a trait à l’été, même si toutes et tous s’accordent sur la priorité qui doit être donnée à l’hiver, la destination montagne ne peut plus être résumée à 4 ou 5 mois en hiver : la saison estivale doit participer à l’attrait de la montagne dans son ensemble.

Enfin pour revenir sur le dispositif mis en place pour la saison 2016/2017, Jean-Luc Boch a mentionné les 175 millions de vues grâce aux 145 heures de campagne télévisuelle sur les différents canaux. Si le plan media est notamment reconduit avec le groupe TF1 pour la prochaine saison, de nouveaux partenaires médias viennent compléter la listes des supports de communication de France Montagnes, dont ceux du groupe L’Equipe et le Parisien. n

Jean-Luc Boch

17.10

Une région mobilisée en faveur de la montagne

Si Laurent Wauquiez, président le région Auvergne-Rhône-Alpes, a exprimé « beaucoup de regrets de ne pouvoir être présent à l’occasion du Congrès de Domaines Skiables de France » dans un mot lu par Gilles Chabert, président du SNMSF et conseiller régional à la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce dernier a profité de sa présence à Beaune pour rappeler les actions conduites par la région en faveur de la montagne, notamment le Plan Neige.

Depuis le 3 mai 2016 et le lancement du Plan Neige depuis la station de Lans-en-Vercors, 28 millions d’euros ont été alloué en faveur de l’équipement en neige de culture des domaines skiables de la région. 8 millions d’euros supplémentaires seront débloqués, et Gilles Chabert en espère « peut-être 7 millions supplémentaires par la suite ». Si Gilles Chabert a été le grand artisan de ce plan, lui qui souhaitait « qu’on se concentre sur la neige dans un premier temps », il a également annoncé un Acte II, concernant l’immobilier. Très prochainement et depuis la station de Notre-Dame-de-Bellecombe, sera donc annoncé un nouveau plan, centré sur l’immobilier, et qui concernera les lits saisonniers, les lits touristiques, ainsi que la réhabilitation des centres de classe de neige. n 80 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Gilles Chabert

17.20

Gilles Chabert restera Gilles Chabert

C’est en ces mots que Pierre Lestas a accueilli Gilles Chabert, président du SNMSF, à la tribune. Après avoir retracé le parcours de son compagnon de cordée avec qui il a traité bon nombre de dossiers, le président de Domaines Skiables de France a remercié celui qui a « la volonté d’apporter des réponses pragmatiques à nos problématiques […]

Je n’oublierai jamais les aides précieuses qu’il nous a apporté ». n

Pierre Lestas et Gilles Chabert

17.35

L’appel de l’AMITEL

Avec 185 membres aujourd’hui, répartis dans trois collèges – exploitant, fournisseur et collectivité et administration – l’AMITEL a bien grandi depuis son origine et regroupe une somme de compétences et de savoir-faire précieuse, comme l’a souligné Bernard Chapuis, président de l’AMITEL. Pour ce dernier, cette expérience peut être utile, et peut être mise à disposition de stations ou de collectivités, car l’AMITEL n’est pas uniquement un regroupement d’anciens acteurs de la montagne qui organise voyages et sorties au ski ! n

Bernard Chapuis

17.40

Un pionnier s’est éteint

Vincent Cambau était l’un des derniers pionniers de la montagne française, de ceux qui sont à l’origine des plus grandes stations françaises, de ceux qui ont façonné les montagnes et les domaines skiables notamment dans le cadre du Plan Neige, qui a donné une nouvelle envergure au ski en France. Vincent Cambau a fait partie de l’histoire de Courchevel, première station créée ex nihilo, aux côtés de Laurent Chappis, Jean Cattelin et Maurice Michaud notamment, dont il a longtemps été l’adjoint. Pyrénéen de naissance, l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées prendra la tête du SEATM, Service d’Equipement et d’Aménagement Touristique de la Montagne, à sa création et sera notamment épaulé dans ses fonctions par d’illustres personnalités comme Emile Allais. De la même trempe que les Boissonaz, Schnebelen, Godino, Remy et Michaud pour ne citer qu’eux, Vincent Cambau laissera l’image d’ « un très grand travailleur et d’une honnêteté irréprochable » comme aime à le rappeler Jean Cattelin.

A 93 ans, Vincent Cambau s’est éteint mais laissera à jamais, son empreinte sur les domaines français, notamment celui de Courchevel dont il était l’un des grands artisans.! n

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 81

CONGRÈS DSF BEAUNE Jeudi

5

17.50

Une implication saluée

C

haque congrès de Domaines Skiables de France voit certaines personnalités du monde de la montagne mises en lumière et remerciées pour leur implication et leurs actions en faveur de la montagne. Cette année, deux personnes se sont vues remettre un trophée par Pierres Lestas : Bruno Fouquet et Eric Dournon.

Le premier vient de prendre sa retraite, lui le chargé de mission auprès d’Atout France et notamment rapporteur devant la commission UTN du comité de massif où il a pu donner ses recommandations avisées sur bon nombre de projets. Bruno Fouquet a instruit bon nombre d’UTN de massif et a été le porte-parole de l’ingénierie d’Atout France.

Le deuxième, Eric Dournon, a entamé une reconversion, car après avoir notamment dirigé Valloire, il est aujourd’hui à la tête d’un magasin de sports à Vaujany, en Isère. D’abord moniteur de ski, il rejoint ensuite Rossignol avant d’assurer la commercialisation de la destination Arêches Beaufort puis de prendre la direction de la Norma, et enfin de Valloire. Investi dans son métier, il l’était également en faveur de sa profession, puisqu’il a notamment été membre du comité directeur de Domaines Skiables de France et vice-président de la section Savoie n

Bruno Fouquet.

Eric Dournon.

18.00

Hommage à Anicet Janvier

En guise de clôture de la première journée de Congrès, Pierre Lestas a tenu à rendre un vibrant hommage à Anicet Janvier, ancien président de la section Massif Central du SNTF, également ancien président de la commission sociale et ancien viceprésident du Syndicat national des téléphériques de France.

Né en 1929 dans les Bouches-du-Rhône, Anicet Janvier voit sa famille s’installer à Clermont-Ferrand au début de la Seconde Guerre Mondiale. Après des études de comptabilité, il intègre le cabinet d’expertise comptable de Roger Bernard en 1948 et fera une rencontre déterminante, celle de Claude Wolff qui l’engagera dans son cabinet de juriste-expert-comptable au

82 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

retour de son service militaire effectué chez les tirailleurs marocains. Quand Claude Wolff et huit autres actionnaires « historiques » écrivent les premières pages de l’histoire de Super Besse en fondant la Société Pavin-Sancy, il demande à Anicet Janvier de le seconder. Dès lors, ce dernier s’investit en faveur de sa station, et de sa profession. De 1979 à 1994, il assure la présidence de la Société Pavin-Sancy, et participe à faire de Super Besse la station que nous connaissons aujourd’hui. Même le flambeau transmis à André Gay, il reste actif et très investi, notamment en tant que représentant des actionnaires privés au conseil d’administration de la SAEML qui gère dorénavant le domaine.

Pierre Lestas a tenu à rendre un dernier hommage à « un homme de caractère, avisé et au service des autres ». n

20.00

« Jamais en vain, toujours en vin »

Pour leur soirée de gala, les congressistes ont quitté Beaune en empruntant la route des Grands crus qui mène à Dijon … Direction le Clos de Vougeot ! La surprise, toujours bien gardée par l’équipe de Domaines Skiables de France, se trouvait là, au sein de ce célèbre monument cistercien, et au cœur des vignobles de Bourgogne.

Apéritif dans la cour intérieure et brève visite des lieux. La soirée a ensuite pris la direction du petit et du Grand Cellier où la devise de la Confrérie des chevaliers du Tastevin, « Jamais en vain, toujours en vin », fut honorée tout au long d’un repas pour lequel chaque plat était accompagné d’une spécialité locale tastevinée.

Le repas s’est déroulé au son des chants traditionnels des Cadets de Bourgogne - La Bourguignonne, Fanchon, Chevaliers de la Table ronde… - qui ont ajouté pour l’occasion « Etoile des Neiges » à leur répertoire, en hommage à leurs hôtes du soir.

La soirée s’est conclue par un ban bourguignon (le dernier d’une longue série !) repris par toute l’assemblée à l’attention du maître de cérémonie de Domaines Skiables de France, Pierre-Yves Manfredi. n

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 83

CONGRÈS DSF BEAUNE Vendredi

6

10.00

La légitimité environnementale

Les domaines skiables assument-ils leur empreinte sur l’environnement ? Quelle est-elle et doitelle faire partie intégrante de leur communication ? Autant de questions qui ont animé la table ronde « Intégration environnementale et retombées sociétales des stations : on en parle ? ».

Alexandre Maulin, Annick Girard et Olivier Erard.

I

nvestir tout en préservant l’environnement, leur environnement : c’est l’un des défis pour les stations de sports d’hiver, présenté par Annick Girard, présidente de la commission Communication de DSF. A l’heure de la performance et de la compétitivité internationale des domaines skiables, investissements et développement durable doivent faire la paire. Pour autant, Flocon vert, ISO 14001, Greenglobe… : la liste des indicateurs de performance environnementale est longue mais plus aucun ne semblait convenir. DSF s’est donc intéressé à l’indice BIOM ; l’agence de notation du même nom mesure et évalue l’impact d’une entreprise en termes d’emploi, de solidarité et d’environnement au travers de 500 critères répartis au sein de 35 référentiels.

Olivier Erard, le directeur général de Métabief, était invité à venir présenter cette démarche mise en place sur le domaine skiable jurassien, ainsi que sa volonté de « s’axer sur la communication environnementale ».

Le grand enseignement de cet outil de mesure est que les exploitants sont légitimes pour évoquer leurs actions et la question environnementale. L’exemple de Métabief est sur ce point caractéristique : 71% de la dépense est redistribué sur le territoire, au travers des services publics, de l’emploi ou de l’environnement. (A titre de comparaison, la grande distribution se situe entre 20 et 30%, l’agroalimentaire entre 30 et 40% et le secteur de la construction BTP entre 40 et 50%. La moyenne des 800 structures membres analysées par BIOM est de 41%...) Trois stations pyrénéennes sont également passées au banc d’essai ; elles ont toutes obtenues un indice supérieur à 60% !

84 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Des résultats qui devraient permettre à la montagne française de s’afficher de façon « décomplexée », ou tout au moins de ne pas subir sans répondre les campagnes médiatiques défavorables déclenchées à l’occasion de la moindre opération d’aménagement. Un propos résumé par le président de la commission Pistes & Environnement Alexandre Maulin : « On n’assume pas notre vertu environnementale ! ». Le ton pourrait donc changer dans les semaines et mois à venir puisque la profession peut désormais s’appuyer sur ces messages clairs et chiffrés.

Neige de culture, vers une nouvelle communication Pour Alexandre Maulin, il est nécessaire de dédiaboliser la neige de culture auprès du grand public, car au final, ce n’est que de l’air et de l’eau, rien de plus. Pour ce faire, et comme l’a souligné Annick Girard, la commission communication de DSF a initié une démarche pour communiquer justement sur la neige, en collaboration avec l’ANMSM, le SNMSF ainsi que des partenaires industriels.

La communication se fera au travers de Skizzz, le personnage créé par DSF et déjà utilisé par le passé. DSF mise d’ailleurs sur une communication ludique, à destination des clients finaux, via différents canaux, même s’ « il est nécessaire que les stations soient les premiers acteurs de cette communication vertueuse et qu’elles doivent toutes utiliser les mêmes termes » comme l’a très justement rappelé Alexandre Maulin.

Nul doute que Skizzz fera encore son apparition dans les semaines à venir… n

12.00

Priorité à l’esprit d’entreprise

Dynamique, innovant, volontaire et efficace : cette édition du congrès de Domaines Skiables de France et son déroulé ont été à l’image de la profession. Un satisfecit qui ne fait pas oublier au président Lestas les chantiers d’avenir.

P

ierre Lestas a introduit son discours de clôture comme si ce devait être le dernier… évoquant notamment ses prédécesseurs. Elu à la présidence du syndicat en 2009 au Pont du Gard, réélu en 2012 à Nice puis en 2015 à Biarritz, le patron de la Clusaz a retenu la force et la vitalité de ses adhérents ainsi que les nombreux combats menés ou entamés aux côtés d’élus concernés ; 8 années de règlementations, malgré les politiques nationales successives, aboutissant à « un niveau inacceptable de complexités » !

Un cadre législatif et règlementaire que déplore l’ancien policier devenu exploitant, et qui contraint les équipes des opérateurs de domaines skiables à donner la priorité au respect des normes administratives au détriment de l’innovation, de l’esprit d’entreprise et de l’investissement. « La fragmentation des tâches et une rationalisation excessive

12.25

de l’organisation du travail » : tout doit être règlementé, avec le risque inhérent et avéré de déresponsabilisation ! Que deviendra la présence sur le terrain, et l’esprit d’initiative qui en découle ?

Ce bon sens ainsi que la simplicité font également cruellement défaut au sein du mécanisme des délégations de service public pour lesquelles Pierre Lestas appelle de Pierre Lestas ses vœux « plus de liberté contractuelle », et ce depuis son premier mandat.

Du réchauffement des lits touristiques au renouvellement générationnel de la clientèle des skieurs en passant par l’impact de la baisse des ressources des collectivités territoriales, le président de DSF a conclu en listant les chantiers prioritaires pour l’avenir de ses adhérents.n

Ambitieuse FFS !

O

ubliez Paris 2024 : l’avenir olympique le plus proche, c’est celui de l’équipe de France qui se rendra à Pyeongchang pour les Jeux de 2018 ! C’est le message du président de la Fédération Française de Ski Michel Vion alors qu’il s’apprêtait à recevoir le traditionnel chèque de soutien de la part de DSF. Ce financement de la part des domaines skiables tricolores trouve un retour médiatique logique lorsque ces champions font briller la montagne française et les entreprises qui œuvrent dans les stations françaises.

En février prochain en Corée du Sud, Pierre Lestas a évoqué 15 médailles olympiques, 20 selon le président de la FFS… réel pronostic, intime conviction ou parole du cœur : qu’importe, la confiance est là !

En plus des remerciements pour cette contribution financière à destination de ces équipes de France, Michel Vion a également salué les domaines skiables pour l’aide apportée tout au long de l’année aux différentes équipes. n Pierre Lestas, Michel Vion, Laurent Reynaud et Jean-Yves Remy.

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 85

CONGRÈS DSF BEAUNE Vendredi

6

14.30

Une réussite de plus !

Beaune 2017 s’inscrit dans la droite ligne des Congrès de DSF : cet évènement est toujours un rendez-vous professionnel incontournable, qui sait allier la richesse de débats de fond à la convivialité de moments plus informels, tout en apportant son lot de surprises et de nouveautés.

La réussite de ce congrès, des précédents et des suivants, est à mettre au crédit de Pierre-Yves Manfredi et de tous les membres de l’équipe de Domaines Skiables de France.

Bravo et Merci

86 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

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Chantiers

LA CLUSAZ

Une page se tourne, une autre s’écrit pour le Crêt du Merle 1974, la Clusaz inaugure son premier appareil débrayable : le premier télésiège débrayable triplace conçu par Poma. Quarante-trois ans et quelques milliers (voir millions ?) de passagers transportés plus tard, le TSD3 Crêt du Merle, appareil emblématique de la station haut-savoyarde, est démonté pour laisser sa place à un appareil certes éponyme, mais qui ne ressemble en rien à son prédécesseur.

La gare amont.

S

i le nom est conservé, tout comme le tracé puisque la gare de départ n’ayant subi qu’un léger décalage, le Crêt du Merle version 2017 n’a plus rien à voir avec le TSD3 datant des années 1970. De trois places, il passe à six places, de 1 350 personnes par heure, il passe à 2 100 avec la possibilité de le porter à 2 800 à terme selon les besoins de la SATELC, exploitant du domaine. Tout a donc changé, ou presque car c’est Poma qui a été retenu pour concevoir la nouvelle version du Crêt du Merle, quarante-trois ans après l’original.

Une première en remplace une autre En 2017, le Crêt du Merle a visiblement à nouveau rendez-vous avec l’histoire de la Clusaz. Historiquement premier appareil débrayable du domaine et premier TSD3 conçu par Poma, le Crêt du Merle entre à nouveau dans l’histoire des remontées mécaniques de la Clusaz en étant le premier appareil du domaine embarquant ses passagers dans le contour. Les raisons de ce choix ? Un impératif dicté par les lieux et l’emplacement de la gare aval selon Hubert Pollet-Villard, le directeur d’exploitation de la station. « Nous n’avions pas le choix. On ne pouvait pas faire

un embarquement en ligne vu la configuration du site ».

Un constat partagé par Denis Baud-Lavigne, responsable commercial Poma : « déjà, nous avions la pression de faire aussi bien qu’il y a quarante-trois ans ! Ensuite, technique88 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ment cela a été complexe d’implanter un TSD6 en lieu et place d’un TSD3. Ces enjeux nous ont poussé à proposer un embarquement en contour. Nous avions également pensé à proposer un appareil de notre gamme Eezii, mais les contraintes liées à l’exploitation à la descente nous ont finalement fait opter pour un TSD Multix 6 ». En étroite collaboration avec la SATELC, Poma a travaillé sur la circulation des flux, notamment piétons, ainsi que sur la vitesse de l’appareil pour plus de confort, comme le souligne Denis Baud-Lavigne « nous avons volontairement limité la vitesse à 5,25 m/s pour qu’il n’y ait pas d’inconfort dans les compressions ». Un souci du détail qui se retrouve jusque sur les assises de l’appareil et sur les caillebotis de la zone d’embarquement notamment. « Pour harmoniser nos différents appareils, faire en sorte qu’il dispose d’une véritable identité visuelle et surtout pour un embarquement sécuritaire de nos clients, cela fait quelques années que nous avons opté pour des assises bicolores : vert et noir, les couleurs de la station » tient à souligner Hubert Pollet-Villard. Souci esthétique d’une part, mais surtout un impératif pour la station dirigée par Pierre Lestas : faciliter l’embarquement des clients, tant skieurs qui piétons en identifiant les sièges mais également les couloirs de positionnement au sol : la sécurité avant tout ! Puisque, le Crêt du Merle est fréquemment emprunté par les piétons, car desservant un restaurant d’altitude prisé par la clientèle, le débarquement des

TSD6 DU CRÊT DU MERLE • Maître d’ouvrage : SATELC • Maître d’œuvre : ERIC • Type d’appareil : Télésiège débrayable 6 places Multix • Constructeur : Poma • Montage : Joly&Philippe • Etudes topographiques : Mesur’Alpes • Génie civil : Joly&Philippe • Terrassement : Joly&Philippe • Installation électrique : SEMER • Date de mise en service : 04/12/2017 • Altitude station motrice : 1 504,30 m • Altitude station de tension : 1 053,40 m • Dénivellation : 451 m • Longueur suivant la pente : 1 529 m • Débit provisoire : 2 100 p/h • Débit définitif : 2 800 p/h • Vitesse nominale : 5,25 m/s • Durée du parcours : 5 min • Largeur de la voie : 6,10 m • Diamètre du câble : 46 mm • Nombre de pylônes : 11 • Nombre de véhicules : 62 / 83

piétons a été intégré dans le projet et tout a été fait pour qu’il puisse se sentir en sécurité. En effet, aucun conflit d’usager n’est possible : quand des piétons débarquent, les skieurs ne peuvent embarquer en même temps car les portiques restent fermés.

Un projet dans le projet Le nouvel appareil conçu par Poma est un véritable projet dans le projet conduit par la SATELC. Car pour construire la gare de départ du nouveau Crêt du Merle, dont le montage a été confié à Joly&Philippe, il fallait auparavant concevoir le bâtiment sur lequel elle devait prendre place. Confié à l’architecte Michel Thevenet, un nouveau bâtiment est sorti de terre, au cœur de la station et ce dernier s’intègre parfaitement dans l’architecture locale comme l’a rappelé Hubert Pollet-Villard : « nous avons souhaité mettre plus de pierre de taille sur ce projet, afin que le bâtiment se fonde dans son environnement puisque nous sommes au cœur du village. Nous avons également voulu partir sur les mêmes pierres que l’église de la Clusaz : de la pierre de Grésy-surAix ».

Ce nouveau bâtiment a fait l’objet d’une intense réflexion comme le confie le directeur d’exploitation, « nous avions une hauteur de piste à respecter, et donc une grande hauteur à utiliser. Nous avons profité de l’espace disponible pur aménager de nouvelles caisses et installer la caisse centrale

Les acteurs du chantier.

qui inclura un espace dédié au numérique et dont l’ouverture est prévue l’année prochaine, fin avril. Auparavant, la caisse centrale prenait place dans un bâtiment communal qui sera rendu à la commune. Dans ce nouveau bâtiment, vont également s’installer le Club des sports, des bureaux, une infirmerie ainsi que des espaces dédiés au personnel.

Particularité : tout a été conçu pour permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite, tant les clients que le personnel ». A l’extérieur, et comme c’est le cas pour le Télémix du Bossonnet, une rampe d’accès pour permettre l’accès aux clients du centre de la station jusqu’à la gare de départ du Crêt du Merle a été aménagée. « Cette rampe circulaire permet la montée et la descente des clients, et permet de canaliser les flux notamment. La pente étant supérieure à 5% et ne permettant donc pas l’accès aux PMR, un ascenseur a également été aménagé afin de permettre l’accès au départ du nouvel appareil à tous les publics » souligne Hubert Pollet-Villard. A la sortie de la rampe, une dalle chauffante a été conçue afin de permettre un accès ultra-sécuritaire au départ de l’appareil : le souci du détail car la problématique du déneigement de la plateforme s’est posée, surtout pour l’évacuation de la neige et la meilleure solution trouvée, a été de la faire fondre.

Des entreprises au diapason Si les essais sont d’ores et déjà réalisés et que l’appareil accueillera ses premiers passagers dès les vacances de fin d’année, c’est bien car l’ensemble des acteurs du chantier ont donné leur maximum pour respecter délais et cahier des charges. « C’est un gros projet, nous avions bien travaillé autour du planning, et toutes les entreprises qui ont travaillé sur le chantier ont tenu les délais. Le point sensible de ce chantier était de sortir le bâtiment dans les temps, car de là dépendait toutes les autres opérations. On a des entreprises qui ont bien œuvré. Cela fait deux ans que l’on travaille sur ce projet, et c’est une grande satisfaction de voir que tout se passe comme nous l’avions prévu avec Pierre Lestas » confie Hubert-Pollet-Villard. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 89

Chantiers

PARADISKI

Les Titans Sur l’un des plus prestigieux domaines reliés, les deux opérateurs ADS et SAP ont retenu Doppelmayr France pour installer, de part et d’autre, deux télésièges aux caractéristiques monumentales.

Les Crozats - La Plagne

«

Le télésiège des Crozats était intégré à notre ambitieux plan d’investissements, rappelle Jean-Yves Salle, le directeur général de la Société d’Aménagement de la Plagne (SAP). Nous l’avons priorisé car son installation nous permettait d’éviter des travaux de mise en conformité sur son prédécesseur. » C’est donc le TSF4 Crozats qui cède sa place, sur une ligne quasi identique, à un appareil 6 places débrayable de Doppelmayr.

Ce « petit » nouveau doit faciliter le passage sur Plagne Bellecôte tout en offrant du ski sur les hauts du secteur de Montchavin ; « Ce nouvel appareil améliorera le futur et prendra tout son sens dès l’année prochaine avec le remplacement du télésiège des Inversens », précise Jean-Yves Salle.

La G1 propose une solution d’embarquement par accostage, assisté par un tapis d’aide à l’embarquement. Côté exploitant, on note une nouvelle passerelle d’accès pour éviter de traverser les voies, même en zone lente – un détail qui s’inscrit dans la culture de la sécurité de la SAP – ainsi qu’une solution pour stocker quelques sièges en parallèle de la gare afin d’alléger la ligne en cas de forts vents.

En G2 le bâtiment est aussi imposant qu’esthétique : la priorité était la protection de la gare d’arrivée sur un site qui peut enregistrer de fortes accumulations de neige. Il abrite une motorisation Doppelmayr Direct Drive, développé depuis le début des années 2000. Ce moteur à entraînement direct est un choix de cohérence technologique pour

90 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

LES CROZATS • Maître d’ouvrage : SAP • Maître d’œuvre : DCSA • Type d’appareil : TSD6 • Constructeur : Doppelmayr France • Montage : SAP Montage • Etudes topographiques : Mesur’Alpes • Génie civil : SAP Montage • Bâtiments : Menuiserie des Arolles (G1) et Construction Savoyarde (G2) • Installation électrique : EEI / Seirel Auto.

• Date de mise en service : déc. 2017 • Dénivellation : 311 m • Longueur : 1 087 m • Débit définitif : 3 600 p/h • Vitesse d’exploitation : 5,25 m/s • Largeur de la voie : 6,10 m • Diamètre du câble : 45 mm • Nombre de pylônes : 11 • Nombre de véhicules : 77

l’exploitant qui compte d’autres appareils s’appuyant sur cette solution.

Monumental, le télésiège des Crozats est une étape pour la Plagne : aux côtés d’investissements conséquents consacrés à la neige de culture, l’avenir du domaine passera notamment par un appareil à Plagne Village et par le remplacement du Glacier… n

de Paradiski

Pré Saint Esprit - Les Arcs

S

i descendre la piste bleue de la Vallée de l’Arc est un plaisir, emprunter l’ancien télésiège Pré Saint Esprit pouvait être décourageant : 14 minutes d’ascension, à pleine vitesse, sauf les jours de plein vent... De quoi rebuter les clients. Certains moniteurs ne descendaient même plus avec leurs classes.

C’est désormais de l’histoire ancienne ! Sous-utilisé, ce secteur des Arcs prend un nouveau départ avec le remplacement du TSF3 construit en 1980 par un TSD6 à bulles signé Doppelmayr.

Démarrant au point le plus bas de Arc 2000, la ligne va désormais plus loin ; pour autant sur ce secteur venté, les clients ne verront pas passer les 8 minutes de trajet, assis sur les sièges chauffants et bien à l’abri derrière les bulles bleues.

En devenant le télésiège le plus long de France, Pré Saint Esprit permet d’accéder au télésiège Plagnettes, laissant le choix à ses usagers de rejoindre Arc 2000 ou de retourner rapidement vers Arc 1600, Arc 1800 et Peisey-Vallandry. Il desservira toujours plusieurs pistes, mais surtout la bleue, Vallée de l’Arc, équipée en neige de culture et retravaillée et élargie pour l’occasion. A noter, le bâtiment accolé à la gare de départ : impressionnant ! 700 m2 de garage pour abriter les sièges à bulles, 150 m2 consacrés à une salle des machines, et 150 m2 dédiés aux services à la clientèle (toilettes salle hors sac). Cet édifice a pris place à proximité de la route montant vers Arc 2000 et disposera d’une toiture végétalisée pour se fondre au mieux dans le paysage.

PRÉ SAINT ESPRIT • Maître d’ouvrage : ADS • Maître d’œuvre : ERIC • Type d’appareil : TSD6/B • Constructeur : Doppelmayr France / Ingelo • Montage : Somerm • Etudes topographiques : Mesur’Alpes • Génie civil : Somerm • Terrassement : STR • Installation électrique : Seirel Auto.

• Date de mise en service : nov. 2017 • Dénivellation : 471 m • Longueur : 2 851 m • Débit définitif : 2 700 p/h • Vitesse d’exploitation : 6,0 m/s • Largeur de la voie : 6,10 m • Diamètre du câble : 50 mm • Nombre de pylônes : 22 • Nombre de véhicules : 126 • Puissance du moteur : 840 kW

Et le secteur connaîtra encore un sérieux rajeunissement dès l’année prochaine avec le remplacement du télésiège de Comborcière ainsi qu’une nouvelle piste rouge. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 91

Chantiers

SERRE-CHEVALIER

© GMM

Un nouveau Rocher Blanc vers Serre-Che’

Après la Croix de la Nore en 2014, l’entente entre Serre Chevalier Vallée et Gimar Montaz Mautino se poursuit avec cette année le télésiège du Rocher Blanc.

S

erre Chevalier Vallée poursuit la modernisation du domaine sous le Col du Prorel. Après le télésiège Croix de la Nore voilà 3 ans, ce secteur accueille son pendant avec le télésiège Rocher Blanc. L’ancien « Rocher Blanc » a donc laissé sa place, tout comme le téléski de Serre Blanc.

Après les deux télécabines de Prorel, ce nouvel appareil est le dernier maillon de la liaison vers Chantemerle et SerreChevalier. « L’objectif était de conforter et de sécuriser la liaison depuis Briançon vers Serre-Chevalier, souligne Patrick Arnaud, directeur général de Serre Chevalier Vallée. En installant la gare de départ de ce télésiège plus en amont, cette liaison est désormais assurée sur toute sa longueur grâce au réseau de neige de culture. » La G1 est en effet venue prendre place plus haut, à côté du départ du télésiège Croix de la Nore, sur un empierrement important élargissant la zone. Côté pistes, c’est surtout la

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zone de débarquement qui a fait l’objet de travaux afin de fluidifier la circulation à l’arrivée.

La technologie pinces fixes a été privilégiée pour cet appareil relativement court, dont le confort est accru grâce à un tapis d’embarquement qui permet une prise de siège à 1,6 m/s.

Après la Croix de la Nore en 2014, c’est de nouveau le constructeur français GMM qui a été retenu pour cet appareil. Le télésiège est identique, en de nombreux points, à celui installé voilà 3 ans : moteur, réducteur, système anti sousmarinage… jusqu’aux assises, vert et noir. (Ces couleurs reprennent celles des couloirs matérialisés par le tapis d’embarquement.) A noter un accès facilité via des volets roulants pour l’exploitation des pièces majeures sur la station motrice.

Avec ce nouveau Rocher Blanc, les habitants de Briançon et la clientèle touristique disposeront dès cet hiver d’une liaison optimale vers Serre-Chevalier. n

ROCHER BLANC

© GMM

• Maître d’ouvrage : SCV • Maître d’œuvre : ERIC • Type d’appareil : TSF4 • Constructeur : GMM • Montage : Trame • Etudes topographiques : Mesur’Alpes • Génie civil : Trame • Installation électrique : Seirel Auto.

• Date de mise en service : déc. 2017 • Dénivellation : 138 m • Longueur : 780 m • Débit définitif : 2 400 p/h • Vitesse d’exploitation : 2,5 m/s avec tapis d’embarquement • Largeur de la voie : 4,70 m • Diamètre du câble : 40,5 mm • Nombre de pylônes : 9 • Nombre de véhicules : 106 • Puissance du moteur : 165 kW • Coût : 1,7 M€ part GMM

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Chantiers

LES MENUIRES

© M. Chapuis/DCSA

Les Granges se mettent à l’abri

L

e premier objectif de cet aménagement d’intersaison est l’accroissement de débit du télésiège des Granges. Ce passage de 1 800 à 2 600 p/h était prévu dès 2004 lors de la construction de cet appareil 6 places à bulles.

Suite logique de cette augmentation de capacité, le TSD6 des Granges disposera dès l’hiver à venir d’un garage automatique pour abriter la totalité de ses véhicules bulles.

Un aménagement qui tombe sous le sens au regard de l’importance de l’appareil : associé à la télécabine Saint-Martin I et au télésiège Saint-Martin Express, il fait partie d’une des liaisons qui permet de relier Saint-Martinde-Belleville à Méribel.

Ce statut d’appareil de liaison ne tolère aucun problème de disponibilité ou de mise en route difficile causé par le givre. Les 115 sièges seront rangés à l’aide d’un système de garage automatique avec 4 voies en peignes gravitaires, intégré dans un bâtiment neuf de 700 m2.

Cette solution prend particulièrement son sens pour cet appareil qui dispose de sièges à bulles : les coques seront ainsi protégées tout au long de l’année, pour limiter la dé-

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© E. Rolland/Leitner

Débit, disponibilité, protection du matériel : Leitner et la SEVABEL, l’opérateur du domaine des Menuires, donnent toute sa mesure au télésiège des Granges.

FICHE TECHNIQUE • Maître d’ouvrage : SEVABEL • Maître d’œuvre : DCSA • Constructeur : Leitner France • Montage : Vernier Frères • Install. électriq. : Seirel Auto.

gradation naturelle liée à l’exposition, aux intempéries et aux variations de température.

Côté intégration, le bâtiment du garage est pour partie enterré dans le talus à la gauche de la gare de départ ; il s’inscrit dans la continuité des constructions existantes : local commande, usine à neige et transformateur.

Fort de ces nouveaux aménagements et de son débit définitif, le télésiège des Granges assumera pleinement ses fonctions : du ski avec la piste du Grand Lac notamment, et la liaison au sein des 3 Vallées. n

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CHAMONIX

© BMF

Les Grands Montets assurent leur évacuation

La Compagnie du Mont Blanc a retenu BMF-Bartholet pour imaginer une nouvelle solution d’évacuation pour le téléphérique des Grands Montets.

S

ur le téléphérique des Grands Montets, les 300 derniers mètres de la ligne sont à flanc de falaise, un profil qui exclut la solution d’évacuation verticale de la cabine en cas de nécessité. L’opérateur de cet appareil emblématique, la Compagnie du Mont Blanc (CMB), disposait d’un dispositif de secours autonome, bien que « rudimentaire » : un seul treuil – à déplacer en face du brin de câble supportant la cabine à secourir – et une nacelle, le tout animé par un moteur thermique. « Nous cherchions depuis plusieurs années une solution, même si règlementairement rien ne nous y obligeait : nous souhaitions garantir et simplifier la solution de secours et sa mise en œuvre. » expose Olivier Vezinhet, directeur technique à la CMB. C’est BMF qui est intervenu sur cette opération originale et sur-mesure ; tout a débuté par une modélisation en 3D de l’intérieur du bâtiment de la gare d’arrivée. (Une opération dont les résultats trouvent une seconde utilisation : les données permettront une nouvelle sécurisation de la circulation du personnel via le remplacement et l’installation de gardecorps, lignes de vie et escaliers.) Cette acquisition de données a permis au maître d’ouvrage et au constructeur d’imaginer ensemble une nouvelle solution de secours tenant compte des contraintes intérieures des locaux.

Sérénité et confort Désormais chaque voie dispose de son treuil, et c’est la nacelle qui est positionnée au dernier moment selon le côté

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FICHE TECHNIQUE • Maître : CMB • Constructeur : BMF • Montage : Joly&Philippe • Install. électriq. : Semer

à secourir. Un moteur hydraulique a remplacé l’ancien moteur thermique, ce qui apporte notamment plus de sérénité et de souplesse à l’accostage de la nacelle avec la cabine. L’ensemble de ces travaux s’est accompagné d’une sécurisation électrique du système.

Enfin la procédure elle-même a été revue : deux personnes assurent dorénavant la phase de secours, dont un opérateur sur la nacelle. Cette présence et cette aide se veulent avant tout rassurantes. « Cela permet des conditions d’évacuation plus confortables pour les clients, compte tenu des conditions déjà stressantes de l’opération, quand le mauvais temps ne vient pas compliquer la situation » souligne Olivier Vezinhet.

Lancés courant mai, les travaux de cette opération hyper-spécialisée sont notamment marqués par un haut niveau de sécurité compte tenu des conditions inhérentes au site, particulièrement l’acheminement et la manutention du matériel dans les espaces confinés dans la gare, le tout à 3 300 mètres d’altitude… Les Grands Montets restent un endroit à part, que ce soit pour le tourisme ou les travaux ! n

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LA BRESSE

Opération modernisation à La Bresse

Situé au cœur du massif vosgien, le site historique du groupe Labellemontagne, la station de la Bresse-Hohneck, a confié à TechnoAlpin un important projet de modernisation de son système d’enneigement en 2017.

S

uite à plusieurs débuts de saison rendus très difficiles par des conditions météo défavorables, l’exploitant de la plus grande station des Vosges a souhaité renforcer de manière significative les capacités de production de l’installation existante.

Car si la station de ski créée en 1965 par l’entrepreneur visionnaire, Jean-Marie Remy, s’est très rapidement tournée vers la neige de culture, avec les premiers équipements York installés en 1979 et de nombreuses extensions pour couvrir les pistes du domaine skiable, le dimensionnement de l’installation au niveau de la capacité de production ne permettait plus de disposer de la force de frappe nécessaire pour faire face aux contraintes imposées par l’évolution des conditions météo, avec des créneaux froids plus réduits.

98 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

L’objectif de Labellemontagne, aujourd’hui présidée par Jean-Yves Remy, avec ce projet neige sur La Bresse, est de moderniser les infrastructures d’enneigement du domaine skiable afin d’être en mesure de produire un maximum de neige notamment en températures marginales pour assurer l’ouverture des pistes en début de saison et ainsi offrir des conditions de glisse optimum aux clients de La Bresse.

D’ailleurs, c’est ce que confirme Nicolas Claudel, directeur du site : « Nous avons renforcé notre installation là où c’était nécessaire pour produire plus vite la même quantité de neige et optimiser les périodes propices à la production de neige de culture ».

Des abris doublés Afin d’atteindre cet objectif, 3 axes principaux sont poursuivis : l’augmentation de la capacité de production instantanée, l’optimisation de la gestion des ressources et la modernisation du parc d’enneigeurs. Pour accroître la production, le projet permet d’augmenter considérablement la puissance de pompage en salle des machines, jusqu’à 1 000 m3/h d’eau.

D’autre part, des travaux sur le réseau de canalisation vont rendre le fonctionnement de l’installation plus performant en réduisant les pertes de charge. Enfin, côté enneigeurs, il s’agit principalement de remplacer des appareils existants d’ancienne génération sur des secteurs clés du domaine pour rendre la production plus efficace.

©DR

Ainsi, sur ce dernier aspect, 6 enneigeurs ventilateurs TF10, choisis pour leurs performances de production et pour la qualité de neige, et 61 perches viendront remplacer des lances existantes sur des secteurs stratégiques. 30 abris équipés actuellement avec des Rubis Evo seront aussi modifiés pour permettre l’installation de 2 lances Rubis Evo par abri, doublant ainsi la capacité de production. En complément, 39 abris équipés jusqu’à présent de Borax seront également modifiés en abri double pour accueillir 2 lances Rubis Evo. Ce projet marque à la fois la confiance accordée par La Bresse – Labellemontagne aux solutions proposée par TechnoAlpin, mais aussi le partenariat tissé depuis 1979 avec la station vosgienne. n

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n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 99

Chantiers

LES 7 LAUX

Plus qu’un complément au ski, une volonté de redynamiser le Pleynet Sur les rails depuis quelques années, le projet de luge porté par la station des 7 Laux et la Communauté de Communes du Grésivaudan est en train de voir le jour sur le site du Pleynet.

Présentation.

E

n posant les pieds et le regard sur le front de neige du Pleynet, porte d’accès au domaine des 7 Laux, la première impression quand on voit le départ de la luge est de se dire que la descente doit être engageante. Une impression confirmée par Bruno Caratelli, à pied d’œuvre sur ce chantier. « La première partie est très raide et engageante, au raz des arbres et du sol. On a une grande impression de vitesse. C’est un bel ensemble, une très jolie luge. Si toutes les luges sont magnifiques, je pense que c’est une des plus belles que nous ayons réalisé ».

Si la piste laisse augurer de très bonnes sensations, elle rassemble surtout l’ensemble des éléments de sécurité proposé par Caratech, pour que tous les clients profitent d’une montée et d’une descente en toute sécurité.

Un impératif : la sécurité Plus sécuritaire et sécurisante qu’une luge en auge, les luges sur rail disposent également de nombreux atouts, surtout celle implantée aux 7 Laux. En effet, on parle

100 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ici de luge dite intelligente, car les véhicules dialoguent entre eux via un système radio éprouvé. Le but est de connaître avec précision, et à tout instant, le positionnement de chaque luge afin d’éviter tout risque de collision.

Dans les faits, si la luge qui vous précède freine voir s’arrête sur la piste, la vôtre va recevoir cette information et s’adapter en freinant, sans aucune interaction humaine.

Les luges gèrent ici automatiquement leur vitesse et l’inter-distance. Qui plus est, la luge implantée sur le site du Pleynet intègre également le verrouillage des ceintures en ligne ainsi que le système de freinage magnéto-inductif qui a fait ses preuves sur bon nombre de réalisation.

Puisque l’installation va être exploitée de nuit, chaque luge est équipée de leds, à l’avant et l’arrière du véhicule.

En somme, tout a été fait pour que les clients soient et se sentent en sécurité.

Une piste atypique ?

Un tunnel de 46 mètres à la montée permettant de passer sous la piste dédiée aux skieurs, une vrille située à près de

12 mètres de haut, 108 mètres de dénivelé, une pente maximale de 37,5%, 12 virages dont 7 en épingle, et deux sauts : la piste concoctée aux 7 Laux donne réellement envie. D’une longueur totale de 1 015 mètres, la luge est atypique dans bien des domaines. Déjà, sur sa partie finale et avant d’accéder à la vrille, les luges survoleront la piste de ski via un pont permettant au gabarit d’une dameuse de passer en-dessous. Ensuite, et toujours sur la partie inférieure de la piste, le dernier virage et la dernière ligne droite ont été aménagés à proximité immédiate de la piste de ski, de quoi donner des envies aux skieurs de délaisser quelques instants leur matériel pour monter dans un véhicule et s’engager dans les quelques 723 mètres de descente, ponctués par de nombreux aménagements type vagues, chicanes et « flip-flap ». Avec ce positionnement très proche de la piste et à proximité immédiate du départ du télésiège de Pincerie, dont la piste de montée suit pour partie le tracé, nul doute que la luge fera sensation. « La piste est très bien intégrée, et il y aura beaucoup d’activités car les skieurs verront les luges en train

de descendre, et verront la vrille. La co-activité permettra de développer l’attractivité » confie Bruno Caratelli.

Un chantier exigeant pour une réalisation surprenante Si le chantier s’est, d’un avis unanime, bien déroulé, l’entreprise Caratelli a dû faire face à quelques contraintes comme le note Bruno Caratelli. Le tunnel, qui permet à la ligne de montée de passer sous la piste de ski a été l’occasion de se confronter à certaines contraintes géotechniques. « Cela a nécessité de gros moyens matériels, tout comme l’implantation de la vrille » tient à rappeler Bruno Caratelli. Pour autant, rien d’insurmontable, d’autant plus que l’ensemble des acteurs du chantier collaborent en parfaite entente et symbiose.

Les délais sont tenus, et la SEM des téléphériques des 7 Laux pourra très prochainement réceptionner et exploiter sa luge. Nul doute qu’elle fera des émules, car nombreux sont ses atouts. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 101

Chantiers

LES 7 LAUX

Interview

Jean-François GENEVRAY Directeur général de la SEM des téléphériques des 7 Laux

© DR

ML La station des 7 laux est constituée de trois portes d’accès : Prapoutel, Pipay et Le Pleynet.

Pourquoi avoir choisi le site du Pleynet pour implanter cette luge ?

J.F.G. : En tant que directeur de la SEM qui va exploiter la luge, il aurait été bien évidemment plus simple et plus aisé de l’exploiter sur le front de neige de Prapoutel. C’est d’ailleurs le site qui enregistre le plus de fréquentation (proximité des agglomérations de Grenoble et Chambery) et qui dispose de l’offre d’hébergement la plus complète. Ceci est une réponse brute de « technicien » qui écarte la vision plus politique d’aménagement du territoire et d’équilibre entre les sites. Ainsi le SIVOM des 7 Laux, sous l’impulsion de Gérard Cohard (président de la SEM des téléphériques des 7 Laux et Maire de la Ferrière), a souhaité que la luge soit implantée sur le site du Pleynet (commune de La Ferrière) notamment pour soutenir l’activité globale de ce site. Je respecte ce choix. A nous maintenant d’être inventif et offensif pour faire connaitre cette luge sensationnelle !

MONTAGNE LEADERS Depuis combien de temps pensez-vous à cette luge, à ce projet ?

Jean-François Genevray : Cela fait presque quatre ans que nous imaginons un projet de luge sur le site des 7 Laux, dans le cadre d’un complément à notre activité neige.

Nous avions besoin d’un produit complémentaire sur le site des 7 Laux. Nous sommes une station de proximité avec les bassins de population de Grenoble et de Chambéry, et nous n’avions pas beaucoup d’activités d’après-ski ou complémentaires au ski. Les derniers hivers difficiles nous ont amené à nous poser des questions. Si l’idée a peu à peu muri et fait son chemin, la visite de nombreuses stations ayant opté pour une luge sur rail a fini de nous convaincre.

ML Pourquoi avoir choisi une luge sur rail ?

J.F.G. : Une luge sur rail est un produit plus sécuritaire qu’une luge en auge. Les clients ne peuvent ni sortir des véhicules ni de la piste…, ce qui est rassurant pour un exploitant. Nous sommes très vigilants avec la sécurité, d’autant plus que nous sommes une station familiale et que la luge sera empruntée par des enfants. Qui plus est, le profil du terrain est parfaitement adapté à cette solution.

L’emplacement géographique et la topographie du site nous ont naturellement orienté vers une luge sur rail. En effet, la luge traverse (via un tunnel à la monté) et survole (via un pont à plus de 5m de haut à la descente) une piste bleue.

Elle croise également le réseau de neige de culture. De plus, le pont qui survole la piste est suivi d’une vrille pour récupérer le terrain naturel. Je ne suis pas certain que la luge en auge nous aurait permis cette fantaisie ?

102 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ML Comment sera exploitée la luge ?

J.F.G. : Nous sommes en pleine réflexion à ce sujet. Je pense que durant les vacances scolaires et les week-ends, la luge sera exploitée durant la journée mais également en après-ski. Nous sommes également en train de travailler sur l’aspect marketing, afin de donner à notre luge une véritable identité. Entre deux et quatre personnes seront dédiées à l’exploitation, suivant les périodes et les affluences.

Nous avons également opté pour le système photo, afin que les clients puissent repartir avec un souvenir.

ML Qui dit exploitation en après-ski, dit forcément exploitation nocturne ?

J.F.G. : Oui, et nous avons prévu un éclairage sur tout le parcours. Il est même prévu de la couleur dans le tunnel emprunté à la montée, ainsi que sur la vrille de descente, c’est la touche finale du projet pour mettre en valeur ces ouvrages !

De nuit, la descente sera encore plus impressionnante puisque située dans les sapins, et aux abords immédiats de la piste, notamment dans sa partie finale puisque le dernier virage, après la vrille, longe la piste. C’est une piste très aérienne, avec beaucoup de mouvements.

ML Comment se déroule le chantier ?

J.F.G. : Très bien. La piste est achevée et le bâtiment qui accueillera le départ et l’arrivée de la luge et qui abritera les luges est en voie de finalisation. Nous n’avons pas eu de contraintes particulières sur ce chantier mis à part quelques aléas géotechniques et des délais de réalisation très courts. Je félicite personnellement tous les acteurs du chantier, notamment les entreprises Wiegand, Caratelli, TMTC, Midali, Reverdy, Vannier, Sage, la maitrise d’œuvre DCSA/Ad2i et tous les autres… Tous les engagements ont été tenus, et nous comptons profiter de cette nouvelle luge dès les vacances de fin d’année. w

REPORTAGE

Comment Poma imagine son avenir industriel ?

Poma s’y était engagé, au travers de son plan d’orientation industrielle « Engage 2016 », et s’est doté d’un nouvel outil industriel à Gilly-sur-Isère.

Unifiant les activités des filiales Sacmi et Comag, le site établi sur près de 7 hectares au cœur de la ZAC de Terre Neuve, regroupe également une plate-forme logistique globale ainsi qu’un espace dédié à l’assemblage des éoliennes PomaLeitwind.

Fondée en 1960 et filiale du groupe Poma, Sacmi est spécialisée dans la fabrication mécano-soudée d’éléments de remontées mécaniques ainsi que dans le pré-montage de sous-ensembles d’équipements de remontées mécaniques. Etablie à Montmélian, Sacmi a donc nouvellement élu domicile à Gilly-sur-Isère, tout comme Comag qui a quitté BourgSaint-Maurice où elle a été fondée en 1977.

Pour les deux sociétés, filiales du groupe Poma, tout a changé ou presque. Presque, car si les locaux ne sont aujourd’hui plus les mêmes et qu’ils évoluent désormais au sein d’un site industriel moderne et réfléchi, les hommes et les savoir-faire sont restés et ont même progressé.

Poussons dans un premier temps les portes du « nouveau Sacmi », accompagné par Philippe Laville, président de la société et fin connaisseur des lieux.

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L’entrée du nouveau site industriel. n

La visite commence par le premier hall, et première découverte… n

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 105

REPORTAGE

DANS LES COULISSES DE SACMI

Les chaudronniers partent des tôles ou des profilés pour donner à la pièce sa forme définitive, mais uniquement au travers de quelques points de soudure, afin de lui donner un minimum de rigidité.

Une fois réalisée, la pièce est transférée à un soudeur qui va finir complètement la soudure dans le cadre d’une pièce spécifique. En cas de pièce de série, le process étant industrialisé, cette tâche est confiée à l’un des deux robots dédiés. Certifiée EN1090, Sacmi n’emploie que des soudeurs qualifiés, même dans le cadre de contrat intérimaire. « Quand nous faisons appel à des salariés intérimaires, nous leur faisons faire des tests puis nous les confions à un organisme de formation extérieur. Une fois que nous avons réceptionné les tests de qualification, nous les intégrons à nos équipes » précise Philippe Laville n

Un système innovant de stockage vertical, dans des racks à tiroir, permettant d’aller prélever directement le profilé, qui grâce au pont qui traverse le pignon du bâtiment et via une trappe spécifiquement aménagée dans la façade du hall, va entrer directement sur le banc de sciage.

Les opérations sont ainsi facilitées pour les collaborateurs, puisque c’est l’opérateur du banc de sciage qui va directement pouvoir venir se servir, et s’amener le profilé sur le banc. n

Le profilé arrive et est débité d’un côté, quand les tôles sont placées sur le banc à plasma pour être débitées de l’autre. n 106 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Sacmi, conçoit à la fois des pièces de séries, et des éléments spécifiques. Dans le cadre de pièces de série, tout est fait pour industrialiser le process, en s’appuyant notamment sur des outillages spécifiques ainsi que sur des gabarits en mécano-soudure établis par les compagnons les plus expérimentés. En dehors de ces éléments, il y a des pièces spécifiques, un peu plus « one shot ». Par exemple, quand Poma conçoit une télécabine multi-tronçons avec une gare intermédiaire, il est bien évident que l’angle de la gare est unique, et nécessitera certains éléments spécifiques. Sacmi dispose de la capacité à tracer sur un marbre la pièce spécifique, liée à la configuration particulière de l’appareil. n

Un châssis moteur sur une gare en angle qui partira en Corée du Sud. n

Une partie de la ligne de production des poulies monobloc. Si progressivement ces poulies vont être remplacées par des « poulies 5 parties », la production sera tout de même conservée pour les besoins du SAV notamment. n

Tout a été pensé et conçu pour faciliter le travail des collaborateurs, au travers de ponts et de systèmes de levage qui équipent tous les postes le nécessitant. Tout a été fait pour éviter le transport manuel des pièces. n

En fin de flux, une équipe habilitée COFREND est spécifiquement dédiée aux opérations de contrôle magnéto et par ultrasons.

Chaque produit qui sort des ateliers est 100% conforme, puisque 100% des pièces sont observées et contrôlées en sortie de production. n

Véritable plate-forme logistique, c’est depuis Gilly-sur-Isère que vont être expédiés les appareils neufs à destination du monde entier.

Au sein de la zone de stockage extérieure, sont entreposés toutes les structures de gare, éléments de toiture, plexi, tympans, ancrages, échelles, mais également les groupes moteurs et les groupes tensions notamment. n

Ce châssis de moteur a été fabriqué dans les ateliers de mécanosoudure, est parti en galvanisation puis a été usiné et monté avant qu’il ne soit expédié. Le concept développé par Sacmi au travers de son nouvel outil industriel, est de maîtriser toutes les étapes et l’échelle de temps afin de pouvoir répondre rapidement à toutes les demandes. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 107

REPORTAGE

DANS LES COULISSES DE SACMI

L’une des deux premières nacelles d’éolienne PomaLeitwind en cours d’assemblage. « Nous sommes en train de monter en puissance et en compétence. Nous formons nos équipes petit à petit, progressivement, jusqu’à maîtriser le process. Les éoliennes seront assemblées ici puisque nous avons l’ambition de faire du Made in France » précise Philippe Laville. n

Cette machine à usiner est l’un des plus importants investissements réalisés par Poma en terme d’équipements structurants à Gilly-sur-Isère, et est déjà indispensable. La raison ? Auparavant, Poma faisait appel à des sous-traitants pour ce faire. Aujourd’hui, Sacmi maîtrise l’ensemble du process comme le confie Philippe Laville : « avant, nous n’étions pas maîtres du temps. Cela nous occasionnait beaucoup de dépenses d’énergie pour suivre les flux. Il fallait commander un camion, passer un ordre d’achat à un sous-traitant, s’assurer que le sous-traitant n’avait pas des délais d’attente importants. Ensuite, il fallait vérifier que les pièces étaient bien finies, qu’elles étaient bonnes en qualité, puis recommander un camion pour livrer la pièce. Aujourd’hui, on a tout sur site. On passe du châssis à l’usinage. Puis dans un autre hall on fait l’assemblage des pièces qui seront ensuite expédiées depuis Gilly-sur-Isère ».

Cette machine à usiner ultra-moderne, l’une des rares en Auvergne-RhôneAlpes, dispose d’une course de 10 mètres de long, de 3,5 mètres de hauteur et de largeur de 2 x 1,5 m, et dispose d’un plateau tournant. Les « poulies 5 parties » sont notamment usinées ici. C’est une machine qui va fraiser, percer, tarauder, et qui dispose d’un magasin automatique intégrant une centaine d’outils. La machine, suivant les opérations qui ont été programmées, va changer automatiquement d’outil. Les tolérances d’usinage sont au micron. La programmation de cette machine est décentrée, afin de ne pas immobiliser la machine quand on la programme. n

Décentrée de la machine à usiner, la cabine de programmation est véritablement le centre névralgique des opérations. Par ordinateur, deux opérateurs réalisent une modélisation 3D de la pièce à usiner depuis les plans fournis par les équipes de Poma situées à Voreppe. Puis, à l’aide de logiciels spécifiques, une simulation du chemin de la pièce dans la machine est réalisée, avec les différents outils qui seront utilisés selon les séquences programmées.

Une fois l’implantation réalisée, le logiciel va simuler l’usinage comme s’il était fait en machine. Pour ce faire, les opérateurs peuvent notamment compter sur un banc de préréglages qui permet de mesurer et de contrôler les longueur et largeur de chaque outil. En fonction de l’usure de l’outil, et des côtes qu’on va lui entrer, la machine va corriger ensuite. On intègre l’usure de l’outil dans le programme. Une fois la simulation terminée, il est possible de voir l’usinage ainsi que toutes les opérations qui ont été faites sur la pièce, et des les comparer au modèle réel conçu par Poma. Si une différence est observée, même mineure, les opérateurs corrigent jusqu’à ce qu’il y ait une superposition parfaite des deux modèles.

Pour Philippe Laville, cette machine et ce process résument assez bien la philosophie développée sur ce nouveau site industriel « si on avait acheté la machine sans s’attacher la compétence des hommes, on n’y arriverait pas. C’est vraiment cette symbiose, cette osmose qui fait que ça fonctionne ». n

108 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Ce hall dédié au montage des modules d’entrée de gare est le reflet de l’important travail de réflexion mené tant pour optimiser la gestion des flux que pour faciliter le travail des collaborateurs de Sacmi. Les modules sont toujours positionnés de la même manière, car un astucieux système de rangement, emprunté à l’industrie automobile, a pris place de part et d’autre de la ligne de montage. En effet, dans un kanban en bord de chaîne, les pièces (ressorts, vérins, vis, etc…) sont stockées au plus près de leur utilisation. « Avant, on devait passer par le magasin qui délivrait les pièces nécessaires au montage.

Aujourd’hui, ce sont les monteurs qui se servent directement, et au plus près puisqu’il n’y a même pas deux mètres entre le stockage de la pièce et son utilisation finale » précise Philippe Laville. n

Une fois assemblées, les pièces sont dans un premier temps stockées en extérieur, avant d’être expédiées soit à quelques kilomètres de là, en Maurienne ou Tarentaise, ou à plusieurs milliers, en Corée du Sud, en Chine par exemple. n

Pour que les pièces sortent des ateliers, Poma a investi dans de nombreux ponts et systèmes de levage, mais également dans un véhicule dédié au transport, pilotable de manière détournée au sein d’une cabine latérale ou via une manette de contrôle, et permettant de lever des charges jusqu’à 30 tonnes. n

Véritable hub de l’activité appareil neuf de Poma, le site de Gilly-surIsère a fait l’objet d’une importante réflexion pour optimiser bâtiments, process, flux, et déplacements notamment. Tout a été pensé, dans les moindres détails, comme en témoigne l’aménagement d’une balance dédiée aux camions de transport. Poma exporte ses savoirfaire dans 80 pays. La précision issue des process de fabrication se retrouve également au moment de l’expédition et de l’édiction de la liste de colisage. En arrivant sur le site, le camion assurant le transport, ou le container, est pesé à vide, puis à plein. Un ticket de pesée va être imprimé, et fera ensuite foi dans la constitution des documents douaniers. Un plus également en matière de gestion des flux. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 109

REPORTAGE

INTERVIEW

Philippe Laville Président de Sacmi

MONTAGNE LEADERS Sacmi a donc déménagé de Montmélian à Gilly-sur-Isère. Pourquoi avoir privilégié cette implantation, cette commune ?

Philippe Laville : À Gilly-sur-Isère, nous sommes encore plus proches de nos clients « neige », et la ville dispose d’une position centrale. Nous sommes au carrefour de l’Europe, proche de l’autoroute. En outre, pour développer notre projet de nouveau site industriel, il nous fallait de l’espace, beaucoup d’espace. Et, nous l’avons trouvé ici, au cœur de la Savoie et de la ZAC de Terre Neuve, au travers de ces 7 hectares que nous avons déjà bien occupé.

ML De combien d’espace disposiez-vous à Montmélian ?

P.L. : A Montmélian, Sacmi disposait de 22 000 m2, contre 70 000 aujourd’hui. Nous disposons également d’une réserve foncière de 3 hectares, que nous utiliserons peut-être dans un futur proche.

Pour autant, Sacmi n’occupe pas l’intégralité des 7 hectares.

Le site accueille également Comag, une plateforme logistique globale, ainsi qu’un atelier dédié à l’assemblage des éoliennes PomaLeitwind.

110 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ML Combien de personnes travaillent au sein de Sacmi ?

P.L. : Sacmi représente 70 collaborateurs permanents. Pour tenir compte de la saisonnalité, en plein été, nous sommes montés à 137 personnes.

ML Comment est aujourd’hui organisé le travail ?

P.L. : Nous avons profité du fait d’intégrer un nouveau site pour changer notre organisation du travail. Il y a un certain nombre de secteur d’activités dans l’entreprise qui travaille de manière postée. Cette année, nous avons travaillé sur deux postes, voir deux postes et demi, et sur certaines machines notamment les robots comme le centre d’usinage, on envisage assez rapidement de travailler en trois postes.

ML Quelles sont les grandes dates de ce projet ?

P.L. : Concrètement, le projet a pris forme dès le 11 juin 2015, et la première réunion avec le cabinet d’architecte qui nous a accompagné. Pour autant nous avions mené une importante réflexion en amont, notamment autour du schéma industriel, de la gestion des flux et de la structuration de nos activités.

La première pierre a été posée le 5 avril 2016, et la SCI du

“

Gilly-sur-Isère, le hub de l’activité appareil neuf de Poma.

Après une réflexion de près de 18 mois, l’association PEAK’ING a vu le jour cet automne.

groupe a réceptionné le site le 18 janvier 2017. Nous avons débuté le déménagement le 19 janvier, démarré la production le 28 février, et nous avons rendu les clés du site de Montmélian le 31 mars.

ML Comment est organisé le site ?

P.L. : Dès les prémices du projet, nous avons décidé de complètement repenser nos flux et la localisation des différentes activités que nous pouvions avoir sur le site. Assez rapidement, dans la réflexion, nous est venue l’idée de séparer des choses qui étaient par nature assez différentes : d’un côté notre activité liée à la mécano-soudure, et de l’autre côté l’activité de montage et d’usinage de précision.

Dans le design, assez naturellement et dès les premières réunions avec l’architecte qui nous a accompagné, nous avons décidé de mettre une séparation physique entre les deux.

Ce faisant, nous nous sommes également dit que les flux ne devaient pas être anarchiques, et nous souhaitions qu’il y ait, du premier coup d’œil, la vision d’un flux qui s’écoule tout naturellement tant sur la partie mécano-soudure que sur la partie montage. Il n’y a pas de croisement de flux entre ce qui entre et ce qui sort : un gain de temps et une meilleure traçabilité. ssociation loi 1901, PEAK’ING regroupe un certain

A

nombre d’entreprises françaises : bureaux d’études,

ML Le personnel a-t-il été associéd’architecte à la réflexion etaumaîtres d’œuvre et cabinets réunis au projettour ? de leur ambition commune, l’ingénierie tourisP.L. de : Les salariés ont été rapidementUnassociés au projet, tique la montagne, à l’international. groupement né noà toutes les phases du chantier.

Les représentants du pertamment de l’imagination et de l’expérience de Louis Guily, sonnel Lafaverges, étaient notamment à l’occasion de la et pose la Damien FrédériclàBurnier-Framboret LoïcdeDevipremière pierre.

On a fait un pot d’été dans la cabane du neau. chantier de à l’entrée, au mois juin. On le lescadre a amené, durant L’objectif PEAK’ING est dededépasser institutionnel la construction, par roulement, pour que les gens s’approdes premiers contacts et d’entamer la phase opérationnelle, prient leur outil de travail. d’offres Aujourd’hui, en terme d’outil, notamment via l’émission commerciales pour réc’est lumineux, moderne, agréable.

Et le cadre…Le site est pondre aux appels d’offres. entouré de montagnes.

Pour la plupart petites structures, les entreprises membres de PEAK’ING ne sont pas forcément dimensionnées pour réML Qui changement site, dit pondre en dit temps et en heurede à toutes lesforcément sollicitations interdéménagement.

Comment s’est déroulée nationales ; c’est l’un des intérêts majeurs de ce cette groupement. opération ?

Parfois concurrentes à l’échelon national, ces sociétés deP.L. : Il s’agissait d’un véritable projet dans projet, carfrance viennent complémentaires en dehors deslefrontières qu’il faut bien comprendre, c’est que nous avons transféré çaises grâce aux spécificités de chacune. Fondé sur la base l’intégralité des machines quiPEAK’ING provenait doit du site de Montméd’un gentlemen’s agreement, permettre à tout lian.

Ce n’est pas un atelier que nous avons transféré, mais le monde de travailler compte tenu du volume d’affaires envi100%Lade la des production.

Il n’est nous pas fallait déterminer au plus sagé. liste membres figée et ne se limite pas l’arrêt de à juste l’ingénierie de production. montagne. La période où le déménagement nous paraissait le plus c’était la période Après des missions en opportun, Chine et en Iran,pendant la prochaine étape d’hiver, pour que l’on soit dans un creux relatif de notre pour PEAK’ING sera Alpitec China en février prochain. n

activité. Car, même si nous travaillons pour réaliser des appareils tout autour du monde, nous avons tout de même un petit phénomène de « saisonnalité neige ».

”

Depuis mai 2016, nous planchions sur la planification de notre scénario d’arrêt de production, d’arrêt de machine, de démontage de machine, de mise en conformité de machine, de déménagement, d’installation et de remise en production de l’usine. La SCI du groupe a réceptionné le site le 18 janvier, et dès le lendemain nous démarrions le déménagement. Je ne les ai pas compté à l’unité près, mais ce sont entre 250 et 300 semi-remorques qui ont été utilisés.

ML 250 à 300 semi-remorques ?

P.L. : Oui, car non seulement nous avons transféré notre activité de Montmélian à Gilly-sur-Isère, mais nous avons également supprimé l’ensemble des surfaces de stockage extérieur pour tout concentrer ici et faire de Gilly-sur-Isère le hub de l’activité appareil neuf de Poma.

ML Le fait de déménager engendre forcément un arrêt de production, une baisse d’activité et donc une baisse de chiffre d’affaires. Avez-vous également ressenti ce phénomène ?

P.L. : Toutes les personnes rencontrées l’année dernière m’avaient dit « tu vas voir, vous allez perdre sur votre CA 2017, l’équivalent de deux à trois mois de production ».

Dans les faits, c’est l’inverse puisque nous sommes aujourd’hui à + 15% par rapport à n-1, aux mêmes dates.

ML Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur ces vingt-quatre derniers mois ?

P.L. : Aujourd’hui, je constate que l’on retrouve dans ce projet l’ADN du groupe Poma : la gestion de projets, la capacité à se mobiliser sur un temps très court d’exécution, le challenge.

ML Quelles perspectives offrent ce nouveau site ?

P.L. : Nous disposons d’un magnifique outil industriel, équipé de machines modernes. Nous intégrons de nouveaux métiers, et nous contrôlons désormais l’ensemble des flux et des process.

Un tel outil donne envie de s’investir. Les jeunes peuvent se voir faire une carrière complète ici, et bénéficient de bonnes conditions de travail. Car si nous avons travaillé sur le confort de travail, nous avons également investi en faveur de vestiaires, de douches, de salles de réunion et de bureaux modernes, aérés, vitrés. Nous avons également investi en faveur d’une belle salle de cantine, ainsi que d’un showroom nous permettant d’accueillir nos clients.

Ce nouveau site offre toute la modernité dont nous avions besoin pour nous projeter sereinement vers l’avenir. Et pour tout vous avouer, nous sommes déjà en train d’imaginer la suite… w

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 111

REPORTAGE A LA DÉCOUVERTE DU NOUVEAU COMAG LOI MONTAGNE ANMSM A l’image de Sacmi, Comag a également intégré un nouvel outil industriel et de nouveaux locaux.

Egalement plus proche de ses clients, Comag dispose aujourd’hui de nouveaux locaux administratifs mais également d’ateliers modernes disposant d’une surface lui permettant de répondre à toutes les demandes, et surtout de développer, à l’avenir, de nouveaux savoir-faire. Visite des lieux en compagnie de Gilbert Naccarato, président de Comag.

Si le rez-de-chaussée est dédié pour partie aux locaux du personnel, aux salles de réunion et au showroom, le premier étage est partagé par Sacmi et Comag.

Comag occupe l’aile droite du bâtiment où prennent notamment place les bureaux administratifs et la partie technique et QSE. n

Cet espace est le cœur du chaudron : la véritable partie opérationnelle de Comag. Ce centre névralgique rassemble et permet une véritable synergie entre les différents chargés d’affaires, mais également les pôles maintenance et expertise câble. n

Atelier dédié l’été au pôle Grande Inspection, où sont notamment démontés et révisés balanciers et pinces. Du fait de la saisonnalité et de la diversification des activités de Comag, ce hall est dédié, l’hiver, au pôle hivernage et maintenance des véhicules de aux parcs de loisirs : structures et châssis. n 112 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

La partie magasin qui assure la gestion de l’outillage Auparavant, cette partie qui était répartie sur différents lieux du site de BourgSaint-Maurice, est aujourd’hui totalement repensée et centralisée.

Pour Comag, cette nouvelle organisation signifie un gain de temps, et une traçabilité de l’outillage. Aujourd’hui, « nous avons une rigueur encore plus importante en ce qui concerne la gestion et le contrôle de nos outillages et stocks », confie Gilbert Naccarato. De quoi anticiper la préparation des chantiers, notamment grâce à la mise en place d’un système de gestion des outillages, tant à l’entrée qu’à la sortie. n

Zone de stockage où sont gérés et entreposés les éléments dédiés aux parcs d’attraction. n

Zone de stockage des outillages de chantier notamment. n

Partie préparation des coffrages pré-fabriqués pour les génieciviles. n

Le pylône école et la salle de formation dédiée à Comag.

C’est ici que sont formés les collaborateurs Comag. n

ML Quels sont les atouts d’un tel déménagement ?

G.N. : Avec ces nouveaux locaux et ateliers, nous avons gagné en clarté, en organisation, en préparation. Il y a de l’espace et nous l’exploitons justement. Avec des ateliers plus grands, nous pouvons faire face à une plus grande demande, avec encore plus d’efficacité. Nous comptons d’ailleurs, à l’avenir, développer encore plus notre savoir-faire dans le domaine de la maintenance par exemple.

Gilbert Naccarato Président de Comag MONTAGNE LEADERS Comment a été accueilli le déménagement par vos équipes ?

Gilbert Naccarato : Les collaborateurs ont positivement accueilli les nouveaux locaux et de fait le déménagement.

Il y en a beaucoup qui ont même décidé de déménager et de s’installer à Gilly-sur-Isère ou à proximité, parfois avec femme et enfants. Nos locaux de Bourg-Saint-Maurice avaient vécu, n’étaient plus forcément adaptés à notre évolution, et nous ne disposions pas d’assez d’espaces de stockage. Travailler dans un outil neuf, moderne, ouvert, est stimulant et motivant.

ML Ce changement d’implantation a-t-il eu d’autres conséquences ?

G.N. : Oui, nous en avons profité pour nous réorganiser et repenser nos activités. Nous avons repensé notre structure, optimisé les compétences de nos personnels au travers de pôles d’expertise. Chaque homme est au cœur du projet, et peut s’éclater dans son domaine de compétence, même si la transversalité de nos activités a été conservée et reste un plus pour nos clients. Nous avons beaucoup de synergies entre nos équipes, et nos nouveaux locaux favorisent les échanges, les discussions. D’avoir par exemple réunit l’ensemble des chargés d’affaire est un plus en terme de communication et de synergie.

Qui plus est, nous sommes aujourd’hui contents de montrer notre nouvel outil à nos clients, qui est par ailleurs plus accessible. w

n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 113

ENTREPRISES

SMOP

Une solution globale de maintenance

© SMOP

En janvier dernier, SMOP a repris les actifs de l’entreprise Altim ainsi que son bureau d’études. L’objectif de cette acquisition est de compléter l’expérience opérationnelle de terrain de SMOP par une activité bureaux d’études renforcée.

Revalorisation du poste de révision de pinces débrayables

E

n agrégeant ces savoir-faire, SMOP accroit son implication au service de ses clients : déjà reconnue pour les travaux de maintenance réglementaire, de modification et de modernisation d’installations, l’entreprise peut désormais bâtir avec eux une offre globale allant de l’étude à la réalisation sur site, et ce, avec un interlocuteur unique.

Une mutualisation de moyens et de savoirs Si le rapprochement entre les deux entités s’apparente à une absorption, SMOP a souhaité maintenir l’enseigne commerciale Altim, tout comme le personnel dans ses locaux d’Argonay, à proximité d’Annecy.

Cette stabilité permet de conserver les savoir-faire, de pérenniser l’offre produit, de garantir le niveau de services et de continuer à fidéliser les nombreux clients.

Cette mutualisation de moyens et de savoirs n’a pas tardé à porter ses fruits ; la complémentarité avérée de SMOP et Altim a permis de répondre favorablement aux attentes de plusieurs exploitants comme Vaujany, les Deux Alpes ou encore Télé Villars-Gryon en Suisse.

Aujourd’hui, SMOP propose un service complet de maintenance apprécié par les opérateurs de domaines skiables, notam-

114 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

ment pour la qualité et la réactivité de ses prestations.

Revaloriser l’ensemble des postes de travail Basée sur l’expertise du BE Altim, SMOP lance en interne, un vaste programme d’études pour la modernisation de tous ses postes de travail.

Plusieurs équipements sont en cours d’exploitation sur le site de Claix. Les différents postes de travail intègrent les dernières technologies permettant l’acquisition et la gestion des données en automatique ainsi que la reconnaissance des composants avec la technologie RFID. Un module d’exploitation statistique des données permet d’anticiper les besoins pour aller vers la maintenance prédictive.

L’enjeu est de revaloriser les qualifications et la gratification des opérateurs avec des équipements ergonomiques permettant de les assister dans toutes les opérations de maintenance, de la manutention jusqu’au relevé de mesures.

SMOP a présenté ses équipements en situation de production à des exploitants qui ont été séduits par les concepts.

L’aspect innovant est toujours fédérateur et permet à la société de pouvoir se différencier sur un secteur industriel en perpétuelle évolution.

Amélioration de l’ergonomie de réglage en hauteur d’un télécorde

La société SMOP – forte de son BE Altim – continue son développement innovant au service du client. n

Contrôle et entretien de lignes de sécurité Rénovation et recâblage à neuf de lignes de sécurité Travaux d’éclairage extérieur piste de ski Travaux d’éclairage d’accès difficile Installation de centrale incendie RM et bâtiment Tous types de travaux électriques sur les remontées mécaniques Electralpes réalise aussi le tirage et le raccordement de fibre optique ainsi que l’installation de système de vidéo surveillance et de webcam.

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n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 115

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116 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

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Projet du bâtiment zone high-tech de la Cassine en 2018 avec étage pour travail collaboratif, fab-lab et espace co-working (agences de communication, ingénieurs, graphistes, architectes..).

globale, avec des produits de qualité, du suivi, du service et du conseil pour accompagner l’utilisateur dans ses choix de logiciels et contenus. Un bon produit ne vaut que s’il est associé aux bons messages. Nous apportons des conseils de scénographie pour une approche cohérente. » explique Jean-Marc Compain, co-fondateur de l’entreprise En 2018, LUX MediaDigital va passer un cap important en se dotant de nouveaux moyens matériels, financiers et humains.

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All around the world Installateur de remontées mécaniques connu et reconnu en France, spécialisé en matière de maintenance et de grandes inspections, Comag a également acquis une forte réputation en dehors de l’Hexagone. Présentation.

Raphael Mollier, supervision d’une épissure d’un des trois TC10 de Chimelong, Chine.

«

Actuellement, nous avons des gens en Chine, en Algérie, en Egypte, en Russie notamment. Au total, douze collaborateurs sont aujourd’hui aux quatre coins du monde ». Depuis son nouveau site de Gilly-sur-Isère, Gilbert Naccarato, président de Comag, revient sur les collaborateurs projetés à l’export. Car oui, outre sur le territoire national, Comag accompagne, partout dans le monde, les partenaires locaux de Poma, dans l’installation de leurs appareils ainsi que dans les différents modes opératoires à mettre en place. « Comag envoie des experts, des superviseurs, pour accompagner les entreprises locales soit en matière de génie civil, suivant les modes opératoires développés en France, soit en terme de montage pour les aider à suivre un ordre d’assemblage de montage et les accompagner dans les phases les plus délicates d’un chantier d’installation de remontées mécaniques neuves », détaille Gilbert Naccarato. Sur le terrain, les superviseurs apportent également leur compétence en matière de planification des ressources. « On anticipe avec eux les différentes activités à mettre en œuvre, les moyens à mettre en adéquation » précise le président de Comag.

Un accompagnement de tous les instants Concrètement, Comag accompagne les partenaires internationaux de Poma durant l’ensemble des phases du chantier. Sur la partie génie civil, l’entreprise implantée à Gilly-sur-Isère est globalement présente sur une session d’un mois afin de s’assurer du respect des bonnes pratique et conseiller pour les phases les plus importantes qui sont le positionnement des cages d’ancrages, « puis on laisse les entreprises locales faire.

De temps en temps, on revient si besoin » détaille Gilbert 118 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

Naccarato. En ce qui concerne le montage à proprement parler, Comag est présent au quotidien, durant toute la période d’installation, et l’implication est poussée, surtout en ce qui concerne le montage des gares, qu’il s’agisse d’appareil neige, urbain ou touristique. En général, et suivant la taille des projets, Comag dédie un à deux experts, sur des rotations allant de 5 à 6 semaines maximum.

Comag, le contrat de maintenance En s’implantant dans de nouveaux locaux, Comag a souhaité revoir son organisation interne et intégrer de nouveaux collaborateurs aux projets conduits par l’entreprise. Une nouvelle dynamique est enclenchée, orientée autour de pôles de compétence et de vision sur le long terme. Cette vision s’exprime notamment au travers des contrats pluriannuels de maintenance, souvent en lien avec les réalisations Poma. « De plus en plus, les contrats de nouveaux appareils intègrent un volet consacré à la maintenance. En tant que filiale du groupe, nous intervenons lors de cet accompagnement d’après-vente » tient à préciser Gilbert Naccarato. Pour ce faire, Comag a mis en place des procédures adaptées, avec des collaborateurs dédiés, en lien étroit avec les acteurs des installations comme c’est le cas par exemple pour l’installation exploitée par la cimenterie iséroise Vicat où Comag assure la maintenance.

Que ce soit aux quatre coins du monde ou dans l’Hexagone, Comag répond présent, accompagne et partage son savoir-faire et son expérience. Implantée depuis quelques mois à Gilly-sur-Isère, au cœur de la Savoie, Comag continue d’écrire son histoire et de se projeter vers l’avenir. n

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La fraise POWER, pour une piste parfaite Quoi de plus merveilleux que descendre une piste fraichement damée, un tracé de piste parfait ne laissant apparaître aucune transition de neige ? C’est là qu’intervient le Leitwolf équipé de sa fraise POWER.

S

eul Prinoth propose un système permettant de déplacer la fraise jusqu’à 45 cm de chaque côté, parallèlement à la direction du véhicule. Ce système permet un recouvrement optimal des traces lors du damage des

pistes.

L’inclinaison de la fraise lors des mouvements en diagonale n’est plus qu’un mauvais souvenir grâce au décalage parallèle.

La fraise POWER se déplace toujours dans l’alignement des chenilles. Il est ainsi possible de damer beaucoup plus près des bordures de piste, des délimitations ou des barrières, sans pour autant s’inquiéter de voir les chenilles de la dameuse s’accrocher quelque part.

L’assurance d’une finition parfaite La technologie de décalage parallèle de Prinoth se montre particulièrement avantageuse en cas de déplacements en diagonale et de conditions de terrain difficiles. Alors qu’avec les autres systèmes, l’effet de courbure de la fraise arrière du véhicule induit un effet de braquage indésirable, la fraise reste ici constamment parallèle à la direction du véhicule. Cette caractéristique contribue sensiblement à stabiliser la marche avant du véhicule. Naturellement, la fraise peut, au besoin, être également transférée à l’arrière, en accès direct sur le joystick. Le nouveau logiciel permet au conducteur de présélectionner les paramètres de fraisage tels que la pression d’appui, la position flottante ou la contre-pression en état levé. La fraise est activée simplement à l’aide d’un joystick, situé à portée de main des activités de travail habituelles. Le Leitwolf offre en outre une largeur de chenilles de 4,5 m et permet ainsi d’économiser du temps et du carburant. La fraise POWER assure quant à elle une finition parfaite de la piste et, de ce fait, une expérience de descente incomparable. n

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ENTREPRISES TEAM AXESS

Un nouveau système d’accès en seulement 4 semaines !

À la fin du mois d’août, les remontées mécaniques de la Rosshütte dans le Tyrol ont décidé de moderniser leur système d’accès, juste avant le début de la saison d’hiver 2017/2018, .

Le domaine skiable a trouvé dans Axess un partenaire innovant et fiable. Le spécialiste du contrôle d’accès a été à la hauteur de cette confiance, en installant le nouveau système en seulement quatre semaines.

D

e toute évidence, la souplesse et l’innovation coulent dans les veines d’Axess. Grâce à cette philosophie, la société est devenue en 20 ans un leader dans le domaine des solutions d’accès pour les domaines skiables. Elle s’est toujours appuyée sur une qualité « Made in Austria/Innsbruck » - là où se situe l’usine de production de la société salzbourgeoise.

Changement de système en septembre Changer de système d’accès en automne, juste avant le démarrage de la saison de ski, n’est pas une mince affaire d’un point de vue logistique. Et si l’on ajoute la planification et la production, les choses se compliquent encore davantage. Lorsqu’Axess a reçu la demande de Seefeld vers la mi-août par l’intermédiaire de Werner Frießer (GF Bergbahnen Rosshütte) et de Harald Stix, une phase d’évaluation rapide a permis de confirmer une livraison avant le début de la saison. « Lors d’un premier entretien informel avec Axess, nous avons très vite réalisé que notre vision s’accordait parfaitement à la philosophie d’Axess. Ainsi, en quelques jours, un projet concret a pu être conçu. », confie M. Frießer, maire et directeur des remontées mécaniques de la Rosshütte. En effet, l’installation a débuté 4 semaines seulement après l’entretien, le 1er octobre 2017, et les remontées mécaniques de la Rosshütte se sont montrées très satisfaites de leur décision.

Rosshütte Seefeld s’équipe pour l’avenir La région olympique de Seefeld dans le Tyrol est connue dans le monde entier et appréciée par les touristes pour ses nombreuses activités sportives tout au long de l’année. Outre le ski alpin, Seefeld, déjà trois fois site olympique des compétitions

122 | Novembre -Décembre 2017 | n°264

nordiques, hôte de la Coupe du monde de ski nordique (FIS) en 1985 et organisateur annuel de la Coupe du monde, est considérée comme la Mecque des sports d’hiver nordiques. Avec Seefeld 2019, la Coupe du monde du ski nordique de la FIS est organisée une fois de plus dans la commune tyrolienne. Pour les remontées mécaniques de la Rosshütte, c’est aussi l’occasion de renouveler son matériel et de s’équiper d’un système d’accès innovant d’Axess. « Axess nous a séduit par une solution cen-

trale facilement programmable depuis Internet. En tant que lieu touristique, il faut pouvoir anticiper l’avenir et grâce à la diversité d’Axess, de nombreuses possibilités s’offre à nous dans différents domaines », souligne M. Frießer.

Une technologie intelligente Le nouveau système d’accès de la Rosshütte se compose désormais de 41 Axess Smart Gates NG connectés de manière centrale à l’Axess DATACENTER. Grâce au concept modulaire du matériel, les remontées mécaniques de la Rosshütte peuvent installer très facilement de nouveaux modules, et ce indépendamment les uns et des autres. Avec Axess clics, tous les accès et les composants sont commandés et programmés de manière centrale. Les solutions individuelles sont donc reléguées au passé. Dans un panneau de bord librement paramétrable, chaque utilisateur a un aperçu de ses données importantes ainsi que de l’état opérationnel du système.

Le système de caisse d’Axess, basé sur une utilisation intuitive, est également intégré dans le système et comprend 10 caisses Axess Smart POS équipées d’imprimantes Axess Smart Axess 600. A l’heure actuelle, plus rien ne peut empêcher le lancement de la nouvelle saison 17/18 et l’organisation de Seefeld 2019. n

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ENTREPRISES SKITUDE

Skitude, pour révolutionner l’expérience clients Ce ne sont pas moins de 75 stations, réparties sur 11 pays, qui ont déjà mis en place Skitude grâce à leur application officielle. Mais ces chiffres montent à 500 stations, présentes dans 38 pays, dès lors qu’on regarde l’activité enregistrée par la communauté des skieurs avec les applications compatibles.

P

our Skitude, les premières neiges du mois de novembre marquent le début de la saison 2017-2018 et renforcent notre détermination à révolutionner l’expérience des skieurs, où qu’ils soient, grâce à une offre d’applications mobiles toujours plus variée. Ainsi verra-t-on que le nombre d’applications disponibles a été multiplié par trois par rapport à la saison précédente, ce qui donne une visibilité à une offre plus large de destinations de neige et de montagne. Par ailleurs, l’utilisation de Skitude ne se limite pas aux stations qui dis-

posent d’une application officielle compatible, puisque grâce à l’application Skitude elle-même ou à certaines des applications pays (Ski France, Ski Australia, etc.), il est possible d’enregistrer les kilomètres skiés, d’apparaître dans les classements et de gagner les prix mis en jeu par des sponsors. De ce point de vue-là, la communauté Skitude a enregistré une activité dans plus de 500 stations réparties sur 38 pays, parmi lesquels certaines destinations exotiques, telles que le Kazakhstan, ou des pays qui gagnent en importance chaque année, comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. La technologie a mis entre nos mains une puissante arme de connaissance et de sociabilité qui réécrit continuellement notre relation avec le monde. C’est la révolution du smartphone, révolution qui ne pourrait pas être comprise sans le développement d’un marché parallèle : celui des applications mobiles. n n°264 | Novembre -Décembre 2017 | 123

ENTREPRISES

KÄSSBOHRER

La PRO ACADEMY en plein essor.

L

es technologies des engins de damage et les besoins évoluent. La formation est le seul moyen de permettre aux chauffeurs et aux mécanos d’en tirer le meilleur profit ! En créant il y a un an et demi la PRO ACADEMY, Kässbohrer a donné une nouvelle dimension à ses programmes de formation. Cette approche connaît d’ailleurs un tel succès que, pour le lancement de la nouvelle saison de formation dédiée aux conducteurs, l’équipe placée sous la direction de Florian Profanter au niveau international continue d’intégrer des spécialistes.

La formation : une véritable source de profit La PRO ACADEMY permet une structuration et une standardisation des formations qui s’accompagnent d’un partage des expertises plus large avec comme bénéfice immédiat, des résultats optimum sur le terrain.

Cette nouvelle approche est adaptée à tous les types de machines, elle permet aux conducteurs, mécaniciens et gestionnaires des pistes de renforcer et d’affiner leurs compétences en profitant d’expertises de haut niveau.

En se diversifiant par métiers, par niveaux, par thèmes, les formations se spécialisent de plus en plus avec pour maître-mots : la performance et la rentabilité ! 5 modules de formation différents sont proposés pour une gestion des pistes économique et respectueuse des ressources. Le personnel d’atelier suit également des formations axées sur différentes thématiques et incluant des exercices pratiques sur les différents types d’engins. Enfin, des modules de formation et de conseil conçus sur-mesure pour chaque domaine skiable sont proposés à ceux qui souhaitent apprendre comment optimiser mieux encore la gestion de la neige.

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« La PRO ACADEMY concentre toute notre expertise ! » « À la fin de la formation, le conducteur maîtrise les subtilités techniques de sa dameuse, les exigences concrètes de la piste ainsi que le langage de la neige, explique Pascal Chatelain, responsable formation Kässbohrer E.S.E. sur le marché francophone depuis de nombreuses années, la PRO ACADEMY concentre toute notre expertise et cela profite à nos clients. Une équipe bien formée garantit des pistes de meilleure qualité, permet de mieux gérer les ressources et augmente la longévité de la flotte, le tout à un coût maitrisé ! » Florian Profanter est le « patron » de la PRO ACADEMY au niveau international. S’il reste le visionnaire, il continue également de tout coordonner et d’officier comme formateur. « Les conducteurs de dameuse et les nivoculteurs ont besoin d’acquérir à la fois des connaissances théoriques et un savoir-faire pratique, précise-t-il. La PRO ACADEMY, leur transmet les deux, directement sur le terrain de jeu des conducteurs de dameuses. Et les nombreux trucs et astuces prodigués pendant la formation sont d’une valeur inestimable. » n

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ENTREPRISES

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Des mini-téléskis qui ont tout des grands

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Au plus proche des besoins des exploitants, Sunkid propose – en parallèle des tapis roulants – une gamme de mini-téléskis de confort et de qualités supérieurs.

La gamme de remonte-pentes Sunkid avec ses innombrables possibilités d’utilisation s’est établit dans le monde comme un produit testé et approuvé.

A

ce jour, Sunkid a fabriqué plus de 4 500 téléskis.

Installés dans le monde entier, ces téléskis ont des usages multiples : réservés aux enfants ou destinés à l’apprentissage en général, servant de liaisons, etc.

Lorsque les tapis roulants de montagne se sont développés, il a d’abord été imaginé que ceux-ci prendraient complètement le dessus, et que les petits téléskis disparaîtraient des jardins d’enfants. Aujourd’hui l’expérience montre que les tapis roulants et les téléskis câble bas sont en réalité deux produits complémentaires pour construire une offre complète.

Téléski ou tapis roulant ?

Ce sont les besoins qui déterminent si l’on doit opter pour un tapis roulant ou un téléski câble bas. Son implantation ainsi que la clientèle visée font notamment partie des critères de choix.

Chacun des systèmes possède ses avantages propres, et une conception réfléchie de votre réseau de remontées vous permettra d’exploiter au mieux leur complémentarité. De nombreux exploitants – domaines skiables ou écoles de ski – ont d’ores et déjà intégré ce principe, et ont élargi leur offre en conséquence. Au-delà de la diversification, ce choix permet également aux exploitants d’améliorer la qualité, l’efficacité et la rentabilité de leurs remontées.

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Le Mega Star est un télécorde avec une perche à étrier rotatif sur câble en acier, et avec un réglage motorisé de la hauteur pouvant aller jusqu’à 5 m.

Un développement impressionnant Pour répondre à ces exigences, l’effort de recherche et développement de Sunkid – aboutissant à de nombreux et rapides progrès techniques – a également été consacré aux téléskis : commande du moteur par variateur pour une régulation plus douce de la vitesse, sellette confortable à rotule, réglages de hauteur et d’inclinaison motorisés des poulies font désormais partie des standards Sunkid.

Grâce à ces produits modulaires, les opérateurs disposent d’un produit haut de gamme, fiable et abordable mais aussi d’une remontée configurée spécialement pour répondre à leurs besoins spécifiques. n

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ENTREPRISES

PRINOTH

Un poste de travail unique !

Les journées de travail ne sont pas les mêmes pour tous : quand certains sont au bureau derrière un ordinateur, d’autres font rugir leur moteur. Être assis sur 500 chevaux plutôt que sur une chaise de bureau, ça ne laisse pas indifférent. Surtout lorsqu’on peut en plus voir immédiatement le fruit de son labeur : une piste parfaite.

A

lors que les derniers skieurs ont terminé leur dernière descente et que le crépuscule tombe lentement sur l’horizon, commence le travail des conducteurs de dameuses. « Quand les moteurs grondent et que les dameuses sortent du garage à la tombée du jour, de nombreux skieurs se réunissent souvent autour des véhicules, fascinés par leur puissance et leur taille », raconte Florian Waldner, chauffeur de démonstration chez Prinoth Autriche. « Aux commandes d’un Leitwolf, on se sent grand, tout simplement. (…) Avec 530 ch et des chenilles larges qui permettent de se déplacer partout, on ressent un sentiment particulier de liberté que j’ai l’impression de redécouvrir à chaque fois », s’émerveille Florian Waldner. La cabine du conducteur tout confort est digne d’une voiture de sport haut de gamme. Elle fait du travail un vrai plaisir. « Le Leitwolf vous donne vraiment le sentiment de pouvoir vous déplacer sur un terrain où aucun autre véhicule ne pourrait aller ! »

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Un concentré d’ingénierie dans 530 ch.

Ce sentiment de supériorité se retrouve jusque dans la technologie employée. Jamais auparavant des dameuses n’avaient autant allié performance et respect de l’environnement qu’aujourd’hui. « Les questions de développement durable et d’efficacité ont toujours occupé une place centrale pour les domaines skiables. Avec notre Leitwolf, nous sommes en mesure d’offrir à nos clients une solution durable de damage des pistes.

D’une part, les émissions polluantes ont été considérablement réduites grâce à la nouvelle norme, d’autre part le véhicule atteint le plus grand rendement de damage et les meilleures capacités ascensionnelles de sa catégorie, grâce à une grande largeur de fraise. Le Leitwolf peut ainsi damer une plus grande surface en un temps plus court et permet de ce fait de réaliser d’importantes économies de carburant », explique Andreas Muigg, chef de produit chez Prinoth. n

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