Séminaire M1, Second rapport d'étude

DE. 5 / S. 7

Séminaire - Territoires de l’architecture

Images architecturales et urbaines Clara Sandrini André Avril Guillaume Meigneux Antonella Di Trani Julia Moutiez

Retour sur le travail du Séminaire

Monjou Antoine 2020/21 - ENSAPVS - M1 1

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Préface

Ce second retour avait pour but d’organiser ma pensée par rapport aux délaissés afin de pouvoir porter un regard critique sur la question des disparités entre nos projets écologiques, leurs impacts et la réalité des friches et des véritables besoins d’un milieu.

Comment ce fait-il que malgré de bonnes intentions, des moyens de plus en plus capables, des actions réfléchies, nous sommes toujours incapables d’encourager l’installation des délaissés plutôt que de les subir ?

Je ne pense pas être parvenu à répondre clairement à cette question, les données concernant les délaissés sont vastes et floues. Durant ma tentative de cloisonnement des questionnements, enjeux et moyens, je me suis finalement trouvé à continuer d’alimenter ma recherche en perception diverses. Cela est passé par la lecture des fiches de lecture produits par certains de mes camarades, le visionnage de film, la lecture de nouvelles références etc. Il finalement m’apparait que ce second retour s’apparente plus à la mise en forme d’une image mentale des symboliques des délaissés.

Plus qu’une conclusion, qu’il serait difficile à établir étant donné la multiplicité des définitions et perceptions que l’on peut avoir de l’écologie, ce texte apporte quelques réponses et définitions de ce que devrait être notre positionnement par rapport aux délaissés. Entrainer son regard sur la question, c’est pouvoir envisager un futur plus à même de gérer la bonne implantation et « exploitation» de tels espaces/ personnes. Que l’on soit d’accord ou non avec certaines tournures de phrases, idées ou hypothèses parfois encore balbutiante, l’objectif reste encore une fois d’aiguiser son regard et de laisser le lecteur/ la lectrice, la liberté de se faire son propre avis sur les questionnements posés, et de pouvoir les enrichir ou faire des recherches par la suite. En effet, le discours de ce dossier pourrait parfois s’apparenter à du «Green Washing», à chacun de faire le tri

L. Magne, sur la restauration du parthénon :

« Que peut-on nous demander, sinon de faire les travaux indispensables pour éviter la ruine complète du monument, qui résume, tout mutilé qu’il est, tant de perfeôtions, & de le remettre aux générations qui nous suivront dans l’état où nous l’avons reçu nous-mêmes? Nous n’avons pas à refaire à neuf ce que le temps & les hommes nous ont transmis à demi détruit, encore moins à réaliser une restauration hypothétique dont la base fait défaut .»

Il faut parfois accepter que nous sommes tous des humains, capable de trouver des réponses personnelles, de faire des erreurs et que nous sommes incapables de tout gérer. Parfois le non-agir, ou le « long agir », à l’instar des délaissés, sait trouver des réponses à des problématiques soulevés ou non. Ces écarts de temporalité et d’action, nous interrogent sur le temps longs, l’écologie globale, nos circuits courts et mode de vie politique, économique, social ou culturel. Les délaissés évoluent en même temps que nous, ils sont des territoires d’ennuis, de liberté, de vie, de travail etc.

cf. Le bois dont les rêves sont faits / Claire simon / 2015

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Durant le confinement, tout est délaissé

Vues des rues de paris vidées de leurs animations. La ville lumière se transforme en un gigantesque territoire abandonné. Mis à part le passage des voitures et certaines fenêtres ouvertes, il n’existe que peu de témoins d’une activité humaine le soir.

Les rats sont devenus les derniers citadins. Leur passage marque la ville, ils jouissent de notre absence. cf. Ratopolis.

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Ces trois images représentent le passage du confinement. Ces situations existaient déjà et existeront toujours par la suite, seulement, les détritus, la vie et mort de nos pestes, le repli sur soi ainsi que le partitionnement de nos espaces publiques sont désormais mis sur le devant de la scène, puisque ce sont les seuls à l’occuper. Magnifiés par la lumière, nos délaissés ne se multiplient pas mais leurs frontières se floutent, nos rues devenant « semblables » à certaines friches industrielles. Toujours ponctuelle, ce qui était caché, apparait désormais plus facilement dans l’espace publique.

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Des tentatives de communications...

Nous sommes face à un cycle, nous investissons des délaissés afin d’avoir une certaine rentabilité sur ces lieux, notre vie urbaine s’y établit et abandonne les endroits qu’elle occupait auparavant. Ces nouveaux délaissés vont rester en gestation, sans que nous les encouragions, et à force de ne plus s’en occuper, d’y entreposer nos déchets, au fil des occupations éphémères etc. De nouvelles strates vont s’y installer. La poussière s’y accumule et la richesse que nous avions perdue sur un terrain réinvestit se retrouve dans les nouveaux abandonnés.

Si nous avions pu prévoir les endroits que nous allions délaissés, si nous les avions réinvestis avant que la nature ne s’y installe alors nous n’aurions pas eu à détruire des espaces qui fonctionnaient de façon autonome et constituaient des richesses pour nos villes. Les projets à valeur écologique ne devraient pas se parjurer en transformant les délaissés en des erzats de nature parce qu’à nos yeux cela serait plus séduisant. Néanmoins, il faut bien comprendre que les fermes urbaines, la transformation de friches ne constitue finalement que l’évolution de notre perception du paysage, leur occupation remplacera celle des jardins et parcs à la française ou à l’anglaise. C’est déjà une transformation que l’on peut percevoir à Londres à Hydes park, des emplacements en friches ont été mis à la disposition des animaux, ruches etc.

Nous formons des isolats artificiels qui le resteront mais qui ont au moins le loisir de se développer sereinement.

Sur une friche, s’installer là où la nature n’a pu le faire, c’est à dire sur nos dalles ou sols usés, faire un travail de transformation réfléchie, se calquer sur le temps long de ses milieux, nous permettrait de mieux les appréhender. Tout n’a pas vocation à être réinvesti, si ces espaces ont été abandonné.

Transformer des bâtiments qui sont désertés avant qu’un biome ne s’y réinstalle apparaît toujours comme une solution, ou alors nous pouvons contourner le problème et considérer qu’il faudrait créer des serres, délaissés, composts publics etc. en lieu et place de nos tours, logements, espaces industriels en phase d’être abandonnés. Repenser nos circuits courts et longs, centraliser nos activités et densifier ces espaces serait un bon en avant possible. Nous ne devrions pas avoir à les inclure de la façon dont nous pensons devoir le faire. Finalement, ces espaces qui pour nous ne représentent rien, sont des opportunités pour nos milieux naturels. Ce qui avait disparu réapparaît grâce à eux. Ils évoluent avec nous, plus qu’ils témoignent d’un passé révolu, ils en sont la transformation.

Que ce soit sans nous ou avec nous, la nature continue de bien évoluer. Notre choix est alors de l’accepter ou de continuer à la rejeter. Telle une marée, descendante et montante, inexorable, elle avance et diminue selon nos appropriations. Contrairement à nous sa logique englobe tous les êtres vivants qui l’habitent, ils y participent et elles les encouragent. Ce système, cette richesse naturelle, notre planète est une singularité, nous n’en avons pas découvert qui soit autant similaires à la nôtre.

Nous même nous ne composons finalement qu’une marge de ce système, une singularité encore une fois, nous nous en sommes marginalisés. Nous sommes rendus incompatibles alors que nos délaissés témoignent d’une tentative de communication de nos milieux et villes. Nous sommes en tant qu’individus et sociétés bien plus éphémères que ne le sont ses biomes qui tentent de nous questionner et que nous souhaitons normaliser.

Sur notre terrain de projet, lors de la visite, notre groupe s’est rendu compte que nos parcs artificiels bien que plaisants constituent de nouveaux délaissés. Sur le territoire de Marne la Vallée où la nature se confond avec nos infrastructures et bâtiments, nos parcs paraissent bien anachroniques. Les canaux, lacs et fleuves que nous y avons installés sont dénués de vies et contraints par nos usages à coté de notre grand territoire et nos paysages laissés à l’abandon car jugés infertiles ou protégés, ces tentatives, ce pastiche de nature paraît bien étriqué. Ne considérer nos allées et parcs que comme des rafraîchissements fait actuellement consensus. Pourtant sur place, parallèlement aux lacs, un ancien passage de chemins de fer, transformé en coulée verte rivalise avec ces grands territoires. Ce goulot de neuf mètres de large, propice aux tags, accueille la plus grande diversité végétale du lieu.

Tous n’ont pas été plantés par l’homme, certains ont été conservés et grâce aux déplacements de nos activités dans les parcs et étangs, cette lisière a pu prospérer.

De même lors d’une visite à Londres, durant l’instant d’une pause dans un parc abandonné, avec un groupe d’amis nous nous sommes rendu compte que les marges, les friches urbaines, les dessous de nos voies auxquelles celui-ci était juxtaposé, constituaient des espaces bien plus riches et le véritable paysage de cet endroit destiné à la promenade. Les installations vouées au sport étaient occupées, pareil pour les jeux d’enfants, quoique, à force de ne pas s’en occuper, quelques plantes s’y retrouvaient et le reste regagnait les mailles du grand paysage.

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Dessin personnel représentant differents contextes de délaissés urbains et leur prolifération, tentative de representation des macles et vacuoles

Ce parc aux abords de voies et rails constituait une vacuole ouverte vers la ville sans pour autant l’avoir souhaité lors de son premier découpage.

Malgré nos tentatives de normalisation, les milieux ressurgissent et nous englobent à notre corps défendant.

On pourrait être péremptoire et considérer que, si ces projets ne sont pas plus écologiques que nos délaissés alors on ne devrait pas y intervenir, est légèrement pessimiste. En effet, une fois ces projets établis, ils participent au brassage planétaire souvent cité par Gilles Clément. Préparer des espaces réfléchis, des méthodes afin de favoriser la création de délaissés paraît être une solution finalement tout autant bénéfique que de conserver leur statut de marge.

Nos tentatives d’occupation des délaissés, bien que constituant de lourdes destructions au niveau des biomes qui s’y sont établis, permettent de créer des interfaces avec de tels espaces. Les projets écologiques cités dans « Nature et Paysage , 2009, les délaissés temporaires » représentent la création de nouvelles lisières, des frontières encore plus floues entre nos activités et ces espaces. Sinon, une fois abandonnées, ces initiatives constitueront des terreaux bien plus riches que ne l’étaient par exemple nos friches industrielles.

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En outre le problème peut être pris différemment, par exemple la création de ferme urbaine dans nos parcs aux pelouses lisses, entraîne l’apparition de délaissés qui n’y existaient pas. De même pour nos toitures végétalisées etc. Ces projets écologiques révèlent leur véritable valeur dans ces espaces.

Pareillement, nous retrouvons à Gallieni ou sur certains échangeurs publics, des projets éphémères et conscients de l’impact de leur passage sur l’environnement qui le transforme en des lieux de réunions et fêtes. Une fois ces lieux disparus, les ordures ménagères regagnent les sols et les insectes les transforment.

Il nous est donc pas impossible d’encourager le bon développement de nos délaissés et de leur biodiversité.

Une tour libérant une place considérable pour nos délaissés est-elle moins écologique en termes de biodiversité qu’un quartier résidentiel ?

La réponse est non mais le problème est que à cette tour, comme pour un quartier résidentiel sera juxtaposée une autre tour, ainsi que d’autre équipements, finalement, la place conservée s’est rapidement vue investie par nos activités. Ensuite s’y crée des délaissés…

Ainsi il y aurait donc un problème de méthode en termes de densité de nos villes et d’organisation spatiale et non forcement en termes de construction pure. Un projet s’il n’a pas une vocation purement végétale ou écologique comme la tour végétale de Portzamparc, n’a pas forcément plus de chance ou outils qu’un autre afin d’accueillir un délaissé diversifié.

L’art de la mémoire le territoire et l’architecture de Sebastien Marot soulève un questionnement important, il parle de sub urbanisme, de palimpseste urbain et en fin d’ouvrage considérant que le petit parc de Lancy ainsi que Rome, est la parfaite représentation de ce sub urbanisme, de ces strates historiques superposées. Alors qu’en est-il de nos délaissés ? Ils sont nos Rome du présent, moins marqués par l’histoire mais ayant en commun le même processus de marginalisation et mutation en ruine et encore cela n’est pas vrai pour tous, combien de nos délaissés portent en eux des passés importants, les bunkers de Verdun devrait il être conserver comme l’est Rome, ne sont-ils pas plus riches et lourds en termes de biodiversité et de passif historique ?

Là n’est pas la question, le problème soulevé par Sebastien Marot est encore une fois celui de nos perceptions, quel passé voulons nous conserver ? Nos guerres et « glorieuses » conquêtes, nos milieux primaires et paisibles, nos édifices religieux et de savoir, nos échecs etc.

Quand Sebastien Marot parle de Lancy, il parle de souvenirs topographiques, pour autant, en fonction de l’époque aucune topographie ne serait la même, conserver notre passé et nos milieux primaires ne passe pas par la conservation des marais qui se trouvaient anciennement sur le site de la ville de Paris par exemple. (Au bois de Boulogne nous avons introduit des pins, de nouvelles strates se créent) Nos délaissés sont les témoins des adaptations de la nature à nos nouveaux territoires, modes de vie et températures. Ils sont tout aussi dynamiques que nous, voire plus. La nature trouve toujours un moyen de s’implanter malgré nos rejets, et nous devrions nous en inspirer. Chaque délaissé représente des conditions climatiques différentes. Nous qui avons tant de mal à sciemment intégrer la nature en ville, les délaissés le font d’eux même et nous n’avons plus qu’à les tailler.

Nous pourrions classer les délaissés, ceux de Paris pourraient représenter des solutions pour ceux de New York, ceux de Nice pour ceux de Sfax et ainsi de suite. De même, lesquels sont en cœur d’îlot, en marge des voies, sur nos places etc. Contrairement à ce que défend Sébastien Marot, il ne me semble pas que l’on doive forcement conserver des topographies, elles viendront de toute façon à changer d’elles-mêmes. Comme le disait Gilles Clément, la biodiversité en s’enrichissant crée ses propres reliefs et non l’inverse. Nous devrions les laisser croître plutôt que de les figer par des barrières, des considérations culturelles ou esthétiques.

De toute façon, les délaissés prolifèrent bien souvent sur nos espaces inconstructibles.

Concernant la représentation des délaissés urbains, les gestionnaires les définissent majoritairement comme abandonnés, la notion de temporaire est également ce qui les caractérise. « Ils sont considérés comme abandonnés, ce sont des ‘‘espaces-problème’’ qui néanmoins peuvent être porteurs d’opportunités de projet, si les acteurs s’en saisissent.» (p.166). Pour 80% des propriétaires, les délaissés sont inesthétiques et renvoient une image d’espace pas suffisamment ou pas du tout entretenu.

Les habitants quant à eux, perçoivent majoritairement le délaissé comme un lieu abandonné, de décharge ou terrain vague, quelques-uns seulement le considère comme un espace vert.

Cette absence d’entretien et le caractère spontané de la végétation le rendent particulièrement appréciable pour certains.

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Dessin personnel de la disposition de nos délaissés, mailles végétales et nos détritus

«Les délaissés urbains : supports de nouvelles pratiques et représentations de la nature spontanée ?» Comparaison des représentations des gestionnaires et des habitants» publié dans la revue Nouvelles .

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Ce même constat ressort du sondage réalisé lors de ce séminaire. La perception des délaissés est propre à chacun et souvent c’est de par leur inaccessibilité que l’on se construit une image personnelle. Tel le mythe platonicien, nous essayons de donner des intentions à des espaces dont nous ne voyons que la partie émergeante. Alors qu’il suffirait parfois d’y adjoindre des jardins et accès pour d’emblée les re qualifier et peut être obtenir un consensus, du moins une vision plus claire. Au bois de Boulogne par exemple, les délaissés se juxtaposent à nos voies et nos parcs, les citadins et usagers les évitent et pour autant ils constituent ce que les habitants considèrent comme étant un avantage pour la biodiversité urbaine. Sans ces espaces délaissés, le bois serait bien pauvre et se verrait amputé d’une majeure partie de sa superficie. Finalement nous essayons de faire les autruches face à ces délaissés, nous savons qu’ils constituent nos paysages mais refusons de nous y aventurer, nous les conservons et les figeons déjà sans le savoir. Nos activités, soit pour retrouver de la nature soit pour un commerce illicite, englobent ces délaissés paradoxalement dans nos intérêts. Ils sont à la fois compris tout en ne l’étant pas comme l’est le chat de Schrödinger.

En suivant cette analogie, tout déplacement de la boite, impact etc. Représente nos activités, celle-ci enrichissent ou au contraire dégradent les chances de survie du chat soit de nos délaissés.

L’ouverture de la boite permet de savoir si nous avons à faire à une décharge urbaine ou à un bois.

Nous avons plusieurs choix, soit refermer la boite avec un nouveau chat à l’intérieur, c’est à dire continuer le cycle d’occupation et de délaissé. Soit refermer la boite après inspection et attendre afin de la rouvrir, donc conserver et laisser croître nos délaissés. Soit nous laissons la boite ouverte, nous surveillons donc le bon développement des délaissés tout en organisant leur non-prolifération. Soit nous détruisons la boite, c’est à dire que nous décidons sciemment de sortir un territoire de nos trames urbaines. Soit etc.

Avec cette comparaison, nous comprenons le caractère hautement incertain des délaissés. Tout y est possible qu’on les conserve ou non. Nos actions aussi mineures soient elles, impactent toujours le contenu et contenant de ses friches.

Si l’on souhaitait réellement supprimer et occuper les délaissés, nous pourrions tenter de végétaliser tous nos toits, créer de grandes fermes urbaines, des volières, serres, ruches etc. Créer des espaces de rassemblements à chaque délaissé, encourager les rassemblements publics etc.

Empêcher les décharges publiques en multipliant les centres de tri, compost etc. Nous n’aurions que des englobés et non des délaissés. Pourtant, imperceptibles, là où une tache aura été commise, une graine tombée par terre, dans nos murs et recoins, nous retrouverions des délaissés.

Nous pourrions les couper, répandre des pesticides et renouveler l’opération dès qu’un espace serait reconquis par la nature. Seulement, sans doute que ce système instable imploserait tout comme cela est exposé dans Ratopolis, nos belles avenues arborées constituent des refuges pour les rats et animaux que l’on qualifie de nuisibles alors que nous dératisons deux fois par an... Peu importe nos tentatives nous serions bien incapables de les supprimer définitivement. Encore une fois une société parfaite, prévenant à tous nos besoins est impossible, restrictive et incohérente.

Un exemple personnel, je m’occupe d’un petit jardin urbain dans ma cour, il est constitué d’une bâche transparente et plusieurs pots en bois, terre etc. Rien qu’à l’échelle de ce jardin qui se trouve en attente d’installation, des plantes ont réussis à pousser, des insectes se sont installés, une gousse d’ail oubliée a germé. Il a fallu moins d’un mois à la nature pour faire le travail que je ne trouvais pas le temps d’accomplir. Ce phénomène est aussi observable pour nos plantes d’appartements.

Le délaissé réagit directement selon son milieu, bien qu’universel, il est spécifique à chaque usage que l’on en fait, il peut être une réserve animalière jouissant d’une proximité avec nos décharges, comme un bois habité par les sans-abris, une plateforme de commerce illicite etc. Il ne fait que répondre aux besoins d’encadrements d’un milieu. Il est l’illustration de ses problématiques.

Combien de délaissés disparaissent avec nous ? Nos terrasses, appartements, jardins et maisons voient leurs espaces appropriés différemment selon les familles et individus qu’ils accueillent. Nos déplacements, déchets ou absences etc. Toutes nos activités créent des délaissés à nos images…

Durant le sondage, lorsque l’on interroge les promeneurs du bois de Boulogne, nous remarquons que l’image d’un quartier d’habitation en R+5 végétalisé leur paraît séduisante.

Pourtant c’est oublier que cette image est due à l’entretien de la population qui l’habite et n’est qu’un état éphémère d’un quartier, que l’on soit en hiver ou en été, nous pouvons à partir de la même image obtenir des perspectives bien moins attrayantes. N’importe quelle façade exposée au Sud peut être regagnée par le lierre, pour peu qu’on la nourrisse, de même pour les autres expositions bien que cela demande des essences particulières et du temps.

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Ainsi, la nature fait d’elle même notre travail de tri, dans les délaissés, les espèces pionnières et nos déchets constitue un humus, puis des espèces endémiques ou exotiques arrivent à s’établir.

Qu’en serait-il si l’on venait juste alimenter chaque friche en eau et compost ?

Nous pourrions obtenir des friches semblables à celle de la photo retenue par les participants. Alors qu’en tentant de créer des fermes urbaines nous venons plier la nature à nos exigences, des plans de fraises et tomates ne sont pas adaptés à la ville de Paris par exemple, mieux vaudrait tenter de créer des fermes naturelles, ainsi dans nos délaissés épanouis, rien ne nous empêche d’y introduire des plantes et arbres fruitiers chers à certains interrogés, des mûres, châtaigniers etc.

Enfin, un projet à valeur écologique qu’il y ait du green washing ou non, n’a pas la prétention d’égaliser les délaissés. Il faudrait comprendre que ces initiatives sous couvert de vert, s’établissent dans nos villes pour des besoins en termes de qualité de vie. Ces arbres ont pour objectif d’aérer nos villes et non d’inviter une biodiversité. Comme le dit Lise Bourdeau Lepage, il réponde à un besoin de calme, de nature de la part des habitants. Que ce soir artificiel ou non n’est pas la question, les fermes urbaines, les terrasses végétalisées sont peut-être plus écologiques mais répondent surtout à une demande de la population. Un délaissé isolé dans nos villes, loin des vacuoles et forêts primaires n’est pas forcement « viable », à terme tout comme le bois de Boulogne, il dépérirait et deviendrait artificiel.

Concevoir des villes poreuses, des ponts et passages destinés à joindre ses isolats aux grands paysages deviendraient les seules façons de les voir perdurer. Sans cela, les fermes urbaines, le green washing, nos parcs et jardins constituent des solutions bien plus adaptées afin d’inviter la nature en ville que nos délaissés. Ce n’est pas anodin, si ceux-ci se trouvent plus aptes à occuper nos espaces de périphérique en lien avec nos paysages.

Ainsi nous invitons nos nuisibles, nous avons détruits leurs paysages, créer une myriade de petits îlots naturels qui finissent par les protéger, créer des accès adaptés à leur taille avec nos canalisations et égouts, créer des perchoirs pour ensuite installer des pics afin de les retrancher etc.

Nos actions sont teintées de contradictions, nous jetons nos déchets à ciel ouvert et nous plaignons ensuite de la présence de nuisibles...Si nous avions prévus des voies parallèles, des composts Urbains, des nids, ruches etc. Nous aurions toujours des nuisibles mais ceux-ci resteraient à leur place et aurait bien moins de raisons d’en sortir. Il en est de même pour toute les activités parallèles, refuges pour sans-abris et commerces illicites. Les délaissés sont finalement des points de rencontre, ce sont des espaces d’accueil, des espaces de reconstruction sociale plus que de construction naturelle.

Vers une forêts des habités ?

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Face à nos perceptions et appropriations...

On parle d’invisible alors que nous ne faisons qu’occulter ses vues, nous savons pertinemment ce que nous pouvons y retrouver et décidons qu’il n’est pas de notre ressort de les occuper. Qu’est-ce que nous voudrions y retrouver alors que nous faisons comme si ces délaissés étaient condamnés puisse qu’ils ne nous intéressent simplement pas. Pourtant des projets encadrés comme Bellastock s’installent à partir de friches. Ces occupations éphémères nourrissent ces biomes en attente d’usage. Finalement, n’est-ce pas là tout l’intérêt de leur fonction ?

Les terrains vagues se renouvellent sans jamais perdre leur identité naturelle tant qu’on ne les rase pas, ce sont des places publiques et des forêts. Plus qu’un aveu d’échec de ne pouvoir tout quadriller et normer, nous devrions considérer ces espaces comme nos dépendances, ce qu’ils sont déjà. Embrasser leur caractère imprévisible et incertain, prévoir des espaces en leur sein pour nous accueillir plutôt que de les enclaver au milieu de nos espaces utiles, faire ce que nos forêts ont naturellement su établir en fonction de nos promenades etc.

Ces considérations posent autant de problèmes qu’elles en résolvent, par exemple si nous avons des délaissés c’est parce qu’il est plus facile d’y acheminer nos déchets plutôt que de se rendre dans une décharge, alors soit, transformons ces espaces pour répondre au besoin de la population, mais comment rendre cette vision séduisante, si nous en faisons un compost alors cela demande de trier les déchets etc. Nous nous retrouvons face aux mêmes questionnements. Pouvons-nous réaliser des tableaux de natures mortes comme le propose Patrick Bouchain ? A l’abandon, comment être certain que les espèces s’y porteront bien ? La réponse est toujours la même, les délaissés et leur futur ne dépend que de l’empirisme. Certaines tentatives témoignent d’idées porteuses d’espoir, d’autres finissent par être des échecs tout en étant des victoires pour nos délaissés. Les délaissés sont finalement un combat existant depuis l’établissement de nos sociétés, tel Diogène dans son tonneau, nos « abandons » se marginalisent d’eux même, pire nos actions afin de participer à leur reconstruction les encouragent à leur rejet ou alors les englobent au dépend d’autres. Comme nos architectures, à forces de destruction, d’innovation, tendent à rester éternellement occupées et le plus efficace possible, nous formons inexorablement des délaissés. Créer des espaces transformables, ré utilisables, faciles d’entretien ou éphémères, participerait à la normalisation de nos délaissés. Comme tout évolue, tout relève de l’empirisme et de l’éphémère. Nos délaissés arrivent à s’adapter mieux que nous le faisons aux besoins de nos villes, de ses habitants et de sa biodiversité étant donné que ce sont des lieux d’expérimentations constants et les seuls à même de l’accueillir. « Comment se fait-il que les délaissés soit plus adéquats à l’établissement d’une biodiversité et la reconstruction, où au déploiement d’activité et d’individus que nous avons tenté d’inviter sans pour autant les abandonner ? » Comment dépasser ce paradoxe ?

Qu’est-ce qu’un abandon ? Jeter nos ordures dans un parc ou un rebord d’autoroute est un abandon ? N’est-ce pas plutôt y mener une activité ? Les transformer à d’autres perceptions et usages ? Ne pas venir en aide à un sans-abris pour lui donner un toit, est-ce un abandon ? Par son aspect et comportement, il nous semble déjà rejeté ou alors cela n’est même pas perceptible. Il existe déjà des centres d’aide et de soutien, des centres d’accueil, ce sont des empilements d’actions qui mène à la marginalisation plus qu’à l’abandon. Un sans-abri s’établissant en rebord de voie est-il abandonné alors qu’il a réinvesti un espace faisant partie de nos mailles ? Un arbuste est-il abandonné lorsqu’il a pu pousser en lisière de bois et constituer un début de microcosme ?

Ce qui se marginalise est déjà plus ou moins répertorié. Je ne pense pas finalement que nous pouvons parler d’abandon. Tout comme la nature transforme nos friches urbaines, nous les transformons en ce qu’elles deviennent ; libre à nous de décider comment nous souhaitons les qualifier. Gilles clément parle de Tiers paysage et de délaissés, il me semble que les termes d’occupation éphémère et renouveau paysager seraient plus appropriés s’il on souhaite les investir.

Afin d’illustrer et essayer de répondre à la question exposée le plus succinctement possible dans un premier temps, nous pourrions nous fonder sur les bidonvilles. Ils sont l’image même du paradoxe des délaissés, ici toutes les considérations qui se sont marginalisées arrivent miraculeusement, parfois à constituer un équilibre. Nous y observons un désir d’être paradoxalement englobé et accueilli.

Le bidonville c’est presque tout ce qui est préconisé par nos initiatives écologiques : le moins de minéral possible, le plus de diversité écologique, des cultures urbaines, une symbiose entre nos milieux et habitats, une économie matérielle, des composts improvisés etc.

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Dessins de nos palimpsestes urbains, et agricoles.

C’est cette répétition qui mènent finalement à la création de délaissés.

Pourtant le bidonville est insalubre et donc contraire à notre vision d’une ville habitable, propre et fonctionnelle. Mais en réalité il suffirait de s’inspirer du bidonville et surtout de sa densité. Pour des densités impressionnantes, ses lisières et cœurs se confondent étant donné que l’on n’y coupe pas les arbres ceux-ci servant parfois de fondations, on n’utilise pas de pesticide et les végétaux s’organisent selon nos déplacements plus que par un découpage arbitraire. Le bidonville est souvent accessible. A l’instar de nos délaissés regagnés par la nature, nos voies de chemins de fer, nos places abandonnées se transforment en ville. Il faudrait insuffler cette ingéniosité et ces densités dans nos villes et avenues afin de pouvoir envisager de vrais projets écologiques.

S’ils le pouvaient, les bidonvilles s’établiraient sur nos toits par exemple.

Le problème est donc encore une fois l’enclavement, tous ces espaces inaccessibles pourraient être investis par des individus ou êtres vivants pour lesquels ces lieux représentent désormais des nécessités. Nos toits, avec la perspective des toits terrasses, nous permettaient d’envisager une myriade d’occupations diverses, malheureusement ils sont relégués à des jardins de cailloux où la nature peine à s’établir, contrairement à nos anciennes fermes qui malgré leur coté insalubre permettaient par certains accès aux insectes et oiseaux, d’y établir des nids et foyers protégés sur et dans nos toits.

Si les friches sont réinvesties, c’est par ce qu’elles sont accessibles contrairement à l’idée selon laquelle on les aurait abandonnées. Ainsi, au lieu de les réinvestir alors qu’elles le sont déjà, nous devrions s’il nous est vraiment nécessaire de les transformer, au moins leur retrouver des emplacements adéquats,

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les déplacer ou en recréer de nouveaux et ensuite envisager y produire un projet à portée écologique ou tout autre entreprise ou édifice.

Si nous ne pouvons les inclure, nous pouvons les produire car nous l’avons déjà fait. Néanmoins, en reprenant l’exemple des bidonvilles, c’est ce que nous faisons à l’heure actuelle, en prévoyant des emplacements marginalisés, nous leur donnons encore plus les moyens de s’exclure.

Si nous pouvions leur donner les moyens de produire des villes auto construites, juxtaposées plus qu’en retrait, cela permettrait peut-être de « flouter » nos lisières plutôt que d’y marquer nos différences.

Par exemple, certaines favelas et bidonvilles brésiliens se confondent avec les centres urbains, des stades, écoles et habitations auto construites, ils peuvent soutenir la comparaison face à aux barres d’immeubles. En cela, nous ferions presque de la paupérisation réfléchie.

Nous sommes tous d’accord pour dire que détruire un bidonville ne constitue pas une solution pour un problème global et pourtant nous continuons de le faire. De même pour les friches et tout autre délaissé. Nous y installons une nouvelle population, nous gentrifions et y créons des nouveaux quartiers.

C’est oublier que les déplacements de populations créent de nouveaux espaces marginalisés, ces nouveaux quartiers se transformeront et créeront leur propre marginalité au lieu qu’on considère avec moins d’intérêt, et les bidonvilles se constitueront sur d’autres décharges et espaces délaissés jusqu’à ce qu’on les éradique de nouveau. On se doit de gentrifier et paupérisé selon les besoins.

En partant de cette observation, Patrick Bouchain considère que les délaissés sont le fruit de nos productions.

Cette phrase est à remettre en perspective, certes des espaces sont délaissés et perdent de leur intérêt premier dans nos villes, que ce soit des friches, des places abandonnées etc. Souvent c’est du fait de leur positionnement propice à une marginalisation, des activités parallèles qui y sont investies, des habitants qui déménagent ou disparaissent, des destructions et accidents, du fait des nuisances sonores, olfactives, sensorielles qui peuvent y être juxtaposées, des populations animales qui y ont trouvé un intérêt etc.

Ce serait simpliste de considérer que ces espaces se réduisent à des simples rejets de nos sur consommations.

Phillipe Vasset explique dans son livre blanc qu’il s’est rendu sur les délaissés et loin de n’avoir qu’a répertorier des friches et abandons industriels, il a trouvé des espaces clandestins, des activités marginales comme des terrains de courses, de « sport », des espaces de convivialité, des bidonvilles et des habitations. Ces espaces sont encore une fois des espaces de liberté pour différentes sensibilités ne se trouvant pas englobées par nos réalisations, effectivement en cela nous pourrions croire qu’il y a une surproduction, mais en réalité se sont des espaces qui ont su s’adapter et transformer selon ces productions. Sans elles de tels espaces ne serait pas imaginables.

Le problème entre un projet écologique et une friche, c’est sa proximité ou non avec les mailles évoquées par Gilles clément. Un projet écologique bien souvent au lieu de réaliser des ponts, continue de former des enclaves, des petits espaces ne subsistant pas sans notre présence… Alors que les délaissés, tels que les bords d’autoroutes, de nos rails, les grandes coulées vertes, les zones industrielles en marge reliés à nos voies et bois etc. Grâce à leur « proximité » avec nos grands paysages, ils bénéficient d’échanges, et d’un dynamisme constant. Même quand nous nous y rendons, et nous approprions l’endroit, nos activités éphémères n’y effacent pas les lisières. De même, mais cela est visible à une échelle plus restreinte, en alimentant nos délaissés urbains avec nos déchets, en empêchant la présence d’oiseaux sur nos terrasses ou fenêtres, en arrosant nos rues et parcs par des jets d’eau puissant nous contribuons malgré nous à faire en sorte que seuls les délaissés puissent constituer de véritables refuges à nos oiseaux et insectes. Les projets écologiques, bien que bienvenue, et tentant d’inclure des considérations plus équitables ne contribuent finalement qu’à rejeter toutes les activités qui avaient pu regagner ses espaces. Certaines arrivent à cohabiter avec nos philosophies et besoins mais une grande partie de ce qui fait la richesse des délaissés reste « incompatible » avec certaines de nos visions écologiques. Nos rez de jardins et haies non entretenues contribuent bien plus à la richesse de nos petits villages que la majorité des aménagements de propriétaire, et même leurs potagers, bien moins intéressants pour la faune que ces refuges. De même, nos composts en ville, sont enfermés dans de belles boites afin qu’ils ne constituent pas une gêne olfactive, cela est presque contraire à l’idée d’un compost, celui-ci est censé permettre la création d’un micro-biome, les insectes s’en alimentant pour enfin fertiliser les terres. Sans le Tiers paysage que nous avons participé à constituer, nous ne pouvons pas espérer produire des friches équitables et durables en milieux urbains.

Le problème est donc le fait d’enclaver des considérations extérieures et non pas une surproduction simpliste, nous pourrions produire tout en laissant à l’abandon. Sur la sélection d’images faites en début de semestre, celle de l’initiative d’avoir placer des tentes en villes me touche profondément.

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Elle illustre plusieurs problèmes des délaissés, lorsque nous les mettons en lumière nous nous rendons compte de la place qu’ils prennent, des dépendances qu’ils représentent pour une partie de notre population et surtout à quel point ils pourraient être simples pour nous de les englober ou du moins d’y être juxtaposé. Rien n’empêche par exemple en arrière-plan qu’il puisse exister des berges semblables à celles qui existent actuellement, le fait d’inviter ces délaissés n’est pas une destruction contrairement bien souvent à leur exploitation. Néanmoins, nous pouvons aussi nous demander si les sans-abris iraient vraiment investir ces espaces, tous semblables, alors que les bidonvilles expriment leur individualité. Ici, ils sont à la vue de tous alors qu’ils avaient sciemment décider de s’éclipser. Il est de même pour les délaissés, nos carrés de verdure urbaine nous montre bien qu’il ne suffit pas simplement de les accueillir.

Il faut accepter de les laisser s’installer pour ensuite venir tenter de les introduire à nos mailles.

Est-ce que l’on peut dire que nous avons une conscience écologique urbaine parce que nous trions et créons des ruches ou parcs et réserves, alors que nous produisons de trames de gazons verts détachés de nos sols, parfois en contradiction avec eux, et décimons la majorité de nos espaces primaires ?

Lise Bourdeau Lepage parle d’une conscience écologique, n’est-ce pas là plutôt du green washing ?

Un acte de pénitence pour justifier nos écueils… Au moins nous nous évertuons à recréer.

Un exemple simpliste mais les craquelures de nos voies bétonnées ne sont que la résurgence de nos sols, si nous pouvions prévoir des routes plus poreuses, où les quelques herbes folles et racines pourraient subsister sans causer de tels heurts, nous n’aurions qu’à passer avec une moissonneuse batteuse adaptée plutôt que des aplatir au rouleau compresseur et au goudron. Cela consommerait les mêmes moyens, pour moins de temps et autant de main d’œuvre, il n’y aurait pas de séchage, pas d’erreurs plus graves que celles qui existent déjà. De plus, la question ne se poserait pas si nous étions capables de soulever nos voies. Encore une fois, il y a un problème d’enclavement, de perception et de méthode.

Nous pourrions revenir sur la question de l’argent. Pourtant je ne crois pas qu’encourager la création de nouveaux emplois, des villes fondées sur des réseaux habitables, assainir et tempérer nos voies, inviter une frange de la population à s’investir différemment, constitue un problème économique. C’est plus un problème de moyens, d’échelle, de temps et de conscience. C’est un mouvement collectif qui ne se limite pas au tri de nos déchets, à la mise en place de jardinets urbains où le fait de se priver de l’usage de sa voiture.

Laisser des communautés investir nos friches urbaines avant qu’elles ne tombent en ruine, comme ce fut le cas de Bellastock et des grands voisins, encourager donc cette forme de paupérisation, est bien plus écologique, économique, inventive et multi culturelle que nos rejets. C’était presque un bidonville organisé. Davantage de temps aurait permis d’entrevoir encore plus de possibilités pour ce genre d’initiatives re investissant et s’inspirant des délaissés (nous pouvons reparler du green washing, par moment nous pouvons comparer les grands voisins à un incubateur, pour autant peut-être faut-il le voir plus comme un incubateur social et écologique qu’économique. Nous revenons à la question du temps soulevé par Lise Bourdeau Lepage ) Faire émerger une forêt d’homme. cf foret des délaissés

Encourager les appropriations et l’apropriété ? ( Le non-agir de Lao Tseu ? ) Le végétal, la biodiversité ne se soucie guère de nos frontières. Ils se soucient des endroits non touchés par nos pesticides et où nos déchets ménagers s’accumulent. Par contre la propriété n’est pas forcement un mal, comme nous montre l’exemple de la ferme du bonheur, le droit pastoral et de la propriété n’a pas eu raison face à l’établissement de cet espace de liberté. Il n’y a pas forcément de contradiction entre le mobile et l’immobile.

Photos des Grands Voisins

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Friche de « la belle de mai» à Marseille, reinvestie et en évolution

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Le palais de Tokyo, ou un « délaissé » occupé

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D’un phénomène qui nous englobe plus que nous l’englobons.

Enfin nous parlons d’anthropocène n’est-ce pas bien prétentieux ?

Idem lorsque nous parlons d’écologie et de pollution, si nous venions à tout perdre, la nature elle n’aurait sans doute rien perdue, elle se renouvellerait et constituerait de nouvelles espèces répondant aux besoins d’écosystèmes ténus. Pour chaque espèce que nous perdons ou faisons disparaître, d’autres se créent ou se transforment sans que nous n’ayons rien à faire. Au contraire, la nature s’adapte à nos actions, elle se transfigure elle-même. Un documentaire de Yann Arthus Bertrand et Michel Pitiot soulève cette question, ils parlent des déchets de nos pèches et de leurs empreintes carbone déplorables, pourtant ils nous présentent ensuite des images de ses accidents de pèche, des cadavres de poissons qui alimentent des dizaines de requins blancs, des colonies de plancton et micros organismes s’organisant naturellement en filets bio luminescents afin de récupérer nos déchets, plusieurs espèces nouvelles et que nous ne pouvions pas observer avant l’arrivée de nos technologie se partagent les restes de nos butins.

Tout comme les populations d’oiseaux migrent selon celle des rongeurs, végétaux etc. Soit la richesse des viviers disponibles, la biodiversité récupère et traite sans que nous ayons à le faire nos déchets.

Par exemple depuis quelques années des scientifiques observent l’apparition de larves capable de consommer nos plastiques et hydrocarbures non renouvelables.

Lorsque nous créons nos villes et rejetons des insectes avec nos pesticides, nous les attirons avec nos déchets, nous piégeons nos rats et tentons de les chasser alors que nous avons supprimé leurs prédateurs dans nos villes et on leur crée des réseaux de galerie refuge. Nous tentons de mimer son organisation, en créant nos ruches, nos sources, nos panoramas, nos concentrations végétales et animales mais nous sommes encore bien incapables de l’égaler. Lorsque nous parlons d’anthropocène, c’est oublier que les délaissés sont la preuve que nous sommes démunis à tout contrôler. Il suffit de voir nos œuvres de sciences fictions, même dans nos utopies, dans nos drames et comédies, malgré le coté hautement artificiel de ces productions, nous sommes toujours capables d’identifier des délaissés.

Le film « la machine à explorer le temps » est une belle vision des délaissés par exemple, d’un côté nous avons les élois des hommes naïfs, vivants dans des friches de nos villes et à la surface d’une planète conquise par la nature. De l’autre, nous avons les morlocs, habitants nos délaissés et égouts tels nos rats actuels. Finalement, ces deux visions témoignent à la fois de nos problèmes de perception quant à la question du « beau » délaissé que l’on rattache souvent à nos projets écologiques et les « mauvais » délaissés constitués par nos déchets et manquements. Sur des questions de rapports à la nature, les elois et morlocs sont semblables. Ils n’ont pas plus d’impact l’un que l’autre sur leur biodiversité, au contraire ils participent chacun à la constitution d’un tout, du moins dans les films, dans les romans, c’est une question bien plus épineuse et développée où les morlocks sont un peuple fondé sur la machinerie et l’industrie, les elois n’étant qu’un bétail artificiel à la surface.

Les films ne font qu’effleurer ces questionnements, ils parlent plus d’une nature poétique et romantique à la Rousseau qu’ils ne font une réelle critique ou analyse du procédé des délaissés. Pourtant les films et les romans se rejoignent et parlent de dilemme moral et d’un certain scepticisme de l’industrie tout en concluant sur une glorification des apports de nos règles et sociétés ainsi que l’intérêt d’une certaine paupérisation.

Ce que nous pouvons tirer de ces deux médias, c’est bien qu’allumer une bougie, c’est projeter de l’ombre et que dans ses ombres se trouvent des richesses insoupçonnées, bien qu’il soit plus question de cauchemar dans ces exemples. Sans nos technologies nouvelles, nous ne nous remarquerions même pas leur existence, sans la destruction de nos biomes pour y installer nos servitudes, ils ne pourraient pas se recréer. Ce que l’on considère comme polluant participe parfois à la biodiversité et inversement.

L’objectif n’est pas de dire que nous devrions continuer à ne pas se soucier de notre planète, ou tenter de mettre en œuvre des projets écologiques. Il faut comprendre à quel point nous sommes en décalage avec nos environnements, et que cela est naturel et logique. Toutes ses richesses que nous rejetons et que finirons peut-être par détruire, par un processus long se renouvelleront toujours.

Nous ne sommes qu’un terreau, une part de la biodiversité que nous pouvons juger comme surproductrice ou obèse, mais nous ne la supplantons toujours pas. Avec notre surpopulation, il devient de plus en plus difficile de répondre à chacun de nos besoins, alors qu’avec nos avancées technologiques nous en sommes de plus en plus capables. Nous ne sommes qu’une espèce ayant construit d’immenses ruches, nous contrôlons comme le font des prédateurs et herbivores, nos populations d’espèces animales et végétales capables de nous sustenter. Tout comme les prédateurs laissent les végétaux en leur périphérie, les herbivores, les carcasses, les grouillants occupent les sols et

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La question est donc : Pouvons-nous vivre sans supprimer des délaissés ? Tant que nous serons incapables d’inviter la nature dans nos projets et son bon développement en parallèle de nos activités, alors effectivement nous aurons toujours des délaissés. Si nous n’y arrivons pas, nous pouvons toujours constituer des réserves, participer aux déplacements des populations animales, limiter les accidents environnementaux, pour tout ce que nous détruisons, nous pouvons recréer ailleurs et nous le faisons déjà. A l’heure actuelle lorsque nous faisons des projets écologiques de fermes urbaines, ruches, parcs etc. C’est souvent pour normaliser un délaissé et supprimer les appropriations faites par une frange de notre population et aucunement pour obtenir un environnement plus responsable. Au contraire, c’est presque infantilisant, les véritables fermes urbaines écologiques n’ont rien à voir avec nos potagers urbains, souvent car leurs terres sont plus vielles et riches. Les strates y sont adaptées et certaines lisières continuent de les alimenter. Nos terrasses végétalisées n’ont des sols qui se renouvellent que par notre action, à aucun moment constituent t’elles de véritables friches et réserves animales si nous ne sommes pas là pour cultiver ou y inviter des espèces passagères capable d’y apporter leurs poussières.

En conclusion, puisque toutes nos productions sont culturelles, c’est plus en souhaitant surveiller et laisser croître ses délaissés que nous nous démarquons des espèces animales, pour elles, ils sont des refuges et moyens de survie, pour nous ils peuvent être des bois ou devenir des réserves. Cet intérêt écologique bien ou mal placé, témoigne de notre capacité à prendre du recul. Bien que nous essayions toujours de porter secours à ces espaces, les délaissés nous encouragent à avoir une attitude réfléchie et réflective par rapport à nos actions, et avant de vouloir les occuper, nous devrions commencer par mieux les étudier.

Nos pèches créent autant qu’elles capturent en termes de biodiversité, maintenant, la question est à quel point nous consommons de l’énergie et impactons notre croûte terrestre et notre couche d’ozone. Le problème est la pollution de nos sols et de notre air, les projets à portée écologiques dans nos villes, n’ont pas pour vocation de les assainir étant donné que nous avons fait disparaître nos sols et canopée rafraîchissante. Nous tentons d’exécuter presque un retour en arrière. Ces projets bien que pouvant être attaquables quant à la question du green washing, répondent parfaitement à nos besoins actuels, ils sont même le pansement et la conséquence de telles démarches. Lorsque McDonald se targue d’utiliser moins de plastique, replanter des arbres et de devenir une entreprise verte, c’est oublier que c’est la somme des processus en périphérie qui nuit vraiment à notre biodiversité, pour emballer les steaks congelés ou même les coupes en carton recyclé, l’entreprise continue de consommer du plastique. Que nous occupions un espace pour l’habiter, minéralisons nos voies et créons des avenues vertes afin de nous protéger des fortes chaleurs, c’est une nécessité de nos façons d’occuper l’espace, c’est une raison primaire d’avoir accès à un espace habitable et non d’un véritable intérêt écologique. De même, nos industries témoignent d’un besoin d’avancée et ce n’est que l’évolution naturelle de nos nids et façons d’expressions. Lorsque l’on coupe un arbre pour avoir du papier, c’est un besoin de notre espèce et sans cela nous ne pourrions communiquer. En revanche, ce dont nous sommes capables, c’est de contrôler nos actions, trier nos déchets, limiter nos actions polluantes (déplacements, consommation etc.) et nous le faisons déjà. Néanmoins il faut comprendre que jeter son mégot en ville n’est pas la même chose qu’en forêt. Il ne faut pas se flageller en traitant nos déchets en ville, tout en les entassant dans nos délaissés par la suite. Il ne faut pas installer des fermes urbaines tout en venant y détruire un pan significatif de notre biodiversité. En voulant englober, nous nous marginalisons de nos milieux sans qu’ils aient à le faire d’eux même.

Si nous nous revendiquons de l’anthropocène ce ne devrait pas être pour nos infrastructures et trames inconséquentes. Finalement ce n’est que du bio mimétisme, nous devrions réfléchir au fait que nous sommes capables désormais, et nous l’étions déjà, de produire des énergies vertes, des plateformes et tours immenses accueillant des millions d’hectares de sols, des routes surélevées et coulées vertes profitant de notre présence de façon bénéfique etc. Ce que nous montre les délaissés, ce sont les limites de nos perceptions et de nos systèmes, les graminées, graines, insectes, bactéries parviendront toujours à s’établir malgré nos routes bétonnées et bâtiments, la nature nous recouvrira comme nous essayons de la recouvrir.

En fait, il faut le vouloir pour ne pas être écologique. Ils existent, et ils existaient déjà plusieurs solutions, projets et idées afin de laisser croitre nos délaissés en parallèle de nos usages, nous n’en ferons pas un listing. Ils seront toujours présents peu importe nos actions. Libre à nous de décider d’encourager ou non leur établissement, pour cela, plus que de congratuler une marque à consommer moins de plastique pour leurs gobelets, nous devrions adapter nos moyens de consommation afin de ne pas avoir à les utiliser. Le problème n’est pas notre degré de consommation, il réside dans les moyens employés. Les fripes, entraides urbaines sont bien plus écologiques que nos fermes à l’échelle globale (C’est un autre sujet, même un petit commerce peut parfois s’avérer à son échelle aussi polluant qu’une grosse entreprise )

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Pour résumer, on en revient toujours à la question de la perception et de l’appropriation, selon nos cultures, moyens, histoire et nature nous n’avons pas les mêmes besoins, et impact en termes d’écologie et de biodiversité. En revanche, nous venons tous occuper des délaissés et cela constitue une perte, les traiter avec respect, les investir convenablement, participer à leur bon développement est universel et accessible à tous. Se demander si un projet est écologique est simple, il faut savoir s’il répond à un de nos besoins primaires ou secondaires, si son établissement implique la destruction d’une faune existante et si nous sommes capables de conserver cette faune, de la déplacer ou de la faire croître. Si ce n’est pas le cas, peu importe tout le vert que l’on pourra y apporter, cela ne constituera que du green washing s’il on se targue d’être écologique.

Par exemple dans le cadre de nos pèches, bien nous dépassions les quotas, nous connaissons les chiffres des populations que nous chassons afin qu’elles ne disparaissent pas et nous sommes encore bien incapables d’établir combien d’espèces plus profondément enfouies profitent de nos chasses.

En cela, pouvons-nous dire que nous sommes si inconséquents ? En revanche, dans le cadre des forages pétroliers, nous savons à quel point cela peut détruire nos milieux alors que le nucléaire malgré Tchernobyl et Fukushima est bien moins polluant et a permis parfois la conservation de forêts aux dépend de nos civilisations. Bien que d’apparence plus dangereuse et parfois moins écologique du fait des fumées de réacteurs et des déchets nucléaires, elle reste une des énergies les plus vertes à l’heure actuelle. Là nous pouvons dire qu’il y a une inconséquence et de même lorsque nous détruisons des friches urbaines et industrielles pour y installer des bâtiments aux labels parfois faussement verts.

Finalement il nous reste toujours à mesurer quel impact nous souhaitons avoir selon l’envergure de nos différents projets.

Avec le temps, l’avancée des technologies, l’accès à des matériaux renouvelables de moins en moins coûteux et difficile à produire, des pratiques plus consciencieuses, des populations plus facilement gérées et logées etc. ce vers quoi, il me semble nous voir tendre fébrilement. Nous pouvons espérer obtenir alors des réseaux de délaissés riches et encouragés par nos activités, des villes moins minérales mais ne se limitant pas seulement à des gazons. En étant plus pragmatique, en tant qu’architecte, il me semble qu’une première action réfléchie serait lorsque l’on se retrouve à travailler sur une parcelle, répertorier les délaissés avoisinants et ceux déjà présents sur le site, savoir s’il est possible de les conserver, voire de les agrandir, d’y juxtaposer un banc ou une trame végétale.

L’étude de la pédologie permettrait par exemple de savoir si les sols de ses délaissés sont comparable à d’autres, qu’elles sont leurs évolutions possibles et traitements, comment pouvons-nous nous installer sur des terrains sans y connaître la nature des sols ? Ensuite nous viendrons placer un projet qui selon les moyens octroyés, pourra se doter d’une toiture, de façades vertes, de matériaux renouvelables à l’empreinte carbone réduite, ou tout autre moyen afin de limiter ses surcoûts en termes de consommation et de participer à la végétalisation de nos villes. Enfin alors pourrons nous en venir aux formes du bâtiment, permettre un accès aux toits via des raccordements aux sols plus aisés ce qui autoriserait par exemple de limiter nos détachements par rapport à ceux ci. Il est plus facile pour un insecte de monter deux étages afin d’occuper un délaissé plutôt que 10 et pourtant cela lui est réalisable. C’est plus ou moins ce que nous faisons déjà et avions parfois tenté d’établir, il suffit d’ajouter quelques étapes, perception et appropriation supplémentaires à cette routine.

Prosaïquement un terrain vague, c’est à dire des espaces indéfinissables, l’évolution du terme pour délaissé peut évoquer un désir de définition et de re qualification de ces terrains. On aurait pu les appeler des floues naturels, des friches, des bosquets, des décharges naturelles, mais l’on préfère la notion de délaissé, soit laissé sans secours ou laissé pour compte. On considère que l’on peut venir à leur secours, alors que d’eux même ses espaces se régénèrent. Dans ces délaissés nous pouvons voir de l’espoir, ils sont les territoires de nos pestes, là où ils peuvent s’épanouir sans peur d’être dompter.

Nous y voyons nos productions retourner au cycle de la nature, abandonnées et enfin sorties de nos circuits courts, ils servent de refuges, nids, ruches, terreaux, ils redeviennent des bois, des plaines, déserts où tout autre nouveau paysage.

Nos architectures sont-elles faites pour durer ? Ne devrait-on pas s’inspirer du dynamisme de ces espaces, accepter que nos bâtiments et même nos plus hautes tours finiront par s’écrouler.

On s’est rendu compte d’un problème avec le temps tout en l’ayant causé et nous trouverons des solutions avec le temps en les ayant enclenchées. Les délaissés sont à la fois des espaces pragmatiques, théoriques et d’expérimentations.

Indissociables et discrets, parfois bruyants et gigantesques. Ils n’ont pas d’échelle.

Ils sont littéralement l’avenir et le point de départ de nos villes et ouvrages, quand nous ne serons plus, ils auront toujours été...

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Deux visions d’un délaissé, à l’instar des Morlocs et des Elois de «La machine à explorer le temps», les délaissés sont des espaces duals.

Parmi la végétation de la seconde photo, nous pouvons clairement observer les strates et déchets présentent sur la première image.

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Représentation métaphorique du Green Washing ( ici on rajoute du vert au végétal, cela souligne l’incongruité d’un tel phénomène ), ainsi que des exemples concrets du phénomène à l’échelle de nos marques.

La production d’un emballage vert se fait sur un temps très court alors qu’il faut un temps long pour pouvoir observer les bénéfices d’entreprises écologiques ou ne serait ce que faire pousser un arbre.

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extrait de Nature & Paysages, les rencontre 2009, Les délaissés temporaires

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De l’évolution d’un même bâtiment selon le contexte, les solutions écologiques passives et actives, appropriations, juxtapositions etc. Nous obtenons différents résultats. Le bâtiment est-il toujours le même ? Cette question se rattache à celle du bateau de Thésée et de Neurath, en est-il de même pour les délaissés ?

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Reusing motif

To create anew 25

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