Mémoire 2022 - Monjou Antoine

De l’occupation des friches à l’hybridation des typologies de serres en milieu urbain Les villes mutables Mémoire de fin d’étude

DE 3 : Expérimental : ‘Rendre visible’ / Territoires sensibles / ‘Chemin faisant, art et cultures de la marche’ Encadrants : C. SANDRINI et A. AVRIL Etudiant : Antoine.D.V Monjou 2021 -2022 M2 S9

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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE de PARIS VAL-DE-SEINE Architecture / 2nd cycle de MASTER / S9 - Ecologie - DE2 Mémoire de fin d’étude présenté par Monjou Antoine Sous la direction de Clara Sandrini, André Avril et Guillaume Meigneux pour le pré mémoire du S7 Et avec la participation de Léo legendre et Laurent Gaissad, ainsi qu’a Nadil Roudil pour le S8.

Ainsi qu’un encadrement en début de S9 par Fazia AliToudert, quelques conseils de Marc Benard, Philippe Zourgane et Jean Marc l’Anton.

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Remerciements.

Ces remerciements sont d’abord destinés à tous les élèves que j’ai pu rencontrer durant mes études, leurs perceptions ainsi que leurs aspirations futures, ont toutes participé à l’élaboration d’une pensée multipolaire.

Chacun aura de part son travail, de simples conversations ou même des bonjours participé à l’élaboration d’une pensée plus complexe sur ce qui ne se voit pas en premier lieu.

L’architecture n’est jamais un fait uniquement personnel, elle est la superposition d'expériences et de ressenties.

Je remercie aussi tous les professeurs avec lesquels j’ai pu travailler. Leurs encadrements ont été un moteur d’action et de remise en question constant. Leurs connaissances, surtout, toutes transversales et uniques de part leur subjectivité, ont participé à l'élaboration d’un tableau commun, apte à diriger un cursus universitaire dense, de ce que peut être l'état de l’art de l’architecture aujourd’hui. Cela a pu passer de sujets divers passant tantôt de la sociologie, au paysagisme jusqu'à l'urbanisme et au détail architectural.

Pour le temps consacré, je les en remercie.

Enfin, j’aimerais avoir une pensée plus locale et subjective envers ma famille et mes amis, sans eux, le travail n’aurait jamais abouti. Tous ont contribué que ce soit humblement ou continuellement à l’ouverture d’une pensée vers des espaces autres. Sans eux, l’idée même ne serait ce que d’évoquer la thématique du délaissement ne m’aurait jamais effleuré l’esprit. Non pas parce que l’un ou l’autre aurait participé à un phénomène de délaissement personnel ou généralisé, mais plutôt parce que chacun de part leur expériences personnels et leur propres délaissements, leurs propres oubliés et ainsi les miens, m’ont fait comprendre que nous étions face à un phénomène global.

Une sensation qui transcenderait nos individualités, un thème tout à fait observable universellement et pourtant unique de part l’originalité de chaque rencontre.

L’échange permet une introspection objective de chacun. Surtout, le soutien de tous les groupes d’amis avec lesquelles j’aurais pu discuté de mes préoccupations pour ce mémoire aura toujours été bénéfiques, souvent innatendu et fondamentalement nécessaire. Tous les participants m’auront supris de part la pertinence de leurs propos et écoute.

Enfin je tiens à saluer la providence sans qui rien ne se ferait pour personne. Puisse t’elle sourire à tout ceux necessitant sa présence.

Cette foi à l’auberge fait partie des racines de la providence dans l’homme. Croire à un gîte, c’est croire en Dieu. ( l’humanité ) L’Homme qui rit - Victor Hugo

Mots clés.

Délaissement urbain / Serre / Ville nature / Agriculture / Architecture / Symbiose / hybridation / Smart City / Small City / Principe d’incertitude / Double peau / Patrimoine / Friches / Nature / Culture

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Avant propos.

Suite à la présentation du mémoire à l’oral, il s’est avéré que celui ci se trouvait encore quelque peu incomplet, du moins sa lecture pouvait paraître parfois obscure, notamment, une remarque se sera démarquée du lot : les thématiques semblent floues, voire les notions seraient elles en train de jongler de l’une à l’autre.

Les recherches auraient été effectuées et que cela se ressent apparemment, seulement, les passerelles entre chaque sujet se créeraient à postériori, telles, justement, des notes de recherches.

Ainsi, et suite à la lecture des textes de Walter Benjamin, et ce sur les conseils du jury. Celui ci présente des notes de recherches, des tableaux et des schémas, chapitres par chapitres, menant finalement à une synthèse et conclusions éclairant les lectures précédentes. Ces recherches étaient surtout des suite d’articles, chacun traitant d’une pensée comme l’a pu le faire Blaise Pascal.

Apparemment, certains ont pu comparer ses travaux à des aphorismes, seulement, d’après Theodor W. Adorno, dans : Sur Walter Benjamin, (1) c’est l’adjonction de toutes ses théories entre elles qui permet d’aborder une complexité. Ses travaux étaient apparement ésotériques ou fragmentaires mais justes, telles des rébus, dont la lecture permettrait de les déchiffrer.

On m’a conseillé d’axer le mémoire, du moins ancrer dans cet avant-propos, le fait que la synthèse de recherche se soit effectuée selon des principes communs à la méthodologie précédemment présentée. En effet, il semblait bon d’expliquer pourquoi ce mémoire ne se concentre pas uniquement sur l’observation de phénomènes propres au délaissement urbain, cela vient d’une volonté de dépasser les travaux précédents qui finalement se suffisent presque à eux même. Des plans, ainsi que des coupes personnelles auraient pu y être adjoints afin d’illustrer des observations faites dans des espaces en délaissement mais cela aura déjà été fait plusieurs fois par les organismes les encadrant.

Même aujourd’hui, les friches culturelles et mutables ne sont des inconnus pour personne, on peut les voir comme des espaces de découverte underground tout comme des projets à même d’accueillir des Fablabs. Les espaces en délaissement sont saisis par des paysagistes et deviennent des précurseurs dans la mise en place d’un nouvel esthétisme de parc.

Aujourd’hui la question n’est plus : est ce que la mutabilité urbaine est un fait possible, crédible, durable etc. ? Car la réponse est oui.

La question de ce mémoire aura donc été en observant des espaces agricoles en milieu urbain : Quelles architecture devrait-on venir y placer, et non quelles sont celles que l’on y place. La serre aura été une constante dans les projets observés, ou évoqués par des lectures.

Comment s’adaptent-elles à l’urbanité ?

1 ; Sur Walter Benjamin, Theodor W. Adorno, Editions Allia, 1999 - 173 pages 5

Sommaire.

Premières pensées.

Méthode.

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Sondages.

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L’oulipo et l’Héike Monogatari.

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Premiers diagrammes.

Définitions de termes.

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Première introduction.

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Introduction.

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Première Partie.

28

Les délaissés urbains, font à la fois partie de l’histoire de l’architceture et celle du paysagisme urbain

28

Le délaissement urbain, ambassadeur des perceptions citadines de la nature urbaine...

40

De la multiplication des friches et de la remise en cause du durable.

48

Espace picturale. I

60

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Deuxième Partie.

74

Historique des serres en architecture

74

Les serres sont des bâtiments simples aux connaissances complexes

86

Les serres sont des espaces transversaux

98

Espace picturale. II

108

Troisième Partie.

114

Etude de cas, la zone sensible située à Saint Denis

114

- Conclusions de l’étude

128

La serre permet de conserver une mémoire des lieux.

Conclusions.

140

140

Annexes.

150

Préface du carnet d’étude de terrain

150

Photos serres

152

Bibliographie.

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Premières pensées. « Plus on médite sur ce sujet, plus la distance des pures sensations aux plus simples connaissances s’agrandit à nos regards ; et il est impossible de concevoir comment un homme aurait pu par ses seules forces, sans le secours de la communication, et sans l’aiguillon de la nécessité, franchir un si grand intervalle.

Combien de siècles se sont peut-être écoulés, avant que les hommes aient été à portée de voir d’autre feu que celui du ciel ? Combien ne leur a-t-il pas fallu de différents hasards pour apprendre les usages les plus communs de cet élément ? Combien de fois ne l’ont-ils pas laissé éteindre, avant que d’avoir acquis l’art de le reproduire ? Et combien de fois peut-être chacun de ces secrets n’est-il pas mort avec celui qui l’avait découvert ? Que dirons-nous de l’agriculture, art qui demande tant de travail et de prévoyance ; qui tient à d’autres arts, qui très évidemment n’est praticable que dans une société au moins commencée, et qui ne nous sert pas tant à tirer de la terre des aliments qu’elle fournirait bien sans cela qu’à la forcer aux préférences, qui sont le plus de notre goût ? Mais supposons que les hommes eussent tellement multiplié que les productions naturelles n’eussent plus suffi pour les nourrir ; supposition qui, pour le dire en passant, montrerait un grand avantage pour l’espèce humaine dans cette manière de vivre ; supposons que sans forges, et sans ateliers, les instruments du labourage fussent tombés du ciel entre les mains des sauvages ; que ces hommes eussent vaincu la haine mortelle qu’ils ont tous pour un travail continu ; qu’ils eussent appris à prévoir de si loin leurs besoins, qu’ils eussent deviné comment il faut cultiver la terre, semer les grains, et planter les arbres ; qu’ils eussent trouvé l’art de moudre le blé, et de mettre le raisin en fermentation ; toutes choses qu’il leur a fallu faire enseigner par les dieux, faute de concevoir comment ils les auraient apprises d’eux-mêmes ; quel serait après cela, l’homme assez insensé pour se tourmenter à la culture d’un champ qui sera dépouillé par le premier venu, homme, ou bête indifféremment, à qui cette moisson conviendra ; et comment chacun pourra-t-il se résoudre à passer sa vie à un travail pénible, dont il est d’autant plus sûr de ne pas recueillir le prix qu’il lui sera plus nécessaire ? En un mot, comment cette situation pourra-t-elle porter les hommes à cultiver la terre, tant qu’elle ne sera point partagée entre eux, c’est-à-dire tant que l’état de nature ne sera point anéanti ? »

JJ Rousseau (1)

La recherche apparaît parfois être une discussion entre l’être présent et l’être passé. A force d’aller et retour, les premiers écrits paraissent manquer de sources ou au contraire posséder une sorte de candeur judicieuse. La confrontation puis la synthèse de ceux-ci avec les conclusions finales permettent de produire un tableau, qui, si il n’est pas cohérent, alors au moins se trouve justifié de part son évolution.

De toute façon, dans le cas des délaissés urbains, la cohérence n’est pas toujours un véritable moteur d’action.

Nous irons toujours crescendo dans l’appropriation de parcelles urbaines, toujours la pression foncière se fera plus grande et alors des espaces ignorés deviennent de futurs lieux de projets.

Plus tard, il redeviendront des délaissés et alors les questionnements qui ont mené à leur implantation s’y renversèrent. Le cycle du délaissement se raccroche à l’éternel retour évoqué par Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra », c’est à l’échelle de nos villes et de leur cycle de vie, nous ne pourrons rien faire pour l’empêcher. Cependant, comme nous ne pouvons en tant qu’espèce et individus nous restreindre de croître, nous ne pouvons nous restreindre d’encadrer et analyser les différents

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phénomènes de délaissement au fur et à mesure de nos évolutions.

Si bien, qu’au fil de l’histoire, des délaissements deviennent des espaces de patrimoine.C’est plus souvent le cas que le contraire, en tout cas pour les exemples les plus populaires ou marquants.

Le monde change tout en restant semblable à lui-même, l’humanité en tant qu’espèce en fait de même. D’après Marion Brun, 77 % de la population française est urbaine, déjà à cette échelle à la fois globale et locale, il n’est pas possible de concevoir que la résurgence de la nature en ville ne concerne qu’une frange réduite de la population.

Ce n’est pas parce qu’il y a des interventions plus importantes qu’il faut délaisser des échelles plus réduites. Aujourd’hui on parle de villes génériques, de villes durables, de smart cities, de ville nature, des cités jardins etc.

L’échelle du vide urbain y est souvent occultée, c’est un phénomène connu et souvent moins séduisant que des concepts naissants. Le tiers paysage, les tiers lieux, les éco lieux sont pour autant tout aussi diversifiés que des projets ayant une plus grande envergure.

Pour un espace il faut une architecture, il est donc possible de partir du présupposé comme quoi la serre serait l’architecture destinée au délaissement. « Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes » Marc Aurèle ( Apocryphe ) Il me semble en lisant la longue citation précédente que tant qu’il y aura des délaissés alors l’état de nature ne saurait être anéanti.

Ainsi le délaissement urbains, permet un renouvellement constant du parc qui constitue nos ville.

« Ce qui est aujourd’hui un paradoxe pour nous sera pour la postérité une véritée démontrée » Denis Diderot (2) 1 ; Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, JJ Rousseau, essai, editeur Marc Michel Ray, 1755 2 ; L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, D. Diderot et JLR d’Alembert, éditeur André le Breton, 1751 -1772 9

Méthode.

La formalisation du mémoire s’est fait sur 3 temps : - le temps du pré mémoire de S7 - le temps du pré mémoire de S8 - le temps du de l’enquête de terrain lors du S9 Cela représente pratiquement 3 semestres d’études de Master.

Ces trois temps ont permis d’infirmer ou de confirmer certaines idées reçues, théories et faits concernant les sujets d’étude que sont : le délaissement urbain, la ville nature et l’usage des serres en architecture ou en urbanisme. Cela a été dit en introduction mais il est possible de faire un court résumé expliquant les outils employés durant ces travaux et qui seront réemployés en partie par la suite durant le mémoire.

Ainsi, la majorité des documents graphiques sont constitués d’images, de dessins de sensations, de schémas, des extraits vidéos et des extraits provenants de sondages personnels et pour la plupart provenant de documents de recherche.

Les sources écrites proviennent à la fois de Google scholar et textes universitaires.

Sinon, pour les études de sites, les pages webs et journaux traitant des actualités locales ont parfois permis de recontextualiser quelques données techniques. Les schémas s’il n’ont pas été refaits proviennent de ces dites études.

Plusieurs citations prendront la forme de captures d’écran si elles ne sont pas directement retranscrites à l’écrit. Ce, car, lors des dernières lectures pouvant servir à l’élaboration du mémoire, il apparaissait que bien des intuitions que j’avais pu avoir dans les précédents travaux s’y trouvaient confirmer. Ainsi, plutôt que de reprendre mot pour mot ce que j’avais pu écrire ou ce qui avait pu être écrit, il me semble plus pertinent de rendre honneur aux sources en les capturant directement.

En outre, celle-ci se superposant constamment, et d’autres sources s’y ajoutant constamment, des captures d’écran permettent de faciliter le travail de mise en forme des idées sans pour autant avoir à réécrire un texte mis à jour.

Enfin, plusieurs images ont été produites à l’aide de Google Colab, grâce un script proposant la génération d’œuvres et collages aléatoires. Elles ont pour objectif de démontrer la puissance que peut représenter une matrice si utilisée convenablement. Tout comme les délaissés urbains, de part la juxtaposition de paramètres aléatoires, des images plus ou moins opérantes et susceptibles d’être employées convenablement se génèrent.

Au total, 163 pièces graphiques ont été employé au sein de ce mémoire.

Ici par exemple, il s’agissait de montages photos servant à exprimer une sensibilité personnelle

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Sélection de photos du pré mémoire de S7

Durant le confinement, tout est délaissé, S8

Appropriation Selection de photos proposées par des professeurs, classifiées par thématiques personnelles

Vues des rues de paris vidées de leurs animations. La ville lumière se transforme en un gigantesque territoire abandonné. Mis à part le passage des voitures et certaines fenêtres ouvertes, il n’existe que peu de témoins d’une activité humaine le soir.

Ruines

Perception

Ces trois images représentent le passage du confinement. Ces situations existaient déjà et existeront toujours par la suite, seulement, les détritus, la vie et mort de nos pestes, le repli sur soi ainsi que le partitionnement de nos espaces publiques sont désormais mis sur le devant de la scène, puisque ce sont les seuls à l’occuper. Magnifiés par la lumière, nos délaissés ne se multiplient pas mais leurs frontières se floutent, nos rues devenant « semblables » à certaines friches industrielles. Toujours ponctuelle, ce qui était caché, apparait désormais plus facilement dans l’espace publique.

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Questionnaire sur la perception des délaissés dans le bois de Boulogne https://forms.gle/7j6SzwSMXyUNzZPGA ( extrait du S7 ) https://www. youtube.com/ watch?v=Ye2R3fBXOv8 https://www.youtube. com/watch?v=duARvspHT5w

Première Sélection d’image, identifier quelle image représente au mieux le bois.

Seconde Sélection d’image, identifier quelle image touche le plus les intérrogés.

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Sans aller jusqu’à faire l’analyse détaillée de ces sondages, celle ci ayant déjà été produite dans le cadre du pré memoire de S7, les résultats présentés, confirment la thèse de Lise Bourdeau Lepage comme quoi les citadins pourraient s’apparenter à des Homo qualitus, en effet, on se rend compte que leur perception est peu instruite sinon naive et qu’une nature encadrée est toujours préférée à une nature plus libre. En effet, les interrogés apprécient la vue de façade végétalisée artificiellement et avec le temps mais non celle de lisières pourtant bien plus écologiques.

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L’oulipo.

L’oulipo consiste en un groupe de recherche créé dans les années 1960, c’est un collectif se fondant sur des contraintes artistiques afin de libérer leur créativité. Raymond Queneau, poète et écrivain, fonde avec François Le Lionnais un séminaire visant à travailler la littérature selon des structures mathématiques. (1 ) C’est une méthode de recherche par la multiplication de procédures et expérimentations hybrides entre la littérature et les sciences.

Le dit des Héike, ou l’état d’impermanence de toute chose.

Cela sera répété au sein du mémoire mais il me semblait bon de présenter ce concept en introduction, selon l’oulipo, il faudrait par la recherche de références croisées retrouver des thèmes ou au moins repasser par des recherches historiques afin de pouvoir enclencher une hybridation des connaissances qui potentiellement permettrait de mener à leur accroissement.

Dans le dit des Héike (2), plusieurs dynasties se succèdent, menant à la destruction et à la répétition de principes, comme cela peut se trouver dans le roman “100 ans de solitude» écrit par Gabriel Garcia Marquez.

La friche représente pour nos villes leur état d’impermanence. L’établissement de fissure et délaissement dans un batiment menant ensuite à la friche, sont les témoins d’une histoire quotidienne et imperceptible de nos espaces servants ou non. Surtout, les projets qui viendront renverser l’état de friches, trouvent dans leurs éléments de permanence des premiers exemples d’une possible et certaine impermanence. Selon la pensée relativiste, aucun des états ne prévaut sur l’autre.

Le palimpseste / le Collage.

En s’inspirant de la notion de palimpseste, l’écriture du mémoire a débuté sur la mise en place d’une sélection de moments forts lors des travaux précédents.

Cela dans le but d’obtenir un collage à même de réunir l’entièreté des idées présentes au sein des différentes phases d’écriture lors des Master 1 et 2.

« La science est surtout une prise de conscience de plus en plus complète de ce qui peut et doit être découvert » Boris Vian ( 3 ) L’objectif de ces tableaux était de produire une sorte d’enquête au sein de la recherche. Essayer d’y retrouver des éléments se répétants ou au contraire à approfondir. Aussi, chaque mention d’une référence y a été surligné.

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L’Oulipo, du moins une introduction brève à son concept par le biais de André Avril aura mener à l’élaboration de ces tableaux.

Par l’addition de travaux passés, il est possible de trouver un résultat.

La contrainte de ce type de tableau a été d’identifier ce qui devait ou non se conserver.

Ce triptyque constitue la mémoire des travaux de Master.

Cela a permi d’isoler des points de jonctions entre les différents ecrits.

La démarche avait aussi pour but de figer la recherche afin d’en comprendre l’avancement.

1 ; Setilex, Séminaire de Littérature Expérimentale , Raymond Queneau, 1960 2 ; Heike monogatari, Ecrivain Anonyme, tradition Biwa Hoshi, 1371, traduction René Sieffert, 1976 3 ; Œuvres: Chroniques, critiques, traités, Boris Vian et Ursula Kubler, édition Fayard, 1999 15

Premiers diagrammes. « Kareta gijutsu no suiheishikō »

Mieux vaut avoir suffisamment d’idées pour compenser celles qui pourraient être mauvaises, que de ne jamais se tromper parce qu’on n’a pas d’idées

Soit « La pensée latérale des technologies désuètes »

...

La satisfaction que donne une démarche ou une solution « acceptable » est l’obstacle le plus important à toute recherche d’une solution meilleure

G. Yokoi se saisissait de l’exemple de la fibre de carbone : celle-ci a d’abord servi aux applications de pointe en aérospatiale, pour finir par être utilisée dans des équipements de golf.

...

E de Bono sous entend que la création se génère naturellement par la multiplication des formes Ainsi, il propose de dépasser constamment nos attentes par l’exploration de solutions qu’il dit latérales

Il en est de même pour la photogrammétrie en architecture.

Pareil pour les imprimantes 3D.

E de Bono

Gottlieb Haberlandt (1854 -1945 ) un botaniste préfigura la culture in vitro, il me semble que l’aquaponie ou j’hydroponie constitue un déplacement latéral des connaissances.

Il semblerait que la permaculture ne soit finalement que l’adaptation des connaissances et de la créativité d’un jardin appliquées à l’échelle de champs ou de parcs.

La pensée des technologies désuetes de Gupei Yokoi se fonde en réalité sur celle de E Bono, soit : La pensée latérale, adaptée à l’agriculture urbaine comme suit.

La pensée des technologies désuetes de Gupei Yokoi, adaptée à l’agriculture urbaine comme suit.

Il est possible de réduire cette théorie à une formalisation de l’idée d’un franchissement

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Gunpei Yokoi

Le recyclage

L’architecture comme solution au recyclage peut permettre de sortir durant un temps d’une boucle devenue un logo pour de nombreuses entreprises de greenwashing. Le recyclage et son symbole composé de 3 flèches, le réduit finalement à l’idée d’un circuit fermé qu’il ne représente pas forcément.

La mutabilité apparaît comme un recyclage adapté à l’architecture ou du moins à l’urbanisme. Sans cela, plus que des villes génériques, il risque peutêtre d’avoir des productions de villes figées.

Surtout en reprenant la pensée latérale évoquée par les diagrammes précedents, la mutabilité parait être un moyen d’introduire une mixité plus cohérente entre des circuits courts et longs.

Les pelouses publiques, déprécciée par Rem Khoolas dans Junkspace, commencent par endroits à devenir de petits champs, des espaces de compost pour certains. Encadrés, cette fois ci, ils n’ont plus rien de junkspace, même s’ ils peuvent en conserver l’apparence.

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Seconds diagrammes.

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Définitions des termes. ( extrait du S7 ) Appropriation ( altérité ) Par définition, c’est le fait de rendre quelque chose, propre, convenable à un usage, à une destination.

Chaque terme de tout mouvement social a nécessairement une dimension spatiale non négligeable.

L’appropriation peut nous révéler les contradictions entre introjection de l’héritage culturel et sa mise à distance critique, entre les risques d’abuser et les soucis de respecter l’altérité.

L’appropriation permet de souder une communauté ou de la fracturer.

En cela l’appropriation ou au contraire la non-appropriation d’un espace est un moyen d’expression puissant.

Elle met en lumière des lieux d’intérêts à transformer. Par exemple, il y eu un après mai 68 en termes de construction de l’espace, les places de lieux de vie commune et rassemblement devenant une norme urbaine.

Enfin, par extension, toute action peut être étendue à l’acte d’appropriation, marcher dans la rue et la fonction que chacun a d’occuper l’espace étant un témoin de celle-ci. https://journals.openedition.org/norois/489 https://aslan.universite-lyon.fr/publications/l-appropriation-111421. kjsphttps://www.guides-sports-loisirs.ca/projetespaces/processus-gestion-parcs/appropriation/

Du contrat social, JJ Rousseau / https://hal.archives-ouvertes.fr/search/index/q/*/structId_i/1041713/

Ruines ( Friches ) « L’architecture, c’est qui fait de belles ruines » Auguste Perret Débris d’un édifice ancien, écroulé ou bien détruit. L’action du temps est souvent à mettre en cause, les ruines sont l’expression des grandes évolutions des canons de la société. Ce sont des espaces abandonnés ou négligés volontairement car leur utilité n’était plus effective. Seulement, la ruine, sous chacune de ses formes, constitue un vestige du passé, une perception d’une époque. Ainsi en la cultivant, à l’image des peintres romantiques, les ruines constituent des trésors nous encourageant à explorer nos villes et vielles forêts.

Aussi, la ruine peut représenter un potentiel, un moyen de faire peaux neuve, bien réinvestie, plus qu’une fenêtre sur le passé, c’est une vue sublimée. C’est par exemple le cas de la maison et atelier de l’architecte R. Bofill situé dans une ancienne cimenterie. Cela passe par l’encouragement des pratiques de transformation et de densification plutôt que d’abandon. Une ruine d’un édifice n’étant tout bonnement que le reste d’une construction après son utilisation, c’est à la fois, la mémoire, l’effacement et un futur de l’architecture. https://journals.openedition.org/ideas/5622 Danielle meaux appropriations par la marche / https://www.fabula.org/actualites/la-ruine-et-le-geste-architectural_14925. php#:~:text=La%20ruine%20est%20un%20objet,tout%20en%20perp%C3%A9tuant%20sa%20m%C3%A9moire.&text=hantent%20 l’histoire%20de%20l,mati%C3%A8re%20et%20de%20la%20technique. http://villehybride.fr/2017/10/18/quont-de-commun-goutfriches-industrielles-aujourdhui-ruines-a-lage-romantisme / https://urbexsession.com/ Bourdeau Le page- NATURE AND WELL-BEING IN THE FRENCH CITY: DESIRE AND HOMO QUALITUS

Perception ( Cadrage ) « [Pour Aristote] un prédicat n’a pas proprement d’existence, il n’est pas un être, mais il présuppose des existants desquels il puisse être prédiqué et qui, dans une proposition, jouent le rôle de sujets, πoκειμεα. » (Blanché, Dubucs, 1970, p. 35) Par définition, c’est une opération psychologique par laquelle l’esprit, en organisant les données sensorielles, culturelles et de l’expérience, se forme une représentation des objets extérieurs constituant le réel. La science de la mésologie, tentait de formaliser les différents outils de perception en étudiant de manière interdisciplinaire et transdisciplinaire la relation des êtres vivants avec leur milieu de vie. Leur conclusion et notamment celle d’Uexküll fut que la perception est partagée entre ce qui existe concrètement pour un être concerné (le monde ambiant, Umwelt) et les données brutes de l’environnement (Umbgebung ).

Ainsi allumer une bougie c’est projeter de l’ombre. C’est à dire que décider de prendre un parti pris ou de cadrer une image, c’est mettre en lumière une potentialité et un point de vue personnel tout en empêchant temporairement l’exécution des autres. La présentation d’une perspective permet ensuite de la transformer, d’en créer de nouvelles ou de s’attarder sur ce qui a été occulté. D’après Kant, l’expérience est féconde seulement si la pluralité, venue des sens, s’ordonne selon une unité, venue du sujet, cette unité pouvant être celle du simultané (espace) ou du successif (temps).

Les différentes perceptions sont les résultantes de nos expériences et de celles des autres. Le milieu offrant un terreau leur permettant de se développer. Cela s’applique à nos perceptions, appropriations et compositions de l’espace. https://www.cairn.info/cours-sur-la-perception-1964-1965--9782130625292-page-285.htm https://www.cnrtl.fr/definition/perception https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2016-2-page-168.htm louis adolphe bertillon mesologie / https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01058593 https://www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2015-5-page-567.htm Ursula K le Guin / https://www.lumni.fr/video/comment-le-cadrage-influence-la-perception

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Première tentative d’introduction La serre est une réponse à des climats froids afin de recréer des biomes tropicaux. Elle est un portail vers un exotisme local. Surtout elle est modulable et peut s’adapter à tous types d’espaces : elle peut être une réponse à des délaissés sur toits, des délaissés dans des cours, des délaissés urbains ou simplement des projets de terrasses.

L’architecture a pour but ou au moins comme humble objectif de permettre à des sociétés de se projeter sur le temps longs. Sans elle nous errons dans des espaces libres et non programmés, séduisants certes mais surtout désorganisés. Les serres représentent donc une tentative d’organisation d’une architecture pérenne dans des lieux non projetés à la mise en place d’agriculture. Ce sont les champs de nos villes.

Il nous faut mourir une fois pour revivre. Tout comme nos champs ont été délaissé en périphérie de nos villes, des espaces ont la faculté de se réinventer.

L’homme est bi-fonctionnel, il est partagé entre sa vision subjective et des idées objectives.

Le délaissé c’est la même chose pour nos villes, la ou elles sont normalement purement objectives et destinés à quelques appropriations selon notre subjectivité, le délaissé devient un point de suspension du temps ou notre pure subjectivité peut transparaître et si ce n’est pas le cas, le delaissé nie l’objectivisme car il y permet le développement de friches.

C’est lorsque la programmation d’un bâtiment disparaît, s’use ou est endommagé que commence le délaissement. Un fenêtre cassé soit un appel d’air c’est déjà créer un espace délaissé au sein d’un édifice.

Les délaissés sont des vérités, il nous montre un échec ou au contraire une réussite. Ils sont un terreau fertile, comme Pompéi et ses champs l’étaient une fois le châtiment du Vésuve achevé. Ils ont la capacité d’effacer des erreurs, recréer du patrimoine et des biomes romantiques que l’on considère comme perdu ou au contraire sont le lieux de positionnement d’une énième itération architecturale.

Un passé qui ne passe pas c’est un futur qui ne s’ouvre pas, seulement, un passé conservé c’est un futur traditionnel qui se propose à lui. L’objectif serait donc potentiellement de dépasser un pur traditionalisme grâce à la réinterprétation des délaissés, ainsi nous aurions des conservations évolutives, ni passéistes, ni révoltés mais surtout objective, réfléchie et flexible.

Le moi s’éveille par la grâce d’un toit (1 ) / Un espace sans attache n’a aucune chance de se développer Il en est de même pour nos délaissés et pour la plupart de nos toit plats seulement destinés à la mise en place de servitudes techniques. Ce sont des lieux de fantasmes, d’introspections, de rêves, d’évasions, de réunions. Ils sont de nouveau tous et un.

Donc, le problème n’est pas de vouloir proposer des forêts de délaissés, c’est de ne pas proposer des programmes adaptés à un délaissement.

Selon moi la Serre est un programme capable d’encadrer des espaces délaissés tout en conservant leur apparent délaissement. Ce n’est pas pour rien que l’on retrouve la même richesse en termes de biodiversité, de densité arboricole ou arbustive dans un délaissés suffisamment laissé à l’abri de prédateur et une serre botanique constamment choyée par des encadrants.

Le délaissé et les serres ne sont que les faces d’une même pièce.

1 ; Setilex, Séminaire de Littérature Expérimentale , Raymond Queneau, 1960 21

Introduction.

Le travail de mémoire se tient dans la même continuité directive et thématique que le rapport de licence produit en troisième année ainsi que le pré mémoire de S7. Pour résumer, l’objectif serait de questionner quelle pourrait être la place de la biodiversité en ville, si celle ci doit être utilitaire et hygiéniste, sociale et productive ou alors potentiellement si sa place serait plus que la relégation d’un paysage par l’urbanité, un biome à conserver et qui se transforme en parallèle de nos modes de vies évolutifs. Cette dernière pensée n’est pas forcément supportée par plusieurs architectes, Camillo Sitte, par exemple, dans l’art de bâtir les ville (1) ne propose pas plus de 2 pages à la nature urbaine.

Ainsi la question s’est rapidement portée sur celle des espaces délaissés, le rapport de licence ayant déjà évoqué les possibilités de re végétalisation d’espace minéraux, ne devrait on pas plutôt réaliser la reconquête d’espaces verts laissés en état de grâce, à l’abandon perpétuel ou potentiellement à de nombreuses appropriations ponctuelles, ou intempestives.

Cette proposition est notamment soutenue par plusieurs paysagistes comme Philippe Clergeau ou Patrick Bouchain mais à surtout été résumée et mise en format papier par Gilles Clément dans le texte “Manifeste du Tiers Paysage”. Il a été publié en 2004 et depuis lors, bien que la question avait été soulevée dans d’autres circonstances par des architectes afin de parler de limites foncières, de patrimonialisation de bâtiments, d’hygiénisme ou alors d’urbanisme et de paysages, elle est dorénavant de plus en plus envisagée sous l’angle d’une pensée écologique, durable, conservable, et surtout respectueuse de biomes auparavant balayés.

Aujourd’hui, les écologues participent aux projets architecturaux. En tout cas, cette idée n’est pas nouvelle et a été plusieurs fois évoqué par des architectes tels que : Rem Koolhaas, Tadao Ando, Frank Lloyd Wright, Lacaton et Vassal, Christian de Portzamparc, Alexandre Chemetoff ou même Camillo Sitte et Vitruve sans que jamais cela n’ai vraiment été conceptualisé plus qu’observé. Pourtant le bio mimétisme est à la source de la plupart de nos projets et concepts culturels, car il ne nous est possible que de nous inspirer du réel, soit de la nature ou de notre propre culture humaine. C’est notamment ce qui constitue l’une des forces et qualité principale de l’art et donc de ce qu’est l’architecture dans son essence. « La terre, abandonnée à sa fertilité naturelle, et couverte de forêts immenses que la cognée ne mutila jamais, offre à chaque pas des magasins et des retraites aux animaux de toutes espèces. Les hommes, dispersés parmi eux, observent, imitent leur industrie, et s’élèvent ainsi jusqu’à l’instinct des bêtes »

JJ Rousseau (2)

1 ; Der Städtebau nach seinen künstlerischen Grundsätzen, Camillo Sitte, 1889, Camille Martin 2 ; Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, JJ Rousseau, essai, editeur Marc Michel Ray, 1755 22

Un peu comme Rem Koolhaas se propose de faire une théorie de la Bigness, bien que cela puisse être remis en question, ses remarques, interrogations et hypothèses restent, bien que justifiées, encore trop personnelles et subjectives pour composer plus qu’une première étape de théorisation, il est possible de réaliser la même chose avec le sujet de la « Smallness » marquée de plus en plus par un délaissement. Comme il le dit si bien : « sa vastitude épuise [,,,] Certaines zones seront oubliées, libérées de l’architecture » ou alors « Des quartiers faux semblants où l’on préserve un minimum de passé » ou il parle « ,,,des ravages causés par des restes d’architectures » Cela a déjà été fait, dans « un livre blanc » de Philippe Vasset (1) ou lors d’etudes et d’expositions comme celle de la forêt de délaissés portée par Patrick Bouchain, des études faites par des élus et organismes locaux et surtout est portées par le développement d’urbanisme et architectures éphémère capable de réinvestir des friches de façon temporaire. Aujourd’hui les friches deviennent des skate parcs, des salons dansants, des lieux d’expérimentation, des expositions, des lieux de représentations et surtout des terrains agricoles. La friche est bien loin d’être un espace simplement jugé inexploitable, en attente d’une réaffectation ou alors d’être un espace d’abandon.

Par exemple en 2015 sortait le livre : Des friches urbaines aux quartiers durables, publié par E Rey et Sophie Lufkin (2). A l’intérieur, plus qu’une panoplie d’exemples et de projets ayant prouvée l’efficacité de la réhabilitation d’espace en friche, les auteurs établissent une liste de typologie de friches, on y trouve : les friches militaires, infrastructurelles, industrielles, portuaires, et ils isolent ensuite les délaissés divers. Une reconnaissance est bel et bien en train de se faire. Celle-ci peut notamment se raccrocher à l’hypothèse soulevée par Lise Bourdeau Lepage (3)qui en reprenant des études scientifiques et les comparant à des projets de parc et d’urbanisme, nous indique que la présence d’espaces naturels est en lien avec un bien être citadin, ainsi, tout espace vert jouit forcément d’une certaine reconnaissance.

Il serait possible de continuer et présenter des travaux et études cherchant à théoriser les délaissés, mais maintenant qu’il est établi dans un imaginaire collectif naissant qu’il est presque un devoir utilitaire de les réinvestir ou du moins de signaler leur présence, comment est-il possible de le faire par le biais d’architecture ?

Comme cela a été explicité précédemment, plusieurs projets ont été à même de répondre à cette question. Pourtant lorsque que nous les regardons, il est bien difficile de réellement pouvoir hiérarchiser les propositions de façon qualitative plus que de façon quantitative. En effet, les délaissés sont comme je l’ai dit lors du pré mémoire protéiformes mais surtout comme l’explicite P Bouchain et E Rey et S Lufkin, ils sont multiples et principalement multiformes, c’est-à-dire que leur échelle va jusqu’à la plus petite composante de la ville, c’est même la plus petite composante de la ville étant donné que les délaissés ne sont pas sensés y être inclus ou du moins prévus. Plus que cela, cette plus petite composante finit 1 ; Un livre blanc, Phillipe Vasset, 2007, édition fayard 2 ; Des friches urbaines aux quartiers durables, Emmanuel Rey, Sophie lufkin, PPUR, 2016 3 ; Nature and Well being in urban city, Lise bourdeau Lepage, article autopublié, 2018 23

par englober les villes, à tel point que l’on vient parfois parler de ville générique qui, si elles ne sont pas en délaissement, sont soit conservées soit en perpétuel changement.

On parle d’urbanisme transitoire en oubliant que le délaissé est ce qui précède le transit. Ainsi les espaces sont relégués aux frontières de nos servitudes, ils en deviennent même eux aussi des servitudes et ainsi leurs formes s’adaptent à la richesse et diversité de nos déplacements. Rem Koolhaas parle de ce phénomène et le réduit à n’être que le produit d’espaces intérieurs juxtaposés, le renversement de cette question pourrait paraître justifié lorsque l’on remarque qu’il le fait luimême en parlant de « pelouses désincarnées marqué par les appropriations humaines ». Ainsi les espaces plantés s’adaptent à nos appropriations ou au contraire croissent selon les lieux que l’on évite. Le délaissé n’a donc effectivement que peu de frontières réelles et est en constante évolution comme le propose Gilles clément (1). C’est un fait éminemment urbain. Si il y a une architecture alors il y a un délaissement tout comme un être vivant est aussi un mortel.

Marion Brun (2) et nous le verrons plus tard parle elle même d’effet de lisière pour définir l’état d’incertitude constant dans lequel se trouve les délaissés en termes d’étalement urbain. Eux même bénéficient de la lisière et peuvent contrôler leur densification tout en ayant été relégués naturellement dans cet état.

Ainsi, si architecture il y a, alors le délaissement perd de ses qualités, il y faudrait une architecture capable d’accrocher des biomes. Nous pouvons en isoler quelques-unes du fait par exemple de la porosité de leur parois, de la présence de surfaces plantées sur le toit, des doubles peaux en verres transformables en serre ou alors simplement des formes prévues afin de laisser libre au cours au passage d’une faune.

Entre autres, la proposition de Bellastock s’adapte parfaitement à des terrains vagues sans faune apparente ou en déconstruction, de même pour les grands voisins 1 et 2 s’installant dans des établissements désaffectés, seulement, de tels projets empêchent la mise en place d’une faune bien que celle ci ait déjà peu de chance de s’établir sans un temps adéquat et substantiellement long du fait de la présence d’architecture. Il faut près de 20 ans pour entrevoir les visions de villes fantômes gagnées par la nature.

La question va donc se focaliser plus que sur le délaissement urbain, sur le délaissement de parcelles déjà reconquises par la nature, du moins quelques végétaux et espèces exogènes. Ceux car, aujourd’hui, il me semble que l’agriculture urbaine parvient par le biais de son intégration à des délaissé à hybrider des programmes et phénomènes qui avant n’avaient pas vocation à se rencontrer spontanément.

J’en tiens pour l’exemple celui de la Zone sensible située à Saint Denis. C’est une parcelle agricole temporairement délaissée, qui retrouve peu à peu une apparence agricole bien que celle-ci soit tout autre. En effet, les parcelles habituellement en délaissement constant se retrouvent désormais dans un 1 ; Manifeste du tiers paysage, Gilles Clément, 2004, Sens Et Tonka Eds 2 ; Biodiversité végétale et délaissés dans l’aménagement urbain, Marion Brun, Thèse de doctorat en aménagement, 2015, École doctorale Sciences de l’homme et de la société (Tours ; 1996-2018) 24

état d’entre deux, c’est à dire qu’en y ayant adjoint une serre et quelques programmes annexes inspirés de la permaculture, la parcelle agricole délaissée se transforme en parc et espace public. La serre par exemple est à la fois un lieu destiné à la mise en place d’ateliers, de réunions, de cuisine et de culture. C’est un espace habitable, et y ajouter une architecture en est la suite logique. Ainsi l’architecture, si bien exécutée, ne devient plus un risque direct pour l’accroissement d’un délaissé réinvesti mais bel et bien un avantage bioclimatique, agricole ou en termes d’accroissement d’une biodiversité à conserver.La serre comme point d’accroche afin de conserver à un délaissé son apparence primaire semble être un premier pas vers leur inclusion dans un tissu urbain fragmenté et se complexifiant sans arrêt. En tout cas pour cet exemple, mais c’est bel et bien le cas pour bien d’autres comme pour la ferme des possibles, la ferme de l’ermitage à Autrèche ou alors la ferme de la recyclerie. (1) A force de recherche, on réalise assez rapidement que la serre, si on ne la réduit pas simplement à un espace agricole, a tout à gagner à se développer formellement en fonction des délaissés qui l’accueillent. Ce n’est pas pour rien que l’on parle aujourd’hui de tiers lieux ou encore de tiers paysages.

Pour cela je m’appuie sur plusieurs études présentant les intérêts des serres walipini, les serres à chapelle, les serres en cloche ou les serres souples sur la qualité thermique que la forme architecturale apporte en termes de production agricole. Transposer ses données afin de les rendre plus habitables, ou du moins occupables comme peuvent le faire Lacaton Vassal ou Herzog et de Meuron, participe au déploiement d’architectures plus organiques en lien avec la nature de la nature comme le disait Frank Lloyd Wright mais aussi en lien avec les outils et conséquences de nos modes de vie actuels toujours plus consommateurs d’espaces tout en en délaissant tout autant.

Finalement, même, si l’installation de serres n’est pas une réponse propice au phénomène de délaissement urbain, il est notable dans un milieu purement agricole, de remarquer que le bâtiment que compose une serre ne souffre pas des risques d’un délaissement. Du moins, si délaissement il y a, celui-ci sera bien plus foisonnant en termes de biodiversité qu’en l’absence de serres.

Pour cela je m’appuie sur ce poème trouvé par la suite sur Google Scholar (je ne le mets pas en entier mais les premiers vers ainsi que les deux derniers semblent faire écho à cette idée ) : Ô serre au milieu des forêts !

Et vos portes sont closes ! …

Mon Dieu ! Mon Dieu ! Quand aurons-nous la pluie,

Et la neige et le vent dans la serre ! (2)

1 ; Anne-Cécile Daniel, « Les micro-fermes urbaines, de nouvelles fabriques agri-urbaines », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, septembre 2018, 2 ; Serre chaude, Maurice Maeterlinck, Serres chaudes, Paul Lacomblez, Éditeur, 1912 (p. 9-10).

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Le sujet serait donc possiblement d’étudier les capacités d’affordance / hybridation des programmes que la serre possède dans un milieu urbain, La thèse, ou en tout cas l’hypothèse à remettre en question puis à synthétiser serait donc que la serre constitue le bâtiment le plus propice à l’occupation d’un délaissement urbain dans le cas où on devrait y installer une construction. Cela irait possiblement dans le sens du manifeste du tiers paysage écrit par Gilles Clément, puisque si l’on s’occupe convenablement d’une serre, celle-ci a la capacité de se transformer en forêt, et dans le cas contraire la serre peut toujours se développer de façon autonome si celle-ci se trouve être bien réalisée.

Pour répondre à ce questionnement, le texte s’organisera selon le plan suivant : - Dans un premier temps il va falloir revenir sur plusieurs concepts expliquant la dissonance entre les discours écologiques et le phénomène de délaissement urbain destiné paradoxalement à s’accroître et à se refermer.

- Dans une seconde partie, il conviendra de traiter des différentes typologies de serre, et sur leur capacité d’accueil dans des espaces transformés en tiers lieux, afin de pouvoir identifier quels en sont les qualités permettant de réinvestir des délaissés.

- Enfin, lors d’une synthèse, il serait possible, sans trop s’éloigner de la thématique architecturale, d’isoler les éléments prédisposant la serre à occuper un délaissé plus que tout autre archétype d’architecture, et dans le cas contraire, d’en comprendre les raisons.

L’objectif est purement et simplement, de produire un signal pour des délaissés.

La question n’est pas de savoir si leur nature est à remettre en cause, car plusieurs paysagistes, urbanistes et chercheurs ont pu déjà le faire mais plutôt de comprendre comment leur inclusions pourraient se faire, il y aura toujours des pestes tels des champignons, espèces invasives comme le gui ou les graminés devenus parfois trop envahissant à supprimer mais il semble que certains délaissés que Gilles Clément espère transformer en forêt isolée n’ont pas tant à l’être et gagneraient à être encadrés tout comme d’autre mériteraient qu’on les laisse effectivement se développer. Cela va d’un parterre de fleurs sur une chaussée, à une pelouse associée à une cours ou des espaces constitutifs de parcs qui se voient dégradés.

Jancovici (1) parle de la construction de la ville sur la ville en reprenant une expression propre à la discipline de l’architecture et de l’urbanisme, peut être pourrait on parler de la construction d’espace primaire sur des parcelles réinvesties. C’est presque parfois l’objectif de certains parcs ou d’architecture qui se targue de réemployer l’esrhétisme du délaissement.

Le global n’est finalement qu’un local à aménager par la multiplication de besoins tout en en conservant ceux d’origine. Contrairement à ce que peut parfois penser Rem Koolhaas (2), la ville générique n’est peut être pas qu’un système fermé. Peut être peut on l’orienter vers les conséquences en terme de localité qu’elle cause et 1 ; Conférence Matinales de la Transition Écologique, Centrale Nantes, 2020 2 ; Junkspace, repenser radicalement l’espace urbain, Rem Khoolas, 2011, Payot et Rivages 26

les solutions qu’il y aurait à apporter plutôt que d’en faire une critique parfois trop pessimiste. Une fois le filtre de la perception dépassé, il est possible de voir des espaces délaissés pour ce qu’ils sont. « Il ne faut pas prendre les recherches dans lesquelles on peut entrer sur ce sujet pour des vérités historiques, mais seulement pour des raisonnements hypothétiques et conditionnels, plus propres à éclaircir la nature des choses qu’à en montrer la véritable origine »

JJ Rousseau (1) A une époque où l’écologie se veut alarmiste, de même pour l’architecture, je pense qu’il serait temps de recentrer les valeurs sur des propos moins aliénés sur la possible extinction de masse de la biodiversité, la fonte des glaciers ou la déforestation de milieux primaires qui font souvent oublier que s’il on souhaite remettre à neuf un biome, il en existe une quantité visible et invisibles dans un périmètre réduit et local.

Ainsi éthiquement il m’apparaît que la question du délaissement urbain et de sa réappropriation propose plus de solutions écologiques concrètes, à court ou moyen terme que la mise en place de grands projets urbains visant à donner une apparence verte à des projets qui n’en ont finalement pas tant la portée.

Pour cela je m’appuie sur quelques programmes de tours à la défense qui se dotent d’espaces verts en leur sein ou sur des terrasses, qui proposent des vues séduisantes et quelques avantages en terme de qualité de vie mais qui ne proposent finalement qu’une biodiversité de passage ou surtout de façade alors que dans les recoins de la dalle de la Défense, bon nombre d’espaces en délaissement ou végétalisés s’organisent en biomes presque autonomes du fait des 60 années qu’il leur aura fallu pour s’établir sur les infrastructures.

Les délaissés sont des trésors, autant les voir comme tel plutôt que comme des pestes à constamment éradiquer. Gorgias dans « le traité du non être » parle d’individus ayant cherché à défendre des causes non traitées et dont la portée peut apparaître quasi nulle, pour le délaissement, bien que ce sujet pouvait prêter à sourire étant donné que c’est une pratique presque traditionnelle en architecture, comme le Parthénon aussi s’est vu délaissé. Cependant depuis quelques années, à force de voir les pressions foncières constamment augmentées, les systèmes politiques et réglementaires se complexifiant, le délaissé devient un sujet à part entière et non plus une simple jachère ou un squat. Le concept évolue.

Enfin, en tant que retranchement de nos villes, ils nous poussent à y aller, à contempler un passé révolu mais dont les conséquence sont observables, leur faire un éloge paradoxal, c’est finalement faire découvrir la véritable valeur et réalité d’une ville. Hegel disait “c’est au début du crépuscule que la Chouette de Minerve prend son envol” (2), peut-être en va-t-il de même pour les délaissés ?

En Japonais la notion se dit Kataware Doki, dans la tradition japonaise, en tout cas, les mythes et légendes occultes, le crépuscule est le moment de rencontre 1 ; Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, JJ Rousseau, essai, editeur Marc Michel Ray, 1755 2 ; Principes de la philosophie du droit, Gallimard, 1940, Georg Wilhelm Friedrich Hegel 27

entre humains et non humains, pour eux les Yokai. C’était un moment de transition vers l’imaginaire. Tout comme l’on passe au crépuscule de la réalité au rêve une fois endormi. En français, il serait possible de préférer l’expression : « être entre chien et loup ». Les délaissés sont un lieu de transition entre l’urbain et le non urbain.

Dans le cas du délaissement urbain et du thème des villes natures, nous pourrions dire qu’après l’action vient alors le délaissement, et que ce délaissement représente sans doute la partie la plus naturelle de nos villes. Les observer, c’est observer la philosophie de nos villes. Les rejeter, renier un passé, c’est parfois assainir des villes mais c’est aussi souvent ce qui participe au sentiment de villes génériques. Ainsi, respecter une histoire locale, même lorsque l’on la trouve peu respectable de prime abord ou peu conservable, c’est faire un pas de plus vers des villes hybrides et mutables, aux quartiers historiques diversifiés et conservés et aux nouveaux édifices urbains rejoignant une trame constamment en expansion plus qu’en régression.

Pendant des siècle d’histoire de l’urbanisme, du paysagisme et de l’architecture, les praticiens n’avaient que peu de soucis à se faire d’un délaissement, il est et était le moyen de produire une transaction financière, de réaffecter des espaces inutilisés ou de proposer des projets inventifs. Seulement, aujourd’hui avec l’anthropocène (1), il devient difficile de ne pas voir dans l’occupation des friches, un étalement urbain qui se perpétue sans se soucier des conséquences de la destruction de milieux qui se régénèrent. La friche est un projet qui se complexifie tout comme l’est le junkspace, qui avant, était un espace supplémentaire dans un projet, et est maintenant, selon Koolhaas, due à des erreurs d’optimisation dans les plans. Louis Kahn en aurait fait des espaces servants, tandis que d’autres architectes parlent d’affordances, de programmes annexes etc.

Il faut adapter des projets aux friches afin d’intégrer la friche à des projets. Ainsi, plusieurs questionnements se juxtaposent dans le cadre de ce mémoire tels que : Quels espaces servants peut produire une architecture consciente des besoins de tels milieux naturels ? Quelles perspectives représentent les friches pour la ville nature ? Quelles villes natures pour quelles friches ?

Sans essayer de répondre à toutes ces questions qui ont déjà été soulevées dans plusieurs textes dont je recommande la lecture, l’objectif est de proposer de nouvelles pistes, plus que de rappeler un état de l’art. Car des pistes et des exploitations possibles pour les délaissés il y en a. La recherche devrait se concentrer dessus, du moins en architecture, étant donné que dans d’autres domaines, la question semble presque s’éluder.

Afin de résumer cette introduction, la question qui se pose est quels édifices pour quels délaissés ? « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux - Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots. » Alfred de Musset (2) 1 ; Alexei Petrovich Pavlov, “Geology of the Present Time”. Moscow, 1914 2 ; Alfred de Musset, la nuit de mai, Les nuits, 1835, éditeur A. Ferroud 28

Deux visions d’un délaissé, à l’instar des Morlocs et des Elois de «La machine à explorer le temps», les délaissés sont des espaces duals.

Parmi la végétation de la seconde photo, nous pouvons clairement observer les strates de déchets présentent sur la première image.

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Première Partie.

Les délaissés urbains, font à la fois partie de l’histoire de l’architceture et celle du paysagisme urbain Wasteland en anglais

Cette première partie va à la fois constituer un rappel de ce qui a pu être étudié lors des différents semestres de Master, tout en se permettant d’enrichir le sujet d’idées nouvellement défrichées ou simplement personnelles.

« Les délaissés urbains sont définis par le Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement du Loir et Cher (CAUE 41) comme des espaces temporaires, ne présentant pas de projet de réaménagement immédiat et abandonnés au sein de l’urbain, laissant ainsi place à une végétation spontanée (CAUE 41, 2009). On voit par cette première définition que la question des délaissés touche à la fois à l’aménagement du territoire, à la biodiversité végétale et au milieu urbain. » D’après Marion Brun (1) D’abord, il est possible de faire un court historique du délaissement urbain. Celuici adopte des formes bien diverses mais prend sa source dans un abandon plus que dans des appropriations impromptues bien que ces dernières participent au phénomène de marginalisation des friches.

C’est-à-dire que même lorsque nous étions nomades, les délaissés étaient composés des traces que les premiers humains pouvaient laisser derrière eux une fois partis. Aujourd’hui on ré observe des appropriations car depuis l’ère de l’anthropocène, un renversement s’est affirmé dans le sens ou dès lors que notre urbanisation a dépassé, dépasse ou dépassera la faune terrestre, alors nos abandons deviendront génériques et c’est leur ré appropriation qui finira par marquer un imaginaire collectif.

A l’époque du nomadisme, comme à l’époque du délaissement urbain, une simple pomme jetée sur le sol constituait une trace à observer. Seulement, il y avait réellement un délaissement lorsque l’on venait à abandonner un camp ou une grotte décorée, car la faune y étant dominante, c’était ce type de trace qui constituait une mémoire des lieux.

Ensuite, dans les premières villes mésopotamiennes, les « cités états », puis dans les villes romaines, grecques ou latines, les délaissés devaient provenir des premières

1 ; Biodiversité végétale et délaissés dans l’aménagement urbain, Marion Brun, Thèse de doctorat en aménagement, 2015, École doctorale Sciences de l’homme et de la société (Tours ; 1996-2018) 30

guerres organisées, des premières aventures réussies ou gâchées, d’accidents tragiques ou bien du fait de la simple vétusté de bâtiments. Les raisons du délaissement n’ont pas tant changé depuis mais avec l’accroissement des populations et technologies, des phénomènes ponctuels sont devenus légions.

Les mécanismes d’abandons sont devenus des exodes rurales, les exemples de cités abandonnées et rasées par des catastrophes naturelles ne se cloisonnent plus à la seule et grande Pompéï, des livres comme « les raisins de la colère » décrivent admirablement bien comment des faits globaux mènent à la désertion d’espace, de même, les événements de Tchernobyl ont transformé encore une fois les typologies d’abandons modernes, et aujourd’hui des podcasts, des documentaires et conférences décrivent admirablement bien, les risques naturels croissants et les futures espaces en possible délaissement. La mer méditerranée par exemple se voit souffrir des mêmes risques que ceux ayant réussi à faire disparaître la mer morte.

Cependant, il faut réaliser que le phénomène de patrimonialisation est tout à fait récent, la lecture de « Sur la restauration du Parthénon » de L.Magne, celui-ci ne prend sa source réelle que depuis les années 1900, en tout cas du point de vue institutionnel. Avant les conservations se faisaient comme on le fait actuellement pour les délaissés selon les besoins primaires des politiques ou selon des appropriations cycliques. Le Parthénon a été bien des fois employés avant d’être conservé dans sa forme actuelle, il aura été démantelé et partagé, sa forme est donc le témoignage de son délaissement. C’est notamment ce que l’on vient conserver.

L. Magne disait : « Que peut-on nous demander, sinon de faire les travaux indispensables pour éviter la ruine complète du monument, qui résume, tout mutilé qu’il est, tant de perfections, de le remettre aux générations qui nous suivront dans l’état où nous l’avons reçu nous-mêmes? Nous n’avons pas à refaire à neuf ce que le temps & les hommes nous ont transmis à demi détruit, encore moins à réaliser une restauration hypothétique dont la base fait défaut .» (1)

Bien que l’on puisse comparer sa méthode de conservation au Kintsugi japonais qui consistait en la réparation de pièces ornementales ou non, principalement des ustensiles de cuisines tels que des assiettes ou bols, par l’apposition d’or fondu afin de servir de liant et colmater les fissures. Ce n’est pas le cas, ici, la conservation ne propose que de s’arrêter à l’état de ruine actuelle.

Il existe aujourd’hui autant de modes de conservation que de modes de délaissement.

Les risques de délaissement se multiplient donc selon le principe de balance « bénéfice-risque », ils représentent alors de potentielles qualités insoupçonnées, par exemple en reprenant le cas d’une mer s’asséchant, la mer morte, entraine la destruction inexorable de biomes, des cratères et infrastructures inexploitables et une biodiversité ruinée… Cet appauvrissement planétaire à permis à un bon

1 ; Le Parthénon : études faites au cours de deux missions en Grèce (1894-1895) / par Lucien Magne, Conférence à la Sorbonne, Imprimerie nationale de Paris 31

nombre d’études de mieux comprendre comment fonctionnent les phénomènes météorologiques de la planète, notre impact environnemental, la durabilité de nos équipements, le fonctionnement de l’anthropocène en général etc.

Bien que certains chercheurs estiment que l’assèchement est dû à l’industrie et à des phénomènes politico-culturels concernant des États nations, en réalité, le dessèchement de la mer morte est simplement dû au réchauffement climatique.

Ce délaissement global entraine des projets architecturaux capables de refroidir les sols, de recherches adaptées afin de renflouer les eaux, des actions paysagères ou tout simplement le ré emploi de projets obsolètes. L’anthropocène est bien réel pourtant, il est toujours de notre ressort de s’adapter à la nature même lorsque l’on pense l’avoir dompté. La mer morte dont le périmètre a rétréci avec nos appropriations, se voit ré appropriée afin de la conserver, et ceux par les mêmes individus ou collectifs d’individus ayant mené à cette perte.

Les délaissements sont des témoins de la capacité qu’a le genre humain à exercer un renversement de ses valeurs, afin d’espérer pour un bien commun. (1)

Il est possible maintenant d’observer des délaissés à de plus petites échelles, moins dramatiques et nous encourageant à les conserver, des délaissés témoignant de la reconstruction de la ville sur elle-même.

Les délaissés sont des résultats de politiques d’habitations, d’expansions technologiques et scientifiques, de mémoire d’habitants et appropriations locales. Ce sont aussi parfois des conflits de planifications, et même des volontés architecturales fortuites. Ce sont des oubliés en suspens de nos économies de temps, d’argent ou politique. Ce n’est pas pour rien qu’il est possible de les retrouver en limite du projet car ils sont le cloisonnement de nos intérêts. Ce sont des espaces destinés à plus tard, à des préoccupations du lendemain. Ils n’ont pas plus d’échelle que celle de leur abandon comme nous avons pu brièvement le voir en introduction.

Malheureusement, s’il on ne souhaite pas les voir réinvestis par autre chose qu’une nature reprenant ses droits que l’on peut considérer légitime ou non, les collectivités locales se voient dans l’obligation de les encadrer, de les répertorier, et surtout d’y installer des projets, qu’ils soient urbains ou paysager. Une stricte forêt des délaissés est impossible si ce n’est dans le cas d’un abandon total d’espace comme cela peut se voir dans bien des villes fantômes comme : Horno ou Otzenrath en Allemagne, Doel ou Romeldangue en Belgique etc. ou alors dans des films tels que « je suis une légende », « le fils des hommes », « Stalker », « Madmax », « Snowpiercer » etc. Bien que dans le cas des productions audio-visuelles, cela sous-entend souvent d’explorer des phénomènes de ré appropriations que l’on peut observer à l’échelle locale, comme les junkers se rendant dans des décharges ou des sans-abris s’installant dans de vieilles bâtisses etc. (2) De toute façon, aujourd’hui, les forêts ne sont jamais délaissées et la formation d’espaces primaires n’est peut être pas la pleine solution.

1 ; Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen, Friedrich Nietzsche,1885, Paul Mathias 2 ; Stalker, Andreï Tarkovski, MK2, 1979,169 minutes 32

Aujourd’hui, de nombreux projets se proposent de réinvestir des délaissés, alors que ce sont des espaces typiquement urbains tels que des bâtiments, on y retrouve souvent quelques tentatives d’installations d’une agriculture comme cela peut s’observer dans des fablab ou au sein des grands voisins. Ainsi, si ce n’est des fermes urbaines, il y a un réel engouement qui se crée autour de potentielles végétalisations dans des espaces délaissés. Au niveau politique, il y a eu le droit à la végétalisation ponctuelle dans les rues parisiennes, le droit à la dotation d’un compost pour des copropriétaires, ou tout simplement la multiplication de terrasses plantées comme cela a été étudié par Yankel Filjakow.

Des éco-lieux de créent en dehors et au dedans des villes, des fermes s’installent sur des toits. Les formes architecturales sont d’autant plus riches qu’à l’image de la conservation du Parthénon, les projets qui s’y trouvent tentent de respecter l’histoire des lieux en réhabilitant un terrain en désuétude et en respectant la faune locale plutôt que l’inverse.

Les délaissés temporairement libérés d’impératifs privé se déploient. Surtout en appliquant, encore une fois, la règle selon laquelle nos technologies seraient exponentielles à l’architecture et à l’urbanisme, le phénomène de délaissement urbain est comme celui de la surélévation urbaine depuis celle effectuée par exemple sur les immeubles Haussmanniens, ou alors la création de dalles surélevées, ce ne sont que des phénomène en constante expansion. Elles sont vouées à se répéter, à se multiplier et à se diversifier.

Gilles Clément parle de vacuoles, Lucie Rumeau (1) dans son mémoire et en se fondant sur les textes de Aurélien Thibaudeau parle de Rhizome. C’est un concept issu d’un écrit de Deleuze traitant le concept de plateau (2) , il le définit en la représentation des liens faits entre chaque connaissance humaine, leur relation d’inter connexion constante. Gilles Deleuze parle de « décalcomania ». Les délaissés forment des réseaux intemporels, des nœuds et des réseaux non linéaires car libérés par définition de ceux que l’on emprunte régulièrement. Il n’est pas possible de les réduire à la vision d’un seul espace en délaissement bien qu’il ne suffit que d’une visite pour en saisir l’essence. Dans mille plateaux, G. Deleuze et F.Guattari proposent des chapitres en lien constant, sans ordre pour autant de lecture si ce n’est celui de la pagination.

Ce système de classification et représentation des planifications de nos villes, nous indique bien que les délaissés, comme tout autres espaces, sont une manne intarissable si l’on les respecte. Surtout, en rattachant les concepts de Deleuze et Guattari à ceux de M. Brun, alors il est possible d’identifier la trame verte et bleu comme étant la plus pure expression de ce que peut être le rhizome soit une structure dénuée de hiérarchie spatiale et évoluant constamment dans toutes les directions. La matrice urbaine, en est un exemple finalement moindre, car les directions des planifications urbaines sont encadrées bien que répondant à des besoins ponctuels. La liberté architecturale est peut être moins foisonnante et exponentielle que l’est la liberté de délaisser les architectures. Le chaos urbain ne

1 ; Rhizomes, Lucie Rumeau, mémoire de M2, ENSAPVS, 2021 2 ; Mille plateaux, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Paris, edition de minuit, 1980 33

supplante pas celui des milieux primaires, bien que nous nous en rapprochons de plus en plus. Nos organisations spatiales sont bio mimétiques, ce n’est pas pour rien que l’on vient parfois à parler de « jungle urbaine » Pickett, Parker et Fiedler (1992) présentent, en réponse, le « paradigme du nonéquilibre », Ainsi, sur la base des théories dřécologie du paysage Ŕ la théorie insulaire (McArthur et Wilson, 1967) et la théorie des métapopulations (Levins, 1969) Ŕ le milieu urbain peut être modélisé. Il est considéré comme un ensemble constitué de (1) une matrice hétérogène dřespaces imperméabilisés (différents types de tissus urbains) et (2) des tâches d’habitats diversifiées, favorables aux espèces (Clergeau et Blanc, 2013). Les divers éléments qui composent la matrice constituent un obstacle plus ou moins fort au déplacement des espèces et induisent un isolement des espèces. L’intensité de cet isolement représente sa perméabilité. La biodiversité au sein d’un habitat est donc dépendante de la structure de la matrice environnante (McKinney, 2002 ; Werner, 2011).

Toutefois, des liens entre les tâches d’habitat peuvent être présents et assurent ainsi la survie des espèces en permettant leur dispersion. La connectivité ou la continuité écologique1, sont les termes désignant le degré auquel les tâches dřhabitat sont connectées (Burel et Baudry, 1999 ; Forman et Godron, 1986). La connectivité est donc antinomique à la fragmentation (Harrison et Bruna, 1999).

Les « liens » entre ces tâches sont nommés corridors écologiques, ils peuvent être continus ou discontinus (dits « en pas japonais ») et représentent des « zones de connexion biologique » (Clergeau et Désiré, 1999). La conservation de la biodiversité urbaine sřappuie donc aujourdřhui sur cette conception en réseau des espaces de nature,

D’après Marion Brun (1)

Ainsi les Trames vertes et bleues s’inscrivent bien selon elle dans une sorte de représentation sous forme de rhizome. Les délaissés sont peut être à la nature ce que Spinoza qualifiait de conatus pour l’homme. Deleuze dirait qu’en ce phénomène se fonde leur eccéité. Le délaissé c’est ce qu’il reste lorsqu’une idéologie s’efface. Ainsi il n’est pas étonnant de voir autant de bâtiments pré et post industriels se dépeupler et être regagner par la nature, leurs sheds et entrées de lumière participant à organiser ponctuellement des effets de serre.

Leur réemploi futur n’est pas non plus une idéologie nouvelle, la patrimonialisation ainsi que l’extension et la réhabilitation ont toujours occupé une part importante de l’architecture. Il manque encore des encadrements bien que bon nombre de règlements et labels tentent de les englober afin de conserver une biodiversité qui se raréfie.

Tel Ulysse cherchant à regagner sa lointaine et si chère Ithaque pour y retrouver

1 ; Biodiversité végétale et délaissés dans l’aménagement urbain, Marion Brun, Thèse de doctorat en aménagement, 2015, École doctorale Sciences de l’homme et de la société (Tours ; 1996-2018) 34

Pénélope, les délaissés ne cesseront de s’établir. Surtout si l’on cherche à respecter nos sols et à ne plus produire des architectures non pas ex nihilo mais désincarnées.

Pour lutter contre l’érosion de la biodiversité, le sommet de Rio de 1992 met en exergue le besoin de mettre en œuvre des politiques de développement durable. Ce concept, érigé en 1980 par lřIUCN et repris par lřONU en 1987 est défini comme un développement « qui reprend les besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures » (Brundtland, 1987).

La loi d’Orientation sur l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire (LOADDT n°99-533 du 25 juin 1999, dite Loi Voynet) et - la loi Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000 (loi SRU n°2000-1208 du 13 décembre 2000 dite loi Gayssot) évoquent lřurgence de préserver la nature (remarquable et ordinaire) en milieu naturel comme en zones urbaines et de densifier le milieu urbain (Clergeau, 2007).

- La loi relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement (loi n° 2009967 du 3 août 2009 dite Grenelle 1) et - la loi portant engagement national pour l’environnement (loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010, dite Grenelle 2) appuient la prise de conscience de la fonctionnalité des espaces de nature et la nécessité de densifier les villes. Elles instaurent dans les politiques d’aménagement du territoire une préservation de la biodiversité en milieu urbain, à travers un outil phare : la mise en place et la préservation des Trames Vertes et Bleues (Cormier, Lajartre et Carcaud, 2010).

D’après Marion Brun Le délaissé se forme en deux temps : celui de l’abandon humain puis celui de l’appropriation par la nature. Cependant, ces deux phénomènes se déroulent en même temps. C’est-à-dire que dès que le délaissement humain s’inscrit dans une réalité commune alors, l’appropriation de l’espace par des espèces invasives, rudérales, endogènes etc. se confirme. (1)

Certains auteurs parlent aussi de trois temporalités: l’avant friche, la friche et l’après friche. Gilles Clément en fait de même lorsqu’il parle des étapes de mise en place du tiers paysage. Cependant, la temporalité des friches est comme exposé précédemment, semblable à la notion de rhizome. Une seule temporalité ne pourrait en résumer l’entièreté des perceptions. C’est notamment pour cela que les recherches ne font que croître sur l’organisation temporelle des friches.

La serre peut se trouver à un bon point de jonction afin de raccrocher les délaissés à l’architecture car une fois que ces espaces se transforment en friches ; décharges ou tout autre espace ou programmes ponctuels, alors leurs études ne concernent plus l’architecture mais l’agriculture ou tout autre science du vivant.

Cependant, l’étude de la dégradation thermique, structurelle ou encore du processus d’écroulement et usage naturel de telle ou telle matière, nous prouve

1 ; «La forêt des délaissés» : l’enjeu politique des terrains vagues., Patrick Bouchain, France culture, 21/12/2021, 84 min 35

que les délaissés une fois établis ne se trouvent toujours pas totalement hors de l’architecture. Il n’y a pas vraiment de projet typique d’une seule discipline pouvant réellement englober toutes les considérations que portent les espaces en délaissement urbain.

En un sens, ce sont des espaces temps de dégradation de l’architecture, mais comme, l’usage de l’architecture n’a plus de justification une fois le délaissement accompli, elle devient un support pour de nouvelles disciplines et mieux de nouveaux projets architecturaux. Car, si l’on souhaitait réellement conserver tout type de délaissé pour des valeurs architecturales alors les villes finiraient par se composer de ruines sans distinction aucune. La notion de palimpseste urbain serait à son paroxysme tout en étant inexistante car accomplie. (1)

Il s’agira ici alors, de parler de transformation, ou il est possible de préférer à ce terme, celui que bien des auteurs ont déjà utilisé auparavant, en ne citant que pour l’exemple Ovide et F. Kafka : la métamorphose. Julien Clerc parlait de frontières en évoquant la Californie, il disait pouvoir la voir depuis le fond de son lit, les délaissés, selon Marion Brun sont conditionnés par un effet de lisière.

Loin de vouloir faire l’exercice d’un rapprochement absurde entre les paroles d’une chanson et des concepts scientifiques, iI semble que Julien Clerc, à l’aide de simples mots, parvient à toucher l’essence des délaissés urbains : Ils sont des cocons en attente de métamorphose.

Il ne sont pas uniquement destinés à être patrimonialisées bien que les propositions de Patrick Bouchain et Gilles Clément soient séduisantes.

Ils sont souvent causés par la recherche d’un exotisme si ce n’est du fait d’événements imprévisibles comme des drames humains, des découvertes hygiénistes et des avancées éthiques, ils sont la Californie de notre quotidien.

Dans le pré mémoire, je disais qu’ils étaient des lieux d’expérimentation, cela d’après les textes et les recherches effectuées, notamment appuyées par une intervention radiophonique de Patrick Bouchain. Cela a été et sera répété sous bien des formes, surtout pour extraire de tous les exemples et éloges faites aux délaissés précédemment, l’idée qui nous mènera au concept de ville nature : il faut simplement comprendre que les délaissés sont tous semblables dans leur capacité à accueillir des actions ou pensées expérimentales. (2)

Ce sont des zones tampons. Des espaces d’aération à la fois locaux et exotiques.

Le local étant par exemple l’exotisme de l’exotisme. Il est l’usage de l’usage.

Il n’y a pas plus semblable et pourtant différent que deux délaissés urbains constitutifs de réseaux locaux et globaux paradoxalement complexes mais universellement identiques. L’exploration urbaine à une essence du fait des individus qui s’y rendent. Ce que l’on y trouve bien qu’étant toujours inattendu et systématiquement aléatoire consiste plus à observer des formes urbaines gagnées par la nature que la nature elle-même.

1 ; Le territoire comme palimpseste, CORBOZ, ANDRÉ.Diogène; Paris Vol. 0, N° 121, (Jan 1, 1983): 14.

2 ; From glass city to hybrid landscape: The transformation of a historic grown glasshouse concentration in the Randstad, S Krul - 2009 - repository.tudelft.nl 36

Pour illustrer le propos avec davantage de clarté, il est possible d’isoler trois exemples de friches réemployées : Celui des grands voisins à Paris, celui de la friche de « la belle de mai » à Marseille et celui au Brésil de friperies dans le quartier de Lapa.

Toutes, dans leurs propositions d’occupations d’un délaissé sont semblables et on y recherche systématiquement un sentiment de découverte quand on s ‘engouffre à l’intérieur.

Les propositions de construction y sont humbles et principalement fondées sur des notions de réemploi. On s’y propose de créer des friches culturelles, des musées et des espaces coopératifs. Des points de jonctions entre plusieurs considérations juxtaposées en quête d’un espace de liberté.

Dans le film de Claire Simon, le bois dont les rêves sont fait, on se rend compte que les éco lieux, les fablabs, les coopératives qui s’installent sur les friches se calquent sur un prisme parfois mondain et parfois original d’expériences sociales visant de la part de citadins à retrouver des espaces de nature libre afin de se ressourcer. (1) Dans le cas des friches urbaines, bien que la conservation d’une nature urbaine ne soit pas le maître mot de l’appropriation de tels espaces, il reste que celles-ci se trouvent conservées et réemployées comme le sont les espaces de friches au sein de bois.

Ensuite en terme de plan, bien que celui-ci doit tirer avantage des contraintes des architectures déjà en présence, le plan y est souvent libre et il est possible de faire une analogie entre des plans de jardin en permaculture et ceux de friches urbaines dites culturelles. Tous deux conservent des arbres afin de rafraîchir des parcelles, ajoutent des espaces de détente et des bacs de plantations adaptés aux terrains etc. Surtout, les productions architecturales si elles ne viennent pas jouir de celles déjà en présence à savoir des bâtiments et des fermes abandonnées, alors elles sont souvent expérimentales. On y trouve des kiosques adaptés à l’étroitesse des cours ou du fait de l’optimisation de zones agricoles, les architectures y sont détournées. Les serres deviennent des espaces de réunions et les entrepôts deviennent des salons dansants.

A Lapa, le pays est chaud et la présence de la nature se fait spontanément. Les jardins y sont tous identiques à ceux que l’on peut trouver dans des paysages de petits villages vernaculaires. La végétation y est libre et il ne semble pas que des travaux aient été vraiment effectués afin de l’empêcher de proliférer. Il ne parait pas non plus que ce genre d’entreprise soit encadré, les friches y conservent la fraîcheur d’une ponctualité locale. Les communautés qui s’y trouvent se partagent l’espace selon leur bon vouloir et accords personnels. L’échelle y semble plus réduite que dans nos friches alors que le nombre d’activités y

1 ; le bois dont les reves sont faits, Claire Simon, Just Sayin’ Films, 2016, 44 min 2 ; From glass city to hybrid landscape: The transformation of a historic grown glasshouse concentration in the Randstad, S Krul - 2009 - repository.tudelft.nl 37

est plus important et presque traditionnel. Une fois, que les espaces seront affectés, à la différence du projet des grands voisins, mais en suivant les mêmes méthodes d’installations et de déplacement, un nouveau lieu sera trouvé selon les disponibilités sans le consentement d’élus locaux.

On se retrouve presque dans le film : La estrategia del Caracol, de Sergio Cabrera sauf que dans le cas du film le déplacement des activités du site est une réponse à une injustice, alors que dans le cas des friches cela est soit naturel soit encadré selon un accord cordial s’il n’est pas économique.

Dans le cas d’une réappropriation ou d’une mise à niveau, les premières expérimentations bénéficient aux futurs projets afin de confirmer des positionnements d’actions et évaluer à l’aune d’une histoire plus complète ce qu’il convient de conserver ou non.

Ainsi, sans pour autant montrer de plans, mais seulement des images, on se rend compte que les délaissés prennent bien des formes différentes dans leurs appropriations mais dont les fins sont souvent identiques. Si les exemples avaient traité de simples friches industrielles, cela aurait été encore plus flagrant mais une fois la ruine établie, il devient difficile d’identifier une maison pavillonnaire portugaise d’une Espagnole. Seule la nature permet alors d’identifier la position géographique de la dite friche.

Comme pour tout, il existe des constantes globales et variables locales lorsque l’on observe un délaissement.

Seulement, dans le cas tout particulier des friches culturelles, il existe des phénomènes de green washing. Cela doit être le cas avec quelques exemples de permaculture ou de culture urbaine mais suite aux observations faites lors de déplacements sur des sites de fermes urbaines, il ne semblait pas que cela fusse le cas. Ou alors, si green washing il y avait, celui-ci participait à la production de réseaux locaux, plus qu’ à cacher des pratiques peu consciencieuses de leur environnement. Apparemment et ce d’après Lauren Andres et Boris Grésillon, (1) « Enfin, une autre figure de friche identifiable, et de plus en plus en vogue, est constituée par ce que nous appelons la « friche-label ». Dans ce cas, la friche culturelle est d’emblée voulue et créée de toutes pièces par les pouvoirs publics. Le développement des friches-labels tend à s’accroître en France et en Allemagne. L’objectif n’est pas seulement d’accorder aux arts un espace nouveau, mais d’assurer la promotion d’une politique culturelle et, à travers elle, la propre promotion d’un maire « dynamique » au service d’une ville « créative ».

Dans ce cas, le lieu n’a de friche que le nom, à l’instar du 104, le plus grand projet culturel du maire de Paris, Bertrand Delanoé. Il s’agit d’un lieu de production artistique et de diffusion de très grande taille (35 000 m2, réhabilité pour un coût de plus de 100 millions d’euros), installé dans les bâtiments des anciennes pompes

1 ; Les figures de la friche dans les villes culturelles et créatives, Regards croisés européens, Lauren Andres, Boris Grésillon, Dans L’Espace géographique 2011/1 (Tome 40), pages 15 à 30

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funèbres de Paris et inauguré en 2008. Projet conçu et financé par la Mairie, le 104 doit son aura de friche culturelle à la fois au contenu – programme artistique original, lieu d’arts multiples – et au contenant – une ancienne friche industrielle remarquablement réhabilitée. On perçoit ici la force du lieu, qui, en jouant sur l’histoire et sur la puissance évocatrice de l’imaginaire (Gravari-Barbas, 2004), parvient à ressembler à une « vraie » friche culturelle du type de celles que nous avons étudiées précédemment. Néanmoins, on touche là aux limites de ce que l’on peut encore ranger dans la catégorie des « friches culturelles ». En outre, le « côté friche » ne garantit en rien le succès pérenne du lieu, comme le prouvent les grandes difficultés du 104 en 2010.

A Berlin, le maire socialiste Klaus Wowereit, réélu triomphalement en 2006, a décidé de gérer lui-même le portefeuille de la culture, preuve que le pouvoir municipal s’intéresse de plus en plus à l’impact des arts et de la culture.

L’utilisation de ces friches-labels va alors de pair avec de vastes projets urbains ou des politiques urbaines d’envergure, à l’échelle internationale, portées par ces « local leaders » (Martins et al., 2007)» Malheureusement en identifiant les friches comme des outils de déploiement urbain et de sociabilité, ceci risque bel et bien d’être instrumentalisé plus qu’étudier. Le texte de L. Andres et B. Grésillon se finit sur une note positive mais la peur est justifiée. Fort heureusement, les efforts de la COP26, et de politique de transitions écologique nous prouvent que les PLU s’adaptent plutôt de façon positive aux initiatives de conservations de friches, plutôt que de tenter de le faire uniquement afin d’obtenir une façade sociable. Les bienfaits sociaux de telles entreprises paraissent être un objectif secondaire si ce n’est une conséquence positive.

Il reste cependant qu’une histoire des délaissés est en constante écriture et définition, c’est une notion qui encadre à la fois des considérations économiques, politiques, agricoles, phénoménologiques, architecturales etc. et des notions qui découlent de leurs observations. (1 )

Par exemple, Marion brun, dans son étude indique que selon son emplacement, le délaissé sera à consider différemment selon un historique des espèces en présence.

Il existe donc même des histoires parallèles aux notres, tout en étant en symbiose.

1 ; Ville durable, ville mutable : quelle convergence en France et en Suisse ? , Dans Revue d’Économie Régionale & Urbaine 2010/4 (octobre), pages 729 à 746, Lauren Andres 39

Extrraits des études menées par Marion Brun Les espaces en délaissement sont constitués d’une faune rudérale propre tout en y étant complétement aléatoire. On y retrouve de véritables jardins botaniques qui sans un regard initié peuvent paraitre inexistants.

Le genre humain serait capable de distinguer plus de nuances de vert que d’autres couleurs, cependant lorsque l’on observe des critiques écologique sur le quadrillage parcellaire de nos villes, on ne nous y parle que de gazons et d’arbres.

Marion Brun cherche à projeter de la lumière sur des ombres, elle y parvient parfaitement. Dans le cadre d’un réemploi, ces données nous indiquent par exemple quelles terres conservées.

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Pour raccrocher ces tableaux à des préoccupations architecturales, il est possible de comparer la mixité des populations végétales présentes dans des délaisses aux populations humaines qui viennet les visiter ou au contraire les esquiver. Cela a été fait notamment lors d’un cours mené par André Avril.

L’étude des végétaux et leur provenance permettait d’identifier quelles localités ou groupements humains viennent occuper des délaissés urbains.

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Le délaissement urbain, ambassadeur des perceptions citadines de la nature urbaine...

Les précédents travaux de pré mémoire pourraient tourner autour de trois idées majeures : ils sont des lisières, des entre deux et des espaces englobants.

Le délaissement urbain est un phénomène inconsciemment déprécié par une majorité de citadins plutôt que le contraire car finalement, l’attachement à une nature urbaine est réel mais parfois mal placé et les véritables espaces de biodiversité sont parfois occultés. Lise Bourdeau Lepage évoquait ce phénomène comme une peur et espérait que les mentalités changent, cela semble être le cas, mais par bien des aspects cela semble mitigé. Notamment en observant le bois de Boulogne, on se rend compte que les véritables espaces naturels et libres sont infestés par des appropriations parfois illégales qui empêchent les citadins de s’y rendre, alors que des parcs plus artificialisés sont plus à même de répondre à leurs besoins. A l’échelle du bois de Boulogne, cela est flagrant, car entre des espaces de promenades et des biomes tout à fait respectables mais parfois se singularisant du fait de la présence d’espèces végétales que l’on pourrait qualifier presque estivales, comme une forêt de conifères importés, on réalise très vite qu’en lisière se trouve des résurgences de l’état primaire du bois de Boulogne.

Ensuite que des programmes purement paysagers comme la forêt de délaissés ne fonctionnent pas totalement avec les principes de réseaux urbains. L’idée est tout à fait séduisante et sur le papier complètement réalisable mais elle occulte tous les impératifs économiques et sociaux que transporte une ville. Surtout selon des critères architecturaux, elle n’est simplement pas complètement viable.

Avec les concepts que sont les friches culturelles et l’appropriation d’espaces potentiellement ré appropriables par la nature, la forêt des délaissés n’a pas sa place dans le jeu urbain. Cependant, en ajustant ses principes, on se rend compte qu’au sein des forêts, des habités existent dans les friches, dans des fermes urbaines, des toits ou cours végétalisées par les habitants qui se les réapproprient. Ainsi plus qu’une forêt de délaissés, il apparaît actuellement une floraison de projets dans des espaces délaissés qui, pour la plupart, tentent de se tenir à l’écart des espaces les plus re végétalisés.

Il existe donc un entre-deux entre des propositions urbaines et paysagères. La ville nature peut s’apercevoir bien plus concrètement dans cet entre-deux que dans des projets parfois plus à même d’être qualifiés d’un greenwashing. Par exemple, on y retrouve bien plus l’expression des idées portées par l’imaginaire de penseurs et créatifs comme Luc Schuiten ou Michael Reynolds (1/2), que dans la vision des serres de Singapour qui certes ressemblent à certaines des formes qu’ils emploient mais qui dans l’exécution servent plus de vitrine et signal touristique que de véritables projets à portée écologique. Sans dénigrer les zoo, qui servent à la recherche et à la conservation d’espèces, mais ce genre de projet sont ce que les zoo sont à la villes et les délaissés y sont semblables à des réserves naturelles.

Dans cet exemple, ce qui est malheureux, c’est que les échelles spatiales se voient inversées.

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La conclusion dinale est que les délaissés sont englobant, en formant la trame verte bleue, il constitue un paysage qui en observant les villes à la loupe puis au satellite apparaissant se rejoindre et ne pas fonctionner en circuit fermé. La lecture pour l’élaboration du mémoire du travail de Marion Brun sur cette dite Trame verte et bleue, confirme cette théorie.Ce phénomène est déjà peu à peu encadré par des pouvoirs locaux et globaux.

Les derniers paragraphe du travail de pré mémoire étant :

Prosaïquement un terrain vague, c’est-à-dire des espaces indéfinissables conduit à l’évolution du terme pour délaissé qui peut évoquer un désir de définition et de re qualification de ces terrains. On aurait pu les appeler des flous naturels, des friches, des bosquets, des décharges naturelles, mais l’on préfère la notion de délaissé, soit laissé sans secours ou laissé pour compte. On considère que l’on peut venir à leur secours, alors que d’eux même ces espaces se régénèrent.

Dans ces délaissés nous pouvons percevoir de l’espoir, ils sont les territoires de nos pestes, là où ils peuvent s’épanouir sans peur d’être domptés. Nous y voyons nos productions retourner au cycle de la nature, abandonnées et enfin sorties de nos circuits courts, ils servent de refuges, nids, ruches, terreaux, ils redeviennent des bois, des plaines, déserts où tout autre nouveau paysage.

Nos architectures sont-elles faites pour durer ? Ne devrait-on pas s’inspirer du dynamisme de ces espaces, accepter que nos bâtiments et même nos plus hautes tours finiront par s’écrouler.

On s’est rendu compte d’un problème avec le temps tout en l’ayant causé et nous trouverons des solutions avec le temps en les ayant déclenchées.

Les délaissés sont à la fois des espaces pragmatiques, théoriques et d’expérimentations.

Indissociables et discrets, parfois bruyants et gigantesques. Ils n’ont pas d’échelle.

Ils sont littéralement l’avenir et le point de départ de nos villes et ouvrages, quand nous ne serons plus, ils auront toujours été...

Cet éloge du délaissement urbain est, me semble t’il, à exploiter et à relativiser par des projets adaptés. C’est pourquoi le mémoire se porte plus précisément sur l’intégration d’au moins un archétype architectural à une situation de délaissement plutôt que d’essayer d’établir une liste des archétypes identifiables au sein de délaissés.

En particulier, lorsque que l’on prend en compte que le sujet d’étude était le bois de Boulogne, un lieu ou les délaissés se confondent avec des occupés. Les répertorier devenait encore plus obscur. A moins d’utiliser le concept de lisière explicité précédemment, leur identification est floue. Des délaissés forment des franges et frontières en lien direct avec des programmes tels que des zoos, des serres, des espaces de restaurations, de jeux et de détente. Le soir, une fois ces espaces abandonnés, ils rejoignent leurs lisières et celles-ci se developpent petit à petit avec eux.

1 ;Vegetal City, L Schuiten, AC Labrique, 2009, edition Mardaga 2 ; Earthship, Biotecture, 2009, Michael Reynolds 43

Dans le pré mémoire je disais que :

L’art de la mémoire le territoire et l’architecture de Sebastien Marot soulève un questionnement important, il parle de sub urbanisme, de palimpseste urbain et en fin d’ouvrage considérant que le petit parc de Lancy ainsi que Rome, est la parfaite représentation de ce sub urbanisme, de ces strates historiques superposées. Alors qu’en est-il de nos délaissés ? Ils sont nos Rome du présent, moins marqués par l’histoire mais ayant en commun le même processus de marginalisation et mutation en ruine et encore cela n’est pas vrai pour tous, combien de nos délaissés portent en eux des passés importants, les bunkers de Verdun devrait il être conservé comme l’est Rome, ne sont-ils pas plus riches et lourds en termes de biodiversité et de passif historique ?

Là n’est pas la question, le problème soulevé par Sebastien Marot est encore une fois celui de nos perceptions, quel passé voulons nous conserver ? Nos guerres et « glorieuses » conquêtes, nos milieux primaires et paisibles, nos édifices religieux et de savoir, nos échecs etc.

Quand Sebastien Marot parle de Lancy, il parle de souvenirs topographiques, pour autant, en fonction de l’époque aucune topographie ne serait la même, conserver notre passé et nos milieux primaires ne passe pas par la conservation des marais qui se trouvaient anciennement sur le site de la ville de Paris par exemple. (Au bois de Boulogne nous avons introduit des pins, de nouvelles strates se créent) Nos délaissés sont les témoins des adaptations de la nature à nos nouveaux territoires, modes de vie et températures. Ils sont tout aussi dynamiques que nous, voire plus. La nature trouve toujours un moyen de s’implanter malgré nos rejets, et nous devrions nous en inspirer. Chaque délaissé représente des conditions climatiques différentes. Nous qui avons tant de mal à sciemment intégrer la nature en ville, les délaissés le font d’eux même et nous n’avons plus qu’à les tailler.

Nous pourrions classer les délaissés, ceux de Paris pourraient représenter des solutions pour ceux de New York, ceux de Nice pour ceux de Sfax et ainsi de suite. De même, lesquels sont en cœur d’îlot, en marge des voies, sur nos places etc. Contrairement à ce que défend Sébastien Marot (1), il ne me semble pas que l’on doive forcément conserver des topographies, elles viendront de toute façon à changer d’elles-mêmes. Comme le disait Gilles Clément, la biodiversité en s’enrichissant crée ses propres reliefs et non l’inverse. Nous devrions les laisser croître plutôt que de les figer par des barrières, des considérations culturelles ou esthétiques.

Les délaissés sont ainsi bel et bien à la fois englobés tout englobant nos systèmes.

1 ; L’art de la mémoire, Sébastien Marot, septembre 2010, éditeur La Villette Eds De 2 ; LE JARDIN PLANETAIRE. Reconcilier l’homme et la nature, Gilles Clément

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Afin d’illustrer le phénomène de zones tampons exprimé par Marion Brun avant de l’avoir lu, quelques dessins ont été produits.

Les délaissés sont des lisières mais crée aussi leur frontières. Une fois à l’intérieur, il est possible de s’y retrouver tandis que la vue devient quasiment opaque lorsque l’on se situe à ses deux extrémités

L’effet de lisère ou de zone tampon se visualise très bien sur des perspectives d’architectures vues depuis leur extérieur. Ce sont des arrières plans.

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Surtout : En partant de cette observation, Patrick Bouchain considère que les délaissés sont les fruits de nos productions.

Cette phrase est à remettre en perspective, certes des espaces sont délaissés et perdent de leur intérêt premier dans nos villes, que ce soit des friches, des places abandonnées etc. Souvent c’est du fait de leur positionnement propice à être marginalisé, des activités parallèles qui y sont investies, des habitants qui déménagent ou disparaissent, des destructions et accidents, du fait des nuisances sonores, olfactives, sensorielles qui peuvent y être juxtaposées, des populations animales qui y ont trouvé un intérêt etc.

Ce serait simpliste de considérer que ces espaces se réduisent à de simples rejets de nos sur-consommation.

Phillipe Vasset explique dans son livre blanc qu’il s’est rendu sur les délaissés et loin de n’avoir qu’à répertorier des friches et abandons industriels, il a trouvé des espaces clandestins, des activités marginales comme des terrains de courses, de « sport », des espaces de convivialité, des bidonvilles et des habitations. Ces espaces sont encore une fois des espaces de liberté pour différentes sensibilités ne se trouvant pas englobées par nos réalisations, effectivement en cela nous pourrions croire qu’il y a une surproduction, mais en réalité ce sont des espaces qui ont su s’adapter et se transformer selon ces productions. Sans elles, de tels espaces ne seraient pas imaginables.

Et : Reste que la présence de délaissés, ouvrent des pistes quant à un changement de paradigme dans notre vision de la biodiversité. Des espaces anciennement peuplés et utiles à l’homme se voient abandonnés et peu à peu réintégrés par la nature. Ce processus prend des années. On estime qu’il faut en moyenne 15 ans pour qu’une friche puisse s’établir convenablement dans un terrain propice.

Ce sont des espaces riches qui profitent du brassage planétaire. Des espèces pionnières, invasives et pérennes viennent s’y installer en fonction de notre rapport et nos déplacements dans celle-ci. Nos déchets viennent alimenter les sols, les graines et spores que nous déplaçons tels des oiseaux migrateurs les alimentent. Finalement, le jeu des friches est un drôle de jeu, pour gagner, il suffit parfois de ne pas vraiment savoir que l’on y participe. Gilles clément disait notamment que les délaissés sont un terrain d’exploration impressionnant pour l’écologie, l’étude de leur établissement traduit nos changements d’habitude, l’évolution de nos villes et comment un biome peut s’installer en parallèle du notre. (1)

Dès lors, le délaissement urbain est un projet à la portée de chacun. Pour Zep et bon nombre d’enfants, les terrains vagues représentent des terrains de jeu.

Pour des sans-abris : des refuges, pour des associations : des théâtres, il n’est 1 ; Biodiversité et réversibilité de la friche, Daniel Leconte, Dossier de l’environnement de l’INRA, n°21, 2002

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pas concevable que la question ne soit pas saisie par des organismes locaux, des pouvoirs publics ou tout simplement l’ordre des architectes. Bien qu’il faille évidemment accueillir les délaissés, il ne faudrait pas pour autant les négliger.

Des labels ainsi que des réglementations encouragent constamment la mise en place d’un bon encadrement des friches dans le cadre de la transition écologique. Marion Brun (1) les répertorie par exemple en introduction de sa thèse. Surtout ilest bon de voir que des initiatives visent à conserver un patrimoine culturel invisible, plutôt que de voir quelques particuliers souffrir du fait de droits finalement plus contraignants qu’autre chose. Pour cela je prendrai pour l’exemple de celui du droit au délaissement qui crée une myriade de délaissés urbains parfois sur un temps longs pour simplement les voir ensuite balayés pour des projets qui ne sont parfois plus d’actualité alors que certains citadins se sont vus délogés. D’après le moniteur, celui ci s’exerce comme suit :

Qu’entend-on par droit de délaissement ?

C’est un droit reconnu aux propriétaires de biens, supportant certaines charges ou servitudes administratives qui les rendent inutilisables, ou qui sont destinés à une opération d’aménagement. Ces propriétaires peuvent mettre en demeure la collectivité bénéficiaire de se porter acquéreur de ces biens.

Dans quels cas s’applique-t-il ?

Les applications sont nombreuses. Citons, par exemple : les emplacements réservés par les plans d’occupation des sols ou les plans de sauvegarde et de mise en valeur pour la réalisation de voies ou d’ouvrages publics, d’installations d’intérêt général ou d’espaces verts (article L.123-9 du Code de l’urbanisme) ;

les zones d’aménagement concerté (article L.311-2 du Code de l’urbanisme) ; les associations foncières urbaines (article L.322-5 du Code de l’urbanisme) ; les zones de préemption, qu’il s’agisse du droit de préemption urbain (article L.211-5 du Code de l’urbanisme) ou des zones d’aménagement différé (article L.212-3 du Code de l’urbanisme), y compris les périmètres provisoires de ZAD, à l’exclusion des espaces naturels sensibles ;

en cas de déclaration d’utilité publique préalable à une expropriation (articles L.11-7 et R.11-8 du Code de l’expropriation).

Comment s’exerce le délaissement dans le cas des espaces réservés ?

Le propriétaire du terrain réservé peut, du jour où le POS est opposable aux tiers, exiger que la collectivité ou le service public bénéficiaire de la réserve procède à son acquisition dans le délai d’un an à compter du jour de la demande.

Aujourd’hui, grâce aux labels antérieurement présentés, les délaissés sont conservés s’il représentent des avantages en terme écologique.C’est là que 1 ; Biodiversité végétale et délaissés dans l’aménagement urbain, Marion Brun, Thèse de doctorat en aménagement, 2015, École doctorale Sciences de l’homme et de la société (Tours ; 1996-2018)

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le délaissement urbain devient intéressant dans le cadre de la mise en place de ville mutable et à la nature spontanée, il est aujourd’hui possible pour des particuliers de revendiquer les intérêts écologiques que peuvent représenter la possession d’un délaissement. Dans ce cas, il est possible de conserver son bien et de participer ainsi à la mise en place de projets plus écologiques. Ainsi des considérations locales possèdent des clés afin de pouvoir les conserver plutôt qu’être contraint à se voir les déplacer péniblement.

Cependant, ces règlements créent et créeront aussi de nouveaux abandons, mais là où l’argument du durable ou de la sustainability en anglais ne sera plus utilisé afin de créer des espaces pas toujours plus consciencieux de leur environnement, on pourra parler de projets adaptés à leur espace et leur temporalité ( aussi, il est possible d’observer le phénomène inverse )

S’inspirer de la notion de Chronotope (1) afin de visualiser les friches comme le propose finalement Jean Soumagne René-Paul Desse Arnaud Gasnier Lionel Guillemot Charlotte Pujol pour analyser le phénomène de ville résiliente à l’aune du phénomène de développement durable parait plus viable.

On donnerait vie à des projets non pas durables mais hybrides, organiques, agricoles, démontables, mutables et pour proposer un terme plus innovateur, ajouter une pierre plus personnelle que le terme d’hybridation finalement pas tant éloigné de la notion de latéralité, nous pourrions obtenir des vides naturels pour des villes : suture.

Ce afin de pouvoir à la fois relier les thèmes du délaissement urbain, de la trame verte et bleue et de la reconstruction de la ville sur la ville. La durabilité ne tient hélas que le temps de son exécution. Une fois que les écrits et traditions sont perdus, la durabilité est remplacée par des friches friables et de nouveaux projets durables pour explorer une nouvelle vision de cette notion. Cela peut aussi être pris comme un avantage afin de pouvoir faire table rase du passé. Le problème est que cela entraîne une relative monotonie et finalement parfois une certaine méfiance. L’objectif de la transition écologique est de faire évoluer le terme afin d’en préciser les domaines d’applications.

Ce qui est durable pour une friche et la biodiversité ne l’est pas par exemple forcément pour des projets d’infrastructure urbaine bien que l’on puisse espérer que ce soit un jour le cas. Des exemples de mutabilité existent, des sutures entre des projets d’infrastructure émergent comme cela est le cas lorsque l’on observe l’installation de dalots ou d’écoducs. (2) « Les espèces forestières sont particulièrement touchées par cette fragmentation des habitats (Gibson et al., 2013). » cf. Marion Brun

1 ; Temps et usages de la ville, Jean Soumagne René-Paul Desse Arnaud Gasnier Lionel Guillemot Charlotte Pujol, 2015, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 248 p.

2 ; L’application des mesures compensatoires prévues par Natura 2000, Francis Haumont, ERA Forum volume 10, pages611–624 (2009) 48

D’ après Marion Brun.

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De la multiplication des friches et de la remise en cause du durable.

La peur, si elle ne provient pas de la méconnaissance d’un sujet, provient de sa multiplication.

On parle de 60 % de terres agricoles mortes, dans tout cela on parle d’un 8eme continent poussant sous nos pieds emprisonnant nos sols. Ces discours sont toujours alarmistes, on nous dit dans des documentaires ou conférences qu’il ne nous reste que vingt ans pour changer le monde, que les nouvelles politiques ne changeront pas tout mais qu’il faut sauver le monde etc.

En se focalisant là- dessus, les friches et délaissés urbains remettent en perspective un bon nombre de telles affirmations sans les infirmer ou les confirmer. Le 8eme continent, la minéralisation trop forte des sols tuant nos terres produit pourtant de nombreux délaissés très riches, des refuges pour une biodiversité disparue s’il on va dans le sens de ces discours. Comme le montre Marion Brun, qu’ on les observe à Tours ou à Blois et bien qu’il soit possible de les classifier, ils sont pour la plupart tous semblables mais originaux.

Le prix que l’on paye, des conséquences de nos modes de vies, n’est pas forcément celui que l’on croit. Dans son travail, Marion Brun parle principalement de la TVB, la Trame verte et bleue. Ces études montrent que depuis l’observation d’un phénomène que l’on considère comme peu entretenu ou peu capable de répondre à des besoins urbains, d’autant que des citadins les relèguent à des espaces inutiles plus qu’inutilisables, on se rend compte que cela ne représente que des avantages dans le cadre de questionnement sur les villes mutables, les villes agricoles, la résurgence et conservation de biodiversité en ville etc.

On remarque ainsi que bon nombres d’organismes et cadres juridiques existent déjà depuis un demi-siècle afin de traiter et faire évoluer la question de la conservation de dites friches.

Là où de nombreuses recherches et rapports sur l’état de nos sols et de notre planète nous parle d’un essoufflement véritable, le global semble y occulter le local alors que si l’on se focalise sur certains projets urbains portés par la transition écologique, nous nous rendons vite compte que les formes de nature ne font que de se diversifier avec l’urbanité et que même ce qui ne semble pas être encadré l’est finalement plus ou moins. De même, dans le cas de nos sols pollués ou de nos champs inféconds, il existe déjà un bon nombre de prérogatives afin de les faire ré affecter plutôt que de conserver leur état actuel.

La question est donc: est-il possible de conserver des délaissés, de faire croître la nature en ville sans la contraindre ? Pourquoi et comment ?

Nicolas Hulot (1 ) parle de désynchronisation avec la nature. La nature est asynchrone et s’installe là où on ne le souhaite pas. Surtout, l’architecture essentiellement, a eu pour but d’être asynchrone avec la nature, c’est-à-dire que même lorsque les bâtiments étaient « organiques » avec des infiltrations d’air et des ponts thermiques incapables d’être solutionnés à l’époque, le reste des outils

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architecturaux avaient pour but de privilégier un confort plutôt que la nature.

Vitruve ne parle pas de nature dans ses traités ou très peu, idem pour Camillo Sitte. Les paysages ayant été inclus dans les tableaux à la renaissance dans le cadre de la peinture académique, il en est de même pour la nature que l’on cherche aujourd’hui à inclure en ville.

C’est un phénomène nouveau. Francis Hallé (2) parle de la mort d’un arbre, et d’après lui et la pratique scientifique, couper un arbre c’est le faire revivre. C’est pour la partie coupée la production de rejets et pour le tronc la production de drageons. Il dit littéralement que d’un arbre on en obtient 100. Ainsi en comprenant la théorie, la pratique qui demande 10 à 15 ans d’abandon afin de produire un bosquet prend tout son sens. Aujourd’hui les projets ne prennent plus tous 15 ans pour se voir exécutés et si c’est le cas alors eux-mêmes souffrent d’un délaissement.

Il y a toujours plusieurs façons d’utiliser des perceptions. Qu’on considère comme mauvaise ou non. Par exemple, le remembrement rural aura eu des bons côtés, il en est de même pour le délaissement et le mitage. il faut étudier et classifier pour ensuite pouvoir évaluer et accorder. C’est ce que propose Philippe Vasset dans « un livre blanc » pour rendre visible des rencontres et des groupements d’individus capables de donner un intérêt aux espaces délaissés en les exploitant.

On pourrait parler de Zonard comme cela a pu être fait dans « Espace Zonard » de Tristana Pimor (3 ), mais aujourd’hui le délaissement regroupe des abandons comme des friches culturelles, il ne se catégorise pas à une seule catégorie de population ou populaire.

Francis Hallé affirme que nous sommes collectivement mauvais en tant qu’espèce, bon en tant qu’ individus et neutre en groupe alors il est possible de trouver un juste milieu, un entre deux s’il on souhaite se rattacher à des notions architecturales concrètes comme celles portées par B.Tschumi.

Le délaissé représente le même espoir en termes de ville nature que des images surréalistes, utopiques et souhaitons le réalisable dans un futur plus proche que notre passé.

Les délaissés sont une richesse et ce qu’il est amusant de constater c’est que lors de projet dit « ex nihilo », les terrains sont rasés s’ils ne sont pas déplacés pour être ensuite conservés ou traités. En outre, lorsque l’on y remplace un arbre, celuici représente un coût. Ce coût aurait pu être évité s’il on avait conservé des délaissés.

Le problème qui se pose alors est plutôt d’adapter des délaissés à des projets, ce qui est une première étape dans leur intégration et très bien décrit par Marion Brun, il conviendrait mieux de produire des projets adaptés à des délaissés.

En effet, aujourd’hui, en les reléguant et créant des lisières, on peut créer des couloirs verts, couloirs verts qui constituent la Trame verte et bleue, et qui de

1 ; Nicolas Hulot et Frédéric Lenoir, interview, 2020 2 ; Architectural concepts for tropical trees, Francis Hallé, 1989, Conference 3 ; Zonards. Une Famille de rue, Tristina Primor, 2014. ffhal-01910754

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par leur isolement prolifèrent « librement ». Ce principe ne s’essoufflera pas et est parfaitement décrit, étudié et encouragé par des agronomes et études d’urbanisme écologique.

Les villes nature, les villes mutables sont à portée de bras. Seulement, la ville est une architecture. La nature même ponctuelle y représente une sorte de risque de dégradation. Proposer des projets aux délaissements urbains, c’est proposer d’encadrer la sérendipité. Cependant, cela ne suggère pas de proposition architecturale plus que des propositions d’occupation architecturale. Si proposition architecturale il y a, c’est soit pour créer des espaces de sports ou de détente avec du mobilier urbain, soit des propositions de kiosques et serres comme cela aura pu être montré pour l’exemple lors de la mise en place d’une installation à l’école encadrée par le collectif bleu paillette ainsi que par plusieurs professeurs et élèves.

Souvent l’architecture est y archétypique. Ce sont des structures simples d’apparence si elles ne sont pas complexes dans l’organisation des efforts, liens et enchevêtrements internes servant à leur maintien. Souvent l’absence d’isolation y est remarquable et la façade est constituée d’une seconde peau relativement fine s’il en y en a une. Le toit ou la cinquième façade en suit les principes.

Les structures ont tout de serres opaques, ce sont des architectures en tension, leur principal souci étant souvent de se protéger ou de gérer la lumière. Ce sont des architectures de la « smallness », des serres urbaines, des incubateurs à ciel ouvert ou non. A ce compte-là, il serait possible de dire que tout espace est une serre ou alors inversement qu’une serre est un espace, en suivant les préceptes théoriques de Kierkegaard. Bien des architectes s’accordent plus ou moins sur la question sans pour autant forcément la soulever, mais il me semble bien que le pavillon de Barcelone de Mies van der Rohe a prouvé que la translucidité reste productrice d’espace. Alors, l’architecture n’est qu’une serre adaptée à l’homme tout comme la serre est une architecture adaptée à la nature.

D’où l’idée de s’arrêter sur un archétype et en s’appuyant sur les dessins de villes végétales proposé par Luc Schuiten, on y remarque que les serres y sont, pour la plupart, les exemples les plus fameux de sa créativité. Carl Gustav Jung aurait parlé d’un inconscient ( collectif ) régissant son travail. (1)

Il en est de même pour les exemples cités précédemment.

Nous n’avons pas à contrôler le bateau. Combien de joyaux, combien de terres, combien de projets avons-nous perdu à ne pas vouloir observer des espaces naturellement diversifiés et qui, en reprenant un terme anglais, francisé, étaient soutenables ( sustainability ). L’urbanisme social est donc ici le bateau, il est sans doute plus organique que la planification architecturale ou surtout dépasse nos enjeux économiques, s’il on lui laisse le temps de se forger des réseaux locaux.

1 ; L’inconscient phylogénétique versus l’inconscient collectif, RB Gewehr - Revue de Psychologie Analytique, 2013 - cairn.info

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Dessins personnels réalisés sur adobe Fresco

Les délaissés urbains en se multipliant aléatoirement, ils forment des promenades internes, des trames vertes ou des rhizomes mais surtout des réseaux d’échanges invisibles. Le dessin si dessus, bien que schématique à pour objectif de démontrer à quel point les délaissés et espaces de natures en villes se rejoignent, plus qu’ils s’isolent par mitages. Les espèces migratrices n’ont pas de mal à s’y déplacer.

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Finalement, sans parler de l’abandon total d’un projet, chaque architecture va représenter un ou des délaissés en fonction de la perception du maître d’œuvre, d’ouvrage, des organismes politiques ou simplement et surtout des habitants.

Comme le dit Gilles Clément, le délaissé provient, si ce n’est d’une méconnaissance, de l’action directe des habitants. Plus l’on occupe un délaissé, plus il se déploie, plus l’on le laisse à l’abandon, plus il en est de même. Le délaissé s’il n’est pas la mort de l’architecture, en est sa conséquence directe.

Rem Koolhaas parle de ce qu’il y a après l’architecture (1). Le délaissé c’est ce qu’il y a avant, après et pendant.

On ne sait pas vraiment planifier, si bien qu’il faudrait parfois délaisser si ce n’est déléguer. Pourtant sans planification, il n’y a pas de déléguation.

Malgré le ré emploi de motifs il y a un dépassement. Le délaissement est universel mais surtout il est un indicateur d’un changement nécessaire. Sur un bureau, il y a un plan, celui produit par l’employé ou l’étudiant qui le dispose selon son gré, dans ce simple plan il y a déjà des délaissements. Un stylo mal rebouché, des papiers disposés maladroitement ou des poussières sous des claviers. Ces délaissements vont faire partie du cycle de vie de l’espace délimité par la table, ils vont se mouvoir selon les activités, certains resteront ou d’autres seront rasés jusqu’à un grand bouleversement suite au déplacement des activités, à un changement de propriétaire ou un simple rangement.

En extrapolant ce phénomène aux villes, on pourrait se rendre compte de la futilité de vouloir ne serait-ce que changer un cycle d’occupation et de délaissement millénaire et encore une fois universel. Cependant, en prenant le cas de la table de bureau, on se rend compte que le temps que durera celleci, des traces des précédents passages demeureront intouchées, cela va d’une encoche faite sur l’un des pieds à une trace sur la tranche du bureau.

Le délaissement produit donc des traces profondes. L’archéologie nous le démontre constamment, de même pour la pédologie ou l’hydrogéologie. Des traces de vieux canaux perdurent, des catacombes ou ruines demeureront toujours sous nos pieds, enserrés par des siècles de constructions. Ils sont des témoins de nos marges de manœuvre comme le disent Claude Jannin et Lauren Andres dans « Les friches : espaces en marge ou marges de manœuvre pour l’aménagement des territoires ? » (2)

Surtout ce sont des espaces d’apprentissages sans distinctions réelles, ils disent par exemple : « Pour autant friches agricoles et friches bâties sont-elles opposées ? À notre sens non. Contrairement à de nombreuses approches qui insistent sur la nature de la friche, que ce soit dans les publications scientifiques ou les actions d’aménagement, nous émettons l’hypothèse que la localisation, la visibilité et les enjeux corrélatifs des friches sont plus influents sur leurs apparitions et leurs devenirs que le type d’activité qui les a abandonnées. De plus, posée ainsi, la problématique des dynamiques d’enfrichement et de défrichement ne peut que

1 ; Junkspace, repenser radicalement l’espace urbain, Rem Khoolas, 2011, Payot et Rivages 2 ; Les friches : espaces en marge ou marges de manœuvre pour l’aménagement des territoires ?

Claude Janin, Lauren Andres, Dans Annales de géographie 2008/5 (n° 663), pages 62 à 81

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favoriser un certain décloisonnement disciplinaire et professionnel. »

Les junkspace de Rem Khoolas ne sont pas des friches, ils ne peuvent en avoir la prétention qu’après un délaissement. Dans l’état, ils ne sont pas des espaces d’expérimentations car en apparence figés par leurs usages. Cependant, en ouvrant le concept vers celui de l’urbanité plus que de l’intériorité architecturale, il est possible de se rendre compte que le phénomène conduisant à la production de Junkspace est le même que celui des friches. Ces Junkspaces dépréciés par Khoolas sont pour autant des vérités architecturales, des besoins, des manquements et finalement des programmes fonctionnant en parallèle de ceux bien établis. Les prendre en compte, c’est si ne pas les répéter, c’est au moins les identifier, peut être même les valoriser.

Pareillement en reprenant le concept de non lieux rattaché à celui de la Junkspace, le couloir et la friche sont à mes yeux contrairement à ce qu’en dit Marc Auger (1), des espaces de mise en scène de la vie quotidienne. Nos fourmillements et grouillements dans tout type de couloir représentent l’ouverture d’un programme vers un autre. Les espaces abandonnés dans les couloirs ne le sont pas toujours et inversement. Il n’y a pas un jour sans que localement, des variables constituent le paysage du couloir. Ce ne sont pas juste des espaces globaux ou l’humanité s’évapore subitement.

Par exemple, celui-ci est un peu ponctuel, mais lorsque l’on est puni à l’école, on se retrouve hors de la communauté composée par la classe mais c’est souvent lors de ces moments que l’on rencontre d’autres professeurs, techniciens de surfaces, bibliothécaires, préfets etc. A la fin de la classe, les couloirs deviennent des cours. Ce ne sont pas des non lieux, mais des espaces multiples. Des espaces d’hétérotopies comme en parle Michel Foucault. (2) Le couloir chez Orson Welles est une perspective infinie, du moins ceux-ci donnent toujours sur d’autres espaces et rarement se trouve t-on face à un cul de sac. L’individu y est seul et se laisse guidé par celui-ci. Souvent, il donne à voir sur une ouverture extérieure, la lumière sert à cerner l’espace, cela crée une sorte de composition picturale, et du fait de sa forme architecturale, le bas du couloir, les contours du plan finissent par se retrouver dans l’ombre. Les couloirs sont des lieux de mise en scène d’un individu, plus que des individus. Quand Orson Welles filme un couloir et non une cour, un tribunal, une chambre etc. le personnage se retrouve seul. Il y a toujours cette fascination du réalisateur pour la superposition de plans (celui de l’entrée dans la lumière et celui des ombres) mais le couloir devient un plan en lui-même, une embouchure ou un horizon. Il est presque le reflet des sentiments des personnages, le couloir est donc autant un vecteur d’action que d’émotions.

Ainsi, chez Orson Welles, je disais dans un travail de pré mémoire ( S8 ) quelque peu différent, qu’ils étaient pour lui des espaces réflexifs d’où les personnages en sortent grandis, même au sein d’un groupement. S’ils se retrouvent seuls ou en

1 ; Non-lieux, Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Marc Augé, 1992, éditions du Seuil, La Librairie du XXIe siècle 2 ; Heure de culture française - Les utopies réelles ou lieux et autres lieux, par Michel Foucault (1ère diffusion : 07/12/1966), 34 min

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groupe, rarement les voit on effacés, les personnages principaux sortent du cadre et c’est au sein de couloirs que ce sentiment atteint son paroxysme. Ce ne sont pas toujours des espaces de jeux cinématographiques mais quand ils le sont, ils magnifient le cinéma tout comme ils sont magnifiés par lui.

Steven Spielberg disait suite à la production de « il faut sauver le soldat Ryan » que le plus difficile dans la production d’un film de guerre c’est de ne pas la glorifier, néanmoins on en revient toujours à marquer l’imaginaire collectif par des moments de bravoures contraire à la véracité du cauchemar guerrier.

Le même phénomène s’observe dans « Full Metal Jacket »de Stanley Kubrick, avec le casque du protagoniste indiquant un symbole de paix et un symbole guerrier, ces symboles seront devenus des outils contestataires, certains individus se revendiquant même d’avoir vu le film avant de s’être engagé.

Il est en de même avec les Junkspace, idem pour le délaissement. En parler, même pour identifier des manquements, c’est glorifier un phénomène de recherche spontanée, purement naturel.

Ainsi, les études de Lise Bourdeau Lepage et de Marion Brun peuvent se compléter. L’une parle principalement de la place d’une nature la plupart du temps domptée en ville tandis que l’autre classifie, étudie et tente de valoriser des parcelles urbaines en friches. Les besoins évoqués par l’une répondent aux solutions de l’autre. La nature est ce qui reste entre nos foyers et nos déplacements vers nos activités, sans elle nous nous trouvons nous même délaissé, du moins sans repères.Tout comme dans les Junkspace se déroulent des activités parallèles, celles qui se trouvent finalement le plus en adéquation avec le bon fonctionnement des lieux devraient demeurer. Ce sont des résurgences typiquement locales et observables globalement.

C’est un terreau d’étude justement en friche mais qui se documente de jours en jours plus précisément en s’inscrivant dans une transition écologique.

Surtout, nous le verrons plus tard mais à l’instar d’images produites à l’aide de logiciels intelligents et évolutifs, soit le machine learning en anglais, la sérendipité découlant de la production d’images assistées par un ordinateur en indiquant simplement des paramètres par mots clés tels que ceux utilisé pour le mémoire, est identique à celle de nos appropriations, déplacements, activités, hasard sociaux etc. produisant des délaissés. (1)

En laissant la machine tourner, on en arrive à l’observation d’images non pas utopiques car bien réelles, mais qui parfois pourrait remettre en question notre suspension consentie de l’ incrédulité du réel, tant la nature parvient à s’immiscer et produire des images qui ont déjà marqué éternellement un imaginaire romantique et continue à se multiplier malgré nos avancées techniques et hygiénistes. (2)

Ce qui est surprenant de constater c’est que finalement le dualisme que peut avoir le commun de la perception de friches, On les voit soit comme des ruines

1 ; cf. Vers les analyses algorithmiques de l’espace et des territoires, Claire Bailly and Jean Magerand, journals.openedition 2 ; cf. Vers les analyses algorithmiques de l’espace et des territoires, Claire Bailly and Jean Magerand, journals.openedition

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Tentative de représentation des macles et vacuoles présentées par Gilles Clément, ainsi que des lisières observée par Marion Brun. (1) Naturellement les differentes teintes de vert et surtout les zones à forte densité végétale se détachent de la vue sattélite. L’utilisation de l’outil plage de couleur permet de les isoler.

Vue sattélitte du bois de Boulogne situé dans le 92 :

Les délaissés s’apparentent à des noyaux naturels. Ils se confondent avec les grands espaces artificiels, les promenades dans les sous-bois et les profondeurs de celui-ci, 1 ; Biodiversité végétale et délaissés dans l’aménagement urbain, Marion Brun, Thèse de doctorat en aménagement, 2015, École doctorale Sciences de l’homme et de la société (Tours ; 1996-2018)

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qui si elles ne sont pas inscrites dans un patrimoine, alors celles-ci devraient l’être, soit l’on les observe comme des décharges et des espaces glauques.

Seulement si tout te tourne autour cela prouve que tu es au centre du jeux.

Nous sommes à une époque hybride, aujourd’hui les délaissés sont même immatériels, il y a des « vaporwares », des sites et pages web abandonnés, des jeux et univers en désuétude ou simplement des expériences et sujets d’études mis sous réserve.

Le délaissement est donc loin d’être un thème suranné.

Nous nous allions désormais à notre terre afin de la préserver de ses défaillances et des nôtres plutôt que le contraire. Même si par bien des aspects, observations et débat cela ne semble pas toujours être le cas.

Les délaissés qui étaient précédemment occultés, sont désormais répertoriés.

On parle de plus en plus de types de délaissements urbains et ceux à travers plusieurs écrits. Lorsque P. Vasset écrit son « un livre blanc », il n’est finalement que l’explorateur de phénomènes non immergés dans la matrice urbaine, il va directement à la rencontre des conséquences visibles de nos passages. Il ne les répertorie que très peu, plus qu’il y répertorie ce que l’on y trouve.

S’il on s’essaye à l’exercice de tenter de répertorier une majorité de typologie de friches sans distinction, alors, on peut trouver la liste suivante :

- les friches militaires - les friches industrielles - les friches portuaires - les friches de bâtiments collectifs/ Villes ou de simple habitations - les friches culturelles - les friches agricoles - les friches patriomonialisées / les ruines - les friches sportives - les friches dues à des infrastructures / des servitudes - les friches bleues dues au passage de cours d’eau et parmi elle on trouve d’autres catégories telles que :

- les friches subies - les avant friches, le temps de veille et le temps de l’après friche - les friches chronotopiques (1) - les friches labels - les friches institutionnelles (2) - les friches rebelles ou régularisées etc.

1 ; Representer-les-temps-et-les-rythmes-urbains, Luc Gwiazdzinski, Guillaume Drevon, JeanPaul Dollé, researchgate.net 2 ; Les figures de la friche dans les villes culturelles et créatives, Regards croisés européens, Lauren Andres, Boris Grésillon, Dans L’Espace géographique 2011/1 (Tome 40), pages 15 à 30

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Plus le temps est long passe et plus les friches se diversifient, se floutent tout en se précisant. En réalité, l’élément de permanence qu’il est possible d’identifier suite à l’observation des friches urbaines, c’est leur capacité à capter un imaginaire, s’il n’est pas collectif, il est alors romantique, hippie, trash, punk, écologique, traditionnel etc. Ainsi, des espaces la friche s’enrichissent de nouveaux imaginaires devenus désuets, on s’éloigne de la pensée de Gupei Yokoi mais, des projets qui paraissaient novateurs finiront par être délaissés comme c’est le cas du modèle des villes américaines qui à l’époque du Fordisme et de la révolution industrielle représentant des modèles culturels qui sont dorénavant pointés du doigt du fait de la surabondance de réseaux routiers et de l’abandon de leur centre.

Aucun modèle ne se prévoit délaissé, en tout cas pas lors de la phase de son exécution. Il serait peut être temps de le faire mais plus que cela, la friche n’est pas un changement de paradigme mais des changements de paradigmes locaux et globaux, et avec l’accélération des méthodes de construction, la friche est parfois un projet plus ancien et plus historique que peuvent l’être des projets de reconversion d’espaces finalement plus récents.

La friche est en éternelle reconversion s’il on ne la supprime pas définitivement ou alors que l’on ne la fige pas à la conservation de sa seule nature en en empêchant tout autre appropriation. Finalement, des propositions de contrôle de projets de friche urbaine sont impossibles. Bien que toute semblable en apparence , aucune solution ne saurait répondre plus qu’une autre aux besoins de chaque friche. (1)

En revanche, Les friches sont anthropiques et un exemple d’entropie. On pourrait quasiment dire qu’elles sont tout et leur contraire.C’està-dire qu’elles ont besoin d’un chaos et d’une présence humaine pour croître d’où l’effet de lisière. Sans encadrement, elles peuvent risquer de s’assécher et avec trop d’encadrement de se dépeupler en termes de biodiversité. Il faudrait une architecture donc capable de s’affranchir de l’aléatoire naturel tout en le conservant. Des architectures capables de s’accrocher aux architectures en désuétude tout en ne les dénaturant pas.

Si les friches nous paraissent presque toutes semblables, cela vient du fait qu’il est possible d’y isoler des « Patterns », des motifs ou automatismes, s’il on voulait en faire une traduction plus juste. On y observe des restes de structures en attentes de secondes peaux, si ce n’est d’une seconde vie, des squelettes en aciers ou des restes de poutraisons. Le terme de « patterns » est préféré car en observant la génération des villes comme on peut le faire en observant « le jeu de la vie » imaginé par John Horton Conway en 1970, (2) on remarque que les vides sont presque plus importants que les pleins. Que la trame verte et bleue ainsi que celle de nos règlements d’urbanisme proposent des formes similaires. Les restes deviennent des pleins, qui se transforment en reste puis en vide pour ensuite se retransformer en plein. L’image satellite de nos villes en pleine nuit en est une

1 ; Friches urbaines et biodiversité, Rencontres de Natureparif, 18 novembre 2011 – Saint-Denis, Liliane PAYS 2 ; A Course in Functional Analysis, John B Conway, Edition Springer, 1996

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illustration flagrante.

Il n’est pas anodin de retrouver des analogies entre l’aspect des QR code et ceux des typologies urbaines. L’observation du délaissement, c’est observer deux matrices à la fois conjointes et opposées.

Les friches sont des matrices urbaines et naturelles davantage que des restes de la matrice urbaine comme le propose parfois Marion Brun. Elles font l’éloge de l’imaginaire et surtout de son caractère aléatoire, tout est possible dans un délaissé, ainsi j’utilisais dans de précédents travaux une analogie avec le chat de Schrödinger enfermé dans sa boite et impliquant un élan infini de possibilités.

En réalité une meilleure analogie serait de faire une comparaison avec les expérimentations sur la musique aléatoire et analogique de ces dits phénomènes produites par The Who ou les Beattles dans les années 1960, et qui sont reprises aujourd’hui par plusieurs beatmakers, samplers ou autres adeptes de musique contemporaine. Lorsque l’on entend les bruits provoqués par le fracas des marteaux des forgerons sur leur enclume dont le rythme finit par provoquer une mélodie, il est possible d’être frappé par l’universalité et la transversalité des principes. L’application de l’aléatoire a transcender les époques.

En appliquant, cette transcendance au délaissement et même à la conversion ou reconversion de bâtiments, on se rend compte que les besoins principaux malgré l’aléatoire sont :

- une emprise au sol moindre - un besoin de transparence – un besoin de préoccupation agricole encadrée si ce n’est en lisière - une protection climatique mais pas forcément une isolation importante – la possibilité d’un réemploi - venir détruire le moins de constructions déjà disponibles.

Ainsi pour reprendre l’exemple de la boite et du chat de Schrödinger, la serre me semble être un bon espace à même d’ encloisonner des délaissés et des friches.

Même s’il on vient à en détourner la typologie, celle ci aura participé au moins à produire une inclusion plus douce. Si ce n’est la possibilité de les mettre sous le feu des projecteurs.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’ame » François Rabelais (1) Dans cette citation, il est possible de remplacer la science par la Ville et la conscience par la nature ; Le greenwashing en serait d’ailleurs la parfaite illustration, car c’est un bien être factice menant à la ruine de nos véritables perceptions. Les serres intégrées à des projets de façades serait bien moins artificielles que l’apposition de peinture verte.(2)

1 ; La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme » (1532). F. Rabelais 2 ; Publicité verte et greenwashing, Benoit Cordelier, Pauline Breduillieard, Dans Gestion 2000 2013/6 (Volume 30), pages 115 à 131

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D’après Marion Brun

Présentemment, et ceux suite à la lecture de la thèse de Marion Brun, il est possible de comprendre qu’une notion pouvant à priori paraitre banale : la biodiversité, notamment du fait de son emploie dans des médias populaires, est bien plus complexe à définir totalement dans une réalité et un contexte concret. En architecture, les notions qu’exposent Marion Brun dans ses définitons d’introduction, ne trouve que très peu d’équivalence.

Avec la sociologie par contre, ce n’ est pas le cas. Les études sociologiques utilise les mêmes méthodes d’analyse. Il est donc tout à fait possible de constituer des passerelle entre l’architecture et l’etude de la nature. Ne serait ce que pour comprendre des terrains de projets et leurs dynamiques sociales et culturelles.

Enfin, ces définitions prouvent le fait que ce qui est invisible pour un domaine donné ne l’est pas pour un autre. Il peut même etre un noyau central. Ainsi, l’architecture, art de l’organisation d’un vivre ensemble, ne peut occulter le fait que les perceptions changent et que des espaces auparavant désuets constituent dorénavant des enjeux de projets.

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Le délaissement urbain apparait donc comme un espace ayant de multiples projections.

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Visite du bois de Boulogne, les délaissés y apparaissent en marges, ils sont finalement même plus identifiable en marge qu’au sein d’espaces occupés.

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Devellopper l’art du regard et le plaisir de la contemplation.

Visite de Saint Denis dans le cadre du PFE, le territoire y semble à deux vitesses, les délaissés cotoient des batiments neufs.

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Représentations «floues» de délaissements urbains Vue d’un délaissé situé dans le bois de Boulogne.

Les perspectives sont floutées par la présence massive d’essences arbustives. Seul l’ombre des activités pouvant s’y trouver y est observable.

Aussi, les théories de Francis Hallé s’y confirment, d’une souche d’arbre nait des bosquets et ces bosquets rejoignent par la suite le paysage composé par le bois.

Le dessin est inspiré des idées de Gilles Clément Vue d’un délaissé situé en marge du bois de Boulogne.

Les espèces arbustives sont moins présentes qu’au coeur du bois, cependant la proximité de cet espace avec les infrastructures routières le laisse à l’abris d’appropriations ponctuelles. Ainsi, on y croise quelques rats, souris, écureuils et oiseaux. La biodiversité y parait tout de suite plus « active ».

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Vue d’une friche destinée à la mise en place de lotissements pour la Zac des Tartres.

Les espaces de terrains vagues y cotoient des sortes de monticules de terres regagnés par des espèces rudérales. On se trouve presque face à un bocage.

Les monticules représentent des lisières regagnant les espaces libérés laissés en désuétude durant la pandémie liée au Covid 19.

Les délaissés sont à l’air libre ou encloisonnés.

Vue d’une friche sur le territoire de la Zone sensible à St Denis. Un ancien batiment réaffecté en débarras est en parti désacffecté.

De l’extérieur, on ne peut apercevoir qu’une sorte de crevasse, une fissure dans un mur.

Seulement, une fois que l’on s’y engouffre, l’intérieur est entierement regagné par plusieurs plantes invasives.

Les meubles abandonnés y deviennent des supports pour la nature.

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Vue d’un délaissé à Neuilly sur Seine.

De l’extérieur, la nature plus que de lisière, fait office de barrière. C’est un espace au carrefour de réseaux routiers.

Celui à l’apparence d’un parc, ou bien dêtre la limite d’un parc mais lorsque l’on vient observer les lieux de plus près, on se rend compte que cela compose les limites d’un jardin privatif. Cet espace délaissé, finalement, remplis sont role en bloquant les vues vers les espaces de vies communes.

Vue des pelouses situées à l’ENSAPVS. Bien que Rem Khoolas, dans Junk Space, porte une jugement négatif sur de tels espaces, force est de constater qu’avec un an d’attente et de délaissement, le paysage que compose ces gazons est bien moins pauvres que pourrait le penser l’architecte.

Pendant quelques instant, les pelouses etaient semblables à de petits champs, et leurs lisières avaient l’apparence de buissons.

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Vue d’un délaissé à Paris 13 devant l’ENSAPVS, celui ci a servi de paysage durant l’entiereté des études à bon nombres d’élèves arpentant les escaliers. Il aura été le plus parfait exemple de la possibilité qu’a l’urbanité à générer des biomes en constante reconstruction.

Dans la globalité, le délaissement est un esthétisme à portée de main, il est le reste de mondanités.

Il est possible de les croiser chaques jours sans les observer mais que le jour ou l’on s’y attarde, d’y voir de la beautée.

Juridiquement, mais cela n’a rien à voir avec le dessin, les délaissés sont aussi des floues d’apres Jean marc Nguyen, dans un colloques à l’université de Rouen, DE LA FRICHE INDUSTRIELLE AU LIEU CULTUREL.

AInsi, ce sont des espaces de flottements.

Les croquis ont la capacité de pouvoir capter un chaos que d’autres support ne serait pas capables d’obtenir.

Contrairement aux photos, ce ne sont pas des instantanés mais des production de mémoire.

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Les dessins de part leur expressions troubles, permettent d’exprimer le mouvement constant et le foisonnement que représente les espaces en délaissement urbain.

Si la volonté avait été de rentrer dans un détail plus concret alors, il aurait été possible de réaliser ceux d’un herbier.

Cependant et ce a été rappellé lors de l’oral du mémoire, les représentations d’un mouvement ne peuvent qu’être croquées.

Dessins personnels réalisés sur adobe Fresco Les espaces en friches sont de l’extérieur toujours très peu accessibles, un renversement s’opère lorsque l’on s’y rend.

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Le délaissement urbain permet de s’y laisser surprendre.

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Avec pour seuls paramètres : wasteland, architecture and glasshouse, le logiciel Disco Diffusion permet de visualiser des images utopiques rapidement (1h20 pour chaque )

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L’informatique permet de dépasser les visuels produits par la matrice urbaine tout en, nous en présentant de nouvelles.

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Ce qui parfois gène dans la perception de nature en villes reste le contraste produit entre une architecture et une nature.

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Ici il y a seulement les mots clés Wasteland and Architecture

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Deuxième Partie.

Historique des serres en architecture Glasshouse en anglais

L’histoire des serres prend sa source à la fois dans celle de la perception des jardins et de la nature, et celle de l’architecture puis elle s’est déplacée vers l’agriculture.

Ce sont des bâtiments agricoles et culturels.

Comme pour la notion de délaissement, il est possible de faire un bref historique de la typologie architecturale que représente la serre. Elle est comme Lise Bourdeau Lepage le rappelle dans son article traitant de l’homo qualitus, très fortement reliée à l’histoire des jardins et espaces naturels sauvegardés en ville.

Conserver ce type d’espaces n’a pas toujours été un fait inné et il n’est pas encore accepté par tout le monde. Du moins la perception de la nature urbaine peut parfois se cantonner à la seule vue d’espaces de gazon, Rem Khoolas par exemple ne cessera de le répéter lorsqu’il parle de nature en ville dans son livre Junkspace.

A travers son article, Lise Bourdeau-Lepage se focalise sur la question du bien être. Elle est le coeur de sa problématique.

Afin d’organiser son propos, elle se fonde sur l’hypothèse comme quoi les populations urbaines redécouvrent le besoin d’une proximité avec des espaces naturels afin d’améliorer leur qualité de vie. Rapidement, elle confirme son observation en s’appuyant sur les différentes lois et entreprises écologiques qui se multiplient sur le territoire français. Nos normes s’adaptant aujourd’hui à une re végétalisation, c’est le cas par exemple de la loi ALUR ou la présence d’associations comme celle des jardins éphémères à Nancy.

Ensuite, l’auteur remet en contexte la perception que les populations urbaines ont pu avoir à travers les différentes époques de l’histoire humaine. Elle part du moyen age, la renaissance à l’établissement de jardins, parcs, jusqu’à notre ère moderne. D’abord considérer comme une lisière au Moyen Age, c’est devenu un outil afin d’affirmer son rang social, puis le courant hygiéniste invente le concept d’urbanisme végétal et plus tard viennent les utopies des cité jardins jusqu’à aujourd’hui une nature fonctionnelle et thérapeutique. Elle tente d’établir un résumé exhaustif de l’évolution de la notion de trame verte, tant le terme de nature est vaste. Néanmoins, elle parvient à établir que notre désir de nature est profondément lié au développement des villes industrielles et n’est finalement que très tardif à l’aune de notre histoire.

Durant cet historique, elle cite de nombreux auteurs emblématiques : Ebenezer Howard, Alphand, Frank Lloyd Wright (1), le Corbusier, Eugene hénard, André Le Nôtre, Rousseau etc. En conclusion, elle établit que la nature est devenue petit à petit, un outil de développement urbain important.

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A ce stade, Lise Bourdeau Lepage pose la véritable problématique de son article, est ce que le désir de nature dans l’espace urbain contribue réellement au bien être de ses habitants ?

En tout cas quels types de nature estiment ils important ?Pour cela elle se fonde sur plusieurs recherches confirmant un lien entre bien être urbain et la présence d’espace naturel. Puis en se rendant sur place et conduisant son propre sondage, elle cherche à établir la perception qu’à une population sur son désir de nature urbaine.

L’auteur se demande ce qu’est la définition personnelle de la nature pour les habitants, et essaye d’établir leur degré de désir. Ses résultats vont lui indiquer la présence d’un paradoxe, les espaces aquatiques, les friches, ruines et la présence d’animaux ne sont que rarement cités comme des présences naturelles par les habitants. Pour la majorité d’entre eux, la nature se limite au végétal, à des avenues plantées et des toitures végétalisées, du moins en France comparativement à l’Allemagne et l’Espagne . Ainsi la perception et la définition de la nature apparaît comme étant complexe, chaque auteur, pays et culture ayant une approche sensiblement différente.

Suite à cette observation, l’auteur cherche à évaluer les risques que peut avoir cette vision d’une nature urbaine domestiquée et privée de liberté voire en symbiose avec nos environnements urbains. La nature devient peu à peu instrumentalisée et la pratique du « Green washing » s’introduit dans notre quotidien. Aujourd’hui elle peut servir à vendre un projet sans pour autant être installée dans le futur, du moins pas convenablement. Pire encore, elle constitue une barrière, lorsqu’elle est utilisée afin de limiter l’installation de sans domicile fixe sous des ponts ou des parcs. La nature en ville pourrait devenir factice et un simple outil de développement, un outil économique sans vocation écologique.

Ainsi dans son article, Lise Bourdeau Lepage nous montre que la notion de nature urbaine dépasse sa seule condition de milieu naturel aujourd’hui. Cela a toujours été le cas mais la nature à l’heure de l’anthropocène est politisée. Elle devient productrice d’activités. (2 )

Ce n’est donc pas pour rien que les parcs viennent se doter de serres aux mises en œuvres diverses, nous allons le voir dans les prochains paragraphes mais son histoire ne se limite plus à la mise en place de serres botaniques destinées à la recherche et à la déambulation. Ce sont devenues de véritables times square par moment, des potentiels de revitalisation de projets urbains ou naturels et participent à l’évolution croissante de la notion de nature urbaine.

Dans un rapport de L3, je tentais d’identifier les moyens d’installation d’une nature en ville en me focalisant sur la dalle de la Défense et des différents espaces de natures ponctuels ou installés s’y trouvant.

1 ; Testament, Frank-Lloyd Wright, édition parenthèse, 1957 2 ; Nature and Well being in urban city, Lise bourdeau Lepage, article autopublié, 2018

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La véritable nature est toujours occultée en ville. La serre adaptée à des considérations locales pourrait venir servir d’accroche pour ce genre d’espace comme il sera possible de l’observer dans la dernière partie de ce mémoire.

Ainsi pour en revenir à la présentation d’un historique des serres, il est possible de se référer à quelques définitions : (1)

« Une définition ancienne dit que les serres sont un lieu couvert où pendant l’hiver on serre les agrumes, les fleurs fragiles, et autres arbres ou plantes qui ont le plus besoin d’être à couvert de la gelée » d’après le Dictionnaire de l’Académie française, Première Édition (1694) ainsi que Wikipédia.

Aujourd’hui la définition du dictionnaire de l’académie française nous indique une légère évolution du terme : Lieu couvert où pendant l’hiver on serre les orangers, les jasmins, & autres arbres ou plantes qui ont le plus besoin d’être à couvert de la gelée, & où l’on serre aussi quelquefois des fruits. Ex : Une grande serre. Une belle serre. Tirer les orangers de la serre.

Maintenant pour la définition des jardins sans qui les collections arboricoles n’auraient jamais pu être encloisonnées afin de mieux participer à leur conservation :

Lieu découvert, ordinairement clos, le plus souvent attenant à une habitation, dans lequel on cultive des légumes, on plante des fleurs, des arbres, etc. Une maison entourée d’un jardin. Jardin potager, fruitier. Les produits, les fruits du jardin. Jardin ouvrier ou familial, se dit de petits potagers loués à des familles aux revenus modestes. Ex : Un jardin de curé. Jardin d’agrément, où l’on cultive des fleurs, des plantes d’ornement. Travailler, jouer au jardin, dans le jardin. Faire un tour de jardin. Chaises, tables de jardin. Jardin d’hiver.

▪ Jardin public, aménagé dans une ville et ouvert aux promeneurs. Les allées, les pelouses d’un jardin. Le jardin du Luxembourg, le Jardin des Plantes, à Paris.

Jardin botanique, Jardin alpin, où sont cultivées des plantes de haute montagne.

Jardin zoologique, où l’on élève des animaux, notamment exotiques, pour l’étude scientifique et la curiosité des visiteurs. Jardin d’acclimatation.

▪ Jardin suspendu, disposé en terrasses élevées. Les jardins suspendus de Babylone comptaient parmi les sept merveilles du monde. Jardin à la française, dessiné selon des figures géométriques et symétriques, et où sont ménagées de larges perspectives. Les jardins à la française s’inspirent des jardins italiens de la Renaissance. Les jardins à la française de Vaux-le-Vicomte, de Versailles.

Jardin anglais ou à l’anglaise, qui offre l’apparence d’une nature agreste par sa diversité, ses lignes sinueuses, ses vallonnements. Jardin japonais, orné de ponts, de kiosques, dans le style particulier à ce pays ; se dit aussi d’un jardin miniature composé de plantes grasses, d’arbres nains, de cailloux colorés, et disposé parfois dans une coupe de céramique.

▪ Le jardin d’Épicure (2) , celui où Épicure, à Athènes, dispensait son

1 ; Dictionnaire de l’Académie française, Première Édition (1694) 2 ; Le Jardin D’Épicure, Anatole France, édition coda, 2004 - ecriture : 1895

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enseignement ; par métonymie, le Jardin, l’école philosophique d’Épicure et de ses disciples. Le jardin des Oliviers, où le Christ passa sa dernière nuit en prière, avant d’être livré par Judas.

Par extension. Contrée riche et fertile, aux cultures très variées et au paysage harmonieux. La Touraine est appelée le jardin de la France.

▪ MYTHOLOGIE GRECQUE. Le jardin des Hespérides, où les nymphes Hespérides gardaient avec l’aide d’un dragon l’arbre qui produisait des pommes d’or.

ÉCRITURE SAINTE. Le jardin d’Éden, le paradis terrestre où vivaient Adam et Ève avant d’en être chassés.

La polysémie du mot et surtout la longueur de la définition nous indique à quel point l’histoire des jardins est bien plus diversifiée que celle des serres. Il est un sujet englobant la thématique des serres, sans doute faudra t’il attendre autant d’années que pour l’histoire des jardins afin de pouvoir identifier un renversement des pratiques.

Peut être, un jour, ne verrons nous plus que des serres et non des jardins comme unique représentante de nature en milieu urbain.

Maintenant, toujours est-il que l’histoire des jardins est plus fournie et ancienne que celle des serres. Elles sont leurs milieux de développement primaires avec nos champs. Cela sera remis en question plus tard via l’exemple des serres walipini mais dans un imaginaire collectif ou bien dans la culture populaire, les serres sont des espaces reliés directement à des jardins, ou du moins qui les précèdent.

L’origine du concept de jardin similaire au Jardin botanique actuel est discuté, généralement, on peut la faire remonter à l’époque de l’Antiquité : du « Jardin botanique » de Karnak , à la collecte des plantes médicinales pendant l’époque athénienne comme pouvait le faire Théophraste au ive siècle avant J.C, ou encore à l’époque romaine ou les premiers jardins encloisonnés étaient qualifiés d’hortus conclusus. (1) Toutefois, on peut considérer que les peuplades Chinoises étaient les premiers vrais concepteur de la notion de jardin botanique, car des textes prouvent que les routes de la soie ainsi que les échanges d’essences arbustives exotiques ont représenté les premières collections arboricoles à pouvoir être réellement identifiées et attestées. (2)

Il est supposé, d’après des légendes, que l’ empereur Shen Nung a testé les qualités médicinales des plantes pour la guérison des maladies. Le Moyen Âge est considéré par beaucoup comme « un âge sombre» , toutefois, en

1 ; The Enclosed Garden: History and Development of the Hortus Conclusus, Rob Aben, Saskia de Wit, 1999, édition 010 2 ; Hymowitz, T., Newell, C.A. Taxonomy of the genusGlycine, domestication and uses of soybeans. Econ Bot 35, 272–288 (1981). https://doi.org/10.1007/BF02859119

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médecine, les savants commencent aussi à orienter leurs travaux dans le domaine de la botanique. Les enluminures témoignent elles aussi d’une volonté biomimétique. Durant le xiiie siècle, Albertus Magnus écrit le traité De Vegetabilis et Plantis. Cet auteur a donné une importance particulière à la reproduction et la sexualité des plantes.La première description d’un jardin médiéval ornemental se trouve dans un chapître du dit ouvrage.

Au Moyen-Âge d’abord, puis à la Renaissance, s’est répandue la culture des plantes médicinales dans les Horti sanitaris situés dans les monastères et dans les écoles de médecine et de pharmacie de l’Université. Le premier jardin botanique, dans le monde occidental, est probablement né à Salerne sous la conduite de Matthaeus Silvaticus, un médecin éminent de l’École de médecine de Salerne, au xive siècle. Il s’est distingué comme un fin connaisseur des plantes pour la production de médicaments. Dans son Jardin des simples, le « Jardin de Minerve », ont d’abord été cultivées et classées une grande quantité de plantes et d’herbes, pour étudier à des fins scientifiques leurs propriétés thérapeutiques et médicinales.

La flore locale, jusque-là méconnue, devient un objet d’étude pour la découverte de nouvelles espèces de plantes. L’intérêt pour la représentation fidèle des plantes médicinales a introduit un nouveau concept de littérature accompagné d’une collection iconographique de plantes (hortus pictus).

Le traité De Materia Medica de Dioscoride (v. 40-90 ap. J.-C.) a été la principale source d’information du ier siècle jusqu’au xviie siècle et a inspiré fondamentalement la Renaissance. Otto Brunfels a écrit le premier Herbarum vivae eicones, qui décrit les plantes et inclut leur représentation.

Dans toute l’Europe, l’étude de l’œuvre de Dioscoride a suscité le même intérêt que pour Otto Brunfels et Leonhart Fuchs. Aussi en Angleterre, William Turner (1508-1568) et John Gerard ont écrit des ouvrages sur la botanique. Également les Français Jacques Daléchamps et Mathieu de l’Obel ont apporté leur contribution à l’apparition d’ouvrages sur la botanique. Par l’impulsion de ces savants, tous les ingrédients nécessaires à la croissance importante de la botanique ont été réunis. (1)

Le premier jardin botanique universitaire semble avoir été le Jardin botanique de Pise, fondé en 1544 par Luca Ghini à l’Université de Pise grâce à l’appui du grand-duc de Toscane Cosme Ier de Médicis.

Dans le reste de l’Europe, on assiste à la floraison d’une multitude de jardins botaniques dont les plus célèbres ont été ceux de Leyde, Leipzig, Bâle, Montpellier et Paris.

Les grandes villes commerçantes du Nord de l’Europe installent elles aussi les leurs.

Des jardins botaniques voient le jour à Hambourg en 1540, Zurich en 1560, Cassel

1 ; « Odeur malfaisante, feuilles velues, tige rougissante et racine aigrette » : la preuve par les sens dans les herbiers du XVIe siècle, Leonard Fuchs et William Turner, Tassanee Alleau, CESR - Centre d’études supérieures de la Renaissance UMR 7323

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en 1567, Vienne en 1573, Berlin en 1573, Göttingen en 1576, Leipzig en 1580, Koenisberg en 1581, Iéna en 1586, Breslau en 1587, Bâle en 1589, Fronecker en 1589, Leyde en 1590, Heidelberg en 1593, Copenhague en 1600, Giessen en 1609, Strasbourg en 1619, Fribourg en 1620, Oxford en 1621, Amsterdam en 1638, Upsala en 1655, Hanovre en 1666, Kiel en 1669, Édimbourg en 1670, Berlin en 1679 etc.

L’aristocratie participe également à ce mouvement de connaissance botanique.

Souverains et princes soutiennent les initiatives des savants pour la création des jardins botaniques. Certains monarques ont leur propre jardin qu’ils confient à des médecins spécialisés dans l’étude des plantes médicinales ou à des botanistes.

L’art des jardins est indissociable par exemple des théories faites par André Le Nôtre dans le cadre de la création de jardins à la française pour des familles nobles ou royales.

Dans le Royaume de France, le premier jardin botanique est celui de Montpellier, fondé par Pierre Richer de Belleval, en 1593 sous l’impulsion de Henri IV, puis vient celui de Paris avec le « Jardin du Roy », créé entre 1626 et 1635 selon la volonté de Louis XIII par Guy de la Brosse , médecin du roi. Il est officiellement inauguré en 1640. Il a pour vocation, comme l’indique son nom Jardin royal des plantes médicinales, de cultiver uniquement des plantes médicinales.

Comme mentionné précédemment, ces jardins botaniques, appelés hortus medicus, hortus academicus ou jardins des plantes médicinales, ont émergés afin d’aider l’enseignement de la médecine et de fournir les apothicaires. Lors de leur expansion géographique en Europe, ils ont été utilisés pour l’étude botanique de nouvelles espèces de plantes exotiques. À la différence des Jardins des simples, déjà largement répandus au Moyen Âge et destinés à la culture des plantes médicinales, les nouveaux jardins botaniques étendent leurs collections à tous les types de plantes, les espèces autochtones aussi bien que celles provenant de pays lointains. Leur importance fut notable pour permettre l’étude et la fourniture aux herboristeries d’espèces locales dûment contrôlées, et plus tard pour l’étude et l’acclimatation des espèces exotiques du Nouveau Monde.

Toutefois, pour des raisons saisonnières, climatiques ou géographiques, il était impossible d’avoir en permanence des plantes vivantes à étudier. Pour résoudre ce problème, est devenue courante l’utilisation de l’herborisation, une technique connue depuis le xive siècle, mais très répandue depuis les années 1530 et quelques années plus tard à partir du Jardin des simples de Pise. L’Herbier constitué de plantes séchées est alors baptisé du nom d’hortus siccus ou jardin sec.

Ces informations ont été recceuillis auprès de sites internet concernant le sujet mais proviennent surtout du livre, Histoire des jardins chez tous les peuples depuis l’antiquité jusqu’à nos jours ecrit par A.Mangin un ecrivain et vulgarisateur français en 1867. Il est aussi un adepte du délassement instructif.

L’évolution des Jardins botaniques a été simultanée et indissociable de l’évolution des Herbiers. La nécessité d’étudier la flore naturelle a suivi l’évolution

1 ; THE BOTANY OF THE COMMELINS, D.O.WIJNANDS, Botanical Gardens and Department of Plant Taxonomy , Agricultural University, Wageningen , 1682 - 1710

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techniques d’herborisation et la collecte d’espèces pour l’Herbier, d’abord dans une première phase sous forme de livre avec des indications thérapeutiques, puis dans une phase plus récente sous la forme organisée d’espèces végétales correctement décrites et conservées, qui à son tour a conduit à un besoin constant d’obtenir des espèces de plantes vivantes qui pouvaient être observées tout au long de l’année et ainsi être maintenues et cultivées en jardin.

Historiquement, cinq grandes missions (scientifique, éducative, récréative, civique et économique) sont dévolues aux jardins botaniques. Les jardins botaniques sont vite devenus non seulement des lieux d’études, de formation scientifique, d’essais et d’enseignement, mais aussi des lieux de recherche et de diffusion des connaissances, ainsi que des centres de référence importants pour les activités économiques et commerciales. (1)

Surtout aujourd’hui se substituer à l’herbier et aux jardins, des serres capables d’encloisonner plus efficacement les espaces plantées afin de venir y créer des microclimats. Celles- ci peuvent prendre bien des formes, la Volière du Zoo de Munich à Hellabrunn, (Allemagne), construite de 1979 à 1980 peut être vue comme étant l’une de ses variations.

En réalité, les serres ont été identifié dans une temporalité presque semblable que celle de l’histoire des jardins, seulement du fait de la difficulté de production de tels espaces, il a fallu d’abord attendre que le verre deviennne un matériau commun à de nombreux foyers avant que celui ci soit réellement transposé dans des espaces transversaux. Les premières serres datent de la Rome antique, lorsque l’empereur Tibère souhaitait consommer des fruits de saison.

Il est en un sens, un précurseur de pratiques mondaines, modernes et communément admises.

Dès les années 1400, les techniques de fabrication des panneaux de verre s’étant beaucoup améliorées, on a commencé à utiliser de la vitre pour recouvrir les serres. C’était une grande période d’exploration et on rapportait des plantes de lieux exotiques: Afrique, Moyen-Orient, Asie et, un peu plus tard, Nouveau Monde. On hébergeait ces végétaux dans des serres plus développées appelées orangeries, car on pouvait y faire entrer jusqu’à des arbres - orangers, citronniers, dattiers, etc. - pendant l’hiver. Dans le sud de l’Europe, un toit ou un mur vitré suffisait, à cause de l’effet de serre (le soleil entre et réchauffe l’intérieur et assez de chaleur reste captive pour garder l’orangerie au chaud, même l’hiver), mais plus au nord, il fallait les chauffer. À Versailles, l’énorme orangerie, construite entre 1684 et 1686, était conçue pour contenir 1000 orangers et fruitiers cultivés dans de grandes caisses, on la chauffait au charbon. Le système de chauffage était tellement peu fonctionnel que les plantes étaient noires de suie et à moitié mortes au printemps. (2)

Une orangerie ne ressemble pas encore à notre image d’une serre, car elle a un toit et des murs pleins. Seules les grandes portes par où on entrait les plantes

1 ; De l’orangerie au palais de cristal, une histoire des serres, Yves-Marie Allain, éditions Quae, 2010 2 ; Larry Hogson, Le soleil, Horticulture, brève histoire des serres, 2012

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à l’automne et où on les ressortait au printemps étaient vitrées. L’orangerie de Versailles se trouve d’ailleurs sous le parterre du midi et ne fait même pas face au sud, mais plutôt au nord-ouest. Comme pour aujourd’hui, les serres sont des projets aux multiples considérations selon les activités que l’on souhaite y voir se dérouler, il n’existait pas et il n’existe toujours pas de typologie de serre universellement admise.

Au 19e siècle, les pays de l’Europe ont aboli les taxes sur le verre et l’utilisation de la vitre a alors pris son envol. Les fenêtres des maisons sont de plus en plus nombreuses et plus grandes et on commence à voir les premières serres de type moderne, entièrement vitrées. Et les serres ne sont plus le seul apanage des institutions botaniques, et il est très à la mode que d’ajouter un «jardin d’hiver» (serre) à toute maison d’importance.

Dans les serres privées connexes aux grands domaines, il devient courant et usuellement répandu d’y cultiver des plantes exotiques : d’organiser un arboretum. Le même domaine aurait eu une ou des serres horticoles, éloignées de la maison, pour la culture de légumes et de fruits, car il était de mise à l’époque pour tout riche propriétaire de produire ses propres oranges, bananes et même des ananas pour la table de sa demeure. Les serres y constituent de vastes jardins comme nous pouvons encore le voir aujourd’hui.

Le XIXe siècle fut aussi l’ère des grandes serres publiques, comme le Jardin d’hiver sur les Champs-Élysées à Paris (1846) et le Crystal Palace à Londres (1851) qui servaient non seulement à accueillir et présenter des plantes exotiques, mais qui étaient aussi les palais des congrès de leur époque. Ces deux grandes serres n’existent plus, mais la vaste majorité des villes européennes et nord-américaines ont toujours une, voire plusieurs grandes serres publiques : Paris, Londres, Toronto, Montréal, Winnipeg, etc.

De nos jours, ce genre de phénomène et usage des serres se sont multipliés, on les place sur des toit à Lufa, dans des projets qui n’ont aucune vocation agricole comme la mise en place de mur Tromble Michel ou simplement de grands projets d’extension de gare sous serre comme il est possible de voir en se rendant à la Gare parisienne de Lyon. On vient même à la création de villes paysages et serricoles, que cela controlé ou non. (1)

Les serres posent donc question. ce car malgré cet historique tiré de sources principalement occidentales, un exemple sors du lot, une exception peut être confirmant la règle mais qui reste une exception. Il faut parler de l’exemple des serres walipini. (2)

Bon nombre d’articles aujourd’hui traitent du sujet, mais surtout l’on remarque que c’est un élément de résilience architectural et agricole en Amérique du sud dans le sens où les premières serres finalement étaient un témoignage des incas.

Un peu comme le fait de s’apercevoir à postériori que des signes de peuplades 1 ; From glass city to hybrid landscape: The transformation of a historic grown glasshouse concentration in the Randstad, S Krul - 2009 - repository.tudelft.nl 2 ; MANUAL DE CONSTRUCCIÓN Y MANEJO DEL WALIPINI Y PANQAR HUYU, Johnny Paton, Benson Agriculture and Food I nstitute, Brigham Young University, 2002

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vikings ont été découverts et redécouverts sur des sites archéologiques américains. L’utilisation de pierres translucides telle que l’onyx naturelle permettait de laisser passer la lumière. Des principes de thermodynamique y étaient appliqués s’il n’y était pas connus et théorisés.

Encore une fois, selon notre culture, la nature de nos perceptions diffèrent. Sans chercher à former des camps ce qui serait de bien peu d’utilité, les catégories de serres occidentales n’ont pas la même histoire que celle de l’Amérique du sud ou de l’Amérique en général. D’ailleurs, des serres occidentales servant de signal se trouvent en Amérique du sud, tandis que le principe de serre walipini se transpose dans les domaines agricoles comme ceux de la permaculture.

Avant de voir émerger des projets de tours agricoles, il y a eu les premières serres enterrées puis les serres de Tibère, les serres romantiques puis le crystal palace et les serres botaniques du jardins des plantes, jusqu’à nos jours des serres positionnées sur les toits. C’est un modèle en perpétuel expansion.

Enfin, il est possible de terminer cette introduction historique par l’évocation des évolutions de perception de la définition du concept d’effet de serre. Celui-ci englobe à la fois des enjeux climatiques planétaires, et un phénomène que l’on observe dans des bâtiments qui en reprenant les typologies de serre se trouvent à former des îlots de chaleur.

En réalité, le verre est transparent aux rayons du soleil et il est mauvais conducteur de chaleur : il l’absorbe, s’échauffe et émet un rayonnement diffus. Le noir absorbe tout le rayonnement visible, c’est donc un capteur de l’énergie solaire qui transforme la lumière en chaleur. Cette chaleur se dissipe à son tour dans l’atmosphère. En superposant une plaque de verre et une surface noire, une partie de la chaleur se perd à l’extérieur, mais l’essentiel de la chaleur est emprisonnée. C’est l’effet de serre avec le principe d’un capteur plan.

Avec plusieurs couches de verre et d’air intermédiaires, les pertes de chaleur diminuent. Les agriculteurs utilisent l’effet de serre depuis des centaines d’années en utilisant du terreau de couleur foncée qui permet de réchauffer le sol dès le printemps.

L’effet de serre est connu depuis longtemps et bien démontré par l’hélio thermomètre de Horace-Bénédict de Saussure, mais son explication ne l’était pas. Il était aussi l’inventeur du cyanomètre. C’est Svante August Arrhenius, un chimiste suédois, qui en donne l’explication encore aujourd’hui la plus populaire : les rayons solaires entrent, le sol les convertit en infrarouge, le verre qui est opaque à ces rayons les bloque et ainsi la température augmente. Pourtant Robert Williams Wood a réfuté cette théorie en 1909, simplement en remplaçant le verre par du halite transparent aux infrarouges : on observe alors que la température atteinte par la serre reste quasiment la même. (1) Ainsi, paradoxalement, une serre ne fonctionne pas selon l’effet de serre tel

1 ; On a remarkable case of uneven distribution of light in a diffraction grating spectrum, R.W. Wood, Pages 396-402 | Published online: 15 Apr 2009

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qu’il est entendu de nos jours, c’est-à-dire suivant la théorie d’Arrhenius. C’est, apparemment, le blocage de la convection qui maintient la température constante significativement supérieure à celle de l’extérieur.

Il y a donc une évolution constante par la recherche de perception parfois anodine.

Arthur Mangin dans histoire des jardins anciens et moderne dit que l’agriculture est à l’art des jardins ce que la coupe de pierre est à l’architecture. Il considère que l’agriculture et l’horticulture sont subsidiaires. André Raveraux en tant qu’architecte du détail pourtant aurait su mieux que d’autres défier cet argument. (1)

Aujourd’hui, au 20eme et 21eme siècles, avec la réintroduction progressive de parcelles agricoles en ville, un renversement des principes de l’art des jardins s’effectue, et si ce n’est un renversement alors il y a un enrichissement. En effet, aujourd’hui la permaculture permet de faire en sorte que le découpage de parcelles agricoles dans des parcs permettent aux citadins de jouir d’espaces de promenades et de repos. SI ce n’est la permaculture, il y a aussi le délaissement, celui-ci découpe dans des espaces parfois de moins en moins peuplés, des cœurs de natures qui finiront par demeurer plus longtemps que d’autres projets d’aménagement temporaire.

Pour l’exemple je citerais les cases finales de la fin de la BD, Vincent et Van Gogh, écrite et dessinée par Smudja Gradimir, un cyprès, élément de permanence de la bande dessinée et y servant de narrateur, demeure malgré le remplacement urbain. L’image du délaissement est aussi reprise dans le bande dessinée Donjon de Lewis Trondheim et Joann Sfar, le donjon, élément de permanence cette fois ci se voit regagné par une nature maître d’elle même et dorénavant des lieux.

Ces espaces en délaissement constituent des trames intemporelles.

Monique Mosser dit par exemple que :

« Étymologiquement, physiquement et ontologiquement, le jardin est un enclos : une entité découpée dans le territoire rural ou urbain, individualisée et autonome. Cependant, comme l’a indiqué Michel Foucault, le jardin constitue la forme la plus ancienne de cette catégorie des espaces autres, qui possèdent le pouvoir de juxtaposer, en un seul lieu réel, plusieurs emplacements en eux-mêmes contradictoires ; mais aussi sa forme la plus achevée, car elle renvoie au binôme conceptuel du microcosme et du macrocosme, y compris dans ses modalités les plus actuelles, par exemple lorsque le paysagiste Gilles Clément milite, à l’ère des satellites et de la mondialisation, pour la notion de “jardin planétaire”. » (2) Les serres sont la plus pure expression d’une architecture urbaine destinée à la création de jardins. Elle n’est pas la seule, bien des escaliers et des promenades

1 ; Histoire des jardins anciens et modernes par Arthur Mangin, 1887, éditeur Alfred Mame et fils 2 ; Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours, Monique Mosser et Georges Teyssot, 1991, éditions Flammarion, 2002

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permettent de dessiner des plans et des architectures naturelles cependant la serre en est l’unique bâtiment avec les étables et fermes à en permettre le déploiement malgré le cloisonnement. »

Les toitures végétalisées par exemple ne sont qu’une partie d’un bâtiment, alors que la serre est un enclos comme l’indique Monique Mosser, un tout, une véritable construction pouvant par la suite mener à la constitution d’édifices naturels.

La serre tout comme l’histoire des jardins et de la nature encadrée en milieu urbain peut paraître constituer un modèle purement occidental qui s’est par la suite exporté. Le rapport des villes brésiliennes avec la nature ou alors celui de villes asiatiques semble favoriser la conservation de milieu primaire et tente de limiter le mitage, pareillement dans de grands centres américains avec l’exemple de New york et son Central park. La création de trame verte et bleue est par exemple un fait français, et son exportation est principalement appliquée à des considérations locales. Des Bidonvilles en Inde possèdent déjà une trame verte et bleue par exemple, sans que cela ait besoin d’être encadré. Ainsi, bien que ce soit un modèle à exporter, il existe une myriade d’autres modèles de nature urbaine ponctuelle ou non, en tout cas il existe plusieurs perceptions d’un même phénomène.

Les serres deviennent aujourd’hui des architectures bio mimétiques et grandioses comme il est possible de l’observer à Singapour. Ce sont des signaux, des mondes isolés parmi le monde urbain, tout comme l’architecture selon Hertzberger produit des espaces mondes nouveaux et uniques, cela est notamment soutenu par Tadao Ando, les jardins et les serres créent quant à eux des mondes imbriqués.

Les serres sont les constructions de jardins biologiques, elles sont l’exemple de la transversalité des connaissances architecturales et scientifiques. Ce sont des perceptions de natures complexes comme le dirait Edgar Morin.

Texture d’un crystal de roche translucide servant au toitures des premières serres

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Les serres sont des espaces de jonctions

Silicium Cristallin servant à la toiture de serre photovoltaiques.

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Les serres sont des bâtiments simples aux connaissances complexes Cette partie aura pour but d’explorer et de remettre en perspective des présupposés que l’on peut avoir suite à l’observation de serres.

Déjà la serre et ceux même si elle n’est pas habitable ou adjointe à une habitation, sous entend toujours qu’il y a un espace habitable non loin. La serre n’est donc pas uniquement agricole, dans une plus large mesure, elle constitue un fief et non pas seulement un lieu dit. Elle est autonome mais fait partie d’un tout. Le tout est l’ensemble de ses parties et la partie un tout. (1) Ainsi on retrouve parmi les différentes typologies de serre : - Les serres agricoles et leurs fermes - Les serres pour particulier et leur clos - Les serres d’exhibition et leur parcs - Les serres de recherche et leur laboratoires - Les serres constituées par des jardins d’hiver et leur appartements - Les serres d’agrément et leur tours - Les serres en double peau et leur bâtiment d’origine - les bow widow et leur bâtiments d’accroches, de même pour les oriels Les serres ont avec les bâtiments qui leur sont adjoints des relations d’échanges vertueux et productifs. Seulement s’il un est laissé à l’abandon alors l’autre le sera aussi, bien que la serre soit souvent la première à l’être. La serre magnifie ou répond forcément à une présence architecturale. Elle est plus proche des constructions qu’un champ et surtout sert à optimiser des sols nécessitant une architecture pour prospérer ou afin de cultiver des espèces exotiques.

Parmi ces types il existe ensuite des sous-familles selon la structure employée, la forme ou tout simplement la fonction particulière qui l’occupe que cela soit agricole ou non. Succinctement, il est possible d’en rappeler quelques-unes.

Pour les serres agricoles il y a : les serres mono chapelle, les serres mono chapelle asymétriques, les serres à tunnel modifié, les serres multichapelles, les serres à pente douce, les serres adossées, les serres « exotiques », les serres éoliennes et les serres photovoltaïques etc.

D’après un document de F. Berroug ainsi que plusieurs recherches sur le sujet.

Pour les serres urbaines il y a : Les jardins d’hiver, les vérandas, les doubles peaux, les serres miniatures, et des serres destinées à la culture indoor., des oriels et des bow window etc.

Surtout, grâce aux exemples urbains, il est possible de se rendre compte que les serres ne sont pas obligatoirement transparentes, elles peuvent même être opaque selon le type de culture que l’on cherche à y produire.

Toute serre ne se limite pas à sa seule fonction de serre. Une serre, c’est forcément une partie d’un édifice non négligeable. Comme le dit l’adage le 1 ; Le tout dans la partie, Christian Godin, Dans Les cahiers de médiologie 2000/1 (N° 9)

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tout est l’ensemble de ses parties et une partie constitue le tout. La serre est toujours en cohérence avec son tout.

Surtout si l’ on s’en réfère à plusieurs vidéos produites par des collectifs d’agriculteurs sur youtube, ou alors en allant directement se rendre sur des forums tenus par des agriculteurs, on se rend très rapidement compte que chaques serres va présenter ses avantages selon le projet auquel on les juxtapose. Aussi, chaque individu aura ses préférences et références en matière de ce qui lui semble le plus correct à effectuer pour mener à bien la culture d’une serre.

Même si l’on peut s’imaginer que la serre est un principe fermé et inflexible, ce n’est pas le cas, malgré des principes connus, des préférences architecturales demeurent pour leur placement ou leur forme.

Dans un webinaire : MASTER CLASS du 20/04/2021 - ASPECTS CONSTRUCTIFS D’UNE SERRE SUR TOIT, conduit dans le cadre du projet GROOF - Greenhouses to Reduce CO2 on Roofs, quelques intervenants parlent de bâtiment source et de serres coopératives.

Ils soulignent par une suite d’images le fait que la construction en verre, bien que peu écologique du fait de l’utilisation massive de sable, se multiplie et ses formes ne s’appliquent pas seulement à l’agriculture. Ils y parlent notamment de la Cour de justice européenne au Luxembourg, conceptualisée par Dominique Perrault dont les principes sont en tout point semblables à ceux de serres.

Les intervenants parlent même de structures universelles, entièrement transformables et parlent d’une liberté totale et architecturale de part l’usage de la serre afin de réhabiliter des projets ou simplement de concevoir des extensions.

Selon eux, la serre, ou l’emploi d’éléments de fabrication démontables paraît la plus flexible des solutions afin de répondre aux changements de PLU, de réglementations architecturales ou simplement politiques. En tout cas, la préfabrication d’éléments semble être pour eux, l’une des plus grandes forces des bâtiments ayant pour typologie primaire celle de la serre.

Les serres sont comme des zones tampons, d’après Boutera Yakoub (1), dans son mémoire de magister, il les décrit comme des microclimats. Les plantations nécessitent en moyenne des températures oscillant entre 14 et 25 degrés afin d’obtenir des conditions agricoles optimales. Pour les tomates cela se situe par exemple entre 22 et 26°, sans cela il existe des risques de désaisonnalisation des récoltes. L’ambiance de la serre est donc liée à sa forme et à sa mise en œuvre.

Microclimat

Un microclimat est un ensemble de conditions atmosphériques qui caractérise un espace homogène de faible étendue. On l’utilise souvent pour définir le climat de certains petits sites géographiques. Le déroulement de la croissance et du développement des différents organes d’une plante, d’une culture, obéit étroitement aux conditions climatiques qui peuvent causer des dégâts énormes.

Pour cela, on considère le climat comme un facteur de rendement qu’il faut 1 ; Automatisation d’une serre agricole, Bouteraa Yakoub, decembre 2012, ecole nationale d’agronomie d’El Harrach, Magister de sciences agronomiques

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essayer de maîtriser afin d’avoir des rendements optimaux de diverses cultures.

3.2 Composantes du microclimat La température, l’hygrométrie, le dioxyde de carbone (CO2) et la durée d’éclairement sont les éléments principaux sur lesquels il faut veiller pour commander au mieux l’atmosphère d’une serre. Ceci a des conséquences sur la croissance, l’initiation florale, la fructification, la précocité de maturité, la qualité des récoltes et les problèmes parasitaires .

D’après Bouterra Yakoub (1) Dans une serre agricole, il est essentiel de nos jours de créer un microclimat plus favorable aux exigences de la plante que le climat local. Parmi les facteurs climatiques, nous considérons la température comme l’un des paramètres les plus importants pour la gestion du climat malgré la difficulté de son contrôle étant donné son influent rôle sur la photosynthèse, la respiration, la vitesse de croissance, le bourgeonnement, le calibre et la fermeté du produit. Dans ce cadre, le papier porte sur la présentation d’une approche expérimentale de gestion de la température et de l’humidité d’une serre en utilisant une plateforme électronique d’acquisition et de contrôle à base du PIC18F4550.

D’après un auteur annyme sur google scholar

Il est possible d’entrevoir par ces deux exemples à quel point, une seule préoccupation mène à différentes théorisations des préceptes employés et surtout différentes instrumentalisations. L’un parle de serre humide et l’autre de serre productrice de Co2.

Sans extrapoler, lorsque Zinai Manel parle de l’habitat et dit : L’habitat pour l’être humain est un moyen de stabilité sociale et morale, aussi de protection et de calme. Il me semble qu’il est est de même pour l’agriculture sans laquelle l’habitat n’aurait jamais vu le jour. (2)

Ainsi pour comprendre d’où viennent nos villes et comment il est possible de les faire évoluer vers le concept de villes natures en les rendant agricoles, il faut analyser aux mieux les systèmes qui permettent déjà à nos construction d’être des espaces d’accroches d’agricultures.

Il ne va pas réellement s’agir ici de traiter de toutes les composantes et données techniques concernant les serres. D’une part car cela constituerait un mémoire à part entière et que l’objectif n’est pas ici de savoir quelle serre est la plus efficace. Au contraire, dans le cas d’un délaissement la serre la plus moderne et durable n’est pas forcément la plus en accord avec une mémoire ou conservation du milieu.

Surtout, pour parler de l’efficacité des serres, dans, Effet de la géométrie sur 1 ; Automatisation d’une serre agricole, Bouteraa Yakoub, decembre 2012, ecole nationale d’agronomie d’El Harrach, Magister de sciences agronomiques 2 ; La contribution des façades double peau dans l’amélioration du confort dans l’habitat collectif, Zinai, Manel -Ben dadda, Toufik, Université Larbi Ben M’hidi O.E.B, 2016

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la performance thermique d’une serre agricole, écrit par F. Berroug , E.K. Lakhal , M. El Omari, H. El Qarnia et M. Faraji , on réalise que selon la forme, les cultures s’adaptent à la serre. Dans leur travail, la proposition était de déterminer numériquement l’effet de la géométrie des serres agricoles sur leurs performances thermiques. L’étude consiste à introduire des principes géométriques dans un modèle de bilan énergétique et de quantifier par la suite son effet sur la température à l’intérieur de la serre. Pour les conditions climatiques typiques de la ville de Marrakech, au Maroc, les résultats indiquent que la serre mono chapelle asymétrique procure la température minimale à l’intérieur de la serre. Quant à la serre du type tunnel modifié, elle génère une température relativement élevée à l’intérieur de la serre. Globalement, pour les trois formes de serre étudiées, il a été conclus que la différence moyenne de température est de l’ordre de 3 °C. (1)

Il est intéressant de noter d’après les auteurs, que cette différence est variable le long de la journée. Pour toute forme de serre, cette température atteint sa valeur minimale à midi et sa valeur maximale au lever et au coucher du soleil.

Elle est aussi maximale durant la période d’hiver à cause de la faible valeur de la hauteur du soleil ainsi que pour son inclinaison réduite.

L’objectif va plutôt être d’identifier quelles techniques de mise en œuvre et les avantages qu’elles procurent pourraient se retrouver en lien avec l’occupation d’un délaissé. Par exemple, et nous le verrons plus tard dans le détail mais la simple utilisation du verre contre celle de membranes plastiques pose la question des débris que cela génère ou non en cas de délaissement. A contrario, cela pose durant l’exploitation de la serre des problèmes en terme de limitation des usages, c’est à dire que l’utilisation de polycarbonate, par exemple, entraîne des déperditions thermiques et il sera bien plus difficile de vouloir exploiter des plans de tomates dans sa serre plutôt que de la transformer en une zone destinée à des semis. Voire, il serait plus simple de la transformer en un espace de détente ou, par la mise en place de lumière, de se servir du coefficient de transmission lumineux de la matière afin de transformer le bâtiment en un signal la nuit.

La serre présente des limites d’usages, mais comme le délaissement est déjà à sa limite d’usage, peut-être que les constructeurs seraient plus avisés en se servant des limites technologiques de certaines serres afin de les adapter aux limites sociales que représentent des espaces délaissés.

La majorité des données seront représentées sous formes de captures d’écrans tirées de thèses sur le sujet. En effet les exemples et figures qui y sont présentés sont des compilations de données scientifiques, de calculs mathématiques et problèmes physiques et chimiques. Ce genre de données sert de matière aux projets architecturaux. En faire une sélection semble plus intéressant que de paraphraser et vulgariser des informations capitales pour le bon fonctionnement des serres.

D’abord, il est possible de faire une liste des considérations technique que représente la bonne exécution d’une serre, il y a : 1 ; Effet de la géométrie sur la performance thermique d’une serre agricole, F. . Berroug, E. . Lakhal, M. . El Omari, H. . El Qarnia, and M. . Faraji, J. Ren. Energies, vol. 14, no. 2, pp. 249 - 266, Jun. 2011.

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La hauteur et le volume minimum – les échanges thermiques par convection ou réfraction – le maintien d’un espace suffisamment humide – les matériaux envisagés et leur coefficient de transmission thermique ou lumineux - le fonctionnement des velums - L’impact de la pente sur le facteur solaire - Des constructions et assemblages démontables / reconditionnables - le règlement d’urbanisme sur les serres etc.

Sans aller jusqu’à traiter les sujets sur leur fond scientifique, il est possible d’observer que chaque considération que soulève ces sujets représente des interactions et enjeux locaux.

Au Québec. Environ 25% des frais variables d’exploitation de plus de 1300 entreprises serricoles sont imputables au chauffage et ils représentent une sérieuse menace à la viabilité économique de cette industrie . Le problème de chauffage des serres est largement attribuable aux pertes de chaleur qu’elles subissent. Durant la journée. l’excédent de chaleur solaire est évacué à L’extérieur (perte d’énergie) tandis qu’une source de chaleur auxiliaire doit alimenter la serre pendant la nuit (consommation d’énergie). Cette façon d’exploiter les serres est donc inefficace du point de vue énergétique et s’avère. à long terme, coûteuse. De surcroît, la faible masse thermique des serres les rend vulnérables aux pannes de chauffage qui peuvent entraîner en quelques heures la perte complète d’une récolte de quelques mois.

D’après une recherche sur google scholar dont l’auteur était anonyme.

Une façon d’atténuer ce problème de consommation est de stocker l’excédent de chaleur solaire capté durant le jour pour la récupérer pendant la nuit.

Généralement, on emploie des méthodes de stockage par chaleur sensible dues à leur simplicité et à leur plus faible coût. Parmi elles, on retrouve le stockage par l’intermédiaire de réservoirs d’eau répartis dans la serre afin de capter le rayonnement solaire. Une autre méthode consiste à récupérer l’excédent de chaleur contenu dans l’air de la serre en le laissant circuler à travers un lit de pierre. Le stockage se fait dans I’ amoncellement de pierres que l’on a placé dans un caisson de béton sous le plancher. Par contre, une méthode moins encombrante et surtout, moins coûteuse pourrait être encore plus efficace que celles existantes. En effet. Il est envisageable de recourir à la masse thermique du sol de la serre pour stocker la chaleur. Pour ce faire, on enterre des tuyaux flexibles dans le sol sous le plancher à l’intérieur desquels on fait circuler l’air de la serre. Le sol devient donc l’élément de stockage et de déstockage de chaleur sensible. (1) D’après Patrick Lemay sur l’utilisation des sols pour permettre la culture sous serre.

Selon ce que l’on désire y installer, les serres ne disposent pas des mêmes cahiers des charges que d’autres bâtiments. Elle fonctionnent en un sens comme des boîtes de Pétri, seulement, leur forme à une importance alors que seul le milieu compte pour les boîtes de Pétri ; 1 ; Simulation dynamique des échanges thermiques à l’intérieur d’une serre. Thèse (M. Sc. A.)-Université de Sherbrooke, 1996. Patrick Lemay

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Par exemple, une serre mono orientée au nord-est aura pour conséquence de permettre à des espèces mésophiles de se développer plus franchement.

Les serres sont des multitudes de biomes possibles, et selon chaque habitation la végétation des serres y est adaptable. Ainsi, plutôt que de jouer au jeu des modes et vouloir obtenir des jardins urbains tous identiques et tentant de jalouser des espèces exotiques, il serait possible de voir projeter des cultures urbaines adaptées aux projets et à leurs emplacements.

Des communautés et des copropriétés pourraient s’occuper de la culture de thé tandis que d’autres pourraient au sud projeter la mise en place d’orangerie. Tout est possible avec une serre, la seule limite étant une imagination raisonnée. Par exemple, Yankel Filjakow ecrivait dans une étude de la végétation des terrasses et balcons parisiens, que la perception était principalement hygiéniste, culturelle et esthétique. En y ajoutant une dimension productive, il est possible de se rendre compte qu’allouer 1m² par terrasse afin de pouvoir y exercer des plantations peut représenter des échanges locaux relativement peu coûteux à mettre en œuvre.

Il existe aussi des limites administratives adaptées à la serre comme la norme : EN 13031 -1 selon l’ Eurocode, qui détermine les méthodes afin de dessiner des structures de serre concrètes, d’après elle, les serres ne sont destinées qu’à des professionnels et les serres ont une première durée de vie de 10 ans à 15 ans. (1)

Cependant, étant donné que l’on les adjoint à d’autres programmes comme des restaurants ou alors des salles polyvalentes, les serres sont plutôt conceptualisées comme des bâtiments visant une durée de vie de 50 ans.

Les normes qui s’appliquent à tout type de bâtiment s’appliquent aux serres tandis que ce n’est pas le cas des normes appliquées aux serres pour les bâtiments. Ainsi on peut aller jusqu’à retrouver des exemples de serres visitables juxtaposées à des serres privées et des bacs de plantations directement sur les toits du pavillon 6 de la place des expositions de Versailles à Paris. On retrouve donc des espaces purement destinés à des professionnels de tous les horizons, juxtaposés à des serres destinées à obtenir un cycle de vie semblable à celui de l’architecture de R.Piano.

Les codes, les restrictions et les traditions se superposent afin de créer une véritable mosaique de projets urbains. Observer un bâtiment, c’est observer l’histoire des évolutions techniques. Le jour où les serres occuperont la majorité de nos toits, que l’on prendra ces initiatives pour des acquis, alors il sera possible d’identifier, comme nous le faisons déjà, les étapes ayant conduit à la mise en place de tels dispositifs dans des projets de réhabilitation c.

(2)

Les normes évoluent et il est possible de jouer avec leurs définitions. Cependant ce n’est pas le cas pour les principes scientifiques évoqués précédemment pour les serres, ceux-ci sont péremptoires dans leur applications concrètes, mais ils

peuvent être utilisés de façon transversale.

1 ; Serres : calcul et construction - Partie 1 : serres de production. EN 13031-1, 2002 2 ; Toujours plus haut, Guillaume Hecht, Dans Droit et Ville 2014/1 (N° 77), pages 185 à 196

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Ainsi, comme plusieurs architectes ont su le faire, les principes constructifs de la serre peuvent se retrouver dans une multitude d’applications. La serre n’est pas comme on peut le dire d’un délaissé protéiforme mais au contraire elle est aforme. Pour expliquer cette pensée, la serre passé ses caractéristiques de base en termes d’assemblage et de besoin lumineux, par la suite, selon les projets, elle prendra la forme qui lui siéra le mieux. Pour les délaissés, leur prolifération est hasardeuse bien qu’elle soit aussi fondée sur des principes scientifiques connus, bien souvent les projets s’ils se voient délaissés vont s’adapter aux besoin d’un délaissement plutôt que le contraire comme le cas d’une serre qui s’adapte aux besoins de projets.

Par exemple dans le cas de serres appliquées à des délaissés, si la serre ne vient pas occuper les espaces les moins regagnés par la nature ou alors vient encloisonner des restes architecturaux. Celle-ci va s’adapter au projet de délaissement plutôt que de venir en faire table rase. Ce n’est pas un délaissement à proprement parler mais le concept de Koen Vandewalle, la « Kaseco Greenhouse » propose déjà d’enserrer des maisons sous serres.

Le mur trombe retrouve ainsi sa forme de bâtiment de serre et permet des déambulations plus franches. Comme meilleur exemple il y a aussi les petits « manoirs » fabriqués par Marie Trignon destinés à servir de logements et chambres d’ hôtels, placés dans le domaine de la roseraie en Belgique, en reprenant l’esthétique des serres et en se surélevant, il viennent occuper des délaissés.

Aussi dans le cas de serres horticoles ou agricoles, les espèces en délaissement peuvent servir à fournir un paillis ou à délimiter des noues et territoires destinés au bocage. Mieux, il est aussi possible de voir des constructions sur pilotis à l’instar de la maison construite au Cap Ferret par A.Lacaton et JP. Vassal et surtout des chemins transparents placés dans des réserves naturelles afin d’en libérer les sols et servir de mirador pacifiques. Un exemple pourrait être celui d’une gloriette conceptualisée par A. Ghuiheux pour l’extension de la maison Becleu située à Pléneuf Val André, en encloisonnant la maison par des pavé de verre, elle devient efficace thermiquement et surtout en la surélevant, elle préserve le territoire naturel et ne semble pas seulement avoir été posée dessus plus que d’en faire dorénavant partie. (1 )

Il est possible de remarquer ainsi, que malgré des processus radicalement opposés. La serre, tout comme les délaissés, se multiplie en forme, en action et en superficie. Leurs méthodes de mise en place sont loin de pouvoir coïncider entre elles et même le processus de l’un vise souvent à la non mise en place de l’autre.

Seulement, pour obtenir un esthétisme commun qui est celui de la nature urbaine alors les connaissances peuvent s’hybrider. (2)

Normalement, s’il l’on installe une serre quelque part, c’est pour l’occuper.

Mais contrairement à certains bâtiments, il apparaît de part les recherches effectuées que bien que la mise en œuvre de microclimats soit complexe, elle l’est surtout pour la production d’essences précises. L’entreprise est donc parfois abandonnée.

1 ; Extension de la maison Becleu, Pléneuf-Val-andré (Réalisations) / Scoffier, Richard . Editeur : D’Architectures. 11/2019. pp. 76-81 ISBN - ISSN : 1145-0835 1 ; Le relativisme, Raymond Boudon, edition PUF, coll. « Que sais-je ? », 2008, 127 p., EAN : 9782130565772.

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Aussi, d’après des agronomes et des agriculteurs, les typologies de serres vont devoir s’agrandir pour faire face à une demande toujours plus croissante en production agricole. La serre devient un édifice à l’échelle même de cultures classiques.

Maintenant cette remarque permet de mettre fin à une courte liste technique qui pourrait constituer une thèse à part entière. L’objectif était ici de prouver que si les délaissés se créent selon des processus encadrés et connus, alors, il en est tout autant pour les serres.

Ce sont, comme pour les images de délaissés présentées précédemment, des espaces qui sans un regard exercé peuvent paraître anodins, et surtout gratuits.

Il nous paraît normal qu’une serre permette de conserver des plantes aujourd’hui alors qu’il nous a fallu deux siècles pour faire en sorte que le modèle puisse couvrir des échelles plus diverses que celui de servir de signal ou simplement dépasser le l’usage de pierre translucide.

En effet, les serres aujourd’hui sont biodégradables ou leur processus de dégradation est connu et il est plus simple d’en faire une reconversion à l’aide de matériaux réemployables. Ce sont des vestiges d’époques en perpétuelle évolution et réappropriation. Des méthodes d’installation connues mais toujours capables d’être adaptées à des considérations locales et directement intégrées au temps présent.

Les diagrammes permettent non pas plus de saisir les dynamiques reliant plusieurs disciplines, concepts ou mots, plutôt que de figer l’organisme perpetuellement en mouvement qu’est la ville dans un état lisible pour le commun. Ainsi, ici, il est constatable que la serre, tel un rhizome, se déploie selon ses usages. Elle n’est pas uniquement destinée à une exploitation purement agricole. Comme toute architecture, elle produit des délaissés, des études de faisabilité ou scientifiques.

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Ne serait-ce que sur la perception de la représentation des échanges thermiques au sein de serres, les recherches proposent différentes solutions et propositions. De ce constat, il paraissait bien difficile de pouvoir les compiler par écrit ou par des schémas. Il en est de même pour toutes données techniques, chaques courbes d’hydrométrie proposent des résultats et mise en formes différentes.

En coupe de principe la serre n’a rien à voir avec des préoccupations liés à la problématiques de l’habitat seulement, les principes de maintien régissant un micro climat sont identiques. Un appel d’air y a toujours les mêmes effets par exemple.

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Cependant ce que nous montre ces différents schémas, c’est la capacité qu’a l’architecture à projeter des données scientifiques dans une directions sociales, politique, agricole etc. Les connaissances sont semblables mais mises en oeuvres différemment. L’architecture permet de classer les serres selon leurs usages.

Images tirées des travaux de Y. Bouterra ainsi que de F. Berroug

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La serre est loin d’être réduite à un achétype architectural figé, du fait de sa structure légère, c’est une typologie à même de prendre les formes que l’on lui trouve tout simplement les plus harmonieuses. Si bien que l’on se retrouve avec des serres remplaçant les toits en pentes traditionnels. Tel un greffon, son inclusion dans des projets est sans limites apparentes.

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La forme d’une serre en est sa signature.

La serre s’adapte selon ses formes à la fois à des impératifs techniques et à des considérations subjectives, fonctionnelles et esthétiques. Ce sont de petites œuvres architecturales uniques.

La serre est tantôt une chapelle, une église, un temple ou une halle. C’est déjà un détournement architectural. Aussi, grâce aux axonométries, il est possible de remarquer aisément à quel point la serre est un batiment constitué de modules, de pièces préfabriquées en kit. La serre, c’est presque la préfiguration de batiments comme ceux du centres Pompidou à Paris conçu par Piano et Rogers.

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Les serres sont des espaces transversaux Où se trouve l’essence d’une serre ? Comment son détournement, son utilisation latérale mène à la production de programmes en perpétuelle diversification ?

Là où certaines architectures de logement ou de bureaux se retrouvent à constamment reformuler des archétypes et typologies dans un objectif de constitution d’un programme pragmatique. Cela mènent à des constat comme ceux fait par Rem Khoolas sur la ville générique constituée par des bâtiments tous semblables. Il me semble que la serre ne souffre pas de tels risques et surtout ne risque pas de se faire délaissée.

La serre se transforme constamment et sa forme n’est pas générique car elle est induite par son emplacement. Toute serre est un petit projet au sein d’un projet lorsque l’on vient en y introduire une.

Pour l’exemple, un hall au miroir n’a pas de forme plus que son effet, il en va presque de même pour la serre. L’effet de la serre c’est la réfraction du soleil qui induit directement sa forme et non l’inverse. Un simple mur rideau redoute l’effet de serre tandis que celui-ci constitue l’essence de la serre.

Ainsi on aura pu parler de jardin d’hiver ou de véranda mais ceux ci n’ont pas l’essence d’une serre, car, pour les rendre le plus habitable possible, il viendra un moment où le programme de la serre y sera détournée afin de permettre de créer des objets hybrides capables à la fois de servir de chauffage et d’aération.

La serre bien que bénéficiant des mêmes avantages constitue finalement un espace purement agricole. C’est à dire que s’il on ajoute un niveau à une serre, que l’on la partitionne en deux verticalement, alors le niveau bas, bien que conservant les caractéristique d’une serre dans sa construction, se transforme en réalité en un soubassement et devient apte à accueillir bien d’autres programmes.

Trois projets en font l’exemple : la future serre urbaine du duché du Luxembourg , la serre urbaine de Romainville et les fermes de Lufa sur les toits de Montréal.

Leur programme de serre est finalement systématiquement surélevé. La serre devient un bâtiment hybride et suit les volontés de construction d’une ville sur elle-même. Il en est de même pour certains projets de conservation d’un patrimoine qui, en se parant d’une seconde peau, bénéficie d’une seconde vie.

Dans le cas de la ville d’el Harrouch, Hecham Zehioua Bernia, on parle d’une ville se construisant sur ses espaces agricoles, d’une ville qui poursuit des principes traditionnels alors que la population mondiale se multipliant, il n’est plus toujours possible de les appliquer à la lettre. Sans proposer de solution dans mon mémoire, il apparaît que les serres urbaines sont un retournement de la question. Plutôt que de savoir s’il on peut faire autrement que de construire la ville sur des espaces agricoles, peut on faire autrement que de reconstruire des espaces agricoles en villes ? (1) Sans attendre, il est possible de répondre positivement à cette question, surtout à l’époque ou la reconstruction de la ville sur la ville est en ébullition avec les projets du Grand Paris, qui proposent à la fois de se reconstruire tout en s’étendant.

1 ; Preserver Le Foncier A Haut Rendement Agricole, Densifier Le Tissu Urbain : Cas D’el Harrouch.

Hecham Zehioua Bernia, Université frères Mantouri, Constantine 1

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De par les exemples présentés, il devrait normalement être établi que la serre est un archétype qui s’est diffusé en architecture à l’époque contemporaine tout comme moderne avec la construction du Crystal palace par exemple. Elle est par essence purement agricole mais dans les faits son utilité est hybride.

La conception de serre propose souvent la mise en œuvre de plusieurs métiers du bâtiment, c’est un exemple d’une juxtaposition de savoirs. Son essoufflement, bien que parfois il semble que l’on puisse arriver à une limite technologique, ne souffre pas encore d’être relégué au second plan. Bien au contraire, la serre peut encore être toujours plus automatisée grâce à la juxtaposition de panneaux photovoltaïques ou alors l’utilisation des nouvelles technologies de plus en plus accessibles. La domotique par exemple qui avait su faire grand bruit au début des années 2000 et encore aujourd’hui retrouve tout son intérêt lorsque l’on applique à des serres dont la mise en œuvre et surtout l’entretien se complexifie à mesure que les situation de leur établissement se diversifie. (1)

Lacaton et Vassal bien qu’ils n’aillent pas jusqu’à l’automatisation de leur jardin d’hiver proposent constamment des moyens afin que les habitants puissent gérer l’effet de serre. On ne retrouvait pas de tels dispositifs dans toutes les vérandas, les connaissances se diluent, de tels systèmes se démocratisent.

Luc Schuiten parlait déjà des serres sur toit en 1980, ses visions utopiques provenaient des toitures végétalisées et jardins privatifs sur les toits. Il aura fallu attendre 40 ans pour que leur conception s’adapte aux réalités et aux besoins de nos villes en économies. Peut être faudra t’il attendre encore 40 ans avant que celle-ci deviennent une norme puis il y aura 40 dernières années afin de pouvoir faire voler des systèmes en éclat grâce à de nouveaux changements de paradigmes. Le dit des Heike, des légendes et écrits historiques japonais parle de l’état d’impermanence des choses, les normes se font renversées tout comme de nouveaux principes se font balayés.

D’ailleurs peut être que ce qu’il restera le plus marquant dans son œuvre est son adaptation des serres sous forme de bâtiments feuilles et bio mimétiques. Dans ses dessins, les serres servent de feuillages ou canopé pour les architectures. On est bien loin d’une simple volonté d’animalisation de l’architecture plus que de toucher à la métaphore d’un principe architectural appliqué à la forme d’un batiment.

On y retrouve les volontés d’architectures publicitaires, les architectures dites Venturi, celles en forme canard afin d’évoquer l’usage du bâtiment. Une sorte de transposition de ce qu’étaient les ornements pour des palais de justice ou des piliers pour des temples. Depuis la statue de la liberté, l’usage aura parfois remplacé le grandiose par des enfantillages pour certains. Cependant, ce genre de jeux architecturaux reste une application d’un art traditionnel. (2)

Elles sont finalement ce qu’il y a de plus ouvragé et architecturalement conceptualisé dans sa totalité au sein de son œuvre. Surtout, c’est un élément récurrent. Un maison autonome aura d’ailleurs permis d’illustrer leurs principes

1 ; La domotique, Pierre Brun, Edmond-Antoine Decamps, FeniXX - 132 pages 2 ; Learning From Las Vegas, Barb Brents, Journal of the American Institute of Architects, 1968

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dans un contexte réel.

Les serres sont soit agricoles, soit hybrides en termes de programmation ou alors elles sont associées à des programmes préexistants, pour la plupart du temps afin d’obtenir des avantages bioclimatiques.

Leurs formes s’adaptent systématiquement à leur programmation. Les serres proposées par Lacaton et Vassal ne sont pas les mêmes que celles de la tour végétale de Portzamparc, elles ne sont pas semblables non plus à celles du jardin des plantes qui elles même diffèrent de serres agricoles.

Leur lien de parenté est visible, et les avantages partagés le sont tout autant.

La serre peu importe son emplacement, à un potentiel systématique étant donné que ce que la nature tend à nous montrer, c’est que quelle que soit l’orientation solaire, son déploiement reste possible. Il en va de même pour l’espèce humaine et ses productions. Les plus petites cours peuvent servir d’entrée de lumière pour bien des appartements parisiens, la nature même sans lumière directe y est toujours insufflée.

Les serres en ville sont un moyen détourné d’y intégrer une agriculture.

Aujourd’hui, bien que cela puisse paraître tentant, il n’est plus possible de reproduire les plans séduisants de certaines villes du moyen âge et de se targuer de viser une certaine autosuffisance. Les immenses parcelles agricoles réservées hors des villes sont tout à fait adaptées à nos besoins et ne sont que l’évolution du système employé à l’époque médiévale. (1)

Là ou les serres posent question, c’est dans un premier temps sur la capacité que peuvent avoir les populations urbaines à exercer un contrôle plus important sur des réseaux et temporalités locales parfois relégués au second plan, sur une production plus locale et sur l’occupation des sols végétaux en ville. Dans un second temps, c’est un lien social puissant, rien qu’à l’échelle d’un bâtiment d’habitation collectif, qui permet à chaque famille de disposer d’un jardin d’hiver et d’un bac de plantation et peut représenter des échanges considérables.

Quand Rem Koolhaas parle de ce qui reste après l’architecture, personnellement je vois ici un constat très pessimiste. Ce que les serres nous montrent, c’est qu’après l’architecture, il demeure des usages, des réappropriations, une histoire et une mémoire des lieux.

Certains parleraient alors d’affordance et de palimpseste, en réalité bien que ces termes soient séduisants, il me semble qu’il en va de l’usage de l’architecture en générale. Même des espaces génériques peuvent mener à la formation de moment de sérendipité grandioses, comme au cinéma pour l’exemple. (2) Marc Auger parle de non-lieux, car selon lui rien ne s’y passe et les espaces sont déshumanisés et servants. Ainsi, à ses yeux, le couloir ou tout autre Junkspace est un lieu d’agoraphobie et de monophobie. On s’y retrouve tous, dans une

1 ; LA CÉRÉALICULTURE AU HAUT MOYEN ÂGE (III-XI SIECLES AD). APPORTS ARCHÉOLOGIOUES ET PROBLEMES, H RÉCENTS - academia.edu 2 ;Reflexivity: The Creation of Liminal Spaces—Researchers, Participants, and Research Encounters, G Enosh, A Ben-Ari - Qualitative health research, 2016 - journals.sagepub.com

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masse grouillante, tous suivant le même chemin mais pas forcément pour les mêmes finalités. Dans le couloir, son sens organise nos foules, par exemple dans le métro, les couloirs et goulots desservant les stations ne sont que des enchevêtrements trouvant leur sens par nos déplacements, ceux-ci n’ont pas vocations à changer et il n’y a pas de moyen de les arpenter à l’envers, même si l’on s’adonne à des activités parallèles dans le métro, on se retrouvera toujours au bout d’un moment à devoir suivre les couloirs selon leur logique afin de pouvoir en sortir. Il n’y a pas de moyen de transgresser ou subvertir le sens de ces couloirs ( bien qu’à de rares occasions le fait de prendre un couloir à contresens, soit un raccourci dans les métros ). En appliquant cela au délaissement urbain, on se rend compte que si les friches se ressemblent presque toutes, ce n’est pas le cas de l’architecture des serres. Elles ne se ressemblent que si on les transpose et normalement, une transposition permet bien souvent de transformer un archétype.

Pour chaque non lieu, il devrait y avoir d’ hypothétiques projets. S’il ont été causés par des défauts et enclenchés par des générations précédentes, cela signifie que pour elles, ces espaces sont des problèmes alors que pour de jeunes générations se seront de potentiels espaces d’expérimentations.

Par exemple, les superstructures de SuperStudio ont souffert de plusieurs critiques mais cela n’a pas empêché la production de plus de bâtiments multi programmes par la suite, afin de tenter d’y pallier et recréant ainsi de nouveaux problèmes. De même pour la dalle de la défense devenant un lieu d’expérimentation pour des activités fédératrices.

Ce que la serre nous montre, et ce qu’il est possible d’appliquer à l’architecture en général en les observant, c’est que, si bien exécutée, respectant des principes bioclimatiques compris, à échelle de temporalités locales, tout en étant flexible à une réhabilitation, l’architecture a peu de chance de se voir délaissée. Ainsi, ce qui souffre le plus rapidement d’un délaissement n’est pas l’architecture, mais les espaces déjà délaissés soit les frontières de nos projets et villes. Il faudrait peut-être trouver des projets et programmes véritablement adaptés à de tels espaces. Déjà en paysagisme et agrologie, la question de la réintroduction d’arbres fruitiers dans certains parcs est soulevée. Cela permettrait de dépasser dans un premier temps l’hygiénisme tantôt timide et tantôt surabondant que l’on a tenté d’instituer dans nos villes depuis les années 1970 en suivant un modèle vieux de 100 ans ( 1850 ) qui pourrait être remis en perspective qui plus est dans un contexte de pandémie. (1) Dans le cas de la zone sensible, un espace agricole situé à Saint Denis sur le terrain d’un ancien délaissé et qui servira d’exemple plus tard dans le mémoire, nous voyons bien que ces espaces en marge sont tout à fait exploitables relativement aisément sous forme de parcelles urbaines et dans un temps presque semblable à la mise en place d’un réel projet urbain. Surtout, si encadré, ces espaces produisent plus de passages et de qualités que si le contraire était le cas.

1 ; Ville durable et marqueurs d’un « néo-hygiénisme » ? Analyse des discours de projets d’écoquartiers français, Pascal Tozzi, https://doi.org/10.4000/norois.4700

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La serre est le plus pur passage si ce n’est d’un monde à l’autre, d’un biome à l’autre. C’est presque un couloir. C’est un détournement de l’architecture même dans la typologie de forme qu’elle emploie. Il faut attendre le 20eme siècle pour la voir se déployer réellement.

La « nowness » ou la notion de minimalisme était en vogue au 20eme siècle et l’est encore au 21eme. Tadao Ando parle du béton, du fer et du verre comme étant les matériaux du 20eme siècle

Personnellement en entendant cela bien que j’y vois un kit de conception architecturale, il semble bien difficile de ne pas y voir tous les matériaux nécessaires à la construction de serres, car, pour finaliser l’architecture, en tout cas pour l’exemple des espaces de logements, le bois ainsi que des matériaux d’isolation sont nécessaires à la mise en place de porte ou de mur suffisamment thermiquement capables.

La serre n’a pas besoin de la mise en place de béton ou même de verre et de métal. Elle est une architecture adaptable et une architecture du dénuement.

Pour cela je prendrais l’exemple de témoignage d’agriculteurs, en consultant la chaîne de l’Archi’Pelle, la mise en place d’un mur suffit à constituer une protection nécessaire et à la mise en place d’un « effet de serre » que l’on ne doit pas confondre avec l’effet de serre médiatiquement employé qui parle de problème de réchauffement ou alors d’un surplus de réfraction.

Apparemment depuis 1909, le terme n’est plus à employer, sans paraphraser des idées qui ont pu être explicitées dans la partie précédente, mais la simple mise en place d’un mur donc, ainsi que d’un film en tissu perforé ou autres matières relativement translucides permet l’obtention de typologie de serre. Il n’est pas rare en reprenant cet exemple de voir de petits projets de serres, à l’intérieur de serre elle même, cela notamment pour optimiser les rendements, l’espace à employer et organiser au mieux les récoltes.

Donc et ce pour reprendre l’exemple d’Ando, la serre serait une typologie présente en filigrane dans l’architecture contemporaine. On retrouve par exemple des brises soleil afin de supprimer les trop pleins de chaleurs dus à la présence de grandes surfaces vitrées ou alors des murs opaques suffisamment proches et éloignés servent à leur donner de l’ombre. Employer la lumière est l’adage de l’architecture mais c’est aussi l’essence de la serre. Les moyens de mise en œuvre sont différents mais peuvent dialoguer et entrer en connivence.

Si bien que l’on a aujourd’hui le bonheur de pouvoir observer des bâtiments qui appliquent conjointement les formes des serres avec des architectures plus traditionnelles et programmées comme le bâtiment de Tadao Ando destiné à la Langen foundation. Il n’a rien d’agricole et pourtant son chauffage et ses vues sont captées grâce à une seconde peau en verre et métal qui l’enserre. (1)

Quels sont donc les matériaux du 21eme siècle?

Le réemploi est peut être une première réponse. Elle se retrouve notamment dans 1 ; Measurement of soil microbial biomass phosphorus by an anion exchange membrane method, KenjiKouno, YasuhiroTuchiya, TadaoAndo, Soil Biology and Biochemistry, Volume 27, Issue 10, October 1995, Pages 1353-1357

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les projets de friches culturelles, ou de réappropriation de friches en général.

Il me semble que le terreau à l’heure de l’anthropocène afin de transformer la ville, est de ne plus s’étendre mais au contraire de s’élever sous toutes les formes possibles. Les parcelles aux sols pourraient demeurer des serres ou se voir de plus en plus libérées comme le proposait Archigram ou Yona Friedmann avec le concept de ville spatiale ou alors bien avant des images mythiques comme celle du jardin de Babylone.

La serre est un réemploi des matériaux emblématiques du 21eme siècle. C’est un potentiel réemploi des sols en jachère comme le propose des collectifs d’agriculteurs urbains qui seront plus amplement exploré en 3eme partie du mémoire.

Le réemploi est même encouragé mondialement. On a l’impression que ce n’est pas le cas, mais la simple récupération d’eau par des particuliers, si elle est bien gérée ne pose aucun problème pour des collectivités locales. De même pour la mise en place de compost urbain, le réemploi et son usage constitue la finalité de l’architecture.

La pure conservation n’est pas toujours une réponse apte à affronter des théories contemporaines. Tout comme la tradition peut se révéler être la solution à bien des maux ; le 21 eme siècle, en art comme en science aura été celui du détournement.

F. Nietszche préfigurait un renversement des valeurs : les démocraties ont renversé les précédentes dynasties, les villes ont parfois abandonné leurs centres ou alors les ont augmentées, des espaces auparavant attractifs sont devenus des tombeaux.

Ainsi, la tour de bois Le Prêtre réhabilitée par F. Druot et Lacaton&Vassal aura su prouvé que des espaces anciennement catégorisés d’insalubres deviennent des signaux. (1) « only a thing in arid regions where collecting rain water by a large population would severely impact the water and hydrologic cycle. These areas often get their water from ground water and this ground water needs to be recharged by rainwater, if people collected the rainwater it would mean eventually the ground water would run out and everyone would be without water. The excess water that doesn’t recharge the aquifer is often taken by farmers from the rivers to water crops, so its doubly bad to prevent the water from running on, it destroys your drinking water eventually and prevents people from growing food, two things that are important for your life » Parole d’un commentaire sur internet. Celui-ci est une réponse à un article concernant les dangers d’installations temporaires sous prétexte d’empêcher le bon écoulement d’eaux pluviales. Des particuliers avaient installé des serres et enclos agricoles sur leurs parcelles personnelles destinées à leur place 1 ; Never Demolish: Bois-le-Prêtre Regrows in Paris, Craig Buckley, Log No. 24, Architecture Criticism (Winter / Spring 2012), pp. 43-50 (8 pages) Published By: Anyone Corporation

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parking, les autorités locales les en avaient empêchés et plusieurs commentaires attestaient comme quoi la décision des organismes locaux fut la bonne pour des raisons écologiques alors que le problème était social.

Chaque réemploi affronte ses considérations locales, les formes de bidonvilles et d’architectures ponctuelles n’ont pas forcément leur place dans toutes les sociétés. Seulement, il est possible d’identifier un point de jonction que sont les villes mutables et nature. Aujourd’hui les projets de Fablab sont tout aussi écologiques que des projets à valeur verte dans des friches urbaines. Tout réemploi représente un palimpseste, C’est une façon de faire demeurer de futurs oubliés.

Les serres et les délaissements sont des plans libres, comme Le Corbusier aurait bien aimé le dire ou du moins en reprenant son expression personnelle. Surtout lui même a repris au moins les principes des serres lorsqu’il parle de mur collaborant.

Aujourd’hui on parlerait de façade à double peau.

Le climat est exclusif de certains facteurs environnementaux tels que : vent, température de l’air, précipitations et autres. Dans sa volonté d’optimiser son confort, l’homme d’aujourd’hui comme celui d’hier tente sans cesse de mieux comprendre le comportement de ces facteurs. Maitriser les ambiances nécessite une bonne compréhension de l’interaction entre l’environnement et l’usager. Pour ce faire, l’ambiance d’un espace doit être pensé comme la triade (forme, structure, fonctionnalité). Dans ce sens, les notions très en vogue d’architecture bioclimatique illustrent mieux l’utilité de savoir conjuguer ces paramètres. L’adaptation de l’architecture à chaque climat apporte des réponses ingénieuses dans n’importe quel lieu à travers l’instauration d’une parfaite symbiose entre l’environnement et le bâtiment. Construire avec le climat, exige l’utilisation des stratégies passives pour la modification du climat intérieur en favorisant les environnements confortables et cela procure un meilleur confort climatique. En climat méditerranéen, le confort estival repose sur la stratégie du froid où l’effet combiné de la température et l’humidité (qui est très élevée) représente la source de l’inconfort durant cette période. Dans ce cas une bonne conception est d’autant plus importante avec des dispositifs passifs et actifs qui sont capables de rétablir la notion du confort dans l’espace habité. La façade à double peau est l’une de ces dispositifs qui opte à optimiser le confort, la consommation énergétique du bâtiment et l’esthétique de l’enveloppe.

La technologie des façades à double peau exprime une modification fondamentale du concept architectural usuel de la façade. Au fil des révolutions techniques, la façade s’est progressivement affranchie de toute fonction porteuse et elle est devenue ainsi un sujet indépendant dans la construction.

Cette autonomie fait d’elle un domaine d’ingénierie et d’architecture spécifique, à l’heure où le contrôle des dépenses d’énergie est un critère primordial dans la conception des bâtiments. (1) Bousri, Asma; Fouial, Radia; Merabet, Saida dans le cadre de leur thèse Nous montre que seul le réemploi de motifs permet de créer sans faute. Ils parlent 1 ; Les dispositifs de contrôle climatique dans la construction: cas de la façade à double peau, Bousri, Asma; Fouial, Radia; Merabet, Saida; Bouketta, Samira, Date: 2017, Facultés des Sciences et de la Technologie (FST) - architecture

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ici d’adaptation et de la production d’espace bioclimatiques grâce à la mise en place de façade à double peau. La façade n’est plus porteuse, elle est dorénavant une structure accueillant de nouvelles façades, des entre deux, ou simplement des coursives.

L’explosion de la boîte n’est plus l’adage de bow-window ou de serres intégrées maladroitement à la structure, voire des murs porteurs décalés afin de ressortir en façade, trahissant finalement une véracité structurelle.

Aujourd’hui ce sont des potentialités bioclimatiques qui permettent de désencloisonner la boîte. Les concepts auparavant balbutiants ont été théorisés et ajustés à leur potentiel réel. (1)

Dorénavant les bâtiments sont enserrés. Si bien que les serres deviennent même des logos et se transforment en double peau sérigraphiée ou perforée. Pour l’exemple, Les archives nationales de la ville de Paris situé à Saint Denis propose des structures qui s’il on venait à devoir avoir à déplacer les archives permettrait tout de même de remployer une partie du bâtiment sous forme de serre ou au moins de double peau. Idem pour le bâtiment de Malherbes publication situé au 80 du boulevard Auguste Blanqui.

Les typologies de bâtiments se déployant, il en est de même pour les serres.

Surtout, elles sont devenues à l’agriculture ce que pouvait être la ferme à une époque. Ce sont devenus des éléments indissociables de notre volonté de contrôler des biomes. Ce sont devenus des logos de parcelles agricoles, ainsi que leur évolution.

Enfin, à l’instar du délaissement, elles n’ont pas d’échelles, il est possible de retrouver des serres urbaines réalisées en bois et à partir de bouteilles, tout comme de simple baquets sur lesquels ont été disposé des couvertures translucides ou encore des exemples de superprogrammes déjà cités précédemment. La serre et ses applications sont aujourd’hui réellement à la portée de chacun, seule la motivation ainsi que de mauvaises intentions pourraient nuire à leur bon établissement dans des parcelles privatives ou non.

Quiconque souhaitant exploiter des terrains agricoles en milieu urbain devrait, selon l’utilisation des bons circuits courts et globaux, être capable de disposer d’une petite parcelle de terres productives. (2)

Exemples d’entreprises enclenchées par des copropriétés 1 ; Modeling and measuring urban sustainability in multi-criteria based systems — A challenging issue, FaziaAli-ToudertLimeiJi, Ecological Indicators - Volume 73, February 2017, Pages 597-611 2 ; Amélie Deschamps, « L’appropriation par les habitants des dispositifs de végétalisation urbaine participative à Lyon : quelles inégalités socio-spatiales ? », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 11, n°3 | Décembre 2020,

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« On se demande comment on peut se passer de cette nécessité de faire fonctionner une maison par l’extérieur, et non pas contre l’extérieur. Ca, c’est pour nous un mystère que les maisons traditionnelles soient aussi peu intelligentes vis-à-vis de ce que l’extérieur peut amener. Et là, on veut vraiment que ça soit le contraire. Et donc ça parle encore de faire que les limites soient de plus en plus évanescentes entre la maison et..en réalité, la maison est illimitée, elle va jusqu’au bout du jardin. Habiter un espace, un site, un paysage plutôt qu’habiter entre quatre murs, c’est fondamental. »._

On retrouve le même phénomène que pour les serres avec le devellopement d’aquaponie urbaine.

« Le coût : économie, des moyens justes, le moins cher possible pour construire plus.

La rigueur des plans. Une certaine rage à organiser, caler, calculer, compresser, coter, recommencer, lire et relire le programme, économiser, simplifier »

Reflexions de A. Lacaton et J.P Vasal sur l’intégration de serre à leurs architectures

Pour eux, la serre est donc un espace de liberté à moindre couts. C’est une salle polyvalente accessible à tous, c’est un jardin d’hivers, c’est un salon ou une salle a manger etc. soit un espace d’hétérotopie comme pourrait le proposer Foulcault. Mais surtout la serre n’est pas pour eux uniquement agricole et ce n’est pas un simple détournement, c’est une transposition, une hybridation des programmes qui offre, ici en l’occurence, pour des maisons d’accéder à de nouvelles dimensions spatiales et programmatiques.

La serre adaptée à l’urbanité est pour eux un moyen de diversifier des programmes, c’est a dire de créer par des moyens latéraux, des salles transparente, bioclimatiques, translucides et au plans libres, et surtout tout à fait inédites du fait de leur déplacement d’usage.

On observe une miniaturisation et un déplacement des programmes.

L’architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière.

Le Corbusier

Qu’est ce un projet organique ? C’est un projet adapté à la nature des outils modernes, à la machine et à cette nouvelle echelle humaine [...] il faut chercher à comprendre et à respecter « la nature de la nature ».

Frank Lloyd Wright

Sans partir dans une longue analyse de ses citations, il est possible déja de dire que la serre n’a que pour programme primaire d’étre une structure assemblée pour capturer la lumière et ensuite, surtout que si la nature de la serre n’est pas seulement l’agriculture car son hybridation est fertile comme nous le montre A. Lacaton et J.p Vassal alors sa nature serait plus nuancée et peut etre plus urbaine qu’agricole.

Differentes serres incorporée à des délaissés

Fermes des possibles, Saint Denis

Toits de Chicago

Toits de Chicago

Toits de Chicago

Notes sur les serres issues d’un travail de pré recheche

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Une serre pour, des mises en oeuvres.

Notes sur les serres issues d’un travail de pré recheche

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Une sorte de greffe, comme celle que l’on peut effectuer lors de bouturage s’opère lorsque l’on adjoint une serre à un édifice.

Les serres sont à la source de batiments flexibles. Au moins, ils sont evolutifs et peuvent être des bases afin de diriger de nouveaux projets.

Dessins personnels réalisés sur Adobe Fresco

Les bâtiments ayant des structures de serres ou d’entrepôts sont des espaces capables de se doter de secondes peaux, tout en, en offrant une pour les espaces dans lesquelles on viendrait les installer.

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D’une forme simple, d’un bâtiment générique, il est possible d’obtenir autant de formes de serres à y adjoindre que l’imagination le permet tout en s’adaptant à des besoins programmatiques. Surtout la serre suit ses propres programmes et se transforme.

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Précédemment, j’utilisais l’exemple de la tour de Portzamparc afin d’illustrer les capacités de l’architecture à conserver l’aspect naturel d’un délaissement tout en le rendant utile. Des projets locaux et à plus petites echelles peuvent témoigner de la même ingéniosité.

Dessin personnel réalisé sur adobe Fresco 112

Le script singe ici les représentations architecturales de Luc et François Schuiten.

Dessins personnels réalisés via Disco Diffusion V4.1 113

Le script fait que les images sont générées ainsi, mais il est possible de remarquer à quel point les serres gagnent à s’hybrider avec l’urbanité.

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Elle est productrice d’ailleurs, d’espaces s’inter pénétrant comme pouvait le proposer Escher dans ses enluminures.

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Troisième Partie.

Etude de cas. La zone sensible Cette première partie reprend une étude de cas éffectué dans le cadre du projet de PFE. L’objectif était de créer un carnet d’etude de terrain capble de supporter un futur projet et témoins d’observations faites sur des espaces en délaissements situé à Saint Denis, aux alentours de l’avenue de Stalingrad et sur le terrain d’une futur ZAC. La ZAC des tartres.

Cette partie aura pour l’objectif de constituer une synthèse. Surtout, le carnet de terrain et ses observations constitue le texte sur lequel se fonde les intentions de recherches sur les serres insérées dans un espace de délaissement.

Paris 8

Zones agricoles et exploitables

La Zone sensible

batit Parc ESP culturel

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Ecole ESP agricoles Decharge

Une fois à l’intérieur, le phénomène de lisière observée depuis l’extérieur se renverse. La ville devient un paysage.

Vues de la Zone sensible

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Jour 6, restitutions personnelles

Impressions personnelles sur la visite et le site.

Le regard que j’ai pu porter sur le site et ses alentours a lentement évolué.

Je parlais dans un texte ( dans le cadre d’un cour de séminaire de Master dirigé par Claire Sandrini et André Avril ) de la présence de ferme urbaine tout à fait fonctionnelle et prenait pour exemple les fermes de Gally, ce que j’y ai vu ne m’a pas étonné et m’a agréablement conforté dans l’idée qu’une agriculture urbaine et d’une ville encourageant la biodiversité était encore tout à fait possible.

Les différentes parcelles ont le bon ton de faire dialoguer de nombreuses échelles locales et communales avec des techniques d’agriculture et d’organisation de l’espace toujours différentes.

Néanmoins là où les premières impressions étaient totalement positives, il a fallu les réévaluer pour ensuite les nuancer. En effet le site, malgré une apparence vertueuse semble pour autant être un pôle plus orienté vers Paris que sur l’échelle locale. Les visiteurs que nous avons pu y voir étaient des étudiants pour la plupart parisiens et quelques enfants provenant d’école de Stains et Pierrefitte. Les évènements à destination des populations locales ont été tant en inadéquation avec le territoire que celle-ci ont subis des vandalismes (une association de mécontents du quartier pour certains ou alors simplement la bêtises de quelques individus mal intentionnés pour d’autres) et surtout des plaintes du voisinage pour cause de nuisances sonores (malgré les avions à proximité). Si bien que les fermes de Gally d’apparence plus programmées et centrées sur l’accueil de populations potentiellement parisiennes du fait de la présence d’un musée, apparaissent comme ayant un rayonnement et une attractivité plus locale grâce à son marché .

Cela donne l’impression que ces espaces sont en recherche d’une reconversion ou d’architecture pour mieux les justifier. Les champs restent aux yeux des habitants et de la plupart des citadins, des espaces clôturés, que l’on se contente d’observer. L’architecture, du moins la présence de kiosque et micro activités, pourrait changer cela.

Cependant, encore une fois, il apparaît que cela n’a pas toujours bien fonctionné pour les équipements installés sur le site. La gentrification étant devenue un gros mot, des espaces comme le mc Donald ou des évènements urbains se voient vandalisés. On ne peut pas dire que cela soit de la faute des intervenants mais surtout d’un manque de compréhension et d’ouverture de la part des deux partis.

Les liens entre les différentes entités agricoles semblent flous, les fermes de Gally et la zone sensible nous indiquent agréablement la présence d’autres fermes urbaines tandis que les fermes des jardins familiaux ne nous en indiquent aucune autre. De plus la barrière entre la zone sensible et les jardins familiaux est bien plus importante que celle existant avec les fermes de Gally constituée par des barrières de chantiers improvisés en panneau d’affichage. Bien qu’encadrés par la même mairie afin d’alimenter et servir de mêmes réseaux, les espaces restent cloisonnés.

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Le résultat étant que : la majorité des populations locales semblent vivre et se déplacer en parallèle de la zone sensible.

Ainsi à l’instar d’un tissu urbain diversifié les populations qui l’habitent le sont tout autant. Celles-ci se réunissent selon des commerces vendant des produits aux origines qui leur correspond. Les mosquées et églises semblent être avec la ferme les seuls lieux de réunion de vie communale. Il manque vraiment des programmes culturels dépassant ceux des écoles ou les cloîtres religieux pour compléter un ensemble marqué par des déplacements trop pendulaires.

La limite que représente l’avenue de Stalingrad entre Stains / Pierrefitte et St Denis en est tout à fait une. C’est une voie ayant pour dominante l’accueil d’un tissu routier, mais suffisamment large pour être piétonne, pourtant les seules fois ou nous avons vu la rue s’animer réellement fut lors de la prière organisée par la mosquée voisine au site. Les commerces s’effacent dès lors que l’on dépasse le petit quartier de la gare, ou alors ceux-ci sont constitués par un petit bar PMU, une station essence, une épicerie ainsi qu’une pharmacie destinés à alimenter les besoins des cités parkings et barres ayant une vis-à-vis avec l’avenue. Sa finalité mène à une nationale et se poursuit en départementale, un carrefour et quelques petits centres. Tous les centres de Stains sont situés en parallèle de l’avenue.

Finalement c’est au bout de la rue Henri Barbusse, que l’on trouve des activités destinées à alimenter les tissus résidentiels de St Denis, celles-ci donnent sur les jardins familiaux et la mosquée.

Pour l’instant, la vieille maxime « bureau / boulot / dodo » semble parfaitement s’illustrer dans les environs de la gare du métro de l’université Le site apparaît donc tout à fait à cheval entre deux espaces qui n’étaient pas destinés à s’ouvrir initialement les uns vers les autres ( C’est une réunion communale en développement finalement ). Lorsque l’on fait un tour d’horizon via google maps / mappy / Oprentreet map etc. on se rend vite compte que les villes sont à l’image des cartes illustrants la ville du quart d’heure, les rues servent principalement à rejoindre un bus puis un métro jusqu’à n’importe quelle destination pour in fine revenir à son domicile. C’est-à-dire que même pour les étudiants, les travailleurs qui se sont déplacés jusqu’à leur entreprise ou bien alors des bénévoles, les lieux publics ne sont destinés qu’à une déambulation jusqu’à un commerce pour ensuite revenir à son espace de travail. On observe bien sur cela aussi à Paris ou à plus petite échelle au sein de notre école ou il existe des groupes d’étudiants qui n’occupent le 13eme que pour s’y déplacer et d’autre qui au moins s’arrêtent dans les quelques espaces publics regroupés dans le parc.

Les sites d’agricultures urbaines de ce que nous avons pu en voir, bien que fonctionnant plus sur un système de listing plus que de visites ponctuelles (apparemment les prix seraient prohibitifs selon un jeune du quartier ) permet le temps de journées fugaces de voir se rejoindre des populations qui habituellement ne resteraient même pas plus de 15 minutes à occuper leurs quartiers. Il y a bien sur un manque d’ouverture du fait des plans et organisation des tissus urbains constituant les différentes entités que sont St Denis / Stains et Pierrefitte mais

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architectural permettrait en traitant les abords et l’ajout de programmes secondaires de bénéficier d’espaces plus ouvert à une sérendipité urbaine.

Contrairement aux fermes de Gally, la zone sensible a tout d’un tiers lieu. Elle fonctionne sur système de listing, d’inscriptions et une envie de recherches participatives. Nous n’avons pas beaucoup vu d’initiatives à vocations de réinsertion sociale mais le traitement des lieux et son apparent dénuement architecturale nous l’indique en filigrane. Le peu d’architecture est plus qu’une réponse à des normes législatives, une nécessité de la communauté occupant les lieux : c’est-à-dire des bureaux, des vestiaires improvisés et un accueil. L’espace que nous avons visité est clairement à deux vitesses (comme c’est souvent le cas) les environs de la dalle composent l’accueil et les espaces destinés à l’administration. Ainsi la serre est une façade de serre destinée à des visites tandis que celles situées en fond de parcelle sont bien plus productives. On se trouve donc face à un espace d’accueil et de protection. Il y a un détournement de nombreuses fonctions que l’on aurait pu attribuer à des espaces sur sites, il est un exemple d’affordance de la ville, elle devient capable de retrouver des fonctions mises en retrait : ici l’agriculture, de par la production toujours ponctuelle d’espaces vacants.

Ces lieux qui n’ont pas toujours pour vocation première d’être pérein, même si l’ on vient un jour à les chasser, demeurent de par les expériences, créations et architectures qu’ils ont produits. Pour l’exemple nous pouvons citer : Les grands voisins, Le palais de Tokyo, la friche industrielle de la “belle de mai”, le parc des cormailles situé sur une ancienne friche industrielle, la Caserne des cinqs toits etc.

L’économie circulaire est une réponse à nos pertes de terrains agricoles ou même urbains, ces expériences nous prouvent qu’un local peut ressurgir du global.

Ce qui est est également très remarquable sur le site de la zone sensible est sa volonté de se détacher d’une certaine vision que l’on peut se faire de l’architecture / agriculture urbaine.

En effet, là où souvent l’on parle de créer des fermes urbaines sur les toits de Paris, de recréer de grands espaces de serres ou de jardins tournés vers une vision productiviste de l’agriculture et production de biodiversité en ville etc.la zone sensible a principalement pour vocation de dépolluer des sols. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas là contrairement à des paysagistes ou urbanistes afin de s’occuper de l’écoulement des eaux, mais principalement pour recréer des biomes sur des terrains infertiles et marqués par un modèle de vie urbaine. Sur ce point, l’architecture ne peut guère contribuer à valoriser le projet mis à part tout du moins apprendre de leurs tentatives. ( C’est-à-dire que les constructeurs de villes, les architectes, les urbanistes, les paysagistes etc. ont déjà toutes les clés afin de produire des espaces réglés en vue de produire des villes plus propres. Maintenant ce que propose la zone sensible c’est d’y encourager des activités parallèles que l’on préfère souvent rejeter comme inexistant ) C’est une tentative de recréer une ville sur une ville autrement que par l’ajout de grandes infrastructures.

Il est salutaire de noter que la mairie commence à encourager ce type de projets qui permettent de cultiver autre chose qu’un entre soi. Je pense surtout que

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celle ci a tout a gagner à s’étendre sur plusieurs parcelles comme cela commence à être fait. La réunion de plusieurs acteurs aux visions différentes et activités diversifiées en un seul site est tout à fait prodigieux pour l’agriculture urbaine. Récemment et le plus souvent lorsque l’on en parle c’est pour proposer des bacs d’aromatiques en fonds de cours ou sur des toits. Avoir un champ qui de par la multiplicité de ses tentatives nous prouve qu’il est tout à fait possible de recréer des espaces au sein de parcs programmés, cours bétonnées, délaissés urbains etc. est une richesse du quartier maintenue à l’heure actuelle en vase clos.

A titre d’ exemple je parlais à une époque d’une volonté de végétalisation, suite à la lecture du concept d’homo qualitus de Lise Bourdeau Lepage (qui traite l’exemple d’une vision “bourgeoise” de la nature) pour y avoir été longuement confronté, je me suis rendu compte que des idées comme la création de forêts urbaines en cœur d’îlot, du fait de législation et d’association de copropriété est finalement bien vaine. Chacun ayant une vision partisanne de son confort et de comment la nature devrait être asservie. Si je puis me le permettre, face à des faits et des nécessités de recréer des biomes, on se voit faire face aux idées du toutvenant, plus portées sur un ersatz de nature que sur une véritable biodiversité. Ainsi le droit à la végétalisation dans Paris aurait été pour la plupart des initiatives un échec critique si cela n’avait pas été porté par des associations. Il apparaît alors que l’agriculture / la biodiversité / la nature urbaine doivent être encouragées directement par les acteurs de la ville si l’on veut que cela fonctionne correctement. Et encore, combien d’espaces destinés à l’agriculture en vase clos dans des cours se voient finalement délaissés ? Ou au contraire combien de cours impropre à l’établissement d’une nature luttent tant bien que mal afin de pouvoir en posséder ne serait-ce qu’une miniature!

Aujourd’hui des associations proposent des quota carbone / des quota électrique etc. ( D’après une conférence organisé par un Fab City Grand Paris en coopérations avec Waoh architecture ) Peut-être faudrait-il des quotas de productions agricoles dans le cas de grandes agglomérations qui plus d’en manquer cruellement, bénéficieraient à en avoir. Ne serait-ce qu’en termes d’emplois générés ou alors en termes de nourriture produite dont pourraient disposer certains quartiers défavorisés. A titre de comparaison pour la zone sensible, il ne suffit que d’un maraîcher en charge du terrain alors que pour la ferme de Gally il y en avait que deux. La parcelle représente tout de même près de 3000 hectares.

De même dans le cadre d’un espace de potager en cours ou sur toit, il suffirait d’un maraîcher pour plusieurs cours ou alors que des gardiens d’immeuble parviennent à obtenir plus de considérations et endosser plusieurs missions. Des associations sont déjà à l’œuvre afin de travailler dans ce sens.

Durant de brefs instants, les villes vertes entrevues par Luc Schuiten, et portées par plusieurs professionnels de la ville, se laisseront enfin pressentir.

Ainsi, on a comme toujours un renversement de la question bien que cela tombe sous le sens mais l’agriculture urbaine nécessite des architectures pour l’alimenter. Comme on le sait, il n’y a pas d’urbanité sans architecture (ou alors on pourrait parler d’espaces désurbanisés où la présence d’acteurs qui s’y

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en se réunissant recréerait un tissu urbain temporaire sans architecture, mais ce serait capillotracté) Il faut donc développer des agricultures capables de s’intégrer à nos architectures d’ou la volonté de perfectionner de nouvelles techniques comme l’hydroponie, l’aquaponie ou l’aéroponie. Surtout il faut adapter des architectures à leur réemploi de quelconques façon que ce soit pour alimenter des agricultures. ( Finalement, il semble que ce soit bien cela le plus gros problèmes à résoudre pour nos villes et architectures ) L’avenue Stalingrad s’éloigne fortement de l’idée qu’on pourrait se faire d’une vision hygiéniste de la ville. La zone sensible et ces initiatives pourraient constituer un renouveau plus logique, maîtrisé et réfléchie de ce courant de pensée à la fois politique, philosophique et architectural. (1)

Jardins familiaux

Zone sensible / espace en permaculture

Les fermes de Gally

1 ; Yankel Fijalkow. L’hygiénisme au chevet de la ville malade. Albert Lévy. Ville, Urbanisme et santé, les trois révolutions, Editions Pascal, Mutualité française, pp.137-157, 2013, Société & santé, 978-235019-082-2.

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visite personelle Croquis de mémoire

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visite collective

Jours 7. visite personnelle du site et des alentours.

Intervenants :

La visite s’étend sur Stains, Pierrefitte et Saint Denis, ce fut la plus longue exploration des lieux.

De retour sur le site et ce malgré la pluie, plusieurs constats et hypothèses exprimées précédemment se sont transformées.

En effet, sur place, je me suis fait arrêter par un jeune espagnol cherchant à avoir quelques feuilles et du tabac, il m’indiquait être venu en famille afin de chercher du travail. Qu’il ne trouvait pas d’organisme pour apprendre la langue, et il m’encourageait à entraîner le peu d’espagnol que je lui avais fait entendre. Il m’indiquait être venu en France pour arranger sa qualité de vie et que le constat était mitigé et qu’actuellement en vacances, il ne savait que faire et restait sur place à zoner. Si je voulais le retrouver, il me suffisait de revenir et de visiter les alentours de la gare me dit il. Avant de le quitter, il me donna son prénom : Ahnas et j’ai tenté de lui faire savoir qu’il existait des ateliers de français dans les fermes mais cela ne semblait pas l’intéresser ou alors surtout, il ne l’avait pas compris.

On se salua puis je me mis en direction des cités que j’avais qualifiées de parking précédemment. Loin de clos que j’avais créé dans mon imaginaire, ceux-ci donnaient pour la plupart rapidement sur des voies constituant le tissu résidentiel, ces espaces n’avaient pas vocation à être des places pour les habitants plus qu’un carrefour leur étant nécessaires pour s’y garer. On pourrait y faire plusieurs aménagements afin d’améliorer la vision de tels espaces, mais il semble que ce soit des dépendances nécessaires. Par exemple, lorsque que l’on voit les parkings en cœur d’îlot ceux-ci produisent des frontières alors que les parkings donnant sur rue, malgré leur visuel peu attrayant, constituent des liens.

Ensuite, les jardins que je croyais inexistants, constituaient au moins une bonne moitié des espaces publics destinés aux cités et une hiérarchie s’était constituée : un grand parc était facilement accessible depuis les parkings, tandis que deux autres étaient uniquement tournés vers les usages des habitants. Cependant, la majorité semblait presque à l’abandon, seule une ferme urbaine nouvellement installée tranchait avec la vétusté des lieux. Surtout, selon l’occupation des espaces par les détritus, nous sommes capables par l’observation de faire une distinction claire entre des espaces délaissés ou réinvestis par des activités parallèles et ceux destinés à une vie de voisinage.

Enfin je pu agréablement constater que l’espace le plus investi, en tout cas lors de la visite, se trouvait être un rez-de chaussé adjoint à un parking et un local poubelle. Un groupe d’africain semblait s’adonner à l’établissement d’un marché ponctuel mais qui semblait pour la communauté habituelle. Des grillades de viandes et mais, de grandes gamelles et marmites remplies de soupes et quelques épices, mais aussi quelques produits comme du tabac et des jeux se trouvaient sur des construction et comptoir de fortune, ils prévoyaient la pluie et des bâches étaient accrochées aux arbres et façades d’immeuble.

Le global et le local ne semblaient pendant un temps ne faire qu’un, seulement, les clos produit par les limites du parking et un délaissé non loin nous indiquait

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le désir d’une ouverture vers l’extérieur n’était pas souhaité. La mosquée servait de panorama et pour une fois était entièrement observable. Cet espace de rassemblement s’était installé dans une limite tout à fait riche.

Il s’agissait d’un détournement d’une multitude de programmatiques et cela est fréquent dans des cultures africaines, il me semble, celles-ci sont plus prompte à l’étalement d’activités personnelles sur l’espace publics comme nous avons pu le voir avec les garages éphémères de l’avenue de Stalingrad. Seulement dans nos villes, il apparaît que de telles entreprises ont besoin de se retrouver au sein d’un clos ou d’un espace privé situé non loin. ( comme tout mais cela est encore plus flagrant avec les garages ponctuels vu qu’ils se situent sur un espace public ) L’accès au parking dans lequel il se trouvait installé donnait sur la cité dans laquelle nous avions pu voir des guetteurs et commerces illicites lors de notre première visite. Cette fois-ci, l’espace était délaissé, en tout cas pour la voie principale, il n’y avait plus d’attroupement de jeune ou d’effervescence. Je m’y suis de nouveau engouffré mais au lieu de la poursuivre, je me suis décidé à monter vers les habitations en triplex jointes à la barre de logement. En montant les escaliers, j’ai pu y découvrir un véritable petit traitement paysager avec des bancs pour s’y réunir et une allée menant aux terrains de foot et jeux pour enfants.

En chemin je fis la rencontre de deux habitants, l’un me salua et l’autre était maugréant tandis que son collègue lui indiqua de se calmer et me re souhaita une bonne journée. Arrivé aux terrains de foot, malgré les détritus, une trentaine de jeunes s’adonnaient à l’exercice de leur sport favori pendant que les triplex laissent apercevoir leur accès à des jardins privatifs plantés. De même, le terrain de basket était occupé par des familles et deux jeunes discutants.

Ainsi, les espaces programmatiques que nous avions pu voir délaissés lors de la semaine reprennent leur rôle le Week end.

Plusieurs voisins déambulaient et s’arrêtaient pour discuter au sein des rues. Les temporalités que nous avions pu imaginer existent réellement.

Enfin, pour sortir du clos constitué par les différentes unités et édifices d’habitations nous devons passer par un petit passage parmi le tissu résidentiel qui ensuite nous mène à la rue Henri Barbusse.

En la poursuivant jusqu’au stade de France, il apparaît clairement que c’est sur cette rue que se sont accrochés la majorité des commerces de proximités du quartier résidentiels et même potentiellement pour les cités. On y retrouve des pubs, des restaurants, un coiffeur etc.

La finalité mène à une clinique, de nouveaux pubs et espaces de restaurations rapides ainsi qu’un grand jardin bientôt transformé en limite piétonne. Pour l’instant et en l’attente de travaux, les voies et leurs abords sont surtout investis par des rats ayant construit leurs nids sous les rochers servant de limites pour les voitures. A l’heure actuelle l’espace agit comme une frontière et les populations se positionnent principalement dans les rues bordant le parc. De l’autre côté de celui-ci, on retrouve un espace de gazon aménagé par des sans-abris et zonards, une place avec de nouveaux un pub, une nouvelle rue commerçante et comme ultime limite, l’autoroute, qui peut être franchie en passant par des tunnels audessous et passage au-dessus.

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Potentiellement, cet axe devrait devenir magistral avec l’arrivée de la ZAC en son opposée, malheureusement, la transformation de l’espace du parc Marcel Cachin en une zone uniquement piétonne risque peut-être de le couper. Aussi, il paraît vu l’étroitesse de la voie impossible d’y adjoindre des espaces cyclables, ceux-ci sont présent sur la voie bordant les universités et se continuent désormais sur l’avenue de Stalingrad, ainsi que dans des promenades directement libérées dans le tissu résidentiel dense constitués par les maisons individuelles. Sans une restructuration profonde de l’urbanisme en place, les cyclistes sont destinés à réaliser des détours., mais mieux vaut-il peut être que ce soit le cas afin de privilégier des trajets routiers plus courts.

Aussi, le parc Marcel Cachin apparaît peu réinvesti par les habitants, on y trouve des jeux pour enfants et quelques tentatives d’agriculture urbaine mais il reste désespérément vide, en tout cas en week end, théoriquement en semaine celuici doit se remplir de plusieurs étudiants. Surtout comme l’on retrouve toutes les activités, les espaces de restauration etc. sur les rues adjacentes, le principale des appropriations de l’espace publics par les citadins se fait dans des limites et non au cœur d’espace prévu à cet effet ( Finalement c’est presque encouragé ) De plus, cela n’est pas non plus le plus important, mais il semble qu’une fois que l’on pénètre dans le tissu résidentiel, les gens s’y saluent. ...

Enfin en remontant la rue d’Amiens, nous pouvons observer le phasage de la future ZAC et donc les premières constructions. De ce que l’on en voit les projets semblent partiellement inspirés de l’îlot ouvert de Portzamparc, quelques traitements paysagers y sont adjoints, dont des barrières en gabions, il apparaît qu’il y a une volonté de conserver quelques espaces en friches ou du moins plus sauvages. Au total, 3 fermes se partagent la finalité de la rue d’Amiens, on retrouve 2 complexes de fermes familiales et les fermes ouvertes plus proches de ce que peut faire le parti poétique. Aussi il y a les Alchimistes et leurs espaces destinés à la production de compost, l’odeur y est forte mais à 2m de distance sa présence ne se fait que peu ressentir.

Les fermes urbaines privatives sont dans des espaces clos ou au moins refermés sur eux même, depuis les espaces publics nous percevons la cîme des arbres mais peu de visuels sur l’agriculture.

Il apparaît que de nombreux terrains en friches vont venir à disparaître mais que cela peut potentiellement être le moment d’une restructuration de l’urbain, en effets la décharge en friche est conservée et se verra potentiellement transformer, Les friches sont devenus des talus du fait des terrains dégagés et peuvent à l’instar du parc des cormailles, profiter du passé de friches pour constituer un grand parc agricole et paysager. D’après les intervenants de la zone sensible, ce serait une possibilité.

Enfin, on remarque que la zone devrait être potentiellement entièrement traversable pour les vélos, des pistes cyclables ayant été prévues à cet effet.

Surtout, la majorité des activités que l’on y voit proposées sont pour l’instant des programmes scolaires, la finalité de la rue d’Amiens donnant sur un lycée, un collège et une maternelle. Potentiellement les élèves devraient s’y retrouver grâce aux vélos plus qu’avec des voitures. ...

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Aussi, j’ai fini la visite en me redirigeant vers la zone sensible, Marie, Clarisse, Léa, Maxime et Franck s’y trouvaient en compagnie d’une trentaine d’enfants ainsi qu’une quinzaine d’adultes.

D’un coup, l’impression de liens moins importants avec le quartier que la ferme de Gally s’était évanoui, de même pour l’idée comme quoi les espaces de la ferme de Gally et de la zone sensible seraient incapables de dialoguer. En effet les enfants et familles apparaissant en bien plus grand nombre d’un seul coup que ce que pouvait accueillir les fermes de Gally de façon ponctuelle et aléatoire.

Aussi, les enfants couraient et jouaient dans la serre de la zone sensible tout en se déplaçant aisément vers les fermes et étables posséder par les fermes de Gally, la limite leur était tout à fait franchissable. Ils ont fait ce que nous avons réalisé par des moyens détournés lors de notre première visite de groupe ( lorsque nous nous étions rendus sur le site des fermes de Gally nous avions préféré prendre l’entrée principale ).

Pendant les visites et ateliers, j’en ai profité pour prendre des photos et je me suis rendu compte à quel point l’espace était ouvert et modulaire. Les barrières étaient toutes dégagées, les populations se plaçaient différemment dans l’espace et celui-ci s’était aménagé temporairement pour l’accueil du public. Tout ce qui nous avait été dit et ce que nous n’avions pas eu l’occasion de réellement observer lors des précédentes visites, se déroulait devant mes yeux. Les barbecues et ateliers de cuisine devaient effectivement profiter à la liberté obtenue par l’organisation des portes ouvertes. L’espace qui nous était apparu comme une sorte de laboratoire agricole devenait un espace ludique. A contrario de la fois où nous avions vu des étudiants et élèves provenant des universités, les visites semblaient moins guidées et les enfants s’essayaient à la confection de sucreries à base de miel tout en jouant selon leurs envies.

Qui plus est, une fois la zone ouverte ( Son portail déployé surtout ), la continuité avec la rue d’Amiens apparaît clairement. La mise en place de promenade guidant vers le site plutôt que des promenades intégrées directement dans le site paraît être une meilleure première solution puisqu’une fois ouvert vers l’extérieur, l’espace composé par les fermes constitue des temporalités se suffisant à ellesmêmes.

On a l’impression de se retrouver dans le clos d’un parc. Peut être qu’y adjoindre des activités comme des terrains de jeux et de sports ouverts permettrait une plus grande proximité avec le public. ( C’est bien sur impossible du fait du manque de place mais c’est une hypothèse ) Aussi, les intervenants m’ont confirmé la volonté de créer un signal en lieu et place des futurs bâtiments en destruction. Et surtout, on m’a indiqué la réalisation d’un centre photovoltaïque là où se trouvent actuellement les ateliers destinés à la cuisine. Petit à petit, à force d’observations, les capacités d’accueil et les vocations / aspirations de la zone sensible nous apparaissent et se trouvent prêtes à être tissées.

L’objectif est bel et bien de s’étendre.

Il y a une volonté d’adjoindre aux architectures actuellement démontables et déplaçables du site, des éléments et édifices permanents. Il y a une réelle envie

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d’intégration du site aux tissus urbains. Le délaissé désormais occupé et transformé souhaiterait revendiquer sa place dans la ville. Il se crée ses propres programmes ou alors reprend ceux d’autres lieux et architectures, comme celle d’accueillir des fonctions destinées normalement à une maison de la jeunesse ou de réinsertion.

Carte de la zone sensible de St Denis en 1965

Carte de la zone sensible de St Denis en 2000

Carte de la zone sensible de St Denis en 2020

Il est possible d’y observer le délaissement progressif d’une parcelle agricole pour y voir l’installation de lotissement et projets mais surtout une transformation progressive d’un patrimoine que l’on cherche à conserver.

Les fermes de Gally ainsi que la zone sensible ont des plans semblables à des parcs, ils servent de filtres jusqu’aux espaces de champs. Il en est de même pour les jardins familiaux, bien que ceux ci soient plus comparables à de petites retraites donnant vues sur les champs. L’agriculture enclaver par l’urbanité s’y adapte.

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Diagramme des liens locaux et globaux portés par l’installation de ferme urbaine à St Denis

La ferme urbaine redouble d’ingéniosité afin de faire en sorte de produire des signaux avec peu de frais. Son apparent délaissement ne laisse pas transparaitre la myriade de dynamique locales qu’elle englobe et les dynamiques globales qui l’englobe. Pour comprendre, l’espace, il faut s’y rendre mais aussi arpenter les alentours. Ainsi, l’étude des circuits courts et longs qui y sont observables permet en plus de dessiner un diagramme, de comprendre l’évolution de la parcelle de façon pragmatique. Le délaissement permet de composer un paysage à l’image des habitants.

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Conclusion de l’enquête de terrain.

1. Impression sur la ZAC des TARTRES ( Ces impressions sont antérieures à la dernières visites )

Outre les objectifs tout à fait louables du projet, soit de proposer plus de logements, écoles, parcs et activités, une peur et un doute demeurent. En effet, il semble que le projet occulte relativement l’existant. La zone sensible et les espaces agricoles étant presque des prétextes afin de vendre les projets de logements.

Alors, certes cela nous montre que peu importe où l’on place l’agriculture urbaine, celle-ci possède un certain charme et n’a aucun problème afin de prospérer de façon autonome mais à voir les bâtiments qui se construisent en face et qui ne consultent la zone sensible qu’une fois les grands axes de projets établis, on comprend bien que l’agriculture urbaine est vue dans un premier temps comme une façade végétale, un horizon capable de créer des paysages de cartes postales pour les futures terrasses de l’éco quartier.

Pour l’heure, à part permettre d’avoir plus de visiteurs constitués par les enfants des futures écoles, et les parents occupants les logements, la ZAC ne propose pas plus de lien avec la ferme. Les intervenants de la zone sensible nous ont parlé de jardins communs et de leur volonté de posséder un restaurant sur place mais rien n’indique que cela sera réalisé.

A continuer dans le sens de projets non fédérateurs comme ceux constitués par des champs inaccessibles, des cités parkings etc. on se retrouve avec des réalisations comme celles de l’allée Miguel Angel Asturias qui sont peu à peu dépeuplées et dégradées, complétant et rejoignant ainsi un tissu urbain en décalage avec les besoins des habitants.

Des parcs ouverts à la permaculture, des espaces des jeux juxtaposés à des clos destinés à l’expérimentation, constitue presque une Silicon Valley de l’agriculture urbaine serait plus adéquate, durable et salutaire .

Brève critique de la zone sensible ( Renversement de la vision positive initiale / Cette critique est elle aussi antérieure à la dernière visite ) : C’est un espace qui obéit à plusieurs vocations, il y a presque un trop plein d’activités.

De l’intérieur il est tout à fait charmant et les expérimentations florales, écologiques et en terme d’établissement d’une biodiversité, néanmoins l’entrée principale nous y est décrit comme un garage, une seconde plus confidentielle et pourtant placé en face des espaces d’accueil est incapable de gérer un flux de visiteurs comme ceux des écoles et surtout de provoquer un signal comme une entrée devrait le faire.

Ainsi de l’extérieur la zone est malheureusement moins accueillante que ce qu’elle propose en son sein.

Les containers bien qu’aménagés ne le sont pas assez ( Lorsque l’on les observe de

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l’ extérieur ) et le tout manque cruellement d’aération, un vestiaire qui serait installé en face de l’autre côté de l’avenue ou même de petits bureaux leur serait plus salutaire.

Surtout, la logique qui consisterait à grignoter le plus possible de la parcelle sans finalement y installer les servitudes nécessaires est un frein à la bonne visibilité de l’espace et à une plus grande fin pour son futur établissement comme espace conservant une identité historique du quartier à savoir le maraîchage urbain.

Actuellement ce que l’on en voit témoigne bien de l’histoire de la planification urbaine de la zone qui a consisté en la destruction de parcelles agricoles pour y installer des barres de logements afin de reléguer petit à petit les espaces agricoles sur des franges. Désormais ceux-ci sont transformés en lieux principalement destinés à des jardins privés, en des serres plus compactes ou des musées à ciel ouvert. C’est encore ce que l’on fait aujourd’hui avec les Eco quartiers. Il manque réellement une logique architecturale afin d’organiser l’espace et de surpasser celle du réemploi stricto senso de container et d’espaces délaissés pour simplement y installer des parcelles agricoles.

C’est à dire que pour l’instant, bien que les acteurs de la zone sensible refusaient de trop occuper leur parcelle afin de sauvegarder des terres ( dans un premier temps ), les containers restaient pour la plupart abandonnés et occupait l’espace tout autant que l’aurait pu faire une architecture plus maîtrisée. Fort heureusement, la participation de la zone sensible et des fermes de Gally dans le projet de la ZAC des Tartres devrait permettre à celles-ci de s’étendre architecturalement.

Ainsi pour l’instant, les espaces d’accueil pour des activités hors celles du plein air ne peuvent dépasser les rassemblements de 40 personnes et ce seulement dans la serre en étant généreux. Les conteneurs ne dépassent pas les 6 personnes. On se retrouve donc face à des espaces non adaptés à leurs usages et qui demandent à ceux qui les arpentent de s’adapter au fait de devoir réaliser des files d’attentes.

Cela va de soi avec la réalisation d’un espace ayant des velléités à être informel mais ne peut permette à l’heure actuelle de réaliser une réelle expansion. C’est finalement à ce moment-là que l’on a besoin d’architecture, car l’on perçoit totalement le lieu comme un chantier pour l’agriculture urbaine encadrée.

La parcelle apparaît presque comme un jardin destiné à la mairie. Une nouvelle vision que l’on peut se faire du paysagisme ou d’un parc. Mais et ceci est important, il n’y a pas de phénomène de “greenwashing” ( Terme usité depuis 1984 et traduit en français par la notion d’écoblanchiment ), au contraire, le site s’y refuse et bien que cela puisse être perçu comme une vision trop ou pas assez tranchée, la production sur cette petite parcelle ne semble pas en pâtir.

Ce qu’on y voit apparaît tout à fait comestible et la parcelle tente d’être exploitée à son maximum.

Aussi son statut d’ancien terrain à l’abandon interroge : l’espace est marqué par les stigmates de sa non accessibilité et surtout les projets qui ont pu nous être proposés par les acteurs locaux allaient dans le sens d’un certain repli. Une parcelle qui s’est libérée récemment n’a conservé que ses « murs d’enceinte » »

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constitués par les anciens murs délimitant l’ancienne maison de l’occupant.

Elle va être destinée à la mise en place d’une mare, c’est-à-dire un espace de biodiversité qui certes servira potentiellement de signal mais qui dans l’état actuel des choses reste cachée. Qui plus est, la mare nécessite de demeurer dans un état de repli pour établir un biome tout à fait autonome comme le souhaite le parti poétique. C’est un phénomène de rejet plus que de délaissement. (1) Nous sommes donc face à des planifications du lieu qui produisent des effets contraires à l’action qui l’enclenche. Cette méthode de construction a pour avantage de fournir des espaces tout à fait riches, mais il manque encore une fois d’un cadre organisé.

C’est pour cela que la question des bordures limites, abords du projet est fondamentale. Pour préserver la richesse, la volonté de sérendipité de ces espaces, il faut leur fournir une introduction dans le tissu urbain. (Peut être qu’un arrêt de bus / un espace ou tout autre entité portera les noms des fermes afin de l’inscrire dans le paysage urbain et espérons que ce soit ce qui va être fait avec le projet de la ZAC des Tartres.)

Il faut réinterpréter l’agriculture afin de l’adapter à l’urbanité.

L’agriculture urbaine a pour puissance d’avoir celle de la nature et donc de s’adapter à tous projets pour peu que cela soit bien réalisé et surtout elle n’a pas d’échelle. C’est un terreau sans fond pour l’architecture et un moyen de lui fournir une résilience. Un exemple tout à fait simple : dans un projet où des spots seraient théoriquement nécessaires et constamment allumés, rien n’empêche de consommer un peu plus d’énergie afin de développer des plantations. Pour éviter le greenwashing, il faut surtout qu’une production soit présente.

Rien n’ est aussi simple qu’il n’y paraît. Un détail représente plusieurs concertations, savoir-faire et protestation jusqu’à sa mise en œuvre. Qui plus est, la gratuité finit souvent par s’essouffler, d’où la nécessité d’organiser des cadres ouverts mais contrôlés.

La plus grande force du projet c’est d’avoir réuni trois visions de l’agriculture sur une grande parcelle. Cela permet de mettre en évidence à quel point cela représente un potentiel d’optimisation de la ville. Des espaces peu considérés le sont désormais. On « cultive » des espaces grâce à des programmes diversifiés. (2) En outre, prouver que l’agriculture peut être productive malgré l’usage de parcelle réduite, est un des objectifs et une des réussites supplémentaires de ces dites fermes.

1 ; Erving Goffman, Stigmate, Les usages sociaux des handicaps, Traduit de l’anglais par Alain Kihm 1975, Collection Le sens commun , 176 pages 2 ; Les figures de la friche dans les villes culturelles et créatives, Regards croisés européens, Lauren Andres, Boris Grésillon, Dans L’Espace géographique 2011/1 (Tome 40), pages 15 à 30

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Ce diagramme avait pour objectif de mener à une compréhension plus claire des concepts evoqués par la lecture de thèses et articles sur les villes mutables. Ce à l’aune des observations faites lors des travaux de recherches sur l’inclusion de Trame verte en ville.

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3. Manquement sur la zone S’il on devait isoler des entreprises d’agriculture urbaine n’étant pas en présence sur la zone sensible nous pourrions en retenir trois : - Des serres hors sols - Des espaces destinés à l’hydroponie - Des espaces destinés à l’aquaponie Deux des solutions ne necessitent pas forcement la présence d’architecture tandis qu’une le suppose clairement tout en pouvant acceullir les deux autres propositions.

La mise en place d’une architecture dédiée, c’est donc encourager une plus grande diversité en terme de production agricole. C’est une optimisation architecturale et agricole, c’est un programme qui a la capacité de transformer n’importe quel espace ou construction en un edifice multi programmatique.

Aussi, il serait possible de s’inspirer de la ferme voisine, la ferme des possibles et de venir proposer un batiments de serre à l’intérieur modulable.

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L’aquaponie pourrait presque être à considérer comme une anti serre, elle rafraichit, tout comme elle peut «réchauffer» les sols, du moins les maintenir à des températures constantes. Mais surtout, elle «s’enterre» plutôt qu’elle enserre.

L’aquaponie est, en extapolant, quasiment le renversement des principes d’une serre. D’ailleurs, il n’est pas étonnant de devoir recourir à l’encloisonnement de telles entreprises agricoles par des serres afin de devoir les rechauffer et protéger.

La serre constitue un milieu, un habitat et un «habitacle» pour des projets agricoles.

Comme pour les friches, elles echappent aux logiques urbaines. L’idée serait de les y adjoindre plus que de les inclure. L’architecture bioclimatique y parvient.

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4, Formalisations des constats, remarques et conclusions.

Tout ce carnet de bords aura eu comme nous l’avons vu plusieurs conclusions.

D’abord relativement critiques et surtout tourné vers un angle de vue sociale plus qu’agricole.

Il pourrait être adjoint à une étude des sols ou de la biodiversité trouvé sur place mais cela à déjà été fait par les membres de la zone sensible. L’important aura été de comprendre les temporalités locales et les économies circulaires en présence.

Plusieurs mairies s’intéressent à la zone, des établissements d’état viennent y rendre des visites, des habitants y poursuivent des ateliers portés par des associations locales etc.

Il semble que la zone sensible s’étend bien plus qu’elle ne le laisse apparaître depuis sa façade d’ancien délaissé. Mais surtout suite à des recherches et connaissances enmaganisés aux préalables, il apparaît qu’elle s’inscrit dans une mouvance tout à fait contemporaine visant à faire évoluer la vision de ville résiliente, verte et agricole.

Aux serres d’agréments portés par les visions écologiques des villes de Luc schuiten se substituent à présent des serres productives situés sur le toit de bureaux dans des zones industrielles ou résidentiels. Les parcs d’agréments se transforment en centre de permacultures et les serres du jardins des plantes se transformeront en lieux de production.

Nous sommes devant un lent changement de paradigmes, imperceptibles s’il on n’y participent pas. ( Surtout lorsque de telles entreprises sont réellement installées nous avons tendance à les percevoir comme des acquis et non les premières pierres d’un édifice global et localisé ) Ce courant écologique est constitué de grands principes comme : le réemploi, le développement de biodiversité, l’agriculture urbaine et la conservation d’un patrimoine.

On innove en usant des principes que l’on a abandonnés. En effet la définition que donne le Robert d’un bâtiment c’est celui d’une ferme, les serres sur toits ne sont finalement que l’évolution d’un motif. Pour appuyer cette hypothèse : je prendrais l’exemple de la ville de Reims anciennement organisée entièrement sur l’agriculture urbaine à l’époque médiévale. Aujourd’hui, des chercheurs comme Claire Bailly proposent d’adapter ces principes anciens à des logiciels de projections et simulations. Le dessin produit est depuis une échelle satellite le même que celui de Reims à l’époque médiévale. Il en est de même pour les serres et les fermes en permaculture, les programmes de l’ancien Reims sont adaptés à des échelles plus denses et ceux grâce à nos moyens de production actuels.

Ce changement ou en tout cas ces innovations sont portés par de nombreux acteurs : • Charlène Blais avec les fermes de Lufa • Gilles Clément avec le manifeste du tiers paysage • Novaedia avec la ferme des possibles • La Mairie de Paris avec les fermes du parc des expositions

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• Plusieurs fondations et associations comme Terres solidaires, le jardins des vers ou les Alchimistes.

• Bill Mollison et David Holmgrem en 1970 avec des fermes en Australie • P.A. Yeomans et le design Keyline Etc. Parmis ces solutions agricoles nous pouvons en dégager deux principales : Celles hors sols et celles en sols, soit, la permaculture et l’installation de serres sur toit. Chacune présente des avantages et inconvénients que nous pouvons succinctement et brièvement listés : • Les serres sur toits réchauffent, tandis que la permaculture peut potentiellement rafraîchir les villes.

• Les serres optimisent l’espace tandis que la permaculture en occupe un.

• La serre s’adapte aux architectures, tandis que les architectures s’adaptent à la permaculture.

• La serre est une solution afin d’éviter la prolifération d’insectes tandis que la permaculture permet justement la prolifération d’insectes.

• La serre peut prendre une échelle réduite tandis que la permaculture nécessitera au moins un arbre, quelques arbustes et une petite parcelle plantée afin d’être efficace.

• La serre peut accueillir des usages latéraux alors que la permaculture se doit de réserver des espaces dédiés • La serre peut permettre par le phénomène de réfraction de la lumière à des parcelles sous ensoleillées de s’épanouir, la permaculture nécessite plus de considérations climatiques • La serre protège des vents, la permaculture en “recrée” • La serre sert de signal mais cache la végétation alors que la permaculture affiche la végétation mais nécessite un certain repli • La serre est à réparer de temps à autre voir améliorable, alors que la permaculture est relativement autonome et se bonifie avec le temps.

• La serre nécessite des terres importées ou installations alors que la permaculture se développe théoriquement sur un existant.

• La serre implique une limite alors que la permaculture pas forcément.

• La serre est une architecture agricole, la permaculture est un paysagisme agricole • La serre nécessite des matériaux transformés, la permaculture non.

Etc. Il n’y a pas de compétitions, ce que nous a montré la zone sensible, les fermes de Gally et les Jardins des associations du territoire est que ces programmes sont tout à fait juxtaposables sur une seule parcelle. Les avantages sont donc cumulatifs, il n’y a pas à préférer l’une ou l’autre des solutions.

Ce sont comme toujours des entreprises qui prennent du temps à s’installer et à prouver leur valeur. S’il on regarde actuellement d’où vient la zone sensible, c’est d’un toit d’une mairie d’une banlieue parisienne, jusqu’à une surface agricole en permaculture. Potentiellement, le parc devrait servir à encore plus à faire grandir l’initiative.

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Elle s’inspire d’entreprises globales mais affrontent des considérations locales et s’ouvre sur une mixité de populations tout à fait riche. Son manque de moyens n’est finalement pas seulement un symptôme des stigmates du fait de l’ancien statut de délaissé mais surtout une preuve de l’ambition de la ferme de la zone sensible.

Ainsi ce carnet constitue une introduction à la permaculture du point de vue à la fois d’un néophyte et d’un initié de par les références employées. Rien ne prépare à affronter ou travailler avec une localité plus que de le faire, la zone sensible aura prouvé que la permaculture en ville ne nécessite que des projets, parcelles, moyens et financements adaptées. En voici donc la véritable conclusion, plus que de servir d’introductions à un développement d’une recherche sur des techniques précises d’agriculture architecturale ou urbanisée. Il est une présentation des flux et temporalités que celle-ci génère, de quelques solutions envisageables mais surtout une preuve que la permaculture et les initiatives d’agriculture urbaine ont tout à gagner à être porté par des mairies, collectivités locales et à s’inscrire dans des tissus denses et pré existants qui ne se rend pas encore bien compte de la nécessité de tels espaces.

La permaculture, en tout cas la zone sensible, rend un imaginaire invisible peu à peu identifiable. Des populations provenant de Paris, des alentours de la zone, d’écoles locales et parisiennes comme l’ENSAPVS, des visiteurs provenant de la mosquée ou bien des nouveaux logements, tous gravitent finalement autour de la zone, il ne manque plus que des architectures adaptées et à produire des programmes flexibles et modulables.

Nous devons et pouvons cultiver sur des délaissés et des toits : proposons donc une forêt urbaine des cultivés , mais plus que cette proposition, il faut réadapter nos perceptions d’espaces restreints et jugés inexploitables.

Photos des Grands Voisins

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Sur les toits, le délaissement est tout autre car souvent prévu en amont du projet.

Aujourd’hui, il est possible d’observer des toitures végétalisées mais elle ne sont finalement que l’evolution de graviers qui avec le temps deviennent des terrains d’accroches pour des terres exogènes.

La forêt des délaissés étaient presque en un sens déjà prevue sur nos toits. Il faut simplement attendre 40 ans, sauf qu’en 40, les batiments se detruisent, sont abandonnés ou remis à neuf. Ainsi, les biomes ne peuvent pas réellement prosperer. Il faudrait des batiments entierement à l’abris d’infiltrations et capable de résister à des changements de paradigmes sur au moins 100 ans pour que cela puisse se faire naturellement.

Parc des expositions , Paris

Fermes des possibles, Saint Denis

Ainsi, les serres et agricultures sur toit, sont, au moins aujourdhui, les plus à même de rendre un imaginaire de ville verte visible.

En dépassant le fait que ce sont des espaces productifs et donc inclus dans des trames urbaines, cela permettrait de se soustraire à certains problèmes techniques que soulève les végétalisations .

Toits de Chicago

Par exemple, les risques d’incendis sont moindre dans une serre et non sur une toiture végétalisée.

1 ; LA VEGETALISATION DES TOITURES, Vers un droit de la canopée urbaine, Tom Drevard, Mémoire de Master 2 droit de l’environnement, 20??

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Ainsi, le délaissé n’est pas la dévastation. Il n’y a pas non plus de dévotion comme pour Winnicote pour une mère ou en l’occurrence des espaces mères plutôt qu’une transformation du regards que nous devrions porter sur nos délaissé pour soit y installer des événement éphémère soit y préparer des projet de conservation et transformation réfléchie selon leurs évolutions. ( Cela se perçoit déjà avec l’arrivé de nouvelles professions et espaces comme les écologues, les fablabs etc. ) Dans un précédent texte, je faisais justement la même erreur, celui-ci devait constituer une première introduction à un mémoire et se trouve en annexe.

Les questionnements qu’il soulève bien que demeurant personnels se trouvent fonder sur un réemploi d’architecture par la nature plutôt que de réemployer la nature afin d’enrichir, approfondir et pérenniser nos architectures. En cela, cette introduction ne pouvait pas constituer celle d’un mémoire en architecture, sinon en paysagisme ou étude afin de devenir écologue ou naturaliste. Surtout, l’erreur était de vouloir réinvestir des délaissés plutôt que de s’en inspirer et de travailler en réfléchissant à leur bon usage pour l’architecture.

Ce constat provient de la lecture et l’écoute de la pensée latérale de E Bono puis de celle de Gupei Yokoi. En effet, je me suis rendu compte précédemment que lorsque je parlais de ville verte, de placer des arbres et puits de biodiversité en ville, ce n’était pas simplement pour aérer nos villes ou les rendre habitables mais pour des convictions personnelles qu’il me fallait dépasser latéralement. (1) Ainsi, cette introduction soulève plusieurs interrogations subsidiaires et surtout capables de constituer une recherche profitable aux développement d’architecture écologique. Premièrement, pourquoi vouloir investir des espaces qui ont été délaissés ? Pourquoi ne pas les laisser en place comme le propose Gilles Clément. Enfin, comment réinvestir ces espaces ?

Il y a des milliers de végétaux que si l’on souhaite les cultiver en ville et surtout sur un toit, il leur faudrait nécessairement une serre. Je ne parle pas de l’hydroponie ou aéroponie mais simplement d’une véritable culture en serre. Celles qui étaient portées par nos chercheurs il n’y a encore pas si longtemps de cela, celles qui bien que peu employées par frank Lloyd Wright répondaient à son amour du décloisonnement des architectures en boîtes, celles qui pour luc schuiten représentent une ville végétale, celles qui pour portzamparc deviennent des tours végétale ou encore celle de Lacaton et vassal qui au contraire constitue des lieux de vie.

Une serre délaissée n’est-elle pas un écosystème plus riche qu’une forêt de délaissés ?

L’architecture a pour but ou au moins comme humble objectif de permettre à des sociétés de se projeter sur les temps longs. Sans elle nous errons dans des espaces libres et non programmés, séduisants, libres certes mais surtout désorganisés. Les serres représentent donc une tentative d’organisation d’une architecture pérenne dans des lieux non projetés à sa mise en place.

1 ; The use of lateral thinking., Edward De Bono, 1967, London, Cape 2 ; Mémoire de fin d’études : «Analyse interprétative de la grammaire architecturale de Lacaton et Vassal dans les projets de transformation.», Hanisch, Jean, Liège, 2017-2018

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La serre permet de conserver une mémoire des lieux.

Déja, la serre avec la TVB sont des solutions contre le mitage tout en le préservant. Ymir et les mythes fondateurs de civilisation parlent d’un géant dont les enfants se nourrissent de sa chair afin de créer de nouvelles sociétés. Chez les Grecs il s’agit de Chronos et chez nos religions actuelles de prophètes lapidés pour laver nos péchés. Les délaissés sont des géants à l’apparence de nains.

Les délaissés de ce qu’il nous donne à en voir, dépassent parfois nos espérances.

La première observation personnelle qui m’aura en partiellement conduit à me questionner sur le délaissement urbain et la possibilité d’adjoindre des serres sur ce genre de parcelles est celle de la vision d’une parcelle de près d’un demi hectare située en face de l’école nationale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine. Depuis près de 6 ans et cela devait préexister avant mon arrivée, cette parcelle se trouve inexploitée alors que son ensoleillement au moins en son centre semble très correct.

Des serres et cela aurait pu être encadré par l’école ou Bellastock auraient pu y être intégrées.

Cela a pu finalement se concrétiser cette année avec la mise en place d’architecture dans les espaces laissés en friches lors du confinement à l’école.

Sur la parcelle voisine, les 1 hectare ont servi de temps à autre de débarras.

Il y a donc des projets adaptés aux temporalités des espaces qui enserrent un délaissement.

La serre du fait de son faible coût de mise en œuvre en fonction des matériaux employés ne nécessite pas forcément de faire appel à un permis de construire.

Dans le cas de l’occupation de délaissé c’est un premier avantage car bien qu’il faille informer les organismes locaux de l’existence d’une opération visant à occuper un délaissé de façon éphémère ou non, c’est une contrainte administrative en moins et une qualité afin de convaincre des possibilités permis de construire. (1)

Ainsi lorsque l’on va dans des délaissées réinvestis, on se rend vite compte que les seuls programmes faisant appel à l’usage de serres sont agricoles. Par la suite, ils sont détournés et les programmes agricoles se transforment en espace de réunion ou de cuisine. Cependant, il ne viendrait pas à l’idée de collectivité locale d’installer au Palais de Tokyo, à Paris, en son centre, une serre alors que cela serait tout à fait possible. En l’état c’est surtout parce que l’espace du Palais représente plus d’intérêt pour des skaters que pour des agriculteurs. Les formes présentes sur places, les jeux d’escalier participent à la création d’un immense skate parc à ciel ouvert. Le programme y est tout à fait adapté.

1 ; Amélie Deschamps, « L’appropriation par les habitants des dispositifs de végétalisation urbaine participative à Lyon : quelles inégalités socio-spatiales ? », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 11, n°3 | Décembre 2020,

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Toutefois, avec les protections nécessaires et en analysant sur place comment les lieux se vivent, l’espace central sans que cela soit une obligation, pourrait gagner en visibilité et encadrement avec la mise en place d’une serre. Reste que certains programmes ne sont pas faits pour être juxtaposés mais pour la plupart les jeunes skaters participent plus à la conservation d’un lieu historique qu’à sa réelle dégradation. (1) Ce que les exemples précédents nous montrent c’est qu’un bâtiment de serre semble être une réponse correcte à de nombreux phénomènes de délaissement. Comment cela peut-il s’expliquer ?

Personnellement, il semble que la serre et le thème du délaissement se rattachent aisément à l’essence de l’architecture. De la même manière que tout vivant est mortel, le délaissement est la condition de l’existence d’architecture. Sinon nous serions toujours nomades, L’architecture est avec le dessin et la chasse ( ingénierie ), une des premières traces laissée par l’homme.

La serre quant à elle est une structure simple, inspirée des fermes, elle-même étant un assemblage provenant à la base de l’évolution de nos premières tentes. C’est un vestige de pratique en perpétuelle évolution.

Elle ne présente en apparence que très peu d’artifice tout en étant un héritage de plusieurs connaissances transversales. Il a été possible de le voir en partie une et deux, le dénuement est un fait commun au délaissement et aux serres, leur aspect simpliste cache plusieurs calculs et processus complexes de mise en œuvre.

Cependant, toutes les serres ne sont pas autonomes et même dans le cas de la mise en place de serre sur des espaces libérés sur les toits, cela représente des contraintes normatives et législatives. (2) Les serres ont effectivement le potentiel d’être un va tout pour les délaissés mais comme le sous-entend Gilles clément, sans en parler, elles ne sont pas l’unique solution. Voire il n’y a pas tant de solution à pouvoir espérer produire sur des espaces délaissés plus que de venir y ajouter des projets urbains.

Le délaissement n’est pas qu’un phénomène humain, les Bernard l’ Hermite pour l’exemple en créent autant de fois qu’il change de carapace et les mues des reptiles aussi créent des traces de leur passage L’objectif ici ne serait pas forcément d’essayer d’affirmer l’efficacité du bâtiment d’une serre lorsqu’on la place dans un milieu en délaissement, plutôt que de comprendre comment les qualités d’une serre présentée en partie 2 pourraient résonner avec les qualités constituant l’essence même d’un délaissé présenté en partie 1.

Surtout, lorsque l’on observe les propositions d’encadrement d’un délaissé, on peut en identifier principalement trois : 1 ; L’image d’une ville, regard sur la pratique du skate à Tokyo, J Glauser - Ethnographiques. org, 2010 / Comparative analysis of the visual communication of two galleries of contemporary arts DOX in Prague and Palais de Tokyo in Paris in years 2018-19, Vlková, Gabriela, thèse 2 ; LA VEGETALISATION DES TOITURES, Vers un droit de la canopée urbaine, Tom Drevard, Mémoire de Master 2 droit de l’environnement, 20??

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- la relégation de ses espaces en tiers paysage observé,

- la réappropriation par le biais d’associations plus ou moins bénévoles,

- la réservation de parcelles afin de préparer un projet.

On remarque que, le délaissé étant un produit, un reste de l’architecture bien souvent, deux des trois solutions proposent de les transformer selon un cycle d’appropriation et de délaissement par l’architecture.

Normalement en seconde partie de ce mémoire, les exemples de serres bioclimatiques ont su prouver que les serres pouvaient tout à fait être autonomes et participer à l’accroissement d’un milieu. Il en va même de leur essence et de leur évolution naturelle. Le contraire serait rétrograde.(1) Finalement, la serre a pour objectif final d’avoir le moins de maintenance possible, il en est de même pour les délaissés. Il n’y a pas de possibilité pour les architectes de maîtriser le délaissement, mais il nous est possible d’y participer.

C’est un exemple qui n’a presque rien à voir mais lorsque Zumthor place de petits projets de chapelle dans des espaces en quasi délaissement, cela participe déjà à signaler un esthétisme de tels espaces. Il en est de même pour l’engouement qui se crée tel un bourdonnement sur internet pour les espaces liminaires, des espaces en apparence désaffectés près à accueillir la notion de délaissement.

Il n’y a pas de bâtiment plus à même de s’intégrer à un délaissé, il y aura toujours des bâtiments répondant à des besoins urbains et prenant la place de délaissés adaptés. Seulement en renversant la méthode d’urbanisme, il est possible de faire émerger des bâtiments depuis des délaissés.

La serre semble bien être l’une des architectures les plus à même à enclencher une symbiose entre la mise en place de construction et la conservation d’un délaissement, quitte à ce que plus tard celle-ci soit démontée ou abandonnée.

Voire remplacée parce qu’un projet plus cohérent avec l’espace bâti devrait y prendre place. Voire des superstructures plus super que vertes mais dont les capacités d’actions permettent tout de même de voir des projets écologiques de plus grande envergure être imaginés. (2) Par exemple, lorsque Claire Bailly parle de l’utilisation d’algorithmes, les visions qui sont produites sont tout à fait écologiques mais peu concevables, pour autant, produire des images c’est projeter des possibles.

« Le défaut est la guangue du diamant » Jean Giraud / Moebius 1 ; Étude de l’automatisation d’une serre agricole en utilisant l’API Schneider M340, BENLEMBAREK Salah Eddine, Université Mohamed Khider de Biskra, 2019-2020 2 ; Greenwashing in Turkey: Sustainability as an Advertising Strategy in Architecture, A+ArchDesign - Year: 5 Number: 1 - Yıl: 5 Sayı: 1 - 2019 (1-13) 144

Les serres aujourd’hui sont extrêmement performantes, leur méthode d’application est connue et comme beaucoup d’architectes proposent de le faire, il faudrait les exploiter latéralement. On se sert d’outils tout à fait traditionnels et dont l’origine est très ancienne afin de répondre à des problématiques contemporaines.

Cette pensée est peut être à l’image d’une époque plus soucieuse de la transition écologique qu’auparavant mais a toujours été universelle. C’est une pensée architecturale, c’est une pensée artistique, c’est une pensée visant le progrès et la mise en lumière de phénomènes oubliés. (1)

C’est un imaginaire que l’on peut rendre visible.

En Russie, les espaces publics pourtant utilisés nous paraissent parfois tous délaissés. Le « catéchisme » écologique peut parfois conduire à l’impression que l’on se voile les yeux, par exemple Lise Bourdeau Lepage comme bon nombre d’écrivains ayant travaillé sur la thématique des friches urbaines ou non, parle d’une possibilité d’un futur harmonieux d’ici quelques années qui malgré les avancées continuent de voir la temporalité de son exécution s’allonger.

Ainsi, si l’ on déplace son regard autre part que dans le monde occidental et surtout autre part qu’en milieu urbain, on réalise que bien des milieux primaires existent et que le combat écologique se porte finalement sur un système qui plus que de les faire disparaître, pose problème, car il n’est pas capable de les inclure efficacement. Tout comme les délaissés en milieu primaire se portent mieux s’il on les laisse non inclus, il en est de même pour l’efficacité pure du milieu urbain, du moins, des espaces utilisés ne peuvent pas réellement se permettre de souffrir d’infiltration ou de dégradation encourageant l’établissement de nature ponctuelle typique d’un délaissement.

Ainsi la nature en ville est forcément encadrée et intégrée.

Mais toujours est il qu’il y a bel et bien l’effet de lisière, celui-ci indique que le délaissement pour croître ne se concentre pas qu’en son cœur mais s’étend, tout comme les trames urbaines. Un peu comme l’image d’un yin et d’un yang.

Cette nature ponctuelle jouit de sa relation avec la matrice urbaine, de son étalement ou même de se reconstruction sur elle-même.

La destruction d’un délaissement, bien que sous entendant la destruction d’un biome, est aussi la possibilité de création future d’un autre. Les intérêts nouveaux qui enclenchent de nouveaux programmes urbains impliquent forcément que l’on en abandonne d’autres et ceux même s’ils ne sont pas désuets. D’où notamment la notion de réemploi, des espaces en désuétude mais toujours utilisables produisent eux aussi de nouveaux programmes et de nouveaux espaces à l’abandons lorsqu’ils sont transformer. (2)

Le développement technologique, culturel et urbain est inexorable. C’est 1 ; Mémoire des catastrophes, gestion des risques et architecture paysanne en montagne. L’exemple des vallées du Haut-Lavedan dans les Pyrénées centrales françaises, Michel Barru, 2020 2 ; essai sur la reconstruction du vide, exemple du faubourg St Laurent, PASCAL HUDON, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL, 2006

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un déploiement purement humain même si inspiré de la nature.

Finalement, si les serres se sont présentées comme une solution pour le délaissement c’est car elles l’ont déjà été architecturalement et ce bien que la question soit discutable. Il semble qu’elles ne souffrent pas forcément du déplacement des programmations, et surtout, car elles rendent à des espaces traditionnellement et justement laissé en friches une renversabilité qui est propre à cette typologie architecturale. Les friches deviennent plus accessible que lunaire, moins écologique et plus pragmatique.

L’écologie peut parfois faire peur, car elle ne semble pas générique, et lorsqu’elle l’est, elle devient ennuyeuse ou pire se voit comparée à une corvée.

En étant pragmatique, on se rend bien compte que la pensée écologique est plus séduisante lorsqu’on en présente les avantages en termes de salubrité urbaine à l’aide de circuit court et d’une architecture adaptée. Les fruits de l’écologie devraient s’apercevoir en ville parce que l’on en aurait compris les principes plutôt que par le green washing.

Une façade verte peut remplacer en termes de bien-être et perception des citadins, un arbre, parce que la psyché humaine est ainsi faite, mais elle ne pourra jamais en saisir les avantages.

S’il on veut dépasser la mise en suspens et le concept de forêt de délaissés, il faut produire des architectures. Cela peut prendre toutes les formes possibles.

Même des architectures en apparence tout sauf durables, mutables ou biodégradables etc. peuvent s’y adapter. (1)

Les délaissés sont à la fois les producteurs d’un imaginaire ancien et traditionnel tout en offrant une large gamme de propositions pour imaginer les villes de demain. De même, il est possible de dire et c’est tout à fait judicieux, que les villes d’aujourd’hui sont les conséquences d’anciens délaissés auxquels nous avons tenté d’apporter des solutions.

D’ailleurs, bien des délaissés restent insolubles tandis que d’autres sont tout à fait isolables comme pouvant devenir des lieux ré employables. Tout comme des espaces ré-employables ne le seront pas du fait d’histoires humaines.

La friche est et n’est pas un projet, elle est vecteur de projet. Soit l’on l’occupe, soit l’on la délaisse en apparence.

Mieux vaut ne pas être une vieille âme, alors que l’on peut vivre des valeurs présentes. Mais mieux vaut ne pas, non plus, être de jeunes âmes sans valeurs.

Il y a donc des délaissements, des serres urbaines, des projets architecturaux.

Bien que nos systèmes actuels peuvent parfois sembler écrasants au point de pouvoir en analyser la « Bigness » comme Rem Koolhaas peut le faire, ce mémoire y aura préféré l’expression de la « smallness » et de la « nowness » comme explicité précédemment.

Nos villes sont à l’image des bateaux de Thésée et des bateaux de Neurath (2) 1 ; Architecture et efficacité énergétique: Principes de conception et de construction, Roberto Gonzalo, Karl J. Habermann, Walter de Gruyter, 18 janv. 2008 - 221 pages 2 ; L’architecte et le philosophe, Antonia Soulez, Editions Mardaga, 1993 - 163 pages

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Plans fournis par les organisme de réhabilitations écossais.

Ce afin de réalisé une analyse préalablement au projet.

Le batiment grâce à l’ajonction d’une typologie de serre, en apparait comme en étant une depuis l’extérieure, alors qu’en intérieur, nous nous retrouvons face à un esthétisme de chantier voir de batiments industriels.

Surtout, sans cet enclos, l’espace ne se transformerait pas en un jardin architctural. Ici, on se trouve presque dans un studio de cinéma, cadrant des vues auparavant imperceptibles.

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soit des espaces naturels en éternelle reconstruction. Le délaissement est le yin de nos villes, si l’on considère que la ville est le yang de notre monde.

Ils sont à la fois encadrés et maîtrisés, car ils sont des conséquences et non des causes de l’action d’un abandon. Quand ils ne seront plus, ils se seront déplacés.La serre est un espace de conservation de la mémoire en plus de préserver des imaginaires.

Aujourd’hui des projets de seconde peau se proposent de conserver des espaces en voie d’extinction à l’instar de certaines volières, par exemple il y a le projet des grandes serres d’Auteuil ou alors l’arbre aux hérons à Nantes qui s’imbriquent dans une friche industrielle et y recrée des programmes au fur et à mesure, notamment des serres. (1)

Bien plus encore, pour parler d’imaginaire et en revenir à la conclusion initiale, et ce afin de dépasser la simple thématique des serres et du délaissement afin de produire des espaces agricoles. Il existe d’autres exemples de mutabilité en ville qui, en reprenant les codes des bâtiments de serres, les font évoluer vers des bâtiments encore à définir.

Pour l’exemple The Hill House à Helensburgh, conceptualisé sur les dessins de Charles Rennie Mackintosh, un architecte irlandais se trouve, aujourd’hui, enserré. Seulement, ici, il n’y a aucune volonté de conservation d’un patrimoine naturel plus que culturel. L’objectif est de conserver une structure trop ambitieuse pour son époque, mais l’architecte désirait une structure entièrement en maçonnerie afin de contraster avec l’intérieur plus libre formellement et s’adaptant au besoin de la famille y résidant, les dessins étant réalisés par sa femme, Margaret Mc Donald.

La famille Blackie aura apparemment beaucoup participé à l’élaboration des plans en discutant avec le couple d’architecte-designer afin d’y exprimer leurs volontés programmatiques.

Toutefois aujourd’hui, du fait de la vétusté de l’entreprise et de son ambition, le bâtiment vieux de plus d’un siècle s’écroule sous son poids.

La serre y sert de structure secondaire plus que de seconde peau, surtout les panneaux de verres y étant remplacés par des mailles métalliques, les qualités visuelles de la typologie sont conservées tout en permettant au bâtiment de ne pas souffrir de l’humidité.

On se retrouve avec une serre qui n’en est pas une tout comme l’était la pipe de René Magritte. Et même en étant plus une serre à proprement parler, l’espace permet de cultiver quelques zones paysagéres supplémentaires et comme le propose B. Tschumi avec Le Fresnoy, des espaces de coursives servent en plus à cadrer des vues qui auraient été inexistantes dans le cas contraire. (2) 1 ; Antonia Soulez, Editions Mardaga, 1993 - 163 pages, M Freydefont - Dramaturgie, scénographie et architecture, ler.letras.up.pt 2 ; Bernard Tschumi : un projet sur l’entre-deux = refining a found object, BOYER, Charles-Arthur ; TSCHUMI, Bernard ; 1997 - Art press (1980), 1997, 228, oct

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La serre est maintenant devenue nécessaire à la conservation de certaines architectures. En Ecosse, du fait des fortes pluies battantes, certains bâtiments ne peuvent durer, des villages et villes vernaculaires se transforment en des ruines dévorées peu à peu par la l’humidité.

Des architectures modernes peuvent permettre de conserver un patrimoine local tout en le remettant au niveau des attentes de bâtiments bioclimatiques.

Créer des îlots de chaleur reviendrait à créer des problèmes en tentant d’en résoudre d’anciens sauf s’il on l’encadre justement.

Une simple maille peut permettre de se protéger de l’humidité. Même dans le cas de typologie tout à fait annexes comme ceux de logements, en reprenant le principe de mur trombe, les mailles, enserrant des architectures, protègent en partie les façades de possibles fissures ou alors de problème de capillarité et de perméabilité des matériaux de construction causant des taches et décoloration sur les bâtiments.

De même, en clôturant des espaces délaissés par ce genre de dispositif, on se retrouve avec des espaces en caillebotis qui se surélèvent et protègent les sols tout en favorisant la culture de certaines essences exotiques. Cela s’observe par exemple dans le parc de la Villette. (1) Les principes que l’on applique à la serre se retrouvent ainsi dans bien plus d’espaces que nous pouvons à première vue le penser. La simple réflexion d’une lumière sur un poteau métallique à la suite de sa réfraction sur une paroi vitrée peut être à la cause d’îlots de chaleur.

Mies Van der Rohe lorsqu’il produit le bâtiment du pavillon allemand de Barcelone en 1929, en fait même une problématique qu’il détourne en un avantage. Ses dessins sont l’expression de principes de ventilation connue mais qui viennent s’enrichir constamment de nouvelles théories grâce à l’architecture d’une part et grâce à sa conjonction avec l’agriculture sous forme de serre. (2)

1 ; Le parc de la Villette entre thélème et Disneyland, Danièle Voldman, Vingtième Siècle. Revue d’histoire No. 8 (Oct. - Dec., 1985), pp. 19-30 (12 pages) Published By: Sciences Po University Press 2 ; Architectures de la transparence, Emmanuel Alloa, https://doi.org/10.4000/appareil.138, 2008

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Conclusions.

Première conclusion.

En conclusion, il serait possible de dire que la serre est une proposition à cheval entre plusieurs disciplines. Elle est par exemple un symbole de l’anthropocène tout en représentant des futures conservations d’espaces naturels en ville ou non.Ainsi, elle représente un lot de contraintes qui s’adapte à celles d’un délaissement. Elles sont tout autant éphémères et variables que potentiellement conservables et/ou à réhabilitées. Elles peuvent servir de débarras, tout comme d’une salle d’accueil. Les serres sont marquées par l’hétérotopie de Michel Foucault. Ce sont des espaces possibles.

Comme le souligne si judicieusement cette phrase issue du « Lion et du Rat » de la Fontaine, on a souvent besoin d’un plus petit que soit… L’architecture, dans son essence et ses principes, n’échappe pas à ce genre de paradoxe.

Seconde conclusion. ( suite à la discussion post oral ) Suite au rendu et à la relecture du mémoire, il apparaît que la première conclusion aura été que : l’histoire des serres à bel et bien à voir avec celles des jardins et de la nature urbaine, mais que leur futur réside dans l’histoire du délaissement urbain.

Cette partie est venue à manquer, en effet, la réappropriation de délaissés urbains se place dans une mouvance tout à fait actuelle. Cela date de l’après-guerre, de la chute du mur de Berlin et des tensions politiques entre deux blocs souverains. Des traces résident toujours et on peut remettre en question la fin des tensions mais toujours est-il que les populations urbaines ne souffraient plus de la peur d’une guerre. Au contraire, durant la reconstruction, il fallait se réapproprier des espaces.

Une contre culture s’est établie, notamment avec la KulturFabrik (1) dans les années 1980 à Taschèle. Ces espaces sont aujourd’hui des signatures comme cela a pu être évoqué durant le mémoire, l’appropriété avec des projets comme Kraftwerk 1,2,3 ou 4 sont devenus des exemples.

Ce que l’on y observe c’est la mutation de l’architecture, et notamment la mutation des serres. Le projet de la Maison sur la colline près de glasgow et de sa conservation est un exemple de l’explosion d’un principe comme le sont les espaces de double peau à Kraftwerk (2/3) ou alors les expériences 1 ; CAHIER n°2 : Les tiers-lieux culturels de l’aire Esch2022 – un levier pour la cohésion urbaine transfrontalière ? CECCUT – CAHIER DE LA RECHERCHE ÉTUDIANTE N°2 - 2020 2 ; Kraftwerk, vers un nouvel âge de la coopération V Didelon - Criticat, 2013 - researchgate.net

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Le serre en coupe et en forme de projet prend maintenant des formes presque comparables à celles des oeuvres d’Escher.

Ici l’agence de Kengo Kuma s’est tenté à l’exercice de construction hybrides et communautaires, ce dans le cadre d’un concours universitaire en 2015. Il aura fallu seulement six mois pour voir le projet arrivé à terme, cela va de la conception à la construction. L’architecture y est entièrement renouvelable.

Le projet lauréat est à la fois un espace agricole, de détente et de réunion. La serre y est décloisonnée, l’espace de l’exérieur produit un signal attrayant. C’est un projet à petite échelle mais tout à fait savant.

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de laboratoire agricoles à Taschèle et désormais des friches agricoles à paris ou sur les toits. Ce sont des habitacles et non des habitats, cependant cela produit des habités hybrides.

Ce sont des projets riches et évolutifs. Les délaissements,et les espaces appropriés sont de magnifiques portes greffes pour des projets de serres.

Il n’y a pas ou peu de friches culturelles qui ne se soient pas essayées à l’exercice de leur installation. Et, peu d’architectes se sont refusé à imaginer des typologies de serres, que ce soit de l’exécution d’une passerelle entièrement vitrée dans un projet, à de véritables serres ou bien des architectures qui part mimésis en prennent l’apparence comme le musée juif de Desdren en Allemagne, les opérations dites ; « Mind the Gap » (1) comme l’office parasite conçu par Za Bor architecture à Moscou ou encore la gloriette précedemment cité réalisé par Alain Guiheux.

Le « planning » se renverse. Il n’est plus le moteur des villes, celles-ci peuvent sembler générique en regardant des images satellites mais se pare de multiples espaces de résilience.

En 1980, il y a eu les premiers phénomène de réappropriation collectifs, puis dans les années 1995, les premières études paraissent et leur obtient une reconnaissance, en 2010, les paysagiste et des projets de friches culturelles se saisissent de la question des délaissés, en 2020, le réemploi est roi, les matières premières sont parfois en surplus.

Lauren Andres dans ses textes exprime la volonté de ne pas voir ces espaces subir un green washing, ce sera peut être le cas, mais il restera constamment des espaces à se réapproprier. Les serres du fait de leur simplicité de démontage y deviennent des drapeaux. (2) Pour de petites agences d’architectes se sont des projets simples d’accès, elles ont peu de limites créatives comme l’exprime Luc schuiten dans ses visions de futurs.

Il dit : « Dans cette perspective, la nouvelle ville bioluminescente s’étend sous les bâtiments historiques, lui assurant de nouvelles fondations tout en la maintenant hors des risques d’inondation. Une dalle de verre, soutenue par une structure tridimensionnelle, couvre toutes les places de la cité muséale.

Si le promeneur plonge son regard à la verticale, il peut apercevoir la nouvelle cité. Sous l’angle oblique de sa vue apparaissent le pavement actuel de la ville, ainsi que le reflet des constructions historiques. La cité souterraine, par son espace clos, protège les habitants des intempéries » fournit un microclimat des plus confortables et un écosystème stable et 1 ; https://www.koozarch.com/interviews/mind-the-gap/ - interview du cabinet d’architecture KooZA/ rch, Charlotte Flügger and Joel Schülin, Dec. 01, 2021 2 ; Les figures de la friche dans les villes culturelles et créatives, Regards croisés européens, Lauren Andres, Boris Grésillon, Dans L’Espace géographique 2011/1 (Tome 40), pages 15 à 30

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Les villes mutables sont à la fois les symbole d’une reconstruction d’une ville sur la ville mais aussi d’une réappropriation de projets de paysagisme sur la nature. Tout en étant en principe de base mutable dans le sens ou leur abandons ménerait à une forêt de délaissés. Elles sont à portée de main et ne demande que quelques étapes supplémentaires lors de l’élaboration de projets.

Finalement des projets bioclimatiques, des achitectures biomimétiques ne sont pas forcement la premières réponses pour les villes mutables. Elles sont porteuses de l’espoir d’un renouveau mais le problème principal reste en réalité l’inclusion d’espace en délaissement. Les friches culturelles sont malheursement souvent éphémères. Elle ne gagne leurs lettres de noblesse qu’a la sueur de leurs fronts.

Ces espaces ont besoin d’être conservés ou au moins encadrés par des architectes afin de magnifier l’essence des projets qui viendront s’y installer, tout en les rendant propres aux modes de vies citadins hygiénistes.

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Entre ces images utopiques et la réalité, il reste un monde en construction.

Enfin et ce pour conclure, il serait bon ton de réaliser que les questionnement de la sauvegarde de nature urbaine est loin d’être nouvelle, que c’est un combat de tous les jours portés par des architectes et des citadins confrontés à l’effacement de leurs paysages, le recréer, c’est finalement encourager un devoir de mémoire de lieux qui seront sinon à jamais effacés par le temps.

Les moulins de Montmartre et ses églises, ont été des délaissés qui auraient pu être encadrés. Les serres pourraient venir les remplacer jusqu’à leur délaissement.

A. Rambaud (2) Enfin, selon le rapport du Giec de 2022, les probématiques majeures à l’heure d’aujourd’hui viennent d’intéractions systémiques, les déréglements climatiques sont encore et toujours du à nos modes de vies, réduire nos consommations globales et s’occuper d’espaces locaux, c’est créer des espaces d’interfaces. C’est aussi des moyens d’occuper et densifier de petites agglomérations. C’est une solution afin de produire des architectures, qui peu importe leurs échelles, seront raisonnées. Surtout, il semblerait que 3,33 milliard de personnes soient très vulnérables aux changements climatiques. Ces risques représentent autant de projets.

1 ; Luc Schuiten dans villes de demain - http://www.vegetalcity.net/villes-de-demain/ 2 ; Lettres relatives à la sauvegarde de l’église Saint-Pierre de Montmartre et à celle des stèles de Nahr-El-Kelb en Syrie, A. Rambaud, Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Année 1897 41-3 pp. 249-250

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KultureFabrik, Berlin, Tacheles

Zac de L’horloge, Romainville

Ferme urbaine de Détroit

Friche culturelle St Denis, 93200

Les friches culturelles

Les friches agricoles

Les images produites par ordinateur de part la superposition de plan se rapproche finalment plus de l’idée d’un palimpseste urbain que les dessins sensible que Luc schuiten pourrait produire. Pourtant ce constat s’inverse lorsque l’on s’attelle à la lecture de ses textes.

1800

2000

2100

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Dans le cas d’espaces, aux architectures à l’abandon et souvent polluées comme l’atteste le rapport : TYPOLOGIE DES FRICHES SELON LEUR POTENTIEL DE RECONQUÊTE AGRICOLE ET FORESTIÈRE produit par la préfecture de la somme en 2020, les serres et leur faible coût et durée de vie réduite peuvent faciliter une occupation provisoire des lieux.

LO TEK

High TEK Friches

TV(B)

Parc

En outre, aujourd’hui, la permaculture permet de dépolluer certains sols sans avoir à faire appel à des moyens trop coûteux ou alors venir à les remplacer. Ainsi, des projets agricoles permettraient réellement d’assainir temporairement nos villes.

La perception de la nature en ville évolue bien plus qu’elle ne s’efface L’art des jardins à la renaissance représente de premières tentatives d’inclure une nature plus maîtrisée en milieu urbain. L’objectif était de dépasser les parcelles agricoles reculant de plus en plus, et de proposer des visions de paysages romantiques.

C’est finalement à ce moment la que dans le monde occidentale s’est réalisé un renversement. Les espaces en friches ou agricoles du moyen âge se sont transformés en parc avec l’arrivée de la notion de planification urbaine.

Depuis 2010, suite aux premières recherches, les tentatives de végétalisation se sont multipliées.

Ce sont devenus des lieux de dynamisme et des signaux pour certaines catégories de populations. Les friches ont remplacé des marchés, des discothèques ou des espaces sportifs.

A Lille, la friche de pleine image, en affectant une friche en une place tout en y préservant les espaces les plus «naturels», le résultat est l’obtention d’un espace concernant le Fresnoy tout en l’alimentant.

3

Maintenant et cela a toujours été le cas, des images utopiques proposent des villes vertes et hybrides pour les années 2100.

Ces dessins sont quasiment irréalisables et semblables aux anciennes projections que pouvaient faire nos prédécesseurs de ce que seraient les villes d’aujourd’hui.

Seulement en se référant aux textes de Luc Schuiten, il est possible d’y entrevoir des points d’accroche dans une réalité concrète. Pour lui, les nouveaux espaces verts privilégieront l’appropriété ou la copropriété. Il parle d’espace de partage plus que de promenade ou d’agrément.

1

En 1990, Sylvia Ostrowetsky, une sociologue, parle de ferme urbaine afin de « dénoncer » le planning. En 1997, en réponse à de telles préoccupations, la mairie de paris publie des recherches afin de requalifier l’agriculture urbaine et péri urbaine.

2

En 2004, jusqu’en 2010, vient un encadrement des friches culturelles.

Celles- ci datent principalement de l’après-guerre, des années 1960-70.

Elles ont vu le jour en Angleterre et en Allemagne en réponse à la chute du mur de Berlin. On parle de la Kulturfabrik.

Aujourd’hui, ces espaces sont encadrés afin d’accueillir des publics plus diversifiés.

En cela, on se voit presque face à une tentative d’encadrement d’espaces d’hétérotopie.

Schéma de l’historique de la réappropriation urbaine par le végétal et pour des communautées.

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Schéma des atouts concrets d’une agriculture urbaine pour des particuliers

Renverser les théories de l’anthropocène, c’est réaliser que malgré des vues satellites alarmistes, la nature, nos ombres entourent toujours nos villes lumières.

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Annexes.

Préface du carnet d’étude de terrain Préface.

Les thèmes du délaissement et de l’agriculture urbaine viennent d’une sensibilité tout à fait personnelle mais ce sont surtout cloisonner suite à l’expérience d’isolement globale qu’a été la crise du COVID. Il me semble que durant un instant les préoccupations personnelles ont refait surface, les villes ont subi un retournement où les espaces publics ont perdu leurs sens et surtout un retour s’est effectué vers une agriculture urbaine ponctuelle.

C’est à dire que lors du confinement, les citadins, habitants des campagnes etc. ont du hybrider leurs préoccupations. Certains ont développé des tâches qu’ils pouvaient déjà effectuer une fois chez eux, tandis que d’autres ont tenté d’explorer quelques nouvelles pratiques. Ces deux visions peuvent être conjointes.

En tout cas outre les activités et disciplines qui se sont diversifié, pour beaucoup, plus qu’un manque d’espace public, il me semble qu’il se faisait ressentir un manque d’espace vert, trame bleue et naturelle, comme l’évoque Lise Bourdeau Lepage dans son article traitant de l’« homo qualitus ». En tout cas, bien qu’habitant à Neuilly sur Seine, à l’orée du bois de Boulogne, ayant accès facilement à la vision d’espace naturelle, et en ayant diversifié mes activités artistiques concernant la production d’image 3D, de dessins à l’aquarelle, à l’encre de chine ou à la création de maquette via des imprimantes 3D toujours est il qu’il me restait un sentiment de manque vis à vis d’une agriculture ou bien nature et que je me suis retourné, comme pour beaucoup, vers la mise en place et le réemploie de bac de culture délaissé pour y produires quelques herbes aromatiques ou plantes d’agrément.

Finalement cette préoccupations qui me paraissait bien plus évidentes et facile à mettre en place qu’un atelier destinés à l’accueil de quelques imprimantes 3D personnel, s’avéra bien plus ardus à perenniser que je ne le pensais et parfois la sérendipité, soit le hasard faisait qu’elle se développait naturellement dans un état de semi délaissement. Ainsi suite à la lecture du manifeste du tiers paysage de Gilles clément, j’ai tenté d’observer des phénomènes que j’avais pu identifier localement grâce à ma pratiques et ouvertures nouvelles sur l’agriculture urbaine dans un territoire global qui était le bois de Boulogne ( dans le contexte du S7 en architecture ).

Des préoccupations parfois mondaines se sont heurté à la réalité des lieux tandis que des préoccupations plus pragmatiques se faisaient abandonner par des réalités mondaines. Ce qu’il en découle c’est que l’agriculture urbaine doit être encadré aussi bien que l’est un parc ou un bois, et plus précisément, il m’apparaît que le bois de Boulogne gagnerait à être par endroit plus partitionné étant donné que ma recherche m’a conduit à confirmer l’hypothèse comme quoi les mailles et limites de certains projets urbains, agricoles et paysagers sont d’une richesse/ diversité en terme de biodiversité et de culture parfois insoupçonnées.

Ainsi choisir dans le cadre du projet de S9/S10 un projet centré vers l’exploitations d’une ancienne parcelle agricole en un espace de parc de permaculture me semblait une bonne façon de relier les préoccupations de projet et de mémoire afin de pouvoir constituer un tout à la fois pragmatique, organique, organisé et structuré dans une temporalité longue.

Ce mémoire ou en tout cas, carnet de bord traite des observations, hypothèses et des questionnements personnels que la visite de la zone sensible a pu soulever. Le point de vue est parfois objectif, subjectif et surtout de temps à autre tout à fait extérieur au mien puisqu’il est inspiré des intervenants locaux ou des chercheurs, théoriciens et auteurs traitant du sujet.

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A. Camus, dans le Mythe de Sysiphe La croyance dans 1’absurdite de 1’existence doit donc commander sa conduite.

C’est une curiosite legitime de se demander, clairement et sans faux pathötique, si une conclusion de cet ordre exige que l’on quitte au plus vite une condition incomprehensible. Je parle ici, bien entendu des hommes disposes a se mettre d’accord avec eux-memes.

Pose en terrnes clairs, ce probleme peut paraitre ä la fois simple et insoluble

Finalement le problème que je soulevais pour les délaissé se recoupe avec les préoccupations de A. Camus. Les délaissés sont une réponses aux absurdités de planifications de nos villes. Cela est appuyé par C. Sitte bien qu’il n’en parle pas tant dans l’art de batir les villes, il s’interroge pourtant sur notre rapport à l’ancienneté et à la nostalgie de nos places traditionnelles, en cela, il touche lui aussi à l’absurdité de notre rapport au monde et à l’architecture.

Le délaissé c’est soit une architecture si usée qu’elle se retrouve dans un état délabré, Soit un espace qui s’est vu naturellement abandonné, c’est donc la réponse que les villes font aux théories de C. Sitte sur un certain traditionnalisme selectionnant les « bonnes» des «mauvaises « places et surtout c’est l’éternel retour évoqué par A. Camus / F. Nietzsche ou bien d’autres auteurs comme M.Twain dans Hucleberry Finn ou alors G.G. Marquez dans 100 ans de solitude.

Plus que les annonciateurs ou représentant d’un changement de paradigme, ils sont des espaces d’hétérotopie et surtout de pause. Ils sont un point de suspension dans les villes, ils sont tout et, à la fois, rien ( visible et invisible ), si bien que plusieurs associations et initiatives se proposent de les laisser en friches tout en leur trouvant une utilitée. On a donc non pas un changement mais une hybridation voir superposition des perceptions pour de tels espaces, ce sont des friches, des champs, des ateliers et bureaux.

Ce sont des nouvelles fermes urbaines, qu’il est possible d’étudier afin de comprendre leur réseaux locaux et globaux, ce sont pour ce premier carnet de bord : Les fermes de Gally, la zone

sensible et l’associaton territoire et des jardins familliaux de Saint Denis.

L. Magne, sur la restauration du parthénon :

« Que peut-on nous demander, sinon de faire les travaux indispensables pour éviter la ruine complète du monument, qui résume, tout mutilé qu’il est, tant de perfeôtions, & de le remettre aux générations qui nous suivront dans l’état où nous l’avons reçu nous-mêmes? Nous n’avons pas à refaire à neuf ce que le temps & les hommes nous ont transmis à demi détruit, encore moins à réaliser une restauration hypothétique dont la base fait défaut .»

Il faut parfois accepter que nous sommes tous des humains, capable de trouver des réponses personnelles, de faire des erreurs et que nous sommes incapables de tout gérer. Parfois le non-agir, ou le « long agir », à l’instar des délaissés, sait trouver des réponses à des problématiques soulevés ou non. Ces écarts de temporalité et d’action, nous interrogent sur le temps longs, l’écologie globale, nos circuits courts et mode de vie politique, économique, social ou culturel. Les délaissés évoluent en même temps que nous, ils sont des territoires d’ennuis, de liberté, de vie, de travail etc.

cf. Le bois dont les rêves sont faits / Claire simon / 2015

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Exemples de serres juxtaposées à des champs et programme uniquement agricole

La serre en milieu agricole au contraire cherche une standardisation voir une automatisation des processus de l’agriculture .

On y retrouve principalement des serres a plusieurs chapelles triangulaires ou circulaire dotées de quelques brises lumière ou alors des tentatives d’optimisation des programmes agricoles en transformant les serres en des centre photovoltaique En outre les serres occupent des espaces qui aurait pu être allouée à des agricultures plus locales. Elle représente moins un gains de place comme c’est le cas en ville

La serre en milieu urbain multiplie ses formes, ses cultures et moyens de mises en oeuvre selon la complexité des parcelles dans lesquelles elle s’insère.

On y retrouve donc d’immense serre botaniques dédiées à la recherche et à la production de matière première que l’on aurait du au contraire importée. Mais surtout des projets ayant des echelles plus réduites mais proposant une expérimentation constante afin d’adadpter l’agriculture à la ville et la ville à l’agriculture.

En outre les serres occupent des espaces qui sinon auraient été délaissés

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Ainsi :

Experimentation / Densification / Verticalisation / Miniaturisation / Transposition/ Multiplication / Vision plus expérimentale des programmes en ville.

Un motif s’adapte bel et bien selon des temporalités globales et locales

Spécialisation / Augmentation / Répétition / Conservation / Vision plus productiviste des programmes en milieu rural.

Démonstration du fait que l’objet architectural de la serre soit principalement un fait urbain.

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Bibliographie illustrée Rien ne

L’éternel retour

se perd

=

=

Tout se transforme

Le renversement des valeurs

Friedrich Nietzsche Antoine - Laurent de Lavoisier

Carte de la zone sensible de St Denis en 1965

Carte de la zone sensible de St Denis en 2000

Carte de la zone sensible de St Denis en 2020

Il est possible d’y observer le délaissement progressif d’une parcelle agricole pour y voir l’installation de lotissement et projets mais surtout une transformation progressive d’un patrimoine que l’on cherche à conserver.

« L’homme est un animal rationnel qui perd patience lorsqu’on lui ... demande d’agir en accord avec les diktats de la raison. » ...

« Lorsqu’on joue un personnage, on commence par ôter tout ce qui n’est pas soi-même, on n’y met jamais quelque chose qui n’existe pas. » Orson Welles

Les champs urbains ne sont que l’exploration d’un retour à une situation passée, leurs programmations se sont condensées mais restent semblables.

« Chaque grand architecte est, nécessairement, un grand poète. Il doit être un grand interprète original de son temps, de son jour, de son âge. » « Le présent est l’ombre toujours mouvante qui sépare le passé de l’avenir.

C’est ici où réside l’espoir »

Frank Lloyd Wright

Orson Welles dans ses representations cinématographique présentait des visions nostalgiques de campagnes luxuriantes tandis qu’il montrait des villes désolées ou dont le charmes ne se laisse appercevoir qu’a de rares moments.

La serre est la réinterprétation de l’agriculture s’insuflant dans un mode de vie urbain à la recherche de fermes evoquant un passé révolu, tout comme Frank Lloyd wright tentait de produire une architecture nouvelles mais puisant dans des racines traditionnelles

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La dimension procédurales s’adapte à des échelles locales Si bien que les processus isolent des potentiels localités invisibles voir encore inexistantes

« For French people, nature in the city is above all vegetal » « Indeed, no one surveyed mentioned unspoiled nature, wild nature, wilderness or first nature….. These individuals did not spontaneously think of this kind of nature but were responsive and sympathetic to it. »

« Dans 4 ans, je pourrais vous faire un constat / conclusion »

Claire Bailly

Lise Bourdeau Lepage

Le bio mimétisme par Claire Bailly est le même que celui porté par les marais salants ou bien de champs, il en est de même pour les serres

La ferme des possible de Saint Denis est l’exacte illustration des recommendations et théories de Lise Bourdeau Lepage

« Face à l’oscillation du nombre le Tiers paysage se positionne comme un territoire refuge, situation passive, et comme le lieu de l’invention possible, situation active. »

« L’objectif est de créer des espaces généreux. Ce qui pose la question de l’usage : le confort, c’est ne pas être tout le temps contraint, pouvoir se déplacer facilement, regarder au loin, etc.

D’où l’effort pour donner davantage, pour dilater l’espace, quand les budgets le réduisent. »

« La multiplicité des fragments du Tiers paysage est un facteur sélectif de la diversité. Seules subsistent les espèces dont le territoire biologique est compatible avec la surface du fragment.»

Gilles Clément A. Lacaton et J.P Vassal

Les délaissés sont de précédents occupés et finalement, il n’y a pas meilleur programme afin de se transformer par la suite en forêt qu’une serre.

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Bibliographie concrète.

On y retrouve la majorité des sources ecrites

- Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les

hommes, JJ Rousseau, essai, editeur Marc Michel Ray, 1755 -

The use of lateral thinking., Edward De Bono, 1967, London, Cape

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Support vidéo.

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- Pas de villes intelligentes sans tiers lieux libres et open source ! | Yoann Duriaux | TEDxReims - https://www.youtube.com/watch?v=yxfn_91vE3A - introduction to Architecture of Fear with Ils Huygens & Jan Boelen | Z33 https://www.youtube.com/watch?v=VGr1bMttp_U - ÉNERGIES ET CLIMAT : IL VA FALLOIR FAIRE DES SACRIFICES - https://www. youtube.com/watch?v=hIZCFBHr4oc - Antoine Picon _ « Ville et nature : technologies et morales urbaines » https://www.youtube.com/watch?v=ZqLc72mlXfQ - Bernard Quirot, Pour qui l’architecture ? https://www.youtube.com/ watch?v=MrnXdaFuvWM - Alexandre Kazerouni_ « La cité-miroir » https://www.youtube.com/ watch?v=OSoBen1tbYk - Bjarke Ingels On the Power of Architecture | WIRED - https://www.youtube. com/watch?v=n9rye_X-qhY - Le défi de la complexité - Edgar Morin, à l’USI https://www.youtube.com/ watch?v=6UT57Jm371w - Jean-Marc Jancovici - Matinales de la Transition Écologique https://www. youtube.com/watch?v=8uRuO_91fYA - Une ferme maraîchère agroécologique, les Jardins du Héron - FTD #17 https://www.youtube.com/watch?v=R6j1aE8oJMc - Rencontre - Matériaux biosourcés & géosourcés, des matériaux d’avenir ? https://www.youtube.com/watch?v=DisgFc-FJw8 - Les référentiels de qualité environnementale du bâtiment https://www. youtube.com/watch?v=R7n0H1zfxxo - Critique de la permaculture https://www.youtube.com/ watch?v=3XAmX53-YTo - Comment réhabiliter une friche urbaine : le défrichement avant l’aménagement https://www.youtube.com/watch?v=CtfHcITzHlE - 10 ans d’erreurs en permaculture. Le bilan ! https://www.youtube.com/ watch?v=wUh2ufdyy2M

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Support Vidéo - Guy Debord, Réfutation de tous les jugements,tant élogieux qu’hostiles, 1975, https://www.youtube.com/watch?v=LY5MzbWj1iE - Ted Talk, Repenser les espaces | Thibaud et Adrien Toussaint et Puzzuoli, https://www.youtube. com/watch?v=Cqz4zivUPVc - Planète Océan [FR] Yann Arthus-Bertrand & Michael Pitiot, 2014, https://www.youtube.com/ watch?v=QWn6ttf9NRg

Support musical.

- Julien Clerc - La Californie https://www.youtube. comwatch?v=piBNguFMPRc 169

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