INTERVIEW
Acheter à ses propres risques Chaque action est sérieusement préparée et budgétisée. Au démarrage de Quadriga, les transactions s’opéraient surtout entre la France et l’Allemagne. Mais très vite, elles ont acquis une dimension plus internationale et plus importante – touchant principalement des marques européennes. Geoffrey Heyninck: “Nous achetons toutes les parties à nos propres risques, mais toujours après une analyse poussée et sur base de l’expérience acquise par l’équipe tout entière. Les lots achetés sont généralement transportés vers les entrepôts de Burcht pour y être stockés. C’est là que nous contrôlons les voitures avant la revente, en vérifiant notamment qu’elles sont bien conformes aux configurations commandées”. Dans le passé, il est arrivé que des lots soient achetés sans homologation européenne, une homologation que Quadriga a donc elle-même adaptée conformément à la législation.
Pour Quadriga Car Retail, la priorité a toujours été un rendement garanti pour ses clients. La fragmentation constitue l’un des dangers dans ce contexte. “En revendant les voitures une à une par le biais de sites web, nous deviendrions les concurrents virtuels de nos propres clients, ce qui n’est vraiment pas l’objectif” précise Geoffrey Heyninck. “Cela ferait baisser nos marges et entraînerait une pression du marché à la baisse. Nous nous chargeons parallèlement de la vente de lots aux sociétés de location de voitures, avec clause de rachat garanti. Cela permet à ces clients d’acheter des marques et des modèles plus intéressants”. La plupart des voitures vendues affichent en principe ‘0 kilomètre’ au compteur, mais il s’agit souvent d’immatriculations temporaires (d’un jour) du fait des marques, désireuses de gonfler artificiellement leur part de marché. Du fait de sa présence globale, Quadriga contribue à gommer dans une certaine mesure les pénuries et les retards actuels de la production
automobile en Europe. Etant actifs sur différents continents, l’entreprise est en mesure de proposer des solutions extrêmement flexibles et polyvalentes, et ce tant aux clients qu’aux fournisseurs, sans mettre en péril les activités du réseau de concessionnaires locaux.
Les défis Les activités sont basées sur les fluctuations de la production dans les usines automobiles. Si les usines connaissaient à l’avance 100% des données – volume par modèle, coloris, propulsion, options d’exécutions… - Quadriga Car Retail n’aurait pas lieu d’être. Pour faire court, cela revient à dire que plus il y a de changements sur le marché automobile, plus les opportunités sont nombreuses pour une entreprise telle que Quadriga. En soi, la voiture électrique ne représente pas un gros défi pour l’entreprise. “Nous ne sommes certainement pas opposés à la voiture électrique, nous en avons d’ailleurs déjà négocié plusieurs lots, même si nous considérons
qu’une électrification généralisée n’est ni réaliste ni durable à long terme” tel est le commentaire de Geoffrey Heyninck. “La voiture électrique est poussée par l’Europe – avec un enthousiasme variable d’un pays à l’autre – mais il ne s’agit certainement pas d’une donnée mondiale”. Le grand défi pour l’avenir de l’entreprise se situe au niveau de l’approvisionnement et de la gestion financière. Geoffrey Heyninck: “Nos marges étant très faibles, nous avons besoin de beaucoup de volume. Au fil des ans, nous avons développé notre propre logiciel pour une analyse poussée et l’évaluation des lots disponibles, puisque le rendement est un élément crucial. Il n’est plus possible aujourd’hui de conclure des accords uniquement sur base du prix. Il faut tenir compte de la totalité de l’offre, de la vitesse de livraison, du traitement logistique et administratif, de l’efficience, de la discrétion également… Sans oublier la gestion du capital! Nous devons garder l’oeil sur les taux de change, prévoir des réserves de capital, assurer notre solidité financière…”. Quadriga Car Retail NV/SA Antwerpsesteenweg 211 - 223 2070 Burcht Site web: www.qcr.be/fr/home E-mail: info@qcr.be
Mai 2022
Info GARAGE 23