Life Sciences

Page 1


SEPTEMBRE 2024 FR.PLANET-FUTURE.BE

Life sciences

« Réindustrialiser le secteur est une priorité »

Leader européen du secteur, la Belgique fait face à de nombreux défis.

Introduction

ATMP, une véritable révolution thérapeutique

Les premiers médicaments de thérapie avancée arrivent sur le marché. Ils redonnent de l’espoir aux patients atteints de maladies jusqu’ici incurables. En termes de développement, de production, de contrôle qualité et de logistique de ces médicaments, la Wallonie occupe une place de choix.

Les ATMP (Advanced Therapy Medicinal Products) sont des médicaments de nouvelle génération, développés expressément pour soigner des maladies pour lesquelles aucun traitement n’existe à l’heure actuelle. Ils sont innovants dans la mesure où ils sont conçus pour s’attaquer non pas aux symptômes mais directement aux causes des maladies. Cette approche révolutionnaire peut changer la vie de certains patients.

RH

Une plateforme digitale dédiée à la gestion des talents.

En Wallonie, plus de quinze sociétés développent des produits de thérapie innovante, sans compter toutes les entreprises qui gravitent autour : cela représente plus de 6.000 emplois. fr.planet-future.be

Pour plus d’informations : biowin.org

Les ATMP se divisent en trois grandes classes. La thérapie avancée inclut à la fois les médicaments de thérapie génique, qui consistent à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie, ainsi que ceux de thérapie cellulaire, qui visent à administrer des cellules afin de restaurer la fonction d’un tissu ou d’un organe. Plus hétérogène, la troisième catégorie désigne les médicaments issus de l’ingénierie tissulaire, combinant en général la thérapie cellulaire à un dispositif médical spécifique.

Les ATMP peuvent donc soigner des maladies rares qui adviennent à la suite de déficits génétiques. Ils pourraient également être utilisés pour traiter des formes de cancers incurables à l’heure actuelle, ainsi que des affections liées au vieillissement comme l’Alzheimer, le Parkinson, l’ostéoporose et des maladies dégénératives de l’œil. Le recours aux ATMP est déjà devenu une réalité pour beaucoup de patients. À cela, s’ajoutent près de 3.000 médicaments entrés dans la phase d’essai clinique ; ils devraient être disponibles à plus ou moins long terme. Aujourd’hui, on assiste au développement d’un tissu industriel pérenne construit autour des ATMP. En Wallonie, plus de quinze sociétés développent des produits de thérapie innovante, sans compter toutes les entreprises de production, de contrôle qualité et de logistique qui gravitent autour. Cela représente déjà plus de 6.000 emplois directs et indirects créés, un nombre qui devrait encore s’accroître significativement dans les années à venir. Il faut en outre se réjouir d’avoir, en Belgique, une Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) très compétente et de bénéficier de l’expertise de INAMI pour accélérer la réflexion sur les questions de remboursement. Cela incite les industriels à davantage investir ici. ■

La Sédation Digitale™ : pour un parcours de soins plus confortable.

SUIVEZ-NOUS

Managing Director: Leoni Smedts

Head of Production: Daan De Becker

Production Manager: Nicolas Mascia

Head of Digital: Nicolas Michenaud

Digital Manager: Sylvie Gheysen

Business Developer: Romain Thienpont

Project Manager: Mathias Paquay

Tel: +32 2 421 18 24

E-mail: mathias.paquay@ mediaplanet.com

Rédaction: Philippe Van Lil, Joris Hendrickx

Lay-out: i Graphic

E-mail: info@i-graphic.be

Print: IPM

Distribution: La Libre Belgique

Mediaplanet contact information:

Tel: +32 2 421 18 20

E-mail: redaction.be@ mediaplanet.com

D/2024/12.996/30

La propriété intellectuelle : la clé du succès dans les sciences du vivant

Innover dans le domaine des sciences du vivant coûte cher et prend du temps. Ann De Clercq, Koen Vanhalst et Joost Muylle, associés chez De Clercq & Partners soulignent l’importance des brevets, mettent en garde contre les pièges et expliquent comment une stratégie bien pensée en matière de propriété intellectuelle peut constituer la clé du succès.

Texte : Joris Hendrickx

En quoi une bonne stratégie en matière de propriété intellectuelle est-elle importante dans les sciences du vivant ?

Koen Vanhalst : « Le secteur des sciences du vivant est très réglementé. Lorsque des entreprises mettent au point de nouveaux médicaments, mais aussi des dispositifs médicaux, voire des applications et des équipements médicaux, elles doivent se soumettre à des essais (cliniques) longs et coûteux. Les universités et les entreprises n’ont souvent pas les moyens de les financer elles-mêmes. Elles dépendent donc d’investisseurs qui, au vu du risque qu’ils prennent, exigent l’exclusivité lorsque le produit finit par être commercialisé. C’est pour cette raison que la propriété intellectuelle (PI) est essentielle, parce qu’elle permet de bénéficier d’un retour sur investissement garanti. »

Ann De Clercq : « Une stratégie en matière de PI confère non seulement de la valeur à votre entreprise, mais lui permet aussi de conserver son avantage concurrentiel. Il importe donc d’élaborer une stratégie claire à un stade précoce. Une bonne stratégie en matière de PI doit partir d’une vision à long terme et être régulièrement revue au fur et à mesure que l’entreprise grandit et que le marché évolue. »

Quelles sont les premières étapes pour protéger une innovation ?

K. V . : « Tout commence avec une idée ou un proof of concept. À ce stade, il est souvent trop prématuré d’introduire une demande de brevet, car les données expérimentales disponibles ne sont pas encore suffisantes. Très vite, vous courez cependant le risque que des informations fuitent si vous collaborez avec des tiers. Nous vous recommandons dès lors de conclure des accords de confidentialité et de bien protéger votre savoir-faire.  Une fois que vous disposerez de données en suffisance, vous pourrez introduire la demande de brevet et approfondir votre stratégie en matière de PI. Cela doit être fait avant que l’invention ne soit rendue publique. Le monde scientifique est soumis à une énorme pression en termes de visibilité. Mais dès qu’une invention est rendue publique, il devient impossible de déposer une demande de brevet. »

Joost Muylle : « Un autre élément crucial est la liberté d’exploitation (Freedom to Operate, FTO). Ce terme signifie que vous devez pouvoir mettre un produit sur le marché sans violer les droits de PI d’autres entreprises. Une étude de liberté d’exploitation permet de vérifier s’il y a des obstacles, comme des brevets de concurrents. Elle peut aussi parfois offrir des opportunités. Vous pouvez ainsi entamer une collaboration avec un tiers détenteur d’un brevet, ce qui peut conforter votre position sur le marché et faciliter la commercialisation de votre produit. »

Pourquoi revoir régulièrement sa stratégie de PI ?

K. V. : « Les entreprises qui ne le font pas s’exposent au risque que leurs brevets ou leurs marques ne correspondent plus à leurs objectifs et peuvent ainsi manquer des occasions.

Il est donc important d’assurer une gestion proactive de votre portefeuille de PI et d’évaluer régulièrement si votre stratégie suit toujours la direction que prend l’entreprise. »

Pourquoi combiner brevets et marques dans les sciences du vivant ?

K. V. : « Un brevet protège l’invention. Mais il est tout aussi important de protéger la marque. Comparez par exemple l’incroyable valeur de la marque Dafalgan par rapport au nom de produit paracétamol. Déposer une marque peut donc s’avérer essentiel pour positionner solidement une innovation sur le marché. »

J. M. : « Un brevet offre une protection pendant une période maximale de 20 ans, mais il faut souvent beaucoup de temps pour garantir la sécurité des médicaments sur le marché. Parfois, cette protection peut aussi être prolongée par des certificats complémentaires de protection (Supplementary Protection Certificates, SPC). En revanche, les marques ont une durée de vie illimitée, tant qu’elles sont utilisées et régulièrement renouvelées. »

Que répondez-vous à ceux qui déplorent que les brevets freinent l’innovation dans les sciences du vivant ?

K. V. : « Les brevets sont parfois taxés à tort de moyens permettant de créer des monopoles. Pourtant, un brevet n’offre qu’une protection temporaire et oblige les entreprises à partager leur savoir-faire pour laisser d’autres s’en inspirer. S’il n’y avait pas de brevets, les investisseurs ne seraient pas non plus prêts à investir dans le développement coûteux de médicaments ni dans d’autres applications dans le domaine des sciences du vivant, tout comme dans le secteur agroalimentaire et dans les techniques d’édition du génome. »

J. M. : « En fait, les brevets rendent l’innovation possible. Ils offrent une structure claire pour la collaboration et le partage des droits, ce qui est essentiel pour stimuler l’innovation. » ■

Joost Muylle
ASSOCIÉ CHEZ DE CLERCQ & PARTNERS
Ann De Clercq
ASSOCIÉ CHEZ DE CLERCQ & PARTNERS
Koen Vanhalst
ASSOCIÉ CHEZ DE CLERCQ & PARTNERS

L’écoute, élément essentiel d’un environnement de travail positif

Créer un environnement de travail positif contribue à la satisfaction des employés. Être à leur écoute en fait partie. Chez Thermo Fisher Scientific, une entreprise mondiale qui fournit du matériel scientifique au secteur des life sciences, plusieurs initiatives visent à renforcer cette approche.

Texte : Philippe Van Lil

Des employés à qui on porte une attention accrue sont généralement plus engagés dans leur travail, plus productifs et plus créatifs. « Pour créer un environnement synonyme de bien-être, nous misons beaucoup sur l’écoute de nos collaborateurs », nous déclare Bernard Jacques, General Manager des sites de Seneffe et Gosselies. « Nos dirigeants sont

accessibles à tout moment. C’est particulièrement important à l’ère de la digitalisation, où de nombreux employés préfèrent communiquer par voie électronique. Ainsi, cela les encourage à faire des suggestions susceptibles d’améliorer l’ensemble de l’organisation. De même, les managers peuvent également expliquer comment le travail de chacun contribue aux priorités de l’organisation. »

Au-delà de ce dialogue permanant, Thermo Fisher Scientific a également mis en place plusieurs programmes axés sur la santé mentale et le développement personnel. Chaque année, l’entreprise organise par exemple une ‘semaine de l’appartenance’, lors de laquelle diverses activités sont proposées autour de thèmes comme le développement de carrière, la

Pour créer un environnement synonyme de bien-être, nous misons beaucoup sur l’écoute de nos collaborateurs.

Pour plus d’informations : thermofisher.com

confiance et les connexions entre collègues. Une autre initiative : en plus des formations techniques et scientifiques continues pour perfectionner les compétences des employés dans l’industrie biopharmaceutique, l’entreprise leur propose aussi des formations liées aux compétences managériales et au développement personnel. Un autre aspect essentiel est l’importance accordée à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. « À cette fin, nous organisons des événements centrés non seulement sur de la santé mentale, mais aussi sur la santé physique et même sur le divertissement. Ces moments entre collègues, hors du cadre professionnel, permettent de nouer des liens autour d’intérêts communs et de mieux se connaître », relève Bernard Jacques. Cerise sur le gâteau : Thermo Fisher Scientific travaille actuellement à la construction de son nouveau bâtiment administratif ‘Work & Meet’. Une appellation qui en dit long… ■

La transformation digitale, une nécessité absolue pour nos hôpitaux

Comme l’explique Nora Harouchi, CEO de Decisios, l’automatisation des flux de travail dans le secteur les soins de santé comporte un double avantage. D’une part, l’hôpital peut améliorer son efficacité organisationnelle, réduisant ainsi les coûts et libérant temps pour les soignants. D’autre part, l’automatisation facilite la collecte de données opérationnelles, indispensables pour établir des indicateurs clés de performance (KPI)..

Texte : Philippe Van Lil

Dans le secteur de la santé, le recours à la technologie permet d’automatiser et d’optimiser bon nombre de processus en y intégrant des données médicales, administratives et logistiques. « Nous constatons auprès de nos clients partenaires une augmentation de la productivité des services

et de la qualité des soins », souligne Nora Harouchi. « Aujourd’hui, certains hôpitaux utilisent encore trop souvent des processus obsolètes et des outils très coûteux qui pourraient être facilement remplacés. »

À titre d’exemple, notre interlocutrice cite le cas d’un hôpital dans lequel « nous avons repensé la communication avec les patients durant leur parcours de soin. L’envoi de SMS, couteux, n’offrait pas une qualité de communication satisfaisante. L’envoi d’e-mails personnalisés et adaptés aux patients en fonction des trajets de soins a permis une réduction significative des interventions du personnel soignant. L’automatisation de ce processus en chirurgie ‘One Day’ a permis de réaliser une économie de 300.000 euros par an, en plus d’un ETP pour ce service des admissions. »

Decisios est une plateforme qui permet de visualiser et d’orchestrer les processus internes des hôpitaux. « L’outil est interopérable avec les différents logiciels, offrant une vue transversale des services et permettant également de suivre des trajets de soins transmuraux. Nous disposons d’une bibliothèque d’itinéraires de parcours de soins construits par des médecins et nos clients partenaires, qui représentent l’aboutissement d’une réflexion des bonnes pratiques à suivre pour allier trois axes : une maîtrise des coûts opérationnels, une amélioration de la qualité et, in fine, de l’expérience patient. » ■

Pour plus d’informations : decisios.be

Une machine de guerre pour la gestion des talents

Les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur des sciences du vivant sont légion. Pour pallier ce problème, Hubert Halbrecq, Cofondateur de TalentSquare, et Dominique Demonté, Chief Ecosystem Officer chez Biopark Charleroi, lancent une initiative de grande ampleur : une plateforme qui servira de vitrine aux entreprises et de catalyseur pour la gestion des talents. Texte : Philippe Van Lil

Dans quelle mesure la pénurie de talents impacte-t-elle les life sciences ?

Hubert Halbrecq : « D’après les études et statistiques, seules 6 % des entreprises ne rencontrent pas de difficultés à recruter. Si l’on se concentre sur le seul secteur des life sciences, la situation est encore plus complexe. Les profils recherchés dans ce domaine sont très techniques et donc fortement sollicités par de nombreuses entreprises. »

Dominique Demonté : « C’est là l’un des freins à la croissance des biotechs. Il touche toutes les entreprises du secteur, mais plus particulièrement les petites startups, les grandes entreprises attirant encore des candidatures soit spontanément soit via des actions telles que leur participation à des Jobs Days. C’est la raison pour laquelle Biopark Charleroi et TalentSquare ont voulu offrir un processus digitalisé de gestion des talents et une vitrine à toutes les entreprises du secteur. »

En quoi consiste votre projet ? H. H. : « L’axe de la digitalisation permet aux entreprises de se connecter rapidement avec les talents et de gérer leur processus de recrutement en quelques clics. L’axe de l’attractivité consiste à créer une vitrine animée par le secteur lui-même, en particulier par Biopark, afin de mettre en avant ses initiatives. On pense ici notamment au lancement de l’infrastructure Biotech 5, avec ses 20.000 m², des opportunités de logements, des possibilités d’accès en transports en commun et tous les éléments susceptibles d’attirer les talents. Quelle que soit sa taille, toute société belge aura la possibi-

Grâce à cette plateforme, nous espérons aussi attirer de la main-d’œuvre internationale ; il n’y a pas assez d’étudiants qui sortent de nos universités belges.

lité, via notre plateforme et divers médias comme des vidéos et des photos, de présenter son identité, ses équipes, son environnement de travail, sa culture d’entreprise, sa vision, etc. L’objectif est de créer un écosystème cohérent et attractif. »

D. D. : « Cette plateforme permettra en effet de renforcer l’employer branding de nos entreprises, la manière dont elles se démarquent. En ce qui concerne la gestion des talents, nous recevons aujourd’hui, au sein de Biopark, en moyenne deux CV par jour, du jeune diplômé jusqu’à un ancien vice-président d’un groupe pharmaceutique qui travaillait à l’étranger et revient en Belgique. Jusqu’ici, nous ne faisions pas grand-chose de ces centaines de CV reçus chaque année, si ce n’est de tenter de les envoyer manuelle -

ment. Désormais, nous pourrons les intégrer directement à la plateforme et les diffuser ainsi directement auprès de toutes les entreprises. Par ailleurs, j’ai déjà entamé des discussions avec les universités pour inviter leurs étudiants qui sortent des études à s’inscrire sur la plateforme. Une telle porte d’entrée n’existe actuellement encore nulle part ailleurs en Europe. »

Où en est le développement de la plateforme ?

H. H. : « Environ 80 % des éléments sont en place. Grâce à cette plateforme, nous espérons aussi attirer de la main-d’œuvre internationale ; il n’y a pas assez d’étudiants qui sortent de nos universités belges. Nous souhaitons aussi y intégrer des partenaires RH, qui puissent aider les TPE, les PME et les corporates

dans leurs opérations quotidiennes, telles que la sélection, la qualification et la gestion des paies. »

D. D. : « Cette vitrine sera une véritable machine de guerre. De nombreuses entreprises internationales envisagent de s’installer en Wallonie. Notre base de données leur permettra d’identifier les candidats correspondant aux profils spécifiques qu’elles recherchent. Cette plateforme ne résoudra pas à elle seule notre défi de créer 10.000 emplois supplémentaires dans le secteur au cours des prochaines années, mais elle sera un élément clé pour y contribuer. » ■

Hubert Halbrecq
COFONDATEUR DE TALENTSQUARE
Dominique Demonté
DIRECTEUR DU BIOPARK CHARLEROI
© PHOTO HTAG BY RÉFÉRENCES

Sciences de la vie : la réindustrialisation du secteur est une priorité

Les life sciences englobent de nombreuses spécialités : biotechnologies, chimie, pharmaceutique, dispositifs médicaux, etc. Si le secteur belge se porte bien grâce à un écosystème véritablement dynamique, maintenir sa place de leader européen demeure néanmoins un défi permanent. Réindustrialiser est une priorité, ce qui nécessite entre autres une main-d’œuvre qualifiée, des infrastructures et du financement. Le point de vue d quatre acteurs majeurs du secteur.

❙ Quel regard portez-vous sur l’évolution récente du secteur des sciences du vivant ?

Frédéric Druck : « Depuis la pandémie de Covid-19, la situation économique et géopolitique a fortement évolué en Europe. Face au manque d’autonomie en matière de moyens de santé, notamment en termes de production et de disponibilité de certains traitements, nous avons renforcé un message de longue date : la nécessité de développer une stratégie de réindustrialisation en Europe. Cela a abouti notamment à l’Antwerp Declaration, une déclaration commune ambitieuse en ce sens de tous les secteurs manufacturiers, et à deux projets européens majeurs : un ‘Industrial Deal’, en complément du Green Deal, et un projet de Biotech Act. L’objectif est de renforcer notre compétitivité et d’attirer les investissements en Europe, entre autres dans le domaine des biotechnologies. »

Valérie Roels : « Il est vrai que la situation évolue, notamment en Belgique.

Un aspect crucial est la collaboration entre les universités, les centres de recherche et les entreprises. Il y a une réelle volonté de travailler ensemble pour un même objectif. Les projets innovants sont aussi souvent soutenus par des organisations comme essenscia et BioWin en Wallonie. Les autorités publiques jouent bien évidemment aussi un rôle déterminant pour soutenir la recherche et l’innovation dans le secteur des life sciences. »

F. Druck : « Les collaborations avancent en effet, particulièrement en Wallonie. La Belgique comme ‘Health and Biotech Valley’ a pu profiter d’un bel élan dans le cadre de la plateforme mise en œuvre par le gouvernement fédéral, avec l’industrie représentée, d’une part, par les quatre grands acteurs - GSK, UCB, Pfizer, Johnson & Johnson - et, d’autre part, par des fédérations telles que pharma.be et bio. be/essenscia. Ces grands groupes, comme d’autres acteurs importants du secteur, continuent d’innover et

de produire en Belgique. On assiste aussi à de grandes innovations dans les domaines des ATMP (Advanced Therapy Medicinal Products), comme les thérapies cellulaires et géniques, et des vaccins. »

Dominique Demonté : « À ce propos, l’une des grandes forces de la Belgique est l’excellence de ses études cliniques. Elles représentent 20 % des études européennes sur le cancer. De plus, 22 % de nos études sont en phase 1, ce qui signifie que nous sommes reconnus pour le développement d’essais cliniques pour les nouvelles thérapies. Outre les ATMP pour lesquels des sociétés ont développé une forte expertise, d’autres entreprises comme Catalent et Thermo Fisher sont des CDMO (Contract Development Manufacturing Organisations), c’est-à-dire qu’elles fabriquent des médicaments à l’échelle industrielle. Tout cela et d’autres éléments encore témoignent de la bonne structuration, de la dynamique et de la croissance de notre écosystème wallon. »

Éric Halioua : « Étant français d’origine, après quelques années à Boston, je me suis installé en Belgique il y a une quinzaine d’années. Ce que j’y ai vu dans le secteur en termes de croissance au cours de cette période est exceptionnel. Le nombre de startups a explosé et les grands groupes pharmaceutiques ont aussi étendu leurs activités, avec à la clé une multiplication par deux du nombre d’emplois en 15 ans dans l’ensemble des sciences de la vie. Il est indispensable de continuer à consolider notre écosystème. C’est pour cette raison que davantage de profils qualifiés au niveau du management, en provenance de grands groupes pharmaceutiques locaux

Table ronde
Texte : Philippe Van Lil

ou d’ailleurs, viennent soutenir les efforts de petites comme de grandes entreprises. »

V. Roels : « Nous avons raison de relever le rôle d’entreprises pionnières comme GSK ou Pfizer dans les biotechnologies ou la pharmaceutique. Depuis des décennies, elles sont à l’origine de succès dans le développement de nouveaux traitements et vaccins. À côté de ça, continuons aussi à souligner le dynamisme des petites entreprises innovantes, qui contribuent elles aussi aux progrès en Wallonie. Citons notamment Bioxodes, qui nous donne un espoir pour le traitement des AVC hémorragiques ; son produit candidat a

franchi avec succès la première étape d’un essai clinique. Un autre exemple est l’entreprise Qualiblood. Celle-ci a développé des biomarqueurs innovants pour évaluer les risques de thrombose associés à la pilule contraceptive. »

D. Demonté : « Un élément frappant au niveau wallon est aussi l’apparition de sociétés de taille intermédiaire, telles que iTeos avec 180 employés, l’Institut de pathologie et de génétique avec 350 employés, ou encore l’Institut des radioéléments avec 250 employés. Ces entreprises ne sont plus de petites PME, mais des acteurs importants du secteur. »

É. Halioua : « Relevons tout de même que certaines entreprises en phase de développement clinique peuvent rencontrer des difficultés. Cependant, cela fait partie d’une certaine ‘norme’ dans le secteur des biotechnologies. Quand on sait qu’une ou deux molécules sur dix qui entrent en clinique réussissent à atteindre le marché, on comprend mieux les risques du secteur et les cycles de développement auquel il est soumis. Cependant, il ne faut pas craindre ces cycles économiques et conjoncturels, car l’écosystème et le tissu industriel sont suffisamment solides pour continuer à se développer de manière significative. L’écosystème a atteint la maturité suffisante pour cela. »

D. Demonté : « Comme vous le soulignez, il y a des effets conjoncturels et certaines sociétés sont parfois contraintes de cesser leur activité. Mais, globalement, les indicateurs restent très bons dans le secteur des sciences de la vie. Selon Pharma. be, il représente, à lui seul, 15 % des exportations belges, génère 45.000 emplois directs et dépose quelque 446 brevets par an. Ces chiffres confirment le dynamisme et la solidité de l’écosystème belge dans le secteur des sciences de la vie.. »

Selon Pharma.be, le secteur représente, à lui seul, 15 % des exportations belges, génère 45.000 emplois directs et dépose quelque 446 brevets par an.

Nous produisons déjà des produits complexes, comme l’ARN Messager, en grandes quantités. À l’avenir, il en sera de mêmes pour plus de vaccins de nouvelle génération.

❙ Quels autres éléments expliquent encore le dynamisme de l’écosystème belge ?

V. Roels : « Hormis les entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques dont on parle souvent dans le cadre des sciences du vivant, les sociétés spécialisées dans le développement des dispositifs médicaux jouent également un rôle important dans l’amélioration de la santé. Voici deux exemples d’entreprises émergentes dans ce domaine. Le premier est Lys Medical qui, avec moins de 10 collaborateurs, a réussi à concevoir la plus petite sonde endoscopique au monde ; elle permet un diagnostic visuel des lésions pulmonaires périphériques et une accélération du parcours des patients en évitant la répétition de procédures invasives. Le second exemple est également une petite structure. Il s’agit de neuroClues, qui a développé un dispositif offrant aux neurologues une méthode rapide et non invasive de détecter des anomalies dans le fonctionnement cérébral ; elle a mis au point une solution portable de mesure des mouvements des yeux. »

É. Halioua : « Parmi les facteurs qui contribuent à la solidité de notre écosystème, on trouve également les CDMO, auxquels Monsieur Demonté faisait référence. Ils ont connu un développement significatif, faisant de

la Wallonie un acteur incontournable dans le domaine de la thérapie cellulaire et génique et de la production à façon. De grands acteurs tels que Catalent et Thermo Fisher ont réalisé des acquisitions des entreprises existantes, investissant massivement dans ce domaine. Un autre facteur de succès est la réalisation de ‘sorties’ (EXIT) : des entreprises de biotechnologie financées par des capitaux à risque ou par la Région wallonne sont rachetées par des groupes pharmaceutiques ou réalisent des accords de licence importants. Ces rachats ne doivent pas être perçus comme une perte d’ancrage, mais plutôt comme une opportunité de renforcer les pôles de compétences locaux. Plusieurs EXIT majeures ont été réalisées au cours des dix dernières années.»

D. Demonté : « Vous avez tout à fait raison. Nous attirons aujourd’hui des entreprises biotech parce que nous avons réussi à structurer, à l’échelle du territoire, un accès à tout ce dont elles ont besoin : financements, réseaux académiques et industriels, accès aux talents, infrastructures adéquates, etc. Si l’un de ces éléments venait à manquer ou à être en tension, cela deviendrait un nœud d’étranglement pour le maintien de notre pouvoir d’attractivité et la croissance de notre écosystème. Lorsqu’une entreprise cherche par exemple à s’installer chez nous, elle

se pose des questions sur l’accessibilité aux infrastructures. Au BioPark de Charleroi, nous nous sommes inspirés du modèle du Labhotel de Liège, qui permet aux sociétés de louer des plateformes technologiques partagées pour effectuer efficacement de la recherche et développement à un coût limité. En termes de mutualisation, il en est de même au niveau des ressources, qui se fait à l’échelle wallonne en collaboration avec divers acteurs et organisations. »

F. Druck : « La structuration du secteur à laquelle vous faites référence se déploie tout au long de la chaîne de valeur. En d’autres termes, nous disposons de capacités en innovation et en production, d’une excellence académique et clinique, de grands acteurs traditionnels, de nombreux petits acteurs innovants et agiles qui permettent de produire rapidement des résultats, et d’investissements dans des projets structurants qui nous placent en position de force dans une compétition à la fois européenne et mondiale. C’est notamment le cas dans le domaine des vaccins, où il existe une solide plateforme avec des leaders comme GSK et Pfizer, ainsi que des initiatives académiques notables telles que la Virus Bank Platform de la KU Leuven, le Vaccinopolis de l’Université d’Anvers pour les essais cliniques primaires ou encore le European Plotkin Insti-

tute for Vaccinology de l’ULB. Nous sommes déjà capables de produire des produits complexes en grandes quantités, tels que l’ARN messager. À l’avenir, plus de vaccins prophylactiques de nouvelle génération et de vaccins thérapeutiques seront développées et produits chez nous, comme ceux de PDC line Pharma. »

É. Halioua : « PDC line Pharma est effectivement active dans le domaine des vaccins thérapeutiques contre le cancer. Actuellement, nous sommes en phase de développement clinique sur des patients atteints de cancer du poumon métastatique, en utilisant notre plateforme technologique PDC*line ; elle est destinée à stimuler le système immunitaire des patients atteints de cancers. Notre approche repose sur l’utilisation d’une lignée cellulaire tumorale dérivée d’un patient ayant une leucémie très rare du système immunitaire. Nous irradions la cellule, puis la chargeons avec des antigènes spécifiques des cancers du poumon, pour ensuite l’injecter aux patients. »

❙ À quels défis majeurs le secteur est-il confronté aujourd’hui et quelles réponses y apporter ?

V. Roels : « Nous pouvons relever six défis majeurs. Un : la question de la main-d’œuvre. Elle ne constitue plus

Dominique Demonté
DIRECTEUR DU BIOPARK CHARLEROI
Frédéric Druck
DIRECTEUR D’ESSENSCIA WALLONIE-BRUXELLES

Nous collaborons avec les universités, les hautes écoles, les centres de formation et les entreprises pour mieux aligner les compétences des diplômés avec les besoins du marché.

Les entrepreneurs comme les investisseurs doivent pouvoir compter sur des systèmes réglementaires et juridiques stables et attractifs.

une problématique. Nous collaborons avec les universités, les hautes écoles, les centres de formation et les entreprises pour mieux aligner les compétences des diplômés avec les besoins du marché. Deux : comme cela a été déjà souligné, des infrastructures adéquates. Pour celles-ci, des projets sont en voie de développement, comme le Biotech 5, fruit d’Igretec, le partenaire immobilier historique du BioPark Charleroi, qui hébergera l’EU Biotech Campus, ou les extensions d’Aptaskill basées à Seneffe et à Liège. Trois : renforcer la collaboration entre les parties prenantes. En l’occurrence, le désir de dépasser les frontières locales est croissant, notamment en termes de partage des ressources humaines. À cet égard, nous avons organisé cette année, pour la première fois, un Jobs Day sectoriel dans l’emblématique stade du Sporting de Charleroi, en collaboration entre autres avec essenscia wallonie-bruxelles, Le Forem et Actiris ; plus de 600 chercheurs d’emploi étaient présents. Quatre : le besoin de financement, notamment pour soutenir les PME dans les domaines biotech et medtech. Cinq : l’intégration de manière adéquate des nouvelles technologies dans notre écosystème, en ce compris l’intelligence artificielle. Six : la visibilité de la Belgique hors de nos frontières notamment, comme cela se fait déjà, via des conférences internationales. »

F. Druck : « En matière de formation, il y a cependant lieu de consolider les passerelles entre l’enseignement et l’industrie. Si les hautes écoles ont déjà mis en place des initiatives prometteuses, comme les bacheliers en alternance qui permettent aux étudiants de combiner études et expériences professionnelles, il faudrait encore un meilleur alignement des cours de l’enseignement supérieur avec les réalités industrielles. Il s’agit entre autres de combler le manque de main-d’œuvre dans les métiers en phase critique. »

É. Halioua : « La formation des talents est en effet essentielle dans un secteur en pleine expansion. En Belgique, elle est de bonne qualité : les diplômés trouvent souvent un emploi dès la fin de leurs études. Mais, comme vous le dites, les programmes doivent encore être amplifiés et affinés pour répondre aux besoins de l’industrie. »

F. Druck : « Un autre défi est le soutien à l’innovation, notamment pour des entreprises étrangères qui viennent faire de la Belgique leur plateforme de recherche et développement. Tel est le cas de PDC line Pharma, qui a démarré ici des recherches et y restée pour la production. »

É. Halioua : « Jusqu’ici, les incitants du Plan Marshall de la Région wallonne ont fortement contribué au suc-

cès de notre écosystème. Pour notre part, chez PDC line Pharma, nous avons pu lever environ 62 millions d’euros, dont une part importante provenant de la Région wallonne et des invests wallons et belges - SFPI, Wallonnie Entreprendre, Noshaq, Sambrinvest, etc. Ceci a été déterminant pour la croissance rapide de notre société. Ces financements doivent être absolument préservés. »

D. Demonté : « La continuité des financements joue effectivement un rôle clé dans le développement du secteur des life sciences. Par le passé, des investissements de l’ordre de 500.000 euros étaient suffisants. Aujourd’hui, vu la taille plus importante des entreprises et les projets sur la table, il faut de 2 à 4 millions d’euros, voire plus. Sans un soutien financier adéquat, nous ne parviendrons pas à transformer nos entreprises locales en leaders mondiaux. Il est également nécessaire d’investir en amont dans la recherche au niveau des universités. »

F. Druck : « Pour rester compétitifs, il est également essentiel de maîtriser la trajectoire des coûts salariaux et de l’énergie tout en simplifiant le paysage administratif. Le cadre réglementaire européen est en constante évolution ; il ne sert à rien de faire de la surrèglementation au niveau régional, entre autres concernant l’accès aux permis d’exploitation. »

É. Halioua : « Je vous rejoins sur ce point. Les entrepreneurs comme les investisseurs doivent pouvoir compter sur des systèmes réglementaires et juridiques stables et attractifs. Etant donné que notre secteur travaille sur des cycles longs, changer fréquemment les règles peut entraîner des coûts importants et compliquer la planification à long terme. »

D. Demonté : « Même si, comparé aux autres régions, nous sommes déjà bons en la matière en Wallonie, nous pourrions encore mieux aligner les acteurs et les actions. En clair, il nous manque un endroit pour discuter de la stratégie de développement de l’industrie wallonne des sciences du vivant dans tous ses aspects. BioWin prend en charge les aspects liés à la recherche et développement… Les hubs de Charleroi et Liège pilotent leur stratégie immobilière… Mais nous manquons encore de gouvernance, de synchronisation et de plans d’actions intégrés, notamment pour renforcer notre attractivité à l’international. Cela ne nous demanderait pas de moyens additionnels ; au contraire, nous économiserions, tout en en faisant plus. Face à des concurrents comme les États-Unis et la Chine, la Belgique doit maintenir sa compétitivité dans le secteur des life sciences. » ■

Valérie Roels
GENERAL MANAGER DE CAP4HR
Éric Halioua
CEO DE PDC LINE PHARMA

Les bonnes personnes au bon endroit : un challenge permanent

Membre du groupe Abylsen, pi Life Sciences s’impose comme un intégrateur mondial d’excellence auprès des grandes entreprises du secteur. Spécialisés dans la conduite de projets de qualité et d’automatisation, ses ingénieurs consultants bénéficient d’un encadrement optimal. Une exigence et un savoir-faire que partagent Fréderique Backaert, Business Director, et Bertrand Engrand, Head of Engineering Office. Texte : Philippe Van Lil

Quels types de projets menez-vous ?

Fréderique Backaert : « En alliant expertise scientifique et connaissance réglementaire, nous accompagnons nos clients tout au long du cycle de vie des produits de santé. Pour l’un de nos derniers projets, nous avons, par exemple, engagé la refonte d’une ligne de remplissage de flacons. Nous y avons modernisé à la fois les composants d’automatisation et électriques. Nous sommes intervenus dans toutes les phases du projet de la conception à la construction en passant par l’installation. Nous avons également géré les phases de qualification et d’élaboration des documents nécessaires à la mise sur le marché du produit. »

À quels challenges devez-vous faire face ?

Bertrand Engrand : « Notre premier défi est de nous assurer que nos solutions répondent parfaitement aux exigences des processus évolutifs de nos clients tout en respectant le budget et le calendrier prévus. Pour cela, nous mettons en place avec les entreprises clientes, dès le début du projet, des échanges détaillés et des retours itératifs. Cette approche permet d’anticiper les éventuels challenges et de proposer des solutions sur mesure. »

F. B. : « La question du calendrier est clé, pour gérer le timing avec les fournisseurs, assurer une synchronisation optimale et maintenir la qualité. Pour cela, nous animons une communication fluide et permanente avec toutes les parties prenantes et nous mettons en place un cadre de gestion de projet robuste et flexible à la fois. Une façon de faire qui nous permet de répondre aux exigences des missions dans toute leur complexité. »

La question du calendrier est clé, pour gérer le timing avec les fournisseurs, assurer une synchronisation optimale et maintenir la qualité.

Comment vous assurez-vous de disposer des talents pour relever ces grands défis ?

F. B. : « La question des talents est au cœur de nos actions. Nos collaborateurs doivent non seulement disposer des compétences techniques, mais également adhérer à nos valeurs et à notre culture industrielle. Ceci explique qu’après une sélection minutieuse des candidats, nous les introduisons dans des programmes d’intégration structurés en fonction de la spécificité de chaque projet. Grâce à ces formations, nous nous assurons que les membres de l’équipe sont aussi à l’aise avec les aspects techniques qu’avec les normes opérationnelles du client. »

B. E. : « Les nouveaux collaborateurs bénéficient du coaching de nos collaborateurs les plus expérimentés.

Ce mentorat précieux leur fournit un soutien et des conseils continus. Pour intégrer encore efficacement les juniors dans les projets actifs, nous leur attribuons à leur arrivée des tâches adaptées à leur niveau d’expertise, sous la supervision d’un expert confirmé. Par la suite, en fonction d’examens et de feedback fréquents, nous leur attribuons progressivement des tâches plus complexes. Ces évaluations par les responsables de projets et des RH, cette adaptation permanente à l’évolution de chacun font intégralement partie de notre culture. »

Comment s’épanouissent vos collaborateurs au sein de vos équipes ?

B. E. : « Nous portons une attention continue à leur bien-être et nous assurons de l’équilibre tra-

vail-vie personnelle grâce à des arrangements flexibles et à des programmes de soutien dédiés. Notre culture encourage aussi beaucoup l’échange, ce qui nous permet de répondre de manière proactive aux attentes de nos collaborateurs »

F. B. : « Nos business managers se concentrent sur le soutien technique et le développement des collaborateurs, les talent managers fournissent un soutien RH centré sur leur bienêtre personnel et leur satisfaction. Notre plan de formation et de développement offre aussi aux collaborateurs de nombreuses opportunités, adaptées aux envies de chacun. » ■

Pour plus d’informations : pilifesciences.com

Fréderique Backaer
BUSINESS DIRECTOR DE PI LIFE SCIENCES
Bertrand Engrand HEAD OF ENGINEERING OFFICE DE PI LIFE SCIENCES

Un soutien financier indispensable au secteur des sciences du vivant

Wallonie Entreprendre Life Sciences a repris les missions précédemment exercées par l’ancienne Société régionale d’investissement de Wallonie (SRIW). Gery Lefebvre, Investment Manager, nous explique comment cet organisme soutient le secteur, depuis les phases d’exploration et d’innovation jusqu’à la maturité des entreprises. Texte : Philippe Van Lil

Quel accompagnement offrez-vous aux acteurs des sciences du vivant ?

Gery Lefebvre : « Tout d’abord, grâce à notre réseau au sein des universités et des fonds d’investissements spécialisés, nous mobilisons l’excellence des chercheurs et des entrepreneurs. Nous les aidons à l’exécution de leurs projets d’innovation. De manière générale, au-delà du seul secteur des sciences du vivant, le renforcement des écosystèmes innovants est l’un des axes stratégiques de Wallonie Entreprendre, en collaboration avec les invests locaux. En tant que fonds evergreen, c’est-à-dire qui n’a pas de durée limitée, nous avons la capacité de soutenir financièrement des sociétés tout au long de leur cycle de vie. Cela se fait toutefois conjointement avec des investisseurs spécialisés, ce qui constitue un élément-clé du succès de ces socié-

tés au profil de risque particulier. Il faut savoir que le développement d’un candidat-médicament prend souvent plus de dix ans. »

Votre mission va-t-elle au-delà du financement au sens strict ?

G. L. : « Oui. Nous entendons incarner un rôle de guide expérimenté pour les chercheurs et entrepreneurs en les accompagnant dans divers domaines : réglementaires, cliniques, commerciaux, management, etc. Dans cette mission d’expertise, nous bénéficions entre autres d’un réseau international d’investisseurs de premier plan, ce qui maximise les chances de succès des projets entrepreneuriaux. Précisons que nous intervenons à toutes les phases de la chaîne d’innovation : de la startup en phase préclinique jusqu’à la CDMO (Contract Development and Manufacturing Organizations) ou à la CRO (Contract

Peu de régions autres que la Wallonie peuvent se targuer de disposer d’un volume aussi important de fonds publics.

Research Organization) déjà bien établie et génératrice de revenus récurrents. Actuellement, notre portefeuille est composé de près d’une soixantaine de sociétés aux activités et stades de maturité variés. »

Dans quelle mesure le financement public du secteur est-il essentiel ?

G. L. : « La plupart du temps, il est vient en complément du financement privé, car il permet de donner plus de flexibilité à la société pour atteindre ses étapes de création de valeur. Dans les phases précoces, notre soutien financier aide à surmonter ce qu’on appelle dans le secteur la ‘vallée de la mort’, autrement dit le fait que seuls 10 % des médicaments en phase 1 arrivent sur le marché. En outre, ce financement public a un effet d’entraînement sur les investisseurs privés. Toutefois, en raison du risque élevé et du coût important pour atteindre le marché, le financement public ne peut être qu’un capital d’amorçage. Il doit ensuite être progressif et adapté au stade de maturité de la société. En clair, il n’a pas pour vocation par exemple d’assurer la survie d’une entreprise qui serait incapable de se constituer un pipeline solide et structuré et d’attirer des fonds privés importants. »

Cette intervention publique est-elle suffisante ?

Pour plus d’informations : wallonie-entreprendre.be

G. L. : « Objectivement, bien que le contexte soit aujourd’hui plus complexe à appréhender pour les entrepreneurs, peu de régions autres que la Wallonie peuvent se targuer de disposer d’un volume aussi important de fonds publics (Wallonie Entreprendre, invests locaux) de capital-risque dédié à l’innovation. Non seulement ces fonds sont complémentaires aux moyens publics déjà consacrés au financement de la recherche et développement, mais en plus ils collaborent de plus en plus efficacement entre eux au profit des entrepreneurs. Ce soutien est primordial : il permet aux startups non seulement de traverser la crise actuelle, mais aussi de les aider à se transformer en scale-ups et à être compétitives à l’échelle internationale. » ■

Nuwhïofferstailoredrecruitmentservicesfor lifescienceroles,helpingcompaniesfindthe righttalentandcandidatesdiscovertheir idealpositions.Weprovidesupport,feedback, andcoachingthroughouttheprocess.

Whetheryou’rehiringorjobhunting,our expertisespanssalesandmarketing,medical affairs,regulatoryandqualityaffairs,market access,andmanagementroles.

Contactustodiscussyourneeds!

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
Life Sciences by Mediaplanet Belgium - Issuu