NOVO N°5

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par catherine schickel

par emmanuel abela

Freaks, exposition jusqu’au 25 janvier, au Musée des Beaux-Arts de Nancy 03 83 85 30 72 – www.nancy.fr

Mozart et les femmes, concert commenté le dimanche 22 novembre (soprano : Maïra Kerey, intervenante : Michèle Larivière, direction musicale : Benjamin Levy, Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy), à l’Opéra national de Lorraine, à Nancy 03 83 85 33 11 – www.opera-national-lorraine.fr

focus

Freaks De Dürer à Witkin, la représentation du monstre dans l’art… Une synthèse inédite à voir au Musée des Beaux-Arts de Nancy. Souvent exploré dans le domaine des sciences médicales et de l’anthropologie, le monstre est tout aussi présent dans les arts figurés. Pour la première fois, le Musée des BeauxArts de Nancy propose une synthèse iconographique de la représentation du monstre dans l’art. À travers plus de 200 œuvres, de la Renaissance aux expressions les plus contemporaines, associant arts graphiques, peintures, sculptures, objets d’art, photographies, l’exposition Beautés monstres témoigne de la richesse de ce thème. En Occident, il se décline sous des formes variées, depuis les enluminures et sculptures médiévales jusqu’aux œuvres les plus singulières de l’art contemporain. Les créatures hybrides, fantastiques et fabuleuses sont une source d’invention plastique remarquable dans laquelle les artistes ont souvent puisé à des fins très diverses, pouvant aller de l’allégorie la plus élaborée à la satire et à la caricature. Albrecht Dürer, Jacques Callot, Lavinia Fontana, Agostino Carracci, Grandville, Max Ernst, Henri Michaux, Brassaï, André Kertész, Martial Raysse, Roland Topor ou encore Orlan, autant d’artistes différents réunis derrière les murs de la Place Stanislas. D

Odilon Redon, Le polype difforme flottait sur les rivages, sorte de cyclope souriant et hideux, 1883 Saint-Germain-en-Laye, musée Maurice Denis, Le Prieuré © centre de documentation

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L’inconstance des femmes À la mi-août 1789, alors que Constance se soigne aux eaux de Bade, Mozart lui écrit cette lettre : « Chère petite femme, je vais te parler très franchement. Tu n’as pas la moindre raison d’être triste. Tu as un tout petit homme qui t’aime bien, qui fait pour toi tout ce qu’il peut. » Et de lui faire d’étonnantes recommandations : « Je me réjouis quand tu es gaie. Assurément. Je ne souhaiterais qu’une chose : c’est que tu te montres parfois moins familière. Tu es trop trop libre avec X [ici, un nom est biffé], de même que tu le fus avec Y [autre nom biffé] quand il était encore à Bade. Songe que ces messieurs se conduisent plus librement avec toi qu’avec d’autres femmes qu’ils connaissent pourtant mieux. (…) Une femme doit toujours se faire respecter ; sinon, elle fait parler d’elle. (…) Ne te tourmente pas de moi avec une jalousie inutile. Aie confiance en mon amour. Tu en as des preuves. Et tu verras comme nous serons heureux. Seule, la sage conduite d’une femme peut retenir son mari. Adieu, demain je t’embrasserai de tout mon cœur. » Le contenu peut choquer, dans la mesure où il place forcément tous les torts du côté de l’épouse et dédouane l’époux volage, il n’en renseigne pas moins sur les rapports pour les moins ambigus qu’entretient Mozart avec les femmes : le respect, la méfiance, la vision transcendée de la relation amoureuse, autant de sentiments qu’il partage à propos des femmes de sa vie, ses amours et inspiratrices de ses plus beaux rôles à l’opéra. D


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