N’GOLO N’GOLO DANS LA CASE Par Stéphanie-Lucie Mathern ~ Photos : Benoît Linder
JEAN-THIERRY GANGLOFF Je me souviens de l’enthousiasme de Jean-Thierry au téléphone, tendu jusqu’à la phrase définitive, « j’ai commencé par le superflu alors que la plupart des gens font l’inverse ». Du superflu, je me souviens de cette boîte de Quality Street oubliée dans le salon. Le reste s’est fait du coq à l’âne, entre histoires et références. Jean-Thierry est resté ce grand enfant qui joue au chevalier. Cow-boy sans cheval, mais passionné par les châteaux forts, il aime particulièrement la période médiévale et la cruelle histoire des Templiers. Il est allé jusqu’à créer sa petite armée dans l’ancien appartement du gouverneur militaire. Les lions, symboles du pouvoir, sont les gardiens extérieurs de son « temple intérieur ». On y vit dans un bric-à-brac coloré et lumineux, où l’on peut même trier des aspirateurs. La lumière a marqué la vie de Jean-Thierry, né le jour du solstice d’été. Il a connu le coma à 14 ans – conséquence d’une lourde indigestion aux huîtres –, a vu le fameux tunnel noir, l’effet d’apesanteur avec des sons électroniques, le flottement dans l’espace au milieu des corps célestes, l’enveloppement fœtal dans des couleurs irréelles et irisées. Au départ était le souffle, et par extension la lumière. Quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière, disait Giono. Jean-Thierry revient de loin et décide de soigner les gens, entreprend des études de médecine et décide de devenir kinésithérapeute (aujourd’hui, il collectionne les mains). Kiné à Courchevel, moniteur de ski au Champ du Feu, moniteur de tir à l’arc, chasseur sous-marin 118