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Par Benjamin Bottemer Photo : Armand Quetsch

Territoires en lumière Aux Rencontres photographiques d’Arles, Armand Quetsch présentera Dystopian Circles, visions contemplatives de l’Europe actuelle, dans le cadre de la première collaboration d’envergure entre le Grand-duché du Luxembourg et le festival.

C’est un territoire et une scène méconnue dans l’univers de la photographie que s’attachera à présenter l’ASBL Lët’z Arles, créée dans l’optique d’un partenariat exceptionnel avec les Rencontres photographiques d’Arles. Sur trois ans, jusqu’à l’édition 2019 où seront fêtés les 50 ans du festival, elle mettra le Luxembourg en lumière. L’année 2017 sera l’occasion d’un premier volet baptisé Flux feelings, lui-même divisé en trois parties : Dystopian circles, une exposition d’Armand Quetsch, une résidence du jeune photographe Daniel Wagener et un panorama de la photographie au Luxembourg où l’on retrouvera des images de photographes luxembourgeois et de Martin Parr, Hilla et Bernd Becher, Valérie Belin ou encore Stephen Gill ; environ vingt-cinq artistes y seront présentés. « Sur le thème du territoire, on montre à la fois le travail de

la scène locale et celui de photographes ayant travaillé au Luxembourg », explique Armand Quetsch, également chargé de la production et de la logistique pour Lët’z Arles. Dystopian circles, montrée au CNA ce printemps, rassemble une série de clichés pris entre 2004 et 2014, période pendant laquelle Armand Quetsch a multiplié les voyages en Europe, notamment dans le cadre d’un périple entre Bruxelles (où il a vécu douze ans) et la ville italienne de Lampedus, débuté en 2008, au début de la crise migratoire. Mais le voyage va changer la donne et déplacer le sujet. « Le thème peut paraître documentaire, le sens ne l’est pas, précise le photographe. Car des images documentaires sur le sujet, il en existe déjà beaucoup, je ne voyais pas l’intérêt d’en faire de nouvelles. Je rapporte seulement ce que j’ai vu dans un contexte précis, à travers un voyage entre deux destinations qui symbolisent les valeurs européennes et les questionnements qui les entourent. » Flâneur, zigzaguant entre l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce, les Balkans, écartant l’humain de devant l’objectif, l’artiste documente par des visions contemplatives dont l’association déclenche l’émotion. Au sein de la chapelle de la Charité à Arles, Armand Quetsch s’attellera à recréer le dialogue entre ses différentes photos, qui seront tirées sur des panneaux de bois de différents formats et disposées de manière à se répondre. « Dans tous mes travaux, il est question de ce que l’image peut véhiculer, en s’éloignant de toute prétention explicative. De nombreux changements de vision sont intervenus pendant mes voyages, c’est aussi tout l’intérêt d’un travail qui se complète et s’équilibre au fil de mon parcours. Récemment, avec ma série Ephemera, j’explorais l’intime ; cela a laissé des traces sur le regard extérieur que je porte à travers Dystopian circles. » DYSTOPIAN CIRCLES, exposition dans le cadre de Flux feelings, expositions aux Rencontres photographiques d’Arles du 3 juillet au 24 septembre, et au Cercle Cité de Luxembourg au printemps 2018. www.letzarles.com

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