Mayotte Hebdo n°1077

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LE MOT DE LA RÉDACTION

UNE CRISE SANS FIN

Barrages levés ou pas levés ? C’est la question que tout le monde se pose chaque jour depuis bientôt une semaine. Alors que les Forces Vives de Mayotte avaient annoncé la levée des barrages le 16 février, elles sont revenues sur leur décision moins de 24h plus tard. Un revirement de situation qui a déstabilisé le mouvement. La population ne comprend plus leurs revendications, et certains se désolidarisent. Et à juste titre puisque les entreprises enregistrent de grosses pertes économiques, les élèves manquent à appel dans les établissements scolaires et ceux qui le peuvent quittent le territoire. Le ras le bol est général. L’île serait-elle au bord de l’explosion ? Les plus optimistes ne veulent pas y croire, mais il est difficile de voir la lumière au bout du tunnel en ce moment. Et s’il s’agissait de la crise de trop pour Mayotte ? Comment faire pour en sortir ? Après la suppression du titre de séjour territorialisé, les barragistes demandent l’état d’urgence sécuritaire. La liste n’en finit plus. Mais tout ne se règlera pas d’un coup de baguette magique. Il faut du temps pour que le gouvernement réalise ses promesses. Mais le temps, les Mahorais n’en n’ont plus. Bonne lecture à tous,

Raïnat Aliloiffa

TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN Le premier quotidien de Mayotte Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île. Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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La soLution aux pénuries d’eau

Le Lagon au patrimoine mondiaL de L'unesCo ?

le sTade de Tsoundzou 1, une pierre pour l’avenir

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Justice

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Les juridictions renforcées par sept nouveLLes arrivées

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première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com

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Économie

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Les appeLs à projets de L'europe

Couvre-feu pour Les mineurs

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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Agression à TsimkourA

FesTivAl sAnAA

Trois jeunes condamnés, donT un cousin de la mariée

Quinze arTisTes aTTendus sur scène pendanT Trois jours

première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com

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Justice

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Rien à déclaReR pouR cet habitant de chiRongui

les 82 chambRes de l’hôtel ibis style livRées

première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com

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tchaks Les tours d’eau continuent pour un long moment Au comité de suivi de la ressource en eau (CSRE) du mercredi 14 février, il a été évoqué un passage à une coupure d’eau à raison d’une fois par semaine « dans quelques semaines ». Toutefois, il faudra s’attendre à guère plus, alors que les retenues collinaires de Combani et Dzoumogné sont respectivement à plus de 80 % et à 100 % de leurs capacités. « De toute façon, on le sait, il n’y aura pas de fin complète des tours d’eau avant la mise en service de la nouvelle usine de dessalement qui produira suffisamment », prévient le préfet Thierry Suquet. Le 29 janvier, lors d’un CSRE élargi, Françoise Fournial, la directrice de la Société mahoraise des eaux, a reconnu que la production de la SMAE ne pouvait pas suivre des besoins de consommation situés « entre 44.000 et 46.000 m3 par jour ». La filiale de Vinci se disait alors capable de produire « 40.800 m3 » au maximum. Prévue pour 2025, l’usine de dessalement d’Ironi Bé, critiquée pour des craintes sur le plan environnemental, doit produire théoriquement 10.000 m3 d’eau potable par jour dans un premier temps. Puis, la production doit être poussée jusqu’à 30.000 m3 quotidiens.

Mayotte entraide étudiants lutte contre l’illettrisme L’association Mayotte entraide étudiants se mobilise pour lutter contre l’illettrisme dans le territoire. Les bénévoles proposent un programme de suivi individuel et collectif « qui a pour but de rendre plus autonome dans la communication et avoir une meilleure pratique des outils numériques ». Les personnes intéressées peuvent se rendre tous les mardis au centre communal d’action sociale de Bandrabaoua, ainsi que tous les jeudis au local RIJ de Bouyouni. Pour plus d’information, vous pouvez contacter le 06 39 02 84 29 ou le 06 39 67 27 99.

Emmanuel Macron est satisfait de la suppression du droit du sol à Mayotte Dans un entretien accordé au journal l’Humanité et publié ce lundi, Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de supprimer le droit du sol à Mayotte. Le chef de l’État ajoute que la proposition est « accueillie très positivement par les Mahorais, quelles que soient leurs sensibilités politiques ». A une question sur l’atteinte au principe fondateur de la nation française, il rétorque « qu’il ne faut pas se focaliser uniquement sur le droit du sol. C’est un département français au cœur des Comores. Des familles y circulent et arrivent en France, via Mayotte, où elles ont accès à des prestations complètement décorrélées de la réalité socio-économique de l’archipel. Cela provoque un énorme appel d’air ». Il clame que la suppression de ce droit à Mayotte « n’est pas une attaque à la République indivisible, car la Constitution la reconnaît aussi comme plurielle et décentralisée ».

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Yvanna Burel représente Mayotte pour les Voix des Outre-mer Le concours Voix des Outre-mer 20232024 arrive à son terme. Ce vendredi 23 février, ils seront onze chanteurs en herbe, dont la Mahoraise Yvanna Burel, venus des différents territoires ultramarins, à se présenter lors de la finale nationale sur la scène de l’Opéra de Paris. La soprano de 16 ans n’avait encore jamais chanté avant le début de l’aventure Voix des Outre-mer à Mayotte l’année dernière. Les onze prétendants au titre de Voix des Outre-mer se préparent à se disputer la finale nationale ce vendredi soir. L’ultime étape de cette compétition de chant lyrique se déroulera sur la scène de l’Opéra Bastille, à Paris, devant 500 personnes, auxquelles devraient s’ajouter un million de téléspectateurs. Les Mahorais pourront suivre la sixième édition de l’événement en direct sur le portail Outre-mer de France Télévision (www.la1ere.francetvinfo.fr) à partir de 22 heures (heure de Mayotte). En marge de l’événement, il est déjà possible de voter pour le prix Coup de cœur du public sur www.voixdesoutremer.com.

Les Forces Vives de Mayotte ne parlent plus d’une même voix Dans un communiqué publié ce 21 fevrier, le collectif des Forces Vives dénoncent des méthodes qui « ont pour but principal de fragiliser notre communication et de saper l'unité de notre mouvement par la diffusion de messages clivant, la création de faux comptes et de noms similaires au nôtre, comme "les forces du peuple", afin de semer la confusion, et de nous isoler des élus locaux. » Elles indiquent que la question de la sécurité a toujours été une demande concrète et elles seront intransigeantes à ce sujet. « La réaction de l'État, communiquée aux élus le 14 février, s'est révélée insuffisante, faisant abstraction de la question essentielle de la sécurité », indiquent les Foces Vives. C’est la raison pour laquelle elles maintiennent le mouvement et intensifient les actions ciblées. Cependant ce communique n’est pas assumé par tous les leaders des Forces vives. Ce jeudi, d’autres responsables des Forces vives, en l’occurrence Safina Soula, demandent la levée immédiate des barrages pour laisser place au travail avec les élus et les ministres. La présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, reconnaît pour la première fois qu’il y a une division parmi les manifestants. « Notre objectif est le même mais la méthode est différente », a-t-elle affirmé.


LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

À MAYOTTE, LA DÉBROUILLE DANS LES QUARTIERS POPULAIRES CONTRE L'INSÉCURITÉ Publié le 21/02/2024 sur Var Matin

À Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, des volontaires patrouillent chaque nuit pour tenter de préserver un semblant de sécurité dans leur quartier. "Ici, c'est là que les jeunes se battent. On retrouve souvent des blessés, parfois des morts": à Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, Madi Abdou et quelques volontaires patrouillent chaque nuit pour tenter de préserver un semblant de sécurité dans leur quartier. Avant de se séparer en petits groupes de 5-6, la vingtaine d'hommes s'est retrouvée à 21h30 devant la mosquée du quartier La Geôle, dans le nord de la ville. Un quartier populaire rattaché à l'agglomération de Kawéni, connue pour abriter le plus grand bidonville de France, mais qui tient à sa tranquillité. Ici, pas d'habitat informel mais des petites maisons construites sur deux ou trois étages, certaines avec un bout de terrain. Signe distinctif: toutes sont barricadées, barreaux aux fenêtres et fils barbelés recouvrant le moindre interstice. La nuit tombée, pas un éclairage public dans les ruelles qui montent vers les hauteurs. Pas une âme non plus: chacun semble être terré chez soi.

Phénomène de rivalité entre quartiers De la route principale de l'île qui longe le quartier, 200 mètres suffisent pour laisser place à la forêt et à quelques parcelles agricoles de manioc ou de bananes. "Les bagarres entre Kawéni et Majicavo (un bidonville plus au nord, ndlr), c'est ici que ça a lieu", explique Madi Abdou. À Mayotte, la violence est d'abord un phénomène de rivalité entre quartiers, avec des descentes de nuit et des bagarres inopinées. Entre Kawéni et Majicavo, les affrontements ont connu leur point d'orgue le 10 décembre dernier, avec la mort par balle d'un jeune de Kawéni. Le lendemain, une centaine de jeunes du quartier ont organisé une expédition punitive

contre ceux de Majicavo pour se venger. La Geôle se situe entre les deux. Les "volontaires" du quartier sont employés du BTP, ouvriers, hommes à tout faire... Pour s'orienter, ils ont des lampes frontales, une torche et des gilets oranges. Un bâton dans la main de l'un d'eux pour seule arme et un objectif: "stabiliser notre quartier" pour arrêter de "payer les pots cassés", explique Madi Abdou. Ils patrouillent "jusqu'à 1h, 2h du matin", poursuit-il: "Plus, on ne peut pas: on doit aussi aller travailler le matin".

Rendre officiel ces patrouilles informelles Devant le groupe, un adolescent qui tenait un mur s'esquive promptement. Puis, tandis que les hommes grimpent silencieusement, ils croisent un groupe de jeunes descendant en sens inverse. Sans ménagement, Amirdine Kaambi se saisit de l'un d'eux avant de le relâcher. "On en connait certains. Pour ceux qui en ont, on peut en parler à leurs parents, de façon à ce qu'ils prennent leurs responsabilités", se justifie plus tard ce costaud à l'air sévère. Rendre officiel ces patrouilles informelles. C'est ce qu'aimeraient les habitants de La Geôle: cela leur permettrait de recevoir des subventions pour acheter du matériel, d'avoir un interlocuteur au sein de la police pour signaler des problèmes, d'éviter les dérives aussi. Plus tôt dans l'après-midi, de 50 à 70 habitants en ont discuté, abrités sous un grand manguier, sur une place du quartier. Sont venus des gens de tout Kawéni, Mahorais ou Comoriens avec ou sans papiers, désireux de faire de même dans leur secteur. Essentiellement en shimahoré, l'une des deux langues de l'île, il est question de créer une

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association dont l'ambition serait de "sécuriser la zone". Aucun élu n'est présent. "Mais l'on s'est renseigné, on ne peut pas créer une association pour faire de la répression ou pour se défendre. Il faut qu'on ait une mission de prévention, que ça soit pacifique aussi", prévient un intervenant. Suivent deux heures de discussion à bâton rompu: peuton s'armer pour mener les patrouilles? Comment remettre dans le droit chemin ceux qui s'en éloignent ? Le groupe se sépare en ayant élu un bureau qui réanimera une association d'insertion déjà existante.

"Les jeunes, quand ils voient que leurs parents prennent leurs responsabilité, leur état d'esprit change", note El Anrif Boinali, nouveau secrétaire de l'association, qui regrette que ces initiatives permettant "plus de participation citoyenne" ne soient pas plus encouragées. "Ce dispositif, il faudrait le voir comme faisant partie d'une chaîne globale jusqu'à la police à qui on laisse le soin d'enquêter et d'interpeller", ajoute cet habitant de la première heure de La Geôle, se souvenant de la période "où il y avait la paix dans le quartier".

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DOSSIER

LE KICKBOXING À MAYOTTE EST UN SPORT EN PLEIN ESSOR, AVEC DE NOMBREUX C CELLES DES ARTS MARTIAUX, OFFRANT UN ENTRAÎNEMENT COMPLET ET STIMULAN ATHLÈTES DE MAYOTTE ONT MÊME RÉUSSI À SE FAIRE REMARQUER SUR LA SCÈNE NA 8 • M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 7 7 • 2 3 / 0 2 / 2 0 2 4


CLUBS ET PRATIQUANTS PASSIONNÉS. IL COMBINE LES TECHNIQUES DE BOXE AVEC NT. LES COMPÉTITIONS LOCALES ATTIRENT UN PUBLIC ENTHOUSIASTE, ET CERTAINS ATIONALE. ON VOUS LES FAIT DÉCOUVRIR DANS CE NUMÉRO. 9 • M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 7 7 • 2 3 / 0 2 / 2 0 2 4


DOSSIER

Propos recueillis par Marine Gachet

INTERVIEW

« LE DÉVELOPPEMENT DU KICK-BOXING EST EN CONSTANTE PROGRESSION » DANS LE CONTEXTE D’INSÉCURITÉ, LE KICK-BOXING EST DE PLUS EN PLUS PO-PULAIRE À MAYOTTE. ICHIRAC MAHAFIDOU, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA LIGUE MAHORAISE DE KICK-BOXING, MUAYTHAÏ ET DISCIPLINES ASSO-CIÉES (LMKMDA) ET DIRIGEANT DU CLUB CHIRONGUI MUAYTHAÏ KICK-BOXING (CMTKB), REVIENT SUR LE SUCCÈS DE CE SPORT ET SUR LE POTENTIEL DES MA-HORAIS, QUI NE DEMANDE QU’À BÉNÉFICIER DE MEILLEURS INFRASTRUCTURES. Mayotte Hebdo : Depuis la création de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA), comment a évo-lué la pratique du kickboxing sur l’île ? Ichirac Mahafidou : Au sein de la Fédération française de kick-boxing, la ligue de Mayotte est la plus récente. Elle a été créée en 2016. Depuis, ça n’arrête pas d’évoluer dans le bon sens, c’est-à-dire que chaque année, le nombre de licenciés augmente. Là on est au mois de février et on a quasi-ment atteint le nombre de licenciés qu’on avait au mois d’août l’année der-nière, à la fin de la saison. On a 420 nouveaux licenciés actuellement contre 435 à la fin de la saison dernière. Cela veut dire qu’on va encore dépasser ce chiffre cette saison. On a davantage de clubs aussi,

Ichirac Mahafidou est secrétaire général de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) et dirigeant du club Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB).

« DANS MON CLUB, LE NOMBRE DE FILLES EST EN TRAIN D’EXPLOSER » 1 0 • M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 7 7 • 2 3 / 0 2 / 2 0 2 4


dix au total, alors qu’au moment de la création de la ligue mahoraise, il n’y en avait que deux ou trois. Deux autres clubs devraient s’engager d’ici la fin du mois de sep-tembre. Le développement du kick-boxing est donc en constante progres-sion depuis la création de la ligue. M. H. : Comment expliquez-vous cet engouement pour ce sport ? I. M. : L’une des explications qui revient le plus, c’est le contexte. La plupart des parents dans mon club, le Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB), la moitié me disent que c’est pour que leurs enfants gagnent en confiance et en assurance au cas où il y aurait des soucis à l’école, pour qu’ils puissent se défendre dans la rue. Qu’ils puissent être autonomes en termes de « sé-curité », même si on est jamais vraiment sécurisé. La raison qui revient souvent c’est ça, y compris chez les adultes, même si la majorité de ceux qui pratiquent ce sport sont des enfants. Puis il y a aussi le côté défouloir des sports de combat de manière générale, parce qu’on tape sur quelque chose. Après, c’est adapté pour les enfants : on a le kick-boxing light, où la puissance dans les coups est proscrite. Et il y a besoin de se défouler, en-core une fois, en raison du contexte général de l’île. M. H. : Le kick-boxing est-il également populaire chez les filles à Mayotte ? I. M. : Ne serait-ce que dans mon club : là on est partis récemment à La Réunion à onze, dont sept filles et quatre garçons. Dans mon club, le nombre de filles est en train d’exploser, on est presque à la parité, avec 45% de licenciées filles. Alors que c’est compliqué à obtenir dans le sport en général, en termes de nombres de licenciés. Et ça commence à se voir aussi au niveau des autres clubs de la ligue. Cela pour les mêmes raisons que j’ai évoquées précédemment, qui s’appliquent encore plus au public féminin. La parents veulent que leurs filles soient fortes et aient confiance en elles. Il y a une sorte de surprotection qui fait que les parents pensent peut-être, à tort aussi, qu’elles sont plus faibles que les garçons. Mais cela fait qu’il y a un besoin encore plus important de trouver des solutions pour qu’elles se sentent en confiance face à certaines situations de la vie. Le kick-boxing féminin est donc en pleine progression à Mayotte.

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DOSSIER

Ichirac Mahafidou (à droite) avec la sélection de Mayotte pour la Coupe de France de kick-boxing en juin dernier, en tant que secrétaire général de la Ligue et responsable de la délégation.

« ON AIMERAIT QUE DES INFRASTRUCTURES ADAPTÉES SOIENT MISES EN PLACE »

on manque d’infrastructures sportives à Mayotte, on utilise des petites infrastructures. Il n’y a rien qui est adapté pour les sports de combat. Et le problème, c’est qu’avec plus de combattants et de combats, ça nous pousse à commencer une journée à 7 heures et la finir à 20 heures. Sauf qu’avec le contexte d’insécurité c’est un peu compliqué. Par exemple, lors d’un challenge, on a été obligés de dire à certains clubs de ne pas venir pour ne pas finir trop tard. On en est là.

M. H. : Est-il facile d’absorber le succès général du kick-boxing sur l’île ?

M. H. : Combien de lieux peuvent accueillir des compétitions de kick-boxing à Mayotte ?

I. M. : Il faut savoir que cette popularisation se voit aussi au niveau des compétitions, car plus de licenciés revient à plus de combattants. On fait en sorte de créer de la compétition, pour que nos jeunes puissent progresser et s’évaluer. Nous avons créé des challenges de club, durant lesquels un club reçoit tous les autres sur une journée. Mais là, depuis la fin de l’année dernière, ces challenges de club sont devenus compliqués pour nous parce qu’on est victime de notre succès. Comme

I. M. : Ce sont les trois gymnases de Mayotte, à Cavani, M’gombani et en Petite-Terre, mais ils sont saturés par les sports collectifs comme le volley, le handball, le basketball. Sachant qu’en kick-boxing, il y a plein de catégo-ries différentes qui doivent occuper les lieux. Donc ça ne fait pas beaucoup de place. Ajouté à cela le sport scolaire, qui occupe également les gym-nases. Donc trois pour tous ces sports-là, ce n’est pas suffisant. De plus, ce sont des gymnases polyvalents, qui ne sont

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Ichirac Mahafidou (en t-shirt noir au milieu) et les champions de Mayotte de son club, le CMTKB Chirongui, qu’il a conduit au championnat de France la semaine dernière.

pas adaptés aux sports de combat. Il faudrait un lieu où on peut poser des tapis, des sacs de frappe, des rings modulables, les laisser, ne pas tout le temps devoir les ranger à la fin de la séance. Il nous faut un vrai dojo dédié aux sports de combat. Mais ça n’existe pas à Mayotte. On aimerait obtenir davantage de la part des dé-cideurs, car actuellement les subventions qu’on nous accorde ne suffisent pas. On aimerait que des infrastructures adaptées soient mises en place, mais malheureusement, cela n’est pas de notre ressort. On aimerait déve-lopper les métiers du sport notamment dans l’encadrement. Avoir des jeunes qui puissent être payés et gagner leur vie en encadrant eux-mêmes des jeunes. Ça ce sont des choses sur lesquelles on peut travailler. M. H. : Les jeunes Mahorais ont remporté un bon nombre de médailles ces derniers temps dans la discipline (voir par ailleurs). Y’a-t-il un po-tentiel sur l’île ? I. M. : On le dit de manière générale, ce n’est pas valable que pour le kick-boxing ou les sports de combat : les Mahorais, notamment les jeunes, ont des prédispositions pour le sport. Ils marchent tous les jours, ils sautent tout le temps. Du coup, quand ils rentrent dans le sport et qu’ils sont bien enca-drés, les performances viennent presque

« LES MAHORAIS, NOTAMMENT LES JEUNES, ONT DES PRÉDISPOSITIONS POUR LE SPORT » naturellement. Il y a aussi les compétences qui entrent en ligne de compte, mais c’est presque logique qu’on en vienne à ces résultats-là. Dans les sports de combat, les petits on les voit : ils sont hyper habiles, hyper souples, hyper explosifs aussi. Et bien quand ils sont bien encadrés, ils font de très belles performances. Il faut sa-voir qu’ils ne s’entrainent pas dans les meilleures conditions, quand on compare avec le reste de la France où il y a des gymnases partout, le ma-tériel, des professionnels payés pour encadrer les jeunes tous les jours. Nous, on est bénévoles, on les encadre quand on peut et comme je le di-sais, on manque d’infrastructures. Malgré ça, on arrive à obtenir des résul-tats incroyables. Donc imaginez si on avait les moyens adaptés.

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa

RENCONTRE

MAXIME ROCHEFEUILLE : CHAMPION DE FRANCE DE KICK-BOXING À 35 ANS, MAXIME ROCHEFEUILLE EST DEVENU CHAMPION DE FRANCE DE KICK-BOXING CLASSE A. C’EST LA CONSÉCRATION D’ANNÉES DE TRAVAIL ET DE SACRIFICES. AUJOURD’HUI IL EST FIER DE SON PARCOURS, ET RÊVE ENCORE PLUS GRAND.

« CE TITRE, C’ÉTAIT UN RÊVE DE GOSSE » « Ce titre, c’était un rêve de gosse ! » Maxime Rochefeuille ne redescend pas de son petit nuage. Le 6 février, il est sacré champion de France de kick-boxing classe A après un match crucial. C’est la première fois qu’il accède à ce titre et il en est fier. « Ce n’était pas mon match le plus dur, mais c’était certainement le plus important. Et j’ai travaillé très dur pour décrocher cette ceinture », indique-t-il. Le sportif, semi-professionnel, avait raté de peu le titre de champion de France l’année dernière et s’était hissé à la deuxième place. Ce championnat a été sa re-vanche. S’il a fini par y arriver c’est parce qu’il ne compte pas ses heures d’entrainement. « Je m’entraîne quasiment tous les jours durant deux heures, et ce n’est pas suffisant, je devrais en faire plus », explique-t-il. Cependant, sa vie de famille et son métier de policier ne lui permettent pas d’en faire plus, mais c’est sans regrets car il affirme tout donner pour sa passion. Il y a cinq ans, Maxime Rochefeuille n’imaginait pas aller aussi loin. Il a commencé le kick-boxing au début de l’année 2019 alors qu’il avait 30 ans. Il réalisait alors son rêve d’enfant. « Quand j’étais petit, j’ai toujours

voulu en faire mais mes pa-rents refusaient car ils pensaient que ça allait me rendre violent. » Aujourd’hui ces derniers se disent fiers du parcours de leur fils.

TOUJOURS PLUS HAUT, TOUJOURS PLUS FORT Dans l’île aux parfums, le compétiteur est unique. Il est le kickboxeur le plus récompensé dans sa catégorie. « J’ai été cinq ou six fois champion de Mayotte. J’ai également été plusieurs fois vice-champion de France », préciset-il. Un parcours exemplaire qu’il doit à son travail acharné, mais cela a un prix. « Je fais beaucoup de sacrifices, ma famille me supporte depuis le début. Heureusement qu’ils sont là ! » Il a une pensée particulière pour sa femme qui partage avec lui ses victoires et ses échecs. Et des échecs, il en a eu. « Je ne les renie pas car

« JE SOUHAITE REMPORTER LE CHAMPIONNAT D’EUROPE » c’est ce qui m’a forgé et m’a poussé à dépasser mes limites. » Il se souvient notamment de l’épisode des jeux des îles de l’Océan indien 2023 où il

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« LE KICKBOXING PEUT AIDER LES JEUNES » a préféré ne pas monter sur le ring en hommage aux victimes de la bousculade qui a fait une dizaine de morts et une centaine de blessés. « Ça a été une période très difficile car j’avais l’impression que les gens ne comprenaient pas mon geste », explique-til. Au-jourd’hui ce moment est derrière lui et il pense à l’avenir. Maxime Rochefeuille rêve grand et espère passer au niveau professionnel. Mais ses ambitions vont encore au-delà. « Tout se fait étape par étape mais je souhaite remporter le championnat d’Europe », annonce-t-il.

LE KICK-BOXING : UNE OPPORTUNITÉ POUR LES JEUNES

Le 6 février 2024, Maxime Rochefeuille devient champion de France de kick-boxing classe A. Un titre qu’il décroche pour la première fois.

Le trentenaire n’est pas le seul champion de France de kick boxing qui vient de Mayotte. Récemment, des jeunes Mahorais ont fait l’exploit de remporter ce titre dans leurs catégories respectives. Il faut reconnaître que ce sport de combat a sé-duit la jeunesse mahoraise, et Maxime Rochefeuille estime qu’il s’agit d’une oppor-tunité à saisir. « Le kickboxing peut aider les jeunes que l’on voit dans la rue à canaliser leur colère. Si on les prenait et on les entrainait dans un cadre structuré, on découvrirait beaucoup de talents, et ils auraient moins envie d’aller se battre dehors », assure-t-il. Pour cela, il faudrait plus de moyens pour cette discipline. Mais force est de constater que malgré le succès du kick-boxing à Mayotte, les infrastructures manquent pour que les sportifs puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Cela n’empêche pas le champion de France de continuer dans sa lan-cée. Il compte bien représenter son île d’adoption dans différentes compétitions pendant encore des années.

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DOSSIER

Karama Youssouf

RENCONTRE

VALKÉRIA NAFIZA ATTOUMANY RAMA : UNE ÉTOILE MONTANTE DU KICK BOXING À 16 ANS, VALKÉRIA NAFIZA ATTOUMANY RAMA A REMPORTÉ LA MÉDAILLE D'OR AU CHAMPIONNAT DE FRANCE DE KICK-BOXING LIGHT, LE DIMANCHE 18 JANVIER, À LA SALLE OMNISPORT DE SAINT-ÉTIENNE. CETTE JEUNE PRODIGE, MEMBRE DU CLUB MAORÉ BOXING DEPUIS 2021, PORTE HAUT LES COULEURS DE L’ÎLE AU PARFUM. « Cette année, c’est mon année. Je voulais prendre ma revanche au championnat de France. » C'est avec cette détermination sans faille que Valkéria Nafiza Attoumany Rama évoque son expérience au niveau national. « Je n’arrive toujours pas à y croire », avoue humblement l’adolescente, malgré sa brillante victoire. La sportive partage avec émotion son incroyable aventure lors du récent championnat. Le premier combat, qui a eu lieu le 17 février, a été une véritable montagne russe émotionnelle pour Valkéria. « J’étais stressée, je ne voulais pas perdre dès le premier combat. Je me suis donnée à fond et tout s’est bien passé. » Elle a pris son courage à deux mains et elle a réussi à surmonter ses craintes pour remporter la victoire. Au deuxième combat, sa stratégie a été encore plus précise. « J’ai réussi à identifier le point sensible de mon adversaire », explique-telle. Enchaînant les coups en front-kick, elle a mis son adversaire à terre et a décroché sa place en demi-finale. La finale ne fut pas moins intense. « Un combat remporté grâce à la maîtrise de soi », raconte-t-elle avec fierté. Consciente de son tempérament parfois colérique sur le tatami, Valkéria a choisi d'adopter une stratégie différente pour ce match décisif. « Me connaissant, je suis un peu colérique à la boxe, donc si on me met des coups, j’ai envie de répliquer plus fort. » Cependant, elle a su canaliser cette énergie

pour se concentrer sur une tactique basée sur l'accumulation de points. « Je me suis retenue et j’ai essayé de marquer le plus de points pour gagner. » À l’annonce de sa victoire, l'émotion a submergé Valkéria. « J’ai couru et j’ai pleuré dans les bras de mon coach Didier », se souvientelle avec émotion. Cette victoire est bien plus qu'un trophée, c'est un cadeau d'anniversaire spécial pour sa mère. Avant de partir pour la compétition, Valkéria avait promis à sa mère qu’elle gagnerait la compétition pour elle. Et elle a tenu sa promesse. Mais le chemin vers le triomphe n'a pas été de tout repos. Deux semaines seulement avant son départ pour la métropole en vue du championnat, Valkéria a été confrontée à la triste réalité. Les problèmes d'insécurité dans sa commune l'ont empêchée de se rendre aux entraînements régulièrement. Indomptable, elle n’a pas fléchi. Gants de boxe en main, les entrainements se sont déroulés dans la cour de sa résidence, avec l'aide d’Alan, son voisin. En temps normale elle s’entraîne assidûment trois fois par semaine, affirmant que la boxe est pour elle une manière de « lâcher prise ».

DU KARATÉ AU KICK BOXING Cette sportive accomplie se distingue par sa passion pour le kick boxing, un domaine où elle excelle. Mais ce sport de combat n’a

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Et en seulement trois ans, Valkéria a accumulé un impressionnant palmarès : quatre trophées, six médailles d'or, une en argent et une médaille de bronze.

« CE QUI ME REND HEUREUSE, C'EST DE VOIR AUTANT DE FILLES REVENIR AVEC DES MÉDAILLES » pas été sa première vocation. Dès l’âge de 6 ans, elle a embrassé le karaté, obtenant la ceinture marron avant de se tourner vers le Kick boxing à 13 ans. Et en seulement trois ans, Valkéria a accumulé un impressionnant palmarès : quatre trophées, six médailles d'or, une en argent et une médaille de bronze. Derrière ces exploits se cachent également des critiques. La jeune fille se souvient encore du jour où on lui a dit qu'elle n'était « pas assez féminine » parce qu'elle pratique la boxe, « pourtant, c'est un sport pour tout le monde » rétorquet-elle. « Ce qui me rend heureuse, c'est de voir autant de filles revenir avec des médailles », déclare-t-elle. Elle pense notamment à Shayana, Mariam et Kelys, des jeunes femmes qui partagent sa passion. En dehors du tatami, Valkéria a d’autres rêves. Elle désire devenir avocate afin de défendre ses convictions avec

éloquence et persévérance. « J'ai envie de montrer qu'il y a du potentiel à Mayotte », affirme-t-elle.

UNE FAMILLE DE COMBATTANTS Valkéria Nafiza Attoumany Rama puise sa force et son inspiration dans les liens familiaux qui l'unissent à ses proches. Son frère, Mickaël Raobison, déjà sacré champion de France en 2019 dans le kick-boxing, incarne pour elle un modèle à suivre, une source d'inspiration qui guide ses pas sur le chemin de la réussite sportive. Son père, ceinture noire de karaté, lui a transmis les valeurs de discipline dans les arts martiaux. L’adolescente ne se contente pas des victoires nationales, aussi prestigieuses, soient-elles. Son regard est tourné vers un objectif encore plus ambitieux , celui de devenir championne du Monde du kick-boxing.

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DOSSIER

Nassirine Yahaya

RENCONTRE

CHARIFOUDINE VITA MADI : JEUNE PRODIGE DU KICK-BOXING CHARIFOUDINE VITA MADI INCARNE LA PASSION ET LA DÉTERMINATION DU KICK-BOXING FR ANÇAIS. LE TALENTUEUX KICKBOXEUR N’AVAIT PAS RÉUSSI À SE DÉMARQUER AU NIVEAU NATIONAL EN 2022 ET 2023. CEPENDANT, SA DÉTERMINATION A PROUVÉ QUE SON EXCELLENCE NE FAIBLIT PAS. CETTE FOIS-CI, IL A SAISI L’OPPORTUNITÉ ET EST DEVENU LE CHAMPION DE FRANCE 2024 DANS SA CATÉGORIE, DÉMONTRANT AINSI SON IMMENSE POTENTIEL.

« LE STRESS ÉTAIT ACCABLANT » Le dimanche 18 février dernier, à seulement 14 ans, Charifoudine Vita Madi est médaillé champion de France 2024 dans la catégorie Minimes Homme -37 kg. Le jeune sportif originaire de Mramadoudou est passionné, déterminé et talentueux. Né dans une famille où la boxe est une tradition, Charifoudine a été initié dès son plus jeune âge aux subtilités de ce noble sport. Et c’est grâce à son club, le Bandrélé Boxing Club et sous la tutelle de son coach David Chorel que le jeune

prodige a rapidement révélé son potentiel exceptionnel. Son frère, Kadri Abdoul Vita Madi, ayant déjà représenté Mayotte aux Jeux des îles, a également joué un rôle clé dans son développement en tant que boxeur. Le championnat de France 2024 a été une étape cruciale dans sa jeune carrière. « C'était difficile, le stress était accablant, mais mon coach a su me soutenir et me prodiguer de précieux conseils. Grâce à cela, je suis aujourd'hui champion », témoigne-t-il. Il souligne également l'importance des entraînements, affirmant que « cela paie ». Après cette consécration, il est bien décidé à poursuivre son ascension. Son coach et lui ont d’autres objectifs majeurs. Ils préparent déjà le championnat de France de l'UNSS et la Coupe de France. Prochainement, le kickboxeur s'attaquera au plein contact et à d'autres compétitions. Son entraîneur David Chorel explique que « Charifoudine est quelqu’un de très intelligent et il est toujours à l’écoute. Il applique bien les consignes ce qui est favorable à sa progression. Certes, il est encore

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Le sportif espère intégrer l’équipe de France de kick-boxing.

Le kickboxeur et son coach visent le championnat de France de l'UNSS et la Coupe de France.

jeune, mais il a beaucoup de potentiel et il a beaucoup de travail à faire ». Néanmoins, il espère pour lui une détection en équipe de France et affirme qu’il a largement le niveau.

CHARIFOUDINE MAINTIENT LE CAP VERS LA VICTOIRE

Aujourd’hui Charifoudine est fier de son titre de champion de France, pourtant la route vers le succès n'a pas été sans embûches. Il avait participé à la même compétition en 2022 et 2023 mais a échoué à deux reprises. Cela ne l’a pas fait fléchir, bien au contraire. Charifoudine a puisé dans ces expériences pour se renforcer. Et il peut toujours compter sur le soutien de son mentor. « Je suis fier de l'avoir comme coach », confie-t-il en évoquant David Chorel. Son succès, Charifoudine le doit également à sa famille et toute la communauté du Bandrélé Boxing Club. Son entourage a été un des piliers essentiels dans son ascension. Ensemble, ils ont surmonté les épreuves et il a travaillé avec acharnement pour atteindre ses objectifs. Charifoudine Vita Madi incarne désormais l'espoir et le potentiel de la jeunesse mahoraise. Sa victoire au championnat de France 2024 est bien plus qu'un simple titre, c'est le symbole d'une détermination inébranlable et d'un engagement sans faille envers ses rêves.

Le 18 février 2024, Charifoudine Madi Vita devient champion de France de kick-boxing dans la catégorie Minimes Homme -37kg.

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Marine Gachet

LE CIRCUIT « ENCRASSÉ » DE TRAITEMENT DES DÉCHETS DOIT REPRENDRE CE LUNDI Le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976) a alerté maintes et maintes fois sur les conséquences qu’ont les barrages sur le ramassage des ordures ménagères. Mercredi dernier, le syndicat et son prestataire, la Star Uruhafu, avaient même pris la décision de suspendre la collecte. Avec l’assouplissement des blocages annoncé ce vendredi, le syndicat a travaillé ce week-end pour permettre à ses camions de reprendre la route dès ce lundi, en espérant que la levée soit bel et bien toujours effective. Avec la mise en place des barrages il y a quatre semaines, évacuer les déchets des villages mahorais était devenu un réel parcours du combattant, malgré une charte des Forces vives intimant aux barragistes de laisser passer les camions poubelle. Certains prestataires des collectes, après des jours et des jours de trajets semés d’embûches pour essayer de garder le territoire propre, on jeté l’éponge la semaine dernière. On nous confirme ce vendredi matin, que, depuis mercredi, la Star Urahafu avait décidé de suspendre la collecte des ordures, avec le soutien de son commanditaire, le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976), tant que l’île était bloquée. « On est paralysé par ce mouvement, il y a des barrages de partout. On ne nous laisse pas passer, nos collaborateurs ne peuvent pas venir travailler », appuyait Sébastien Suchy, directeur de la Star Uruhafu.

Des engins saccagés, des réparateurs bloqués « Même si nos camions poubelles passent, ce n’est pas le cas tout le temps. Selon les barrages, il faut négocier, et parfois les véhicules sont trop gros pour traverser les barrières mises en place. Et nos autres collaborateurs, qui eux, ne sont pas à bord de ces camions, ne peuvent pas venir assurer leurs missions. C’est tout l’écosystème du traitement des déchets qui est impacté », justifiait le directeur du syndicat, Chanoor Cassam, qui a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises depuis le début du mouvement. Les agents qui devaient venir œuvrer sur l’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND), mieux connu comme le centre d’enfouissement de Dzoumogné, ou sur les quatre quais de transfert de l’île se déplacent à bord de leurs véhicules personnels, ce qui a entraîné leur refoulage systématique aux

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barrages. Pour rappel, une fois collectés, les déchets sont acheminés vers les différents quais pour être centralisés avant d’être tous rassemblés au centre de Dzoumogné, où ils sont enfouis. « Si tout le personnel n’est pas là ou en appui, c’est tout le système de gestion des déchets qui se rouille et s’encrasse », insistait le directeur du syndicat. C’est pour cela que le Sidevam a mis en place « des gros moyens » à travers un dispositif de navettes entre chaque barrage pour ses collaborateurs. Mais ça

n’a pas suffit à assurer la présence habituelle sur les différents sites de traitement des déchets. Cette désertion a laissé ces différents lieux en proie à des actes de vandalisme et plusieurs engins se sont retrouvés saccagés. « Les centres ont malheureusement été livrés à des délinquants qui sont venus dépouiller les engins, siphonner le carburant ou encore récupérer les batteries », déplore Chanoor Cassam. Les réparations demandaient l’intervention de techniciens, euxmêmes bloqués jusqu’à ce vendredi par les

Si les camions poubelles étaient autorisés à passer les barrages, comme ici à Tsararano lundi dernier, ils se retrouvaient néanmoins souvent bloqués.

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Le Sidevam, qui peine à collecter les déchets, recommande à la population d’en réduire la quantité le temps que le circuit de gestion de ces derniers puisse reprendre un cours normal.

protestataires en place sur les routes depuis un mois.

Des camions de retour ce lundi Le syndicat et ses prestataires sont d’ores et déjà prêts à reprendre leur mission, mais la priorité est mise sur le désencombrement des quais de transfert, surchargés depuis plusieurs jours et en incapacité d’accueillir de nouveaux déchets avant d’avoir été évacués vers Dzoumogné et son ISDND. L’assouplissement des barrages annoncé ce vendredi par les Forces vives, s’il est respecté par l’ensemble des barragistes, n’est donc pas synonyme d’un retour sans délais à une fréquence de collectes normale dans l’ensemble des territoires.

« Pour Petite-Terre, ce sera encore plus compliqué, car le centre est surchargé. On n’a jamais réussi, pas une fois, à barger un camion de déchets depuis le blocage de la barge. Donc la Petite-Terre ne fait qu’accumuler des déchets et n’a pas pu être soulagée », avertissait Chanoor Cassam, ce vendredi. L e l e n d e m a i n , a p r è s av o i r p r i s connaissance de l’assouplissement des barrages annoncé ce vendredi par les Forces vives, ce dernier nous indique que le Sidevam s’attèle dès dimanche au commencement de l’évacuation des différents quais de transfert afin que les camions poubelle puisse reprendre la route dès lundi. « On va décharger les quais et reprendre la collecte en même temps. On va mobiliser de plus en plus de moyens. Mais il

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faudra attendre au moins deux semaines pour retrouver un circuit de gestion des déchets normal », déclare le directeur du Sidevam ce samedi matin. Dimanche, au vue du contexte d’incertitude sur l’effectivité de la levée des blocages, il nous indique qu’une reprise de la collecte ce lundi reste prévue, mais qu’il faudra s’attendre à des complications. En attendant, le directeur du syndicat a émis plusieurs recommandations en direction de la population. Pour les détritus présentant un risque d’attirer les nuisibles, bien les sceller dans un sac poubelle et les déposer au point de collecte de son village. Mais il est important d’essayer d’en

réduire la quantité en privilégiant des repas qui ne laissent pas de résidus et en évitant le gaspillage alimentaire. Pour les déchets emballage, qui, s’ils sont propres, n’attirent pas les insectes ou les rats, il est préférable de les stocker chez soi, le temps que les points de collecte déjà remplis soient vidés et que le ramassage puisse reprendre un rythme de croisière. Chanoor Cassam estime que cette période peut être l’occasion pour tout le monde de prendre l’habitude de bien trier ses déchets, les emballages se retrouvant encore trop souvent au centre d’enfouissement de Dzoumogné au lieu d’être recyclés. n

Les déchets s’accumulent dans les différents points de collecte de la commune de Sada.

À l’entrée du village de Mangajou, dans la commune de Sada, les déchets qui n’ont pas pu être collectés accueillent les automobilistes.

Une école de Sada fermée en raison des déchets Les parents d’élèves de l’école Sada Bandrani ont eu la désagréable surprise de trouver portes closes, vendredi 9 février et en début de semaine dernière. Les déchets qui s’accumulent à proximité ont poussé l’équipe pédagogique à fermer l’établissement, au grand dam de la mairie qui assure contenir le problème. Car, comme toutes les communes mahoraises, Sada n’est pas épargnée par des montagnes de déchets qui s’accumulent dans ses rues, le ramassage étant perturbé par les barrages dans les quatre coins de l’île. Le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah, qui rappelle que la municipalité a souhaité continuer à ouvrir ses écoles en dépit du mouvement social, concède que les riverains se plaignent des odeurs. Toutefois, celui qui est par ailleurs président du Sidevam assure que sa municipalité est au courant du problème et envoie un agent asperger régulièrement les déchets de produits pour éviter qu’ils n'attirent les rats.

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

CINQ FEMMES (6/6)

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. La cinquième et dernière nouvelle des Cinq femmes (2006) d’Abdou Salam Baco s’intitule « Une femme dans un monde de chimères ». On peut y voir une généralisation finale du propos car on passe du patron syntaxique « la femme qui » désignant un individu à « une femme », c’est-à-dire une catégorie. Le personnage éponyme porte néanmoins le nom de Touma et c’est la fin du texte qui en explique le titre : « Je ne dis rien. Le silence m’aidait à mieux supporter mon sentiment d’impuissance, que je portais comme un lourd fardeau. Pauvre fille dans un monde de chimères. De temps en temps, je regardais Dani en face, ça ne durait jamais plus de quelques secondes. Juste le temps de m’apercevoir que son visage avait changé, et qu’il était devenu quelqu’un d’autre. » (p. 146) D a n s c e t t e d e r n i è r e n o u v e l l e, l e personnage féminin est la narratrice, mais c’est un personnage secondaire qui se caractérise lui-même par le mutisme et l’impuissance. Elle est l’œil qui regarde un personnage masculin : Dani. Dans cette chronique, nous essaierons de voir comment Touma en arrive là, c’est-à-dire à la prise de conscience du caractère « chimérique » du monde en suivant la trajectoire de Dani. Le personnage principal de la nouvelle est Masulaha qui est l’oncle de Dani, mais aussi et surtout son mentor, conformément à une structure maître/ disciple souvent présente dans les textes d’Abdou Salam Baco. Dans la nouvelle, cet oncle meurt. La nouvelle commence par évoquer son accident, puis son séjour à l’hôpital. Dans les deux cas, l’histoire est mystérieuse : « En fin d’après-midi, la même femme et le même jeune homme l’ont ramené ici ; il ne s’agissait plus d’une oreille qui saignait, c’était plus grave que ça ; il a tout de suite été conduit au bloc opératoire, et c’est là où

cette sorcière a appelé pour nous mettre au courant avait continué ma grande sœur. Elle a expliqué que Masulaha était peut- être victime d’un règlement de compte dans son équipe de hand-ball, où certains jeunes lui reprochaient sa partialité dans sa façon de diriger l’équipe. » (p. 136-137) Masulaha se trouve donc au centre d’une histoire entre réel et surnaturel étant donné qu’il y est question d’une sorcière. En outre, il est partie intégrante d’un étrange trio. En effet, l’oncle Masulaha a abandonné femme et enfant pour vivre avec un couple déjà formé : Foukarati et son mari. Masulaha est donc admis à l’hôpital. Pour qui est familier avec les lettres francophones de Mayotte, l’hôpital est moins l’endroit dont on sort guéri que celui dont on ressort les pieds devant. Nassur Attoumani, dans son roman Le Calvaire des baobabs (2000), le rebaptise la « crève des Indigènes ». Masulaha n’échappe pas à la règle. Le but de la nouvelle est équivoque et, en dépit de la volonté d’un policier d’enquêter, l’affaire de la mort de Masulaha n’est pas élucidée : « Le médecin, qui devait procéder à l’autopsie du corps, se trouvait à l’île de La Réunion ; son arrivée à l’hôpital était prévue dans les deux jours. La famille devait donc attendre au moins deux jours avant de prendre possession du corps, procéder à l’enterrement et commencer enfin le deuil. Tout ceci était aberrant aux yeux de Sidibé. Pourquoi attendre ? Quel intérêt y avait-il à interroger un corps sans vie ? Vraiment ces blancs-là, ils ont parfois des pratiques bizarres, hein ! » (p. 144) Dans ce texte interculturel où deux points de vue s’affrontent, l’autopsie pose problème. En effet, le point de vue mahorais a déjà décidé de la culpabilité maléfique de Foukarati et la tradition musulmane exige l’inhumation la plus

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prompte possible. De l’autre côté, le point de vue métropolitain souhaite procéder à une autopsie et mener une enquête pour chercher rationnellement, les raisons de la mort de Masulaha. Si l’on prend du recul par rapport à une intrigue multiple et complexe, ce texte a peut-être pour but de montrer que la mort est une part importante de la vie, pouvant frapper à tout moment. Elle fait donc partie des maux et épreuves à surmonter. En dernier lieu, la mort frappant le mentor, elle force le disciple à se prendre en main. L’épreuve est initiatique. Elle vaut prise de responsabilité et exercice de la liberté.

Christophe Cosker

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AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - TREAVAUX

Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (976) Numéro national d'identification : Type : SIRET - N° : 20006046500016 Code postal / Ville : 97650 BANDRABOUA Groupement de commandes : Non Section 2 : Communication Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr Identifiant interne de la consultation

: 2024-02-MAPA L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui Ut i l is at i on d e moye ns d e communication non communément disponibles : Non Nom du contact : BACAR Ben Bacar Tél : +33 639091781 - Mail : ben-bacar. bacar@cagnm.fr Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée ouverte Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le règlement de la consultation Capacité économique et financière : Voir le RC Capacités techniques et professionnelles : Voir le RC Technique d'achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Lundi 18 mars 2024 - 12:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : Non

Possibilité d'attribution sans négociation : Oui L'acheteur exige la présentation de variantes : Non Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : AMÉNAGEMENT DU POINT DE VUE DE BEAUSOLEIL DANS LA COMMUNE D’ACOUA Classification CPV : 45112700 Type de marché : Travaux Description succinte du marché : La présente consultation concerne la réalisation des travaux « d'AMÉNAGEMENT DU POINT DE VUE BEAU-SOLEIL DANS LA COMMUNE D'ACOUA ». Les travaux sont exécutés pour le compte de la CAGNM. Lieu principal d'exécution : Acoua La consultation comporte des tranches : Non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non Marché alloti : Oui Section 5 : Informations sur les lots LOT : TRAVAUX PREPARATOIRES-

TERRASSEMENTS GENERAUX – SOUTENEMENT DES TERRES. Classification CPV : 45112500 Lieu d'exécution du lot : Acoua LOT : STRUCTURES, REVETEMENTS, BORDURES, SIGNALISATION ET ASSAINISSEMENT DES E.P Classification CPV : 34950000 Lieu d'exécution du lot : Acoua LOT : RESEAU D'ECLAIRAGE PUBLIC - EQUIPEMENTS D'ACTIVITES MOBILIER URBAIN ET DIVERS Classification CPV : 34928400 Lieu d'exécution du lot : Acoua LOT : AMENAGEMENT PAYSAGERS Classification CPV : 45112700 Lieu d'exécution du lot : Acoua Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : Non Date d'envoi du présent avis 15 février 2024

AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - TREAVAUX

Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (976) Numéro national d'identification : Type : SIRET - N° : 20006046500016 Code postal / Ville : 97650 BANDRABOUA Groupement de commandes : Non Section 2 : Communication Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr Identifiant interne de la consultation : 2024-03-MAPA L'intégralité des documents de la

consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : Non Nom du contact : BACAR Ben Bacar - Tél : +33 0639091781 - Mail : benbacar.bacar@cagnm.fr Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée ouverte Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le règlement de la consultation. Capacité économique et financière : Voir le RC. Capacités techniques et professionnelles : Voir le RC. Technique d'achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Lundi 18 mars 2024 - 12:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : Non Possibilité d'attribution sans négociation : Oui L'acheteur exige la présentation de

variantes : Non Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : AMÉNAGEMENT DU POINT DE VUE DE MAJIMEOUNI DANS LA COMMUNE DE MTSAMBORO Classification CPV : 45112700 Type de marché : Travaux Description succinte du marché : La présente consultation concerne la réalisation des travaux « d'AMÉNAGEMENT DU POINT DE VUE MAJIMEOUINI DANS LA COMMUNE DE MTSAMBORO ». Les travaux sont exécutés pour le compte de la CAGNM. Lieu principal d'exécution : Mtsahara La consultation comporte des tranches : Non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non Marché alloti : Oui Section 5 : Informations sur les lots LOT : TRAVAUX PREPARATOIRESTERRASSEMENTS GENERAUX – SOUTENEMENT DES TERRES Classification CPV : 45112500 Lieu d'exécution du lot : Mtsahara

Commune de Mtsamboro LOT : STRUCTURES, REVETEMENTS, BORDURES, SIGNALISATION ET ASSAINISSEMENT DES E.P. Classification CPV : 44912400 Lieu d'exécution du lot : Mtsahara Commune de Mtsamboro LOT : RESEAU D'ECLAIRAGE PUBLIC - EQUIPEMENTS D'ACTIVITES MOBILIER URBAIN ET DIVERS Classification CPV : 34928400 Lieu d'exécution du lot : Mtsahara Commune de Mtsamboro LOT : AMENAGEMENT PAYSAGERS Classification CPV : 45112700 Lieu d'exécution du lot : Mtsahara Commune de Mtsamboro Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : Non Date d'envoi du présent avis 15 février 2024

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AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - TREAVAUX

Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Ville de Koungou (976) Numéro national d'identification : Type : SIRET - N° : 20000881100016 Code postal / Ville : 97690 Koungou Groupement de commandes : non Section 2 : Communication Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui Ut i l is at i on d e moye ns d e

communication non communément disponibles : non Nom du contact : Mr Assani Saindou BAMCOLO - Mail : commandepublique@koungou.fr Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée ouverte Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le règlement de consultation Capacité économique et financière : Voir le règlement de consultation Capacités techniques et professionnelles : Voir le règlement de consultation Technique d'achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Lundi 11 mars 2024 - 16:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d'attribution sans négociation : oui L'acheteur exige la présentation de

variantes : non Critères d'attribution : Voir le règlement de consultation Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : ACCORD CADRE POUR LA REALISATION DES T R A VA U X DE SIGNALISATION HORIZONTALE ET VERTICALE Classification CPV : 45233290 Type de marché : Travaux Description succinte du marché : Accord-cadre à bon de commande pour la réalisation des travaux de signalisation horizontale et verticale dans la commune de KOUNGOU. Lieu principal d'exécution : Commune de KOUNGOU Durée du marché (en mois) : 12 Valeur estimée hors TVA : Valeur maximale : 400000 euros La consultation comporte des tranches : non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : oui Section 5 : Informations sur les lots

LOT : Lot 1 - Signalisation horizontale Classification CPV : 45233290 Valeur estimée du lot hors TVA : 200000 euros Lieu d'exécution du lot : Territoire de la commune de Koungou 97690 MAYOTTE LOT : Signalisation verticale Classification CPV : 45112730 Valeur estimée du lot hors TVA : 200000 euros Lieu d'exécution du lot : Territoire de la commune de Koungou 97690 MAYOTTE Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : non Autres informations complémentaires : Voir le Règlement de consultation Date d'envoi du présent avis 21 février 2024

AVIS DE MARCHÉ - TRAVAUX

Avis de marché – directive générale, régime ordinaire Section 1 - Acheteur 1.1 Acheteur Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d'Aménagement de Mayotte (976). Forme juridique de l’acheteur : Organisme de droit public Activité du pouvoir adjudicateur: Services généraux des administrations publiques. Section 2 - Procédure 2.1 Procédure Titre: Accord-cadre de travaux – ZAC DOUJANI_L O T 6 – E s c a l i e r s e t I n t e r c e p t e u r s. Description: Réalisation des escaliers et intercepteurs: - Réalisation des escaliers - Confortement des talus, plantations - Réalisation de fossés et de caniveau tuilés - Traitement des sols en place Identifiant interne : ZAC DOUJANI TRAVAUX TRANCHE 2 _ Lot6. Type de Procédure: Négociée avec publication préalable d’un appel à la concurrence / concurrentielle avec négociation. Procédure accélérée: NON. Principales caractéristiques de la procédure: Nouvelle procédure suite à une déclaration sans suite. 2.1.1 Objectif Nature du marché: travaux. Nomenclature principale (cpv): 45112700. 45112440. 2.1.2 Lieu d’exécution Adresse postale: DOUJANI. Ville: Mamoudzou. Code postal: 97600. Code NUTS: FRY50. Pays: FRANCE. Informations complémentaires de la procédure : Lot relancé suite à une

procédure déclarée sans suite. 2.1.3 Valeur 2.1.4 Informations générales Informations complémentaires de la procédure: Lot relancé suite à une procédure déclarée sans suite. Base juridique : Directive 2014/24/EU 2.1.5 Conditions de passation des marchés Le soumissionnaire doit présenter des offres pour tousLots. Nombre maximum de lots pour lesquels un soumissionnaire peut présenter une offre : . Nombre maximum de lots pour lesquels des marchés peuvent être attribués à un soumissionnaire : 1. 2.1.6 Motifs d'exclusion Description: oui. Section 5 - Lot 5.1 LOT N° : LOT-0001 Identifiant interne: ZAC DOUJANI TRAVAUX TRANCHE 2 _ Lot6. Titre: Accord-cadre de travaux – ZAC DOUJANI_L O T 6 – E s c a l i e r s e t I n t e r c e p t e u r s. Description: Réalisation des escaliers et intercepteurs. 5.1.1 Objectif: Type de marché: travaux. Classification CPV: 45112700. 45112440. Options : L’acheteur se réserve le droit d’effectuer des achats supplémentaires auprès de l’entrepreneur, comme décrit ici: NON. 5.1.2 Lieu d'exécution: Lieu d’exécution: DOUJANI. Ville: Mamoudzou. Code Postal: 97600. Pays: France. 5.1.3 Durée estimée: 5.1.4 Renouvellement: 5.1.5 Valeur 5.1.6 Information General Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés financés en totalité ou en partie par des fonds de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques Approche de réduction des impacts environnementaux: none. 5.1.8 Critères d'accessibilité 5.1.9 Les critères de sélection Nombre minimal de candidats à inviter pour la deuxième étape de la procédure: 3. L’acheteur se réserve le droit d’attribuer le marché sur la base des offres initiales sans autre négociation: 5.1.10 Critères d'attribution 5.1.11 Documents de marché Pas de restriction en matière d’accès aux documents. Langues dans lesquelles les documents de marché sont officiellement disponibles : français. 5.1.12 Conditions du marché public Date limite de réception des offres : 19/03/2024 à 12:00. Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr. Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français. Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 120 Jour Conditions de présentation : Conditions du marché : Facturation électronique : Requise 5.1.15 Techniques Aucun Pas de système d’acquisition dynamique 5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision Organisation chargée des procédures de recours : ORG-0001 Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de fiscalité, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : ORG-0001 Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection de l’environnement, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : ORG-0001 Organisation qui fournit des

informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection du travail et de conditions de travail, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : ORG-0001 Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG0001 Organisation qui reçoit les demandes de participation : ORG-0001 Organisation qui traite les offres : ORG0001 Section 8 - Organisations 8.1 ORG-0001 Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d'Aménagement de Mayotte (976). Numéro d’enregistrement (SIRET) : 82995000500027. Département : Mayotte. Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni. Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni. Ville : Mamoudzou. Code postal : 97600. Pays : FRANCE. Adresse électronique: marchespublics@epfam.fr. Téléphone: +33 269633960. Télécopieur: +33 269611862. Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr. Section 11 - Informations relatives à l’avis 11.1 Informations relatives à l’avis Identifiant/version de l’avis :9b512ccb6ef1-4aa2-8ade-a09f9345d6d8 Type de formulaire: Mise en concurrence. Type d’avis : Avis de marché – directive générale, régime ordinaire. Date d’envoi de l’avis: 20/02/2024 à 16:47. Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible: français.

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MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédactrice en cheffe Raïnat Aliloiffa

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Couverture :

Le kick-boxing fait des champions à Mayotte

Journalistes Raïnat Aliloiffa Alexis Duclos Saïd Issouf Marine Gachet Audrey Margerie Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0125 Y 95067 Site internet www.mayottehebdo.com

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