Mayotte Hebdo n°1062

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TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN Le premier quotidien de Mayotte Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île. Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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mayott FI n°3839 Lundi 7 mars 2016 St Félicie

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mayott FI n° 5293 Mercredi 7 septembre 2022 St Reine

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urbanisme

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AménAgemenT

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La soLution aux pénuries d’eau

Le Lagon au patrimoine mondiaL de L'unesCo ?

le sTade de Tsoundzou 1, une pierre pour l’avenir

le RetouR de nos héRos

Justice

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Les juridictions renforcées par sept nouveLLes arrivées

stewards dans Le yachting, une formation en devenir

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Sur Abon

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première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com

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FI n° 5288 Mercredi 31 août 2022 St Aristide

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Économie

SÉcuritÉ

Les appeLs à projets de L'europe

Couvre-feu pour Les mineurs

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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Agression à TsimkourA

FesTivAl sAnAA

Trois jeunes condamnés, donT un cousin de la mariée

Quinze arTisTes aTTendus sur scène pendanT Trois jours

première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com

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Justice

AménAgement

Rien à déclaReR pouR cet habitant de chiRongui

les 82 chambRes de l’hôtel ibis style livRées

première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com

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LE MOT DE LA RÉDACTION

DE MAL EN PIS

Les habitants du 101ème département de France se demandent s’ils ont les mêmes droits que le reste du pays. Des interrogations légitimes quand on voit de quelle manière cette crise de l’eau est gérée par les autorités compétentes. Un véritable fossé s’est crée entre les Français de Mayotte et ceux de l’hexagone. À juste titre. Et plus les semaines passent, plus la situation devient critique. Les quelques averses qui sont tombées ces derniers jours ne font pas oublier que les retenues colinéaires se vident à vue d’oeil. La vidange complète des deux interviendra à la fin du mois d’octobre. Que peut-on espérer au-delà de cette date ? La préfecture reste prudente et donne les informations au compte goutte. L’Agence régionale de santé campe sur ses positions et affirme que l’eau est potable, malgré les suspicions d’une grande partie des habitants. Et quand à la Société mahoraise des eaux (SMAE) et le syndicat des eaux, ils sont toujours aux abonnés absents. Et quant à la société, la population doit se préparer à vivre encore quelques semaines difficiles.

Raïnat Aliloiffa

RECHERCHE UN/UNE GESTIONNAIRE DE PAIE MOI Cabinet d’expertise comptable, recherche un/une gestionnaire de paie. Vous effectuerez le recueil et le traitement des informations sur les salariés. Vous établirez la paie, traiterez les éléments destinés aux organismes extérieurs. Vous avez des connaissances sur la législation sociale en général et des règles spécifiques à Mayotte. Vous avez un DUT gestion des entreprises et des administrations ou un BTS comptabilité et gestion des organisations. - Lieu de travail : MAMOUDZOU - Type de contrat : CDD/CDI selon profil - Salaire : à convenir selon profil - Formation : Bac+2 ou équivalent Comptabilité Exigé ou DUT gestion des entreprises - Maîtrise des logiciels spécifiques de paie (quadrapaie apprécié)

Envoyez CV + lettre de motivation par mail : henri@cabinet-moi.com 3 • M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 6 2 • 2 0 / 1 0 / 2 0 2 3


tchaks La 17e édition du festival Milatsika, c’est ce week-end ! Connu et reconnu sur l’île de Mayotte, le festival Milatsika fait son retour, ce vendredi 20 et samedi 21 octobre, sur le plateau de Chiconi. Cette 17e édition propose à nouveau de voyager dans la diversité musicale au travers d’une programmation d’artistes de divers horizons. Ce rendez-vous d’octobre propose un pêlemêle d’artistes locaux, de la région de la scène internationale. Plus qu’un simple festival, Milatsika est une célébration de la musique qui met les sens en éveil et représente une véritable tradition qui a su traverser les années avec brio. Vous pouvez acheter votre billet sur place ou en ligne sur www.festivalmilatsika.com

Marine Le Pen condamnée pour avoir dénigré la Cimade La candidate à la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen, avait apporté son soutien aux collectifs mahorais qui avaient bloqué pendant plusieurs mois les locaux de la Cimade à Cavani. En janvier 2022, elle avait même déclaré sur BFM-TV que l’association qui vient en aide aux étrangers dans leurs démarches administratives était « « parfois » « complices des passeurs », l’accusant « d’organiser en réalité la filière d’immigration clandestine en provenant des Comores ». L’association avait décidé de porter plainte pour diffamation. La justice lui a donné raison, a rapporté l’AFP ce vendredi, considérant que les propos de la députée du Rassemblement national « ont dépassé la dose d’exagération possible dans le contexte dans lequel ils ont été prononcés » et que « les limites de la liberté d’expression [ont] été franchies ». Elle devra verser 500 euros d’amende avec sursis, s’acquitter des 2.000 euros de frais de justice de la partie adverse et d’un euro symbolique à titre de dommages et intérêts.

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MayExperInfo lauréat du « Coup de Coeur du Jury National » à Paris Le lundi 2 octobre, MayExperInfo a mis Mayotte à l'honneur en remportant le prix du Coup de cœur du Jury National lors de la remise des prix des Challenges National de Commerce et des Services 2023, qui ont eu lieu au siège de la Macif à Paris. Elle est non seulement la première entreprise mahoraise à participer à ce concours national, mais est également la première des Outre-mer à y prendre part et y être primée. L’entreprise a présenté une idée innovante qui a séduit l’ensemble du jury national. « Sa promesse de vente est une expertise informatique novatrice sur le territoire qui vise à accompagner les commerçants de l’île pour faciliter au quotidien la gestion de leur entreprise », explique la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte via un communiqué de presse. Cet accompagnement s’effectue notamment par le biais du déploiement d’un logiciel de caisse personnalisé, où les informations peuvent être imputer en shimaoré, au travers d’image et l’utilisation des lettres arabes, tandis que leur écriture comptable est automatiquement retranscrite en français.

Le pâtissier Pascal Gang soutient Octobre Rose Le mois d’octobre est l’occasion de soutenir les organismes qui luttent contre le cancer du sein. En ce sens, Pascal Gang, l’artisan de cookies qu’on ne présente plus à Mayotte, affirme s’engager dans cette cause. Durant ces deux dernières semaines d’octobre, il offre un cookie « octobre rose » à tous ses clients. Et à chaque publication sur les réseaux sociaux, 0,50 centimes sont reversés « à une organisation caritative dédiée à la lutte contre le cancer du sein ». Retrouvez plus de précisions sur les Facebook et Instagram de Chez Pascal Gang.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

MAYOTTE AU DÉFI DE LA LOGISTIQUE DE L’EAU Publié sur L’Usine Nouvelle, par Henri Saporta, le 16 octobre 2023

Sur fond de crise sanitaire, quelque 300 000 personnes devront être approvisionnées en bouteilles au mois de novembre….

C’est une véritable tarte à la crème de l’emballage et du conditionnement ! Pour mettre fin à la pollution des plastiques, il faudrait tout simplement interdire l’eau en bouteille. Sur fond de polémiques autour de la consigne pour recyclage, la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) prévoit notamment de diviser par deux leur nombre en 2030. Confrontés à une crise de l’eau potable sans précédent et à une épidémie de gastro-entérites préoccupante, les habitants du département de Mayotte ont sans doute d’autres chats à fouetter dans l’immédiat. L’île est en prise directe avec les conséquences du dérèglement climatique, avec des épisodes de sécheresse prolongés et de plus en plus fréquents ou des pluies diluviennes qui rendent l’eau du réseau totalement impropre à la consommation. La période d'accès à l'eau courante

est ainsi réduite, un jour sur trois, à 18 heures au lieu de 24 heures. Une crise sanitaire majeure se prépare !

Devoir de solidarité Avec le dessalement de l’eau de mer et différentes méthodes de purification, la solution est donc de recourir en urgence à l’eau conditionnée. Ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier avait annoncé au début du mois de septembre la distribution gratuite de deux litres d'eau – toutes les bouteilles font-elles un litre ? – par personne et par jour aux personnes fragiles. La mesure ne concernait que 50 000 personnes à l’origine ; toute la population mahoraise devra désormais en

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bénéficier en novembre. Soit quelque 300 000 personnes… En invoquant un « devoir de solidarité » lors de la réunion de crise du 5 octobre, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que « 300 militaires et civils seront déployés à Mayotte pour assurer la logistique de cette distribution ». En résumé, « l’État se dote de tous les moyens pour répondre efficacement et concrètement à cette situation d’urgence hors normes. » Dans sa grande mansuétude, « la Première ministre a décidé que les abonnés au service de l’eau n’auraient pas à payer les factures des mois de septembre à décembre 2023, compte tenu de la dégradation très importante du service rendu au public ».

Packs d’eau Mais l’intendance a beaucoup de mal à suivre… « La distribution de bouteilles d'eau à l'unité engendre des difficultés pour les populations qui doivent en transporter plusieurs. Il faut réfléchir en termes de packs d'eau, ou repenser les emballages », indique Philippe Ramon, directeur général des services de la mairie de Mamoudzou. Députée du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), Estelle Youssouffa renchérit : « C’est un enfer pour les équipes municipales et les personnes qui reçoivent les bouteilles ». « La question du passage à l'unité du pack se pose, mais nos stocks sont en flux tendus. Il faut les étudier pour déterminer si l'on peut passer à cet échelon sans impacter les réserves », répond André Lemierre, au nom du cabinet du préfet de Mayotte, Thierry Suquet. En charge de la mission Eau, Gilles Cantal

réfléchit à « la mise en place d'une base vie pour permettre un renfort considérable de personnel ». La vente est désormais sous haute surveillance avec un encadrement plus strict des prix qui ne doivent pas être supérieurs à ceux de juillet 2023 jusqu'au 15 décembre. « Tous ceux qui ne respecteront pas l'arrêté préfectoral seront sanctionnés », appuie Thierry Suquet. Des sanctions jusqu'à 1 500 euros pour chaque produit soumis à une vente irrégulière sont prévues.

Angle mort Il est désormais acquis que l’accès à l’eau est un enjeu vital dans le monde entier. En France, les alertes sur la qualité sanitaire de l'eau du robinet se multiplient. Symbolisées par le ballet des camions-citernes et des livraisons de palettes de packs d’eau, les pénuries sont désormais régulières dans le sud de la France. Le 30 mars 2023, le président de la République Emmanuel Macron, en déplacement à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), a présenté les grandes lignes du « Plan eau » conçu pour gérer cette précieuse ressource. Emballages Magazine revenait sur cette question complexe mais vitale dans son article « L’eau potable, angle mort de la lutte contre la pollution plastique » de juin 2023. Les économies insulaires constituent en la matière une synthèse de toutes les difficultés. L’île de Mayotte est notamment livrée depuis les ports de Marseille (Bouches-du-Rhône) et du Havre (Seine-Maritime).

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DOSSIER

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CRISE DE L’EAU

LES DROITS ET DEVOIRS DE CHACUN EN CES TEMPS DE CRISE DE L’EAU, C’EST LE QUOTIDIEN DE TOUTE UNE POPULATION QUI EST PERTURBÉ. QUE L’ON SOIT CHEZ SOIT OU AU TRAVAIL, CHACUN DOIT SE DÉBROUILLER POUR S’APPROVISIONNER EN EAU. MAIS LES EMPLOYEURS ET LES DIFFÉRENTS SERVICES DE L’ÉTAT ONT DES OBLIGATIONS ENVERS LES SALARIÉS ET LES HABITANTS DE L’ÎLE. POURTANT, FORCE EST DE CONSTATER QU’ENTRE LA THÉORIE ET LA PRATIQUE, IL Y A UNE DIFFÉRENCE. PLAN ORSEC, POTABILITÉ, DROIT DU TRAVAIL… OÙ EN SOMMES NOUS À MAYOTTE ? RÉPONSE DANS CE DOSSIER.

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DOSSIER

Propos recueillis par Alexis Duclos

INTERVIEW

UN ŒIL D’AUTANT PLUS ATTENTIF SUR LA QUALITÉ DE L’EAU LA PÉNURIE D’EAU QUE VIT ACTUELLEMENT MAYOTTE AMÈNE AUSSI À SE POSER LA QUESTION DE SA POTABILITÉ. A QUOI EST SOUSCRIT L’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ ALORS QUE DES CAS DE NON-CONFORMITÉ ONT ÉTÉ OU SONT EN COURS SUR L’ÎLE (LE DERNIER DANS LE SUD DE L’ÎLE) ? OLIVIER BRAHIC, LE DIRECTEUR, ET ANIL AKBARALY, LE CHEF DU SERVICE SANTÉENVIRONNEMENT, ONT RÉPONDU AUX QUESTIONS DE MAYOTTE HEBDO. Mayotte Hebdo : Comment vous assurezvous de la qualité de l’eau en cette période de crise ? Olivier Brahic : Tout d’abord, la question des contrôles de la qualité de l’eau ne se pose pas uniquement pendant une crise comme celle-ci. Ils se font à deux niveaux, d’abord chez le producteur (la Société mahoraise des eaux, SMAE), et également du côté de l’Agence régionale de Santé. Tout est très encadré du point de vue de la réglementation. On regarde deux éléments en particulier, la bactériologie et la physico-chimie. Trois laboratoires font des analyses, celui du Département de Mayotte qui regarde la bactériologie, un autre à La Réunion pour la physicochimie. Le troisième, dans la Drôme, fait des analyses plus complètes. M.H. : C’est donc pour aller dans ce dernier qu’on vous a aperçu à l’aéroport avec des glacières. O.B. : Oui, d’ailleurs, je voudrais contredire une fakenews. Il ne s’agissait pas d’une eau non-conforme, mais celle produite par la Sécurité civile (N.D.L.R. dans l’unité installée à Chiconi). J’avais prévenu dès le départ que l’ARS ne donnera pas de blancseing, tant que les analyses complètes n’étaient pas faites. Tous les paramètres montrent qu’elle est de bonne qualité. Si j’ai emmené moi-même les prélèvements, c’est aussi parce que j’allais justement à Paris, c’était du pratico-pratique. M.H. : Est-ce que des contrôles sont faits dans les maisons ? Anil Akbaraly : Il y en a plusieurs. Il y en a dans un certain nombre de bassins

d’alimentation, dans les réservoirs de tête, mais également dans le réseau de distribution. Ça peut être chez les abonnés, les établissements publics ou privés. M.H. : A quel type de risques nous sommes confrontés ? À Mayotte, on parle souvent d’entérocoques, de bactéries coliformes, Escherichia coli, voire de manganèse. O.B. : Sur le plan physico-chimique, il n’y pas de problèmes. Aujourd’hui, par exemple, le manganèse reste en-dessous des seuils fixés. Les non-conformités relevées l’ont été pour des bactéries. A.A. : Il y a eu six cas de non-conformité avérés. Depuis septembre, on a doublé le nombre de prélèvements et sur les 203 effectués, 3% n’étaient pas conformes. À titre de comparaison, nous sommes plutôt parmi les bons élèves des départements français, notamment parce qu’on n’a pas de problèmes de nitrates ou de pesticides. M.H. : Quelles démarches faites-vous en cas de non-conformité de l’eau ? O.B. : On alerte tout de suite la préfecture de Mayotte en délimitant le périmètre concerné. On prend des mesures de gestion, notamment demander à la population de faire bouillir l’eau. La SMAE purge le réseau et nous refaisons ensuite des contrôles. M . H . : Q u e l l e s s o n t a u s s i vo s responsabilités en termes de communication ? On a, par exemple, reçu des alertes de non-conformité, puis de fin de non-conformité. Mais on ne

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sait ni pourquoi l’eau n’était pas conforme ni dans quelle mesure elle ne l’était pas. O.B. : On ne cache rien. Les résultats sont envoyés aux maires pour être affichés. Pourquoi on n’indique pas plus d’éléments dans nos communiqués ? C’est une remontée intéressante. En tout cas, ce n’est pas pour cacher quelque chose. M.H. : À qui d’ailleurs devez-vous remonter l’information ? Au collège de Chiconi, lors de la non-conformité relevée début septembre, les cours avaient commencé normalement dans la journée alors que de l’alerte avait été donnée la veille. O.B. : C’est vrai, il y a eu des petits couacs au début, il faut être transparents. Mais dès qu’il y a une alerte, on prévient le rectorat directement et nous envoyons un message au(x) maire(s) concerné(s).

M.H. : La SMAE a l’autorisation de mettre trois fois plus de chlore qu’en métropole. Pour quelle raison ? O.B. : Pour être clair, la limite est de 0,1 gramme de chlore par litre. Dans les départements qui connaissent un climat tropical, elle est souvent à 0,2 g. On a fait le choix, en lien avec la direction générale de la santé, de demander à passer à 0,3 g. Cette quantité permet de faire disparaître les matières organiques. M.H. : Nous avons eu quelques cas de nonconformité, dont le dernier dans le sud de l’île. Est-ce que vous vous attendez à une multiplication à mesure de la crise ? O.B. : Honnêtement, c’est assez difficile à dire. Cette crise est inédite. Évidemment, c’est un scénario qu’on doit avoir en tête.

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa

CODE DU TRAVAIL

CRISE DE L’EAU : CE QU’IL EST POSSIBLE DE FAIRE EN TANT QUE SALARIÉ DE NOMBREUSES QUESTIONS SE POSENT AUTOUR DES DROITS DES SALARIÉS ET DES DEVOIRS DES EMPLOYEURS DURANT CETTE CRISE DE L’EAU. QUI PEUT FAIRE QUOI ? UNE ZONE D’OMBRE PLANE SUR CE SUJET ET CHACUN FAIT AVEC LES MOYENS DU BORD. MAIS QUE DIT LA LOI ? RÉPONSE. « Le code du travail est clair. Il est dit que dans tous les lieux de travail il doit y avoir des toilettes et elles doivent être fournies en eau », lance d’emblée Haoussi Boinahedja, le secrétaire général de la CGT Mayotte. Pourtant, cette règle n’est pas toujours respectée dans le département à cause de la crise hydrique. De plus, selon le syndicaliste la loi a été légèrement modifiée pour le secteur du bâtiment, mais uniquement à Mayotte. « Un arrêté circulaire est sorti au mois de mars et il indique que l’on peut utiliser des toilettes sèches dans le secteur du BTP mais uniquement à Mayotte », affirme-t-il. Cette modification aurait été faite sans prévenir les organisations syndicales. Et la CGT s’en indigne. « C’est passé en catimini et c’est une trahison ! C’est un comportement nocif pour notre île. On voit que l’État prévoit les conséquences de la calamité au lieu d’éviter la calamité », accuse celui qui succède à Salim Nahouda. Ceci étant, les autres secteurs d’activités ne sont pas concernés, ainsi les employés peuvent exercer leur droit de retrait lorsque les conditions d’hygiène ne sont pas rassemblées. « C’est ce que nous disons à nos adhérents parce qu’il y a une mise e n d a n g e r. Logiquement, si les salariés suivaient ce que disent les syndicats, plus personne ne travaillerait à Mayotte », affirme le représentant de la CGT. Mais force est de constater que ce n’est pas le cas, par peur de représailles. Selon la loi, le salarié n’est

« LE SALARIÉ N’EST PAS OBLIGÉ D’ALLER AU TRAVAIL QUAND IL N’Y A PAS D’EAU »

pas obligé d’aller au travail quand il n’y a pas d’eau mais à Mayotte beaucoup ont peur d’être sanctionnés. Et pour le défenseur des droits des employés, tous les syndicats doivent s’unir pour une meilleure protection des travailleurs. « Làdessus il faut que les organisations syndicales s’arment juridiquement. Concernant la CGT, nous sommes dans cette démarche afin de faire face à cette crise. Notre syndicat va porter plainte contre celui qui est censé nous fournir de l’eau. »

QUID DES BOUTEILLES D’EAU Les toilettes sont une chose, mais l’eau à boire en est une autre. Pour pallier au manque d’eau, ou à sa non conformité déclarée par l’Agence régionale de santé par moment, certains employeurs distribuent des bouteilles à leurs salariés. « C’est la moindre des choses. Ils doivent donner 1,5 litres par jour et par personne », souligne Ousseni Balahachi, le secrétaire général de la CFDT Mayotte. Mais cette règle diffère quelque peu encore une fois pour ceux qui travaillent dans le secteur du BTP. « Il est dit que leurs patrons doivent leur donner 2,5 litres et ils ne les ont pas », assure Haoussi Boinahedja. Malgré les efforts, de certaines entreprises ou d'employeurs du service public, la CGT ne décolère pas. Elle estime que les droits des travailleurs ne sont pas respectés. « Le salarié n’est pas obligé d’aller au travail quand il n’y a pas d’eau. Et on ne peut pas lui demander de faire du télétravail parce qu’il n’y a pas d’eau chez lui non plus », assure le secrétaire général de la CGT. Mais le manque à gagner des entreprises est réel. Que faire dans ce cas-là ? « Nous sommes


CRISE DE L’EAU : YOUNOUS OMARJEE RESOLLICITE L’AIDE DE L’EUROPE

en crise, et quand il y a une crise c’est l’État qui prend en charge. Le « quoi qu’il en coûte » qu’a dit le président de la République lors de la crise sanitaire pour la France hexagonale, doit également s’appliquer à Mayotte en ce moment », martèle l’élu de la CGT qui estime que les Mahorais en payent le prix. Les entreprises mahoraises les plus touchées pourront bénéficier des aides de l’État si elles justifient leur perte de chiffre d’affaire. « Le préfet affirme qu’il y a des démarches qui sont mises en place pour que les entreprises soient indemnisées, comme lorsque l’on était en crise de Covid-19 », affirme Ousseni Balahachi qui a rencontré Thierry Suquet il y a quelques jours. Mais il alerte sur les dérives que cela peut entraîner. Il assure qu’à l’époque de la crise sanitaire, certaines entreprises ont perçu les aides mais ne les ont pas versées à leurs salariés alors qu’ils y avaient droit. « Cette fois-ci, je vais aller à la rencontre des salariés et je vais travailler en partenariat avec l’inspection du travail pour connaître toutes les entreprises qui ont reçu de l’aide de l’État et ainsi m’assurer que les employés en bénéficient », indique le représentant de la CFDT Mayotte.

Député européen, Younous Omarjee (La France insoumise) est intervenu, ce mardi, lors d’une séance la Commission européenne, à propos de la crise de l'eau à Mayotte. Il y demande notamment si la France fait bien tout son possible pour que les fonds européens puissent servir à l’achat de bouteilles d’eau. « Qui accepterait, ici en Europe, de se voir privé d’eau deux jours sur trois ? Et dans les maigres heures où l’eau coule du robinet, une eau marron, impropre à la consommation. Qui accepterait cela ? Cette réalité incroyable est celle de Mayotte, région ultrapériphérique la plus pauvre de l’Union européenne mais aussi territoire d’un pays, la France, deuxième puissance économique la plus riche de toute de toute l’Union européenne. Cette réalité mes chers collègues résulte certes des conditions climatiques nées d’une sécheresse historique, c’est indéniable, mais elle dit aussi l’imprévoyance et la mauvaise gestion des fonds européens par l’État. Car des investissements sur le long terme auraient dû être réalisés et terminés… Ils le ne sont pas », déplore-t-il. La Commission européenne s'était dite « favorable » à l'utilisation des fonds européens pour la distribution gratuite d'eau potable à Mayotte, en septembre, selon le parlementaire originaire de La Réunion. Ce dernier a rappelé l’idée, devant ses collègues européens, demandant si l’État français avait entrepris quelques démarches pour la mettre en œuvre. « A présent, pour répondre à l’urgence et à la souffrance des Mahorais, notre Commission Regi a mis sur la table une proposition : l’utilisation des reliquats du FEAD pour l’acquisition et la distribution gratuite de bouteilles d’eau à la population. La Commission peut-elle nous dire si la France a retenu cette piste ? Partout en Europe, et il en va de même pour les populations roms, les citoyens européens doivent avoir un accès à l’eau potable sauf à continuer à être traiter comme des populations marginalisées », fait-il valoir.


DOSSIER

Marine Gachet

SCOLAIRE

L’OBLIGATION DU RECTORAT EST D’ASSURER UNE SCOLARITÉ « NORMALE » AUX ÉLÈVES DE MAYOTTE LES ÉCOLES NE SONT PAS ÉPARGNÉES PAR LA CRISE HYDRIQUE. SI LA RESPONSABILITÉ DE L’EAU N’EST PLUS CELLE DU RECTORAT DEPUIS QUE LE PRÉFET A PRIS EN CHARGE L’AUTORITÉ SUR L’ENSEMBLE DES SERVICES PUBLICS POUR LA GESTION DE LA CRISE DE L’EAU, L’OBJECTIF DU RECTORAT RESTE D’ASSURER LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE. Si une partie des établissements scolaires est raccordée au chemin de l’eau, il n’empêche que l’ensemble des écoles subit de plein fouet la crise actuelle. Depuis la rentrée, plusieurs établissements se sont retrouvés en manque d’eau potable, comme lorsque l’Agence régionale de santé (ARS) a communiqué sur plusieurs non-conformités de l’eau. Cela avait conduit un certain nombre de collèges et

« NOUS AVONS REÇU UNE SUBVENTION POUR INVESTIR, EN PARTIE, DANS DU PRÉVENTIF » de lycées dans le secteur de Mamoudzou à fermer pendant plusieurs jours et les élèves à devoir venir avec une gourde préalablement remplie chez eux. Le rectorat a l’obligation de fournir un accès à l’eau et à de l’eau potable aux élèves ainsi qu’au personnel. Mais face à

« IL FAUT QU’ON AIT UNE RUPTURE SCOLAIRE LA MOINS IMPORTANTE POSSIBLE » la crise hydrique, la responsabilité de l’eau n’est plus la sienne depuis que le préfet de Mayotte a pris en charge l’autorité sur l’ensemble des services publics dans ce domaine. « Notre objectif est d’assurer l’accueil des élèves. […] Il faut qu’on ait une rupture scolaire la moins importante possible, mais en même temps, il ne faut pas qu’on fasse n’importe quoi, c’est-à-dire qu’il ne faut pas qu’on crée de foyer épidémique. Pour cela, il faut qu’on ait un minimum d’eau sanitaire pour pouvoir fonctionner et c’est l’enjeu de la crise », détaille le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic. Les solutions pour remédier au manque d’eau potable dans les établissements scolaires, décidées dans l’urgence, ne font pas toujours l’unanimité. Ainsi, la distribution d’eau potable en sachet

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Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte.

« NOTRE OBJECTIF CONSISTE À TOUT FAIRE POUR ACCUEILLIR LES ÉLÈVES DANS DES CONDITIONS LES PLUS NORMALES » au collège de M’gombani le 2 octobre n’avait pas convaincu une partie des enseignants et des élèves, relevant le goût de javel de l’eau et l’impact environnemental de son contenant, d’après les informations de nos confrères de Mayotte la 1ère. Un fonctionnement normal à la rentrée Pour assurer la continuité pédagogique et éviter un fonctionnement dit « dégradé », c’est-à-dire une fermeture prématurée des établissements scolaires, le rectorat et la préfecture sont en train de travailler sur la logistique nécessaire pour, qu’à partir de la rentrée, il soit possible de distribuer de l’eau potable

en cas de non-conformité sur le chemin de l’eau. « Nous travaillons pour être en capacité de distribuer de l’eau en bouteille ou en jerrican pour remplir les gourdes que nous avons distribuées aux élèves », précise Jacques Mikulovic. Un autre objectif consiste à densifier le volume de cuves dans les établissements. Pour l’instant, un fonctionnement normal de l’activité scolaire est prévu pour la rentrée, malgré la situation qui ne s’arrange pas sur l’île. « Notre objectif est celui de la préfecture, qui consiste à tout faire pour accueillir les élèves dans des conditions les plus normales possible », insiste le recteur. Néanmoins, l’éventualité de fonctionner de manière dégradée n’est pas exclue et sera considérée selon l’évolution de la situation. Le personnel des établissements doit aussi avoir accès à de l’eau potable. Le rectorat assure en prendre compte. « Nous avons reçu une subvention pour investir, en partie, dans du préventif, c’est-à-dire du gel hydroalcoolique mais aussi l’achat de bouteilles d’eau ou de fontaines atmosphériques pour la salle des professeurs, afin que les conditions soient réunies pour permettre l’accueil des personnels et des élèves », assure Jacques Mikulovic. En effet, le ministère de l’Éducation nationale a versé en septembre une subvention d’un million d’euros au rectorat de Mayotte afin de faire face à la crise de l’eau.

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DOSSIER

Marine Gachet

PLAN ORSEC

EST-CE QU’UN PLAN ORSEC EAU POTABLE EXISTE À MAYOTTE ? C’EST UNE DEMANDE RÉCURRENTE DES ÉLUS MAHORAIS, DONT LE DÉPUTÉ MANSOUR KAMARDINE, L’ACTIVATION À MAYOTTE DU PLAN ORSEC EAU POTABLE, UNE SORTE DE MODE D’EMPLOI À ADOPTER EN CAS DE CRISE. SI JAMAIS PERSONNE NE L’A VU SUR L’ÎLE, ALORS QUE C’EST UNE OBLIGATION LÉGALE DEPUIS 2020, LA PRÉFECTURE DE MAYOTTE ASSURE « QU’IL EXISTE DEPUIS DES ANNÉES ». consommation ou dans le cadre d’une rupture d’approvisionnement. Il peut ne concerner qu’une partie du département où il est déclenché, voire se restreindre à l’échelle d’une seule commune.

QUI L’A RENDU OBLIGATOIRE DEPUIS 2020 ? Une instruction ministérielle de 2017 a été prise spécifiquement pour l’eau potable. Selon elle, « chaque préfet de département met en place ou actualise son volet Orsec Eau potable dans le cadre de l’Orsec Retap Réseaux, en fonction des nécessités de la planification territoriale, et au plus tard pour le 31 décembre 2020 ». Un peu plus loin, il est ajouté que « ce plan Orsec Eau potable devrait utilement être complété par des plans d’alerte aux pollutions accidentelles des ressources en eau, et des plans de secours en cas de rupture de la fourniture par les réseaux publics, élaborés à l’échelle des collectivités en charge de l’alimentation en eau ».

À QUOI SERT UN PLAN ORSEC EAU POTABLE ? Signifiant « Organisation de la réponse de sécurité civile », le plan Orsec est un mode d’emploi de la crise. Il en existe partout en France et il diffère les catastrophes naturelles. Il y en a pour les tempêtes, les inondations ou les éruptions volcaniques, chaque préfecture étant amené à se préparer à toute éventualité et à adopter des mesures en conséquence. Celui pour l’eau potable peut-être déclenché en cas d’eau devenue impropre à la

CONCRÈTEMENT, QU’EST-CE QU’ON PEUT Y TROUVER ? Évidemment, les mesures sont graduées en fonction de l’intensité de la crise. Dans le cas de l’eau potable et outre le qui fait quoi, il y est listé quels risques peuvent entraîner des problèmes de distribution, quels moyens techniques peuvent être mis en place pour produire de l’eau potable ou encore à qui en priorité doit-on distribuer gratuitement de l’eau. Mais ça peut aller beaucoup plus loin. Par exemple, l’instruction ministérielle évoque la possibilité d’une évacuation de la population vers une zone d’accueil « face à une pénurie prolongée d’eau destinée à

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la consommation humaine, et en l’absence de possibilités de mise en œuvre durable de mesure alternative ».

POURQUOI LES PARLEMENTAIRES DEMANDENT SON DÉCLENCHEMENT ?

MAYOTTE A-T-ELLE UN TEL PLAN ?

Les députés mahorais, Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, ont demandé à plusieurs reprises que le plan Orsec eau potable soit appliqué à Mayotte, au vu de la situation actuelle. Le 25 septembre, par exemple, le parlementaire sadois avait réagi à l’activation de l’article 27 de la loi de programmation du ministère de l’Intérieur (qui donne davantage de pouvoirs au préfet de Mayotte) et la création d’une mission d’enquête pour la mobilisation du fonds de secours agricole. Estimant que ce n’était pas suffisant, il avait demandé le recours à l’Orsec. « Seule une mobilisation de crise tous azimuts de l’État au niveau central sera à même protéger de la population de l’assoiffement. Le préfet ne pourra rien sans la participation, au niveau national, de la sécurité civile, de l’armée, de la marine à minima. Le temps n’est plus depuis longtemps à la tergiversation. Il est désormais celui de l’action massive, immédiate et résolue », martelait-il.

C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Des départements français, comme l’Ain, ont choisi de rendre public le document. Ce n’est pas le cas à Mayotte. Il n’a pas été non plus été annoncé qu’un tel plan soit mis en œuvre pour répondre à la crise de l’eau qui touche actuellement le territoire. Pourtant, d’autres départements d’outre-mer l’ont déjà fait. En septembre 2022, l’Orsec eau potable avait été activé en Guadeloupe par l’ex-ministre Jean-François Carenco, à la suite de la tempête Fiona. Lors de la sécheresse de 2022 en métropole, des départements comme le Lot-et-Garonne ou le Tarn avaient aussi eu recours au plan Orsec eau potable. Interrogée sur l’existence de celui-ci localement, la préfecture de Mayotte répond qu’elle « a bien rédigé le plan Orsec. Il existe depuis des années et est régulièrement à jour ». Alors que nous avons demandé pourquoi il n’est ni rendu public ni activé en cette période de crise, nous n’avons pas eu de réponses.

Une demande qui reste lettre morte à ce jour et qui pousse toujours à s’interroger sur l’existence ou non à Mayotte d’un tel plan.

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TRIBUNE LIBRE

L’HONNEUR DE LA FRANCE COMMANDE DE RÉPONDRE À LA CRISE À MAYOTTE AURÉLIEN PRADIÉ, DÉPUTÉ DU LOT, PIERRE- HENRI DUMONT, DÉPUTÉ DU PAS-DE-CALAIS, RAPHAËL SCHELLENBERGER, DÉPUTÉ DU HAUT-RHIN ET MANSOUR KAMARDINE, DÉPUTÉ DE MAYOTTE, SIGNENT UNE TRIBUNE DANS LAQUELLE ILS CONSIDÈRENT QUE LA CRISE DE L'ACCÈS À L'EAU POTABLE À MAYOTTE « COMMANDE QUE LA FRANCE CONSIDÈRE ENFIN LES MAHORAIS POUR CE QU’ILS SONT, DES FRANÇAIS VIVANT EN FRANCE ! » Mayotte, département fran.ais d’Outremer situé à l’entrée nord du canal de Mozambique, fait la Une de l’actualité.

Actuellement, une crise de l’accès à l’eau potable jamais vécue de mémoire d’homme place nos compatriotes mahorais dans une situation d’urgence sanitaire, économique et humanitaire absolue. L’eau courante est arrivée dans les villages de Mayotte au début des années 1990, grâce à la loi de

programmation Outre-mer de 1988 voulue par Jacques Chirac. Quelques années seulement après la départementalisation de 2012, la crise de l’eau est devenue récurrente et s’amplifie d’année en année depuis 2016, la sécheresse actuelle ne faisant que révéler l’état d’abandon du 101e département français. Avec 50 % d’usagers de l’eau de plus que la population légale, en raison d’une absence de contrôle des frontières, le blocage de la construction de la troisième retenue d’eau collinaire par les services de l’Etat en 2018, la dilapidation de millions d’euros versés à une multinationale pour un dessalement d’eau de mer demeuré théorique, c’est bien la puissance publique qui porte la principale responsabilité de la situation. Au XXIe siècle, dans un département français, 400 000 habitants sont privés deux jours sur trois – trois jours sur quatre prochainement – d’un bien universel et vital : l’eau ! Pour bien mesurer la réalité de la situation de nos compatriotes du canal de Mozambique et comprendre comment nous avons pu en arriver là, nous nous sommes rendus sur place mi-septembre. Ce fut un choc ! 400 000 Mahorais sont privés deux jours sur trois d’un bien universel et vital : l’eau ! Derrière la splendeur de Mayotte et la beauté de son lagon – l’un des plus beaux du monde – des bidonvilles par dizaines, une déforestation massive, le massacre de la biodiversité, une délinquance et une

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violence issues d’une immigration hors de contrôle, des infrastructures toutes sous-dimensionnées, un système de santé indigent, une ETducation nationale débordée, une pauvreté sans égal dans un territoire de l’espace européen et des dispositifs sociaux totalement discriminatoires vis-à-vis des normes nationales appliquées dans tous les autres départements français ! Pourtant, depuis près de deux-cents ans, les Mahorais n’ont eu de cesse de marquer leur attachement indéfectible à la France. Protectorat en 1841, colonie dès 1843, territoire d’Outre-mer en 1946, collectivité territoriale d’Outre-mer en 1976, collectivité départementale en 2001, et puis, enfin, département depuis 2011. Le chemin du maintien de Mayotte dans la France fut long. Son intégration à la République nécessita une détermination sans faille de nos compatriotes mahorais qui, contre vents et marées, par leur unique volonté, ont décidé de faire corps avec la France, d’intégrer la nation et de l’aimer. Ac l’heure où des tensions centrifuges, avec leurs cortèges de velléités indépendantistes, traversent l’ensemble des territoires ultramarins, à l’heure des revendications autonomistes de certaines régions de

métropole, en Corse et sur le territoire continental européen de notre pays, un bout de France situé à 9 000 kilomètres de Paris clame sa fierté d’être français. Cette détermination oblige la France. Alors que dans de nombreuses régions du monde francophone, la France est boutée à Mayotte, entre Afrique et Madagascar. La Marseillaise. est clamée avec force et le drapeau tricolore pavoise toutes les manifestations publiques. Mayotte souffre d’un sous-développement historique de ses infrastructures collectives, de sous-développement économique et d’une inégalité sociale inacceptable. Quant aux services de base à la population, ils sont déficients, qu’il s’agisse de l’accès à l’eau, à l’électricité, à la salubrité publique, à la santé et à l’éducation. Cette situation indigne de la République commande que la France considère enfin les Mahorais pour ce qu’ils sont, des Fran.ais vivant en France ! Mayotte peut être une formidable plateforme de l’influence économique et culturelle de la France et de l’Europe dans le sud- ouest de l’océan Indien. Les Mahorais ne rêvent que de cela ! Transformons leur rêve en réalité. Cela se fera au plus grand bénéfice de la force de la République et de la grandeur de la France.

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UNE ÎLE EN TRAVAUX

Agnès Jouanique

AMÉNAGEMENT

LA RÉSIDENCE JEUNES ACTIFS À KAWÉNI, UN NOUVEAU CONCEPT POUR L’HABITAT LE COMITÉ TERRITORIAL D’ACTION LOGEMENT À MAYOTTE A TENU SA CONVENTION ANNUELLE, CE MARDI MATIN, AU LYCÉE DES LUMIÈRES DE KAWÉNI. CE TEMPS FORT ÉTAIT ÉGALEMENT L’OCCASION POUR L’OPÉRATEUR DE LOGEMENTS ABORDABLES AL’MA DE POSER LA PREMIÈRE PIERRE DE SA RÉSIDENCE DE JEUNES ACTIFS CONSTRUITE À KAWÉNI.

Implantée le long de la route nationale, la première résidence de jeunes actifs d’Action Logement Mayotte (Al’Ma) proposera trente-trois appartements. Ce mardi matin, la pose de la première pierre a marqué le lancement de ce chantier, attendu pour le premier semestre 2025. « Cette opération sera la première d’une longue série au service des territoires, des entreprises et des salariés », annonce Carla Baltus, présidente du conseil d’administration d’Al’Ma, la branche mahoraise du groupe Action Logement.

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Lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt « Engagés pour la qualité du logement de demain », cette résidence propose un concept d’habitat durable réplicable. Cela traduit en actes l’engagement d’Action Logement de renforcer le lien emploi-logement sur le territoire, « afin de participer au développement social économique de Mayotte, grâce à des logements de qualité, durables et abordables », complète Carla Baltus. DES LOGEMENTS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS Construite au cœur du poumon économique de Kawéni, cette future résidence de logements locatifs abordables a été conçue en concertation avec un panel de jeunes pour répondre à leurs aspirations, en partenariat avec la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), la Ville de Mamoudzou et le Centre de recherche sur l’habitat. « Aujourd’hui, quand on a moins de 30 ans à Mayotte, trouver un logement près de son lieu de travail ou de formation est assimilé à un parcours du combattant », reconnait Antoine Tava, vice-président du conseil d’administration d’Al’Ma. Dans ce contexte, l’opérateur de logements s’attache à répondre aux besoins des jeunes actifs. Le projet social développé dès la conception entend favoriser le vivreensemble et l’insertion professionnelle des jeunes, notamment à travers l’implantation d’espaces de co-living et de services en pied d’immeuble. Ce projet sera « une opération écologique, respectueuse de l'environnement et en même temps très contemporaine, qui anticipe les mobilités du futur », admet le vice-président. DES DÉBATS ET UN PARTENARIAT AVEC L’EPFAM Dans un second temps, s’est tenue dans l’amphithéâtre du lycée des Lumières, la convention annuelle du comité territorial d’Action Logement à Mayotte. Ce rendez-vous annuel s’inscrit dans un contexte territorial où les enjeux du développement de l’offre de logement abordable occupent une place majeure et interrogent collectivement les acteurs de la vie économique du territoire. Ainsi, deux tables rondes ont réuni élus, acteurs économiques et sociaux autour des thèmes « s’engager pour le développement du territoire, la jeunesse et l’accès à l’emploi » et « s’engager pour l’amélioration des conditions de vie et la décarbonation du logement à Mayotte ». En clôture, l’opérateur Al’Ma et l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte ont signé une convention de partenariat. En effet, le groupe Action Logement, représenté par Al’Ma, et l’Epfam ont signé un partenariat pour la vente préférentielle de terrains aménagés pour la construction de logements.

1- Ce mardi matin, la pose de la première pierre de la résidence de jeunes actifs d’Al’Ma a eu lieu à Kawéni.

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

LA BELLE DU JOUR (4/10) AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. La quatrième nouvelle de La Belle du jour (1996) s’intitule « ‘Les Combattants de l’ignorance’ ». Ce titre, qui renvoie, pour un francophone, à quelque chose de l’ordre de l’idéal des Lumières, est une périphrase pour désigner les instituteurs : « En fait, je ne sais pas au juste pourquoi je t’envoie tous ces papiers. Peut-être bien parce que je ressens comme un besoin pressant d’immortaliser mon action ; je m’explique : depuis trois ans, le Directeur de l’Enseignement de Misaire a eu la bonne idée de faire le tour de l’île au début de ch a q u e a n n é e s c o l a i r e p o u r d é b a t t r e avec les instituteurs des problèmes de l’enseignement primaire. ‘Inutile de te dire, mon cher, qu’avec le courage légendaire des Misairieux, aucun instituteur n’a encore oser affronter le risque de l’anéantissement – devant ce patron tout puissant et implacable – afin que le martyr dont [sic] souffrent ces ‘combattants de l’ignorance’ soit connu de tous ici. » (p. 79-80) Le lecteur découvre que la nouvelle se déroule dans un ailleurs utopique, ou plutôt dystopique, c’est-à-dire une utopie négative. Il s’agit du pays de Misaire ; derrière ce nom, l’oreille francophone aura reconnu le pays de Misère, qui devient ici le chiffre de Mayotte. Comme souvent chez Abdou Salam Baco, le héros est un individu solitaire qui entend s’élever contre l’injustice et, comme souvent chez l’auteur, l’écrit se met en abyme car la nouvelle contient d’autres textes. Dans le cas présent, il s’agit de parler de l’enseignement à Misaire, plus

précisément dans le primaire. On peut supposer que le narrateur fait partie des instituteurs, catégorie qu’il définit comme celle des combattants de l’ignorance. Mais il s’avère que l’ignorance des élèves n’est pas le seul ennemi ; il y a aussi la puissance et l’implacabilité du Directeur de l’Enseignement qui fait le tour de l’île au début de chaque année scolaire pour recueillir des doléances que ses interlocuteurs n’osent formuler. Le propos de la nouvelle nous semble s’éclaircir si on lui appose le prisme de la situation coloniale. En effet, la tournée du Directeur de l’Enseignement peut rappeler celle du colon et le personnage de la nouvelle est appelé patron, souvent déformé en patiro à Mayotte et renvoyant aussi au colon. E n f i n , l e p e r s o n n ag e re ç o i t d e u x attributs pertinents pour un colon : la puissance et l’absence de miséricorde. M a i s l a n o u ve l l e n e c r i t i q u e p a s seulement, de façon univoque, ceux qui sont aux commandes, et tout le monde en prend pour son grade : « Ayant remarqué un certain laisser-aller chez nombre de mes collègues, dû aux innombrables difficultés que nous avons à surmonter dans notre métier chaque jour que le bon Dieu fait, et jugeant de plus en plus précaire ma propre existence, j’ai décidé cette année de crever l’abcès qui mûrissait en moi depuis huit ans, et par la même occasion affronter [sic] ce risque de l’anéantissement tant redouté par mes collègues. » (p. 80)

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De bas en haut de l’échelle sociale, le corps enseignant n’est pas exempt de défauts. On comprend que la misère n’est pas une autorisation au laxisme et que le personnage va décider d’affronter son supérieur hiérarchique. La fin de la nouvelle relie les différents fils de la trame. On découvre notamment que le protagoniste appelé Msaïdié s’adresse, dans ses lettres, à un écrivain : « Msaïdié s’était résolu à solliciter mes ‘talents’ d’écrivain parce que, comme pour beaucoup d’autres compatriotes, mon nom Steve N’gouroué, était parvenu à ses oreilles tel un phénomène surgi d’outre-tombe. Un écrivain, à Misaire, qui parle de la vie des Misaireux. Tout cela résonnait comme une fausse note dans une partition musicale solidement composée. Les Misaireux se sentaient fiers, étaient fiers de ce personnage qui faisait honneur au pays ; mais les Misaireux méconnaissaient, voire ignoraient les œuvres de l’écrivain. L’écriture, la lecture, la culture littéraire, un mal nécessaire à Misaire ? Steve N’gouroué ? Ah oui, ce fou qui se sert des mots comme un gladiateur se servait d’un glaive. Un fou furieusement lucide. » (p. 89) Le centre d’intérêt de la nouvelle est donc d’ordre intellectuel : un instituteur a p r i o r i o rg a n i q u e d e m a n d e à u n écrivain critique de le défendre, à tout le moins de relayer son histoire. Derrière Steve N’gouroué se cache sans doute un avatar d’Abdou Salam Baco, amateur de Steve Biko. Et l’auteur de Mayotte de sans doute reprendre à son compte la définition littéraire suivante : « Un écrivain, à Misaire, qui parle de la vie des Misaireux »… Christophe Cosker

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AVIS DE MARCHÉ - SERVICES

DIRECTIVE 2014/24/UE Section I : Pouvoir adjudicateur I.1) NOM ET ADRESSES Communauté de Communes du Sud (976), Contact : Ancienne Mairie de Bandrélé, 43, rue Mkoumaféjou, 97660 Bandrélé, FRANCE. Tél. : +33 269622744. Courriel : contact@ccsud.yt. Code NUTS : FRY50. Adresse(s) internet : Adresse principale :http://www.ccsud.yt Adresse du profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr I.2) PROCÉDURE CONJOINTE I.3) COMMUNICATION Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https:// www.marches-securises.fr/ Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s). Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Par voie électronique à l'adresse : https://www.marches-securises.fr/ I.4) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR Autorité régionale ou locale I.5) ACTIVITÉ PRINCIPALE Services généraux des administrations publiques Section II : Objet II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ II.1.1) Intitulé : MARCHE DE MAITRISE D'OEUVRE RELATIF A L'AMENAGEMENT DU FRONT DE MER DE MASTARA II.1.2) Code CPV principal 79311000 II.1.3) Type de marché Services II.1.4) Description succincte MARCHE DE MAITRISE D ' O E U V R E R E L AT I F A L'AMENAGEMENT DU FRONT DE MER DE MASTARA II.1.5) Valeur totale estimée Valeur estimée hors TVA : 3000000 euros. II.1.6) Informations sur les lots Division en lots : non II.2) DESCRIPTION II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 79311000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Boulevard

Mastara commune de Bouéni. II.2.4) Description des prestations La communauté de commune du Sud compétente en matière d’aménagement du territoire, de développement du tourisme, et de l’économie lance le projet d’aménagement du front de mer de Mastara. II.2.5) Critères d'attribution Prix : 50% Qualité Valeur technique : 50% II.2.6) Valeur estimée II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 30 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : non II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques Les offres doivent être présentées sous la forme de catalogues électroniques ou inclure un catalogue électronique : non II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : non II.2.14) Informations complémentaires Le critère 2 Valeur technique 50.0 est scindé en sous critères comme suit 2.1-Liste des références similaires de moins de 5 ans 20.0 2.2-Note de compréhension du programme, Connaissance du site et de ses contraintes.10.0 2.3-Méthodologie d’exécution des différents éléments de missions.30.0 2.4-Organisation et moyens : 40.0 Section III : Renseignements d'ordre juridique, économique, financier et technique III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION III.1.1) Habilitation à exercer l'activité professionnelle, y compris exigences relatives à l'inscription au registre du commerce ou de la profession III.1.2) Capacité économique et financière Liste et description succincte des critères de sélection : - Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles - Déclaration appropriée de banques ou preuve d'une assurance pour les risques professionnels III.1.3) Capacité technique et

professionnelle Liste et description succincte des critères de sélection, indication des informations et documents requis : - Liste des principales prestations effectuées au cours des trois dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire. - Déclaration indiquant l'outillage, le matériel et l'équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation du contrat. - Déclaration indiquant les effectifs moyens annuels du candidat et l'importance du personnel d'encadrement pour chacune des trois dernières années. - Indication des titres d'études et professionnels de l'opérateur économique et/ou des cadres de l'entreprise, et notamment des responsables de prestation de services ou de conduite des travaux de même nature que celle du contrat III.1.5) Informations sur les marchés réservés Marché réservé : non III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ III.2.1) Informations relatives à la profession III.2.2) Conditions particulières d'exécution III.2.3) Informations sur les membres du personnel responsables de l'exécution du marché Obligation d'indiquer les noms et qualifications professionnelles des membres du personnel chargés de l'exécution du marché III.2.4) Marché éligible au MPS La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifié sur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure IV.1) DESCRIPTION IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte IV.1.3) Information sur l'accordcadre ou le système d'acquisition dynamique IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions ou d'offres durant la négociation ou le dialogue IV.1.5) Information sur la négociation IV.1.6) Enchère électronique IV.1.8) Marché couvert par l'accord sur les marchés publics (AMP) : non IV.2) RENSEIGNEMENTS D'ORDRE ADMINISTRATIF IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Vendredi 17 novembre 2023 - 10:00 IV.2.3) Date d'envoi des invitations

à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l'offre ou la demande de participation français. IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en mois : 5 (à compter de la date limite de réception des offres). IV.2.7) Modalités d'ouverture des offres Date : vendredi 17 novembre 2023 - 12:00 Lieu : CCSUD. Section VI : Renseignements complémentaires VI.1) RENOUVELLEMENT Il s'agit d'un marché renouvelable : non VI.2) INFORMATIONS SUR LES ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES La facturation en ligne sera utilisée Le paiement en ligne sera utilisé VI.3) I N F O R M AT I O N S COMPLÉMENTAIRES Les prestations sont divisées en 3 tranches : - TF tranche Ferme Etudes et Travaux : Tranche 1 zone voulés et stationnement _ Etude globale d’aménagement y compris les missions complémentaires et une première tranche des travaux (estimation travaux 1 200 000 € HT). - TO001 Tranche Optionnelle 1 zone ludique et baignade surveillée _ Les études ACT, EXE,DET, OPC, AOR correspondant à une deuxième tranche des travaux (Estimation travaux 1 000 000,00 € HT) - TO002 Tranche Optionnelle 2 Parcours de santé, renaturation mangrove, formalisation cimetière et prolongement sentier littoral _ Les études ACT, EXE, DET, OPC, AOR correspondant à une troisième tranche des travaux (estimation travaux 800 000,00 € HT) VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours Tribunal Administratif Les Hauts des Jardins du Collège , 97600 MAMOUDZOU MAYOTTE. Tél. +33 269611856. E-mail : greffe.ta-mayotte@juradm.fr. Fax +33 269611862. Adresse internet : http:// mayotte.tribunal-administratif.fr/. VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation VI.4.3) Introduction des recours VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l'introduction des recours VI.5) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS : 11 octobre 2023

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AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE

GIPEAM M. Adrachi VELOU - Directeur par intérim 8 Rue de l'Hôpital 97600 Mamoudzou web : https://www.marches-publics. info SIRET 13002956400015 Groupement de commandes : Non L'avis implique un marché public Objet : Refonte de l infrastructure système informatique du groupement d'intérêt public Type de marché : Services Procédure : Procédure adaptée ouverte Technique d'achat : Sans objet Durée : 120 mois. Description : le GIPEAM est situé dans la commune de Tsingoni depuis son installation le GIPEAM bénéficie de l'environnement SI de la préfecture. En effet, les ressources informatiques notamment les dossiers partagées sont hébergées sur les infrastructures serveurs à la préfecture. l' accès aux données se fait par VPN. La politique sécuritaires mie en place par le ministère de l'intérieur, les latences liées à la connexion internet, devienne des contraintes pour les collaborateurs du GIP qui perdent en productivité. La structure dispose également d'autres applications métiers en lignes et accessible en web. par conséquent , il est impératif que le gip se dote d'une infrastructure de réseau performant, sécurité et autonome capable de répondre aux évolutions des enjeux de métiers de la structure sur plusieurs années Classification CPV : Principale : 72514200 - Services de gestion d'installations pour le développement de systèmes informatiques Forme du marché : Prestation divisée

en lots : non Les variantes sont exigées :Non Conditions de participation Justifications à produire quant aux qualités et capacités du candidat : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Liste et description succincte des conditions : - Copie du ou des jugements prononcés, si le candidat est en redressement judiciaire. - Si le candidat est établi en France, une déclaration sur l'honneur du candidat justifiant que le travail est effectué par des salariés employés régulièrement au regard des articles L. 1221-10, L. 3243-2 et R. 3243-1 du code du travail (dans le cas où le candidat emploie des salariés, conformément à l'article D. 8222-53° du code du travail) - Formulaire DC1, Lettre de candidature _ Habilitation du mandataire par ses co-traitants. (disponible à l'adresse suivante : http://www.economie.gouv.fr/daj/ formulaires-declaration-du-candidat) - Formulaire DC2, Déclaration du candidat individuel ou du membre du groupement. (disponible à l'adresse suivante : http://www.economie.gouv.fr/daj/ formulaires-declaration-du-candidat) - Si l'attributaire est établi en France, les attestations et certificats délivrés par les administrations et organismes compétents prouvant qu'il a satisfait à ses obligations fiscales et sociales ou un état annuel des certificats reçus Capacité économique et financière : Liste et description succincte des critères de sélection, indication des informations et documents requis : - Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les fournitures, services ou travaux objet du marché, réalisés au cours des trois derniers exercices disponibles.

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- Déclaration appropriée de banques ou preuve d'une assurance pour les risques professionnels. - Bilans ou extraits de bilans, concernant les trois dernières années, des opérateurs économiques pour lesquels l'établissement des bilans est obligatoire en vertu de la loi. Référence professionnelle et capacité technique : Liste et description succincte des critères de sélection, indication des informations et documents requis : - Déclaration indiquant les effectifs moyens annuels du candidat et l'importance du personnel d'encadrement pour chacune des trois dernières années. - Présentation d'une liste des principales fournitures ou des principaux services effectués au cours des trois dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire public ou privé. - Présentation d'une liste des travaux exécutés au cours des cinq dernières années, appuyée d'attestations de bonne exécution pour les travaux les plus importants. - Indication des titres d'études et professionnels des cadres de l'entreprise et notamment des responsables de prestation de services ou de conduite des travaux de même nature que celle du marché. - Déclaration indiquant l'outillage, le matériel et l'équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation de marchés de même nature. - En matière de fournitures et services, une description de l'équipement technique, des mesures employées par l'opérateur économique pour s'assurer de la qualité et des moyens d'étude et de recherche de son entreprise. - Certificats de qualifications professionnelles. La preuve de la capacité du candidat peut être apportée par tout moyen,

notamment par des certificats d'identité professionnelle ou des références de travaux attestant de la compétence de l'opérateur économique à réaliser la prestation pour laquelle il se porte candidat - Certificats établis par des services chargés du contrôle de la qualité et habilités à attester la conformité des fournitures par des références à certaines spécifications techniques. Il est accepté d'autres preuves de mesures équivalentes de garantie de la qualité produites par le candidat, si celui-ci n'a pas accès à ces certificats ou n'a aucune possibilité de les obtenir dans les délais fixés Réduction du nombre de candidats : Non La consultation comporte des tranches : Non Possibilité d'attribution sans négociation : Non Visite obligatoire : Non Critères d'attribution : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges (règlement de la consultation, lettre d'invitation ou document descriptif). L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui Présentation des offres par catalogue électronique : Autorisée Remise des offres : 02/11/23 à 16h00 heure locale de l'acheteur au plus tard, (soit le 02/11/23 à 14h00 heure de Paris au plus tard.) Envoi à la publication le : 17/10/23 Les dépôts de plis doivent être impérativement remis par voie dématérialisée. Pour retrouver cet avis intégral, accéder au DCE, poser des questions à l'acheteur, déposer un pli, allez sur https://www.marches-publics.info

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Couverture :

Crise de l'eau

Journalistes Raïnat Aliloiffa Alexis Duclos Saïd Issouf Agnès Jouanique Marine Gachet Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0125 Y 95067 Site internet www.mayottehebdo.com

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