Fonds dâinvestissement
MARS 2023
MARC BAERTZ «âMettre une valeur sur
les portefeuillesâ»
AYMERIC DE SERESIN
«âNotre prioritĂ© est de verdir les immeublesâ»
CAMILLE THOMMES
«âIl faut revoir la taxe dâabonnementâ»
OLIVIER PORTENSEIGNE «âRĂ©duire les frictions et les coĂ»ts liĂ©s Ă la distributionâ»
STĂPHANE PESCH
«âLe modĂšle de crĂ©ation de valeur du private equity est intactâ»
LAURENT TERNISIEN
«Mieux vaut investir dans un fonds quâacheter un appartementâ»
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2022
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directeur de la publication
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BenoĂźt Theunissen
rédacteur en chef print
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secrétaire de rédaction
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mise en page
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La relĂšve arrive
Lâindustrie des fonds a Ă©tĂ© incontestablement lâune des victimes collatĂ©rales du retour des tensions gĂ©opolitiques en Europe, de la fiĂšvre inflationniste et des resserrements de politique monĂ©taire. PremiĂšres victimesâ: les marchĂ©s des actions et des obligations. Les pertes sont sans appel. Sur un portefeuille mixte de 60â% dâactions et de 40â% dâobligations, le rendement annuel moyen Ă©tait de -17â% entre janvier et octobre 2022, a calculĂ© J. P. Morgan AM...
Touchant en plein cĆur la confiance des investisseurs, les performances nĂ©gatives des marchĂ©s ont provoquĂ© une vague massive de rachats des parts dĂ©tenues dans les fonds. De la sorte, les fonds communs de placement et ETF europĂ©ens ont connu un flux nĂ©gatif de 250 milliards de dollars lâannĂ©e derniĂšre, indique J.P. Morgan AM. Les actifs sous gestion au Luxembourg, domicile naturel des fonds, ont quant Ă eux reculĂ© de prĂšs de 14â% en lâespace dâun an. Le constat est glaçant.
Cependant, le tableau ne serait pas complet si lâon omettait de jeter un coup dâĆil du cĂŽtĂ© des fonds classĂ©s comme durables qui, pour leur part, ont connu un afflux dâau moins 49 milliards sur la mĂȘme pĂ©riode. Une tendance dont la Place ne peut que tirer avantage, puisquâenviron un tiers des actifs gĂ©rĂ©s par des fonds durables en Europe se trouvent au Luxembourg.
ce magazineâ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recyclerâ!
Mais ce nâest pas tout. De nouvelles sources de croissance apparaissent dans les actifs privĂ©s. TrĂȘve de mots. Les chiffres du marchĂ© luxembourgeois parlent dâeux-mĂȘmesâ: 45â% de croissance pour les fonds de dette, 30â% pour les fonds de private equity, et 26â% pour les fonds immobiliers. Autant de vecteurs neufs de dĂ©veloppement pour lâindustrie des fonds alors que les analystes sâattendent Ă ce que les marchĂ©s boursiers ne puissent pas tenir toute lâannĂ©e des performances aussi positives que celles connues depuis janvier. Câest sans compter sur le fait que les causes des performances nĂ©gatives de 2022 sont encore bel et bien une rĂ©alitĂ©.
Auteur BENOĂT THEUNISSEN
Tous droits rĂ©servĂ©s. Toute reproduction, ou traduction, intĂ©grale ou partielle, est strictement interdite sans lâautorisation Ă©crite dĂ©livrĂ©e au prĂ©alable par lâĂ©diteur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderneââą is used under licence by MM Publishing and Media SA. â ISSN 2354-4619 natureO f ce com DE-261- YACEBD Please recycle. Vous avez fini de lire
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 3 Ădito
#Futur
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06 RADAR
Les actifs sous gestion en recul
10 STĂPHANE PESCH
«âLe modĂšle de crĂ©ation de valeur du private equity est intactâ»
16 VUE DE MARCHĂ
La prudence reste de mise
18 CAMILLE THOMMES
«âIl faut revoir la taxe dâabonnementâ» â
26 Dossier
Un nouveau vecteur de croissance
28 Ă CONNAĂTRE
Cinq véhicules à suivre
30 RĂGIME SPĂCIAL Ălargir la boĂźte Ă outils pour les Reif
32 LEXIQUE Parlez-vous Reifâ?
34 LAURENT TERNISIEN
«âMieux vaut investir dans un fonds quâacheter un appartementâ»
40 GESTION
Face aux crises, les Reif et lâenjeu de la gestion de la liquiditĂ©
42 RADIOSCOPIE
Au Luxembourg, les fonds immobiliers sâĂ©rigent sur de solides fondations
44 AYMERIC DE SĂRĂSIN
«âNotre prioritĂ© est de verdir les immeublesâ»
â
48 TRANSACTIONS
Les fonds immobiliers ont souffert en 2022 â
50 MARC BAERTZ
«âMettre une valeur sur les portefeuillesâ»
56 INSTRUMENT Eltif, vĂ©hicule de choix des actifs illiquidesâ?
58 OLIVIER PORTENSEIGNE
«âRĂ©duire les frictions et les coĂ»ts liĂ©s Ă la distributionâ»
â
64 RĂGLEMENTATION
Lâagenda 2023
66 CRYPTOMONNAIE
Crypto winterâ: aprĂšs la pluie, le beau temps
Photos Guy Wolff, Romain Gamba
p.ââ34 Laurent Ternisien, CEO Luxembourg et chief client officer de BNP Paribas Real Estate Investment Management, aborde les perspectives du marchĂ© immobilier.
p.ââ18
Camille Thommes, directeur gĂ©nĂ©ral de lâAlfi, partage son analyse quant Ă lâavenir des fonds dâinvestissement sur la Place.
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MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 5 Fonds dâinvestissement Mars 2023
Les actifs sous gestion en recul
Au fil de lâannĂ©e 2022, le volume dâactifs sous gestion dans des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg a considĂ©rablement fondu, passant de 5.859,5 milliards dâeuros en dĂ©cembre 2021 Ă 5.028,4 milliards dâeuros en dĂ©cembre 2022. Cela reprĂ©sente un recul consĂ©quent de 831,1 milliards dâeuros (-14,18â%) liĂ© Ă la grande incertitude Ă lâĂ©chelle des marchĂ©s, Ă lâinflation et aux mesures prises par les banques centrales pour enrayer cette derniĂšre.
1 0 2 3 4 5 6 1999 2007 2009 2015 2001 2017 2019 2003 2023 2005 2011 2013 2021 2022 Total des actifs (en milliards dâeuros) 5.859 5.028 Source CSSF 6 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 RADAR
Auteur SĂBASTIEN LAMBOTTE
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Silke Bernard, responsable mondiale de la pratique des fonds dâinvestissement chez Linklaters, prĂ©sentait les inconvĂ©nients de lâancien rĂ©gime de lâEltif, le 9 fĂ©vrier 2023, Ă lâoccasion dâun webinaire organisĂ© par la LPEA.
Le 31 juillet 2022, Enrique Sacau, CEO de Kneip, soulignait lâimportance de la qualitĂ© des donnĂ©es de fonds.
3 ACTIFS PRIVĂS
Le 17 janvier 2023, Lize Griffiths, partner et real estate leader chez Deloitte Luxembourg, notait lâintĂ©rĂȘt des investisseurs retail les plus fortunĂ©s pour les marchĂ©s privĂ©s.
«âLe
4 CONJONCTURE
des sociétés de gestion est
au marchĂ© puisque le modĂšle dâaffaires, câest de facturer les clients sur la base des actifs.â»
Dans les colonnes du magazine Paperjam de fĂ©vrier 2023, Jeanne Duvoux, directrice gĂ©nĂ©rale dâAmundi Luxembourg, analysait les consĂ©quences des marchĂ©s baissiers.
5 INNOVATION
Marie BriĂšre, head of investor intelligence & academic partnerships chez Amundi Institute, dĂ©crivait, le 7 fĂ©vrier 2023, les conclusions dâune Ă©tude sur lâintĂ©gration de lâintelligence artificielle Ă la gestion de portefeuille.
SĂ©lectionnĂ© par BENOĂT THEUNISSEN
Ristretto #Citations
Photos Romain Gamba (archives), Mike Zenari (archives), Deloitte Luxembourg, Matic Zorman, Magali Delporte
cours
trÚs corrélé
«âNous avons dĂ©montrĂ© que les marchĂ©s rĂ©agissent davantage aux nouvelles relatives Ă de la prospective.â»
«âLa tendance Ă la dĂ©mocratisation des actifs privĂ©s sâaccentue.â»
2 DONNĂES DE FONDS
«âNous sommes obsĂ©dĂ©s par le fait de nous assurer que ce qui est diffusĂ© est correct et cohĂ©rent.â»
1 ĂVOLUTION RĂGLEMENTAIRE
«âUn Eltif Ă©tait considĂ©rĂ© comme nâĂ©tant pas attractif, ni pour les investisseurs, ni pour les investisseurs de dĂ©tail, ni pour les distributeurs. CâĂ©tait donc un gros problĂšme.â»
8 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
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«âLe modĂšle de crĂ©ation de valeur du private equity est intactâ»
Alors que lâĂ©conomie est appelĂ©e Ă ralentir, les acteurs du private equity apprĂ©hendent la conjoncture avec une certaine «âsĂ©rĂ©nitĂ©â».
Comme lâexplique StĂ©phane Pesch, CEO de la LPEA, si les levĂ©es de fonds sont actuellement moins importantes, lâattention se porte sur le renforcement de la valeur des actifs en portefeuille.
Photo GUY WOLFF Interview SĂBASTIEN LAMBOTTE
10 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation StĂ©phane Pesch
Stéphane Pesch, CEO de la Luxembourg
Private Equity & Venture Capital Association.
En matiĂšre de private equity, comment sâest renforcĂ© lâĂ©cosystĂšme luxembourgeois ces derniĂšres annĂ©esâ?
Les grands acteurs du private equity positionnent dĂ©sormais leurs AIFM (alternative investment fund managers ) au Luxembourg, profitant de vĂ©hicules comme les limited partnerships (LP) ou les reserved alternative investment funds (Raif). Ce que viennent chercher les acteurs, câest avant tout une plateforme stable et performante qui offre la possibilitĂ© de distribuer des produits, voire de lever des fonds Ă travers lâEurope. Mais ils trouvent ici bien plus quâune boĂźte Ă outils et un passeport associĂ© aux vĂ©hicules quâils y Ă©tablissent. Nous sommes parvenus Ă dĂ©velopper un ensemble de services au niveau du middle office sur lesquels peuvent sâappuyer les gestionnaires dâactifs. De la gestion des risques aux enjeux de conformitĂ© en passant par les fonctions de valorisation des actifs, le Luxembourg dispose dorĂ©navant dâune expertise qui rĂ©pond Ă de nombreux besoins des gestionnaires, qui recrutent et fortifient ainsi leurs Ă©quipes locales.
Quelles pourraient ĂȘtre les rĂ©percussions des dĂ©cisions prises par les banques centrales, dans lâoptique de faire baisser lâinflation, sans oublier lâincertitude Ă©conomique du moment, sur lâinvestissement dans le private equityâ?
La conjoncture actuelle est moins propice au lancement de nouveaux vĂ©hicules et Ă la levĂ©e de fonds. Cela nâempĂȘche cependant pas les gestionnaires de dĂ©jĂ planifier, malgrĂ© certains dĂ©lais Ă prĂ©voir, les prochains fonds qui seront lancĂ©s cette annĂ©e. Lâincertitude Ă©conomique actuelle invite les investisseurs Ă la prudence et Ă temporiser. Le contexte ne remet pas pour autant en cause les stratĂ©gies et les dĂ©marches dâinvestissement dĂ©jĂ engagĂ©es, bien au contraire. Comme vous le savez, lâinvestissement dans le private equity sâenvisage Ă travers des approches Ă long terme, suivant des stratĂ©gies de crĂ©ation de valeur dĂ©finies par des pointures de la finance, de lâentrepreneuriat et de lâexcellence opĂ©rationnelle. Dans la situation actuelle, qui nâest pas forcĂ©ment idĂ©ale en ce qui concerne la valorisation des actifs dans le
cadre dâune stratĂ©gie de sortie, les gestionnaires vont se concentrer sur la gestion de leur portefeuille existant, en cherchant Ă renforcer la valeur Ă terme des sociĂ©tĂ©s dĂ©tenues oĂč Ă en intĂ©grer de nouvelles au sein de leur portefeuille.
LâidĂ©e de dĂ©mocratiser lâaccĂšs Ă lâinvestissement dans le private equity est rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ©e. Voyez-vous le marchĂ© Ă©voluer dans cette directionâ?
Câest lâune des voies poursuivies avec la nouvelle mouture de lâEltif ou encore les fonds de type Partie II, qui Ă©mergent de nouveau au Luxembourg. Il y a une opportunitĂ©, Ă travers ces Ă©volutions, de parvenir Ă sâadresser Ă une communautĂ© plus large dâinvestisseurs. Toutefois, il faut relativiser. Je ne pense pas que ces investissements seront accessibles Ă tous les particuliers. Le ticket dâentrĂ©e moyen, aprĂšs une dĂ©mocratisation progressive via ces produits spĂ©cifiques, pourrait sâĂ©tablir autour de 25.000 euros, comme rĂ©cemment vu dans le marchĂ©, voire au-delĂ . Nous ne sommes pas encore dans une telle logique dâindustrialisation. Et les dĂ©fis en matiĂšre de dĂ©mocratisation, considĂ©rant le fonctionnement des fonds de private equity, sont encore nombreux et exigeront de procĂ©der Ă des adaptations.
Quels sont les grands enjeux qui attendent les acteurs du private equity au Luxembourgâ?
La rĂ©glementation relative Ă la finance durable constitue un dĂ©fi et une opportunitĂ© majeure pour les annĂ©es Ă venir. Comme pour tous les investissements, les gestionnaires sont appelĂ©s Ă composer avec les critĂšres environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance. Si les dĂ©marches ESG sont, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, plutĂŽt bien apprĂ©hendĂ©es par les sociĂ©tĂ©s de gestion elles-mĂȘmes, câest au niveau des entreprises dans lesquelles elles investissent que câest plus difficile. Il faudra accompagner les sociĂ©tĂ©s cibles vis-Ă -vis des enjeux de transition, dâune part, afin quâelles parviennent Ă rendre compte de leurs impacts environnementaux et sociaux, et dâautre part, pour les aider Ă les minimiser.
509 MILLIARDS DâEUROS
Selon le dernier AIFM Reporting Dashboard, Ă©tabli par la CSSF (situation au 31/12/2021), 509 milliards dâeuros dâactifs sont gĂ©rĂ©s au dĂ©part du Luxembourg par des acteurs du private equity. En outre, cet indicateur nâinclut pas les investissements dans la dette privĂ©e, Ă©valuĂ©s par une rĂ©cente Ă©tude menĂ©e par KPMG pour lâAlfi, Ă 267,8 milliards dâeuros (source et mĂ©thodologie diffĂ©rentes).
Le Luxembourg sâest positionnĂ© comme un domicile de premier choix pour ces actifs en Europe et 18 des 20 principaux acteurs mondiaux dans le domaine du private equity gĂšrent des investissements dans le monde entier y compris grĂące Ă leurs structures luxembourgeoises.
«âLâincertitude Ă©conomique actuelle invite les investisseurs Ă la prudence et Ă temporiser.â»
12 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation StĂ©phane Pesch
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Amid increasing complexity in the fund industry, BIL Asset Services (BAS) provides clients with a comprehensive asset services solution, state Alain Bastin and Oliver Benner.
Launched to coincide with the adoption of the Alternative Investment Funds Managers Directive, BIL Manage Invest (BMI) has been proposing tailormade solutions for fund projects since 2013. It continues to benefit from a global
offering within BIL Asset Services and has seen a strong increase in demand in recent years for value-added services.
Alain Bastin, CEO of BIL Manage Invest, and Oliver Benner, Head of Strategic Development BIL Asset
Photo
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Fund services
14 FONDS DâINVESTISSEMENT MARS 2023
Oliver Benner, Head of Strategic Development BIL Asset Services and Alain Bastin, CEO of BIL Manage Invest
Services, talk about their successful business model.
BMI was launched 10 years ago, which was when the AIFMD came into effect. How has it grown and evolved since then?
ALAIN BASTIN We launched the company from scratch and since then we have seen our assets under management (AuM) grow significantly.
Our business model is quite unique in its market segment. BMI is a management company that operates as a third-party provider, backed by the strength of a major banking group. This model, combined with our strong portfolio management capabilities, offers many opportunities for synergies across the group, especially in the case of entrepreneurial projects.
OLIVER BENNER We are highly satisfied with the development and the tremendous success of BMI. Our ambition is to continue growing the business and
expanding it with a selected range of clients. We want to keep our tailored boutique approach which ensures a high level of flexibility for our clientâs needs.
What kinds of clients are you looking for?
ALAIN BASTIN We are aiming for quality over quantity. Today, we have around 30Â clients, mainly from Europe. The next phase will involve development in Asia, which is, of course, a strategic region for us, with Legend Holdings as BIL Groupâs main shareholder.
OLIVER BENNER We offer our services to asset managers, pension funds, insurance companies, family offices and UHNWIs. By having a boutique approach, we focus on clients looking for tailor-made solutions and long-term partnerships. We experience an increasing demand for our services as the market concentration continues.
And what differentiates BIL Asset Services from your competitors?
OLIVER BENNER The core of BIL Asset Services is our AIFM and depositary services. Central administration services are offered by selected preferred partners. As a universal bank, BIL links these core fund services with additional
services and products such as bridge financing, global custody, treasury management or wealth management solutions. This combination of services is a unique strength and competitive edge of BIL Group which creates true added value for our clients.
ALAIN BASTIN For me, there are two key factors that differentiate BMI. Firstly, the ManCo market today is being driven more and more by private equity players who are looking to make big volumes and sell in three years with a high profitability. We donât have the same goal; we have a long-term vision. Secondly, if you look at ManCos within banks, most of them delegate portfolio management externally. We have strong portfolio management capabilities, thatâs why weâre able to target entrepreneurs and specific projects that are outside the sweet spot of other banks.
How important is the name and reputation of Banque Internationale Ă Luxembourg?
ALAIN BASTIN For me, the name and the stability are key. The most important thing is the branding. And we can see how it is important during discussions with prospects.
OLIVER BENNER Founded in 1856, BIL is the oldest multibusiness bank in the Grand Duchy. The brand is known throughout the country for retail, private, corporate and institutional banking. Our goal is for BIL Asset Services to be equally associated with BIL Group in the near future.
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BIL Asset Services offers its clients looking for robust governance by creating a fund a comprehensive and fully-fledged solution.
We have a vast knowledge of traditional and alternative investments, such as PE, RE, private debt and fund of funds. BIL offers an attractive range of additional products and services: bridge financing, treasury management & global custody, banking services to GPs and SPVs, execution and brokerage.
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BRAND VOICE
âBy having a boutique approach, we focus on clients looking for tailor-made solutions and long-term partnerships.â
Oliver Benner Head of Strategic Development BIL Asset Services
â We are aiming for quality over quantity.ââ
Alain Bastin CEO BIL Manage Invest
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MARS 2023 FONDS DâINVESTISSEMENT 15
La prudence reste de mise
Si le scĂ©nario du pire peut ĂȘtre Ă©vitĂ© dâun point de vue macroĂ©conomique, lâincertitude rĂšgne encore en 2023. MalgrĂ© le rebond des marchĂ©s financiers depuis janvier, leur capacitĂ© Ă surperformer tout au long de lâannĂ©e reste sujette Ă caution.
Comme il est de tradition vers la fin de chaque annĂ©e, les gestionnaires dâactifs prĂ©sentent leurs prĂ©visions pour lâannĂ©e suivante. Pour sa part, le 15 dĂ©cembre 2022, J.P. Morgan AM avait donnĂ© rendez-vous Ă ses partenaires luxembourgeois pour leur prĂ©senter ses perspectives dâinvestissement. «âNotre scĂ©nario de base prĂ©voit que les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es entreront dans une lĂ©gĂšre rĂ©cession en 2023â», sâexprimait alors Vincent Juvyns, executive director et global market strategist au sein du gestionnaire dâactifs.
Les prĂ©visions ont-elles changĂ© depuis lorsâ? «âLe message donnĂ© en dĂ©cembre reste dâapplicationâ», confirme Vincent Juvyns. Sâattendant Ă un recul de la croissance, sans pour autant «âĂȘtre catastrophiqueâ», il observe que les chiffres du quatriĂšme trimestre de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente sont positifs un peu partout dans le monde, y compris en Europe. «âPour lâheure, il nâest donc pas question de rĂ©cession. Elle peut toujours arriver, mais le consensus tablait sur une contraction de la croissance aux Q4 2022 et Q1 2023.â» La patience reste donc de mise avant de crier victoire.
Fin 2022, lâexpert de J.P. Morgan AM partait du principe que lâinflation allait finir par se normaliser en 2023. «âNous constations dĂ©jĂ quâun pic de lâinflation Ă©tait passĂ© aux Ătats-Unis. Entre-temps,
nous pouvons considĂ©rer que ce pic est dĂ©passĂ© en Europeâ», affirme-t-il Ă prĂ©sent.
Le rebond des marchés
Si les surprises positives vont bon train, tant du cĂŽtĂ© de la croissance que de lâinflation, «ânous sommes dans un contexte relativement favorableâ», explique Vincent Juvyns, notant que les marchĂ©s avaient dĂ©jĂ augmentĂ© en Europe et en Chine en dĂ©cembre 2022 et quâils ont bien performĂ© depuis le dĂ©but de cette annĂ©e. Prenant lâexemple des marchĂ©s des obligations souveraines, il relĂšve des rendements entre 3â% et 3,5â%.
AprĂšs de forts vents contraires en 2022, les marchĂ©s des actions semblent, quant Ă eux, dĂ©sormais ĂȘtre portĂ©s par un vent arriĂšre. Ă un point tel que «âles performances des marchĂ©s des actions sont allĂ©es un peu trop vite, interpelle Vincent Juvyns. Certains marchĂ©s, notamment la Chine ou lâEurope, affichent des performances qui atteignent parfois 10â%. On ne va pas pouvoir tenir ce rythme toute lâannĂ©e.â» Il est par consĂ©quent attendu que le rythme de progression ralentisse.
Le rebond des marchĂ©s en ce dĂ©but dâannĂ©e nâest cependant pas surprenant, au regard de la rĂ©ouverture «âplus francheâ» de lâĂ©conomie chinoise et de lâhiver doux qui relĂąche lĂ©gĂšrement la pression sur
VINCENT JUVYNS Executive director & global market strategist J.P. Morgan AM
«âLa croissance est faible, mais elle tient.
J.P.
16 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Lâinflation baisse et le taux de chĂŽmage reste bas.â»
Photo
Morgan AM
Auteur BENOĂT THEUNISSEN
VUE DE MARCHĂ
les prix de lâĂ©nergie. Ce qui a permis, du coup, Ă la dynamique inflationniste de ralentir. «âIl est certain que les bonnes nouvelles sur une croissance plus rĂ©siliente et une inflation qui baisse plus rapidement sont venues soutenir lâoptimisme des marchĂ©sâ», confirme Vincent Juvyns.
La performance des marchĂ©s nâest peutĂȘtre pas Ă©tonnante, mais sa rapiditĂ© ne laisse pas les prĂ©visionnistes de marbre. La reprise «âtrop rapideâ» de ce dĂ©but dâannĂ©e augmente dĂšs lors le risque de prises de bĂ©nĂ©fices Ă un moment, en raison soit de rĂ©sultats dĂ©cevants, soit dâincidents imprĂ©vus dus Ă lâenvironnement fragile actuel. «âLes marchĂ©s ont pris conscience maintenant quâon ne se dirige pas vers la catastrophe Ă©conomique qui Ă©tait annoncĂ©e. Le spectre dâune rĂ©cession dure et dâune crise Ă©nergĂ©tique sâĂ©loigne quelque peu. Par contre, il faut garder Ă lâesprit quâon fait toujours face Ă un conflit gĂ©opolitique, une vĂ©ritable Ă©pĂ©e de DamoclĂšs.â» Ă cela, il faut ajouter que de nombreux rĂ©sultats dâentreprises se trouvent sous pression.
Les marchés obligataires
Les conditions macroéconomiques, combinées à la reprise des marchés, devraient en revanche promettre une année positive
pour les actifs sous gestion dans lâindustrie de lâasset management. «âCâest une certitude dans la mesure oĂč il existe des opportunitĂ©s dans Ă peu prĂšs toutes les classes dâactifsâ», commente Vincent Juvyns. AprĂšs une dĂ©convenue, tant au niveau des performances que des actifs sous gestion dans les fonds, «âen termes de flux, il y a matiĂšre Ă ce que les investisseurs reviennent sur les marchĂ©sâ», juge lâexecutive director. Outre les marchĂ©s des actions qui attirent de nouvelles souscriptions, il constate que le cash est Ă nouveau devenu attractif, avec les encours des fonds monĂ©taires qui augmentent significativement, et que les marchĂ©s obligataires redeviennent attractifs. MalgrĂ© tout, un ralentissement conjoncturel se trouve Ă lâhorizon. Vincent Juvyns appelle donc Ă la prudence sur les segments les plus spĂ©culatifs, tels que la dette dâentreprise et la dette Ă haut rendement. Quoi quâil en soit, la situation est propice Ă un retour sur les marchĂ©s des investisseurs Ă long terme.
Selon les analyses de J.P. Morgan AM, les actifs des fonds communs et des ETF européens ont reculé de 250 milliards de dollars en 2022, frappés par les performances des marchés financiers.
LâĂšre des fonds ESG
Les vents contraires macroĂ©conomiques ajoutĂ©s au resserrement de la politique monĂ©taire en Europe ont largement affectĂ© les rendements sur titres en 2022. Sur un portefeuille composĂ© Ă 60â% dâactions et Ă 40â% dâobligations, le rendement annuel moyen Ă©tait dâenviron -17â% entre le 1er janvier et le 11 novembre 2022, selon les calculs de J.P. Morgan AM. Les rendements annuels de ce type de portefeuille Ă©taient pourtant de +10â% en 2021 et +14â% en 2020. Les rendements offerts par les marchĂ©s ont, par consĂ©quent, amenĂ© les investisseurs Ă opĂ©rer de nombreuses rĂ©demptions de leurs avoirs dans les fonds. Ce sont ainsi 250 milliards de dollars qui
seraient sortis des fonds communs de placement et des ETF europĂ©ens lâannĂ©e derniĂšre. Force est toutefois de constater que les fonds qui ont connu les plus grands volumes de rĂ©demptions sont ceux qui ne sont pas classĂ©s comme durables, les fonds Article 6 et Article 8, selon la catĂ©gorisation de la Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR). Pour leur part, les fonds Article 8 plus et Article 9, qui investissent respectivement partiellement et entiĂšrement dans des actifs durables, ont connu des flux positifs de souscriptions. «âEn 2022, câest la classe dâactifs ESG qui a Ă©tĂ© la catĂ©gorie la plus plĂ©biscitĂ©e. Câest dâailleurs la seule qui a enregistrĂ© des flux positifs, alors que
le marchĂ© Ă©tait en flux nĂ©gatifsâ», confirme Vincent Juvyns. Ă la fin octobre 2022, environ 13 milliards de dollars avaient dĂ©jĂ affluĂ© depuis le dĂ©but de lâannĂ©e dans les fonds Article 8 plus, et prĂšs de 36 milliards de dollars dans les fonds Article 9. Dans cet afflux positif de souscriptions dans les fonds durables, certains perçoivent les premiers effets des exigences de transparence imposĂ©es par la SFDR et la prise en compte des critĂšres de durabilitĂ© des investisseurs au travers de Mifid II. Pour autant, la tendance Ă la canalisation des flux financiers vers les actifs ESG nâest pas neuve, Ă en croire les observations de J.P. Morgan AM. Sur les trois derniĂšres annĂ©es, les
fonds spĂ©cialisĂ©s dans les green bonds ont affichĂ© une hausse de 52â% de leurs actifs sous gestionâ; les fonds obligataires classĂ©s Article 9 ont enregistrĂ© une croissance de 47â%â; et les fonds obligataires Article 8 plus ont connu une hausse de 29â%.
Lâaugmentation des actifs gĂ©rĂ©s par les fonds durables reste cependant encore marginale par rapport aux investissements massifs requis par la transition Ă©nergĂ©tique, estimĂ©s par J.P. Morgan AM Ă 5.000 milliards de dollars annuels dâici 2030 pour atteindre le «ânet zĂ©roâ» dâici 2050.
Ces investissements sâĂ©levaient Ă prĂšs de 1.200 milliards de dollars en 2022, contre 1.000 milliards en 2015.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 17 Fonds dâČinvestissement
250
«âIl faut revoir la taxe dâabonnementâ»
Lâindustrie des fonds a Ă©tĂ© touchĂ©e par une forte vague de rachats en 2022, mais dĂ©gage de nouvelles zones de croissance grĂące aux actifs privĂ©s et aux investissements durables.
Camille Thommes, directeur gĂ©nĂ©ral de lâAlfi, Ă©voque les enjeux de la compĂ©titivitĂ© du secteur.
GUY WOLFF Interview BENOĂT THEUNISSEN
Photo
18 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Camille Thommes
Camille Thommes souligne le poids des fonds dans lâĂ©conomie.
En 2022, les actifs des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg ont reculĂ© de prĂšs de 14â%. Comment interprĂ©ter ce reculâ?
Le secteur avait connu une croissance sans prĂ©cĂ©dent au cours des derniĂšres annĂ©es jusquâen mars 2022, notamment grĂące Ă lâĂ©volution positive des marchĂ©s financiers et lâabondance de liquiditĂ©s. La donne a ensuite changĂ© autour de mars 2022. Ă la suite de la guerre en Ukraine, lâindustrie des fonds est entrĂ©e dans une pĂ©riode dâincertitude avec une volatilitĂ© des marchĂ©s financiers. Nous avons Ă©galement enregistrĂ© une hausse des taux dâintĂ©rĂȘt et une inflation Ă©levĂ©e que beaucoup dâentre nous nâont pas connues pendant de longues annĂ©es, combinĂ©es Ă des craintes de rĂ©cession. Tous ces Ă©lĂ©ments ont eu un impact sur les marchĂ©s et, par consĂ©quent, sur les actifs des fonds. Il est donc clair que le Luxembourg, en tant que place financiĂšre internationale, nâest pas Ă lâabri de tels dĂ©veloppements. Il en a rĂ©sultĂ© un recul des actifs dont une grande partie revient aux effets nĂ©gatifs des marchĂ©s financiers.
Y a-t-il une corrĂ©lation entre les rendements des fonds et les volumes des actifs sous gestionâ?
La pression sur les marges et les coĂ»ts pour les gestionnaires ne cesse de croĂźtre dans un environnement qui est volatil. Ils font face Ă une situation de fluctuation des marchĂ©s qui les oblige Ă rĂ©duire leurs coĂ»ts et Ă prendre des dĂ©cisions difficiles quant aux investissements Ă rĂ©aliser. Lâenvironnement actuel a Ă©videmment un impact sur les actifs sous gestion, et donc, en corollaire, sur les chiffres dâaffaires et les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par les gestionnaires. Ces aspects ont toute leur importance pour un secteur qui opĂšre dans un environnement international trĂšs compĂ©titif, oĂč la maĂźtrise des coĂ»ts est essentielle pour rester attrayant.
Les marchĂ©s financiers tĂ©moignent dâun certain rebond depuis le dĂ©but de lâannĂ©e. Le recul des actifs sous gestion ne serait-il que temporaireâ?
La volatilitĂ© reste dâactualitĂ©. De lâavis de certains Ă©conomistes, nous pouvons nous attendre Ă une dĂ©tente autour du
troisiĂšme trimestre de cette annĂ©e, couplĂ©e Ă une stabilisation des taux dâintĂ©rĂȘt en Europe. Ăvidemment, nous souhaitons que ça reparte, mais lâincertitude reste de mise.
La majoritĂ© des fonds Ă ne pas connaĂźtre dâafflux nĂ©gatif sont ceux qui sont classĂ©s comme ESG. Comment interprĂ©ter ce phĂ©nomĂšneâ?
Il y a tout simplement un intĂ©rĂȘt grandissant de la part des investisseurs institutionnels et de dĂ©tail Ă placer leur argent dans des produits dont lâobjectif est dâinvestir dans des sociĂ©tĂ©s durables et sensibles au changement climatique. Il y a une prise de conscience. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la finance durable a pour vocation de devenir un processus essentiel pour les acteurs de la gestion collective. Pour leur part, les entreprises sont engagĂ©es pour atteindre le net zĂ©ro carbone dâici 2050.
Câest Ă la fois vital pour la planĂšte, mais cela reprĂ©sente aussi une multitude dâopportunitĂ©s pour les gestionnaires. Par consĂ©quent, lâoffre de capital alignĂ© sur le climat de la part des clients institutionnels et privĂ©s devrait continuer Ă augmenter.
Est-ce que la demande ne va cependant pas plus vite que lâoffre en matiĂšre dâESGâ?
Oui, dans un certain sens. Lâunivers des entreprises dâinvestissement qui peuvent ĂȘtre purement considĂ©rĂ©es comme vertes est assez rĂ©duit. Nous nous trouvons dans une pĂ©riode de transition oĂč, dâune part, les entreprises sont obligĂ©es, Ă partir de cette annĂ©e, de divulguer les donnĂ©es sur le degrĂ© de durabilitĂ© dans leurs activitĂ©s industrielles et, dâautre part, les gestionnaires de fonds doivent prendre en compte ces donnĂ©es pour en informer de maniĂšre adĂ©quate leurs clients. Cette transition prendra plusieurs annĂ©es.
Les gestionnaires dâactifs sont-ils suffisamment outillĂ©s pour faire face Ă cette transitionâ?
La charge de travail liĂ©e Ă lâimpact de la mise en conformitĂ© pour lâindustrie est trĂšs lourde. Il y a aussi un manque de disponibilitĂ© des donnĂ©es pour sâassurer que les investissements rĂ©pondent aux critĂšres requis. Non seulement il y a un manque
«âNous avons besoin de personnes hautement qualifiĂ©es.â»
20 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Camille Thommes
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de donnĂ©es fiables, mais aussi des incohĂ©rences dans les donnĂ©es. Le retard dans la disponibilitĂ© des donnĂ©es, voire parfois lâabsence de donnĂ©es, sâexplique parce que les sociĂ©tĂ©s visĂ©es dans lesquelles les gestionnaires investissent ne fournissent que depuis peu ces informations. Ce nâest donc pas intentionnel si les gestionnaires produisent des reportings oĂč, aprĂšs coup, il sâavĂšre quâil y a une part de non-durabilitĂ© dans lâinvestissement choisi. Ce nâest pas dans lâintention des acteurs de faire de maniĂšre dĂ©libĂ©rĂ©e du greenwashing, car cela commence Ă avoir un impact notable sur leur rĂ©putation.
Au-delĂ des produits ESG, les clients ont portĂ© une attention particuliĂšre aux actifs privĂ©s en 2022. Sâagit-il Ă prĂ©sent dâune tendance lourde qui va sâaffirmer en 2023 ou dâun effet de modeâ?
Je ne dirais pas que câest un effet de mode. Avec lâentrĂ©e en vigueur de la directive AIFM qui rĂ©glemente les gestionnaires de produits alternatifs ou privĂ©s, lâintĂ©rĂȘt est Ă©norme. Il reste continu, de sorte que les actifs alternatifs sont effectivement devenus le deuxiĂšme pilier de notre industrie. Les perspectives de croissance Ă moyen et long terme restent intĂ©ressantes. Nous avons aussi assistĂ© Ă une montĂ©e en puissance de vĂ©hicules sur les classes dâactifs privĂ©s au Luxembourg au cours des derniĂšres annĂ©es. Nous observons que les fonds immobiliers ont connu une croissance de 26â%, les fonds de private equity de 30â%, les fonds de dette de 45â%. Au Luxembourg, nous avons saisi cette opportunitĂ© depuis quelques annĂ©es en modernisant notre cadre rĂ©glementaire, notamment par lâintroduction du Raif, qui a connu un succĂšs fulgurant. Nous avons aussi créé la structure de sociĂ©tĂ©s en commandite, en lâoccurrence les limited partnerships, des vĂ©hicules qui rĂ©pondent spĂ©cifiquement aux besoins des gestionnaires de fonds alternatifs. Cet ajout Ă lâarsenal rĂ©glementaire a Ă©tĂ© un facteur dĂ©terminant dans la forte progression de ce segment au Luxembourg.
La pĂ©nurie de talents ne risque-t-elle pas de porter prĂ©judice au succĂšs futur de lâindustrie locale des fondsâ?
UN STATUT INCONTESTĂ
Selon les donnĂ©es de lâAlfi, en dĂ©cembre 2021, le Luxembourg maintenait son statut de principal domicile des fonds en Europe, avec 26,8â% des parts de marchĂ©, devant lâIrlande (18,6â%) et lâAllemagne (13,3â%). Rien que pour les sicav, le pays accueille 35,5â% des actifs gĂ©rĂ©s par ce type de fonds. Sur le plan de la finance durable, le Grand-DuchĂ© garde son statut de leader, avec environ un tiers des actifs gĂ©rĂ©s par les fonds durables en Europe qui y sont domiciliĂ©s. Ce qui positionne le Luxembourg en champion mondial, Ă©tant donnĂ© que lâEurope dĂ©tient 83â% des actifs nets des fonds durables mondiaux.
La pĂ©nurie de talents est un phĂ©nomĂšne qui touche aussi dâautres centres financiers. Au Luxembourg, lâacquisition de talents est essentielle pour pĂ©renniser le succĂšs, mais aussi maintenir la compĂ©titivitĂ©. Nous avons besoin de personnes hautement qualifiĂ©es et de profils qui sont adaptĂ©s aux prioritĂ©s de demain. Il y a un constat unanime, tant de la part du secteur privĂ© que des pouvoirs publics, que nous devons collectivement doubler les efforts pour promouvoir les activitĂ©s de notre secteur auprĂšs des futurs talents.
La digitalisation est souvent prĂ©sentĂ©e comme une partie de la solution. Quâen pensez-vousâ?
En ce qui concerne la digitalisation, de nombreux efforts ont Ă©tĂ© faits, Ă lâinstar de la crĂ©ation de la Lhoft. On essaie dâattirer des fintech au Luxembourg, car elles y trouvent un terrain propice pour commercialiser les produits quâelles viennent de dĂ©velopper, pour interagir avec le monde des fonds, le secteur bancaire et celui des assurances. Câest un Ă©change fructueux. En outre, il y a des efforts de digitalisation qui sont entrepris par les sociĂ©tĂ©s, que ce soit au niveau de la production de rapports, des traitements opĂ©rationnels ou des opĂ©rations financiĂšres. Cela permet de faire face partiellement Ă la pĂ©nurie de maindâĆuvre, mais aussi de libĂ©rer la maindâĆuvre existante pour la focaliser sur des tĂąches Ă plus haute valeur ajoutĂ©e.
Dans une perspective de compĂ©titivitĂ©, faudrait-il revoir la taxe dâabonnementâ? Selon les chiffres publiĂ©s en janvier dernier par Luxembourg for Finance, en partenariat avec Deloitte, le secteur des fonds a une importance majeure pour lâĂ©conomie nationale, totalisant plus de 21.000 emplois et gĂ©nĂ©rant au total plus de 2 milliards dâeuros de recettes fiscales. Ă cet Ă©gard, Ă elle seule, la taxe dâabonnement reprĂ©sentait 1,3 milliard dâeuros en 2021. Il est Ă©vident quâavec la chute des actifs, le rĂ©sultat sera moins important en 2022. Il est clair que lâattractivitĂ© de notre Place ne se limite bien sĂ»r pas Ă la seule taxe dâabonnement, le taux fiscal appliquĂ© aux entreprises a aussi son importance. Donc, oui, il faut revoir le niveau de la taxe dâabon-
22 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Camille Thommes
nement de maniĂšre ciblĂ©e ou gĂ©nĂ©rale, car il sâagit dâune taxe que dâautres centres financiers ne connaissent pas. Et avec les pressions sur les marges et les coĂ»ts, la composante de la taxe dâabonnement devient de plus en plus importante dans le coĂ»t total des fonds.
Pourtant, rĂ©duire la taxe dâabonnement diminuerait le poids de lâindustrie des fonds dans les recettes fiscales. Câest dâailleurs lâargument quâelle utilise pour se faire entendre. Il faut se prĂ©parer Ă lâavenir et rester compĂ©titif. Sur les 10 derniĂšres annĂ©es, la taxe dâabonnement a augmentĂ© dâenviron 7â%. Notre secteur est souvent considĂ©rĂ© comme la vache Ă lait de lâindustrie financiĂšre. Nous sommes ravis de contribuer Ă la santĂ© financiĂšre de lâĂtat, de participer au financement de notre systĂšme de protection sociale et de projets dâinfrastructures, mais il faut bien nour-
rir cette vache Ă lait pour quâelle continue de donner du lait. Si on nâinvestit pas, il y a un risque quâau fil du temps, on perde en attractivitĂ©. Si on perd en attractivitĂ©, on perd en opportunitĂ©s dâaffaires et en recettes. Il faut engager des rĂ©formes structurelles qui touchent Ă lâĂ©cosystĂšme, au cadre fiscal des fonds et des entreprises, sinon, notre secteur risque de sortir perdant de cet environnement hautement compĂ©titif.
Ces points sont-ils suffisamment pris en compte par les politiques en prĂ©paration des prochaines Ă©lections lĂ©gislativesâ?
Je lâappelle de mes vĆux, mais le constat est que plusieurs partis ne portent pas notre industrie dans leur cĆur. Les patrons des principales associations de lâindustrie financiĂšre ont rĂ©cemment rencontrĂ© les principaux partis en vue des Ă©lections lĂ©gislatives pour faire part des rĂ©formes
RĂPARTITION DES CLASSES DâINVESTISSEMENT DES FONDS LUXEMBOURGEOIS
En dĂ©cembre 2022, la valeur nette dâinventaire totale des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg atteignait 5.028 milliards dâeuros. Si les actifs privĂ©s et lâimmobilier sont identifiĂ©s comme des vecteurs de croissance pour lâindustrie, ces deux classes dâinvestissement restent encore marginales par rapport Ă la distribution totale des actifs sous gestion, principalement investis dans des actions et des obligations.
Ă engager afin de pĂ©renniser le succĂšs acquis et assurer le dĂ©veloppement futur de notre industrie. Ils nous ont entendus, jâespĂšre quâils nous ont Ă©coutĂ©s. Personnellement, je suis un peu dĂ©concertĂ© par lâinsouciance dâun nombre non nĂ©gligeable de politiciens luxembourgeois qui pensent que les recettes fiscales que notre secteur gĂ©nĂšre coulent de source. Il y a des exceptions notables, mais la majoritĂ© dâentre eux ne se rendent pas compte de lâimportance de notre secteur en termes de contribution Ă lâĂ©conomie, de recettes fiscales gĂ©nĂ©rĂ©es par lâĂtat. Chaque poste créé dans le secteur financier gĂ©nĂšre 1,1 emploi additionnel dans les autres secteurs de lâĂ©conomie.
Source Alfi 33,1â% 23,8â% 19,8â% 8,7â% 6,7â% 2,7â% 1,8â% 3,3â% MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 23
Actions Mix dâactions et obligations Money market & cash Fonds de fonds Immobilier Private equityâ/âventure capital Obligations Autre
New perspectives from 175 yearsâ experience
The Lazard Group turns 175 this year. Its unique asset management approach is exemplified by its flexible bond fund and its new Article 9 green bond portfolio.
Luxembourgâs institutional investors have access to the expertise of Lazard Asset Management and Lazard FrĂšres Gestion via the Brussels office of Lazard Fund Managers, which is headed by Bram Op de Beeck. âOur approach is based on commitment to active fund management driven by fundamental analysis, which delivers performance across all asset classes,â he said. It is an approach that actively seeks to respond to market events. âInvestment strategies are adapted in real time to meet the challenges of often swiftly-changing investment environments,â he added. âLazard is proud
to have advised generations of clients through major changes in global markets.â
Indeed, it has been 175 years since the Lazard Group was founded in the US by a family of French Ă©migrĂ©s, and has since acquired deep institutional knowledge of managing during crises. Now headquartered in New York, the group has 3,000 employees worldwide, of which more than 1,000 work to manage around $200bn in assets. The groupâs other specialisation is financial advisory, notably regarding M&A and strategy, sovereigns, restructuring, capital markets and more.
âOur other key focal point is that we are truly a
1848
fundamental house, with more than 250 global analysts in equities, fixed income and alternative management.â
The Brussels office serves B2B relationships in Luxembourg and Belgium. Mr Op de Beeck says the Lazard Credit pportunities Fund has been of particular interest to this market given its strong returns during the market turbulence of recent years. There is also excitement for the Lazard Global Green Bond Opportunities Fund, which is classified as an article 9 impact fund under the SFDR.
âThe bond fund is an absolute return fund, with a flexible and unconstrained fixed income portfolio,â explained ElĂ©onore Bunel, head of fixed income and managing director at Lazard FrĂšres Gestion, Paris. She has been the lead portfolio manager of this
fund since 2018. âWe work to generate performance in any market cycle using an unconstrained approach featuring significant tactical leeway,â she said.
âThe fundâs reactivity is based on the use of interest rate and credit derivates, and high levels of liquidity, as well as variable hedging
BRAND VOICE
âLazard is proud to have advised generations of clients through major changes in global markets.â
Bram Op de Beeck Head of Belgium & Luxembourg, Lazard Fund Manager
Fixed income
Sponsored content by LAZARD FUND MANAGERS
Three brothers from Alsace (France), Alexandre, Lazare and Simon Lazard, found Lazard FrĂšres in New Orleans (USA).
1854 Branch established in Paris.
1880 Branch established in New York.
24 FONDS DâINVESTISSEMENT MARS 2023
1870 Branch established in London.
A HISTORY OVER 170 YEARS
and credit risk duration,â she added. Investments are made in everything from sovereign debt and investment grade paper, through to high yield and emerging debt securities, all hedged by index futures contracts.
This proved to be a fruitful strategy last year. When many in the market were wrong-footed by persistent inflation and sharply rising interest rates, Ms Bunel and her team mapped out a path that resulted in a 5.4% return in 2022. âWe believed since spring 2021 that rates would rise, as inflation was not temporary and central banks were probably late,â she said.
âThis is an example of our approach using our own research, which gives us greater capacity to
1 service
Lazard is an asset management company and a strategic/financial advisory firm.
175 years
The group has its roots in New Orleans, being founded 175 years ago by French émigrés: Alexandre, Lazare and Simon Lazard.
3,000
They moved into banking in 1850 and asset management in 1970, with the group now employing 3,000 people.
26 countries
A publicly listed firm, it has offices in 41 cities in 26 countries, including Brussels.
deviate from market consensus,â she said. Moreover, this has not been a one-off approach, with the Lazard Credit Opportunities Fund delivering a 36% cumulative net growth since Ms Bunel started managing the portfolio in 2018.
Her team launched the Lazard Global Green Bond Opportunities fund last September and they have registered it as an impact Article 9 product with the French regulator, the AMF. âWe use the same principles and research here as with our flagship fund. For instance, even if we see a chemicals company making progress on ESG, we will avoid it now, as we are currently negative on this sector,â she said.
1970
Development of asset management in the New York branch.
1995
Creation of Lazard FrĂšres Gestion in Paris.
2005
Lazard is listed on the New York Stock Exchange. Lazard Asset Management and Lazard FrĂšres Gestion became subsidiaries of Lazard Ltd.
ElĂ©onore Bunel, Head of Fixed Income, Managing Director, Lazard FrĂšres Gestion, Paris, is the portfolio manager of the Lazard Credit Opportunities Fund, a âflexible and unconstrained fixed income portfolioâ. She is one of around 250 analysts in the group, with each conducting original market analysis and research.
2017
Lazard Asset Management and Lazard FrĂšres Gestion manage over $200 billion worldwide.
2022
Launch of the first sustainable âArticle 9â SFDR funds by Lazard FrĂšres Gestion.
IN
LAZARD
FIGURES
EXPERTâS RESUME
more information, visit www.lazardfreres gestion.fr/FR/FixedIncome_119.html
For
âOur approach using our own research
gives us greater capacity to deviate
from market consensus.â
Eléonore Bunel Head of Fixed Income, Managing Director
Bram Op de Beeck is Head of Belgium & Luxembourg at Lazard Fund Managers, Brussels, part of a 30-strong team across Asset Management, Private Wealth and Financial Advisory services.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 25
Un nouveau vecteur
28 Ă CONNAĂTRE Cinq vĂ©hicules Ă suivre â30 RĂGIME SPĂCIAL Ălargir la boĂźte Ă outils pour les Reif â32 LEXIQUE Parlez-vous Reifâ? â34 LAURENT TERNISIEN «âMieux vaut investir dans un fonds que dans un appartementâ» de
croissance
GESTION Face aux crises, les Reif et lâenjeu de la gestion de la liquiditĂ© â
RADIOSCOPIE Les fonds immobiliers et leurs solides fondations â
AYMERICÂ DEÂ SĂRĂSIN
prioritĂ© est de verdir les immeublesâ»
40
42
44
«âNotre
fonds immobiliers ont souffert en 2022 â
48 TRANSACTIONS Les
une valeur sur les portefeuillesâ» 26 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
50 MARC BAERTZ «âMettre
Le secteur des real estate investment funds (Reif) a connu un vĂ©ritable envol entre 2005 et 2017 sur la Place, passant de 29 fonds Ă 323. Depuis lors, le nombre dâunitĂ©s de Reif qui ont Ă©lu domicile au Luxembourg a perdu de son souffle, plafonnant Ă 319 fin 2022. En revanche, la tendance est tout autre si lâon regarde les volumes dâactifs sous gestion de ces fonds. Avec actuellement une somme totale de plus de 126,7 milliards dâeuros, le montant des actifs sous gestion des fonds dâinvestissement immobilier de la Place affiche une croissance constante depuis plus de 20 ans. Rien quâentre 2021 et 2022, le secteur luxembourgeois des Reif a connu une Ă©volution de +26â%. De quoi attirer les investisseurs déçus par les performances peu encourageantes des marchĂ©s obligataires et boursiers lâannĂ©e derniĂšre et peu rassurĂ©s par les vents contraires macroĂ©conomiques qui restent encore dâactualitĂ© au premier trimestre 2023.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 27 Dossier
Cinq véhicules à suivre
1
Fonds dâinvestissement spĂ©cialisĂ©s (FIS)
Les fonds dâinvestissement spĂ©cialisĂ©s sont destinĂ©s Ă des investisseurs chevronnĂ©s, quâil sâagisse dâinstitutions, de professionnels ou de clients privĂ©s. La clientĂšle privĂ©e doit dâailleurs dĂ©clarer par Ă©crit son adhĂ©sion au statut dâinvestisseur averti et investir un minimum de 125.000 euros dans le fonds, ou fournir un certificat attestant de son expertise. Ce type de fonds, bien que nĂ©cessitant un agrĂ©ment, est faiblement rĂ©glementĂ© par la CSSF.
2
Fonds dâinvestissement alternatifs rĂ©servĂ©s (Fiar) Introduit en 2016, il sâagit actuellement dâun des fonds les plus prisĂ©s. ConcrĂštement, un Fiar est un organisme de placement collectif luxembourgeois destinĂ© Ă rassembler des fonds dâinvestissement dans des actifs mobiliers ou immobiliers. Le principe de rĂ©partition des risques est appliquĂ©, ce qui renforce la sĂ©curitĂ© offerte aux investisseurs en diversifiant les placements.
Le pays est connu pour ses fonds dâinvestissement dans tous les domaines. Lâimmobilier Ă©tant un secteur prisĂ© des investisseurs, nous vous proposons de dĂ©couvrir cinq vĂ©hicules dâinvestissement privilĂ©giĂ©s pour structurer ce type de placement.
3
Fonds dâinvestissement alternatifs (FIA) rĂ©glementĂ©s par les gestionnaires Certains fonds dâinvestissement immobilier ne sont pas rĂ©glementĂ©s par des lois. Ils sont tout de mĂȘme considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des FIA en vertu de la directive 2011/61/UE. Ils doivent cependant ĂȘtre gĂ©rĂ©s. La CSSF dĂ©finit ce dernier comme Ă©tant une personne morale dont lâactivitĂ© consiste Ă gĂ©rer un ou plusieurs FIA. Ils sont Ă©galement soumis Ă la surveillance de la CSSF. Une maniĂšre de contrĂŽler de façon indirecte lâactivitĂ© du fonds et dâoffrir certaines garanties aux investisseurs.
4
SociĂ©tĂ©s dâinvestissement en capital Ă risque (Sicar)
La Sicar sâadresse aux investisseurs avertis recherchant des rendements supĂ©rieurs Ă ceux du marchĂ©. Ce type de fonds est particuliĂšrement utilisĂ© pour soutenir la crĂ©ation, le dĂ©veloppement ou lâintroduction en bourse dâentreprises. Lâimmobilier peut Ă©galement reprĂ©senter un investissement. Une nouvelle fois, pour crĂ©er une Sicar, il est nĂ©cessaire dâobtenir une agrĂ©gation de la CSSF.
5
Fonds dâinvestissement non rĂ©glementĂ©s
28 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Auteur MARIE JACQUEMIN
Ces fonds peuvent prendre plusieurs formes juridiques. GĂ©nĂ©ralement, elle est la sociĂ©tĂ© mĂšre dâune holding. Les diffĂ©rentes entreprises appartenant Ă la structure peuvent ellesÂmĂȘmes dĂ©tenir des biens ou des vĂ©hicules. Les fonds non rĂ©glementĂ©s fonctionnent de la mĂȘme maniĂšre que les fonds rĂ©glementĂ©s. Cependant, ils peuvent offrir une plus grande flexibilitĂ© ou des frais de gestion moins Ă©levĂ©s. Ce type de fonds apporte, en revanche, un niveau de protection moindre par rapport aux fonds rĂ©glementĂ©s. Ă CONNAĂTRE
Why stability is set for the spotlight in 2023
The primary challenges facing investors continue to be historically high inflationary pressures and high interest rates. Many investors are uncertain where to turn, but if we look at markets through a fundamental lens, equities remain the asset class most likely to deliver a robust return able to offset inflation.
We believe the most successful companies in 2023 will be those with steady earnings and robust balance sheets, which can be stabilising forces against economic weakness and rising rates. Stable equities are typically less economically sensitive than the broader market, as the businesses typically offer products or services that are essential to everyday consumption.
While such companies largely enjoy consistent demand throughout an economic cycle, it is vital to identify companies able to complement steady demand with pricing power. This is particularly important in an inflationary
environment, such as the one we are currently witnessing, as those with pricing power are in a far better position to continue delivering sales growth by passing on cost increases.
In addition, it is crucial to target companies with strong balance sheets, which can ensure sales growth translates into earnings growth. Such companies offer an element of inflation protection, without being highly cyclical and vulnerable to recession.
Finally, investors must keep a close eye on valuation âas a stable company is not automatically a stable share. Stable shares need to be trading on fundamentally attractive valuations. In this period of elevated economic uncertainty, we are convinced the market will appreciate the stable stock universeâwhich is in a better position to withstand todayâs inflationary pressures.
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Claus Vorm, Portfolio Manager of Nordeaâs Global Stable Equity strategy
nordea.lu
Ălargir la boĂźte Ă outils pour les Reif
Dans un contexte de marchĂ© difficile, le Luxembourg reste un hub incontournable pour les fonds dâinvestissement immobilier (Reif). Mais, pour conserver sa position, le pays aurait intĂ©rĂȘt Ă Ă©largir sa boĂźte Ă outils, notamment en dĂ©veloppant un rĂ©gime Reit (real estate investment trust).
LâannĂ©e 2022 a Ă©tĂ© marquĂ©e par le retour de lâinflation et la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt. Cette situation difficile a eu des consĂ©quences sur de nombreux secteurs dâactivitĂ©, et lâimmobilier, pourtant considĂ©rĂ© comme particuliĂšrement rĂ©silient, nây Ă©chappe pas. En tĂ©moigne le ralentissement consĂ©quent de ce marchĂ© au Luxembourg au cours des derniers mois. «âLe constat est le mĂȘme concernant les fonds dâinvestissement immobilier, et ce partout dans le monde , explique Lize Griffiths, real estate leader au sein de Deloitte Luxembourg. La hausse des taux dâintĂ©rĂȘt concerne Ă©videmment les prĂȘts accordĂ©s par les banques pour tout investissement immobilier, ce qui impacte lâensemble du secteur. Dans ce contexte incertain, les investisseurs et les gestionnaires de fonds sont prudents et les volumes dâinvestissement ont tendance Ă diminuer.â»
En dĂ©pit de cette crise globale, le Luxembourg reste un domicile de choix pour les fonds dâinvestissement immobilier. Pour sâen convaincre, il suffit de consulter lâenquĂȘte annuelle de lâAssociation luxembourgeoise des fonds dâinvestissement (Alfi) sur les fonds immobiliers. En 2022, pas moins de 621 fonds immobiliers ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©s dans lâenquĂȘte. «âCe chiffre montre bien la popularitĂ© du Luxembourg comme hub pour les fonds dâinvestissement
immobilier, poursuit Lize Griffiths. Cela est liĂ©, dâune part, au fait que lâappĂ©tit pour les fonds alternatifs reste important et, de lâautre, Ă la qualitĂ© de lâinfrastructure luxembourgeoise pour la domiciliation des fonds.â»
Les Raif explosent, en attendant le nouveau rĂ©gime dâEltif Le Luxembourg, en effet, offre un environnement privilĂ©giĂ© pour ce type dâinvestissement, avec un grand nombre de vĂ©hicules disponibles. «âLa boĂźte Ă outils luxembourgeoise est trĂšs complĂšte, avec des vĂ©hicules allant du fonds partie II, accessible aux investisseurs de dĂ©tail, jusquâaux fonds alternatifs directement ou indirectement rĂ©gulĂ©s : SIF, Raif, sicarâŠâ», dĂ©taille Lize Griffiths. Certains vĂ©hicules, toutefois, sâavĂšrent plus populaires que dâautres. «âLes Raif ont vĂ©ritablement explosĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es, leur nombre ayant doublĂ© entre 2019 et 2022, poursuit la real estate leader de Deloitte Luxembourg. Selon lâĂ©tude annuelle de lâAlfi, on compte Ă prĂ©sent, au Luxembourg, au moins 170 Raif â contre 63 en 2019 â avec une stratĂ©gie dâinvestissement direct en immobilier. Cela est liĂ© au fait que de nombreux investisseurs â fonds de pension, assurances, etc. â recherchent un vĂ©hicule dâinvestissement Ă la fois rapidement commercialisable, flexible et sĂ»r
LIZE GRIFFITHS Real estate leader Deloitte Luxembourg
30 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
«âNotre boĂźte Ă outils est trĂšs complĂšte, avec les vĂ©hicules Eltif, le fonds partie II ou encore les fonds alternatifs.â»
Auteur QUENTIN DEUXANT
RĂGIME SPĂCIAL
grĂące Ă un cadre lĂ©gal adaptĂ©. Le Raif, indirectement rĂ©gulĂ© via le gestionnaire du fonds, offre ces diffĂ©rentes qualitĂ©s.â»
La nouvelle version dâEltif (European long-term investment funds), qui entrera en vigueur dĂ©but 2023 et sâappliquera rĂ©ellement neuf mois plus tard, viendra bientĂŽt complĂ©ter la boĂźte Ă outils luxembourgeoise en matiĂšre dâinvestissement immobilier. «â84 fonds de ce genre ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© créés depuis le dĂ©but de lâannĂ©e en Europe. La majoritĂ© est domiciliĂ©e au Luxembourg. LâintĂ©rĂȘt de ce vĂ©hicule, qui simplifie la dĂ©finition de ce quâest un âactif rĂ©elâ, est quâil donne accĂšs Ă des fonds dâinvestissement immobilier Ă des investisseurs de dĂ©tail, ce qui Ă©tait beaucoup plus compliquĂ© auparavant. On espĂšre donc que cette nouveautĂ© dynamisera le marchĂ© au cours des prochains moisâ», explique Lize Griffiths.
Un futur entre prudence et inventivité
Pour assurer le dĂ©veloppement de ces fonds au cours des prochains mois, la clĂ© sera de parvenir Ă gĂ©rer lâilliquiditĂ© de ces placements. «âEn utilisant des outils dĂ©diĂ©s, les gestionnaires de fonds vont devoir gĂ©rer Ă la perfection ce caractĂšre illiquide des investissements immobiliers dans un contexte oĂč certains investisseurs vont avoir besoin de liquiditĂ©s. Dâun autre cĂŽtĂ©, lâinflation va faire augmenter les loyers et reprĂ©sente
donc aussi une aubaine pour les investisseurs. Il leur faudra donc savoir oĂč placer le curseur, entre la prudence nĂ©cessaire en raison de lâilliquiditĂ© de leur investissement et la volontĂ© de profiter dâun contexte inflationniste qui peut leur ĂȘtre bĂ©nĂ©fiqueâ», relĂšve Lize Griffiths.
Au-delĂ des nouveaux vĂ©hicules que nous avons Ă©voquĂ©s, le Luxembourg pourrait Ă©galement tirer profit dâun Ă©largissement de sa boĂźte Ă outils. «âLe rĂ©gime Reit nâexiste pas encore dans la loi luxembourgeoise, alors quâil est trĂšs populaire dans dâautres pays. Il constitue en effet un vĂ©hicule adĂ©quat pour les investisseurs qui privilĂ©gient les rendements rĂ©guliers et qui visent un retour stable sur le long terme. Dans ce contexte incertain, le moment me paraĂźt particuliĂšrement bien choisi pour offrir cet outil supplĂ©mentaire aux investisseursâ», conclut Lize Griffiths.
En 2022, 621 fonds directs dâinvestissement immobilier Ă©taient inclus dans lâĂ©tude annuelle publiĂ©e par lâAssociation luxembourgeoise des fonds dâinvestissement (Alfi). Le Luxembourg est donc un hub important pour ce type dâinvestissement.
En novembre dernier, lâAlfi prĂ©sentait la 16e Ă©dition de son enquĂȘte sur les fonds dâinvestissement immobilier. Lâoccasion dâobtenir une photographie dĂ©taillĂ©e de ce marchĂ© au Luxembourg, mais aussi dâobserver des tendances fortes, Ă commencer par la croissance soutenue des fonds de grande taille, comptant plus dâun milliard dâeuros sous gestion.
LâenquĂȘte de lâAlfi sâarrĂȘte ensuite sur les vĂ©hicules qui sont privilĂ©giĂ©s par les investisseurs pour mettre en place un fonds dĂ©diĂ© Ă lâimmobilier. Les Raif (reserved alternative investment funds) sont trĂšs bien reprĂ©sentĂ©s parmi les 621 fonds dâinvestissement immobilier
inclus dans lâenquĂȘte. Ils sont aujourdâhui 172, soit presque deux fois plus quâen 2020 (98) et trois fois plus quâen 2019 (63). Ils reprĂ©sentent ainsi 28â% de tous les fonds immobiliers luxembourgeois, mais sont toujours derriĂšre les SIF (specialised investment funds) â37â% â et les SCS/SCSp (sociĂ©tĂ©s en commandite spĂ©ciale) â 53â%. Notons par ailleurs que les FCP (fonds communs de placement) voient leur nombre augmenter en 2022 (98, contre 86 en 2021 et 76 en 2020). Les fonds immobiliers du Luxembourg sont le plus souvent initiĂ©s depuis lâEurope (Benelux, Allemagne et Royaume-Uni) âĂ 84,3â% â et lâAmĂ©rique â 7,5â%.
LâenquĂȘte de lâAlfi permet aussi dâidentifier quelles Ă©taient les stratĂ©gies privilĂ©giĂ©es par les gestionnaires de fonds immobiliers en 2022. Ă ce niveau, ce sont les stratĂ©gies multisecteurs qui ont continuĂ© Ă tenir le haut du pavĂ© au cours de lâannĂ©e Ă©coulĂ©eâ: 49â% des fonds optent pour cette stratĂ©gie, soit plus quâen 2021 (47â%), 2020 (42â%) et 2019 (33â%). En ce qui concerne les stratĂ©gies «âsingle sectorâ», le rĂ©sidentiel est privilĂ©giĂ© (12â%), suivi du bureau (7â%) et du commerce (6â%). Quant Ă lâargent rassemblĂ© dans ces structures, il a permis dâinvestir dans des projets situĂ©s en Europe (66â%), mais aussi en AmĂ©rique du Nord
(9,2â%) et dans la rĂ©gion AsiePacifique (6,9â%). 8,2â% de ces fonds ont investi globalement, sans rĂ©gion de prĂ©fĂ©rence.
Concernant les actifs sous gestion dans des fonds dâinvestissement immobilier luxembourgeois, les chiffres au troisiĂšme trimestre 2022 restent encourageants, avec un total sâĂ©levant Ă 126,769 milliards dâeuros, en hausse par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Un chiffre particuliĂšrement impressionnant si lâon jette un Ćil plus loin dans le rĂ©troviseurâ: en 2012, on ne comptait que 1,843 milliard dâeuros placĂ©s dans de tels fonds.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 31 Fonds dâČinvestissement
621
Un état des lieux des Reif
Parlez-vous Reifâ?
Fonds dâinvestissement immobilier
Commençons par les bases en dĂ©finissant les fonds dâinvestissement immobilier. Initialement, un fonds dâinvestissement est un produit financier dans lequel plusieurs souscripteurs ayant les mĂȘmes objectifs investissent leurs capitaux. Dans le cas des Reif (real estate investment funds, pour «âfonds dâinvestissement immobilierâ»), les capitaux sont investis dans des biens immobiliers tels que des bureaux ou des surfaces commerciales.
Charte de pondération
UtilisĂ©e par les experts immobiliers, la charte de pondĂ©ration permet de calculer la valeur locative dâun bien. ConcrĂštement, lors de la mise en location dâune surface commerciale, un montant doit ĂȘtre dĂ©fini pour le loyer. La charte de pondĂ©ration fournit Ă lâexpert un certain nombre de facteurs quâil prend en compte pour calculer la valeur pondĂ©rĂ©e du mĂštre carrĂ© du local. La localisation, lâĂ©tage auquel se situe le bien, sa surface et son Ă©clairage⊠De nombreux paramĂštres influencent cette pondĂ©ration.
Yield
Le yield, que nous pouvons traduire par «ârendementâ», est un paramĂštre important pour les investisseurs. En effet, il sâagit du revenu gĂ©nĂ©rĂ© par lâinvestissement, qui dĂ©pend du capital initialement investi. Suivant le fonds dâinvestissement choisi, ce rendement peut ĂȘtre plus important. Lorsquâil sâagit dâestimer le rendement annuel dâun fonds, de nombreux paramĂštres sont pris en compte. Cependant, il ne sâagit que dâune estimation, considĂ©rant que de nombreux facteurs peuvent influencer les marchĂ©s.
Société en commandite spéciale (SCSp)
ConstituĂ©e des commanditaires et des partenaires illimitĂ©s, la sociĂ©tĂ© en commandite spĂ©ciale partage de nombreuses caractĂ©ristiques avec la sociĂ©tĂ© en commandite simple. La diffĂ©rence majeure rĂ©side dans le fait que les associĂ©s commanditaires ne verront en aucun cas leur responsabilitĂ© engagĂ©e. Cependant, cela peut changer automatiquement sâils participent Ă des actes de gestion Ă lâĂ©gard des tiers. Ces tĂąches sont rĂ©alisĂ©es par les associĂ©s commanditĂ©s.
Liquidity management
La gestion des liquiditĂ©s, traduction française de liquidity management, est une Ă©tape essentielle du processus dâinvestissement. En effet, cela permet de vĂ©rifier que lâinvestisseur dĂ©tient bien les fonds quâil prĂ©tend avoir en sa possession. Tout au long de la vie du fonds, les gestionnaires estiment de quelle maniĂšre ces liquiditĂ©s seront affectĂ©es selon les situations.
32 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Auteur MARIE JACQUEMIN
Quelques termes décortiqués pour aborder les real investment funds avec sérénité.
LEXIQUE
Thématique : une ressource essentielle pour les investisseurs
Lâinvestissement thĂ©matique sâintĂ©resse aux tendances attendues Ă long terme, ce qui permet dâaccĂ©der Ă des Ă©volutions structurelles qui peuvent bouleverser une industrie.
Lâinvestissement thĂ©matique est-il judicieux aujourdâhui malgrĂ© des conditions de marchĂ© agitĂ©es ? Chez BlackRock, nous pensons que lâinvestissement thĂ©matique est judicieux Ă tout moment. Notre rĂŽle est dâaider les investisseurs Ă naviguer dans les cycles Ă court terme pour profiter des tendances Ă long terme. Notre gamme dâETF (fonds indiciels cotĂ©s en Bourse) thĂ©matiques illustre la façon dont nous pouvons tirer parti des vastes ressources de BlackRock pour identifier les grandes rotations macroĂ©conomiques futures.
La gestion indicielle est-elle le meilleur moyen dâobtenir une exposition thĂ©matique ?
A la diffĂ©rence des ETF standards, les ETF thĂ©matiques sont composĂ©s de titres qui ne sont limitĂ©s ni par secteur ni par pays, mais par thĂšme. Lâun des obstacles Ă lâinvestissement thĂ©matique Ă©tait le coĂ»t associĂ© Ă la sĂ©lection manuelle des actions dans le cadre dâune gestion active. Cela Ă©volue avec la hausse des donnĂ©es dâentreprises disponibles qui permet aux gestionnaires dâactifs de limiter le fossĂ© entre les gestions actives et indicielles.
Comment lâinvestissement thĂ©matique permet de rĂ©agir Ă un environnement macroĂ©conomique changeant ?
Lâinvestissement thĂ©matique en ETF prĂ©sente une plĂ©thore dâoptions Ă travers les secteurs. Les thĂšmes des fonds iShares sont intrinsĂšquement liĂ©s Ă des objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations unies. Les produits thĂ©matiques sont ainsi particuliĂšrement efficaces pour fournir des histoires que les investisseurs peuvent comprendre, ce qui les aide Ă adapter leurs portefeuilles au fil des tendances dâactualitĂ© macroĂ©conomiques ou sociĂ©tales.
Avertissements : Risque de perte en capital. La valeur des investissements et le revenu en dĂ©coulant peuvent Ă©voluer Ă la baisse comme Ă la hausse et ne sont pas garantis. Lâinvestisseur nâest pas assurĂ© de rĂ©cupĂ©rer son investissement initial. Les performances passĂ©es ne sont pas un indicateur fiable des performances actuelles ou futures et ne doivent en aucun cas constituer le seul facteur de sĂ©lection dâun produit ou dâune stratĂ©gie. Les fluctuations des taux de change entre les devises sont susceptibles dâentraĂźner une diminution ou une augmentation de la valeur des investissements. Les fluctuations peuvent ĂȘtre particuliĂšrement importantes pour les fonds dont la volatilitĂ© est plus Ă©levĂ©e et la valeur dâun investissement peut diminuer subitement et de maniĂšre substantielle. Les niveaux dâimposition et leur assiette peuvent Ă©voluer Ă tout moment.
Information rĂ©glementaire : Dans lâEspace Ă©conomique europĂ©en (EEE) : ce document est Ă©mis par BlackRock (Netherlands) B.V. et est autorisĂ© et rĂ©glementĂ© par lâAutoritĂ© nĂ©erlandaise des marchĂ©s financiers. SiĂšge social Amstelplein 1, 1096 HA, Amsterdam, tĂ©l. : 020 - 549 5200, tĂ©l. : 31-20-549-5200. Registre du commerce n° 17068311. Pour votre protection, les appels tĂ©lĂ©phoniques sont gĂ©nĂ©ralement enregistrĂ©s. © 2023 BlackRock, Inc. Tous droits rĂ©servĂ©s. [MKTGM0223E/S-2728173-1/1]
Homme portant des lunettes de réalité virtuelle.
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Crédits Westend61
«âInvestir dans un fondsâ: une source de diversification et de performanceâ»
CEO Luxembourg et chief client officer au sein de BNP Paribas Real Estate Investment Management, Laurent Ternisien Ă©voque les perspectives du marchĂ© de lâinvestissement immobilier en 2023.
Interview QUENTIN DEUXANT
Photo ROMAIN GAMBA
34 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Conversation Laurent Ternisien
Laurent Ternisien souligne lâimportance des nouvelles stratĂ©gies dâagencement des bureaux pour attirer les collaborateurs.
LâannĂ©e 2022 a Ă©tĂ© mouvementĂ©e, avec dâimportants bouleversements Ă©conomiques. Comment ont-ils impactĂ© le marchĂ© de lâinvestissement immobilierâ?
En 2022, nous avons assistĂ© Ă un changement fondamental dans le comportement des investisseurs particuliers. Alors quâils avaient Ă©tĂ© plutĂŽt attentistes depuis le Covid, ils ont commencĂ© Ă rĂ©investir dans lâimmobilier dans le courant de lâannĂ©e 2022, principalement pour se protĂ©ger contre lâinflation. Dâun autre cĂŽtĂ©, les investisseurs institutionnels ont adoptĂ© une attitude plus prudente durant la deuxiĂšme partie de lâannĂ©e, attendant de voir les prix remonter. Au terme de lâannĂ©e 2022, durant laquelle nous avons levĂ© un milliard et demi dâeuros, la rĂ©partition sâĂ©tait ainsi inversĂ©eâ: deux tiers de ces actifs provenaient dâinvestisseurs particuliers, tandis quâun tiers Ă©tait issu dâinstitutionnels. Ce phĂ©nomĂšne constitue une rĂ©elle nouveautĂ©.
Le ralentissement du marchĂ© immobilier est-il de nature Ă se prolonger sur une partie de lâannĂ©e 2023â?
Il est vrai que les volumes dâinvestissement ont quelque peu diminuĂ© en 2022, de mĂȘme que les prix en eux-mĂȘmes, particuliĂšrement dans des zones gĂ©ographiques bien dĂ©finies, comme lâAllemagne, et sur des classes dâactifs comme la logistique, les bureaux situĂ©s dans les pĂ©riphĂ©ries, ainsi que les commerces. Dans notre rapport Lighthouse annuel, qui vise Ă offrir une vue prospective aux investisseurs, nous avons estimĂ© que ce phĂ©nomĂšne de baisse des prix devrait se poursuivre durant les deux premiers trimestres 2023, mais pas au-delĂ .
AprĂšs cette annĂ©e difficile, quelles sont les principales tendances qui porteront lâimmobilier dâinvestissement en 2023â?
Quelles sont les stratĂ©gies Ă adopterâ?
Chez BNP Paribas REIM, nous dĂ©veloppons toujours nos convictions sur base de mĂ©gatendances, qui ont Ă voir avec lâĂ©volution dĂ©mographique, technologique, sociale, etc., et qui sont vouĂ©es Ă sâinscrire dans la durĂ©e. Au cours des derniers mois, nous avons ainsi lancĂ© une sĂ©rie de fonds qui, selon nous, rĂ©pondent Ă des besoins
trĂšs actuels. Le premier est une structure paneuropĂ©enne dĂ©diĂ©e au secteur de la santĂ©. Son but est de financer des cliniques, des maisons de repos et dâautres infrastructures mĂ©dicales qui sont indispensables pour rĂ©pondre aux besoins structurels liĂ©s au vieillissement de la population. LancĂ© en mars 2020, il dĂ©passe dĂ©jĂ le milliard dâeuros dâactifs sous gestion. Une autre tendance fondamentale est celle de lâESG. Ă lâheure actuelle, 85â% de nos fonds ouverts Ă la collecte sont dĂ©jĂ classifiĂ©s Article 8 ou 9 de la Sustainable Finance Disclosure Regulation.
Quâen est-il de lâimmobilier de bureaux, qui avait souffert durant la pandĂ©mieâ? Lâimmobilier de bureaux constitue toujours un pan essentiel de notre industrie, considĂ©rant que ces actifs reprĂ©sentent plus de 50â% du stock dâimmeubles en Europe. MĂȘme si les volumes sont en baisse, la demande reste forte. Les immeubles de bureaux post-Covid sont toutefois un peu diffĂ©rents de ceux que lâon connaissait avant. Cela peut paraĂźtre contre-intuitif au Luxembourg, oĂč lâon essaie de dĂ©centraliser les bureaux pour Ă©viter les soucis de circulation, mais la tendance gĂ©nĂ©rale est justement de placer les lieux de travail au cĆur des villes pour attirer les collaborateurs, dâaccorder moins de place au bureau individuel et davatange aux espaces partagĂ©s, etc.
Comment attirer les investisseurs de dĂ©tail vers les fonds dâinvestissement immobilierâ? Des nouveaux vĂ©hicules, comme lâEltif, pourront-ils changer la donneâ?
Le problĂšme, au Luxembourg, concernant lâattraction des investisseurs de dĂ©tail, est que lâĂ©pargnant classique a plutĂŽt tendance Ă acheter un appartement en guise de placement plutĂŽt quâĂ investir dans un fonds immobilier. Or, mieux vaut investir dans un fonds quâacheter un appartement. Le fonds offre une plus grande diversification, en termes de types dâactifs et de zones gĂ©ographiques, et sâavĂšre souvent plus performant. Au-delĂ des vĂ©hicules utilisĂ©s, il y a donc une forme dâĂ©ducation Ă faire par rapport Ă lâintĂ©rĂȘt de ces produits.
PARTENAIRE DES LUXREAL Ă PAPERJAMâ+ DELANO REAL ESTATE AWARDS
Membre du board de LuxReal depuis un an, BNP Paribas Real Estate Investment Management se rĂ©jouit de voir arriver la premiĂšre Ă©dition des LuxReal Awards, organisĂ©s en collaboration avec Paperjam et Delano Dans la continuitĂ© de la mission de LuxReal, qui est notamment de renforcer lâindustrie immobiliĂšre au Luxembourg, ces prix, remis le 11 mai, mettront Ă lâhonneur les meilleurs projets immobiliers dans diffĂ©rentes catĂ©gories, mais aussi des fonds et des personnalitĂ©s.
«âLâimmobilier de bureaux constitue toujours un pan essentiel de notre industrie.â»
36 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Laurent Ternisien
PMEâ: SCALE ME UP !
FR Colonne vertĂ©brale de lâĂ©conomie luxembourgeoise, les PME font preuve dâinventivitĂ© et de pragmatisme pour accĂ©lĂ©rer et structurer leur croissance de façon Ă©chelonnĂ©e. Innover, recruter, produire, vendre, lever des fondsâ: ces dirigeants cumulent les dĂ©fis. Ils sont Ă lâhonneur lors de ce 10Ă6. Cette soirĂ©e sera ouverte par un mot de bienvenue de M. Lex Delles, ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme.
EN As the backbone of the Luxembourg economy, SMEs are showing inventiveness and pragmatism in order to accelerate and structure their growth in a staggered way. Innovating, recruiting, producing, selling, raising funds: these leaders face many challenges. They will be particularly highlighted during this 10Ă6 event. The evening will be opened by a welcome speech from Mr Lex Delles, minister for Small and Medium-Sized Entreprises and minister for Tourism.
25 April 2023 18:30 22:30
Athénée de Luxembourg
24, Bd Pierre Dupong
L-1430 Luxembourg
Registration on paperjam.lu/club
Damien Chasseur Positive Thinking Company Genna Elvin Tadaweb
Myriam Filali Rockids Felix Hemmerling Kodehyve
Patrick Kersten Vesperia
Vincent Lyonnet Steel Shed Solutions
Aida Nazari LuxAI
Carolyn Prestat Fiveoffices
Jean-Marc Ueberecken Arendt & Medernach
Clémentine Venck Cocottes
GOLD PARTNER
Welcome address by Lex Delles, minister for Small and Medium-Sized Entreprises and minister for Tourism
Transformer les sites et quartiers en lieux de vie
Nhood fédÚre les principaux métiers du secteur immobilier avec des solutions pour accompagner les propriétaires publics et privés, ainsi que les entreprises et les marques, dans la création de valeur durable pour leurs actifs.
Monsieur Perino, pouvezvous prĂ©senter Nhoodâ?
Nhood est la contraction de «âneighbourhoodâ». Nous sommes convaincus depuis toujours que le succĂšs dâun lieu dĂ©pend de la vie de quartier qui se dĂ©veloppe autour. Le rĂŽle de Nhood est donc de crĂ©er, dynamiser, transformer et animer des quartiers et actifs immobiliers pour en faire des lieux de vie qui soient singuliers et innovants. Nhood est une sociĂ©tĂ© de solutions et de services
immobiliers spĂ©cialisĂ©e dans le retail, le food & beverage et la rĂ©gĂ©nĂ©ration urbaine. Nous sommes une sociĂ©tĂ© familiale, avec un ADN de commerçants du fait de notre appartenance Ă lâactionnaire AFM (Association familiale Mulliez).
Avec quels objectifs Nhood Luxembourg a-t-elle vu le jourâ?
En tant que sociĂ©tĂ© de services, notre but est dâaccompagner les propriĂ©taires, les
investisseurs, les entreprises et les enseignes commerçantes afin de transformer et valoriser leurs sites immobiliers retail et urbains dans un environnement en mutation rapide et permanente. Pour se distinguer, ces espaces ne doivent pas ĂȘtre monothĂ©matiques mais mixtes, avec plusieurs fonctions et pas uniquement du commerce. Nhood sâemploie Ă privilĂ©gier cette pluralitĂ© dâusages. Nous accompagnons ainsi nos clients sur quatre axes.
Photo
Marie Russillo (Maison Moderne)
Contenu sponsorisé par NHOOD LUXEMBOURG
Immobilier
38 FONDS DâINVESTISSEMENT MARS 2023
Matteo Perino, directeur général de Nhood Luxembourg, société de conseils, solutions et services immobiliers.
Dâabord, dĂ©velopper la mixitĂ© dâusages en crĂ©ant des lieux de vie diversifiĂ©s pour vivre une expĂ©rience. Ensuite, augmenter lâattractivitĂ© des lieux gĂ©rĂ©s, leur frĂ©quentation, et donc le chiffre dâaffaires. Puis aider les commerçants Ă croĂźtre, tant en termes de chiffre dâaffaires que de dĂ©veloppement immobilier. Enfin, avoir un triple impact positifâ: pour les personnes (rĂ©sidents et travailleurs), pour la planĂšte (via lâĂ©conomie circulaire et la certification des sites) et pour la prospĂ©ritĂ©. Les actions menĂ©es dans la restructuration dâun site et les animations rĂ©alisĂ©es sâinscrivent donc toujours sous ces «â3Pâ». Nous animons et gĂ©rons actuellement le centre commercial de la Cloche dâOr et celui du Kirchberg.
Comment participez-vous Ă Â la rĂ©gĂ©nĂ©ration dâun siteâ?
Nous nous donnons pour mission de transformer les sites afin dây rapprocher les fonctionsâ: logement, travail ou encore espaces de loisirs. La mĂ©thode privilĂ©giĂ©e dans ce contexte repose sur la participation et lâĂ©coute, en intĂ©grant les principes de la ville des courtes distances. La revalorisation dâun site implique de faire appel Ă lâensemble des parties prenantes, dâĂȘtre attentif aux besoins des clients et aux sensibilitĂ©s de chacun et, enfin, de crĂ©er un lieu partagĂ© avec toutes les personnes qui participent Ă la vie de celui-ci.
Quels services proposezvous dans ce contexteâ?
Nous proposons des services de property
NHOOD LUXEMBOURG EN CHIFFRES
+â10 annĂ©es de prĂ©sence au Luxembourg
35 collaborateurs aux expertises variées
300 baux sous gestion, 137.000âmÂČ de retail et 50.000âmÂČ de bureaux gĂ©rĂ©s
100â%
des sites certifiés BREEAM
In-Use, label qui garantit les performances environnementales des sites que nous gérons
management, dâasset management, de marketing et conseil aux entreprises, de commercialisation, ainsi que du dĂ©veloppement et de la promotion pour les sites que nous revitalisons.
Quelles sont vos ambitions Ă la tĂȘte de Nhood Luxembourg pour cette annĂ©eâ?
Il sâagit dâabord de gĂ©rer et dâanimer nos sites de la meilleure maniĂšre possible pour quâils soient toujours plus surprenants et dynamiques et que les visiteurs et nos clients soient satisfaits. Nous souhaitons ensuite dĂ©velopper, avec les propriĂ©taires immobiliers, dĂ©veloppeurs, enseignes et commerçants, des partenariats qui ont du sens et qui sâinscrivent dans la durĂ©e. Enfin, notre souhait est de continuer Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer des sites, en collaboration avec des acteurs partageant le mĂȘme intĂ©rĂȘt pour un triple impact positif.
ENTRETIEN AVEC
EMILIE PERNOT
Directrice du développement commercial
Emilie Pernot a rĂ©cemment pris la direction du dĂ©veloppement commercial et accompagne les clients dans toutes les Ă©tapes de leurs projets. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle sâest fixĂ© plusieurs prioritĂ©s. En tant que plateforme de services Ă 360°, le leitmotiv de Nhood est de crĂ©er des lieux «âen mieuxâ». Ensuite, il sâagit dâaccompagner les propriĂ©taires et entreprises pour concevoir ces lieux grĂące au savoir-faire dâexperts. Et, enfin, dâaider les enseignes et marques dans leur dĂ©veloppement au Luxembourg, dans la dĂ©finition de leur stratĂ©gie et de leur concept, et dans la recherche dâun emplacement.
Lâexemple dâun Big Four Durant prĂšs de six mois, nous avons travaillĂ© en étroite collaboration avec un Big Four avec lequel nous partageons des valeurs communes autour des «â3Pâ» (people, planet, prosperity), permettant Ă Nhood de valoriser ses expertises leasing et marketing. Nhood a travaillĂ© sur lâoffre de restauration collective de cette entreprise et accompagnĂ© cette derniĂšre sur trois problĂ©matiquesâ: faire de la restauration un levier crĂ©ateur de valeur pour les collaborateurs et lâentreprise, incarner ces valeurs et le positionnement unique de la sociĂ©tĂ© Ă travers ces espaces et, enfin, offrir des plats variĂ©s adaptĂ©s aux besoins des salariĂ©s et aux tendances.
Solutions offertes
Quatre axes dâaccompagnement ont Ă©tĂ© proposĂ©sâ: lâoptimisation et le renforcement de lâoffre food, la fluidification du parcours client et la crĂ©ation dâespaces adaptĂ©s, la mise en place de services physiques et digitaux et la crĂ©ation dâun programme dâanimation des espaces.
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FONDS DâINVESTISSEMENT MARS 2023 39
Face aux crises, les Reif et lâenjeu de la gestion de la liquiditĂ©
Alors que les marchĂ©s sont en proie Ă une grande incertitude, dans un contexte Ă©conomique marquĂ© par lâinflation et la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt, comment les enjeux de liquiditĂ© sont-ils apprĂ©hendĂ©s par les gestionnaires de fonds immobiliersâ?
Lâindustrie des fonds joue un rĂŽle-clĂ© au niveau du systĂšme financier. Elle constitue une source de financement indispensable au fonctionnement de lâĂ©conomie, permettant le dĂ©veloppement de projets entrepreneuriaux et soutenant aussi le secteur public face Ă ses besoins divers. Pour lâinvestisseur, lâactivitĂ© de gestion dâactifs permet de mettre son Ă©pargne au travail, notamment pour pourvoir Ă des besoins financiers futurs, liĂ©s Ă la retraite par exemple, ou encore pour prĂ©server son patrimoine face Ă lâinflation.
LâĂ©cosystĂšme, pour rĂ©pondre aux besoins des uns et des autres, doit toutefois veiller Ă certains enjeux, et notamment Ă une gestion responsable de la liquiditĂ©. Imaginons la situation dâinvestisseurs souhaitant, pour une raison ou une autre, rĂ©cupĂ©rer les montants investis en revendant leurs parts dâun fonds et que, en raison dâune immobilisation des ressources financiĂšres, celui-ci soit incapable de les leur restituer. «âLes vulnĂ©rabilitĂ©s structurelles dues Ă une inadĂ©quation des liquiditĂ©s sont des problĂšmes bien connus qui sont abordĂ©s depuis des annĂ©es par les rĂ©gulateurs nationaux et internationaux, ainsi que par les gestionnaires dâactifs, reconnaĂźt David Zackenfels, senior legal adviser au sein de lâAlfi (Association luxembourgeoise des fonds dâinvestissement). Lâalignement de la liquiditĂ©
DAVID
Senior legal adviser Alfi
entre les actifs et les passifs dâun fonds est, et a toujours Ă©tĂ©, une considĂ©ration essentielle pour les gestionnaires dâactifs.â»
InquiĂ©tudes seulement Ă court terme La nature de lâactif immobilier, plus particuliĂšrement, exige dâopĂ©rer avec prudence lorsque lâon Ă©voque les enjeux de liquiditĂ©. En effet, lâinvestissement immobilier implique une immobilisation importante du capital au niveau du bien acquis. Ces montants ne peuvent ĂȘtre libĂ©rĂ©s quâau moment de la revente de lâactif. Et alors que le marchĂ© semble ralentir au Luxembourg et dans dâautres rĂ©gions du monde, en raison dâune hausse des taux dâintĂ©rĂȘt, de nouvelles inquiĂ©tudes apparaissent. «â Nous sommes actuellement confrontĂ©s Ă de fortes hausses des taux dâintĂ©rĂȘt sur une pĂ©riode relativement courte. Or, il est vrai que la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt est souvent associĂ©e Ă une baisse des prix de lâimmobilierâ», commente David Zackenfels, prenant soin de tempĂ©rer la situation et dâinviter Ă la prudence. Ă ses yeux, il est Ă ce jour difficile dâanticiper lâimpact de la dĂ©cision dâune banque centrale de relever les taux dâintĂ©rĂȘt. En outre, il faut prendre un peu de recul Ă lâĂ©gard de ces transformations et distinguer les effets Ă court et moyen termes. «âEn rĂ©sumĂ©, si le tableau
ZACKENFELS
40 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
«âLâimmobilier demeure avant tout un investissement gĂ©nĂ©rant des revenus rĂ©currents.â»
Auteur SĂBASTIEN LAMBOTTE
GESTION
sâassombrit, câest principalement pour les investissements immobiliers Ă court terme, mais cela fait partie de lâĂ©volution normale du marchĂ©, avec une hausse des taux qui intervient aprĂšs une longue pĂ©riode oĂč ils ont Ă©tĂ© trĂšs bas. En outre, lâimmobilier, en raison de sa nature, demeure avant tout un investissement gĂ©nĂ©rant des revenus rĂ©currents et de la valeur sur le long terme.â»
Fonds ouverts vs fonds fermĂ©s Y a-t-il lieu de sâinquiĂ©ter, au regard de la situation de marchĂ©, vis-Ă -vis de ces enjeux de liquiditĂ©â? Dans le domaine de lâinvestissement immobilier, ces problĂ©matiques sont bien apprĂ©hendĂ©es, tant par les rĂ©gulateurs que par les acteurs qui font lâobjet de leur surveillance. «âLes fonds dâinvestissement immobilier sont souvent fermĂ©s, commente David Zackenfels. Selon notre enquĂȘte Alfi Reif Survey 2022, câest le cas de prĂšs de deux tiers (64â%) des fonds immobiliers.â»
Quâen est-il toutefois des fonds immobiliers ouverts, offrant plus de flexibilitĂ© aux investisseursâ? Les gestionnaires de ces vĂ©hicules doivent mettre en place des mĂ©canismes de liquiditĂ© appropriĂ©s, au regard de la nature des actifs et des enjeux de marchĂ©, pour rĂ©pondre aux demandes des investisseurs. «âNotre enquĂȘte de 2022, basĂ©e sur des donnĂ©es de 2021, rĂ©vĂšle que ces outils
ne sont que rarement mobilisĂ©s. Compte tenu de lâĂ©volution des marchĂ©s, il y a lieu de voir si, dans les mois Ă venir, le recours Ă ces outils sera ou non plus important.â»
Pas de risque substantiel Selon une rĂ©cente mission de surveillance menĂ©e par lâEsma autour de ces enjeux de liquiditĂ©, il nây a actuellement pas de risque substantiel pour la stabilitĂ© financiĂšre. La clĂ©, lorsque lâon Ă©voque les enjeux de liquiditĂ©, rĂ©side dans une bonne anticipation et prĂ©paration des Ă©ventualitĂ©s qui pourraient survenir. «âNos membres affirment quâils testent rĂ©guliĂšrement leur capacitĂ© Ă rĂ©agir, sur un plan opĂ©rationnel, Ă diverses situations particuliĂšres, comme des rachats importants de la part des investisseurs ou des problĂšmes liĂ©s Ă la valorisation, commente le conseiller de lâAlfi. Il faut que les outils de gestion de la liquiditĂ© soient adaptĂ©s en permanence aux besoins et Ă la situation de marchĂ©.â» En tant quâassociation, lâAlfi maintient un dialogue permanent avec ses membres autour de ces enjeux dâactualitĂ©. «âSi la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt peut ĂȘtre un sujet de prĂ©occupation, souligne David Zackenfels, on constate aussi une demande croissante pour le segment des investissements alternatifs et des actifs privĂ©s, dont lâimmobilier est un pilier solide dans une perspective Ă long terme.â»
Selon lâenquĂȘte Alfi Reif Survey 2022, 64â% des fonds dâinvestissement immobilier sont fermĂ©s. David Zackenfels explique que, «âpour ces vĂ©hicules, pendant toute leur durĂ©e de vie, on ne devrait pas avoir de rĂ©percussions liĂ©es Ă certains effets de marchĂ© causĂ©s par lâĂ©volution des taux dâintĂ©rĂȘt, de prĂȘt, etc.â».
Des outils de gestion de la liquidité
Le rĂ©gulateur europĂ©en des fonds (Esma), en collaboration avec les autoritĂ©s compĂ©tentes nationales (dont la CSSF), a rĂ©cemment rĂ©alisĂ© une Ă©tude portant sur le risque de liquiditĂ© au niveau des fonds de dettes accordĂ©es aux entreprises et des fonds immobiliers. Les rĂ©sultats montrent que les fonds inclus dans le champ de lâanalyse ne prĂ©sentent pas de risque substantiel pour la stabilitĂ© financiĂšre. Si le degrĂ© de conformitĂ© global est satisfaisant, lâĂ©tude met Ă©galement en Ă©vidence certaines possibilitĂ©s dâamĂ©lioration et de surveillance continue, notamment en ce qui concerne les tests de rĂ©sistance des liquiditĂ©s et lâĂ©valuation des actifs moins liquides. Si lâon Ă©voque les outils
de gestion de la liquiditĂ© des fonds ouverts, la CSSF a rĂ©cemment prĂ©sentĂ© un travail dâĂ©valuation empirique de leur efficacitĂ©. Ces outils sont les suivantsâ: la gestion du portefeuille des fonds, y compris des liquiditĂ©s et autres actifs liquides, lâutilisation du swing pricing ou encore la suspension temporaire des rachats. Dans les conclusions de son document de travail, la CSSF indique notamment que, pour la plupart des fonds, «âle ratio dâactifs liquides dĂ©passe gĂ©nĂ©ralement les rachats quotidiens maximums, ce qui suggĂšre que ces fonds ont des tampons de liquiditĂ© suffisants pour faire face Ă des rachats Ă©levĂ©sâ». Le document prĂ©cise aussi que les estimations des gestionnaires de
fonds sur la maniĂšre dont la liquiditĂ© du portefeuille du fonds serait affectĂ©e dans un scĂ©nario de stress varient considĂ©rablement dâun fonds Ă lâautre. «âCertaines Ă©valuations peuvent sous-estimer lâimpact potentiel des ventes concertĂ©es des mĂȘmes actifs, ou dâactifs fortement corrĂ©lĂ©s, par dâautres fondsâ», lit-on dans les conclusions. Une autre gestion de la liquiditĂ©, bien que peu utilisĂ©e par les fonds immobiliers, rĂ©side dans le mĂ©canisme de swing pricing, dont lâobjet vise Ă rĂ©percuter les coĂ»ts de transaction sur les investisseurs. Le swing pricing attĂ©nue la dilution de la valeur du fonds. Il attĂ©nue aussi les sorties de fonds lors dâĂ©pisodes de volatilitĂ© Ă©levĂ©e du marchĂ©. Enfin, les fonds
suspendent rarement les rachats.
«âLes suspensions prĂ©cĂšdent souvent la fermeture dĂ©finitive et la liquidation du fonds. Elles peuvent Ă©galement entraĂźner des sorties plus importantes de fonds ayant des portefeuilles similaires, prĂ©cise le communiquĂ©. Des taux de survie plus faibles et des effets de signal nĂ©gatifs peuvent impliquer que les fonds attendent trop longtemps avant de suspendre les rachats.â» Dans lâensemble, ces rĂ©sultats confirment gĂ©nĂ©ralement la pertinence et lâefficacitĂ© de ces outils pour contribuer Ă la gestion globale du risque de liquiditĂ© des fonds ouverts, en particulier pour aider les fonds ouverts Ă gĂ©rer les sorties importantes.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 41 Fonds dâČinvestissement
64â%
Au Luxembourg, les fonds immobiliers sâĂ©rigent sur de solides fondations
La croissance soutenue du volume dâactifs au sein des Reif
Ces derniĂšres annĂ©es, lâinvestissement au sein des fonds immobiliers a connu une croissance soutenue. En 2022, bien que la conjoncture Ă©conomique ait entraĂźnĂ© un recul consĂ©quent des valeurs Ă lâĂ©chelle des marchĂ©s financiers, le volume dâactifs gĂ©rĂ©s au dĂ©part de fonds immobiliers domiciliĂ©s au Luxembourg a continuĂ© dâĂ©voluer Ă la hausse.
280
3.235 850 2.280 14.746 6.180 24.082 1.843 49.597 993 90.652 2.843 115.726 4.328 4.495 4.495 121.311 126.769 42 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 RADIOSCOPIE 2000 2004 2012 2016 2020 Q1 Q2 Q3 2008
Part II funds SIFs 0 30.000 60.000 90.000 120.000â En millions dâeuros 2022
Au regard des indicateurs de la CSSF et des rĂ©sultats de lâAlfi Reif Survey 2022, lâactivitĂ© des fonds immobiliers (Reif) se porte bien au Luxembourg. Ses acteurs, en outre, gagnent en maturitĂ©, comme en tĂ©moigne la diversification des stratĂ©gies mises en Ćuvre.
Auteur SĂBASTIEN LAMBOTTE
Dans quels biens les fonds immobiliers investissent-ilsâ?
OĂč investissent les Reifâ?
En 2022, 66â% des Reif concentrent leurs investissements dans lâUE â un taux stable par rapport aux donnĂ©es de 2021.
Amérique centrale et du Sud
Amérique du Nord
Pas de focus (global)
Asie/Pacifique
LiquiditĂ© des fonds dâinvestissement immobilier
64â% des fonds immobiliers interrogĂ©s sont fermĂ©s. En 2019, les fonds ouverts sans restrictions reprĂ©sentaient 6â%, soit la moitiĂ© du niveau actuel.
Multisecteurs Tous les secteurs Bureau Vente au détail
Industriel Résidentiel Hospitalité
Autres secteurs spécialisés uniques
EU
Moyen-Orient et Afrique
Autre (Europe)
Fermé Ouvert (aucune restriction)
Ouvert (avec restrictions)
Semi-ouvert (non continu)
DâoĂč sont originaires les investisseursâ?
Lâorigine des investisseurs est restĂ©e stable au fil des ans. DerriĂšre les lancements de Reif, on constate que lâĂ©crasante majoritĂ© des investisseurs sont europĂ©ens.
Fonds dâinvestissement
AmĂ©rique Afrique Asie/Pacifique Europe Hautement diversifiĂ©s Moyen-Orient FONDS DâINVESTISSEMENT MARS 2023 43
Part II funds SIFs Un nombre dâunitĂ©s de fonds immobiliers stable 0 150 250 350 50 UnitĂ©s de fonds 2000 2010 2020 Q1 Q2 Q3 2022 5 10 13 166 325 7 9 319
Source Alfi Luxembourg Reif Survey 2022 13â% 49â% 8â% 2â% 12â% 3â% 6â% 7â% 0â% 100â% EU + EFTA 20â% 40â% 60â% 80â% 12â% 64â% 23â% 1â% 0â% 20â% 40â% 60â% 80â% 100â% 2019 2020 2021 2022
«âNotre prioritĂ© est de verdir les immeublesâ»
Le secteur de lâimmobilier vert connaĂźt un essor dans une volontĂ© dâinvestir de maniĂšre durable sur le long terme. Lâoccasion de dĂ©crypter les nouvelles opportunitĂ©s et les nouveaux enjeux du verdissement de lâimmobilier professionnel avec Aymeric De SĂ©rĂ©sin, lead portfolio manager chez
Fidelity International.
WOLFF Interview BENOĂT THEUNISSEN
Photo GUY
44 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Aymeric De SĂ©rĂ©sin
Les principales émissions carbone des entreprises de services proviennent de leurs occupations immobiliÚres, rappelle Aymeric De Sérésin.
Quels sont les enjeux ESG de lâimmobilierâ?
Nous constatons que 40â% des Ă©missions de CO2 dans le monde proviennent du stock immobilier. Dans les villes, ce chiffre tourne mĂȘme autour de 60-70â%. Un autre constat est quâau moins 80â% du stock immobilier se trouve encore loin de lĂ oĂč il devrait ĂȘtre pour rĂ©pondre aux attentes de lâaccord de Paris. Le stock de lâimmobilier commercial est tout particuliĂšrement concernĂ©. Mais ce nâest pas tout. Notre secteur dâactivitĂ© est assez lent, et nous voyons quâĂ peine 1â% du stock immobilier est rĂ©novĂ© chaque annĂ©e. En continuant sur cette trajectoire, il y a un risque de manquer les objectifs de lâaccord de Paris dâici 2050.
Comment accĂ©lĂ©rer alors la transition du stock immobilierâ?
Il y a lâidĂ©e un peu folle de tout mettre par terre pour ensuite reconstruire des actifs hyper-efficients. Mais il existe la notion dâembodied carbon qui implique quâune destruction-reconstruction Ă©met lâĂ©quivalent de quasiment 50â% des Ă©missions carbone de lâimmeuble. Cela veut dire que si nous devions opter pour cette solution, nous Ă©mettrions des quantitĂ©s Ă©normes de CO2 dans lâatmosphĂšre. Il ne faut surtout pas faire ça. Notre choix porterait donc plutĂŽt sur la rĂ©novation du stock existantâ: en nous focalisant uniquement sur le stock existant, et sans faire de la rĂ©novation lourde de bĂątiments, nous pouvons contribuer Ă accĂ©lĂ©rer la transition vers du «ânet zĂ©ro carboneâ» pour lâimmobilier tout en minimisant lâembodied carbon.
Quelles sont les opportunitĂ©s pour les propriĂ©taires dâimmeublesâ?
Nous observons que les entreprises qui occupent les immeubles ont un agenda «ânet zĂ©ro carboneâ» qui sâaccĂ©lĂšre. Il y a encore cinq ans, les gens commençaient Ă prendre de plus en plus conscience du problĂšme climatique, et les entreprises prenaient des mesures pour sâaligner sur lâaccord de Paris. Câest dĂ©jĂ du passĂ©, Ă lâheure actuelle. Les entreprises accĂ©lĂšrent. Elles ne disent plus quâelles doivent ĂȘtre prĂȘtes pour 2050, mais bien pour 2030. Le secteur immobilier doit sâadapter pour accompagner cette tendance. Pour les
entreprises dans le secteur des services, la plus grosse partie des émissions carbone provient de leur occupation immobiliÚre.
Quels obstacles y a-t-il au verdissement du stock immobilierâ? Nous savons malheureusement que le stock immobilier nâest pas encore prĂȘt. Lâindustrie immobiliĂšre a, pour sa part, un agenda «ânet zĂ©ro carboneâ» qui porte jusquâen 20402045, alors que celui des sociĂ©tĂ©s se rapproche davantage de 2030. Nous entendons dâailleurs mĂȘme que certaines sociĂ©tĂ©s annoncent des dates autour de 2026-2027. Comment vont faire ces sociĂ©tĂ©s si elles ne peuvent pas louer des bĂątiments qui ne sont pas capables dâopĂ©rer selon une approche «ânet zĂ©ro carboneâ»â?
Câest donc lĂ que vous intervenezâ?
La stratĂ©gie que nous avons mise en place consiste en effet Ă rĂ©nover des bĂątiments existants, les rendre «ânet zĂ©ro carboneâ» pour ensuite les relouer. Nos chiffres montrent que la demande locative est trĂšs forte. Ce qui va alors nous permettre de profiter de cette situation au cours des cinq ou six prochaines annĂ©es. Il y a un dĂ©sĂ©quilibre trĂšs fort entre, dâune part, la demande de plus en plus forte et, dâautre part, lâoffre qui reste limitĂ©e. Nous voulons tirer avantage de ce marchĂ©.
Quels types dâactifs permettraient dâobtenir le plus dâimpactâ?
Il est plus pertinent, selon nous, de se positionner sur les secteurs des bureaux et de la logistique. Ces deux secteurs restent de loin les secteurs les plus liquides au niveau locatif, et ce sont aussi les deux secteurs sur lesquels un investisseur peut avoir le plus dâimpact en matiĂšre de rĂ©duction de CO2. Nous considĂ©rons que le secteur retail reste plus limitĂ© et compliquĂ© en raison du moindre niveau dâalerte â pour lâinstant â des occupants retail sur les aspects ESG. Ils sont, dĂšs lors, moins sensibles aux amĂ©liorations ESG que nous pouvons apporter Ă un bĂątiment. Mais je ne doute pas que cela va arriver.
La rĂ©novation du parc immobilier est donc la clĂ©. Comment vous y prenez-vous pour rĂ©duire les taux dâĂ©missions lors des rĂ©novationsâ?
«âPlus de 80â% du stock immobilier doit ĂȘtre rĂ©novĂ©.â»
46 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Aymeric De SĂ©rĂ©sin
Nous sommes bien conscients des impacts CO2 dâune rĂ©novation. Il y a cependant des statistiques qui nous montrent quâentre une dĂ©molition-reconstruction et notre type de rĂ©novation, il y a un facteur dâun Ă quatre en termes dâĂ©missions carbone. Nous demandons donc Ă nos fournisseurs de comptabiliser tous les effets des Ă©missions carbone sur leurs travaux, comme les entrĂ©es et sorties des camions sur les chantiers, ou le sourcing des matĂ©riaux et leur recyclage. Nous exigeons de leur part quâils rĂ©duisent lâimpact carbone au maximum. Le but nâest pas de le mettre Ă zĂ©ro, on ne le pourra pas. Nous ne sommes pas favorables non plus Ă la rĂ©alisation dâoffsetting que dâautres acteurs font en finançant de la reforestation. Ce nâest pas ce que nous voulons. Nous mesurons ce que nous faisons pour en minimiser lâimpact au maximum.
DâoĂč lâintĂ©rĂȘt dâun monitoring et dâun reporting strictsâ?
Nos fournisseurs doivent effectuer le reporting de leurs activités et nous le faire parvenir. Il sera disponible à tous nos investisseurs.
Pour y parvenir, comment allez-vous surmonter les dĂ©fis posĂ©s par la disponibilitĂ© des donnĂ©esâ?
Nous avons un partenariat avec une société tierce pour nous aider justement dans la collecte de ces données. Il existe énormément de données sous-jacentes, bien au-delà des simples consommations. Nous les collectons, les monitorons, en faisons des calculs et un reporting clair, aussi bien pour nous que pour nos investisseurs et le régulateur, dans le but de démontrer trimestriellement la progression de chacun des immeubles. Nous avons environ 20 indicateurs sur lesquels nous allons faire du reporting en temps presque réel.
Ces enjeux de reporting sont dâautant plus importants que la rĂ©glementation se renforce...
En effet, la rĂ©glementation en matiĂšre dâinvestissements responsables se durcit. Lâharmonisation de cette rĂ©glementation va dans le bon sens, mĂȘme si cela demande au secteur de sâadapter. Cela sâapplique aussi au secteur de lâimmobilier. Dans
VOUS AVEZ DIT FONDSÂ ARTICLEÂ 9â?
Dans les colonnes de la presse financiĂšre, il est rĂ©guliĂšrement fait rĂ©fĂ©rence aux fonds Article 6, Article 8 et Article 9. Il sâagit des articles du rĂšglement europĂ©en sur la divulgation des informations relatives au financement durable, dit SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation).
Les fonds de lâArticle 8 utilisent des critĂšres de durabilitĂ© dans leur processus dâinvestissement, les fonds de lâArticle 9 ont un objectif de durabilitĂ© pour leurs investissements, tandis que les fonds de lâArticle 6 ne font aucune dĂ©claration de durabilitĂ©.
cette optique, nous envisageons de transformer des immeubles pour les rendre compatibles avec les nomenclatures Article 8 et, surtout, Article 9 de demain. Ces fonds commencent Ă avoir des intransigeances sur ce quâils voudront acheter. Par exemple, ils ne pourront bientĂŽt acheter que des immeubles capables dâopĂ©rer selon une approche «ânet zĂ©ro carboneâ».
Comment identifiez-vous les immeubles Ă rĂ©noverâ?
Plus de 80â% du stock immobilier doit ĂȘtre rĂ©novĂ©. Nous allons donc puiser dans ce stock-lĂ , qui est immense. De plus en plus de propriĂ©taires dâimmeubles sont conscients quâils font face au risque dâavoir des immeubles dans leur portefeuille dits stranded, des immeubles qui requiĂšrent donc une injection de travaux assez importante. Tous les propriĂ©taires ne disposent pas forcĂ©ment des capacitĂ©s, des Ă©quipes et de la connaissance pour ce faire. Et, chose aussi trĂšs importante, tout le monde nâa pas toujours le cash disponible pour cela. Nous connaissons ces propriĂ©taires et avons des discussions avec eux pour leur proposer des solutions.
Lâimmobilier ESG apporte-t-il de meilleurs rendements que le non-ESGâ?
Plus quâune amĂ©lioration de rendement apportĂ©e par lâESG, nous prĂ©fĂ©rons regarder le risque induit par le non-ESG. En effet, nous sommes persuadĂ©s que si vous ne verdissez pas votre patrimoine, alors, Ă terme, votre patrimoine connaĂźtra une dĂ©cote. Les investisseurs et les banques commencent Ă appliquer des dĂ©cotes sur leurs prix. Ainsi, de plus en plus dâacteurs sont en train de procĂ©der Ă lâanalyse de leur portefeuille pour dĂ©terminer si â et Ă quelle date â chacun de leurs immeubles peut devenir stranded (non compatible avec lâaccord de Paris 2050). Les Ă©valuateurs immobiliers commencent eux aussi Ă reflĂ©ter de telles dĂ©cotes.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 47
Les fonds immobiliers ont souffert en 2022
Le ralentissement du marchĂ© tout au long de lâannĂ©e 2022 a fait perdre de la valeur Ă de nombreux fonds dâinvestissement immobilier. Si parler de crise serait sans doute trop fort, ces structures ont toutefois dĂ» apprendre Ă faire le gros dos.
Si les chiffres ne sont pas encore officiels, les signaux venus des professionnels du secteur, eux, sont clairsâ: le volume de transactions immobiliĂšres a considĂ©rablement diminuĂ© en 2022, au Luxembourg mais aussi de façon globale. Cette situation sâexplique principalement par la crise Ă©conomique Ă laquelle nous sommes confrontĂ©s depuis la guerre en Ukraine, marquĂ©e par une forte inflation et la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt. Et elle a eu des consĂ©quences sur les acteurs de lâimmobilier dâinvestissement. «âDans ce secteur qui, au Luxembourg, concerne principalement les bureaux et le retail, on sâest retrouvĂ© tout Ă coup dans une situation oĂč il Ă©tait difficile de savoir quel Ă©tait le prix du marchĂ©, Ă©tant donnĂ© que plus aucune transaction nâavait lieu, explique JĂ©rĂŽme CoppĂ©e, director Capital markets au sein de CBRE Luxembourg. Sur certains marchĂ©s plus profonds que le Luxembourg, quelques transactions ont tout de mĂȘme eu lieu, donnant une direction aux investisseurs. Mais ce nâĂ©tait pas le cas au Luxembourg, oĂč quasiment aucune transaction majeure nâa eu lieu depuis le dĂ©but de la crise.â»
Alors que lâannĂ©e 2023 est bien entamĂ©e, peut-on sâattendre Ă une reprise rapide du marchĂ© de lâimmobilier dâinvestissementâ? «âLa relative stabilisation
des taux dâintĂ©rĂȘt Ă long terme depuis un gros trimestre donne une meilleure visibilitĂ© aux investisseurs, qui commencent Ă sortir de leur position attentiste. Les transactions commencent donc Ă reprendre doucement , poursuit JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Cela dit, nous estimons que les taux dâintĂ©rĂȘt vont encore augmenter dâici lâĂ©té 2023, avec un impact nĂ©gatif sur les rendements, avant une vraie stabilisation au mois de septembre.â» Pour les propriĂ©taires qui ont une Ă©chĂ©ance de refinancement, le coĂ»t de leur prĂȘt sâavĂ©rera beaucoup plus Ă©levĂ© quâil y a quelques annĂ©es⊠De quoi les inciter Ă vendre â alors quâils nâen voyaient pas lâintĂ©rĂȘt avant â et alimenter Ă nouveau le marchĂ©.
Des pertes brutales
Cette marche au ralenti du marchĂ© a donc eu de nombreuses consĂ©quences sur le secteur de lâimmobilier dâinvestissement. Les fonds, qui placent de lâargent dans diffĂ©rents actifs immobiliers, ont notamment accusĂ© le coup. «âNous ne suivons pas directement les fonds dâinvestissement immobilier, mais nous savons quâils ont connu des pertes de valeur au cours des derniers mois, plus brutales que dans lâimmobilier physique , relĂšve JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Si lâon excepte les fonds actifs dans le retail, toutes les structures
JĂRĂME COPPĂE Director DĂ©partement Capital markets de CBRE Luxembourg
48 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
«âCertains fonds devront se sĂ©parer dâactifs immobiliers. Mais il y a de la liquiditĂ© sur nos marchĂ©sâ: si un fonds doit vendre, il trouvera des acheteurs.â»
Auteur QUENTIN DEUXANT
TRANSACTIONS
de ce genre, en Belgique et au Luxembourg, ont souffert en 2022.â»
Pour maintenir le bateau Ă flot, diffĂ©rentes options sâoffrent aux gestionnaires de ces fonds. Elles dĂ©pendent en grande partie des conditions de refinancement quâils obtiennent une fois leur financement arrivĂ© Ă Ă©chĂ©ance. «âIl nâest pas facile de recapitaliser le fonds lorsquâil a perdu beaucoup de valeur. Pour certains, il sera indispensable de vendre, de se sĂ©parer de certains actifsâ», estime le director Capital markets de CBRE. Heureusement, nous ne nous trouvons pas dans un vĂ©ritable contexte de crise. «âIl y a de la liquiditĂ© sur ce marchĂ©â: si un fonds doit vendre, il trouvera des acheteurs , assure JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Ce nâest peut-ĂȘtre pas le meilleur moment pour vendre, mais, si on y est obligĂ©, on devrait y parvenir sans que la perte soit trop importante.âJe ne pense toutefois pas quâau Luxembourg et en Belgique, nous nous trouvions dans une situation oĂč les fonds dâinvestissement soient contraints de liquider. La situation pourrait ĂȘtre par contre nettement plus tendue pour les fonds rĂ©sidentiels aux Pays-Bas ou dans les pays nordiques, par exemple, qui ont investi dans des actifs avec des rendements initiaux trĂšs faibles, sous le niveau des taux dâintĂ©rĂȘt actuels.â»
Des fondamentaux dans le vert Sâil est difficile de savoir prĂ©cisĂ©ment quand le marchĂ© repartira Ă la hausse âet, avec lui, lâactivitĂ© des fonds dâinvestissement immobilier â, on peut toutefois se rassurer en se rappelant que tous les fondamentaux du marchĂ© au Luxembourg sont au vert. «âMĂȘme en 2022, la diminution des prises en occupation Ă©tait fondamentalement liĂ©e Ă un manque de produits disponibles sur le marchĂ©. Le pourcentage de vacance a dâailleurs lui aussi baissĂ©. Aujourdâhui, de nombreuses sociĂ©tĂ©s sont Ă la recherche de nouveaux bureaux, et dâautres arrivent encore sur le marchĂ© luxembourgeoisâ», commente JĂ©rĂŽme CoppĂ©e.
Qui plus est, lâinflation que lâon connaĂźt pour les prix de lâimmobilier rĂ©sidentiel au Grand-DuchĂ© ne concerne pas tant les biens de bureau ou retail, qui sont le cĆur de cible des fonds dâinvestissement immobilier au Luxembourg. Les transactions restent donc «âabordablesâ» et devraient se multiplier dans les prochains mois, lorsque les perspectives macroĂ©conomiques se seront amĂ©liorĂ©esâŠ
3,6â%
Câest le rendement quâoffrent, au troisiĂšme trimestre 2022, les fonds immobiliers luxembourgeois actifs dans les biens de bureaux, soit un pourcentage qui se situe Ă peu prĂšs au niveau du taux de financement. De quoi Ă©viter la «âpanique Ă bordâ» constatĂ©e dans dâautres pays.
Le Luxembourg, mal outillĂ© face Ă lâESGâ?
La mise au point dâune sĂ©rie de rĂ©glementations, au niveau europĂ©en, dans le cadre du New Green Deal, a Ă©galement un impact important sur lâinvestissement immobilier au Luxembourg. Ces rĂšgles â notamment la taxonomie verte qui dĂ©finit quel investissement peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme durable â concernent en effet en prioritĂ© le secteur financier⊠et donc les fonds dâinvestissement immobilier. «âLes banques et les fonds dâinvestissement demandent dĂšs aujourdâhui des garanties sur le caractĂšre durable dâun immeuble dans lequel ils veulent investir. Or, aujourdâhui, le Luxembourg
est mal outillĂ© pour pouvoir donner des arguments cohĂ©rents Ă ces acteursâ», estime JĂ©rĂŽme CoppĂ©e.
La difficultĂ© est de parvenir Ă sâaccorder sur un certain nombre de standards qui attesteraient du respect, au niveau dâun immeuble, des critĂšres ESG tels que dĂ©finis dans la rĂ©glementation europĂ©enne.
«âIl faudrait pouvoir disposer dâune base de donnĂ©es recensant les diffĂ©rents bĂątiments du pays, ainsi que leur certification Ă©nergĂ©tique, par exemple la certification europĂ©enne EPC, avance JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Cela nous permettrait dâoffrir plus de garanties aux fonds qui souhaitent acquĂ©rir un bien
durableâ pour respecter leurs engagements en la matiĂšre.â» Le director Capital markets de CBRE estime ainsi quâil serait intĂ©ressant que les pouvoirs publics luxembourgeois planchent, avec diffĂ©rents bureaux dâĂ©tudes, sur un tel projet.
En attendant, la situation est aujourdâhui trĂšs dĂ©licate, puisque les acteurs de lâimmobilier luxembourgeois sont obligĂ©s, pour Ă©valuer le caractĂšre durable dâun bien, de se baser sur ce qui se fait aux Pays-Bas ou en Flandre, oĂč la façon de calculer lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique dâun bĂątiment, par exemple, nâest pas comparable.
«âOn se retrouve donc dans une situation un peu absurde oĂč la mĂ©thode utilisĂ©e ne correspond pas vraiment Ă la rĂ©alitĂ©. Or, il serait tout de mĂȘme intĂ©ressant dâavoir un outil qui permette aux promoteurs ou aux propriĂ©taires de faire les bons choix afin de dĂ©velopper des bĂątiments rĂ©ellement durables aux yeux du lĂ©gislateur europĂ©enâ», conclut JĂ©rĂŽme CoppĂ©e.
Loin dâĂȘtre anecdotique, cette dĂ©marche permettrait en effet de pĂ©renniser le secteur de lâinvestissement immobilier, qui ne pourra plus retarder trĂšs longtemps sa transition verteâŠ
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 49 Fonds dâinvestissement
Conversation Marc Baertz
«âMettre une valeur sur les portefeuillesâ»
LâĂ©valuation des biens immobiliers dĂ©tenus par des fonds intervient tant en amont du financement que lors du calcul de la valeur nette dâinventaire. Marc Baertz, partner et head of valuation chez INOWAI, nous Ă©claire sur le rĂŽle de la valorisation immobiliĂšre.
Photo MATIC ZORMAN Interview BENOĂT THEUNISSEN
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DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
FONDS
Marc Baertz constate la tendance de certains fonds Ă nâacquĂ©rir plus que des immeubles disposant de certifications.
Conversation Marc Baertz
Quelles sont vos activitĂ©s en matiĂšre de valorisation immobiliĂšreâ?
Nous sommes une Ă©quipe de trois personnes chez INOWAI en charge des Ă©valuations immobiliĂšres. Nous traitons entre 150 et 175 dossiers par an et Ă©valuons lâĂ©quivalent dâentre 4 et 5 milliards dâeuros de valeur. Nos Ă©valuations portent Ă 70â% sur de lâimmobilier de bureaux et Ă 25â% sur des projets rĂ©sidentiels.
Qui sont vos clientsâ?
Nous rĂ©alisons des Ă©valuations pour des fonds qui ont des besoins de valorisation pour leurs bilans trimestriels, semestriels ou de fin dâannĂ©e. Nous travaillons Ă©galement Ă©normĂ©ment pour des banques qui nous sollicitent lorsquâelles accordent un financement Ă des promoteurs. Nous avons aussi des clients qui souhaitent Ă©tablir un partage dans le cadre dâhĂ©ritages. Nous leur permettons de mettre une valeur sur leur portefeuille pour quâils puissent rĂ©partir les biens entre les hĂ©ritiers.
Quelle est lâimportance de la valorisation pour les portefeuilles de fonds immobiliersâ?
Tout dâabord, il faut rappeler que les fonds calculent une valeur dâactifs nets sur base de laquelle les investisseurs peuvent souscrire ou vendre leurs parts. Pour calculer lâactif net du fonds, il faut donc quâil y ait une valeur Ă un moment donnĂ© qui indique combien vaut un bien en portefeuille. Ensuite, il ne faut pas non plus oublier que les fonds se financent en partie sur lâacquisition de biens immobiliers. Les contrats de financement contiennent des rĂšgles qui veillent Ă maintenir le loan to value, un ratio du montant du prĂȘt par rapport Ă la valeur du bien. Dans lâhypothĂšse oĂč un bien se dĂ©prĂ©cie trop dans le temps, cela pourrait donc induire une violation du contrat de financement puisque la valeur du bien ne serait alors plus celle qui a Ă©tĂ© convenue dans le contrat. Par consĂ©quent, la banque serait en droit dâimposer une rĂ©injection de fonds propres ou la vente du bien.
Lors de vos Ă©valuations, Ă©tablissezvous la valeur dâun bien sur la base dâun prix ou dâune fourchetteâ?
Nous donnons toujours un prix. En revanche, nous avons la possibilitĂ© dâinclure des sensibilitĂ©s dans nos rapports. Par exemple, avec les hausses des taux dâintĂ©rĂȘt, nous pouvons insĂ©rer une sensibilitĂ© et indiquer que si les taux dâintĂ©rĂȘt montent Ă nouveau de 25 ou 50 points de base, cela pourrait avoir une certaine incidence sur la valeur du bien Ă©valuĂ©. Une rĂšgle gĂ©nĂ©rale veut que si les taux dâintĂ©rĂȘt montent de 1â%, les valeurs immobiliĂšres baissent de 5â%. Le financement devient alors plus cher.
Quels autres facteurs dâincertitude prenez-vous en compteâ?
Dans les projets de dĂ©veloppement, nous Ă©valuons la valeur des terrains. Au cours de notre Ă©valuation, la plus grande incertitude concerne les coĂ»ts de construction, qui ont fortement augmentĂ©. Ce qui nous amĂšne donc Ă inclure parfois des sensibilitĂ©s liĂ©es aux coĂ»ts de construction. Un autre facteur dâincertitude que nous pouvons aussi prendre en compte est le prix de vente. Pour lâinstant, les ventes en lâĂ©tat futur dâachĂšvement tournent autour de zĂ©ro au Luxembourg. Nous ne sommes pas encore en mesure de dĂ©terminer si cela aura un impact sur les prix de vente ou non.
LâĂ©tat du marchĂ© constitue-t-il une incertitude particuliĂšreâ?
En Europe, en gĂ©nĂ©ral, lâimmobilier rĂ©sidentiel fait face Ă quelques problĂšmes en raison des coĂ»ts des matĂ©riaux et des taux dâintĂ©rĂȘt. Au Luxembourg, il y a une proposition de loi sur la table du ministre du Logement, Henri Kox (dĂ©i GrĂ©ng), qui veut limiter le rendement sur un appartement du Bund. Le problĂšme est malheureusement que cette loi vise Ă plafonner les rendements Ă 3,5â% du capital investi alors que le financement coĂ»te actuellement plus de 4â%. En toute logique, personne ne se lance dans lâacquisition dâun bien sâil sait quâin fine, il gagnera moins que ce que cela lui coĂ»te. En outre, pas mal de promoteurs ont achetĂ© des terrains il y a 12 mois ou plus dans lâidĂ©e de les revendre rapidement.
Cela nâa finalement pas Ă©tĂ© possible, dâabord Ă cause de la crise en Ukraine qui est apparue et qui a Ă©tĂ© suivie des
«âLâĂ©valuation immobiliĂšre nâest pas une science exacte.â»
52 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
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â 123 international banks from 26 countries
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funds (PwC Global Fund Distribution 2022)
â International portability and a unique level of protection in life insurance
â European leader in international securities listings (39,000â+ listed and tradable securities)
â Largest market share of
Recognising outstanding contribution to the financial sector
Pâaperjam â+ Delano and Luxembourg for Finance are delighted to announce their first Finance Awardsâââanother chance for us to give recognition to those in the finance industry who continued to show excellence and outstanding expertise during the year.
This awards ceremony also rewards those who were instrumental in the creation
of the financial centre, its development and the structuring of its products, and those who represent it internationally.
In total, over 150 recognised and influential experts across Luxembourgâs finance sector will be nominated in one of the seven categories and shortlisted by a panel of peerto-peer, high-profile experts.
listed green bonds in the world
â A comprehensive fintech ecosystem and strong start-up support
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SOURCE: Luxembourg For Finance
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hausses consĂ©cutives des taux dâintĂ©rĂȘt et finalement de la proposition de loi sur les rendements. Par consĂ©quent, les banques vont exiger Ă nouveau des Ă©valuations pour sâassurer que les terrains quâelles ont financĂ©s il y a plus dâun an ont toujours la mĂȘme valeur.
Ă quelle frĂ©quence doivent ĂȘtre faites les Ă©valuationsâ?
Dans le cas des fonds, la frĂ©quence des Ă©valuations est inscrite dans leurs prospectus. Cela peut ĂȘtre sur une base trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Pour leur part, les assurances le font annuellement pour leurs bilans. En ce qui les concerne, les banques effectuent des Ă©valuations Ă lâoccasion de financements Ă long terme avec une mise Ă jour tous les trois ans, en gĂ©nĂ©ral. Les conditions Ă©conomiques et de marchĂ© peuvent aussi amener ces acteurs Ă rĂ©itĂ©rer leurs demandes dâĂ©valuation.
Quels sont les critĂšres essentiels pour une valorisation immobiliĂšreâ?
Nous avons construit notre modĂšle de valorisation sur la base du niveau de rendement et du taux dâactualisation sur les cash flows. Ce nâest pas une science exacte. Lâimmobilier est une classe dâactifs comme une autre. Nous comparons toujours les actifs par rapport Ă la classe de risques dâinvestissement Ă zĂ©ro risque. Pour ce faire, Ă zĂ©ro risque, nous prenons souvent lâobligation Ă 10 ans de lâAllemagne, le Bund 10-YR. Historiquement, vous avez toujours des primes de risque qui sâajoutent au rendement initial, qui tourne actuellement autour de 2,3â%. Sâagit-il dâun immeuble neuf ou ancienâ? Se trouvet-il en plein centre-ville ou en pĂ©riphĂ©rieâ? Les locataires sont-ils du secteur public ou privĂ©â? En fonction des rĂ©ponses, vous allez, Ă chaque fois, prendre une prime de risque ou non. Câest comme cela que se construit le taux dâactualisation des cash flows.
Les incertitudes liĂ©es Ă la nonoccupation de certains bureaux en raison du tĂ©lĂ©travail ajoutent-elles des primes de risqueâ?
Il existe deux Ă©coles sur cette question. Les uns disent quâil nây aura aucun effet
UNE QUESTION DE LIQUIDITĂ
Certains fonds alternatifs sont affectĂ©s par des enjeux de liquiditĂ©. Quâen est-il des fonds immobiliers qui dĂ©tiennent des biens au Luxembourgâ?
La liquiditĂ© des immeubles est en principe meilleure lorsquâils se trouvent dans les quartiers dâaffaires. «âAu Luxembourg, nous avons le Kirchberg, le centre-ville, la gare et la Cloche dâOr. Environ 75â% de tous les bureaux du pays sont rĂ©partis entre ces quatre quartiersâ», explique Marc Baertz. Ainsi, «âsi votre immeuble est localisĂ© dans lâun de ces quatre quartiers, il sera donc plus liquide que sâil se trouvait ailleursâ».
nĂ©gatif sur les bureaux. Les employĂ©s tĂ©lĂ©travaillent un ou deux jours, mais les bureaux existants vont ĂȘtre transformĂ©s en vue de disposer dâespaces conviviaux qui favorisent les rencontres. Les autres sâattendent Ă ce quâil faille entre 10â% et 25â% de bureaux en moins. Personnellement, je ne pense pas quâil soit dĂ©jĂ possible dâidentifier une tendance. Câest encore trop tĂŽt pour voir dâĂ©ventuels impacts.
Lâimmobilier nâĂ©chappe pas Ă la tendance de la finance durable. Les critĂšres ESG sont-ils intĂ©grĂ©s dans vos modĂšles de valorisationâ?
Oui, dans le sens oĂč nous savons trĂšs bien que certains grands fonds immobiliers nâachĂšteront plus dâimmeubles qui nâont pas de certification. Nous voyons mĂȘme que certains fonds vendent de vieux bĂątiments quâils ont en portefeuille. Par exemple, en dĂ©cembre dernier, lâun de nos clients nous a rapportĂ© son intention de vendre de vieux bĂątiments, car, aprĂšs analyse de son portefeuille, il a conclu que câĂ©tait la seule façon pour lui dâatteindre ses objectifs carbone dâici 2030. Les fonds prĂ©fĂšrent continuer Ă investir par lâacquisition de bĂątiments neufs disposant de certifications.
Sur les marchĂ©s, il est souvent question de stranded assets, des actifs qui ont subi des dĂ©prĂ©ciations imprĂ©vues ou prĂ©maturĂ©es. Pourrait-on voir un jour des «âimmeubles Ă©chouĂ©sâ»â?
Câest possible, mais il faut savoir que le stock de bureaux est assez rĂ©cent au Luxembourg. PrĂšs de 50â% des bureaux ont moins de 20 ans. En plus dâĂȘtre assez neuf, le stock est dĂ©tenu en majoritĂ© par des investisseurs institutionnels qui veillent Ă maintenir leurs bĂątiments Ă un bon niveau ESG. Ă cela sâajoute que les locataires institutionnels vont Ă©galement devoir effectuer des reportings ESG sur la façon dont ils sont logĂ©s. Finalement, au Luxembourg, dĂšs quâil y a un bien immobilier Ă rĂ©nover, entre cinq et sept dĂ©veloppeurs tournent autour pour lâacheter et le rĂ©nover. Lâimpact des stranded assets immobiliers sera donc trĂšs limitĂ© dans le pays.
54 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Conversation Marc Baertz
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Eltif, vĂ©hicule de choix des actifs illiquidesâ?
La seconde version dâEltif (European Long-Term Investment Funds) arrive en 2023. Suite Ă sa rĂ©vision, ce vĂ©hicule devrait devenir un instrument de choix pour les investisseurs dĂ©sireux
Câest la nouvelle sensation des marchĂ©s financiers, dont on entend parler quasi quotidiennement. Pourtant, le vĂ©hicule Eltif (European Long-Term Investment Funds) a Ă©tĂ© créé en 2015. Pourquoi, dĂšs lors, a-t-il fallu tant dâannĂ©es pour quâil devienne si populaireâ? «âCet instrument, créé dans le sillage de la crise financiĂšre de 2008 pour aider Ă reconstruire lâĂ©conomie europĂ©enne, avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© accueilli avec enthousiasme Ă lâĂ©poque, explique Dietmar Klos, real estate sector leader au sein dâEY Luxembourg. En donnant la possibilitĂ© tant aux professionnels quâaux investisseurs de dĂ©tail dâaccĂ©der Ă une grande diversitĂ© dâactifs rĂ©els â tangibles, non cotĂ©s en Bourse â dans toute lâEurope, Eltif avait tous les atouts pour devenir un vĂ©hicule de choix dans le cadre de stratĂ©gies dâinvestissement alternatives.â»
Mais aussi sĂ©duisante quâait Ă©tĂ© la thĂ©orie, la mise en pratique dâEltif sâest avĂ©rĂ©e plus dĂ©licate. «âLa liste des actifs Ă©ligibles Ă©tait trop restrictive, rendant complexe la mise au point de produits permettant dâoffrir les rendements espĂ©rĂ©s par les investisseurs, poursuit Dietmar Klos. Les investisseurs institutionnels ont donc eu du mal Ă percevoir la rĂ©elle plusvalue dâEltif par rapport Ă dâautres vĂ©hicules alternatifs bien connus. Il faut ajouter Ă cela, concernant les investisseurs
de dĂ©tail, des exigences en matiĂšre de monitoring et de substance rendant lâoption Eltif peu attractive.â»
Une rĂ©vision dans un contexte favorable Si Eltif a donc fait un flop au cours de ses premiĂšres annĂ©es dâexistence, lâintĂ©rĂȘt pour ce vĂ©hicule est allĂ© croissant Ă partir de 2020. «âDe 2015 Ă Â 2020, seuls 20 Eltif avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©s dans lâensemble de lâUnion europĂ©enne. Aujourdâhui, on en compte 84â», relĂšve ainsi Norman Finster, alternative investments consulting leader chez EY Luxembourg. Plusieurs raisons expliquent cet engouement rĂ©cent. «âJe pointerais tout dâabord la soliditĂ© de la âmarqueâ Eltif en matiĂšre dâinvestissement durable, un sujet trĂšs Ă la mode. Par ailleurs, je pense quâun certain nombre de gestionnaires de fonds ont cherchĂ© Ă dĂ©montrer leur expertise sur ce vĂ©hicule avant lâentrĂ©e en vigueur dâEltif 2.0ââ», ajoute le partner dâEY Luxembourg.
Câest que la version revue et corrigĂ©e dâEltif, qui entrera en vigueur dĂšs le premier trimestre 2023, mais ne sâappliquera rĂ©ellement que neuf mois plus tard, risque bien de faire mouche. Elle corrige en effet lâensemble des problĂšmes rencontrĂ©s avec sa premiĂšre version. «âTout dâabord, le gestionnaire de fonds aura la possibilitĂ© de rĂ©aliser des co-investissements dans
NORMANÂ FINSTER Alternative investments consulting leader EYÂ Luxembourg
Photo EY Luxembourg 56 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
«âLes gestionnaires, administrateurs et distributeurs de fonds doivent se prĂ©parer Ă cette nouveautĂ©, notamment en ajustant leur modĂšle opĂ©rationnel.â»
de se tourner vers les actifs rĂ©els, comme lâimmobilier. Explications.
Auteur QUENTIN DEUXANT
INSTRUMENT
dâautres fonds ou vĂ©hicules, Ă condition quâil ait prĂ©alablement pris des mesures au niveau du fonds Eltif afin de limiter les risques de conflits dâintĂ©rĂȘts. Ce nâĂ©tait pas le cas avant, et câest un changement trĂšs important, estime Norman Finster. Ensuite, le spectre des actifs Ă©ligibles va sâĂ©largir, permettant dâinvestir dans des fonds alternatifs europĂ©ens gĂ©rĂ©s par des AIFM dĂ©jĂ investis dans des actifs Eltif, mais aussi dans des obligations vertes ou des titrisations standardisĂ©es.â»
Un potentiel trĂšs important
Parmi les autres nouveautĂ©s, on peut citer la fin du ticket dâentrĂ©e minimal fixĂ© Ă 10.000 euros, la possibilitĂ© dâinvestir dans un plus grand nombre dâentreprises (toutes celles avec une capitalisation allant jusquâĂ 1,5 million dâeuros, contre 500.000 euros auparavant), la diminution de lâallocation liĂ©e aux investissements illiquides de 70 Ă Â 55â% et lâaugmentation de celle dĂ©diĂ©e aux investissements liquides de 30 Ă Â 45â%.
«âLe tout permet un meilleur profil de liquiditĂ© pour les investisseurs. Lâamendement des rĂšgles de diversification quâintroduit Eltif 2.0 va aussi faciliter leur gestionâ», prĂ©cise Norman Finster. Notons encore que lâeffet de levier ne sera plus limitĂ© Ă Â 30â%, mais Ă Â 50â% pour les Eltif dĂ©diĂ©s aux investisseurs retail, et que, en ce qui
concerne la distribution, le rĂ©gime dâEltif sera conforme aux exigences de Mifid II. Cette refonte a toutes les chances de faire de ce vĂ©hicule un incontournable au cours des prochaines annĂ©es. «âEltif est un vĂ©hicule âone size fits it allâ pour les actifs illiquides, qui peut ĂȘtre utilisĂ© par des investisseurs tant de dĂ©tail quâinstitutionnels. Il limite aussi les risques et offre des rendements intĂ©ressants. En plus, Ă la diffĂ©rence des AIF, il peut ĂȘtre distribuĂ© dans toute lâEurope sans devoir tenir compte de rĂ©glementations nationales supplĂ©mentairesâ», explique Dietmar Klos. Le Luxembourg, oĂč sont enregistrĂ©s plus de 50â% des Eltif créés Ă ce jour, pourrat-il faire de ce vĂ©hicule une nouvelle successstory digne de celle des Ucitsâ? «âIl y a une rĂ©elle opportunitĂ©, mais il faudra, pour cela, que les gestionnaires, administrateurs et distributeurs de fonds du pays se prĂ©parent correctement Ă cette nouveautĂ©, notamment en ajustant leur modĂšle opĂ©rationnel Ă ses particularitĂ©sâ», conclut Norman Finster.
En Europe, on compte dĂ©sormais 84 fonds Eltif enregistrĂ©s. Plus de la moitié (48) sont enregistrĂ©s au Luxembourg. Le pays tire ainsi profit de son riche Ă©cosystĂšme en matiĂšre de fonds, mĂȘme si les acteurs devront sâadapter aux particularitĂ©s dâEltif.
Pourquoi si peu dâEltif immobiliersâ?
Eltif a Ă©tĂ© conçu dĂšs le dĂ©part comme un outil permettant dâinvestir dans des actifs rĂ©els, dont fait Ă©videmment partie lâimmobilier. Pourtant, trĂšs peu dâEltif ont aujourdâhui Ă©tĂ© créés dans lâintention dâinvestir dans lâimmobilier. Cette situation est-elle due au ralentissement quâon constate sur le marchĂ©, au Luxembourg comme dans le reste de lâEuropeâ? «âLâune des raisons qui expliquent le petit nombre dâEltif dĂ©veloppant des stratĂ©gies real estate est plutĂŽt la nature mĂȘme de la rĂ©glementation. Celle-ci vise en effet Ă sâassurer que les capitaux placĂ©s dans des structures Eltif
soient dirigĂ©s vers des projets contribuant Ă placer lâUnion europĂ©enne sur le chemin dâun dĂ©veloppement intelligent, durable et inclusif, explique Norman Finster. Or, toutes les stratĂ©gies dâinvestissement en immobilier ne rĂ©pondent pas Ă ces critĂšres. Au contraire, les investissements en infrastructure â que lâon parle dâĂ©nergie, de transport ou dâinfrastructures sociales â sont bien mieux adaptĂ©s aux objectifs dâEltif. Câest la raison pour laquelle les Eltif dĂ©diĂ©s aux actifs en infrastructure sont pour lâinstant bien plus nombreux que les Eltif en immobilier »
La seconde version dâEltif clarifie toutefois le fait quâil nây a pas dâexigence ESG spĂ©cifique pour les investissements immobiliers rĂ©alisĂ©s Ă travers une structure Eltif. De quoi relancer la machine et voir exploser le nombre de fonds dĂ©diĂ©s Ă lâimmobilierâ? «âLe nouveau rĂ©gime augmente clairement lâattractivitĂ© du vĂ©hicule Eltif, non seulement pour lâinfrastructure et le financement de PME, mais aussi pour lâimmobilier, estime Dietmar Klos. Câest dâautant plus vrai dans un contexte oĂč lâappĂ©tit des investisseurs institutionnels et de dĂ©tail pour le privaty equity et la dette va croissant.â» Pour voir
les fonds Eltif se dĂ©velopper dans le futur, que ce soit par rapport Ă des actifs immobiliers ou autres, le rĂŽle des distributeurs sera cependant crucial. «âLes banques et les conseillers financiers devront ĂȘtre capables de conseiller leurs clients sur lâintĂ©rĂȘt dâEltif. Or, ces rĂ©seaux de distribution ainsi que les investisseurs retail eux-mĂȘmes nâont que peu dâexpĂ©rience en matiĂšre de produits dâinvestissement alternatif. Il y a donc encore un important effort de pĂ©dagogie Ă produire pour que les fonds Eltif soient un rĂ©el succĂšs dans cette industrieâ», ajoute Norman Finster.
MARS 2023 FONDS DâČINVESTISSEMENT 57 Fonds dâinvestissement
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«âRĂ©duire les frictions et les coĂ»ts liĂ©s Ă la distributionâ»
Le modĂšle de distribution des fonds qui prĂ©vaut actuellement est archaĂŻque et coĂ»teux, nous dit Olivier Portenseigne, CEO de FundsDLT. En rĂ©ponse, la technologie blockchain permet dĂ©sormais de simplifier le processus, de rapprocher les acteurs, de rĂ©duire les frictions et les coĂ»ts. Lâenjeu est de repenser lâapproche, pour que tout le monde soit gagnant.
Photo ROMAIN GAMBA
Interview SĂBASTIEN LAMBOTTE
58 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Olivier Portenseigne
Selon Olivier Portenseigne, la blockchain réduit les coûts liés à la distribution des fonds.
Conversation Olivier Portenseigne
FundsDLT entend simplifier la distribution des fonds dâinvestissement. En quoi le modĂšle actuel est-il problĂ©matiqueâ?
LâĂ©cosystĂšme qui soutient la distribution des fonds est, il faut le reconnaĂźtre, archaĂŻque, relativement inefficient, constituĂ© de nombreux intermĂ©diaires et intĂ©grant une grande diversitĂ© de fonctions. Les tĂąches et opĂ©rations effectuĂ©es par les diffĂ©rents acteurs sont redondantes. Lâensemble se rĂ©vĂšle, dĂšs lors, coĂ»teux. Entre le gestionnaire dâactifs et lâinvestisseur se trouve toute une sĂ©rie dâacteurs, comme la banque, le dĂ©positaire central, lâagent de transfert⊠Chacun, au cĆur de cette chaĂźne de valeur, doit composer avec des obligations, notamment en matiĂšre de rĂ©conciliation des informations, en veillant Ă se rĂ©munĂ©rer pour le service quâil preste. Souvent, le concepteur dâun produit financier nâentretient quâun lien distant et surtout indirect avec son client. Les nouvelles technologies, la blockchain et dâautres solutions portĂ©es par les acteurs de la fintech, doivent contribuer Ă fluidifier les Ă©changes, Ă accĂ©lĂ©rer le traitement des opĂ©rations tout au long de la chaĂźne de distribution et, in fine, Ă rĂ©duire les coĂ»ts.
Quels sont les principaux facteurs qui poussent Ă la transformation de ce vieux modĂšleâ?
Avec les dĂ©veloppements technologiques, le monde a changĂ© Ă bien des Ă©gards. Aujourdâhui, chacun de nous sâattend Ă pouvoir profiter dâune expĂ©rience utilisateur qualitative, quel que soit le service proposĂ©. Nous vivons Ă lâĂšre de lâinstantanĂ©itĂ©, nous souhaitons du «âtemps rĂ©elâ». Enfin, et surtout, nous souhaitons en avoir pour notre argent. Or, la chaĂźne de distribution, comme elle est organisĂ©e actuellement, a tendance Ă manger la performance associĂ©e aux produits dâinvestissement proposĂ©s. Chaque acteur devant se rĂ©munĂ©rer pour le service proposĂ© grignote sur la valeur gĂ©nĂ©rĂ©e. Enfin, les acteurs opĂšrent au dĂ©part de systĂšmes qui Ă©taient les plus rĂ©cents⊠il y a 20 ans de cela. Non seulement la partie visible des utilisateurs, Ă savoir les interfaces front-end, nâest pas Ă la hauteur des attentes, mais les systĂšmes opĂ©rationnels, en arriĂšreplan, ne sont pas efficients.
En quoi lâamĂ©lioration de la distribution contribue-t-elle Ă soutenir le dĂ©veloppement de lâindustrie des fondsâ?
Câest un enjeu-clĂ© pour lâindustrie et lâĂ©conomie. Les fonds dâinvestissement ont un rĂŽle capital Ă jouer au service dâun dĂ©veloppement Ă©conomique durable. Lâun des dĂ©fis, pour demain, est de parvenir Ă mobiliser plus facilement lâĂ©pargne des citoyens pour la mettre au service des dĂ©fis qui nous occupent tous. Ă ce titre, il faut rendre les produits financiers beaucoup plus accessibles quâils ne le sont actuellement, et ce notamment en limitant les coĂ»ts inhĂ©rents Ă la distribution.
Si les autoritĂ©s europĂ©ennes cherchent en effet Ă mobiliser lâĂ©pargne pour soutenir lâĂ©conomie, et notamment la transition vers une sociĂ©tĂ© plus durable, nâest-ce pas la rĂ©glementation elle-mĂȘme, en imposant un ensemble de fonctions, qui rend la distribution des fonds particuliĂšrement lourdeâ?
Sâil y a des frictions tout au long de la chaĂźne de valeur, je ne pense pas quâil faille remettre en cause la rĂ©glementation. Celle-ci est lĂ pour rĂ©pondre Ă des enjeux de protection des investisseurs et pour lutter contre la fraude. Il ne sâagit pas de sâen affranchir, au contraire, mais de trouver les moyens de fluidifier et dâaccĂ©lĂ©rer les processus en recourant aux possibilitĂ©s offertes par la technologie.
Comment se positionne le modĂšle de FundsDLT dans cette perspectiveâ? Nous recourons Ă la technologie blockchain notamment pour rĂ©duire les points de friction et limiter la redondance des opĂ©rations tout au long de la chaĂźne de valeur. Au dĂ©part dâun registre distribuĂ©, considĂ©rĂ© comme infalsifiable, lâensemble des acteurs peuvent plus facilement partager une mĂȘme information pour mener Ă bien les fonctions dont ils assument la responsabilitĂ©.
Comment le modĂšle fonctionne-t-ilâ? La technologie blockchain permet de rĂ©pondre Ă certaines obligations, une fois pour toutes et pour tous les acteurs de la chaĂźne. Les donnĂ©es relatives au
«âLa blockchain et dâautres solutions portĂ©es par les acteurs de la fintech doivent contribuer Ă fluidifier les Ă©changes.â»
60 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
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client final, grĂące Ă une combinaison de certains partenaires et des bases de donnĂ©es distribuĂ©es (et non plus blockchain), peuvent ĂȘtre partagĂ©es avec lâensemble des acteurs et intermĂ©diaires prenant part au processus de distribution. Les opĂ©rations de rĂ©conciliation sont communes Ă tous les acteurs. Cela Ă©vite Ă chacun de devoir mener ces opĂ©rations de son cĂŽtĂ©. On peut dĂšs lors rĂ©duire considĂ©rablement la complexitĂ© liĂ©e Ă une dĂ©marche dâinvestissement. Cela nâest pas anodin. RĂ©cemment, dans le cadre du recrutement de jeunes universitaires, nous avons posĂ© la question de leur intĂ©rĂȘt Ă lâĂ©gard dâune dĂ©marche dâinvestissement. Lorsquâon leur a demandĂ© sâils avaient dĂ©jĂ investi dans des fonds, beaucoup ont rĂ©pondu nĂ©gativement, soulignant que cela Ă©tait trop complexe. Ces mĂȘmes universitaires ont prĂ©fĂ©rĂ© investir dans les cryptos, plus directement accessibles.
Comment dĂ©cririez-vous la proposition de valeur de votre plateformeâ?
Tout dâabord, la blockchain permet un gain dâefficacitĂ© opĂ©rationnelle et contribue Ă la rĂ©duction des coĂ»ts. Surtout, elle permet de gagner beaucoup de temps. Plusieurs opĂ©rations peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es de maniĂšre simultanĂ©e, et plus uniquement les unes Ă la suite des autres. Au-delĂ de cela, le modĂšle permet dâenvisager de nouveaux services, et ce grĂące Ă une meilleure comprĂ©hension des attentes des clients par lâensemble des acteurs. Avec une approche traditionnelle, comme nous lâĂ©voquions, le gestionnaire dâactifs ne dispose pas dâune connaissance approfondie du client final. Souvent, il ne sait pas qui il est. La blockchain et les bases de donnĂ©es distribuĂ©es logĂ©es dans le cloud permettent Ă tous les acteurs dâaccĂ©der au mĂȘme niveau dâinformation. Cela doit permettre au gestionnaire dâenvisager la crĂ©ation de produits plus en phase avec les attentes de lâinvestisseur final, de pouvoir proposer des approches plus personnalisĂ©es. Lâasset manager, grĂące Ă la tokĂ©nisation des actifs au niveau de la blockchain, peut aussi envisager de nouveaux canaux de distribution, Ă travers des banques numĂ©riques ou des plateformes cryptos.
BLOCKCHAIN
Le projet FundsDLT a Ă©tĂ© initiĂ© en 2016 par la Bourse de Luxembourg et Fundsquare. En 2017, lâinitiative a permis dâopĂ©rer la premiĂšre souscription de fonds sur blockchain au monde. En avril 2020, FundsDLT devient une sociĂ©tĂ© commerciale Ă part entiĂšre, dĂ©tenue par des acteurs majeurs de lâindustrieâ: Clearstream, Credit Suisse Asset Management, la Bourse de Luxembourg et Natixis Investment Managers. La sociĂ©tĂ© compte actuellement prĂšs dâune quarantaine de collaborateurs et affiche des ambitions de dĂ©veloppement importantes en Europe et au-delĂ . Son siĂšge social est Ă Luxembourg. La sociĂ©tĂ© est dĂ©jĂ prĂ©sente en France.
Certains intermĂ©diaires, avec cette technologie, pourraient ne plus avoir de raison dâĂȘtreâ?
Nous ne prĂŽnons pas la dĂ©sintermĂ©diation. Nous pensons quâau sein de la chaĂźne de valeur, chacun a un rĂŽle Ă jouer, une expertise Ă faire valoir. Cependant, au regard des obligations auxquelles chacun doit rĂ©pondre, les intermĂ©diaires consacrent parfois beaucoup de temps Ă des choses pour lesquelles ils nâont pas de valeur ajoutĂ©e. Un conseiller en investissement, proche de lâinvestisseur, aura toujours une raison dâĂȘtre. Le temps quâil ne passe pas sur des aspects administratifs, il peut le consacrer Ă lâĂ©coute de ses clients.
En sâappuyant sur la blockchain, les possibilitĂ©s quâoffre la technologie en matiĂšre dâautomatisation ne risquent-elles pas de rendre certaines fonctions obsolĂštesâ?
Certaines fonctions, au niveau du backoffice, pourront ĂȘtre entiĂšrement automatisĂ©es grĂące Ă la technologie. Câest Ă©vident. Mais câest une bonne chose pour lâensemble de lâindustrie. Ă lâavenir, les acteurs nâauront plus quâĂ gĂ©rer ce qui ne va pas, les exceptions qui pourraient survenir au cĆur de la chaĂźne de distribution. Si certaines fonctions pourraient disparaĂźtre, de nouvelles opportunitĂ©s vont aussi Ă©merger dans lâobjectif de mieux servir lâinvestisseur final.
La plateforme FundsDLT, demain, pourrait-elle devenir une infrastructure de distribution paneuropĂ©enneâ?
Câest lâambition Ă long terme. Les perspectives, en outre, ne se limitent pas au marchĂ© europĂ©en. Il y a un intĂ©rĂȘt pour la technologie qui Ă©mane notamment dâAsie. Toutefois, les dĂ©fis sont nombreux. Actuellement, le marchĂ© europĂ©en est encore fragmentĂ©, avec des divergences au niveau des rĂ©glementations entre pays quâil nous faut pouvoir apprĂ©hender, en adaptant parfois la plateforme Ă certains marchĂ©s, mais le cĆur reste identique. Nous sommes lĂ pour soutenir le changement, accompagner les acteurs en crĂ©ant des solutions nouvelles. Il sâagit de protĂ©ger lâinvestisseur, de rĂ©duire les coĂ»ts, dâamĂ©liorer les processusâŠ
62 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Conversation Olivier Portenseigne
On recrute
FondĂ©e en 1994, Maison Moderne est la premiĂšre entreprise mĂ©dia indĂ©pendante du Luxembourg. Ses activitĂ©s sâorganisent en trois axes avec le Publishing House, et ses marques media influentes Paperjam et Delano, son Brand Studio, qui conseille entreprises et institutions dans leurs stratĂ©gies de communication et le Business Club, le principal club dâaffaires et plate-forme dâĂ©changes au Luxembourg et en Grande RĂ©gion. PUBLISHING
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RĂGLEMENTATION
Lâagenda 2023
Quelles seront les cinq prioritĂ©s rĂ©glementaires pour les acteurs de lâindustrie des fonds pour les annĂ©es Ă venirâ? Tentative de rĂ©ponse avec BenoĂźt Sauvage, director et membre de la team RegWatch chez Deloitte Luxembourg.
LâEltif 2.0 va devenir une prioritĂ© business Les promoteurs de fonds se prĂ©parent Ă lâentrĂ©e en vigueur, en 2023, du nouveau rĂ©gime relatif aux fonds europĂ©ens dâinvestissement Ă long terme (Eltif). Plus alignĂ© avec la rĂ©alitĂ© du marchĂ©, lâEltif 2.0 devrait sâaccompagner dâune augmentation tant du nombre dâEltif que des investisseurs de dĂ©tail. «âLâEltif 2.0 offre les avantages dâun FIA âpassportableâ aux clients retail et permet dâagir en faveur de lâĂ©conomie europĂ©enne. Il va devenir une prioritĂ© business, avec 2024 comme annĂ©e cible.â»
2
LâESG toujours Ă lâagenda
«âPour lâESG, la communication sur les principal adverse impacts (PAI) et le greenwashing sont les prioritĂ©s rĂ©glementaires Ă court terme, tandis que lâapplication de la CSRD pour les plus grands acteurs doit monter en puissance sur le long terme.â» Ces PAI constituent un ensemble dâindiâcateurs qui permettent dâĂ©valuer les incidences nĂ©gatives des invesâtissements en matiĂšre de durabilitĂ©, en lien avec le rĂšglement SFDR.
3
La sĂ©curitĂ© digitale Compte tenu des risques toujours plus importants de cyberattaques, le rĂšglement europĂ©en sur la rĂ©silience opĂ©rationnelle numĂ©rique du secteur financier (rĂšglement Dora) doit permettre au secteur financier europĂ©en de rester rĂ©silient en cas de perturbation opĂ©rationnelle grave. «âLa cyber-rĂ©silience et le digital sont les grands sujets sur lesquels toute sociĂ©tĂ© de gestion doit se pencher dans le courant de lâannĂ©e pour ĂȘtre prĂȘte en 2025 et alignĂ©e sur la stratĂ©gie digitale de la Commission europĂ©enne.â»
La thématique AML/CFT
Elle devient de plus en plus prĂ©sente opĂ©rationnellement, surtout pour les aspects liĂ©s aux investissements. «âLes autoritĂ©s nationales comme europĂ©ennes anticipent les changements de la nouvelle autoritĂ© europĂ©enne et la transformation en rĂšglement europĂ©en de la directive actuelle. Ainsi, en plus de lâapplication des rĂšgles cĂŽtĂ© investisseur, les attentes porteront Ă©galement sur les investissements, dâautant plus dans les secteurs non listĂ©s.â»
Le «âvalue for moneyâ»
Il renforcera significativement la responsabilitĂ© fiduciaire des acteurs de la finance, avec des impacts directs et indirects sur les gestionnaires. «âLes changements Ă anticiper pourraient porter sur la communication et les rĂ©trocessions, et ainsi impacter fortement lâensemble des acteurs de la chaĂźne. Lâhorizon serait lointain, mais les ajustements via les lignes directrices de lâEsma devraient amener lâindustrie dans la direction souhaitĂ©e.â»
64 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
Auteur MICHAĂL PEIFFER
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Tout au long de 2023, année de ses ans, Maison Moderne tient à réaffirmer sa politique Anti-Gaspi.
Le Paperjam+ Delano Business Club invite donc les % de personnes qui constituent le « no-show » à ses événements à effectuer un virement de ⏠ou plus à SOS Faim qui célÚbre également son e anniversaire cette année.
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Crypto winterâ: aprĂšs la pluie, le beau temps
MalgrĂ© la chute de FTX lâan dernier, les crypto-actifs continuent dâĂ©veiller les curiositĂ©s et de susciter des dĂ©veloppements, notamment rĂ©glementaires. Lâhiver dans lequel sont plongĂ©es ces valeurs depuis novembre 2021 pourrait bientĂŽt laisser place Ă un printemps radieuxâŠ
Le 11 novembre dernier, la plateforme amĂ©ricaine FTX, plateforme dâĂ©change globale dĂ©diĂ©e aux cryptomonnaies, se dĂ©clarait en faillite, causant un vĂ©ritable tremblement de terre dans ce secteur. Cet Ă©vĂ©nement majeur nâĂ©tait toutefois quâun nouvel Ă©pisode dans la longue descente aux enfers des crypto-actifs, entamĂ©e en novembre 2021, et baptisĂ©e «âcrypto winterâ». «âĂ cette Ă©poque, la capitalisation totale des cryptomonnaies atteignait plus de 3 trilliards dâeuros, un montant absolument colossal , explique Laurent Marochini, head of innovation au sein de SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Securities Services (SGSS) Luxembourg. Mais, depuis lors, cette valorisation sâest lentement tassĂ©e, entraĂźnĂ©e par la dĂ©faillance de certaines plateformes dans ce secteur.â»
La question qui se pose aujourdâhui est de savoir si cet Ă©pisode hivernal est de nature Ă refroidir les acteurs qui, il y a quelques mois encore, sâapprĂȘtaient Ă miser beaucoup sur cette nouvelle catĂ©gorie dâactifs. Les cryptos, comme produits dâinvestissement, sont-elles mortesâ? «âPas du tout, tranche Laurent Marochini. Jâai eu la chance dâassister au Crypto Summit de Davos il y a quelques jours, au cours duquel lâĂ©cosystĂšme semblait convenir que les cryptomonnaies ont un avenir.â» Cet avenir passera notamment par des fonds dâinvestissement
Head
Société Générale Securities Services (SGSS)
dĂ©diĂ©s. «âAujourdâhui, on compte environ 800 fonds dans le monde qui investissent dans des cryptomonnaies, surtout les plus liquides, poursuit le head of innovation de SGSS Luxembourg. Ă cĂŽtĂ© de ces structures, il existe une sĂ©rie dâautres fonds, qui investissent Ă la fois dans les cryptomonnaies, mais aussi dans des start-up actives sur le segment de la blockchain. On ne compte toutefois pas encore de fonds rĂ©gulĂ©s de ce genre enregistrĂ©s au Luxembourg.â»
La clé de voûte blockchain
La blockchain, ce registre distribuĂ© sur lequel les transactions peuvent ĂȘtre enregistrĂ©es de façon infalsifiable, constitue en effet la clĂ© de voĂ»te du systĂšme des crypto-actifs. Et câest Ă©galement cette technologie qui attire le plus de convoitises, au-delĂ des seules cryptomonnaies.
«âCette technologie a un vrai potentiel, qui est bien perçu par les diffĂ©rents acteurs, poursuit Laurent Marochini. En 2021, la Banque europĂ©enne dâinvestissement (BEI), en collaboration notamment avec SG Forge, a ainsi lancĂ© sa premiĂšre obligation numĂ©rique sur une blockchain publique. La possibilitĂ© de voir Ă©merger un âdigi-euroâ dans les prochaines annĂ©es devient, elle aussi, de plus en plus claire.â»
La blockchain ouvre Ă©galement la voie Ă une tokĂ©nisation des actifs, câest-Ă -dire
LAURENT MAROCHINI
of innovation
66 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
«âLa rĂ©glementation ne signera pas lâarrĂȘt de mort des cryptomonnaies. Au contraire.â»
Auteur QUENTIN DEUXANT
CRYPTOMONNAIE
TABLE RONDE 2/4
Ălections communales 2023
ĂLECTIONS COMMUNALES: QUELLES SONT LES PRIORITĂS DES PARTIS?
Plus grande commune du Luxembourg, avec ses quelques 130.000 habitants, et qui voit sa population doubler les jours ouvrables, la capitale est le poumon économique du pays. Quelle personnalité pour diriger ce flagship communal?
Comptant plus de 70% de résidents étrangers en provenance de plus de 170 pays, ce patchwork culturel et social représente un défi politique quasi unique au monde.
Logement, mobilité et vélo en ville, qualité de vie et sécurité, cohésion sociale: quelles sont les priorités des partis?
Inscriptions sur paperjam.lu/club
TRADUCTION SIMULTANĂE
04 mai 2023 18:30 21:30 Chambre de Commerce 7 Rue Alcide de Gasperi L-1615 Luxembourg E LYDIE POLFER (DP) C FRANĂOIS BENOY (DĂI GRĂNG) A PASCAL CLEMENT (PIRATEN) B ALEX PENNING (ADR) F GABRIEL BOISANTE (LSAP) D SERGE WILMES (CSV) âC âE âF âD
Ă leur division en parties plus rĂ©duites, facilitant lâaccĂšs Ă lâinvestissement.
Cela pourrait notamment ĂȘtre le cas pour les investissements immobiliers, comme on le voit dĂ©jĂ au Luxembourg avec un projet comme BlocHome. «âCette initiative permet Ă des investisseurs dâaccĂ©der Ă des morceaux de propriĂ©tĂ© dâun immeuble, ce qui est Ă©videmment plus abordable quâun immeuble entier. Par ailleurs, cela rend aussi cet investissement plus liquide : vous pouvez acheter et revendre facilement vos âpartsâ, prĂ©cise Laurent Marochini. Demain, on pourrait mĂȘme imaginer tokĂ©niser dâautres biens physiques, comme des lingots dâor par exemple.â»
Indispensable réglementation
Si les possibilitĂ©s offertes par les investissements dans les crypto-actifs sont donc sĂ©duisantes, lâexpĂ©rience FTX a bien dĂ©montrĂ© que le secteur avait besoin de rĂ©glementation pour ĂȘtre viable. Mais une lourde panoplie rĂ©glementaire ne viendrait-elle pas compromettre la nature de cette industrieâ? «âJe ne crois pas que la rĂ©glementation signera lâarrĂȘt de mort des cryptos. Elle pourrait au contraire ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour le secteur, pour mieux prĂ©venir les crises, estime lâexpert de SGSS. LâarrivĂ©e du rĂšglement europĂ©en Mica, Ă la fin de lâannĂ©e 2024, est en ce sens une
bonne nouvelle. Il permettra de donner un cadre Ă lâensemble du marchĂ© des cryptoactifs et de rassurer les investisseurs. Le rĂ©gime pilote DLT, qui entrera en vigueur dĂšs la fin mars 2023, clarifie quant Ă lui les rĂšgles concernant la tokĂ©nisation des actifs financiers. Ces deux nouveautĂ©s rĂ©glementaires vont certainement renforcer lâattrait pour les crypto-actifs.â» Reste Ă voir si le Luxembourg arrivera Ă tirer son Ă©pingle de ce jeu qui commence Ă se mettre en place. «âCe qui est sĂ»r, câest que si on ne le fait pas, cela sera fait ailleurs. La CSSF a dĂ©jĂ commencĂ© Ă sâintĂ©resser au sujet, et lâĂ©cosystĂšme se dĂ©veloppe dans ce sens Ă lâĂ©chelle du pays. Il faut aujourdâhui que toutes les forces en prĂ©sence jouent le jeu intelligemmentâ», conclut Laurent Marochini.
Si lâon entend beaucoup parler, depuis quelques mois, des rĂšglements sur le marchĂ© des crypto-actifs (Mica) ainsi que sur la rĂ©silience opĂ©rationnelle numĂ©rique (Dora), le rĂ©gime pilote DLT est moins souvent mis sous les projecteurs. Pourtant, il est un Ă©lĂ©ment central de la stratĂ©gie europĂ©enne en matiĂšre de finance numĂ©rique, visant Ă la fois Ă soutenir lâinnovation concernant la technologie des registres distribuĂ©s et Ă offrir une certaine protection aux investisseurs.
ConcrÚtement, ce rÚglement, qui entrera en vigueur le 23 mars prochain et sera testé durant 6 ans, concerne les actifs considérés
comme des instruments financiers au sens de Mifid II (directive concernant les marchĂ©s dâinstruments financiers). Pour ce type dâactifs, les infrastructures de marchĂ© auront lâopportunitĂ© de demander des exemptions temporaires par rapport Ă diffĂ©rentes rĂ©glementations en vigueur, comme Mifid II et CSDR (Central Securities Depositories Regulation). Elles pourront, par exemple, faire lâimpasse sur lâenregistrement des titres, lâintĂ©gritĂ© de lâĂ©mission, la sĂ©paration des comptes, etc. Bien Ă©videmment, une sĂ©rie de conditions devront ĂȘtre
respectĂ©es pour pouvoir bĂ©nĂ©ficier de ces exemptions. Pour sâassurer du succĂšs de ce test grandeur nature, les diffĂ©rents Ătats membres devront, eux aussi, adapter leur cadre rĂ©glementaire. Le Luxembourg a ainsi votĂ©, le 15 juillet dernier, une loi transcrivant dans le droit luxembourgeois ce nouveau rĂšglement europĂ©en. Mais au-delĂ des rĂšgles Ă©tatiques, ce sont aussi les entreprises elles-mĂȘmes qui devront sâadapter, en offrant notamment des produits et services correspondant Ă ces nouvelles normes.
Cela requerra un nouvel effort des différents acteurs de la place financiÚre pour maßtriser des
Ă©lĂ©ments techniques qui, aux yeux de nombreux professionnels du secteur, paraissent encore peu comprĂ©hensibles⊠«âOn apprend tous les jours sur de tels sujets, reconnaĂźt Laurent Marochini. Mais, si ce nâest pas encore le cas, il ne faut plus tarder Ă sâintĂ©resser Ă ces thĂ©matiques. LâarrivĂ©e dâune rĂ©glementation Ă©toffĂ©e et, un peu plus tard, du âdigi-euroâ, va contribuer Ă faciliter lâadoption de la blockchain dans le domaine financier et Ă rendre trĂšs populaires les crypto-actifs.â»
68 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023 Fonds dâČinvestissement
Le rĂ©gime pilote DLT, vecteur dâexpĂ©rimentation
PRIVATE BANKING
EN With 46,200 millionaires domiciled in Luxembourg, private banking is a rapidly growing sector. Wealth management and optimisation professionals are deploying attractive solutions to serve UHNWIs and HNWIs who are increasingly
30 March 2023 18:30 21:30
Arendt & Medernach
41, av. John F. Kennedy
L-2082 Luxembourg
savvy about finance, sustainability and technology. This round table is an opportunity for wealth managers to showcase their offerings and for service providers to outline current regulatory, technological and social trends.
Registration on paperjam.lu/club
GOLD PARTNER
TABLE RONDE
EMILIE SERRURIER-HOĂL Banque Internationale Ă Luxembourg
SANDRINE DE VUYST ING Luxembourg
CAROLINE QUĂRĂ Spirit Asset Management
REAL-TIME TRANSLATION
PASCAL RAPALLINO Verona MFO
Le succĂšs des fonds luxembourgeois
LâattractivitĂ©
«âLe premier facteur dĂ©cisif consiste dans le fait que le Luxembourg est le hub unique dâaccĂšs au marchĂ© et aux investisseurs europĂ©ens.â»
FĂMY MOUFTAOU Managing director IQ-EQ Fund Management
Pour les gestionnaires de fonds, le premier facteur dĂ©cisif consiste dans le fait que le Luxembourg est le hub unique dâaccĂšs au marchĂ© et aux investisseurs europĂ©ens. Plusieurs autres facteurs expliquent cette attractivitĂ©, comme la rĂ©putation et les standards Ă©levĂ©s de gouvernance des investisseurs institutionnels, lâexistence dâun vĂ©ritable Ă©cosystĂšme relatif aux fonds ou le caractĂšre international des prestataires du secteur. Le pays est aussi reconnu pour sa stabilitĂ© historique. Enfin, il y a la flexibilitĂ© et le grand nombre dâoptions de structuration de fonds. Pour prĂ©server cet attrait, il faut amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© du pays, notamment en attirant les talents ou en amĂ©liorant lâefficacitĂ© des institutions bancaires par rapport Ă lâouverture de comptes.
DIRK SCHULZ Managing director Sparinvest
LâĂ©cosystĂšme luxembourgeois englobe et intĂšgre des gestionnaires dâactifs internationaux de tailles et de domaines dâintĂ©rĂȘt variĂ©s, des prestataires de services, un cadre rĂ©glementaire et une reprĂ©sentation active du secteur. Le pays offre une boĂźte Ă outils puissante qui, en dĂ©finitive, est conçue pour permettre une importante distribution internationale. Le Luxembourg a fait ses preuves en Ă©tant toujours flexible dans son offre de prestations. Le chemin vers la durabilitĂ© appelle le secteur Ă rester Ă la pointe de lâinnovation, en veillant Ă ce que les besoins des clients, restent au centre des prĂ©occupations, et Ă ce que les avantages et les rendements attendus soient au rendez-vous. Parvenir Ă apporter rapidement des solutions Ă ces nouveaux dĂ©fis sera essentiel pour que le Luxembourg continue Ă prospĂ©rer.
«âLe Luxembourg est un terreau fertile pour la mise en place, la gestion et la distribution de fonds dâinvestissement.â»
CHRISTOPHE LENTSCHAT
Member of the management committee & fund administration director Arendt Services
«âLe pays offre une boĂźte Ă outils puissante qui, en dĂ©finitive, est conçue pour permettre une importante distribution internationale.â»
Offrant un Ă©cosystĂšme complet de services hautement spĂ©cialisĂ©s et un environnement politiquement et financiĂšrement stable, le Luxembourg est un terreau fertile pour la mise en place, la gestion et la distribution de fonds. Le label de fonds Made in Luxembourg est mondialement reconnu. Il faut souligner lâĂ©ventail de vĂ©hicules disponibles dans le pays, rĂ©gulĂ©s, non rĂ©gulĂ©s ou encore semi-rĂ©gulĂ©s, qui couvrent toutes les classes dâactifs, tous les types dâinvestisseurs ou canaux de distribution. Aujourdâhui, nos nouveaux terrains de conquĂȘte sont la retailisation des classes dâactifs alternatifs autour des vĂ©hicules Eltif, le dĂ©veloppement des labels ESG et la montĂ©e en puissance des services aux investisseurs.
des fonds luxembourgeois nâest plus Ă dĂ©montrer. Nous avons interrogĂ© trois responsables de sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds sur les ingrĂ©dients de cet attrait et sur les actions Ă entreprendre pour le prĂ©server Ă lâavenir.
FORECAST
Propos
recueillis par MARIE JACQUEMIN
70 FONDS DâČINVESTISSEMENT MARS 2023
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Disponible exclusivement auprĂšs dâUBS Global Wealth Management jusquâau 1er avril 2023.
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La valeur des investissements et le revenu quâils gĂ©nĂšrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurĂ©s de rĂ©cupĂ©rer lâintĂ©gralitĂ© de leur mise initiale Les seuls documents ïŹables pour lâoffre de fonds sont le Prospectus et les autres documents constitutifs de lâoffre requis localement : en Europe, il sâagit du document dâinformation clĂ© pour lâinvestisseur (DICI) conforme au rĂšglement europĂ©en PRIIPs
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