Paperjam décembre 2022

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NUMÉRO 229 DÉCEMBRE 2022
545300007401709 5€
Business zu Lëtzebuerg
Guill Kaempff, traditions et ambitions

THE FINEST WINES AND SPIRITS SINCE 1897

EMBRACING DRINK RESPONSIBLY WENGLER.LUCAVES WENGLER S.A. 2, rue Neuve, L-6581 Rosport Photo: Rick Tonizzo / Design: Céline WenglerCaves Wengler S.A.

Dès le mois de décembre, Paperjam et Delano rejoindront de nombreux news magazines internationaux en choisissant une nouvelle formule permettant une réduction très signifi cative de leur empreinte carbone.

Responsables, ensemble ?

Tout comme les entreprises et les institu tions qui emploient ses lectrices et lecteurs, Maison Moderne continue également de chercher à réduire son empreinte carbone. Suite à une première étape, en septembre 2021, nos magazines bénéficient d’une impression neutre en CO2, par le financement volontaire de la compensation des émissions (via Natureoffice.com, pour les intéressés).

Les papiers utilisés sont issus de sources res ponsables et notre imprimeur est sensibilisé à ces enjeux et engagé – notamment au niveau de ses émissions, de la protection des eaux, il produit également son électricité et maîtrise sa gestion des déchets.

La prochaine étape, le mois prochain, s’inscrit dans le cadre de notre stratégie pour atteindre le net zero. Maison Moderne va donc encore plus loin en adaptant le format de ses magazines et en changeant de papier. Cela entraînera une réduction du poids du magazine – et donc des émis sions de CO2 – de plus de 43 % par exemplaire pour Paperjam et de plus de 30 % par exem plaire pour Delano, à pagination constante.

Paperjam et Delano adoptent ainsi le format de news magazines internationaux tels que The Economist, Time, Forbes ou encore

Bloomberg Businessweek. C’est un choix responsable, un format contemporain sans compromis, tant en ce qui concerne la qualité de son journalisme indépendant que sa direction artistique expressive.

Aujourd’hui, pour une marque média, il est nécessaire de jouer la carte de la complémentarité entre médias digitaux et print, afin d’accompagner ses lectrices et lecteurs à différents moments de la journée et de la semaine.

Ses canaux digitaux, incluant sites web, newsletters, comptes sur les réseaux sociaux et podcasts, sont là pour informer en continu et, avant tout, en journée du lundi au vendredi. Quant au magazine imprimé, il est plutôt consommé en soirée et le week-end.

Ce sont des instants précieux, une lecture qui allie plaisir, concentration et réflexion. C’est un temps lent et long. Des moments pri vilégiés pour une évasion off-screen. Le maga zine, c’est un média lean-back pour un mo ment me-time. C’est l’occasion de provoquer des idées, se forger une opinion et, pourquoi pas, s’engager. Responsables, ensemble ?

DÉCEMBRE 2022 3
Édito #VersLeNetZero
Directeur de la publication MIKE KOEDINGER

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Lucas
DÉCEMBRE 2022 7 Conversations 28 GUILL KAEMPFF « Kaempff-Kohler est un joyau ancré dans le temps » 34 PASCALE JUNKER « Explorer les futurs possibles pour prendre de meilleures décisions » 42 DENIS COLIN « Une SCI ne crée pas un surplus d’avantage fiscal » 48 APPLICATIONS BANCAIRES « Un benchmark des apps pour de meilleures stratégies digitales » 56 STÉPHANE PALLAGE « L’Uni n’a plus peur de dire qu’elle est bonne, voire excellente » 60 LAURENCE PONCHAUT « Lobbyiste, c’est un métier noble » Photos Guy Wolff et Romain Gamba p.  34 À la tête de Luxembourg Stratégie, Pascale Junker doit deviner les grandes orientations de l’économie nationale. p.  28 L’enseigne de pâtisserie et traiteur Kaempff-Kohler célèbre son centenaire. Mais nourrit de grandes ambitions pour les années à venir, confie Guill Kaempff. Ristretto 12 #POLITIQUE 14 CORINNE CAHEN « La ‘work-life balance’ est toujours un thème électoral » 16 #ENTREPRISES 18 MALIK ZENITI « La logistique est un ‘early indicator’ » 20 #PLACEFINANCIÈRE 22 LIONEL DE BROUX « Le marché est un animal complexe » Data Dada 26 #FINANCESPUBLIQUES Des mesures anti-crise exceptionnelles Décembre 2022

AÉRIEN DE PASSAGERS

aérien de passagers redresse la tête. Reflet d’un secteur touristique qui se porte mieux, mais qui est aussi appelé à se transformer.

2015
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 DÉCEMBRE 2022 9 Décembre 2022
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108
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96
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Photos Guy Wolff et Romain Gamba
Source Eurostat
2012 2013 2014
70 Enjeux Tourisme Le redécollage, c’est maintenant 72 INTERVIEW JEAN-MICHEL DECROLY La peur des grandes concentrations disparaît » 74 TENDANCES Le tourisme post-Covid à la loupe 76 INTERVIEW FRANÇOIS LAFONT Ne pas attirer n’importe quel type de manifestation » 78 TOURISME LOCAL Les projets d’envergure au Luxembourg 82 OFFRE COMMERCIALE 4 tendances touristiques à suivre 84 Portfolio Toutes les saveurs du monde à proximité 98 Business Club Lifestyle
MA MAISON
MON ARGENT 110 MON STYLE 112 MA COLLECTION 114 MA RECETTE 120 La liste 6 cinémas pour vous changer des grands complexes Débat public
MAXIME MILTGEN
JEAN HEUSCHLING
LUC NEUBERG Advertoriaux
SPUERKEESS Donner le goût de l’entrepreneuriat 40 BALOISE L’humain au centre du métier d’assureur 68 CGI LUXEMBOURG Un pas de plus vers le numérique responsable 116 LES LABORATOIRES RÉUNIS Maîtriser son stress p.  106 Camille Kerger a acquis une ancienne ferme voici 30 ans à Hellange. Un lieu devenu une demeure familiale toujours remplie de musique. p.  84 Syriennes, italiennes, chinoises, arabes... les épiceries exotiques sont le parfait reflet du visage cosmopolite de Luxembourg-ville. p.  70 Lourdement impacté par la crise sanitaire, le transport
0 0 Dans les 27 pays de l’Union européenne Au Luxembourg
«  «
TRANSPORT
1.200 6 1.000 5 800 4 600 3 400 2 200 1 ??? ??? 3,02* *de janvier à septembre 114,53* *de janvier à mars 2022

La plupart des gens associent le thème de la violence envers les femmes à la violence physique et / ou sexuelle. Cela n’est guère surprenant au vu des chiffres alarmants : dans l’UE, une femme sur trois âgée de 15 ans ou plus a subi cette forme de violence. Cependant, il ne faut pas oublier les autres formes de violence, notamment la violence psychologique : le cyberharcèlement, le sexisme, etc. La violence envers les femmes, quel que soit son visage, est toujours marquée par le désir de les opprimer et de les dévaloriser en raison de leur sexe. Le sexisme en particulier, malgré sa nature clairement discriminatoire, est très fortement ancré dans notre société. Pourtant, il n’est pas toujours facile à identifier en tant que tel. Il peut s’agir de blagues et de commentaires semblant inoffensifs à première vue, imprudemment balayés d’un « ne sois pas comme ça, ce n’est qu’une blague ». Mais la vérité, c’est que ces commentaires ne sont pas inoffensifs : ils font partie d’une structure discriminatoire dans notre société et ont des conséquences négatives sur le comportement des femmes et leur confiance en elles. Le sexisme crée une atmosphère d’intimidation et de peur ; il peut conduire à l’acceptation d’autres formes de violence, y compris la violence physique. Les exemples ne manquent pas

Maxime Miltgen Présidente des Femmes socialistes

dans l’actualité : la vague de sexisme contre la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, parce qu’elle est apparue dans un magazine avec un décolleté plongeant ; des commentaires dans les médias qualifiant les ministres (féminines) luxembourgeoises de « charmantes et délicates » ; ou encore des commentaires sur les médias sociaux, comme le suivant : « Elle a l’air impossible et devrait plutôt s’inspirer du style vestimentaire de l’autre, qui sait au moins comment s’habiller en tant que ministre. » Non seulement ces incidents prouvent que les femmes sont souvent réduites à leur apparence, à leur présentation et à leur comportement, mais ils provoquent également des incertitudes. Tant que le sexisme sous toutes ses formes, même les plus anodines, ne sera pas reconnu comme tel dans la société, nommé et donc arrêté, les femmes seront limitées dans leur être et dans leurs libertés.

L’Orange Week aura lieu du 25 novembre au 10 décembre 2022. Cette action a pour but de sensibiliser aux différentes formes de violence envers les filles et les femmes.

10 DÉCEMBRE 2022
Débat public
Maxime Miltgen est aussi membre du comité directeur du LSAP. Elle est tête de liste LSAP avec Gabriel Boisante pour les élections communales à Luxembourg-ville.

1 DÉCIDÉ

« Beaucoup de choses se sont passées, et au cours des 15 dernières années, j’ai connu un développement personnel et politique qui m’a conduit à la décision de quitter le CSV pour poursuivre mon engagement politique avec un nouveau parti. »

Christophe Origer, conseiller municipal de la commune d’Echternach, a décidé de rallier déi Gréng à quelques mois des élections communales.

2 ACCORDÉ  3 LUCIDE

« Ce n’est pas seulement une guerre entre la Russie et l’Ukraine, c’est une confrontation entre deux systèmes politiques, entre deux visions du monde. »

4 FERME

les responsables d’Orpea au Luxembourg que tous les projecteurs étaient braqués sur eux, qu’ils étaient attendus au tournant. »

Le groupe français spécialisé dans l’hébergement des personnes âgées a reçu un agrément provisoire afin d’ouvrir une structure au Luxembourg. Mais la ministre de la Famille, Corinne Cahen (DP), l’a averti que des contrôles réguliers seraient menés.

5 DÉSABUSÉ

« On a l’impression que l’on ne veut pas des prestataires étrangers, que l’on ne veut pas des ressortissants des pays tiers, c’est un sentiment général ressenti par les entreprises. »

Marc Kieffer, secrétaire général de la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil), souhaite un assouplissement des règles pour recruter les ressortissants des pays tiers afin de répondre à la pénurie de talents.

Face aux députés, lors de sa déclaration sur la politique étrangère et européenne du Luxembourg, le ministre Jean Asselborn (LSAP) est largement revenu sur le conflit en cours dans l’est de l’Europe. Il a voulu faire comprendre que celui-ci était plus que le seul affrontement de deux camps. 6 CRITIQUE

Présent à la COP27, le Premier ministre Xavier Bettel (DP) a profité de son temps de parole pour fustiger les dirigeants des pays qui n’ont pas agi ou n’ont pas respecté leurs engagements.

« Nous pouvons nous retrouver chaque année pour faire des promesses, mais cela nous avancera à quoi ? »
« J’ai prévenu
Photos Romain Gamba (archives) 12 DÉCEMBRE 2022 Sélectionné par NICOLAS LÉONARD et JEREMY ZABATTA Ristretto #Politique
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« La ‘work-life balance’ est toujours un thème électoral »

La question de l’allongement à neuf mois du congé parental a été débattue à la Chambre des députés début novembre. L’occasion pour la ministre de la Famille, Corinne Cahen (DP), de faire le point sur le sujet de la work-life balance.

Suite au succès de la pétition 2332 demandant une extension à neuf mois du congé parental, un débat public s’est tenu à la Chambre des députés le 9 novembre. Quel regard portez-vous sur le succès de cette pétition ?

Cela ne m’étonne pas que cette pétition ait réuni le quorum de signatures pour qu’un débat s’ensuive, et j’ai trouvé que nous étions sur la même ligne, avec les deux pétitionnaires (Michèle Senninger et Anne Heintz, ndlr). Elles n’étaient pas du tout dans l’esprit de vouloir que les femmes restent à la maison. Au contraire, elles sont pour une égalité hommes-femmes.

Si les députés ont plutôt favorablement reçu l’idée, vous avez émis quelques réserves avec le ministre du Travail, Georges Engel (LSAP), également présent… Oui, parce que si le congé parental connaît un tel succès au Luxembourg, c’est parce qu’il est très bien rémunéré, par rapport à avant la réforme de 2016, et par rapport à d’autres pays.

C’est-à-dire ?

Avant l’été, quand la pétition a recueilli le nombre de signatures nécessaires à la tenue d’un débat public, je me suis renseignée sur ce qui était proposé dans différents pays concernant les congés parentaux. C’est très difficile de comparer, parce que, par exemple, dans certains États, le congé parental est transférable d’un parent à l’autre, et je suis complètement contre ça, parce que c’est souvent la maman qui prend tout le congé.

Quel serait le risque si ces trois mois supplémen taires n’étaient pas rémunérés ?

On peut craindre que la majorité des congés parentaux à neuf mois soient pris par les femmes, et ce n’est pas ce que nous voulons dans une société où hommes et femmes sont égaux, aussi dans l’éducation des enfants.

La réforme du congé parental en 2016 a permis de trouver un équilibre ?

Oui, ce qui me dérangeait foncièrement dans le congé parental précédent, c’est que les mamans le prenaient et les papas beaucoup moins parce qu’il n’était pas assez bien rémunéré et qu’il n’était pas assez flexible. Pour certains pères, six mois à temps plein ou douze mois à temps partiel, c’était trop, et c’est pour cela qu’on l’a rendu flexible et fractionnable de différentes manières. Et le fait qu’il

y ait maintenant un revenu de remplacement fait que les gens peuvent se permettre de le prendre.

Le congé parental est autant plébiscité par les hommes maintenant ?

Oui, en 2021, ils ont même pris davantage le congé parental que les femmes, avec 6.186 hommes contre 5.450 femmes.

On peut imaginer que le congé parental sera un sujet des prochaines élections législatives ?

La conciliation vie familiale-vie profession nelle est toujours un sujet des programmes électoraux, et le fonctionnement des entre prises aussi, puisque l’un ne va pas sans l’autre. L’idée du congé parental était aussi de dire aux femmes de ne plus arrêter de travailler, qu’elles peuvent prendre le temps pour être avec leur enfant, mais tout en res tant actives. En instaurant ce congé parental, beaucoup plus d’hommes le prennent par rapport à avant 2016, mais nous avons aussi plus de femmes sur le marché du travail et nous avons besoin de maind’œuvre. Donc je pense que le fait que les femmes restent actives ne peut être que bénéfique pour les entreprises.

Un congé parental de neuf mois serait donc envisageable ?

Je pense que le monde avance et il faut voir comment nous voulons nous organiser comme société. Si le budget est là, et en fonction du niveau de rémunération qui serait mis en place pour les trois mois supplémen taires, rien ne peut être exclu. Je pense que le congé parental est une piste, mais il peut y en avoir d’autres.

Je songe, par exemple, au congé de maternité. Il y a certains pays où le congé de maternité est moins rigide, où il peut être flexibilisé. Ainsi, une femme enceinte qui a droit à cinq mois de congé de maternité travaillerait jusqu’à ce qu’elle accouche, et aurait ses cinq mois intégralement après son accouchement.

Pour Corinne Cahen, l’allongement du congé parental est une piste, mais il y en a d’autres.

IOANNA SCHIMIZZI GUY WOLFF
14 DÉCEMBRE 2022 Ristretto #Politique

Parfois, ça marche. Parfois, on apprend. Nous concrétisons tes objectifs.

Je ne suis pas à la retraite. J’ai appris à faire travailler mon argent.

« Le chèque-repas n’est pas fait pour que le client encaisse de l’argent, mais se restaure. »

François Koepp, CEO de la fédération Horesca, évoque le secteur, qui rechigne à rendre la monnaie sur les chèques-repas.

2 MOQUEUR

« Elon Musk avait promis il y a dix ans que nous y serions dans cinq ans et nous sommes cinq ans après la date fatidique. »

Raphaël Frank, head of 360Lab au SnT, au moment de lancer la première voiture autonome sur une route luxembourgeoise.

3 PRUDENT

« Croire que les constructeurs chinois sont de petits constructeurs qui vont écouler de faibles volumes dans les prochaines années serait une erreur. »

Guido Savi, responsable de la Febiac Luxembourg, avant le salon automobile de Bruxelles qui fera la part belle à dix marques chinoises sur 60 marques au total.  4 OPTIMISTE

« Nous espérons atteindre notre vitesse de croisière en 2023. »

Laurent Dufraisse, directeur des Galeries Lafayette, estime que l’enseigne, torpillée depuis son arrivée par les années Covid, sera rentable… mi-2024.

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PROPHÈTE

« Il n’y a pas de planète B et nous voulons créer un avenir meilleur en aidant à inventer et à accélérer la fabrication spatiale au profit de l’humanité. »

Karine Courtin, investisseuse et membre du CA de Space Cargo Unlimited.

« Nous

Philippe Emond, administrateur exécutif de Bilia-Emond, a présenté la nouvelle concession BMW, de 24.500 m2, conçue pour améliorer le confort des clients, mais aussi pour offrir des conditions de travail idéales à ses équipes.

AUDACIEUX

« C’est un pivot aussi pour moi dans la mesure où je franchis pour la première fois le pas de l’outsourcing. »

Nicolas Buck vient de porter Palana Services sur les fonts baptismaux. La nouvelle société de services d’outsourcing sera dirigée par Benjamin Collette

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MUSCLÉ
6 AMBITIEUX
avons toutes les cartes en main pour être des champions. »
Photos Romain Gamba, Matic Zorman (archives)
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16 DÉCEMBRE 2022 Sélectionné par THIERRY LABRO et NICOLAS LÉONARD
Ristretto #Entreprises

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« La logistique est un ‘early indicator’ »

Manager du Cluster for Logistics, Malik Zeniti estime que le secteur se trouve à un tournant, après avoir été l’un des plus dynamiques lors de la reprise post-Covid.

Quel est le principal défi auquel le secteur de la logistique fait face ?

C’est celui du manque de compétences, en particulier en ce qui concerne la transformation digitale et énergétique.

La logistique ne profite-t-elle pas pleinement de la reprise post-Covid, avec une forte dynamique des emplois ?

L’emploi et la valeur ajoutée n’ont jamais été aussi hauts dans le secteur. Mais nous constatons également une certaine nervo sité induite par la hausse des coûts de l’énergie et les tensions d’approvisionne ment. Dans ce contexte, comment investir dans la numérisation et la durabilité, qui sont pourtant deux objectifs majeurs ?

Le gouvernement doit-il intervenir ? Nous attendons avec impatience la prise de position du groupe interministériel supposé définir des incitants financiers pour la transformation, début 2023. Tous les quatre ans, les entreprises remplacent jusqu’à 25 % de leur parc de véhicules. Sans visibilité sur les supports incitatifs financiers, l’adaptation en vue de se conformer aux défis climatiques ne pourra tout simplement pas se faire.

Le Luxembourg ambitionne de réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2030. Cet objectif est-il atteignable en sachant que les transports représentent 61 % des émissions ? J’ai des doutes immenses sur cela. La guerre en Ukraine nous met face à la difficulté de nous approvisionner suffisamment en énergie, ce qui crée des goulots d’étranglement. Il y a urgence, mais je crois que si une politique est trop forcée, elle doit alors s’accompagner des investissements nécessaires.

On voit en réalité très peu de camions électriques sur les routes…

Certaines entreprises misent pourtant sur l’électro mobilité. Mais au niveau du transport international, nous ne sommes pas certains que l’électromobilité sera la solution. Nous souhaitons rester ouverts à toutes les technologies, comme la pile à combus tible. Mais le Luxembourg ne dispose à ce jour d’aucune station d’hydrogène (elle est attendue fin 2022-début 2023, ndlr).

Avez-vous le sentiment que le gouvernement a été peu proactif en ce qui concerne le secteur de la logistique ?

La logistique n’a en tout cas pas été une priorité récente.

En 2021, 77 % des ventes de diesel sur les aires d’autoroute luxembourgeoises étaient réalisées par des poids lourds. Quel impact va avoir la flambée continue du prix de ce carburant ? Le Luxembourg a clairement perdu en compé titivité. D’autant qu’une étude à paraître sur les coûts du travail dans le transport place le pays en 2e position des plus chers, juste derrière le Danemark. Cela signifie qu’un avantage éventuel lié à la très haute productivité va probablement être absorbé par les coûts de la main-d’œuvre et la différence de prix du diesel.

Quelles sont les perspectives du secteur ? La logistique est un early indicator : lorsque l’on observe un déclin dans ce secteur, cela laisse penser que l’on va vers une récession, probablement dans les six mois. D’ailleurs, certaines entreprises se montrent vigilantes dans leurs investissements.

En 2021, Cargolux a tout de même signé un bénéfice record… Absolument. Et les premiers mois de 2022 n’étaient pas mal non plus. Mais nous ne con naissons pas la reprise escomptée pour le deuxième semestre, qui est théoriquement le plus fort de l’année. Il se pourrait que 2023 soit une année plus lente, peut-être aussi une année où les entreprises trouveront du temps pour se réorganiser et envisager une nouvelle stratégie en tenant compte des émissions de CO2 et des coûts de l’énergie.

Interview CATHERINE KURZAWA ROMAIN GAMBA Malik Zeniti déplore le « manque de compétences » dans le secteur de la logistique.
18 DÉCEMBRE 2022 Ristretto #Entreprises
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Laetitia Hamon, head of sustainable finance à la Bourse de Luxembourg, attend de la COP27 qu’elle amène les pays développés et en développement à travailler plus étroitement ensemble sur la finance durable. Pour elle, « le Luxembourg a et aura un rôle à jouer dans ce domaine ».

2 PÉDAGOGUE

« Avec une inflation de près de 7 % au Luxembourg et un système de retraite sous pression, il n’y a vraiment pas d’alternative à l’investissement individuel. »

Matthias Baccino, country manager du néocourtier Trade Republic, qui lance sa plateforme d’épargne au Luxembourg, défend sa vision d’un investissement à long terme contre la spéculation.

3 À CONTRE-COURANT

« Non,

Les données des fonds démontrent trop d’incohérences, déplore, à l’occasion du Clearstream Fund Summit, Enrique Sacau, CEO de Kneip. Pour que les données deviennent source de valeur, il prône l’externalisation de leur contrôle.

Jerry Grbic, CEO de l’ABBL, constate que 80 % des actifs de la clientèle des banques de détail sont détenus soit sur des comptes courants, soit sur des comptes d’épargne.

Une utilisation « massive » qui inquiète à l’ABBL, où l’on rappelle que la mobilisation de l’épargne pour financer la transition écologique est primordiale.

5 PRAGMATIQUE

Alors que Foyer célébrait son centenaire, son CEO, Marc Lauer, a illustré l’une des missions de l’assurance : la protection du patrimoine.

6 CONVAINCU

« Les niveaux élevés des dettes publiques par rapport aux PIB de nombreux pays européens mettent en valeur la position du Luxembourg. Il est donc primordial de conserver le triple A du pays. »

Pierre Etienne, président du Private Banking Group Luxembourg (PBGL) et vice-président de l’ABBL, lors de la présentation du rapport annuel sur le secteur de la banque privée au Luxembourg.

« Les catastrophes naturelles rappellent l’importance de l’assurance. »
les données ne sont pas de l’or. »
Photos Romain Gamba (archives), Guy Wolff (archives)
VOLONTARISTE
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« Les objectifs des conférences sur le climat doivent être ambitieux. »
4 INQUIET
« Ce comportement prudent peut éventuellement étonner dans un environnement de taux d’intérêt historiquement bas, voire négatifs. »
20 DÉCEMBRE 2022 Sélectionné par MARC FASSONE et NICOLAS LÉONARD Ristretto #PlaceFinancière
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« Le marché est un animal complexe »

Quelle est, selon vous, la fonction première d’un CIO dans une institution financière ?

Un CIO est celui qui va définir la stratégie d’investisse ment de la banque et l’expliquer aux clients.

Vous sentez-vous pour le moment plus un économiste ou plus un psychologue ?

Les deux ! Un bon CIO doit être un psychologue par rapport aux clients, mais aussi vis à vis des marchés. Le marché est un animal complexe qui demande à être compris dans ses craintes, ses espoirs et ses exubérances. Mais un CIO doit également être un économiste, parce qu’il lui faut aussi pouvoir interpréter les fon damentaux de l’économie qui sont, sur le long terme, les vrais drivers des marchés.

Aujourd’hui, les investisseurs ont-ils plus besoin d’être conseillés ou d’être rassurés ? Dans les périodes chahutées, les investisseurs ont besoin de comprendre l’environnement des marchés. Un CIO a la responsabilité de leur fournir le bon conseil. Bon conseil qui est sou vent de rester investi. Nous devons rassurer les gens et leur expliquer que tant qu’une perte n’est pas matérialisée, elle n’est pas définitive. Et que leur horizon d’investissement reste primordial.

Ne sont-ils pas actuellement tentés de sortir des marchés ?

Pour un investisseur, il est dangereux de se dire « je vais sortir maintenant pour revenir plus tard Avoir le bon market timing est quelque chose de très compliqué. Et pour ceux qui cherchent à rentrer, le faire sur un point donné en pensant que c’est le plus bas est la plus grande des erreurs. L’approche doit être séquentielle, il faut y aller au fur et à mesure.

Dans les conditions actuelles des marchés, qu’est-ce qui vous demande le plus de temps et d’énergie ?

Le côté communication devient de plus en plus important. 2022 est une année réellement difficile. Mais beaucoup de nos clients sont surpris de voir une telle correction. Près de 15 % de chute sur les marchés actions et obligataires, ce n’est pas rien. À nous de leur expliquer pourquoi et ce que nous avons pu faire pour limiter l’impact de ces corrections.

Parlons fondamentaux, justement. Quels sont ceux d’aujourd’hui et comment les voyez-vous évoluer ?

La période est délicate. Nous assistons à des changements substantiels tant au niveau des données économiques que des données de politique monétaire, que des phénomènes géopolitiques accentuent. Nous ne nous attendons pas à ce que les choses se normalisent à court terme, mais à moyen terme, des opportunités vont apparaître. Les marchés sont bien moins chers que ce que l’on a pu connaître et on commence à avoir des rende ments intéressants sur la partie obligataire.

Jusqu’où voyez-vous les taux d’intérêt monter ? Si on se réfère aux derniers commentaires de la Fed et de la BCE, si elles ne s’interdisent pas de continuer à monter leurs taux, on peut penser que nous avons vu la plus grande partie de la hausse. On est proche du sommet aux États Unis, un peu moins en Europe.

Inflation ou récession ? Lequel de ces mots –ou maux – vous fait le moins peur ?

À choisir, je préfère avoir de l’inflation que de la récession. De l’inflation par une politique monétaire et parfois fiscale, on peut la maîtriser en ralentissant l’économie. Ralentir l’économie, cela ne veut pas dire tuer de la croissance, cela veut dire croître moins vite. La récession, c’est de la destruction de valeur.

L’inflation ne vous inquiète donc pas comme elle inquiète les autorités politiques ou monétaires ?

Dans certains cas, l’inflation, ce n’est pas un mal. Notamment quand on a des États fort endettés. Certes, elle fait diminuer la valeur réelle des actifs. Mais elle permet aux États d’augmenter leurs revenus et crée l’occasion de diminuer la dette.

Quels seront les mots-clés des marchés ces prochains mois ?

Géopolitique, inflation et politique monétaire, bien sûr. Mais aussi opportunités, parce que, clairement, il y en a qui se dessinent sur les marchés. Et flexibilité parce que cela va parfois demander de casser certains paradigmes d’investissements qui sont beaucoup plus séculaires et de se dire qu’il y a d’autres actifs à regarder.

Interview MARC FASSONE Photo ROMAIN GAMBA Chief investment officer de la BIL depuis juillet dernier, Lionel De Broux évoque les évolutions de son métier et, surtout, sa vision du marché.
22 DÉCEMBRE 2022 Ristretto #PlaceFinancière
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Donner le goût de l’entrepreneuriat

Faire perdurer l’activité des PME luxembourgeoises passe notamment par la transmission d’entreprise. Une démarche qui a permis à Matthias Pastor de reprendre la société Capfloor.

Monsieur Pastor, pouvez-vous présenter votre entreprise Capfloor ?

Capfloor Lux, située à Windhof, est spécialisée dans la fourni ture et la pose de revêtements de sols souples : dalles, mo quette en rouleaux, vinyle, linoléum, caoutchouc et parquet. La société a été créée par Luc Masson en septembre 2004 et s’est imposée comme un des leaders dans ce domaine d’activité. Aujourd’hui, notre équipe se compose de 16 poseurs et de quatre collabora teurs pour la partie développe ment de projets, commandes, livraisons, etc. Nous réalisons, auprès des entreprises

au Luxembourg majoritaire ment, mais également dans la Grande Région, tous types de projets, du plus petit jusqu’au bâtiment complet. Nous intervenons dans le milieu hospitalier (salles blanches, blocs opératoires), le secteur bancaire, les bureaux d’archi tectes (aménagement de bureaux), l’hôtellerie, les laboratoires, etc. Nous avons également des contrats-cadres avec des institutions. Notre plus gros projet de 65.000 m2 se situe au Kirchberg et nous avons également procédé à la pose d’un revêtement pour une maison de soins sur une surface de 22.000 m2.

Quel est votre parcours au sein de cette société ?

J’ai rejoint Capfloor en 2013 en tant que manutentionnaire en contrat à durée déterminée. Finalement, le métier de poseur m’a plu et j’ai commencé à prendre des chantiers sous ma responsabilité. Face à la demande croissante, le volet administratif n’a cessé d’augmenter. L’entreprise avait besoin d’un commercial supplémentaire capable d’assurer le suivi des chantiers et connaissant le personnel.

J’ai assuré cette fonction pour ensuite devenir responsable commercial. J’ai donc géré l’ensemble des équipes

Photo Eva Krins (Maison Moderne) Contenu sponsorisé par SPUERKEESS Transmission d’entreprise
24 DÉCEMBRE 2022 BRAND VOICE
Matthias Pastor a fait appel à Spuerkeess pour la reprise de la société Capfloor. Il est aujourd’hui gérant-associé de cette PME luxembourgeoise.

et chantiers jusqu’au jour où le cédant m’a proposé de racheter l’entreprise. Je suis officiellement dirigeant-associé depuis le mois d’octobre.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de reprendre cette entreprise qui se trouvait entre les mains de votre ancien patron ?

J’ai eu l’opportunité de re prendre la société, ce qui a impliqué énormément de travail et de réflexion. Je n’étais pas destiné à gérer une entreprise, mais je ne pouvais pas passer à côté de cette opportunité. Je connais l’entreprise depuis près de 10 ans, et j’avais envie de la voir évoluer et lui permettre de perdurer. Le fait d’y travailler, de connaître la clientèle, ainsi que l’ensemble des équipes était bénéfique. La transition s’est faite naturellement.

Pour racheter Capfloor, vous vous êtes tourné vers Spuerkeess. Qu’avez-vous trouvé chez cette dernière ?

Ni moi ni la société n’étions clients de la banque auparavant. En me tournant vers Spuer keess, j’étais à la recherche de conseils, d’un accompagnement et de financements.

J’ai bénéficié de l’écoute et de l’attention de Johny Basher. Nous avons longuement discuté. Il a su m’écouter et m’apporter des solutions financières. En tant que jeune entrepreneur, il est toujours compliqué d’acquérir une société. J’ai pu trouver chez Spuerkeess les outils

et les services adéquats pour ce rachat. Je tiens à les remercier. C’est une grande satisfaction que Johny et la banque aient accepté de me suivre dans mon projet. C’est une fierté de pouvoir continuer à travailler avec eux aujourd’hui.

Quelles ont été les grandes étapes de votre collaboration ?

L’étape la plus importante à mes yeux concernait la présentation de mon projet au tout début du processus. Je cherchais à le vendre et à montrer une grande crédibilité. Il s’agit en effet d’un secteur et d’un métier à part, et mon jeune âge pouvait freiner les autres banquiers. La phase la plus belle et satisfaisante était celle de la signature. Entre ces deux étapes, huit mois se sont écoulés. Durant cette période, nous avons bien évidemment parlé de chiffres, de moyens de financement, de business plan, et nous avons réalisé des calculs pour nous assurer que la société puisse perdurer pendant toute la durée de l’emprunt.

Quels conseils donneriez-vous à d’autres employés qui, comme vous, souhaitent reprendre une entreprise ?

Pourquoi Spuerkeess a décidé de soutenir le projet de Matthias Pastor ?

Tout d’abord, il s’agit d’une société saine existant depuis plusieurs années. Ensuite, le cédant a pré paré le successeur à reprendre les rênes. Enfin, Matthias avait à cœur d’entreprendre et était atten tif aux conseils. Il avait pris le temps de mûrir son projet. Nous y avons cru avec lui et voulions l’accompagner. Notre rôle était de l’informer sur les étapes à réaliser pour la structuration du projet, mais aussi de trouver les moyens les plus adaptés pour financer la transaction. Nous accom pagnons le repreneur de A à Z et trouvons la solu tion idéale pour lui et l’entreprise.

Comment avez-vous répondu aux défis rencontrés ?

Si l’opportunité se présente, il faut la saisir, mais c’est une démarche accompagnée de doutes, d’hésitation et de réflexion. Il faut être motivé, avoir la volonté d’être indépen dant, le goût d’entreprendre, l’envie de relever des nouveaux défis. Il faut s’assurer de la pérennité de l’entreprise et ne pas perdre de vue les emplois et les collaborateurs. Je conseille aux jeunes entrepre neurs de se lancer, mais ne pas le faire la tête baissée. Il est primordial de bien s’entourer, d’être conseillé et de prendre le temps de la réflexion. Pour moi, le projet a abouti deux ans après la proposition du cédant. Il est important de garder une bonne relation avec le cédant qui transmet une société prospère et il revient au repreneur de la faire perdurer et évoluer. Ce sera une belle aventure qui nous attend, moi et mes équipes.

Chaque transmission s’accompagne de nom breuses discussions et négociations. Il peut aussi exister des moments de frustration. Notre rôle est de guider le client, lui montrer les problématiques et opportunités, et de s’assurer que la relation de confiance entre le cédant et le repreneur soit maintenue. Un autre défi est de ne pas recourir à du jargon financier et juridique pouvant effrayer le repreneur. En outre, nous avons des produits spécifiques, comme le prêt classique et le prêt subor donné, parfaitement adaptés à ce cas de figure. Notre objectif est que, la transmission se déroule de manière sereine.

À quoi le cédant et le repreneur doivent-ils veiller ?

Pour le banquier, les points fondamentaux sont l’écoute, l’enthousiasme et la curiosité. Nous ne pouvons pas guider et financer un client si nous ne le comprenons pas. Il est également important de ne pas perdre de vue l’objectif : la transmission / acquisition de l’entreprise dans les meilleures conditions possibles. Le cédant et le repreneur ne doivent donc pas avoir peur d’être transparents vis-à-vis du banquier. Avoir une vision et la volonté d’entreprendre est crucial pour le second. Et, bien évidemment, être préparé, de céder pour le premier. Nous conseillons de nous prendre à bord dès le début du projet.

Besoin de conseils en transmission d’entreprise ?
Contactez Johny Basher : johny.basher @spuerkeess.lu
« J’ai pu trouver chez Spuerkeess les services et les outils adéquats pour racheter l’entreprise. »
3 QUESTIONS À
JOHNY BASHER Business Transfer Corporate Banking Spuerkeess
« Notre objectif est que la transmission se déroule de manière sereine. »
DÉCEMBRE 2022 25

Limitation de la hausse des prix du gaz à 15 % (ménages)

Des mesures anti-crise exceptionnelles

Après le Covid et l’inflation, le gouvernement doit désormais faire face à la crise énergétique. L’équilibre entre sauvegarde du pouvoir d’achat et maintien de la compétitivité des entreprises est une préoccupation majeure. En 2023, le budget de l’État sera marqué par la prolongation et la prise de mesures financières exceptionnelles s’élevant à plus de 2,5 milliards d’euros, dont 872 millions déjà engagés sur le budget 2022.

Baisse d’un point des taux de TVA

Total des mesures du Solidaritéitspak 2.0

1.162 mrds €

135 millions imputables en 2022

Nouvelle aide énergétique (entreprises)

Stabilisation du prix de l’électricité (ménages)

Promotion de l’auto consommation d’élec tricité photovoltaïque (entreprises)

Subvention du prix du gasoil comme combustible (ménages)

Participation au financement de la hausse des frais d’énergie des struc tures d’hébergement

Modification du régime d’aide aux frais d’énergie (entreprises)

Amendement du projet de loi pour la work-life balance

Introduction d’un crédit d’impôt énergie

Reconduction de la prime énergie en 2023

Augmentation des aides Klimabonus

Aides pour les entreprises impactées par les prix énergétiques

Mesure d’atténua tion du prix des pellets (ménages)

Application de la TVA à 3 % aux nouvelles instal lations photovoltaïques

Réduction de 7,5 cts/L sur les carburants et combustibles

0
300 200 100 400 En millions d’euros
Data Dada #FinancesPubliques
26 DÉCEMBRE 2022
500

Indexation des allocations familiales

Total des mesures du Solidaritéitspak 1.0 et accords tripartites

847 mios € 672 millions imputables en 2022

Total des mesures énergie-solidarité et tripartite

2.574 mrds €

Budget 2022-2023

Régime d’aides sous forme de garanties du Solidaritéitspak*

500 mios €

* Estimation des prêts bancaires aux entreprises garantis par l’État, sous certaines conditions, à hauteur de 500 millions d’euros maximum

Paquet de mesures énergie 65 mios € Imputables en 2022

LES CINQ MINISTÈRES AYANT LE BUDGET LE PLUS IMPORTANT

Projet de budget 2023 en milliards d’euros Montant global du budget 2023 : 24,5 mrds €

Adaptation de la subvention de loyer

Équivalent crédit d’impôt pour les bénéficiaires du Revis et du RPGH

Mise en place de l’aide Fit 4 Sustainability (entreprises)

Augmentation des aides financières pour les études supérieures Prise en charge du voucher « conseils en énergie »

Stabilisation du prix de l’électricité

Subvention des frais de réseaux du gaz

Adaptation de la PRIMe House

Prime énergie pour les ménages à faibles revenus

0

Éducation nationale, Enfance et Jeunesse

Mobilité et Travaux publics

Famille, Intégration et Grande Région Intérieur

Sécurité sociale 4,72 3,56 2,67 2,04 1,87

1 2 3 4 5 6

ÉVOLUTION DES DÉPENSES DU PNEC (PLAN NATIONAL ÉNERGIE-CLIMAT)

Sur 5 ans en millions d’euros Recherche, innovation et compétitivité* Marché intérieur de l’énergie Efficacité énergétique Décarbonisation 2.412 2.011

3.000 2.000 1.500 2024 2025 2026

2.500

2023 2022

* La stratégie en cours de déploiement « Gouvernance électronique 2021-2025 » visant à digitaliser les services de l’État via le CTIE est valable jusqu’en 2025.

Source Présentation du budget 2023 – Ministère des Finances

DÉCEMBRE 2022 27

« Je suis d’avis de faire moins et mieux, plutôt que davantage et moins bien » : le credo de Guill Kaempff.

« KaempffKohler est un joyau ancré dans le temps »

Propriétaire et directeur de l’enseigne de pâtisserie et traiteur Kaempff-Kohler, Guill Kaempff évoque le centenaire de l’entreprise, qui emploie désormais une soixantaine de personnes dans quatre points de vente. Et confie son ambition d’investir dans les segments de l’e-commerce et de l’hôtellerie.

Photo GUY WOLFF
DÉCEMBRE 2022 29 Conversation Guill Kaempff
Interview

Kaempff-Kohler célèbre, ce 22 novembre, ses 100 ans d’existence. Que représente ce moment particulier pour le propriétaire et directeur que vous êtes ?

C’est un moment important pour notre entreprise, j’en suis conscient. Je me demande depuis des mois comment je vais personnellement vivre ces instants. Je pense évidemment avec émotion à mes grands-parents, et je suis fier de ce que mon frère et moi avons fait en tant que troisième génération. Nous avons bien développé la société.

De toutes les évolutions qu’a connues l’entreprise, de laquelle êtes-vous le plus fier ?

L’évolution de notre flagship store à Luxem bourg ville. Mon grand père a débuté son acti vité au 14, rue du Curé. Aujourd’hui, l’enseigne Kaempff-Kohler s’étend du 10 au 18, rue du Curé.

100 ANS D’HISTOIRE

1922

Pierre Kaempff et Marguerite Kohler installent leur pâtisserie au 14, rue du Curé.

1950

Leur fils Marc Kaempff crée la branche traiteur.

1972

La 3e génération prend les commandes Jean-Marc Kaempff, qui décédera en 1996.

1982

Guill Kaempff rejoint l’entreprise familiale.

1994 Guill Kaempff devient CEO.

1995

La boutique-restaurant de Luxembourg-ville est rénovée.

1996

Son frère Christian Kaempff rejoint l’entreprise.

2000

La boutique fromages, pains et vins ouvre ses portes.

2004

Création des ateliers de production traiteur et de la boutique-restaurant de Niederanven.

celle que j’ai connue. De là découle la vente à distance ou une implantation sur des sites sans une réelle présence physique.

Tout serait plus simple avec un seul profil de clients. Mais il y en a des milliers… Nous devons en tenir compte et nous adapter. D’un côté, nous nous inscrivons dans la tradi tion avec nos propres recettes et nos spécialités, pour lesquelles nous souhaitons garder un très haut niveau. De l’autre côté, nous sommes ­ouverts aux nouveautés : nous créons des poke bowls, des wraps, des produits trendy food pour capter une clientèle plus jeune.

Comment comptez-vous vous distinguer de la concurrence ?

À

quel rythme ce développement s’est-il

fait ?

En 1995, nous avons agrandi toute la partie située le long de la galerie (qui relie la place d’Armes à la place Guillaume II, ndlr), ainsi que la fromagerie située de l’autre côté. En 2004, nous avons ouvert notre site de Niederanven, ce qui représentait un investissement de 6 mil lions d’euros à l’époque. En 2019, nous avons finalement concrétisé l’extension au 18, rue du Curé avec notre nouveau magasin, et enfin, en 2022, nous avons ouvert l’enseigne Breakk face au rond point Serra.

Vous disposez de quatre points de vente. C’est peu par rapport à vos concurrents historiques Oberweis (fondé en 1964), qui en a huit, et Namur (fondé en 1861), qui en compte sept. C’est un retard de développement ?

Non, car Kaempff Kohler ne s’est jamais positionné sur le développement dans les grands complexes commerciaux. La raison est historique, puisque mon père était aussi le fondateur des supermarchés Alima, et par conséquent nous n’étions pas « proches » des grandes enseignes. Aurions-nous dû faire d’autres choix ? Adopter une autre stratégie ? Aujourd’hui, nous existons encore et toujours sans eux.

Vous auriez pu mieux faire ?

Nous avons fait notre vie, nous avons gagné de l’argent et nous sommes toujours là. Je suis

2019 Rénovation et agrandissement de la boutique de Luxembourg-ville.

2022 Centenaire de l’entreprise, qui lance en mai son enseigne de take-away Breakk, puis la vente en ligne à la fin de l’année avant un boutique-hôtel, dont l’ouverture se profile pour 2025.

personnellement d’avis de faire moins et mieux, plutôt que davantage et moins bien. Nos concur rents ont tout simplement un autre business model que le nôtre.

Quelles sont les lignes directrices de votre business model ?

C’est avant tout le service aux clients et une pré sence à 90 % du temps de l’un des dirigeants sur site : moi-même pour celui de la ville, et mon frère pour celui de Niederanven. Nous pou vons ainsi immédiatement résoudre les éven tuels problèmes et agir ou réagir à tout moment.

Comment voyez-vous l’avenir de votre entreprise ?

Je la vois changer ; elle est un peu plus sur le chemin de la vente à emporter, et c’est pour cela que nous avons créé l’enseigne Breakk, ouverte au Kirchberg au printemps dernier. Nous sommes conscients que la future génération de clients ne sera certainement pas la même que

Nous sommes toujours en recherche de création ou de produits de haut niveau, pour lesquels les fournisseurs jouent le jeu, par exemple en nous donnant une exclusivité. Mais j’avoue que c’est de plus en plus difficile, car certains ne cernent pas la spécificité du marché luxembourgeois.

Outre les enseignes luxembourgeoises, votre secteur commence à attirer des compétiteurs étrangers, comme Paul par exemple. Redoutez-vous ces nouveaux venus ?

Nous ne jouons pas sur le même tableau. Paul, puisqu’on en parle, fait un très bon travail, en ciblant une clientèle totalement différente de la nôtre. Il est davantage dans le segment du sucré que du salé. Sur le segment take-away, Kaempff-Kohler se distingue sur les plats froids à réchauffer et les poke bowls, que peu d’autres enseignes proposent.

En 2019, juste avant le début de la pandémie, trois centres commerciaux ont ouvert leurs portes à Luxembourg-ville. Y a-t-il trop de grandes surfaces dans cette ville et dans ce pays ?

J’observe une activité qui n’est pas au niveau annoncé à l’ouverture de ces centres, des chaînes qui ont déjà fermé leurs portes dans certains de ces centres. Cela montre que, même à Luxem bourg, les arbres ne peuvent pas pousser jusqu’au ciel, et que nous avons définitivement trop de mètres carrés de surfaces commerciales pour un si petit pays, malgré un niveau de vie et un ­pouvoir d’achat très élevés.

Qu’est-ce qu’une enseigne comme la vôtre peut encore apporter sur le marché luxembourgeois ?

Je la vois comme un joyau dans le tissu commer cial ; elle constitue un point de repère. Quand vous venez en ville, vous savez que vous pourrez aller chez Kaempff-Kohler, car l’enseigne sera encore là. Nous sommes ancrés dans le temps.

Comment le développement commercial de Kaempff-Kohler va-t-il se poursuivre ?

« Il
en centre-ville. »
y a clairement un manque de chambres d’hôtel
30 DÉCEMBRE 2022 Conversation

Nous prévoyons d’ouvrir un deuxième Breakk au second semestre 2023 face à la gare, dans le nouveau complexe hôtelier Marriott Alfa. Nous avons un autre projet d’implantation com merciale au nord de la capitale. Surtout, nous attendons notre autorisation de bâtir destinée à l’aménagement de chambres d’hôtel au des sus de notre commerce au 14, rue du Curé. Les plans sont déjà arrêtés, et nous espérons démar rer le chantier au début ou au milieu de l’année prochaine. Il faudra compter 15 à 18 mois de travaux. Je pense que l’on peut raisonnable ment espérer ouvrir vers 2025.

Quel budget ce projet hôtelier représente-t-il ?

Aux alentours de 4 millions d’euros. Nous devrions ouvrir une douzaine de chambres.

Comment allez-vous financer ces travaux ?

Une partie le sera sur fonds propres, l’autre via un crédit. Le ratio n’est pas encore clairement arrêté, mais il devrait être de l’ordre de 50-50

Pourquoi investir maintenant le secteur de l’hôtellerie qui n’est pas dans votre ADN ?

Nous avons fait une étude pour évaluer le ­potentiel des 700 m² de surface disponible au dessus de notre commerce. L’option d’y installer des bureaux aurait été plus simple d’un point de vue technique. Mais on a ren contré le point bloquant que constitue le manque de places de stationnement en centre ville. Comme il y a clairement un manque de chambres d’hôtel en centre ville, nous avons identifié là une opportunité à saisir.

Mais un autre projet hôtelier est en gestation au centre-ville, celui de l’Hôtel des postes… Vous ne l’aviez pas vu se profiler à l’horizon ? C’est un projet de 40 ou 50 chambres. Je ne crois pas que, même avec ce projet, il y aura

une suroffre de chambres dans un rayon aussi proche de l’hypercentre. Avec notre hôtel, nous visons une clientèle d’affaires désireuse de loger dans un établissement 4 étoiles ou plus. Nous allons créer une sorte de boutique hôtel, qui aura du cachet et où chaque chambre sera un peu différente. Nous pourrons offrir une syner gie aux clients de l’hôtel, qui pourront prendre leur petit déjeuner et même les autres repas sur site. Cela sera une situation gagnant ga gnant : les clients profiteront des produits Kaempff-Kohler, et l’enseigne profitera d’un afflux supplémentaire de clients.

Dans le domaine de la vente en ligne, votre entreprise semble un peu en retard.. Notre système de click and collect est en phase de test interne. Nos succursales l’utilisent actuellement pour les commandes intragroupes. La mise en ligne du portail va se faire rapide ment : cela coïncidera avec nos 100 ans.

Quel est l’investissement consenti ?

Le budget se situe dans une fourchette ­comprise entr e 50 .000 et 7 0.000 euros pour ce déploiement informatique. Je n’ai pas d’ambition prédéfinie pour les ventes en ligne : c ’est quelque chose que l’on va construire progressivement et que je ne vois pas comme un multiplicateur de chiffre d’af faires. Si cela représente assez vite envi ron 10 % de notre chiffre d’affaires, et que cela évolue petit à petit, cet investissement sera justifié. Il ne faut pas oublier que nous travaillons dans l’ultra frais et que le volet logistique ne s’organise pas de la même ma nière que pour la vente en ligne de produits non alimentaires. Je pense notamment à la manutention des commandes qui doit être très soignée : un ­plateau de fromages ou un saumon en Bellevue ne peut pas arriver chez le client final renversé et méconnaissable.

Votre frère et vous détenez chacun la moitié de l’entreprise. Comment, dans ce schéma, se décline la gestion opérationnelle quotidienne ?

Mon frère travaille depuis notre atelier de production situé à Niederanven, où il veille au volet production et traiteur avec mon fils Philippe. Pour ma part, je suis davantage en charge du volet vente et relations clients.

Qui de vous deux définit la stratégie de l’entreprise ?

Mon frère et moi définissons ensemble la stratégie de l’entreprise.

Sans jamais aucun conflit ?

Parfois il y a des mésententes. Mais heureuse ment, mon fils Philippe prend alors sa casquette d’arbitre ou, à tout le moins, donne son avis. Nous avons toujours quelqu’un qui nous aide à trancher lorsqu’il y a des désaccords sur une vision ou un projet. Et cela fonctionne plutôt pas mal.

Votre fils Philippe est déjà impliqué dans l’entreprise, mais n’est pas propriétaire. Comment se définit son rôle, entre son père et son oncle ?

Il assume actuellement deux rôles : il s’occupe des ressources humaines et veille au site de Niederanven, où est réalisée l’ensemble de la production. C’est aussi de là que partent toutes les commandes de traiteur. Il a 27 ans et toute l’énergie de son âge. Il travaille à nos côtés depuis 2016, avec beaucoup de plaisir, je pense. Avant cela, il a étudié l’économie au Luxembourg et effectué son service militaire.

La transmission de votre entreprise est-elle déjà un sujet d’actualité ?

Mon frère Christian a deux enfants, mais jusqu’à présent, aucun n’est engagé à nos côtés. Mais cela peut évidemment évoluer, on ne sait jamais. Pour ma part, je compte encore ­accompagner mon fils un petit moment. Dans le cadre de notre succession et de la transmis sion de l’entreprise, il se peut que j’envisage de racheter les parts de mon frère, et que je devienne le seul propriétaire de la société avec mon fils. C’est une hypothèse qui a déjà été évoquée entre nous, oui. Mais le mot de la fin reviendra à mon frère.

Historiquement votre enseigne était active dans la pâtisserie, puis elle s’est développée dans le traiteur. Aujourd’hui, quelle branche d’activités est la plus rentable ?

C’est bien réparti, de manière égale : un tiers de notre activité est opéré par la boutique, un autre tiers en restauration, et le dernier tiers en traiteur. Je tiens à cet équilibre.

Comment se porte financièrement la branche traiteur, mise à mal par le Covid ?

ÉVOLUTION DU RÉSULTAT PUBLIÉ DE KAEMPFF-KOHLER Bénéfice en milliers d’euros 2016 2017 200 -200 -250 -300 -350 150 -150 100 -100 50 0 -50 2019 2018 2020 2021 94,6 24,6 12,2 198,6 DÉCEMBRE 2022 31 Guill Kaempff Source Registre de commerce et des sociétés -322,1 166,7

L’activité événementielle a repris d’une façon très prononcée, à tel point que nous ne sommes pas à même de satisfaire toutes les demandes. C’est dommage, mais le commerce a changé : nous connaissons une demande qui s’ins crit dans des mouvements extrêmes, et il est ­difficile d’y répondre et de gérer les paramètres au niveau du personnel et des marchandises. En restauration, nous connaissons des jours par fois extraordinaires en termes d’activité et, le lendemain, nous atteignons à peine le tiers du chiffre d’affaires de la veille, sans raison claire ment identifiable. À Niederanven, si quelques sociétés décident d’un jour de télétravail, cela s’en ressent nettement sur le passage en boutique et en restauration.

Croyez-vous qu’on assistera au retour du monde de l’avant-Covid ? Non.

Mais vous investissez dans le take-away alors que le télétravail reste une réalité pour une partie des salariés au Luxembourg…

Oui, nous investissons dans le take-away, mais pas au même niveau qu’une boutique. À titre d’exemple, le point de vente Breakk, prévu face à la gare, représente un investissement de 500.000 euros.

Que représentent les investissements dans l’hôtellerie et dans ce point de vente par rapport à votre chiffre d’affaires ?

Notre chiffre d’affaires est actuellement de pr ès de 5  millions d’euros, et nous ambi tionnons d’atteindre les 7  millions d’euros dans les deux à trois prochaines années grâce aux nouveaux projets.

Kaempff-Kohler a-t-il déjà été approché pour un rachat ?

Oui, c’était avant le Covid. Il s’agissait d’une entreprise basée à l’étranger, qui cherchait à disposer d’une structure opérationnelle déjà bien établie au Luxembourg. J’ai décliné parce que je me sens toujours en bonne forme, que mon fils veut reprendre l’entreprise et que l’on aime cette continuité. Si j’étais malade et que le contexte était différent, cela serait plus facile de vendre ce que trois générations ont construit.

L’an dernier, l’entreprise a renoué avec les bénéfices après un exercice 2020

UN ANNIVERSAIRE À RETENIR

Pierre Kaempff et Marguerite Kohler ont ouvert leur pâtisserie au 14, rue du Curé le 22 novembre 1922. 100 ans plus tard, l’entreprise prévoit une célébration réservée à la soixantaine de salariés, avant de plus grandes festivités avec davantage d’invités au début de l’année prochaine. « Nous sommes dans la dernière ligne droite avant les fêtes. Le dernier trimestre de l’année est traditionnellement celui où l’activité est la plus intense », justifie Guill Kaempff.

marqué par une perte de plus de 320.000 euros. C’était un impact direct du Covid, ou d’autres éléments expliquent cela ?

En 2020, nous avons surtout été affectés par une perte sur l’activité traiteur. Cette branche d’activité a fortement souffert de la pandémie et, au final, ce n’est qu’au printemps/été 2022 qu’elle a vraiment redémarré. Le traiteur repré sente un tiers du chiffre d’affaires, et bien que des aides aient été octroyées durant la pandémie, elles n’ont pas pu compenser la perte de revenus.

Avez-vous demandé un prêt ou des aides spécifiques pour surmonter la période de pandémie ?

Non, et si notre chiffre d’affaires sur la branche traiteur a été nul pendant quasi un an et demi, nous avions encore les deux autres activités que sont la vente traiteur et la pâtisserie, qui continuaient à fonctionner. Nous avons tout de même généré un certain revenu.

Les entreprises artisanales comme la vôtre sont en danger en étant confron tées à la flambée des coûts des matières premières, de l’énergie, et l’inflation qui impacte les salaires. Comment faites-vous pour résister dans ce contexte ?

Nous devons encore une fois nous adapter, sensibiliser le personnel aux économies, et répercuter une partie des coûts supplémen taires sur nos prix de vente.

De combien avez-vous relevé vos tarifs en moyenne ?

Nous avons procédé à des hausses de prix com prises entre 3 % et 5 % C’est moins que ce qui nous impacte en direct, puisque nous prenons en charge une partie de l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. La flambée

du prix de l’énergie est beaucoup plus violente que celle des matières premières pour notre entreprise. Depuis le début de la crise énergé tique en février 2022, nous nous situons aux alentours de 320 % de hausse des coûts.

Comment expliquez-vous à un client qu’un même gâteau puisse coûter 30 euros au Luxembourg et 20 euros de l’autre côté de la frontière ?

Nous avons très peu de discussions sur ce sujet avec les clients. Mais quand c’est le cas, nous leur expliquons que le coût de la main d’œuvre est plus élevé au Luxembourg.

Il faut donc en urgence une réforme des charges sur le travail, de l’indexation des salaires ?

D’un côté, l’indexation est un mécanisme qui a fait ses preuves au cours des 40 dernières an nées et qui a quelque chose de bon. De l’autre, nous sommes actuellement dans une situation où trois indexations se profilent l’année pro chaine. Les patrons ne peuvent pas prendre cela en charge, ils sont contraints de le réper cuter par ailleurs, et nous entrons alors dans une sorte de spirale infernale. C’est là où le monde politique devrait se questionner sur une possible réforme du système d’indexation. Ne faudrait il pas se demander si un salaire à cinq chiffres a vraiment besoin d’être indexé ? Ne devrait on pas limiter l’indexation à certaines tranches de salaires ?

Êtes-vous plutôt inquiet ou serein quant à l’avenir du commerce en centre-ville ?

Je suis convaincu que le commerce aura toujours sa place au centre ville, tout en sachant que les élus locaux doivent agir sur les problèmes. Nous avons une capitale très attractive, et l’on voit peu à peu la lumière poindre au bout du tunnel concernant les parkings et les chantiers entamés ces 10 dernières années.

Il y a aussi le souci du déplacement des problématiques de drogue, de mendicité et de petite délinquance vers le centre-ville… Et cela m’inquiète, c’est certain. C’est un vaste problème sur lequel il revient encore une fois aux élus d’agir et de prendre leurs responsabilités.

Comment faire ?

En allemand, « Platzverweis » signifie l’expulsion d’un individu d’une zone déterminée. L’idée serait que la police puisse agir de cette manière.

Comment imaginez-vous Kaempff-Kohler dans 100 ans ?

Je la vois encore plus digitalisée et plus variée. J’étais en Asie récemment, où j’ai visité des ­entreprises actives dans les steaks à base de plantes. Je suis persuadé que cela va se développer ici. La question est de savoir à quel rythme proposer la nouveauté.

« Nous avons procédé à des hausses de prix comprises entre 3 % et 5 %. »
32 DÉCEMBRE 2022 Conversation Guill Kaempff
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« Le monde est arrivé à un moment où de grands arbitrages sont nécessaires », dit Pascale Junker.

« Explorer les futurs possibles pour prendre de meilleures décisions »

Le ministère de l’Économie a décidé en 2020 de se doter en interne d’une entité de prospective stratégique : Luxembourg Stratégie. Pour prolonger le processus Rifkin mené voici uelques années ?

Il s’agissait de garder ce volet de prospective : regarder loin pour mieux anticiper, explorer les futurs possibles pour prendre de meilleures décisions aujourd’hui. Cette méthode a convaincu. La volonté n’était cependant pas de refaire un processus Rifkin, mais quelque chose de plus ciblé sur les stratégies internes. Le gouvernement a approuvé un énoncé de missions le 25 février 2022.

Une de ces missions était d’établir des scénarios de ce à quoi pourrait ressembler l’économie du Luxembourg à l’horizon 2050. Que représentent ces scénarios ? S’agit-il de décrire ce vers quoi le Luxem bourg doit tendre ?

L’objectif n’est pas de décider de scénarios que nous voulons voir se réaliser. Ces scéna rios sont pensés comme des hypothèses qui adviennent sans que nous les contrôlions. Notre méthode est exploratoire, qualitative, basée sur la mise en commun des points de vue de différents acteurs. Mais nous avons aussi mandat d’établir une vision stratégique : comment tirer avantage des opportunités et se prémunir des vulnérabilités et des obsta cles qui se dessinent dans ces scénarios ? C’est une autre étape, où, après avoir collective ment apprécié la situation pour établir des hypothèses A, B ou C, nous prenons le contrôle et nous établissons une vision stratégique nous préparant au mieux pour A, B ou C. Cette vision stratégique pour faire face à ces scénarios sera présentée en mars 2023.

En octobre, vous avez présenté trois scénarios pour 2050 : un baptisé « Circula rité biorégionale » à 770.000 habitants, un deuxième appelé « Status quo » avec 1,1 million d’habitants et un troisième, nommé « Libéralisme techno-digital », avec 1,2 million d’habitants (voir l’encadré page 36 pour plus de détails). Mais s’il ne s’agit pas de tendre vers un de ces scénarios, comment les utiliser ? Normalement, par encombrement cérébral, ou parce que cela nous rassure, nous adoptons une vision : par exemple, je crois en la digita lisation et je me prépare pour cela. Le risque est que cela soit trop étroit. C’est mettre tous ces œufs dans le même panier. Nous essayons

d’amener le décideur à adopter une stratégie qui le prémunit de ces extrêmes. Il faut le pous ser à se demander : qu’est-ce qui peut fonc tionner, sachant qu’il n’est pas possible de tout miser sur une seule chose ?

Vous affirmez que vous ne voulez pas favoriser tel ou tel scénario. Mais celui de « Circularité biorégionale » semble plus enviable que les deux autres, qui dessinent un avenir plus individualiste, précaire et sombre sur le plan climatique et environnemental…

BIO EXPRESS

Double casquette Après un premier diplôme en histoire européenne en 1995 à l’Université de Strasbourg, Pascale Junker suit une formation en économie de l’environnement à l’Université de Londres entre 2011 et 2013.

Experte du changement climatique

Pascale Junker travaille ensuite jusqu’en 2017 pour LuxDevelopment, notamment sept ans en tant qu’experte de l’environ nement et du changement climatique.

À la tête de Luxembourg Stratégie Après un an au Cap-Vert pour le compte du ministère de l’Agriculture en tant que conseillère technique pour le changement climatique, elle est nommée en mai 2021 chargée de direction de Luxembourg Stratégie.

Il est inévitable que chacun ait sa préférence. Mais il est assez difficile de faire comprendre aux gens que ces scénarios ne représentent pas ce que nous pensons, ni ne découlent d’un choix, même si nous n’arrêtons pas de com muniquer autour de cela. Il s’agit d’images, qui ne sont pas contrôlables, et aucun de ces scé narios ne se réalisera exactement. Nous pen sons d’ailleurs que la vérité est sûrement un hybride entre ceux-ci.

L’utilité de ces scénarios et la manière de les utiliser peuvent paraître théoriques et éloignées des réalités quotidiennes. Comment rendre cela concret ?

Prenons l’exemple du quotidien : un ménage veut acheter une nouvelle maison. Trois scénarios se présentent : les deux partenaires du ménage garderont leur emploi, tout va bien, le prêt pourra être remboursé. Deuxième scénario : les deux auront une promotion, cela va encore mieux, le prêt sera remboursé dans deux ans et il sera alors même possible d’acheter une deuxième maison. Troisième scénario : une bulle immobilière explose, le ménage perd toute la valeur de son patrimoine. Si le ménage est bien avisé, il va faire en sorte d’adopter une

Luxembourg Stratégie a présenté trois scénarios dessinant des futurs possibles pour l’économie à l’horizon 2050. De très importants arbitrages vont devoir être réalisés, constate Pascale Junker, sa chargée de direction.
DÉCEMBRE 2022 35 Conversation Pascale Junker

stratégie lui permettant de faire face à ces trois scénarios. Par exemple : il n’achète pas la grande maison de ses rêves, mais loue un appartement.

Après avoir observé les extrêmes des trois scénarios présentés, il s’agira donc d’établir une vision stratégique – celle que vous allez présenter en mars 2023. De fait, chaque scénario présente des risques : avec 770.000 habi tants, difficile de financer les pensions. Par ailleurs, 1,2 million d’habitants risquent de mettre encore davantage sous pression le logement, la mobilité ou l’environnement… Quelle forme prendra cette vision stratégique ?

Il s’agira de présenter des building blocks en vue d’alimenter les stratégies futures adoptées. Par exemple, face à ces trois scénarios, il vaudrait mieux entretenir la cohésion sociale que de mener des stratégies qui divisent, ou promou voir la sobriété – car consommer moins de res sources peut nous rendre plus résilients pour les trois scénarios à la fois. La cohésion sociale ou la sobriété sont des exemples de prérequis pour se prémunir contre ces trois scénarios. Ou encore – et j’invente, nous ne sommes pas encore à ce stade avec le groupe de travail –, ne faudrait-il pas systématiquement connaître la trajectoire CO2 de toute nouvelle technologie avant de l’adopter ? Ou faut-il, pour faire face à la sécheresse, construire des mégabassines de retenue d’eau ou établir des quotas d’eau pour l’industrie et l’agriculture ? Ensuite, c’est au ministère en interne de calibrer ses stratégies par rapport à cette toolbox

Malgré tout, l’impression qui se dégage, au vu des difficultés qu’implique chacun de ces scénarios, est que le Luxembourg se trouve dans une impasse. Est-ce le cas ? C’est un des retours que nous avons eus : ces scénarios sont trop pessimistes. Mais il faut être honnête et humble : je ne sais pas s’il est possible, aujourd’hui, de dessiner une trajec toire complètement rose. Quand vous voyez les défis qui sont devant nous, bonne chance à celui qui veut vendre au public que, en 2050, nous aurons 5 % de croissance du PIB, que chacun aura un logement de 300 m2 par famille, trois voitures et des vacances trois fois par an…

Tout en atteignant la neutralité carbone… Une des prémices de notre travail était que nos scénarios doivent être plausibles et s’ins crire dans un monde biophysique réel. Et donc arrêter le « yakafokon », comme dire qu’il n’y a qu’à faire des énergies renouvelables. Mais comment ? Le mix énergétique mondial est composé de 15 % d’énergie renouvelable et de 85 % d’énergie fossile environ. Et le renouve lable ne s’est pas substitué aux énergies fos siles, il s’y est ajouté. Pour le Luxembourg,

TROIS FUTURS POSSIBLES POUR L’ÉCONOMIE DU LUXEMBOURG EN 2050

« Status quo »

Nous sommes en 2050 et le Luxem bourg compte 1,1 million d’habitants. Voici la base du scénario « Status quo », un des trois scénarios élaborés et présentés en octobre par Luxem bourg Stratégie pour envisager les futurs possibles pour l’économie du Luxembourg à l’horizon 2050. Dans ce scénario « de continuité », le Luxembourg a maintenu son mode de gouvernance actuel, imprégné d’une vision à court terme et d’un modèle tripartite « favorisant le com promis entre intérêt collectif et intérêt individuel ». Selon cette hypothèse, le pays attire toujours plus de salariés, la digitalisation et les nouvelles technologies sont au service d’une économie visant une croissance quantitative du PIB de 2 % par an. Mais les inégalités sociales sont à la hausse, la pression augmente sur la mobilité et le logement ainsi que sur l’environnement et le climat.

« Circularité biorégionale » Toutefois, d’ici 2050, le Luxembourg peut aussi bifurquer vers un scénario dit de responsabilité sociale et envi ronnementale, dans lequel la popula tion et l’économie cessent de croître. Mobilité, logement et environnement sont moins sous pression dans ce scénario « Circularité biorégionale », la population étant limitée à 770.000 habitants. La gouvernance connaît un

« renouveau démocratique », à base de démocratie participative et locale. La digitalisation et les technologies sont cette fois-ci au service du vivant. La réindustrialisation circulaire et l’économie du partage en Grande Région visent une croissance qualitative mesurée par le PIBien-être, qui respecte les objectifs de développement durable et la limite d’un réchauffement ne dépassant pas 2°C. Mais les niveaux de salaires stagnent et les caisses de pension et de sécurité sociale sont en déséquilibre. Le pays subit en outre une pénurie de main-d’œuvre.

« Libéralisme techno-digital »

De l’autre côté du spectre, le troi sième scénario, nommé « Libéralisme techno-digital », envisage un pays de 1,2 million d’habitants, avec une croissance quantitative du PIB de 4,5 % par an qui permet de maintenir l’équilibre des caisses de pension et de sécurité sociale. Dans ce monde « techno-optimiste », les nou velles technologies sont au service de la grande électrification et de l’efficience, tandis que les moyens de lutte contre le changement climatique se concentrent sur des solutions de geoengineering. Mais le réchauffement climatique dépasse les 2°C, et les marchés du logement et de l’emploi sont fortement digitali sés, individualisés et précarisés.

2050 01/01/2000 01/01/2022 0,43 mio 0,64 mio 0,77 mio « Circularité biorégionale » 1,10 mio « Status quo » 1,2 mios «
PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES POUR 2050 SELON LES SCÉNARIOS DE LUXEMBOURG STRATÉGIE En millions de personnes. Source Luxembourg Stratégie 0 2 1,8 1,6 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 36 DÉCEMBRE 2022 Conversation Pascale Junker
Libéralisme techno-digital »

REPowerEU

Urgence énergétique : se préparer, acheter et protéger l’UE ensemble

La situation sur le marché de l’énergie s’est considérable ment aggravée depuis l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine. L’instrumentalisation des ressources énergétiques a exacerbé une situation d’approvisionne ment déjà tendue après la pandémie de COVID-19.

Dès l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Commission a proposé des mesures d’intervention d’urgence à court terme et des améliorations à long terme de l’organisation du marché de l’électricité.

Nous avons adopté le plan REPowerEU pour mettre fin dès que possible à notre dépendance à l’égard des combus tibles fossiles russes en réalisant des économies d’énergie, en produisant de l’énergie propre et en diversifiant nos approvisionnements énergétiques.

Afin de garantir la sécurité de l’approvisionnement pour les hivers à venir, la Commission a proposé de nouvelles obligations minimales de stockage de gaz et un objectif de réduction de la demande de gaz de 15 % afin de favori ser l’équilibre entre l’offre et la demande en Europe – des mesures qui ont rapidement porté leurs fruits.

Ainsi, malgré la baisse significative de l’approvisionne ment énergétique russe, l’Europe est parvenue à trouver d’autres sources d’approvisionnement en énergie et à réduire sa demande pour compenser ce déficit. Nous avons

également pris des mesures pour limiter la volatilité glo bale du marché et réorienter les recettes excessives du secteur de l’énergie vers les citoyens et les entreprises.

La mise en place d’achats conjoints de gaz, de méca nismes de limitation des prix et de nouvelles mesures pour améliorer l’accès aux terminaux GNL et aux installations de stockage de gaz, la solidarité entre les États membres et la gestion de la demande, sont venus compléter la pano plie d’instruments.

La stabilité du marché s’en trouvera renforcée et les premiers effets commencent à se faire sentir avec le prix du gaz en baisse et des réserves de gaz remplies à plus de 90% en peu de temps.

Dans une optique à long terme, il est essentiel que tous les acteurs de la société s’engagent ensemble en faveur d’une gestion responsable et efficiente de l’énergie, dans un esprit de solidarité. Chacun peut y contribuer à sa manière et ensemble nous ressortirons plus forts de la crise énergétique.

EN SAVOIR PLUS YOU ARE EU you-are-eu.ec.europa.eu/index_fr

Représentation de la Commission européenne au Luxembourg Comm-rep-lux@ec.europa.eu

PUBLIREPORTAGE
Photos Commission européenne
Lutter contre les prix élevés de l’énergie et en atténuer les effets

nous avons par exemple mis sous forme de graphique tous les objectifs quantitatifs que le gouvernement s’est fixés dans ses stratégies sectorielles à long terme. Cela illustre la com plexité et l’envergure des transitions qui sont déjà entamées et qui doivent être accélérées si nous voulons atteindre la neutralité carbone en 2050. Il serait donc malhonnête de décrire un scénario qui considère qu’en 2050, nous atteindrons avec certitude 100 % d’énergie renouvelable. D’autant que nous perdons un temps précieux à nous leurrer ainsi et à pour suivre de telles illusions. Ce n’est pas mature.

Reste qu’à la lecture de vos scénarios, les choix que devra prendre le Luxem bourg semblent cornéliens… Ce n’est pas une situation spécifique au Luxem bourg. La fenêtre des opportunités se rétrécit. De fait, l’énergie est tout. Si l’argent est une convention humaine, l’énergie fossile est phy sique, et une fois consommée, elle disparaît. Elle a mis un temps gigantesque à se constituer et représente un énorme cadeau à l’humanité. Notre société telle que nous la vivons est ainsi bâtie sur une créance. Car, avec cette énergie fossile que nous consommons très vite et qui encombre l’atmosphère de gaz à effet de serre – ce qui met en danger la survie de l’Homme, rien que ça –, nous prenons une créance sur l’avenir, vis-à-vis des générations futures qui devront rembourser cela. Donc le monde est arrivé, je ne veux pas dire à une impasse, mais au moins à un moment où de grands arbitrages sont à réaliser. L’avantage des scénarios est qu’ils illustrent le fait qu’il n’est pas possible d’avoir le beurre et l’argent du beurre, et qu’il faut donc faire des arbitrages. Par ailleurs, ces arbitrages, je ne les vois pas comme une amputation, mais comme une opportunité de reprendre de la

responsabilité. Cela permet de récupérer de la maîtrise sous la forme d’une stratégie qui s’éta blit en fonction des avenirs possibles. Et ce que je vois dans ces trois scénarios, c’est cette ques tion : voulons-nous plus de croissance, donc plus de population, d’embouteillages, etc., afin de garantir et maintenir notre niveau de vie matériel, nos vacances, notre bien-être, notre sécurité sociale, nos pensions – ou non ?

Luxembourg Stratégie reconnaît que « les scénarios en construction tiennent compte de différentes bifurcations dont l’évolution est particulièrement incertaine à long terme ». En quoi ces scénarios restent-ils viables dans un environnement aussi imprévisible que celui que nous connaissons ?

Tout le monde voudrait avoir quelqu’un qui lui prédise l’avenir. Malheureusement, per sonne ne le peut et la prospective non plus. On attend souvent trop de la prospective, comme on attend trop de la science. La mission de la recherche est de dire ceci : avec les données que nous possédons, nous avons un certain degré de certitude pour vous dire que A, B, C ou D peuvent se réaliser. C’est similaire pour la prospective, mais nous travaillons plutôt avec l’imaginaire et la créativité des gens. Les scénarios que nous construisons sont des hypo thèses, afin de tenter de donner une certaine maîtrise de l’avenir. Actuellement, les choses sont très complexes, tout est imbriqué, la glo balisation fait qu’il est très difficile de prévoir toutes les répercussions d’une décision. Donc tous les moyens sont bons pour décomplexi fier, mais aussi fédérer.

Mais quelle est l’espérance de vie de tels scénarios dans un monde

de polycrises, où les cartes semblent sans cesse rebattues ?

Nos scénarios sont-ils à l’épreuve du temps ? Certainement pas. Il est d’ailleurs inscrit dans notre mission qu’il est nécessaire de les actua liser. Nous ne savons pas encore à quelle échéance, mais nous voulons les actualiser régulièrement. Et aussi les décliner par sous-secteurs et soustechnologies. Il faudra ainsi décliner des scé narios plus précis pour la place financière, l’agriculture, l’industrie, tout ce qui crée de la valeur économique. En se demandant notam ment : faut-il relocaliser ou délocaliser tel ou tel secteur ? Quelle technologie faut-il ? Quel type d’entreprises le Luxembourg peut-il attirer ?

Pour élaborer ces scénarios, vous avez dialogué avec de nombreux acteurs. Les entreprises ont-elles aussi été impliquées ?

Les chefs d’entreprise nous ont envoyé beau coup de retours. Et ils nous confirment que nous sommes face à de très importants arbitrages. Manque de main-d’œuvre, de motivation au travail, difficulté à avoir des approvisionnements en temps et en heure et à des prix abordables, politique de décarbo nation : ils savent pertinemment que leurs propres marges de manœuvre se réduisent et qu’un changement de paradigme est néces saire. En outre, si les chefs d’entreprise sont très contents d’être appuyés par l’économie, notamment par le biais des aides financières, cela ne suffit pas : la charge administrative et réglementaire doit être allégée pour leur don ner les moyens de réagir. À l’heure actuelle, les patrons se sentent dépourvus de cette possibilité de se réinventer.

Émissions de CO2 (indice 100 pour 2017)

Objectif 2017-2030: -57 points de pourcentage (pp)

Consommation énergétique finale (indice 100 pour 2016) Objectif 2017-2030: -24pp

Dépendance à l’importation d’électricité Objectif 2016-2030: -18pp

Déchets ménagers recyclés Objectif 2017-2035: +13pp

Parts modales des déplacements domicile-travail : Voitures privées : -17pp

Mobilité douce : +6pp

Transports en commun : +11pp

Voitures électriques / hybrides Objectif 2022-2030: +44pp

Agriculture biologique Objectif 2014-2025: +16pp

Énergies renouvelables Objectif 2016-2030: +18pp

Horticulture Objectif 2017-2030: +17pp

2014 2015 2016 2017 2026 2018 2027 2019 2028 2020 2029 2021 2030 2022 2031 2023 2032 2024 2033 2025 20342035 0 10 40 70 20 50 80 30 60 90 100 53 % 70 % 25 % 5 % 5 % 4 % 3 % 16 % 22 % 25 % 20 % 20 % 14 % 65 % 52 % 76 % 100 % 100 % 57 % 49 % 71 % 89 % Source 2022, Luxembourg Stratégie OBJECTIFS POLITIQUES SECTORIELS À L’HORIZON 2025 ET 2035 38 DÉCEMBRE 2022 Conversation Pascale Junker

10 × 6

25.01

10×6

Leading CIOs’ challenges

Dix CIO partagent leurs principaux challenges à relever en 2023 dans leurs secteurs respectifs : place financière, services, industrie, institutions. Seront abordés les thèmes de la cybersécurité et du cloud lors de ce 10×6 qui réunira des experts tech de grandes entreprises et institutions comme des fournisseurs. 28.02

16.05 10×6 Alternative investments

La gestion d’actifs alternatifs est une expertise mondialement reconnue de la place financière luxembourgeoise. Ces classes d’actifs, moins liquides que les investissements traditionnels, donnent lieu à une diversité de véhicules et de stratégies d’investissement que nous aborderons lors de ce 10×6.

En six minutes chacun, dix experts interviennent sur scène devant un public allant jusqu’à 600 personnes. C’est le rendez-vous mensuel incontournable du business club, véritable format flagship. Huit rendez-vous sont donnés pour 2023. Les présentations se font en français ou en anglais, selon la préférence de l’intervenant.

Une interprétation simultanée vers l’anglais et le français est disponible.

24.10

10×6

Successful strategies

De la théorie à la pratique : 10 dirigeants partageront le récit de la conception et de l’implémentation de leur stratégie d’entreprise. Industrie ou services, du business plan initial à l’exit réussi, que nous enseigne l’épreuve de la réalité ?

21.11

10×6

Women on board

Trois années après son premier listing « 100 femmes pour votre conseil d’administration », Paperjam en sort une nouvelle version. À la veille de la publication du magazine, la scène du 10×6 accueille 10 témoignages illustrant la diversité des parcours et des points de vue, et certainement les bénéfices apportés par la féminisation des conseils d’administration.

25.04

20.06 10×6

Architecture + Workspace

Dix bureaux d’architectes au Luxembourg présentent leur sélection de projets d’espace de travail. L’occasion d’appréhender, par exemple, les nouveaux usages et les innovations dans la conception, le développement et l’aménagement de bureaux ou de sites de production industrielle.

11.07

10×6

Generation Z

Génération la plus connectée, les zoomers (jusqu’à 27 ans aujourd’hui) succèdent aux millennials et arrivent progressivement sur le marché du travail. Que ressentent, que désirent et comment réfléchissent ces nouveaux consommateurs, ces nouveaux citoyens, employés, collègues, voire même déjà patrons ? Dix témoignages inspirants de jeunes orateurs et oratrices.

10×6

PME : scale me up !

Colonne vertébrale de l’économie luxembourgeoise, les PME font preuve d’inventivité et de pragmatisme pour accélérer et structurer leur croissance de façon échelonnée. Innover, recruter, produire, vendre, lever des fonds : ces dirigeants cumulent les défis. Ils sont à l’honneur lors de ce 10×6.

10×6 Talent acquisition

Problématique certainement la plus brûlante de ces dernières années, la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs. Comment recruter ? Dans ce 10×6 et le supplément Paperjam, experts et DRH partagent notamment leurs bonnes pratiques pour attirer, chasser, sélectionner, recruter et onboarder les talents.

2023
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L’humain au centre du métier d’assureur

Après plus de 130 ans d’existence au Luxembourg, le groupe Baloise rafraîchit son identité en se positionnant plus que jamais comme un assureur humain et responsable. Son déménagement dans un immeuble en bois local illustre notamment cet engagement.

Nous vivons dans un monde où les évolutions sont rapides. À l’échelle d’une vie humaine, des transformations profondes peuvent affecter nos exis tences, et il est indispensable de pouvoir s’y adapter, en profitant des opportunités qu’elles offrent, mais aussi en se prémunissant des risques qu’elles génèrent. Dans ce contexte, le rôle des assureurs est fondamental. Et leur capacité à rester au diapason de ces changements sociétaux est indispensable.

Fondé en Suisse en 1863 et présent depuis plus de 130 ans au Luxembourg, le groupe Baloise l’a bien compris. « Notre capacité d’adaptation à ces mutations et aux nouveaux besoins des clients, tout au long de ces années, est sans conteste ce qui a permis de faire du groupe Baloise ce qu’il est aujourd’hui : une compagnie d’assurances humaine, respon sable et inspirante », relève Romain Braas, CEO de Baloise à Luxembourg. La société poursuit cette tradition en dévoilant aujourd’hui

une nouvelle identité de marque, qui rassemble toutes les identités du groupe – basé en Suisse, en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg et au Liechtenstein – sous le même nom.

Simplifier la vie Au-delà de cette unification sous une même bannière, le rebranding du groupe Baloise se traduit aussi par une nouvelle identité graphique,

BALOISE EN QUELQUES CHIFFRES

130

Le groupe Baloise, basé en Suisse, est installé au Luxembourg depuis plus de 130 ans.

450

Baloise à Luxembourg compte désormais plus de 450 salariés au Luxembourg.

70

On compte 70 agences Baloise réparties à travers l’ensemble du territoire luxembourgeois.

avec un logo simplifié aux couleurs plus pétillantes, et surtout par un renforcement de la qualité de l’expérience client, chère à l’assureur. « Avec la deuxième phase de notre stratégie Simply Safe, nous souhaitons plus que jamais faire de l’assurance une expé rience humaine et agréable, poursuit Romain Braas. Pour tout problème exposé par nos clients, nous devons pouvoir proposer une solution qui réponde pleinement et rapide ment à la situation. Cela passe par un accompagnement fort, une grande qualité d’écoute et d’analyse. »

La volonté du groupe Baloise est de jouer la carte de la simplicité et de la transparence, en proposant des produits certes sophistiqués et répon dant aux besoins des clients, mais aussi clairs et compréhen sibles. « Nous voulons que les clients se sentent sereins à nos côtés, tout au long de leur parcours de vie. Il s’agit donc de leur proposer des services qui leur font gagner du temps, mais aussi de les tenir informés,

Wooden, ossature 100 % bois Dès le mois de janvier, les équipes de Baloise à Luxembourg déménageront dans leurs nouveaux locaux, situés à Leudelange. Au-delà de sa localisation idéale, qui facilitera la vie de ses clients et visiteurs, ce bâtiment, appelé Wooden, est aussi inédit dans le paysage luxembourgeois. Il s’agit en effet du premier immeuble de bureaux de cette envergure à être composé d’une ossature 100 % bois. La matière première utilisée est issue de forêts PEFC situées dans la Grande Région. De quoi réduire au maximum l’impact écologique de la construction, mais aussi offrir un cadre de travail exceptionnel aux collaborateurs du groupe : architecture chaleureuse, loggias et toitsterrasses végétalisés, lumière naturelle optimisée, implantation dans un cadre arboré… Wooden est d’ailleurs certifié WELL, un standard dédié au bien-être des occupants.

Rebranding
40 DÉCEMBRE 2022 BRAND VOICE

« Nous souhaitons plus que jamais faire de l’assurance une expérience humaine et agréable. »

de la façon la plus limpide qui soit, par rapport à tout ce qui concerne leurs contrats d’assurance, précise le CEO de Baloise à Luxembourg. Grâce à l’évolution de la technologie –je pense par exemple à l’automa tisation –, nous pouvons en outre consacrer plus de temps au conseil et à la relation avec nos clients et partenaires, qui sont les éléments les plus importants à nos yeux. »

Un assureur toujours plus responsable

Faire simple est pourtant souvent complexe. Pour relever ce défi, l’assureur doit donc se montrer innovant. Au sein du groupe Baloise, on a bien pris conscience de cette nécessité en développant un Innovation Lab dédié à la mise au point de produits et processus répon dant aux nouvelles exigences des clients. Parmi ceux-ci, on peut citer GoodStart, la première assurance habita tion en ligne qui permet d’assurer son appartement en quelques clics, ou encore le portail digital MyBaloise,

qui donne accès à l’ensemble de ses contrats, documents, factures, et permet par exemple de suivre l’évolution du traitement d’un sinistre. Mais Baloise, qui s’inspire des objectifs de développement durable des Nations unies, est également sensible aux questions de durabilité. Cela se traduit par la mise sur le marché d’une série de produits responsables. « En 2021, nous avons sorti la première assurance pour véhicules hybrides et électriques, Drive Electric. Nous avons complété cette offre avec InsureMyBike, une assurance vélo qui contribue à la promo tion de la mobilité douce. Nos efforts en matière de durabilité sont aussi tangibles au niveau de l’assurance-vie. Avec Switch Plan, nous proposons ainsi le premier contrat d’assurance-vie 100 % durable », détaille Romain Braas. Le bien-être des collaborateurs et l’établissement de partenariats privilégiés avec de nombreuses associations font également

partie de la politique RSE de Baloise.

En réaffirmant ce position nement fort, le groupe Baloise aborde l’avenir avec l’ambition d’être le partenaire privilégié de ses clients et partenaires, en quête d’une vie plus simple et sereine. En janvier, son déménagement à Leudelange au sein du premier immeuble en bois de cette envergure au Luxembourg – Wooden –, sera une nouvelle étape majeure sur ce chemin mêlant durabilité et croissance (lire notre encadré). De quoi se mettre dans les meilleures dispositions pour relever les défis qui ne manque ront pas de se présenter.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.baloise.lu

DÉCEMBRE 2022 41
Romain Braas, CEO de Baloise à Luxembourg, annonce le rebranding du groupe, ainsi que le déménagement du siège Luxembourgeois à Leudelange. Denis Colin rappelle que créer une SCI comporte aussi un certain nombre de risques.

« Une SCI ne crée pas un surplus d’avantage fiscal »

335 sociétés civiles ont été enregistrées depuis le début de l’année. Après la fin de la combinaison SCI-SPF, Denis Colin minimise leur intérêt fiscal… et finalise la deuxième édition du livre qu’il consacre à cet outil.

335 sociétés civiles immobilières (SCI) ont été créées depuis le début de l’année au Luxembourg (chiffre arrêté au 15 novembre). C’est beaucoup ?

Pour le Luxembourg, oui. Une société civile peut avoir un objet qui est mobilier ou immo bilier. Souvent, on parle de sociétés civiles immobilières, notamment en France, parce que les sociétés civiles sont constituées, pour l’es sentiel, afin de détenir de l’immobilier. Il y a une petite spécificité luxembourgeoise : on constitue des sociétés civiles pour détenir autre chose que de l’immobilier, et notamment des objets mobiliers, plus exactement des voitures. Il y a un vrai phénomène. La société civile est le corps juridique créé par deux personnes au moins pour détenir quelque chose en bon père de famille. Avec un « i » derrière, soit pour déte nir de l’immobilier, mais pas de manière com merciale, soit pour détenir des objets mobiliers, comme une collection de tableaux, même si on en revend un ou deux de temps à autre pour en acheter de plus beaux. Beaucoup d’étrangers se dotent de cette structure légère pour imma triculer des voitures au Luxembourg. Ce qui explique entre un très bon tiers et la moitié des créations de sociétés civiles. Mais c’est vrai qu’à l’échelle du Luxembourg, il se crée beaucoup de sociétés à vocation immobilière.

Qu’est-ce que cela procure comme avantage d’avoir une SC pour une ou plusieurs voitures ?

Il faut vérifier la légalité finale, mais cela per met d’abaisser les taxes d’immatriculation. Aujourd’hui, quand vous voulez immatriculer un véhicule neuf à grosse cylindrée en France, par exemple, il y a des taxes de mise en cir culation qui sont hors de prix. Le fait de la détenir dans une société civile (SC) fait que le véhicule est immatriculé au Luxembourg et les taxes liées à l’immatriculation sont beaucoup plus faibles.

Entre les deux SC, mobilière et immobilière, quelles sont les différences ?

Théoriquement, l’objet social. Les gens vont souvent en faire un objet fourre-tout, et par fois ne même pas l’appeler société civile immo bilière, mais société civile. Mais si les choses sont bien faites et que c’est seulement pour une ou des voitures, on va le dire dans l’objet.

On pourrait créer une SC pour la collection de timbres à 113 millions d’euros de la famille royale d’Angleterre ?

Pour des tableaux ? Des bijoux ? Des fusils ? Voilà ! Ça pourrait être de la détention de tout bien, l’essentiel est que le but soit civil. Détenir dans l’intention de conserver, éventuellement de louer, parfois de revendre pour acheter un

Une carrière linéaire En janvier 2000, Denis Colin a fondé un cabinet d’expertscomptables, la Fiduciaire LPG, présent à Londres, Paris et Genève. 22 ans plus tard, il le dirige toujours avec le même enthousiasme.

Un réseau mondial Au fil des années, LPG a structuré un groupe important, en implantant des cabinets comptables et fiscaux en Roumanie, en Bulgarie, en Suisse, au Canada (Québec), au Royaume-Uni et en France, ainsi qu’en nouant des partenariats.

Un DESS bourguignon Le droit fiscal dans l’ADN ? Denis Colin a fondé son cabinet avec un diplôme d’études supérieures spécialisées en poche de l’Université de Bourgogne sur la fiscalité, le droit des affaires et le droit du commerce.

bien de nature équivalente. Par contre, pas question dans l’objet d’avoir des activités commerciales, d’acheter dans l’intention avouée ou inavouée de revendre à court terme pour réaliser une plus-value.

Court terme, ça veut dire quoi ?

Pour un tableau, par exemple ?

En immobilier, c’est cinq ans. Pour un tableau, ce qui va être plus déterminant, ce que le juge va éventuellement chercher à savoir, c’est quelle est votre intention au moment de l’achat. Cinq ans, c’est un « indicateur révélateur », mais quand bien même vous détiendriez un bien depuis moins de cinq ans, mais que vous pourriez prouver que votre intention au moment de l’achat n’était pas la revente, vous échap periez à la commercialité. C’est un procès d’intention.

C’est subtil… C’est pour cela qu’on va regarder la « vitesse de rotation du stock ». Est-ce que, sur l’en semble du stock, on a une rotation qui est plutôt celle d’un commerçant ou plutôt celle d’un père de famille ? Bien sûr, pour faire vivre une collection, il faut revendre de temps en temps. L’acte de revente n’est pas interdit, mais il doit être accessoire. La réalité est que ce public finit souvent par ajouter la voiture de son voisin, puis de son ami. Ça achète et ça vend. La vitesse de rotation des biens déte nus peut être telle que la société civile va devenir commerciale. L’administration fiscale va dire : « Non, sous un habit civil, vous avez une activité commerciale. » Ce qui fait évoluer les règles fiscales.

Comme pour la TVA ?

Oui, par exemple. Si les biens sont des voitures, la fiscalité change et il y aura la détermination d’un bénéfice commercial et l’obligation d’une tenue comptable de commerçant. En cas de

DÉCEMBRE 2022 43 Conversation Denis Colin

faillite, la responsabilité des associés serait celle des commerçants. Cette société civile immobilière, si elle a une activité commerciale, devrait demander une autorisation d’établis sement au ministère de l’Économie. L’admi nistration fiscale en ferait le constat, et vous devriez alors aller voir le juge pour contester ce constat ! Le deuxième constat serait donc fait par le juge commercial. Car on assiste en effet à des requalifications de sociétés civiles en sociétés commerciales. En cas de faillite, la responsabilité des associés est beaucoup plus facile à engager si l’activité est commerciale.

Pourquoi ?

La responsabilité des associés d’une société civile est illimitée. Si vous et moi créions une société, la responsabilité serait illimitée, mais pas solidaire. Si on crée une SC à trois, A détient 80 % ; B, 10 % et C, 10 %. En cas de faillite, qui est responsable de quoi ? Avec la SCI, les trois personnes sont responsables à parts viriles, chacun à un tiers des dettes, celles-ci étant divisées par le nombre d’associés. Les créan ciers vont devoir poursuivre chaque associé pour le tiers qui lui est attribué. S’ils arrivent à démontrer que l’activité de la SC est com merciale, ils vont activer la responsabilité soli daire. Chacun est responsable de toutes les dettes, donc les créanciers peuvent s’attaquer à l’un des trois. À C parce qu’il est le plus riche. C peut ensuite engager une action secondaire pour être remboursé. On voit des requalifica tions dans le domaine de la promotion immo bilière, les avocats ont tendance à mettre en avant la commercialité de l’activité pour mettre en œuvre la solidarité.

Si une société civile n’a pas vocation à faire des bénéfices, comment pourrait-

elle faire faillite ? J’achète des tableaux, je ne peux pas faire faillite… Oui, en théorie. Une société civile qui achète vraiment pour détenir a peu de chance de faire faillite, ou alors c’est effectivement révé lateur d’une activité commerciale menée en sous-main. Mais on peut très bien imaginer le cas d’une SCI qui détient un bien immo bilier : le bien immobilier flambe, il n’était pas assuré et il y avait un emprunt bancaire. La banque va quand même réclamer son argent. Le bien a toujours de la valeur grâce à son terrain. La SCI sera en état de faillite. La fail lite est strictement réservée à l’activité com merciale. Pour pouvoir saisir les gens, il faut pouvoir démontrer que le droit commercial s’applique. J’ai déjà vu des personnes faire refaire leur toiture, pour finalement se rendre compte que cela coûte une fortune. Ils ne paient pas le charpentier. Ce dernier, sans dire que la société est en faillite, doit aller s’adresser à chacun des associés.

Ça peut être un piège, non ? Dans mes cheminements et mes lectures, quelque chose m’a particulièrement effrayé. C’est le privilège de l’administration. Dans la loi géné rale de l’impôt, il existe une disposition qui dit que si on est associé dans une société civile, l’administration peut notifier un bulletin d’im position à un seul des associés avec effet contre tous. En reprenant notre exemple à trois asso ciés, l’Administration des contributions traite le dossier, envoie par courrier simple le bul letin d’impôts à C, qui oublie d’en parler aux deux autres. Alors que ce bulletin comporte des redressements, le délai pour réclamer s’écoule. On ne peut plus rien faire. La société civile est transparente. Elle détermine un mon tant d’impôt reporté par quote-part auprès de

chaque associé. Un associé peut être concerné par un impôt sans jamais en avoir été notifié. L’autre risque à s’associer dépend de la confi guration que vous souhaitez me proposer. Pour immatriculer un véhicule au Luxembourg, mais sans avoir un associé, par exemple. Je fais alors office d’associé complémentaire, vous prenez 999 parts et j’en prends une pour vous arran ger. Je suis un petit associé, mais je prends 50 % des responsabilités au nom de la part virile. Si vous ne payez pas la voiture, le ven deur va m’envoyer une facture parce que je dois m’acquitter de 50 % du véhicule. Ça peut être piégeux !

Il y a un troisième risque. Pourquoi fait-on une société civile immobilière ? Vous et moi avons vu une belle affaire pour investir. Nous achetons l’immeuble que nous détenons à 50 % chacun. Il faut faire attention au moment de rédiger les statuts. Car on peut constituer une société pour une durée limitée ou illimi tée. La créer pour une durée illimitée permet de ne pas oublier de la renouveler. À tout moment, l’un d’entre nous peut demander la liquidation de la société, puisque nul ne peut être tenu de rester en indivision. De ce fait, ça ne sert à rien de se mettre en société. Il faut donc créer la société pour une durée limitée, de 50, 60 ou 90 ans.

Le bien dont on parle est forcément sur le territoire du Luxembourg ? Non ! C’est une détention immobilière ! Nue ou meublée. Le fait de détenir des biens meublés ne fait pas, à la différence des autres pays, que vous êtes réputé avoir une activité commer ciale. Ce n’est pas le cas au Luxembourg.

Que recherchent ceux qui s’y intéressent pour un bien immobilier ? Fiscalement, les avantages liés à l’organisation d’un patrimoine par une société civile immo bilière sont à la marge. Véritablement à la marge ! Parce que c’est un outil qui est trans parent. Vous ne faites que décompter des revenus en commun transmis par quote-part des associés. Il n’y a pas de régime propre à la SCI, contrairement à d’autres pays. Comme en France, où on peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Vous créez une SCI et chan gez de régime, l’IS, une option définitive. La règle fiscale des sàrl et des SA sera alors appli quée, et présente en France un intérêt fiscal particulier sur les possibilités d’amortissement. Sauf à la marge, dans des situations très par ticulières. À titre d’exemple, la première est qu’en général, il n’y a pas de droits de succes sion en ligne directe au Luxembourg. Mais si vous êtes résident luxembourgeois, que vous décédez et que vos héritiers sont en France, il y a des droits de succession. C’est malheu reux, mais ce n’est pas criminel, dans le sens où il n’y aura pas de double imposition. Mais il y a un cas dans lequel le Luxembourg impose

12 / 2021 01 / 2022 02 / 2022 03 / 2022 04 / 2022 05 / 2022 06 / 2022 07 / 2022 08 / 2022 09 / 2022 10 / 2022 11 / 2022* 0 10 20 30 40 50 60 57 Source Fiduciaire LPG UNE GRANDE STABILITÉ AU FIL DES MOIS Sur 12 mois (*chiffres arrêtés au 15/11/2022), on constate la création de 392 SCI. Avec une moyenne mensuelle très stable, qui oscille en 2022 entre 36 (février et mars) et 23 (septembre) SCI portées sur les fonts baptismaux. 29 36 36 27 35 31 35 33 23 25 25 392 Nombre total de SCI sur un an 44 DÉCEMBRE 2022 Conversation Denis Colin

les successions : c’est le cas où un non-résident reçoit en héritage un bien immobilier situé sur le territoire luxembourgeois. Il y a impo sition et c’est particulièrement cruel, parce que cette succession sera aussi imposée en France si l’héritier est français. Les personnes qui sont dans cette situation doivent loger tout cela dans une société civile immobilière. Ce ne serait plus le bien immobilier qui serait l’objet de la succession, mais les parts sociales de la SCI. L’administration regarderait ces parts sociales comme des valeurs mobilières et l’héritier échapperait à cette imposition au Luxembourg.

Cela ne sous-entend pas que l’on fasse rentrer l’héritier, du vivant de celui dont il héritera, dans la SCI ?

Non. Si vous ne prenez pas de dispositions, le non-résident sera exposé aux droits de suc cession s’il reçoit de l’immobilier en direct. C’est le seul cas fiscal. Il y en a un deuxième, lié à l’impôt sur la fortune immobilière en France, où le fait de détenir de l’immobilier situé en France par une SCI pourrait faire, selon certains experts, échapper le bien détenu à des Luxembourgeois. Ce n’est pas stable. Il y a un petit oubli dans la convention fiscale, car les sociétés à prépondérance immobilière n’ont pas été rattachées à l’immobilier au sens général. Oubli qui sera corrigé tôt ou tard. Quand vous organisez une détention immo bilière, il faut s’interroger sur la pérennité des textes. Ces deux cas ne sont pas des situations qui sont, à mon avis, amenées à perdurer de manière infinie. Ça ne durera pas 10 ans.

Prenons un couple qui détient un bien immobilier commun. Quel est leur intérêt ? Est-ce qu’il ne vaut pas mieux régler cela chez le notaire ?

Pour un couple qui achète, je ne vois honnête ment pas de valeur ajoutée à détenir le bien par une SCI plutôt qu’en indivision dans le couple.

À quoi sert la SCI, du coup ?

Fiscalement, à presque rien. Elle ne sert qu’à créer un cadre libéral dans lequel on peut orga niser notre acquisition en commun d’un bien immobilier. Si on fait de l’histoire, ça a été un outil fiscalement très intéressant. Il y avait un système qui permettait de tout exonérer avec une société civile immobilière. Il suffisait de faire détenir de l’immobilier, une SCI via une société de gestion de patrimoine familial (SPF), c’était simple comme tout. La SPF est exoné rée d’impôts, mais son activité est très limitée. Avec une SCI, elle pouvait détenir des valeurs mobilières. C’était d’une simplicité biblique et d’une efficacité redoutable… mais il y a l’abus de droit. L’abus de droit est la correction ultime du juge fiscal sur les montages très effi cients, qui n’ont été construits que dans une perspective d’échapper à l’impôt. Cela a pris

fin il y a deux ou trois ans. La loi de finance a précisé que les SPF ne pouvaient plus détenir de SCI. C’était tellement facile que cela expo sait au risque d’abus de droit. Le juge qui repro chait à quelqu’un d’emboîter les deux outils sans aucune réalité économique, juste pour l’impôt, le sanctionnait pour abus de droit.

Ça veut dire que dans la nouvelle formule… Dans la nouvelle formule, il n’y a pas d’avan tages fiscaux.

C’est ténu. Pourquoi les gens le font-ils quand même ? Est-ce qu’ils ont raté l’évolution d’il y a deux ans ? C’était tellement facile qu’il y avait quand même des conseils, dont je faisais partie, qui recommandaient à leurs clients de ne pas y aller parce qu’ils risquaient d’être rattrapés par l’abus de droit. Ils y vont pour des raisons juri diques, pour tricoter un cadre de détention astucieux et personnalisé de leur bien immo bilier. Ce que je vois aussi, ce sont de gros patrimoines familiaux qui sont répartis dans des SCI et chacun des enfants a des propor tions différentes dans chaque SCI. 80 % pour l’un, ses frères et sœurs 10 % dans celle-ci, alors qu’il aura 60 % et ses frères et sœurs 40 % dans celle-là. Les parents prennent la précaution de dire que les enfants sont propriétaires de l’intégralité du patrimoine, mais la SCI a été créée pour qu’ils en soient les gérants et le gérant est irrévocable. Il ne peut y avoir chan gement de gérant que pour cause de décès.

Sans avoir besoin d’aller chez le notaire ? Pour créer la SCI, vous n’êtes pas obligé d’aller chez le notaire. Vous me rencontrez, on établit les statuts, on se rend au Registre du commerce, on indique qui sont les associés, qui est le gérant, comment ça se gère, etc. Ensuite, admet tons qu’on ait créé une société civile immobi lière, puis qu’on identifie notre immeuble de rapport. On va alors chez le notaire. Ce n’est pas nous qui achetons, mais la SCI, si le gérant a assez de pouvoir pour le faire. Demain, vous pourriez vendre vos parts dans la société civile immobilière. À qui ? À une troisième personne. Mon seul privilège est de dire que je ne veux pas de cette troisième personne. Vous pouvez

vendre vos parts sociales sans aller voir le notaire. Ce faisant, cette troisième personne rachète 50 % de l’immeuble et 50 % de la dette qui y est associée. Nous pourrions même vendre les 100 % de la SCI, sans aller chez le notaire.

Sans compter la notion de « croupier »… C’est prévu par le Code civil, étonnamment. La convention de croupier stipule que j’ai le droit de figurer dans les statuts, pour repré senter les parts et bénéficier de tous les droits patrimoniaux rattachés à ces parts sans que votre nom figure, même quand je vous les ai cédées par convention. Le véritable déten teur des parts n’apparaît pas. Notamment pour faire échec au problème d’agrément, quand quelqu’un n’est pas d’accord pour que vous vendiez vos parts à une troisième per sonne. Dans la société, le gérant n’aura affaire qu’à vous, sans avoir à discuter avec la troi sième personne.

Les évolutions montrent que la jurispru dence finit par dicter l’usage, non ?

En 2002, la loi a changé. Mais 15 ans aupara vant, la pratique fiscale avait aussi changé, et l’Administration de l’enregistrement retoquait systématiquement les transmissions de parts sociales. Elle considérait que la transmission de parts sociales d’une société à dominance immobilière était la transmission du bien immobilier, et donc qu’elle devait percevoir ses droits d’enregistrement. Elle taxait systé matiquement. Les recours formés par les pro priétaires étaient inopérants : le juge allait dans le sens, dès 1984, de l’administration fiscale. De 2002 à 2020, il y avait un intérêt fiscal pour les contribuables les plus auda cieux à détenir une SPF et une SCI.

46 DÉCEMBRE 2022 Conversation Denis Colin
« Jusqu’en 2002, vous passiez pour un imbécile si vous achetiez en direct.«

Camille, une approche humaine

Apaiser le quotidien des personnes âgées et de leur famille en luttant contre l’isolement et favorisant le bien-être : un objectif primordial pour les foyers de jour Camille.

A bord des mini-bus Camille arrivent les 12 patients du jour. Ils vont retrouver Nuno, chargé de direction des centres psycho-gériatriques de Bascharage et Schifflange. Au programme : activités ludiques, déjeuner partagé et des activités de sociabilisation, avec parfois un public inédit. A travers les fenêtres, on peut voir arriver les enfants de la crèche voisine qui viennent passer un moment avec les seniors, souffrant parfois d’isolement.

Ces étonnantes rencontres font partie de l’accompa gnement personnalisé qu’offre Camille. Pour rendre le quotidien plus agréable et soulager les familles, nos équipes proposent de belles activités. Par exemple, dans le foyer de jour de Schifflange, « la table magique » a fait son appa rition grâce au financement de l’association « L’Amical » ; et offre des activités sollicitant la mémoire et la concen tration. Des jeux cognitifs contre la perte d’autonomie sont proposés permettant une concentration et un apai sement des patients, notamment ceux atteints de la mala die d’Alzheimer et de Démence. Ce dispositif inédit dans une maison de soins et un foyer de jour est très apprécié par les patients et aussi par les soignants. Le réveil des

souvenirs leur permet de mieux comprendre le patient, tout cela de façon ludique et conviviale.

Depuis plus de 20 ans, Camille accompagne chaque per sonne à chaque moment de sa vie : des soins pédiatriques à la fin de vie. Un accompagnement temporaire avec le soin à domicile et les foyers de jour, et de façon perma nente avec les plus dépendants dans ses structures d’hé bergement. En moyenne, 350 blouses blanches et roses prennent soin de leurs 450 patients au quotidien. Ces experts des soins réalisent un accompagnement sur-mesure peu importe les étapes de la vie du patient. Pour Florence Joie, Head of Health Services, c’est « une réelle relation de confiance qui est mise en place dans nos centres et chez nos patients. Nous proposons les meilleures solutions pour offrir un accompagnement en toute sécurité et sérénité dans le respect de la personnalité du patient. »

Camille compte bien continuer son expansion avec l’arrivée d’un nouveau concept d’ici quelques mois et de nouvelles implantations au Grand-Duché.

EN SAVOIR PLUS CLARA KACZMAREK

Chargée d’admissions

+352 691 448 427 clara.kaczmarek@camille.lu

PUBLIREPORTAGE
Photos Compass Group
Les équipes Camille privilégient le sur-mesure pour prendre soin de leurs patients Anthony Wolf, associé chez SIA Partners, s’attend à ce que les Gafam concurrencent prochainement les banques.

« Un benchmark des apps pour de meilleures stratégies digitales »

Le Luxembourg constitue un marché ouvert pour le mobile banking. Anthony Wolf, associé chez SIA Partners, qui a piloté une étude internationale sur le sujet, revient sur la stratégie digitale de quatre banques du pays.

La course à l’innovation dans les services ban caires mobiles à destination de la clientèle de détail ne cesse de s’accélérer. Le cabinet de consultance SIA Partners le constate depuis au moins cinq années, quand s’est tenue la pre mière édition de son Mobile Banking Bench mark. En vue de celle de 2022, SIA Partners a passé au crible pas moins de 151 applications d’institutions bancaires établies dans 22 pays, contre 131 applications et 17 pays en 2021. Le comparatif inclut aussi bien des applications payantes que d’autres qui sont gratuites ou pré sentées comme telles.

Quatre banques luxembourgeoises font par tie de l’étude comparative menée par SIA Partners, en l’occurrence Spuerkeess, BGL BNP Paribas, la BIL et ING Luxembourg. À noter que l’étude ne couvre pas les offres de Raiffeisen et de Banque Fortuna.

La capacité du cabinet de consultance à délivrer une étude comparative transfron talière repose sur les quelque 2.900 employés de SIA Partners, établis dans une quaran taine de bureaux de 20 pays. La société a pu compter sur la participation volontaire de 300 de ses consultants qui ont testé une appli cation bancaire. Deux conditions étaient nécessaires pour devenir testeur : être client de la banque évaluée et être éventuellement d’accord pour prêter son téléphone à d’autres collègues dans certains cas, afin qu’ils puissent également évaluer l’application. « C’est impor tant que le test soit effectué à la fois par un client de la banque et par un non-client. Un client a des automatismes dans l’utilisation de certaines fonctionnalités qu’un non-client n’a pas », justifie Anthony Wolf, associé chez SIA Partners chargé du pilotage de l’étude. Ce qui a un impact sur l’expérience utilisa teur (UX). Pour mener leurs évaluations, les consultants de SIA Partners se sont appuyés

sur une méthodologie précise et ont utilisé une grille d’analyse de critères regroupés en trois catégories : les fonctionnalités comp tant pour 50 % des points, l’expérience uti lisateur contribuant pour 30 % et les notes données par les utilisateurs dans l’Apple Store et le Google Store à hauteur de 20 %.

Spuerkeess, un futur leader du digital ? Spuerkeess se distingue avantageusement parmi les quatre banques luxembourgeoises évaluées. 18e au niveau mondial, elle a obtenu un score total de 71,42 %. À cet égard, SIA Partners note que « Spuerkeess a bien progressé

depuis l’année dernière, en offrant un large éven tail de fonctionnalités et une intervention phy sique quasi nulle ». De ce fait, le consultant considère que la banque se profile comme le chef de file des banques traditionnelles en concurrence avec les leaders du digital.

PARLEZ-VOUS MOBILE BANKING ?

PFM (Personal Finance Management)

Le PFM englobe toutes les fonctionnalités d’une application permettant aux clients d’avoir une vue sur leurs dépenses.

Beyond banking

Il s’agit de la tendance des banques à offrir des services extra-bancaires.

UX (user experience)

L’expérience utilisateur touche aux critères de convivialité d’une application dont les bugs, les temps de réponse et l’accès.

Agrégation de comptes Un service visant à réunir en une seule interface les informations relatives à plusieurs comptes.

ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device)

La possibilité d’accéder à ses services à tout moment, en tout lieu et depuis n’importe quel système.

Christophe Medinger, deputy head of business unit digitalisation chez Spuerkeess, insiste d’ailleurs sur l’importance d’une application de qualité : « Notre application est devenue la première vitrine de la banque. Dans un monde digital, nous investissons naturellement dans ce domaine. » Soit une vitrine qui génère envi ron quatre millions de connexions mensuelles. Mais pas question de se reposer sur ses lau riers ou de se comparer uniquement aux autres acteurs luxembourgeois, souligne Christophe Medinger. Le consommateur, au Luxembourg, a tellement l’habitude de profiter de services internationaux que Spuerkeess inscrit sa stra tégie digitale dans une optique internationale. « Notre application est en mesure de concur rencer celles qui viennent de l’étranger. Notre leitmotiv est de devenir un leader digital et de pouvoir nous comparer aux leaders du marché international », poursuit Christophe Medin ger. En effet, « les fonctionnalités que nous mettons à disposition sont destinées à répondre aux besoins de notre clientèle tant nationale que frontalière », ajoute Daniel Madariaga, team manager au sein du business innovation office de Spuerkeess, soulignant que l’open banking prend toute sa place dans cette approche. Par exemple, en matière d’agréga tion de comptes, « nous avons également l’offre la plus importante et envisageons de passer un cap supplémentaire dans les prochains mois en élargissant notre offre avec des banques fronta lières pour répondre à un besoin de notre clien tèle concernée », déclare Daniel Madariaga. Avec de tels développements, Spuerkeess marque

DÉCEMBRE 2022 49 Décryptage Applications bancaires

sa volonté de ne pas limiter sa stratégie digi tale à la simple digitalisation des opérations réalisées en agence. « Notre application com prend également des fonctionnalités qui ne sont pas disponibles au guichet », précise Christophe Medinger. Elle permet notamment la caté gorisation des transactions pour une gestion de budget, le prêt personnel de bout en bout avec un scoring automatique, la demande de s’adresser à un conseiller. « Sans mettre un pied en agence. »

Un modèle basé sur celui des néobanques, dont certaines commencent d’ailleurs à perdre progressivement leur avantage concurrentiel. À noter que l’application de la néobanque alle mande N26, classée 34e au niveau mondial par SIA Partners, a obtenu un score total de 65,13 %, soit un résultat nettement moins convaincant que celui de Spuerkeess. Ce à quoi le deputy head of business unit digitalisation

de Spuerkeess réagit : « Les néobanques pos sèdent encore quelques avantages, car elles sont nées de façon digitale. Toutefois, nous avons quand même réussi à les challenger alors que nous sommes une banque classique. Nous sommes donc sur la bonne voie. »

Des investissements à venir chez BGL BNP Paribas Deuxième dans le classement sur le marché local, BGL BNP Paribas se positionne toute fois loin derrière Spuerkeess, avec un score total de 51,13 % au niveau mondial, soit un écart de 20,29 %. Elle occupe la 101e position parmi les 151 banques évaluées au niveau mondial. À l’instar des autres banques situées dans la catégorie des « digital followers », BGL BNP Paribas est « un peu à la traîne, tant au niveau des fonctionnalités que de l’expérience utilisateur », commente l’étude de SIA Partners, observant que « les fonctionnalités les plus innovantes (…) sont définitivement absentes ». Cependant, BGL BNP Paribas déclare que « les changements de comportement des clients à la suite de la pandémie n’ont fait qu’accélérer la transformation digitale déjà initiée par la banque ». Cette dernière annonce donc s’être préparée à ces nouvelles tendances « en travaillant en amont » aussi bien sur l’expérience utilisateur que sur l’interface utilisateur (UI) des plateformes digi tales, via des investissements qui seront ren forcés grâce à son plan de développement GTS (Growth Technology Sustainability) 2025. La banque entend bien renforcer son positionne ment sur le marché local et international.

La stratégie digitale de BGL BNP Paribas devrait donc porter tout d’abord sur un élar gissement de son offre digitale. « À l’horizon de 2025, l’ambition est de pouvoir proposer à nos clients la quasi-totalité de notre offre de produits et de services à distance », annonce l’institution bancaire. De plus, elle souhaite « donner aux clients les clés pour gérer leurs finances en toute autonomie », sur la base du concept Any Time, Any Where, Any Device (ATAWAD). Pour ce faire, elle vise la création de parcours de type selfcare pour ses clients qui pourront alors, par exemple, accéder à la gestion de leurs données, tout en améliorant l’accessibilité aux fonctionnalités et aux ser vices digitaux tels que les paiements instan tanés. Finalement, BGL BNP Paribas planifie le développement d’« une relation personnalisée » avec ses clients sur les canaux digitaux. Elle compte ainsi renforcer « Genius », son outil de Personal Finance Management (PFM), et créer des services d’agrégation de comptes.

En revanche, si la banque prévoit de monter en gamme sur le plan digital, elle stipule que ce sont ses clients qui choisissent in fine leur canal d’interaction. « Nous devons donc pouvoir leur garantir une qualité de service cohérente, peu importe le canal choisi. En investissant sur les parcours digitaux, nous complétons ainsi notre

dispositif opérationnel omnicanal avec le service client et notre réseau d’agences », précise BGL BNP Paribas.

D’autres priorités d’innovation à la BIL La BIL arrive 105e dans le classement de SIA Partners avec un score total de 49,82 %. Troi sième parmi les quatre banques évaluées au Luxembourg, elle se positionne dans la caté gorie des « digital followers », tout comme BGL PNB Paribas. Un écart d’à peine 1,5 % les sépare. Ce qui amène SIA Partners à tirer quasiment les mêmes conclusions pour les deux banques : un retard tant en matière d’ex périence utilisateur que de fonctionnalités et une absence de fonctionnalités innovantes.

En réponse à son résultat obtenu, la BIL déclare : « Notre priorité au quotidien est de pro poser un service bancaire mobile de qualité à nos clients . » Cependant, «  nos innovations se concentrent, à l’heure actuelle, sur les fonction nalités liées aux paiements ».

Ainsi, la banque a préféré miser sur une stra tégie inscrite dans la durée : « Par ailleurs, nous avons fait le choix d’investir sur le long terme avec de nouvelles infrastructures IT, ce qui nous permettra dans les mois et années à venir de pro poser à nos clients encore plus de services et fonc tionnalités mobiles innovants, capables de rivaliser avec les leaders du secteur. »

Sur la base du résultat de la BIL, Anthony Wolf analyse que « la banque a eu d’autres priorités que le développement de son applica tion, liée à des enjeux de refonte interne et de réorganisation de ses systèmes ». Ses équipes sont occupées à revoir les fondements tech nologiques de la banque. « Quand ce sera fina lisé, la BIL pourra investir davantage dans le mobile banking  »

Le potentiel d’ING Luxembourg

L’application mobile d’ING Luxembourg crée, quant à elle, une surprise. Alors que l’applica tion néerlandaise du groupe se classe 7e au niveau mondial et son application belge 70e, la solution luxembourgeoise d’ING se positionne à la 106e place avec une note totale de 49,67 %. Avec pareil score, l’application se classe der nière des quatre applications testées sur le mar ché local. « ING Luxembourg est à la traîne par rapport à l’ensemble de ses concurrents. Cela est

Source SIA Partners TOP DES APPLICATIONS BANCAIRES Selon le classement mondial qui inclus des banques luxembourgeoises, établi par SIA Partners, selon leur notation. 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % 0 % 1. Revolut Metal 82,70 % 2. Intesa Sanpaolo 82,22 % 3. KBC 81,53 % 4. BBVA 81,44 % 5. Starling 78,71 % 6. Monzo 78,45 % 7. Belfius 77,65 % 8. ING NL 76,50 % 9. Chase 76,39 % 10. Barclays 76,33 % 11. Bank of America 75,64 % 12. CIBC 74,60 % 18. Spuerkeess 71,42 % 13. Boursorama Banque 73,92 % 101. BGL BNP Paribas 51,13 % 14. Revolut 72,62 % 105. BIL 49,82 % 15. SMBC JP 72,35 % 106. ING Luxembourg 49,67 %
50 DÉCEMBRE 2022 Décryptage Applications bancaires
« Les néobanques possèdent encore quelques avantages, car elles sont nées de façon digitale. »

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principalement dû à un score relativement faible en matière de fonctionnalités, car celles qu’elle propose sont de moindre qualité », commente l’étude de SIA Partners.

Si l’application luxembourgeoise d’ING se situe dans la catégorie des digital followers, elle en occupe la dernière position, à un fil de tom ber dans la catégorie des « digital laggards » qui inclut les 46 dernières banques du classement. Toutefois, ING Luxembourg rappelle que son

L’internationalisation de la concurrence

Bien que l’exercice effectué par SIA Partners permette une comparaison entre quatre banques luxembourgeoises, il ne faut pas pour autant oublier l’intérêt du classement international.

« Les banques luxembourgeoises se trouvent aussi en concurrence avec des banques allemandes, françaises et belges, souligne Anthony Wolf. Il s’agit d’un marché avec énormément d’expatriés, soit des personnes qui ont un compte bancaire au Luxembourg, mais aussi dans leur pays d’ori gine. » Raison pour laquelle il reste judicieux de ne pas uniquement comparer les banques du pays entre elles, mais aussi avec des banques concurrentes des pays limitrophes.

réaliser chaque année une étude comparative qui prend en compte plusieurs pays. « Le bench mark est né de questions de nos clients. Lorsque nous travaillons avec eux à la définition de leurs stratégies digitales, ils sont intéressés de connaître les meilleures pratiques du marché », explique l’associé du cabinet de consultance. En revanche, les banques sont moins enclines à recevoir de l’information touchant aux aspects concurrentiels locaux. « Nos clients sont déjà au courant des stratégies de leurs concurrents directs. Ils veulent cependant connaître ce qui se fait de mieux ailleurs et globalement. »

Avec son étude annuelle, SIA Partners par vient donc à amener à la connaissance de ses

application « offre les fonctionnalités essentielles pour bien gérer son argent quotidiennement » et que 93 % de ses clients l’utilisent de façon régu lière. La banque met également en avant le fait qu’elle se place en 3e position des banques luxem bourgeoises sur l’Apple Store avec une note de 3,0. En ce sens, ING Luxembourg déclare : « Nous déplorons que l’étude, comme d’autres similaires, ne semble pas prendre en compte le pourcentage d’utilisation des fonctionnalités et la perception des utilisateurs pour évaluer les applications. » Et d’ajouter que « l’étude se concentre principalement sur les acteurs internationaux et ne décrit pas de manière exhaustive les banques luxembourgeoises », notant que « deux acteurs majeurs de la Place manquent à l’appel ».

Malgré tout, ce n’est que la première année que l’application d’ING au Luxembourg se retrouve sous le coup de l’évaluation par SIA Partners. Et la position d’ING aux Pays-Bas, parmi les « digital leaders », pourrait avoir un impact sur le marché luxembourgeois dans les prochaines années, estime Anthony Wolf. « ING au Luxembourg pourrait bénéficier de l’expé rience d’ING aux Pays-Bas et, par conséquent, progresser assez fort. On pourrait potentielle ment assister à un chamboulement dans les classements d’ici un an ou deux s’il y a une poli tique spécifique au niveau du groupe. »

ING Luxembourg ne cache d’ailleurs pas son objectif : « Le groupe ING a pour ambition de devenir un des meilleurs élèves en termes de services mobiles. (…) ING Pays-Bas et ING Bel gique sont des entités qui performent dans ce domaine, et faire partie d’un grand groupe inter national nous permet de capitaliser sur leur expérience. » De la sorte, la banque annonce travailler sur une nouvelle version de son appli cation, « qui sera notamment basée sur une plateforme partagée avec le groupe » et offrira « des fonctionnalités qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays ».

La question n’est pas tant celle de parvenir à fidéliser des expatriés avec un compte prin cipal au Luxembourg que de prévenir l’arri vée potentielle d’un acteur étranger sur le marché local. « Dans mes discussions avec des banques en vue de définir leurs stratégies digi tales, il ressort qu’à partir du moment où elles possèdent une application qui est performante, elles s’interrogent alors souvent sur la possibi lité de savoir si elles ne pourraient pas la déployer dans d’autres pays. » Les coûts et les investis sements qui en découleraient resteraient for tement réduits. C’est d’ailleurs sur ce modèle-là que des néobanques comme Revolut ou N26 se sont développées en Europe. « En Belgique, Banx, une banque digitale développée par Bel fius et Proximus, pourrait hypothétiquement envisager un jour d’entrer sur le marché néer landais, français ou luxembourgeois. Le risque serait très limité », conçoit Anthony Wolf. Même si certaines banques n’ont aucune ambi tion de conquête de nouveaux marchés, elles ne peuvent pas ignorer ce qu’il se passe à l’étranger. D’où l’intérêt pour SIA Partners de

clients les pratiques de marché sur quatre conti nents. Une banque chinoise, par exemple, fait partie de l’évaluation menée cette année par le cabinet de consultance.

Mais est-ce pour autant que les clients ont besoin de toutes les fonctionnalités des « super apps » chinoises qui vont bien au-delà des fonctionnalités bancaires classiques ? Ce à quoi Anthony Wolf répond : « Grâce à notre connais sance globale, nous pouvons dessiner des stra tégies digitales, non pas visionnaires, mais pragmatiques. Nous arrivons ainsi chez nos clients en sachant ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Nous évitons de nous concen trer sur des solutions qui sont trop longues et trop difficiles à construire, avec, à la clé, un risque élevé d’abandon des projets. »

Au-delà des activités bancaires

Dans la cinquième édition de son étude com parative des applications mobiles bancaires, SIA Partners s’est appuyé sur une grille d’ana lyse composée de plus de 85 critères. Chaque année, de nouveaux critères sont pris en compte, d’autres sont mis de côté, selon l’évolution du marché. « Nous avons supprimé des critères de base, car ils sont devenus de véritables stan dards. C’est par exemple le cas du critère rela tif à la possibilité de réaliser des virements. Toutes les banques proposent désormais cette fonctionnalité. La question a donc été très vite abandonnée », explique Anthony Wolf, notant : « Qui n’avance pas, recule. »

Si les acteurs du marché bancaire de détail gagnent en maturité digitale d’année en année,

CLASSEMENT DES APPS BANCAIRES AU LUXEMBOURG (note sur 20) Testées par SIA Partners Score total 2021 Score total 2022 Source SIA Partners 0 4 8 12 16
« Les banques luxembourgeoises se trouvent aussi en concurrence avec des banques allemandes, françaises et belges. »
Spuerkeess BGL BIL ING
52 DÉCEMBRE 2022 Décryptage Applications bancaires
« KBC vend plus de billets de train via son application que la SNCB avec la sienne. »

Dix CIO partagent leurs principaux challenges à relever en 2023 dans leurs secteurs respectifs : place financière, services, industrie, institutions. Seront abordés les thèmes de la cybersécurité et du cloud lors de ce 10×6 qui réunira des experts tech de grandes entreprises et institutions comme des fournisseurs. Cette soirée sera ouverte par un mot de bienvenue de M. Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation.

LEADING CIO s’ CHALLENGES

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de Luxembourg

la concurrence devient de plus en plus féroce, poussant à toujours plus d’innovation. Au cours de l’édition 2022, SIA Partners a donc intégré des critères d’évaluation liés à des fonctionnalités connexes à des sujets dans l’air

de continuer à creuser l’écart avec les autres acteurs du marché.

Les fonctionnalités de « beyond banking » restent encore peu présentes sur le marché luxembourgeois, mais elles pourraient bien connaître un envol dans les années à venir. Spuerkeess, qui dispose d’une fonctionnalité d’assistance fiscale dans son application, annonce, par exemple, la possibilité à l’avenir d’inclure des services liés à l’ESG (Environ nement, Social, Gouvernance).

Anticiper la concurrence non bancaire

du temps, tels la finance durable ou le PFM. Malgré le rajout de critères dans sa méthode d’évaluation, SIA Partners a constaté une pro gression de 8 % des banques au niveau mondial.

Il semble même que la compétition soit lancée surtout du côté des fonctionnalités. « L’écart entre les scores UX des banques est moins remarquable que l’écart pour les fonc tionnalités », a analysé SIA Partners. Et c’est principalement au niveau des fonctionnalités de banque non quotidienne qu’un « écart significatif » est observé. Dans ce domaine, des services de type beyond banking per mettent aux banques championnes du digital

À l’étranger, de nombreuses offres de beyond banking commencent à émerger. En France, Gustave Bonconseil du Crédit Agricole com plète l’offre de crédit immobilier avec un outil d’aide à la recherche et à la décision ; ainsi qu’un accompagnateur dans les démarches administratives et à l’emménagement. Autre exemple : la solution PaxFamilia de BNP Pari bas se charge de la conservation des docu ments testamentaires. Ces deux exemples consistent en des fonctionnalités paraban caires, mais les banques ont aussi la possibi lité d’offrir des services non bancaires. C’est le cas de KBC en Belgique, qui donne la pos sibilité à ses clients de commander en ligne des billets pour voyager à bord des trains de la SNCB. « Aujourd’hui, KBC vend plus de billets de train via son application que la SNCB via sa propre application. Le parcours utilisa teur est, dès lors, simplifié et raccourci grâce à la prise en charge de toute la partie relative au paiement », souligne Anthony Wolf.

Bien que le beyond banking se cantonne encore à quelques initiatives ici et là, les premiers signaux faibles annonçant une prochaine ten dance lourde se multiplient. « Les banques doivent se positionner dans un écosystème digi tal qui va au-delà des services bancaires. Nous observons l’arrivée d’acteurs non bancaires, tel Apple qui vend des cartes de crédit », remarque Christophe Medinger, expliquant que les banques traditionnelles qui possèdent une application « bien établie » auront alors plus de facilité à opérer la transition. Pour sa part, Daniel Mada riaga rappelle que l’objectif de toute plateforme digitale consiste à capter l’attention des clients et à capturer le plus de connexions possible. « Pour maintenir ce niveau et l’accroître, il faut

Au regard du nombre d’expatriés au Luxembourg, les banques du pays se retrouvent en concurrence directe avec d’autres banques de pays voisins. Il n’est pas rare qu’un expatrié maintienne un compte en banque dans son pays d’origine.

aller plus loin que ce qu’offrent les applications bancaires classiques », anticipe-t-il.

De son côté, Anthony Wolf analyse que, pour l’instant, les banques qui s’engagent dans des solutions de beyond banking tentent d’anticiper l’arrivée des Gafam sur le marché des services bancaires : «  Si des sociétés de commerce en ligne ou de réseaux sociaux se dirigent vers les services financiers, des banques se disent peut-être prêtes à aller vers la propo sition d’autres services. » En revanche, le partner de SIA Partners conclut que le beyond banking ne constitue pas une priorité pour autant à l’heure actuelle. « Les banques doivent se concen trer avant tout sur leur core business avant de commencer à offrir la possibilité à leurs clients de louer des trottinettes ou de payer une place de parking. »

De nombreuses banques allemandes, luxem bourgeoises, canadiennes ou encore d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient doivent encore donner la priorité au développement et à l’amélioration des fonctions de banque quo tidienne, selon SIA Partners. Il en va de même pour les scores relatifs à l’expérience utilisa teur qui présentent des écarts importants, indiquant que toutes les applications ne sont pas encore suffisamment intuitives, ergono miques et esthétiques. Autant de chantiers pour les banques, qui espèrent passer à la mise en œuvre de fonctions innovantes et avancées liées à l’assurance, à l’investissement et au beyond banking

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LE MARCHÉ NATIONAL DU MOBILE BANKING S’ÉTEND AU-DELÀ DES FRONTIÈRES DU PAYS
« Les banques doivent se positionner dans un écosystème digital qui va au-delà des services bancaires. »
Source SIA Partners CONFORT UTILISATEUR FONCTIONNALITÉS 0 10 20 40 60 40 70 20 50 80 30 60 90 100 54 DÉCEMBRE 2022 Décryptage Applications bancaires
« L’écart entre les scores UX est moins remarquable que ceux entre les fonctionnalités. »
construit au Grand-Duché 350 pages -> Édition 2023 -> 10 € Actuellement en kiosque www.paperjam.lu
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Stéphane Pallage estime laisser derrière lui une université plus grande, plus professionnelle et toujours en croissance.

« L’Uni n’a plus peur de dire qu’elle est bonne, voire excellente »

Le 31 décembre prochain, Stéphane Pallage quittera ses fonctions de recteur de l’Université du Luxembourg qu’il avait prises cinq ans plus tôt. L’occasion d’évoquer avec lui son héritage, mais aussi et surtout l’avenir de l’institution.

Ces cinq dernières années, vous avez très souvent comparé l’Université du Luxembourg à un « diamant brut à polir ». L’annonce, voici un an, que vous ne solli citerez pas un deuxième mandat a donc forcément pu surprendre. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?

En souriant, je pourrais vous répondre que le diamant est aujourd’hui poli. Mais, plus fon damentalement, je dirais que la Covid a changé foncièrement les choses. Elle a tellement agrandi la distance entre Luxembourg et Montréal, où nous avons laissé, mon épouse et moi, nos (grands) enfants… Pendant une bonne partie des trois dernières années, s’y rendre était extrêmement compliqué. La possibilité de sauter dans le premier avion qui passe en cas de souci quelconque avait disparu. Et cela, quand on est parent, c’est dérangeant. Cela a beaucoup pesé dans la balance au moment de prendre une décision. On peut donc dire que cette dernière est personnelle. Parce que, sur le plan professionnel, je vous avoue m’amuser comme un fou ici.

Si ce choix avait dû être effectué aujourd’hui, votre décision n’aurait donc peut-être pas été la même ?

(Il hésite, ndlr) C’est une bonne question… Cette pandémie n’est pas la dernière que nous allons connaître. Et, dans tous les cas, nous avons du rattrapage à faire sur le plan familial.

Quel héritage pensez-vous laisser après cinq ans passés à Belval ?

Une université qui est plus grande et toujours en croissance. Davantage professionnelle aussi. Avec une maturité accrue. Et ayant une confiance supérieure en elle-même. Aujourd’hui, l’Uni n’a plus peur de dire qu’elle est bonne, voire

excellente. Ce sont toutes des choses impor tantes. Et puis, le sens de la communauté est aussi beaucoup plus fort qu’avant. Nous sommes passés au travers d’un certain nombre de défis, dont la Covid, évidemment. Nous avons éga lement scellé un certain nombre de choses en travaillant ensemble, avec toute la commu nauté, à doter l’Université du Luxembourg d’une vision pour les 20 prochaines années.

Quelle est cette vision pour les deux prochaines décennies ?

Pour la première fois de l’histoire de l’Uni versité, la vision de cette dernière s’effectue à plus de quatre ans, allant au-delà du plan

BIO EXPRESS

Belge de naissance Né le 9 février 1968 à Verviers (Belgique) et ayant passé son enfance à Malmedy, Stéphane Pallage a logiquement entamé son parcours académique à l’Université de Liège. Il a ensuite obtenu un master of science en administration industrielle (Finance), ainsi qu’un doctorat en sciences économiques à l’université Carnegie Mellon à Pittsburgh (États-Unis).

Québécois d’adoption Aujourd’hui, Stéphane Pallage avoue se sentir davantage canadien que belge. Il est vrai qu’avant de devenir, le 1er janvier 2018, recteur de l’Uni, il a passé plus de 20 ans au cœur de Montréal, en tant que professeur à l’École des sciences de la gestion de l’université de Québec. Occupant aussi, de 2013 à 2017, la fonction de doyen.

quadriennal qui fixe nos orientations. Et cela, via un cadre stratégique qui ne raisonne pas en termes de disciplines. Nous avons ainsi décidé collectivement de mettre nos priorités au niveau des grands défis de notre société, voire de l’humanité. À savoir le développement durable et sociétal, qui est certainement le challenge le plus important de la planète. Mais aussi la santé, et une transformation numérique qui bouleverse la réalité de nos vies quoti diennes, modifiant notre manière de travailler et, au-delà de cela, nos relations humaines. Des défis éthiques autant que techniques vont ainsi mobiliser nos chercheurs, nos enseignants, pour les 10 ou 20 prochaines années.

Doit-on comprendre que l’Uni va encore davantage s’orienter dans ces domaines-là ?

Elle ne va pas se spécialiser. Mais il faudra faire en sorte que les chercheurs issus de dif férentes disciplines travaillent ensemble sur ces défis-là. Ces derniers peuvent être ras sembleurs. Prenez, par exemple, le dévelop pement durable. Il intéresse autant les éco nomistes que les physiciens, les ingénieurs experts dans les énergies ou les personnes spécialisées dans les sciences humaines. Il en va de même pour la santé et la digitalisation. De par ce seul fait que l’Université veut avoir un impact sur ces grands défis, elle va donc s’inscrire dans une voie encore davantage tournée dans les années à venir vers l’inter disciplinarité. Et, au-delà de la recherche, ces défis vont évidemment également avoir des implications au niveau de l’enseignement. Reprenons l’exemple du développement durable. C’est un domaine où des programmes existent déjà, la finance durable étant notamment enseignée. Mais, si cette dernière implique

Photo ROMAIN GAMBA
Interview JULIEN CARETTE
DÉCEMBRE 2022 57 Conversation Stéphane Pallage

forcément déjà une certaine interdisciplina rité, à l’avenir, nous irons encore bien au-delà de ce qui se fait aujourd’hui.

Financièrement, si on analyse le dernier budget pluriannuel (2023-2026), on constate que l’État continue à investir de manière toujours plus importante dans l’Université…

Pendant les quatre premières années de mon mandat, nous avons connu une hausse de 30 % par rapport à la période précédente. C’est majeur. D’autant que je ne parle là que de la dotation principale, à laquelle peuvent s’ajou ter celles concernant la médecine, des contri butions pour les études spatiales ou celles liées aux sciences de l’éducation. Le dernier plan quadriennal, qui a débuté au 1er janvier 2022, prévoit, lui, une nouvelle augmentation de 17 % (pour dépasser les 900 millions d’euros, ndlr). On peut donc affirmer que l’État n’a pas froid aux yeux. Il s’implique beaucoup, alors que nous sommes dans un moment où l’instabilité économique est forte. Et il le fait en investissant dans ce qui est le plus impor tant, socialement parlant : les cerveaux. Assu rant du même coup une croissance future à l’économie luxembourgeoise.

L’État et l’Université marchent main dans la main pour essayer que les secteurs porteurs ou simplement importants pour le pays ne manquent pas de main-d’œuvre qualifiée. Les cursus proposés correspondent souvent parfaitement aux besoins existants ou se profilant à l’horizon. On l’a vu avec le secteur spatial ou, dernièrement, celui de la santé… On peut le voir ainsi. Nous avons trois missions : l’enseignement supérieur, la recherche et la contribution au développement social, culturel et économique du pays. Clairement, nous devons être l’Université du Luxembourg pour le Luxem bourg. Ainsi, il est évident que nous ne pouvons pas ignorer, par exemple, la place financière. Il est fondamental que nous soyons forts dans le domaine de la finance et que nos programmes en la matière soient adaptés à la société. À côté, un des besoins importants actuels se situe au niveau des sciences de l’éducation. Et nous nous devons de répondre présents pour cette forma tion des enseignants. Tout comme dans le domaine de la santé. C’est le cas avec le bache lor en médecine que nous avons lancé – et qui

QUE VA-T-IL FAIRE DÉSORMAIS ?

« C’est ouvert ! » Quand on demande à Stéphane Pallage ce qui rythmera dans les prochains mois sa vie professionnelle, sa réponse n’en est pas une. La seule certitude, selon lui, c’est que son épouse et lui rentreront au Québec. « Pour le reste, je ne suis pas encore certain de ma destination professionnelle. Plusieurs options sont ouvertes. Dans le secteur universitaire, mais également le privé. Et puis, des possibilités existent aussi au niveau public, au Québec. Notez, Ottawa n’est pas très loin non plus… » conclut-il en souriant.

pourrait être prolongé par un master, une déci sion devrait tomber à ce niveau-là vers 2025 – mais aussi au niveau des sciences infirmières. Nous travaillons sur ces dernières depuis plus d’un an. Au total, ce sont sept nouveaux bache lors dans différents domaines des soins infir miers qui doivent être lancés progressivement à partir de septembre 2023. C’est un chiffre impressionnant et un très gros défi.

Quelles sont les prochaines orientations prévues afin de correspondre au mieux à la demande du marché luxembourgeois ?

À court terme, il y a un certain nombre de masters liés à l’informatique. À commencer par celui en calcul haute performance (HPC), que nous avons prévu de mettre en place avec le ministre de l’Économie et qui formera les futurs spécialistes dont nous avons vraiment besoin. C’est un domaine capital, qui rejoint d’autres sphères de l’économie, tout ce qui tourne autour de l’intelligence artificielle ne pouvant fonctionner sans superordinateur et les calculs que ce dernier permet. Dans le même ordre d’idées, une telle optique n’est possible que dans un environnement extrê mement sécuritaire. La cybersécurité est donc une autre clé pour l’avenir. Ainsi, nous met tons également en place un master de spé cialisation en la matière, baptisé « Erasmus Mundus Joint Master in Cybersecurity ». Ce dernier, qui débutera en 2023, est financé par le programme Erasmus+, une partie de ce financement provenant donc d’autres univer sités européennes. Enfin, je m’en voudrais de ne pas rappeler que nous venons de voir naître un master en data sciences. Ces données sont devenues tellement importantes dans notre société que la demande à ce niveau-là sur le marché du travail explose. Et les étudiants

qui sortiront de ce cursus ne devraient pas connaître de grandes difficultés à trouver un poste. On le voit, on assiste à une évolution de plus en plus rapide des technologies. Les métiers de demain ne sont pas ceux du passé, ni même ceux d’aujourd’hui.

Ce qui oblige donc à s’adapter de plus en plus vite ?

Il faut surtout que les formations soient suf fisamment générales pour que l’étudiant puisse détenir un sens de l’adaptation très fort. Il faut développer les compétences transver sales, puisque nous formons pour des métiers qui n’existent pas encore. Et cela dans bien des disciplines, y compris certaines considé rées comme davantage classiques. Je pense au droit, par exemple. Celui-ci est déjà influencé par les changements de technologies et il le sera de plus en plus à l’avenir. Il faut réussir à l’anticiper.

Le travailleur est désormais voué à continuer à se former toute sa vie. Où en est l’Université du Luxembourg en matière de formation continue ?

Avec le University of Luxembourg Competence Center, qui a été créé en 2018, nous possédons un organe très compétent. Nous y offrons un certain nombre de formations universitaires sous la forme continue. À l’avenir, l’Uni aura un grand rôle à jouer à ce niveau-là, avec d’ex cellents professeurs pouvant intervenir dans un nombre important de domaines. Et fournir ainsi de nouvelles compétences tout au long de la carrière de ceux qui sont sur le marché du travail. Cela fait partie de notre mission de ser vices à la communauté. Et nous entendons bien le développer encore au cours des deux pro chaines décennies.

Votre successeur, Jens Kreisel (53 ans), que vous présentez comme un ami, va-t-il continuer dans la même voie ?

Avant de devenir un ami, il était la personne que j’avais recrutée pour le poste de vicerecteur à la recherche. Une position qu’il occupe toujours aujourd’hui. Je l’avais choisi parmi un grand nombre de candidats parce qu’il était simplement le meilleur. Il est alle mand ( né à Dortmund, ndlr ), a étudié en France (à Grenoble), avant d’être actif dans la recherche au Luxembourg au List, où il avait sa PEARL Chair (qui travaillait sur de nouveaux matériaux aux propriétés particu lières, ndlr). Mais c’est surtout quelqu’un qui possède une vision pour l’avenir et qui a passé du temps sur notre stratégie pour les 20 pro chaines années. Il n’y aura donc pas de chan gement d’orientation avec lui. Et je suis certain de laisser l’Uni entre de bonnes mains.

58 DÉCEMBRE 2022 Conversation Stéphane Pallage
« Avec Jens Kreisel, je suis certain de laisser l’Uni entre de bonnes mains. »

Tables rondes Politiques

Logement

Crise du logement : Quelles actions concrètes dès demain ?

Des prix immobiliers en croissance vertigineuse (+100 % en 10 ans sur les maisons, et même 153 % pour les appartements), une offre à développer (2.000 logements manquent à l’appel chaque année) et des pressions énormes côté demande (avec un vif accroissement continu de la population active) sont autant d’indicateurs qui témoignent des challenges relatifs à la politique du logement. Assurer un accès au logement, que ce soit en location ou en propriété, et ce à des prix abordables pour le plus grand nombre, relève en premier lieu d’une question d’équité sociale. Par ailleurs, l’accès au logement est essentiel pour le recrutement de main-d’œuvre pour les entreprises et la croissance du pays. Depuis l’automne 2021, Paperjam propose, avec des experts et représentants des marchés privés et publics, de nombreuses solutions. Quelles sont ainsi les priorités et actions concrètes des partis politiques pour la législature 2023-2028 ? Henri Kox, ministre du Logement, débattra avec les ténors thématiques des partis ADR, CSV, déi Lénk, DP, LSAP et Piraten.

06.06

Économie

Compétitivité et développement durable : Quelles entreprises pour le Luxembourg ?

Alors que le Luxembourg continue à vivre grâce à sa place financière, les gouvernements successifs essaient de diversifier l’économie. On pense notamment à la logistique (Jeannot Krecké), aux space resources (Étienne Schneider), ou encore à l’économie circulaire (Franz Fayot). On se souvient bien entendu des dossiers Fage et Google. Quelles entreprises veut le Luxembourg ? Quelles entreprises faut-il absolument garder ? Lesquelles faut-il attirer ? Sur quels critères faut-il sélectionner les entreprises qui composeront le paysage économique de demain ?

Quel devrait être leur impact ? Au niveau de la création d’emplois, des revenus pour l’État (fiscalité, sécurité sociale...), de l’écologie (vers le net zero, biodiversité) et des besoins en énergie, de création ou d’enrichissement d’écosystèmes stratégiques, ou encore de plus-value pour le Luxembourg. Le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP) sera sur scène avec des représentants des partis ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, DP et Piraten pour répondre à ces questions de la rédaction de Paperjam

Finances

Fiscalité et finances publiques : qui doit payer l’addition ?

L’État-providence luxembourgeois est l’un des plus généreux au monde. Pour maintenir une qualité de vie élevée, voire continuer à moderniser la société, l’État a besoin d’un budget durable. Les investissements publics prévus pour 2023 s’élèvent à près de 3,5 milliards, et les transferts sociaux constituent 47 % du budget de l’État 2022. Comment les financer ? Une croissance forte est-elle le seul moyen, ou peut-on optimiser les rentrées fiscales ? Doit-on imposer plus le capital ou les revenus du travail ?

Le ministre sortant de l’Économie s’est aussi régulièrement positionné en faveur d’une réflexion sur l’imposition de la fortune. La fiscalité écologique peut-elle tarir d’autres sources de revenus ?

Impôt très performant, la taxe d’abonnement rapportée par l’industrie des fonds est-elle finalement durable ? Autant de questions qui seront abordées avec la ministre des Finances Yuriko Backes et des représentants ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, LSAP et Piraten.

Cinq tables rondes politiques auront lieu en 2023, dont quatre sur les élections législatives d’octobre 2023 et une sur les élections communales du 11 juin 2023. Ces tables rondes ont lieu en français, un service d’interprétation vers l’anglais est disponible.

avec Henri Kox Ministre du Logement (déi Gréng)

avec Franz Fayot Ministre de l’Économie (LSAP)

avec Yuriko Backes Ministre des Finances (DP)

19.09

Grand débat

Le grand débat des candidats têtes de liste

En vue des élections législatives, Paperjam rassemble autour d’un débat les candidats têtes de liste visant la fonction de Premier ministre. Développement durable, accès au logement, réforme de l’imposition, organisation du travail et croissance économique sont quelques-uns des grands marqueurs pour poursuivre l’évolution du Luxembourg et le bien-être de ses plus de 650.000 habitants. Dans un système politique habitué aux compromis, aux coalitions, la capacité du Premier ministre à fédérer les forces politiques du pays devrait rester essentielle. Où se trouve le point d’équilibre entre consensus et capacité d’action au service du pays ?

Focus sur les Spëtzekandidaten, avec leurs convictions, caractères et volontés.

Paperjam rassemble les candidats têtes de liste, notamment des partis représentés au Parlement, dont le Premier ministre Xavier Bettel (DP).

avec Xavier Bettel Premier ministre (DP)

28.03
27.06
2023
le programme complet
Découvrez

« Nous sommes aussi là pour aider nos membres à mieux comprendre l’écosystème luxembourgeois », affirme Laurence Ponchaut.

« Lobbyiste, c’est un métier noble »

Le lobbying est un secteur souvent mal perçu et manquant encore de transparence au Luxembourg. Et cela, malgré quelques avancées ces derniers mois, comme l’explique Laurence Ponchaut, la présidente de Letzpact, l’association qui s’est donné pour mission de représenter les professionnels des affaires publiques.

L’annonce de la création de Letzpact en septembre 2021 a légèrement braqué les projecteurs sur une réalité, à savoir la présence de lobbying au Luxembourg, dont on sait qu’il existe, mais qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir. Vous partagez ce sentiment ?

Il y a du vrai dans ce que vous dites. Cepen dant, si on y fait un peu attention, on remarque que, sur le plan médiatique, on parle de temps en temps de ce qu’on appelle aussi les affaires publiques. Mais généralement, c’est avant tout pour évoquer des dérives liées à celles-ci, comme le trafic d’influence. À l’image, par exemple, des Uber files qui ont animé l’actualité cet été (une enquête internationale a mis au jour les pratiques de la plateforme Uber pour contour ner la loi et imposer une régulation plus favo rable dans plusieurs pays, ndlr). À mon sens, la perception de ces affaires publiques est donc souvent biaisée. Ainsi, on a tendance à consi dérer qu’il n’est pas légitime que le secteur privé, le domaine associatif ou encore des fédérations sectorielles rencontrent le monde politique. Alors que, selon moi, ces acteurs font totalement partie du processus démocra tique. Il est logique, même sain, de pouvoir aviser les décideurs politiques, afin que ces derniers puissent prendre les décisions les plus éclairées possibles.

Pourquoi parlez-vous d’affaires publiques, et non de lobbying ?

Formellement, c’est la même chose. Si ce n’est que la formulation « affaires publiques » pos sède une connotation qui reste assez neutre.

Là où le terme lobbying a une couleur très négative, voire, comme je le disais dans le cas d’Uber, parfois associée à des scandales. Je préfère donc opter pour le premier.

À quoi est due la perception très négative de ce secteur au sein du grand public ?

Tout le monde regarde ces films ou ces séries américaines où l’on découvre un lobby, souvent celui des armes, surpuissant et avec des moyens illimités. C’est donc assez logique que la popu lation ait cette image-là en tête. Or, cette vision est tronquée… Ce qui se passe réellement chez nous n’a rien à voir avec ce que l’on peut voir dans ces programmes de divertissement. Un peu à l’image, par exemple, d’un système judi ciaire luxembourgeois qui ne ressemble en rien à celui en vigueur aux États-Unis.

BIO EXPRESS

Formation

Née le 27 mai 1970 à Liège, Laurence Ponchaut a été diplômée en ingénierie commerciale de l’école de Solvay. Et cela avant de partir pour le Rwanda et le Bénin en tant qu’économiste pour la Commission européenne et de passer un MBA à l’Insead (France).

Luxembourg

Elle rejoint ensuite le Luxembourg et la branche Conseil de Deloitte, puis celle de PwC. Elle enchaîne avec le département Stratégie de Clearstream, avant de passer cinq ans chez Arcelor en tant que responsable Réputation. Ce qui l’amène notamment à jouer un rôle dans la fusion avec Mittal.

Distinct Communication –Letzpact

Voici 13 ans, elle fonde sa propre structure, Distinct Communication, spécialisée dans la communication d’entreprise. Et, depuis mars 2021, elle est également la première présidente de Letzpact.

Quand on parle de lobby, on imagine ainsi une armée de lobbyistes, alors que, souvent, au Luxembourg, cela se résume à un porteparole ou à un responsable des affaires publiques d’une entreprise qui va simplement rendre compte au monde politique de la réalité du terrain au sein de sa société ou des sociétés qu’il représente.

Depuis le lancement officiel de Letzpact, vous avez assez peu travaillé sur la démystification de la profession de lobbyiste. À votre agenda, on retrouve surtout des rencontres entre le monde politique luxembourgeois et vos membres. Ne vous êtes-vous pas un peu trompée d’objectif ? En juillet dernier, nous avons organisé une table ronde sur le thème de la transparence dans les affaires publiques. Il y a également eu quelques communiqués de presse. Mais je concède que nous devrions sans doute en faire encore davantage. Néanmoins, il est aussi important, pour une jeune organisation comme la nôtre, de gagner en notoriété, crédibilité et légitimité, afin de faire croître le nombre de nos membres. Et c’est ce que nous avons essayé de faire au travers des évé nements de qualité que nous avons organisés.

Si Letzpact aspire à devenir un interlocu teur de confiance pour toute question et réflexion sur la profession, nous sommes aussi là pour aider nos membres à mieux comprendre l’écosystème luxembourgeois ou montrer l’attrait économique du Luxembourg aux entreprises internationales qui envisagent d’y développer leurs activités.

La route pour changer la perception du grand public risque d’être encore longue. Comment l’envisagez-vous ?

DÉCEMBRE 2022 61
Conversation Laurence Ponchaut

La route est certaine, mais j’espère qu’elle ne sera pas si longue que cela. L’élément central pour y parvenir, selon moi, c’est la transpa rence. Si on souhaite qu’il y ait une meilleure acceptation de la part du grand public concer nant ces échanges entre le monde institution nel et les professionnels des affaires publiques, c’est ce chemin-là qu’il faut emprunter. Ces dialogues doivent ainsi se réaliser dans un cadre déontologique clair. D’ailleurs, une des premières choses que nous avons instaurée chez Letzpact, c’est une charte de déontologie à laquelle nos membres doivent adhérer. C’est ce qui fait la différence entre certaines pra tiques qui donnent mauvaise réputation à la profession, à l’image de celles qui ont été révé lées concernant un acteur comme Uber, et ceux qui agissent dans un cadre éthique précis.

Le monde politique, du moins de prime abord, craint aussi les lobbyistes comme la peste… J’aspire vraiment à ce que nos politiciennes et politiciens voient comme une bonne chose de pouvoir rencontrer des décideurs en entre prise ou des représentants de fédérations. Cela fait partie de leurs responsabilités, en tant qu’élus, de converser ainsi avec des par ties prenantes qui sont porteuses d’intérêt. Pour moi, cela devrait même être considéré comme un indicateur de performance. Parce que cela montre chez une femme ou un homme politique une capacité à être en prise avec la réalité, à aller chercher l’expertise là où elle se trouve. Bref, à s’assurer qu’il ou elle com prend bien les tenants et aboutissants en amont d’une prise de décision.

À mon sens, les instances européennes ont ainsi très bien compris l’intérêt d’obtenir une pluralité de points de vue et d’expertises avant de légiférer. Et ce, depuis une dizaine d’années.

L’Union européenne tient un compte précis des lobbyistes actifs, que l’on peut d’ailleurs consulter sur son site internet (près de 13.000 à la mi-novembre). A-t-on une idée de leur nombre au Luxembourg ?

Depuis décembre 2021, un registre de trans parence a été mis en place au niveau de la Chambre des députés. Toute personne morale

Petite sœur de Bepact, l’association belge de la communauté d’affaires publiques, Letzpact compte, un peu plus d’un an après la tenue de son événement de lancement, un total de 21 membres. Parmi lesquels on retrouve des représentants de plusieurs organismes pharmaceutiques de renom comme Janssen, Bristol Myers Squibb ou Pfizer. Le syndicat des médicaments innovants, Innovative Medicines for Luxembourg (IML), est également membre. Tout comme le fabricant de tabac Heintz van Landewyck ou la société belge de télécommunication Proximus.

ou physique désirant contacter un ou des députés en vue de tenter d’influencer de quelque manière que ce soit leur travail législatif doit s’inscrire dans celui-ci. Début novembre, il y avait environ 150 entreprises ou organisations enregistrées.

Ils doivent être bien plus nombreux à naviguer sous la surface ?

Je le pense, oui. Au regard des listings, on constate que quelques acteurs incontournables du monde entrepreneurial luxembourgeois, qui, pourtant, doivent avoir des relations avec le monde institutionnel, manquent à l’appel (voir encadré, ndlr). Parfois, c’est sans doute volontaire. Mais il arrive aussi que certains ne se rendent pas forcément compte qu’en réalité, ils font des affaires publiques. Ces personnes sont en relation avec les autorités politiques, mais ne se considèrent pas pour autant comme étant des lobbyistes. Alors qu’elles le sont bel et bien. Dans un sens, il faut réussir à révéler ces personnes à ellesmêmes, afin de réussir à rendre les choses davantage transparentes. Le fait qu’un déci deur comme René Winkin, le directeur de la Fedil, dise « oui, je suis un lobbyiste », lors de la table ronde que nous avons organisée cet été, est, à mon sens, un signal fort.

Les représentants de sociétés internatio nales semblent chercher à apprendre les codes pour intégrer le réseau économique local. Alors que les Luxembourgeois qui font du lobbying, eux, préfèrent agir de manière extrêmement discrète… Selon moi, transparence et discrétion ne sont pas antinomiques. Ce qui est important, quitte à me répéter, c’est qu’un cadre existe au niveau de la déontologie, mais aussi via un registre de transparence. Après, une fois ce carcan établi, se rendre discret peut apporter de la sérénité à l’environnement de travail.

Dans quels secteurs les lobbyistes sont-ils les plus actifs au Luxembourg ?

Dans le registre de transparence évoqué, on retrouve majoritairement les fédérations et associations professionnelles. C’est une réalité très luxembourgeoise, le Grand-Duché étant un pays où celles-ci – mais aussi la Chambre de commerce, les syndicats et autres – sont très importantes et font partie du processus de décision.

Pour le secteur financier, l’ABBL – pour les banques – ou l’Aca – pour les assurances –sont des fédérations puissantes. Beaucoup de choses se font par leur intermédiaire. De fait, les acteurs présents au sein de celles-ci ne ressentent pas forcément le besoin de rejoindre une association comme la nôtre.

Le Luxembourg est-il en retard en matière de transparence des affaires publiques ?

La transparence des affaires publiques est un mouvement dans lequel il faut s’engager. Elle doit entrer dans les mœurs, ce qui prendra peut-être un peu de temps. Mais le fait que ces derniers mois ont vu la naissance d’une association comme la nôtre, mais aussi la mise en place du registre de transparence, semble indiquer que l’on progresse.

Je le répète : si on veut que le grand public accepte l’existence de ces échanges, il faut qu’ils apparaissent comme plus transparents. Tout en insistant bien sur la valeur ajoutée que cette transparence apporte. Lobbyiste est un métier noble, on doit être fier de le pratiquer.

La mise à jour du Code de déontologie des membres du gouvernement en mars 2022 va plus loin que le registre de transparence de la Chambre, puisque les ministres doivent consigner les entretiens effectués avec les lobbyistes. Est-ce un bien ou un mal ?

La mise en place d’un registre est déjà une excellente chose. Mais il faut faire attention à ne pas aller trop loin dans sa mise en œuvre. Le but est d’obtenir davantage de démocratie. Pas l’inverse. Il ne faudrait pas que sa pré sence soit synonyme de violation de la vie privée ou de mise au pilori de certains de ces élus. Ils ne doivent pas en arriver à se dire

« Certains
ne se rendent pas forcément compte eux-mêmes qu’ils font des affaires publiques. »
21 62 DÉCEMBRE 2022 Conversation Laurence Ponchaut

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qu’il est préférable pour eux de ne pas rencontrer les professionnels des affaires publiques…

C’est le cas ?

J’ai eu des échos en ce sens de la part de certains professionnels. Ces derniers sont officielle ment estampillés lobbyistes ; et il apparaît qu’un ou des députés ne souhaitent désormais plus les rencontrer. Les élus en question ne veulent apparemment pas qu’on puisse dire qu’ils conversent avec des lobbyistes…

Est-il nécessaire d’aller jusqu’à la création d’un organe comme la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui existe en France et gère les affaires publiques (pouvant même sanctionner, le cas échéant, les éventuels récalcitrants) ?

Je ne sais pas si c’est une bonne solution… Oui à plus de transparence. Mais, pour le reste, ce n’est pas à nous d’évoquer les moyens à mettre en œuvre pour y arriver. C’est un cheminement que le Luxembourg doit effec tuer. Or, on sait que c’est un pays avec de grosses facultés d’adaptation, mais aussi des capacités à mettre en œuvre certaines choses rapidement.

La création du registre de transparence et la mise à jour du Code de déontologie des membres du gouvernement apparaissent surtout comme des réponses à des critiques venues de l’étranger, comme celles du Groupe d’États contre la corruption (Greco), un organe du Conseil européen… Il y a des pratiques mises en place au niveau de la Commission européenne, qui peuvent inspirer un pays comme le Luxembourg. En matière d’affaires publiques, la maturité n’est pas la même au Luxembourg qu’à l’échelon européen. La professionnalisation est bien plus développée au niveau de ce dernier. Il faut en profiter.

Mais a-t-on véritablement envie de le faire ici ? Je l’espère…

Registre

Qui n’est pas (encore ?) inscrit au registre de transparence ?

Près d’un an après sa mise en place, le registre de transparence de la Chambre des députés peine à se remplir. Seules 153 entreprises et autres fédérations se sont inscrites…

Voté à la Chambre des députés le 9 décembre 2021, le registre de transparence peine à trouver sa place dans le paysage politicoéconomique luxembourgeois. Pour rappel, un tel registre de trans parence des affaires publiques est une base de données dans laquelle les entreprises et organisations cherchant à influencer le processus législatif et de mise en œuvre des politiques sont tenues de s’inscrire. De manière donc à fournir une infor mation aux citoyens sur les relations entre les représentants d’intérêts et les responsables publics.

Concrètement, selon l’article 18  bis du règlement de la Chambre (qui a force de loi, ndlr), cela signifie donc que toute personne morale ou physique souhaitant avoir un « contact organisé » avec un député en vue d’influencer le travail législa tif doit y être inscrite au préalable. Si ce n’est pas le cas, le député se doit alors de refuser la rencontre.

Un registre d’« intransparence » Voilà pour la théorie. Dans la pratique, le constat se veut évi demment un peu différent.

Ainsi, la notion de « contact orga nisé » n’est pas clairement définie, et son interprétation peut forcément varier d’une personne à l’autre. On note également que si un lobbyiste se doit d’être inscrit au registre pour rencontrer un député, aucune sanction n’existe s’il n’a pas pris l’initiative de le faire, le législa teur partant simplement du principe qu’un député respectera la loi (et donc qu’il ne rencontrera pas une personne non inscrite). Enfin, il se doit également d’être signalé

que ces mêmes députés ne sont pas dans l’obligation de notifier leurs rencontres, même si certains le font de leur propre chef sur le site de leur parti. En résumé, aucun contrôle n’existe véritablement.

Une situation qui pousse un député de l’opposition comme Sven Clement (Piratepartei), dont on sait qu’il a fait de la trans parence un de ses chevaux de bataille, à plutôt parler de registre d’« instransparence ».

Les 10 plus grands employeurs du pays absents Quant aux entreprises, fédérations et autres professionnels des affaires publiques présents au Luxembourg, ils ne sont pas très nombreux à s’être déjà inscrits dans ce registre de transparence. Ainsi, au 11 novembre 2022, soit 11 mois après la mise en place de ce registre, on ne dénombrait que 153 organi sations officiellement déclarées.

« Quelques grands acteurs du monde entrepreneurial manquent à l’appel », explique Laurence Ponchaut, la présidente de Letzpact. Un rapide coup d’œil au listing disponible sur le site web de la Chambre des représentants permet d’en avoir la confirmation. Ainsi, on relève de suite qu’aucun des dix plus grands employeurs du pays recensés en juillet dernier par le Statec (les CFL, Post, Cactus, Dussmann, Amazon, BGL BNP Paribas, Goodyear Dunlop Tires Operations, ArcelorMittal, PwC et Luxair) ne s’y trouve. Certains d’entre eux étant, en revanche, inscrits sur le registre de transpa rence de l’Union européenne.

64 DÉCEMBRE 2022 Conversation Laurence Ponchaut

Trois années après son premier listing « 100 femmes pour votre conseil d’administration », Paperjam en sort une nouvelle version. À la veille de la publication du magazine, la scène du 10×6 accueille 10 témoignages illustrant la diversité des parcours et des points de vue, et certainement les bénéfices apportés par la féminisation des conseils d’administration.

10×6
28 février
18:30—21:30 ORGANISÉ PAR Inscriptions
WOMEN
2023
sur paperjam.lu/club Athénée de Luxembourg
ON BOARD

Dans notre société qui se dit libérale et progressiste, il existe de multiples formes de ménages. Alors que le gouvernement a reconnu les couples de même sexe, et des modèles de la famille dans toute sa diversité –ce qui revient à respecter un principe simple, celui de l’égalité de tous devant la loi –, la discrimination fiscale des familles monoparentales est cependant maintenue avec acharnement. Les charges ménagères, le travail tout comme l’organisation familiale pèsent lourdement sur les épaules d’une personne seule. À cela s’ajoute le défi financier des ménages à un seul salaire. Le Statec constate : « Les familles monoparentales sont les plus exposées aux difficultés financières. Et font face au risque de pauvreté le plus élevé : 42,9 %. » Toutefois, le système fiscal du Luxembourg ne favorise guère les familles les plus pauvres. Pourquoi les monoparentaux sont-ils soumis au régime fiscal élevé (classe d’impôt 1a), alors que les couples, même sans enfants, sont en classe d’impôt 2 ? C’est ce que se demande le Collectif monoparental. Les quelque 20.000 familles concernées sont lasses d’entendre qu’elles auraient été nettement déchargées lors de la dernière réforme fiscale. La réalité est bouleversante. Les inégalités fiscales ont même été augmentées pour beaucoup de familles. Le dédoublement du crédit d’impôt

Jean Heuschling Président du Collectif monoparental

monoparental (CIM), subordonné à des conditions restrictives, n’a été bénéfique que pour environ 4.500 des familles concernées. Même les allocations familiales ne suffisent souvent pas à combler la différence fiscale entre les classes 1a et 2. Lors de la présentation du budget de l’État 2023, la ministre des Finances, Yuriko Backes, a annoncé une revalorisation du CIM de 1.500 à 2.505 euros, évaluant cette mesure à 78 millions d’euros, alors que l’Administration des contributions ne rembourse actuellement que 6 millions d’euros après un an. Le gouvernement ne peut prétendre que les recettes relatives aux impôts directs ne permettent pas un reclassement des familles monoparentales dans la classe d’impôt 2, dont le déchet fiscal peut être estimé à environ 140 millions d’euros. En 2021, les impôts effectivement prélevés sur les salaires ont dépassé de 485 millions d’euros le budget prévu. Pour 2022, ce surplus est estimé à 230 millions d’euros, et le budget 2023 prévoit des recettes supplémentaires de 770 millions. Les explications ne sont donc guère convaincantes, et l’injustice fiscale envers les familles monoparentales pourrait être redressée de façon définitive si les députés étaient prêts à supporter leur cause.

66 DÉCEMBRE 2022
Débat public
Photo ROMAIN GAMBA

Un pas de plus vers le numérique responsable

Levier clé pour rendre l’IT plus vert, le numérique responsable est un axe prioritaire de CGI. Entretien avec Cyrille Chopelet, architecte technique et référent numérique responsable au Luxembourg et Clément Lucas, référent numérique responsable Ouest et Sud de l’Europe chez CGI.

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Contenu sponsorisé par CGI AU LUXEMBOURG
Nouvelles technologies
BRAND VOICE 68 DÉCEMBRE 2022

Face à l’intérêt croissant pour le numérique responsable, vous avez souhaité optimiser le codage et la conception d’applications. Quel bilan en tirez-vous ?

CYRILLE CHOPELET Tous nos clients n’ont pas encore pris conscience de l’importance de ce sujet, mais nous avons bon espoir que la situation évolue rapidement. Nous constatons encore peu d’actions concrètes. En effet, les questions relatives au numérique responsable et à l’écoconception se multiplient en France comme au Luxem bourg. Certains prédisent un démarrage très rapide. En attendant, nous continuons à consolider notre savoir-faire.

Peut-on rappeler les axes du numérique responsable ?

C.C. Il y a d’abord le volet « Green IT », qui désigne l’ensemble des moyens à disposition pour réduire l’empreinte environnementale de nos systèmes informatiques.

Le Green Coding en fait partie et regroupe les bonnes pratiques visant à rendre le code plus efficient. On trouve ensuite le volet « IT for Green », qui consiste à créer de nouvelles solutions, comme les smart cities, qui permettent d’innover grâce à l’éclairage public, par exemple.

LE NUMÉRIQUE EN QUELQUES CHIFFRES

3,8 %

Près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre sont générées par le numérique (source : Ademe).

50 %

50 % des fonctionnalités demandées ne sont finalement jamais utilisées (source : Standish Group).

60 %

60 % des leviers pour réduire l’empreinte d’un service numérique résident dans sa conception fonctionnelle et technique (contre 15 % dans le codage et 25 % dans l’hébergement ; source : greenit.fr).

Quelles sont aujourd’hui les ambitions de CGI en Europe de l’Ouest et du Sud en matière de numérique responsable ?

C.C. Nous aimerions élargir la formation à tous nos membres pour que chacun soit conscient de ces enjeux et solutions. Noussouhaitons déployer progressivement les bonnes pratiques d’écoconception sur nos projets pour que ceux-ci deviennent systématiques. Notre objectif demeure de répondre aux attentes de nos clients, qui nous demandent d’être inno vants. Cela passe par le numé rique responsable et l’éco conception, nous en sommes convaincus.

Qu’avez-vous mis en place dans cette optique ?

C.C. Nous avons élaboré des formations sur l’écoconception pour nos équipes en les adaptant à leurs profils. L’un d’entre eux a eu l’occasion de donner des cours sur ce sujet à l’Université Paris Dauphine pour sensibiliser les étudiants. Depuis plusieurs années, nous participons au challenge Design4Green, un hackathon international visant à produire une solution éco conçue. Toutes ces actions ont permis à CGI en France d’obtenir le niveau 1 du label Numérique responsable de l’INR (Institut du numérique respon sable), pour deux ans. CGI a par ailleurs remporté une médaille de platine d’Ecovadis, mettant en avant notre implication pour le développement durable.

Quels sont vos liens avec l’Institut du numérique responsable ?

C.C. Nous sommes membres de l’INR et avons signé sa charte

numérique responsable pour être encore plus responsables dans le développement de nos services. Nous participons à plusieurs groupes de travail : le groupe Ecolog, qui vise à mettre en place des plans de formation pour les étudiants ; WebImpact, dont l’objectif est de créer un outil pouvant évaluer des sites web selon les piliers du numé rique responsable ; et enfin, le groupe Architecture informa tique responsable. Nous avons aussi pris part à des projets pilotes : nous avons par exemple testé un outil de conception responsable de services numé riques le GR491 – et participons à des actions de sensibilisation.

CLÉMENT LUCAS Nous faisons également partie du collège « ESN et conseils » de l’INR (ESN : Entreprises de services du numérique). Chaque collège regroupe une catégorie de membres et traite de leurs problématiques communes. Nous incitons nos clients à adhérer à l’Institut et s’appro prier ses outils.

Comment voyez-vous l’avenir ? C.L. Il est nécessaire de peaufi ner notre offre avec nos clients afin qu’elle réponde au mieux à leurs besoins. Il faut convaincre les clients encore peu sensibili sés à l’intérêt de cette démarche, à son aspect innovant et à ses enjeux. Les évolutions législa tives ont un rôle à jouer. En 2021, une loi a obligé les constructeurs à afficher l’indice de réparabilité de leurs appa reils. En France, la loi REEN sur la Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numé rique oblige les écoles d’ingé nieurs à intégrer l’écoconception des services numériques dans leur cursus. En juillet, un décret a obligé les collectivités de plus de 50.000 habitants à réfléchir à une démarche numérique responsable dans leurs infrastructures.

C.C. Nous sommes optimistes. Les législations luxembour geoises en matière d’accessibilité sont proches de celles de la France. Elles pourraient donc s’inspirer de celles-ci pour le numérique responsable.

LE NUMÉRIQUE RESPONSABLE

Green Coding

Les applications stockées occupent une place importante dans les bases de données. Optimiser le code permet de réduire cette occupation et d’améliorer l’impact environnemental.

Écoconception

Modifier la manière de concevoir les applications en se focalisant sur les besoins des utilisateurs permet de les rendre accessibles au plus grand nombre (malentendants, malvoyants) et d’améliorer l’environnement IT.

Analyse du cycle de vie Ce processus nécessite des compétences pointues et est indispensable pour mesurer les impacts de chaque fonctionnalité (de leur mise en place à leur fin de vie).

Référentiels

Mise en place de référentiels par l’Institut du numérique responsable pour concevoir de manière responsable.

Intéressé par nos Contactez-noussolutions ? : www.cgi.com/ luxembourg

Photo Simon Vejus (Archives Maison Moderne)
« Les questions relatives au numérique responsable et à l’écoconception se multiplient. »
Cyrille Chopelet Architecte technique et référent numérique responsable au Luxembourg chez CGI
DÉCEMBRE 2022 69

Le redécollage, c’est maintenant

70 DÉCEMBRE 2022 600 800 1.000 1.200 400 200 En millions de passagers en UE
Enjeux Tourisme 0 2012 2013 2014 2015 2016 2017 734,86 746,10 781,20 819,69 871,69 938,85 3,55 2,98 2,65 2,43 2,16 1,89

S’il est trop tôt pour tirer les conclusions de l’année 2022, une chose est certaine : la demande pour les voyages rebondit et le tourisme reprend du poil de la bête, mais le marché a évolué et de nouvelles tendances émergent. L’heure du redécollage a bel et bien sonné, celle du changement aussi.

72

En millions de passagers au Luxembourg

996,29 1035 ???

« TRANSPORT AÉRIEN DE PASSAGERS Dans les 27 pays de l’Union européenne Au Luxembourg Source Eurostat

La peur des grandes concentrations disparaît »

Entre reprise et craintes de nouveaux freins, le tourisme navigue entre deux eaux, selon le professeur de l’ULB Jean-Michel Decroly.

74

Le tourisme post-Covid à la loupe Les attentes et besoins des voyageurs ont évolué avec la pandémie. Passage en revue.

6 5 4 3 2 1 0

«

76 Ne pas attirer n’importe quel type de manifestation »

Le Luxembourg reste dans la course au top 50 des destinations Mice de la planète, développe François Lafont, CEO du Luxembourg Convention Bureau.

78

Les projets d’envergure au Luxembourg

L’offre touristique locale s’étoffe aussi bien dans le domaine du tourisme actif que dans celui du tourisme de mémoire. 82

4 tendances touristiques à suivre

L’offre se renouvelle avec un accent porté sur des expériences exclusives, que ce soit sur terre, en mer ou sur les rails.

LE SAVIEZ-VOUS ?

De janvier à septembre 2022, Lux-Airport a accueilli 3,02 millions de passagers, soit un tiers de plus que sur l’ensemble de l'année 2021. 4,36 3,98 1,42 276,75

DÉCEMBRE 2022 71
SOMMAIRE
2018 2019 2020 2021 2022
3 mios
2 373,46
??? 3,02* *de janvier à septembre 114,53* *de janvier à mars 2022, les chiffres des autres mois n’étant pas connus.

Interview

« La peur des grandes concentrations disparaît »

+/- 40 SIGNES

travel est même évoqué par les opérateurs. Vous confirmez ce qu’ils disent constater sur le terrain ?

Effectivement, mais le contexte est singulier : il y a sans doute un revenge travel, mais une autre partie de la population traverse une crise économique profonde et de réduction du pouvoir d’achat. Je ne vois pas comment tout un chacun pourrait se ruer sur les desti nations touristiques, vu le contexte géopoli tique. Il ne faut pas oublier qu’une part non négligeable de la population ne fait pas du tout de voyages touristiques, faute de moyens suffisants. Elle est de 30 % en France et de 40 % en Belgique ; une augmentation de ces taux n’est d’ailleurs pas à exclure étant donné le contexte actuel. Mais pour un certain type de public qui a les moyens financiers suffi sants, il y a une sorte de volonté de retrouver des destinations touristiques qu’il appréciait.

Touchée, mais certainement pas coulée, l’industrie touristique semble se relever de l’impact de la pandémie, particulièrement en Europe. Mais le contexte inflationniste et géopolitique complique et menace les projections, avertit le professeur de géographie et de tourisme à l’Université libre de Bruxelles (ULB) Jean-Michel Decroly.

Quels sont les principaux phénomènes observés depuis la reprise des voyages de loisirs cette année ?

Il est un peu trop tôt pour pouvoir se pronon cer dans la mesure où l’on manque d’infor mations sur les pratiques touristiques, à savoir ce que les gens font durant leur séjour. Ce qui est certain, en revanche, et compte tenu des mesures de fréquentation touristique, c’est qu’il y a eu un rebond sensible en Europe en 2022. Un petit peu partout, les niveaux de fréquentation dans les hébergements touris tiques sont comparables à ceux de 2019, voire plus élevés. Incontestablement, il y a donc une reprise, mais ce n’est pas le cas en Asie, où les restrictions en matière de Covid-19 restent fortes. En Europe, la diminution des visiteurs en provenance d’Asie, par exemple, a été compensée par la fréquentation intra continentale. La réduction des distances par courues est sans doute l’une des conséquences à moyen terme de la pandémie.

La durée et le budget moyen alloués aux vacances ont, semble-t-il, été augmentés cette année, et un phénomène de revenge

EUROS

C’est le coût moyen par personne d’un voyage de loisirs de 7,8 nuitées en 2021, selon le Statec. Plus gros poste de dépenses, l’hébergement représente 34 % du total devant l’alimentation, les activités et le shopping (30 %), et le transport (28 %). Le reste est représenté par les biens de valeur (bijoux, œuvres d’art, produits high-tech).

La pandémie a généré une crainte de se retrouver dans des lieux hyper fréquentés. Le tourisme de masse en a-t-il fait les frais ? Clairement, les destinations urbaines ont été peu fréquentées durant l’été 2021. Je pense aux capitales européennes comme Paris ou Bruxelles. La crise a été nettement moins perceptible dans les destinations extra-urbaines. En 2022, les premières données montrent une reprise significative de la fréquentation touristique dans les grandes villes. En ce qui concerne les stations balnéaires connues pour le tourisme de masse, j’ai le sentiment que la peur des grandes concentrations est en train de disparaître aussi vite qu’elle est apparue. Les grandes stations du Bassin méditerranéen ont l’avantage de fournir des prix bas et sont intégrées dans des packages touristiques avec des offres qui, en termes de prix, sont imbat tables. Il y a une sorte de retour à la fréquen tation antérieure.

Le Covid a également incité à préférer les hébergements seuls avec ses proches plutôt que les grands hôtels. Les locations de vacances sont-elles les gagnantes de la crise sanitaire ?

C’est une tendance clairement observable : les déplacements en bulles familiales se sont fortement développés. Dans le même temps, il faut être conscient que ces hébergements – en particulier Airbnb – avaient connu une nette baisse aussi bien au niveau de l’offre que de la demande en 2020. En analysant par segment d’hébergement, il apparaît que la location de gîtes ruraux connaît une forte croissance ; c’est sans doute lié à la possibilité de se retrou ver dans un contexte autre que celui où l’on vit habituellement, tout en étant avec ses proches et sans être trop en contact avec les autres. Les séjours en pleine nature sont peut-être un modèle qui va se perpétuer post-Covid.

72 DÉCEMBRE 2022
969

Le tourisme de proximité semble d’ailleurs tirer son épingle du jeu ces derniers temps…

Il y a une conscience environnementale car, lorsque l’on regarde l’empreinte d’un séjour touristique, 70 % à 80 % des émissions sont liées aux déplacements. Réduire la distance parcourue est donc une manière de réduire l’empreinte de son séjour touristique. Faire en sorte que les gens se déplacent à « proxi mité » de chez eux est un enjeu majeur. Il en va aussi de la valorisation des activités que l’on peut faire chez soi. Avant, se déplacer hors de chez soi, c’était s’émanciper. C’est peut-être en train d’évoluer.

Les offres segmentées semblent de plus en plus mises en avant, par exemple les hébergements thématiques ou les hôtels adults only. Ce phénomène est-il temporaire ou appelé à durer ? C’est quelque chose qui risque, là aussi, de se perpétuer. Il existe une stratégie de différen ciation de l’offre par une segmentation de plus en plus fine des personnes à qui on s’adresse et de ce qu’on leur propose. Ainsi, concernant les hébergements, des offres ciblent toujours plus des communautés (par exemple LGBT) ou des groupes religieux particuliers, comme les personnes de confession musulmane avec des hôtels certifiés halal. Ces logiques de segmen tation répondent peut-être à des affirmations des singularités du chef des consommateurs touristiques. Il existe une volonté d’être ensemble et de pouvoir être en accord avec ce que l’on est dans un contexte touristique, un phéno mène qui est ici renforcé par la segmentation des opérateurs. Nous avons étudié notamment la situation des Maghrébins de Belgique dont certains souffrent de partir en vacances dans certains lieux de villégiature où il est difficile de se procurer de l’alimentation halal. Ils cherchent une façon d’être touristes tout en respectant leur religion.

La flambée des prix de l’énergie impacte le prix des billets d’avion. Les week-ends

de shopping à Milan en avion vivent-ils leurs dernières heures ?

Nous devrions nous attendre à une hausse substantielle du prix des billets d’avion qui conduirait à réduire les pratiques d’hyper mobilité, à savoir emprunter l’avion pour un oui ou pour un non. Mais il faut voir com ment l’évolution des prix va impacter les pra tiques. Pour l’instant, il est frappant de voir que l’aérien continue d’être nettement plus avantageux que le train pour des voyages internationaux, hors TGV, dans la plupart des cas. À l’heure des impératifs environne mentaux, c’est une hérésie.

Juste avant la pandémie, la prise de conscience environnementale a commencé à faire entendre sa voix sur le marché des voyages avec notamment le flygskam (terme suédois pour dire la honte de prendre l’avion en français), mais aussi les discours plutôt acerbes à l’encontre des vacances au ski dans des stations alimentées de plus en plus en neige artificielle. Pensez-vous que ces éléments vont prendre davantage de place dans la perception et la sélection des séjours pour les clients ?

C’est quelque chose que l’on observe à l’heure actuelle et qui fait l’objet d’un projet de recherche. Mais compte tenu des éléments qui sont actuel lement à notre disposition, il faut reconnaître que la conversion environnementale reste minoritaire, étant l’apanage de catégories sociales favorisées qui peuvent se permettre de payer plus cher pour un autre moyen de transport que l’avion ou, dans certains cas, la voiture. Nous constatons aussi qu’il s’agit sou vent de personnes ayant déjà d’autres pratiques environnementales comme le régime végéta rien et les déplacements à vélo.

Ce qui est intéressant à observer, c’est que, dans bien des cas, le déclencheur de ce phéno mène est un calculateur d’empreinte environ nementale en ligne, qui permet aux usagers de se représenter ce que leurs vols en avion pèsent en termes d’émissions.

Malgré les paramètres environnementaux et économiques actuels, il semble tout de même que les dépenses liées aux loisirs restent ancrées dans le budget des ménages, et clairement plus importantes au fil des ans...

Clairement, la part des revenus qui peut être consacrée aux dépenses de loisirs est beau coup plus importante que par le passé. C’est pour cela que les loisirs au sens large sont devenus une industrie. Mais, désormais, se pose une autre question : à partir de quand le poids des dépenses incompressibles (loge ment, énergie, alimentation) va-t-il venir gri gnoter celle consacrée aux loisirs ? Le poids des dépenses incompressibles est d’autant

Les tendances du tourisme post-Covid

La pandémie a bousculé les habitudes des clients, mais aussi toute l’industrie touristique. Exemple avec la voiture, dont l’usage est passé de 49 % des voyages de loisirs en 2019 à 63 % en 2021, selon les données du Statec. L’avion, quant à lui, a été utilisé pour 28 % des voyages, contre 41 % deux ans plus tôt. Autre évolution, celle du voyage en « bulle », comprenez par là avec ses proches et dans un cadre moins fréquenté qu’un hôtel axé sur le tourisme de masse. De 38 milliards de dollars en 2019, la valeur brute des réservations opérées sur Airbnb est montée à 47 milliards de dollars en 2021. Entre 2019 et 2021, le volume d’affaires de Gîtes de France a crû de 20 % pour atteindre 600 millions d’euros. « L’offre hôtelière est revue avec des hôtels de charme notamment et de plus petites structures », précise LuxairTours.

Les camping-cars rencontrent aussi une demande prononcée : entre début juin et fin août 2022, la fréquentation du réseau européen d’aires d’étapes Camping-Car Park a augmenté de 33 %.

Les Voyages Émile Weber proposent, depuis 2020, un service de location de ces véhicules de loisirs, dont les tarifs varient entre 99 et 280 euros la nuit, selon la saison et le modèle choisi. « Bien que la demande ait été élevée en 2021, le nombre de demandes a augmenté de 60 % en 2022 », explique Luc Miller, head of marketing & communication

plus faible que les revenus sont élevés. Donc la marge de manœuvre des revenus élevés est beaucoup plus large.

Quelles évolutions majeures devraient connaître l’industrie touristique dans les prochaines années ?

Je ne sais pas, et je suis très prudent en matière de prospective. J’estime que le tourisme tel que développé ces 40 dernières années menace l’habitabilité de la planète. Il est temps de changer ses fondamentaux. Ce qui importe à mes yeux, c’est la transformation du tourisme en repartant de quelque chose que l’on a ten dance à oublier : les vacances ne sont pas le tourisme. Les vacances sont un moment de congé qui peut être consacré à d’autres acti vités que les déplacements touristiques. Le droit aux vacances a été transformé progres sivement en devoir de voyager, mais je pense que ce qui importe, c’est de réinventer la manière dont on utilise son temps de congé.

DÉCEMBRE 2022 73
« La réduction des distances parcourues est sans doute l’une des conséquences à moyen terme de la pandémie. »
géographie
Photos Shutterstock

Tendances

Le tourisme post-Covid à la loupe

Distance, durabilité et surtout prévoyance : le voyageur de 2022 n’est clairement plus celui de l’avant-pandémie.

Moins loin, plus prisé

Le tourisme de proximité semble encore gagner en popularité ces derniers mois, malgré la fin de la plupart des restrictions sanitaires. En 2021, par exemple, 96 % des voyages de loisirs ont eu lieu au sein de l’Europe, soit trois points de pourcentage de plus qu’en 2019, selon le Statec. Les trois pays les plus visités par les résidents luxembourgeois étaient, l’an dernier, la France (24 %), l’Allemagne et la Belgique (10 % chacun). Clairement, les restrictions sévères appliquées en 2020 ont dopé le tou risme de proximité. Cette année-là, le Luxem bourg a attiré six fois plus de visiteurs résidents qu’en 2019 avec 89.117 séjours. Toutefois, le pays est resté près de deux fois moins visité que la France (169.361 séjours) par les résidents.

Les destinations accessibles en voiture moyennant deux à trois heures de route au maximum semblent tirer profit de cette évo lution, en particulier en France et en Belgique où la part des voyages des résidents a crû, res pectivement, de cinq et deux points de pour centage en deux ans. Idem au Luxembourg où les visiteurs européens ont compensé la dimi nution des touristes intercontinentaux. De janvier à septembre, les Asiatiques étaient trois fois moins nombreux que sur la même période en 2019, avec 1.762 visiteurs au bureau d’in formation du LCTO. Quant aux Américains et aux Canadiens, ils étaient deux fois moins nombreux avec 3.213 visites. À noter qu’en juillet et août, 35.122 visiteurs ont franchi les portes de l’office de tourisme, soit un niveau similaire à celui observé trois ans plus tôt.

Les voyages se parent de vert Porté au-devant de la scène médiatique par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, le

« flygskam », ou honte de prendre l’avion, a émergé en 2019. Aujourd’hui, ce dernier se retrouve concurrencé par d’autres moyens de déplacement, comme la voiture, mais aus si le train, qui connaît un retour en grâce aux yeux de certains voyageurs désireux d’arpenter l’Europe de gare en gare, parfois en convoi noc turne. En parallèle, les compagnies aériennes sont nombreuses à adopter des programmes de compensation des émissions de CO2. Par exemple, Luxair a acquis, au printemps dernier, des crédits carbone pour compenser les émis sions des vols passagers en classe affaires et ceux des forfaits LuxairTours Excellence. « Un projet pour intégrer un concept plus global chez LuxairTours est à l’étude », ajoute la compagnie.

La question environnementale s’invite dans l’ensemble de l’industrie touristique. D’un côté, nombreux sont les hôtels à adop ter des labels et agréments verts. Green Globe, Green Key, Écolabel européen ou encore Bio Hotels sont autant d’exemples de plus en plus visibles. D’un autre côté, certains pans de l’industrie touristique sont malmenés par l’impact du changement climatique et la conscientisation d’une partie de la clientèle. Il s’agit, par exemple, des sports d’hiver, pour lesquels le recours aux canons à neige va croissant en Europe, faute d’enneigement naturel suffisant, tandis que certaines stations tentent de s’adapter en diversifiant leur offre avec, par exemple, des randonnées guidées ou, en cas d’enneigement, des promenades en raquettes et en traîneau à chiens.

L’indispensable

assurance annulation

Jadis optionnel, le recours à une assurance annulation dans le cadre d’un voyage s’inten sifie. Chez AXA Luxembourg, le volume des ventes de ce type de couverture a été plus élevé en 2022 qu’en 2019, dernière année anté-Covid. Sans dévoiler de chiffres précis, la compagnie explique que le phénomène est particulièrement perceptible sur les mois d’été. « Tout d’abord, les clients sont, suite à la crise du Covid, plus sensibilisés à la nécessité et au ‘confort’ de ce type de garantie / couver ture Le deuxième effet est que les gens sont aussi probablement plus partis en vacances en 2022 qu’en 2019 », développe Angélique Hordan, head of P & C lines of business chez AXA.

Foyer constate aussi une reprise des ventes des assurances annulation pour les voyages, après deux années marquées par un coup de frein. 2022 reste cependant 26 % en deçà du niveau de 2019, selon Caroline Heraly, pro duct manager . «  Nous observons une forte demande des organisateurs de voyages pour

L’avion en déroute

Impossible d’oublier ces images d’avions cloués au sol et d’aéroports déserts : le confinement du printemps 2020 a lourdement impacté le secteur aérien, et depuis que les données de l’IATA existent – soit 1990 –, la plus forte chute observée remontait au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, avec une dégringolade de 19 % en octobre 2001. À titre de comparaison, l’indicateur de l’IATA (exprimé en revenus par passager transporté par km ou RPK) a chuté de 52,9 % en mars 2020.

Le Covid-19 a donc fait beaucoup plus de mal encore que les attentats les plus meurtriers de l’histoire des ÉtatsUnis. Au Luxembourg, la fréquentation de l’aéroport est passée de 4,4 millions de voyageurs en 2019 à 2,01 millions en 2021. « Un retour aux chiffres de 2019 est attendu pour 2024 au plus tôt », indiquait l’exploitant de l’aéroport au début de cette année.

Mais d’autres turbulences pourraient peser sur la reprise, comme les pénuries de main-d’œuvre et la flambée du prix des carburants.

rendre obligatoire l’assurance annulation, par fois même combinée à celle des frais médicaux, par exemple de la part des opérateurs de croi sières », précise-t-elle. Maladie, hospitalisa tion, examen, divorce, licenciement, vol de papiers d’identité, accident de la circulation, problème dans l’habitation, cas de force majeure sur le trajet vers le lieu de départ : l’assurance annulation actuelle couvre déjà une série de scénarios, mais d’autres sont actuellement à l’étude au sein de Foyer, notamment l’hospi talisation ou le décès d’un animal de compa gnie et l’annulation d’un événement sur le lieu de voyage, tel un spectacle.

Auteur CATHERINE KURZAWA
Enjeux Tourisme 74 DÉCEMBRE 2022
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Interview

« Ne pas attirer n’importe quel type de manifestation »

+/- 40 SIGNES

Avec plus de 190 partenaires actifs dans les secteurs de l’hébergement, des salles, des agences événementielles, des services liés aux événements et des transporteurs, le Luxembourg Convention Bureau a succédé en 2019 au Mice Cluster. Sa mission ? Fournir une assistance aux organisateurs d’événements à caractère professionnel. Explications avec son CEO, François Lafont.

Comment se structure ce Luxembourg Convention Bureau ?

Le Luxembourg Convention Bureau (LCB) est un GIE créé à partir des travaux réalisés par le Mice Cluster et détenu pour une moi tié par la Ville de Luxembourg et pour l’autre moitié par l’État. Un cluster ayant une dimen sion interne, le Convention Bureau, a l’avan tage de se positionner à l’international. Des 26 membres du cluster en 2019, nous sommes passés à plus de 190 partenaires au total. Le Luxembourg Convention Bureau porte le nom commercial de Business Events Luxembourg.

Le tourisme d’affaires est donc au cœur de votre activité ?

La dénomination de tourisme d’affaires relève d’une tradition que je considère comme trop ancienne et trop floue. Aujourd’hui, le mar ché se partage entre, d’un côté, les déplace ments d’affaires individuels ou en petits groupes de moins de dix personnes pour des ren contres avec des clients, des prospects, des fournisseurs ou des responsables politiques,

pour lesquelles nous ne pouvons pas vrai ment interférer. Et de l’autre côté, on retrouve les business events, à savoir des regroupements en plus grand comité qui peuvent prendre la forme d’assemblées générales, de séminaires, de conférences, de team buildings, d’incen tives, etc.

Dans ce contexte, quelles sont les priorités du LCB ?

Notre objectif, c’est de promouvoir une poli tique d’attractivité et de développement pour les manifestations. Le LCB se veut être un facilitateur de contact auprès des agences et structures internationales, de manière à posi tionner le Luxembourg sur la carte des mani festations internationales. Beaucoup d’entre elles tournent d’un pays à l’autre. Dans ce contexte, nous essayons de les attirer au Luxem bourg grâce aux porteurs locaux lorsqu’elles visent l’Europe et qu’elles touchent à des domaines-clés pour le pays, à savoir la finance, la logistique, le spatial ou encore les techno logies de la santé notamment.

Comment évolue la demande dans le contexte actuel d’après-pandémie ?

Au début de cette année 2022, le Luxembourg a connu un redémarrage plus tardif que les autres pays européens. Mais au second semestre, nous avons renoué avec une demande en hausse et en ligne avec les autres pays. L’in térêt augmente, nous travaillons déjà à posi tionner le Luxembourg sur des manifestations prévues entre 2024 et 2028.

En 2018, le Luxembourg annonçait viser le top 50 des destinations de tourisme d’affaires dans le monde. L’objectif est-il toujours d’actualité aujourd’hui ?

Bien sûr ! Dans le classement de l’ICCA (International Congress and Convention Association), le Luxembourg est passé de la 74e position en 2017 à la 54e en 2021. Nous avons gagné des places, notamment grâce à notre capacité à mettre en œuvre rapidement des solutions pour nos partenaires. Nous maintenons le cap face à notre objectif.

Quels sont les points forts du Luxembourg pour attirer, par exemple, des congrès ?

Le Luxembourg est un pays qui a la capacité à être bien représenté et bien reconnu grâce à un tissu de personnes engagées, multilin gues et actives dans des structures au niveau international. C’est aussi un pays souple, doté d’une proximité avec les politiques et l’en semble des décideurs. Le Grand-Duché est un pays à taille humaine avec des valeurs intéressantes à défendre. Les actions menées au niveau du nation branding et de Luxem bourg for Tourism montrent que beaucoup de gens sont en train de redécouvrir le Luxem bourg. Enfin, c’est un pays qui a de nombreux atouts structurels : je pense notamment à la proximité des différentes villes et à la gratuité des transports publics.

LES SECTEURS-CLÉS DE L’ÉVÉNEMENTIEL AU LUXEMBOURG

76 DÉCEMBRE 2022
Agriculture et viticulture Automobile Cleantech Industries créatives Éducation Finance ICT
Sciences de la vie Logistique

Tourisme d’affaires

Mutation imposée en cours

Mais face à Las Vegas, par exemple, où l’in dustrie du congrès est fortement dévelop pée, le Luxembourg peut-il faire le poids ?

Ce qui est le plus important, c’est le contenu. Notre objectif n’est pas d’attirer n’importe quel type de manifestation au Luxembourg. Notre intérêt consiste à ce que les manifestations sur lesquelles nous travaillons soient génératrices de croissance aussi bien pour notre destination que pour nos partenaires. Nous ne comptons pas organiser des événements à 10.000 ou 20.000 participants : notre souhait est de coller au pays et à ses valeurs, de miser sur la qualité et ne pas surcharger.

Quels sont, a contrario, les points faibles du Luxembourg dans le secteur du tourisme d’affaires ?

Actuellement, près de 70 % de l’offre en héber gement est située à Luxembourg-ville, celle-ci concentrant aussi plus de la moitié des salles. Il faut parfois penser aux solutions en dehors de la capitale. Par ailleurs, la manifestation ou le congrès ne font pas toujours partie du plan ning stratégique des entreprises et organisa tions au Luxembourg. Il faudrait parvenir à réaliser une acculturation autour des événe ments professionnels et de leur finalité.

L’absence de liaisons aériennes long courrier et le fait de n’avoir que peu de liaisons TGV sont-ils des freins ? Être situé au carrefour des principaux pays européens est un avantage, car de plus en plus de personnes s’interrogent sur les déplace ments lointains.

Quel avenir voyez-vous pour les événements d’affaires au Luxembourg ?

Je vois un développement vers des manifes tations à ouvertures multiples. Je pense qu’il importe de continuer à développer le multiangle et le « bleisure », entendez par là la com binaison de déplacements liés à la fois aux affaires et aux loisirs, car dans la mesure où les voyages sont devenus un peu moins faciles avec la pandémie, il existe une volonté de découvrir la destination plus longtemps, de manière à amortir son déplacement.

Après le coup d’arrêt brutal porté à l’activité en 2020, le secteur du tourisme d’affaires et de l’événementiel se redresse, mais surtout s’adapte aux évolutions de la demande.

De 512.000 voyages d’affaires en 2019, les résidents en ont réalisé 181.000 en 2021, selon les chiffres du Statec. Toutefois, la durée de ces séjours s’est allongée, passant de 3,4 nuitées à 5 en deux ans.

« Le ‘bleisure’ revient en force, à savoir la possibilité pour les voyageurs de prolonger leur séjour d’affaires pour des motifs de loisirs. C’est l’un des effets de l’accent porté sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle », explique Gianni Pietrangelo, CEO de l’agence Travel Pro. Celle-ci estime que son activité est encore 30 % en deçà du niveau de 2019. Si la demande des petites entreprises renoue avec les niveaux d’avant-pandémie, ce n’est pas le cas des plus grosses structures.

« Les grandes sociétés ont réduit leur demande en voyages d’affaires. Beaucoup sont dans une démarche d’exemplarité environnementale et revoient leur politique de dépla cements », ajoute le directeur général. Pour répondre aux exigences des stratégies RSE des sociétés, l’agence a instauré un outil de mesure des émissions de CO2 permettant aux clients d’opter pour la solution de voyage la plus adéquate.

Quand écologie rime avec économies

Ce verdissement de la demande se ressent aussi dans les hébergements. À l’hôtel Le Royal, l’Écolabel est fièrement affiché tandis que les entreprises en charge des réservations posent de plus en plus de questions sur les pratiques en matière de développement durable, aux dires de son directeur général Philippe Scheffer : « Nous avons une liste de critères auxquels nous conformer. Certains pourraient

sembler antinomiques avec le luxe, mais nous devons nous adapter. » Des distributeurs de produits d’hygiène ont donc remplacé les flacons miniatures dans les salles de bains, les chausse-pieds en plastique font place à des matériaux durables comme le bois ou la corne, tandis que les clients ont la possibilité de demander que les serviettes et draps ne soient pas systématiquement changés pour les séjours de plusieurs nuits. Dans un contexte où la facture énergétique a presque doublé, l’hôtel s’est doté d’un programme de gestion centralisé des éclairages et de la température ambiante, couplé à une réduction d’un degré de la température de sa piscine et à une ouverture du sauna en horaires réduits. En cet automne 2022, la clientèle est de retour à un niveau identique à 2019. Des chiffres que Philippe Scheffer relativise, compte tenu de la lente reprise et d’une baisse de régime observée fin 2019, sur fond de craintes liées au Brexit.

Le retour de l’événementiel « Nous avons renoué avec notre rythme d’activités de 2019 comme la plupart de nos confrères », avance Netty Thines, administratrice déléguée de Médiation, agence de communication spécialisée en marketing relationnel. Cette dernière n’affiche aucun événement virtuel au compteur depuis le début de cette année, signe que le retour au présentiel est bien réel. « Les gens ont besoin de se rencontrer et les distances ne sont pas énormes au Luxembourg, ce qui fait que les événements hybrides sont moins proposés que dans les grands pays. »

DÉCEMBRE 2022 77
« Être situé au carrefour des principaux pays européens est un avantage. »
CEO du Luxembourg Convention Bureau

Les projets d’envergure au Luxembourg

location par l’exploitant, qui s’engage à verser un revenu locatif annuel net de charges et d’avan tages financiers. « Aujourd’hui, la moitié des chambres sont vendues. Les prix varient de 300.000 euros environ à 500.000 ou 600.000 euros pour un duplex familial. Ce sont des prix inférieurs aux prix du marché luxem bourgeois », souligne Harry Denis. 95 % des investisseurs sont des résidents luxembourgeois, selon le promoteur, qui n’entend pas mettre les cottages en vente.

Avec Anatura, Lamy entend capter, dans un rayon de 200 km autour du site, une clientèle désireuse d’un séjour axé sur les activités en extérieur dans le respect de la nature, selon son porte-parole.

Cyclisme : opération séduction

Qu’elle cible les résidents ou les non-résidents, l’offre touristique locale s’étoffe au Luxembourg, avec un accent porté sur le tourisme actif et le tourisme de mémoire. Les projets – tantôt publics tantôt privés – ne manquent pas pour compléter et affiner la proposition. Coup d’œil sur cinq projets en cours de concrétisation.

Anatura se lève à Weiswampach Après un premier coup de pelle à l’automne 2020, le projet Anatura (anciennement connu sous le nom de Suneo) commence à sortir de terre au bord des lacs de Weiswampach, au nord du Luxembourg. « L’ouverture de l’hôtel se profile pour l’hiver 2023 », avance prudemment Harry Denis, chargé de communication et marketing pour le promoteur immobilier Lamy. Celui-ci prévoit 70 chambres, 16 studios et 5 suites avec un bâtiment comportant un restaurant, des salles de séminaire, un espace wellness et des bureaux, dont le siège de l’entreprise aux com mandes du projet.

Dans une seconde phase, à l’horizon de la fin 2024, le projet devrait s’étendre avec 100 cot tages et un parc composé d’infrastructures de loisirs en plein air, comme un parcours fores tier et, sur les lacs, un cable park, ainsi qu’une installation gonflable de loisirs aquatiques. Le projet représente un investissement de 50 mil lions d’euros et devrait générer 50 emplois directs. Particularité : les chambres d’hôtel sont vendues à des investisseurs privés et mises en

Rendez-vous est donné du 29 juillet au 27 août 2023 pour la 4e édition du Vëlosummer, une opération qui a vu le jour pendant la pan démie de Covid-19 et qui permet aux cyclistes de découvrir différentes régions du Luxembourg à travers des itinéraires cyclistes fléchés et majoritairement isolés du trafic automobile. De 20.000 en 2021, le compteur est monté l’été dernier à 29.000 participants, selon les données du ministère du Tourisme. « La pro motion du tourisme actif fait partie de nos prio rités et joue un rôle-clé dans la nouvelle stratégie touristique », indique le ministre du Tourisme, Lex Delles (DP). Le Grand-Duché compte environ 600 km de pistes cyclables et 700 km de parcours VTT. Le label d’héberge ments bed + bike à destination des cyclo touristes et le service de livraison des bagages au lieu de villégiature Move We Carry sont mis en avant pour capter les cyclotouristes et faciliter leur séjour au Luxembourg. Autre vecteur de fréquentation touristique, le Tour de France pourrait revenir pour la 9e fois de son histoire au Luxembourg. L’été dernier, le gouvernement a confié au ministre des Sports, Georges Engel (LSAP), la mission de « pour suivre les discussions en vue de l’accueil d’une arrivée et d’un départ d’étapes du Tour de France au Luxembourg ». L’hypothèse d’un passage en 2027 est sur la table, de manière à marquer le centenaire de la première victoire finale de Nicolas Frantz, deuxième vainqueur luxem bourgeois de l’histoire de la Grande Boucle.

Les circuits autopédestres 2.0 Impossible de ne pas remarquer ces flèches bleues sur fond blanc disposées aux quatre coins du Luxembourg. Le balisage des 201 cir cuits autopédestres du pays fait partie du pay sage local depuis plus d’un demi-siècle. La Direction générale du tourisme a lancé, fin 2021, un plan de réorganisation des circuits afin de revoir leurs tracés et leur balisage à l’aide d’un nouveau sigle doté d’un QR code permet tant aux promeneurs de visionner la carte du parcours. Autre nouveauté, le marquage des

78 DÉCEMBRE 2022
« La Wäinhaus se veut être une porte d’entrée vers l’histoire de la Moselle luxem bourgeoise dans une muséographie adaptée et interactive. » LEX DELLES Ministre du Tourisme

Qui succédera à Romain Bausch (2006), Michel Wurth (2008), Ernst-Wilhelm Contzen (2010), Gaston Reinesch (2012), Pierre Ahlborn (2014), Marc Giorgetti (2016), Norbert Becker (2018) et Michèle Detaille (2020) ?

La cérémonie d’annonce des lauréats de cette 9e édition aura lieu dans le cadre d’un dîner gala en présence de 1.000 décideurs.

Mardi 17h—22h Rockhal Esch-Belval

13.12
Dress Code Black Tie
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C’est le nombre d’arrivées touristiques sur le territoire luxembourgeois enregistrées en 2021, un nombre en hausse annuelle de 30 %, mais qui reste encore inférieur d’un quart au niveau de 2019 (1,17 million). Près de 6 arrivées sur 10 ont eu lieu dans la région Centre.

parcours se fera dans les deux directions, de manière notamment à se conformer aux recom mandations de la Fédération européenne de randonnée pédestre (FERP). Les nouveaux panneaux sont déjà visibles dans l’Éislek, et leur déploiement est en cours dans le Sud et le Guttland. Le Mullerthal et la Moselle devraient suivre pour une finalisation de ce dispositif qui se dessine pour 2023. Le Luxembourg dispose actuellement de 5.000 km de sentiers pédestres balisés, qui ont vu leur fréquentation s’inten sifier à la faveur de la crise sanitaire. Par exemple, le Mullerthal Trail a accueilli 160.000 randon neurs en 2020, soit 15.000 de plus qu’en 2019. Pour les sept premiers mois de cette année 2022, le compteur pointe à 88.000 marcheurs sur le circuit, selon les données du ministère du Tou risme. En parallèle, des offres touristiques incluant l’hébergement, les repas et le transport des bagages sont proposées aux randonneurs. Le tourisme actif n’est pas près de s’essouffler au Luxembourg.

Le MS Princesse Marie-Astrid à flots C’est à bord du MS Princesse Marie-Astrid que s’est écrite une page de l’histoire euro péenne : la signature de l’accord de Schengen, le 14 juin 1985. Aujourd’hui, les visiteurs de passage dans la ville située au carrefour du Luxembourg, de la France et de l’Allemagne peuvent admirer le Musée européen et les trois stèles en acier commémorant la signa ture de ces accords qui ont permis la suppres sion du contrôle des personnes et des marchandises aux frontières de cet espace européen. Mais le navire historique n’est plus à quai. Cette pièce manquante du puzzle devrait faire son retour en 2025, concrétisant un investissement de 5,81 millions d’euros financé dans le cadre du 10e plan quinquen nal dédié au tourisme. Le projet prévoit l’ac quisition du navire baptisé entre-temps MS Regensburg et exploité pour des excur sions sur le Danube, sa transformation en

«  un espace d’exposition et de performance adaptable à de nombreuses formes d’art ou d’activité », selon la Direction générale du tourisme, ainsi que la construction d’un nou veau quai. À noter qu’actuellement, un autre bateau baptisé MS Princesse Marie-Astrid navigue sur la Moselle pour des excursions et événements. Il a été construit en 2010 et n’a aucun lien avec celui racheté l’an dernier qui, lui, a été en service sur la Moselle de 1985 à 1992, précise l’Entente touristique de la Moselle luxembourgeoise.

Une vitrine pour l’œnotourisme Avec 9,5 millions d’euros de budget, le réamé nagement et l’extension de la Wäinhaus à Ehnen devraient doter la Moselle luxembour geoise d’une vitrine moderne sur son histoire et ses vins. Le complexe de 3.600 m2 se com pose d’une nouvelle construction agrémentée d’un espace d’accueil et de son café d’une capacité de 50 personnes. Il sera possible d’y déguster des crus locaux avec une vue sur la Moselle. Le projet intègre trois bâtisses clas sées monuments nationaux : les maisons Wellenstein, Schëntgen et Kelterhaus, où l’aménagement d’espaces d’exposition est prévu. La fin des travaux se profile pour la fin 2024, avec une ouverture pour l’année suivante. « La Wäinhaus se veut être une porte d’entrée vers l’histoire de la Moselle luxem bourgeoise dans une muséographie adaptée et interactive », résume le ministre du Tourisme Lex Delles (DP). En parallèle, le musée A Possen, situé à Bech-Kleinmacher, devrait connaître un lifting, mais poursuivre ses activités dans les prochains mois. Le musée, dont l’origine remonte à 1617, est dédié au folklore et à la viticulture locale.

« Nous avons aussi des projets de développe ment autour des vignes et du vin, notamment des itinéraires de randonnée à travers les vignes dans la Moselle », ajoute le ministre mondorfois.

En 2019, le Luxembourg a attiré 52.000 œno touristes, selon Luxembourg for Tourism. Les Luxembourgeois étaient majoritaires (53 %), devant les Belges (22 %), les Allemands (8 %) et les Néerlandais (7 %).

5 questions à Lex Delles

Quels sont les atouts sur lesquels le Luxembourg capitalise pour développer son activité touristique ?

Le Luxembourg se veut être une destination authentique vers laquelle les touristes viennent, mais aussi reviennent. Nous misons sur trois axes, à savoir le tourisme actif (qui cible les randonneurs et les cyclistes), le tourisme de mémoire (qui touche aux volets de l’industrialisation, de la Deuxième Guerre mondiale et de la construction européenne), et enfin l’œnotourisme, pour lequel les projets d’infrastructure Waïnhaus, à Ehnen, et le musée A Possen devraient être concrétisés entre 2024 et 2026.

Le tourisme de proximité apparaît comme l’un des gagnants de la crise sanitaire. Comptez-vous cibler davantage cette clientèle ?

Notre approche est de nous adresser non pas à des groupes géographiques précis, mais à des profils spécifiques de personnes. Évidemment, le ciblage est plus prononcé sur les zones limitrophes. Nous nous adressons aux explorers en quête de découvertes authentiques, aux nature-loving actives portés sur le tourisme actif, aux perfection seekers désireux de wellness et de shopping de luxe, aux short breakers adeptes du tourisme d’un jour, aux relaxation seekers épicuriens et aux leisure-oriented qui cherchent à se retrouver en famille.

Quels sont les concurrents du Luxembourg en matière d’offre touristique ?

Le Luxembourg est en concurrence avec toutes les régions qui n’ont ni la mer ni la montagne, mais qui misent sur les activités de plein air en se positionnant sur le tourisme actif en Europe.

Comment le Luxembourg se distingue-t-il des autres destinations ?

Le Luxembourg est un point de départ à partir duquel il est possible de visiter quatre pays en quatre jours. Il est même possible de traverser les frontières en faisant des randonnées. Depuis des années, nous voulons nous positionner comme destination de premier choix et, pour cela, nous misons sur la qualité.

Comment développer le volet qualitatif ? Nous constatons que les adeptes du tourisme actif sont à la recherche d’endroits spéciaux. Il importe donc de développer une panoplie d’hébergements. Le Luxembourg décline déjà une très belle offre, mais nous constatons que nous n’avons pas suffisamment d’hébergements insolites par exemple. C’est pourquoi le 11e plan quinquennal tourisme prévoit un taux maximal de 50 % de financement pour soutenir les projets d’aménagement d’hébergements insolites.

LEX DELLES Ministre du Tourisme (DP)

80 DÉCEMBRE 2022
Enjeux Tourisme
Auteur CATHERINE KURZAWA
853.472 Photo Matic Zorman
Delano turns 12 SAVE THE DATE! Thursday 23 February 2023 Melusina ORGANISED BY GOLD SPONSOR Register on paperjam.lu/club

Offre commerciale

4 tendances touristiques à suivre

Le marché du tourisme se transforme et s’adapte à l’évolution de la demande de la clientèle, mais tente aussi de créer de nouveaux besoins. Passage en revue de quelques phénomènes perceptibles chez les voyagistes au Luxembourg et en Europe.

1Nuitées insolites

Quand la nuit d’hôtel fait place à l’expérience inédite : c’est le pari des hébergements insolites qui fleurissent aux quatre coins du globe. Des cabanes suspendues, des maisons flottantes, ou encore des formules d’hébergement immersives, il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets. « La plupart des campings au Luxembourg offrent des locations de type tente safari, pods, tonneaux à vin, huttes, etc. », explique Linda Gedink, secrétaire générale de l’asbl Camprilux. Dans le nord du pays, le camping Val d’Or propose ainsi une sélection de logements qui vont de la tente safari au baril géant de bois en passant par des tiny rooms situées dans un cadre champêtre. Dans la vallée des Sept châteaux, l’hôtel-écolodges Péitche Lauer accueille ses convives dans huit chambres d’hôtel, mais aussi trois MushRooms, des habitations sur pilotis construites en bois local. Enfin, dans le sud du pays, l’offre en Kabaischen s’agrandit, avec notamment la maison flottante Floater à Dudelange, mais aussi un wagon aménagé à Fond-de-Gras.

Le train sort de l’ombre Avec 5 % des déplacements vers les séjours de loisirs en 2021, le train est un challenger. Mais « nous notons une hausse de quelque 30 % des demandes pour des voyages en train », avance Martine Frieseisen,

gérante de CFL Evasion. Leur filiale CFL-Évasion propose des packages qui permettent de rallier Luxembourg à Coblence en train, d’où les voyageurs peuvent embarquer à bord de l’ÖBB Nightjet, un train de nuit qui met le cap vers l’Autriche. Pour cinq jours, les tarifs varient de 999 euros à 1.674 euros par personne selon la destination, la date et les prestations (avec ou sans forfait de ski). Écosse, Venise, Slovénie ou encore Suède : Railtrip.travel est spécialisé dans la confection de séjours en train personnalisés partout en Europe. « Le Covid a accentué la demande pour les voyages en train. Je pense que ce qui plaît le plus, c’est l’aventure. Nous vivons dans une société où tout le monde cherche à se démarquer et à vivre quelque chose d’un peu exceptionnel », avance Fabian Pirard, fondateur de l’agence basée à Namur. Pour dix à douze jours en Écosse, il faut compter entre 3.000 et 3.500 euros pour deux personnes en moyenne saison.

3 4Le luxe de prendre son temps Et si le véritable luxe c’était tout simplement de prendre son temps ? Prendre deux jours pour rallier Paris à Venise plutôt que deux heures en avion, le tout agrémenté de cuisine de haut vol et du défilement des paysages à travers la fenêtre de votre wagon. C’est la promesse du Venice Simplon-OrientExpress exploité par Belmond (LVMH). Comptez 3.400 euros à 8.400 euros par personne pour ce voyage aux allures de film des années 1920. Dès 2025, Accor proposera des expériences du même type à bord de l’Orient Express. Ses tarifs n’ont pas encore été dévoilés, mais il devrait être question de 2.000 euros par passager pour 24 heures. Quant au parc du Puy du Fou, il a présenté cette année Le Grand Tour, un train qui sillonne la France sur 4.000 km pendant six jours et propose à ses 36 passagers de découvrir l’artisanat sous toutes ses formes. Les tarifs débutent à 6.900 euros par personne.

Naviguer autrement

« Le tourisme de croisière a été le plus affecté durant la pandémie, mais nous constatons que la demande est à nouveau là », assure David Lentz, product manager chez ULT Cruises. À côté des paquebots géants, la demande croît pour des offres alternatives avec des navires plus petits – parfois des voiliers, plus prestigieux, plus chers, mais aux destinations plus proches comme la Méditerranée. Le tourisme fluvial avec les péniches sans permis connaît aussi un regain d’intérêt. Et pour les amateurs de grandes traversées, le tour du monde se profile avec deux départs début janvier depuis Barcelone pour près de 120 jours en mer. « Nous avons plus de 30 passagers en provenance du Luxembourg déjà inscrits », confie notre interlocuteur.

2
Enjeux Tourisme
82 DÉCEMBRE 2022

Luxembourg in English

4€ at newsstands www.delano.lu Since 2011 SUBSCRIBE on go.maisonmoderne.com/welcome

Toutes les saveurs du monde à proximité

Luxembourg-ville est sans aucun doute une des capitales européennes les plus cosmopolites. Plus de 70 % de ceux qui y résident sont des étrangers. En début d’année, pas moins de 167 nationalités s’y croisaient dans ses rues. Un métissage qui se reflète aussi dans ses nombreuses épiceries exotiques, qui font la part belle, à côté de chez vous, aux couleurs et saveurs venues d’ailleurs.

Portfolio 84 DÉCEMBRE 2022

Galli-Galli

Produits italiens et espagnols

Christine Penning-Michels, originaire de Remich, a repris ce commerce aux sœurs Galli de Gubbio : « Le culatello, le roi de la charcuterie italienne qui vient de chez Massimo Spigaroli en Émilie-Romagne, est mon produit préféré. »

À NOTER 18, rue Beaumont à Luxembourg Magasin ouvert en 2004 Son plat local préféré : « Ah, eng gutt Kinnéks Paschtéitchen vun der Mamm. »

Mondim de Bastos Produits portugais et italiens

Paulo Denis Pinto provient de… Mondim de Basto et est arrivé au Luxembourg en 1999. Sans contestation, de tous ses produits, celui qu’il préfère, c’est « le Vale da Mata, un vin du nord. C’est juste le meilleur. »

86 DÉCEMBRE 2022
131,
Magasin
Son
«
»
À NOTER
rue de Bonnevoie à Luxembourg
ouvert en 2012
plat local préféré :
Mettwurst… et coupe de Poll-Fabaire !

Damas Produits arabes, albanais et turcs

Vallon Kalludra a ses racines à Klina, au Kosovo, mais a posé ses valises au Luxembourg voici 10 ans : « J’adore ces paprikas confits en choucroute. Ce sont les femmes du village de Krusha, rasé lors de la guerre en 1999, qui les préparent. Avec les bénéfices, elles le reconstruisent. »

À NOTER Avenue de la Liberté à Luxembourg Magasin ouvert en 2022 Son plat local préféré : « La choucroute garnie. »

Asia Market

Produits chinois, taïwanais, coréens, japonais, thaïlandais et indonésiens

Be Ling Chan, originaire de Taipei, est arrivé au Luxembourg en 1982 : « On peut avoir les meilleurs produits du monde, mais il faut aussi avoir un bon wok, comme celui-ci, en fonte, qui transmet bien la chaleur sur les côtés. »

88 DÉCEMBRE 2022
À NOTER 5, rue du Fort Élisabeth à Luxembourg Magasin ouvert en 1992 Son plat local préféré : « Judd mat Gaardebounen a Gebaakene Fësch op der Schueberfouer, ah jo ! »

Osada

Produits polonais

Ewelina et Chico Cardoso : elle est originaire de Katovice, arrivée au Luxembourg en 2008, lui de Lisbonne, présent depuis 1976. Leur produit préféré du magasin ? « Pierogi z Serem i Ziemniakami et Oscypek i Zurawina, soit du fromage et des raviolis avec de la marmelade de canneberges. »

DECEMBRE 2022 89
À NOTER 30, rue Laurent Menager à Luxembourg Magasin ouvert en 2017 Leur plat local préféré : « Au restaurant luxembourgeois, c’est Wäinzoossiss pour madame, et Judd mat Gaardebounen pour moi. »

Manzoku Produits japonais

Mei Chan est originaire de Londres, mais vit au Luxembourg depuis 2001. Dans le magasin, on ne peut pas manquer « les nouilles fraîches faites maison, avec les ingrédients pour la soupe miso ou shoyu, avec la sauce intégrée dans le paquet ».

À NOTER 153, avenue du X Septembre à Luxembourg Magasin ouvert en 2021 Son plat local préféré : « Les Gromperekichelcher avec de la compote de pommes. »

90 DÉCEMBRE 2022

Dracula

Produits roumains

Iulian Fanel Dumitrescu est originaire de Craiova. Il est arrivé au Luxembourg en 2009. Son plat préféré dans sa boutique ?

« Le chou mariné au sel pour faire les Sarmale, un mets fourré de viande ou autre, une recette de fête en Roumanie. »

À NOTER 20, rue de Bonnevoie à Luxembourg Magasin ouvert en 2016

Son plat local préféré : « La Bouneschlupp. »

DÉCEMBRE 2022 91

À NOTER 148, route d’Arlon à Strassen Magasin ouvert en 2017 Leur plat local préféré ? Unanimité : « Gromperekichelcher an eng anstänneg Bouneschluppr. »

Home from Home Produits irlandais, américains, anglais, sud-africains, canadiens et néo-zélandais

À la tête du magasin, on retrouve la famille de John et Calum Heffernan, au Luxembourg depuis 1993, et celle de Sarah Smith et Philippe Roussel, ici depuis 2003. Le produit phare ? « Swede (navet) et mince pies (gâteaux à la menthe) ne doivent manquer sur aucune table en Angleterre à Noël. Tout comme les Tayto, des chips au fromage et aux oignons produites dans une ferme en Irlande. »

92 DÉCEMBRE 2022

Family Market

Produits afghans, syriens et albanais

Zainab Moradi, originaire de Ghazni, en Afghanistan, est au Luxembourg depuis 2018 : « Mon produit fétiche est un thé afghan parfumé à la cardamome. »

À NOTER 16, rue de Bonnevoie à Luxembourg Magasin ouvert en 2018 Son plat local préféré : « Les Gromperekichelcher. »

DÉCEMBRE 2022 93

ScanShop

Produits danois, finlandais, norvégiens, islandais et suédois Margit Skauland, épouse de Kjell, est originaire de Copenhague, mais s’est installée au Luxembourg en 1981. Dans le magasin, il ne faut jamais manquer le « Rugbrød, le pain noir, mieux connu sous le nom danois ‘Smørrebrød’. C’est frais, produit chaque jour, et c’est trop bon. »

94 DÉCEMBRE 2022
À NOTER 615, rue de Neudorf à Luxembourg Magasin ouvert en 1994 Son plat local préféré : « Les Gromperekichelcher. »

Sham Market

Produits arabes, syriens, turcs, iraniens et africains

Abdulah Alkuj est originaire de Homs, en Syrie, et est au Luxembourg depuis 2015 : « Mon produit préféré ?

Ce sont les falafels, un plat traditionnel dans le monde arabe, pas cher, et qui plaît à tout le monde, pauvres et riches ! »

À NOTER 6-8, rue de Strasbourg à Luxembourg Magasin ouvert en 2020

Son plat local préféré : « Je ne sais pas si c’est luxembourgeois. Les trucs longs… les churros au Nutella à la Schueberfouer. »

Les trois principales ressources utilisées par les acteurs de la finance sont le capital, les ressources humaines et les données. Pour schématiser les métiers de la finance, le capital fourni par des investisseurs est transformé par des ressources humaines qui s’appuient sur des données. Il s’agit à la fois d’informations financières et extrafinancières relatives aux marchés financiers, aux entreprises, ainsi qu’aux États.

Mais qui sont les protagonistes de ces données ? Ce sont principalement des acteurs américains, tels que Bloomberg, MSCI, Stoxx et les trois grandes agences de notation, S & P, Moody’s et Fitch. De nombreux articles de presse traitent de l’inquiétude des acteurs de la finance quant à la flambée des prix de ces données. Dans une publication du 31 octobre 2022, le Financial Times révèle que les prix des indices financiers sont souvent devenus exorbitants. Néanmoins, on constate une relative passivité des acteurs européens, qui semblent résignés à la domination des fournisseurs américains.

Est-ce lié à la peur du changement ? Ou alors à la conviction qu’il n’est pas possible de changer ? Ce comportement est assez équivalent à celui du marché où il est souvent difficile d’être le premier vendeur… même si on est convaincu d’un crash imminent. L’oligopole des principaux fournisseurs de données a bien entendu une incidence directe sur la tarification. La Financial Conduct Authority (FCA) du Royaume-Uni

Luc Neuberg

Chairman of the board of directors de l’Alrim

a récemment mené une enquête sur les accords de licence inutilement complexes des principaux fournisseurs d’indices de référence pouvant entraîner une hausse des prix pour les utilisateurs. La baisse de la parité euro / dollar a bien entendu accentué la croissance de ces coûts. La guerre des données est-elle déjà perdue pour l’Europe ? Non, mais il est temps de se réveiller. Comment ? En considérant, par exemple, les alternatives européennes.

Les autorités européennes ont déjà réagi, tant du côté des agences de rating régulées par la European Securities and Markets Authority (Esma) que du côté des fournisseurs d’indices régulés par les autorités nationales dans le cadre de la réglementation Benchmark. L’Esma liste plus de 30 agences de rating et beaucoup de fournisseurs d’indices autres que les acteurs américains. L’Europe a tous les atouts pour affirmer son indépendance face aux oligopoles américains. Nous avons les ressources humaines, les investisseurs et les fournisseurs de données. Il suffit que nous acceptions de changer de perspective.

96 DÉCEMBRE 2022
Débat public
ROMAIN GAMBA
Retrouvez sa contribution dans son intégralité sur paperjam.lu. Photo

Bienvenue au Club !

Chers membres, Avec la fin de l’année se rapproche le highlight de la saison : mardi 13 décembre, chacune des 1.300 entreprises membres du Paperjam + Delano Business Club pourra être représentée lors de la soirée de gala du Paperjam Top 100 – le classement des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg. Tous les deux ans, les décideurs écono miques, institutionnels et politiques se réunissent ainsi en tenue de gala et black tie à l’invitation de Maison Moderne. Ce sera le point culminant d’une saison qui fut riche en événements, avec, ces dernières semaines, la présence de plusieurs centaines de membres lors de conférences portant sur des sujets aussi variés que la fiscalité des entreprises, la réforme de la constitution ou l’urbanisme.

L’offre de formation du Paperjam + Delano Business Club, organisme agréé par l’État, bénéficie elle aussi d’un engouement remarquable, avec une participation record sur les journées de workshops de cet automne.

Vous pouvez dès maintenant planifier votre début d’année 2023 avec le Club, choisir une formation parmi l’offre très complète de notre Academy, ou vous inscrire pour assister au 10�6 Leading CIOs’ challenges, en présence du ministre délégué à la Digitalisation, Marc Hansen, le 25 janvier.

Au plaisir de vous y voir !

Inspire

Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats, ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain.

Des rendez-vous suivis  d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.

Learn

Offrez à vos collaborateurs un programme de formation annuel.

La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État, offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans des domaines-clés, avec notamment 300 heures de formation dispensées sur neuf journées par les experts membres du Business Club.

Business
Club
98 DÉCEMBRE 2022
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MICHEL GREVESSE-SOVET Paperjam + Delano Business Club director PIERRE-YVES LANNEAU SAINT LÉGER Head of programming

Engage

Engage

Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano Live et Let’s Taste.

Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano lives et Let’s taste.

Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg !

Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg !

Le Business Club en chiffres 1.300

Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements du Business Club.

Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements du Club

Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Business Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre

Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam + Delano Business Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

Network Rejoignez les 1.100 sociétés membres du Paperjam + Delano Business Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails, ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !

SOCIÉTÉS PERSONNES

C’est le nombre de sociétés qui composent le club d’affaires le plus important du Luxembourg. 19.000

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam + Delano Business Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.

250

ÉVÉNEMENTS

Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networkings et workshops, ce sont presque 250 événements par an auxquels vous pouvez participer.

300

HEURES

Heures de formation par an  qui couvriront hard et soft skills, et qui créeront une valeur supplémentaire pour vos employés.

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM + DELANO BUSINESS CLUB ? DÉCEMBRE 2022 99
Vous êtes déjà membre
2
3
Photos Eva Krins, Marie Russillo
1
Marc Meyers (Loyens & Loeff Luxembourg) Armel Waisse (Molitor Avocats à la Cour) Pascale Kauffman (Apollo Strategists)
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Lou Weis (Apollo Strategists)
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manquez pas

Mardi 13 décembre 2022

Paperjam Top 100

Mercredi 25 janvier 2023

le classement des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg

Tous les deux ans, Maison Moderne organise le Paperjam Top 100, le classement des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg. Ce classement est le fruit du travail d’un jury diversifié et indépendant. Il sera dévoilé en exclusivité durant une soirée de gala au cours de laquelle le jury présentera sur scène les 10 premiers classés.

PROGRAMME

17:00 – 22:30

LIEU Rockhal

GOLD SPONSORS

10×6 Leading CIOs’ challenges

Dix CIO partagent leurs principaux challenges à relever en 2023 dans leurs secteurs respectifs : place financière, services, industrie, institutions. Seront abordés les thèmes de la cybersécurité et du cloud lors de ce 10×6 qui réunira des experts tech de grandes entreprises et institutions comme des fournisseurs. Cette soirée sera ouverte par un mot de bienvenue de M. Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation.

PROGRAMME 18:30 – 21:30

LIEU Athénée de Luxembourg

Mardi 31 janvier 2023

e-Drive + Mobilité

La mobilité évolue, et l’industrie automobile développe une offre de plus en plus complète de motorisations 100 % électriques. Paperjam s’intéresse –pour son supplément e-Drive + Mobilité et lors de cette table ronde – à cette révolution progressive des usages.

PROGRAMME 18:30 – 21:30

LIEU Foyer Assurances

Business Club Décembre / Janvier
Ne
Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Business Club : club.paperjam.lu
TABLE RONDE
100 DÉCEMBRE 2022
Inscrivez-vous Inscrivez-vous Inscrivez-vous

Real Estate Awards

CATEGORIES

BUILDING FUNDS PEOPLE

Best Residential Building

Cette catégorie comprend les bâtiments résidentiels dont la part de logements est d’au moins 80 %. Les projets résidentiels abordables développés par un promoteur privé ou par le secteur public peuvent être présentés dans cette catégorie.

Best Offices Building

Cette catégorie présente les immeubles et surfaces de bureaux. Elle n’est valable que pour des blocs de bâtiments complets. La surface des bureaux doit représenter au moins 80 % du bâtiment.

Best Retail Building

Cette catégorie comprend toutes les tailles et tous les types de projets de commerces de détail (alimentation, mode, style de vie, horeca....) et récompense le meilleur concept de magasin. Les centres commerciaux ne sont pas inclus dans cette catégorie (ils doivent être présentés dans la catégorie Best Special Projects & Other Usages Building).

Best Mixed Use Building

Cette catégorie comprend tous les bâtiments à usage mixte avec au moins trois utilisations / fonctions différentes qui sont physiquement et fonctionnellement intégrées. Un usage ne peut pas dépasser 50 % de l’ensemble du bâtiment.

Best Sustainable Building

Cette catégorie présente les projets ou bâtiments incorporant un minimum de 25 % de ressources renouvelables et recyclées, présentant une efficacité énergétique élevée, utilisant des matériaux écologiques et certifiés verts, etc.

Best Special Projects & Other Usages Building

Cette catégorie est ouverte aux projets /bâtiments qui n’entrent pas dans une autre catégorie. Par exemple, un hôtel et un appartement de service, un hôpital, un aéroport, une gare, une université, une école, un centre commercial, etc.

Innovative strategy

Cette catégorie s’adresse aux fonds real estate et à leur gestionnaire domicilié au Luxembourg. Le fonds doit avoir été lancé entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022, et doit proposer une réelle innovation dans sa stratégie et / ou sa structure (classes d’actifs et géographie ciblées, format et structure, modèle d’allocation, performance et risques…).

ESG Strategy

Ce prix vise à reconnaître et récompenser un gestionnaire qui a lancé, entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022, un fonds immobilier qui est domicilié au Luxembourg avec une stratégie ESG forte sur les aspects environnementaux ou sociaux. Il doit démontrer son excellence sur le sujet et ses bonnes pratiques (définition d’objectifs, reporting, mesure…).

Best Personal Contribution LuxReal Personality of the Year Award

Ce prix honore la personne de l’année 2022 en termes de contribution remarquable à l’industrie immobilière luxembourgeoise. Les supporting members de LuxReal seront invités à soumettre un nom. Bien que le nombre de votes reçus soit un élément-clé (et un facteur déterminant), le droit de désigner la Personnalité de l’année 2022 appartient au conseil d’administration de LuxReal, agissant à sa propre discrétion.

Pour être éligible dans cette catégorie, la date d’achèvement du bâtiment doit être comprise entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022.

Un jury indépendant, composé de personnalités représentatives du milieu, déterminera les lauréats (sauf pour la catégorie Best Personal Contribution).

Les dossiers de candidature peuvent être déposés du 1er décembre 2022 au 10 février 2023 sur le site www.luxreal.lu.

Save the date 25 mai 2023

Le programme

Jeudi 24 novembre 2022

Advanced Training : Développez votre stratégie commerciale (3/3)

HORAIRE 08:30 - 12:00

LIEU Chambre des salariés

Vendredi 25 novembre 2022

Mercredi 7 décembre 2022 WEBINAR

Private equity: the value creators

HORAIRE 13:30 - 14:30

Vendredi 9 décembre 2022

Déjeuner Carrousel

HORAIRE 12:00 - 14:00

LIEU INNSiDE by Meliá

Mardi 13 décembre 2022

Mercredi 11 janvier 2023

Advanced Training : Boostez votre middle management (1/6)

HORAIRE 08:30 - 12:00

LIEU Chambre des salariés

WEBINAR

Déjeuner Carrousel

HORAIRE 12:00 - 14:00

LIEU Côté Sushi

Vendredi 2 décembre 2022

Advanced Training : Devenez un recruteur efficace (3/3)

HORAIRE 08:30 - 12:00

LIEU Chambre des salariés

Mardi 6 décembre 2022

Paperjam Top 100 –le classement des décideurs économiques les plus influents au Luxembourg

HORAIRE 17:00 - 22:30

LIEU Rockhal GOLD SPONSORS PwC, ING, Laboratoire Therascience

Jeudi 5 janvier 2023

Advanced Training : Réussir la digitalisation de votre entreprise (1/3)

HORAIRE 08:30 - 12:00

LIEU Chambre des salariés

Mardi 10 janvier 2023

Social selling

HORAIRE 13:30 - 14:30

Mercredi 18 janvier 2023

Advanced Training : Développez votre stratégie commerciale (1/4)

HORAIRE 08:30 - 12:00

LIEU Chambre des salariés

Jeudi 19 janvier 2023

WEBINAR

Let’s Taste

HORAIRE 18:30 - 21:30

LIEU Knokke Out

Mercredi 7 décembre 2022

Advanced Training : Boostez votre middle management (6/6)

HORAIRE 08:30 - 12:00

LIEU Chambre des salariés

Journée de workshopsJanvier

HORAIRE 09:00 - 12:00

LIEU Abbaye de Neumünster

Réduction des taux de TVA au Luxembourg : tout ce que vous devez savoir sur l’application des nouveaux taux

HORAIRE 13:30 - 14:30

Retrouvez le programme complet

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Business Club : club.paperjam.lu

Business Club Décembre / Janvier
102 DÉCEMBRE 2022
The Paperjam + Delano Business Club turns 15 Wednesday 14 June 2023 #DeclutterMyAgenda SAVE THE DATE To take part in the action, register here

Flashback

« Ne pas considérer la démocratie comme acquise. »
104 DÉCEMBRE 2022 3 4 5 1  2
Jana Degrott Jeune élue de Steinsel

Vos événements

Le 13 octobre 2022, Céline Coubray (Paperjam Architecture + Real Estate) a animé une table ronde avec Lisi Teisen (Teisen & Giesler), Beryl Bruck (ministère de la Culture) et François Benoy (déi Gréng). Lors de cet événement, ils ont dressé un inventaire du patrimoine architectural, et ont posé la question de la rénovation des bâtiments concernés.

Lors du dernier Delano Live: Getting creative with NFTs, Biba Homsy (Homsy Legal), invitée par la rédaction, a échangé sur les questions et problématiques liées à ce sujet. Nous tenons à remercier ING pour son soutien à cet événement.

Le mois d’octobre a vu se tenir la 1re cérémonie des Sustainability Awards 2022, coorganisée par IMS et Maison Moderne lors d’un dîner assis durant lequel quatre lauréats ont été récompensés : Digital Inclusion, les Moulins de Kleinbettingen, SES et Ferber Group ainsi que Food4All, qui a reçu la mention spéciale du jury. Merci encore à JLL et Banque Raiffeisen sans qui cet événement n’aurait pas pu se réaliser.

Le secteur du droit ne fut pas en reste avec le Paperjam 100 Lawyers, durant lequel Nathalie Reuter a accueilli Sam Tanson, ministre de la Justice, au sein de l’Hémicycle de l’ECCL. Cet événement a été organisé dans le cadre de la parution du premier supplément Paperjam 100 Lawyers qui met à l’honneur les 100 avocat(e)s incontournables du Luxembourg dans 10 catégories différentes.

La démocratie européenne était à l’honneur le mardi 8 novembre 2022. Jana Degrott, jeune élue de Steinsel et première Luxembourgeoise parmi les Obama Leaders, Charles Margue, député, président de la commission de la justice et rapporteur du projet de réforme de la Constitution, ainsi qu’Edoardo Stoppioni, professeur de droit public à l’Université de Strasbourg et spécialiste de la théorie des émotions appliquée au droit international, étaient réunis pour débattre du sujet « De la démocratie en Europe ». À l’occasion de ce jour des Midterms américaines, le discours d’introduction a été prononcé par Michael Margolies Konstantino, chef de mission adjoint de l’ambassade des États-Unis.

1 Biba Homsy (Homsy Legal)

2 Rushank Bardolia (Green Earth Argo)

3 Philippe Birget (Ministère de l’environnement)

4 René Diederich (Diederich - Avocat à la cour)

5 xxx (xxxx)

6 Karyda Spyridoula (Ambassade de la Rép. Tchèque)

7 Vladimir Bärtl (Ambassade de la Rép. Tchèque)

8 Jacques Schneider

5 Manou Hoss (Elvinger Hoss Prussen)

6 Katia Panichi (Elvinger Hoss Prussen)

7 Dany Elvinger (Elvinger Hoss Prussen)

8 Jacques Elvinger (Elvinger Hoss Prussen)

« Nos nouveaux projets s'inscrivent dans ce qui se construit aujourd'hui, le développement durable et nous en sommes très fiers. »

DÉCEMBRE 2022 105
Crédits Eva Krins, Marie Russillo
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Camille Kerger habite dans une ancienne ferme restaurée, une propriété remplie de musique.

Il y a trente ans, le compositeur Camille Kerger a eu l’opportu nité d’acheter cette ancienne ferme du 17e siècle à Hellange. Année après année, il a restauré cette propriété qui est devenue aujourd’hui la demeure familiale de quatre générations : son père de 93 ans, lui-même et sa com pagne Simone, et sa fille qui vit avec sa famille dans la grange transformée en maison. « Quand nous avons acheté cette ferme, je jouais du trombone, et ma femme, qui est aujourd’hui décédée, était percussionniste. Autant dire que nos voisins

à Luxembourg ont vu d’un bon œil notre déménagement dans cette propriété où nous pouvions exercer notre musique sans gêner personne. Mais tout était à refaire, car c’était une ruine », se souvient Camille Kerger. Aujourd’hui, la ferme est devenue une grande maison dans laquelle la musique résonne toujours. « Environ deux fois par mois, nous organisons des concerts privés, un peu comme les salons au 19e siècle. Nous y invitons des musiciens, mais aussi des écrivains qui viennent donner des lectures musicales. » En été, le composi teur et sa famille profitent aussi de leur grand jardin pour organi ser des événements comme des ateliers réalisés avec les enfants du village.

FAMILLE
106 DÉCEMBRE 2022 Ma maison 3 2 1
Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ROMAIN GAMBA

1 Depuis le jardin, on reconnaît bien les différentes parties de la maison, avec l’ancien corps de ferme et la grange attenante.

2 La bibliothèque est la pièce où Camille et Simone passent le plus de temps. C’est ici que le compositeur travaille la plupart du temps.

3 L’ancienne porcherie a été transformée en salon qui abrite une impression nante collection de CD et une immense table sur laquelle Olivier Messiaen, entre autres, a travaillé.

4 L’ancien four du fumoir est encore réactivé de temps en temps, à l’occa sion de grandes fêtes conviviales.

5 Le grand volume de l’ancienne grange abrite aujourd’hui une salle de concert privée qui peut accueillir jusqu’à 70 invités.

ET MUSIQUE

DÉCEMBRE 2022 107 4 5

Plutôt prudent, le directeur général de la Chambre de commerce Carlo Thelen s’octroie quelques extras, mais dans une approche axée sur le long terme.

Avez-vous un principe par rapport à l’argent ?

Je suis plutôt prudent dans le sens où je viens d’une famille modeste où nous n’avons jamais fait d’excès. J’avoue que c’est quelque chose que j’ai gardé par la suite, bien que, l’évolution professionnelle aidant, j’ai vite commencé à avoir un rapport plus détendu à l’argent.

Plutôt cigale ou fourmi ?

J’essaie d’agir en bon père de famille, mais il m’arrive d’être cigale dans la mesure où, lorsque je pars en vacances, je ne regarde pas trop à la dépense. Ce sont des moments privilégiés avec mes proches, et je ne veux pas tergiverser. Au restaurant, disons que je vais éviter la pizza (sourire). Beaucoup de gens aiment se faire plaisir et je m’inscris dans cette philosophie.

Vous souvenez-vous de votre premier salaire et de ce que vous en avez fait ?

Mon premier salaire a été, en bonne partie, mis de côté pour me constituer un capital pour l’avenir, en l’occurrence pour louer un appartement. Ma priorité était l’accès à la propriété. J’ai donc loué peu de temps car je voulais rapidement acheter.

Quel est le meilleur achat que vous ayez fait ?

Mon premier appartement. Il représentait à l’époque déjà beau coup d’argent, mais lorsque je l’ai revendu par la suite, la plus-value m’a permis d’acheter une maison pour ma famille et j’estime que nous avons été chanceux. La génération de nos parents n’a pas forcément eu cette chance car,

Parmi

même si les biens coûtaient beau coup moins cher, les taux d’inté rêt étaient nettement plus élevés. Et je crains que la génération de mes enfants n’ait pas non plus cette aisance que nous avons eue.

Avez-vous des passions coûteuses ?

Avec le temps, j’ai développé un penchant pour les montres et les tableaux destinés à déco rer ma maison. J’avoue que nous faisons parfois quelques petites folies, mais cela n’a rien de déraisonnable. Mon objectif est toujours d’acheter des objets de qualité qui ne perdront pas de leur valeur dans le temps.

J’aime aussi la marque luxem bourgeoise Aéro-Design, qui fabrique des objets à partir d’anciennes pièces d’avion.

Quels objets avez-vous ?

J’ai chez moi un bureau construit avec des ailes d’un Mirage 3.

C’est une pièce quasi unique, et je suis persuadé qu’elle ne perdra ni de sa valeur, ni de mon admiration. J’ai aussi un bracelet et une montre d’aviation – que j’aime beaucoup – qui com portent une pièce du Concorde

L’aviation vous intéresse ?

J’ai toujours été fan d’aviation, c’est sans doute le fait de voir le monde d’en haut qui m’attire. Je regrette de ne pas avoir pris le temps de passer le brevet pour piloter un petit avion.

Qu’aimez-vous dans les montres ?

C’est un objet utile et que l’on peut porter tous les jours. J’achète des montres qui gardent leur valeur et au design intempo rel de manière à pouvoir les trans mettre à mes enfants plus tard.

Combien de montres avez-vous ? Je suis largement en dessous

du nombre qui me permettrait d’en porter une différente tous les jours du mois.

Y a-t-il un objet dont vous ne voudriez pas vous séparer ?

La première montre que mon épouse m’a offerte pour nos fiançailles. Je ne me vois pas non plus me séparer des dessins de mes trois fils offerts à l’occa sion de la fête des Pères.

Pour devenir riche, il faut… … il faut beaucoup de dévoue ment et d’engagement, un peu de chance et de réussite. Mais, surtout, prendre des risques, car on doit s’engager sur des voies non encore explorées pour vrai ment faire la différence. Être riche ne se résume pas à ce que l’on possède de matériel, mais à ce que l’on crée pour la société, les générations actuelle et future.

Le long terme avant tout

Interview CATHERINE KURZAWA Photo GUY WOLFF
108 DÉCEMBRE 2022 Mon argent
les beaux objets que Carlo Thelen apprécie : son bureau construit avec des ailes de Mirage 3.

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Noémie Santoro Artiste tatoueuse

Comment définiriez-vous votre rapport à la mode ?

La mode, pour moi, est comme un langage ou une manière de s’exprimer propre à chacun. Mon style est un mélange oriental, chic et cosy…

Comment aimez-vous jouer avec votre style ?

J’adore le beige et le brun, le défi étant de trouver une harmonie et d’apprécier le rendu final. Mon univers très fleuri influe énormément sur mon style et sur les dessins que je propose à ma clientèle en tant qu’artiste tatoueuse. Le sens personnel de la féminité est important, je le vois lorsque j’effectue des tatouages conséquents pour des reconstructions mammaires…

Quel est votre accessoire fétiche pour les fêtes de fin d’année ? Des boucles d’oreilles en strass, pour leur esprit festif !

Quel est votre créateur préféré ? J’aime beaucoup ce que propose Michael Azoulay chez American Vintage. Pour le confort stylé et unique, ainsi que les couleurs très sobres, notamment le beige et le baby blue

Quelle est la pièce que vous préférez chez votre partenaire ? J’ai une affection particulière pour son jogging noir Balmain, qu’il utilise souvent pour travailler et qui lui sert du coup d’essuiepinceaux !

Votre no-go absolu pour la saison ?

Un pull en laine qui pique, je déteste ça.

Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ?

Bram, au City Concorde, et la marque American Vintage, bien sûr !

Comfy & Stylish

110 DÉCEMBRE 2022

Taw Tchagbele Artiste

Comment définiriez-vous votre rapport à la mode ?

Je dirais que c’est un rapport très naturel. Je suis le résultat d’un cocktail Molotov entre mon père et ma mère. Maman étant couturière, j’ai quasiment grandi dans ce milieu. Un métier très technique qui développe plusieurs facettes : l’observation, la créativité, le savoir-faire, et sur tout l’aspect artistique. Et papa est un excellent dessinateur.

Quel est le but de la mode, selon vous ?

La mode, pour moi, consiste à se démarquer, que ce soit avec un simple accessoire ou des vêtements. C’est la raison pour laquelle mon pinceau n’est jamais très loin, afin de rendre la pièce sur laquelle je travaille unique, peu importe son prix…

Quelle est la pièce la plus pointue de votre garde-robe ?

Mon perfecto noir customisé avec ma reproduction du personnage de manga San Gohan ! C’est la première pièce personnelle qui m’a révélé au monde. Mon cœur et ma passion s’y retrouvent.

Quel est votre créateur préféré ? Honnêtement, je n’ai aucune préférence particulière. Si je devais donner un nom, juste pour le côté osé, je dirais Balenciaga.

Quelle est la pièce que vous préférez chez votre partenaire ?

J’aime beaucoup ses robes fleuries, car elles épousent parfaitement son corps et mettent en valeur sa silhouette juste comme il faut.

Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ?

Je suis un client assez régulier de The Kooples et de Smets.

Mon style
Interview FABIEN RODRIGUES Photos ROMAIN GAMBA
DÉCEMBRE 2022 111
Le couple d’artistes Taw Tchagbele et Noémie Santoro a été pris en photo au Skybar  Restaurant-Bar.

Anne Faber s’est créé un look bien à elle, qu’elle porte aussi bien à la télé que dans sa vie quotidienne.

« J’ai vécu 12 ans en Angleterre, dont neuf à Londres, et cela a beaucoup influencé mon style vestimentaire, explique celle qui travaille désormais principale ment au Grand-Duché. J’ai tou jours aimé les couleurs et les motifs, mais par-dessus tout les robes. Quand j’ai lancé mon émission en 2013, l’idée de me créer un look est venue. Depuis, c’est resté. »

Celle qui avoue ne posséder aucun jean dans sa garde-robe se rend encore une ou deux fois par an à Londres et y fait son shopping. « J’ai un faible pour les marques britanniques, confie-t-elle. Mon séjour com mence toujours par une visite chez John Lewis pour repérer les dernières tendances, puis je file dans les petites boutiques. » Elle achète aussi en ligne, chez Collectif ou Circus Clothing.

Côté accessoires, rien d’extravagant. « Je porte toujours un rouge à lèvres très rouge et je fais des manucures. Donc, si je porte en plus des boucles d’oreilles, je trouve que cela fait trop. Et pour les bagues, ce n’est pas possible avec mon métier, car je fais tout le temps la vais selle ! » Pour les chaussures, elle opte toujours pour du plat, car elle marche beaucoup. « Je porte soit des baskets, soit des Dafu, qui sont en fait les chaussures que portent les moines qui pratiquent les arts martiaux. » Et pour le sac, elle est fidèle à Cambridge Satchel et à son modèle inspiré d’un sac d’écolier.

Auteur CÉLINE COUBRAY Photo GUY WOLFF
Ma collection 112 DÉCEMBRE 2022

Anne Faber aime faire la cuisine et porter des robes colorées à motifs.

Ma vie en robe

DÉCEMBRE 2022 113

Nathalie Kobylecki, office manager chez architecture & urbanisme 21, présente tout en douceur sa recette de streusel aux myrtilles.

Pour une grande pièce

Préparation : 20-30 min Cuisson : 30-35 min au four

GARNITURE

AUX MYRTILLES

250 g de myrtilles fraîches

1 cuillère à soupe de zeste de citron

1 cuillère à soupe de farine

PARTIE STREUSEL (SUPÉRIEURE)

65 g de sucre blanc 80 g de farine 55 g de beurre fondu

1 cuillère à café de sucre vanillé ou 1 cuillère à café de cannelle, au choix

PARTIE GÂTEAU (INFÉRIEURE)

180 g de farine

3 cuillères à café de levure chimique Une demi-cuillère à café de sel

55 g de beurre à température ambiante 50 ml d’huile végétale 150 g de sucre blanc

2 œufs à température ambiante 120 ml de lait

1 cuillère à café de sucre vanillé ou 1 cuillère à café de cannelle, au choix

Streusel aux myrtilles

Préchauffez le four à 180 °C et graissez le moule.

Pour la partie garniture du streusel : mélangez les myrtilles et le zeste de citron avec une pincée de farine, puis laissez de côté.

Pour la partie supérieure du streusel : mélangez le sucre blanc, la farine et le beurre fondu (vous pouvez ajouter, au choix : 1 cuillère à café de sucre vanillé ou 1 cuillère à café de cannelle).

Pour le gâteau : mixez le beurre et l’huile jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène, puis ajoutez le sucre, les œufs et le lait jusqu’à obtenir un mélange liquide (vous pouvez ajouter, au choix : 1 cuillère à café de sucre vanillé ou 1 cuillère à café de cannelle). Ajoutez la farine, la levure et le sel, et mélangez jusqu’à incorporation.

Dans votre moule, ajoutez dans l’ordre la pâte à gâteau, puis les myrtilles, et enfin le streusel.

Enfournez pour une cuisson de 30-35 minutes en vérifiant de temps en temps son évolution.

Saupoudrez de sucre en poudre après refroidissement du gâteau et dégustez !

Auteur SARAH MACRI Photos GUY WOLFF
Ma recette 114 DÉCEMBRE 2022

La famille Paperjam s’agrandit

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santé

Il est important de prendre en compte les différentes composantes du stress: mentale, émotionnelle, physique et métabolique

116 DÉCEMBRE 2022
Contenu sponsorisé par LES LABORATOIRES RÉUNIS Ma

Burn out, dépression, charge mentale, le stress est présent au quotidien et peut toucher tout un chacun, avec parfois des conséquences délétères. Voici quelques conseils du Docteur Agnès Collet pour prendre ce problème à bras-le-corps.

Le stress n’est pas toujours négatif. Il est à la base de la vie et permet de s’adapter à son environnement. Si le corps est constitué pour intégrer les mécanismes de stress, la situation peut devenir problématique quand le stress perdure et que les phénomènes adaptatifs deviennent délétères ou sont dépassés. Ces impacts peuvent varier d’une personne à l’autre. L’un des risques d’une exposition importante au stress est le burn out. Des analyses telles que les dosages du cortisol salivaire ou des neurotransmetteurs permettent actuellement de mieux caractériser les différentes phases de stress chronique. Le stress chronique peut également affaiblir le système immunitaire et entrainer des infections à répétition. Ce phénomène s’observe parfois par une diminution des immunoglobulines des muqueuses (par exemple lors d’explorations de la santé intestinale). De nombreux autres types de répercussions à long terme peuvent être observés tels que le développement de maladies cardiovasculaires et métaboliques, ou de troubles musculosquelettiques etc… Pour faire face à la problématique du stress chronique, il est important d’avoir à l’esprit toutes les composantes de cet état : mentale, émotionnelle, physique et métabolique. Dans ce contexte, les Laboratoires Réunis effectuent un travail de prévention au travers de la médecine personnalisée.

CONSEIL 1

Méditez !

Toujours plus populaire, la médita tion en pleine conscience suscite l’intérêt des neuroscientifiques. Elle stimule en effet plusieurs aires du cerveau : celles de la mémoire, de l’apprentissage et de la gestion des émotions. La méditation est effi cace pour lutter contre les crises d’anxiété et les épisodes dépres sifs. Elle permet également d’amé liorer les performances intellectuelles et la concentration. Entre 3 et 5 minutes d’exercice de respi ration chaque jour permettent déjà d’observer des bénéfices, y com pris chez les plus jeunes. Faciles à réaliser, ces exercices sont dispo nibles sur des applications.

CONSEIL 2

Bougez !

Il n’est pas dans la nature de l’être humain de rester assis et d’être sédentaire. L’exercice physique permet de secréter des hormones comme la dopamine et les endor phines. Il offre donc un sentiment de bien-être et libère l’esprit. Le secret est d’être régulier et de ne pas nécessairement vouloir être trop ambitieux. Une promenade de vingt minutes en extérieur peut convenir pour combattre efficace ment le stress.

CONSEIL 3

Nourrissez-vous !

Les scientifiques sont formels, l’alimentation a un impact sur le stress. La composition du petit déjeuner (en privilégiant un apport lipidique et protéique optimal)

peut faciliter la prise de décision stratégique au cours de la journée. Des analyses telles que l’étude de la répartition des acides gras éry throcytaires peuvent permettre d’améliorer de manière ciblée les apports lipidiques chez un individu. Une alimentation trop riche en sucre peut favoriser les états de base inflammatoires de l’orga nisme, contribuant également à l’état de stress. Les habitudes ali mentaires actuelles engendrent parfois des carences. Une supplé mentation orientée par des ana lyses spécialisées (dosages de vitamines ou d’oligoéléments par exemple) peuvent aussi améliorer la capacité à surmonter le stress.

CONSEIL 4

Parlez-en !

Il est important de ne pas rester isolé face au stress. En parler à son entourage ou à des professionnels de santé est primordial lorsqu’on commence à en souffrir, ou lors qu’on note certains signes d’alerte tels que des troubles importants du sommeil, de l’alimentation ou l’apparition d’addictions. Des pistes diverses et variées peuvent être proposées en fonction des per sonnes pour les aider à lutter contre un stress délétère. L’une d’entre elles pourrait être la pres cription de plantes adaptogènes, par exemple. Une autre encore pourrait être le dépistage de troubles métaboliques de l’équi libre glycémique pouvant contri buer au niveau global de stress (à l’aide de marqueurs tels que l’HbA1c ou l’index de HOMA).

Des solutions personnalisées existent, n’hésitez pas à solliciter un spécialiste à ce sujet.

CONSEIL 5 Soufflez !

Planifier des moments pour prendre soin de soi et se reposer est essentiel. Selon des études, au minimum six heures de som meil par nuit sont nécessaires pour récupérer, même si ce chiffre n’est pas optimal. Ces dernières années, une tendance consistant à grignoter du temps de sommeil pour le dédier à d’autres tâches est observée. Plus qu’une heure de coucher et de lever idéale, il s’agit de trouver le rythme régulier qui convient à chacun et de le maintenir, y compris le week-end. Des analyses telles que les dosages de mélatonine peuvent aider à identifier certains troubles du sommeil. Mettre en place une routine est également bénéfique. Il faut bannir les écrans trois heures avant de se coucher, cou per les notifications, ne pas sur chauffer la chambre et aérer cette dernière matin et soir.

Maîtriser son stress

Pour plusconsultezd'informations, www.labo.lu
DÉCEMBRE 2022 117 BRAND VOICE
« La biologie préventive offre des outils qui permettent de mieux appréhender le niveau de stress »

Rédaction

Téléphone 20 70 70 E-mail press@paperjam.lu

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Jennifer Graglia (-108)

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

Julien Carette (-116)

Nicolas Léonard (-102) Pierre Pailler (-109) Ioanna Schimizzi (-120)

ENTREPRISES ET STRATÉGIES

Aurélie Boob (-121)

Catherine Kurzawa (-115) Thierry Labro (-105) Mathilde Obert (-114) Jérémy Zabatta (-106)

PLACE FINANCIÈRE ET MARCHÉS

Marc Fassone (-157)

Benoît Theunissen (-107)

LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE

Céline Coubray (-162) Fabien Rodrigues (-161)

RÉSEAUX SOCIAUX Christophe Lemaire (-118)

PAPERJAM GUIDE BIOGRAPHIES ET DATA Sarah Macri (-181) Jezabel Scolastici (-183)

RELECTURE ET FACT-CHECKING

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Laura Fort, Sarah Lambolez, Manon Méral, Nathalie Rachline, Elena Sebastiani

WEBPUBLISHING

Léna Fernandes, Maëlle Hamma, Didier Hiégel

PHOTOGRAPHES

Romain Gamba, Andrés Lejona, Guy Wolff, Matic Zorman

ÉDITION DÉCEMBRE 2022

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Mike

RÉDACTEUR EN CHEF PRINT AD INTERIM Nicolas Léonard

RÉDACTEUR EN CHEF DIGITAL Nicolas Léonard

RESPONSABLE D’ÉDITION DES SUPPLÉMENTS Benoît Theunissen

Brand Studio

Téléphone 20 70 70-300 E-mail brandstudio@maisonmoderne.com

DIRECTOR BRAND STUDIO

Youcef Damardji

ASSISTANTE COMMERCIALE Céline Bayle (-303)

CONSEILLERS MÉDIA Nicolas Galtier (-318) Mélanie Juredieu (-317) Aline Puget (-323) Laurie Cros (-310) Marie Langlais (-325) Géraldine Gij (-307) Alexis Fernandez (-314)

CONSEILLERS BUSINESS CLUB Virginie Laurent (-322) Léo Santoro (-335) Mikaël Spezzacatena (-326) Valentin Morello (-320) Philippe Raphael (-332) Ray Zubairi (-324)

HEAD OF CONTENT STRATEGY Emmanuelle Thivollard

DIRECTEUR DE CRÉATION Jeremy Leslie STUDIO MANAGER Sandrine Papadopoulos

CONCEPTION GRAPHIQUE Marielle Voisin ART DIRECTOR José Carsí

MISE EN PAGE Elina Luzerne (coordination), Salomé Jottreau

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cinémas pour vous changer des grands complexes

Les cinémas au Luxembourg, ce ne sont pas uniquement les grandes salles tout confort de groupes internationaux. Ce sont aussi de plus petits établissements disséminés à travers le pays, avec une histoire qui leur est propre et une gestion parfois assurée par des bénévoles passionnés. Nous vous en présentons six. Auteur

2Kulturhuef

54, ROUTE DE TRÈVES, L-6793 GREVENMACHER WWW.KULTURHUEF.LU

Inaugurés en 1902, les abattoirs de Grevenmacher ont été utilisés jusqu’en 1975, avant de servir notamment de locaux pour le club de foot local. Désormais, c’est là qu’on retrouve le cinéma Kulturhuef. Et cela, depuis son inauguration en juillet 2000. Les anciens bâtiments ont été rénovés et élargis afin d’accueillir une salle de 78 sièges, mais aussi un bistrot et le Musée luxembourgeois de l’imprimerie et de la carte à jouer.

3CineKursaal

Ciné Sura

18, RUE DE LA MONTAGNE, L-6470 ECHTERNACH WWW.CINESURA.COM

L’histoire raconte que la première projec tion cinématographique réalisée au Luxem bourg s’est tenue à Echternach, le 18 octobre 1896. Elle est l’œuvre du photographe local, Jacques Marie Bellwald, et L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat des frères Lumière, premier film de l’histoire du cinéma, était notamment au programme. Tout cela se passa à l’hôtel du Cerf, dans la rue de la Montagne. Là même où se situent au jourd’hui le Ciné Sura et sa salle aux 109 sièges. Un établissement qui a fait renaître le cinéma à Echternach en 1991, près de 30 ans après la fermeture de son prédécesseur. Et cela grâce à un groupe de cinéphiles qui voulait proposer des films d’art et d’essai. En 2005, l’arrivée de l’actuel président de l’asbl qui gère les lieux, Michael Battenberg, fut un autre changement majeur. C’est lui qui introduisit les blockbusters dans la programmation, mais aussi le popcorn. Désormais, le Sura, ce sont 18 séances hebdomadaires et des événements ponctuels. À l’image du drive-in, organisé l’été en bord de lac, et des petits-déjeuners, programmés tous les premiers dimanches du mois et qui font recette.

« Nous avons au minimum 13 séances hebdomadaires, comprenant les blockbusters, mais aussi des œuvres plus pointues ou des programmes pour enfants », explique Monika Jakobs, coordinatrice générale de l’asbl Kulturhuef qui s’occupe de la gestion du cinéma et du musée. L’écran et l’installation sonore ont été renouvelés cette année. En 2023, ce devrait être au tour des sièges…

8, RUE DES MARTYRS, L-3739 RUMELANGE WWW.CARAMBA.LU

Construite en 1908 à l’occasion de l’ac cession au statut de ville de Rumelange, la salle des fêtes locale ne mit que trois ans à se transformer en cinéma. Il était alors le premier au Luxembourg. « À l’époque, l’exploitant était mon arrière-grand-père, Conrad Massard », explique Raymond Massard (64 ans), président de Caramba asbl, qui gère la salle. Le nom de l’établisse ment est toujours le même : CineKursaal. Et si le café qui se situait devant celui-ci a été détruit par l’artillerie française en 1940 (tandis que la salle était touchée par deux grenades), les autres bâtiments n’ont pas tellement changé depuis les années 1950, évoluant simplement avec les normes de sécurité et de qualité cinématogra phiques. Aujourd’hui, la capacité est descendue à 99 places au niveau du parterre, le balcon étant, lui, désormais dédié à 24 VIP. Le CineKursaal tente ainsi de se démarquer en offrant un service différent. « L’espace pour les jambes, par exemple, est bien supérieur à la moyenne. Et, à l’étage, on retrouve également des fauteuils inclinables en cuir, accompagnés de petites tables afin de pouvoir profiter des tapas et des boissons (alcoolisées ou non) disponibles… »

1
Michael Monika Jakobs Raymond Massard
6
Photos Ciné Sura, Ciné Le Paris, CineKursaal, Ciné Orion, Kinoler et Kulturhuef JULIEN CARETTE
La liste 120 DÉCEMBRE 2022

4 6

Ciné Orion

24, RUE DE LA GARE, L-9906 TROISVIERGES WWW.ORION.LU

Le Ciné Orion a fêté ses 25 ans en ce mois de novembre. Situé dans l’extrême nord du pays, il est ce qu’on peut appeler un « cinéma de village ». Dans le noble sens du terme. Comprenez que sa salle a beau être garnie de 118 fauteuils, la gestion de celle-ci est menée par une asbl rassemblant des bénévoles. 25 bénévoles pour être précis. « Que des membres actifs ! Chacun devant ainsi s’occuper, en moyenne, d’une séance tous les quinze jours. En semaine, une personne suffit pour assurer chacune d’elles. Le week-end, on fonctionne plutôt en duo », glisse Nicolas Differding (68 ans), surnommé « Diff », le président de l’asbl. Des fonctions qu’il occupait déjà en 1997 lorsque l’Orion s’installa dans les murs rénovés d’un bâtiment qui avait aussi été un cinéma jusque dans les années 1970. Son équipe et lui sont des passionnés. Une passion forcément nécessaire lors qu’on assure huit séances hebdomadaires, certaines rassemblant parfois moins d’une demi-douzaine de personnes. « Mais que voulez-vous ? Nous le faisons par plaisir », sourit-il.

5

Kinoler

Avec ses 46 sièges, le Kinoler est la plus petite salle de cinéma publique du Luxem bourg. « L’une des plus modernes aussi. En termes de qualité visuelle ou sonore, nos installations valent les grandes salles », précise Henri Knuppertz, le président de l’asbl qui gère ce cinéma situé à Kahler, dans la commune de Garnich. La salle, inaugurée en 2018, sur l’espace de l’an cienne caserne, a alors comblé un vide. « Il n’y avait, en effet, aucune salle à l’ouest du pays. D’ailleurs, nos clients réguliers actuels n’allaient plus au cinéma. Désormais, ils reviennent parce qu’ils aiment le côté cosy de nos installations et le parking tout proche. Et puis, ils apprécient l’ambiance presque familiale liée à la gestion par nos bénévoles. »

L’asbl bénéficie grandement de l’associa tion baptisée Cinextdoor, montée avec sept autres salles indépendantes – Orion, Kulturhuef, Sura et Le Paris, dont nous vous parlons ici, mais également Prabbeli à Wiltz, Scala à Diekirch et Starlight à Dudelange. « Grâce à Cinextdoor, c’est un peu comme si toutes ces salles ne représen taient qu’un seul et même cinéma. Cela nous donne davantage de poids vis-à-vis des distributeurs et nous permet ainsi de proposer nos six séances hebdomadaires. »

Ciné Le Paris

12, RUE DE LA GARE, L-3236 BETTEMBOURG WWW.LEPARIS.LU

Le Ciné Le Paris se situe au 12, rue de la Gare à Bettembourg. Vous ne pouvez pas le manquer, c’est écrit en grand au-dessus de la vitrine de la cordonnerie voisine de la salle. Sur un panneau qui vous ramène en un instant dans les années 1990, voire 1980. On n’est pas en 1978, année où l’asbl, qui gère toujours actuellement ce cinéma, a repris le flambeau, mais pas loin.

« L’enseigne date d’un certain temps, en effet. Mais nous n’avons pas trop les moyens d’en changer… », glisse Romain Reinard (64 ans), président de cette asbl. De toute façon, pas sûr que les habitués de cette salle de 170 sièges voudraient la voir disparaître. Tout comme ils tiennent sans doute à ce rideau rouge qui s’ouvre toujours avant le début de chaque film et se referme à la fin, comme le veut la tradition. « Nous sommes les seuls au Luxembourg à toujours opérer ainsi. Cela donne un certain cachet. » Rassurez-vous, la projection (cinq séances hebdomadaires) est, elle, dernier cri. Tout comme l’installation sonore.

Romain Reinard Nicolas Differding Henri Knuppertz
DÉCEMBRE 2022 121

Avec son frère Christian, Guill Kaempff est à la tête de l’entreprise familiale Kaempff-Kohler qui emploie une soixantaine de personnes. À 100 ans, la vénérable maison ne manque pas de projets : nouveau point de vente face à la gare de Luxembourg, création d’un hôtel au-dessus du commerce historique du centre de la capitale, digitalisation de la vente, proposition de nouveaux produits… Investir aujourd’hui pour anticiper les mutations de demain est le credo de ces commerçantsentrepreneurs. Tous les détails sont à savourer en page 28 Chargée de direction de Luxembourg Stratégie, Pascale Junker est investie d’une mission périlleuse : définir des scénarios pour l’économie luxembourgeoise à l’horizon 2050. Une gageure à une époque où la vérité d’un jour est rarement celle du lendemain. À lire en page 34 Des défis, Stéphane Pallage en a relevé plusieurs. Le recteur de l’Université du Luxembourg quittera ses fonctions le 31 décembre 2022 et dresse le bilan de l’action qui a été la sienne et celle de ses équipes. Grâce à un plan stratégique qui porte désormais sur plusieurs années, l’Uni sera, demain plus que jamais, l’Université du Luxembourg pour le Luxembourg, estime-t-il en page 56 Depuis cinq ans, le cabinet de conseil SIA Partners mène une vaste étude internationale et réalise un bench mark des applis bancaires. En 2022, celles des 151 institu tions de 22 pays différents ont été passées au crible, dont quatre au Luxembourg. Leur classement et l’analyse qui en est faite en exclusi vité par Paperjam sont à lire en page 48 En page 70, notre dossier Enjeux s’intéresse au redécollage du secteur du tourisme. Ébranlé par la pandémie, il a connu des mutations appelées à s’inscrire dans la durée. Au niveau national, de nouvelles propositions ont vu le jour, et des acteurs locaux ont été souvent appelés à se réinventer En page 14, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, évoque un sujet qui lui est cher : la work-life balance. Qui sera une nouvelle fois un des thèmes abordés lors des débats de la prochaine campagne électorale nationale en 2023 La rubrique Ma collection, à lire en page 112, a invité Anne Faber à évoquer ce look bien à elle, qu’elle porte aussi bien à la télé que dans sa vie quotidienne Tandis que Carlo Thelen, CEO de la Chambre de commerce, a accepté, en page 108, de se confier dans la rubrique Mon argent sur ses petites et grandes dépenses, faites avec le cœur mais aussi avec la tête.

Clin d’œil 122 DÉCEMBRE 2022
Photos Guy Wolff, Romain Gamba et Matic Zorman

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