PAPERJAM MARS 2019

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NUM ÉRO SPÉ CIAL

PA P E R JA M . L U • M A R S 2019

Taina Bofferding

« EN FINIR AVEC LES CLICHÉS » Ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes 5 453000 074017 03 4€

fabienne bozet CEO de Circuit Foil

« C’est la compétence qui prime »

50 visages

du female leadership

vicky krieps Actrice

« Il faut avoir le culot de croire en soi »



ÉDITO Matthieu Croissandeau Directeur éditorial

Vous avez dit parité ? «

0

ù sont les femmes ? », s’époumonait déjà Patrick Juvet en 1977 dans une ode disco au deuxième sexe qui lui valut alors les foudres du MLF. Quarante ans plus tard, hélas, la question mérite à nouveau d’être posée. Non pas que les femmes aient disparu de la surface de la planète, bien sûr... « Elles sont là, il suffit juste de regarder », ironise d’ailleurs la ministre Taina Bofferding dans l’entretien qu’elle nous a accordé sur ce sujet (p. 56). De fait, en 2018, selon le Statec, les femmes représentaient exactement 49,73 % de la population luxembourgeoise, soit une quasi parfaite parité. Mais dans les sphères du pouvoir, en revanche, que ce soit dans le public ou dans le privé, c’est une autre affaire : les femmes y restent encore largement sous-représentées. Il y a cinq ans, le premier gouvernement Bettel s’était pourtant engagé à « promouvoir l’égalité des sexes, ainsi qu’une représentation équilibrée entre femmes et hommes dans tous les domaines et à tous les niveaux ». Las. La nouvelle équipe formée le 5 décembre dernier ne compte que 5 femmes sur 17 ministres, soit à peine 30 % de ses membres. À la Chambre des députés, c’est encore moins brillant : 15 femmes y siègent aux côtés de 45 hommes, soit seulement 25 % des parlementaires. Le

Luxembourg est loin de se classer parmi les meilleurs élèves en la matière sur le Vieux Continent. Selon les indicateurs reconnus de l’European Institute for Gender Equality (EIGE), le Grand-Duché se situe en effet en dessous de la moyenne de l’Union européenne pour ce qui est de la représentation des femmes dans la prise de décision en politique et très en dessous en ce qui concerne la prise de décision économique. Même si les mentalités évoluent, même si les choses changent petit à petit dans les entreprises, même si des efforts notables ont été accomplis pour les nominations dans les établissements publics et dans les sociétés où l’État est représenté, on est donc encore très loin d’atteindre la parité. Cette inégalité n’est pas seulement inacceptable sur le plan des principes. Elle est aussi absurde d’un point de vue économique. Car toutes les études sur la diversité le montrent : les entreprises les plus performantes sont celles où les femmes ont le plus de postes à responsabilités. Faut-il dès lors en passer par une politique de quotas plus ambitieuse et plus coercitive ? Ou soutenir les actions positives pour encourager une prise de conscience collective ? Un peu des deux, sans doute, tant chacun, à son niveau,

porte une part de responsabilité : des familles, où la répartition des rôles obéit encore souvent à une distribution des tâches inégalitaires, jusqu’au sommet de l’État, en passant par les « boards » des entreprises ou encore les médias. Paperjam, qui a consacré l’an dernier 40 % de ses couvertures à des figures féminines, doit lui aussi poursuivre ses efforts en la matière. Ce numéro spécial a le mérite de faire entendre les voix de femmes venues d’horizons divers. Gageons qu’il participera à sa façon à ce noble combat qui mérite d’être mené au quotidien et non pas une seule fois dans l’année !

La conversation continue en ligne :  @paperJam_lu Paperjam Paperjam Entreprise

Mars 2019 —

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SOMMAIRE

Mars 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES

POLITIQUE 14 Élections sociales Les frontaliers courtisés 16 Data center Le tapis rouge pour Google 18 CSV Frank Engel, verbe haut et cuir épais

Forum international 15

Dénoncer les violences faites aux femmes

20 Grande Région Objectifs transfrontaliers pour la Sarre

carrières 20

20 Infrastructures publiques Les grands chantiers de Bausch

PHOTOS Matic Zorman, Nader Ghavami, Threestones Capital ILLUSTRATION Maison Moderne

ENTREPRISES

Elevator pitch 28 Salonkee

24 RSE Le catering passe au vert

30 start-up Quand réaliser une levée de fonds ?

Picture report 30

26 Ingénierie Un nouveau chapitre pour Hitec

32 Leasing Un pas vers la « bancautomobile »

carrières 32

28 Alimentation Luxlait tient à sa marque de fabrique

32 Fédération professionnelle La FLSU, la voix des start-up

Office Space of the Year

PLACE FINANCIÈRE

Opinion 37

36 Fonds d’investissement Threestones, précurseur dans la pierre « grise »

40 Conférence Quel avenir pour le secteur financier après le Brexit ?

Buzzword 38

38 Finance parallèle Du shadow banking au financement alternatif

42 La finance luxembour-

La blockchain, compatible avec le RGPD ? Titrisation

carrières 42

geoise s’exporte

En Belgique, deux fois !

40 Banque Les ambitions de HSBC

ÉCONOMIE 46 Macroéconomie Croissance : entre incertitude et optimisme

Luxembourg Performance Index 47 carrières 52

48 Brexit À qui profite le Brexit au Grand-Duché ? 52 Satellite LuxGovSat en orbite

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SOMMAIRE

Mars 2019

ESPRESSO

taina bofferding

PHOTOS Anthony Dehez, Patricia Pitsch (Maison Moderne), Jan Hanrion (Maison Moderne)

« Les femmes ne sont pas de meilleurs hommes »

CONVERSATIONS

ENVIES

fabienne bozet

« C'est la compétence qui prime  ! »

La nouvelle ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes n’a que 36 ans, mais possède déjà des convictions bien ancrées sur ses dossiers.

Entrée chez Circuit Foil en 1989 à la sortie de ses études, la CEO du spécialiste mondial de la feuille de cuivre décrypte les enjeux industriels et culturels qui l’attendent.

56

66

vicky krieps

#female leadership

La comédienne luxembourgeoise a tourné aux États-Unis, en Allemagne et en France. Celle qui sera membre du jury du Luxembourg City Film Festival nous parle de son métier, de son engagement et de sa vie de femme et de mère.

Elles représentent la génération qui vit l’évolution vers un monde du travail plus égalitaire. Mais le chemin est encore long. Il passe par un changement profond de mentalité et une responsabilisation des décideurs. Tant politiques que d’entreprises.

76 70

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« Il faut avoir le culot de croire en soi »

Quatre femmes bien dans leur temps

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ROBE

374,95

BRAM

City Concorde Lifestyle Center

80, Route de Longwy

L-8060 Bertrange

bram.lu


SOMMAIRE reportage 102 index 126 ours 128 La start-up du mois 130

Mars 2019

ESPRESSO

CONVERSATIONS

ENVIES Argent comptant Rajaa Mekouar

« J’évite les excès matériels » Pour Rajaa Mekouar, il n’y a pas de petites économies. La présidente de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association nous parle de son rapport à l'argent et aux investissements.

114 Compétences Communication

Style Sac

Architecture Habitation collective

Culture Cinéma

La managing partner de PwC Legal et l’European business developer de la Bank of China ont choisi un sac pour accompagner leur tenue.

Schemel Wirtz Architectes Associés a conçu pour Promobe une résidence posée en bordure du futur parc de Gasperich. Visite.

Le Luxembourg City Film Festival se tiendra du 7 au 17 mars prochain et proposera une très vaste sélection de films et de nombreux événements.

118

120

Gérer une situation de crise

Me Cindy Arces et Jérôme Domange

116

Mal communiquer, voire ne pas le faire du tout, peut gravement nuire à une entreprise. Nos conseils pour maîtriser cet exercice délicat.

Face au parc

Lux Film Fest en version XXL

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Restaurant À table avec

Larisa Faber

Rendez-vous entre deux tournages avec Larisa Faber à la Casa Fabiana. La comédienne luxembourgeoise revient sur son actualité débordante.

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PHOTO Edouard Olezewski

IL Y EN A PLUS

Ce mois-ci avec Paperjam : le supplément Mipim

LA CLUBLETTER

Membre du Paperjam Club, retrouvez votre Clubletter en fin de magazine ! Mars 2019 —

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GĂŠnĂŠrateur de business depuis 20 ans

Disponible en kiosque et sur eshop.maisonmoderne.com


espresso conversations envies Électeurs incontournables pour les prochaines élections sociales, les frontaliers sont au centre de l’attention des syndicats partis en campagne. Enjeux en page 14. Quand le catering passe au vert. Zoom en page 24 sur les bonnes pratiques des traiteurs qui veulent combiner RSE et satisfaction de leurs clients. Pionnier des investisseurs en maisons de retraite, Threestones accélère le mouvement en page 36. Le Luxembourg est-il le discret gagnant du Brexit ? Tour d’horizon en page 48. Mars 2019 —

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BRAND VOICE

Blockchain and Crypto-assets Core Team

Patrick Hennes

Anne-Sophie Mauffrey

Cyril Lamorlette

Michael Delano

Thomas Campione

BLOCKCHAIN

LES CRYPTO-ACTIFS SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE Fondés sur la technologie blockchain, les crypto-actifs sont désormais synonymes d’opportunités économiques majeures, et suscitent l’intérêt grandissant des institutionnels, des États, des banques centrales et du marché au sens large. En effet, cette technologie a maintenant de loin dépassé le stade de la spéculation ou du simple projet fantaisiste. Mais malgré tout, elle suscite encore des interrogations et des inquiétudes.

e terme « blockchain » désigne un protocole informatique fondé sur la décentralisation permettant de stocker et de transmettre des informations et de la valeur de manière décentralisée, transparente, sécurisée et infalsifiable. Les usages de cette technologie sont nombreux, mais c’est son application pour le transfert d’actifs monétaires, de titres, d’actions ou d’obligations qui a le plus frappé les esprits. À ce jour, l’application pratique la plus célèbre de cette technologie reste le bitcoin, cette monnaie virtuelle lancée il y a une dizaine d’années, dont la réputation fut sul-

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— Mars 2019

135 C’est, en milliards d’euros, la market cap des crypto-actifs.

51,8 C’est le pourcentage que représente le bitcoin sur le marché des crypto-actifs.

CONTENU SPONSORISÉ PAR PWC

L

LA CRYPTOMONNAIE EN QUELQUES CHIFFRES

fureuse à ses débuts, et dont le cours a évolué à la manière des montagnes russes.

LES CRYPTO-ACTIFS PEINENT À S’IMPOSER COMME UNE SOLUTION SÛRE ET INVIOLABLE

La mauvaise réputation des cryptomonnaies trouve son origine dans le fait que leurs premières utilisations ont été pour le moins illégales au sein du dark web, entre autres. De plus, les nombreux cas de vol ou perte de cryptomonnaies, régulièrement relatés par les media et en réalité principalement dus aux manquements de sécurité des infrastructures exis-

18 - 22 C’est en milliards d’euros l’estimation du montant des levées de fond via Initial Coin Offering.

Sources: coinmarketcap, icodata, coingecko


BRAND VOICE

LES CRYPTO-ACTIFS SERONT UNE DES CLÉS DE LA CRÉATION DE VALEUR DANS L’ENTREPRISE DU 21e SIÈCLE. L’absence de régulation et les incertitudes juridiques réglementaires et fiscales qui en résultent ont longtemps contribué à ce climat de défiance vis-à-vis des crypto-actifs au sens large et furent un frein à leur adoption massive et généralisée. Tout comme le manque de compréhension de ces nouveaux enjeux qui n’a fait qu’alimenter une hostilité souvent infondée.

S’OUVRIR AU CHANGEMENT, L’ACCEPTER ET LE FAÇONNER

Depuis quelques mois, les États s’emparent du sujet, conscients que la numérisation change de manière irréversible et définitive les usages et les pratiques économiques. Et au-delà de la nécessaire régulation à mettre en œuvre, ils se posent même la question de savoir si « les banques centrales ne devraient pas émettre une nouvelle forme de monnaie numérique ? », comme se le demande aussi Christine Lagarde, directrice générale du FMI. Quant aux grands acteurs institutionnels, banquiers et assureurs, ils sont aussi entrés dans la course, suivant l’exemple des nouveaux prestataires de services de paiement spécialisés qui n’hésitent pas à proposer des monnaies électroniques : Alipay et WeChat en Chine, Paytm en Inde, M-Pesa au Kenya… Ils ont compris que ces formes de paiement sont adaptées à l’économie actuelle et qu’elles répondent à la demande et aux besoins des utilisateurs. Dans le même temps, les progrès technologiques ne connaissent pas de temps morts dans ce domaine et chaque jour, de nouveaux développements viennent faire progresser les capacités existantes. Qu’il s’agisse du nombre de transactions gérées, d’interopérabilité ou de nouveaux mécanismes de consensus. Ces développements permettent à leur tour d’augmenter le niveau d’adoption des marchés et participent indirectement à une réduction de la volatilité tant décriée du prix des crypto-actifs. Ainsi se réunissent progressivement les conditions permettant à la technologie

blockchain, et aux crypto-actifs, de devenir une des clés de la création de valeur dans l’entreprise du 21e siècle. Outre le progrès économique, certains observateurs imaginent même que l’avènement des crypto-actifs pourrait avoir l’ambition de répondre également à des objectifs de politique publique tels que l’inclusion financière ou la sécurité et la protection des consommateurs.

COMMENT ÉTABLIR LA CONFIANCE ET ENVISAGER LES CRYPTO-ACTIFS AVEC SÉRIEUX, ATTENTION ET CRÉATIVITÉ

Tout d’abord, en comprenant les implications, les bénéfices et les risques, ainsi que les challenges liés aux crypto-actifs. Ensuite, en établissant un pont entre les différentes parties prenantes, qui sont d’horizons, de cultures, de savoirs, d’expériences différentes : institutions financières établies, géants de l’innovation et de la digitalisation, start-ups grand public, régulateurs, investisseurs ou simplement curieux. Enfin, en explorant les pistes permettant d’établir un terreau favorable à l’innovation, reposant sur la confiance et la transparence. Établir la confiance entre les parties prenantes, c’est l’expertise première de PwC, et c’est au travers de cette expertise que le cabinet international souhaite « envisager la monnaie numérique avec sérieux, attention et créativité ». Considérant le sujet comme une priorité, PwC organise, le 2 avril prochain, un événement dédié aux crypto-actifs, comportant plusieurs objectifs ambitieux. PwC Luxembourg se veut être un accompagnateur du marché dans le développement de sa maîtrise des crypto-actifs et souhaite contribuer à fluidifier ce changement de paradigme économique. Autour de cette thématique, des experts de renommée internationale et des acteurs locaux présenteront les dernières avancées et tendances du marché. Des panels autours des sujets phares que sont les paiements décentralisés, la tokenisation d’actifs et la custody de crypto-actifs seront également organisés. Par ailleurs, les participants pourront découvrir plus en détail les solutions des entreprises présentes et obtenir toutes les réponses à leurs questions. Enfin, le public présent pourra également compter sur les équipes dédiées à ce sujet au sein de PwC, notamment pour découvrir des modèles de développement adaptés à leur activité. Cet événement sera l’occasion de positionner le Luxembourg comme une place forte des crypto-actifs. Ayant laissé jusqu’à présent la Suisse, Malte, Gibraltar et plus récemment la France ouvrir la voie, le Grand-Duché se tient désormais prêt et réactif, comme le démontre le récent vote du projet de loi 7363.

5 INTERVENANTS DE L’ÉVÉNEMENT “Crypto-assets, nothing but opportunities”

HENRI ARSLANIAN PwC HongKong – PwC FinTech & Crypto Leader, Asia

JEAN-MICHEL PAILHON Ledger – VP Corporate Development & Strategy

MARJAN DELATINNE Ripple – Global Head of Banking

MICHAEL DELANO PwC Luxembourg – Blockchain & Crypto-assets Leader

TOM TROWBRIDGE Hedera Hashgraph – President

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

tantes, viennent encore ternir l’image de ces nouveaux actifs. Autant de situations paradoxales, puisque la technologie blockchain repose sur la traçabilité, la fiabilité et l’inviolabilité.

plus savoir t, n e r en Pou vénem sur l’é ultez : cons

pwc.lu

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POLITIQUE

politique DIGEST

Plus de femmes Fixé à la fin de l’année 2014, l’objectif a été atteint en 2019 : le taux de femmes qui représentent l’État dans les 79 établissements publics et sociétés dans lesquels il siège a franchi la barre des 40 % (40,19 %). Ce dont se sont réjoui Taina Bofferding (LSAP), ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et le vice-­ Premier ministre Étienne Schneider (LSAP). L’ambition est maintenant de faire mieux encore, et d’arriver un jour à une parité parfaite. Mais cette fois, aucune date n’a été donnée. Le DP aux europénnes Le DP a été le premier à dévoiler sa liste pour les prochaines élec­ tions européennes. C’est Charles Goerens et Monica Semedo qui la conduiront. Le premier a été élu six fois à la Chambre, ministre de 1999 à 2004, et il connaît très bien les arcanes européens, puisqu’il a été député de 1982 à 1984 et de 1994

à 1999, avant d’être à nouveau élu en 2009 et 2014. Monica Semedo était candi­ date lors des dernières législatives, mais n’a pas été élue. Elle a rejoint depuis janvier l’équipe de Luxem­ bourg for Finance. Convention fiscale Après l’approbation du Sénat, en décembre, la nouvelle convention fiscale entre le Luxem­ bourg et la France a été approuvée par le Parlement à Paris. Celle-ci vise à éviter la double imposition, sans créer de non-imposition. La nouvelle version de la convention, dont la première mouture a été signée en 1958, intègre les dispositions du plan Beps de lutte contre l’optimisation fiscale. La Sécurité sociale se porte bien Alors que les organismes de sécurité sociale sont en déficit chronique dans la plupart des pays européens, celui du Luxembourg affiche une santé remarquable. L’Inspection générale de la sécurité sociale, dans son rapport général pour l’année 2017, a mis en évidence un solde positif de 1,286 milliard d’euros. Et si les dépenses (12.442 milliards) ont augmenté de 6,7 %, les recettes ont aussi connu une croissance de 4,4 % (13.729 milliards). L’horizon reste donc, pour le moment, bien dégagé.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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­ — Mars 2019

Les frontaliers courtisés Opérations de tractage dans les gares frontalières, conférences dédiées... Les syndicats occupent le terrain afin de sensibiliser les frontaliers au scrutin du 12 mars.

Opération séduction L’OGBL organise des conférences à destination des frontaliers (ici à Volmerange-lès-Mines).

I

ls représentent 45 % des travailleurs au Luxembourg. 52 % sont français, 24 % sont belges et 24 % sont allemands. Les frontaliers, véritable pierre angulaire de l’économie du pays, ne sont pas oubliés par les syndicats en cette période d’élections sociales. Des revendications sont bien entendu communes aux travailleurs frontaliers et résidents, « en ce qui concerne la sécurité sociale, l’indexation ou les salaires, mais il y a des revendications spécifiques aux frontaliers », explique Jean-Claude Bernardini, membre du bureau exécutif, et en charge de la question des frontaliers au sein de l’OGBL. « Il y a des domaines qui touchent plus particulièrement les frontaliers, qui sont régis par des conventions bilatérales. Et notre revendication globale est d’harmoniser ces conventions au niveau de la Grande Région, mais plus généralement au niveau européen,

en termes de fiscalité, de sécurité sociale ou de droit du travail. » Le télétravail est également un des sujets phares de la problématique frontalière. « Il y a trois conventions bilatérales entre le Luxembourg et la France (29 jours, ndlr), la Belgique (actuellement à 24 jours autorisés, un chiffre qui pourrait être porté à 48 jours selon de récentes déclarations d’élus belges) et l’Allemagne (19 jours). Il faudrait déjà redéfinir le terme de télétravail, si l’on parle seulement de tâches effectuées chez soi ou s’il peut être réalisé dans un espace de coworking. Là encore, je crois que l’harmonisation doit se faire au niveau européen. » Du côté du LCGB, « un salarié est un salarié, nous n’avons pas défini de revendications spécifiques aux fron­taliers », explique Christophe Knebeler, secrétaire général ad­j oint du syndicat chrétien. « Bien sûr, les frontaliers ont

PHOTO Nader Ghavami

À deux à la tête du Piratepartei Le Piratepartei a tenu son congrès le 9 février, et, comme il l’avait annoncé après son élection à la Chambre, Sven Clement a remis son mandat de président après neuf ans. Starsky Flor et MariePaule Dondelinger le remplacent.

01 ÉLECTIONS _ SURTITRE SOCIALES


POLITIQUE F O RU M I N T E R N AT I O N A L

des problématiques qui leur sont propres. Mais ce sont des sujets sur lesquels nous travaillons au quotidien », ajoute-t-il. Des dossiers qui devraient donc continuer à ­alimenter les débats au-delà du scrutin.

toute la population active peut s’exprimer », insiste Jean-Claude Bernardini. Lors des élections sociales de 2013, parmi les inscrits au vote, 35,6 % ont suivi l’appel pour le renouvellement de la Chambre des salariés. « Moins de 20 % de participation des frontaliers avait été UNE FAIBLE PARTICIPATION POUR enregistrée. La CSL n’existe pas en LE RENOUVELLEMENT DE LA CSL Belgique et en France, les travailLe vote est prévu le 12 mars pro- leurs de ces pays n’ont donc pas forchain, et les actions à destination cément le réflexe de participer à ces des frontaliers se sont multipliées élections. » Les frontaliers devraient ces dernières semaines. Des opéra- donc encore être courtisés d’ici le tions de tractage ont été organisées 12 mars prochain. I. S. dans les principales gares frontalières comme Arlon ou Thionville CHAMBRE DES SALARIÉS par l’OGBL, qui mène aussi des conférences dédiées en Lorraine et PLUS DE 500.000 en Belgique. « Nous avons cinq sec- ÉLECTEURS POTENTIELS tions pour les trois pays frontaliers, Plus de 500.000 personnes sont trois en France, une en Belgique et concernées par les élections sociales une en Allemagne », confirme Jean- du 12 mars et vont élire les 60 repréClaude Bernardini. Lors des der- sentants des syndicats au sein de l’assemblée plénière, organe suprême nières élections sociales qui ont eu de la Chambre des salariés. lieu en 2013, celui qui se revendique Neuf syndicats seront en lice : comme le premier syndicat des fron- OGBL, LCGB, Aleba, FNCTTFELLandesverband (associé à l’OGBL taliers avait obtenu 38 des 60 man- dans le secteur CFL), Syprolux, NGLdats à la Chambre des salariés (CSL) SNEP, Neutrale Verband Gemeng et quelque 2.000 délégués effectifs, Lëtzebuerg (NVGL), CLS et le « dont 33 % par exemple étaient Syndicat des employés du secteur de l’aviation. Français », ajoute Jean-Claude Chaque électeur vote par corresBernardini. L’Aleba possède actuel- pondance, en fonction de sa catégorie lement 700 délégués du personnel socioprofessionnelle : Sidérurgie, industries, Construction, répartis dans 130 établissements et Autres Services et intermédiation financiers, quatre sièges à la CSL. Le LCGB avait Autres services, Administrations et obtenu 15 sièges. « Il y a 525.000 élec- entreprises publiques, Santé et action teurs potentiels lors de ces élections, sociale, CFL et Retraités. Huit sièges sont à pourvoir dans les Services et il s’agit finalement du plus impor- et intermédiation financiers, cinq pour tant scrutin au Luxembourg où la Sidérurgie et trois pour les CFL. La répartition des sièges par secteur Le nombre de sièges sur les 60 à pourvoir varie selon le nombre de personnes employées ou présentes dans le secteur. Ce qui assure une représentativité à la CSL proportionnelle à l’importance réelle de chaque secteur. groupe 1

groupe 5

Sidérurgie 5

groupe 2  Autres industries

groupe 3

Construction

Autres services groupe 6

6

8

Administrations et entreprises publiques

3 6

6

groupe 7

Santé et action sociale

PHOTO Mike Zenari (archives)

4 groupe 4

Services et intermédiation financiers

groupe 8

CFL

8 14

groupe 9

Retraités source

Chambre des salariés

Une version plus longue, avec un témoignage de l’Aleba (qui n’a pas pu être joint), sera en ligne sur notre site à la sortie du magazine.

DÉNONCER LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

La Grande-Duchesse, le Dr Denis Mukwege et la juriste internationale spécialisée dans les crimes de guerre, Céline Bardet, au moment de la présentation du forum, le 25 janvier dernier.

P

roblématique majeure et pourtant peu ébruitée dans la presse, le viol est devenu une horrible « arme de guerre ». Peu présentes sur le front des hostilités armées, les femmes sont pourtant parmi les premières victimes civiles des guerres et du terrorisme. Des cibles aussi stratégiques que faciles. C’est pour dénoncer cette situation, mobiliser les pouvoirs publics ainsi que les citoyens et surtout agir que la Grande-Duchesse a décidé d’organiser le premier forum international intitulé « Stand Speak Rise Up ». L’événement se déroulera à l’European Convention Center les 26 et 27 mars prochains. Il réunira des acteurs importants de la communauté internationale dans la lutte contre les violences sexuelles. Des hauts responsables d’organisations internationales participeront aussi au forum, organisé en partenariat avec l’ONG We Are Not Weapons of War et la fondation du docteur congolais Denis Mukwege. Ce dernier sera d’ailleurs présent avec l’autre lauréate du prix Nobel de la paix en 2018 : la Yazidie Nadia Murad. Tous deux ont été récompensés pour leur action en faveur des victimes de violences sexuelles. Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix en 2006 et supporter de l’action de la Grande-Duchesse dans la microfinance, sera aussi présent. Les témoignages de 40 survivantes de ces actes horribles permettront de mettre des mots sur cet indescriptible fléau à combattre.

www.standspeakriseup.lu Mars 2019 —

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POLITIQUE

DATA CENTER

LE TAPIS ROUGE POUR GOOGLE Google qui installe un data center à Bissen, c’est un enjeu national, plus que local. Ce qui explique que l’État ait pesé de tout son poids pour que les différentes étapes soient franchies, jusqu’à présent, sans heurts.

C

e ne sont encore que des prairies, parsemées ici et là de quelques bosquets de résineux. Mais à Bissen, l’espoir est que, pour la fin de cette année, tout soit administrativement réglé, afin que Google débute ensuite, au Busbierg, les travaux de son nouveau data center. Un projet de taille. Tant au niveau de son implantation (sur un site d’un peu plus de 34 hectares) que de son montant (on évoque un milliard d’euros), ou même de l’emploi (300 prévus directement sur le site). Sans évidemment oublier l’impact qu’il aura à long terme sur toute la région.

NOM DE CODE : PASCAL

Ce que certains qualifient d’« investissement du siècle » a tout d’une véritable saga. Qui débute au tout début de l’année 2016, quand la Commune de Bissen est contactée par des intermédiaires de Google, qui ne se présentent évidemment pas comme tels, et qui cherchent des terrains. « Il fallait au minimum 30 hectares d’un seul tenant, se souvient Jos Schummer, le bourgmestre. Nous avons donc commencé à regarder où cela pourrait se faire. » Dans la discrétion la plus totale. La société de Mountain View ne veut pas être exposée en première ligne. L’opération reçoit même un nom de code, Pascal, inspiré par le mathématicien Blaise Pascal. « On a réussi à trouver une trentaine d’hectares, tous privés, près de l’entreprise Luxlait. Mais

un des propriétaires n’était pas intéressé par l’idée de vendre », poursuit le bourgmestre. C’est l’échec. Le projet est, à ce moment, presque mort-né. « D’autant que Google a alors déclassé ses ambitions d’implantation au Luxem­ bourg, n’en faisant plus une priorité. » Inima­ginable aux yeux de l’État, qui entre dans la danse. Les recherches reprennent alors, sous la direction d’un agent de l’Office national du remembrement, spécialement détaché pour cette mission. À Bissen, mais pas exclusivement. D’autres sites possibles sont envisagés : le parc Luxite de la Poudrerie, la zone industrielle d’Esch... Mais pour diverses raisons, c’est à Bissen que les avantages sont les plus nombreux. « Cet agent a effectué un travail remarquable et a su, en quelques semaines, acheter 34,7 hectares de terrains, à des prix vraiment raisonnables, aux propriétaires privés », poursuit Jos Schummer. L’achat se fait en faveur de London Bridge, une société « dans laquelle Google a certainement des parts », et qui donne son nom au nouveau code du projet de Bissen, remplaçant Pascal. Les terrains acquis, le dossier prend alors une autre envergure. « Une task force a été mise en place, et toutes les administrations concernées ont travaillé ensemble avec un but unique : faire avancer ce dossier », se souvient le bourgmestre. Vite et bien. Car la société américaine a aussi acheté

des hectares dans d’autres pays. Et pourrait toujours se détourner du Luxembourg. Les ministères concernés vont donc appuyer sur l’accélérateur, au point de faire rêver les élus locaux au fait « qu’un jour, peut-être, tous les dossiers communaux seront ainsi dopés par la bonne volonté de l’État ». À Bissen, il faut en priorité modifier le plan d’aménagement général (PAG) et affecter les terrains en zone spéciale data center. Les études sont lancées. Après les deux premières évaluations environnementales stratégiques, un premier vote au conseil communal a pu intervenir le 7 janvier pour une « modification ponctuelle du PAG ». Après celui-ci, le dossier complet a été rendu public, afin que chacun puisse formuler des remarques. « On a voulu aller plus loin et tout mettre sur internet, en toute transparence. Il n’y a rien à cacher », développe le bourgmestre.

après. Charge alors à Google de proposer son propre plan d’aménagement : implantation des locaux, gestion des eaux de surface... Il fait peu de doute que l’entreprise y travaille déjà depuis des mois. « On sait qu’elle veut profiter de ce qui existe déjà chez nous. Ainsi, le refroidissement du data center pourrait être assuré par Kiowatt, qui produit des énergies vertes et se situe à côté. » L’ensemble du volet administratif pourrait être clôturé cette année, pour un début de chantier aux premiers jours de 2020. À Bissen, Google est en tout cas vue comme une entreprise qui répond aux aspirations locales, et

MODIFICATION DÉFINITIVE EN MARS

Quelles suites, maintenant ? Le collège va entendre chaque personne qui a formulé une remarque ou suggestion. Suite au vote du conseil, le dossier est aussi reparti vers les ministères concernés pour avis. En fonction de ceux-ci, le collège échevinal pourra adapter le PAG, en vue de sa confirmation, in fine, par le conseil communal. La commune estime que le dossier est rigoureux. Dès lors, même le recours porté contre sa décision du 7 janvier devant le tribunal administratif ne l’effraie pas. Et les arguments avancés ces dernières semaines par le Mouvement écologique et des citoyens « trouveront aussi des réponses précises ». L’ambition est que la zone soit devenue « zone spéciale data center » pour le mois de mars, ou juste

Jos Schummer, bourgmestre de Bissen, devant le terrain choisi par Google.

dont les retombées, notamment financières, seront conséquentes. « Cela fait des années que nous avons choisi de diversifier l’offre industrielle en nous tournant vers les nouvelles technologies, le numérique... », conclut Jos Schummer. L’Innovation Campus témoigne de cette ambition, le tapis rouge déroulé à Google la confirme. N. L.

QUATRE ANS POUR CONCLURE Janvier 2016 Les premiers contacts et marques d’intérêt ont lieu avec la Commune, via des intermédiaires. La discrétion est de mise.

16 —

Juillet 2017 Le nom de Google est évoqué publiquement, tout comme le projet de data center.

­ — Mars 2019

Septembre 2017 Après un échec de l’achat d’une première zone de terrains, une seconde est proposée à Google.

Décembre 2017 Google confirme avoir bloqué l’acquisition de 34,7 hectares à Bissen.

Janvier 2019 Le conseil communal vote une modification ponctuelle du plan d’aménagement général (PAG) en ce qui concerne cette zone.

Mars 2019 Le PAG est modifié. Google peut déposer son plan d’aménagement, avec l’ambition de débuter les travaux en 2020.

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Entre le premier contact et le premier coup de pioche, il n’aura fallu, sauf retard encore possible, que quatre ans.


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POLITIQUE

FRANK ENGEL, VERBE HAUT ET CUIR ÉPAIS

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monde s’opposait il y a encore quelques années ». Globalement, l’accord de coalition DP-LSAP-Déi Gréng ne trouve guère grâce à ses yeux. Le nouveau président ne voit en effet rien dedans qui « tienne vraiment la route, rien qui constituerait vraiment un projet de gouvernement, rien qui traduise la raison pour laquelle ces trois partis se sont mis ensemble ». Et certainement pas ce que le CSV, lui, voit comme décisif : une grande réflexion globale sur la manière dont le Luxembourg croît et se développe, à mener « tant que ce pays est encore vaguement gérable ».

PAS D’ÉTAT DE GRÂCE

Frank Engel n’aura en tout cas guère pu profiter de l’état de grâce qui suit en général une élection. Les urnes du congrès n’étaient pas encore rangées qu’il a été fait état de son poste d’administrateur de Global Strategies Group Holding SA, qui chapeaute des sociétés actives dans le domaine de la sécurité. Mais aussi de voyages en Afrique, certains dans le cadre de missions en tant qu’élu européen, au cours desquels il aurait pu agir pour des intérêts privés. Depuis lors, Frank Engel a entamé les démarches pour quitter Global Strategies, ce qu’il aurait « dû faire plus tôt, comme je l’ai d’ailleurs souhaité », même « si cela était connu de longue date et que je n’ai rien à me reprocher ». Le mandat était par ailleurs rémunéré, « mais de manière largement inférieure au salaire minimum ». Quant aux voyages, il se défend en arguant avoir été « le coordinateur de la commission développement du plus grand parti européen. Est-ce donc anormal que j’aille en Afrique parler avec des chefs d’État ? » Une terre africaine où il n’a « aucun intérêt personnel ». Ces deux scuds auraient pu faire du dégât. Par qui ont-ils été envoyés ? Il dit ne pas savoir. Mais se douter que « certains, où qu’ils soient, allaient essayer en dernière minute de faire en sorte que je ne sois pas élu président du CSV ». Il s’attend donc à être visé par d’autres missiles. Il ne s’en inquiète pas. Car s’il a le verbe haut, il a aussi le cuir épais. N. L.

PHOTO Matic Zorman

se comporter encore comme un parti de gouvernement. Or le CSV est pour la seconde fois un parti d’opposition et il faut tenir compte de cette réalité. Notre politique doit donc être d’opposition », annonce Frank Engel. Cela se fera via le travail parlementaire, et un groupe déjà Premier parti du pays, le CSV devra ronger son frein sur les remusclé par sa chef Martine bancs de l’opposition pour une seconde législature consécutive. Son nouveau président pense avoir identifié les maux qui Hansen. Mais aussi par les prises le minent. Et compte leur appliquer des remèdes radicaux. de position du président et du parti. « Nous ne sommes ni des ela s’est joué à peu de choses, des règles au CSV et je voulais les ennemis ni des adversaires, mais une grosse vingtaine de voix. respecter », confirme-t-il. des compétiteurs politiques, analyse-t-il. Dans la forme, cela peut Mais le samedi 26 janvier à Moutfort, c’est bien Frank Engel UN VRAI PARTI D’OPPOSITION bien évidemment donner quelque qui a été élu à la tête du CSV avec Frank Engel voulait relever un chose d’assez différent de ce que 53,95 % des voix, contre 46,05 % nouveau challenge ? Le voilà servi. cela a été au cours des cinq derpour Serge Wilmes, qui était son Car le CSV est un malade dont la nières années. » seul adversaire. À 43 ans, il tente santé ne cesse de décliner. Pour la de s’inscrire dans la filiation de ceux seconde fois de suite – c’est histo- « UN ACTE DE COALITION VIDE » qui ont tenu les rênes de ce qui reste rique –, il est écarté du gouverne- Le CSV va donc s’opposer. Mais encore le plus grand parti du pays. ment. Les dernières élections aussi proposer. Les priorités ? « Il y Frank Engel, qui se définit législatives lui ont infligé une perte a un axe de modernité : le durable, comme un vrai « démocrate-­chré­ de 5,37 % des voix par rapport à le digital, le climatique, l’environtien », ne rêvait pas depuis tou- 2013, et enlevé deux mandats de nemental... Cela a toujours été préjours de la présidence du CSV. député. Plus inquiétant encore, ses sent chez nous, mais pas assez Mais quand Marc Spautz lui a paramètres vitaux sont dans le visible. Cela doit le redevenir, avec annoncé « en aparté qu’il ne se rouge : thèmes environnementaux une signature propre d’ailleurs. Le représenterait pas, je me suis vite trop peu mis en avant, communi- second grand axe concerne la prédécidé ». L’homme fonctionne cation défaillante et image désuète, carité actuelle et menaçante, les « par cycles presque réguliers. J’ai jeunes électeurs qui se détournent... peurs et les angoisses d’une popuété huit ans secrétaire général de Le parti n’est pas totalement lation qui se croit délaissée du polinotre groupe parlementaire à la moribond, mais manque d’éner- tique. » Le CSV veut se rapprocher Chambre, puis dix ans au Parle­ gie. Une des premières missions de ceux-là, mais aussi de ceux qui ment européen. » Une ma­nière de du nouveau président, il le les représentent : syndicats, églises, dire qu’il aspirait donc à du chan- concède sans détour, sera de réin- associations caritatives, fédérations gement. Mais il ne rend pas trop suffler cette détermination qui en sportives... On dit pourtant Frank tôt son ambition publique, même a fait le parti à qui rien ne faisait Engel, membre du Cercle Bech, dans la foulée du scrutin législatif peur, mais qui faisait peur à tous. libéral ? « Sous ma présidence, non du 14 octobre 2018, à la suite du­- Les remèdes seront radicaux. La seulement le ‘S’ de CSV (pour quel on aurait pourtant pu assister thérapie collective a commencé « social », ndlr) va rester, mais il à une « nuit des longs couteaux » par une prise de conscience. « Lors sera encore plus important », parmi les cadres du parti. « Je n’ai de la précédente législature, on a réplique-t-il. Les jeunes vont aussi pas voulu hâter les choses. Il y a certainement eu trop tendance à (re)devenir une cible prioritaire. « Force est de constater qu’ils ont voté pour tous... sauf pour nous. Il doit y avoir des raisons à cela. Et je ne suis pas prêt, et mon parti ne l’est pas non plus, à dire que désormais nous n’avons rien à offrir aux jeunes. Il faut leur parler d’employabilité, d’adéquation entre formation et exigences du marché du travail, s’intéresser à ceux qui quittent l’école pour s’établir dans la vie mais ont des difficultés... » Et pas seulement de libéralisation de la consommation de cannabis, « alors qu’il n’y avait aucune urgence », ou de gratuité des transFrank Engel veut réinsuffler de la détermination à un CSV qui en manque. ports publics, « à laquelle tout le CSV


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POLITIQUE

Objectifs transfrontaliers pour la Sarre

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LES GRANDS CHANTIERS DE BAUSCH

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pointe. Du coup, les bus qui desservent la capitale et l’est du pays n’ont pas le succès attendu. C’est pour cela qu’un couloir bidirectionnel réservé aux bus sera installé entre l’échan­geur Waldhaff et ­G on­derange. Une autre voie spéciale réservée aux bus sera cons­truite entre Waldhaff et le pôle d’échange du Kirchberg.

ET AUSSI...

Les députés ont pu aussi découvrir le projet de construction d’une nouvelle tour de contrôle au Findel, de la future aile psychiatrique sur le site de la prison de Schrassig ou de l’extension de l’École européenne du Kirchberg. Le ministre a souvent répété son ambition de bâtisseur, résumée dans la devise « plus et plus vite ». La Chambre lui ayant donné son feu vert pour la planification des chantiers et des études, il espère maintenant faire voter les cahiers des charges des 33 projets d’ici à 2023. N.  L.

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Sarre, Liège et Kaiserslautern. Pour cer la Grande Région ensemble », ses 24 mois de présidence, Tobias a aussi insisté Tobias Hans. « Il sera Hans a par exemple expliqué vou- primordial d’associer les citoyens loir que les « régions frontalières à ces démarches et de mieux les [soient] également des régions d’op- sensibiliser aux opportunités que portunités : s’en saisir, telle est la les régions frontalières euromission et la vision de la Grande péennes leur offrent. En tant que Région. Dans ce contexte, les nom- région frontalière européenne, et Le Luxembourg a passé le breux projets fructueux seront particulièrement en ces temps difflambeau de la présidence de davantage valorisés, les résultats ficiles pour la cohésion de l’UE, il la Grande Région à la Sarre, seront présentés à un plus large importe d’affirmer politiquement qui affiche ses objectifs pour public, et la recherche de points de la plus-value européenne de la cooles 24 prochains mois. convergence au sein de la Grande pération. Les stratégies régionales assage de témoin entre le Région sera intensifiée. » de multilinguisme et l’avenir des Le 17e Sommet de la Grande programmes Interreg doivent être Luxembourg et la Sarre fin janvier au Biodiversum de Remer­ Région, sous présidence sarroise, portés dans les capitales du proces­ schen. Corinne Cahen, ministre de aura pour objectif de « faire avan- sus décisionnel européen. » I. S. la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région (DP), a laissé, après INFRASTRUCTURES PUBLIQUES 24 mois, la présidence de la Grande Région à Tobias Hans, ministre-président de la Sarre, à l’occasion du 16e Sommet des exécutifs de la Grande Région.  Luxembourg, merveilleuse terre de chantiers... Si les projets privés Ce vaste territoire se veut être continuent à se multiplier, l’État n’est pas en reste. Ils concernent « un laboratoire de l’Union euro- souvent la mobilité, un enjeu du moment. Mais pas seulement. péenne » pour Corinne Cahen, ou « un incubateur de l’UE » pour Tobias omme une lettre à la poste ! Le Plusieurs configurations sont Hans. La ministre luxembourgeoise débat d’orientation sur le actuellement à l’étude. Vers le veut dresser un bilan « positif » de financement des grands projets d’in- Findel (N1), prolonger la ligne cette présidence. « Nous avons mis frastructures de l’État, qui a eu lieu au-delà de l’aérogare imposera de l’accent sur la participation cito­ le 12 février à la Chambre, n’aura été redéfinir l’actuel terminus. Une yenne, afin d’être plus proches des qu’une formalité pour le ministre de variante au projet actuel sera à populations, de leurs attentes et de la Mobilité et des Travaux publics proposer en tenant compte des leurs préoccupations, mais égale- François Bausch (Déi Gréng). développements urbains attendus ment sur la jeunesse, en organisant L’ensemble a été voté à l’unanimité, à cet endroit. plusieurs événements. » si ce ne sont les abstentions des élus de l’ADR et du Piratepartei. La pre- LES AMÉNAGEMENTS DE LA A4 mière étape pour 33 grands chan- La A4, aussi appelée « autoroute UN OUTIL POUR LA MOBILITÉ Impossible de passer à côté du sujet tiers à venir, indispensable pour tout d’Esch », est un des tronçons les de la mobilité, avec les 240.000 tra- chantier de plus de 10 millions d’eu- plus fréquentés du pays. Il est envivailleurs frontaliers que compte la ros. La mobilité occupe évidemment sagé d’aménager la section d’auGrande Région. « Nous avons pour une place centrale dans la liste des toroute, afin de disposer d’une voie objectif, à l’horizon 2035, de projets : 22 sur 33 concernent le pour les autobus et le covoiturage mettre en place un outil nommé réseau routier. « Il faut l’améliorer, à côté des deux voies normales, MMUST (Modèle multimodal et chacun en est conscient », com- sans pour autant ajouter une scénarios de mobilité transfronta- mente Carlo Back (Déi Gréng), bande d’arrêt d’urgence (BAU). La liers, ndlr). Il permettra d’analyser président de la commission parle­ bande d’arrêt d’urgence actuelle collectivement les évolutions de la mentaire mobilité et travaux publics. sera affectée aux transports en mobilité transfrontalière dans le Qui partage la vision de François commun et au covoiturage en fonctemps. Chaque acteur pourra ainsi Bausch et sa volonté d’« optimiser tion du trafic, ce qui nécessite tester différents projets d’in- en premier lieu les infrastructures l’adaptation du tronçon et de frastructure ou d’aménagement existantes ». l’échangeur de Leudelange. L’inté­ du territoire, et en mesurer les Parmi les projets du nouveau gration « du projet de la ligne de impacts sur les différents versants gouvernement, trois se dis- tram et de l’itinéraire cyclable tinguent par leur taille et leur express sera facilitée par la plade la Grande Région. »  Un des objectifs affichés par les importance. nification de l’ensemble », explique dirigeants du territoire est égaleencore Carlo Back. ment de faire de l’Université de la LA PROLONGATION DU TRAM Grande Région une université euro- Route d’Arlon, la prolongation le REPENSER LA N11/A7 péenne. Celle-ci regroupe six uni- long de la N6 donnera l’occasion Le trafic est en effet très dense sur versités issues de quatre pays : d’inclure au projet les besoins en la N11, entre la capitale et Echter­ Lorraine, Luxembourg, Trèves, mobilité active (piste cyclable...). nach, notamment aux heures de GRANDE RÉGION


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2. UN HAUT NIVEAU D’EXPERTISE


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es gérants de fonds alternatifs, habitués à un environnement très performant et compétitif, ont dû renforcer leur équipes à Luxembourg pour s’adapter aux différentes évolutions réglementaires. Jean-Michel Chamonard, Managing Partner d’ATOZ Services, Atman Haloui et Chafai Baihat, Partners, détaillent les besoins spécifiques de ces fonds et les problématiques auxquelles leurs gérants doivent faire face. Quels sont les besoins en matière de gouvernance et de gestion administrative et comptable sur le marché luxembourgeois ?

La plupart des fonds et leurs sociétés de gestion qui opèrent à Luxembourg – qu’ils viennent de se lancer ou soient déjà présents de longue date sur le marché – disposent généralement déjà au sein de leurs équipes ou dans leur réseau professionnel d’un bon nombre d’experts en matière de levée de capitaux ou de gestion d’actifs. Cependant, avec le renforcement constant de la réglementation européenne et internationale en matière de gouvernance, de transparence fiscale ou de protection des investisseurs, pour ne citer que ces domaines, nos clients sont très vite confrontés à d’autres sujets plus opérationnels, mais non moins fondamentaux. Au moment de la mise en place de leur structure, qui correspond généralement à la réalisation des premiers investissements, ils doivent par exemple rapidement obtenir l’ouverture d’un compte bancaire, accomplir le processus de conformité et d’identification y afférent auprès de plusieurs acteurs ayant des exigences parfois divergentes. Nos clients doivent également mettre en place un mode opératoire efficace avec leurs banques pour gérer au mieux les flux financiers à venir ; ce dernier point requérant une relation de confiance et de qualité avec les organismes financiers en question. Outre la nécessité de trouver des locaux adéquats au déploiement de leurs activités, de nommer des administrateurs et de disposer d’un secrétariat juridique efficace et réactif, les clients sont rapidement confrontés à un second sujet primordial, celui du développement d’un reporting comptable et financier performant à destination de leur maison mère et de leurs investisseurs. Ce développement passe notamment par une excellente visibilité sur les coûts annuels récurrents de leur structure. Quelles expertises recherchent ces fonds d’investissement alternatifs?

Pour pouvoir se concentrer sur leur cœur de métier, les gérants de fonds souhaitent faire appel à un partenaire de confiance qui leur propose une « solution 360° », de la structuration de leurs activités au déploiement

opérationnel de celles-ci. Ainsi, ils voudront s’appuyer sur un partenaire qui soit en mesure d’avoir une excellente compréhension de leurs besoins grâce à une maîtrise des enjeux fiscaux et réglementaires au Luxembourg et à l’étranger, et qui offre un service adapté à leur activité au quotidien et parfaitement intégré à leur organisation. Le niveau d’expertise de l’équipe est également un critère de choix, car les gestionnaires de fonds sont bien conscients que c’est grâce à cela qu’ils pourront obtenir la réactivité nécessaire et une réponse sur mesure. En effet, face à des investisseurs de plus en plus exigeants, le développement d’outils de reporting financier permettant d’offrir, en très peu de temps et de manière constante, une vue détaillée sur les investissements devient incontournable. Enfin, dans un contexte international de transparence, il est indispensable que leur partenaire suive assidument toutes les évolutions législatives et dispose, par exemple, d’un département spécifique dédié à ce sujet.

« Pour pouvoir se concentrer sur leur cœur de métier, les gérants de fonds ont besoin d’une ‘solution 360°’ » Comment le groupe ATOZ se positionne-t-il face à ces attentes ?

Conscients de la difficulté de leurs clients à gérer efficacement une multitude de prestataires et conseillers, ce qui peut rendre la maîtrise des coûts de structure compliquée, les associés d’ATOZ Tax Advisers ont récemment lancé ATOZ Services, née de la fusion de nos deux entités Luxembourg Tax Compliance Office (LTCO), spécialisée dans les obligations déclaratives, et AZ Integrated Solutions, prestataire de services comptables et administratifs. L’idée est venue de nos clients qui exprimaient le souhait d’une expérience plus simple et efficace, avec moins d’intermédiaires et de perte de temps, mais aussi une meilleure compréhension des enjeux financiers et fiscaux de leur groupe. Pour atteindre ces objectifs, les équipes d’ATOZ Services collaborent étroitement avec les conseillers d’ATOZ Tax Advisers, permettant ainsi de nombreuses synergies, en offrant une palette de solutions globales et centralisées, incluant notamment la comptabilité, le secrétariat juridique et la préparation des déclarations fiscales en ligne avec les conseils

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fiscaux prodigués en amont. À tout moment du cycle de vie de leurs entités, et notamment lors des transactions, nous écoutons attentivement nos clients pour identifier au mieux leurs besoins et comprendre les objectifs qu’ils poursuivent. De cette façon, nous pouvons répondre de manière adaptée à toutes leurs attentes et proposer un budget en adéquation avec le volume et le niveau de complexité de leurs opérations, permettant ainsi une meilleure maîtrise des coûts. En outre, la grande majorité de nos experts disposent de plus de 5 ans d’expérience. Ils ont donc une excellente compréhension des enjeux et une forte capacité à anticiper les problématiques, ce qui donne une réelle valeur ajoutée aux solutions que nous proposons. Enfin, en matière de gouvernance d’entreprise, seuls nos membres bénéficiant d’au moins 10 ans d’expérience sont nommés dans les conseils d’administration des structures de nos clients. Afin d’assurer une bonne diversité des membres qui composent ces conseils, nous proposons une grande variété de profils ayant des compétences diverses dans différentes industries. Mars 2019 —

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ENTREPRISES

entreprises Inmarsat arrive au Luxembourg La société britannique Inmarsat a annoncé déplacer sa division European Aviation Network à Luxembourg pour éviter de perdre sa licence après le Brexit. Le système développé par la société, qui a installé 300 stations dans l’Union européenne, en Suisse et en Norvège, avec le support au sol de la Deutsche Telekom, permet de fournir de la connectivité dans les avions. Le débit peut atteindre jusqu’à 60 à 75 Mb/s. La Brasserie nationale en forme La brasserie productrice de Bofferding et Battin a présenté ses résultats 2018 dans le courant du mois de février, un bilan positif résultant d’une connaissance solide du marché et d’investissements concrets. Ainsi, au sein d’un marché européen présenté comme dynamique et générateur de plus de deux millions d’emplois, la Brasserie nationale présente des chiffres de production (presque 160.000 hl), de parts de marché (40 %), de chiffre d’affaires (10.730.000 euros, avec une croissance de 4 % par rapport à 2017) et de bénéfices avant impôts (4.010.000 euros) qu’elle estime plus que satisfaisants.

Résultats en hausse pour ArcelorMittal Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a publié des résultats en progression pour l’année 2018. Il s’attend à une année 2019 marquée par une « légère croissance » de la demande mondiale d’acier et veut poursuivre son plan de réduction de sa dette. Le bénéfice net du groupe basé au Lux­embourg progresse de 12,7 % par rapport à 2017, atteignant les 5,1 milliards de dollars. L’objectif affiché pour les prochains mois : réaliser 3 milliards d’économies au terme du plan « Action 2020 ». Plus de 2,1 millions de passagers pour Luxair LuxairGroup a présenté les chiffres de son année 2018. Et malgré un contexte économique difficile au niveau international, ils sont bons. Ainsi, Luxair Luxembourg Airlines a transporté 11 % de passagers en plus, tandis que LuxairTours a enregistré une augmentation de 9 % de passagers au départ de Luxembourg. Plus de 2,1 millions de passagers ont été transportés l’an passé, pour 1.933.340 l’année précédente et 1.837.456 en 2016. LuxairCargo a connu une croissance de 2 % des marchandises traitées: 957.000 tonnes. Les produits Pharma & Healthcare Center ont augmenté notamment de 20 % par rapport à 2017 (37.000 tonnes).

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RSE

Le catering passe au vert Le métier de traiteur est par essence générateur d’impact sur l’environnement. Mais les professionnels du secteur semblent prendre le défi en main. Tour d’horizon des bonnes pratiques.

Environnement Le traiteur Nicolas Rivoallan (Code Cuisine) recycle ses déchets dans des bacs de compost.

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es réceptions, cocktails, staff party et autres soirées d’entreprises ou privées continuent de battre leur plein. Pour ravir les convives et ainsi renforcer leur image, les organisateurs – internes ou externes – font systématiquement appel à un secteur bien particulier, celui du « ca » d’horeca : le catering, ou le métier de traiteur. Un métier qui est, par nature, consommateur de produits biologiques et d’énergie, et donc générateur de déchets et d’impacts environnementaux. D’autant plus quand le maître-mot des donneurs d’ordres est souvent le « prévoir plus, au cas où... ». Mais sur le terrain, les traiteurs luxembourgeois œuvrent de plus en plus, à leur échelle, à limiter leur

empreinte sur l’environnement et à apporter leur pierre à l’édifice du développement durable, tout en maintenant l’excellence qui leur est demandée quotidiennement. Tour d’horizon chez de grands noms bien connus et d’ambitieux petits nouveaux.

CONNAÎTRE ET MAÎTRISER

La première étape pour maîtriser son impact se trouve – presque naturellement – en amont de la production. Il y a encore à peine une dizaine d’années, il était impensable, ou au mieux saugrenu, de la part d’un traiteur de penser à une optimisation de sa production pour coller exactement à la demande. Sans en faire plus. Les clients – surtout les entreprises – n’avaient qu’un

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DIGEST


ENTREPRISES

puisqu’une grande partie des coûts d’un événement restent fixes (location d’un lieu, décoraLE GASPILLAGE ALIMENTAIRE tion, technique, personnel...). Mais à présent, il semble inévitable de réfléchir à une production à la fois cohérente et efficiente, et ce tant du côté du prestataire de services que de celui du client. « Pour arriver à Par personne et par an jeter le moins possible, il faut déjà simplement savoir que l’on va avoir un impact et y travailler, explique Tom Steffen, directeur d’exploitation au sein du groupe familial éponyme. Chez Steffen, chaque étape de la préparation d’une prestation est pensée et En tout, par les ménages, maîtrisée en interne par un sysla gastronomie, le commerce tème de contrôles drastiques. et la restauration collective Nous calculons, nous mesurons et nous accompagnons, ce qui nous a valu d’être certifiés RSE par l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises. » Cette approche préventive n’est La part des déchets alimentaires cependant pas l’apanage des estimée comme évitable grands noms. Les acteurs plus jeunes y adhèrent d’ores et déjà, objectif lors de leurs événements : comme en atteste le traiteur rassasier leurs gourmands invités Julien Cliquet, qui met en exergue coûte que coûte, sans considéra- le facteur confiance : « Notre idention de moyens ni de gaspillage. tité nous permet d’avoir une relaPourtant, le taux moyen de tion particulière avec nos clients, « no-show », ces invités absents de bien les connaître. Grâce à sans s’excuser, est connu de toute cela, nous pouvons produire les la profession : environ 15 %. Voilà quantités les plus justes possible la source de déchets alimentaires et ainsi limiter le gaspillage. » la plus importante lors d’un catering événementiel : les absents. SAVOIR CHOISIR ET VALORISER Une source parfois difficile à pré- Savoir optimiser la production est voir et à quantifier, surtout pour certes une phase importante de les petites structures qui n’ont pas la prestation catering pour limiforcément la capacité d’amortir ter son impact. Mais ce dernier le surplus. « Lorsque nous inter- reste malgré tout inévitable. C’est venons sur des événements de là qu’intervient la valorisation des petite et moyenne taille, les déchets. Les petites structures ‘no-show’ peuvent représenter peuvent alors tirer leur épingle une quantité de déchets poten- du jeu avec astuce. Ainsi, Code tiels assez importante, indique Cuisine a installé un grand dispoNicolas Rivoallan, fondateur de sitif de compost à l’arrière de son la société Code Cuisine. Le client atelier de confection, à la frons’attend toujours à avoir assez tière franco-luxembourgeoise. Là et il est souvent difficile d’éviter est transformé en engrais tout ce le surplus. C’est pourquoi il faut qui est organique et qui ne peut penser à l’après-événement pas être donné à des associations : aussi. » Une fluctuation de 300 « Le cadre légal est très strict pour personnes sur 2.000 invités peut les produits cuisinés et c’est norparaître anodine face à 15 absents mal. Pour pouvoir donner un plat lors d’un cocktail d’une centaine non consommé, il faut une cellule d’invités, notamment en termes de refroidissement disponible sur d’impact budgétaire relatif place, un réétiquetage des heures EN CHIFFRES

124 KG

68.000 T

SOURCE IMS Luxembourg

46 %

C.A. EN HAUSSE

108 C’est le chiffre d’affaires, en millions d’euros, réalisé pour l’exercice 2018 par ARHS Group, soit une hausse de 23 % par rapport à 2017. Le groupe informatique basé au Luxembourg est aussi présent en Belgique, en Italie et en Grèce. Il emploie 1.300 personnes.

de fabrication et des numéros de lots... C’est assez fastidieux. Nous le faisons pour ce que nous pouvons, le reste va dans notre compost. » L’engrais ainsi produit trouve ensuite une utilisation on ne peut plus locale : le potager adjacent dans lequel Nicolas

peut que les aider dans leur savoir-faire en cuisine. » Et pour ce qui est du pain rassis, pas de gâchis : « Nous le transformons en une chapelure très fine utilisée pour paner de nouveaux plats ou même comme ingrédient pour des financiers et autres pâtisseries. » Chez Julien Cliquet, de ANTIGASPI bonnes relations avec la CroixRouge luxembourgeoise perQUE DIT LA LOI ? mettent de transmettre en toute Le cadre légal en matière de gaspillage alimentaire s’apparente pour sécurité ce qui partirait autrele moment, tant au niveau national ment à la poubelle, en compléqu’européen, à une série de vives ment de bonnes pratiques de recommandations, sans mesures coerrecyclage promues depuis longcitives comme il peut en exister pour des produits plus nocifs. Ces bonnes temps et adoptées a priori par pratiques sont promues par un tous les prestataires interrogés. ensemble d’acteurs publics, comme L’étape suivante, c’est donc le IMS Luxembourg qui dispense, par circulaire, qui s’accompagne à exemple, des formations destinées aux restaurateurs collectifs et traiteurs, présent systématiquement d’une par des associations diverses, comme démarche locale et qualitative SOS Faim, ou encore par les pouvoirs pour le choix des produits utilipublics avec le site www.antigaspi.lu. Interrogé à ce sujet, Romain Schneider sés, chez les petits comme chez (LSAP), ministre de l’Agriculture, de la les grands. Tous parlent de la Viticulture et du Développement rural, même voix dès qu’il s’agit de pridéclare : « À ce jour, 89 communes vilégier les partenariats en du Grand-Duché, représentant plus de 90 % de la population, ont adhéré Grande Région, pour « favoriser à notre pacte national Antigaspi et le local et assurer une informacontribuent par des actions locales tion claire en ce qui concerne la à pérenniser un changement vers traçabilité », comme le déclare une attitude plus respectueuse envers notre alimentation. Nous tous devons Jan Schneidewind, à la tête du vouloir changer. Moi, j’y crois ! » traiteur Windsor. Le mot de la fin pourrait lui Rivoallan fait pousser des revenir : « La communication verte légumes qu’il utilise ultérieure- ne sert à rien sans actes ni ment pour ses prestations, ce qui sérieux. » Un nouveau concept lui permet d’ajouter un volet de promu avec enthousiasme par pédagogie et de transmission de l’équipe de Code Cuisine est de savoir à sa démarche : « Ce pota- cet acabit : « l’environnementiel ». ger, c’est apprendre aux jeunes Joindre l’action à la parole, voilà ce recrues le respect du produit à quoi le secteur du catering qu’elles ont vu pousser. C’est une luxembourgeois semble s’engager valeur cruciale et durable qui ne à présent plus que jamais. F. R. Mars 2019 —

­ — 25


ENTREPRISES S PA C E C L U S T E R

UN NOUVEAU CHAPITRE POUR HITEC Poussée par sa croissance, la société Hitec, notamment présente dans le domaine des satellites, a quitté son siège historique de Hollerich pour s’installer à Mamer.

«

N

ous réfléchissions à ce déménagement depuis plusieurs années. La société a grandi, les effectifs ont augmenté et nous avions besoin d’un espace mieux organisé. » Comme l’explique Yves Elsen, managing partner et CEO, Hitec a mis le cap, début 2019, sur Mamer. La société spécialisée dans l’ingénierie de haut niveau a donc quitté ses locaux de Hollerich. « Le transfert a débuté en fin d’année et nous étions opérationnels au 2 janvier. Nous passons d’environ 1.100 m2 à 1.800 m2, et nous sommes désormais de plain-pied, avec des espaces dédiés au stockage, à nos ateliers, et nous pouvons ainsi prévoir l’avenir. » Hitec a réalisé pour l’exercice 2018 un chiffre d’affaires d’environ 7,5 millions d’euros. « Nous sommes en croissance cons­ tante puisque durant les années 2013-2014, le CA était d’environ 5 millions d’euros. Notre effectif atteint 49 personnes et nous continuons à recruter. »

CONQUÊTE DE L’ESPACE

Hitec est présente dans quatre domaines d’activité : la gestion de projets, la conception et la fabrication de produits industriels, les TIC, et la gestion du trafic. « Ils représentent chacun 15 à 35 % de notre CA. Nous fabriquons, par exemple, des appareils de mesurage de noir de carbone (de petites billes noires

qui sont ajoutées au caoutchouc, ndlr), qui a les propriétés physiques de renforcer les pneus. Nous travaillons avec des groupes comme Goodyear au Luxembourg, ou Michelin à l’international. Nous ne sommes que quatre entreprises dans le monde à fabriquer de tels appareils, c’est donc le savoir-faire du Luxembourg qui s’exporte. » Hitec intervient également sur la réalisation d’antennes pour la téléconduite et la télémesure des systèmes de satellites géostationnaires en moyenne et basse altitudes. « Nous ne les fabriquons pas nous-mêmes, nous travaillons avec des par tenaires e u r o péens qui réalisent la construction et l’installation. Nous travaillons pour des opérateurs comme SES ou Telespazio sur des grands projets pour l’Agence spatiale européenne (ESA), ou encore pour le centre de recherche allemand DLR EV », ajoute celui qui est également président du Luxembourg Space Cluster (voir encadré). La technologie d’Hitec fait aussi partie du dispositif de la gestion du trafic. « Nous apportons une assistance technique à l’Administration des ponts et chaussées, intervenons sur la fluidité du trafic, l’optimisation des flux, ou la récupération des données, par exemple, au niveau des panneaux dyna-

Yves Elsen, managing partner et CEO d’Hitec.

26 —

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UNE VALISE EN CAS DE CRISE

L’expertise de l’entreprise dans les TIC se décline aussi dans des situations plus périlleuses. « Le grand projet sur lequel nous travaillons, en partenariat notamment avec Luxembourg Air Rescue, est Emergency.lu, avec un système de communication conçu en cas de crise ou de catastrophe naturelle, qui s’intitule ‘NoSaCo’. Il s’agit de petites valises de 28 kg qui sont de vrais centres de communication déployables. Il faut juste se connecter à une antenne satellitaire, et ces coffrets ont été conçus pour pouvoir être utilisés par des personnes qui ne sont pas forcément ingénieurs réseaux ou télécoms. » Un projet qui amène Hitec à collaborer avec des agences onusiennes, comme le Fonds alimentaire mondial. 40 % des activités d’Hitec se déroulent à l’international et 60 % dans le secteur privé. Bénéficiant du rayonnement du Luxembourg dans le domaine de l’espace, Hitec évolue dans ce secteur depuis 10 ans. « Nous venons, par exemple, de signer un projet de l’ESA qui se nomme ‘Plato’, une mission dans le domaine de l’observation de la Terre où nous travaillons pour le groupe allemand OHB Space, troisième groupe européen dans ce domaine après Airbus et Thales. Nous sommes leur sous-traitant pour l’assurance qualité produit sur les composants de la charge utile du satellite. Pour nous, c’est un nouveau pas vers l’espace, parce qu’auparavant nous étions plutôt axés sur le segment sol, et avec ce nouveau projet, nous commençons à travailler sur le segment spatial. » Membre de l’ESA, visible à l’étranger via l’initiative Space­ resources.lu lancée en 2016, le pays mise sur l’aérospatiale comme une des composantes de son secteur de haute technologie. Et l’un des moteurs de sa diversification. Les ambitions « stellaires » du GrandDuché remontent au début des années 1980 avec la création de SES, qui se revendique aujourd’hui comme le premier opérateur mondial de satellites. De quoi augurer de nouvelles conquêtes spatiales pour Hitec. I. S.

» 800   EMPLOIS AU LUXEMBOURG  » Également président du Luxembourg Space Cluster, Yves Elsen fait le point sur la filière dans le pays. Quelle a été la genèse du cluster ? Le cluster a été créé pour réunir les acteurs publics et les acteurs privés. Les acteurs publics sont très actifs ici au Luxembourg, à l’Université, notamment, mais aussi dans les centres interdisciplinaires comme le SnT et le List. Nous avons aussi un tissu industriel important dans le pays, l’espace est un secteur qui a créé aujourd’hui environ 800 emplois au Luxembourg, ce sont des postes à valeur ajoutée. Le champion national est bien sûr SES, mais il y a d’autres entreprises qui gravitent autour, comme Post, Telindus, Gradel, EuroComposites, et des start-up comme Kleos ou encore Ispace. Quel est l’intérêt pour le Luxembourg de se positionner avec un projet tel que Spaceresources.lu ? Lorsque l’on est un petit pays, la couverture au sol est limitée. Or, le satellite est un vecteur formidable pour grandir au-delà des frontières, pour lui donner un rayonnement international. La création de SES en 1985 a positionné le Luxembourg dans la cour des grands de l’espace. Si nous voulons être un leader, il faut assumer notre ambition et dire qu’on a notre place. L’Uni a également lancé un programme, en collaboration avec le ministère de l’Économie, un master 2 spécialisé dans le domaine de l’espace, qui sera effectif dès la rentrée prochaine de septembre. Quel est l’avenir du cluster ? Une trentaine d’acteurs en font partie, sa principale mission est de les faire inter­ agir sur le territoire. Une partie du cluster va être reprise par l’agence Luxembourg Space Agency.

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miques, et réalisons des services de maintenance. »

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ENTREPRISES E L E VAT O R P I T C H

Luxlait tient à sa marque de fabrique Le directeur de la coopérative, Gilles Gérard, veut capitaliser sur l’empreinte locale de Luxlait pour faire entrer ses produits dans plus de foyers luxembourgeois.

A

près 23 ans de présence au sein de l’entreprise qui a été son seul employeur, Gilles Gérard (47 ans) a Luxlait dans la peau. Demandez-lui de parler des produits qui sortent de l’usine, il vous en détaillera le processus de production de bout en bout. Sans oublier la gestion drastique de l’impact environnemental d’un outil de travail qui n’a rien à envier aux plus grandes lignes de production industrielle. Car, si le directeur de Luxlait connaît si bien l’usine de Bissen, c’est aussi parce qu’il en a supervisé la construction. Détaché sur place au moment du chantier, il fut parmi les premiers à prendre possession des lieux lors de l’ouverture progressive, de 2009 à 2011. « Luxlait fait partie du patrimoine luxembourgeois, c’est une grande responsabilité de re­­ prendre la direction d’une telle entreprise », déclare Gilles Gérard. Directeur adjoint depuis trois ans, l’ingénieur de formation a succédé à Claude Steinmetz en avril 2018, suite au départ de ce dernier pour se présenter – sans être élu – aux législatives sur les listes du CSV. Curieux de tester de nouveaux produits sur le marché, comme le fromage râpé – une première pour Luxlait –, le directeur de l’entreprise qui emploie 300 personnes sait qu’il doit composer avec de nombreuses con­traintes, dans un secteur où la sécurité alimentaire règne en maître. « Je voudrais que tous les pays européens respectent les normes de la même manière », relève Gilles Gérard. 60 % de la production de Luxlait (sur base de 160 millions de litres collectés) est exportée, avec, là aussi, d’autres difficultés. « Chaque pays se protège, et il est de plus 28 —

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en plus compliqué de vendre des produits alimentaires comme les nôtres à l’étranger », déplore Gilles Gérard. Or, les étals des magasins regorgent de marques étrangères. Et Luxlait n’est pas forcément en tête des choix des résidents, a fortiori lorsque ceux-ci arrivent de l’étranger. « Je veux repositionner Luxlait pour que les gens sachent que nous proposons des produits 100 % luxembourgeois, qu’il faut soutenir l’agriculture et le savoir-faire de nos équipes », ajoute Gilles Gérard. Face aux concurrents, Luxlait doit jouer sur sa flexibilité à répondre à des demandes de niche, là où les géants privilégient le volume. Dans les prochaines années, l’entreprise poursuivra son aventure internationale – notamment en Chine –, mais avec une nette priorité sur les pays avoisinants. 125 ans après sa création, l’époque des ateliers de Merl semble bien révolue, dans une usine où quelque 1.500 analyses sont effectuées chaque jour. Mais pour pérenniser son activité, Luxlait devra continuer à investir. Avec l’avantage de pouvoir s’appuyer sur un circuit décisionnel

Gilles Gérard, directeur de Luxlait.

court vers un actionnariat composé de 360 agriculteurs, tous luxembourgeois. Tous forment une coopérative qui pourrait justement tirer profit d’une tendance de fond : le retour vers une alimentation de meilleure qualité et, si possible, produite près de chez soi. T. R.

SALONKEE Le rendez-vous bien-être

P

ourquoi ne pourrait-on pas prendre un rendez-­vous en ligne chez le coiffeur, chez son esthéticienne ou chez un masseur comme on peut commander une pizza ou prévoir d’aller chez son médecin ? Et pourquoi limiter la prise de rendez-­ vous aux heures d’ouverture des salons et autres instituts ? Les cinq cofondateurs de Salonkee ne sont encore qu’étudiants quand ils décident d’offrir… un lifting à la prise de rendez-­vous dans les lieux de bien-être. Ce n’est pas simple, la durée des prestations chez un coiffeur, par exemple, peut fortement varier d’un client à un autre. Les professionnels du secteur se laissent convaincre par le « SMS de rappel », moyen efficace de lutter contre ces rendez-­vous oubliés qui leur coûtent cher. Le produit est finalement lancé en mars 2017, et la start-up hébergée au Luxembourg-City Incubator lève un million d’euros en début d’année auprès d’Expon Capital et de business angels. De quoi lui permettre de soigner son site internet et commencer à attaquer des marchés en dehors de nos frontières. Après la Belgique et la France, la start-up s’attaquera au Portugal. Salonkee a généré près de 500.000 rendez-­vous grâce à son calendrier intelligent, 75.000 réservations en ligne, et 322.000 SMS de rappel.

Start-up Création Localisation Capital social Fondateurs

Levée(s) de fonds Chiffre d’affaires Employés Objectifs de croissance

Salonkee 27 juillet 2016 Luxembourg-City Incubator 43.783,86 euros Tom Michels (CEO), Alexandre J. Claro (CMO), Samuel Faber (COO/CFO), Andre Stehle (CTO), Gilberto Fernandes (CSO) 1 million d’euros auprès d’Expon Capital et de Business Angels confidentiel 7 améliorer son offre de produits, développer l’équipe et ses activités au-delà du Luxembourg.

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ALIMENTATION



ENTREPRISES P I C T U R E R E P O RT

QUAND RÉALISER UNE LEVÉE DE FONDS ? Passage obligé pour certaines start-up, la levée de fonds n’est pourtant pas la seule clé au développement des jeunes pousses. Le point sur les questions à se poser avant de se lancer.

L

«

orsqu’une start-up vient me voir, la plupart du temps, c’est pour me demander de l’argent. » Le constat est posé par Martin Guérin, CEO du Luxembourg-City Incubator (LCI). « Mais ce que je lui rappelle en premier lieu, c’est que l’argent appelle l’argent, et qu’elle doit d’abord se concentrer sur son business model avant de se tourner vers de potentiels investisseurs. » La levée de fonds, vue comme un Saint Graal par de nombreuses jeunes pousses, et comme l’étape indispensable à la croissance, ne l’est en fait pas totalement. « Dans certains cas et secteurs, la levée de fonds est effecti­vement obligatoire, con­ firme Martin Guérin. Lorsque la start-up a une importante barrière technologique à l’entrée, qu’elle doit franchir pour pouvoir espérer faire du chiffre d’affaires, il s’agit d’un modèle économique bien particulier où la start-up doit, dans un premier temps, beaucoup investir. Mais pour se développer, la start-up a d’abord besoin de clients. Elle pourra peut-être s’auto­financer, et donc, la levée de fonds sera moins nécessaire. » Il y a également des domaines où il est plus facile de lever des fonds. « Par exemple, quand on est sur des secteurs où on peut rapidement distribuer à grande échelle son produit ou son service, parce que l’on peut justifier davantage le développement d’un produit unique qui s’adresse à un marché précis qui est réceptif, précise Martin Guérin. Il faut lever des fonds quand on est dans une phase d’inflexion, lorsque l’on a besoin de fonds pour enclencher une croissance plus rapide. En soi, la start-up n’a pas besoin des fonds, mais cela lui permettra d’avoir une croissance beaucoup plus rapide et, ainsi, de prendre des parts de marché stratégiques. » 30 —

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Un des pièges à éviter dans la recherche de fonds, selon Emmanuelle Ragot, avocate à la Cour et head du département Propriété intellectuelle, techno­ logies, médias et protection des données au sein du cabinet Wildgen, dont elle est partner, « est de se poser les mauvaises questions, et surtout de vouloir se ‘débrouiller’ seul au lieu d’être entouré d’un conseil. Le fait d’être accompa­gné par un professionnel relevant d’un ordre et d’une déontologie permet d’obtenir toutes les informations nécessaires à la levée de fonds, comme le montage financier, les clauses du contrat… et de se professionnaliser lors des premiers contacts investisseurs. » Également en charge depuis quatre ans, au sein du cabinet Wildgen, du W4 Innovation – Legal Hub for Start-up Businesses, Emmanuelle Ragot ajoute que « rechercher des fonds est quelque chose de très difficile. Avec notre legal hub, nous sommes aussi capables, au-delà de notre pur rôle d’avocats, de mettre en contact les start-up avec de potentiels investisseurs. Ce qui fonctionne bien ici, au Luxembourg, c’est le modèle de financement classique et le réseau des business angels ou des capital-risqueurs. En France, par exemple, les modes de financement alternatifs sont plus fréquents, et le concept du crowdfunding fonctionne très bien. Lorsque l’on monte ou l’on développe une start-up, les investisseurs sont présents au sein du board et s’impliquent dans les prises de décision, cela représente un atout majeur. » Depuis la création de son legal hub, le cabinet Wildgen a accompagné plus de 50 start-up, dont Excellium, Sesamm, Kussbus, ou encore CarPay-Diem. I. S.

OFFICE SPACE OF THE YEAR date 30 janvier lieu Cercle Cité

C’est dans le cadre feutré du Cercle Cité que CBRE a organisé la cérémonie de remise des prix de son concours Office Space of the Year.

La Mondiale Europartner a reçu le prix du Best Office of the Year, Foyer Assurances celui de la Meilleure réception, Natixis Life celui du Bien-être, BigBang Interactive Media celui des Petites entreprises, et Silversquare celui des Espaces de coworking.

L’équipe de La Mondiale Europartner : Loïc Le Foll, Nicolas Pascolini, Delphine Bath et Magalie Zarcone (G-Concept), Simone Beissel (députée DP) et Frank Rosenbaum (CBRE). À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez informé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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ENTREPRISES

Un pas vers la « bancautomobile » LeasePlan et la BCEE ont noué un partenariat pour proposer des contrats de leasing automobile aux particuliers.

D

epuis novembre dernier, LeasePlan et la Banque et caisse d’épargne de l’État (BCEE) se sont rapprochées dans le créneau de la location à long terme de véhicules. Une collaboration qui concrétise aussi l’ouverture de la société de leasing au marché des clients particuliers. « Un marché naissant, mais qui recèle un grand potentiel », pointe Joel Fernandes, country manager de LeasePlan Luxembourg. Mais, habituée à passer par le monde des entreprises, la société de leasing a ressenti le besoin d’un relais pour atteindre la sphère privée. « On parle souvent d’outils digitaux, mais croire que les gens vont signer un contrat de leasing en ligne, c’est un doux rêve, poursuit Joel Fernandes. Dans les dernières étapes, ils ont besoin d’un contact physique. » Ils peuvent donc désormais passer par les guichets des agences de la BCEE, où ils pourront obtenir tous les renseignements et signer un contrat. Ce n’est qu’après la signature que LeasePlan prend la main pour la partie logistique. LeasePlan était à la recherche d’une association. « Mais en fait, c’est nous qui avons pris l’initiative. Nous voulions offrir une solution de mobilité alternative au traditionnel crédit voiture, note Romain Wehles, directeur et membre du comité de direction de la BCEE. Les Luxembourgeois sont encore attachés à leur voiture, mais on sent un changement dans les mentalités. Ce n’est plus la propriété qui prime. » Le contact a donc été pris il y a environ un an et les deux sociétés ont travaillé pendant neuf mois à la mise au point du programme. « Nous avons voulu jouer le jeu de la transparence totale envers le client, qu’il n’y ait aucune zone d’ombre dans le contrat », expli­ quent les deux responsables. 32 —

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Au cours de cette période, il a aussi fallu former un certain nombre d’employés d’agences de la BCEE à la pratique du leasing. « Nous avons ressenti un fort enthou­siasme pour cette initiative, observe Romain Wehles. 130 employés ont été formés, dont une cinquantaine d’experts. » Pour leur permettre de s’adapter, la phase de démarrage a limité l’offre à une quinzaine de modèles. « Nous

avions démarré début décembre 2018 avec nos ‘best deals’, explique Joel Fernandes. Mais aujourd’hui, chacun peut configurer le modèle qui lui convient. » Quant aux premiers résultats, les responsables parlent d’un fort intérêt qui a déjà mené à la signature de contrats. Une restriction toutefois : les offres, pour des raisons fiscales, ne s’adressent qu’aux résidents luxembourgeois. J. -M. L.

FÉDÉRATION PROFESSIONNELLE

LA FLSU, LA VOIX DES START-UP Les start-up ont désormais leur fédération professionnelle : la Fédération luxembourgeoise des startups (FLSU). L’objectif est de mieux faire entendre la voix de ceux qui portent l’innovation d’aujourd’hui et l’économie de demain.

D

ernière-née parmi les fédérations représentant les intérêts d’un pan de l’économie, la FLSU compte bien faire entendre sa voix. C’est en effet le 14 février dernier qu’a été annoncée la création de la Fédération luxembourgeoise des startups (FLSU), pour faire en sorte que les sociétés innovantes puissent peser autant que leurs aînées et les autres secteurs d’activité dans différents débats.

« Les start-up n’arrêtent pas de se plaindre… mais elles ne parviennent pas à se faire entendre. » Jérôme Grandidier

Président de la Fédération luxembourgeoise des startups

mettre à ces entrepreneurs, souvent jeunes et inexpérimentés, de se retrouver dans l’écosystème. » À l’instar de ce qui existe dans certains pays, une fédération va donc centraliser et structurer les doléances des start-up à l’attention des différentes parties prenantes, dont les instances gouvernementales, Luxinnovation ou encore la Chambre de commerce. « Les start-up n’arrêtent pas de se plaindre… mais elles ne parviennent pas à se faire entendre », relevait justement Jérôme Grandidier au moment de l’annonce de la fondation de la FLSU. La fédération mènera des enquêtes et sondages auprès de ses futurs membres pour décider de ses actions à venir. Un axe de travail se dégage déjà : « Le financement. Malgré le poids de la place financière, on a le sentiment que cela ne fonctionne pas de manière optimale, les fonds domestiques sont plutôt faibles et on n’a pas de tax shelter, ex­p lique Jérôme Grandidier. Difficile de s’y retrouver au milieu des aides à l’innovation et autre Office du Ducroire. La fédération pourrait veiller à la transparence et à l’équité de l’accès aux aides. »

Une initiative derrière laquelle on retrouve le président de la structure d’incubation et d’accompa- AU MOINS 150 START-UP gnement Luxfactory : Jérôme Les ambitions de la FLSU sont Grandidier. « Il y a une fédération aussi d’envisager la manière dont pour beaucoup de choses au l’écosystème peut aider les Luxembourg, mais pas pour per- start-up, au-delà de la mise à

disposition de locaux à bas prix. « Les start-up sont ‘utilisées’ par l’écosystème pour se faire valoir. Par exemple, une structure crée un incubateur, loue à des prix très bas et croit bien faire. Mais c’est insuffisant », pointe Jérôme Grandidier. Reste à attirer les principaux concernés : les porteurs de projets ou entrepreneurs. Sur flsu.org, les inscriptions seront gratuites. L’objectif de Jérôme Grandidier est d’attirer au moins 150 des 300 start-up recensées au Luxem­ bourg. La première assemblée générale se déroulera en juin après la réception du sondage permettant de cerner et de définir leurs attentes. C’est à ce moment que sera élu pour la première fois un conseil d’administration. Une première structure existe dès à présent avec, outre Jérôme Grandidier, Élodie Trojanowski (vice-présidente et secrétaire), ainsi que Jean-Marc Dreystadt (vice-président et trésorier). Le prochain conseil d’administration comptera un maximum de 12 membres élus par l’assemblée générale. T. R. PRÉSENTÉES PAR

carrières Christèle Pierre-Alexandre, 48 ans, a été nommée partner chez Bonn Steichen & Partners. Elle conseille des sociétés de capital-­ investissement dans la structuration et le financement d’opérations internationales ainsi que de questions de gouvernance d’entreprise. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS

Laure-Hélène Gaicio, 35 ans, nommée partner chez Bonn Steichen & Partners, se concentre sur les litiges immobiliers, commerciaux, corporatifs et financiers complexes. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

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CHÈRES SALARIÉES, CHERS SALARIÉS, CHÈRES PENSIONNÉES, CHERS PENSIONNÉS, Vous êtes appelés à élire, aux élections sociales 2019, vos représentantes et représentants à la Chambre des Salariés (CSL) et dans votre entreprise. Le résultat de ces élections va déterminer qui représentera vos intérêts pendant les 5 prochaines années.

Profitez de votre droit électoral et votez pour les candidates et candidats de l’OGBL - LISTE 1 Le bulletin de vote pour la CSL, qui vous a été envoyé par voie postale, doit être retourné au bureau de vote pour le 12 mars. Veuillez donc le remplir et le poster au plus tard le vendredi 8 mars 2019. L’élection des délégations du personnel dans les entreprises aura lieu le 12 mars 2019.


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le management participatif en 6 points Le management participatif tend de plus en plus à se développer au sein des entreprises. En plus d’impliquer davantage les collaborateurs, il accorde plus de place à l’humain et renforce les liens entre les employés. Un modèle qui a séduit David Bavay, CEO de la société Rime-IT. CONTENU SPONSORISÉ PAR RIME-IT

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Le modèle de management participatif redéfinit le rôle du manager ou du CEO. Celui-ci n’est plus là pour donner des consignes ou des directives, mais fait office de coach en indiquant à son équipe une stratégie globale et une ligne de conduite à suivre.

Le lundi matin, l’ensemble de l’équipe se réunit pour discuter des priorités de la semaine. Un point mensuel est organisé également. Les collaborateurs sont libres de définir la stratégie propre à leur département.

Les tâches chronophages ou rébarbatives sont digitalisées, ce qui permet de dégager du temps aux collaborateurs. Pour fédérer les consultants qui travaillent en externe, la société développe son propre réseau social.

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UN OBJECTIF COMMUN

UNE COMMUNICATION PLUS COMPLÈTE

UNE POLITIQUE RH PLUS SOUPLE

L’ensemble de l’entreprise travaille pour un seul et même objectif : atteindre un chiffre d’affaires prédéfini, par exemple. Chacun est invité à laisser libre cours à sa créativité et à apporter ses idées.

Un principe fondamental du management participatif est la communication. Les collaborateurs doivent se sentir intégrés et en confiance. Cela passe par l’organisation d’événements ou l’utilisation d’outils performants.

Exit les horaires fixes et les validations de congés. Les collaborateurs s’arrangent entre eux selon leurs disponibilités. Ce qui compte, c’est que l’objectif principal soit rempli.

— Mars 2019


BRAND VOICE

4 QUESTIONS À DAVID BAVAY

« TROUVER LES BONS PROFILS ET LES RETENIR » Que fait Rime-IT ? Nous sommes un fournisseur de services informatiques et plaçons des consultants hautement qualifiés chez nos clients, afin de renforcer leurs équipes ou d’implémenter de nouveaux projets selon leurs besoins. La société a été créée en 2011 et compte aujourd’hui 50 employés. Depuis janvier, nous avons déménagé dans de nouveaux locaux, dont nous sommes propriétaires, à Steinfort. Pourquoi croyez-vous au modèle du management participatif ? L’un des grands challenges de notre secteur d’activités est de trouver les bons profils et de les retenir. Pour attirer des talents aujourd’hui, il faut être en mesure de leur offrir un cadre de travail où ils peuvent s’épanouir. Cela est possible grâce à un modèle de management qui laisse de la liberté aux employés et met en avant les valeurs humaines. Comment l’idée vous est-elle venue ? Il y a deux ans, j’ai assisté à Luxembourg à une conférence du philosophe français Isaac Getz, qui a développé le concept d’entreprise libérée. Parallèlement, je me rendais compte que les collaborateurs n’avaient pas toujours la marge de manœuvre nécessaire pour apporter des idées, faire des propositions. J’ai tout de suite été séduit par le concept et je me suis dit « Pourquoi pas tenter ». Cela pourrait me dégager du temps tout en étant bénéfique pour le personnel.

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Comment voyez-vous ce type de management évoluer ? Le modèle fait ses preuves dans notre entreprise, même s’il comporte, bien sûr, aussi des limites. Toute la difficulté réside dans le fait de faire confiance aux employés, alors que ce n’est pas la direction dans laquelle on irait à leur place. Comme les choses évoluent très vite, il n’y aurait aucun problème à passer à autre chose si ce modèle devait ne plus fonctionner demain.

EN BREF  LE MANAGEMENT PARTICIPATIF, C’EST :

Une entreprise plus humaine et reconnaissante Des collaborateurs plus autonomes et responsabilisés Des process et une politique RH simplifiés Une performance accrue et une plus grande efficacité

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David Bavay CEO Rime-IT

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PLACE FINANCIÈRE

place financière Réorganisation La Spuerkeess va réorganiser son centre financier Gasperich, qui comprend les agences de Bonne­voie, Gasperich, Hespe­range, Leudelange, Cloche d’Or et Howald. Ces deux dernières fermeront leurs portes en mai prochain, même si, pour la Cloche d’Or, il s’agit d’un transfert vers une nouvelle agence au sein du centre commercial qui ouvrira en mai. Les sept employés concernés par la fermeture seront réaffectés au sein de la banque. La BCEE compte actuellement 64 agences. Rebond En 2018, le secteur luxembourgeois de l’assurance a enregistré une hausse des primes de 3,63 %. Les branches non-vie ont progressé de 20,88 %, alors que celles de l’assurance-vie ont augmenté de 0,99 %. Dans l’assurance-vie, le Commissariat aux assurances a observé une croissance de 38,85 % de l’encaissement relatif aux produits à rendements garantis, face à un recul de 10,86 % de celui des produits vie en unités de compte. Exit de Barsy Thibault de Barsy n’est plus le CEO de Keytrade Bank Luxembourg depuis fin janvier. Après cinq années à la tête de la banque en ligne, il vient de quitter le groupe. Son remplaçant est le

Français Fabien Vrignon, directeur général de Strateo, la filiale suisse de Crédit Mutuel Arkéa, l’actionnaire de Keytrade depuis juin 2016. Un cran plus haut Mouvement à la tête de SGG, le groupe de services aux professionnels du secteur financier, en date du 1er février. Serge Krancenblum, anciennement group CEO, endosse la fonction nouvellement créée de group executive chairman, dirigeant également le supervisory board du groupe. C’est Mark Pesco qui le remplace dans ses anciennes fonctions. Mark Pesco était le CEO de First Names Group jusqu’à son acquisition par SGG, en décembre 2017. Quaero Capital Quaero Capital Luxembourg a reçu, début d’année, du ministère des Finances et de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), son agrément de distributeur de parts de produits de gestion collective. Digitalisation KPMG et l’ABBL ont publié, mi-février, un rapport sur la perception de la digitalisation de 20 banques privées luxembourgeoises. Ainsi, 89 % visent à améliorer leurs processus, 83 % veulent faire évoluer l’expérience de leurs clients, et 28 % entendent libérer du temps pour leurs chargés de clientèle.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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FONDS D’INVESTISSEMENT

Threestones précurseur dans la pierre « grise » Le fonds luxembourgeois Threestones a été parmi les pionniers des investisseurs en maisons de retraite. Entré dans sa dixième année, il veut encore accélérer le mouvement, alors que la concurrence se fait plus pressante.

Le fonds détient aujourd’hui 75 maisons de retraite pour un total de 6.000 lits.

L

es stratèges du marketing ont compris depuis deux décennies l’intérêt qu’il y avait à viser le marché des seniors. Leur poids grimpe un peu partout en Europe – 15.000 personnes atteignent chaque jour l’âge de la retraite dans l’UE – et leur capacité financière est relativement importante. Dans l’immobilier, le déclic est venu moins rapidement. Lancé il y a un peu plus de neuf ans, le fonds Threestones Capital a donc fait figure de précurseur dans le marché des maisons de retraite pour personnes âgées. Il détient aujourd’hui 75 établissements pour un total de 6.000 lits. Jusqu’à présent, il était surtout présent en Allemagne (85 % de son parc résidentiel) et en Italie. Mais des annonces récentes laissent

paraître une volonté de passer à la vitesse supérieure. Depuis octobre 2018, la société implantée au cœur de la capitale est passée de 8 à 14 personnes. « Nous voulons continuer à renforcer l’équipe au niveau de l’investissement, de la compliance et du développement des affaires », explique Shanu Sherwani, head of business development, arrivé lui aussi en octobre dernier. Parmi les recrutements, notons aussi l’arrivée en janvier de Ralf Rosenbaum au poste de directeur général.

UN PIED EN ESPAGNE

Cette volonté d’aller de l’avant a aussi été marquée par l’acquisition d’une première maison de retraite en Espagne en novembre 2018. Basée près de Tarragone, sur la côte

PHOTO Threestones Capital

DIGEST


PLACE FINANCIÈRE OPINION

méditerranéenne, elle dispose d’une capacité de 119 résidents permanents. « Les marchés du sud de l’Europe présentent de nouvelles opportunités, poursuit Shanu Sherwani. Avant, dans un pays comme l’Espagne, la culture n’était pas de placer ses parents en maison de retraite. Mais les nouvelles générations sont plus ouvertes à cette idée. » Threestones a été créée par Alessandro Sparaco, Francesco Sparaco et Giovanni Perin, qui avaient, en pleine crise financière, compris l’enjeu des maisons de soins pour personnes âgées. Leur volonté est de se porter acquéreurs des murs et de signer des contrats avec des opérateurs. Threestones achète donc généralement des biens existants et les transforme selon les normes de l’opérateur avec qui un contrat a été signé. « Lorsque nous sommes rentrés sur ce marché, les investisseurs institutionnels ne s’y intéressaient pas vraiment. Les investissements se situent en général dans une fourchette de 8 à 15 millions d’euros, ce qui est trop petit pour eux », précise le responsable du développement. L’intérêt perçu par Three­stones est lié aux rendements plus élevés que propose cette niche de l’immobilier par rapport aux bureaux et à l’immobilier commercial, ainsi qu’à la pratique des baux à long terme (25 ans) signés avec les opérateurs. « Ce marché du nursing care est aussi confronté à une pénurie de lits au niveau européen », pointe M. Sherwani. Selon une enquête récente, il faudra en Europe 550.000 lits supplémentaires pour couvrir les besoins d’ici 2030. En termes d’investissement, on parle de 64 milliards d’euros. « Mais l’un de nos objectifs est aussi d’investir dans des actifs qui répondent à un besoin sociétal. »

grimpe rapidement et atteint désormais le milliard d’euros. Et cette année, le fonds luxembourgeois entend lancer deux nouvelles entités. Une qui investira à nouveau dans les maisons de retraite et une autre qui visera le segment des appart’hôtels et des résidences pour étudiants. Ce sera aussi l’occasion, pour ce dernier sous-fonds, d’élargir la zone géographique à la France, la Suisse, la Belgique et au Luxembourg. Si le fonds a d’abord visé l’Allemagne, c’est parce que ses fondateurs connaissaient particulièrement bien ce marché et qu’il était surtout composé de petits opérateurs. « En France et au ÉTUDE

UN MARCHÉ EN PLEIN BOOM Selon une étude menée en 2016 par le groupe immobilier britannique Savills, l’investissement dans les maisons de retraite médicalisées a explosé en Europe depuis 2012. En 2016, le montant total devait atteindre 5,5 milliards contre 3 milliards en 2015. Selon l’étude, cet engouement est lié à la possibilité de se diversifier en évitant la concurrence intense que l’on rencontre sur les actifs immobiliers traditionnels ainsi qu’à la prévisibilité à long terme, notamment démographique. Selon Savills, 19 millions d’Européens auront plus de 85 ans en 2020 et 40 millions en 2050.

Royaume-Uni, le marché était déjà consolidé par de gros opérateurs, les biens étaient déjà plus difficiles à acquérir », explique Shanu Sherwani. Une situation qui se généralise. Les investisseurs s’intéressent de plus en plus à ce créneau qui offre des rendements intéressants dans un contexte général de taux d’intérêt bas. « Il BIENTÔT DES RÉSIDENCES ÉTUDIANTES faut désormais se battre contre Actuellement, Threestones gère des acteurs importants pour l’actrois sous-fonds : Berlin Resi­ quisition d’un bien, la concurdential, qui investit dans l’immo- rence est devenue plus rude. » Mais bilier résidentiel dans la capitale le secteur ne représente toujours allemande ; Gefcare et Eurocare, que 7 à 10 % des investissements qui se concentrent sur les maisons immobiliers en Europe et la pénude soins – médicalisées ou non – et rie d’établissements laisse entreles résidences pour seniors. Le voir des perspectives très claires montant des actifs sous gestion pour l’avenir. J. -M. L

La blockchain, compatible avec le RGPD ? « UN EFFORT À FAIRE » VÉRONIQUE HOFFELD Avocate chez Loyens & Loeff

Le fait qu’il semble que le RGPD ne soit pas conçu pour les nouvelles technologies, comme la blockchain, ne signifie pas qu’une compatibilité est en soi vouée à l’échec. La constatation souvent avancée qu’il est peu pratique de se conformer au RGPD, notamment en ce qui concerne les relations entre les responsables du traitement et les sous-traitants, ainsi que les droits des personnes concernées, est issue de la méconnaissance de la technologie. Par exemple, un individu pourrait réaliser ses activités dans une base « on-chain » tout en stockant ses informations personnelles dans une base « off-chain ». Au lieu d’effacer une donnée, il pourrait être suffisant d’effacer le lien à une donnée permettant l’identification.  Au vu des sanctions, les acteurs dans le domaine de la blockchain ont tout intérêt à faire un effort pour que leur activité respecte le RGPD.

« DES PISTES DE RÉFLEXION » MATHIEU RINCK Auditeur, Commission nationale pour la protection des données

C’est la façon dont la technologie est utilisée qui permet ou non de respecter le RGPD. La localisation des données personnelles, la façon dont elles sont traitées et la res­ ponsabilité des traitements doivent être en particulier analysées. S’il est vrai qu’à première vue certaines caractéristiques de la blockchain peuvent être dissuasives (l’accessibilité des données, la localisation incertaine des participants ou le caractère irréversible des données par exemple), certaines pistes de réflexion devraient être explorées afin d’assurer une entière conformité avec le RGPD. En particulier, l’utilisation d’une blockchain à permission (afin de définir le rôle des participants et de gouverner les transferts de données) et l’utilisation de la cryptographie (afin de minimiser les données personnelles stockées en clair et de contrôler leur rétention).

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PLACE FINANCIÈRE B U Z Z WO R D

FINANCE PARALLÈLE

DU SHADOW BANKING AU FINANCEMENT ALTERNATIF Le Grand-Duché fait partie des pays les plus prolifiques en matière de finance non bancaire. Le risque systémique lié à ces activités est à prendre en considération.

L

e terme de ‘shadow banking’ a une mauvaise connotation, il s’agit plutôt de parler de financements alternatifs », constate Gilles Walers, conseiller juridique à l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg). D’où le fait que le Conseil de stabilité financière (en anglais, Financial Stability Board, ou FSB) ait modifié sa dénomination pour « intermédiation financière non bancaire ». Celle-ci recouvre toutes les activités réalisées hors du système bancaire traditionnel, aussi bien l’assurance que les fonds d’investissement, la titrisation, le crowd funding ou encore les fonds monétaires. « Il est presque impossible de réaliser un état des lieux complet et non équivoque de toutes les pratiques possibles et cela reste donc très complexe de définir ce qui fait ou non partie des activités dites de shadow banking. Toute définition future comportera toujours un choix politique », estime Gilles Walers.

ATTRACTIVITÉ DU LUXEMBOURG

Avec 3.564 milliards de dollars d’actifs liés à la finance parallèle, le FSB place le Luxembourg en quatrième position des Places les plus actives dans le shadow banking dans son rapport annuel paru le 4 février. Juste derrière les îles Caïmans, la Chine et les États-Unis. L’ABBL explique l’attractivité du GrandDuché par la bonne santé de son secteur financier et par le fonctionnement des institutions associées, mais tempère les chiffres : « Le shadow banking reste tout de même marginal au sein du secteur bancaire luxo-­l uxembourgeois », constate Gilles Walers. Par exemple, les structures de titrisation installées ici ne réalisent qu’une faible part de leur business sur place. Au global, en 2017 (dans l’acception stricte du shadow banking, hors fonds de 38 —

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pension et assurances), les actifs financiers non bancaires représentaient 13,7 % des actifs financiers mondiaux, soit 51.600 milliards de dollars, en hausse de 8,5 %.

EFFET DE CONTAGION

Mais le secteur de l’intermédiation financière non bancaire est encore amené à croître, notamment avec le développement des fintech et des cryptomonnaies. Le FSB appelle à la vigilance, estimant que « l’interconnectivité pourrait augmenter si, par exemple, les banques garantissaient des prêts fintech ou si les fonds d’investissement investissaient dans les solutions fintech. » Cette interdépendance entre les activités bancaires et non bancaires fait d’ailleurs craindre une contagion à l’ensemble du secteur financier si certaines entités venaient à se retrouver en difficulté. « Nos banques doivent certes faire attention à ne pas s’exposer à trop de risques, mais il n’existe pas de souci majeur lié au shadow banking au Luxembourg », avance Gilles Walers. Le régulateur reste cependant dans l’incapacité d’anticiper un tel risque systémique. Le FSB pousse donc les autorités à améliorer leur collecte de données, l’analyse des risques et à mettre en œuvre des « mesures politiques appropriées ». Faute de mieux, les établissements bancaires participent à leur échelle à l’encadrement du secteur : « Une réglementation indirecte peut également s’imposer aux acteurs du shadow banking : en effet, les banques participent au financement de ce secteur et sont elles-mêmes astreintes à une réglementation stricte. Elles imposent donc indirectement leurs règles du jeu, ce qui est une bonne chose », atteste Gilles Walers. L. F.

Titrisation [titʁizasjɔ]̃ nom

La technique de la titrisation des crédits reste en vogue dans les banques, malgré les risques.

M

ême si la technique est à la genèse de la crise des subprimes, la pratique de la titrisation n’a pas pour autant disparu. En quoi consiste-t-elle ? Dans un schéma simple, la pratique du crédit prévoit que la banque sort de l’argent de ses caisses pour le prêter à un client et attend le remboursement par mensualités pour récupérer des liquidités. Mais le système s’est complexifié. Pour faire disparaître les créances de son activité classique, une banque crée un portefeuille regroupant des contrats de crédits accordés à ses clients. Elle met ensuite en place un fonds commun de créances, ou SPV (special purpose vehicle), à qui elle vend ce portefeuille. Pour pouvoir les payer, celui-ci émet des titres (asset-backed securities, ou ABS) sur base des créances et se met à la recherche d’investisseurs intéressés. Les ABS, sorte d’obligation, sont constitués d’un mix de crédits de peu à plus risqués afin d’en faire un produit – en principe – sûr. Ils sont aussi évalués par des agences de notation, mais le niveau de risque n’est pas toujours évident à établir à partir de ce type d’actifs. D’où la crise immobilière aux États-Unis à la fin de la précédente décennie. Chaque année, l’investisseur reçoit un intérêt fixé à l’avance et, à la maturation de l’obligation, il en obtient le principal. Si un surplus existe au terme de l’opération, il est versé à la banque. Mais pourquoi créer un véhicule intermédiaire du type SPV ? La banque y voit différents avantages : sortir les créances de son bilan pour améliorer ses ratios de solvabilité ; retrouver des liquidités et faire glisser le risque sur le SPV, alors qu’elle ne sera plus responsable en cas de non-remboursement des crédits par ses clients.


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Les ambitions de HSBC Niccolo Polli est, depuis décembre 2018, le CEO de HSBC Luxembourg. Il entend faire grandir l’entité et, pour y parvenir, attirer les talents nécessaires.

V

enu en droite ligne de la City, Niccolo Polli a pris la direction de HSBC Luxembourg en décembre 2018. Entré dans le groupe bancaire en 2011, il assure donc depuis trois mois son cinquième poste à responsabilités pour la banque britannique. Il a succédé à Lars Rejding, en poste depuis 2015 et parti pour Havilland. « Le poste était à pourvoir et j’y ai postulé, c’est un défi important pour moi », explique le nouveau CEO. Et, même s’il ne connaissait que très peu le pays avant son récent transfert, il en a déjà mesuré la dimension. « C’est un pays relativement petit au niveau géographique, mais il joue un rôle important au sein de l’Europe. » D’un point de vue professionnel, il y voit des opportunités évidentes pour HSBC et son déve­lop­pement sur la Place. « Nos objectifs sont bien alignés avec ceux du gouvernement luxembourgeois, observet-il. L’accent est fortement mis sur la finance, le management de fonds et les fintech, avec qui nous souhaitons développer des partenariats, la finance responsable et la Chine. » Il observe par contre une forte tension sur le marché du recrutement de talents. Un problème ? « Nous n’éprouvons en tout cas pas de difficultés à faire venir du personnel de qualité présent ailleurs dans le groupe. Si on vend bien le Luxembourg, les gens sont séduits par la destination. » Il précise ainsi avoir déjà recruté du personnel depuis la France, le Qatar, l’Espagne et le Royaume-Uni. Or, des talents, il en aura besoin pour mener à bien les objectifs que la banque – employant 350 personnes – se fixe en local. « Nous avons de réelles ambitions de croissance dans nos différents

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départements », poursuit Niccolo Polli. Dans le secteur de l’administration des fonds, HSBC veut attirer des affaires au niveau local et entend investir dans les talents et la technologie pour devenir plus efficiente. Profitant de la présence de multinationales sur la Place luxembourgeoise, la banque britannique a aussi développé la gestion de trésorerie. HSBC ayant un long passé asiatique, la filiale luxembourgeoise entretient également des contacts importants avec des acteurs chinois. « De nombreuses sociétés chinoises ont investi directement en Europe, mais continuent à gérer ces entités depuis la Chine. Nous voulons donc les convaincre d’installer des sociétés holding au Luxembourg et de gérer leurs investissements d’ici afin de simplifier leur mode de fonctionnement. » Il voit dans cette opération l’occasion d’élargir la communauté chinoise présente dans le pays. Au-delà de cette volonté de croissance, M. Polli veut encore que l’entité sous sa responsabilité soit considérée en tant que « great place to work ». « Dans ce sens, nous devons favoriser la diver-

fiera pas radicalement la place occupée par le Luxembourg dans l’organigramme. C’est Paris qui a été choisie pour devenir le hub européen, alors que les autres localisations évolueront au gré des événements. « En tant que banquier, notre mission est de suivre nos CONFÉRENCE

QUEL AVENIR POUR LE SECTEUR FINANCIER APRÈS LE BREXIT ? Le sujet du Brexit a occupé les discussions dans les travées de la septième édition de la Cross-Border Distribution Conference. Un panel a permis de dresser un état des lieux des défis.

U

n panel de spécialistes et fins observateurs de la vie politique et de la chose publique avait été réuni pour parler du sujet du secteur financier post-Brexit durant la septième Cross-Border Distri­ bution Conference, organisée à l’European Convention Center Luxembourg par Deloitte Luxem­ bourg et le cabinet Elvinger Hoss Prussen le 12 février dernier. Sur scène, le consensus est apparu autour de la nécessité d’une collaboration la plus intense possible une fois la désunion officialisée. « S’il faut se séparer, faisons-le de la manière la plus amicale possible », a déclaré Herman Van Rompuy, ancien président du Conseil de l’Union européenne. Tout en insistant sur la nécessité absolue de trouver un accord avant le 29 mars. « Dans le cas contraire, nous ne pourrons pas collaborer comme nous devrions le faire. »

« INNOVATION ET RÉSILIENCE »

Objectif Chine Niccolo Polli veut pousser les entreprises chinoises à créer des holdings au Luxembourg pour simplifier leurs activités.

sité, rendre le travail plus flexible en intégrant dans nos pratiques le travail à domicile, assurer un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, et soutenir des opérations sportives et sociales », explique le nouveau CEO. Par rapport au Brexit, enfin, la banque basée à Londres ne modi-

clients là où ils vont, afin de continuer à leur offrir nos services. Nous renforçons donc nos différents centres. Beaucoup de sociétés choisissent Luxembourg comme leur centre européen, nous renforçons ainsi également notre présence locale », insiste Niccolo Polli. J. -M. L

Market strategist chez Brown Brothers Harriman, la Britannique Carla Jane Findlay-Dons n’a aucun doute quant à la capacité de la City à rester au sommet. « La City regorge de talents et d’innovateurs, pour Londres, c’est une opportunité. » Plus modéré, mais – diplomatiquement ? – optimiste également, l’ambassadeur du Royaume-Uni au Luxembourg, John Marshall, note que « l’histoire de la City est faite d’innovation et de résilience. Londres

saura se montrer créative, la City va se réinventer. » Secrètement, les Britanniques espèrent bénéficier de l’équivalence de juridiction, qui leur permettrait de se reconnecter plus facilement aux marchés financiers européens. « Mais l’octroi de cette équivalence ne peut venir que d’une décision unilatérale de la Commission européenne, rappelle Luc Frieden, ancien ministre des Finances luxembourgeois (CSV) et partner chez Elvinger Hoss Prussen. Pour que les marchés financiers fonctionnent correctement, il faut des règles communes. Or l’UE est cet espace qui propose ces règles. Les marchés n’ont pas besoin de notion de souveraineté, mais d’un espace global. » Quant à Peter Grimmett, head of regulatory development pour le gestionnaire de fonds M&G Group, un des premiers à avoir transféré une part de ses activités de Londres à Luxembourg, il estime que les asset managers ont été les plus affectés jusqu’à présent par les conséquences du Brexit. M&G a déjà transféré pour 25 milliards d’euros de fonds vers l’UE. « Nous sommes contents d’être plus présents à Luxem­ bourg, mais ces opérations de transfert ont été compliquées à mettre en place. » Un mouvement complexe mais nécessaire pour de nombreux asset managers qui, plutôt que d’attendre dans l’incertitude, ont préféré prendre les devants. T. R.

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carrières Patricia Schon, 43 ans, directeur autorisé CSSF de Grant Thornton Financial Services, est nommée partner. Elle conseille sur tous les aspects réglementaires liés aux fonds d’investissement alternatifs régulés ou non et possède une grande maîtrise des aspects légaux relatifs aux différents prestataires de services des fonds. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

Romain Chevalier, 35 ans, a été nommé au poste de chief com­ mercial officer au sein de The OneLife Company. Il est expérimenté dans le secteur de l’assurance-vie et dans les fonctions de vente et de marketing.

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aspects fiscaux, admet David Schmidt. Mais, de plus en plus, elle est perçue comme un signe de qualité de gestion. Les banques luxembourgeoises sont très réputées par rapport à leur mode de gestion très international. » Le spectre du secret bancaire est aussi en train de s’éloigner peu à peu. Si la banque a franchi le pas au début de la décennie, c’est aussi, et surtout, parce que la nouvelle clientèle apprécie une certaine proximité avec son banquier privé. « Nous sommes une banque de droit belge, précise son directeur, mais qui travaille dans un processus de continuité totale avec la maison mère luxembourgeoise. » J.-M. L.

David Schmidt, managing director de la branche belge de Banque de Luxembourg.

connaissance de la clientèle et d’être, en retour, reconnus pour la qualité de notre gestion d’actifs. » Un style de gestion qui diffère de celui de ses concurrents, expliquet-il, « dans le sens où il met en œuvre des principes de gestion tout à fait simples, mais appliqués avec rigueur et discipline ». Mais comment la clientèle étrangère perçoit-elle l’étiquette luxembourgeoise au fronton d’une banque ? « Pour le commun des mortels, c’est effectivement une étiquette qui peut être associée à des

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Laurent Derkum, 36 ans, a rejoint la Banque Raiffeisen, société coopérative, au 1er janvier 2019 en tant que responsable des ressources humaines. Il est titulaire d’un master en sciences politiques et littérature allemande délivré par l’université Ludwig-Maximilian de Munich. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS

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ou qui ont revendu leur entreprise. Mais c’est celle-là qui demandera le plus d’efforts à l’avenir, l’enseigne étant nettement moins connue au nord de la fameuse frontière linguistique coupant la Les groupes financiers de la Place étendent leur empreinte Belgique en deux. à l’étranger pour différentes raisons. Zoom, ce mois-ci, Actuellement, Banque de sur la présence belge de la Banque de Luxembourg. Luxem­bourg Belgique gère envi«  a Banque de Luxembourg s’est plate-forme informatique, qui ron 4 milliards d’euros d’actifs. Un implantée en Belgique en 2010. permettait de répliquer une montant qui lui permet de se situer aux portes du top 10 de la banque C’était en quelque sorte un mou- entité hors de la maison mère. Ce premier pas effectué, la privée au niveau national. L’es­ vement naturel dans l’accompagnement de notre clientèle belge, banque a ouvert une implantation sentiel provient encore de la clienqui a manifesté le choix de se rap- à Bruxelles en 2012 et une en tèle francophone, qui a toujours eu procher de son lieu de résidence, Flandre, à Gand, trois ans plus tard. historiquement plus de relations les changements liés à la fiscalité Arlon a finalement été fermée. Si avec le siège grand-ducal. « Le marl’ayant notamment aidée dans les premiers employés avaient été ché flamand est assez nouveau cette démarche », explique David transférés du Luxembourg pour pour nous, nous sommes seulement Schmidt. Originaire de Liège, mais lancer l’activité, la succursale belge en train de le développer », convient intégré dans l’équipe de la Banque recrute désormais en Belgique. David Schmidt, qui aime parler de de Luxembourg depuis 2006, il a Elle compte environ 25 personnes la Belgique comme du « deuxième repassé la frontière en avril 2018 et estime être provisoirement au marché domestique » de la banque. pour prendre la direction de la complet. « Nous n’avons pas « Le marché belge est très concursuccursale belge, à Bruxelles. C’est d’autre projet d’ouverture rentiel, ce n’est pas facile pour un désormais à proximité du bois de actuellement. Notre volonté est de nouvel entrant de s’y imposer. la Cambre, chaussée de La Hulpe, couvrir la clientèle francophone Notre avantage est donc d’avoir qu’il reçoit ses clients belges, dans et bruxelloise depuis Bruxelles, et depuis longtemps une bonne un bureau où les technologies la néerlandophone depuis le pour les économies d’énergie ont bureau gantois », précise David pris le pas sur les lambris et les Schmidt. Deux marchés assez différents, selon lui, la clientèle franfauteuils en cuir patiné. L’aventure belge de la Banque cophone étant plutôt constituée de Luxembourg avait commencé de familles fortunées de souche avec un premier bureau ouvert à relativement ancienne, alors qu’au Arlon en 2010. Une extension pos- nord du pays, elle est plutôt comsible grâce au changement de posée d’entrepreneurs en activité QUAND LA FINANCE LUXEMBOURGEOISE S’EXPORTE


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e management participatif est un mode de gestion qui, comme son nom l’indique, incite tous les collaborateurs à participer et à s’investir dans la prise de décisions et la vie quotidienne de leur entreprise. Contrairement au management directif et sa traditionnelle pyramide hiérarchique, le management participatif favorise l’autonomie, la délégation des pouvoirs et redistribue la responsabilité entre tous les collaborateurs d’une société. Les objectifs de l’entreprise sont toujours fixés par l’employeur, mais les moyens pour y parvenir prennent réellement en compte l’avis des salariés, tout en leur donnant plus de liberté dans l’exécution de leur mission. Le « quoi » est décidé par le management, alors que le « comment » est décidé par les collaborateurs en prise avec l’opérationnel quotidien. Un des bénéfices premiers du management participatif, c’est une amélioration de l’implication et de la motivation au travail. Les employés se disent moins stressés puisque les rapports hiérarchiques sont considérés sous un angle nouveau. Le travail au quotidien s’opère dans un rapport d’horizontalité et facilite la communication entre collaborateurs et managers. Le management participatif permet également un rapprochement entre l’entreprise et le salarié qui se sent plus concerné, considéré et donc engagé. Preuve en est, on constate un turnover réduit et une productivité accrue dans les entreprises qui pratiquent le management participatif.

workshops permettant aux employés de développer des projets en lien avec l’activité de l’entreprise. Baptisées SUMI (Scale Up My Idea), ces sessions sont encadrées par des coaches qui accompagnent les collaborateurs, les aident à structurer et déployer leurs projets. Autre initiative encouragée par InTech : les Squads, des groupes autonomes de collaborateurs passionnés se retrouvant autour d’une thématique de développement professionnel. Ensemble, ils échangent, partagent et développent leurs connaissances avant de participer à des missions d’expertise chez les clients de la société.

DU MANAGEMENT À L’ÉVÉNEMENT

De ces ruches à idées naissent parfois de grands rendez-vous, comme la première édition de WOOP, le 28 mars 2019. Inspirée par Luxio, un événement conçu et organisé par les collaborateurs d’InTech, la conférence WOOP (pour World of Possibilities) propose aux participants de débattre et d’échanger autour des enjeux technologiques de demain et de leurs impacts sur notre quotidien lors de « battles ». Un format innovant et inspirant pour des sujets qui ne le sont pas moins : la blockchain, l’intelligence artificielle ou le futur du travail, entre autres.

UN MODÈLE ADOPTÉ AU GRAND-DUCHÉ

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années consécutives récompensées par le label « Best Workplaces Luxembourg »

La société luxembourgeoise InTech, fournisseur de services informatiques aux grands comptes de la Place, a adopté le management participatif avec succès. Récompensée par le label « Best Workplaces Luxembourg » trois années consécutives (2016, 2017, 2018) en totale cohérence avec les préceptes de ce mode de management, InTech développe une politique RH ouverte, intégrant les aspirations personnelles de ses salariés. Plaçant l’humain au cœur de sa culture d’entreprise, la société favorise l’écoute, le dialogue pour permettre à ses collaborateurs de progresser et de s’épanouir dans leur métier. Un véritable positionnement qui se traduit par exemple par la mise en place de

Retrouvez tions et les informa ’inscription modalités d ment sur à cet événe m -events.co www.woop

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ÉCONOMIE

économie À la montagne 10 % des résidents partent en vacances à la montagne, selon une étude du Statec (chiffres de 2017). C’est l’Autriche qui apparaît en tête des destinations (28 %), devant la France (24 %) et la Suisse (15 %). Le budget moyen pour un week-end se monte à 350 euros par personne et à 980 euros par person­ne pour une semaine.

« L’atonie du commerce devrait perdurer au premier semestre 2019 », estime l’OMC dans son rapport, qui pointe aussi des commandes à l’exportation en forte baisse (95,3), de même que le fret aérien international (96,8), la production et les ventes d’automobiles (92,5) ou de composants électroniques (88,7).

En demi-teinte Le PIB de la zone euro a progressé de 0,2 % au quatrième trimestre de 2018 et 0,2 % également dans l’UE 28, selon Eurostat. Il avait progressé de la même manière au cours du troisième trimestre. Sur l’ensemble de 2018, le PIB a progressé de 1,8 % dans la zone euro et de 1,9 % au niveau de l’UE 28. En 2017, la croissance avait été de 2,4 % en zone euro et dans l’UE 28.

Pour se préparer au Brexit… La Commission européenne a lancé une grande campagne d’information pour éclairer les entreprises qui souhaitent poursuivre les échanges commerciaux avec le Royaume-Uni au-delà du 29 mars, date de sortie prévue de l’UE. L’objectif est de faire connaître les démarches à entreprendre pour assurer une transition aussi harmonieuse que possible. Infos : ec.europa.eu/ taxation_customs/uk_ withdrawal_fr

L’OMC inquiète Les derniers chiffres du commerce mondial ne sont pas franchement rassurants. L’indice trimestriel de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) affiche un nouveau recul à 96,3. Un signe d’inquiétude pour l’organisation, puisque glisser sous l’indice 100 revient à constater une diminution du commerce mondial sur le long terme. Il s’agit du niveau le plus bas depuis mars 2010.

... sans tarder Qu’elles soient des PME, issues du secteur financier ou industrielles, le directeur général de la Chambre de commerce invite les entreprises à se préparer activement au Brexit. Et Carlo Thelen d’indiquer que l’institution patronale a mis en place une « Brexit helpline » (brexit@cc.lu) pour toute question, ainsi que des informations sectorielles et thématiques sur www.cc.lu.

À 8 et 16 heures, comme plus de 33.000 abonnés, restez in­for­­mé en vous abonnant à notre newsletter sur paperjam.lu.

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MACROÉCONOMIE

croissance : entre incertitude et optimisme 2019 devrait être marquée par une tendance macroéconomique stable, si l’on excepte les effets d’événements imprévisibles comme le Brexit.

Pour les économistes, les questions sont plus nombreuses que les réponses. Mais la tendance ne serait pas à l’alarmisme.

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es nuages à l’horizon, mais une météo qui ne tournerait pas à l’orage. Les spécialistes et autres économistes continuent de proposer des scénarios en demi-teinte pour décrire l’année 2019 sur le plan économique. Les discours du début d’année laissent transparaître une forme de stabilisation. « Si vous observez la tendance à court ou moyen terme, elle va vers une stabilisation de l’économie globale après un ralentissement de fin 2018 », pointait ré­cem­ment Oliver Rakau, chief german economist chez Oxford Economics, un des leaders de l’intelligence économique au niveau mondial. M. Rakau était l’invité, le 5 février dernier, d’une conférence-débat organisée par le Statec sur les perspectives de 2019.

« En considérant les fondamentaux, en particulier dans la zone euro, qui sont par exemple la bonne santé du marché du travail, des politiques fiscales et de la Banque centrale européenne accommodantes, tous ceux-ci sont en faveur de la consommation domestique et de l’investissement, par exemple dans l’immobilier », ajoutait Oliver Rakau. Mais ces fondamentaux pourraient être perturbés par une baisse de la confiance des con­ som­mateurs, qui est pourtant en hausse. Parmi les facteurs qui pourraient troubler leur moral, la « guerre commerciale » plus ou moins larvée entre les États-Unis et la Chine est régulièrement citée. « La question la plus impor-

PHOTO Nader Ghavami

DIGEST


ÉCONOMIE L U X E M B O U RG P E R F O R M A N C E I N D E X

FÉVRIER 2019 CHÔMAGE STABILITÉ

INFLATION ENCORE EN LÉGÈRE BAISSE

L’année 2018 s’était achevée avec un chômage de 5 %. Pour le mois de janvier, le taux de chômage connaît une légère augmentation, mais reste stable puisqu’il s’établit à 5,1 %.

L’indice des prix à la consommation recule de 0,9 % par rapport à janvier. Les soldes d’hiver expliquent ce léger recul. Toutefois, outre les variations dues aux soldes et les produits pétroliers qui sont également en baisse pour le troisième mois consécutif, les prix des autres biens et services progressent de 0,5 %. 2,5 %

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EMPLOI LES 10 MÉTIERS LES PLUS RECHERCHÉS

Installation d’équipements sanitaires et thermiques Front office marchés financiers Audit et contrôle comptables et financiers

Le nombre d’emplois vacants déclarés par les patrons a augmenté de 15,5 % à 7.096 en 2018, selon le bilan rendu par l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem), qui a par ailleurs dévoilé son classement des 10 métiers les plus recherchés par les employeurs. Sans surprise, c’est celui de la restauration qui est le plus demandeur en main-d’œuvre.

Conseil en organisation et management d’entreprise Secrétariat Comptabilité Opérations manuelles d’assemblage, tri ou emballage Service en restauration Études et développement informatique Personnel de cuisine 0

20

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Nombre d’offres d’emploi déclarées à l’Adem.

SOURCE Adem

CONFIANCE DES CONSOMMATEURS UN REDRESSEMENT DE LA CONFIANCE

FAILLITES NOUVELLE HAUSSE

L’indicateur de confiance des consommateurs de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) s’est redressé en janvier 2019. D’après la BCL, « toutes les composantes de l’indicateur se sont améliorées ce mois-ci, à l’exception des anticipations des consommateurs relatives à la situation économique générale au Luxembourg, qui ont reculé ».

1.195 entreprises ont mis la clé sous la porte en 2018. Un triste record qui continue sur sa lancée puisque Creditreform a enregistré 123 déconfitures sur le premier mois de l’année 2019.

Nombre de faillites 125

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SAVOIR RAISON GARDER

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Les signaux sont toujours verts, mais les turbulences – a priori passagères – rendent plus que jamais la mission des prévisionnistes périlleuse. « Il y en a partout : la France et les ‘gilets jaunes’, le Royaume-Uni et le Brexit, l’Allemagne et une croissance moins élevée que prévu, l’Italie et sa situation délicate… Faire des prévisions dans ce contexte est délicat », confiait ré­cemment Muriel Bouchet, nouveau directeur de la Fondation Idea, en visite à la rédaction de Paperjam. « Beau­coup de choses que l’on craignait soit ne sont pas arrivées, soit n’ont pas eu les effets dévastateurs annoncés. Le meilleur exemple, c’est l’élection de Trump. Il faut donc relativiser tout ce qui est annoncé par les uns et les autres », tempérait à cette occasion son collègue Michel-Édouard Ruben. Dans un monde où l’émotion est partagée et souvent décuplée en instantané par les réseaux sociaux, peut-être faut-il savoir raison garder. Reste que la Commission européenne a tout de même revu ses prévisions d’hiver à la baisse, comparativement aux chiffres avancés à l’automne dernier : les équipes du commissaire Moscovici tablent sur un taux de croissance de 1,5 % pour 2019. T. R.

1,8 %

1,5 %

5,6 %

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tante est l’ampleur de l’impact sur le commerce mondial, notait Oliver Rakau. Il pourrait y avoir des répercussions pour l’Europe dans un contexte où les ÉtatsUnis continuent d’avoir un grand besoin d’importation de biens. » Quant au Brexit, l’espoir n’est pas perdu non plus. « Nous pensons qu’un accord sera négocié d’ici à la fin mars ou un peu plus tard si un délai est accordé. Le scénario d’un retournement de situation avec un ‘remain’ nous semble plus probable. Mais une sortie sans accord représente une voie risquée. Nous espérons qu’un accord soit trouvé, tout simplement parce qu’il en va de l’intérêt des deux parties. » Un accord qui interviendrait à quelques jours de la « deadline », cette fameuse date du 29 mars prochain qui se rapproche inexorablement.

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ÉCONOMIE

à qui profite le brexit au grand-duché ? Si les interrogations et les craintes sont encore nombreuses, les opportunités que constitue le Brexit pour le Luxembourg le sont tout autant. L’implantation de nouvelles entreprises dans le pays, notamment dans le secteur financier, ou la recrudescence d’activité pour les cabinets d’avocats et de conseil en sont l’illustration la plus visible. Mais même le secteur de la logistique a une carte à jouer en mettant en avant ses compétences digitales.

MACROÉCONOMIE

Un impact toujours difficile à prévoir «

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e Brexit ? C’est un peu comme le tout premier bébé métis qu’on attendait de voir venir au monde. On ne savait pas très bien à quoi il allait ressembler... » La métaphore signée MichelÉdouard Ruben, senior economist à la Fondation Idea, illustre bien l’ambiance du moment. Alors que la date théorique du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne approche chaque jour un peu plus, les analystes se font d’une prudence de sioux quant à ce qui se passera après le 29 mars. À raison, car ces dernières années, nombre de scénarios projetés ne sont pas réalisés ou ont eu moins d’impact que prévu. « Le meilleur exemple, c’est l’élection de Donald Trump. Certains annonçaient l’apocalypse. Au final, rien de cela. Qu’on aime ou non le personnage. Même l’impact du

calisé leurs activités au Luxem­ bourg. Soit bien plus qu’en Irlande (40), en Allemagne (2) ou en France (19). L’impact sur l’emploi de l’arrivée de ces « réfugiés du Brexit » reste plus difficile à estimer. Le Statec avançait voici un 51 RELOCALISATIONS an qu’au minimum 250 emplois AU GRAND DUCHÉ Pour le Luxembourg, les enjeux avaient été créés suite à la predu Brexit sont en tout cas réels. mière vague d’une trentaine de Le marché britannique est le délocalisations. second débouché à l’étranger des exportations luxembourgeoises DES PARTENAIRES ANGLAIS de services et le cinquième des À LA PEINE exportations de biens, révélait Ce sont donc les indicateurs écoune étude du Statec en mai 2018. nomiques britanniques qui focaQuel impact aura le départ du lisent l’attention. Pour le moment, Royaume-Uni les concernant ? sur le sol britannique, la perspecDifficile de l’estimer avec préci- tive du Brexit n’a pas généré de sion. D’autant, comme le souligne catastrophes si on analyse les Bastien Larue du Statec, « que si chiffres les plus récents. « La créal’on constate des baisses dans les tion d’emplois est en baisse, oui, importations et exportations mais de manière vraiment très entre les deux pays, elles étaient légère. Fin 2018, le Royaume-Uni déjà d’actualité avant le référen- notait aussi une diminution de sa dum de 2016 ». production industrielle, mais Néanmoins, si « l’immense moins forte que la moyenne euromajorité des projections macroé- péenne. La vente au détail s’est conomiques montrent que le stabilisée. Le secteur de la cons­ Brexit aura un impact négatif sur truction est bien remonté en 2018 le Royaume-Uni (à long terme, on avant de plonger en 2019, mais ce avance une possible chute du PIB n’est pas encore significatif d’une allant de -1,2 à -5,4 %, ndlr) mais tendance. Le taux de chômage aussi sur les autres économies était de 4 % et stable, mais en 2013, européennes », le Luxem­bourg tire il était encore de 8 % », pointe plutôt bien son épingle du jeu en encore Bastien Larue. Le seul vrai amont. Dans sa dernière analyse, impact actuellement remarqué début février 2019, KPMG révèle concerne le marché immobilier : ainsi que 51 sociétés ont déjà relo- en forte hausse depuis 2012-2013,

LES QUESTIONS EN SUSPENS Concernant l’emploi et l’immobilier : Le mouvement de relocalisation des sociétés britanniques au Luxembourg va-t-il continuer à s’accélérer ? La perte de valeur ajoutée du secteur financier britannique peut-elle impacter ensuite le Luxembourg ? Quel impact aura le Brexit sur l’emploi local ? Le Brexit peut-il influer sur le marché immobilier lux­em­ bourgeois déjà sous tension ?

les prix sont désormais en baisse. « Reste à savoir si c’est vraiment un effet direct du prochain Brexit. » Mais deux gros nuages noirs laissent deviner une possible future tempête. Depuis 2017, dans la foulée de l’annonce du Brexit, la consommation des ménages anglais a diminué, tout comme la consommation publique. Mais ce sont surtout les investissements qui sont en berne. « Leur croissance était encore de 3,5 % en 2017, mais en 2018, elle a été de... 0 % », avertit Bastien Larue. Une consommation en baisse, des investissements au point mort, cela n’augure jamais rien de bon. N. L.

LE BREXIT EN 12 DATES 23 juin 2016 Initié par le Parti conservateur, le référendum sur le Brexit recueille 51,89 % de votes en sa faveur. Cela entraîne la démission du Premier ministre, David Cameron.

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2 octobre 2016 Lors du congrès de son parti, Theresa May se positionne pour une ligne dure : sortie du marché unique, fin de la libre entrée des Européens au Royaume-Uni...

29 mars 2017 L’article 50 du traité européen est activé. Ce qui lance les négociations de sortie de l’UE et fixe la date effective du Brexit au 29 mars 2019.

ILLUSTRATION Maison Moderne

très long shutdown a été surestimé. Durant cette période, l’emploi a d’ailleurs augmenté aux États-Unis », renchérit MichelÉdouard Ruben.


ÉCONOMIE

Du sang neuf pour la Place

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e Brexit est une aubaine pour le secteur assurantiel luxembourgeois. Onze compagnies d’assurances ont annoncé une relo­­ca­lisation au Grand-Duché et un autre assureur est en cours d’agrément. Il s’agit plutôt de compagnies spécialisées en assurance non-vie et orientées sur les risques d’entreprise. Ainsi, entre le 1er janvier 2017 et le 30 juin 2018, sept entreprises d’assurances agréées exercent une activité limitée à l’assurance non-vie, selon le Com­m issariat aux assurances (CAA) : FM Insurance Europe, Hiscox, AIG Europe, Friday Insurance, Sompo International Insurance, Tokio Marine Europe et RSA Luxem­bourg. Trois réassureurs ont également reçu leur agrément, à savoir : Petrogas Re, Amplifon Re et Immo Re. La fin du « passporting » a poussé les assureurs présents au Royaume-Uni à déplacer leurs activités : dès lors que le Royaume-Uni aura quitté l’UE, le système de passeports européens, obligatoires pour commercialiser des produits et services financiers au sein de l’UE, n’aura plus cours. Ils ne seront ainsi plus délivrés aux opérateurs installés sur le sol britannique. La relocalisation de capacités et d’équipes hors du Royaume-Uni devient donc une nécessité.

PRÉVISIONS

« Le chiffre d’affaires du secteur devrait augmenter de 4 à 9 milliards d’euros d’ici fin 2019. » Marc Hengen

Président de l’ACA

nationale d’assurance où les conditions sont les meilleures pour servir des clients partout en Europe ». Fin janvier 2019, Luxembourg for Finance mentionnait encore la création d’une nouvelle entité du réassureur Swiss Re (déjà présent au Luxembourg), Swiss Re Capital Markets Europe, qui lui permettra de poursuivre notamment ses opérations d’ILS (insurance-linked securities) et de transfert de risques énergétiques. Ces nouveaux venus sur la Place assurantielle luxembourgeoise participent déjà à ses résultats. Selon le CAA, l’assurance non-vie

1er avril 2017 Le Luxembourg veut anticiper les différents scénarios possibles et instaure une commission interministérielle de coordination de la politique européenne.

(hors assurance maritime) a progressé de 21 % sur l’année 2018, « impactée de manière significative par les retombées de l’agrément de compagnies ayant choisi le Luxembourg comme lieu d’installation suite à la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne ». Le résultat après impôts de l’assurance dommages pâtit cependant des frais engagés par ces sociétés pour s’établir au Luxembourg : estimé à 76 millions d’euros, il recule de 61,56 % par rapport à 2017. « Nous estimons que le chiffre d’affaires du secteur assurantiel devrait augmenter de 4 à 9 milliards d’euros d’ici fin 2019, car les compagnies récemment installées ont également transféré le portefeuille de leurs contrats existants », précise Marc Hengen.

EFFETS POSITIFS INDUITS

Autre retombée positive : selon Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance, environ 3.000 emplois seront générés d’ici deux ans dans le secteur financier. Une estimation optimiste par rapport à celle du Statec, qui évalue, quant à lui, que 250 emplois directs ont été créés a minima à la fin janvier 2018. En 2017, l’emploi avait déjà crû de près de 17 % dans le secteur assurantiel, pour atteindre 7.713 unités selon le CAA. « Il y aura certainement des effets positifs sur d’autres entreprises, comme les prestataires de services, compte tenu du fait que les réorganisations doivent être accompagnées », estime Marc Hengen. Le cabinet d’actuariat-conseil Forsides signale ainsi qu’il a déjà identifié deux nouveaux concurrents sur le marché luxembourgeois. L’attractivité du Grand-Duché est donc évidente pour les assureurs : « Le Brexit donne à la Place luxembourgeoise l’occasion de

9 juillet 2018 Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères pro-Brexit, quitte le gouvernement, quelques heures après David Davis, ministre chargé du Brexit.

LES QUESTIONS EN SUSPENS LPS : Le Brexit pose la question de la pérennité du principe de LPS (libre prestation de services), très usité au Luxembourg. Vie des contrats : Des incertitudes demeurent quant à la continuité des contrats conclus avant le Brexit. Régulation : Dès lors que le Brexit sera effectif, le Royaume-Uni n’aura plus aucune obligation d’appliquer Solvabilité II. Il pourrait en profiter pour réduire les exigences de capital requises et en adapter certains points. Réassurance : La question de l’accès aux capacités de réassurance londoniennes reste posée.

valoriser des atouts comme la cohérence et la disponibilité de son régulateur, ainsi que son expertise et son multilinguisme », atteste Jean-Paul André-Dumont, directeur au sein de Forsides Luxem­ bourg. Ce que confirme Marc Hengen : « Nous disposons d’un régulateur spécialisé dans les assurances et qui a une large expérience dans la régulation d’affaires internationales. S’ajoute à cela le fait que la langue anglaise est largement utilisée, y compris par le Commissariat aux assurances et les différentes administrations, et que le Luxembourg occupe une position géographique centrale. » Au final, pour le secteur de l’assurance, les incidences négatives seront plutôt supportées par les assureurs britanniques, à moins que ces derniers ne tirent avantage du fait qu’ils ne seront plus soumis à la même régulation que les compagnies européennes... L. F.

13 novembre 2018 Un accord de 585 pages négocié avec l’Union européenne fixe les modalités de départ du Royaume-Uni.

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ASSURANCE

« Douze compagnies d’assurances ont décidé de relocaliser leurs activités au Luxembourg. Et certains assureurs luxembourgeois ont aussi installé des succursales au Royaume-Uni pour continuer à servir leurs clients », rapporte Marc Hengen, président de l’ACA (Association des compagnies d’assurances et de réassurances). Ce dernier constate que, « pour le Luxembourg, l’effet positif est déjà important : le pays a été reconnu dans 12 cas comme une Place inter-


Économie

licences, « ce qui génère une augmentation de leurs activités pour lesquelles les cabinets de conseil peuvent offrir un large éventail de services ». Les Big Four sont taciturnes quant à la part supplémentaire d’affaires générée grâce au Brexit. Mais leurs résultats 2017-2018 ont en tous cas été particulièrement bons : à titre d’exemple, CONSEIL

ÉCONOMIE

Plus d’affaires à court terme «

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ui dit complexité, dit opportunités, pour des cabinets comme le nôtre », lançait PierreJean Estagerie, partner chez Deloitte Tax & Consulting, lors de la conférence Prepare4Brexit, qui s’est tenue le 8 février dernier. Dans le contexte de la sortie du RoyaumeUni de l’Union européenne, les cabinets de conseil tirent largement leur épingle du jeu, les demandes d’expertise étant pléthore. Les cabinets d’avocats sont généralement sollicités en premier lieu pour aider les sociétés dans leurs demandes de création ou d’extension de licence. « Afin d’obtenir une licence pour opérer à partir du Luxembourg, elles ont aussi besoin d’un ensemble de services qui en découlent, tels qu’un soutien à la mise en place de nouvelles infrastructures ou de structuration des équipes, qui sont plutôt du ressort des activités de conseil. Dans ce cadre, nous avons observé une croissance de ces demandes depuis l’annonce du Brexit », souligne Christophe Diricks, partner chez KPMG Luxembourg. Celui-ci remarque également que des asset managers comme Wells Fargo ou Fidelity, présents historiquement au Luxembourg, demandaient quant à eux des extensions de leurs

« Les incertitudes liées au Brexit engendrent beaucoup de questions de la part de nos clients. » Luc Frieden

Partner et responsable de la task force Brexit chez Elvinger Hoss

KPMG Luxembourg a réalisé une croissance de 8 % en 2018, tandis qu’EY Luxembourg réalisait sa meilleure année depuis six ans en 2017, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10,9 %. « Londres a toujours été pour nous un marché très important, et nous travaillons beaucoup en coopération avec des avocats londoniens. Les incertitudes liées au Brexit engendrent beaucoup de questions de la part de nos clients asset managers, sociétés financières et sociétés d’investissement depuis 2016, et elles augmentent donc d’autant le nombre de dossiers à traiter pour nous », constate Luc Frieden, partner et respon-

sable de la task force Brexit chez Elvinger Hoss. Ce dernier note par ailleurs qu’un premier flux de demandes est arrivé en 2017 et 2018, et anticipe une deuxième phase après la clarification des relations futures avec le Royaume-Uni.

DES PROBLÉMATIQUES VARIÉES

Outre l’octroi de licences, de nouvelles règles comptables, fiscales et de contrôle s’appliqueront pour les sociétés qui exercent des activités en lien avec le Royaume-Uni, ce qui représente aussi des affaires supplémentaires pour les cabinets d’audit et d’expertise-comptable. Les problématiques des sociétés concernant le Brexit étant variées et denses, la plupart des cabinets de conseil ont mis en place des équipes et des offres dédiées, ainsi que des sites internet ou des blogs spécialisés. « Les cabinets de conseil et d’avocats aident notamment les sociétés qui réalisent des opérations transfrontalières. Celles-ci requièrent des compétences particulières de par la complexité de l’environnement réglementaire auquel elles doivent faire face. Des sociétés comme les nôtres permettent de recourir à un large réseau d’experts dans les pays concernés, avec des compétences très ciblées », déclare Christophe Diricks. Déjà présentes ou non au Luxembourg, les banques, compagnies d’assurances et fonds d’investissement sont les entreprises les plus consommatrices de conseil, que ce soit concernant les modalités de sortie du Royaume-Uni de l’UE, ses impacts (économiques, sociaux, fiscaux, financiers), ou encore l’identification des risques et des opportunités. EY Luxem­ bourg mentionne également qu’il existe une demande accrue de la part des sociétés immobilières et de private equity dans l’implémentation de plates-formes opération-

LES QUESTIONS EN SUSPENS Ressources humaines : Les problématiques RH concernent les salariés détachés (Luxembourgeois au Royaume-Uni, ou Britanniques au Luxem­bourg), les voyages d’affaires entre les deux pays, et les salariés britanniques. Le processus de recrutement des Britanniques sera également plus complexe. Débauchage de talents : Christophe Diricks, de KPMG, a constaté « une recrudescence de recrutement par nos clients, ainsi que par le régulateur, de profils spécifiques chez les Big Four, en particulier de risk managers, pour renforcer leurs effectifs à Luxembourg ».

nelles, ou dans l’adaptation de leurs modèles de gouvernance et de fonctionnement au contexte du Brexit.  Quant à l’organisation ellemême des sociétés de conseil, elle n’est pas non plus freinée par le Brexit : « En tant que cabinet, nous avons des clients supplémentaires, mais notre société n’est pas affectée par le Brexit, étant donné que nous ne délivrons pas de services au Royaume-Uni », relève Luc Frieden. Celui-ci reste cependant prudent quant aux conséquences politiques de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. « À court terme, le Brexit apporte des affaires supplémentaires au Luxembourg. À long terme, nous perdons un allié au niveau européen dans le cadre du travail législatif, en particulier concernant la dimension transfrontalière des services financiers », conclut Luc Frieden. L. F.

LE BREXIT EN 12 DATES 14 novembre 2018 Le texte reçoit l’approbation du gouvernement britannique.

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25 novembre 2018 Les chefs de gouvernement des 27 pays de l’Union approuvent l’accord à leur tour.

4 décembre 2018 Nigel Farage, héraut du Brexit, nommé vice-président du mouvement Leave Means Leave, quitte le Ukip, le parti europhobe qu’il avait fondé.


ÉCONOMIE

L’avantage concurrentiel du digital

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lus de 4,4 millions de véhicules de transport de marchandises relient l’Union européenne et le Royaume-Uni chaque année, selon l’IRU (International Road Transport Union), ce dernier exportant plus de 21 millions de tonnes de marchandises vers l’UE. De ce fait, le secteur de la logistique est celui où les incertitudes liées à un no deal sont les plus nombreuses. Selon l’IRU, le Brexit va générer une hausse des coûts de 10 % pour le secteur, et occasionner un impact négatif sur le commerce et l’approvisionnement en marchandises. Il n’en reste pas moins que certaines opportunités peuvent être saisies par les entreprises du secteur. L’avance prise par le Luxem­ bourg en matière de digitalisation en est la principale : « Le Luxem­ bourg fait partie des 17 pays signataires du protocole e-CMR, qui permet de digitaliser les papiers relatifs au fret. Tant que l’Allemagne ne l’a pas signé, cela représente un avantage concurrentiel pour les entreprises luxembourgeoises ! », se réjouit Malik Zeniti, directeur du Cluster for Logistics. Depuis mars 2018, le Luxembourg fait en effet par-

ATTIRER DES TALENTS

Autre atout du secteur : « Les acteurs luxembourgeois de la logistique sont bien équipés pour gérer des bases de données, ce qui peut également permettre d’attirer des start-up dans notre secteur d’activité », estime Malik Zeniti. Outre les jeunes pousses qui pourraient être entraînées dans le sillage des entreprises luxembourgeoises de transport « sans papier », les étudiants pourraient aussi choisir davantage le Grand-Duché. « Jusqu’à présent, les étudiants ou les demandeurs d’emploi choisissaient la Grande-Bretagne ou l’Irlande pour la facilité linguistique. Cela va probablement changer, et nous devrions attirer davantage de talents. Cela pourra notamment profiter à notre master en management de la logistique et de la supply chain », espère Malik Zeniti. L’emploi dans le secteur devrait également augmenter, sachant qu’environ 5 % de personnes sont actuellement employées dans le domaine de la logistique au Luxembourg, selon le Cluster for Logistics. Certes, les formalités

15 janvier 2019 Le Parlement anglais rejette l’accord négocié avec l’UE, mais aussi ses annexes et la déclaration politique sur la relation future entre les parties.

douanières vont se corser, mais elles vont de ce fait requérir un renforcement des effectifs des douanes, comme des entreprises de logistique. « Dans un premier temps, le Brexit va plutôt créer de l’emploi, puisqu’il va générer davantage de travail en douane », note Malik Zeniti. Ce que confirmait aussi le transporteur Arthur Welter lors de la conférence Prepare4Brexit : « Nous avons une activité d’agence en douane. Avec les nouvelles frontières, il y aura davantage de travail pour cette activité. Mais son chiffre d’afEMPLOI

« Le Brexit va plutôt créer de l’emploi, puisqu’il va générer davantage de travail en douane. »  Malik Zeniti

Directeur du Cluster for Logistics

faires restera néanmoins limité dans le chiffre d’affaires total de l’entreprise. » Des opportunités sont également à saisir pour le Luxembourg concernant l’installation de lieux de stockage et d’entreposage, même si le pays devra jouer des coudes. « Les zones d’entreposage deviennent rares, et le gouvernement devrait essayer d’en allouer davantage pour attirer de la valeur ajoutée dans le pays. Cependant, le Luxembourg est

14 février 2019 Theresa May essuie un nouvel échec face aux députés anglais. Alors qu’elle cherchait le soutien de son Parlement pour pouvoir renégocier avec l’UE, elle subit un refus.

LES QUESTIONS EN SUSPENS Formalités douanières : En cas de no deal, « toute exportation de l’UE vers le Royaume-Uni, toute importation dans l’UE en provenance du Royaume-Uni, et tout transit entre le RoyaumeUni et l’UE seront soumis aux formalités douanières », précisent les douanes. Licence CEMT : En cas de no deal sans accord sur le plan de contingence, le transport avec le Royaume-Uni sera uniquement possible avec une autorisation multilatérale, dite CEMT. Mais son octroi est très limité. Taxes : Les sociétés de transport craignent le montant des taxes sur les exportations vers le Royaume-Uni.

en concurrence sur ce sujet avec la France, les Pays-Bas, ou encore la Belgique », remarque Malik Zeniti. Enfin, le Luxembourg peut avoir une carte politique à jouer. « En matière politique, le Luxem­ bourg étant souvent assez libéral dans ses prises de position concernant le transport, il pourrait reprendre à son compte certains discours auparavant tenus par la Grande-Bretagne », anticipe Malik Zeniti. Le 8 mars, la Chambre de commerce luxembourgeoise, l’Union des chambres de commerce européennes et le Cluster for Logistics organiseront d’ailleurs une journée de conférence sur la politique européenne du transport et de la logistique. L’occasion de débattre sur la manière de maintenir la compétitivité du secteur dans le cadre du Brexit. L. F.

29 mars 2019 Le Brexit est en théorie effectif : le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne.

Mars 2019 —

­ — 51

ILLUSTRATION Maison Moderne

LOGISTIQUE

tie des pays autorisant l’utilisation d’une « lettre de voiture électronique » (e-CMR) pour le transport international des marchandises par route. Les avantages sont évidents, impliquant entre autres une réduction des coûts, un gain de temps dans le traitement des informations, une simplification des procédures douanières, une accélération des processus de facturation, etc. L’initiative de l’e-CMR profite autant au transport routier qu’au transport aérien. « L’aéroport de Luxembourg a déjà mis au point l’e-CMR, ce qui peut renforcer sa position sur le fret en Europe. L’eCMR pourrait par ailleurs aider Eurohub Sud à accélérer sa multimodalité », affirme Malik Zeniti.


ÉCONOMIE

LUXGOVSAT EN ORBITE

I

capacités satellitaires pour des besoins gouvernementaux. L’UE deviendra le client des opérateurs pour une certaine enveloppe qu’elle revendra ensuite aux États membres ou institutions intéressés. Une concurrence de nature à fausser le marché ? « Pas forcément, tempère le CEO de LuxGovSat. Parce que l’Union européenne va procéder à une cartographie des besoins. Cela va donc créer des besoins, et les capacités que l’UE va acquérir ne pourront répondre à tous les besoins. C’est l’industrie qui prendra le relais ! » Ceux qui ont tenté d’empêcher le mariage souhaitaient justement que le Luxembourg attende que l’Union européenne finalise son plan. Demain, le Luxembourg aura une solution clés en main à offrir aux besoins européens. Comme si la mariée apportait ellemême son cadeau. « Nous devons être aux avant-postes du point de vue technologique comme du point de vue de la cybersécurité. Sinon, nous serons loin derrière. Nous sommes prêts ! », assure le vice-président de SES en charge du développement des marchés, Gerald Schlueter. T.L.

PRÉSENTÉES PAR

carrières Hida Ozveren, 41 ans, a été nommée associée locale au sein du département Corporate de Loyens & Loeff Luxembourg. Elle est spécialisée en droit des sociétés, financement d’entreprises et opérations de fusions-acquisitions. BUSINESS ADMINISTRATION, FINANCE & LEGAL

NOUVELLES AMBITIONS DE L’UNION EUROPÉENNE

La conférence organisée le 14 février a réuni près de 500 experts et professionnels des satellites gouvernementaux à l’European Convention Center.

52 —

­ — Mars 2019

Le contexte des satellites gouvernementaux a changé : en juin dernier, et après plus de quatre ans de discussions, l’Union européenne a décidé d’ajouter un volet GovSatCom à sa politique spatiale (16 milliards d’euros au total). Doté de 250 à 500 millions d’euros selon l’issue des négociations qui ont commencé en janvier, ce volet entend « offrir » après 2021 un plan européen de

Isabelle Brandebourg, 36 ans, vient d’être nommée chief compliance officer d’IF Payroll & HR. Elle est en charge de la qualité, du légal et de la protection des données. BANQUES, FONDS D’INVESTISSEMENT ET SERVICES AUX FONDS

SERVICES AUX ENTREPRISES PLACE FINANCIÈRE ACTIVITÉS INDUSTRIELLES PUBLIC, ASSOCIATIF ET SANTÉ

Créez ou actualisez votre bio­gra­phie sur guide.paperjam.lu.

PHOTOS Nader Ghavami, Loyens & Loeff Luxembourg, IF Payroll

explique nos bons résultats de manière plus inattendue et permet d’imaginer développer ce secteur au Luxembourg. Ici, aujourd’hui, il y a quelques intégrateurs vers lesquels nous nous La joint-venture détenue par l’État et par SES affiche des résultats encourageants après le lancement du premier tournons pour fournir ces services satellite luxembourgeois. que nous demandent nos clients. Certains commencent à imaginer ls se marièrent et eurent beau- phases. Mais nos frais opération- s’installer au Grand-Duché. » coup… de satellites gouverne- nels sont largement couverts et mentaux, capables de fournir de c’est la meilleure nouvelle », se UN DEUXIÈME SATELLITE ? la connectivité en cas de catas- réjouit-il, en attendant que le pre- Inévitablement, la question d’un trophe écologique, de surveillance mier bilan soit publié au printemps. nouveau satellite en cas de remplisdes frontières ou d’opération de 2019, assure-t-il encore, sera aussi sage très rapide se posera à maintien de la paix ! L’histoire une année de croissance : « En géné- échéance de trois ou quatre ans. Le pourrait commencer comme ça. ral, un satellite ne commercialise CEO de GovSat ne cache pas des Elle raconterait le « mariage » heu- pas 100 %, mais à peu près 80 % de discussions. La joint-venture reux, à 50/50, entre l’État luxem- sa capacité totale. Parce que cer- luxembourgeoise pourrait acquébourgeois et le premier opérateur tains contrats commencent quand rir un deuxième satellite et le posimondial de satellites, SES, pour d’autres se terminent. Il faut six à tionner différemment du premier. donner naissance à LuxGovSat. sept ans pour cela. » Signe de l’in- « Cela nécessite 200 à 250 millions Dans la corbeille de mariage, le pre- térêt pour l’opérateur lux­ d’euros d’investissement et ce n’est mier apporterait sa stabilité poli- embourgeois, la conférence pas d’actualité. Surtout parce que tique, sa neutralité et son triple A ; « GovSatCom 2019 » organisée nous devons être vigilants par le second amènerait des technolo- mi-février a réuni 500 experts, soit rapport à l’évolution des technologies. En deux ans, ce secteur a gies de pointe et sa recherche du 10 fois plus qu’il y a deux ans. meilleur produit au meilleur coût. L’État luxembourgeois, comme connu des avancées incroyables. » Un an après le lancement du il s’y était engagé au moment du C’est là que la présence de SES est premier satellite luxembourgeois montage du projet, a dépensé réconfortante. Au printemps, la à Cap Canaveral par SpaceX, 10 millions d’euros pour acquérir société dirigée par Steve Collar l’union porte ses premiers fruits : des capacités (notamment dans le lancera ses quatre derniers satel20 % des capacités de l’engin cadre de ses obligations envers lites d’O3B mPower, technologie fabriqué par Orbital ATK et posi- l’Otan). La marine belge, la marine futuriste et unique capable d’une tionné sur l’Europe, le Moyen- française et l’Otan, par le biais de flexibilité totale, y compris la posOrient et l’Afrique ont déjà été son agence de soutien logistique, sibilité d’être positionnée à vendues ou sont réservées. figurent aussi parmi ces clients qui moyenne ou haute orbite.  En Floride, à peine nommé CEO préfèrent rester discrets. « Ce n’est Ou bien, GovSat pourrait achede LuxGovSat, Patrick Biewer avait pas tout, poursuit Patrick Biewer, ter un deuxième satellite posiannoncé une fourchette de 15 à 25 % certains clients veulent acquérir tionné comme le premier pour comme indicateur de succès pour des capacités satellitaires, mais faire face à une demande croissante. la première année. «  Donner un n’ont pas de compétences parti- « Rien n’indique forcément que chiffre précis est difficile parce que culières sur les technologies au sol nous vendrons plus parce que nous ce sont des négociations assez lon- ou sur les services associés et ont aurons un deuxième satellite. C’est gues, qui peuvent durer jusqu’à six commencé à nous demander de encore trop tôt pour ces discusmois et qui passent par différentes les leur vendre aussi. Ce qui sions », relativise Patrick Biewer, aujourd’hui à la tête de 18 salariés et d’une dizaine de contractants. SATELLITE


MARCH 28 2019

TH

La Maison du savoir Esch-sur-Alzette, Luxembourg

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Les  meilleurs candidats  n’ont souvent qu’un défaut. Ils  sont déjà en poste . Heureusement, ils lisent tous  Paperjam .

Le job-board de ceux qui ne vont pas sur les job-boards


espresso conversations envies

Des convictions bien ancrées et une volonté de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes. Entretien avec la ministre Taina Bofferding en page 56.

Entrée chez Circuit Foil en 1989 à la sortie de ses études, Fabienne Bozet partage en page 66 sa passion pour un secteur industriel qui doit se conjuguer aussi au féminin. Véritable ambassadrice du Lux­embourg à l’étranger, l’actrice Vicky Krieps se confie en page 76 sur son métier et sur sa vie de femme et de mère. 50 visages du Female Leader­ship et plus. Rencontre en page 86 avec ces femmes chefs d’entre­prise, entrepreneuses ou responsables d’institution qui s’engagent au quotidien pour différentes causes. Les (r)échappées belles. Rencontre en page 102 avec trois réfugiées qui ont trouvé au Luxembourg une seconde patrie. Mars 2019 —

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Taina Bofferding a été nommée le 5 décembre dernier ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et ministre de l’Intérieur.

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« LES FEMMES NE SONT PAS DE MEILLEURS HOMMES » Auteurs

matthieu croissandeau & nicolas léonard Photographe

anthony dehez

La nouvelle ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes n’a que 36 ans, mais possède déjà des convictions bien ancrées sur ses dossiers. Militante socialiste, féministe, elle compte bien en finir avec les clichés sexistes dans l’éducation, dans l’entreprise ou encore dans la publicité. Entretien sans détours.

Mars 2019 —

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À 36 ans, cette Eschoise, membre du LSAP, incarne la jeunesse du gouvernement avec son collègue Lex Delles.

Taina Bofferding Ministre égalitaire

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C

est dur d’être une femme en politique ?

Ce n’est toujours pas évident d’être engagée, mais si on est motivée, ça marche.

Pourquoi ce n’est « pas évident » ?

Parce qu’il faut investir beaucoup de son temps, pouvoir compter sur des proches, une famille, des amis qui vous soutiennent et qui acceptent que vous soyez toujours en retard ou jamais là... Les réunions dans les partis politiques se tiennent souvent le soir. Donc, je ne sais pas si c’est plus dur pour les femmes, mais c’est évidemment plus difficile pour les jeunes mères de s’organiser pour s’occuper des enfants. Nous ne sommes pas encore sur un pied d’égalité avec les hommes à ce sujet. On voit encore la différence.

Il y a des femmes au gouvernement, mais très peu à la Chambre des députés. La politique reste-t-elle une affaire d’hommes ?

J’espère bien que non ! Et je suis la preuve, avec d’autres, que les choses sont en train de changer. Mais cela a été pour moi une énor­me déception, c’est vrai, de voir si peu de femmes faire leur entrée au Parle­ment. Dans mon parti, le LSAP, aucune n’a été élue...

Comment l’expliquez-vous ?

Nous n’avons pas l’habitude de mettre les femmes en évidence. Il y a eu un gros problème de visibilité des femmes durant la campagne. Des efforts ont été faits, mais trop tard. Nous devons absolument prendre le temps d’élaborer en amont une stratégie pour aller chercher des candidates, les former, les soutenir afin qu’elles puissent s’engager pleinement et avancer.

D’autres pays, comme la France, ont fait le choix de mesures plus radicales pour imposer la parité...

Au Luxembourg, nous avons le quota de 40 % du sexe sous-représenté pour les élections législatives.

Mais 40 %, ce n’est pas la parité...

Non, mais c’est déjà ça. Le sujet a provoqué beaucoup de discussions, y compris au sein du gouvernement où certains n’y sont toujours pas favorables. Ce n’est pas très chouette, les quotas, c’est vrai. C’est une obligation. Mais je pense quand même que c’est un instrument efficace qui a fait ses preuves ailleurs à l’étranger. Et puis, ça a le mérite de pousser l’ensemble des partis, et même la société, à s’interroger.

Pourquoi ne pas se fixer l’objectif de 50 % à la fin de la mandature ?

Encore une fois, ce sujet ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement et il ne figure d’ailleurs pas dans l’accord de coali­ tion. Mais j’espère bien qu’un jour on y arrivera, et surtout qu’on n’aura plus besoin de quotas.

Que répondre à ceux qui pointent le risque d’aller chercher des femmes pour faire nombre, sans tenir compte des compétences ou des qualités ?

Ce risque existe si on s’y prend seulement deux semaines avant le dépôt des candidatures, bien sûr. Mais si on se dote d’une vraie stratégie, on doit largement pouvoir y arriver.

Avez-vous été personnellement confrontée au machisme en politique ?

Non, mis à part quelques remarques... Lorsque j’étais candidate pour un précédent mandat, j’ai entendu des discussions sur le fait que normalement, à mon âge, les jeunes femmes choisissaient plutôt de devenir mères ou avaient d’autres priorités. Certains se demandaient s’il était bien nécessaire ou raisonnable d’investir en moi alors que je devais, selon eux, être amenée à tomber rapidement enceinte... Mais les mentalités évoluent. J’espère que la présence de plusieurs jeunes femmes dans ce gouvernement en motivera d’au­ tres à prendre la suite et à s’engager en politique.

N’avez-vous pas l’impression que les femmes occupent des postes de second plan au gouvernement ?

Non. Regardez-moi, je suis aussi ministre de l’Intérieur, et d’ailleurs la première femme à occuper ce poste...

Mais les portefeuilles de l’Économie, de la Justice ou des Affaires étrangères restent très masculins...

Je vous répondrais en observant qu’on n’a jamais vu non plus un homme occuper celui de l’Égalité entre les femmes et les hommes... [rires]

BIO EXPRESS 1982 Naissance à Esch-sur-Alzette. 2003 Participe à une manifestation contre la guerre en Irak devant l’ambassade des États-Unis à Luxem­bourg. Elle y rencontre des militants socialistes. 2004 Devient membre du LSAP. 2005 Décroche un diplôme d’éducatrice. En 2011, elle complètera son cursus par un diplôme en sciences sociales de l’université de Trèves. Elle est alors engagée par le syndicat OGBL et contribue à y lancer la section Jeunes. 2011 Élue conseillère communale à Esch-sur-Alzette. 2013 Devient députée après avoir fait le huitième score de la liste LSAP de la section Sud. 2014 Vera Spautz (LSAP) devenant bourgmestre, Taina Bofferding espère prendre sa place d’échevine. Elle est finalement évincée par Dan Codello qui recueille les faveurs de la section locale, mais quittera ensuite le parti. 2017 Réélue conseillère communale, mais le LSAP est laminé lors de ce scrutin et bascule dans l’opposition. 2018 Réussit un meilleur score personnel lors des législatives par rapport à 2013, mais elle n’est pas élue à la Chambre. Elle est finalement choisie en tant que ministre de l’Intérieur et de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Quelles sont vos priorités pour cette mandature ?

La première priorité, c’est l’éducation. Je suis en train de monter une collaboration avec le ministère concerné pour travailler sur le sujet et réfléchir à des ateliers ou des workshops avec la communauté éducative. Comment mieux intégrer l’égalité dans les program­mes scolaires ? Comment sensibiliser les enfants, mais aussi les ensei­ gnants et les éducateurs ? Comment inté­grer cette thématique à leur formation ? Voilà Mars 2019 —

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les questions auxquelles nous de­vrons répondre.

Il y a encore beaucoup de clichés à l’école ?

Oui, et il est temps d’en finir ! Nous menons, avec l’Université de Luxembourg, une étude sur les stéréotypes sexistes chez les ados. Cette grande analyse est très importante, car pour la première fois nous aurons des chiffres et des données sur le sujet.

Vous voulez aussi nommer davantage de professeurs femmes à l’Université...

puisqu’à poste égal, on constate encore un écart de plus de 5 % sur le salaire horaire moyen entre un homme et une femme. Mais cette inégalité se réduit au fil des années. Il faut vraiment que les femmes se manifestent et s’approprient ce sujet. Les entreprises ne sont pas non plus toujours bien conscientes de ce problème, même si les mentalités ont commencé à changer. Nous allons discuter avec elles et les aider à évoluer.

Faut-il imposer la parité dans

J’envisage de travailler avec le ministre de les conseils d’administration ? l’Enseignement supérieur (Claude Meisch Le gouvernement a commencé avec les du DP, ndlr) sur ce sujet parce qu’il n’y a établissements publics et les sociétés au pas assez de femmes. Mais plus largement, sein desquelles l’État est représenté. Pour nous devons changer les mentalités, y comla première fois, nous avons dépassé le pris chez les étudiantes, pour qu’elles s’inseuil des 40 % du sexe sous-représenté. téressent plus aux sciences par exemple. C’était important de montrer que le gouNous sommes ainsi en train de lancer un vernement est un bon élève, que la mixité programme avec des jeunes femmes pour est possible, et surtout que cela marche ! qu’elles s’inscrivent davantage en mathéCar nous sommes sou­vent confrontés à un matiques. Beaucoup considèrent ces préjugé selon lequel les entreprises ne filières comme masculines... C’est à l’école trouveraient pas de femmes pour occuper puis au lycée ou à l’université que tout se ces postes. Or, il existe des outils, comme joue pour la suite, en matière d’orientation le Female Board Pool par exemple. C’est professionnelle. une base de données qui recense près de Et au-delà de l’éducation ? 600 femmes aux profils très différents, Il y a bien sûr des dossiers transversaux, mais toutes sont intéressées et disponibles comme la conciliation de la vie privée et pour siéger dans un conseil d’administrade la vie professionnelle. La discussion qui tion. Les femmes sont là, il suffit juste de va bientôt démarrer avec les partenaires regarder et d’aller les chercher ! sociaux sur le droit à temps partiel s’ins- D’une façon générale, faut-il inciter crit dans la droite ligne de la réforme du ou contraindre les entreprises congé parental. Elle ne sera sans doute pas à accepter la parité ? facile, mais elle est essentielle. Car aujour­ C’est toujours mieux de discuter et de les d’hui, lorsqu’on regarde toutes les analyses amener à conduire leur propre réflexion et sur le congé parental, on voit bien que cela à prendre des mesures par elles-mêmes. Au répond à une demande profonde des ministère, nous encourageons toujours les parents et de la société. entreprises à participer aux actions positi­ La question de l’égalité se joue ves, plutôt que d’envisager dès le début des aussi sur les rémunérations... con­traintes législatives ou régle­men­taires. L’égalité salariale est inscrite dans le Code L’image des femmes dans du travail. Cela ne suffit pas bien sûr, les médias vous préoccupe.

« LES FEMMES SONT LÀ, IL SUFFIT JUSTE DE REGARDER. » 60 —

­ — Mars 2019

Racines

ESCH, SA VILLE DE CŒUR. « Je n’ai jamais songé à la quitter. Esch est une ville multiculturelle et mixte qui bouge beaucoup. On l’a vu avec l’implantation de l’université ou avec Belval. C’est tout un nouveau quartier qui a vu le jour, et aujourd’hui, même les plus sceptiques d’autrefois en mesurent les bienfaits. Nous avons désormais de nouvelles discussions à propos des friches Esch / Schifflange. C’est aussi une grande chance de voir se développer de nouveaux projets urbanistiques intéressants pour les Eschois. Enfin, il y a surtout le projet de capitale européenne de la culture en 2022, qui représente une très belle opportunité pour la ville, pour le Sud et même pour le pays tout entier ! » Que comptez-vous faire à ce sujet ?

Je ne veux pas prendre des mesures de façon unilatérale. Je vais donc d’abord prendre contact avec le Conseil de la publicité et les grandes entreprises médias pour voir comment nous pouvons mettre en place une stratégie. C’est important de discuter avec le secteur.

Vous trouvez que les femmes y sont sous-représentées ?

Il y a encore de grandes différences oui. Prenez le sport par exemple : on accorde encore souvent davantage d’articles à un homme arrivé troisième dans une compétition plutôt qu’à une femme qui l’a remportée. C’est dommage.

Y a-t-il des images qui vous choquent ?

Oui, quand je vois par exemple une femme presque nue dans une publicité pour vendre du carrelage... Cela ne me paraît ni convenant ni acceptable.

Et une femme presque nue dans une publicité pour un bar de strip-tease ?

Je n’aime pas les bars de strip-tease...

Que comptez-vous faire en matière de lutte contre les violences faites aux femmes ?

La Chambre des députés a ratifié l’été dernier la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Nous menons donc une grande campagne pour soutenir les victimes. Beau­coup de choses existent au Luxem­bourg pour les aider, les encadrer, leur trouver un logement...


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PRÉPAREZ VOTRE INSTALLATION AU LUXEMBOURG Ginkgo Solutions Facilities propose un service d’accompagnement personnalisé pour les entreprises qui se lancent au Grand-Duché. Rencontre avec Barbara Brecko, managing director et fondatrice de l’entreprise. CONTENU SPONSORISÉ PAR GINKGO SOLUTIONS FACILITIES

QUELLES SOLUTIONS PROPOSEZ-VOUS ?

Notre offre consiste à aider les entreprises qui s’installent au Luxembourg ou qui sont simplement de passage. Cela comprend la mise à disposition de bureaux entièrement équipés, ainsi qu’une assistance business. Selon les besoins et les souhaits des clients, nous pouvons également les accompagner dans leur installation au Grand-Duché, grâce à un service de relocation qui inclut la recherche de logement, l’inscription des enfants à l’école, etc. Il s’agit d’une prise en charge de A à Z, le client étant bien sûr libre de choisir le service qu’il souhaite et la durée de son contrat.

PHOTO Pauline Hy

POURQUOI AVEZ-VOUS LANCÉ CES SERVICES ?

Dans un marché aussi dynamique que le Luxembourg, beaucoup de sociétés arrivent sur le marché sans forcément bien connaître le pays. Par ailleurs, toutes n’ont pas le temps ni les moyens ou les ressources nécessaires pour se consacrer à la recherche de locaux et aux services annexes. De plus, ce qui intéresse aujourd’hui le plus les clients, c’est la flexibilité et la prise en charge complète. C’est dans ce contexte que nous avons lancé Ginkgo Solutions Facilities, un service professionnel à même de répondre aux attentes de chaque client et chaque situation.

À QUI S’ADRESSE VOTRE OFFRE ?

Nos solutions sont accessibles à tout type de société et de profil puisque nous nous adaptons à chaque cas de figure. Nos clients sont très divers : du grand groupe étranger qui se lance au Luxembourg à l’entrepreneur qui démarre une activité, en passant par l’entreprise qui a subi un sinistre et a besoin de locaux pour quelques mois. Parmi les principaux secteurs d’activité qui font appel à Ginkgo, on trouve par exemple la finance, le recrutement, l’importexport, l’IT, le trading de matières premières ou encore les cabinets d’avocats. Nos clients sont vraiment très divers.

Ce qui intéresse «aujourd’hui le plus

les clients, c’est la flexibilité et la prise en charge complète.

»

Barbara Brecko

Directrice générale de Ginkgo Solutions Facilities

Dé cou sol vrez ww utio nos w.g ns : ink gosol utio ns. lu

Mars 2019 —

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Entrée en politique il y a quinze ans, Taina Bofferding a notamment été présidente des Jeunes socialistes.

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­ — Mars 2019


La femme qui l’inspire

FRIDA KAHLO, ARTISTE PEINTRE MEXICAINE « Je l’aime beaucoup. C’est une personnalité libre, colorée, provocatrice et amoureuse, que je trouve très inspirante. Elle m’intéresse parce qu’elle n’est pas comme les autres. »

Mais encore faut-il pour une femme oser franchir le pas et reconnaître son statut de victime, ce qui n’est pas évident pour beaucoup d’entre elles. Parfois, on ne veut pas voir la réalité. D’où l’importance des campagnes de sensibilisation.

Le mouvement #MeToo, qui a secoué le monde l’an dernier, ne semble pas avoir eu de répercussions au Luxembourg...

Où vous situez-vous entre celles qui prônent une approche « universaliste » et se battent pour l’égalité et celles qui se déclarent « essentialistes » et revendiquent une forme de droit à la différence ?

Les femmes ne sont pas de meilleurs hom­ mes, si je puis dire. Je raisonne donc vraiment sur un pied d’égalité et je me bats pour que tout le monde ait les mêmes droits.

Faut-il interdire la prostitution ?

Nous avons déjà eu ce débat et nous avons opté pour une solution luxembourgeoise : une exit strategy qui aide les femmes à quitter ce milieu avec des programmes d’accompagnement en matière de santé, de conseil juridique ou encore au niveau du logement. Je ne suis personnellement pas favorable à l’abolition que je juge irréaliste, mais je suis sensible au modèle suédois qui pénalise les clients, parce qu’il est efficace et permet de faire évoluer les mentalités. Le fait que la prostitution existe depuis des millénaires ne doit plus servir d’excuse. Pénaliser les clients les oblige à mener leur propre réflexion.

C’est vrai. À part quelques remarques sur les réseaux sociaux, il n’y a pas eu de grand débat sur ce sujet. Peut-être parce qu’il n’y a pas eu de victimes qui se soient manifestées en public. Du coup, les autres n’ont pas osé. C’est quoi être socialiste aujourd’hui,

La parole des femmes ne s’est pas encore libérée ?

pour vous ?

Leur militantisme est parfois plus radical que ne l’était celui de leurs aînées.

années... Comment l’expliquez-vous ?

Être à côté des gens, militer ensemble et se Soyons clairs : je ne pense pas que le Luxem­ faire l’avocat de ceux qui n’en ont pas les bourg soit épargné par le harcèlement moyens ou qui connaissent la précarité. sexuel. Mais encore une fois, personne ne Comment l’êtes-vous devenue ? s’est manifesté publiquement. Les femmes À l’école puis à l’université, mon cœur a ont peut-être encore l’impression que cela toujours penché à gauche. Mais je me soureste un tabou. viens que c’est lors d’une manifestation Qui incarne le féminisme contre la guerre en Irak devant l’ambasau Luxembourg aujourd’hui ? sade des États-Unis en 2003 que j’ai fait la Il y a des groupes de femmes assez jeunes connaissance de jeunes socialistes et que qui militent pour le féminisme et se manij’ai décidé de militer. festent sur les réseaux sociaux que je trouve Votre parti, le LSAP, enchaîne les revers électoraux depuis plusieurs très intéressants. Je pense que nous avons souffert d’un

« MON CŒUR A TOUJOURS PENCHÉ À GAUCHE. » Mars 2019 —

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manque de renouvellement dans les candidatures. Lorsque ce sont toujours les mêmes personnalités qui se présentent, ce n’est pas évident d’attirer les électeurs et en particulier les jeunes...

Il s’agit donc, pour vous, d’abord d’un problème d’hommes plutôt que d’un problème d’idées ?

Je dirais plutôt un problème de générations. Nous avons aussi un problème d’idées, c’est vrai, notamment au niveau de la communication. C’est la grande faiblesse du LSAP. Nous persistons à faire campagne ou à militer avec des formats classiques, des réunions en soirée, des conférences... Or, tout cela ne marche plus. Nous devons redoubler d’efforts pour attirer les gens, trouver un nouveau style, utiliser davantage les réseaux sociaux, travailler sur la façon d’entrer en contact avec les jeunes... Nous avons un peu commencé, mais trop tard. Son deuxième portefeuille

PREMIÈRE FEMME À L’INTÉRIEUR Taina Bofferding est aussi ministre de l’Intérieur. Non sans fierté, car elle est « la première femme à occuper cette fonction ». Sa priorité sera de réformer la loi communale. « Elle a environ 30 ans, et c’est donc le moment de faire une révision », affirme-t-elle. Ce qui s’apparentera plus à un marathon qu’à un sprint. « Cela va durer en effet pas mal de temps, car le sujet est vaste, mais aussi car je veux avant tout parler avec tous les interlocuteurs. C’est, je le répète, une réforme pour les communes. Il faut donc voir quels sont les besoins des communes, quels sont leurs moyens, comment les préparer aux défis de demain... » Ce qui passera sans doute par une amélioration des procédures administratives en tenant compte de la digitalisation. L’autonomie communale étant sacrée au Luxembourg, le sujet est sensible. « Oui, mais si on travaille ensemble, il n’y a pas de problème » note la ministre. Qui ne voit pas une nécessité à réduire le nombre de communes, comme fortement souhaité par son prédécesseur Dan Kersch, même si elle ne voit pas d’un mauvais œil celles qui pourraient avoir lieu « sur une base volontaire. Car ce ne sera pas le ministère qui redessinera la carte. » 64 —

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« LE LSAP A SOUFFERT D’UN MANQUE DE RENOUVELLEMENT » Partout en Europe, les partis sociaux-démocrates sont accusés d’avoir négligé leur électorat et de ne pas être assez à gauche...

Je ne me sens pas concernée par ce procès ! J’habite toujours à Esch, j’ai travaillé pour un syndicat, je suis en contact permanent avec les habitants, je m’y promène. Quant aux idées, je ne trouve pas que le LSAP ne soit pas assez à gauche. Regardez les mesures qui figuraient dans notre programme ou celles que nous avons pu faire inscrire dans l’accord de coalition : l’augmentation du salaire social minimum par exemple, c’était le sujet numéro un des socialistes depuis toujours. Cela montre bien l’importance de notre présence au gouvernement !

Votre nouveau président, Franz Fayot, a déclaré que c’était peut-être la dernière chance de sauver le LSAP. Le parti est-il en danger de disparition ?

Cela peut arriver à tout moment.

À qui pensez-vous ? À l’ADR ?

Je trouve que certaines de leurs déclarations ou de leurs positions sont assez populistes, oui. En particulier sur le thème de l’égalité hommes-femmes...

Vous avez été vice-présidente de l’Alliance des humanistes athées et agnostiques. Pensez-vous que l’Église catholique soit aujourd’hui bien à sa place dans la société ?

Le gouvernement précédent a mené la grande réforme de la séparation de l’Église et de l’État. Les mentalités sont en train de changer. J’espère que l’on va pouvoir longtemps garder cet esprit de respect l’un vis-à-vis de l’autre. Mais le plus important pour moi était surtout de ne plus avoir de cours de religion catholique dans l’enseignement. Son remplacement par le programme « Vie et société » permet d’aborder la question de la démocratie, le rôle de l’éducation ou encore la définition de la citoyenneté de manière plus juste, plus transparente et très inté­ressante.

J’espère qu’on n’en arrivera pas là ! Je suis vraiment heureuse que Franz ait eu le courage de relever ce défi. Il s’investit beaucoup auprès des militants, sur le terrain. Vous comptez vous servir de ces cours pour faire avancer la cause Je ferai tout pour lui être utile.

Il saura gagner sa place par rapport à d’autres figures de proue du parti comme Étienne Schneider ?

Je le pense, oui. Il a un autre caractère, il a ses idées. Il possède une approche moderne et met beaucoup l’accent sur la participation de tous. Je trouve ça très intéressant.

Les élections européennes seront-elles un premier test ?

Cela va arriver très vite. Nous finalisons en ce moment les candidatures. Mais j’observe que ce n’est pas évident pour tous les socialistes en Europe, comme d’ailleurs pour la plupart des grands partis. Regardez par exemple la CDU en Allemagne, ou le CSV ici... Le grand défi de ce scrutin sera de faire barrage aux populistes dans tous les pays.

Y a-t-il une menace populiste au Luxembourg ?

de l’égalité hommes-femmes ?

Absolument !

Après le mariage pour tous, faut-il aller plus loin en termes de droits pour les homosexuels sur les dossiers de la procréation médicalement assistée (PMA) ou de la gestation pour autrui (GPA) par exemple ?

Des couples se rendent aujourd’hui aux États-Unis ou en Angleterre et en revien­ nent avec un bébé. Nous ne pouvons donc pas faire comme si cela n’existait pas ou comme si ces enfants n’étaient pas là. Il faut trouver des solutions pragmatiques pour l’adoption de ces enfants-là, oui. En revanche, je ne suis pas favorable à la GPA qui mènerait à une exploitation marchande du corps des femmes.


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fa b i e n n e b o z e t

BIO EXPRESS Originaire de Bastogne, ingénieur commercial de HEC Liège, Fabienne Bozet (52 ans) a été engagée chez Circuit Foil, à Wiltz, en 1989, après un stage de fin d’études. La firme venait d’être rachetée par l’Arbed (ArcelorMittal aujourd’hui). Huit mois à peine après son entrée en fonction, le directeur financier ayant quitté l’entreprise, on lui a pro­posé le poste. Une fonction qu’elle a assurée jusqu’en 2016, lors­que Doosan, actionnaire depuis 2014, lui a demandé de reprendre le poste de CEO après le départ à la retraite de son ancien responsable. À ses rares heures perdues, elle pratique le jardinage, la randonnée équestre et le jogging, profitant, le temps de midi, des paysages vallonnés du nord du pays.

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« C’est la compétence qui prime ! » Auteur

JEAN-MICHEL LALIEU Photographe

PATRICIA PITSCH (MAISON MODERNE)

Entrée chez Circuit Foil, à Wiltz, en 1989 à la sortie de ses études, Fabienne Bozet en est aujourd’hui la CEO. À la tête de ce spécialiste mondial de la feuille de cuivre passé sous contrôle sud-coréen il y a cinq ans, elle décrypte les enjeux industriels et culturels qui l’attendent. Être une femme n’a jamais été un obstacle, selon elle. Entretien. Mars 2019 —

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Chaque année, Circuit Foil produit 10.000 tonnes de feuilles de cuivre.

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Fabienne Bozet Dame de cuivre

J

usqu’à présent, vous n’avez connu qu’une seule entreprise. Qu’est-ce qui explique cette fidélité ?

J’ai toujours pensé que la vie était trop courte pour s’embêter. Un emploi doit être intéressant, il doit avoir du sens, un côté passion et un côté fun. Il faut aimer son job. Si l’on n’est pas content de venir au travail, ce n’est pas tenable. Tous ces aspects, jusqu’à présent, je les rencontre chez Circuit Foil, et cela m’a permis de bien progresser. J’ai connu dans ma carrière beaucoup de situations différentes : des périodes de croissance, mais des périodes difficiles également. Toutes m’ont permis de me développer et de progresser.

Quels arguments faudrait-il employer pour vous attirer hors de Circuit Foil ?

Il n’y a aucune raison pour que je change pour l’instant. Mais comme je le disais, les arguments fondamentaux sont pour moi d’avoir un travail qui a du sens et qui permet d’apporter une contribution à la société au sens large. Aux actionnaires, mais aussi à toutes les personnes qui y travaillent. Chez Circuit Foil, je connais beaucoup de monde au sein du personnel. L’impact du groupe ne se limite pas aux 375 personnes de Circuit Foil, dont 300 au Luxembourg, il touche plus d’un millier de personnes qui en vivent indirectement. Je ressens donc une responsabilité sociale. Enfin, il faut un travail qui propose des challenges.

Passer du poste de directeur financier à celui de directeur général dans une société de production industrielle, c’est un défi en soi ?

Effectivement, c’est très différent. Le périmètre de responsabilités est nettement plus large en tant que CEO. Cela part des ventes et de la production, en pas­sant par les ressources humaines, la recherche & développement, la qualité, ainsi que les aspects santé et sécurité au travail. Ce n’est pas pour mes compétences techniques que l’on m’a nommée CEO.

Ceci dit, étant ingénieur de gestion, je peux com- c h r o n o l o g i e prendre des points techniques, mais je m’appuie sur toutes les équipes dans ce cadre. On a plutôt vu en 60 ANS D’HISTOIRE moi un côté consensuel et des capacités de manage- 1959 Circuit Foil ment d’équipe nécessaires pour obtenir des résultats. Corporation Bordentown créée aux États-Unis Une entreprise reste avant tout une histoire d’hom­ est par Charles Yates. mes et de femmes, l’aspect humain est très impor­ tant. Enfin, le fait d’avoir un actionnaire sud-­coréen 1960 Circuit Foil SA s’implante au Luxembourg comme Doosan est aussi un paramètre important. en tant que société de

À quel point de vue ?

La culture est différente. L’approche de certains problèmes liés au travail également. J’ai rencontré chez nos actionnaires une volonté d’aller au fond des choses. Doosan ayant été un client important avant de devenir notre actionnaire, la situation est aussi plus simple. Ils nous connaissent bien, il est donc plus facile de leur expliquer nos problèmes ou les besoins d’investissement. Je ne dis pas que tout est facile, il faut bien entendu tenir compte de contraintes financières, comme dans toute entreprise, mais le fait qu’ils connaissent notre métier a simplifié la relation. Enfin, il faut admettre que la Corée du Sud est un des pays les plus innovants au monde. Sa croissance économique a été fulgurante au cours des 30 dernières années. On ressent un dynamisme et une volonté de réussir qui ont déteint au sein de Circuit Foil.

Justement, être un manager féminin dans un groupe sud-coréen, ça peut aussi poser des problèmes culturels ?

droit luxembourgeois.

1971 Circuit Foil SA

prend le nom de Yates Industries.

1981 Yates Industries

est reprise par Square D, un groupe de Chicago.

1990 L’Arbed (ArcelorMittal) reprend Yates Industries à Square D et la renomme Circuit Foil Luxembourg SA. 2004 Lancement de Circuit Foil Asia Pacific, un centre de services basé en Chine. 2014 Le conglomé-

rat sud-coréen Doosan reprend à 100 % Circuit Foil à ArcelorMittal.

Je pense que c’est la compétence qui prime. Il faut avant tout tenir compte des capacités de leadership et de l’aptitude à rassembler. À aucun moment de ma carrière je n’ai rencontré de difficultés parce que j’étais une femme parmi les hommes. J’ai toujours été bien accueillie, j’ai toujours pu donner mon opinion. Actuellement, il n’y a pas encore beaucoup de femmes au niveau dirigeant chez Doosan, mais on commence à en rencontrer. Évidemment, en tant que CEO, vous devez pouvoir assurer une plus grande disponibilité. Il y a des contraintes liées à la fonction, comme dans chaque métier. Mais j’estime que lorsque l’on parle de femmes et d’emplois, il faut uniquement voir cela en termes de compétences,

« Je trouve insultant pour une femme de se dire qu’on est à un poste pour une question de respect de quotas. » Mars 2019 —

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circuit foil

ATOUT CUIVRE Installé au Luxembourg depuis 1960, Circuit Foil produit des feuilles de cuivre en rouleaux de différents types. Elles sont notamment utilisées dans les cartes à puce bancaires, dans les smartphones et dans l’automobile, notamment dans les différents outils de sécurité (radar de recul, de dépassement de bande, ou de freinage automatique). La production annuelle est de 10.000 tonnes pour un chiffre d’affaires de 112 millions d’euros en 2018, comme en 2017. Circuit Foil emploie 375 personnes dont 300 au Luxembourg. 70 personnes travaillent dans le centre de services installé en Chine.

rien d’autre. Je trouve insultant pour une femme de se dire qu’on est à un poste pour une question de respect de quotas. Parce qu’alors, quelle chance a encore l’homme blanc de 50 ans ? [rires] Mais on ne m’a jamais fait comprendre que j’allais obtenir quelque chose, ou ne pas l’obtenir, parce que j’étais une femme. Ce qui compte, c’est d’atteindre des objectifs et de démontrer des capacités de management au niveau des équipes, qui restent d’ailleurs fondamentales. Un homme ou une femme ne fait pas seul(e) l’histoire d’une société.

Vous avez su percer ce fameux plafond de verre. Êtes-vous attentive, au sein de l’entreprise, à ce que d’autres femmes puissent suivre vos traces ?

Chez nous, le directeur des ressources humaines Quel était le problème ? est une femme, et c’est aussi une femme qui vient À cause de ce manque d’investissement, nos prod’être nommée au poste de directeur financier, tout duits n’étaient plus adaptés. Ils étaient du même en répondant au group CFO. Encore une fois, on niveau que ceux fabriqués en série en Chine à des regarde les compétences, pas s’il s’agit d’un homme coûts moindres, grâce à une main-d’œuvre 10 fois ou d’une femme. Par contre, lorsque vous atteignez moins chère. Il était donc impératif de développer un poste de management, ça devient compliqué de des produits à haute valeur ajoutée, afin de pouvoir vouloir travailler en 4/5e, par exemple. Person­nel­ maintenir une activité industrielle comme la nôtre lement, je n’ai pas trouvé la recette. Il est aussi comau Luxembourg. pliqué de vouloir quitter le bureau tous les jours à La recette a fonctionné ? 16 heures quand vous assumez une fonction de direcOui, lorsque nous avons entamé ce virage, notre tion. Mais, ceci dit, je n’ai jamais connu de manager production était composée de seulement 20 % de homme qui ne prenait pas ses congés comme tout produits à haute valeur ajoutée. Actuellement, nous le monde. Enfin, il faudrait peut-être aussi parler en sommes à 54 %, et notre objectif est d’atteindre d’égalité au niveau des tâches ménagères afin de 70 %. Ça ne rend pas notre vie plus facile. Il faut en permettre aux femmes d’assurer une carrière propermanence poursuivre les investissements en fessionnelle. Personnellement, je travaille beaucoup, recherche & développement, qui actuellement mais je ne pense pas être quelqu’un qui soit écrasée représentent environ 3 % de notre chiffre d’affaires. par son job et qui n’ait pas de vie privée. Nous avons aujourd’hui de très bons produits qui Circuit Foil a connu un passage à vide au début s’intègrent dans les smartphones, dans les radars de la décennie. Quelles en étaient les causes ? de voitures (recul, freinage), et nous détenons une Nous avons connu de sérieuses difficultés après la part de marché de 90 % auprès des fournisseurs de crise de 2008-2009 et, déjà au cours de la décencartes à puce pour le monde bancaire. Mais il ne faut nie 2000, suite à un investissement raté au Canada. surtout pas nous reposer sur nos lauriers. Des marLes investissements avaient été fortement réduits, chés du futur s’ouvrent à nous, comme la 5G et la et nous avons connu d’importantes années de vaches voiture autonome. Les opportunités existent, mais maigres. Notre actionnaire de l’époque, Arcelor­ elles exigent des efforts importants. Cela vaut égaMittal, nous a vendus au groupe industriel Doosan. lement pour les développements au niveau des Et je le remercie de ne pas avoir vendu Circuit Foil feuilles de cuivre pour les batteries des voitures électriques, pour lesquels nous venons d’être qualifiés. C’est un processus très long et très exigeant, comme tout ce qui touche à l’automobile.

« Un modèle dans lequel existent des congés parentaux ou des emplois à temps partiel, cela n’existe pas en Corée. » 70 —

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à un fonds d’investissement. Nous avons pu recommencer à investir et à poursuivre la modification de notre portefeuille de produits vers des développements à plus haute valeur ajoutée.

Votre objectif affiché est de devenir leader mondial des feuilles de cuivre. Quelles seront les étapes à franchir pour y parvenir ?

Actuellement, Circuit Foil représente 2 % du marché mondial des feuilles de cuivre. Mais au niveau des feuilles de cuivre affichant une valeur ajoutée importante, notre part est de 12 %. C’est donc cette quête-là qu’il faut poursuivre. Nous devons toujours améliorer la qualité des produits qui sortent de notre unité et être en contact permanent avec nos clients pour leur proposer la feuille de cuivre qui correspond à leurs besoins. 65 % de notre production est écoulée en Asie, 20 % en Europe, et le reste aux ÉtatsUnis. La réalité est que plus aucun smartphone n’est fabriqué en dehors de l’Asie. Pour convaincre les fabricants asiatiques de traiter avec nous, alors que nous sommes distants de deux mois de bateau, il faut absolument préserver cette qualité, cette innovation, pour garder cette plus-value.


SAVE THE DATE EUROPEAN RISK MANAGEMENT CONFERENCE

23 May 2019

Chamber of Commerce, Luxembourg An unmissable annual meeting of European Risk Managers In association with

events.alfi.lu/risk19


La feuille de cuivre est utilisée dans des produits aussi variés que l’automobile, les cartes à puce ou les téléphones.

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D’où l’installation d’un centre de services en Chine ?

Oui, 70 personnes travaillent dans ce centre, qui nous permet d’envoyer nos produits, de les stocker, de les découper aux dimensions demandées par le client, et de les distribuer. Nous disposons aussi d’un centre de services au Canada, et d’un bureau de vente à Séoul, à Hong Kong, et d’un autre aux États-Unis.

Vous êtes la seule unité du groupe dans le secteur du cuivre ?

Oui, mais notre maison mère a pris la décision d’installer une usine en Hongrie pour la production de feuilles de cuivre pour les batteries de voitures électriques. Il s’agit d’un investissement de Doosan en direct, Circuit Foil n’y est pas actionnaire. Donc, nous continuerons à nous occuper de la feuille de cuivre pour tout ce qui est électronique, tandis qu’eux se concentreront uniquement sur les batteries pour l’automobile. Cette feuille-batterie a besoin de deux des étapes de production, alors que les autres feuilles en nécessitent trois.

Vous faites partie d’un important groupe industriel diversifié. Qui décide, au final, de la stratégie de Circuit Foil ?

Nous disposons de notre conseil d’administration, dont je suis administrateur, qui est également une force de proposition. Par rapport à nos projets, nous proposons à notre actionnaire un budget qui peut être accepté, discuté, ou revu. Mais Doosan est aussi notre client, il représente environ 15 % de nos volumes de vente. C’est lui qui nous a donné pour mission de croître hors du groupe, ainsi que de devenir le meilleur producteur de feuilles de cuivre à haute valeur ajoutée.

Quelle est votre marge de manœuvre par rapport à une démarche environnementale ?

Nous produisons 10.000 tonnes de feuilles de cuivre par an. Tout le cuivre que nous achetons provient du recyclage. Nous faisons évidemment appel à des distributeurs spéciaux, puisqu’il doit être très propre et pur à 99,92 %. Et nous-mêmes, lorsque nous produisons 100 kilos, 74 kilos seulement sont vendus. Le reste repart dans le circuit de production. De plus, au niveau de la zone d’activité économique Salzbaach de Wiltz, un projet d’économie circulaire a été mis en place, dans lequel nous sommes impliqués au niveau de la récolte et la valorisation des déchets. Nous recyclons / valorisons 99 % de nos déchets.

Comment décririez-vous la place de Circuit Foil au sein du groupe Doosan ?

C’est d’une part notre client, comme je l’ai expliqué précédemment, mais nous sommes également intégrés dans le groupe, et à ce titre, nous sommes soumis aux mêmes critères que les autres entités  : nous devons être compétitifs, générer de la rentabilité et prévoir un plan d’amélioration. La com-

« Améliorer le leader­ship, c’est pouvoir déléguer, et donc avoir confiance. » pétitivité est vraiment un critère important au sein du groupe. Mais c’est logique ; si vous n’êtes pas compétitif, vous ne pourrez pas subsister. En termes de chiffre d’affaires, nous réalisons 112 millions d’euros pour un total de 14 milliards pour Doosan. Nous représentons donc 0,8 % du chiffre d’affaires total du groupe.

Dans une interview récente, vous expliquiez que l’actionnaire coréen avait des exigences particulières en matière de ressources humaines. Pouvez-vous les détailler ?

Doosan nous impose de nous orienter vers un modèle de croissance, et celle-ci ne peut passer que par un personnel compétent et motivé. Nous mettons donc en exergue le développement de compétences de leadership et des pratiques d’amélioration et de formation continue. Par exemple, en moyenne, chaque membre du personnel reçoit quatre heures de formation par mois. C’est vraiment une chance pour tous les employés. Nous sommes sur un marché extrêmement compétitif, et il faut pouvoir rester à la pointe par rapport aux nouvelles technologies qui apparaissent et qu’il faudra pouvoir maîtriser. Doosan a également développé un modèle baptisé « DCM » – Doosan Competency Model –, qui s’articule autour de six traits. Les membres du personnel pratiquent leur auto-évaluation sur base de ces six traits et en discutent ensuite avec leur supérieur hiérarchique direct. Et, au final, chaque employé propose lui-même un plan de formation pour s’améliorer. C’est vraiment un modèle intéressant déployé sur l’ensemble du groupe.

Mais le modèle social coréen est loin du nôtre. Comment les dirigeants de Doosan réagissent-ils par rapport au modèle européen, et luxembourgeois plus particulièrement ?

Un modèle dans lequel existent des congés parentaux ou des emplois à temps partiel, cela n’existe pas en Corée. Mais Doosan a pour principe de respecter les lois de chaque pays. Donc, pour assurer cette compétitivité dans un modèle où, notamment, les jours de congé sont plus nombreux, nous devons nous montrer plus productifs. Le respect de cet impératif passe par le soutien à la recherche & développement et le développement du leadership des chefs d’équipe des opérateurs et des managers. Nous avons développé des modèles

c e q u e m i c h è l e d eta i l l e d i t d’e l l e . . .

« COURAGEUSE »

Michèle Detaille connaît bien Fabienne Bozet. Parce que la patronne de No-Nail Boxes est voisine de Circuit Foil, à Wiltz, mais surtout parce qu’elles ont tissé des liens familiaux. Madame Bozet a été mariée au frère de Michèle Detaille, aujourd’hui décédé. « Fabienne est une très belle personne. Si je devais la résumer en un mot, je dirais : courageuse. C’est quelqu’un d’extrêmement volontaire dans sa vie professionnelle, mais aussi une sportive, une battante. Comme elle a fait toute sa carrière chez Circuit Foil, elle a beaucoup d’affection pour cette entreprise et les gens qui y sont employés. La société a connu des hauts et des bas, mais elle a su résister. Elle a toujours défendu de manière très ferme les intérêts de l’entreprise face à des actionnaires différents. Elle leur a aussi toujours courageusement fait comprendre les droits et les habitudes des Luxembourgeois. Je pense qu’elle travaille trop, mais c’est quelqu’un de très perfectionniste, elle veut avoir la main sur beaucoup de choses. Enfin, je dirais que c’est quelqu’un d’honnête, qui ne transige pas avec ses valeurs, et qui défend le vrai et le juste. »

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Circuit Foil écoule les deux-tiers de sa production en Asie.

entre les lignes

DES FEMMES REMARQUABLES Parmi ses lectures, Fabienne Bozet pointe un livre de management écrit par deux consultantes de McKinsey : How Remarkable Women Lead. L’ouvrage revient sur le parcours atypique de grandes businesswomen qui ont su tirer leur épingle du jeu dans un monde des affaires encore dominé par les hommes. « Un livre très inspirant, qui montre que la vie n’est pas un chemin rectiligne, que tout le monde, dans sa carrière, rencontre des difficultés, et risque de trébucher », commente-t-elle. Dans un autre style, elle cite l’auto­biographie de Simone Veil, Une Vie, qui retrace notamment son parcours politique et son combat pour faire passer la loi sur l’avortement. « Elle a vraiment été une pionnière, mais n’a pas toujours été épargnée par ses collègues au Parlement. Pour moi, c’est une personne vraiment inspirante. » HOW REMARKABLE WOMEN LEAD, PAR JOANNA BARSH, SUSIE C�ANSTON ET GEOFFREY LEWIS, 2011

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faire en sorte d’être compétitif, et donc rester attendans ce sens. Par exemple, il est demandé à chaque tif par rapport à tout ce qui se passe à l’extérieur. Il chef de prévoir une discussion d’une demi-heure faut générer du profit, non seulement pour rému(one-to-one) par semaine avec chaque membre de nérer l’actionnaire, mais aussi pour pouvoir contison équipe. C’est une pratique que nous dévelopnuer à investir pour rester performant. Maintenant, pons partout dans l’usine, et j’y suis attachée. On par rapport à l’intérêt d’être basé au Luxembourg, n’y est pas encore tout à fait, mais je crois fondanous avons de très bonnes relations avec le minismentalement que c’est un moyen unique de nous améliorer, grâce à la confiance créée lors de ces distère de l’Économie. Nous sommes soutenus financussions. Cela permet le feed-back de reconnaiscièrement au niveau d’activités de recherche & sance, et c’est un outil d’amélioration qui permet développement, ce qui est précieux pour pouvoir une communication accrue que tout le monde maintenir cette activité. demande. Améliorer le leadership, c’est pouvoir Le gouvernement luxembourgeois est-il, déléguer, et donc avoir confiance. Or, comment selon vous, suffisamment à l’écoute peut-on avoir confiance en quelqu’un sans bien le du secteur industriel ? Nous avons de bons contacts avec les fonctionconnaître ? Il faut se parler, c’est primordial. En parlant de congés, comment percevez-vous naires du ministère de l’Économie, de la SNCI et l’idée du gouvernement d’octroyer deux jours de Luxin­novation. Toutes ces personnes sont des de congé de plus aux salariés ? relais vraiment importants pour le pays, et cela nous permet de faire entendre notre voix, de pouNous accordons déjà 30 jours de congé par an, nous voir expliquer nos problèmes. La proximité que ne devrions donc être concernés que par le nouveau l’on connaît au Luxembourg est quand même un jour férié prévu. Évidemment, nous préférons bénéficier de plus d’heures de travail effectives. Au de ses atouts. Le fait que le Grand-Duc héritier et Luxembourg, on ne travaille que 1.600 heures par le Premier ministre soient venus visiter notre entrean, contre 2.200 heures dans d’autres pays. Person­ prise après un voyage en Corée du Sud nous est d’une aide précieuse. nellement, je ne veux évidemment pas en arriver là. J’aime beaucoup la vie que nous avons ici ! Mais il faut Si vous aviez une revendication à faire quand même faire attention à ne pas aller trop loin. au monde politique, ce serait quoi ? Peut-être pas des revendications, mais plutôt des En quoi une implantation au Luxembourg est-elle intéressante pour une entreprise demandes. Je pense qu’il est très important de faire attention aux coûts de l’énergie. Dans un pays comme Circuit Foil ? comme le nôtre, où la main-d’œuvre est chère, le Nous sommes établis au Luxembourg depuis longtemps. Il existe un savoir-faire au niveau du personcoût de l’énergie est un point auquel il faut vraiment nel, et Doosan se montre satisfait de Circuit Foil. faire attention. S’il venait à se détériorer, ce serait Mais les cartes sont fréquemment rebattues. Il faut la catastrophe.


„Algorithmebaséiert News bestäerken nëmme meng Meenung, am Plaz dass se mech géife beräicheren.“ « Les actualités générées par des algorithmes ne font que confirmer ce que je sais déjà, elles ne m’apportent rien de nouveau. » Marlene (29)

Maison Moderne turns 25 We are listening Join the conversation on 25.maisonmoderne.com


Auteurs

france clarinval & céline coubray Photographe

patricia pitsch (maison moderne)

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« Il faut avoir le culot de croire en soi » Après le succès de Phantom Thread, la comédienne luxembourgeoise a tourné aux États-Unis, en Allemagne et en France. Celle qui sera membre du jury du Luxembourg City Film Festival nous parle de son métier, de son engagement et de sa vie de femme et de mère.

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Bio express

Un parcours international Vicky Krieps (36 ans) est une actrice luxembourgeoise issue d’une famille connue dans le milieu politique au Luxembourg : son grand-père paternel, Robert Krieps, était un ancien résistant et homme politique luxembourgeois (LSAP) au parcours dense ; son père, Bob Krieps, a été premier conseiller de gouvernement pour le ministère de la Culture. Elle a commencé sa carrière avec House of Boys (2009). Elle obtient par la suite des rôles dans Hanna (2011), de Joe Wright ; A Most Wanted Man (2014), d’Anton Corbijn ; ou encore Colonia (2015), de Florian Gallenberger, aux côtés d’Emma Watson. En 2017, elle joue aux côtés de Daniel DayLewis dans Phantom Thread, le dernier film de Paul Thomas Anderson. Ses derniers films sont, entre autres, Bergman Island, de Mia Hansen-Løve ; De nos frères blessés, d’Hélier Cisterne ; et Lyrebird, de Dan Friedkin. Son travail d’actrice a été à plusieurs reprises récompensé. En 2014, elle reçoit sa première récompense, le German Cinema Award, pour Das Zimmermädchen Lynn. Lors du Lëtzebuerger Filmpräis 2018, elle remporte le Prix de la meilleure interprétation pour Gutland. Le 31 janvier 2019, elle est nommée Meilleure actrice au Prix de la télévision allemande (Deutscher Fernsehpreis) pour son interprétation dans Das Boot.

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Vicky Krieps revendique la simplicité, loin des tapis rouges d’Hollywood.


Vicky Krieps « Simple » actrice

E

lle nous reçoit dans la maison où elle a grandi, à Hesperange, assise en tailleur sur un canapé. Vicky Krieps porte un béret sur la tête, une grosse écharpe tricotée main et une tenue décontractée. Elle nous sert un thé. Sa fille vient s’installer à côté d’elle, avec une pelote de laine et un crochet. On est très loin des tapis rouges d’Hollywood, très loin des stars inaccessibles. Vicky Krieps revendique la simplicité et n’a pas besoin de paillettes pour briller. Une des premières choses qu’on apprend sur vous est que vous êtes partie en Afrique très jeune. Est-ce que ce voyage a été un moment décisif pour vous ?

affronter la peur de ne pas réussir à entrer dans une école de théâtre. Osé penser que je pouvais faire ce métier que je croyais réservé à ceux qui viennent de Londres, Paris, Los Angeles, mais pas du Luxembourg, qui paraît loin de tout. Un peu par miracle, ça a plutôt bien marché. J’ai passé les différents tours d’examen, alors que je n’étais pas préparée comme il le fallait. J’ai choisi la Haute École d’art de Zurich, à cause du lac. Ce qui en dit long sur mon état d’esprit naïf et rêveur !

Cette formation est-elle essentielle ?

Une école de théâtre n’est pas essentielle. Je rencontre des gens qui n’ont pas fait ou pas fini l’école et qui sont de très bons acteurs. Il y a des choses qu’on ne peut pas apprendre, le jeu est tellement basé sur l’intuition. Comment apprend-on l’intuition ? Cependant, faire une école est intéressant, c’est comme un laboratoire où l’on peut essayer des choses, chercher, et être à l’abri de la cruauté et des réalités de la vie. Si j’avais été trop tôt confrontée aux réalités du marché, cela m’aurait écrasée. Une partie de mon « succès » – ce sont les gens autour de moi qui utilisent ce mot – a été possible parce que j’ai su sauvegarder aussi longtemps mes rêves et ma fantaisie, ma naïveté. À l’époque, je me disais qu’après, je ferais peut-être de « vraies » études.

Je pense que cette expérience a été essentielle. Avec le recul, je crois même que si je n’étais pas partie, je n’aurais peut-être pas osé tenter l’école de théâtre. Quand on grandit au Luxembourg, nos camarades de lycée partent faire des études de droit, d’économie ou de médecine. D’ailleurs, je pensais aussi vouloir faire des études de droit et de politique, par tradition familiale, et parce que je voulais changer le monde. L’éloignement, en Afrique, m’a permis de réfléchir à ce que je voulais vraiment : même si ça semblait fou, même s’il n’y avait pas d’artiste dans la famille – ma mère a bien commencé des études d’art, mais n’a jamais tra- À quel moment avez-vous pensé vaillé comme telle –, cette distance m’a permis de que comédienne était un « vrai » métier ? prendre conscience de la force de cette envie. Le déclic est arrivé à Zurich, quand je jouais dans Comment vous représentiez-vous une pièce de Noël pour les enfants, organisée par alors le métier d’actrice ? le théâtre de la ville. J’avais le premier rôle, c’était Petite, j’étais rêveuse, je me promenais beaucoup un vrai projet professionnel pour lequel j’étais seule dans les bois. J’ai toujours eu un lien fort avec payée. J’ai joué devant 700 enfants qui ont manila nature. En Afrique, je me souviens d’avoir été festé leur enthousiasme. Je me suis alors dit que face à une très belle montagne, une nature d’une des gens comme moi pouvaient aussi exister dans telle beauté qu’elle m’a donné la chair de poule. Je ce métier. Jusque-là, ma personnalité ne semblait me suis dit que j’aimerais enregistrer ce sentiment, pas coller avec ce que je voyais des acteurs et des aller ailleurs, où les gens ne peuvent pas voir cette actrices. Bien qu’à Zurich, j’ai quand même resmontagne et le partager avec eux. Dans ma naïveté, senti la concurrence, la hiérarchie, ce qui ne me je pensais que c’était ça, être acteur : on emmagaplaisait pas du tout. Comme je n’aimais pas ça, je sine des émotions et on rouvre la boîte plus tard, n’ai pas présenté d’auditions. J’ai fait une mise sur scène. Pour moi, jouer, c’était le théâtre, je ne en scène pour une pièce que j’avais écrite. J’ai pensais pas au cinéma. même demandé à ma mère – qui n’est pas actrice Quelle est votre formation ? – de jouer dedans [rires]. Nouvelle surprise, la Le peu que j’avais joué, c’était au Conservatoire pièce a plu. Elle a été vue par des dramaturges de Luxembourg. En revenant d’Afrique, je suis de Berlin, qui m’ont proposé une mise en scène retournée au Conservatoire, et c’est ma profeslà-bas. C’est comme ça que j’ai atterri à Berlin, seure, Michèle Clees, qui m’a bousculée et poussée ville que je n’aurais peut-être pas choisie par à faire des études de théâtre. Alors, j’ai osé. Osé moi-même. Mars 2019 —

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Quand on est au Luxembourg, on doit souvent faire des choix linguistiques pour ses études, et même déjà au conservatoire. Aller vers l’allemand était-il évident ?

En termes de langue, le choix n’était pas facile, parce que j’aime le français pour sa musicalité et son côté mélodieux. Mais quand j’ai vu mes premières pièces de théâtre en français, il y avait un côté artificiel, un jeu surfait, un théâtre très centré sur les acteurs. Alors qu’en Allemagne, à l’époque, avec des metteurs en scène comme Frank Castorf, le théâtre était plutôt centré sur ce qui était dit, avec une recherche d’honnêteté, de franchise et de simplicité. C’est ce qui m’a attirée vers le théâtre allemand. Mais je dois reconnaître qu’en vivant à Berlin, le français me manque, et je suis heureuse de jouer maintenant dans plusieurs films français. Ce qui me manque, ce sont les discussions entre amis, la façon de se bousculer, de discuter pour un mot, l’art de l’argumentation. Mes amis allemands ont peur que les discussions soient des conflits.

Comment vivez-vous l’héritage familial des Krieps ? Porter ce nom n’est pas anodin.

Mon grand-père (le résistant et homme politique Robert Krieps, qui fut notamment ministre de l’Éducation nationale et de la Justice, ndlr) était très important. Il m’a appris à ne jamais abandonner et à ne pas me laisser faire. Très jeune, il a été résistant et a survécu aux camps de concentration. Cela a influencé toute sa vie, son attitude vis-à-vis des autres. Dire ce que l’on pense, même s’il y a besoin de diplomatie, affirmer ses choix, résister aux pressions... C’est drôle, d’ailleurs, de voir que j’ai joué dans plusieurs films assez politiques, comme Le Jeune Karl Marx. Je retrouve toujours ce chemin autour de la guerre, de l’humain qui doit gagner avant tout, lutter pour un monde juste et vrai. Cela me vient de mon grandpère. C’est lui qui m’a appris à aller de l’avant, même dans le doute. C’est grâce à cet enseignement que je me suis décidée à prendre le train pour Zurich, puis à aller à Berlin... Il m’a inculqué ce courage. Mais grandir au Luxembourg avec ce nom de famille m’a obligée à réfléchir à deux fois à ce que

je faisais. Par exemple, plus jeune, j’avais critiqué le système scolaire, et des articles assez virulents avaient paru, insinuant que je voulais me profiler pour faire de la politique... C’était un peu pesant.

Récemment, la fondation suédoise Michael Nyqvist vous a récompensée pour les valeurs humanistes que vous défendez dans votre travail.

Oui. J’ai envoyé mon père chercher le prix, parce que j’étais à Marseille sur le tournage de De nos frères blessés. Il a été surpris de discuter avec les gens de la fondation qui n’avait pas vu Phantom Thread. Cela veut dire que le prix était vraiment pour moi, comme personne, pas pour une performance. Quand on a tourné Colonia Dignidad, Michael Nyqvist et moi avons beaucoup discuté, notamment sur des questions humanitaires. À son retour, il en a parlé à sa femme, et c’est pour cela que la fondation m’a donné ce prix. Je suis très touchée de l’avoir reçu.

Ce sont des valeurs que vous transmettez aussi à vos enfants ?

Oui. Souvent, je m’assieds avec eux et je leur dis combien nous avons de la chance d’être libres, de pouvoir sortir quand on veut acheter le pain, deux pains même. On a les moyens de le faire et de le manger avec ceux qu’on aime. C’est important qu’ils restent éveillés et voient comment va le monde.

Pour rester sur la question des enfants, comment se passe le partage du temps avec la vie de comédienne, de plus en plus internationale ?

Ce n’est pas facile. Pas facile du tout. Beaucoup de mon énergie passe dans cet équilibre. Personne ne comprend bien ce que c’est, pour une femme, de travailler et d’avoir des enfants. Comment a-t-on pu, pendant tant d’années, tenir cette mise en scène où c’était normal qu’une femme fasse tout, et à la maison, et avec les enfants, et au travail ? C’est une fable qu’on se raconte, qu’on maintient et que je porte en moi comme toutes les femmes. Cela arrive aussi à propos des cachets. Sur un film à petit budget, j’ai dit à mon agent que j’étais d’accord pour baisser mon salaire si tout le monde était payé la même chose… Mais elle m’a répondu, comme une évidence : « Vicky, tu sais bien qu’en France, les

« Grandir au Luxembourg avec ce nom de famille m’a obligée à réfléchir à deux fois à ce que je faisais. » 80 —

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Sa vie de famille est à Berlin, mais la comédienne entend bien revenir travailler et même vivre au Grand-Duché.

hommes sont mieux payés que les femmes. » Je constate que, pour un homme, c’est très difficile de soutenir la croissance d’une femme, son épanouissement, quand elle veut faire ce qu’elle aime vraiment. Cela vient de ce complexe face au dernier mystère qui est de donner la vie, chose qu’eux ne savent pas faire, alors ils se sont accaparé tout le reste, tous les autres pouvoirs.

Cela vous donne-t-il envie de vous engager, de militer ?

Je crois qu’en étant moi, en faisant ce que je fais, je peux devenir un exemple de plus en plus visible dans le futur. Je continue à travailler, à tourner à l’étranger. Je sais que mes enfants m’aiment, et ils savent que je les aime, même si je ne les vois pas tous les jours. Et pourtant, il y a beaucoup de gens autour

de moi, y compris des jeunes, qui portent un jugement et me donnent mauvaise conscience. Surtout si je travaille pour le plaisir d’un beau projet, et pas pour un cachet conséquent de grosse production.

Beaucoup d’actrices sont des égéries de marques de parfum, de vêtements… C’est quelque chose qui vous a été proposé ? Qui vous intéresse ?

Les films qui l’ont marquée Breaking the Waves de Lars von Trier Stranger in Paradise

Cela commence à venir un peu vers moi. Jusqu’ici, de Guido Hendrikx je suis restée totalement hors de ce sujet, parce que je ne me sentais pas dans cet univers. C’est en La Belle et la Bête train de changer un peu. Il va falloir que je réflé- de Jean Cocteau chisse à tout cela. J’ai déjà bien dit que je ne suis La Vie de Jésus pas intéressée par l’argent. Certes, j’en ai besoin de Bruno Dumont pour mes enfants, mais je ne trouve pas l’argent intéressant. Je ne ferai pas quelque chose que je Mars 2019 —

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ne cautionne pas juste pour l’argent, comme porter de la fourrure ou faire de la publicité pour des bijoux que personne n’a les moyens de s’acheter.

Est-ce que la célébrité est parfois lourde à porter ?

Franchement, je ne me sens pas célèbre du tout. Les gens me laissent tranquille et ne s’intéressent pas à ma vie. La presse people doit me trouver bien ennuyeuse d’avoir une vie si simple... Je réponds aux questions, je n’ai rien à cacher. Les gens qui s’intéressent à moi sont ceux qui sont touchés par mon travail et m’en parlent.

Ce sont ces mêmes valeurs qui influencent vos choix de rôles ou votre manière d’approcher un réalisateur ?

essayé d’en faire. J’ai eu quatre jours de tournage dans The Girl in the Spider’s Web, une grosse production de studio. Ça m’a suffi ! J’ai vu ce que c’était, et c’est exactement ce que je ne veux pas faire.

Phantom Thread et Gutland sont sortis presque en même temps. Comment vous sentez-vous sur la scène luxembourgeoise ?

Ce n’est pas comme si je ne voulais pas travailler ici, mais le Luxembourg reste assez mystérieux pour moi. Depuis que j’ai quitté le pays après avoir passé mon bac, je ne suis jamais revenue pour une longue période. Et le pays a beaucoup changé depuis. Et comme je n’aime pas l’argent, c’est mal parti. Mais je referais sans hésiter un projet avec Govinda Van Maele, par exemple, ou avec Jeff Desom ou d’autres jeunes cinéastes qui m’intéressent. Mais c’est vrai aussi que cela est de plus en plus difficile, car on m’offre des projets vraiment intéressants. Je dois faire des choix entre des films qui sont tellement bien faits que c’est dur de trouver des projets au Luxembourg qui puis­sent les détrôner. Mais je suis sûre que je vais revenir travailler ici, peut-être même vivre au Luxem­bourg. C’est juste qu’actuellement, ma vie de famille est ancrée à Berlin.

Oui, je pense que ça se tient. Depuis Phantom Thread, j’ai refusé presque tout ce qui m’a été proposé par Hollywood, parce que ces projets ne me semblaient pas intéressants. Il y a sûrement d’autres acteurs qui accepteraient ces offres, parce que c’est Hollywood, parce qu’il y a beaucoup d’argent. Je n’ai même pas pris d’agent aux États-Unis. J’aime l’Europe, il y a plein d’histoires à raconter et de jeunes cinéastes intéressants. J’ai reçu plusieurs projets intéressants de réalisateurs français qui viennent vers moi avec Au moment du Filmpräis, votre allocution des projets artistiques, poétiques ou politiques. sur les acteurs n’a pas été bien perçue,

Et on vous fait jouer des Françaises, ou on travaille sur votre accent pour jouer des étrangères ?

Ça dépend, les deux arrivent. Pour l’instant, je joue une Française d’origine polonaise... Mais je ne pense pas que ce soit tellement important. Une fois qu’on est dans le film et qu’on accepte le personnage, les accents importent peu. On vit dans un monde où de plus en plus de gens ont des accents divers, pas forcément identifiables. On parle aussi avec les yeux, et parfois j’ai l’impression que je parle avec la peau.

Avez-vous une démarche active vers les réalisateurs, ou laissez-vous faire vos agents ?

Moi, je ne fais rien, et je demande aussi à mes agents de ne pas trop en faire. Je pense que le bon travail, celui que je dois faire, va venir vers moi spontanément. C’est ce qui s’est passé jusqu’à présent. Ceux qui viennent vers moi sont ceux qui connaissent mon travail et pensent à moi dès le début. Je n’hésite pas non plus à dire « non » aux projets qui ne m’intéressent pas.

Qu’est-ce qui suscite votre intérêt ?

Les projets commerciaux ou les blockbusters ne m’intéressent pas. Mais comme je n’aime pas parler de ce que je ne connais pas, j’ai quand même

ou bien interprétée. Pouvez-vous nous repréciser quelle était votre intention ?

J’ai trouvé cela hilarant d’être assise en tant qu’actrice et de voir d’autres collègues acteurs se dé­me­ ner sur scène. Je me suis souvenue du nombre de fois où on m’a de­man­dé de faire des cho­ses sur scène à l’impro­viste, simplement pour amuser la galerie. Le travail d’un acteur, dans ces conditions, est très dur. On attend de vous que vous fassiez de la magie, que vous brilliez, et que vous divertissiez tout le mon­de de manière instantanée, alors que c’est quelque chose de difficile à atteindre. On nous laisse seuls face à ce public. C’est cette difficulté du jeu d’acteur que je voulais souligner.

Mais cela a été interprété comme une prise de parole hautaine, disant « moi, maintenant, je suis loin de tout cela »…

C’est parce que certaines personnes veulent le voir comme cela. Ce sont les lunettes que ces personnes portent pour me regarder qui déforment leur regard, tout comme ces gens doivent penser qu’en ce moment, je fais carrière à Hollywood et que je dîne avec Scorsese… Moi, je sais que je n’ai pas changé. Quand je prends la parole en public, je parle à leur place, je me vois parmi eux. Ce que je voulais souligner, c’était à quel point le travail d’acteur peut être difficile à faire. Autrefois, les acteurs étaient ceux

« La presse people doit me trouver bien ennuyeuse d’avoir une vie si simple… » 82 —

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Une carrière déjà récompensée

Lors du Lëtzebuerger Filmpräis 2018, Vicky Krieps remporte le Prix de la meilleure interprétation pour son rôle dans Gutland.

À l’occasion de « Celebrating Luxembourg », Maison Moderne a décerné à Vicky Krieps le Newcomer Award dans la catégorie Culture.


ENJOY THE FEST, WE DO THE REST.

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« J’ai une préparation, qui est celle de ne pas être préparée. » qui venaient sur la place publique avec leur chariot l’impression de faire une chose sans être juste, et à qui on jetait des œufs et des tomates. Mais ils le respectueuse, alors, j’arrête de travailler. Pour moi, faisaient quand même, car ils aimaient ce métier. c’est sacré. C’est la chose la plus importante lorsque C’est aussi ce qui m’a touchée le soir du Filmpräis, je fais des films, bien plus que la question d’être de voir ces jeunes acteurs qui se jettent sur scène vue. Ce qui revient à cette idée de raconter cette avec toute leur passion. Si j’ai émis une critique, elle expérience de la montagne. Si jamais, un jour, je était dirigée contre l’organisation, pas contre les vends du faux, je ne pourrai plus travailler. acteurs. Quand j’ai fait Phantom Thread, je me suis Qu’avez-vous appris auprès aussi retrouvée dans cette situation : on m’a demandé des acteurs plus confirmés avec qui de me présenter devant Daniel Day-Lewis, sans rien vous avez eu l’occasion de travailler ? me dire. On m’a laissée là, et si je ne m’en étais pas De ne pas arrêter de croire en ce qui est au fond de sortie, j’aurais été remplacée. C’est souvent ça, le soi, d’oser se mettre à nu. Liv Ullmann m’a dit : travail d’acteur. On se met toujours à nu… Et ce « Director knows that actor knows. » Tout est basé soir-là, j’étais tellement sûre de ne pas remporter sur la sincérité. Il faut avoir le culot, surtout quand de prix que je n’avais pas préparé de discours. J’ai on est jeune et pas encore remarqué, de croire en parlé de manière instinctive, improvisée. soi. Ma plus grande peur est celle de sortir d’une Quand il s’agit d’un film, comment salle de cinéma et que tout le monde me montre vous préparez-vous à votre rôle ? du doigt parce que je n’ai pas joué sincèrement. Cela dépend du film, du projet, des partenaires… Cela reste encore une appréhension, même si, D’une manière générale, avec ma vie de famille, j’ai désormais, j’arrive à dompter cette peur. très peu de temps. J’ai donc renoncé à avoir de l’am- Quels sont vos projets à venir ? bition, car je n’ai pas la disponibilité pour faire un J’ai tourné un film sur la guerre d’Algérie, et le dertravail que j’estimerais parfait. Pour moi, la prépanier film de Mia Hansen-Løve, Bergman Island, ration commence souvent dans l’avion pour me l’histoire d’une femme qui vit en couple avec un rendre sur place. On parle rarement de cela, mais cinéaste, comme elle. Tous les deux vont en résije trouve cela beaucoup plus compliqué de pouvoir dence sur l’île de Bergman, et elle lutte pour exister faire ce métier en étant mère. Par miracle, j’y arrive à côté de son mari, qui est déjà très puissant et toujours. Par exemple, dernièrement, j’ai dû reconnu, alors qu’elle est encore jeune et cherche apprendre à parler polonais en deux jours. C’était sa place. Je joue aussi dans De nos frères blessés, qui un grand défi, que j’ai voulu relever la tête haute, est l’adaptation par Hélier Cisterne d’un roman. comme me l’avait appris mon grand-père. Pour J’aimerais aussi faire le nouveau film d’Emily Atef, être tout à fait juste, j’ai une préparation, qui est avec qui j’avais tourné précédemment dans Trois celle de ne pas être préparée. J’ai une sorte de médijours à Quiberon. Il y a aussi le nouveau projet de tation : j’enlève tout ce que je peux de moi-même, Mathieu Amalric. tout ce qui « est » moi. Je me vide, je deviens « rien », Est-ce qu’il n’y a que des projets de cinéma ? et si je suis « rien », alors je suis « tout ». Comme je C’est très difficile pour moi de faire du théâtre, car deviens « vide », l’intuition me guide. L’intuition et c’est difficilement compatible avec la vie de famille. le scénario, tout comme des éléments extérieurs, Mais j’aimerais beaucoup en faire. des énergies qui viennent lorsqu’on est à l’écoute. Quelles sont vos sources d’inspiration ? C’est une méthode qui est comparable au bouddLa musique. Elle me sauve dans toutes les situations. hisme zen, mais je ne l’ai découverte qu’après coup. Je crée des playlists pour les personnages, pour les Pour cela, il faut oublier sa journée, ses problèmes, différents moments du film. J’écoute cela le soir et son téléphone… et cela demande beaucoup de traje suis recalée, je sais où je suis. Ce sont des musiques vail et de la concentration. de toutes les époques et de toutes les cultures. C’est une approche que vous avez apprise, ou que vous avez découverte vous-même ?

Je l’ai découverte. C’est comme si j’étais sur une piste et que je suivais une odeur. Je devenais de plus en plus rigoureuse, et c’est ce qui m’a permis de faire face à Daniel Day-Lewis. C’est devenu ma façon de travailler, et c’est comme cela que je veux faire. Je ne peux pas faire autrement, car je ne veux pas faire semblant. Si jamais, un jour, j’ai

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­ — Mars 2019

Les actrices qu’elle admire ampling

Charlotte R

Liv Ullmann

Bientôt à l’affiche

Passer du côté de la réalisation, cela vous plairait ?

Oui, beaucoup, et je suis presque sûre que je vais le faire, car je n’arrête pas d’écrire. Un jour, il va falloir que je fasse quelque chose avec tout cela. Je pense que ce sera pour un projet au théâtre. Mais je ne suis pas pressée. Et l’art d’être acteur est un art complexe, il y a beaucoup à trouver. Ma recherche n’est pas encore achevée.

Vicky Krieps, dans les bras de Vincent Lacoste, dans le film De nos frères blessés, d’Hélier Cisterne, une adaptation du roman de Joseph Andras.


Sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel MACRON Président de la République

DIALOGUE − PROSPECTIVES − COOPÉRATIONS − DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE − INNOVATION Le Grand Nancy accueille pour la deuxième année consécutive des grands témoins français et allemands, issus du monde socio-économique, politique et culturel.

14 et 15 mars 2019 Une initiative proposée par

Revivez l’édition 2018 en images sur efan.grandnancy.eu et inscrivez-vous à l’édition 2019 !

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En partenariat avec

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Depuis mars 2018, Paperjam donne la parole aux femmes dirigeantes. Créatrices de leur propre entreprise, responsables dans des institutions publiques ou cadres dans la finance, toutes partagent leur vision du leadership. En battant en brèche certains clichés. En confirmant le besoin de poursuivre le combat pour une égalité de traitement dans le monde professionnel. Extraits choisis de leurs témoignages disponibles en ligne sur paperjam.lu.

50 visages du

#female LEAdership

ANNA RADULOVSKI

« Ma mère a joué un grand rôle. »

MARIA MATEO IBORRA

VALÉRIE BALLOUHEY-DAUPHIN

« Dans ‘impossible’, il y a ‘possible’. »

«Avec la diversité, il y a plus d’ouverture d’esprit. »

MAÎTRE JOËLLE HAUSER

« Il ne faut pas voir d’un mauvais œil le fait de vouloir concilier poste à responsabilités et vie de famille. » SANDRINE DE VUYST

« Les femmes doivent plus montrer leur envie d’évoluer.  » 86 —

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TONIKA HIRDMAN

CAROLE MULLER

« Les femmes CEO sont dans la position de tirer les autres femmes vers le haut. »

«Je suis en faveur d’une méritocratie. »

MARINE TARDITI

« Encourager la prise d’initiatives et la responsabilisation. »


GAËLLE HAAG

«Les femmes investissent deux fois moins que les hommes.  »

DR AIDA NAZARIKHORRAM

« Un bon management commence par une bonne embauche.  »

BETTY FONTAINE

« Je dois penser pérennité de l’entreprise plutôt que confort personnel.»

QUI SONT-ELLES? (1/3) Valérie Ballouhey-Dauphin DIRECTRICE, POST FINANCE ET RSE •

Julie Becker

KARIN SCHINTGEN

« Les femmes veulent que tous les pans de leur vie avancent de façon harmonieuse. »

MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF, BOURSE DE LUXEMBOURG •

Norma Bello Cortes

FONDATRICE ET CEO, JES’TUDIO •

Sandrine De Vuyst DIRECTRICE DU PRIVATE BANKING, ING LUXEMBOURG •

Carine Feipel

ADMINISTRATRICE INDÉPENDANTE •

Betty Fontaine

DIRECTRICE GÉNÉRALE, BRASSERIE SIMON •

Dr Martine Goergen CARINE FEIPEL

« Fixez-vous des objectifs élevés et travaillez dur pour les atteindre.  »

JULIE BECKER

NORMA BELLO CORTES

«J’ai eu la chance d’avoir un management qui croit en moi. »

« Encourager les femmes et leur donner la confiance pour se lancer.  »

DIRECTRICE MÉDICALE, CENTRE HOSPITALIER DE LUXEMBOURG (CHL) •

Gaëlle Haag

CEO ET COFONDATRICE, STARTALERS •

Maître Joëlle Hauser

ASSOCIÉE, CLIFFORD CHANCE •

Tonika Hirdman

DIRECTRICE, FONDATION DE LUXEMBOURG •

Maria Mateo Iborra

CEO ET COFONDATRICE, BITVALLEY •

DR MARTINE GOERGEN

« C’est par mérite qu’une femme arrive là où elle en est. »

Carole Muller

CEO, FISCHER •

Dr Aida Nazarikhorram COFONDATRICE, LUXAI •

Anna Radulovski

CEO ET COFONDATRICE, CODING GIRLS •

Karin Schintgen

CEO, HOUSE OF STARTUPS (HOST) •

Marine Tarditi

COUNSEL, ALLEN & OVERY

Mars 2019 —

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50 visages du #femaleLEAdership POLINA MONTANO

MARIE LOUISE ASHWORTH

« On ne peut plus dire qu’on ne trouve pas de femmes, nous sommes là. »

« Les femmes sont nées entrepreneuses car elles jonglent sans arrêt avec plusieurs activités. »

MARIE-ADÉLAÏDE LECLERCQ-OLHAGARAY

«J’ai besoin de m’épanouir dans mon travail.»

VANIA HENRY TIZAMA TELOU

« Sans risque, on n’avance pas. »

EDITH MAGYARICS

« Le networking, c’est du temps bien investi. »

«On se projette comme des superwomen alors que personne ne l’attend de nous. »

GENNA ELVIN

«La présence des femmes dans les comités de direction est en corrélation avec le succès d’une entreprise, il ne faut pas hésiter.  » 88 —

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JOËLLE LETSCH

« Les dirigeants doivent porter le bon message. »


QUI SONT-ELLES ? (2/3) Marie Louise Ashworth

PRÉSIDENTE, THE NETWORK •

SOPHIE MITCHELL

« Je n’avais jamais envisagé de devenir associée. »

Colette Dierick

NATHALIE MORGENTHALER

« Je n’ai pas de problème à dire que je suis une ‘ femme des quotas’. »

CEO, ING LUXEMBOURG •

Genna Elvin

COFONDATRICE, TADAWEB •

Sophie Glesener

DIRECTRICE, SOS VILLAGES D’ENFANTS MONDE LUXEMBOURG •

Vania Henry

HEAD OF MARKETING AND COMMUNICATION, LEGITECH •

Joëlle Letsch

DIRIGEANTE, ADT-CENTER •

Edith Magyarics

CEO, VICTOR BUCK SERVICES •

Sabrina Martin

DIRECTRICE ET FONDATRICE, MARTIN AVOCATS •

Sophie Mitchell

ASSOCIÉE, DELOITTE •

Nathalie Morgenthaler

COLETTE DIERICK

« Ma satisfaction professionnelle s’est répercutée sur ma vie familiale. »

DIRECTRICE, CENTRE POUR L’ÉGALITÉ DE TRAITEMENT (CET) •

SABRINA MARTIN

« J’ai gravi les échelons petit à petit. »

« La parité est fructueuse. »

COFONDATRICE, JOB TODAY •

Aline Muller

DIRECTRICE GÉNÉRALE, LISER •

Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray

COFONDATRICE ET CHAIRWOMAN, WOMEN IN DIGITAL EMPOWERMENT (WIDE) •

PR HÉLÈNE RUIZ FABRI

SOPHIE GLESENER

Polina Montano

« Les hommes et les femmes occupent l’espace de façon différente.»

ALINE MULLER

« Ne pas voir des limites là où il n’y en a pas. »

Pr Hélène Ruiz Fabri

DIRECTRICE, INSTITUT MAX PLANCK •

Tizama Telou

FONDATRICE, AREAL CONSTRUCTION •

Sandra Visscher

DIRECTRICE, UNICEF LUXEMBOURG •

Laurence Zenner

DIRECTRICE, CFL CARGO

LAURENCE ZENNER SANDRA VISSCHER

« Dans beaucoup de pays, les parents préfèrent envoyer leurs fils à l’école. »

« Ma carrière fait partie d’un projet commun. » Mars 2019 —

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50 visages du #femaleLEAdership SANDRA LEGRAND

AINHOA ACHUTEGUI

« Homme ou femme, personne ne naît leader. »

«La non-diversité managériale est un vrai fléau.  »

STÉPHANIE JAUQUET

« Je suis très fière d’être indépendante. »

VÉRONIQUE COULON LARISSA BEST

«Le changement est en train de se faire.»

« Il faut en finir avec le diktat du présentéisme. »

ISABELLE FABER

« Savoir encadrer tout en laissant faire. »

ANNE LEICK

CINDY ARCES

« Accepter de ne pas être parfaite.  »

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« Les femmes sont plus observées. »

MICHÈLE DETAILLE

«Je crois beaucoup à la richesse de la diversité. »


KATALIN LIGETI

VIRGINIE SIMON

« Les femmes sont plus endurantes, plus persévérantes. »

« L’égalité des genres est un éternel chantier. » QUI SONT-ELLES ? (3/3) Ainhoa Achutegui

DIRECTRICE, NEIMËNSTER •

Cindy Arces

AVOCATE ET MANAGING PARTNER, PWC LEGAL •

MARIE-JEANNE CHÈVREMONT-LORENZINI

«L’environnement joue un rôle important dans l’éclosion des leaders.»

DENISE VOSS

« En grandissant, j’ai eu des modèles féminins très forts. »

DIANE HEIREND

« Tout part de l’éducation, c’est vraiment fondamental. »

JOSÉE KIRPS

« L’égalité accélère l’évolution des mentalités.»

Larissa Best

PRÉSIDENTE, EQUILIBRE ET LUXEMBOURG BUSINESS ANGEL NETWORK (LBAN) •

Nancy Braun

DIRECTRICE, CASINO LUXEMBOURG •

Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini ADMINISTRATEUR INDÉPENDANT •

Véronique Coulon

FONDATRICE, LUX DECOR PEINTURE •

Michèle Detaille

ADMINISTRATEUR, GROUPE ALIPA •

Isabelle Faber

FONDATRICE DE LEITMOTIF •

Diane Heirend

PASCALE KAUFFMAN

«Le manager est là pour inspirer, moins pour diriger.»

ARCHITECTE, FONDATRICE DE SON BUREAU D’ARCHITECTURE •

Stéphanie Jauquet

FONDATRICE ET DIRECTRICE, COCOTTES ET UM PLATEAU •

Pascale Kauffman

MANAGING DIRECTOR, APOLLO STRATEGISTS •

Josée Kirps

DIRECTRICE, ARCHIVES NATIONALES •

Sandra Legrand

CEO, ALTER DOMUS LUXEMBOURG •

Anne Leick

DIRECTRICE MARKETING, CASINO 2000 •

Katalin Ligeti

DOYENNE, FACULTÉ DE DROIT DE L’UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG •

NANCY BRAUN

Virginie Simon

«Restez fidèles à vous-mêmes.»

FONDATRICE ET CEO, MYSCIENCEWORK •

Denise Voss

Retrouvez l’ensemble de ces témoignages sur paperjam.lu via #femaleleadership

CONDUCTING OFFICER, FRANKLIN TEMPLETON INTERNATIONAL, ET PRÉSIDENTE, ASSOCIATION OF THE LUXEMBOURG FUND INDUSTRY (ALFI)

Mars 2019 —

­ — 91


Quatre femmes bien dans leur temps 50 visages du #femaleLEAdership

LYNN ELVINGER

Auteur

thierry raizer Photographe

jan hanrion

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­ — Mars 2019


DINI ERICA MONFAR

HÉLOÏSE BOCK

CAROLE RETTER

Elles représentent la génération qui vit l’évolution vers un monde du travail plus égalitaire. Mais le chemin est encore long. Il passe par un changement profond de mentalité et une responsabilisation des décideurs. Tant politiques que d’entreprises. Mars 2019 —

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Conversation

En prolongement des 50 portraits de cadres que la diversité contribue à une meilleure féminins, créatrices d’entreprise ou responperformance des entreprises. sables d’institution publiés depuis un an et syn- Quell est votre définition thétisés dans ce numéro (voir pages 86 à 91), du management ? Paperjam a rassemblé, le temps d’un entretien, E. M. Notre mission est de nous assurer quatre femmes actives dans la société luxemque toutes les compétences nécessaires bourgeoise. Membre de la direction de l’Unisoient présentes, tant au niveau technique que des soft skills. Si je considère les gens versité, d’une entreprise familiale, avo­cate-­ entrepreneuse et active en politique, patronne qui m’entourent, la diversité est la clé du d’une agence de communication… toutes parsuccès. Tout en comptant sur des pertagent leur vision de l’entreprise, de l’état d’essonnes qui sont capables de gérer et de prit du pays sur l’égalité des chances et, plus développer les autres. largement, des enjeux pour un Luxem­bourg L. E. En tant que manager, vous devez qui se veut plus moderne. avant tout supporter vos équipes, être à l’écoute, être ouvert. Ne pas avoir peur Y a-t-il un leadership féminin ? d’indiquer qu’on n’a pas la réponse à une Lynn Elvinger (L. E.) Il n’y a pas de leadership question. Certains pensent qu’il ne faut typiquement masculin ou féminin. Il y a pas dire qu’on ne sait pas, mais je ne vois certainement quelques qualités ou valeurs pas ça comme une faiblesse. qui sont davantage féminines, mais le leadership et la manière de diriger une entreprise dépendent avant tout du profil de la  REPRÉSENTATION DANS LA SOCIÉTÉ  personne. Carole Retter (C. R.) Peut-être les femmes UN BESOIN DE FIGURES ont-elles par ailleurs une intelligence Parmi les facteurs qui peuvent expliquer le émotionnelle plus grande… si on veut machisme encore prégnant dans la société, vraiment trouver une différence. Mais si les dirigeantes rencontrées pour cette interune femme affiche un leadership qui se view pointent le besoin de s’identifier à des « figures » féminines. Dans une société rapproche du stéréotype masculin, c’est multiculturelle comme le Luxembourg, diffiperçu différem­ment. cile de dégager un profil unique. La première Erica Monfardini (E. M.) L’intelligence émo- femme bourgmestre de la capitale et tionnelle est plus naturelle pour les fem­ ancienne ministre (DP), Colette Flesch, mes. L’empathie, combinée avec une forme est citée spontanément lors de l’interview. de fermeté, est un atout qui peut permettre, De même que l’actuelle députée-bourgparfois, de faire basculer une situation, de mestre Lydie Polfer. Mais le nom de Michelle Obama revient plusieurs fois. L’ancienne résoudre un problème. First Lady que certain(e)s verraient volonHéloïse Bock (H. B.) Malheureusement, les tiers dans la prochaine course à la Maison stéréotypes existent. Il est indéniable qu’il Blanche est devenue une icône. Et ses y a une certaine perception d’un leadership mémoires, intitulées Devenir, un best-seller. féminin. La véritable question est « quel Autre source d’inspiration : Jacinda Ardern, est le bon leadership ? » Il doit se définir la Première ministre de Nouvelle-Zélande, par rapport à des critères objectifs, en évi- qui a donné naissance en juin 2018 à son tant de forcer tout le monde à rentrer dans premier enfant. Une première pour une un même moule. Plusieurs études montrent dirigeante de gouvernement en fonction.

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SA DEVISE

« Be yourself ; everyone else is already taken. »

Lynn Elvinger, membre de l’executive board de Cebi Group.

(OSCAR WILDE)  PARCOURS

DANS LA LIGNÉE FAMILIALE Lynn Elvinger (34 ans) a choisi de relever le défi de reprendre progres­ sivement, avec son frère Paul, les rênes de l’entreprise reprise par son père (René) en 2011 : Elth Luxembourg, devenue Cebi Group. Ce groupe familial actif dans les composants électroniques – notamment pour le secteur automobile – emploie 3.600 personnes à travers le monde, dont 700 au Luxembourg. Ce qui en fait un des champions de l’industrie du pays. Disposant d’un cursus en droit des affaires, Lynn Elvinger est membre de l’executive board de Cebi Group depuis 2012. Elle se consacre notamment aux aspects RH.  L’ACTU QUI L’A MARQUÉE

TROIS ANS APRÈS LE BREXIT ? « Ça fait trois ans qu’on parle, mais je suis impressionnée par l’attitude de certaines personnes qui ont amené une telle situation sans prendre leurs responsabilités. Je garde un peu espoir qu’on puisse échapper au pire. »

C. R. Depuis que je suis devenue maman, j’ai revu mon emploi du temps et mon style de management. Je donne beaucoup plus de responsabilités à mes collègues. Je marche au respect et à la confiance mutuels. On n’a pas beaucoup de hiérarchie, je laisse à l’équipe toute la liberté d’être créative. La transparence est aussi essentielle. Je suis un être humain comme eux, je suis simplement, en plus, responsable pour eux. H. B. Un bon manager ou un bon leader doit avoir conscience qu’il a la responsabilité de faire mieux, de toujours chercher à améliorer les choses, de trouver des solutions pour l’entreprise ou les clients. Cela passe par l’écoute, l’acceptation de la diversité et la volonté de mener le changement dans un monde qui n’arrête pas de bouger.

Comment gérer la diversité en la combinant avec les objectifs de l’entreprise ? L. E. Notre management est davantage

masculin que féminin. Mais lorsque nous avons des postes d’encadrement ouverts, il y a très peu de CV de femmes qui nous

parviennent. C’est difficile de recruter des femmes pour cette raison. E. M. Je fais un travail constant, entre les objectifs que j’ai, la vision que j’ai pour les atteindre, les moyens et les ressources humaines dont je dispose… Des allers­ retours en permanence pour combler les manques. L’enjeu est de s’entourer des personnes capables de participer à cet alignement de la vision et des objectifs avec des allers-retours constants. H. B. Il faut que l’entreprise soit organisée de sorte à avoir le feedback des différentes personnes la composant. En se limitant aux personnes qui sont naturellement enclines à les offrir, on aura toujours les mêmes retours. C’est une question de communication. Il faut que l’entreprise dise qu’elle est intéressée par le feedback de tout le monde.

Quelles sont les clés pour passer du stade de « spécialiste » ou de « technicien » au poste de « manager » ? E. M. La curiosité naturelle et les centres

d’intérêt participent beaucoup à cette

LÉGISLATION

L’EXEMPLE CALIFORNIEN ? Si les pays nordiques sont précurseurs en matière de gender diversity et d’égalité des chances, la Californie semble se saisir de ces enjeux. L’État américain s’est doté, en septembre 2018, d’un cadre législatif imposant à chaque entreprise cotée et basée en Californie d’intégrer d’ici fin 2019 au moins une administratrice dans leur conseil. Et d’ici fin 2021, les sociétés cotées devront comprendre au moins trois administratrices, dès lors qu’elles ont six administrateurs ou plus au sein de leur CA. Les entreprises qui ne respecteraient pas la règle encourront une amende de 100.000 dollars, puis de 300.000 dollars par an si elles ne s’y conforment pas entre-temps. Une décision prise sur base d’études qui montrent que les entreprises affichent de meilleurs résultats lorsqu’elles disposent de femmes au sein de leurs instances dirigeantes. CQFD.

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Héloïse Bock, managing partner, Bock Partners.

évolution. Le fait d’avoir une intelligence émotionnelle qui me pousse à être intéressée par le développement des autres est une autre raison. C. R. C’est une aventure personnelle. Je suis devenue chef de l’agence à 29 ans. Je pensais savoir tout, mais je ne savais pas tout ! Je lis beaucoup, j’ai fait un MBA, je suis dans un club d’amélioration du management… la remise en cause est permanente et essentielle. Le réseautage permet aussi de rapporter des idées au bureau. Comme notre structure est petite, je peux les tester rapidement. L. E. La volonté d’apprendre, d’évoluer et de se former est primordiale. L’échange avec ses pairs apporte également beaucoup. Peu importe le secteur ou la taille de l’entreprise, certaines thématiques sont transversales.

Y a-t-il une manière particulière de manager une entreprise familiale ? L. E. La façon de l’aborder est similaire,

mais la perception est peut-être différente. Il y a probablement une autre relation avec les salariés, une autre proximité. Dans les relations RH, les questions sont peut-être davantage personnelles, alors que je représente pourtant la société.

Les femmes compétentes seraientelles difficiles à trouver pour occuper des postes à responsabilités ? H. B. La responsabilité d’un leader ou  SA DEVISE

PARCOURS

« M’engager, tout donner et rester fidèle à mes principes. »

L’ATTRAIT POUR LA CHOSE PUBLIQUE

L’ACTU QUI L’A MARQUÉE

LES « GILETS JAUNES » EN FRANCE « Ce mouvement m’interpelle beaucoup. On est quand même à un moment éventuellement dangereux d’un point de vue politique. J’ai du mal à comprendre ce qui se passe en France. »

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À 43 ans, Héloïse Bock navigue entre plusieurs agendas. Cette mère de famille garde un œil rivé sur la politique, elle qui fut candidate aux élections législatives pour le DP et qui siège actuellement au conseil communal de la capitale. Avocat à la Cour, inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2001, elle a d’abord travaillé pour un des grands cabinets de la Place, Arendt, avant de se mettre à son propre compte en janvier 2018 en créant Bock Partners. Héloïse Bock préside le conseil d’administration de Servior depuis mai 2015 et a rejoint le Conseil d’État en juillet de la même année.

d’un manager, c’est d’aller les chercher, de les encourager. Un des attributs féminins est de moins se mettre en avant, en partie en raison de l’éducation. Les femmes se remettent aussi plus en cause. C’est donc à l’organisation de le savoir et de mettre en place des mesures ad hoc. E.  M . Nous observons un manque de femmes dans les matières scientifiques. C’est aussi un problème d’éducation, pas de management. Certains métiers ou certaines fonctions nécessitent aussi des déplacements et des voyages à l’étranger, ce qui n’est pas toujours évident à gérer pour une femme. Nous récoltons par ailleurs les bénéfices de la venue au Luxembourg d’experts pour les besoins de l’économie, souvent des hom­m es, mais qui arrivent avec leur famille. C’est un puits immense de talents féminins qu’il faut aller chercher et valo-


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Carole Retter, CEO, Moskito.

SA DEVISE

« Il y a une solution à tout, il faut rester optimiste.  »  PARCOURS

AU CŒUR DE LA COMM’ Carole Retter est tombée dans la marmite de la pub et de la comm’ il y a plus de 12 ans. D’abord assistante marketing chez Utopia et Orange Luxembourg, elle rejoint l’agence Moskito en 2009. Elle deviendra administratrice déléguée de l’entreprise cette même année. Âgée aujourd’hui de 37 ans et maman, elle a fait des études de management à Hull (Angleterre) et est diplômée d’un MBA de la Sacred Heart University. Moskito compte parmi ses clients des sociétés comme la Caisse médico-complémentaire mutualiste dont elle a effectué le rebranding en 2016 ou encore le Comité olympique et sportif luxembourgeois pour lequel de nouvelles marques ont été développées.

L’ACTU QUI L’A MARQUÉE

LE « MUR » DE TRUMP « Le fait d’avoir séparé des familles à la frontière mexicaine, que des enfants aient été mis dans des cages sans que cela n’alerte personne, ça me choque. Qu’un pays qui place parmi ses grandes valeurs la famille puisse tolérer cela est incompréhensible. »

riser. Nous avons mis en place un petit service de chasseurs de têtes interne qui marche très bien pour combler nos besoins. H. B. On doit aider les femmes à cons­truire leur carrière. Leur permettre de revenir après une absence, considérer leur contribution à l’entreprise sur un temps long. Car, dans beaucoup de secteurs, elles représentent la majorité de la main-d’œuvre, mais la minorité dans le management ! C. R. C’est en partie lié au fait que, souvent, les femmes anticipent le fait d’avoir des enfants et donc revoient un peu leurs ambitions à la baisse. C’est un problème. Or, avoir des enfants et vouloir évoluer professionnellement sont loin d’être incompatibles.

Comment mettre en pratique cette volonté de recruter et de promouvoir les talents féminins ? L. E. Nous n’avons pas de processus en

tant que tels, mais lorsque nous recevons

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des CV de femmes, comme ils sont moins nombreux, ils sont regardés différemment pour ne pas les rater. E. M. Outre le recrutement, le talent management est un pilier essentiel de la gestion. Il faut vraiment mettre en place des mécanismes en la matière avec une vue claire sur les key success factors et les moyens de les atteindre. Sans se fixer sur des stéréotypes. Les réunions de fin de journée ou le congé de maternité ne doivent pas non plus être des obstacles à une carrière. H. B. Il y a un problème de relais, de mentoring au niveau du management. Les hommes se retrouvent entre eux et c’est difficile pour les quelques femmes qui entrent dans ces cercles. E. M. Certaines femmes que j’ai rencontrées n’avaient pas non plus la perception de la valeur qu’elles pouvaient apporter. Ça m’a surprise. Or, avec des formations

et du mentoring adaptés, on peut transformer une personne et faire en sorte qu’elle s’épanouisse. Mais cela nécessite aussi d’avoir la volonté de parler avec tout le monde, à tous les échelons. H. B. Mais pourquoi ne pas se donner des objectifs clairs en matière de diversité au sens large ? Nous avons des key performance indicators (KPI) pour les autres pans de l’entreprise, et la diversité serait gérée au gré du hasard ?  LUXEMBOURG, MAUVAIS ÉLÈVE

12 DÉPUTÉES Malgré des listes tendant à la parité, les visages féminins n’ont pas forcément percé au lendemain du scrutin législatif du 14 octobre 2018. Le Parlement reste dominé par la gent masculine. Seuls 12 députées ont été élues directement pour la mandature 2018-2023.


servir à trouver des femmes et à les pousles femmes éprouvent un sentiment de E. M. Il faut aussi éduquer en quelque ser dans la bonne direction. culpabilité de ne pas passer suffisamment sorte les managers masculins et leur inculde temps avec leurs enfants. Il faut réussir quer un état d’esprit en faveur de la décou- La question du sexisme en entreprise est peu discutée. Un tabou culturel ? à trouver une certaine forme d’équilibre verte de talents féminins. C. R. On n’a jamais entendu parler du par le partage des tâches. La société ne Que doit faire la politique ? mouvement MeToo au Luxembourg, alors doit pas juger les femmes qui veulent faire H. B. Le rôle de la politique est de définir qu’il y a certainement eu des cas similaires. carrière. C’est là le point crucial. des objectifs clairs. Un quota, c’est un objecJe ne sais pas pourquoi. E. M. Je veux en effet aussi passer du tif clair. La question porte plutôt sur l’insH. B. Le pays est très petit, c’est une questemps avec mes enfants pour m’assurer cription ou non d’un quota dans une loi. tion probablement difficile... qu’ils soient exposés aux choses élémenNous n’avons peut-être pas la maturité d’en taires pour eux, que je puisse discuter avec fixer un dans une loi, mais la Loi devrait Quel(s) changement(s) eux, apprendre avec eux et d’eux… Mais si dire que chaque entreprise doit se fixer une après la maternité ? C. R. La vie sociale et le networking dimion ne passe pas de temps ensemble, compolitique claire et transparente, et la communiquer. En publiant des chif­f res avec nuent fondamentalement. Or, pour prosment puis-je faire ? L. E. La notion d’égalité est en train de pecter et gagner en visibilité, vous devez une certaine granularité, cela permettrait changer. Il y a plus d’hommes qui restent être dans les réceptions. Et malheureuseà certains secteurs de se comparer. à la maison, qui prennent soin des enfants ment, c’est souvent la femme qui reste à la L. E. Je ne suis pas favorable aux quotas maison, soit pour des raisons pratiques, soit parce que la maman est occupée. Pas mal imposés. Ils ont probablement permis à d’hommes prennent le congé parental au des femmes d’avoir une opportunité, mais parce qu’elle éprouve le besoin de voir ses sein de nos équipes. Ce n’est pas un proje ne suis pas en leur faveur. Beaucoup de enfants le soir après une journée de travail. blème. Mais je peux comprendre que cela C’est légitime. De mon côté, je m’appuie choses peuvent se passer en priorité par entraîne des changements dans l’organidésormais sur une autre personne de mon la communication, en propageant de sation de certaines entreprises… équipe pour assurer cette partie imporbonnes pratiques et des exemples qui tante de prospection et prise de contact Quel potentiel économique marchent. Sans oublier l’importance de pour le Luxembourg ? qu’est le networking en événements. toucher les jeunes, par exemple via les E. M. À mon arrivée à l’Université, j’ai H. B. C’est une question d’éducation. Nous Jonk Entrepreneuren. perçu un potentiel énorme en matière de devons mener un travail de longue haleine H. B. Ceci dit, s’il n’y a pas de résultats technologies et de connaissances qui poupour faire comprendre que ce n’est pas sans quotas contraignants, il faudra se vaient contribuer à l’économie, sans que que la femme qui s’occupe des enfants. Le demander si on attend l’arrivée d’une noumari doit prendre en charge une partie ce potentiel soit forcément totalement velle génération de femmes. Il faut être des tâches. Les mesures prises ces derexploité. Le rôle d’une institution comme ambitieux, être courageux, prendre des nières années, comme l’élargissement du l’Université est aussi d’éduquer à la prise actions et les mesurer. Si les mesures n’ont congé parental, vont contribuer à l’évolude risque, de pousser à partager des idées, pas eu l’effet escompté, il faut aller plus tion dans le bon sens. N’oublions pas que à faire des simulations, à former des gens loin. Certains pays nordiques ont appliqué qu’on met sur le marché et qui peuvent les quotas, et ça a marché. développer des projets déjà avancés. Nous E. M. Avoir des objectifs clairs est fonda ÉTUDE  avons mis en place des actions sur ces mental, tout en restant réaliste. Nous avons points et nous en récoltons les fruits. par exemple mis en place des comités d’éva- DES CA PLUS ÉQUILIBRÉS ? H. B. Entre les start-up innovantes et les luation mixtes, ce qui permet d’obtenir le Pour 46 % des administrateurs intergrandes sociétés multinationales, il y a la point de vue des femmes lors de l’évaluation rogés par PwC dans le cadre de moelle épinière de l’économie : les PME, des profils. Les quotas doivent être réalistes l’étude annuelle dédiée aux admipour lesquelles on peut encore faire beauet répondre aux besoins de l’entreprise. nistrateurs de sociétés (Annual coup. Nous devons avoir conscience de C. R. Avant d’avoir des enfants, j’étais Corporate Directors Survey 2018), la diversité des genres est un attrileur importance et les aider au niveau de contre les quotas, car je pensais que les but-clé pour les CA. Soit le taux le l’accélération des procédures, sur leur situaentreprises prendraient des femmes par tion fiscale, sans oublier la digitalisation. Et obligation. Mon point de vue a changé, plus élevé depuis que le cabinet s’est puis, il y a le problème de l’immobilier. C’est car en raison de mes obligations mater- penché sur cette question en 2012. Mieux, 91 % des interrogés un challenge énorme, car il impacte la divernelles, je suis moins visible que ne pourindiquent que leurs conseils ont pris sification de l’économie qui doit se pourrait l’être ma contrepartie masculine. des actions pour augmenter la diversuivre. Si elle n’est basée que sur le secteur Imagi­nons que je sois employée dans une sité. 52 % soulignent toutefois que ce autre entreprise. Sans quotas, je ne serais financier, elle peut s’avérer fragile en foncmouvement est motivé par un souci pas considérée pour occuper un poste tion du contexte international. du « politiquement correct », alors que E. M. Les grandes sociétés doivent aider décisionnel, parce que je suis moins 48 % pensent que leurs actionnaires sont trop préoccupés par le sujet. les petites entreprises. Les managers des visible. Les quotas peuvent au moins

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Erica Monfardini, directrice administrative de l’Université du Luxembourg.

ÉVÉNEMENT

10×6 FEMALE LEADERSHIP Le Paperjam Club organise le 27 mars prochain une soirée 10 x 6 Female Leadership. 10 femmes seront mises à l’honneur sur scène au travers de leurs témoignages. Sont d’ores et déjà annoncées : Lucienne Thommes (Fondation Cancer), Sandra Visscher (Unicef Luxembourg), Djuna Bernard (Déi Gréng), Vinciane Istace (PwC Luxembourg), Hedda Pahlson-Moller (Tiime), Caroline Mart (RTL Télé Lëtzebuerg), Virginie Kuenemann (Miyo Family Concept Store) et Runa Khan (Friendship). • Infos : club.paperjam.lu/

grandes entreprises peuvent aider les CEO des PME via du mentoring ou des conseils. Cela se fait à l’étranger. L. E. N’oublions pas les PME, et faisons tout pour attirer de nouvelles entreprises. Cela passe beaucoup par la politique fiscale, la législation sur le droit du travail, surtout dans l’industrie. Quand on rajoute un jour de congé, un jour férié, quand on prend en compte l’index… ce n’est pas à cause de cela qu’on va fermer l’entreprise, mais nous n’avons pas de moyens de répercuter ces coûts supplémentaires dans le B2B.

SA DEVISE

PARCOURS

« Rester fidèle à mes valeurs et n’avoir jamais peur d’apprendre.  »

LES SCIENCES DANS LA VIE

L’ACTU QUI L’A MARQUÉE

LE « MERDE ALORS ! » D’ASSELBORN À SALVINI « C’est un exemple d’intégration que le Luxembourg donne et qui est extraordinaire. Je parle en tant que femme qui arrive au Luxembourg, et à qui on a donné des opportunités immenses. »

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Originaire d’Italie, Erica Monfardini (48 ans) a d’abord effectué un parcours dans le privé avant de rejoindre l’Université du Luxembourg. Ses études en médecine vétérinaire (Milan et Gand) l’ont conduite à travailler sur les sciences de la vie chez Baxter Healthcare et PwC Luxembourg. Mère de famille et passionnée par son travail, elle a accepté de relever le défi de devenir directrice administrative et financière, d’abord par intérim depuis juin 2017 et de manière effective en octobre 2018. Précédemment, Erica Monfardini a été directrice des opérations du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) entre avril 2014 et mai 2017.

Que peut-on faire pour favoriser encore l’esprit d’entreprise ? C. R. On fait déjà beaucoup. Les choses

ont changé depuis 10 ans grâce à différentes initiatives ou différents programmes, comme les Jonk Entrepreneuren. La mentalité évolue aussi. De plus en plus de jeunes – et de moins jeunes – choisissent la voie de l’entrepreneuriat et osent prendre des risques. J’ai connu ce dilemme, il y a quelques années : prise de risque vs safety first. J’observe que, même en tant qu’employés, les jeunes qui travaillent chez nous sont également moins attachés à la notion de sécurité. Ils veulent avant tout trouver leur bonheur dans la vie. L. E. La perception des autres change. L’Europe était encore en retrait vis-à-vis de l’esprit d’entreprendre, car l’échec était mal perçu. J’ai l’impression que les mentalités évoluent vers la mentalité américaine sur ce point, en particulier parmi les jeunes générations.


MARDI 19 MARS 2019 4ÈME ÉDITION

WORKSHOPS LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE, EN PRATIQUE INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR PAPER JAM . CLUB

L’Office Freylinger et le Paperjam Club vous proposent une journée composée de six ateliers différents consacrés à la propriété intellectuelle, qui traiteront de la détection et appropriation des droits de PI dans les projets ; des brevets et du logiciel ; ainsi que de l’exploitation des droits de PI (licensing et conflits). On y abordera également les stratégies de PI pour les startups et l’actualité de la PI, dont notamment les conséquences du Brexit et des réflexions sur le space mining. Nous retrouverons enfin la PI du point de vue de l’évaluation financière et de la fiscalité.

PIERRE KIHN Office Freylinger

OLIVIER LAIDEBEUR Office Freylinger

PHILIPPE OCVIRK Office Freylinger

MARIE-CHRISTINE SIMON Office Freylinger

NATHALIE CAILTEUX Office Freylinger

MARYLIN LICHTENBERGER Office Freylinger

LIEU Abbaye de Neimënster 28, rue Münster Luxembourg

AGENDA 9H00 Accueil 9H45 Début des workshops du matin 13H00 Networking Lunch 14H00 Début des workshops de l’après-midi 16H00 Fin de la journée et networking snack

ARNAUD LAPRÉVOTE Lybero.net

GOLD SPONSOR


Les (r)échappées belles Auteur

Photographes

jamila boudou

Sven Becker et Matic Zorman

Elles ont bravé les frontières, la mer et l’inconnu pour arriver en Europe. Derrière un statut de réfugié ou de demandeur de protection internationale, il y a trois jeunes femmes, courageuses, désireuses de se reconstruire, d’écrire un nouveau chapitre de leur vie dans un pays d’accueil : le Luxembourg. 102 —

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Ayodele Oriade, 30 ans, Nigérienne, assistante en pharmacie, arrivée au Luxembourg en 2014. Elle a traversé l’Afrique de l’Ouest et a atteint l’Europe au péril de sa vie. Mais l’espoir comme la persévérance ne l’ont jamais quittée.

Ayodele Oriade 100 % positive attitude


« J’ai toujours rêvé de travailler dans le domaine de la santé. J’aime discuter avec les gens, les aider et les conseiller aussi. Je travaille à la pharmacie de Redange-sur-Attert. Mes collègues sont très gentils et à l’écoute. »

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« Dès mon arrivée, j’ai participé à de nombreuses activités au Hariko à Bonnevoie. J’ai chanté dans une chorale. On a formé un groupe. J’ai appris le français et le luxembourgeois. Actuellement, je suis en deuxième année de formation au lycée technique pour devenir assistante en pharmacie. »

Pourquoi le Luxembourg ? « Ce n’est pas moi qui ai choisi le Luxembourg, c’est le Luxembourg qui m’a choisie. C’est un pays calme où l’on peut s’intégrer facilement, je pense. Depuis mon arrivée, beaucoup de personnes m’ont aidée. »

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08_legende-bold Un nouveau pays, une nouvelle 08_legende Cat eossima culture, loin de saque famille. ximporum enimusd aerrum « Ce n’est pas facile tous cumqui doluptatem volesto ides re les jours. Je eossenis communique avec consed eossit, mesuntiis proches via utatem Skype. raturibus aspidist. Il y a toujours moyen de trouver quelqu’un pour t’aider ici. »

« Chaque matin, je me dis que c’est une nouvelle journée qui commence et, avec elle, une nouvelle opportunité de réaliser mes rêves. »

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Salma Said, 21 ans, Tanzanienne, serveuse au Chiche et future aide-soignante. La jeune femme a appris à se débrouiller seule depuis son plus jeune âge. « Dans mon pays, mes parents m’ont abandonnée, j’ai été élevée par ma tante. J’avais 15 ans quand je suis arrivée au Luxembourg. »

Salma Said Force et débrouillardise


« Depuis huit mois environ, je travaille au Chiche, d’abord comme étudiante, puis comme employée. C’est mon premier poste dans la restauration. J’aime travailler en équipe. Il y a une bonne ambiance. C’est une nouvelle vie pour moi qui commence au Luxembourg. »

Salma Said ne connaissait ni un mot de français ni de luxembourgeois. C’est chose faite à présent. « J’ai appris le français et je continue d’apprendre le luxembourgeois pour pouvoir devenir aide-soignante. J’aime écouter et aider les gens. L’écoute est, pour moi, quelque chose d’essentiel. »

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Son poste au restaurant Chiche, Salma Said l’a décroché grâce à Marianne Donven, agent d’insertion à la Maison de cohésion sociale : « Je rencontre des gens formidables, à l’image de Salma. Je l’ai engagée au Chiche, car c’est quelqu’un de très motivé. »

« Je rêve de faire ma vie, fonder une famille. J’ai introduit une demande pour avoir la nationalité luxembourgeoise. Je voudrais aussi pouvoir un jour retourner dans mon pays, le visiter à nouveau. »

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Afida Salim Ali, 22 ans, Somalienne, assistante administrative en apprentissage au CHL. « Quand j’ai quitté la Somalie pour venir en Europe, je me disais que j’allais y arriver, je ne me disais pas que j’allais mourir. » Sa traversée de l’Afrique et de l’Europe l’a menée au Luxembourg en 2013. « J’ai été prise en charge dès mon arrivée sur le sol luxembourgeois. Je ne connaissais pas ce pays, mais je me disais que je voulais être quelqu’un. »

Afida Salim Ali Sentimentale et pleine d’espoir


« J’ai appris le français et je continue d’apprendre le luxembourgeois. Je poursuis actuellement une formation en alternance pour devenir assistante administrative. »

Cela fait maintenant presque sept ans que Salma vit au foyer d’accueil à Eich. « Parfois, il m’arrive de me sentir fort seule. Quand on tombe malade, on aimerait que quelqu’un soit à nos côtés. J’ai trois sœurs et un frère en Somalie, on com­munique par video call pour prendre mutuellement de nos nouvelles. J’ai hâte que ma vie soit plus tranquille avec plus de stabilité. » Avoir sa propre maison et un travail stable font partie de ses aspirations.

Salma Said La survivante ipsum Mars 2019 —

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It’s a new De(a)lano!

Photo → Franklin Delano Roosevelt, taken in 1944 by Leon A. Perskie [edited]

New editorial formula. Out now.

LUXE MBO UR G IN E NGLISH, SINCE 20 11


espresso conversations envies Comment gérer la communication d’entreprise en cas de crise ? Conseils en page 116. Cindy Arces et Jérôme Domange affichent leur style en page 118. Poussez la porte en page 120 d’une habitation collective, face au parc de la Cloche d’Or. Demandez le programme du Lux Film Fest 2019 en page 122. Larisa Faber passe à table en page 124, à la Casa Fabiana. Découvrez la start-up du mois en page 130 : Passbolt. Mars 2019 —

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ENVIES

ARGENT COMPTANT RAJAA MEKOUAR

« J’évite les excès matériels » Choc des cultures

Équilibre Une devise en matière d’argent ? « Look after the pennies, and the pounds will look after themselves. » Il n’y a pas de petites économies. Il faut toujours dépenser moins que ce que l’on gagne. Ce n’est que comme cela que l’on s’enrichit. Beaucoup de grands de ce monde ont suivi cette devise. À 20 ans, elle ne me parlait pas trop, mais à 40, elle veut dire quelque chose. Votre première dépense importante ? J’en vois deux, qui sont des étapes dans ma vie. Avec mon premier bonus, en 2000, je me suis offert le seul tableau que j’aie acheté. Il était exposé dans une galerie à Londres et il me rappelait les couleurs du Maroc. Le deuxième, c’est mon premier achat immobilier à Londres, en 2005. C’était une manière de passer à l’âge adulte. C’était la première fois que je m’endettais.

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Musique et sagesse Si vous ne deviez garder qu’un de vos biens ? Mon piano. J’en change parfois, parce que je ne peux pas toujours l’emporter avec moi. Mais j’ai déménagé plus de dix fois, et à chaque fois, j’en ai eu un. Je viens de m’acheter un piano à queue. C’est un compagnon, une thérapie et une source d’équilibre. Des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense ? Des cadeaux pour mes proches, la musique. Mais je regarde quand même plus qu’il y a dix ans. Pour moi, la paix d’esprit s’acquiert quand, passé un certain âge, on ne doit plus se préoccuper de savoir si on aura assez d’argent pour payer les factures. Il vaut mieux abaisser son niveau de vie et garder cette paix d’esprit que se mettre des pressions artificielles. En travaillant avec des gens fortunés, j’observe que ceux qui sont en paix avec eux-mêmes ne sont pas les plus riches, mais ceux qui se satisfont de leur niveau.

Savez-vous toujours ce qu’il y a sur votre compte ? Oui, mais seulement depuis quelques années. L’argent, pour moi, est une relation qui évolue dans le temps et une histoire de maturation. C’est lié à mon background culturel. J’ai grandi au Maroc où on ne parle jamais d’argent. C’est en travaillant dans la finance, en me faisant les dents sur l’investissement que j’ai acquis la valeur de l’argent et l’importance de savoir où on en est. Avez-vous déjà connu des problèmes financiers ? Au Maroc, je n’avais pas de budget, pas d’argent de poche. Je n’avais aucune idée de ce qu’était la gestion d’un budget mensuel. Quand je suis arrivée seule à Paris, à même pas 17 ans, j’étais un peu perdue. Ça m’a fait grandir, mais ce n’était pas drôle. Une dépense qui vous énerve, mais à laquelle on n’échappe pas ? Les assurances. Mon mari est allemand, il est extrê­ mement prévoyant. Moi, pas toujours. Comme je suis optimiste de nature, je pense toujours qu’il n’arrivera rien.


ENVIES

Private equity Investissez-vous à titre personnel ? Dans le private equity, en règle générale, nous investissons parallèlement à nos investisseurs, c’est une question de confiance. Donc, j’ai investi – pas spécialement de grosses sommes – dans toutes les sociétés dans lesquelles nous sommes présents. J’ai aussi parfois des coups de cœur pour des sociétés. Je viens d’investir dans une fintech que j’aime beaucoup. Je l’ai fait parce que j’apprécie les porteurs du projet et que je crois beaucoup dans la digitalisation de l’industrie. C’est aussi une façon d’apprendre.

À 16 ans, elle quitte le Maroc pour passer son bac à Paris (1990) puis poursuit ses études à HEC. En 1997, elle se rend en Allemagne pour Procter & Gamble. Après un retour à Paris pour un MBA à l’Insead (2000), elle part pour un bail de 15 ans à Londres dans le secteur de la finance et, depuis 2002, dans le private equity. Au Luxembourg depuis 2016 pour gérer les intérêts de la société d’investissement Kharis Capital, Rajaa Mekouar est aussi, depuis juillet 2018, la présidente de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA). À partir du 1er mars, elle rejoint un groupe d’investisseurs luxembourgeois en tant que portfolio manager / head of private equity.

TEXTE Jean-Michel Lalieu PHOTO Edouard Olszewski

BIO EXPRESS

Si vous deviez donner un conseil à des amis ? Il faut investir dans les choses que l’on comprend à 100 %, dont on est convaincu, mais ne jamais dépasser 5 % de son portefeuille d’argent disponible, sauf si on est extrêmement convaincu. Il faut aussi trouver des raisons de ne pas investir. Enfin, il faut prendre le temps de con­naître les gens sur qui on va parier.

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ENVIES

COMPÉTENCES COMMUNICATION

Gérer une situation de crise Cacher une situation de crise ne peut que nuire à l’image de l’entreprise, voire menacer sa pérennité. La communication, autant interne qu’externe, est alors un élément-clé pour désamorcer, voire régler, une situation.

E

n cas de crise, l’image, comme la réputation de l’entreprise, est le premier actif potentiellement menacé. « La société risque de perdre en crédibilité auprès du public, des clients, de perdre sa capacité à attirer des talents… Les conséquences sur la gouvernance et / ou le personnel sont non négligeables aussi », explique Lou Weis, manager strategic communications au sein de l’agence Apollo Strategists. Pour guérir le moment venu, mieux vaut prévenir et mettre en place une série de mesures préventives. En premier lieu, identifier les risques potentiels et contrôler au maximum l’origine des crises. « Cela passe par une analyse continuelle du marché, des médias, de l’économie, de la politique. Il faut se tenir au courant des changements ou événements Legal counsel chez Open Field locaux / internationaux qui peuvent impacter de près ou de loin l’entreprise. « En tant que juriste, je pense à travers les discours, les commuQue ce soit une catastrophe naturelle, que la première étape, en temps niqués de presse, sur le site interune rupture de stock, un changement de de crise, c’est la médiation entre net de l’entreprise, ou encore sur régime… Les causes peuvent être aussi tous les acteurs concernés. Il faut les réseaux sociaux. Pour faire internes, comme une défaillance ou un établir un climat de confiance face aux messages négatifs qui pour permettre la mise en place pourraient circuler, on peut, en environnement instable, par exemple. » de négociations afin de trouver guise de réponse, renvoyer vers L’instauration d’une cellule de crise des solutions qui puissent satisla position officielle. composée de ressources externes et comfaire toutes les parties. Une fois que la crise est terminée, plémentaires est aussi la clé. « On peut La communication, quant à elle, il faut en étudier l’origine et prendre y retrouver des experts en communicadoit être uniforme, vis-à-vis des les mesures nécessaires pour tion, des juristes, des experts techniques, éviter que cela ne se reproduise. » employés, des clients, que ce soit psychologues, selon les risques, explique Lou Weis. Un regard externe permet d’avoir une vue globale du secteur et une vue moins émotionnelle que celle d’un employé. » même temps, il faut assurer la communicamême niveau d’information. tion vers l’extérieur, à destination des L’information des employés devient alors « Capitaliser sur le processus clients, de la presse, des fournisseurs. une des priorités absolues. « Ils sont eux de crise » « Pour chaque cible, il faudra établir un aussi des canaux de communication, et Si la crise n’a pu être évitée, il est essentiel véhiculeront les messages. Bien informer, message qui lui sera dédié. Il est possible de prendre le temps de poser le bon diaaussi de capitaliser sur le processus de c’est aussi être honnête et authentique. » gnostic, tout en prenant le recul nécescrise, qui peut représenter une opportuD’autant plus que les crises sur les réseaux saire. D’où l’importance de mettre en nité d’améliorer l’organisation, de faire sociaux sont encore plus difficiles à gérer. place un plan de crise préventif afin que un bilan, de se repositionner, et de mieux Les messages négatifs se propagent plus toutes les parties prenantes disposent du communiquer à l’avenir. » vite que les messages positifs. Dans le J.B.

NEFELI ROUPAKIA

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ENVIES

MÉTIER DU FUTUR HYBRID CLOUD PRE-SALES SPECIALIST

PAYAM ROWHANI Consultant chez Actsens Communication Advisory « En période de crise, le responsable de la communication doit apporter une solution rapide et rationnelle à une situation qui ne l’est pas. Une bonne préparation permet d’éviter d’être pris de panique, et de maintenir sa réputation. Malgré tout, certaines situations ne sont pas prévisibles, comme une attaque terroriste. D’autant plus qu’en période de crise, on se doit de continuer

à subvenir aux besoins des clients, informer les familles... Une bonne préparation consiste à réfléchir au quotidien à ce qui pourrait mettre en danger la réputation et l’activité de l’entreprise, en imaginant différents scénarios avec toutes les parties concernées. Néanmoins, l’importance de la démarche n’est pas toujours évidente à faire comprendre aux dirigeants lorsque tout va bien. »

Face aux besoins des entreprises d’héberger leurs données, parmi les métiers qui gravitent autour du cloud, ce spécialiste de l’avant-vente intervient à la fois au niveau technique et au niveau commercial.

Que fait-il ? Il conçoit les solutions d’architecture dans le cloud pour le client. Il fait du chiffrage et accompagne le commercial dans le cadre de l’avant-vente afin d’expliquer le projet au client. De manière générale, il doit être capable d’accompagner les entreprises dans la conception de leur approche du cloud.

Quelles sont ses compétences ? Il doit avoir à la fois des compétences techniques, mais aussi une approche commerciale et pédagogique, afin d’expliquer le cloud à son futur client. Il doit également réaliser un minimum de veille pour se tenir à jour des innovations dans le domaine.

Quelle est sa formation ?

Combien gagne-t-il ? Sa rémunération se situe entre 80.000 euros et 100.000 euros annuels brut, pour un profil d’au moins 10 ans d’expérience (selon le cabinet de recrutement The Recruiter).

Une qualité-clé ? L’agilité. L’hybrid cloud pre-sales specialist doit pouvoir jongler entre son métier technique d’ingénieur et sa capacité à vulgariser son travail pour ses clients.

Avis d’expert POUR ALLER PLUS LOIN Tout événement non maîtrisé est susceptible de devenir une crise. Communication de crise propose au lecteur de découvrir et de s’approprier les clés essentielles pour établir la juste communication 08 _ LEGENDE-TITRE lors d’une crise. L’ouvrage accompagne le lecteur pas à pas pour l’aider à maîtriser et mettre en place les éventuelles stratégies 08_legende et estrunteni inverup garantissant une sortie de crisetature, positive. offic te pos eniscie nimu­ sanBaygert ; discidBernard quisMotulsky ; a dem inctotate Communication de crise, Thierry Libaert ; Nicolas Nicolas Vanderbiest ; Mathias Vicherat, éditions Pearson, 29 euros. ab intibusdae.

« Les entreprises ont toujours besoin de beaucoup de développements. Et la profusion d’applications et de solutions d’hébergement de données fait que ces métiers tournés autour du cloud vont continuer à être recherchés. » Nicolas Hurlin, founding partner de The Recruiter.

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ILLUSTRATION Hadi Saadaldeen (Maison Moderne) PHOTOS Open Field, Actsens - Communication Advisory

Il a généralement une formation d’ingénieur en informatique, ou une équivalence de master en informatique. Une formation en management de la sécurité des systèmes d’information existe par ailleurs au Luxembourg.


ENVIES

STYLE SAC

Quelle est la plus ancienne pièce de votre garde-robe ? « Une veste en jean que j’ai depuis plus de 20 ans et que j’avais achetée lors d’un voyage à Londres. »

« J’aime l’élégance des longues robes noires. »

Quel est votre dernier achat mode ? « Un blazer bleu marine avec un écusson doré qui me rappelle ceux que je portais lorsque j’étais au collège. »

Qui vous a donné le sens du style ? « Sans doute ma mère, qui a toujours travaillé dans l’industrie du prêt-à-porter. Cela dit, j’ai vite personnalisé mon style, en mélangeant souvent des pièces de créateurs avec des pièces plus basiques et accessibles. »

Que porter pour une soirée de gala ? « J’aime l’élégance des longues robes noires. »

Quelle pièce souhaiteriezvous transmettre ? « Avec deux garçons, j’aurais du mal à transmettre quelque chose de ma garderobe, qui est tout de même assez féminine. Mais peutêtre l’une ou l’autre paire de mes lunettes de soleil. »

Votre adresse coup de cœur à Luxembourg ? « J’aime bien le style rock de Zadig & Voltaire et grâce à leur équipe très sympathique, j’arrive toujours à dénicher quelque chose pour moi ou pour offrir. »

Que portez-vous le week-end ? « Je porte des vêtements souvent plus décontractés et notamment des jeans et des baskets. »

Me Cindy Arces

Managing partner, PwC Legal TEXTES Fabien Rodrigues

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ENVIES

Quel style vous inspire tout particulièrement ? « Je trouve l’inspiration dans tous les styles mais la mode italienne reste ma préférée, avec Armani par exemple. »

200 SIGNES MAX

Quel est votre plus vieux souvenir lié à la mode ? « Quand j’étais petit, ma chambre était le cadre de petits défilés que j’organisais avec mes bonshommes Playmobil ! J’utilisais du papier et du scotch pour fabriquer la scène, des chapeaux, des capes... Une véritable fashion week ! »

Qui vous a donné le sens du style ? « J’apprends surtout durant mes voyages. Je découvre de nouvelles tendances, des façons différentes de porter certains vêtements. Je suis aussi de nombreux créateurs sur les réseaux sociaux et cela m’inspire beaucoup. »

Vos adresses coup de cœur à Luxembourg ? « Je fais assez peu de shopping au Luxembourg, mais je suis certain de trouver mon bonheur tantôt chez Extrabold, tantôt chez Smets, ou bien encore chez Monoprix ! Je fais aussi régulièrement appel à ma couturière Anne Couture pour des pièces sur mesure. »

Quelle est la plus ancienne pièce de votre dressing ? « Je n’ai pas de pièces vraiment anciennes dans mon dressing, mais je commence à conserver précieusement mes plus belles pièces démodées en attendant que la tendance revienne. »

« Montrer que l’on prend soin de son apparence n’est pas forcément futile ! »

Que portez-vous le week-end ? « Du noir et blanc ! Denim noir, T-shirt blanc, veste noire et sneakers blanches, une simple chemise blanche avec un hoodie oversize. Si j’ai un weekend libre, j’enfile un jogging confortable et un bonnet : un pur bonheur ! »

Quel est le faux pas à ne pas commettre ? « On voit encore malheureusement pas mal de faux pas à Luxembourg : costumes trop larges, chemises saumonées, cravates portées à la mauvaise hauteur... Montrer que l’on prend soin de son apparence n’est pas forcément futile ! »

Jérôme Domange

European business developer, Bank of China PHOTOS Mike Zenari

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ENVIES

ARCHITECTURE HABITATION COLLECTIVE

Face au parc 1

ARCHITECTE Schemel Wirtz Architectes Associés

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INGÉNIEURS ICB, Betic et Coortechs LOCALISATION Luxembourg LIVRAISON Fin 2018 SURFACE BRUTE 5.502 m2 CLASSE ÉNERGÉTIQUE AAA

3

C

est dans le nouveau quartier de la Cloche d’Or, face à ce qui sera dans les années à venir le parc de Gasperich, que la résidence du lot A2.01 a été construite par Schemel Wirtz Architectes Associés. Cet immeuble fait partie du nouvel ensemble résidentiel qui regroupe plusieurs lots d’immeubles organisés autour d’une cour intérieure plantée. Contrairement aux autres résidences du lot A2, cet immeuble n’est pas mitoyen. Il en résulte un traitement architectural différent, qui met en avant son caractère d’immeuble solitaire, avec un jeu sur la volumétrie et la matérialité. Le fait que l’immeuble soit isolé dans l’îlot a permis aux architectes de développer une écriture de façade plus poussée, qui suit un rythme régulier et se déploie de manière homogène sur l’ensemble des quatre façades.

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Ils ont aussi veillé à ce que la massivité du béton puisse s’exprimer pleinement à plusieurs endroits. « Des balcons sont développés pour tous les appartements et sur l’ensemble des façades. Ils sont équipés de panneaux coulissants pour la protection solaire sur les façades est, ouest et sud et de panneaux fixes sur la façade nord, ce qui crée une animation de la façade », explique Dominik Dippelhofer, architecte associé chez Schemel Wirtz Architectes Associés. « Certains panneaux sont également fixes afin de dissimuler depuis la rue les pare-vue entre les balcons. » Les loggias sont éclairées par des spots led qui servent à la fois au confort sur le balcon et à l’animation de la façade une fois la nuit tombée. Deux entrées desservent les 56 unités d’habitation. Les halls accueillent généreusement les usagers avec une double hauteur. Les cages d’escalier bénéficient ici d’une entrée de lumière naturelle. Aussi, contrairement aux autres immeubles de cet ensemble qui partagent un socle commun pour les parkings et caves, l’immeuble A.2.1 dispose de son propre sous-sol. Le socle de l’immeuble est réalisé en béton matricé qui est repris pour les socles des immeubles voisins. À l’intérieur, les appartements offrent des logements qui vont du studio au trois-chambres. C. C.

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L’écriture de la façade joue avec l’agencement des lignes verticales et horizontales. Le local vélo est vitré, ce qui fait entrer de la lumière naturelle dans le sous-sol. Le socle est travaillé en béton matricé. L’immeuble est une construction isolée du reste de l’îlot.

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PHOTOS Johannes-Maria Schlorke

Schemel Wirtz Architectes Associés a conçu pour le promoteur Promobe le lot A2.01 à la Cloche d’Or. Une résidence posée en bordure du futur parc de Gasperich et clôturant un îlot résidentiel formé autour d’une cour intérieure.


T N IO H S T A LI D SL G N EN IDE A V R O T O IN PR

MERCREDI 27 MARS 2019

FEMALE LEADERSHIP Selon l’Observatoire de la féminisation des entreprises françaises, les femmes dirigeantes auraient la capacité distinctive de créer un impact positif sur leurs employés, leur communauté et leur société. Dirigeantes ou non, elles contribuent à révéler autour d’elles les potentiels, les passions, les ambitions... Sources d’inspiration, 10 femmes d’exception seront mises à l’honneur lors de ce 10x6.

n in sc r ip t io ir e su r o b li g at o . c lu b pa p er ja m

AVEC, ENTRE AUTRES, LA PARTICIPATION DE :

Lucienne THOMMES, Fondation Cancer Caroline MART, RTL Télé Lëtzebuerg Hedda PAHLSON-MOLLER, TIIME Runa KHAN, ONG « Friendship » Virginie KUENEMANN, Miyo Family Concept Store Djuna BERNARD, Parti Déi Gréng Vinciane ISTACE, PwC Luxembourg Sandra VISSCHER, Unicef

LIEU Centre culturel Tramsschapp (Luxembourg-Limpertsberg) PARKING 72-74, avenue Pasteur (Luxembourg-Limpertsberg)

AGENDA 18:30 Welcome cocktail 19:00 Mot de bienvenue 19:15 10 présentations 20:30 Walking & networking dinner

GOLD SPONSOR


ENVIES

CULTURE CINÉMA

Lux Film Fest en version XXL

PENDANT LE FESTIVAL TROIS INCONTOURNABLES Les salles obscures sont remplies lors du Luxembourg City Film Festival.

Parmi la multitude d’événements organisés pendant le festival, quelques-uns sont à ne surtout pas rater.

HEADQUARTERS PARTY Le Casino Luxem­ bourg ouvre ses portes pour accueillir une fête qui durera toute la nuit, rythmée par le DJ set de Blueprint et le collectif L’Orangeade qui promettent des sons funkys et électriques. Le 9 mars, de 21 h 30 à 2 h 30 au Casino Luxembourg.

MASTER CLASS AVEC ABDERRAHMANE SISSAKO

P

endant dix jours, Luxembourg vit au rythme du cinéma avec le Luxembourg City Film Festival. Et avant l’édition anniversaire en 2020, l’édition 2019 est déjà riche en avant-premières, exclusivités, rencontres avec des professionnels d’excellence et propose de nombreux événements pour tous les publics. En effet, pas moins de 97 films ont été sélectionnés par le comité artistique. On remarque beaucoup de films en provenance d’Amérique du Sud, des films réalisés par des femmes ou mettant en avant des histoires de femmes fortes, mais aussi une bonne dose d’humour, voire d’absurde. Et grâce à une bonne concordance du calendrier, le public pourra également découvrir plusieurs nouvelles productions luxembourgeoises. En plus des dix films qui sont officiellement en compétition, ainsi que six documentaires, il y a une riche programmation officielle hors compétition, une sélection très fournie de films luxembourgeois, un ambitieux 122 —

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programme jeune public et une (longue) soirée réservée aux courts métrages. Parmi les films à voir absolument, en plus de la sélection pour la compétition, on retiendra : Gloria Bell, Tel Aviv on Fire, The Beach Bum, Ce magnifique gâteau !, Funan, Invisible Sue (programmation jeune public), In Fabric ou encore Vox Lux. Dans le foisonnement des événements, plusieurs sont de haut niveau. L’un des plus grands chefs opérateurs, Darius Khondji, est invité pour une conversation avec le critique Jordan Mintzer. Une master class avec le réalisateur Abderrahmane Sissako sera aussi un moment très attendu. Le journaliste Edwy Plenel donnera une conférence dédiée à l’engagement politique dans l’ère du bruit médiatique permanent. Le pavillon de réalité virtuelle, qui a rencontré un grand succès les deux années précédentes, se déploie dans tout l’espace du Casino Luxembourg, y compris les caves, afin que le public puisse librement expérimenter dix projets aux expériences et contenus immersifs. L’exposition au Cercle Cité, Points-of-View, présente le travail de Suzan Noesen et Thibault Brunet. Enfin, il faut également souligner la très riche programmation réalisée en collaboration avec des partenaires culturels. C. C. www.luxfilmfest.lu

Le 15 mars, à 16 h 30 au Ciné Utopia.

CRITIC ON DEMAND, PAR RUDY LEONET ET HUGUES DAYEZ Tout comme dans leur célèbre podcast cinéma 5 Heures cinéma, les spectateurs soumettent à Rudy Leonet des titres de films. Instantanément et sans filet, Hugues Dayez en livre une critique live sur scène. Une formule qui connaît un succès phénoménal en Belgique et qui pourrait bien être prise d’assaut pour son édition lors du festival. À réserver très vite ! Le 15 mars, à 20 h à la Cinémathèque.

PHOTO Edouard Olszewski

La 9e édition du Luxembourg City Film Festival se tient du 7 au 17 mars et propose une très vaste sélection de films et de nombreux événements pour découvrir toutes les facettes du cinéma.

Premier cinéaste africain à obtenir le César du meilleur réalisateur avec Timbuktu (film présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2014), le producteur mauritanien Abderrahmane Sissako conversera avec l’écrivain et critique Michel Ciment (Positif). Une immersion à ne pas manquer dans ce cinéma de l’exil qui lui permit d’acquérir une notoriété mondiale.


KEEP CALM AND

GO TO THE NEW

SAUMUR

13, RUE DICKS LUXEMBOURG


ENVIES

RESTAURANT À TABLE AVEC

Larisa Faber Apple Tree House, qu’elle vient de tourner pour la BBC, un projet qui l’a tout particulièrement séduite, car mettant en avant les bienfaits de la mixité ethnique et la langue roumaine. RETOUR AUX SOURCES Larisa Faber est en effet née en Roumanie, dans les conditions difficiles des années Ceaușescu, qui les ont lle apparaît dans des séries à succès poussées, elle et sa mère, à venir au Royaume-Uni et en Allemagne, s’installer au Grand-Duché. Elle tourne un projet personnel à se rappelle avec amusement de Bucarest, écrit sa seconde pièce et son émerveillement gustatif à son monte sur les planches à Luxem­ arrivée : « On passait devant les bourg... Elle pourrait être tendue avec une telle étals de charcuterie, et j’avais activité, mais ce serait bien mal la connaître : l’impression que c’était une Larisa Faber mène le déjeuner à la baguette et caverne aux trésors ! » Si elle est affiche une bonne humeur contagieuse. restée loin de son pays natal penDONS MULTIPLES La comédienne aime tou- dant longtemps, c’est là-bas cher à tout avec un enthousiasme continu, qu’elle a décidé de réaliser – en teinté d’un certain flegme britannique. Elle compagnie de la productrice Irina prend d’ailleurs plaisir à séjourner régulière- Malcea – son premier projet de ment à Londres pour un programme dédié aux court métrage, rendu possible nouveaux écrivains. « Le théâtre anglais est grâce à l’obtention du prix vraiment unique, impossible d’en trouver un Filmreakter et de son aide à la prosemblable ailleurs », assure-t-elle, en comman- duction. De la Roumanie, elle dant un bouillon de légumes en entrée, des garde aussi un goût prononcé légumes bio, bien sûr. Casa Fabiana est en effet pour les bonnes viandes, à l’instar un des établissements pionniers dans la pro- des superbes médaillons de biche motion du bio à Luxembourg, et c’est une des qu’elle décide de déguster par la raisons principales qui en font une des adresses suite, et dont elle vante la tendreté et l’équipréférées de Larisa. La serveuse s’étonne d’ail- libre des goûts. « Je ne suis jamais déçue ici », leurs de ne pas la voir prendre son habituelle affirme-t-elle avec un clin d’œil complice jeté Feierstengszalot, « la meilleure », selon notre à Fabiana, la maîtresse des lieux. invitée. Elle en profite pour annoncer sa préMOUSSE AU CHOCOLAT Non contente de ce sence en avril dans la série pour enfants planning déjà bien rempli, Larisa Faber rempile également pour la seconde saison de la série germano-­ casa fabiana luxembourgeoise très en vue 3, rue de Bonnevoie Bad Banks, tournée en partie Luxembourg (Gare) au Luxem­bourg par le metteur Tél. : 26 19 61 82 en scène Christian Schwochow. Chef Sébastien Bert Elle y joue le rôle d’Isabelle, l’asDirection Fabiana Bartolozzi sistante de Christelle Leblanc, Son 70 dB incarnée par l’actrice Désirée Couverts 65 Nosbusch. Et, cerise sur le gâteau – ou plutôt mousse au Addition du jour chocolat, dans le cas présent –, 9,80 € 2 entrées la jeune femme a été choisie 2 plats 36,40 € pour présenter la cérémonie de 2 desserts 14,80 € clôture du LuxFilmFest... « J’ai 2 verres de vin bio 12,00 € vraiment hâte », conclut-elle. 2 eaux 6,00 € Total 79,00 € Difficile d’en douter. F. R.

D’un tournage à l’autre, de Berlin à Bucarest en passant par Londres, où elle a été formée au théâtre, la comédienne luxembourgeoise Larisa Faber assume avec panache son actualité débordante. Nous l’avons invitée à la Casa Fabiana, un de ses repaires gourmands.

E

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MAIS AUSSI OÙ MANGER À LUXEMBOURG « Il y a un endroit qui reste iconique pour moi, c’est Oberweis ! Je craque pour absolument tout, sucré ou salé, mais il y a un dessert qui dépasse tous les autres, c’est le ‘Coup de cœur’, avec sa combinaison chocolat-framboise. »

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

UN PLAT MAISON « Je cuisine peu, je préfère regarder ma mère nous préparer un plat typique de Roumanie délicieux : le sarmale cu mamaliga, une roulade de viande hachée et de riz, bardée de fines lamelles de chou et servie avec une sorte de polenta. »


niessen.lu

« Alors, le walking dinner ? » est sans doute la question la plus répandue le lendemain d’un événement d’entreprise.

F I NGE R FOOD • BU F F E T • SE RV ICE À TA BL E • C U ISI N E MOL ÉC U L A IR E • SHOW COOK I NG • MOV I NG KT ICH E N

Pour vos prochains événements d’entreprise ou réceptions privées, n’ayez qu’un nom à la bouche : Niessen Traiteur


INDEX

ENTREPRISES PERSONNES PUBLICITÉS

A, B

ABBL 36,38 ACA 48 ACHUTEGUI AINHOA 86 ACTSENS 116 ADMINISTRATION DES PONTS ET CHAUSSÉES 26 ADR 20, 56 ADT-CENTER 86 AGENCE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI 46 AIG EUROPE 48 AIRBUS 26 ALEBA 14 ALFI 71 ALFONSI CÉDRIC 130 ALLEN & OVERY 86 ALLIANCE DES HUMANISTES ATHÉES ET AGNOSTIQUES 56 ALTER DOMUS LUXEMBOURG 86 AMALRIC MATHIEU 76 AMPLIFON RE 48 ANDRÉ-DUMONT JEAN-PAUL 48 APEX 83 APOLLO STRATEGISTS 86, 116 ARCELORMITTAL 24, 66 ARCES CINDY 86, 118 ARCHIVES NATIONALES 86 ARDERN JACINDA 92 AREAL CONSTRUCTION 86 ARENDT 41, 92 ARHS GROUP 24 ASHWORTH MARIE LOUISE 86 ASSELBORN JEAN 92 ASSOCIATION OF THE LUXEMBOURG FUND INDUSTRY 86 ATEF EMILY 76 ATOZ 22, 23 BACK CARLO 20 BALLOUHEY-DAUPHIN VALÉRIE 86 BÂLOISE 39 BANK OF CHINA 118 BANQUE CENTRALE DU LUXEMBOURG 46 BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE 46 BANQUE DE LUXEMBOURG 42 BARSH JOANNA 66 BARTOLOZZI FABIANA 124 BATTIN 24 BAUSCH FRANÇOIS 20 BAXTER HEALTHCARE 92 BE ANGELS 130 BECKER JULIE 86 BEISSEL SIMONE 30 BELLO CORTES NORMA 86 BERNARD DJUNA 92 BERNARDINI JEAN-CLAUDE 14 BERT SÉBASTIEN 124 BEST LARISSA 86 BETIC 120

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BIEWER PATRICK BIGBANG INTERACTIVE MEDIA BIL BIODIVERSUM BITVALLEY BLUEPRINT BOCK HÉLOÏSE BOCK PARTNERS BOFFERDING BOFFERDING TAINA BOUCHET MURIEL BOURSE DE LUXEMBOURG BOZET FABIENNE BRAM BRASSERIE NATIONALE BRASSERIE SIMON BRAUN NANCY BROWN BROTHERS HARRIMAN BRUNET THIBAULT

C

52 30 6 20 86 122 92 92 24 14 46 86 66 8 24 86 86 40 122

CAHEN CORINNE 20 CAISSE MÉDICOCOMPLÉMENTAIRE MUTUALISTE 92 CAMERON DAVID 48 CAPITAL ONE 40 CARPAY-DIEM 30 CASA FABIANA 124 CASINO 2000 86 CASINO LUXEMBOURG 86, 122 CBRE 30 CEBI GROUP 92 CEGECOM 31 CENTRE HOSPITALIER DE LUXEMBOURG 86, 102 CENTRE POUR L’ÉGALITÉ DE TRAITEMENT 86 CERCLE BECH 18 CERCLE CITÉ 122 CFL CARGO 86 CHAMBRE DE COMMERCE 32, 46 CHAMBRE DES DÉPUTÉS 14, 20, 56 CHAMBRE DES SALARIÉS 14 CHARLOTTE GRANDE-DUCHESSE 14 CHÈVREMONT-LORENZINI MARIE-JEANNE 86 CHICHE 102 CIMENT MICHEL 122 CIRCUIT FOIL 66 CISTERNE HÉLIER 76 CLARO ALEXANDRE 28 CLEES MICHÈLE 76 CLEMENT SVEN 14 CLIFFORD CHANCE 86 CLUSTER FOR LOGISTICS 48 CNPD 36 COCOTTES 86 CODELLO DAN 56 CODING GIRLS 86 COLLAR STEVE 52

COMITÉ OLYMPIQUE ET SPORTIF LUXEMBOURGEOIS 92 COMMISSARIAT AUX ASSURANCES 48 COMMISSION DE SURVEILLANCE DU SECTEUR FINANCIER 36 COMMISSION EUROPÉENNE 40, 46 CONSEIL D’ÉTAT 92 CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE 40 CONSEIL DE STABILITÉ FINANCIÈRE 38 COORTECHS 120 COULON VÉRONIQUE 86 CRANSTON SUSIE 66 CREDIREFORM 46 CRÉDIT MUTUEL ARKÉA 36 CROIX-ROUGE LUXEMBOURG 24 CSV 18, 28, 40, 56

D, E, F

DAVIS DAVID 48 DAY-LEWIS DANIEL 76 DAYEZ HUGUES 122 DE BARSY THIBAULT 36 DE VUYST SANDRINE 86 DÉI GRÉNG 18, 20, 92 DEGROOF PETERCAM 27 DELOITTE 40, 43, 86 DELOITTE TAX & CONSULTING 48 DESOM JEFF 76 DETAILLE MICHÈLE 66, 86 DEUTSCHE TELEKOM 24 DIERICK COLETTE 86 DIGITAL TECH FUND 130 DIPPELHOFER DOMINIK 120 DIRICKS CHRISTOPHE 48 DLR EV 26 DOMANGE JÉRÔME 118 DONDELINGER MARIE-PAULE 14 DONVEN MARIANNE 102 DOOSAN 66 DP 18, 30, 56, 92 DREYSTADT JEAN-MARC 32 DUBOIS DOMINIQUE 36 ELSEN YVES 26 ELTH LUXEMBOURG 92 ELVIN GENNA 86 ELVINGER HOSS PRUSSEN 40, 48 ELVINGER LYNN 92 ELVINGER PAUL 92 ELVINGER RENÉ 92 EMERGENCY.LU 26 ENGEL FRANK 18 EQUILIBRE 86 ESTAGERIE PIERRE-JEAN 48 EURO-COMPOSITES 26 EUROHUB SUD 48 EUROSTAT 46 EXCELLIUM 30 EXPON CAPITAL 28, 130 EY LUXEMBOURG 48

FABER ISABELLE 86 FABER LARISA 124 FABER SAMUEL 28 FARAGE NIGEL 48 FAYOT FRANZ 56 FÉDÉRATION LUXEMBOURGEOISE DES STARTUPS 32 FEIPEL CARINE 86 FERNANDES GILBERTO 28 FERNANDES JOEL 32 FIDELITY 48 FINDLAY-DONS CARLA JANE 40 FIRST NAMES GROUP 36 FISCHER 86 FIT4START 130 FLESCH COLETTE 92 FLOR STARSKY 14 FM INSURANCE EUROPE 48 FONDATION CANCER 92 FONDATION DE LUXEMBOURG 86 FONDATION IDEA 46, 48 FONDS ALIMENTAIRE MONDIAL 26 FONTAINE BETTY 86 FORSIDES 48 FORUM ÉCONOMIQUE HISPANOLUXEMBOURGEOIS 14 FOYER ASSURANCES 30 FRANKLIN TEMPLETON INTERNATIONAL 86 FRIDAY INSURANCE 48 FRIEDEN LUC 40, 48 FRIENDSHIP 92

G, H, I

GÉRARD GILLES GINKGO SOLUTIONS GLESENER SOPHIE GLOBAL STRATEGIES GROUP HOLDING SA GOERENS CHARLES GOERGEN MARTINE GOOGLE GRADEL GRANDIDIER JÉRÔME GRIMMETT PETER GROUPE ALIPA GUÉRIN MARTIN HAAG GAËLLE HANS TOBIAS HANSEN MARTINE HANSEN-LØVE MIA HAUSER JOËLLE HEIREND DIANE HENGEN MARC HENRY VANIA HERMÈS HIRDMAN TONIKA HISCOX HITEC HOFFELD VÉRONIQUE HOUSE OF START-UPS HSBC LUXEMBOURG

28 61 86 18 14 86 16 26 32 40 86 30 86 20 18 76 86 86 48 86 2 86 48 26 36 86 40


INDEX

HURLIN NICOLAS ICB IMMO RE IN TECH ING LUXEMBOURG INMARSAT INSEAD INSPECTION GÉNÉRALE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE INSTITUT MAX PLANCK ISPACE ISTACE VINCIANE

J, K, L

116 120 48 44, 45 86 24 114 14 86 26 92

JAUQUET STÉPHANIE 86 JES’TUDIO 86 JOB TODAY 86 JOHNSON BORIS 48 JONK ENTREPRENEUREN 92 KAHLO FRIDA 56 KAUFFMAN PASCALE 86 KERSCH DAN 56 KEYTRADE BANK 36, 150 LUXEMBOURG KHAN RUNA 92 KHARIS CAPITAL 114 KHONDJI DARIUS 122 KIOWATT 16 KIRPS JOSÉE 86 KLEOS 26 KNEBELER CHRISTOPHE 14 KNOKKE OUT 4 KPMG 36, 48, 149 KRANCENBLUM SERGE 36 KRIEPS BOB 76 KRIEPS VICKY 76 KUENEMANN VIRGINIE 92 KUSSBUS 30 LA MONDIALE EUROPARTNER 30 LARUE BASTIEN 48 LCGB 14 LEASEPLAN 32 LEAVE MEANS LEAVE 48 LECLERCQ-OLHAGARAY MARIE-ADÉLAÏDE 86 LEGITECH 86 LEGRAND SANDRA 86 LEICK ANNE 86 LEITMOTIF 86 LEONET RUDY 122 LETSCH JOËLLE 86 LEWIS GEOFFREY 66 LIGETI KATALIN 86 LISER 86 LIST 26 LONDON BRIDGE 16 LOYENS & LOEFF 36 LSAP 18, 56, 76 LUX DECOR PEINTURE 86 LUXAI 86 LUXAIR LUXEMBOURG AIRLINES 24 LUXAIRCARGO 24 LUXAIRGROUP 24 LUXAIRTOURS 24 LUXEMBOURG AIR RESCUE 26 LUXEMBOURG BUSINESS ANGEL NETWORK 86 LUXEMBOURG CENTRE FOR SYSTEMS BIOMEDICINE 92 LUXEMBOURG CITY INCUBATOR 28 LUXEMBOURG FOR FINANCE 48

LUXEMBOURG PRIVATE EQUITY & VENTURE CAPITAL ASSOCIATION 114 LUXEMBOURG SPACE AGENCY 26 LUXEMBOURG SPACE CLUSTER 26 LUXEMBOURG-CITY INCUBATOR 30 LUXFACTORY 32 LUXGOVSAT 52 LUXINNOVATION 32, 66, 130 LUXLAIT 16, 28

M, N, O

M&G GROUP 40 MACKEL NICOLAS 48 MAGYARICS EDITH 86 MALCEA IRINA 124 MARSHALL JOHN 40 MART CAROLINE 92 MARTIN AVOCATS 86 MARTIN SABRINA 86 MATEO IBORRA MARIA 86 MAY THERESA 48 MCKINSEY 66 MEISCH CLAUDE 56 MEKOUAR RAJAA 114 MÉTROPOLE DU GRAND NANCY 85 MICHELIN 26 MICHELS TOM 28 MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE LA VITICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL 24 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE 26 MINISTÈRE DE L’ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES 14, 56 MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR 56 MINISTÈRE DE LA CULTURE 76 MINISTÈRE DES FINANCES 36 MINTZER JORDAN 122 MITCHELL SOPHIE 86 MIYO FAMILY CONCEPT STORE 92 MMUST 20 MONFARDINI ERICA 92 MONTANO POLINA 86 MORGENTHALER NATHALIE 86 MOSCOVICI PIERRE 46 MOSKITO 92 MOUNTAIN VIEW 16 MOUVEMENT ÉCOLOGIQUE 16 MUKWEGE DENIS 14 MULLER ALINE 86 MULLER CAROLE 86 MULLER KEVIN 130 MURAD NADIA 14 MYSCIENCEWORK 86 NATIXIS LIFE 30 NAZARIKHORRAM AIDA (DR) 86 NEIMËNSTER 86 NO-NAIL BOXES 66 NOESEN SUZAN 122 NOSBUSCH DÉSIRÉE 124 NYQVIST MICHAEL 76 OBAMA MICHELLE 92 OBERWEIS 124 OFFICE DU DUCROIRE 32 OFFICE NATIONAL DU REMEMBREMENT 16 OGBL 14, 33, 56 OHB SPACE 26 OLIVER WYMAN 40 OPEL 19

OPEN FIELD THE RECRUITER ORANGE LUXEMBOURG ORANGEADE (L’) ORBITAL ATK ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ORIADE AYODELE OUISHARE OXFORD ECONOMICS

116 92 122 52 46 102 53 46

P, Q, R

PAHLSON-MOLLER HEDDA 92 PARLEMENT 56 PASSBOLT 130 PERIN GIOVANNI 36 PESCO MARK 36 PETROGAS RE 48 PEUGEOT 17 PIRATEPARTEI 20 PLENEL EDWY 122 POLFER LYDIE 92 POLLI NICCOLO 40 POSITIF 122 POST 26 POST FINANCE ET RSE 86 PROCTER & GAMBLE 114 PROMOBE 120 PWC LEGAL 86, 118 PWC LUXEMBOURG 12, 13, 92 QUAERO CAPITAL LUXEMBOURG 36 RADULOVSKI ANNA 86 RAGOT EMMANUELLE 30 RAKAU OLIVER 46 REJDING LARS 40 RETTER CAROLE 92 RIME-IT 34, 35 RINCK MATHIEU 36 ROSENBAUM RALF 36 ROUPAKIA NEFELI 116 ROWHANI PAYAM 116 RSA LUXEMBOURG 48 RTL TÉLÉ LËTZEBUERG 92 RUBEN MICHEL-ÉDOUARD 46, 48 RUIZ FABRI HÉLÈNE 86

S

SACRED HEART UNIVERSITY 92 SAID SALMA 102 SALIM ALI AFIDA 102 SALONKEE 28 SALVINI MATTEO 92 SAUMUR 123 SAVILLS 36 SCHEMEL WIRTZ ARCHITECTES ASSOCIÉS 120 SCHINTGEN KARIN 86 SCHLUETER GERALD 52 SCHMIDT DAVID 42 SCHNEIDER ÉTIENNE 14, 56 SCHUMMER JOS 16 SCHWOCHOW CHRISTIAN 124 SEMEDO MONICA 14 SERVIOR 92 SES 26, 52 SESAMM 30 SGG 36 SHERWANI SHANU 36 SILVERSQUARE 30 SIMON VIRGINIE 86 SISSAKO ABDERRAHMANE 122 SNCI 65, 66 SNT 26 SOMPO INTERNATIONAL INSURANCE 48

SOS VILLAGES D’ENFANTS MONDE LUXEMBOURG SPACERESOURCES.LU SPACEX SPARACO ALESSANDRO SPARACO FRANCESCO SPAUTZ MARC SPAUTZ VERA SPUERKEESS STARTALERS STATEC STEFFEN TRAITEUR STEHLE ANDRÉ STEINMETZ CLAUDE STRATEO SWISS RE

86 26 52 36 36 18 56 32, 36 86 46, 48 24 28 28 36 48

T, U, V

TADAWEB 86 TARDITI MARINE 86 TECHNOPORT 130 TELESPAZIO 26 TELINDUS 26 TELOU TIZAMA 86 THALES 26 THE NETWORK 86 THELEN CARLO 46 THOMMES LUCIENNE 92 THREESTONES CAPITAL 36 TIIME 92 TOKIO MARINE EUROPE 48 TRAITEUR NIESSEN 125 TROJANOWSKI ÉLODIE 32 TRUMP DONALD 46, 48, 92 UKIP 48 ULLMANN LIV 76 UM PLATEAU 86 UNI 26 UNICEF LUXEMBOURG 86, 92 UNIVERSITÉ DU LUXEMBOURG 86, 92 UTOPIA 92 VAN MAELE GOVINDA 76 VAN ROMPUY HERMAN 40 VEIL SIMONE 66 VICTOR BUCK SERVICES 86 VILLE DE LUXEMBOURG 30 VISSCHER SANDRA 86, 92 VOSS DENISE 86 VRIGNON FABIEN 36

W, Y, Z

W4 INNOVATION – LEGAL HUB FOR START-UP BUSINESSES 30 WALERS GILLES 38 WEHLES ROMAIN 32 WEIS LOU 116 WELLS FARGO 48 WOMEN IN DIGITAL EMPOWERMENT 86 YEAST 130 YUNUS MUHAMMAD 14 ZENITI MALIK 48

Mars 2019 —

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OURS

Mars 2019 dir ecteur de la publication

Richard Karacian dir ecteur éditor i a l

Matthieu Croissandeau r édacteur en chef

RÉDACTION

Thierry Raizer (T. R.) thierry.raizer@maisonmoderne.com   @traizer1

Téléphone (+352) 20 70 70-100 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg

RÉGIE PUBLICITAIRE

secr éta ir e de r édaction

Jennifer Coghé (J. C.) jennifer.coghe@maisonmoderne.com Frédéric Antzorn (F.C. A.) frederic.antzorn@maisonmoderne.com   @FredAntzorn Jamila Boudou (J. B.) jamila.boudou@maisonmoderne.com Céline Coubray (C. C.) celine.coubray@maisonmoderne.com   @celinecoubray

Téléphone (+352) 20 70 70-300 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail regie@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg dir ecteur associé

Francis Gasparotto (-301) ch a rgés de clientèle

Marilyn Baratto (-316) Laurent Goffin (-315) assista nte commerci a le

Céline Bayle (-303)

Laura Fort (L. F.) laura.fort@maisonmoderne.com Camille Frati (C. F.) camille.frati@maisonmoderne.com   @camillefrati Jennifer Graglia (J. G.) jennifer.graglia@maisonmoderne.com Megane Kambala (M. K.) megane.kambala@maisonmoderne.com Thierry Labro (T. L.) thierry.labro@maisonmoderne.com Jean-Michel Lalieu (J.-M. L.) jean-michel.lalieu@maisonmoderne.com Nicolas Léonard (N. L.) nicolas.leonard@maisonmoderne.com Fabien Rodrigues (F. R.) fabien.rodrigues@maisonmoderne.com Ioanna Schimizzi (I. S.) ioanna.schimizzi@maisonmoderne.com photogr a phes

Sven Becker, Anthony Dehez, Nader Ghavami, Edouard Olszewski, Mike Zenari, Matic Zorman

ÉDITEUR

www.maisonmoderne.com Téléphone (+352) 20 70 70 E-mail publishing@maisonmoderne.com Courrier BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie fondateur

Mike Koedinger ceo

Richard Karacian dir ecteur a dministr atif et fina ncier

Etienne Velasti

STUDIO GRAPHIQUE dir ecteur de l’agence Mathieu Mathelin dir ecteur de cr éation

Jeremy Leslie

Maison Moderne est un partenariat de Francis Gasparotto, Richard Karacian, Mike Koedinger et Etienne Velasti. conseil d ’a dministr ation Mike Koedinger (président), Jean-Claude Bintz (vice-président), Richard Karacian, Daniel Schneider et Etienne Velasti (membres).

hea d of production

Stéphanie Poras-Schwickerath hea d of a rt dir ection

Vinzenz Hölzl a rt dir ector

Marielle Voisin mise en page

Elina Luzerne (coordination Paperjam), Oriane Pawlisiak (coordination Clubletter), Nathalie Petit, Hadi Saadaldeen hea d of production assista nts

Stéphane Cognioul, Myriam Morbé

cor r ection

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral, Elena Sebastiani

Please recycle. Vous avez fini de lire ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler ! Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxem­bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA. ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au premier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirectement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la responsabilité de Richard Karacian.

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­— Mars 2019

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N E W E D IT IO N

mini MBA 2019 FUTURE-PROOF YOUR BUSINESS 8-day Leadership & Innovation Programme · Luxembourg City

Après une première édition réussie, le Paperjam Club est fier de reconduire son offre de formation, en partenariat avec Solvay Brussels School of Economics & Management : le mini MBA Leadership & Innovation. Différents modules seront organisés lors de huit journées complètes, de septembre à novembre 2019. r ns su m at i o r o m f i - ba d ’i n u/ m i n l . plus m a j aper g o. p

À ces dates, quatre modules distincts seront proposés aux participants : Strategy, Finance & HR, Innovation, Customer Development. DATES 23 et 24 septembre 2019 7, 8, 21 et 22 octobre 2019 4 et 5 novembre 2019

CONTACTS / INSCRIPTIONS Julien Delpy julien.delpy@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-415 Pauline Schmaltz pauline.schmaltz@maisonmoderne.com (+352) 20 70 70-409


LA START-UP DU MOIS PASSBOLT

« Le coffre-fort numérique » La start-up Passbolt, fondée en 2016, apporte une solution aux problématiques de gestion et de sécurisation des mots de passe et des codes d’accès rencontrées par les entreprises. Elle a réalisé une deuxième levée de fonds de 460.000 euros en janvier dernier.

EN BREF Passbolt en six points : 2 016 : Création de Passbolt L ocalisation : Technoport C ofondateurs : Kevin Muller et Cédric Alfonsi S eptembre 2017 : Première levée de fonds de 210.000 euros J anvier 2019 : Deuxième levée de fonds de 460.000 euros N ombre de salariés : 4

S

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prises. La levée de fonds réalisée il y a quelques semaines va permettre à la start-up de financer son développement commercial et sa croissance, tout en poursuivant l’amélioration technique de son gestionnaire de mots de passe. Sur ce point, le développement d’une offre cloud de type SaaS à destination des entreprises ne disposant pas d’infrastructure interne semble être une priorité. « Nous voulons améliorer le processus d’installation du logiciel et proposer un service sur le cloud pour répondre aux demandes des plus petites structures », précise Kevin Muller. Dans une interview accordée à Paperjam, les deux cofondateurs de la start-up expliquaient que leur participation au programme Fit4Start avait été particulièrement intéressante, « parce que les coaches challengeaient nos idées et nos certitudes en permanence. Et discuter avec des personnes qui remettent en question, c’est très important dans la vie d’une start-up. » Et si Passbolt a choisi de s’installer au Luxembourg, « c’est parce que c’est un pays à taille humaine, qui permet donc de favoriser les connexions ainsi que l’accès à des personnes d’une société, ce qui serait plus difficile dans un autre contexte », expliquait également Cédric Alfonsi. I. S.

BIO EXPRESS Kevin Muller et Cédric Alfonsi Kevin Muller, à gauche, et Cédric Alfonsi, à droite, sont les deux cofondateurs de la start-up Passbolt. C’est en Inde, alors qu’ils dirigeaient une agence de conseil et de développement web, que Kevin Muller et Cédric Alfonsi – deux Français originaires de la Grande Région – se sont rendu compte que la gestion des mots de passe au sein de leur entreprise était un casse-tête qu’il fallait résoudre. Conçue spécialement pour les entreprises, la solution de gestion de mots de passe open source développée par Passbolt permet aux équipes de stocker et de partager des informations d’identification en toute sécurité, qu’il s’agisse de la clé wifi, du code administrateur d’un routeur ou du mot de passe du compte du réseau social de l’entreprise. Cryptée de bout en bout, la solution s’intègre en outre aux outils existants de l’entreprise, client de messagerie ou logiciel de chat, par exemple.

ILLUSTRATION Ellen Withersová PHOTO Passbolt

ur un post-it, via e-mail… les mots de passe et autres codes d’accès transitent parfois de collègue à collègue sans forcément emprunter des canaux sécurisés. Avec des conséquences potentiellement dangereuses pour la cybersécurité des entreprises. Créée il y a tout juste deux ans et incubée au Technoport, Passbolt veut proposer une réponse concrète à cette problématique. Premier indicateur de la capacité de la start-up à toucher un marché et à répondre à un besoin concret : elle compte aujourd’hui 30.000 utilisateurs. Mais elle a surtout séduit des investisseurs actifs dans trois pays. Après avoir bénéficié du programme Fit4Start de Luxinnovation au printemps 2017, puis clôturé un tour de table à 210.000 euros en septembre de la même année auprès d’investisseurs privés et publics, Passbolt a levé 460.000 euros au mois de janvier. Elle a su convaincre les réseaux de business angels Be Angels en Belgique et Yeast en France, ainsi que le Digital Tech Fund (Expon Capital) au Luxembourg. Kevin Muller, cofondateur avec Cédric Alfonsi et CEO de Passbolt, le reconnaît, cette levée de fonds va au-delà de leurs attentes : « Nous pensions attirer seulement des business angels, mais nous nous sommes rendu compte, au fil de nos présentations, que les fonds se montraient également intéressés. Nous avons ainsi réussi à obtenir plus du double de l’objectif initial de 200.000 euros. » L’attrait provient de la solution proposée par Passbolt : un coffre-fort numérique qui répond aux problèmes de gestion et de sécurisation des mots de passe et autres codes d’accès rencontrés par les entre-


Clubletter mars avril 2019

Bienvenue aux nouveaux membres

Abil’IT Bene GmbH Luxembourg Bosscom Castlelake Crea Haus Data Essential ECPAT Einfühlung Enjoint (Tridente sàrl) Eurazeo Funds Management Luxembourg Eurotransfert FHL (Fédération des hôpitaux luxembourgeois) Informatica Jackye Elombo Key-Way Luxgap Luxury Auto Detailing Neurocom Luxembourg Novalaw GJP Odgers Berndtson PAK Pano Strassen Parc-Immo Gestion Prodware Luxembourg Santa Fe Relocation Services (Luxembourg) Schiltz & Schiltz Sedlo Law Firm Sensecapture Seris Security Servior Skillosophy Sotheby’s International Realty Sword Group Tertia Office Solutions Union Commerciale de la Ville de Luxembourg Versusmind Victeris Wemanity Luxembourg Wyld Xpertiz


sharing

inspiration

programme 2019 MARS

OCTOBRE

vendredi 01 Carousel Lunch mardi 05 Dans les coulisses... de l’Aérosport mercredi 06 Club Talk

En conversation avec Norbert Becker

jeudi 07 Networking Circle

Cocktails & Architecture mardi 12 Journée de Workshops mercredi 13 Club Talk En conversation avec Joanne Liu, Présidente monde MSF jeudi 14 Networking Circle Vins américains jeudi 14 Marketing Breakfast Activation des ventes mardi 19 Journée IP La propriété intellectuelle en pratique 4 e édition mercredi 20 Startup Stories Round 1 jeudi 21 Delano Breakfast Talk jeudi 21 Networking Circle mardi 26 Breakfast Nouveaux Membres mercredi 27 10×6 Female Leadership

AVRIL

mardi 02 Delano Live mercredi 03 Networking Circle jeudi 04 Journée de Workshops mardi 09 Déjeuner Carrousel jeudi 11 Networking Circle

Wine making Academy

mercredi 17 Matinale RH jeudi 18 Déjeuner Nouveaux Membres mercredi 24 Club Talk

Norbert Friob, rencontre avec un enthousiaste

jeudi 25 Networking Circle

mardi 01 Déjeuner Carrousel mercredi 02 Marketing Breakfast jeudi 03 Let’s Taste

MAI

Mixologie chez Maison Moderne

mardi 07 10×6 Architecture mardi 14 Journée de Workshops mardi 14 Marketing Breakfast

Evolution d’une entreprise pour être plus centrée sur le client mercredi 15 Grande table ronde Elections européennes 2019 jeudi 16 Delano Breakfast Talk mardi 21 Breakfast Nouveaux Membres mercredi 22 10×6 HR: Les compétences pour demain à l’ère du digital mercredi 29 Let’s Taste Surprises vinicoles

JUIN

mardi 04 Networking Circle mercredi 05 Startup Stories Round 2 jeudi 06 Déjeuner Carrousel mardi 11 Delano Live jeudi 13 Club Talk

Voice & Intelligence artificielle par Emmanuel Vivier jeudi 13 Dans les coulisses samedi 15 Journée Découverte Survie & Management jeudi 20 Journée de Workshops jeudi 20 Matinale RH mercredi 26 10×6 jeudi 27 Breakfast Nouveaux Membres vendredi 28 Déjeuner Carrousel

JUILLET

mardi 02 Déjeuner Nouveaux Membres mercredi 03 Networking Circle mardi 09 Delano Live mercredi 10 CEO -Cocktail - Summer Edition jeudi 11 Paperjam Golf Open

AOÛT

mardi 20 Breakfast Nouveaux Membres

SEPTEMBRE

mardi 10 Delano Live mercredi 11 Matinale RH jeudi 12 Networking Circle Surprises vinicoles mardi 17 Startup Stories Round 3 mercredi 18 10×6 Mobilité jeudi 19 Journée de Workshops vendredi 20 Déjeuner Carrousel mardi 24 Delano Breakfast Talk mercredi 25 Club Talk Blockchain jeudi 26 Breakfast Nouveaux Membres samedi 28 Journée Découverte

mardi 08 10×6 Entrepreneurship mercredi 09 Networking Circle Vini Vegas mardi 15 Journée de Workshops jeudi 17 Club Talk Architecture vendredi 18 Déjeuner Nouveaux Membres mercredi 23 10×6 Space mercredi 23 Delano Breakfast Talk vendredi 25 Déjeuner Carrousel

NOVEMBRE

jeudi 07 Networking Circle Surprises vinicoles mardi 12 Delano Live mardi 12 Journée de Workshops mardi 19 Matinale RH mercredi 20 Breakfast Nouveaux Membres jeudi 21 Déjeuner Carrousel mercredi 27 10×6 Keytrade Bank jeudi 28 Dans les coulisses...

DÉCEMBRE

vendredi 06 Déjeuner Carrousel mardi 10 Delano Live mercredi 11 Marketing Breakfast

Création d’un plan marketing et vente sur la méthodologie Funnel Planning jeudi 12 Breakfast Nouveaux Membres jeudi 12 Let’s Taste mercredi 18 Startup Stories Awards

get inspired too Le plus grand club d’affaires du Luxembourg avec 250 événements par an. club.paperjam.lu


ÉDITO PARTENAIRE DE VOTRE CAPITAL HUMAIN

C

T EN

FR

ette saison du Paperjam Club est désormais bien lancée. J’espère que les nouveaux formats et initiatives mis en place vous plaisent autant qu’ils nous ont plu lors de leur conception. Si le nombre d’événements a quasiment doublé en trois ans pour vous inspirer, vous informer et permettre davantage de network, le Club se veut avant tout un moteur dans votre stratégie RH. La variété des événements, formations et dégustations a été pensée pour accompagner les sociétés membres de toutes tailles, autant dans le développement de leur business que dans l’accompagnement de leurs salariés. Que ce soit pour la formation continue avec plus de 150 workshops ou au travers de neuf 10×6 chaque année mettant en avant les best practices dans différents secteurs d’activité. Nous sommes à vos côtés pour vous aider à utiliser au maximum les avantages du Club, et notre relationship manager vous propose un accompagnement individualisé. Comme chaque mois, le Paperjam Club s’engage auprès de vous et de vos collaborateurs.

his season of the Paperjam Club is now well underway. I hope you like the new formats and initiatives as much as we liked them during the design stage. While the number of events has almost doubled in three years to inspire you, inform you and allow more networking, the Club is above all a driving force in your HR strategy. The variety of events, training and tastings has been designed to support member companies of all sizes, both in the development of their business and in the support of their employees. Whether for continuing education with more than 150 workshops or through nine 10×6 events each year highlighting best practices in different sectors of activity. We are at your side to help you make the most of the Club’s advantages, and our relationship manager offers you individual support. As every month, the Paperjam Club is committed to you and your employees.

LES AVANTAGES DU CLUB MEMBER

INSPIRE Ouvrez vos perspectives et stimulez vos idées par l’inspiration

LEARN Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs

NETWORK Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société

ENGAGE Julien Delpy Director Paperjam Club

Renforcez l’engagement de vos collaborateurs Mars / Avril 2019 —

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CLUBLETTER

MERCREDI 23 JANVIER 2019 PWC

10x6 Technologie « Avec la réalité virtuelle, on peut s’immerger mais surtout expérimenter dans tous les domaines. On peut, grâce à elle, analyser et comprendre des attitudes et des comportements. » Matthieu Bracchetti Virtual Rangers

De gauche à droite : Olivier Zephir (Technoport) Julie Lhardit (Maison Moderne) Matthieu Bracchetti (Virtual Rangers) Olivier Buchheit (Sonopraxis) Vincent Martin (Advanzia Bank) Thomas Avella Shaw (Rydoo) John Parkhouse (PwC) Tatiana de Bondt (Gartner) Jean-Richard Riccardi (Clearstream) Stéphane Lahaye (Hewlett Packard Enterprise) Anne Hoffmann (Les 2 Musées de la Ville de Luxembourg) Antoine Granjon (Adapti) Patrice Witz (PwC)

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­— Mars / Avril 2019

PHOTOS Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Parce que la technologie ne cesse d’évoluer, le Paperjam Club a organisé un 10×6 afin de la mettre à l’honneur et présenter ses 10 tendances pour 2019. Innovation, découverte et inspiration auront été de mise grâce à nos 10 orateurs provenant d’écosystèmes variés, de la réalité virtuelle à la robotique en passant par la blockchain. Retour en images sur cette soirée durant laquelle le digital a pu faire son show face à plus de 450 membres présents.


CLUBLETTER Gold sponsors

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Anne Hoffmann, Julie Treff et Jessica Koeune (Les 2 Musées de la Ville de Luxembourg) John Parkhouse (PwC)

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More pictures on paperjam.lu

Matteo Cernuschi (ANote Music), Xavier Schramm, Cyprien Perozeni (Hays) et Pascal Chabelard (NeoXam) Yves Schyns, Flavie Rougier et Florent Dubreuil (Office Freylinger) David Koehl (ESM), Malika Ayache et Manuel Kumapley (HDIC Consulting)

Mars / Avril 2019 —

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Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray (Arendt & Medernach) et Aida Nazarikhorram (LuxAI) Mariétou Ba et Bettina Jansen (Victor Buck Services)

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CLUBLETTER

JEUDI 17 JANVIER 2019 BANQUE DE LUXEMBOURG

Club Talk: Young adults and money Audience habits change, especially in young adults. But how can today’s marketers target this audience? Pascal Monfort, international marketing consultant, has worked for a lot of famous brands (Issey Miyake, Lacoste, Nike…) and developed a keynote on this topic for the Club Talk. 120 members were present.

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Pascal Monfort (REC) Vanessa Defournier (Inner Latitude), Sabina Guerrero (The Job Tailors) and Corinne Migueres (RH Expert) Philippe Depoorter (Banque de Luxembourg)

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Marc Muller

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Michael Haas and Franco Frangelli (MHI Immo Solutions) Nicolas Henckes (CLC – Confédération luxembourgeoise du commerce)

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JEUDI 24 JANVIER 2019 ALVISSE PARC HOTEL

Gold sponsor

Journée de workshops

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Camino Toriello, Delphine Parahy et Aoife Burke (JP Morgan Bank) Gregory Leroy (Wyld Consulting) Vanessa Grondin (AIBM) Eric Chignesse (Geolux) Grâce Mfuakiadi Nlandu Nziuki (EY)

PHOTOS Jan Hanrion, Patricia Pitsch (Maison Moderne)

Un nouveau lieu d’accueil pour une nouvelle saison de workshops. Cette première journée de formation a été réalisée au sein du Alvisse Parc Hotel, notre nouveau partenaire, pour cette journée placée sous le signe de la connaissance, de l’échange et du networking, à laquelle près de 200 membres du Club se sont retrouvés.


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JEUDI 31 JANVIER 2019 DEN ATELIER

Start-up Stories : Kick-Off Premier événement de la série «Start-up Stories», ce kick-off a donné le ton à ce nouveau programme dédié aux start-up luxembourgeoises et auquel 200 personnes, entre membres, incubateurs et start-up, ont participé. Terre d’innovation, le Luxembourg bénéficie d’un nouveau rendez-vous qui ne manquera pas de mettre en lumière les projets prometteurs de l’écosystème start-up ! Merci tout particulièrement à la Banque internationale à Luxembourg, partenaire de « Start-up Stories » et soutien de l’innovation.

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« Vous êtes un pionnier dans le sens où vous n’avez pas d’autre choix, pour exister, que de créer quelque chose qui n’existait pas auparavant. » Oussama Ammar The Family

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Joseph Hess (Swirl), Nicolas Henckes (CLC) et Jean-Paul Gaumet (MNSA) Pierre-Olivier Rotheval (Banque internationale à Luxembourg) Oussama Ammar (The Family) Nicolas Gauthier (Moovee)

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Charles Pozzo Di Borgo, Enrico Mela (Celis Real Estate) et Emilie Bertoni (Maison Moderne) Ralph Zeimet, Jérôme Wiwinius (Lalux Assurances), Françoise Gaasch (Société nationale de crédit et d’investissement) et Patrick Malget (Taxx.lu)

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Mars / Avril 2019 —

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JEUDI 31 JANVIER 2019 SOFITEL LUXEMBOURG

Delano Breakfast Talk For this new edition, 20 people were present to assist to the keynote speech of Nicolas Mackel, CEO of Luxembourg for Finance, about the ability to attract and retain global talent in the finance field today.

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Nicolas Mackel (Luxembourg for Finance) Andrew Notter (Badenoch & Clark) Mylène Ribouleau (HSBC) and Tatjana Schaefer (Luxembourg for Finance)

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Marielle Vanwaarbeek (Do Recruitment Advisors) Tom Théobald (Luxembourg for Finance) Antonio Martinez (Aztec Group)

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MARDI 5 FÉVRIER 2019 VINOTECA

Let’s Taste : Surprises Vinicoles 1

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Evelyne De Decker (Lombard International Assurance) Alena Golubkova (EWUB) Fabrizio Bramardi (Berlitz Luxembourg)

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Gilles Hempel (Agence Immobilière Sociale) Florence Marquet (Experia HR Consulting & Recruitment) PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne), Marc Blasius

À l’occasion de ce tasting, nous avons eu l’honneur de rencontrer un représentant de Paul Jaboulet Aîné, la célèbre maison rhodanienne productrice du mythique Hermitage « La Chapelle ». Cette soirée fut une belle opportunité de networking et de découvertes vinicoles pour nos 35 membres présents.


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TUESDAY 5 FEBRUARY 2019 KNOKKE OUT

Delano LivE: Avoiding Burnout Happy 8th birthday, Delano magazine! For this edition, Dr Marcus B. Müller (Sacred Heart University) and Lynsey Baxter (All About You) shared their vision about the complex topic of burnout. An occasion to develop some keys to solve this problem where 200 people were present.

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Sinéad O’Donnell (Do Recruitment Advisors) R. J. Donofrio (EY)

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Marcus B. Müller (Sacred Heart University)

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Laurent Romo (ArcelorMittal) and Odette Tonnaer (Yoaké The Ultimate Spa) Niamh Power (CHNP)

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VENDREDI 8 FÉVRIER 2019 HÔTEL OLIVIER

Déjeuner Carrousel 1

Quoi de mieux que de networker au gré de trois services lors d’un déjeuner ? À l’occasion de ce moment d’échange convivial, 30 membres ont pu développer un grand potentiel d’opportunités pour leur business.

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Arnaud Despinoy (Alias Formation) et Alexie Spangenberg (Groupe Castel) Christopher Wery (Charles Kieffer Group) et Ludovic Maire (Renault) Elsie Danjou (Hôtel Le Royal)

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Alexandre Bodak (GCP Consulting) Claude Feyereisen (Molitor Avocats à la Cour)

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WEDNESDAY 13 FEBRUARY 2019 EUROPEAN CONVENTION CENTER

CEO COCKTAIL : Winter Edition  “Artificial intelligence is the science to make things smart.” Jos Polfliet Faktion

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne)

Many people have questions about artificial intelligence and its impact on our society and technology. Democracy, liberalism, basic human values, business and corporations are some fields impacted. Our honour guest Jos Polfliet, VP of applied AI at Faktion, developed his point of view at this CEO Cocktail. 400 CEO members shared and networked during this exclusive event.

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Gaëtane Meilleur (AIBM), Béatrix Charlier (P’op), Florence Lemeer-Wintgens (Look@Work) and Sandrine Mettavant (Compagnie du Luxembourg) Elias Chbeir (Elias Luxembourg) and Nasir Zubairi (Luxembourg House of Financial Technology) Luc Schroeder (Mob-Art Studio), Florence Bastin (Fiduciaire du Grand-Duché de Luxembourg) and Richard Karacian (Maison Moderne)

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Guy Castegnaro (Castegnaro) Stéphane Lahaye (Hewlett Packard Enterprise) and Hans Ghyssaert (Avenue International)

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Geneviève Chabot (Pami Lux), François Henryon (CRH-Lux) and Norma Bello Cortes (JES’tudio) Jamie Ferris (Brouwers Immobilière) Léon Kirch (European Capital Partners), Thibault De Barsy, Jan Stig Rasmussen (Insead) and Danilo Colombo (EC21) Naouelle Tir (Prolingua), Vanessa Defournier (Inner Latitude) and Gigja Birgisdottir (Gia in Style)


CLUBLETTER

MARS - AVRIL 2019

LE PROGRAMME UNE CONVERSATION AVEC NORBERT BECKER LIEU

Capital@Work À PARTIR DE 18:30

UNE CONVERSATION AVEC JOANNE LIU Joanne Liu, présidente internationale de Médecins Sans Frontières, reviendra sur son parcours et partagera sa vision du monde de demain. LIEU

La Luxembourgeoise

DANS LES COULISSES DE L’AÉRO-SPORT

À PARTIR DE 18:30

LIEU

Aviation Générale Findel À PARTIR DE 18:30

JOURNÉE DE WORKSHOPS

WORKSHOPS LA PI EN PRATIQUE

DÉJEUNER CARROUSEL

L’Office Freylinger et le Paperjam Club vous proposent une journée composée de six ateliers différents consacrés à la propriété intellectuelle.

À PARTIR DE 12:00

LIEU

Abbaye de Neumünster À PARTIR DE 09:00

LIEU

À confirmer

START-UP STORIES ROUND 1 LIEU

House of Startups À PARTIR DE 18:30

LIEU

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

Les femmes dirigeantes auraient donc la capacité distinctive de créer un impact positif sur leurs employés, leur communauté et leur société. Dirigeantes ou non, elles contribuent à révéler autour d’elles les potentiels, les passions, les ambitions... Sources d’inspiration, 10 femmes d’exception seront mises à l’honneur lors de ce 10x6. LIEU

Alvisse Parc Hotel À PARTIR DE 09:30

10X6 FEMALE LEADERSHIP

MARKETING BREAKFAST

DELANO BREAKFAST TALK

Centre culturel Tramsschapp À PARTIR DE 18:30

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LIEU

Maison Moderne

Sofitel Le Grand Ducal

À PARTIR DE 08:15

À PARTIR DE 08:15

À confirmer À PARTIR DE 12:00

NETWORKING CIRCLE LIEU

Silversquare

NETWORKING CIRCLE

À PARTIR DE 18:30

LIEU

Canon

DÉJEUNER CARROUSEL

À PARTIR DE 18:30

LIEU

À confirmer À PARTIR DE 12:00

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CLUB TALK NORBERT FRIOB, RENCONTRE AVEC UN ENTHOUSIASTE À l’occasion de la parution de l’ouvrage historique et biographique qui lui est consacré, le multientrepreneur Norbert Friob sera l’invité du Paperjam Club pour un événement exceptionnel placé sous le signe de l’esprit d’entreprise et de la transmission du savoir.

DELANO LIVE Delano Live in April will feature onstage interviews with opinion leaders, people in the news and people making the headlines.

LIEU

Centre polyvalent Gaston Stein (Junglinster) À PARTIR DE  18:30

VENUE

Knokke Out STARTS AT 18:30

DÉJEUNER CARROUSEL LIEU

À confirmer À PARTIR DE 12:00

MATINALE RH

NETWORKING CIRCLE

LIEU

LIEU

À PARTIR DE 08:15

À PARTIR DE 18:30

Silversquare

À confirmer

JOURNÉE DE WORKSHOPS LIEU

Alvisse Parc Hotel À PARTIR DE 09:30

NETWORKING CIRCLE

NETWORKING CIRCLE WINE MAKING ACADEMY Découvrez Wine Making Academy : un concept de team building innovant et original qui fera de vous de futurs œnologues. LIEU

À confirmer À PARTIR DE 18:30

LIEU

À confirmer À PARTIR DE 18:30

DÉJEUNER NOUVEAUX MEMBRES Les Déjeuners Nouveaux Membres nous permettent de souhaiter la bienvenue à ceux qui nous ont rejoints récemment. LIEU

À confirmer À PARTIR DE 12:00

AVRIL 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Mars / Avril 2019 —

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CLUBLETTER

JOURNÉE DE WORKSHOPS MARDI 12 MARS 2019 09H30 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2•3

FINANCE & COMPTABILITÉ

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Le marketing d’engagement : activez votre marque en créant des expériences uniques

How to manage and secure the access and exchange of confidential documents in finance, real estate, tax, legal and biotech?

Le client contemporain n’achète plus un produit ou un service, il recherche une expérience, un moment de découverte. Daniel Eischen (Interact)

HUMAN RESOURCES

2

OBJECTIFS Comprendre le client contemporain · Comprendre les facettes d’expérience et d’engagement

Manager avec une posture coach

How to be sure that the exchange of confidential documents remains safe? OBJECTIVE Understand the problems and risks of exchanging confidential documents

Michael Nitz (Drooms)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1•2•3

L’impact de la GDPR sur votre base clients

Appréhender le management via une posture de coach accroît le développement des collaborateurs, la performance et le bien-être d’une équipe dans un contexte bienveillant. Pierre Gromada (Hays Luxembourg)

PERSONAL BRANDING

OBJECTIFS Capitaliser sur son identité pour créer les conditions du succès · Permettre à ses collaborateurs de donner le meilleur d’eux-mêmes · Accroître l’autonomie de son équipe

1•2•3

Comment continuer à exploiter sa base de données prospects/clients en étant conforme à la GDPR et en tirer avantage ? OBJECTIFS Nettoyer et protéger sa base de données · Renforcer les liens avec les clients/prospects

Franck Stoltz (Lusis)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Initiation à la prise de notes visuelle (sketchnoting)

Devenez votre premier fan ! Le personal branding, c’est développer une stratégie de communication propre à votre identité et vos valeurs professionnelles afin d’émerger parmi la multitude complexe de vos pairs. Anna Gibert (Anna Gibert Coach) et Claude Rodiwsio (Talent Attitude)

OBJECTIFS Identifier ses croyances aidantes et limitantes dans la construction de sa personal brand · Bâtir sa marque personnelle en étant convaincu de soi

1

Optimisez la réflexion, stimulez la créativité et gagnez en impact avec les prises de notes et présentations dessinées. OBJECTIFS Intégrer un vocabulaire visuel de base : lettrage, structures, couleurs, images et concepts · Stimuler l’imagination et l’écoute active

Vanina Gallo (The Joyful Way)

MARDI 12 MARS 2019 14H00 COMMUNICATION, MARKETING & SALES

1•2

FINANCE & COMPTABILITÉ

1

Inbound marketing 101 – How to make customers come to you

Private equity, formerly an obscure asset class reserved to corporate firms, is becoming an everyday word for many professionals of the Luxembourg financial centre.

Forget old tactics that focus on interrupting potential customers with your sales message. Elena Melnikova (Talkwalker)

HUMAN RESOURCES

OBJECTIVE Learn why and how influencer and content marketing can help your organisation spread its message

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OBJECTIVES Introduction to private equity and venture capital · Understand the impact of private equity on the wider society · Understand the future of private equity

Luis Galveias (LPEA)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

1•2•3

Using technology and psychometric assessment to enhance organisational culture

How to successfully integrate Robotic Process Automation & AI into an enterprise environment

How psychometric assessments can help HR professionals make better data-driven hiring decisions. Arthur Meulman (Jobs.lu)

PERSONAL BRANDING

1

OBJECTIVE Provide engaging session for HR professionals on the use of big data in solving common issues for teams and companies

Prise de parole en public

Implementing new technologies like RPA and AI in an enterprise environment can be a challenge. Christian Paun (Lombard International)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Virginie Scuvée (Kumquat)

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— Mars / Avril 2019

OBJECTIVES Identify RPA real value for your company · Understand the right approach 1•2•3

Leverage your values and virtues: the optimal experience through the mindful use of character strenghts

Les présentations sont une composante de la vie d’un collaborateur aujourd’hui : présenter un projet, des résultats, des services ou un nouveau produit... OBJECTIFS Comprendre son style d’orateur, ses atouts, ses « angles morts » · Acquérir la méthodologie de la prise de parole · Surmonter les moments de stress et mobiliser ses ressources · Révéler l’orateur qui est en soi

Private equity everywhere

Maria Grazia Serra (Transformation Coach)

In 2004, a groundbreaking research provided a cross-cultural, common language describing the best qualities in human beings. OBJECTIVE Experience the mindful use of character strength


CLUBLETTER

PREVIEW JEUDI 04 AVRIL 2019 09H30 LÉGAL

1•2•3

COMMUNICATION, MARKETING & SALES

Astrid Wagner et Laurent Schummer (Arendt & Medernach) MANAGEMENT & LEADERSHIP

L’entrepreneur et ses partenaires : de l’importance de cadrer les relations

Comment bien analyser le langage non-verbal d’un prospect

Savoir bien s’entourer passe aussi par une bonne définition des rôles et responsabilités de chacun, et par une gouvernance adaptée.

FINANCE & COMPTABILITÉ

OBJECTIFS Maîtriser les règles juridiques de base en vue d’une gestion efficace · Assurer des relations saines et à long terme avec ses partenaires

LÉGAL

Libérer le potentiel de vos collaborateurs Selon l’institut Gallup, le Luxembourg comptait 80 % de salariés désengagés en 2017. Un collaborateur désengagé, c’est une personne qui « vient au travail pour partir ».

NEW

OBJECTIF Mieux comprendre et expliquer les démarches de « libération », de « management 3.0 » et la puissance de leur association.

WELCOME TO LËTZEBUERG!

M. Scodellaro (PwC Legal)

L’assessment est-il incontournable ?

S. Rucquoy (Alcor Executive)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Facing the change: what are tomorrow’s crucial managerial competencies?

C. Biver (Sparx Factory)

PERSONAL BRANDING

Networking et image professionnelle au Luxembourg

P. Castilho (Verbalius)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

1•2•3

Leisure and family No matter you came here alone or with the family, you could definitely use this information session when you try to discover this country or put your kids in the local school. OBJECTIVES Know Luxembourg educational environment · Know possibilities and activities for your kids

Coming soon

Sanctions réglementaires dans le cadre des fonds d’investissement : le nouveau paradigme

J.-Y. Stasser (Fideis)

HUMAN RESOURCES

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Alain Sibous et Auban Derreumaux (Innov’ICTion)

Produits dérivés et stratégie d’options

S. Schmitz (Accuris)

Motivation : comment la garder et l’insuffler. À la recherche du leadership

N. Cravatte (NC Coaching)

WELCOME TO LËTZEBUERG!

Personal Finance

Coming soon

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

Opérations de fusions et acquisitions - un levier de croissance corporate

Y. Voyloshnikova (PwC)

JEUDI 04 AVRIL 2019 14H00 LEGAL

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COMMUNICATION, MARKETING & SALES

The transition to digitisation from a legal point of view How to digitalise your services and adopt technological changes? OBJECTIVE Understand “digital onboarding” issues related to building a business-customer relationship in a paperless environment

Olivier Reisch and David Alexandre (DLA Piper) MANAGEMENT & LEADERSHIP

2

J. Barthelemy (Be Famous)

FINANCE & COMPTABILITÉ

J. Stevens (Arcad)

Le blanchiment d’argent LÉGAL

La retraite au Luxembourg : comment booster la vôtre (ou celle de vos salariés) grâce aux 3 piliers

P. Dubru (Bâloise)

HUMAN RESOURCES

Being strategic: Plan for success Do you know what your vision for your future is? Does everyone in your team share a vision for the future?

Vanessa Defournier (Inner Latitude)

Comment créer du contenu attractif et engageant sur les réseaux sociaux ?

OBJECTIVES Understand the idea of strategy · Learn a practical approach to thinking and acting strategically · Learn the tools and follow the steps to clarify the future they want to create and plan how to achieve it

Comment l’outsourcing peut-il contribuer à créer de la valeur dans votre département RH ?

B. Coone (Securex)

MANAGEMENT & LEADERSHIP

Changer d’ère vers l’entreprise augmentée

B. Charlier (P’OP)

PERSONAL BRANDING

Se présenter aisément en public

E. Abitelli et A. Gérard (Trustia Partners)

PRODUCTIVITÉ PERSONNELLE

Trucs et astuces pour améliorer son efficacité personnelle

C. Molitor (Purpose)

STRATÉGIE & OPÉRATIONS

RPA : quel est le potentiel de la Robotic Process Automation dans nos organisations ?

J. Gras (Linc)

Parcours certifiant : Niveaux : 1 • débutant

2 • confirmé

3 • expert

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CLUBLETTER

LEARN INSPIRE NETWORK ENGAGE

NETWORKEZ AVEC LE CLUB Développez votre réseau professionnel et la marque de votre société ! Le Paperjam Club propose à ses membres six formats « networking ». Tastings, déjeuners, événements à cibles fonctionnelles et sectorielles, CEO Cocktails... Autant d’occasions d’accélérer votre business ! 146 —

— Mars / Avril 2019

PHOTOS Jan Hanrion (Maison Moderne) ILLUSTRATIONS Oriane Pawlisiak (Maison Moderne)

LA VIE DU CLUB


CLUBLETTER

PARTENAIRES

FORMATION

VOUS SOUHAITEZ ÊTRE PARTENAIRE DU CLUB ?

LES AIDES DE L’ÉTAT À LA FORMATION

Nous travaillons avec de nombreux professionnels de la gastronomie pour nos déjeuners et tastings. Vous êtes restaurateur, créatif et souhaitez faire découvrir votre restaurant ou votre commerce ? Contactez Magali Larese, notre event manager.

Le Paperjam Club, organisme de formation professionnelle continue reconnu par le ministère de l’Économie, a rejoint la plate-forme Lifelong Learning en 2014. Tous nos workshops étant éligibles aux aides de l’État, les entreprises du secteur privé établies au Luxembourg peuvent ainsi obtenir une aide s’élevant jusqu’à 20 % imposables du montant annuel investi. La demande s’effectue auprès de l’INFPC. Plus d’infos sur www.infpc.lu.

Magali Larese Paperjam Club

magali.larese@maisonmoderne.com

CHIFFRE

+ 15 %

C’est le pourcentage d’événements supplémentaires prévus pour cette Saison 11 ! Nous passons donc de 91 dates sur la Saison 10 à 105 cette année grâce à nos nouveaux formats.

ENGAGEMENT

NOS CONSEILS

#5 TENEZ VOS COLLABORATEURS INFORMÉS ! En tant que membre du Club, votre société peut faire bénéficier ses collaborateurs d’un abonnement gratuit aux différents magazines édités par Maison Moderne. Vous pouvez également demander des exemplaires supplémentaires pour les distribuer en interne, les partager ou les placer à l’accueil ou dans vos salles communes. Pour plus d’informations, contactez Emilie Bertoni, notre relationship manager : emilie.bertoni@maisonmoderne.com.

UN CLUB SOCIALEMENT RESPONSABLE

De par sa politique RSE, le Club ouvre les portes de ses événements à d’autres profils que ceux de ses membres à hauteur de 5 % des places disponibles : Les étudiants de l’enseignement public

Les enseignants

Les demandeurs d’emploi

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CLUBLETTER

ENGAGEMENT LA SYNERGIE DU CLUB L’écosystème du Club, c’est avant tout des membres actifs entre eux, créant de la valeur et développant des synergies, afin de construire des relations durables dans un environnement business.

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Des événements créateurs d’opportunités Un événement crée toujours une certaine forme d’émulation. Sa qualité varie non seulement par son contenu, mais aussi par son contenant et son type. « Ce que nous avons décelé au sein du Club est la pertinence des formats, qui répondent non seulement aux besoins des cadres et des managers, mais identifient aussi les besoins des ressources intérim marketing de Minds & More », explique le cofondateur de Minds & More. Initiateur en tant qu’expert et speaker de notre premier format matinal, les Marketing 148 —

— Mars / Avril 2019

Breakfasts, Minds & More a pris le parti pour cette saison de donner la première note de la journée à nos membres. C’est en développant des sujets tels que le social selling ou le value based pricing que Minds & More a démarré son partenariat avec le Club : former, développer de nouvelles compétences et connaissances, amener une valeur ajoutée, voilà ce que souhaitent ces professionnels du marketing et de la vente. « Le petit-déjeuner est un temps intéressant, car c’est le premier moment actif de la journée. Les gens sont éveillés, frais... Après une keynote autour du marketing, les membres peuvent mettre en pratique ce qu’ils ont appris et revenir ensuite pour étudier de nouveaux

sujets. C’est toujours une expérience très positive. » Trouver l’inspiration Nous cherchons toujours à savoir ce qui peut inspirer nos membres et partenaires, quels sont les sujets à traiter chaque saison et les types d’événements qui correspondent le mieux à nos audiences. Pour François Delvaux, c’est notre grand show de la Saison 10 qui aura été le plus inspirant : « Le Paperjam Top 100 m’a marqué : je trouve que cette réunion des grands décideurs économiques luxembourgeois, ainsi que leur partage d’expérience et de parcours sont fondamentaux. » J. D.

PHOTO Jan Hanrion (Maison Moderne)

e Paperjam Club est le point de contact central du business luxembourgeois, c’est donc la porte d’entrée parfaite pour investir le sol du GrandDuché, comme l’explique François Delvaux, partner de Minds & More. Nous pouvons rencontrer des CEO, des managers Marketing et Vente dans des secteurs d’activité variés, qui ont un réel besoin de valeur ajoutée en performance commerciale. » Et c’est avant tout l’instauration d’une confiance mutuelle qui est la source de la qualité des relations entre le Club et ses membres, vers des projets durables et innovants. Nous avons ainsi fait confiance à François Delvaux et l’équipe Minds & More pour participer à plusieurs nouveautés de cette année, notamment avec notre parcours certifiant « Entrepreneuriat » sur la thématique des leviers marketing pour la croissance des entreprises. Un rendez-vous immanquable pour les directeurs de PME.


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