Paperjam1 novembre 2014

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Entreprises Aviation d’affaires nouvelle génération de jets plus légers et moins coûteux a inspiré notre concept », indiquait Corentin Denoeud, le patron de Wijet lors de la présentation au Findel de sa nouvelle offre, qui a décidé de jouer la carte de la transparence en termes de prix sur un marché qu’il juge « trop opaque ». Sur Wijet, il en coûtera 2.400 euros l’heure de vol TTC pour quatre personnes (soit 600 euros par passager), ce qui représente des tarifs 30 à 40 % moins chers que la concurrence sur ce créneau bien spécifique de l’aviation d’affaires courte distance. Un tarif bas comprenant néanmoins la mise à dispo­sition d’avions neufs de dernière génération avec équipage et taxes d’aéroports incluses. Évidemment, qui pense low cost dit souvent moyens limités : à ce prix-là, la compagnie ne disposera pas de bureau à Luxembourg et ne mettra qu’un seul avion à disposition sur le tarmac luxembourgeois, sachant que sa flotte globale en compte cinq (plus deux en commande). Ce qui n’empêche pas de concourir dans la cour des grands : l’avion de marque Citation Mustang est un biréacteur de dernière génération dont la maintenance est assurée par Cessna. Il peut accueillir quatre personnes et deux pilotes. Son rayon d’action est de 2.000 km, le temps de vol maximum de trois heures et la vitesse de croisière de 640 km/h.

DU SUR-MESURE Wijet soigne l’offre : cabine intime composée uniquement de quatre larges fauteuils club en cuir, rangements personnels et tablettes rabattables permettent d’organiser son voyage à sa convenance, soutes à bagages au volume appréciable, choix de boissons alcoolisées ou non à bord, sélection de pâtisseries d’une grande maison parisienne ou lunch box offerte pendant le voyage. Presse quotidienne, magazines, tablette tactile et téléphonie gratuite par satellite sont également à disposition. Le créneau n’effraie pas Luxaviation, qui combine astucieusement luxe et aviation. Ses vols sont assurés à partir du Findel, en feu continu, vers tous les aéroports européens, du Moyen-Orient, des États-Unis… Le tout, précise Luxaviation, « selon l’horaire choisi par le client et endéans quelques heures suivant un appel ». L’objectif est aussi de faire du sur-mesure, de permettre aux business­ (wo)men d’optimiser leur emploi du temps, en évitant notamment les attentes lors du check-in et des contrôles de sécurité. Et la flotte luxembourgeoise soigne aussi le confort, qui confine au luxe et à l’exclusivité d’une business class soignée. Quant à Luxair, qui entretient des lignes de proximité très ciblées sur le business depuis et vers Luxembourg, avec des avions où le service fait partie des musts, il soigne sa base. « Laissez vous émerveiller par l’émergent plateau de Kirchberg avec ses structures modernes en verre et acier des institutions européennes

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et du centre financier international », donne en accroche la compagnie pour vanter la destination Luxembourg. Dans tous les cas, plus performants, plus beaux ou plus confortables, les jets rivalisent pour séduire l’homme d’affaires soucieux de voyager non-stop, entre « comme à la maison » et « comme au bureau ».  Les compagnies déploient d’autant plus d’efforts car, si la place financière de Luxembourg attire certes de nombreux hommes (et femmes) d’affaires, elle n’enregistre cependant pas les mêmes flux que des places comme Wall Street, la City de Londres ou Singapour. Si bien que le segment étroit de l’aviation d’affaires demeure un pari risqué si l’on considère que, dans le passé, plusieurs compagnies déjà ont fait faillite.

UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE Les infrastructures jouent également un rôle important. L’aéroport international du Luxembourg propose toute une palette de services dédiés à cette clientèle : aérogare moderne aux dimensions humaines permettant un temps de parcours dans l’enceinte très court, salles de réunion directement dans l’enceinte de l’aérogare, business lounge… Il va de soi que le tout nouveau Freeport, cette zone de stockage de biens de grande valeur exemptée de TVA et de frais douaniers qui compte notamment parmi ses clients des fonds d’investissement ou des collectionneurs avisés, constitue un atout de plus. Le terrain loué à l’État est idéalement placé, directement connecté à l’aéroport cargo, l’un des plus importants d’Europe. « Il faut à peine deux minutes entre la sortie de l’avion et l’accès du bâtiment », détaille un opérateur. « C’est une opportunité pour la place financière qui peut offrir des services de gestion de fortune comprenant également des services physiques et pas uniquement du cash », explique David Arendt, administrateur délégué de Freeport Luxembourg. Ce qui induit aussi une clientèle business encline aux voyages, à la discrétion et aux services ciblés. À moins d’avoir peur de l’avion ? Luxair, depuis plusieurs années, y a pensé. Pour les hommes et femmes d’affaires tétanisés à l’idée de voler, la compagnie a prévu d’organiser une nouvelle fois l’an prochain, le temps d’un week-end, des séminaires de lutte contre l’aviophobie en allemand, français et luxembourgeois, le tout encadré par un psychologue ainsi qu’un pilote pour les aspects techniques. Plus aucune excuse pour ne pas prendre l’avion au départ ou à destination du Luxembourg… Reste à choisir son offre : il y a toujours bien une compagnie qui en fera son affaire. ◄ En résumé Wijet, la compagnie de taxi-jet française, a choisi d’inscrire Luxembourg sur la carte de son développement. Le gâteau est-il assez grand ? Les particularités de l’aviation d’affaires au Grand-Duché, où Luxaviation notamment est bien présente, font que l’environnement, local et international, conditionne et attire.

Appareils

Nouveaux avions, nouveaux services Le secteur de l’aviation d’affaires dans le monde affiche un certain optimisme.

Après plusieurs années de récession, le secteur de l’aviation d’affaires dans le monde affiche un certain optimisme grâce au lancement de nouveaux avions et de nouveaux services. Tel est le principal enseignement de la 14e édition du salon EBACE, la convention de l’aviation d’affaires européenne, qui se tenait en août dernier à Genève. L’an dernier, l’aviation d’affaires a ainsi enregistré une croissance des livraisons de 4,3 %, après cinq années de baisse : elles sont passées de 2.164 appareils en 2012 à 2.256 en 2013. De quoi générer un chiffre d’affaires de 23,4 milliards de dollars, en hausse de 24 %, indique l’association Gama des producteurs de l’aéronautique. Mais il convient d’être vigilant, car ces chiffres recouvrent des types d’appareils très variés, allant des jets d’affaires aux turbopropulseurs (avions à hélices), en passant par les avions à pistons. Si les turbopropulseurs ont connu la plus forte croissance en 2013 (10,4 %), les jets d’affaires ont été plus à la peine avec une croissance des livraisons de seulement 1 %. Celles-ci sont passées de 672 avions en 2012 à 678 en 2013. On reste cependant, dans ce dernier segment, bien loin du record de livraisons de 2008, avec un total de 1.145 appareils. T. I. ◄


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