DOSSIER
Les tarifs douaniers et les divergences réglementaires en termes de normes devraient représenter une bonne part des questions qui seront abordées lors des négociations du Brexit. Tant les exportateurs que les importateurs européens auraient à perdre de la réintroduction de tarifs douaniers.
Export Award
Export Award
L’Office du Ducroire et la Chambre de Commerce décernent tous les deux ans un prix qui a pour objectif d’honorer les PME luxembourgeoises de tous les secteurs économiques (biens ou services), qui se sont démarquées par des efforts particuliers d’internationalisation de leurs activités. Pour participer à l’« Export Award », une entreprise devra remplir les critères d’une PME, selon la définition donnée par la Commission européenne (occuper moins de 250 personnes, avoir un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros, ou un total du bilan annuel n’excédant pas 43 millions d’euros) et apporter les preuves de sa réussite en matière d’exportation de biens ou services. La « success story » devra se rapporter aux deux années précédant le concours et pourra concerner une conquête de nouveaux marchés, une stratégie de marketing innovante, une coopération avec une ou plusieurs entreprises à l’étranger, ou une création de joint-venture ou autre coopération à l’étranger. Outre le trophée et le droit d’utiliser la mention « Vainqueur du prix Export Award » sur tous leurs documents et courriers officiels, les trois premières entreprises classées à l’« Export Award » gagnent un prix équivalent à une valeur de 15.000 € (1er prix), 10.000 € (2e prix) et 5.000 € (3e prix). Pour plus d’informations sur l’Export Award : www.exportaward.lu
52 MERKUR Mai | Juin 2017
Les barrières douanières
CETA
coopération en matière d’échanges de services financiers. Rappelons que le Royaume-Uni est la première « adresse » pour les services financiers luxembourgeois (dans les deux sens), et que la part de marché des fonds d’investissement d’origine britannique au Luxembourg s’élève à 17,2 %, talonnant de près les États-Unis (20,8 %)10. La future perte des droits liés au passeport européen, qui permet encore à l’heure actuelle aux acteurs établis au Royaume-Uni de vendre leurs services financiers sans entraves à travers l’Union, confronte tous les acteurs concernés - que ce soit au Royaume-Uni ou au Luxembourg, ou dans les 26 autres États membres - à de nombreux points d’interrogation. Des questions portant, par exemple, sur l’équivalence réglementaire, qui a récemment été placée au cœur du débat sur les futurs échanges de services financiers. L’équivalence, dans sa forme actuelle, n’offre cependant pas la prévisibilité et la sécurité juridique nécessaires en ce qui concerne l’accès continu des institutions financières basées au Royaume-Uni. Sachant que la prévisibilité et la sécurité juridique constituent les deux valeurs fondamentales du secteur financier, les acteurs concernés ne vont sans doute pas attendre les résultats des négociations pour réagir, ce qui mène à deux autres conjectures : les possibles délocalisations d’entreprises ou de services et d’acteurs financiers opérant à l’heure actuelle depuis le Royaume-Uni, ainsi que l’impact potentiel d’un secteur financier britannique affaibli sur les autres centres financiers de l’Union. En ce qui concerne des relocalisations potentielles, le Luxembourg semble bien positionné pour accueil-
TTIP
TISA
lir de nouvelles activités. Première place financière de la zone euro et 2e de l’Union européenne, selon la dernière édition du Global Financial Centres Index, avec un savoir-faire unique dans les services financiers transfrontaliers, une expérience de longue date en matière de hubs européens, un centre de compétences de groupes financiers internationaux, et une place financière hautement diversifiée qui ne cesse d’innover, le Luxembourg est un hub de confiance établi. Certains acteurs réputés, notamment dans le secteur des fonds d’investissement, de l’assurance, ou encore dans le domaine des services de paiement ont déjà choisi le Luxembourg comme nouveau portail européen. Cependant, il y a un revers à la médaille « Brexit » pour le Grand-Duché : partant de l’hypothèse que le secteur financier britannique rétrécira de 11 % en termes de valeur ajoutée, le STATEC table sur une baisse du niveau des exportations de services financiers de l’ordre de 350 millions d’euros d’ici 2020 (par rapport à un scénario où le Royaume-Uni resterait dans l’Union), ce qui correspondrait à un recul de 2,5 % de la valeur ajoutée. Par ailleurs, il s’attend à un recul de 1 % du PIB et une perte de 1.600 emplois au total, dont 600 dans les services financiers11. Considérer le Brexit comme un quelconque « gain » potentiel pour le Luxembourg semble donc résolument inapproprié, et ce d’autant plus que le marché unique rétrécira et perdra l’une de ses voix libérales et pro-commerces. Par ailleurs, Londres est un des principaux centres financiers du monde, et le restera au lendemain du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne. En tant que « bâtisseur de ponts » expérimenté, le