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SÉCURITÉ AÉRIENNE
La sécurité n’a pas de prix Les normes de sécurité sont élevées dans le milieu de l’aviation. Pourtant, Luxair vise toujours plus haut afin de garantir une sécurité optimale à ses passagers. Texte : Jean-Marc Streit
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a sécurité ! Ce mot renvoie à beaucoup d’acceptions rendant sa définition par fois floue (sans être erronée) d’autant plus que l’anglicisme galopant induit une confusion entre security (sûreté) et safety (sécurité). Reprenons ainsi le terme au travers de sa définition tirée du Littré : « tranquillité d’esprit bien ou mal fondée dans une occasion où il pourrait y avoir sujet de craindre. Tranquillité d’un peuple, d’une association, d’une corporation entière. » Le département Sécurité de Luxair (et de toute compagnie aérienne) a donc cette vocation à tranquilliser les passagers en supprimant ou minimisant les risques (quels qu’ils soient) de ces derniers comme ceux des employés, en vol ainsi qu’au sol. « Par contre, la sûreté n’est pas directement de notre ressort, pour cela Luxair dispose d’équipes spécialement dédiées. Toujours est-il que nous travaillons en étroite collaboration avec ce département », explique Pascal Kremer, manager airline safety. À ce titre, le service de Sécurité collabore avec l’intégralité des services de la compagnie aérienne (Direc tion, Maintenance, Opérations sol et vol, Qualité, RH, IT, etc.). Les raisons se comprennent aisé ment : la sécurité fait partie inté
FLYDOSCOPE // 2013 — \4
grante de chaque maillon, chaque équipe, chaque procé dure, chaque matériel et outil de Luxair ; la sécurité touche à tout et tout touche la sécurité. Pro blématiques liées aux aléas cli matiques, objet quelconque oublié sur une piste d’atterris sage, danger provoqué par les oiseaux, risque de collision, pièce de mécanique défectueuse, procédures en cas d’urgence ou d’évacuation, gestion des passa gers indisciplinés, tout ceci – et d’autres encore – est du ressort du service Sécurité qui occupe, pour ce faire, six personnes. « Nous nous trouvons directement en dessous de la direction générale. De ce fait, nous bénéficions d’une grande indépendance et liberté d’action. Par contre, si nous n’avons aucun pouvoir coercitif, nous établissons des recommandations, en cas de risque avéré », précisetil. Limiter les risques Les risques sont de ces consé quences inhérentes à la vie. Comme l’écrivait Marcel Pagnol dans son roman Fanny : « Si vous voulez aller sur la mer, sans aucun risque de chavirer, alors, n’achetez pas un bateau : achetez une île ! » En avion, comme en chacun des transports, le risque
zéro n’existe pas. Pour autant, le service de Sécurité de Luxair tend à s’en approcher, et sur ce point, la compagnie aérienne ne lésine pas sur les moyens. Elle travaille tous azimuts afin d’identifier les risques, quels qu’ils soient. La méthode se veut très structurée : proactive (iden tifier un risque avant qu’il ne se produise), prédictive (anticiper un potentiel risque au travers d’éléments statistiques, entre autres) et réactive (quelle défense adopter suite à un inci dent). La base de ce travail de longue haleine repose sur les rapports détaillés remis par les employés, mais aussi sur l’ana lyse des données de vol. Tout y est décrypté : l’altitude de vol, la vitesse, les événements météo rologiques, les incidents éven
tuels, les problèmes provoqués par certains passagers, etc. Ces rapports serviront de bases d’in formations aux professionnels (notamment aux pilotes, méca niciens, etc.) et seront transmis en interne comme en externe (à d’autres compagnies aériennes par exemple) afin de diffuser au mieux les diverses probléma tiques de sécurité rencontrées. Au travers de cette base de don nées, le département Sécurité va identifier les dangers puis mettre en place les « défenses » afin d’éviter les risques. « Les défenses sont de trois ordres : mettre en place une réglementation, une procédure, adopter des équipements plus sûrs et proposer des formations, des entraînements au personnel concerné. Ces trois actions peuvent être combinées