paperJam janvier 2007

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Photo: Étienne Delorme

Mark Evenepoel (Euroscript): «L’important est que nous voulons dĂ©velopper le marchĂ© local et il est plus simple de trouver des ressources sur place». vention dans le projet budgĂ©taire. Et ne pas perdre de vue qu’il y a de la corruption partout ». Niels Dickens, attachĂ© Ă  l’International Department de la Chambre de Commerce, souligne, pour sa part, qu’il n’y a aucun danger de syndrome du «plombier polonais». «L’arrivĂ©e de maind’Ɠuvre de ces pays chez nous n’est pas permise dans le contexte actuel. Elle ne peut se faire qu’à deux conditions: soit par une entreprise qui fait du dĂ©tachement de travailleurs, soit si la preuve formelle de l’absence, ici, de la main-d’Ɠuvre recherchĂ©e est apportĂ©e. Beaucoup d’organisations professionnelles regrettent d’ailleurs ces dispositions car la main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e fait dĂ©faut ici et celle qui est disponible lĂ -bas pourrait remĂ©dier Ă  cette lacune». Et les travailleurs d’ici n’ont pas de crainte Ă  avoir sur une quelconque concurrence dĂ©loyale, puisque cette main-d’Ɠuvre «importĂ©e» devrait au moins ĂȘtre payĂ©e au salaire social minimum. La disponibilitĂ© de main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e dans ces pays n’est-elle pas Ă©tonnante? On pourrait croire, en effet, que leurs systĂšmes d’éducation et de formation aient pu, avec le passĂ© que l’on sait, prĂ©senter de sĂ©rieuses lacunes. «Ce n’est pas du tout le cas, explique Sabrina Sagramola. Cette main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e existe bel et bien, et elle est jeune. II s’agit surtout d’ingĂ©nieurs, de programmateurs IT, etc. LĂ , d’anciens Ă©lĂšves de la ‘Vieille Europe’ pourraient avoir certaines surprises dĂ©sagrĂ©ables. Beaucoup de ces travailleurs sont d’ailleurs dĂ©jĂ  partis Ă  l’étranger ce qui, parfois, pose des problĂšmes sur place. Cela vaut aussi pour toute l’Europe de l’Est».

D’ailleurs, l’élargissement Ă  la Roumanie et la Bulgarie, ainsi que la prĂ©sence d’une maind’Ɠuvre qualifiĂ©e a poussĂ© la sociĂ©tĂ© Euroscript, spĂ©cialisĂ©e dans les solutions innovantes de gestion de cycle de vie de documents, dont le siĂšge se trouve au Luxembourg, Ă  prendre une participation majoritaire – 75% – dans la sociĂ©tĂ© roumaine Certitude. «Nous avons ana-lysĂ© la possibilitĂ© d’une acquisition en Roumanie et en Bulgarie avec plusieurs sociĂ©tĂ©s, prĂ©cise Mark Evenepoel, CEO du groupe Euroscript. Nous avions dĂ©jĂ  travaillĂ© avec Certitude pour de la traduction. Cette agence de taille moyenne pour la Roumanie – une dizaine de collaborateurs internes –, faisait de la traduction pour des institutions et des industries». La nouvelle entitĂ©, baptisĂ©e EuroscriptCertitude, compte un site Ă  Bucarest et un autre ouvrira prochainement Ă  Sibiu. L’effectif, aujourd’hui dĂ©jĂ  portĂ© Ă  35 personnes, devrait croĂźtre de 50% dans les mois Ă  venir. «Nous avons aussi engagĂ© des Bulgares, car notre objectif est de disposer d’un pĂŽle rĂ©gional. Bucarest n’est pas loin de la frontiĂšre bulgare. C’est la politique que nous avions dĂ©jĂ  appliquĂ©e dans d’autres rĂ©gions comme Riga», poursuit-il. Outre l’élargissement et les contrats d’Euroscript avec les institutions europĂ©ennes, l’entreprise a cons-cience du potentiel de ce pays en forte expansion de prĂšs de 23 millions d’habitants. M. Evenepoel se rĂ©jouit Ă©galement de la bonne formation des gens, mĂȘme si ceux amenĂ©s Ă  occuper des postes-clĂ©s suivront encore une formation au Luxembourg. «L’important est

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