20.02.2006
11:22 Uhr
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Claude Houssemand travaille actuellement à la mise en place d’un observatoire de la médiation dans la Grande Région. Pour ce faire, une convention a été signée avec le centre de médiation en 2005. Par ailleurs, il agit en tant qu’expert auprès des Directions générales Éducation et Culture, et Emploi, Affaires sociales et Egalité des chances de la Commission européenne. Il a également participé à la création du Bulletin luxembourgeois de l’Emploi pour l’ADEM.
Photo: Éric Chenal (Blitz)
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UNIVERSITÉ
La médiation se professionnalise Dr Claude Houssemand Le directeur d’étude du Master professionnel en médiation est aussi, notamment, directeur d’étude du Master académique en psychologie. Le Dr Houssemand, 40 ans, docteur en psychologie différentielle et éducationnelle de l’Université de Nancy 2, est spécialisé en psychologie cognitive et différentielle. Il a, par ailleurs, été chercheur en sciences sociales au CEPS/INSTEAD, de 1992 à 1997, avant d’y être responsable du Département formation éducation emploi jusqu’en 2002, où il a rejoint ce qui n’était pas encore l’Université du Luxembourg.
Le Master professionnel en médiation, démarré à la rentrée 2005-2006, remplace les anciens certificat en médiation – une initiation d’un an – et diplôme universitaire en médiation – formation de deux ans – devant mener à la profession de médiateur. Le nouveau cursus dure, lui, quatre années, car il s’adresse en particulier à des salariés. Les cours ont lieu en journée un vendredi et un samedi toutes les trois semaines. La formation s’appuie également sur une plate-forme de e-learning, Moodle, qui offre un tutorat individualisé pour chaque étudiant. «La médiation se fait beaucoup par observation», souligne Claude Houssemand, directeur d’étude du Master professionnel en médiation (Faculté des Lettres, des Sciences Humaines, des Arts et des Sciences de l'Éducation). «Une autre nouveauté que nous essayons de mettre en place, ce sont des cours qui se feraient par Internet, grâce à une webcam». Les deux dernières années sont réservées à la spécialisation en ingénierie de la médiation, destinée aux cadres qui pourront, grâce à cette spécialisation, diriger une équipe. L’ingénierie a la particularité d’enseigner les méthodes complémentaires mais nécessaires à la médiation, les outils d’évaluation des besoins, la mise en œuvre de ces besoins et la vérification de son impact, sans oublier le volet gestion. «Ces outils permettent d’ancrer la médiation n’importe où. La formation est beaucoup plus large que ce qui se fait dans toutes les universités. La base
enseignée est suffisante pour créer une instance. Excepté quelques heures enseignées à Lyon, aucune université ne propose l’ingénierie de la médiation», insiste le Dr Houssemand. L’Université du Luxembourg a tissé des partenariats avec l’Institut Universitaire Kurt Bösch en Suisse, les Universités de Barcelone, Murcia, Lyon II, mais aussi avec celles de Naples, Milan, Lisbonne, Cherbourg, Montréal, Paris V, Hagen et Leuven. Limité à 25 étudiants détenteurs d’un Bachelor, ce Master, qui devait débuter en septembre 2006, compte, cette année, douze inscrits. À l’issue de leur cursus, «les débouchés sont très variables et nous n’avons pas beaucoup de recul. Auparavant, nous avions beaucoup de fonctionnaires qui suivaient la formation. Pour le Master, nous n’avons aucune idée. C’est pourquoi je pense réaliser une étude dans quelques années et contacter les anciens étudiants pour savoir s’ils utilisent la médiation et quelle fonction ils exercent». En matière de recherche, un travail important, financé par l’université, est réalisé actuellement autour de la représentation sociale de la médiation au Luxembourg. Le Dr Houssemand est d’avis que pour attirer des étudiants et des doctorants, il faut un programme de recherche axé sur autre chose que l’aspect cognitif de la médiation. || Florence Reinson
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