Automation Magazine nr 230 (FR)

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230 DÉCEMBRE 2022 / JANVIER - FÉVRIER 2023 THE LARGEST PROFESSIONAL COMMUNITY IN INDUSTRIAL AUTOMATION 11.000 SUBSCRIBERS DOSSIER PĂ©riodique trimestriel de InduMotion asbl –52e annĂ©e DĂ©cembre 2022 / JanvierFĂ©vrier 2023. Distribution Turnhout –P309959 p 19 – Agoria Solar Team remporte l’Automation Magazine Award 2022 p 26 – ‘Rançon’ de Ruth Lasters suscite la controverse p 36 – Le sidebot Wyzo flexible aide les entreprises Ă  automatiser Y-A-T-IL ENCORE UN AVENIR POUR LE MOTEUR À COMBUSTION ?

Technologie d’entraünement compacte et performante

Technologie d’entraĂźnement compacte: IntĂ©gration directe de toutes les technologies d’entraĂźnement conventionelles dans le systĂšme E/S de Beckhoff

Plage de tension extra-basse jusqu’à 48 V Gamme trĂšs Ă©volutive: des modĂšles compacts pour chaque application Variantes universelles en IP20 et IP65/67 : pour utilisation dans des armoires de commande, boĂźtes Ă  bornes ou des applications sans armoire de commande. Compatible avec une large gamme de moteurs et de rĂ©ducteurs. DĂ©veloppement simple avec TwinCAT Gamme d'accessoires Ă©tendue: depuis les cĂąbles de connexion prĂ©-assemblĂ©s jusqu’aux cartouches de ventilation, pour amĂ©liorer encore vos performances

Scanner pour dĂ©couvrir notre technologie d’entraĂźnement compacte

VERS UNE EUROPE ‘VERTE’

À partir de 2035, aucun plaque d’immatriculation de vĂ©hicules Ă  moteur de combustion interne ne sera enregistrĂ©e dans l’UE. L’Union europĂ©enne montre la voie et veut atteindre la neutralitĂ© climatique d’ici 2050. Un quart des Ă©missions totales de CO2 en Europe vient du trafic. Les politiciens europĂ©ens veulent une Europe ‘verte’ et imposent la transition Ă©lectrique.

Juste avant le Mondial de l’Automobile Ă  Paris en octobre, une rencontre a eu lieu entre Luca de Meo, le grand patron du groupe Renault, et Carlos Tavares qui est Ă  la tĂȘte de Stellantis, une fusion entre FCA (Fiat-Chrysler) et PSA (PeugeotCitroĂ«n). Tous deux ont dĂ©clarĂ© au Parisien que le calendrier des politiciens europĂ©ens Ă©tait particuliĂšrement ambitieux et qu’il pourrait sĂ©rieusement perturber la relation entre les trois puissants blocs de la construction automobile – la Chine, l’Europe et les Etats-Unis. L’Europe a un calendrier strict mais la Chine et les Etats-Unis laissent la balle dans le camp des constructeurs automobiles.

Les constructeurs automobiles n’ont pas besoin de politiciens pour comprendre que le moteur Ă  combustion interne est en fin de vie. MĂȘme s’ils deviennent plus Ă©conomes et Ă©mettent moins d’émissions, l’image est ruinĂ©e et nous sommes devenus trop dĂ©pendants de la manipulation des prix des carburants fossiles.

Au salon de l’auto Ă  Paris, la nouvelle marque française Hopium a prĂ©sentĂ© sa Machina futuriste, une berline sportive qui parcourt 1.000 km avec un plein d’hydrogĂšne. La voiture, longue de cinq mĂštres et pesant deux tonnes, a Ă©tĂ© construite en Normandie et utilise la technologie de la pile Ă  combustible pour convertir l’hydrogĂšne en Ă©lectricitĂ©, laquelle est stockĂ©e dans une batterie tampon qui alimente le moteur Ă©lectrique. Le seul produit rĂ©siduel est de l’eau pure et le ravitaillement ne prend que quelques minutes. La voiture devrait ĂȘtre lancĂ©e en 2026 sur le marchĂ© au prix de 120.000 euros.

Ce n’est pas toujours la meilleure technologie qui conquiert le marchĂ©. Des scientifiques de la Lund University en SuĂšde affirment qu’un rĂ©seau Ă©lectrique dĂ©faillant dans les premiĂšres annĂ©es de la production automobile aux Etats-Unis a conduit au choix du moteur Ă  combustion. « L’accĂšs incertain Ă  l’infrastructure Ă©lectrique locale s’est avĂ©rĂ© ĂȘtre le principal facteur derriĂšre ce choix de propulsion par les constructeurs automobiles », fait savoir le professeur Josef Taalbi. Plus frappant encore : « La voiture Ă©lectrique, alors meilleure marchĂ©, Ă©tait considĂ©rĂ©e comme un produit de luxe et un moyen de transport pour les femmes, la voiture Ă  essence, en revanche, Ă©tait Ă©tiquetĂ©e comme un moyen de transport aventureux qui attirait surtout les consommateurs masculins. »

Cent ans plus tard : notre rĂ©seau est-il prĂȘt pour les VE ? Un point sensible est la rĂ©partition dĂ©sĂ©quilibrĂ©e du nombre de vĂ©hicules Ă©lectriques et de l’infrastructure de recharge associĂ©e. Des Ă©tudes montrent que nous aurons besoin de 7 millions de points de recharge sur le sol europĂ©en d’ici 2030 pour permettre un large dĂ©ploiement des VE. Aujourd’hui, nous avons 350.000 unitĂ©s de recharge et 70% de cette infrastructure se situe dans trois pays (la France, l’Allemagne et les Pays-Bas).

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 3 PAR HUGUES MAES / PRÉSIDENT INDUMOTION EDITO
‘Ce n’est pas toujours la meilleure technologie qui conquiert le marchĂ©.’

Mais si l’électricitĂ© est produite avec du gaz ou du charbon, le bĂ©nĂ©fice environnemental des VE est alors inexistant ! D’ici 2030, une multitude de cobalt, de nickel et de lithium sera nĂ©cessaire Ă  la production des batteries et des moteurs Ă©lectriques. Comme ce sont des matiĂšres premiĂšres rares, cela implique des activitĂ©s miniĂšres nocives pour l’environnement dans le monde entier.

Peu confiants dans l’avenir, les fabricants automobiles ont commodĂ©ment remplacĂ© le moteur Ă  combustion interne par des batteries et des moteurs Ă©lectriques. Une mauvais dĂ©cision : ils auraient mieux fait de concevoir une nouvelle voiture autour de la propulsion Ă©lectrique. En consĂ©quence, nous sommes aujourd’hui affligĂ©s d’une e-voiture que nous n’osons conduire qu’autour du clocher de l’église. Pas de problĂšme ont dĂ©clarĂ© les fabricants automobiles, nous allons fournir une double propulsion, et le terme ‘hybride’ est entrĂ© dans le dictionnaire. Des milliers d’utilisateurs de voitures d’entreprise circulent dĂ©sormais avec une double transmission lourde, trouvent l’usage du cĂąble encombrant, utilisent Ă  peine l’électricitĂ© mais bĂ©nĂ©ficient d’une indulgence fiscale


Vous trouvez une borne de recharge dans les environs mais elle est occupĂ©e
 Et en vacances, vous n’ĂȘtes plus dans les embouteillages mais vous attendez votre tour Ă  la super borne. Faut-il en conclure que la voiture Ă©lectrique est une mauvaise voiture ? La voiture Ă©lectrique d’aujourd’hui a tout faux. Les fabricants n’ont pas oser rĂ©flĂ©chir.

La solution est pourtant Ă©vidente : concevoir des voitures avec des batteries interchangeables. L’ancienne station-service possĂšdera toujours de batteries pleines en stock, rechargĂ©es avec de l’électricitĂ© verte bon marchĂ©. Vous pourrez partir en Espagne sans soucis car des batteries vous attendront partout. L’échange automatisĂ© de batteries standardisĂ©es adaptĂ©es Ă  tous les vĂ©hicules ne prend que quelques minutes. Voyez ce que fait la marque automobile chinoise Nio, oĂč la Chine est bien plus avancĂ©e. Qu’attendent nos fabricants ?

Peut-on en tirer une conclusion ? Il semble que le moteur Ă  combustion interne ne va pas disparaĂźtre mais que l’on va poursuivre son dĂ©veloppement avec des carburants non fossiles. Il n’y a donc pas une solution mais plusieurs qui se complĂštent. Nous vous souhaitons beaucoup d’inspiration Ă  la lecture de ce nouveau numĂ©ro d’Automation Magazine!

Hugues Maes, Président InduMotion

Pour le trafic lourd, et certainement le transport maritime, la propulsion Ă  hydrogĂšne a de beaux jours devant elle. Si l’hydrogĂšne s’écoule Ă  court terme dans nos anciennes conduites de gaz naturel, on pourrait alors faire le plein de la voiture Ă  la maison. Mais attendre les voitures Ă  hydrogĂšne, c’est comme attendre Godot : une voiture de particulier est trop petite pour ĂȘtre Ă©quipĂ©e d’une Ă©norme rĂ©cipient sous pression de 700 bars et le systĂšme de propulsion est trop coĂ»teux.

Il n’y a donc pas d’autre option que d’acheter une voiture Ă©lectrique hors de prix. Rassurez-vous : la batterie est rechargĂ©e au travail et elle est utilisĂ©e le soir Ă  la maison pour se laver, uriner, se chauffer et regarder la tĂ©lĂ©. Merci Ă  l’employeur. Mais votre place de stationnement sous l’immeuble Ă  appartements n’a pas de prise de contact.

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‘Faut-il en conclure que la voiture Ă©lectrique est une mauvaise voiture ?’

INDUMOTION

InduMotion asbl est l’association professionnelle des entreprises spĂ©cialisĂ©es dans l’automatisation d’industrie et des systĂšmes d’entraĂźnement (Ă©lectriques, hydrauliques, mĂ©caniques, pneumatiques), actives comme fabricant, importateur officiel ou distributeur sur le marchĂ© Belge.

Membre du Comité européen CETOP.

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Vincent De Cooman (WITTENSTEIN) : Administrateur

Luc Roelandt (Stromag) : Administrateur

Jean-Marc Orban (Festo) : Administrateur

VÉRIFICATEURS AUX COMPTES

Adriaan De Potter (Protec)

Maciej Szygowski (Doedijns Fluid Industry)

P3 EDITO Vers une Europe ‘verte’

P5 CONTENU

P6 DOSSIER ‘Y-a-t-il encore un avenir pour le moteur à combustion ?’

P19 Agoria Solar Team remporte l’Automation Magazine Award 2022

AUTOMATION MAGAZINE

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Les communiqués et les articles publiés dans les pages rédactionelles de cette revue ont été selectionnés par le comité de rédaction. Ils sont édités gratuitement et sont exempts de toute publicité. Les auteurs sont responsables de leur textes.

P22 Desmedt Motoren : La rĂ©vision des ascenseurs du tunnel piĂ©ton sous l’Escaut P24 Nouveau bĂątiment de StĂ€ubli Ă  Courtrai P28 Double anniversaire pour WEG Benelux P30 RĂ©aliser des Ă©conomies grĂące Ă  une approche innovante de DV Hydraulics

P32 ACE amortisseurs miniatures intĂšgrent la production de semi-conducteurs P35 Beckhoff pilotage PC pour plus de durabilitĂ© dans l’industrie du plastique

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© InduMotion 2022 Photo de couverture © Ingimage

P36 Le sidebot Wyzo flexible aide les entreprises Ă  automatiser P38 Bernardustechnicum assemble mille imprimantes 3D

P40 AGORIA : Stagflation !

P42 Avercon développe une machine pour fabriquer des emballages sur mesure avec le Digital Twin de Siemens P44 PRODUITS

P49 TECHTELEX P50 CONCLUSION

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 5
CONTENU

Y-A-T-IL ENCORE UN AVENIR POUR LE MOTEUR À COMBUSTION ?

Cette question peut sembler simple Ă  premiĂšre vue, mais celui qui la pose ouvre la boĂźte de Pandore qui renferme des solutions qui, Ă  leur tour, soulĂšvent toute une sĂ©rie de nouvelles questions. Pour formuler une rĂ©ponse la plus nuancĂ©e possible, Automation Magazine a contactĂ© plusieurs experts. Chacun dans leur domaine, ils ont analysĂ© Ă  quoi pourrait ressembler notre avenir en matiĂšre de mobilitĂ© et d’énergie.

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Dans le transport maritime, les bateaux sont construits pour une durée de 40 ans voire plus. Des mauvais choix peuvent avoir de graves conséquences pendant longtemps.

Nous commençons avec le professeur Joeri Van Mierlo, suivi de Koen Cornelissen, Tim Berckmoes et Roy Campe. Nous clÎturons ce dossier avec le double entretien de Mark Pecqueur et Daan Moreels.

Une personne qui souhaitait acheter une voiture respectueuse de l’environnement fin des annĂ©es ’80, dĂ©but des annĂ©es ’90, se voyait prĂ©senter un modĂšle diesel au lieu d’un moteur Ă  essence. Rien de surprenant Ă  l’époque car le diesel offrait un meilleur rendement et une consommation rĂ©duite pour une cylindrĂ©e similaire et gĂ©nĂ©rait des Ă©missions de CO2 lĂ©gĂšrement infĂ©rieures. Alors pourquoi le moteur diesel est-il devenu la bĂȘte noire au dĂ©but de ce siĂšcle ? La rĂ©ponse se trouve dans les autres substances qu’il Ă©met comme le NOx (oxyde d’azote) et les particules fines qui prĂ©sentent des risques considĂ©rables pour la santĂ©. Ces risques sont Ă  la base d’une lĂ©gislation stricte – la fameuse norme Euro V –qui prĂ©voit diverses procĂ©dures pour diminuer ou traiter les Ă©missions.

Cela s’applique Ă©galement Ă  d’autres moteurs comme les moteurs des engins tout-terrain. Les fabricants ont fait Ă©normĂ©ment d’efforts ces derniĂšres annĂ©es pour que leurs voitures et engins rĂ©pondent aux normes d’émission. Il y a eu les filtres Ă  particules DPF, le systĂšme SCR (Selective Catalytic Reduction - post traitement des gaz de combustion avec un catalyseur), le systĂšme DOC (Diesel Oxidation Catalyst –oxydation d’hydrocarbures, du monoxyde de carbone et des rĂ©sidus de carburant et d’huile) et le systĂšme EGR (Exhaust Gas Recirculation – recirculation des gaz d’échappement). Mais ce n’était apparemment pas suffisant celĂ  a engendrĂ© beaucoup de discussions.

Les conservateurs croisent le fer aujourd’hui avec les optimistes du progrĂšs, des Ă©cologistes parfois diamĂ©tralement opposĂ©s Ă  l’industrie. La technologie est pourtant au cƓur de la solution, n’oublions pas que si nous sommes capables de dĂ©battre de la mobilitĂ© du futur, c’est prĂ©cisĂ©ment parce qu’il existe tant d’alternatives. Cette diversitĂ© est abordĂ©e dans ce dossier : des professeurs, des spĂ©cialistes VE, des apĂŽtres de l’hydrogĂšne, des fabricants de moteurs et des entreprises technologiques prennent la parole pour rĂ©pondre Ă  la question centrale : y-a-t-il encore un avenir pour le moteur Ă  combustion interne?

Celui qui rĂ©pond ‘non’ Ă  la question se voit immĂ©diatement interrogĂ© sur l’alternative. Une transmission 100% Ă©lectrique comme solution passe-partout ? C’est thĂ©oriquement possible pour de nombreuses applications mais pas pour tous les moyens de transport. MĂȘme avec le cas le plus clair plaidant en faveur de l’électrique – la voiture particuliĂšre – d’autres questions Ă©mergent : notre rĂ©seau peut-il supporter cette vague d’électrification ? Comment vont Ă©voluer les prix peu dĂ©mocratiques aujourd’hui ? Comment proposer Ă  chacun une borne de recharge proche du domicile ? Et nous n’avons pas encore abordĂ© les questions brĂ»lantes sur l’utilisation des matiĂšres premiĂšres. Voyez la raretĂ© des aimants permanents pour le moteur Ă©lectrique ou la situation gĂ©opolitique autour de l’extraction et du traitement du lithium pour les batteries. Si la propulsion Ă©lectrique peut convenir au transport de personnes et au transport lĂ©ger, qu’en est-il du transport des marchandises ? Des avions et des porte-conteneurs ?

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 7 DOSSIER PAR SAMMY SOETAERT

L’hydrogĂšne est-elle une alternative ? Des questions pertinentes se posent ici aussi. Veut-on (peut-on) Ă©quiper un porte-conteneurs d’une installation d’hydrogĂšne encombrante? Ou serait-il prĂ©fĂ©rable de passer Ă  l’ammoniac ou au mĂ©thanol ? La production d’hydrogĂšne n’est durable que si elle est climatiquement neutre, mais l’infrastructure n’en est qu’à ses balbutiements. Celui qui construit aujourd’hui un bateau pense Ă  une durĂ©e de vie de 50 ans. Un mauvais choix pourrait s’avĂ©rer coĂ»teux. La question ‘Y-a-t-il encore un avenir pour le moteur Ă  combustion?’ est donc bien plus qu’une question technique. C’est un sujet financio-socio-Ă©conomique oĂč les variables sont nombreuses et les rĂ©ponses diverses.

À PROPOS DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES

Professor Dr. Ir. Joeri Van Mierlo (VUB) : « Difficile d’estimer quand le moteur Ă  combustion interne de la voiture du particulier disparaĂźtra car plusieurs variables jouent un rĂŽle. Pensez Ă  la diffĂ©rence que cela peut faire sur la politique fiscale ou Ă  l’influence du prix Ă©levĂ© de l’électricitĂ© aujourd’hui. L’Europe a dĂ©jĂ  en partie rĂ©solu le problĂšme : il faut ĂȘtre climatiquement neutre d’ici 2050. Quand on sait qu’une voiture est construite pour durer 15 ans au maximum, on pourrait considĂ©rer 2035 comme le point final du moteur Ă  combustion interne (ICE). La commission europĂ©enne a entretemps adaptĂ© ses dĂ©lais. La question est donc de savoir dans quelle mesure l’annĂ©e 2035 sera rĂ©ellement importante. Qui osera acheter une voiture ICE en 2030 ? »

« Personnellement, je ne vois pas d’avenir pour l’hydrogĂšne dans le transport de passagers. La raison me semble claire : si vous ne voulez pas d’émissions, il faut alors travailler avec de l’hydrogĂšne vert. Pour le produire avec une Ă©nergie renouvelable, plusieurs Ă©tapes sont nĂ©cessaires Ă  sa transformation. Il faut l’infrastructure et l’énergie utiles pour le stocker, le distribuer, 
 ce sont autant de pertes. Il faut aussi le convertir dans la voiture en une Ă©nergie Ă©lectrique. Il faut produire l’électricitĂ©, la stocker dans des batteries et l’utiliser efficacement. D’aprĂšs une Ă©tude, il faut 3 fois plus d’éoliennes pour couvrir la mĂȘme distance avec un moteur Ă  hydrogĂšne par rapport Ă  un moteur Ă©lectrique. Je doute donc du rĂŽle que va jouer l’hydrogĂšne dans le transport de marchandises. Tous les camions ne se rendent pas chaque jour dans le sud de

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La demande d’alternatives ouvre la voie Ă  des sous-questions d’ordre pratique, Ă©conomique et social. Tout le monde peut-il rouler Ă  l’électrique? Les Ă©missions des combustibles fossiles ont poussĂ© le lĂ©gislateur Ă  dire adieu au moteur Ă  combustion interne, malgrĂ© les efforts consentis.

l’Espagne, on pourrait donc utiliser des camions Ă©lectriques pour le transport local. Et les longues distances? Je crois dans le concept de la rĂ©partition modale. Le transport ferroviaire ou la navigation fluviale n’est finalement rien de plus que des dizaines de camions qui se suivent, mais cela demande une autre approche de l’infrastructure routiĂšre et fluviale. Ce qui ne veut pas dire que je ne vois aucun rĂŽle pour l’hydrogĂšne dans l’avenir : il peut ĂȘtre mis Ă  profit lors de fluctuations de la production Ă©nergĂ©tique, en particulier l’énergie solaire. Cette forme d’énergie connait deux obstacles majeurs dans sa production. Si on se penche sur le dĂ©roulement d’une journĂ©e, on remarque un pic le jour et plus rien le soir et la nuit. La technologie est disponible aujourd’hui pour s’attaquer Ă  ce problĂšme : il existe des batteries domestiques et les voitures Ă©lectriques peuvent disposer de V2H ou V2G, respectivement Vehicle to Home et Vehicle to Grid. De plus, pendant les pĂ©riodes sans Ă©nergie solaire, on peut faire appel Ă  la batterie du vĂ©hicule. Le problĂšme jour/nuit est alors aplani. »

« Le second problĂšme est similaire mais Ă  un autre niveau : en Ă©tĂ©, le rendement est optimal mais en hiver, il chute. L’hydrogĂšne pourrait y apporter une contribution : une pleine production en Ă©tĂ© avec un stockage des excĂ©dents, et une utilisation en hiver si nĂ©cessaire. Mais on est encore entre le rĂȘve et la rĂ©alitĂ©. Vehicle 2 Home ou Vehicle 2 Grid sont par exemple parfaitement possibles mais les incitants financiers ne sont pas optimaux. Les gestionnaires du rĂ©seau de distribution sont Ă©galement confrontĂ©s Ă  un Ă©norme travail d’adaptation du rĂ©seau, et la peur de la transition est bien lĂ . Il y a aussi la question des bornes de recharge. En rĂ©gion bruxelloise, seuls 11% des habitants peuvent rĂ©aliser une recharge sur un propre espace de stationnement. Le reste dĂ©pend de l’infrastructure publique. Le rĂŽle du gouvernement est donc important, mĂȘme s’il semble confrontĂ© Ă  2 tendances apparemment opposĂ©es : d’une part, on veut faciliter l’émergence des VE en prĂ©voyant l’infrastructure, d’autre part, on veut pousser le plus de monde possible Ă  emprunter les transports publics et le vĂ©lo. Pour ma part, on peut s’intĂ©resser aux deux tendances simultanĂ©ment. »

ELECTRICITÉ : ÉQUILIBRAGE DE CHARGE ET/OU RENFORCEMENT DU RÉSEAU ?

Les gestionnaires de notre infrastructure Ă©lectrique sont donc confrontĂ©s Ă  une tĂąche colossale. C’est aussi le sentiment de Koen Cornelissen. Il est eMobility Leader pour la Belgique, les Pays-Bas, le MO et l’AmĂ©rique latine chez Schneider Electric.

« Pour le transport de personnes, le moteur Ă  combustion est une histoire qui se termine. L’hybride et l’hydrogĂšne semblent Ă©galement perdre du terrain au profit du full Ă©lectrique. Cela aura bien entendu un impact majeur sur l’infrastructure Ă©lectrique, et cela va au-delĂ  du rĂ©seau de distribution car les installations dans les bĂątiments sont Ă©galement face Ă  un sĂ©rieux dĂ©fi. Une borne de recharge est sans doute la partie

la plus accrocheuse mais la technologie qui la sous-tend est au moins aussi importante : il y a les transformateurs, la distribution, les tableaux de commutation, les compteurs, etc. A l’avenir, jusqu’à 45% de la consommation d’énergie d’un bĂątiment pourrait ĂȘtre liĂ©e Ă  la recharge de vĂ©hicules. Vous voulez placer quelques bornes de recharge sur le parking de votre entreprise ? C’est bien, mais pensez Ă  l’avenir car il y a de fortes chances qu’une extension soit nĂ©cessaire rapidement. En d’autres termes, l’évolutivitĂ© et la rĂ©flexion tournĂ©es vers l’avenir sont plus que jamais Ă  l’ordre du jour. »

« Il reste encore beaucoup Ă  faire pour le rĂ©seau de distribution. Aujourd’hui, il y a encore des restrictions lors du placement de bornes de recharge. Une ou deux bornes ne pose pas aucun problĂšme mais si vous voulez en installer 30 sur votre site, c’est autre chose. Cela a principalement Ă  voir avec la capacitĂ© de charge requise. Je reviens un instant sur les modes de recharge. Il y a 4 modes de recharge pour les VE. Le Mode 1 est une recharge par une prise de courant standard. En raison des flux importants et du manque de sĂ©curitĂ© et de limitation nĂ©cessaire, ce mode est dĂ©conseillĂ© voire interdit dans de nombreux pays. De l’autre cĂŽtĂ© du spectre, on trouve le Mode 4. C’est ce qu’on appelle la recharge rapide par du courant continu. Ces stations se trouvent gĂ©nĂ©ralement le long des autoroutes et ont pour but de recharger la voiture jusqu’à un niveau acceptable dans un temps limitĂ©. La rapiditĂ© signifie que les chargeurs nĂ©cessitent des capacitĂ©s de charge pouvant atteindre 350 kW. Cette solution ne convient donc pas aux maisons ou aux bureaux classiques. Il reste donc le Mode 2 et le Mode 3. Avec le Mode 2, on peut comme avec le Mode 1 effectuer une recharge via une prise de courant standard mais le cĂąble de recharge est Ă©quipĂ© d’une protection. Du fait de la limitation imposĂ©e Ă  10 A, la recharge est possible avec une puissance de 2,3 kW. Mais quand on sait qu’un VE moyen consomme facilement 17 kWh aux 100 kilomĂštres, on comprend que l’histoire reste complexe. Le Mode 3 est donc la norme aujourd’hui. Selon le raccordement au rĂ©seau, il est possible de rĂ©aliser une recharge selon une capacitĂ© de 3,7 Ă  22 kW. »

« Si on revient Ă  notre exemple des 30 bornes de recharge, on voit mieux oĂč se situe le problĂšme : un surcroĂźt de charge sur le rĂ©seau si tout le monde recharge sa voiture en mĂȘme temps. Quatre options sont alors possibles : placer moins de bornes de recharge mais ce n’est pas une piste valable. La seconde solution consiste Ă  renforcer le raccordement au rĂ©seau ou au bĂątiment. La troisiĂšme solution est une production locale, la quatriĂšme solution est de mieux rĂ©guler la charge. La capacitĂ© maximale des chargeurs est rĂ©glĂ©e en fonction du raccordement au rĂ©seau, ou dynamiquement via des compteurs d’énergie. Les options trois et quatre peuvent se combiner entre elles. Quand les collaborateurs arrivent au bureau le matin, ils branchent leur voiture comme d’habitude mais le systĂšme de rĂ©gulation ne lancera la recharge effective que lorsque ce sera permis, en fonction des disponibilitĂ©s Ă  ce moment-lĂ . Si plus d’énergie est disponible en journĂ©e, il y aura plus de puissance pour la recharge. Dans certains cas, cela

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 9 DOSSIER

ne suffira pas et il faudra effectivement renforcer le rĂ©seau. On constate aussi que la capacitĂ© de recharge maximale des voitures continue d’augmenter. Les dĂ©fis ne manquent donc pas. »

« Pour les V2H et V2G le trajet est encore long. C’est assez complexe dans la pratique car il faut construire tout un Ă©cosystĂšme autour de la technologie. Il faut coordonner la voiture, la maison, le rĂ©seau et la communication, rĂ©guler les flux, calculer les tarifs, 
 Tous les Ă©lĂ©ments doivent ĂȘtre adaptĂ©s entre eux. Il y a donc beaucoup Ă  faire. A court terme, je vois plutĂŽt la recharge intelligente Ă©merger, elle est automatique en fonction des prix de l’énergie et de la disponibilitĂ© du moment, et peut ĂȘtre appliquĂ©e au niveau du bĂątiment. »

TRANSPORT MARITIME : AMMONIAC OU MÉTHANOL ?

Tim Berckmoes est CEO d’ABC Motoren (Anglo Belgian Corporation). Son entreprise conçoit des moteurs dans quatre grands domaines : les locomotives, les gĂ©nĂ©rateurs, les ensembles de pompes et les bateaux. L’entreprise est un prĂ©curseur dans le dĂ©veloppement de moteurs de qualitĂ© supĂ©rieure. Comment perçoit-il les dĂ©veloppements actuels?

« Nous rĂ©pondons par un franc ‘oui’ Ă  la question de savoir s’il y a encore un avenir pour le moteur Ă  combustion. Nous avons dĂ©veloppĂ© un moteur Ă  combustion Ă  l’hydrogĂšne

future-proof qui a un bon rendement et n’émet que de la vapeur d’eau. Il n’y a pas d’émissions de CO2, de NOx ou autres particules dans l’air. Cela fait un certain temps que nous travaillons sur la rĂ©duction des Ă©missions. Il y a quelques annĂ©es, nous nous sommes lancĂ©s dans la construction d’un moteur Ă  deux carburants, fonctionnant Ă  la fois au diesel et Ă  l’hydrogĂšne. Les utilisateurs peuvent travailler Ă  l’hydrogĂšne et ont une certitude avec le moteur diesel. Avec cette solution, le rapport hydrogĂšne/diesel peut ĂȘtre de 85/15. En d’autres termes, c’est une sĂ©rieuse rĂ©duction de CO2 qui n’entrave pas le fonctionnement opĂ©rationnel. »

« A partir de lĂ , nous avons dĂ©veloppĂ© un moteur 100% hydrogĂšne ne nĂ©cessitant aucune injection pilote de diesel. Toutes les piĂšces utiles au diesel sont supprimĂ©es : il n’y a plus d’injecteurs, de pompes, de tuyaux. Les diffĂ©rences avec un moteur Ă  combustion standard au diesel se situent Ă  d’autres niveaux. Par exemple, la chambre de combustion, l’arbre Ă  cames et le piston sont adaptĂ©s et il faut ajuster les spĂ©cifications du turbo car le prĂ©-allumage rapide demande plus d’excĂšs d’air. Pour l’utilisateur final, il y a des lĂ©gĂšres modifications dans le fonctionnement opĂ©rationnel. Lors de la prise de charge, l’accĂ©lĂ©ration est plus lente, et l’ensemble rĂ©agit moins rapidement aux Ă -coups. À part cela, il n’y a pas d’autre restriction. Le systĂšme fonctionne parfaitement mais les organismes d’inspection restent frileux. Nous devons donc combiner cette solution Ă  un systĂšme de backup sous la forme d’un gĂ©nĂ©rateur diesel ou d’un pack de batteries. Aujourd’hui, le moteur peut fonctionner avec 100% d’hydrogĂšne. Si on peut produire l’hydrogĂšne sans sources

Pour les moteurs dans les plages de puissance plus importantes – comme le transport maritime et les locomotives – la recherche d’une alternative peut ĂȘtre plus difficile.

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Tim Berckmoes (CEO d’ABC Motoren) : « Le diesel est dĂ©crit comme le diable incarnĂ© mais quelques nuances s’imposent. »

fossiles, on obtient alors une solution climatiquement neutre. L’application exacte dĂ©pend du secteur. »

« Cependant, un moteur 100% hydrogĂšne ne peut pas ĂȘtre utilisĂ© partout dans le transport maritime, principalement parce que le stockage sous haute pression n’est pas Ă©vident. Pour les porte-conteneurs, je vois plutĂŽt un avenir pour le mĂ©thanol ou l’ammoniac comme vecteur d’hydrogĂšne. Vous pouvez le stocker plus facilement et produire via ces substances de l’hydrogĂšne avec du CO2 comme rĂ©sidu. Si vous capturez le CO2, vous obtenez une solution sans Ă©missions. On observe aujourd’hui une lĂ©gĂšre prĂ©fĂ©rence pour le mĂ©thanol au dĂ©triment de l’ammoniac car ce dernier brĂ»le 6 fois moins vite. Le rendement n’est pas aussi bon car on ne peut exĂ©cuter le processus qu’avec des moteurs Ă  deux temps trĂšs lents. De plus, l’ammoniac s’enflamme difficilement, ce qui nĂ©cessite une injection pilote ou un mĂ©lange d’hydrogĂšne. Enfin, l’ammoniac gĂ©nĂšre des Ă©missions de NOx plus Ă©levĂ©es, ce qui exige un traitement ultĂ©rieur des gaz d’échappement. Le mĂ©thanol semble donc plus adaptĂ©, du moins pour la plage de puissance (500kW - 10000 kW). Des entreprises de dragage comme Jan De Nul et Deme penchent dans cette direction et Maersk a rĂ©cemment commandĂ© 8 bateaux qui seront propulsĂ©s au mĂ©thanol. Mais certaines compagnies maritimes optent pour l’ammoniac pour leurs porte-conteneurs et tankers. Dans les deux cas, il s’agit en premiĂšre instance de moteurs Ă  deux carburants, en l’occurrence de diesel/mĂ©thanol ou de diesel/ammoniac. »

« Pour les bateaux remorqueurs, les petits ferries et les bateaux de navigation intĂ©rieure, je vois un avenir pour le moteur Ă  hydrogĂšne pur car ils peuvent frĂ©quemment faire le plein. Il n’y a pas de problĂšme de stockage. Aujourd’hui, on voit plusieurs initiatives pour proposer de l’hydrogĂšne dans les ports, je vois peu de problĂšmes dans ce domaine. »

« Dans le transport maritime, on parle d’applications pouvant durer 40 ans et plus. Opter aujourd’hui pour la solution A ou B est donc risquĂ©. Nous avons rĂ©pondu Ă  cela en dĂ©veloppant

notre gamme Evolve, une version multicarburant. Ce moteur peut fonctionner avec 5 carburants diffĂ©rents : le GNL, le Diesel, le fioul lourd, le mĂ©thanol ou l’hydrogĂšne. Il y a un moteur de base et seul l’injecteur est adaptĂ© en fonction du carburant. Nous avons rĂ©ussi Ă  rĂ©aliser un trĂšs bon rendement. Les clients peuvent envisager l’avenir avec plus de confiance grĂące Ă  ce type d’innovations. »

ENVIRONNEMENT = UNE HISTOIRE SURTOUT EUROPÉENNE ?

« N’oublions pas que nous regardons souvent les choses Ă  travers nos lunettes ‘early-adapter’ europĂ©ennes. Aux EtatsUnis et en Chine, ces discussions sont tout bonnement inexistantes ! Peut-ĂȘtre parce que leurs sources d’énergie fossile sont moins chĂšres. Je pense que l’Europe commet une erreur capitale en voulant totalement interdire le moteur Ă  combustion. »

« Chez nous, le diesel est dĂ©crit comme le diable incarnĂ© mais une certaine nuance s’impose. En soi, c’est un bon produit : il est disponible dans le monde entier, il est relativement sĂ»r, bon marchĂ© et les caractĂ©ristiques Ă©nergĂ©tiques sont excellentes. La technologie de ces moteurs est entretemps dĂ©veloppĂ©e Ă  un point tel – voyez les filtres Euro 6, l’ECR et Adblue, le filtrage DPF – qu’un moteur diesel n’émet plus que du CO2. Si vous combinez cela Ă  la capture de CO2, vous obtenez une solution sans Ă©missions. Mais l’affaire Volkswagen avec les logiciels trafiquĂ©s a ruinĂ© la rĂ©putation du diesel. » « Si je vois un avenir pour le moteur Ă  hydrogĂšne pour la voiture de particulier ? Oui. Aujourd’hui, des moteurs Ă  hydrogĂšne sont disponibles sur le marchĂ©, ils fonctionnent sur base d’une pile Ă  combustible. Mais il existe un moteur Ă  combustion classique dans une version hydrogĂšne. Il prĂ©sente plusieurs avantages : il est 3 fois moins cher qu’un moteur utilisant une pile Ă  combustible, il ne contient pas de terres rares, c’est une technologie connue sur laquelle les garagistes peuvent facilement travailler – Ă  l’inverse des piles Ă  combustible – et le moteur est moins dĂ©pendant de la qualitĂ© du carburant. Avec les piles Ă  combustible, la moindre contamination est dĂ©sastreuse. Je ne comprends pas que la Commission europĂ©enne jette le moteur Ă  combustion ainsi Ă  la poubelle. Rendre une solution zĂ©ro Ă©mission obligatoire? Bien. Mais exclure Ă  l’avance une technologie ? C’est incomprĂ©hensible. »

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 11 DOSSIER

MACHINES DE CHANTIER : ÉLECTRICITÉ OU HYDROGÈNE ?

Roy Campe est CTO chez CMB.tech, une entreprise Ă  la pointe du dĂ©veloppement d’applications Ă  l’hydrogĂšne, notamment pour le transport maritime et le secteur de la construction. Lorsque nous lui avons posĂ© la question centrale de notre dossier ‘Y-a-t-il encore un avenir pour le moteur Ă  combustion ?’, il a fait un commentaire pertinent.

« Ce n’est pas le moteur qui est le problĂšme dans le moteur Ă  combustion mais le carburant. En soi, la structure du moteur est bon marchĂ© et se compose d’un mĂ©tal standard, elle est efficiente et se recycle facilement. Il ne serait pas sage de jeter le bĂ©bĂ© avec l’eau du bain. Il ne faut pas non plus limiter cette question au secteur automobile – oĂč le user case du moteur Ă©lectrique y est favorable – car d’autres applications demandent une approche spĂ©cifique. Je pense au transport maritime et au secteur de la construction. Les machines y sont construites pour le long terme et cela complique le choix technologique. »

« Chez CMB.tech, nous avons optĂ© pour une solution Ă©volutive sous la forme d’un moteur Ă  deux carburants qui fonctionne au diesel et Ă  l’hydrogĂšne. Un moteur Ă 

combustion interne convertit la pression et la tempĂ©rature en une Ă©nergie mĂ©canique. La maniĂšre dont la pression et la tempĂ©rature sont produites – via du diesel, de l’essence, de l’ammoniac, du mĂ©thanol, 
 - importe peu au fonctionnement de la machine. Nous voulions une solution qui ait peu d’impact pour l’utilisateur, des dimensions et un fonctionnement opĂ©rationnels identiques Ă  ce Ă  quoi il est habituĂ©. En mĂ©langeant l’hydrogĂšne au diesel, on peut rĂ©duire les Ă©missions, sans influencer significativement le fonctionnement. »

UNE APPLICATION : UNE EXCAVATRICE ÉQUIPÉE D’UN MOTEUR À DEUX CARBURANTS

« Avec Luyckx, l’importateur Hitachi, nous avons dĂ©veloppĂ© une excavatrice Ă©quipĂ©e de cette technologie avec un moteur diesel Isuzu existant. Le moteur modifiĂ© peut fonctionner soit avec 100% de diesel comme un moteur traditionnel soit avec un mĂ©lange diesel-hydrogĂšne. L’hydrogĂšne est injectĂ© et mĂ©langĂ© Ă  l’air lors de la course d’admission du piston. Comme avec les moteurs diesel, le diesel est injectĂ© au point mort haut de la course de compression et la chaleur de la compression enflamme les carburants combinĂ©s. »

Dans le domaine des machines de chantier, l’évolution suit son cours. Outre l’électrification, on s’intĂ©resse Ă  l’hydrogĂšne. Luyckx a ainsi dĂ©veloppĂ© avec CMB.Tech une solution Ă  deux carburants oĂč l’hydrogĂšne est mĂ©langĂ© dans un moteur diesel lĂ©gĂšrement adaptĂ©.

Le moteur Evolve peut fonctionner avec 5 carburants diffĂ©rents : le GNL, le diesel, le fioul lourd, le mĂ©thanol ou l’hydrogĂšne. Il y a un moteur de base et l’injecteur qu’il faut adapter au carburant.

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« Nous sommes convaincus que cette technologie Ă  deux carburants va jouer un rĂŽle important dans le cadre de la transition Ă©nergĂ©tique, sans une reconversion majeure des techniciens, et de maniĂšre peu coĂ»teuse. Avec certains moteurs, on peut dĂ©jĂ  mĂ©langer plus de 90% d’hydrogĂšne. La derniĂšre Ă©tape est de faire fonctionner les machines lourdes avec des moteurs Ă  combustion 100% H2. »

D’aprĂšs Roy Campe, les conducteurs de machines remarquent peu de diffĂ©rences entre une machine Ă  deux carburants et le diesel traditionnel : « Le grutier n’a besoin que d’une courte formation sur les bases de l’hydrogĂšne et de la machine. La machine se comporte comme le modĂšle diesel d’origine, les performances et la puissance sont Ă©gales. Le grutier n’a pas Ă  se soucier de l’approvisionnement en hydrogĂšne car ce processus est en principe automatique. »

Roy Campe est aussi heureux que la sĂ©curitĂ© ne constitue pas un problĂšme. « Le systĂšme H2 est contrĂŽlĂ© pĂ©riodiquement et consiste en une inspection visuelle et un test de fuite. Le ‘grand entretien’ n’a lieu que tous les 5 ans. Pour les machines terrestres, nous suivons les rĂšgles EC79. Cela garantit des composants H₂ de qualitĂ© et une stratĂ©gie de sĂ©curitĂ© pour l’ensemble du systĂšme. Le systĂšme de sĂ©curitĂ© contrĂŽle la concentration en hydrogĂšne dans l’air et si un seuil spĂ©cifique est atteint, l’installation est dĂ©sactivĂ©e. Les rĂ©servoirs de stockage d’hydrogĂšne sont physiquement testĂ©s Ă  une pression plus Ă©levĂ©e que celle pouvant se produire rĂ©ellement. Chaque lot de production doit Ă©galement subir des tests d’impact et des tests au feu. »

VERS UN MOTEUR 100% HYDROGÈNE ?

Le passage d’une solution Ă  deux carburants vers un moteur Ă  hydrogĂšne pur semble ĂȘtre la suite logique. À quoi peut-on s’attendre ? « Il n’est plus question de diesel et les inconvĂ©nients de la pile Ă  combustible sont aplanis. Comme le principe de fonctionnement est similaire Ă  celui d’un moteur Ă  combustion traditionnel, le systĂšme est connu du personnel de maintenance. JCB et Deutz ont notamment lancĂ© de telles initiatives. Mais le mode d’obtention de l’hydrogĂšne reste la clĂ© pour pouvoir parler effectivement d’une amĂ©lioration environnementale. Une chose est sĂ»re : ces annĂ©es vont ĂȘtre passionnantes dans le domaine de la propulsion. »

« Dans le transport maritime, l’histoire est diffĂ©rente. Je vous cite l’exemple d’un bateau servant Ă  la maintenance des parcs Ă©oliens. Le parcours typique d’un tel bateau est le suivant : le matin, les techniciens embarquent et le bateau se dirige Ă  grande vitesse vers le parc car les techniciens ne peuvent rester en mer que pendant un certain temps. AprĂšs le travail, le bateau repart Ă  vive allure vers le quai. Celui qui veut rĂ©aliser un tel schĂ©ma de travail avec une propulsion Ă©lectrique se rendra vite compte des objections pratiques car pour atteindre la mĂȘme vitesse Ă©levĂ©e, il faut un Ă©norme pack de batteries. Et

Le dĂ©veloppeur Roy Campe Ă  propos de cette solution : « Nous sommes convaincus que cette technologie Ă  deux carburants va jouer un rĂŽle majeur dans le cadre de la transition Ă©nergĂ©tique, sans reconversion majeure pour les techniciens, et Ă  moindre coĂ»t. Avec certains moteurs, on peut dĂ©jĂ  mĂ©langer plus de 90% d’hydrogĂšne. La derniĂšre Ă©tape est de faire fonctionner les machines lourdes avec des moteurs Ă  combustion 100% H2. »

s’il faut soudainement partir de Ijmuiden et non d’Ostende ? Ou s’il n’est pas possible de recharger pendant la journĂ©e ? »

« Passer Ă  l’hydrogĂšne via la pile Ă  combustible est moins adaptĂ© car il faut stocker un multiple d’hydrogĂšne sur un tel bateau pour offrir de la flexibilitĂ©. En d’autres termes, il faudrait des bateaux plus grands et des moteurs plus lourds, mais on consommerait alors plus d’hydrogĂšne. Ce n’est donc pas la bonne solution. Pour de telles applications, une solution Ă  deux carburants diesel/hydrogĂšne semble plus appropriĂ©e. Pour les ‘longs courriers’, on peut opter pour une solution Ă  deux carburants bien qu’il s’agisse ici de diesel et d’ammoniac. » Pourquoi l’ammoniac et pas le mĂ©thanol ? « Contrairement au mĂ©thanol, l’ammoniac est un vecteur d’hydrogĂšne sans carbone dĂ©jĂ  utilisĂ© dans le monde entier. VoilĂ  pourquoi CMB opte pour l’ammoniac pour ses porte-conteneurs et ses vraquiers, mĂȘme si je perçois que le mĂ©thanol peut jouer un rĂŽle dans certaines applications. NousmĂȘmes, nous ne considĂ©rons pas le moteur Ă  deux carburants comme une Ă©tape intermĂ©diaire vers une propulsion complĂšte Ă  l’hydrogĂšne mais comme une solution qui va perdurer Ă  long terme. »

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 13 DOSSIER

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ET APRÈS LE MOTEUR À COMBUSTION ?

L’un est une force motrice de l’E-motor chez Magnax Ă  Courtrai, l’autre a gagnĂ© ses jalons en tant qu’expert dans le domaine de l’hydrogĂšne. Daan Moreels, co-fondateur de Magnax, et Mark Pecqueur, auteur/enseignant, ont chacun – selon leur expertise - une vision passionnante de l’avenir de la mobilitĂ©. Quelles sont les Ă©volutions prendront le dessus ?

Automation Magazine. Commençons par une question percutante : Voyez-vous encore un avenir pour le moteur à combustion?

Daan Moreels, co-fondateur de Magnax : « Je vois un avenir trĂšs sombre pour cette technologie car pour tous les types de vĂ©hicules, les ‘use cases’ penchent clairement en faveur de l’électrification, des voitures particuliĂšres aux bus et mĂȘme Ă  l’aviation. L’entraĂźnement d’un vĂ©hicule peut ĂȘtre une ligne d’entraĂźnement simple et facile Ă  entretenir, fondĂ©e sur un ou plusieurs moteurs Ă©lectriques et combinant des batteries et l’électronique de commande associĂ©e. Je vois le moteur Ă  combustion ‘survivre’ dans des conditions spĂ©cifiques, par exemple dans des zones reculĂ©es oĂč l’infrastructure pour les voitures Ă©lectriques est insuffisante. Sous une forme hybride, je le vois survivre un temps car la densitĂ© Ă©nergĂ©tique des batteries actuelles est trop faible. Mais dans ce segment, l’hydrogĂšne va commencer Ă  jouer un rĂŽle plus important. Il est significatif que les prĂ©dictions sur l’évolution du moteur Ă  combustion sont constamment dĂ©passĂ©es par la rĂ©alitĂ©. Des fabricants comme Honda, Toyota et Nissan ont optĂ© pour l’approche hybride car ils pensaient que ce serait une Ă©tape intermĂ©diaire vers le tout Ă©lectrique pendant une pĂ©riode. Aujourd’hui, ils constatent que la part des vĂ©hicules full Ă©lectriques augmente plus rapidement que prĂ©vu. D’ici la fin de la dĂ©cennie, plus de 50% des vĂ©hicules seront entiĂšrement Ă©lectriques. »

Mark Pecqueur – enseignant et auteur de l’ouvrage ‘RUN ON WATER, the hydrogen way’ : « Les moteurs Ă  combustion ont le grand avantage d’ĂȘtre bon marchĂ©. VoilĂ  pourquoi Toyota s’intĂ©resse Ă  nouveau aux moteurs Ă  combustion, mais alors Ă  hydrogĂšne. Une pile Ă  combustible de 100 kW coĂ»te aujourd’hui environ 10.000 euros. Un moteur Ă  combustion qui fournit 100 kW coĂ»te 750 euros. Le prix de revient sera Ă  mon avis un facteur important dans la rapiditĂ© d’évolution. »

« Mais je suis convaincu que le systĂšme d’entraĂźnement de l’avenir sera Ă©lectrique. La ligne d’entraĂźnement d’un moteur Ă  combustion – avec sa boĂźte de vitesse et la rĂ©duction sur l’essieu arriĂšre – n’est finalement que la rĂ©plication des caractĂ©ristiques d’un moteur Ă©lectrique. La question est de savoir comment ce systĂšme d’entraĂźnement sera prĂ©cisĂ©ment conçu. Personnellement, je m’intĂ©resse aux moteurs Ă 

Daan Moreels : « L’entraĂźnement d’un vĂ©hicule peut, selon moi, se faire avec une ligne d’entraĂźnement simple et facile Ă  entretenir, Ă  partir d’un ou de plusieurs moteurs Ă©lectriques combinĂ©s Ă  des batteries et Ă  l’électronique de commande associĂ©e. »

Pecqueur : « L’arrivĂ©e des constructeurs Ă©trangers va encore faire baisser le prix des VE. »

combustion Ă  pistons libres. Ils sont conçus autour d’une tige avec un piston des deux cĂŽtĂ©s et un aimant au centre. Par la combustion, la tige se dĂ©place d’avant en arriĂšre, gĂ©nĂ©rant de l’électricitĂ©. Aucune huile de lubrification n’est nĂ©cessaire, seulement du liquide de refroidissement. Supposons que le

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 15 DOSSIER
Marc

prix de ce type de moteurs ou des batteries traditionnelles soit bas et que le prix d’un tel moteur soit infĂ©rieur Ă  celui des moteurs Ă  combustion, je ne vois alors pas pourquoi ces technologies ne prendraient pas le dessus. Aujourd’hui, il y a encore un gros Ă©cart de prix entre le moteur Ă  combustion et le moteur Ă©lectrique, je ne pense donc pas que l’évolution sera aussi rapide. À moins que des raisons idĂ©ologiques ne commencent Ă  jouer un rĂŽle dĂ©cisif. »

AM : Il y a quelques annĂ©es, les voitures Ă©lectriques (VE), hybrides ou Ă  hydrogĂšne semblaient s’ĂȘtre lancĂ©es dans une course au coude Ă  coude. La VE est-elle en train de gagner? Ou n’est-ce qu’une idĂ©e ?

Mark Pecqueur : « Je pense qu’il est trop tĂŽt pour se prononcer. Quand je vois que l’Arabie saoudite investit 46 milliards de dollars dans l’hydrogĂšne renouvelable et veut produire Ă  Zeebrugge de l’hydrogĂšne renouvelable liquide Ă  2,5 euros le kilo, on ne peut pas dire que l’hydrogĂšne est dĂ©prĂ©ciĂ©. Le moins cher finira par l’emporter. »

Daan Moreels : « Je vois du potentiel dans l’hydrogĂšne, en particulier dans l’aviation oĂč les batteries sont moins une option. Pour les familles qui ont des panneaux solaires, l’électrique est la meilleure option. »

Mark Pecqueur : « Un Boeing 747 qui fait Paris - New York consomme 130.000 litres ou 110 tonnes de kĂ©rozĂšne. Il faut Ă  peine 1/3 de ce poids pour parcourir ce trajet avec de l’hydrogĂšne. L’avenir de l’aviation, c’est l’hydrogĂšne. Dans le transport maritime, je ne vois pas de percĂ©e dans tout. Pour des trajets fixes et courts comme avec les ferries, je ne vois pas de problĂšme mais ce sera moins Ă©vident avec le transport longue distance pour des questions de sĂ©curitĂ©. Dans ce secteur, je vois plutĂŽt le mĂ©thanol liquide gagner en popularitĂ©

comme carburant, lequel peut aussi ĂȘtre produit avec de l’hydrogĂšne. Mais il reste un long chemin Ă  parcourir avant de pouvoir produire de l’hydrogĂšne renouvelable, du moins dans notre pays. C’est aussi une question d’efficience et d’espace. Bon grĂ© mal grĂ©, nous serons volontairement dĂ©pendants de l’étranger pour l’importation d’énergie. Voyez le panneau solaire : dans notre pays, une installation fournit par 1000 WattcrĂȘte environ 850 kWh par an. En Espagne, c’est une fois et demi de plus. Tout est clair. »

AM : Quel type de voiture conseillez-vous à une personne qui doit en acheter une aujourd’hui, qui n’a pas de panneaux solaires et qui ne travaille pas chez une entreprise ayant des bornes de recharge sur son parking ?

Mark Pecqueur : « Si vous pouvez recharger votre voiture dans les environs Ă  une borne de recharge publique et Ă  un prix acceptable, alors l’électrique est une option. Une personne qui a sa propre entrĂ©e et un contrat d’énergie solide – ce qui est compliquĂ© aujourd’hui – peut envisager une borne de recharge. Mais il faut oser remettre nos habitudes en question. Nous comparons parfois notre politique de bornes de recharge Ă  celle d’Amsterdam, ce qui est totalement injustifiĂ©. Le Belge est habituĂ© Ă  garer sa voiture devant sa maison depuis des dĂ©cennies. À Amsterdam, cela n’a jamais Ă©tĂ© la coutume : les personnes se garent dans des grands parkings en pĂ©riphĂ©rie oĂč des milliers de bornes de recharge ont Ă©tĂ© installĂ©es. Chez nous, c’est impossible car nous ne connaissons pas une telle configuration. C’est donc souvent une question de stratĂ©gie, d’urbanisme et d’adaptation des habitudes. »

« Par ailleurs, l’arrivĂ©e de constructeurs Ă©trangers va rĂ©duire le prix des VE. Aujourd’hui, il y a un problĂšme dans le segment le plus bas des moteurs Ă  combustion, disons entre 10.000 et 20.000 euros : l’offre en moteurs Ă  combustion est

Ce constructeur automobile travaille avec des batteries interchangeables. Lorsque la voiture approche de son rayon d’action maximal, le conducteur se dirige vers une station d’échange. Une batterie pleine est alors automatiquement placĂ©e dans la voiture.

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considĂ©rablement rĂ©duite tandis que les VE de la mĂȘme classe sont trop chers. Il y a lĂ  un Ă©norme potentiel inexploitĂ© qui intĂ©resse les constructeurs chinois. Soit les constructeurs europĂ©ens comblent le vide maintenant, soit les constructeurs automobiles chinois prendront le contrĂŽle de ce segment. Ce qui nous amĂšne au problĂšme suivant : le quasi-monopole de la Chine sur les terres rares – lithium en tĂȘte – utilisĂ©es dans les batteries. Un marchĂ© que nous avons complĂštement cĂ©dĂ©. »

AM : Peut-on corriger cette bévue stratégique?

Daan Moreels : « Des mesures ont Ă©tĂ© prises mais c’est un travail de longue haleine. En soi, il y a assez de lithium mais le processus de purification est tellement spĂ©cifique
 Je pense que nous avons 30 ans de retard sur la Chine dans ce domaine. »

Mark Pecqueur : « Je doute que l’opĂ©ration de rattrapage rĂ©ussisse un jour. Il faut donc capitaliser nos forces. Se concentrer sur le recyclage et le rĂ©emploi des mĂ©taux rares, par exemple. Une batterie qui arrive ici doit ĂȘtre incluse dans le cercle Ă©conomique d’ici. »

AM : Chez BMW, on estime que la moitiĂ© des ventes seront des VE full Ă©lectriques d’ici 2030. Est-ce rĂ©aliste ?

Daan Moreels : « Oui, tout Ă  fait. Bien que je pense que les constructeurs traditionnels se mĂ©prennent sur les atouts de Tesla. Beaucoup supposent que leur part sur ce marchĂ© va rapidement augmenter une fois qu’ils auront rattrapĂ© leur retard face Ă  Tesla mais personnellement, je ne vois pas cela se produire de sitĂŽt. Il ne s’agit pas seulement de retenir l’argent mais aussi de processus sous-jacents. Focalisez-vous sur les logiciels. Cela nĂ©cessite un Ă©norme changement dans la culture d’entreprise. Chez les mastodontes, je vois progresser cela plus lentement qu’ils ne l’estiment. »

AM : Les adeptes des moteurs à combustion préconisent les biocarburants comme alternative. Est-ce une piste valable ?

D’aprĂšs le constructeur, la solution rĂ©duit le poids, la consommation d’énergie et les pertes, ce que la rend parfaitement adaptĂ©e aux vĂ©hicules Ă©lectriques.

Mark Pecqueur : « Plusieurs choses sont Ă  observer. Ça bouge beaucoup actuellement avec les HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) mais la part du lion revient Ă  l’huile de palme. Pour la produire, on risque de perturber les biotopes des animaux, ce qui entraine des protestations. Il faut donc garder un Ɠil sur l’impact environnemental total. Si la solution vient de flux de dĂ©chets, il n’y a pas de problĂšme. Mais honnĂȘtement, je ne vois pas comment on pourrait rĂ©pondre Ă  la demande mondiale. Personnellement, je vois plus d’avenir dans les e-fuels oĂč le carburant est produit Ă  partir d’hydrogĂšne et de CO2, mais ce ne sera que dans une phase transitoire. Tout dĂ©pend de la rapiditĂ© avec laquelle le problĂšme climatique est abordĂ©. De plus, il sera difficile de trouver des investisseurs pour une technologie qui n’arrivera Ă  Ă©chĂ©ance qu’à long terme. »

AM : Quelle a Ă©tĂ© pour vous l’évolution la plus marquante en termes de mobilitĂ© au cours de ces 10 derniĂšres annĂ©es ?

Daan Moreels : « La clairvoyance d’Elon Musk. Il a souvent Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un sot mais on voit que les constructeurs automobiles – parfois dans une panique aveugle – veulent installer aujourd’hui sa technologie et sa mĂ©thode de travail. »

Mark Pecqueur : «J’ai personnellement Ă©tĂ© surpris par l’émergence rapide de la technologie autonome. J’ai commencĂ© Ă  suivre ce thĂšme en 2009 et cela ne reprĂ©sentait pas grand-chose Ă  l’époque. À peine 6 ans plus tard, Mercedes annonçait le lancement d’un camion autonome d’ici 2025 puis communiquait joyeusement l’annĂ©e derniĂšre qu’il Ă©tait prĂȘt. C’est incroyable la vitesse avec laquelle la technologie Ă©volue et cela aura sans aucun doute un Ă©norme impact sur la mobilitĂ©. »

www.magnax.com www.markpecqueur.com

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 17 DOSSIER

MAGNAX : UNE PUISSANCE AUX DIMENSIONS RÉDUITES

Un moteur Ă©lectrique classique fonctionne avec un flux radial : le flux est gĂ©nĂ©rĂ© perpendiculairement Ă  l’axe de rotation. Magnax a dĂ©veloppĂ© une topologie ‘yokeless’ (sans culasse) avec un flux non pas radial mais axial. Dans un moteur Ă  flux axial sans culasse, le stator est constituĂ© de dents de stator individuelles qui ne sont reliĂ©es Ă  aucun fer arriĂšre. Des aimants sont ensuite placĂ©s en haut et/ou en bas d'un rotor qui interagit avec le flux créé par chaque segment individuel. Les avantages de ce concept sont la possibilitĂ© pour le flux d’interagir avec les deux jeux d’aimants, ce qui augmente considĂ©rablement la densitĂ© de puissance : cela se traduit par des avantages comme une diminution du poids, de la consommation d’énergie et des pertes.

Daan Moreels : « Nous sommes en pleine phase de dĂ©veloppement de la technologie et mise au point du produit. Au niveau technique, (celle du moteur), nous avons franchi des Ă©tapes importantes. En ce qui concerne la ligne d'entrainement, le dĂ©veloppment est en cours. Nous travaillons en collaboration avec nos clients. L’objectif n’est pas de devenir un producteur, nous ne sommes qu’une pure entreprise de R&D. La technologie est apprĂ©ciĂ©e par les constructeurs automobiles, Mercedes a par exemple repris un de nos concurrents l’annĂ©e derniĂšre. Nous sommes convaincus qu’une grande partie des moteurs Ă  flux radial peut ĂȘtre remplacĂ©e par notre technologie. Les raisons

sont multiples : du fait de la densitĂ© supĂ©rieure, il faut 2 Ă  4 fois moins de matĂ©riaux – fer, aimants, cuivre – pour une puissance identique. De plus, l’efficience est Ă©levĂ©e car les pertes fer sont moins importantes. »

« A cela s’ajoute la compacitĂ©, un Ă©norme avantage pour les voitures Ă©lectriques. Mais la technologie prĂ©sente encore quelques dĂ©fis qui la rendent inapte Ă  toutes les applications. Nous avons besoin d’un certain diamĂštre pour atteindre les avantages magnĂ©tiques. Les moterus Ă  flux radial permettent des vitesses de rotation plus importantes. Nos moteurs sont donc moins adaptĂ©s aux petites applications comme les vĂ©hicules lĂ©gers Ă  deux ou trois roues. Je n’exclus cependant pas que notre technologie puisse ĂȘtre utilisĂ©e dans d’autres secteurs complĂštement diffĂ©rents. LĂ  oĂč le poids, l’efficience et la compacitĂ© sont importants, le moteur Ă  flux axial peut reprĂ©senter un bel avantage. »

Et pourquoi pas de moteurs sans aimants ? « Nous nous intĂ©ressons Ă  d’autres techniques. Les moteurs sans aimants offrent l’avantage de ne pas nĂ©cessiter de terres rares mais je pense qu’il faut regarder la situation dans son ensemble. En effet, ici, le couple n’est pas gĂ©nĂ©rĂ© ‘gratuitement’ via un aimant permanent mais par un autre moyen, ce qui influence nĂ©gativement l’efficience. Au bout du compte, il faut donc utiliser une batterie plus grande pour obtenir la mĂȘme autonomie. Le moteur est peut-ĂȘtre meilleur marchĂ©, mais la batterie est plus chĂšre. »

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www.magnax.com
La solution de Magnax est basée sur la technologie de flux axial sans culasse.

AGORIA SOLAR TEAM REMPORTE

L’AUTOMATION MAGAZINE AWARD 2022

Dans le cadre de la 9e Ă©dition d’Automation Day, les membres d’InduMotion se sont retrouvĂ©s Ă  Vilvoorde pour visiter Living Tomorrow. Tradition oblige, l’Automation Magazine Award a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©cernĂ©. Il est allĂ© aux membres de l’Agoria Solar Team.

En remportant l’Automation Magazine Award 2022, la Solar Team succĂšde au propriĂ©taire de Robotland, Luc Van Thillo,  Ă  la designer hightech Jasna Rokegem et au journaliste scientifique Lieven Scheire qui ont soulevĂ© le trophĂ©e les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

L’Automation Magazine Award est un prix annuel dĂ©cernĂ© par la fĂ©dĂ©ration professionnelle InduMotion asbl et le comitĂ© de rĂ©daction d’Automation Magazine Ă  une personne, une entreprise, une institution du savoir ou une organisation engagĂ©e dans la technique et les sciences en gĂ©nĂ©ral et/ ou qui s’est particuliĂšrement dĂ©marquĂ©e dans le secteur des techniques d’entraĂźnement (hydraulique, pneumatique, mĂ©caniques et Ă©lectrique) et l’automatisation industrielle en particulier.

Les membres de la Solar Team viennent de rentrer d’Afrique du Sud oĂč ils ont dĂ©crochĂ© la seconde place au Sasol Solar Challenge avec leur voiture solaire. La construction de la toute premiĂšre voiture solaire remonte Ă  il y a 17 ans, lorsqu’en 2005 une jeune Ă©quipe d’étudiants ingĂ©nieurs de la KU Leuven termina Ă  la 10e place du World Solar Challenge en Australie avec leur Umicar One. Depuis, les performances n’ont cessĂ© d’ĂȘtre optimisĂ©es. Cette annĂ©e, cerise sur le gĂąteau, la Solar Team a amĂ©liorĂ© le record mondial ‘du nombre de kilomĂštres le

plus parcouru avec une voiture solaire pendant 12 heures’ avec sa BluePoint Atlas (la 9e voiture solaire).

Le rapport du jury : « L’Agoria Solar Team se compose de trente personnes - des ingĂ©nieurs civils, des ingĂ©nieurs industriels et des ingĂ©nieurs commerciaux - qui se consacrent de maniĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ©e Ă  la conception, Ă  la construction et Ă  l’optimisation d’une voiture solaire. L’énergie verte est cruciale Ă  un avenir prospĂšre de notre sociĂ©tĂ© et les membres de la Solar Team apportent leur contribution par une sensibilisation Ă  l’importance des sources d’énergie alternatives. Au fil des ans, la Solar Team est devenue plus forte et plus crĂ©ative sur le plan technique, ce qui lui a valu plusieurs places sur le podium du World Solar Challenge et autres compĂ©titions solaires. La devise de l’équipe ‘Innovate Today, Inspire Tomorrow’ reflĂšte son rĂŽle d’ambassadeur envers l’énergie verte et une technologie belge Ă  la pointe de l’innovation. Cette initiative est exceptionnelle et par la remise de cet Award, le comitĂ© de rĂ©daction d’Automation Magazine veut honorer tous les membres de la Solar Team pour leur implication dans ce projet particulier. »

Le prix – un montant de 500 euros et un trophĂ©e-robot rĂ©alisĂ© Ă  partir de matĂ©riaux de rĂ©cupĂ©ration – a Ă©tĂ© remis au chef d’équipe Pieter April et Ă  l’Agoria Solar Team par le prĂ©sident d’InduMotion, Hugues Maes. « En tant que fĂ©dĂ©ration professionnelle des entreprises actives dans les techniques d’entraĂźnement et l’automatisation industrielle, nous supportons grandement de tels projets qui incitent les jeunes Ă  choisir une carriĂšre dans les techniques », a soulignĂ© Hugues Maes.

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 19
AUTOMATION DAY
Les reprĂ©sentants de l’Agoria Solar Team avec l’Automation Magazine Award 2022 : de g. Ă  dr. Le chef d’équipe de 2022 Pieter April, le chef d’équipe de 2023 Cedric Verlinden, Jochen Valcke (business relations) et Pauline Vanvuchelen (marketing).

INDUMOTION VISITE ‘LIVING TOMORROW’ À

De leden van InduMotion kregen in kleine groepjes een rondleiding in ‘Living Tomorrow’, en ervaarden hoe technologie alle facetten van ons leven zal beïnvloeden. In de ‘keuken’ van huis van de toekomst zagen ze het gebruik van composietmaterialen, digitaal koken en slimme afvalverwerking.

www.automation-magazine.be www.indumotion.be www.solarteam.be

« L’ÉCONOMIE, C’EST AUSSI DE LA PSYCHOLOGIE »

« L’économie, c’est aussi de la psychologie », a dĂ©clarĂ© le confĂ©rencier et journaliste financier MichaĂ«l Van Droogenbroeck (vrt) aux membres d’InduMotion.

Face Ă  l’inquiĂ©tude, les individus resserrent les cordons de la bourse et c’est nĂ©faste pour notre Ă©conomie. MichaĂ«l Van Droogenbroeck a analysĂ© la situation Ă©conomique en Europe et le risque de rĂ©cession. Dans le pire des cas, une rĂ©cession peut durer trois ans mais la pandĂ©mie de coronavirus nous a appris que notre Ă©conomie est hautement flexible lorsque les chiffres sont ensuite redevenus verts. La fin de la guerre entre l’Ukraine et la Russie peut faire baisser les prix de l’énergie et relancer l’économie.

VILVORDE

Inmiddels is ook de twaalfde en meteen ook bovenste verdieping van de nieuwe innovatiecampus van Living Tomorrow afgewerkt. De 49-meter hoge, klimaatneutrale toren opent in de zomer 2023.

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Le journaliste Michaël Van Droogenbroeck

COMMENT LES JEUNES INGÉNIEURS VOIENT-IL ÉVOLUER L’ÉNERGIE ET LA MOBILITÉ ?

Une interdiction europĂ©enne de la vente de vĂ©hicules Ă©quipĂ©s de moteurs Ă  combustion interne entrera en vigueur dans moins de quinze ans. En Ă©liminant les Ă©missions des voitures, l’UE espĂšre atteindre ses objectifs climatiques. Une question demeure : quelle est la durĂ©e de vie du moteur Ă  combustion ? Nous l’avons posĂ©e Ă  Pieter April, chef d’équipe 2022 de l’Agoria Solar Team.

Pieter April : « Les Ă©missions ne sont pas le seul argument pour passer Ă  d’autres types de moteurs : le moteur Ă©lectrique, en tant qu’alternative principale, atteint rapidement une efficience de 90%. Suite aux pertes de chaleur trĂšs faibles, pratiquement toute l’énergie est convertie en mouvement. Avec les moteurs Ă  combustion, cette efficience dans la pratique est gĂ©nĂ©ralement infĂ©rieure Ă  50%. Les moteurs Ă©lectriques sont aussi plus silencieux et ils peuvent rĂ©cupĂ©rer de l’énergie, par exemple lors du freinage rĂ©gĂ©nĂ©ratif. Les moteurs Ă©lectriques peuvent aussi utiliser de l’énergie provenant de diverses sources, notamment l’énergie Ă©olienne ou solaire renouvelable. Pour beaucoup, c’est une raison suffisante de franchir le pas. »

Les moteurs Ă  combustion seront-ils vraiment radiĂ©s dans quinze ans ? Pieter April ne le pense pas car certaines applications n’auront pas d’alternative appropriĂ©e. « Pensez aux applications hors rĂ©seau : des vĂ©hicules ou des machines qui doivent fonctionner pendant de longues pĂ©riodes dans des endroits Ă©loignĂ©s ou des conditions extrĂȘmes. Les carburants fossiles conviennent parfaitement car ils sont faciles Ă  stocker et Ă  transporter. Mais il existe dĂ©jĂ  des alternatives : les moteurs Ă  hydrogĂšne oĂč des piles Ă  combustible produisent de l’électricitĂ© Ă  partir d’hydrogĂšne. La technologie des batteries s’amĂ©liore aussi. Il y a de fortes chances que la transition vers les Ă©nergies renouvelables se fasse lentement mais sĂ»rement pour ces applications. »

« Le principal dĂ©fi dans la suppression des moteurs Ă  combustion interne concerne l’approvisionnement des sources d’énergies alternatives. La transition vers les voitures Ă©lectriques ou les camions Ă  hydrogĂšne exige un ajustement de l’infrastructure de recharge ou de ravitaillement mais aussi une augmentation de la production des sources. Ce n’est pas impossible mais c’est une question d’échelle, de temps et de stratĂ©gie. L’énergie renouvelable est simple Ă  produire Ă  petite et grande Ă©chelle Ă  partir du soleil, de l’énergie hydraulique et du vent. Cela contribue Ă  l’utilisation de l’électricitĂ© verte avec les moteurs Ă©lectriques, tant dans les villes que pour les applications hors rĂ©seau. »

Pieter April : « BluePoint Atlas, la neuviĂšme voiture solaire de l’Agoria Solar Team, montre comment dĂ©ployer les sources d’énergie de maniĂšre flexible. L’étĂ© dernier, nous avons

battu un record mondial sur le sol belge en parcourant plus de mille kilomĂštres pendant 12 heures. La BluePoint Atlas fonctionnait exclusivement Ă  l’énergie solaire provenant des cellules solaires placĂ©es sur la voiture, grĂące au concept aĂ©rodynamique, aux cellules solaires ayant une efficience de 26 pourcents et au moteur Ă©lectrique qui convertit pas moins de 98 pourcents de l’énergie Ă©lectrique en Ă©nergie cinĂ©tique. »

« Ce qui ne veut pas dire que chaque vĂ©hicule peut ou doit devenir autosuffisant avec des cellules solaires : selon le lieu, le climat local et les besoins, plusieurs sources d’énergie peuvent ĂȘtre combinĂ©es. Et Ă  partir de la technologie hautement efficiente dĂ©ployĂ©e l’équipe, des perspectives peuvent Ă©merger pour les voitures commerciales actuellement peu ergonomiques, trop lourdes et inefficaces pour fonctionner idĂ©alement Ă  l’énergie solaire. On pourrait par exemple Ă©tendre les vĂ©hicules plug-in avec des cellules solaires pour une autonomie supplĂ©mentaire et optimiser la forme aĂ©rodynamique et le poids des voitures pour rĂ©duire la consommation. Le constructeur automobile Lightyear, une spin-off de la Solar Team nĂ©erlandaise Ă  Eindhoven, le fait dĂ©jĂ  avec ses voitures solaires commerciales, et des marques connues comme Audi et Mercedes travaillent des cellules solaires sur leurs modĂšles. »

« Il est clair que le moteur Ă©lectrique gagne du terrain grĂące Ă  son efficience Ă©levĂ©e, ses Ă©missions nulles et les options d’entraĂźnement avec de l’énergie verte pouvant ĂȘtre produite facilement et de maniĂšre flexible. Que le moteur Ă  combustion interne va disparaĂźtre n’a rien de surprenant : il utilise des sources d’énergie limitĂ©es, il n’est pas efficient et il Ă©met des gaz nocifs. Il existe une alternative valable pour chacune des applications. Reste Ă  savoir s’il va totalement disparaĂźtre car la transition vers l’hydrogĂšne et l’électricitĂ© nĂ©cessite de nombreuses initiatives et des investissements dans l’infrastructure. Le chemin est encore long », conclut Pieter April.

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 21
AUTOMATION DAY

UNE ƒUVRE D’ART AU SENS PROPRE COMME AU FIGURÉ : LA RÉVISION DES ASCENSEURS DU TUNNEL PIÉTON SOUS L'ESCAUT

Ce tunnel est une rĂ©fĂ©rence Ă  Anvers et bien au-delĂ . Chaque jour, des milliers de cyclistes et de piĂ©tons l’empruntent pour effectuer la traversĂ©e entre la rive gauche et la rive droite de l'Escaut. DerniĂšrement, les ascenseurs de ce site patrimonial protĂ©gĂ© ont fait l’objet d’une rĂ©vision en profondeur. Desmedt Motoren de Kontich a relevĂ© le dĂ©fi haut la main.

La popularitĂ© des ascenseurs du tunnel Sint-Anna –l’appellation officielle – long de 572 mĂštres ressort de ces quelques chiffres : lors de pĂ©riodes estivales, le nombre de mouvements des ascenseurs culmine Ă  25.000 par mois. Lors d’une journĂ©e de week-end, les ascenseurs font en moyenne 1.200 fois l’aller-retour. Les deux ascenseurs ont une capacitĂ© maximale de 40 personnes par mouvement. Les annĂ©es d’utilisation intensive ont cependant laissĂ© quelques traces.

Kevin Van Linden (Desmedt Motoren) raconte : « Les derniers grands travaux aux ascenseurs remontent Ă  environ 20 ans et peu de choses ont changĂ© depuis. La charge permanente et Ă©levĂ©e a eu un impact nĂ©gatif sur les mĂ©canismes de fonctionnement des ascenseurs et des escalators. À un moment, les ascenseurs Ă©taient hors service tant sur la rive gauche que sur la rive droite. Ce fut ennuyeux pour les milliers d’utilisateurs et cela a eu un impact sur notre entreprise. Nous avions Ă©tĂ© nommĂ©s pour rĂ©aliser la maintenance des ascenseurs et des escalators adjacents. Lors des travaux, les utilisateurs ne pouvaient plus emprunter le tunnel, ce qui a entraĂźnĂ© une certaine grogne. »

« Les pouvoirs publics souhaitaient une rĂ©vision en profondeur mais des obstacles importants ont compliquĂ© un peu plus la rĂ©alisation du projet. Le tunnel et les installations associĂ©es sont repris dans le registre du Patrimoine protĂ©gĂ©. On ne peut donc pas faire ce qu’on veut, mais j’y reviens plus loin. Un second aspect est le concept spĂ©cifique de l’ascenseur. Aujourd’hui, pratiquement tous les ascenseurs sont construits avec des composants standard. Si un moteur rend l’ñme, on peut facilement le remplacer par un modĂšle Ă©quivalent. Ici, l’ascenseur date des annĂ©es trente et il n’existe pratiquement plus d’information datant de cette pĂ©riode. Au fil des ans, d’autres entrepreneurs ont travaillĂ© dessus et ont fait leurs propres adaptations. Il y avait par exemple des sĂ©curitĂ©s intĂ©grĂ©es peu familiĂšres pour certains. Bref, les autres entreprises Ă©taient peu intĂ©ressĂ©es par un tel projet complexe. Comme nous connaissions les installations du tunnel suite Ă  la maintenance des escalators, nous avons dĂ©cidĂ© de relever le dĂ©fi. C’est une rĂ©alisation unique pour nous car nous n’avions jamais rĂ©alisĂ© un projet d’une telle envergure pour les pouvoirs publics. »

Des moteurs DC de l’ancienne gĂ©nĂ©ration rebobinĂ©s « Nous savions donc dans quoi nous nous embarquions mais pas oĂč cela finirait. Plusieurs Ă©lĂ©ments ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s au cours du projet, en concertation avec les pouvoirs publics. Par exemple, il Ă©tait initialement prĂ©vu de ne dĂ©monter que la commande et de la remplacer complĂštement, les moteurs ne faisaient pas partie de la demande d'offre initiale.

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Les nombreuses années de service des moteurs ont, peu à peu fait des ravages, qui nécessitent une mise à jour approfondie. Pour les ascenseurs, de gros moteurs à courant continu sont utilisés. Ceux-ci sont d'une ancienne génération et fonctionnent en 110 V.

Dans les ascenseurs, il y a des gros moteurs Ă  courant continu de l’ancienne gĂ©nĂ©ration d'une tension de 110V. Ce sont des moteurs fantastiques malheureusement, le fabricant ACEC n’existe plus depuis quelques annĂ©es. Pendant les travaux, nous avons constatĂ© via des mesures qu’il serait prĂ©fĂ©rable d'Ă©galement les rĂ©viser. Le moteur de la rive gauche a d’abord subi une maintenance approfondie. Sur le moteur de la rive droite, nous avons Ă  peu prĂšs mesurĂ© toutes les grandeurs Ă©lectriques possibles, y compris une mesure delta pour cartographier les dĂ©charges partielles. En principe, cette mesure n’est effectuĂ©e que sur les moteurs Ă  haute tension mais dans ce cas-ci, les pouvoirs publics tenaient Ă  ce que nous la rĂ©alisions aussi ces moteurs. A l’étape suivante, nous avons d'abord nettoyĂ© le moteur car les balais en graphite gĂ©nĂšrent beaucoup de poussiĂšres Nous pouvions alors rĂ©aliser les mesures de maniĂšre optimale. »

« Les pouvoirs publics ont un dĂ©partement distinct pour le Patrimoine protĂ©gĂ© et ils Ă©taient Ă©troitement impliquĂ©s dans le projet. Chaque fois qu’il fallait changer quelque chose, il fallait leur feu vert. MĂȘme le remplacement d’un boulon ou d’un Ă©crou avait lieu en Ă©troite concertation. Lorsqu’un conflit survenait entre la situation existante et les nouvelles normes, il fallait en discuter. »

« Il est clair qu’il ne s’agissait pas d’un projet standard. Suite au statut de patrimoine protĂ©gĂ©, nous ne pouvions pas remplacer les moteurs par des modĂšles modernes, comme une version AC avec un variateur de frĂ©quence. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de les rebobiner. Mais le fil de cuivre n’est pas standard et il a fallu le fabriquer sur mesure, ce qui a aussi eu une influence sur le dĂ©lai de livraison. Ce fut un gros problĂšme

car il fallait respecter les dĂ©lais stricts afin de ne pas trop gĂȘner la population. Les problĂšmes logistiques mondiaux nous ont donnĂ© pas mal de soucis. Nous sommes allĂ©s chercher des composants Ă©lectroniques jusqu’en Chine. Nous ne pouvions pas les obtenir ailleurs, ou les dĂ©lais de livraison Ă©taient alors trop longs. »

Hors de la zone de confort : 7 jours d'intenses activitĂ©s « Le projet nous a tous sorti de notre zone de confort. D’aprĂšs l’appel d’offres, il fallait aussi aborder la salle de contrĂŽle d’oĂč les agents de sĂ©curitĂ© surveillent le tunnel. Il fallait notamment revoir l’éclairage selon les Ă©tudes d’éclairage associĂ©es, placer une nouvelle cuisine, un conditionnement d’air, 
 Comme nous ne pouvions pas faire cela nous-mĂȘmes, nous avons fait appel Ă  des sous-traitants. Bien entendu, nous endossions toujours la responsabilitĂ© finale. »

« Ce rĂŽle de gestion de projet est assez complexe et nous n’avions pas d’expĂ©rience dans ce domaine. Tout le monde Ă©tait donc souvent sur le pont. Je me souviens notamment de l’enlĂšvement de la couche de peinture dans les ascenseurs. Le sablage n’était pas une option car les rĂ©sidus pouvaient influencer nĂ©gativement l’installation. Nous avons donc choisi la projection de glace. Cela s’est avĂ©rĂ© beaucoup plus fastidieux que prĂ©vu, car nous n’avions pas une idĂ©e exacte de la structure. Au dĂ©part, le travail avait Ă©tĂ© estimĂ© Ă  3 jours en 2 Ă©quipes. Nous avons, en rĂ©alitĂ©, travaillĂ© 7 jours en continu ! Pratiquement chaque personne de l’entreprise est venu nous aider. AprĂšs coup, nous pouvons en rire mais sur le moment, nous avons eu quelques nuits blanches. »

www.desmedtnv.be

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 23 DESMEDT
SAMMY SOETAERT
PAR
Sur les moteurs de la rive droite, nous avons mesuré toutes les grandeurs électriques possibles juste qu'à une mesure delta afin de cartographier les décharges partielles. Motoren Desmedt a géré tout le projet, jusqu'à la modernisation de la salle de contrÎle.

LE NOUVEAU BÂTIMENT DE STÄUBLI OUVRE LA VOIE VERS UNE NOUVELLE CROISSANCE

StĂ€ubli a dĂ©mĂ©nagĂ© rĂ©cemment vers un bĂątiment multifonctionnel Ă  Courtrai. Il offre, au sens propre comme au figurĂ©, plus d’espace Ă  l’entreprise pour dĂ©velopper ses activitĂ©s. Automation Magazine Ă©tait prĂ©sent Ă  l’inauguration officielle.

Les nouveaux bureaux sont Ă©tablis au Pottelberg Ă  Courtrai, prĂšs de l’ancien site Ă  Bissegem. Le bĂątiment est deux fois plus grand que le prĂ©cĂ©dent (2.275 mÂČ) et abrite notamment un showroom ultramoderne pour le vaste portefeuille technologique de l’entreprise, plus d’espace pour la formation et de meilleures installations logistiques et de stockage. Des panneaux solaires, un Ă©clairage LED pilotĂ© par des capteurs et des pompes Ă  chaleur complĂštent les Ă©quipements et garantissent un fonctionnement Ă©conome en Ă©nergie.

Une histoire de croissance et d’innovation technologique au Benelux StĂ€ubli, dont les racines se situent dans l’industrie textile, a Ă©tĂ© fondĂ© il y a 22 ans Ă  Bissegem en tant que grossiste en machines textiles. L’offre a rapidement Ă©tĂ© complĂ©tĂ©e par les autres domaines d’expertise de l’entreprise : Robotics a suivi en 2001, Fluid Connectors en 2002 et Electrical Connectors en 2004. Le bĂątiment Ă  Bissegem Ă©tait alors devenu trop juste et un seconde construction avait Ă©tĂ© ajoutĂ©e. Mais ces derniĂšres annĂ©es, les installations Ă©taient trop exiguĂ«s pour hĂ©berger correctement les collaborateurs avec la mĂȘme offre de services. Une longue recherche a finalement abouti Ă  la construction d’un nouveau bĂątiment au Pottelberg Ă  Courtrai, Ă  un jet de pierre de l’ancien site.

Photos de haut en bas : StÀubli a envoyé une belle délégation internationale à Courtrai : (de g. à dr.) Christophe Coulongeat, Etienne Lepeule, le CEO Gerald Vogt et le Managing Director Benelux Jo Dekeyster.

L’équipe de StĂ€ubli est prĂȘte pour une nouvelle croissance.

Comme StĂ€ubli fĂȘte cĂ©lĂšbre aussi le 40Ăšme anniversaire de StĂ€ubli Robotics, le robot mobile de l’entreprise Helmo a Ă©tĂ© choisi pour couper le ruban, le signe d’une nouvelle Ă©tape dans la collaboration homme-robot tournĂ©e vers l’avenir et un moment spĂ©cial lors de l’inauguration officielle.

Le nouveau bùtiment offre, au sens propre comme au figuré, de la place pour une croissance future. Aperçu de la zone de démonstration et de test.

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Jo Dekeyster, Managing Director Benelux, a personnellement accueilli les invitĂ©s. « Depuis la fondation de StĂ€ubli Benelux en 2000, nous connaissons une croissance continue. Les activitĂ©s de Multi-Contact ont Ă©tĂ© rapidement ajoutĂ©es, ce qui nous a permis d’acquĂ©rir une position forte sur notamment le marchĂ© des panneaux solaires. Le dĂ©veloppement du dĂ©partement robotique s’est poursuivi et nous avons continuĂ© Ă  travailler sur la construction de machines textiles et les connecteurs de fluides. Aujourd’hui, 37 collaborateurs travaillent aux dĂ©partements. Nous voulons leur donner l’espace nĂ©cessaire pour se dĂ©velopper davantage et offrir Ă  nos clients toutes les facilitĂ©s pour Ă©laborer ensemble les solutions utiles. Un nouveau bĂątiment s’imposait donc. »

Parmi les invitĂ©s, il y avait le CEO international de StĂ€ubli Gerald Vogt, Etienne Lepeule (responsable du dĂ©partement Fluid Connectors) et Christophe Coulongeat (responsable de la division Robotics). Lors de la cĂ©rĂ©monie, ils ont prĂ©sentĂ© un aperçu du passĂ©, du prĂ©sent et de l’avenir de StĂ€ubli. Gerald Vogt : « Nous sommes ravis, aprĂšs 2 ans de Covid, de pouvoir cĂ©lĂ©brer cette Ă©tape importante et de nous tourner vers l’avenir car, outre les dĂ©fis en cette pĂ©riode, de nombreuses opportunitĂ©s nous attendent. Pour StĂ€ubli Benelux, c’était le moment idĂ©al d’avoir un nouveau bĂątiment. Quand on entre, on le remarque tout de suite : l’endroit est spacieux, moderne, ouvert, il respire le professionnalisme et est orientĂ© client. Il doit devenir une rĂ©fĂ©rence de ce que nous voulons faire rayonner pour le groupe. »

Un vaste espace de démonstration et de test et une structure ouverte

Une visite confirme les propos de Gerald Vogt. C’est un grand pas en avant, tant pour les collaborateurs que les clients. Trui Verschelde (Communication) nous guide Ă  travers les locaux : « Le bĂątiment reprĂ©sente une avancĂ©e dans de nombreux domaines. Les salles de rĂ©union sont spacieuses, le local de formation est entiĂšrement Ă©quipĂ© et un vaste espace de dĂ©monstration et de test se trouve au rez-dechaussĂ©e. GrĂące Ă  la structure ouverte, nos ingĂ©nieurs ont une vue sur cette zone, c’est une belle plus-value. »

StĂ€ubli a profitĂ© de l’occasion pour prĂ©senter - outre la division Electrical Connectors et Textile - les dĂ©partements Robotics et Fluid Connectors. Etienne Lepeule a abordĂ© ce dernier pilier : « Nos solutions de raccordement rapides et sĂ»res pour les gaz et les liquides sont mises en oeuvre dans des applications diverses : le refroidissement, la rĂ©gulation de la tempĂ©rature, l’hydraulique, l’air comprimĂ©, etc. On les retrouve aussi dans pratiquement toutes les tĂąches de l’industrie.

sL’objectif est clair : le client travaille souvent avec des machines coĂ»teuses qu’il faut exploiter le plus efficacement possible. Nous voulons minimiser les temps d’arrĂȘt en optimisant la connexion entre les machines. Il en rĂ©sulte une maintenance fluide et des temps de conversion rapides. Nous proposons diverses solutions : des mono-raccords pour un

seul fluide, des solutions combinant plusieurs fluides dans un connecteur, des changeurs d’outils pour les robots et des solutions interchangeables pour le moulage par injection. »

La robotique : d’Unimation Ă  WFT Christophe Coulongeat revient sur le dĂ©veloppement du dĂ©partement robotique : « L’histoire de StĂ€ubli Robotics a commencĂ© dans les annĂ©es ’80 avec l’acquisition d’Unimation, un pionnier dans la fabrication de bras robotisĂ©s. C’était le signal pour le dĂ©veloppement d’une propre ligne de robots qui fut introduite sur le marchĂ© Ă  partir des annĂ©es ’90. L’acquisition du dĂ©partement robotique de Bosch Rexroth en 2000 fut une autre Ă©tape majeure pour les robots SCARA. Aujourd’hui, nous possĂ©dons une gamme Ă©quilibrĂ©e que l’on retrouve notamment dans l’industrie alimentaire, la pharmacie et l’industrie classique. Mais on ne se repose pas sur nos lauriers. Les robots mobiles et les AGV se dĂ©veloppent Ă  un rythme soutenu, en partie grĂące Ă  l’acquisition du spĂ©cialiste WFT. Je voudrais Ă©galement mentionner le lancement de nos nouveaux robots Ă  six axes TX2-140 et TX2-160. »

« Il y a beaucoup de concurrence sur le marchĂ© des robots et il est important pour nous d’avoir une stratĂ©gie bien dĂ©finie. J’y vois deux piliers : d’une part, nous concentrer sur les applications oĂč nous pouvons apporter une plus-value sous la forme de temps de cycles rapides, de solutions hygiĂ©niques et de compatibilitĂ© avec la pĂ©riphĂ©rie. D’autre part, nous aimons travailler sur des marchĂ©s qui font partie de notre ADN : l’alimentaire, la pharmacie et les robots pour la production de panneaux solaires. Nous pouvons vraiment atteindre une position de leader dans ces domaines. »

www.staubli.com

Les jalons

1892 : Fondation par Rudolph Schelling et Hermann StÀubli à Horgen, Suisse.

1909 : Lancement de la production de machines Ă  Faverges (France), le dĂ©but d’une expansion mondiale 1956 : CrĂ©ation du dĂ©partement Fluid Connectors

1986 : Création du troisiÚme département : Robotics

1997 : Inauguration du premier site hors Europe Ă  Hangzhou, Chine

2000 : Fondation de StÀubli Benelux par Jean-Jacques Courtois

2002 : Acquisition de Multi-Contact, spĂ©cialiste des connecteurs Ă©lectriques haut de gamme. C’est le quatriĂšme dĂ©partement, Electrical Connectors.

2021 : StĂ€ubli enregistre un chiffre d’affaires record, qui sera sans doute battu en 2022.

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 25 STÄUBLI
PAR SAMMY SOETAERT

UNE ATTENTION POUR CHAQUE ÉLÈVE

Le comitĂ© de rĂ©daction d’Automation Magazine a Ă©tĂ© surpris d’apprendre que la poĂšte officielle de la ville d’Anvers, Ruth Lasters, avait dĂ©missionnĂ© de ses fonctions aprĂšs la censure de son poĂšme ‘Losgeld’ (‘Rançon’) par le conseil communal.

Ce poĂšme devait ĂȘtre prĂ©sentĂ© le 1er septembre 2022 par Ruth Lasters en tant que poĂšme de la ville. Mais deux jours avant, l’échevine anversoise Ă  la Culture a marquĂ© son dĂ©saccord en avançant qu’il n’y avait pas assez de ‘cohĂ©sion’.

Ruth Lasters a Ă©crit ce poĂšme avec les Ă©lĂšves du CDO de la Spectrumschool Ă  Deurne. Ce texte est une traduction de leurs sentiments, de la maniĂšre dont ils sont perçus. Les Ă©lĂšves de l’enseignement secondaire professionnel (BSO) estiment ne pas recevoir autant d’attention que les jeunes qui suivent la filiĂšre ‘A’. Ruth Lasters conteste cette censure car elle estime que ce texte est justement un plaidoyer contre la discrimination.

Pour Automation Magazine, notre enseignement a deux grandes missions : 1. Chaque Ă©lĂšve a un/des talent(s). Il revient aux parents/Ă  la famille, Ă  l’environnement et au systĂšme Ă©ducatif de les dĂ©couvrir et de les stimuler. 2. Aucun Ă©lĂšve ne peut ĂȘtre discriminĂ© et/ou ‘abandonné’. Chaque Ă©lĂšve devra un jour prendre sa place dans notre sociĂ©tĂ©.

Nous comprenons dĂšs lors le message de ce poĂšme. C’est une requĂȘte pour plus de respect envers toutes les filiĂšres scolaires et les mĂ©tiers. Un changement de mentalitĂ© s’impose. Nous

devons comprendre que les métiers formés académiquement ne sont pas le seul salut. Chacun a un rÎle à jouer dans notre société. Nous avons besoin de tout le monde. Tant de techniciens, de monteurs, de soudeurs que de travailleurs manuels.

Si ce poùme n’est pas assez bon pour le conseil communal d’Anvers, il a par contre convaincu Automation Magazine.

Via le code QR, vous pouvez signer la ‘pĂ©tition Losgeld’ et apporter votre soutien. www.losgeld.be www.ruthlasters.be

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RANÇON

État stupide et ignorant qui Ă©tiquette les Ă©lĂšves dĂšs douze ans d’un ‘A’ ou d’un ‘B’. Bienvenue dans l’enseignement secondaire !

Une question à la Flandre : quand notre société se retrouve-t-elle totalement à plat ? Quand les notaires et les sénateurs font grÚve ? Ou quand les plombiers, les boulangers et les dockers ne se montrent pas ?

Ah, en effet ! Le pays est à genoux quand les couvreurs cuvent, quand les commerçants ferment, quand les gardiennes d’enfants changent les couches, quand les cuisiniers envoient leur chat à Nam Fong, Mister Spaghetti et aux internats.

Et qui est le plus intelligent, celui qui sait oĂč se trouve l’Aconcagua (question de ‘De slimste mens ter wereld’) ou celui qui peut dessiner tout un organigramme et le dĂ©ployer dans une cuisine scolaire, un Palais des sports ou les salles de rĂ©union de la rue de la Loi ? Celui qui sait combien pĂšse un flamand rose ou celui qui peut faire fonctionner un monte-escalier sans que mamie ne tombe sur le carrelage froid avant que la lumiĂšre ne s’éteigne ?

Nous devrions parler de ministres A et B. Ils comprendraient peut-ĂȘtre ce que l’on ressent. Comme si nous Ă©tions un second choix, comme si l’apprentissage d’un mĂ©tier ne pouvait ĂȘtre qu’un plan B quand la filiĂšre A ne convient pas, ne va pas.

BientĂŽt, toi la Flandre, tu demanderas une rançon pour le mot ‘intelligent’ que tu dĂ©tiens en otage depuis si longtemps, et que tu rĂ©serves aux quizzers, aux docteurs, aux architectes, aux scientifiques, Ă  madame Michiels et aux avocats.

Pendant que nous, les faiseurs d’escaliers, calculons l’inclinaison, la distance idĂ©ale entre les marches. Tu sais faire ça toi, la Flandre ? Et tu t’y connais comme nous, les mĂ©caniciens, dans le calcul de la force de tension sur les boulons d’un arbre Ă  cames ou le remplacement d’une courroie de distribution pour un calage parfait ?

Tant que toi, la Flandre, tu ne citeras pas aussi l’artisan intelligent dans les journaux, les jeux tĂ©lĂ©visĂ©s et l’actualitĂ©, tu ne seras pas digne de ton A dans FlAndre.

Traduction : Isabelle Cazallé

Ce poÚme a été rédigé en collaboration avec Kelvin Kamau, Miguel Angel, Charlotte Sibaers, Amber Serresen, Nyano Van Mechelen et Inne Michiels de la Spectrumschool à Deurne.

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 27 PAR RUTH LASTERS

DOUBLE ANNIVERSAIRE MARQUANT POUR WEG BENELUX EN EUROPE

WEG cĂ©lĂšbre trois dĂ©cennies de nĂ©goce pour sa filiale Benelux. WEG Pays-Bas - une activitĂ© distincte au sein de la rĂ©gion Ă©largie du Benelux - cĂ©lĂšbre Ă©galement 20 ans de succĂšs en affaires. GrĂące Ă  une main-d'Ɠuvre engagĂ©e, une grande satisfaction des clients et une innovation continue, les succursales Belge et NĂ©erlandaise ont Ă©tĂ© le fer de lance de la position de WEG en tant que fabricant leader d'Ă©quipements industriels dans toute la rĂ©gion europĂ©enne.

C’est en 1992 que le fabricant mondial d’équipements Ă©lectriques et mĂ©caniques dont le siĂšge social est situĂ© au BrĂ©sil, s'est d'abord dĂ©veloppĂ© en Europe, en Ă©tablissant son activitĂ© WEG Europe Ă  Nivelles, en Belgique. Dans le sillage de dix annĂ©es de croissance, d’autres bureaux rĂ©gionaux et comptoirs de location de stocks ont permis de desservir les marchĂ©s europĂ©ens locaux.

Ouvert en 2002, le bureau de vente WEG Pays-Bas se trouvait parmi les premiÚres expansions. Pour refléter cette expansion, WEG Europe fut rebaptisée WEG Benelux en 2005 afin de desservir spécifiquement sa clientÚle de la Belgique, des PaysBas et du Luxembourg.

Avec seulement deux employĂ©s lors de son ouverture dans les annĂ©es 1990, la premiĂšre filiale europĂ©enne de WEG s’est considĂ©rablement agrandie au fil des ans et compte aujourd’hui un effectif d’environ 70 personnes rĂ©parties dans ses filiales du Benelux. Aujourd'hui, les entreprises accompagnent leurs clients principalement (OEM) et leurs distributeurs techniques dans la vente de moteurs, variateurs, rĂ©ducteurs et autres Ă©quipements industriels. La succursale Benelux est Ă©galement spĂ©cialisĂ© dans les solutions personnalisĂ©es combinant des ensembles moteur, variateur de frĂ©quence et contrĂŽle qui sont assemblĂ©s et configurĂ©s dans son propre atelier.

L’annĂ©e derniĂšre, les entrepĂŽts de Nivelles ont connu une expansion remarquable, permettant Ă  l’entreprise d’entreposer un stock d’une valeur de 13 millions d’euros, rĂ©unissant environ 40 000 moteurs Ă©lectriques et 1 000 variateurs. Avec cette nouvelle expansion, la capacitĂ© des entrepĂŽts atteint 6300 m2 dont 500 m2 supplĂ©mentaires pour les ateliers et 700 m2 pour les bureaux. Les ateliers constituent la zone essentielle des entrepĂŽts. Ils permettent en effet Ă  WEG de continuer Ă  offrir un service personnalisĂ© de qualitĂ© supĂ©rieure.

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Le nouveau bĂątiment de WEG Benelux Ă  Nivelles

Les personnalisations typiques incluent le montage de brides, d'encodeurs, de ventilations forcĂ©es, de roulements et de joints spĂ©ciaux, ainsi que de cĂąbles sortants et de presseĂ©toupes spĂ©ciaux. Nous augmentons le niveau de protection IP des moteurs standards et effectuons Ă©galement tous les modifications possibles sur les moteurs pour zone Atex. En outre, l'atelier dispose d’une cabine de peinture et d’un banc de test pour effectuer des tests sur les Ă©quipements.

Comme l’explique Werner Lievens, directeur gĂ©nĂ©ral de WEG Benelux, « La forte demande des clients, en particulier dans les applications de pompes, de compresseurs, de tours de refroidissement et de ventilateurs, a stimulĂ© la nĂ©cessitĂ© de notre rĂ©cente expansion. Cette expansion concrĂ©tise l’engagement Ă  long terme que nous avons pris envers nos clients dans ces pays afin d’ĂȘtre sĂ»rs d’ĂȘtre prĂ©parĂ©s pour l’avenir et de pouvoir offrir un service rapide de qualitĂ© supĂ©rieure. »

« Je suis fier des capacitĂ©s techniques internes et des solides partenariats que nous avons Ă©tablis au cours des derniĂšres dĂ©cennies, » a ajoutĂ© Martijn Brinks, manager branche commerciale chez WEG Pays-Bas. « Ils tĂ©moignent du travail acharnĂ© de nos collaborateurs et de nos clients aux Pays-Bas et dans la rĂ©gion Ă©largie du Benelux. La pĂ©riode qui s’annonce est une pĂ©riode de croissance incroyablement excitante pour WEG, et c‘est avec beaucoup d’impatience que nous anticipons de cĂ©lĂ©brer de nombreuses autres Ă©tapes dans les annĂ©es Ă  venir. »

www.weg.net

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 29 WEG
Avec la nouvelle expansion chez WEG, la capacitĂ© des entrepĂŽts atteint 6300 m2, dont 500 mÂČ supplĂ©mentaires pour les ateliers et 700 m2 pour les bureaux

HYDRAULIQUES GRÂCE À UNE APPROCHE INNOVANTE

Les presses hydrauliques possĂšdent un Ă©norme potentiel pour rĂ©aliser des Ă©conomies et des rĂ©sultats spectaculaires peuvent ĂȘtre obtenus en dĂ©ployant la bonne approche. Au vu des prix de l’énergie actuels, cela vaut la peine d’examiner les performances de vos presses. DV Hydraulics de Boom a travaillĂ© ces derniĂšres annĂ©es sur un systĂšme innovant qui, en combinant une meilleure commande et une rĂ©cupĂ©ration de l’énergie, permet d’obtenir de beaux rĂ©sultats. L’entreprise avance les chiffres utiles pour Ă©tayer l’économie d’énergie.

Sven Cornelis, ingĂ©nieur chez DV Hydraulics, nous explique : « On perçoit aujourd’hui plusieurs concepts de presses. Il y a l’approche classique, purement hydraulique, oĂč l’huile est mise sous pression et maintenue Ă  pression Ă  l’aide d’une pompe, d’un moteur asynchrone et des accumulateurs. Des (servo)vannes actionnent alors les cylindres. Une seconde approche que l’on rencontre principalement chez les grands fournisseurs du marchĂ© hydraulique consiste Ă  travailler avec un systĂšme de motopompe asservi. La pompe est commandĂ©e par un servovariateur Ă©lectrique. Mais les deux approches ont quelques gros inconvĂ©nients. »

L’accumulation de chaleur est nĂ©faste « Avec les systĂšmes classiques, l’accent Ă©tait jusqu’à prĂ©sent mis sur le fonctionnement proprement dit et moins sur la consommation Ă©nergĂ©tique comme aujourd’hui. Quand le cycle de pressage de la machine est terminĂ©, l’huile hydraulique retourne au rĂ©servoir. En gĂ©nĂ©ral, cela se fait progressivement via les servovannes qui diminuent la pression, mais cet Ă©tranglement libĂšre une quantitĂ© importante d’énergie cinĂ©tique sous forme de chaleur. En soi, cela n’est pas bĂ©nĂ©fique pour la tempĂ©rature de l’huile hydraulique et il est dommage de ne rien faire avec cette

Ă©nergie. Par consĂ©quent, il faut compenser jusqu’à 50% de la puissance utile dans le circuit de refroidissement. On peut travailler avec des moteurs et des accumulateurs plus petits ou une dĂ©tection de charge, mais ces systĂšmes et leurs composants demandent Ă  leur tour de l’énergie et provoquent un dĂ©veloppement de chaleur qu’il faut Ă©galement compenser. »

« Les systĂšmes de motopompes asservis prĂȘts Ă  l’emploi classiques offrent dĂ©jĂ  une belle amĂ©lioration car par la variation de la vitesse des servomoteurs, on peut rĂ©duire la consommation et un rĂ©servoir hydraulique plus petit peut suffire. Cependant, ils prĂ©sentent toujours un inconvĂ©nient par rapport Ă  notre systĂšme car, ici aussi, il faut de l’énergie supplĂ©mentaire pour le refroidissement/la vidange. »

Une pleine charge Ă  partir de l’arrĂȘt « Avec notre approche – voyez le schĂ©ma fonctionnel – nous pouvons fournir la pleine charge requise pour la presse de maniĂšre illimitĂ©e dans le temps Ă  partir de l’arrĂȘt (!), une diffĂ©rence significative par rapport aux systĂšmes de motopompes asservis prĂȘts Ă  l’emploi. En thĂ©orie, ils pourraient aussi rĂ©aliser cela physiquement mais leurs roulements ne sont pas trĂšs rĂ©sistants. Le systĂšme doit fonctionner de temps en temps pour activer le circuit de refroidissement. »

« En d’autres termes, notre innovation rĂ©side dans le fait qu’au moment de l’arrĂȘt, nous consommons beaucoup moins d’énergie que les systĂšmes de motopompes asservis ou les systĂšmes classiques qui, eux, ont besoin d’énergie pour relancer le moteur. On peut travailler avec des accumulateurs, mais cela ne marche pas Ă  chaque cycle de pressage. Lors de cycles trĂšs rapides, c’est par exemple moins conseillĂ©. Avec

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PRESSES
Construction simplifiĂ©e d’une presse Ce systĂšme permet de diminuer la consommation d’énergie jusqu’à 89%
Pompe Servomoteur Bloc de sĂ©curitĂ© RĂ©seau Ă©lectrique Puissance Ă©lectrique nĂ©cessaire Pertes Ă©lectriques Pertes de pompe RĂ©cupĂ©ration jusqu’à 89 % Pertes par vanne de sĂ©curitĂ© Puissance utile
JUSQU’À 91% D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE AVEC LES
Cylindre

notre systĂšme, il ne faut pratiquement pas de refroidissement. Lors de projets de revamping, la dissipation thermique s’est avĂ©rĂ©e si limitĂ©e que la convection et le rayonnement via le rĂ©servoir suffisent Ă  l’évacuation de la chaleur. »

La rĂ©cupĂ©ration de l’énergie est centrale « La rĂ©cupĂ©ration d’énergie est un Ă©lĂ©ment important de notre approche. Nous empruntons plusieurs voies pour rĂ©aliser cela : une rĂ©cupĂ©ration mĂ©canique voire Ă©lectrique par un volant d’inertie, ou alors nous rĂ©injectons l’énergie au rĂ©seau d’électricitĂ©. Le choix du meilleur systĂšme dĂ©pend de la taille de la machine. Si plusieurs machines sont activĂ©es simultanĂ©ment avec des cycles de pressage inĂ©gaux, un volant d’inertie Ă©lectrique peut ĂȘtre une excellente solution et l’énergie rĂ©cupĂ©rĂ©e peut ĂȘtre utilisĂ©e dans d’autres machines sans aucun problĂšme. Si vous voulez rĂ©injecter l’énergie au rĂ©seau, il faut alors veiller Ă  ne pas provoquer de charge de pointe. Les volants d’inertie mĂ©caniques sont plutĂŽt appliquĂ©s Ă  des presses sans systĂšme d’asservissement Ă©lectrique, mais cette mĂ©thode limite la rĂ©cupĂ©ration Ă  la machine. L’utilisation de ce type de rĂ©cupĂ©ration est par exemple idĂ©al dans les applications oĂč une force importante est exercĂ©e avec une course trĂšs courte. Dans ce cas, il y a une rĂ©utilisation directe de l’énergie mĂ©canique, alors qu’avec les mĂ©thodes de rĂ©cupĂ©ration Ă©lectriques, une conversion supplĂ©mentaire est exigĂ©e. Ces derniĂšres annĂ©es, nous avons appliquĂ© les trois mĂ©thodes avec succĂšs. »

Marc Monballiu, sales manager : « Je tiens Ă  souligner qu’une telle approche demande moins de composants car le couplage entre la pompe et le cylindre est pratiquement direct. En termes de maintenance, il y a peu de tĂąches supplĂ©mentaires. Un autre avantage intĂ©ressant est le cos phi parfait pouvant ĂȘtre atteint. Le dĂ©phasage total de l’entreprise peut ĂȘtre

influencĂ© positivement, de sorte que les amendes sont Ă©vitĂ©es. On peut aussi dire des choses positives sur la robustesse. En Allemagne, une presse de 15.000 tonnes fonctionne avec une pression de service de 430 bars sans problĂšme, ceci avec une prĂ©cision de 0,1 mm. En principe, nous pouvons proposer des pressions allant jusqu’à 500 bars, Ă©tant entendu que les couplages au systĂšme doivent pouvoir rĂ©sister. Cela permet de rĂ©aliser le mĂȘme rĂ©sultat de pressage avec des cylindres plus petits. »

Quelques exemples : jusqu’à 91% de consommation en moins Sven Cornelis : « Le rĂ©sultat de notre mĂ©thode est une Ă©conomie d’énergie importante qui peut aller jusqu’à 91%. Ce n’est pas un pourcentage thĂ©orique car nous pouvons le justifier Ă  l’aide de chiffres issus des mesures. Lors du revamping d’une presse, nous avons rĂ©alisĂ© des mesures avant/aprĂšs. Dans l’ancienne situation, nous avions une puissance constante moyenne de 30 kW que nous avons pu rĂ©duire Ă  une puissance constante effective de 2,8 kW. Dans un autre projet, nous avons pu rĂ©duire la puissance utile constante de 240 kW Ă  36 kW, il s’agissait ici d’une rĂ©cupĂ©ration via un volant d’inertie Ă©lectrique. »

Le collĂšgue de Marc Monballiu poursuit : « Bien entendu, un revamping avec ce systĂšme nĂ©cessite un certain investissement mais il est rapidement amorti au vu des prix de l’énergie actuels. Nous sommes heureux de constater que notre approche est apprĂ©ciĂ©e par les clients. En principe, il y a peu de restrictions. Le systĂšme peut ĂȘtre dĂ©ployĂ© dans n’importe quel secteur et appliquĂ© avec succĂšs sur pratiquement toutes les presses. »

www.dvhydraulics.be

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 31 DV HYDRAULICS
SAMMY SOETAERT
PAR
La consommation d'Ă©nergie peut ĂȘtre considĂ©rablement rĂ©duite, en particulier pour la modernisation (retrofit) des presses existantes. « Avec notre approche nous pouvons fournir la pleine charge requise pour la presse de maniĂšre illimitĂ©e dans le temps Ă  partir de l’arrĂȘt. >>

DES AMORTISSEURS MINIATURES INTÈGRENT LA PRODUCTION DE SEMI-CONDUCTEURS

L’industrie des semi-conducteurs travaille de plus en plus Ă  la production de circuits de commutation intĂ©grĂ©s plus petits, plus efficaces, plus rapides et plus Ă©conomiques. Face aux avancĂ©es de la microĂ©lectronique, les exigences imposĂ©es aux systĂšmes de manutention chargĂ©s du transport propre et sĂ»r des plaquettes sont toujours plus Ă©levĂ©es. Dans le cadre d’une application sur mesure, dix amortisseurs miniatures d’ACE StoßdĂ€mpfer protĂšgent tous les axes linĂ©aires.

La photolithographie est une technologie clĂ© dans la fabrication des composants microĂ©lectroniques et circuits de commutation, ainsi que dans la production des microsystĂšmes. Cette technologie consiste Ă  transfĂ©rer le motif d’un photomasque sur une plaquette Ă  l’aide d’une fine couche de rĂ©sine photosensible.

La demande pour les microprocesseurs et puces mémoires étant trÚs forte et la diminution du risque de chute étant primordiale dans la production des plaquettes, bon nombre de fabricants de puces travaillent avec leurs propres fournisseurs de systÚmes de manutention. Ces derniers équipent leurs systÚmes de composants standard de haute qualité et éprouvés pour les entraßnements, les contrÎles de vitesse et les axes linéaires.

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Les solutions sur mesure d’ACE sont testĂ©es de maniĂšre approfondie sur le banc d’essai ©ACE DĂ©tail : Les solutions sur mesure d’ACE sont testĂ©es de maniĂšre approfondie sur le banc d’essai ©ACE ©ACE ©ACE

©ACE

©ACE

ACE StoßdĂ€mpfer GmbH a Ă©tĂ© contactĂ© dans le but de protĂ©ger au mieux ces axes Ă  l’aide de composants mĂ©caniques robustes. Le spĂ©cialiste de l’amortisseur de la ville allemande de Langenfeld offre notamment des solutions sur mesure. Une Ă©quipe d’ingĂ©nieurs expĂ©rimentĂ©s d’ACE dĂ©veloppe ces solutions prĂ©cisĂ©ment selon les exigences des fabricants de semi-conducteurs. Une solution a ainsi Ă©tĂ© conçue Ă  l’aide d’un logiciel spĂ©cial, puis testĂ©e sur le banc d’essai d’ACE. RĂ©sultat : tous les axes de production sont bien protĂ©gĂ©s, ce qui Ă©vite tout dommage durant la manipulation.

Conception, simulation, banc d’essai : de l’amortisseur standard au modùle sur mesure

Dans le cadre de la production de puces, des axes extrĂȘmement prĂ©cis et sans friction ont Ă©tĂ© installĂ©s dans un systĂšme de manutention. Le fabricant imposait que les axes X et Y et l’axe central ne soient exposĂ©s qu’aux forces maximales admissibles en cas de collision, afin d’ĂȘtre sĂ»r Ă  100 % que le systĂšme n’est pas endommagĂ©. Les trois axes devaient donc ĂȘtre Ă©quipĂ©s ici de trois types d’amortisseurs miniatures diffĂ©rents de la gamme d’ACE.

Pour l’axe Y, quatre amortisseurs miniatures Ă  filetage M20 ont Ă©tĂ© utilisĂ©s ; pour l’axe X, les quatre mĂȘmes amortisseurs miniatures, mais avec un filetage M18 ont Ă©tĂ© utilisĂ©s ; et pour l’axe central, ce sont deux amortisseurs miniatures avec

Les amortisseurs miniatures Ă  autorĂ©glage d’ACE

un filetage M25. Les ingĂ©nieurs d’ACE ont Ă©galement reçu des informations sur la force de rĂ©action maximale en cas de collision. Au niveau de l’axe Y, les paramĂštres par amortisseur Ă©taient par exemple : masse, m = 95,85 kg et vitesse, v = 1,08 m/s, ce qui correspond Ă  une Ă©nergie cinĂ©tique de 55,90 Nm. La force de rĂ©action maximale autorisĂ©e pour cet axe Ă©tait 5 700 Nm. Dans une deuxiĂšme phase, le dĂ©partement R&D d’ACE a simulĂ©, sur la base de ces informations, le schĂ©ma de perçage correspondant pour les types d’amortisseurs miniatures adaptĂ©s. Cela a permis de ralentir l’énergie et la vitesse de façon homogĂšne sur toute la longueur de course de 14 mm et ainsi de ramener la force de rĂ©action maximale Ă  5 300 Nm environ.

GrĂące Ă  des piĂšces mĂ©caniques, ACE est Ă©galement parvenu Ă  respecter les valeurs spĂ©cifiĂ©es afin d’offrir la meilleure protection possible des deux autres axes. Lors d’une troisiĂšme et derniĂšre Ă©tape, les amortisseurs miniatures, fabriquĂ©s sur mesure sur la base de la simulation, ont Ă©tĂ© livrĂ©s au client, Ă  l’issue de tests approfondis. Les dix amortisseurs miniatures d’ACE protĂšgent dĂ©sormais les trois axes de dĂ©placement d’un systĂšme de manutention utilisĂ© dans le cadre de la production de plaquettes.

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 33 ACE
www.ace-ace.com
La gamme de solutions d’amortissement d’ACE

Pressostats et Capteurs de Pression

Les derniers ajouts Ă  notre gamme de pressostats et de capteurs de pression vous donnent encore plus de flexibilitĂ© pour choisir le produit adaptĂ© Ă  vos besoins. Avec seulement ⌀19mm et moins de 60g, ils sont extrĂȘmement compacts et lĂ©gers et sont idĂ©aux pour les applications :

» lorsque l’espace sur les machines est limitĂ©, » lorsqu’il n’est pas nĂ©cessaire de visualiser la pression

» dans des environnements agressifs avec des jets d’eau Ă  haute pression ou tempĂ©rature.

Pressostat électronique 60D

» 5 x plages de pression : 2 x sorties numériques ou 1 x sortie numérique + IO-Link

» Mesures combinées de température et de pression dans un seul produit

Capeur de pression électronicque 60S

» 8 x plages de pression avec 1 x sortie analogique

» Matériau du corps : Acier inoxydable (316L) avec marquage gravé au laser.

» Protection contre les intrusions : IP67, IP69K

60S

60D

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En savoir plus norgren.com

PILOTAGE DEPUIS UN PC POUR PLUS DE DURABILITÉ DANS L'INDUSTRIE DU PLASTIQUE

La technologie de commande et de pilotage sur PC et EtherCAT de Beckhoff, offre un immense potentiel pour exploiter plus durablement les machines et installations de l'industrie de transformation des matiÚres plastiques. Le logiciel est basé sur TwinCAT 3 Plastic Framework, la solution d'analyse de données de TwinCAT Analytics, et sur TwinCAT OPC UA pour la communication conforme à la norme Euromap. Sur le plan matériel, par exemple, les terminaux EtherCAT pour l'acquisition des données énergétiques et les entraßnements de servomoteurs jouent un rÎle crucial en tant qu'alternative aux solutions hydrauliques.

TwinCAT 3 Plastic Framework permet d'intégrer en toute transparence les technologies d'entraßnement hydraulique et électrique, offrant ainsi un puissant systÚme de commande modulaire pour les machines de plasturgie, ce qui minimise le travail de développement tout en conservant l'ouverture éprouvée de l'architecture Beckhoff. Cela signifie que toutes les conditions préalables sont réunies pour transformer les plastiques le plus efficacement et durablement possible, car le contrÎle ultra-précis des processus et la numérisation de bout en bout permettent d'économiser les ressources.

Plastic Framework est le fruit des nombreuses annĂ©es d'expertise de Beckhoff dans le domaine du plastique, puisqu'il intĂšgre en toute transparence d'importantes fonctions de commande spĂ©cifiques Ă  l'industrie. Elles sont d'ailleurs associĂ©es Ă  un Ă©ventail de contrĂŽles cadres types de l'industrie qui peuvent ĂȘtre intĂ©grĂ©s de maniĂšre transparente dans la solution globale. Par ailleurs, Euromap/OPC UA peut Ă©galement s'y intĂ©grer facilement. Les exemples de codes inclus en standard pour diverses applications plastiques, comme le moulage par injection, le moulage par soufflage et l'extrusion, simplifient la planification et la programmation des projets.

Transparence des données pour une production accrue et une meilleure efficacité énergétique

Puisque toutes les interfaces communes d'Euromap sont prises en charge, les utilisateurs sont en mesure d'adopter une approche standardisĂ©e pour l'Ă©change de donnĂ©es, tant entre les machines individuelles qu'avec le MES de niveau supĂ©rieur. De plus, les donnĂ©es de processus peuvent ĂȘtre agrĂ©gĂ©es de maniĂšre synchrone avec le cycle de la machine grĂące Ă  l'outil d'analyse de donnĂ©es TwinCAT Analytics. Toutes les informations nĂ©cessaires sur la procĂ©dure de traitement et l'Ă©tat de la machine peuvent ĂȘtre dĂ©duites de ces donnĂ©es pour optimiser l'efficacitĂ© de la production et la consommation d'Ă©nergie.

GrĂące Ă  un vaste portefeuille de bornes d'E/S, Beckhoff intĂšgre Ă©galement la technologie de mesure nĂ©cessaire Ă  la surveillance de la consommation Ă©nergetique dans sa technologie de commande standard. Des bornes de mesure modulaires sont disponibles pour diverses applications, de la mesure de la tempĂ©rature, de la puissance, du courant et de la tension jusqu'Ă  la surveillance sophistiquĂ©e de l'alimentation secteur ou des conditions. Les signaux sont envoyĂ©s Ă  la commande sous forme de donnĂ©es brutes pour un traitement plus approfondi, ainsi une seule commande est nĂ©cessaire pour l'automatisation et l'acquisition des donnĂ©es Ă©nergĂ©tiques. Le pilotage depuis un PC simplifie considĂ©rablement le processus de mise en Ɠuvre, tandis que l'installation en post-Ă©quipement ne nĂ©cessite qu'un effort minimal.

La technologie des servomoteurs dynamiques et de haute précision de Beckhoff ouvre de nouvelles possibilités d'économie d'énergie et de préservation des ressources dans le cadre de la transformation des matiÚres plastiques. Elle offre également un certain nombre d'avantages essentiels par rapport aux solutions hydrauliques précédentes, notamment un excellent contrÎle et une meilleure efficacité énergétique, ainsi que l'élimination totale de toute infrastructure hydraulique dans la machine ou le systÚme. Tout cela n'est possible que grùce aux servomoteurs rotatifs AM8000, aux servomoteurs linéaires AL8000 et aux nouveaux vérins électriques AA3000.

www.beckhoff.com/plastics

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 35 BECKHOFF

LE SIDEBOT

WYZO

FLEXIBLE AIDE LES ENTREPRISES À AUTOMATISER

« Wyzo n’est pas qu’une machine, c’est un collĂšgue avec lequel il est facile de communiquer via une interface simple. Peut-ĂȘtre que la prochaine gĂ©nĂ©ration discutera avec les opĂ©rateurs. Wyzo est la nouvelle rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de production collaborative qui combine le meilleur de l’homme et de la machine. » Que des Ă©loges donc pour ce nouveau sidebot Wyzo qui a Ă©tĂ© doublement primĂ©.

Qu’est-ce qu’un sidebot ? « Un sidebot est un robot Delta collaboratif qui est capable de travailler plus rapidement qu’un cobot classique », dĂ©clare Stijn Provoost. « Contrairement au cobot, le sidebot ne vise pas forcĂ©ment l’interaction directe avec l’humain. Il est lĂ  pour l’assister lors de tĂąches trĂšs rĂ©pĂ©titives. Son concept, la lĂ©gĂšretĂ© des piĂšces mobiles et le systĂšme de contrĂŽle certifiĂ© lui permettent de travailler Ă  des vitesses Ă©levĂ©es, bien plus Ă©levĂ©es que celles d’un cobot, en toute sĂ©curitĂ© pour les personnes se trouvant autour du sidebot. »

Pour rĂ©pondre Ă  une grande variĂ©tĂ© des besoins en production, Wyzo est prĂ©vu pour s’adapter Ă  n’importe quel endroit de l’atelier. Avec une empreinte au sol infĂ©rieure Ă  0,5 m2 et une hauteur d’à peine 1,80 m, le sidebot passe par les portes et les ascenseurs standard. Il est conçu pour ne pas ĂȘtre plus grand que l’homme et sa taille garantit que ceux qui travaillent Ă  ses cĂŽtĂ©s le perçoivent comme un collĂšgue.

Stijn Provoost, administrateur de Promation Ă  Berlaar, le spĂ©cialiste de l’automatisation, est enthousiaste Ă  propos des performances du sidebot Wyzo qui s’installe aisĂ©ment chez les entreprises en quĂȘte d’automatisation.

Si les robots traditionnels sont grands et fonctionnent sur des lignes automatisĂ©es, sĂ©parĂ©s des opĂ©rateurs par des portes et des cages de protection, le systĂšme de sĂ©curitĂ© avancĂ© de Wyzo lui permet d’interagir avec des personnes Ă  proximitĂ©.

GrĂące Ă  son bras hautement technologique et ses systĂšmes de vision intĂ©grĂ©s ou externes, le sidebot dĂ©tecte et prĂ©lĂšve les produits selon une charge utile d’un kilo maximum.

Stijn Provoost, Ă  propos du fonctionnement de Wyzo : « Avec son systĂšme de contrĂŽle sĂ©curisĂ©, Wyzo traite des produits Ă  grande vitesse Ă  cĂŽtĂ© des opĂ©rateurs. Le sidebot s’arrĂȘte automatiquement en cas de contact et via ses capteurs de sĂ©curitĂ© intĂ©grĂ©s, il reprend sa pleine vitesse une fois les opĂ©rateurs Ă©loignĂ©s. L’interface intuitive facilite l’apprentissage de nouvelles tĂąches. Le terminal mobile est aussi facile Ă  utiliser qu’un smartphone et n’exige aucun script ni programmation pour dĂ©marrer Wyzo. En un minimum de temps, Wyzo localise les produits avec sa camĂ©ra intelligente et les prĂ©lĂšve sur les tapis convoyeurs mobiles. Le porte-outil universel permet d’utiliser le grappin le plus appropriĂ©. »

En juin 2022, Wyzo a remportĂ© deux prix rĂ©compensant le design, l’esthĂ©tique et la fonctionnalité : le Design Award dans la catĂ©gorie Industry & Tools d’iF et le trĂšs convoitĂ© Best of the Best Award de Red Dot pour l’équipement industriel,

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Stijn Provoost avec le Wyzo

la conception du produit et la robotique.  «Ces distinctions dĂ©montrent toute l’importance de prendre soin de l’apparence de la machine, de la maniĂšre dont les clients interagissent et de leur expĂ©rience gĂ©nĂ©rale. Cela renforce la conviction que nous changeons le visage de l’automatisation industrielle et que nous ouvrons la voie Ă  la robotique pick-and-place collaborative », fait savoir Christian Vouillamoz, Chief Technology Officer chez Wyzo.

Le systĂšme de sĂ©curitĂ© certifiĂ© TĂŒv repose sur une technologie de capteurs ultramoderne qui contrĂŽle l’environnement en permanence pour dĂ©tecter toute activitĂ© humaine. Wyzo se dĂ©place facilement d’une station de travail Ă  l’autre, ce qui gĂ©nĂšre un ROI rapide, et il est hautement compatible avec les prĂ©henseurs courants du marchĂ© – selon des vitesses de commutation de moins de neuf secondes. Pour rĂ©pondre aux exigences d’une production en constant Ă©volution, Wyzo est proposĂ© avec des commandes pneumatiques, Ă©lectriques et de vide intĂ©grĂ©es.

Stijn Provoost : « Le sidebot est la solution parfaite pour les applications oĂč le cobot n’a pas un rendement suffisant. Wyzo permet aux entreprises de toutes tailles d’automatiser un processus manuel. C’est une excellente Ă©tape vers

l’automatisation d’une entreprise en pleine croissance qui doit Ă©voluer vers une industrialisation de sa production. »

« Les sidebots sont gĂ©nĂ©ralement utiles dans les lots de production moyens et divers formats de production. Un sidebot fonctionne Ă  des cadences de 2.000 Ă  5.000 cycles par heure. Plusieurs sidebots peuvent ĂȘtre combinĂ©s pour rĂ©aliser des fonctionnalitĂ©s supplĂ©mentaires ou augmenter la capacitĂ© de production. On peut les utiliser dans des secteurs comme l’alimentaire, l’électronique, la pharmacie, la cosmĂ©tique, 
 Bref, dans chaque branche oĂč il faut rĂ©aliser des tĂąches rĂ©pĂ©titives de maniĂšre flexible, Ă  vitesse moyenne ou Ă©levĂ©e », conclut Stijn Provoost.

www.promation.be www.thewyzo.com

Wyzo en action. Promation est un distributeur Wyzo au Benelux et est prĂȘt Ă  soutenir d'autres intĂ©grateurs avec des demandes de devis et d'Ă©ventuelles dĂ©mos

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 37
PROMATION

L’INSTITUT BERNARDUSTECHNICUM ASSEMBLE MILLE IMPRIMANTES 3D

Velleman Group, le grossiste en électronique et technologie basé en Flandre orientale, a fait don de 1.000 imprimantes 3D à un institut orienté STEM à Oudenaarde.

Depuis plusieurs annĂ©es, l’institut Bernardustechnicum veut stimuler les technologies et les STEM auprĂšs de ses Ă©lĂšves, pendant les cours rĂ©guliers mais aussi en dehors des heures de classe lors de leur BT Makerspace oĂč le prototypage est central. Pourquoi offrir un tel lot d’imprimantes 3D Ă  une Ă©cole ? Depuis 2013, Velleman Group a dĂ©veloppĂ© et lancĂ© pas moins de quatre modĂšles d’imprimantes 3D depuis son centre technologique de Gavere en Flandre orientale. Via son dĂ©partement de R&D, l’entreprise a pu Ă  chaque fois apporter des innovations et des mises Ă  jour dans les versions suivantes et garder ainsi une longueur d’avance sur la concurrence croissante. Mais aprĂšs avoir Ă©tĂ© un pionnier pendant plusieurs annĂ©es, le marchĂ© de l’impression 3D a Ă©tĂ© inondĂ© de modĂšles meilleur marchĂ© venant d’Asie. Par consĂ©quent, il n’était plus rentable pour Velleman de continuer Ă  investir dans le dĂ©veloppement local d’imprimantes 3D.

Une technologie 3D pour chaque Ă©lĂšve Velleman Group a donc dĂ©cidĂ© de se concentrer davantage sur les projets didactiques et d’offrir Ă  une Ă©cole son stock restant d’imprimantes 3D Nano, un modĂšle desktop ou de banc d’école.

Compte tenu de la proximitĂ© et des intĂ©rĂȘts communs, les enseignants STEM de l’institut Bernardustechnicum Ă  Oudenaarde ont rapidement contactĂ© les techniciens de Velleman Group. Que plusieurs ingĂ©nieurs de chez Velleman soient issus de cet institut n’a rien d’étonnant. Mieux : dans le passĂ©, il y a dĂ©jĂ  eu une collaboration autour d’un kit de programmation et de soudage didactique que Velleman avait dĂ©veloppĂ© et produit Ă  la demande de Franklin Neyt, un enseignant de STEM. Ce kit est aujourd’hui couramment utilisĂ© dans la formation STEM unique de l’institut.

Franklin Neyt et ses collĂšgues ont donc Ă©laborĂ© un programme de cours sur l’impression 3D. Celui-ci prĂ©sente un aperçu de la technologie sous-jacente, le dessin de modĂšles 3D

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et les applications infinies rendues possibles avec un tel Ă©quipement. Pensez Ă  l’impression de matĂ©riel didactique comme un porte-craie, d’atomes pour le cours de chimie, d’étoiles et de planĂštes, etc. Il est aussi possible d’imprimer des objets plus Ă©laborĂ©s comme des piĂšces pour la rĂ©alisation d’un propre robot ou des accessoires pour des piĂšces de théùtre. De nombreux modĂšles 3D sont disponibles gratuitement sur internet.

Le Makerspace de l’institut Bernardustechnicum

Le Makerspace au campus STEM (Gelukstede) de l’institut Bernardustechnicum est donc ‘the place to be’ pour les Ă©lĂšves et les externes souhaitant transformer leurs idĂ©es en un prototype via l’impression 3D. Tant les jeunes que les moins jeunes sont les bienvenus. Les jeunes utilisateurs ont entre 10 et 12 ans et suivent l’acadĂ©mie STEM le mercredi.

Sous la conduite d’un professeur ou Ă  l’issue d’une courte formation sur l’utilisation des machines, les premiĂšres Ă©tapes sont franchies dans le dĂ©veloppement d’une idĂ©e au prototype d’un produit. Autant de talents que l’institut Bernardustechnicum veut dĂ©velopper auprĂšs des visiteurs et des Ă©lĂšves actifs dans les filiĂšres des sciences technologiques et des techniques de conception mĂ©canique.

Les avantages d’assembler une imprimante 3D soi-mĂȘme Assembler une imprimante 3D et l’entretenir n’est pas aussi Ă©vident que de l’utiliser. Cela demande de l’habiletĂ© et (surtout) de la patience. Les imprimantes 3D Nano offertes sont des kits d’assemblage. Les Ă©lĂšves dĂ©couvrent donc le processus complet de l’assemblage, du rĂ©glage, du dessin de modĂšles en 3D et de l’impression 3D. L’avantage de connaĂźtre l’imprimante dans les moindres dĂ©tails permet de solutionner

des problĂšmes potentiels. Les problĂšmes que l’on rencontre avec une imprimante Ă  jet d’encre sont Ă©galement typiques d’une imprimante 3D.

Comme toutes les Ă©coles ne disposent pas d’enseignants capables d’assembler une imprimante 3D et qui n’ont pas le temps d’intĂ©grer le processus d’assemblage dans leur programme de cours, une Ă©quipe de spĂ©cialistes de Velleman forme les enseignants de l’institut Bernardustechnicum pour qu’ils deviennent de vĂ©ritables experts dans l’impression 3D. L’utilisation des imprimantes 3D est ainsi garantie pendant plusieurs annĂ©es grĂące au don et Ă  l’acquisition prĂ©cieuse pour l’école.

Ce processus a fait l’objet d’une analyse et d’un suivi prĂ©cis par Velleman afin de dĂ©terminer s’il y a des opportunitĂ©s pour relancer la production d’imprimantes 3D, s’il s’avĂšre par exemple que d’autres Ă©coles sont intĂ©ressĂ©es par une telle collaboration (mĂȘme si le don sera plus modeste).

Pour s’assurer que l’institut et ses Ă©lĂšves puissent continuer Ă  expĂ©rimenter ces imprimantes 3D pendant plusieurs annĂ©es, l’Arteveldehogeschool fournira un support technique. Cette haute Ă©cole propose depuis plusieurs annĂ©es une masterclass unique sur la modĂ©lisation 3D et l’impression 3D, donnĂ©e par le professeur et expert en 3D, Tom Neuttiens, l’ambassadeur de l’imprimante 3D Nao. Cette formation aide les jeunes Ă  trouver leur voie dans la crĂ©ation artistique, le façonnage de produits et autres projets.

www.arteveldehogeschool.be www.bernardustechnicum.be www.vellemangroup.eu

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 39 ÉDUCATION

AUTOMATION

LES AMORTISSEURS EN ACIER INOXYDABLE AUGMENTENT LA DIVERSITÉ DES APPLICATIONS

‱ Performances accrues grñce à une course plus importante

‱ Plus de choix grĂące Ă  une gamme Ă©largie

‱ Jusqu’à 5 650 Nm de capacitĂ© dans des environnements critiques

‱ Aspect de haute qualitĂ© dans des plages de masse effectives jusqu’à 63 700 kg

STAGFLATION !

Si l'on voulait résumer en un mot notre récent événement « Forecasting 2023 » sur les perspectives économiques, ce serait par le mot "stagflation" !  Un mot qui en contient deux : stagnation et inflation. Ces deux mots résument à leur tour parfaitement chacune des 2 parties de notre événement : une stagnation des marchés et une inflation " à deux chiffres ", qui ne s'estompera que trÚs progressivement au cours de l'année 2023.

La stagflation est une situation Ă  laquelle les banques centrales ne peuvent remĂ©dier que par une augmentation pertinente des taux d'intĂ©rĂȘt. Et cela, bien sĂ»r, se fait au dĂ©triment de l'investissement, des achats et de la construction de logements ou encore de la consommation de biens durables, ce qui a pour effet de prolonger la rĂ©cession. NĂ©anmoins, la plupart des analystes s'attendent Ă  ce que nous retrouvions des taux de croissance Ă©conomique positifs au cours du deuxiĂšme semestre de 2023.

Une inflation de plus de 10%

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a entraĂźnĂ© la fermeture complĂšte de deux grands gazoducs (Yamal et Nordstream).  En consĂ©quence, les importations de gaz russe dans l'UE sont retombĂ©es Ă  un niveau de 25%. Jusqu'Ă  prĂ©sent nous avons pu compenser cette baisse de notre approvisionnement en gaz en faisant venir du GNL. Mais l'incertitude quant Ă  savoir si les approvisionnements actuels seront suffisants pour passer un Ă©ventuel hiver rigoureux et si nous serons en mesure de poursuivre ces approvisionnements de maniĂšre suffisante en 2023 a entraĂźnĂ© des hausses de prix rarement vues et, surtout, une volatilitĂ© et une nervositĂ© extrĂȘmes sur le marchĂ© du gaz.

L'explosion des prix du gaz a entraĂźnĂ© une forte hausse des prix de l'Ă©lectricitĂ© dans la plupart des pays.  Cette hausse des prix du gaz et de l'Ă©lectricitĂ© a Ă©tĂ© Ă  son tour rĂ©percutĂ©e sur les prix de vente de nombreuses entreprises.  Le rĂ©sultat, bien sĂ»r, a Ă©tĂ© une inflation qui a commencĂ© Ă  augmenter fortement Ă  partir du dĂ©but de 2022.  Il faut ajouter Ă  cela la hausse des prix des denrĂ©es alimentaires suite Ă  la guerre en Ukraine et le fait que salaires bruts ont commencĂ© Ă  augmenter plus rapidement dans de nombreux pays suite Ă  l’intensification des revendications salariales des travailleurs qui souhaitent maintenir leur pouvoir d’achat.  Cette derniĂšre a Ă©galement entraĂźnĂ© une hausse de l'inflation sous-jacente.

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En 2023, l'inflation devrait commencer Ă  diminuer progressivement, passant d'un peu plus de 10 % en janvier Ă  un niveau plus normal de 2 Ă  4% Ă  la fin de 2023.  Cela s'explique principalement par le fait que les prix dans les secteurs de l'Ă©nergie et de l'alimentation vont progressivement commencer Ă  se stabiliser.  C’est surtout la rĂ©percussion des coĂ»ts salariaux qui provoquera encore une inflation (sous-jacente).

En Belgique, cette forte inflation a trÚs sévÚrement affecté la compétitivité des entreprises, par le biais du systÚme d'indexation automatique des salaires bruts.  Avec des accords salariaux plus modérés en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, notre handicap en matiÚre de coût du travail se sera détérioré de 4 à 5 % fin 2023 par rapport au début 2022.  Cette détérioration s'ajoute à la stagnation de nos marchés. De ce fait, nous sommes perdants sur les deux tableaux.

Des marchés stagnants

En effet, Ă  l'exception des États-Unis, pratiquement tous les pays industrialisĂ©s sont en lĂ©gĂšre rĂ©cession (mais tous les indicateurs suggĂšrent que les États-Unis pourraient Ă©galement ĂȘtre plongĂ©s dans une rĂ©cession au cours du premier semestre de 2023). Il y a plusieurs raisons Ă  cette rĂ©cession.

1 La hausse des prix du gaz et de l'électricité laisse les consommateurs avec moins de revenu disponible à dépenser pour d'autres biens et services. La confiance des consommateurs se détériore fortement dans tous les pays.

2 L'économie chinoise subit encore les conséquences d'une stricte politique "zéro-covid". Par conséquent, l'économie chinoise connaßt l'un des taux de croissance les plus faibles de ces derniÚres décennies. En outre, la stagnation économique de certains secteurs et de régions chinoises a entraßné de graves perturbations dans les chaßnes d'approvisionnement mondiales. La Chine est et reste le principal producteur mondial d'un grand nombre de matiÚres premiÚres et de métaux.

3 Nous constatons également une trÚs forte détérioration de l'utilisation moyenne des capacités, de la confiance des entreprises et des acheteurs et du niveau des commandes dans presque tous les pays et secteurs.  Au premier semestre 2022, tous ces indicateurs se situaient encore à des niveaux sans précédent.  Cette détérioration est un signal clair du fort ralentissement de la croissance et de la (légÚre) récession à venir.

En 2023, l'Ă©conomie belge sera donc en lĂ©ger recul (croissance du PIB en volume). L'industrie manufacturiĂšre, en particulier, prĂ©voit une baisse de son chiffre d'affaires rĂ©el en 2023. Le secteur de la construction envisage une stagnation de l'activitĂ©. Les secteurs des services pourraient encore enregistrer une croissance de 1 Ă  2%. Le premier semestre de 2023 devrait ĂȘtre particuliĂšrement difficile. Au cours du second semestre de 2023, lorsque l'inflation sera un peu mieux maĂźtrisĂ©e, la croissance Ă©conomique devrait redevenir positive.

www.agoria.be

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 41 AGORIA
Patrick Slaets Senior Expert Studies Centre, Agoria

AVERCON DÉVELOPPE UNE MACHINE POUR FABRIQUER DES EMBALLAGES SUR

MESURE AVEC LE DIGITAL TWIN DE SIEMENS

Le constructeur de machines Avercon, basĂ© Ă  Eeklo, a conçu une machine d'emballage rĂ©volutionnaire pour le marchĂ© de l’e-commerce Ă  l’aide de la technologie Digital Twin de Siemens. La X7 permet de fabriquer automatiquement des cartons d’emballage durables dont les mesures sont parfaitement adaptĂ©es Ă  celles du produit Ă  expĂ©dier. Il est ainsi possible d'augmenter l’efficacitĂ© des emballages de 40 % et d’économiser jusqu'Ă  20 % sur les frais de transport.

GrĂące au Digital Twin, le fonctionnement complexe de la X7 a pu ĂȘtre simulĂ© et testĂ© dans les moindres dĂ©tails avant mĂȘme sa construction, un processus qui a permis d'accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement et d’économiser une quantitĂ© considĂ©rable de matiĂšres premiĂšres. Par ailleurs, la qualitĂ© du produit final est supĂ©rieure dĂšs le dĂ©part et la perte de production lors de l'implĂ©mentation de la machine chez le client final est Ă©galement moindre.

« Dans l'industrie traditionnelle, les mesures des boĂźtes sont parfaitement adaptĂ©es Ă  celles des produits », explique David Provoost, Sales Manager chez Avercon. « Mais dans l’e-commerce, on travaille par lots d'une seule unitĂ©, de sorte que le carton d’emballage renferme parfois jusqu'Ă  40 % d'air ou de rembourrage. Or, moins on remplit les cartons, moins on peut en transporter et plus il y a de camions qui circulent sur les routes. En outre, contrairement Ă  l’industrie traditionnelle,

oĂč la mĂȘme Ă©tiquette est apposĂ©e sur chaque emballage, les produits de l’e-commerce doivent recevoir une Ă©tiquette unique. L’adresse d’expĂ©dition est liĂ©e au produit ou Ă  la boĂźte et dans le cadre du GDPR, il est crucial que cet Ă©tiquetage se dĂ©roule sans erreurs, pour ne pas encourir d’amendes et Ă©viter d’envoyer une commande Ă  la mauvaise adresse. »

À la demande du marchĂ©, les ingĂ©nieurs et automaticiens d’Avercon, qui conçoivent des machines depuis de nombreuses annĂ©es pour l’industrie manufacturiĂšre et des procĂ©dĂ©s, se sont attaquĂ©s Ă  ce dĂ©fi : comment emballer plus efficacement les millions de commandes des acteurs de l’ecommerce, pour Ă©viter d'impacter l’environnement avec des tonnes de rembourrage et de transporter de l’air ? La rĂ©ponse tient en un nom : X7. La machine fabrique un emballage sur mesure pour chaque produit, ce qui en accroĂźt l’efficacitĂ© de 40 % et permet d’abaisser les coĂ»ts de transport de 20 %. La X7 est capable de prĂ©parer, emballer, Ă©tiqueter et expĂ©dier pas moins de 1 020 colis par heure. Elle est dix fois plus rapide qu'un opĂ©rateur humain. L’entreprise internationale d’emballage Packsize assure la commercialisation de la machine et le service aprĂšs-vente.

Tester les limites « Nous avons développé une machine permettant de fabriquer une boßte sur mesure pour le produit à emballer. Et bien que chaque carton soit différent du précédent, aussi bien

en largeur qu’en hauteur, la machine atteint une capacitĂ© de 1 020 emballages par heure », prĂ©cise David Provoost. « Pour simuler tout cela, technologie Digital Twin Ă©tait indispensable. Elle nous a permis d’analyser ce processus complexe et de vĂ©rifier si les composants que nous avions dessinĂ©s rĂ©pondaient rĂ©ellement aux attentes. Une machine de ce type comporte au moins 50 servomoteurs : chaque mouvement doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© dans un dĂ©lai prĂ©cis avant le suivant. GrĂące au Digital Twin, nous avons pu visualiser tout le processus. »

Chez Avercon, la technologie Digital Twin est devenue quasiment incontournable pour construire des machines de hautes performances. La CAO est basĂ©e sur l'outil MCD (Mechatronic Concept Design), qui permet d’animer les dessins Ă  l’écran. La simulation, pilotĂ©e par le mĂȘme programme PLC que la machine proprement dite, montre immĂ©diatement les possibilitĂ©s et les limitations de chaque composant ainsi que leurs interactions. Elle permet au constructeur de machines de repousser les limites du possible en matiĂšre de mĂ©catronique et de tester des machines et des lignes de production en profondeur avant mĂȘme de les fabriquer. Il gagne Ă©galement un temps prĂ©cieux, puisqu'il peut dĂ©velopper le logiciel sans attendre que le concept et la mĂ©canique soient achevĂ©s.

Efficacité et durabilité

« La X7 est une formidable machine et nous sommes heureux d’avoir jouĂ© un rĂŽle dans son dĂ©veloppement », ajoute Eddy Nelis, Senior Vice President de Siemens Digital Industries. « IndĂ©pendamment du gain de durabilitĂ© au niveau des emballages, l'impact environnemental a Ă©tĂ© pris en compte

dĂšs la conception de la machine. Comme il n’est pas nĂ©cessaire de tout fabriquer physiquement, on consomme moins de matiĂšres premiĂšres. La qualitĂ© du produit final est supĂ©rieure dĂšs le dĂ©part et la perte de production lors de l'implĂ©mentation de la machine chez le client final est Ă©galement moindre. La consommation Ă©lectrique n’a pas Ă©tĂ© oubliĂ©e non plus : la machine rĂ©cupĂšre une partie de l’énergie pour la rĂ©injecter dans le rĂ©seau. Tout le processus obĂ©it Ă  des principes de dĂ©veloppement durable. »

www.avercon.be www.siemens.be www.siemens.be/stories

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 43 SIEMENS

VANSICHEN : NOUVEAU BÂTIMENT D’EXPLOITATION

Vansichen Linear Technology, spĂ©cialisĂ©e dans les mouvements linĂ©aires, dĂ©mĂ©nage. L’entreprise quitte le bĂątiment sur le ring de Hasselt pour investir une ancienne usine de gaufres, situĂ©e dans la Bedrijfsstraat Ă  Kiewit.

Elle souhaite ainsi rĂ©unir sous un mĂȘme toit ses bureaux et son entrepĂŽt, actuellement sĂ©parĂ©s de quelques kilomĂštres. L’emmĂ©nagement est prĂ©vu Ă  l’automne 2023. Vansichen Linear Technology a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1993 par Maxime Vansichen et son Ă©pouse Vera Landmeters. Le couple a depuis Ă©tĂ© rejoint par ses deux fils, Pieter et Thomas. L’entreprise commercialise des composants pour mouvements linĂ©aires et construit des axes de transfert de robots, ainsi que des portiques de levage.

DĂ©sireuse de poursuivre sa croissance, Vansichen s’est mise en quĂȘte d’un nouveau bĂątiment propice Ă  son projet d’expansion et capable d’hĂ©berger l’ensemble de ses activitĂ©s (bureaux et entrepĂŽt). Pour ne pas pĂ©naliser le personnel, les recherches ont Ă©tĂ© limitĂ©es au pĂ©rimĂštre de Hasselt. Le nouveau bĂątiment est situĂ© au n° 28 de la Bedrijfsstraat, dans

la zone industrielle de Kiewit et Ă  quelques encablures du Corda Campus, haut lieu des (jeunes) entreprises. Le terrain de 48 ares comprend un atelier de production datant des annĂ©es 90, ainsi qu’un logement et des espaces de bureaux des annĂ©es 60. Les nouveaux bureaux couvriront une surface d’environ 1 200 mÂČ et pourront accueillir une quarantaine de travailleurs. L’atelier supplĂ©mentaire portera la surface de l’entrepĂŽt Ă  1 300 mÂČ.

www.vansichen.be

SES 40 ANS D'EXISTENCE

Yokogawa souffle 40 bougies en Europe. L'entreprise est passée de modestes débuts à des opérations à travers l'Europe, avec 1 267 employés, deux usines en Allemagne et aux Pays-Bas, 28 bureaux de vente et plus de 60 distributeurs. De nombreuses entreprises européennes parmi les plus importantes et les plus innovantes de l'industrie des procédés font confiance à Yokogawa pour fournir et entretenir des systÚmes critiques qui prennent en charge des opérations sûres, fiables et rentables.

L'histoire de Yokogawa remonte à 1915, lorsque le Dr. Tamisuke Yokogawa, un éminent architecte japonais, a fondé un institut de comptage électrique à Shibuya, Tokyo. Au cours des 107 derniÚres années, Yokogawa est restée fidÚle aux principes

fondateurs de donner la priorité à la qualité, de faire preuve d'esprit pionnier et de contribuer à la société. Yokogawa continue d'étendre la portée de ses activités, de la mesure aux solutions de contrÎle et d'information, en fournissant des technologies de base essentielles qui contribuent à stimuler la croissance industrielle.

Les activités européennes de Yokogawa ont débuté en 1982, lorsque la société Electrofact B.V. acquis, un fabricant néerlandais d'analyseurs dont le siÚge est à Amersfoort, aux Pays-Bas. Amersfoort est depuis devenu le siÚge européen et le centre de production de Yokogawa pour les instruments de mesure analytiques.

www.yokogawa.com

Cette compétition annuelle récompense les innovations, réalisations et services exceptionnels dans la digitalisation industrielle. La cérémonie de remise des prix était également tintée d'une touche belge reconnaissable puisque Maxime Leblanc, spécialiste IAD chez Cebeo Belgique, a été nommé Certified Engineer of the Year.

Maxime LeBlanc : « Je suis fier d'avoir reçu le prix de l'ingĂ©nieur certifiĂ© de l’annĂ©e Ă  l’occasion des ‘Global Alliance Partner Program Excellence Awards 2022’. Cette reconnaissance est le rĂ©sultat d’une excellente coopĂ©ration entre Cebeo et Schneider Electric qui nous permet d’offrir Ă  nos clients le meilleur des services en termes de distributions mais aussi de support technique. »

« Les partenariats sont la clĂ© pour atteindre les objectifs industriels en matiĂšre d’efficacitĂ©, de durabilitĂ© et de rentabilitĂ© », ajoute Johan Vanderplaetse, Senior Vice President Industrial Automation chez Schneider Electric. « Les partenaires de Schneider Electric Alliance forment le moteur de la transformation digitale industrielle actuelle. Nos Excellence Awards rĂ©compensent l’innovation, l’interopĂ©rabilitĂ© et l’intĂ©gration Ă  des systĂšmes de pointe. »

www.cebeo.be www.se.com

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SCHNEIDER ELECTRIC A ANNONCÉ LES GAGNANTS DU GLOBAL ALLIANCE EXCELLENCE AWARDS 2022 YOKOGAWA EUROPE FÊTE

GÉANTS ROUGES ÉLECTRIQUEHYDRAULIQUE DE 18 TONNES

L'Ă©poque oĂč les chariots Ă©lĂ©vateurs Ă©lectriques Ă©taient uniquement disponibles pour des applications Ă  tonnage limitĂ© est dĂ©finitivement rĂ©volue. AprĂšs avoir Ă©galĂ© leurs homologues thermiques en termes de puissance, les chariots Ă©lĂ©vateurs Ă©lectriques Linde font maintenant de mĂȘme en termes de capacitĂ© de charge ; les nouveaux chariots E100 - E180 pouvant transporter des marchandises jusqu'Ă  10 Ă  18 tonnes.

Les chariots élévateurs électriques les plus grands sont particuliÚrement adaptés aux applications intérieures lourdes et sont souvent sollicités par des entreprises des secteurs du bois, de l'acier, de la pierre et des boissons, ainsi que, par exemple, par des grandes entreprises de meubles. « Les chariots E100 - E180 sont peu polluants, peu bruyants, faciles à entretenir, flexibles, précis et maniables. Ils peuvent également passer d'une batterie au plomb à une batterie au lithium-ion à tout moment, sans aucune modification du hardware du chariot », a déclaré Christopher Reis, chef de produit pour les chariots lourds chez Linde Material Handling.

10 secondes. La conception est basée sur les 8 tonnes électriques de Linde, qui comprennent une double transmission et un double systÚme hydraulique de levage, ainsi que deux batteries et une cabine détachée montée sur caoutchouc. La visibilité a été accrue grùce à un toit en verre blindé et à de grandes surfaces vitrées sur tous les cÎtés.

www.motrac.be

SIMPLICITÉ ET FACILITÉ AVEC LA COMMUNICATION SÉRIE SANS FIL DE SMC

Avec le systĂšme de communication sĂ©rie EX600-W de SMC, les clients dĂ©couvrent la simplicitĂ© et la facilitĂ© du sans fil. L'EX600-W est un produit qui peut ĂȘtre utilisĂ© dans un grand nombre d'environnements industriels, tels que le secteur automobile et les processus de soudage.

Le systĂšme peut ĂȘtre placĂ© presque n'importe oĂč. Cette flexibilitĂ© est particuliĂšrement apprĂ©ciable dans les processus de production avec des piĂšces mobiles, telles que les plateaux tournants, les tables d'indexation et les bras de robot.

Le systÚme réduit le besoin de cùbles et de connexions, minimisant l'installation, les réglages et le temps de maintenance. Le risque de déconnexion et d'interruption de circuit est également trÚs faible, garantissant performances et productivité.

L'EX600-W est une solution dĂ©centralisĂ©e compatible avec EtherNet/IPℱ et PROFINET. Le systĂšme est rĂ©sistant au champs Ă©lectriques, ce qui le rend fiable mĂȘme dans les environnements industriels difficiles. Les signaux numĂ©riques et analogiques et les systĂšmes pneumatiques peuvent ĂȘtre gĂ©rĂ©s.

L'EX600-W utilise la bande ISM restreinte haute frĂ©quence pour les applications industrielles, scientifiques et mĂ©dicales. La communication est extrĂȘmement fiable, car elle empĂȘche les interfĂ©rences provenant des sauts de frĂ©quence d'autres Ă©quipements sans fil dans l'environnement de production. De plus, le cryptage des donnĂ©es empĂȘche tout accĂšs non autorisĂ©.

www.smc.be

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 45 VANSICHEN
La production de puissance requise est assurée par la coopération de quatre moteurs, qui permettent e.a. aux chariots d'atteindre leur vitesse maximale de 20 km/h en seulement

LA NOUVELLE GAMME DE CONTRÔLEURS DE MOUVEMENT PARKER

Parker Hannifin lance la nouvelle gamme de contrÎleurs de mouvement Parker pour le marché mondial de l'automatisation industrielle. La gamme de contrÎleurs de mouvement électromécaniques proposée par Parker est idéale pour les OEM de machines de conditionnement, de formage, d'impression ou de manutention, ainsi que pour les intégrateurs systÚme fournissant des solutions d'automatisation d'usines aux secteurs de l'automobile, du textile, de la fabrication de papier et de l'agroalimentaire.

Basée sur une architecture UC ARM robuste et sans ventilateur, la gamme comprend les modÚles PAC120 et PAC340. Ces contrÎleurs programmables industriels compacts font partie d'un systÚme de modules d'E/S permettant de relier les signaux de processus au sein d'un réseau EtherCAT.

Utilisant la plate-forme indĂ©pendante et leader du marchĂ© CODESYS SoftMotion pour une programmation rapide et facile, les contrĂŽleurs de mouvement Parker offrent des fonctionnalitĂ©s dĂ©diĂ©es permettant le dĂ©veloppement optimal des applications de contrĂŽle de mouvement. Tout est intĂ©grĂ© dans une interface utilisateur unique afin que les ingĂ©nieurs puissent travailler de façon plus intelligente et efficace, conformĂ©ment aux normes CEI 61131-3 et PLCopen Motion. L'architecture PAC modulaire peut notamment ĂȘtre agrĂ©mentĂ©e d'un contrĂŽleur de sĂ©curitĂ© et des modules d'E/S de sĂ©curitĂ© pour rĂ©pondre aux exigences de la Directive Machines (2006/42/CE), ce qui permet de rĂ©duire les efforts de dĂ©veloppement, de vĂ©rification et d'approbation d'une application de sĂ©curitĂ©.

Conçus pour faciliter la configuration dans les réseaux d'usine existants et pour fournir une connectivité à des appareils tiers, les contrÎleurs de mouvement Parker sont livrés en standard avec divers protocoles de communication embarqués, notamment un serveur OPC UA, Modbus TCP, EtherCAT et des réseaux locaux doubles, sans oublier des options supplémentaires pour Ethernet/IP, PROFINET et PROFIBUS. Le serveur OPC UA facilite l'intégration de la connectivité de l'industrie 4.0. Des ports USB et un logement de carte SD intégré permettent de stocker en local les données

de processus et de transférer des programmes de contrÎle.

Les systÚmes PAC120 et PAC340 de niveau industriel offrent aux ingénieurs le choix entre différentes capacités de mémoire, performances de l'unité centrale, options de communication et fonctionnalités CNC afin de répondre aux exigences de la quasi-totalité des projets d'automatisation impliquant des tùches de mouvement, de synchronisation ou de positionnement. Idéal pour les applications exigeant un contrÎle flexible du mouvement et de l'automatisation, le PAC120 est doté d'options d'E/S PROFINET ou Ethernet/IP, ainsi que du protocole Modbus TCP natif intégré. Pour les ingénieurs de conception chargés de développer des solutions dotées des applications multi-axes en temps réel trÚs exigeantes, le PAC340 offre une unité centrale Quad Core CODESYS 1,5 GHz haute performance, ainsi que des options PROFINET d'E/S natives et Ethernet/IP intégrées. Les systÚmes PAC120 et PAC340 permettent un déploiement mondial avec les certificats requis (CE, UL et CCC).

https://ph.parker.com/fr/fr/parker-motion-controllerpac-series

CYBER¼ KIT LINE – SERVOMOTEURS FRAMELESS

Les servomoteurs frameless de la famille de produits cyberŸ kit line offrent un couple et une flexibilité maximum dans un format compact.

De plus, la conception frameless avec un grand arbre creux offre la plus grande libertĂ© d'intĂ©gration possible pour dĂ©velopper des solutions uniques pour des applications spĂ©cifiques. Le kit de construction de la gamme cyberÂź kit line, composĂ© d'un rotor et d'un stator, peut ĂȘtre intĂ©grĂ© de maniĂšre flexible Ă  votre machine grĂące Ă  un large choix de variantes.

https://www.wittenstein.de/en-en/products/servo-motors/

46 PRODUITS

EXTENSION DE LA GAMME EAO PASSENGER INTERFACE

Le systÚme de recharge Passenger Interface certifié ferroviaire, permet aux passagers de recharger leur téléphone portable et un autre appareil portable durant leur voyage.

Cette gamme de produits garantit aux passagers d’accĂ©der une recharge tĂ©lĂ©phone pratique et fiable. Le systĂšme Passenger Interface intĂšgre une charge sans fil QI et une prise USB et peut ĂȘtre fourni compet avec alimentations et cĂąbles. Les opĂ©rateurs ferroviaires peuvent Ă©galement proposer des services en ligne complĂ©mentaires et sur mesure au travers de leur application de voyage en utilisant le systĂšme unique de localisation des siĂšges iBeacon. En ajoutant des options de montage supplĂ©mentaires pour les chargeurs de tables, EAO Ă©largit sa gamme de solutions de charge en proposant des versions 10W pour une charge plus rapide et en proposant de nouvelles unitĂ©s d’alimentation.

L’interface passager avec ses chargeurs multi-bobines ronds ou rectangulaires est dĂ©sormais disponible avec un courant de charge jusqu’à 2A (10W) pour un seul appareil. L’utilisateur pourra choisir entre une charge rapide de 2A avec un appareil ou rĂ©partir la puissance en utilisant les 2 connexions USB et inductif.

En complément des précédentes charges multi-bobines de 5W, la gamme de produits comprend désormais également

GB2-MODULAR ETHERCAT + FSOE

Le boĂźtier modulaire Multifunctional-Gate-Box est dĂ©sormais Ă©galement disponible avec une interface EtherCAT. Le monde des utilisateurs d’EtherCAT se dĂ©veloppe Ă©normĂ©ment et il Ă©tait temps de doter le MGB2-Modular de cette nouvelle connexion. La demande pour cette interface est Ă©galement venue des utilisateurs d’EtherCAT, leur fabricant de commandes en tĂȘte. GrĂące Ă  une contribution conjointe, le processus de dĂ©veloppement a abouti Ă  cette derniĂšre innovation.

En raison de la structure modulaire, l’interface de bus n’est contenue que dans un module spĂ©cifique : le module dit de bus. Bien entendu, les signaux relatifs Ă  la sĂ©curitĂ© sont transmis dans ce systĂšme de bus Ă  l’aide du protocole FSoE. Le niveau de sĂ©curitĂ© est toujours PLe - Cat4 - SIL3. Au moyen de commutateurs DIP, vous donnez manuellement une adresse au module de bus.

La serrure de porte MGB2-Modular EtherCAT avec FSoE :

‱ 2 connecteurs de bus M12 et 2 connecteurs d’alimentation 7/8” (courant max 6A)

‱ 6 serrures de porte peuvent ĂȘtre connectĂ©es Ă  un module de bus

une version 10W qui peut Ă©galement ĂȘtre intĂ©grĂ©e dans l’étui du dossier de siĂšge ou la version SliderFLEX.

EAO Ă©largit Ă©galement sa gamme d’alimentations pour couvrir les tensions CA et CC les plus courantes ainsi que les sorties 5V et 12V avec 2 ou 4 sorties de charge dans des boĂźtiers Ă©tanches IP40. Les versions de sortie 12V sont nĂ©cessaires pour les systĂšmes 10W Ă  charge rapide. Pour 5W ou 10W, il existe de nombreuses options d’alimentation -et les coĂ»ts peuvent ĂȘtre rĂ©duits en utilisant uniquement le nombre de sorties spĂ©cifiquement requises Ă  chaque emplacement de charge dans le train.

www.eao.com/passenger-interface

‱ En incluant les 6 systĂšmes pour portes de protection, il y a de la place pour 36 Ă©lĂ©ments de sĂ©curitĂ© (boutons, fonctions, etc.)

La serrure de porte MGB2-Modular EtherCAT P avec FSoE :

‱ 2 connecteurs bus/alimentation combinĂ©es M8 (courant max 3A)

‱ 4 serrures de porte peuvent ĂȘtre connectĂ©es Ă  un module de bus

‱ En incluant les 4 systĂšmes pour portes de protection, il y a de la place pour 36 Ă©lĂ©ments de sĂ©curitĂ© (boutons, fonctions, etc.)

www.euchner.nl www.euchner.be www.euchner.lu

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 47
PRODUITS

Ce servodrive multi-protocole peut communiquer avec votre PLC via ProïŹnet, EtherCat, EthernetIP et Modbus et supporte les proïŹls de mouvement et d’entraĂźnement ProïŹdrive et CiA402. Logiciel

Interrupteurs de sécurité avec un codage transpondeur

Une surveillance des protecteurs Un moyen contre la manipulation

Le plus haut niveau de sécurité Ple, SIL3, Catégorie 4

Jusqu’à 20 interrupteurs connectables en sĂ©rie

De nombreuses versions et dimensions disponibles

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Servodrive multi-protocole CMMT-AS-MP
Passez à la derniÚre génération de servo drives sans risque ni complexité
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construction
machines
intelligent Protocoles de communication Mécanique www.festo.be/CMMT
www.euchner.be Techniques de sécurité dans la
des
CES

Ford Trucks a dĂ©voilĂ© son premier camion 100% Ă©lectrique Ă  IAA Transportation 2022 Ă  Hanovre. D’ici 2030, pas moins de 50 pourcents des camions Ford vendus en Europe seront exempts d’émissions. Ford Trucks a remportĂ© le prestigieux IToY Award 2019 Ă  Hanovre avec son F-MAX. Cette annĂ©e, le constructeur est retournĂ© Ă  IAA Transportation pour y prĂ©senter ses derniers dĂ©veloppements en matiĂšre de transport sans Ă©mission. Il avait signĂ© prĂ©cĂ©demment la ‘Declaration of Transition to Zero Emission Freight Transportation’ d’ACEA et fait part de son ambition : d’ici 2040, Ford Trucks ne vendra plus que des vĂ©hicules commerciaux lourds zĂ©ro Ă©mission. Le camion 100% Ă©lectrique, d’une capacitĂ© de charge de 18 Ă  26 tonnes, se distingue par sa manoeuvrabilitĂ© et de nombreux avantages comme une consommation Ă©nergĂ©tique mensuelle plus Ă©conome par rapport aux vĂ©hicules ayant un moteur Ă  combustion interne. Les coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques diminuent de moitiĂ© par rapport aux coĂ»ts actuels. Les frais de maintenance diminueront, eux, de deux tiers car les vĂ©hicules Ă©lectriques ont moins de piĂšces mobiles qui nĂ©cessitent un entretien. (www. fordtrucksbelgium.be) L’entreprise française Gaussin a prĂ©sentĂ© l’AGV H2 pour le dĂ©placement de conteneurs maritimes. L’engin fonctionne Ă  l’hydrogĂšne et est parfaitement autonome dans la zone portuaire. D’aprĂšs l’entreprise, l’AGV H2 est une excellente solution vers la transition zĂ©ro Ă©mission car il combine des heures de fonctionnement plus longues, des ravitaillements plus courts et moins frĂ©quents et le transport est silencieux et efficace. L’AGV H2 peut dĂ©placer des conteneurs maritimes jusqu’à 65 tonnes. Il possĂšde quatre roues motrices, se dĂ©place Ă  une vitesse maximale de 25 km Ă  l’heure et possĂšde une pile Ă  combustible d’une capacitĂ© de 45kwh et une batterie de 60kwh. Le rĂ©servoir a une contenance de 20 kilos d’hydrogĂšne sous 350 bars et il peut fonctionner durant 15 heures sans interruption. Gaussin avait dĂ©jĂ  attirĂ© l’attention avec la participation d’un camion Ă  hydrogĂšne au rallye Dakar dans le dĂ©sert. (www.gaussin.com) HANNOVER MESSE 2023 (du 17 au 21 avril 2023) et son thĂšme principal 'Industrial Transformation – Making the Difference' montrera la diffĂ©rence que peuvent faire les entreprises exposantes et les innovations qu’elles dĂ©veloppent dans le cadre d’une industrie climatiquement neutre. La Foire de Hanovre 2023 abritera plus de 4.000 entreprises exposantes provenant du monde entier. Le salon industriel couvre sept secteurs : automatisation, mouvements et entraĂźnements, Ă©cosystĂšmes digitaux, solutions Ă©nergĂ©tiques, composants et solutions techniques, Future Hub, air comprimĂ© et vide, Global Business & Markets. Les exposants dĂ©voileront leurs solutions dans des domaines comme la production neutre en CO2, Industrie 4.0, l’intelligence artificielle, la sĂ©curitĂ© IT, la Logistique 4.0, l’économie circulaire, l’hydrogĂšne et les piles Ă  combustible. L’IndonĂ©sie, plus grande puissance Ă©conomique de la rĂ©gion ASEAN, est le pays partenaire. Sous la devise ‘Making Indonesia 4.0’, l’IndonĂ©sie veut ĂȘtre l’une des dix plus grandes Ă©conomies au monde d’ici 2030. (www.hannovermesse.de) Le marchĂ© industriel de la robotique en Chine a connu une forte croissance et un nouveau record de 243.300 installations en 2021, soit une augmentation de 44% par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. « La Chine a menĂ© la relance mondiale aprĂšs la pandĂ©mie de Covid-19 et reprĂ©sentait en 2021 la moitiĂ© des installations de robots dans le monde », a dĂ©clarĂ© Marina Bill, prĂ©sidente de l’International Federation of Robotics. « La croissance est forte dans tous les secteurs, les secteurs dominants Ă©tant l’électricitĂ© et l’électronique, et reprĂ©sente une augmentation de 30% Ă  81.600 installations de robots. L’industrie automobile a Ă©galement connu une belle reprise et est principalement tirĂ©e par la production de vĂ©hicules Ă©lectriques. En 2021, l’augmentation Ă©tait de 89% avec 50.700 installations de robots. » En Chine, le vieillissement de la population entraĂźne une pĂ©nurie de main d’Ɠuvre et le gouvernement encourage le dĂ©ploiement de l’automatisation robotisĂ©e. (www.ifr.org) D’aprĂšs Waterstof Magazine, l’entreprise amĂ©ricaine Air Products a lancĂ© la construction de la plus grande usine d’hydrogĂšne vert au monde en Arabie saoudite. À partir des 4 gigawatts d’électricitĂ© produits par le soleil et le vent, 650.000 kilos d’hydrogĂšne seront produits par jour. L’hydrogĂšne sera transportĂ© sous forme d’ammoniac liquide vers les pays du monde entier. L’option d’un pipeline long de plusieurs milliers de kilomĂštres vers l’Europe est Ă  l’étude. L’immense usine d’hydrogĂšne utilise des Ă©lectrolyseurs conçus par l’entreprise allemande ThyssenKrupp, et verra le jour dans le dĂ©sert, Ă  proximitĂ© de la nouvelle ville futuriste Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, sur la cĂŽte de la Mer rouge et du Golfe d’Aqaba. L’investissement s’élĂšve Ă  4,5 milliards d’euros. L’Arabie saoudite vise Ă  devenir le plus grand exportateur mondial d’hydrogĂšne vert. (www.airproducts.com) RenĂ© Branders, CEO de FIB Belgium et prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration technologie Agoria, deviendra le nouveau prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des Entreprises de Belgique (FEB) le 1er avril 2023. RenĂ© Branders est le CEO de FIB Belgium, une entreprise internationale basĂ©e Ă  Tubize, dans le Brabant wallon, active dans le domaine des fours industriels pour le secteur sidĂ©rurgique. L'entreprise familiale FIB Belgium (anciennement Le Four Industriel Belge) a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1936 par le grand-pĂšre de RenĂ© Branders. Aux commandes de cette pme familiale, il a su se construire une carriĂšre extrĂȘmement riche dans un monde marquĂ© par l'innovation permanente et l'internationalisation. C'est grĂące Ă  lui que FIB est aujourd'hui active dans plus de 60 pays Ă  travers le monde. En tant que prĂ©sident de Sirris, le centre de recherche de l'industrie technologique belge, et d'Agoria, RenĂ© Branders a contribuĂ© Ă  la crĂ©ation de la communautĂ© industrielle Agoria-Sirris. La prĂ©sidence de la FEB ne peut ĂȘtre cumulĂ©e avec celle d'Agoria. Par consĂ©quent, Agoria va maintenant chercher un nouveau prĂ©sident qui dĂ©butera son mandat au printemps 2023. (www.agoria.be)

AUTOMATION MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 / 49
TECHTELEX

À PROPOS DE STARBUCKS ET DE LA CONDUITE AUTONOME

DerniĂšrement, j’ai assistĂ© Ă  un congrĂšs sur la conduite autonome. J’y ai croisĂ© quelqu’un de chez Starbucks. Je me suis naturellement demandĂ© ce qu’une personne travaillant pour une chaĂźne de cafĂ©s venait faire Ă  un tel congrĂšs. La rĂ©ponse se trouve dans la disruption. Je m’explique : aujourd’hui, l’essentiel est de ‘possĂ©der’ une voiture. Nous achetons une voiture que nous utiliserons pendant environ 10 ans. Je ne pense pas que les citoyens choisiront encore un tel modĂšle d’achat dans un avenir proche. La mobilitĂ© sera organisĂ©e via une application. Vous l’ouvrirez chaque matin pour commander votre voiture autonome.

En d’autres termes, possĂ©der une voiture ne sera plus le modĂšle dominant. Cela pourrait ĂȘtre dĂ©sastreux pour les constructeurs automobiles europĂ©ens. De plus, nous constatons qu’une autre mentalitĂ© se dĂ©veloppe peu Ă  peu auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations. Peu importe le vĂ©hicule qui les transporte pourvu que le trajet se passe bien. Quiconque rĂ©serve un vol aujourd’hui ne sait finalement presque jamais s’il volera avec Boeing, Embraer ou Airbus.

Mais que faisait donc ce collaborateur de Starbucks au congrĂšs? Il est un fait qu’on n’approche plus les consommateurs de demain avec des publicitĂ©s diffusĂ©es Ă  la tĂ©lĂ©vision. Il faut dĂ©sormais les aborder autrement.

Une exemple : la marque de parfums Dior est tout Ă  fait disposĂ©e Ă  s’intĂ©resser Ă  votre trajet en voiture si, la veille, vous avez recherchĂ© un cadeau d’anniversaire sur internet pour votre partenaire. Naturellement, vous recevrez durant votre trajet de l’information sur les produits Dior. Il en va de mĂȘme pour Starbucks. Leur type de clientĂšle est spĂ©cifique : jeune, mobile mais qui a peu de temps. Il faut avancer. Les clients se dĂ©placent chez eux, commandent quelque chose et repartent peu de temps aprĂšs. Le moment de contact – et Ă©ventuellement de vente – est donc trĂšs court.

Mais supposons que vous faites chaque semaine le trajet de Flandre occidentale vers Bruxelles et que vous pouvez le rĂ©server chez Starbucks. Ils vous mettront en relation avec des profils intĂ©ressants selon vos souhaits, tout en vous servant le petit dĂ©jeuner dans la voiture. A ce moment-lĂ , une situation gagnant-gagnant est créée : l’utilisateur bĂ©nĂ©ficie d’une compagnie optimale et Starbucks a plus de temps pour s’engager dans la fidĂ©lisation de la clientĂšle et la vente. Entretemps, les premiers pas dans la conduite autonome sont faits : elle est autorisĂ©e depuis peu en Allemagne et des voitures circulent dĂ©jĂ  en Chine et en Californie.

« De tels modĂšles disruptifs peuvent sembler appartenir Ă  un avenir lointain mais ils arrivent plus vite qu’on ne le pense.

Des tas d’exemples d’autres modĂšles voient le jour, dont certains rognent la position du moteur Ă  combustion. Je pense Ă  NIO, le constructeur automobile chinois qui travaille sur des batteries interchangeables. Lorsque la voiture approche son rayon d’action maximal, le conducteur se dirige vers un station d’échange. LĂ , une batterie pleine est placĂ©e automatiquement dans la voiture, et elle est lavĂ©e. Finie l’angoisse de l’autonomie. »

« Entretemps, les premiers pas dans la conduite autonome sont faits : elle est autorisée depuis peu en Allemagne »

Mark Pecqueur est enseignant et chercheur au campus De Nayer chez Thomas More Ă  Sint-Katelijne-Waver depuis 2013.

Il met un point d’honneur Ă  prĂ©parer ses Ă©tudiants du cours automobile Ă  l’évolution de l’avenir. Dans la vie Ă©conomique, Mark est un orateur trĂšs demandĂ© en raison de son bagage scientifique et de ses connaissances approfondies sur en automobile, mobilitĂ©, Ă©nergie et technologie de l’hydrogĂšne. « ‘Je crois que l’eau sera un jour employĂ©e comme combustible, que l’hydrogĂšne et l’oxygĂšne qui la constituent fourniront une source inĂ©puisable de chaleur et de lumiĂšre. L’eau est le charbon de l’avenir!’ Jules Verne en Ă©tait convaincu lors de sa dĂ©claration en 1877, moi je le sais depuis plus de 25 ans. L’hydrogĂšne est le combustible qui inaugurera une nouvelle Ăšre, une Ăšre sans Ă©missions, une Ăšre qui fonctionnera Ă  l’eau ! », a dĂ©clarĂ© Mark Pecqueur, auteur de ‘RUN ON WATER, the hydrogen way.’

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