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World Project Soundscape

World Project Soundscape

R.M Schafer à lancé en 1969 le World soundscape project ou projet international sur l'environnement sonore, un programme de recherche et d'enseignement du compositeur. Selon l'université du Canada, ce projet introduit un nouveau champ de recherche, celui de l'environnement sonore et des ambiances acoustiques. Cet ouvrage (World Project Soundscape) cherche tout d'abord à documenter et à référencer les travaux sur l'environnement sonore ainsi que ses caractéristiques. Ces nouveaux concepts sont introduits dans la pratique de conception d'ambiance sonore. Grâce à cet ouvrage R.M Schafer sensibilise le public au son avec un objectif qui est donné : La congruence écologique sonore entre l'humain et l'environnement sonore. Soundscape désigne la modalité dont l'humain perçoit le son dans son environnement. L'être humain appartient à un système d'échange et d'information entre son et environnement, il agit sur les sons dès qu'il se trouve en relation avec un espace tiers, ceux-ci se caractérisent par les manifestations acoustiques. Les sons émis donnent un sentiment d'appartenance et de compréhension du lieu. Les activités humaines et les comportements de chaque individu ont un impact sur la qualité sonore, la qualité acoustique de l'espace. Le soundscape est alors la résultante de tous les sons produits dans l'espace donné, il expose, montre toutes les caractéristiques sociales, technologiques et naturelles de l'homme et de son environnement ( bruits naturels et bruits artificiels). Les changements qui s'opèrent dans ce lieu se traduisent par un changement sur l'environnement sonore. C'est ainsi que dans l'écologie sonore, l'objectif est de déterminer si un environnement conserve ou améliore son équilibre sonore.

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Dans un environnement sonore, l'écoute et la production des sons sont liées. La qualité sonore se mesure alors par rapport au point d'équilibre. Les sons émis sont moins intenses que les sons entendus, cela crée un déséquilibre. Dans certains cas, ce déséquilibre apparaît quand aucun son ne peut être émis mais qu'il peut seulement être perçu. Dans un environnement coercitif on retrouve cet effet, lorsque les bruits et sons perçus ne sont pas très forts, les sons émis sont amoindris. Dans ce cas précis, la capacité d'écoute augmente notamment dans un l'environnement acoustique à haute fidélité. Le rapport entre le signal et le bruit permet de discerner chaque son produit.

L'étude de l'environnement sonore montre que le son perçu diffère chez l'auditeur en fonction de sa perception, par exemple : premier plan, arrière-plan, limite, densité, volume etc . L'écologie sonore permet de lutter contre la pollution par le bruit. Cela permet de favoriser la conception d'environnement sonore en prenant en compte des ressources de différentes modalités comme l'architecture, l'urbanisme, la sociologie, la psychologie, la musique etc. C'est grâce aux études de R.M.Schafer que la prise en compte du son dépasse la question du bruit. Depuis les années 1990, des études apparaissent sur la gêne et l'impact du son sur la santé, ainsi on parle du mouvement d'écologie acoustique. Ce mouvement se propage en France dans le domaine sonore avec des études pluridisciplinaires qui se sont développées en abordant les principales thématiques concernant ce sujet.

Aujourd’hui, la thématique du paysage sonore dans les modalités paysagères est reconnue comme une entité propre qui doit être prise en compte dans les actions spatiales. Le sonore est recueilli sous formes de données puis retranscrit sous différents médias visuels pour être spatialisé. En cela, il est primordial d’établir ou de créer des liens entre le sonore et le visuel pour l’interpréter. Le paysage sonore entretient un rapport complexe avec la notion de nature. Philippe Bouteloup dit 38: «Les sons semblent en danger dans la société actuelle». Les sonorités propres à chaque environnement ne sont plus identifiables à cause de la multitude de sons et de couches venant s’interposer. Les sonorités propres sont celles des éléments comme l'eau, la nature, la forêt etc, ils ont une valeur à la fois archétypique et symbolique. Ces sons sont à préserver des sons de l'urbanisation.

Les sons naturels sont alors difficilement perçus, ils sont entremêlés aux sons artificiels comme celui des véhicules, de climatisation, des klaxons, des sons ambiants de la ville dont il reste encore difficile d'identifier la source. Cela constitue le Keynote Sound, il évolue avec la société. L’information acoustique aujourd’hui est si abondante que seule une partie peut être perçue de façon distincte. Il est alors difficile de comprendre l’évolution des sonorités actuelles. En espace urbain ou périurbain, il y a une surpopulation sonore schizophrène, amplifiée et multiple, d’après P. Bouteloup (2013).

38 Bouteloup Philippe, Bruits des villes et des champs, Erès “Spirale” 2013/4 N°68, p.84 à 90