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INTRODUCTION

INTRODUCTION

Ce mémoire constitue une exploration de la thématique du paysage sonore, de sa forme intelligible et acousmatique comme expression de l'interaction du sonotope : sonore / environnement, au-delà des possibles réductions du son comme élément patrimonial.

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Mon attrait pour cette thématique s'explique avant tout par la passion que j'ai pour la musique avec différentes expériences et pratiques de cet art. J'ai acquis des connaissances et des notions en solfège, en orchestre d'harmonie, mais aussi via la pratique des percussions. C'est cette pratique qui m'a poussé à m'interroger sur les notions du son, des bruits, de la perception et de la manière dont les bruits sont représentés dans le paysage. C'est aussi la manière dont les sons sont perçus et vécus par un individu dans l'espace, ce qui nous permet de rendre le paysage audible aux oreilles de tous.

S'il est aujourd'hui reconnu que la dimension sonore doit être prise en compte dans la démarche de projets de territoire, de projets urbains et périurbains ; la preuve en est par la multiplication de recherches dans ce domaine. Le sonore exige d'être retranscrit par l'écrit où différentes formes visuelles pour être traité. Il s'agira alors de considérer et d'appréhender les liens complexes qui existent entre le sonore et le visuel pour en proposer une transcription graphique.

L'objet de cette recherche est une étude de la notion de paysage sonore, plus particulièrement de sa forme acousmatique et de son intégration en milieu urbain et périurbain. L'étude constitue un travail pluridisciplinaire qui convoque les sens : principalement l’Ouïe et la Vue. Elle s'organise autour d'une lecture transversale du paysage via une approche sensorielle par le passé, le vécu, l'histoire et essentiellement les dualités entre le temps et l'espace. Le bruit est considéré dans l’imaginaire de tous comme une nuisance qui touche une large proportion de la population. Pourtant, cette problématique reste encore mal traitée, avec une réponse axée sur des solutions techniques. Les spécialistes recommandent maintenant de

passer à une approche plus globale remettant l'humain au cœur des démarches. Le sonore est une préoccupation majeure pour les aménageurs de l’espace, qui cherchent à définir un confort sonore, un seuil acceptable.

Aujourd'hui la thématique du paysage sonore dans les modalités paysagères est reconnue comme une entité spatiale propre qui doit être comprise dans les actions spatiales et paysagères. Ces éléments de réponse sont la résultante d’une longue démarche de réflexion sur l’environnement sonore perçu comme élément améliorant le cadre de vie. Ainsi Jean-Yves Bosseur (1977) dit : «chacun compose au moins partiellement la bande-son complexe émouvante du film de sa vie». Le paysagiste est impliqué dans cette démarche, il doit alors remobiliser ces éléments dans la réalisation d’un projet plus particulièrement dans les phases de diagnostic et d’avant projet. En effet, le son est une manière de comprendre l’archéologie d’un site (qualité des ambiances, infrastructure, etc.) Mais comment le sonore doit -il être retranscrit lors de l’archéologie et du diagnostic de site ? La transcription graphique du sonore semble être un obstacle pour être parfaitement mobilisée par les paysagistes et aménageurs de l’espace, élément déjà évoqué par Ray Murray Schafer «Il serait bon que soit utilisée une ou des notations accessibles à des professionnels exerçant dans des domaines divers, et notamment ceux qui ont des liens étroits avec le paysage sonore : architectes, urbanistes, sociologues et psychologues, musiciens et acousticiens.».

Par conséquent, il semble alors important d’appréhender le sonore et sa transcription graphique en utilisant des outils provenant de disciplines déjà empruntées par les paysagistes. Il sera alors question de penser un outil s’appuyant sur l’utilisation des chorèmes pour permettre la retranscription du sonore, notamment la forme intelligible dans l’élaboration du projet de paysage.

Les pratiques des aménageurs de l’espace, plus particulièrement les pratiques paysagères feront l’objet d’un rapprochement avec le paysage sonore. Le paysage sonore sera abordé dans son ensemble, la forme intelligible du son sera traitée plus en détail au travers des notions de forme d’acousmatique. Par la suite, un temps d’observation et de compréhension de la chorématie viendra étayer une démarche possible de transcription graphique du sonore. Pour finir, les recherches seront expérimentées sur la Place Roumégoux à Gradignan dans le but d’obtenir une méthodologie donnant lieu à une transcription du paysage sonore.